Alchimie Végétale Vol.3

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 2

Nous commençons ce volume par la description et la réalisation d’une boisson de


longue vie utilisée depuis des millénaires et qui nous vient des steppes d’Asie
mineure.

Laissons donc reposer momentanément nos trois principes alchimiques et


intéressons-nous à la fermentation d’un curieux fongus dont les propriétés
thérapeutiques sont remarquables, voire miraculeuses. Bien qu’il possède de
nombreux noms, on l’appelle plus couramment le Kombucha.

Nous allons voir que sous ses allures de potion folklorique, le kombucha entre bien
dans la catégorie des produits végétaux à vocation alchimique. Son mode de
préparation diffère comme nous le verrons de la méthode spagyrique classique ;
mais son origine en revanche, va nous plonger dans un univers alchimique bien
connu, celui de l’océan et de la vie.

Qu’est-ce que le Kombucha ?


Le kombucha est constitué de groupes de bactéries et de levures maintenues
ensemble pour former un organisme vivant. On peut donc le classer dans la
catégorie des champignons marins, d’où son surnom de fongus-algue.

Lorsqu’il est mélangé avec du thé sucré, il entre en fermentation au bout de quelques
jours et produit une boisson délicieuse possédant des vertus thérapeutiques
merveilleuses.

Le pasteur Weidinger, un grand spécialiste du Kombucha explique que :

« Le kombucha est un lichen. Les


lichens sont considérés comme la
nourriture et les remèdes les plus
anciens de l’homme. Cette
remarquable plante formées de divers
organismes est apparue il y a
quelques 2,5 milliards d’années. Ce fut
d’abord des algues qui ne sortaient
pas de l’univers océanique. Quand
elles se sont répandues sur la terre,
elles dépendaient d’un compagnon
qu’elles trouvaient dans les fongus (le
mycel). Ils formèrent une relation de
survie et évoluèrent ensemble vers un
être unique, le lichen. Ce n’est que sous cette forme qu’ils purent survivre. L’algue
fournit au fongus des nutriments organiques, les hydrates de carbone. Le fongus a
pour fonction de servir de réservoir d’eau contenant aussi des sels vitaux ».

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Ce qui est intéressant dans ce texte est la forme d’intelligence qui a permis au
kombucha de survivre en s’alliant à d’autres organismes. On peut donc considérer
qu’il est porteur d’un message fraternitaire important. Son expérience ancestrale en
la matière lui confère donc la qualité d’un maître en communication.

Plus qu’une médecine :


Effectivement, la consommation régulière de Kombucha n’a pas seulement un effet
positif sur la santé mais également sur le comportement relationnel. Une des
particularités du kombucha est qu’il ne coûte quasiment rien puisqu’il se développe
indéfiniment. Une seule souche peut donc nous servir pour toute la vie.

Cette prolifération généreuse nous incite constamment à le distribuer dans notre


entourage et donc à donner de la vie. Des valeurs de partage l’habitent.

Le brassage du kombucha dépasse de très loin la simple notion de production


alimentaire ou thérapeutique. C’est avant tout un véritable art de vivre dans lequel on
entretient une relation vivante avec le fongus. Comme en alchimie végétale, celui-ci
nous purifie et nous enseigne.

Sa consommation est une rencontre et non une appropriation orale.

Comme c’est le cas pour toutes substances sacrées - dont les espèces
eucharistiques font partie -, ce sont elles qui nous dévorent et non l’inverse. En nous
laissant consciemment transformer par les vibrations très puissantes du kombucha,
nous acquérons son antique sagesse et un prodigieux pouvoir de longévité.

D’où vient-il ?
La boisson kombucha vient d’Asie. Elle a été introduite en Europe occidentale via la
Russie dans laquelle sa popularité a été très grande jusqu’avant la seconde guerre
mondiale. En effet, la pénurie de sucre et de thé durant cette période explique qu’on
l’ait passablement oublié.

Le kombucha redeviendra populaire dans l’Europe de l’est vers les années soixante
et se fera connaître principalement en Allemagne et en Autriche.

Cependant, son utilisation s’étend bien au-delà de ces régions et de ces époques.
Les Asiatiques utilisent le kombucha depuis des temps immémoriaux. Et
principalement les Chinois, les Coréens et les Japonais.

L’origine du mot kombucha semble venir du japonais kombu désignant le thé brun
aux algues et cha signifiant l’infusion. Le pasteur Weidinger précise que le thé au
kombucha est une ancienne boisson d’Extrême-Orient provenant de la mer.

Bien que le kombucha ne soit pas à proprement parler un fongus, de nombreuses


appellations le désignent ainsi dans beaucoup de langues étrangères. On trouve par
exemple le fongus magique, le fongus de Russie, le fongus héroïque, etc.

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Une autre appellation très courante du kombucha est le thé de Kargasok, en


mémoire de cette ville de Russie où la population semblait vivre bien plus longtemps
que la moyenne. Une japonaise visitant jadis Kargasok fut stupéfaite de trouver
autant de personnes de plus de cent ans en parfaite santé. Ce qui la sidéra le plus
fut d’attester dans ce village qu’un couple dont l’homme avait plus de cent trente ans
et la femme quatre-vingts ans et qui n’avaient aucune ride, avaient donné naissance
à un enfant en parfaite santé… Elle voulut en découvrir la cause et s’aperçut que
cela était dû à la consommation d’un demi-litre par jour d’un thé extraordinaire, dont
elle fit la promotion une fois rentrée chez elle.

Le thé des dieux :


Certains détails traditionnels montrent que les effets du kombucha s’apparentent à ce
qu’on est en droit d’attendre d’un élixir alchimique. C'est-à-dire qu’il favorise notre
élévation spirituelle et pas seulement notre santé physique.

Des détails troublants concernant l’origine étymologique du kombucha ainsi que


certains commentaires de spécialistes comme le pasteur Weidinger, nous indiquent
que le prodigieux végétal est peut-être aussi une porte vers le divin.

L’idée n’est pas si conjecturelle puisqu’il a toujours existé des plantes-maîtresses en


différents lieux, connues et utilisées par des prêtres d’anciennes religions ou des
chamans, et capables d’induire des états de conscience supérieurs. Dans l’antiquité,
la fameuse boisson soma, dont on n’a jamais retrouvé la constitution, accompagnait
des rites complexes destinés à diviniser ses acteurs. Plus récemment, on a
beaucoup parlé de plantes équatoriales ou tropicales telles que l’ayahuasca ou le
peyotl…

Le pasteur Weidinger précise à ce titre que les lichens contiennent de la force. Ils
semblent être des messagers de Dieu venant d’un autre monde… Là où il y a des
lichens, la vie est éveillée. Le fongus du thé Kombucha est plus qu’un simple
fongus ; c’est la symbiose d’algues et de fongus. Le kombucha est un lichen. Le thé
au kombucha est la vie, reçoit la vie, favorise la vie.

Il est intéressant de préciser que dans la Chine ancienne, le kombucha s’écrivait


Kun-Pu-ch’a signifiant le thé qui vient de la vie de l’océan. C’est donc à juste titre que
nous pouvons ici faire un parallèle intéressant avec l’alchimie dont le produit salin de
base révélant la materia prima n’a d’autre origine que la mer.

Dans la dynastie Tsin (221 av. JC), le kombucha était connu comme un breuvage
magique conférant l’immortalité. On l’appelait alors thé des dieux, nomination que
l’on retrouve en Corée et au Japon où, durant des siècles, le breuvage fut réservé au
seul usage de l’Empereur considéré comme dieu vivant.

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Un élixir de longue vie :


Le kombucha a été utilisé par de nombreux peuples pour ses facultés curatives. Les
anciens Rose-Croix d’Europe se l’administraient également dans le cadre de leurs
ascèses alchimiques, comme en atteste le légendaire Fédérico Gualdi qui, dit-on,
buvait quotidiennement une sorte de thé noir très secret…

Une des premières choses déductibles de la consommation de kombucha est le


renforcement de l’immunité. C’est un désintoxiquant qui purifie le sang et les reins.
On imagine bien quel bénéfice alchimique on peut alors tirer d’un tel auxiliaire.

Certains médecins comme le docteur Sklenar ont tenté de prouver son efficacité
dans le traitement du cancer. On sait que, à la suite de la guérison miraculeuse de
Soljenitsyne qui avait diagnostiqué un cancer en 1952, celui-là fut entièrement guéri
un an plus tard grâce au kombucha ; l’ancien président des Etats-Unis Ronald
Reagan traita son cancer avec une souche venue du Japon à raison d’un litre par
jour. Sa maladie fut stoppée dans sa progression et il put terminer son mandat.

Citons maintenant les merveilleuses propriétés du Kombucha :

 Allonge l’espérance de vie


 Soigne les problèmes de peau, zona et autres
 Réduit la formation des rides
 Diminue l’apparition du cancer
 Prévient les troubles de la ménopause
 Restaure l’acuité visuelle
 Soigne l’arthrite
 Améliore les capacités sexuelles
 Renforce le système cardio-vasculaire
 Soigne les maladies cardiaques
 Restaure l’appétit
 Apaise les troubles du sommeil
 Empêche les calculs biliaires
 Prévient l’obésité
 Combat la calvitie et les cheveux blancs

Astuce 1 : on peut aussi réaliser une crème de kombucha en


broyant tout simplement une grosse souche au mixeur. C’est donc
un masque de beauté inégalable.

Astuce 2 : Un fongus peut être appliqué en externe directement sur


la peau afin de soulager des lésions plus ou moins profondes, des
irruptions cutanées, des douleurs articulaires ou même des infections
d’organes.

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Comment fabriquer son kombucha ?


Le procédé est d’une grande facilité et de plus, il ne coûte quasiment rien mis à part
l’achat de thé et de sucre1.

Bien sûr, il faut avoir une souche de départ qui, si l’on en prend soin, peut durer toute
la vie. Le kombucha se développe très rapidement tout en produisant une boisson
excellente. Il a donc un comportement paradoxal dont nous avons à nous inspirer
pour notre évolution spirituelle, puisque le kombucha se multiplie en donnant de lui-
même. Quel enseignement !

Le mieux est donc de recevoir une souche de la main d’un ami, ce qui est l’un des
plus beaux cadeaux que l’on puisse faire. Si l’on ne connaît personne, il est possible
de s’en procurer sur Internet pour trois fois rien.

Voyons maintenant les ingrédients nécessaires au brassage du thé des dieux :

 une souche de kombucha,


 un récipient en verre de deux à quatre litres avec large ouverture,
 une passoire en plastique,
 un entonnoir en plastique,
 une grande cuiller en bois ou en plastique,
 un récipient doseur,
 de la gaze pharmaceutique,
 des élastiques,
 du sucre blanc,
 du thé vert ou noir en vrac,

1
On utilisera préférentiellement du sucre blanc car l’expérience montre que cela fonctionne mieux ainsi. Les
populations anciennes qui ne connaissaient pas cette sorte de sucre utilisaient probablement du miel ou des
fruits en macération dans de l’eau. Actuellement, des expérimentateurs européens ont remarqué que la
fermentation au miel est relativement difficile à obtenir. En tant que conscience vivante, le kombucha aurait-il
fait évoluer son mode de nutrition pour s’adapter à nos conditions actuelles ?

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Nous allons réaliser quatre litres de kombucha de la façon suivante :

1. Mettre 280 g de sucre en poudre dans le bocal et ajouter quatre pincées de


thé.
2. Remplir le bocal d’eau chaude 2 et remuer avec la cuiller en plastique ou en
bois de façon à faciliter la dissolution du sucre.
3. Laisser refroidir et filtrer la solution avec une simple passoire.
4. Ajouter alors trois cuillerées à soupe de vinaigre de cidre bio. (Celui-ci est
uniquement nécessaire pour démarrer une fermentation. Plus tard, il suffira de
laisser un fond de boisson fermentée dans le bocal et de le mélanger au
nouveau thé).

2
Là aussi, les avis divergent. Certaines personnes ne voient pas d’un bon œil l’utilisation de l’eau du robinet et
préfèrent utiliser une eau de source plus naturelle.

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Les doses pour un litre de kombucha sont donc :


70 gr de sucre (pas moins car sinon, le fongus sera anémié).
Une demi-poignée de thé en vrac.

Lorsque le thé est prêt il nous reste à y plonger le fongus (partie blanche vers le
haut), à recouvrir l’ouverture du récipient avec un morceau de gaze fixé par un
élastique et laisser fermenter entre quatre et six jours dans un endroit plutôt chaud.

Le kombucha déteste trois choses :

 Le froid en dessous de 20°C


 Les odeurs de cuisine et SURTOUT de cigarette. Il sera très à l’aise dans tout
autre endroit même dépourvu de lumière.
 Le métal. Ne JAMAIS utiliser de récipient ou cuiller en métal pour la
production.

Sur les précédentes photos, l’élixir est réalisé dans des bonbonnes d’un litre. Mais on
peut également envisager des quantités beaucoup plus importantes allant de quatre
à quinze litres.

Le fongus s’adaptera au diamètre qu’on lui proposera, ce qui est encore une de ses
grandes qualités que l’alchimiste cherchera à incorporer dans son propre programme
d’évolution spirituelle.

Mises au point :
Au bout de quelques jours, on constate un changement de couleur dans le récipient
qui s’éclaircit, ainsi que l’apparition de petites bulles en surface indiquant que la
fermentation a bien démarré. Une faible odeur vinaigrée se fait également sentir,
preuve que le fongus est bientôt prêt.

Il est temps de le récolter.

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Un bon test consiste à prélever une petite quantité de liquide en surface avec une
cuiller en plastique. Le goût du kombucha est très caractéristique et ressemble à un
petit cidre aigre-doux très peu sucré. Si l’on s’apercevait qu’un goût de thé sucré
prédomine, il faudrait prolonger la fermentation, quoique ce phénomène soit
inquiétant au bout de plusieurs jours. Dans ce cas, il faudrait le changer de place ou
le mettre dans un endroit plus chaud.

Si cependant des moisissures vertes apparaissent, que le fongus ne s’est pas


considérablement épaissit et qu’il a la consistance d’une algue flasque et marron
claire, c’est qu’il n’est pas en bonne santé.

Un bon fongus est très blanc sur le dessus et présente des multicouches plus brunes
en dessous. Certaines trainées filandreuses noirâtres peuvent apparaître dont il ne
faut pas s’inquiéter. Elles ne sont pas dangereuses et n’indiquent aucune maladie.
On les enlève très facilement par filtrage et en lavant le fongus à l’eau claire.

Le bon fongus est ferme et respire la vie. Sur le plan alchimique, nous le traitons
comme un être vivant à part entière et lui parlons souvent avec considération…

Lorsque nous sommes satisfaits du brassage,


nous pouvons filtrer la boisson et la stocker
dans des bouteilles de limonade. La fermeture
hermétique de ce type de contenant permet au
kombucha de continuer à fermenter doucement
durant deux jours au réfrigérateur. C’est durant
cette petite phase d’attente qu’il va pétiller et
prendre l’aspect et le goût d’une boisson
acidulée.

Le kombucha ne se conserve pas longtemps


car il tourne vite au vinaigre. Pour lui, cela ne
signifie pas qu’il est en train de mourir. C’est
simplement qu’il sera imbuvable car trop aigre.

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Un fongus kombucha peut survivre au réfrigérateur dans une très petite quantité de
boisson-mère durant des mois. Certaines personnes en congèlent. C’est pourquoi il
est recommandé d’avoir deux ou trois cultures basiques dans des petits Tupperware
au cas où le fongus souche viendrait à mourir, ce qui est peu probable vu la grande
résistance de cet être végétal. Cela permettra tout au moins d’en donner à d’autres
personnes si le besoin se fait sentir.

Redémarrons une production :


C’est parfait, nous avons rempli nos bouteilles de kombucha et nous pourrons les
consommer dans un ou deux jours, ou immédiatement pour les gourmands assoiffés
d’éternité !

Maintenant, il ne faut pas tarder à refaire une production. Laissons donc macérer
notre fongus dans un fond de boisson
précédente et reprenons tout depuis le début ;
le thé, le sucre et l’eau…

Nous constaterons certaines choses. Le fond de


notre récipient de brassage présente un dépôt
brun qu’il ne faut surtout pas enlever car il est
rempli de levures spécifiques qui déclencheront
immédiatement la fermentation de notre
nouveau thé sucré.

C’est dans ce bain initial que notre fongus va


patienter le temps pour nous de refaire notre mélange thé+sucre qui est, en fait, sa
nourriture.

Ensuite, il est possible qu’au bout


d’un moment, le fongus devienne
relativement épais au point qu’une de
ses couches inférieures se détache
presque d’elle-même. Il faudra alors
aider à cette séparation et en réduire
l’épaisseur.

Cette partie n’est pas morte pour


autant et peut être mise à macérer
dans du kombucha-boisson pour la
voir souvent refaire une nouvelle
souche.

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Remarque : On part du principe que plus le fongus est large et épais


et plus le temps de fermentation est court. On y veillera en cas de
changement d’habitude de production.

Enfin, il ne faut pas s’inquiéter si le fongus semble couler au fond du récipient. Il lui
faut parfois quelques heures pour produire l’oxygène nécessaire à sa flottaison.
D’autres fois, il reste au fond et se reforme en surface, créant ainsi deux galettes qui
se rejoindront peut-être ensuite. Par contre, lorsqu’un fongus reste aplati au fond du
bocal durant plusieurs jours, c’est qu’il est en mauvaise passe et que la fermentation
ne se produit pas.

Cela est souvent dû à un manque de chaleur. On n’hésitera donc pas à placer les
bocaux de brassage près du radiateur ou de toute autre source de chaleur en hiver.
Les magasins spécialisés dans le brassage de la bière vendent des cuves
chauffantes idéales pour les zones froides.

Agrémentons un peu les choses :


Joignons l’utile à l’agréable, le kombucha se laisse facilement aromatiser par toutes
sortes d’additions végétales ou fruitières. Les plantes médicinales trouvent là un bain
particulièrement actif, ce qui fait que l’on peut rajouter des tisanes dans le thé sucré
qui nous sert de base.

Un cocktail fabuleux consiste à lui


adjoindre des petits morceaux de
fraises (une seule suffit) avec deux
ou trois feuilles de framboisier. Il
adore également, les myrtilles, le
cassis, la pomme, la pêche et le
citron vert (notre préféré).

Le kombucha aromatisé comme


apéritif entre amis développe la
convivialité de par la sensation de
fraîcheur et de plaisir qui se dégage
de sa consommation. Il est rare de
trouver des personnes qui n’aiment
pas le kombucha, surtout s’il est
bien dosé et pas aigri pas une fermentation excessive. La seule personne à notre
connaissance qui n’ait pas aimé est un homme bougon et très négatif dans la vie, ce
qui est incompatible effectivement avec le joyeux fongus des dieux !

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Des contre-indications ?
Aucune. Les enfants peuvent boire régulièrement du kombucha. Il arrive quelquefois
que des gaz intestinaux surviennent au début de la consommation, en particulier
chez des personnes dont la flore intestinale est abîmée par une mauvaise hygiène
alimentaire ou par l’ingestion prolongé de tabac ou d’alcool. Ces effets se dissipent
rapidement au bout de quelques jours.

Le kombucha nettoie l’organisme et peut provoquer de tels désagréments. Mais la


plupart du temps, boire le thé des dieux engendre un sentiment de bien-être
immédiat.

On aura pu se demander si le kombucha est préjudiciable aux diabétiques. Ce ne


semble pas être le cas puisque le sucre utilisé est transformé totalement en boisson.
De plus, aucun cas d’aggravation de santé n’a été détecté à la suite de l’ingestion de
kombucha. Bien au contraire, il est plutôt à l’origine de nombreuses guérisons
touchant même à la sphère des pathologies dites incurables comme le cancer et plus
récemment le sida.

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Utilisation et posologie
des élixirs planétaires

Il existe de nombreuses façons d’utiliser les élixirs planétaires. Nous avons vu plus
haut que cet emploi dépend de leur attribution élémentaire. Un élixir d’élément feu va
être simplement porté sur soi tandis que celui de l’élément air va se respirer.

Dans le contexte de l’alchimie végétale planétaire, chaque élixir devra être


soigneusement réalisé et ne servira qu’à notre usage personnel. Il est en effet dédié
à notre évolution individuelle et ne peut être administré à qui que ce soit d’autre.

Sacralisation :
Traditionnellement, il existe deux méthodes de vitalisation des élixirs. Celles-ci visent
d’une part à spécifier le produit à l’usage d’une personne unique et d’autre part, elle
fait office de consécration rituelle.

Les rites font partie de la vie, que nous en soyons conscients ou pas. Même les
personnes chez qui le sens du sacré n’est pas développé, consacrent
inconsciemment les réalisations importantes de leur vie. Pour chaque acquisition ou
succès, ne dit-on pas couramment : ça se fête ! ?

Quand un élixir est terminé, il convient de solenniser l’événement par un acte


particulier et de préférence un rituel que chacun prendra soin de construire selon ses
croyances et dispositions.

Il n’est pas nécessaire de faire de grandes pompes. Quelquefois, une simple prière
de bénédiction et quelques instants de recueillement suffisent. Il est également
possible d’opérer des consécrations théurgiques par l’utilisation de rituels
kabbalistiques. On se réfèrera alors aux enseignements des organisations magiques
bien connues comme la Golden Dawn ou encore l’Aurum Solis. Des livres importants
et très fournis sont actuellement disponibles sur ces sociétés initiatiques, dans
lesquels on trouvera facilement la description détaillée des rituels concernés.

Cette approche requiert quelque étude et un apprentissage qui peut s’avérer plus ou
moins long selon les gens. Les rituels kabbalistiques ne sont pas toujours très
accessibles et impliquent une grande concentration et un investissement matériel et
énergétique important.

Leur efficacité est pourtant reconnue en Occident bien qu’à notre avis, certaines
théurgies moins complexes - et moins connues aussi - s’avèrent tout aussi efficaces.
Nous pensons par exemple au procédé de l’anacrise redécouvert par Robert
Amadou et mis en forme récemment par Denis Labouré.

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L’intérêt de ce système est de pouvoir inclure les élixirs dans les premiers éléments
du rite et de les consacrer en conséquence.

Encore une fois, seule la sensibilité de l’opérateur doit être déterminante dans ce
type d’orientations de travail.

Vitalisation des élixirs :


La consécration d’un élixir nécessite qu’on lui ajoute un fixateur. Dans la voie que
nous suivons, il en existe deux :

 le sang,
 le trichlorure d’or,

Dans notre société, tout ce qui touche au sang est tabou. De vieilles superstitions et
une culture cinématographique gore, ont terni pour toujours le prestige de ce fluide
merveilleux et magique qui contient la vie. Or, le sang est véritablement un agent
magnétique très puissant. On ne sera donc pas étonné que les alchimistes s’en
soient servis dans leurs opérations les plus importantes.

D’une part, l’ajout de sang augmente les capacités vibratoires de l’élixir, mais en plus
il le spécifie à l’usage d’une personne précise. Il va sans dire que l’alchimiste ne peut
travailler qu’avec son propre sang et qu’en aucun cas il ne doit partager ses élixirs
avec qui que ce soit.

Si l’on choisit cette formule, on doit alors prélever une goute de son sang en se
piquant le bout du petit doigt et en le mélangeant dans 30 ml d’eau de mer, de pluie
ou de rosée distillée. Puis on mettra une à deux gouttes de cette préparation dans
chaque élixir. Il sera alors prêt à être consacré et utilisé conformément à sa nature
élémentaire.

La deuxième méthode consiste à utiliser le trichlorure d’or (ou chlorure aurique) qui a
la particularité d’être soluble dans l’eau et dans l’alcool. L’or étant, comme nous le
savons, de la lumière congelée, il agit alors comme catalyseur magnétique et amorce
l’élixir pour une utilisation évolutive.

L’élixir imprégné d’or est comme une


personne que l’on vient de couronner. Elle
reçoit pouvoir et influence sur tout ce qu’elle
touche.

Le trichlorure d’or est très difficile à trouver


dans le commerce. On peut le fabriquer soi-
même mais le procédé est dangereux car il
utilise des acides chlorhydrique et nitrique
formant l’eau régale des Anciens.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 15

Nous ne nous étendrons pas sur cette formule et la réservons à une formation
d’alchimie métallique ultérieure.

Cependant, si l’on est en possession d’un tel produit, on peut alors en diluer
quelques milligrammes dans un litre d’eau et prélever une goutte de ce mélange
pour chaque élixir.

Préparation des élixirs :


L’analyse du thème astral nous a renseignés sur la consistance élémentaire de
chacun de nos élixirs planétaires. Nous savons à quel élément ils sont liés, ce qui va
déterminer leur utilisation et leur densité.

Il nous faut donc maintenant expliquer comment obtenir cette consistance en


adaptant la formule du coagula que nous étudierons en détail dans la prochaine
partie.

 Les élixirs de la terre peuvent avoir plusieurs formes qui vont de la gomme
sirupeuse à la poudre sèche. Cela n’est jamais défini à l’avance. Le résultat va
entièrement dépendre de notre vibration personnelle. Plus la terre est
puissante dans le thème et plus l’élixir sera sec et poudreux. Si l’élément n’est
pas très puissant, l’élixir sera plus humide tout en restant relativement
consistant comme un miel épais.

Ce genre d’élixir devrait être plutôt appelé pierre au sens alchimique


traditionnel. Réduite en poudre et mélangée avec de la farine, elle permet de
confectionner des pains et autres galettes comestibles aux jours et heures de
la planète concernée.

Pour joindre l’utile à l’agréable, l’alchimiste choisira une orientation culinaire


qui lui plaît. Sa pierre végétale fermentera la farine qui sera utilisée pour cette
pâte de boulanger très spéciale. On tâchera là aussi de travailler aux jours et
heures planétaires adéquats.

Il est inutile d’utiliser toute sa pierre en une seule fois. Quelques grains
suffisent pour teindre une grande quantité de farine agricole. Le principe de la
multiplication alchimique se vérifie donc aussi à ce niveau de l’œuvre
végétale. En procédant de cette manière, on pourra réaliser des pains durant
plusieurs mois sans craindre d’être démuni de ferment philosophique.

Si jamais la pierre végétale observait une consistance plutôt gommeuse, on


pourrait alors la mélanger dans du miel qui servirait à confectionner des
bonbons ou même des galettes sucrées selon le même procédé que ci-
dessus, sauf qu’ici, c’est le sucre et non la farine qui aura été alchimiquement
fermenté.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 16

 Les élixirs de l’eau sont la forme la plus couramment utilisée en alchimie


végétale. Comme nous l’avons dit plus haut, ce n’est pas forcément judicieux.
Si la planète impose cette consistance, il suffira de diluer entre 10 et 20
gouttes d’élixir pur dans 30 ou 60 ml d’eau de pluie ou de rosée distillée. La
base doit être conservée à température ambiante et dans un endroit non
exposé au soleil.

Comme plus haut, les préparations seront effectuées aux jour et heure de la
planète concernée. Ce genre d’élixir se consomme directement par voie orale
à raison de trois à cinq gouttes sous la langue au jour et heure qu’il convient.

On peut également se l’administrer dans un bain. Pour ce faire, on remplira un


grand verre d’eau dans lequel on diluera 15 à 20 gouttes de la seconde
préparation que l’on versera directement dans l’eau de la baignoire.

Il est souvent demandé si l’on peut absorber les élixirs purs. Nous le
déconseillons sauf en cas d’urgence où l’on se contente alors d’une seule
goutte. Cette remarque n’implique pas que cela soit dangereux pour autant.
En fait, on considère que dans le cadre d’un travail en profondeur, les dilutions
de l’élixir vont travailler à leur plus fort rendement. L’efficacité d’un élixir non
dilué se vérifiera plutôt en cas d’aide ponctuelle.

 Les élixirs de l’air s’emploient uniquement en parfums. Il suffit donc de les


respirer alternativement par chaque narine aux jour et heure dédiés, et de
laisser agir leur nature subtile. Il existe une branche intéressante de l’alchimie
végétale consistant à transformer chaque élixir en note parfumée. Ce type de
travail convient néanmoins à une certaine catégorie de personnes et présente
le désavantage de ne pas tenir compte des autres nuances astrales.

Pour réaliser le passage de l’élixir au parfum,


nous utiliserons une solution basique dont se
servent les parfumeurs pour élaborer leurs
créations. On trouve ce type de produit chez
n’importe quel fournisseur pour professionnels
en cosmétique et parfumerie.

C’est donc cette base qui nous servira de


dilution dans une quantité variant de 30 à 60
ml. Nous y verserons 20 à 30 gouttes d’élixir
et nous rajouterons 5 à 10 gouttes d’huile
essentielle de la plante sur laquelle nous avons
travaillé. Ces quantités sont variables car elles
dépendent des goûts olfactifs de chacun.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 17

Aux moments planétaires prescrits, on inhalera lentement notre parfum


alchimique en prenant bien garde de ne jamais l’absorber oralement.

Une astuce consiste à enfermer nos élixirs de l’air dans de jolis flacons de
parfum. On en trouve de toutes formes et contenances sur Internet. Cela leur
donnera une valeur supplémentaire et un pouvoir accru puisque plus on
s’élève sur l’échelle élémentaire et plus les subtilités augmentent.

 Les élixirs du feu contiennent des éléments si subtils que leur champ
d’application est purement énergétique. C’est pourquoi ils agissent
essentiellement sur la vibration lumineuse du corps. On peut donc les utiliser
comme des pentacles à porter sur soi. Leur présence auprès de l’alchimiste
suffit à engendrer les effets transformateurs désirés.

Plus souvent à l’état liquide, les élixirs du feu doivent être enfermés dans une
fiole hermétique et solide que l’on portera autour du cou au jour et à l’heure de
la planète jusqu’au soir.

Là aussi, la créativité et la relation


de proximité entretenue avec la
plante d’origine occasionnera une
recherche de contenant
symboliquement adapté. Comme
pour les parfums, on trouve dans le
commerce des pendentifs en verre
munis d’ouverture que l’on remplira
d’élixir. Le verre pourra par
exemple être teinté de la couleur
symbolique de la planète et
éventuellement comportera des
motifs en rapport.

Exactement ce qui convient à nos élixirs de feu !

On veillera à rassembler élixir et conteneur dans le cadre du rite de


consécration étant donné que la fiole de verre fait partie intégrante du
processus de diffusion du produit.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 18

Le second œuvre

Après avoir séparé et purifié nos principes, il va nous falloir à présent les réunir afin
d’accomplir jusqu’au bout la devise alchimique solve et coagula.

« Sépare et coagule, dissous et réunis » est ce à quoi nous enjoignent les adeptes.
La réunification des principes n’est cependant pas une opération anodine. Même si,
dans le cas de l’alchimie végétale, elle se limite à une opération très simple visant à
mélanger le sel purifié à notre alcoolature, il faut y voir un véritable acte de création.

On dit alors qu’un nouvel être est créé. C’est sans doute ici que la philosophie
hermétique prend toute sa signification lorsqu’elle affirme que l’alchimiste prête sa
main à Dieu.

L’alchimiste joue-t-il à Dieu ?


Le mélange auquel correspond le coagula rappelle celui des antagonistes universels
concourant à la multiplication du vivant dans le monde manifesté. Lorsque
l’alchimiste rassemble ses principes, il ré-agence un nouvel ordre naturel. On pourrait
presque y voir une transgression puisqu’il modifie le cours normal de l’évolution et
raccourcit le temps qu’aurait mis la plante à atteindre cet état de perfection.

De là, il n’y a qu’un pas vers la notion de résurrection. N’oublions pas que la plante a
été tuée, séparée puis remise en vie par l’opération du Grand-Œuvre. On trouve de
multiples traces mythologiques de ces faits dans les religions. D’Osiris à Jésus en
passant par Mithra, toutes ces figures symboliques ont traversé le drame cosmique
de la renaissance, passant d’un état de chute à celui d’une gloire au moyen du
supplice corporel et de la mort.

Démontrer les mystères :


Les Anciens affirmaient que l’alchimie démontre concrètement les mécanismes
spirituels. Nous l’avions déjà observé plus haut avec la distillation qui, lorsqu’elle est
pénétrée par un esprit perspicace, cède les secrets de l’ascension mystique et de
l’oraison.

Avec la phase solve, l’alchimiste va entrer dans un autre sanctuaire et pouvoir


comprendre, avec toute la gravité dont il est capable, quelle sera l’issue de la
création et comment celle-ci parviendra au sommet de sa propre évolution dans un
temps très éloigné.

C’est pourquoi la phase du solve requiert une attitude intérieure révérencieuse


devant le mystère qui s’accomplit au laboratoire, et qui va bien au-delà d’une
quelconque manipulation phytothérapique. Il s’agit de science divine dont les
profondeurs se dévoilent sous les yeux de l’alchimiste, à l’intérieur de ses vaisseaux.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 19

Ces mystères ne sont autres que ceux de la vie et de la mort, deux facettes
inséparables du processus initiatique auquel l’homme est convié. Les arcanes
mineurs de l’alchimie végétale prennent une toute autre dimension que celle qu’on lui
accorde habituellement. Ils expriment le processus universel de la résurrection qui
consacre l’aboutissement du Grand-Œuvre alchimique.

Renaître à nouveau :
« Je vous le dis, à moins que vous ne renaissiez de nouveau, vous n’entrerez pas au
royaume de mon père » affirme Jésus. Or, il semble logique que pour qu’il y ait
renaissance, il faut qu’il y ait d’abord la mort.

L’alchimiste traversera lui aussi toutes les étapes héroïques du chemin spirituel. Il
accompagnera sa matière au tombeau afin que, tout comme elle, il perde ses
impuretés et reparaisse en gloire.

La renaissance est plus une résurrection qu’une réanimation ou un réveil. La plante


va renaître mais elle ne sera plus jamais la même qu’auparavant. D’ailleurs, elle
perdra au passage les formes qui permettaient jadis son identification botanique. Elle
est devenue autre chose. Un nouvel être. Une personne transfigurée.

C’est pourquoi elle va pouvoir nous aider car nous l’avons glorifiée. Les plantes sont
infiniment reconnaissantes envers quiconque les libère du poids de l’évolution
générale.

Bien entendu, ces considérations philosophiques doivent être méditées durant les
travaux de laboratoire. C’est la qualité de présence imprégnée de ces considérations
qui donneront à nos élixirs leur puissance maximale.

On comprendra alors pourquoi les alchimistes se faisaient appeler philosophes par le


feu. Une alchimie dépourvue de philosophie serait un canular sans fondement.

Accouplement et noces chymiques :


Les trois principes sont prêts à être à nouveau unis mais il ne s’agit pas d’un simple
mélange. La réalité philosophique veut qu’il s’agisse plutôt d’une union mystique
entre le Soufre ou mâle de l’œuvre et le Mercure, ou femelle de l’œuvre.

Est-ce que le Sel tient la chandelle ?

Non. Il est l’endroit où l’union des contraires s’accomplit. Il est le lit nuptial ou encore
le corps de l’embryon. C’est le Sel qui assure la rencontre du Soufre et du Mercure et
qui permet, non pas qu’ils se mélangent, mais qu’ils fusionnent en un nouvel être.

Prenons pour exemple l’enfant issu de l’homme et de la femme. Est-il un simple


mélange qu’une opération pourrait séparer en deux ? Non, il est indubitablement
unique mais provient de deux sources différentes, son père et sa mère, dont
l’accouplement à permis une nouvelle génération indissoluble.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 20

C’est ce que nous recherchons dans le mystère du coagula. Notre alcoolature


présente l’apparence d’un liquide homogène mais en réalité, on pourrait facilement
séparer ses constituants au moyen, par exemple, d’une simple distillation.

Le nouvel être végétal unit radicalement le Soufre et le Mercure au point qu’ils ne


font plus qu’un.

Comment s’opère le coagula ?


Souvenons-nous de nos précédents travaux. Nous avions obtenu une alcoolature
contenant le Soufre et le Mercure dans la voie moderne, ou une huile essentielle
(Soufre) et de l’éthanol issu de la fermentation (Mercure) dans la voie ancienne.

Et puis, nous avions calciné notre résidu de plante afin d’extraire de sa cendre un Sel
tout blanc qui, pour l’instant, semble incrusté dans le fond du plat pyrex avec lequel
nous avions évaporé l’eau d’extraction.

Par le chemin le plus simple et une fois le plat refroidit, il suffirait de reverser
l’alcoolature dans le plat afin que celle-ci dissolve immédiatement l’intégralité du Sel.
En une seule opération, le coagula serait donc effectué. La rencontre des époux
aurait eu lieu et c’est en fait la méthode classique pour réaliser des élixirs végétaux
en dehors de tout protocole initiatique.

Or, nos actuels travaux sont bel et bien initiatiques. Il nous faut donc connaître l’art et
la manière de réaliser un coagula qui réponde aux prérogatives des quatre éléments
présidant aux planètes, et orienter l’élixir vers l’état plus ou moins solide qui lui
convient.

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Voie sèche et voie humide :


C’est ici qu’interviennent deux notions très courantes en alchimie. Comme il a été
expliqué dans les 17 cahiers de notre formation complète au Grand-Œuvre, ce serait
une erreur d’associer les mots sec et humide uniquement aux consistances solide et
liquide de la matière.

Cependant, dans les opérations qui nous occupent, l’emploi de ces deux mots est
possible tant que l’on n’oublie pas à quelles valeurs ontologiques sont liées la
sécheresse et l’humidité dans le travail alchimique. Nous renvoyons l’étudiant au
cours afférent.

Notre échelle planétaire personnelle nous a renseignés sur la nature plus ou moins
subtile de nos élixirs. Selon notre thème natal, nous aurons probablement à tenir
compte de plusieurs consistances élémentaires. Peut-être aurons-nous au moins un
élixir par élément, à moins que notre configuration astrale se cantonne à deux ou
trois, voire quelquefois un seul élément.

 Le coagula d’un élixir de terre est caractérisée par la présence en grande


quantité du principe Sel. C’est pourquoi on peut, à juste titre, parler de pierre
végétale. Il n’y a pas de quantité précise à respecter mais uniquement une
consistance poudreuse ou gommeuse à obtenir.

Cet état de choses va entraîner des modifications importantes dans


l’élaboration du principe Sel. En effet, on ne pourra pas se contenter d’utiliser
le résidu bitumeux de la première extraction au menstrum. Il serait en quantité
bien trop infime pour pouvoir constituer un conglomérat salin suffisant.

Dans ce cas, on va réunir une


assez grande quantité de plante
que l’on va calciner en même
temps que le résidu du solve et
de laquelle on pourra extraire
une bonne quantité de sel par
lixiviation.

Comme on le voit sur la photo


ci-contre, le sel est
suffisamment abondant pour
que l’on puisse le récolter avec
une spatule. Une astuce consiste à ne pas trop pousser l’évaporation au sec
afin de pouvoir rassembler le Sel sans avoir à gratter le plat. Il suffira ensuite
de continuer à le faire sécher dans un petit creuset large en porcelaine de
laboratoire placé, comme de bien entendu en plein soleil, et trituré selon la
technique de calcination astrale précédemment décrite.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 22

Lorsque notre Sel est bien sec, il va


pouvoir être imbibé progressivement
du mélange Soufre-Mercure de notre
alcoolature. Le terme qu’employaient
les alchimistes pour cette opération
était cohobation ou encore imbibition.
Il faudra veiller à l’effectuer sur
plusieurs jours en alternant chaque
imbibition d’une mise en couveuse
dont nous reparlerons plus loin.

Notre matière devra être triturée avec


une petite tige de verre afin d’aider les principes alchimiques à se conjoindre.
A l’issue de ce travail dont le temps est entièrement laissé au jugement intuitif
de l’alchimiste (de quelques jours à plusieurs semaines), notre pierre
ressemblera à une poudre ou un gomme épaisse colorée et odoriférante.

Ce processus est très souvent accompagné de rêves dont on prendra note


avec le plus grand soin.

 Le coagula des élixirs d’eau, d’air et de feu se fait d’une façon similaire
puisque seul change l’emploi que l’on fera de l’élixir, soit en le buvant, soit en
le respirant, soit en le portant sur soi. On considère donc que l’on réalise ces
trois axes par voie humide.

Pour ce faire, nous allons étudier les deux procédés moderne et ancien.

Dans la voie ancienne, nous avions séparé nos trois principes en les isolant
les uns des autres. Nous avions donc obtenu une huile essentielle, un alcool
végétal et un sel minéral.

Le coagula se fera dans ce cas en deux temps :

- Premièrement, il nous faudra conjoindre le Soufre avec le Mercure en une


masse homogène qui ressemblera le plus souvent à un sirop très liquide. Ce
sirop est obtenu en joignant ensemble deux parts de Mercure et une part de
Soufre dans un petit bocal qui sera agité circulairement deux fois par jour et
mis en couveuse le reste du temps. Là aussi, les signes et les rêves
indiqueront à l’alchimiste que l’accord (et non l’union qui ne peut se faire que
grâce au Sel) entre les deux principes est abouti.

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- Deuxièmement, le sirop Soufre-Mercure sera cohobé avec le Sel, soit en


versant celui-ci directement dans l’alcoolature, soit en versant cette dernière
dans le plat qui a servi à évaporer le liquide d’extraction de la cendre. La
deuxième solution est souvent la plus adaptée car l’expérience démontre que
la récolte d’un Sel en très petite quantité est une opération très difficile car il
adhère énormément aux instruments, à tel point qu’on le croirait incrusté dans
le verre ou dans l’émail.

Dans la voie moderne, le paragraphe précédent est également valable. On


verse l’alcoolature sur le Sel ou on fait l’inverse. L’intérêt est que ces deux
gestes soient faits en toute solennité car il s’agit de réaliser une union
mystique dont les répercutions métaphysiques sont immenses à la fois pour la
plante et pour l’opérateur.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 24

Allumer le feu !
Cette fois, ça y est, les époux sont dans la chambre nuptiale et ne peuvent en sortir.
Il va falloir user de sortilèges pour les forcer à s’unir radicalement et enfanter dans le
secret de l’alcôve divin.

C’est là que l’alchimiste prête


une fois encore la main à Dieu,
en plaçant les époux dans le
bain igné de la couveuse.

Le Sel faisant acte de cément


entre les deux époux, la
chaleur du foyer qu’on peut
appeler Amour, fera quant à
elle disparaître la dualité des
principes. D’opposés qu’ils
étaient avant l’œuvre, les voilà
réunis en un seul corps
indissociable.

Nous avons souvent rappelé qu’il n’existe qu’une voie alchimique dite voie
universelle et que celle-ci s’adapte à tous les règnes de la nature. En voici encore la
brillante démonstration.

Préparer la chambre :
Quelle que soit la voie alchimique suivie, nous aurons toujours besoin de ce qu’on
appelle un athanor. Comme nous l’avons maintes fois expliqué dans d’autres
publications, l’athanor est un lieu de couvaison dans lequel est entretenu un feu
faible ou fort selon la matière, et qui va permettre à l’enfant issu du couple
hermétique de se développer puis de naître.

C’est dans l’athanor que l’on place un élixir qui vient d’être coagulé. Ce lieu de
gestation va lui permettre de mûrir et de parfaire une nouvelle génération végétale,
un nouvel être.

Dans l’alchimie des plantes, l’athanor est souvent une couveuse dont la température
n’excède pas 40°C. On peut la réaliser soi-même de bien des façons. Le système de
chauffe lui aussi peut avoir plusieurs formes.

Là aussi, il n’y a pas de règles absolues. Cependant certaines astuces qui ont fait
leurs preuves semblent intéressantes. Une couveuse couramment utilisée et peu
onéreuse est confectionnée de la façon suivante.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 25

Voici la liste du matériel nécessaire. On se le procure dans n’importe quel magasin


d’animalerie :

 une litière pour chat,


 un aquarium en plastique rectangle qui, une fois retourné s’adaptera
parfaitement au bac à chat,
 du sable pour terrarium ou aquarium,
 une douille électrique,
 un spot vert,
 du fil électrique,
 un rhéostat de lampe allogène,
 un thermomètre à terrarium,
 du petit matériel de bricolage,

On percera délicatement le fond de


l’aquarium avec une perceuse
munie d’une scie à cloche.

La douille sera reliée au rhéostat


avec du fil électrique. Il suffira
ensuite de brancher sur une prise
de courant et de chercher à tâtons
la bonne position du curseur du
rhéostat de manière à ce que la
température dans la couveuse
atteigne approximativement les 36°.

Cependant, au début, on pourra se


contenter de laisser notre élixir sur
un radiateur ou dans une zone ensoleillée l’été, tout en vérifiant quand même qu’il
n’attrape pas ni chaud ni froid, ce qui nuirait à son développement.

L’intérêt du dispositif précédent, c’est la présence de la lumière verte qui va insuffler


une énergie supplémentaire à notre élixir.

Les alchimistes pensaient que la couleur verte située au centre du spectre lumineux,
était un véritable feu magique capable d’opérer des transformations étranges sur des
matières à lui exposées.

Jules Verne, qui était un initié de haut rang, a écrit un roman très suggestif intitulé Le
rayon vert. Et par ailleurs, c’est à Gustave Meyrink que l’on doit un autre roman
initiatique intitulé le visage vert…

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 26

« Il est né le divin enfant ! »


Un élixir abouti est une véritable naissance qu’il faut accueillir comme telle. Nous
avons plus haut évoqué la création d’un nouvel être et c’est à cela qu’est convié
l’alchimiste qui ouvre son élixir pour la première fois.

Cette phase d’ouverture doit elle aussi être ritualisée ou tout au moins solennisée.
Comme le poussin qui sort de l’œuf, l’élixir va prendre sa première respiration et
entrer en contact avec le monde extérieur.

Il n’est pas rare qu’à ce moment-là, la nature se taise comme enchantée et


respectueuse. Si l’on a quelque sensibilité, on pourra percevoir une drôle d’ambiance
dans le local où se déroule l’opération.

Le temps qu’il aura fallu pour qu’un élixir soit mûr est une donnée à nouveau très
personnelle. C’est sans doute une question de communication entre l’opérateur et la
plante. Si la relation n’a pas été établie correctement, les phases de l’œuvre seront
plus ou moins bien perçues. Tandis que si l’alchimiste est vraiment en connexion
avec le monde végétal, il ne manquera pas de percevoir les signes qui lui seront
envoyés de l’autre monde, et s’adaptera en conséquence.

On remarque de grandes différences de timing entre deux élixirs. L’un va demander


deux semaines d’élaboration et l’autre quatre mois. Cela possède un sens qui nous
échappe et auquel nous devons nous adapter. C’est la nature qui commande dans
ce registre et la Nature elle-même est commandée par Dieu.

Cependant, dans le cadre de notre voie des sept élixirs planétaires, nous
respecterons un délai d‘un mois pour la fabrication de chacun d’eux.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 27

Multiplication et circulation

Cet exposé ne serait pas complet si nous ne parlions pas de l’art et la manière de
multiplier l’élixir. Les adeptes ont quasiment tous évoqué la possibilité de développer
la puissance en quantité et en qualité de leurs produits alchimiques.

Souvent, ils ont parlé d’élixirs ou de pierres du premier, second ou troisième ordre,
indiquant par là des niveaux de puissance transmutatoire de plus en plus élevés. En
alchimie végétale et plus particulièrement dans la voie des élixirs planétaires, on ne
cherchera pas forcément à les atteindre.

La multiplication concerne surtout des travaux


poussés sur un élixir ou une pierre en particulier
et ce, afin de réaliser ce qu’on appelle le
circulatus minor. C’est le stade ultime de l’œuvre
végétale qui ouvre toute grande la porte vers les
voies minérales et métalliques.

Le pouvoir du circulatus minor est très grand car


il permet à l’adepte de se régénérer entièrement
tous les cinquante ans. Un alchimiste qui l’a
réalisé peut envisager le circulatus major qui est
la grande pierre philosophale à proprement
parler. Celle-ci s’obtient ou bien dans le règne
minéral ou bien dans le règne animal, par voie
sèche ou par voie humide. Mais laissons cela
pour les notices à venir…

Comment « booster » notre élixir ?


Après sa naissance, nous allons le décomposer à nouveau en recommençant un
cycle de Solve-Coagula. Pour ce faire, nous utiliserons uniquement la distillation
puisque les impuretés qui caractérisaient la plante originelle ont été ôtées.

Il va sans dire que vu la petite quantité d’élixir dont nous disposons, un gros
distillateur en cuivre ne sera pas adapté. Il existe des mini systèmes de distillation en
verre très pratiques et peu onéreux qui font très bien l’affaire. Mais un artiste
chevronné pourra utiliser sa verrerie habituelle sans inconvénient puisque celle-ci est
entièrement adaptable à toutes les contenances.

Les Anciens opéraient quant à eux avec des petites cornues que l’on ne trouve plus
dans le commerce et qu’il faut faire réaliser par un artisan verrier.

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La procédure est donc la suivante :

on lance la distillation à feu très doux


jusqu’à consistance de sirop. Le distillat
obtenu dans le ballon collecteur est
ensuite reversé sur le résidu sirupeux.
C’est la cohobation et l’ensemble mis à
nouveau en couveuse.

Nous obtenons alors un élixir du second


ordre et pouvons ainsi recommencer
plusieurs fois le même cycle.

Spiritualisation totale :
A force de Solve-Coagula, l’élixir est poussé à un tel niveau de perfection qu’il se
produit un phénomène caractéristique durant une ultime distillation. En effet, on
constate que, tout à coup, l’intégralité du produit passe dans le ballon collecteur sans
laisser aucun résidu derrière lui. Plus aucune cohobation ne sera donc possible.

On admet alors que notre élixir a atteint le plus haut niveau d’évolution végétale.
C’est ce qui explique l’appellation de circulatus. Il a tellement « circulé » entre ciel et
terre par les distillations successives, qu’il s’est stabilisé et appartient à présent aux
deux mondes en même temps.

Il est devenu esprit tangible et verbe incarné. Peu d’artistes ont atteint ce niveau de
puissance qui reste applicable aussi aux autres règnes de la nature avec les
conséquences que l’on devine pour ce qui concerne les règnes minéral et surtout
animal.

Nous y reviendrons dans les notices consacrées à l’alchimie métallique.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 29

La pratique de la voie
des 7 élixirs planétaires

Pour finir, nous allons décrire le modus operandi de la voie des sept élixirs
planétaires. Les enseignements donnés dans ce séminaire, embrassent l’ensemble
des techniques les plus courantes d’alchimie végétale selon les Anciens.

Nous avons compris qu’une grande simplicité doit présider à ces travaux. Il nous a
fallu expliquer les principales lois hermétiques indispensables pour la bonne conduite
des œuvres végétales. Elles sont destinées à nous servir de guides fiables durant
tout le déroulement du travail.

La voie des sept élixirs n’est qu’un chemin parmi tant d’autres et nous avons bien
souligné pourquoi nous l’avons codifiée avec autant de détails. Contrairement à une
expérimentation sauvage susceptible d’égarements divers, un protocole de travail
bien établi garantira le maximum de résultats initiatiques.

Chacun pourra bien sûr adapter ces informations comme bon lui semble.

Récapitulons :
L’étude de notre thème astral nous a donné de précieuses indications. Il est une
sorte de carte routière dont chaque élixir constitue une étape importante. Nous avons
donc maintenant en notre possession les éléments suivants :

 Une échelle astrale triant nos planètes de la plus mal aspectée à la mieux
aspectée. Dans un nouvel exemple, par ordre croissant, nous pourrions avoir :

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Dans le tableau, on remarque que Mars et Mercure sont les moins valorisées
du thème mais que Mars l’est encore moins que Mercure. En effet, même si
les deux planètes sont en chute dans les signes, l’étude de leurs aspects a
démontré que Mercure l’emporte sur Mars en qualité.

Les mêmes remarques sont applicables pour Jupiter et la Lune ainsi que pour
Saturne et Vénus. De nombreuses techniques existent pour déterminer les
dominantes planétaires. Nous en avons donné une, la plus simple selon nous.
Chacun trouvera celle qui lui convient, sachant que les avis en la matière sont
nombreux et que, semble-t-il, personne ne peut prétendre détenir la vérité
absolue. L’essentiel est de pouvoir établir son cursus sans être forcément un
astrologue chevronné.

On ne doit pas craindre non plus de se tromper. Et si j’intervertis deux


planètes dans mon échelle, que ce passera-t-il ? Rien de grave. Un protocole
est mieux que rien du tout. Le travail se fera quand même sur la base d’un
code structuré qui trouve sa valeur, non pas dans l’application de données
rigides, mais dans la construction vivante d’une procédure orchestrée et
organisée. Celle-ci octroie un rythme au travail alchimique et c’est ce qui,
dans la pratique, donne les meilleurs résultats.

 Chaque planète est associée à un signe cardinal, fixe ou mutable. Notre


échelle s’agrandit d’informations supplémentaires concernant la partie de la
plante que nous utiliserons pour chacun des élixirs. Notre tableau s’agrémente
donc d’une nouvelle colonne :

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 L’étude des éléments planétaires va enfin nous renseigner sur la consistance


des élixirs et leur mode d’emploi. Ajoutons encore une colonne à notre
tableau :

Dans cet exemple, on constate que nous réaliserons deux élixirs de terre, trois
élixirs d’eau, deux élixirs d’air et aucun de feu. Cette carence de feu dans le
thème devra nous interroger. Nous devrons tenter d’en compenser l’absence
plus tard par un travail végétal ou minéral utilisant de fortes températures, afin
d’amener dans le travail l’élément manquant.

Cette remarque démontre la relativité de toute méthode et c’est pourquoi nous


l’avons volontairement mise en scène dans notre exemple. La voie alchimique
implique donc un esprit d’adaptabilité et d’ingéniosité. L’adepte sera vigilant et
libre afin de pouvoir résoudre tous les défis de la voie hermétique qu’il a
choisie.

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 Enfin, au moyen de l’herbier hermétique, on détermine une liste de plantes


avec lesquelles on élaborera les élixirs. On pourra se les procurer en une
seule fois ou bien étaler l’approvisionnement au fil du temps.

Mise en œuvre :
L’alchimiste va mettre en place un agenda s’étalant sur sept mois de laboratoire à
partir de sa date d’anniversaire, auxquels vont s’ajouter cinq mois de pratique, soit
à peu près un an en tout.

Fidèle à son plan d’avancement, l’opérateur ouvrira ses travaux de laboratoire en


commençant par la planète la plus dévalorisée du thème soit, dans notre exemple, la
planète Mars.

Le cahier des charges s’étalant sur sept mois, on tâchera de réaliser un élixir par
mois. Celui-ci sera ingéré, respiré ou porté au jour (et éventuellement à l’heure) de la
planète concernée.

Le deuxième mois, on réalisera le deuxième élixir et l’on commencera à absorber le


premier.

Dès le troisième mois, nous boirons donc quelques gouttes d’élixir martien chaque
Mardi et quelques gouttes ou un bain d’élixir mercurien chaque mercredi. Le mois
suivant, soit le quatrième selon notre exemple, un troisième élixir sera respiré comme
un parfum chaque dimanche. Et ainsi de suite pour les autres planètes…

Chaque mois un nouvel élixir entre en scène et au bout de sept mois, nous avons à
prendre un élixir par jour durant les cinq mois terminant l’année végétale. Cette
médication initiatique constante va progressivement nous purifier, nous initier et nous
ouvrir à des connaissances ouvrant la voie vers de plus hauts niveaux spirituels.

Le tableau suivant nous donnera un aperçu du planning annuel de notre grand


ouvrage végétal. Il démarre au mois de février, soit à la date d’anniversaire de
l’opérateur dans notre exemple.

Au niveau posologie, on notera qu’aucun élixir ne pourra être utilisé avant le


deuxième mois puisque nous avons convenu d’une durée de fabrication de 30 jours
pour chaque produit planétaire. Donc, dans notre exemple, les travaux sur la plante
martienne commenceront bien en février qui est le mois d’anniversaire, mais l’élixir
ne pourra être ingéré seulement qu’au mois de mars.

En parcourant le tableau, nous devrons donc attendre le mois de septembre pour


avoir nos sept élixirs au complet. Soit, comme il a été dit plus haut, cinq mois durant
lesquels nous aurons à prendre un élixir par jour jusqu’à la fin de l’année végétale.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 33

Il va sans dire qu’une certaine discipline doublée d’une grande organisation sont
vraiment nécessaires pour arriver au bout de ce processus. L’alchimiste qui aura la
patience d’atteindre cet objectif sera largement récompensé sur le plan initiatique.

Dernières mesures :
De nombreux problèmes techniques apparaîtront forcément durant ce long travail. En
particulier l’absence de certains ingrédients tels qu’un soleil ardent durant les mois
d’hiver. On palliera cette situation en préparant à l’avance une petite quantité de sel
de vigne solarisé que l’on ajoutera en cas de pénurie météorique à notre sel
planétaire. L’universalité de la vigne permet de genre de mélange sans inconvénient.

L’alchimiste pensera aussi à se munir d’eau de pluie et de rosée en quantité


suffisante pour des travaux d’un an. Enfin, une bonne quantité de menstrum sera
utile au démarrage même si l’on peut en fabriquer en cours de route.

Nous finirions cet exposé par un Cantique remarquable attribué à Saint-François


d’Assise, dont la récitation régulière accordera soutien et inspiration tout au long de
cette grande année hermétique consacrée à l’alchimie végétale.

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Stage pratique d’alchimie végétale – volume 3 34

Cantique de frère Soleil


Très-Haut, Tout-puissant, bon Seigneur,
A toi sont les louanges, la gloire et l’honneur, et toute bénédiction.
A toi seul, Très-haut, ils conviennent,
Et nul homme n’est digne de prononcer ton nom.

Loué sois-tu, Seigneur, avec toutes tes créatures,


Spécialement monseigneur frère Soleil,
Qui donne le jour et par qui tu nous éclaires.
Il est beau et rayonnant avec une grande splendeur,
De toi, Très-haut, il est le symbole.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles,


Dans le ciel tu les as créées claires, précieuses et belles.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère vent,


Pour l’air et le nuage, pour le ciel pur et tous les temps,
Par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur eau,


Qui est très utile et humble, et précieuse et chaste.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère feu,


Par lequel tu illumines la nuit.
Il est beau et joyeux, et robuste et fort.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur terre, notre mère,


Qui nous soutient et nous nourrit.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour
toi et supportent douleur et tribulation.
Bienheureux ceux qui persévèrent dans la paix.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle,


A qui nul homme vivant ne peut échapper.
Bienheureux ceux qui se trouveront dans tes très saintes volontés,
Car la seconde mort ne leur fera point de mal.

Louez et bénissiez notre Seigneur, et rendez-lui grâces,


Et servez-le avec grande humilité.

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