Méthode DTLM

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Chapitre III Performances et calcul des échangeurs de chaleur

Chapitre III : Performances et calcul des échangeurs de chaleur

III.1. Introduction
Généralement, dans les échangeurs de chaleur on rencontre deux problèmes, soit le
dimensionnement d’un échangeur qui répondra aux besoins de transfert de chaleur prescrites
(températures et débits connus des deux fluides), soit l’étude de performance d’un échangeur
pour prédire les températures de sortie des fluides chaud et froid et le flux de chaleur échangé
dans l’appareil.
Le dimensionnement des échangeurs de chaleur c'est un problème très complexe. Sa
complexité vient de plusieurs facteurs qui sont :
• La grande diversité des appareils (échangeurs tabulaires, à plaques, etc.)
• La variété des régimes d'écoulement : simple phase en régime laminaire ou turbulent,
sans ou avec changement de phase, mélanges de fluides, etc.
• Le nombre important des configurations d'écoulement, pouvant aller bien au-delà de
deux fluides dans le cas d'un échangeur triple concentrique, par exemple.
Pour calculer la surface d’échange de chaleur, il faut dans un premier temps connaitre les
grandeurs dimensionnâtes telles que la puissance, les températures, les débits. Ensuite, il faut
calculer et ce quelle que soit la méthode de dimensionnement utilisée, les coefficients partiels
et le coefficient thermique global.
Il faudra par la suite déterminer les pertes de charge (pertes de pression) que va engendrer la
circulation des fluides (par la friction contre les parois du fait de la viscosité ) afin de vérifier
la concordance avec le cahier des charges qui impose souvent une limite haute en terme de
valeur d’une perte de charge.
L’étude d'un échangeur peut se faire selon trois méthodes différentes :
1- Méthode de la Différence de Température Logarithmique Moyenne : DTLM,
2- Méthode du nombre d'unité de transfert : NUT, appelée méthode de l'efficacité,
3- Méthode KERN.

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Chapitre III Performances et calcul des échangeurs de chaleur

III.2. Hypothèses de calcul


Dans ce qui suit, on utilise les hypothèses suivantes :
- Le régime est permanent.
- L’échangeur est adiabatique : pas de perte de chaleur vers l’environnement et tout
transfert se fait uniquement entre les deux fluides.
- Les propriétés thermo-physiques des fluides restent constantes dans les intervalles de
températures étudiées.
- L’échange est unidirectionnel et ne varient que dans le sens de l’écoulement.
- Les pertes de charges dans l’échangeur sont négligeables.
III.3 Distribution de température dans un échangeur

Le transfert de chaleur du fluide chaud vers le fluide froid cause un changement de


température de l’un ou des deux fluides circulant dans l’échangeur de chaleur.
Dans tous les cas la différence de température entre les fluides chaud et froid varie avec la
position le long de l’échangeur de chaleur.
Les figures suivantes présentent un schéma des configurations contre-courant et co-courant.

Figure III.1 : Distribution des températures dans un échangeur mono passe à co-courant

Figure III.2 : Distribution des températures dans un échangeur mono passe à contre-courant

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Chapitre III Performances et calcul des échangeurs de chaleur

III.4. Méthode DTLM (Différence de Température Logarithmique Moyenne)


III.4.1 Cas d’un échangeur mono passe à co-courant

dA

Figure III.3 : Principe de fonctionnement d’échangeur à co-courant

Soit Tc et Tf les températures des deux fluides chaud et froid, respectivement. Le flux
thermique d échangé entre les deux fluides à travers dA peut s’écrire :
d  = U (Tc − T f )dA (III.1)

Le flux perdu par le fluide chaud: d c = −mc c pc dTc (III.2)

Le flux gagné par le fluide froid : d  f = m f c pf dTf (III.3)

Où :
𝑚𝑐̇ et 𝑚̇𝑓 sont les débits massiques respectifs des fluides chauds et froids, en kg/s.
Cpc et Cpf sont leurs chaleurs spécifiques à pression constante, en J/ (kg °C).

En tenant comptes des hypothèses citées au-dessus, le flux de chaleur d échangé dans
l’appareil à travers l’élément dA s’écrira :

d  = d c = d  f (III.4)

d  = −mc c pc dTc = m f c pf dT f (III.5)

A partir des équations (III.2) et (III.3) on a :

d d
dTc = − et dT f = (III.6)
mc c pc m f c pf

D’où la différence :

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 1 1 
dTc − dT f = d (Tc − T f ) = −d   +  (III.7)
mc
 c pc m f c pf 
En substituant l’expression du flux d donné dans l’équation (III.1), on aura :

 1 1 
d (Tc − T f ) = −U (Tc − T f ) dA  +  (III.8)
mc
 c pc m f c pf 

d (Tc − T f )  1 1 
= −U dA  +  (III.9)
(Tc − T f ) 
 mc c pc m f c pf 
Le coefficient global U et les chaleurs spécifiques sont constants le long de l’appareil
d’échange (hypothèses). L’intégration de l’équation (III.9) entre 0 et x donne :
x
d (Tc − T f )  1 1 x
 (Tc − T f )
= −U 

+   dA (III.10)
0  mc c pc m f c pf 0

x  1 1 
ln(Tc − T f )  = −U  +  A (III.11)
mc
 c pc m f c pf
0

• A l’entrée de l’échangeur (x=0) Tc − Tf = Tce − Tfe

• À la sortie de l’échangeur (x=L) Tc − Tf = Tcs − Tfs

 Tcs − T fs   1 1 
Donc : ln   = −UA  +  (III.12)
 T −T  mc
 ce fe   c pc m f c pf 
On peut également exprimer le flux total échangé en fonction des températures d’entrée et de
sortie des fluides comme suit :
 = mc c pc (Tce − Tcs ) = m f c pf (Tfs − Tfe ) (III.13)

 Tcs − T fs   T − T T fs − T fe  UA
On aura : ln   = −UA  ce cs +  =− (Tce − T fe ) − (Tcs −T fs )  (III.14)
 T −T      
 ce fe 
Expression du flux thermique pour un échangeur à co-courant :
(Tce − T fe ) − (Tcs −T fs )
 = UA (III.15)
 T − T fe 
ln  ce
 T − T 
 cs fs 

Où aussi :  = U A DTLM (III.16)


(Tce − T fe ) − (Tcs −T fs )
Avec : DTLM = (III.17)
 T − T fe 
ln  ce 
 Tcs − Tce 

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III.4.2 Cas d’un échangeur mono passe à contre-courant

dA

Figure III.4 : Principe de fonctionnement d’échangeur à contre-courant

En suivant le même raisonnement que l’échangeur à co-courant, le flux échangé dans un


appareil à contre-courant :
d  = −mc c pc dTc = −m f c pf dTf (III.18)

A l’inverse du co- corant la variation de température dTf du fluide froid décroisse dans le sens
positf de x. On utilise le signe (-) pour les deux flux.
L’expression du flux thermique échangée :

(Tce − T fs ) − (Tcs −T fe )
 = U A DTLM = UA (III.19)
 T − T fs 
ln  ce
 T − T 
 cs fe 

(Tce − T fs ) − (Tcs −T fe )
Avec : DTLM = (III.20)
 T − T fs 
ln  ce
 T − T 
 cs fe 

• Expression générale de DTLM

La formulation est la même, que l’échangeur soit à courants parallèles ou à contre-courants.


Ainsi, il est possible de généraliser l’expression de DTLM quel que soit la configuration de
l’échangeur de chaleur :

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Te − Ts (Tc − T f )e − (Tc − T f ) s


DTLM = = (III.21)
 Te   (T − T f )e 
ln   ln  c
 Ts   (T − T ) 
 c f s 

Avec Te qui représente la différence de température des fluides à l’entrée de l’échangeur, et

Ts la différence des températures des deux fluides en sortie de l’échangeur.

• Comparaison des deux modes de fonctionnement


Dans un échangeur tubulaire simple, le flux de chaleur transféré est toujours plus élevé avec
un fonctionnement à contre-courant car DTLM est plus élevé.
▪ Exemple :
Tce = 300C T fe = 20C

 
Tcs = 200C T fs = 100C

(300 − 20) − (200 − 100)
Co-courant : DTLM = = 174,8C
 (300 − 20) 
ln  
 (200 − 100) 
(300 − 100) − (200 − 20)
Contre-courant : DTLM = = 189,8C
 (300 − 100) 
ln  
 (200 − 20) 
A chaque fois que cela sera possible on choisira un fonctionnement à contre-courant.
En générale, un échangeur de chaleur de configuration quelconque aura des performances
toujours supérieures à celles d’un échangeur tubulaire simple en co-courant et inférieures à
celle d’un échangeur tubulaire simple à contre-courant.
▪ Remarque :
- La méthode de DTLM peut être utilisé les températures d’entrées et de sorties sont
connues ou peuvent être déterminées
- Si seulement les températures d’entrées sont connues, la méthode DTLM requiert une
procédure itérative. Dans ce cas il est préférable d’utiliser la méthode d’efficacité-NUT.

III.4.3 Conditions spéciales


Cc = C f

Il existe trois cas spéciaux : Cc  C f

Cc  C f
Cc et Cf sont appelés les capacités calorifiques des fluides chaud et froid, respectivement. Ils
sont définis comme suit :

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Cc = mc c pc et C f = m f c pf (III.22)

➢ 1er cas ( Cc = C f ) :

Si Cc = C f , la Différence de Température Logarithmique Moyenne (DTLM) doit être alors

constante le long de l’échangeur, dans ce cas :


Te = Ts = DTLM (III.23)

Figure III.5 : Echangeur à contre-courant avec Cc = C f

➢ 2eme cas ( Cc  C f ) :

On rencontre ce cas dans le condenseur où le fluide chaud se condense à une température


constante de condensation, tandis que la température du fluide froid augmente. Le profil de
température a l’allure suivante :

Tce= Tcs=Tcondensation

Tfs

Tfe

Figure III.6 : Distribution de température dans un condenseur ( Cc  C f )

➢ 3eme cas ( Cc  C f ) :

On rencontre ce cas dans l’évaporateur où le fluide froid change de phase à une température
constante au long de l’évaporateur, alors que la température du fluide chaud diminue. Comme
montré dans la figure suivante :

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Tce

Tcs

Tfe= Tfs=Tévaporation

Figure III.7 : Distribution de température dans un évaporateur ( Cc  C f )

A noter que dans les deux derniers cas, le flux de chaleur se calcule à partir de cette formule :
 = m  Lv (III.24)

Avec Lv : Chaleur latente de condensation ou de vaporisation.

III.5 Facteur de correction


Les relations de différence de température moyenne logarithmique (DTLM) développées
précédemment pour le cas des échangeurs à double tube à co-courant et à contre-courant ne
peuvent pas être directement appliqué pour les échangeurs à courant-croisé et les échangeurs
multitubulaires, l’expression de DTLM de n’importe quel échangeur complexe est calculée en
ajoutant un facteur de correction F au DTLM pour un échangeur tubulaire simple mono passe
à contre-courant avec les mêmes températures chaudes et froides des fluides.
DTLM échangeur complexe = F  DTLM échangeur simple à c ontre−courant (III.25)

Le flux de chaleur échangé prend alors la forme suivante :

Q = U  A  F  DTLM c −c (III.26)

• Le facteur F dépend de la géométrie de l’échangeur et des températures d’entrée et de


sortie des fluides chaud et froid.
• Le facteur F varie entre 0  F  1 , la valeur limite (F=1) correspond à un échangeur
double tube à contre-courant.
• Les valeurs de F sont données pour différentes configurations des échangeurs. Ainsi
des corrélations et des abaques de détermination de F sont disponibles dans la
littérature en fonction de deux rapports de températures P et R définit par :

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 t2 − t1
P = T − t
 1 1
 (III.27)
 R = T1 − T2 = C f
 t2 − t1 Cc

- Les indices 1 et 2 représentent l’entrée et la sortie, respectivement.


- T : correspond à la température du fluide chaud.
- t: correspond à la température du fluide froid.

Pour un échangeur multitubulaire avec 1 passe côté calandre et 2 passes côté tubes, le facteur
F peut être exprimé comme suit :

( R 2 + 1) ln  (1 − P) / (1 − RP) 
F= (III.28)
 2 − P  R + 1 − ( R 2 + 1)  
( R − 1) ln   
  
 2 − P  R + 1 + ( R + 1)  
2

Les figures (III.8) et (III.9) donnent le facteur F pour différentes configurations connues des
échangeurs de chaleurs

(a) 1 passe coté calandre et 2, 4, 6...2n passes coté tubes

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(b) 2 passes coté calandre et 4, 8, 4n passes coté tubes

Figure III.8: Facteur de correction pour les échangeurs de chaleurs à tube et calandre

(c) Les deux fluides non brassés

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(d) Un fluide brassé et l'autre non brassés

Figure III.9: Facteur de correction pour les échangeurs de chaleurs à courant croisés

▪ Remarque :
La valeur de P varie entre 0 et 1, alors que la valeur de R varie entre 0 et  , avec R=0
correspond au changement de phase (condensation) et R →  correspond au cas de
changement de phase (évaporation).
Par conséquence, le facteur F=1 pour ces deux cas limite qui implique le changement de
phase (condensation et évaporation) quelle que soit la configuration de l’échangeur.

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