Syndromes Délirants Chroniques
Syndromes Délirants Chroniques
Syndromes Délirants Chroniques
I. Généralités, Définitions :
Les syndromes délirants chroniques dits non schizophréniques sont des états délirants au long cours qui se
différencient de la schizophrénie par l’absence de syndrome dissociatif et de détérioration intellectuelle.
Un délire : est une conviction inébranlable en une idée communément reconnue comme erroné (fausse)
par le milieu culturel auquel appartient un individu
La psychose est la perte de contact avec la réalité
La nosographie française distingue au sein des délires chroniques 3 entités pathologiques principales :
Le délire paranoïaque
La psychose hallucinatoire chronique
La paraphrénie
Ces troubles ont en commun :
- âge de survenue tardif (début en général après 35 ans),
- un mécanisme délirant prépondérant caractérisant chacun d'eux (interprétation délirante pour les
délires paranoïaques, hallucinatoire pour la psychose hallucinatoire chronique, imagination délirante
pour la paraphrénie).
- Une évolution chronique sans traitement contrastant parfois avec un maintien prolongé de l'intégration
sociale.
- Absence de dissociation mentale.
2. Le délire de jalousie :
Le délire de jalousie touche essentiellement des hommes se rapprochant de la cinquantaine ou en
période de pré retraite,
Il s’installe le plus souvent de façon insidieuse et va se nourrir et se développer aux dépens d’évènements
anodins qui feront l’objet d’interprétations délirantes.
Il s’associe à un alcoolisme chronique qui peut dans certains cas favoriser la survenue d'un passage à l'acte.
3. Délires de revendication :
- Ce type de délire passionnel regroupe :
les inventeurs méconnus qui cherchent à obtenir la reconnaissance que la société leur refuse,
les « quérulents processifs » qui multiplient les procédures judiciaires,
les « idéalistes passionnés » qui cherchent à transmettre leurs convictions et se présentent comme
défenseurs d'une idéologie qu'ils veulent imposer à tous
- La sinistrose délirante : affirme qu'il a des séquelles suite à un traumatisme
- Hypochondrie : le sujet est persuadé du mauvais fonctionnement de son corps.
Les bouffées délirantes aiguës : sont principalement des pathologies survenant chez des sujets jeunes
dont l'évolution se fait le plus souvent vers la guérison sans séquelle en quelques semaines ou être la porte
d’entrée vers une schizophrénie. Le polymorphisme du délire, l’existence d hallucinations avec parfois une
note confusionnelle dominent le tableau
Les troubles thymiques : (troubles de l’humeur type accès maniaque, depression ou episode mixte)
peuvent comporter des éléments délirants de mécanisme interprétatif. Le diagnostic sera posé sur la
présence initial d’un trouble thymique et sur le fait que la thématique délirante sera congruente (dans le
meme sens) à la tonalité de l’humeur
Traitement médical :
- Les traitements pharmacologiques reposent essentiellement, comme dans toutes les pathologies
délirantes, sur l’utilisation des neuroleptiques.
- Les neuroleptiques sédatifs sont des traitements à court terme indiqués en cas d’agitation ou de
menace de passage à l’acte. On utilise principalement :
Des neuroleptiques anti productifs type risperidone/ Olanzapine/ Aripiprazole/ Haloperidol
Des molecules à visée sedative, anxiolytique type la lévomépromazine /la chlorpromazine, ou
encore des benzodiazepines
- Le traitement de fond repose sur les neuroleptiques incisifs dont l’action est inconstante sur ce type
de délire.
- Les molécules de nouvelle génération sont souvent employées en première intention du fait de leur
meilleure tolérance sur le plan neurologique. Il s’agit de la rispéridone (Risperdal® 2 à 8 mg par jour),
de l’amisulpride (Solian® 100 à 400 mg par jour) ou encore de l’olanzapine (Zyprexa® 2,5-5mg /jour)
- Les antidépresseurs peuvent être indiqués en cas de décompensation dépressive lorsque le délire a
été réduit par le traitement neuroleptique ( delire des sensitifs de kreichmer)
CAS CLINIQUE :
Mr A, a la conviction délirante que sa femme le trompe, elle a un nouveau parfum il en déduit que c’est un
cadeau de son amant, elle part à la poste cela signifie qu’ elle reçoit des billets doux, aujourd’hui elle est
souriante avec lui il en tire la conclusion qu’elle se moque de lui!!
Tous ses faits et gestes meme anodins sont lieu d’interprétation
VIII. Conclusion :
- Les syndromes délirants chroniques constituent une entité psychiatrique vaste comportement plusieurs
sous entités,
- Le diagnostic est souvent tardif (stade de complications, actes médico-légaux)
- La prise en charge est plus ou moins difficile du fait de la forte adhésion au délire (parfois même
l’entourage) et de la faible capacité de remise en question de ces patients,