TP Droit Fiscal

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MA2 – TP DROIT FISCAL Maureen Fournier

TP fiscal

Avertissements :

Seule la matière présentée par le titulaire du cours, le professeur Henneaux, doit être prise en compte
et fait foi pour l’examen de droit fiscal.

Le présent corrigé est un document de travail qui a pour objet de faciliter la mise en ordre des notes
des étudiants. Malgré le soin qui y est apporté, il est possible que des erreurs s’y trouvent encore.

Il ne remplace pas la présence obligatoire et la participation active aux séances. Il constitue un


complément aux slides et au fichier Excel reprenant les calculs.

La matière d’examen et les modalités de celui-ci font l’objet de communications distinctes de la part
du titulaire, le professeur Henneaux.

Séance 1

Titre I – Introduction au droit fiscal belge

Théorie

Les résidents sont taxables en Belgique sur leurs revenus mondiaux. Les non-résidents sont taxés sur
les revenus qui sont, d’une manière ou d’une autre liés à la Belgique. Sont assujettis à l’IPP les habitants
du Royaume. Les personnes assujetties sont déterminées par l’article 1 CIR. L’article 2 définit les
habitants du Royaume. Le domicile est une notion de fait. S’il on est inscrit au registre, il y a une
présomption de domicile en Belgique. En cas de mariage, si le ménage est établi en Belgique ; il y a une
présomption irréfragable de domicile en Belgique. Les ASBL peuvent être soumises à l’impôt des
sociétés en cas de but de lucre. Une société peut aussi être soumise à l’impôt des sociétés. Si la société
n'a pas la PJ, les associés sont taxables sur base de l’IPP. Si la société a la PJ mais n’a pas un but de
lucre, elle est soumise à l’impôt des personnes morales. Les exceptions à l’Isoc sont définies aux articles
180 à 182 CIR.

Une ASBL qui donne des conseils juridiques gratuits mais qui révise des statuts d manière payante,
peut échapper à l’Isoc sur base de l’article 182 CIR et que cela est rare.

Trois types de précomptes (art. 6 ; 17 et s. ; 249 et suivants CIR) : professionnel, mobilier et immobilier.
L’IPP est la somme des revenus nets des 4 catégories.

Les revenus professionnels sont susceptibles de s’appliquer aux professions libérales pour les profits
(art. 27) comme les avocats ou les notaires, les entreprises industrielles pour les bénéfices (art. 24)
comme les commerces, les fermiers, les marchands de journaux (entreprise individuelle et pas une
société). Il faut distinguer les bénéfices, profits et rémunérations doivent être distingués. Les

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bénéfices, c’est le marchand de journaux (il n’y a pas chaque mois un salaire de l’employeur car il n’y
en a pas et donc personne pour prélever l’impôt à sa place). Le profit c’est l’avocat, le notaire, le
médecin qui vendent des services. Quand ils rentrent ils font leurs comptes. Les profits constituent les
recettes c'est-à-dire sur base cash, de liquidité. La rémunération est payée par un employeur qui
retient les cotisations sociales et le précompte professionnel. La rémunération des dirigeants
d’entreprise est une disposition anti-abus. Cette rémunération est perçue par les dirigeants
d’entreprises qui sont les mandataires sociaux (administrateur, gérant, etc. = nommés) et les
personnes qui ne sont pas nommées (art. 32, al.2 CIR). L’article 31 CIR est intéressant aussi. Dans le
cas où l’employeur donne un cadeau par exemple car on se marie, c’est en principe imposable mais
cela peut être exonéré sur base de l’article 38 CIR.

Pourquoi une société a des bénéfices ? La société ne perçoit que des revenus professionnels et l’ISoc
(art. 183 et 185) doit d’abord être déterminé selon les art. 24 et suivants.

Cas pratiques

Nous envisagerons les cas suivants:

- Alex, habite Bruxelles, vingt-huit ans, jeune diplômée de l’ULB en bio-ingénieur, travaille
pour une société brassicole de Leuven, célibataire et sans enfant;
- Ben, habite Bruxelles, trente-cinq ans, avocat au barreau de Bruxelles, marié sans contrat
de mariage et père de deux enfants;
- Chris, habite Rixensart, cinquante-cinq ans, administrateur de sociétés, divorcé, remarié
sous régime de séparation des biens et père de quatre enfants;
- Dan, habite Overijse, trente ans, entrepreneur, il a ouvert un bar à Bruxelles, cohabitant
légal et sans enfant.

Section 1 – Identification des prélèvements

1) Cas pratique 1

Alex est diplomée de l’ULB en bio-ingénieur. Elle est célibataire, vit à Bruxelles-Ville en collocation et
travaille comme employée depuis deux ans dans une société brassicole établie à Leuven. Sa tante,
décédée, lui a légué une somme de EUR 10.000. Alex a récemment acquis une voiture d’occasion. Elle
place ses économies sur un compte d’épargne, elle a investi dans quelques actions de sociétés belges
et étrangères et viens d’acheter un nouvel ordinateur fabriqué en Chine, via Amazon. Passionnée de
musique, Alex achète et revends des anciens vinyles sur internet. Enfin, Alex envisage d’acheter un
appartement à Leuven pour se rapprocher de son lieu de travail.

Identifiez les prélèvements effectués par une autorité auxquels Alex peut être confrontée. Pour chaque
prélèvement, indiquez la dénomination; la nature (impôt, cotisation sociale, rétribution ou autre); la
base légale; le redevable; l’assiette; la base; le montant; les modalités de perception :

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Alex est assujetti à l’IPP car il travaille (matière imposable). La base imposable constitue le montant. Il
s’agit, ici, d’un revenu professionnel (art. 23 CIR). Les revenus professionnels sont ceux tirés d’une
activité. Trois catégories nous intéressent : les bénéfices, les profits et les rémunérations. Alex perçoit
une rémunération car il y a un contrat de travail, elle travaille au service d’un employeur (art. 31 CIR).
Il y a donc un lien de subordination.

2) Cas pratique 2

Dan est dans une situation similaire à Alex à ceci près qu’il est de nationalité française, qu’il vit à
Overijse et s’est lancé dans l’ouverture d’un bar. Quant à sa situation fiscale, quelles pourraient-être
les différences avec Alex ?

Section 2 – Territorialité et résidence

1) Cas pratique 1

A quel(s) impôt(s) sont soumis les personnes suivantes?

Personnes Impôt(s)
Alex, qui décide de suivre un
MBA de deux ans à Chicago
Ben, avocat à Bruxelles et
marié
Chris, administrateur de
sociétés au Luxembourg
Dan, qui travaille depuis 6
mois à Paris
Apple Inc.

Roger Federer

La Bastoche

Oxfam-Magasins du monde
asbl
L’ambassadeur belge en
poste à Dublin
Anheuser-Busch Inbev SA

L’Etat fédéral, les Régions, les


communes
Une société simple de droit
belge

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La succursale bruxelloise de
Louis Vuitton, qui emploie dix
personnes

Section 3 – Assiette et base imposable

1) Cas pratique 1

Les faits suivants servent-ils d’ASSIETTE à un impôt? Si oui, quel impôt et quelle est la BASE imposable?

Faits Impôt et base imposable


Activité professionnelle en Belgique
et au Luxembourg
Chocolatier vend des pralines en
France
Donations

Vente d’un immeuble à Bruxelles

Honoraires pour un procès plaidé à


Paris
Revenus générés par un parc éolien
en mer du Nord
Vente de bitcoin avec plus-values

Location d’une maison en Bretagne

Décès

Exportation de vélos vers les Pays-Bas


et les USA

Séance 2

Titre II – Fiscalité du travail

Théorie

Quid des influenceurs ? Parfois, les influenceurs créent des sociétés. La plupart du temps, ils sont
indépendants. Il faut faire attention où ils sont résidents car certains pays taxent à 0%. S’ils sont belges
et ont une résidence en Belgique (sans société), ils seront taxés (ils pourront renverser ou non la
présomption s’ils vivent ailleurs en fonction des cas). S’ils ont une société, imaginons qu’ils gagnent
1000 euros par mois. Cet argent est considéré comme revenu professionnel soumis à l’impôt des

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sociétés s’il s’agit d’une société résidente se livrant à des activités lucratives. Ils sont taxables à 25% en
vertu de l’article 216 CIR.

Si, sur les 1000 euros, l’influenceur prend 500 euros : il s’agit de rémunération de dirigeant d’entreprise
(art. 32 CIR). Sont des revenus professionnels, des revenus d’activités quelconques. S’il attend une
assemblée générale qui donne son accord pour verser de l’argent, ce n’est pas imposé de la même
manière. Dans le cas d’un dividende, c’est un revenu mobilier. Dans le cas d’un revenu mobilier c’est
un taux fixe (art. 130 CIR) alors que le revenu professionnel est imposé par tranche. Dans ce cas, il sera
taxé à 30% sur le dividende.
Pour ce qui est des régimes spéciaux, il vaut mieux surligner les taux pertinents pour l’examen car il y
en a énormément ! On a ce régime car il n’y a pas toujours du sens à taxer certains revenus de manière
progressive. Dans le cas d’un gros préavis, on applique le taux moyen de l’année précédente par
exemple. Il y a un enjeu d’équité.

Art. 171 CIR : Par dérogation est à surligner. Il y a les dividendes au 3°.

Le précompte mobilier constitue une avance sur l’impôt. Le code parle de perception de l’impôt
(surligner le §2). L’état aime recevoir l’argent le plus tôt possible chez celui qui en a le plus. Les articles
relatifs au précompte mobilier sont aux articles 261 et s. CIR. Ce précompte est à déduire. L’article 261
parle de redevables et de non contribuable car c’est la société qui va le payer mais c’est pas son impôt
à elle. L’article 267 dit quand le précompte est dû lors de l’attribution ou du paiement. On a prévu que
le taux du précompte mobilier est de 30% (art. 269 CIR). On a deux mois pour payer l’IPP à la réception
de l’avertissement extrait de rôle. La société a 15 jours pour rentrer une déclaration au précompte
mobilier et la payer.

Quid d’une personne qui gagne de la crypto ? Il faut d’abord regarder s’il est habitant du royaume et
donc soumis à l’IPP. On ne parle pas de revenus mobiliers car les articles 17 et s. ne visent pas les plus-
values. Il faut alors se poser la question de savoir s’il s’agit de sa profession ? Est-ce qu’il fait cela
régulièrement ? Il faut regarder le concept de « revenu professionnel) énoncé à l’article 1 CIR. Celui
qui a acheté pour 100 euros de bitcoin, pour lui, si ces 100 euros deviennent 10 000 euros cela ne sera
pas considéré comme être son activité. Par contre, celui qui arrête son job pour faire de la crypto sur
plein d’ordi chez lui et qu’il gagne de l’argent sur cette base, il sera taxé comme revenus professionnels.
Le lotto n’est pas taxé. La spéculation constitue la possibilité de faire des gros gains.

Cas pratiques

Section 1 - Rémunérations

1) Cas pratique 1

Alex est salariée d’une brasserie établie à Leuven, célibataire et sans enfant à charge. Elle a perçu
35.000 EUR bruts au cours de la période imposable 2021. Elle n’a pas exposé de frais liés directement
à son activité. Les additionnels communaux sont de 6%.

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Le revenu imposable constitue l’ensemble des revenus nets (dépenses déductibles).L’article 51 CIR est
important. L’article 178 CIR que les montants doivent être indexés.

Calculez le revenu imposable :

Calculez l’impôt Etat :

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Calculez les additionnels régionaux :

Calculez les additionnels locaux :

Combien perçoit Alex “net en poche” :

Comment l’impôt est-il perçu?

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Séance 3

Théorie

Quelle est la particularité des revenus immobiliers par rapport aux revenus professionnels ? La simple
capacité contributive est prise en compte même s’il n’y a pas d’usage. On invente un revenu.

Le précompte immobilier est régionalisé mais ce n’est pas vraiment un précompte car il n’est pas
imputable, c’est un nouvel impôt sur le patrimoine. L’article 251 CIR détermine qui est le redevable du
précompte qui est le propriétaire. La base du calcul est toujours le revenu cadastral. Il y a des
exonérations propres à ce précompte. Mais ce dernier n’a rien avoir avec l’IPP et n’en constitue pas
une avance.

Quid du problème des multipropriétaires ? J’ai 30 appartements et je loue à plusieurs étudiants,


comment je serais taxé ? Il faut majorer de 40% le revenu cadastral x les 30 appartements. Cependant,
les revenus sont tels qu’ils vont être considérés comme revenus professionnels. Pour qu’il y ait revenus
professionnels, l’administration doit démontrer qu’il y a une activité professionnelle (art. 23 CIR). Ici,
il s’agirait de profits (catégorie résiduaire). Si c’est du professionnel, on oublie tout ce qui est revenu
cadastral. Il y a une contradiction. L’article 37 CIR précise que dès qu’il y a une activité professionnelle
(mise en location et gestion d’appartement) et que j’affecte des biens, tous les revenus tirés des biens
sont des revenus professionnels. Je suis alors taxable sur les profits (loyers effectifs mensuels), sur
chaque euro que je reçois. Dans ce dernier cas, le montant est beaucoup plus important que si l’on
s’était basé sur le revenu cadastral.

Cas pratiques

1) Cas pratique 1

L’employeur (i) octroie à Alex un montant forfaitaire de 100 EUR/mois pour les frais qu’elle expose en
raison du télétravail, (ii) met à disposition d’Alex un smartphone et un pc (qu’elle peut également
utiliser à des fins privées), (iii) met à sa disposition une voiture, (iv) lui permet d’acquérir des options
sur actions, (v) lui octroie des titres-repas, (vi) lui octroie une prime bénéficiaire et (vii) lui offre un
cadeau à l’occasion de son mariage.

Pour chacun des éléments précités, quel est l’impact sur la situation fiscale de l’employeur? Pour chacun
des éléments précités, quel est l’impact sur la situation fiscale d’Alex?

Alex est soumis à l’IPP car il est habitant du Royaume. Il s’agit de rémunération car il reçoit cela en
échange de son travail. Dans la rémunération, il y a les avantages toute nature (art. 31, al. 2, 2° CIR).
Ici, ce ne sont pas des avantages toute nature car cela ne constitue pas un montant cash or en l’espèce,
c’est le cas. A l’article 31, al. 2, 1° CIR dit que ce que lorsque l’on parle de remboursement de
l’employeur, ce n’est pas déductible pour le travailleur mais pour l’employeur car ce sont des frais qui
lui sont propres.

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En plus du cash, il offre un smartphone et un ordinateur : il s’agit d’un avantage toute nature (art. 31,
al. 2, 2° et 36 CIR et 18 AR). Ils peuvent être utilisés à des fins privées : avantage obtenu en raison de
la profession et c’est pour cela qu’il y a un avantage toute nature. Comment est-ce que l’on valorise
un ATT ? Le montant de la rémunération taxable, c’est la valeur dans le chef de celui qui le reçoit mais
pour éviter les discussions, l’al. 2 de l’art. 36 dit comment les valoriser (lien avec l’article 18 de l’AR).

Pour le cas du cadeau de mariage, il s’agit d’un avantage social. Si l’employeur ne prévoit rien, il s’agit
de la rémunération et cela serait considéré comme un avantage toute nature. Cependant, il y a des
revenus exonérés (art. 38, 11°, c) CIR) comme le cadeau de mariage. Il faut une disposition expresse
qui permette d’exonérer le cadeau de l’employeur sinon cela est considéré comme de la rémunération.
Cf. aussi la notion de frais professionnels forfaitaires

L’octroi d’un montant forfaitaire pour des frais exposés en raison du télétravail peut être considéré
comme un « remboursement de dépenses propres à l’employeur » qui ne constitue pas une
rémunération imposable dans le chef de Alex (CIR92, art. 31, al. 2, 1°, in fine). Le caractère forfaitaire
de ces indemnités n’est pas de nature à remettre en cause ce qui précède, pour autant, dit
l’administration, qu’elles soient fixées d'après des normes qui sont le résultat d'observations et de
recoupements nombreux (dans le cas des indemnités de télétravail, voy. la circulaire 2021/C/20
relative aux interventions de l’employeur pour le télétravail). Ces indemnités forfaitaires restent
déductibles comme frais professionnels pour l’employeur (CIR92, art. 57, 3° et AR/CIR92, art. 33 qui
prescrivent de mentionner ces indemnités forfaitaires sur les fiches de rémunération).

La mise à disposition du smartphone et du pc constitue un avantage de toute nature taxable dans le


chef d’Alex (CIR92 ,art. 36, §1er). Le montant de cet avantage fait l’objet d’une évaluation forfaitaire
(CIR92, art. 36, §1er, al. 2 et AR/CIR92, art. 18, §3, 10°). Le coût supporté par son employeur à cette
occasion est déductible dans son chef (CIR92, art. 49).

La mise à sa disposition d’une voiture est également un avantage de toute nature, évalué sur une base
forfaitaire dans le chef d’Alex (CIR92, art. 36, §2). Il s’agit du seul ATN dont le montant est fixé
directement dans le CIR92 et non à l’art. 18 de l’AR/CIR92. Son employeur, assujetti à l’I.Soc., ne peut
déduire l’intégralité des coûts afférents à la mise à disposition du véhicule mais doit inscrire une
dépense non admise (DNA) dans sa déclaration à l’impôt des sociétés à concurrence de 17%, ou dans
certains cas 40%, de ce forfait (CIR92, art. 198, §1er, 9° et 9°bis).

L’octroi d’options sur actions constitue un avantage de toute nature dans le chef d’Alex dont la valeur
est évaluée forfaitairement (loi du 26 mars 1999 « relative au plan d'action belge pour l'emploi 1998
et portant des dispositions diverses »).

Dans le chef d’Alex

Lors de l’octroi de l’option, Alex est taxable en raison d’un avantage de toute nature évalué
forfaitairement. En pratique, lorsque l’action n’est pas cotée en bourse, l’avantage imposable est fixé
forfaitairement à un pourcentage de la valeur, au moment de l’offre des actions sur lesquelles portes
l’option. En pratique, ce pourcentage est égal à 18% ou à 9% (la loi du 26 mars 1999, art 43).

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Lorsqu’Alex exercera son option, lorsqu’elle vendra son option ou lorsqu’elle vendra l’action sous-
jacente, la plus-value qu’elle réaliserait ne constitue pas un revenu professionnel imposable (loi du 26
mars 1999, art. 42, §2).

Dans le chef de l’employeur

Le coût supporté par l’employeur à cette occasion est à priori déductible dans son chef (CIR92, art. 49).
Toutefois, la moins-value qu’il réalise éventuellement sur ces actions n’est pas déductible (CIR92, art.
198, 7°).

L’octroi de titres-repas constitue une forme d’avantage spécifique dont le régime se rapproche de celui
des avantages sociaux. Cet avantage est exonéré d’IPP dans le chef d’Alex (CIR92, art. 38/1, §1er, 1° et
§2) et déductible à concurrence de 2 euros par titre-repas dans le chef de son employeur (voy. CIR92,
art. 53, 14° et 183), le tout moyennant certaines conditions.

La prime bénéficiaire est exonérée d’IPP dans le chef du travailleur pour autant qu’elle soit octroyée
conformément aux dispositions de la loi du 22 mai 2001 (octroyée à tous les travailleurs et identique
pour tous sauf critères de distinction objectifs). Elle reste cependant soumise à une taxe
compensatoire dont le taux s’élève, en règle, à 7% du montant de la prime (CIR92, art. 38, §1er, 15° et
Code des taxes assimilées aux impôts sur les revenus, art. 112 à 118). La prime n’est pas déductible
comme frais professionnels dans le chef de l’employeur (CIR92, art. 198, §1er, 12°).

Le cadeau à l’occasion de son mariage tombe dans la catégorie des avantages sociaux et est exonéré
d’IPP dans le chef d’Alex pour autant que sa valeur ne dépasse pas 200€ (CIR92, art. 38, §1er, 11°, c)
et Comm. CIR92, n°38.I.11°/10). Il constitue un coût non déductible dans le chef de son employeur
(CIR92, art. 53, 14° et 183).

2) Cas pratique 2

L’employeur a retenu le précompte professionnel mais ne l’a pas versé au Trésor. Quelles sont les
conséquences? Son employeur propose à Alex de l’engager dans un projet de recherche et
développement pour développer un nouveau brevet lié à la production de bière en collaboration avec
l’ULB: quel est l’impact sur la situation fiscale de l’employeur et d’Alex?

Cela n’a pas d’impact car à partir du moment où le précompte a été retenu à la source c’est considéré
comme avoir été versé à l’état donc il reste imputable sur l’impôt du travailleur.

Il y a des dispenses de versement du précompte. L’employeur retient le précompte (obligé) mais il est
dispensé de verser un pourcentage à l’état, cela constitue un subside à l’employeur. Par exemple, il
doit seulement verser 20% et garder 80%.

POST-IT A LA PAGE 2299 (ou 2999) : MONTANTS INDEXES

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Le précompte retenu par l’employeur (CIR92, art. 272) demeure imputable même s’il n’est pas
réellement versé au Trésor (CIR92, art. 296, al. 2, 1er tiret).

Moyennant le respect de conditions strictes, l’employeur d’Axel sera dispensé de verser 80% du
précompte professionnel au Trésor (CIR92, art. 275/3, §1er, al. 3, 1°). L’employeur retient la totalité
du précompte professionnel sur le salaire d’Alex et Alex peut imputer la totalité de ce précompte sur
son IPP mais l’Etat renonce à percevoir ce précompte professionnel et l’abandonne à l’employeur. Il
s’agit d’un subside indirect à l’emploi.

3) Cas pratique 3 (autre résolution dans le tableau Excel corrigé)

Chris est administrateur de sa société de management. Celle-ci lui a versé pour 100,000 EUR lors de la
période imposable 2021. Il n’a pas conclu de contrat de travail. Chris a deux enfants à charge, il habite
à Rixensart (additionnels communaux 6,6%).

Chris perçoit une rémunération de dirigeant d’entreprise. Si les frais n’entrent pas dans la catégorie de
revenus divers (résiduaire donc pas les autres catégories non plus), ils ne sont pas taxables. La seule
déduction qui existe constitue la rente alimentaire. La quotité exemptée d’impôt est déterminée par
l’article 131 et s. CIR. A l’article 130 CIR, il s’agit du taux progressif par tranche : on obtient l’impôt de
base. L’article 134, §2 CIR (à fluoter) : l’impôt de base est diminué de l’impôt sur la quotité du revenu
exempté d’impôt. La quotité du revenu exempté d’impôt est un montant de revenu qui ne doit pas
être taxé sauf que cela est majoré en fonction de la situation personnelle et familiale. Sur cette base,
on calcule un impôt qui est aussi progressif par tranches (art. 134 CIR). Et c’est cet impôt que l’on
déduit de l’impôt de base : on arrive à l’impôt à répartir.

L’impôt état c’est ce sur quoi la réforme de l’état a pesé. Le fédéral donne une partie. On prend l’impôt
(état), là-dessus on calcule un facteur d’autonomie (on le multiplie) pour savoir quelle portion
appartient aux régions. On retranche de l’impôt état, le facteur d’autonomie (grossomodo 25%). On
retire alors ces 25% qui sont donnés aux Régions et je garde 75%. Sur cette tranche, les Régions
peuvent octroyer des réduction ou augmentation d’impôts.

Calculez le revenu imposable :

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Calculez l’impôt état :

Calculez les additionnels régionaux :

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Calculez les additionnels locaux et Combien Chris perçoit en poche ?

4) Cas pratique 4

Chris paye une rente alimentaire de 10.000 EUR, chaque année, à la mère de ses deux enfants. Quel est
l’impact sur la situation fiscale de Chris? Quel est l’impact sur la situation fiscale du bénéficiaire des
rentes? Que se passerait-il si Chris devait payer en une seule fois un capital de 50.000 EUR? Quel est
l’impact pour Chris? Quel est l’impact pour le bénéficiaire?

Chris peut déduire de l’ensemble de ses revenus nets 80% de cette rente alimentaire, soit 8.000 EUR
(CIR92, art. 104, 1° et 2°), moyennant le respect de conditions strictes. C’est l’une des dernières
déductions fiscales qui subsiste dans le CIR92 (à distinguer des réductions d’impôt).

La mère de son fils est taxée sur cette rente alimentaire à concurrence de 80% de son montant comme
revenu divers (CIR92, art. 90, 3° et 4° et 99).

Si la rente alimentaire prend la forme d'un capital versé en une seule fois, Chris peut déduire ce capital
en une seule fois, tandis que la mère de son fils est taxée de manière étalée sur une rente fictive (CIR92,
art. 170, renvoyant à l’art. 169).

5) Cas pratique 5

En 2021, Chris a cotisé pour une pension complémentaire un montant de 1.270 EUR par an, il a donné
1.000 EUR à la Fondation Roi Baudouin et il a acquis un scooter électrique (uniquement utilisé à des
fins privées) d’une valeur de 5.000 EUR. Quel est l’impact sur sa situation fiscale? En quoi ces dépenses
diffèrent-elles de celle liée à la rente alimentaire?

Le fait pour Chris de payer des cotisations en vue de financer une pension complémentaire lui donne
le droit à une réduction d’impôt à l’IPP fédéral pour une partie du montant versé (égale à 25% de
maximum 1270 EUR- montant indexé pour l’exercice d’imposition 2021, CIR92, art. 145/8 et AR/CIR92,

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art. 63/4bis). Concrètement, le fait de cotiser 1270 EUR lui donnera droit à une réduction d’impôt
317,50 EUR.

Le fait pour Chris de donner 1.000 EUR à la Fondation Roi Baudouin constitue une libéralité qui lui
ouvre une réduction d’IPP fédéral égale à 45% du montant versé (art. 145/33, §1er, al. 1, 1°, f) du
CIR92).

Il bénéficie d’une réduction à l’IPP fédéral de 15% sur la valeur d’achat avec un maximum de 3.140
EUR (art. 145/28, §1er du CIR92)

Toutes ces dépenses donnent le droit à une réduction de l’IPP fédéral dû par Chris et viennent donc
en diminution de son seul « impôt Etat réduit ». La rente alimentaire est une dépense déductible de
l’ensemble des revenus nets de Chris, ce qui impacte également les recettes fiscales des régions sur
ceux-ci.

Section 2 – Profits des professions libérales et bénéfices des entreprises individuelles

1) Cas pratique 1

Ben, avocat au barreau de Bruxelles, perçoit des honoraires pour 100.000 EUR (HTVA) en 2021. Dan,
tenancier d’un bar à Bruxelles réalise un chiffre d’affaires de 150.000 EUR (HTVA) en 2021. Calculez
l’impôt dû. Comment l’impôt est-il perçu?

Calcul non détaillé, spécificités par rapport aux calculs des travailleurs et dirigeants d’entreprise
détaillées en séance.

Etant donné que Ben et Dan perçoivent respectivement des profits (Ben exerce une profession libérale,
CIR92 art. 27) et des bénéfices (Dan est entrepreneur et exerce une entreprise commerciale, CIR92 art.
24), l’impôt dû sur leurs honoraires et chiffre d’affaire est perçu par voie de versements anticipés, à
effectuer 4 fois au cours de la période imposable (CIR92, art. 157).

La partie de l’impôt dû non couverte par ces versements anticipés fait l’objet d’une majoration pour
insuffisance de versements anticipés, censé correspondre à un intérêt sur les sommes dont le
contribuable a gardé plus longtemps la jouissance.

2) Cas pratique 2

Ben envoie une note d’honoraire de 10.000 EUR (HTVA) en décembre 2019. Son client le paie en 2020.
Pourquoi préciser si le montant s’entend hors TVA? Quelle différence avec Dan, le gérant du bar, qui
organise une soirée privée en décembre 2019, envoie sa facture mais n’est payé qu’en janvier 2020?

Les prestations de services rendues par les avocats sont soumises à la TVA (depuis 2014). La TVA
collectée par Ben auprès de son client sur les honoraires n’entre pas en ligne de compte pour le calcul
de sa base imposable à l’IPP, raison pour laquelle ceux-ci s’entendent hors TVA.

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Ben exerce une profession libérale et perçoit des profits (CIR92, art. 27 al. 1er). Les profits bruts
imposables sont les recettes c’est-à-dire les honoraires effectivement perçus (CIR92, art. 27, al. 2, 1°).

Dan exploite une entreprise commerciale (à titre individuel) et perçoit des bénéfices (CIR92, art. 24).
Les bénéfices imposables sont déterminés conformément au droit comptable belge (CIR92, art. 24, al.
3). Par conséquent, les bénéfices voient leur montant influencé par toutes les créances pour services
prestés ou biens fournis par l’entreprise: dès qu’une créance naît, elle doit être comptabilisée comme
produit (si par la suite elle n’est pas payée, elle devra faire l’objet de réductions de valeur, déductibles
à certaines conditions); l’encaissement de la créance ne génère plus un bénéfice mais simplement la
transformation d’un actif (la créance) en un autre (des espèces)

3) Cas pratique 3

Ben est marié, sans contrat de mariage et Chris est cohabitant légal. Quel est l’impact sur la situation
fiscale de Ben et sur celle de Chris? Quid si la femme de Ben (avocat indépendant) n’a pas elle-même
d’activité professionnelle? Quid si la femme de Chris (dirigeant d’entreprises) n’a pas elle-même
d’activité professionnelle?

Le CIR92 assimile les cohabitants légaux aux personnes mariées et les considère toutes comme des
conjoints (art. 2, §1er, 2° du CIR92).

Par conséquent, tant Ben que Chris font l’objet d’une imposition commune avec leur compagne
respective (art. 126 du CIR92). Leur revenu imposable reste toutefois déterminé et taxé séparément
(art. 127 du CIR92).

En ce qui concerne l’épouse de Ben (ce dernier perçoit des profits)

Comme sa femme n’a pas d’activité professionnelle, la loi prévoit un allégement de la progressivité de
l’impôt de Ben en attribuant fictivement, aux fins d’imposition, 30% de ses revenus professionnels à
sa femme, sans que le montant ainsi attribué puisse dépasser 11.170 EUR (mécanisme dit du « splitsing
» des revenus professionnels (CIR92, article 87).
Dans l’hypothèse où elle aide son mari dans l’exercice de son activité professionnelle, elle peut se voir
attribuer fictivement une quote-part des profits qu’il réalise (avec en principe un maximum de 30 %
des revenus de l’activité à laquelle il contribue, sauf s’il est manifeste que ses prestations ouvrent droit
à une quote-part plus importante (art. 86 du CIR92)). Ce régime est appelé celui du conjoint aidant.

En ce qui concerne la compagne de Chris (ce dernier perçoit des rémunérations de dirigeant
d’entreprise)

Si elle ne travaille pas, la femme de Chris peut également bénéficier du « splitsing » des revenus
professionnels de ce dernier. Chris étant titulaire de rémunérations, le régime du conjoint aidant n’est
pas applicable en l’espèce.

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Questions d’examens antérieurs

JUIN ’22 - Pauline est habitante du royaume et est l’administratrice de la SRL Cycles. En contrepartie
de ce mandat, la SRL Cycles, qui est une société résidente, a mis à la disposition de Pauline des revenus
d’un montant total de 110.000 euros lors de la période imposable 2021. Pauline n’a pas recueilli
d’autres revenus lors de la période imposable 2021. Elle n’a conservé aucun document concernant les
frais relatifs à ce mandat, si ce n’est un document attestant qu’elle a payé 10.000 euros de cotisations
de sécurité sociale personnelles. Quelle est la nature fiscale des revenus mis à la disposition de Pauline
? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Rémunérations des dirigeants d’entreprise (CIR, art. 32, al. 1er, 1°).

Quel est le montant net de ces revenus ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

97.410 euros. En effet, Pauline peut déduire à titre de frais professionnels les frais faits ou supportés
en vue d’acquérir ou de conserver des revenus professionnels et dont elle justifie la réalité et le
montant au moyen de documents probants (CIR, art. 49, al. 1er).
Il en va ainsi des cotisations de sécurité sociale personnelles de 10.000 euros (voir d’ailleurs CIR, art.
52, 7°).

Pauline étant dans l’impossibilité de justifier la réalité et le montant d’autres frais professionnels, elle
pourra déduire en outre, en plus des cotisations de sécurité sociale personnelles, un forfait de frais
(CIR, art. 51, al. 1er, et plus précisément, en ce qui concerne le cumul de la déduction du forfait et des
cotisations de sécurité sociale personnelles, l’exclusion des « cotisations et sommes visées à l’article
52, 7° » des frais censés compris dans le forfait).

Ce forfait correspond à 3 % des revenus bruts, avec un plafond, applicable ici, de 2.590 euros (CIR, art.
51, al. 2 et 3 – montant du plafond indexé pour l’exercice d’imposition 2022).

De quoi la SRL Cycles est-elle devenue redevable envers le Trésor au moment où chaque revenu a été
mis à la disposition de Pauline ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Du précompte professionnel (CIR, art. 270, al. 1er, 1°, et 273, 1°).

On suppose que la SRL Cycles a versé au Trésor un montant total de 40.000 euros par application du
mécanisme visé à la sous-question précédente et qu’elle a retenu ce montant sur les revenus mis à la
disposition de Pauline lors de la période imposable 2021. Quel sera le sort de cette retenue de 40.000
euros à supposer que l’impôt des personnes physiques dû par Pauline pour l’exercice d’imposition 2022
s’élève à 35.000 euros et que la taxe communale additionnelle à cet impôt s’élève à 3.000 euros ?

Le précompte professionnel est imputable sur l’impôt des personnes physiques à concurrence de
35.000 euros (CIR, art. 296, al. 1er) et sur la taxe communale additionnelle à l’impôt des personnes

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physiques à concurrence de 3.000 euros (CIR, art. 304, § 2, al. 1er). Le surplus, qui s’élève à 2.000
euros, sera restitué à Pauline (CIR, art. 304, § 2, al. 1er).

JANVIER ’22 - Jean et Simone ont leur résidence fiscale en Belgique. Ils sont mariés sous le régime de la
séparation de biens et ont quatre enfants. Simone est la seule à avoir des revenus, qui consistent en
des revenus professionnels nets de 71.170 euros pour la période imposable 2021 (rémunérations des
travailleurs). Ni Simone ni Jean ne sont débiteurs de rentes alimentaires. Quel est le revenu imposable
de chaque conjoint pour la période imposable 2021 (impôt des personnes physiques de l’exercice
d’imposition 2022) ? Par application de quel régime ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Le revenu imposable de Jean s’élève à 11.170 euros, tandis que celui de Simone s’élève à 60.000 euros.
Régime du quotient conjugal. CIR, art. 87.

AOÛT ’22 - En votre qualité de fonctionnaire du SPF Finances, vous contrôlez la déclaration fiscale
d’Albert. Albert est habitant du Royaume et exerce la profession d’avocat. Dans sa déclaration à l’impôt
des personnes physiques de l’exercice d’imposition 2022, Albert a notamment déduit à titre de frais
professionnels la totalité des frais suivants, qu’il a payés lors de la période imposable 2021 et qu’il peut
justifier à l’aide de documents probants : des frais de 6.000 euros relatifs à un voyage au Portugal fait
avec sa famille à l’occasion du 50e anniversaire de son épouse ; des frais de restaurant de 1.000 euros
(repas avec des clients actuels ou potentiels) ; des frais de 1.000 euros relatifs à des costumes qu’Albert
porte lorsqu’il rencontre ses clients ; la cotisation d’impôt des personnes physiques de 3.000 euros
enrôlée à charge d’Albert pour l’exercice d’imposition 2021 (avertissementextrait de rôle envoyé le 28
octobre 2021 ; différence entre l’impôt des personnes physiques et la taxe communale additionnelle
dus par Albert pour l’exercice d’imposition 2021 et les versements anticipés effectués par Albert pour
cet exercice d’imposition).

Quels sont les frais professionnels que vous admettez et ceux que vous rejetez ? A concurrence de quel
montant ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Vous rejetez la déduction à titre de frais professionnels des frais de 6.000 euros relatifs au voyage en
famille au Portugal. En effet, ces frais de voyage ne répondent pas à la condition d’avoir été fait en vue
d'acquérir ou de conserver des revenus imposables (CIR, art. 49, al. 1er). Vous n’admettez la déduction
des frais de restaurant de 1.000 euros qu’à concurrence de 690 euros. En effet, la déduction de la
quotité professionnelle des frais de restaurant est rejetée à concurrence de 31 % (CIR, art. 53, 8°bis).
Vous rejetez la déduction des frais de costume de 1.000 euros. En effet, une disposition expresse rend
les frais de vêtement non déductibles (CIR, art. art. 53, 7°). Certes, cette disposition précise que
demeurent déductibles les frais relatifs à des vêtements spécifiques « qui, en tant que vêtements
spéciaux, sont portés pour exercer la profession, qui sont adaptés à cette fin et qui, compte tenu de la
nature de l'activité professionnelle, sont obligatoires, nécessaires ou d'usage ». 3 Mais elle ajoute que
ceci vaut « à l'exclusion [...] des vêtements qui, dans la vie privée courante, sont considérés ou peuvent
servir comme tenues de ville, du soir, de cérémonie, de voyage ou de loisir ». Vous rejetez la déduction
de la cotisation d’impôt des personnes physiques de 3.000 euros. En effet, une disposition expresse
rend l’impôt des personnes physiques non déductible (CIR, art. 53, 2°).

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Titre III – Fiscalité immobilière

Section 1 – Détention de biens immeubles

1) Cas pratique 1

Chris est propriétaire d’une maison à Rixensart dont le revenu cadastral est de 4.000 EUR (non-indexé).
Les centimes additionnels au précompte immobilier sont de 1.150 en Brabant wallon et de 2.250 à
Rixensart.

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Scénario I : Chris habite dans cette maison avec sa femme et deux de ses quatre enfants

Calculez le précompte immobilier. Par qui le précompte immobilier est-il dû, quand est-il dû et a qui
doit-il être payé? Exonération art. 12 CIR ?

Quel est l’impact à l’impôt des personnes physiques pour Chris ? L’article 7, §1, 1°, premier tiret CIR
parle de l’habitation propre. On a un revenu cadastral. A cela, on combine l’article 518 CIR : le revenu
cadastral est indexé (important pour l’examen !!). Sur le bien dont on est propriétaire, on fait comme
si l’on perçoit un revenu. Contrairement au locataire, il n’y a pas de loyer et donc on calcule un loyer
fictif sur base du revenu cadastral. On se base sur le RC parce que c’est ce que l’état connait. C’est
indexé car il n’y a plus de péréquation.

Chris projette de faire d’importants travaux pour rénover sa maison. Quel sera l’impact (i) sur son RC
et (ii) sur le montant du PI pour l’année durant laquelle il fera les travaux?

Le précompte immobilier en Région wallonne s’obtient en multipliant par 1,25% le revenu cadastral
de l’immeuble (tel qu’établi au 1er janvier de l’exercice d’imposition) indexé sur base du coefficient de
l’art. 518 du CIR92 ce qui fait en l’espèce 93,15 EUR (1,25% x 4000 EUR x 1, 863) (CIR92, art. 255, §1er)
augmenté des additionnels communaux de 2.250 EUR, soit un total de 2.343, 15 EUR.

A priori, l’occupation par Chris et sa famille de l’immeuble dont il est propriétaire génère un revenu
immobilier imposable égal au revenu cadastral indexé sur base du coefficient de l’article 518 du CIR92.
Toutefois, pour favoriser la propriété, le Code exonère de l’IPP le revenu imposable généré par son
habitation propre (CIR92, art. 12, §3), définie sur base des articles 2, §1er, 15° du CIR92 et 5 :5, §4,
alinéas 2 à 8 de la loi spéciale de financement du 16/01/89. Le précompte immobilier constitue un
impôt distinct que Chris ne peut donc imputer sur l’impôt global dû à ses revenus immobiliers.

Chris est tenu de déclarer spontanément à l’administration générale de la documentation patrimoniale


les travaux de rénovation de sa maison dans les trente jours qui suivent leur achèvement, ceux-ci
pouvant augmenter la valeur locative et donc le revenu cadastral de l’immeuble.

Le PI est calculé sur la base du RC tel que celui-ci est établi au 1er janvier de l’exercice d’imposition
(CIR92, art. 255, §1er). En matière de PI, la période imposable coïncide avec l’exercice d’imposition
(AR/CIR92, art. 199, a)). Par conséquent, cela n’influence pas le montant du PI pour l’année des travaux
mais bien pour les années ultérieures.

Scénario II: Chris décide de louer sa maison à des particuliers qui y établissent leur domicile principal et
ont deux enfants à charge. Le loyer est de 1.900 EUR et les charges de 100 EUR par mois.

Quel est l’impact en matière de précompte immobilier? Chris souhaite que le locataire paie le
précompte immobilier, que lui conseillez-vous?

Quel est l’impact à l’impôt des personnes physiques pour Chris? L’article 477 CIR dit que le revenu
cadastral tient compte d’un forfait de 40% donc on majore le revenu cadastral de 40%. Quand on
donne le bien en location, cela dépend de l’affectation que l’on donne au bien. L’article 7, §1, 2°, c) dit

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que le ‘on prend en compte le montant le plus élevé entre le revenu cadastral indexé et les revenus
réels (les loyers sont déduits à titre de frais professionnels). En cas d’affectation professionnelle, si je
paye 1000 euros par mois, mes impôts sont diminués de 1000 euros par mois.

L’article 8 permet CIR de scinder l’affectation privée et professionnelle. En réalité, si et seulement si


dans le loyer conclu avec un avocat on a prévu deux loyers distincts et que le bail est enregistré, je
peux appliquer deux taxations distinctes. Dans le cas contraire, on est taxé sur base des loyers réels
même si le propriétaire n’a déduit que 10% (art. 7 CIR). S’il y a une activité professionnelle même
partiellement, on est taxé sur base du loyer réel sous réserve d’application de l’article 8 CIR.

Le fait que Chris loue sa maison n’a pas d’impact sur le montant du précompte immobilier. Chris est le
propriétaire, il reste donc redevable du Pr. Imm. vis-à-vis de l’Etat (CIR92, art. 251). Dans ce cas précis,
Chris ne peut pas mettre le précompte immobilier à charge du preneur parce qu’il s’agit de l’habitation
des locataires (décret wallon relatif au bail d’habitation du 15 mars 2018, art. 59).

Sa maison étant donné en location à une personne qui ne l’affecte ni totalement ni partiellement à
l’exercice de son activité professionnelle. L’impôt dû par Chris sur les loyers est alors calculé sur une
base égale au revenu cadastral de l’immeuble (tel qu’établi au 1er janvier de l’exercice d’imposition)
indexé sur base du coefficient de l’article 518 du CIR92 × 140% (CIR92, art. 7, §1er, 2°, a)).

Scénario III: Chris décide de louer sa maison à une société d’architectes qui l’affectera à son activité. Le
loyer convenu est de 1.900 EUR et les charges de 100 EUR par mois.

Quel est l’impact en matière de précompte immobilier? Chris souhaite que le locataire paie le
précompte immobilier, que lui conseillez-vous? Quel est l’impact à l’impôt des personnes physiques
pour Chris ?

La base imposable est le plus grand des deux montants suivants : Soit la base imposable prévue pour
le scénario II c’est-à-dire le revenu cadastral de l’immeuble (tel qu’établi au 1er janvier de l’exercice
d’imposition) indexé sur base du coefficient de l’article 518 du CIR92 × 140% ; Soit le montant des
loyers réels diminués d’un forfait de 40% (forfait censé représenter les frais d’entretien et de
réparation incombant au propriétaire – et dont le RC tient déjà compte, cf. CIR92, art. 477, §2) (CIR92,
art. 7, §1er, 2°, c)).

Avec l’augmentation des loyers, cette déduction forfaitaire de 40 % a commencé à représenter des
montants sans commune mesure avec les frais d’entretien et de réparation réels. L’article 13 du Code
plafonne dès lors cette déduction à un montant égal à 40 % d’un hypothétique « loyer normal», fixé
par rapport au RC, non pas indexé (pas d’application du coefficient art. 518) mais revalorisé en fonction
d’une hypothétique évolution du marché locatif, le Roi étant chargé de fixer le coefficient censé
traduire cette évolution. Ce coefficient annuel de revalorisation figure à l’article 1er de l’AR/CIR
(montant indexé pour l’exercice d’imposition 2022 : 4,63). La déduction forfaitaire est plafonnée à 2/3
du RC ainsi revalorisé ce qui représente 40 % de cet hypothétique « loyer normal », puisque le RC est
censé représenter 60 % du revenu normal brut.

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Scénario IV: Le locataire du scénario II souhaite utiliser une pièce de l’appartement pour l’exercice de
sa profession de médecin. La pièce fait 25m2 sur les 250m2 que compte la maison. Que conseillez-vous
à Chris?

En l’absence de ventilation, le bien sera considéré comme affecté pour le tout à l’exercice d’une
activité professionnelle, de sorte que la taxation se fera sur base du loyer réel diminué d’un
abattement plafonné (cf. scénario III) (CIR92, art. 7, §1er, 2° a) dispose que . l’imposition sur base du
revenu cadastral majoré de 40% ne s’applique que dans le cas où le locataire personne physique ne
l’affecte « ni totalement ni partiellement à l’exercice de son activité professionnelle »).

Par exception, si le bail est soumis à la formalité de l’enregistrement et s’il distingue la partie du bien
qui est affectée à l’exercice professionnelle du preneur et la partie qui est affectée à d’autres fins, alors
il sera possible d’appliquer le traitement fiscal du Scénario III à la partie professionnelle et le traitement
fiscal du Scénario II à la partie non-professionnelle.

Scénario V: Chris envisage d’utiliser sa maison pour y mettre sa société de management (dont il est
gérant). Sa société de management lui paye un loyer de 1.500 EUR.

Quel impact en matière de précompte immobilier? Quel impact à l’impôt des personnes physiques
pour Chris?

Pas d’impact en matière de PI.

Etant gérant de la société qui lui paie un loyer, Chris peut être tenté de stipuler un loyer excessif,
soumis à un régime fiscal plus favorable dans son chef que celui des rémunérations de dirigeant
d’entreprise. Afin de contrer cet abus éventuel, l’article 32, al. 2, 3° du CIR92 requalifie en
rémunération de dirigeant d’entreprise la partie excédentaire de ce loyer, déterminée comme pour le
plafonnement de l’abattement de 40% des frais d’entretien et de réparation incombant au
propriétaire.

Scénario VI : Chris loue sa maison à une asbl qui donne des cours de musique.

Quel impact en matière de précompte immobilier? Quel impact à l’impôt des personnes physiques
pour Chris?

Les revenus immobiliers que Chris perçoit à cette occasion sont exonérés d’IPP (impôt global) en raison
de l’affectation sans but de lucre de l’immeuble loué à une activité d’enseignement (art. 12, §1er
CIR92). Le revenu cadastral attenant à cette maison est exonéré de PI pour les mêmes raisons (art.
253, al. 1er, 1° du CIR92 et article 12, §1er du CIR92).

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2) Cas pratique 2

Chris est encore propriétaire d’une maison en Bretagne qu’il utilise comme seconde résidence et met
en location à des particuliers. Quel est le précompte immobilier? Quel est l’impact à l’impôt des
personnes physiques pour Chris?

Le précompte immobilier ne frappe que les seuls immeubles situés en Belgique. Il existe généralement
un impôt analogue dans les Etats étrangers. À partir de l'exercice d'imposition 2022, le revenu
imposable des biens immobiliers étrangers qui ne sont pas donnés en location est déterminé de la
même manière que celui des biens immobiliers situés en Belgique, à savoir sur la base d’un revenu
cadastral.

Chris doit dorénavant déclarer une valeur correspondant au revenu cadastral non indexé afférent à
cet immeuble dans un code spécifique de sa déclaration à l’IPP.

Ses revenus immobiliers imposables sont égaux au revenu cadastral indexé (coefficient d’indexation
de 1,8630 pour les revenus 2021) x 1,4.

La Belgique ayant conclu une convention avec la France, les revenus afférents à cette seconde
résidence sont toutefois exonérés en Belgique sous réserve de progressivité (CPDI entre la Belgique et
la France, art. 3 et 19, a), §4).

3) Cas pratique 3

Ben, acquiert une maison à Bruxelles-Ville dont le revenu cadastral non-indexé est de 6.000 EUR. Les
additionnels au précompte immobilier sont de 989 pour l’agglomération bruxelloise et de 2.950 pour
la commune. Ben affecte le rez-de-chaussée à son cabinet d’avocat, il occupe le premier étage avec sa
famille et il loue le second étage à de jeunes étudiants. Calculez le précompte immobilier. Calculez le
montant de l’impôt des personnes physiques dans le chef de Ben.

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Séance 4

Théorie

Hypothèse 1 : Si j’achète un appartement pour moi, comment suis-je taxée ? Que vais-je payer comme
précompte immobilier ?

Je serais soumis à l’IPP. Je suis habitant du Royaume (CIR92, art. 7, §1er, 1°).

Le précompte immobilier est calculé sur base du revenu cadastral (CIR92, art. 251 et s.). L’article 251
dit qui doit payer le précompte immobilier à savoir le propriétaire et non le locataire. Il s’agit d’un
impôt régional en vertu de l’art. 3 LSF. Et l’article 5 LSF détermine les critères de rattachement pour
chaque commune : la localisation. Le montant est de 1,25% du revenu cadastral. Mais est-ce que ce
pourcentage sera la seule somme à recevoir sur l’AER ? Non, à cela il faut rajouter d’autres centimes
additionnelles communales et locales. Comment calculer 1150 centimes additionnelles ? Il faut
calculer le précompte immobilier. A ce montant, on le multiplie par le nombre de centimes
additionnelles et le montant obtenu est divisé par 100. Il y a des réductions aux articles 258 et s. Le
fait de devoir payer le précompte immobilier est indépendant de l’affectation faite au bien, en principe
(cas particuliers pour les réductions de précompte).

Hypothèse 2 : J’achète un appartement pour le louer à quelqu’un à des fins privées et je reçois 900EUR
par mois. Comment je serais imposé à l’IPP ?

Le précompte immobilier reste le même que pour l’hypothèse 1. Je suis taxé à l’IPP car je suis habitant
du Royaume. Dans les revenus immobiliers, les biens donnés en location à des fins privées sont
taxables sur base du revenu cadastral indexé majoré de 40%. Les loyers ne doivent pas être déclarés à
la perception des loyers car il y a le revenu cadastral. Dans la déclaration fiscale, on déclare le revenu
cadastral. L’impôt est indépendant du loyer. Le revenu majoré constitue la base imposable.

Hypothèse 3 : J’achète un appartement pour le louer à un dentiste et je reçois 900EUR par mois.
Comment je serais imposé à l’IPP ?

En principe ma base imposable est les revenus qui ont réellement été touchés (CIR92, art. 7, §1, 2°, c)
et 13). Une dentiste me paye 10.800EUR (revenus bruts). Le dentiste peut déduire les 900EUR.

En cas de bail à résidence principal, il y a souvent une clause qui interdit d’affecter le bien à ses fins
professionnelles et si cette clause n’est pas respectée, tous les frais additionnels sont supportés par le
locataire.

Hypothèse 4 : J’achète un appartement à l’avenue Louise et je mets mon cabinet d’avocat dedans. Que
se passe-t-il ?

Au niveau du précompte immobilier, il va constituer des frais professionnels. Est-ce que cela est
déductible ? Oui car il répond aux conditions de l’article 49. Et l’article 51 dit que le précompte et les

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centimes additionnelles sont déductibles. Au niveau de l’IPP, les loyers sont des frais professionnels
déductibles. Tant que l’on ne déduit rien, le propriétaire est imposé sur base du revenu cadastral mais
à partir du moment où l’on déduit les loyers, il y aura un problème.

Si je mets juste ma bibliothèque, mon bureau, une cuisine, etc., je ne paye pas de loyer car je suis chez
moi ? On passe des revenus immobiliers aux revenus professionnels. À l’IPP, je ne pas suis imposée sur
base du RC car je ne vis pas dedans et l’on quitte le champ des revenus immobiliers. Les revenus
professionnels sont donc des profits déterminés conformément à l’article 27. C’est sur base de mes
recettes. Si j’étais boucher, on aurait parlé de bénéfice.

Hypothèse 5 : Quid si je revends un immeuble après 10 ans ? Je l’ai acheté 500.000EUR et je le revends
à 700.000EUR.

Il s’agit de profits (CIR92, art. 27, al.1er, 3°) car c’est une plus-value sur un élément affecté à l’exercice
de la profession (CIR92, art. 41). L’article 43 détermine comment la plus-value doit être calculée : prix
de vente – prix d’acquisition diminué des amortissements préalablement acceptés.

Par exemple, au moment où je l’achète je pourrais dire que c’est un frais professionnel mais c’est facile
car déduire 500.000EUR revient à ne pas payer d’impôt pendant beaucoup d’années. On parle alors
d’amortissements (CIR92, art. 52, 6° ou 7° et art. 61). Donc j’achète à 500.000EUR mon immeuble qui
a une durée de vie de 33 ans. Chaque année, je vais devoir prendre en charge un amortissement de
3% (quote-part d’amortissement sur 33 ans). Je peux prendre en frais 3% de la valeur de
l’appartement. Chaque année je peux déduire 15.000EUR de mes honoraires.

Si 10 ans plus tard, je vends l’appartement à 700.000EUR. On regarde alors le prix de vente diminué
du prix d’achat diminué des amortissements admis. On est alors taxé sur les 200.000EUR plus les
150.000EUR que j’ai déduit (350.000EUR).

Casus : je décide de donner 10.000EUR à mes enfants, comment je fais ? On fait une donation. Cela
peut se faire de manière indirecte : transfert bancaire (neutre si l’on ne met pas en communication
« donation »). La donation ne constitue pas un revenu. On parle alors de droits d’enregistrement qui
sont perçus sur base de l’enregistrement. Dans le cas du versement bancaire, il n’y a pas
d’enregistrement car il n’y a pas d’acte obligatoirement ou volontairement enregistré. L’art. 5 LSF
donne les critères de rattachement pour les droits d’enregistrement. Si l’on déménage de région, on
regarde dans les 5 ans précédents, la région où le domicile fiscal a été établi le plus longtemps.

!! Si c’est un impôt régional, il faut d’abord déterminer quelle législation s’applique.

Quid si ce n’est pas enregistré ? Dès que c’est passé devant notaire, c’est enregistré. Et quid si je
décède dans les trois ans alors que ce n’est pas enregistré ? C’est réintégré dans la succession. La
personne garde les 10.000EUR mais l’on va considérer qu’ils sont encore dans la succession et l’on va
payer plus de droits de successions. Souvent, on fit un pacte adjoint qui prévoit que dans le cas où la
personne est mourante on peut aller l’enregistrer.

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Cas pratiques

Section 2 – Mutations immobilières

1) Cas pratique 1

Chris décide de vendre sa maison à Rixensart pour 600.000 EUR. Il l’avait acquise pour 500.000 EUR en
2016, à augmenter de 40.000 EUR de frais liés à l’acquisition (enregistrement, notaire, ...). Quel est
l’impact en matière d’impôts indirects? Quel est l’impact en matière d’impôts sur les revenus s’il réalise
une plus-value? Une moins-value?

En matière d’impôts indirects, cette opération constitue une transmission à titre onéreux d’un bien
immeuble soumise à un droit d’enregistrement. Il s’agit d’un impôt régional (loi spéciale de
financement du 16 janvier 1989, art. 3, 6°). Les régions sont compétentes pour modifier le taux
d’imposition, la base d’imposition et les exonérations (art. 4). La région compétente est celle sur le
territoire de laquelle le bien immeuble est situé (art. 5, 6°).

En Région wallonne, ce droit est de 12,5%, calculé sur une base imposable égale aux prix de vente,
sans que celle-ci ne puisse en aucun cas être inférieure à la valeur vénale de l’immeuble (C.Enr.Wal.,
art. 44 à 46bis). Chris ne peut récupérer les droits d’enregistrement encourus à l’occasion de
l’acquisition de la maison du fait de la revente ultérieure de son bien.

En matière d’impôts directs, étant donné qu’il procède à l’aliénation de la maison endéans les 5 ans
qui suivent l’acquisition, la plus-value qu’il réalise à cette occasion est taxée à titre de revenus divers
sur pied de l’article 90, 10° du CIR92. Cette plus-value correspond à la différence entre le prix obtenu
à l’occasion de la vente (600.000 EUR) et le prix payé lors de l’acquisition, majoré d’un forfait de 25%
pour les frais d’acquisition (enregistrement, notaire, ...) et d’un forfait de 5% pour chaque année
écoulée entre la date d’acquisition et la date de la vente (art. 101, §1er et §2, al. 1 et 2 du CIR92).
Toutefois, cette taxation ne s’applique pas à la maison s’il l’a affecté à son habitation principale
pendant la période ininterrompue d’au moins un an qui précède le mois de la vente (CIR92, art. 93bis).

2) Cas pratique 2

Ben décide de vendre sa maison dont (i) le rez-de-chaussée est occupé par son cabinet d’avocat; (ii) le
premier étage est occupé par sa famille et (iii) le second étage est occupé par des étudiants. Quel est
l’impact en matière d’impôts indirects? Quel est l’impact en matière d’impôt sur les revenus s’il réalise
une plus-value? Une moins-value?

En matière d’impôts indirects, l’affectation du bien n’a pas d’impact en matière d’impôts indirects.
Partant, un droit d’enregistrement de 12,5% est dû sur toute la valeur de l’immeuble vendu.

En matière d’impôts sur les revenus, la plus-value réalisée par Ben sur le premier et le second étage
de sa maison est taxée à titre de revenus divers sur pied de l’article 90, 10° du CIR92 (cf. supra). Le
montant imposable de la plus-value est déterminé conformément à l’article 101, §2 CIR92. Le rez-de-

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chaussée de sa maison est affecté à son activité professionnelle. Par conséquent, les plus-values qu’il
réalise sur ce bien constituent des profits (CIR92, art. 27, 3°). Le Code précise les hypothèses dans
lesquelles on considère qu’un bien est « affecté » à l’exercice de l’activité professionnelle (CIR92, art.
41). Le montant imposable de la plus-value est déterminé conformément à l’article 43 CIR92.

3) Cas pratique 3

Chris décide de vendre sa maison. Les acheteurs lui suggèrent d’apporter sa maison dans une société
et leur vendre les actions. Quel serait l’impact en matière d’impôts indirects? En matière d’impôts
directs? Qu’en est-il si Chris décide de vendre l’usufruit de sa maison?

Sur le plan, des impôts indirects, l’apport en société par Chris d’un tel immeuble, affecté ou destiné
partiellement ou totalement à l’habitation, est assujetti au droit d’enregistrement de 12,5% prévu en
cas de vente d’immeuble (C.Enr.Wal., art. 115bis et 44).

La vente ultérieure des actions n’est quant à elle pas soumise aux droits d’enregistrement, même si la
société a pour seul actif un immeuble situé en Belgique. Une discussion pourrait toutefois s’engager
en terme de simulation (constitutive de fraude) ou d’abus fiscal.

Sur le plan des impôts directs, la plus-value éventuelle que réalise Chris sur les actions à l’occasion de
la vente de celles-ci est exonéré d’impôt dans son chef pour autant qu’elle rentre dans la gestion
normale de son patrimoine privé (CIR92 art. 90, 1° et 9°, 1er tiret).

La plus-value que Chris réalise à l’occasion de la vente de son usufruit peut éventuellement faire l’objet
d’une taxation à titre de revenus divers (CIR92, art. 90, 10°).

4) Cas pratique 4

Chris décide de vendre sa maison. Cette fois, les acheteurs lui proposent de lui acquérir l’emphytéose
pour 99 ans. Quel serait l’impact en matière d’impôts indirects? En matière d’impôts directs? Votre
réponse serait-elle différente s’il s’agissait d’un usufruit?

En matière d’impôts indirects, alors que la vente de la maison est soumise au droit d’enregistrement
de 12,5%, la constitution d’un droit réel de jouissance sur celle-ci, tel qu’un droit d’emphytéose, ne
donne lieu qu’à un droit d’enregistrement de 2% (C.Enr.Wal., art. 83).

En matière d’impôts directs, toutes les sommes obtenues par Chris à l’occasion de la constitution du
droit d’emphytéose sont traitées comme un revenu immobilier imposable à l’IPP (CIR92, art. 7, §1er,
3°, 10, §1er et 14 al. 1er, 2°).

En matière d’impôts indirects, la cession d’un droit d’usufruit donne lieu à un droit d’enregistrement
de 12,5% sur la valeur de l’usufruit (C.Enr.Wal, art. 44).

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En matière d’impôts directs, l’administration est d’avis que la mesure correctrice de l’article 7, §1er,
3° du CIR92 ne vise pas le droit d’usufruit (Com. IR 92, n°10/6). On retombe ainsi dans l’hypothèse de
la taxation à titre de revenus divers des gains réalisés sur la vente de la maison visée dans la réponse
à la question 1, à ceci près que la vente est ici faite en usufruit et pas en propriété.

Exemples tirés d’examens antérieurs

AOUT ’22 - Pendant toute la période imposable 2021, Jasmine a donné en location à Tristan un
appartement meublé situé en Région wallonne. Tristan a établi sa résidence principale dans cet
appartement meublé et n’y exerce aucune activité professionnelle. Le loyer convenu entre les parties
est de 10.000 euros par an. Il s’agit d’un loyer global, le contrat ne prévoyant aucune ventilation. Tristan
a effectivement versé à Jasmine le loyer global de 10.000 euros pendant la période imposable 2021. Le
revenu cadastral non indexé de l’appartement s’élève à 537 euros, tandis que son revenu cadastral
indexé s’élève à 1.000 euros pour la période imposable 2021. Jasmine est habitante du Royaume et
assujettie à ce titre à l’impôt des personnes physiques. Elle n’a exposé que des frais d’entretien et de
réparation très limités en relation avec l’appartement meublé pendant la période imposable 2021.

Quelle est la nature fiscale des revenus tirés par Jasmine de la location de l’appartement meublé ?

Jasmine recueille à la fois des revenus immobiliers et des revenus mobiliers étant donné que le bien
qu’elle donne en location est un bien immeuble meublé.

Quels sont les montants nets de ces revenus ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Le montant net des revenus immobiliers s’élève à 1.400 euros. En effet, lorsqu’un bien immobilier est
donné en location à une personne physique qui ne l’affecte pas à l’exercice d’une activité
professionnelle, le revenu net correspond au revenu cadastral indexé majoré de 40 % (CIR, art. 7, §
1er, 2°, a, 2nd tiret, et 518). Le montant net des revenus mobiliers s’élève à 2.000 euros. En effet, le
montant brut des revenus mobiliers s’élève à 2/5e du loyer en l’absence de ventilation dans le bail, à
savoir 4.000 euros ; le montant net s’obtient en déduisant de ce montant brut un forfait de frais de 50
%, à savoir 2.000 euros (Sur la base des données de l’énoncé, tout indique que Jasmine ne dispose pas
d’élément probant lui permettant de revendiquer la déduction de frais supérieurs à ce montant,
puisque l’énoncé indique que Jasmine n'a exposé que des frais d’entretien et de réparation très limités
en relation avec l’appartement meublé) (CIR, art. 22, § 3, et AR/CIR, art. 3, 1°, et 4, 2°, b).

Ces revenus sont-ils imposables globalement ou distinctement, et en cas d’imposition distincte, à


quel(s) taux ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Les revenus immobiliers sont imposables globalement (CIR, art. 130 et s. et art. 171 a contrario). Les
revenus mobiliers sont imposables distinctement au taux de 30 % (CIR, art. 171, 3°).

Tristan est-il redevable d’un précompte envers le Trésor en raison des loyers qu’il verse à Jasmine ?
Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

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Tristan, en tant que locataire, n’est pas redevable du précompte immobilier envers le Trésor. En effet,
c’est le propriétaire qui l’est, c’est-à-dire Jasmine (CIR, art. 251). Tristan n’est pas non plus redevable
du précompte mobilier envers le Trésor. En principe, le débiteur de revenus mobiliers de source belge
doit retenir le précompte mobilier (CIR, art. 261, al. 1er, 1°). Toutefois, il est fait exception à ce principe
pour les revenus de la location de biens mobiliers lorsque le bénéficiaire est un habitant du royaume
assujetti à l’impôt des personnes physiques (CIR, art. 266, al. 1er, et AR/CIR, art. 111, al. 1er, a).

JUIN ’22 - Lucie vit en Région flamande et est propriétaire depuis environ 10 ans d’un immeuble situé
dans la Région de Bruxelles-Capitale. Elle vend à Giorgio, qui vit en Région wallonne, la nue-propriété
de cet immeuble, pour un prix de 200.000 euros (la valeur vénale de la nue-propriété de l’immeuble est
de 200.000 euros également, la valeur vénale de la pleine propriété étant quant à elle de 400.000
euros). Giorgio est déjà propriétaire d’autres immeubles, dont celui dans lequel il vit en Région
wallonne, mais souhaite disposer d’un pied-à-terre à Bruxelles. La vente est conclue aujourd’hui, le
jeudi 2 juin 2022, les parties signant à cette occasion un « compromis de vente ». Selon les termes du
compromis, l’acte notarié ne sera passé que le vendredi 2 décembre 2022.

Que doivent faire les parties ? Pourquoi ? Dans quel délai ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Faire enregistrer le compromis parce qu’il s’agit d’un acte translatif de propriété d’un immeuble situé
en Belgique (CEnr, art. 19, al. 1er, 2°). L’enregistrement doit intervenir dans un délai de 4 mois (CEnr,
art. 32, 4°).

Quel impôt est-il dû ? A quel taux ? Quelle est la base imposable, et pourquoi ? En vertu de quelle(s)
disposition(s) ?

Le droit d’enregistrement proportionnel sur la transmission à titre onéreux d’immeuble (CEnr, art. 44).
4 12,5 % (CEnr tel qu’applicable en Région de Bruxelles-Capitale, art. 44). 400.000 euros parce qu’en
cas de transmission à titre onéreux de la nue-propriété il faut néanmoins avoir égard à la valeur vénale
de la pleine propriété (CEnr tel qu’applicable en Région de Bruxelles-Capitale, art. 48).

JANVIER ’22 - Samia a sa résidence fiscale en Belgique. Elle est propriétaire d’une maison de maître
située à Anvers qu’elle donne en location à Arthur. Arthur affecte le bien loué à concurrence de 75 % à
des fins privées et à concurrence de 25 % à des fins professionnelles. Quelle est la base imposable des
revenus immobiliers de Samia à l’impôt des personnes physiques (vous ne devez pas expliquer comment
passer du montant brut au montant net) ? Sous réserve de quelle(s) précaution(s) ? En vertu de quelle(s)
disposition(s) ?

Partie affectée à des fins privées : à concurrence de 75 %, RC indexé majoré de 40 %. CIR, art. 7, § 1er,
2°, a, 2nd tiret, et 518. Partie affectée à des fins professionnelles : à concurrence de 25 %, montant le
plus élevé entre le « le loyer et les avantages locatifs » et le RC indexé majoré de 40 %. CIR, art. 7, §
1er, 2°, c, et 518. Précautions : (i) ventiler le loyer et les avantages locatifs dans le bail et (ii) enregistrer
le bail. CIR, art. 8.

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Séance 5

Cas pratiques

Titre IV – Fiscalité patrimoniale

1) Cas pratique 1

La tante d’Alex vit en Région de Bruxelles-Capitale. Elle souhaite lui transmettre une somme de 20.000
EUR. Déterminez les impôts applicables selon les modalités de la transmission. Sa tante souhaite
prévoir une disposition testamentaire.

Lorsque les 20.000 EUR sont transmis par testament, ils relèvent de la succession de la tante d’Alex au
jour de son décès. La valeur de tout ce qui est recueilli dans la succession d’un habitant du Royaume
est soumise au droit de succession (C.Succ., art. 1, 1°). Il s’agit d’un impôt régional (loi spéciale de
financement du 16 janvier 1989, art. 3, 4°). Les régions sont compétentes pour modifier le taux
d’imposition, la base d’imposition et les exonérations (art. 4). La région compétente est celle sur le
territoire de laquelle le défunt avait son domicile fiscal au moment de son décès. SI le défunt a eu son
domicile fiscal dans plus d’un endroit en Belgique au cours de la période de cinq ans précédant son
décès, la Région compétente est celle sur le territoire de laquelle il a eu son domicile le plus longtemps
durant ladite période. (art. 5, 4°).

L’impôt applicable est égal à 35% du montant transmis, soit 7.000 EUR (voy. Tableau III de l’art. 48 du
CSucc.). On notera que contrairement aux tarifs des tableaux I et II qui s’appliquent par ayant droit sur
sa part dans la valeur imposable des biens, les tableaux III et IV s’appliquent sur la somme des parts
recueillies par ces personnes dans la valeur imposable des biens. Autrement dit, si Alex a des frères et
sœurs qui ont également hérité de cette même tante, le taux sera calculé sur la somme de tout ce
qu’ils ont reçu ensemble.

Sa tante souhaite faire une donation immédiate à Alex.

Il faut combiner deux règles. Sur le plan civil, le contrat de donation est un contrat solennel c’est-à-
dire dont la validité est soumise à des exigences formelles. Ainsi, tous actes portant donation entre
vifs seront passés devant notaires (C.Civ., art. 931). Sur le plan fiscal, les actes de notaires belges
doivent être enregistrés (C.Enr., art. 19, 1°). Depuis peu, la même obligation vaut pour les actes de
donation passés devant notaire étranger (C.Enr., dernier al.). En règle, une donation de biens meubles
ne doit être obligatoirement enregistrée que si elle est faite devant un notaire belge ou étranger (art.
19, 1° et 6° du CEnr. applicable en Région de Bruxelles-Capitale).

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Si la tante d’Alex se rend chez un notaire belge, quelles sont les conséquences d’un point de vue fiscal?

Par conséquent, si la tante d’Alex se rend devant un notaire en Belgique pour procéder à la donation,
un droit d’enregistrement de donation est alors dû, égal à 7 % du montant transmis, soit 1.400 EUR
(C.Enr.Bxl., art. 131). Le fait d’enregistrer la donation est d’ailleurs le seul moyen d’éviter l’application
ultérieure des droits de succession sur l’opération, éventuellement applicables sur base de l’article 7
du CSucc. (requalification comme legs des libéralités survenues dans les trois ans précédant le décès
et non enregistrées au droit de donation).

Existe-t-il des alternatives et quelles sont les conséquences d’un point de vue fiscal belge de ne pas
passer devant un notaire? Ne pas passer devant un notaire belge?

En dehors des cas où la donation est faite devant un notaire belge ou étranger, aucun droit
d’enregistrement n’est obligatoirement dû. Cependant, rien n’empêche les parties de soumettre
volontairement la donation aux droits d’enregistrement afin d’éviter de se voir appliquer la fiction
prévue à l’article 7 du C.Succ.

2) Cas pratique 2

Janvier 2022 – Jeanne, qui vit depuis toujours à Bruxelles, donne à son fils André, qui vit en Région
wallonne, un montant de 100.000 euros devant un notaire néerlandais le 15 février 2021. Elle lui donne
également, cette fois par un simple virement bancaire dépourvu de communication, un montant de
50.000 euros le 23 novembre 2021. Jeanne et André ne souhaitent pas faire enregistrer les donations,
sauf dans la mesure où ils y seraient légalement contraints. Ces donations sont-elles obligatoirement
enregistrables ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? Si Jeanne décède le 7 janvier 2024, ces donations
seront-elles réintégrées dans l’actif successoral ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Oui pour la donation devant notaire néerlandais. CEnr, art. 19, al. 1er, 6°. Non pour la donation
indirecte par virement bancaire. CEnr, art. 19 a contrario. Non pour la donation devant le notaire
néerlandais, oui pour la donation indirecte par virement bancaire. En effet, les donations de biens
meubles faites moins de trois ans avant le décès qui n’ont pas été enregistrées sont réintégrées dans
l’actif successoral. CSucc. tel qu’applicable en Région de Bruxelles-Capitale, art. 7, al. 1er .

Titre V – Fiscalité mobilière

Section 1 – Revenus mobiliers

1) Cas pratique 1

La SRL de Chris décrète un dividende de 10.000 EUR lors de son assemblée générale du 1er juin. Le
dividende est mis en paiement par l’organe de gestion le 20 juin. Chris est l’actionnaire unique, il a par
ailleurs des revenus professionnels nets de 50.000 EUR.

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Quelles sont les obligations que la législation fiscale met à charge de la SRL?

Il faut retenir le précompte (CIR92, art. 261 et s.). La société de Chris est débitrice car elle est établie
en Belgique. Il faut faire le lien avec les articles 17 et s. La société doit retenir le précompte lors de
l’exigibilité du précompte (CIR92, art. 267). Le fait générateur précompte est la mise en paiement ou
l’attribution (la mise à disposition des revenus au moment où le bénéficiaire a droit à ses revenus).
Comptablement, la société contracte immédiatement un dette envers ses actionnaires et à l’inverse,
ces derniers contractent une créance. Si l’on prend en compte le 1er juin (décision de l’AG), à cette date
elle a une dette d’attribution (l’AG peut décider de mettre l’obligation de paiement pour arriver avant
le paiement effectif – différence avec le paiement effectif et la naissance du droit). Le paiement du
dividende est soumis à une condition suspensive à la mise en paiement effective (CIR92, art. 412).

La société doit aussi déposer une déclaration au précompte mobilier (CIR92, art. 312).

La SRL de Chris étant établie en Belgique, elle est redevable du précompte mobilier et est tenue de
retenir celui-ci sur le montant du dividende qu’elle « paie ou attribue » à Chris pour ensuite le verser
au trésor dans un délai de 15 jours (CIR92, art. 261, 1° du CIR92 ; pour le délai de 15 jours, voy. CIR92,
art. 412, al. 1er).

Quel montant la SRL a-t-elle versé à Chris?

Le précompte mobilier est de 30% de 10.000EUR. Elle paye 3.000EUR à l’État et 7.000EUR à Chris.

En règle générale, le PM s’élève à 30% (art. 269, 1° du CIR92).

Que doit mentionner Chris dans sa déclaration à l’impôt des personnes physiques?

On est le 15 juin, que fait-il ? Il faut faire un lien avec les articles 17 et 22. Dans la case dividende, Chris
doit mettre 10.000EUR mais l’impôt a déjà été perçu donc comment ça fonctionne ? Quel mécanisme
existe pour ne pas que l’on paye deux fois l’impôt ? Le précompte est une avance sur l’impôt, un mode
de perception de l’impôt. Pour l’imputation, il faut regarder aux articles 276 et s. Il doit aussi mettre
que le précompte imputable est de 3.000EUR. Son impôt est de 30% sur 10.000EUR. Quand il reçoit
son AER et le montant à payer est de 0 EUR.

Mais il a le choix. Chris n’est pas obligé de déclarer ses revenus mobiliers dans le cas où un précompte
a déjà été retenu, c’est ce que l’on appelle le précompte mobilier libératoire (CIR92, art. 313). Le
précompte retenu n’est, du coup, pas imputable. La règle reste qu’il doit déclarer ses revenus bruts
(art. 22) mais le précompte peut avoir un caractère libératoire = le redevable a donc le choix. Dans ce
dernier cas, il ne met juste rien dans la déclaration.

Dès lors qu’un précompte mobilier a été retenu à la source sur le dividende par la société débitrice,
Chris est dispensé de l’obligation de le déclarer dans sa déclaration à l’impôt des personnes physiques.
On parle dans ce cas de précompte mobilier libératoire (CIR92, art. 313). Dans ce cas, le Pr.Mob.
constitue l’impôt final et il n’est pas imputable (CIR92, art. 313 in fine). Cela est possible puisque le

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montant du Pr.Mob. est strictement identique au taux distinct de 30% applicable à l’IPP (CIR92, art.
171, 3°).

Que conseillez-vous à Chris si le dividende de 10.000 EUR est son seul revenu?

Il pourrait déclarer ses dividendes pour être soumis au taux progressif (art. 130 et s.). Mais si la
globalisation est plus avantageuse, on l’applique.

Dans l’hypothèse où le dividende 10,000 EUR est son seul revenu, Chris pourrait avoir intérêt à le
déclarer. En effet, s’il déclare le dividende, le Pr. Mob. de 30% n’est plus libératoire et ne constitue
plus l’impôt final mais il est imputable sur l’IPP. L’IPP quant à lui, est calculé au taux distinct de 30%
(CIR92, art. 171, 3°) sauf si ce taux distinct est supérieur à l’impôt calculé selon le taux progressif prévu
aux articles 130 et s. du CIR92 (CIR92, art. 171, 1re phrase). Dans le cas où les 10.000 EUR de Chris sont
son seul revenu, le taux progressif prévu aux articles 130 et s. sera vraisemblablement inférieur à 30%
et la différence entre l’IPP et le Pr.Mob. lui sera remboursé.

Que se passe-t-il si Chris perçoit son dividende sur un compte bancaire ouvert au Luxembourg?

Le fait que Chris perçoit son dividende sur un compte bancaire ouvert au Luxembourg est sans
incidence étant donné que le débiteur de ce dividende est une société établie en Belgique qui reste
redevable du PM envers le trésor et procèdera dès lors à une retenue à la source de celui-ci (CIR92,
art. 261, 1°).

Section 2 – Plus-values sur titres

1) Cas pratique 1

Dan vend ses actions KLM en bourse, à cette occasion il réalise une plus-value de 1.000 EUR. Comment
cette plus-value est-elle imposée et calculez l’impôt.

Il s’agit d’un revenu divers sauf si c’est un acte de gestion normale de son patrimoine privé (CIR92, art.
90, al. 1er, 9°, premier tiret). Il faut regarder la convention parce que potentiellement les Pays-Bas
peuvent adopter certaines choses aussi et avoir un impôt relatif à cette partie. La Belgique taxe les
revenus divers des non-résidents sur les sociétés belges. Comment appliquer la convention ? On vise
les revenus mondiaux lorsque l’on est résident. Plus-value sur action, on est taxé de la même manière
peu importe la nationalité de la société. Si c’est de la gestion normale, on est pas taxé mais si ce n’est
pas le cas oui. Si les néerlandais ont un impôt sur la plus-value, quid de la convention (méthode à
suivre) qu’il faut appliquer ? La convention octroie des droits aux habitants des états membres de la
convention. On considère comme résident, les personnes assujetties pleinement aux impôts d’un état
membre. Dans une convention, il y a toujours des dispositions avec des définitions et des catégories
de revenus. A la fin il y a une catégorie résiduaire. Ces dispositions s’adressent uniquement à l’état de
la source : elles disent comment est-ce qu’il peut ou pas taxer. Il y a aussi une disposition qui détermine
comment l’état résident résout un cas de double imposition. Les deux états peuvent limiter
l’imposition.

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Les actions KLM ressortent du patrimoine privé de Dan (elles ne sont pas affectées à son activité
professionnel au sens de l’article 41 du CIR92). Par conséquent, les plus-values réalisées sur ces actions
ne sont pas imposables si elles relèvent de la « gestion normale » de son patrimoine privé (CIR92, art.
90, 9°, 1er tire, a contrario).

Chris vend sa société à une société établie au Paraguay et réalise à cette occasion une plus- value de
200.000 EUR. La plus-value réalisée par Chris est-elle imposable et si oui, comment? Que lui auriez-vous
conseillé?

Oui, la plus-value réalisée par Chris à cette occasion est imposable au titre de plus-value sur
participations importantes dans une société belge à une personne juridique hors EEE (CIR92, art. art.
90, 9°, 2ème tiret). Cette plus-value est taxable au taux distinct de 16,5% (CIR92, art. 171, 4°, e)).

L’imposition précitée n’est pas imposable si Chris cède ses actions à une société établie dans l’EEE.
Toutefois, il faut composer avec la disposition anti-abus de l’article 94 du CIR92 qui étend la taxation
au cas où les actions ou parts sont cédées à une personne (physique ou juridique) résidente de l’EEE
qui les recède dans les douze mois à une personne juridique hors EEE. Par conséquent, il faut conseiller
à Chris d’inclure dans la convention de vente d’actions une obligeant la société sise dans l’EEE à
conserver les actions pour une période minimale de 12 mois entre la date d’acquisition et de revente
ou à défaut, de l’indemniser pour tout impôt qui résulterait de l’application de l’article 94 du CIR92.

Examens antérieurs

Jocelyne est résidente fiscale belge. Sa meilleure amie est résidente fiscale du Royaume-Uni et est à la
tête d’une société florissante, régie par le droit du Royaume-Uni et ayant également sa résidence fiscale
au Royaume-Uni. Jocelyne a participé, il y a de très nombreuses années, à la constitution de cette
société pour soutenir financièrement son amie (participation minoritaire représentant 2 % des capitaux
propres et des droits de vote ; apport fait à des conditions de marché ; apport provenant de fonds
hérités de ses parents qui ne représentaient qu’une petite partie de cet héritage). Jocelyne ne s’est
jamais immiscée dans la gestion de cette société. Elle vient de revendre, le 15 décembre 2021, la
participation à un investisseur tiers, réalisant à cette occasion une plus-value de 100.000 euros. Pour
les besoins de l’exercice, on suppose que la convention préventive de la double imposition entre la
Belgique et le Royaume-Uni est strictement identique au Modèle OCDE 2017 et qu’en présence
d’options dans le Modèle OCDE 2017, la Belgique a suivi sa politique conventionnelle.

Le Royaume-Uni peut-il imposer la plus-value ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Non, parce qu’aucun pouvoir d’imposition n’est dévolu à l’Etat de la source en ce qui concerne les
gains en capital sur des biens mobiliers (CPDI Belgique-Royaume-Uni / Modèle OCDE 2017, art. 13, §
5).

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La Belgique peut-elle imposer la plus-value ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Oui, parce que comme la plus-value n’est pas imposable au Royaume-Uni, la Belgique n’est pas tenue
de l’exempter (CPDI Belgique-Royaume-Uni / Modèle OCDE 2017, art. 23.A, § 1er , a contrario).

La plus-value sera-t-elle effectivement imposée en Belgique ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s)


disposition(s) ?

Non, parce que sur la base des éléments donnés dans l’énoncé, tout indique qu’on est en présence ici
d’une « opération de gestion normale du patrimoine privé ». CIR, art. 90, al. 1er, 9°, premier tiret, a
contrario.

Titre VI – Fiscalité internationale

Si j’achète une maison aux Pays-Bas, il s’agit de revenus immobiliers et ce sont des revenus mondiaux.
Si je perçois des loyers, peu importe l’endroit de la maison, on est taxé sur base du revenu cadastral
indexé de 40%. Il faut regarder la convention.

Je suis passionnée de crypto. 1er septembre 2022 je reçois un courrier de l’administration pour
expliquer sur ce qui a été vendu et acheté dans le passé. Jusqu’à quand peut-on nous poser des
questions ? 18 mois à partir du premier jour de l’exercice de l’imposition (CIR92, art. 353). Le taux
d’imposition reste celui applicable au moment des « faits » même si l’impôt est établi lorsque le taux
est plus élevé.

Section 1 – Habitants du Royaume – taxation des revenus mondiaux

1) Cas pratique 1

Chris est encore propriétaire d’une maison en Zélande qu’il utilise comme seconde résidence et met en
location à des particuliers. Comment est-il imposé en Belgique? Que se passe-t-il s’il vend sa maison
deux ans après l’avoir achetée et réalise une plus-value de EUR 100.000?

L’article 6, §1er de la Convention préventive de double imposition (CPDI) Belgique-Pays-Bas octroie un


pouvoir exclusif d’imposition aux Pays-Bas (dont la Zélande est une province) sur tous les revenus que
Chris tire de cet immeuble. La Belgique, quant à elle, exonère ce revenu conformément à l’article 23,
§1, a) de la CPDI.

Les gains (comprenons, les plus-values) que Chris tire de la vente de sa maison aux Pays-Bas sont
imposables aux Pays-Bas (CPDI, art. 13, §1er). La Belgique évite la double imposition en exemptant ces
plus-values (CPDI, art. 23, §1er, a)).

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2) Cas pratique 2

Dan perçoit des dividendes de la société KLM (Pays-Bas) par l’intermédiaire d’une banque étrangère. Il
a par ailleurs des revenus professionnels nets de 40.000 EUR. Le montant brut du dividende est de
10.000 euros. Quel est le montant net du dividende?

L’article 10, §1er de la CPDI Belgique-Pays-Bas octroie le pouvoir d’imposition sur ces dividendes à la
Belgique. Les Pays-Bas disposent néanmoins d’un pouvoir d’imposition à la source limité à 15% du
montant brut de ces dividendes (art. 10, §2, b) de la CPDI). Il convient d’analyser le droit interne des
Pays- Bas pour voir si les Pays-Bas font effectivement usage de ce pouvoir d’imposition (ça n’est pas
nécessairement le cas).

Par conséquent, ces dividendes subissent d’abord une retenue à la source de 1500 EUR maximum (le
montant exact de cette retenue dépend, dans la limite précitée, du droit interne néerlandais). Le
revenu « net frontière » s’élève à 8.500 EUR. Ce revenu net frontière est taxable en Belgique au titre
de dividende à 30%. Puisque la société distributrice est établie hors de Belgique et qu’aucun
intermédiaire financier établi en Belgique n’intervient, ces dividendes ne seront pas soumis au Pr.Mob.
en Belgique (CIR92, art. 261 1° et 2°, a contrario). Dan aura donc l’obligation de déclarer le dividende
net frontière dans sa déclaration d’impôt (CIR92, art. 313 a contrario) et l’impôt sera enrôlé.

3) Cas pratique 3

L’employeur propose à Alex un contrat à durée indéterminée au service d’une filiale du groupe à
Amsterdam, à partir du 1er janvier 2021. Comment Alex est-elle imposée en Belgique? A partir de
quand? Quel est l’impact pour Alex (i) d’être inscrite au Registre National? (ii) de se marier? Quid si
l’employeur propose à Alex un secondment de six mois à Londres (et l’employeur belge continue de
supporter lui-même les rémunérations d’Alex)?

L’article 15 de la CPDI doit être lu en trois étapes :


- Tant qu’Alex reste résidente fiscale en Belgique, ses rémunérations sont imposables en
Belgique (CPDI, art. 15, §1er, 1re phrase).
- Par exception à la règle générale en a), les rémunérations reçues au titres d’un emploi exercé
aux Pays-Bas sont imposables aux Pays-Bas (CPDI, art. 15 §1er, 2e phrase).
- Par exception à l’exception prévue au point b), pour éviter que des rémunérations soient
taxables dans un pays étranger où une activité limitée est exercée, la convention prévoit que
les rémunérations d’Alex restent taxables en Belgique si les trois conditions suivantes sont
réunies de manière cumulative :
i. Si elle y séjourne pendant plus de 183 jours par an ; et
ii. sa rémunération est payée par un employeur qui n’est pas résident des Pays-Bas ; et
iii. sa rémunération n’est supportée par un établissement stable de son employeur aux Pays-
Bas.

Les points ii) et iii) sont justifiés par l’idée que si la rémunération est payée par un employeur établi
aux Pays-Bas ou pris en charge par un établissement stable néerlandais de l’employeur, les

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rémunérations d’Alex auraient été déduites aux Pays- Bas et il serait logique qu’elles soient également
taxables aux Pays-Bas.

Si la rémunération d’Alex est taxable aux Pays-Bas en vertu de l’article 15 de la CPDI, la Belgique
exonère ces rémunérations (art. 23, §1, a) de la CPDI). Toutefois, la Belgique peut tenir compte de ces
rémunérations pour calculer le montant d’impôts dûs par Alex sur le reste du revenu et appliquer le
même taux que si les revenus en question n’avaient pas été exemptés (mécanisme de la « réserve de
progressivité », CPDI, art. 23, §1, a), in fine). La Belgique fait effectivement usage de cette réserve de
progressivité (CIR92, art. 155).

Le fait pour Alex d’être inscrite au registre national entraîne une présomption réfragable de résidence
fiscale en Belgique dans son chef (CIR92, art. 2, §1er, 1°, al. 2). Le fait qu’Alex se marie entraîne une
présomption irréfragable de résidence fiscale en Belgique dans son chef (CIR92, art. 2, §1er, 1°, al. 3).

Dans l’hypothèse d’un secondment de 6 mois à Londres, il est probable qu’Alex ne séjourne pas plus
de 183 jours par an au Royaume-Uni avec pour conséquence que les salaires qu’elle touche à l’occasion
de ce secondment continuent d’être taxables en Belgique (art. 15, §1 de la CPDI Belgique-Royaume-
Uni).

4) Cas pratique 4

Le bar bruxellois de Dan fonctionne bien. Il décide d’en ouvrir un second à Amsterdam. Comment seront
imposées les recettes provenant de la vente de bières de son bar amstellodamois? Quelle serait la
réponse si Dan ouvrait son bar à St Peter Port, capitale de Guernesey?

Dans l’hypothèse où le bar amstellodamois de Dan peut être considéré comme un établissement stable
de son bar bruxellois, les Pays-Bas disposent d’un pouvoir exclusif d’imposition sur les bénéfices
réalisés par son intervention (CPDI, art. 7, §1). Corrélativement, la Belgique exempte ces bénéfices
d’impôt belge (art. 23, §1, a) de la CPDI).

La Belgique n’a pas conclu de CPDI avec Guernesey, avec pour conséquence que les bénéfices réalisés
par l’intervention de ce bar subiraient une double taxation (à Guernesey (à voir selon la législation
locale) et en Belgique). En l’absence de CPDI, l’article 156, 2° du CIR92 prévoit une réduction de moitié
de la quotité d’IPP qui se rapporte proportionnellement aux revenus professionnels «réalisés et
imposés à l’étranger ». Il suffit que ces revenus professionnels soient soumis à un régime fiscal à
Guernesey pour que cette disposition s’applique (quand bien même cela ne se traduit par aucune
imposition effective).

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Titre VII – Procédure ordinaire de taxation

Section 1 – Procédure ordinaire de taxation

1) Cas pratique 1

Alex a perçu son salaire tout au long de l’année 2022. Son employeur s’est acquitté du précompte
professionnel. Décrivez la procédure qui mène au jour où Alex paiera effectivement un impôt.

Alex est d’abord tenu de compléter une déclaration à l’impôt des personnes physiques et de la
remettre à l’administration dans le délai indiqué sur la formule (CIR92, art. 305 et art. 308, §1er). Cette
déclaration a nécessairement lieu après la fin de la période imposable à la différence de la déclaration
au précompte professionnel qui doit être faite par son employeur simultanément au paiement du
précompte au trésor (CIR92, art. 312 et AR/CIR92, art. 85, 90, § 1er, et 126).

En règle, l’administration dispose d’un délai de 18 mois à compter du 1er janvier de l’exercice
d’imposition pour établir l’impôt, soit jusqu’au 30 juin 2024 (art. 353 et 359 du CIR92).

L’administration procède ensuite au calcul de l’impôt global dû par Alex sur base de sa déclaration,
impute sur celui-ci les précomptes imputables, et enrôle ensuite le solde à payer. Elle lui envoie un
avertissement-extrait de rôle.

Une fois l’impôt enrôlé, Alex dispose d’un délai de deux mois à compter de l’avertissement-extrait de
rôle pour le payer (CIR92, art. 413, al. 1er du CIR92). Du fait que son employeur s’est déjà acquitté du
précompte professionnel pour son salaire de l’année 2022, Alex n’aura en principe plus d’impôt à payer
(ou plus qu’une partie de celui-ci).

Section 2 – Investigations, contrôle, preuve et procédure de taxation

1) Cas pratique 1

En 2022, Alex a vendu et revendu des vinyles de collections sur internet pour des sommes très
importantes. Jusqu’à quelle date les opérations d’achat/vente de vinyles sont-elles susceptibles d’être
contrôlées par l’administration? Votre réponse serait-elle différente si l’administration estime qu’Alex
a commis une fraude? Décrivez la procédure suivie par l’administration. Quelles sont les sanctions
possibles?

L’administration peut exercer ses pouvoirs d’investigations durant toute la période imposable et dans
les mêmes délais que les délais d’imposition prévus à l’article 354 CIR92 (CIR92, art. 333). En
l’occurrence, elle peut contrôler les opérations de vente entreprises par Alex dans le délai de 3 ans à
partir de l’exercice d’imposition pour lequel l’impôt lié à ces opérations est dû (CIR art. 354, al. 1er).

En cas de fraude de la part d’Axel, ce délai d’investigation est étendu à 7 ans (CIR92, art. 354, al. 2). En
cas de fraude, l’administration ne peut cependant exercer ses pouvoirs d’investigations dans le délai

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de 7 ans que pour autant qu’elle ait notifié préalablement à Alex, par écrit et de manière précise, les
indices de fraude fiscale qui existent, en ce qui le concerne, pour la période concernée. A défaut pour
l’administration de procéder à cette formalité, l’imposition qu’elle établira sur base des informations
récoltées dans le cadre du contrôle sera nulle.

2) Cas pratique 2

En 2022, Alex achète une Ferrari pour quatre fois la valeur de son salaire annuel brut. Comment
l’administration pourrait-elle réagir? Quels sont les moyens de défense dont dispose Alex? Que risque
Alex?

L’administration pourrait faire usage de la double présomption prévue à l’article 341, al. 1 du CIR92 et
considérer, d’une part, que le signe ou l’indice d’aisance que constitue la Ferrari provient de revenus
imposables et que, d’autre part, ces revenus ont été réalisés au cours de la période imposable.

Alex peut toujours renverser cette présomption en prouvant, par des éléments positifs et contrôlables,
que les sommes qui lui ont servi à acquérir la Ferrari trouvent la source ailleurs que dans des revenus
imposables (un prêt d’un parent, constitution d’un emprunt auprès d’une banque, ...).

Dans l’hypothèse où Alex n’arrive pas à renverser la présomption prévue à l’article 341, al. 1 du CIR92,
l’administration pourra taxer à l’IPP l’ « insuffisance indiciaire », égale à la différence entre le montant
total des sommes décaissées par Alex pour acquérir la Ferrari et le montant total des revenus déclarés
par elle.

3) Cas pratique 3

Chris est titulaire d’un compte bancaire au Luxembourg et il est actuellement impliqué dans une
procédure judiciaire en divorce. En quoi ces éléments peuvent-ils impacter les pouvoirs dont dispose
l’administration à son égard?

En l’espèce, l’administration peut continuer à établir l’impôt ou le supplément d’impôt même en


dehors des délais prévus à l’article 354 du CIR92 :

Dans le cas où des informations reçues de l’administration fiscale luxembourgeoise, éventuellement


complétées par des investigations réalisées sur base de ces informations, font apparaître que Chris n’a
pas déclaré des revenus imposables au cours d’une des cinq années qui précèdent, l’administration
dispose encore d’un délai extraordinaire de deux ans à compter de la date à laquelle ces informations
sont venues à sa connaissance (CIR92, art. 358, §1er, 2° et §3).

Dans le cas où l’action judiciaire en divorce fait apparaître que Chris n’a pas déclaré des revenus
imposables au cours d’une des cinq années qui précèdent l’intentement de l’action, l’administration
dispose encore d’un délai extraordinaire d’un an à compter que la date à laquelle la décision dont
l’action en divorce à fait l’objet n’est plus susceptible d’opposition ou de recours (CIR92, art. 358, §1er,
3° et §2, 2°).

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Section 3 – Questions particulières

Dan décide de racheter le bar d’un concurrent. Il va signer un contrat pour racheter le fonds de
commerce et l’ensemble des actifs du bar. Que lui conseillez-vous sur le plan fiscal?

Dan est tenu d’envoyer l’acte de cession du fonds de commerce et des actifs, en copie certifiée
conforme à l’original, au receveur des Contributions, au receveur TVA. Il est également tenu de joindre
à cet acte des certificats par lesquels les receveurs attestent, chacun pour ce qui le concerne, que le
cédant n’a pas de dettes impayées à leur égard (Code du recouvrement amiable et forcé des créances
fiscales et non fiscales, art. 50).

A défaut de produire ces certificats, il sera solidairement responsable du paiement des sommes dues
à titre de créances fiscales par le cédant avant l’expiration du délai d’un mois qui suit celui au cours
duquel il a l’envoi de l’acte de cession a eu lieu. En pratique, cela permettra aux receveurs de faire
saisir le fonds de commerce et de percevoir eux-mêmes le prix de cession pour couvrir les dettes du
cédant à leur égard (C.Rec., art. 50). Nous conseillons alors à Dan de se faire remettre ces certificats
par le cédant avant de signer l’acte de cession.

Exemples tirés d’examens antérieurs

Juin 2022 – Lors de la période imposable 2021, Gauthier a acheté une voiture de sport pour un prix de
250.000 euros ainsi qu’une montre de luxe pour un prix de 25.000 euros. Pourtant, Gauthier n’a
mentionné comme seuls revenus dans sa déclaration à l’impôt des personnes physiques de l’exercice
d’imposition 2022 des revenus professionnels nets de 15.000 euros.

A quel mode de preuve l’administration fiscale, après avoir pris connaissance de ces éléments, va-t-
elle recourir pour rectifier la base imposable de Gauthier ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

L’administration va recourir au mode de preuve, spécifique au droit fiscal, de la preuve par signes ou
indices d’aisance (CIR, art. 341, al. 1er).

Quelle(s) présomption(s) légale(s) ce mode de preuve établit-il ? S’agit-il de présomption(s)


réfragable(s) ou irréfragable(s) ?

Le mode de preuve par signes ou indices d’aisance établit une double présomption réfragable : il
présume que l'« insuffisance indiciaire », d'une part, provient de revenus imposables non déclarés
mais qui auraient dû l’être et, d'autre part, que ces revenus ont été réalisés pendant la période
imposable.

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L’administration ignorait que les parents de Gauthier lui avaient donné, par virement bancaire, un
montant de 500.000 euros en 2021. Que va répondre Gauthier à l’avis de rectification ? Pourquoi ?

Gauthier va répondre que l’insuffisance indiciaire s’explique en l’espèce par des ressources non
imposables, à savoir le montant de 500.000 euros donné par ses parents, et ce afin de renverser la
présomption réfragable que l'insuffisance indiciaire provient de revenus imposables.

Janvier 2022 - Louis a sa résidence fiscale en Belgique. A la suite d’un contrôle, l’administration fiscale
entend majorer le revenu imposable de Louis pour la période imposable 2020 d’un montant de 50.000
euros et lui adresse un avis de rectification en ce sens. Louis n’est pas d’accord.

Que peut faire Louis ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Louis peut marquer son désaccord en réponse à l’avis de rectification. CIR, art. 346, al. 3.

Si l’administration fiscale établit malgré tout un supplément d’impôt, quel recours Louis va-t-il
introduire ? Auprès de qui (vous ne devez pas préciser la compétence territoriale) ? Dans quel délai
? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Une réclamation auprès du conseiller général (CIR, art. 366, al. 1er) dans un délai de six mois à compter
du troisième jour ouvrable qui suit la date d'envoi de l'avertissement-extrait de rôle (CIR, art. 371, al.
1er).

Si ce premier recours n’aboutit pas (décision rendue en défaveur de Louis), quel recours Louis va-t-
il alors introduire ? Auprès de qui (vous ne devez pas préciser la compétence territoriale) ? Dans quel
délai ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

Un recours auprès du tribunal de première instance (Code jud., art. 569, al. 1er, 32°) dans un délai de
trois mois à partir de la notification de la décision défavorable (Code jud., art. 1385undecies, al. 2).

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Séance 6

Théorie

La base imposable de l’ISoc est déterminées à l’article 24, al. 3 CIR92 (// art. 179 et suivant CIR92) c’est-
à-dire conformément à leurs bénéfices comptables. Il y a un renvoi de l’impôt des sociétés vers l’IPP
(art. 183 CIR92 = art. charnière entre les règles de l’Isoc et de l’IPP).

Le bilan est l’utilisation des ressources, une photographie des avoirs et des sources de financement.
Le passif constitue les sources de financement (par exemple les capitaux propres (ex : apports) et les
dettes à court terme). Le compte de résultat cumule tout ce qui est entré et sorti de la société.

ART 206/1 et s. CIR92. On dit d’abord comment calculer l’impôt des sociétés. La base imposable est la
somme de trois éléments : les réserves + les dividendes + les dépenses non admises. L’article 53 CIR92
dit qu’une quote-part des frais de restaurant n’est pas déductible – au-delà de cela, cet article parle
des non-déductions. ( !! Examen) Le PrI est déductible (CIR92, art. 52). !! Surligner les éléments
importants des art. 52, 53 et 171 car ils sont très longs.

Taxation étalée remploi :

Cas pratiques

Titre VIII – Fiscalité des sociétés

Section 1 – Base imposable

J’achète un immeuble pour ma société et je loue l’étage. Je perçois 1000EUR de loyer. Ma société est
résidente soumise à l’ISoc. On est renvoyé à l’article 183 CIR92. Il faut aller à l’article 37 CIR92. Une
société n’a qu’un patrimoine privé alors qu’un électricien PP a un patrimoine privé et un patrimoine
professionnel. Tous les frais d’une société sont donc professionnels. Elle est propriétaire, c’est un actif

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professionnel. Le loyer est un revenu professionnel c’est-à-dire que c’est un revenu taxable. Pour la
famille, ce n’est pas déductible dans les 4 catégories de revenus. L’article 37 évite l’application des
articles 7 et suivants CIR92. Comme la période imposable dure un an, on fait 25% de 1000EUR
(considéré comme du bénéfice) donc l’impôt de la société sur le loyer est de 250EUR. Le taux peut être
ramené à 20% dans certains cas (CIR92, art. 15) !! La société n’est jamais taxée sur base du revenu
cadastral (>< PrI) !! Au niveau du précompte immobilier, la matière siège aux articles 251 et suivants.
Il s’agit de 1,25% du revenu cadastral (art. 52 et 55 CIR92). L’article 37 CIR92 conserve les précomptes
par son début de phrase à savoir « sans préjudice … ».

Quid si la société a des actions et qu’elle reçoit un dividende de 100 de X ? Le dividende n’est pas
déductible pour X (CIR92, art. 206/ 1 et 285). Pour la société (CIR92, art. 183 qui renvoie aux articles
23 et 24). On se base sur le bénéfice comptable et le dividende en est un. L’ISoc est de 100x25% avec
possibilité d’avoir un taux réduit si c’est une petite société. C’est taxable au niveau de X qui a été
imposé sur base de l’ISoc, il lui reste 100. Notre société est aussi imposée sur base des 100 qui ont été
reçus.

Il existe alors une mesure pour éviter cela : les RDT ou régime mère-filiale. Ma base imposable est de
100. Les articles 202 et suivants prévoient une déduction extra-comptable c’est-à-dire que l’on termine
les comptes et puis l’on opère à des corrections fiscales purement comptables. Les dividendes peuvent
donc être réduits. On a donc (100-100) x 25%. On a donc un total de 0. Il y a trois conditions pour en
bénéficier (art. 202, 203 CIR92) : condition de participation, condition de détention et condition de
double imposition.

Comment est perçu l’impôt ? Cela renvoie aux précomptes. On perçoit un précompte mobilier sur les
dividendes (// art. 37 CIR92 : « sans préjudice… »). On assimile le dividende à un bénéfice comptable.
Art. 261 CIR92 : X doit retenir un précompte de 30% donc il paye un revenu net de 70 à la société. On
prend 100 en compte dans l’impôt de la société car on prend en compte le revenu brut. Le précompte
est une avance donc s’il doit payer 25 et que le SPF a déjà perçu 30, l’état devra rembourser le surplus.
Il y a une exemption de précompte dans les relations mères filiales mais il y a des conditions différentes
que celles vues précédemment.

Si la société achète une machine à 100 l’année 1. On ne peut pas déduire les frais de la machine car
elle va être immobilisée. Le coût doit donc être réparti sur sa durée de vie. Il y a 10 de charge
d’amortissement. Donc après un an, la machine apparait à 90 dans le bilan. Après 4 ans, elle vaudra 60
comptablement. Si on la vend à ce moment-là à 95, il y a une plus-value de 35. L’indemnité perçue
c’est le cas où la machine disparait qu’une assurance nous rembourse. La valeur de réalisation est de
95 ici. On doit diminuer cette valeur de la valeur d’investissement qui est de 100 encore diminué des
amortissements admis (40 ici). 95 – (100 – 40 = 100 + 40 car – devant les () = 60) est de 35.

CIR92, art. 47 : la plus-value n’est pas directement taxée si on utilise cette plus-value pour racheter
une machine plus grosse (vaut 200). La taxation se fait de manière étalée au fur et à mesure que l’on
va passer les amortissements de la machine à 200. Sur 10 ans, elle a des charges de 20. Les 35 de plus-
value seraient alors taxés sur 10 ans. On déduit 20 chaque année et on est taxé de 3,5. On peut alors
déduire 16,5 chaque année. La plus-value est toujours compensée par les charges d’amortissements.

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Si mon activité d’hier gagnait beaucoup mais que ma nouvelle activité en perd beaucoup plus, la
société qui gagne paye des impôts mais l’autre a des pertes déductibles donc il n’en paye pas. Il y a
souvent des essaies de déplacement de bénéfices d’une société à une autre. Si une des sociétés à 100
de bénéfice (100) et l’autres des pertes (-1000). La première paye 25 d’impôt et la deuxième 0. La
première peut alors vendre à l’autre à un prix trop faible (à 5 au lieu de 10). L’administration peut
réintégrer dans la base imposable les 5 trop peu sur base de l’article 26 CIR92. Cela réduit la charge
fiscale si c’est vendu dans une société où l’ISoc est moindre par rapport à la Belgique. // art. 206

1) Cas pratique 1

Alex et Dan décident de s’associer pour créer une brasserie artisanale. Ils constituent ensemble A&D
Beer SRL, dont le siège réel est situé à Bruxelles. A&D Beer SRL est propriétaire de: Un bâtiment
destinés à la production de la bière ainsi que les machines qui s’y trouvent; Un bâtiment avec leur
magasin au RDC, l’étage est loué à un couple qui y a son habitation principale; Des actions dans une
société constituée au préalable par Dan. Quel est le régime fiscal des loyers et des dividendes perçus
par A&D Beer SRL?

A&D Beer SRL est une société résidente (CIR92, art. 2). Par conséquent, elle est assujettie à l’impôt des
sociétés (CIR92, art. 179). Les revenus d’A&D Beer SRL sont, quant à leur nature, les mêmes que ceux
qui sont envisagés en matière d’impôt des personnes physiques et leur montant est déterminé d’après
les règles applicables aux bénéfices, sauf dérogation explicite prévue aux articles 179 et s. du CIR92
(CIR92, art. 183).

En matière de bénéfices, sans préjudice de l’application des précomptes (autrement dit, les
précomptes restent applicables), les revenus des biens immobiliers et des biens mobiliers qu’A&D Beer
SRL affecte à l’exercice de son activité professionnelle (ce qui est le cas de tous les éléments de son
patrimoine puisqu’une société n’a pas de patrimoine privé, ce qui la distingue d’une entreprise
individuelle), sont considérés comme des revenus professionnels (CIR92, art. 37)

Les loyers et les dividendes perçus par A&D Beer SRL sont donc considérés comme des bénéfices
taxables à l’I.Soc. La base imposable afférente à ces revenus est déterminée comme en matière de
bénéfices, c’est-à-dire sur la base de la comptabilité (CIR92, art. 24 al. 3 et pas, par exemple, par les
règles visées aux articles 7 et s. ou aux articles 17 et s.).

Le précompte immobilier dû sur les immeubles constitue pour A&D Beer SRL un impôt distinct de son
impôt global qu’elle ne peut imputer sur ce dernier. A l’inverse, le précompte mobilier qu’elle subit sur
les dividendes est entièrement imputable sur son impôt des sociétés et est restituable s’il excède celui-
ci (CIR92, art. 279).

2) Cas pratique 2

A&D Beer SRL a acheté une nouvelle machine le 1er mars 2020, qui est destinée à servir de façon
durable à l’activité de la société et dont la durée de vie probable est de 5 ans, à un prix de 121.000 EUR
(100.000 HTVA et 21% de TVA). La société est assujettie à la TVA avec droit à déduction intégrale. Elle

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tient sa comptabilité par année civile. Quel sera le montant des frais professionnels déductibles pour
l’exercice d’imposition 2021?

En septembre 2022: Quel serait l’effet sur la base imposable de la société si elle décide de réévaluer la
machine à concurrence de 90.000 EUR? Quel serait l’effet sur la base imposable en cas de vente de la
machine pour un prix de 90.000 EUR? Pour quelles raison la société ne peut-elle pas opter pour le
régime du remploi si elle envisage d’acheter des obligations pour 50.000 EUR?

(i) Le montant des frais professionnels déductibles dans le chef d’A&D Beer SRL pour l’exercice
d’imposition 2021 s’élève à 16.666, 67 EUR (CIR92, art. 61). Ce montant de 16.666, 67 EUR correspond
à une annuité d’amortissement linéaire calculée prorata temporis sur base de la formule suivante :
Prix d’acquisition du bien HTVA (100.000 EUR) × Taux d’amortissement linéaire (100/5) × (10/12 mois)

(ii) Le fait pour A&D Beer SRL de réévaluer la machine aura une conséquence sur le plan comptable
étant donné que la valeur réévaluée de la machine fait elle aussi l’objet d’amortissements (AR/CSA,
art. 3:35, §2). Cependant, ces derniers ne sont pas déductibles fiscalement et doivent dès lors être
rajoutés chaque année au bénéfice comptable d’A&D Beer SRL pour aboutir à son bénéfice imposable.
En effet, seuls sont admissibles fiscalement les amortissements qui se rapportent à la « valeur
d’investissement » de la machine (CIR92, art. 61, al. 1er). Le code donne une définition de la valeur
d’investissement (CIR92, art. 61, al. 2) qui correspond à la valeur d’acquisition comptable c’est-à-dire
soit le prix d’acquisition (en cas d’acquisition d’un tiers), le coût de revient (en cas de fabrication par
l’entreprise elle-même) ou la valeur d’apport (AR/CSA, art. 3 :13, 3 :14, 3 :15 et 3 :17).

(iii) La différence entre le prix de réalisation (90.000) et la valeur net comptable de la machine, soit sa
valeur d’acquisition diminuée des amortissements admis antérieurement sur le bien (70.000 EUR), est
une plus-value réalisée et constitue un bénéfice taxable à l’I.Soc. dans le chef d’A&D Beer SRL (CIR92,
art. 43 et 44).

(iv) Cette plus-value ne peut bénéficier du régime de taxation différé sous condition de remploi prévu
à l’article 47 du CIR92 en raison du fait qu’A&D Beer SRL ne remploie pas ici la totalité du prix de vente
et que les obligations ne sont pas des immobilisations amortissables et ne constituent pas un remploi
valable (art. 47, § 1, al. 1er, 2° et §2 du CIR92).

Section 2 : Opérations particulières

1) Cas pratique 1

Une connaissance d’Alex et Dan leur propose, au lieu de constituer une nouvelle société, de lui
racheter sa société pour 10.000 EUR. Cette société n’a plus d’activité, plus d’actif et pas de fonds
propres, elle a subi 200.000 EUR de pertes ces dernières années. Pourquoi cette proposition?
Comment l’administration fiscale pourrait-elle réagir?

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Il peut être fiscalement intéressant pour Alex et Dan de racheter une société en perte afin de pouvoir
rentabiliser ses pertes antérieures et ainsi réduire voire compenser totalement le bénéfice imposable
qu’ils réaliseront à l’occasion de leur nouvelle activité.

L’article 207, al. 9 du CIR92 prévoit que les pertes antérieures d’une société disparaissent purement et
simplement si la société subit un changement de contrôle « ne répondant pas à des besoins légitimes
de caractère financier ou économique », c’est-à-dire motivé par un but fiscal.

2) Cas pratique 2

Après une année 2020 compliquée, A&D Beer SRL souhaite verser un bonus de 1.000 EUR à ses
employés. Quelles sont les formalités à remplir sur le plan fiscal? Que risquent A&D Beer SRL se passe-
t-il si ces formalités ne sont pas remplies? Alex et Dan, gérants de la SRL, encourent-ils également un
risque si ces formalités ne sont pas remplies?

[à compléter]

3) Cas pratique 3

En 2030, Alex et Dan décident d’arrêter les activités de la société. Ils sont tous deux actionnaires en
personne physique à 50%. Après avoir vendu tous les actifs, la société dispose de 150.000 EUR. Elle
rembourse sa seule dette bancaire de 50.000 EUR. Décrivez le traitement fiscal de la société? Décrivez
le traitement fiscal d’Alex et Dan?

(i) La société passe ensuite sous le statut juridique de la liquidation, c’est-à-dire qu’elle ne conserve sa
personnalité juridique que pour les besoins des opérations qui tendent au remboursement de ses
créanciers et à la répartition du solde de l’actif net entre ses actionnaires (CSA, art. 2 :76).

(ii) Sur le plan fiscal, les sociétés en liquidation restent assujetties à l’ensemble des dispositions du
CIR92 qui régissent la matière de l’I.Soc. (CIR92, art. 208 du CIR92). Par exemple, si à l’occasion de la
réalisation de ses actifs, la société réalise une plus-value, cela constitue un bénéfice taxable à l’I.Soc.
mais pourra toujours être compensé par les pertes fiscales reportées qu’elle aurait éventuellement
accumulées.

(iii) Via la répartition de l’actif dont dispose la société après remboursement de sa dette bancaire, Alex
et Dan récupèrent 100.000 EUR à se répartir à parts égales (étant tous deux actionnaires à 50%). La
partie de cette distribution qui excède le capital fiscal libéré de la société est constitutive est assimilée
à un dividende distribué, taxable dans leur chef (CIR92 art. 209, al. 1er).

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Section 3 : Groupe de sociétés

1) Cas pratique 1

A&D Beer SRL a acquis sa filiale A&D Retail SRL pour 500.000 EUR en 2020.

Hypothèse 1 : Quel est le régime fiscal de la distribution d’un dividende de 100.000 EUR? Quel est le
régime fiscal de la vente des actions de A&D Retail SRL : Si le prix de vente est de 800.000 EUR? Si le
prix de vente est de 450.000 EUR?
Hypothèse 2: Mêmes questions mais A&D Retail est établie à Jersey.
Hypothèse 3: Même question mais A&D Beer est établie dans un Etat Membre de l’UE

Hypothèse 1 : Dans le chef de A&D Retail SRL (qui paie le dividende), le dividende ne constitue pas un
bénéfice comptable (puisque les comptes annuels sont établis après répartition, AR/CSA, art. 3 :3). Les
dividendes distribués font toutefois partie de la base imposable de la société distributrice en vertu
d’une disposition expresse du CIR92 (CIR92, art. 185 §1er).

(ii) En matière de précompte, A&D Retail SRL (qui paie le dividende) doit en principe retenir et verser
au trésor un précompte mobilier égal à 30% du dividende (art. 261, al.1er, 1° et 269, §1er, 1° du CIR92).
Toutefois, le Roi a explicitement renoncé à la perception du précompte mobilier sur les dividendes
(CIR92, art. 266 et AR/CIR92, art. 106 en matière de dividendes) pourvu que les conditions suivantes
soient remplies (AR/CIR92, art. 106 §§5, 6 et 6bis) :
a. Le bénéficiaire est une société belge ou ne société qui est établie dans un Etat membre de l’UE ou
un Etat avec lequel la Belgique a conclu une CPDI ;
b. Le bénéficiaire détient une participation d’au moins 10% dans la société qui paie le dividende ;
c. Le bénéficiaire a détenu cette participation pendant une durée ininterrompue d’au moins 1 an (si
cette période n’est pas encore atteinte, la société qui paie le dividende ne verse pas le précompte au
Trésor mais doit le retenir provisoirement, à charge de verser ce montant à
l’actionnaire dès que cette période sera atteinte) ;
d. Les formalités prescrites sont remplies (AR/CIR92, art. 117, §§4 et 5).
Cette exonération transpose la directive 2011/96 mère filiale (art. 5).

(iii) Dans le chef d’A&D Beer SRL (qui reçoit le dividende), ce dividende fait partie de son résultat
comptable et de sa base imposable, au taux ordinaire de 25% (CIR92, art. 215). Cependant, A&D Beer
SRL peut déduire l’intégralité du dividende perçu de son bénéfice imposable (techniquement il s’agit
donc d’une déduction mais l’effet recherché est celui d’une exemption, ceci a suscité de nombreuses
questions dans la pratique) pourvu que les conditions suivantes soient remplies (CIR92, art. 202 et
203):

a. Le bénéficiaire détient une participation d’au moins 10% dans la société qui paie le dividende ou une
participation dont la valeur d’investissement atteint au moins 2.500.000 EUR (Condition de
Participation) ;
b. Le bénéficiaire détient cette participation pendant une durée ininterrompue d’au moins 1 an (cette
condition est remplie même si la période d’un an n’est pas encore révolue au moment du paiement
ou de l’attribution du dividende) (Condition de Permanence) ;
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c. La société qui paie le dividende est une société qui est elle-même assujettie à l’impôt (Condition de
Taxation). Cette condition se matérialise par une série de 7 tests, particulièrement complexes en
pratique (CIR92, art. 203). Toutefois, si la société qui paie est belge et ne bénéficie pas d’un régime
fiscal dérogatoire du droit commun, cette Condition de Taxation sera satisfaite.

(iv) La plus-value qu’une société réalise sur ses actions, égale à la différence entre la valeur de
réalisation des actions et leur valeur dans les comptes de la société qui les détient, est en principe
taxable à l’I.Soc. au taux de 25% (art. 183 et 43 du CIR92). Partant, la plus-value que A&D Beer SRL
réalise s’élève ici à 300.000 EUR (800.000 – 500.000 EUR) et est taxable au taux de 25% dans son chef.
Cependant, lorsque les trois conditions applicables en matière de réduction RDT sont remplies, la plus-
value que réalise la société bénéficiaire sur les actions de la société cible sont exonérés d’I.Soc. (CIR92,
art. 192, §1er). Par conséquent, la plus-value est exonérée d’I.Soc. dans le chef de A&D Beer SRL.

(v) A la différence, les moins-values réalisées sur actions ne sont jamais déductibles (même dans le cas
où la plus-value aurait été taxable) (art. 198, §1er, 7°). A&D Beer SRL ne pourra donc pas déduire la
différence négative entre la valeur comptable de ses actions et leur prix de réalisation, soit 50.000
EUR, de sa base imposable à l’I.Soc.

Hypothèse 2 : Dans l’hypothèse où A&D Retail SRL est établie à Jersey, A&D Beer SRL ne pourra pas
bénéficier d’une exonération d’impôt sur son dividende ou sur la plus-value qu’il réalise. En effet,
Jersey est un pays dont les dispositions en matière d’impôt sont présumées être plus avantageuses
qu’en Belgique en vertu de l’article 73/4quater de l’AR/CIR et A&D Retail SRL tombe donc dans le cas
d’exclusion prévu à l’article 203, §1er, 1° du CIR92.

Hypothèse 3 : Dans l’hypothèse où A&D Retail SRL est établie dans un Etat Membre de l’UE, les mêmes
observations que celles faites dans l’hypothèse 1 concernant le dividende distribué et la plus-value
réalisé par A&D Beer SRL trouvent à s’appliquer.

2) Cas pratique 2

A&D Beer SRL produit ses bières, dont le coût à l’unité est de 1 EUR. Elle les vend 1 EUR à une société
du même groupe, A&D Retail, qui les revend immédiatement 5 EUR à une société établie aux Etats-
Unis non liée au groupe. Hypothèse 1: Que se passe-t-il si A&D Retail est établie en Irlande?

En vendant ses pralines à A&D Retail à son prix de revient, A&D Beer SRL se prive d’un bénéfice et
consent un avantage anormal ou bénévole à A&D Retail. Les relations financières conclues entre ces
sociétés s’écartent donc des conditions de pleine concurrence, déterminées par référence aux
conditions pratiquées entre sociétés non liées placées dans des circonstances similaires. La société qui
bénéfice de cet avantage est une société située à l’étranger. Par conséquent, une correction du
bénéfice imposable d’A&D Beer SRL doit nécessairement avoir lieu sur pied de l’article 26, al. 2 du
CIR92. Cette correction se fait en majorant le bénéfice d’A&D Beer SRL de l’avantage anormal octroyé
égal à la différence entre le prix de pleine concurrence et le prix effectivement pratiqué, soit 2,50 EUR
par unité de bière.

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Hypothèse 2: Que se passe-t-il si A&D Retail est établie en Belgique et a d’importantes pertes fiscales
reportées?

Dans ce cas de figure, l’avantage anormal octroyé par A&D Beer SRL se retrouvera nécessairement
dans le bénéfice d’A&D Retail et l’administration fiscale belge ne subira aucune perte de base taxable
du fait de cette opération. Dans ce cas de figure, l’article 26 du CIR92 prévoit une exception au
mécanisme de l’ajustement corrélatif rencontré dans l’hypothèse 1 (article 26, al.1er, in fine du CIR92).
La société belge qui profite de cet avantage, A&D Retail en l’occurrence, ne peut compenser le bénéfice
généré par l’avantage reçu avec ses pertes fiscales récupérables (art. 207, al.7 et article 79 du CIR92).

Hypothèse 3: Que se passe-t-il si A&D Retail est établie en Belgique et achète les bières pour 0,80 EUR
pièce et les revend toujours 5 EUR?

Si A&D Beer SRL vend ses bières à A&D retail en dessous de son prix de revient, l’avantage anormal
qu’elle octroie à sa filiale entraîne un manque à gagner et prend alors la forme d’une dépense. L’article
26 précise qu’il s’applique « sans préjudice de l’application de l’article 49 » du Code, qui subordonne
la déduction des dépenses à la condition que celles-ci soient faites « en vue d’acquérir ou conserver
des revenus imposables » (cf. art. 49, al. 1er du CIR92). Dans la mesure où l’avantage anormal est
consenti sous la forme d’une dépense, l’administration pourra alors appliquer l’article 49 et rejeter la
déduction de la dépense comme n’étant pas faite « en vue d’acquérir ou conserver des revenus
imposables », sans avoir égard à la double taxation économique qui résulte le cas échéant du fait que
l’avantage fait partie du bénéfice imposable de celui qui le reçoit.

Examens des années antérieures Juin 2022

La SRL Gamma, qui est une société résidente, emploie Clément. Elle a versé à Clément un bonus de
10.000 euros lors de la période imposable 2021 mais a omis de mentionner ce bonus sur la fiche 281.10
établie au nom de Clément. Clément est assujetti à l’impôt des personnes physiques. Qu’encourt la
SRL Gamma sur le plan fiscal ? Sur quelle base imposable ? A quel taux ? En vertu de quelle(s)
disposition(s) ?

Une cotisation distincte à l’impôt des sociétés égale à 100 % de la dépense de rémunération de 10.000
euros non justifiée par une fiche individuelle (CIR, art. 219, al. 1er et 2).

Les éléments visés dans votre réponse à la sous-question précédente sont-ils déductibles de la base
imposable à l’impôt des sociétés ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

La dépense de rémunération non justifiée est en principe déductible de la base imposable à l’impôt
des sociétés (CIR, art. 197, al. 1er), tandis que la cotisation distincte, en tant que composante de l’impôt
des sociétés, ne l’est pas (CIR, art. 198, § 1er, 1°).

Si le fisc s’aperçoit de l’omission, qu’est-ce que la SRL Gamma pourrait faire valoir pour échapper à ce
que vous avez répondu à la première sous-question ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?

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Soit que Clément a régulièrement introduit sa déclaration à l’impôt des personnes physiques de
l’exercice d’imposition 2022 et qu’il y a mentionné le bonus de 10.000 euros (CIR, art. 219, al. 5). Soit
que Clément a été identifié comme étant le bénéficiaire du bonus dans un délai de 2 ans et 6 mois à
partir du 1er janvier de l'exercice d'imposition 2022, c’est-à-dire le 30 juin 2024 au plus tard (CIR, art.
219, al. 6). Soit que Clément a été effectivement imposé sur le bonus avant que l’administration ne
soit forclose du droit de l’imposer et qu’il a marqué son accord sur cette imposition (CIR, art. 219, al.
6).

Révisions

Examen de janvier 2020

1) Cas pratique 1

La Syldavie envisage de conclure une convention préventive de la double imposition avec la Bordurie
en s’inspirant du modèle OCDE. Le taux de l’impôt sur les sociétés, applicable aux sociétés résidentes
comme aux sociétés non-résidentes, s’élève à 50 % en Syldavie et à 10 % en Bordurie. Quelles sont les
deux méthodes que la Syldavie peut adopter pour remédier à la double imposition de ses résidents qui
perçoivent des revenus imposables en Bordurie ? En vertu de quelle(s) disposition(s) du modèle OCDE
? Quelles sont les effets, en termes macroéconomiques, de l’une et l’autre méthodes ? (4 pts, dont 1
pour la ou les dispositions légales). Supposez qu’une société syldave tire, d’un immeuble situé en
Bordurie, un loyer de 100.000 euros sur lequel la Bordurie lui réclame un impôt de 10.000 euros. La
convention autorise-t-elle la Bordurie à imposer ces loyers, et que donnerait, en Syldavie, l’application
de l’une et l’autre méthodes ? En vertu de quelle(s) disposition(s) du modèle OCDE ? (4 pts, dont 1
pour la ou les dispositions légales)

Les deux méthodes sont la méthode d’imputation de l’impôt étranger et la méthode d’exemption du
revenu étranger (Modèle OCDE, art. 23). La méthode d’imputation de l’impôt étranger assure la
neutralité de l’exportation de capitaux alors que la méthode d’exemption du revenu étranger, la
neutralité à l’importation de capitaux.

Oui, la convention autorise la Bordurie à imposer ces loyers sur base de l’article 6 du Modèle OCDE.
Selon la méthode 1, la Syldavie imposera 100.000 EUR de loyer sur lesquels elle réclamera un impôt
de 50.000 EUR diminué des 10.000 EUR payés en Bordurie. Selon la méthode 2, la Syldavie s’abstiendra
d’imposer le loyer.

2) Cas pratique 2

Mme Capet, qui est pensionnée, a acheté il y a quelques jours 30 % des actions de la société anonyme
Serruco, qui a son domicile fiscal en Belgique et dont les actions ne sont pas cotées en bourse. Mme
Capet revend ces actions à une société belge et réalise une importante plus-value.

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La question de savoir si plus-value réalisée par Mme Capet est imposable à l’impôt des personnes
physiques dépend-elle d’un élément de fait et, si oui, lequel et, selon vous, comment la question serait-
elle probablement tranchée en l’espèce, et sur la base de quel(s) argument(s) ? En vertu de quelle(s)
dispositions ? Si la plus-value est imposable, à quel taux, dans l’hypothèse où Mme Capet perçoit par
ailleurs des revenus professionnels nets de 800.000 euros lors de la période imposable de la revente ?
En vertu de quelle(s) dispositions ? (7 pts, dont 3 pour la ou les dispositions légales)

Question additionnelle: conseilleriez-vous à Mme Capet de prévoir une clause particulière dans la
convention de vente et si oui, laquelle et pourquoi?

Cela dépend du point de savoir si la vente relève de la gestion normale d’un patrimoine privé. Vu le
court délai qui sépare l’achat de la vente, on risque de répondre par la négative et de voir plutôt dans
l’opération une spéculation (art. 90, 9°, 1er tiret du CIR92). En cas de taxation, le taux est de 33 % (art.
171, al. 1er, 1°, a) du CIR92)

Nous conseillerions à Mme Capet de prévoir une clause dans le contrat de vente par laquelle la société
acquéreuse s’interdit de revendre les actions à une personne juridique ayant sa résidence fiscale hors
de l’EEE dans les 12 mois suivant la vente afin d’éviter une taxation de la plus-value sur actions au titre
de revenu divers sur base du régime des plus-values sur participations importantes (art. 90, 9°, 2nd
tiret et 94 du CIR92).

3) Cas pratique 3

Lors de la période imposable 2019, M. Capet, qui a son domicile fiscal en Belgique et perçoit par ailleurs
d’importants revenus professionnels, reçoit un dividende d’un montant brut de 10.000 euros de la
société espagnole Inditex. Compte tenu de la convention préventive de la double imposition entre la
Belgique et l’Espagne, le taux de la retenue à la source espagnole s’élève à 15 %. Supposez que M.
Capet a déposé ses actions de cette société espagnole sur un compte-titres auprès d’une banque
luxembourgeoise et encaissé le dividende sur un compte ouvert auprès de la même banque. Tous ces
éléments étrangers ont-ils pour conséquence que le dividende n’est pas imposable en Belgique ? Si le
dividende est imposable en Belgique, à quel taux et selon quelle modalité pratique ? Justifiez vos
réponses par la ou les dispositions légales pertinentes (8 pts, dont 3 pour la ou les dispositions légales)

Par quel mécanisme et sur la base de quel instrument juridique l’administration fiscale belge sera-t-
elle en principe informée de l’existence de ce dividende même si M. Capet ne lui en dit rien ? (2 pts)
En quoi et pourquoi vos réponses à la question 4 seraient-elles différentes si les actions étaient
inscrites sur un compte-titres auprès d’une banque belge et le dividende versé sur un compte ouvert
auprès de la même banque ? Justifiez vos réponses par la ou les dispositions légales pertinentes (4 pts,
dont 2 pour la ou les dispositions légales)

Non car le revenu mondial est taxable à l’IPP (art. 5 CIR92). Le dividende sera donc imposable en
Belgique au taux de 30 % (art. 171, 3° du CIR92). La taxation se fait par déclaration obligatoire du
dividende à l’IPP parce que le précompte mobilier (belge) n’a pas été prélevé (art. 313, al. 1er, a
contrario du CIR92).

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Sur base de l’échange automatique d’informations entre Etats membres de l’Union européenne
(Directive 2011/16/UE du Conseil du 11 février 2011 relative à la coopération administrative dans le
domaine fiscal).

La modalité pratique serait la taxation par précompte mobilier libératoire parce que la banque belge,
en sa qualité d’intermédiaire belge, serait redevable du précompte mobilier (art. 313 et 261, al. 1er,
2° du CIR92).

4) Cas pratique 4

Mme Capet décède à Monaco en janvier 2020, où elle résidait effectivement depuis juillet 2019. Elle
vivait jusque-là en Belgique, à Bruxelles – de janvier 2018 à juin 2019 – et à Namur – d’avril 1987 à
décembre 2017. Elle laisse comme seule héritière une nièce, qui réside à Anvers depuis mars 2008. La
succession se compose d’un appartement situé à Marbella, en Espagne, d’une valeur vénale de
175.000 euros. Le droit de succession espagnol s’élève à 20.000 euros. La nièce est-elle redevable d’un
droit de succession en Belgique ? Pourquoi et en vertu de quelle(s) disposition(s) ? Si oui, quelle est la
région compétente ? Pourquoi ? (3 pts, dont 1 pour la ou les dispositions légales)

Non car au moment de son décès Mme Capet n’est plus une habitante du Royaume à défaut d’y avoir
encore « son domicile ou le siège de sa fortune ». (art. 1er, al. 1er, 1°, et al. 2 C.Succ.).
5) Cas pratique 5

Par acte notarié belge du 1er décembre 2018, M. Capet, qui a toujours vécu en région wallonne, donne
à son fils 100.000 euros en numéraire. M. Capet décède le 4 janvier 2020
(a) Un droit d’enregistrement est-il dû sur cette donation et, si oui, pourquoi et à quel taux ? En vertu
de quelle(s) disposition(s) légale(s) ?
(b) Le fait que la donation ait été faite moins de trois ans avant le décès de M. Capet entraîne-t-il
l’assujettissement de la donation au droit de succession ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s)
disposition(s) légale(s) ? (8 pts, dont 3 pour la ou les disposition(s) légale(s))

(a) Oui. Le droit d’enregistrement sur les donations est dû parce que l’acte notarié doit être enregistré.
Ce droit s’élève à 3,3 %. (art.. 19, al. 1er, 1°, et art. 131bis, § 1er, al. 1er, 1° C.Enr.).
(b) Non. L’article 7 du C. Succ. assimile à un legs la donation faite moins de trois ans avant le décès
mais seulement « si la libéralité n’a pas été assujettie au droit d’enregistrement établi pour les
donations ». (art. 7, al. 1er du C.Succ.).

6) Cas pratique 6

La société anonyme belge Minerva a ses bureaux dans un immeuble dont elle est propriétaire depuis
de longues années. Cet immeuble figure à l’actif de son bilan pour 300.000 euros, alors que sa valeur
vénale actuelle est d’au moins 700.000 euros. Minerva décide de réévaluer l’immeuble dans son bilan
et de porter sa valeur comptable à 700.000 euros. Cette réévaluation entraînera-t-elle une taxation ?
Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (4 pts, dont 2 pour les dispositions légales)

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Non, pour autant que la société porte la plus-value exprimée au compte de passif du bilan « Plus-value
de réévaluation » (art. 44, § 1er, 1°, et 190 du CIR92).

7) Cas pratique 7

Le 1er mai 2019, Tictac, une société de fabrication de montres établie en Suisse, achète un immeuble
à Bruxelles, construit en 2018 (et déjà occupé depuis le 1er octobre 2018) par un promoteur immobilier
ayant pour activité habituelle la construction et la vente d’immeubles et qui avait construit le bâtiment
avec application de la TVA, en vue de le vendre. Le prix de vente est fixé à 3.400.000 euros, soit 800.000
pour le terrain et 2.600.000 pour le bâtiment. Ce nouveau siège à Bruxelles servira de centrale de
distribution des montres qui y seront stockées puis vendues à différents horlogers en Belgique, aux
Pays-Bas, en Allemagne et au Luxembourg. La TVA est-elle due sur la vente de l’immeuble ? Faut-il
distinguer entre le terrain et le bâtiment ? Pourquoi ? Quelles sont, du point de vue de la TVA, la nature
et la localisation de l’opération ? Si la TVA est due en principe, une exemption est-elle applicable ?
Pourquoi ? Justifiez toutes vos réponses en indiquant la ou les disposition(s) légale(s) applicable(s) (10
pts, dont 3 pour les dispositions légales)

Oui. Il s’agit d’une livraison de bien portant sur un bien immeuble. Il ne faut pas distinguer entre terrain
et bâtiment car il y a ici une livraison du bâtiment et du terrain y attenant par la même personne (art.
10 et 44, § 3, 1° du CTVA). L’opération est localisée à l’endroit de l’immeuble et donc en Belgique (art.
21 § 3, 1° du CIR92). Cette livraison n’est pas exemptée de TVA car la vente d’un bâtiment neuf (un
bâtiment est neuf jusqu’au 31 décembre de la 2ème année qui suit sa première occupation ou
utilisation) par un constructeur professionnel doit obligatoirement être cédée avec application de la
TVA (art. 44 § 3, 1° du CIR92).

8) Cas pratique 8

M. Beyle reçoit le 2 avril 2019 un avis de rectification de sa déclaration à l’impôt des personnes
physiques pour l’exercice d’imposition 2017. M. Beyle doit-il répondre à l’avis de rectification ? Si oui,
dans quel délai et avec quelle conséquence s’il ne le fait pas ? Le cas échéant, en quoi cette
conséquence est-elle négative ? Justifiez toutes vos réponses en indiquant la ou les disposition(s)
légale(s) applicable(s) (6 pts, dont 2 pour les dispositions légales)

Oui, dans un délai d’un mois à compter du troisième jour ouvrable qui suit l’envoi de l’avis, sans quoi
l’administration peut appliquer la procédure de taxation d’office, et le contribuable taxé d’office ne
peut obtenir la remise en cause de la cotisation qu'en faisant « la preuve du chiffre exact de ses revenus
imposables » (art. 346, al. 3, 351 et 352 du CIR92).

Examen de janvier 2019

1) Cas pratique 1

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MA2 – TP DROIT FISCAL Maureen Fournier

M. et Mme Capet, de nationalité française, sont mariés sous le régime légal belge depuis 2000 et
habitent en région de Bruxelles-Capitale depuis le 17 février 2017 ; auparavant ils habitaient, depuis
leur mariage, en région wallonne.
M. Capet est employé du groupe bancaire NECKER, il travaille quatre jours par semaine à Bruxelles
pour la filiale belge du groupe, NECKER Belgium, et un jour par semaine à Lille pour sa filiale française,
NECKER France. Madame Capet est fonctionnaire fiscale fédérale à Bruxelles.
M. et Mme Capet ont acheté en 2012 un terrain à Nivelles, pensant y construire leur nouvelle maison.
Mais suite à l’affectation partielle de M. Capet à Lille et à l’affectation de Mme Capet à Bruxelles, ils
ont renoncé à cette construction et ont acheté fin janvier 2017 un appartement à Bruxelles. Ils
envisagent dès lors de revendre le terrain de Nivelles.
M. Capet est titulaire d’un compte à vue et d’un compte à terme en France auprès de NECKER France.
M. Capet décède inopinément en janvier 2019, laissant Mme Capet comme seule héritière ab intestat.
La banque NECKER France informe Mme Capet que M. Capet a retiré des sommes très importantes de
son compte dans le courant de 2018 ; ni la banque ni Mme Capet ne savent ce que ces sommes sont
devenues ; M. Capet ne paraît pas les avoir utilisées pour acheter quelque chose. De son côté, le
notaire de la famille informe Mme Capet que M. Capet lui avait confié un testament, dans lequel M.
Capet lègue toute la quotité disponible à sa nièce, de nationalité française et habitant en Italie.

A quel impôt sur les revenus M. et Mme Capet sont-ils assujettis pour les revenus de l’année 2018 ?
Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (4 pts, dont 2 pour les dispositions légales)
M. et Mme Capet sont assujettis à l’impôt belge des résidents personnes physiques pour l’année de
revenus 2018 car ils ont leur domicile fiscal en Belgique. Leur domicile fiscal est présumé de manière
irréfragablese situer en Belgique car c’est là que se situe leur ménage (art. 2, §1er, 1°, al. 3 du CIR92).

Sur ses comptes bancaires auprès de NECKER France, M. Capet a perçu en 2018 12.000 euros d’intérêts
bruts, soumis à la retenue à la source française de 15 %.

(a) Ces intérêts sont-ils imposables à l’impôt sur le revenu en Belgique en vertu du droit interne belge
? Pourquoi ?
(b) Ces intérêts sont-ils exonérés de cet impôt par la convention franco-belge préventive des doubles
impositions en la supposant conforme au modèle OCDE ? Pourquoi ?
(c) Si ces intérêts sont imposables en Belgique, quelle est la base imposable ?
(d) Si ces intérêts sont imposables en Belgique, selon quelles modalités et à quel taux ? Pourquoi et
en vertu de quelle(s) disposition(s) ? (11 pts, dont 2 pour les dispositions légales)

(a) Oui. M. Capet est résident fiscal belge et ses revenus mondiaux sont taxables à l’IPP (art. 5 du
CIR92).
(b) Non. La Belgique garde un pouvoir de taxation sur ces intérêts en vertu de l’article 11, §1er du
modèle OCDE.
(c) La base imposable de la taxation de ces intérêts en Belgique est le revenu « net frontière » que
touche M. Capet, c’est-à-dire le montant des intérêts bruts diminué de l’impôt prélevé à la source en
France, soit 10.200 EUR.

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(d) La taxation se fait par déclaration obligatoire des intérêts à l’IPP parce que le précompte mobilier
(belge) n’a pas été prélevé (art. 313, al. 1er, a contrario du CIR92). Ces intérêts seront imposables en
Belgique au taux de 30% (art. 171, 3° du CIR92).

Le terrain de Nivelles a pris beaucoup de valeur depuis son acquisition. Conseilleriez-vous à M. et Mme
Capet de le vendre tout de suite ou d’attendre ? Si vous conseillez d’attendre, pourquoi et jusque
quand ? En raison de quelle(s) disposition(s) ? (4 pts, dont 1 pour la disposition légale)

Afin d’éviter une taxation de la plus-value que les époux réaliseraient sur la revente de leur terrain au
titre de revenu divers (art. 90, 10° du CIR92), nous leur conseillons de laisser passer un délai de plus
de 8 ans entre la date de son achat et de sa revente. En l’occurrence, cela implique d’attendre 2020
avant de procéder à la revente du terrain.

Imposition du salaire : Le salaire que M.Capet perçoit de NECKERFrance est-il imposable en Belgique
en vertu du droit interne belge ? Pourquoi ? Ce salaire est-il imposable en Belgique si l’on considère
que la Belgique et la France sont liées par une convention préventive de la double imposition conforme
à la dernière version du modèle OCDE qui inclut l’article 23A plutôt que l’article 23B ? Pourquoi ? Si
oui, selon quelle(s) modalité(s) ? En vertu de quelle(s) disposition(s) de la convention ? (9 pts, dont 3
pour les dispositions légales)

(a) Oui. M. Capet est résident fiscal belge et ses revenus mondiaux sont taxables à l’IPP (art. 5 du
CIR92). La réduction de moitié de la partie de l’IPP qui correspond à ces revenus, prévue à l’article 156
du CIR92, ne trouve pas à s’appliquer ici en raison de l’existence d’une CPDI entre la Belgique et la
France.
(b) Dans ce cas, ce salaire est imposable en France (art. 15, al. 1, in fine du modèle OCDE). Dans le cas
où c’est l’article 23b du modèle OCDE qui s’applique, la Belgique garde le pouvoir de taxer ce salaire
mais elle permet à M. Capet de déduire de son impôt belge l’impôt payé en France. Il se peut donc que
M. Capet soit amené à payer un impôt en Belgique dans l’hypothèse où l’impôt français sur ce type de
revenus est inférieur à la partie de l’impôt belge qui s’y rapporte.

M. Capet, étant cadre supérieur, reçoit de NECKER Belgium, en plus de son salaire, une indemnité
forfaitaire de 50 euros par mois pour couvrir les frais qu’il encourt du fait de devoir travailler à la
maison (électricité, chauffage, utilisation de son PC privé, etc.). Cette indemnité est-elle taxable chez
M. Capet ? Si non, à quelle(s) condition(s) ? En vertu de quelle disposition ? (3 pts, dont 1 pour la
disposition légale)

L’octroi d’un montant forfaitaire pour des frais exposés en raison du travail à domicile peut être
considéré comme un remboursement de frais propre à l’employeur exonéré d’IPP dans le chef de M.
Capet (art. 31, al. 2, 1° du CIR92) Ce type d’indemnité n’est pas imposable lorsqu’elle est forfaitaire, et
pour autant, dit l’administration, qu’elle soit fixée d'après des normes qui sont le résultat
d'observations et de recoupements nombreux.

NECKER Belgium paie un salaire à M. Capet pour son travail en Belgique.


(a) Doit-elle retenir le précompte professionnel sur ce salaire ? Si oui, en vertu de quelle disposition ?

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(b) Doit-elle remplir une formalité annuelle du chef de ce salaire ? Si oui, laquelle et à quoi s’expose-t-
elle si elle ne la remplit pas ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (7 pts, dont 3 pour les dispositions
légales)

(a) Necker Belgium paie à M. Capet une rémunération de travailleur salarié et de ce fait, est tenue de
retenir un précompte professionnel à la source (article 270, al. 1er, 1° du CIR92).

(b) Chaque année, Necker Belgium est tenue de remplir et d’envoyer à l’administration fiscale un
relevé récapitulatif des sommes et des avantages qu’elle a attribués à M. Capet (art. 57 du CIR, et art.
30 à 33 et 92-93 de l’AR/CIR). Simultanément, elle est tenue d’envoyer à M. Capet une fiche
récapitulative du montant qu’elle lui a versé et du précompte professionnel qu’elle a retenu (fiche
281.10).

Si Necker Belgium ne remet pas ces justificatifs, ou les remet avec retard, elle s’expose à une cotisation
distincte égale à 100% des montants non justifiés (art. 219, al. 1er et 2 CIR92).

Sachant que les sommes déposées sur les deux comptes bancaires français de M. Capet proviennent
des économies qu’il a faites sur son salaire, et que ce salaire est commun aux deux époux en vertu de
leur régime matrimonial, dans le chef de qui les intérêts produits par ces sommes sont-ils imposables
: M. Capet seul ou M. et Mme Capet chacun pour moitié ? Pourquoi ? En vertu de quelle disposition ?
(3 pts, dont 1 pour la disposition légale)
Le fait que les sommes qui produisent ces intérêts proviennent des économies faites sur salaire est ici
sans importance. Les intérêts constituent des revenus imposables dérivant de biens et sont attribués
sur base du régime matrimonial (art. 127 du CIR92 et art. 1405, 2° du Code civil). En l’espèce, les époux
Capet sont mariés sous le régime légal belge avec pour conséquence que les intérêts seront taxables
pour moitié dans le chef de chacun d’entre eux.

Si les époux revendent le terrain en 2018 : (a) L’acheteur sera-t-il passible d’un droit d’enregistrement
? A quel taux ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (b) M. Capet et Mme Capet pourront-ils récupérer
tout ou partie du droit d’enregistrement qu’ils ont payé lors de l’achat du terrain en 2012 ? Pourquoi?
En raison de quelle(s) disposition(s) ? (7 pts, dont 3 pour les dispositions légales)

(a) Oui. L’acheteur sera passible d’un droit d’enregistrement sur le terrain au taux de 12,5 % (art. 44
du C.Enr. applicable en R.Wall.).
(b) Non. Ils auraient pu récupérer au maximum les trois cinquièmes du droit d’enregistrement dû lors
de l’acquisition du terrain si la revente avait été constatée par un acte authentique passé dans les deux
ans de l’acte authentique d’acquisition, ce qui n’est toutefois pas le cas en l’espèce (art. 212 du C.Enr.
applicable en R.Wall.).

M. Capet profite de sa présence à Lille pour commander chez un cuisiniste une nouvelle cuisine
équipée pour l’appartement de Bruxelles. Le cuisiniste, établi à Lille, viendra à Bruxelles monter et
installer la cuisine dans l’appartement. Cette opération est-elle passible de la TVA française ou de la
TVA belge ? Pourquoi ? En vertu de quelle disposition ? (3 pts, dont 1 pour la disposition légale).

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Cette opération est passible de la TVA en Belgique car elle constitue une livraison de bien localisée en
Belgique (Art. 14, §4 du C.TVA).

La nièce de M. Capet sera-t-elle redevable de droits de succession sur la partie du patrimoine de M.


Capet qu’elle recueille en vertu du testament ? Pourquoi et en vertu de quelle(s) disposition(s) ?
Si oui, à quelle région ces droits de succession seront-ils dus ? Pourquoi et en vertu de quelle(s)
disposition(s) ? Les héritières de M. Capet risquent-elles de se voir réclamer des droits de succession
sur les sommes très importantes que M. Capet a retirées de son compte bancaire dans le courant de
2018 ? Si oui, sur la base de quel raisonnement et de quelle disposition ? (9 pts, dont 3 pour les
dispositions légales)

Oui. Le droit de succession frappe la transmission à cause de mort par l’effet d’un testament (art. 2, al.
1er C.Succ.) du patrimoine d’un habitant du Royaume, c’est-à-dire une personne physique qui au
moment de son décès, avait en Belgique, « son domicile ou le siège de sa fortune » (art. 1er, al. 1er, 1°
et al. 2 C. Succ.), ce qui est bien le cas ici. Au cours de la période de cinq ans qui précède son décès, M.
Capet a eu son domicile fiscal le plus longtemps en Région wallonne. C’est donc à cette région que les
droits de succession sont réputés localisés et seront dûs (art. 5, §1er, 4°, 1er tiret de la L. spéc. de
financement du 16 janvier 1989). En procédant comme il l’a fait, on pourrait suspecter que M. Capet
a tenté d’échapper aux droits de succession en procédant à des donations non enregistrées des
sommes à ses héritières.

Examen d’août 2018

1) Cas pratique 1

La société anonyme belge Minerva, qui vend des vélos, a placé ses économies dans un immeuble à
appartements situé à Bruxelles qu’elle donne en location à usage d’habitation à des personnes
physiques. Le 21 août 2018, elle vend cet immeuble, dont elle était propriétaire depuis près de dix ans,
pour un prix de 550.000 euros, réalisant ainsi une plus-value de 300.000 euros.

Pour l’année 2018, Minerva est-elle taxable à l’impôt des sociétés sur le revenu cadastral de cet
immeuble ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (4 pts, dont 2 pour les dispositions légales)

Pour l’année 2018, Minerva est-elle taxable au précompte immobilier sur cet immeuble ? Pourquoi ?
Si oui, sur quelle base imposable ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (5 pts, dont 2 pour les
dispositions légales)

Cette plus-value est-elle en principe imposable à l’impôt des sociétés ? Au taux ordinaire ou à un taux
spécial ? (2 pts)

Minerva pourra décider de différer la taxation de cette plus-value en faisant un remploi. Pourquoi ?
Quel montant minimal doit-elle remployer ? Dans quel type de bien doit-elle remployer ? Dans quel
délai ? Quelles seront les conséquences du remploi sur la taxation de la plus-value sur le plan fiscal ?

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Indiquez précisément la disposition légale qui fonde chacune de vos réponses. (10 pts, dont 5 pour les
dispositions légales)

Non car tous les revenus d’une société sont imposables comme revenus professionnels, plus
précisément comme bénéfices. Dès lors le revenu cadastral des immeubles de la société n'intervient
jamais dans la base imposable à l'ISoc car une société n’a pas de revenus immobiliers au sens de
l’article 7 du Code et que les dispositions qui définissent la base imposable des bénéfices ne se réfèrent
pas au revenu cadastral (art 37 et 183 du CIR 92)

Oui car tout propriétaire d’un immeuble situé en Belgique est redevable du précompte immobilier, sur
la base de la situation au 1er janvier de l’année. La base imposable est le revenu cadastral, indexé sur
la base du coefficient de l’article 518 (CIR, art. 255, § 1er, al. 1er, et 518).

Oui. La plus-value réalisée constitue un bénéfice sur le plan comptable et est taxable à l’I.Soc. dans le
chef de Minerva de la même manière et au même taux que ses bénéfices ordinaires (art. 43 et 44 du
CIR92).

Oui, Les plus-values réalisées sont des bénéfices sur le plan comptable, et elles sont, en règle taxables
de la même manière que les bénéfices ordinaires.

Parce que l’immeuble est une immobilisation corporelle détenue par la société depuis plus de cinq ans
(CIR, art. 47, § 1er, al. 1er, 2°). Elle doit remployer au moins la totalité du prix de vente (CIR, art. 47, §
1er, al. 1er), dans les trois ans à compter du premier jour de la période imposable au cours de laquelle
la plus-value a été réalisée (CIR, art. 47, § 3, 2°), en une ou plusieurs immobilisations corporelles ou
incorporelles, qui sont amortissables (CIR, art. 47, § 2). En cas de remploi valable, la plus-value réalisée
est temporairement immunisée d’impôt et devient taxable au fur et à mesure des amortissements
actés sur la ou les immobilisations acquises en remploi et proportionnellement à ces amortissements
(CIR, art. 47, § 1er).

2) Cas pratique 2

Mme Bara est employée de banque et fait de la photographie aérienne en amateur. Au cours de ses
nombreuses vacances, elle a acquis dans ce domaine un savoir-faire digne des meilleurs
professionnels. Elle décide de fonder une sprl qui recherchera des contrats de photographie aérienne
pour l’illustration de livres, publicités, etc. Elle apporte à la sprl son-savoir-faire photographique,
valorisé dans l’acte d’apport à 250.000 euros, et la villa qu’elle occupe comme seconde résidence en
Wallonie et a acquise il y a trois ans pour 220.000 euros, valorisée dans l’acte d’apport à 400.000 euros.
Ces valorisations sont confirmées par un réviseur d’entreprises. Mme Bara risque-t-elle d’être taxée à
l’impôt des personnes physiques à l’occasion de l’apport de son savoir-faire à la sprl ? Si oui, à quel
titre et à quel taux ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (6 pts, dont 2 pour les dispositions
légales)

L’apport du savoir-faire est-il passible d’un droit d’enregistrement proportionnel ? Si oui, à quel taux ?
En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (4 pts, dont 2 pour les dispositions légales). L’apport de la villa

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est-il passible d’un droit d’enregistrement ? Si oui, à quel taux ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ?
(4 pts, dont 2 pour les dispositions légales)

Oui, à titre de revenu divers, car en vertu de l’article 90, 1°, du CIR toute plus-value réalisée sur un
meuble incorporel du patrimoine privé est imposable comme revenus divers, même en l’absence de
spéculation et même dans les limites de la gestion normale d’un patrimoine privé. Le taux est 33 %.
CIR, art. 90, 1°, et 171, 1°, aOui, cet apport est un apport de bien meuble soumis à un droit
d’enregistrement de 0% (art. 115 du C.Enr. applicable en Région wallonne).

Non car le taux du droit d’enregistrement proportionnel sur les apports en société est de 0 % (CEnr,
art. 115).

Oui car l'apport en société par une personne physique d'un immeuble belge affecté ou destiné
totalement ou partiellement à l’habitation est soumis au droit de vente. Le taux est 12, 5 % (CEnr., art.
44 et 115bis).

3) Cas pratique 3

M. Capet, marié sous le régime légal, et ayant accumulé des économies, souhaite les placer dans un
nouvel immeuble qu’il donne en location. Il achète donc un immeuble en financer 80 % du prix au
moyen de ses économies et 10 % du prix en contractant un emprunt hypothécaire. M. Capet peut-il
déduire à l'impôt des personnes physiques tout ou partie des intérêts afférents à l’emprunt
hypothécaire qu’il a contracté pour acquérir cet immeuble ? Si oui, de quels revenus peut-il les déduire
et dans quelle limite ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (3 pts, dont 1 pour les dispositions légales)

Mme Capet sera-t-elle imposable sur une partie des revenus locatifs de cet immeuble ? En vertu de
quelle(s) disposition(s) ? (2 pts, dont 1 pour les dispositions légales). La réponse à la question
précédente serait-elle différente si M. et Mme Capet étaient mariés sous le régime de séparation de
biens ? Pourquoi ? En vertu de quelle(s) disposition(s) ? (2 pts, dont 1 pour les dispositions légales).

Oui, il peut les déduire de ses revenus immobiliers imposables, dans la limite du montant de ces
revenus (CIR, art. 14, al. 1er, 1°).

Oui car en vertu du régime légal les revenus des biens sont communs et que les revenus imposables
dérivant des biens sont attribués fiscalement aux conjoints sur la base du régime matrimonial (CIR, art.
127).

Oui c’est différent puisque dans ce cas les revenus de l’immeuble sont propres en vertu du régime
matrimonial (CIR, art. 127).

4) Cas pratique 4

La société anonyme Minerva achète sur plans, pour 250.000 euros, à un promoteur immobilier, le rez-
de-chaussée d'un nouvel immeuble que le promoteur va construire sur un terrain appartenant au

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promoteur; Minerva utilisera ce rez-de-chaussée pour y exploiter une nouvelle boutique de réfection
et garnissage de fauteuils. Minerva peut-elle choisir d'acheter (i) le bâtiment (ii) la quotité de terrain
afférente au rez-de chaussée en payant les droits d'enregistrement plutôt que la TVA ? Pourquoi ? En
vertu de quelle(s) disposition(s) ? (7 pts, dont 3 pour les dispositions légales)

Si Minerva paie la TVA sur l'achat du rez-de-chaussée, peut-elle déduire cette TVA ? Pourquoi ? En
vertu de quelle(s) disposition(s) ? (4 pts, dont 2 pour les dispositions légales). Minerva pourra-t-elle
déduire à l'impôt des sociétés des amortissements annuels sur le rez-de- chaussée ? Pourquoi ? Devra-
t-elle ventiler à cette fin le prix d’achat ? Pourquoi ? (4 pts)

Comme la vente est faite par un promoteur, dont l’activité habituelle est de construire et vendre des
immeubles neufs, la vente est obligatoirement soumise à la TVA plutôt qu’au droit d’enregistrement.
La TVA est applicable également à la vente du terrain car celui-ci est vendu en même temps que la
construction (Code TVA, art. 12, § 2, et 44, § 3, 1°, a, al. 2 (éventuellement art. 1er, § 9)).

Oui car Minera est assujettie à la TVA et destine le rez-de-chaussée à la réalisation d’opérations,
taxables à la TVA. Code TVA, art. 4 et 45, § 1er (éventuellement art. 18).

Oui parce qu’il s’agit d’une immobilisation corporelle dont la durée d’utilisation est limitée dans le
temps. Elle devra ventiler le prix d’achat parce que le terrain ne s’amortit pas.

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Travaux pratiques : TVA

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Séance 1

Théorie

Lorsqu’il y a un taux 0%, la TVA s’applique et ce n’est pas une exemption.

1) Caractéristiques

La TVA constitue une taxe indirecte et unique à la consommation, proportionnelle au prix des biens
et des services et acquittée par paiements fractionnés à chaque stade de la consommation (avance
faite par l’état). En principe, neutre et transparente : l’assujetti à la TVA est en effet un collecteur
d’impôt qui n’est pas supposé supporter la TVA. Ce n’est pas un élément du prix de revient : à chaque
transaction, la TVA due se calcule sur le prix de vente du bien ou la contrepartie de la prestation de
services en déduisant de celle-ci la TVA ayant grevé tous les biens et services utilisés par l’assujetti
dans le cadre de son activité économique (nombreuses exceptions).

Ex : Si A produit des matières premières et les vends à B, A va collecter la tva et B va la payer. A va


ensuite la verser à l’état. B à payer la TVA mais en principe elle a droit à récupérer la TVA qu’elle a payé
car elle est neutre. Donc elle a payé 21% sur une facture de 100. Elle va revendre le bien à 200 + 21%
de TVA (=42), donc elle va collecter 42 qu’elle a reçu mais elle payé 21 et reçu 21 donc on continue
comme ça à travers la chaine et si le bien arrive au consommateur final à 1000€, il va payer 210 de TVA
au magasin et les 210 vont être collecté par l’assujetti qui exploite le magasin et donc l’opération final,
B supporte le cout éco de la TVA mais pour le redevable, A (celui qui collecte), c’est chaque opérateur
effectue l’opération à l’entrée et à la sortie dans le cadre d’une livraison de biens d’une prestation de
service. C’est une taxe indirecte car elle est sur la consommation mais elle est neutre pour les assujettis
qui sont dans un processus de la réalisation d’opérations taxables

La redevabilité = celui qui collecte (celui qui fait la facture) et celui qui la paye (consommateur final)

La TVA est neutre mais parfois il suffit que dans la chaine, on effectue des opérations exemptées de
TVA, en tant qu’assujetti, on n’a pas toujours le droit de récupérer la TVA sur notre achat et alors elle
peut être un cout pour l’assujetti.

2) Principes de base de la TVA

La TVA est due sur toutes les livraisons de biens et les prestations de services effectuées à titre onéreux
par un assujetti agissant en tant que tel (règle). Exemple du musicien de rue : il n’y a pas de contrats,
d’accord et on n’achète pas de service (pas de prestation avec une contreprestation) à il n’y a alors
pas d’opération taxable. Exemple des indemnités : ce n’est pas soumis à la TVA. Tous les cas dans
lesquels la TVA n’est pas due/portée en compte par l’assujetti-collecteur d’impôt sont des exceptions
qui doivent faire l’objet de justification. Payer la TVA est une obligation (collecter la TVA et la verser
au Trésor) alors que déduire la TVA est une faculté (et non un droit acquis). La déduction de la TVA
doit donc être justifiée sur des bases vérifiables et satisfaisantes pour l’administration de la TVA.

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Exemple 1 : musicien de rue


Le musicien jouait dans la rue, les gens passaient et donnaient de l’argent. L’admin a dit que le revenu
était une opération taxable et donc il devait payer un impôt. La CJ a dit que lorsqu’on passe dans la rue
et qu’on voit le musicien, on n’a pas fait de contrat, c’est notre décision de donner ou non. On donne
si on le veut et donc dans ce cas, on ne peut pas considérer que c’est une opération taxable

Exemple 2 : indemnités
Une indemnité c’est quand on a un dommage causé et qu’on va compenser pour ce dommage. On
considère que le montant qu’on va payer pour compenser est hors champ de tva

Les opérateurs des téléphonies, quand on rompt un contrat, il faut payer un montant spécifique, ici
c’est hors champ de TVA et la CJ a dit que l’idée de ces abonnements c’est d’offrir un tarif réduit pour
une certaine durée et si on arrête, on considère que ce n’est pas une indemnité, c’est une révision de
prix pour un service, ce n’est pas une indemnité. C’est pcq on a souscrit à un abonnement qu’on paye
ce montant supplémentaire.

Si on va au cinéma et qu’on achète une carte de 5 séances valable 3 mois, si on en utilise que 2 et bien
les 3 non utilisés, le cinéma doit collecter la TVA dessus car pas de différence pour el cinéma si on va
ou non.

On achète un droit d’accès à un cinéma et là c’est lié à une prestation donc même si on ne l’utilise pas,
c’est quand même taxable.

Exemple 3 : CJ - Eugénie-les-bains
C’est qqn qui va réserver une chambre d’hôtel avec acompte de 10% et soit on va à l’hôtel et on
bénéficie de la chambre et les 10 sont déduits du prix de la chambre et la tva est due sur l’intégralité,
soit on ne va pas et on annule la réservation. L’annulation c’est un dommage ou un service de
réservation ? Si c’est un service c’est soumis à TVA, si c’est une annulation, pas de TVA. Lorsqu’on paye
les 10%, on ne bénéficie pas du service d’hôtel. On paye un montant qui couvre le dommage que va
percevoir l’hôtel car il perd une chambre. Pas de service réalisé et pas de contrat donc. Dommage
causé à l’hôtel.

Exemple 4 : Parking danois


On prend un ticket et c’est un contrat car service de parking. Dans les termes et cdt, si on perd le ticket
ou si on reste trop longtemps, ils peuvent appliquer un montant forfaitaire de 69 euros et pas de 5 ou
10 euros, indemnité non soumise à tva ou opération taxable ? CJ a dit qu’on a un contrat (le ticket), il
y a un lien entre la prestation et le paiement (5, 10 ou 69 forfaitaire) et on a bénéficié du service. Pas
une indemnité pour la CJ. Le fait que le montant soit disproportionné n’a aucun impact.

3) Les six questions à traiter dans l’ordre

Ces questions sont la base de toutes les séances d’après


Quand on regarde le code, les art. 1,2,3 sont les définitions, l’art. 4 concerne l’assujetti

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Assujetti ?

On a les assujetti taxables, exemptés, mixtes, parties, régime de franchise, forfaitaire, etc. On a une
gamme de type de statuts en matière de TVA. Qui sont les parties, quels statuts ? Parfois on a des
opérations avec nous même où il y a qu’un assujetti.

Exemple : Société entre Belgique et Luxembourg, leur entrepôt est en flamme et ils bougent leur stock
de l’autre côté de la rue qui est au Luxembourg maintenant, il n’y a pas de vente, le fait de bouger le
stock est assimilé à une opération taxable = livraison intracommunautaire

Si on a un assujetti, des opérations peuvent être soumises à la TVA

Qui suis-je ? Qui est mon client ? Qui est mon fournisseur ?

Définition de l’assujetti : toute personne/quiconque ; Qui accomplit une activité économique à titre
onéreux (producteur, commerçant, prestataire de services, etc.) ; De manière habituelle/régulière et
indépendante ; A titre principal ou d’appoint ; Avec ou sans esprit de lucre (but et résultat non
pertinents) ; Quel qu’en soit le lieu.

Non assujettis : holdings passifs, personnes morales de droit public, salariés.

Différents types d’assujettis :

- Assujetti total (ordinaire) : il effectue exclusivement des opérations lui ouvrant une droit à
déduction totale (i.e. livraisons de biens ou des prestations de services soumises à la TVA,
livraisons de biens ou des prestations de services exonérées de la TVA en vertu des articles 39
à 42 du CTVA, livraisons de biens et prestations de services qui ne sont pas soumises à la taxe
parce qu'elles ont lieu en dehors de la Belgique mais qui ouvriraient un droit à déduction si
elles avaient lieu en Belgique) (ex.: Société X International S.A.) ;
- Assujetti mixte : il effectue tant des opérations lui ouvrant droit à déduction (activités
taxables) que des opérations ne lui ouvrant pas un droit à déduction (activités exemptées) (ex.:
une personne qui est à la fois comptable et à la fois courtier d’assurance) ;
- Assujetti partiel : il effectue tant des opérations qui rentrent dans le champ de la TVA (que ces
opérations soient taxées ou exonérées) que des opérations hors champ de la TVA ;
- Assujetti exempté : il effectue des livraisons de biens et/ou des prestations de services
exemptées de TVA qui ne lui ouvrent pas de droit à déduction (ex.: dentiste) ;
- Non-assujetti : ex.: un salarié.

Conséquences de l’assujettissement :

- Obligation de facturer de la TVA ou délivrance de la preuve de l’exemption ;


- Droit à déduction si les conditions sont respectées ;
- Formalités administratives :

o Déclaration de début, de modification et de cessation d’activité

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§ 604A : demande d'identification à la TVA lors du commencement d'activité ;


§ 604B : déclaration modificative d'une identification à la TVA ;
§ 604C : déclaration de cessation d'activité.

o Déclaration TVA
§ Déclaration électronique ;
§ Régime de déclaration (mensuel vs. trimestriel).

o Listing trimestriel ou mensuel des livraisons intracommunautaires exemptées +


services
o Intrastat

o Listing annuel des clients


§ Clients avec numéro de TVA belge ;
§ Seuil 250 EUR HTVA.

o Registres
§ Non-transferts.

o Comptabilité TVA
§ Journal des factures à l’entrée ;
§ Journal des factures à la sortie ;
§ Journal des recettes ;
§ Tableau des biens d’investissement ;
§ Système de caisse enregistreuse.
o Principe de facturation

Opération taxable ?

Il y en a 4 (livraisons de biens, prestations de service, acquisition intracommunautaire = acquérir un


bien qui vient d’un pays à l’autre, l’importation)

L’importation = le fait qu’un bien soit mis en libre circulation, il sort du régime douanier. Si on va sur
le ring, on voit des camions et une bonne partie sont avec des biens qui sont physiquement en Europe
mais légalement ou fiscalement ne sont pas en Europe car ils ne sont pas en libre circulation. Anvers
importe bcp de fruits et une bonne partie de fruits restent sous régime douaniers (régime de transit),
on les laisse dans un entrepôt sous douane et on va dire qu’une partie de la production doit aller en
Suisse (hors UE) et en Suisse ils sont destinés au marché local, là-bas on va les importer et en faisant
ça, ils vont faire une des 4 opérations taxables.

Donc une partie des biens que l’on voit dans les camions sont physiquement en Europe mais
fiscalement pas en Europe car pas en libre circulation. On doit regarder dans quelle opération on est.

Est-ce que je réalise des opérations taxables ?

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MA2 – TP DROIT FISCAL Maureen Fournier

Opérations à la sortie :

- Livraisons de biens : est considéré comme livraison d'un bien (e.g. biens corporels, électricité,
chaleur et froid), le transfert du pouvoir de disposer d'un bien comme un propriétaire. Il s'agit
notamment de la mise d'un bien à la disposition de l'acquéreur ou du cessionnaire en
exécution d'un contrat translatif ou déclaratif (article 10 CTVA) ;
- Prestations de services : est considérée comme prestation de services, toute opération qui ne
constitue pas une livraison d'un bien → Enumération non-limitative dans l’article 18 CTVA.

Opérations à l’entrée : acquisitions intracommunautaires de biens (AIC) : obtention du pouvoir de


disposer comme un propriétaire d'un bien meuble corporel expédié ou transporté à destination de
l'acquéreur, par le vendeur ou par l'acquéreur ou pour leur compte, vers un Etat membre autre que
celui du départ de l'expédition ou du transport du bien (article 25bis CTVA ).

Fait matériel : Importations (article 23 CTVA)

- 1° l'entrée à l'intérieur de la Communauté d'un bien qui ne satisfait pas aux conditions prévues
aux articles 9 et 10 du traité instituant la Communauté économique européenne ou, s'il s'agit
d'un bien relevant du traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier,
qui n'est pas en libre pratique ;
- 2° l'entrée à l'intérieur de la Communauté d'un bien en provenance d'un pays tiers ou d'un
territoire tiers, autre qu'un bien visé sous 1°.

Opérations assimilées :

- Prélèvements: prélèvement ou utilisation par un assujetti d'un bien meuble de son entreprise
pour ses besoins privés ou pour les besoins privés de son personnel et, plus généralement, à
des fins étrangères à son activité économique, lorsque ce bien ou les éléments qui le
composent ont ouvert droit à une déduction complète ou partielle de la taxe (articles 12 et 19
CTVA) ;
- Transferts: déplacement matériel, par ou pour le compte d'une entreprise, d'un bien de cette
entreprise, de Belgique vers un autre Etat membre (article 12bis CTVA).

Localisation de l’opération ?

Transport ou non ? Si non, on regarde où le bien est. L’opération est localisée et maintenant on regarde
s’il y a des exemptions. On sait dans quel code TVA on est une fois la localisation trouvée.

Où sont localisées les opérations que je réalise (à l’entrée ou à la sortie) ? → Déterminera la législation
TVA applicable à ces opérations

Livraison de biens (article 14 CTVA)

Principe : Lieu de la mise à disposition du bien.

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Exceptions : Lieu du départ du transport ; Lieu de l’installation ou du montage, lorsque le bien est
installé ou monté par le vendeur ou pour son compte ; Lieu de départ du transport de passagers ;
Ventes à distance (lieu d’arrivée du transport).

Prestation de services (articles 21 et 21bis CTVA)

Distinction importante :

- Transactions B2B : lieu où est établi le preneur de services (5 exceptions) ;


- Transactions B2C : lieu où est établi le prestataire de services (nombreuses exceptions :
prestations de services relatives à un immeuble, transport de personnes, location de courte
durée de biens meubles).

Règles B2B applicables aux prestations de services effectuées pour un assujetti agissant en tant que
tel vs. règles B2C applicables aux prestations de services effectuées pour un particulier ou un assujetti
qui n’agit pas dans le cadre de son activité économique.

Acquisition intracommunautaire (article 25quinquies CTVA) : Lieu où les biens se trouvent au moment
de l’arrivée de l’expédition ou du transport à destination de l’acquéreur.

Importation (article 23 CTVA) : L’importation d’un bien est effectuée dans l’Etat membre sur le
territoire duquel le bien se trouve au moment où il entre à l’intérieur de la Communauté.

Exemption ?

Suis-je exempté de TVA ? Suis-je en mesure de déduire la TVA qui m’est portée en compte ?
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Les exemptions qui ouvrent droit à déduction Les exemptions qui n’ouvrent pas droit à
(articles 39 - 42 CTVA) déduction (article 44 CTVA)
- Livraisons intracommunautaires ; - Opérations d’assurance (droit à
- Exportations (et opérations liées) ; déduction si cocontractant établi en
- Etc. dehors de l’Union européenne) ;
- Opérations bancaires et financières
(droit à déduction si cocontractant établi
en dehors de l’Union européenne) ;
- Ventes d’immeubles (non neufs au sens
de la TVA) ;
- Locations immobilières (sauf nouveau
système soumis à la TVA);
- Médecins et professions médicales. NB :
les essais cliniques effectués par les
médecins à ne sont PAS visés par
l’exonération !
- Hôpitaux ;
- Etc.

Redevable de la taxe ?
C’est moi, le vendeur, un tiers, … ça va nous permettre de faire la facture

Est-ce moi, mon fournisseur ou mon client qui doit verser la TVA au Trésor ?

Principes (article 51 CTVA) :

- Assujetti qui effectue une livraison de biens ou une prestation de services ;


- La personne qui effectue une AIC ;
- La personne qui émet une facture ou document en tenant lieu avec TVA.

Dérogations (article 51 CTVA) :

- Preneur de service lorsque le prestataire est un assujetti non établi en Belgique ;


- Par le cocontractant établi en Belgique qui est tenu au départ de déclarations TVA périodiques
ou par le cocontractant non établi en Belgique mais qui y a fait agréer un représentant
responsable, lorsque l’opération est effectuée par un assujetti non établi en Belgique.

Dérogations (article 20 AR nr 1) : Le cocontractant (un assujetti établi en Belgique et tenu au dépôt de


déclarations TVA périodiques, ou un assujetti non établi en Belgique mais qui y a fait agréer un
représentant) de l’assujetti établi en Belgique qui effectue un travail immobilier.

Quelle est la base d’imposition ? Sur quel montant dois-je calculer la TVA ?

Définition : le montant sur lequel la TVA pour chaque opération imposable doit être calculé, c-à-d tout
ce qui constitue la contrepartie obtenue ou à obtenir par le fournisseur (article 26 CTVA).

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Exclusions (article 28 CTVA) :

- Rabais de prix consenti par le fournisseur ;


- Sommes déductibles du prix à titre d’escompte ;
- Intérêts dus en raison d’un paiement tardif ;
- Coûts d’emballage pour les emballages consignés ;
- Avances faites par le fournisseur pour des dépenses qu’il a engagées au nom et pour le compte
de son cocontractant ;
- TVA elle-même.

Quel taux de TVA s’applique à mon opération ?

Principe : 21%

2 taux réduits : 6% (tableau A de l’AR nr. 20) et 12% (tableau B de l’AR nr. 20).

Exemples (attention conditions AR nr. 20 !) :

- Taux réduit de 6% : objet d’art, de collection et d’antiquité ; Médicaments et dispositifs


médicaux ; Travaux immobiliers affectés à des logements privés ; ➢ Journaux, publications et
livres.
- Taux réduit de 12% : Services de restaurant et restauration, à l’exclusion de la fourniture de
boissons ; Logement dans le cadre de la politique sociale.

Formalités ?

Impact sur le droit à déduction ?

Utilisation et principe de destination (article 45 CTVA) : La TVA sur l’achat de biens et de services peut
être déduite dans la mesure où ces biens et services sont utilisés pour des:

- Opérations taxées ;
- Opérations exonérées en vertu des articles 39 à 42 CTVA (LIC, exportation, etc.) ;
- Opérations à l’étranger qui offriraient un droit à déduction si elles étaient effectuées en
Belgique ;
- Opérations d’assurance, bancaires et financières (article 44,§3,4° à 10° CTVA), ainsi que les
services de courtiers et agents y relatifs, quand le cocontractant est établi en dehors de la
Communauté.

Personnes autorisées à déduire : Droit à déduction (DAD) dans la mesure où destiné à une activité
économique :

- Assujetti ordinaire: DAD complet ;


- Assujetti partiel: DAD limité ;
- Assujetti mixte: DAD limité ;

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- Assujetti exempté (article 44 CTVA): pas de DAD.

Exercice du droit à déduction :

- Global et immédiat (quand le droit à déduction est né) ;


- Facture originale et conforme ;
- A exercer au plus tard dans la déclaration de la troisième année calendrier qui suit l’année
durant laquelle la taxe est née.

Limitations du droit à déduction (article 45 CTVA)

- Tabacs manufacturés ;
- Boissons spiritueuses ;
- Logement, nourriture et boissons consommés sur place ;
- Frais de réception.

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Séance 2

Théorie

Opération taxable :

- Articles 1,23 = définitions


- Art. suivants = on rentre dans le vif du sujet
- Livraisons intracommunautaire // acquisition intracommunautaire = effet miroir
- Ex : Je vais vendre un bien à qqn qui vit en France, livraison et acquisition intracommunautaire
(art. 3bis-25bis)
- Transfert intracommunautaire = exemple de la société qui brulait et qui a changé son stock
dans la rue d’en face. Cas avec seulement un assujetti
- Prélèvement = j’ai un stock d’ordi, j’utilise un ordi à mes fins personnelles ou je suis un
entrepreneur et j’utilise mes ouvriers pour faire une piscine chez moi = opérations taxables
(art. 12-19)

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Localisation :

- Si j’achète des biens sur internet et un vendeur français va nous vendre des biens en personne
physique, ça engendre une application de certaines règles en matière délocalisation (art. 1,
vente intracommunautaire via l’aide de plateformes)
- Transfert = on bouge des biens d’un pays à un autre = opération assimilée
- Non transfert = lorsqu’on utilise des biens lors d’une prestation de services à l’étranger
- Ex = je fais un chantier en Espagne et j’ai besoin de machines, c’est un non-transfert pour
faciliter les démarches
- Vente en chaine = triangulation
- On doit toujours suivre les biens et pas les factures. Si on suit les biens, on sait qu’il y a un
transport. Dans les ventes en chaine, il y a tjrs qu’un seul transport et donc qu’une opération
- Commissionnaire = lorsque j’achète un bien et je le revends à qqn d’autre. Je fais l’opération
à mon nom mais pour qqn d’autre

Exemption :

- Exportations = On envoie des biens en dehors de l’UE


- Livraisons intracommunautaires = Biens d’un pays vers un autre EM
- Opérations exemptées par nature = Opérations d’éducation, soins de santé, une partie de la
TVA immobilière, une partie des opérations financières, etc. En fonction de leur nature, ils ne
donnent pas droit à la déduction de la TVA. Si on est une banque, on ne peut pas retirer de la
TVA de toutes les opérations effectuées
- Auparavant, les avocats étaient exemptés mais ce n’est plus le cas
- Droit à déduction = Avant, pour les prestations médicales, il fallait être médecin et effectuer
que des opérations soumises à la nomenclature de la sécurité sociale. Maintenant pour les
opérations esthétiques, on se demande toujours si ça rentre dans les exemptions. Toutes ces
exemptions bougent beaucoup
- Limitations = Tabac, alcool, …

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Redevabilité :

- Celui qui supporte le cout


- Celui qui collecte la TVA, qui la met dans sa déclaration = le redevable
- En matière immobilière, on considère que ce sont des activités potentiellement soumises à la
fraude. Et donc lorsqu’on est entre 2 assujettis, si par exemple j’effectue des travaux pour M, dans
ce cas, la règle de redevabilité va dire que c’est à mon client de s’auto-calculer la tva dans sa
déclaration. Ce n’est pas à moi, entrepreneur de déclarer la TVA dans ma facture mais à mon
cocontractant car ce sont les règles de redevabilité du cocontractant

Formalités :
- On doit définir le taux de TVA, il varie en fonction du type de transaction et en fonction du type de
bien
- Tous les biens ont une classification particulière en matière de TVA, chaque bien à un code et en
fct de ce code, il faudra définir si un taux de tva réduit ou nul va s’appliquer sur ce bien ou s’il y a
des mesures de contrôle, un droit de douane, des licences, etc. Tout ça est basé sur la classification
du bien.

à Tous les articles importants sont dans les slides ci-dessus

1. Assujetti

- Le cas du musicien de rue = pas assujetti car pas de contrat et pas d’activité économique
- Arrêt POLISSAR = La question s’est posée pour les sociétés holdings, elles sont rémunérées
principalement par des dividendes. Est-ce que le fait de détenir des participations dans une filiale
de manière passive et on peut y recevoir une rémunération est-elle considérée comme une non-
activité ? Dans le cas de la société Polissar, la société holding n’était pas soumise à TVA et donc
elle ne pouvait pas récupérer la TVA. Un holding passif n’est donc pas soumis à TVA
- Je suis la société holding et dans mon activité j’ai une activité de conseil de filiale et je leur facture
ou refacture des prestations de conseil ou de management, ça s’est considéré comme des
opérations taxables car ça active la holding et donc on est considéré comme assujetti
- Arrêt INZO= Société qui avait comme objectif (processus de traitement de l’eau de mer pour la
rendre potable) de transformer l’eau de mer en eau potable en faisant pleins de recherches,
pendant 3 à 5 ans et ils ont supporté de la TVA sur tous leurs achats. A la sortie, ils n’ont jamais
réussi à trouver qlq chose de commercialisable et donc à la sortie ils sont tombés en faillite.
L’admin a dit qu’ils n’avaient aucun chiffre d’affaires et donc pour elle, ils n’étaient pas assujettis
et donc ils ne peuvent pas récupérer la TVA. Sont-ils assujettis ou non ? Il faut regarder l’intention
et le but qu’ils avaient. Ici le but s’était d’effectuer des profits et donc il y avait un but de lucre. On
a 2 opinions opposées
La CJ a décidé que quand de façon claire et évidente, il y a l’intention de faire des opérations
taxables, on ne peut pas leur nier d’être assujetti mais il ne peut pas y avoir d’abus (créer qlqchose
pour récupérer la TVA et ensuite disparaitre c’est non).
- Arrêt FCE/BANK = Je suis une société (banque anglaise), qui avait une succursale en Italie et donc
les sociétés mères et succursales c’est la même PJ. Ici la SM rendait des services à la société

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italienne. Est-ce que c’est refacturé ? Alloué ? Il faut qu’il y ait une facture entre les deux ?
Opérations soumises à TVA ? Est-ce que l’allocation de cout est-elle soumise à la TVA ?
La société avait un n° de TVA en Angleterre et un en Italie. Lorsqu’on fait une opération à nous-
même dans le cas d’une société mère et succursale, même si c’est dans 2 pays différents, c’est
comme si on se faisait un service à nous-même. Beaucoup de sociétés ont de multiples n° de TVA
mais ce n’est pas pour ça qu’on a plusieurs entités ou établissement stable (arrêt FCE/BANK).
- Arrêt SCANDIA : on a une société USA qui avait une succursale en Suède et la succursale fait partie
d’une unité TVA (= c’est que plusieurs assujettis peuvent décider de former ensemble un groupe
TVA). Imaginons que tout l’audit sont des sociétés du même groupe mais on se facture bcp de
choses entre nous. On a dans le groupe, plusieurs sociétés qui se facturent des biens et que nos
sociétés n’ont pas un droit à récupérer la TVA et donc on ne pourra jamais récupérer la TVA. Ici,
on va refacturer une partie du coût et ces coûts ne seront pas récupérables et on va donc s’assurer
de neutraliser les couts de TVA et on va créer une unité de TVA qui sera considéré comme un seul
assujetti à la TVA et tout va être consolidé et déclaré ensemble. Toutes les opérations entre nous
seront neutralisées et ça sera comme des opérations faites à nous-même. SCANDIA c’est la société
USA et la succursale suédoise mais M fait partie d’un groupe TVA. On a une société mère USA et
la succursale qui fait partie du groupe TVA. On a considéré que la succursale faisait partie d’un
autre assujetti comme elle faisait partie d’une unité TVA. Ce n’est pas facile à comprendre et ça
engendre de nombreuses interprétations.
- Donc : lorsqu’on fait des opérations avec nous-même, a priori FCE s’applique (on n’est pas dans
une opération dans le champ de la TVA) SAUF si notre succursale appartient à une unité tva ou à
un groupe TVA, où l’assujetti sera considéré en tant que tel, où il y a des sociétés tierces qui ne
sont pas dans les mêmes entités juridiques.
- Dans les arrêts de la CJ, une partie des concepts e la TVA sont raffinés et sont en perpétuelles
évolution.

On a différents types d’assujettis :


- Assujetti total = livraisons de biens
- Assujetti mixte = courtier en assurance et comptable
- Assujetti partiel = la holding, je suis holding passif, j’obtiens un dividende s’il y a qlq chose à verser
et lorsque je fais de la gestion de mes filiales, je suis considéré comme assujetti sauf si j’effectue
des opérations exemptées (assujettis mixte partiel)
- Assujetti partiel = TVA et hors TVA
- Assujetti exempté = médecins
- Non-assujetti = salarié

Csq de l’assujettissement :
- Obligation de facturer la TVA ou délivrance de la preuve d’exemption
- Droit à déduction si les cdt° sont respectées
- Non transferts = je fais un chantier en Espagne, j’envoie des machines, ce n’est pas un transfert
car j’ai seulement déplacé une machine et pas un stock, je dois alors tenir un registre
- Comptabilité TVA = tableau des biens d’investissement

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2. Opérations taxables ?

- Importations (art. 23) = camions sur le ring qui sont physiquement en Europe mais qui ne sont pas
en libre circulation et donc pas fiscalement en Europe
- Prélèvements = je suis un caviste et je tire une bouteille de mon stock pour mon repas, c’est un
prélèvement. Idem pour l’entrepreneur qui utilise ses ouvriers pour construire sa piscine
- Transfert = livraison intracommunautaire

3. Localisation de l’opération ?

Cas pratique :
- Vous êtes avocat et vous recevez un appel de votre client et il veut qu’on le conseille pour la TVA.
- J’ai une société qui vend des machines de découpe de bois et j’ai eu un appel d’une société
canadienne qui m’a demandé de lui livrer ces machines et ils m’ont demandé 5 machines que je
dois envoyer dans un entrepôt près de paris mais ils veulent une facture au Canada. Que dois-je
mettre dans ma facture ?
- Est-ce que l’entrepôt à Paris est à moi ? Non je n’ai pas d’entrepôt à l’étranger donc ce n’est pas
un transfert de stock
- Moi je suis un assujetti normal
- La société canadienne est une société qui exploite des forêts
- Société établie au Canada
Les conditions de la vente semblent juste ? Quelles sont les obligations ?
- La livraison va se faire via une camionnette le vendredi et je passerai un wk à Paris après
- Conseil du prof : il faut toujours poser des questions et ne jamais aller trop vite

Réponse à la question :
1) Assujetti :
- Est-ce que la société canadienne et la société belge sont assujettis ?
- Quel que soit le lieu, un assujetti est qqn qui effectue de manière régulière une activité
économique
- 2 assujettis ici

2) Opération taxable :
- Livraison de biens.
- Est-ce que le transport est-il inclus dans le prix ?
- Le transport est inclus ici
- Je suis propriétaire du bien, je supporte tous les risques
- Si ma camionnette prend feu, je suis responsable des biens jusqu’à la livraison au point de
destination (Paris)

3) Localisation
- Livraisons avec transport à lieu du départ du transport
- C’est pour ça qu’il faut savoir où sont les biens de départ
- Le lieu de l’opération c’est en Belgique

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- Si je vais monter la machine, la calibrer en France etc, alors la localisation sera en France
- Nous ne sommes pas dans cette exception donc on prend la Belgique comme point de départ
4) Exemption
- Art. 39 à 44
- Art. 39 : exportation ? Je suis perturbée car la facture doit se faire au Canada, est-ce donc une
exportation ? Il faut regarder opération par opération. Le fait de facturer au Canada, il faut suivre
quel flux ? Flux de facturation, des biens ? Il faut suivre le flux des biens et donc à ce stade, les
biens ils vont vers la France et pas vers le Canada.
- Art. 39bis : livraisons intracommunautaires ? On regarde les conditions de la livraison
intracommunautaire (il faut 2 EM, un transport entre 2 EM et le client doit fournir un n° TVA
intracommunautaire), toutes les cdt° doivent être remplies. Ici on a 2 EM (Belgique et France), on
a un transport mais quid de la preuve ? On va devoir prouver le transport mais ici on n’a pas
transporteur tiers car c’est moi qui le fais avec ma camionnette, il faut que l’acheteur fournisse un
n° de TVA intracommunautaire et l’acheteur n’a pas de n° de TVA français. Donc non ce n’est pas
une livraison intracommunautaire car les cdt° ne sont pas respectées
- Nous sommes donc dans une livraison de biens sans exemptions et donc la TVA locale s’applique
(Belgique)

5) Redevable de la TVA
- Est-ce que je dois mettre la TVA sur la facture (art. 50) ? C’est le vendeur le redevable car le code
de TVA belge me le dit. Sur cette vente de machine à une société canadienne, parce-qu’une des
cdt° des exemptions n’est pas remplies, je retombe sur la TVA belge et donc je dois mentionner la
TVA dans ma déclaration
- Est-ce que le canadien fait une opération taxable ? Oui il fait une acquisition intracommunautaire.
- Donc 21% de TVA belge + TVA française
- Formalités ? Le canadien doit s’identifier à la TVA en France

On revient vite en arrière… Je me remets dans la peau du vendeur. 2 assujettis, je fais une livraison de
biens avec transport avec lieu de départ en Belgique. J’ai un problème de preuve pour le transport.
Mais imaginons que je téléphone au canadien et je demande un n° de TVA français mais il a un n° de
tva Espagnol. Qu’est-ce que ça change ? Ça devient une livraison intracommunautaire exemptée car
cdt° respectées (j’ai un transport, 2 EM, un n° de tva d’un autre EM). Dans le code = il faut fournir un
n° de TVA d’un autre EM donc cdt° ok.
Je déclare tout dans ma facture, j’ai une discordance avec la facture en Espagne et les biens en France.
Quid ? Mon client doit demander un n° de TVA en France. Et après ça, je referai une nouvelle facture
pour que tout colle.

On n’aura pas d’international à l’examen mais le but ici est de comprendre le mécanisme.

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Séance 3

Théorie

1) Localisation de l’opération

Où sont localisées les opérations que je réalise (à l’entrée ou à la sortie) ? → Déterminera la législation
TVA applicable à ces opérations

Livraison de biens (article 14 CTVA)

Principe : lieu de la mise à disposition du bien (sans transport).

Exceptions :

- Lieu du départ du transport ; On ne regarde pas le code TVA de l’assujetti mais celui de l’endroit
d’où part le bien cad que même si je suis une société belge et que le bien part de France, je regarde
le Code TVA français.
- Lieu de l’installation ou du montage, lorsque le bien est installé ou monté par le vendeur ou pour
son compte ; Si le montage a lieu en France même si le bien vient de Belgique, on applique le code
français
- Lieu de départ du transport de passagers ; si on prend un avion de Bruxelles vers l’Espagne puis
vers Dublin, ce qui est vendu sur le vol se rattache au pays de départ.
- Ventes à distance (lieu d’arrivée du transport) – B2C. Si je vends de l’étranger à distance pour plus
de 10.000 euros à des clients non-assujettis identifiés en Belgique, je dois m’assujettir en Belgique
à la TVA pour les clients belge.

Prestation de services (articles 21 et 21bis CTVA) = important pour l’examen, bien lire ces articles

Exemple : avocat qui rend un service (non digitalisé) à un particulier établi en France. Sur mes services
j’applique la TVA belge mais si le service est digitalisé, on peut appliquer la règle dérogatoire de la TVA
du preneur.

Distinction importante :

- Transactions B2B : lieu où est établi le preneur de services (5 exceptions) ;


- Transactions B2C (art. 21bis) : lieu où est établi le prestataire de services (nombreuses exceptions
: prestations de services relatives à un immeuble, transport de personnes, location de courte durée
de biens meubles).

Règles B2B applicables aux prestations de services effectuées pour un assujetti agissant en tant que
tel vs. règles B2C applicables aux prestations de services effectuées pour un particulier ou un assujetti
qui n’agit pas dans le cadre de son activité économique.

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Acquisition intracommunautaire (article 25quinquies CTVA)

Lieu où les biens se trouvent au moment de l’arrivée de l’expédition ou du transport à destination de


l’acquéreur.

Importation (article 23 CTVA)

L’importation d’un bien est effectuée dans l’Etat membre sur le territoire duquel le bien se trouve au
moment où il entre à l’intérieur de la Communauté.

Localisation : livraisons de biens

Localisation : prestations de services

2) Exemption ?

Suis-je exempté de TVA ? Suis-je en mesure de déduire la TVA qui m’est portée en compte ?

Les exemptions qui ouvrent droit à déduction (articles 39 - 42 CTVA)

- Livraisons intracommunautaires ;
- Exportations (et opérations liées) ;

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- Etc.

Je suis avocat belge et que je rends un service à un client suisse, je ne suis pas taxé car on considère
qu’il y a une exportation de service car en dehors de l’UE (>< du client français ci-dessus).

Les exemptions qui n’ouvrent pas droit à déduction (article 44 CTVA)

- Opérations d’assurance (droit à déduction si cocontractant établi en dehors de l’Union


européenne) ;
- Opérations bancaires et financières (droit à déduction si cocontractant établi en dehors de l’Union
européenne) ;
- Ventes d’immeubles (non neufs au sens de la TVA) ;
- Locations immobilières (sauf nouveau système soumis à la TVA);
- Médecins et professions médicales. NB : les essais cliniques effectués par les médecins ne sont PAS
visés par l’exonération !
- Hôpitaux ;
- Etc.

3) TVA immobilière

a) Définitions

Qu’est-ce qu’un bâtiment? L’article 12 point 2 de la directive TVA et l’article 1 §9 du Code TVA
définissent un bâtiment comme suit: “ Toute construction incorporée au sol.”

- Tous les biens immobiliers construits auxquels un RC peut être attribué. EX. habitations, bâtiments
industriels ou de commerce, murs de séparation etc.
- Equipements industriels qui sont immeubles par nature
- Travaux d’infrastructure lorsque les matériaux sont incorporés au sol. EX. fondations, chemins,
égoûts, canalisations pour approvisionnement

Qu’est-ce qu’un bâtiment neuf? Un bâtiment est neuf au sens TVA jusqu’au 31 décembre de la
deuxième année qui suit celle au cours de laquelle a eu lieu la première occupation ou la première
utilisation du bâtiment. Le point de départ n’est pas déterminé de manière claire, il faut donc un
examen au cas par cas.

Soit l’immeuble est nouvellement construit. Soit l’immeuble a subi des rénovations importantes pour
lesquelles la règle des 60 % (le montant des travaux est supérieur à 60 % de la valeur vénale du
bâtiment après travaux, hors valeur du terrain) pourrait trouver à s’appliquer. Soit l’immeuble a subi
des rénovations importantes ayant touché ce dernier dans ses éléments essentiels (structure, ...).

Qu’est-ce qu’un travail immobilier (article 19§2 CTVA) ? Tout travail de construction, de
transformation, d’achèvement, d’aménagement, de réparation, d’entretien, de nettoyage et de
démolition de tout ou une partie d’un immeuble par nature, ainsi que toute opération comportant à

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la fois la fourniture d’un bien meuble et son placement dans un immeuble en manière telle que ce bien
immeuble devienne immeuble par nature.

Travaux assimilés à un travail immobilier (article 20§2 AR nr°1):

- Toute opération comportant à la fois la fourniture et la fixation à un bâtiment des éléments


constitutifs:
o d’une installation de chauffage central ou de climatisation
o d’une installation sanitaire
o d’une installation électrique à l’exclusion des appareils d’éclairage et des lampes
o d’une installation de sonnerie électrique, de détection d’incendie et de protection contre
le vol et d’une installation de téléphonie intérieure
o d’armoires de rangements, éviers, armoires-éviers, armoire lavabos, hottes, ventilateurs
et aérateurs équipant une cuisine ou une salle de bain
o Etc.

C’est important pour le taux de TVA : si c’est un bâtiment ancien privé, il y a des taux réduits si on
prouve que la maison a plus de 10 ans. Il y a aussi un report de perception de la TVA (art. 20 AR n°1).
Le preneur doit appliquer la TVA et la retenir pour ne pas que le prestataire collecte la TVA sans la
remettre.

Assujetti de plein droit vs. Assujetti optionnel? La livraison d’un nouveau bâtiment ou la constitution,
la cession ou la rétrocession d’un droit réel sur un nouveau bâtiment avec application de la TVA, doit
être effectuée par un assujetti afin que la TVA puisse être exigible. Dans ce cas, il faut faire la distinction
entre:

- L’assujetti de plein droit: “celui qui, dans l’exercice d’une activité économique, cède, de manière
habituelle, des bâtiments qu’il a construits ou fait construire ou qu’il a reçu avec application de la
TVA, ”. Ces transactions sont toujours soumises à la TVA et il naît, dans le chef de l’assujetti de
plein droit, un droit de déduction de la TVA supportée, avant même la réalisation de l’opération
de l’opération immobilière taxée à la sortie.
- L’assujetti optionnel ou occasionnel: La personne (aussi le particulier) qui, autrement que dans
l'exercice d'une activité économique, a construit, fait construire ou acquis avec application de la
taxe, un bâtiment, et qui cède ce bâtiment à titre onéreux endéans la période de nouveauté,
lorsqu'elle a précédemment à cette opération, manifesté l'intention de les céder avec application
de la taxe. Le droit de déduction dans le chef de l’assujetti occasionnel naît seulement lors de la
réalisation d’une transaction immobilière soumise à la TVA (préfinancement possible).

b) TVA ou droit d’enregistrement?

Seule la livraison d’un nouveau bâtiment ou la constitution, la cession ou la retro-cession d’un droit
réel sur un nouveau bâtiment est, sous certaines conditions:
- Soumise à la TVA en vertu de l’article 44 § 3, 1° CTVA et
- Exonérée de droits d’enregistrement en vertu de l’ article 159,8° Code des droits d’enregistrement.

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Aperçu schématique :

Si par exemple on essaie d’avoir un taux réduit pour la piscine, cela ne fonctionne pas car c’est le jardin
qui est rénové. Pareil pour les panneaux anti-bruit qui sont reliées au jardin.

c) Locations immobilières soumises à TVA

Réglementation - exceptions aux locations immobilières exemptées – 44 § 3, 2° sauf hôtels, campings,


outils & machines à perpétuelle demeure, parkings, entrepôts, etc. Quelques changements en 2019

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Depuis le 1er janvier 2019, location immobilière : exonérée de TVA ?


Art. 44, §3, 2° du Code de la TVA : “est exempté de TVA :

2° la location et la location de biens immeubles par nature, à l'exception de : d) la location d'un


immeuble ou d'une partie d'immeuble utilisée par le locataire uniquement pour l'activité économique
qui lui confère la qualité d'assujetti, à condition que le bailleur et le locataire choisissent d'imposer
conjointement cette location. Si un immeuble ou une partie d'immeuble est loué en même temps que
le terrain y attenant, l'option doit être exercée pour les deux immeubles ensemble.

Période de révision de 25 ans - Quand :

- Le locataire devient non-assujeti ou n'utilise plus l'immeuble à ce titre.


- Le contrat expire et est renouvelé sans option ou le propriétaire utilise l'immeuble lui- même pour
des transactions qui n'accordent pas ou seulement partiellement un droit à déduction.
- Transfert de l'immeuble loué et changement de destination

Révision par le bailleur


Début de la période de révision : 1er janvier de l'année de la première mise en service !

Art. 44, §3, 2° du Code de la TVA : “est exemptés de TVA:

2° l’affermage et la location de biens immeubles par nature, à l'exception de : a) les services suivants :
... La mise à disposition, à des fins autres que l'habitation, de biens immobiliers, de par leur nature,
pour une période n'excédant pas six mois. Cette disposition ne s'applique pas à la mise à la disposition
des personnes physiques qui utilisent ces biens à des fins privées ou, plus généralement, à des fins
autres que celles de leur activité économique, ni à la mise à la disposition des organisations sans but
lucratif. Cette disposition ne s'applique pas non plus à la mise à la disposition de toute personne qui
utilise les services pour les actes visés au paragraphe 2.

Location à court terme - Règles au 1er janvier 2019

Ne concerne pas :

- Utilisation pour du logement (appartements, maisons, résidences étudiantes,...)


- Location à des personnes physiques utilisant des biens immobiliers à des fins privées
- Activités exonérées dans le secteur socioculturel:
o Location d'une salle par un centre culturel à une ASBL d’un club de cartes ;
o Location d'une salle de réunion à un club sportif à but non lucratif pour ses réunions
hebdomadaires
o Location d'une salle de fête dans un établissement d'enseignement

Art. 44, §3, 2° du Code de la TVA : “est exempté de TVA: 2° l’affermage et la location de biens
immeubles par nature, à l'exception de : a) les services suivants : la mise à disposition de locaux utilisés
à plus de 50 % pour le stockage de marchandises, à condition que ces locaux ne soient pas utilisés à
plus de 10 % pour la vente de marchandises.

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4) Fait générateur et règles d’exigibilité (B2B)

Règles applicables à partir du 1er janvier 2016 (ventes locales)

Fait générateur : Le fait générateur est défini par l’article 1 § 12, 1° du CTVA – l’exigibilité article 1 §
12, 2° :

- Le fait générateur a lieu et la TVA est due au moment de la livraison de biens (où le bien est mis à
disposition) ou de la prestation de services (articles 16 et 22,§1 CTVA) ;
- Par dérogation, la TVA est due/exigible au moment où la facture est émise peu importe qu’elle soit
émise avant ou après l’opération (nouveaux articles 17,§1 et 22bis,§1 CTVA);
- En tout état de cause, la TVA est due le 15 du mois qui suit le mois au cours duquel l’opération a
été réalisée (si aucune facture n’a encore été émise);
- La TVA est également due si le paiement a lieu avant l’opération.

Règles inchangées (livraisons intracommunautaires et prestations de services intracommunautaires)

Fait générateur :

- Livraisons intracommunautaires : le fait générateur a lieu lors de l’émission de la facture (si la LIC
a déjà eu lieu) OU au plus tard le 15 du mois qui suit celui au cours duquel l’opération a eu lieu si
la facture n’est pas encore émise;
➔ Facture d’acompte ≠ fait générateur
➔ Pas d’impact du paiement de l’acompte

- Prestations de services intracommunautaires : le fait générateur a lieu lors de la réalisation de la


prestation de services OU lors de l’encaissement de l’acompte;

➔ Facture d’acompte ≠ fait générateur

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Règles inchangées

Fait générateur :
- La TVA est due au moment de l’encaissement du prix;
- Même si la facture est (volontairement) émise avant le paiement.

5) Redevable de la taxe ?

Est-ce moi, mon fournisseur ou mon client qui doit verser la TVA au Trésor ?

Principes (article 51 CTVA) :

- Assujetti qui effectue une livraison de biens ou une prestation de services ;


- La personne qui effectue une AIC ;
- La personne qui émet une facture ou document en tenant lieu avec TVA.

Dérogations (article 51 CTVA) :

- Preneur de service lorsque le prestataire est un assujetti non établi en Belgique ;


- Par le cocontractant établi en Belgique qui est tenu au départ de déclarations TVA périodiques ou
par le cocontractant non établi en Belgique mais qui y a fait agréer un représentant responsable,
lorsque l’opération est effectuée par un assujetti non établi en Belgique.

Dérogations (article 20 AR nr 1) : Le cocontractant (un assujetti établi en Belgique et tenu au dépôt de


déclarations TVA périodiques, ou un assujetti non établi en Belgique mais qui y a fait agréer un
représentant) de l’assujetti établi en Belgique qui effectue un travail immobilier.

Cas pratiques

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Séance 4

Théorie

1) Base d’imposition

Quelle est la base d’imposition ? Sur quel montant dois-je calculer la TVA ?

Définition = le montant sur lequel la TVA pour chaque opération imposable doit être calculé, c-à-d tout
ce qui constitue la contrepartie obtenue ou à obtenir par le fournisseur (article 26 CTVA).

Exclusions (article 28 CTVA)

- Rabais de prix consenti par le fournisseur


- Sommes déductibles du prix à titre d’escompte ;
- Intérêts dus en raison d’un paiement tardif ;
- Coûts d’emballage pour les emballages consignés ;
- Avances faites par le fournisseur pour des dépenses qu’il a engagées au nom et pour le compte de
son cocontractant ;
- TVA elle-même.

2) Quel taux de TVA s’applique à mon opération ?

Principe : 21%

2 taux réduits : 6% (tableau A de l’AR nr. 20) et 12% (tableau B de l’AR nr. 20). Exemples (attention
conditions AR nr. 20 !) :

- Taux réduit de 6% (objet d’art, de collection et d’antiquité ; médicaments et dispositifs médicaux


; travaux immobiliers affectés à des logements privés ; Journaux, publications et livres)
- Taux réduit de 12% (Services de restaurant et restauration, à l’exclusion de la fourniture de
boissons ; Logement dans le cadre de la politique sociale).

3) Droit à déduction de la TVA

Principe : Tout assujetti peut déduire la taxe dont il est redevable, les taxes ayant grevé les biens et les
services qui lui ont été fournis dans la mesure où il les utilise pour effectuer (article 45, §1 CTVA) :

- Opérations taxées ;
- Opérations exonérées en vertu des articles 39 à 42 CTVA (LIC, exportation, etc.) ;
- Opérations qui ne sont pas soumises à la TVA belge, parce qu’elles sont localisées pour les besoins
de la TVA en dehors de la Belgique, mais qui ouvriraient un droit à déduction si elles avaient lieu
en Belgique ;

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- Opérations d’assurance, bancaires et financières (article 44, § 3, 4° à 10° CTVA), ainsi que les
services de courtiers et agents y relatifs, quand le cocontractant est établi en dehors de la
Communauté.

Des assujettis qui n’effectuent que des opérations exemptées visées par l’article 44 CTVA (ex.:
médecins) n’ont pas le droit de déduire la TVA supportée en amont. Le principe de déduction de la
TVA est basé sur la destination présumée des biens et services reçus :

- Si l’assujetti sait qu’il va utiliser les biens et services pour la réalisation d’opérations ouvrant droit
à déduction → la déduction de la TVA peut être opérée ;
- Si l’assujetti sait qu’il va utiliser les biens et services pour la réalisation d’opérations n’ouvrant pas
droit à déduction (e.g. opérations exemptées par l’article 44 CTVA) → exclusion du droit à
déduction ;
- Si l’assujetti sait qu’il va utiliser les biens et services pour ses besoins privés, ou plus généralement
à des fins autres que celles relevant de son activité économique, ou encore que ces biens ou
services seront fournis à titre gratuit (sauf échantillon commercial ou cadeau commercial de faible
valeur) → exclusion du droit à déduction ;
- Lorsque les biens et services doivent servir tant aux fins de l’activité économique qu’à d’autres
fins, la déduction ne peut s’opérer que partiellement, dans la mesure de l’affectation présumée
pour les besoins de l’activité économique.
- Attention nouveauté depuis fin 2022 – obligation de notification pour appliquer l’affectation réelle

La TVA est due sauf preuve du contraire mais elle est déductible si on en apporte la preuve. Il y a un
droit à déduction pour une période de 3 ans. «

Assujettis ordinaires : Assujetti dont l’activité économique à la sortie est constituée uniquement
d’opérations ouvrant droit à déduction. Il peut opérer la déduction de toutes les taxes qui grèvent ses
dépenses professionnelles. Il doit écarter :

- La TVA qui grève ses dépenses privées ou autres que professionnelles ;


- La TVA pour laquelle une exclusion ou une limitation du droit à déduction est prévue par l’article
45 CTVA.
- La TVA ayant grevé les dépenses afférentes à des activités préparatoires à l’activité économiques
(e.g. achat de matériel lors de la création d’une entreprise) est entièrement déductible.

Conditions : Afin qu’un assujetti puisse procéder à la déduction de la TVA, deux conditions doivent
être remplies :

- Le droit à déduction doit avoir pris naissance ;


- Les conditions de l’exercice du droit à déduction doivent être remplies (article 3 AR n° 3).

Le droit à déduction prend naissance au moment où la taxe est exigible dans le chef du fournisseur
(article 2 AR n° 3) : La déduction de la TVA a un caractère immédiat. Une TVA qui n’est pas légalement
due n’est en principe pas déductible. La preuve de l’existence du droit à déduction peut être apportée
par l’assujetti via des factures et/ou documents probants (ex.: documents d’importation) :

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- Factures régulières et/ou documents probants réguliers (mentions obligatoires) ;


- Prouver que les biens et/ou services ont été réellement fournis et utilisés pour réaliser des
opérations imposables.

Délai : La déduction est immédiate et globale → l’assujetti l’exerce en imputant sur le total des taxes
dues pour une période de déclaration le total des taxes pour lesquelles le droit à déduction a pris
naissance.

Si les conditions pour exercer le droit à déduction sont remplies tardivement l’assujetti ne peut opérer
la déduction que dans la déclaration relative à la période au cours de laquelle les formalités sont
remplies. Pour autant que cette déclaration soit déposée avant l’expiration de la troisième année civile
qui suit celle durant laquelle la TVA à déduire est devenue exigible (article 4 AR n° 3).

Si la déduction n’est pas exercée dans les délais et modalités prescrites par la législation TVA →
l’assujetti ne peut plus exercer son droit.

Exclusions - Exemples (article 45 CTVA) :

- La TVA grevant les achats de tabacs manufacturés ;


- La TVA grevant les boissons spiritueuses (sauf les boissons spiritueuses destinées à être revendues
en exécution d’un prestation de services) ;
- La TVA grevant les frais de logement, de nourriture et de boissons (consommation sur place) sauf
sont qui sont exposés pour le personnel qui effectue une livraison de biens ou une prestation de
services en dehors de l’entreprise ; par des assujettis qui à leur tour fournissent des mêmes
services à titre onéreux.
- La TVA grevant les frais de réception (« frais que les assujettis exposent dans le cadre de relations
publiques, pour l’accueil, la réception et l’agrément de personnes étrangères à l’entreprise
»)→interprétation large de l’administration qui permet d’exclure du bénéfice de la déduction
toute une série de frais vs. décisions jurisprudentielles moins strictes (e.g. business seats).

!! Bien regarder en cas de véhicule si c’est déductible à l’unité ou non. Au niveau des prélèvement (ex :
j’ai des matériaux et je suis constructeur = je les utilise à des fins privées. Je dois payer la TVA dessus
et si mes ouvriers travaillent et les pose j’ai de la TVA sur la prestation). Si je donne un bien dont je suis
vendeur et que la personne ne va jamais acheter ce-dernier c’est fait à titre privé alors que si c’est
commercial, je peux déduire.

Cas spécifiques : Distribution gratuite d’échantillons (article 12, §1, 2° CTVA)

En principe, la déduction de la TVA est exclue lorsque les biens et services sont utilisés pour des
opérations sans contrepartie. Néanmoins, si distribution gratuite d’échantillons par une firme :

- À titre publicitaire ;
- En vue de faire connaître et apprécier le produit qu’elle fabrique/vend ;

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→ La déduction grevant la fabrication ou l’achat des échantillons est autorisée pour autant que leur
coût soit admis en frais généraux par l’administration des contributions directes.

NB : L’échantillon doit être de la nature des produits fabriqués/vendus. Il ne doit pas nécessairement
comporter un conditionnement particulier ou porter la mention « échantillon » ; Pas pour les boissons
spiritueuses offertes en dégustation ou à titre d’échantillon.

Cas spécifiques : Cadeaux commerciaux de faible valeur (article 12, §1, 2° CTVA)

Les cadeaux commerciaux de faible valeur remis à titre gratuit (i.e. biens dont le prix d’achat ou la
valeur normale n’atteint pas un montant, taxe non comprise, de 50 EUR). NB: ne concerne que des
biens. Pour maintenir la déduction, il est nécessaire que le coût de ces biens soit admis en frais
généraux par l’administration des contributions directes ;

Différence avec échantillons : ils ne sont pas de même nature que les produits habituellement vendus
dans l’entreprise et ils ne sont pas distribués en vue de les faire connaître et apprécier mais plutôt pour
développer/maintenir de bonnes relations professionnelles.

4) Révision de la TVA

Les déductions opérées initialement ne sont définitives que si elles sont correctes et qu’aucun
événement ultérieur ne vient modifier totalement ou partiellement la destination première affectée
aux biens ou services. Il convient de distinguer :

- Les taxes qui grèvent les biens autres que les biens d’investissement (article 5 AR n° 3) : analyse
initiale (privé, professionnel, mixte).
- Les taxes qui grèvent les biens d’investissement (article 6 AR n° 3) : Révision de 5 ou 15 ans (article
48, §2 CTVA). − Révision de 25 ans sur les locations immobilières B2B

Révision des déductions pour les taxes qui grèvent les biens d’investissement : Taxes ayant grevé les
biens d’investissement

- La TVA grevant les opérations qui tendent ou concourent à la constitution, la transformation ou


l’amélioration des biens d’investissement (article 7 AR n° 3) ;
- Ne sont pas sujettes à révision: La TVA qui a grevé la réparation ou l’entretien de biens
d’investissement ainsi que l’achat, l’acquisition intracommunautaire ou l’importation de pièces de
rechange destinées à ces opérations ; La TVA qui a grevé la location de biens d’investissement, et
la cession ou la concession de la jouissance de ces biens.

Révision des déductions pour les taxes qui grèvent les biens d’investissement : Période de révision

Les biens d’investissement sont susceptibles de faire l’objet, pendant leur durée d’utilisation,
d’affectations variables ou différentes ; Ex.: un bien utilisé à l’origine exclusivement pour une activité
économique imposable peut par la suite être utilisé pour une activité qui ne permet plus du tout la
déduction ; Ex.: un bien qui sort du patrimoine de l’assujetti.

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Pour tenir compte des variations, la TVA déduite est sujette à révision pendant une période de 5 ans
(biens d’investissement meubles) 15 ans (biens d’investissement immeubles) (article 9 AR n° 3) ou 25
ans (cfr location immobilière B2B); Une régularisation est opérée chaque année à concurrence de 1/5,
de 1/15 ou 1/25 du montant des taxes.

Révision des déductions pour les taxes qui grèvent les biens d’investissement : Destruction des biens

En cas d’achat et de revente de biens, des derniers sont présumés être vendus avec TVA (article 64,
§1ER CTVA) SAUF si l’assujetti peut démontrer le vol ou la destruction. La destruction doit être
constatée par l’Administration ou d’une autre manière probante (ex.: exploit d’huissier). L’assujetti
doit constituer un dossier probant. Il est conseillé d’obtenir un accord avec le contrôleur TVA afin de
déterminer les moyens destinés à prouver la destruction des biens (photos, factures envoyées par les
sociétés de containers, liste des biens détruits).

Opérations internationales

1) Les livraisons intracommunautaires de biens

Définition : Transfert du pouvoir de disposer comme un propriétaire, d’un bien meuble corporel,
expédié ou transporté d’un Etat membre à destination d’un autre Etat membre, par le vendeur ou par
l’acquéreur ou pour leur compte.

Localisation : le lieu d’une livraison intracommunautaire de biens est réputé se situer à l’endroit où
commence le transport à destination de l’acquéreur, lorsque le bien est transporté par le fournisseur,
par l’acquéreur ou par un tiers.

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Le transfert c’est lorsque je bouge un de mes biens d’un pays ou d’un autre.

Exemption : Sont exemptées (article 39bis CTVA)

- Les livraisons de biens expédiés ou transportés par le vendeur, par l’acquéreur ou pour leur
compte en dehors de la Belgique mais à l’intérieur de la Communauté ;
- Livraisons effectuées par un assujetti autre qu’un assujetti bénéficiant du régime de la franchise
(ex.: assujetti déposant, assujetti soumis au régime forfaitaire des exploitants agricoles, etc.) ;
- Livraisons effectuées pour un assujetti ou pour une personne morale non assujettie agissant en
tant que tel dans un autre Etat Membre et qui sont tenus d’y soumettre à la taxe leurs acquisitions
intracommunautaires de biens.

Conditions

- Les biens quittent la Belgique à destination d’un pays situé à l’intérieur de l’Union européenne ;
- La TVA sur l’acquisition intracommunautaire est due par le client (= le client dispose d’un numéro
de TVA valide) ;
- Dans le cas contraire: la TVA belge est due !

Exemption - Preuve du transport

Administration de la TVA : ensemble de documents commerciaux usuels concordants.Aucun document


n’est suffisant ni indispensable (tout document probant est admis). En pratique: une procédure interne
standard doit être mise en place. En cas de doute : selon les instructions administratives actuelles :
toujours porter en compte la TVA belge (la livraison est en effet localisée en Belgique) ;
Éventuellement, une note de crédit peut être émise plus tard.

Exemption - Preuve de la validité du numéro de TVA

La charge de la preuve incombe au vendeur ! Internet : possible via le site internet de l’Union
Européenne (VIES): http://ec.europa.eu/taxation_customs/vies/?locale=fr ; ➢ Accès direct ; Pas de
valeur officielle de la preuve.

Pas de numéro de TVA valide ? L’administration belge de la TVA requiert une facture avec TVA belge
(une note de crédit doit être émise à la réception d’un numéro de TVA valable).

Formalités : Le numéro de TVA valide du client doit être indiqué sur la facture, ainsi que la mention
suivante: “Exempté de TVA” ou “Exempté de TVA – article 39bis du Code belge de la TVA (ou article
138 (1) de la Directive 2006/112/CE)” ; Report au travers de la déclaration TVA dans la grille 46 pour
les factures ou la grille 48 pour les notes de crédit ; Report dans le listing intracommunautaire (ESL) –
code L ; Report dans la déclaration Intrastat (flux Expéditions).

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2) Les acquisitions intracommunautaires de biens

Définition : L’obtention du pouvoir de disposer comme un propriétaire d’un bien meuble corporel
expédié ou transporté à destination de l’acquéreur, par le vendeur ou par l’acquéreur ou pour leur
compte, vers un Etat membre autre que celui du départ de l’expédition ou du transport du bien (article
25bis, §1 CTVA) ; Opération à l’entrée taxable en tant que telle → “miroir” de la livraison
intracommunautaire de biens.

Conditions

- Acquisition à titre onéreux ;


- Client : assujetti déposant - membre du “Groupe des 4” qui a opté pour le régime d’imposition
(valable pour au moins 2 années civiles) ou qui a dépassé le seuil limite (11.200 EUR/an examiné
sur l’année civile précédente et l’année civile en cours) ; Pas de personnes physiques, excepté pour
les véhicules neufs.
- Vendeur : Assujetti dans un autre État Membre.

Localisation

Règle : à l’endroit où les biens se trouvent au moment de l’arrivée de l’expédition ou du transport à


destination de l’acquéreur (article 25quinquies, §2 CTVA).

Conséquence : quand les biens expédiés ou transportés ont pour destination la Belgique, l’acquisition
intracommunautaire a réputée avoir lieu dans le pays.

Filet de sécurité : Localisation sur le territoire de l’État membre qui a attribué le numéro de TVA sous
lequel l’acquéreur a effectué l’acquisition dans la mesure où il ne peut être démontré que l’acquisition
a été taxée conformément à la règle générale → TVA NON DÉDUCTIBLE ! (article 25quinquies, §5
CTVA).

3) Les transferts et non-transferts intracommunautaires de biens

Définition : Expédition ou transport d’un bien meuble corporel effectué par l’assujetti ou pour son
compte, en dehors de la Belgique mais dans la Communauté, pour les besoins de son entreprise (article
12bis, alinéa 2 CTVA) ; Pas de transfert de propriété mais simple mouvement physique de biens ;
Assimilation à une livraison intracommunautaire de biens à titre onéreux dans le pays de départ des
biens et assimilation à une acquisition intracommunautaire de biens dans le pays d’arrivée des biens ;

Objectif : suivi de la circulation des biens d’un point de vue de la TVA ;

Exemple : la constitution d’un stock dans un autre État Membre de l’Union européenne.

N’est pas considéré comme un transfert (article 12bis, alinea 2 CTVA) – Exemples :

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- L’expédition de biens pour réparation, pour autant que les biens, après travaux, soient ré-expédiés
à destination de l’État Membre d’où ils avaient été initialement expédiés ;
- L’utilisation temporaire des biens, sur le territoire de l’État Membre d’arrivée de l’expédition ou
du transport du bien, pour les besoins de prestations de services effectuées par l’assujetti établi
en Belgique ;
- L’utilisation temporaire des biens, pour une période n’excédant pas 24 mois, sur le territoire d’un
autre Etat membre à l’intérieur duquel l’importation des mêmes biens en provenance d’un pays
tiers bénéficierait du régime de l’admission temporaire en exonération de droits à l’importation.

Ces transactions doivent être reprises dans le registre des non-transferts.

4) Les ventes à distance intracommunautaires

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5) Les ventes à distance à l’importation

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Quick fixes au niveau intracommunautaire

1) Transactions en chaine transfrontalières

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2) Preuve du transport

3) Numéro de TVA valide pour l’exonération de TVA

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Les importations de biens

Définition : Opération imposable: sont également soumises à la taxe, lorsqu’elles ont lieu en Belgique,
les importations de biens faites par toute personne quelconque (article 3 CTVA).

Lieu d’importation

Principe (article 23, §3 CTVA) : l’importation d’un bien est effectuée dans l’Etat membre sur le territoire
duquel le bien se trouve au moment où il entre à l’intérieur de la Communauté.→ L’importation est
effectuée en Belgique quand le bien entre dans la Communauté via la Belgique.

Dérogation: les biens placés sous un des régimes suivants:


- Un des régimes prévus dans la législation douanière (article 23 § 4 CTVA) ;
- Régime du transit communautaire interne (article 23 § 5 CTVA).

→ Lieu de l’importation: l’État membre sur le territoire duquel le bien sort d’un de ces régimes.

Importation avec paiement de la TVA - Base imposable (article 34 CTVA) :

“ ... la valeur calculée suivant les règles communautaires en vigueur pour déterminer la valeur en
douane ...” ; Dans la mesure où ils n’y sont pas déjà compris :

- Les impôts, droits, prélèvements et autres taxes qui sont dus à l’étranger ainsi que ceux qui sont
dus en raison de l’importation, à l’exception de la TVA ;
- Frais accessoires, e.g. commissions, frais de formalités douanières, frais d’emballage, frais de
transport et d’assurance jusqu’au premier lieu de destination des biens en Belgique ;
- Sont également à comprendre dans la base d’imposition les frais accessoires lorsqu’ils découlent
du transport vers un autre lieu de destination se trouvant à l’intérieur de la Communauté, si ce
dernier lieu est connu au moment où intervient le fait générateur de la taxe.

Importation avec paiement de la TVA - Paiement de la TVA :

- Régime normal : Paiement de la TVA à la frontière ; Droit de déduction de la TVA au travers de la


déclaration TVA ; Préfinancement.
- Report de perception (licence ET 14.000) : Le paiement de la TVA à l’importation est reporté dans
la déclaration TVA → pas de paiement à la frontière ; Droit de déduction de la TVA à l’importation
dans la même déclaration ;
- Condition: requérir l’autorisation MAIS... plus de caution à verser !

Importation avec paiement de la TVA - Droit de déduction de la TVA :

Le destinataire peut déduire la TVA si : Les biens importés sont utilisés pour son activité économique ;
Il dispose du document douanier d’importation le désignant comme destinataire à l’importation (case
8).

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Importation sans paiement de la TVA - Exemptions en cas d’importation (article 40 CTVA) :

- De biens dont la livraison par des assujettis est, en tout état de cause, exemptée à l’intérieur du
pays.
- De biens qui bénéficient d’une franchise définitive sur base de la réglementation édictée par les
Communautés européennes ;De biens placés ou destinés à être placés sous le régime de l’entrepôt
TVA ;
- De biens suivie ensuite d’une LIC effectuée par l’importateur : Preuve de la livraison IC exemptée
au moment de la déclaration ; La livraison est effectuée par un assujetti.

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