7PH06TE0420 Synthese
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SYNTHÈSE CONCLUSIVE
Au cours de notre parcours à travers l’origine et les modalités du savoir humain, nous avons pu observer
que :
— L’opinion commune, le préjugé et la superstition relèvent de l’irrationnel dans la mesure où ils ne
sollicitent pas notre raison critique (ou esprit de libre examen) ou même nous dissuadent de faire un
usage critique de notre raison. Mais, la raison peut très bien rendre compte de notre penchant à céder
au préjugé ou à la superstition. En ce sens, nous n’avons ici affaire qu’à l’irrationnel au sens faible. L’irra-
tionnel est en position d’altérité radicale par rapport à la raison. Il peut se définir comme ce qui résiste
à la raison, comme ce que la raison ne peut assimiler, comprendre.
— Qu’est-ce que « penser par préjugés » ? Nous pensons par préjugés dès lors que nous prenons l’auto-
rité d’autrui ou celle de la tradition pour guide principal de nos représentations ou de nos jugements,
dans les matières où nous pouvons construire nous-mêmes ces représentations et ces jugements.
— Qu’est-ce qu’une raison hétéronome ? Notre raison est hétéronome lorsqu’elle se soumet à des lois
qui lui sont extérieures.
— En quoi consiste, selon, Kant, la vocation de la raison ? La vocation de la raison est de permettre à tout
homme de penser par lui-même. Il convient cependant de noter que si penser par soi-même implique
de ne pas se laisser conduire en laisse intellectuellement et moralement pas les autres, cela n’implique
pas, bien au contraire, de penser en dehors de toute communication avec les autres. Philosopher, c’est
toujours en quelque manière penser avec les autres, c’est-à-dire « mettre son jugement à l’épreuve de
l’entendement des autres hommes ». Bref, penser par soi-même ne signifie pas faire preuve d’égoïsme
logique (cf. notre introduction).
— Qu’est-ce que l’état de tutelle ? L’état de tutelle (ou état de préjugé) est un état de dépendance intel-
lectuelle et morale dont nous sommes nous-mêmes responsables du fait que nous refusons pares-
seusement de penser par nous-même ou que nous refusons la prise de risque intellectuel et moral
inhérente à l’acte de penser.
— La superstition aveugle l’esprit. La philosophie des Lumières fait valoir les droits de la raison scien-
tifique contre les préjugés et la superstition. Celle-ci peut certes s’expliquer par les difficultés de la vie,
mais le philosophe qui pose un regard lucide sur la réalité ne saurait céder à la pire crédulité qui soit.
Cela dit, suffit-il de se ranger derrière la raison pour se garantir de la superstition ou des débordements
de l’imagination ?
— Même si nous reconnaissons la faiblesse (relative) de la raison, cela ne doit pas pour autant nous faire
douter de la raison elle-même (dont il convient de remarquer que c’est elle-même qui dresse le constat
de sa propre faiblesse) et encore moins de ce qui fonde notre compréhension du monde (l’expérience
de l’absurde suppose des conditions particulières assez éloignées de nos conditions de vie habituelles),
mais cela peut nous ouvrir à d’autres modes d’accès à la vérité et au sens (sans pour autant retourner
dans l’ornière du préjugé ou de la superstition).