Cours Entretien Et Évaluation 2 Master1
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1) Définition du langage :
Le langage est la capacité spécifique de
l’espèce humaine à communiquer des états
affectifs, des concepts ou encore des idées au
moyen d’un système linguistique. Le langage
nécessite deux types d’entrées, la réception et la
production, qui d’un point de vue
développemental, n’évolue pas de manière
synchrone car elles sont tributaires de mécanismes
et de processus structurellement et
fonctionnellement différents. Par exemple, le
nouveau-né entend (réception), mais son tractus
bucco-phonatoire est trop immature pour articuler
un langage (production).
La principale fonction du langage, est
A- Phonétique / Phonologie :
l’expression et la communication, inclut la parole,
l’expression gestuelle (langage des signes) et le La phonétique comme la phonologie
langage écrit. Si la parole représente la modalité concernent les sons, c’est-à-dire des unités qui
langagière privilégiée, la gestuelle et la langue n’ont pas de sens. Si le mot « lac » a un sens,
écrite la remplacent dans certaines circonstances. aucun de ces trois sons, [l], [a], [k], n’en
présente, et ce n’est que leur groupement qui,
Le développement langagier, très dépendant des
par un saut qualitatif, va en présenter un. La
interactions sociales, requiert l’intégrité de
phonétique est l’étude de ces unités. Elle
certaines aptitudes sensorielles, motrices et
s’intéresse à la façon dont les sons sont prononcés
cognitives.
(phonétique articulatoire) ou à la façon dont ils
2) Les niveaux du langage : sont perçus (phonétique acoustique).
La structure du langage est la résultante de C’est la matière sonore des productions qui est
l’intégration de différents niveaux. Ces différents envisagée, indépendamment du rôle que les sons
niveaux interagissent les uns avec les autres mais peuvent jouer. Par exemple, la phonétique note les
chacun d’eux a ses propres règles de différentes façons de prononcer le r, roulé, grasseyé
fonctionnement et une relative autonomie par avec des vibrations de la luette, en arrière dans
rapport aux autres. la gorge... Ce sont autant de variantes régionales
ou individuelles qui importent peu dans une
perspective où il s’agit de connaître les
différentes réalisations phoniques. Le français,
du point de vue de sa prononciation, présente
quelques caractéristiques que l’on se contentera
d’évoquer.
La phonologie, elle, ne s’intéresse pas directement
à la matière des sons mais au rôle qu’ils jouent dans
la signification. Elle cherche à repérer les unités
dites distinctives du système, appelées phonèmes,
et de les classer. Les variantes individuelles ou
régionales ne lui importent pas. Par exemple, le
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fait de prononcer r roulé, avec la pointe de la Différents critères sont susceptibles d’être
langue, ou avec le dos, ou plus en arrière, envisagés. Le lexique mental pourrait être organisé
comme nous le faisons généralement, ne sert pas à selon les similarités phonologiques entre les mots
fabriquer des mots différents sémantiquement. La (par exemple, tous les mots débutant par le même
phonologie ne s’intéresse donc pas à ces phonème : bébé, banane, bon, belle, balle, bateau,
différences de sonorité. biberon, bague…) ou encore selon leur
appartenance à une même catégorie sémantique
La phonologie observe les paires minimales,
(par exemple, banane, pomme, orange, poire,
des mots différents sémantiquement mais où seul
raisin… appartenant tous à la catégorie sémantique
un son diffère : « pain » et « bain », « loin » et «
des fruits). Il serait également concevable
foin », etc. Elle utilise la commutation. Les
d’envisager d’autres critères, comme l’âge
différentes prononciations, attestées
d’acquisition des mots, leur fréquence d’usage ou
phonétiquement, ne sont que des variantes d’un
encore leur appartenance à une même catégorie
seul et même phonème. On constate alors qu’il y a
grammaticale (tous les mots ensemble, tous les
moins de phonèmes que de sons, puisque les
verbes ensemble…). Lesquels de ces critères sont
phonèmes sont des unités abstraites, des unités
utilisés ? Les études en psycholinguistique ont
du système alors que les sons apparaissent dans les
montré que les connaissances stockées dans le
énoncés.
lexique mental le sont sous forme de réseau
Chaque langue se caractérise par un nombre sémantique
déterminé de sons, appelés des phonèmes. En
La taille du lexique mental varie selon les
français, on dénombre 36 phonèmes (dont 16
personnes (en fonction de l’âge, du niveau culturel,
voyelles et 20 consonnes), Les phonèmes
de la profession) et peut comprendre à l’âge adulte
correspondent aux unités sonores minimales du
jusqu’à 100 000 mots… même si dans notre vie
langage, c’est-à-dire aux plus petites unités sans
quotidienne nous n’utilisons que quelques milliers
signification mais permettant de véhiculer des
de mots ! Cependant, si nous comprenons ces mots,
significations différentes. Par exemple, les mots «
c’est bien parce qu’ils figurent dans notre lexique
bateau-gâteau-râteau-château » véhiculent des
mental ! L’observation que nous comprenons plus
significations différentes et ne se distinguent
de mots que nous n’en utilisons au quotidien est
pourtant qu’au niveau de leur premier phonème. À
relativement courante. Cette différence a amené les
partir de ce nombre limité d’unités de base, il est
psychologues à faire la distinction entre le
possible de produire un nombre infini de messages
vocabulaire qu’ils appellent passif (c’est-à-dire
différents.
l’ensemble des mots que nous comprenons) et le
B- Le niveau lexical du langage (encore vocabulaire actif (c’est-à-dire l’ensemble des mots
appelé niveau morpho-lexicologique) que nous utilisons réellement de manière active).
La taille du vocabulaire passif comme actif se
Le niveau lexical du langage renvoie au développe tout au long de notre vie.
vocabulaire, c’est-à-dire à l’ensemble des mots
d’une langue donnée. C’est le dictionnaire mental, Le phénomène de polysémie est lié à
encore appelé lexique mental. Le lexique mental l’existence de mots (comme bureau, dossier,
renferme l’ensemble des mots connus et les chemise, amateur) qui ont plusieurs sens. Ce
représentations mentales qui leur sont associées. phénomène (comme celui d’homonymie3) peut
Comment sont-ils organisés entre eux ? être à l’origine d’ambiguïtés lexicales. Lever
Contrairement aux dictionnaires usuels, notre l’ambiguïté et opter pour le sens adéquat nécessite
dictionnaire mental n’est pas organisé par ordre d’utiliser les indices fournis notamment par le
alphabétique. Selon quel critère est-il organisé ? contexte général de la phrase. Pour exemple, les
contextes des phrases telles que « la secrétaire a
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1. Fonctions de la communication :
Les troubles phonétique/phonologiques :
Chez le jeune enfant, on dissocie trois principales
fonctions de communication : l’interaction sociale, I- Les troubles phonétiques :
l’attention conjointe et la régulation du
1) Définition d’un trouble phonétique :
comportement. L’interaction sociale est la faculté
d’attirer l’attention sur soi, elle implique les Le trouble articulatoire est défini comme « une
échanges ludiques avec ou sans objet et les jeux erreur permanente et systématique de l’exécution
sociaux. L’attention conjointe renvoie au partage du mouvement qu’exige la production d’un
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phonème (de type : omission, distorsion ou ▶Organique, soit une altération des organes
substitution phonémique) » (Borel-Maisonny, bucco-phonateurs. Par exemple : un frein lingual
1966). restrictif peut, entre autres, gêner l’articulation des
phonèmes apico-dentaux, ainsi que les phonèmes
Selon le DSM 5 (American Psychiatric
nécessitant la montée des bords latéraux linguaux.
Association, 2015), les troubles de l’articulation et
les troubles phonologiques sont inclus dans les ▶Fonctionnelle :–Le patient n’a pas découvert le
troubles de la phonation, se caractérisant par « une mouvement adapté au son à émettre. Il est
difficulté persistante de la production de phonème, important de se référer alors aux âges d’acquisition
gênant l’intelligibilité du discours ou empêchant la des sons.
communication orale de messages ».
–Une atteinte oro-myo-fonctionnelle peut avoir des
D’après Bishop et ses collègues (2017), les experts conséquences au niveau articulatoire. Un patient
de l’étude de consensus internationale et présentant une respiration buccale/mixte, une
multidisciplinaire « CATALISE », le trouble bouche ouverte et une langue en position basse au
articulatoire fait partie des « troubles des sons de la repos, risquera d’être moins précis et rapide au
parole » (TSP), traduit de « Speech Sound niveau articulatoire.
Disorder » (SSD). Les TSP comprennent les
▶Perceptive : d’après Vihman (1993), la
troubles d’articulation, les troubles phonologiques,
perception auditive et visuelle, ainsi que l’auto-
la dyspraxie verbale, la dysarthrie et le déficit des
feedback auditif et proprioceptif sont essentiels
structures oro-faciales (figure 2).
afin « d’établir un lien entre le geste articulatoire à
réaliser, son timing et son résultat acoustique ».
▶Environnementale : il n’est pas rare d’entendre
un trouble d’articulation chez les parents de nos
patients. Cette cause pourrait être perceptive avec
un phénomène d’imitation. Elle pourrait également
être organique et génétique ou héréditaire. En effet,
lors des examens cliniques anatomiques, on peut
constater des similarités de structures
anatomiques (palais ogivaux, malocclusions
dentaires, etc.) entre le patient et ses parents.
L’âge d’acquisition des sons : le développement
typique
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de [a, o, ε, e]. Elles vont nécessiter un réglage •Le [m] est la moins altérée des consonnes en
précis entre le mode oral et nasal. Les confusions : l’absence de malformation ou de paralysie labiale.
les voyelles pures confondues sont [o/œ], [y/u],
4.5 Anomalies du mécanisme laryngé
[e/ε].
•L’assourdissement : ce défaut peut atteindre toutes
les consonnes sonores [b, d, g,ʒ, z, v]. Elles sont
4.2 Altérations portant sur les consonnes alors prononcées respectivement [p, t, k,ʃ, s, f].
constrictives L’excès de tension musculaire entraîne ce trouble
d’articulation.
Les défauts liés aux consonnes [f/v s/z,ʃ/ʒ] portent
le nom général de sigmatisme accompagné d’un •L’absence de nasalisation : le voile ne limite pas
adjectif indiquant sa localisation son ascension à une minime élévation, il s’accole
du premier coup à la paroi pharyngée comme pour
Sigmatisme interdental : encore appelé
les autres phonèmes à caractère oral.
zozotement, zézaiement
4.6 Altérations des groupes consonantiques
Sigmatisme addental ; complexes
Sigmatisme latéral (schlintement) ; Chaque élément doit être différencié et
Sigmatisme dorsal ; correctement articulé. Il estnécessaire de faire
prendre conscience au sujet du déroulement de
Sigmatisme nasal ; laséquence de phonèmes dans le temps.
Sigmatisme guttural ; 5) L’évaluation des troubles
d’articulation :
Sigmatisme occlusif ;
L’évaluation des troubles d’articulation s’inscrit,
Sigmatisme glottal. en libéral, dans un domaine de bilan en fonction de
4.3 Altérations portant sur les consonnes la plainte (langage oral, déglutition et fonctions
occlusives vélo-tubo-tympaniques, fonctions oro-myo-
faciales et oralité, ou phonation).
Ces altérations regroupent toutes les altérations des
phonèmes occlusifs [p/b, t/d, k/g]. 5.1 L’anamnèse :
Il est important de concevoir les occlusives dans le L’anamnèse comportera les questions que
souffle, dans leur partie explosive et non dans l’orthophoniste pose classiquement (description
l’occlusion, d’antérioriser le point d’articulation des difficultés, leurs ressentis et attentes, le
pour permettre au sujet de sentir le nouveau point développement langagier, moteur, oro-myo-
d’articulation très différent de ce qu’il faisait fonctionnel, psycho-affectif, etc.), ainsi que des
précédemment et de l’entendre comme différent. questions au niveau de la santé en général et
pluridisciplinaire (des bilans/suivis
4.4 Altérations portant sur les autres consonnes pluridisciplinaires déjà effectués ou non) : ORL,
•Le lambdacisme : [l] est absent du tableau évidemment (audition, bouchons dans les
articulatoire. oreilles, végétations, amygdales, etc.), mais il
conviendra de penser aux autres domaines car ils
•La consonne [j] peut être remplacée par le [l]. peuvent être liés à un trouble d’articulation (vision,
•Le [r] peut être guttural, articulé de façon trop psychomotricité, kinésithérapie, ostéopathie, etc.).
postérieure ou trop antérieure ou encore absent par
non-conscience des vibrations glottales.
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Durant l’anamnèse, l’orthophoniste notera ses sont dans un contexte phonologique (le bilan
observations quant à l’articulation de son patient phonologique), dans de la coarticulation, et non
(dans un contexte spontané ou semi-dirigé). dans un contexte phonétique. En cas de sons
L’enfant restera peut-être silencieux : incorrects dans les productions de mots et de
l’orthophoniste pourra rassurer la famille et syllabes, il sera intéressant de les proposer de façon
observer le patient, au niveau oro-myo-fonctionnel, isolée, afin d’observer s’ils sont réalisables
moteur, postural, etc. phonétiquement (le bilan phonétique).
5.2 L’examen clinique anatomique et
physiologique :
Il est intéressant de proposer l’examen
anatomique en présence de la famille. Selon
Coquet (2011), « orthophoniste et parents, sans
oublier le patient, disposent ainsi des mêmes
éléments de référence (ce qui s’est passé dans l’ici II- Les troubles phonologiques :
et maintenant du bilan). 1) Définition de la phonation :
Chacun s’est construit, à son niveau d’expertise, La phonation repose sur l’articulation claire des
des représentations de la situation et sera à même phonèmes (c.-à-d. les différents sons) qui
d’en parler. » De plus, ce contexte permet d’éviter s’associent pour former les mots du langage parlé.
la saturation du patient de remontrer ses organes La phonation nécessite à la fois la connaissance
bucco-phonateurs à ses parents lors de la restitution phonologique des sons du langage et la capacité de
des résultats et des hypothèses explicatives du coordonner les mouvements des structures
trouble articulatoire. Le patient et sa famille articulatoires (c.-à-d. la mâchoire, la langue et les
prennent conscience de leurs organes bucco- lèvres) avec la respiration et la vocalisation. Les
phonateurs (langue, lèvres, freins, articulé dentaire, enfants ayant des difficultés dans la production
palais, voile du palais, mâchoires), de leurs verbale peuvent avoir des difficultés variables
ressemblances ou différences, et sont éclairés sur concernant la connaissance phonologique des sons
leurs impacts possibles sur l’articulation. Les ou la capacité de coordonner les mouvements
fonctions seront également observées (succion, nécessaires à la verbalisation.
respiration, déglutition, position au repos, etc.).
Le trouble de la phonation est donc hétérogène
5.3 Les tests d’articulation : dans ses mécanismes sous-jacents et comprend des
Il conviendra évidemment de tester tous les troubles phonologiques et des troubles de
domaines nécessaires (notamment la phonologie), l’articulation.
sur les versants perceptif (discrimination auditive 2) Définition des troubles phonologiques :
et phonétique, etc.) et productif.
Troubles phonologiques : se définissent comme
-L’orthophoniste observera la parole de son patient des troubles affectant le développement du système
dans divers contextes (automatisée, semi-dirigée, phonologique et, par conséquent, la construction
spontanée) et réalisera un inventaire phonétique, en des représentations phonologiques des mots, c'est-
plus d’un inventaire phonémique : elle répertoriera à-dire de la forme sonore des mots. Il s'agit donc de
tous les phonèmes acquis et non acquis par le troubles centraux, qui touchent l'intégrité des
patient. représentations d'un niveau linguistique dans le
-Les tests d’articulation existants proposent système cognitif. Il s'agit d'un déficit central, qui
notamment des syllabes à répéter: les sons cibles affecte les représentations, les troubles
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simplifications qui sont normales dans les produit n’est qu’un flux de phonèmes imprécis.
productions du petit enfant qui commence à parler. C’est ce qui a fait parler Diatkine et
Elles sont sensibles aux procédures de facilitation, Ajuriaguerra de « prolixes peu contrôlés ».
de répétition et d’étayage. Le trouble de parole se
L’intonation est bonne, mais l’ensemble donne
traduit par des omissions de sons, les mots sont
un sentiment de trop grande rapidité et
raccourcis ou élidés par des inversions et des
d’abondance confuse.
substitutions de sons, des assimilations, des
interversions et des élisions de syllabes. Ces 5-2-2 L’agnosie auditivo-verbale est un trouble
distorsions peuvent affecter tous les mots de la plus grave de l’identification des phonèmes.
langue sauf les plus simples mais peuvent rendre la Quand l’agnosie auditivo-verbale est très sévère,
parole inintelligible alors que la mélodie du l’enfant ne parvient plus à reconnaître aucun
langage et la syntaxe sont préservées. mot. Il ne parvient plus à découper la chaîne
sonore en mots ou groupes de mots susceptibles de
5-2 Le versant réceptif.
servir de point de départ à une recherche du sens. Il
– Venons-en à présent au domaine du trouble peut même éprouver des difficultés à identifier des
de la réception. « Réception » désigne sons non linguistiques (un verre qui se casse, une
l’identification par le cerveau du mot entendu. Il ne fourchette qui tombe, par exemple). Le sujet se
s’agit ni de l’audition ni de la saisie du sens (on comporte alors comme un enfant sourd et ne
peut identifier un mot comme étant de sa langue s’intéresse pas à ce qui se dit autour de lui. Il ne se
sans avoir immédiatement accès à son mobilise que si on le sollicite directement en
sens).Dans ce registre, on s’accorde à distinguer recherchant le contact oculaire et en ayant recours
plusieurs niveaux de gravité. à la mimique et au geste. On parle alors, parfois,
d’audimutité. Dans les situations les plus
5-2-1 Le trouble de la discrimination
marquées, la confusion avec l’autisme est
phonologique (enfants dits « prolixes peu
possible. Ce sont alors les éléments du
contrôlés » dans la terminologie d’Ajuriaguerra et
comportement qui permettent d’établir le
Diatkine).
diagnostic différentiel (notamment l’absence
– À un premier niveau de gravité, l’enfant d’évitement du regard et de stéréotypies, un
distingue mal les phonèmes. Il continue toutefois emploi adéquat de la mimique)
à reconnaître les mots du discours qu’on lui tient
à condition qu’il puisse être guidé par le cadre
de l’échange, les gestes, l’intonation et les
mouvements des lèvres de son interlocuteur.
L’intonation lui permet de découper la chaîne
sonore, le contexte et les mouvements des lèvres
lui permettent d’identifier globalement les mots.
Bien souvent, pour s’assurer d’un mot prononcé
devant lui, on voit l’enfant répéter à voix basse
ce qu’il croit avoir entendu. Parfois même, il
va se servir de l’évocation du mot qu’il aurait
utilisé lui-même afin de structurer ce qu’il a
perçu. Mais l’identification directe des contours
sonores des phonèmes reste mauvaise, et ce trouble
de la saisie des formes acoustiques a une
répercussion sur la parole de l’enfant. Faute
d’un modèle suffisamment stable, le langage
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