Polycopie-Chapitre IV-Géochronologie Relative

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Année uni vers i ta i re 2024/2025

Fi l ière : BCG- Module(3) de Géologie Générale

S1 / Secti ons A, B, C et D
Département des sciences de la terre

Module de Géologie générale :

Chapitre IV (Première partie) Géochronologie

Relative

La géochronologie a pour objet la


datation des diverses formations de la
croûte terrestre.
La géochronologie relative est basée
essentiellement sur la stratigraphie. La
présence de fossiles dans les couches
sédimentaires permet de déterminer
l’âge de celles-ci.
Depuis le XVIIIe siècle, les scientifiques
ont tenté d’évaluer la durée des temps
géologiques. Ce n'est qu'en 1906
qu’Henri Becquerel et Pierre et Marie
Curie montrent que la radioactivité est le
seul processus naturel susceptible de
fournir une horloge géologique.
En 1945, la radiochronologie,
commence à se développer,
permettant une datation absolue des
roches et divers objets géologiques.

Pr Mr MDIKER
Chapitre IV : Géochronologie

Définitions:
- La géochronologie ou géologie historique est l'ensemble des méthodes de datation utilisées pour dater les
roches et les différents événements de l'histoire de la Terre (dépôt de couches sédimentaires, formation de
roches plutoniques ou volcaniques, plissement, faille..). Elle utilise les disciplines suivantes:

- La stratigraphie qui étudie la succession des dépôts sédimentaires disposés en couches ou strates.

Chaque couche est caractérisée par son contenu lithostratigraphique et biostratigraphique.

- La lithostratigraphie décrit la nature lithologique des roches contenues dans la strate et renseigne sur leur
milieu de sédimentation.

- La biostratigraphie décrit l’ensemble des fossiles que contient une strate et permet d’acquérir des
renseignements sur l’évolution et la répartition de la faune et de la flore, dans le temps et dans l’espace, au
sein de leur milieu environnemental.

Pour situer un événement géologique dans le passé, on utilise:

- La chronologie relative qui exploite les relations géométriques entre deux structures géologiques en
utilisant leur contenu paléontologique. Elle est basée sur la stratigraphie et le paléomagnétisme.

- La chronologie absolue utilise la radio activité naturelle, fournit un âge absolu et mesure la durée des
phénomènes géologiques.

Ces deux méthodes conjuguées permettent d’établir une échelle chronostratigraphique des temps
géologiques de la terre.

- chronostratigraphie permet de définir des intervalles de temps des strates et de retracer les différentes
évolutions paléogéographiques.

A – GEOCHRONOLOGIE RELATIVE

La chronologie relative permet de classer dans le temps des phénomènes géologiques les uns par rapport aux autres.
Basée sur les principes de stratigraphie et la répartition de fossiles et permet de reconstituer l'ordre
dans lequel une séquence d'événements géologiques s'est déroulée.

I- Les relations géométriques entre les objets géologiques donnent


accès à leur ordre de formation.
La stratigraphie est la science qui étudie la succession des dépôts sédimentaires généralement
arrangés en couches ou strates. La datation relative est basée sur les principes de stratigraphie et de
répartition des fossiles. C'est une méthode rapide et peu coûteuse, applicable s ur le terrain mais
approximative.

Pr Mr MDIKER Page 2
On appelle strate (synonyme de couche, assise, niveau, horizon (bed), banc : terme utilisé à l’affleurement, surtout
pour les roches dures) un ensemble sédimentaire d’une certaine lithologie (nature de la roche) limité à la base par le
mur et au sommet par le toit.
Les démarches du stratigraphe ou "historien de la Terre" sont :
- décrire la nature lithologique des couches : la lithostratigraphie.
- décrire les fossiles qu'elles contiennent : la biostratigraphie, dont l'unité est la biozone (faune et flore relatives à un
temps).
- définir les intervalles de temps : la chronostratigraphie.

II - Les principes de stratigraphie


Une succession de dépôts constitue une série sédimentaire. Trois observations permettent de reconstituerl'ordre des
dépôts. Ce sont les principes de superposition, de continuité et d'identité paléontologique.

1 - Principe d’actualisme : (énoncé pour la 1ère fois par Lyell en 1830)


Théorie postulant que les lois régissant les phénomènes géologiques actuels étaient également valables
dans le passé, d’où l'adage « le présent est la clé du passé »
Ex.: Certaines espèces de coraux actuels ne peuvent pas vivre à plus de 10 à 20 m de profondeur, à cause de la
lumière. Ces espèces de coraux à l'état fossile nous permettent donc de reconstituer le niveau de la mer à
l'époque où ils vivaient, en appliquant le principe d'actualisme.

2 - Principe d’horizontalité
Dans leur disposition originelle, dans un bassin sédimentaire, les strates sont généralement horizontales et
superposées suivant l’ordre chronologique de leur dépôt, Les couches se recouvrent au fur et à mesure de la
sédimentation. Ainsi, toute couche superposée à une autre est plus récente (jeune) que celle-ci.

La couche 1 s'est déposée pendant


le temps T1 est plus ancienne que la
couche 2, 3 et 4.

La couche 1 est antérieure à


les couches 2,3 et4.

La couche 4 s'est déposée pendant


le temps T4 est plus récente que
les couches 3,2 et 1.

La couche 4 est postérieure


aux couches 3,2 et 1.

Sédimentation dans un bassin sédimentaire marin

Pr Mr MDIKER Page 3
On parle de couches en superposition normale ou couches concordantes. Les couches géologiques se
déposent dans un bassin sédimentaire à l’horizontale par gravité. La différence de couleur entre les strates
est due aux variations des concentrations en oxydes (changements climatiques).
Ce sont des séquences sédimentaires en position normale: les strates les plus anciennes sont vers le bas, les plus
récentes vers le haut.

Série sédimentaire concordantes

Les strates qui se déposent initialement dans un bassin sédimentaire à l’horizontal peuvent subir des
déformations au cours des temps géologiques. Deux modes de déformations visibles sur le terrain: plastique
et cassante, qui existent à toutes les échelles, depuis des microplis inférieurs au centimètre jusqu’à des plis
de dimensions régionales. La science qui s’intéresse à l’étude de ces déformations est la tectonique.

Une séquence sédimentaire qui n’est pas en position horizontale, aurait donc subit des déformations
ultérieures à son dépôt.
a. Déformation Plastique
-Les couches plissées:
Les plis sont des déformations souples de roches soumises à des contraintes de compression qui forment des
ondulations des couches en structures courbes antiforme (anticlinal) et synforme (synclinal)

Couches horizontales non déformés

C’est une série de couches sédimentaires plissées, la déformation (plissement) est postérieure au dépôt. Les flèches
montrent les forces de plissement.

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- Un anticlinal est un ensemble de couches convexes avec la courbure dirigée vers le haut, dont le centre est
occupé par les couches géologiques les plus anciennes (si la série initiale est en position normale).

-Un synclinal est un ensemble de couches concaves avec la courbure dirigée vers le bas, dont le centre est
occupé par les couches géologiques les plus récentes.

Un pli est caractérisé par :

- une charnière, zone de courbure


maximale des couches.

- deux flancs situés de part et d'autre


de lacharnière.

- un plan axial qui passe par toutes les


charnières des couches

Mode de formation d'un pli:

-la présence d'un bassin sédimentaire


entraine le dépôt des séries sédimentaires
à l'horizontal.

-les contraintes tectoniques déforment ces


séries en structures anticlinale et
synclinal.

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Sur le terrain, l'érosion supprime la partie supérieure du pli. Le devenir des produits d’érosion ou sédimentstransportés
est de terminer leur voyage au sein d’un autre bassin sédimentaire.

-Différents types de plis:


La complexité des formes plissées qui dépend des différents caractères du pli, définit le style du plissement:

Ex:

-Pli droit: forces compressives de même


intensité, plan axial droit et les flancs
sont symétriques.

- Pli couché: les flancs sont


symétriques, le plan axial est
horizontal.

b. Déformation Cassante
Une faille est une fracture de l'écorce terrestre, c'est une déformation cassante. Elle correspond à un plan
ou une zone de rupture le long duquel deux blocs rocheux se déplacent l’un par rapport à l’autre. Le
déplacement appelé rejet de faille, est lié aux sens et à l'ampleur des forces exercées par les contraintes
tectoniques.

Les caractéristiques d’une faille: - un plan de faille ou surface de glissement, qui passe entre les
deux blocs, peut être vertical ou oblique.

- un miroir de faille, partie visible de ce plan affecté de stries,


de rayures, de cannelures orientées dans le sens du
déplacement.. Ces stries matérialisent la direction du
mouvement.

.- les deux blocs séparés par la faille sont appelés compartiments.

- le rejet est l'ampleur du déplacement entre les deux


compartiments.Il est la somme vectorielle des trois composantes
orthogonales ; on distingue:
le rejet horizontal longitudinal situé dans le plan de faille,
le rejet horizontal transversal perpendiculaire au premier,
le rejet vertical perpendiculaire aux deux autres.

La classification des failles se fait selon l'inclinaison du plan de faille (faille verticale ou oblique) et le sens des
mouvements produits.

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- Différents types de failles:
- La faille normale résulte d'un régime extensif divergeant, le compartiment abaissé se trouve sur le plan
de faille. Un rejet horizontal qui correspond à un allongement du terrain.
*Faille normale

- La faille inverse résulte d'un régime compressif convergeant , le compartiment abaissé se trouve sous le
plan de faille . Un rejet horizontal correspondant à un raccourcissement du terrain.
* Faille inverse

- La faille décrochante résulte d'un régime coulissant essentiellement horizontal . Les décrochements
peuvent être dextre ou senestre, suivant que le compartiment opposé à l'observateur se déplace vers la
droite ou la gauche.

*Faille décrochante

c. Caractéristiques d’un bassin sédimentaire:


- Dépression de forme et de taille plus ou moins variable, située sur un continent, un plateau continental ou
dans un océan, dans laquelle de grandes quantités de matériaux sédimentaires, en général marins, se sont
déposés ou se déposent encore.

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- Avec l'accumulation des sédiments (poids lithostatique), le fond du bassin s'enfonce, ce qui permet à
d'autres couches de se déposer. C'est le phénomène de subsidence.

- La sédimentation peut durer des dizaines de millions d'années tout en changeant de caractéristiques.

- La diagénèse, ensemble de processus qui contribuent à


l’évolution des sédiments après leursdépôts, est à l'origine
de la transformation des sédiments en couches par
compaction, déshydratation, dissolution, cimentation.

d. Evolution d’un bassin sédimentaire

- Les produits de l'altération et/ou de l'érosion des matériaux sont transportés et finissent par se déposer dans
un bassin sédimentaire. Le dépôt sédimentaire peut être composé par une:

*fraction terrigène : provenant de l’érosion des continents (fluviatile ou éolienne)

* fraction allochimique : provenant du bassin lui-même, des coquilles et du plancton.

* fraction orthochimique : formée par précipitation chimique.

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Plusieurs phénomènes naturels peuvent affecter un bassin sédimentaire:

-Subsidence: affaissement des fonds du bassin à cause de la surcharge sédimentaire.

-Surrection: soulèvement des continents à cause des mouvements géodynamiques de la terre.

- Eustatisme: variation du niveau moyen des mers par rapport aux continents supposés stables.

-Transgression: avancée de la mer caractérisée par des dépôts marins surmontant des dépôts continentaux,
due à un soulèvement des fonds marins au niveau des dorsales océaniques et également à cause de la fente
des calottes glaciaires.

-Régression: recul de la mer par soulèvement des continents à cause des mouvements des plaques
tectoniques et également durant les périodes de refroidissement (glaciation).

3 - Principe de superposition :
Les couches sédimentaires se sont déposées à l’horizontale, superposées les unes sur les autres.

Elles sont concordantes, en superposition normale.

En l'absence de bouleversements structuraux (pli couché, faille inverse..). la couche (Grés) est plus récente
que celle qu'elle recouvre (Argile2) et plus ancienne que celle qui la recouvre (Grés).

Principe de superposition – Le calcaire s'est déposé après l’argile 1. Le grès est le dernier à se déposer

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Toutefois il existe certaines exceptions :
 Dans le flanc inverse d’un pli couché, la couche la plus jeune est celle qui se trouve à la base.
 Au niveau du dépôt de terrasses alluviales, c'est la couche centrale, et souvent la plus basse, qui est la plus jeune :
le lit du fleuve est plus récent que ses berges !
 L'intrusion d'un magma dans une série sédimentaire est également à prendre en compte (la roche magmatique
sera plus récente et induira un métamorphisme de contact au niveau des couches sédimentaires).

Exemples de bouleversements structuraux:

Dans le pli couché et la faille inverse, la superposition apparente des strates n’est pas l’ordre réel.

4 - Principe de continuité
Une même couche, limitée sur toute sa surface par un même toit et par un même mur est continue eta le même âge en
tout point. C’est le principe fondamental utilisé pour comparer des successions lithologiquesobservées en différentes régions.
Les comparaisons sont basées sur la nature lithologique ou sur les assemblages fossiles.

T1 état initial T2 après érosion


5- Principe de recoupement
Toute formation géologique qui recoupe une autre, lui est postérieure. Il peut s’agir d’une intrusion de roches
plutoniques ou éruptives, qui recoupe des couches précédemment déposées dans un bassin sédimentaire.

- le dyke B (un filon de roches magmatiques qui s'est infiltré


dans une fissure) recoupe le dyke A, donc B est postérieur
àA.

- l’intrusif C recoupe le dyke B, donc C est postérieur à B.


- le dyke A est plus ancien que C, même s’ils ne se recoupent
pas

L’âge relatif des couches 1 à 4 est fourni par le principe de superposition. Les intrusifs A, B et C sont plus
jeunes que les couches horizontales dans lesquelles ils se sont introduits.
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6 - Principe d’identité paléontologique :
Ce principe est le seul à ne pas être lié aux rapports géométriques entre les couches, mais à la paléontologie.
Deux couches ayant le même contenu fossilifère sont de même âge.
Ce principe est basé sur la présence des fossiles stratigraphiques dans les couches et permet de corréler des
séries situées dans des régions éloignées.

Un fossile stratigraphique caractérise une époque géologique déterminée, limitée dans le temps et permet
de dater la roche dans laquelle il se trouve.

Un bon fossile stratigraphique est caractérisé par une courte extension dans le temps et une large
répartition géographique.

Un fossile de faciès nous renseigne sur les conditions du milieu de dépôt des couches sédimentaires.
(Faciès: ensemble de caractères qui permettent de décrire une couche ou une roche sédimentaire).

Différence entre fossiles stratigraphiques et fossiles de faciès

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7- Principe d’inclusion :
Les morceaux de roches inclus dans une autre couche, sont plus anciens que leur contenant.

Les couches 2 et 3 ayant incorporé des fragments du granite lors de leurs dépôts, le granite est plus ancien que
les couches qui le recouvrent.

Au début de l’arrivée de la mer, le milieu était très énergétique (courants forts), l’érosion et le remaniement
ont permis le dépôtdes morceaux de granite dans les couches sédimentaires 2 et 3.

III - Les discontinuités


1. La nature des contacts
Lorsque les formations rocheuses sont disposées régulièrement les unes sur les autres sans qu'il
manque d'étage, il s'agit d'une structure concordante. Lorsqu'un étage est absent, en tout ou en
partie, il s'agit d'une lacune.

a. Les lacunes Stratigraphique:


Ces lacunes stratigraphiques, où la stratigraphie n'est pas complète, peuvent représenter des intervalles de temps
brefs ou longs. Deux types de lacunes.
- lacune d’érosion : Elle résulte d'un dépôt puis d'une érosion après régression marine.

- lacune de sédimentation : Elle résulte d'une absence de dépôt (jamais déposé).

Ces lacunes peuvent être dues à :


- une régression marine qui se signale souvent par la présence d'une érosion continentale des couches
sédimentaires.
- une sédimentation bloquée : la formation d'un haut-fond crée des courants marins forts qui
empêchent la sédimentation d'avoir lieu en bordure de cette colline marine. La surface du haut -fond est durcie
par les courants , ce qui limite l'érosion. Cela constitue un hard-grounds (une surface durcie).

b. Les discordances entre deux séries sédimentaires:


La discordance est une surface qui délimite un premier ensemble de couches, rabotées par l’érosion, sur
lequel viennent se déposer horizontalement des couches plus récentes. Elle implique un intervalle de temps
non représenté dans la série sédimentaire (lacune). Il existe deux types de discordances:

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- Discordance de ravinement :

Les deux ensembles de couches séparés par une surface d’érosion sont parallèles ou concordants.

- Discordance angulaire:
Elle existe entre deux couches ou deux formations géologiques superposées, si leurs pendages (inclinaison du
plan de leurs couches) sont différents de part et d’autre de la surface de discordance.

Des couches sédimentaires déposées dans un bassin sédimentaire horizontalement, puis ayant subi une
déformation ( faille, basculement ou plissement ) et une érosion (après émersion) sont en discordance
angulaire avec les couches plus récentes horizontales qui les recouvrent.
Formation d'une discordance angulaire:

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III - Les critères de polarité des couches
Pour savoir si une série de couches sédimentaires est en superposition normale ou inverse, on cherche les
critères de polarité. Ce sont des figures sédimentaires permettant de distinguer le sommet et la base d’une
couche.

1- Polarité sédimentologique

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2 -Polarité paléontologique
Ce sont des critères correspondant aux conditions de vie d’un animal ou d’un végétal, ayant subi les
processus de fossilisation.

FIN Première partie

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