PRDD Atsinanana
PRDD Atsinanana
PRDD Atsinanana
ATSINANANA
2018-2023
Ce document a été élaboré avec l’appui du
I. MISE EN CONTEXTE
Le dernier plan régional de développement Cette nouvelle version présente une forte rami-
d’Atsinanana a été élaboré en 2005. À partir de fication à la version précédente. Sa révision et
2009, la crise que le pays a connue a compro- sa mise à jour ont concerné le fonds et la forme
mis sa mise en œuvre. De 2009 à 2017, aucun à travers l’exploration de nouvelles pistes et de
autre document de planification n’est venu le nouvelles opportunités en rapport à un con-
suppléer. Pendant cette période, la situation texte qui a changé.
s’est détériorée sur le plan politique, écono- Véritable plan-programme, ce plan permettra
mique et social. aux acteurs d’aujourd’hui et de demain,
En 2014, après le retour à l’ordre constitution- d’orienter le développement d’Atsinanana et
nel, le pays s’est doté de nouveaux documents d’affecter les investissements publics et privés
stratégiques tels le Programme Général de vers les priorités.
l’État, le Plan National de Développement Ce document ne doit pas être vu comme un do-
(PND), ou plus récemment le Fisandra- cument opérationnel ou un plan de travail qui
tana 2030. propose des détails sur ma mise en œuvre du
La disponibilité d’un plan stratégique est un développement de la région. Il servira donc de
élément essentiel du développement. La struc- cadre pour la programmation des actions à
ture exécutive de la région, avec l’appui du Bu- court, moyen et long terme.
reau National de Coordination du Changement Ce n’est ni une monographie ni un document
Climatique, à travers le Projet d’Appui aux d’analyse de la situation de la région. Le PRD
Zones Côtières, a confié la révision du Plan ne peut non plus être pris comme une réfé-
Régional de Développement à un groupe d’ex- rence scientifique.
perts en planification gouvernementale.
.
Notre vision d’avenir représente la destination vision est le guide ultime du développement de
« idéale » où nous désirons nous rendre dans la région. Les actions qui émergeront de la dé-
les prochaines années. Elle agit ainsi comme marche de planification stratégique devront né-
trait d’union entre le présent et le futur. Cette cessairement s’appuyer sur celle-ci.
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
Grande orientation 1. —
AMÉLIORATION DE LA GOUVERNANCE
rendre publiques les personnes et les
Domaine d’intervention 1.1. — actions méritantes.
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION Plaider pour un système de traitement
Les investisseurs aussi bien étrangers que na- équitable de tous les agents publics
tionaux fondent leur décision d’investir sur le (par une allocation équitable et adaptée
respect l’État de droit et la bonne gouvernance. des moyens de travail ou par des trans-
La lutte contre la corruption est fondamentale ferts de compétences vers les collecti-
pour mettre en place un environnement propice vités territoriales) ;
au développement de la région Atsinanana. Appliquer les standards de service pour
freiner la corruption (plan de masse des
Bref rappel de la situation bureaux, identification des agents de
l’État, renseignement, etc.) dans toutes
À Madagascar, une absence de la culture de
les branches de l’Administration régio-
bonne gouvernance à toutes les instances in-
nale ;
duit une crise de confiance des citoyens envers
les pouvoirs publics. La corruption est devenue Sensibiliser les agents publics en ma-
un phénomène généralisé dans la société mal- tière de lutte contre la corruption ;
gache. Ce défaut de leadership des gouver- Plaider pour l’application stricte de la loi
nants se traduit par l’incapacité de contre la corruption ;
l’Administration à répondre convenablement Éduquer, informer et mobiliser la so-
aux attentes des citoyens. On y note une con- ciété dans la lutte contre la corruption :
centration et une centralisation importante du
pouvoir public, une’inefficacité et une non-ef- Redynamiser et renforcer les différents
fectivité des systèmes d’évaluation de la per- organes régionaux de contrôles et les
formance des agents publics ou encore structures d’inspection ;
l’exclusion des compétences comme consé-
Organiser une opération de délivrance
quences d’une politisation à outrance de l’Ad-
de cartes d’identité nationale et d’actes
ministration.
d’état-civil ;
Actions prioritaires Sensibiliser la population de tous les
Réduire les risques et les opportunités districts, les communes sur les méfaits
de corruption : de la corruption sur le développement ;
Organiser une campagne de sensibili-
Renforcer la capacité des gouvernants
en matière de prévision de la corrup- sation intense en matière de dénoncia-
tion ; tion des corruptions jusque dans les
établissements scolaires ;
Équiper les districts et les communes
de matériels informatiques et numé- Élaborer et diffuser des contenus péda-
riques pour la production et la conser- gogiques adaptés au contexte local
vation de documents officiels (état civil, pour la formation civique et citoyenne
notoriété, etc.) ; des jeunes en partenariat avec la so-
Récompenser ceux qui refusent la cor- ciété civile ;
ruption à travers un système de labelli- Créer et dynamiser les groupes de
sation des services probes ; jeunes anticorruptions ;
Décorer (médailles, certificats, etc.) et Diffuser des connaissances informées
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
Grande orientation 2. —
AMÉNAGEMENT ET DÉVELOPPEMENT ÉQUILIBRÉ DU
TERRITOIRE ET DE SES RESSOURCES
lité touristique de cette zone avec Foul-
Domaine d’intervention 2.1. — pointe comme ancrage. Les villages se
DÉVELOPPEMENT DE PÔLES situant le long de cette route nationale
et dans sa périphérie développeront
RÉGIONAUX des activités génératrices de revenus
capables de fournir des biens et des
La région est marquée par une nette disparité
services de qualité (agriculture, forma-
du développement entre les zones urbaines et
tion, artisanat, transport, etc.) à l’activité
les zones rurales, et entre le littoral et l’arrière-
pays. Une absence de politique d’aménage- touristique qui y sera prospère.
ment du territoire est à la base de cette dispa- Développement du pôle régional struc-
rité frappante. Ceci pourrait fragiliser la turé par la ROUTE NATIONALE 2 (RN2) :
cohésion régionale. Étant le plus grand axe routier de la na-
tion, la RN2 ne sera pas uniquement
Bref rappel de la situation
une route de passage. Des activités
Il existe une inégalité dans la répartition des ef- touristiques, agricoles, industrielles ou
forts de développement entre les centres ur- minières d’envergure, résilientes au
bains et ruraux, les zones faciles d’accès et les changement climatique et durable se-
zones enclavées et ceci, malgré les ressources
ront développées sur ses abords et
disponibles dans chacune de ces zones.
dans sa périphérie.
La plupart du temps les grands projets sont mis
en œuvre dans les zones faciles d’accès. L’ac- Développement du pôle régional struc-
cessibilité est devenue un critère de choix dans turé par la ROUTE NATIONALE 11
l’implantation des projets, renforçant la dispa- (RN11) :
rité régionale. Les villes et villages autour de la RN11
développeront des activités agricoles et
Actions prioritaires minières dont les produits pourront être
La mise en place de six pôles de développe- transformés sur place ou expédiés à
ment basés sur les caractéristiques géogra- Toamasina pour y ravitailler les unités
phiques, économiques, sociales et de transformation. Les potentiels touris-
écologiques de chaque zone pourrait servir de tiques y seront également exploités.
solution. Il permettra la mise en place d’une or-
Développement du pôle régional MA-
ganisation harmonieuse de l’espace, elle-
NAMPONTSY — MAROLAMBO :
même, essentielle pour qu’il y ait une synchro-
nisation du développement de toute la région. Les richesses naturelles terrestres et
Développement du pôle régional extractives abondant dans cette zone
GRAND TOAMASINA : seront mises en valeur. Des aires pro-
tégées y seront créées. Les nombreux
Ce pôle sera développé autour du
massifs forestiers que ce pôle abrite
Grand Port de Toamasina avec les
constitueront une source de revenus à
offres logistiques existantes et futures,
travers le marché de carbone. La réha-
un capital humain riche et les possibili-
bilitation et l’ouverture de nouvelles
tés industrielles naissantes.
routes et la disponibilité de meilleures
Développement du pôle régional struc- offres sociales (sécurité, santé et édu-
turé par la ROUTE NATIONALE 5 (RN5) cation) y sont des priorités. Des sites
— FOULPOINTE :
aurifères et d’autres types d’extraction
Ce pôle sera développé sur la potentia- seront également privilégiés.
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
séances sensibilisations ;
Réaliser des suivis réguliers du respect
des cahiers de charges auprès des ex-
ploitants forestiers ;
Développer une stratégie régionale
pour la lutte contre la propagation des
feux (rechercher et appliquer des solu-
tions adéquates) ;
Renforcer la capacité des services con-
cernés (eaux et fôrets, gendarmerie,
justice, etc.) en matière de sanctions
des délinquants ;
Publier systématiquement les listes des
exploitants règlementaires et les permis
octroyés ; luation des résultats des actions de re-
boisement ;
Restaurer les forêts naturelles et renfor-
cer la connectivité des habitats ; Promouvoir les reboisements commu-
nautaires ;
Lutter contre l’avancement des dunes
en capitalisant les résultats des re- Renforcer les capacités des pépinié-
cherches déjà conduites ; ristes ;
Développer et diffuser les actions rela- Renforcer les activités de reboisement
tives au changement climatique en par- dans tous les milieux (rural, urbain et
tenariat avec les comités locaux de périurbain) à travers un programme de
gestion intégrée des zones côtières reboisement.
(GIZC).
Renforcer les systèmes de protection Domaine d’intervention 2.3. —
des écosystèmes fragiles (berges des URBANISATION
cours d’eau, mangroves, côtes, et
flancs de montagnes). L’amélioration du cadre de vie dans les villes
Réduction de la forte dépendance aux de la région s’impose d’elle-même pour l’épa-
bois de forêts : nouissement de la population qui y vit et pour
que les opportunités de développement écono-
Étudier l’impact de l’utilisation du bois mique et social s’y concrétisent.
comme source d’énergie industrielle et
prendre les dispositions nécessaires ; Bref rappel de la situation
Élaborer un plan régional pour le bois En matière d’urbanisme, les problèmes com-
énergie et pour les autres types de bio- muns aux villes de la région portent sur le dé-
masses ; labrement des infrastructures (voies urbaines,
marchés municipaux, abattoir, etc.) dont la plu-
Mettre en œuvre un programme de fi- part sont vieilles et ne se sont pas relevées
nancement pour les projets de reboise- après les cyclones. Toutes ces villes connais-
ment à vocation énergétique dans la sent une dégradation de l’environnement ur-
région ; bain à travers une pollution (absence de
Organiser des campagnes de reboise- latrines, déchets ménagers ou industriels). Les
ments productifs ou non productifs (sé- cas de vandalismes et de vols de biens publics
lectionner les espèces les mieux sont fréquents.
adaptées à l’environnement et du- Pour le cas particulier de l’agglomération de
rables) ; Toamasina, les permis de construire sont ac-
cordés sans concordance avec les plans d’ur-
Organiser systématiquement une éva- banisme directeurs ou détaillés en vigueur. La
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Plan Régional de Développement Durable
rareté des démolitions de bâtiments en infrac- Veiller au respect Plan d’Urbanisme di-
tion corrobore ce sentiment d’anarchie. recteur élaboré en 2006 de Toamasina
Heureusement, plusieurs opportunités s’offrent (alignement des routes et des cani-
aux responsables et citoyens pour assurer une veaux, délocaliser les constructions illi-
meilleure qualité de vie dans les villes de la ré- cites, etc.) ;
gion Atsinanana :
Appuyer l’intégration de la dimension
Le Projet Tananarive Toamasina « risque et catastrophe » dans les plans
Madagascar (TaToM) avec l’appui du d’urbanisation, et la gestion des Établis-
gouvernement japonais & la formulation
sements Recevant du Public (ERP) ;
des Plans d’Urbanisme Directeurs
(PUDi) pour les agglomérations Adopter le statut urbain de Foulpointe et
d’Antananarivo et de Toamasina, ainsi le développer en tan que ville.
qu’un plan de développement du
transport et de l’aménagement pour
l’axe économique les reliant.
Avec l’aide d’Ambatovy, le plan-cadre
de développement économique et
social du grand Toamasina est en cours
de préparation.
L’ONG GRET a récemment effectué
une enquête dans quelques quartiers
de Toamasina avec des résultats utiles
pour mieux orienter les actions.
Une réhabilitation du réseau urbain
d’évacuation d’eau ainsi que de
nouveau raccordement pour le
prolongement des canaux Modernisation des infrastructures ur-
accompagnant l’extension de la ville baines pour répondre aux besoins so-
vers les zones périurbaines est en cio-économiques actuels et futurs tout
cours. en tenant compte de l’adaptation au
changement climatique :
Actions prioritaires
Réhabiliter les marchés municipaux
Amélioration de la condition de vie dans existants et construire les nouvelles in-
les villes de la région Atsinanana avec frastructures de marchés suivant les
un souci de rééquilibrage démogra- plans d’urbanisation ;
phique visant à réduire la pression sur
Toamasina, capitale de la région : Construire les gares routières ;
Élaborer ou mettre à jour les plans d’ur- Réhabiliter les voies urbaines ;
banisation des villes de la région tenant Construire des abattoirs municipaux
compte des changements climatiques modernes ;
et des mutations socio-économiques Mettre en place des bornes d’éclairage
attendus. public à faible consommation d’éner-
Appliquer strictement les lois et les gie ;
normes sur l’urbanisme (mesures effec- Construire et réhabiliter les infrastruc-
tives contre la squattérisation des do- tures de protection du littoral.
maines d’autrui, contre les
Réhabiliter et étendre les réseaux
constructions illicites, contre les obs-
d’égouts des villes ;
tructions des canaux, etc.) ;
Aménager et construire des parcs (es-
Mettre en place, équiper et renforcer la
paces verts) et des aires de jeux dans
capacité des brigades de Sapeurs-
toutes les villes.
Pompiers dans toutes les villes ;
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Plan Régional de Développement Durable
Grande orientation 3. —
ÉQUIPEMENTS ET INFRASTRUCTURES
STRUCTURANTS
Augmentation de la capacité de produc-
Domaine d’intervention 3.1. — tion de la centrale hydroélectrique de
ÉNERGIE Volobe (90 MW supplémentaires, dis-
ponibles à partir de 2020) ;
Pour la réalisation des objectifs de développe-
ment énoncés dans le présent plan, la région Construction des petites centrales hy-
Atsinanana doit être à même de satisfaire si- droélectriques pour desservir les com-
non dépasser ses besoins en électricité tout en munes qui ne peuvent pas bénéficier de
assurant une meilleure adaptation au change- la production de Volobe en coordination
ment climatique. avec l’Agence de Développement de
l’Électrification Rurale.
Bref rappel de la situation
La production d’énergie électrique actuelle-
ment disponible n’est pas en mesure de satis-
faire les besoins des ménages et les activités
économiques de la région. Plus de la moitié
des communes de la région (57,32 %) ne dis-
posent pas de réseaux électriques.
Pourtant, les capacités de production élec-
triques de la région sont importantes compte
tenu de son relief et de son climat. Deux des
plus grandes centrales hydroélectriques de
Madagascar se trouvent dans la région. Pour-
tant, seule celle de Volobe alimente l’agglomé-
ration de Toamasina. Celle d’Andekaleka Promotion des sources d’énergie alter-
approvisionne Antananarivo et Antsirabe. natives et renouvelables, économique-
Les capacités des centrales thermiques sont ment viables, techniquement faisables
faibles, notamment pour les districts d’Anta- et financièrement plus compétitives :
nambao Manampontsy, de Marolambo et de Former des techniciens locaux pour
Vatomandry. l’exploitation des énergies alternatives ;
Au problème de production s’ajoute la problé- Mettre en place des unités de produc-
matique des pertes de transmission et de dis-
tion des énergies renouvelables ;
tribution. Elles ont pour causes la détérioration
et la surcharge des équipements vieillissants et Adopter des mesures facilitant l’acquisi-
insuffisamment réhabilités. À ces pertes tech- tion d’équipements pour l’exploitation
niques s’ajoutent les pertes commerciales à des énergies alternatives ;
travers les vols d’électricité par des branche- Sensibiliser la population pour plus d’ef-
ments illégaux. Par ailleurs, les coupures et les
ficience dans l’utilisation de l’énergie
surtensions très fréquentes portent préjudice
afin de réduire son incidence sur l’éco-
aux équipements des ménages et à la produc-
tivité des entreprises. nomie ménagère et réduire les impacts
du changement climatique.
Actions prioritaires Interconnexion des réseaux, des petits
Exploitation des nombreuses possibili- réseaux et des systèmes individuels
tés disponible dans la région pour ré- avec une combinaison des principes de
soudre le déficit électrique tout en moindre coût, d’équité et de solidarité
limitant l’émission de gaz à effet de entre les régions et les différents seg-
serre : ments de la population :
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
Grande orientation 4. —
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
délocalisation des chaines de valeur produc-
Domaine d’intervention 4.1. — tive, la difficulté d’accéder aux marchés de
niches et exportation et l’absence du cadre lé-
AGRICULTURE ET ÉLEVAGE
gal et règlementaire de l’agriculture biologique
Le développement d’une région à forte voca- à Madagascar. Par contre, la région dispose de
tion agricole doit se faire avant tout par la valo- vastes plaines rizicoles aménageables, mais
risation de ses potentialités. nécessitant un aménagement approprié. Son
sol offre des possibilités de développement des
Bref rappel de la situation cultures pérennes tels le girofle, la vanille, le
AGRICULTURE café, la cannelle, les agrumes et autres frui-
tiers. Les paysans, conscients de la gravité de
La région Atsinanana est connue par une agri- la situation, sont prêts à collaborer pour le re-
culture basée sur les cultures d’exportation (gi- dressement de la situation et l’agriculture attire
rofle, café, vanille, litchi) et une défaillance en de plus en plus de jeunes.
productions vivrières notamment le riz. Parmi
D’autres opportunités méritent également l’at-
les contraintes actuelles, on peut inciter le vieil-
tention :
lissement des plantations, les vols sur pieds,
les effets du changement climatique, l’insuffi- les émergences de certaines filières à
sance et les dégradations des infrastructures forte valeur ajoutée (vanille, curcuma,
de production existantes, les insuffisances poivre, cacao, canne à sucre) ;
d’encadrement et de structuration des produc- la présence de projets de développe-
teurs, l’absence d’unités de transformation, la ment et de protection de l’environne-
dégradation des bassins-versants suite aux uti- ment (PAZC, CASEF, FORMAPROD,
lisations non appropriées et à la pratique ex- PROSPERER, Projet Fararano, etc.).
cessive du feu de culture. La sécurisation ÉLEVAGE
foncière préoccupe la majorité des paysans.
De nouveaux problèmes apparaissent avec le Le secteur élevage est peu développé dans
changement climatique (prolifération des in- l’Atsinanana en comparaison à d’autres ré-
sectes, rehaussement de la température ren- gions de l’île. Le cheptel bovin est faiblement
dant les plantes vulnérables). Les pertes des présent tandis que le cheptel avicole est en
cultures à la suite de fortes inondations
(plaines de Brickaville, Vatomandry et Maha-
noro) sont plus fréquentes. La filière litchi fait
partie de première victime de changement cli-
matique où les fruits arrivent de moins en
moins à atteindre les tailles recherchées.
Quelques autres obstacles affectent l’agricul-
ture ; absence de développement de filière de
matière première pour l’artisanat (raphia,
« penja », etc.), la non-maitrise du cadrage
technique liée à la certification biologique des
produits, la faible structuration des filières et la
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Plan Régional de Développement Durable
forte croissance dans les districts de Vatoman- sont déjà mis en place dans chaque
dry, de Mahanoro et de Brickaville. Quant à commune rurale afin de faciliter l’acqui-
l’élevage de la vache laitière, il commence à sition du terrain ;
prendre plus d’ampleur dans la ville de Toama-
Organiser des campagnes de vaccina-
sina et sa périphérie immédiate profitant des
besoins de la population urbaine et de la pré- tion ;
sence des pâturages à proximité. Si le climat Contrôler les distributeurs des produits
trop humide était un facteur limitant il y a une vétérinaires et phytosanitaires (qualité,
trentaine d’années, la situation actuelle résul- conditions de conservation, date de pé-
tante du changement climatique est plus profi- remption, etc.) ;
table pour les bovins qui les pâturages plus
secs. Opérationnaliser les Agents Commu-
nautaires d’Élevage ;
La promotion du petit élevage est possible. Des
paysans sont prêts à investir pour acquérir de Appuyer les éleveurs à la recherche
nouvelles souches animales et les pâturages des souches améliorées ;
sont disponibles pendant toute l’année. La pré- Mettre en place une structure de con-
sence des cabinets vétérinaires dans tous les trôle des produits vétérinaires ;
districts de la région, voire dans les communes,
ne fait que conforter cette position. Mettre en place des vaccinateurs com-
Atsinanana s’est dotée d’un plan régional de munautaires ;
développement de l’agriculture. Les activités Mettre en place des vulgarisateurs
prioritaires suivantes reprennent largement communautaires dans de chaque com-
celles prescrites par ce plan. mune ;
Développer des partenariats entre le
Actions prioritaires
publics et le privés dans le domaine
Amélioration et sécurisation de la base agricole ;
productive résiliente :
Renforcer les appuis aux centres de for-
Améliorer l’accès aux facteurs de pro- mation agricole (EASTA Analamalotra,
duction : semences améliorées, maté- Centre Niarovana Caroline, etc.) ;
riels agricoles, produits phytosanitaires, Mettre en place des centres de produc-
vétérinaires, provende, etc. ; tion de semences et de jeunes plants
Professionnaliser les producteurs, ren- des produits de rente traditionnels
forcer les capacités techniques et orga- (café, girofle, arbres fruitiers) ;
nisationnelles des exploitants Mettre en place un système d’informa-
agricoles ; tion agricole adapté au contexte régio-
Construire, réhabiliter et entretenir des nal (techniquement et financièrement
aménagements hydro-agricoles, des réalisable).
bassins-versants, des vallées fores- Développement de l’Agriculture com-
tières et des bassins rizicoles ; merciale et organisation des filières :
Renforcer les services financiers pour
Améliorer les connaissances du mar-
des actions ciblant les acteurs du sec-
ché et organiser les ateliers de concer-
teur agricole.
tation avec les acteurs des filières
Développer les activités agricoles gé- agricoles ;
nératrices de revenus : maïs, cultures
Développer les outils de traitement, de
maraîchères, gingembre, ananas, petit
transformation et de conservation des
élevage et apiculture ;
fruits, des plantes à huiles essentielles,
Relancer les cultures d’exportation : des produits piscicoles et aquacoles
café, girofle, poivre, vanille, cacao et (fumage, glace, salage), un abattoir mo-
fruitières, litchis, banane, agrume ; derne ;
Fonctionnels les guichets fonciers qui
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Plan Régional de Développement Durable
usines, mais pour cela, elle doit assurer une Mettre en place un pôle régional de
qualité, une quantité, un délai de livraison et un compétitivité dans un périmètre phy-
coût compétitifs. sique dénommé « District ou Parc d’in-
novation industrielle » ;
Actions prioritaires
Appuyer l’organe régional de suivi de
Mise en place d’un environnement favo- l’application des études d’impacts envi-
rable au développement de l’industrie et ronnementaux et du respect du cahier
des activités de transformation :
de charge par chaque entreprise indus-
Organiser des manifestations écono- trielle ;
miques (salons régionaux de l’indus- Plaider pour l’intégration systématique
trie) ; de la responsabilité sociétale d’entre-
Organiser des concours régionaux an- prise dans le secteur industriel et trans-
nuels de meilleurs Business Plans ; formation dans la région.
Favoriser les partenariats intersecto-
riels (voir exemple du projet Tenera ny Domaine d’intervention 4.4. —
Tantsaha avec l’huilerie Maleville) ; TOURISME DURABLE
Promouvoir le partenariat international Les nombreuses potentialités touristiques de la
entre les entreprises locales et les en- région ne sont pas suffisamment mises en va-
treprises multinationales ; leur.
Mettre en place des systèmes d’innova-
tion en conformité avec les besoins lo- Bref rappel de la situation
caux et régionaux en développement Foulpointe, site balnéaire phare parmi les plus
technologique et industriel ; fréquentés t par les touristes nationaux, inté-
Construire et réhabiliter les infrastruc- resse de plus en plus les touristes étrangers.
Toutefois, la route qui y mène est très dégra-
tures de métrologie, de normalisation,
dée, rendant le voyage peu confortable notam-
d’essai et de contrôle de la qualité. ment pour les touristes haut de gamme. Des
Adéquation entre le développement de infrastructures et des services complémen-
l’industrie et la formation : taires sont nécessaires tels des banques ou
Offrir des bourses d’excellence aux des guichets automatiques de banque, des bu-
reaux assurances et un grand centre hospita-
meilleurs jeunes dans les domaines
lier, des équipements de pompiers, pour servir
scientifiques ; les communautés et les touristes de plus en
Créer des Centres Universitaires Tech- plus nombreux, etc.
nologiques de niveau Bachelor pour les Toamasina, premier centre urbain régional et
filières prioritaires : TIC, textiles, élec- premier port du pays, est une plaque incontour-
tronique et télécommunications, bio- nable. Il dispose d’infrastructures d’accueil ca-
technologie, agro-industrie, pables de recevoir toutes sortes de visiteurs. Et
électromécanique et productique) ; grâce à son rôle administratif et économique,
la ville, de par tient une place importante dans
Développer des partenariats entre les
le tourisme d’affaires. Le port peut recevoir des
écoles et les grandes entreprises (dé- bateaux de croisières, mais la fréquence reste
veloppement de curricula adaptés aux encore limitée si on compare à Nosy Be.
besoins, formations in situ, interven-
D’autres axes touristiques sont disponibles et
tions de professionnels dans les écoles, prêts à recevoir des touristes entre autres le
acceptations de stagiaires, formation Canal des Pangalanes et Vatomandry. La bio-
continue, recherche et développement, diversité, les cultures, les plages, les affaires
etc.). constituent de grands intérêts touristiques dans
Développement d’unités industrielles la région.
peu polluantes et soucieuses des en- Les constructions de nouvelles infrastructures
jeux sociaux : hôtelières montrent que le tourisme est un sec-
teur d’avenir.
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Plan Régional de Développement Durable
Des actions de promotion de la destination At- adaptées aux besoins des touristes na-
sinanana ont été initiées, mais beaucoup res- tionaux en collaboration avec les tours
tent à faire. opérateurs ou organisations non gou-
En général, on assiste à diverses lacunes : in- vernementales ;
suffisance de professionnalisme, précarité de Aménager les sites et les infrastruc-
la sécurité, absence des documents straté-
tures touristiques publics (parcs de loi-
gique, passage périodique d’épidémies, mau-
sirs, monuments, musées, points de
vais état des routes, saleté des villes et des
plages, manques de moyens financiers notam- vue panoramiques, stations balnéaires,
ment pour les nationaux, etc. Les vols de la etc.) notamment dans les destinations
compagnie Air Madagascar, sujets à des re- phares (Farafaty, Foulpoine, etc.) ;
tards trop fréquents, démotivent les touristes, Élaborer un plan marketing pour la pro-
alors que les avions privés n’arrivent pas à cou- motion de la destination ;
vrir leurs besoins et leur coût est trop élevé.
Tous ces paramètres constituent des freins Organiser des manifestations touris-
pour l’épanouissement du secteur tourisme tiques périodiques ;
dans la région. Organiser des « study tours » pour les
journalistes et les tours opérateurs ;
Organiser des campagnes promotion-
nelles sur les potentiels touristiques de
la région en collaboration avec les opé-
rateurs pour attirer les investisseurs.
Gestion durable de la Destination Atsi-
nanana :
Élaboration du plan régional de déve-
loppement du tourisme.
Inventorier, aménager et développer
les sites à fortes potentialités touris-
tiques ;
Actions prioritaires Sensibiliser la population, les opéra-
teurs et les touristes sur le tourisme res-
Amélioration de l’accessibilité de la des-
tination Atsinanana : ponsable respectueux des valeurs
culturelles, sociales et environnemen-
Rénover, et étendre et entretenir les in- tales ;
frastructures de transports (aéroports et
Mettre en place des dispositifs naturels
pistes d’atterrissage, ports, routes, ca-
et artificiels anti-érosifs et construire
nal des Pangalana, gares routières,
des brises vagues pour protéger les
chemin de fer et gares plages, etc.) ;
plages ;
Entretenir les réseaux de télécommuni-
Collecter efficacement et systématique-
cations et développer les systèmes de
ment les statistiques du tourisme dans
paiement électronique et en ligne dans
la région ;
les zones touristiques prioritaires ;
Contrôler l’application des règlementa-
Développer les services publics de
tions touristiques et appliquer stricte-
base dans les zones touristiques priori-
ment les sanctions pour les
taires (électricité, eau, gestion des dé-
contrevenants ;
chets, santé).
Plaider (et si nécessaire, réprimer) au-
Positionnement de la destination Atsi-
nanana à travers un branding fort : près des responsables des maisons de
passe, des bungalows, des hôtels et
Développer et communiquer des offres des transporteurs pour qu’ils s’impli-
quent dans la protection des enfants
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
Appuyer la mise en place d’une institu- Les investissements locaux sont peu dévelop-
tion financière spécialisée au finance- pés et dominés par les investissements extra-
ment des start-ups et des entreprises régionaux et étrangers.
innovantes sous la forme de capital
risque, de « capital angels » ou de
« crowdfunding » ;
Mettre en place de mesures améliorant
l’accessibilité de la population aux ma-
tériels et services liés au numérique.
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Plan Régional de Développement Durable
Renforcer les capacités des créateurs novation leur permettant de valoriser les ma-
de PMI/PME ; tières premières de récupération. Mais une
amélioration du design et de la finition est né-
Mettre en place un cluster sectoriel pour
cessaire pour que l’artisanat local soit concur-
partager des expériences, de bonnes rentiel.
pratiques et pour exploiter les liens de
La formation, la structuration des acteurs, l’ac-
complémentarité ;
cès aux petits financements sont défaillants.
Encadrer les coopératives, les associa- L’appui à la formalisation du secteur contribue
tions et les groupements profession- à l’amélioration des recettes fiscales étant
nels. donné que l’artisanat est un pourvoyeur d’em-
plois même auprès des plus pauvres.
Domaine d’intervention 4.8. —
Actions prioritaires
ARTISANAT
Améliorer le niveau professionnel des
L’artisanat est présent aussi bien en ville que artisans :
dans les campagnes. S’il est plutôt à vocation
commerciale dans les villes et les sites acces- Organiser des ateliers de formation (de-
sibles, il est surtout dédié à satisfaire les be- sign, gestion financière, commercialisa-
soins des ménages en milieu rural. tion, etc.) ;
Faciliter l’accès des artisans aux petits
financements adaptés à la nature de
leurs activités ;
Organiser des évènements spécifiques
de promotion de l’artisanat ;
Professionnaliser et formaliser des ac-
teurs (respecter les normes, les qualités
et la régularité, travailler avec des ca-
hiers de charges) ;
Encadrer les associations dans les ac-
tivités artisanales.
Intégrer la chaine de valeur de l’artisanat
Bref rappel de la situation dans le système économique de la ré-
gion :
Même si l’artisanat est majoritairement dans
l’informel, il est en plein épanouissement. Les Développer et pérenniser la production
obstacles rencontrés sont liés à l’approvision- des matières premières destinées à
nement en matières premières, à la sécurité l’artisanat ;
des marchés, à l’accès au petit financement, à Développer des labels artisanaux spé-
la formation, à l’acquisition des matériels et cifiques à la région Atsinanana ;
équipements et à l’invasion des produits chi-
nois. Malgré les efforts menés pour la structu- Adopter ou faire adopter des mesures
ration, la capacité organisationnelle des règlementaires favorables au dévelop-
artisans reste limitée. pement de l’artisanat ;
La promotion de l’idée « Vita Gasy » donne des Accompagner des artisans à la re-
possibilités de débouchées aux artisans. Les cherche des partenaires
artisans malgaches ont une forte capacité d’in-
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Plan Régional de Développement Durable
Grande orientation 5. —
DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET CULTUREL
Toutefois, des opportunités existent pour ren-
Domaine d’intervention 5.1. — forcer la sécurité, telles :
SÉCURITÉ Les organisations communautaires de
sécurité dans certains quartiers ou
Ces derniers temps, la sécurité a connu une
fokontany qui a le mérite d’exister, mais
dégradation, aussi bien en ville qu’en milieu ru-
qui demandent des encadrements ;
ral.
l’existence d’ONG œuvrant dans la ré-
États des lieux insertion sociale des jeunes délin-
quants ;
Dans les campagnes, la rareté et l’éloignement
des postes des services de sécurités (gendar- la pratique du DINA (ou pacte de sécu-
meries ou police nationale) donnent aux mal- rité) dont l’application nécessite une
faiteurs plus de latitude à commettre leurs analyse approfondie ;
forfaits. Moins de 50 % des communes sont do- le projet de mise en place de postes
tés des postes avancés de la gendarmerie et avancés dans les communes éloi-
l’effectif reste très limité. À cause de cette insé- gnées.
curité, la population accorde de moins en
moins de confiance au système judiciaire d’où Actions prioritaires
les réactions communautaires parfois exces- Renforcer les structures de sécurité de
sives (lynchages, vindictes populaires, etc.). proximité avec l’implication de la popu-
Chaque chef-lieu de district d’Atsinanana est lation :
doté d’une brigade de la gendarmerie et d’un
commissariat de la police. Ce n’est pas le cas Renforcer l’effectif des forces de
des zones rurales. Outre cette présence res- l’ordre ;
treinte, le manque d’équipements et de maté- Créer des postes avancés de gendar-
riels limite leur capacité d’intervenir d’autant merie dans les communes non dotées ;
plus que les malfaiteurs sont parfois mieux
Doter les forces de l’ordre d’équipe-
mieux équipés.
ments modernes et en quantité suffi-
sante ;
Créer des commissariats de police
dans les districts non dotés ;
Équiper et former les groupes de vigi-
lance communautaires ;
Accompagner les dinam-paritra ;
Former et motiver les quartiers mo-
biles ;
Lutte contre la corruption dans les
forces de l’ordre et dans le système ju-
diciaire ;
La ville de Toamasina est devenue le foyer du Organiser des opérations spéciales
grand banditisme. Dans les campagnes, à dé- pour pacifier les zones sensibles et les
faut de forces de l’ordre, les communautés par- zones de prédilection des malfaiteurs ;
ticipent dans la gestion de la sécurité à travers
l’« Andrimasom-pokonolona » (comité de vigi- Appliquer les sanctions négatives chez
lance locale) et les quartiers mobiles. les responsables défaillants ;
Les vols des gasoils, les attaques aux conte- Développer des partenariats entre les
neurs et aux taxis-brousse sont surviennent forces de l’ordre et les entités privées ;
fréquemment sur la RN2.
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Plan Régional de Développement Durable
Réaliser des séances de mobilisation En 2017, l’État s’est doté d’un plan sectoriel
de masse sur les méfaits de la drogue pour l’éducation. La région entend s’y référer
et de l’alcool ; pour améliorer le niveau d’éducation de ses
jeunes.
Mettre en place et dynamiser les comi-
tés de lutte contre la consommation Actions prioritaires
drogue dans chaque Commune.
Accroissement de l’accès à l’éducation
(préscolaire, fondamentale et secon-
Domaine d’intervention 5.2. — daire) tout en résolvant les fortes déper-
ÉDUCATION ET FORMATION ditions scolaires en réduisant les
disparités interrégionales :
L’état et les collectivités locales, appuyés par
les partenaires techniques et financiers ont fait Construire et réhabiliter les salles de
de grands pas pour la promotion de l’éduca- classe (sur des terrains sécurisés) ;
tion. Mais le chantier reste immense.
Amélioration des commodités dans les
établissements scolaires (latrines, point
d’eau, clôture, cantine scolaire, etc.) ;
Doter les écoles de mobiliers et de ma-
tériels scolaires ;
Recruter et renforcer les compétences
des enseignants et du personnel admi-
nistratif ;
Élaborer et disséminer des manuels,
des guides et des documents d’accom-
pagnement ;
Plaider auprès de partenaires pour l’oc-
troi de bourses de stage (à l’intérieur et
à l’extérieur) ;
Mettre en place des systèmes de ré-
compenses des élèves les plus méri-
Bref rappel de la situation tants ;
Dans la région, l’éducation reste encore mar- Inspecter périodiquement et systémati-
quée par une très forte déperdition scolaire, quement les établissements scolaires
l’insuffisance qualitative et quantitative d’infras- privés.
tructures, de matériels, d’équipements et d’en-
seignants, surtout dans les zones rurales Développer des programmes complé-
enclavées. En règle générale, la problématique mentaires spécifiques (culture, art, ci-
de la protection des enfants (cf. Domaine d’in- visme) adaptés au contexte local dans
tervention 5.3.) affecte gravement leur scolari- les écoles primaires et secondaires.
sation. Renforcement de l’enseignement supé-
Le niveau de scolarisation des filles est préoc- rieur et la formation professionnelle et
cupant, car elles sont plus nombreuses à ne technique :
pas compléter les cycles scolaires.
Développer des partenariats spéci-
Des partenaires sont en appui à l’éducation no- fiques en fonctions des domaines de
tamment la Banque mondiale, l'agence de coo- compétences des partenaires ;
pération japonaise, l’UNICEF, etc. La forte
contribution des parents d’élèves est un signe Mettre en place des systèmes de ré-
de leur bonne volonté et de leurs intérêts. L’ou- compenses des étudiants les plus méri-
verture d’écoles privées confirme cette attrac- tants ;
tion pour l’éducation des enfants. Sensibiliser les grandes sociétés à four-
Malheureusement, la qualité de l’enseigne- nir des bourses aux étudiants ;
ment n’est pas appréciable. Les règlementa-
tions ne sont pas respectées.
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Plan Régional de Développement Durable
Plaider auprès des partenaires poten- des intrants par les prestataires ;
tiels et auprès de l’État central pour défaillance du système d’information
l’amélioration de l’enseignement supé- sanitaire en rapport à des problèmes de
rieur. rapportage des données, de la qualité
Renforcement de l’éducation spéciali- et de la sous-utilisation des informa-
sée pour les groupes vulnérables : tions ;
Créer et/ou renforcer les centres de for- insuffisance de capacités institution-
mation et d’apprentissage pour les nelles en matière de suivié et valuation
jeunes déscolarisés sur des pro- et de recherche en santé ;
grammes appropriés ; faiblesse de la promotion de la santé et
Renforcer le système d’alphabétisation des activités préventives en santé et
fonctionnelle intensive (organisation, environnement.
ressources humaines, matérielles, fi- Quant aux autres, ils sont reliés à des pro-
nancières, etc.) ; grammes spécifiques :
Créer des écoles et des centres éduca- difficultés d’intégration des activités de
tifs spécialisés pour les aveugles, les formation et de supervision des pro-
sourds et les muets ; grammes verticaux ;
Développer des partenariats avec la so- insuffisance de couverture sanitaire
ciété civile pour renforcer les appuis pour l’accès universel aux soins et ser-
aux centres éducatifs spécialisés. vices de santé ;
faiblesse de la prise en charge des prin-
Domaine d’intervention 5.3. — cipales maladies transmissibles, non
transmissibles et des déficiences et in-
SANTÉ
capacité liée à l’insuffisance de finance-
La santé de sa population et l’amélioration de ment ²et à la qualité des prestations ;
leur qualité de vie sont au centre des préoccu-
pations de la région. faible fonctionnalité de la référence
contre référence entravant la continuité
Bref rappel de la situation et la qualité des services.
L’analyse de chaque pilier du système de santé Il importe aussi de relever les contraintes ma-
a permis d’identifier les points de blocage jeures suivantes :
transversaux suivants : le sous-financement du secteur et l’inef-
insuffisance et inadéquation de l’ap- ficacité de l’aide au développement du
proche communautaire ; secteur santé ;
insuffisance de la qualité des soins à la faiblesse du leadership et de la gou-
tous les niveaux de la pyramide sani- vernance à tous les niveaux du système
taire, principalement en termes ; de santé ;
insuffisance de ressources humaines la faible participation de la communauté
tant en quantité qu’en qualité ; et de la société civile aux activités cura-
tives et promotionnelles ;
répartition inéquitable des ressources
humaines au détriment des zones péri- les carences dans la gestion et la main-
phériques ; tenance des infrastructures sanitaires
et des équipements.
démotivation du personnel de santé par
des salaires insuffisants, par le manque Par contre, la région dispose d’une école de
d’un système de reconnaissance de la médecine, d’un Centre Universitaire Régional
performance ; et de plusieurs instituts de formation de para-
médicaux.
mauvaise gestion des ressources hu-
De même, des ONG et associations travaillent
maines ; en collaboration avec les services décentrali-
faible maîtrise du circuit d’approvision- sés dans le domaine de la santé.
nement, de distribution et de gestion
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
Appuyer les auteurs et les éditeurs Renforcer les capacités techniques, fi-
dans la publication d’œuvres culturels nancières et matérielles des délégués
sur la région ; de la population ;
Éditer, vulgariser, promouvoir les Accompagner la mise en œuvre de pro-
œuvres mettant en valeur les richesses gramme sur la culture de vivre en-
culturelles locales ; semble, la solidarité nationale,
Organiser des concours régionaux l’entraide sociale et la citoyenneté ;
(contes, musiques locales, poèmes, Mettre en place des mécanismes de
nouvelle, dance, etc.) ; médiation entre acteurs en cas de con-
Organiser et promouvoir les festivals ré- flit.
gionaux ;
Créer des centres de formation cultu- Domaine d’intervention 5.5. —
relle et artistique ; EMPLOI
Créer les services publics des arts et La crise mondiale, conjuguée aux crises poli-
cultures dans les districts non dotés ; tiques successives a provoqué une déstabilisa-
tion alarmante d’un marché du travail déjà
Responsabiliser les leaders coutumiers
fragile, et une précarisation accrue de l’emploi.
(Tangalamena, Sojabe, Lonaka, Am- Pour que la région Atsinanana devienne dura-
panjaka) dans la résolution de certains blement un bassin d’emplois, il se doit de mo-
problèmes. biliser encore plus d’efforts afin d’apporter des
Changement de paradigme en faveur de réponses concrètes et efficaces aux probléma-
la participation à la vie sociale et écono- tiques de l’emploi et du développement.
mique des groupes marginalisés et vul-
nérables : Bref rappel de la situation
Mise en place des centres pour les per- En 2012, le taux national de chômage s’élève
sonnes âgées ; à 1,3 %, alors que le chômage déguisé touche
20 % des actifs, tandis que la proportion des
Créer et dynamiser des CAPA (Clubs emplois inadéquats est de 47 %. Plus alarmant
Amis des Personnes Âgées) ; encore, la proportion des emplois non protégés
Organisation des séances d’échanges est de 90 % selon les derniers chiffres officiels.
et de transfert de connaissance entre De manière globale, les emplois inadéquats et
les jeunes et les personnes âgées sur les emplois non protégés sont beaucoup plus
des thèmes prédéfinis ; répandus en milieu rural et chez les groupes
les plus vulnérables, en particulier chez les
Aménager les accès des bâtiments pu- femmes et chez les jeunes. L’agriculture oc-
blics pour faciliter le déplacement des cupe le plus de travailleurs de la région.
personnes à mobilités réduites ; Parmi les facteurs à l’origine de cette situation,
Développer les stratégies pertinentes on souligne particulièrement des conditions
améliorant l’accès des personnes han- macroéconomiques défavorables et une défail-
dicapées aux services dans tous les lance institutionnelle en matière d’emploi, mais
secteurs ; aussi le faible accès à la formation profession-
nelle, l’inadéquation des compétences aux be-
Renforcer les capacités et les équipe- soins du marché du travail, et la
ments des structures d’appui aux per- prépondérance de l’économie informelle (y
sonnes vulnérables ; compris le secteur agricole) qui emploie neuf
Créer des centres d’appui pour la popu- actifs sur dix.
lation vulnérable (personnes en situa- Des initiatives prometteuses, en grande partie
tion de handicap, sinistrés, orphelins, portées par le privé, tentent d’y remédier, mais
etc.) ; elles restent insuffisantes et faiblement coor-
données.
Réaliser des campagnes de délivrance
de « copies » et de « cartes d’identité
nationale » ;
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
Organiser des jeux régionaux interéta- Participation des jeunes de la région At-
blissements ; sinanana aux grands évènements na-
Recycler les enseignants d’éducation tionaux et internationaux de jeunesse ;
physique et sportive dans les établisse- Recruter et renforcer les capacités des
ments publics et privés ; cadres et du personnel technique de la
Construire et réhabiliter les infrastruc- jeunesse et des sports ;
tures sportives (Centre Régional de la Sécuriser le foncier (CAP, stades
Jeunesse et des Sports, terrains, pis- et terrains de sports, etc.).
cines, stades, gymnase, dojo, etc.) ;
Organiser/appuyer des animations so- Domaine d’intervention 5.8. —
cioculturelles et sportives. GESTION DES RISQUES ET DES
CATASTROPHES
Actions prioritaires
Intégration de la réduction des risques
Contribution effective d’une jeunesse et catastrophes (RRC) et de la gestion
épanouie au processus de développe- des risques et catastrophes (GRC) dans
ment de la région et du pays : les politiques sectorielles de développe-
Doter en équipements adéquats et four- ment, et amélioration des cadres juri-
nitures informatiques les infrastructures diques et institutionnels :
de la jeunesse (centre régional des Installer les points focaux de l’unité de
sports et de la jeunesse, Maisons des coordination de la gestion des risques
jeunes) ; et catastrophes dans les localités sen-
Encadrer les jeunes sur la citoyenneté sibles afin d’assurer un appui technique
et le civisme, sur la paix et le dévelop- aux collectivités territoriales et aux
pement durable ; autres intervenants ;
Organiser des campagnes de sensibili- Vulgariser les documents relatifs à la
sations relatives à la lutte contre des prévention et à la gestion des risques
fléaux affectant les jeunes (VIH/SIDA, de catastrophes ;
Violences, traite des personnes, GRC, Renforcer l’opérationnalisation des pla-
etc.) ; teformes régionales et locales de ges-
Organiser des concours de projets tion des risques et catastrophes ;
d’entreprise pour les jeunes ; Appuyer le renforcement des capacités
Renforcer la capacité des jeunes en en- techniques et managériales des ser-
trepreneuriat ; vices de sapeurs-pompiers des
Appuyer, promouvoir et redynamiser grandes agglomérations ;
les mouvements associatifs et sportifs Renforcer les capacités techniques des
des jeunes ; acteurs décentralisés sur les principes
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
tion et la maitrise des pollutions indus- gestion des centres opérationnels : ré-
trielles ; ponses dans les premières 24, 48 et 72
Mettre en place des mécanismes de heures, ainsi que le « business conti-
médiation entre acteurs en cas de con- nuity » ;
flit. Former les agents des centres sur la
Amélioration des outils techniques de collecte, l’analyse et la gestion de l’in-
préparation et de réponse et renforce- formation ;
ment des capacités des acteurs en ma- Développer et renforcer les méca-
tière de préparation et prévision des nismes d’alerte précoce dans les dis-
catastrophes : tricts, communes et fokontany les plus
Mettre à jour les plans de contingences sensibles ;
en fonction des scénarios de risques et Former et équiper les districts plus sen-
prendre en compte l’aspect genre à sibles afin que des mécanismes
tous les niveaux ; d’alertes précoces soient fonctionnels ;
Renforcer les capacités techniques, fi- Équiper les centres de la croix rouge
nancières des comités locaux de plani- pour qu’ils puissent assurer leurs mis-
fication de secours ; sions de prévention et de secours.
Faire une large diffusion du mécanisme
institutionnel de gestion des crises ; Domaine d’intervention 5.9. —
Développer et mettre en œuvre un pro- PROTECTION DES ENFANTS
gramme de formation pour la prépara-
Les accords internationaux et régionaux com-
tion et réponse aux urgences de toutes plétés par les textes nationaux affirment l’im-
natures et à tous les niveaux (région, portance des droits de l’enfant et en particulier
districts, communes) et sur la gestion le droit d’être protégé contre toutes formes de
de système d’alerte précoce ; maltraitances aussi bien en situation normale
Créer un pool de formateurs pour la ré- qu’en situation d’urgence, et exigent ainsi un
gion et les former pour la préparation et engagement pour la lutte en faveur des en-
la réponse aux urgences ; fants.
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
Prendre en charge les enfants affectés Organiser des formations pour le ren-
par l’opérationnalisation d’espaces forcement de capacité des RPE sur le
amis des enfants « Sahan’ny ankizy » mécanisme de signalement et de réfé-
pendant les urgences et organiser des rencement, utilisation de la fiche de si-
dialogues communautaires sur la pro- gnalement, système d’évaluation,
tection de l’enfant avant et durant les ur- gestion axée sur les résultats, plaidoi-
gences. rie, etc.
Renforcement de la collaboration entre Mettre en place et renforcer le système
les acteurs de la protection des enfants de collecte et de remontée et d’analyse
notamment dans les domaines de la des données en matière de protection
santé, du système judiciaire, de l’éduca- de l’enfant et former les acteurs sur la
tion et des médias : manipulation de la base de données ;
Mettre en place un comité restreint par Faire un état des lieux des protocoles
axe (prévention, prise en charge, pour- en matière de protection de l’enfant (y
suite, etc.) au sein du RPE ; compris les DINA) existant dans la ré-
Mettre à jour le plan-cadre régional et la gion ;
note d’analyse sectorielle relative à la Suivre et documenter les leçons ap-
protection des enfants ; prises et les bonnes pratiques sur la
Analyser et renforcer le système de pla- mise en œuvre des protocoles (y com-
nification, de coordination et de suivi pris les DINA) relatifs la protection de
des activités, du plan de travail annuel l’enfant ;
et du plan-cadre ; Plaider pour la redynamisation du sys-
Organiser des réunions pour améliorer tème d’intervention sociale ;
la gestion des cas à travers le renforce- Faire des remises à niveau périodique
ment de la coordination des services de et appuyer les travailleurs sociaux dans
prévention, de signalement et de ré- l’exercice de leurs métiers.
ponse ;
Organiser des actions conjointes entre Domaine d’intervention 5.10. —
acteurs (ex. : Mois de l’enfance, Jour-
AUTONOMISATION DES
née du RPE) ;
FEMMES
Organiser des ateliers d’échange, de
partage et de bonne pratique entre ac- Le concept d’égalité des sexes occupe une
teurs pour le ciblage des sites d’inter- place importante dans le développement.
vention ; Pourtant, l’opinion des femmes et leur partici-
pation aux prises de décisions communau-
Réaliser des séances de plaidoirie pour taires sont généralement négligées. Il leur est
l’engagement des services et des orga- donc difficile d’influencer les choix relatifs au
nismes afin d’assurer la continuité des développement.
actions ;
Bref rappel de la situation
Former les acteurs en communication
interpersonnelle ; Selon l’Institut National des Statistiques (INS-
Médiatiser les informations sur les ac- TAT), entre 2012 et 2013, s’est penché sur la
participation des femmes à des décisions au
tions de protection, y compris la gestion
sein de leur ménage. Ainsi, 59,5 % des
de cas ; femmes de la région Atsinanana participent
Mener des études portant sur les con- (seules ou conjointement avec leurs maris ou
naissances, les aptitudes et les pra- partenaires) à des décisions au sein du mé-
tiques des communautés, des familles nage. Mais, 5,0 % d’entre elles ne participent à
et des enfants sur la violence et l’exploi- aucune de ces décisions. Ces niveaux de par-
tation faites aux enfants ; ticipation, déjà alarmants, sont, malheureuse-
ment, inférieurs aux moyennes nationales qui
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Plan Régional de Développement Durable
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Plan Régional de Développement Durable
DOMAINE
MESURE DE SUCCÈS
D’INTERVENTION
AMÉLIORATION DE LA GOUVERNANCE
DÉVELOPPEMENT
Six (6) pôles régionaux développés ;
DE PÔLES
5 aires protégées créées et dynamisées ;
ÉCOSYSTÈMES ET 32 000 plants/an (14 ha/an) de reboisements productifs ;
BIODIVERSITÉ Une (01) pépinière par commune au minimum (essences autochtones et exo-
tiques) ;
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Plan Régional de Développement Durable
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
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Plan Régional de Développement Durable
3 musées fonctionnels ;
CULTURE ET SOLIDA-
6 festivals par an;
RITÉ SOCIALE
2 ouvrages sur les cultures locales édités par an (10 ouvrages en 5 ans) ;
1.500 emplois créés en 5 ans ;
EMPLOI 20 % de la population active occuperont des emplois productifs et décents à tra-
vers ;
ACCÈS AU LOGE- Augmentation de 5 % de la population vivant dans des logements précaires
MENT jusqu’en 2023 ;
20 terrains de sports fonctionnels (nouvellement construits ou réhabilités) ;
SPORT, LOISIRS ET 7 maisons des jeunes fonctionnelles (nouvellement construits ou réhabilités) ;
JEUNESSE 7 salles de spectacles aux normes professionnelles fonctionnelles (une par dis-
trict) ;
GESTION DES Délai de relèvement précoce réduit de 2 mois après chocs ;
RISQUES ET DES CA- Réduction de 30 % des dégâts enregistrés après chocs (taux variable suivant
TASTROPHES l’intensité de l’aléa) ;
Doublement du nombre de communautés ayant développé un système de pro-
tection des enfants ;
PROTECTION DES Doublement du nombre de traitements judiciaires des cas de maltraitances des
ENFANTS enfants ayant abouti à un jugement ;
Augmentation d’au moins 50 % du taux de couverture géographique des ser-
vices et des dispositifs de protection des enfants ;
AUTONOMISATION Un centre d’accompagnement des activités féminines par pôle ;
DES FEMMES 5 activités développées par pôle ;
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