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Objekttyp: Article
Heft 151
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LE SAINT-ESPRIT ET LA PREDICATION
Introduction
ou prédication t
Même les illuministes (les tenants de l'Esprit sans la Parole) ont
dû, en fait, prêcher leur doctrine pour la répandre. Les plus sérieux
et les plus respectables d'entre eux, les Quakers, qui célèbrent un
culte silencieux où personne n'est chargé du ministère de la Parole,
sont bien loin de contester la nécessité d'un enseignement biblique,
d'une instruction: «Nous sommes d'accord avec l'Eglise historique du
Christ, au sujet de ce qui est considéré comme doctrines essentielles...
D'une manière générale, notre Société a revendiqué, et revendique
encore, d'être essentiellement orthodoxe, et évangélique » (Assemblée
annuelle de 1920). « On ne peut partager le Christ : le Christ de nos
âmes, et le Christ de l'histoire » (1906). Pour avoir l'Esprit du Christ,
il faut connaître le Christ de l'histoire. S'il n'y a pas de prédication
au sens usuel du terme, il y a cependant prédication au sens large,
enseignement et exhortation, sous d'autres formes, orales et écrites.
L'autre position extrême, ce serait de prétendre que la prédication
se suffit à elle-même, et n'a pas besoin du Saint-Esprit.
Une telle affirmation ferait perdre de vue le caractère spécifique
de la prédication chrétienne, la rabaisserait au niveau d'un exercice
y perdre...
C'est par le Saint-Esprit que nous avons une foi certaine, parce que
œuvre divine et pas seulement humaine, et en même temps vraiment
nôtre, personnelle et vivante, et pas seulement une foi d'autorité
ou de tradition.
une fausse sécurité Tout le monde sait que le Christ est mort pour
le pardon des péchés ; mais combien y a-t-il de gens qui en tiennent
compte sérieusement pour combien n'est-ce qu'une croyance,
indépendante d'une foi véritable
Or il n'y a pas de justification sans le Saint-Esprit ; parce qu'il
n'y a pas de justification purement mécanique et objective. Il ne
faut pas séparer Rom. v, 1 de Rom. v, 5 : nous n'avons la paix avec
Dieu qu'en même temps que l'amour de Dieu est répandu dans nos
(*) Emil Brunner, Die Lehre vom heiligen Geist (Verhandlungen des Schw.
ref. Pfarrvereins, Luzern 1944), p. 40.
56 FRANCIS BAUDRAZ
Parce que les croyants appartiennent à Dieu, ils font les œuvres
de Dieu ; la foi qui justifie est celle qui « est agissante par la charité ».
Il n'y a pas de distance entre la justification et la sanctification :
«nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore
dans le péché » Le croyant est rendu capable d'obéissance par le
Saint-Esprit.
Sur ce point, le contraste est frappant entre l'indigence du
catholicisme et notre richesse, ou
plutôt la richesse biblique, où nous puisons
si mal. Selon la doctrine catholique, le Saint-Esprit « nous aide à
faire le bien par la grâce actuelle », et, par la Confirmation, nous
confère les sept dons mentionnés par Esaïe xi ; mais en pratique,
l'homme est laissé à lui-même pour faire le bien, soumis à d'innombrables
préceptes, et s'il veut mener une vie plus sainte, à de non
moins innombrables conseils. Tandis que, dans le Nouveau Testament,
nous constatons qu'à maintes reprises l'éthique tout entière est
attribuée au Saint-Esprit ; ainsi Dieu lui-même vient aider l'homme
à faire le bien — ou plus exactement : Dieu vient lui-même réaliser
sa volonté en nous et par nous, par le Saint-Esprit. Le bien que nous
sommes appelés à faire s'appelle « les fruits de l'Esprit ».
Mais l'Esprit ne dirige pas seulement nos activités, les manifestations
de notre être ; l'Esprit s'attaque à l'essence de notre être ;
il crée un homme nouveau, délivré de la puissance de la « chair ».
L'Esprit nous fait « naître de nouveau » (Jean m) ; parce que nous
sommes « morts et ressuscites avec Jésus-Christ », « la loi de l'Esprit
de vie en Jésus-Christ nous a affranchis de la loi du péché et de la
mort » (Rom. vi ; vm,i).
MM. Emil Brunner et Franz Leenhardt ont déploré récemment
(Pfarrverein 1944) la fausse interprétation de Romains vu par
Augustin, qui a conduit, sinon à nier, en tout cas à réduire dans une
grande mesure le témoignage de la puissance de renouvellement du
Saint-Esprit. Or, avec Rom. vi et vm, « il faut affirmer l'actualité
et la réalité de l'œuvre du Christ », écrit M. Leenhardt. Grâce au
Saint-Esprit, la vie chrétienne a une réalité, et un contenu ; elle ne
LE SAINT-ESPRIT ET LA PRÉDICATION 57
nous ordonne beaucoup plus, afin que nous soyons pressés de demander
son secours. Les textes de la Réforme proclament, avec la Bible,
que la vie chrétienne est une vie surnaturelle, une obéissance
surnaturelle, que donne le Saint-Esprit. Nous devons exiger des croyants
(') Heinz Zwicker, Reich Gottes. Nachfolge und Nachschöpfung. Beiträge zur
christlichen Ethik (Haupt, Bern, 1948).
58 FRANCIS BAUDRAZ
Mais il faut que cette parole ait une forme Nous annonçons
le Seigneur et son œuvre sous l'aspect d'une vérité à exposer et à
transmettre, et l'Esprit agit dans et par cette vérité. Cela représente
un labeur, une information et une élaboration de ce que le prédicateur
doit dire, et la nécessité de le rendre en un langage clair et accessible
à tous Le Saint-Esprit ne supprime pas l'homilétique, au contraire
il la fera étudier sérieusement — mais : en nous rappelant que cela
ne fait pas tout et qu'il y a un élément mystérieux, un acte de libre
amour de Dieu qui doit intervenir pour rendre la Parole bien prêchée
efficace.
Charles Porret, dans une étude parue en 1886 to. Si l'on soutient qu'li
y a deux catégories de chrétiens, dont les uns auraient le Saint-
Esprit et les autres pas, on aboutit à des conséquences imprévues
le plus souvent, et extrêmement graves : on nie le rapport du Saint-
Esprit avec la foi en Jésus-Christ, et on n'attribue plus au Saint-
Esprit les œuvres de la foi ; on retombe ainsi dans le naturalisme
et le moralisme. Si nous voulons nous opposer utilement à l'erreur
pentecôtiste, il nous faut proclamer que le Saint-Esprit est donné
à tout croyant. Certes, il
y a des différences entre les témoins :
certains ont un service plus fidèle, un témoignage plus riche, un
ministère plus fécond ; Dieu peut renouveler et augmenter le don
reçu, et d'autre part le croyant est plus ou moins réceptif et docile
envers le Saint-Esprit. L'Esprit est plus ou moins actif, mais il a
chez tous la même fonction : le plus puissant prédicateur ne fait
rien d'autre que de dire « Jésus est Seigneur », tout comme le plus
humble des fidèles.
L'Esprit est pour tous les croyants, parce que c'est lui qui les
intègre à l'Eglise. L'Esprit confère à chacun un service, une responsabilité
; il doue chaque membre en vue du bien de l'ensemble, et
1886, p. 7-12
LE SAINT-ESPRIT ET LA PRÉDICATION 63
5. Le Saint-Esprit et le prédicateur
1885, p. 501.