Elaborer Son Commentaire Fin 2nde

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ELABORER SON COMMENTAIRE

Commentaire littéraire :
Lecture préparée et organisée d’un texte littéraire dont le but est de démontrer à son
correcteur :
- La capacité à organiser son développement
- La maîtrise d’un certain nombre de connaissances (Histoire, histoire littéraire,
connaissances culturelles, outils d’analyse)
- La capacité à rédiger dans une langue correcte

Pour cela, deux principes donnés par de grands auteurs (et qui valent pour toutes les matières
ou champs de savoir) :
« Je ne sais pas si vous aurez du talent. Ce que vous m'avez apporté
prouve une certaine intelligence, mais n'oubliez point ceci, jeune homme
que le talent suivant le mot de Chateaubriand n'est qu'une longue
patience. Travaillez. » (Maupassant, citant son maître, Flaubert)

« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement,


Et les mots pour le dire viennent aisément » (Boileau)

Dans ce document :
I / Des méthodes pour analyser un texte littéraire, selon son genre car, à chaque genre, son
histoire et ses outils d’analyse.

II / Un récapitulatif des registres littéraires, outil qui permet d’aborder le texte de manière
globale et synthétique, en classant immédiatement les procédés d’écriture sans s’éparpiller…

III / Un récapitulatif des principales figures de style.


Préparation au commentaire d’un texte théâtral
I. Le contexte :
Cette étape va vous permettre de situer le texte dans l’histoire littéraire, ce qui est essentiel
pour bien en comprendre les enjeux. Elle vous aidera à deux niveaux :
- Comprendre le texte, ses caractéristiques (par ex, XVII°s, le théâtre est codifié selon
des règles spécifiques)
- Préparer le début de l’introduction

a) D’écriture : date ? auteur ? mouvement littéraire ? genre / sous-genre ?


b) De la pièce : titre ? sous-titre ? place de la scène dans l’économie générale de
l’œuvre ?

II. Les types de texte :


Cette 2ème étape est importante pour comprendre le fonctionnement du texte et pouvoir le
caractériser de façon précise (2ème étape de l’introduction)

a) Narratif, descriptif, argumentatif ?


b) Structure de l’extrait ? (y a-t-il plusieurs « temps » dans l’échange/le discours ?)

III. L’énonciation :
ème
3 étape : bien comprendre qui parle, à qui, dans quel but et par quels moyens. Va vous
servir pour l’élaboration du plan et l’analyse précise du texte dans le développement du
commentaire.

a) Le type de réplique / la dynamique de l’échange ?


b) Les pronoms ?
c) Les indicateurs de temps et de lieu ?
d) Le mode et temps des verbes ?
e) Les types de phrases
f) Les modalisateurs ? Lexique mélioratif / péjoratif ?

IV. Les registres / procédés d’écritures caractéristiques


Quels effets / émotions cherche à produire la parole sur son destinataire ? Attention, au
théâtre, la parole repose sur la double-énonciation : le personnage à un autre personnage ;
l’auteur à son public
Pathétique, tragique, comique, ironique, satirique, épidictique, polémique, épique, lyrique,
didactique…

V. La visée
Va vous aider à construire la problématique et la dernière partie du commentaire

a) Du point de vue des personnages entre eux


b) Du point de vue de l’auteur par rapport au public
Préparation au commentaire d’un texte romanesque

I. Le contexte :
Cette étape va vous permettre de situer le texte dans l’histoire littéraire, ce qui est essentiel
pour bien en comprendre les enjeux. Elle vous aidera à deux niveaux :
- Comprendre le texte, ses caractéristiques (par ex, XIX°s., moment où le roman
cherche à représenter la réalité telle qu’elle est)
- Préparer le début de l’introduction
a) D’écriture : date ? auteur ? mouvement littéraire ? genre / sous-genre ?
b) Du roman : titre ? sous-titre ? place de la scène dans l’économie générale de l’œuvre ?

II. Les types de texte :


Cette 2ème étape est importante pour comprendre le fonctionnement du texte et pouvoir le
caractériser de façon précise (2ème étape de l’introduction)

a) Narratif, descriptif, argumentatif ?


a) Structure de l’extrait ? (y a-t-il plusieurs « temps » dans l’extrait ?)

III. L’énonciation :
ème
3 étape : bien comprendre qui parle, à qui, dans quel but et par quels moyens. Va vous
servir pour l’élaboration du plan et l’analyse précise du texte dans le développement du
commentaire.

a) Le statut du narrateur : homodiégétique / hétérodiégétique


b) Les points de vues adoptés : interne / externe / omniscient
c) Les discours rapportés : discours direct, indirect, indirect libre, narrativisé

N’oubliez pas de vous appuyer sur tous les indices classiques d’énonciation : pronoms,
indicateurs de temps / lieu (progression, par ex, dans une description), mode et temps des
verbes, types de phrases, modalisateurs, lexique mélioratif / péjoratif

IV. Les registres / procédés d’écritures caractéristiques


Quels effets / émotions cherche à produire le récit sur son destinataire ? Ils peuvent se
combiner entre eux !
Pathétique, tragique, comique, épique, merveilleux, fantastique, ironique, satirique,
épidictique, polémique, épique, lyrique, didactique…

V. La visée : qu’est-ce que l’auteur veut mettre en évidence ?


Va vous aider à construire la problématique et la dernière partie du commentaire
Préparer l’étude d’un texte poétique
I. Contextualiser : auteur ? époque ? mouvement littéraire ? titre poème /
recueil ?

II. Forme poétique ? types de vers ? rimes ? Structure du poème ?

III. Types de textes : narratif ? Descriptif ? Argumentatif ?

IV. Enonciation ?
- Pronoms ?
- Temps / Modes des verbes ?
- Types de phrase ?
- Indicateurs temps / lieu ?
- Lexique mélioratif / péjoratif ?
- Modalisateurs ?

V. V. Registres / Figures de style caractéristiques ?

VI. Visée du texte ?


Les registres littéraires
Tout texte littéraire cherche à susciter une émotion chez son lecteur, voire plusieurs. Le ou les
registre(s) qui domine(nt) un texte se détermine(nt) par l'effet produit, et chaque registre
repose sur des procédés d'écritures caractéristiques, mais aussi est associé à des genres de
prédilection (par ex, l'épique dérive de l'épopée, tout comme le fantastique et le réalisme sont
liés, l'un à un genre, l'autre à un mouvement littéraire).

Registre Effet produit Procédés caractéristiques


Comique Rire Comique de répétition
Comique de mots / de gestes
Comique de situation
Comique de caractère
Parodie (d'un modèle sérieux)
Pathétique Pitié, compassion Lexique des émotions
Phrases exclamatives
Interjections et apostrophes
Tragique Pitié / Crainte Registre soutenu, noble
Champ lexical de la mort, de la fatalité, de la folie, de la
culpabilité
Exclamations, interjections, apostrophes aux Dieux

Ironique Sourire Antiphrase


Litote / Euphémisme
Figures d'opposition
Satirique Moquerie, raillerie Implicite, sous-entendu
Antiphrase
Hyperboles
Eloge paradoxale
Polémique Indignation, débat Procédés d'insistance (accumulations,anaphores)
Exclamatives, apostrophes
Dévalorisation par les métaphores dépréciatives ou
lexique péjoratif
Epidictique Eloge / Blâme - Implication du destinataire : apostrophe et adresses au
lecteur, questions oratoires.
- Implication du locuteur : marques de la première
personne, modalisateurs, marques de jugement.
- Rythmes éloquents amples, périodes.
- Lexique chargé de valeur (Bien/Mal, etc.)
Réaliste Illusion du vrai - Connecteurs spatio-temporels précis
- Expansions du nom
- Termes techniques ou spécialisés
- Description / Portrait
- Discours direct ou indirect libre, avec un registre de
langue parfois familier
Fantastique Doute, angoisse - Modalisateurs qui expriment le doute
- Champs lexicaux de la peur, de l'étrange, de l'inhabituel,
du mystère
- Narration à la première personne ou variations des
points de vue.
- Comparaisons et métaphores pour définir un
phénomène étrange
Merveilleux Rêve, imaginaire - Genre de prédilection : conte, fable
- Champs lexicaux qui a trait à l'extraordinaire (magie,
surnaturel)
- Termes mélioratifs
- Temporalité imprécise
- Personnel stéréotypé : fée, dieux, anges, rois, princes…
Epique Admiration - Termes mélioratifs
- Vocabulaire guerrier, mythique, verbes de mouvements
- Métaphores, comparaisons, hyperboles, superlatifs,
gradations, personnifications
- Rythme ample de la phrase
- Présent de narration
Didactique Leçon, morale - Tournures de l'ordre ou du conseil
- Présent de vérité générale
- Termes abstraits
- Progression logique (connecteurs, logique de cause à
effet)
- Recours à l'exemple
- Raisonnement inductif ou déductif
Lyrique Emotion, empathie - 1ère personne
- Champs lexicaux des émotions
- Phrases expressives : interrogatives, exclamatives
- Musicalité (allitération, assonance, rime interne...)
Elégiaque Plainte - Lexiques qui suscitent la mélancolie (deuil, mort,
tristesse, tourments)
- 1ère personne / 2ème personne, apostrophes
- Effets de musicalité
Les figures de style

Définition : Une figure de style est un procédé qui consiste à rendre ce que l’on veut dire plus
expressif, plus impressionnant, plus convaincant, plus séduisant… Autrement dit, une figure
de style permet de créer un effet sur le destinataire d’un texte (écrit ou parlé).

Les figures par analogie, qui permettent de créer des images :


Comparaison Elle établit un rapport de Ex : Le soleil est semblable à de l’or.
ressemblance entre deux éléments (le Ton teint est pareil à l’éclat de la rose.
comparé et le comparant), à l’aide d’un La terre est bleue comme une orange.
outil de comparaison (comme, ainsi (Eluard)
que, plus… que, moins… que, de
même que, semblable à, pareil à,
ressembler, on dirait que…)
Métaphore C’est une comparaison sans outil de Ex : Ton teint de rose
comparaison. Les termes y sont pris au Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe.
sens figuré. (Hugo)
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible
de la nature,
mais c’est un roseau pensant. (Pascal)
Personnifi-cation Elle représente une chose ou une idée Ex : La forêt gémit sous le vent.
sous les traits d’une personne. … ces rois de l’azur, maladroits et honteux
(Baudelaire)
L’Habitude venait me prendre dans ses bras
et me portait
jusque dans mon lit comme un petit
enfant. (Proust)
Allégorie Elle représente de façon concrète et Ex : La Mort est souvent représentée par une
imagée les divers aspects d’une idée faucheuse.
abstraite. Elle se repère souvent grâce Mon beau navire ô ma mémoire
à l’emploi de la majuscule. Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez navigué
De la belle aube au triste soir. (Apollinaire)
N.B. : Quand une comparaison ou une métaphore est tellement utilisée qu’elle devient usée
et banale, elle se transforme :
- en expression lexicalisée : Ex : prendre ses jambes à son cou ; verser des torrents de
larmes ; être doux comme un mouton…
- en cliché : Ex : des cheveux d’or ; un cœur de pierre…

Les figures de substitution, qui remplacent un terme par un autre terme ou par toute une
expression :
Métonymie Elle remplace un mot par un autre mot Ex : Je viens de lire un
selon un lien logique. Balzac. / Boire un verre.
Il est premier violon à l’orchestre
de Lille.
Le Vatican est en désaccord avec
la Maison blanche.
La France a remporté la Coupe du
monde de football.
Synecdoque Elle consiste à désigner la partie pour le Ex : Les voiles disparurent à
tout (et vice-versa), ainsi que la matière l’horizon.
pour l’objet et le particulier pour le Ils croisèrent le fer. / Revêtir un
général.. vison.
Le Français est cartésien.
Périphrase Elle remplace un mot par une Ex : La capitale de la
expression qui le définit. France. / L’astre de la nuit.
Le roi des animaux. / L’empereur
à la barbe fleurie

Les figures de l’insistance ou de l’atténuation :


Hyperbole Elle consiste à exagérer. Ex : Je meurs de faim.
Un vent à décorner les bœufs.
Ouais, c’est vraiment trop génial !
Gradation C’est une énumération de termes Ex : Va, cours, vole et nous venge !
organisée de façon croissante ou (Corneille)
décroissante. Je me meurs, je suis mort, je suis enterré.
(Molière)
C’est un roc !… c’est un pic !… c’est un
cap !
Que dis-je, c’est un cap ?…c’est une
péninsule ! (Rostand)
Euphémisme Elle consiste à atténuer Ex : Elle a vécu. / Ton papa est parti faire
l’expression d’une idée, d’un un long voyage. / Tu sais, pépé, il est
sentiment (pour ne pas déplaire monté au ciel.
ou choquer). Les non voyants. / Une très longue
maladie.
Je lui ai chatouillé les côtes.
Litote Elle consiste à dire moins pour Ex : Va, je ne te hais point. (Corneille)
faire entendre plus. On ne mourra pas de faim aujourd’hui.
Il ne me paraissait pas douteux que M.
Alphonse n’eût été victime d’un
assassinat. (Mérimée)
Anaphore Répétition de(s) même(s) terme(s) Ex : Rome, l’unique objet de mon
en début de plusieurs phrases, de ressentiment !
plusieurs vers, de plusieurs Rome, à qui vient ton bras d’immoler
VS. propositions. mon amant !
Rome, qui t’a vu naître et que ton cœur
adore !
Epiphore Rome enfin que je hais parce qu’elle
t’honore ! (Corneille)
C’est bien, c’est beau, c’est Bosch !

« Je veux que chacune et chacun puisse


travailler dans notre pays plus facilement,
que les entrepreneurs embauchent plus
facilement, que les entrepreneurs
investissent plus facilement, mais que
chacune et chacun puisse aussi
travailler plus facilement et soit mieux
récompensé de son travail. »
Parallélisme Répétition de la même Ex : Innocents dans un bagne, anges dans
construction de phrase un enfer (Hugo)
(autrement dit de la même Femme nue, femme noire, / Vêtue de ta
structure syntaxique). couleur qui est vie, de ta forme qui est
beauté. (Senghor)

Accumulation Enumération plus ou moins Ex : Rien n’était si beau, si leste, si brillant,


longue de termes. si bien ordonné que les deux armées. Les
trompettes, les fifres, les hautbois, les
tambours, les canons formaient une
harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en
enfer. (Voltaire)
Question oratoire Affirmation déguisée sous la Ex : Ne suis-je pas adorable ?
/rhétorique forme d’une question. Comment mon client a-t-il pu tuer sa
femme, alors qu’au moment du crime, il
était à mille kilomètres ?

Les figures d’opposition :


Antithèse Opposition très forte entre Ex : Qui aime bien châtie bien.
deux termes. Ici c’était le paradis, ailleurs l’enfer. (Voltaire)
Je sentis tout mon corps et transir et brûler. (Racine)
Oxymore Deux termes, unis Ex : Un silence éloquent / La Bête humaine d’Emile Zola
grammaticalement, Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille)
s’opposent par leur sens.
Antiphrase Elle exprime une idée par Ex : C’est du propre !
son contraire dans une Je suis dans de beaux draps !
intention ironique.
Chiasme Deux expressions se suivent, Ex : Il y a de l’Urgo dans l’air, il y a de l’air dans Urgo.
mais la deuxième adopte Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
l’ordre inverse (A – B / B’ – Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
A’)
Paradoxe Il énonce une opinion Ex : Les premiers seront les derniers. / In vino veritas.
contraire à l’idée commune, De nombreux enfants au Q.I. très élevé sont en échec scolaire.
afin de surprendre, de
choquer, d’inviter à la
réflexion.

Les figures de rupture :


Anacoluthe Rupture de construction Ex : Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court,
syntaxique. la face de la terre en eût été changée. (Pascal)
Mais moi, la barre du bourreau s’était,
au premier coup, brisée comme un verre. (A. Bertrand)
Ellipse Absence d’un ou de plusieurs Ex : L’Oréal, parce que je le vaux bien.
mots. Jumbo. La Tunisie, mon papa et plouf !
Zeugma Rapprochement d’un mot Ex : Il prit du ventre et de l’importance.
concret et d’un mot abstrait
dans un même énoncé.

Les figures qui jouent sur les sons :


Assonance Répétition d’un même son de voyelle. Ex: Tout m’afflige et me nuit et conspire à me
nuire. (Racine)
Allitération Répétition du même son de consonne Ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur
vos têtes ? (Racine)
Paronomase Rapprochement de deux homonymes (qui Ex. : Il n’y a que Maille qui m’aille !
se prononcent pareil) ou de deux Qui se ressemble s’assemble.
paronymes (qui se prononcent presque Mangeons bien, mangeons bio !
pareil)

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