PRDD Atsinanana

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A

PLAN RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

ATSINANANA
2018-2023
Ce document a été élaboré avec l’appui du

« Projet d’Adaptation de la Gestion de la Zone Côtière au change-


ment climatique en tenant compte des écosystèmes et des moy-
ens de subsistance » — PAZC

Au Bureau National de Coordination des Changements Clima-


tiques — BNCCC
BP 571,
Ampandrianomby
Antananarivo
MADAGASCAR
Plan Régional de Développement Durable

TABLE DES MATIÈRES

I. MISE EN CONTEXTE ............................................................................................................ 1

II. NOTRE VISION POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE .................................................. 1

III. NOS PRINCIPES DIRECTEURS ........................................................................................... 2

IV. NOS GRANDES ORIENTATIONS ......................................................................................... 2

V. NOS DOMAINES D’INTERVENTION ET NOS PRIORITÉS D’ACTIONS .............................. 3

Grande orientation 1. — AMÉLIORATION DE LA GOUVERNANCE ......................................... 3

Domaine d’intervention 1.1. — LUTTE CONTRE LA CORRUPTION .......................................... 3

Domaine d’intervention 1.2. — TRANSPARENCE ET REDEVABILITÉ SOCIALE ..................... 4

Domaine d’intervention 1.3. — JUSTICE ...................................................................................... 5

Domaine d’intervention 1.4. — FINANCES LOCALES ET PASSATION DE MARCHÉS ............ 5

Grande orientation 2. — AMÉNAGEMENT ET DÉVELOPPEMENT ÉQUILIBRÉ DU


TERRITOIRE ET DE SES RESSOURCES ................................................................................... 7

Domaine d’intervention 2.1. — DÉVELOPPEMENT DE PÔLES RÉGIONAUX .......................... 7

Domaine d’intervention 2.2. — ÉCOSYSTÈMES ET BIODIVERSITÉ ......................................... 8

Domaine d’intervention 2.3. — URBANISATION .......................................................................... 9

Grande orientation 3. — ÉQUIPEMENTS ET INFRASTRUCTURES STRUCTURANTS .......... 11

Domaine d’intervention 3.1. — ÉNERGIE ................................................................................... 11

Domaine d’intervention 3.2. — TRANSPORT ............................................................................. 12

Domaine d’intervention 3.3. — TÉLÉCOMMUNICATIONS ........................................................ 13

Domaine d’intervention 3.4. — EAU ET ASSAINISSEMENT ..................................................... 13

Grande orientation 4. — DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE.................................................. 15

Domaine d’intervention 4.1. — AGRICULTURE ET ÉLEVAGE ................................................. 15

Domaine d’intervention 4.2. — PÊCHE ET AQUACULTURE .................................................... 18

Domaine d’intervention 4.3. — INDUSTRIE ET ACTIVITÉS DE TRANSFORMATION ............ 19

Domaine d’intervention 4.4. — TOURISME DURABLE.............................................................. 20


Plan Régional de Développement Durable
Domaine d’intervention 4.5. — ACTIVITÉS D’EXTRACTION .................................................... 22

Domaine d’intervention 4.6. — DÉVELOPPEMENT DU NUMÉRIQUE ..................................... 23

Domaine d’intervention 4.7. — SECTEUR PRIVÉ ET ENTREPRENEURIAT ........................... 24

Domaine d’intervention 4.8. — ARTISANAT ...................................................................... 25

Grande orientation 5. — DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET CULTUREL .................................. 26

Domaine d’intervention 5.1. — SÉCURITÉ ................................................................................. 26

Domaine d’intervention 5.2. — ÉDUCATION ET FORMATION ................................................. 27

Domaine d’intervention 5.3. — SANTÉ ....................................................................................... 28

Domaine d’intervention 5.4. — CULTURE ET SOLIDARITÉ SOCIALE..................................... 30

Domaine d’intervention 5.5. — EMPLOI ..................................................................................... 31

Domaine d’intervention 5.6. — ACCÈS AU LOGEMENT ........................................................... 32

Domaine d’intervention 5.7. — SPORT, LOISIRS ET JEUNESSE ............................................ 33

Domaine d’intervention 5.8. — GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES ........... 34

Domaine d’intervention 5.9. — PROTECTION DES ENFANTS................................................. 36

Domaine d’intervention 5.10. — AUTONOMISATION DES FEMMES ....................................... 40

Domaine d’intervention 5.11. — NUTRITION ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE........................... 42

VI. COMMENT MESURER NOTRE SUCCÈS ? ........................................................................ 43


Plan Régional de Développement Durable

MOT DU CHEF DE RÉGION


D’aucuns savent l’importance des docu-
ments d’orientation stratégiques dans la
coordination, la mise en œuvre et le suc-
cès des actions de développement dans
un territoire donné. Le présent plan ré-
gional de développement (PRD) est éla-
boré en ce sens et constitue un outil
essentiel. Son établissement résulte
d’une approche participative intégrant
les principaux acteurs du développe-
ment local, tout en prenant en compte
les objectifs stratégiques nationaux et in-
ternationaux.
Pour l’avenir la Région s’est fixée vision : « Atsinanana, une région dyna-
mique, moderne et épanouie où une population saine, éduquée et soli-
daire, prend en charge avec fierté le développement harmonieux de sa
région. »

Ce document synthétise les aspirations de la population et fait figure de repère


pour toutes interventions à réaliser dans la circonscription régionale d’Atsina-
nana. Il sert de passerelle entre les différents acteurs du développement, entre
autres, l’État, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et bien
d’autres.
En tant que document de référence, ce plan régional de développement n’est
pas un document figé. Appelé à être dynamique et accessible à tous, il doit faire
l’objet d’une évaluation et d’une révision selon un processus évolutif.

Le présent plan régional de développement n’attend que la mise en œuvre im-


médiate des priorités dont les indicateurs y sont définis et situés dans un cadre temporel
et spatial.
Plan Régional de Développement Durable

I. MISE EN CONTEXTE
Le dernier plan régional de développement Cette nouvelle version présente une forte rami-
d’Atsinanana a été élaboré en 2005. À partir de fication à la version précédente. Sa révision et
2009, la crise que le pays a connue a compro- sa mise à jour ont concerné le fonds et la forme
mis sa mise en œuvre. De 2009 à 2017, aucun à travers l’exploration de nouvelles pistes et de
autre document de planification n’est venu le nouvelles opportunités en rapport à un con-
suppléer. Pendant cette période, la situation texte qui a changé.
s’est détériorée sur le plan politique, écono- Véritable plan-programme, ce plan permettra
mique et social. aux acteurs d’aujourd’hui et de demain,
En 2014, après le retour à l’ordre constitution- d’orienter le développement d’Atsinanana et
nel, le pays s’est doté de nouveaux documents d’affecter les investissements publics et privés
stratégiques tels le Programme Général de vers les priorités.
l’État, le Plan National de Développement Ce document ne doit pas être vu comme un do-
(PND), ou plus récemment le Fisandra- cument opérationnel ou un plan de travail qui
tana 2030. propose des détails sur ma mise en œuvre du
La disponibilité d’un plan stratégique est un développement de la région. Il servira donc de
élément essentiel du développement. La struc- cadre pour la programmation des actions à
ture exécutive de la région, avec l’appui du Bu- court, moyen et long terme.
reau National de Coordination du Changement Ce n’est ni une monographie ni un document
Climatique, à travers le Projet d’Appui aux d’analyse de la situation de la région. Le PRD
Zones Côtières, a confié la révision du Plan ne peut non plus être pris comme une réfé-
Régional de Développement à un groupe d’ex- rence scientifique.
perts en planification gouvernementale.
.

II. NOTRE VISION POUR UN DÉVELOP-


PEMENT DURABLE

ATSINANANA UNE RÉGION DYNAMIQUE, MODERNE ET ÉPANOUIE où une


population saine, éduquée et solidaire prend en charge avec fierté le dévelop-
pement harmonieux de sa région :
 à travers une valorisation innovante et intelligente de ses ressources dans le
respect total de l’environnement ;
 dans un meilleur cadre de vie respectant un équilibre entre le rural et l’urbain,
entre le littoral et l’arrière-pays ;
 ouverte aux autres régions du pays et ouverte sur le monde tout en gardant
son identité culturelle propre.

Notre vision d’avenir représente la destination vision est le guide ultime du développement de
« idéale » où nous désirons nous rendre dans la région. Les actions qui émergeront de la dé-
les prochaines années. Elle agit ainsi comme marche de planification stratégique devront né-
trait d’union entre le présent et le futur. Cette cessairement s’appuyer sur celle-ci.

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Plan Régional de Développement Durable

III. NOS PRINCIPES DIRECTEURS


Afin de réaliser notre vision d’avenir, nous nous  Développer des partenariats ;
appuyons sur des principes directeurs qui nous
guideront constamment nos choix et nos déci-  Pérenniser les acquis et capitaliser ;
sions.  Communiquer et informer de façon
 Valoriser les capitaux de la région : permanente ;
- Capital HUMAIN  Développer diverses formes de
- Capital SOCIAL et culturel ; leadership ;
- Capital PHYSIQUE
 Assurer une cohérence des actions
(infrastructures et équipements) ;
de développement ;
- Capital NATUREL (biodiversité,
ressources et cadre de vie) ;  Assurer un suivi-évaluation systé-
- Capital FINANCIER. matique de la mise en œuvre du dé-
 S’assurer une attractivité et une veloppement.
meilleure visibilité ;

IV. NOS GRANDES ORIENTATIONS


La concrétisation de la vision repose sur cinq grandes orientations. Elles sont interdépendantes et ne
pourraient être dissociées. À chaque grande orientation sont rattachés des domaines d’intervention.
Ils tracent donc l’itinéraire du développement de la région pour les prochaines années, dans une
perspective durable.
Les modèles de développement préconisés par le passé sont appelés à évoluer vers des pratiques
plus durables. Les dimensions environnementale, économique et sociale sont désormais indisso-
ciables. Aussi, pour l’épanouissement de notre région, nous devons faire face aux grands enjeux de
notre époque que sont l’adaptation au changement climatique, la réduction de la consommation des
ressources non renouvelables, la protection de la biodiversité et des milieux naturels ou encore la
solidarité entre les peuples.

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Plan Régional de Développement Durable

V. NOS DOMAINES D’INTERVENTION ET


NOS PRIORITÉS D’ACTIONS

Grande orientation 1. —
AMÉLIORATION DE LA GOUVERNANCE
rendre publiques les personnes et les
Domaine d’intervention 1.1. — actions méritantes.
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION  Plaider pour un système de traitement
Les investisseurs aussi bien étrangers que na- équitable de tous les agents publics
tionaux fondent leur décision d’investir sur le (par une allocation équitable et adaptée
respect l’État de droit et la bonne gouvernance. des moyens de travail ou par des trans-
La lutte contre la corruption est fondamentale ferts de compétences vers les collecti-
pour mettre en place un environnement propice vités territoriales) ;
au développement de la région Atsinanana.  Appliquer les standards de service pour
freiner la corruption (plan de masse des
Bref rappel de la situation bureaux, identification des agents de
l’État, renseignement, etc.) dans toutes
À Madagascar, une absence de la culture de
les branches de l’Administration régio-
bonne gouvernance à toutes les instances in-
nale ;
duit une crise de confiance des citoyens envers
les pouvoirs publics. La corruption est devenue  Sensibiliser les agents publics en ma-
un phénomène généralisé dans la société mal- tière de lutte contre la corruption ;
gache. Ce défaut de leadership des gouver-  Plaider pour l’application stricte de la loi
nants se traduit par l’incapacité de contre la corruption ;
l’Administration à répondre convenablement Éduquer, informer et mobiliser la so-
aux attentes des citoyens. On y note une con- ciété dans la lutte contre la corruption :
centration et une centralisation importante du
pouvoir public, une’inefficacité et une non-ef-  Redynamiser et renforcer les différents
fectivité des systèmes d’évaluation de la per- organes régionaux de contrôles et les
formance des agents publics ou encore structures d’inspection ;
l’exclusion des compétences comme consé-
 Organiser une opération de délivrance
quences d’une politisation à outrance de l’Ad-
de cartes d’identité nationale et d’actes
ministration.
d’état-civil ;
Actions prioritaires  Sensibiliser la population de tous les
Réduire les risques et les opportunités districts, les communes sur les méfaits
de corruption : de la corruption sur le développement ;
 Organiser une campagne de sensibili-
 Renforcer la capacité des gouvernants
en matière de prévision de la corrup- sation intense en matière de dénoncia-
tion ; tion des corruptions jusque dans les
établissements scolaires ;
 Équiper les districts et les communes
de matériels informatiques et numé-  Élaborer et diffuser des contenus péda-
riques pour la production et la conser- gogiques adaptés au contexte local
vation de documents officiels (état civil, pour la formation civique et citoyenne
notoriété, etc.) ; des jeunes en partenariat avec la so-
 Récompenser ceux qui refusent la cor- ciété civile ;
ruption à travers un système de labelli-  Créer et dynamiser les groupes de
sation des services probes ; jeunes anticorruptions ;
 Décorer (médailles, certificats, etc.) et  Diffuser des connaissances informées

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Plan Régional de Développement Durable

et crédibles sur la corruption, de ma- Actions prioritaires


nière à réduire les risques de corrup- Amélioration de l’accès à l’information
tion ; sur les choses publiques :
 Encourager la société civile, le secteur
 Mettre en place des plateformes phy-
privé et les médias à s’approprier et à
siques et électroniques d’échange
être aussi responsables de la mise en
entre les services publics et les usa-
œuvre de la lutte contre la corruption.
gers ;
 Organiser des consultations publiques
sur les grands projets ;
 Développement et utilisation de don-
nées factuelles, ventilées, de haute
qualité et à jour, ainsi que des mé-
thodes impartiales pour le développe-
ment ;
 Organiser des portes ouvertes sur les
départements et les services sensibles
(justice, sécurités, passation des mar-
chés, etc.) ;
 Organiser des points de presse pério-
Domaine d’intervention 1.2. — diques pour informer les citoyens au su-
jet de l’administration de la région et
TRANSPARENCE ET
des communes ;
REDEVABILITÉ SOCIALE
 Améliorer le système d’archivage et fa-
La capacité de la population à interpeller et ciliter son accès par la population ;
mettre en cause ou dénoncer les responsables
défaillants dépend de sa capacité à s’informer.  Éditer et diffuser des supports visuels,
audio et audiovisuels pour informer les
Bref rappel de la situation citoyens sur la gestion des affaires pu-
bliques.
À Madagascar, l’accès aux informations sur
l’Administration est très difficile. Les archives Dématérialisation du travail administra-
physiques sont mal gérées et peu accessibles tif dans les bureaux régionaux, les bu-
au public. reaux de district et les bureaux de
L’utilisation du numérique dans l’Administration commune :
est très limitée. Elle se résume en général à  Numériser les archives de l’Administra-
l’édition de documents et à l’envoi et à la récep- tion ;
tion de courriers électroniques. La dématériali-
sation tant attendue tarde à se concrétiser ; une  Équiper les bureaux de commune en
grande partie des bureaux de l’Administration matériels informatiques et former les
utilise encore des machines à écrire. agents leur utilisation ;
Très souvent, les citoyens évoquent la diffi- Sensibilisation et éducation des respon-
culté, voire l’impossibilité, à se faire entendre sables sur la reddition de compte ou re-
par les détenteurs des pouvoirs publics, pour devabilité :
exprimer leurs droits et besoins.  Éditer des guides de la transparence à
Certes, le boom du numérique améliore l’accès l’attention des responsables publics ;
de la population à l’information. Malheureuse-
ment, la nature et la qualité des informations  Former et recycler les responsables pu-
qui circulent ne sont pas toujours fiables. Elles blics sur la transparence et la redevabi-
peuvent être préjudiciables au progrès de la ré- lité sociale ;
gion. Il n’est pas rare de constater des propa-  Former et recycler des journalistes sur
gations très rapides de rumeurs et de
désinformations.

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Plan Régional de Développement Durable

la transparence et la redevabilité so- tures pour la maison centrale de Toa-


ciale ; masina I ;
 Réhabiliter et rouvrir la maison d’arrêt
Domaine d’intervention 1.3. — de Marolambo ;
JUSTICE  Former les détenus pour leur réinser-
Le développement durable de l’Atsinanana est tion sociale, Toamasina, Vatomandry ;
entravé par plusieurs défis de gouvernance,  Doter le système « Fonja Mamokatra »
dont la nécessité de mettre en place une justice de Toamasina et de Vatomandry de
équitable.
matériels, de fonds et former leurs res-
Bref rappel de la situation ponsables ;
 Créer et dynamiser les centres d’écoute
La gouvernance de Madagascar est très fra-
gile. Une analyse récente attribue cette fragilité et de conseils juridiques (CECJ) dans
à plusieurs éléments tels que : tous les districts.
 le non-respect de l’état de droit ;
 l’incapacité du système judiciaire à ap-
pliquer équitablement la loi ;
 un état et un système politique et juri-
dique au service de l’élite ;
Cette fragilité de la gouvernance du pays s’est
aggravée au cours des dernières années à
cause, entre autres : 1) d’une criminalité et
d’une insécurité grandissante, 2) de la crois-
sance rapide d’une économie de trafic, 3) de la
criminalisation d’une part significative des
forces de l’ordre du pays, et 4) d’un système
judiciaire peu performant, absent des zones ru- Domaine d’intervention 1.4. —
rales du territoire, poussant les gens à se faire
FINANCES LOCALES ET
justice eux-mêmes.
Ces problématiques de la gouvernance sont
PASSATION DE MARCHÉS
plus marquées dans l’Atsinanana compte tenu
de sa richesse, source de convoitise. Bref rappel de la situation
Les finances locales sont caractérisées par l’in-
Actions prioritaires suffisance des budgets pour les collectivités lo-
Amélioration de la qualité de service de cales et les services territoriaux déconcentrés
l’appareil juridique : (STD) dont l’origine se trouve dans la difficulté
à collecter les taxes. La mobilité des biens et
 Créer des tribunaux de première ins- des personnes, combinée au manque de
tance à Brickaville et à Mahanoro ; moyens de déplacement des préposés au re-
 Informer le public en toute transparence couvrement ne facilite pas la collecte des
dans le traitement des affaires juri- taxes. De plus, le nombre d’activités écono-
miques formalisées et les méconnaissances
diques (dans la limite des lois en vi-
des dispositifs légaux en matière de fiscalités
gueur) ; limitent les ressources disponibles. Le Fonds
Donner aux maisons d’arrêt les moyens pour le Développement Local (FDL), aidé par
d’assurer leurs responsabilités : les projets d’appuis à la gouvernance, finance,
 Doter l’administration pénitentiaire d’in- forme et encadre les comités locaux de déve-
loppement (CLD) en matière de finances lo-
frastructures et d’équipements mo-
cales. Dans un cadre plus institutionnel, les
dernes (Toamasina et Vatomandry) ; nouveaux dispositifs règlementaires limitent
 Construire et réhabiliter les infrastruc- les accès de l’exécutif régional aux finance-
ments à travers des procédures d’engagement

5
Plan Régional de Développement Durable

et de décaissement contraignantes. Les prépo-  Réaliser des campagnes de sensibilisa-


sés aux finances publiques manquent cruelle- tion pour la formalisation des agents
ment de compétence pour des procédures sont économiques et sur le recouvrement
fastidieuses. On note une forte proportion de fiscal (élus et agents communaux et
procédures non conformes ou de dossiers non contribuables) ;
recevables présentés aux instances respon-
sables par les services déconcentrés et les col-  Appliquer le budget participatif dans les
lectivités décentralisées. C’est principalement communes ;
dû au manque de maitrise des règles de fi-  Former les collectivités territoriales dé-
nances publiques. centralisées en matière de gestion des
La passation des marchés publics est gangre- affaires publiques (finances publiques,
née par la corruption, le népotisme et le sys- finances locales et passation de mar-
tème de pot-de-vin. Les processus de chés) ;
passation de marché restent opaques, permet-
tant ainsi à un nombre limité d’entreprises de  Informatiser la gestion de la fiscalité
dominer les marchés publics. Les biens et ser- dans les communes ;
vices livrés ne sont parfois pas de la valeur du  Plaider pour le retour des fonds préle-
montant du marché. Les cas de bien, de ser- vés qui reviennent de droit à la région et
vices et d’équipements livrés non conformes aux communes.
sont nombreux.
Amélioration du financement du déve-
Actions prioritaires loppement local :

 Amélioration de la connaissance des  Renforcer les coopérations décentrali-


finances publiques et de la passation sées existantes (pour la région et pour
de marchés publics par les respon- les communes) et développer de nou-
sables et la population : velles coopérations ;
 Éditer des supports pédagogiques et  Rendre fonctionnel le budget citoyen
andragogiques sur les procédures ad- (version simplifiée du budget) ;
ministratives ;  Organiser des séances de consulta-
 Informer et former la population sur les tions publiques pour la confection des
procédures de finances publiques et de budgets et programmes de développe-
passation de marché ; ment.

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Plan Régional de Développement Durable

Grande orientation 2. —
AMÉNAGEMENT ET DÉVELOPPEMENT ÉQUILIBRÉ DU
TERRITOIRE ET DE SES RESSOURCES
lité touristique de cette zone avec Foul-
Domaine d’intervention 2.1. — pointe comme ancrage. Les villages se
DÉVELOPPEMENT DE PÔLES situant le long de cette route nationale
et dans sa périphérie développeront
RÉGIONAUX des activités génératrices de revenus
capables de fournir des biens et des
La région est marquée par une nette disparité
services de qualité (agriculture, forma-
du développement entre les zones urbaines et
tion, artisanat, transport, etc.) à l’activité
les zones rurales, et entre le littoral et l’arrière-
pays. Une absence de politique d’aménage- touristique qui y sera prospère.
ment du territoire est à la base de cette dispa- Développement du pôle régional struc-
rité frappante. Ceci pourrait fragiliser la turé par la ROUTE NATIONALE 2 (RN2) :
cohésion régionale. Étant le plus grand axe routier de la na-
tion, la RN2 ne sera pas uniquement
Bref rappel de la situation
une route de passage. Des activités
Il existe une inégalité dans la répartition des ef- touristiques, agricoles, industrielles ou
forts de développement entre les centres ur- minières d’envergure, résilientes au
bains et ruraux, les zones faciles d’accès et les changement climatique et durable se-
zones enclavées et ceci, malgré les ressources
ront développées sur ses abords et
disponibles dans chacune de ces zones.
dans sa périphérie.
La plupart du temps les grands projets sont mis
en œuvre dans les zones faciles d’accès. L’ac- Développement du pôle régional struc-
cessibilité est devenue un critère de choix dans turé par la ROUTE NATIONALE 11
l’implantation des projets, renforçant la dispa- (RN11) :
rité régionale. Les villes et villages autour de la RN11
développeront des activités agricoles et
Actions prioritaires minières dont les produits pourront être
La mise en place de six pôles de développe- transformés sur place ou expédiés à
ment basés sur les caractéristiques géogra- Toamasina pour y ravitailler les unités
phiques, économiques, sociales et de transformation. Les potentiels touris-
écologiques de chaque zone pourrait servir de tiques y seront également exploités.
solution. Il permettra la mise en place d’une or-
Développement du pôle régional MA-
ganisation harmonieuse de l’espace, elle-
NAMPONTSY — MAROLAMBO :
même, essentielle pour qu’il y ait une synchro-
nisation du développement de toute la région. Les richesses naturelles terrestres et
Développement du pôle régional extractives abondant dans cette zone
GRAND TOAMASINA : seront mises en valeur. Des aires pro-
tégées y seront créées. Les nombreux
Ce pôle sera développé autour du
massifs forestiers que ce pôle abrite
Grand Port de Toamasina avec les
constitueront une source de revenus à
offres logistiques existantes et futures,
travers le marché de carbone. La réha-
un capital humain riche et les possibili-
bilitation et l’ouverture de nouvelles
tés industrielles naissantes.
routes et la disponibilité de meilleures
Développement du pôle régional struc- offres sociales (sécurité, santé et édu-
turé par la ROUTE NATIONALE 5 (RN5) cation) y sont des priorités. Des sites
— FOULPOINTE :
aurifères et d’autres types d’extraction
Ce pôle sera développé sur la potentia- seront également privilégiés.

7
Plan Régional de Développement Durable

Développement du pôle régional structuré Actions prioritaires


par le CANAL DES PANGALANES :
Responsabilisation de communauté en
Le canal qui avec ses 247 km situés matière de gestion de l’environnement :
dans la région, relie 5 de ses 7 districts,
 Renforcer la capacité des communau-
est capable d’offrir une perspective de
tés de base en matière de gestion des
développement à grande échelle en
ressources naturelles ;
particulier dans le domaine du tourisme,
de l’agriculture et de la protection des  Renforcer les actions de lutte contre les
écosystèmes. L’inscription du canal à la feux de végétation et les feux de
liste des patrimoines mondiaux et brousse ;
comme site Ramsar est envisageable.  Doter les entités responsables de logis-
Ce pôle aura un rôle majeur à jour sur tique ;
l’adaptation au changement climatique  Transférer la gestion des forêts aux
au même titre que le pôle régional Ma- communautés ;
nampontsy — Marolambo.
 Accompagner les femmes, les jeunes et
les autres groupes vulnérables à renfor-
cer leurs groupements ou à s’organiser
en groupements afin qu’ils puissent ren-
forcer la résilience à travers les activités
génératrices de revenus (AGR).
Renforcement de la conservation et de
la restauration des ressources fores-
tières, marines et d’eau douce :
 Créer des aires protégées et de nou-
veaux sites Ramsar ;
 Restaurer les habitats naturels (forêts
et mangroves, lacs et cours d’eau,
Domaine d’intervention 2.2. — etc.) ;
ÉCOSYSTÈMES ET  Éradiquer les espèces invasives pour
BIODIVERSITÉ préserver la biodiversité locale ;
 Identifier et aménager les zones de re-
Atsinanana est une région riche en biodiversité fuges climatiques à l’intérieur et en de-
terrestre, aquatique et marine. Malheureuse- hors des zones protégées ;
ment, ces patrimoines très sensibles font l’objet
 Restaurer les zones dégradées et re-
d’exploitations excessives.
boiser avec des espèces résistantes ;
Bref rappel de la situation  Restaurer les écosystèmes dégradés ;
En 2010, 98,8 % des habitants de la région At-  Renforcer les actions de contrôle des
sinanana utilisaient des combustibles issus des trafics liés à la biodiversité sur le terrain
ressources naturelles forestières. Ils contri- et dans les transports (patrouilles con-
buent ainsi de manière permanente et dange- jointes) ;
reuse au réchauffement climatique.
 Renforcer les ressources humaines
Outre les feux de culture, la pratique de tavy et responsables de la gestion des écosys-
les exploitations illicites des bois précieux, l’ex- tèmes et de la biodiversité (effectif et
ploitation des larves des guêpes constitue ces capacité) ;
derniers temps une menace sérieuse, car elle
est à l’origine des divagations des feux alors  Éduquer la population sur les probléma-
que cette activité n’apporte aucune ressource tiques environnementales en intégrant
à l’économie régionale. tous les acteurs locaux notamment les
militaires et les gendarmes dans les

8
Plan Régional de Développement Durable

séances sensibilisations ;
 Réaliser des suivis réguliers du respect
des cahiers de charges auprès des ex-
ploitants forestiers ;
 Développer une stratégie régionale
pour la lutte contre la propagation des
feux (rechercher et appliquer des solu-
tions adéquates) ;
 Renforcer la capacité des services con-
cernés (eaux et fôrets, gendarmerie,
justice, etc.) en matière de sanctions
des délinquants ;
 Publier systématiquement les listes des
exploitants règlementaires et les permis
octroyés ; luation des résultats des actions de re-
boisement ;
 Restaurer les forêts naturelles et renfor-
cer la connectivité des habitats ;  Promouvoir les reboisements commu-
nautaires ;
 Lutter contre l’avancement des dunes
en capitalisant les résultats des re-  Renforcer les capacités des pépinié-
cherches déjà conduites ; ristes ;
 Développer et diffuser les actions rela-  Renforcer les activités de reboisement
tives au changement climatique en par- dans tous les milieux (rural, urbain et
tenariat avec les comités locaux de périurbain) à travers un programme de
gestion intégrée des zones côtières reboisement.
(GIZC).
 Renforcer les systèmes de protection Domaine d’intervention 2.3. —
des écosystèmes fragiles (berges des URBANISATION
cours d’eau, mangroves, côtes, et
flancs de montagnes). L’amélioration du cadre de vie dans les villes
Réduction de la forte dépendance aux de la région s’impose d’elle-même pour l’épa-
bois de forêts : nouissement de la population qui y vit et pour
que les opportunités de développement écono-
 Étudier l’impact de l’utilisation du bois mique et social s’y concrétisent.
comme source d’énergie industrielle et
prendre les dispositions nécessaires ; Bref rappel de la situation
 Élaborer un plan régional pour le bois En matière d’urbanisme, les problèmes com-
énergie et pour les autres types de bio- muns aux villes de la région portent sur le dé-
masses ; labrement des infrastructures (voies urbaines,
marchés municipaux, abattoir, etc.) dont la plu-
 Mettre en œuvre un programme de fi- part sont vieilles et ne se sont pas relevées
nancement pour les projets de reboise- après les cyclones. Toutes ces villes connais-
ment à vocation énergétique dans la sent une dégradation de l’environnement ur-
région ; bain à travers une pollution (absence de
 Organiser des campagnes de reboise- latrines, déchets ménagers ou industriels). Les
ments productifs ou non productifs (sé- cas de vandalismes et de vols de biens publics
lectionner les espèces les mieux sont fréquents.
adaptées à l’environnement et du- Pour le cas particulier de l’agglomération de
rables) ; Toamasina, les permis de construire sont ac-
cordés sans concordance avec les plans d’ur-
 Organiser systématiquement une éva- banisme directeurs ou détaillés en vigueur. La

9
Plan Régional de Développement Durable

rareté des démolitions de bâtiments en infrac-  Veiller au respect Plan d’Urbanisme di-
tion corrobore ce sentiment d’anarchie. recteur élaboré en 2006 de Toamasina
Heureusement, plusieurs opportunités s’offrent (alignement des routes et des cani-
aux responsables et citoyens pour assurer une veaux, délocaliser les constructions illi-
meilleure qualité de vie dans les villes de la ré- cites, etc.) ;
gion Atsinanana :
 Appuyer l’intégration de la dimension
 Le Projet Tananarive Toamasina « risque et catastrophe » dans les plans
Madagascar (TaToM) avec l’appui du d’urbanisation, et la gestion des Établis-
gouvernement japonais & la formulation
sements Recevant du Public (ERP) ;
des Plans d’Urbanisme Directeurs
(PUDi) pour les agglomérations  Adopter le statut urbain de Foulpointe et
d’Antananarivo et de Toamasina, ainsi le développer en tan que ville.
qu’un plan de développement du
transport et de l’aménagement pour
l’axe économique les reliant.
 Avec l’aide d’Ambatovy, le plan-cadre
de développement économique et
social du grand Toamasina est en cours
de préparation.
 L’ONG GRET a récemment effectué
une enquête dans quelques quartiers
de Toamasina avec des résultats utiles
pour mieux orienter les actions.
 Une réhabilitation du réseau urbain
d’évacuation d’eau ainsi que de
nouveau raccordement pour le
prolongement des canaux Modernisation des infrastructures ur-
accompagnant l’extension de la ville baines pour répondre aux besoins so-
vers les zones périurbaines est en cio-économiques actuels et futurs tout
cours. en tenant compte de l’adaptation au
changement climatique :
Actions prioritaires
 Réhabiliter les marchés municipaux
Amélioration de la condition de vie dans existants et construire les nouvelles in-
les villes de la région Atsinanana avec frastructures de marchés suivant les
un souci de rééquilibrage démogra- plans d’urbanisation ;
phique visant à réduire la pression sur
Toamasina, capitale de la région :  Construire les gares routières ;

 Élaborer ou mettre à jour les plans d’ur-  Réhabiliter les voies urbaines ;
banisation des villes de la région tenant  Construire des abattoirs municipaux
compte des changements climatiques modernes ;
et des mutations socio-économiques  Mettre en place des bornes d’éclairage
attendus. public à faible consommation d’éner-
 Appliquer strictement les lois et les gie ;
normes sur l’urbanisme (mesures effec-  Construire et réhabiliter les infrastruc-
tives contre la squattérisation des do- tures de protection du littoral.
maines d’autrui, contre les
 Réhabiliter et étendre les réseaux
constructions illicites, contre les obs-
d’égouts des villes ;
tructions des canaux, etc.) ;
 Aménager et construire des parcs (es-
 Mettre en place, équiper et renforcer la
paces verts) et des aires de jeux dans
capacité des brigades de Sapeurs-
toutes les villes.
Pompiers dans toutes les villes ;

10
Plan Régional de Développement Durable

Grande orientation 3. —
ÉQUIPEMENTS ET INFRASTRUCTURES
STRUCTURANTS
 Augmentation de la capacité de produc-
Domaine d’intervention 3.1. — tion de la centrale hydroélectrique de
ÉNERGIE Volobe (90 MW supplémentaires, dis-
ponibles à partir de 2020) ;
Pour la réalisation des objectifs de développe-
ment énoncés dans le présent plan, la région  Construction des petites centrales hy-
Atsinanana doit être à même de satisfaire si- droélectriques pour desservir les com-
non dépasser ses besoins en électricité tout en munes qui ne peuvent pas bénéficier de
assurant une meilleure adaptation au change- la production de Volobe en coordination
ment climatique. avec l’Agence de Développement de
l’Électrification Rurale.
Bref rappel de la situation
La production d’énergie électrique actuelle-
ment disponible n’est pas en mesure de satis-
faire les besoins des ménages et les activités
économiques de la région. Plus de la moitié
des communes de la région (57,32 %) ne dis-
posent pas de réseaux électriques.
Pourtant, les capacités de production élec-
triques de la région sont importantes compte
tenu de son relief et de son climat. Deux des
plus grandes centrales hydroélectriques de
Madagascar se trouvent dans la région. Pour-
tant, seule celle de Volobe alimente l’agglomé-
ration de Toamasina. Celle d’Andekaleka Promotion des sources d’énergie alter-
approvisionne Antananarivo et Antsirabe. natives et renouvelables, économique-
Les capacités des centrales thermiques sont ment viables, techniquement faisables
faibles, notamment pour les districts d’Anta- et financièrement plus compétitives :
nambao Manampontsy, de Marolambo et de  Former des techniciens locaux pour
Vatomandry. l’exploitation des énergies alternatives ;
Au problème de production s’ajoute la problé-  Mettre en place des unités de produc-
matique des pertes de transmission et de dis-
tion des énergies renouvelables ;
tribution. Elles ont pour causes la détérioration
et la surcharge des équipements vieillissants et  Adopter des mesures facilitant l’acquisi-
insuffisamment réhabilités. À ces pertes tech- tion d’équipements pour l’exploitation
niques s’ajoutent les pertes commerciales à des énergies alternatives ;
travers les vols d’électricité par des branche-  Sensibiliser la population pour plus d’ef-
ments illégaux. Par ailleurs, les coupures et les
ficience dans l’utilisation de l’énergie
surtensions très fréquentes portent préjudice
afin de réduire son incidence sur l’éco-
aux équipements des ménages et à la produc-
tivité des entreprises. nomie ménagère et réduire les impacts
du changement climatique.
Actions prioritaires Interconnexion des réseaux, des petits
Exploitation des nombreuses possibili- réseaux et des systèmes individuels
tés disponible dans la région pour ré- avec une combinaison des principes de
soudre le déficit électrique tout en moindre coût, d’équité et de solidarité
limitant l’émission de gaz à effet de entre les régions et les différents seg-
serre : ments de la population :

11
Plan Régional de Développement Durable

 Élaborer un plan de consommation et


d’un prospectus d’investissement pour
augmenter l’accès à l’énergie ;
 Améliorer le réseau de transport et de
distribution de l’électricité ;
 Élaborer et réaliser un plan de raccor-
dement des lignes de moyenne et
basse tension, en identifiant pour
chaque localité le parcours optimal
d’électrification dans le long terme.

Domaine d’intervention 3.2. —


TRANSPORT Toamasina ;
Grâce à une situation géographique privilégiée,  Réhabiliter le canal des Pangalanes et
la région dispose de solides atouts dans les do- mettre en place des infrastructures con-
maines du transport routier, aérien, ferroviaire, nexes adéquates (ports fluviaux, em-
maritime et fluvial. barcadères, hangars, etc.) ;
 Plaider pour la réhabilitation des routes
Bref rappel de la situation
nationales dans la région ;
Le réseau de routes et de pistes est insuffisant
 Plaider pour l’ouverture d’une route
et vétuste dans l’Atsinanana. Le non-respect
des règles (passage de camions trop lourds ne entre la région Atsinanana et la région
correspondant pas à la capacité des infrastruc- Vakinakaratra ;
tures, violation des barrières de pluies) ne fait  Réhabiliter les routes intercommunales
qu’aggraver la situation. Celle-ci rend parfois et les pistes ;
les transports difficiles et laisse certaines
 Réhabiliter et rendre opérationnelles
zones enclavées. Les districts de Marolambo
les pistes d’atterrissage ;
et d’Antanambao Manampontsy sont les moins
accessibles pendant la saison annuelle des  Réhabiliter ou acquérir de nouveaux
pluies. Des communes y sont coupées du reste bacs pour les liaisons ;
de la région.  Plaider pour la réouverture de la voie
Le canal des Pangalanes et les cours d’eau de ferrée Tananarive — Côte Est au trans-
la région forment des bretelles qui facilitent la port de voyageurs et de marchandises ;
liaison interne. Mais l’ensablement du canal,
les crues et les étiages des fleuves et des cours  Doter les communes bordant les cours
d’eau limitent cette possibilité. d’eau d’embarcations (motorisées ou
Par ailleurs, à travers son port, Toamasina dis- non).
pose d’infrastructures modernes capables Développement d’un transport régional
d’accueillir les gros pétroliers, les paquebots, dynamique valorisant toutes les oppor-
etc. tout en assurant les liaisons vers les autres tunités pour la création de richesses :
régions de l’Île. Son extension constitue une
 Amélioration de l’environnement de
priorité et sa gestion gagnerait à être amélio-
transport maritime et fluvial (gilets de
rée.
sauvetage, hangars dans les ports, la-
Actions prioritaires trines et pissoirs, etc.) ;
Connexion des pôles de développement  Renforcer les capacités de respon-
de la région et ouverture de l’Atsinanana sables locaux dans la gestion des in-
au reste du pays et au monde : frastructures de transports ;
 Désenclaver les districts des Maro-  Mettre en place des structures commu-
lambo et Antanambao Manampontsy nautaires de gestion des infrastructures
(priorité régionale absolue). et des dispositifs de transport.
 Étendre la capacité d’accueil du port de

12
Plan Régional de Développement Durable

Domaine d’intervention 3.3. — Actions prioritaires

TÉLÉCOMMUNICATIONS Amélioration de la couverture des ré-


seaux de télécommunications du terri-
Les infrastructures de télécommunication (mo- toire de la région (GSM, Internet, Radio,
bile, Internet et médias) réduisent l’éloigne- Télévision) :
ment physique en permettant les échanges
d’informations à l’intérieur de la région ainsi  Construire et équiper des infrastruc-
qu’avec l’extérieur. Nous devons tirer parti de tures de télécommunications dans les
cette évolution rapide des technologies pour zones non connectées ;
rendre la région plus prospère et plus solidaire.  Installer de petites antennes relais pour
les zones les plus enclavées ;
 Doter les districts d’équipements de dif-
fusion radiophonique et télévisuelle mo-
dernes (numériques) ;
 Renforcer la capacité des techniciens
de proximité districts dans l’exploitation
et la maintenance des infrastructures
de télécommunications.
Amélioration de la capacité de la popu-
lation à l’utilisation des NTIC :
 Développer la vente de matériels TIC à
des prix accessibles pour la population ;
 Doter chaque chef-lieu de commune de
Bref rappel de la situation matériels TIC ;
 Mise en place de télécentres publics
C’est dans les districts de Marolambo et Anta-
nambao Manampontsy que les taux de péné- dans les grandes agglomérations ;
tration de la téléphonie mobile étaient les plus  Former la population à des utilisations
faibles, où ils se situaient en dessous de 7 %. des NTIC adaptées à leurs modes de
Pour toute la région, il est de 49,7 % et cette vie et à leurs activités professionnelles.
proportion ne cesse d’augmenter.
Il est tout à fait légitime de déduire, et ce, mal- Domaine d’intervention 3.4. —
gré l’absence de données récentes, que les dé-
ploiements des technologies 3G et 4G ont EAU ET ASSAINISSEMENT
permis de réduire la fracture numérique. En ef- La situation des secteurs de l’eau potable, de
fet, grâce à elles, toutes les zones couvertes l’assainissement et de la gestion des déchets
par les réseaux de téléphonies mobiles ont dé- solides est alarmante. L’explosion démogra-
sormais accès à l’Internet. Cependant, cette phique des dix dernières années a créé une
amélioration de la couverture ne se traduit pas demande importante, particulièrement en mi-
nécessairement par un fort taux d’adoption de lieu urbain. Les infrastructures et les services
l’Internet. Le coût d’acquisition de téléphones afférents y sont loin de satisfaire les besoins.
compatibles et le coût de connexion restent
trop élevés. Bref rappel de la situation
Les infrastructures de télécommunication opé- Le taux de desserte en eau potable des dis-
rationnelles permettent à 19 % des communes tricts d’Atsinanana varie entre 3,3 et 9,68 %,
d’avoir accès aux émissions de la Télévision sauf à Toamasina où il est à 27,56 %. Cette si-
Malagasy (TVM). Les districts de la région à tuation est paradoxale pour une région dotée
l’exception de Marolambo ont accès à une ra- d’une grande richesse hydrique.
dio privée. Par contre, seule la ville de Toama-
L’insuffisance de latrines concerne toutes les
sina-I a accès à une chaine de télévision privée
communes. Les villes de Marolambo, de Ma-
locale.
hanoro et de Brickaville n’ont aucune latrine
publique. La pratique trop répandue des toi-
lettes à fosses perdues et la défécation à l’air

13
Plan Régional de Développement Durable

libre exposent la population à des épidémies et à divers niveaux (professionnels, res-


des inconforts au quotidien. ponsables, grand public) ;
Dans l’agglomération de Toamasina, où le taux  Effectuer des actions de contrôle pério-
de latrines améliorées est de seulement dique de la qualité de l’eau de la nappe
25,78 %, la nappe phréatique est fortement phréatique des villes et en informer la
souillée par des déchets ménagers ou indus-
population (notamment à Tamatave où
triels. Pourtant elle reste la première source
le risque de pollution est particulière-
d’eau pour une grande partie de la population.
ment élevé) ;
La gestion des déchets représente un véritable
défi pour les villes. Avec ses 500 000 habitants,  Éliminer la pollution et le déversement
la quantité de déchets ménagers à traiter quo- de substances toxiques dans les plans
tidiennement dans la ville de Toamasina n’est d’eau, et protéger les aquifères.
pas négligeable. La couverture de ramassage
des déchets solides dans la commune urbaine
de Toamasinaest actuellement de moins de
50 %. En conséquence, les ordures sont épar-
pillées et entassées dans et autour des points
de collecte, ce qui engendre des odeurs nau-
séabondes et détériore l’environnement dans
la COMMUNE URBAINE DE TOAMASINA. Ur-
banisation non maitrisée, forte croissance dé-
mographique, manque de ressources,
faiblesses institutionnelles et absence de sens
civique de la population sont à l’origine de ce
problème.
Améliorer la gestion et la transformation
Actions prioritaires des déchets solides et liquides :
Amélioration de l’accès à l’eau potable  Produire du biogaz et de l’engrais biolo-
pour tous à travers des services et des gique par le compostage de 50 % de la
infrastructures adéquates et une ges-
quantité de déchets les eaux usées et
tion durable :
les eaux dans les grandes villes (cf.
 Protéger et restaurer les écosystèmes Contribution Prévue Déterminée Natio-
liés à l’eau comme les montagnes, les nale au titre des efforts sur le change-
bassins-versants et les zones humides ment climatique, Madagascar) ;
tels qu’il est recommandé par l’analyse  Mettre en place des systèmes de traite-
de la vulnérabilité de la région face au ment des déchets industriels et médi-
changement climatique ; caux ;
 Professionnaliser les structures de ges-  Mettre en place des projets de transfor-
tion de l’eau ; mation et de purification des huiles de
 Construire des infrastructures d’adduc- vidange pour leur réutilisation.
tion d’eau dans chaque localité, tout en Amélioration du système d’assainisse-
assurant que son extraction soit en ac- ment :
cord avec son approvisionnement du-
rable ;  Construire, réhabiliter et entretenir le ré-
seau d’assainissement (drainage des
 Renouveler les conduites d’eau vé- zones inondables et évacuation des
tustes et en construire des nouvelles
eaux usées) ;
suivant les besoins ;
 Faire l’inventaire des sources de pollu-
 Sensibiliser la population et les sociétés tions majeures dans la région ;
sur la gravité de la pollution de l’air et
de l’eau et de la rareté de cette der-  Faire le suivi strict du respect des règle-
nière ; mentations en matière d’assainisse-
ment et d’évacuation d’eau ;
 Développer des formations profession-
nelles liées à l’eau et à l’assainissement

14
Plan Régional de Développement Durable

 Promouvoir l’utilisation de latrines mo- les normes strictes d'assainissement ;


derne (sensibiliser la population et les  Développer des formations profession-
responsables, doter les sites les plus nelles liées à l’assainissement à divers
exposés à la défécation à l'aire libre en niveaux (professionnels, responsables,
équipements, diffuser les technologies public) ;
à travers des formations, adopter les
mesures qui facilitent les fabrications et
 Appuyer les instituts sur les recherches
dans les technologies de collecte et de
ses entretiens des latrines) ;
traitement de l’eau et des déchets
 Créer des parcs à résidus respectant

Grande orientation 4. —
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
délocalisation des chaines de valeur produc-
Domaine d’intervention 4.1. — tive, la difficulté d’accéder aux marchés de
niches et exportation et l’absence du cadre lé-
AGRICULTURE ET ÉLEVAGE
gal et règlementaire de l’agriculture biologique
Le développement d’une région à forte voca- à Madagascar. Par contre, la région dispose de
tion agricole doit se faire avant tout par la valo- vastes plaines rizicoles aménageables, mais
risation de ses potentialités. nécessitant un aménagement approprié. Son
sol offre des possibilités de développement des
Bref rappel de la situation cultures pérennes tels le girofle, la vanille, le
AGRICULTURE café, la cannelle, les agrumes et autres frui-
tiers. Les paysans, conscients de la gravité de
La région Atsinanana est connue par une agri- la situation, sont prêts à collaborer pour le re-
culture basée sur les cultures d’exportation (gi- dressement de la situation et l’agriculture attire
rofle, café, vanille, litchi) et une défaillance en de plus en plus de jeunes.
productions vivrières notamment le riz. Parmi
D’autres opportunités méritent également l’at-
les contraintes actuelles, on peut inciter le vieil-
tention :
lissement des plantations, les vols sur pieds,
les effets du changement climatique, l’insuffi-  les émergences de certaines filières à
sance et les dégradations des infrastructures forte valeur ajoutée (vanille, curcuma,
de production existantes, les insuffisances poivre, cacao, canne à sucre) ;
d’encadrement et de structuration des produc-  la présence de projets de développe-
teurs, l’absence d’unités de transformation, la ment et de protection de l’environne-
dégradation des bassins-versants suite aux uti- ment (PAZC, CASEF, FORMAPROD,
lisations non appropriées et à la pratique ex- PROSPERER, Projet Fararano, etc.).
cessive du feu de culture. La sécurisation ÉLEVAGE
foncière préoccupe la majorité des paysans.
De nouveaux problèmes apparaissent avec le Le secteur élevage est peu développé dans
changement climatique (prolifération des in- l’Atsinanana en comparaison à d’autres ré-
sectes, rehaussement de la température ren- gions de l’île. Le cheptel bovin est faiblement
dant les plantes vulnérables). Les pertes des présent tandis que le cheptel avicole est en
cultures à la suite de fortes inondations
(plaines de Brickaville, Vatomandry et Maha-
noro) sont plus fréquentes. La filière litchi fait
partie de première victime de changement cli-
matique où les fruits arrivent de moins en
moins à atteindre les tailles recherchées.
Quelques autres obstacles affectent l’agricul-
ture ; absence de développement de filière de
matière première pour l’artisanat (raphia,
« penja », etc.), la non-maitrise du cadrage
technique liée à la certification biologique des
produits, la faible structuration des filières et la

15
Plan Régional de Développement Durable

forte croissance dans les districts de Vatoman- sont déjà mis en place dans chaque
dry, de Mahanoro et de Brickaville. Quant à commune rurale afin de faciliter l’acqui-
l’élevage de la vache laitière, il commence à sition du terrain ;
prendre plus d’ampleur dans la ville de Toama-
 Organiser des campagnes de vaccina-
sina et sa périphérie immédiate profitant des
besoins de la population urbaine et de la pré- tion ;
sence des pâturages à proximité. Si le climat  Contrôler les distributeurs des produits
trop humide était un facteur limitant il y a une vétérinaires et phytosanitaires (qualité,
trentaine d’années, la situation actuelle résul- conditions de conservation, date de pé-
tante du changement climatique est plus profi- remption, etc.) ;
table pour les bovins qui les pâturages plus
secs.  Opérationnaliser les Agents Commu-
nautaires d’Élevage ;
La promotion du petit élevage est possible. Des
paysans sont prêts à investir pour acquérir de  Appuyer les éleveurs à la recherche
nouvelles souches animales et les pâturages des souches améliorées ;
sont disponibles pendant toute l’année. La pré-  Mettre en place une structure de con-
sence des cabinets vétérinaires dans tous les trôle des produits vétérinaires ;
districts de la région, voire dans les communes,
ne fait que conforter cette position.  Mettre en place des vaccinateurs com-
Atsinanana s’est dotée d’un plan régional de munautaires ;
développement de l’agriculture. Les activités  Mettre en place des vulgarisateurs
prioritaires suivantes reprennent largement communautaires dans de chaque com-
celles prescrites par ce plan. mune ;
 Développer des partenariats entre le
Actions prioritaires
publics et le privés dans le domaine
Amélioration et sécurisation de la base agricole ;
productive résiliente :
 Renforcer les appuis aux centres de for-
 Améliorer l’accès aux facteurs de pro- mation agricole (EASTA Analamalotra,
duction : semences améliorées, maté- Centre Niarovana Caroline, etc.) ;
riels agricoles, produits phytosanitaires,  Mettre en place des centres de produc-
vétérinaires, provende, etc. ; tion de semences et de jeunes plants
 Professionnaliser les producteurs, ren- des produits de rente traditionnels
forcer les capacités techniques et orga- (café, girofle, arbres fruitiers) ;
nisationnelles des exploitants  Mettre en place un système d’informa-
agricoles ; tion agricole adapté au contexte régio-
 Construire, réhabiliter et entretenir des nal (techniquement et financièrement
aménagements hydro-agricoles, des réalisable).
bassins-versants, des vallées fores- Développement de l’Agriculture com-
tières et des bassins rizicoles ; merciale et organisation des filières :
 Renforcer les services financiers pour
 Améliorer les connaissances du mar-
des actions ciblant les acteurs du sec-
ché et organiser les ateliers de concer-
teur agricole.
tation avec les acteurs des filières
 Développer les activités agricoles gé- agricoles ;
nératrices de revenus : maïs, cultures
 Développer les outils de traitement, de
maraîchères, gingembre, ananas, petit
transformation et de conservation des
élevage et apiculture ;
fruits, des plantes à huiles essentielles,
 Relancer les cultures d’exportation : des produits piscicoles et aquacoles
café, girofle, poivre, vanille, cacao et (fumage, glace, salage), un abattoir mo-
fruitières, litchis, banane, agrume ; derne ;
 Fonctionnels les guichets fonciers qui

16
Plan Régional de Développement Durable

 Appuyer, conseiller, et former les orga-  Développer un « Label Atsinanana »


nisations paysannes et leurs structures pour quelques produits phares ;
faîtières, les plateformes, les chambres  Renforcer la capacité des associations
d’agriculture ; des producteurs dans la démarche qua-
 Appui à la fonction de représentation et lité pour au moins 5 produits phares de
pilotage sectoriel : renforcement de ca- la région ;
pacité interne sur la dynamique asso-  Promotion du Système de Riziculture
ciative, l’organisation, la gouvernance, Intensive (SRI) et du Système de Rizi-
l’animation, les principes coopératifs, la culture Améliorée (SRA) et de la rizicul-
recherche de financement, les tech- ture pluviale ;
niques de négociation, ainsi que sur le
 Promouvoir un élevage tourné vers le
montage de dossiers de projets ou sur
marché et création des valeurs ajou-
le plaidoyer et le lobbying, les normes
tées.
et la qualité.
Valorisation rationnelle des ressources
 Développer des actions pérennes via
naturelles et préservation de facteurs de
les réseaux professionnels ou les plate- production :
formes de filières et/ou des opérateurs
directs, en appuis aux chaines de va-  Sensibiliser et renforcer les Commu-
leur de rente et d’exportation ; nautés locales aux problèmes environ-
nementaux (changement climatique,
 Organiser des foires agricoles d’enver-
etc.) ;
gure nationale et internationale ;
 Rénover les tueries (abattoirs) des dis-
 Développer les nouvelles opportunités
tricts et de certaines communes pour
(akoho gasy ou poulet de race locale,
respecter les normes de développe-
vache laitière, etc.) ;
ment durable ;
 Développer une stratégie ou un dispo-
sitif rigoureux de lutte contre la propa-
gation des feux de cultures ;
 Promouvoir les zones « bio » d’impor-
tance économique (ex. : vallée de
l’Ivongo) ;
 Développer des initiatives pilotes dans
le cadre de l’application de modèles in-
tégrés d’agricultures résilientes ou
« agriculture climato-intelligentes » ;
 Promouvoir les espèces, variétés et les
techniques adaptées au changement
climatique ;
 Adopter des mesures de contrôle de  Vulgariser les semences adaptées au
commercialisation des produits verts changement climatique et aux perturba-
(interdiction et délimitation pour le cas tions résultant des situations de catas-
de girofle) ; trophes avec le calage des calendriers
 Organiser des ateliers pour la re- culturaux ;
cherche des solutions pour lutter contre Promouvoir une Agriculture innovante
les vols de cultures sur pied ; et durable :
 Encadrer les paysans dans le proces-  Capitaliser et diffuser les résultats des
sus de développement des agricultures recherches sur la protection des végé-
contractualisées ; taux, la santé animale, la gouvernance,
les équipements, etc. ;

17
Plan Régional de Développement Durable

 Réaliser une analyse sous-sectorielle Actuellement, pour le développement de la pis-


sur les nouvelles filières porteuses, sus- ciculture et de l’aquaculture, la région peut pro-
ceptibles d’être développées ou dyna- fiter de quelques opportunités présentes, pour
misées (cacao, curcuma, noni, etc.) ; ne citer que :
 Promouvoir la production durable des  le programme SEWOHFISH ;
ressources destinées à la production  le projet Tilapia de l’Est qui opère avec
d’électricité et d’agrocarburants (inté- des membres des coopératives des
grer verticalement cette filière dans des aquaculteurs ;
schémas d’approvisionnement) ;  l’intérêt manifesté par population à
l’aquaculture ;
 Soutenir les initiatives liées à l’Agricul-
ture biologique et la promotion des pro-  un besoin en poissons de plus en plus
duits portant le label « commerce accru de part de la population.
équitable ». Malgré ces potentialités, quelques probléma-
tiques méritent notre attention.
Amélioration de la Gouvernance et de la
communication sur l’agriculture : Les activités de pêche maritime sont fréquem-
ment perturbées par les phénomènes clima-
 Diffuser les documents relatifs aux poli- tiques (fort courant marin, cyclone, etc.) qui
tiques et stratégies de développement détruisent les matériels et engins de pêche et
agricole ; diminuent la production.
 Appuyer les enquêtes agricoles et créer Les inondations et les grandes crues plus fré-
des bases de données agricoles ;
 Organiser des réunions de coordination
régionale ;
 Organiser des missions d’appui, de
suivi et d’évaluation ;
 Élaborer et mettre en œuvre un plan de
communication.

Domaine d’intervention 4.2. —


PÊCHE ET AQUACULTURE
Son climat et son hydrographie très riche font
de l’Atsinanana une région très propice au dé- quentes à cause du changement climatique
veloppement de la pêche et l’aquaculture. menacent les dispositifs et les infrastructures
aquacoles.
Bref rappel de la situation
La région dispose de centaines de kilomètres Actions prioritaires
de côte, des nappes d’eau propices à l’élevage Valorisation des ressources halieu-
de poissons ; les sources d’eau pour l’alimen- tiques de la région et valorisation des
tation en eau des bassins piscicoles sont en ressources disponibles :
abondance.
Des paysans ont été formés sur l’élevage de  Introduire des races améliorées de
tilapia et de carpes suivant plusieurs tech- carpes, de tilapias et de crevettes ;
niques (élevage en cages, en enclos, en  Réempoissonner les lacs, les rivières et
étangs-barrages, en bassins piscicoles) ; les étangs avec des espèces adaptées
quelques producteurs d’alevins assurent l’ap- au contexte agroclimatique ;
provisionnement des pisciculteurs sur place.
La combinaison de ces éléments fait de la ré-  Évaluer périodiquement les ressources
gion Atsinanana une région à forte potentialité halieutiques de la région et en déduire
piscicole. les stratégies de conservation et de dé-
veloppement qui s’imposent.

18
Plan Régional de Développement Durable

Développement de petites et moyennes  Poursuivre les auteurs d’infractions


entreprises de pêche et d’aquaculture : liées à la pêche et faire le suivi strict des
 Formaliser les pêcheurs traditionnels et sanctions prononcées ;
artisanaux ;
 Organiser des formations techniques et Domaine d’intervention 4.3. —
professionnelles selon le contexte du INDUSTRIE ET ACTIVITÉS DE
changement climatique, pour les pê- TRANSFORMATION
cheurs ;
La non-transformation des produits locaux, des
 Promouvoir l’utilisation des matériels produits miniers, des produits de la pêche, ex-
adéquats (pirogues à voile, embarca- portés à l’état brut, prive la région et le pays
tions motorisées, filets respectant les d’importantes valeurs ajoutées. La région Atsi-
normes, gilets de sauvetage, etc.) ; nanana possède les meilleurs atouts pour être
 Mettre en place un réseau de profes- une locomotive dans l’ambition de Madagascar
de devenir un bassin industriel dynamique.
sionnels de la pisciculture et de l’aqua-
culture.
Développement de la pisciculture et de
l’aquaculture en milieu rural :
 Doter les pêcheurs et les pisciculteurs
ruraux de matériels adaptés aux condi-
tions des zones de pêche (courant
fort) ;
 Promouvoir la pisciculture et l’aquacul-
ture biologiques adaptées au change-
ment climatique ;
 Mettre en place et opérationnaliser des
fermes-écoles ;
 Renforcer les capacités des produc-
teurs d’alevins ; Bref rappel de la situation
 Sensibiliser et former les riverains des Le paysage industriel régional est marqué par
plans et des cours d’eau à la piscicul- la présence de l’unité industrielle lourde d’Am-
ture en cage ; batovy. Des unités moyennes de fabrication de
 Créer des fermes de régénération de produits chimiques et quelques usines agro-in-
poissons endémiques menacés d’ex- dustrielles complètent la liste. Elles sont con-
tinction notamment le « Masovoa- centrées dans l’agglomération de Toamasina.
toaka » ou paretroplus poliactis. Toamasina possède une zone économique
spéciale qui est malheureusement peu déve-
Application stricte des règlementations
loppée. Le coût élevé de l’énergie et les fré-
sur la pêche (périodes de clôture de
quentes perturbations de sa livraison
pêche, matériels de pêche, zones de
pénalisent les investisseurs. Ces derniers sont
pêche, etc.) :
confrontés également au manque de main-
 Sensibiliser les pêcheurs et la popula- d’œuvre qualifiée.
tion sur la législation des pêches et à La proximité du port constitue pourtant un atout
des pratiques de pêche permettant une attractif pour la région. Cette potentialité logis-
meilleure adaptation au changement tique est confortée par le RN2 qui permet
climatique ; l’acheminement de matières premières et de
produits usinés.
 Contrôler le respect de la règlementa-
tion de pêche en impliquant les commu- Avec ses nombreuses ressources, la région
nautés locales et les armateurs ; peut elle-même se constituer en réservoir de
matières premières pour alimenter ses propres

19
Plan Régional de Développement Durable

usines, mais pour cela, elle doit assurer une  Mettre en place un pôle régional de
qualité, une quantité, un délai de livraison et un compétitivité dans un périmètre phy-
coût compétitifs. sique dénommé « District ou Parc d’in-
novation industrielle » ;
Actions prioritaires
 Appuyer l’organe régional de suivi de
Mise en place d’un environnement favo- l’application des études d’impacts envi-
rable au développement de l’industrie et ronnementaux et du respect du cahier
des activités de transformation :
de charge par chaque entreprise indus-
 Organiser des manifestations écono- trielle ;
miques (salons régionaux de l’indus-  Plaider pour l’intégration systématique
trie) ; de la responsabilité sociétale d’entre-
 Organiser des concours régionaux an- prise dans le secteur industriel et trans-
nuels de meilleurs Business Plans ; formation dans la région.
 Favoriser les partenariats intersecto-
riels (voir exemple du projet Tenera ny Domaine d’intervention 4.4. —
Tantsaha avec l’huilerie Maleville) ; TOURISME DURABLE
 Promouvoir le partenariat international Les nombreuses potentialités touristiques de la
entre les entreprises locales et les en- région ne sont pas suffisamment mises en va-
treprises multinationales ; leur.
 Mettre en place des systèmes d’innova-
tion en conformité avec les besoins lo- Bref rappel de la situation
caux et régionaux en développement Foulpointe, site balnéaire phare parmi les plus
technologique et industriel ; fréquentés t par les touristes nationaux, inté-
 Construire et réhabiliter les infrastruc- resse de plus en plus les touristes étrangers.
Toutefois, la route qui y mène est très dégra-
tures de métrologie, de normalisation,
dée, rendant le voyage peu confortable notam-
d’essai et de contrôle de la qualité. ment pour les touristes haut de gamme. Des
Adéquation entre le développement de infrastructures et des services complémen-
l’industrie et la formation : taires sont nécessaires tels des banques ou
 Offrir des bourses d’excellence aux des guichets automatiques de banque, des bu-
reaux assurances et un grand centre hospita-
meilleurs jeunes dans les domaines
lier, des équipements de pompiers, pour servir
scientifiques ; les communautés et les touristes de plus en
 Créer des Centres Universitaires Tech- plus nombreux, etc.
nologiques de niveau Bachelor pour les Toamasina, premier centre urbain régional et
filières prioritaires : TIC, textiles, élec- premier port du pays, est une plaque incontour-
tronique et télécommunications, bio- nable. Il dispose d’infrastructures d’accueil ca-
technologie, agro-industrie, pables de recevoir toutes sortes de visiteurs. Et
électromécanique et productique) ; grâce à son rôle administratif et économique,
la ville, de par tient une place importante dans
 Développer des partenariats entre les
le tourisme d’affaires. Le port peut recevoir des
écoles et les grandes entreprises (dé- bateaux de croisières, mais la fréquence reste
veloppement de curricula adaptés aux encore limitée si on compare à Nosy Be.
besoins, formations in situ, interven-
D’autres axes touristiques sont disponibles et
tions de professionnels dans les écoles, prêts à recevoir des touristes entre autres le
acceptations de stagiaires, formation Canal des Pangalanes et Vatomandry. La bio-
continue, recherche et développement, diversité, les cultures, les plages, les affaires
etc.). constituent de grands intérêts touristiques dans
Développement d’unités industrielles la région.
peu polluantes et soucieuses des en- Les constructions de nouvelles infrastructures
jeux sociaux : hôtelières montrent que le tourisme est un sec-
teur d’avenir.

20
Plan Régional de Développement Durable

Des actions de promotion de la destination At- adaptées aux besoins des touristes na-
sinanana ont été initiées, mais beaucoup res- tionaux en collaboration avec les tours
tent à faire. opérateurs ou organisations non gou-
En général, on assiste à diverses lacunes : in- vernementales ;
suffisance de professionnalisme, précarité de  Aménager les sites et les infrastruc-
la sécurité, absence des documents straté-
tures touristiques publics (parcs de loi-
gique, passage périodique d’épidémies, mau-
sirs, monuments, musées, points de
vais état des routes, saleté des villes et des
plages, manques de moyens financiers notam- vue panoramiques, stations balnéaires,
ment pour les nationaux, etc. Les vols de la etc.) notamment dans les destinations
compagnie Air Madagascar, sujets à des re- phares (Farafaty, Foulpoine, etc.) ;
tards trop fréquents, démotivent les touristes,  Élaborer un plan marketing pour la pro-
alors que les avions privés n’arrivent pas à cou- motion de la destination ;
vrir leurs besoins et leur coût est trop élevé.
Tous ces paramètres constituent des freins  Organiser des manifestations touris-
pour l’épanouissement du secteur tourisme tiques périodiques ;
dans la région.  Organiser des « study tours » pour les
journalistes et les tours opérateurs ;
 Organiser des campagnes promotion-
nelles sur les potentiels touristiques de
la région en collaboration avec les opé-
rateurs pour attirer les investisseurs.
Gestion durable de la Destination Atsi-
nanana :
 Élaboration du plan régional de déve-
loppement du tourisme.
 Inventorier, aménager et développer
les sites à fortes potentialités touris-
tiques ;
Actions prioritaires  Sensibiliser la population, les opéra-
teurs et les touristes sur le tourisme res-
Amélioration de l’accessibilité de la des-
tination Atsinanana : ponsable respectueux des valeurs
culturelles, sociales et environnemen-
 Rénover, et étendre et entretenir les in- tales ;
frastructures de transports (aéroports et
 Mettre en place des dispositifs naturels
pistes d’atterrissage, ports, routes, ca-
et artificiels anti-érosifs et construire
nal des Pangalana, gares routières,
des brises vagues pour protéger les
chemin de fer et gares plages, etc.) ;
plages ;
 Entretenir les réseaux de télécommuni-
 Collecter efficacement et systématique-
cations et développer les systèmes de
ment les statistiques du tourisme dans
paiement électronique et en ligne dans
la région ;
les zones touristiques prioritaires ;
 Contrôler l’application des règlementa-
 Développer les services publics de
tions touristiques et appliquer stricte-
base dans les zones touristiques priori-
ment les sanctions pour les
taires (électricité, eau, gestion des dé-
contrevenants ;
chets, santé).
 Plaider (et si nécessaire, réprimer) au-
Positionnement de la destination Atsi-
nanana à travers un branding fort : près des responsables des maisons de
passe, des bungalows, des hôtels et
 Développer et communiquer des offres des transporteurs pour qu’ils s’impli-
quent dans la protection des enfants

21
Plan Régional de Développement Durable

(exemple : créer un label du type « bun- Domaine d’intervention 4.5. —


galow ami des enfants ») ;
ACTIVITÉS D’EXTRACTION
Facilitation des investissements hôte-
liers et touristiques pour augmenter et Bref rappel de la situation
adapter l’offre à la demande :
Le sous-sol de la région Atsinanana regorge
 Définir et mettre en place une politique d’importantes ressources minières telles que
d’appui aux PME dans le secteur hôte- l’or, des pierres précieuses, du graphite, des
lier et touristique ; chromes, etc. Des périmètres miniers sont ac-
 Professionnaliser le secteur ; tuellement en exploitation, mais le nombre de
permis octroyés n’est pas encore disponible.
 Se conformiser aux normes de gestion
Par ailleurs, des exploitants informels opèrent
durable ; partout dont les statistiques de production ne
 Améliorer l’accès de la population aux sont pas disponibles et ne font rentrer aucune
petits financements ; recette fiscale.
 Sécurisation la propriété foncière.
Renforcement et développement des in-
frastructures d’accueil et des compé-
tences des métiers de services pour une
compétitivité accrue des services tou-
ristiques :
 Former tous les acteurs locaux du sec-
teur touristique (thèmes de formation :
accueil, cuisine et restauration, artisa-
nat, langue, technique de guidage,
etc.) ;
 Explorer, mettre en place et dynamiser
les partenariats et les jumelages ;
Actions prioritaires
 Promouvoir la création de produits tou-
ristiques innovants ; Meilleure connaissance des activités ex-
tractives dans la région :
 Développer des produits touristiques
attractifs, innovants et compétitifs en  Réactualiser les cartes minières de la
privilégiant les principes du développe- région et des districts (ressources et ex-
ment durable ; tractions) ;
 Mettre en valeur la culture et l’artisanat  Inventorier tous les exploitants dans les
de qualité par des expositions sur les fokontany, les communes et les dis-
sites très fréquentés et la construction tricts ;
sur ces lieux de pavillons culturels ;  Recenser les détenteurs des permis mi-
 Améliorer l’accès, l’accueil et les ser- niers et constituer une base de données
vices dans les parcs nationaux et aires consultable ;
protégées, et sites touristiques dans les Respect des processus à suivre dans
zones touristiques prioritaires ; l’exploitation d’un site :
 Appuyer le développement des sys-  Renforcer le contrôle et le suivi des ex-
tèmes d’évacuation médicale et éva- ploitations ;
cuation sécuritaire ;  Renforcer le contrôle sur le terrain, en
 Développer et mettre en œuvre une ce qui concerne le respect de la législa-
stratégie sectorielle de développement tion environnementale et à l’expédition
des compétences liées au tourisme des produits.
dans la région.

22
Plan Régional de Développement Durable

Transformation locale des produits mi- professionnelles, en matière recherches, pro-


niers : grammation et utilisation). Certaines compé-
tences particulières sont également
 Créer de petites unités de transforma-
nécessaires pour que la région devienne un
tion minière ; bassin d’emplois de l’économie numérique. Un
 Mettre en place des formations axées environnement propice à la création d’entre-
sur la transformation des produits mi- prises est d’évidence requis. L’éducation nu-
niers en partenariat avec les profes- mérique n’est pas encore une réalité dans la
sionnels ; région Atsinanana. Les contenus numériques
disponibles pour les étudiants et le public trai-
 Renforcer les formations profession- tent rarement des sujets portant sur le contexte
nelles sur la transformation des produits local.
miniers
Amélioration de la gouvernance locale
du secteur minier :
 Formaliser les exploitants miniers ;
 Mettre en place et dynamiser le Bureau
d’Administration Minière (BAM) dans
les districts non dotés ;
 Former, équiper et encadrer les respon-
sables de communes et de districts sur
les codes miniers ;
 Mettre en place une structure régionale
de collecte les ristournes et redevances
minières pour augmenter les recettes
fiscales liées à l’exploitation minière ;
 Mettre en place un système de coordi- Actions prioritaires
nation régionale du secteur minier avec Ressources humaines compétentes ca-
la participation de la société civile ; pables de répondre aux exigences des
 Sensibiliser les exploitants au respect entreprises du numérique :
des règlements et aux impacts environ-  Créer un pôle régional de formation aux
nementaux de leurs exploitations ; métiers du numérique de niveau inter-
 Renforcer les capacités des exploitants national ;
de petites mines (techniques d’exploita-  Créer des centres de formation pour
tion, règlementation, etc.). une main-d’œuvre qualifiée, destinée
aux entreprises du numérique dans les
Domaine d’intervention 4.6. — districts ;
DÉVELOPPEMENT DU  Développer des curricula de formation
en numérique, adaptées aux besoins
NUMÉRIQUE
des entreprises locales.
Le développement de l’économie numérique
Mise en place de mesures incitatives
est une priorité nationale.
pour l’implantation d’entreprise du nu-
mérique dans la région :
Bref rappel de la situation
Pour l’heure, aucune entreprise d’envergure,  Améliorer l’accès de la population ré-
œuvrant dans l’économie du numérique, n’est gionale notamment des élèves et des
implantée dans la région Atsinanana. étudiants aux contenus éducatifs nu-
La connexion Internet est certes parmi les meil- mériques locaux ;
leurs du pays, la région manque de formations  Mettre en place des incubateurs pour
start-ups numériques ;

23
Plan Régional de Développement Durable

 Appuyer la mise en place d’une institu- Les investissements locaux sont peu dévelop-
tion financière spécialisée au finance- pés et dominés par les investissements extra-
ment des start-ups et des entreprises régionaux et étrangers.
innovantes sous la forme de capital
risque, de « capital angels » ou de
« crowdfunding » ;
 Mettre en place de mesures améliorant
l’accessibilité de la population aux ma-
tériels et services liés au numérique.

Domaine d’intervention 4.7. —


SECTEUR PRIVÉ ET
ENTREPRENEURIAT
L’entrepreneuriat et l’initiative privée seront au
cœur du renouveau du pays tel qu’il est prôné
par le « Fisandratana 2030 ». Autrement dit, le Actions prioritaires
secteur privé est et restera le moteur de la
Amélioration de l’environnement entre-
croissance à Madagascar. Le secteur privé
preneurial :
(hors agriculture) de la région est restreint,
mais diversifié, ce qui constitue un atout pour  Mettre en place un système d’informa-
la stabilité. tions sur les investissements locaux ;
 Améliorer la qualité de service de four-
Bref rappel de la situation
niture d’électricité et assurer une tarifi-
Les principales contraintes au développement cation compétitive ;
du secteur privé comprennent :
 Renforcer les structures d’encadrement
 les fortes tracasseries administratives de PME existantes et en créer de nou-
favorisant les canaux de relations oc-
velles ;
cultes ;
 Promouvoir l’adaptation au change-
 les perturbations causées par les crises
politiques rendant les investissements ment climatique comme débouché po-
plus risqués ; tentiel pour les PME ;
 les dessous-de-table et les pratiques  Améliorer l’utilisation de services de
déloyales ; paiement alternatifs
 la faible gouvernance et les fréquentes  Assurer l’éducation financière des indi-
crises politiques ; vidus pour promouvoir et sécuriser les
 un mauvais environnement des af- investissements.
faires ; Vulgariser la culture entrepreneuriale
 un système de justice partial ; dans le milieu urbain et le milieu urbain :
 Des structures de marché non concur-  Appuyer l’émergence de centre d’ac-
rentielles dans de nombreux secteurs. compagnement des petites entreprises
La ville de Toamasina est dotée d’un centre qui dans les chefs-lieux de district ;
donne des orientations aux jeunes qui veulent  Encourager les PME à formaliser leurs
se lancer dans le domaine de l’entrepreneu-
structures à travers des mesures lo-
riat : « La pépinière d’entreprises ». Il s’agit
cales incitatives ;
d’une initiative d’entreprises et de particuliers
qui veulent aider les jeunes entrepreneurs.  Mettre en place des structures d’appui
La non-disponibilité de l’électricité est un obs- aux jeunes promoteurs de chaque dis-
tacle majeur pour les investisseurs. Cela nuit trict ;
grandement à la compétitivité de la région.  Former les jeunes sur l’entrepreneuriat
et le développement d’entreprise ;

24
Plan Régional de Développement Durable

 Renforcer les capacités des créateurs novation leur permettant de valoriser les ma-
de PMI/PME ; tières premières de récupération. Mais une
amélioration du design et de la finition est né-
 Mettre en place un cluster sectoriel pour
cessaire pour que l’artisanat local soit concur-
partager des expériences, de bonnes rentiel.
pratiques et pour exploiter les liens de
La formation, la structuration des acteurs, l’ac-
complémentarité ;
cès aux petits financements sont défaillants.
 Encadrer les coopératives, les associa- L’appui à la formalisation du secteur contribue
tions et les groupements profession- à l’amélioration des recettes fiscales étant
nels. donné que l’artisanat est un pourvoyeur d’em-
plois même auprès des plus pauvres.
Domaine d’intervention 4.8. —
Actions prioritaires
ARTISANAT
Améliorer le niveau professionnel des
L’artisanat est présent aussi bien en ville que artisans :
dans les campagnes. S’il est plutôt à vocation
commerciale dans les villes et les sites acces-  Organiser des ateliers de formation (de-
sibles, il est surtout dédié à satisfaire les be- sign, gestion financière, commercialisa-
soins des ménages en milieu rural. tion, etc.) ;
 Faciliter l’accès des artisans aux petits
financements adaptés à la nature de
leurs activités ;
 Organiser des évènements spécifiques
de promotion de l’artisanat ;
 Professionnaliser et formaliser des ac-
teurs (respecter les normes, les qualités
et la régularité, travailler avec des ca-
hiers de charges) ;
 Encadrer les associations dans les ac-
tivités artisanales.
Intégrer la chaine de valeur de l’artisanat
Bref rappel de la situation dans le système économique de la ré-
gion :
Même si l’artisanat est majoritairement dans
l’informel, il est en plein épanouissement. Les  Développer et pérenniser la production
obstacles rencontrés sont liés à l’approvision- des matières premières destinées à
nement en matières premières, à la sécurité l’artisanat ;
des marchés, à l’accès au petit financement, à  Développer des labels artisanaux spé-
la formation, à l’acquisition des matériels et cifiques à la région Atsinanana ;
équipements et à l’invasion des produits chi-
nois. Malgré les efforts menés pour la structu-  Adopter ou faire adopter des mesures
ration, la capacité organisationnelle des règlementaires favorables au dévelop-
artisans reste limitée. pement de l’artisanat ;
La promotion de l’idée « Vita Gasy » donne des  Accompagner des artisans à la re-
possibilités de débouchées aux artisans. Les cherche des partenaires
artisans malgaches ont une forte capacité d’in-

25
Plan Régional de Développement Durable

Grande orientation 5. —
DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET CULTUREL
Toutefois, des opportunités existent pour ren-
Domaine d’intervention 5.1. — forcer la sécurité, telles :
SÉCURITÉ  Les organisations communautaires de
sécurité dans certains quartiers ou
Ces derniers temps, la sécurité a connu une
fokontany qui a le mérite d’exister, mais
dégradation, aussi bien en ville qu’en milieu ru-
qui demandent des encadrements ;
ral.
 l’existence d’ONG œuvrant dans la ré-
États des lieux insertion sociale des jeunes délin-
quants ;
Dans les campagnes, la rareté et l’éloignement
des postes des services de sécurités (gendar-  la pratique du DINA (ou pacte de sécu-
meries ou police nationale) donnent aux mal- rité) dont l’application nécessite une
faiteurs plus de latitude à commettre leurs analyse approfondie ;
forfaits. Moins de 50 % des communes sont do-  le projet de mise en place de postes
tés des postes avancés de la gendarmerie et avancés dans les communes éloi-
l’effectif reste très limité. À cause de cette insé- gnées.
curité, la population accorde de moins en
moins de confiance au système judiciaire d’où Actions prioritaires
les réactions communautaires parfois exces- Renforcer les structures de sécurité de
sives (lynchages, vindictes populaires, etc.). proximité avec l’implication de la popu-
Chaque chef-lieu de district d’Atsinanana est lation :
doté d’une brigade de la gendarmerie et d’un
commissariat de la police. Ce n’est pas le cas  Renforcer l’effectif des forces de
des zones rurales. Outre cette présence res- l’ordre ;
treinte, le manque d’équipements et de maté-  Créer des postes avancés de gendar-
riels limite leur capacité d’intervenir d’autant merie dans les communes non dotées ;
plus que les malfaiteurs sont parfois mieux
 Doter les forces de l’ordre d’équipe-
mieux équipés.
ments modernes et en quantité suffi-
sante ;
 Créer des commissariats de police
dans les districts non dotés ;
 Équiper et former les groupes de vigi-
lance communautaires ;
 Accompagner les dinam-paritra ;
 Former et motiver les quartiers mo-
biles ;
 Lutte contre la corruption dans les
forces de l’ordre et dans le système ju-
diciaire ;
La ville de Toamasina est devenue le foyer du  Organiser des opérations spéciales
grand banditisme. Dans les campagnes, à dé- pour pacifier les zones sensibles et les
faut de forces de l’ordre, les communautés par- zones de prédilection des malfaiteurs ;
ticipent dans la gestion de la sécurité à travers
l’« Andrimasom-pokonolona » (comité de vigi-  Appliquer les sanctions négatives chez
lance locale) et les quartiers mobiles. les responsables défaillants ;
Les vols des gasoils, les attaques aux conte-  Développer des partenariats entre les
neurs et aux taxis-brousse sont surviennent forces de l’ordre et les entités privées ;
fréquemment sur la RN2.

26
Plan Régional de Développement Durable

 Réaliser des séances de mobilisation En 2017, l’État s’est doté d’un plan sectoriel
de masse sur les méfaits de la drogue pour l’éducation. La région entend s’y référer
et de l’alcool ; pour améliorer le niveau d’éducation de ses
jeunes.
 Mettre en place et dynamiser les comi-
tés de lutte contre la consommation Actions prioritaires
drogue dans chaque Commune.
Accroissement de l’accès à l’éducation
(préscolaire, fondamentale et secon-
Domaine d’intervention 5.2. — daire) tout en résolvant les fortes déper-
ÉDUCATION ET FORMATION ditions scolaires en réduisant les
disparités interrégionales :
L’état et les collectivités locales, appuyés par
les partenaires techniques et financiers ont fait  Construire et réhabiliter les salles de
de grands pas pour la promotion de l’éduca- classe (sur des terrains sécurisés) ;
tion. Mais le chantier reste immense.
 Amélioration des commodités dans les
établissements scolaires (latrines, point
d’eau, clôture, cantine scolaire, etc.) ;
 Doter les écoles de mobiliers et de ma-
tériels scolaires ;
 Recruter et renforcer les compétences
des enseignants et du personnel admi-
nistratif ;
 Élaborer et disséminer des manuels,
des guides et des documents d’accom-
pagnement ;
 Plaider auprès de partenaires pour l’oc-
troi de bourses de stage (à l’intérieur et
à l’extérieur) ;
 Mettre en place des systèmes de ré-
compenses des élèves les plus méri-
Bref rappel de la situation tants ;
Dans la région, l’éducation reste encore mar-  Inspecter périodiquement et systémati-
quée par une très forte déperdition scolaire, quement les établissements scolaires
l’insuffisance qualitative et quantitative d’infras- privés.
tructures, de matériels, d’équipements et d’en-
seignants, surtout dans les zones rurales  Développer des programmes complé-
enclavées. En règle générale, la problématique mentaires spécifiques (culture, art, ci-
de la protection des enfants (cf. Domaine d’in- visme) adaptés au contexte local dans
tervention 5.3.) affecte gravement leur scolari- les écoles primaires et secondaires.
sation. Renforcement de l’enseignement supé-
Le niveau de scolarisation des filles est préoc- rieur et la formation professionnelle et
cupant, car elles sont plus nombreuses à ne technique :
pas compléter les cycles scolaires.
 Développer des partenariats spéci-
Des partenaires sont en appui à l’éducation no- fiques en fonctions des domaines de
tamment la Banque mondiale, l'agence de coo- compétences des partenaires ;
pération japonaise, l’UNICEF, etc. La forte
contribution des parents d’élèves est un signe  Mettre en place des systèmes de ré-
de leur bonne volonté et de leurs intérêts. L’ou- compenses des étudiants les plus méri-
verture d’écoles privées confirme cette attrac- tants ;
tion pour l’éducation des enfants.  Sensibiliser les grandes sociétés à four-
Malheureusement, la qualité de l’enseigne- nir des bourses aux étudiants ;
ment n’est pas appréciable. Les règlementa-
tions ne sont pas respectées.

27
Plan Régional de Développement Durable

 Plaider auprès des partenaires poten- des intrants par les prestataires ;
tiels et auprès de l’État central pour  défaillance du système d’information
l’amélioration de l’enseignement supé- sanitaire en rapport à des problèmes de
rieur. rapportage des données, de la qualité
Renforcement de l’éducation spéciali- et de la sous-utilisation des informa-
sée pour les groupes vulnérables : tions ;
 Créer et/ou renforcer les centres de for-  insuffisance de capacités institution-
mation et d’apprentissage pour les nelles en matière de suivié et valuation
jeunes déscolarisés sur des pro- et de recherche en santé ;
grammes appropriés ;  faiblesse de la promotion de la santé et
 Renforcer le système d’alphabétisation des activités préventives en santé et
fonctionnelle intensive (organisation, environnement.
ressources humaines, matérielles, fi- Quant aux autres, ils sont reliés à des pro-
nancières, etc.) ; grammes spécifiques :
 Créer des écoles et des centres éduca-  difficultés d’intégration des activités de
tifs spécialisés pour les aveugles, les formation et de supervision des pro-
sourds et les muets ; grammes verticaux ;
 Développer des partenariats avec la so-  insuffisance de couverture sanitaire
ciété civile pour renforcer les appuis pour l’accès universel aux soins et ser-
aux centres éducatifs spécialisés. vices de santé ;
 faiblesse de la prise en charge des prin-
Domaine d’intervention 5.3. — cipales maladies transmissibles, non
transmissibles et des déficiences et in-
SANTÉ
capacité liée à l’insuffisance de finance-
La santé de sa population et l’amélioration de ment ²et à la qualité des prestations ;
leur qualité de vie sont au centre des préoccu-
pations de la région.  faible fonctionnalité de la référence
contre référence entravant la continuité
Bref rappel de la situation et la qualité des services.
L’analyse de chaque pilier du système de santé Il importe aussi de relever les contraintes ma-
a permis d’identifier les points de blocage jeures suivantes :
transversaux suivants :  le sous-financement du secteur et l’inef-
 insuffisance et inadéquation de l’ap- ficacité de l’aide au développement du
proche communautaire ; secteur santé ;
 insuffisance de la qualité des soins à  la faiblesse du leadership et de la gou-
tous les niveaux de la pyramide sani- vernance à tous les niveaux du système
taire, principalement en termes ; de santé ;
 insuffisance de ressources humaines  la faible participation de la communauté
tant en quantité qu’en qualité ; et de la société civile aux activités cura-
tives et promotionnelles ;
 répartition inéquitable des ressources
humaines au détriment des zones péri-  les carences dans la gestion et la main-
phériques ; tenance des infrastructures sanitaires
et des équipements.
 démotivation du personnel de santé par
des salaires insuffisants, par le manque Par contre, la région dispose d’une école de
d’un système de reconnaissance de la médecine, d’un Centre Universitaire Régional
performance ; et de plusieurs instituts de formation de para-
médicaux.
 mauvaise gestion des ressources hu-
De même, des ONG et associations travaillent
maines ; en collaboration avec les services décentrali-
 faible maîtrise du circuit d’approvision- sés dans le domaine de la santé.
nement, de distribution et de gestion

28
Plan Régional de Développement Durable

Actions prioritaires Humanisation et qualité des soins :


Amélioration de l’approche communau-  Renforcer la capacité des agents de
taire et l’implication des agents commu- santé sur le manuel de gestion et le ca-
nautaires : hier des charges ;
 Opérationnaliser la cellule de lutte anti-  Améliorer la qualité de soins et de l’ac-
corruption ; cueil selon le module de formation des
 Former les agents en 5S ; partenaires de l’USAID ;
 Rendre disponibles les registres de  Faire le suivi des activités prioritaires :
consultation externe dans les forma- intrants, fonds du FANOME, accessibi-
tions sanitaires ; lité de la population à plus de 5 km, hu-
manisation des soins sur la santé de la
 Mettre à jour la liste des agents commu-
mère et de l’enfant ;
nautaires fonctionnels ;
 Renforcement de la capacité des
 Effectuer la revue périodique par
agents de santé sur l’humanisation des
l’équipe managériale de district et Chef
soins et sur la santé de la mère et de
de Centre de Santé de Base (Chef
l’enfant ;
CSB) ;
 Appliquer le système de financement
 Instaurer la revue mensuelle par les
basé sur la performance (FBP) ;
chefs des Centres de Santé de Base
avec les agents communautaires pour
le suivi et l’amélioration des indica-
teurs ;
 Renforcer l’encadrement effectif des
agents communautaires par les chefs
CSB selon la Politique Nationale de
Santé Communautaire ;
 Motiver les agents communautaires à
travers le soutien par le Financement
Basé sur la Performance (sensibilisa-
tion, référence, etc.) ;
 Mise en place de la base de données
sur les intervenants sociosanitaires Amélioration de l’utilisation du Fonds
communautaires (mobilisation, sensibi- d’Équité :
lisation, référence) ;  Sensibiliser sur l’utilisation du Fonds ;
 Mettre en place des cases sanitaires  Définir une valeur cible annuelle d’utili-
dans les fokontany éloignés des CSB ; sation du fonds d’équité par CSB et
 Redynamiser les comités de lutte mise en œuvre avec la commune à tra-
contre les marchés illicites de médica- vers des critères consensuels pour at-
ments ; teindre cet objectif (CSB et
 Appuyer les activités des formations sa- communes) ;
nitaires à faibles performances ; Réduction des disparités intrarégio-
 Opérationnaliser le système d’informa- nales en termes de couverture sani-
taire :
tion (utilisation des échéanciers, utilisa-
tions des données, mises à jour et  Transformer le Centre Hospitalier de
utilisation du registre communautaire) Référence de District de première caté-
auprès des chefs CSB ; gorie (CHRD1) de Manampontsy en
 Mettre en place et opérationnaliser les Centre Hospitalier de Référence de Dis-
structures de santé communautaire : trict de première catégorie (CHRD2) ;
COSAN, COGE, CCDS ;  Fonctionnaliser tous les CSB ;

29
Plan Régional de Développement Durable

 Construire des CSB dans les fokontany Domaine d’intervention 5.4. —


éloignés (Mahatsara, Sahabe, Vohitra-
rivo, Sahanomby, Ambodisovoka) ;
CULTURE ET SOLIDARITÉ
 Construire un CSB2 dans la parcelle SOCIALE
11/47 de la vie Toamasina I ; Les personnes âgées et les handicapés se
trouvent marginalisés alors qu’ils sont des
 Construire le CSB1 Ambatoharanana
forces de développement de notre commu-
(district de Manampontsy), CSB1 An-
nauté.
kiboka et le CSB1 Ambohimiadana (dis-
trict de Marolambo) ; Bref rappel de la situation
 Fonctionnaliser le bloc opératoire dans Sans une solidarité sociale, les personnes
les Centres Hospitaliers de Référence âgées et les handicapés se trouvent marginali-
de District et doter en équipements mé- sés alors qu’ils font partie intégrante de notre
dicaux ; communauté. Par ailleurs, la culture malgache
 Sécuriser les CSB (recruter des gar- prône le « fihavanana » et le respect des
diens, clôturer) ; « Raiamandreny ». Toutefois, avec la dévalua-
tion de notre économie engendrant la diminu-
 Construire des abris pour les accompa- tion du pouvoir d’achat, cette valeur prônée par
gnants ; nos aînées est en déclin progressif et la notion
Renforcement l’offre de soins de santé de « fihavanana » est devenue plus restreinte
de qualité aux mères et aux nouveau- et les respects au « Raiamandreny » s’amincis-
nés : sent. Ainsi on note une défaillance grave de la
solidarité familiale et la présence de plusieurs
 Promouvoir l’audit du décès maternel ; formes d’exclusion.
 Intégrer la surveillance des décès ma-
ternels dans la surveillance épidémiolo- Actions prioritaires
gique ; Protection et mise en valeur du patri-
 Améliorer la qualité d’accueil dans les moine culturel matériel et immatériel :
maternités ;  Baptiser des rues et des monuments
 Améliorer les équipements et de la dis- publics, construire des stèles des mo-
ponibilité des intrants ; numents, fabriquer des statues en hom-
 Renforcer le dialogue pour un engage- mage aux grandes figures locales ;
ment communautaire ;  Appuyer les jeunes talents locaux (no-
 Sensibiliser plaider en faveur de la tamment dans l’expression des cultures
santé maternelle et infantile ; traditionnelles) ;
 Faire le suivi des activités relatives aux  Créer et dynamiser des musées cultu-
soins obstétricaux néonataux d’ur- rels ;
gence dans les CSB et les Centres
Hospitaliers de Référence de District ;
 Former des agents de santés en soins
obstétricaux néonataux d’urgence de
base et en soins d’urgence en santé
maternelle et néonatale ;
 Intégrer la surveillance des décès ma-
ternels dans la surveillance épidémiolo-
gique ;

30
Plan Régional de Développement Durable

 Appuyer les auteurs et les éditeurs  Renforcer les capacités techniques, fi-
dans la publication d’œuvres culturels nancières et matérielles des délégués
sur la région ; de la population ;
 Éditer, vulgariser, promouvoir les  Accompagner la mise en œuvre de pro-
œuvres mettant en valeur les richesses gramme sur la culture de vivre en-
culturelles locales ; semble, la solidarité nationale,
 Organiser des concours régionaux l’entraide sociale et la citoyenneté ;
(contes, musiques locales, poèmes,  Mettre en place des mécanismes de
nouvelle, dance, etc.) ; médiation entre acteurs en cas de con-
 Organiser et promouvoir les festivals ré- flit.
gionaux ;
 Créer des centres de formation cultu- Domaine d’intervention 5.5. —
relle et artistique ; EMPLOI
 Créer les services publics des arts et La crise mondiale, conjuguée aux crises poli-
cultures dans les districts non dotés ; tiques successives a provoqué une déstabilisa-
tion alarmante d’un marché du travail déjà
 Responsabiliser les leaders coutumiers
fragile, et une précarisation accrue de l’emploi.
(Tangalamena, Sojabe, Lonaka, Am- Pour que la région Atsinanana devienne dura-
panjaka) dans la résolution de certains blement un bassin d’emplois, il se doit de mo-
problèmes. biliser encore plus d’efforts afin d’apporter des
Changement de paradigme en faveur de réponses concrètes et efficaces aux probléma-
la participation à la vie sociale et écono- tiques de l’emploi et du développement.
mique des groupes marginalisés et vul-
nérables : Bref rappel de la situation
 Mise en place des centres pour les per- En 2012, le taux national de chômage s’élève
sonnes âgées ; à 1,3 %, alors que le chômage déguisé touche
20 % des actifs, tandis que la proportion des
 Créer et dynamiser des CAPA (Clubs emplois inadéquats est de 47 %. Plus alarmant
Amis des Personnes Âgées) ; encore, la proportion des emplois non protégés
 Organisation des séances d’échanges est de 90 % selon les derniers chiffres officiels.
et de transfert de connaissance entre De manière globale, les emplois inadéquats et
les jeunes et les personnes âgées sur les emplois non protégés sont beaucoup plus
des thèmes prédéfinis ; répandus en milieu rural et chez les groupes
les plus vulnérables, en particulier chez les
 Aménager les accès des bâtiments pu- femmes et chez les jeunes. L’agriculture oc-
blics pour faciliter le déplacement des cupe le plus de travailleurs de la région.
personnes à mobilités réduites ; Parmi les facteurs à l’origine de cette situation,
 Développer les stratégies pertinentes on souligne particulièrement des conditions
améliorant l’accès des personnes han- macroéconomiques défavorables et une défail-
dicapées aux services dans tous les lance institutionnelle en matière d’emploi, mais
secteurs ; aussi le faible accès à la formation profession-
nelle, l’inadéquation des compétences aux be-
 Renforcer les capacités et les équipe- soins du marché du travail, et la
ments des structures d’appui aux per- prépondérance de l’économie informelle (y
sonnes vulnérables ; compris le secteur agricole) qui emploie neuf
 Créer des centres d’appui pour la popu- actifs sur dix.
lation vulnérable (personnes en situa- Des initiatives prometteuses, en grande partie
tion de handicap, sinistrés, orphelins, portées par le privé, tentent d’y remédier, mais
etc.) ; elles restent insuffisantes et faiblement coor-
données.
 Réaliser des campagnes de délivrance
de « copies » et de « cartes d’identité
nationale » ;

31
Plan Régional de Développement Durable

Actions prioritaires de la formation.


Création d’opportunités d’emplois dé- Préparation de la main-d’œuvre locale à
cents pour la majorité des actifs : la réalisation des projets industriels
d’envergure offrant des emplois directs
 Mettre en place une plateforme de vul- et indirects (extension du port de Toa-
garisation des informations sur les mar- masina, construction de l’autoroute
chés et la législation du travail ; Toamasina Antananarivo, implantation
 Renforcer la capacité du Centre régio- de nouvelles usines, etc.) :
nal d’aide à la réinsertion et étendre ses  Appuyer l’émergence de partenariats
services auprès des autres districts ; entre les établissements de formations
 Organiser des foires et salons pour pal- et les entreprises (Formation des sala-
lier l’absence d’organes d’appui à l’em- riés et de stagiaires) ;
ploi ;  Faire l’état de lieu de la formation pro-
 Capitaliser sur les acquis de la région fessionnelle (structures d’appui, pro-
dans la gestion des conflits sociaux liés grammes de soutien, des services
à l’emploi (cas d’Ambatovy) ; publics de placement et des pro-
 Mettre en place des bureaux d’inspec- grammes de promotion de l’emploi,
tion de travail dans les districts non do- etc.) ;
tés ;  Prioriser l’emploi des ressources hu-
 Améliorer des emplois ruraux ; maines locales cadrant dans les do-
maines de compétences zonales.
 amélioration des emplois informels non
agricoles. Amélioration l’environnement du tra-
vail :
 Encourager le regroupement des PME
et PMI selon leurs branches d’activité ;
 Promouvoir le dialogue social dans les
entreprises ;
 Créer des clubs CNaPS « Zandry
Olona » ;
 Coordonner les actions de la société ci-
vile en matière d’emploi et de formation.

Domaine d’intervention 5.6. —


ACCÈS AU LOGEMENT
Amélioration la productivité et promou- Les caractéristiques du logement condition-
voir l’emploi des jeunes dans les sec- nent le bien-être et la capacité de l’individu à
teurs prioritaires de l’économie : participer pleinement au développement de sa
 Mettre en place une plateforme de vul- région.
garisation des informations sur les mar-
chés du travail ; Bref rappel de la situation
 Encadrer et accompagner les jeunes Au moins neuf personnes sur dix de la région
par des experts (institutionnaliser le Atsinanana habitent des maisons de type tradi-
système maître élève) ; tionnel. Les appartements et chambres qui
tiennent la deuxième et la troisième place. En
 Identifier les besoins potentiels liés aux tout, moins de 3 % de la population vivent dans
potentialités économiques et former les des constructions. Les logements de type mo-
jeunes sur les spécialisations défail- derne tels que les studios et villas concernent,
lantes. au total, moins de 1 % des habitants de la ré-
 Promouvoir les investissements et le gion.
renforcer la gouvernance de l’emploi et

32
Plan Régional de Développement Durable

Les habitants de la région vivent en majorité


dans des logements construits principalement
avec des matériaux non durables.
Dans les communes de la région, les zones ha-
bitées se sont développées en dehors de tout
schéma directeur et sans les infrastructures de
base. On note également une méconnaissance
du droit foncier qui entrave non seulement le
développement du logement individuel, mais
également les infrastructures publiques telles
que les écoles. Les communes ne peuvent pas
délivrer des permis de construire parce que de
grandes parcelles de terre appartiennent à un
petit nombre de personnes pas toujours à
même de les mettre en valeur.

Actions prioritaires Domaine d’intervention 5.7. —


Faciliter l’accès de la population aux SPORT, LOISIRS ET JEUNESSE
services et équipements nécessaires à La jeunesse est un capital précieux pour la ré-
la construction de logements décents : gion. Les sports et le loisir jouent un rôle impor-
 Élaborer un Plan régional d’accès au lo- tant dans l’encadrement des jeunes en les
gement ; protégeant des dangers de la délinquance.
 Développer des partenariats pour facili- Bref rappel de la situation
ter l’accès aux logements sociaux ;
La disposition d’infrastructures permettant
 Élaborer et mettre en œuvres des me- d’exercer ces activités constitue un préalable.
sures facilitant l’accès aux logements La région Atsinanana disposait en 2009 (der-
pour les plus vulnérables ; nière statistique disponible) de 111 salles de
Améliorer les connaissances des règle- spectacles, dont 61 publics ; de 15 biblio-
mentations liées à l’habitat et au loge- thèques ou centres de lecture, d’un seul hall
ment : d’information. On comptait 279 terrains de
sports, dont 70 % sont érigés dans les districts
 Doter des équipements et renforcer les de Toamasina I et II. La moitié de ces terrains
compétences des agents chargés du de sport sont publics.
traitement des demandes de permis de Par ailleurs, les neuf bibliothèques sur les
construire ; quinze existantes dans la région sont établies
 Publier le processus de l’obtention et dans le district de Toamasina I où se trouve
des permis de construire (affichage pu- également le seul hall d’information de la ré-
blic, publication sur Internet) ; gion.
 Réaliser une campagne d’information Actions prioritaires
sur les règlementations régissant l’habi-
tat et le logement ; Développement du sport de haut ni-
veau et promotion du sport pour tous
 Réaliser des études sur l’adéquation (sport de masse, sport affinitaire, sport
entre la règlementation existante sur le traditionnel) :
logement et les grands enjeux écono-
miques et sociaux actuels ;  Appuyer la participation des athlètes de
la région aux Jeux et compétitions inter-
 Appuyer la recherche sur les tech- nationales (régionales, continentales,
niques, les matériaux et les designs de mondiales) ;
constructions adaptés au changement
climatique ;  Promouvoir les écoles de sports dans la
région ;
 Vulgariser les techniques de construc-
tion durable.  Organiser des compétitions et des con-
cours intercommunaux ;

33
Plan Régional de Développement Durable

 Organiser des jeux régionaux interéta-  Participation des jeunes de la région At-
blissements ; sinanana aux grands évènements na-
 Recycler les enseignants d’éducation tionaux et internationaux de jeunesse ;
physique et sportive dans les établisse-  Recruter et renforcer les capacités des
ments publics et privés ; cadres et du personnel technique de la
 Construire et réhabiliter les infrastruc- jeunesse et des sports ;
tures sportives (Centre Régional de la  Sécuriser le foncier (CAP, stades
Jeunesse et des Sports, terrains, pis- et terrains de sports, etc.).
cines, stades, gymnase, dojo, etc.) ;
 Organiser/appuyer des animations so- Domaine d’intervention 5.8. —
cioculturelles et sportives. GESTION DES RISQUES ET DES
CATASTROPHES

Bref rappel de la situation


Le gouvernement de Madagascar a défini par
région et par district les aléas qui les affectent.
Pour le cas de la région Atsinanana, ce sont le
cyclone et l’inondation. Bien qu’ils soient mé-
diatisés, les incendies et les feux de brousse
ne sont que des cas isolés. D’autre part, à
cause de lacunes en matière sanitaire et envi-
ronnementale, les risques de pandémie sont
également élevés dans la région Atsinanana.

Actions prioritaires
Intégration de la réduction des risques
Contribution effective d’une jeunesse et catastrophes (RRC) et de la gestion
épanouie au processus de développe- des risques et catastrophes (GRC) dans
ment de la région et du pays : les politiques sectorielles de développe-
 Doter en équipements adéquats et four- ment, et amélioration des cadres juri-
nitures informatiques les infrastructures diques et institutionnels :
de la jeunesse (centre régional des  Installer les points focaux de l’unité de
sports et de la jeunesse, Maisons des coordination de la gestion des risques
jeunes) ; et catastrophes dans les localités sen-
 Encadrer les jeunes sur la citoyenneté sibles afin d’assurer un appui technique
et le civisme, sur la paix et le dévelop- aux collectivités territoriales et aux
pement durable ; autres intervenants ;
 Organiser des campagnes de sensibili-  Vulgariser les documents relatifs à la
sations relatives à la lutte contre des prévention et à la gestion des risques
fléaux affectant les jeunes (VIH/SIDA, de catastrophes ;
Violences, traite des personnes, GRC,  Renforcer l’opérationnalisation des pla-
etc.) ; teformes régionales et locales de ges-
 Organiser des concours de projets tion des risques et catastrophes ;
d’entreprise pour les jeunes ;  Appuyer le renforcement des capacités
 Renforcer la capacité des jeunes en en- techniques et managériales des ser-
trepreneuriat ; vices de sapeurs-pompiers des
 Appuyer, promouvoir et redynamiser grandes agglomérations ;
les mouvements associatifs et sportifs  Renforcer les capacités techniques des
des jeunes ; acteurs décentralisés sur les principes

34
Plan Régional de Développement Durable

de la gestion des risques et catas- Renforcement de l’utilisation des con-


trophes et leur intégration dans les naissances, des innovations et de l’édu-
plans de développement locaux plans cation pour instaurer une culture de la
communaux de développement et plan sécurité et de la résilience :
régional de développement) ;
 Former les acteurs de la plateforme sur
les principes de la Réduction des
Risques et des Catastrophes (RRC) et
la Gestion des Risques et des Catas-
trophes (GRC) et les mécanismes de
coordination en cas d’urgence ;
 Former les collectivités locales à la
mise en place des programmes de pré-
vention (élus locaux) ;
 Actualiser périodiquement du plan de
contingence régional ;
 Plaider auprès des autorités adminis-  Faire l’inventaire et vulgariser des con-
tratives en vue de la mobilisation des naissances et les bonnes pratiques en-
ressources internes pour financer les dogènes en lien avec la GRC ;
actions en matière de la GRC ;  Vulgariser les bonnes pratiques endo-
 Former les acteurs décentralisés sur gènes ;
l’intégration de la GRC dans l’élabora-  Élaborer et diffuser des supports péda-
tion des instruments de planification du gogiques prenant en comptes tous les
développement. risques majeurs ;
Meilleure connaissance des risques ma-  Sensibiliser et informer sur les risques
jeurs sur l’ensemble du territoire de la majeurs en mettant l’accent sur les me-
région et renforcement des capacités sures de réduction possible ;
des acteurs :
 Renforcer les mécanismes locaux d’in-
 Réaliser une cartographie approfondie formation par l’appui aux radios com-
des risques à l’échelle des districts et munautaires, aux ONG locales et
des communes ; organisations à la base.
 Réaliser une étude de vulnérabilité des Renforcement des actions de réduction
écosystèmes côtiers, ainsi que des éta- des risques sous-jacents :
blissements humains de la côte au phé-
 Mettre en place des équipements col-
nomène de l’érosion côtière ;
lectifs et des infrastructures essen-
 Élaborer les cartes détaillées des zones tielles conformément aux normes anti-
à multirisques ; aléas.
 Renforcer les capacités des services et  Vulgariser les bonnes pratiques de ges-
du personnel de la météorologie afin de tion durable des terres en fonction des
disposer de données fiables pour le agroécologies ;
suivi et la gestion des risques de catas-
 Vulgariser les semences adaptées au
trophes ;
changement climatique et aux perturba-
 Accroitre la performance à l’échelle lo- tions résultant des situations de catas-
cale des prévisibilités des risques ma- trophes avec le calage des calendriers
jeurs ; culturaux.
 Promouvoir l’utilisation des télévisions,  Faire l’inventaire des sources de pollu-
des radios, des réseaux de téléphonie tions majeures dans le pays ;
mobile ou autres moyens fiables pour
 Appuyer les opérateurs dans la réduc-
minimiser l’impact des aléas.

35
Plan Régional de Développement Durable

tion et la maitrise des pollutions indus- gestion des centres opérationnels : ré-
trielles ; ponses dans les premières 24, 48 et 72
 Mettre en place des mécanismes de heures, ainsi que le « business conti-
médiation entre acteurs en cas de con- nuity » ;
flit.  Former les agents des centres sur la
Amélioration des outils techniques de collecte, l’analyse et la gestion de l’in-
préparation et de réponse et renforce- formation ;
ment des capacités des acteurs en ma-  Développer et renforcer les méca-
tière de préparation et prévision des nismes d’alerte précoce dans les dis-
catastrophes : tricts, communes et fokontany les plus
 Mettre à jour les plans de contingences sensibles ;
en fonction des scénarios de risques et  Former et équiper les districts plus sen-
prendre en compte l’aspect genre à sibles afin que des mécanismes
tous les niveaux ; d’alertes précoces soient fonctionnels ;
 Renforcer les capacités techniques, fi-  Équiper les centres de la croix rouge
nancières des comités locaux de plani- pour qu’ils puissent assurer leurs mis-
fication de secours ; sions de prévention et de secours.
 Faire une large diffusion du mécanisme
institutionnel de gestion des crises ; Domaine d’intervention 5.9. —
 Développer et mettre en œuvre un pro- PROTECTION DES ENFANTS
gramme de formation pour la prépara-
Les accords internationaux et régionaux com-
tion et réponse aux urgences de toutes plétés par les textes nationaux affirment l’im-
natures et à tous les niveaux (région, portance des droits de l’enfant et en particulier
districts, communes) et sur la gestion le droit d’être protégé contre toutes formes de
de système d’alerte précoce ; maltraitances aussi bien en situation normale
 Créer un pool de formateurs pour la ré- qu’en situation d’urgence, et exigent ainsi un
gion et les former pour la préparation et engagement pour la lutte en faveur des en-
la réponse aux urgences ; fants.

 Organiser des exercices de simulation Bref rappel de la situation


à des périodes prédéfinies pour plu-
De manière alarmante, la prostitution infantile
sieurs risques naturels ou industriels
s’est amplifiée avec la persistance de la pau-
majeurs dans les districts, afin de tester vreté et avec le développement du tourisme.
les plans de contingence et de renforcer Elle est surtout aggravée par la crise politique
les capacités des acteurs ; et économique depuis 2009. La situation est fa-
 Renforcer les capacités (techniques, vorisée par une forme de tolérance de la part
matérielles et financières) des commu- d’une grande partie de la société qui estime
nautés des zones sensibles à la prépa- que laisser un enfant fréquenter un vazaha
ration et la réponse ; (« étranger ») permet l’ascension sociale et ap-
porte un certain prestige à la famille.
 Mettre en place des centres opération-
Par ailleurs, le travail des enfants prend de
nels (région, districts et communes) ;
l’ampleur. On les trouve surtout dans les car-
 Établir une base de données pour tous rières, la vente ambulante, les travaux domes-
les numéros/contacts importants (gou- tiques, l’agriculture et la fabrication de charbon.
vernement, système des Nations Un autre fait inquiétant, depuis l’année 2013,
Unies, ONG et donateurs) ; est la présence de plus en plus d’enfants de
 Établir des accords entre les structures rue, mendiant et récupérant des ordures dans
étatiques et le secteur privé pour un la ville de Toamasina. Selon le rapport de la
Croix-Rouge Malagasy, environ 270 enfants vi-
soutien logistique lors de désastres ;
vent dans la rue. Ceux-là sont démesurément
 Mettre en place des procédures pour la affectés par les répercussions du changement
climatique.

36
Plan Régional de Développement Durable

En milieu rural, les bals populaires organisés, Actions prioritaires


appelés localement « jiromena ou « foyer »
Renforcement du système de protection
constituent souvent la principale distraction des
de l’enfant auprès de la famille et de la
jeunes. Ces évènements très fréquents attirent
communauté :
aussi les touristes, les transporteurs et collec-
teurs de passage. Ils représentent une menace  Organiser avec les médias des émis-
sions se rapportant aux contes et lé-
gendes améliorées et des anecdotes
s’inspirant de la réalité sur le respect
des parents et la valeur de la famille ;
 Organiser des animations et des ren-
contres culturelles typiquement mal-
gaches, adaptées à la réalité de la
région ;
 Confectionner et distribuer des docu-
ments éducatifs (contes, légendes, ka-
bary, etc.) véhiculant les valeurs de la
culture malgache à chaque commu-
nauté.
sur les enfants mineurs, car ils les exposent  Renforcer les matières « humani-
aux différents risques tels la prostitution, la santes » par l’élaboration de manuels
grossesse précoce, le viol, les coups et bles- de référence destinés aux écoles ;
sures, la toxicomanie et les échecs scolaires.
 Instaurer et redynamiser des clubs (ins-
Toujours en milieu rural, la plupart des familles tructifs, artistiques et éducatifs) des
Betsimisaraka partagent la même cabane
élèves ;
comme chambre à coucher. Mais à partir du
moment où les enfants deviennent des adoles-  Organiser des campagnes de diffusion
cents, les parents leur construisent des cases des messages clefs sur le droit d’aî-
indépendantes. Le but est d’éviter de partager nesse et le droit parental ;
ou d’exposer l’intimité parentale aux vues des  Former les parents sur les droits de la
enfants d’âge avancé. Malheureusement, cela
famille (EVA, Vonjeo ny fianakaviana),
favorise la liberté de ces derniers et les rend
le civisme et la communication interper-
vulnérables à des relations sexuelles précoces,
car il n’y plus le contrôle systématique de la sonnelle à travers des « Écoles des pa-
part des parents. rents » ;
Et les situations d’urgence, plus fréquentes ces  Appuyer les parents dans tout le pro-
dernières années, aggravent les risques d’ex- cessus d’obtention d’acte d’état-civil de
ploitations et de maltraitances des enfants. leurs enfants ;
Eu égard à ces problématiques, les acteurs pu-  Organiser des concours auprès des en-
blics et privés œuvrant pour la protection de fants des écoles et des quartiers pour
l’enfant se sont concertés pour élaborer le Plan mesurer l’impact de la formation des
Cadre Régional de Protection de l’Enfant, qui a parents ;
pour ambition d’indiquer les actions à entre-
prendre par tout. Il a été conçu pour la pé-  Organiser des campagnes de sensibili-
riode 2016-2019, en cohérence avec le Plan sation et d’information sur les droits de
National de Développement. Les paragraphes l’enfant à l’attention des parents ;
suivants reprennent et adaptent une large par-  Faire des campagnes de sensibilisation
tie des actions recommandées dans ce docu- des parents pour le mariage civil (vulga-
ment. riser les textes relatifs au mariage) ;
 Élaborer un manuel pour la formation
prénuptiale des couples et former les
responsables à l’utilisation du manuel ;

37
Plan Régional de Développement Durable

 Organiser des campagnes collectives  Plaider auprès du tribunal de première


de mariage civil et religieux pour les pa- instance afin de désigner un avocat
rents ; pour les victimes de violence et de mal-
 Faire une étude de marché de l’emploi traitance ;
adapté aux familles vulnérables dans la  Plaider auprès des autorités judiciaires
ville de Toamasina et chefs-lieux de dis- pour la valeur juridique de fiche de si-
trict de la région ; gnalement et pour la présence et la par-
 Organiser des formations profession- ticipation effective des magistrats dans
nelles pour les familles vulnérables (y le réseau de protection des enfants
compris les parents des enfants de (RPE) ;
rue) ;  Mettre en place le RPE de proximité
 Organiser des séances de formations (communes et fokontany) ;
des parents et des enfants sur la pro-  Plaider auprès des partenaires et des
tection des enfants dans les réseaux autorités pour l’inscription des budgets
sociaux en ligne ; en faveur des RPE ;
 Appuyer techniquement et matérielle-
ment les cellules de prévention ;
 Intégrer les autorités des bases com-
munautaires dans le RPE par l’élabora-
tion d’un arrêté régional ;
 Organiser des campagnes de vulgari-
sation des lois et textes sur la protection
de l’enfant en collaboration avec les
stations de télévisions et de radio ;
 Mettre en place les cellules de commu-
nication (pour les services publics) dans
les zones rurales surtout enclavées ;
 Uniformiser la formation des acteurs de
 Diffuser une émission télévisée pério- la protection sur les textes en vigueur et
dique sur les méfaits et risques des procédures de poursuite ;
communications en ligne ;
 Installer un système d’appui et de sou-
 Élaborer une stratégie régionale de tien aux familles pauvres des enfants
lutte contre le mariage précoce ; victimes (avocat et fonds) ;
 Organiser des séances de sensibilisa-  Plaider pour l’implantation d’une cellule
tion dans les fokontany et les établisse- de suivi de dossiers et de plaintes dans
ments scolaires, sur la protection des chaque district et y intégrer les chefs
enfants contre le mariage précoce ; district ;
 Organiser des séances de dialogues  Renforcer le système de protection des
communautaires dans les Fokontany, familles des victimes (protection des té-
sur la lutte contre le mariage précoce. moins, respect de l’extrême anonymat ;
Amélioration de l’application des lois en
 Organiser des sessions de formation et
vigueur relatives à la protection des en-
de recyclage des autorités pour l’appli-
fants :
cation des lois en matière de protection
 Mettre en place et redynamiser les pa- de l’enfant avec la facilitation du repré-
quets d’activités des centres de con- sentant du pouvoir central ;
seils juridiques ;
 Sensibiliser la communauté à dénoncer le
 Plaider pour les services judiciaires de non-respect des lois et l’abus des pouvoirs
proximités ; des autorités.

38
Plan Régional de Développement Durable

Amélioration des services de prévention


et de soutien aux victimes :
 Plaider auprès des barmans pour qu’ils
s’impliquent dans la protection des en-
fants (barman protecteur des enfants)
et organiser des campagnes de suivi de
l’application du code de conduite des
barmans ;
 Organiser des séances de vulgarisation
des règlementations au niveau local (Ji-
romena) à travers les médias et les
séances de dialogue communautaire ;
 Inciter les jeunes, surtout ceux à risque,
à s’intégrer dans des clubs ou des as-
sociations encadrés ;  Faire accomplir les obligations de per-
 Créer des centres d’écoute de proximité sonnel de santé pour la prise en charge
selon les besoins et renforcer leurs ca- des victimes de viol ;
pacités techniques, matérielles et finan-  Établir et mettre à jour la cartographie
cières ; des acteurs œuvrant dans la protection
 Établir et mettre à jour la cartographie des enfants ;
des sites miniers et touristiques à  Identifier, recenser et localiser les en-
risques et faire le suivi des enfants vi- fants de rue et des enfants victimes de
vant autour de ces sites ; prostitution pour établir leur statistique
 Sensibiliser et informer la communauté et sensibiliser leurs parents sur les
sur le signalement et les mécanismes droits des enfants (surtout la scolarisa-
de protection contre l’exploitation faite tion) ;
aux enfants et les services existants ;  Appuyer la réinsertion scolaire des en-
fants vulnérables (enfants de rue, vic-
 Conduire des dialogues communau-
taires sur la lutte contre la maltraitance, times de prostitution, en situation de
la violence et l’exploitation des enfants ; handicap, victimes d’exploitation pro-
fessionnelle) et faire le suivi ou la réin-
 Réhabiliter et doter en matériels les sertion socioprofessionnelle des
centres d’attraction, d’orientation, de enfants ayant dépassé l’âge scolaire ;
conseil et de formation existants : TSA-
 Appuyer la remise à niveau du plateau
RATSIRY, CPSE, Centre AFAVE ;
technique et organisationnel des
 Élaborer une stratégie régionale de centres de réinsertion ;
lutte contre les violences et les exploi-
 Organiser des séances de vulgarisation
tations des enfants ;
les lois relatives au travail des enfants
 Mettre en place, normaliser, appuyer (fi- auprès des communautés, opérateurs
nancièrement, matériellement et techni- économiques, aux parents, etc. ;
quement) et faire le suivi des centres et
les familles d’accueil ;  Mettre en œuvre des sessions de sen-
sibilisation et information des commu-
 Organiser des séances de partage et nautés sur la protection des enfants
de sensibilisation à l’endroit des res- avant, durant et après les urgences ;
ponsables des services de prise en
charge et d’intégration des enfants vic-  Former les acteurs de la GRC régionale
times de violence ; dans l’identification, la gestion de l’infor-
mation et l’accompagnement psycholo-
 Mettre en place un système de guichet gique, médical et juridique des enfants
unique pour la prise en charge des en- en danger ou victimes de violence,
fants victimes ; abus, exploitation durant les urgences ;

39
Plan Régional de Développement Durable

 Prendre en charge les enfants affectés  Organiser des formations pour le ren-
par l’opérationnalisation d’espaces forcement de capacité des RPE sur le
amis des enfants « Sahan’ny ankizy » mécanisme de signalement et de réfé-
pendant les urgences et organiser des rencement, utilisation de la fiche de si-
dialogues communautaires sur la pro- gnalement, système d’évaluation,
tection de l’enfant avant et durant les ur- gestion axée sur les résultats, plaidoi-
gences. rie, etc.
Renforcement de la collaboration entre  Mettre en place et renforcer le système
les acteurs de la protection des enfants de collecte et de remontée et d’analyse
notamment dans les domaines de la des données en matière de protection
santé, du système judiciaire, de l’éduca- de l’enfant et former les acteurs sur la
tion et des médias : manipulation de la base de données ;
 Mettre en place un comité restreint par  Faire un état des lieux des protocoles
axe (prévention, prise en charge, pour- en matière de protection de l’enfant (y
suite, etc.) au sein du RPE ; compris les DINA) existant dans la ré-
 Mettre à jour le plan-cadre régional et la gion ;
note d’analyse sectorielle relative à la  Suivre et documenter les leçons ap-
protection des enfants ; prises et les bonnes pratiques sur la
 Analyser et renforcer le système de pla- mise en œuvre des protocoles (y com-
nification, de coordination et de suivi pris les DINA) relatifs la protection de
des activités, du plan de travail annuel l’enfant ;
et du plan-cadre ;  Plaider pour la redynamisation du sys-
 Organiser des réunions pour améliorer tème d’intervention sociale ;
la gestion des cas à travers le renforce-  Faire des remises à niveau périodique
ment de la coordination des services de et appuyer les travailleurs sociaux dans
prévention, de signalement et de ré- l’exercice de leurs métiers.
ponse ;
 Organiser des actions conjointes entre Domaine d’intervention 5.10. —
acteurs (ex. : Mois de l’enfance, Jour-
AUTONOMISATION DES
née du RPE) ;
FEMMES
 Organiser des ateliers d’échange, de
partage et de bonne pratique entre ac- Le concept d’égalité des sexes occupe une
teurs pour le ciblage des sites d’inter- place importante dans le développement.
vention ; Pourtant, l’opinion des femmes et leur partici-
pation aux prises de décisions communau-
 Réaliser des séances de plaidoirie pour taires sont généralement négligées. Il leur est
l’engagement des services et des orga- donc difficile d’influencer les choix relatifs au
nismes afin d’assurer la continuité des développement.
actions ;
Bref rappel de la situation
 Former les acteurs en communication
interpersonnelle ; Selon l’Institut National des Statistiques (INS-
 Médiatiser les informations sur les ac- TAT), entre 2012 et 2013, s’est penché sur la
participation des femmes à des décisions au
tions de protection, y compris la gestion
sein de leur ménage. Ainsi, 59,5 % des
de cas ; femmes de la région Atsinanana participent
 Mener des études portant sur les con- (seules ou conjointement avec leurs maris ou
naissances, les aptitudes et les pra- partenaires) à des décisions au sein du mé-
tiques des communautés, des familles nage. Mais, 5,0 % d’entre elles ne participent à
et des enfants sur la violence et l’exploi- aucune de ces décisions. Ces niveaux de par-
tation faites aux enfants ; ticipation, déjà alarmants, sont, malheureuse-
ment, inférieurs aux moyennes nationales qui

40
Plan Régional de Développement Durable

se situent respectivement à 64,5 % et 2,9 %.  Rendre opérationnelle la plateforme ré-


D’un point de vue pratique, l’amélioration de la gionale sur la Violence Basée sur le
situation des femmes ne signifie pas pour au- Genre (VBG) ;
tant l’exclusion des hommes. Il s’agit au con-  Sensibiliser la population pour faire
traire d’intégrer les préoccupations et connaitre les services de prise en
l’expérience des deux sexes dans la concep- charge des victimes de VBG ;
tion, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation
des politiques et des programmes développe-  Plaider pour une égalité d’accès aux
ment. Madagascar figure parmi les dix pays les biens et aux ressources, y compris la
plus performants au classement général de l’in- gestion des ressources naturelles ;
dice de l’égalité du genre en Afrique 2015 pu-  Opérationnaliser les CECJ, y compris le
blié par la Banque Africaine de Développement développement de partenariat pour la
(BAD), signe que l’égalité des sexes est en pro- lutte contre les violences ;
grès. L’intégration de ce concept dans le milieu
socio-économique régional reste néanmoins li-  Renforcer les cadres juridiques et nor-
mitée. En effet, si les questions relatives à matifs ;
l’égalité des sexes reviennent régulièrement  Promouvoir des politiques écono-
dans les stratégies et les documents de plani- miques et sociales favorables à l’auto-
fication nationaux, il n’existe, à ce jour, aucune nomisation économique des femmes ;
directive régionale détaillée à ce sujet.
 Soutenir l’entrepreneuriat des femmes
et leur accès au numérique.
Promotion de la participation pleine et
effective des femmes au monde du tra-
vail et à la gouvernance économique :
 Appui financier et matériel aux femmes
chefs de ménage dans les activités gé-
nératrices de revenus à travers un sys-
tème de fonds revolving (caisse
féminine) ;
 Mise en place des centres de formation
des femmes dans chaque district
(coupe et couture, artisanat, tourisme,
Actions prioritaires etc.) ;
Création d’un environnement favorable  Promouvoir l’éducation et la formation
à l’égalité des sexes dans les domaines et renforcer les compétences ;
économiques et social3 :  Assurer l’égalité des chances en ma-
 Vulgariser les droits de la personne en tière d’emploi pour les femmes (à travail
particulier le droit de la femme ; égal, un salaire égal) ;
 Former des leaders traditionnels et les  Assurer une participation égale des
équiper pour lutter contre les inégalités femmes dans les processus de prise de
de genre ; décision dans les institutions publiques
 Collecter les informations et diffuser et privées ;
des données sexospécifiques pour  Accroitre l’implication d’acteurs clefs
améliorer les politiques en matière dans l’autonomisation économique des
d’égalité des genres, y compris une femmes (hommes et garçons, société
budgétisation sensible au genre ; civile, secteur privé).
 Appuyer les ONG et les associations
œuvrant pour l’épanouissement des
femmes (renforcement de capacités
techniques, financières et matérielles) ;

41
Plan Régional de Développement Durable

Domaine d’intervention 5.11. —  Promouvoir l’allaitement maternel, l’ali-


ment de complément et la fortification
NUTRITION ET SÉCURITÉ alimentaire ;
ALIMENTAIRE  Mettre en place des centres de prise en
charge de la malnutrition aiguë (100
Bref rappel de la situation
écoles avec cantine scolaire) ;
À travers son Plan National d’Action pour la  Promouvoir la diversification alimen-
Nutrition phase III, Madagascar a fait comme taire et améliorer l’accès aux protéines
choix stratégique de réduire le taux de la mal-
animales ;
nutrition chronique de 47,3 % à 38 % d’ici 2021.
 Mettre en place des cantines scolaires ;
Actions prioritaires  Réaliser des activités de protection so-
Amélioration de l’état nutritionnel de la ciale auprès des plus vulnérables par le
région : système haute intensité de mains-
d’œuvre, argent contre travail et vivres
 Renforcer les activités de prévention
contre travail ;
par la mise en place de nouveaux sites
et redynamiser d’anciens sites de nutri-  Réaliser des campagnes de masse en
tion communautaire ; faveur de la nutrition.

42
Plan Régional de Développement Durable

VI. COMMENT MESURER


NOTRE SUCCÈS ?
À la fin de la mise en œuvre de ce plan, l’observation des faits et les valeurs inscrites dans le tableau
ci-après serviront à évaluer l’atteinte des changements visés dans chaque domaine d’intervention
choisi. Des mesures intermédiaires seront effectuées en cours de réalisation pour situer les progres-
sions. Ces évaluations s’appuieront également sur les systèmes d’information opérationnels tels le
Système National Intégré de Suivi et Évaluation (SNISE), ou le Réseau d’Observatoires Ruraux
(ROR). Les résultats ainsi obtenus seront largement partagés avec les partenaires et rendus publics.

DOMAINE
MESURE DE SUCCÈS
D’INTERVENTION

AMÉLIORATION DE LA GOUVERNANCE

LUTTE CONTRE LA  Amélioration de 20 % de la perception de la corruption dans la région ;


CORRUPTION
TRANSPARENCE ET  Augmentation de 2 points de la moyenne des indices de développement local
REDEVABILITÉ (IGL) des communes de la région ;
SOCIALE
 Maison d’arrêt de Marolambo fonctionnel ;
JUSTICE  1 nouveau tribunal créé ;
FINANCES LOCALES  Augmentation de 2 points de la moyenne des indices de développement local
ET PASSATION DE (IGL) des communes de la région ;
MARCHÉS PUBLICS
AMÉNAGEMENT ET DÉVELOPPEMENT ÉQUILIBRÉ DU TERRITOIRE ET DE SES RESSOURCES

DÉVELOPPEMENT
 Six (6) pôles régionaux développés ;
DE PÔLES
 5 aires protégées créées et dynamisées ;
ÉCOSYSTÈMES ET  32 000 plants/an (14 ha/an) de reboisements productifs ;
BIODIVERSITÉ  Une (01) pépinière par commune au minimum (essences autochtones et exo-
tiques) ;

URBANISATION  Densités règlementaires respectées par type de secteurs urbains ;

ÉQUIPEMENTS ET INFRASTRUCTURES STRUCTURANTS

 Extension du port de Toamasina pour augmenter sa capacité à faire face à la


demande estimée à 555 000 « équivalents vingt pieds » (EPV) par an à l’hori-
zon 2025 ;
 Augmentation du poids total roulant autorisé (PTRA) à 52 tonnes sur la RN2, la
RN5 et la RN11 (actuellement limité à 38 tonnes) ;
TRANSPORT  100 km de routes (Route d'Intérêt Provincial, Route Communale) construites ou
réhabilitées par an ;
 Autoroute entre Toamasina et Tananarive construite ;
 247 km du Canal des Pangalanes situés dans la région entièrement navigables ;
 Route Nationale Mahanoro-Marolambo-Antsirabe créée ;

43
Plan Régional de Développement Durable

 129 MW disponibles à partir de 2020 après aménagement de la centrale hy-


ÉNERGIE droélectrique de Volobe ;
 Construction d’unités hydroélectrique pour l’électrification rurale ;
TÉLÉCOMMUNICA-  Accès aux réseaux mobiles et Internet 4G pour 100 % des communes ;
TIONS  100 % des communes couvertes par la TVM ;
 3 003 infrastructures d’adduction d’eau jusqu’en 2023 (taux de desserte de
EAU ET ASSAINISSE- 14 % à 50 %) ;
MENT  1.152 infrastructure d’assainissement (1 071 latrines institutionnelles, 76 latrines
publiques, 5 blocs sanitaires) ;

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

 Promotion de filières porteuses (classiques et nouvelles) : 6 000 Ha de planta-


tion (girofle, café, vanille, poivre, gingembre, curcuma palmiers à huile, etc.) ;
 150 000 plants arboricoles nouvellement plantés (litchi, corossolier, oranger,
AGRICULTURE ET ananas, etc.) ;
ÉLEVAGE
 Réhabilitation de 500 Ha/an de périmètres irrigués ;
 80 % des surfaces cultivables sont cultivées jusqu’en 2018 (60,8 % en 2009) ;
 120 tonnes de miel produites ;
PÊCHE ET  15 milliards d’Ariarys d’exportation globale des produits halieutiques en 2023
AQUACULTURE (8 704 millions en 2007) ;
INDUSTRIE ET  3 nouvelles grandes usines implantées dans la région (hors agro-industrie) ;
ACTIVITÉS DE
TRANSFORMATION  5 nouvelles unités de transformation agroindustrielles créées ;

 100 000 touristes par an ;


TOURISME DURABLE
 50 000 croisiéristes par an ;
ACTIVITÉS  Augmentation de 20 % des recettes sur exportations de produits miniers ;
D’EXTRACTION  Augmentation de 10 % des acteurs formalisés ;
DÉVELOPPEMENT DU  10 entreprises du numérique implantées à Toamasina (call-centres, web rédac-
NUMÉRIQUE teurs, développeurs, etc.) ;
SECTEUR PRIVÉ ET  7,5 % des entreprises individuelles et 25 % des sociétés créées à Madagascar
ENTREPRENEURIAT l’ont été dans la région (Situation 2008 : 4,8 % et 21,5 %) ;
 Augmentation des chiffres d’affaires du secteur artisanat de 50 % (artisanat d’art
ARTISANAT et artisanat de production) ;
 30 % des activités artisanales formalisées ;

DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET CULTUREL

 1 poste avancé de la gendarmerie créé par an ;


 75 % des dossiers fonciers traités (nombre de dossiers traités parmi les dos-
SÉCURITÉ
siers déposés) ;
 Nombre de titres fonciers attribués ;
ÉDUCATION ET  Un taux net de scolarisation de 100 % (actuellement à 80 %) ;
FORMATION  Capacité d’accueil des lycées techniques à 30 % (actuellement à 10 %) ;
 7 CSB construits dans les zones dépourvues de formations sanitaires (100 %
des communes avec formations sanitaires) ;
SANTÉ  50 % de taux d’utilisation de la consultation externe des CSB ;
 50 % d’accouchement dans les centres de santé ;
 CHRD1 de Manampontsy transformé en CHRD2 fonctionnels ;

44
Plan Régional de Développement Durable

 3 musées fonctionnels ;
CULTURE ET SOLIDA-
 6 festivals par an;
RITÉ SOCIALE
 2 ouvrages sur les cultures locales édités par an (10 ouvrages en 5 ans) ;
 1.500 emplois créés en 5 ans ;
EMPLOI  20 % de la population active occuperont des emplois productifs et décents à tra-
vers ;
ACCÈS AU LOGE-  Augmentation de 5 % de la population vivant dans des logements précaires
MENT jusqu’en 2023 ;
 20 terrains de sports fonctionnels (nouvellement construits ou réhabilités) ;
SPORT, LOISIRS ET  7 maisons des jeunes fonctionnelles (nouvellement construits ou réhabilités) ;
JEUNESSE  7 salles de spectacles aux normes professionnelles fonctionnelles (une par dis-
trict) ;
GESTION DES  Délai de relèvement précoce réduit de 2 mois après chocs ;
RISQUES ET DES CA-  Réduction de 30 % des dégâts enregistrés après chocs (taux variable suivant
TASTROPHES l’intensité de l’aléa) ;
 Doublement du nombre de communautés ayant développé un système de pro-
tection des enfants ;
PROTECTION DES  Doublement du nombre de traitements judiciaires des cas de maltraitances des
ENFANTS enfants ayant abouti à un jugement ;
 Augmentation d’au moins 50 % du taux de couverture géographique des ser-
vices et des dispositifs de protection des enfants ;
AUTONOMISATION  Un centre d’accompagnement des activités féminines par pôle ;
DES FEMMES  5 activités développées par pôle ;

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