Cours de Teledetection - Ist
Cours de Teledetection - Ist
Cours de Teledetection - Ist
Mai 2021
1
Table des matières
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 5
I. FONDEMENTS DE LA TELEDETECTION.................................................................................................. 7
2
III.2.2. 2ème génération SPOT-4 ...................................................................................................... 27
Exemple ......................................................................................................................................... 36
3
VI.2. Signatures spectrales des principaux éléments ........................................................................ 54
BIBLIOGAPHIE ........................................................................................................................................ 63
4
INTRODUCTION
La télédétection (remote sensing, en anglais) est la technique qui, par
l'acquisition d'images, permet d'obtenir de l'information sur la surface de la terre
sans contact direct avec celle-ci. L'acquisition d'information à distance implique
l'existence d'un flux d'informations entre l'objet observé et le capteur. La
télédétection englobe tout le processus qui consiste à capter et à enregistrer
l'énergie d'un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à
analyser l'information.
Les systèmes de télédétection, en particulier ceux qui sont situés sur des
satellites offrent une vision répétitive et synoptique de la terre. Les données
multi temporelles permettent la détection des changements. Ceci permet le suivi
et l'analyse de l’impact des activités humaines sur l’environnement.
La télédétection intervient également dans l'exploration des ressources non
renouvelables (minéraux, pétrole, gaz naturel), la cartographie, l’agriculture
etc… D’où son intérêt sans cesse croissant.
5
OBJECTIFS DU COURS
Comprendre les différents processus physiques mis en jeux, les lois qui les
régissent et le comportement spectral des objets.
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I. FONDEMENTS DE LA TELEDETECTION
E mC2 ; C
7
I.2. Spectre électromagnétique
Le spectre électromagnétique s'étend des courtes longueurs d'onde (rayons
gamma et rayons X) aux grandes longueurs d'onde (micro-ondes et ondes radio).
On note que les domaines du spectre ont des utilisations spécifiques. Par
exemple les micro-ondes sont plus utilisées dans la télécommunication et
les rayons X dans l’imagerie médicale.
8
I.3. Processus de télédétection
Dans la plupart des cas, la télédétection implique une interaction entre l'énergie
incidente et les cibles. Le processus de la télédétection au moyen de systèmes
imageurs comporte les sept étapes ci-dessous :
3. Interaction avec la cible (C) : une fois parvenue à la cible, l'énergie interagit
avec la surface de celle-ci. La nature de cette interaction dépend des
caractéristiques du rayonnement et des propriétés de la surface.
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I.4. Les interactions
Les principales propriétés d’un corps soumis à un rayonnement
électromagnétique incident sont : la réflexivité, l’absorption, la transmissivité et
la diffusion.
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Les particules contenues dans l’atmosphère constituent des cibles. En fonction
de la longueur d’onde incidente, de la taille des particules et de l’épaisseur de
l’atmosphère que constituent ces particules, on distingue trois types de
diffusion : la diffusion de Mie, la diffusion de Rayleigh et la diffusion non
sélective. La diffusion de Mie se produit lorsque les particules sont pratiquement
de même dimension que la longueur d’onde incidente. La diffusion de Rayleigh
se produit lorsque la taille des particules est inférieure à la longueur d'onde du
rayonnement. Il y’a diffusion non-sélective lorsque les particules sont de
dimensions supérieures à la longueur d'onde du rayonnement.
Ainsi, la réaction d’un corps soumit à un rayonnement électromagnétique
incident dépend essentiellement des propriétés de ce corps et de la longueur
d’onde du rayonnement
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En mesurant l'énergie réfléchie ou émise par la cible sur une variété de longueurs
d'onde, on peut construire la signature spectrale de cette cible.
Le graphique ci-dessus montre que l’on a des réflectances très différentes selon
la composition de la cible et la longueur d'onde du rayonnement.
En comparant les signatures spectrales de différents objets, on peut les
distinguer les uns des autres ; chose qui est difficile sur une seule longueur
d’onde.
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Certains matériaux de la surface terrestre, des roches et minéraux, entrent en
fluorescence ou émettent de la lumière visible quand ils sont illuminés par un
rayonnement ultraviolet.
La lumière que nos yeux peuvent déceler se trouve dans le "spectre visible". Le
spectre visible représente une petite partie de l'ensemble du spectre. Une
grande partie du rayonnement électromagnétique qui nous entoure est invisible
à l'œil nu, mais il peut cependant être capté par d'autres dispositifs de
télédétection. Les longueurs d'onde visibles s'étendent de 0,4 à 0,7 µm. La
couleur qui possède la plus grande longueur d'onde est le rouge, alors que le
violet a la plus courte.
14
Le bleu, le vert et le rouge sont les couleurs
(ou les longueurs d'onde) primaires du
spectre visible. Une couleur primaire ne peut
être créée par deux autres couleurs, mais
toutes les autres couleurs peuvent être
créées en combinant les couleurs primaires.
15
I.6.Caractéristiques des images
L’énergie électromagnétique peut être enregistrée de façon photographique ou
de façon numérique ; ce qui engendre une image. L’image est dite numérique
lorsqu’elle est subdivisée en très petits « morceaux » de même taille appelés
pixels auxquels on attribue une valeur numérique. Chaque valeur numérique
représente le niveau de luminosité du pixel considéré. La valeur minimale est
attribuée au noir et la maximale au blanc. Ainsi, l’image est une combinaison de
teintes pouvant varier du noir au blanc. On parle de « teinte de gris ».
Les images sont codées dans le système binaire. Le nombre maximum de niveaux
d'intensité disponibles dépend du nombre de bits utilisés pour représenter
l'intensité enregistrée. Par exemple, un capteur utilisant 8 bits pour enregistrer
les données aura 28 = 256 niveaux d'intensité disponibles car il aura 256 valeurs
numériques disponibles allant de 0 à 255.
16
II. CAPTEURS
Les capteurs enregistrent l'énergie réfléchie par la surface terrestre pour une
surface donnée appelée pixel. Ils peuvent être passifs ou actifs. Un capteur est
dit passif lorsqu’il enregistre l’énergie produite par une source extérieure. Il est
dit actif lorsqu’il produit une source d’énergie électromagnétique et enregistre
l’énergie réfléchie sur la cible. Les capteurs peuvent être situés près de la surface
terrestre, dans un avion, ou même à l'extérieur de l'atmosphère terrestre, à
savoir sur un véhicule spatial ou un satellite.
18
Les données de télédétection sont caractérisées par leur résolution spatiale, leur
résolution spectrale, leur résolution radiométrique, et leur date d'acquisition.
19
De façon générale, plus la résolution spatiale augmente, plus la superficie de la
surface visible par le capteur diminue.
Une image peut être considérée comme une matrice. Chaque élément de la
matrice correspond à une mesure de l'énergie réfléchie pour un pixel.
Les valeurs prises par les éléments de cette matrice varient entre 0 et 2 à une
certaine puissance moins un ; c'est-à-dire [0 2𝑛 − 1]. Cet intervalle correspond
à un nombre de bits utilisés pour encoder l’image. Chaque bit représente un
exposant de la base 2.
1bit= 21 .
Le nombre maximum de niveaux d'intensité disponibles dépend du nombre de
bits utilisés pour représenter l'intensité enregistrée. Par exemple, un capteur
utilisant 8 bits pour enregistrer les données aura 28 = 256 niveaux d'intensité
disponibles. Ainsi il aura 256 valeurs numériques allant de 0 à 255. Si seulement
4 bits sont utilisés, alors seulement 24 = 16 valeurs allant de 0 à 15. La résolution
radiométrique sera donc plus faible.
Dans chaque cas la valeur numérique "0" est attribuée au noir et la valeur
numérique maximale au blanc. Les autres couleurs auront des valeurs
intermédiaires.
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II.5. Résolution temporelle
Il s’agit du temps que prend un satellite pour effectuer un cycle orbital complet.
Cette période est généralement de quelques jours. Il faut donc quelques jours à
un tel satellite pour qu'il puisse observer de nouveau exactement la même scène
à partir du même point dans l'espace. La résolution temporelle absolue du
système de télédétection est donc égale à cette période.
21
III. IMAGERIE MULTISPECTRALE
Dans cette section l’accent est mis sur les satellites américains Landsat et
français SPOT.
III.1. Landsat
Landsat est le premier programme spatial d'observation de la Terre dédié à des
fins civiles. Le programme a commencé avec le lancement du premier LANDSAT
en 1972 et se poursuit encore actuellement avec Landsat 8. Ce programme a
permis de recueillir des millions de données formant ainsi une librairie
exceptionnelle des conditions sur Terre depuis presque 40 ans. Depuis janvier
2009, l’entièreté des images d’archive Landsat est accessible gratuitement via
Internet.
Ces premiers satellites furent identiques et leur charge utile était constituée de
deux instruments optiques, un capteur multispectral (Multi Spectral Scanner -
MSS) et une série de caméras vidéo.
Altitude: 907-915 km
inclinaison: 99,2 degrés
orbite: polaire héliosynchrone
période de révolution: 103 minutes
Résolution temporelle: 18 jours
Sur les deux premiers satellites, la série de 3 caméras vidéo prenait des images
dans le visible et dans l'infrarouge. La résolution était de 80 m pour des images
22
de 185 km sur 185 km. Sur LANDSAT 3, la résolution a été portée à 40 m, mais
les caméras ne prenaient plus des images que dans une seule bande spectrale
panchromatique (0,5 - 0,75 µm).
Ces scanners MSS enregistraient des informations dans quatre bandes spectrales
et sur une fauchée de 185 km. Comme ces instruments ont été développés après
les trois caméras RBV, ces bandes ont été numérotées de 4 à 7. Le capteur MSS
de LANDSAT 3 comportait une bande spectrale supplémentaire dans l'infrarouge
thermique.
Bande Bande spectrale Résolution
4 0,5 - 0,6 µm 79 m x 82 m
5 0,6 - 0,7 µm 79 m x 82 m
6 0,7 - 0,8 µm 79 m x 82 m
7 0,8 - 1,1 µm 79 m x 82 m
240 m x 240 m
8 10,5 - 12,4 µm (LANDSAT 3
uniquement)
Altitude: 705 km
inclinaison: 98,2 degrés
orbite: polaire héliosynchrone
période de révolution: 98,9 minutes
Résolution temporelle: 16 jours
Capteurs MSS
Ces scanners étaient identiques à ceux des 2 premiers satellites Landsat. La seule
différence était que les 4 bandes spectrales ont été numérotées de 1 à 4, suite à
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l'abandon des caméras RBV. L'acquisition de données par le capteur MSS de
Landsat 5 a été arrêtée en 1992.
Bande Bande Résolution Utilisations
spectrale
1 0,5 - 0,6 µm 79 m x 82 m Zones côtières, sédiments marins
2 0,6 - 0,7 µm 79 m x 82 m Routes et zones urbaines
3 0,7 - 0,8 µm 79 m x 82 m Etude des végétaux et cartographie des limites
terre/eau
4 0,8 - 1,1 µm 79 m x 82 m Etude des végétaux et cartographie des limites
terre/eau
Capteurs TM
Ces scanners à haute résolution possèdent 7 bandes spectrales et couvrent
toujours une zone de 185 km sur 185 km.
Bande Bande spectrale Résolution Utilisation
1 0,45 - 0,52 µm 30 m x 30 m Différenciation sol / végétaux, zones côtières
2 0,52 - 0,60 µm 30 m x 30 m Végétation
3 0,63 - 0,69 µm 30 m x 30 m Différenciation des espèces végétales
4 0,76 - 0,90 30 m x 30 m Biomasse
5 1,55 - 1,75 µm 30 m x 30 m Différenciation neige/nuage
6 10,4 - 12,5 µm 120 x 120 m Thermique
7 2,08 - 2,35 µm 30 m x 30 m Lithologie
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Altitude: 705 km
inclinaison: 98,2 degrés
orbite: polaire héliosynchrone
période de révolution: 98,9 minutes
Résolution temporelle : 16 jours
fauchée: 185 km
Capteur ETM+
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Bandes spectrales du capteur OLI
Bande spectrale Longueur d’onde Résolution
Bande 1 (aérosols) 0.433—0.453 30m
Bande 2 (bleu) 0.450—0.515 30m
Bande 3 (vert) 0.525—0.600 30m
Bande 4 (Rouge) 0.630—0.680 30m
Bande 5 (infrarouge proche) 0.845—0.885 30m
Bande 6 (infrarouge moyen 1) 1.560—1.660 30m
Bande 7 (infrarouge moyen 2) 2.100—2.300 30m
Bande 8 (panchromatique) 0.500—0.680 15m
Bande 9 1.360—1.390 30m
NB : Les aérosols sont des particules en suspension dans l'atmosphère, qui peuvent être de
plusieurs types : grains de sable ou poussières, suies issues de combustion, sulfates ou sels
marins entourés d'eau... Leur taille peut varier de 0.1 µm à quelques microns, en fonction du
type d'aérosols ou de l'humidité de l'air. Quant à leur quantité, elle est extrêmement variable,
une pluie pouvant réduire brutalement leur abondance.
III.2. SPOT
Décidé en 1977 par la France, le programme SPOT est réalisé par Centre national
d’études spatiales en collaboration avec la Belgique et la Suède
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Période de révolution : 101 minutes
Un des grands atouts du système SPOT est sa résolution temporelle qui est de 2
à 3 jours.
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IV. TRANSFORMATIONS MULTISPECTRALES
Les transformations d’images multispectrales visent la création d’une nouvelle
image à l’aide de deux ou plusieurs bandes qui favorisent l’estimation d’un
attribut du terrain comme par exemple le couvert végétal ou l’hydrographie. On
parle aussi du rehaussement d’image multicomposante.
Par exemple, on peut calculer la somme des valeurs spectrales d'une image à
trois composantes: le calcul s'effectue pour chaque pixel, et le résultat est stocké
dans une image numérique ayant le même nombre de pixels que les images de
base.
Dans certains cas, le résultat des opérations peut être négatif, ou dépasser 255
(image codée sur 8 bits), qui est la valeur maximale que peut gérer le système
de traitement d'images. On aura alors recours à des coefficients multiplicateurs
et/ou à l'ajout d'une constante. Par exemple, si les 2 composantes A et B varient
chacune entre 0 et 255, alors C= (A-B) x 0,5 + 127 sera compris entre 0 et 255.
En télédétection, les indices font parties des méthodes de traitement que l'on
appelle transformations multispectrales. Ils consistent à convertir les luminances
mesurées au niveau du capteur satellitaire en grandeurs ayant une signification
dans le domaine de l'environnement. Basés sur le caractère multispectral des
données satellitaires, ils permettent de décrire l'état d'un phénomène. Un indice
de végétation par exemple, peut rendre compte du stade de croissance végétale
à un moment donné.
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IV.1.1. Le principe
Le principe consiste à relier entres-elles certaines caractéristiques de la
végétation (teneur en eau, évapotranspiration, etc.) et les mesures
radiométriques (valeurs de réflectance et éventuellement températures de
brillance) acquises dans deux ou plusieurs bandes spectrales d'un capteur.
Concrètement, il s'agit de réaliser des combinaisons (différence, rapport, etc.)
linéaires ou non, des réflectances obtenues dans les différentes longueurs
d'onde. Le calcul des indices s'appuie essentiellement sur les écarts de
réflectance constatés dans les différentes bandes spectrales, ainsi que sur la
variabilité des réflectances au sein d'une même bande spectrale. Ainsi, on utilise
principalement les différences des propriétés optiques des éléments à
caractériser.
Tous les indices, que ce soient les indices de végétation, les indices des sols, les
indices relatifs à la colonne d'eau, etc., reposent sur une approche empirique
basée sur des données expérimentales. Les indices de végétation sont très
utilisés d'une part, pour identifier et suivre la dynamique de la végétation, mais
aussi pour estimer certains paramètres biophysiques caractéristiques des
couverts végétaux, comme la biomasse, l'indice de surface foliaire, la fraction de
rayonnement photosynthétique actif, etc.
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Avec :
DVI : Difference Vegetation Index. Le calcul de la différence simple ρIR-ρR est très
sensible à la différence de l’éclairement global. Cet indice est très éfficace pour
déterminer la présence de la végétation. Il peut servir également à évaluer
l’importance de la biomasse.
Comme pour la végétation, il existe aussi des indices spécifiques pour les sols
nus, comme l'indice de brillance. Celui-ci est construit à partir des bandes rouge
et proche infrarouge selon l'expression :
IB=√𝝆𝟐 𝑹 + 𝝆𝟐 𝑰𝑹
Cyan =vert+bleu
Magenta =rouge+bleu
Jaune =rouge+vert
Une couleur est dite "complémentaire" à une autre couleur si leur association
donne du blanc(ou du noir dans la synthèse soustractive). Exemple : le Rouge et
le Cyan.
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IV.2.2. Le codage RGB
Le codage RGB (Red, green, blue, pour Rouge Vert Bleu, en français RVB) consiste
à représenter l'espace des couleurs à partir de trois rayonnements
monochromatiques:
Le rouge de longueur d'onde comprise entre 0.620 et 0.7 μm
Le vert de longueur d'onde comprise entre 0.500 et 0.578 μm
Le bleu de longueur d'onde comprise entre 0.446 et 0.500 μm
Avec les sept bandes spectrales de Landsat TM, qui couvrent les domaines du
spectre allant du visible à l'infrarouge thermique, il ya 𝐶73 combinaisons possibles
(35 combinaisons).
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Le tableau ci-dessous fournis l’application de quelques-unes des nombreuses
combinaisons possibles des 7 bandes du Thematic Mapper.
Composition des
Teinte des principaux éléments
bandes
Image
Sols
s Végétatio
Rouge Vert Bleu Eau nus/cultur Bâtis
n
es
Vert foncé
Bleu foncé (eau
(forêt);
profonde ou peu
vert très Vert
A 3 2 1 turbide) à bleu cyan Blanc
foncé pomme
(faible profondeur ou
(mangrove
forte turbidité)
)
Rouge vif
Bleu foncé (eau
(forêt);
profonde ou peu
rouge Rouge Bleu très
B 4 3 2 turbide) à bleu vert
terne rosé clair
(faible profondeur ou
(mangrove
forte turbidité)
)
Bleu soutenu (eau Vert vif
profonde ou peu (forêt);
turbide) à bleu vert plus Vert Rose-
C 5 4 2
légèrement plus clair terne pomme mauve
(faible profondeur ou (mangrove
forte turbidité) )
Bleu
(forêt) ;
bleu
légèremen Jaune-
D 7 5 4 Noir Bleu ciel
t plus orange
foncé
(mangrove
)
Pourpre
(forêt) ;
Vert foncé (eau
pourpre
profonde ou peu
légèremen Bleu ciel
E 4 3 5 turbide) à vert clair Rose pâle
t plus à blanc
(faible profondeur ou
foncé
forte turbidité)
(mangrove
)
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Toutefois il peut y avoir des risques de confusion dans l’interprétation des
différentes teintes comme on peut le constater dans le tableau ci-dessous.
Images Commentaires
Risque de confusion entre certains sols nus et les bâtis. Distinction entre la
A
végétation et les sols nus. Différenciation de plusieurs types d’eau.
B Confusion possible entre certains sols cultivés et la végétation
Distinction nette entre l’eau et les autres éléments. Bonne séparation de la
C végétation et des sols nus (cultures, bâti). Confusion possible entre certains
sols nus et le bâti.
Distinction nette entre l’eau et les autres éléments. Bonne distinction entre la
D végétation et les sols nus (cultures, bâti). Confusion possible entre certains
sols nus et le bâti.
Bonne distinction nette entre l’eau et les autres éléments. Distinction de
E plusieurs types d’eau. Bonne séparation de la végétation et du bâti. Risque de
confusion entre la végétation et certains sols cultivés.
Exemple
Ci-dessous on a une image Landsat TM de la scène 196/53 du 07 novembre 2000
du département de Loropénie, dans la région du Sud-ouest du Burkina.
L’image est affichée en vrais couleurs, c’est-à-dire à partir des canaux TM3, TM2
et TM1 ; c’est-à-dire que TM3 affichée dans le Rouge, TM2 dans le Vert et TM1
dans le bleu.
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Image Landsat du département de Loropénie (Sud-Ouest du Burkina)
37
Combinaison des bandes 432 (RGB)
38
Combinaison des bandes 435 (RGB)
39
Combinaison des bandes 542 (RGB)
40
omn
41
Composition colorée (IB, NDVI, NDWI) (RGB)
Dans cette composition colorée, on observe très nettement la végétation en vert, les sols
bâtis en rouge, les sols cultivés en orangé.
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V. TRAITEMENTS D’IMAGES
Le but du traitement d’image est l’extraction d’informations à partir de données.
La plupart des données de télédétection sont enregistrées en format numérique.
Ainsi, presque toutes les interprétations et analyses d'images requièrent un
traitement numérique. Pour ce faire, on a les opérations de :
1. Prétraitement
2. Rehaussement
3. Transformation de l'image
4. Classification et analyse de l'image
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V.2. Rehaussements d’images
L’objectif du rehaussement d’images est d’exploiter au mieux les nuances
présentes dans l’image. Il s’agit de mettre en relief des éléments pertinents en
fonction d’une problématique, donc de masquer ou gommer des éléments
moins significatifs. Les rehaussements se divisent en deux grandes catégories :
les rehaussements radiométriques et les rehaussements géométriques.
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Egalisation d’histogramme appliquée aux bandes321 (Image Landsat, Loropénie, sud-ouest du
Burkina)
Les filtres passe-bas qui permettent de mettre en évidence les régions assez
grandes et homogènes ayant des pixels d'intensités similaires. Ces filtres
réduisent les plus petits détails d'une image.
Les filtres passe-haut font le contraire : ils sont utilisés pour raviver les petits
détails.
Les filtres directionnels ou les filtres de détection de contours. Ils sont conçus
pour rehausser des structures ayant une certaine orientation dans l'image. Ces
filtres ont de nombreuses applications en géologie pour la détection de
structures géologiques linéaires.
47
Filtre directionnel nord-est appliquée à la bande 4 (département de Loropéni, sud-ouest du
Burkina)
48
V.2.3. Les transformations d'images
Les transformations d'images combinent le traitement des données de plusieurs
bandes spectrales. Des opérations arithmétiques (c'est-à-dire addition,
soustraction, multiplication, division) sont faites pour combiner et transformer
les bandes originales en de "nouvelles" images qui montrent plus clairement
certains éléments de la scène.
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V.3. Classification d’images
L’objectif général des classifications est de traduire des informations spectrales
en classes thématiques (d’occupation du sol, hydrographie…). Ce procédé
assigne à chaque pixel une classe ou un thème selon les caractéristiques
statistiques de l’indice de brillance du pixel. Les méthodes de classification
peuvent être séparées en deux grandes catégories : les méthodes de
classification supervisée et les méthodes de classification non supervisée.
Le ton réfère à la clarté relative ou la teinte des objets dans une image.
Généralement, la nuance de ton est l'élément fondamental pour différencier les
cibles et les structures. Les variations de ton permettent aussi la différenciation
des formes, des textures et des patrons.
Les ombres donnent une idée du profil et de la hauteur relative des cibles.
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VI. L’IMAGERIE HYPERSPECTRALE APPLIQUEE A LA GEOLOGIE
Les images hyper spectrales sont obtenues par des capteurs capables
d'enregistrer l'information dans une multitude de bandes spectrales (souvent
plus de 200). Ces bandes sont beaucoup plus étroites (de l'ordre de quelques
nm) et sont situées dans les portions du visible, du proche infrarouge et de
l’infrarouge moyen du spectre électromagnétique. Par rapport aux données
issues des capteurs à larges bandes, les données hyperspectrales fournissent une
information plus détaillée des propriétés spectrales d'une scène et permettent
ainsi une identification et une discrimination plus précises des objets.
Cependant, cette plus grande sensibilité du capteur implique une augmentation
considérable de la quantité d'information à traiter.
Les applications de l’imagerie hyperspectrale en géosciences sont variées :
géologie, minéralogie, pétrologie, la géologie structurale, géologie minière,
environnement…
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Instrument : SOC710- GX (aéroporté,
terrestre)
SOC750
53
VI.2. Signatures spectrales des principaux éléments
La calcite peut être identifiée par ses bandes d'absorption dans les régions
spectrales de1.87, 1.99, 2.16, 2.33 et 2.52µm.
55
et en eau. Des facteurs comme la granulométrie et la rugosité de la surface ont
également un impact sur la réflectance des sols.
La rugosité de la surface du sol : une surface lisse est plus réfléchissante qu'une
surface rugueuse.
56
VI.3.1. Analyses statistiques
L’objectif principal des traitements statistiques est de réduire la dimension des
données hyperspectrales afin d’accéder efficacement à la partie intéressante de
l’information.
L’analyse en composante principale (ACP) permet de réorganiser les données
de telle manière qu'elles ne soient plus corrélées (c.-à-d. qu'elles deviennent
indépendantes). Une particularité intéressante de cette transformation est que
lorsqu'elle est appliquée à des données comprenant plusieurs bandes spectrales,
est qu'elle concentre la quasi-totalité de l'information dans les deux ou trois
premières composantes ; les autres composantes ne renfermant généralement
que du bruit. En ne conservant que les composantes les plus significatives pour
l'analyse, il est possible de réduire considérablement le volume de données à
traiter.
Libraires Spectrales
Plusieurs librairies de réflectance spectrale d’éléments naturels et anthropiques
sont disponibles à usage public. Ces librairies peuvent être une source de
référence dans l’interprétation des images hyperspectrales et multispectrales.
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USGS Spectral Library
Il s’agit d’une compilation de la réflectance de plus de 500 minéraux et plantes
mesurée entre 0.2 et 3.0 µm. Cette compilation a été effectué par la société
géologique américaine. Elle est disponible en ligne à l’adresse :
http://speclab.cr.usgs.gov/spectral.lib06/
58
VII. APPLICATIONS DE LA TELEDETECTION
VII.1. La défense
Les premières applications de la télédétection sont liées à la défense.
Elle est utilisée dans les domaines tels que:
• Sécurité et renseignement
• Cartographie à haute résolution
• Vérification des traités internationaux
• Contrôle des frontières…
VII.2. L’environnement
VII.2.2. Hydrologie
L'hydrologie est liée à plusieurs applications de la télédétection, dont
l'agriculture, la foresterie,… parce que l'eau intervient de façon significative dans
chacun de ces domaines. On a notamment :
Concernant les inondations, elles peuvent aussi causer des pertes en vies
humaines, la destruction d’infrastructures urbaines et rurales. Les techniques de
télédétection sont utilisées pour mesurer et effectuer le suivi de la superficie de
l'inondation, pour orienter les secours de façon efficace et pour fournir des
évaluations quantifiables sur l'étendue des terres et des infrastructures
touchées. L'incorporation des données de télédétection dans un SIG permet le
calcul et l'évaluation rapides des niveaux d'eau, des dommages et des régions en
danger d'inondation.
VII.3. Agriculture
L'agriculture joue un rôle économique très important dans de nombreux pays.
La télédétection est utilisé pour :
Faire des révisions de récoltes ;
Faire un inventaire des cultures ;
Faire une évaluation des dommages causés par les inondations ou la
sécheresse ;
Contrôler l’état de santé des cultures…
VII.4.1. La géomorphologie
La télédétection permet de fournir des informations sur la structure et la
composition de la surface de la Terre. Elle peut être utilisée pour créer des
Modèles Numériques de terrain (MNT) ; (DEM : Digital Elevation Model).
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Les MNT servent entre autres à connaître la topographie, le sens d’écoulement
des eaux, la délimitation des bassins versants… Ils interviennent dans le génie
civil dans la conception des ouvrages tels les barrages ou les ponts.
VII.4.2. La géologie
À partir de la réflectance des éléments, la télédétection peut fournir des
informations sur la composition lithologique des roches, sur la rugosité et la
géométrie de la surface. Une application très courante est la cartographie des
linéaments et des structures circulaires.
Les linéaments
Ce sont des indicateurs des fractures du socle. Ils sont très importants dans
l’implantation des forages. Ils peuvent également être associés à des zones de
contact ou à des zones de minéralisation.
Ils peuvent être associés à des bassins ou à des zones d’intrusion volcanique.
D’où leur intérêt dans la recherche minière.
De façon générale, il est possible de mettre en évidence des relations entre les
linéaments, les structures circulaires et les zones de minéralisation.
La cartographie géologique
Les techniques les plus utilisées dans l’imagerie multispectrale dans le cadre de
la cartographie géologique sont le rapport des bandes et l’analyse des
composantes principales. Ces rapports sont ensuite codés en RGB. Ceci permet
une bonne discrimination des unités géologiques et surtout des zones
d’altération. Mais il est très important de tenir compte des caractérisques des
bandes des capteurs utilisés pour une bonne interprétation.
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BIBLIOGAPHIE
LIENS INTERNET
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