ESI - 1 - Analyse Math1
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Introduction générale 4
1 Suites numériques 5
1.1 Suites d’éléments d’un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 Suites stationnaires, suites périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Suites récurrentes particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4.1 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.2 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.3 Suites arithmético-géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.4 Suites récurrentes linéaires d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5 Suites convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.6 Suites récurrentes de type un+1 = f (un ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.7 Suites de limites infinies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.8 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1
2.1.2 Fonction tendant vers 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.1.3 Limites finies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.1.4 Propriétés des limites finies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1.5 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.1.6 Limites infinies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.1.7 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.1.8 Limites à gauche, limite à droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.1.9 Fonctions monotones et limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2 Continuité sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.2.2 Théorèmes fondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.3 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3 Dérivations 38
3.1 Dérivabilité en un point x0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.1.2 Fonction dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.1.3 Formule de Leibniz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.2 Formule des accroissements finis et applications . . . . . . . . . . . . . . 41
3.2.1 Théorème de Rolle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.2.2 Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.3 Autres applications des dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.3.1 Sens de variations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.3.2 Convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.4 Fonctions réciproques et dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.4.1 Fonction dérivée d’une fonction composé . . . . . . . . . . . . . . 45
3.4.2 Fonctions trigonométriques réciproques . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.4.3 Fonctions hyperboliques et leurs réciproques . . . . . . . . . . . . 48
3.5 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2
Bibliographie 55
3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
4
CHAPTER 1
SUITES NUMÉRIQUES
u : I ⊂ N −→ E
n 7−→ u(n).
L’image par u de l’entier n, n’est plus notée u(n) mais un . Elle est appelée terme d’indice
n de u ou encore le terme général de u.
Le terme initial de u est noté unç0 si n0 est le plus petit entier dans I.
5
Définition 1.1.2 Soit u et v deux suites dans E. On dit que u et v sont égaules et on
note u = v si :
∀ n ∈ I, un = vn .
∀ n ∈ N, φ(n) ≥ n.
Preuve :
Par récurrence, montrons que pour tout n ∈ N, φ(n) ≥ n.
Pour n = 0; φ(0) ∈ N =⇒ φ(0) ≥ 0 et la propriété est vraie.
Supposons que la propriété est vraie pour tout n ≥ 1 et vérifions qu’elle reste vraie pour
l’ordre n + 1.
comme φ est strictement croissante et n + 1 > n, alors φ(n + 1) > φ(n).
D’où φ(n + 1) ≥ φ(n) + 1. Or φ(n) ≥ n par hypothèse. Donc, φ(n + 1) ≥ n + 1.
Ainsi, pour tout n ∈ N, φ(n) ≥ n.
Définition 1.2.1 Soit u une suite dans E. On appelle suite extraite ou sous-suite de u,
toute suite v dans E définie par :
∀ n ∈ I, vn = uφ(n) ,
Exemple 1.2.1 (u3n+2 ), (un2 ) sont des sous-suites avec φ(n) = 3n + 2, φ(n) = n2 .
Remarque 1.2.1 • La suite (u2n ) est une suite extraite de (un ). C’est la suite des
termes
d’indices pairs de (un ).
• La suite extraite (u2n+1 ) est la suite des termes d’indices impairs
de (un ).
6
1.3 Suites stationnaires, suites périodiques
Définition 1.3.1 On dit qu’une suite u est :
∀ n ∈ I, un = a
- Stationnaire si, elle est constante à partir d’un certain rang, i.e,
∃ n0 ∈ I, ∃ a ∈ R : ∀ n ≥ n0 , un = a.
Définition 1.3.2 On dit qu’une suite u est périodique si, il existe un entier p > 0 tel
que :
∀ n ∈ N, un+p = un .
Remarque 1.3.1 Si un entier p satisfait à cette propriété alors tous ses multiples y
satisfont.
La période de la suite u est alors le plus petit entier positif non nul p0 qui vérifie cette
propriété. On dira alors que la suite u est p0 −périodique.
!
π
Exemple 1.3.2 La suite u définie par un = sin n est 4−périodique.
" ! # !
2
π π
En effet, un+4 = sin n + 4 = sin n + 2π = un .
2 2
Remarque 1.3.2 Toute suite constante est périodique de période 1.
un = f (u0 , u1 , · · · , un−1 )
7
1.4.1 Suites arithmétiques
Définition 1.4.1 Une suite (un ) est dite arithmétique si, il existe un réel r tel que :
∀ n ∈ N, un+1 = un + r.
Preuve : Exercice
Proposition 1.4.1 La somme des n premiers termes consécutifs d’une suite arithmé-
tique (un )n≥0 de raison r.
n−1
X u0 + un−1 nu0 + n(n − 1)r
Sn = uk = n × =
k=0 2 2
8
En effet,
m+n−1
X m−1
X m+n−1
X
uk = uk + uk
k=0 k=0 k=m
u0 + um+n−1 u0 + um−1
(m + n) =m× +S
2 2
u0 + um+n−1 u0 + um−1
S = (m + n) −m×
" 2 2 #
1
= mu0 + nu0 + (m + n)um+n−1 − mu0 − mum−1
2
" #
1
= nu0 + mum+n−1 + num+n−1 − mum−1
2
" #
1
= nu0 + m(um + (n − 1)r) − m(um − r) + num+n−1
2
" #
1
= nu0 + mnr + num+n−1
2
" #
n
= um + um+n−1 .
2
Propriété 1.4.2 La suite (vn ) est géométrique si et seulement si, pour tout n ∈ N,
2
vn vn+2 = vn+1 .
9
Preuve : Supposons (vn ) non nulle.
⇒) (vn) géométrique ⇐⇒ ∃ q ∈ R | vn+1 = qvn , pour tout n ∈ N.
vn+1 = qvn
2
D’où, =⇒ qvn+1 = qvn vn+2 .
vn+2 = qvn+1
2
Donc, vn vn+2 = vn+1 , car q ̸= 0.
2
⇐) Réciproquement, vn vn+2 = vn+1 implique vn vn+2 = vn+1 × vn+1 .
vn+2 vn+1 vn+1 v1
D’où, = , avec vn ̸= 0, pour tout n ∈ N. Il vient que = = q, pour tout
vn+1 vn vn v0
n ∈ N.
v1
Donc, vn+1 = qvn , q = . Ainsi, (vn ) est géométrique.
v0
Propriété 1.4.3 La somme des n premiers termes consécutifs d’une suite géométrique
de raison q est :
n−1
X 1 − qn
• Si q ̸= 1, Sn = vk = v0
k=0 1−q
• Si q = 1, Sn = nv0
un+1 = 2un + 3
10
Propriété 1.4.4 Soit (un ) une suite arithmético-géométrique définie par :
On a :
b b
∀ n ∈ N, un = an (u0 − α) + α avec α = − = .
a−1 1−a
vn+1 = un+1 − α
= un+1 − aα − b
= aun + b − aα − b
= a(un − α)
= avn .
Par conséquent,
∀ n ∈ N, vn = an v0 .
D’où, un = an (u0 − α) + α.
Propriété 1.4.5 L’ensemble des suites récurrentes linéaires d’ordre 2 défini par un+2 =
aun+1 + bun forme un espace vectoriel de dimension 2.
11
La détermination d’une base consiste à la recherche de suites géométriques qui obéissent
à la relation récurrente.
En d’autres termes, existe-t-il (rn ) vérifiant la relation de récurrence (r ̸= 0).
Soit (rn ) une suite géométrique vérifiant la relation. Alors, on a :
Posons ∆ = a2 + 4b.
Cas 1 : ∆ ̸= 0 pour C ou ∆ > 0 pour R.
On a deux racines distinctes r1 et r2 . Alors (r1n ) et (r2n ) sont indépendantes et forment
ainsi une base de l’ensemble des suites liées par la relation récurrente.
Par conséquent, il existe α, β ∈ K = R ou C telque pour tout n ∈ N, un = αr1n + βr2n .
u0 = α + β
Les réels α, β sont déterminés par la relation : Cas 2 : ∆ = 0, on a
u1 = αr1 + βr2
a
une racine double r = − .
2
La solution générale est de la forme :
∀ n ∈ N, un = rn (αn + β)
u=β
Cas 3 : ∆ < 0 (dans C).
u1 = r(α + β)
On a deux racines distinctes complexes conjugués : r1 = ρeiθ et r2 = ρe−iθ .
La solution est de la forme :
12
Exemple
1.4.3 Donner le terme général en fonction de n de la suite de Fibonacci.
u0 = u1 = 1
un+2 = un+1 + un , ∀ n ∈ N
un = αr1n + βr2n
√ !n √ !n
1+ 5 1− 5
=α +β
2 2
u0 = α + β
√ ! √ !
Les réels α et β sont déterminés par : 1+ 5 1− 5
u1 = α +β
√ √ 2 2
5+ 5 5− 5
Par un calcul, on obtient α = et β = .
10 10
Ainsi, √ √ ! √ √ !
5+ 5 1+ 5 5− 5 1− 5
un = +
10 2 10 2
Proposition 1.5.1 Si (un ) est une suite convergente alors sa limite l est unique.
Preuve :
Soit (un ) une suite convergente. Considérons alors l1 et l2 deux réels tels que (un ) converge
respectivement vers l1 et l2 .
ε
(un ) converge vers l1 =⇒ ∀ ε > 0, ∃ N1 ∈ N : ∀ n ≥ N1 , |un − l| < .
2
13
ε
(un ) converge vers l2 =⇒ ∀ ε > 0, ∃ N2 ∈ N : ∀ n ≥ N2 , |un − l| < . Par ailleurs, on
2
a:
|l1 − l2 | = |l1 − un + un − l2 |
≤ |un − l1 | + |un − l2 |.
Par suite,
ε ε
∀ n ≥ N = max(N1 , N2 ) =⇒ |l1 − l2 | ≤ |un − l1 | + |un − l2 | ≤ + = ε.
2 2
D’où, n ≥ N, l − ε ≤ un ≤ l + ε.
l l 3l
⋆ Supposons l > 0 et posons ε = . Alors, ∃Nl ∈ N : n ≥ Nl ; ≤ un ≤ .
2 2 2
Ainsi, un > 0 comme l.
l 3l l
⋆ Supposons que l < 0 et posons ε = − . Alors, ∃Nl ∈ N : n ≥ Nl ; ≤ un ≤ < 0.
2 2 2
Ainsi, un < 0 comme l.
14
1. Toute suite positive et convergente est de limite positive.
⋆ La suite (un ) est convergente vers l et un ≥ 0 à partir d’un certain rang implique
l ≥ 0.
vn < un < wn
Si, (vn ) et (wn ) sont convergentes vers une limite commune l alors (un ) est convergente
et converge aussi vers l.
lim vn = lim wn = l =⇒ lim un = l.
Preuve :
Soit (un ), (vn ) et (wn ) trois suites réelles telles que :
∃ N0 : n ≥ N0 =⇒ vn < un < wn .
∀ n ≥ N, l − ε ≤ vn < un < wn ≤ l + ε.
Ainsi,
∀ ε > 0, ∃ N ∈ N : n ≥ N =⇒ |un − l| ≤ ε.
15
Proposition 1.5.3 Toute suite convergente est bornée.
Preuve :
Soit (un ) une suite convergente. Alors il existe l ∈ R tel que lim un = l.
1
Pour ε = , il existe N ∈ N tel que :
2
1
n ≥ N =⇒ |un − l| ≥ .
2
1
Par suite, n ≥ N =⇒ |un | ≤ |l| + |un − l| ≤ |l| + .
2
1
Posons, M = max(|u0 |, |u1 |, · · · , |uN −1 |, |l| + ). Alors, pour tout n ∈ N, un ≤
2
M (−M ≤ un ≤ M ).
Donc, (un ) est bornée. □
Exemple 1.5.1 La suite (−1)n n’est pas convergente bien qu’elle soit bornée.
Exercice :
1 1 1
1. Montrer que la suite de terme général un = 1 + 2
+ 3 + · · · + n est convergente.
2 3 n
1! + 2! + · · · + n!
2. Montrer que la suite de terme général un = est convergente et
(n + 1)!
donner sa limite.
16
1. lim(un + vn ) = l + l′
3. lim un vn = l.l′
un l
4. Si l′ ̸= 0, alors lim = ′.
vn l
Propriété 1.5.1 Une suite (un )est convergente si et seulement si, toutes ses suites ex-
traites sont convergentes et convergent vers une même limite l.
Dans ce cas, lim un = l.
Conséquence :
- Si une suite (un ) admet deux suites extraites ne convergeant pas vers une même
limite, alors (un ) est divergente.
- Si les suites extraites (u2n ) et (u2n+1 ) sont convergentes et convergent vers une
même limite alors la suite "mère" (un ) est convergente et converge vers cette limite
commune.
(2) lim(un − vn ) = 0
Théorème 1.5.4 Si deux suites (un ) et (vn ) sont adjacentes alors elles sont convergentes
et convergent vers la même limite.
17
Montrons que pour tout n ∈ N, un ≤ vn .
Supposons qu’il existe n0 ∈ N tel que un0 >vn0 . Alors,
Ce qui implique (un − vn ) ne peut converger vers 0. Ce qui est contradictoire avec le fait
que (un ) et (vn ) sont adjacentes.
Ainsi, pour tout n ∈ N, un ≤ vn .
Par suite,
∀ n ∈ N, u0 ≤ un ≤ vn ≤ v0 .
Ce qui nous dit que (un ) et (vn ) sont bornées. Par conséquent, (un ) et (vn ) sont conver-
gentes puisqu’elles sont monotones.
Il nous reste à montrer que (un ) et (vn ) ont une limite commune.
Soit l et l′ les limites respectives de (un ) et (vn ). Puisque un ≤ vn , alors l ≤ l′ et comme
(un ) et (vn ) sont respectivement croissante et décroissante, il vient que :
∀ n : un ≤ l ≤ l ′ ≤ vn
D’où, 0 ≤ l′ − l ≤ vn − un .
Donc, l = l′ puisque lim(vn − un ) = 0. □
Exercice:
Soit (Sn ) la suite (dite alternée harmonique)
1 1 (−1)n+1
Sn = 1 − + + ··· +
2 3 n
En considérant les suites (un ) et (vn ) définies par un = S2n et vn = S2n+1 ; montrer que
(un ) et (vn ) sont adjacentes et conclure sur la convergence de (Sn ).
18
Théorème 1.6.1 Soit f : I −→ I, x 7−→ f (x) une fonction croissante. Alors la suite
récurrente un+1 = f (un ) est monotone.
Elle est croissante si u0 ≤ u1 et décroissante sinon.
⋆ Si u0 ≤ u1 et si (un ) est majorée alors la suite (un ) est convergente.
⋆ Si u0 ≥ u1 et si (un ) est minorée alors la suite (un ) est convergente.
Preuve :
Soit (un ) : un+1 = f (un ) avec f : I −→ I une fonction croissante.
Montrons que (un ) est monotone.
Supposons que u0 ≤ u1 .
Comme f est croissante alors on a f (u0 ) ≤ f (u1 ). Ainsi u1 ≤ u2 .
Supposons que un−1 ≤ un , n ≥ 2. Alors f étant croissante, il vient que un ≤ un+1 , car
un = f (un−1 ) et un+1 = f (un ).
Par conséquent, pour tout n ∈ N, un ≤ un+1 .
Donc, (un ) est croissante.
De même en supposant u0 ≥ u1 , on montre que (un ) est décroissante.
• Si u0 ≤ u1 et (un ) majorée alors (un ) est convergente car elle est croissante.
• Si u0 ≥ u1 et (un ) minorée alors (un ) est convergente car elle est décroissante. □
Proposition 1.6.1 Soit f une fonction de I −→ I continue et (un ) une suite récurrente
définie par un+1 = f (un ).
Si (un ) converge vers l alors l est un ponit fixe de f sur I, i.e, f (l) = l.
Exercice :
un + 1
Étudier la suite un+1 = , I = [0; +∞[.
un + 2
Cas 2 : f est décroissante sur I
Proposition 1.6.2 Lorsque f est décroissante, les suites extraites (u2n ) et (u2n+1 ) de
(un ) sont monotones et de sens de variations contraires (l’une croissante et l’autre
19
décroissante) :
⋆ si u0 ≤ u2 , alors (u2p ) est croissante et (u2p+1 ) est décroissante.
⋆ si u0 ≥ u2 , alors (u2p ) est décroissante et (u2p+1 ) est croissante.
Pour obtenir la convergence de (un ) dans ce cas il suffit de montrer que (un ) est bornée
et lim u2n = lim u2n+1 .
Cas 3 : f est contractante
(2) Pour tout u0 ∈ I, la suite récurrente un+1 = f (un ) converge vers le point fixe de f .
√
Exemple 1.7.1 1. un = n
2. un = 2n + 3
20
3. un = en
Proposition 1.7.1 Toute suite croissante non majorée tend vers +∞.
Preuve :
Soit (un ) une suite croissante non majorée. Alors,
∀ A ∈ R : ∃ N ∈ N : uN ≥ A.
Ainsi,
1. u0 ∈ R et ∀ n ∈ N, un+1 = −3un + 1
3. u0 = 1, u1 = −1 et ∀ n ∈ N, un+2 = −un+1 − un
21
1
4. u0 = 1 et ∀ n ∈ N, un+1 = un + 1
2
1
5. u0 = u1 = 1 et ∀ n ∈ N, un+2 = −un+1 − un
4
Exercice 3.
√ a+b
1. Soient a > 0, b > 0. Montrer que ab ≤ .
2
2. Montrer les inégalités suivantes (b ≥ a > 0) :
a+b √
(i) a ≤ ≤b (ii) a ≤ ab ≤ b.
2
√ un + vn
un+1 = un vn et vn+1 = .
2
(a) Montrer que un ≤ vn , quel que soit n ∈ N.
(b) Montrer que (vn )n∈N est une suite décroissante.
(c) Montrer que (un )n∈N est une suite croissante.
En déduire que les suites (un )n∈N et (vn )n∈N sont convergentes et qu’elles
ont la
même limite.
Exercice 4.
u0 > 0
Soit (un )n∈N la suite définie par
!
1 3
un+1 = un + ∀n∈N
2 un
22
2. On pose u0 = 1.
(a) Démontrer les relations suivantes, pour tout n ∈ N :
√ 1 √ √ 1 √
(i) un+1 − 3 = (un − 3)2 (ii) un+1 + 3 = (un + 3)2 .
2un 2un
(b) Démontrer que (un )n∈N est une suite strictement décroissante pour n ≥ 1.
(c) En déduire qu’elle est convergente et calculer sa limite.
Exercice 5.
On considère la suite (un ) définie par :
1 1 1 1
un = 1 + + + + · · · +
22 32 42 n2
1. Montrer que pour tout x ∈ R, il existe deux réels a et b tels que :
1 a b
= + .
x(x + 1) x x+1
Exercice 6.
23
1. Vérifier que pour tout n ∈ N∗ , 2n+1 ≥ n + 1.
un + vn
3. Démontrer que si n ≥ 50, est une valeur approchée à moins de 0, 01 près
2
de
lim un .
n→+∞
Exercice 7.
Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites convergentes, de limites respectives l1 et l2 . On
suppose que l1 < l2 . Montrer qu’alors il existe un entier n0 tel que pour tout N ≥ n0 , on
a un < vn .
Exercice 8.
Soit (un )n∈N une suite réelle. On définit une suite (vn )n∈N par la formule :
vn = un+1 − un
n
X
1. Calculer la somme : vk .
k=0
n(n + 1)(n + 2)
2. On pose un = .
6 n
k2.
X
Calculer vn . En déduire la valeur de la somme :
k=0
n n
!
X 1 X
4. Calculer la valeur des sommes : ln 1 + et k.k!
k=1 k k=0
24
CHAPTER 2
Dans ce chapitre, on considère des fonctions définies sur une partie de R et à valeur dans
R.
Définition 2.1.1 Soit a ∈ R. On dit qu’une fonction f est définie au voisinage de a s’il
existe un réel h > 0 tel que l’on soit dans l’un des trois cas suivants :
• Df ∩ [a − h; a + h] − {a} = [a − h; a[
• =]a; a + h]
• = [a − h; a + h] − {a}
25
sin x
3. x 7−→ a = 0, h = 2
x
√
4. x 7−→ x a = 0, h = 5
La fonction suivante n’est pas définie au voisinage de 0
√
5. x 7−→ x2 − 4
[A; +∞[⊂ Df .
] − ∞; A] ⊂ Df .
|f (x)| ≤ ε
√
⇐⇒ x + 1 ≤ ε
⇐⇒ x + 1 ≤ ε2
⇐⇒ x − (−1) ≤ ε2 ; x ∈ [−1; +∞[
⇐⇒ |x − (−1)| ≤ ε2 car x ≥ −1
26
Définition 2.1.4 - Une fonction f définie au voisinage de +∞ tend vers 0 en +∞
si l’on a :
∀ ε > 0, ∃ A ∈ R : ∀ x ∈ Df , x ≥ A =⇒ |f (x)| ≤ ε.
∀ ε > 0, ∃ A ∈ R : ∀ x ∈ Df , x ≤ A =⇒ |f (x)| ≤ ε.
Proposition 2.1.1 Si f admet une limite l en a alors cette limite est unique.
Preuve : Exercice
Proposition 2.1.2 Si une fonction f définie en a admet une limite finie l en a, alors
cette limite vaut f (a).
Preuve :
Soit f telle que lima f = l ∈ R, avec a ∈ Df .
27
2.1.4 Propriétés des limites finies
Proposition 2.1.3 Une fonction f admet l pour limite en a ∈ R si, il existe une fonction
g définie sur Df , tendant vers 0 en a et telle que |f − l| ≤ g.
Ainsi, lima f = l. □
Preuve :
∀ x ∈ Df , ||f |(x) − |l|| = ||f (x)| − |l|| ≤ |f (x) − l|, avec x→a
lim |f (x) − l| = 0, car f tend
vers l.
Donc la fonction |f | tend vers |l| en a en vertu de la Proposition 2.1.3.
Proposition 2.1.5 Soit m ∈ R. Une application f qui admet une limite l > m en a ∈ R
est minorée par m au voisinage de a.
28
Théorème 2.1.1 Soit f, g, h trois applications définies sur une partie D de R telles
que g < f < h au voisinage de a ∈ R.
Si lima g = lima h = l alors lima f = l.
x + cos x
Exemple 2.1.4 Trouver la limite de f (x) = en +∞. Solution : on a g(x) =
x+2
x−1 x+1
et h(x) = , puis g(x) ≤ f (x) ≤ h(x) en +∞.
x+2 x+2
est continue en a.
Cette fonction g est appelée prolongement par continuité en a de la fonction f .
sin x sin x
Exemple 2.1.5 La fonction f (x) = est définie sur R∗ ; comme lim = 1, alors
x x→0 x
la fonction g définie par :
1 si x = 0
g(x) =
f (x) sinon
• a = +∞ : ∀ A ∈ R, ∃ B ∈ R : ∀ x ∈ Df ,
29
• a = −∞ : ∀ A ∈ R, ∃ B ∈ R : ∀ x ∈ Df ,
2. lima f × g = l.m
f l
3. lima = si m ̸= 0.
g m
Les résultats sur les limites finies (en a ∈ R) restent valables pour les limites infinies
selon les règles suivantes :
∞ l
(+∞) + (+∞) = +∞; ∞ × ∞ = ∞; l × ∞ = ∞ si l ̸= 0; = ∞; = 0.
l ∞
Les formes suivantes sont indéterminées :
∞ 0 ∞
ε∞ − ε∞, avec ε = + ou −; 0 × ∞; ; ; 1 .
∞ 0
Définition 2.1.9 : Fonctions équivalentes
Soient f et g deux fonctions définies au voisinage d’un point a de R.
On dit que f est équivalente à g en a s’il existe un voisinage V de a et une fonction
ε : V −→ R −→ tels que :
30
Remarque 2.1.2 Si g ne s’annule pas dans le voisinage de a alors
f (x)
f ∼a g ⇐⇒ x→a
lim =1
g(x)
sin x
Exemple 2.1.6 sin x ∼0 x car lim = 1.
x→0 x
P (x) ∼∞ an xn
an xn + an−1 xn−1 + · · · + a0
F (x) = ; an ̸= 0, bp ̸= 0
bn xp xp + bp−1 xp−1 + · · · + b0
an xn
F (x) ∼∞
bp x p
x2
2. tan x ∼0 x; 1 − cos x ∼0
2
Théorème 2.1.2 Soient f et g deux fonctions définies respectivement sur D et D′ telles
que f (D) ⊂ D′ .
lim g ◦ f (x) = L.
lim f (x) = l et lim g(y) = L alors x→a
Si x→a
y→l
1. lim
a
f =l
31
2.1.8 Limites à gauche, limite à droite
Soit a ∈ R.
- Si a ∈
/ Df , alors lim f (x) = l ⇐⇒ lim+ f (x) = l = lim− f (x)
x→a x→a x→a
- Si a ∈ Df , alors x→a
lim f (x) = f (a) ⇐⇒ lim+ f (x) = f (a) = lim− f (x)
x→a x→a
En d’autres termes f est continue en a ⇐⇒ f est continue à droite et à gauche de
a.
32
Définition 2.1.12 Soit A une partie non vide de R.
- On dit que α est une borne supérieure de A si α est le plus petit des majorants de
A.
- On dit que α est une borne inférieure de A si α est le plus grand minorant de A.
Caractérisation :
∀ ε > 0, ∃ a ∈ A : α − ε < a ≤ α
⋆ α borne supérieure de A ⇐⇒
∀ a ∈ A, a ≤ α
⋆ β borne inférieure de A ⇐⇒ −β borne supérieure de −A.
Propriété 2.1.2 Toute partie non bornée de R admet une borne inférieure et une borne
supérieure.
2.2.1 Définition
On dit que f : I −→ R est continue sur I, si f est continue en tout point de I.
On note C(I) ou C 0 (I), l’ensemble des fonctions continues sur I.
Remarque 2.2.1 - Toute combinaison linéaire de fonctions continues sur I est con-
tinue sur I.
33
graphe d’illustration
Preuve :
Supposons par exemple a ≤ b. Quitte à changer f en −f , on peut supposer f (a) ≤ 0 ≤
f (b).
Nous allons construire par récurrence deux suites (an ) et (bn ) vérifiant les conditions
suivantes :
∀ n ∈ N : an ≤ bn et f (an ) ≤ 0 ≤ f (bn ).
⋆ Pour n = 0, a0 = a et b0 = b, on a f (a0 ) ≤ 0 ≤ f (b0 ).
⋆ Supposons que an et bn construits tels que an ≤ bn et f (an ) ≤ 0 ≤ f (bn ).
!
an+1 = n
a + bn
an + b n
Si f ≤ 0 alors 2
2 b
=b
n+1 n
an+1 = an
Sinon a + bn
bn+1 = n
2
Dans les deux cas on a :
an ≤ an+1 ≤ bn+1 ≤ bn et f (an+1 ) ≤ 0 ≤ f (bn+1 ).
Ainsi, (an ) et (bn ) sont deux suites respectivement croissante et décroissante.
De plus pour tout n ∈ N, an ≤ bn .
b n − an
Par ailleurs, bn+1 − an+1 = , pour tout n ≥ 0.
2
1
Par suite, bn − an = n (b − a).
2
D’où, lim(bn − an ) = 0.
En définitive (an ) et (bn ) sont deux suites adjacentes.
Par conséquent, (an ) et (bn ) sont convergentes et convergent vers une même limite
c ∈ [a; b].
Comme, pour tout n ∈ N, f (an ) ≤ 0 ≤ f (c) puisque f est continue. □
34
Théorème 2.2.2 (des valeurs intermédiaires)
Soit f une application continue sur un intervalle [a; b]. Alors f prend toutes les valeurs
comprises entre f (a) et f (b).
illustration graphique
Preuve :
Si k est compris entre f (a) et f (b), il suffit d’appliquer ce théorème précédent pour
trouver un réel c ∈ [a; b] tel que f (c) = k.
Pour ce faire, poser
g(x) = f (x) − k.
g(a) = f (a) − k
=⇒ signe contraire car k ∈ [f (a); f (b)].
g(b) = f (b) − k
Corollaire 2.2.1 L’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.
Preuve :
I = intervalle ⇐⇒ ∀ x, y ∈ I, [x, y]
subsetI.
Soit f une fonction continue sur I un intervalle.
Montrons que f (I) est un intervalle.
Soient y1 , y2 ∈ f (I) et y ∈ [y1 ; y2 ].
Comme y1 , y2 ∈ f (I), il existe x1 , x2 dans I tels que y1 = f (x1 ) et y2 = f (x2 ). Par
conséquent, d’après le théorème des valleurs intermédiaires, il existe c ∈ [x1 ; x2 ] tel que
y = f (c). Donc y ∈ f (I).
Ainsi, [y1 ; y2 ] ⊂ f (I). Par conséquent, f (I) est un intervalle. □
Théorème 2.2.3 Si f est une fonction continue sur un intervalle I et strictement mono-
tone sur I alors f induit une bijection de I sur f (I) et sa bijection réciproque f −1 est
continue de f (I) sur I.
35
Théorème 2.2.4 Toute fonction f continue sur un segment [a; b] est bornée et atteint
ses bornes ainsi que toutes valeurs comprises entre celles-ci.
f continue sur [a; b] =⇒ f ([a; b]) = [m; M ] avec m = minI f et M = maxI f =
maxx∈I (f (x)).
36
1
(3) h(x) = x 1 + (4) u(x) = sin(x) sin x1
x √ √
(1 + x)3 − 1 1 + sin x − 1 − sin x
(5) v(x) = (6) k(x) =
x x
Exercice 4.
Soient (a, b) ∈ R2 tel que a ≤ b et f : [a; b] −→ [a; b] continue.
Montrer qu’il existe x0 ∈ [a; b] tel que f (x0 ) = x0 .
Exercice 5.
ax + b si x ≤ 0
Soient a et b deux nombres réels. On définit la fonction f : R −→ R par 1
si x > 0
x+1
1.) Déterminer une condition sur b pour que f soit continue sur R.
2.) Déterminer a et b tels que f soit dérivable sur R et dans ce cas calculer f ′ (0).
Exercice 6.
Soient a et b deux réels teis que a < b et f : [a; b] −→ R une fonction continue telle que
f (a) ̸= f (b). Soient p > 0 et q > 0, montrer qu’il existe c ∈ [a; b] tel que :
37
CHAPTER 3
DÉRIVATIONS
3.1.1 Définition
Soit f une fonction définie sur un intervalle I. On dit que f est dérivable en un point
x0 ∈ I, s’il existe un réel A et une fonction ε tels que :
avec lim = 0.
x→x0
Le nombre réel A est appelé nombre dérivé de f en x0 et se note f ′ (x0 ).
En posant h = x − x0 , il vient que :
Remarque 3.1.1 Soit f une fonction définie au voisinage de x0 . Si, f est dérivable en
x0 alors f est continue en x0 .
38
Proposition 3.1.1 Soit f une fonction définie au voisinage de x0 . Alors les assertions
suivantes sont équivalentes :
Comme lim εx0 (h) = lim h = 0 alors f est dérivable en x0 et f ′ (x0 ) = 2x0 + 1.
h→0 h→0
Ainsi, f est dérivable sur R et sa fonction dérivée est définie par :
f ′ : R −→ R; x 7−→ 2x + 1.
Définition 3.1.2 Soit n ∈ N∗ ; f une fonction définie sur un intervalle I. On dit que f
est n fois dérivable sur I si f est (n − 1) fois dérivable sur I et la dérivée d’ordre n − 1,
39
notée f (n−1) est dérivable sur I.
Par convention f (0) = f .
Définition 3.1.3 Une fonction f définie sur I est de classe C n sur I et on note f ∈ C n (I)
si :
Note : On dit que f est de classe C ∞ sur I; et on note f ∈ C ∞ (I), si pour tout n ∈ N,
f ∈ C n (I).
Rappel :
f
Si f et g sont deux fonctions dérivables sur I, alors f + g, λf, f.g et sont dérivables
g
sur I et on a :
!′
′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ f f ′g − f g′
(f +g) = f +g (λf ) = λf (f.g) = f g+f g = ; g(x) ̸= 0, x ∈ I
g g2
k=0
40
3.2 Formule des accroissements finis et applications
Illustration graphique
Corollaire 3.2.1 Soit f : [a; b] −→ R continue sur [a; b] et dérivable sur ]a; b[ telle
que f (a) = f (b). Alors il existe un point c ∈]a; b[ tel que f ′ (c) = 0.
Illustration Graphique
Preuve : Il suffit de poser g(x) = f (x) − f (a) sur [a; b] et d’appliquer le théorème
de Rolle.
41
3.2.2 Théorème des accroissements finis
Théorème 3.2.3 Soit f une fonction continue sur [a; b] et dérivable sur l’ouvert ]a; b[.
Alors, il existe c ∈]a; b[ tel que
Preuve :
L’équation de la droite (AB) s’écrit :
y − f (a) f (b) − f (a)
= .
x−a b−a
D’où,
f (b) − f (a)
y= (x − a) + f (a).
b−a
f (b) − f (a)
Posons g(x) = f (x) − y = f (x) − (x − a) − f (a) sur [a; b].
b−a
On a g(a) = g(b) = 0. De plus, g est continue sur [a; b] et dérivable sur ]a; b[ comme f .
Par suite, en vertu du théorème de Rolle, il existe c ∈]a; b[ tel que g ′ (c) = 0. i.e,
f (b) − f (a)
f ′ (c) = ou encore f (b) − f (a) = (b − a)f ′ (c). □.
b−a
Formulation équivalente
Soit f une fonction continue sur [a; a + h], (h > 0) et dérivable sur ]a; a + h[. Alors il
existe θ ∈]0; 1[ tel que f (a + h) − f (a) = hf ′ (a + θh).
en effet, il suffit de faire dans le théorème des accroissement finis énoncé ci-dessous,
c−a
h = b − a et θ = .
b−a
Cas particulier
Si f est continue sur [0; x] et dérivable sur ]0; x[ alors il existe θ ∈]0; 1[ tel que :
42
du théorème des accroissements finis, il existe c ∈]x; x + 1[ tel que f (x + 1) − f (x) =
1
(x + 1 − x)f ′ (c), i.e, ln(x + 1) − ln(x) = .
c
1 1 1
Or c ∈]x; x + 1[=⇒ < < .
x+1 c x
1 1
D’où, pour tout x > 0, < ln(x + 1) − ln(x) < .
x+1 x
Inégalités des accroissements
Soit f une fonction de classe C 1 sur [a; b]. En vertu du théorème des accroissements
finis, on peut écrire :
f (b) − f (a)
1. ∃ m, M ∈ R : ∀ x ∈ [a; b] : m ≤ ≤ M.
b−a
2. ∃ k ∈ R : ∀ x ∈ [a; b] : |f (b) − f (a)| ≤ k|b − a|
Théorème 3.2.4 Soit f : [a; +∞[−→ R continue, dérivable sur ]a; +∞[ tel que
lim f (x) = f (a). Alors il existe c ∈]a; +∞[ tel que f ′ (c) = 0
x→+∞
ax − b x
Exemple 3.2.2 Calculer lim , a, b > 0.
x→0 x
Solution
Faisons f (x) = ax − bx et g(x) = x.
Les fonctions f et g sont dérivable sur R en particulier "autour" de x0 . Comme f (0) =
g(0) = 0 et g ′ (x) = 1 ̸= 0, pour tout x ∈ R alors en vertu de la règle de l’Hôpital on a :
ax − b x
!
a
D’où, lim = ln .
x→0 x b
43
3.3 Autres applications des dérivées
3.3.2 Convexité
Définition 3.3.1 Une fonction f est dite convexe sur [a; b] si :
Interprétation géométrique :
• f est convexe sur I ⇐⇒ la courbe de f est en dessous de ses cordes.
• f est concave sur I ⇐⇒ la courbe de f est au dessus de ses cordes.
illustration graphique
44
Théorème 3.3.4 Une fonction f , deux fois dérivables sur I est convexe si et seulement
si, f ′′ ≥ 0.
Remarque 3.3.1 (1) Si f est convexe alors la courbe de f est au dessus de chacune
de ses tangentes.
Preuve : exercice.
Propriété 3.4.1 Soit f une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle
I.
1. f est bijective de I sur l’intervalle J = f (I). Donc f admet une bijection réciproque
f −1 définie de J sur I.
45
3. Dans le plan muni d’un repère orthonormé; les courbes de f et f −1 sont symétriques
par rapport à la première bissectrice d’équation (∆) : y = x.
Théorème 3.4.2 Soit f : I −→ f (I) une fonction dérivable telle que f ′ (x) > 0 (resp.
f ′ (x) < 0) sur I ◦ , l’intérieur de I. Alors f est bijective, sa réciproque f −1 est dérivable
sur f (I ◦ ) et (f −1 )′ (x) > 0 (resp. (f −1 )′ (x) < 0) sur f (I ◦ ).
De plus, pour tout x ∈ f (I ◦ ),
1
(f −1 )′ (x) =
f ′ (f −1 (x))
Indication :
(f ◦ f −1 )(x) = x ⇐⇒ (f ′ ◦ f −1 (x)) × (f −1 )′ (x) = 1
La fonction sin : [− π2 ; π
2
]−→ [−1; 1] est !
une bijection car elle est continue et strictement
croissante sur [− π2 ; π2 ] et sin [− π2 ; π2 ] = [−1; 1].
Elle admet donc une bijection réciproque appelée Arcsinus et notée arcsin.
π π
arcsin : [−1; 1] −→ [− ; ]
2 2
x 7−→ arcsin(x).
On écrit alors :
π π
∀ x ∈ [−1; 1], ∀ y ∈ [− ; ], y = arcsin(x) ⇐⇒ x = sin y.
2 2
⋆ La fonction Arcsinus est continue sur [−1; 1] et impaire.
⋆ La fonction Arcsinus est dérivable sur ] − 1; 1[= I ◦ et on a :
1
(arcsin)′ (x) = √
1 − x2
Preuve :
soit x ∈] − 1; 1[ et y ∈] − π2 ; π
2
.
46
y = arcsin x ⇐⇒ x = sin y ⇐⇒ 1 = sin′ (y) × y = y ′ cos y ⇐⇒
1 1 1
y′ = =q ⇐⇒ y ′ = √ , car cos y > 0.
cos y 1 − sin2 y 1 − x2
La fonction cosinus est une bijection de [0; π] sur [−1; 1] car elle est continue et stricte-
ment décroissante et cos([0; π]) = [−1; 1].
Sa bijection réciproque est appelée Arccosinus et notée arccos.
On la caractérise par :
1
(arccos)′ (x) = − √ .
1 − x2
π
Propriété 3.4.2 ∀ x ∈ [−1; 1], arcsin x + arccos x =
2
Preuve :
π
Soit y = arcsin x; x ∈ [−1; 1]. Alors y ∈ [− π2 ; π2 ] =⇒ − y ∈ [0; π2 ].
2
π π
cos( π2 − y) = sin y = x =⇒ − y = arccos x, car − y ∈ [0; π].
2 2
π
D’où, arcsin x + arccos x = .
2
Exercice : Étudier et représenter les fonctions arccos x et arcsin x.
47
Sa bijection réciproque est appelée Arctangente et notée arctan.
−π π
arctan : R −→] ;
2 2
x 7−→ arctan x.
Caractérisation :
π π
∀ x ∈ R, ∀ y ∈] − ; [, y = arctan(x) ⇐⇒ x = tan y.
2 2
La fonction Arctangente est continue, impaire et dérivable sur R. On a :
1
∀ x ∈ R, (arctan)′ (x) = .
1 + x2
En effet,
1 1
(arctan)′ (x) = 2 = .
1 + tan (arctan x) 1 + x2
Propriété 3.4.3
π
; si x > 0
1
∀ x ∈ R∗ , arctan x + arctan = 2 π
x − ; si x < 0
2
Indication :
Poser φ(x) = arctan x + arctan x1 sur R∗ puis montrer que φ est constante.
Exercice : Étudier et représenter arctan x.
48
b.) Formules analogiques aux trigonométriques
-Addition
ch(a + b) = chachb + shashb
ch(a − b) = chachb − shashb
sh(a + b) = shachb + chashb
sh(a − b) = shachb − chashb
tha + thb
th(a + b) =
1 + thathb
tha − thb
th(a − b) =
1 − thathb
-Duplication :
On a :
∀ x ∈ [1; +∞[, ∀ y ∈ [0; +∞[, y = Argchx ⇐⇒ x = chy.
49
argch est dérivable sur [1; +∞[ et on a :
1
∀ x ∈ [1; +∞[, (Argch)′ (x) = √ .
x2 −1
En effet,
1
∀ x ∈ [1; +∞[, (Argch)′ (x) =
ch′ (Argch(x))
1
=
sh(Argchx)
1
=q , car sh2 x = ch2 x − 1 etx ≥ 1 =⇒ sh ≥ 0
ch (Argchx) − 1
2
1
=√ 2
x −1
Expression logarithmique de Argch
ey + e−y
x ≥ 1, y = Argchx ⇐⇒ x = chy ⇐⇒ x = ⇐⇒ e2y − 2xey + 1 = 0.
2
Posons y = ey , on a Y 2 − 2xY + 1 = 0. Le calcul du discriminent réduit donne
√
δ ′ = x2 − 1. Ce qui implique Y = x + x2 − 1, car y ≥ 0 =⇒ Y ≥ 1 or
√ 1
x − x2 − 1 = 2 √ 2 < 1 pour x ≥ 1.
x√+ x − 1
D’où y = ln(x + x2 − 1). Ainsi,
√
∀ x ≥ 1, Argchx = ln(x + x2 − 1).
Argsh : R −→ R
x 7−→ Argshx.
On a pour tout x, y ∈ R,
y = Argshx ⇐⇒ x = shy
50
Argsh est une fonction impaire et dérivable :
1
∀ x ∈ R, (Argsh)′ (x) = √ 2
x +1
Expression logarithmique de Argsh
ey − e−y
∀ x ∈ R, y = Argshx ⇐⇒ x = shy ⇐⇒ x = ⇐⇒ e2y − 2xey − 1 = 0
2
√
Le calcul du discriminent réduit donne δ ′ = x2 + 1 =⇒ ey = x + x2 + 1, car
√
x − x2 + 1 < 0.
√
Pour tout x ∈ R, Argshx = ln(x + x2 + 1).
Argth :] − 1; 1[−→ R
x 7−→ Argthx.
On a :
∀ x ∈] − 1; 1[, ∀ y ∈ R : y = Argthx ⇐⇒ x = thy.
1
∀ x ∈] − 1; 1[, (Argth)′ (x) = , car th′ (x) = 1 − th2 x.
1 − x2
Ainsi, !
1 1+x
∀ x ∈] − 1; 1[, Argthx = ln .
2 1−x
51
3.5 Travaux dirigés
Exercice 1.
Calculer la dérivée n−ième de : (x2 + x + 1)e−x , (x2 + 1)e2x , x2 sin x, xn−1 ln x, x2 (1 + x)n .
Exercice 2.
1
On considère la fonction f définie sur R, par f (x) = .
+1 x2
1.) Montrer par récurrence qu’il existe un polynôme Pn (x) tel que, pour tout x ∈ R :
Pn (x)
f (n) (x) = ,
(1 + x2 )n+1
et que
Pn+1 (x) = (1 + x2 )Pn′ (x) − 2(n + 1)xPn (x).
En déduire que :
Pn′ (x) = −n(n + 1)Pn−1 (x).
Exercice 3.
Montrer que le polynôme X n + aX + b, avec a et b réels admet au plus trois racines
réelles.
Exercice 4.
1.) Montrer que pour tous x ∈ R et y ∈ R,
52
:
a a
∀x > 0, < ln(x + a) − ln(x) < .
x+a x
√
2.) Calculer lim x(ln(a + x) − ln(x)) et lim x(ln(a + x) − ln(x)).
x→+∞ !x x→+∞
a
3.) En déduire que lim 1 + = ea .
x→+∞
!x
x
a
4.) Calculer lim 1 − .
x→+∞ x
Exercice 6.
1 1
À l’aide du théorème des accroissements finis, calculer lim x2 (e x+1 − e x ).
x→+∞
Exercice 7.
1.)Appliquer la formule des accroissements finis à la fonction f (x) = ln(ln |x|) entre k et
k + 1, avec
k ∈ N∗ − {1}. En déduire que
n
X 1
> ln(ln(n + 1)) − ln(ln 2),
k=2 k ln k
n
X 1
Puis la valeur de lim .
k=2 k ln k
n→+∞
2.) Par application du théorème des accroissements finis à la fonction f (x) = ln x sur
n
X 1
[n; n + 1]. Montrer que Sn = tend vers l’infini lorsque n tend vers l’infini.
k=1 k
Exercice 8.
Soit n ≥ 2 un entier fixé et f : R+ −→ R la fonction définie par :
1 + xn
f (x) = , x ≥ 0.
(1 + x)n
1.) (a) Montrer que f est dérivable sur R+ et calculer f ′ (x) pour x ≥ 0.
(b) De l’étude du signe de f ′ (x) sur R+ , montrer que f atteint un minimum sur R+
que
l’on déterminera.
2.) (a) En déduire l’inégalité suivante :
(1 + x)n ≤ 2n−1 (1 + xn ), ∀ x ∈ R+ .
53
(b) Montrer que si x ∈ R+ et y ∈ R+ alors on a :
Exercice 9.
Soient x et y des réels avec 0 < x < y.
y−x
1.) Montrer que x < < y.
ln y − ln x
2.) On considère la fonction f définie sur [0; 1] par:
54
BIBLIOGRAPHY
Bibliographie
55