Liaison Chimique
Liaison Chimique
Liaison Chimique
La liaison chimique est le phénomène physique qui lie les atomes entre eux en échangeant ou
en partageant un ou plusieurs électrons par des forces électrostatiques. Des liaisons fortes
intramoléculaires existent dans les molécules, les cristaux ou dans les solides métalliques et
elles organisent les atomes en structures organisées. Les liaisons plus faibles existent
également entre les molécules. De telles forces intermoléculaires permettent la liquéfaction ou
la solidification des gaz par exemple.
Dans les liaisons fortes, on classe les liaisons ioniques qui se forment sans orbitales
moléculaires (par attraction électrostatique entre ions de signes contraires) et les liaisons
covalentes qui se forment par mise en commun des électrons fournis par les atomes qui se
lient. A la formation des liaisons covalentes participent les électrons périphériques, des
couches de valence. Les molécules formées par union des atomes sont des systèmes plus
stables que les atomes de départ.
Dans les liaisons faibles on classe les liaisons de Van Der Waals et les liaisons hydrogène
(assurant la cohésion des liquides et solides). Ces liaisons sont dues aux interactions entre les
moments dipolaires permanents ou induits des différentes molécules en interaction.
I. La liaison ionique :
La liaison ionique résulte d’attractions purement électrostatiques entre des ions de signes
contraires.
On l’observe quand les deux atomes sont d’électronégativité très différente (∆χ = χ(A) –
χ(B) ≥ 1.7 (ou en général 1.7 ≤ ∆χ ≤ 2.5)) ; c'est-à-dire que l’atome le plus électronégatif
attire vers lui le doublet de liaison et de fait la liaison se trouve polarisée.
Exemples : NaCℓ, K2S
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Les ions n’existent que fugitivement de façon isolé. Etant soumis à des actions électriques, ils
s’associent soit à des molécules polaires par exemple dans les solvants, soit entre eux dans les
cristaux ioniques.
Lorsque des atomes sont liés par des liaisons ioniques, il ne se forme pas de molécules
diatomiques, mais des composés ioniques constitués d’un assemblage infini de cations et
d’anions. Un réseau cristallin se forme tel que l’ensemble soit électrostatiquement neutre.
Figure 1 : Maille élémentaire de NaCℓ (sel de cuisine) qui cristallise dans le réseau cubique à
faces centrées (CFC) appartenant au système cubique.
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II.1. Modèle de Lewis :
Lewis, en introduisant la notion de liaison « covalente » en 1915, a proposé l’utilisation de
schémas pour représenter les atomes, les molécules et leur formation.
Dans son modèle appelé « schéma de Lewis » ne sont pris en compte que les électrons de la
couche la plus externe (nombre quantique n le plus élevé) dits « électrons de valence ». Sont
représentés à la fois les doublets partagés assurant les liaisons « doublets liants » et les
doublets non partagés « doublets non liants ». Ces doublets peuvent être représentés par deux
points rapprochés, ou plus généralement par un tiret, figurant les deux électrons associés. Un
électron célibataire est toujours représenté par un point, une croix ou un petit cercle.
Dans les schémas de Lewis, utilisés pour représenter les atomes, les molécules et leur
formation on essaie de respecter la règle de l’octet, afin que chaque atome soit entouré de 8
électrons.
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II.1.1. Règle de l’octet :
Au cours de leurs transformations chimiques, les atomes tendent à saturer leur couche
électronique externe à 8 électrons (octet d’électrons) comme celui des gaz rares ; (l’atome d’H
tend lui à saturer la sienne à deux électrons).
Selon Lewis, on pourra distinguer des liaisons de covalence pure formées par la mise en
commun des électrons provenant des deux partenaires, ou bien des liaisons de covalence
de « coordination » ou « datives », formées par deux électrons appartenant à un seul atome,
donneur, associé à un atome possédant une orbitale vide. Il n’y a pas de différence effective
réelle entre ces deux types de liaisons. Une fois formées, elles sont identiques.
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On distinguera deux types d’arrangement géométriques :
- la figure de répulsion globale rend compte de la répulsion entre tous les doublets (liants et
non-liants). Elle est donc caractérisée par la valeur de n + m.
- la géométrie propre de la molécule rend compte de sa représentation en ne tenant compte
que des doublets liants.
Pour donner la structure d’une molécule, il convient d’écrire dans un premier temps sa
structure de Lewis et d’en déduire sa formule VSEPR. La géométrie s’obtient alors en se
référant à la figure II.1, en déterminant dans un premier temps le nom de la figure de
répulsion, puis la géométrie propre de la molécule.
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Tableau récapitulatif : Structures des molécules et des ions selon la méthode VSEPR.
II.3. Théorie des orbitales moléculaires : Combinaison Linéaire des Orbitales Atomiques
(LCAO) ou (LCAO : LinearCombination of Atomic Orbitals en anglais)
Les structures de Lewis sont insuffisantes pour interpréter l’existence de l’ion H 2+, dans lequel
une liaison est assurée par un seul électron. Elles n’apportent pas d’information sur les
niveaux d’énergie des électrons dans les molécules ou les ions. Une description plus
approfondie des liaisons, qui rend compte des propriétés électroniques des molécules,
reposent sur la théorie des orbitales moléculaires.
La théorie des orbitales moléculaires considère que dans une molécule un électron est soumis
au champ exercé par les électrons et tous les noyaux liés entre eux et qu’il est décrit par une
fonction d’onde appelée orbitale moléculaire. Chaque orbitale moléculaire correspond à un
niveau d’énergie et peut décrire au maximum deux électrons de spins opposés.
Pour les systèmes plus complexes que H 2+, au lieu de résoudre l’équation de Schrödinger, on
utilise une approximation qui identifie une orbitale moléculaire à une combinaison linéaire
d’orbitales atomiques de valence des atomes liés entre eux, méthode dite LCAO :
« LinearCombination of Atomic Orbitals ».
Les orbitales atomiques de valence qui contribuent à la formation des orbitales moléculaires
sont celles qui ont des énergies voisines (∆E ˂ 12 eV) et les mêmes éléments de symétrie ; ce
sont celles qui présentent un bon recouvrement dans leur domaine de probabilité de présence.
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Le nombre des orbitales moléculaires (O.M) formées est égale au nombre des orbitales
atomiques (O.A) utilisées dans la combinaison linéaire.
Il existe trois types d’orbitales moléculaires :
- orbitale liante responsable de la liaison ayant une énergie plus faible que celle des orbitales
atomiques.
- orbitale antiliante qui a tendance à déstabiliser la liaison chimique.
- orbitale non liante.
Le nombre des électrons dans les orbitales moléculaires est égale au nombre des électrons
dans les orbitales atomiques.
Un recouvrement latéral lorsque les axes de symétrie sont parallèles : La liaison est dite
du type π.
Recouvrement latéral p – p
Les liaisons et sont deux types de liaisons différentes
En général les liaisons de type sont plus fortes que les liaisons de type , car elles
correspondent à un meilleur recouvrement.
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- une orbitale antiliante inoccupée notée σ* dans laquelle la densité de probabilité est nulle
entre les deux noyaux ; elle ne peut établir de liaison.
- une orbitale liante notée σ dans laquelle la densité de probabilité est considérable entre les
deux noyaux ; elle sera occupée par les deux électrons, de spins opposés, venant chacun d’un
atome.
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Figure II.3 : Diagramme d’énergie des orbitales moléculaires σ1s.
La densité de probabilité s’obtient en élevant au carré la fonction d’onde moléculaire (σ 2).
Cette densité électronique moléculaire peut se comparer à la densité électronique que l’on
obtiendrait pour un système HA + HB non interactif.
1 1 1
- orbitale liante : σ1s = (1sA + 1sB) et σ1s2 = (1sA + 1sB)2 = (1sA2 + 1sB2 + 21sA1sB)
√2 2 2
1 1 1
- orbitale antiliante : σ1s* = (1sA - 1sB) et σ*1s2 = (1sA - 1sB)2 = (1sA2 + 1sB2 - 21sA1sB)
√2 2 2
La figure II.4 traduit graphiquement la façon dont la densité électronique varie le long de la
droite passant par les deux noyaux (axe de révolution de la molécule).
Les deux courbes A et B représentent la variation de la densité électronique (1s A2 et 1sB2) au
voisinage de chacun des deux noyaux HA et HB séparés.
La courbe C correspond au troisième terme de l’expression de la densité de probabilité
(+21sA1sB et -21sA1sB) pour les orbitales liante et antiliante respectivement. Sa valeur est
constante entre HA et HB puisque, dans cet intervalle, la somme r A + rB est constante et égale à
la distance entre les deux noyaux. Hors de l’intervalle H A – HB, elle décroit
exponentiellement.
La courbe D représente la densité de probabilité de présence (σ1s2 figure II.4(a) ; σ*1s2 figure
II.4(b)).
On constate que la densité électronique est plus forte entre les deux noyaux que la somme de
celle des atomes séparés pour l’orbitale liante. Par contre, elle est nulle à mi-distance des deux
noyaux dans le cas de l’orbitale moléculaire antiliante. Dans ce dernier cas, il existe un plan
nodal (espace dépourvu d’électrons).
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Figure II.4 : Variation de la densité électronique le long de l’axe de la liaison H-H
(a) : pour l’orbitale liante ; (b) : pour l’orbitale antiliante.
Les deux situations décrites par les figures II.4(a) et (b) peuvent également être représentées
par le tracé des surfaces d’isodensité électronique. Celles-ci présentent une double symétrie :
symétrie de révolution par rapport à l’axe de la molécule et symétrie de réflexion par rapport
au plan perpendiculaire à cet axe, équidistant des deux noyaux.
Figure II.5 : surfaces d’isodensité électronique pour l’orbitale liante (a) et l’orbitale antiliante
(b) de la molécule H2.
Dans le premier cas, la densité électronique est forte à mi-distance des noyaux, dans le second
cas elle y est nulle, ainsi que dans tout le plan orthogonal à la liaison et équidistant des noyaux
(plan nodal).
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Ces deux courbes représentent les énergies potentielles respectives des orbitales moléculaires
σ1s et σ1s* de la molécule H2. L’orbitale moléculaire σ1s présente un minimum lorsque la
distance internucléaire est égale à la distance d’équilibre 0.74 Ǻ, alors que l’orbitale σ 1s* est
décroissante, sa valeur tend vers zéro (comme pour σ1s) lorsque r tend vers l’infini..
Pour la molécule H2 avec r = 0.74 Ǻ, l’électron se trouve dans l’orbitale moléculaire liante ;
V(R) = - 431 kJ.mol-1.
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Figure II.6 : Diagramme des niveaux d’énergie moléculaires pour la molécule H2.
Il n’y a de liaison que si l’ordre de liaison est non nul. Plus il est élevé, plus la liaison est
stable (énergie de dissociation forte).
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moléculaire, on utilise le diagramme d’énergie de la molécule neutre auquel on enlève ou
ajoute le nombre d’électrons requis.
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L’ordre de liaison est 0. Cela signifie qu’il ne se forme pas de liaison entre les atomes d’He,
ainsi la molécule He2 n’existe pas.
Fjgure II.9 : Formation des deux orbitales moléculaires σp et σ*p à partir de deux orbitales
atomiques px
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II.3.6.2 : Les orbitales π et π *
Les orbitales atomiques 2py et 2py’, de même que les O.A 2pz et 2pz’, ont leurs axes de
symétrie parallèles, ils peuvent se recouvrir latéralement pour donner naissance à deux O.M
de type π , l’une liante π 2p (ou π you π z), l’autre antiliante π *2p (ou π *y ou π *z).
π z = 1/√ 2 (2pz+ 2pz’) et π *z = 1/√ 2 (2pz- 2pz’).
N.B : Les O.M π y et π zont la même énergie ainsi que les O.M π *y et π *z.
Figure II.10 : Formation des deux orbitales moléculaires π 2p et π *2p à partir de deux orbitales
atomiques 2pz.
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Figure II.11 : Diagramme d’énergie pour O2
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Figure II.12 : Diagramme d’énergie pour N2
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Exemples :
La molécule CO possède 10 électrons de valence (elle est isoélectronique de N 2) ce qui
conduit à l’état fondamental à la configuration électronique suivante :
(σ2s)2 (σ*2s)2 ( π 2p2 π 2p2) (σ2p)2
L’ordre de liaison est 3, l’énergie de liaison de CO est très grande devant celle de N2
La molécule de NO possède 11 électrons de valence. Son état fondamental est symbolisé par :
(σ2s)2 (σ*2s)2 ( π 2p2 π 2p2) (σ2p)2( π *2p π *2p)1
L’ordre de liaison est 2.5, l’énergie de liaison de NO est plus faible que celle CO.
Cas où les molécules A et B ont des électronégativités très différentes : cas de la molécule
LiH.
Les O.A de valence à considérer sont 1s de H et 2s de Li. H étant plus électronégatif que Li.
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II.3.8. Orbitales moléculaires localisées et hybridation des orbitales atomiques. Théorie
de la liaison de valence.
Les orbitales moléculaires localisées sont obtenues, pour chaque liaison, par combinaison
linéaire de deux orbitales atomiques de valence de même symétrie et d’énergies voisines,
appartenant aux deux atomes liés. Cette description est celle de la théorie de la liaison de
valence, dans laquelle une liaison s’identifie à une orbitale moléculaire liante, résultant du
recouvrement maximum de deux orbitales atomiques de valence, et contenant deux électrons.
Il apparait dans certains cas une difficulté, dans l’utilisation du recouvrement maximum des
orbitales atomiques de valence pour proposer une description de la molécule qui soit en
accord avec ses caractéristiques structurales accessibles expérimentalement.
Pour rendre compte de la structure géométrique des molécules, par recouvrement maximum
des orbitales atomiques de valence des atomes liés, il faut utiliser la théorie de l’hybridation
des orbitales atomiques. Elle est obtenue par diverses combinaisons linéaires des orbitales
atomiques de valence des atomes liés.
Dans le cas de molécules organiques mettant en jeu les éléments C, N et O, on étudie les
modes d’hybridation des orbitales atomiques 2s et 2p, conduisant à des orbitales atomiques
hybrides équivalentes.
Il existe plusieurs types d’hybridation :
II.3.8.1. Hybridation sp :
L’hybridation d’une orbitale atomique 2s avec une orbitale atomique 2p conduit à deux
orbitales atomiques hybrides équivalentes, dites sp, les 2 autres orbitales 2p conservant leur
caractère p pur. Ces orbitales hybrides sont dirigés suivant l’axe internucléaire « y » et de
directions opposées. Elles font entre elles des angles de 180°.
Les deux O.A pures 2px et 2py à 90° l’une par rapport à l’autre sont dans des plans
perpendiculaires à la direction des orbitales hybridées.
Exemples : BeH2
Be : Z = 4, 1s2 2s2: état fondamental.
Pour expliquer la divalence de Be, on envisage un réarrangement de sa structure électronique :
2s1 2py1 2px0 2pz0 (avant hybridation) Ф1(sp) et Ф2(sp) (après hybridation).
Les recouvrements axiaux (Ф1(sp), 1sHA) et (Ф2(sp), 1sHB) conduisent à deux orbitales
moléculaires de symétrie σ.
Remarque: Les O.A hybrides ne peuvent se recouvrir que axialement, avec d’autres orbitales
atomiques purs ou hybrides appartenant à d’autres atomes, pour former des liaisons σ.
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Autres exemples : C2H2 ; HCN
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L’hybridation d’une orbitale atomique 2s avec trois orbitales atomiques 2p conduit à quatre
orbitales atomiques hybrides équivalentes, dites sp3 de symétrie octaédrique. Les axes de ces
orbitales hybrides font entre eux un angle de 109°28.
Exemples : CH4, NH3, H2O, …
- Cas de la molécule tétraédrique CH4 :
On explique la tétravalence du carbone par un réarrangement de sa structure électronique :
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III.1. Molécules polaires et non polaires :
Dans la molécule homonucléaire A2 le doublet électronique mis en commun (liaison) est
également partagé. Par conséquent la molécule n’est pas polarisée car la densité électronique
autour de la liaison est symétriquement distribuée.
Par contre dans la molécule hétéronucléaire AB où B est plus électronégatif que A, le doublet
est plus fortement attiré par B. Par conséquent la densité électronique est dissymétrisée, la
liaison est dite polarisée et la molécule est dite polaire.
B présente un excès de charge négative δ -
A présente un excès de charge positive δ +
δ Représente une densité partielle de charge ; elle varie de 0 à 1.
Quand δ = 0, la liaison est purement covalente.
Quand δ = 1, la liaison est purement ionique.
µexp
% caractère ionique = x 100
µion
Avec : µexp = q x d et µion = δ x d
Exemple :
La molécule de fluorure d’hydrogène a pour moment dipolaire expérimental µexp = 1,82 D,
pour une longueur de liaison d = 0,92 Ǻ.
Solution :
µexp
% de caractère ionique = x 100
µion
% de caractère ionique =1,82/4,8 x 0,92 = 0, 41
La liaison H-F est ionique à 41%.
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Une autre méthode de calcul du pourcentage de caractère ionique utilise l’échelle
d’électronégativité. Selon Pauling, la liaison entre le césium (Cs) et le fluor (F), les deux
extrêmes du tableau périodique, est une liaison totalement ionique (100 % caractère ionique),
pour une différence d’électronégativité égale 4 – 0,7 = 3,3.
En utilisant la différence d’E.N. entre deux atomes qui forment une liaison covalente
polarisée, nous pouvons calculer son caractère ionique, par comparaison avec CsF, soit :
E.NA – E.NB
% de caractère ionique de la liaison A – B =
3,3
Remarque : Plus la différence d’électronégativité entre les deux atomes A et B est grande,
plus le caractère ionique de la liaison est accentué.
Exemple :
Calculer µO-H et le caractère ionique partiel de cette liaison dans la molécule d’eau, sachant
que dOH = 0,958 Ǻ, l’angle H-O-H = 105° et µHOH =1,87 D.
Solution :
Cos 52.5 = µH2O/2 / µOH
µOH = µH2O / 2cos52.5
µOH = 1.85 / 2cos52.5 = 1.87 / 2 x 0.609 = 1.535 D
µOH = 1.535 D soit 5.06.10-30C.m
D’autre part µOH = q.d, q = µOH/ d
q = 5.06.10-30 / 0.958.10-10 = 5.28.10-20 C
q = δ . Q = δ . e ,δ = q / e
δ = 5.28.10-20 / 1.6.10-19 = 0.33
Le caractère ionique partiel de la liaison O-H est donc égal à 33 %.
Autre méthode :
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Remarques :
Le moment dipolaire d’une molécule peut renseigner sur la géométrie de la molécule.
Exemple : les deux diastéréoisomères du dichloro-1,2-éthylène se différencient, entre autres,
par le fait que l’un présente un moment dipolaire non nul. Dans celui qui ne possède pas de
moment global, les moments des deux liaisons C-Cℓ et ceux des deux liaisons C-H s’annulent
(somme vectorielle nulle).
En présence d’un champ électrique, les molécules polaires tendent à s’orienter toutes
de la même façon, parallèlement au champ électrique. Il en résulte que les composés polaires
possèdent une constante diélectrique ε élevée.
L’effet attractif d’un élément plus électronégatif se répercute sur les autres liaisons
qui se polarise à leur tour, cependant, comme il s’agit d’interactions électrostatiques qui
varient avec la distance, au bout de deux liaisons l’effet s’estompe. Il s’agit d’effet inductif.
Exemple : le chloropropane (CH3-CH2-CH2-Cℓ)
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III.5. Interaction dipôle – dipôle :
Le caractère polaire d’une molécule se répercute sur les propriétés des substances formées.
Les molécules sont orientées telle que les extrémités de charges opposées soient rapprochées
(une molécule polaire sera assimilée à un dipôle), on a alors une interaction dipôle – dipôle :
Les molécules s’attirent mutuellement et leur cohésion se trouve renforcée, aussi les
molécules polaires présentent-elles des points de fusion et d’ébullition plus élevés que les
substances non polaires.
Exemples : CH3Cl (polaire), Teb = - 24° C et CH4 (non polaire), Teb = -161.5° C
Par ailleurs, lors de la dissolution de substances polaires dans un liquide polaire, il existe entre
les dipôles de solvant et de soluté des forces électrostatiques dues à l’interaction dipôle –
dipôle aboutissant à la dissolution des solutés en ions.
Exemple : dissolution de NaCl dans l’eau.
III.7. Réactivité
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L’état de polarisation des liaisons, et la présence de charges partielles, par défjcjt ou par
excédent de densité électronique, sur certains atomes déterminent les modes d’attaque et le
comportement des molécules au cours des réactions.
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