Chapitre 2 - La Normalisation Comptable

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Chapitre 2 : La normalisation comptable

1. La normalisation comptable
Définition de la La normalisation comptable est la procédure selon laquelle sont élaborées les normes
normalisation de la comptabilité qui constituent un ensemble de règles, de principes, de méthodes
comptable d’élaboration et de présentation des comptes des entités. Les principaux intérêts de la
normalisation sont la production d’une information financière sincère et l’établissement
de comparaisons internationales. Les normes comptables définissent les principes
comptables et les règles d’élaboration et de présentation de l’information financière.
L’élaboration de telles normes est établie au plan national (Code de commerce, PCG,
normes d’exercice professionnel), au plan européen (règlements et directives) et au
plan international (normes IFRS).
Trois référentiels sont utilisés : le référentiel américain, le référentiel international et le
référentiel européen.
1. Les normalisateurs internationaux
Les sources comptables internationales sont de deux ordres :
• Les normes IFRS (International Financial Reporting Standards), publiées par l’IASB (International Accounting
Standards Board) ;
• Les US GAAP (Generally Accepted Accounting Principles), publiées par le FASB (Financial Accounting Standards
Board).
Les normes internationales offrent peu d’options comptables, permettant ainsi à toutes les entités d’utiliser les
mêmes méthodes, dès lors qu’elles répondent aux mêmes critères.
IASB L’IASB est chargé, d’une part, d’élaborer et de publier les normes comptables
internationales (normes IFRS) au sein de l’IASCF (International Accounting Standards
Committee Foundation), et d’autre part, de promouvoir leur acceptation dans le monde
en vue d’assurer la convergence international des normes comptables ;
FASB Le Financial Accounting Standards Board (FASB) est chargé d’élaborer les normes
comptables et de reporting du secteur privé aux États-Unis. US GAAP est un référentiel
à caractère international
IPSASB L’International Public Sector Accounting Standards Board (IPSASB) est chargé de
développer les normes International Public Sector Accounting Standards (IPSAS), qui
sont des normes comptables internationales destinées à être utilisées par le secteur
public (gouvernement, collectivités locales, collectivités territoriales, etc.).
Les IPSAS sont inspirées des normes IFRS. L’IPSASB adapte, si besoin, les normes IFRS
pour le public, tout en essayant de maintenir les principes comptables et les textes
originaux des normes IFRS, excepté si un élément essentiel lié au secteur public rend
nécessaire une différentiation.
2. Les normalisateurs européens
En 2002, l’union européenne (UE) a choisi d’adopter les normes élaborées par IASB, car le processus de
transposition en droit national des directives par les Etat membres était trop long. Le 11 septembre 2002, un
règlement du parlement européen et du conseil oblige les sociétés faisant un appel public à l’épargne1 en Europe à
publier leurs comptes consolidés2 en conformités avec les normes IFRS à partir du 1er janvier 2005.
Commission Elabore les règlements et les directives.
Européenne (CE)
L’European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG), créé en 2001 avec les
EFRAG encouragements de la Commission européenne afin de servir l’intérêt général, est
chargé de donner un avis technique à la Commission européenne dans l’adoption des

1
Appel public à l’épargne est une opération par laquelle une entreprise ou une entité sollicite les investisseurs du grand public
pour acheter des valeurs mobilières qu’elle émet, telles que des actions ou obligations, en vue de financer son développement
ou ses activités.
2
Un groupe a recours aux comptes consolidés lorsqu’il est composé d’une société mère détenant plusieurs filiales. La
consolidation permet de regrouper l’ensemble des comptes d’une entreprise, afin de donner un bilan plus objectif de l’état
financier d’une entreprise.
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normes comptables internationales (IFRS) et de s’assurer que cet avis soit pris en
considération par l’IASB.
La procédure d’adoption par l’UE commence après la publication d’une IFRS et ne doit
pas en principe durer plus de 9 mois. Elle permet de vérifier la compatibilité de la
nouvelle norme avec les directives européennes et, éventuellement, d’en rejeter
certaines dispositions. Si le Parlement Européen et la Commission Européenne
donnent leur accord, les textes sont alors traduits dans chacune des 24 langues de l’UE
par voie de règlement et publiés au Journal Officiel de l’Union Européenne. Cette
publication donne une validité juridique européenne aux normes qui doivent être alors
appliquées par les sociétés concernées.

Processus d’adoption
des normes IFRS

3. Les normalisateurs nationaux


En France, l’Autorité des normes comptables (ANC), créée en janvier 2009, est le
régulateur comptable unique.
Ses principales missions sont les suivantes :
• Etablir, sous forme de règlements, les prescriptions comptables générales et
sectorielles que doivent respecter les personnes physiques ou morales soumises à
l’obligation légale d’établir des documents comptables conformes aux normes de la
comptabilité privée ;
• Émettre un avis sur toute disposition législative ou réglementaire contenant des
mesures de nature comptable applicables à ces personnes, élaborée par les autorités
nationales ;
ANC
• Émettre, de sa propre initiative ou à la demande du ministre chargé de l’Économie,
des avis et des prises de position, dans le cadre de l’élaboration des normes
comptables internationales ;
• Veiller à la coordination et à la synthèse des travaux théoriques et méthodologiques
conduits en matière comptable, et proposer toute mesure dans ces domaines,
notamment sous forme d’études et de recommandations.

Les règlements de l’ANC sont publiés au Journal officiel après homologation par arrêté
ministériel pris après avis du garde des Sceaux, ministre de la Justice et du ministre
chargé du Budget. Ils deviennent alors obligatoires et s’intègrent au PCG
L’autorité des marchés financiers, créée par la loi du 1er août 2003 sur la sécurité
AMF
financière, veille :

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• À la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers donnant lieu à
une offre au public ou à une admission aux négociations sur instruments financiers et
dans tout autre placement offert au public ;
• À l’information des investisseurs ;
• Au bon fonctionnement des marchés d’instruments financiers.

Le conseil de la normalisation des comptes publics est un organisme consultatif, placé


auprès du ministre chargé des comptes publics. Il est en charge de la normalisation
comptable de toutes les personnes publiques et privées exerçant une activité non
CNOCP marchande et financées majoritairement par des ressources publiques. Cela concerne :
l’Etat ; les organismes dépendant de l’Etat ; les collectivités territoriales et les
établissements publics locaux ; la Sécurité sociale et les organismes qui lui sont
assimilés.
Autres organismes OEC et CNCC, publication d’avis sur les normes professionnelles
Jusqu’en 2005, les règles comptables et l’évolution du PCG ont été inspirées par les normes IFRS pour une
meilleure homogénéisation des comptes et pour faciliter les retraitements des comptes consolidés, le but étant la
convergence des règles françaises vers les normes IFRS. La convergence du PCG vers les normes IFRS a impliqué
des modifications de règles comptables figurant dans le PCG, s’appliquant à la fois aux comptes sociaux et aux
comptes consolidés. Depuis le 1er janvier 2005, les normes IFRS ont remplacé obligatoirement les règles françaises
dans les comptes consolidés des sociétés cotées sur un marché réglementé de l’Union européenne. Les sociétés
non cotées sur un marché réglementé peuvent, sur option, appliquer les normes IFRS pour leurs comptes
consolidés. En revanche, pour les comptes sociaux, les règles françaises s’appliquent obligatoirement aux sociétés,
cotées ou non.
4. Le cadre conceptuel
Le cadre conceptuel est un système cohérent d’objectifs et de principes fondamentaux
Définition liés entre eux, susceptibles de conduire à des normes solides et d’indiquer la nature, le
rôle et les limites de la comptabilité financière et des états financiers.
Toute normalisation comptable s’inscrit dans une conception de la société. On peut ainsi distinguer deux modèles
principaux : Le modèle européen continental et le modèle anglo-saxon.
Ce modèle est dominant en Allemagne et en France, où l’Etat joue un rôle important
dans la vie des entreprises et la protection des tiers. Les états financiers doivent
pourvoir répondre aux besoins de toutes les parties prenantes.
Pour tenir compte de ces caractéristiques, le référentiel comptable est élaboré par un
organisme public en concertation avec les personnes intéressées ; il a valeur de droit.
Modèle européen
Ce droit est un droit écrit et un droit de la preuve, les marges d’interprétation laissées
continental
aux comptables étant faibles. Le caractère juridique de ce modèle favorise les
évolutions écrites susceptibles d’être vérifiées aisément : les évaluations au coût
historique sont privilégiées.
Exemple : Une entreprise qui acquiert un bien en crédit-bail n’en est pas juridiquement
propriétaire. Le contrat est comptabilisé comme une location.
Il est utilisé au Canada, en Australie, aux Etats-Unis ou encore au Royaume-Uni, où
l’intervention de l’Etat et le rôle des différents partenaires sociaux sont faibles. Le rôle
des actionnaires, partie prenante importante, est décisif. Ils sont le principale
destinataire des états financiers. Les états comptables doivent permettre l’évaluation
des performances de l’entreprise, de la rentabilité des capitaux investis. Le principe de
Modèle anglo-saxon la primauté de la réalité économique sur le juridique et le principe de la juste valeur
dominent ces référentiels. Ce droit laisse une plus grande marge d’interprétation aux
comptables.
Exemple : Une entreprise qui acquiert un bien en crédit-bail se comporte quasiment
comme un propriétaire : elle assume l’entretien, l’assurance, et peut l’exploiter. Ce
contrat est comptabilisé comme un achat avec crédit.
A. Le cadre conceptuel français
2. Les sources du droit comptable

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Le règlement de l’ANC N°2014-03, homologué par l’arrêté ministériel du 8 septembre
2014, impose le PCG à toutes les entreprises ;
Le Plan Comptable Général définit la comptabilité comme un « système d’organisation
Le PCG de l’information financière permettant de saisir, classer, enregistrer des données de
base chiffrées et présenter des états financiers reflétant une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de de l’entité à la date de clôture »
art 121-1 PCG.
Articles L.123-12 à L.123-2 et R.123-172 à D 123-208-1 ;
La comptabilité doit également respecter une série de principes comptables dont plus
particulièrement, selon le code de commerce :
Le Code du commerce - Être régulière, c’est-à-dire conformes aux règles en vigueur ;
- Être Sincère, c’est-à-dire traduire la connaissance que les responsables de
l’établissement des comptes ont des évènements enregistrés ;

Le recueil a pour objectif de rassembler, dans un document exhaustif et pratique,


l’ensemble des textes comptables généraux et de faciliter l’accès au droit comptable par
les utilisateurs qui ont ainsi, à leur disposition, l’intégralité des références sur un sujet
donné, dans un outil lisible et accessible à tous (praticiens, enseignants et étudiants,
Recueil des normes régulateurs, préparateurs des comptes…). Il comprend en complément du règlement
comptables ANC n°2014-03 relatif au plan comptable général, des éléments de doctrine comptable
émis au fil du temps par les institutions en charge de la normalisation comptable
(Conseil National de la Comptabilité - CNC, et Comité de la Réglementation Comptable -
CRC) et par l’Autorité des Normes Comptables, ANC, depuis l’ordonnance du 22 janvier
2009.
B. Les principes comptables applicable en France
Les états financiers doivent respecter les principes comptables suivants :
La continuité de L’entreprise est présumée continuer à fonctionner dans un avenir prévisible sans
l’exploitation réduction sensible du rythme et de l’étendue de ses activités ;
L’activité de l’entreprise est découpée en exercices comptables ; les produits et les
L’indépendance des charges sont comptabilisés au fur et à mesure qu’ils sont acquis et qu’ils sont
exercices engagés et enregistrés dans les états financiers de la période concernée ; l’objectif
est de déterminer le résultat comptable de la période concernée ;
Le nominalisme monétaire Les biens acquis sont inscrits à l’actif du bilan selon la méthode des coûts
(Coûts historiques) historiques (coût d’acquisition) ;
La comptabilité est établie sur la base d’appréciations prudentes pour éviter le
La prudence risque de transférer, sur des périodes d’avenir, des incertitudes présentes
susceptibles de grever le patrimoine et les résultats de l’entité ;
La permanence des Les méthodes d’évaluation retenues ne peuvent être modifiées d’un exercice à
méthodes l’autre, sauf exceptions (changement exceptionnel dans la situation de l’entité) ;
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Les états financiers doivent faire apparaître les opérations dont l’importance peut
L’importance relative
influencer les évaluations ou les décisions économiques des utilisateurs ;
Aucune compensation ne peut être opérée entre les postes d’actif et de passif du
La non-compensation bilan ou entre les postes de charges et de produits du compte de résultat (principe
formel en France avec des exceptions en normes IFRS) ;
Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture avant
L’intangibilité du bilan
répartition de l’exercice précédent.

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