Chapitre 4 Immo Corporelle

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Chapitre 4 : Immobilisations corporelles

1. Les principes d’évaluation des immobilisations corporelles à l’entrée


A. Les règles d’évaluation des immobilisations corporelles
La détermination de la La valeur d’entrée d’une immobilisation comprend obligatoirement :
valeur d’entrée • Un prix d’achat net des remises, rabais et escomptes de règlement ;
• Des droits de douane et des taxes non récupérables ;
• Des coûts directement attribuables pour mettre l’actif en place et en état de
fonctionner (frais de transport, frais de montage et d’installation, frais d’essais de bon
fonctionnement), honoraires de certains professionnels (architectes, géomètres,
évaluateurs, etc.) ;
• Une estimation initiale des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de restauration
du site sur lequel l’immobilisation est située.

Certains frais d’acquisition peuvent, sur option, être activés.

L’option est globale et irrévocable.

Les frais d’acquisition concernés sont :


• Les honoraires notaires, les frais d’actes, les droits de mutation et les droits
d’enregistrement ;
• Les coûts d’emprunts si les conditions d’activation sont réunies.

L’activation est une méthode de référence (règlement ANC n° 2018-01 du 20 avril


2018). Les frais, qui ne sont pas activés, sont comptabilisés en charges.
Les dépenses externes de formation jugées nécessaires à la mise en service d’une
immobilisation corporelle ou incorporelle acquise peuvent, sur option, être activées ou
être comptabilisées en charges.
L’option peut être exercée indépendamment de l’option concernant les droits de
mutation, honoraires ou commissions et frais d’actes.

L’activation permet de valoriser les dépenses de formation dans l’actif de l’entreprise et


de lisser les dépenses sur la durée d’amortissement de l’immobilisation. Lorsque les
dépenses de formation ne sont pas associées à l’acquisition d’une immobilisation ou
lorsque l’option n’est pas exercée, elles sont comptabilisées en charges, :
• Soit dans le compte 6333 « Contribution unique des employeurs à la formation
professionnelle » si l’entreprise bénéficie d’une contrepartie à la formation,
• Soit dans le compte 6281 « Concours divers », « Rémunérations
d’intermédiaires et d’honoraires – Divers », si l’entreprise ne bénéficie d’aucune
contrepartie à la formation (utilisation par le salarié de son compte CPF, ou cas
d’un licenciement ou d’une démission).

Des informations peuvent être mentionnées en annexe :


• Montant consacré à la formation professionnelle ;
• Répartition du montant consacré à la formation professionnelle dans les
principaux postes du compte de résultat et du bilan ;
• Montant consacré la formation professionnelle rapporté à la masse salariale ;
• Nombre d’heures de formation ;
• Part des salariés ayant bénéficié d’une formation.

Ces informations sont facultatives


Remarque Concernant l’acquisition de véhicules, la carte grise et les frais d’immatriculation
peuvent être affectés dans le coût d’acquisition (compte 2182) ou inscrits dans un

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compte de charges (compte 635). Ils ne supportent pas la TVA. Les options (peinture
métallisée et autres options) font partie du coût d’acquisition. Les frais de carburant
sont comptabilisés dans un compte de charges (compte 6061).
Le cas particulier des ensembles immobiliers
Le coût d’acquisition d’un ensemble immobilier doit être ventilé car seule la fraction du prix correspondant à la
construction est amortissable.
La valeur d’entrée d’un terrain comprend obligatoirement :
• Le prix d’achat net des remises, rabais et escomptes de règlement ;
• Certaines redevances (redevance pour la création de locaux à usage de bureaux,
etc.) ;
• La participation pour la construction en surdensité et pour dépassement du plafond
1. La valeur d’entrée légal de densité ;
du terrain • La participation aux travaux de voirie effectués par la commune ;
• Le prix du droit au bail acquis pour pouvoir démolir les locaux et libérer le terrain en
vue d’édifier une construction ;
• Les frais destinés à rendre le terrain libre (frais de démolition d’un immeuble situé
sur le terrain dans le but de rendre le terrain nu sans reconstruction immédiate) ;
• L’indemnité d’éviction et de résiliation du bail consenti sur le terrain.
La valeur d’entrée d’une construction comprend obligatoirement :
• Le prix d’achat net des remises, rabais et escomptes de règlement ;
• Certaines redevances (taxe locale d’équipement, taxe départementale d’espace vert,
taxe de transformation de locaux d’habitation en locaux de bureaux) ;
• Le prix du droit au bail de l’immeuble acquis ;
2. La valeur d’entrée • Les travaux d’aménagement et d’installation, les travaux de terrassement et
d’une construction d’assainissement d’un terrain dans le but de le rendre constructible, les frais de
démolition d’un immeuble vétuste situé sur le terrain en vue d’une reconstruction
immédiate, les frais d’études, les honoraires de certains professionnels (architectes,
géomètres, évaluateurs, etc.)
• L’indemnité d’éviction de l’immeuble ou de résiliation du bail en vue d’obtenir la
libre disposition des locaux acquis.
Attention Lorsque les frais d’acquisition sont activés, ils doivent être affectés proportionnellement
à la valeur du terrain et de la construction.

B. La période d’incorporation des coûts


Le point de départ d’attribution des coûts est la date à laquelle la Direction a pris et justifié sur le plan technique et
financier la décision d’acquérir ou de produire l’immobilisation pour l’utiliser ou la céder ultérieurement, et
démontré qu’elle générera des avantages économiques futurs.
Les coûts cessent d’être activés lorsque l’immobilisation est en état de fonctionner. Sont exclus du coût
d’acquisition de l’immobilisation :
• Les coûts supportés avant le développement de l’immobilisation ;
• Les coûts supportés pendant le développement de l’immobilisation, qui ne sont pas nécessaires pour mettre
l’actif en état de fonctionner (formation du personnel interne ou formation du personnel non nécessaire à la
mise en service de l’immobilisation, frais administratifs généraux) ;
• Les coûts supportés au-delà de la mise en service (coût de réinstallation, pertes d’exploitation).

Ces dépenses sont comptabilisées en charges.

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C. Les conditions d’activation des coûts d’emprunts
Les coûts des emprunts peuvent être inclus dans le coût de l’immobilisation sous certaines conditions.
Ils doivent concerner la période de production de l’actif, jusqu’à la date d’acquisition ou de réception définitive et
se rapporter à un actif éligible, c’est-à-dire qui exige une longue période de préparation ou de construction avant
de pouvoir être utilisé ou vendu. Les coûts d’emprunts sont facilement identifiables lorsqu’il s’agit d’emprunts
spécifiques.
Pour les emprunts non spécifiques, un taux de capitalisation moyen doit être déterminé.

D. Le tableau récapitulatif des différentes dépenses

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E. Le coût de démantèlement
Les coûts de démantèlement sont constatés dès l’installation de l’actif et sont indépendants du niveau d’activité.
Comptablement, il ne s’agit pas véritablement de composants mais ils doivent être inscrits à l’actif en plus du coût
d’entrée de l’immobilisation, en contrepartie d’une provision pour coûts de démantèlement, d’enlèvement et de
remise en état. Ils s’étalent par le biais d’un amortissement au même rythme d’amortissement que
l’amortissement de l’immobilisation.
F. Le traitement comptable
Comptabilisation de l’immobilisation corporelle
1. Avances et acomptes versés

ATTENTION : À compter du 1er janvier 2023, la TVA portant sur les livraisons de biens sera exigible à la date de
l’encaissement de l’acompte à concurrence du montant encaissé, le solde à la réalisation du fait générateur, à
savoir à la livraison des biens, conduisant les entreprises à acquitter plus tôt une partie de la TVA collectée sur
leurs ventes (avance de trésorerie). Le droit à déduction prendra donc naissance à la date du paiement de
l’acompte à concurrence du montant décaissé, permettant ainsi aux entreprises de déduire plus tôt une partie de
la TVA sur leurs acquisitions. L’écriture relative aux acomptes sur biens sera alors la même que celle des acomptes
sur prestations de services

2. Réception de la facture

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3. Règlement sur la facture

La comptabilisation échelonnée des coûts directement attribuables et des frais d’acquisition activés
Les factures des coûts directement attribuables et des frais d’acquisition activés, intervenant après la date de la
réception de la facture d’acquisition et avant la date de la mise en service de l’immobilisation, sont comptabilisées
en charges ou en en-cours. Une régularisation doit être opérée à la clôture de l’exercice.
1. Réception de la facture d’acquisition de l’immobilisation

2. Réception des factures liées aux coûts engagés

3. Régularisation à la clôture

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Les régimes particuliers de TVA sur acquisitions d’immobilisations corporelles
Pour les travaux immobiliers : Les travaux immobiliers sont assimilés à des prestations de services. Une partie de
la TVA est déductible au versement de l’acompte, le solde au règlement de la facture (sauf option pour les débits).

1. Avances et acomptes

2. Réception de la facture
Une retenue de garantie, égale en principe au plus à 5 % du montant des travaux, peut être prévue au profit du
maître de l’ouvrage.

3. Règlement de la facture

4. Règlement de la retenue de garantie

Le traitement comptable des acquisitions d’immobilisations à l’étranger


Le coût de l’immobilisation est converti en monnaie nationale au cours du jour de l’opération.
La TVA est exigible à la date de la réception de la facture si cette dernière est délivrée
avant le 15 du mois suivant la livraison ; dans ce cas, la TVA est auto-liquidée.

Les acquisitions
intracommunautaires

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Depuis le 1er janvier 2022, la TVA due à l’importation est recouvrée par la DGFiP et non
plus par l’Administration des douanes. Les assujettis à la TVA doivent autoliquider la TVA
due à l’importation de biens sur leur déclaration de TVA ; la TVA due et la TVA
déductible à l’importation s’opéreront simultanément sur la déclaration de TVA. Ce
dispositif est étendu aux personnes non assujetties mais identifiées à la TVA, dans la
mesure où elles remplissent des obligations fiscales en matière de TVA auprès de la
DGFiP, comme les personnes non assujetties réalisant des acquisitions
intracommunautaires excédant 10 000 €.

Les importations
L’Administration des douanes reste compétente pour la perception de la TVA due sur
importation lorsque le redevable est une personne non assujettie et non identifiée à la
TVA. La TVA est exigible au moment du dédouanement. La TVA est déductible lorsque
l’entreprise est en possession des documents douaniers.

1. Réception de la facture

2. Réception de la facture du transitaire en douane

L’acquisition d’une immobilisation à titre gratuit


L’immobilisation reçue à titre gratuit provoque un enrichissement du patrimoine de l’entité et doit être
comptabilisée comme un produit exceptionnel.

2. Les principes d’évaluation des immobilisations corporelles produites


A. Les règles d’évaluation des immobilisations produites
Le coût de production (CP) d’une immobilisation produite par l’entreprise pour elle-même comprend les éléments
suivants :
• Le coût d’acquisition des matières consommées ;

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• Les coûts engagés directs et indirects au cours des opérations de production : Coût variables + (Coût fixe x
Coefficient de sous activité)
• Les coûts d’emprunt activés (si conditions réunies). L’incorporation des coûts d’emprunts n’est pas
obligatoire ; il s’agit d’une option.
Les charges variables sont celles qui évoluent avec le niveau d’activité.
Les charges fixes sont indépendantes du niveau d’activité.
Les charges directes sont celles qui peuvent être affectées sans ambiguïté et sans calcul préalable à
un calcul de coût (quantité de matières utilisées ou nombre d’heures de main d’œuvre nécessaires
pour la réalisation d’un produit).
Les charges indirectes sont celles qui ne peuvent être affectées directement au calcul de coût d’un
produit car elles concernent plusieurs produits.
Les dépenses suivantes sont exclues du coût de production de l’immobilisation :
• Les dépenses qui ne sont pas directement liées à la préparation de l’actif en vue de son
utilisation (frais de recherche, frais d’administration générale, frais de formation) ;
Rappel
• Les amortissements dérogatoires car ils ne sont pas économiquement justifiés ;
• Le coût de la sous-activité.
Remarque :

En suractivité : CP = MP consommées + Coûts variables + Coûts fixes


En sous-activité : CP = MP consommées + Coûts variables + (Coûts fixes × Coefficient de sous-
activité).

Le coût de la sous-activité étant exclu du coût de production de l’immobilisation, il reste


comptabilisé en charges dans le résultat de l’exercice.
B. Traitement comptable
Lorsque l’immobilisation est achevée et mise en service, les frais engagés comptabilisés au
préalable en charges au fur et à mesure de l’avancement des travaux sont neutralisés par le
biais d’un compte de production immobilisée.
Les La loi de simplification de la vie des entreprises supprime l’obligation de constater une
immobilisations livraison à soi-même soumise à TVA dès lors que l’acquisition du bien auprès d’un autre
produites sur un assujetti aurait ouvert droit à la déduction intégrale de la TVA.
seul exercice

Lorsqu’à la clôture de l’exercice N−1, l’immobilisation n’est pas terminée, il convient de


Les procéder à l’évaluation partielle de son coût de production N−1. Il n’y a pas de TVA sur les
immobilisations productions en cours. À l’achèvement de l’immobilisation en N, on procède à l’évaluation du
produites sur coût de production total.
plusieurs
exercices 1. Évaluation du coût de production à la clôture N−1

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2. Évaluation du coût de production à l’achèvement de l’immobilisation

La loi de simplification de la vie des entreprises ne s’applique pas aux entreprises partiellement
assujetties à la TVA, le coefficient de déduction (CDE) n’affectant que la TVA déductible. Le
montant du CDE sera précisé dans le contexte.

Les régimes
particuliers de
TVA

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3. L’amortissement des immobilisations corporelles
Définitions L’amortissement concerne les immobilisations qui ont une durée d’utilisation limitée.
L’amortissement est la constatation comptable de la consommation des avantages attendus d’une
immobilisation, le rythme de cette consommation étant déterminé sur une durée d’utilisation ou
une consommation d’unités d’œuvre.
Le plan d’amortissement est la traduction de la répartition de la valeur amortissable d’un actif
selon le rythme de consommation des avantages économiques attendus en fonction de son
utilisation probable.
A. Les modes d’amortissement
Le mode d’amortissement doit traduire au mieux le rythme de consommation des
avantages économiques attendus par l’entité. Il est déterminé en fonction des
caractéristiques propres à l’entreprise. La consommation attendue peut être
déterminée en unités de temps ou en unités d’œuvre. Le mode linéaire est appliqué à
défaut de mode mieux adapté.
Amortissement linéaire

Champs d’application : Le mode d’amortissement linéaire est le mode d’amortissement


de droit commun.
100%
Taux d’amortissement linéaire : 𝑡𝑙 = ; n = nombre d’années d’utilisation du bien à
𝑛
amortir
Point de départ de l’amortissement : L’amortissement commence à la date de début de
consommation des avantages économiques qui lui sont attachés. Cette date correspond
Les modes comptables à la date exacte de la mise en service de l’actif (à défaut la date exacte d’acquisition).
Annuité d’amortissement (A) : Base amortissable * t ; Il convient d’appliquer un prorata
temporis lorsque la première est incomplète.

L’amortissement variable sur la base des unités d’œuvre

Cette méthode devrait permettre une approche plus réelle de l’amortissement que la
méthode linéaire. Elle peut être évaluée en fonction du nombre de kilomètres
parcourus, les quantités fabriquées de produits, etc.

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Remarque : Selon l’Administration, le mode d’amortissement par unités d’œuvre revêt
un caractère exceptionnel et n’est pas reconnu fiscalement.

Les modes Fiscaux Amortissements dégressif

L’utilisation de l’amortissement dégressif permet de constater davantage de charges les


premières années, donc de diminuer le bénéfice et, par conséquent, l’impôt sur les
bénéfices. La pratique de l’amortissement dégressif est un choix de l’entreprise, lui
permettant de bénéficier du maximum de déductibilité.
Champ d’application : L’amortissement dégressif est réservé aux biens suivants :
• Le bien doit être acquis neuf ou fabriqué par l’entreprise ;
• La durée d’utilisation doit être supérieure ou égale à 3 ans ;
• Les immobilisations concernées sont les matériels et outillages utilisés pour des
opérations industrielles de fabrication, de transformation ou de transport, les
matériels de manutention, les installations destinées à l’épuration des eaux et à
l’assainissement de l’atmosphère, les installations productrices de vapeur, de chaleur
ou d’énergie, les installations de sécurité, les matériels et outillage utilisés à des
opérations de recherche scientifique et technique, les installations de stockage et de
magasinage, les véhicules de transport (sauf véhicules particuliers et véhicules
utilitaires inférieurs à 2 tonnes de charge utile), les matériels de bureau, les bâtiments
industriels de construction légère d’une durée d’utilisation inférieurs à 15 ans, les
investissements hôteliers.
Taux d’amortissement dégressif (td) td = tl × k
k : coefficient variable suivant la durée d’utilisation de l’immobilisation.
Le coefficient k est fixé :
• À 1,25 pour une durée normale d’utilisation comprise entre 3 et 4 ans ;
• À 1,75 pour une durée normale d’utilisation comprise entre 5 et 6 ans ;
• À 2,25 une durée normale d’utilisation supérieure à 6 ans.
Point de départ de l’amortissement : L’amortissement commence à partir du premier
jour du mois d’acquisition. La durée courue est calculée en mois.
Annuité d’amortissement : À la clôture de chaque exercice, le montant de l’annuité est
déterminé en appliquant le taux dégressif à la valeur nette comptable : A = VNC × td
Attention : Lorsque le taux d’amortissement dégressif devient, à la clôture d’un
exercice, inférieur au quotient de 100 % par le nombre d’années d’utilisation restant à
courir à compter de l’ouverture dudit exercice, l’entreprise peut pratiquer un
amortissement linéaire égal à la VNC sur le nombre d’années restant à courir.

Amortissement exceptionnel
Dans le but de favoriser l’investissement, le législateur a offert aux entreprises la
possibilité de pratiquer, pour certains biens, des amortissements exceptionnels visant à
amortir les biens sur des périodes plus courtes que celles utilisées normalement.
La pratique de l’amortissement exceptionnel est un choix de l’entreprise, lui permettant
de bénéficier du maximum de déductibilité.
• Les biens éligibles à l’amortissement exceptionnel sur 12 mois
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Étaient éligibles à l’amortissement exceptionnel sur 12 mois :
− les logiciels standards et spécifiques, les logiciels d’exploitation dissociés de la facture
de l’ordinateur et les sites internet acquis au cours d’exercices ouverts avant le 1er
janvier 2017, à compter du premier jour du mois de l’achat. Depuis le 1er juillet 2017,
ils sont amortissables sur leur durée réelle d’utilisation ;
− les investissements en faveur des économies d’énergie acquis avant le 1er janvier
2010 ainsi que les matériels destinés à économiser l’énergie, les équipements d’énergie
renouvelable, les matériels destinés à réduire le niveau acoustique d’installations et les
biens bénéficiant de mesures de protection de l’environnement, acquis ou fabriqués
avant le 1er janvier 2011, à compter de la date exacte de la mise en service. Ils sont
désormais amortissables sur leur durée réelle d’utilisation.
• Les biens éligibles à l’amortissement exceptionnel sur 24 mois
Étaient éligibles à l’amortissement exceptionnel sur 24 mois :
− les robots industriels, acquis ou créés entre le 1er octobre 2013 et le 31 décembre
2016, à compter de la date exacte de leur mise en service ;
− les équipements de fabrication additive (imprimantes 3D), acquis ou créés entre
1er octobre 2015 et le 31 décembre 2017, à compter de la date de leur mise en service.
Ce dispositif était réservé aux entreprises répondant aux conditions de la PME
communautaire.
• Les immeubles industriels et commerciaux édifiés dans certaines zones
Les immeubles neufs à usage industriel ou commercial édifiés avant le 1er janvier 2016
dans les ZRR ou les ZRU bénéficiaient d’un amortissement exceptionnel égal à 25 % du
prix de revient des constructions dès la première année, auquel s’ajoutait
l’amortissement de la valeur résiduelle sur la durée normale d’utilisation. Le régime a
été étendu aux travaux de rénovation.
Le sur-amortissement

Pour pallier la non-reconduction des amortissements exceptionnels, l’administration


fiscale a mis en place un dispositif de sur-amortissement pour certains biens.
Le sur-amortissement est une mesure encourageant les entreprises à réaliser certains
investissements, en leur accordant une déduction exceptionnelle du résultat qui
s’ajoute à celle pratiquée au titre de l’amortissement comptable. La déduction
exceptionnelle est optionnelle ; si l’entreprise choisit de ne pas opter pour la pratique
de la déduction exceptionnelle, il s’agit d’une décision de gestion définitive, aucune
déduction ultérieure ne sera possible. Lorsque l’entreprise souhaite bénéficier de la
déduction, elle doit l’être de manière extra-comptable.

Le dispositif en vigueur en 2024 concerne notamment les biens suivants :


– camions peu polluants, en fonction du poids total autorisé en charge (PTAC) et des
énergies utilisées, acquis à compter du 1er janvier 2016 ou du 1er janvier 2019 et
jusqu’au 31 décembre 2030 ; la déduction est aménagée pour inclure les véhicules
rétrofités à compter du 1er janvier 2024 ;
– engins fonctionnant avec des énergies propres acquis à compter du 1er janvier 2024
jusqu’au 31 décembre 2026.

Le taux de déduction varie de 20% à 60%.

La déduction étalée de manière extracomptable relève de l’UE 4 «Droit fiscal».

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B. L’amortissement dérogatoire
L’amortissement dérogatoire représente l’amortissement ne correspondant pas à l’objet normal d’un
amortissement. Il résulte :
• Soit de l’application de textes fiscaux de niveau supérieur (amortissement dégressif, amortissement
exceptionnel, etc.) ;
• Soit de divergences entre les règles comptables et les règles fiscales en termes de base amortissable, de durée
d’amortissement et de mode d’amortissement.
C. La divergence entre les règles comptables et les règles fiscales
L’amortissement économique (ou amortissement comptable) est déterminé en fonction de la durée réelle
d’utilisation, et à partir d’un mode d’amortissement susceptible d’évaluer le plus précisément possible la
dépréciation du bien ; l’amortissement fiscal est calculé en fonction des durées d’usage, sans pouvoir déduire une
valeur résiduelle, et avec la possibilité d’utiliser un amortissement dégressif ou exceptionnel en fonction des lois
de finances en vigueur.
Règles Comptables Fiscales
La base amortissable est la valeur brute d’un La base amortissable est la valeur
actif sous déduction de sa valeur résiduelle. brute d’un actif. La valeur
résiduelle n’est pas retranchée.
La valeur résiduelle est le prix de cession à
la fin de l’utilisation du bien sous déduction
Base amortissable
des coûts de sortie ; elle doit être à la fois
significative (modification sensible du
montant des amortissements) et mesurable
(possibilité de déterminer de manière fiable
la valeur de revente du bien).
La durée d’amortissement est la durée La durée d’amortissement est la
d’utilisation réelle retenue par l’entreprise. durée d’usage ; c’est donc à des
C’est donc aux caractéristiques propres de usages ou à des pratiques admis
l’entreprise qu’il convient de se référer pour pour certaines catégories de
déterminer la durée d’amortissement biens qu’il faut se référer pour
comptable. déterminer la durée
d’amortissement fiscale.
À titre indicatif, les taux pratiqués
Durée
sont les suivants :
− 4 % à 5 % pour les bâtiments
industriels ;
− 10 % à 20 % pour le matériel et
l’outillage ;
− 20 % à 25 % pour les véhicules
de transport ;
− 10 % pour le mobilier, etc.
La consommation des avantages Sur le plan fiscal, les modes
économiques attendus de l’actif par l’entité d’amortissement sont
est déterminée en unités de temps ou en l’amortissement dégressif et
Les modes d’amortissement unités d’œuvre, à défaut, le mode linéaire l’amortissement exceptionnel, ou
est appliqué. l’amortissement linéaire en
l’absence de textes fiscaux de
niveau supérieur.

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Suite aux divergences résultant de la base amortissable, de la durée ou du mode d’amortissement, les annuités
fiscales peuvent être supérieures ou inférieures aux annuités comptables :
• Soit l’annuité fiscale est supérieure à l’annuité comptable :
L’annuité fiscale est supérieure à l’annuité comptable, il faut doter un amortissement dérogatoire pour respecter la
règle de l’amortissement minimum. L’amortissement dérogatoire est égal à la différence entre l’amortissement
fiscalement déductible et l’amortissement économiquement justifié (amortissement comptable). Il constitue une
provision réglementée comptabilisée dans un compte de charge, afin de pouvoir être déductible lors de la
détermination du résultat fiscal.
• Soit l’annuité fiscale est inférieure à l’annuité comptable :
L’annuité fiscale est inférieure à l’annuité comptable, il faut réintégrer fiscalement l’excédent d’amortissement.

D. Le traitement comptable
Annuité comptable

Annuité dérogatoire

Reprise dérogatoire
Une reprise dérogatoire est comptabilisée lorsque l’annuité fiscale devient inférieure à l’annuité comptable.

E. Cas particuliers des amortissements différés


L’annuité d’amortissement est considérée comme différée lorsqu’elle n’a pas été comptabilisée à la clôture d’un
exercice. On distingue les amortissements irrégulièrement différés et les amortissements régulièrement différés.
(UE 4 Droit fiscal)
La dotation omise est comptabilisée par le biais d’une dotation exceptionnelle

Les amortissements des immobilisations doivent être comptabilisés normalement dès lors que l’immobilisation a
été mise en service et est en état de fonctionner, et ce, même en période de crise sanitaire.
Toutefois, dans le contexte de la crise sanitaire, l’ANC a modifié ses recommandations relatives aux comptes établis
à compter du 1er janvier 2020, dès lors que les périodes d’interruption ou de réduction d’activité sont
représentatives d’une moindre consommation des avantages économiques de l’immobilisation.
Ainsi, l’ANC autorise exceptionnellement certaines entreprises à ne pas comptabiliser les amortissements au titre
de ces périodes.
Les entreprises concernées sont :

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• Celles ne dépassant pas deux des trois seuils suivants « total bilan de 7,5 M€, chiffre d’affaires HT de 15
M€ et effectif de 50 » ; ces entreprises ont la possibilité de reporter, à la fin du plan d’amortissement
initialement établi, les dotations aux amortissements comptables différées lors des périodes de sous-
activité ;
• Celles pratiquant l’amortissement en unités d’œuvre ; ces entreprises ont la possibilité de modifier le plan
d’amortissement par référence à cette unité d’œuvre.

4. La révision du plan d’amortissement


A. La modification du plan d’amortissement
La modification significative de l’utilisation d’un actif (durée ou rythme de consommation des avantages
économiques attendus de l’actif, changements techniques, évolution du marché, etc.) a une incidence sur le plan
d’amortissement. Les amortissements sont ajustés pour les exercices ultérieurs, en application des dispositions du
plan comptable relatives au changement d’estimation. Les changements d’estimation sont traités comptablement
de manière prospective, c’est-à-dire qu’ils n’ont un effet que sur l’exercice en cours et les exercices futurs.
L’incidence du changement sur l’exercice en cours est enregistrée dans les comptes de l’exercice. Dès lors qu’il
s’agit d’une information significative, la mention et la justification des changements d’estimation doivent être
portées dans l’annexe.

B. La dépréciation d’une immobilisation


La dépréciation d’une immobilisation modifie la base amortissable et a une incidence sur le plan d’amortissement.
La dépréciation d’un actif est la perte probable d’un élément de l’actif, c’est-à-dire la
constatation que sa valeur actuelle est devenue inférieure à sa valeur nette
Définition
comptable. Elle constate un amoindrissement réversible de la valeur de
l’immobilisation.
Trois étapes sont nécessaires pour déterminer une dépréciation.
1. L’existence d’un indice de perte de valeur
L’entité doit apprécier s’il existe un indice quelconque montrant qu’un actif a pu
perdre de la valeur. On distingue deux types d’indices :
− les indices internes : obsolescence ou dégradation physique de l’actif, modification
des perspectives d’exploitation, moins bonne performance économique, etc. ;
− les indices externes : changements dans l’environnement économique, social,
juridique, évolution des taux d’intérêt ou des taux de rendement du marché, etc.
Détermination de la
dépréciation
2. La mise en œuvre d’un test de dépréciation
En présence d’indices de perte de valeur, l’entité doit mettre en œuvre un test de
dépréciation pour comparer la VNC de l’actif à sa valeur actuelle.
La valeur actuelle (Va) est la valeur la plus élevée entre la valeur vénale nette des
coûts de sorties et la valeur d’usage.
La valeur vénale (VV) représente le montant qui pourrait être obtenu de la vente
d’un actif lors d’une transaction conclue à des conditions normales de marché. Elle
est prise en compte nette des coûts de sortie.

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La valeur d’usage (VU) représente la valeur des avantages économiques futurs
attendus de l’utilisation et de la sortie d’un actif ; elle est déterminée en fonction
des flux nets de trésorerie attendus ou selon d’autres critères plus performants.

3. La constatation de la dépréciation
L’entité doit comparer la valeur actuelle de l’actif à sa VNC comptable d’origine
(VNC0). Elle constate une dépréciation si la valeur actuelle de l’actif est inférieure à
sa VNC d’origine.
• La base amortissable est modifié : VA = Nouvelle Base amortissable
𝑉𝐴
• L’annuité est modifié = 𝐷𝑢𝑟é𝑒 𝑟é𝑠𝑖𝑑𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 ; Durée résiduelle = Durée d’utilisation –
Durée écoulée
• Les dépréciations sont ajustées sur les exercices suivants :
Deux cas peuvent se présenter :
1er cas : Va < VNC0 :
Les incidences de la La base à prendre en compte pour le calcul des dépréciations futures est la valeur
dépréciation sur le plan actuelle :
d’amortissement − soit Va < VNC après dépréciation : Dépréciation = VNC après dépréciation − Va ;
− soit Va > VNC après dépréciation : Reprise sur dépréciation = Va − VNC après
dépréciation. 2eme cas : Va > VNC0 :
La base à prendre en compte pour le calcul des dépréciations futures est la VNC0 :
− soit Va < VNC après dépréciation : Dépréciation = VNC après dépréciation − VNC0 ;
− soit Va > VNC après dépréciation : Reprise sur dépréciation = VNC0 − VNC après
dépréciation.

La dépréciation est ensuite ajustée :


− soit les ajustements traduisent une nouvelle dépréciation et l’écriture comptable
Traitement comptable
est la même que la précédente ;
− soit ils traduisent une reprise

5. Les principes d’évaluation des immobilisations corporelles à la sortie


La sortie d’un actif est constatée lorsqu’une entreprise vend une immobilisation dont elle n’a plus l’usage et
lorsqu’un bien hors d’usage est mis au rebut.
A. Le traitement comptable de la vente d’un actif
La comptabilisation de la cession d’un bien non amortissable comprend :
Biens non • La constatation de la cession ;
amortissables • La sortie de l’immobilisation à sa valeur d’origine (Vo).
1. Constatation de la cession

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2. Sortie du bien

Les cessions des biens meubles sont soumises à la TVA. Les cessions de terrains
constructibles et d’immeubles achevés depuis moins de 5 ans sont imposables de plein
droit à la TVA.
La comptabilisation de la cession d’un bien amortissable comprend les étapes
suivantes :
• La constatation de la cession ;
• La sortie de l’immobilisation à sa VNC ;
• L’annuité comptable ;
• L’annuité ou la reprise dérogatoire ;
• Et la reprise des amortissements dérogatoires non apurés pour les biens ayant
bénéficié d’un amortissement dérogatoire.

Biens amortissables

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Le régime de compléments de TVA
L’entreprise bénéficie d’un complément de TVA si les trois conditions suivantes sont
réunies :
− la cession est soumise à TVA ;
− le coefficient de déduction à l’achat est inférieur à 1 ;
− le délai de régularisation n’est pas dépassé (5 ans pour les biens meubles et 20 ans
pour les immeubles).

REMARQUE : Le complément de TVA porte sur des immobilisations cédées par une
entreprise partiellement assujettie à la TVA et sur des cessions de véhicules de tourisme
à un négociant en biens d’occasion.

Les régimes particuliers


de TVA sur les cessions
d’immobilisations

Le régime des reversements de TVA


L’entreprise doit procéder à un reversement de TVA si les trois conditions suivantes sont
réunies : − la cession n’est pas soumise à TVA ;
− le coefficient de déduction à l’achat est supérieur à 0 ;
− le délai de régularisation n’est pas dépassé (20 ans pour les immeubles).

REMARQUE : Le reversement de TVA porte sur les cessions de terrains (autres qu’à
bâtir) et d’immeubles achevés depuis plus de 5 ans, exonérées de TVA.

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B. Le traitement comptable de la mise au rebut d’un actif
La mise au rebut est considérée comme une vente à prix zéro. L’immobilisation peut ou ne pas être totalement
amortie.
La mise au rebut d’une
immobilisation
totalement amortie
Deux méthodes :
• Sortir l’immobilsation à sa VNC

La mise au rebut d’une


immobilisation non
totalement amortie • Comptabilisation d’une dotation exceptionnelle

6. Les informations à fournir en annexe

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L’annexe comporte toutes les informations d’importance significative sur la situation patrimoniale et financière
ainsi que sur le résultat de l’entreprise ; elle comprend au moins les informations suivantes présentées, en règle
générale, sous forme de tableaux :
• Les modes d’évaluation appliqués aux divers postes des comptes annuels ainsi que les méthodes de calcul
des amortissements ;
• Les mouvements des postes relatifs aux immobilisations, aux amortissements, aux provisions et aux
dépréciations ;
• Toutes les informations significatives nécessaires à la bonne compréhension des comptes
L’annexe comporte les informations suivantes pour chaque catégorie d’immobilisations, dès-lors qu’elles sont
significatives
Le tableau des immobilisations doit être fourni.
• le rapprochement entre la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice,
faisant apparaître les entrées et les sorties ou mises au rebut,
Concernant les
• les augmentations ou les diminutions résultant des réévaluations effectuées durant
immobilisations
l’exercice,
• la valeur en l’état des éléments d’actif à l’ouverture de l’exercice pour des cas
exceptionnels et lors de l’établissement des premiers comptes normalisés.
Le tableau des amortissements doit être fourni.
Une information est fournie sur les taux d’amortissement et les modes d’amortissement
utilisés.
Concernant les L’annexe comporte par ailleurs les informations suivantes pour chaque catégorie
amortissements d’immobilisations :
• les postes du compte de résultat dans lesquels est incluse la dotation aux
amortissements,
• le détail et la justification des amortissements exceptionnels liés à la législation fiscale.
Le tableau des dépréciations doit être fourni.
• la valeur actuelle retenue : valeur vénale ou valeur d’usage,
• la base utilisée pour la valeur vénale si cette dernière est retenue (par référence à un
marché actif ou autre),
Concernant les
• les modalités de détermination de la valeur d’usage si cette dernière est retenue,
dépréciations
• les postes du compte de résultat dans lesquels est incluse la dotation,
• les évènements et circonstances qui ont conduit à comptabiliser ou à reprendre la
dépréciation,
• le détail et la justification des dépréciations exceptionnelles liées à la législation fiscale.
L’entreprise devra également indiquer le choix de la méthode comptable :

Comptabilisation à l’actif ou en charges des frais externes afférents aux formations nécessaires à la mise en place
d’un actif, des droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’actes liés à l’acquisition d’un actif et des
coûts d’emprunt engagés pour financer l’acquisition d’un actif éligible.

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