UE 120 - 431 - Application 1 - Sujet - 27 Sept 2024

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

431-120
COMPTABILITE APPROFONDIE

2024-2025
SUJETS

Application 1

Séances 1à9

Séance 1 : Principes comptables. Profession comptable


Séance 2 : Immobilisations corporelles I
Séance 3 : Immobilisations corporelles II
Séance 4 : Immobilisations incorporelles
Séance 5 : Autres éléments de l’actif
Séance 6 : Opération en devises
Séance 7 : Crédit – bail
Séance 8 : Immobilisations – cas particuliers (dont réévaluation libre)
Séance 9 : Révisions 1

Institut National des Techniques Economiques et Comptables


292 rue Saint-Martin - 75003 Paris
http://intec.cnam.fr
Accueil pédagogique : 01.58.80.83.34 ou 01.58.80.83.57

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 1

Principes comptables
Profession comptable

Pierre BLIN

Frédérique DEJEAN

Laurence MORGANA

Mise à jour : Pierre GUYOT

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Partie 1 : Principes comptables

EXERCICE 1 :

Vous avez relevé à la clôture de l’exercice N de la société BONITA un certain nombre de pratiques comptables :

A) La marque commerciale de l’entreprise « AU BON BEC » acquise en 1978 pour 60 000 F a été comptabilisée à
sa valeur actuelle 820 000 €.

B) Le stock final a été évalué au coût moyen pondéré alors que le stock initial était évalué selon la méthode du
premier entré, premier sorti.

C) Il a été enregistré en « vente » une commande importante de 510 000 € signé par un client le 28 décembre N et
qui a été livrée et facturée le 3 janvier N+1.

D) Vous avez relevé dans les comptes un fonds de commerce situé à Bruxelles pour une valeur de 500 000 €. Ce
fonds a été déprécié à 100 % au 31-12-N. Le directeur financier vous indique que la fermeture de cette succursale
belge a été décidée le 15-11-N et devra intervenir le 15-02-N+1.

E) Un autre fonds de commerce acquis en N-12 figure en comptabilité pour 50 000 € alors que sa valeur actuelle
est de 450 000 €.

F) Un lot de marchandises, évalué au coût de production à 41 000 € figure au bilan pour


5 000 €. Le directeur des ventes vous précise que s’agissant d’une production arrêtée définitivement, il n’a pas
jugé bon de faire maintenir la valeur de 41 000 € au bilan.

G) L’entreprise paye une partie de sa TVA sur les encaissements, de même elle ne peut récupérer la TVA sur
certaines prestations qu’après règlement. Elle a ouvert un compte de « Etat, TVA sur encaissements » qui donne
le solde du montant dû à l’Etat.

H) Un terrain constructible acquis 60 000 € dans la vallée de l’Ouvèze a été déclaré situer en zone inondable au
cours de l’exercice N. A la clôture une dépréciation de 50 000 € a été constituée.
Travail à faire :
Pour chacune de ces pratiques : préciser le principe comptable concerné, s’il est régulièrement appliqué ou pas.
Sinon y est-il régulièrement dérogé ?

EXERCICE 2 :

L’entreprise CATALINA fabrique en FRANCE diverses spécialités de confiserie destinées au marché européen
(taux de TVA en FRANCE 5,5 %).
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Au cours du mois de novembre N, elle a reçu et émis diverses factures :

04/11 Facturation au client CORFOU-SUC à Athènes pour 3 420 € HT. Paiement prévu au 15/12/N.

06/11 Achat au fournisseur ACIDLEMON Ltd de Nicosie (CHYPRE) pour 11 000 € HT payé au comptant
par virement bancaire.

10/11 Vente à un client turc OTTOJUICE de pâtes de fruits pour 6 100 €, plus frais de transport par avion
500 €. Droits de douane à l’entrée : 2 %. (Dédouanement le 12/11).

14/11 Achat à MAURITIUS-SUGAR de plusieurs conteneurs de sucre de canne. Prix 19 000 € plus fret 1
700 €. Payable par lettre de change à 60 jours. Dédouanement le 27/11. Droits de douane 6 %.

28/11 Acquisition auprès d’un fournisseur slovaque d’une machine à mouler les pâtes de fruits (40 000 €
HT). Paiement comptant : 10 000 €, solde au 31/12/N (taux de TVA en FRANCE pour cette machine :
20 %).

Travail à faire :
Comptabiliser au journal de l’entreprise CATALINA les factures ci-dessus.
(NB : On suppose que chacun des partenaires de l’entreprise appartenant à l’Union Européenne a fourni son numéro
de TVA intra-communautaire).

EXERCICE 3 :
Les articles ci-dessous sont parus dans le journal Les Echos. Ils sont regroupés (de façon chronologique) en deux thèmes :
les IFRS et l’ANC/ les IFRS et l’Union Européenne.

Suite à leur lecture, vous pourrez évoquer les éléments qui vous apparaissent essentiels et que vous pouvez mettre
en regard de l’actualité. Pour cela, vous pouvez guider votre lecture avec les questions suivantes :

Thème 1 :
- Dans son article, François Meunier évoque les normes comptables tel un langage commun : en quoi cela questionne-
t-il la signification des chiffres comptables ?
- Quel est l’utilisateur de l’information comptable que cible l’IASB ? Quelles en sont les conséquences pour la
présentation des comptes, la mesure de la performance, l’utilisation de l’information par les dirigeants de
l’entreprise … ?
- Quelles sont les fonctions/statut de Jérôme Haas, Gilbert Gélard, Philippe Danjou ? Quelles positions défendent-
ils ?
- Quel rôle l’ANC joue-t-elle dans le processus de normalisation international ?
- Quels sont les principaux arguments développés par chacun ? Sur quels éléments s’opposent-ils ?
- Quelles propositions d’améliorations l’ANC formule-t-elle ?

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Thème 2 :
- Rappeler le rôle/la place de l’UE dans le processus de normalisation internationale.
- Pourquoi n’existe-t-il pas de normalisateur européen ? Quel pourrait être son apport ?
- Crise de 2008 : quelles ont été les prises de position du G20 ? Quelles conséquences pour l’IASB ?
- Evolution de la position des Etats-Unis : quelles perspectives d’évolution pour les normes IFRS ? Quelles
conséquences pour l’UE ?

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Thème 1 - Les IFRS et l’ANC

Jérôme Haas : « Il y a un bug dans le système IFRS »


Par Cécile Desjardins | 16/01/2013

Le président de l’Autorité des Normes Comptables explique les critiques aujourd’hui subies par le système
comptable international dit « IFRS » et pourquoi ces normes doivent évoluer, de même que leur gouvernance.
Les normes IFRS sont aujourd’hui largement critiquées…
Il y a un « bug » dans le système IFRS. Le nier ne rend service à personne, cela finirait au contraire par amplifier les
problèmes. Les normes comptables internationales sont complexes et abstraites. Elles sont très compliquées à mettre en
œuvre mais, surtout, on ne reconnaît plus l’entreprise à travers leur prisme, on ne la comprend plus. L’information
financière est de plus en plus déconnectée de la réalité et de la conduite du business : il y a un décalage, de plus en plus
grand, entre ce que font les entreprises et ce que disent leurs comptes car, au lieu de dire simplement ce que vous faites, les
normes IFRS veulent dire combien vous valez. La comptabilité est devenue l’instrument de l’économie, au moment où cette
dernière a basculé dans la finance, en ne s’intéressant plus qu’à la valeur des choses. Or, les entreprises ne sont pas
seulement à vendre : elles sont là pour le long terme. Le rôle de la comptabilité est de montrer ce qu’elles font, de manière
fidèle : elle doit leur tendre un miroir bien orienté. Aujourd’hui, le miroir est mal tendu et la réalité est faussée, il y a comme
un biais, une torsion. Ce n’est pas que mon opinion, ce sont des critiques que l’on entend partout sur la planète.
Mais on a longtemps dit que les normes IFRS étaient « meilleures »…
L’hypothèse, souvent cachée, selon laquelle il y aurait une supériorité des normes IFRS sur les normes nationales est très
profondément inexacte. Ce n’est pas parce qu’une norme est la plus récente qu’elle est la meilleure : chaque type de norme
est fait pour répondre à un type de besoins. Comme on ne met pas des chaussures de marche pour aller nager, les normes
internationales sont faites pour les marchés financiers et pas pour autre chose. Elles ont été conçues, préparées et fabriquées
uniquement pour les sociétés cotées sur les marchés financiers. L’idée que les IFRS puissent être faites pour les PME
est notamment une escroquerie monumentale. Les PME ont avant tout besoin de comptes simples et de repères stables.
95 % d’entre elles ne sont pas cotées et n’auront rien à voir, jamais, avec le monde des marchés financiers. Les petites
entreprises ont donc tout intérêt à utiliser les normes dites « locales », qui sont faites, depuis leur origine, en connexion avec
les droits locaux, civil, social et commercial. Concrètement, c’est à partir des normes comptables locales que l’on peut
efficacement distribuer des dividendes, calculer les réserves, faire des statistiques et divulguer des chiffres sûrs. Pas avec
les normes IFRS ; quelques pays en font l’amère expérience.
Faut-il alors supprimer les normes IFRS et revenir aux normes locales ?
Le G20 a clairement demandé une norme mondiale, à laquelle j’aspire de tous mes vœux ; mais cela signifie autre chose
qu’un corps de normes incomplet et instable, variant au gré des choix politiques et stratégiques du board de l’IASB. Ce
dernier n’apporte pas de solutions aux problèmes qui lui sont présentés. La priorité absolue qui a été donnée - en vain - au
dialogue avec le normalisateur américain nous a coûté cher en temps et en cohérence. Aujourd’hui, nous avons passé la
période de l’analyse. Il faut agir pour mettre en place un système mieux intégré dans l’intérêt général et présentant
plus de sécurité : tous les moyens doivent être utilisés pour réduire la fracture avec la réalité, en s’appuyant notamment
sur l’idée de « business model ». Il faut désormais être non pas conceptuel ou idéologique, mais pragmatique, pour refléter
la manière dont les entreprises travaillent. Pour cela, les normalisateurs nationaux doivent désormais être associés au
dispositif de production des normes internationales, dans un vrai « réseau » constitué autour de l’IASB. En tant que principal
utilisateur du référentiel comptable international, l’Europe a un rôle essentiel à jouer. Elle doit dire ce dont elle a besoin
pour garder un peu de notre génie et faire fonctionner nos économies, qui sont des économies de production et de long
terme, pas de marchés financiers et de court terme. Nos normes comptables doivent en tenir compte.

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G. Gélard : « Un lobbying anti-IFRS de puissants groupes français »


Par Cécile Desjardins | 16/01/2013

Associé au cabinet d'expertise comptable BMA, Gilbert Gélard a été membre du board du bureau international des
normes comptables (IASB) pendant 9 ans. Il défend la nécessité d’un langage comptable international et les principes
établis dans les normes IFRS.
Qu’ont apporté les normes IFRS ?
Au début des années 2000, l’Europe était confrontée à un multilinguisme comptable contraire à ses traités, notamment au
Traité de Rome car des normes harmonisées sont nécessaires à la libre circulation des hommes et capitaux. Mais les
tentatives de directives comptables européennes avaient échoué et adopter les normes américaines aurait conduit l’Europe
à ne pas avoir voix au chapitre. Il a donc été décidé d’adopter, au moins pour les sociétés cotées, ce qui s’appelait à l’époque
les normes « IAS », moyennant un processus d’homologation permettant de ne pas perdre la main. Ces dernières années, la
crise a révélé que, plus que jamais, il fallait un langage comptable mondial. Quoiqu’on en pense, la mondialisation a
gagné : elle est là, on ne peut faire autrement. Les comptes consolidés sont essentiels aujourd’hui pour les grands groupes
internationaux, et la comptabilité est devenue stratégique. La situation n’aurait pas été meilleure, au contraire, si l’on avait
eu 40 langages comptables différents. Le problème c’est, qu’en réalité, les normes comptables sont en avance sur le reste
du dispositif.
Pourquoi le référentiel international est-il actuellement critiqué ?
Les normes IFRS ont toujours été critiquées en France : en 2002, la France a été surprise par la décision européenne de
confier la normalisation des sociétés cotées à un organisme indépendant. A l’époque, la comptabilité était la dernière roue
du carrosse à Bercy, mais la technostructure a réagi comme un enfant à qui l’on enlève un jouet avec lequel il ne joue
jamais : tout à coup, il est devenu son jouet préféré. Par ailleurs, du côté des entreprises, cela chatouille un peu quand les
comptes donnent une image qui ne plait pas aux dirigeants. Il y a donc depuis longtemps un lobbying anti-IFRS de
puissants groupes français. Ce lobbying a culminé en 2003 quand Jacques Chirac a demandé à Romano Prodi, à Bruxelles,
d’arrêter l’expérience des IFRS au motif qu’elle allait « accélérer la financiariation de l’économie ». Heureusement, la
Commission n’a pas cédé face à ce lobbying mal mené. Mais certains tentent encore aujourd’hui de limiter l’influence des
normes IFRS : on peut même dire qu’il existe une malveillance contre ces normes, notamment dans le secteur financier.
Les banques et les assurances ne sont pas heureuses de voir révélée au grand jour la volatilité à laquelle elles sont confrontées
dans la réalité. Ces institutions ont une attitude ambiguë : elles se plaignent de la valeur de marché dans leurs comptes,
arguant que la prise en compte des plus-values latentes est imprudente, mais elles s’appuient sur ces mêmes plus-values
pour calculer leurs indicateurs internes et rémunérer leurs traders.

Doit-on renoncer à toute convergence entre les normes internationales et les normes américaines ?
Pour autant qu’on puisse voir aujourd’hui, il n’y aura pas de convergence avec les normes américaines, dites « US GAAP ».
En réalité, les américains ont un mode de travail extrêmement différent de celui de l’IASB (bureau international des normes
comptables) : ce sont deux cultures totalement opposées. Entre l’IASB, plutôt de culture britannique, et la culture du
normalisateur américain, c’est le jour et la nuit. Même si la converge a fonctionné pour les regroupements d’entreprises
(IFRS 3) et la suppression de l’intégration proportionnelle (IFRS 11), la norme sur la consolidation reste très différente de
son équivalent américain (IFRS 10) : alors qu’en US GAAP, il est impossible de consolider si l’on a moins de 50 % des
actions, le board de l’IASB a fait un travail considérable pour forcer la comptabilisation des Véhicules ad hoc contrôlés
("special purpose vehicules") mais dont le « purpose »* était précisément d’échapper à la consolidation...
Y aura-t-il alors une convergence avec les normes françaises ?
L’Autorité des Normes Comptables françaises a arrêté sciemment toute convergence avec les normes IFRS. Résultat, nous
vivons actuellement en France avec un système de consolidation français et un plan comptable général qui n’ont guère
évolué depuis 1999. Nous sommes dans une absurdité désormais institutionnalisée, un chaos qui tient à la cohabitation de
deux langages comptables, l’un évoluant, l’autre pas. Résultat, les entreprises ont deux jeux de comptes complètement
différents : il n’y a pas, par exemple, de cohérence entre les dividendes distribués sur les seuls résultats de la société mère

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(en normes françaises PCG) et le résultat consolidé du groupe établi et annoncé en IFRS. Au final, on ne sait plus de quoi
on parle.
* NDLR : le but

10 idées fausses sur les IFRS


Par Philippe Danjou, membre du board de l’IASB | 06/02/2013
Non, les normes comptables internationales ne pratiquent pas une juste valeur générale. Oui, elles prônent la
prudence comptable. Oui, elles tiennent compte du business model… Réponses aux critiques les plus courantes sur
ces normes par Philippe Danjou, l’un de ceux qui les écrivent.
Alors que les normes comptables internationales, dites IFRS, font l’objet de critiques importantes en ce moment sur la Place
parisienne, Philippe Danjou, membre depuis 2006 du Board de l’IASB, l’instance qui produit ces normes, a souhaité revenir
sur quelques-unes des critiques récurrentes subies par le référentiel international.
Idée fausse n°1 : « Les IFRS pratiquent une "juste valeur" généralisée »
Les IFRS ne requièrent pas, et n’envisagent pas de requérir, que tous les actifs et passifs soient évalués à la juste valeur. Le
board de l’IASB a clairement confirmé sa préférence pour un système mixte, combinant mesures à la juste valeur et mesures
au coût historique amorti, en fonction du « business model » de l’entreprise et de la probabilité de réaliser les cash flows
afférents aux actifs et passifs par voie d’exploitation ou de cession. Il en va de même pour l’évaluation des instruments
financiers. Un « modèle mixte » existait dans IAS 39 depuis 1989 : il sera maintenu dans la nouvelle norme IFRS9.
N°2 : « Les normes IFRS ont pour objectif de refléter la valeur financière globale de l’entreprise »
Le recours (limité) dans les normes IFRS à une mesure comptable de certains actifs ou passifs à la juste valeur est souvent
confondu avec une prétendue volonté de refléter dans les capitaux propres comptables la valeur financière globale de
l’entreprise. De plus, les IFRS ne permettant pas d’inscrire à l’actif du bilan les actifs incorporels générés en interne par les
activités de l’entreprise, toute volonté de refléter dans les comptes la valeur globale de l’entreprise serait vouée à l’échec.
La seule situation dans laquelle une entreprise apparaît pour sa valeur vénale est quand elle est acquise par une autre, qui
va la consolider dans ses comptes.
N°3 : « Les IFRS nient le concept de prudence comptable »
S’agissant d’informations financières, les transactions et évènements économiques doivent être reflétés dans les comptes
avec un souci de neutralité, sans privilégier un « principe de prudence » qui consisterait, en réalité, à mettre en œuvre un
biais négatif systématique de mesure et à constituer des réserves occultes, en sous-estimant les résultats d’une période, pour
ensuite surévaluer ceux d’une période ultérieure. Le rôle des IFRS n’est pas d’être un instrument de régulation économique,
au-delà d’assurer la transparence financière qui est une condition de bon fonctionnement des marchés. Toutefois, la
prudence reste en pratique très largement présente dans les différentes normes IFRS, et elles sont, dans plusieurs domaines,
plus prudentes que les normes françaises.
N°4 : « Les IFRS donnent une prééminence à la réalité économique sur l’apparence juridique »
Les normes ne nient pas l’importance de l’environnement juridique de l’entreprise, notamment l’interprétation que des
tribunaux seront susceptibles de faire des engagements contractuels. Les IFRS sont fondés sur des principes et doivent
s’adapter à un environnement international qui ne saurait prendre en compte toute les spécificités des droits nationaux. Ils
privilégient l’analyse de la réalité économique des engagements, afin de fournir une vision complète et pertinente des risques
et avantages auxquels l’entreprise est confrontée, ce qui les amène parfois à dépasser l’apparence juridique d’une
transaction.
N°5 : « Avec les comptes en IFRS, les dirigeants ne s’y retrouvent pas »
Le champ de la normalisation par l’IASB concerne les informations relatives à la situation financière et aux résultats publiés
périodiquement par une entreprise faisant appel public à l’épargne. Le Cadre Conceptuel des IFRS identifie les destinataires
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principaux de l’information financière (les apporteurs de capitaux externes à l’entreprise, tels que les actionnaires, les
créanciers) et le type de décisions économiques qu’elle doit leur permettre de prendre. De manière plus générale, il prend
en compte les personnes extérieures à l’entreprise qui n’ont pas accès aux données internes: l’information financière est
ainsi utile aux clients, aux fournisseurs et aux salariés. Il ne s’agit donc pas d’une information à usage principalement des
dirigeants qui ont accès, autant qu’ils le souhaitent, à des informations provenant du reporting de gestion interne. Les
régulateurs prudentiels imposent des reportings spécifiques en fonction de leurs besoins. Les autorités fiscales ne se
préoccupent pas des comptes consolidés. La détermination du résultat fiscal et du dividende distribuable restent associées
aux comptes individuels, généralement établis selon les règles comptables nationales. Il est exact que la coexistence de ces
référentiels comptables, prudentiels et fiscaux différents est un facteur de complexité, mais l’IASB n’en est pas responsable.
N°6 : « Les comptes IFRS ne reflètent pas le business model »
Certains dirigeants critiquent le Cadre conceptuel qui privilégierait une approche « par le bilan » et ne refléterait pas bien
le business model ou la réalité opérationnelle des entreprises. Ce Cadre conceptuel impose-t-il réellement de mesurer la
performance financière de l’entreprise comme étant égale à la variation de la situation nette comptable entre deux bilans
successifs ? C’est à la fois vrai et faux. Vrai, puisque dans une comptabilité en partie double, la performance globale est
affectée par les variations de valeur des actifs et passifs comptabilisés au bilan. Mais c’est également faux, car une variation
de l’actif net comptable ne sera pas toujours traduite dans le résultat net comptable de la période. La révision du cadre
conceptuel lancée récemment accordera une place importante à l’examen du rôle du business model dans la présentation
des informations financières, tout en conservant un équilibre avec l’objectif de comparabilité inter-entreprise. La norme
IFRS 8 sur l’information sectorielle fait une large place au business model puisqu’elle demande de présenter la performance
des différents secteurs d’activité « à travers la vision du management ».

N°7 : « Le traitement des rapprochements d’entreprises est aberrant »


Les règles comptables internationales (IFRS 3) et françaises (CRC 99-02) sont pratiquement équivalentes : elles requièrent
que les actifs et passif identifiables de la société acquise soient repris au bilan consolidé à leur juste valeur au moment de
l’acquisition. La différence entre la valeur nette des éléments d’actif et de passif identifiables et la juste valeur des
instruments remis en paiement (le prix d’acquisition) est le goodwill. Le goodwill devra être déprécié si les résultats attendus
ne se matérialisent pas.
N°8 : « Les instruments financiers seront bientôt en "full fair value" ce qui accroitra la volatilité des résultats »
L’IASB a décidé de conserver un modèle mixte pour la mesure des actifs financiers. Les actifs bancaires classiques (prêts
et créances) et les portefeuilles de placements obligataires détenus jusqu’à leur échéance, qui représentent l’essentiel du
bilan d’une banque, restent donc évalués au coût historique amorti. Les passifs financiers (dépôts, financements
interbancaires, emprunts) resteront au coût historique, sauf application d’une option juste valeur dans certains cas très
restreints. Les instruments dérivés (swaps, options, etc…) resteront, comme sous IAS39, évalués à la valeur de marché
puisqu’ils n’ont généralement pas de coût d’entrée et que seule leur valeur de marché est susceptible de refléter fidèlement
le risque financier pour l’entreprise contractante. Les dispositifs de comptabilité de couverture (« hedge accounting »)
neutralisent la volatilité induite par le « mark-to-market » des dérivés, dès lors que leur utilisation répond à une stratégie de
couverture des risques.
N°9 : « La "juste valeur" se définit toujours comme une "valeur de marché" »
Publiée en réponse aux interrogations apparues pendant la crise financière de 2008 face à des marchés illiquides, la Norme
IFRS 13 décrit le concept de juste valeur et les modalités de sa mise en œuvre. Applicable lorsqu’une autre norme IFRS
requiert (ou permet) l’application de la juste valeur, elle n’étend pas le champ d’application de la juste valeur en
comptabilité. La juste valeur n’est pas toujours identique à la valeur de marché, même si l’estimation d’une juste valeur par
le recours à un modèle mathématique doit toujours privilégier l’utilisation de données observables.
N°10 : « Les IFRS créent une volatilité comptable qui ne reflète pas la réalité économique »
Pour l’IASB, il n’est pas approprié de cacher, ou d’atténuer artificiellement, la volatilité des résultats quand cela reflète les
conditions économiques réelles. Pour bien comprendre la situation financière d’une entreprise, les comptes doivent mettre
en évidence les aspects du business qui créent, ou sont soumis à, la volatilité. Les leçons tirées de la volatilité dépendent de
la stratégie (et du sang froid) des acteurs (dirigeants et utilisateurs des comptes) et des règles prudentielles, pour les
intermédiaires financiers. Les constatations comptables ne sont qu’un élément de la prise de décision.
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Dix actions à mener pour améliorer les normes IFRS


Par Claude Lopater, membre du Collège de l’ANC | 12/02/2013

Dans le débat actuel – et un peu figé - sur les qualités et défauts des normes IFRS, Claude Lopater, associé PwC et
membre du Collège de l’ANC, propose dix actions concrètes pour améliorer les IFRS et augmenter l’influence de
l’Europe sur l’IASB.
Polémiques, pamphlets, chahuts, sifflements, et indignation : assisterait-on actuellement à la bataille d’Hernani de la
comptabilité ? Il y a les « pour » et les « contre », les enthousiastes et les lassés, les désespérés et les convaincus. Au milieu
de tout cela : les normes IFRS, ces normes comptables dites « internationales », qui s’imposent depuis 2005 aux sociétés
cotées européennes, en vertu d’un règlement adopté par la Commission en 2002. Incontestablement la fronde gronde chez
bon nombre d’utilisateurs qui trouvent ces normes trop compliquées et trop changeantes. De leur côté, les normalisateurs
internationaux et les théoriciens de la philosophie comptable défendent ardemment les principes, le cadre dit « conceptuel »,
et la raison d’être de ces normes… Et le face à face n’est pas loin de virer à l’aigre.
Claude Lopater, associé PwC et membre du Collège de l’ANC, l’Autorité des Normes Comptables (françaises), prône le
dépassement des querelles. Mais, pour cela, il défend la nécessité d’un changement radical d’état d’esprit, tant du côté du
normalisateur international que de celui des utilisateurs européens. Il convient, pour le premier, d’offrir un « service après-
vente » sur les normes en vigueur, mais aussi de « savoir arrêter certains projets et interrompre la course en avant
permanente ». L’Europe, de son côté, doit afficher sa volonté de poursuivre sa route avec les IFRS, mais se « rendre plus
libre pour être plus forte ».

Action n° 1 : Stabiliser l'élaboration des normes


C’est la priorité car c'est le meilleur moyen d'améliorer les normes. En effet, cela donnera du temps aux membres du Board
pour faire vivre les normes existantes ... et donc les améliorer, mais autrement qu'en élaborant de nouveaux projets. C’est
grâce à cela que l’IASB aura enfin le temps d’assurer un vrai service après-vente sur les normes en vigueur en
développant par exemple les actions 2 à 8 proposées ci-dessous.
Action n° 2 : Mettre un terme à la création de nouvelles normes complexes et sans vraie valeur ajoutée
Les normes IFRS 10 et 11, adoptées en décembre du bout des lèvres par l'Europe, sont venues se substituer à d'anciennes
normes IFRS qui n’étaient pas mises en cause par ceux qui les appliquent tous les jours. Sont en premier lieu concernés les
projets de norme sur la constatation des revenus et ou sur le contrat de « leasing », toutes deux anti « business model ».
Ainsi, le projet sur le revenu peut conduire à reconnaître du chiffre d'affaires beaucoup plus tôt que la naissance même de
la créance, notamment dans le cas des ventes de combinés et abonnement dans le secteur des télécoms. Pour le leasing, la
norme actuelle décide s'il faut ou non mettre à l’actif l'intégralité de « l'outil loué », comme si l'entreprise en était
propriétaire, tandis que le projet se préoccupe de mettre la dette relative aux engagements de loyers fermes ou quasi-fermes
au passif (alors qu’ils sont déjà en annexe) en créant en contrepartie un actif incorporel laissant à penser que tous les contrats
de service méritent d'être activés…
Action n° 3 : Rendre les IFRS plus réalistes et moins incompréhensibles
Il convient de lister et examiner les principales contre-intuitivités présentes dans les normes IFRS. Certains concepts
pourraient être nuancés, voire créer des exceptions afin d’attirer la sympathie plutôt que l'aversion du côté des
utilisateurs… Ainsi, qui peut par exemple comprendre que la cession de 20 % d'une filiale détenue à 100 % ne peut
permettre, jamais, de dégager de plus-value en résultat ? Ou accepter la constatation d'une dette pour un put sur intérêt
minoritaire à la juste valeur ? Ou encore accepter la constatation immédiate d’une dette sur les dividendes qu’une entreprise
s’engage à payer à ses actionnaires sans attendre la réalisation des résultats futurs, de même que la constatation d’une charge
lors de l’annulation d’un plan de stock-options ?
Action n°4 : Veiller à l'homogénéité des différentes normes IFRS

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Si les normes internationales se veulent crédibles, il est essentiel que pour une même situation le traitement soit
identique. Or, elles rendent obligatoire le passage en charge des coûts d'acquisition d'une filiale tout en imposant
l'activation des coûts d'acquisition de tous les autres actifs (y compris à ceux à court terme)...
Action n°5 : Définir des garde-fous
Certaines des méthodes actuelles sont de véritables « pousses au crime ». Ainsi, décider que les ajustements de prix ou de
provisions au-delà de 12 mois iront en résultat incite les entreprises à comptabiliser un goodwill important à l'origine pour
ne dégager que des produits in fine…
Action n°6 : Etre plus clair
Pour aider les entreprises et les auditeurs à bien traduire une opération, l’IASB doit expliquer clairement si doit être retenue :
la réalité économique (economic compulsion), la substance juridique (ce qui résulte vraiment des clauses) ou l'apparence
juridique du contrat. Ainsi, le comité d’interprétation (l'IFRS IC) a pris des interprétations non prudentes sur les dettes en
refusant l'economic compulsion, alors que le Board semble aujourd'hui plus enclin à la prendre en compte par exemple dans
la comptabilisation des calls.
Action n°7 : Réagir face à l'actualité et interpréter les normes
L’actualité ayant chaque année d’importantes conséquences sur la clôture des comptes des entreprises, l’IASB doit prendre
position avant cette dernière sur le traitement de causes exogènes aux entreprises afin de faciliter la comparaison des
comptes. Et, surtout pas après la clôture, en critiquant les positions prises par les entreprises, comme on l’a vu en
2011 lors de la crise grecque ou, en 2012, sur le taux d'actualisation des engagements de retraite. Et, de fait, le Board de
l'IASB semble lui-même le mieux placé pour interpréter et améliorer "ses" normes, plutôt que le comité d’interprétation.
La suppression de l'IFRS IC permettrait aussi d’éviter les allers-retours inefficaces comme ceux vécus sur les « puts » sur
intérêts minoritaires (IAS 32 et IFRS 3)et des votes étonnants au seul motif que les américains ont adopté le même texte de
convergence (IFRS 3) et ont déjà pris (seuls) une interprétation sur le sujet (l'ajustement de prix payé à un dirigeant- vendeur
en contrepartie de sa présence post-acquisition comptabilisé intégralement en charge).
Action n°8 : Réviser le cadre conceptuel
Tout faire pour les investisseurs n'est pas la bonne approche pour élaborer de bonnes normes. Quoiqu'on en dise, les
dirigeants sont les premiers utilisateurs des comptes. La latitude qu'ils ont de créer un référentiel interne coûte cher ....
ce qui est positif pour les normes IFRS appelées ainsi à jouer un double rôle, sûrement plus que de voir développer la
communication des entreprises avec de moins en moins de liens avec les IFRS.
Action n° 9 : Modifier le règlement européen et notamment les règles du droit de veto
Le droit de véto doit permettre à l'Europe d'approuver seulement une partie de norme IFRS. Actuellement, le droit de veto
sur les normes IFRS inscrit dans le règlement IFRS européen ne fait peur à personne et surtout pas à l'IASB, d'autant que
l'Europe a tout approuvé depuis 2005 (une petite exception mise à part). Avec un droit de veto plus souple, les européens
se sentiront plus libres. Mais surtout, plus forts : la menace vis-à-vis de l'IASB de ne pas approuver une nouvelle norme
sera plus réelle. Ce qui constituera une arme efficace au développement de l'influence européenne.
Action n° 10 : Réformer la gouvernance de l'EFRAG
Une réforme de l’’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), le mécanisme de filtrage européen, est
nécessaire pour que les normalisateurs européens aient un réel pouvoir de décision et de représentation. C'est d'autant plus
important actuellement que l'IFRS Fondation propose d'améliorer la gouvernance de l'IASB par la création d’un ASAF
(Accounting Standards Advisory Forum) qui permettra d'associer les normalisateurs nationaux aux travaux de l'IASB, dans
des conditions d’ailleurs fort contestables...

Les normes comptables, langage commun aux dirigeants, actionnaires et


créanciers
Par François Meunier, ex-président de la DFCG. | 25/02/2013

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Les IFRS seraient bâties pour les investisseurs et oublieraient les besoins des entreprises ? L'idée laisse perplexe. Les
normes comptables sont avant tout un langage commun, estime François Meunier, ex-président de la DFCG.
« Les IFRS sont bâties prioritairement pour satisfaire les investisseurs et oublient les besoins des entreprises et du
management », entend-on dire encore et encore en France. Il faudrait en revenir à un cadre conceptuel fait « pour les
entreprises », assène Claude Lopater dans une tribune publiée dans Les Échos Business du 12 février 2013 (Dix actions à
mener pour améliorer les normes IFRS – proposition d’action n°8 : réviser le cadre conceptuel ).
Pourtant, cette idée reçue laisse perplexe. Pourquoi faudrait-il que le management dispose d’un langage comptable et d’une
perception de l’entreprise différents de ceux de ses actionnaires et des autres parties prenantes de l’entreprise (créanciers,
fournisseurs, management, salariés…) ?
Même s’il a des intérêts propres, le management reste mandaté par les actionnaires. Il n’a pas à développer un langage
à lui, qui leur soit inaccessible. Les normes comptables sont là pour mesurer la performance de l’entreprise dans toutes ses
dimensions et pour répondre de façon cohérente aux besoins d’information des uns et des autres : rentabilité, solvabilité,
liquidité, croissance, soutenabilité… Un créancier bancaire doit pouvoir comprendre les comptes, même s’il va se
focaliser davantage sur la solvabilité que sur la rentabilité ; un client ou un fournisseur à qui on fournit les comptes va
s’intéresser à la pérennité du business ; un comité d’entreprise, au bilan social et à la pérennité, etc.
Les IFRS imposent les mêmes règles de reporting
Un langage comptable unique donc, mais, bien sûr, le management a toute latitude pour mettre en place des indicateurs
internes de performance appropriés au modèle d’affaires de l’entreprise. Les contrôleurs de gestion vivent tous les jours ce
principe. Ils doivent d’un côté objectiver des coûts ou des prix internes sans référence directe à la comptabilité ou sans
utilisation de prix de marché (exemple : la contribution économique d’un département fonctionnel) ; mais de l’autre, leurs
indicateurs doivent être rendus compatibles ou être calés sur les agrégats comptables (exemple : si on éclate un coût entre
les diverses fonctions contributrices, le total du coût doit rester celui qui figure dans les comptes).
Pour les contrôleurs de gestion, la DFCG en témoigne, un des grands mérites de l’introduction des IFRS est de leur avoir
donné les moyens d’imposer les mêmes règles de reporting à toutes les filiales du groupe, y compris celles de l’étranger.
Si les débats doctrinaux en matière de comptabilité les laissent indifférents, les contrôleurs de gestion saluent la fonction
unificatrice du langage, qui libère la production et la circulation de l’information au sein de l’entreprise.

Les dirigeants conservent une latitude comptable


S’agissant du rendu-public (disclosure) de l’information interne, les IFRS font également preuve de latitude, dans les limites
qu’impose le souci que le langage commun ne dégénère pas en une multitude de dialectes. Ainsi, pour communiquer sur la
performance des différents secteurs d’activité (Norme IFRS8), les dirigeants d’entreprise ont le choix du mode
d’affectation des frais centraux, de la prise en compte ou non des dépréciations de goodwills, de l’imputation ou non
d’intérêts notionnels sur le capital circulant, de la neutralisation ou non de certaines variations de juste valeur qui affectent
le résultat comptable, etc. Il leur est également possible de calculer la création de valeur actionnariale selon une
méthodologie propre.
Les investisseurs prennent des risques, ils doivent être clairement informés
S’il y a place pour un débat, c’est sur l’ampleur de ce qui doit être rendu public. L’IASB a ici une approche assez
pragmatique, même si elle fait parfois grincer les dents des dirigeants : les investisseurs étant par nature les ayant-droits qui
encourent le risque ultime en matière financière, il est légitime que l’objet et la qualité de l’information financière soient
« calés » sur leurs besoins, tels qu’ils les expriment lors des consultations qu’il conduit auprès d’eux. Lors de l’élaboration
de la norme, l’IASB essaye de concilier ces demandes avec les contraintes telles que vues par les dirigeants,
notamment les coûts de production de l’information ou le secret des affaires. Une fois l’équilibre trouvé, l’IASB considère
que « qui peut le plus peut le moins », c’est-à-dire que les autres parties prenantes doivent pouvoir se satisfaire des
informations publiées. Bien sûr, d’autres informations leur sont également nécessaires, mais il s’agit d’informations
extracomptables.
Oui, il faut un langage commun. Le système d’information de l’entreprise n’est pas une tour de Babel. C’est ce qui
explique que les normes comptables ont de tout temps eu besoin de références objectives, acceptées par les parties et

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opposables à elles. C’est la force du prix de marché, qui est en général extérieur aux parties, et ceci est vrai que l’on prenne
le prix au moment de la transaction ou le prix courant (la juste valeur). Il est la base de toute mesure comptable. Une des
supériorités du prix courant sur le prix historique, quand on peut raisonnablement l’utiliser et qu’il traduit la façon la plus
probable de réaliser la valeur de l’actif en question, c’est de soumettre toutes les entreprises au même étalonnage. À plus
forte raison, il serait absurde au sein d’une même entreprise qu’il y ait des références de prix différentes selon le destinataire
de l’information. Des prix révélés, en économie de marché, ça s’appelle la concurrence !

Les entreprises souhaitent un retour à l’amortissement du goodwill


Par Cécile Desjardins - 09/05/2014

Ces trois dernières années, les tests de dépréciation exigés par les IFRS sur les écarts d’acquisition actifs ont lourdement
pesé sur les comptes des entreprises européennes cotées.
C’était l’une des grandes révolutions des normes IFRS : la suppression de l’amortissement des « goodwills » (ou « écarts
d’acquisition actifs », correspondant à la survaleur déboursée par une entreprise, lors d’une acquisition, par rapport à la
valeur comptable de la cible). Alors que dans le passé, cet écart devait être amorti, sur une durée variable, mais pouvant
aller jusqu’à 30 ou 40 ans, les IFRS prévoient un test annuel de dépréciation. « La norme IFRS 3 sur les regroupements
d’entreprises, prévoit un test annuel : l’acquéreur doit vérifier qu’il n’a pas payé son acquisition trop cher, en se référant
soit à la valeur la plus élevée entre la valeur d’utilité du bien et la "fair value", fondée par exemple sur une valeur de cession
ou un cours de bourse », expliquent Emmanuel Paret et Jean-Florent Rérolle, associés chez KPMG.
Autant dire que, dans un premier temps, personne ne s’est plaint du changement : en période faste, chacun a pu constater -
d’année en année - qu’il avait bien eu raison de débourser une fortune pour ses opérations de croissance externe… Mais le
retournement économique de 2008 a changé la donne et, depuis, les dépréciations de goodwill ont pesé lourdement sur les
comptes des grandes entreprises. Ainsi, sur un total de « goodwills » estimé à 326 milliards d’euros fin 2012 pour les
entreprises du CAC 40, ces dernières ont dû déprécier 17 milliards (sur 2012, après quelque 13 milliards en 2011).
De quoi leur faire largement regretter le changement de méthode ! Elles l’ont d’ailleurs déclaré, noir sur blanc, dans une
étude (1) récemment publiée par le groupe KPMG. « Les interviewés sont nombreux à se prononcer en faveur d’un retour
à l’amortissement du goodwill. Cela pose au moins la question de repenser le modèle actuel du test de dépréciation annuel
», indique le groupe d’audit et conseil, dont l’étude s’inscrit dans le cadre d’une demande d’informations lancée par l’IASB
sur la mise en œuvre de la norme IFRS 3.
Une pratique très coûteuse pour les entreprises
Trois principales raisons motiveraient les critiques. « Les professionnels se sont tout d’abord rendu compte que les tests de
valeur ("impairment tests") n’ont pas la valeur prédictive que certains espéraient : en réalité les cours de bourse anticipent
en général les dépréciations et pas l’inverse », soulignent Jean-Florent Rérolle, et Emmanuel Paret. Et, de fait, beaucoup
s’interrogent aussi sur le timing des dépréciations réalisées par les entreprises... et donc sur leur objectivité. « Elles sont
parfois dictées par des questions d’opportunités », reconnait Jean-Florent Rérolle.
Enfin, la mise en œuvre des tests de valeur s’est dans la pratique révélée très lourde – et très coûteuse - pour les entreprises.
« Beaucoup d’entreprises voient essentiellement dans ces tests une obligation à satisfaire : les travaux qu’elles réalisent sont
souvent importants, mais aussi assez mécaniques. Ils ne permettent pas réellement de fournir au marché des informations
intéressantes. On peut finalement s’interroger sur le rapport coût / bénéfice de ces tests et donc comprendre que les
entreprises souhaitent les supprimer ou, pour le moins, les alléger », explique Emmanuel Paret.
Difficile, pour autant, d’imaginer que le normalisateur comptable international accepter de revenir en arrière… à un système
d’amortissement des goodwills. « Quel que soit le modèle de comptabilisation, le marché, les analystes et les investisseurs
attendent avant tout des informations, des indications précises, estiment Jean-Florent Rérolle et Emmanuel Paret. Plus
qu’une dépréciation, les investisseurs attendent des entreprises qu’elles explicitent leur raisonnement et expliquent où elles
en sont de l’intégration de leurs acquisitions ». Plus de simplicité, plus de clarté : tels pourraient donc être les axes
d’évolution de la norme.

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Thème 2 - Les IFRS et l’Union Européenne

IFRS : la planète comptable au bord de la crise de nerfs


Par Laurence Boisseau | 14/01/2013

Entre les autorités françaises et l'IASB, l'agacement est à son comble. A l'été 2012, les Etats-Unis ont indiqué qu'ils
n'adopteraient pas les normes IFRS. Les Européens veulent réfléchir à la « normalisation du futur ».

Cela ressemble à la querelle des Anciens et des Modernes qui a agité le monde littéraire et artistique à la fin du XVIIe siècle.
Cela se passe pourtant dans le monde de la normalisation comptable au début du XXIe siècle. Fin novembre, lorsque
l'Académie des sciences et techniques comptables et financières a organisé un colloque sur le thème « Normalisation
comptable et transformation du droit », l'agacement était à son comble. D'un côté, ceux qui s'arc-boutent sur les normes
françaises à tout prix. De l'autre, les partisans des IFRS, ces normes internationales édictées par l'IASB (un organisme
privé), qui imposent depuis 2005 aux entreprises européennes cotées de mettre en avant la valeur de marché dans leurs
comptes consolidés.
« Il y a toujours des divergences de point de vue entre les partisans et les détracteurs des IFRS. Mais, là, les tensions sont
arrivées à leur paroxysme », raconte un expert des questions comptables. La raison ? A l'été 2012, les Etats-Unis ont fait
comprendre qu'ils n'adopteraient pas les normes IFRS et qu'ils conserveraient les leurs, alors que, depuis des années, ils
faisaient miroiter aux Européens l'entrée des IFRS à Wall Street. « Certains ont eu le sentiment d'avoir donné beaucoup de
gages aux Américains depuis dix ans. Et cela pour rien », explique Sonia Bonnet-Bernard, associée chez Ricol-Lasteyrie.
L'IASB se défend : « Nous avons suivi les directives des G20 successifs. Depuis 2008, on nous dit qu'il faut converger.
Nous avons donc travaillé dans ce sens. Mais nous ne sommes pas responsables d'une absence de décision des Américains »,
s'insurge Philippe Danjou, membre du « board » de l'IASB
Souveraineté européenne ?
Les relations entre l'IASB et la France sont devenues aujourd'hui plus que délicates. L'Autorité des normes comptables en
France (ANC), à plusieurs reprises, n'a pas caché son agacement pour ces normes. « Un normalisateur, c'est comme un
architecte. Il ne vit pas dans la maison qu'il a construite. Il est donc nécessaire de regarder ce qui se passe sur le terrain.
Les normes comptables doivent être proportionnées aux besoins des lecteurs de comptes et aux moyens de ceux qui les
produisent. Se borner à demander toujours plus d'information nuit à la pertinence des comptes », explique Jérôme Haas,
le président de l'ANC. Le normalisateur français a fédéré autour de lui les Allemands et les Anglais pour réfléchir en amont
à la « normalisation du futur ».
Mais pour quoi faire ? Elaborer des normes purement européennes sans se soucier de convergence avec d'autres ? « L'IASB
ne peut pas se recentrer sur la seule Europe. Toute l'Amérique latine a adopté ces normes, le Canada, la Corée, la Russie,
la zone Pacifique, la Chine aussi les reprend à 95 % », commente Philippe Danjou.
Redonner à l'Europe sa souveraineté en matière de normes comptables ? L'Europe a déjà tenté l'aventure dans les
années 1990. Mais les Etats n'ont jamais réussi à s'accorder sur des points précis car ne pouvant s'abstraire des instances
politiques. C'est pourquoi, en 2000, l'Union européenne a abandonné son pouvoir de normalisation européenne et décidé
de déléguer la conception et la rédaction des normes à un cercle de techniciens. Même si cette solution présente des
inconvénients - les normes édictées, en chambre, peuvent sembler trop théoriques et difficiles à appliquer sur le terrain -,
elles ont le mérite d'exister.

Normes comptables : la Commission ouvre enfin les yeux…


Par Jean-Luc Decornoy | 30/01/2013

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Depuis 2003, des voix s'élèvent contre les normes comptables internationales IFRS. La Commission européenne
promet de les revoir cette année. Jean-Luc Decornoy est président du directoire de KPMG France.
C'est une information du « Daily Telegraph » qui est largement passée inaperçue. Selon le quotidien britannique, la
Commission européenne aurait promis, en réponse à une lettre secrète envoyée par neuf groupes d'investisseurs
anglais, de procéder dès cette année à une revue des normes comptables internationales (les célèbres IFRS). Nombre
d'experts britanniques reprochent en fait à ces normes de permettre aux entreprises, et en particulier aux banques, de
surévaluer leurs profits en différant la constatation de perte de valeur de certains actifs. Ce qui porterait préjudice aux
actionnaires et troublerait l'évaluation des entreprises - déstabilisant même l'« équilibre macroéconomique du pays », rien
que ça !
On ne saurait disconvenir que les nouvelles normes comptables sont loin, très loin d'être idéales : j'ai moi-même
suffisamment tiré la sonnette d'alarme sur ce point depuis quelques années… Il n'empêche : que les investisseurs eux-mêmes
les critiquent ne manque pas de sel quand on sait que le basculement vers les IFRS, qui s'est accompagné de tant de peine
et de labeur du côté des émetteurs et de leurs auditeurs, visait, précisément, à… « faciliter le bon fonctionnement du marché
des capitaux, […] la protection des investisseurs et la préservation de la confiance envers les marchés financiers »
(règlement CE no 1606/2002 du 19 juillet 2002, qui ordonne la mise en oeuvre des IFRS en 2005) ! Il est singulier que les
investisseurs alertent la Commission sur les effets néfastes d'un système comptable justement conçu et mis en œuvre
pour préserver leurs intérêts.
Jacques Chirac donnait l'alerte au plus niveau
Mais il y a pire. Car, en donnant bonne suite à cette requête des investisseurs, la Commission européenne, qu'on sait pourtant
prompte à donner aux auditeurs des leçons d'indépendance, se retrouverait vis-à-vis d'eux, et d'ailleurs de tous les autres
utilisateurs des IFRS, dans une curieuse et inconfortable position. Comment peut-elle, en effet, sans se renier, proposer de
passer elle-même en revue des normes qu'elle a adoptées ? En langage d'auditeur, cela équivaut à pratiquer
l'autorévision, un acte évidemment proscrit par la profession au nom de la déontologie la plus élémentaire.
Au-delà, la considération subite de la Commission pour certains risques inhérents aux IFRS ne peut manquer d'étonner
quand on sait que, depuis une dizaine d'années, on l'alertait sur le sujet au plus haut niveau sans parvenir à l'ébranler.
Au niveau français, Jacques Chirac avait dès juillet 2003 interpellé le président de la Commission européenne, Romano
Prodi, sur le fait que « certaines normes comptables en cours d'adoption dans l'Union européenne risquaient de conduire
à une financiarisation accrue de notre économie et à des méthodes de direction des entreprises privilégiant trop le court
terme ».
Le G20 accusait les normes IFRS d'avoir amplifier la crise
Sur le plan opérationnel, il a même été établi que l'application généralisée et indifférenciée du principe de valorisation
à la « fair value » n'est pas appropriée dans le cas de marchés non liquides, et qu'elle a indirectement amplifié la crise
financière en brouillant la perception de la solvabilité des entreprises, comme celle de leur liquidité. Ce constat a conduit le
G20, à Washington en 2008, puis à Londres en 2009, à demander une amélioration des normes comptables, conscient que
ces enjeux dépassaient les seuls cadres comptable et financier et menaçaient la stabilité et la croissance économique globale.
Hélas, depuis 2008, et en dépit de ces évidences, la Commission européenne a préféré jeter l'opprobre sur plusieurs
boucs émissaires successifs - la gouvernance des banques, celle des sociétés cotées, le rôle des agences de notation, puis
des auditeurs légaux -, plutôt que de s'interroger sur la manière de corriger un défaut réel, mais immanent à son propre
système de normes comptables et désormais largement regardé comme l'un des facteurs d'aggravation les plus visibles de
la crise. Que de temps perdu !

« Construire les normes comptables européennes de manière équitable et


irréprochable »
Par Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur et aux Services | 07/02/2013

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Le commissaire européen Michel Barnier explique la démarche de l'Europe sur les normes comptables. Certaines
seront revues, notamment en tirant les enseignements de la crise financière.
Le point de vue exprimé par M. Decornoy dans « Les Echos » datés du 30 janvier me paraît entaché de trop de mauvaise
foi, d'approximations et d'erreurs pour ne pas réagir. Je ne reviens pas sur son point de départ et l'idée qu'une prétendue
« lettre secrète » d'investisseurs britanniques amènerait la Commission européenne à prendre conscience de l'importance et
de l'impact des normes comptables pour l'économie européenne.
Des enjeux complexes
Depuis le début de mon mandat comme commissaire au Marché intérieur et aux Services, j'ai accordé une importance
prioritaire à ce sujet complexe et qui se prête mal aux idées simples. L'enjeu est en effet pour l'Europe de disposer de
normes comptables de haute qualité. Ces normes doivent répondre aux besoins des entreprises et des investisseurs en
traduisant de façon exacte la réalité de leur situation économique et financière, sans méconnaître leur impact global pour
l'économie. L'enjeu est aussi de veiller à ce qu'au plan international, l'élaboration des normes que nous utilisons résulte d'un
processus irréprochable et qui associe de façon équitable tous ceux qui les utilisent.
Un langage commun reconnu par une centaine de pays
Où en sommes-nous ? En 2002, l'Union européenne avait pris la décision d'appliquer sur son territoire les normes
comptables internationales, les IFRS. Il s'agissait de nous doter d'un langage comptable commun, permettant ainsi à
nos entreprises de lever plus facilement des capitaux, en Europe et au-delà de nos frontières, en les rendant plus
compétitives et plus transparentes. Ces normes sont aujourd'hui en vigueur et les entreprises européennes bénéficient d'un
corpus de règles comptables unifiées, gage de bon fonctionnement du marché unique européen. Au plan international, plus
de 100 pays reconnaissent désormais les IFRS, à l'exception notable des Etats-Unis.

Révisions en cours
Ces normes sont-elles parfaites et sommes-nous entièrement satisfaits de la façon dont elles sont élaborées ? Non, et comme
le savent tous ceux qui suivent ces questions de façon attentive, nous sommes engagés dans un effort pour revoir certaines
d'entre elles en tirant les enseignements de la crise financière et en particulier faire en sorte qu'elles ne soient pas un
facteur de volatilité supplémentaire. Ce travail est mené avec sérieux et rigueur. Et je ne proposerai pas de normes qui ne
répondent à ces impératifs et à l'intérêt public européen. J'ai déjà exprimé des réserves sur certaines propositions et je le
ferai à chaque fois que cela sera nécessaire. Nous sommes également en train de revoir la façon dont les règles sont élaborées
et en particulier la place qui doit revenir à chaque région du monde dans ce processus. L'Europe défend l'idée que
doivent y prendre part ceux qui les appliquent effectivement ou sont engagés à les mettre oeuvre effectivement. C'est un
sujet de débat avec nos amis américains - qui participent activement au processus d'élaboration sans pour autant les
appliquer. Le moment est venu pour eux de clarifier leur intention et pour nous d'en tirer les conséquences.
L'Europe agit sur ce front comme sur toutes les autres décisions du G20 avec détermination et sans se laisser impressionner
par les lobbies ou par les tenants d'un conservatisme qui sert d'abord leurs intérêts.

IFRS : Claude Revel propose de créer un normalisateur comptable européen


Par Cécile Desjardins | 08/02/2013

Dans un rapport remis la semaine dernière au Ministre du Commerce Extérieur, Claude Revel s’engage pour une
plus grande prise de position française en matière de normes internationales, notamment comptables.

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Mandatée en septembre dernier par Nicole Bricq, le professeur et spécialiste de l’intelligence économique Claude Revel a
rendu fin janvier son rapport sur le développement de la présence internationale et du positionnement de la France en matière
de normes (consultez le rapport ci-dessous). Elle y dégage sept priorités d’actions, dont certaines s’appliquent directement
aux normes financières, et en particulier comptables, à l’heure où les normes comptables internationales dites « IFRS »
continuent de faire débat en France.
Bilan mitigé
Claude Revel établit un bilan mitigé de ces normes, « échec pour les uns, succès pour les autres », rappelant que « pour
beaucoup, l’Europe a abandonné en 2002 l’essentiel de ses prérogatives en matière de normalisation comptable en
adoptant le référentiel comptable international (IFRS) pour les entreprises cotées. Cet épisode est considéré comme un
échec des visions européennes qui privilégient la stabilité financière et la performance durable de l’entreprise. En sens
inverse, elles ont été un formidable marché pour les cabinets spécialisés et pour les tenants (y compris français) d’une
approche ‘marché’ ».
Retour sur la rédaction des normes
Souhaitant tirer les leçons des 10 ans d’adoption des IFRS en Europe, Claude Revel estime qu’il « faut se demander
pourquoi les professionnels français qui (en majorité) déplorent ces règles ont été si peu présents lors de l’élaboration
initiale des IFRS ». Elle y voit plusieurs raisons : un défaut de veille, tout d’abord, alors que les instances internationales
(à l’époque l’IASC) « avaient pourtant dès 1989 publié un cadre conceptuel qui permettait d’apprendre et comprendre
l’esprit des nouvelles normes qu’ils comptaient proposer », un défaut d’unité, aussi, car « tous les acteurs français n’étaient
pas hostiles à ces normes, or c’est l’unité qui permet d’exercer une influence ». Et, enfin, un défaut de moyens : « nous
n’avons pas de grands instituts de recherche en comptabilité qui à l’instar des Américains et d’autres Anglo-Saxons les
rémunèrent pour chercher, pour publier et pour assister aux réunions ».
Le normalisateur européen
Très concrètement, Claude Revel estime qu’il faut « être plus que jamais actifs sur les enjeux des nouvelles normes
financières européennes » et, notamment, gérer les suites des IFRS. « Il est vital pour l’Europe de maîtriser la normalisation
comptable applicable à ses entreprises en exerçant le pouvoir d’influence propre à préserver ses intérêts et les leurs. Il y a
donc lieu aujourd’hui de favoriser l’émergence d’un normalisateur comptable européen ». Comment ? Claude Revel
distingue deux voies possibles. La première consisterait à s’appuyer sur l’EFRAG (European Financial Reporting
Advisory Group), un mécanisme de filtrage déjà institué au niveau européen et qui pourrait institutionnaliser ses relations
avec les principaux normalisateurs comptables nationaux (Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni). La seconde
consisterait à créer un véritable normalisateur comptable européen en s’appuyant sur les principaux normalisateurs
nationaux existant aujourd’hui. « Ce qui est certain, c’est qu’il faut une autorité stratégique européenne représentant les
États », estime Claude Revel. Enfin, et ce n’est pas incompatible, le rapporteur estime qu’il « n’est pas interdit non plus
d’anticiper et de renforcer notre présence à l’IASB qui, selon certains, est un organisme ouvert (il faut trouver les clés...).
Il est clair que si on ne s’exprime pas, on ne sera pas entendu… ». Une position qui va dans le sens de celle de Jérôme
Haas, le président de l’ANC. « Claude Revel a évidemment raison quand elle dit qu’il faut construire sur les principaux
normalisateurs comptables nationaux. L’important est de contribuer, quel que soit le cadre, explique-t-il. Il est essentiel de
promouvoir les intérêts de l’Europe à l’égard de l’IASB, en s’appuyant sur ceux qui sont en contact avec les utilisateurs
des normes ».
Pour que les entreprises soient prêtes à s’engager, en temps et en moyens, Claude Revel propose d’aligner un « crédit
d’impôt normalisation » sur le crédit d’impôt recherche, « la normalisation étant comme la recherche un investissement
immatériel pour des marchés futurs ». Mais cela suffira-t-il pour mobiliser les entreprises ?

Sept priorités d’actions pour améliorer la stratégie d’influence française en matière de normes

1. Mobiliser les entreprises dans les institutions normatives internationales, en renforçant la lisibilité du dispositif et en
alignant le crédit d’impôt normalisation sur le crédit d’impôt recherche.
2. Pousser au sein des enceintes internationales trois sujets stratégiques : les exigences françaises en matière de
responsabilité sociale et environnementale, de propriété intellectuelle et de réciprocité.
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3. Agir en amont de la règle pour ne pas se la faire imposer. La coopération technique et l’aide au développement peuvent
contribuer à promouvoir les règles et normes françaises à l’international.
4. Peser sur les normes des marchés futurs dans l’agroalimentaire (hormones de croissance, clonage du bétail et traçabilité
numérique agricole), la ville durable (réseaux intelligents et aménagement durable) et la transition écologique (affichage
environnemental et obsolescence programmée des produits).
5. Peser sur les accords de libre-échange internationaux. L’accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-
Unis sera fondamental par sa portée juridique. Il orientera les règles du commerce mondial.
6. Mettre en place une ingénierie d’influence professionnelle par l’intermédiaire de formations à l’intelligence
économique et à la négociation dans les instituts de formation de l’administration mais aussi dans les écoles publiques
comme l’Ecole nationale d'administration (ENA) ou Polytechnique.
7. Renforcer la place accordée aux normes dans le pilotage de l’intelligence économique. Objectif : favoriser l’alerte,
l’impulsion et le suivi de stratégies d’information, de sécurité et d’influence à une échelle interministérielle.
« Développer une influence normative internationale stratégique pour la France », par Claude Revel

Rapport remis à Nicole Bricq, Ministre du commerce extérieur, le 31 janvier 2012.

L'Europe veut renforcer son rôle dans l'élaboration des normes comptables
IFRS
Par Laurence BOISSEAU | 20/03/2013

La Commission européenne a nommé Philippe Maystadt conseiller spécial pour réaffirmer le poids de l'Union
Européenne dans l'élaboration des normes internationales d'information financière (IFRS).
« Renforcer la contribution de l'Union européenne aux normes internationales d'information financière (IFRS) et
améliorer la gouvernance des institutions qui les élaborent. » C'est la mission que Michel Barnier, commissaire européen
chargé du Marché intérieur et des Services, vient de confier à l'ex-ministre belge des Finances Philippe Maystadt, ancien
président de la Banque européenne d'investissement. Aujourd'hui, les normes IFRS, qui s'appliquent aux comptes consolidés
des sociétés cotées en Europe depuis 2005, sont édictées par l'IASB (un organisme privé). L'Efrag - une organisation
indépendante - assiste la Commission en donnant un avis technique sur ces normes, tandis que le Comité de réglementation
comptable (ARC) - composé de représentants des Etats membres - homologue ces normes.
Se pencher sur la gouvernance de ces institutions et leur coopération avec les normalisateurs nationaux est devenu un sujet
sensible depuis l'été 2012. Les États-Unis ont alors fait comprendre qu'ils n'adopteraient pas les normes IFRS et qu'ils
conserveraient les leurs, alors que, depuis des années, l'IASB avait fait des concessions dans le sens d'une
convergence. « Cela a cristallisé les mécontentements, note un expert. Du coup, l'Europe voudrait retrouver un mécanisme
digne de ce nom et peser davantage sur l'élaboration de ces normes. »
Les normalisateurs allemands, britaniques et espagnols seront consultés dans la rédaction des normes par l'IASB
Dans le même temps, l'IASB a annoncé, hier, la mise en place d'un forum (Asaf) qui sera consulté dans la rédaction
des normes. Ce groupe comprend douze instances normalisatrices nationales, voire supranationales. Au niveau européen,
les normalisateurs allemand, britannique et espagnol sont représentés, ainsi que l'Efrag. L'ANC (Autorité des normes
comptables) française ne fera pas partie de ce forum. Celle-ci n'avait pas caché qu'elle souhaitait une coopération plus
étroite.
Enfin, la Commission devrait rendre public aujourd'hui un Livre vert sur l'investissement de long terme, et
s'interroge sur l'impact des normes comptables et notamment sur l'évaluation en valeur de marché.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Qui a le plus profité de l'adoption des IFRS en France ? (extrait)


Baalbaki Shibly Fatima, Dumontier Pascal, « Qui a le plus profité de l'adoption des IFRS en France ? », Revue française de
gestion 4/2015 (N° 249) , p. 145-158

Conséquences des normes IFRS sur les acteurs des marchés financiers

La revue de la littérature publiée de 2005 à 2014 fait apparaître un total de 46 articles traitant de questions relevant de la
finance. Leur objectif est d’identifier les effets de l’amélioration de l’information financière, relevée dans la partie
précédente, sur 5 dimensions clés présentées par nombre décroissant de publications : le marché actions, les investissements
financiers, les prévisions et avis des analystes financiers, le coût du capital et le marché du crédit (figure 4).

1. Conséquences de la normalisation IFRS sur les marchés actions

De nombreux articles sont consacrés à l’analyse des marchés actions en réponse à l’asymétrie d’information générée par
l’adoption des normes IFRS entre les dirigeants qui ont connaissance de ses effets et les investisseurs. Dans certaines
circonstances, les états financiers IFRS contiennent en effet des informations qui s’ajoutent à celles délivrées par les états
financiers en normes nationales. L’impact des IFRS sur le contenu informatif des états financiers est donc hétérogène.

Landsman et al. (2012) relèvent d’abord une hausse du contenu informationnel des annonces de bénéfices, pour les groupes
dans les pays ayant imposé les IFRS, qui se traduit par une augmentation de la volatilité des rentabilités anormales et du
volume d’échange anormal relevés sur toutes les années post-adoption. En outre, Bissessur et Hodgson (2012) montrent
dans un premier temps une baisse du synchronisme des marchés actions durant les deux premières années de l’adoption des
IFRS. Une inversion à la hausse de ce synchronisme se produit dans un second temps, au cours des deux années suivantes,
pour atteindre un niveau plus élevé qu’avant l’adoption des IFRS.

En particulier, des modifications individuelles de cours boursiers de composantes de l’indice FTSE 100 sont relevées lors
de la transition IFRS des groupes du Royaume-Uni (même si l’effet global n’est pas significatif). Les Uk Gaap seraient
effectivement considérées à tort comme un modèle similaire à celui des IFRS car la transition peut engendrer des
modifications importantes des états financiers pris en compte par les analystes boursiers (Aisbitt, 2006).

Par ailleurs, Hong et al. (2014) mettent en exergue une baisse de 38 à 82 % des sous-évaluations d’introduction en Bourse
(IPO) suite à l’adoption des IFRS et une hausse de 49 à 76 % des introductions en Bourse à l’étranger. En diminuant
l’asymétrie d’information et en améliorant la comparabilité des comptes, l’utilisation des IFRS facilite les augmentations
de capital à un moindre coût et, en particulier, les augmentations de capital à l’étranger.

2. Conséquences de la normalisation IFRS sur les investissements financiers

Un quart des études de l’échantillon testent l’hypothèse selon laquelle la mise en place des normes IFRS accroit le niveau
d’investissement dans les sociétés étrangères. Les résultats valident cette hypothèse, à l’instar des travaux de Florou et Pope
(2012) qui montrent une augmentation de 4 % des demandes d’actions des investisseurs institutionnels et de presque 10 du
nombre d’investisseurs institutionnels entre 2003 et 2006 sur un échantillon de groupes de 45 pays adoptants.

Cet effet positif se justifierait par l’amélioration de la comparabilité de leurs états financiers et la réduction des coûts
d’acquisition d’information par les investisseurs. En effet, le manque de diversification dans les portefeuilles d’actifs
financiers proviendrait de l’asymétrie d’information entre les investisseurs et les dirigeants qui serait en partie résorbée en
fournissant une information pertinente et fiable. La hausse du niveau d’investissements dépend du surplus informationnel
réellement délivré aux investisseurs. Selon Covrig et al. (2007) puis DeFond et al. (2011), il n’y aurait en effet pas
d’augmentation des investissements des fonds communs de placement (FCP) nationaux disposant de toute l’information
nécessaire. En revanche, les FCP régionaux (Asie, Europe… .) seraient les plus sensibles à l’adoption des IFRS devant les
FCP globaux qui investissent uniquement dans les grandes capitalisations mondiales.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

DeFond et al. (2012) relèvent que, si les investissements étrangers dans les groupes américains publiant en Us Gaap sont
stables, ils sont en baisse relative par rapport à ceux réalisés dans les groupes européens qui ont adopté les IFRS. Leur étude
précise que cet effet positif est particulièrement concentré pour les investisseurs (en particulier actifs et en croissance)
susceptibles de valoriser un haut niveau de qualité d’information financière. De plus, l’adoption serait positivement associée
à une augmentation significative des investissements directs à l’étranger (IDE) pour les pays développés par opposition aux
pays en développement selon Gordon et al. (2012).

Par ailleurs, Beneish et al. (2008) concluent que la réduction du coût de traitement de l’information en IFRS ne suffirait pas
à réduire la tendance pour un investisseur à surpondérer dans son portefeuille de titres les actions nationales par rapport aux
actions étrangères (equity home biais). Yu et Wahid (2014) contredisent récemment ces résultats en démontrant que cette
tendance est réduite en cas d’adoption des IFRS dans le pays de l’investissement ou dans le pays de l’investisseur.

3. Conséquences de la normalisation IFRS sur la production des avis des analystes financiers

Les variables testées relatives aux caractéristiques des avis des analystes financiers sont successivement mises en évidence :
niveau de suivi, précision des prévisions et dispersion. Les conclusions des études montrent unanimement la hausse de la
couverture des analystes financiers pour les groupes ayant adopté les IFRS (Cuijpers et Buijink, 2005 ; Kim et Shi, 2012).
Ce constat confirme, selon Bae et al. (2008), que les différences de référentiels comptables engendrent des coûts
économiques pour les analystes. L’adoption des normes IFRS séduit ainsi les analystes étrangers, en particulier ceux
provenant de pays qui ont adopté en même temps les IFRS et ceux avec une expérience antérieure des IFRS.

De plus, la conformité aux exigences des normes IFRS augmente la précision (mesurée par les erreurs) de leurs prévisions
de résultats. L’adoption volontaire des IFRS améliore plus fortement l’information publique, commune à tous les analystes,
que privée, spécifique à chaque analyste (Kim et Shi, 2012).

Enfin, Cuijpers et Buijink (2005) relèvent une plus faible dispersion des prévisions de bénéfices des analystes en particulier
pour les plus anciens adoptants que pour les plus récents. Cela suggère que les analystes ont besoin de temps pour apprendre
à interpréter les états financiers en IFRS et/ou que les derniers adoptants ne respectent pas encore complètement le nouveau
référentiel.

4. Conséquences de la normalisation IFRS sur le calcul du coût du capital

Plusieurs études testent l’hypothèse selon laquelle l’adoption du référentiel IFRS conduirait à une baisse du coût du capital,
en raison de l’amélioration de l’information financière par rapport à celle délivrée par les comptabilités nationales et en
raison de la hausse de la comparabilité. À l’instar des travaux de Cuijpers et Buijink (2005), l’étude plus récente de Li
(2010) n’apporte pas de preuve d’une baisse du coût du capital pour les groupes européens ayant adopté volontairement les
IFRS avant 2005. En revanche, elle démontre une réduction moyenne significative de 47 points de base du coût du capital
après l’adoption obligatoire en Europe en 2005. Jusqu’en 2005, l’intensité du changement dépendrait du caractère
volontaire ou obligatoire de la transition IFRS (Daske et al., 2008). Il n’y aurait en revanche plus de différence significative
après 2005 entre les adoptants volontaires et les adoptants obligatoires.

La suite de cette étude (Daske et al., 2013) précise que seules les adoptions dites « sérieuses » bénéficient d’effets positifs
liés à la baisse du coût du capital contrairement aux adoptions « labels ». Il faudrait donc dissocier les effets sur les groupes
entre ceux qui se limitent à l’obtention du « label » IFRS et ceux qui modifient plus largement leurs pratiques globales de
reporting et leur stratégie visant à renforcer leur transparence.

5. Conséquences de la normalisation IFRS sur les marchés de crédit

De rares articles étudient l’impact de l’adoption des IFRS sur les termes des contrats d’emprunts et la structure de capital
dans les marchés internationaux de crédit. Kim et al. (2011) montrent une baisse moyenne de 20 points de base pour les
emprunteurs qui ont adopté volontairement les IFRS (et de 31 points de base pour les emprunts basés sur le Libor) en raison
notamment de la baisse de l’asymétrie d’information entre emprunteurs et prêteurs. Cette situation apparaît comme
indépendante du niveau de protection des prêteurs, de l’efficacité du cadre législatif et du niveau de développement
économique.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

De plus, les banques imposeraient des conditions financières plus favorables aux adoptants IFRS, en particulier des
engagements contractuels moins restrictifs. Elles octroieraient également des crédits de montants plus importants et de plus
longue maturité que pour les non-adoptants IFRS. Les groupes adoptants attireraient davantage les prêteurs notamment
étrangers participant à des emprunts coopératifs (syndicate) plutôt que non coopératifs. Les conclusions de cette étude de
Kim et al. (2011) doivent néanmoins être analysées avec précaution car elles se basent sur la comparaison de 2 échantillons
de taille très inégale (4973 observations de sociétés non-adoptants IFRS contre seulement 205 pour les adoptants IFRS) et
qui ne disposent pas des mêmes caractéristiques. Ainsi, les groupes adoptants IFRS ont une taille plus importante, sont plus
rentables, moins endettés et appartiennent davantage à des composantes d’indice que les groupes de l’autre échantillon. Ces
spécificités pourraient justifier à elles seules, au moins en partie, les écarts relevés.

Par ailleurs, il apparaît une hausse de la sensibilité des notations financières à l’information comptable suite à l’adoption
volontaire des IFRS. Les résultats sont similaires pour les adoptions obligatoires seulement dans les pays avec une
réglementation stricte des lois (Wu et Zhang, 2014).

En revanche et contrairement aux impacts précédents relevés, Bhat et al. (2014) concluent que l’adoption des IFRS n’aurait
pas de conséquence sur la pertinence des données comptables fondamentales (bénéfices, valeur comptable des capitaux
propres et levier financier) utilisées dans l’évaluation du risque de crédit sur le marché des CDS (Credit Default Swap).

En synthèse, les effets bénéfiques de l’adoption des IFRS sur l’ensemble des points traités dans cette partie sont d’autant
plus élevés que :

 Les investisseurs ont une faible visibilité des groupes (non intégrés dans un indice national ou international) et que
leur environnement informationnel est faible (Armstrong et al., 2010), en particulier quand leur taille et le nombre
d’analystes qui les suivent sont réduits (Dumontier et Maghraoui, 2006).
 Le régime d’application des IFRS mis en place est strict (Landsman et al., 2012 et Hong et al., 2014 ; Daske et al.,
2008 ; Siqi, 2010). Cette position majoritaire s’oppose à celle de Christensen et al. (2007) qui justifient le
changement au moins en partie par les caractéristiques spécifiques du groupe.
 Les différences avec les normes nationales sont nombreuses (Florou et Pope, 2012 ; Shima et Gordon, 2011).
 Les efforts additionnels réalisés par les groupes dans la préparation, l’explication et la compréhension des IFRS,
sont importants en particulier durant la période de transition et d’adoption (Cotter et al., 2012).

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Partie 2 : Professions comptables

Dossier 1

Répondre aux questions suivantes :

• Indiquer la différence fondamentale entre la mission du commissaire aux comptes et celle de


l’expert-comptable.

• Préciser à quel moment et pour quelle durée le commissaire aux comptes est nommé.

• Les normes internationales IAS-IFRS offrent peu d’options comptables. Selon vous, quelle en est
la raison ? En est-il de même pour le Plan Comptable Général ?

• Donner les principales missions de l’ANC.

Dossier 2

Les 10 affirmations suivantes sont fausses. Justifier.

1. Il suffit de faire état du diplôme d’expert-comptable pour mettre en avant le titre d’expert-comptable.

2. Une discussion s’ébauche entre 2 collaborateurs à propos de la rémunération d’un haut responsable d’une
société cliente du cabinet. Vous êtes surpris par la rupture du secret professionnel.

3. L’obtention du diplôme d’expert-comptable permet d’exercer l’activité de commissaire aux comptes.

4. L’expert-comptable et le commissaire aux comptes dépendent du même code de déontologie.

5. Les honoraires de l’expert-comptable sont déterminés d’après un barème national.

6. Quand une entité est dans l’obligation de nommer un commissaire aux comptes, il lui suffit de déposer une
requête auprès du président de la cour d’appel afin qu’il procède à cette désignation.

7. Le PCG contient les dispositions qui permettent de respecter la réglementation française en


matière d’établissement des comptes consolidés.

8. Les commerçants sont tenus de respecter uniquement le PCG pour organiser leurs obligations comptables.

9. À la suite d’un examen limité sur une situation semestrielle, les dirigeants de l’entité contrôlée
demandent l’assistance du commissaire aux comptes pour recruter un directeur administratif et
financier.

10.Le commissaire aux comptes intervient après la date de clôture de l’exercice et avant la date de
tenue de l’assemblée générale ordinaire.
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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Dossier 3

Vous venez d’intégrer un cabinet d’expertise comptable et vous êtes confronté aux questions suivantes
(VRAI ou Faux ; à justifier).

1. Un expert-comptable ne peut pas produire en justice des documents concernant une société
cliente qui a mis en cause sa responsabilité civile.

2. Le dossier de travail d’un expert-comptable peut être saisi lors d’une perquisition.

3. Un expert-comptable est tenu d’intervenir chez un ancien client faisant l’objet d’un contrôle

fiscal.

4. La responsabilité d’un expert-comptable s’éteint après avoir quitté un client.

5. La reprise d’un dossier auprès d’un confrère expert-comptable s’accompagne de tous les
documents en possession du confrère.

6. Le papier à en-tête d’un expert-comptable est libre de toute mention.

7. En cas de litige, le recours à l’arbitrage est obligatoire pour un expert-comptable.

8. Un expert-comptable ne peut être trésorier d’une association à but non lucratif.

9. Un expert-comptable peut être juge consulaire.

10. Un expert-comptable peut domicilier ses clients à son cabinet.

Dossier 4

La société HCR SA a pour activité principale la fourniture de produits pour les hôtels, cafés et restaurants.

Elle envisage l’acquisition d’une entreprise de torréfaction en avril N, la société BRASILIA SA. Pour financer cette
acquisition, la société HCR SA envisage de contracter un emprunt bancaire. Les banquiers sollicités réclament un
audit d’acquisition de la société BRASILIA SA.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

L’audit d’acquisition est confié à l’expert-comptable, M. Alex TERIEUR, de la société HCR SA. M. Alex TERIEUR assure,
par ailleurs, la révision des comptes de la société HCR SA dans le cadre d’une lettre de mission.

Suite à son audit, M. Alex TERIEUR atteste que les comptes de la société BRASILIA au 31/12/N-1 sont réguliers et
sincères. Mais dans le cadre d’un contrôle fiscal en cours durant l’exercice N-1, la société BRASILIA accepte en mars
N, après transaction avec la Direction Générale des Finances Publiques, une rectification d’impôt de 500.000 €. Cette
dette d’impôt n’est pas prise en compte dans le bilan audité par M. Alex TERIEUR. La société BRASILIA a arrêté ses
comptes le 15 avril N.

Vous répondez aux questions suivantes :

1. La mission d’audit d’acquisition est-elle légale ou contractuelle ?

2. La profession d’expert-comptable peut-elle être exercée librement ?


Vous argumentez.
3. Dans le cadre de sa mission de révision des comptes annuels de la société BRASILIA,
quelle doit-être l’attitude de M. Alex TERIEUR s’il découvre des faits de nature délictueuse
?
4. M. Alex TERIEUR doit-il rédiger un contrat pour réaliser l’audit d’acquisition
dans la mesure où il est déjà expert-comptable de la société HCR SA ?
5. Pour conduire sa mission d’audit, l’expert-comptable doit-il appliquer
des normes ? Dans l’affirmative, vous citez les types de normes à respecter.

6. La responsabilité de l’expert-comptable pourrait-elle être engagée suite au


redressement fiscal ? Dans l’affirmative, vous citez les responsabilités et les sanctions
correspondantes.

Dossier 5

Vous travaillez au sein d’un cabinet d’expertise comptable et de commissariat aux comptes en tant que
stagiaire. Il vous est demandé de répondre aux questions suivantes :

1) Pour être inscrit au tableau de l’Ordre des expert comptables, quelles sont les conditions à
remplir ?

2) Dans quels cas l’expert-comptable n’est-il plus tenu au secret professionnel ?

3) Un expert-comptable n’exerce aucune mission de nature comptable. Peut-il accepter d’un client,
à titre principal, une mission annuelle tacitement reconductible en matière sociale (établissement
des payes et charges sociales) ?

4) Lorsqu’un dossier est repris par un confrère expert-comptable, quelle procédure faut-il suivre ?

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Dossier 6

Le cabinet d’expertise-comptable et de commissariat aux comptes Bouint est situé dans la même
commune que la société Halescourt. Il s’agit d’un cabinet individuel, créé il y a une trentaine d’années par
M. Bouint, expert-comptable et commissaire aux comptes, et qui emploie maintenant dix salariés. Il tient
une comptabilité de trésorerie. Afin de préparer la transmission de son cabinet, M. Bouint projette de
changer de structure juridique et de passer d’un exercice individuel de la profession à un exercice dans le
cadre d’une SARL.

Travail à faire

1. Préciser si la SAS Halescourt est obligée de recourir aux services d’un expert-comptable.

2. Qualifier la mission de l’expert-comptable et qualifier la mission du commissaire aux


comptes de façon à mettre en évidence ce qui les distingue.

3. Indiquer l’utilité de la lettre de mission et citer deux éléments de son contenu.

4. Citer trois critères de l’éthique professionnelle des experts-comptables.

5. M. Bouint, actuel expert-comptable, peut-il cumuler sa fonction avec celle de commissaire


aux comptes de la société ? Justifier.

6. Expliquer en quelques lignes quelles seraient les obligations comptables de l’entreprise


d’expertise-comptable de M. Bouint après transformation en SARL. Justifier votre réponse.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 2

Immobilisations corporelles I

Pierre BLIN

Leila HANNACH

Mise à jour : Guillaume BLIN et Aurélie Viet Ha TRAN

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Exercice 1

L’entreprise Fervox a fait construire une usine qui s’est achevé le 01/01/N. Le coût global de la construction est de 1 850 000
€. Lors de l’acquisition du terrain, il apparaît nécessaire de prendre en compte :

La dégradation immédiate du terrain : la situation de l’usine nécessitera une restauration du site à la fin de l’exploitation fixée
à 50 ans. Les frais sont estimés à 45 000 €.

L’exploitation de l’usine entraînera un appauvrissement du sol en fonction du niveau de l’activité. Les frais sont estimés à
8 000 € par an.

Une loi impose une mise en conformité des usines de même nature afin de respecter l’environnement à partir du 1er janvier
N+1. Cet investissement d’une valeur de 10 000 € n’entraîne aucun avantage économique supplémentaire pour l’entreprise
mais en son absence, l’usine serait purement et simplement stoppée.

Travail à faire :

1) Quels sont les frais qui peuvent être activés en N ?

2) Présentez les écritures de l’exercice N.

3) Quel traitement comptable est à prévoir pour l’exercice N+1 ? quelles sont les conséquences ?

Exercice 2 : Entreprise MILFORD

L’entreprise MILFORD a acquis le 10 avril N un matériel d’une valeur de 460 000 € HT. Les frais de transport et de
manutention se sont élevés à 44 000 € HT, facturés le 27 avril N. La mise en service est intervenue après une phase
d’essais et de formation du personnel le 15 juin N.
La consommation des avantages économiques procurée par le matériel est régulière sur une période de 6 ans, durée de
vie estimée.
Toutefois, ce matériel peut bénéficier fiscalement de l’amortissement dégressif.
N.B. : Les exercices sont clôturés chaque année au 31/12.

Travail à faire :
1 - Présenter le tableau d’amortissement comptable.
2 - Présenter le tableau d’amortissement fiscal, faisant ressortir le montant des amortissements dérogatoires.
3 - Passer les écritures d’amortissement en fin N.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Exercice 3 : La société Mayorque

La société Mayorque a répondu à un appel d’offres portant sur l’exécution du tunnel Tanger Med (Maroc) – Algéciras
(Espagne).

Sa candidature ayant été retenue, elle a dû, pour mener à bien ce chantier, acquérir un outillage de Forage d’une durée de vie
globale de 10 ans, dont elle n’aura plus l’usage à l’issue de l’achèvement des travaux prévu pour le 1er janvier N+5.

A la date d’acquisition, la valeur résiduelle est estimée à 25 000 €.

La machine de forage a été acquis auprès du fournisseur Mirador situé à Lyon pour un prix de 120 000 € HT (hors TVA de 20
%). Cette machine doit être livrée en février N. Elle a versé le 1er février N un acompte de 15 000 HT € au fournisseur et une
commission de 650 € HT à un intermédiaire qui a facilité la transaction.

Pour financer cette acquisition, la société a contracté un emprunt de 65 000 € le 1er mars N au taux de 3 %.
La machine a été réceptionnée le 6 mars N. Le fournisseur Mirador a consenti un escompte de 1 % pour règlement comptant
sur la totalité de l’opération. La facture a été réglée dès réception par chèque bancaire.

Le transport a été effectué par une entreprise le 1er mars N. Cette dernière a présenté ce jour une facture de 1050 €.

L’entreprise a immédiatement engagé un certain nombre de dépenses indispensables à la mise en route de cet outillage à
savoir :
- frais de déchargement (manutention spéciale) : 3 410 € HT, plus TVA 20 %. Intervention le 7 mars N, facturés le 08 mars et
réglés par la banque le 15 mars ;

- frais de montage : 450 € HT (TVA 20 %). Le montage a eu lieu du 6 au 13 mars, a été facturé le 14 mars et réglé par banque
le 20 mars. A cette dépense s’ajoute le travail d’un technicien de l’entreprise pendant deux semaines et dont le coût est estimé
à 895 € (comptabilisé le 22 mars) ;

- frais d’essais, intervenus du 10 au 17 mars N et facturés 8 700 € HT, plus TVA à 20 %, par un prestataire de services le 24
mars N ;

- enfin, il a été nécessaire de faire suivre un stage de formation de 8 jours à quatre personnes de l’entreprise, pour la conduite
de ce nouvel outillage. Cette formation, assurée par un organisme spécialisé, a été facturée 1 800 € TTC (TVA à 20 % le 4
avril N).

La mise en service de l’outillage est intervenue le 1er avril N.


Date de clôture de l’exercice : 31 décembre.

Toutefois, le 20 avril N, lors de la mise en route, la société Mayorque a dû faire intervenir une entreprise afin de remettre en
état le circuit de raccordement électrique détérioré le 15 avril. La facture s’est élevée à 3 000 € HT.

Travail à faire :

1) Enregistrer au journal de l’entreprise, dans l’ordre chronologique, les opérations d’acquisition du matériel, les frais y afférant
et les règlements intervenus au cours des mois de mars et avril N.

2) Présenter le plan d’amortissement de l’outillage (linéaire).

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

3) Une disposition fiscale permet à l’entreprise un amortissement égal à 40 % de la valeur d’origine du bien dès le premier
exercice de présence dans l’entreprise, le solde étant amorti, de façon linéaire sur la durée de vie totale du bien.

L’entreprise utilise, conformément au PCG, les amortissements dérogatoires.


Présenter le tableau de l’amortissement fiscal du bien et les amortissements dérogatoires.

4) Enregistrer au journal les écritures de régularisation et d’amortissement en décembre N.

5) L’entreprise décide d’appliquer la méthode de comptabilisation des immobilisations par composants.

L’outillage est composé d’une partie tunnelier et d’une tête de forage. Cette tête de forage doit être remplacée tous les trois
ans par une nouvelle tête. Cette tête a au 1er mars N une valeur de 20 % du prix global facturé par la société Mirador.

a) Evaluer les valeurs d’entrée des composants de l’immobilisation.


b) Préciser l’impact de cette méthode sur les écritures de l’exercice N.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 3

Immobilisations corporelles II

Guillaume BLIN

Laurence MORGANA

Mise à jour : Pierre GUYOT

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 1 :

Une machine-outil B est produite par une SAS sur les exercices N et N+1 pour son exploitation. La fabrication a
commencé le 1er juillet N et la mise en service doit intervenir le 30 juin N+1. Le coefficient de déduction de l’entreprise
est de 0,9 mais le bien est affecté uniquement à l’activité de production imposable. La TVA est de 20 %. Le coût de
production est de 150.000 € en N et de 250 000 € en N+1.
Les charges par nature sont régulièrement comptabilisées.

Cette machine est affectée au lancement d’une nouvelle gamme de produits. Le dirigeant souhaite amortir cette machine
sur la durée probable d'utilisation de cinq ans et en fonction du rythme de consommations des avantages économiques
attendus mesuré en unités d’œuvres. A la fin de la durée d'utilisation, la valeur résiduelle, significative et mesurable, est
estimée à 50 000 €.

Année N+1 N+2 N+3 N+4 N+5


Nombre 1 000 2 000 3 000 3 000 1 000
d’unité
d’oeuvres

Sur le plan fiscal, la machine ouvre droit à un amortissement dégressif de 47 000 € pour l’exercice N+1. Le taux d’impôt
sur les sociétés (IS) est de 25 %.

Travail à faire :
1. Comptabiliser les écritures sur N et N+1. Justifier les écritures.
2. Pour l’amortissement dérogatoire comptabilisé à la question n° 1 :
a. Préciser sa nature comptable ;
b. Répond-il à la définition d’un passif ? Justifier la réponse ;
c. Chiffrer son incidence sur les capitaux propres après IS.
3. Nous supposons que la machine-outil B est produite dans le cadre d’une commande client pour un prix de vente de
500.000 € HT facturé le 31 mai N+1. Comptabiliser les écritures sur N et N+1. Justifier les écritures.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 2 : (d’après Examen INTEC 2007)

La société chimique ASF a reçu l’autorisation administrative d’implanter une usine sur un site au Nord d’une
importante agglomération et de l’exploiter pendant une période de 20 ans. A l’issue de cette période, elle devra
remettre le site en l’état.
Le coût de l’usine est de 10 000 000 €, payable à terme. Les frais d’acquisition (droits d’enregistrement…) sont
inclus dans le coût d’acquisition. La mise en service a lieu le 1er janvier N. Le coût de restauration du site
(déconstruction, dépollution des sols…) est estimé à 2 000 000 €. Le rythme de consommation des avantages
économiques attendus est linéaire. Le coût de démantèlement est enregistré comme un composant distinct.
La construction est composée :

 d’une toiture d’une valeur de 1 500 000 € et d’une durée d’utilisation de 15 ans ;

 d’un revêtement extérieur d’un coût de 500 000 € et d’une durée d’utilisation de 5 ans ;

 d’une structure d’une durée d’utilisation de 20 ans.


Fin N+14, l’estimation des coûts de restauration du site est révisée. Les coûts de démantèlement sont estimés à
3 000 000 €.

Travail à faire :

1) Procéder à l’enregistrement comptable de la construction au 1er janvier N.


2) Le coût de démantèlement représente un composant et une obligation de remise en état :
a) Donner la définition d’un actif et d’un passif. Justifier l’évolution de cette définition au regard des normes
IFRS.
b) Procéder à l’enregistrement comptable du coût de démantèlement au 1er janvier N.
3) Pour la construction, vous présentez sous forme d’un tableau au 31/12/N et par composant, la dotation aux
amortissements.
4) Enregistrer les écritures d’inventaire au 31/12/N.
5) Pour le composant démantèlement :
a) Déterminer sa valeur nette comptable au 31/12/N+14.
b) Enregistrer l’incidence du coût de variation du démantèlement au 31/12/N+14.
c) Enregistrer l’amortissement au 31/12/N+15 du composant démantèlement.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 3 :

L’entreprise a reçu le 01/07/N un matériel complémentaire de traitement des tôles d’aluminium. Sa valeur
d’entrée est de 300 000 € HT. Sa mise en service est intervenue immédiatement.
La durée de vie et d’utilisation est estimée à 6 ans. La dépréciation économique est linéaire.
Travail à faire :
1) Établir le tableau d’amortissement du bien faisant apparaître la dotation de l’exercice et la valeur comptable
nette à la clôture de chaque exercice établit le jour d’entrée de l’immobilisation dans le patrimoine.
2) Au 31 décembre N+3 un test de dépréciation montre que la valeur actuelle peut être estimée à 80 000 €.
Comptabiliser au journal les écritures nécessaires au 31/12/N+3.
3) Au 31 décembre N+4 la valeur actuelle est estimée à 50 000 €.
Présenter au journal les écritures du 31/12/N+4.
4) Au 31/12/N+5 la valeur actuelle est estimée à 25 000 €.
Présenter au journal les écritures du 31/12/N+5.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 4

Immobilisations incorporelles

Pierre BLIN

Frédérique DEJEAN

Laurence MORGANA

Mise à jour : Leila HANNACH

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 1 : Société GAMMA

La société GAMMA a acquis le 01/01/N un local commercial moyennant le paiement de redevances annuelles
pendant 5 ans. Une part fixe de 15 000 € est réglée immédiatement. Une part variable, égale à 8% du CA HT
annuel, sera versée le 31/12 de chaque année. Le CA HT annuel est estimé à 600 000 €. Le taux d’actualisation
retenu est de 6%. Finalement, le CA HT réalisé en N est de 500 000 €. La valeur actuelle du local commercial
est estimée à 206 000 € au 31/12/N. Le taux de TVA est de 20%

Le 01/01/N, elle a acheté une licence avec un premier versement de 12 000 € et de redevances annuelles de
2% du chiffre d’affaires, payables pendant 4 ans le 01/01 de chaque année. Le taux d’actualisation est de 8%.
Le chiffre d’affaires prévisionnel en N est de 600 000 €. La société pense exploiter cette licence pendant 8
ans.

Questions :

1. Présenter le calcul permettant d’obtenir la valeur du local commercial égale à 206650 €.


2. Concernant le local commercial, comptabiliser les écritures nécessaires en N.
3. Concernant la licence, comptabiliser les écritures nécessaires en N.
4. Comptabiliser les écritures nécessaires en N+1 et en N+2, sachant que le chiffre d’affaires s’est élevé
respectivement à 700 000 € et à 480 000 € au titre des exercices N+1 et N+2. On estimera que l’entreprise ne
souhaite plus exploiter la licence dès la fin de l’exercice N+2.

EXERCICE 2 (d’après Examen Intec 2010) :

La SA Formetal cherche des solutions pour améliorer le procédé de pliage de ses tôles, afin de rester
compétitive sur le marché de la fabrication de tubes spéciaux, en pleine expansion.
En N, elle dépense 40 000 € pour approfondir les connaissances fondamentales concernant les évolutions
technologiques en matière de procédés de pliage et les experts arrivent à la conclusion que le développement
d'un nouveau procédé est envisageable en N+1.
En conséquence, le 1er janvier N+1, elle décide de mettre au point un nouveau procédé de pliage, que son usine
de Nevers sera en mesure d'exploiter afin réduire ses coûts de production. Les dépenses correspondantes en
N+1 sont de 400 000 €.
La SA Formetal a une équipe technique solide et des moyens financiers importants lui permettant de mener à
bien la conception de ce nouveau procédé. Par ailleurs, elle dispose d'une comptabilité de gestion sophistiquée.
Le 1er janvier N+2, le procédé est en état de fonctionner dans l'usine de Nevers. La direction estime que les
avantages économiques attendus de ce procédé seront consommés linéairement sur 4 ans.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Le 1er janvier N+3, la SA Formetal dépose un brevet correspondant au nouveau procédé et bénéficie ainsi
d'une protection juridique de 20 ans.
Fin N+3, un brevet plus innovant concernant le même type de procédé est déposé par un concurrent. A cette
date, le montant net des coûts de sortie qui pourrait être obtenu de la vente du brevet de Formetal est estimée à
120 000 €, et la valeur des avantages économiques futurs attendus de l'utilisation du
brevet est de 150 000 €.La SA Formetal clôture ses comptes le 31 décembre.
Lors de son précédent projet Serius, la SA Formetal a enregistré, en N-1, les frais de développement à l'actif.
Travail à faire :

1- Indiquez la règle de comptabilisation des dépenses en N en justifiant votre choix.

2-

a) Indiquez la règle de comptabilisation des dépenses en N+1 en justifiant très précisément votre choix.
b) Comptabilisez les dépenses en N+1.
3-

a) Justifiez le mode d'amortissement retenu.


b) Précisez les spécificités de la durée d'amortissement des coûts de développement et
indiquez, en conséquence, la durée d'amortissement des coûts de développement du procédé de pliage.
c) Comptabilisez les amortissements nécessaires jusqu'au dépôt du brevet.

4- a) Comptabilisez le dépôt du brevet en N+3 en justifiant vos choix.


b) Comptabilisez l'amortissement du brevet en N+3 en justifiant vos choix.

c) Indiquez ce que représente l'arrivée d'un nouveau brevet concurrent et la procédure à suivre.

d) Comptabilisez en conséquence les écritures nécessaires en N+3 et en N+4.

EXERCICE 3 :

La société MIPAON-INTERNATIONAL construit, entre autres, des ensembles métalliques pour équiper les
zones portuaires professionnelles et de loisir : pontons flottants, passerelles, garde-fous.

Pour développer ses compétences et son avance technique, la société MIPAON- INTERNATIONAL consacre
une part très importante de son chiffre d’affaires à des activités de recherche et développement, en particulier

37
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

dans le domaine des matériaux et dans celui de la conception assistée par ordinateur. Elle a développé plusieurs
logiciels pour ses besoins propres et envisage de les commercialiser (voir annexe).
Travail à faire :

1) Enoncer, en une vingtaine de lignes, les règles comptables fixées par le règlement n° 2004-06 du 23 novembre
2004 (relatif à la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs) en matière de frais de recherche et
de développement.
2) Rappeler les conditions à respecter pour immobiliser un logiciel à usage interne produit par l’entreprise.
3) Rappeler les conditions à respecter pour immobiliser un logiciel destiné à être commercialisé. On ne
mentionnera que la ou les différence(s) avec la réponse de la question 1.
4) Rappeler la définition du coût de production des logiciels à usage interne créés par l'entreprise.
5) Reconstituer l’écriture d’inventaire au titre de l’exercice N concernant le logiciel n° 1.
6) Présenter les écritures d’inventaire au titre de l’exercice N+1 concernant les logiciels n° 1, n° 2 et n° 3.
N.B. : Pour les questions 5 et 6 les écritures de dotations aux amortissements ne sont pas demandées.

ANNEXE
Informations relatives aux logiciels
Logiciel n° 1 de calcul de structures métalliques flottantes

Ce logiciel a été développé par l’entreprise pour faciliter la conception des poutres de pontons flottants. La
société MIPAON-INTERNATIONAL l’utilise pour ses propres besoins depuis le 1er juin N+1. Elle envisage
éventuellement de le distribuer car il correspond aux besoins de nombreuses entreprises travaillant sur des
constructions littorales.

En N, la société MIPAON-INTERNATIONAL a comptabilisé par nature les charges suivantes :

En euros Réalisé par Sous-traité


l’entreprise
Etude préalable 25 000
Analyse 15 000 12 000
fonctionnelle
Analyse organique 18 000 9 000
Programmation 2 000 15 000

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

En N+1, la société MIPAON-INTERNATIONAL a comptabilisé par nature les charges suivantes :

En euros Réalisé par Sous-traité


l’entreprise
Programmation 4 000
Tests et jeux d’essai 15 000 12 000
Documentation 18 500 9 000
Formation de l’utilisateur 3 000 15 000

Logiciel n° 2 de commande de la passerelle

Courant N+1, dans le cadre d’une commande du Port d’Arcachon, la société MIPAON- INTERNATIONAL
a dû développer un logiciel spécifique n° 2 de commande d’une passerelle basculante qui sera intégrée au
produit livré.

En euros Réalisé par l’entreprise


Analyse fonctionnelle 2 000
Analyse organique 3 000
Programmation 2 000
Tests et jeux d’essai 1 000

Documentation 1 500
Ce logiciel est terminé mais la passerelle n’est pas encore achevée.

Logiciel n° 3 de dessin

Pour la conception de l’axe de la passerelle, la société MIPAON-INTERNATIONAL a dû commander un


logiciel n° 3 de dessin assisté par ordinateur qu’elle pourra ensuite utiliser pour d’autres projets. Acquisition
le 1er juillet N+1 pour 10 000 € HT.

Le comptable a enregistré l’opération en débitant le compte 471 - Compte d’attente


pour le montant toutes taxes comprises par le crédit du compte 512 - Banque.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 4 – Frais de recherche et développement et brevets

Pendant l’année N, la société LUNIX a réalisé les opérations suivantes :

1) Acquisition d’un brevet pour 35 000 €.

2) Acquisition d’un brevet permettant une modification substantielle de la production d’un


produit fabriqué et distribué par LUNIX depuis des années. Le CA lié à ces ventes est stable
sur plusieurs années. Linux a payé un montant fixe de 15 000 € et le montant estimé des
redevances variables est de 37 000 €. Le montant retenu pour le paiement des droits
d’enregistrement est de 45 000 €.

3) Le client IMOC ayant commandé un produit spécifique, la société LUNIX a développé un


procédé qui a engendré des frais de développement : 2 000 € de charges de personnels et 3
000 € de matières premières.

4) LINUX développe un produit nouveau pour lequel il y a de grands espoirs commerciaux.


Les travaux de développement sur ce projet ont entraîné les coûts suivants :
- Charges de personnel : 2 500 €
- Matières premières : 500 €
- Dotations aux amortissements des matériels spécifiquement affectés à cette recherche
: 800 €

Les travaux ont été achevés le 01/06/N.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Travail à faire

Indiquer quelles sont les écritures comptables à enregistrer.

EXERCICE 5 - Immobilisations incorporelles (d’après annale Etat 2013)

La société Saint Martin effectue des activités de recherche dans le domaine informatique
afin de mettre au point des nouveaux produits en vue de permettre à la grande distribution
de gérer des stocks importants et d’établir des prévisions de chiffre d’affaires ; cependant elle
achète aussi des brevets auprès d’autres entreprises spécialisées dans la recherche. Afin
d’effectuer ses activités de recherche, l’entreprise utilise plusieurs logiciels essentiellement
scientifiques. Certains de ses produits sont commercialisés sous des marques reconnues par les
professionnels du secteur. Dans son bilan, du fait d’une augmentation récente du capital, figure
à l’actif le poste des frais d’augmentation de capital qui n’est pas encore totalement amorti.

Travail à faire : A l’aide des annexes 1, 2 et 3

1. Au cours de N+1, l’assemblée générale décide d’affecter le résultat N et envisage de


distribuer des dividendes. Est-elle totalement libre de le faire (justifier votre réponse) ?

2. Enregistrer dans le journal de l’entreprise Saint Martin, l’écriture à l’inventaire de


l’exercice N concernant les frais d’augmentation de capital.

3. Indiquer quelle est la méthode de référence quant au traitement comptable des frais
d’augmentation de capital. En supposant que l’entreprise Saint Martin souhaite
désormais appliquer cette méthode de référence, qualifier le type de changement
comptable dont il s’agit et indiquer quelles sont les deux causes qui justifient un
changement de ce type (aucune écriture n’est demandée).

Un projet de développement d’un procédé de fabrication novateur baptisé KOLAD a été


lancé au début de l’année N.

4. Rappeler les conditions nécessaires pour que les coûts de développement d'un projet
puissent être inscrits à l'actif.

5. Comptabiliser toutes les écritures liées à ce projet du 30 juin N au 31 décembre N (les


écritures de comptabilisation en charges de l’ensemble des frais de recherche et
développement ont été correctement enregistrées).

Le brevet d’un nouveau produit appelé MATRIX a été acquis fin N-5 auprès de
l’entreprise Caméléon par le biais de redevances annuelles calculées sur le chiffre
d’affaires généré par les ventes issues de la détention de ce brevet.

6. Indiquer le principe comptable qui serait susceptible d’être remis en cause par les
indications présentées en annexe 3. Rappeler le contenu de ce principe.
7. Enregistrer dans le journal de la société Saint Martin le paiement de la redevance au 15

41
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

mars N.

L’entreprise développe depuis le 3 février N une nouvelle marque pour certains de ses
produits ; le budget publicitaire prévisionnel global est de 20 000 € dont environ un tiers
devra être consacré à cette nouvelle marque en plus de toutes les actions habituelles de
promotion de l’entreprise.

8. Enregistrer chronologiquement au cours de l’exercice N et à l’inventaire au 31 décembre


N, toutes les écritures que vous jugerez nécessaires concernant la création de cette
nouvelle marque et l’abandon de l’ancienne marque présentée dans l’annexe 1 ; le cas
échéant, vous justifierez explicitement l’absence d’écriture.

L’entreprise Saint Martin développe également en interne des logiciels.

9. Rappeler la différence de traitement comptable des dépenses de développement et des


dépenses liées à la création de logiciels internes.

ANNEXE 1 - RENSEIGNEMENTS CONCERNANT LES IMMOBILISATIONS


INCORPORELLES DE LA SOCIETE SAINT MARTIN
Informations concernant le compte 2013 « frais d’augmentation de capital »

Au bilan de l’entreprise existe le poste frais d’établissement uniquement constitué


du compte 2013 frais d’augmentation de capital qui présente un solde débiteur de
6 000€ suite à une augmentation de capital ayant eu lieu en N-3. L’entreprise a choisi
de comptabiliser ces frais en immobilisation et de les amortir sur 5 ans sans prorata
temporis.

Informations concernant les frais de recherche et développements : projet KOLAD


L’entreprise Saint Martin applique la méthode de référence de comptabilisation des frais
de recherche et développement à l’actif.
Au 30 juin N le projet est en état de fonctionner selon l’utilisation prévue par les instances
dirigeantes de la société Saint Martin. La durée d’utilisation prévue est de 4 ans.
L’analyse des dépenses comptabilisées dans les comptes de charges donne les
informations suivantes :
Frais de recherche : 157 000 €, frais de développement : 243 000 € (dont 6 600
d’amortissements dérogatoires). Ce projet respecte les conditions d'inscription à l'actif
depuis son origine.

Devant l’efficacité de ce nouveau procédé de fabrication, la direction a décidé de le


protéger par le dépôt d’un brevet. La facture n°17 du consultant qui a aidé l'entreprise
dans ses démarches préparatoires est reçue le 17 octobre N ; montant HT 3 000 € (TVA
au taux normal) ; la facture est payée dès réception par chèque bancaire. Après
différentes démarches préparatoires nécessaires, le brevet est déposé le 31 octobre N
42
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

auprès de l’INPI ; les frais de dépôt s’élèvent à 600 € (non soumis à TVA) et sont réglés
le jour même par virement. Le brevet doit assurer une protection sur 20 ans du procédé
de fabrication.

Informations concernant les brevets : brevet MATRIX

Le contrat prévoit un versement de redevances pendant 5 ans.

Ce brevet est entré dans le compte 205 pour une valeur d’origine de 100 000 €. Les
redevances futures ont été calculées à partir de statistiques ajustées présentant un degré
important de fiabilité. Au grand livre au 1er janvier N, le compte « 404003 Fournisseur
d’immobilisation Caméléon » présente un solde créditeur de 19 000 €.

Pour l’année N-1, le montant définitif de la quatrième redevance (payable au 15 mars N)


s’élève à 25 000 €. Nota bene : on négligera la TVA sur l’ensemble des opérations
affectant le projet MATRIX.

Informations concernant une marque figurant au bilan

Dans le bilan de l’entreprise, on trouve l’existence d’une marque acquise en N-19 pour
une valeur de 30 000 €. Le service marketing juge cette marque complètement obsolète.
Il a été décidé, début janvier N, d’abandonner cette marque fin décembre N+2 afin de la
remplacer par la nouvelle marque développée en interne qui correspondra beaucoup
mieux à l’image de l’entreprise.

ANNEXE 2 - EXTRAIT D’UNE DOCUMENTATION FOURNIE PAR UN


CONSULTANT

[...] Avant le dépôt du brevet à l’INPI, l’ensemble des frais engagés sur cette période peut
être comptabilisé dans le compte 203 « frais de recherche et développement » si
l’entreprise a opté pour la comptabilisation des coûts de développement en immobilisation
[ ... ].

ANNEXE 3 - EXTRAIT D’UNE DOCUMENTATION COMPTABLE INTERNE À


L’ENTREPRISE

Lorsque les redevances versées excèdent le montant initialement comptabilisé à l’actif,


le complément de redevances constitue :
 une charge exceptionnelle lorsque ce complément correspond à la
création en interne d’éléments incorporels ; tel est le cas des efforts de l’acquéreur pour
développer son activité et faire augmenter le chiffre d’affaires ;
 une augmentation de la valeur de l’immobilisation lorsque le complément
est analysé comme un véritable complément de prix correspondant à un élément non pris
en compte dans la détermination du prix à l’origine et notamment lorsque le montant des
redevances n’a pu être évalué de manière fiable à l’origine.
43
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 5

Autres éléments de l’actif

Pierre BLIN

Frédérique DEJEAN

Actualisation : Joël HAIMOVICI

Mise à jour : Pierre GUYOT

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 1 :

A) A l’ouverture de l’exercice N/N+1, le 1er octobre, l’entreprise LHERBIER possédait


un portefeuille de Valeur Mobilière de Placement constitué de :

Q V. unitaire d’entrée V. unitaire à la clôture Date d’acquisition


de l’ex. N-1 / N

SICAV A 10 140 110 01/11/N-1


SICAV B 60 80 50 01/01/N

SICAV A 40 100 110 01/02/N


FCP Z 100 67 74 01/07/N

Travail à faire :
A)
1) Rappeler quelles sont les quatre catégories de titres présentes à l’actif d’un bilan.
Indiquer, pour chaque catégorie, le mode de dépréciation des titres. Donner, pour
chaque catégorie, deux exemples de titres.
2) Évaluer le portefeuille à sa valeur d’entrée.
3) Évaluer le portefeuille au 30/9/N (valeur à la clôture).

B) Au cours de l’exercice N/N+1 les mouvements suivants ont eu lieu sur les titres
SICAV A :
15/10/N : Acquisition 100 titres pour 11 200 € dont 700 € de frais.
01/12/N : Cession de 50 titres à 108 € pièce.
01/03/N+1 : Acquisition 50 titres à 140 € pièce.
15/06/N+1 : Cession de 40 titres à 165 € pièce.
31/07/N+1 : Acquisition de 120 titres à 150 € pièce.
Travail à faire :
Evaluer la valeur des titres A en portefeuille au 30/09/N+1.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 2 :

La société SEDONA possède en portefeuille deux catégories de titres :


Des titres immobilisés : 6 400 actions INDIO
Et des valeurs mobilières de placement : 2 000 titres PARLIER et 4 000 titres PANOCHE.
Ces titres ont été acquis aux prix suivants :

Titres Quantité Montant Date


INDIO 6 400 256 000 15/12/N-6
PARLIER 1 000 7 000 01/07/N-4
PARLIER 1 000 8 000 15/09/N-2
PANOCHE 3 000 118 000 10/05/N-3
PANOCHE 1 000 42 000 01/02/N

Les cours de bourse des 20 séances du mois de clôture ont été les suivants :

Séances
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Titres
INDIO 37 39 39 41 42 47 50 52 57 60 49 45 39 30 30 27 24 22 19 20

PARLIER 12 11 12 13 12 13 14 15 19 18 15 15 14 12 12 12 11 9 12 14

PANOCHE 29 32 32 38 36 34 30 35 36 36 36 38 35 35 31 7 5 5 23 24

Travail à faire :
1) Calculer la valeur des titres figurant au bilan.
2) Rappeler la définition de la baisse anormale et momentanée (art. 332-7 et 332-9 du PCG). Quel est
l’intérêt pour l’entreprise d’appliquer cette exception ?
3) En cas de baisse anormale et momentanée, préciser le montant au bilan qui ressort de l’application
de cette exception

EXERCICE 3 :

Dans son compte « Titres de participation », la société JEODY détient des actions de la société OXO
qu’elle a acquises de la façon suivante :

- 01/06/N : 500 actions à 30 €


- 01/09/N+1 : 1 000 actions à 45 €

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

- 05/05/N+2 : 1600 actions à 42 €

Le 15/01/N+3, la société revend 1050 actions à 44 €.


Le cours moyen de l’action OXO était de 38 € en décembre N+2 et de 40 € décembre N+3.

Travail à faire

1) Donner des exemples de biens qui sont habituellement considérés comme des immobilisations
mais que l’on peut, sous certaines conditions, considérer comme des stocks.
2) Calculer le montant des plus-values selon la méthode du Premier Entré Premier Sorti et du
Coût Moyen Pondéré.
3) Calculer les dépréciations en N+3 selon la méthode du Premier Entré Premier Sorti et passer
l’écriture comptable correspondante.

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 6

Opérations en devises

Alfred SPEHNER
Jacques FOULHOUZE
Actualisation : Joël HAIMOVICI
Laurence MORGANA
Mise à jour : Pierre GUYOT

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 1 : Application des principes de base, opérations dénouées au cours de


l’exercice

L’entreprise ERDRE installée à NANTES exerce une activité de négoce. Les transactions
évoquées ci-dessous relèvent du taux normal de TVA.

N° Date
d’ordre

1 04/02 Vente de marchandises au client CHRISTIAN installé au Danemark.


Montant HT 100 000 couronnes danoises. Cours 1 € = 7,44 DKK.
Echéance 31/05. cours à cette date 1 € = 7,34 DKK. (le numéro
d’identification du client a été vérifié).

2 08/02 Achats de marchandises au fournisseur norvégien BERGEN pour 60 000


couronnes norvégiennes, cours du jour 1 € = 8,41 NOK, échéance 31/05,
à cette date le cours s’établit à 8,29 NOK pour 1 €.
Le bordereau de dédouanement réglé le 12/02 comprend des droits de
douane s’élevant à 10 % du montant de la transaction.

3 20/02 Acquisition de marchandises au fournisseur suédois GÖTEBORG.


Montant de la transaction 80 000 couronnes suédoises, cours du jour
1 SEK = 0,11 €, échéance 30/06. Cours à cette date 1 SEK = 0,10 €.

Tous les règlements sont effectués par banque.

Travail à faire :

Passer toutes les écritures.

EXERCICE 2 : Application des principes de base, opérations non dénouées à la fin de


l’exercice

L’entreprise METRALP, installée en SAVOIE, produit et commercialise des appareils de


mesure. Son exercice comptable coïncide avec l’année civile.

N° d’ordre

1 Le 02/10/N l’entreprise a acheté un lot d’acier suédois au fournisseur GOTLAND


installé en Suède. Montant de la transaction 50 000 couronnes suédoises. Cours du
jour 1 SEK = 0,642 €. Echéance le 28/02/N+1, le cours de la couronne s’établit à
0,62 euros pour une couronne à cette date. Cours au 31/12/N : 1 SEK = 0,64 €.

2 Le 07/09 l’entreprise a vendu pour 75 000 dollars canadiens, un lot d’appareils à


son client canadien BOMBARDIER. A cette date le dollar canadien valait 0,72 €
pour 1 CAD. Le règlement est effectué par fractions égales le 30/11/N et le
15/02/N+1.
Dates 30/11/N 31/12/N 15/02/N+1

Cours CAD/EURO 0,73 0,71 0,70

3 Le 31/03/N achat d’un entrepôt à SION en Suisse pour 480 000 francs suisses (dont
120 000 pour le terrain) cours du jour 1 CHF = 0,63 €. L’amortissement pour
dépréciation sera pratiqué sur 20 ans. L’achat sera réglé par trois paiements égaux,
le jour de l’achat, le 30/09/N et le 31/03/N+1.

4 Le 03-04-n achat au comptant de 6 000 des 12 000 actions composant le capital de


la société AEGI de BERNE (Suisse) au prix unitaire de 40 francs suisses. Cours du
jour 1 CHF = 0,625 euros. Au 31-12-n la valeur comptable de l’action s’élève à 38
49
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

CHF, mais les dirigeants de la société METRALP estiment que la valeur d’utilité
du titre est supérieure à 50 CHF.

5 Le 30-04-n achat au comptant de 1 000 titres d’OPCVM TITLIS (sicav obligations)


au cours de 55 CHF dans un optique de gestion de la trésorerie. Cours du jour 1
CHF = 0,62 euros. Au 31-12-n le cours de l’action s’élève à 50 CHF.

6 Au 31-12-n les disponibilités en francs suisses s’établissent comme suit :


 espèces 6 000 CHF achetés au cours de 1,5625 CHF pour 1 €
 avoir en banque 20 000 CHF achetés au cours de 0,655 € pour 1 CHF.
Tous les règlements sont effectués par banque. Evolution du cours du franc suisse.
Dates 30-09-n 31-12-n 31-03-
n+1

Cours 1 CHF/EURO 0,62 0,65 0,66

Travail à faire :

En suivant l’ordre des numéros d’opérations :

1 - Passer toutes les écritures que vous estimez nécessaires. Les calculs justificatifs devront être
détaillés.

2 – Procéder à l’analyse fiscale de ces différentes opérations à la clôture des exercices N et N+1,
et préciser les déductions et réintégrations fiscales à faire figurer sur le tableau 2058 A de la
liasse fiscale au titre des exercices N et N+1.

EXERCICE 3 : Créances et dettes en monnaies étrangères (Sujet INTEC 2022)

Partie 1.
La société Duc a reçu le 15/12/N, une facture de 10 000 dollars de son fournisseur américain Boy,
et une facture de 5 000 livres de son fournisseur anglais Spencer. Les écritures au 15/12/N ont déjà
été passées. Les règlements ont lieu au 5/01/N+1 pour Boy et au 20/03/N+1 pour Spencer.

A l’aide de l’annexe 1 :

2.1. Quelles sont les règles d’évaluation des créances et des dettes en monnaies étrangères ?
a) à leur date d’entrée dans le patrimoine ?
b) à l’arrêté des comptes ? Préciser les règles d’évaluation ainsi que leur comptabilisation.
c) au règlement et au paiement ? Préciser les règles d’évaluation ainsi que leur
comptabilisation.
2.2. Compléter le tableau ANNEXE A à rendre avec la copie, en ce qui concerne l’évaluation des
liquidités et des actifs ou passifs en monnaies étrangères.

2.3. Passer les écritures comptables nécessaires au 31/12/N en les justifiant avec le détail des
calculs et des règles à appliquer.

2.4. Passer toutes les écritures nécessaires en N+1 en les justifiant.

Partie 2.

2.5. Couverture de change

La société Duc a consenti à son client Big australien une créance de 50 000 dollars le
02/11/N ; 1 € = 1,27 dollars à cette date.
Pour se couvrir partiellement, elle a emprunté 30 000 dollars australiens à la Banque d’Australie à
la même date ; au 31/12/ N, le cours est de : 1 € = 1,28 dollars.

50
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

À l’aide de l’annexe 2 :

a) Expliquer la « couverture de change » et énoncer la règle à appliquer en matière de provision


pour perte de change dans ce cas ?
b) Effectuer les calculs et passer uniquement les écritures comptables nécessaires au 31/12/N.

2.6. Position globale de change

Le 15 novembre N, la société Duc a réalisé une acquisition intracommunautaire de marchandises


à un fournisseur britannique payable au 31 mars N +1 au prix de 200 000 livres.
Le 1er décembre N, la société Duc a réalisé une livraison intracommunautaire à un client
britannique payable le 31 mars N +1 au prix de 360 000 livres.

À l’aide de l’annexe 3 :

a) Expliquer la « position globale de change » et énoncer la règle à appliquer en matière de


provision
pour perte de change dans ce cas ?
b) Effectuer les calculs et passer uniquement les écritures comptables nécessaires au 31/12/N.

Annexe 1 :

Les écritures au 15/12/N ont déjà été passées selon les informations suivantes :
15/12/N 31/12/N 05/01/N+1 20/03/N+1
Dollars US 10 000,00 10 000,00 10 000,00
1€ = dollars US 1,70 1,60 1,50
Euros 5 882,35€ 6 250,00 6 666,67€

Livres 5 000,00 5 000,00 5 000,00


1€ = livres 0,60 0,70 0,80
Euros 8 333,33€ 7 142,86€ 6 250,00€
(Cours volontairement simplifiés pour les calculs).
Les règlement ont lieu au 05/01/N+1 pour Boy et au 20/03/N+1 pour Spencer.

Annexe 2 :

Créances 02/11/N 31/12/N


Dollars australiens 50 000,00 50 000,00
1€ = dollars 1,27 1,28
Euros 39 370,08 39 062,50
Emprunt 02/11/N 31/12/N
Dollars australiens 30 000,00 30 000,00
1€ = dollars 1,27 1,27
Euros 23 622,05€ 23 437,50€

Annexe 3 :
15/11/N 01/12/N 31/12/N 31/03/N+1
1 livre = 1,50€ 1,52€ 1,45€ 1,42€
Acquisition intracomm en livres 200 000
Livraison intracomm en livres 360 000

Acquisition intracomm en euros 300 000€ 290 000€ 284 000€


Livraison intracomm en euros 547 200€ 522 000€ 511 200€

51
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Tableau Annexe :

Les liquidités en monnaie Traitement comptable


étrangères

A l’arrêté des comptes

Les autres actifs ou passifs libellés Traitement comptable


en devise étrangères autres que les
créances et les dettes

A leur date d’entrée dans le


patrimoine de l’entreprise

A l’arrêté des comptes

52
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 7

Crédit-bail

Pascal DENOS
Mise à jour : Pierre GUYOT

53
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

DOSSIER N° 1

Thèmes développés : Crédit-bail mobilier - Levée de l’option d’achat et cession du bien –


Comptabilité d’engagement – Annexe - Principes comptables – Activation – Actifs et Passifs
– IFRS.

Le 1er juillet N, la société GEITHNER a souscrit un contrat de crédit-bail mobilier sur une
machine à commande numérique aux conditions suivantes :

Valeur du bien HT 450 000 €


Durée d'utilisation 10 ans
Redevance trimestrielle HT (payée d'avance) 30 000 €
Durée de la location 5 ans
er
Option d'achat HT au 1 juillet N+5 95 000 €

La première redevance trimestrielle de crédit-bail est payée le 1er juillet N. La consommation des
avantages économiques correspond au mode fiscal d’amortissement dégressif.

L’option d’achat est levée le 1er juillet N+5. La durée normale d’utilisation du matériel, après son
rachat, est estimée à 8 ans. Afin de moderniser son outil de production, la société vend la machine
le 30 juin N+8 pour un prix HT de 150 000 €. La société tient une comptabilité d’engagements.

Travail à faire

1. En vous référant à la définition d’un actif et d’un passif du PCG, vous indiquez si un contrat
de crédit bail peut-être activé dans les comptes individuels et dans les comptes consolidés.
L’analyse IFRS est-elle identique ? Conclure.

2. Procéder aux enregistrements comptables au titre de l’exercice N.

3. A quelle analyse se réfère le PCG pour la présentation du crédit-bail dans l’annexe aux
comptes annuels ?

4. Présenter l’information concernant le contrat de crédit-bail qui doit figurer dans l’annexe au
31/12/N+2.

5. Enregistrer la levée de l’option d’achat.

6. Enregistrer les écritures au 31/12/N+5.

7. Enregistrer la cession de la machine.

54
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

DOSSIER N° 2 : Crédit-bail mobilier - cession d’un contrat de crédit-bail en cours

Le 1er janvier N, la société GEITHNER a souscrit un contrat de crédit-bail mobilier sur une
machine à commande numérique aux conditions suivantes :

Valeur du bien HT 200 000 €


Durée de vie (amortissement linéaire) 15 ans
Redevance annuelle HT (payée d'avance) 25 000 €
Durée de la location 10 ans
Option d'achat HT ( 1er janvier N+10 ) 15 000 €

Afin de moderniser son outil de production, la société GEITHNER vend le contrat de crédit-bail
en cours sur la machine, le 1er janvier N+5 pour un prix HT de 80 000 euros, à la société LIRO.
La durée normale d’utilisation du matériel, à la date de transfert du contrat, est estimée à 8 ans.

La société LIRO lève l’option d’achat le 1er janvier N+10. Elle estime la durée normale
d’utilisation du bien à 5 ans au jour de la levée de l’option.

Travail à faire

1. Procéder aux enregistrements comptables au 1er janvier N+5 chez GEITHNER.

2. Procéder aux enregistrements comptables au 1er janvier N+5 chez LIRO.

3. Procéder aux enregistrements comptables au titre de l’exercice N+10 chez LIRO.

DOSSIER N° 3 : Crédit-bail immobilier - levée de l’option d’achat et cession du bien

Le 1er janvier N, la SAS CALDARES finance la construction d’un entrepôt de stockage par un
contrat de crédit-bail immobilier aux conditions suivantes :

Valeur du terrain 800 000 €


Coût de la construction 1 850 000 €
Durée du contrat 20 ans
Redevance trimestrielle HT payable d'avance au
début de trimestre 75 000 €
Valeur de rachat de l'ensemble immobilier (levée
de l'option d'achat) 950 000 €
Durée de vie économique 25 ans

La société CALDARES lève l’option d’achat le 1er janvier N+20. La société estime que la
construction a une durée probable d’utilisation de 5 ans à compter du 1er janvier N+20.

55
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Compte tenu de l’accroissement de l’activité de la société, l’entrepôt de stockage ne suffit plus


aux besoins de l’entreprise. Elle décide de vendre l’ensemble immobilier à une autre société le
1er juillet N+24. Le prix de cession est fixé à 1 800 000 € (dont 850 000 € pour le terrain).

Travail à faire

1. Déterminer le taux actuariel brut du contrat de crédit-bail.

2. Comptabiliser la provision pour impôt au 31/12/N (art. 239 sexies CGI).

3. Enregistrer l’acquisition de l’ensemble immobilier le 1er janvier N+20.

4. Comptabiliser les amortissements au 31/12/N+20.

5. Comptabiliser la cession le 1er juillet N+24.

56
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 8

Immobilisations – Cas particuliers

Mise à jour : Pierre GUYOT

57
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 1 : acquisition d’immobilisation avec clause de réserve de propriété (d’après


annale Etat 2014)

Afin d’adapter sa production aux nouveaux matériaux utilisés, la SA ALICAL doit moderniser son outil
de production et investir dans de nouveaux équipements. Pour cela, elle fait l’acquisition (avec une
clause de réserve de propriété) auprès de la société MORELLI d’une nouvelle machine à commande
numérique.
Travail à faire :

À l’aide de l’annexe,

1. Rappeler la définition d’une clause de réserve de propriété. Quel est son intérêt pour le
vendeur ?

2. Quel est le traitement comptable prévu par le PCG pour les biens acquis avec clause de
réserve de propriété ? Indiquer les conséquences de cette clause sur la présentation du
bilan de l’acheteur.

3. Après avoir rappelé la définition que donne le PCG d’un actif et d’une immobilisation
corporelle, justifier le traitement appliqué à la machine acquise par la SA ALICAL.

4. Calculer le coût d’acquisition de la machine à commande numérique.

5. Enregistrer chez ALICAL les écritures d’acquisition de la machine et d’amortissement,


en N.

ANNEXE
Acquisition de la nouvelle machine à commande numérique
La nouvelle machine a été livrée et facturée par la SARL MORELLI le 30 juin N. Son prix d’achat
s’élève à 100 000 € HT, auxquels viennent s’ajouter des frais d’installation pour 12 000 € HT. En raison
d’un retard de livraison, la SA ALICAL a bénéficié d’un rabais de 2 %, calculé sur le prix d’achat, hors
installation. La facture mentionne l’existence d’une clause de réserve de propriété. L’intégralité de la
facture a été payée le 30 septembre N.
La mise en service a eu lieu le 1er juillet N.
Durant le premier mois d’utilisation, la société a subi des pertes d’exploitation s’élevant à 5 000 €.
La SA ALICAL envisage d’utiliser l’immobilisation durant 5 ans. Elle retient un mode d’amortissement
linéaire.

58
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 2 : Immobilisation sinistrée (d’après annale Etat 2015)

Le 30 septembre N, un incendie a eu lieu dans un atelier. Il a eu des conséquences sur les biens de
l’entreprise. Les dommages ont été déclarés à la compagnie d’assurance qui a indemnisé la SAS
HALESCOURT fin décembre.

Travail à faire

À l’aide des annexes 1, 2 et 3 :

1. Présenter l’écriture de régularisation relative à l’encaissement de l’indemnité d’assurance.

2. Comptabiliser les conséquences du sinistre pour le module de cuisson.

3. Comptabiliser les conséquences du sinistre pour l’atelier.

4. Comptabiliser les conséquences du sinistre pour le stock de matières premières biologiques.


Justifier.

5. L’entreprise doit-elle comptabiliser une provision pour impôt ? Justifier votre réponse.

6. Calculer le montant de la provision pour impôt.

7. Enregistrer l’écriture nécessaire au 31 décembre N concernant la provision pour impôt.

8. L’entreprise (a) pouvait-elle se dispenser de comptabiliser des amortissements dérogatoires


pour le module et (b) peut-elle comptabiliser des amortissements dérogatoires sur d’autres
actifs ? Justifier vos réponses en mobilisant, le cas échéant, le principe comptable concerné.

Annexe 1

Conséquences du sinistre et indemnité d’assurance

Le 30 septembre N, un incendie a eu lieu dans un atelier de l’entreprise. Il a détruit :


- un module de cuisson (mod123)
Il s’agissait d’un module mobile de qualité, en inox, avec éclairage et système d’aspiration intégré. Il
n’est pas réparable.
- un stock de matières premières biologiques évalué à 1 000 € H.T.

L’incendie a aussi endommagé l’atelier. Celui-ci est remis en état par un artisan en octobre. Sa facture,
datée du 14 octobre N, s’élève à 3 000 € H.T. Elle est réglée le jour même.

59
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Le 22 décembre N, l’entreprise a perçu une indemnité d’assurance d’un montant total de 19 000 €
décomposé ainsi :
- 16 000 € pour le module ;
- 2 000 € pour l’atelier ;
- 1 000 € pour les matières premières biologiques

L’entreprise a calculé une plus-value nette à court terme sur indemnités d’assurance de 6 000 € et a
choisi d’opter pour son étalement d’imposition qui débute ainsi à l’exercice N+1 conformément à la
législation fiscale (taux d’imposition 28%).

Annexe 2

Caractéristiques des immobilisations endommagées

Immobilisations Mod123 Aménagement de l’atelier


Date d’achat 02/01/N-2 15/07/N-4

Valeur d’origine 32 000 € H.T. 8 000 € H.T.

Mode d’amortissement Linéaire (1) Linéaire (1)


Durée d’utilisation prévue 4 ans 10 ans

Compte 2154 2135

(1) L’entreprise a choisi de ne pas utiliser le mode d’amortissement dégressif offert par la législation
fiscale.
Annexe 3
Écritures passées par le comptable

Suite au sinistre, le comptable de l’entreprise n’a passé que les deux écritures suivantes :

14/10/N 4011 Fournisseurs 3 600

5121 Banques 3 600

(règlement facture artisan)

22/12/N 5121 Banques 19 000

471 Compte d’attente 19 000

(encaissement indemnité assurance)

60
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

EXERCICE 3 : Fonds commercial (d’après annale Etat 2015)

Depuis sa création, l’entreprise HALESCOURT n’a cessé d’évoluer et de se développer. Elle s’est ainsi
implantée dans un département voisin grâce à l’acquisition d’un fonds commercial. Ce dernier a été
acquis moyennant le paiement de redevances annuelles.
Dans ce dossier, la TVA sera négligée.
1. Rappeler la définition d’une immobilisation incorporelle.
2. Indiquer les critères de comptabilisation d’un actif.
3. Les fonds commerciaux sont-ils tous comptabilisés à l’actif ? Justifier votre réponse.
4. Présenter le calcul permettant d’obtenir la valeur du fonds commercial, égale à 226 000 €.
5. Enregistrer la (ou les) écriture(s) nécessaire(s) le 2 janvier N.
6. Comptabiliser le paiement de la redevance au 31 décembre N.
7. Rappeler les conditions de mise en œuvre d’un test de dépréciation.
8. Comptabiliser la dépréciation du fonds commercial à la clôture de l’exercice N.

Annexe
Acquisition d’un fonds commercial

Le fonds commercial est situé en Savoie. Il a été acquis début N moyennant le paiement de
redevances annuelles pendant 5 ans. Le contrat prévoit une part fixe et une part variable :
- la part fixe d’un montant de 10 000 € a été payée lors de l’acquisition le 02 janvier N ;
- la part variable est égale à 10 % du chiffre d’affaires réalisé pendant l’année et est versée le 31
décembre de chaque année.
L’entreprise HALESCOURT a prudemment estimé à 500 000 € le chiffre d’affaires annuel lié à ce
fonds commercial pendant la durée du contrat.
Le taux d’actualisation retenu est de 5 %.

Le montant à retenir pour la comptabilisation à l’actif a été calculé et arrondi à 226 000 €.
Le chiffre d’affaires réalisé en N s’élève à 420 000 €.
La valeur actuelle au 31 décembre N du fonds commercial est estimée à 218 000 €.

EXERCICE 4 : réévaluation libre

La société INTEC trouve que son bilan ne reflète pas une image fidèle, notamment les valeurs de ses
actifs. Elle décide au 01/01/N+1 de procéder à une réévaluation libre.

Voici les informations données sur les valeurs estimées au 31/12/N après amortissements de N en
milliers d’euros :

Valeur Valeur nette Durée


Immobilisations Valeur d’utilité
d’origine comptable d’amort.

61
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

(prix du marché)

Incorporelles (brevets) 100 80 120 20

Corporelles (terrain et
500 300 900 30
construction)
Financières (titres de participation) 50 50 70 -

Informations complémentaires

- Le terrain représentait 50% de la valeur d’origine. Au 31/12/N il ne représente que 30% de la valeur
d’utilité.
- La construction a été amortie 24 années entières au 31/12/N.
- Aucune dépréciation n’existe au 31/12/N
- L’entreprise désire transférer progressivement l’écart de réévaluation.
- L’entreprise n’est jamais déficitaire.

La construction et le terrain sont finalement vendus le 01/10/N+2 pour 1 000 000 € dont 300 000 € pour
le terrain.
1) Quel principe est en contradiction avec le système de réévaluation libre ?
2) Quelles sont les immobilisations qui pourront ou devront faire l’objet d’une
réévaluation ?
3) Reconstituez le tableau présenté (il ne concerne que les immobilisations corporelles).

Ecart de réévaluation
Immob corp Valeur Amortissements Valeur nette Valeur Ecart de
d’origine et dépréciations comptable d’utilité réévaluation

Terrain
Construction

Total
4) Présentez l’écriture à la clôture N et au 01/01/N+1 et précisez l’impact fiscal de l’écart
constaté.
5) Quelle condition est nécessaire pour transférer l’écart de réévaluation en réserves
distribuables ?
6) Présentez les écritures au 31/12/N+1 et précisez l’impact fiscal.
7) Présentez les écritures au 01/10/N+2 et calculez les résultats comptable et fiscal.
8) La réévaluation a-t-elle eu un impact sur l’imposition des plus-values ?

62
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Séance 9

Révisions 1

Mise à jour : Pierre GUYOT

63
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Dossier 1

er
Le 1 septembre N, la société DURALUTEC a commencé la fabrication, sur une période de 10 mois,
d’une machine-outil permettant de recycler une partie des déchets d’aluminium obtenus dans le cycle
de production. La durée de consommation des avantages économiques de ce matériel industriel est de 5
ans. Le mode d’amortissement est linéaire.

Pour financer ce projet, un emprunt (annexe) a été souscrit.


er
Cette immobilisation entièrement réalisée par le personnel de l’entreprise a été mise en service le 1
juillet N+1.

Travail à faire

À l’aide de l'annexe.

1. Rappeler la définition du PCG relative au coût de production d'une immobilisation


corporelle.

2. Indiquer les conditions d’incorporation des coûts liés aux emprunts dans le coût d’entrée d’un actif,
lorsqu’ils sont directement attribuables. Préciser si cette prise en compte est obligatoire.

3. Préciser les modalités de la comptabilisation du coût de la sous-activité.

4. Déterminer sous forme de tableau la valeur d’entrée de la machine.

5. Rappeler l’écriture constatée à la clôture de l’exercice N relative à l’immobilisation et


enregistrer toutes les écritures concernant cet actif au titre de l’exercice N+1.

Annexe 1

Informations sur la production de la Machine-Outil

Renseignements généraux.

L’activité globale de la société a représenté 80% de son activité normale en N et 90 % de son


activité normale en N+1.

Le coefficient de déduction de la TVA pour cette opération est de 1.

Les dirigeants souhaitent incorporer les coûts d’emprunt dans le coût de production de
l’immobilisation.

64
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Renseignements relatifs au projet de fabrication de la machine-outil.

La production de cette immobilisation a été effectuée en 2 grandes phases :

er
1. du 1 septembre N au 31 décembre N : mise en place des infrastructures nécessaires et
élaboration de la structure ;

er
2. du 1 janvier N+1 au 30 juin N+1 : achèvement des installations indispensables à son
fonctionnem

65
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Cette immobilisation entièrement réalisée par le personnel de l’entreprise a été mise en service le
er
1 juillet N+1.

L’emprunt souscrit ayant financé cette production est de 300 000 € sur 5 ans au taux de 2 %
er
l’an remboursable in fine. Il a été débloqué par la banque en date du 1 septembre N.

Les informations issues de la comptabilité ont permis de dégager les coûts engendrés
pour la fabrication de la machine-outil :

 ère 
1 phase (01/09/N au 31/12/N) :

Charges
Charges de
Éléments opérationnelles
structure (fixes)
(variables)
Matières consommées. 302 000
Charges directes. 40 000
Charges indirectes de production :
- amortissement du matériel ; 10 000
- charges opérationnelles. 20 000
Quote-part de frais d’administration générale imputés. 11 000

 
2ème phase (01/01/N+1 au 30/06/N+1) :

Charges
Charges de
Éléments opérationnelles
structure (fixes)
(variables)
Matières consommées. 403 000
Charges directes. 130 000
Charges indirectes de production :
- amortissement du matériel ; 20 000
- charges opérationnelles. 74 000
12 000
Quote-part de frais d’administration générale imputés.

66
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

B. Le 25/01/N+1, la société TY-REX qui assure la fourniture de 80 % des approvisionnements de la


société Buenaventura en tissus classiques a décidé l'arrêt de cette activité devenue déficitaire du fait de
la forte concurrence existant sur ce marché. Au 31/12/N, la dette de la société Buenaventura envers TY-
REX s'élève à 593 000 €. Elle correspond à la dernière livraison du 15/12/N, payable à 60 jours fin de
mois.

Dossier 2 : Site internet (sujet DCG 2021)

La SARL « La Patte Rousse » a développé ces dernières années une offre d’hébergement consistant à dormir au
sein du parc, au plus près des animaux, dans des cabanes aménagées et yourtes, afin de vivre une expérience
immersive et déconnectée. Cette proposition commerciale séduit de nombreux visiteurs, et la gestion du planning
de réservations est devenue très chronophage pour le personnel.
Déjà dotée d’un site Internet de présentation du parc, sur lequel les visiteurs peuvent obtenir des renseignements
généraux et des informations pratiques, la SARL « La Patte Rousse » souhaite faire évoluer ce site en y ajoutant
un module de billetterie et de réservation de nuitées et en l’identifiant grâce à un nouveau nom de domaine.
La précédente version du site, mise en ligne en 2015, avait été développée en interne par le responsable
informatique et marketing digital. Il est prévu que le développement du nouveau site soit réalisé en interne, par
la même équipe.
Monsieur BAER souhaite activer le plus de dépenses possibles de création du nouveau site Internet. Il vous
transmet différentes informations relatives à la création du site (document 1) et vous effectuez quelques
recherches personnelles dans la documentation professionnelle (document 2). Il s’agit pour vous de :

1. Caractériser le site Internet mis en service en 2015 et justifier la comptabilisation des dépenses relatives
à sa création en charges.
2. Exposer les règles de comptabilisation pouvant être appliquées au nouveau site Internet et justifier le
choix de monsieur BAER.
3. Exposer et justifier le traitement comptable des dépenses liées à l’obtention et l’immatriculation du
nouveau nom de domaine lors de la mise en service du site et à l’inventaire.
4. Évaluer le coût de production du site internet mis en service en 2020 et comptabiliser toutes les écritures
relatives à cette opération pour 2020.
5. Indiquer les informations à mentionner en annexe relatives à cette opération.

Document 1 : Dépenses engagées en 2020 pour la création du site internet

Dépenses effectuées en 2020 Date Montant


Phase de Détermination des objectifs et fonctionnalités du site Janvier 400
recherche

Traitement des questions juridiques préalables relatives Janvier 700


à la conservation des données sur les clients

Phase de Obtention et immatriculation du nom de domaine Février 500


développement

Acquisition du matériel et du logiciel d’exploitation Février 1700

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Développement du site Février-Mars 3500

Réalisation de la documentation technique Avril 800

Phase Frais de fonctionnement du site au cours de l’année Mai à Décembre 400


d’exploitation

Frais de référencement auprès des moteurs de recherche Août 300

Formation du personnel administratif Août 200

Frais de mise à jour et création de nouveaux liens Septembre 200

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431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Document 2 : Extrait du bulletin Officiel des Finances Publiques relatif au traitement comptable
et fiscal des dépenses de création de site internet.

III. Dépenses de création de site internet


A. Réalisation et acquisitions de site internet.
i. Dépenses exposées par l’entreprise pour la création d’un site internet.

(…) Lorsque les dépenses en cause sont immobilisées, l’entreprise peut, si elle fait le choix de la
déduction immédiate sur la plan fiscal et conformément aux disposition du I de l’article 236 du CGI,
constater une dotation aux amortissements sur la valeur totale du site dès la clôture de l’exercice au
cours duquel les dépenses ont été inscrites à l’actif et le porter au compte d’amortissements dérogatoires
la différence entre cette valeur et le montant de la dotation correspondant à l’amortissement comptable.
Ce choix est effectué globalement pour chacun des sites créés et il constitue une décision de gestion
opposable à l’entreprise. (…)

Monsieur BAER souhaite bénéficier des possibilités de déduction offertes sur le plan fiscal.

Dossier 3 – Crédit - Bail Mobilier (sujet INTEC 2023)

Afin de faciliter ses déplacements, la société GOOD souscrit deux contrats de crédit-bail, le premier
porte sur un véhicule de tourisme et le deuxième, sur un véhicule utilitaire. Vous trouverez tous les
détails de ces contrats en annexe 4.

Travail à faire

À l’aide de l’annexe 1 :
1. Procéder aux enregistrements des opérations du mois de décembre N dans le journal de la
société GOOD.

2. Présenter les renseignements concernant les contrats de crédit-bail qui devront figurer dans
l’annexe au 31 décembre N+1 (annexe B à rendre avec la copie).

3. Procéder aux enregistrements qui seraient nécessaires au 1er avril N + 4 en cas de levée de
l’option concernant le véhicule de tourisme.

1
431-120 – Comptabilité approfondie – 2024-2025

Annexe 1 :

Véhicule de tourisme Véhicule utilitaire


Date de début des contrats 01/03/N

Valeur brute du bien 40 500 € HT / 48 600 € 67 200 € HT


TTC
Durée d’amortissement 5 ans 4 ans

Mode d’amortissement Linéaire Linéaire


Nombre d’échéances 48 12

Type d’échéance Mensuelle à terme échu Trimestrielle payable à


l’avance
Mode de règlement Virement bancaire Virement bancaire

Montant de l’échéance 1 000€ HT / 1 200€ TTC 5 400€ HT


Dates d’échéance Le 1er du mois 01/03, 01/06, 01/09, 01/12
des redevances
Date de levée d’option 01/04/N+4 01/03/N+3

Valeur de levée d’option 6 000€ HT / 7 200€ TTC 18 000€ HT

Annexe 2 :

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