Rapport Phase 1 Diagnostic
Rapport Phase 1 Diagnostic
Rapport Phase 1 Diagnostic
Indice V3.1
Vérifié et
Date émission Indice Observation Dressé par
Validé par
Juin 2019 V1.0 Equipe de projet S Chazot
1er Juillet 2019 V1.1 Equipe de projet S Chazot
Prise en compte remarques COPIL
12 déc 2019 V2.1 juillet 2019 et échanges sur Equipe de projet S Chazot
méthodologie ACA
Amendements de forme par rapport à
18 déc 2019 V2.2 Equipe de projet S Chazot
la V2.1. + ajout résumé
Prise en compte remarques COPIL
30 avril 2020 V3.1 Equipe de projet S Chazot
janvier 2020
Cette opération d’assistance technique est financée par l’Agence Française de Développement (AFD)
dans le cadre de la Facilité Adapt’Action. Cette Facilité, démarrée en mai 2017, appuie les pays
africains, les PMA et les PEID dans la mise en œuvre de leurs engagements pris dans le cadre de
l’Accord de Paris sur le Climat, par le financement d’études, d’activités de renforcement des capacités
et d’assistance technique, dans le secteur de l’adaptation en particulier.
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu du présent document. Les opinions exprimées
ne reflètent pas nécessairement celle de l’AFD ni de ses partenaires.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ELABORATION DU PLAN DIRECTEUR NATIONAL
DE REUTILISATION DES EAUX USEES TRAITEES
EN TUNISIE
Phase 1 - Diagnostic
PREAMBULE ........................................................................................ 1
RESUME .............................................................................................. 5
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6.3.4 Éléments de conclusion sur le traitement des eaux usées et recommandations 96
6.4 Le stockage et le transfert des eaux jusqu’aux usages 97
6.4.1 Description des systèmes de stockage et de transport 97
6.4.2 Éléments de conclusion sur le stockage et le transfert des EUT et recommandations 100
6.5 Qualité des eaux usées traitées : aspect performance du traitement 103
6.5.1 Objectifs du bilan de la qualité effective à la sortie des STEP 103
6.5.2 Méthode 103
6.5.3 Première analyse portant sur les 66 STEP dont les eaux usées traitées sont tout ou
partie réutilisées 105
6.5.4 Deuxième analyse portant sur l’ensemble du parc des stations d’épuration de la
Tunisie 111
6.5.5 Éléments de conclusion sur la qualité de l’eau usée traitée et recommandations 114
6.6 Qualité des eaux usées traitées et des éléments environnants : Aspects liés au
contrôle 115
6.6.1 Cadre réglementaire du contrôle 115
6.6.2 Capacité d’analyses des eaux existant en Tunisie et fiabilité des mesures 116
6.6.3 Fréquences des contrôles 119
6.6.4 Éléments de conclusion et recommandations sur les contrôles de la qualité d’eau et
recommandations 123
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
8.4 Benchmarking : regards croisés sur la gouvernance de la REUT 168
8.5 Éléments de conclusions sur l’analyse institutionnelle et recommandations 178
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
11.3.2 Les éléments factuels issus des enquêtes 232
11.3.3 Analyse transversale de la REUT pour les golfs et les espaces verts 240
11.3.4 Regard sur la REUT pour l’irrigation pour les golfs et les espaces verts dans d’autres
pays 241
11.3.5 Synthèse des contraintes au développement de l’irrigation des golfs et espaces verts
avec des EUT et recommandations 242
11.4 Recharge des nappes : de très forts enjeux sanitaires et un cadre institutionnel qui
freinent le développement de cet usage 245
11.4.1 Description générale du secteur et place de la REUT 245
11.4.2 Les éléments factuels issus des enquêtes 247
11.4.3 Analyse transversale de la REUT pour la recharge de nappes 258
11.4.4 Regard sur la REUT pour la recharge de nappes dans d’autres pays 261
11.4.5 Synthèse des contraintes au développement de la recharge de nappe avec des EUT et
recommandations 261
11.5 Valorisation écologique : un flou entre la valorisation écologique et le rejet dans le
milieu naturel 264
11.5.1 Description générale du secteur et place de la REUT 264
11.5.2 Les éléments factuels issus des enquêtes 266
11.5.3 Analyse transversale de la REUT pour la valorisation écologique 276
11.5.4 Regard sur la REUT pour la valorisation écologique dans d’autres pays 276
11.5.5 Synthèse des contraintes de la valorisation écologique avec des EUT et
recommandations 277
11.6 Utilisation par les industriels : un fort potentiel de développement 277
11.6.1 Description générale du secteur et place de la REUT 277
11.6.2 Les éléments factuels issus des enquêtes 278
11.6.3 Analyse transversale de la REUT pour l’utilisation par les industriels 285
11.6.4 Regard sur la REUT au niveau industriel dans d’autres pays 285
11.6.5 Synthèse des contraintes de la réutilisation industrielle des EUT et recommandations 286
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
12.6 Arrosage de l’espace vert de l’aéroport de Tunis Carthage 308
12.6.1 Situation de référence et détail des coûts et des avantages considérés 308
12.6.2 Résultats 309
12.7 Usage pour l’industrie des phosphates à Gafsa (Groupe Chimique Tunisien) 309
12.7.1 Situations de référence et détail des coûts et des avantages considérés 309
12.7.2 Résultats 310
12.8 Recharge de la nappe de Korba 312
12.8.1 Situations de référence et détail des coûts et des avantages considérés 312
12.8.2 Résultats 312
12.9 Alimentation en eau de la lagune de Korba 313
12.9.1 Situations de référence et détail des coûts et des avantages considérés 313
12.9.2 Données de base 314
12.9.3 Résultats 314
ANNEXES......................................................................................... 337
Annexe 1 : Éléments synthétiques des principales études stratégiques et thématiques
effectuées sur la REUT en Tunisie 339
Annexe 2 : Analyse de la conformité des EUT à la NT 106.02 pour les 105 stations pour
lesquelles l’information est disponible 347
Annexe 3 : Présentation des hypothèses et des résultats des analyses coûts avantages 351
Annexe 4 : Synthèse des entretiens réalisés dans la phase Diagnostic 391
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
Figure 11-6 : Volumes annuels rechargés au site de l’Oued Souhil entre 1986 et 2009 ...................................... 254
Figure 11-7 : Localisation du site de recharge et de la STEP de Korba ............................................................... 255
Figure 11-8 : Volumes annuels rechargés au site de Korba entre 2009 et 2017 .................................................. 256
Figure 11-9: Localisation de la lagune de Korba .................................................................................................. 266
Figure 11-10 : Situation géographique et délimitation du bassin versant de la lagune de Bizerte ........................ 267
Figure 11-11 : Localisation de la lagune de Korba par rapport à la STEP ............................................................ 272
Figure 11-12 : Localisation de la lagune de Bizerte par rapport à la STEP de Menzel Bourguiba ....................... 274
Figure 12-1 : VAN financières et économiques des situations sans projet et de la situation avec projet de REUT
sur la période d’étude (30 ans) en DT ............................................................................................ 300
Figure 12-2 : Gains nets financiers et économiques des situations avec projet de REUT par rapport aux situations
de référence sur la période d’étude (30 ans) en DT ....................................................................... 301
Figure 12-3 : poids relatif des facteurs expliquant les gains financiers et économiques de la REUT par rapport à
l’utilisation des eaux souterraines. ................................................................................................. 303
Figure 13-1 : Défis, points de blocges et objectifs ................................................................................................ 327
Figure 13-2 : Synthèse des recommandations par aspects .................................................................................. 328
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
Tableau 6-17 : pourcentage de non-conformité en additionnant toutes les analyses des laboratoires privés :
Tableau transmis par l’ONAS ......................................................................................................... 114
Tableau 6-18 : Tableau regroupant l’ensemble des analyses réalisés par les laboratoires privés : Tableau
transmis par l’ONAS – Année 2018 ............................................................................................... 114
Tableau 6-19 : Données consolidées transmises par l’ONAS concernant les éléments Traces métalliques (année
2018) .............................................................................................................................................. 114
Tableau 6-20 : Laboratoires d’analyses accrédités pour les analyses sur les eaux et les produits alimentaires
(DGGREE, 2017) ........................................................................................................................... 117
Tableau 6-21 : Pourcentage des 66 stations considérées dont la fréquence des analyses est non-conforme avec
le décret n°93-2447 du 13 décembre 1993 (Rapports annuels de l’ONAS – Année 2017) ............ 120
Tableau 6-22 : Pourcentage des stations dont la fréquence des analyses est non-conforme avec l’arrêté du 26
mars 2018 (Rapports annuels de l’ONAS – Année 2017) .............................................................. 122
Tableau 7-1 : Exemples des différents types de dangers associés à l’utilisation des eaux usées en agriculture
dans les pays en développement ................................................................................................... 126
Tableau 7-2 : Principales pathologies liées aux dangers biologiques et chimiques............................................ 126
Tableau 7-3 : Données sur la qualité des EUT. .................................................................................................... 127
Tableau 7-4 : Résultats d’une enquête sur le respect des normes sanitaires relatives à la REUT ....................... 130
Tableau 7-5 : Synthèse des impacts de l’irrigation avec des EUT sur les sols d’après la recherche tunisienne et
autres ............................................................................................................................................. 131
Tableau 7-6 : Synthèse des impacts de l’irrigation avec des EUT sur les plantes d’après la recherche tunisienne
et autres ......................................................................................................................................... 133
Tableau 7-7 : Synthèse des impacts de l’irrigation avec des EUT sur les nappes souterraines d’après la recherche
tunisienne et autres ........................................................................................................................ 134
Tableau 8-1 : Description des principales directions du MARHP impliquée dans la REUT .................................. 136
Tableau 8-2 : Enjeux pour les principaux acteurs de la REUT ............................................................................. 159
Tableau 8-3 : Fonctions de la REUT, acteurs responsables et enjeux de cohérence fonctionnelle associés ...... 162
Tableau 8-4 : synthèse des éléments de benchmarking sur le thème de la gouvernance, en France, Palestine,
Jordanie et Israël ........................................................................................................................... 171
Tableau 9-1 : Exemples de facteurs d’acceptabilité sociale au niveau de projets de REUT et d’EUB diluées
réussis dans d’autres pays ............................................................................................................. 183
Tableau 9-2 : Classement des inconvénients de l’utilisation des EUT.................................................................. 184
Tableau 9-3 : Classement des avantages de l’utilisation des EUT ....................................................................... 185
Tableau 11-1 : Liste des 20 sites choisis pour les enquêtes de terrain ................................................................ 197
Tableau 11-2 : Liste des périmètres irrigués avec des EUT, campagne 2017 - 2018 .......................................... 200
Tableau 11-3 : Données générales sur la REUT en agriculture pour la campagne 2016/2017 et 2017/2018 ...... 203
Tableau 11-4 : Déroulement des enquêtes des périmètres irrigués ..................................................................... 204
Tableau 11-5 : Description des STEP alimentant les périmètres enquêtés .......................................................... 207
Tableau 11-6 : Système de transfert par périmètre irrigué enquêté ..................................................................... 211
Tableau 11-7 : Contexte physique par périmètre irrigué enquêté ......................................................................... 212
Tableau 11-8 : Système d’irrigation par périmètre enquêté .................................................................................. 213
Tableau 11-9 : Contexte socio-économique par périmètre irrigué enquêté .......................................................... 214
Tableau 11-10 : Etat du GDA et tarification par périmètre irrigué enquêté ........................................................... 215
Tableau 11-11 : Caractéristiques des STEP alimentant les périmètres irrigués de Borj Touil et El Hajeb ........... 217
Tableau 11-12 : Caractéristiques des périmètres irrigués de Borj Touil et El Hajeb ............................................. 218
Tableau 11-13 : normes de réutilisation agricole appliquées en Jordanie ............................................................ 222
Tableau 11-14 : Hiérarchisation des contraintes au développement des périmètres irrigués avec des EUT ....... 225
Tableau 11-15 : Liste des golfs en Tunisie ........................................................................................................... 230
Tableau 11-16 : Volumes d’EUT réutilisés par golf............................................................................................... 231
Tableau 11-17 : Déroulement des enquêtes des golfs et espaces verts .............................................................. 233
Tableau 11-18 : Description des STEP alimentant les golfs et les espaces verts enquêtés ................................. 235
Tableau 11-19 : Eléments factuels issus des enquêtes auprès des golfs et espaces verts ................................ 238
Tableau 11-20: Qualité des EUT exigées pour les golfs et les espaces verts ouverts au public au niveau de
différents pays ................................................................................................................................ 242
Tableau 11-21 : Hiérarchisation des contraintes au développement des espaces irrigués avec des EUT ........... 243
Tableau 11-22 : Volumes de recharge des nappes à partir d’EUT (DGRE, 2016) ............................................... 246
Tableau 11-23 : Déroulement des enquêtes des sites de recharge artificielle avec des EUT .............................. 249
Tableau 11-24 : Description des STEP alimentant les sites de recharge de nappe avec des EUT enquêtés ...... 251
Tableau 11-25 : Eléments factuels issus des enquêtes auprès des sites de recharge de nappe avec des EUT . 257
Tableau 11-26 : Analyse d’indicateurs sociaux, environnementaux et sanitaires pour la recharge de nappes .... 260
Tableau 11-27 : Normes de qualité pour la recharge de nappe avec des EUT en Espagne ................................ 261
Tableau 11-28 : Hiérarchisation des contraintes au développement de la recharge de nappe avec des EUT ..... 261
Tableau 11-29 : Déroulement des enquêtes des sites de valorisation écologique avec des EUT ........................ 268
Tableau 11-30 : Description des STEP alimentant les sites de valorisation écologique enquêtés ....................... 270
Tableau 11-31 : Eléments factuels issus des enquêtes auprès des sites de valorisation écologique .................. 275
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
Tableau 11-32 : Analyse d’indicateurs sociaux, environnementaux et sanitaires pour la valorisation écologique
des EUT ......................................................................................................................................... 276
Tableau 11-33 : Secteurs d’activités des industries tunisiennes........................................................................... 278
Tableau 11-34 : Déroulement des enquêtes des sites de réusitilisation industrielle des EUT .............................. 280
Tableau 11-35 : Description des STEP prévues pour alimenter les sites de réutilisation industrielle des EUT du
GCT de Gabès et Gafsa ................................................................................................................ 282
Tableau 11-36 : Analyse d’indicateurs sociaux et sanitaires pour l’utilisation des EUT par les industriels ........... 285
Tableau 11-37 : Hiérarchisation des contraintes au développement de la réutilisation industrielle avec des
EUT ................................................................................................................................................ 286
Tableau 12-1: Principales hypothèses retenues pour les ACA ............................................................................. 294
Tableau 12-2 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans les ACA pour l’usage agricole ....... 296
Tableau 12-3 : Présentation des données de base qui ont servi aux ACA pour l’irrigation agricole ..................... 297
Tableau 12-4 : Gains nets financiers et économiques des périmètres irrigués : en DT/m3 et DT/ha ................... 304
Tableau 12-5 : coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA du golf de Yasmine .............. 306
Tableau 12-6 : Données de base utilisées dans l’ACA pour le golf de Yasmine .................................................. 307
Tableau 12-7 : Gains nets financiers et économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 par rapport aux deux
situations de référence ................................................................................................................... 307
Tableau 12-8 : Données de base utilisées dans l’ACA pour les espaces verts de l’aéroport de Tunis Carthage . 308
Tableau 12-9 : coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA des espaces verts de l’aéroport
de Tunis Carthage ......................................................................................................................... 308
Tableau 12-10 : Gains nets financiers et économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 par rapport à l’achat
d’eau potable ................................................................................................................................. 309
Tableau 12-11 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA de l’industrie des phosphates
à Gafsa .......................................................................................................................................... 310
Tableau 12-12 : REUT par le GCT - gains nets financiers et économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 par
rapport aux situations de référence ................................................................................................ 311
Tableau 12-13 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA de la recharge de nappe de
Korba ............................................................................................................................................. 312
Tableau 12-14 : Gains nets économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 de la recharge à Korba .................. 313
Tableau 12-15 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA de la réalimentation de la
lagune de Korba ............................................................................................................................. 313
Tableau 12-16 : Données de base utilisées dans l’ACA pour la réalimentation de la lagune de Korba................ 314
Tableau 12-17 : Gains nets économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 de l’alimentation de la lagune de
Korba ............................................................................................................................................. 314
Tableau 13-1 : Matrice Atouts-Faiblesses-Opportunités-Menaces (AFOM) réalisée suite aux différents
diagnostics ..................................................................................................................................... 316
Tableau 13-2 : Rejets vers le milieu hydraulique : Pourcentage de conformité vis-à-vis de la NT 106.02............ 348
Tableau 13-3 : Rejets vers le milieu maritime : Pourcentage de conformité vis-à-vis de la NT 106.02 ................ 349
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ACRONYMES ET ABREVIATIONS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
EUB Eaux Usées Brutes
EUT Eaux Usées Traitées
FAO Organisation des Nations Unies pour Alimentation et l’Agriculture
FCGBV Financement Cadre de Gestion des Bassins Versants
FIPA Fédération Internationale des Producteurs Agricoles
FOSDAP Fond Spécial du Développement de l’Agriculture et de la Pêche
GCT Groupe Chimique Tunisien
GDA/P Groupement de Développement Agricole/et de la Pêche
GES Gaz à Effets de Serre
GIEC Groupements d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat
GIRE Gestion Intégrée des Ressources en Eau
HAP Hydrocarbure Aromatique Polycyclique
HMT Hauteur Manométrique Totale
INAT Institut National Agronomique de Tunis
INRAT Institut National de Recherche Agronomique de Tunisie
INRF Institut National de Recherches Forestières
INRGREF Institut National de Recherche en Génie Rural, Eaux et Forêts
INS Institut National de la Statistique
IRD Institut de Recherche pour le Développement
IRESA Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricole
ISBST Institut Supérieur des Biotechnologies de Sidi Thabet
ITES Institut Tunisien des Etudes Stratégiques
IWA Israeli Water Authority
JISM L’Institution Jordanienne pour les Normes et la Métrologie
JORT Journal Officiel de la République Tunisienne
JVA Jordan Valley Authority
LCAE Laboratoire Central d'Analyse des Eaux
MARHP Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche
MDO Maladie à Déclaration Obligatoire
ME Ministère de l’Environnement
MEDD Ministère de l'Environnement et du Développement Durable
MES Matières En Suspension
MESRS Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
MF Ministère des Finances
MISEN Mission Inter Service de l’Eau et de la Nature
MIT Ministère de l'Industrie et des Technologies
MS Ministère de la Santé
MTA Ministère du Tourisme et de l'Artisanat
MWI Ministry of Water and Irrigation
OACA Office de l'Aviation Civile et des Aéroports
ODD Objectifs de Développement Durable
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONAGRI Observatoire National de l’Agriculture
ONAS Office National de l’Assainissement
ONTT Office National du Tourisme Tunisien
OTD Office des Terres Domaniales
PAKTEC Centre Technique de Conditionnement et d'Emballages
PCB PolyChloroBiphényle
PDC Plan de Développement Communautaire
PDRI Plan de Développement Rural Intégré
PI Périmètres Irrigués
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPI Périmètres publics d'Irrigation
PPP Partenariat Public Privé
PWA Palestinian Water Authority
QMRA Evaluation Quantitative des Risques Microbiens
RCP Representative Concentration Pathway
REUT Réutilisation des Eaux Usées Traitées
SAGE Schéma d'Aménagement de Gestion des Eaux
SCP Société du Canal de Provence
SDAGE Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux
SEGOR Société d'Exploitation et de Gestion des Ouvrages et Réseaux
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
SINEAU Système National D’information sur l’Eau
SMSA Sociétés Mutuelles de Services Agricoles
SMVDA Société de Mise en Valeur et de Développement Agricole
SNPC Société Nouvelle des Produits Chimiques
SONEDE Société Nationale d'Exploitation et de Distribution de l'Eau
SP Station de Pompage
STEP Stations d'Epuration
STDG Société Tunisienne de Développement des Golfs
SYNAGRI Syndicats des Agriculteurs de Tunisie
TIAC Toxi-Infection Alimentaire Collective
TUNAC Tunisian Accreditation Council
UE Union Européenne
UFC Unité Formant Colonie
ULAP Union Locale de l'Agriculture et de la Pêche
UMAGRI Union Maghrébine des Agriculteurs
URAP Union Régionale de l’Agriculture et de la Pêche
USEPA United States Environmental Protection Agency
UTAP Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche
UTICA Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
VBRDA Valorisation des Boues Résiduaires Dans l’Agriculture
VAN Valeur Actualisée Nette
WAJ Water Authority of Jordan
WSRC Water Sector Regulatory Council
ZICO Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
PREAMBULE
PREAMBULE
Elle vise à l’élaboration d’un Plan Directeur National « Water reuse 2050 » qui permettra d’établir les
fondations pour l’amélioration de la Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) en Tunisie.
Cette étude sera intégrée dans un Plan Directeur à grande échelle des ressources en eau de la Tunisie
à l’horizon 2050 nommé « EAU 2050 » dont elle constitue le focus consacré à la réutilisation des eaux
usées traitées.
1
Le processus d’élaboration de la présente étude s’articule en trois grandes phases :
Phase n°1 : Diagnostic de la filière
Phase n°2 : Évaluation du futur de la REUT et définition d’une stratégie pour le secteur
Phase n°3 : Rédaction du plan Directeur « Water Reuse 2050 »
Ce rapport a été rédigé pendant la phase 1 de l’étude et constitue le rapport de diagnostic de l’étude.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
PREAMBULE
TERMINOLOGIE
La réutilisation des eaux usées traitées consiste en leur réutilisation après passage par un système de
traitement. On différencie ce type de réutilisation avec la réutilisation des eaux usées brutes, qui n’ont pas
été traitées.
Il existe différents types de réutilisation des eaux usées traitées. On propose de reprendre ici les définitions
de Jimenez et Asano dans leur document de référence « Water Reuse : An International Survey of current
practice, issues and needs (2008) » (« Réutilisation des eaux usées traitées : une enquête internationale des
pratiques actuelles, des problématiques, et des besoins »).
On distingue la réutilisation directe (où les eaux sont mobilisées à la sortie du système d’épuration) de la
réutilisation indirecte, où les eaux sont rejetées dans un milieu aquatique terrestre, avec une éventuelle
dilution, avant d’être réutilisées. Les principales définitions de réutilisation sont données ci‐après (traduction
depuis Jimenez et Asano, 2008).
La présente phase Diagnostic aborde tous les types de réutilisation intentionnelle des eaux usées traitées en
Tunisie. On utilise ainsi, dans le présent rapport, le terme de « REUT » pour désigner les types de réutilisation
suivants :
l’irrigation agricole,
l’irrigation de terrains de golfs et d’espaces verts,
l’utilisation dans des process industriels,
la production d’eau potable,
la recharge de nappe,
la valorisation écologique (ce terme comprend toutes les réutilisations qui permettent de maintenir en
bon état un écosystème qui ne pourrait être maintenu autrement).
Ainsi, les rejets vers le milieu naturel ne sont pas comptabilisés ici comme des réutilisations à part entière.
Cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas un rôle important pour ces milieux (en y maintenant par exemple un débit
minimal) et/ou pour des usages situés plus à l’aval qui vont au final utiliser l’eau pour un nouvel usage
(réutilisation indirecte).
Enfin, on utilisera aussi la notion de « filière de la REUT » pour caractériser « l’ensemble du processus et des
impacts depuis la production des eaux usées jusqu’à leur devenir final après usage. Cette notion regroupe
l’ensemble des opérateurs et activités sur la ressource » (ECOFILAE, 2016).
Le schéma ci‐après est donné à titre informatif. Il présente les types de réutilisation existants à travers le
monde. Il est important de noter qu’il n’existe pas de réutilisation intentionnelle des eaux usées brutes en
Tunisie.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
PREAMBULE
Schéma BRLi
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
RESUME
La présente étude a pour objectif l’élaboration d’un Plan Directeur National « Water Reuse 2050 » qui
permettra de proposer une stratégie pour le développement de la Réutilisation des Eaux Usées Traitées
(REUT) en Tunisie à l’horizon 2050. Le Plan directeur « Water reuse 2050 » sera intégré dans le Plan
Directeur des ressources en eau de la Tunisie à l’horizon 2050 nommé « EAU 2050 ».
L’étude est financée par l’Agence Française de Développement dans le cadre de la Facilité Adapt’Action
qui s’inscrit elle-même dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.
C’est dans ce contexte que la valorisation des EUT revêt toute son importance.
En 2017, le volume d’eaux usées traitées par les 105 stations d’épuration analysées (qui représentent
l’essentiel des 122 stations existantes) s’élève à 282 Mm3.1
Sur les 105 stations considérées, les eaux usées traitées de 66 stations font l’objet, tout ou partie,
d’une réutilisation. Le volume de réutilisation en 2017 s’élève à 22 Mm3. Cela représente un taux
de réutilisation directe à l’échelle nationale de 8 %. Ce volume ne prend pas en compte les volumes
rejetés dans des milieux naturels pour leur préservation car le maintien du bon état de l’écosystème de
ces milieux n’est pas toujours confirmé, ce qui interroge sur la prise en compte de ces volumes comme
REUT ou comme simples rejets en sortie de STEP.
1 Les données analysées dans le rapport de diagnostic, qui ont été fournies par l’ONAS, datent de 2017.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
La réglementation tunisienne vis-à-vis des EUT est pour le moment incomplète et ne se base pas sur une
analyse des risques.
Les objectifs de traitement des systèmes collectifs d’assainissement sont fixés dans un arrêté du 26
mars 2018 (anciennement Norme NT 106.02). Ces objectifs sont déterminés en premier lieu pour
protéger l’environnement. L’arrêté stipule notamment que les rejets ne doivent pas altérer la qualité
du milieu récepteur, dont les nappes souterraines.
Les conditions d’utilisation des eaux usées traitées, quant à elles, sont fixées dans le décret n° 89-1047
du 28 juillet 1989, et modifié par le décret n° 93-2447 du 13 décembre 1993. Le décret vise uniquement
la réutilisation agricole et stipule que l’utilisation des eaux traitées à des fins agricoles doit faire
l’objet d’une autorisation du ministre de l’agriculture, délivrée après accord des ministres de
l’environnement et de la santé publique. La réutilisation ne peut être autorisée qu’après traitement
approprié en station d’épuration conformément aux normes.
Un cahier des charges approuvé par arrêté conjoint des ministres de l’agriculture, de l’environnement
et de la santé fixe les modalités et les conditions particulières pour l’utilisation agricole. Parmi
les conditions disposées par le cahier des charges, figure l’obligation d’utiliser des eaux conformes à la
norme NT 106.03 (1989).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
L’approche normative utilisée en Tunisie pour fixer les modalités d’utilisation des EUT pour l’agriculture
diffère de l’approche de l’OMS basée sur la définition d’objectifs liés à la santé et à l’évaluation des
risques sanitaires consécutifs à la réutilisation des eaux usées. Cette approche est actuellement
utilisée dans plusieurs pays qui définissent différentes classes de qualité de l’eau en fonction des
usages à l’aval.
Par ailleurs, on note que la réglementation ne concerne actuellement que l’usage agricole (et
sans distinction entre les cultures) alors que d’autres usages sont pratiqués en Tunisie :
recharges de nappes, arrosage des espaces verts, golfs, industries, usage environnemental.
La révision en cours du Code des Eaux introduit la notion de réutilisation des eaux usées traitées, de
façon plus large que l’ancien Code. Cela devrait faciliter la révision des normes par usage, sur la
base d’une analyse des risques. Par ailleurs, le nouveau Code prévoit un article traitant des plans de
sécurité sanitaire (sur toute la chaîne, de la source au consommateur).
L’évaluation des risques sanitaires consécutifs à la REUT est encore peu développée en Tunisie.
En matière de REUT, la nature des risques à considérer est principalement biologique (les parasites et
les microorganismes pathogènes), chimique (les substances toxiques et les micropolluants organiques)
et dans des cas spécifiques physique (température, radioactivité). Les vecteurs de risque, qui font l’objet
de la surveillance et du contrôle sont :
Les produits issus de la REUT (produits agricoles dont ceux d’origine animale) ;
Les facteurs environnementaux (le sol, l’air, les eaux superficielles et les eaux souterraines).
Il existe peu d’études épidémiologiques en Tunisie qui permettent d’évaluer les risques sanitaires liés à
la REUT en Tunisie. De la même façon, il existe peu d’études ayant eu recours à l’Estimation
Quantitative du Risque (EQR)2.
La réalisation d’études épidémiologiques ainsi que d’EQR doit se développer, afin de mieux définir
les risques associés à la REUT. Cela doit permettre de revoir la réglementation tunisienne en matière
de REUT, d’orienter les procédures de gestion des risques, mais aussi de proposer des guides de
bonnes pratiques pour les différents usages. 7
Le rôle de la recherche est essentiel dans le cadre de l’analyse des risques sanitaires et la révision des
normes.
Collecte des effluents : La qualité des effluents entrant dans les stations d’épuration ne permet pas
toujours le traitement adéquat au niveau de la STEP.
Il n’existe pas de chiffres officiels sur la part des industries raccordées au réseau d’assainissement et
qui ne fournissent pas une eau de qualité satisfaisante pour leur traitement au niveau de la STEP.
Pour pallier ces problèmes, la réglementation, à travers l’Arrêté ministériel n°2018-315 du 26 mars 2018,
exige que la qualité des eaux rejetées dans le réseau d’assainissement atteigne des seuils de
concentration permettant un traitement au niveau de la STEP ou compatible avec une non-
toxicité du milieu.
Si la réglementation est claire, la collecte des eaux brutes est parfois problématique au niveau des
industriels qui ne respectent pas toujours les normes de rejets.
Il est nécessaire de renforcer les contrôles et de mettre en place des amendes dissuasives au
niveau des industriels, tout en les accompagnant pour la mise en place de prétraitements quand cela
est nécessaire. Par ailleurs, il semble aussi important de mettre en place une procédure particulière
pour les industries avec des effluents particuliers en termes de charge et de qualité. En effet, le
raccordement d’activités en lien avec des sous-produits animaux est problématique pour les
usages à l’aval et dans certains pays (cf. règlement européen), le raccordement de ces activités est
interdit pour les STEP pour lesquelles il y a une réutilisation.
2 L’EQR consiste à estimer le risque d’infection pour un pathogène et un type d’exposition définis, à partir de l’évaluation
de la dose reçue à chaque exposition et de la fréquence annuelle de contact.
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RESUME
Traitement des effluents : Les traitements majoritairement pratiqués en Tunisie ne permettent pas
d’atteindre les niveaux de qualité exigés pour la réutilisation.
Le parc de stations d’épuration est majoritairement composé de stations d’épuration de type
boues activées. Ce type de traitement a de très bonnes performances pour le traitement de la matière
organique et partiellement pour les nutriments : azote et phosphore. En revanche, son efficacité sur les
paramètres microbiologiques est très limitée, il dépend pour les procédés de boues activées de la
performance de l’étape de clarification permettant un abattement moyen estimé à 2 log pour les E.coli
par exemple mais n’atteignant pas les objectifs d’ordre sanitaire pour assurer une pratique de la REUT.
La norme NT 106.03 pour la réutilisation et l’arrêté de 2018 pour le rejet des EUT dans le milieu
récepteur concernent de nombreux paramètres qui ne peuvent être traités avec les procédés de
traitement conventionnels, couramment appliqués en Tunisie. En effet, ils nécessitent :
une application stricte de la réglementation concernant le raccordement des effluents industriels
pour que les effluents bruts ne contiennent pas un niveau d’éléments trace métalliques, non
compatibles avec la réglementation,
un traitement complémentaire pour atteindre les exigences en matière de microbiologie.
Afin d’améliorer l’efficacité du traitement sur les paramètres microbiologiques et ainsi limiter les risques
sanitaires pour les usagers, des traitements complémentaires sont nécessaires. En Tunisie, ces
traitements sont peu développés, ils ne sont mis en place que sur des stations d’épuration qui ont des
projets de REUT (mais pas de manière automatique). Sur les 66 stations avec un projet de REUT,
seules 25 sont dotées d’un tel traitement.
Une approche de la conformité de la qualité des volumes traités à l’échelle nationale a été conduite
dans la présente étude, sur la base de données fournies par l’ONAS, pour l’année 2017. Il ressort de
cette analyse les points suivants :
La conformité concernant les paramètres DBO5, DCO, MES est faible. Cela peut s’expliquer
en partie par les problèmes de qualité des effluents entrant, mais aussi par des
dysfonctionnements au niveau des STEP,
8 La norme NT 106.03 pour la REUT ne comprend qu’un seul paramètre biologique (œufs de
nématodes) contrairement à la NT 106.02 qui en comprend 4. Cela peut représenter une
incohérence, lorsque l’on considère que l’exposition des usagers est potentiellement importante
lors de la REUT.
Concernant les chlorures, la conformité est beaucoup plus élevée à la NT 106.03, ce qui
s’explique par une norme beaucoup moins restrictive que la NT 106.02 avec rejet dans le milieu
hydraulique.
Globalement, les normes concernant les ETM sont respectées, excepté le cobalt, le mercure
et le fer pour la région du Grand Tunis. Pour les ETM, on note aussi qu’un grand nombre de
résultats n’étaient pas exploitables pour analyser la conformité. Enfin, de la même façon que pour
le chlorure, la norme est moins restrictive pour la NT 106.03 que pour la NT 106.02.
Sur le moyen et long terme, le diagnostic technique a montré qu’il est nécessaire de mettre en place
les traitements adéquats pour atteindre la qualité de l’eau visée en fonction des usages envisagés.
A cet effet, on note que les projets de réhabilitation des STEP sont nombreux. Il existe donc
actuellement une opportunité pour que la réflexion sur la réhabilitation des STEP soit menée en
parallèle de la réflexion sur le développement de la REUT. Cela permettra d’adapter la qualité de
l’eau à l’usage visé et ainsi d’assurer la cohérence dans les investissements entre usages de l’eau non
conventionnelle et systèmes de traitement.
Enfin, il est aussi nécessaire de mettre en œuvre une réflexion concernant les technologies de
traitement, afin qu’elles soient moins énergivores. Cela permettra notamment d’optimiser le
fonctionnement des STEP.
A court terme, il semble important d’avoir une réflexion sur les usages qu’il est possible de
développer avec la qualité de l’eau existante, tout en maîtrisant les risques. On note par exemple
la possibilité de coupler les EUT avec des ressources conventionnelles, pour améliorer la qualité.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
Stockage et Transport des effluents : Les infrastructures de stockage et de transport des EUT en aval
des STEP ne permettent pas une distribution optimale des EUT jusqu’à l’usage
Les infrastructures des réseaux de distribution au niveau des anciens périmètres irrigués sont peu
réhabilitées et sont donc souvent vétustes. Les usagers sont confrontés à des soucis techniques
(pannes des stations de pompage, fuites, coupures d’électricité…) et n’ont pas toujours les
compétences pour apporter des solutions rapidement. Les bassins de stockage permettent une
régulation journalière du débit produit par la STEP mais ne permettent pas de pallier une
défaillance de production des EUT en cas de soucis technique ou de mauvaise qualité des EUT. Ceci
soulève un problème de continuité de service au niveau des périmètres irrigués, notamment en période
de pointe l’été quand l’irrigation devient alors essentielle pour garantir la récolte de l’année de
l’exploitation.
Le stockage inter saisonnier peut être une solution à envisager pour valoriser au maximum les
quantités des EUT produites.
Le manque de confiance dans la qualité de l’eau fait partie des motifs de réticence des usagers et il
est essentiel d’améliorer les contrôles.
L’analyse des résultats de qualité de l’eau présentés ci-dessus dépend directement de la fiabilité des
mesures ainsi que de la représentativité des résultats. Une mauvaise représentativité ou fiabilité des
résultats peut remettre en question les résultats obtenus, aussi bien sur le nombre de conformités, que
de non-conformités des échantillons.
Les contrôles de qualité de l’eau sont exercés à travers les mesures d’auto-surveillance réalisés par
l’ONAS et le CRDA, auxquelles s’ajoutent les contrôles réglementaires des services d’Hygiène et de
l’ANPE. Le diagnostic de la situation actuelle a montré que les paramètres classiques comme la DBO5,
DCO et MES sont les mieux contrôlés, avec un respect de fréquence minimale de mesure plutôt bien 9
respecté pour l’ensemble des stations de la Tunisie (~ 73%). En revanche, tous les paramètres ne sont
pas systématiquement analysés (notamment les fluorures, organochlorés, arsenic, bore, sélénium).
Tous les laboratoires ne sont pas tous accrédités pour l’ensemble des analyses sur les eaux usées
(physico-chimiques et microbiologiques), notamment les laboratoires de l’ONAS ou les laboratoires
privés. Pour certains paramètres, il y a peu de laboratoires qualifiés et il est donc difficile de les analyser
(œufs d’helminthes, salmonelles, vibrions cholériques, etc.). Le développement de la REUT doit donc
s’accompagner d’un renforcement des capacités analytiques et des suivis des paramètres.
Concernant la certification et l’accréditation des laboratoires, une démarche devrait être engagée pour
accompagner la structuration de la filière d’analyse des eaux usées traitées, de manière à ce que
les analyses soient réalisées par des laboratoires qui ont obtenu l’accréditation sur l’ensemble
des paramètres de la NT106.03 et qu’ainsi l’analyse des résultats ne soit pas contestée.
Le cadre institutionnel existant permet de couvrir l’ensemble des missions nécessaires au fonctionnement
de la REUT mais son opérationnalisation est plus problématique.
L’analyse du cadre institutionnel existant montre que le cadre de gouvernance est relativement complet
et couvre l’ensemble des fonctions nécessaires au fonctionnement de la REUT. Le rapport de diagnostic
décrit de façon complète ce cadre institutionnel. Il souligne cependant certaines fonctions qui ne sont
pas attribuées pour le moment (contrôle de la conformité des usages non agricoles, accompagnement
à l’émergence d’usages non agricoles, etc.) et quelques flous sur la répartition de certaines
fonctions entre acteurs (notamment le contrôle).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
Un certain nombre de recommandations sont proposées dans le rapport, les plus importantes sont
reprises ci-dessous.
Pour garantir des projets efficients et durables, il est nécessaire de développer préférentiellement les
projets qui répondent à une demande locale, des usagers.
Cela implique de passer d’une approche planificatrice descendante (l’Etat décide au niveau central ou
gouvernorat) à une approche participative d’accompagnement pour l’émergence de la demande locale
et le portage des projets.
A cet effet, on peut souligner l’importance de travailler à l’échelle du « projet » : l’ensemble des
acteurs doit travailler de manière coordonnée et être intéressé au bon développement du projet.
Le partage et la transparence vis-à-vis des analyses de qualité de l’eau semble essentiel.
Ce partage est essentiel pour gagner la confiance des usagers, dont la réticence est en partie due à un
manque de visibilité sur la qualité des EUT distribuées.
Comme déjà indiqué, il est nécessaire d’améliorer les contrôles de qualité de l’eau (représentativité et
fiabilité des résultats). En complément, il est nécessaire de développer une fonction de régulation
réellement opérationnelle, qui permette de vérifier que les objectifs de qualité sont atteints et en cas
de défaillance, de réagir (de manière volontaire ou imposée) pour les restaurer. Il s’agit d’une logique
d’obligation de résultats, pour laquelle on doit : (i) assurer l’indépendance des organismes de contrôle
envers les organismes qu’ils doivent contrôler, (ii) renforcer les effectifs et moyens des agents de
contrôle sur le terrain, (iii) opérationnaliser la coordination des organismes de contrôle, (iv) développer
l’accompagnement, le suivi et contrôle des usages autres qu’agricoles, etc.
10
Le diagnostic institutionnel montre aussi la nécessité d’interroger le pilotage actuel de la REUT à
l’échelle nationale.
Trois propositions de pilotage-animation du sujet sont formulées et comparées (DGGREE (formule
actuelle), ONAS, nouvel organisme responsable de la Planification et/ou Gestion Intégrée des
Ressources en Eau (GIRE), toutes ressources confondues). Ces propositions visent à initier le débat
pour le poursuivre en phase 2.
Enfin, un dernier point concerne l’accompagnement des utilisateurs des EUT par l’Etat, notamment pour
améliorer la formation des agriculteurs, vulgariser la REUT pour faire émerger et accompagner
des demandes locales et sensibiliser les riverains des périmètres irrigués.
Il sera aussi nécessaire d’identifier un organisme référent pour accompagner les gestionnaires
d’infrastructures de loisirs et tourisme (golfs, espaces verts) dans la gestion du risque sanitaire. Le
cadre d’intervention pour les usages de recharge de nappes devra être clarifié.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
Un vingtaine d’enquêtes ont été réalisées, pour les différents usages, après validation des sites et des
supports d’enquête avec le COPIL. Pour chacun des usages, le site de production des EUT ainsi que
le site de réutilisation ont été enquêtés.
Les enquêtes ont permis d’identifier, dans chacun des cas, les facteurs de réussite et les grands points
de blocage rencontrés. Une grande partie des constats dressés ci-dessus ont ainsi été formulés grâce 11
à ces enquêtes, mais aussi grâce aux nombreux entretiens réalisés auprès d’acteurs de la filière tout
au long de la phase de diagnostic. Le rapport décrit précisément les 20 enquêtes réalisées.
Le tableau ci-dessous résume quelques conclusions tirées pour chacun des usages, suite aux
enquêtes. On retrouve des conclusions similaires aux conclusions présentées dans les paragraphes
précédents.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
- Définir des normes spécifiques pour la REUT pour les golfs et les espaces verts ;
- Créer un cadre pour le suivi de la REUT et renforcer les analyses de qualité de l’eau et les
contrôles ;
- Améliorer la communication avec l’ONAS, notamment, en cas de problèmes de qualité ;
Golfs et
- Améliorer la communication avec les services de l’Etat en charge de la REUT, pour
espaces
garantir un appui institutionnel aux professionnels en charge de l’irrigation des golfs, et
verts
espaces verts ;
- Rédiger un cahier des charges pour garantir les bonnes pratiques pour la REUT des
golfs et espaces verts (règles de sécurité et sensibilisation des professionnels, règles
relatives au suivi, etc.).
- Etablir un état initial du milieu considéré et fixer des objectifs liés à la réutilisation et établir
des indicateurs qui permettront d’évaluer si les objectifs sont atteints ou non ;
Valorisation
- Assurer un contrôle régulier, à la fois quantitatif et qualitatif du rejet de l’ONAS, ainsi
écologique
qu’une évaluation des impacts sur le milieu ;
des EUT
- Prendre l’ensemble des décisions liées au milieu, en concertation avec toutes les
parties prenantes impliquées/impactées par le projet.
- Définir des normes adaptées à l’usage industriel, pour adapter le traitement des eaux
usées en conséquence ;
Usage - Favoriser de bonnes interactions avec les services de l’Etat en charge de la REUT, pour
industriel garantir l’appui institutionnel adéquat aux professionnels des Industries.
- Favoriser de bonnes interactions avec l’ONAS, notamment en cas de problèmes de
12 qualité.
Pour 10 des 20 cas de REUT enquêtés, une analyse coûts-avantages a été conduite. Elle a considéré
pour chacun des cas, les différentiels de coûts et d’avantages, directs et indirects, entre la situation
avec REUT et une ou plusieurs situations de référence sans REUT. L’approche a été conduite du point
de vue des usagers (approche financière) et du point de vue de la collectivité (approche économique)
en intégrant en particulier les impacts environnementaux.
L’analyse a été conduite pour les cas suivants : cinq cas de REUT sur des périmètres irrigués, un cas
d’arrosage de golf, un cas d’arrosage d’espaces verts, un cas d’utilisation pour l’industrie des
phosphates, un cas de recharge de nappe et un cas d’alimentation d’une lagune littorale remarquable.
Les résultats obtenus mettent en évidence que, dans la plupart des cas analysés, il y a un bénéfice
financier et économique à utiliser les EUT, par rapport aux situations de référence sans REUT.
Le seul résultat nettement négatif obtenu concerne le cas de la réutilisation industrielle, pour lequel des
investissements importants doivent être mis en place, pour compléter par un traitement poussé le
traitement des EUT sortant de la STEP et pour transférer les EUT sur le site industriel. La situation de
référence utilisée est une utilisation d’eaux souterraines. Il ressort cependant que, si ces eaux
souterraines ne sont effectivement plus utilisables (pour des raisons réglementaires et/ou de
tarissement), la REUT demeure une solution intéressante par rapport à un renoncement à cette
ressource (ce qui limiterait l’activité industrielle) ou par rapport à une ressource très éloignée de la zone
d’activité, comme des eaux issues de dessalement transférées depuis le littoral.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
A partir de celle-ci, les grands « points de blocages », entravant le développement de la REUT, ont
été identifiés. Ces points de blocages ont été organisés en 4 grands défis à relever pour la filière REUT
en Tunisie afin d’améliorer la situation actuelle et de permettre son développement :
L’approche intégrée, défi central pour le développement et le suivi dans le temps de la REUT,
La gouvernance de la filière REUT,
La qualité des EUT produites et distribuées,
La maîtrise des risques, sanitaires et environnementaux.
Ces défis constituent la synthèse des différents diagnostics réalisés pendant la première phase de
l’étude. Pour chacun des défis, un objectif a été proposé. L’objectif constitue la cible à atteindre et
représente la déclinaison des grandes attentes pour chacun des défis.
La figure ci-après récapitule les différents défis et points de blocage associés. Le défi de l’approche
intégrée est représenté au centre du cercle, pour illustrer l’interdépendance des autres défis avec celui
de l’intégration.
L’approche intégrée
La qualité La gouvernance
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
Pour chacun des objectifs, les grandes recommandations de la phase de diagnostic ont ensuite été
rassemblées dans la figure ci-après. Les recommandations reportées ici ne sont pas exhaustives
(l’ensemble des recommandations du diagnostic ne sont pas résumées dans la figure).
14
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
RESUME
15
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
Objectifs de la partie A
La Partie A du rapport replace l’élaboration du Plan National Directeur de Réutilisation des Eaux Usées
Traitées dans le contexte global de gestion des ressources en eau en Tunisie. Cette partie retrace aussi
l’historique de la filière en Tunisie afin de comprendre la situation actuelle. Sur cette base, les objectifs
de l’étude et du présent rapport sont explicités.
Les annuaires pluviométriques de la Tunisie, publiés chaque année par la Direction Générale des
Ressources en Eau (DGRE) permettent de calculer les hauteurs moyennes de précipitations annuelles
sur une période de 48 ans (1970 à 2017), pour chacune des grandes zones climatiques du pays :
520 mm environ dans le nord du pays,
275 mm dans le centre du pays,
120 mm dans le sud et l’extrême sud du pays.
Les précipitations peuvent être caractérisées par leur variabilité intra-annuelle. 80% de la pluviométrie
s’étale ainsi sur 6 mois (entre octobre et mars).
Mais également par leur variabilité interannuelle. Le volume précipité sur l’ensemble du territoire tunisien
est estimé à 36 milliards de m3 par an, en moyenne (d’après Mohamed Ben Sakka et al, 2015) mais
la pluviométrie varie de façon importante en fonction des années, de 60 milliards de m3 en année humide
à 20 milliards de m3 en année sèche.
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1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
La répartition des pluies est inégale dans l’espace. La carte ci-dessous présente la répartition des
isohyètes en Tunisie pour la précipitation annuelle moyenne 1961-2000.
18
Pour les grandes régions tunisiennes, on peut retenir les chiffres suivants :
Nord : 50% des précipitations totales du pays, pour un territoire dont la superficie représente 18%
de la superficie totale.
Centre : environ 30% des précipitations totales du pays, pour un territoire dont la superficie
représente 24% de la superficie totale.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
Sud : 20% des précipitations totales du pays, pour un territoire dont la superficie représente 59%
de la superficie totale.
Les différences en termes de précipitations impactent fortement la répartition et la disponibilité
des ressources en eau dans le pays. Ainsi, si le plus long cours d’eau, l’oued Medjerdah, dans le
nord-ouest tunisien, se caractérise par un écoulement permanent, les ressources en eau du reste du
pays consistent essentiellement en des oueds alimentés de façon temporaire et des aquifères. C’est
pour pallier les différences géographiques et les variabilités intra et interannuelles de répartition des
ressources en eau, que la Tunisie a développé une grande stratégie de stockages et transferts de l’eau.
Ainsi, les principaux oueds tunisiens sont actuellement maîtrisés par des ouvrages hydrauliques qui
permettent de retenir la crue lors des épisodes de pluie extrêmes.
1.1.2 D’une année à l’autre, la disponibilité des ressources en eau peut varier de
3 à 5 milliards de m3
La Tunisie est découpée en sept régions hydrographiques présentant une certaine homogénéité, elles-
mêmes découpées en 37 secteurs hydrographiques. Du nord au sud, ces régions sont :
l’extrême nord et Ichkeul ;
la Medjerdah ;
le Cap Bon et Miliane ;
la sebkhat Kelbia et Sidi El Hani ;
le Sahel et Leben ;
le Chott Gharsa et la sebkhat El Naouell ;
le Sud.
Tableau 1-1 : Apports moyens annuels en ressources en eau superficielles par régions hydrographiques (DGRE, 2018)
Régions hydrographiques Apports % par rapport Apports année Apports année 2015
moyens au volume 2011 - 2012 (année - 2016 (année
(Mm3) national pluvieuse, Mm3) sèche, Mm3)
Extrême nord et Ichkeul 960 36 % 1 595 792
Mejerdah 1 000 37 % 2 302 1 111
Cap Bon et Miliane 230 8% 478 202
Centre et Sahel 320 12 % 357 261
Chott Gharsa et la sebkhat
190 7% 123 74
El Naouel et Sud
Total 2 700 100 % 4 855 2 440
Par ailleurs, il est important de noter que la qualité de l’eau superficielle diffère fortement entre ces
grandes régions. En effet, si dans la zone nord, plus de 80% des ressources ont une salinité
inférieure à 1,5 g/L, au centre ce sont seulement 50% des ressources qui ont une salinité inférieure
à cette valeur et au sud seulement 5% (ITES, 2014 d’après les annuaires hydrologiques de la DGRE
depuis 1970).
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1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
Des études hydrogéologiques réalisées dans les années 1990 ont permis d’estimer à 2,1 milliards de m3
le potentiel des ressources en eau souterraines dont 1,5 milliards sont renouvelables (soit 70%) et
650 millions sont peu ou pas renouvelables (soit environ 30%). 767 millions de m3 proviennent des
nappes phréatiques et 1 429 millions de m3 des nappes profondes d’après les annuaires des nappes
phréatiques (2015, annuaire actualisé tous les 5 ans) et des nappes profondes (2017) de la DGRE. La
répartition des volumes est présentée dans le tableau ci-dessous.
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1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
Tableau 1-3 : Bilan besoins-ressources en ordre de grandeur, en prenant en compte les prélèvements de l’année 2011
Année
Ressources (millions m3)
2011-2012 2015 - 2016
Superficielle (apports moyens
Eau 2 600 650
aux barrages)
conventionnelle
Souterraine 2 100 2 100
Eau non conventionnelle (dessalement et EUT) 40 40
Total 4 740 2 790
Année
Prélèvements (millions de m3)
2011
Agriculture 2 100
Eau potable 380 21
Industries 130
Tourisme 30
Total 2 640
Ce tableau illustre les différences importantes de situation entre les années hydrologiques « sèches »,
où la tension sur les ressources est très forte, et les années « humides », où la marge de manœuvre
est plus importante. En effet, en considérant les ressources de l’année 2011-2012, on voit que les
prélèvements représentent moins de 60% des ressources disponibles. A l’inverse, en
considérant les ressources de l’année 2015-2016 (une année particulièrement sèche), les
prélèvements représentent presque la totalité des prélèvements disponibles.
Cette situation pourrait être exacerbée avec le développement socio-économique du pays et l’impact
potentiel du changement climatique. Cela est approché dans le paragraphe suivant.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
1.2.2 La satisfaction des besoins en eau pourrait être plus difficile dans les
années à venir
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE POURRAIT INDUIRE UNE HAUSSE DES TEMPERATURES ET UNE
BAISSE DES PRECIPITATIONS
Les évolutions possibles du climat planétaire, aux horizons moyen (2050) et long termes (2100) en lien
avec le changement climatique sont modélisées, par les climatologues, par des modèles de circulation
générale.
Leurs résultats sont ensuite désagrégés, par des opérations de « descente d’échelle » à des échelles
plus locales, comme par exemple celle d’un pays.
Les modèles utilisés intègrent en données d’entrée (entre autres) l’évolution possible de la concentration
des gaz à effet de serre. De nombreux scénarios existent pour cette évolution, selon l’échéance à
laquelle les nations s’entendront pour diminuer – ou non – significativement les émissions de gaz à effet
de serre.
Le graphe ci-après présente ainsi 4 scénarios d’évolution possibles (RCP 2.6, RCP 4.5, RCP 6.0 et
RCP 8.5).
Figure 1-1 : Scénarios d’évolution possible du forçage radiatif lié à l’impact anthropique sur le climat
22
Il ne s’agit pas d’évolutions possibles des émissions de gaz à effet de serre elles-mêmes (comme cela
était présenté dans rapport n°4 du GIEC - Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat) mais d’évolutions possibles des effets de ces émissions en termes de « forçage radiatif » c’est
à-dire d’ajout d’énergie net dans le système climatique mondial en lien avec les activités humaines. La
grandeur est exprimée en W/m².
Ces « trajectoires possibles » (en anglais « Representative Concentration Pathway») sont tirées du
rapport n°5 du GIEC et font référence en termes de « scénarios de gaz à effet de serre ». Elles sont
nommées par un acronyme composé du terme « RCP » et de la valeur de forçage atteinte en 2100. Par
exemple 8.5 W/m2 pour le scénario « rouge » noté RCP 8.5.
On notera que les cartes présentées plus bas pour la Tunisie font référence à ces « trajectoires ».
Il existe ainsi à l’échelle planétaire une multitude de projections climatiques, qui présentent différents
climats futurs possibles, plus ou moins optimistes, selon que l’atténuation des émissions de gaz à effet
de serre se fait « rapidement » (courbe bleue) ou non (autres courbes).
La figure ci-après présente des résultats possibles pour la Tunisie. Ces résultats intègrent les
projections de 35 modèles climatiques (c’est-à-dire les outils numériques utilisés pour modéliser le
climat) pour les quatre scénarios d’émission de GES (les 4 trajectoires « RCP » présentées ci-dessus).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
Les hypothèses d’évolution des gaz à effet de serre sont présentées de gauche à droite, du plus
optimiste au plus pessimiste. On peut retenir les résultats suivants :
Les différentes projections convergent vers une hausse potentielle de la température
moyenne pour la période 2080-2099, comparée à une situation de référence 1986-2005 (de 1
à 4°C d’augmentation en fonction du scénario d’émission de GES). On constate que la hausse
des températures est un peu moins importante sur la côte que dans les terres.
Concernant les précipitations, la tendance est plus incertaine mais apparait globalement
à la baisse. Dans le scénario RCP 2.6, le plus optimiste, les précipitations moyennes pourraient
être similaires à celles observées aujourd’hui. Avec des scénarios d’émissions de gaz à effet de
serre plus pessimistes, les précipitations pourraient connaître une baisse allant jusqu’à 6 à
10 mm par mois dans le nord du pays.
Enfin, concernant les évènements extrêmes comme les sècheresses et les évènements pluvieux
extrêmes, leur fréquence et intensité pourrait augmenter.
Il est important de noter que la Tunisie fait partie des pays identifiés comme parmi les plus
vulnérables au changement climatique. Cela s’explique notamment à cause de la disponibilité limitée
des ressources en eau dans le pays et de l’impact que pourrait avoir une diminution des ressources sur
le pays.
Figure 1-2 : résultats des projections climatiques pour l’évolution des températures et des précipitations à l’horizon 2080-2099 par
rapport à une situation de référence 1986-2005
23
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
1. CONTEXTE : FACE AUX EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET AU CHANGEMENT DU CLIMAT, L’URGENCE D’OPTIMISER LE MIX HYDROLOGIQUE DU PAYS
L’augmentation des températures, ainsi que la diminution potentielle des précipitations pourrait
entraîner une augmentation des besoins, particulièrement pour le secteur agricole. En parallèle,
cela entraînerait une diminution des ressources superficielles et une diminution de la recharge
des nappes.
C’est dans ce contexte que la Tunisie met en place une politique de gestion de l’eau qui mêle à la fois
gestion de l’offre (recours aux eaux non-conventionnelles et optimisation des ouvrages
24 hydrauliques) et gestion de la demande (notamment avec l’optimisation des systèmes d’irrigation
et l’octroi de subventions pour le développement de l’irrigation en goutte à goutte, la relance de
l’agriculture pluviale, etc.).
Cette approche passe notamment par la réalisation de la stratégie nationale EAU 2050 pour la
gestion des ressources en eau à l’horizon 2050. Cette stratégie doit permettre de proposer les
grandes lignes directrices pour satisfaire la demande en eau à moyen terme.
Elle se basera ainsi sur une étude prospective des besoins en eau pour les différents usages et devra
proposer une stratégie qui mêle gestion de l’offre et de la demande pour satisfaire les besoins. C’est
dans ce cadre que se situe la présente étude qui a pour but d’optimiser la réutilisation des eaux
usées traitées en Tunisie à l’horizon 2050.
Le présent rapport dresse le diagnostic de la réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie et propose
de grandes orientations pour permettre le développement du secteur.
Les objectifs généraux et spécifiques de cette étude sont présentés dans le chapitre 3.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
2. RELECTURE DE 70 ANNEES DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE
Un grand programme de recherche entrepris par la DGRE et le CRGR (Centre de Recherche du Génie
Rural, qui a fusionné ensuite avec l’INREF pour donner l’INRGREF) et financé par le PNUD (Programme
des Nations Unies pour le Développement (projet RAB 80/011)) a été lancé dans les années 1980 (1981
– 1987). L’objectif était de déterminer les conditions d’utilisation des EUT et des boues épurées en
agriculture. Ce travail a permis d’évaluer les impacts de la REUT sur les matrices eau – sol – plantes –
nappe à partir de deux sites pilotes : la Soukra et Oued Souhil..
Les recherches de l’INRGREF ont ensuite servi de base à l’élaboration d’un cadre juridique et
réglementaire dans les années 1980 – 1990 permettant d’encadrer la filière. On note notamment :
La réglementation des rejets des stations d’épuration dans le milieu naturel,
L’élaboration des normes NT 106.02 (rejets dans le milieu naturel) et NT 106.03 (réutilisation de
l’eau pour l’irrigation),
L’obligation de réaliser une étude d’impact pour la réalisation des périmètres irrigués avec des
EUT,
La définition des cultures autorisées pour l’irrigation avec les EUT,
L’élaboration d’un cahier des charges pour l’utilisation des EUT en agriculture.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
2. RELECTURE DE 70 ANNEES DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE
Ce cadre réglementaire est encore en grande partie utilisé aujourd’hui (celui-ci est développé dans le
chapitre 5). La REUT s’est développée à travers le pays principalement via la création de périmètres
agricoles et de golfs irrigués avec des EUT. On note aussi le démarrage du premier site de recharge de
nappe avec les EUT à Oued Souhil. En parallèle, avec la création de l’ONAS, l’assainissement en milieu
urbain s’est fortement développé pour passer de 5 STEP en 1975 à 60 dans les années 2000 avec un
taux de raccordement de 70 %. Cette stratégie a continué jusqu’à aujourd’hui pour arriver à 119 STEP
en 2017 avec un taux de raccordement de 85 % (ONAS, 2017).
A partir des années 2000, suite à la stratégie nationale pour la valorisation des EUT élaborée par
l’ONAS (2002), de nombreuses études stratégiques et thématiques sur la REUT ont été réalisées.
La longue expérience de la Tunisie en matière de réutilisation des eaux usées traitées a permis
d’établir une base solide pour le développement de la filière. Cependant, malgré une dynamique
très positive jusqu’au début des années 2000, on note que les volumes d’EUT réutilisés pour
l’ensemble des usages ont eu tendance à stagner.
Pour mieux comprendre cette situation, il faut prendre en compte le contexte global et notamment
politique de la Tunisie. La période de transition qu’elle traverse depuis la révolution de 2011 s’est
traduite par des acquis démocratiques forts mais aussi par la détérioration des indicateurs économiques
avec une chute de la croissance et une forte augmentation des dépenses publiques. Cette situation
économique, ainsi que l’instabilité institutionnelle post révolutionnaire, ont eu des conséquences sur le
suivi des projets et la mise en œuvre des décisions. Au niveau de la gestion de l’eau, cela s’est observé
dans la prise de retard sur des gros dossiers comme l’élaboration du nouveau Code des eaux ou la
mise en place de la base de données du SINEAU.
Néanmoins, le lancement de démarche prospective Eau 2050 et plus spécifiquement du focus, à travers
la présente étude, pour élaborer la stratégie nationale sur la REUT à l’horizon 2050 démontre une
volonté politique actuelle de remettre le sujet de la REUT au centre des discussions.
La figure de la page suivante présente schématiquement les évènements clés de la filière de REUT en
Tunisie ces 60 dernières années, sur les aspects réglementaires, institutionnels, de recherches
opérationnelles et stratégiques.
26
Cette frise n’est pas une présentation systématique de tous les évènements du secteur. Elle vise à
mettre en lumière les points forts et les manques qui participent à expliquer le ralentissement
du développement de la filière. On note que :
La réglementation élaborée dans les années 1980 concerne exclusivement la réutilisation
agricole et a été peu remise à jour ;
Les moyens attribués à la recherche dans le domaine des EUT ont diminué, notamment depuis
le programme du PNUD dans les années 1980 ;
L’usage agricole connait un développement ralenti depuis le début des années 2000. La
progression des superficies aménagées des périmètres irrigués est faible (moins de projets de
périmètres irrigués avec les EUT) et il y a même une baisse des superficies irriguées des
périmètres existants ;
Les usages autres qu’agricoles sont peu développés alors que les stratégies élaborées à l’échelle
nationale plébiscitent leur développement.
Cette affirmation est à nuancer pour les golfs qui utilisent aujourd’hui exclusivement les EUT ;
De nombreuses études stratégiques et thématiques ont été réalisées pour relancer le
développement de la filière, sans être toujours mises en œuvre (transfert des EUT du grand Tunis
vers les régions intérieures, nouveaux projets de recharge de nappe avec les EUT, programme
de traitement et évacuation des boues issu de 4 plans directeurs, etc.)
La section suivante présente les enseignements et les limites des approches les plus récentes en
Tunisie.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
2. RELECTURE DE 70 ANNEES DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE
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Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
2. RELECTURE DE 70 ANNEES DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE
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2. RELECTURE DE 70 ANNEES DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE
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Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
2. RELECTURE DE 70 ANNEES DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE
2.2 ENSEIGNEMENTS ET LIMITES DES APPROCHES LES PLUS RECENTES SUR LA REUT
Afin de valoriser au mieux les documents stratégiques de la REUT, une lecture critique des
principales études existantes a été réalisée. Cela permet de souligner les points forts de ces études
qui sont repris dans la présente étude mais aussi les manques.
Pour les études clés, des fiches de lecture fournissant une description brève de l’étude et de ses
recommandations ont été rédigées. Ces fiches de lecture sont fournies en annexe 1. Elles concernent
les études suivantes :
Stratégie nationale de valorisation des eaux usées traitées (ONAS, 2002),
Etude de faisabilité technico-économique de la recharge artificielle des nappes par les EUT des
STEP (DGEQV, 2009),
Etude de faisabilité de transfert des EUT des STEP du Grand Tunis vers les zones de réutilisation
(DGEQV, 2009),
Etude stratégique des formes de réutilisation des eaux usées en Tunisie – PISEAU 2, Banque
Mondiale (FAO, Banque mondiale, 2013),
Evaluation de la qualité des eaux usées réutilisées à des fins agricoles en Tunisie (Ministère de
la santé, 2014),
Stratégie nationale de communication et de sensibilisation à l’utilisation des EUT et des boues
de STEP, Banque Mondiale (DGEQV, 2015),
Etude d’évaluation de la politique tarifaire et révision et mise en œuvre de nouveaux modes de
tarification (phase 1 diagnostic) (DGGREE, 2017),
Etude préalable à un plan national REUT pour la Tunisie (DGGREE, 2017).
Un certain nombre de recommandations sur la filière sont faites dans ces études et sont reprises dans
la présente étude, dont notamment :
Au niveau technique, il est recommandé de fiabiliser le traitement secondaire et de
30 développer le traitement tertiaire. Cela permettra d’adapter le traitement des EUT en fonction
de l’usage planifié et des exigences en matière de qualité d’eau pour cet usage.
Au niveau réglementaire, il y a des projets de révision des textes et des normes prévus depuis
le début des années 2000. Ces projets ne sont pour l’heure pas aboutis sauf pour la mise à jour
de la NT 106.02 en 2018. D’autres éléments apparaissent aussi dans les études, comme
notamment :
- La révision de la liste des cultures interdites pour l’irrigation avec les EUT,
- Le manque d’application de la réglementation et l’insuffisance des contrôles pour les
raccordements industriels et clandestins dans les réseaux de collecte d’assainissement.
Au niveau institutionnel, les études proposent la création d’une structure qui permettrait d’affirmer
le caractère multisectoriel de la REUT.
Au niveau économique, la révision de la tarification des EUT est souvent recommandée.
Au-delà des recommandations générales sur la filière, ces études s’intéressent aussi plus en détail à
différentes thématiques (développement de la recharge de nappes avec les EUT, faisabilité de transfert
des EUT, etc.) et abordent les aspects économiques, sociaux et institutionnels pour ces thématiques.
Outre la REUT, la valorisation des boues d’épuration a aussi été abordée par l’ONAS avec l’élaboration
en 2015 de Plans directeurs régionaux de gestion des boues de station d’épuration. 4 plans ont
été rédigés pour les régions Nord, Centre, Sud et Grand Tunis. La production de boues à l’horizon 2035
a été évaluée ainsi que les différentes filières de valorisation possibles. Des scénarios pour chaque
STEP ont été élaborés ainsi qu’un plan d’action et d’investissement. Ces plans, bien qu’ils abordent une
filière différente de celle de la REUT, seront pris en compte, notamment pour les éléments de
prospective sur l’assainissement, afin de vérifier qu’il y ait concordance avec la présente étude.
La présente étude propose de croiser les éléments de recommandations générales avec ceux appliqués
aux différentes thématiques/usages des EUT et de les intégrer dans le contexte plus global de la gestion
des ressources en eau à l’échelle du pays. Ainsi, cette approche complète permettra :
de fournir des recommandations sur le cadre global de la REUT en Tunisie,
de fournir des recommandations sur le développement des différents usages,
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
2. RELECTURE DE 70 ANNEES DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE
L’annexe 1 reprend globalement le contenu des principales études stratégiques et thématiques qui ont
porté sur la REUT en Tunisie depuis 2002. Une analyse des points forts et limites de ces études y est
aussi faite.
31
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
3. OBJECTIFS DE L’ETUDE : DOTER LE PAYS D’UNE STRATEGIE DE REUT AMBITIEUSE, REALISTE ET OPERATIONNELLE
Le premier chapitre du rapport a montré l’importance de développer la REUT en Tunisie, dans le cadre
plus global de gestion de la ressource en eau. Cette nécessité a été rappelée dans le cadre de besoins
croissants pour faire face à la croissance démographique et au changement climatique. Le chapitre 2 a
rappelé les grandes dates du développement de la REUT en Tunisie afin d’éclairer la situation actuelle
de la filière.
Sur cette base, le présent chapitre présente les principaux objectifs de l’étude et la structure du présent
rapport.
Concernant l’ODD 6 « Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement
gérés de façon durable », deux cibles concernent particulièrement la REUT :
Objectif 6, cible 2 : “D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des
services d’assainissement et d’hygiène adéquats …”.
Objectif 6, cible 3 : “D’ici à 2030, améliorer la qualité de l’eau en réduisant la pollution, en éliminant
l’immersion de déchets et en réduisant au minimum les émissions de produits chimiques et de
32 matières dangereuses, en diminuant de moitié la proportion d’eaux usées non traitées et en
augmentant nettement le recyclage et la réutilisation sans danger de l’eau”.
Afin d’atteindre les cibles des ODD, l’objectif général suivant est défini dans les termes de référence de
l’étude :
« Développer une vision partagée et une stratégie à long terme, déclinée en plans d’action,
pour le développement et la gestion durable de la réutilisation des eaux usées traitées ».
Ainsi, le Plan Directeur National « Water Reuse 2050 » vise à mettre en place le cadre nécessaire
pour développer pleinement la filière et valoriser les EUT de manière fiable, durable et à moindre
risque. Enfin, le plan directeur doit permettre de guider les politiques et les investissements futurs
dans ce domaine.
Le processus d’élaboration du Plan Directeur National « Water reuse 2050 » s’articule en trois grandes
phases :
La phase n°1 : Diagnostic de la filière (collecte des eaux usées, traitement, stockage,
distribution, réutilisation) en vue d’identifier les défis à relever et les orientations à retenir, tout en
dégageant un consensus des acteurs clés autour de ces défis ;
La phase n°2 : Evaluation des futurs possibles de la REUT à partir des enjeux définis dans le
diagnostic et définition d’une stratégie pour le secteur et des objectifs à atteindre. A cet
effet, il sera nécessaire d’avoir une idée du développement potentiel des différents secteurs
usagers de l’eau pour estimer le recours potentiel aux eaux usées traitées. Cette étude
prospective sera réalisée, dans la mesure du possible, de façon cohérente avec l’approche
adoptée dans de la stratégie nationale. ;
La phase n°3 : Rédaction du plan Directeur « Water reuse 2050 » qui comprendra une vision et
un cadre stratégique de la REUT, un plan institutionnel et réglementaire, un plan d’action de
valorisation assorti de modèles financiers et économiques de la REUT par usages, un plan
d’investissement et des études de pré-faisabilité et faisabilité des actions prioritaires.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
3. OBJECTIFS DE L’ETUDE : DOTER LE PAYS D’UNE STRATEGIE DE REUT AMBITIEUSE, REALISTE ET OPERATIONNELLE
En plus de ces objectifs généraux, définis dans les termes de référence de l’étude, un objectif
complémentaire concerne le renforcement de la coopération entre les différentes institutions
concernées par la REUT. L’étude ambitionne d’atteindre cet objectif en mobilisant les acteurs par le
biais de plusieurs ateliers de concertation.
Ainsi, l’approche participative doit être perçue, en plus de la richesse d’information qu’elle
apporte pour la réalisation de l’étude, comme l’une des premières étapes essentielles à
l’acceptabilité, l’appropriation et la mise en œuvre du plan d’actions par toutes les parties
prenantes.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Objectifs de la Partie B
La Partie A a présenté un état des lieux général de l’état des ressources en eau en Tunisie et a retracé
l’historique de la filière REUT.
La présente partie B s’intéresse au sujet de la REUT à l’échelle du pays et expose les grands chiffres
de la REUT en terme quantitatif ainsi que des diagnostics spécifiques sur la réglementation, les aspects
techniques de la filière, le cadre institutionnel, les facteurs sociaux d’acceptabilité et le secteur recherche
de la REUT.
Les 14 stations dont les rapports n’ont pas été transmis sont :
les 8 stations de type rural,
la station d’épuration industrielle (grappée de Ben Arous).
4 autres stations mises en service en 2017 : Korbous (réhabilitation en 2017, station compacte),
Tazerka-Maamoura, Ain Drahem, Mazouna
la station de Jerba Agim, mise en service en 2016.
Pour faciliter l’analyse, les stations ont été regroupées par grandes régions (Nord, Centre, Sud et Grand
Tunis), de la même façon que l’ONAS les regroupe.
VOLUME D’EAUX USEES TRAITEES REUTILISE ET RATIO PAR RAPPORT AU VOLUME TOTAL
D’EAUX USEES TRAITEES
Le volume d’eaux usées traitées par les 105 stations analysées s’élève à 282 Mm3.
Les eaux usées traitées de 66 stations font l’objet tout ou partie d’une réutilisation. Sans comptabiliser
les volumes rejetés dans des lagunes pour leur préservation (volumes non connus à ce stade de
l’étude), le volume de réutilisation en 2017 s’élève à 22 Mm3. Cela représente un taux de réutilisation
directe à l’échelle nationale de 8 %.
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4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Au regard des chiffres nationaux du bilan hydrique présenté dans le chapitre introductif, ce volume
représente moins de 1 % des volumes d’eau prélevés actuellement en Tunisie pour les usages
AEP, Irrigation, Tourisme et Industrie.
Le tableau et les graphes suivants présentent la répartition du volume d’eaux usées traitées réutilisées
par grande région.
Figure 4-1 : Volumes annuels d’eaux usées traitées produits et réutilisés par grande région
PRODUCTION EUT REUTILISATION EUT
Part volume Part nombre de
Part du Nombre
Volume eaux usées Part du volume Volume eaux usées réutilisé / STEP avec REUT /
Nombre de STEP volume total STEP avec
traitées (m3) total national traitées réutilisé (m3) volume total nombre total de
national REUT
d'EUT STEP
GT GRAND TUNIS 124 407 000 44% 12 6 603 000 30% 5 5% 42%
N NORD 52 124 000 19% 38 3 952 000 18% 25 8% 66%
C CENTRE 61 126 000 22% 30 6 346 000 29% 16 10% 53%
S SUD 43 736 000 16% 25 5 092 000 23% 19 12% 76%
TOTAL 281 393 000 100% 105 21 993 000 100% 65 8% 62%
120000 000
100000 000
80000 000
60000 000
40000 000
20000 000
‐
GRAND TUNIS NORD CENTRE SUD
Volume eaux usées traitées produit Volume eaux usées traitées réutilisées
Le taux de réutilisation se situe entre 5% pour la région du Grand Tunis et 12% pour la région du
Sud.
Les stations du Grand Tunis dont les effluents sont réutilisés représentent 30 % du volume
réutilisé à l’échelle de la Tunisie. On trouve ensuite le Centre avec 29 % puis le Sud et enfin le
Nord.
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4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
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4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
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4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
En ordre de grandeur, les deux tiers de la réutilisation, hors rejets dans les lagunes, concernent
l’irrigation agricole, moins d’un tiers concerne l’irrigation des golfs, et à peine 2% l’irrigation des
espaces verts.
Figure 4-2 : Volumes annuels d’eaux usées traitées produits et réutilisés par usage et par grande région (données 2017)
Grand Tunis 5 313 000 4 633 000 630 000 50 000 0 ? 1 290 000
Nord 3 948 000 1 911 000 1 582 000 167 000 288 000 ? 3 000
Centre 6 330 000 2 464 000 3 843 000 23 000 0 ? 16 000
Sud 5 092 000 4 483 000 439 000 170 000 0 ? 0
TOTAL 21 993 000 13 491 000 6 494 000 411 000 288 000 1 309 000
100% 65% 31% 2% 1%
Tableau et Graphe BRLi - Source : rapports annuels des STEP ONAS 2017 et enquêtes conduites par BRLi
L’irrigation agricole est l’usage majoritaire en Tunisie (65 %). En effet, 32 périmètres irrigués ont été
aménagés pour valoriser les EUT qui représentent 8 500 ha. Dans les faits, seulement 24 périmètres
sont actuellement en service et seulement 2 700 ha ont été irrigués en 2017, soit 32 % de la surface
aménagée.
Les 10 golfs du pays sont irrigués avec des EUT sur une surface totale de 900 ha, d’où la part non
négligeable de cet usage dans les volumes réutilisés (31 %). L’irrigation des espaces verts autres que
les golfs reste quant à elle marginale (2 %) et concerne surtout les espaces verts compris dans les
périmètres des STEP.
La recharge de nappe avec des EUT a été expérimentée sur 2 sites au Cap Bon. Un seul a fonctionné
en 2017 (Korba) pour un volume total de recharge directe 288 000 m3. Aujourd’hui, aucun des deux
sites n’est plus en service par manque de moyens.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
A ce jour, l’usage industriel n’a été effectif qu’à titre expérimental, au niveau des usines du Groupe
Chimique Tunisien (GCT).
Figure 4-3 : Part du volume national d’EUT produites en fonction du nombre de STEP
Il ressort de cette approche que les 3 premières stations représentent 30 % du volume annuel
d’eaux usées traitées produit par 105 STEP à l’échelle du pays, les 8 premières représentent
50 % de ce volume et les 23 premières en représentent 75 %.
De la même manière, nous avons classé les stations par ordre décroissant du volume d’eaux usées
40 traitées réutilisé et calculé le volume cumulé par rang successif.
Figure 4-4 : Part du volume national d’EUT réutilisées en fonction du nombre de STEP concernées par la REUT
On montre ainsi que, sur les 66 stations concernées par la réutilisation, les 5 stations avec les
plus forts volumes d’eaux usées traitées réutilisées représentent un peu plus de 50 % du volume
total d’eaux usées traitées réutilisées à l’échelle nationale et que 10 stations représentent 75 %
de ce volume.
On constate donc une importante concentration de la production des EUT et par là-même une
concentration géographique de l’enjeu « ressource » considéré à l’échelle nationale. Au niveau
local, nous nous attacherons toutefois à bien considérer, pour la phase Prospective à venir, que de
faibles volumes (du point de vue de l’échelle nationale) peuvent toutefois constituer localement
des forts enjeux de ressource en eau et des forts enjeux socio-économiques.
L’exposé complet de ces approches est présenté dans les tableaux des pages suivantes.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
En plus des grands chiffres déjà cités, l’examen du tableau concernant les EUT réutilisées met en
évidence que, parmi les 5 stations qui fournissent actuellement (2017) le plus de volumes pour la REUT,
on trouve 3 stations qui sont parmi les 5 premières du pays en terme de production d’EUT mais
également celle de rang n°7 (Sousse Nord I) et celle de rang n°21 (Gafsa).
41
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4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Tableau 4-1 : Classement des STEP par valeur décroissante du volume d’eaux usées traitées
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4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Tableau 4-2 :Classement des STEP par valeur décroissante du volume d’eaux usées traitées réutilisé
Usages (m3)
volume d'EUT
Alimentation
Part Ratio REU Irrigation réutilisée
Grande Part du Total Volume d'EUT Irrigation Irrigation Recharge lagune dans
Numero STEP Nom de la STEP Volume REUT (m3) cumulée du réutilisées / Espaces dont l'usage
Région national produit (m3) agricole Golfs Nappe un but de
Total national REUT produites verts n'a pu être
sauvegarde
renseigné
1 Choutrana I GT 4 632 750 21,06% 21% 41 788 607 11,1% 4 632 750 0
83 Sousse Nord I C 2 196 000 9,98% 31% 10 426 761 21,1% 2 196 000 0
90 Gafsa S 1 945 020 8,84% 40% 3 064 955 63,5% 1 945 020 0
12 Charguia GT 1 568 000 7,13% 47% 12 849 374 12,2% V? 630 000 V? 938 000
108 Sfax sud S 1 297 455 5,90% 53% 14 768 882 8,8% 1 297 455 0
73 Sahline C 1 275 600 5,80% 59% 2 119 063 60,2% 1 275 600 0
46 SE4 Nabeul N 1 137 740 5,17% 64% 6 434 192 17,7% 1 137 740 0
29 Tabarka N 995 999 4,53% 68% 995 999 100,0% 995 999 0
87 Gabès S 916 000 4,16% 73% 3 744 851 24,5% 916 000 0
58 Kairouan 2 C 750 593 3,41% 76% 5 723 347 13,1% 750 593 0
45 SE3 Nabeul N 706 100 3,21% 79% 1 808 467 39,0% 706 100 0
44 SE1 Hammamet N 585 926 2,66% 82% 585 926 100,0% 585 926 0
97 Jerba Sidi Mehrez S 438 697 1,99% 84% 487 439 90,0% 438 697 0
50 Kasserine C 436 127 1,98% 86% 3 063 752 14,2% 436 127 0
84 Sousse Sud C 424 950 1,93% 88% 9 311 126 4,6% 424 950 0
72 Ouardanine C 419 072 1,91% 90% 594 042 70,5% 419 072 0
71 Monastir Frina C 371 800 1,69% 91% 3 902 157 9,5% 371 800 0
40 Korba N 288 000 1,31% 93% 2 668 668 10,8% 288 000 oui. V ? 0
61 Sbeitla C 282 523 1,28% 94% 1 323 516 21,3% 282 523 0
7 Sud Meliane II GT 244 036 1,11% 95% 12 201 807 2,0% V? 244 036
94 Jerba Aghir S 110 064 0,50% 96% 2 564 484 4,3% 110 064 0
9 Mornaguia GT 107 730 0,49% 96% 1 557 945 6,9% V? 107 730
74 Sayada C 102 656 0,47% 97% 2 193 420 4,7% 102 656 0
109 Tataouine S 78 650 0,36% 97% 2 373 788 3,3% 78 650 0
103 El Hamma S 76 000 0,35% 97% 1 966 244 3,9% 76 000 0
98 Medenine S 60 000 0,27% 98% 1 798 358 3,3% 60 000 0
20 Bizerte N 56 675 0,26% 98% 6 155 945 0,9% 56 675 0
39 Kélibia N 48 000 0,22% 98% 2 592 581 1,9% 48 000 0
81 Msaken C 47 879 0,22% 98% 2 360 626 2,0% 47 879 0
93 Kébili S 31 718 0,14% 98% 911 812 3,5% 31 718 0
88 Mareth‐Zarrat S 28 215 0,13% 98% 469 750 6,0% 28 215 0
51 Siliana N 26 150 0,12% 99% 838 355 3,1% V? 26 150 0
111 Tozeur S 25 660 0,12% 99% 1 960 739 1,3% 25 660 0
106 Mahrès S 24 400 0,11% 99% 571 220 4,3% 24 400 0
3 Kalaat El Andalous GT 22 300 0,10% 99% 547 744 4,1% 22 000 300
31 Kef N 22 000 0,10% 99% 1 892 140 1,2% 22 000 0
44 92 Douz S 20 360 0,09% 99% 725 230 2,8% 20 360 0
86 El Fahs N 19 641 0,09% 99% 473 450 4,1% 19 641 0
89 Metouia‐Ouidhref S 19 344 0,09% 99% 658 650 2,9% 19 344 0
19 Aousja N 16 221 0,07% 99% 1 868 170 0,9% 16 221 0
5 Mornag GT 15 622 0,07% 99% 824 604 1,9% 15 622 0
32 Sers N 15 129 0,07% 100% 126 509 12,0% 15 129 0
8 Jedaida GT 12 443 0,06% 100% 933 589 1,3% 12 443 0
28 Jendouba N 11 804 0,05% 100% 1 683 979 0,7% 11 804 0
66 Mahdia C 8 880 0,04% 100% 4 358 463 0,2% 8 880 0
91 Metlaoui S 8 577 0,04% 100% 558 798 1,5% 8 577 0
35 El Hancha S 8 039 0,04% 100% 147 340 5,5% 8 039 0
55 Bouhajla C 7 230 0,03% 100% 143 927 5,0% 7 230 0
56 Haffouz C 6 700 0,03% 100% 95 804 7,0% V? 6 700
57 Hajeb El Youn C 6 670 0,03% 100% 274 675 2,4% V? 6 670
38 Hammamet Sud N 6 500 0,03% 100% 5 491 198 0,1% 6 500 0
30 Jerissa N 6 484 0,03% 100% 54 512 11,9% 6 484 0
14 Béjà N 6 256 0,03% 100% 1 901 178 0,3% 6 256 0
67 Beni Hassen C 2 505 0,01% 100% 373 472 0,7% 2 505 0
65 Ksour Essef C 2 399 0,01% 100% 556 366 0,4% 2 399 0
79 Enfidha hergla C 2 373 0,01% 100% 1 278 219 0,2% 2 373 0
110 Nefta S 2 220 0,01% 100% 830 205 0,3% 2 220 0
59 Oueslatia C 1 590 0,01% 100% 307 818 0,5% V? 1 590
24 Boussalem N 1 530 0,01% 100% 704 832 0,2% oui. V ? 1 530
102 Aguereb S 1 470 0,01% 100% 223 068 0,7% 1 470 0
26 Ghardimaou N 1 442 0,01% 100% 542 956 0,3% oui. V ? 1 442
63 Chebba C 782 0,004% 100% 486 662 0,2% V? 782
50 Gaafour N 403 0,002% 100% 186 137 0,2% oui. V ? 403
62 Boumerdes C 40 0,0002% 100% 141 162 0,0% V? 40
104 Jbneina S 18 0,0001% 100% 170 660 0,0% 18 0
TOTAL 21 993 000 1,5% 194 739 715 13% 13 491 000 6 494 000 411 000 288 000 1 309 000
Tableau BRLi – source : rapports annuels ONAS 2017, informations sur les périmètres irrigués à partir des EUT, campagne 2017 DGGREE
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Les éléments présentés ci-avant seront détaillés en Phase 2. Cette phase traitera en particulier de la
question de la concentration d’une part importante de la production des EUT sur quelques sites et de
l’éloignement de plusieurs de ces sites avec des zones potentielles de réutilisation, du moins en
ce qui concerne la réutilisation agricole.
Figure 4-5 : Volumes d’eaux usées traitées produits et réutilisés dans les différentes grandes régions (2017) (m3/mois)
45
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Les graphes ci-avant indiquent une relative stabilité de la production d’EUT au cours de l’année, avec
toutefois un pic estival pour les régions Nord et Centre.
Il est estimé qu’environ 4 000 milliards de m3 d’eau douce sont prélevés chaque année dans le monde,
sachant que l’agriculture est le plus grand consommateur (70 %). Parmi ces prélèvements, 56 % ne
sont pas consommés : il s’agit soit de drainage agricole (38 %), soit d’eaux usées municipales (8 %) ou
industrielles (16 %). Les eaux usées municipales représentent un potentiel de 330 milliards de m3/an
réutilisables. Cependant, on estime globalement que 80 % de ces eaux sont rejetées dans
l’environnement sans traitement et que 2% sont réutilisées, soit 6,6 milliards de m3/an (avec ou sans
traitement) (UN WATER, 2017). Le gisement d’eaux usées à exploiter au niveau mondial reste donc
important.
46 La carte ci-dessous reprend les régions du monde où la réutilisation des eaux usées traités est la plus
importante. D’autres pays réutilisent aussi un volume important d’eaux usées mais sans traitement
(Chine, Inde, Pakistan, Ghana, Vietnam, etc.).
Figure 4-6 : Carte des principales zones de réutilisation des eaux usées traitées dans le monde
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Le graphique ci-dessous compare les volumes d’eaux usées traitées produits et réutilisés pour la
Tunisie et pour les principaux pays concernés par la filière REUT au niveau mondial.
Source : Graphe BRLi, WWDR 2017 & FAO, base de données Aquastat
Les grands pays producteurs d’EUT comme les Etats Unis ou la Chine réutilisent qu’une petite partie
du volume produit (3,8 et 1 %). Cependant, pour les Etats Unis, cela représente tout de même un volume
de 2,3 milliards de m3/an. En Californie et en Floride, près de 45 % des eaux réutilisées le sont pour
l’irrigation agricole. Des usages récréationnels de type golfs ou espaces verts sont aussi en train de se
développer. Pour la Chine, ce serait près de 1,3 millions d’ha irrigués avec des eaux usées, mais les
eaux usées brutes sont encore beaucoup utilisées.
En Europe, les pays les plus concernés sont les pays méditerranéens comme l’Espagne, l’Italie, la
Grèce ou encore Chypre. La réutilisation principale est l’agriculture, à hauteur de 75 % des volumes
traités pour l’Espagne et 95 % pour la Grèce. D’autres pays comme le Royaume Uni, les Pays Bas ou
la Belgique ont développé les usages industriels et environnementaux, à petite échelle pour l’instant.
47
Au Moyen Orient et en Afrique de Nord, la REUT est bien développée à l’instar du volume traité (23 %).
51 % est utilisé pour l’irrigation agricole. En Israël, 90 % des eaux usées sont traitées et 71 % de ce
volume est réutilisé dans l’agriculture, ce qui a permis de tripler la Superficie Agricole Utile (SAU) du
pays. Les EUT représentent 10 % des ressources nationales en eau et 20 % des besoins pour l’irrigation
agricole. Quant à la Jordanie, le pays réutilise 87 % de ses EUT et 90 % de ce volume est utilisé pour
l’irrigation agricole.
Le Japon, quant à lui, a développé sa stratégie vers des usages autres que l’agriculture qui ne
représente que 7 % de la réutilisation. Les efforts sont mis sur des usages environnementaux
(conservation de milieux aquatiques) et récréationnels. 3 % sont aussi utilisés pour des usages urbains
(chasses d’eau) et 1 % pour l’industrie (United Nations University, 2013).
La REUT pour un usage direct ou indirect pour l’eau potable reste marginale. Il existe cependant
quelques exemples réussis de ce type de réutilisation dans le monde, comme en Namibie dans la ville
de Windhoek (35 % des EUT destinées à l’eau potable) et Singapour avec le programme Newater.
Les motivations pour le développement de la REUT sont tout d’abord le manque de ressource en eau,
d’où l’attrait des pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord pour cette filière. Ensuite viennent des
considérations plus environnementales pour protéger les milieux récepteurs des STEP et conserver les
ressources conventionnelles (UN WATER, 2017).
L’irrigation agricole reste aujourd’hui de loin l’usage le plus courant et représente 32 % des EUT
réutilisées. L’agriculture représente 70 % des prélèvements en eau à l’échelle mondiale (United Nations
University, 2013), les besoins en eau non conventionnelles sont donc naturellement importants. De
plus, les qualités fertilisantes des EUT sont valorisées dans cet usage.
Le graphique ci-dessous donne l’importance de chaque usage de la REUT au niveau mondial et permet
de comparer la Tunisie avec les usages développés dans des pays où la donnée est disponible.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
4. LES GRANDS CHIFFRES DE LA REUT EN TUNISIE EN 2019 ET MISE EN PERSPECTIVE AVEC D’AUTRES PAYS
Figure 4-7 : Part des différents usages de la REUT dans le monde et zoom sur quelques pays
Les usages possibles de la REUT sont très diversifiés comme on peut le constater en regardant les
types de réutilisation au niveau mondial. La Tunisie a quant à elle misée jusqu’à maintenant sur l’usage
agricole et les golfs.
48
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
3 Constitué par Les cours d'eau de toutes sortes et les terrains compris dans leurs francs bords,
- Les retenues établies sur les cours d'eau,
- Les sources de toutes natures.
- Les nappes d'eau souterraines de toute sorte,
- Les lacs et Sebkhas,
- Les aqueducs, puits et abreuvoirs à usage du public ainsi que leurs dépendances,
- Les canaux de navigation, d'irrigation ou d'assainissement exécutés par l'Etat ou pour son compte dans un but d'utilité
publique ainsi que les terrains qui sont compris dans leurs francs bords et leurs dépendances.
4 Code des eaux, art. 4 : « le DPH est administré par le ministre de l’agriculture sauf dérogation prise par décret … »
5 Ibid.
6 Ibid., art. Premier, paragraphe premier
7 Ibid., art. Premier, paragraphe 2
8 Décret n° 2001-419 du 13 février 2001, fixant les attributions du MARHP, JORT n° 15 du 20 février 2001, page 311, art.
Premier paragraphe 7)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Dans ce cadre, c’est le MARHP qui élabore « des plans et programmes de mobilisation des
ressources en eau et leur utilisation pour les besoins du pays et le développement des ressources
hydrauliques non conventionnelles et l’économie de l’eau »9.
Le Code des Eaux instaure l’obligation d’un audit hydraulique et son texte d’application13 fixe les seuils
à partir desquels le diagnostic doit être réalisé. Les seuils varient en fonction des usages et sont les
suivants :
Pour l’usage agricole le seuil de consommation est de 5 millions de m3/an,
Le Code stipule que tout consommateur qui n’effectue pas les diagnostics techniques, périodiques et
obligatoires est puni d’une amende allant de 5 000 à 10 000 dinars15.
Le régime répressif
Selon le code des eaux, la conservation de la ressource est associée aux mesures de police par l’intitulé
du chapitre II du code des eaux : « de la conservation et de la police de l’eau du DPH ».
Ce sont les agents du MARHP qui exercent la fonction de Police de l’eau. Ils y sont dûment habilités
par décret16 et prennent toutes dispositions pour assurer le « libre cours des eaux et pour effectuer toute
opération de contrôle éventuellement nécessaire »17. L’article du décret de 1981 a été modifié en 1998
pour citer la majorité des agents du MARHP habilités à assurer la mission de conservation du DPH.
9 Ibid., art. 2, 5)
10 Ibid. art. 86 tel que modifié par la loi n° 2001-116 du 26 novembre 2001
11 Ibid., les arts. De 86 à 106 bis
12 Ibid., art. 86
13 Décret n° 2002-335 du 14 février 2002 fixant le seuil à partir duquel La consommation des eaux est soumise à un diagnostic
technique, périodique et obligatoire des équipements, des travaux et des modes de production liés à l’utilisation des eaux,
les conditions de désignation des experts, la nature des diagnostics et leur périodicité, JORT n° 17 du 26 février 2002 p.
491
14 Ibid., art. Premier
15 Code des eaux, art. 89, paragraphe premier et dernier
16 Décret n° 81-1818 du 22 décembre 1981 portant désignation des agents chargés de la conservation et de la police du DPH
tel que modifié par le décret n° 98-1707 , JORT n° 72 du 8 septembre 1998, p. 1895
17 Ibidem
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Néanmoins, la modification du décret en 1981 ne cite pas les agents habilités relevant de la santé
publique conformément aux dispositions de l’article 156 du code des eaux ni les agents assermentés
de l’agence nationale de protection de l’environnement (ANPE). Ces derniers sont habilités à constater
les infractions relatives à l’introduction directe ou indirecte d’un polluant, biologique, chimique ou
physique dans l’environnement18, y compris les ressources hydrauliques19.
La gestion des ressources hydrauliques ainsi que la mission de Police de l’eau sont exécutées par le
même ministère, ce qui peut pourrait avoir un impact sur l’efficacité de la police de l’eau.
Il est important de noter que l’ANPE est habilitée à transiger avec le pollueur, en fonction de la gravité
de la pollution.
51
18 Loi n° 88-91 du 2 août 1988, JORT n° 52 du 2 août 1988, art. 2, Paragraphe 2 : « on entend par environnement au sens de
la présente loi, le monde physique y compris …les eaux souterraines et de surface… ».
19 Loi n° 88-91 du 2 août 1988 telle que modifiée par la loi n° 92-115 du 30 novembre 1992, JORT n° 81, du 4 décembre
1992, p. 1539 et 1540, art. 8 : « les personnes physiques ou morales et notamment les établissements industriels, agricoles
ou commerciaux qui endommagent l’environnement où dont l’activité cause une pollution de l’environnement par de rejets
solides, liquides ou gazeux ou autres, sont tenus à l’élimination, à la réduction et éventuellement à la récupération des
matières rejetées ainsi qu’à la réparation des dommages qui en résultent.
20 Code des eaux, art. 158
21 Ibidem
22 Caractère dérisoire partiellement rattrapé en cas d’infractions à l’obligation d’effectuer des diagnostiques hydrauliques
conformément à l’art. 89 du code des eaux où l’amende s’élève de 5,000 à 10,000dinars.
23 Idem, lecture croisée des arts. 11 et 2 de la loi n° 88-91 du 2 août 1988 telle que modifiée par la loi n° 92-115 du 30
novembre 1992, JORT n° 81, du 4 décembre 1992 relative à la création de l’ANPE (agence nationale de protection de
l’environnement)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Les « eaux usées traitées » sont qualifiées par la loi du 19 avril 1993, relative à l’ONAS, par « eaux
épurées ». Il convient de noter que les deux termes ne sont pas juridiquement définis. En revanche, la
notion d’eau usée est définie de la façon suivante : « On entend par les eaux usées au sens large du
terme, les eaux à évacuer des zones bâties, elles proviennent des ménages, des différentes installations
communales ou publiques, de l’artisanat et de l’industrie y compris les eaux de refroidissement ainsi
que les eaux de drainage et de ruissellement urbain »25.
52
Les exigences de traitement vis-à-vis de la protection de l’environnement
Les objectifs de traitement des systèmes collectifs d’assainissement sont fixés dans l’arrêté du 26 mars
2018. Ces objectifs sont déterminés en premier lieu pour protéger l’environnement.
Deux catégories de rejet vers le milieu naturel sont distinguées : rejet dans le domaine « public
maritime » ou rejet dans le domaine « public hydraulique » (en pratique le domaine terrestre). Les
niveaux de rejet ne sont pas les mêmes selon le milieu impacté par le rejet.
C’est la norme 106.02 qui a été longtemps la référence pour évaluer si les stations d’épuration
respectaient les exigences de protection de l’environnement. Ce texte réglementaire diffère de l’arrêté
sur quelques paramètres. La comparaison entre l’arrêté et la norme en ce qui concerne les paramètres
et leurs concentrations est présentée dans le tableau suivant :
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Tableau 5-1 : Comparaison entre la norme NT 106.02 et l’arrêté du 26 mars 2018 des limites de qualité fixée
NT 106.02 Arrêté gouvernemental n°2018-315 du 26 mars 2018 Comparaison NT 106.02 et Arrêté n°2018-316
Réseau public Réseau public Domaine publique Réseau public
Paramètres Unité Domaine publique hydraulique Domaine public maritime Domaine publique hydraulique Domaine public maritime Domaine public maritime
d'assainissement d'assainissement hydraulique d'assainissement
pH Entre 6,5 et 8,5 Entre 6,5 et 8,5 Entre 6,5 et 9 Entre 6,5 et 8,5 Entre 6,5 et 8,5 Entre 6,5 et 9 / / /
Conductivité µS/cm 5000 Sans exigence 5000 Pas comparables car pas d'info pour NT 106.02
125 125
DCO mg O2/L 90 90 1000 1000 NT 106.02 < Arrêté 2018 NT 106.02 < NT 106.03 /
160 (si flux maximal < 15kg/j) 160 (si flux maximal < 15kg/j)
30
30
40 (si flux maximal < 15kg/j)
40 (si flux maximal < 15kg/j)
DBO5 mg O2/L 30 30 400 50 (épuration par lagunage avec flux 400 / / /
50 (épuration par lagunage avec flux
maximal < 15kg/j)
maximal < 15kg/j)
30 30
40 (si flux maximal < 15kg/j) 40 (si flux maximal < 15kg/j)
MES mg/L 30 30 400 400 / / /
50 (épuration par lagunage avec flux 50 (épuration par lagunage avec flux
maximal < 15kg/j) maximal < 15kg/j)
Chlorures mg/L 600 700 700 Sans exigence 700 NT 106.02 < Arrêté 2018 / /
Fluorures mg/L 3 (dissous) 5 (dissous) 3 (dissous) 3 (dissous) 3 (dissous) 3 (dissous) / NT 106.02 > Arrêté 2018 /
Organochlorés mg/L Pas d'infos
Arsenic mg/L 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 Pas d'infos pour NT 106.02 / /
Bore mg/L 2 20 2 2,4 20 2,4 NT 106.02 < Arrêté 2018 / NT 106.02 < Arrêté 2018
Cadmium mg/L 0,005 0,005 0,1 0,01 0,01 0,1 NT 106.02 < Arrêté 2018 NT 106.02 < Arrêté 2018 /
Cobalt mg/L 0,1 0,5 0,5 0,1 0,5 0,5 / / /
Chrome total mg/L Pas d'infos
Chrome : Cr6+ mg/L 0,01 0,5 0,5 0,05 0,1 0,5 NT 106.02 < Arrêté 2018 NT 106.02 > Arrêté 2018 /
Chrome : Cr3+ mg/L 0,5 2 2 0,5 0,5 1 / NT 106.02 > Arrêté 2018 NT 106.02 > Arrêté 2018
Cuivre mg/L 0,5 1,5 1 2 2 2 NT 106.02 < Arrêté 2018 NT 106.02 < Arrêté 2018 NT 106.02 < Arrêté 2018
Fer mg/L 1 1 5 Pour Arrêté 2018 on a que Al+Fe
Manganèse mg/L 0,5 1 1 1 1 1 NT 106.02 < Arrêté 2018 / /
0,001 (SCP)
Mercure mg/L 0,001 0,01 0,005 0,005 0,01 NT 106.02 < Arrêté 2018 NT 106.02 < Arrêté 2018 /
0,01 (INNORPI)
Nickel mg/L 0,2 2 2 0,2 1 1 / NT 106.02 > Arrêté 2018 NT 106.02 > Arrêté 2018
Plomb mg/L 0,1 0,5 1 0,1 0,5 1 / / /
Sélénium mg/L 0,05 0,5 1 0,05 0,5 1 / / /
Zinc mg/L 5 10 5 5 5 5 / NT 106.02 > Arrêté 2018 /
Œufs de nématodes
<1/1000mL <1/1000mL <1/1000mL Pas comparables car pas d'info pour NT 106.02
intestinaux
Température mesurée au
°C < 25 °C < 35 °C < 35 °C < 25 °C < 35 °C < 35 °C / / /
moment du prélèvement
mg/L echelle au
Couleur 70 100 Fixer selon le cas 70 100 Fixer selon le cas / / /
platine Cobalt
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Le tableau met en évidence qu’il existe quelques différences entre la norme 106.02 et l’arrêté de 2018.
Les différences ne sont pas toujours à l’assouplissement, cela dépend des paramètres. Le niveau
d’exigence sur la DCO a été amoindri dans l’arrêté, passant de 90 à 125 mg/l, cette dernière valeur est
en cohérence avec ce qui se pratique au niveau international, en terme de niveaux de rejet exigés des
ouvrages épuratoires.
De même, des exigences concernant les ETM et les paramètres microbiologiques sont requises alors
qu’elles sont souvent peu présentes dans les réglementations à l’échelle internationale car les procédés
de traitement dans les stations d’épuration sont basés sur les cinétiques de biodégradabilité qui
n’agissent pas sur ces paramètres. Il est considéré que les effluents domestiques et ceux raccordables
au réseau d’assainissement ne contiennent, normalement, pas d’ETM et les rejets sans traitement
microbiologique sont acceptables dans le milieu naturel s’il n’y a pas d’usages sensibles à l’aval.
L’application de la réglementation doit être stricte sur la conformité des raccordements et des rejets au
réseau d’assainissement. Si les effluents raccordés au réseau sont conformes à la réglementation
tunisienne, les possibilités de traitement dans les stations d’épuration sont basées sur l’abattement de
la matière organique, des MES, et éventuellement de l’azote, du phosphore et de certains paramètres
microbiologiques.
En vertu du décret susmentionné, relatif au rejet dans le milieu récepteur, les déversements d’eaux
usées traitées sont soumis à autorisation et les rejets doivent être conformes à des normes de
rejets28. C’est un arrêté du Ministre des Affaires Locales et de l’Environnement (MALE) et du ministre 55
de l’industrie et des petites et moyennes entreprises du 26 mars 2018 qui fixe les valeurs limites des
rejets d’effluents dans le milieu récepteur29. Cet arrêté stipule que les rejets ne doivent pas altérer la
qualité du milieu récepteur, dont les nappes souterraines 30 . Ils ne doivent pas, notamment,
provoquer :
la formation de la boue,
turbidité, coloration ou formation de mousse,
altération du goût et de l’odeur à l’état naturel,
modification défavorable de la répartition naturelle de la température,
altération des caractéristiques chimiques du milieu récepteur et modification défavorable de la
qualité et de la répartition des substances nutritives,
prolifération indésirable d’algues et de plantes aquatiques supérieures,
formation, nuisible au milieu récepteur, de colonies bactériennes ou de protozoaires31.
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
A ce titre « toute exploitation soumise à autorisation32 doit effectuer des contrôles périodiques de ses
rejets et tenir à cet effet un registre où sont consignés la date et les résultats des analyses effectués »33.
Il s’agit d’autocontrôles complétés par un contrôle externe effectué par les agents habilités relevant du
ministère compétent, des visites de recollement et de contrôle pour vérifier l’application des
prescriptions de l’autorisation. Les analyses sont effectuées par l’administration, le cas échéant par des
laboratoires dûment habilités34.
L’article 15, paragraphe premier, du décret relatif au rejet dans le milieu récepteur précise que
l’autorisation de rejet est octroyée au requérant avant la délivrance de l’autorisation du projet.
Par ailleurs, l’autorisation de rejet est accordée par le Ministre habilité à agréer le projet ou à
autoriser l’ouverture ou l’exploitation de l’établissement. Cependant, le ministre habilité à octroyer
l’autorisation de rejet doit au préalable tenir compte de l’avis motivé du ministre de l’agriculture et de la
santé publique et le cas échéant des autres ministres concernés. L’autorisation est valable pour une
durée de trois ans renouvelables après contrôle des rejets effectué par les services du ministère habilité
à octroyer l’autorisation.
On note cependant que les projets de REUT autres qu’agricoles ne sont pas mentionnés dans
ce décret.
UTILISATION DES BOUES D’EPURATION EN TANT QUE SOUS-PRODUITS DES EAUX EPUREES :
UN DISPOSITIF ASSEZ ELABORE
56
Les textes juridiques de référence pour l’utilisation des boues sont très élaborés et sont cités à titre
informatif :
La norme tunisienne NT106.02 de 2002 portant sur les matières fertilisantes de type Boues des
ouvrages de traitement des eaux usées urbaines.
L’arrêté conjoint du 29 décembre 2006 du Ministre de l’agriculture et des ressources hydrauliques
et du Ministre de l’environnement et du développement durable portant approbation du cahier
des charges relatif à la fixation des conditions d’utilisation des boues provenant des ouvrages
de traitement des eaux usées dans le domaine agricole et les modalités de gestion par
l’exploitant agricole.
L’arrêté n°2893 du 18 novembre 2006 du Ministre de l’agriculture et des ressources hydrauliques
portant création d’un Comité national de suivi de l’utilisation des boues en agriculture.
Le décret n°2007-13 du 3 janvier 2007 fixant les conditions et les modalités de gestion des
boues provenant des ouvrages de traitement des eaux usées en vue de leur utilisation dans
le domaine agricole.
32 Il s’agit des établissements classés réglementés par les dispositions du code du travail promulgué par la loi n° 66- 27 du
30 avril 1966 et son décret n° 2006-2687 du 9 octobre 2006 relatif aux procédures d’ouverture et d’exploitation des
établissements dangereux, insalubres et incommodes.
33 Décret n° 85-56 du 2 janvier 1985, article 14
34 Décret n° 85-56 du 2 janvier 1985, article 21
[2] JORT n° 57 du 19 juillet 2005, pages de 1834 à 1836, abroge le décret n°362 -1991 du 13 mars1991
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Les eaux usées traitées sont légalement qualifiées de « ressources non conventionnelles servant
au développement des ressources hydrauliques36 ».
La production et l’utilisation des ressources hydrauliques non conventionnelles peut être autorisée
lorsqu’elle répond aux conditions spécifiques de la consommation et de l’utilisation privées ou pour le
compte d’autrui dans une zone industrielle ou touristique intégrée et déterminée :
Pour les cas d’utilisations privées elle est soumise à un cahier des charges (décret N°2006-2112
du 31 juillet 2006, détaillé ci-dessous),
Pour le compte d’autrui, elle est soumise à un cahier des charges et un contrat de concession.
Les principales conditions disposées par le cahier des charges sont les suivantes :
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
On peut remarquer le manque de précisions sur certains articles du cahier des charges comme le temps
de stockage du fourrage avant consommation, la définition de la rationalisation de l’utilisation des EUT,
les précautions sanitaires à appliquer (quelle tenue de travail, quelles règles d’hygiènes etc.) ou encore
les actions pour l’éducation sanitaire quoi doivent être réalisées. De plus, l’interdiction est un acte
administratif ou réglementaire pris par une autorité compétente mais, sur ce point, le texte ne précise
pas la forme et l’organe compétent habilité à acter l’interdiction.
38
Arrêté du ministre de l'agriculture du 21 juin 1994, fixant la liste des cultures qui peuvent être irriguées par les eaux usées
traitées, JORT du 5 juillet 1994, n° 52 page 1119
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Le cahier des charges relatif à la production et à l’utilisation de l’eau provenant des ressources hydrauliques
non conventionnelles
Le décret N°2006-2112 du 31 juillet 2006 porte approbation de ce cahier des charges. Il concerne les
ressources hydrauliques non conventionnelles, c’est-à-dire les EUT mais aussi les eaux saumâtres et
l’eau de mer dessalées. Il donne quelques indications pour les industriels, hôtels ou autres privés qui
souhaiteraient produire et réutiliser ces eaux (recyclage des EUT par exemple). Les éléments principaux
contenus par ce cahier des charges sont les suivants :
Toute personne physique ou morale peut produire ou utiliser ces ressources à condition qu’elle
soit dans une zone touristique ou industrielle déterminée.
La procédure administrative à suivre pour mettre en place une unité de production de ces eaux
est détaillée. Le futur producteur doit notamment déposer un dossier auprès de la DGGREE.
Les eaux produites doivent être conformes aux normes tunisiennes ainsi que les équipements
utilisés.
Les eaux brutes et les eaux produites doivent être suivies par le producteur et contrôlées par le
ministère de la santé.
Un rapport annuel indiquant tous les éléments sur le fonctionnement technique de l’unité de
production doit être transmis à la DGGREE et à la DHMPE.
Ce cahier des charges donne peu de précisions sur les mesures que doit mettre en place le
producteur/utilisateur des eaux non conventionnelles pour limiter les risques sanitaires et
environnementaux (vaccinations des employés, équipements à porter, mesures de sensibilisation, etc.).
Un cahier des charges spécifique à la REUT pour les usages industriels et touristiques mériterait d’être
développé afin de mieux guider les usagers et les encourager à utiliser ces ressources hydrauliques.
La NT 106.03 a fait l’objet d’une étude pour sa révision en 2008 (réalisée par le Ministère chargé de
l’environnement). Elle est actuellement en cours de révision par le MARHP (DGGREE). Cette révision
pourra notamment s’appuyer sur les nouvelles directives de l’OMS pour « l’utilisation sans risque des
eaux usées, des excrétas et des eaux ménagères » (OMS, 2012).
Contenu de la NT 106.03
La norme NT 106.03 reprend partiellement les paramètres de la norme NT 106.02, notamment au
niveau des matières organiques (DCO, DBO5 et MES), des éléments métalliques et autres éléments
toxiques (organochlorés, hydrocarbures, etc.).
Au niveau des paramètres microbiologiques qui sont en relation directe avec le risque sanitaire,
on note une certaine incohérence entre les deux normes. En effet, la norme NT 106.03 n’est
exigeante que sur le paramètre « œufs de nématodes intestinaux ». Ce paramètre n’est pas inscrit dans
la norme NT 106.02 qui a par contre des exigences sur 4 paramètres microbiologiques : coliformes
fécaux, streptocoques fécaux, salmonelles et vibrions cholériques.
Le tableau suivant compare les exigences en terme de fréquences de contrôle de la norme NT 106.03
et celles du décret gouvernemental n°2018-35 (26 mars 2018)
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
De manière générale, les mêmes demandes en termes de fréquence d’analyses sont exigées pour les
matières organiques et les paramètres physico-chimiques.
Pour les autres paramètres, le décret augmente la fréquence passant d’une fois par semestre à une
fois par trimestre et ne donne pas d’indications sur certains paramètres exigés, ce qui présente
une certaine limite à la portée des exigences concernant la qualité de l’effluent rejeté.
60
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Tableau 5-2 : Comparaison des fréquences d’analyses fixées par la NT 106.03 et le l’arrêté n°2018-35 (26 mars 2018)
Arrêté gouvernemental n°2018-315 du 26 mars
Sources infos NT 106.03
2018 Comparaison NT 106.03 et Arrêté n°2018-
315
Paramètres Unité Fréquence d'analyses Fréquence d'analyses
pH 1x/mois 1x/mois /
Conductivité µS/cm 1x/mois 1x/mois /
DCO mg O2/L 1x/mois 1x/mois /
DBO5 mg O2/L 1x/mois 1x/mois /
MES mg/L 1x/mois 1x/mois /
Chlorures mg/L 1x/mois 1x/mois /
Fluorures mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Organochlorés mg/L 1x/semestre Non renseigné Non renseigné pour Arrêté 2018
Arsenic mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Bore mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Cadmium mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Cobalt mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Chrome total mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Chrome : Cr6+ mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Chrome : Cr3+ mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Cuivre mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Fer mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Manganèse mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Mercure mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Nickel mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Plomb mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Sélénium mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Zinc mg/L 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Œufs de nématodes intestinaux Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
Température mesurée au moment
°C Non renseigné Non renseigné Non renseigné
du prélèvement
mg/L echelle au
Couleur Non renseigné Non renseigné Non renseigné
platine Cobalt
Calcium : Ca mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Magnésium : Mg mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Potassium : K mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Sodium :Na mg/L 1x/mois 1x/mois /
Sulftate : SO4 mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Sulfures : S mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
mg/L après 2
Matières décantables
Azote ammoniacal et organique
heures
mg/L
Non renseigné
Non renseigné
Non renseigné
1x/mois
Non renseigné
Non renseigné pour NT 106.03
61
Nitrates : NO3 mg/L Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
Nitrites : NO2 mg/L Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
Phosphore ou Ptot 4 mg/L Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
Graisses et huiles saponifiables mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Phénols mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Hydrocarbures aliphatiques totaux mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Solvant chlorés mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Bioxyde de chlore : ClO2 mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Brome : Br mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Chlore : Cl mg Cl2/L 1x/mois 1x/mois /
Aluminium : AL mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Fer+Aluminium mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Antimoine : Sb mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Argent : Ag mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Arsenic : As mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Baryum : Ba mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Berylium : Be mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Cyanures : CN mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Etain : Sn mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Molybdène : Mo mg/L Non renseigné Non renseigné Non renseigné
Ammonium : NH4+ 1x/mois 1x/mois /
Argon : Ar 1x/semestre 1x/trimestre NT 106.03 < Arrêté 2018
Titane : Ti mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
Composés organiques halogénés
mg/L Non renseigné 1x/trimestre Non renseigné pour NT 106.03
(AOX)
Coliformes fécaux Par 100 mL Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
Stréptocoques fécaux Par 100 mL Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
Salmonelles Par 5 L Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
Œufs d'helminthes 1x/15j 1x/mois NT 106.03 < Arrêté 2018
Vibrions cholériques Par 5 L Non renseigné 1x/mois Non renseigné pour NT 106.03
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Circulaire n°41 et 42 de création de deux comités nationaux et régionaux pour la réutilisation des eaux
usées traitées
Ces deux circulaires ont été publiées en mars 2018. L’objectif est la création d’un comité au niveau
national et de comités au niveau régional afin d’élaborer un plan d’action à court terme visant la
promotion de la REUT dans les différents domaines possibles d’usages. Pour le domaine agricole, un
programme d’interventions urgentes pour développer la réutilisation agricole des EUT a été élaboré.
L’objectif est d’étendre des périmètres irrigués utilisant des EUT existant et de créer de nouvelles petites
zones irriguées afin d’augmenter de 7 millions de m3 la consommation en EUT du domaine agricole au
cours de l’année 2019 et 2020.
62 La mise en œuvre de mesures de protection sanitaire pour réaliser les objectifs liés à la santé ;
L’évaluation et la surveillance du système.
Cette approche pragmatique propose la définition d’objectifs liés à la santé et à l’évaluation des
risques sanitaires consécutifs à la réutilisation des eaux usées. Elle diffère d’une approche
normative basée uniquement sur des seuils à respecter. Ainsi, les objectifs ne sont pas pris comme des
valeurs absolues, mais plus exactement comme des objectifs à atteindre à court, moyen et long terme,
selon les capacités techniques du pays et ses conditions institutionnelles et économiques. Selon cette
approche, on peut noter les points suivants :
L’évaluation quantitative des risques microbiens (QMRA) est réalisée en prenant en compte la
transmission des infections résultant de diverses expositions pour les consommateurs des
produits issus de la REUT, les travailleurs agricoles et leurs familles et la population proche des
zones de réutilisation et ce pour différents dangers et différentes expositions.
Les mesures de protection sanitaire applicables pour atteindre l’objectif lié à la santé d’un fardeau
tolérable de maladie sont définies pour différentes combinaisons de pratiques culturales et du
niveau de traitement pour la réduction de la charge biologique comme indiqué sur le schéma
suivant :
En ce qui concerne les dangers chimiques, des concentrations maximales tolérables dans le sol
pour divers produits chimiques toxiques sont fixées sur la base de l’évaluation des risques
sanitaires ayant pour objectif la protection de la santé humaine.
Cette approche, basée sur le principe de l’analyse des risques, semble cohérente pour définir
des exigences sanitaires pour différents usages, selon le contexte local, et en fonction des
technologies de traitement disponibles/utilisés.
L’approche de l’OMS diffère du droit tunisien qui fixe une norme pour la réutilisation, la
NT 106.03, uniquement pour l’usage agricole, et sans différenciation en fonction des différents
types de culture.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Selon le contexte réglementaire local, la réutilisation des eaux usées connaît un développement inégal
à l’échelle mondiale.
Dans ce chapitre, il sera présenté les cadres réglementaires dans des pays où il existe des projets de
REUT.
Ces pays développent des projets de REUT dans des cadres réglementaires spécifiques (développées
dans les paragraphes suivants) et sont à mettre en corrélation avec ce qui existe actuellement en
Tunisie ou ce qui serait applicable dans le contexte tunisien.
63
5.3.2.1 Contextes réglementaires de pays européens
A l’échelle européenne, il n’existe pas actuellement de réglementation, spécifique à la REUT même si
la législation européenne vise à envisager le recyclage mais reste assez floue sur la pratique des EUT :
« les eaux usées traitées sont réutilisées lorsque cela se révèle approprié » (Article 12 de la
directive ERU 91/271/CEE) ». Cependant, des avancées récentes sont à noter : en juin 2019, le Conseil
des ministres européens de l’environnement a adopté un projet de règlement relatif aux exigences
minimales requises pour la réutilisation de l'eau, avec pour objectif de faciliter l’utilisation d’eaux
urbaines résiduaires à des fins d’irrigation agricole. Le texte fixe comme principe premier celui du
volontariat. Seuls les Etats membres ayant l’intention de réutiliser leurs eaux usées devront adapter leur
législation.
Le projet de règlement définit, cependant, des exigences minimales requises pour la réutilisation de
l'eau, selon les classes de qualité.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Tableau 5-3 : Classes de qualité en fonction des usages et des méthodes d’irrigation
64
A ce jour, seuls 6 pays de l’Union Européenne ont une réglementation sur les EUT : la France,
l’Espagne, la Grèce, l’Italie, Chypre et le Portugal (Deloitte, 2019).
En Europe, les pratiques de réutilisation des EUT sont plus répandues dans les pays du Sud, en lien
avec des besoins en eau plus importants et, globalement, des ressources plus en tension (même si un
tel constat sur les besoins et les ressources doit être nuancé localement). Dans certains cas cependant,
comme en Grèce, en France et en Italie, une réglementation trop stricte freine la REUT, car elle entraîne
des coûts trop élevés pour le suivi de la qualité de l’eau (par exemple 74 paramètres à suivre selon la
réglementation grecque). En Espagne, pays européen le plus actif dans ce domaine, plus de 150 projets
de REUT ont été implantés ces dernières années.
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Cette disparité au niveau des Etats membres de l’Union européenne (avec des normes différentes) est
un obstacle au commerce des marchandises agricoles issues de cultures irriguées par des eaux usées
traitées sur le marché commun, car le niveau de sécurité dans les Etats membres producteurs risque
de ne pas être considéré comme suffisant par les pays importateurs. Un cas concret de cette défiance
est le cas des accusations sans fondement en Allemagne concernant les concombres d’Espagne qui
auraient été à l’origine de l’épidémie mortelle d’E.coli.
Les paragraphes ci-après présentent les cas des pays européens suivant : France, Espagne et Grèce.
DISPOSITIF FRANÇAIS
En France, la réglementation suit globalement les dispositions proposées par l’OMS.
Réglementation
L’arrêté du 26 avril 2016 et l’arrêté du 25 juin 2014 modifiant l'arrêté du 2 août 2010 relatif à l'utilisation
d'eaux issues du traitement d'épuration des eaux résiduaires urbaines pour l'irrigation de cultures
précisent les conditions d’utilisation des eaux usées traitées.
En fonction des usages prévus, 4 niveaux de qualité sanitaire (A, B, C et D) sont définis, en se référant
aux paramètres suivants :
Matières en suspension (mg/ L),
Demande chimique en oxygène (mg/ L),
Escherichia coli (UFC/ 100mL),
Entérocoques fécaux (abattement en log),
Phages ARN F-spécifiques (abattement en log),
Spores de bactéries anaérobies sulfito-réductrices (abattement en log).
Par ailleurs, en fonction de la qualité des EUT, des contraintes d'usage, de distance et de terrain sont 65
fixées. Par exemple, les cultures maraîchères, fruitières et légumières sont autorisées à être irriguées
avec les EUT de niveau A ou B, en fonction du niveau de transformation aval (par exemple
pasteurisation ou non …).
Exigence de qualité
Les limites de qualité sont présentées dans le tableau ci-dessous (on remarque que les seuils de E Coli
en qualité B et C semblent particulièrement hauts, peut-être d’un facteur 10). On remarque également
que l’objectif d’abattre 4 log sur certains paramètres (entérocoques, phages et spores) se heurte parfois
à l’impossibilité physique d’y parvenir, lorsque l’effluent d’entrée est peu concentré sur le paramètre en
question. Il aurait été plus judicieux de retenir des valeurs seuil.
Tableau 5-4 : : Limites de qualité exigées pour différents paramètres en fonction des classes d’usages pour la REUT en France
NIVEAU DE QUALITÉ SANITAIRE DES EAUX USÉES TRAITÉES
PARAMÈTRES
A B C D
Escherichia coli
≤ 250 ≤ 10 000 ≤ 100 000 -
(UFC/ 100mL)
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
L’arrêté précise que l’irrigation par aspersion ne peut être autorisée qu’à titre expérimental par arrêté
préfectoral après avis favorable de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de
l'environnement et du travail.
Les analyses du programme de surveillance sont réalisées avant le début de la période d'irrigation par
des eaux usées traitées. Ces analyses doivent être réalisées par un laboratoire accrédité, pour les
paramètres et les différents types d'eaux considérés, selon la norme ISO/CEI 17025.
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
De son côté, l'exploitant de la parcelle irriguée tient à jour un registre, qu'il tient à la disposition du maire
de la commune concernée, de l'autorité sanitaire, du service de police de l'eau et de l'exploitant de la
station d'épuration, précisant :
La nature des cultures et les parcelles irriguées par des eaux usées traitées,
Les volumes d'eaux usées traitées épandues,
Les périodes d'irrigation par des eaux usées traitées,
Les résultats des programmes de surveillance,
Les résultats des analyses des sols.
L'irrigation par des eaux usées traitées est alors interdite jusqu'à transmission au préfet des résultats
d'analyses conformes aux valeurs limites.
Plusieurs points semblent intéressants à souligner dans le cas du cadre réglementaire français :
La fixation d’objectifs sur la base d’une analyse des risques en fonction des usages,
L’autorisation de l’utilisation d’eaux usées traitées délivrée à l’échelle du département
(approche décentralisée). 67
La transmission systématique de l’information : (i) pour information, régulièrement entre les
exploitants des STEP, les autorités locales et les usagers et (ii) en cas de dépassement de
valeurs limites, pour un arrêt de la REUT si nécessaire.
DISPOSITIF ESPAGNOL
L’Espagne, pays européen le plus actif dans le domaine de la REUT, recycle plus de 10 % de ses eaux
usées traitées. Plus de 150 projets de REUT y ont été implantés ces dernières années.
La réglementation espagnole, basée sur le décret Royal 1620/2007 du 7 Décembre 2007 fixe des limites
de qualité et des fréquences d’analyses par type d’usage regroupés par secteur d’utilisation (urbain,
agricole, …).
Tableau 5-5 : Niveau de rejet à respecter en fonction de l’usage (urbain, agricole, industriel, usage récréatif) en Espagne
Matières en Escherichia
URBAIN Nématodes Turbidité Légionnelles
suspension coli
Unité mg/L Œuf/10L UFC /100mL NTU UFC/L
Jardins privé, appareils sanitaires ≤ 10 ≤1 0 ≤2 ≤ 100
Parcs, lavage des voiries, eau des
≤ 20 ≤1 ≤ 200 ≤ 10 ≤ 100
pompiers
1 fois par 2 fois par 2 fois par 2 fois par 1 fois par
Fréquences des analyses
semaine mois semaine semaine mois
Matières en Escherichia
AGRICULTURE Nématodes Turbidité Légionnelles
suspension coli
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Matières en Escherichia
USAGES RECREATIFS Nématodes Turbidité Légionnelles
suspension coli
Unité mg/L Œuf/10L UFC /100mL NTU UFC/L
Golf ≤ 20 ≤1 ≤ 200 ≤ 10 ≤ 100
Plans d’eau ornementaux ≤ 35 X ≤ 10 000 X X
1 fois par 2 fois par 1 à 2 fois par 1 fois par 1 fois par
Fréquence des analyses
semaine mois semaine semaine semaine
Matières en
ENVIRONNEMENT Nématodes Escherichia coli Turbidité Légionnelles
suspension
Unité mg/L Œuf/10L UFC /100mL NTU UFC/L
Recharge d’aquifères par percolation ≤ 35 X ≤ 1000 X X
Recharge d’aquifère par injection
≤ 10 ≤1 0 ≤2 X
directe
Arrosage de bois, d’espaces vert, et
autres non accessibles au public, ≤ 35 X X X X
sylviculture
1 fois par
1 fois par 2 à 3 fois par 1 fois par 1 fois par
Fréquence des analyses jour à 1 fois
semaine semaine jour semaine
par semaine
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
DISPOSITIF GREC
En Grèce, la réglementation (Measures, Limits and Procedure for Reuse of Treated Wastewater – No.
145116), stricte, freine l’usage de la REUT, car elle entraîne des coûts trop élevés pour le suivi (74
paramètres à contrôler) de la qualité de l’eau (source : European Commission _ JRC Science for Policy
Report_Minimum quality requirements for water reuse in agricultural irrigation and aquifer recharge_
Alcalde-Sanz, L ; and Gawlik, B.M_ 2017).
Comme d’autres pays la législation grecque définit des limites de qualité d’eau à respecter en fonction
de l’usage des EUT souhaité. Elle définit également des fréquences d’analyse pour le contrôle du
respect de ces limites.
Cette réglementation définit trois qualités d’eau différentes qui seront nommées ici qualité 1, 2 ou 3 :
Qualité « 1 » :
- Irrigation contrôlée : comprenant les zones non ouvertes au public, les parcelles agricoles et
industrielles, les pâtures, les arbres (à l’exception des arbres fruitiers), à condition que la récolte
soit réalisée hors contact du sol, les cultures de semences et produits qui sont traités avant
consommation. Irrigation par aspersion interdite
- Usage industriel : Eaux de refroidissement à usage unique
- Recharge de nappe : La recharge des aquifères qui ne tombe pas dans les cas décrits par
l'article 7, du décret 51 / 03.02.2007, par percolation à travers une couche de sol d’épaisseur
suffisante possédant des propriétés appropriées.
Qualité 2 :
- Irrigation non contrôlée : Toutes les cultures (arbres fruitiers, vignes, légumes ainsi que toutes
les cultures produisant des produits comestibles). Aucune restriction sur les modes
d’irrigation.
- Usage industriel : Tous les usages à l’exception de celui cité en qualité 1.
Qualité 3 :
- Usages urbains : usages urbains divers (irrigation d’espaces vert, réserve incendie, lavage de
69
voirie….). Irrigation par aspersion interdite
- Rechargement de nappe par puits
- Usages péri-urbains : irrigations de forêts et bosquets.
Tableau 5-6 : Normes grecques concernant les niveaux de qualité à atteindre en fonction de la classe de qualité
E. Coli Turbidité Traitement
Qualité DBO5 (mg/l) MES (mg/l) Fréquence de suivi
(cfu/100ml) (NTU) requis
En respect du En respect du DBO5, MES, N, P comme décrit
Traitement
CMD CMD dans 5673/400/1997
biologique
200 5673/400/1997 5673/400/1997
1 secondaire E. Coli : 1 fois / semaine
(médiane) Décision Décision
et Chlore en continue si chloration
Ministérielle Ministérielle
désinfection utilisée
Commune Commune
DBO5, MES, N, P comme décrit
dans 5673/400/1997
Traitement Turbidité et perméabilité de
5 pour 80% biologique l’effluent : 4 fois / semaine pour
des secondaire les stations > 50 000 EH, 2 fois
10 pour 80% 10 pour 80% 2
échantillons suivi ou par semaine dans les autres
2 des des (médian
50 pour traitement cas.
échantillons échantillons e)
95% des plus avancé E. Coli : 4 fois/ semaine pour les
échantillons et stations > 50 000 EH, 2 fois par
désinfection semaine dans les autres cas.
Chlore en continu si chloration
utilisée.
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Remarque : Cette législation fixe aussi des limites de concentrations pour 19 métaux lourds et des
préconisations d’exploitation et d’utilisation des EUT à des fins agricoles vis-à-vis des nutriments et
substances toxiques qu’elles contiennent.
Sur cette base, le comité technique permanent pour l'eau et les eaux usées n°17 a établi la norme
jordanienne 893/2002 traitant de la réutilisation des eaux usées domestiques et a recommandé son
70 approbation en tant que base technique jordanienne n°893/2006 conformément à l'article (11)
paragraphe (b) de la loi n°22 sur les normes et la métrologie pour l'année 2000. La norme jordanienne
n° 893\2006 sur la réutilisation des eaux usées traitées détermine le niveau de rejet, les règlements et
les directives qui sont nécessaires pour la réutilisation de l'eau actuellement et dans le futur. En fait,
plus les normes sont élevées, plus le niveau de traitement est élevé, ce qui conduit à une meilleure
qualité de l'eau récupérée destinée à la réutilisation.
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
71
En cas de dépassement des valeurs, l'utilisateur final doit réaliser/superviser des études pour vérifier
l'effet de la qualité de l’eau sur la santé publique et l'environnement et suggérer des moyens de prévenir
les dommages à l'un ou l'autre.
Il est interdit d'utiliser de l'eau récupérée pour irriguer les légumes qui sont consommés crus.
Il est interdit d'utiliser l'irrigation par aspersion, sauf pour irriguer les terrains de golf et, dans ce cas,
l'irrigation doit être pratiquée la nuit et les arroseurs doivent être du type mobile et non accessible pour
une utilisation de jour.
Lorsque l'eau récupérée est utilisée pour irriguer des arbres fruitiers, l'irrigation doit être arrêtée deux
semaines avant la récolte des fruits et les fruits tombés au sol ne doivent pas être consommés.
L'eau recyclée doit être conforme aux conditions énoncées dans la présente norme pour chacune des
utilisations finales prévues.
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Il n'est pas permis de diluer en mélangeant de l'eau recyclée avant de la rejeter des stations d'épuration
avec de l'eau pure, intentionnellement pour se conformer aux exigences fixées dans la présente norme.
LA REGLEMENTATION ALGERIENNE
Le décret exécutif n° 07-149 du 20 mai 2007 fixe les modalités de concession d'utilisation des eaux
usées épurées à des fins d’irrigation ainsi que le cahier des charges-type y afférent.
La demande de concession doit être accompagnée d’un mémoire technique, comportant notamment
les documents et informations suivants :
une description de la station d’épuration ainsi que le mode de traitement utilisé ;
la description et les plans des ouvrages de stockage et de distribution des eaux usées épurées à
réaliser ;
une fiche d’analyse des eaux usées épurées dont la qualité doit être conforme, aux spécifications
en vigueur. Les analyses doivent dater de moins de trois mois ;
la localisation et la superficie des terres destinées à être irriguées, avec un plan parcellaire ;
72 un accord écrit de l’organisme gestionnaire de la station d’épuration à fournir les volumes d’eaux
usées épurées, en quantité et qualité requises ;
un engagement des agriculteurs, utilisateurs des eaux usées épurées ;
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Toutes les bornes et tous les robinets d’irrigation du réseau de distribution des eaux usées
épurées doivent comporter obligatoirement une plaque inamovible, signalant que l’eau est non
potable et par conséquent impropre à la consommation.
En cas de dégradation de la qualité de l’eau des puits situés à proximité des zones irriguées par les
eaux usées épurées, l'utilisation d'eau de ces puits est soumise aux mêmes spécifications et conditions
d'usage imposées aux eaux usées épurées. En cas de préjudice pour les agriculteurs concernés, la
reconversion des cultures ainsi que des dommages subis sont à la charge du concessionnaire.
Contrôle sanitaire
La qualité des eaux usées épurées destinées à l'irrigation doit faire l’objet d'un contrôle régulier par le
concessionnaire, l'exploitant agricole, le gestionnaire de la station d'épuration ou de lagunage, les
directions de wilaya de l'hydraulique, de la santé, de l'agriculture et du commerce et ce, afin de s'assurer
que leur qualité est conforme aux spécifications fixées par la réglementation en vigueur.
Les analyses doivent être effectuées dans les laboratoires dont la liste est fixée par arrêté conjoint des
ministres chargés des ressources en eau, de la santé, du commerce et de l'agriculture.
Les services du commerce de la wilaya doivent quant à eux assurer un contrôle biologique et physico-
chimique des produits agricoles irrigués avec les eaux usées épurées.
LA REGLEMENTATION ISRAELIENNE
En 1952, quatre ans après sa formation, ce pays autorisait déjà la REUT pour l’irrigation agricole. A ce
jour, environ 85 % des eaux usées traitées y sont réutilisées pour de l’irrigation agricole.
En préambule, la réglementation définit 5 niveaux de qualité d’eaux usées traitées fonction des
73
traitements mis en place sur les stations d’épuration et leurs performances :
Très haute qualité d’eaux usées traitées : Eaux usées traitées issues d’un traitement tertiaire
avec une concentration en E. Coli inférieure à 10 UFC/100 ml ;
Haute qualité d’eaux usées traitées : Eaux usées traitées issues d’un traitement mécanique
biologique (compostage, digestion, etc.) avec une qualité « 20/30 » (concentration en DBO5 et
MES) ;
Eaux usées traitées par bassin d’oxydation (boues activées, etc.) avec au moins 15 jours de
temps séjour ;
Qualité moyenne d’eaux usées traitées : Eaux usées traitées issues d’un traitement mécanique
biologique (compostage, digestion, etc.) avec une qualité « 60/60 » (concentration en DBO5 et
MES) ;
Qualité faible d’eaux usées traitées.
La qualité des eaux usées traitées et les barrières présentent entre ces eaux et les cultures irriguées
déterminent les possibilités d’usage. Les barrières prises en compte sont notamment : La distance entre
les cultures et les eaux usées traitées, la résistance au rayonnement solaire, le type d’arrosage (goutte
à goutte), la présence d’une chloration.
In fine, la réglementation Israélienne définit 4 catégories, fonction du type de culture irriguée avec des
exigences de qualité des eaux usées traitées, de type de traitement et d’implantation :
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Ce cadre général est donné par l’U.S. Environmental Protection Agency (USEPA). Ainsi, les
recommandations pour la réutilisation des EUT ont été mises en place en 1980 puis mises à jour
régulièrement, en 1992, 2004 pour aboutir à la dernière version en vigueur en 2012.
Actuellement, 43 états ont mis en place des réglementations pour la réutilisation des EUT au sens large.
Cependant, si 43 états ont mis en place des réglementations concernant une utilisation des EUT pour
l’irrigation agricole de cultures non destinées à la consommation, seulement 16 états ont mis en place
des préconisations pour l’utilisation des EUT pour la recharge de nappe.
Les limites de qualité présentées ci-dessous sont classées par type d’usage pour quelques états. On
présente ci-après une liste simplifiée et non exhaustive des paramètres de qualité.
Tableau 5-9 : Limites de qualité par type d’usage dans quelques Etats américains
Usage urbains – non limités
New Caroline
Paramètre Arizona Californie Floride Nevada Texas Washington
Jersey du Nord
DBO5
(mg/l)
/ / 60 30 / 15 5 30 75
MES (mg/l) / / 5 30 5 10 / 30
10 (media filter)
Turbidité
5 0.5 (membrane 2-2.5 / 2 10 3 5
(NTU)
filter)
Coliformes
totaux / 240 / 23 / / / 23
(cfu/100ml)
25
Coliformes
(et 75% en
fécaux 23 / / 14 25 75 /
dessous de
(cfu/100ml)
la LQ)
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
L’US.EPA définit de même des limites et recommandations d’utilisation des eaux usées traitées pour
de nombreux secteurs :
Usages urbains :
- Non contrôlés : usage en milieu urbain où l’accès au public n’est pas contrôlé,
- Contrôlés : Usage en milieu urbain pour des applications dans des lieux où l’accès au public est
limité, contrôlé et où les usagers sont informés de la présence d’EUT,
Usages agricoles :
- Cultures alimentaires : Usage agricole pour la culture de produits destinés à la consommation
alimentaire,
- Cultures non alimentaires : Usage agricole pour la culture de produits destinés à la
consommation alimentaire après modification ou de produit non destinés à la production
76 alimentaire,
Retenues d’eau,
Usage dans un but environnemental,
Usage industriel,
Recharge de nappe,
Production d’eau potable.
De même, la réglementation définit des distances minimales pour l’irrigation par aspersion, des
préconisations d’utilisation ainsi que des préconisations lors du montage de projet.
Remarques : De nombreux pays d’Amérique Latine se basent sur les recommandations de l’US.EPA
pour la mise en œuvre de projet de REUT.
L’Australie possède son EPA et produit des recommandations sur le même modèle que l’EPA
américaine.
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5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
La nouvelle version du code des eaux se distingue de l’ancienne par l’importance qu’elle
accorde aux eaux non conventionnelles, parmi lesquelles se trouvent les EUT. Il y a notamment
tout un chapitre traitant de ces ressources potentielles. La nouvelle version - non encore validée - stipule
que la mise en œuvre de la recharge artificielle des nappes aquifères par les eaux conventionnelles
(eaux de surface) ou non conventionnelles (eaux usées domestiques traitées) sera soumise à un cahier
des charges spécifique où seront précisées toutes obligations (techniques, environnementales,
règlementaires, hygiéniques, etc.) pour son application.
A cet effet, on peut citer - à titre informatif - l’article 80 du chapitre 3 du nouveau code des Eaux (non
encore validé).
« Article 80 : La réutilisation des eaux usées traitées est autorisée selon un cahier des charges qui fixe
principalement les modes et les niveaux d’épuration, les usages des eaux usées épurées pour l'irrigation
de certaines cultures ou l'arrosage d'espaces verts, ainsi que dans les domaines industriels et
environnementaux. Les mesures préventives liées aux risques sanitaires et aux impacts sur
l'environnement sont prévues par un arrêté conjoint du Ministre en charge de l’eau et du Ministre en
charge de la santé. »
77
Ainsi, la révision du Code de l’Eau et la place accordée aux ressources non conventionnelles
devrait faciliter la révision du cadre réglementaire pour les EUT.
Cadre réglementaire
De façon majoritaire, les pays pratiquant la REUT ont adopté une réglementation en fonction des usages
et du type de cultures pratiquées avec l’eau usée traitée, ce qui n’est pas le cas de la Tunisie.
En effet, la réglementation tunisienne impose des concentrations limites pour un nombre important
d’éléments pour les rejets dans le milieu récepteur. Par ailleurs, la réglementation a des exigences
particulières lorsque l’eau usée traitée est destinée à l’irrigation agricole.
Au-delà de l’utilisation des eaux usée traitées à des fins agricoles, il existe un vide juridique pour les
autres types d’utilisations, tels que l’arrosage des espaces verts ou encore la recharge des nappes.
Concernant l’irrigation agricole, la réglementation ne varie pas en fonction du type de cultures.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Au sens de la réglementation, les pays prennent en considération plusieurs critères. Des exemples de
critères sont présentés dans le tableau suivant, en fonction des pays :
Pays
Paramètres impliqués dans les normes des REUSE
Israël Espagne Californie France Tunisie
Norme de qualité des eaux usées traitées * * * * *
Distance minimale à respecter pour l'irrigation par
* * *
aspersion
Distances minimales à respecter entre les parcelles
irriguées par des eaux usées traitées et les activités à * * *1
protéger (plan d'eau, baignade, abreuvement bétail, etc.)
La Tunisie ne prend pas en compte plusieurs critères mais il est à noter que la réglementation
concernant les exigences de qualité des eaux usées traitées présente des niveaux d’exigence
supérieurs à ceux constatés au niveau international (Exemple : France, Espagne, etc.).
78 En effet, si on se réfère aux différentes réglementations, la Tunisie a des exigences sur un nombre
important de paramètres (22, dont notamment des métaux lourds), ce n’est pas le cas dans la majorité
des pays, ni au niveau des exigences minimales requises inscrites dans le règlement du Parlement
européen et du Conseil relatif aux exigences minimales requises pour la réutilisation de l'eau.
Le Tableau ci-dessous fait les comparaisons sur les seuls paramètres présents dans le règlement. Nous
constatons que les paramètres sont moins nombreux et différents pour certains de ceux exigés en
Tunisie, avec pour certains des seuils à respecter moins élevés.
Tableau 5-11 : Comparaison des exigences minimales inscrites dans le règlement du parlement européen et en Tunisie
Règlement européen
Tunisie
Paramètres Unité A B C D
MES mg/l <=10 <=35* <=35* <=35* 30
Turbidité NTU <=5 Non exigé Non exigé Non exigé
DCO mg/l Non exigé Non exigé Non exigé Non exigé 90
DBO5 mg/l <=10 <35 <35 <35 30
Légionelles UFC/l <1000**
Œufs d'helminthes œuf/l <=1 <=1 <=1 <=1 <1
E.coli UFC/100ml <=10 <=100 <=1000 <=10 000 Non exigé
*Pour les STEP< 10000 EH
** lorsqu'il existe un risque de formation d'aérosols dans les serres
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
5. DIAGNOSTIC DU CADRE REGLEMENTAIRE
Ces exigences assez élevées dans la réglementation tunisienne peuvent être un frein à la performance
car l’atteinte de ces niveaux de qualité d’eau nécessite des conditions techniques et économiques qui
ne sont pas effectives aujourd’hui. Or, comme cela est présenté dans le diagnostic technique
(chapitre 6), en fonction du type d’irrigation (aspersion, goutte à goutte, etc.), de l’usage (golf,
agriculture : fourrage, maraîchage, arboriculture, etc.) et du respect des règles sanitaires, les
risques liés à la REUT diffèrent. C’est pour cela que plusieurs pays ont adopté une réglementation
qui impose des niveaux de qualités différents en fonction du type d’usage et des modalités de pratique
(pas d’aspersion en présence de public, conditions de vent acceptable, etc.).
RECOMMANDATIONS
Les raisons évoquées ci-dessus justifient la révision du cadre réglementaire en Tunisie pour la
REUT. Cette nécessité est soulevée par de nombreux acteurs et jugée comme essentielle pour
permettre le développement de la filière.
Précisément, les manques à combler par un texte réglementaire seraient les suivants :
Une réglementation par usage, basée sur une analyse des risques,
Les normes relatives à chaque usage (et des exigences de traitement plus ou moins poussées, en
fonction de l’usage),
Les conditions d’utilisation différenciées par usage (conditions techniques, sanitaires/protection
des usagers et consommateurs, ressources humaines, etc.),
Les actions de sensibilisation en fonction des usages (éveiller les usagers aval aux risques
potentiels pour une meilleure prise de conscience et une diminution des impacts)
Des exigences plus fortes pour les études d’impact sur l’environnement avec notamment la
définition de l’état initial des sols, nappes, etc. et la mise en place du suivi de la qualité dans le
temps, après le démarrage des activités de REUT.
Des exigences plus fortes pour le contrôle environnemental et sanitaire, 79
Des sanctions envisageables qui soient dissuasives (renvoi à un texte de loi)
La mise en œuvre d’une réglementation adaptée est importante car elle permet de fixer un cadre
réduisant les risques qui, s’ils sont mal gérés ou mal évalués, sont anxiogènes et freinent l’acceptabilité
de la REUT. Pour diminuer les peurs, la mise en œuvre de contrôles impartiaux est nécessaire.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
L’analyse n’est pas exhaustive, en particulier concernant l’historique (les données sont disparates en
80 fonction des années et ne permettent pas d’en faire le suivi et de les consolider pour en tirer un bilan
d’évolution) et concernant la variabilité de la qualité de l’eau au cours de l’année, par manque de
données.
6.2 LA COLLECTE DES EAUX USEES BRUTES : ETAT DES LIEUX ET AMELIORATIONS
POSSIBLES
En Tunisie, le taux de raccordement atteint les valeurs suivantes (ONAS, 2017) :
en milieu urbain :
- 2017 : 85,9 % ;
- 2018 : 86,2 % ;
dans les zones d’intervention de l’ONAS :
- 2017 : 90,1 % ;
- 2018 : 90,3 %.
Ces éléments montrent que l’assainissement collectif est très présent en Tunisie et qu’il se développe
encore. Cela est un facteur positif pour les projets de REUT.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
L’origine des eaux usées est un élément important pour les projets de réutilisation des eaux usées
traitées. Les éléments contenus dans l’eau usée brute seront en effet plus ou moins bien traités au
niveau de la station d’épuration et pourront se retrouver dans l’eau usée traitée.
Pour les effluents d’origine domestique et touristique, il n’existe pas d’éléments (sauf exception
et en l’état des connaissances actuelles) non compatibles en soi avec l’usage aval après le
passage dans une station d’épuration.
Pour les effluents industriels, selon le type d’activités considéré, les effluents peuvent contenir
des éléments toxiques, tels que des métaux, ou des concentrations microbiologiques très
élevées qui ne font pas l’objet d’abattement au niveau des stations d’épuration classique et qui
se retrouvent dans l’effluent traité qui pourrait être réutilisé.
Les données recueillies concernant les raccordements au niveau des rapports annuels sont exploitables
à hauteur de 50 % (information manquante dans 50% des rapports annuels) et indiquent qu’à l’échelle
de la Tunisie, la majorité des raccordements sont de type domestique.
Figure 6-1 :Type de raccordement en Tunisie en 2017 en % d’EH raccordé aux STEP
(part de la charge polluante en fonction du type d’effluent)
90,0%
80,4%
80,0%
70,0%
81
60,0%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0% 16,2%
10,0%
3,4%
0,0%
Domestique Touristique Industrielle
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Figure 6-2 : Type de raccordement par région en 2017 en % d’EH raccordé aux STEP
(part de la charge polluante en fonction du type d’effluent)
90% 85%
NB : La région Grand Tunis n’apparait pas dans le graphique par manque de données exploitables et
homogènes (pas de nombre d’Equivalents-Habitants [EH] raccordés mentionnés dans les rapports
annuels) concernant les types de raccordement.
82 Le recoupement des informations de ces fichiers ne permet pas d’avoir une situation précise du type et
des volumes d’effluents industriels qui sont raccordés à un réseau collectif d’assainissement.
L’information est disponible pour 69 STEP sur 111 et, pour 17 STEP, il est mentionné un nombre
d’industries raccordées et un volume industriel égal à 0 ou inversement. Dans un cadre plus large
(exemple : schéma national d’assainissement) et en vue d’une meilleure connaissance de la qualité et
quantité des effluents raccordés au réseau d’assainissement, il semblerait opportun de mener des
enquêtes auprès des industriels pour évaluer les charges hydrauliques et polluantes
industrielles raccordées et étudier l’impact éventuel sur le traitement biologique. Cette approche
serait intéressante à mener notamment sur les STEP dont l’eau traitée est utilisée pour un usage aval.
Les effluents industriels ont des caractéristiques qui peuvent impacter le bon fonctionnement des
stations d’épuration. Cela ne concerne que les industries rejetant des effluents contenant des éléments
non biodégradables. Sur la base des données transmises par l’ONAS le type d’industriels qui étaient
raccordés au réseau de collecte, nous avons mené une analyse en classant les effluents potentiellement
biodégradables, ou non-biodégradables, en fonction de l’activité de l’industrie. Les résultats de cette
analyse sont présentés sous forme de graphiques ci-après.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
5%
1%
1%
1%
3%
Effluents issus 1%
5%
d'industries dont 1%
Effluents issus les activités 5%
d'industries dont les générent 3%
activités générent majoritairement 7%
majoritairement des des effluents non 4%
effluents biodégrables biodégrables
32%
68%
27%
2%
Non connu 1%
0%
Agro‐alimentaire Beauté/soin
Carton Industries en lien avec la santé
Industries en lien avec l'automobile Industries en lien avec le BTP
Industries en lien avec l'électronique Industries fabricant de la céramique pour différents usages
Industries utilisant des solvants Mécanique
Métal Plastique
Textile Traitement de surface
Travail de la pierre
Source : ONAS, 2019
Dans le cas de rejets d‘effluents industriels biodégradables, ils n’impactent pas significativement le
traitement. En effet, ils sont le plus souvent plus chargés en matière organique, mais les stations
d’épuration sont techniquement en mesure de traiter ces éléments. Dans le cas des éléments non 83
biodégradables, ils peuvent présenter une toxicité, difficilement traitable et pouvant provoquer un
déséquilibre de la biomasse, voire son anéantissement qui impactera fortement le niveau de traitement
de la station d’épuration.
Dans le cas de la Tunisie, la part des effluents industriels pouvant engendrer des
dysfonctionnements de traitement au niveau de la STEP, si des prétraitements adéquats au
niveau du rejet industriel ne sont pas mis en place, est ainsi évaluée à 68 % des effluents produits
par les industriels (cf. figure 6.3).
D’autres effluents non domestiques peuvent aussi présenter des éléments solides entraînant des
dysfonctionnements au niveau des organes électromécaniques. C’est le cas par exemple à El
Hamma avec la présence de filasses. Ce problème est lié au raccordement des hammams (qui
apportent également d’autres produits : nettoyants, cosmétiques, etc. pouvant poser problèmes).
Pour pallier ces problèmes, la réglementation, à travers la norme NT 106.02 et l’Arrêté ministériel
n°2018-315 du 26 mars 2018, exige que la qualité des eaux rejetées dans le réseau d’assainissement
atteigne des seuils de concentration permettant un traitement au niveau de la STEP ou compatible avec
une non-toxicité du milieu. De ce fait, les industriels ont le choix entre :
Un rejet vers le milieu naturel le plus proche en se conformant à la norme « NT 106.02 avec rejet
vers milieu naturel »,
Un rejet dans le réseau d’assainissement en se conformant à la norme « NT 106.02 avec rejet
vers canalisation publique de l’ONAS ».
Au final, la collecte des eaux brutes est parfois problématique au niveau des industriels qui ne
respectent pas toujours les normes de rejets. Les contrôles manquent et les amendes sont peu
dissuasives. Cette situation impacte la qualité des eaux brutes, le traitement au niveau des STEP, et
finalement la qualité des EUT qui sont potentiellement réutilisées.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
RECOMMANDATIONS
En conclusion, au regard de la situation actuelle, les grandes orientations qui se dégagent sont :
améliorer le système d’autorisation pour accepter uniquement les effluents conformes ne
provoquant pas de dysfonctionnements au niveau du traitement : nécessité d’engager des
actions de sensibilisation pour la mise en place de prétraitement au niveau des industriels pour
que leur rejet soit compatible avec le traitement de la STEP ;
améliorer et assurer la conformité de la qualité des effluents raccordés au réseau
d’assainissement, en évitant le raccordement de certaines activités (par exemple : abattoirs,
équarrissage).
étudier la mise en place d’une filière de traitement industrielle en parallèle de celle des
eaux domestiques quand les débits journaliers sont importants. Cela permettra de mieux
adapter les traitements aux effluents reçus et de pouvoir valoriser plus facilement les eaux
domestiques sans qu’elles ne soient polluées par des eaux industrielles toxiques (exemple de la
STEP grappée de Ben Arous et des STEP Sud Méliane).
En fonction des pays, les pratiques de traitement - qui ne diffèrent pas toujours selon la présence ou
non de projets de REUT - sont diverses et comprennent plusieurs étapes :
Le prétraitement qui consiste généralement à un dégrillage ou tamisage, à un dessablage et un
dégraissage ;
Le traitement primaire : majoritairement pour assurer la décantation,
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Traitements secondaires qui assurent l’abattement de la matière carbonée, parfois en partie les
matières azotées et phosphorées. Ils utilisent des procédés à cultures fixées (lits bactériens,
disques biologiques, biofiltres, filtres plantés de roseaux) ou des procédés à cultures libres (boues
activées, lagunage).
Traitements tertiaires qui retiennent, de façon plus ou moins importante selon les procédés de
traitement, les colloïdes, bactéries, virus, œufs de parasite.
Traitement très poussé quaternaire qui assure un filtrage de pointe et une purification de l’eau.
Selon les pays et les types de REUT, les procédés de traitement sont donc plus ou moins poussés :
En Amérique latine, dans la région méditerranéenne et au Moyen Orient, les procédés de
traitement s’arrêtent de façon majoritaire à un niveau secondaire avec comme principale
utilisation l’irrigation agricole restreinte (pas de maraîchage). En Amérique latine, le traitement
secondaire est le plus souvent assuré par des étangs de stabilisation (procédé extensif), cela se
retrouve aussi dans une partie de la région méditerranéenne et dans quelques états du sud des
Etats Unis. Les traitements secondaires également développés sont des procédés intensifs de
type boues activées.
En Europe, de manière courante, les projets de REUT font suite à un traitement tertiaire plus ou
moins poussé.
En Californie, en Australie, Namibie et Singapour, le niveau de traitement est le plus souvent très
poussé avec osmose inverse, après un traitement tertiaire. Cette nécessité est notamment
justifiée lorsque l’usage final de l’eau est en lien avec l’alimentation en eau potable.
En se basant sur les données disponibles et en mettant en perspective les performances de traitement,
on peut conclure que :
en considérant les volumes annuels : la Chine, le Mexique et les États-Unis sont les pays qui
réutilisent les plus grandes quantités, mais les deux premiers cités produisent des eaux de faible
qualité liée à un niveau de traitement insuffisant.
86 en considérant le pourcentage d’eau réutilisée par rapport à la quantité d’eau totale traitée, le
Koweït, Israël et Singapour se placent aux premiers rangs. Mais, si l’on considère les avancées
technologiques, ce sont les Etats-Unis (avec la Californie), Singapour, la Namibie et le Japon qui
sont les pays les plus novateurs en termes de traitement.
Le schéma suivant illustre les pratiques de traitement mises en œuvre en fonction de l’usage et des
pays.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Schéma 6-1 : Exemples de procédés de traitement en fonction de l’usage et exemples de pays le pratiquant
Comme indiqué au chapitre 4, le parc des stations d’épuration de l’ONAS, au 1er janvier 2019, est
composé de 122 stations d’épuration dont 113 stations urbaines (dont 3 inaugurées depuis 2017),
8 stations rurales et 1 station industrielle.
40 NB : La date de création d’une des 111 STEP urbaines n’est pas mentionnée
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Analyse plus ciblée concernant les STEP avec de la REUT à leur aval
Le nombre de stations à partir desquelles il y a de la REUT est présenté dans le tableau ci-dessous, en
fonction de l’ancienneté des STEP.
88
Cette approche confirme que l’essor des projets de REUT, il y a une vingtaine d’années en Tunisie,
coïncide avec la création de STEP à cette époque-là. Depuis, un ralentissement des projets de REUT
est constaté, le pourcentage (44%) de projets de REUT à l’aval d’une STEP est inférieur ces dernières
années à celui d’il y a une plus de 15 ans (entre 50 et 66%).
40 38
35
NOMBRE DE STEP
10
4
5
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Volumes d’eau traités par les stations et part des eaux usées traitées actuellement objet d’une réutilisation
Ce point a été développé au chapitre 4.
Par contre, son efficacité sur les paramètres microbiologiques est très limitée, voire sans effet.
Pour rappel, la conception des stations d’épuration jusqu’en 2018 a été basée sur le respect de la norme
NT 106.02.
70
60
50
40
30
20 8 7 7
10 2 1 2 1 1
0
Boue activée Boue activée Boue activée Filtres Lagunage Lagunage Lit bacterien Boue activée Boue activée
(charge non à faible à moyenne plantés de aéré naturel (charge non + Traitement
connue) charge charge roseaux connue) + lits chimique
bactérien
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
60
50
40
30
20 10
90 10
8 6
2
1
0
Bassin de Filtre à sable Filtre à sable UV Absent Non connu
maturation + bassin de + UV
maturation
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
INFRASTRUCTURES
Le développement des stations d’épuration sur l’ensemble du territoire est homogène, par contre le parc
est vieillissant et parfois en saturation (par exemple STEP de Gafsa, de Siliana, SE3). De plus, un
certain nombre d’infrastructures mises en place sont non fonctionnelles (exemple : automatisation et
notamment au niveau des traitements tertiaires à El Fahs, Médenine, SE4).
A gauche, génie civil très détérioré au niveau du rejet de la STEP de SE3 et à droite, équipements UV non fonctionnels au niveau du
rejet de la STEP de El Fahs
Les projets de réhabilitation des STEP sont nombreux mais tardent pour certains à être mis en
œuvre (SE3, Siliana, Korba, Gafsa (chantier bien avancé mais non achevé à ce jour), Menzel
Bourguiba, ZI de Monastir pour délester la STEP de El Frina saturée, etc.). Il existe donc actuellement
une opportunité pour que la réflexion sur la réhabilitation des STEP soit menée en parallèle de
la réflexion sur le développement de la REUT. Cela permettra d’adapter la qualité de l’eau à l’usage
visé et ainsi de limiter les incohérences dans les investissements (par exemple le choix de la 91
cogénération sur SE4 paraît peu opportun avec le niveau de qualification du personnel et le niveau de
rentabilité escompté). Dans ce cadre, la mise en place de traitement complémentaire est à étudier au
cas par cas, en fonction de l’usage aval.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
A partir de ce constat, les problématiques en lien avec les performances des stations semblent
davantage liées aux manques de moyens humains et matériels, cette problématique a été ressentie
notamment au niveau des enquêtes ciblées (SE1, Ouardanine, SE3, El Frina). La maintenance est
également pointée comme étant difficile à assurer du fait d’un système centralisé avec parfois un
manque de réactivité qui prolonge les périodes de dysfonctionnement des stations d’épuration (cas de
Ouardanine, SE3, El Frina, Kairouan 2, Djerba Aghir). Par ailleurs, on note que peu de pièces de
rechange sont présentes sur les sites de stations d’épuration.
A gauche, pompe de recirculation en arrêt au niveau de la STEP de Ouardanine ; A droite, agitateurs en panne au niveau de la STEP
de El Frina
Un suivi au niveau de l’ONAS sera nécessaire pour vérifier les niveaux de performance exigés et
contrôler les prestations produites.
Cette expérimentation permettra d’avoir un regard sur les deux situations suivantes :
Situation où l’ONAS a un seul rôle : celui d’organisme assurant la mise en œuvre de la stratégie
nationale de l’assainissement et le contrôle de l’exploitation des stations,
Situation où l’ONAS a un rôle double en ajoutant celui d’exploitant.
Il sera ainsi possible de voir si la concession a un impact sur la performance des stations et la réactivité
en cas de maintenance et changement de pièces.
NB : certaines stations (comme la STEP El Hamma) ont passé des contrats de maintenance avec des
sociétés mais ces contrats sont souvent courts (parfois quelques mois),, sans objectif de performance
et pas toujours renouvelés, ce qui ne permet pas d’améliorer l’exploitation dans ce cas.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Les principaux facteurs déterminant la consommation d’énergie pour le traitement sont la taille de la
station d’épuration et les technologies de traitement utilisées. En général, plus le niveau de traitement
est élevé, plus le coût énergétique est important. La consommation énergétique a également un coût
en termes d’émissions de gaz à effets de serre. La rationalisation des coûts de l’énergie est donc un
enjeu important et ce sujet sera l’objet de développement dans le cadre de la Phase 2. Les réflexions
sur l’efficience énergétique menées par l’ONAS y seront intégrées.
Le tableau suivant est la retranscription directe de la répartition des dépenses inscrites dans le rapport
global annuel d’exploitation de l’ONAS pour l’année 2017.
Tableau 6-3 : Part du coût de l’energie dans le coût d’exploitation (selon le rapport global annuel 2017)
Produits Polymères pour la Part de l'énergie
Entretien et Exploitation
Salaires Energie consommables et déshydratation des Total dans le coût
STEP maintenance privé
autres produits boues d'exploitation
dinars dinars dinars dinars dinars dinars dinars calculé par BRLi
Grand Tunis 2 114 912 7 657 938 1 236 761 328 755 605 629 881 978 12 825 973 59,7%
Nord 2 392 832 4 503 008 54 289 103 472 193 434 1 265 770 8 512 805 52,9%
Centre 2 283 405 4 248 518 363 309 188 392 414 533 1 505 161 9 003 318 47,2%
Sud 1 362 058 2 872 747 781 466 19 945 ‐ 1 347 225 6 383 441 45,0%
Total 8 153 207 19 282 211 2 435 825 640 564 1 213 596 5 000 134 36 725 537 52,5%
L’ordre de grandeur concernant la part de l’énergie dans le coût d’exploitation confirme que l’énergie
est la part prépondérante dans le coût d’exploitation.
Ce ratio est cohérent avec ce qui est observé dans les pays pratiquant le même type de traitement.
L’approche sur les coûts énergétiques a été également conduite en rapportant les frais d’énergie au 93
volume traité. Le tableau suivant présente cette analyse.
Nous pouvons retenir que le coût de dépense énergétique par m3 pour le traitement des eaux usées en
Tunisie est de l’ordre de 0,072 dinars. Ne disposant pas des données consolidées de consommation
énergétique par région, nous avons cherché à calculer un ordre de grandeur de la consommation
énergétique unitaire par m3 pour le traitement de l’eau usée en divisant le montant des dépenses par
un prix moyen du kWh de 295 millimes (valeur 2017). Sur la base de ce calcul, la consommation est
estimée à 0,25 Kwh/m3.
Pour mémoire, on peut citer les ordres de grandeur suivants concernant les dépenses énergétiques
pour le traitement des eaux usées et des boues (Roche, 2019) :
Traitement des eaux usées : de 0,3 à 1 kWh/m3 ;
Traitement des boues : de 0 à 1 kWh/m3 ;
Total : de 0.3 à 2 kWh/m3.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Il apparait que, au regard de ces ordres de grandeur, la Tunisie se situe en fourchette basse en termes
de consommation énergétique pour le fonctionnement des stations d’épuration.
94 La technologie de traitement par boues activées est moins consommatrice en kWh/ kg de DBO5 éliminée
que d’autres technologies plus performantes pour le traitement, mais plus énergivores Pour illustrer ce
point, le tableau ci-dessous présente les consommations énergétiques moyennes pour de telles
technologies (NB : il s’agit d’un contexte français, ce qui peut expliquer la différence de consommation
pour le procédé de traitement boues activées)
Tableau 6-6 : Approche de la consommation energétique selon les procédés de traitement en France (source : ASTEE - Nicolas Roche -
Economie circulaire appliqué au cycle d’usage de l’eau)
Type de procédé de traitement Consommation en kWh/ kg de DBO5 éliminée
Boues activées 3,2
Biofiltres 4,5
SBR (Sequential Batch Reactor) 4,6
MBBR (Moving Bed Biofilm Reactor) 6,5
BRM (Bioréacteurs à Membranes) 6,8
Situation de la Tunisie concernant les ratios énergétiques au niveau des stations d’épuration
Les consommations énergétiques constatées pour les STEP tunisiennes ne sont pas très élevées par
rapport à ce qui est constaté dans d’autres pays. Ainsi, concernant les boues activées, la consommation
moyenne de 1,38 kWh/kg de DBO5 éliminée constatée sur l’ensemble des STEP pratiquant ce procédé
en Tunisie, représente seulement 63% de la moyenne internationale estimée à 2,2 kWh/kg de DBO5
éliminée pour ce type de procédé (3,2 kWh/kg de DBO5 éliminée en France).
Ce constat recoupe probablement des éléments de dysfonctionnement constatés lors des enquêtes.
Nous formulons l’hypothèse que, pour des questions de rationalisation des coûts, les équipements les
plus énergivores sont parfois mis en arrêt de façon intermittente (arrêt partiel de l’aération, des pompes,
des traitements UV, etc.). Cela engendre alors un fonctionnement dégradé de la station et donc une
qualité d’eau traitée moins bonne.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Pour éviter les pratiques de fonctionnement dégradé des STEP, certaines pistes d’amélioration
pourraient être envisagées, telles que :
Le remplacement des turbines d’aération par des systèmes fines bulles moins énergivores
(des réalisations ont déjà été faites comme à Charguia, El Frina et des projets sont à l’étude :
Kairouan 2, El Hamma)
Par contre, les procédés de cogénération qui sont aussi une solution à l’autonomie énergétique
demandent des moyens humains importants en termes de temps, de gestion et de technicité et
n’atteignent pas les taux de rentabilité prévisionnels. Certaines expériences n’ont d’ailleurs pas été 95
concluantes comme la STEP de Charguia (digesteur à l’arrêt). On note pourtant que de nombreux
projets de ce type sont en cours (Gafsa, Gabès, SE4). Ces projets sont à suivre attentivement pour
qu’ils atteignent les performances énergétiques attendues.
Au niveau international, nous avons noté au chapitre 5 la diversité des réglementations concernant les
niveaux de qualité à atteindre pour la REUT et ceci pour un même usage. Ainsi, il n’y a pas aujourd’hui
une correspondance directe entre réglementation pour un usage et procédé de traitement.
De plus, selon les pays, la mise en œuvre et la conception de certains procédés de traitement ne sont
pas envisageables car les coûts d’investissement et d’exploitation peuvent, dans certains cas, être un
frein au développement des projets de REUT.
Pour avancer sur le sujet, plusieurs initiatives de développement technologique sont actuellement en
cours, par exemple :
MADFORWATER. Ce projet de recherche et d’innovation regroupe 18 partenaires répartis dans
6 pays de l’Union Européenne, la Suisse et la Chine et 3 pays méditerranéens dont la Tunisie. Il
a pour objectif de développer et valider des technologies sélectionnées grâce à quatre
installations de démonstration. Deux sont situées en Tunisie :
- Installation de démonstration pour le traitement et la réutilisation des eaux usées municipales
à Choutrana et Ariana, en Tunisie : d’une capacité d’environ 10 m3/j, elle est constituée d’un
ensemble multiple de technologies de traitement intégrées, à savoir :
- un lit bactérien nitrifiant assurant le traitement secondaire des matières organiques et de
l’ammoniac,
- un décanteur secondaire pour la sédimentation des boues,
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
- un marais artificiel pour l’élimination des métaux lourds et des éléments nutritifs restants,
- une unité de désinfection chimique,
- et un système de déshydratation des boues secondaires en excès.
- Installation de démonstration consacrée au traitement et à la réutilisation des eaux usées
textiles dans l’industrie de Gwash (Nabeul, Tunisie) : elle comprend la chaîne de traitement
suivante :
- une unité de prétraitement par coagulation / floculation,
- un clarificateur primaire,
- un bioréacteur à lit mobile aérobie,
- un clarificateur secondaire,
- un filtre d’adsorption de colorant placé sur les résines pour éliminer davantage la couleur
restante,
- et un lit de séchage pour la déshydratation des boues.
Les projets de recherche et de développement s’accélèrent en ce moment sur la REUT des eaux
grises et la séparation à la source pour la récupération du phosphore et de l’azote.
Ces projets, parmi d’autres, seront davantage explicités dans la phase 2 de l’étude, lors de l’analyse
prospective de la REUT en Tunisie.
RECOMMANDATIONS
Au regard de la situation actuelle, les grandes orientations qui se dégagent sont les suivantes :
Poursuivre la dynamique existante de réhabilitation des STEP et définir les traitements
nécessaires, en prenant en compte l’usage aval potentiel.
Améliorer la fiabilité, les performances, la flexibilité et la robustesse du parc épuratoire
existant : progresser dans la maintenance et le renouvellement des ouvrages ;
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Figure 6-7 : Schéma général du réseau et des ouvrages de transport des EUT de la sortie de la STEP jusqu’aux PI
97
Ouvrage de prise
Cet ouvrage est présent directement en sortie de STEP sur la conduite d’évacuation vers le milieu
récepteur. Il permet de dévier les EUT vers le bassin de régulation (ou vers la bâche de la station de
pompage si celui-ci n’existe pas). En dehors des périodes d’irrigation quand les EUT ne sont pas
utilisées par les agriculteurs, l’ouvrage de prise dirige les EUT vers le milieu récepteur.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Conduite d’amenée
La conduite d’amenée transporte les EUT de la
STEP jusqu’au bassin de régulation par
Figure 6-8 : Canal d’amenée des périmètres irrigués de
écoulement gravitaire. Cette conduite ne Talbet et Meghzel
dépasse en général pas les 200 m de long car le
bassin et la station de pompage sont souvent
situés à proximité de la STEP. Dans certains cas,
cette conduite est à ciel ouvert (ex du périmètre
irrigué d’El Hamma et de Talbet/Meghzel).
Bassin de régulation
Un bassin de régulation est présent juste en aval
Figure 6-9 : Bassin de régulation du périmètre irrigué
de la STEP pour la plupart des périmètres
irrigués. Le bassin permet d’optimiser l’utilisation
de Souhil à la sortie de la STEP SE3
des EUT produites par la STEP lors des périodes
de forte consommation d’eau par les cultures. En
effet, la STEP produit des eaux sur 24 h à un
débit variable en fonction des rejets d’eau par la
population, tandis que l’irrigation en période de Source : BRLi, mars 2019
pointe a souvent lieu sur une période de 16 h
dans la journée avec une temporalité différente.
Station de pompage
En aval immédiat du bassin de régulation, une station de pompage permet de refouler les EUT vers
l’ouvrage de régulation. Une pompe de secours permet de prendre le relais si l’une des autres est en
panne. Cette station et le bassin de stockage sont souvent contenus à l’intérieur du périmètre d’emprise
de la STEP, ce qui permet de ne pas avoir d’acquisition foncière supplémentaire à effectuer et de gérer
plus facilement les équipements.
La station de pompage est en général à la charge du CRDA, que ce soit pour la maintenance, ou les
frais d’énergie. Cependant, il existe d’autres cas où c’est l’ONAS qui en est responsable (Dhraa Tammar
à Kairouan), le GDA (Aguila à Gafsa), voire un mixte entre le GDA et le Groupe Chimique Tunisien (El
Hamma à Gabès). Pour le GCT, le financement d’une partie du coût de pompage est une mesure de
compensation environnementale.
Les EUT sont ensuite transportées via une conduite de refoulement enterrée, un débitmètre permet de
mesurer le débit sortant de la station. Les périmètres irrigués se trouvent en général à moins de 3 km
de la station de pompage, sauf pour celui d’El Hajeb à Sfax qui a nécessité une conduite de refoulement
de 12 km.
Ouvrage de régulation
L’ouvrage de régulation permet qu’il n’y ait pas de Figure 6-10 : Château d’eau du périmètre
refoulement direct des EUT dans le réseau de distribution. irrigué d’Ouljet El Khoder
Il assure une régulation entre le débit pompé et le débit
d’appel et participe à la protection du réseau contre les
phénomènes de coups de bélier. Il se présente souvent
sous forme d’un réservoir surélevé sur des piliers de type
château d’eau ou sur des collines. La desserte du périmètre
se fait ensuite de manière gravitaire.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Réseau de distribution
A partir de l’ouvrage de régulation, un réseau de distribution,
constitué de conduites généralement enterrées, dessert
l’ensemble des bornes d’irrigation.
Bornes d’irrigation
Figure 6-11 : Borne d’irrigation du périmètre irrigué
Les bornes sont équipées d’un robinet-vanne et d’un El Khdirat
compteur tangentiel (pas toujours présent). Ensuite, le
réseau d’irrigation à la parcelle est installé par
l’agriculteur. Les modes d’irrigation et le devenir des EUT
après les bornes d’irrigation au niveau de l’usage
agricole sont abordés dans le Chapitre 11.
Tableau 6-7 : Caractéristiques du réseau de transfert des EUT des périmètres irrigués enquêtés
Périmètre irrigué Bassin de stockage Station de pompage Ouvrage de
régulation
Borj Touil 3 800 m3 6 pompes de 420 l/s, HMT = 125 m Pas d’ouvrage
El Hajeb Pas de bassin 4 pompes de 80 l/s 250 m3
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Outre ce rôle restreint de stockage, les études de faisabilité décrivent leur rôle de bassin de maturation
pour décanter les matières en suspension et abattre la pollution microbiologique. Or, le temps de séjour
et la qualité des EUT n’étant pas, ou peu, contrôlée par les golfs, il est difficile d’estimer l’efficacité de
ces lacs de stockage pour améliorer la qualité de l’eau. Il n’y a pas de débitmètre installé en sortie des
lacs de stockage, les débits consommés sont estimés à partir des rendements des stations de pompage.
Figure 6-12 : Schéma général du réseau et des ouvrages de transport des EUT de la sortie de la STEP jusqu’aux golfs
100
Cependant, lors des enquêtes de terrain au niveau des périmètres irrigués et des golfs, des problèmes
récurrents ont été notifiés au niveau du réseau de transfert des EUT et des ouvrages de stockage et de
régulation :
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Au niveau de la quantité d’eau distribuée : les débits d’équipements de certains périmètres irrigués
sont calés sur le débit journalier de la STEP et aucune marge n’existe pour pallier une défaillance de
production au niveau de la STEP. Ceci soulève un problème de continuité de service au niveau des
périmètres irrigués à partir des EUT. De plus, les pompes au niveau des stations de pompage ne sont
pas toujours en état de fonctionnement par rapport à la capacité de conception, notamment en période
de pointe. Les filtres permettant un traitement complémentaire réduisent aussi le débit maximal pouvant
être pompé. Il arrive donc aux agriculteurs de by passer le filtre afin d’avoir une quantité d’eau plus
importante, au détriment de la qualité (périmètre irrigué d’Aguila, El Kdhirat).
Pour ce qui est de la mesure du débit d’eau consommé : les compteurs tangentiels présents au
niveau des bornes d’irrigation sont peu précis et il y a donc un grand décalage entre ce qui est mesuré
grâce au débitmètre de la station de pompage, quand il existe, et la mesure des compteurs. Ils ont
même été enlevés dans certains périmètres irrigués car ils étaient jugés inutiles (périmètre irrigué Oued
Essid). Il est donc difficile de connaître la quantité d’eau distribuée pour chaque agriculteur.
Au niveau de l’état des infrastructures : les réseaux de distribution sont peu réhabilités et sont donc
vétustes (périmètres de Borj Touil, El Hajeb). Pour certains périmètres, le CRDA rencontre des soucis
de fuites au niveau des stations de pompage ou encore de colmatage au niveau des bornes d’irrigation
(périmètres de Talbet et Meghzel, Ouljet el Khoder) et n’est pas toujours compétent pour apporter des
solutions. Les bassins de stockage (dont les lacs au niveau des golfs) sont peu entretenus et sont
colmatés, des développements algaux sont observés, notamment en période estivale.
Figure 6-14 : Développement algal dans le bassin de stockage du périmètre irrigué de Ouardanine
101
Pour finir, les CRDA ont fait part des difficultés d’alimentation électrique des installations (coupures
électriques fréquentes). En heure de pointe, les coûts importants d’énergie pour le fonctionnement des
stations de pompage sont aussi des freins à l’utilisation des EUT, surtout que ces heures correspondent
souvent au moment de la journée où les agriculteurs doivent le plus irriguer (de 11h à 15h pour le cas
des périmètres reliés à la station de pompage de la STEP SE4).
RECOMMANDATIONS
Les bassins de stockage existants constituent plutôt des bassins de régulation que de véritables
stockages. La mise en place d’un stockage plus important permettrait une régulation inter-
mensuelle, entre une production assez rigide, et des besoins très fluctuants.
Par ailleurs, les conditions de sécurité sanitaires sont dans la plus part des cas absentes (clôture,
écriteaux de sensibilisation, etc.) et méritent d’être renforcées.
La consommation d’énergie au niveau des stations de pompage est un sujet important pour les GDA et
les CRDA. Des scénarios de financement devront être proposés pour permettre aux usagers d’utiliser
les eaux quand ils en ont besoin et d’assurer la durabilité des systèmes de distribution (maintenance,
réhabilitation).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Plusieurs questions se poseront alors en termes de financement : Est-ce à l’usager des EUT de payer ?
Au consommateur d’eau potable via la facture d’eau ? Aux grands consommateurs et pollueurs
(exemple du financement par le GCT) ? A la municipalité dans la mesure où les zones de baignade
seront moins dégradées pour le tourisme grâce à la REUT ?
Le recours aux énergies renouvelables pour diminuer les coûts sera aussi une piste à envisager en
phase 2.
102
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Les critères d’analyse ont été établis en fonction des données transmises. Le nombre et la qualité des
données étant différents pour les 3 paramètres DBO5, DCO, MES et les autres paramètres analysés,
l’approche est différente pour chacun. La méthode retenue est la suivante :
Critère pour définir la non-conformité :
- pour les paramètres DBO5, DCO et MES, la caractérisation en « non-conformité » a été
établie à partir des données transmises par l’ONAS.
Les stations d’épuration ont été considérées en non-conformité, pour le paramètre considéré,
lorsqu’au moins un échantillon au cours de l’année ne respectait pas la limite de qualité fixée
pour ce paramètre.
Cette approche peut sembler stricte mais On constate cependant que, pour une station
donnée, il est très rare de constater seulement un ou deux échantillons non conformes. Plus
précisément, nous avons calculé que moins de 10% des stations d’épuration ont une
proportion d’échantillons non-conformes sur l’année inférieure à 5%
41 Nous n’avons pas considéré les exigences de l’arrêté de 2018 car les données de qualité de l’eau datent de 2017 et c’est la
NT 106.02 qui s’appliquait encore cette année-là.
42 Les analyses des paramètres : pH, fluorures, organochlorés, arsenic, bore et sélénium inscrits dans la norme NT 106.03
n’apparaissent pas dans les rapports annuels.
43 Les analyses des paramètres : pH, matières décantables, chlore actif, bioxyde de chlore, magnésium, potassium, sodium,
calcium, couleur, bore, étain, molybdène, argent, arsenic, , bérilium, chrome 3+, antimoine, sélénium, titane, pesticides
inscrits dans la norme NT 106.02 n’apparaissent pas dans les rapports annuels.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
. En d’autres termes, une station est très rarement jugée « non-conforme » sur la base d’un
seul échantillon non-conforme. Ainsi, ce tableau ci-dessous montrent qu’environ 40% des
stations d’épuration classées en Non-conformités présentent plus de 50% d’échantillons non
conformes.
Tableau 6-8 : Répartition du pourcentage de stations d’épuration en proportion du nombre d’échantillons non conformes
% de Non‐Conformités sur le nombre
DBO5 DCO MES
total d'analyses
0< %NC <5% 8% 9% 14%
5%<= %NC <10% 12% 9% 9%
10 %<= % NC <30% 32% 20% 23%
30 %<= % NC <50% 8% 17% 14%
% NC > 50% 40% 44% 40%
Certes, une station d’épuration peut faire l’objet de dysfonctionnements seulement le jour du
prélèvement. Cependant, les analyses ne sont pas effectuées de façon journalière, on peut
donc supposer que lorsque la station ne satisfait pas les exigences le jour de l’analyse, cela
peut arriver un certain nombre de fois pendant l’année. De plus, il n’y a pas, à ce jour, de
système d’alerte qui permette d’arrêter immédiatement la réutilisation en cas de non-
conformité.
Un exemple de tableau fourni par l’ONAS est présenté ci-après. Dans ce cas, on note par
exemple que pour la DBO5, 24 échantillons sont conformes et 37 non conformes, sur un total
de 61.
Tableau 6-9 : Exemple de tableau présenté dans les rapports annuels de l’ONAS
Nombre d'analyse des Eaux usées trairées ( sortie STEP)
DBO5 DCO MES
Réalisé par Analyse Réalisé par Réalisé par
Réalisé par le Analyse Analyse Réalisé par le
Réalisé par l'exploitant réalisé par le l'exploitant l'exploitant
laboratoire réalisé par réalisé par laboratoire
l'ONAS privé de la laboratoire privé de la privé de la
PRIVE l'ONAS l'ONAS PRIVE
station PRIVE station station
104
Nbre analyse
Nbre analyse
Nbre analyse
Nbre analyse
Nbre analyse
Nbre analyse
Nbre analyse
Nbre total
Nbre total
Nbre total
Nbre total
Nbre total
Nbre total
Nbre total
Nbre total
Nbre total
conforme
conforme
conforme
conforme
conforme
conforme
conforme
conforme
conforme
analyses
analyses
Nbre
Nbre
Colonne N° 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69
Unité U U U U U U U U U U U U U U U U U U
Janvier 4 3 2 2 4 3 2 1 4 4 2 1
Février 4 1 2 1 4 1 2 0 4 1 2 0
Mars 4 0 2 0 4 0 2 0 4 0 2 0
Avril 4 0 2 0 4 0 2 0 4 0 2 0
Mai 4 2 2 0 4 1 2 0 4 0 2 0
juin 3 1 1 0 3 1 1 0 3 2 1 0
Juillet 3 0 0 0 3 0 0 0 3 0 0 0
Août 4 0 0 0 4 0 0 0 4 0 0 0
Septembre 4 3 0 0 4 1 0 0 4 0 0 0
Octobre 5 4 2 0 5 3 2 0 5 2 2 0
Novembre 3 2 1 1 3 2 1 1 3 3 1 1
décembre 4 4 1 0 4 3 1 0 4 4 1 0
TOTAL 46 20 15 4 46 15 15 2 46 16 15 2
Moyenne
- Pour les autres paramètres, l’ONAS n’établit pas de tableau de synthèse indiquant
directement « conforme » ou « non-conforme ». Nous avons procédé nous même à la
comparaison entre le résultat de l’analyse et la valeur réglementaire.
Il a ensuite été considéré, comme pour DBO5, DCO et MES, que les stations qui présentent
au moins un échantillon non conforme pour le paramètre étudié sur l’année 2017 sont
classées non-conformes.
Pour mémoire, en moyenne le nombre d’échantillons réalisés sur ces paramètres est de 3 par
an.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
6.5.3 Première analyse portant sur les 66 STEP dont les eaux usées traitées sont
tout ou partie réutilisées
Les éléments présentés dans ce sous-chapitre correspondent à l’analyse de la situation actuelle
pour les 66 STEP produisant de l’eau pour la REUT. Cette analyse comprend notamment des tableaux
récapitulatifs de la conformité des 66 STEP à la norme NT 106.03.
Les tableaux présentés ci-après recensent les pourcentages de stations dont les échantillons d’eau ont
fait l’objet d’analyses et dont les résultats ont pu être classés en « non-conformes », « conformes » et
« non exploitables » avec la NT 106.03.
Les résultats sont donnés en nombre de station et en volume. Les principaux éléments à retenir sont
résumés ci-dessous.
105
DBO5, DCO, MES
Analyse et interprétation à partir des rapports de chaque station d’épuration (BRLi)
Globalement, l’analyse réalisée montre des résultats de non-conformité très élevés sur ces paramètres,
de l’ordre de 80% à 100% selon les paramètres et le milieu récepteur. Ces pourcentages sont
relativement semblables que l’on raisonne en nombre ou en volume traité. A noter que la Région Centre
est la région qui présente les meilleurs taux de conformité (autour de 15%).
Pour les 66 stations concernées par un usage REUT à leur aval, et en termes de volume traité, on peut
retenir, pour l’année 2017 :
Paramètre DBO5 : 13,4 millions de m3 traités sont conformes pour ce paramètre (soit environ
6% du total traité),
Paramètre DCO : 5,7 millions de m3 traités sont conformes pour ce paramètre (soit environ 3%
du total traité),
Paramètre MES : 6,3 millions de m3 traités sont conformes pour ce paramètre (soit environ 3%
du total traité).
Pourtant, le procédé de traitement des stations d’épuration par boues activées est reconnu comme
ayant d’excellentes performances sur les paramètres DBO5, DCO, MES, s’il est conçu et exploité dans
de bonnes conditions. Plusieurs causes peuvent expliquer les taux importants de non-conformité :
Des problématiques de raccordements industriels ;
Une surcharge en charge hydraulique ou polluante des stations d’épuration qui dérogent aux
hypothèses de dimensionnement pour lesquelles elles ont été conçues. Cette surcharge des
stations a été estimée pour les stations dont les informations sont exploitables.
- Région Sud : 21% de stations en surcharge
- Région Centre : 40% de stations en surcharge,
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
La présence de ces paramètres entraîne des impacts essentiellement physiques. En effet, les MES
entraînent des phénomènes de colmatage dans les systèmes d’irrigation de type goutte-à-goutte ou
aspersion, ce qui peut être un frein important pour les usages agricoles, l’arrosage des golfs et des
espaces verts.
Tableau 6-10 : Paramètres DBO5, DCO et MES/ Analyses des laboratoires de l’ONAS : Tableau transmis par l’ONAS
2016 2017 2018
Volume des EUT
79 76 108
conforme (Mm3)
Volume Total (Mm3) 220 218 226
106 % de conformités
Moyenne annuelle en 36 35 48
volume
Source : fichier de commentaires reçu par l’ONAS en janvier 2020 suite à la remise du rapport de diagnostic de la présente étude (V2)
« Ceci montre un volume actuel important des EUT de qualité conforme aux normes et qui dépasse les
besoins actuels de la réutilisation. Une analyse plus poussée a été réalisé par l’ONAS sur les volumes
mensuels durant l’année 2017. Cette analyse a montré que 51% du volume des EUT est conforme. »
MICROBIOLOGIE
Un seul paramètre biologique est considéré dans la norme NT 106.03, il s’agit des œufs de nématodes
intestinaux. L’exigence est <1 u/1000 mL, ce qui est une exigence fréquemment utilisée au niveau
international : Maroc, Italie, Israël, Espagne ainsi que par l’OMS.
A l’échelle nationale, environ 60% des STEP en nombre et en volumes traités sont conformes pour
ce paramètre. Ce pourcentage représente 142 millions de m3 traités qui sont conformes. La région
Sud, qui rassemble le plus de projets de réutilisation des eaux usées traitées, affiche un pourcentage
très fort de conformité (90%).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Globalement, les stations d’épuration concernées par la REUT respectent la norme concernant les
Eléments Traces Métalliques (particulièrement dans la région Sud qui présente encore une fois les taux
les plus élevés de conformité), excepté le cobalt, le mercure et le fer pour la région du Grand Tunis.
On peut noter que les niveaux de concentration dans la norme NT 106.03 sont de manière générale
moins exigeants que pour le rejet en milieu hydraulique (NT 106.02), ce qui présente une certaine
incohérence, au regard des enjeux des usages aval.
Cependant, il est à noter que plusieurs pays (Espagne, Israël, Italie, Maroc, Turquie, Jordanie) suivent
également les Eléments Traces Métalliques dans leur réglementation de réutilisation des eaux usées
destinées à l’irrigation. Pour les pays cités, les exigences portant sur les concentrations en Eléments
Traces Métalliques sont similaires à celle de la Tunisie.
CHLORURE
Globalement, toutes les STEP sont conformes pour ce paramètre.
On note que la limite de qualité de la NT 106.03 est beaucoup moins restrictive que la NT 106.02 (rejet
dans le milieu hydraulique). Cela se traduit par un taux de conformité des stations vis-à-vis de la NT
106.03 bien plus élevé que vis-à-vis de la NT 106.02.
Le Tableau 6-11 et le Tableau 6-12 reprennent les paramètres mentionnés ci-dessus et expriment la
conformité des STEP pour chaque grande région de Tunisie, en termes de pourcentage de STEP
conformes et non conformes pour le premier tableau et en termes de volumes traités pour le deuxième.
107
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Tableau 6-11 : Pourcentage de non-conformité, de conformité et de données non exploitables vis-à-vis de la NT 106.03 par régions
Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de
Paramètres % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP % des STEP
STEP STEP STEP STEP STEP STEP STEP STEP STEP STEP STEP STEP
Nombre de STEP 14 5 27 20 66 14 5 27 20 66 14 5 27 20 66
Conductivité 3 21% 1 20% 1 4% 2 10% 13,8% 10 71% 4 80% 24 89% 18 90% 83% 1 7% 0 0% 2 7% 0 0% 4%
Microbiologie
Œufs de nématodes
6 43% 2 40% 1 4% 2 10% 24,1% 7 50% 3 60% 6 22% 18 90% 56% 1 7% 0 0% 20 74% 0 0% 20%
intestinaux
Mercure 5 36% 1 20% 11 41% 6 30% 31,6% 4 29% 1 20% 6 22% 14 70% 35% 5 36% 3 60% 10 37% 0 0% 33%
Chrome total 2 14% 1 20% 0 0% 2 10% 11,1% 12 86% 4 80% 24 89% 18 90% 86% 0 0% 0 0% 3 11% 0 0% 3%
Cobalt 0 0% 1 20% 0 0% 4 20% 10,0% 4 29% 2 40% 10 37% 16 80% 46% 10 71% 2 40% 17 63% 0 0% 44%
Fer 1 7% 0 0% 1 4% 1 5% 4,0% 13 93% 1 20% 21 78% 19 95% 71% 0 0% 4 80% 5 19% 0 0% 25%
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110
Echelle
Centre Grand Tunis Nord Sud
nationale
Niveau de Conformité Non conforme
Volume 50 672 766 90 732 610 43 652 816 38 990 813 224 049 005
Part du Part du
Volume EUT Volume EUT Part du Volume EUT Part du Volume EUT Part du
volume des volume EUT à
Paramètres par STEP par STEP volume des par STEP volume des par STEP volume des
STEP du l'échelle
(m3/an) (m3/an) STEP du GT (m3/an) STEP du Nord (m3/an) STEP du Sud
Centre nationale
< 20%
DBO5 44 589 720 88% 90 732 610 100% 37 070 545 85% 38 990 813 94% 93%
DCO 44 949 419 89% 90 732 610 100% 41 895 833 96% 41 364 601 100% 97%
Œufs de
nématodes 22 154 597 44% 27 123 784 30% 585 926 1% 4 362 842 11% 24%
intestinaux
Microbiologie
Mercure 28 483 618 56% 12 201 807 13% 21 655 130 50% 8 464 788 20% 31%
Cuivre 0 0% 0 0% 0 0% 3 514 114 8% 2%
Nickel 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 0%
Zinc 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 0%
Manganèse 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 0%
ETM
Chrome total 6 095 577 12% 8 970 845 10% 0 0% 18 513 733 45% 15%
Cadmium 2 553 119 5% 0 0% 0 0% 0 0% 1%
Cobalt 0 0% 41 788 607 46% 0 0% 17 625 899 43% 26%
Fer 4 358 463 9% 0 0% 6 434 192 15% 14 768 882 36% 11%
Plomb 0 0% 0 0% 0 0% 14 768 882 36% 7%
Echelle
Centre Grand Tunis Nord Sud
nationale
Niveau de Conformité Conforme
Volume 50 672 766 90 732 610 43 652 816 38 990 813 224 049 005
Part du Part du
Volume EUT Volume EUT Part du Volume EUT Part du Volume EUT Part du
volume des volume EUT à
Paramètres par STEP par STEP volume des par STEP volume des par STEP volume des
STEP du l'échelle
(m3/an) (m3/an) STEP du GT (m3/an) STEP du Nord (m3/an) STEP du Sud
Centre nationale
DBO5 6 083 046 12% 0 0% 4 825 288 11% 2 373 788 6% 6%
DCO 5 723 347 11% 0 0% 0 0% 0 0% 3%
MES 6 083 046 12% 0 0% 186 137 0% 0 0% 3%
Chlorure 40 293 083 80% 90 732 610 100% 42 814 461 98% 40 793 381 99% 95%
Conductivité 30 981 957 61% 81 761 765 90% 37 157 086 85% 38 228 897 92% 83%
Œufs de
nématodes 26 399 106 52% 63 608 826 70% 15 431 723 35% 36 778 691 89% 63%
intestinaux
Microbiologie Mercure 12 582 537 25% 12 849 374 14% 9 213 073 21% 32 899 813 80% 30%
Cuivre 50 672 766 100% 90 732 610 100% 39 092 008 90% 37 850 487 92% 96%
Nickel 50 672 766 100% 90 732 610 100% 43 652 816 100% 41 364 601 100% 100%
Zinc 50 672 766 100% 90 732 610 100% 40 827 087 94% 41 364 601 100% 99%
Manganèse 50 672 766 100% 39 973 158 44% 37 405 619 86% 41 364 601 100% 75%
ETM
Chrome total 44 577 189 88% 81 761 765 90% 39 143 108 90% 22 850 868 55% 83%
Cadmium 48 119 647 95% 90 732 610 100% 40 003 693 92% 41 364 601 100% 97%
Cobalt 18 870 433 37% 27 771 351 31% 22 405 339 51% 23 738 702 57% 41%
Fer 46 314 303 91% 12 849 374 14% 30 037 838 69% 26 595 719 64% 51%
Plomb 50 672 766 100% 90 732 610 100% 41 760 676 96% 26 595 719 64% 93%
Echelle
Centre Grand Tunis Nord Sud
nationale
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Niveau de Conformité Non exploitable
Volume 50 672 766 90 732 610 43 652 816 38 990 813 224 049 005
Part du Part du
Volume EUT Volume EUT Part du Volume EUT Part du Volume EUT Part du
volume des volume EUT à
Paramètres par STEP par STEP volume des par STEP volume des par STEP volume des
STEP du l'échelle
Tableau 6-12 : Volume traité conforme vis-à-vis de la NT 106.03 : part du volume d’EUT annuel par rapport au volume total sortant des STEP du pays
Œufs de
nématodes 2 119 063 4% 0 0% 27 635 167 63% 223 068 1% 13%
intestinaux
Microbiologie
Mercure 9 606 611 19% 65 681 429 72% 12 784 613 29% 0 0% 39%
Cuivre 0 0% 0 0% 4 560 808 10% 0 0% 2%
Nickel 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 0%
Zinc 0 0% 0 0% 2 825 729 6% 0 0% 1%
Manganèse 0 0% 50 759 452 56% 6 247 197 14% 0 0% 25%
ETM
6.5.4 Deuxième analyse portant sur l’ensemble du parc des stations d’épuration
de la Tunisie
La norme NT 106.02 distingue deux milieux récepteurs des EUT : domaine public hydraulique et
domaine public maritime.
Le classement par milieu de rejet transmis par l’ONAS porte sur 105 STEP : 69 d’entre elles sont
classées avec un rejet vers le milieu hydraulique (milieu terrestre) et 36 vers le milieu maritime. Une
approche différenciée a donc été réalisée en fonction du milieu récepteur.
Les tableaux récapitulatifs de cette analyse sont donnés en Annexe 2. Les principales conclusions sont
données ci-dessous.
6.5.4.1 Analyse et interprétation à partir des rapports 2017 de chaque station d’épuration
(BRLi)
POUR LES STATIONS REJETANT DANS LE MILIEU PUBLIC HYDRAULIQUE (DPH) AU SENS DE LA
NORME
Bilan sur les paramètres DBO5, DCO, MES
Globalement, l’analyse réalisée montre des résultats similaires à l’analyse pour les 66 STEP réalisée
ci-avant. Ainsi, on observe une non-conformité très élevée sur ces paramètres, de l’ordre de 79% à
87% selon les paramètres sur l’ensemble du territoire tunisien.
Microbiologie
Concernant les paramètres microbiologiques, comme évoqué précédemment, les exigences
réglementaires sont élevées, et les procédés de traitement conventionnels intensifs actuellement
utilisés en Tunisie ne permettent pas de traiter ces éléments.
Seul le traitement par procédé de type lagunage (utilisé en seconde position en Tunisie) permet
d’atteindre de meilleurs rendements en microbiologie (103 à 104) (El Koundi, 2002). Cependant, il n’est
pas suffisant pour respecter les limites de qualité fixées (pour les coliformes et streptocoques fécaux).
Agir sur ces paramètres nécessite forcément un traitement complémentaire spécifique qui est peu
développé en Tunisie. Les résultats de non-conformité en microbiologie s’expliquent donc par l’absence
de traitement tertiaire.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Concernant les paramètres « salmonelle » et « vibrion » dont la présence indique un risque sanitaire
important (à l’origine de maladies épidémiques telles que le choléra), leur suivi n’est pas systématique,
surtout dans la région Nord (81% et 74% des données ne sont pas exploitables), le taux de non-
conformité est préoccupant pour la région Sud (69% et 46% de non-conformité pour ces paramètres).
Les éléments traces métalliques les plus fréquemment retrouvés sont présentés dans le tableau suivant
sur la base des analyses réalisées en 2017.
Tableau 6-13 : Analyses des résultats concernant les éléments traces métalliques (année 2017)
Non‐conformité (année 2017)
Région Mercure Cuivre Nickel Zinc Manganèse Cyanure Chrome 6 Cadmium Cobalt Aluminium Fer Plomb
Centre 5 0 1 0 0 1 14 4 0 0 5 5
Grand Tunis 2 2 0 0 0 0 4 1 2 0 0 3
Nord 16 1 0 0 0 0 4 1 0 0 1 1
Sud 14 5 2 0 0 9 3 1 3 0 8 1
Total 37 8 3 0 0 10 25 7 5 0 14 10
% de non‐
33% 7% 3% 0% 0% 9% 23% 6% 5% 0% 13% 9%
conformité
Ces paramètres sont à suivre lorsque l’usage aval est en lien direct avec la consommation des produits
(cultures et recharge de nappe) et avec le vivant (valorisation écologique). Le golf et les cultures
forestières sont ainsi moins concernés.
Chlorure
La présence d’ions chlorures est souvent en lien avec l’intrusion d’eau de mer, drainée par les réseaux
112 d’assainissement qui présentent des défauts d’étanchéité. Les ions chlorure peuvent aussi être issus
d’effluents industriels.
Tableau 6-14 : Analyses des résultats concernant les éléments Chlorure (année 2017)
Les stations d’épuration proches de la bordure côtière semblent particulièrement impactées par ce
phénomène.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Les projets de réutilisation des eaux usées doivent nécessairement prendre en compte les problèmes
de salinité. Des solutions peuvent être mises en œuvre à différents niveaux dans la filière de réutilisation
pour contrôler et limiter les impacts agronomiques et environnementaux. Ces solutions seront abordées
en Phase 2 de l’étude.
POUR LES STATIONS D’EPURATION AVEC UN REJET DANS LE DOMAINE PUBLIC MARITIME
(DPM)
Bilan sur les paramètres DBO5, DCO, MES
Les performances sur ces paramètres sont comparables à celles des stations avec un rejet dans le
milieu maritime (entre 86% et 94% des stations d’épuration en 2017 étaient non conformes, en nombre).
Les causes de non-conformité sont similaires.
Microbiologie
Concernant les paramètres microbiologiques, comme évoqué précédemment, les exigences
réglementaires sont élevées, d’autant que les procédés de traitement conventionnels intensifs ne sont
pas aptes à traiter ces éléments. Cette exigence pour les rejets en milieu maritime est possiblement liée
à la présence de site de baignade proche des panaches de sortie des rejets.
Les conclusions sont les mêmes que pour le rejet en milieu hydraulique.
6.5.4.2 Résultats et analyses transmis par l’ONAS pour les années 2017 et 2018
Les tableaux ci-dessous sont des tableaux bilans qui ont été transmis par l’ONAS.
Tableau 6-15 : Paramètres DBO5, DCO et MES/ Analyses des laboratoires privés : Tableau transmis par l’ONAS – Année 2017
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Tableau 6-16 : pourcentage de non-conformité en additionnant toutes les analyses des laboratoires privés : Tableau transmis par
l’ONAS
Tableau 6-17 : Tableau regroupant l’ensemble des analyses réalisés par les laboratoires privés : Tableau transmis par l’ONAS –
Année 2018
Analyses physicochimiques Analyses Bactériologiques
Nombre Total Nombre Non Taux de Nombre Total Nombre Non Taux de
Dép.
d’analyses (sortie) conforme (Sortie) conformité (%) d’analyses (Sortie) conforme (Sortie) conformité
Grand Tunis 1293 235 82% 135 41 70%
Nord 4617 1083 77% 812 132 84%
Centre 3470 939 73% 245 119 52%
Sud 3212 923 71% 600 178 71%
Total/ Moyen Général 12592 3180 75% 1792 470 74%
Source : fichier de commentaires reçu par l’ONAS en janvier 2020 suite à la remise du rapport de diagnostic de la présente étude (V2)
114 Tableau 6-18 : Données consolidées transmises par l’ONAS concernant les éléments Traces métalliques (année 2018)
Ces éléments montrent que les analyses sur l’ensemble des éléments traces sont très majoritairement
conformes mais ils ne permettent pas de cibler les éléments traces métalliques qui sont présents dans
les eaux usées traitées. Cela permettrait de définir les actions pour la réduction de ces éléments dans
les eaux usées.
Les acteurs rencontrés pendant les enquêtes ont soulevé ce problème et certains soulignent que la
qualité de l’eau est parfois un frein au développement des projets de REUT. Les causes de ce constat
sont multiples et quelques éléments d’explication ainsi que des recommandations sont présentés ci-
après.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
RECOMMANDATIONS
Plusieurs pistes de recommandations ont été formulées pour augmenter l’efficacité des systèmes de
traitement existants dans le chapitre 6.3 et ainsi améliorer la conformité des STEP du parc épuratoire
tunisien.
Une autre piste à retenir concerne aussi la dilution, en couplant plusieurs origines d’eau pour des
usages tels que l’irrigation de cultures, de golfs comme cela se pratique en Jordanie et en Chine,
notamment.
Dans ce cas, il subsiste cependant un flou réglementaire concernant la qualité de l’eau car il n’existe
pas de textes encadrant la qualité de l’eau dans un tel cas.
Cet état de fait oriente, à court terme, vers le développement des projets de REUT où les exigences
de qualité sont les moins élevées. Par exemple, sauf traitement adéquat, la recharge de nappe et les
réutilisations industrielles ne sont pas à privilégier aujourd’hui. En effet, ces usages nécessitent un
abattement des sels et/ou des nutriments et/ou microbiologiques qui ne peut se réaliser que par des
traitements chimiques et/ou physiques (tels que filtration membranaire, floculation/précipitation, filtration
et désinfection) nécessitant des équipements de pointe, une consommation énergétique élevée, et
éventuellement des produits chimiques.
6.6 QUALITE DES EAUX USEES TRAITEES ET DES ELEMENTS ENVIRONNANTS : ASPECTS
LIES AU CONTROLE 115
Le contrôle de la qualité des EUT est un élément de réussite des projets de REUT car sa fiabilité et
sa mise en œuvre (comprenant la communication des résultats du contrôle) peut améliorer la
confiance sur la qualité de l’eau et les relations entre fournisseurs (ONAS) et usagers (CRDA,
GDA, exploitants des golfs, consommateurs, etc.).
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Par contre, aucun contrôle ne semble être exercé au sujet des restrictions à appliquer pour maîtriser
les risques sanitaires et environnementaux (interdiction d’irriguer certains types de plantes, etc.).
Notons enfin que les textes réglementaires ne mentionnent pas les polluants émergents. Les aspects
institutionnels tels que les rôles et les liens entre les différents organismes chargés du contrôle,
importants à considérer en plus des aspects techniques pour garantir un contrôle optimal, sont abordés
dans le chapitre 8.2.2.
6.6.2 Capacité d’analyses des eaux existant en Tunisie et fiabilité des mesures
116 DIAGNOSTIC SUR LES CAPACITES D’ANALYSE DES LABORATOIRES
La Tunisie est dotée de laboratoires publics et privés pour le contrôle de la qualité des eaux usées,
brutes et traitées. Parmi les organismes publics, certains proposent leurs prestations de services sur le
marché au même titre que les laboratoires privés.
L’accréditation TUNAC d’un laboratoire émise par le Conseil National d’Accréditation est une
reconnaissance officielle de son organisation, de ses moyens et de sa compétence pour la réalisation
des analyses comprises dans le périmètre de l’accréditation sur les matrices concernées (eaux
naturelles, eaux de mer, eaux usées ou sols). Le TUNAC est un organisme qui fait l’objet d’un accord
de reconnaissance bilatéral avec son homologue français le COFRAC (Comité Français d’Accréditation)
(DGGREE, 2017).
Le tableau suivant présente les principaux laboratoires tunisiens habilités à effectuer des analyses sur
les eaux. Ils sont pour la plupart situés à Tunis. Ils peuvent avoir une accréditation TUNAC pour
certaines analyses mais pas forcément pour toutes celles qu’ils peuvent effectuer. Pour les analyses
sur les polluants émergents et autres paramètres non classiques, les échantillons doivent être envoyés
à des laboratoires internationaux.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Tableau 6-19 : Laboratoires d’analyses accrédités pour les analyses sur les eaux et les produits alimentaires (DGGREE, 2017)
Type de Nom Localisation Sous-section accréditation Analyses accréditées pour les Autres analyses Rôle dans la REUT
laboratoire eaux usées
Laboratoires Chimie – environnement (eaux pH, conductivité, NH4+, NO2-, Référence pour les
Laboratoire
publics Tunis naturelles, eaux usées, sols) NTK, DCO, DBO5, MES, TAC, analyses d’eaux
CITET
Ca, Mg, Na, K, P, métaux lourds
Chimie – environnement (eaux pH, conductivité, extrait sec, Sous traitance de
Laboratoire
naturelles, eaux usées) chlorures, TAC, NH4, NO2, Na, certains paramètres
Central
Tunis K, E coli, coliformes, pour l’ONAS
d’Analyse
entérocoques, flore aeroie,
d’Eaux (LCAE)
spores anaerobies
Chimie – environnement (eaux Germes microbiologiques : Sous traitance de
naturelles, eaux usées) salmonelles, shigella, vivrions, E certaines analyses
Institut Pasteur Tunis
coli… microbiologiques pour
la DHMPE
Laboratoires Chimie – environnement (eaux Physico-chimie, Œufs Pour les contrôles de
services Central et 22 naturelles, eaux usées) d’helminthes, salmonelles, la DHMPE
Hygiène et régionaux coliformes, entérocoques
Santé
Office National Chimie – environnement (eaux de Germes de contrôle sanitaire Physico-chimie, Pas mobilisé pour le
du Thermalisme source et de forage) micropolluants contrôle des EUT
et de organiques et 117
l’hydrothérapie minéraux
Pas d’accréditation pH, conductivité, DCO, Autocontrôle de
DBO5, MeS, NH4+, l’ONAS
Laboratoires de 6 régionaux NTK, NO2, NO3-, P,
l’ONAS et 4 mobiles métaux lourds,
streptocoques, E. coli,
salmonelles
Laboratoires Chimie – environnement (eaux pH, conductivité, NH4, NO2, Sous traitance pour
privés CMA AzurLab Tunis naturelles, eaux usées) NTK, DCO, DBO5, MES, TAC, contrôle ONAS et
Ca, Mg, Na, K, P, métaux lourds CRDA
Chimie – environnement (eaux pH, conductivité, NTK, DCO, Microbiologie Sous traitance pour
Greenlab Tunis naturelles, eaux usées) DBO, MES, TAC, P, métaux contrôle ONAS et
lourds CRDA
Agroalimentaire/Biologie/Biochimie pH, conductivité, MES, Sous traitance pour
Chimie - environnement DCO, DBO5, NTK, contrôle ONAS et
Tunis et
Eco2lab NH4+, analyses CRDA
Sousse
colorimétriques,
métaux lourds
Chimie – environnement (eaux pH, conductivité, DCO, MES, DBO5, NTK, P, Sous traitance pour
SNPC Sfax usées) chlorures, certains métaux microbiologie contrôle ONAS et
lourds CRDA
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
L’étude préalable à un plan national de REUT pour la Tunisie réalisée en 2017 par SCP a permis entre
autre d’effectuer des analyses sur 4 périmètres irrigués (El Hajeb, Borj Touil, la Soukra et Souhil à
Nabeul) sur des parcelles irriguées avec des eaux usées traitées. Les analyses microbiologiques ont
concerné les parasites (Nématodes, E coli, Entérocoques). Les analyses physicochimiques ont
concerné les métaux lourds : (As), (Cd), (Cr), (Cu), (Ni), (Hg), (Pb) et (Zn). Les échantillons ont concerné
des prélèvements d’eau, de sol et de plantes cultivées.
Une comparaison inter-laboratoires a été réalisée en envoyant les mêmes prélèvements à différents
laboratoires. Les observations faites à la suite de cette approche sont les suivantes :
Les laboratoires ne sont pas tous accrédités pour l’ensemble des analyses sur les eaux usées
(physico-chimiques + microbiologiques), notamment les laboratoires de l’ONAS ou les
laboratoires privés. Pour certains paramètres, il y a peu de laboratoires qualifiés et il est donc
difficile de les analyser (œufs d’helminthes, salmonelles, vibrions cholériques, etc.). Le
développement de la REUT doit donc s’accompagner d’un renforcement des suivis des
paramètres, notamment microbiologiques pour connaître les risques sanitaires liés la
transmission de germes pathogènes.
D’après les analyses effectuées par la SCP sur les EUT (DGGREE, 2017), certaines sont plus
ou moins fiables en fonction des laboratoires. Pour les paramètres physico-chimiques
classiques comme la DCO, DBO5, MES, les résultats sont homogènes. Cependant, il existe des
écarts importants au niveau de la salinité, des nitrates et du phosphore (facteur 10 et plus) bien
que les méthodes employées soient les mêmes. Les conclusions sur le niveau de conformité de
ces eaux sont donc compliquées pour ces paramètres.
Les analyses microbiologiques pour les EUB sont difficilement interprétables car il y a une forte
amplitude des concentrations mesurables en germes fécaux. Bien qu’il ne s’agit pas directement
des EUT, cela peut poser problème au niveau des calculs d’abattement des STEP qui peuvent
être soumis à de fortes incertitudes.
Pour les analyses de sols, les méthodes analytiques employées sont très variables d’un
laboratoire à un autre et les résultats sont hétérogènes. Il y a peu d’analyses de terre effectuées
118 annuellement ce qui limite les retours d’expériences. Il semble nécessaire d’améliorer la fiabilité
des résultats et de mettre en place un programme de surveillance des sols pour les périmètres
irrigués avec des EUT. Un laboratoire a même eu des valeurs douteuses pour le mercure (valeurs
100 fois au-dessus des autres laboratoires).
Pour les analyses effectuées sur les plantes, la reproductibilité est satisfaisante.
Les laboratoires privés sont de petite taille (effectifs inférieurs à 10 personnes) et sont pour la
plupart concentrés à Tunis où la concurrence est forte. Ils rencontrent alors des difficultés à
investir dans des nouveaux équipements plus modernes. De plus, cette concentration sur Tunis
limite la réactivité dans l’envoi des analyses et la rapidité d’action en cas de non-conformité des
eaux.
Lors des enquêtes de terrain au niveau des STEP, il a été remarqué qu’il y a de moins en moins de
laboratoire directement sur les sites pour les paramètres physico-chimiques classiques (pH,
conductivité, MES, DCO, DBO5), souvent par manque de moyens ou de personnel qualifié. Ces
laboratoires permettent pourtant aux exploitants des STEP de réagir rapidement en cas d’anomalie. De
même, peu de STEP sont équipées d’équipement de mesures en continu de la qualité de l’eau. Il est
donc important de prendre en compte la capacité des laboratoires à réaliser les mesures demandées
tout en étant certifiés. Cela représente deux problèmes majeurs :
Un coût de recherche et de développement pour les laboratoires qui augmente le coût global des
campagnes de mesures et donc de la REUT,
Des enjeux de qualité (liés au temps de transport qui risque de dégrader la qualité de l’effluent)
et de coût de prélèvement puisqu’il faut parfois faire des centaines de km pour amener les
effluents de la sortie de la STEP au laboratoire.
Concernant la certification et l’accréditation TUNAC des laboratoires, une démarche devrait être
engagée pour accompagner la structuration de la filière d’analyse des eaux usées traitées, de manière
à ce que les analyses soient réalisées par des laboratoires qui ont obtenu l’accréditation sur l’ensemble
des paramètres de la NT106.03 et qu’ainsi la remise en cause des résultats ne soit pas contestée. Cet
aspect pourra aussi impacter de manière positive le niveau de confiance des usagers et des
consommateurs.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Une mauvaise fiabilité ou une fiabilité mal estimée peut constituer un frein au développement des projets
de REUT en dégradant la confiance des usagers.
Type de contrôle
Le contrôle est exercé à travers les mesures d’auto-surveillance réalisés par l’ONAS et du CRDA
auxquelles s’ajoutent les contrôles réglementaires des services d’Hygiène et de l’ANPE.
L’ONAS réalise une partie de ses analyses d’auto-surveillance au niveau de ses laboratoires (présents
dans les centres régionaux) et sous-traite une partie dans le cadre de marché public de prestation à
des laboratoires privés, pour faire face au besoin de moyens humains et matériels.
Les CRDA et l’ANPE sous-traitent de manière générale les analyses alors que les services de l’Hygiène
réalisent eux-mêmes les analyses physico-chimiques et ne sous-traitent que les paramètres
salmonelles et vibrions cholériques.
Les contrôles de la qualité des EUT à effectuer par les CRDA sont obligatoires au niveau réglementaire,
mais en pratique, les CRDA manquent souvent de budget pour les effectuer. Il y a donc des années
sans analyses, ce qui ne permet pas un bon suivi inter annuel.
On note également, les résultats des analyses ne sont pas toujours valorisés comme ils le pourraient :
absence de comparaison interannuelle ou mensuelle, absence de comparaison entre les lieux de
prélèvement, etc. Il n’y a pas d’exploitation poussée des résultats d’analyse.
L’échantillonnage
Les prélèvements et échantillonnage sont souvent effectués de manière variée : échantillon 24h, 119
instantanée, en sortie STEP, au niveau du stockage, etc.
Le protocole d’échantillonnage ne semble pas être toujours répliqué d’une année sur l’autre : pas
toujours les mêmes paramètres analysés, lieu de prélèvement différent, laboratoire d’analyse différent,
etc. Ces décalages ne permettent pas d’avoir un suivi et une interprétation fiable de l’évolution de la
qualité de l’eau.
De plus, il serait intéressant de faire correspondre les mesures de l’autocontrôle de l’ONAS avec celles
effectuées par les CRDA afin de voir si les résultats concordent entre ces deux contrôles en sortie de
STEP et si la qualité des EUT se dégradent ou non au niveau des bassins de régulation et du transport.
Comme indiqué plus haut, l’analyse a porté sur les 66 stations d’épuration dont les eaux traitées sont
réutilisées tout ou partie.
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Tableau 6-20 : Pourcentage des 66 stations considérées dont la fréquence des analyses est non-conforme avec le décret n°93-2447 du 13 décembre 1993 (Rapports annuels de l’ONAS – Année 2017)
Pourcentage des STEP non conformes en terme de Pourcentage des STEP dont les données sont non Pourcentage des STEP conformes en terme de fréquence de Fréquences
Paramètres fréquence de contrôles exploitables en terme de fréquence de contrôles contrôles fixées
(Décret n°93-
Centre Grand Tunis Nord Sud Tunisie Centre Grand Tunis Nord Sud Tunisie Centre Grand Tunis Nord Sud Tunisie 2447)
Nombre de STEP 14 5 27 20 66 14 5 27 20 66 14 5 27 20 66
DBO5 36% 0% 48% 0% 27% 0% 0% 0% 0% 0% 64% 100% 52% 100% 73% 1x/mois
DCO 36% 0% 52% 0% 29% 0% 0% 0% 0% 0% 64% 100% 48% 100% 71% 1x/mois
MES 21% 20% 48% 0% 26% 0% 0% 0% 0% 0% 79% 80% 52% 100% 74% 1x/mois
Chlorure 93% 100% 93% 80% 90% 0% 0% 4% 0% 2% 7% 0% 4% 20% 9% 1x/mois
Conductivité 43% 40% 4% 10% 17% 7% 0% 74% 0% 32% 50% 60% 22% 90% 51% 1x/mois
Mercure 100% 40% 82% 10% 61% 0% 60% 11% 0% 9% 0% 0% 7% 90% 30% 1x/semestre
Cuivre 57% 60% 85% 10% 54% 0% 0% 7,5% 0% 3% 43% 40% 7,5% 90% 42% 1x/semestre
Nickel 57% 60% 89% 10% 56% 0% 0% 0% 0% 0% 43% 40% 11% 90% 44% 1x/semestre
Zinc 64% 60% 89% 10% 58% 0% 0% 7% 0% 3% 36% 40% 4% 90% 40% 1x/semestre
Manganèse 100% 40% 81% 10% 60% 0% 40% 15% 0% 9% 0% 20% 4% 90% 30% 1x/semestre
ETM
Crome total 57% 60% 78% 10% 52% 0% 0% 11% 0% 5% 43% 40% 11% 90% 44% 1x/semestre
Cadmium 57% 60% 82% 10% 53% 0% 0% 11% 0% 5% 43% 40% 7% 90% 42% 1x/semestre
120 Cobalt 29% 60% 33% 15% 29% 71% 40% 63% 0% 44% 0% 0% 4% 85% 27% 1x/semestre
Fer 100% 20% 81% 15% 60% 0% 80% 19% 0% 14% 0% 0% 0% 85% 26% 1x/semestre
Plomb 50% 60% 93% 15% 58% 0% 0% 4% 0% 2% 50% 40% 4% 85% 41% 1x/semestre
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
L’analyse de la situation du contrôle des EUT au niveau des 66 sites de REUT par rapport à la NT
106.03 permet de souligner :
Tous les paramètres ne sont pas analysés (notamment les fluorures, organochlorés, arsenic,
bore, sélénium),
Les paramètres DBO5, DCO et MES sont les mieux contrôlés, avec un respect de fréquence
minimale de mesure plutôt bien respecté pour l’ensemble des stations de la Tunisie (~ 73%).
Les stations situées dans la région Sud présentent le pourcentage de conformité le plus élevé
(100%) concernant la fréquence de contrôle, pour la plupart des paramètres,
Les stations de la région Nord présentent les conformités de contrôle les plus faibles
(respectivement ~ 50%).
Le paramètre qui présente le pourcentage de non-conformité de fréquence de contrôle le plus
important est le chlorure. Cela peut s’expliquer par le caractère inhabituel de la mesure de ce
paramètre dans les EUT.
Il faut aussi noter que la fréquence règlementaire de contrôle de paramètres cités ci-dessus est
souvent non respectée par défaut de moyen des structures en charge au niveau régional (sauf pour
la DBO5, DCO et MES qui sont relativement bien contrôlées)
CONFORMITE PAR RAPPORT A L’ARRETE DU 26 MARS 2018 (REJET DES EUT VERS LE MILIEU
RECEPTEUR)
L’arrêté du 26 mars 2018 fixe les valeurs limites des rejets d’effluents dans le milieu récepteur et abroge
la NT 106.02. Il indique également les fréquences de contrôle à appliquer, qui restent les mêmes que
celles qui étaient proposées dans la NT 106.02.
L’application de cette réglementation, concernant la fréquence des contrôles, pour les stations
actuellement sans réutilisation à l’aval a été analysée (soit 39 stations d’épuration) ci-après.
121
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Tableau 6-21 : Pourcentage des stations dont la fréquence des analyses est non-conforme avec l’arrêté du 26 mars 2018 (Rapports annuels de l’ONAS – Année 2017)
Pourcentage des STEP dont les données sont non exploitables en terme de Fréquences fixées
Pourcentage des STEP non conformes en terme de fréquence de contrôles Pourcentage des STEP conformes en terme de fréquence de contrôles
Paramètres fréquence de contrôles (arrête du 26 mars
2018)
Centre Grand Tunis Nord Sud Tunisie Centre Grand Tunis Nord Sud Tunisie Centre Grand Tunis Nord Sud Tunisie
Nombre de STEP 15 4 15 5 39 15 4 15 5 39 15 4 15 5 39
DBO5 60% 0% 47% 20% 44% 7% 0% 0% 0% 3% 33% 100% 53% 80% 54% 1x/mois
DCO 73% 25% 47% 0% 49% 7% 0% 0% 0% 3% 20% 75% 53% 100% 49% 1x/mois
MES 60% 25% 47% 0% 44% 7% 0% 0% 0% 3% 33% 75% 53% 100% 54% 1x/mois
Bactériologu
Coliformes fécaux 73% 75% 33% 100% 61% 27% 25% 67% 0% 39% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
Stréptocoques fécaux 87% 50% 33% 100% 64% 13% 50% 67% 0% 36% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
Salmonelle 40% 0% 7% 40% 23% 60% 100% 93% 60% 77% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
Vibrion 87% 50% 27% 100% 62% 13% 50% 73% 0% 38% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
Chlorure 80% 75% 87% 20% 74% 20% 0% 13% 0% 13% 0% 25% 0% 80% 13% 1x/mois
Mercure 67% 0% 47% 0% 44% 33% 100% 53% 0% 43% 0% 0% 0% 100% 13% 1x/trimestre
Cuivre 80% 75% 60% 0% 62% 20% 25% 33% 0% 23% 0% 0% 7% 100% 16% 1x/trimestre
Nickel 80% 75% 60% 0% 62% 20% 25% 33% 0% 23% 0% 0% 7% 100% 16% 1x/trimestre
Zinc 73% 75% 60% 0% 59% 27% 25% 33% 0% 26% 0% 0% 7% 100% 16% 1x/trimestre
Manganèse 53% 50% 67% 0% 51% 47% 50% 33% 0% 36% 0% 0% 0% 100% 13% 1x/trimestre
ETM
Aluminium 67% 0% 60% 0% 49% 33% 100% 40% 0% 38% 0% 0% 0% 100% 13% 1x/trimestre
Cr6+ 80% 75% 60% 0% 62% 20% 25% 40% 0% 26% 0% 0% 0% 100% 13% 1x/trimestre
Cadmium 80% 75% 53% 0% 59% 20% 25% 40% 0% 26% 0% 0% 7% 100% 16% 1x/trimestre
Cobalt 40% 50% 27% 0% 31% 60% 50% 73% 0% 56% 0% 0% 0% 100% 13% 1x/trimestre
Fer 40% 0% 60% 0% 38% 60% 100% 40% 0% 49% 0% 0% 0% 100% 13% 1x/trimestre
122 Plomb
Cyanure
73%
67%
75%
0%
53%
60%
0%
0%
56%
49%
27%
33%
25%
100%
47%
40%
0%
0%
31%
38%
0%
0%
0%
0%
0%
0%
100%
100%
13%
13%
1x/trimestre
1x/trimestre
Phosphore 80% 100% 73% 100% 82% 20% 0% 27% 0% 18% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
Azote organique et ammoniacal 87% 75% 47% 100% 72% 13% 25% 53% 0% 28% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
Azote
Nitrate 80% 100% 67% 100% 80% 20% 0% 33% 0% 20% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
Nitrite 80% 100% 73% 100% 82% 20% 0% 27% 0% 18% 0% 0% 0% 0% 0% 1x/mois
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6. DIAGNOSTIC TECHNIQUE DE LA REUT
Les résultats concernant la DBO5, la DCO et les MES (paramètres les mieux contrôlés vis-à-vis de
l’arrêté) sont moins bons (~ 50%) que ceux qui se réfèrent à la norme NT 106.03 concernant les stations
d’épuration avec un usage REUT à l’aval. Cela traduit une volonté de suivi plus important de la qualité
de l’eau quand un usage est en jeu à l’aval.
Dans ce cas encore, les stations situées dans la région Sud présentent un pourcentage de conformité
des fréquences de contrôle plus élevé pour la plupart des paramètres. A l’inverse, les stations de la
région Centre semblent être les moins conformes vis-à-vis du respect de cette fréquence minimale de
contrôle imposée par l’arrêté.
Des non-conformités concernant la fréquence de contrôle imposée sont constatées pour de nombreux
paramètres, tels que les paramètres microbiologiques ou azotés. Pour ces derniers, les données
transmises pour toutes les stations indiquent des non-conformités ou sont non exploitables.
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7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
En fonction des polluants, de la voie et de la durée d’exposition le risque sanitaire peut être classé en
deux catégories :
Un risque à court terme : généralement d'ordre infectieux lié à la présence de micro-organismes
(bactéries, virus, parasites). Les effets peuvent être bénins (diarrhée, troubles digestifs, mycoses)
ou s'avérer plus importants (hépatites, typhoïde, cholera, etc.).
Un risque à moyen et long terme : généralement d’origine chimique (minéral, organique). Les
symptômes dépendent de la dose et de la durée d'exposition au danger chimique et les
124 pathologies peuvent être bégnines ou graves (intoxications chroniques, cancers, etc.). Les
risques encourus le sont à plus ou moins long terme.
La prévention des risques, que ce soit à court ou à long terme, repose sur l’efficience du système de
gestion mis en place depuis la production des eaux traitées jusqu’aux pratiques de la réutilisation. La
prévention porte ainsi sur l’amélioration de la qualité de l’eau mais aussi sur deux autres
facteurs qui influent sur le risque lié à l’utilisation des EUT. Il s’agit de l’exposition et de la
vulnérabilité aux EUT.
Le schéma ci-dessous illustre la notion de risque. Il présente à gauche les différentes étapes de la filière
et à droite les facteurs de risques existants.
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7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Domestique
EUB
Problèmes au niveau du
traitement (surcharge, Qualité
STEP dysfonctionnement, etc.)
Pas de traitement de la
EUT Qualité
bactériologie
Déversements illégaux et
Transf ert des EUT Qualité
pollution des EUT
125
Réutilisation directe Non respect des règles Exposition
sanitaires par l’usager de l’usager
En fonction de
Utilisation de l’eau malgré
l’usage :
Risque = Vulnérabilité x Qualité x Exposition des problèmes de qualité
- Exposition de
(liée directement au
l’usager
type d’usage)
- Exposition du
consommateur f inal
Les aspects liés à la qualité de l’eau et aux problématiques qui peuvent exister au niveau des EUB et
au niveau du traitement sont couverts dans le chapitre 6 sur le diagnostic technique.
Cette présente section s’intéresse plus particulièrement à l’incidence des problèmes de qualité de l’eau
sur la santé humaine et animale (connaissances existantes et recherche scientifique) et sur les matrices
sol, plantes cultivées et nappes souterraines.
Les aspects sociaux qui influencent l’exposition et la vulnérabilité des populations sont traités dans le
diagnostic des facteurs sociaux et d’acceptabilité de la REUT.
Enfin, la nécessité d’intégrer les aspects sanitaires dans la réglementation nationale est traitée dans le
diagnostic juridique.
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7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Tableau 7-1 : Exemples des différents types de dangers associés à l’utilisation des eaux usées en agriculture dans les pays en
développement
Danger Voie d’exposition Importance relative
Pathogènes associés aux excrétas
Bactéries (par exemple E.coli, Vibrio cholerae, Salmonella Contact Faible-élevée
spp., Shigella spp.) Consommation
Helminthes (vers parasites)
Transmis par le sol (Ascaris, ankylostomes, Taenia spp.) Contact Faible-élevée
Consommation
Schistosoma spp. Contact Nulle-élevée
Protozoaires (Giardia intestinalis, Cryptosporidium, Contact Faible-moyenne
Entamoeba spp.) Consommation
Virus (virus de l’hépatite A, de l’hépatite E, adénovirus, Contact consommation Faible-élevée
rotavirus, norovirus)
Irritants et infections cutanés Contact Moyenne-élevée
Pathogènes à transmission vectorielle (Filaria spp.,virus de Contact avec le Nulle-moyenne
l’encéphalite japonaise, Plasmodium spp.) vecteur
Produits chimiques
Métaux lourds (par exemple l’arsenic, le cadmium, le plomb et Consommation Généralement
le mercure) faible
Hydrocarbures halogénés (dioxines, furanes, BPC) Consommation Faible
126 Pesticides (aldrine, DDT) Contact Faible
Consommation
Source : données de l’OMS (2006).
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7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Nervosité,insomnie
Taenia sp , troubles digestifs,
anorexie
L’examen de nombreux rapports de contrôle et des résultats des études réalisées sur les EUT ne
prennent pas toujours en considération les paramètres impactant comme les paramètres
microbiologiques ou les substances toxiques (malgré l’obligation normative NT106.02, excepté pour les
perturbateurs endocriniens pour lesquels il n’y a pas de norme).
Le tableau ci-dessous résume l’ensemble des séries de résultats d’analyses disponibles réalisés sur
les EUT utilisées pour l’irrigation ; il ressort ce qui suit :
Il faut noter qu’en Tunisie, les maladies infectieuses d’origine hydrique constituent encore un problème
de santé publique. Elles entrainent des épidémies potentiellement importantes. La charge de morbidité
réelle est difficile à estimer et très probablement sous- estimée.
La fièvre typhoïde sévit encore à l’état endémo-épidémique, surtout dans les régions rurales,
avec une incidence nationale faible (0,32 cas pour 100 000 habitants les 5 dernières années) et
une moyenne de 35 cas sporadiques notifiés/ an (voir Figure 7-2) (source : Système national de
surveillance des Maladie à Déclaration Obligatoire [MDO], Direction des Soins de Santé de Base
[DSSB]).
Les gouvernorats du Kef, de Gabès, et Kébili sont les plus touchés alors que les pratiques de
REUT sont absentes à Kébili et faible au Kef (périmètre de Semmana 180 ha, non fonctionnel).
La REUT est cependant pratiquée à Gabès (2 périmètres de 350 ha).
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7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Figure 7-2 : Distribution du nombre de cas de fièvre typhoïde par Gouvernorat et par an de 2012 à 2016
Figure 7-3 : Taux d'incidence d'HVA par gouvernorat en 2017 et par 100000 habitants
128
Lors de l’enquête nationale de prévalence des Hépatites Virales A, B & C en Tunisie (2014-2015), les
résultats d’analyse sur 596 échantillons d’eaux usées à partir de 11 STEP ont montré une forte présence
de virus de l’Hépatite dans les EUT atteignant 80 % d’échantillons positifs au niveau de certaines STEP.
(21)
Le système de surveillance des maladies hydriques en Tunisie n’est pas en mesure de déceler d’une
façon précise l’origine des infections. Ainsi les vecteurs de transmission ne sont pas toujours identifiés,
ni l’impact du non-respect de certaines conditions d’hygiène le long de la chaine de production « de la
fourche à la fourchette ».
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Par ailleurs, l’analyse de la situation épidémiologique en rapport avec la REUT est relativement délicate.
Il est en effet difficile d’estimer la contribution de la REUT dans la charge de morbidité des maladies
hydriques.
A cet effet, des études épidémiologiques spécifiques à la REUT sont à promouvoir pour
compenser le déficit d’information. Il est important de noter que les données actuelles n’excluent pas
la part de contribution de la REUT dans l’incidence des maladies hydriques
En ce qui concerne les Evaluations Quantitatives des Risques (EQR), il y a eu récemment une étude
réalisée par l’ANCSEP en 2015 sur l’impact sanitaire de la réutilisation des eaux usées traitées à des
fins agricoles. Cette étude a concerné 5 périmètres irrigués avec les EUT et 5 périmètres témoins à :
Ouardanine (Monastir), Borj Touil (Ariana), Oued Souhil (Nabeul), El Hamma (Gabes), Aguila (Gafsa).
L’étude évalue l’impact des polluants chimiques susceptibles de présenter des risques pour la santé
(les ETM), les plus prioritaires : le Cadmium, le Plomb, le Mercure l’Arsenic, le Cuivre, le Nickel,
l’Aluminium, l’Antimoine et le Chrome. Ces ETM ont été quantifiés au niveau des trois matrices : les
eaux d’irrigation, les produits agricoles/d’origine animale (destinés à la consommation humaine et
animale au niveau des périmètres irrigués) et le sol.
Cette étude est la première à réaliser une évaluation quantitative des risques (EQR). L’EQR
montre ainsi qu’une consommation de produits agricoles provenant des périmètres irrigués par les EUT
entraînerait des expositions statistiquement plus élevées à l’aluminium et au plomb par rapport aux
expositions calculées via la consommation des produits agricoles provenant des périmètres témoins.
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7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
L’importance de la recherche pour l’amélioration des connaissances doit permettre, à terme, de mieux
mesurer les risques associés à la REUT. A cet effet, il existe des initiatives en cours en Tunisie dont les
principales sont résumées ci-après :
Travail sur les composés oestrogéniques (Mahjoub INRGREF) Etude sur les composés
suivants : estrone (E1), 17β-estradiol (E2), œstriol (E3) et 17α-éthinylestradiol (EE2) et sur leur
présence dans les effluents tunisiens. De même, étude des produits pharmaceutiques et de
leur présence dans les eaux usées et les sols irrigués. A titre d’exemple, la carbamazépine, un
médicament antiépileptique persistant, et quatre de ses principaux métabolites ont été identifiés
pour la première fois dans les eaux usées et les eaux souterraines et dans les sols dans la région
de Nabeul, où la réutilisation est pratiquée depuis les années 1980.
Etude sur les œufs d'helminthes et les kystes de protozoaires (Hachicha INRGREF) Etude
d’échantillons d'eaux usées, prélevées dans les égouts. Estimation de l’efficacité d’élimination
globale des kystes de protozoaires et des œufs d’helminthes dans les stations d’épuration (de 37
à 100% et de 83% à 100%, selon les systèmes de traitement des eaux usées).
Etude de la multi-résistance aux antibiotiques chez des souches bactériennes dans un
effluent d’eaux usées pharmaceutiques du nord de la Tunisie (Tahrani et al CERTE)
Tableau 7-4 : Résultats d’une enquête sur le respect des normes sanitaires relatives à la REUT
Des questions sur ces aspects ont été posées lors des enquêtes effectuées dans cette étude. Les
enseignements recueillis sont analysés pour chaque usage dans le chapitre 11 au niveau des analyses
transversales sur les aspects sociaux, environnementaux et sanitaires.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Les cultures destinées à l'alimentation du bétail, doivent subir une durée de stockage suffisamment
longue pour minimiser les risques de contamination.
Il n’existe pas, à notre connaissance, d’investigation publiée qui concerne la santé animale au niveau
des périmètres irrigués avec les EUT et ceci reste un sujet d’intérêt pour la REUT.
Les tableaux suivants permettent de résumer les principaux constats qui ont été faits en Tunisie
concernant l’irrigation agricole pour les différentes matrices environnementales (le sol, les plantes et les
nappes souterraines) depuis les travaux de 2003 aux études plus récentes, avec quelques compléments
par des références internationales. Ces tableaux ne se veulent pas exhaustifs de l’ensemble des travaux
de recherche mais permettent de donner une idée de ce qu’il est possible de faire ou non lors de
l’irrigation avec des EUT.
131
IMPACTS SUR LE SOL DES PERIMETRES IRRIGUES
Certains risques existent mais peuvent être évités avec des bonnes pratiques agricoles (cellules en
jaune dans le tableau). La plupart de ces résultats ont d’ailleurs abouti aux réglementations des années
1990 avec la liste des cultures autorisées et le cahier des charges d’utilisation des EUT en agriculture
(interdiction d’irriguer les produits maraîchers avec des EUT, interdiction de vendre ou consommer les
fruits tombés des arbres, interdiction du pâturage direct, interdiction d’irriguer par aspersion les arbres
fruitiers, etc.).
Tableau 7-5 : Synthèse des impacts de l’irrigation avec des EUT sur les sols d’après la recherche tunisienne et autres
Matrice Sol
Elément
Principaux constats Références
impactant
Salinité Le risque de salinisation dépend du type de sol (transmissivité, Bahri A., 2003
teneur en MO, capacité de drainage, taux d’irrigation et profondeur Belaid N., 2010
des aquifères) Hachicha M., 2015
La salinisation peut impacter la productivité du sol en modifiant la
pression osmotique au niveau racinaire, en entraînant une toxicité
ionique spécifique, en perturbant l’absorption par les végétaux des
nutriments essentiels et en détruisant la structure du sol. A long
terme, cela peut engendrer un arrêt de l’agriculture.
Au vu de la concentration en sel des EUT, le risque de salinisation
est plutôt faible. La salinité des EUT et l’évolution de la salinité des
sols irrigués doivent tout de même être surveillées périodiquement.
La teneur en sel des EUT peut augmenter avec les détergents,
adoucissants et les infiltrations d’eau salée, notamment dans les
zones littorales. L’évaporation au niveau de la STEP peut aussi
avoir un impact sur la salinisation des eaux réutilisées. Il est
recommandé d’associer l’utilisation des EUT à des pratiques de
draignage appropriées du sol.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Matrice Sol
Elément
Principaux constats Références
impactant
MES Si les MES ne sont pas biodégradables, elles peuvent diminuer la Bali M., 2017
perméabilité des sols et la percolation des eaux.
Les MES provenant des bassins de régulation des EUT peuvent
inclure des particules algales qui enrichissent les sols en MO et en
nutriments après leur biodégradation.
pH Le pH des EUT tunisiennes est habituellement légèrement alcalin, Bali M., 2017
l’équilibre acide/base du sol n’est donc pas perturbé
MO Les EUT enrichissent en matières humiques les sols, ce qui est un Bouwer & Chaney,
avantage supplémentaire aux engrais chimiques. Il se forme des 1974
composés organiques stables et non toxiques (acides huiques et
fulviques), sans impact sur l’environnement.
Si la DBO > 500 mg/l, comme pour les EUB, associé à un taux en
MES élevé, il peut y avoir colmatage du sol, d’où l’importance de
l’efficacité du traitement II au niveau des STEP.
ETM La variabilité des ETM dans le sol dépend des teneurs en MO, de Bahri A., 2003
la distance par rapport à la prise d’irrigation et des pratiques Belaid N., 2010
culturales (rotation des cultures, labour, type d’irrigation). Belaid N., Kallel M. &
Une dynamique d’accumulation des ETM dans les sols a été Neel C.
observée dans d’anciens périmètres irrigués (Borj Touil, Mornag, Jlassi, R.
Nabeul). Hachicha M., 2015
Les différences observées dans l’accumulation des ETM dans les
sols des parcelles d’un même périmètre irrigué dépendent du
nombre de cycles d’irrigation effectué.
La biodisponibilité des ETM reste faible sur le long terme.
Azote, Les EUT sont souvent riches en éléments fertilisants, surtout en N Bahri A., 2003
phosphore, et K (cas du périmètre irrigué de Borj Touil) Bali M., 2017
potassium L’azote dans les EUT est plutôt sous forme de nitrates qui sont très Jlassi, R.
solubles dans l’eau et risquent donc d’être entraînés par lixiviation. Rjeb S., 2011
Cela dépend du taux d’intensification du périmètre irrigué, des
132 caractéristiques du sol et de la teneur en azote des EUT.
Les EUT contiennent de faibles quantités en P et K, sans impact
pour l’environnement et qui peuvent compléter les apports
nécessaires pour les plantes.
Des stratégies de fertilisation correctement ajustées et adaptées
aux concentrations en N et P des parcelles des périmètres irrigués
limitent les risques de pollution azotée et phosphatée dans les sols
Agents Pas de contamination bactérienne décelée dans les sols Bahri A., 2003
pathogènes
Composés Présence détectée de composés organiques toxiques dans les Mahjoub O. & al.,
organiques EUT : composés industriels (phtalates, biphényles, PCB…), 2011
toxiques pesticides (organochlorés, organophosphorés), résidus Fenet H. & al., 2012
(polluants médicamenteux. Ces polluants peuvent avoir des effets Haddaoui I. & al.,
émergents) cancérogènes, tératogènes, mutagènes ou être des perturbateurs 2016
endocriniens.
Des composés oestrogéniques et des résidus médicamenteux
comme la Carbamazépine ont été retrouvé dans le sol du périmètre
irrigué de Souhil. La mobilité de ces métabolites et leur potentielle
dégradation reste à étudier.
La présence de HAP, de PCB et de pesticides organochlorés
(surtout le DDT) dans les sols dans le périmètre irrigué de Souhil a
été démontrée. La persistance de ces polluants dans ces sols et
les potentialités de transfert vers les plantes et les nappes
souterraines n’a pas été étudiée
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Ce décret ne précise ni les paramètres à analyser ni la fréquence de contrôles. En fait, la salubrité des
produits agricoles fait partie de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires qui est régie par plusieurs
textes et normes qui traitent les germes pathogènes, les contaminants et les résidus de pesticides.
Cependant, la surveillance spécifique des produits agricoles issus des périmètres irrigués avec les EUT
n’est encore pas instaurée par les services du ministère de la santé.
Il est à noter que la capacité analytique au niveau national répond aux demandes d’analyses biologique
et physicochimique de ces produits.
Tableau 7-6 : Synthèse des impacts de l’irrigation avec des EUT sur les plantes d’après la recherche tunisienne et autres
Matrice Plante
Salinité Le taux de salinité des EUT peut limiter les types de plantes Bahri A., 2003
cultivables s’il est trop élevé. Il peut aussi réduire les autres bénéfices Hachicha M., 2015
des EUT sur la croissance des cultures (pouvoir fertilisant) et ainsi
fair diminuer le rendement (1).
ETM L’absorption des ETM par les plantes dépend de sa concentration Belaid N., 2010
(valeur seuil à partir duquel il peut être abosrbé) et du pH du sol Jlassi, R.
(globalement, un pH < 6 ,5 rend les ETM disponibles pour les ANCSEP, 2015
plantes).
Les EUT peuvent contenir des traces de cadmium et de nickel qui
présentent une forte toxicité pour l’homme et peuvent être absorbés
par les végétaux.
En Tunisie, des effets sur le long terme des ETM sur les oliviers n’ont
pas été décelés
Les accumulations d’ETM dans les feuilles d’oliviers sont non
significatives
Le taux d’ETM absorbé par les plantes fourragères dépend de la
variété cultivée mais reste faible
L’étude de l’ANCSEP de 2015 a montré une variation des teneurs
d’aluminium, du plomb et du nickel dans les échantillons d’Olive, de
Citron et de Grenade au niveau du périmètre de Nabeul avec un
dépassement très important de la LM en Plomb enregistrée dans le
133
Citron. Cependant, cette étude ne fait pas consensus au sein de la
communauté scientifique et les résultats restent à valider (nombre
d’échantillons analysés, méthodo d’analyse, etc.)
Une accumulation de l’Aluminium, du Chrome et du Nickel (pour la
Nèfle et la Pèche) avec des variations non expliquées entre le
périmètre témoin et le périmètre de Ouardanine.
Agents Oléiculture : Trad Raïs M., Sifi
pathogènes Pas de contamination microbienne décelée pour les olives S. & Ben El Hadj S.
Trad Raïs M., Sifi
S. & Xanthoulis D.,
2008
Maraîchage : Trad Raïs M.
Contamination bactérienne en fontion de la variété cultivée et des Chenini et al, 2002
techniques d’irrigation
Avec irrigation à la raie : contamination bactérienne significative des
fruits (ex des pommes de terre)
Contamination légèrement supérieure pour des aubergines se
trouvant en contact avec le sol irrigué par rapport à celle en hauteur
Avec technique de micro-irrigation : qualité microbiologique
satisfaisante des fruits
Arboriculture : Bahri A., 2003
Pas de contamination microbienne des fruits cueillis (périmètre Bahri S., 2011
irrigué de Ouardanine) –
Contamination microbienne plus élevée pour les fruits tombés sur le
sol
Fourrages : Bahri A., 2003
Contamination microbienne du fourrage significative après irrigation,
résorbée en 7 à 10 jours en fonction des conditions climatiques
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
Matrice Plante
Qualité et Oléiculture : Trad Raïs M., Sifi
croissance Augmentation du rapport pulpe / noyau et de la production d’olives S. & Ben El Hadj
des fruits Pas d’impact sur la qualité de l’huile d’olive S., 2007
Trad Raïs M., Sifi,
S. & Xanthoulis D.,
2008
Arboriculture : Riahi, 2011
Pour les agrumes : amélioration de certains paramètres de croissance et
fructification, amélioration du rendement
(1) La salinité de l’eau est un paramètre clé pouvant impacter les cultures. Des informations sont
fournies sur ce point dans le Rapport de diagnostic pour l’élaboration de la vision et de la stratégie du
secteur de l’eau à l’horizon 2050 pour la Tunisie (BPEH, STUDI, 2020). Le rapport montre, pour 96
STEP pour lesquelles l’information sur la salinité était disponible en 2017, qu’environ 80% du volume
produit par ces STEP avait une qualité acceptable pour la réutilisation agricole (salinité inférieure
à 3 g/L). Les résultats plus précis sont les suivants :
34% des eaux ont une salinité inférieure à 2 g/L
44% des eaux ont une salinité comprise entre 2 et 3 g/L
12% des eaux ont une salinité comprise entre 3 et 4 g/L
10% des eaux ont une salinité supérieure à 4 g/L
Un point d’attention particulier sera porté lors de la phase 2 de l’étude afin de proposer des
réutilisations qui soient compatibles avec le niveau de salinité des EUT.
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7. DIAGNOSTIC SUR LES RISQUES LIES A LA REUT
L’ensemble des résultats des campagnes d’analyses et les travaux de recherche s’accordent pour dire
que la contamination microbiologique des EUT est prépondérante et la gestion de ces risques sur
le long terme est prioritaire. Les concentrations en métaux lourds sont en général en deçà des
limites fixées par les normes tunisiennes NT.106.02 et NT.106.03.
RECOMMANDATIONS
Les études épidémiologiques et les EQR qui ont été réalisées ne permettent pas de conclure
sur l’incidence des EUT sur la santé humaine en Tunisie et doivent être généralisées.
Le rôle de la recherche est par ailleurs important dans le cadre de l’analyse des risques sanitaires
et les travaux doivent être pris en compte lors de la révision des normes.
Les impacts sur les sols de la REUT varient en fonction du périmètre irrigué étudié (type de sol,
pratiques culturales, etc.). Un suivi de la qualité des sols, comme pour la qualité des EUT
réutilisées, avec un protocole détaillé (paramètres analysés, fréquence des analyses, lieux
d’échantillonnage, etc.) identique à tous les sites doit être mis en place. Ce suivi permettra de
prévenir les risques de contamination de l’environnement et des plantes cultivées.
La contamination microbiologique des EUT doit être mieux considérée que ce soit au niveau
des paramètres à respecter au niveau des normes pour la REUT, du traitement des EUT
(traitement III) ou de la sensibilisation des usagers pour respecter les pratiques limitants leur
exposition. Ces recommandations sont à pondérer en fonction de l’usage considéré. 135
Les composés organiques toxiques émergents sont encore peu étudiés et représentent des
milliers de molécules différentes. Les études tunisiennes en cours devraient permettre
d’avoir plus d’informations sur les composés à risque pour la REUT en Tunisie et comment
assurer leur prise en compte pour diminuer ces risques.
Les études menées pour connaître les impacts sur les matrices sol – plante – nappes concernent
surtout les périmètres irrigués et la recharge de nappe avec des EUT. Il serait pertinent d’étudier
aussi ces impacts dans le cas des golfs, où l’irrigation s’effectue maintenant depuis 30
ans pour certains et des lagunes littorales où les EUT sont rejetées.
Des défaillances de respect des mesures d’hygiène au niveau des pratiques agricoles et de
mesures d’accompagnement (éducation sanitaire, vaccination, etc.) portent préjudice à la santé.
Une approche intégrée basée sur l’analyse des risques doit être mis en place et reposera
sur la collaboration et la coordination effectives des différents organismes, au fil de l’eau
pour réduire au minimum les effets négatifs de la REUT sur la santé.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
8. DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL DE LA FILIERE – DECENTRALISER, ACCOMPAGNER, REGULER ET DIFFUSER L’INFORMATION POUR REGAGNER LA CONFIANCE
DES USAGERS ET DES CONSOMMATEURS
Ce chapitre constitue le diagnostic institutionnel de la REUT et permet de revenir sur la multiplicité des
acteurs publics et privés qui sont concernés, à différents niveaux, par la filière. Le chapitre présente
ainsi dans un premier temps les différents acteurs de la REUT en Tunisie avant de réaliser deux
analyses :
- Une analyse de trois processus clé de la filière : planification des projets, échanges de données et
contrôle.
- Une analyse des enjeux institutionnels pour la filière : enjeux internes des acteurs, cohérence
entre les acteurs et enjeux transversaux.
« La réutilisation des eaux usées traitées, malgré les nombreux avantages qu’elle doit apporter, est un
problème autant politique que technique. Elle est en concurrence avec d’autres solutions à la pénurie
d’eau ; elle réorganise des périmètres administratifs ; elle réaffecte des coûts et des bénéfices ; elle
peut déstabiliser des routines et des manières de faire existantes ; sa mise en œuvre nécessite des
ajustements créatifs et une autorité « pratique» permettant de résoudre les problèmes à mesure qu’ils
surviennent » (Abers & E., 2013)
Cette présentation s’appuie sur le descriptif institutionnel réalisé par l’étude SCP (2017) et le complète.
Tableau 8-1 : Description des principales directions du MARHP impliquée dans la REUT
DG / Représentation Rôle dans la REUT
régionale (CRDA)
Cabinet
BPEH (Bureau de Missions : Coordination des directions techniques sur les questions de suivi, de
Planification des planification, de mobilisation, et d’allocation des ressources en eau. Le BPEH pilote
Equilibres ainsi le développement de la Stratégie de l’eau à 2050.
Hydrauliques) Rôle dans la REUT : planification du développement et de l’utilisation des
ressources non-conventionnelles (dont les EUT)
Directions techniques
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8. DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL DE LA FILIERE – DECENTRALISER, ACCOMPAGNER, REGULER ET DIFFUSER L’INFORMATION POUR REGAGNER LA CONFIANCE
DES USAGERS ET DES CONSOMMATEURS
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8. DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL DE LA FILIERE – DECENTRALISER, ACCOMPAGNER, REGULER ET DIFFUSER L’INFORMATION POUR REGAGNER LA CONFIANCE
DES USAGERS ET DES CONSOMMATEURS
Généralement, les CRDA sont organisés selon une structure proche du MARHP, présentée ci-après,
avec des variations possibles selon les gouvernorats.
Figure 8-1 : Organisation-type des CRDA
138
Source : BRLi, d’après les décrets spécifiques fixant l’organisation des CRDA de chaque gouvernorat
45 Les attributions des services régionaux de la DG ACTA sont fixées la loi n°89-44 du 8 mars 1989, portant création des
CRDA, complétée par la loi n°94-116 du 31 octobre 1994. Leur organisation est établie dans le décret n°89-832 du 29 juin
1989, fixant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement des commissariats régionaux au
développement agricole, modifié par le décret n° 90-1236 du 1er aout 1990. Des décrets spécifiques à chaque gouvernorat
précisent l’organisation de chaque CRDA, ainsi que les tâches affectées à chaque arrondissement.
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Le Gouverneur a un rôle clef dans l’intégration des politiques sectorielles, tout comme le rôle du
Commissaire est essentiel dans la planification agricole intégrée et sa mise en œuvre.
Les CRDA sont organisés selon plusieurs divisions et arrondissements, qui correspondent à peu près
à l’organisation en Directions Générales du MARHP et qui mettent en œuvre les politiques agricoles
concrètement sur le terrain. La thématique de la REUT fait partie des attributions des arrondissements
Périmètres Irrigués, Génie Rural, Sols, Ressources en Eau et Productions Végétales, comme indiqué
dans le tableau précédent qui précise les rôles de chacun à cet égard.
Le MARHP dispose également parfois de représentants à un niveau plus local : les cellules territoriales
de vulgarisation (CTV), à l’échelle des délégations et les cellules de rayonnement agricole (CRA), à
l’échelle des secteurs. Les CTV et CRA sont souvent représentés par un seul agent, qui vient
généralement des arrondissements Production Animale ou Production Végétale du CRDA. Il
notamment chargé des activités de vulgarisation auprès des agriculteurs.
L’AVFA est également chargée de l'élaboration des supports de vulgarisation de masse (supports
audiovisuels, films documentaires, supports écrits…).
De manière pratique, elle intervient à la demande des DG du MARHP et des CRDA pour élaborer des 139
programmes de formation et supports de communication. Chaque CRDA définit un programme annuel
de vulgarisation transmis à l’AVFA qui propose alors son offre de formation correspondante. C’est le
budget de l’Etat qui est mobilisé pour l’essentiel (notamment la REUT), sauf exceptions (type demandes
spécifiques de vulgarisateurs privés, financées, mais qui n’intervient pour l’instant pas dans le secteur
de la REUT). Ce sont souvent des chercheurs qui interviennent lors des journées de vulgarisation.
Depuis 2003, plusieurs campagnes de sensibilisation des techniciens vulgarisateurs ont été
réalisées sur la REUT (films, courts métrages, supports visuels, supports écrits). Les supports de
vulgarisation sont en ligne (en arabe) sur le site web de l’AVFA. Les réseaux sociaux sont aussi source
d’informations.
L’AVFA a ainsi collaboré avec la DGGRE en mars 2013 pour élaborer un dépliant de
sensibilisation des agriculteurs intitulé « EUT et champs d’usage en agriculture ».
Au printemps 2019, l’AVFA a réalisé 2 émissions de radio diffusées en mars sur la radio nationale
et 2 spots diffusés en avril sur la TV nationale ;
L’AVFA révise les dépliants de sensibilisation sur la REUT (2019) ;
L’AVFA essaye en outre d’intégrer un module REUT dans les formations professionnelles : des
discussions sont en cours avec l’institut national pédagogique de formation agricole continue à
Sidi Febet (qui fait de la formation continue (agriculteurs et fils d’agriculteurs) et formation des
jeunes).
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D’autres instituts comme l’Université de la Manouba (UMA) ou l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Sfax
(ENIS) ont lancé des études sur la thématique de la REUT.
Les travaux de recherche entrepris par tous ces instituts concernant la REUT sont développés dans le
chapitre 10.1 qui concerne le diagnostic du secteur de la recherche scientifique.
L’ONAS a été créé en vertu de la loi n° 73/74 en date du 3 août 1974, avec pour mission d´assurer la
gestion du secteur de l´assainissement. La loi portant création de l´Office a été amendée par la loi
n°93/41, datée du 19 avril 1993, en vertu de laquelle l'ONAS est passé du rôle de gestionnaire du
réseau d'assainissement à celui de principal intervenant dans la lutte contre la pollution
hydrique. Ses missions sont les suivantes :
« la lutte contre toutes les sources de pollution hydrique (…) ;
la gestion, l’exploitation, l’entretien, le renouvellement et la construction de tout ouvrage destiné
à l’assainissement des villes (…)
la promotion de la distribution et de la vente des eaux épurées, des boues provenant des
stations d’épuration et de tous les autres sous-produits ;
l’élaboration et la réalisation de projets intégrés portant sur le traitement des eaux usées et
l’évacuation des eaux pluviales (…).
La réalisation de projets d’études et de travaux d’assainissement (…) pour l’Etat et les
collectivités ;
Participer à l’élaboration de tout texte légal ou réglementaire pour lutter contre la pollution
hydrique ;
Proposer au ministère de tutelle les mesures d’encouragement de l’Etat (…) dans le domaine de
l’assainissement ;
Entreprendre toute action de sensibilisation, formation, éducation, étude ou recherche dans le
domaine de la lutte contre la pollution hydrique ;
Toute autre action comprise dans le cadre de sa mission, qui lui serait confiée par l’Etat » (Loi
N°93-41).
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Ainsi, sur le thème de la REUT, le rôle de l’ONAS est d’assurer un traitement des EU conforme à
l’arrêté du 26 mars 2018, et de promouvoir la distribution et la vente des EUT.
L’ONAS assure donc le rôle producteur d’EUT et de fournisseur des différents usages. Pour
mener à bien ses missions, l’ONAS a donc vocation à assurer l’autocontrôle de la qualité
microbiologique et chimique de ses eaux tout au long du processus d’épuration, en s’assurant
de la conformité des eaux collectées comme des eaux rejetées.
Le décret n°2008-2268 propre à l’ONAS précise que peuvent faire l’objet d’une concession, les services
relevant des missions de l’ONAS et relatifs à la réutilisation des eaux usées traitées ou à la
valorisation des boues et des biogaz des stations d’épuration.
Organisation interne
L’ONAS est une grande organisation qui comptait 3775 agents en 2016 (Source : site Internet de
l’ONAS).
142
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Figure 8-2 : Organigramme simplifié de l’ONAS, et positionnement des activités de REUT dans cet organigramme
143
Les activités liées à la réutilisation des EUT sont orchestrées au niveau central par la Division
réutilisation qui compte pour l’instant 1 seule personne. Au niveau opérationnel dans les régions, il n’y
a pas d’agent spécifiquement sur cette thématique, mais les exploitants des STEP sont les
interlocuteurs.
L’ONAS dispose de laboratoires d’analyses au niveau de ses centres régionaux. Les prélèvements et
les analyses sont en partie sous-traités (marchés publics) pour faire face au besoin de moyens humains
et matériels. Des perspectives de renforcement de ses laboratoires sont en cours de réflexion à l’ONAS
(SCP, 2018).
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L’ANPE compte :
un vingtaine d’agents techniques en évaluation des Etudes d’Impact (basés à Tunis), dont 2
s’intéressent plus spécifiquement à la REUT ;
environ 15 agents pour le suivi de la qualité de la ressource en eau (Tunis et Régions),
Pour ses missions de contrôle l’ANPE a mis en place un corps d’experts contrôleurs assermentés
comprenant actuellement 42 agents. Actuellement, un agent effectue les contrôles planifiés
des STEP et des périmètres irrigués avec les eaux des STEP. Les contrôles à l’issue de
plaintes ou d’accident sont réalisés par les agents des Régions. En 2018, lors du contrôle planifié,
76 stations ont été contrôlées sur 120, donnant lieu à une trentaine de PV. Les contrôles réalisés
à l’issue de plaintes ont également donné lieu à une vingtaine de PV.
Selon les entretiens menés, l’ANPE s’intéresse surtout aux paramètres physico-chimiques. Les
analyses sont généralement effectuées dans les laboratoires en sous-traitance : le CITET et des
laboratoires privés.
Dans le domaine de la REUT, le CITET dispose d’un laboratoire d’analyse des eaux accrédité
TUNAC, qui peut réaliser des analyses physico-chimiques et microbiologiques des eaux. Il comprend
20 agents pour une prise en charge d’environ 5000 échantillons. Son statut ne lui permet pas de
répondre commercialement à des marchés de délégation ou de sous-traitance. (SCP, 2018).
La Police de l’Environnement
Une police de l’environnement a été créée en 2017, suite à après l’aggravation des atteintes à
l’environnement. Ses agents sont déployés progressivement dans les municipalités où les enjeux sont
les plus forts (34 municipalités du Grand Tunis, 20 municipalités dans les chefs-lieux des gouvernorats
et 20 autres municipalités à forte densité de population et à vocation touristique) et compte 300 agents.
Sa mise en place est contestée par le corps de la police nationale (source : Huffington post Maghreb,
Tunisienumérique.com)
La police de l’environnement a vocation à intervenir essentiellement sur la salubrité des espaces publics
et l’hygiène (comme le déversement d’eaux usées sur la voie publique) (Loi n° 2016-30, 2016). Elle
n’interviendrait pour l’instant pas sur la REUT.
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Dans le domaine de la REUT, la DHMPE assure ainsi le contrôle de tous les aspects préventifs
sanitaires et notamment la conformité bactériologique et physicochimique des EUT destinées à
l’irrigation. Elle réalise les inspections sanitaires dans les STEP, vérifie le respect des clauses des
cahiers des charges dans les périmètres irrigués, notamment le respect des règles d’hygiène, le contrôle
sanitaire des produits issus des périmètres irrigués, la sensibilisation des manipulateurs, ainsi que des
vaccinations des agriculteurs. Ce sont les représentations régionales du MS qui effectuent ces tâches.
Les contrôles inopinés à l’aval des STEP en en entrée des périmètres publics irrigués sont programmés
une fois par an (Source : entretiens, BRLi, 2019).
Le Ministère de la Santé dispose d’un réseau de laboratoires qui réalise certaines analyses
physicochimiques et microbiologiques : le laboratoire Central réalise les analyses physico-chimiques
sur Tunis et Nabeul, et 22 Laboratoires régionaux d’Hygiène du Milieu.
L’ANCSEP est donc missionné pour la coordination, l’arbitrage et la formation des organismes
de contrôle. Si la REUT n’est pas directement listée dans les « produits » sur lesquels l’ANCSEP
exerce ses activités, l’esprit du texte est que la REUT fasse partie des attributions, ce qui est confirmé
par les équipes.
En termes d’organisation, le Directeur Général est assisté par un Conseil d’Entreprise Consultatif et un
Conseil Scientifique qui comportent tous deux un représentant de chacun des ministères concernés par
la REUT (Santé Publique, Environnement, Agriculture, Industrie) hormis le Tourisme.
Cette agence-clé pour le dispositif national de veille sanitaire et environnemental pourrait être davantage
sollicitée pour les usages agricoles de la REUT avec une attention portée à la qualité des produits et
non pas seulement la qualité des intrants.
Il faut noter que la nouvelle loi n°25 du 26/2/2019 de sécurité sanitaire des aliments et des aliments
pour animaux va réorganiser les missions des deux organismes (DHMPE et ANCSEP) pour une
meilleure répartition des rôles.
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Dans le cadre de la REUT, cette instance pourrait être amenée à contrôler la qualité du fourrage produit
à partir d’EUT.
Les laboratoires
Outre le CITET, les laboratoires du MS et les laboratoires de l’ONAS (déjà présentés ci-dessus),
plusieurs laboratoires peuvent permettre d’élaborer des analyses de qualité des EUT :
Le laboratoire central d’analyse des eaux à Tunis (LCAE) est un laboratoire National de référence
pour le contrôle de produits industriels, sous la tutelle du Ministère de l’Industrie. Il est accrédité
TUNAC et réalise l’ensemble des paramètres physico-chimiques prévus par la réglementation
des EUT ainsi que les germes microbiologiques standard ;
L’Institut Pasteur de Tunis un laboratoire d’analyses des eaux et des denrées alimentaires qui
procède à des analyses microbiologiques dans le cadre de ses missions de Santé Publique. Il
traite environ 5000 échantillons par an à la demande des services du Ministère de la Santé, et
n’a pas vocation à exercer comme prestataire de services ;
Plusieurs laboratoires privés existent, avec des effectifs d’une dizaine de salariés, et des volumes
d’activités compris entre 1000 et 2000 échantillons par an.
Les capacités d’analyses des EUT par les différents laboratoires sont développées dans le chapitre
6.6.2.
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LA PROFESSION AGRICOLE
La profession agricole est peu structurée en Tunisie par rapport à d’autres pays. Il existe deux syndicats
agricoles principaux, mais les agriculteurs sont assez réticents à former des structures collectives au
niveau local (BRLi, 2016).
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Syndicats agricoles
L’Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP)
Seule organisation syndicale de défense des intérêts des producteurs de 1950 jusqu’en 2011, l’UTAP
est le syndicat agricole « historique » en Tunisie. Elle est affiliée à d’autres institutions internationales
telles que la Fédération Internationale des Producteurs Agricoles (FIPA), l’Union Arabe des Agriculteurs
et des Coopératives Agricoles ou encore l’Union Maghrébine des Agriculteurs (UMAGRI).
Outre la représentation et la défense des droits des producteurs agricoles (et de la pêche) auprès de
diverses instances, l’UTAP propose des sessions de formation et vulgarisation agricoles48.
Elle est présente sur le territoire à l’échelon régional (URAP), voire local (ULAP), et ce niveau est
souvent en lien avec les Arrondissements des CRDA.
Autres
Citons également la CONECT-Agriculture (Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie) et les
chambres syndicales de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) qui
représentent le patronat – notamment agricole).
Structurations locales
Groupements de Développement dans le domaine de l’Agriculture et de la Pêche (GDAP)
Les Groupements de Développement dans le domaine de l’Agriculture et de la Pêche (GDAP)
sont des structures associatives locales qui regroupent des propriétaires et des utilisateurs et visent la
gestion commune d’infrastructures pour l’exploitation de ressources naturelles, depuis 199949 (BRLi, 149
2016).
Les GDA assurent des fonctions administratives (collecte des redevances) et techniques (organisation
des tours d’eau) pour la gestion de leur infrastructure. Les GDA les plus actifs concernent
majoritairement la gestion de périmètres irrigués et l’AEP. Selon les statistiques de 2016, 1187 GDA
d'irrigation gèrent 226 000 ha soit 52% des périmètres publics irrigués (SCP, 2018).
Dans le domaine de la REUT, chaque périmètre irrigué alimenté par des EUT est géré par un
GDA, plus ou moins fonctionnel.
En effet, les GDA ont des niveaux de performances très variables avec des difficultés financières et de
maintenance des équipements. Une réforme du statut des GDA est en cours, avec notamment une
réflexion sur la possibilité de basculer vers un statut d’établissement public, qui leur permettrait de
reconnaître leur dimension d’intérêt public et de faciliter le recouvrement des redevances.
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ORGANES DE COORDINATION
Commission interministérielle de suivi de la REUT
Il existe une commission Interministérielle de suivi de la REUT créée par décret en 2012, et
opérationnalisée en 2017. Elle permet la coordination des activités des différents acteurs. Les acteurs
rencontrés indiquent qu’il s’agit plus d’un comité de réflexion que de prise de décision pour l’’action. Les
membres du Comités sont listés ci-dessous (par ordre alphabétique) :
ANCSEP
ANPE,
AVFA,
MARHP,
DGACTA,
DGGREE,
DGPA,
DGRE,
MS/DHMPE,
MALE/DGEQV,
INRGREF,
IRESA
ONAS,
UTAP.
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L’analyse des processus d’exploitation et de maintenance des STEP ainsi que d’alimentation en eau
des périmètres irrigués et autres utilisations (adduction, traitement complémentaire, distribution) nous
ont semblé plus relever d’un audit interne aux structures concernées que d’une analyse institutionnelle.
152
Ce schéma est très simplifié. Il vise à mettre en évidence le constat que les procédures de
planification des projets de STEP et de REUT sont actuellement dissociées la plupart du temps :
dissociées dans le temps, mais aussi dissociées en termes d’institutions qui les pilotent.
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La construction d’une STEP est décidée par l’ONAS sans étape de concertation formelle avec
le MARHP. Les études de faisabilité ne sont pas systématiques. Le ME, le MS-DHMPE et l’ANPE
doivent être consultés pour la validation des études d’impact.
Il serait intéressant que ces études soient réalisées systématiquement et incluent une analyse du
potentiel de REUT (processus de traitement, qualité des effluents, localisation de la STEP,
existence d’une demande locale, etc.). Une procédure de mobilisation formelle du CRDA et des
services régionaux du Ministère de la Santé serait alors pertinente.
A noter que les projets de traitement et de REUT étaient couplés pendant quelques années. Tunis
Ouest en était un exemple
La procédure d’émergence des projets de REUT démarre souvent par une décision prise par
le MARHP, normalement en concertation avec les CRDA. Mais au niveau local, la justification de
priorisation de tel ou tel site n’est pas toujours comprise, parfois par manque de communication
de ses motifs. Un travail sur les critères de priorisation des projets de REUT pourrait à ce titre
être pertinent, incluant des volets sur la demande locale et sur la communication des résultats.
La faisabilité est réalisée en mobilisant l’ONAS, et inclut une étape de consultation des
agriculteurs
La validation des études d’impact nécessite une consultation du MEME qui mobilise alors le MS-
DHMPE et l’ANPE, qui en pratique, n’est pas toujours demandée. La validation par la DHMPE
des traitements complémentaires est prévue, mais pas toujours réalisée, et serait également une
amélioration en termes de gestion des risques. Le respect de la procédure et l’actionnement
systématique de ces validations est particulièrement important.
La consultation des utilisateurs potentiels (agriculteurs) intervient généralement une première fois
lors des études de faisabilité, mais de manière plus soutenue lors de la formation des GDA. Parmi
les sites enquêtés, il a été remarqué que les sites où la décision de REUT intervenait en
réponse à une demande locale étaient couronnés de plus de succès.
Le CRDA est un maillon essentiel de la mise en œuvre de la stratégie nationale de REUT. Service
déconcentré du Ministère, il est chargé de l’intégration au niveau local de l’ensemble des
politiques sectorielles du ministère. Sa connaissance du terrain et des acteurs le rendent
incontournables dans l’adaptation et la mise en œuvre des stratégies du Ministère au niveau
153
local.
Or, pendant longtemps, les CRDA ont travaillé au niveau décentralisé avec des méthodes « top-
down » (descendantes), avec consultation des bénéficiaires, dans une logique où l’Etat est garant
de l’intérêt général et décideur des aménagements. Ces méthodes montrent aujourd’hui leurs
limites et nécessitent d’évoluer vers une implication accrue des agriculteurs, dès le démarrage
de la faisabilité et sur toutes les composantes, notamment dans un contexte post-révolution, où
la demande sociale de plus de participation prend de l’ampleur.
Cette demande nécessite une transformation en profondeur de la manière de travailler des CRDA
pour passer d’une approche descendante avec consultation des bénéficiaires à une approche
participative 51 où l’agriculteur est partie prenante des décisions à tous les stades de la
conception. Certains changements de méthodes ont été expérimentés dans des CRDA dans le
cadre des Plans de Développement Communautaires, ou des Plans de Développement Rural
Intégré. L’utilisation de méthodes participatives est promue par la nouvelle stratégie de CES : la
formation du personnel, et l’expérimentation de ces méthodes sont initiées dans ce cadre. Le rôle
du CRDA est en train d’évoluer vers l’animation rurale, l’accompagnement, la coordination. Il
semble tout à fait pertinent que les interventions du CRDA dans le cadre de la prochaine stratégie
de REUT prennent également ce virage, et interviennent en catalyseur d’une demande locale en
amont des décisions de projet de REUT, puis en accompagnement des utilisateurs potentiels
pour qu’ils deviennent les porteurs de projet. Il est nécessaire que l’existence d’une demande
locale soit un critère de priorisation. Cette évolution du rôle du CRDA permettra également de
faire évoluer le rôle de l’agriculteur d’un « bénéficiaire » (subissant des décisions auxquelles il n’a
pas contribué), à celui d’un « porteur de projet » (acteur et participant aux décisions) (Source :
analyses croisées avec l’équipe de SCP chargée de l’assistance technique au MARHP sur les 2
projets pilotes, et avec l’équipe de BRLi ayant accompagné la DGACTA dans l’élaboration de la
stratégie de CES).
51 La différence entre consultation et participation est déterminée par le niveau de décision qui est laissé à l’agriculteur : dans
le cas de la consultation, l’agriculteur peut infléchir dans une certaine mesure des décisions de conception qui ont été prises
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8.2.2 Le contrôle
Cette partie institutionnelle sur le contrôle de la qualité des EUT et des pratiques mises en œuvre par
les usagers se veut complémentaire du chapitre 6.6 du diagnostic technique. Ici, se sont plutôt les rôles
et les liens entre les différents organismes chargés du contrôle qui sont abordés tandis que le chapitre
6.6 aborde les exigences de qualité au niveau réglementaire, les capacités d’analyses des laboratoires
tunisiens et les fréquences de contrôle.
CADRE REGLEMENTAIRE
Le schéma ci-dessous présente l’organisation des contrôles par la réglementation Tunisienne.
154
MODALITES PRATIQUES
Il existe ainsi différents types de contrôle :
L’autosurveillance réalisée par les opérateurs, à des fins de suivi de la qualité de leur service
ou de leur ressource :
- L’ONAS suit la qualité en sortie des STEP. Les exploitants de STEP, en coordination avec les
6 laboratoires régionaux de l’ONAS définissent un programme de prélèvements et d’analyses
à l’année. Les analyses sont réalisées par un des laboratoires régionaux de l’ONAS ou par un
laboratoire privé (accréditation TUNAC exigée) ;
- La plupart des CRDA vérifient la qualité des EUT distribuées. Les prélèvements sont réalisés
par les CRDA ou sous-traités et les analyses sont sous-traitées à des laboratoires privés
conventionnés ;
- Les autres utilisateurs (golfs, espaces verts) ne réalisent pas systématiquement un suivi de la
qualité des eaux ;
Le contrôle réglementaire réalisé par les organismes de contrôle assermentés :
- L’ANPE réalise le contrôle de conformité à la NT 106.02 des effluents rejetés dans le milieu
naturel. En pratique, l’ANPE réalise des analyses essentiellement physico-chimiques en sortie
de STEP au moment du rejet dans le milieu naturel.
en amont : il est considéré comme « bénéficiaire »; dans le cas de la participation, l’agricutleur est partie prenante de toutes
les décisions : il est pleinement « acteur » dès les premières étapes de conception.
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L’ANPE réalise aussi des contrôles de conformité à la NT 106.03 des EUT en entrée des
périmètres irrigués.
L’ANPE procède également régulièrement aux prélèvements d’échantillons d’eaux usées
brutes (à l’entrée des STEP) en plus des échantillons prélevés en sortie (afin de vérifier le
rendement épuratoire). Avec ses effectifs réduits, l’ANPE réalise les prélèvements sur environ
70% des STEP par an, et confie les analyses à un laboratoire privé. En cas de non-conformité
des EUT aux normes en vigueur, un procès-verbal est dressé à l’encontre du gestionnaire de
la station d’épuration et adressé à l’ONAS avec copie à la DGEQV. Si les EUT ne sont pas
conforme à la NT 106.03 et qu’elles desservent un PPI, l’ANPE y demande l’arrêt de la
fourniture et la distribution de ces EUT jusqu’au rétablissement de sa qualité, et ce,
conformément aux prescriptions de l’article 9 du cahier de charges en vigueur. Lors du
contrôle, l’ANPE réalise une inspection de la station et/ou du périmètre et prend note des
éventuelles anomalies ;
- La DHMPE réalise les prélèvements dans les périmètres irrigués, mais également en sortie
de STEP. En pratique, la DHMPE s’intéresse essentiellement aux paramètres biologiques, et
parfois même certains paramètres qui ne figurent pas dans la norme (Source : entretiens,
exemple : coliformes fécaux et streptocoques). Les analyses sont réalisées dans le laboratoire
du service Santé, avec également une sous-traitance à l’Institut Pasteur. Lors du contrôle, le
service d’hygiène réalise une inspection de la station et note les éventuelles anomalies ;
La DHMPE réalise aussi une campagne annuelle d’analyses physicochimiques des EUT à
des fins agricoles, qui sont réalisées par le Laboratoire Central des Analyses et d’Essais de
Tunis ;
- L’ONAS contrôle également les rejets industriels connectés au réseau d’assainissement. Ses
agents assermentés peuvent dresser des procès-verbaux. L’ONAS a également passé un
contrat avec l’ANPE pour que celle-ci l’aide à réaliser les contrôles de conformité des effluents
auprès des industriels raccordés au réseau. Cette convention de durée déterminée (un an)
n’a concerné que quelques zones du territoire à savoir, les zones concernées par le
programme d’assainissement de neuf zones industrielles.
155
A terme, l’ANCSEP a vocation à intervenir en coordination des organismes de contrôle : elle a
commencé à travailler sur le sujet mais elle ne s’est pas encore pleinement saisie de ce rôle.
La police de l’environnement dans les communes n’intervient pour l’instant pas sur ce sujet, mais à
l’avenir, elle pourrait devenir un relais local des organismes de contrôle nationaux.
L’application des normes en matière d’hygiène et sécurité n’est pas systématique au niveau des
agriculteurs. La vaccination est suivie par le MS. L’utilisation d’équipements de protection individuelle
est assez peu suivie : il y a à la fois un problème d’information et un problème de non mise en œuvre,
notamment car ces équipements sont peu adaptés aux fortes chaleurs (voir chapitre 7.1.2 et les
résultats des enquêtes sur les aspects sanitaires au chapitre 11)
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156
Légende :
Les difficultés rencontrées pour la bonne mise en œuvre de cette fonction sont les suivantes :
Les données de contrôle ne sont pas partagées entre les administrations, cela peut s’expliquer :
- Par la crainte de critiques entre administrations ;
- Par les difficultés qu’ont les administrations à respecter les fréquences de contrôle, en raison
du manque d’agents et de moyens dédiés, notamment au niveau local ;
- Par le fait que certains laboratoires ne sont pas accrédités et que la validité de certains
résultats pourrait être mise en doute ;
Les résultats de l’auto-surveillance de l’ONAS ne sont pas diffusés (voir paragraphe sur les
échanges de données)
Les organismes de contrôle ne sont pas réellement coordonnés entre eux. Par exemple, sur le
schéma précédent, on s’aperçoit que certains points font l’objet de plusieurs contrôles : c’est le
cas notamment des sorties de STEP et des périmètres irrigués. Ces contrôles ne sont pas
identiques, ils ont des objectifs différents. Mais l’échantillonnage des contrôles réglementaires
réalisés par des services de l’Etat pourrait être mutualisé, pour optimiser les coûts de
déplacement, et permettre ainsi un recouvrement plus important des sites contrôlés chaque
année. L’ANCSEP avait vocation à assurer cette coordination à terme, mais pour l’instant ce rôle
n’est pas pleinement rempli sur la REUT. Un document unique pourrait être développé en ce
sens, comme l’ANCSEP l’avait fait sur le contrôle environnemental et sanitaire des installations
touristiques, la vigilance pesticides ou encore les produits chimiques dangereux. Un tel
coordonnateur pourrait aussi centraliser l’ensemble des données de contrôle.
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Les délais d’analyse des laboratoires (environ 1 mois) ne permettent pas la mise en œuvre de
mesures d’urgence lorsque des non-conformités sont observées,
Les procédures de recours sont insuffisamment cadrées sur un plan juridique, et sont rarement
menées à terme. A la réception de résultats d’analyses non-conformes, les structures de contrôle
(DHMPE-Services d’Hygiène, ANPE et CRDA) dressent des procès-verbaux, mais très peu de
recours son réalisé ni de sanctions données par rapport au nombre d’infractions. La DGGREE
est informée par courrier officiel de toute demande d’interruption de la distribution des EUT à un
périmètre irrigué ;
La structuration des tutelles fait apparaitre les constats suivants :
- Le ME est tutelle à la fois de l’ONAS (producteur des EUT) et de l’ANPE (qui contrôle l’ONAS) ;
- Le MS est la tutelle de l’ANCSEP tandis que la DHMPE et ses services déconcentrés avaient
vocation à être coordonnés par l’ANCSEP.
Des mesures spécifiques sont à prendre pour s’assurer de limiter les risques de conflits d’intérêt,
et conforter la crédibilité du système de contrôle ;
Les échanges de données sont souvent plus fluides lorsque la donnée est de statut public, transmise
systématiquement à l’Etat en procédure de routine, et mise en ligne.
157
PROCEDURE D’ALERTE
La procédure d’analyse qualité, reconstituée à partir des entretiens, est représentée sur le schéma ci-
dessous.
Figure 8-8 : Procédure de collecte et transmission des informations d’autosurveillance et de contrôle
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Les données de suivi de l’ONAS ne sont pas diffusées au public. Il a été rapporté dans les
entretiens que les résultats d’analyse qualité ne sont pas non plus systématiquement transmis
au CRDA, au GDA, ou aux autres utilisateurs. Cette transmission se fait au cas par cas, en
fonction du lien entre le chef de la STEP et les agents du CRDA.
Les données de contrôle réglementaire n’ont pas un statut public ;
Il n’existe pas de procédure d’alerte systématisée en cas de non-conformité, ou de problème
technique sur une STEP : la procédure d’alerte repose ainsi sur des relations personnelles et non
sur des dispositions institutionnelles.
La systématisation de procédures d’une part de diffusion des résultats d’analyse et d’autre part
d’alerte des utilisateurs semble nécessaire : elles sont un maillon important d’établissement d’une
relation de confiance localement entre les acteurs de chaque site de REUT. Cette procédure d’alerte
devrait être faite en routine et dissociée de tout délai supplémentaire lié à une validation
hiérarchique.
Enfin, les délais d’analyse sont généralement de l’ordre de 1 mois, ce qui rend difficile la
réactivité en cas de non-conformité. Il serait intéressant de réfléchir à des mesures pour réduire
ces délais.
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Le tableau suivant présente les acteurs intervenant dans les différentes fonctions de la REUT.
Tableau 8-3 : Fonctions de la REUT, acteurs responsables et enjeux de cohérence fonctionnelle associés
Fonction Acteurs Enjeux de cohérence fonctionnelle
Fonctions transversales
Coordination Au niveau national, Comité Cette fonction n’est pas clairement attribuée à un
et planification national de suivi de la REUT ; organisme avec personnalité juridique, une
du secteur Au niveau régional, Comités stratégie et des moyens dédiés.
régionaux de suivi de la REUT Les Comités Régionaux ne sont pas tous
(lorsqu’ils existent). opérationnels ;
Les objectifs du Comité National de suivi de la
REUT, ainsi que les pouvoirs et devoirs des
membres nécessiteraient d’être mieux définis.
Contrôle de ANPE sous tutelle du ME sur la Le cadre normatif est incomplet :
l’application du conformité physico-chimique Pas de normes pour les usages autres qu’agricoles,
cadre légal et aux normes de rejet dans
normatif l’environnement (NT 106.02 / Un contrôle sur les sols et la qualité des produits
décret 2019), irrigués par des EUT à développer ;
DHMPE du MS sur la Les procédures de consultations croisées entre
conformité microbiologique et administrations (MALE, ANPE, MS-DHMPE) pour
l’instruction et l’approbation des EIES des projets
162 physico-chimique aux normes
d’utilisation agricole (NT de REUT (contrôle préventif), en vue d’obtenir l’avis
106.03), les inspections de la des services compétents, ne sont pas
conduite sanitaire dans les systématiquement respectées.
STEP, le respect des règles Les procédures de recours en cas de non-
d’hygiène dans les PI, le conformité ne sont pas complètement définies, ni
contrôle sanitaire des produits, menées à terme : très peu de sanctions par rapport
ANCSEP en coordination des au nombre d’infractions.
organismes de contrôle (rôle L’application des normes en matière d’hygiène et
qui lui a finalement été retiré). sécurité n’est pas systématique au niveau des
Ainsi, pour l’instant ce rôle agriculteurs (vaccins, vêtements, contrôles). Il y a à la
n’est pas pleinement rempli sur fois un problème d’information et un problème de non
la REUT. mise en œuvre ;
Police de l’environnement Il n’y a pas assez d’agents dédiés pour la réalisation des
dans les communes contrôles, notamment au niveau local ;
n’intervient pour l’instant pas Les délais d’analyse des laboratoires (environ 1 mois)
sur ce sujet, mais à l’avenir, ne permettent pas des recours d’urgence lors de non-
elle pourrait devenir un relais conformités,
local des organismes de La coordination entre les organismes de contrôle est
contrôle nationaux. insuffisante. Cette coordination pourrait permettre une
mutualisation des échantillonnages de contrôle en
sortie de STEP réalisés à la fois par l’ANPE (intéressée
principalement par la conformité physico-chimique à la
NT 106.02) et la DHMPE (qui contrôle essentiellement
les aspects sanitaires).
La loi sur l’alimentation, en cours d’élaboration, devrait
redéfinir les rôles des agences de contrôle, pour assurer
leur indépendance et éviter les chevauchements dans
les tâches attribuées. L’ANCSEP pourrait évoluer vers
l’évaluation des risques sanitaires pour les produits
alimentaires, de santé et industriels ainsi que les
risques sanitaires liés à l’environnement. Une instance
de gestion des risques pourrait aussi être créée.
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A PROPOS DE LA COORDINATION
La coordination inter-acteurs est souvent une grande difficulté, car cela est consommateur en temps,
les mandats et objectifs de l’instance ne sont pas toujours précis, et il s’agit pour certains acteurs de
s’impliquer sur des thématiques en bordure de leur champ d’intervention. Ces instances de coordination
fonctionnent si tout le monde « joue le jeu », à savoir :
si les acteurs participent (avec parfois un engagement tacite de réciprocité : la participation de
A au comité animé par B engage B à participer au comité animé par A),
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si le sujet traité par l’instance est en phase avec les préoccupations des acteurs. Pour cela, deux
modèles peuvent être proposés :
- Un premier modèle pourrait consister consiste à différencier, selon les sujets à aborder, des
Comités Techniques regroupant les agents techniques des structures (sur des sujets
d’échanges techniques), de Comités Politiques regroupant les décideurs des mêmes
structures (sur des sujets de discussion politiques), avec une articulation entre les deux qui
s’effectue par reporting interne dans les structures membres. Ainsi cela reviendrait à scinder
les discussions techniques dans des Comités Techniques de REUT, et les discussions plus
engageantes en termes de prises de décision dans des Comités Politiques de REUT ;
- Un second modèle pourrait consister à avoir une coordination politique au niveau national et
des coordinations techniques au niveau déconcentré. Ainsi, le Comité National de REUT
regrouperait des décideurs, et les Comités Régionaux de REUT regrouperaient les agents
techniques des structures concernées.
Le format Tunisien de coordination de la REUT s’inscrit dans le cadre de ce second modèle, avec
un Comité National de suivi de la REUT, et des Comités Régionaux de suivi de la REUT (en
cours de mise en place, ils ne sont pas encore actifs dans toutes les régions). Dans ce format, il
manque tout de même des cadres de suivi formel au niveau de chaque projet de REUT,
impliquant a minima le producteur d’EUT (ONAS), les utilisateurs d’EUT (CRDA, GDA, golf,etc.)
et les organismes de contrôle (ANPE, ANCSEP, DHMPE) ;
si les engagements pris dans les instances de coordination sont tenus, c’est-à-dire si la
personne qui assiste à la réunion a la délégation pour prendre une décision ou si la décision est
préparée à l’avance, et si les informations échangées lors de la réunion sont diffusées à sa
structure par la personne ayant siégé ;
Les modalités de fonctionnement du Comité et les engagements de ses membres pourraient être mis
par écrit dans une charte.
8.3.3 Des enjeux transversaux qui peuvent être moteur de l’évolution 165
institutionnelle
UN EQUILIBRE ENTRE INTERET GENERAL ET INTERETS PARTICULIERS, A TRADUIRE PAR UNE
JUSTE ALLOCATION FINANCIERE ENTRE CONTRIBUTION PUBLIQUE ET CONTRIBUTIONS
PRIVEES
La REUT revêt deux dimensions :
La protection de l’intérêt général : la REUT est une réponse adaptée à des enjeux d’intérêt
général, comme l’augmentation des ressources en eau disponibles pour le développement
d’activités économiques (agricole, industrielle, touristique), contribuant ainsi à la sécurité
alimentaire et au développement économique du pays, ou encore l’attractivité touristique, par la
préservation de la qualité des eaux de baignade, l’offre de loisirs (golfs) et le cadre de vie
(espaces verts). A ce titre, l’intervention de l’Etat est tout à fait indiquée, et la mise en œuvre
d’une politique publique est pertinente, avec un budget associé. C’est l’ensemble du peuple
tunisien qui en bénéficie.
La contribution à des intérêts privés : chaque utilisateur peut bénéficier des EUT pour son
activité économique, mais il est responsable de respecter les pratiques sanitaires. Les
bénéficiaires sont donc les agriculteurs, les industriels, et les professionnels du tourisme. Mais
ce sont également les consommateurs des produits agricoles (population) ou de loisirs (touristes).
A ce titre, une contribution financière directe des utilisateurs est justifiée ;
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L’équilibre à trouver entre la contribution des utilisateurs et l’accompagnement de l’Etat est une
décision politique.
Décision politique
d’équilibre budgétaire
Intérêt Intérêts
général privés
CONSULTATION ET PARTICIPATION
La DGGREE a mis en place des mécanismes participatifs depuis la création des GDA en 1992, avec
une actualisation des méthodes en 2007.
La société tunisienne, depuis la révolution, est très demandeuse d’accompagnement public, à la fois
sur les questions sociales et de développement. La demande concerne aussi la manière de procéder
avec des attentes plus fortes en termes de participation. Ce dernier point nécessite une évolution des
méthodes de travail de l’administration.
Le schéma ci-dessous schématise différents niveaux de participation. Dans chacun de ces niveaux, les
166 acteurs impliqués sont les mêmes : la différence entre eux provient de la manière de travailler ensemble,
et plus particulièrement du degré d’influence accordé aux participants sollicités dans les décisions.
Il semble qu’à l’heure actuelle, les niveaux de participation pratiqués dans la REUT relèvent de
l’information et de la consultation (les agriculteurs sont à ce titre désignés comme « bénéficiaires » des
décisions sur les projets de REUT les concernant)
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Figure 8-9 : Les différents niveaux d’engagement selon le type de processus participatif
167
Equation de la confiance
Il existe une équation de la confiance, que l’on peut adapter au contexte de la REUT de la manière
suivante.
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Les termes de cette équation de confiance pourront servir de points de repères pour s’assurer que la
stratégie de REUT contribuera bien de manière transversale à l’amélioration des relations de confiance.
Outre une recherche bibliographique, des entretiens téléphoniques ont été menés pour la Palestine et
Israël. En Jordanie, un contact est en cours d’identification au stade de remise du rapport et le résultat
des échanges pourra être mis à profit en Phase 2.
Il a été choisi de centrer les retours d’expérience sur les défis de gouvernance que rencontre la Tunisie
dans le développement du secteur de la REUT, à savoir :
La fonction de coordination du secteur,
Les fonctions de régulation et le cadre légal,
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PRINCIPALES CONCLUSIONS
Le benchmarking du cadre de gouvernance des autres pays fait apparaître que le développement de la
REUT vient s’insérer dans des cadres institutionnels où la répartition des missions est relativement
claire, grâce aux lois sur l’eau :
Dans les trois Etats enquêtés au Moyen Orient, la REUT s’inscrit dans un cadre institutionnel
de gestion intégrée des ressources en eau (institutions et politique sectorielle intégrée), avec
une optimisation de l’allocation entre les différentes ressources et les usages. A cette fin, ces
3 pays ont créé une autorité de gestion et de régulation des ressources en eau. En Palestine,
cette autorité est placée directement sous le Cabinet des Ministres, ce qui lui confère une
importante légitimité et une grande indépendance.
Les Etats enquêtés disposent d’un organisme de régulation des services d’eau, indépendant
pour deux d’entre eux (WSRC en Palestine, WAJ en Jordanie) et intégré pour deux autres (à la
régulation des ressources en Israël (IWA) et au secteur de la santé en France (ARS). Ces
organismes de régulation permettant l’accréditation des différents fournisseurs de services (AEP,
assainissement, REU, laboratoires d’analyse), le suivi de la performance des opérateurs, le
contrôle de la qualité des services, souvent à partir des données d’autosurveillance des
opérateurs vérifiées à partir de contrôles inopinés (Israël, France, en cours de mise en place en
Palestine).
Trois pays sur quatre accordent une grande importance ou une importance croissante à la gestion
du risque sanitaire (Israël, France, Palestine), avec une priorité donnée à la fiabilité du cadre de 169
régulation (en cours de développement en Palestine), au risque de freiner le développement du
secteur (France).
En Jordanie en revanche, où il semble que la priorité soit donnée au développement des usages,
fait face à d’importants défis en termes de santé publique ;
Le cadre de gestion/régulation des ressources en eau et des services d’eau est souvent
autonome (personnalité légale, budget propre) et dispose d’un fort degré d’indépendance et d’une
importante légitimité :
- placé très haut dans la hiérarchie pour assurer l’indépendance en termes de prise de décision
(WSRC / PWA placés directement sous le Cabinet des Ministres en Palestine), ou sous
plusieurs tutelles pour limiter les influences (cas des DDT(M) en France),
- Certains sont alimentés directement par les revenus générés par les licences, redevances
(WAJ et WSRC en Palestine, Agences de l’Eau en France), ce qui leur donne une légitimité
financière, et un fort levier pour orienter leur politique.
La plupart des Etats (Palestine, Israël, France) ont choisi un mode d’émergence et de portage
de projet décentralisé, soit directement porté par les utilisateurs (Palestine, Israël) avec un
accompagnement des administrations, soit avec une opportunité étudiée par les collectivités
locales qui accompagnent ensuite les porteurs de projets (utilisateurs). Ces trois pays mettent en
œuvre l’idée que le meilleur promoteur de la REUT est le bénéficiaire direct. En Jordanie, en
revanche, l’émergence des projets est pilotée par l’Etat central, via l’autorité d’assainissement.
Mais la participation des agriculteurs au développement projet est un aspect important.
Chaque Etat a choisi sa voie de développement de la REUT :
- Dans les pays du Moyen Orient, il s’agissait d’une absolue nécessité pour le développement
économique, liée à la grande rareté des ressources, avec un soutien politique fort associé,
- Avec de fortes exigences en termes de gestion du risque sanitaire (Israël), en cours de
développement pour la Palestine ;
- Avec une politique ambitieuse de développement centralisé des usages (Jordanie)
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- En France, le contexte de rareté de la ressource hydrique étant moins tendu, la voie choisie
est plutôt l’opportunisme en fonction des exigences réglementaires locales (milieux naturels
sensibles) ou de l’existence d’un déficit local de ressources en eau, à chaque fois porté au
niveau local par les collectivités territoriales. Un accent important est porté sur la cohérence
globale du bilan en eau à l’échelle des bassins versants. Ainsi, il est souvent jugé plus
pertinent de conserver le rejet des EUT plutôt que de réduire le débit des cours d’eau qui
reçoivent cette eau. Les projets sont donc souvent localisés sur les littoral, zone où cette
question ne se pose plus du fait que les rejets se « perdent » dans la mer si ils ne sont pas
réutilisés.
170
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Tableau 8-4 : synthèse des éléments de benchmarking sur le thème de la gouvernance, en France, Palestine, Jordanie et Israël
Caractéristiques France Palestine Jordanie Israël
Coordination du Pas d’organe de coordination au La Palestinian Water Authority Le Ministère de l’Eau et de L’Israeli Water Authority (IWA) est
secteur niveau national, ni de politique (PWA) a des fonctions de planification, l’Irrigation (Ministry of Water and l’organe de gestion des ressources en
spécifique de développement de stratégies & Irrigation-MoWI) est responsable de la eau, de planification et autorisation des
politiques, règlementation dans le planification, de l’élaboration des projets. Elle est souls la tutelle du
domaine de la gestion des stratégies et politiques, du Ministère de l’Energie et de l’Eau. Elle
ressources en eau. financement, de la supervision de la anime un comité de coordination
Elle est placée directement sous recherche. inter-ministériel pour l’autorisation des
l’autorité du Cabinet des Ministres. La Water Authority of Jordan projets. Elle accompagne les
(WAJ) est responsable de la gestion porteurs de projet. A son conseil
Il existe une politique de gestion des
ressources en eau et de des services d’AEP, d’assainissement d’administration siègent l’ensemble
et de REUT, du suivi et gestion des des Ministères concernés (Eau,
l’assainissement qui inclut la Energie & infrastructures / Agriculture /
composante REU. ressources en eau, suivi qualité. Sa
PMU encadre les services délégués au Environnement / Finances).
privé Les ressources en eau (toutes
Jordan Valley Authority est ressources confondues) sont gérées
responsable du développement de la de manière intégrée et leur allocation
vallée, y compris la gestion des optimisée par rapport aux usages. La
services d’eau potable et WA distribue des quotas d’utilisation ->
d’assainissement et le développement l’utilisation d’EUT pour l’agriculture 171
de l’irrigation. permet de libérer des quotas pour
l’AEP.
La REUT est considérée comme une
ressource non-conventionnelle à part
entière, avec un objectif de réutilisation
totale.
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DES USAGERS ET DES CONSOMMATEURS
Certaines fonctions sont néanmoins « orphelines » et restent à attribuer (contrôle de la conformité des
usages non agricoles, accompagnement à l’émergence d’usages non agricoles, etc.).
Outre ces fonctions « orphelines », et quelques flous sur la répartition de certaines fonctions entre
acteurs (notamment le contrôle), le cadre institutionnel existant permet de couvrir l’ensemble des
missions nécessaires au fonctionnement de la REU. Aussi, il nous semble pertinent de continuer à
fonctionner dans ce cadre, sans créer de nouvelles instances.
C’est plutôt la manière d’opérationnaliser ce cadre institutionnel qui nécessite des évolutions.
Aujourd’hui, on observe une approche des projets centralisée et descendante, des fonctions de
régulation dotées d’insuffisamment de moyens et de légitimité (instruction, contrôle, sanctions), des
difficultés de circulation de l’information et de la coordination des intervenants. Et c’est sur la résolution
de ces difficultés que vont se centrer nos propositions.
178 Objectifs
Le diagnostic institutionnel permet ainsi de formuler un certain nombre de recommandations qui
pourront être discutées dans le cadre de la phase 2 de l’étude pour l’évaluation du futur de la REUT.
Ces recommandations ne remettent pas en cause l’architecture institutionnelle actuelle, mais
proposent de faire évoluer les pratiques, les moyens et la mise en œuvre. Elles sont articulées
autour des grands objectifs suivants :
Changer d’approche : pour être efficients, durables et répondre à la demande sociétale post-
révolution, les projets de REUT doivent émaner des utilisateurs, dont l’émergence et la
structuration de la demande est à accompagner.
L’Etat réalise déjà des consultations des agriculteurs localement, mais il s’agit d’évoluer vers un
degré supérieur de participation. Cela implique de passer d’une approche planificatrice
descendante avec consultation (l’Etat décide au niveau central ou gouvernorat et demande
leur avis aux bénéficiaires) à une approche participative d’accompagnement pour
l’émergence de la demande locale et le portage des projets (ce sont les demandeurs qui vont
co-porter l’étude de faisabilité). Il s’agit de passer de l’approche actuelle, où l’on consulte un
bénéficiaire pour lui demander si il approuve - ou veut faire évoluer - un projet qu’il n’a pas conçu,
à une approche où l’agriculteur co-conçoit le projet avec le CRDA, sur le plan technique, mais
aussi en termes de modèle économique. Les agriculteurs éventuellement regroupés en GDA
accompagnés par les CRDA (ou plus généralement les utilisateurs concernés accompagnés de
référents à déterminer) participent aux décisions à toutes les étapes : décisions sur l’opportunité
ou non de développer un projet de REUT, conception du projet : localisation, qualité d’eau,
modalités d’exploitation, de maintenance, de financement, répartition des responsabilités, etc.
Il s’agit de travailler « en mode projet ».
Cette transition dans la manière de travailler est déjà à l’œuvre dans certains CRDA sous
l’impulsion de la DGACTA, avec la mise en œuvre d’approches de développement rural intégrées
et participatives, au travers de plans de développement communautaire (PDC), ou de plans de
développement rural intégrés (PDRI). Ces méthodes de travail sont en test pour la REUT
également dans les 2 projets pilotes faisant l’objet d’une assistance technique par la SCP ;
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RECOMMANDATIONS
Ces grands objectifs transversaux pourraient être concrétisés par les actions suivantes :
Améliorer la transparence : partager et diffuser les données sur la qualité des eaux
La FAO recommande que les agriculteurs aient un libre accès aux informations sur la qualité des eaux
qu’ils utilisent (FAO, 2003). Les pays enquêtés dans le cadre du Benchmarking ont tous amorcé ce
processus. Cela inclurait :
Au niveau des projets :
- la communication des informations sur la qualité des EUT aux usagers : libre accès aux
données d’auto-surveillance en temps réel (affichage papier ou téléchargement),
communication via les GDA ou les médias.
- La mise en place d’une procédure d’alerte des CRDA/GDA en cas de non-conformité de la
qualité des eaux est nécessaire ;
Au niveau des gouvernorats et au niveau central : le partage des données de contrôle entre
administrations par des envois en routine ou par la mise en place d’outils informatiques qu’il
s’agirait de faire vivre par la suite. 179
Renforcer la fonction de régulation pour l’application du cadre normatif
Selon le Pr Amit Gross (Water Institute, Israël), il existe deux stratégies pour pouvoir garantir aux
utilisateurs la qualité des eaux traitées :
Développer une fonction de régulation réellement opérationnelle, qui permette de vérifier que
les objectifs de qualité sont atteints et en cas de défaillance, de réagir (de manière volontaire ou
imposée) pour les restaurer. Il s’agit d’une logique d’obligation de résultats. C’est la voie choisie
par Israël, la France et la Palestine (en cours d’opérationnalisation dans ce dernier cas) ;
Tendre vers les « Best Management Practices » : lorsque la fonction de régulation ne
fonctionne pas correctement, il est nécessaire de basculer sur une logique d’obligation de
moyens :
- porter une attention particulière à la conception des procédés épuratoires, pour les rendre le
plus robustes possibles (cela a bien entendu un surcoût),
- définir les plages de condition normale de gestion des équipements en routine. Lorsqu’on sort
de ces conditions normales, on considère que les EUT sont impropres ;
Nous proposons d’opter pour la première stratégie. Cela concerne le renforcement et la fiabilisation de
l’instruction des dossiers pour leur autorisation préalable, du contrôle du respect du cadre normatif, tant
pour la qualité des eaux que pour les utilisations et produits, ainsi que des recours en cas de non-
conformité. Il s’agit pour cela de :
Assurer l’indépendance des organismes de contrôle envers les organismes qu’ils doivent
contrôler. En Palestine, par exemple, les autorités de régulation sont placées directement sous
le Cabinet des Ministres, sans ministère de tutelle,
Renforcer les effectifs et moyens des agents de contrôle sur le terrain. En Palestine, par
exemple, le WSRC est en train de former des inspecteurs pour que chaque opérateur ait un
contrôleur interne au niveau local, et que 15 inspecteurs assermentés soient opérationnels au
sein du WSRC à l’échelle du pays (plus 15 autres privés mobilisables en fonction des besoins).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
8. DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL DE LA FILIERE – DECENTRALISER, ACCOMPAGNER, REGULER ET DIFFUSER L’INFORMATION POUR REGAGNER LA CONFIANCE
DES USAGERS ET DES CONSOMMATEURS
Des activités de renforcement des capacités seront nécessaires en ce sens, qui pourront prendre la
forme d’échanges avec des pays où ces missions sont opérationnelles et efficaces.
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8. DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL DE LA FILIERE – DECENTRALISER, ACCOMPAGNER, REGULER ET DIFFUSER L’INFORMATION POUR REGAGNER LA CONFIANCE
DES USAGERS ET DES CONSOMMATEURS
52 La DGGREE intègre déjà la consultation des bénéficiaires dans ses méthodes de travail. Il s’agit désormais de changer de
manière de travailler pour aller plus loin qu’une simple consultation, et de construire avec les agriculteurs de A à Z.
53 La DGACTA rencontre sur la CES les mêmes enjeux de transition d’une démarche centralisée avec consultation des
bénéficiaires, à une démarche participative qui replace l’agriculteur au centre, où l’agriculteur devient partie prenante des
décisions dès la conception.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
8. DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL DE LA FILIERE – DECENTRALISER, ACCOMPAGNER, REGULER ET DIFFUSER L’INFORMATION POUR REGAGNER LA CONFIANCE
DES USAGERS ET DES CONSOMMATEURS
54 dans le cas où l’exploitant est responsable de la qualité de l’eau, sinon il faut que le contrat soit établi avec le gestionnaire
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9. DIAGNOSTIC DES FACTEURS D’ACCEPTABILITE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE
En fonction de l’usage qui est fait des EUT, plusieurs facteurs permettent d’expliquer l’acceptabilité de
la REUT. Le tableau ci-dessous (Tableau 9-1) présente des exemples de facteurs d’acceptabilité dans 183
deux contextes différents.
Tableau 9-1 : Exemples de facteurs d’acceptabilité sociale au niveau de projets de REUT et d’EUB diluées réussis dans d’autres pays
Pays Usage de REUT Exemples de facteurs d’acceptabilité
Windhoek, Eau potable Contexte de stress hydrique avancé
Namibie Pas de problèmes de santé reportés depuis le début du projet en
1968
Jordanie Agriculture Campagne de sensibilisation active sur de multiples supports et à
l’école pour informer et convaincre la population
Source : (Dreschel, Mahjoub, & Keraita, 2014)
Un des facteurs principaux freinant l’acceptabilité de la REUT et sur lequel il est difficile d’agir,
est la disponibilité des ressources en eaux conventionnelles. En effet, quand elles existent, ces
ressources sont généralement préférées car elles apparaissent moins risquées sur le plan sanitaire et
moins contraignantes au niveau technique et des attitudes à adopter (protections individuelles,
restrictions des cultures, etc.). Par ailleurs, dans certains cas, économiser les ressources
conventionnelles peut être plus efficace que mettre en place une méthode alternative avec des eaux
non conventionnelles. Dans les cas où il est possible d’avoir un pompage souterrain qui ne met pas en
danger la durabilité de la ressource souterraine, il peut y avoir compétitivité entre les ressources
souterraines et superficielles (Condom, Lefebvre, & Vandome, 2012). C’est pourquoi la disponibilité des
ressources conventionnelles est un critère déterminant lors du choix de la détermination du projet de
REUT. Il faut aussi prendre en compte la perception des potentiels usagers dans cette disponibilité des
ressources. En effet, à moyen ou à long terme, ces ressources peuvent être menacées mais si l’usager
n’en a pas conscience car il ne voit pas encore les impacts sur son activité, il pourra continuer à préférer
les eaux conventionnelles à des ressources alternatives. Dans ce cas, la sensibilisation sur le stress
hydrique (notamment dû au changement climatique) et aux économies d’eau est une première phase à
effectuer avant la sensibilisation pour l’utilisation des ressources non conventionnelles.
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9. DIAGNOSTIC DES FACTEURS D’ACCEPTABILITE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE
Outre la disponibilité des ressources conventionnelles, les autres facteurs d’acceptabilité sur lesquels il
est possible d’agir sont les suivants (Dreschel, Mahjoub, & Keraita, 2014) :
L’aspect sanitaire : le niveau de risque lié à l’utilisation des EUT (qualité des EUT, exposition de
l’usager et du consommateur et vulnérabilité des populations) combiné à la perception de ce
risque par la population concernée (usagers directs, consommateurs, riverains, etc.),
L’aspect économique : les retombées économiques visibles pour les usagers,
particulièrement pour les agriculteurs. Cet aspect comprend des facteurs tels que les restrictions
des cultures, la qualité fertilisante des EUT, le prix de l’eau, etc.,
L’aspect gouvernance : l’implication de tous les acteurs dès le début du projet et les liens de
confiance entre ces différents acteurs, notamment entre les usagers de terrain et les institutions.
En Tunisie, le sujet de l’acceptabilité sociale a été particulièrement étudié lors de la stratégie nationale
de communication et de sensibilisation à l’utilisation des EUT et des boues de STEP par la DGEQV en
2015. Cette étude s’intéresse aux déficits de connaissance, d’attitude et de pratique des agriculteurs et
identifie les canaux de communication opportuns susceptibles d’assurer une meilleure diffusion des
messages de sensibilisation. A partir d’enquêtes auprès des agriculteurs, l’étude a mis en évidence le
manque d’information sur les mesures d’hygiène à adopter, sur la réglementation existante et sur les
avantages à utiliser les EUT. Elle a permis d’interroger les agriculteurs de différentes régions de Tunisie
sur les inconvénients (facteurs de refus) et les avantages (facteurs d’acceptation) des EUT selon leur
perception avant de les hiérarchiser. Les résultats obtenus dans l’étude sont résumés dans les tableaux
ci-après.
Pour les inconvénients, on remarque d’importantes disparités régionales dans les réponses
apportées, notamment par rapport à la qualité des EUT. Alors que c’est la préoccupation première
dans les régions du Nord et du Centre, elle n’apparaît qu’en choix six pour le Sud. Le niveau de risque
sanitaire apparaît comme l’inconvénient principal à l’échelle nationale. Toutes les régions
s’accordent ensuite pour citer la restriction des cultures comme un frein important au développement
de la REUT. Il est à noter que l’enquête a été menée de manière directive et que les agriculteurs ne
pouvaient pas proposer d’autres inconvénients que ceux proposés par le questionnaire.
184 L’aspect religieux a souvent été mentionné comme pouvant être un facteur de refus de la REUT lors
des entretiens avec les administrations centrales. Cependant, il n’y a pas de données qui existent en
Tunisie et à l’échelle internationale pour pouvoir mesurer l’importance de cet aspect pour
l’acceptabilité sociale. De plus, il n’a pas été mentionné par les usagers lors des enquêtes effectuées
pour l’étude de la DGEQV en 2015 et celles effectuées au cours de cette première phase d’étude. En
Palestine, au contraire, des leaders religieux sont mobilisés pour informer la population de l’autorisation
de la REUT si les pratiques sanitaires et le traitement des EUT sont respectés (voir chapitre 8.4). Ils
participent donc à la sensibilisation et à la vulgarisation sur la REUT.
Dans cette étude, les facteurs d’acceptabilité mis en valeur reposent surtout sur des avantages
permettant d’augmenter la productivité agricole, c’est-à-dire des bénéfices financiers.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
9. DIAGNOSTIC DES FACTEURS D’ACCEPTABILITE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE
Les trois principaux facteurs d’acceptabilité indiqués ci-avant sont détaillés dans les paragraphes qui
suivent.
Ainsi, le niveau de risque peut donc être amoindri par une bonne maîtrise technique des traitements
des eaux usées et une stratégie de sensibilisation forte des usagers aux pratiques sanitaires.
Cependant, même si le niveau de risque est bas, pour qu’il y ait acceptabilité de la REUT, il faut
aussi que la perception de ce risque par le public concerné ne soit pas négative. Il est important
de reconnaître que même dans les situations où on utilise des procédés de traitement avancés pour
traiter les eaux usées et où les risques sanitaires effectifs sont très faibles, une perception négative par
la population et les utilisateurs peut impacter des projets même bien planifiés. Cela a été le cas avec le
projet d’eau potable à partir d’EUT de la ville de Toowoomba en Australie qui n’a pas été accepté lors
d’un référendum lancé en 2006 malgré le haut niveau de sécurité technologique assurée par le
traitement prévu. De plus, la population subissait des sévères restrictions d’eau au vu du contexte de
stress hydrique avancé de la région (Saad, Byrne, & Drechsel, 2016). La peur des risques pour la santé
sont d’autant plus présents que le contact avec les EUT est important. Par exemple, l’acceptabilité
sociale au niveau des consommateurs/clients est plus aisée pour l’irrigation des espaces verts que pour
le cas de produits alimentaires (irrigation agricole ou eau potable) car la perception du risque est
moindre bien qu’en réalité le niveau de risque n’est pas obligatoirement plus faible (Dreschel, Mahjoub,
& Keraita, 2014).
Pour agir contre cette perception négative des EUT, il est important de démontrer aux usagers la
maîtrise possible du risque sanitaire. Des expériences mal contrôlées et qui ont été des échecs
peuvent avoir des impacts négatifs sur l’acceptabilité sociale et les a priori peuvent ensuite être difficiles
à dépasser comme cela a été le cas dans le périmètre irrigué de Mornag. La réussite d’un projet de
REUT dès son commencement facilite son extension par la suite. De la même façon, la mise en valeur
de « success stories » auprès d’usagers potentiels a un poids important dans le dépassement
des freins psychologiques.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
9. DIAGNOSTIC DES FACTEURS D’ACCEPTABILITE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE
Cet aspect concerne particulièrement l’usage agricole. L’amélioration des rendements et la qualité
fertilisante des EUT sont des motivations fortes pour les agriculteurs, particulièrement pour les régions
arides55. En effet, dans les régions pluvieuses, l’irrigation est un complément aux eaux pluviales pour
optimiser les rendements et n’est pas régulière. Au contraire dans les régions sèches, ce sont les eaux
pluviales qui viennent compléter l’irrigation qui est alors essentielle à la production. Dans ces cas, la
valeur économique liée aux eaux d’irrigation est bien plus importante, ce qui a un rôle important dans
la motivation des agriculteurs.
En lien avec cet aspect économique, la restriction des cultures, bien qu’elle limite les risques
sanitaires, peut être un frein à l’acceptabilité sociale.
L’acceptabilité des consommateurs, qui repose elle plus essentiellement sur la perception du risque
sanitaire comme vu précédemment, est aussi une condition importante pour la rentabilité économique
de l’exploitation agricole et joue donc sur l’acceptabilité des agriculteurs à utiliser les EUT.
Le prix bas des EUT en comparaison des ressources conventionnelles, quant à lui, peut aussi
influer mais ne peut pas être le seul facteur de motivation comme le montre l’expérience tunisienne. La
tarification symbolique de 0,020 DT/ m3 d’EUT n’a pas été suffisante pour motiver les agriculteurs à
utiliser cette ressource (DGGREE, 2018). Pour les usages autres qu’agricoles cependant, comme
l’irrigation avec les eaux conventionnelles n’est pas subventionnée, le prix de l’eau est un paramètre
important dans le choix des ressources utilisées.
55 La qualité fertilisante des EUT, qui fait diminuer les frais liés aux intrants agricoles, est un bénéfice des EUT à valoriser
pour renforcer l’acceptabilité sociale.
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9. DIAGNOSTIC DES FACTEURS D’ACCEPTABILITE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE
RECOMMANDATIONS
Pour pallier les freins à l’acceptabilité sociale des usagers, la réalisation d’actions de sensibilisation
et de communication sont obligatoires. La stratégie nationale de communication et de sensibilisation
pour l’utilisation des EUT et des boues de STEP a permis d’identifier les moyens de communication
qui peuvent avoir un impact auprès des agriculteurs : 187
Les structures professionnelles auxquelles ils adhèrent comme les GDA ou les CTV,
permettent de les mettre en réseau et partager les expériences, d’où l’importance de la
consolidation de ces structures.
La visite de sites de REUT considérés comme des « success stories » (exemple de
Ouardanine) permet à des agriculteurs qui ne connaissent pas ou peu la REUT d’appréhender
les avantages (notamment économiques) à utiliser cette ressource. Pour les autres usages
qu’agricoles, il est aussi important qu’il y ait des usagers qui soient la vitrine de la REUT dans
leur domaine (par exemple le GCT, pionnier en Tunisie, pourrait peut-être le devenir pour la
réutilisation industrielle).
La communication dans les écoles pour les enfants d’agriculteurs est aussi un moyen humain
non négligeable.
La radio et la télévision sont des moyens de communication de masse qui sont bien suivis par
les agriculteurs.
La prière du vendredi est un canal de communication appréciable, notamment dans la région
du Sud où entre 70 et 80 % des agriculteurs déclarent y assister. Globalement, au niveau national,
les agriculteurs sont une large majorité à se déclarer enclin à suivre les conseils et les
recommandations de l’imam.
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10. DIAGNOSTIC DU SECTEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - UN BESOIN DE TRANSFERT DES CONNAISSANCES ACQUISES POUR LEUR APPLICATION
Les axes de recherche en Tunisie autour de la REUT peuvent être regroupés en plusieurs grands
thèmes :
Les techniques d’amélioration de la qualité des EUT en amont de leur réutilisation ;
188 Les techniques et les pratiques agricoles pour optimiser la REUT en agriculture (systèmes
d’irrigation, stockage, fertilisation, travail du sol, etc.) ;
Les impacts environnementaux
Les impacts sanitaires pour les utilisateurs et les consommateurs ;
De manière plus marginale, les aspects liés à la gouvernance dont notamment les aspects
socio-économiques, institutionnels et sociaux.
Pour ces thèmes, les organismes font à la fois de la recherche expérimentale et de la Recherche et
Développement, notamment pour ce qui concerne le domaine agricole.
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10. DIAGNOSTIC DU SECTEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - UN BESOIN DE TRANSFERT DES CONNAISSANCES ACQUISES POUR LEUR APPLICATION
Depuis 1984, l’INRGREF travaille sur ces thématiques à partir, en autre, de la station expérimentale de
l’Oued Souhil à Nabeul. L’Institut a participé au programme de recherche des années 1980 du PNUD
qui a permis de définir les conditions d’utilisation des EUT pour l’agriculture et d’étudier les impacts sur
le système eau-sol-plante. L’INRGREF a aussi contribué à la mise en place des normes et textes
réglementaires encadrant la REUT en Tunisie à partir des résultats de ces recherches.
Aujourd’hui les recherches concernent aussi les effets à long terme de la REUT grâce au périmètre
irrigué de la Soukra présent depuis les années 1960 et la station expérimentale de l’Oued Souhil. Outre
les stations expérimentales, des études sont aussi réalisées directement chez les agriculteurs pour
évaluer la contamination des sols, des plantes et des nappes.
De plus, l’INRGREF est le premier institut de recherche agricole qui a commencé les recherches sur la
thématique des polluants émergents (résidus de pesticides, composés oestrogéniques, résidus
médicamenteux, etc.) depuis 2004.
Des essais ont lieu aussi sur différents systèmes d’irrigation avec les EUT pour évaluer les techniques
les plus efficientes (exemple avec l’encadré ci-dessous).
Le projet ACCBAT (Adaptation to Climate Change through improved water demand management in irrigated
agriculture by introduction of new technologies and best agricultural practices)
C’est un projet stratégique au sein du programme multilatéral de coopération transfrontalière « Bassin Maritime
Méditerranée » (UE IEVP CTMED) qui porte sur la Tunisie, le Liban et la Jordanie. L’objectif est de partager les
bonnes pratiques de gestion de l’eau dans le domaine agricole et de former les différents acteurs à l’échelle
locale pour améliorer la productivité agricole tout en garantissant la durabilité environnementale. Les
thématiques abordées sont notamment l’augmentation de l’efficience de l’utilisation de l’eau, l’utilisation des
EUT dans les cultures irriguées, le renforcement des capacités institutionnelles, l’amélioration du savoir‐faire
dans le pilotage de l’irrigation et la sensibilisation du public sur l’économie d’eau et la REUT en agriculture.
La DGGREE est responsable de la mise en place de ce projet en Tunisie avec une composante dédiée à l’INRGREF
pour la recherche expérimentale. Dans le cadre de ce projet en Tunisie, un site pilote a été implanté depuis 2014
à Oued Souhil au sein de la station expérimentale de l’INRGREF. Sur 5 ha, des arbres fruitiers à haute valeur 189
ajoutée comme les bigaradiers sont irrigués avec un système « goutte‐à‐goutte » et en utilisant les EUT. Le site
est équipé d’un système de pompage avec filtration des EUT, d’un injecteur de fertilisant et de deux bassins de
stockage et de décantation de 500 m3 chacun. Outre le site de l’INRGREF, les équipements ont été implantés
chez des agriculteurs à titre expérimental.
Plus récemment, un nouveau projet de R&D vient d’être accepté avec la coopération italienne, nommé
Traitement des Eaux Usées et des Boues Résiduaires par des filtres plantés et usages agricole durables
(TRESOR). Pour les EUT, l’objectif est de fournir un traitement complémentaire permettent d’améliorer
leur qualité à faible coût (filtres plantés et végétalisés).
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10. DIAGNOSTIC DU SECTEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - UN BESOIN DE TRANSFERT DES CONNAISSANCES ACQUISES POUR LEUR APPLICATION
De plus, le laboratoire « traitement et valorisation des rejets hydriques » travaille sur des méthodes
innovantes de traitement des eaux usées (désinfection, phyto-épuration des eaux usées rurales,
valorisation des rejets industriels) et sur l’impact de l’épandage des boues résiduaires. Des technologies
poussées sont en cours d’étude comme un traitement par nanofiltration à basse pression qui permet
d’obtenir une qualité d’EUT proche de l’eau potable et de traiter tous les micropolluants (antibiotiques,
pesticides, métaux lourds, etc.).
Des stations pilotes existent depuis 2007 au niveau d’écoles primaires en milieu rural à Kasserine et
Chorfech. L’objectif est de développer une gestion locale de l’eau pour limiter le gaspillage, permettre
l’accès à l’eau dans ces écoles à moindre coût et éviter la pollution du milieu naturel via le rejet des
eaux usées dans des zones non couvertes par l’ONAS. Le projet permet la collecte des eaux pluviales
au niveau du toit des écoles, de les utiliser pour le bloc sanitaire puis de les traiter à l’aide d’une fosse
septique et d’une zone humide à macrophytes. Enfin, les eaux usées une fois traitées sont réutilisée
pour l’irrigation d’oliviers et d’amandiers à proximité de l’école (Ben Saad, Bousselmi, Fabio, & Ghrabi,
2015). Un guide est en cours d’élaboration pour pouvoir appliquer ce système à d’autres écoles rurales.
Le CERTE est également intervenu sur le site de recharge de nappe à Korba. Jusqu’en 2014, il était
chargé par la DGRE des suivis piézométriques et de salinité. La convention n’a pas été reconduite
depuis.
Pour exemple, le CITET possède une station pilote pour le traitement des eaux usées avec des
macrophytes en milieu rural à Jougar (Zaghouan) avec une capacité de 1 000 EH. L’eau est ensuite
réutilisée par un agriculteur dont les parcelles sont à proximité de la station. Les résultats de la qualité
des EUT seraient prometteurs, notamment pour l’abattement des paramètres parasitologiques (Kouki,
190 M’hiri, Saida, & Belaïd, 2009). Ce système serait adapté à des petites zones rurales non couvertes par
l’ONAS.
De plus, le CITET possède un laboratoire d’analyses environnementales afin d’analyser des polluants
(analyse physico-chimiques, polluants organiques, métaux lourds, parasitologie, etc.) dans les
différentes matrices environnementales (eau, air, sol, sédiments, etc.). Il intervient notamment dans le
contrôle de la conformité des rejets hydriques au niveau des STEP et des industriels.
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10. DIAGNOSTIC DU SECTEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - UN BESOIN DE TRANSFERT DES CONNAISSANCES ACQUISES POUR LEUR APPLICATION
D’autres centres de recherches peuvent travailler ponctuellement sur des thématiques liées à la REUT
comme l’Institut National d’Agronomie de Tunis (INAT) qui produit des thèses et projets de fins d’études
sur ce sujet en partenariat avec les autres organismes précédemment cités.
En effet, l’expérience ancienne de la Tunisie avec des périmètres irrigués depuis les années 80 ou
encore le site de recharge artificielle des nappes par les EUT à Oued Souhil permet aujourd’hui d’étudier
les effets à long terme de la REUT sur l’environnement. Grâce à des équipes de chercheurs spécialisés
sur différents aspects (salinité, ETM, microbiologie, polluants émergents, etc.), des travaux de
recherche continuent de voir le jour actuellement pour actualiser les connaissances dans le domaine. 191
Cette expérience a aussi permis de décrire les bonnes pratiques de REUT qu’il faudrait appliquer pour
éviter les impacts négatifs sur l’environnement et réduire les risques sanitaires, que ce soit au niveau
de l’irrigation agricole ou pour les procédés de recharge de nappe.
Outre l’étude des impacts de la REUT, des études sont aussi en cours pour l’amélioration des
traitements des eaux usées via différentes techniques pouvant s’adapter à plusieurs contextes (petits
projets pilotes comme MADFORWATER, projet ACCBAT, TRESOR, etc.). Cela comprend une
approche de plus en plus intégrée comme les exemples de sites expérimentaux du CERTE et du CITET
pour l’assainissement en milieu rural.
Cependant, il existe aussi des freins au développement des nouveaux travaux de recherche mais aussi
et surtout au transfert des connaissances et des compétences acquises sur les sites pilotes vers des
applications à plus grande échelle.
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10. DIAGNOSTIC DU SECTEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - UN BESOIN DE TRANSFERT DES CONNAISSANCES ACQUISES POUR LEUR APPLICATION
Les résultats obtenus lors de certains travaux de recherche sont riches mais ne sont pas bien exploités
ou valorisés. Les projets R&D, que ce soit concernant de nouvelles méthodes pour le traitement des eaux
usées, les systèmes d’irrigation ou encore la recharge de nappe, ne doivent pas rester à l’échelle pilote
puis abandonnés. Les résultats doivent être mieux évalués pour servir à valoriser l’expérience à plus
grande échelle. Les freins à ce transfert d’échelle se situent souvent au niveau institutionnel et
économique :
Il y a souvent des financements pour lancer des projets de recherche mais ces financements ne
continuent pas par la suite. Certains suivis ne sont pas respectés sur des sites pilotes par
manque de moyens ce qui rend les résultats difficilement interprétables ou bien il n’y a pas assez
de personnes compétentes pour assurer le suivi du projet. Une réflexion doit être menée en amont
du projet pour savoir s’il y aura des financements suffisants pour assurer la mise en place du projet
mais aussi son suivi ainsi que le transfert et la valorisation des résultats en aval.
Outre le financement, le manque de stabilité des institutions ralentit la prise de décision. Il
manque des personnes vraiment impliquées sur toute la durée des projets.
La collaboration entre les organismes de recherche et les administrations est à développer
pour permettre la valorisation des résultats. Le cas de la recharge de nappe à Korba est un bon
exemple de ce manque de coopération : les résultats acquis au niveau de la station de l’Oued Souhil
n’ont pas été appliqués à ce nouveau site. Les résultats enregistrés n’ont donc pas beaucoup
enrichis ceux déjà observés sur le premier site de recharge. De plus, le partenariat établi entre le
CERTE et la DGRE s’est révélé non concluant et la convention n’a donc pas été renouvelée. Ni le
CRDA de Nabeul, ni la DGRE ne disposent des données complètes de suivi. Il n’y a donc plus
depuis 2014 de suivis physico-chimiques et microbiologiques sur le site de Korba, malgré les
investissements importants entrepris pour ce site.
Il n’existe pas de capitalisation exhaustive de tous les travaux de recherche sur la REUT en
Tunisie effectués par l’ensemble des organismes de recherche. Une base de données facile d’accès
pour les administrations pourrait permettre un meilleur échange d’informations entre la recherche
192 et les décideurs. L’objectif serait de synthétiser les résultats des recherches pouvant aider à la prise
de décision en des termes simples et identifier les connaissances à consolider.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
10. DIAGNOSTIC DU SECTEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - UN BESOIN DE TRANSFERT DES CONNAISSANCES ACQUISES POUR LEUR APPLICATION
PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
La proposition consiste à renforcer les partenariats entre administration et recherche autour des
problèmes rencontrés par les gestionnaires et les usagers. Il s’agira de mettre au point des
mécanismes qui satisfont à la fois l’administration (questions de recherche, transparence et
transmission des résultats) et les laboratoires de recherche (financements et visibilité) :
- Des modalités d’identification conjointe de questions de recherche, autour d’enjeux opérationnels
émanant des retours de terrain,
- Des modalités assurant la transmission des résultats,
- Des modalités de prise de décision conjointe sur les sites pilotes,
- Des modalités de financement, avec visibilité sur le moyen terme
Quelques domaines de recherche pourraient être encore approfondis pour répondre à des
questionnements sur la REUT en Tunisie :
Les impacts de la REUT ont surtout été étudiés par le prisme de l’irrigation agricole et de la recharge
de nappe, il serait intéressant de se pencher aussi sur les autres usages (golfs, espaces verts,
usage industriel, etc.).
Au niveau de la recharge de nappe avec des EUT, il manque un consensus scientifique sur les
résultats obtenus notamment pour les suivis microbiologiques. Les phénomènes évoluant au sein
des nappes souterraines sont complexes et demandent une approche pluridisciplinaire
(hydrogéologie, géochimie, microbiologie, etc.) afin d’interpréter et de valoriser correctement les
résultats. L’expérience doit maintenant être menée à plus grande échelle que les sites pilotes et les
modalités à respecter pour la recharge doivent être clairement définis (ce point est détaillé dans le
chapitre 11.4.5 consacré à la recharge des nappes avec des EUT).
A plus long terme, les effets « cocktails » et les risques sanitaires et environnementaux référents
pourront aussi être envisagés.
La recherche s’est surtout intéressée jusque-là aux aspects techniques et les impacts
environnementaux. D’autres aspects pourraient être plus approfondis via plus d’études
sociologiques, épidémiologiques, économiques (Analyses du Cycle de Vie) pour apporter une 193
vision plus écosystémique au sujet. Ces aspects induisent un renforcement des compétences au
niveau des équipes de recherche.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Carte 11-1 : Répartition des usages de réutilisation pour les différentes STEP
195
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les résultats issus des enquêtes sont présentés par usage et sont organisés, pour chaque usage, dans
deux parties :
Présentation générale de chacun des sites et éléments factuels,
Analyse transversale de la filière.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-1 : Liste des 20 sites choisis pour les enquêtes de terrain56
Usages Gouvernorat Nom du site STEP ACA
Monastir Ouardanine Ouardanine X
Kairouan Dhraa Tammar Kairouan 2 X
Zaghouan El Fahs El Fahs X
Nabeul Oued Souhil SE3 et SE4
Périmètres Médenine Talbet et Meghzel Djerba Aghir
irrigués Médenine Ouljet El Khoder Médenine
Gabes El Hamma Gabes
Kasserine Oued Essid Kasserine X
Gafsa Aguila Gafsa X
Siliana Mediouna Siliana
Tunis Golf de Carthage Charguia
Golfs Nabeul Golf Yasmine SE1 X
Monastir Golf Flamingo El Frina
Espaces verts Route de l’aéroport de
Tunis Charguia X
Tunis
Recharges de Nabeul Korba Korba X
nappes Nabeul Souhil SE4
Valorisation Nabeul Lagune de Korba Korba X
écologique Bizerte Lagune de Bizerte Menzel Bourguiba
Gabes GCT Gabes Gabes
Usage industriel
Gafsa GCT Gafsa Gafsa X
197
56 Les périmètres irrigués de Borj Touil à l’Ariana et de El Hajeb à Sfax n’ont pas été choisis car ils ont déjà été enquêtés lors
de l’étude préliminaire réalisée par SCP (2017).
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
198
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les acteurs rencontrés lors des enquêtes ont été les suivants :
Pour la partie assainissement : producteurs des EUT pour chacun des sites de réutilisation,
c’est-à-dire des représentants de l’ONAS au niveau de la STEP enquêtée (chef de station,
ingénieurs ou techniciens, responsables régionaux de de l’ONAS) ou des exploitants privés.
Pour les périmètres irrigués : les CRDA, les GDA et une partie des agriculteurs exploitants le
périmètre irrigué,
Pour les golfs : les responsables des golfs et les experts irrigation,
Pour les espaces verts : la direction de l’environnement de l’OACA et de l’expert irrigation,
Pour la recharge de nappe : le CRDA de Nabeul pour les 2 sites (arrondissement ressources en
eau),
Pour la réutilisation industrielle : les responsables du GCT au niveau régional,
Pour la valorisation écologique : une association environnementale pour le site de Korba.
Un support d’entretien de type semi-directif a été élaboré et complété lors du premier COPIL de l’étude.
Ce support souple, à destination de l’enquêteur, permet de s’assurer que les différents aspects de la
filière ont été couverts : aspects techniques (de la collecte des EUB à la réutilisation des EUT, jusqu’à
la valorisation des produits agricoles), institutionnels, réglementaires, économiques et financiers,
sociaux, environnementaux et sanitaires.
Pour chaque site de réutilisation, une planche photo a été préparée et présente les principales 199
caractéristiques de chacun des sites. Le compte-rendu complet des enquêtes est présenté en annexe.
Le Tableau 11-2 résume les principaux indicateurs de l’exploitation des périmètres irrigués avec des
EUT en Tunisie.
Il est important de noter qu’il y a une certaine ambigüité au niveau des indicateurs, par exemple pour le
taux d’exploitation (surface irrigable / surface aménagée) et le taux d’intensification (surface irriguée /
surface aménagée). L’imprécision des chiffres concerne essentiellement les superficies réellement
irriguées (et les superficies des différentes cultures pratiquées) ainsi que les volumes consommés
(absence de compteurs sur certains périmètres irrigués et à la sortie des STEP).
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Tableau 11-2 : Liste des périmètres irrigués avec des EUT, campagne 2017 - 2018
Superficie Volume
Périmètre Station Année de mise Superficie Superficie Intensification
Gouvernorat aménagée (1) distribué d’EUT
irrigué d'épuration en service irrigable (2) (ha) irriguée (3) (ha) (4) (%)
(ha) (m3/an)
Zaouiet Sousse Sousse sud 1987 205 257 257 125 % 419 000
Sousse
M'SAKEN Msaken 2003 185 185 185 100 % 183 000
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Superficie Volume
Périmètre Station Année de mise Superficie Superficie Intensification
Gouvernorat aménagée (1) distribué d’EUT
irrigué d'épuration en service irrigable (2) (ha) irriguée (3) (ha) (4) (%)
(ha) (m3/an)
Kairouan Dhraa Tammar Dhraa Tammar 1989 380 380 330 87 % 1 260 000
Oued Essid Kasserine 1998 131 131 131 100 % 499 000
Kasserine
Sbitla Sbitla 2009 80 80 - - -
El Hajeb Sfax sud 1987 452 452 233 52% 786 000
Sfax
El hancha El hancha 2010 50 50 - - -
Gafsa Aguila Aguila 1994 117 117 137 117 % 836 000
Gabes
El Hamma El Hamma 2007 100 100 50 50 % 217 000 201
Dissa Gabes 1999 - 2007 300 300 140 47 % 1 000 000
1
Superficie aménagée : superficie des exploitations agricoles du périmètre irrigué dépendant des infrastructures d’alimentation en EUT (bornes d’irrigation).
2
Superficie irrigable : superficie pouvant être irriguée selon le débit de la source d’eau et le plan cultural
3
Superficie irriguée : superficie réellement mise en culture en utilisant les ressources en eau des bornes d’irrigation. Elle peut être supérieure à la superficie
irrigable quand le périmètre s’oriente de plus en plus vers l’extensif ou l’irrigation d’appoint.
4
Taux d’intensification : superficie irriguée / superficie aménagée
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La figure ci-dessous présente l’évolution des superficies aménagées et irriguées avec les EUT en
Tunisie. On peut voir que la superficie aménagée n’a pas beaucoup augmenté depuis 2003 comme le
montre la Figure 11-1 et la superficie irriguée a été très variable en fonction des années. Cette variation
est due en partie à l’arrêt de fonctionnement de certains périmètres irrigués certaines années lorsque
la qualité des EUT distribuées ne permet pas la réutilisation. Certains périmètres irrigués ont aussi
fonctionné les premières années après leur aménagement mais ils ont été ensuite abandonnés par les
agriculteurs face aux diverses difficultés rencontrées.
Figure 11-1 : Evolution des superficies aménagées et irriguées des périmètres irrigués avec des EUT depuis 2000
L’évolution des consommations des périmètres irrigués en EUT est représentée sur la Figure 11-2. Les
volumes réutilisés sont passés de 5,5 Mm3 en 1996 à 13,66 Mm3 en 2018. Cependant, on note une
diminution des volumes réutilisés depuis les années 2010 avec un maximum de réutilisation lors
de la campagne 2007/2008 avec 18 Mm3.
Figure 11-2 : Evolution du volume d’EUT distribué aux périmètres irrigués depuis 1996
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Le Tableau 11-3 résume les données générales pour la REUT en Tunisie au niveau agricole pour les
campagnes 2016/2017 et 2017/2018.
Tableau 11-3 : Données générales sur la REUT en agriculture pour la campagne 2016/2017 et 2017/2018
Campagne 2016/2017 Campagne 2017/2018
Nombre de périmètres utilisant
32 32
des EUT
Nombre de STEP concernées 30 30
Superficie aménagée (ha) 8 500 8 500
Superficie irrigable (ha) 6 500 6 500
Superficie irriguée (ha) 2 400 2 700
Arboriculture : 41,5 %
Arboriculture : 49 % Fourrages : 40 %
Fourrages : 46 % Grandes cultures : 9 %
Assolement
Grandes cultures : 2 % Agrumes : 6 %
Cultures industrielles : 3 % Autres : 3 %
Cultures industrielles : 0,5 %
Taux d’intensification (%) 29% 32 %
Volume d’EUT distribué (Mm3) 13 100 000 13 700 000
Source : DGGREE, 2018
Il est à noter que les périmètres irrigués de Borj Touil et El Hajeb avaient déjà été enquêtés lors de
l’étude préliminaire à ce diagnostic (DGGREE, 2017). La description de ces deux périmètres irrigués
est synthétisée dans la partie 11.2.2.4.
Le Tableau 11-4 décrit sommairement le déroulement des enquêtes pour les 10 périmètres enquêtés.
Les résultats complets sont présentés en annexe.
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Localisation Gouvernorat de Nabeul Gouvernorat de Zaghouan Gouvernorat de Siliana Gouvernorat de Kairouan Gouvernorat de Monastir
Lieux visités STEP SE3 et SE4 STEP El Fahs STEP Siliana STEP Kairouan 2 STEP Ouardanine
Stations de pompage et Station de pompage et bassin Station de pompage et bassin Station de pompage et bassin Station de pompage et bassin
bassins de stockage de SE3, de stockage de stockage de stockage de stockage
SE4 et SE3 + SE4
Différentes parcelles du Différentes parcelles du Différentes parcelles du Différentes parcelles du
Parcelles du périmètre avec périmètre périmètre périmètre périmètre
irrigation localisée
Dates de 6 mars 2019 28 février 2019 3 avril 2019 21 février 2019 18 et 19 février 2019
visite
Personnes STEP : Chef division STEP : Chef de station ONAS STEP : Chef de station ONAS STEP : Chef de station ONAS STEP : Chef de station ONAS
204 rencontrées régionale ONAS Nabeul
Périmètre irrigué : CRDA Périmètre irrigué : CRDA Périmètre irrigué : CRDA Périmètre irrigué : CRDA
Périmètre irrigué : CRDA Zaghouan arrondissement Siliana arrondissement PI, Kairouan arrondissement Monastir arrondissement
Nabeul arrondissement périmètre irrigué et GDA El GDA Mediouna périmètre irrigué et GDA périmètre irrigué et GDA
périmètre irrigué et GDA Kdhirat, agriculteurs Dhraa Tammar, agriculteurs Ouardanine
Souhil, agriculteurs
Vue sur des parcelles du périmètre irrigué Oliveraie irriguée du périmètre irrigué El Fourrages irrigués du périmètre irrigué Bassin de stockage des EUT du périmètre Figuiers irrigués du périmètre irrigué
Souhil (BRLi, mars 2019) Fahs (BRLi, février 2019) Mediouna (BRLi, avril 2019) irrigué Dhraa Tammar (BRLi, février 2019) Ouardanine (BRLi, février 2019)
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Périmètre
El Hamma Meghzel/Talbet Ouljet El Khodr Oued Essid Aguila
irrigué
Localisation Gouvernorat de Gabès Gouvernorat de Medenine Gouvernorat de Medenine Gouvernorat de Kasserine Gouvernorat de Gafsa
Lieux visités STEP El Hamma STEP Djerba Aghir STEP Medenine STEP Kasserine STEP Gafsa dont la nouvelle
en construction
Station de pompage et bassin Station de pompage et bassin Station de pompage et bassin Station de pompage et bassin
de stockage de stockage des deux de stockage, château d’eau de stockage Station de pompage et bassin
Périmètre irrigué, châteaux de stockage
Différentes parcelles du d’eau Différentes parcelles du Différentes parcelles du
Périmètre irrigué Périmètre irrigué Périmètre irrigué
Différentes parcelles des
deux Périmètre irrigué
Dates de 13 mars 2019 11 mars 2019 12 mars 2019 26 mars 2019 27 mars 2019
visite
Personnes STEP : Chef service STEP : Chef exploitant privé STEP : Chef de station ONAs STEP : Chef de station ONAS STEP : Chef division
rencontrées épuration ONAS Gabès régionale ONAS Gafsa
Périmètre irrigué : CRDA Périmètre irrigué : CRDA Périmètre irrigué : CRDA
Périmètre irrigué : CRDA Medenine arrondissement Medenine arrondissement Kasserine arrondissement Périmètre irrigué : CRDA
Gabès arrondissement Périmètre irrigué, GDA Périmètre irrigué, GDA Ouljet Périmètre irrigué, GDA Oued Gafsa arrondissement 205
Périmètre irrigué, GDA El Meghzel et Talbet El Khodr, agriculteurs Essid Périmètre irrigué, GDA
Hamma Aguila, agriculteurs
Fourrages irrigués du périmètre irrigué El Oliveraie irriguée du périmètre irrigué Talbet Vue sur des parcelles du périmètre irrigué Oliveraie irriguée du périmètre irrigué Oued Oliveraie irriguée du périmètre irrigué Aguila
Hamma (BRLi, mars 2019) (BRLi, mars 2019) Ouljet El Khoder (BRLi, mars 2019) Essid (BRLi, mars 2019) (BRLi, mars 2019)
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les traitements effectués au niveau de ces STEP sont très majoritairement de type boues activées, à
faible ou moyenne charge. Deux périmètres utilisent des EUT provenant de lagunage, aéré pour Oued
Essid (Kasserine) et non aéré pour Aguila (Gafsa). Quelques stations sont pourvues des équipements
pour des traitements tertiaires : traitement à UV à Kairouan 2, bassins de maturation à Djerba Aghir. Le
traitement à UV à El Fahs n’est pas fonctionnel, de même que le biofiltre à sable à Médenine en aval
de la STEP. A Gafsa, une nouvelle STEP est en construction pour remplacer les bassins de lagunage.
Elle sera de type boues activées et devrait être opérationnelle sous peu. Les bassins actuels serviront
de traitement tertiaire en sortie de la nouvelle STEP.
Certaines d’entre elles ont des capacités importantes de traitement comme Kairouan 2 avec une
capacité nominale de 15 000 m3/j tandis que d’autres sont plus modestes comme Ouardanine qui a une
capacité de 1 500 m3/j.
Les STEP SE3, SE4 et Djerba Aghir sont situées dans des zones touristiques, leur rejet s’effectue dans
un milieu sensible puisqu’il est en mer à proximité de zones de baignade. Elles reçoivent des eaux
domestiques provenant majoritairement d’hôtels et de restaurants, tandis que les autres STEP reçoivent
en partie des eaux industrielles pouvant avoir un impact sur la qualité des EUB. Il est à noter le cas
particulier de la STEP El Hamma qui reçoit les eaux grises des hammams. Ces eaux ne sont pas très
chargées en matières organiques mais elles sont riches en déchets solides (filasses…), ce qui ne facilite
pas leur traitement au niveau de la STEP. Des bassins de stockage sont en train d’être mis en place
pour traiter ces eaux en parallèle des eaux domestiques.
Pour les STEP de El Hamma et de Djerba Aghir, ce n’est pas l’ONAS qui est responsable de
l’exploitation de la STEP, l’exploitation a été déléguée à une société privée. Cette société s’occupe de
206 l’entretien et du bon fonctionnement du traitement de la STEP mais n’a pas d’objectifs de performance
à respecter.
Le Tableau 11-5 reprend les principales caractéristiques des 11 STEP visitées pour l’usage agricole.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Chenal d’oxydation de SE3 (BRLi, Traitement III à UV non fonctionnel d’El Chenal d’oxydation avec aérateurs de Traitement III à UV de Kairouan 2 Chenal d’oxydation de Ouardanine
mars 2019) Fahs (BRLi, février 2019) Siliana (BRLi, avril 2019) (BRLi, février 2019) (BRLi, février 2019)
Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la
Origine des EUB – industriels zone touristique de ville de El Fahs et eaux ville de Siliana et eaux ville de Kairouan et eaux ville de Ouardanine et
raccordés Hammamet nord et du industrielles (câblage d’un abattoir industrielles eaux industrielles (lavage
sud de la ville de Nabeul électrique, abattoir…) de voitures, abattoir…) 207
By pass en entrée de By pass au niveau de la By pass en entrée de By pass en entrée de
Gestion du trop plein STEP station de pompage de la STEP STEP
ville de Siliana
Boues activées à faible Boues activées à faible Boues activées à faible Boues activées à faible Boues activées à
charge (aération charge, (aération charge (aération charge (aération moyenne charge
prolongée) prolongée) prolongée) prolongée)
Type de traitement
Traitement tertiaire à UV Traitement tertiaire à UV
non fonctionnel
Capacité nominale 3 500 m3/j 4 200 m3/j 4 500 m3/j 15 000 m3/j 1 500 m3/j
Débit journalier moyen et 4 000 m3/j – 6 500 m3/j 1 300 m3/j - ? 2 300 m3/j- 6 000 m3/j 15 700 m3/j – 22 500 m3/j 1 600 m3/j - 2 800 m3/j
maximum (2017)
Volume d’EUT produit (2017) 1 500 000 m3 470 000 m3 840 000 m3 5 800 000 m3 600 000 m3
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Caractéristiques des STEP STEP SE3 STEP El Fahs STEP Siliana STEP Kairouan 2 STEP Ouardanine
Pas de valorisation des Valorisation des boues en Pas de valorisation des Pas de valorisation des Valorisation des boues en
Valorisation des sous produits
boues agriculture boues boues agriculture
Pas de réhabilitation Pas de travaux prévus Réhabilitation et extension Pas de réhabilitation de Réhabilitation de la STEP
depuis longtemps. Mise prochainement (7 000 m3/) prévues, pas prévue en cours (depuis 2017),
Réhabilitations / Extensions
en place en 2018 de de date précisée. extension prévue
panneaux solaire
Périmètre irrigué Souhil et Espaces verts de la Espaces verts de la Périmètre irrigué Dhraa Périmètre irrigué
Haouaria : 710 000 m3 STEP : 20 000 m3 STEP : 26 000 m3 Tammar : 1 260 000 m3 Ouardanine : 420 000 m3
Usages REUT et volume
réutilisé en 2017
Pour SE4 : voir partie Périmètre irrigué El Fahs : Périmètre irrigué
recharge de nappe 90 000 m3 Mediouna : 61 000 m3
208
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Caractéristiques des STEP STEP El Hamma STEP Djerba Aghir STEP Médenine STEP Kasserine STEP Gafsa
Illustration
Bassins de maturation des eaux de Bassins de maturation en aval de Biofiltre à sable non fonctionnel de Lagune aérée de Kasserine (BRLi, Système lagunaire de la STEP de
hammams d’El Hamma (BRLi, mars Djerba Aghir (BRLi, mars 2019) Médenine (BRLi, mars 2019) mars 2019) Gafsa (BRLi, mars 2019)
2019)
Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestique de la Eaux domestiques de la
Origine des EUB – industriels ville d’El Hamma et eaux zone touristique de la ville ville de Médenine et eaux ville de Kasserine et eaux ville de Gafsa
raccordés de deux hammams de Midoune industrielles (lavage de industrielles (textile,
voiture, abattoir…) tannerie, abattoir…)
By pass en entrée de By pass en entrée de By pass en entrée de Gestion du débit avec les
Gestion du trop plein
station station station bassins de lagunage 209
Population raccordée 42 000 EH 35 000 EH 81 000 EH 125 000 EH 91 000 EH
Boues activées à Boues activées à faible Boues activées à faible Lagunage aéré Actuellement : lagunage
moyenne charge charge charge (aération prolongé
prolongée)
Type de traitement Bassin de maturation pour Traitement En travaux : boues
les eaux de hammams complémentaire avec Biofiltre à sable activées à moyenne
bassin de maturation complémentaire non charge, traitement III avec
fonctionnel les lagunes, cogénération
Capacité nominale 4 000 m3/j 13 000 m3/j 8 900 m3/j 15 000 m3/j 6 000 m3/j
Débit journalier moyen et 5400 m3/j – 6 900 m3/ 7 000 m3/j – 20 200 m3/ 5 000 m3/j – 6 600 m3/ 8 400 m3/ - 8 900 m3/ 1 500 m3/j - ?
maximum (2017)
Volume d’EUT produit (2017) 3 900 000 m3 2 600 000 m3 1 800 000 m3 3 100 000 m3 3 000 000 m3
Pas de valorisation des 100 % des boues sont Pas de valorisation des Pas de valorisation des Utilisation des boues
Valorisation des sous produits boues revalorisées pour boues boues prévue en partie pour la
l'agriculture cogénération
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Caractéristiques des STEP STEP El Hamma STEP Djerba Aghir STEP Médenine STEP Kasserine STEP Gafsa
Travaux de réhabilitation Réhabilitation en cours Pas de grosse Réhabilitation débutée en Construction en cours de
en cours (3e clarificateur, (chenal d'oxydation, réhabilitation de prévue 2019 la nouvelle STEP avec
Réhabilitations / Extensions
système fines bulles, ouvrage de dégazage, boues activées, fin prévue
prétraitement…) dessableur…) en 2019
Usages REUT et volume Périmètre irrigué El Périmètre irrigué Talbet et Périmètre irrigué Ouljet El Périmètre irrigué Oued Périmètre irrigué Aguila :
réutilisé en 2017 Hamma : 76 000 m3 Meghzel : 110 064m3 Khodr : 60 000 m3 Essid : 436 127 m3 1 945 000 m3
Source : (ONAS, 2017)
210
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Concernant les périmètres irrigués enquêtés, l’origine des projets est la suivante :
7 projets lancés par le CRDA : Aguila, Oued Essid, El Kdhirat, Mediouna, Ouljet Khoder, El
Hamma et Dhraa Tammar (motivation d’un petit groupe d’agriculteur par le CRDA pour ensuite
étendre le périmètre)
2 projets lancés par les agriculteurs : Souhil (nappe phréatique menacée par l’intrusion
marine), Ouardanine (remontée de la nappe salée à cause des rejets de la STEP ce qui menace
l’agriculture de la zone)
2 projets lancés par l’ONAS : Souhil et Djerba Aghir (éviter les rejets dans la mer)
En général, les frais liés à la station de pompage (maintenance, entretien, énergie) sont pris en charge
par le CRDA. Parmi les périmètres enquêtés, il y a cependant quelques exceptions comme à Kairouan
où c’est l’ONAS qui prend en charge la station de pompage ou à Gafsa où c’est le GDA. Pour El Hamma,
les coûts sont partagés entre le GDA et le GCT (compensation environnementale versée par le GCT). 211
Le Tableau 11-6 présente les systèmes de transfert observés pour chacun des périmètres irrigués.
Souhil SE3 : Bassin sortie ONAS de Bassin Souhil de 2 filtres à sable et 2 CRDA, sauf pour
1000 m3 - (3 pompes de 50 l/s 2 000 m3 – bassin filtres à disque – 2 les 8 ha pilote
– Hauteur Manométrique Haouaria de pompes 10 l/s et 2 reprise sur la
Totale = 55 m) 2 000 m3 citernes en métal charge des
galvanisé de 400 m3 agriculteurs
(projet pilote ACCBAT
SE4 : Bassin sortie ONAS de de 8 ha) pour irrigation
4 500 m3 - (3 pompes de 90 l/s localisée)
– HMT = 68 m)
El Kdhirat Bassin sortie ONAS de 750 m3 700 m3 Filtre à gravier + filtre à CRDA
- 2 pompes de 18 l/S (1+1) – tamis
HMT 75 m
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
El Hamma Bassin sortie 1 200 m3 - 3 Réservoir de Filtre à sable (projet Groupe chimique
pompes de 17 l/s – HMT = 27 100 m3 GIZ) + GDA
m
Meghzel 2 pompes de 25 l/s – HMT de Réservoir de Filtre avant pompage CRDA
63 m 50 m3 (souvent enlevé pour
ne pas réduire le débit)
Talbet 2 pompes de 18 l/s – HMT = Réservoir de CRDA
45 m 50 m3
Ouljet El Bassin sortie ONAS 1 000 m3 Réservoir de Biofiltre à sable non CRDA
Khoder 50 m3 fonctionnel en sortie de
HMT = 50 m, 2 pompes de 25 STEP
L/s
Bonne aptitude
El Kdhirat Semi-aride moyen accidenté Non
(texture moyenne)
Mediouna Semi-aride moyen accidenté légère Non
Dhraâ Tammar Aride sipérieur plaine Argileux Oui (nappe)
Bonne aptitude
Ouardanine Semi-aride inférieur accidenté Non (nappe salée)
(texture légère)
Non (nappe
Aguila Aride inférieur plaine Texture moyenne
surexploitée)
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Il est important d’étudier les performances des différents modèles d’exploitation. L’étude de tarification
des PPI EUT a présenté des estimations de performance en fonction des modèles d’exploitation
(DGGREE, 2018) et le présent rapport présente les résultats d’ACA pour 5 périmètres irrigués, ce qui
permet de discuter de la performance des différents modèles.
39 ha d’arbo + 17 ha
214 Mediouna Agriculteurs
Moyenne (22
pour 89 ha)
Directe
Principale /
secondaire
grandes cultures ( + 33
ha fourrages
30 ha d’arbo + 230 ha
Dhraâ Moyenne (37 Principale /
Agriculteurs Indirecte grandes cultures +
Tammar pour 380 ha) secondaire
70 ha fourrages
66 ha arbo + 2 ha
Petite (42 pour 70
Ouardanine Agriculteurs Directe Principale grandes cultures + 2 ha
ha)
fourrages
Principale /
Meghzel Agriculteurs Directe 32 ha Oliviers
secondaire
Petite (103 pour
51 ha)
Principale /
Talbet Agriculteurs Directe 19 ha Oliviers
secondaire
Agriculteurs
Petite (80 pour 131 ha oliviers + 60 ha
Oued Essid (131 ha) + OTD Directe Principale
131 ha) fourrage (intercalaire)
(10 ha)
210 ha Oliviers + 30 ha
Petite (37 pour grandes cultures + 100
Aguila Agriculteurs Directe Principale
117 ha) ha fourrages en
intercalaire
Source : DGGREE, 2018
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les enquêtes sur le terrain ont souligné la nécessité de développer la prise en compte de
l’environnement et des aspects sanitaires lors du développement de la REUT agricole car un
certain nombre d’aspects ne sont pas considérés aujourd’hui.
D’une façon générale, on note le manque d’analyses des impacts potentiels liés à l’utilisation
des EUT sur les sols dans les périmètres irrigués. En effet, si des analyses sont généralement
effectuées en amont de la création du périmètre, il n’y a généralement pas de suivi de la qualité
des sols pour étudier l’impact de la REUT sur la qualité des sols. L’état zéro (état de départ) est
absent pour évaluer les impacts.
De la même façon, pour les enjeux sanitaires, il n’y a pour l’heure pas assez d’études
épidémiologiques permettant de dresser le bilan de l’impact de la REUT sur la santé
humaine (pour les usagers des ressources et les consommateurs finaux). Le contrôle et le suivi
sont assez diffus.
Concernant le milieu récepteur, l’irrigation avec les eaux usées traitées permet aussi la recharge
des nappes. La campagne d’analyse réalisée en septembre 2017 au niveau de la nappe d’eau
souterraine de Sfax fournit quelques éléments sur l’impact potentiel des EUT utilisées pour
l’irrigation (DGRREE, 2017) sur les nappes sous-jacentes. Les résultats ont mis en évidence
la vulnérabilité de la nappe à la charge microbienne et à un élément métallique, le zinc. Il
est de plus à noter que les données disponibles actuellement ne rendent pas compte du fait que
les nappes réalimentées par les EUT utilisées pour l’agriculture peuvent ensuite être utilisées
pour l’alimentation en eau potable sur l’ensemble du pays. 215
GROUPEMENT DES AGRICULTEURS (GDA) ET TARIFICATION DE L’EAU
La performance de la gestion du périmètre est très liée au fonctionnement du GDA. La totalité des
périmètres irrigués enquêtés sont gérés par le GDA. Dans le système classique, l’ONAS livre l’eau
gratuitement à la sortie de la STEP et ensuite le pompage est pris en charge par le CRDA qui livre l’eau
au GDA.
C’est le GDA qui facture l’eau à l’exploitant et l’état de fonctionnement du GDA (sur la base de critères
objectifs comme le taux de recouvrement, la réparation des casses, la tenue de la comptabilité, la tenue
des Assemblées générales, etc.) peut être lié, dans une certaine mesure à la tarification.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
11.2.2.4 Complément aux périmètres irrigués enquêtés : enseignements des enquêtes des
périmètres irrigués de Borj Touil et El Hajeb
CARACTERISTIQUES DES STEP ALIMENTANT LES PERIMETRES IRRIGUES DE BORJ TOUIL ET EL
HAJEB
L’alimentation en EUT du périmètre irrigué de Borj Touil se fait à partir d’un bassin de régulation
collectant les EUT du canal Khelij. C’est dans ce canal que sont rejetées les EUT de 4 STEP de Tunis,
Charguia, Choutrana 1 et 2 et Côtière nord, avant d’être rejetées à la mer si elles ne sont pas réutilisées
pour le périmètre irrigué. Le débit d’entrée des STEP de Charguia, Choutrana 2 et Côtière nord est
régulé car les suppléments sont envoyés vers Choutrana 1 afin d’optimiser le rendement des trois
premières stations.
Charguia est la plus ancienne STEP de Tunis, elle a été construite en 1958. Les EUT produites sont
réutilisées pour de nombreux usages différents : le PPI de Borj Touil, les deux golfs de Tunis (Carthage
et Gammarth), les espaces verts de l’aéroport de Tunis ainsi que les espaces verts de la banque de
gènes et du CITET. Au total, environ un dixième des EUT produites sont réutilisées.
Choutrana 1 fait partie des STEP les plus importantes de Tunisie avec une capacité de nominale de
78 000 m3/j. Elle jouxte Choutrana 2 qui a été construite récemment (2016) pour traiter le volume d’EUB
croissant des trois autres STEP.
Pour le périmètre irrigué de El Hajeb, c’est la STEP de Sfax Sud qui produit les EUT. Elle a été
réhabilitée et étendue en 2006 pour passer de 24 000 m3/j à 49 500 m3/j actuellement. Une nouvelle
réhabilitation de cette STEP est actuellement en cours pour changer des équipements. En effet, l’enjeu
de qualité des EUT pour cette STEP est important car elle rejette les EUT qui ne sont pas utilisées pour
l’irrigation dans la mer par un canal de rejet.
216
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-11 : Caractéristiques des STEP alimentant les périmètres irrigués de Borj Touil et El Hajeb
Caractéristiques des STEPs STEP Charguia STEP Choutrana 1 STEP Choutrana 2 STEP Côtière Nord STEP Sfax Sud
Date de création 1958 1986 2016 1983
Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la Eaux domestiques de la
ville de Tunis + ZI de ville de Tunis + eaux ville de Tunis ville de Tunis + eaux ville de Sfax + pressoir
Origine des EUB – industriels
Charguia (textile, agro- industrielles (textile…) industrielles (textile…) oléicole (margines)
raccordés
alimentaire, composants
électroniques…)
Transfert vers la STEP de Transfert vers la STEP de Transfert vers la STEP de
Gestion du trop plein
Choutrana 1 Choutrana 1 Choutrana 1
Population raccordée 400 000 EH 1 000 000 EH 400 000 EH 120 000 EH 530 000 EH
Boues activées à Boues activées à Boues activées à faible Lagunage aéré Boues activées à faible
Type de traitement moyenne charge moyenne charge charge (aération charge (aération
prolongée) prolongée)
Capacité nominale 60 000 m3/j 78 000 m3/j 40 000 m3/j 15 750 m3/j 49 500 m3/j
35 000 m3/j - 114 000 m 3/j – 41 000 m3/j- 21 000 m 3/j – 40 500 m3/j -
Débit journalier moyen et
maximum (2017)
44 000 m3/j 133 000 m3/j 46 000 m3/j 42 000 m3/j 64 000 m3/j 217
Volume d’EUT produit (2017) 10 720 000 m3 41 790 000 m3 15 000 000 m3 7 620 000 m3 14 770 000 m3
Boues envoyées à la Pas de valorisation des Boues envoyées à la Boues envoyées à la Pas de valorisation des
Valorisation des sous produits
STEP de Choutrana boues STEP de Choutrana 1 STEP de Choutrana 1 boues
Pas de travaux prévus Pas de réhabilitation de Pas de réhabilitation de Pas de réhabilitation de Réhabilitation et extension
Réhabilitations / Extensions prochainement prévue prochainement prévue prochainement prévue prochainement en 2006, nouvelle
réhabilitation en cours
Milieu de rejet Canal El Khalij puis mer Canal El Khalij puis mer Canal El Khalij puis mer Canal El Khalij puis mer Canal de rejet puis mer
Type de gestion ONAS ONAS ONAS ONAS ONAS
Golfs de Carthage et Périmètre irrigué de Borj Périmètre irrigué de Borj Périmètre irrigué de Borj Périmètre irrigué El
Gammarth, périmètres Touil Touil Touil Hajeb : 1 300 000 m3
Usages REUT et volume
irrigués de Borj Touil et de
réutilisé en 2017
la Soukra, espaces verts :
1 568 000 m3
Sources : (ONAS, 2017), (DGGREE, 2017)
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Il est à noter sur ce périmètre irrigué le cas particulier du GDA de Sidi Amor. Le GDA a lancé en 2015
un projet pilote de traitement III en partenariat avec l’ONAS. L’idée est venue après un conflit avec le
CRDA de l’Ariana qui est advenu quand le réservoir des EUT de Borj Touil a débordé sur une parcelle
d’oliviers appartenant au GDA. Le projet pilote comprend des ouvrages de traitement III avec lits
végétalisés et des parcelles de démonstration.
Le périmètre irrigué d’El Hajeb, quant à lui, a été créé en 1988 à l’origine pour les parcelles de l’Office
des Terres Domaniales (OTD). Il a été étendu en 1995 et des privés ont pu alors commencer à en
bénéficier. Aujourd’hui, 452 sont aménagés et le taux d’intensification est de 52 %.
Le Tableau 11-12 résume les principales caractéristiques de périmètre irrigué de Borj Touil et El Hajeb.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Figure 11-3 : Analyse d’indicateurs sociaux, environnementaux et sanitaires pour les périmètres irrigués enquêtés
219
De façon globale, à l’échelle des périmètres irrigués, les éléments à retenir sont les suivants :
Au niveau social, il est intéressant de noter que l’acceptabilité de la REUT n’est un problème au
niveau des exploitants agricoles que pour 3 des 12 périmètres irrigués considérés. Cela montre
que, malgré les réticences avant la mise en œuvre des périmètres irrigués avec les eaux usées
traitées, ces réticences disparaissent bien souvent avec le développement du projet. Cela a
souvent été souligné par les agriculteurs rencontrés : la meilleure façon pour diminuer la réticence
est de se rendre compte des bienfaits de l’irrigation avec les EUT (accès à une ressource
garantie, peu chère et qui permet d’augmenter les rendements, etc.).
Par ailleurs, on note que les trois périmètres irrigués ayant fait part de problèmes de réticences
pour la REUT ont aussi noté des problèmes au niveau de l’implication du GDA. Ainsi la
sensibilisation des agriculteurs semble facilitée par un GDA actif qui soutient l’initiative
de REUT.
Enfin, au niveau social, on note que la vente des produits a rarement été citée comme étant
problématique. La garantie pour un agriculteur de vendre facilement ses produits est un facteur
essentiels pour qu’il accepte d’utiliser les EUT. Pour cela, le choix des cultures irriguées et le
modèle d’exploitation sont déterminants. Ces aspects sont détaillés dans le paragraphe ci-
dessous sur les aspects relatifs à l’écoulement des produits agricoles et à leur valorisation.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Au niveau environnemental, on note qu’il n’y a pas de suivi régulier pour les sols et les eaux
souterraines. Il y a eu la campagne de l’ANSCEP en 2015, mais on ne peut pas parler de suivi
régulier. Ainsi, bien qu’il n’y ait pas de problèmes environnementaux récurrents constatés par les
agriculteurs, on note un manque de connaissance général qui ne permet pas d’avoir une vision
complète des problèmes environnementaux potentiels.
En effet, la constatation de problèmes environnementaux par les agriculteurs se fait souvent sur
la base d’observations directes : couleur de l’eau, odeur, développement d’algues, etc. En
revanche, tous les problèmes environnementaux n’ayant pas d’incidence visibles ne peuvent pas
être appréciés par les agriculteurs.
Outre les problèmes de qualité de l’eau, il est aussi important pour l’agriculteur d’avoir une
meilleure connaissance de la composition des EUT qu’il utilise afin d’adapter sa stratégie de
fertilisation et éviter les risques de pollution azotée et phosphatée dus à un excès d’apports
nutritifs.
Au niveau sanitaire, on note, globalement, un manque de connaissance des risques sanitaires
qui se traduit bien souvent en un manque d’application des principes de précaution et en une
exposition aux EUT. Cela est à mettre en lien avec l’invisibilité d’une grande partie des problèmes
liés à la qualité de l’eau : le problème n’est pas visible et sans sensibilisation adéquate, les
agriculteurs ne se protègent pas correctement. Un autre problème soulevé concerne la rotation
fréquente des effectifs et la difficulté de valoriser sur le long terme les campagnes de
sensibilisation. Ainsi, ce manque de connaissances augmente l’exposition des agriculteurs aux
EUT.
Concernant la vaccination, on note globalement une insuffisance de vaccination au niveau des
agriculteurs, ce qui augmente leur vulnérabilité aux problèmes potentiels de qualité de l’eau.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les périmètres céréaliers et fourragers, voire oléicoles, dans des régions plus humides
(cas de Dhraa Thamar, Mediouna, Borj Touil) : ces périmètres sont ceux qui rencontrent le plus
de difficultés à écouler leurs produits sur les marchés locaux et à être rentables financièrement.
L’assolement associant cultures céréalières et fourragères n’est pas celui valorisant le mieux
l’eau d’irrigation. Celle-ci est alors un complément à l’eau pluviale, contrairement aux régions plus
sèches où c’est la pluie qui vient compléter l’irrigation. L’intensification au niveau de ces
périmètres est faible et les cultures ont peu de valeur ajoutée. Les exploitants sont pour beaucoup
des petits agriculteurs ne pouvant pas investir pour mettre en place des oliviers ou d’autres
espèces arboricoles, et cela malgré les aides de l’Etat. Les consommateurs, quant à eux, ont le
choix dans ces régions avec des produits irrigués avec des eaux conventionnelles. Quand ils
connaissent les périmètres irrigués avec des EUT, les réticences sont plus grandes pour acheter
leurs produits.
Il y a donc un travail important à réaliser sur les modèles d’exploitation, qui sont à adapter en fonction
de la situation socio-économique et le contexte physique de la zone du projet de périmètre irrigué.
Plusieurs pistes sont à creuser dans la suite de ce plan directeur pour assurer un modèle d’exploitation
agricole durable et un écoulement des produits :
Diversifier les cultures arboricoles (orangers, grenadiers, amandiers, figuiers, pistachiers,
bigaradiers, etc.) quand le contexte pédologique de la région et le type d’exploitation (agriculture
comme activité principale) sont adéquats, est une bonne stratégie pour vendre des produits à
haute valeur ajoutée. Des fourrages peuvent aussi être cultivés en intercalaire pour valoriser l’eau
pendant l’hiver. Dans ce cas-là, les structures encadrant les agriculteurs doivent être dynamiques
pour pouvoir les former. De plus, l’approvisionnement en EUT doit être sécurisé pour ne pas que
ces cultures, plus sensibles au manque d’eau que des oliviers, pâtissent des problèmes
techniques pouvant être rencontrés.
Un système fourrager pour intensifier l’élevage peut aussi être envisagé vue la disponibilité
des EUT tout au long de l’année. Ce système demande moins d’investissements que la plantation
d’arbres et peut être plus adapté à des petits agriculteurs. Des transformations au niveau des
exploitations pourraient aussi être envisagées pour encore mieux valoriser les produits
(transformation fromagère par exemple).
Il est intéressant de s’orienter vers une agriculture semi-intensive (avec irrigation d’appoint
221
des oliviers), sur des grandes superficies dans des zones où l’accès aux eaux conventionnelles
est limité. La culture du fourrage en intercalaire peut être envisagée. A priori, la rentabilité serait
plus faible au niveau du périmètre (investissement important pour une intensification moyenne),
mais le projet permet de faire profiter de l’irrigation à un grand nombre d’agriculteurs et de
sauvegarder l’activité agricole dans ces zones. Cela est aussi adapté pour des exploitants dont
l’agriculture n’est pas l’activité principale.
Sur le long terme, avec l’amélioration des techniques de traitement et l’emploi de techniques
d’irrigation adaptée, la liste des cultures pouvant être irriguées avec des EUT pourrait être
moins restrictive, au cas par cas. Cela permettrait de substituer les eaux conventionnelles de
certains périmètres irrigués dans les zones maraîchères par des EUT et ainsi améliorer le bilan
en eau global du pays tout en permettant aux agriculteurs de cultiver des produits à plus haute
valeur ajoutée. La recharge de nappe avec des EUT serait aussi une piste pour permettre la
valorisation de ces eaux dans des cultures maraîchères en limitant les risques sanitaires.
Les décisions sur les modèles d’exploitation à adopter devront être réfléchies en lien direct avec les
agriculteurs concernés. Il sera aussi nécessaire d’aligner les propositions avec les orientations
nationales pour l’agriculture. Ainsi, les choix qui devront être pris en termes de production agricole
concerneront le plan de cultures à encourager par rapport à la stratégie adoptée. Est-ce que le choix
sera d’aller vers les cultures exportatrices (oliviers, agrumes, arboriculture diverse) ? Vers des cultures
contribuant à l’autosuffisance (céréales, huiles végétales, fourrages) ? Vers des cultures répondant à
des besoins particuliers (cultures industrielles comme le coton, production de bois) ? Ou vers le potentiel
réel de chaque territoire pour valoriser ses atouts ?
11.2.4 Regard sur la REUT pour l’irrigation agricole dans d’autres pays
En préalable, il est important de noter qu’au niveau des pays méditerranéens, les expériences récentes
mettent en évidence les constatations suivantes :
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les pays réutilisant le plus les EUT (eaux usées traitées réutilisées /eaux usées traitées) sont
Israël (environ 350 Mm3 sur 450 Mm3) et la Jordanie (150 Mm3 sur 160 Mm3).
Certaines régions de l’Espagne ont aussi des performances élevées en taux de réutilisation.
Il est important de noter l’expérience de l’Egypte en pleine expansion, notamment avec une
expérience intéressante de reboisement et de lutte contre la désertification.
Enfin, certains pays en dehors de la zone méditerranéenne ont une expérience intéressante et
originale au niveau international (en termes de GIRE et de réutilisation indirecte en eau potable).
Cette expérience a été traitée au niveau du rapport 2 de l’étude « Ministère de l'agriculture, des
ressources hydrauliques et de la pêche, ONAS, Ministère de la santé. Etude préalable à un plan
national « REUT pour la Tunisie » - 7 livrables – Février 2018 » et a concerné trois cas :
Singapour, Sidney (Australie) et l’état de Californie.
Concernant la réutilisation agricole, il est intéressant d’exposer les expériences de la Jordanie, d’Israël
et de certaines régions d’Espagne.
EXPERIENCE DE LA JORDANIE
En Jordanie, pays avec de forts déficits hydriques, la REUT est depuis longtemps intégrée comme un
levier pour la gestion des ressources en eaux sur le long terme. La REUT est une alternative à la
désalinisation et aux transferts d’eau très couteux. La Jordanie réutilise jusqu’à 80% de ses EUT. Toutes
les EUT collectées dans les deux villes majeures (Amman et Zarqa) sont mélangées avec de l’eau
douce (King Talal réservoir) et utilisées pour l’irrigation sans restriction dans la vallée du Jourdan.
Les normes appliquées en Jordanie sont adaptées en fonction de l’usage et tiennent compte des
recommandations formulées par l’OMS. Il y a ainsi quatre domaines avec des seuils déterminés, ainsi
que des efforts importants réalisés pour améliorer la qualité des EUT. Le tableau ci-dessous présente
les différentes normes pour quelques paramètres en fonction des quatre groupes d’usage déterminés.
Les expériences en Jordanie révèlent que des actions menées dans un cadre légal doivent être
supportées par des campagnes de sensibilisation. Le public doit aussi être impliqué dans le processus
de REUT pour assurer son adhésion et pour réduire l’utilisation d’eaux usées non contrôlée.
(Condom et al. 2017).
Les points forts de la réutilisation des EUT en Jordanie sont les suivants :
Gestion intégrée des eaux usées et des STEP,
Stations d’épuration nouvellement mises à niveau pour garantir la qualité des eaux produites
(Kherba As Samra, Shallala, Amman Sud, etc.) et stations presque complètement
énergiquement autonomes,
Contrôle rigoureux de la qualité des eaux (auto contrôle, contrôle par les services sanitaires),
Différents usages des eaux de STEP (usage agricole, usage industriel, aménagement paysager,
recharge des nappes),
Contractualisation avec les bénéficiaires (contrats avec les associations d’irrigants, paiement
à l’avance),
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
EXPERIENCE D’ISRAEL
Dans les années 1950, le pays souffre d’un manque d’eau croissant du fait d’un bilan hydrique
défavorable entre une ressource en eau limitée et essentiellement localisée au Nord et une demande
croissante (localisée au centre et au Sud du pays). Ainsi, sous l’effet de la croissance démographique
et des besoins en irrigation du coton, les autorités israéliennes ont mis en œuvre un double programme
de modernisation de l’irrigation et de recherche de nouvelles ressources (eau dessalée et eaux usées
traitées).
Concernant le dessalement, les études pilotes ont porté sur le dessalement d’eaux saumâtres, puis
d’eau de mer à partir des années 1980. Les fortes sécheresses de 1998/99 ont fait prendre conscience
de l’importance stratégique du dessalement pour sécuriser une ressource de qualité.
Sur le volet de la réutilisation des eaux, dans les années 1970, la compétition sur la ressource entre les
usages domestiques grandissant et les besoins d’irrigation ainsi que le développement d’une épidémie
de choléra provoquée par la consommation de légumes irrigués avec des eaux usées brutes ont conduit
à:
l’élaboration de programmes d’assainissement combinant traitement et réutilisation
comme ce fût le cas pour le projet de Shafdan consistant en un système de traitement (boue
activée combinée à une infiltration des eaux dans l’aquifère) et le projet de Kishon (voir encadré
ci-dessous) ;
la mise en place d’une législation ad hoc. 223
Dans les années 1990, les exigences de qualité se sont accrues et la perception de la réutilisation a
évolué :
du fait de la modernisation de l’irrigation et de la crise touchant le coton, l’agriculture, réorientée
vers des productions à haute valeur ajoutée, est devenue plus exigeante en termes de qualité de
la ressource ;
les restrictions d’irrigation résultant d’épisodes de sécheresse ont fait évoluer les mentalités
des agriculteurs voyant dans la REUT la possibilité de sécuriser leur approvisionnement en eau ;
les pratiques d’irrigation par des eaux usées brutes n’ont plus été acceptées.
Les acteurs ont ainsi élaboré des stratégies de généralisation de l’assainissement et de la REUT en
intégrant leurs dimensions techniques, réglementaires (nouvelles réglementations) et sociales.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Le tableau suivant synthétise et hiérarchise ces différentes contraintes en citant les périmètres irrigués
enquêtés où elles ont été citées par les agriculteurs et les CRDA. Outre les contraintes, le tableau
indique aussi les atouts de la REUT agricole en Tunisie qui ont permis un bon développement de
certains projets d’irrigation.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-14 : Hiérarchisation des contraintes au développement des périmètres irrigués avec des EUT
Niveau de Type de contraintes par aspects Exemple de périmètres
contrainte irrigués concernés
Contraintes Aspects environnementaux :
majeures
Présence d’une eau conventionnelle fiable en concurrence. Borj Touil
Conditions physiques et climatiques peu valorisantes pour l’irrigation avec les Dhraa Tammar
EUT
Aspects socio-économiques :
Contexte socio-économique et modèle d’exploitation : faible valeur ajoutée de Mediouna, Borj Touil, Dhraa
l’utilisation des EUT (système fourrager par exemple) Tammar
Caractéristiques de l’exploitant : les petits agriculteurs traditionnels avec une Mediouna, Dhraa Tammar
production familiale ou les propriétaires terriens ayant une autre activité ne sont
pas toujours intéressés par une intensification de leur production par l’irrigation
(investissements nécessaires trop importants même avec les subventions)
Aspects techniques : Ouljet El Khoder, Borj Touil
Qualité des EUT très médiocre (salinité très élevée, métaux lourds, risques 225
parasitologiques élevés, arrêt de l’irrigation par les autorités)
Contraintes Aspects techniques :
modérées
Qualité des EUT médiocre (risques ponctuels au niveau parasitologique, MES Aguila, Oued Essid,
élevées et colmatage des équipements) et visible pour les agriculteurs (couleur, Talbet/Meghzel, El Hajeb,
odeur) Ouardanine, Mediouna
Manque de continuité dans l’approvisionnement en EUT quand problèmes Dhraa Tammar,
techniques au niveau de la STEP ou de la distribution Talbet/Meghzel, El Kdhirat,
Oued Essid
Manque de gestion de l’offre en EUT par rapport aux besoins car pas assez de Borj Touil, El Kdhirat
stockage (en période estivale notamment)
Aspects économiques :
Tarification des EUT trop faible qui ne permet pas de prendre en charge les Tous les périmètres irrigués
différents frais, frais d’énergie pour les stations de pompage et la maintenance sauf Ouardanine
des filtres trop élevés, faillite de certains GDA
Aspects institutionnels :
Absence de garantie du fournisseur en quantité et en qualité, manque de Tous les périmètres irrigués,
confiance et de communication entre ONAS et CRDA surtout Ouljet El Khoder
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
228
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les périmètres irrigués concernés par les contraintes majeures sont les projets enquêtés les plus en
échec, avec des taux d’intensification faibles voire avec des arrêts de l’irrigation lors de l’enquête (Ouljet
El Khoder, Mediouna, Dhraa Tammar, Borj Touil). Il est intéressant de noter que la qualité de l’eau
est un facteur important mais pas forcément le plus limitant. En effet, quand les EUT sont la seule
ressource en eau disponible, les agriculteurs sont prêts à l’utiliser malgré la qualité très médiocre
(exemple du périmètre irrigué d’Aguila à Gafsa). De plus, si le contexte socio-économique n’est pas
favorable et que les agriculteurs n’expriment pas le besoin d’irriguer au vu du modèle de leur exploitation
et de leurs compétences, la qualité des EUT peut être bonne, cela ne suffira pas à promettre la réussite
du projet. C’est l’exemple du périmètre irrigué de Dhraa Tammar à Kairouan où un traitement III poussé
existe au niveau de la STEP mais le taux d’intensification reste faible. Cependant, la qualité très
médiocre des EUT peut être un facteur limitant dans le cas où il existe une autre ressource
conventionnelle disponible, même si celle-ci est plus chère que les EUT (cas du périmètre irrigué de
Borj Touil).
RECOMMANDATIONS
La diversité des situations des périmètres irrigués sur l’ensemble du territoire montre la nécessité
d’une approche intégrée prenant en compte tous les aspects de la REUT (techniques,
économiques, institutionnels, réglementaires, sanitaires, sociaux, environnementaux, etc.). La
planification du projet impliquant directement les agriculteurs est aussi essentielle.
Les aspects ne pouvant être négligés lors de la conception des projets afin de garantir leur réussite
sont particulièrement :
la balance entre l’offre en eau conventionnelle et la demande en eau agricole du territoire
concerné ;
les aspects quantitatifs et qualitatifs de la ressource en EUT disponible et la compatibilité avec
les besoins pour l’agriculture ;
le contexte socio-économique des exploitations agricoles qui vont être concernées par le 229
périmètre irrigué (caractéristiques des exploitants, modèle d’exploitation…).
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
11.3 IRRIGATION DES GOLFS ET DES ESPACES VERTS : DES QUALITES D’EFFLUENTS ET
DES PRATIQUES A AMELIORER POUR RENFORCER LA SECURITE DU PUBLIC ET LA
FILIERE
Depuis les années 1990, il y a eu une volonté de développer le tourisme golfique en Tunisie à travers
l’Agence Foncière Touristique (AFT) qui est chargée de la maîtrise foncière des terrains nécessaires
aux nouveaux parcours de golf. L’AFT a réalisé deux parcours (Flamingo à Monastir en 1988 et Yasmine
à Hammamet en 1990) et a rénové le Golf de Carthage en 1993 pour mettre en place le système
d’irrigation avec les EUT. Ces trois golfs sont aujourd’hui gérés par des sociétés publiques sous tutelle
du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
Aujourd’hui (2019), la Tunisie compte 10 golfs à travers le pays listés dans le Tableau 11-15 et
présentés au début de ce chapitre. Ils sont tous à proximité du littoral, sauf le golf de Tozeur. La stratégie
du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat est de continuer le développement du golf en Tunisie en
230 créant 17 nouveaux parcours d’ici 2050. L’objectif est de diversifier l’offre touristique du pays
notamment en hiver quand le tourisme balnéaire est faible. Les golfs permettent aussi de rendre une
zone touristique plus attractive et donc d’avoir un impact économique indirect sur les hôtels et les autres
structures touristiques riveraines.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
En ce qui concerne la REUT, 8 STEP alimentent les 10 golfs. En 2017, le volume d’EUT réutilisé était
de 6,5 Mm3 pour l’irrigation d’environ 1 000 ha de parcours. Le Tableau 11-16 donne les volumes
réutilisés pour chaque golf.
Il n’y a pas de cadre réglementaire élaboré spécialement pour l’irrigation des golfs avec les EUT,
ni de cadre institutionnel clairement défini. En pratique, concernant les normes, les valeurs utilisées
aujourd’hui sont celles de la norme NT 106.03. Par ailleurs, on l’a vu, il existe un cahier des charges
relatif à la production et à l’utilisation de l’eau provenant des ressources hydrauliques non
conventionnelles (approuvé par décret N°2006-2112 du 31 juillet 2006). Ce décret donne quelques
indications sur les modalités de mise en œuvre de la REUT mais donne peu de précisions sur les
mesures que doit mettre en place le producteur/utilisateur pour limiter les risques sanitaires et 231
environnementaux.
Malgré ces manques, lors de la création des golfs, quelques mesures ont été prévues pour éviter les
risques sanitaires. Ces mesures concernaient (source : APS Flamingo) :
La mise en place d’une désinfection à l’aide de bassins de maturation pour améliorer la qualité
microbiologique des EUT. Pour tous les golfs, des lacs se stockage ont donc été créés sur les
sites pour effectuer ce traitement complémentaire et stocker les EUT avant leur utilisation. La
capacité de stockage varie entre 25 000 et 40 000 m3 ce qui assure un temps de séjour entre 10
et 20 jours.
L’irrigation se faisant par aspersion, elle doit se faire pendant la nuit avec des asperseurs à
faible portée lorsqu’il n’y a pas de clients sur le parcours pour éviter au maximum le contact avec
les EUT.
57 Il est à noter que le Golf de Tozeur est en arrêt depuis 2014 pour des raisons économiques.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les espaces verts des zones touristiques et des hôtels : malgré la forte demande des
structures touristiques, cet usage reste très limité et il n’y a a priori pas d’hôtel qui réutilise
actuellement les EUT. Plusieurs projets sont en cours, notamment dans la zone touristique de
Sousse et de Monastir. Cet usage concerne donc essentiellement le Ministère du Tourisme et de
l’Artisanat. Il permettrait d’utiliser des EUT là où elles sont le plus produites (zones balnéaires en
période estivale) et de diminuer le volume d’EUT rejeté dans des milieux sensibles comme la
mer.
D’autres essais ont eu lieu pour l’irrigation des espaces verts routiers avec des EUT, comme sur
la zone touristique de Monastir à partir de la STEP El Frina. Mais le cas le plus abouti est celui
des espaces verts de l’aéroport de Tunis, gérés par l’Office de l’Aviation Civile et des
Aéroports (OACA). Le piquage est effectué au niveau du réseau de la STEP de Charguia et est
utilisé aussi pour les espaces verts de la banque de gènes et du CITET situés à proximité de
l’aéroport.
Un autre usage possible serait pour l’irrigation des parcs et des jardins. La municipalité de Sousse avait
fait un essai en s’approvisionnant à l’aide de citernes, mais il n’y a pour l’instant pas eu d’autre
développement de cet usage en Tunisie.
Les golfs sélectionnés sont localisés dans les zones touristiques de Sousse/Monastir et Hammamet et
font partie des golfs les plus anciens. Le golf de Carthage présente par ailleurs la particularité de payer
les EUT qu’il utilise. Ces trois golfs sont gérés par la Société Tunisienne de Développement des Golfs
(STDG) qui est une société publique responsable de la gestion des golfs dont l’Etat tunisien est
232 propriétaire58.
Pour les espaces verts, le projet sélectionné est celui de de l’OACA, qui est très intéressant de par son
ancienneté (l’irrigation avec les EUT s’y fait depuis 1998). Ces espaces verts ont un rôle essentiellement
esthétique pour l’aéroport et l’initiative du projet est venue de la direction de l’environnement de l'OACA.
Cette dernière est chargée de la promotion de la politique de développement durable des aéroports de
Tunisie (installation de panneaux solaires, mise en place de plateformes de compostage, etc.). La REUT
permet en effet la préservation des ressources en eau, en plus de permettre l’accès à une ressource
beaucoup moins onéreuse que les eaux de la SONEDE. Ce projet reste pionnier jusqu’à aujourd’hui en
Tunisie.
Le Tableau 11-17 donne des détails sur le déroulement des enquêtes pour les trois golfs visités ainsi
que les espaces verts de l’aéroport de Tunis.
58 Cela a facilité l’accés aux golfs pour les enquêtes, par rapport aux golfs privés.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
BRLi, mars 2019 BRLi, mars 2019 BRLi, avril 2019 BRLi, avril 2019
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Pour le golf Yasmine, c’est la STEP SE1 qui l’alimente en EUT. Créée en 1979, cette STEP a la
particularité de traiter exclusivement la quantité d’eau nécessaire pour la REUT du golf, le reste étant
transféré à la STEP de Bouficha. En effet, La STEP SE1 se situe à proximité de la zone touristique de
Hammamet et les rejets en mer sont interdits pour protéger les zones de baignade. Afin de réguler les
quantités d’eau, un système d’alerte en aval de la STEP prévient l’exploitant quand il y a un trop plein
en sortie. Cela signifie que les EUT ne sont pas utilisées par le golf et l’exploitant dévie les EUB en
bloquant manuellement le dégrilleur à l’entrée de la STEP pour que ces eaux brutes soient transférées
vers la STEP de Bouficha.
La STEP de Charguia, quant à elle, fait partie des STEP les plus importantes de Tunisie avec une
capacité nominale de 60 000 m3/j. Les EUT produites sont réutilisées pour de nombreux usages
différents : le périmètre irrigué de Borj Touil, les deux golfs de Tunis (Carthage et Gammarth), les
espaces verts de l’aéroport de Tunis ainsi que les espaces verts de la banque de gènes et du CITET.
Au total, environ un dixième des EUT produites sont réutilisées.
Le Tableau 11-18 résume les principales caractéristiques des STEP de El Frina, SE1 et Charguia.
234
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-18 : Description des STEP alimentant les golfs et les espaces verts enquêtés
Caractéristiques des STEP STEP El Frina STEP SE1 STEP Charguia
Gestion du trop plein - Transfert vers la STEP de Bouficha Transfert vers la STEP de Choutrana
Boues activées aération prolongée à faible Boues activées à moyenne charge Boues activées à moyenne charge
Type de traitement
charge
Volume d’EUT produit (2017) 3 900 000 m3 585 000 m3 10 700 000 m3
Valorisation des sous-produits Pas de valorisation des boues Boues envoyées à la STEP de Choutrana
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Réhabilitation du système d'aération du Pas de travaux prévus prochainement Pas de travaux prévus prochainement
Réhabilitations / Extensions chenal d'oxydation et de la centrifugeuse en
2018
Lagune de Khniss (émissaire en mer) Aucun rejet en mer : interdiction car zone de Canal El Khalij
Milieu de rejet
baignade
Golf Flamingo : 370 000 m3 Golfs Yasmine et Citrus : 590 000 m3 Golfs de Carthage et Gammarth, périmètre
Usages REUT et volume
irrigué de Borj Touil, espaces verts :
réutilisé en 2017
1 570 000 m3
Source : (ONAS, 2017)
236
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
11.3.2.3 Caractéristiques de la REUT au niveau des golfs et des espaces verts enquêtés
Les besoins en eau des golfs varient au cours de l’année, la période la plus demandeuse se situant
entre les mois de mai et août. L’irrigation se fait systématiquement par aspersion et les quantités
d’eau apportée varient en fonction du type de gazon irrigué (green, fairway, etc.). Pour les trois golfs
enquêtés, afin d’éviter le contact avec les clients, l’irrigation se fait essentiellement la nuit. Il arrive
toutefois qu’il y ait une irrigation de complément la journée, quand les besoins sont importants et il a été
rapporté que dans quelques cas, l’irrigation a pu se faire même lorsqu’il y a des clients sur le parcours.
Les golfs comportent deux à trois lacs de stockage communiquant entre eux pour améliorer la
qualité des EUT et les stocker (l’entretien des lacs étant à la charge des golfs). Ces lacs sont alimentés
par une station de pompage présente en aval des STEP et appartenant aussi aux golfs, sauf pour le
golf de Carthage. Pour ce dernier, c’est le CRDA de l’Ariana qui s’occupe des charges liées à la station
de pompage en aval de la STEP de Charguia car celle-ci alimente aussi le PPI de Borj Touil. En retour,
le golf verse au CRDA une redevance de 20 millimes/m3.
237
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-19 : Eléments factuels issus des enquêtes auprès des golfs et espaces verts
Caractéristiques Espaces verts de l’aéroport de
Golf de Flamingo Golf de Yasmine Golf de Carthage
des usages Tunis
Lac de stockage du golf Flamingo (BRLi, mars 2019) Lac de stockage du golf Yasmine (BRLi, mars 2019) Lac de stockage du golf de Carthage (BRLi, mars réseau d’irrigation avec des EUT des espaces verts
2019) (BRLi, mars 2019)
2500 à 3000 m3/j 1 000 m3/j en moyenne, jusqu'à 1 000 à 1 500 m3/j en moyenne, 560 m3/j en moyenne
238 Volume d’EUT
réutilisé
3200 m3/j en été jusqu’à 2 000 m3/j en été, souvent
pas d’utilisation en décembre -
+ forage de 3,5 L/s si besoin janvier
3 lacs de stockage en série (9 000, 2 lacs de stockage (20 000 m3 et 2 lacs de stockage (5 000 m3 et Pas de traitement complémentaire
12 000 et 10 000 m3) et un filtre à 40 000 m3) 7 000 m3)
Stockage des EUT tamis (au niveau de la STEP)
1 station de pompage en plus de
celle de la STEP
Irrigation par aspersion : 1700 Irrigation par aspersion : 1 200 Irrigation par aspersion 450 Irrigation par aspersion : 210
asperseurs, gestion manuelle asperseurs, gestion automatisée asperseurs, gestion automatisée asperseurs, gestion manuelle
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Irrigation le matin Irrigation la nuit Irrigation la nuit et irrigation Irrigation pendant la journée,
Périodes d’irrigation complémentaire l'été pendant la surtout d'avril à octobre
Mois de pointe : mai à août Mois de pointe mai à août. journée
Analyses effectuées régulièrement Pas d’analyses par le golf depuis Analyses effectuées par le CRDA Pas d'analyses effectuées par
Analyses de la
2011 l’OACA pas de contact avec le
qualité des EUT
CRDA
Extension de 9 trous et hôtel prévu Projet d’extension avec un lac de Travaux de réhabilitation depuis Travaux en cours pour réhabiliter le
si la fréquentation reprend 75 000 m3 et doublement de la 2014 : nouvelles pompes, réseau d’irrigation, mise en place
Réhabilitations /
superficie du golf. Arrêt depuis renouvellement de 70 % du gazon, d’asperseurs plutôt que de clapets
Extensions
2011 du projet réhabilitation du premier lac de manuels
stockage, deuxième en prévision
EUT fournies gratuitement par EUT fournies gratuitement par Redevance de 0,020 DT/m3 des EUT fournies gratuitement par
Tarification des EUT
l’ONAS l’ONAS EUT au CRDA l’ONAS
Coûts liés à la station de pompage, Coûts liés à la station de pompage, Station de pompage au niveau de Coûts liés à la station de pompage
de refoulement, au réseau au réseau d’irrigation et aux lacs de la STEP gérée par le CRDA et au réseau d’irrigation
Autres coûts
d’irrigation et aux lacs de stockage stockage 239
supportés par le
Coûts pour le golf liés à la station
golf
de pompage sur site, au réseau
d’irrigation et aux lacs de stockage
Avant le recours aux EUT, Quand problème de qualité des Récupération des eaux pluviales Utilisation des eaux de la SONEDE
Autres ressources
utilisation des eaux du lac à EUT, dilution avec des eaux de pour diluer les EUT. Environ 1/4 de sur 8,8 ha, 180 m3/j, au tarif
en eau disponibles
1 DT/m3 forage (150 DT par nuit d'irrigation) l'eau utilisée, surtout l'hiver pratiqué par la SONEDE
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
11.3.3 Analyse transversale de la REUT pour les golfs et les espaces verts
ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LES ASPECTS SOCIAUX, ENVIRONNEMENTAUX ET
SANITAIRES
Afin d’étudier les points forts et les manques de la REUT pour l’arrosage des golfs et des espaces verts,
des indicateurs sanitaires, environnementaux et sociaux ont été définis et renseignés pour chacun des
sites étudiés. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Figure 11-4 : Analyse d’indicateurs sociaux, environnementaux et sanitaires pour les golfs et espaces verts enquêtés
240
Autre (acceptabilité - clients) : les clients ne sont pas informés de la REUT pour l’arrosage des golfs
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les risques sanitaires pour le golf se situent au niveau de la qualité des eaux usées traitées arrivant
au golf mais aussi au niveau de l’exposition du personnel du golf et des usagers. Cette exposition
est accentuée par :
Le non-respect de la période nécessaire à l’élimination de la charge bactérienne avant utilisation
du terrain de golf.
La stagnation des EUT qui génère des insectes vecteurs de nuisance et de maladies.
Le mode d’irrigation par aspersion : source de propagation de germes à travers la diffusion
des fines gouttelettes d’eau dans le milieu voisinant.
L’entretien du gazon des golfs et des espaces verts peut faciliter une dispersion des germes dans
l’atmosphère lors de la coupe.
Les enquêtes ont montré, de façon globale, la méconnaissance des risques au niveau des employés
des golfs, qui se traduit par un non-respect ou respect partiel du cahier des charges et des règles
sanitaires et augmente le risque d’exposition aux EUT des employés mais aussi des usagers du
golf.
Par ailleurs, on note aussi un manque global de suivi de la qualité des eaux mais aussi des sols et
des nappes qui peuvent être rechargées suite à l’arrosage des golfs.
Ainsi, l’enquête a montré la nécessité de développer un référentiel partagé pour diminuer les risques
liés à l’irrigation avec les EUT. Parmi les recommandations, on peut noter les suivantes :
Respect des horaires d’arrosage,
Vaccination et équipements du personnel,
Signalisation pour les clients et mise en place de barrières de protection autour des lacs de
stockage,
Analyses régulières de la qualité des EUT après un temps de séjour dans les lacs de stockage.
Lors des discussions pendant les enquêtes et comme appuyé dans le rapport de Drechsel et al de 2015,
la prise de conscience des risques sanitaires quand ceux-ci sont dit non « visibles » est difficile (risques 241
parasitologiques par exemple). A l’inverse, la prise de conscience est facilitée quand la mauvaise qualité
de l’eau se manifeste par des changements de couleurs ou d’odeurs. Ceci explique le peu d’application
des mesures de sécurité jugées contraignantes comme le port d’équipements de protection car le risque
pour la santé n’est pas perçu. Enfin, il n’y a pas de sensibilisation effectuée par un organisme
compétent extérieur au golf (il n’y a pas de structure comme les GDA ou les CTV en agriculture).
11.3.4 Regard sur la REUT pour l’irrigation pour les golfs et les espaces verts dans
d’autres pays
Dans la majorité des pays qui utilisent les EUT pour l’irrigation des golfs et des espaces verts, les
exigences de qualité sont strictes. Cela se vérifie en France et en Espagne, où, parmi les différentes
classes de qualité existantes, l’arrosage des espaces verts ouverts au public fait partie des classes de
qualité les plus exigeantes. Le tableau ci-dessous présente les exigences de qualité en France, en
Espagne et dans les directives de l’OMS. Il compare aussi avec ce qui est inscrit dans la NT 106.03,
qui est considérée, de façon non formelle, pour l’usage golf. Le principal point notable concerne les
exigences au niveau de la microbiologie qui sont plus élevées dans le cas de la France et l’Espagne.
Par ailleurs, en plus de la qualité des EUT, d’autres règles doivent être appliquées au niveau des
pratiques d’utilisation, notamment :
L’arrosage en dehors des heures d’ouverture au public,
La fermeture aux usagers pendant l’arrosage et pendant 2 heures suivant l’arrosage.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-20: Qualité des EUT exigées pour les golfs et les espaces verts ouverts au public au niveau de différents pays
Pays MES DCO Escherichia coli Œufs Coliformes Nématodes Légionnelles
(mg/L) (mg/) (UFC/100 mL) d’helminthes fécaux et (œufs/10L) (UFC/L)
(NPP/mL) thermotolérants
(NPP/100 mL)
OMS < 150 < 125 < 10 000 <1 < 1000 <1 -
(qualité A)
France < 15 < 60 < 250 - > 4 (abattement - -
(qualité A) en log)
Espagne < 20 - < 200 - - <1 < 100
NT 106.02 <30 <90 - <1 - <1 -
Source : (BRLi, 2017)
242
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-21 : Hiérarchisation des contraintes au développement des espaces irrigués avec des EUT
Niveau de Type de contraintes par aspects Exemple de sites concernés
contrainte
Contraintes Pas de contraintes majeures, tous les golfs arrivent à irriguer avec des EUT Tous
majeures
Contraintes Aspects réglementaires :
modérées
Pas de réglementation spécifique existante ; notamment pas de norme de qualité Tous
des EUT à respecter adaptée à l’usage des golfs et des espaces verts
Peu d’analyses sur la qualité des EUT effectuées par les usagers par manque de
moyens et de compétences pour interpréter les résultats, notamment pour les
paramètres parasitologiques. Aucun contrôle pour savoir si les analyses ont été
effectuées ou non.
Aspects institutionnels :
Manque de communication avec l’ONAS, parfois absence de contact, pas d’alerte
en cas de panne ponctuelle au niveau des STEP
Manque d’appuis institutionnels, pas de structure adaptée pour ce type de OACA
réutilisation et pour conseiller les usagers
Aspects techniques : 243
Qualité de l’eau souvent problématique au niveau des MES : colmatage des Tous
équipements d’irrigation, besoin d’un entretien important
Développement algal dans les lacs de stockage l’été et mauvaises odeurs car les
EUT sont riches en éléments nutritifs et peu d’aération dans les bassins.
Problèmes de colmatage avec les algues au niveau des asperseurs
Aspects sanitaires :
Peu de conscience des usagers des risques sanitaires liés aux EUT et parfois,
non-respect des mesures de sécurité (équipement de protection pour l’irrigation,
pas d’irrigation pendant la journée, temps d’attente à respecter entre irrigation et
utilisation de l’espace vert…). Pas de campagne de sensibilisation
Pas de traitement tertiaire poussé Tous
Contact direct des irrigants ou des clients avec les espaces irrigués Tous
Contraintes Aspects techniques :
mineures
Qualité de l’eau pas toujours adéquate pour l’irrigation du gazon, difficultés dans Golf de Carthage, OACA
la gestion de l’irrigation
Aspects environnementaux
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
RECOMMANDATIONS
La réalisation des enquêtes, ainsi que l’étude des pratiques dans les autres pays permet de
formuler les recommandations suivantes :
Il est nécessaire de définir des normes spécifiques pour la REUT pour les golfs et les espaces
verts. Ces normes doivent prendre en compte les risques liés à l’usage, et notamment les
risques d’exposition des visiteurs dans le cas des golfs. En regardant ce qui est pratiqué dans
d’autres pays, il est possible que les normes soient renforcées par rapport à la législation
existante, et que des traitements additionnels soient nécessaires pour que la qualité des eaux
soit en adéquation avec les risques définis pour ces deux secteurs.
Il est également nécessaire de créer un cadre pour le suivi de la REUT et de renforcer les
analyses de qualité de l’eau et les contrôles.
L’amélioration de la communication avec l’ONAS est essentielle, notamment, en cas de
problèmes de qualité. Ce point rejoint le point précédent sur le renforcement des analyses et
de contrôle. L’amélioration de la communication avec les services de l’Etat en charge de
la REUT est aussi très importante pour garantir un appui institutionnel aux professionnels en
charge de l’irrigation des golfs, et espaces verts.
La rédaction d’un cahier des charges spécifique permettrait de garantir les bonnes pratiques
pour la REUT des golfs et espaces verts (règles de sécurité et sensibilisation des
professionnels, règles relatives au suivi, etc.).
La mobilisation avancée des eaux de surface à travers la construction des grands barrages, barrages
et lacs collinaires a favorisé la généralisation de cette action. La recharge artificielle est devenue une
pratique courante à travers une trentaine de sites dispersés dans une douzaine de gouvernorats. Cette
approche dans la gestion des ressources en eau conventionnelles a été imposée aussi à la suite de la
dégradation, surtout quantitative, de certaines nappes en raison du déséquilibre de leur bilan, la baisse
de leur piézométrie et par conséquent leur salinisation notamment dans les zones aval en contact avec
leur exutoire (mer ou sebkha).
C’est ainsi, que la DGRE publie, depuis 1992, tous les ans, un annuaire propre à la « Recharge
Artificielle des Nappes en Tunisie ». On y développe pour chacune des nappes aquifères concernées,
les techniques adoptées, les volumes appliqués et l’impact quantitatif et qualitatif enregistré à travers le
réseau de contrôle existant. A travers cette composante de gestion des ressources en eaux
conventionnelles, la Tunisie a développé un savoir-faire dans ce domaine se traduisant par la
diversification des techniques adoptées en fonction des contextes locaux. A titre indicatif, le volume
cumulé d’eau conventionnelle (eaux de surface) rechargée artificiellement, depuis 1992, a atteint
environ 1 milliard de m3.
Dans ce panorama, on relève que la recharge artificielle à partir des EUT marque sa première
apparition en 1986 au site de l’Oued Souhil à Nabeul. Dans la plus récente édition de la DGRE
concernant « La Recharge Artificielle des Nappes en Tunisie (Edition 2016) », on relève que les nappes
concernées par la recharge à partir des eaux non conventionnelles sont au nombre de cinq. En prenant
en compte que l’ancien site de l’Oued Souhil est momentanément suspendu, les 4 nappes concernées
par la recharge par des eaux non conventionnelles sont les suivantes :
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Pour les gouvernorats de Mahdia et Médenine, la recharge se fait à partir des EUT des STEP dans les
oueds. Les oueds concernés constituent des axes préférentiels d’alimentation des nappes souterraines,
une grande proportion des eaux lâchées s’infiltrant dans les nappes. Il faut signaler que cette pratique
n’est pas limitée à ces deux cas de figures, plusieurs cas similaires se rencontrent un peu partout dans
le pays. Les oueds constituent le milieu récepteur par excellence des EUT à défaut de leur stockage ou
de leur réutilisation et constituent par conséquent des lieux de recharge non planifiée et non cadrée.
A Sfax, la nappe est rechargée en faible quantité par les EUT provenant de l’irrigation du périmètre
irrigué d’El Hajeb. C’est le cas pour de nombreux périmètres irrigués où l’irrigation participe aussi à la
recharge des nappes. Le coût de l’eau étant dérisoire, cette région est réputée par ses excès en termes
d’usage de l’eau d’irrigation car le périmètre est situé dans un endroit où le sol et sous-sol sont très
légers et sableux.
Seul le site de Korba, à l’image du site de l’Oued Souhil, est un site de recharge artificielle planifié,
reconnu, où la recharge à partir des EUT est pratiquée suivant un protocole technique dans un site bien
étudié et bien aménagé en bassins d’infiltration construits dans cette optique. Des lâchers d’EUT
provenant de barrages collinaires alimentent aussi la nappe. Le Tableau 11-22 indique les volumes
d’EUT qui ont participé à la recharge de ces nappes pour l’année 2016.
Tableau 11-22 : Volumes de recharge des nappes à partir d’EUT (DGRE, 2016)
Volume de la recharge
Gouvernorat Nappe rechargée Type de recharge
avec des EUT en 2016
Nappe de la Côte Orientale Bassins d’infiltration 1 150 000 m3
Nabeul
(Site de Korba)
246
Nappe de Boumerdès Lâchers dans l’Oued 185 000 m3
Mahdia
Nappe de Mahdia-Ksour
Lâchers dans l’Oued 700 000 m3
Essef
Infiltration des EUT utilisées
Nappe d’El Hajeb - sidi
Sfax dans le périmètre irrigué d’El 20 000 m3
Abid-Agareb
Hajeb
Medenine Nappe de l’Oued Es- Smar Lâchers dans l’Oued 1 210 000 m3
Source : (DGRE, 2017), le volume est du même ordre de grandeur que le total indiqué dans l’annuaire de recharge qui mentionne une recharge totale de 3,23 Mm3.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
C’est lors d’un projet financé par le PNUD en 1983 que la recharge artificielle des nappes par les EUT
a été envisagée. L’INRGREF étant le chef de file de ce programme et la DGRE ayant comme
responsabilité la recharge artificielle des nappes avec les eaux conventionnelles, cette composante a
été conduite dans le cadre d’un partenariat entre les deux institutions, toutes les deux sous tutelle du
Ministère de l’Agriculture.
Le choix du site de l’Oued Souhil a été fait suite à la compilation de plusieurs paramètres et
conditions nécessaires pour faire du site de recharge un modèle pilote qui pourrait être multiplié.
Comme il s’agissait du premier projet pilote dans cette filière à mettre en application, les objectifs étaient
multiples et visaient les points suivants :
Un stockage souterrain d’une ressource qui est sinon déversée dans la mer ; notamment
en période hivernale. On projetait d’augmenter, à court terme, dans les endroits où la nappe est
très sollicitée, par la recharge, le potentiel en eau des eaux souterraines.
Limiter la baisse de la piézométrie, pour les nappes surexploitées, et la redresser à moyen et
long termes.
Evaluer l’effet auto-épurateur de la zone non saturée sur la qualité des eaux rechargées.
Réduire la dégradation chimique causée par l’utilisation abusive des engrais chimiques.
Limiter la dégradation de la qualité chimique causée par l’intrusion des eaux salées
(marines) en liaison avec l’état de surexploitation de la nappe.
Déterminer des paramètres physiques et hydrauliques, pouvant servir au dimensionnement 247
d’autres projets similaires.
Tester un dispositif et des techniques assurant une meilleure valorisation de cette
ressource potentielle, sûre, non influencée par les effets de variabilité climatique et de plus en
plus importante, au fil des années, en termes quantitatifs.
La nappe phréatique de Korba, quant à elle, fait partie de la grande nappe côtière de la côte orientale
du Cap-Bon. C’est une des grandes nappes les plus surexploitées en Tunisie. Le suivi spatio-
temporel quantitatif et qualitatif de cette nappe remonte aux années 1970. L’élaboration de la
piézométrie de cette nappe en 1996 a montré l’intrusion marine entre Korba et Lebna localisée plus au
nord.
Dans le cadre de la stratégie décennale de la Tunisie dans le domaine de la REUT, afin de lutter contre
l’invasion marine de la nappe, un site de recharge par les EUT a été mis en place depuis décembre
2008 59 . Ce site a été sélectionné suite à une étude exhaustive menée par le groupement STUDI-
BURGEAP en 2004 pour le compte du CRDA de Nabeul. Cette étude, intitulée "projet de recharge des
nappes du cap bon à partir des eaux usées traitées", portait sur quatre sites proposés à savoir : Menzel
Bou Zelfa, El Haouaria, Hammamet et Korba en se basant sur des critères techniques, économiques et
socio-économiques.
59 Dans le cas de la nappe de Korba, et même sans le traitement tertiaire par lagunage au niveau de la STEP de Korba, la
qualité de l’eau de la nappe est conforme à un usage agricole sans restriction. Toutefois, la salinité élevée de la nappe
phréatique (3.5 à 10 g/l) dans la région est incompatible avec tout usage d’eau potable.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Parmi ces quatre sites, celui de Korba a été retenu pour les raisons suivantes :
La proximité étroite de la station de traitement de Korba (300 m),
La proximité à la côte (1,5 km),
L’existence d’un terrain domanial de 4,46 ha,
Un état de la nappe dégradé en termes de niveau piézométrique (côte piézométrique négative)
et de salinité en raison d’une intrusion des eaux marines (salinité variant de 7 à 8 g/l dans des
puits de surface qui avaient, auparavant, une salinité ne dépassant pas 2 g/l),
Un contexte hydrogéologique favorable, compte tenu des caractéristiques hydrodynamiques de
la nappe (transmissive et emmagasinement),
Une zone non saturée bien filtrante en raison de sa nature sablo-gréseuse et de son épaisseur
d’une vingtaine de mètres.
Comme il s’agissait du second projet pilote dans cette filière, après celui de l’Oued Souhil, les objectifs
de cette recharge étaient sensiblement les mêmes que dans le cas de l’Oued Souhil.
248
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-23 : Déroulement des enquêtes des sites de recharge artificielle avec des EUT
Site de recharge de l’Oued Souhil Site de recharge de Korba
Personnes rencontrées STEP : Chef de division régionale et Chef de station ONAS STEP : Chef de division régionale et ingénieur chimiste ONAS
CRDA : chef arrondissement ressources en eau CRDA : chef arrondissement ressources en eau
Illustration
249
Bassin d’infiltration du site de recharge de l’Oued Souhil (BRLi, mars 2019) Bassin d’infiltration du site de recharge de Korba (BRLi, mars 2019)
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Par ailleurs, deux nouveaux digesteurs ont été mis en place et permettront de générer 40% des besoins
énergétiques de la station. Enfin, les nouveaux équipements à base de charbon actif ont permis de
traiter efficacement les odeurs.
La STEP de Korba a été mise en service en juillet 2002 avec une capacité de 7 500 m3/j. Le
traitement fait appel à des boues activées à faible charge et est complété par les procédés suivants :
Un filtre à sable pour 60% du volume traité par la station
Un procédé de traitement tertiaire se basant sur le lagunage à travers trois bassins de maturation
pour 100% du volume des eaux traitées par la station. Deux bassins parmi les trois ont bénéficié
de l’installation de cloisonnements permettant de prolonger le temps de maturation des eaux et
contribuent ainsi à améliorer la qualité des EUT. Les trois bassins couvrent une superficie de
36 000 m2 et leur capacité s’élèvent à 45 000 m3. Le temps de séjour varie de 6 à 9 jours.
Initialement, cette station recevait uniquement les eaux domestiques de la ville de Korba mais
actuellement, les effluents de la ville de Mida sont connectés. Il arrive qu’en période estivale la station
soit en surcharge et que la qualité des eaux traitées se dégrade. Au cours de ces deux mois, le volume
250 journalier peut dépasser 11 000 m3/j.
Par ailleurs, la station de Korba recevait, au début, les rejets de quatre usines de transformation de
tomates. Ces rejets ont engendré de nombreux problèmes au niveau du traitement et en 2016, ces
usines ont été totalement déconnectées. Enfin, un programme de réhabilitation de la station est à l’étude
afin de faire face à des problèmes au niveau des dégrilleurs et des déshuileurs qui ne fonctionnent pas
de façon optimale.
Le Tableau 11-24 résume les principales caractéristiques des STEP de Korba et SE4.
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Tableau 11-24 : Description des STEP alimentant les sites de recharge de nappe avec des EUT enquêtés
Caractéristiques des STEP STEP SE4 STEP de Korba
251
Chenal d’oxydation de la STEP SE4 (BRLi, mars 2019) Traitement III par lagunage de la STEP de Korba (BRLi, mars 2019)
Eaux domestiques des villes de Nabeul, Dar Chaabane et Eaux domestiques de la ville de Korba et village de Mida et
Origine des EUB – industriels raccordés Beni Khiar et quelques industries (détergents, broyage de eaux industrielles (teinturerie…)
plastique, abattoirs…)
By pass au niveau des stations de pompage et à l’entrée de Gestion du débit avec les bassins de maturation ou
Gestion du trop plein
la STEP déversement dans l'oued en aval de la STEP
Boues activées à moyenne charge Boues activées à faible charge (aération prolongée)
Type de traitement
Traitement III filtre à sable + UV pas encore fonctionnel Traitement complémentaire avec filtre à sable + bassins de
maturation
Capacité nominale 14 600 m3/j, 25 000 m3/j prévu en 2021 7 574 m3/j
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Valorisation des sous-produits 50 % de valorisation des boues pour l'agriculture 100 % de valorisation des boues pour l'agriculture
Réhabilitation totale des équipements et extension en cours Réhabilitation des chenaux d'oxydation avec mise en place
Réhabilitations / Extensions depuis 2016 d'un système fines bulles et extension pour atteindre 20 000
m3/j prévues
Périmètre irrigué Souhil, Chergui, Romana, Haouaria et Recharge de nappe : 288 000 m3
Usages REUT et volume réutilisé en 2017 Messaadi : 1 140 000 m3
Alimentation de la lagune de Korba : 4 000 m3/j
Source : (ONAS, 2017)
252
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Le site fait partie intégrante du PPI et aussi d’un foncier domanial. Il est placé dans l’enceinte d’une
ferme expérimentale de 25 ha, régie par l’INRGREF. Le champ d’expérimentation est principalement
axé sur la REUT et des boues en agriculture en adoptant différentes techniques et modes d’irrigation à
différentes espèces végétales. Sur le plan état de connaissance du milieu, on dispose de toutes les
données et paramètres hydrogéologiques et géochimiques de la nappe qui ont justifié ce site pour la
recharge artificielle.
Le site de recharge, datant de 1984, a été dans sa première phase composé de quatre bassins
d’infiltration de 20 m de côté et de 1,8 m de profondeur. Ensuite, cinq autres bassins, de mêmes
caractéristiques, ont été aménagés et sont distants des premiers de 200 m environ. Leur localisation
est indiquée sur la figure ci-dessous. Ces bassins ont été connectés au réseau d’irrigation par les EUT
et sont dotés de vannes et compteurs. L’approvisionnement en eau du site de recharge se fait de façon
gravitaire à partir d’un bassin réservoir tampon de 4 000 m3. Ce dernier reçoit les EUT pompées à partir
d’une station de pompage lointaine de 7 km appartenant au CRDA de Nabeul.
Figure 11-5 : Localisation des deux sites de recharge par bassins d’infiltration de l’Oued Souhil et de la STEP SE4
253
Le réseau de contrôle de la nappe se fait à partir de 18 piézomètres crépinés à des horizons très variés.
Ces piézomètres sont de faibles diamètres (10 cm), disposés tout autour des bassins d’infiltration et
suivent l’axe d’écoulement préférentiel de la nappe, dans un rayon de 300 m environ. La variabilité
appliquée aux horizons de crépinage avait pour objectif de démontrer le rôle que pourrait jouer
l’épaisseur de la zone non saturée sur le degré d’épuration et de traitement complémentaire de l’effluent
rechargé. Au-delà, le réseau de contrôle est complété par une vingtaine de puits de surface.
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La recharge est réalisée par alternance entre couples de bassins d’infiltration. Ainsi, lors de la mise en
eau dans un couple de bassins, le couple à proximité est hors service (phase de chômage). Après une
quinzaine de jours environ, l’accumulation des MES au fond des bassins entraine une réduction notable
de la capacité d’infiltration à cause de ce film colmatant. On arrête alors la mise en eau dans le premier
couple de bassins et on fait fonctionner le second à proximité. C’est un procédé d’infiltration par
alternance. Il vise, d’un côté, à entretenir le fond des bassins de façon mécanique par décapage du film
colmatant notamment en période hivernale ; et par effet de l’ensoleillement en période estivale. D’un
autre côté, il vise à maintenir un niveau élevé d’aérobie dans la zone d’infiltration en dessous de chacun
des bassins afin de favoriser une meilleure oxydation et une élimination maximale des agents
pathogènes. Cela permet de valoriser au mieux le pouvoir épurateur de la zone non saturée. Ce procédé
permet aussi de réduire le développement indésirable au cours du temps, des bactéries filamenteuses
au fond des bassins d’infiltration qui contribuent avec l’accumulation de la MES à réduire la capacité
d’infiltration.
La première mise en eau date du 4 décembre 1985 et a été prolongée jusqu’à la fin de l’année 1987.
Durant cette phase, la recharge n’était pas continue surtout en période estivale où la demande en eau,
de la part des irrigants devient accrue. Dans sa première phase de mise en œuvre, l’administration a
bénéficié d’un support technique total, financé par le projet PNUD, dans l’usage des techniques
nucléaires (isotopiques) pour le traçage des eaux rechargées et leur propagation à travers la nappe
aquifère. Lors de la phase de démarrage de la recharge, les résultats ont fait l’objet de publications
multiples à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Puis, les rapports sont devenus
internes, concernant essentiellement les volumes annuels mobilisés pour la recharge. Ces volumes
sont indiqués sur la Figure 11-6.
La station est hors d’usage depuis 2010. Les justifications avancées sont relatives au manque de
moyens en personnel et en sources de financement. Le volume maximal appliqué a atteint 279 000 m3
en 2000 et la moyenne du volume appliqué à la recharge est proche de 1 500 m3/j. Un total de
2 300 000 m3 a été rechargé depuis le démarrage du site en 1985.
Figure 11-6 : Volumes annuels rechargés au site de l’Oued Souhil entre 1986 et 2009
254
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
SITE DE KORBA
Au niveau de Korba, la nappe phréatique a une épaisseur supérieure à 100 m, cantonnée dans les
sables gréseux et argileux du Plio-quaternaire. Elle repose sur un substratum marneux miocène
imperméable qui la sépare des structures sous-jacentes. Le réservoir est quasiment sablo-gréseux et
la zone non saturée aussi. La profondeur du plan d’eau est voisine de 20 m. Tout autour de
l’emplacement du site, on relève l’existence de puits de surface. Les paramètres hydrogéologiques et
géochimiques de la nappe au droit du site sont bien connus. En effet, lors de l’étude du site, 17 forages
géotechniques de profondeurs variées y ont été exécutés afin de déterminer les caractéristiques
lithologiques et hydrauliques de la zone non saturée et de l’aquifère phréatique même.
255
La station, datant de fin 2008, se compose de trois bassins d’infiltration de forme rectangulaire et de
1 500 m2 chacun, avec une profondeur de 1,5 m et leur fond recouvert d’une couche de sable de 0,25 m.
Ces bassins sont connectés à un réservoir de 300 m3 doté de vannes et compteurs. A proximité de la
sortie des eaux de la STEP de Korba, il y a une station de pompage appartenant au CRDA de Nabeul.
La pompe, d’une capacité de 20 l/s, refoule les EUT vers le bassin tampon de 300 m3, à partir duquel
l’eau est desservie de façon gravitaire vers les bassins d’infiltration.
Le protocole de mise en œuvre de la recharge prévoit la mise en eau simultanée de deux bassins et le
troisième en chômage (hors service). La capacité d’infiltration, dans les bassins, évaluée à 0,5 m/j, donc
un volume journalier de 1 500 m3/j pour une surface utile de 3 000 m2. Le procédé par intermittence
permet le renouvellement de l’oxygène dans la zone non saturée et l’intervention pour le traitement du
film colmatant au fond des bassins.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
La première mise en eau date du 25 décembre 2008. Le suivi a été confié, conjointement à l’INRGREF
et au CERTE jusqu’en 2014. Seuls deux ouvriers, le gardien et le pompiste, assurent le suivi des
volumes pompés et rechargés dans les bassins. Depuis 2015, l’Arrondissement des ressources en eau
du CRDA de Nabeul fait le suivi de la piézométrie (à l’échelle semestrielle) et de la conductivité
électrique des eaux souterraines (à l’échelle annuelle). Les enregistreurs automatiques mis en place
dans les piézomètres en vue de suivre le niveau de la nappe et la conductivité électrique des eaux
souterraines ont été complètement démantelés et la station est quasiment à l’état d’abandon. Les
raisons d’une telle situation semblent être justifiées par le manque de moyens en personnel et en
ressources financières. Les volumes annuels d’EUT qui ont été rechargés dans la nappe sont indiqués
sur la Figure 11-8. Le volume maximal a atteint 374 000 m3 en 2010, soit une moyenne de 1 000 m3/j.
La recharge ne s’applique pas durant toute l’année. Un total de 2 400 000 m3 a été rechargé depuis le
lancement du site en 2009.
Figure 11-8 : Volumes annuels rechargés au site de Korba entre 2009 et 2017
256
Le Tableau 11-25 résume les principales caractéristiques des sites de recharge avec des EUT de l’Oued
Souhil et de Korba.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-25 : Eléments factuels issus des enquêtes auprès des sites de recharge de nappe avec des EUT
Site de recharge de l’Oued Souhil Site de recharge de Korba
Date de démarrage de la
Décembre 1987, arrêt de la recharge en 2010 Décembre 2008
recharge
En moyenne 1 500 m3/j En moyenne 1 000 m3/j
3
Volume d’EUT réutilisé Maximum en 2000 : 279 000 m Maximum en 2010 : 374 000 m3
2009 : 178 000 m3 2017 : 289 000 m3
Stockage des EUT Bassin réservoir de 4 000 m3 Bassin tampon de 300 m3
Procédé de recharge 9 bassins d’infiltration de 720 m3 3 bassins d’infiltration de 2 250 m3
Périodes de recharge Toute l’année sauf en période estivale Toute l’année sauf en période estivale
Réseau de contrôle 18 piézomètres et une vingtaine de puits de surface 25 piézomètres et 12 puits de surface
Gestion CRDA de Nabeul, arrondissement des ressources en eau CRDA de Nabeul, arrondissement des ressources en eau
Tarification des EUT EUT fournies gratuitement par l’ONAS/CRDA EUT fournies gratuitement par l’ONAS
Autres coûts supportés Coûts liés à la station de pompage et à l’entretien des bassins Coûts liés à la station de pompage et à l’entretien des bassins
par le CRDA d’infiltration d’infiltration
Autres ressources en
257
Pas d’autres ressources en eau Pas d’autres ressources en eau
eau disponibles
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
ASPECTS PARAMETRES
Capacité d’infiltration dans les bassins (0.5 à 1.5 m3/m2/jour)
Porosité des horizons affectés par la recharge : 27%
Manifestation d’un dôme piézométrique sous les bassins de
HYDRO DYNAMIQUE recharge et individualisation d’un cheminement préférentiel de
l’écoulement souterrain en direction de l’exutoire naturel de la
nappe qui est la mer.
Mécanisme de la recharge : mode de piston flow.
Remontée de la piézométrie de 4 m sous les bassins d’infiltration et
258 moins de1 m à 300 m de distance.
L’INRGREF, de son côté, a procédé à un suivi de l’aspect microbiologique. Ce suivi n’a pas été prolongé
durant toute la durée du projet et les résultats sont partiels. L’analyse microbiologique consistait en un
dénombrement des coliformes, des coliformes fécaux et des streptocoques fécaux. La méthode
appliquée était celle du nombre le plus probable (N.P.P) en milieu de cultures liquides conformément
aux Normes Tunisiennes 16.21 et 16.24.
La principale conclusion a été que les teneurs en DCO dans la nappe varient de10 à 48 mg/l, donc
bien inférieures à celles des EUT (60 à 100 mg/l). Bien qu’il y ait un abattement de la DCO, il reste
une présence significative de charge polluante (matière organique dissoute). Par conséquent,
l’abattement microbiologique n’est pas total. Ces résultats indiquent que les eaux rechargées ne
sont pas bien oxydées lors du processus de recharge comme en témoignent les concentrations en
azote. Ainsi, la ZNS n’est pas assez oxygénée pour permettre la dégradation aérobie des effluents lors
de leur percolation à travers la ZNS. Pour surmonter ce problème, il faudrait veiller à une oxygénation
élevée de la ZNS en procédant au raccourcissement du temps d’alternance entre bassins d’infiltration
(3 à 4 j au lieu de 15 j).
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Concernant la recharge indirecte, une campagne d’analyse réalisée en septembre 2017 a permis l’étude
de qualité microbiologique et physicochimique de la nappe d’eau souterraine de Sfax pour avoir une
indication sur l’impact potentiel des EUT de la STEP de Sfax Sud utilisées pour l’irrigation (DGGREE,
2017). Les résultats ont mis en évidence la vulnérabilité de la nappe à la charge microbienne et à
un élément métallique, le zinc60.
Ces deux études montrent que la filtration des EUT lors de la recharge de nappe ne permet pas
l’épuration complète de l’eau, notamment au niveau microbiologiques. Ainsi, l’utilisation des eaux des
nappes rechargées par les EUT doit faire l’objet de mesures particulières et de restrictions en fonction
des usages. Cependant, à l’heure actuelle, les opérations de recharge ont eu lieu dans des nappes
surexploitées pour l’irrigation agricole et il n’y a, pour l’heure, pas de réglementation pour l’irrigation
des cultures maraîchères avec l’eau des nappes rechargées avec des EUT.
Korba
Pour ce qui est du cas du site de Korba, le suivi a été réalisé par le CERTE. L’information n’est pas
complètement accessible car elle fait l’objet de sujets de thèse. Toutefois, les quelques publications
traitant de ce sujet sont résumées dans le tableau ci-dessous.
ASPECTS PARAMETRES
259
Capacité d’infiltration dans les bassins (< 1 m3/m2/jour)
HYDRO DYNAMIQUE Remontée de la piézométrie de 1à 4 m sous les bassins d’infiltration
et moins de1m à 200 m de distance.
Adsorption des phosphates dans la ZNS
Réduction dans les teneurs des : phosphates, de l’ammonium,
l’azote total.
GEOCHIMIQUE Stabilisation dans les concentrations en chlorures et en sulfates.
Légère diminution dans les teneurs en résidu sec dans les
piézomètres proches aux bassins de recharge.
L’aspect microbiologique constitue le point faible en matière de suivi. En effet, l’état de la nappe avant
le démarrage de l’opération de la recharge n’a pas été relevé. Par ailleurs, tout près de la station, du
côté sud, l’Oued Sidi Othmane est en permanence submergé avec des eaux usées, parfois traitées,
parfois brutes, en provenance de la STEP de Korba à proximité. Ainsi, le site de recharge de Korba se
trouve soumis à une double influence des eaux provenant de la recharge à partir des bassins
d’infiltration et de la recharge à partir de l’infiltration dans le lit de l’oued. Seul un travail de recherche
approfondi permettrait de distinguer la part des choses.
En ce qui concerne l’aspect environnemental, la recharge n’a pas induit des nuisances, notamment
olfactives, sur l’environnement immédiat ou lointain (en dépit de la qualité des effluents arrivant à la
station en cas de dysfonctionnement au niveau des stations de traitement). Aucun dégagement de
mauvaises odeurs ni de développement de gîtes larvaires n’a été relevé pendant la durée de l’opération.
Seul un développement algal à la surface des eaux a pu être constaté ; mais ce phénomène accidentel
n’a pas duré.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Sur le plan de gestion des bassins, Il a été montré que le procédé de rotation par bassin ou par
couple de bassin devrait varier en fonction des conditions climatiques. Lors des jours d’ensoleillement,
il serait intéressant d’exposer le fond des bassins aux rayonnements solaires car l’impact sur le
traitement au niveau de la MES accumulée est plus pertinent (assèchement, balayage, décapage, etc.).
En revanche, quelles que soient les conditions climatiques, la durée de rotation doit être raccourcie (3
à 4 jours) pour permettre une meilleure oxygénation de la ZNS sous les bassins d’infiltration, afin
d’assurer un degré d’oxydation assez élevé.
Sur le plan partenariat, bien qu’il n’y ait pas de conventions de partenariat établies entre le CRDA et
les autres institutions pouvant être intéressées par le projet, on a constaté que la structure régionale et
même locale de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la pèche (UTAP) était un acteur clé dans ce
cas de figure. Il a joué un rôle positif auprès de ses adhérents au niveau de la sensibilisation et de
l’encouragement à la réussite du projet tout en demandant à l’ONAS de livrer une meilleure qualité des
EUT. Il a même joué un rôle positif dans la médiatisation. Les paysans qui ont perçu l’effet positif de la
recharge, en voyant la productivité de leur puits s’améliorer, ont insisté pour que l’action soit maintenue
de façon durable.
Sur le plan hygiénique, le ministère de la santé publique a été impliqué dans le projet. Le personnel
opérant à la station de recharge a subi au démarrage du projet une vaccination. La direction régionale
de la santé procède à un échantillonnage et analyses périodiques dans son propre réseau de puits.
Cependant, que ce soit dans le cas de Korba ou de l’Oued Souhil, un certain nombre de défaillances
ont été relevées en termes de prévention, de contrôles et de suivi épidémiologique. Ces défaillances
sont présentées dans le paragraphe suivant.
Tableau 11-26 : Analyse d’indicateurs sociaux, environnementaux et sanitaires pour la recharge de nappes
N.B : l’acceptabilité sociale des agriculteurs concerne les agriculteurs qui savent qu’ils utilisent des EUT.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
11.4.4 Regard sur la REUT pour la recharge de nappes dans d’autres pays
La recharge artificielle de nappes dans le monde est réalisée essentiellement à partir des eaux de
surface. Il existe malgré tout des sites de recharge à partir d’eaux issues du dessalement, (Arabie
Saoudite, Emirat Arabes Unis, etc.) et d’EUT (Etats Unis, Australie, Israël, Turquie, Chypre, Chine,
Espagne et Italie).
Le tableau ci-dessous compare les normes en Espagne avec la NT 106.03. L’une des principales
différences concerne la microbiologie qui est un élément important dans la réglementation en Espagne.
Tableau 11-27 : Normes de qualité pour la recharge de nappe avec des EUT en Espagne
Escherichia
Nématodes Turbidité
Pays MES (mg/L) coli
(œufs/10L) (NTU)
(UFC/100mL)
Espagne : recharge par
< 35 - < 1 000 -
percolation
Espagne : recharge par
< 10 <1 0 <2
injection directe
NT 106.03 < 30 <1 - -
Source : (BRLi, 2017)
Dans la majorité des cas, la recharge avec des EUT est combinée avec d’autres eaux de recharge
comme à Phoenix aux Etats Unis où les eaux de la rivière Colorado sont additionnées aux EUT. Les
apports en eau de surface de la rivière varie au cours de l’année car son débit est très dépendant des
conditions climatiques. Les EUT permettent donc de continuer la recharge quand les eaux de surface
se font rares (Casanova & al., 2013).
Tableau 11-28 : Hiérarchisation des contraintes au développement de la recharge de nappe avec des EUT
Niveau de Type de contraintes par aspects
contrainte
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Aspects économiques
Investissement importants réalisés pour la mise en place des sites mais
pas de moyens pour le suivi que ce soit au niveau de la recherche ou
de l’exploitation et de l’entretien des sites. Pas de participation des
usagers au coût de la recharge.
Contraintes Aspects institutionnels
modérées
Manque de collaboration entre la recherche chargée des suivis des
nappes et des administrations :
- Manque de communication des résultats de la recherche vers les
administrations. Ex : la DGRE ne possède pas les suivis complets
des nappes (géochimie, piézométrie, microbiologie)
- Peu de valorisation des résultats obtenus quand ils sont
communiqués. Ex : peu de prise en compte des résultats du site
d’Oued Souhil pour celui de Korba donc ce dernier n’a pas apporté
les résultats supplémentaires attendu
- Conflits dans les partenariats établis. Ex : pas de renouvellement
de la convention entre la DGRE et le CERTE pour le suivi
microbiologique de la nappe de Korba donc plus de suivis
actuellement sur ces paramètres
Déconnexion entre la recharge de nappe et l’utilisation de l’eau en aval,
pas de vision d’ensemble du projet de REUT
Aspects réglementaires
Pas de normes de qualité des EUT spécifiques à la recharge de nappe
262 alors que besoins différents que l’usage agricole direct (notamment
pour N et P)
Pas de réglementation pour l’irrigation des cultures maraîchères avec
l’eau des nappes rechargées avec des EUT
Aspects techniques
Manque de suivi de la qualité des EUT au niveau parasitologique alors
que vulnérabilité possible des nappes à la charge microbienne
Contraintes Aspects environnementaux et sanitaires
mineures
Piézomètres non protégés par un cadenas
Résultats non satisfaisants sur l’impact de la recharge sur l’intrusion du
biseau salé, pas de conclusions possibles
Pas d’état initial effectué sur la qualité des nappes avant la recharge
Manque de respect des règles de recharge établies à l’origine des
projets comme le débit injecté par année
Certains effets à long termes non étudiés sur la nappe et les usages en
aval : ETM, polluants émergents, etc. Risques de contamination
irréversible des nappes
Aspects institutionnels
Manque d’une équipe de recherche pluridisciplinaire établie avec une
maîtrise des connaissances et des techniques à adopter afin
d’interpréter correctement les résultats de suivis des nappes malgré leur
complexité
Atouts au Aspects techniques
développement
Expérience ancienne de la recharge en Tunisie avec le site d’Oued
Souhil (années 70)
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Les sites de Korba et Nabeul ne sont plus en activité et des mesures urgentes sont à entreprendre pour
les réhabiliter et les garder comme sites de référence. 263
RECOMMANDATIONS
Les EUT constituent une ressource potentielle dont la disponibilité est régulière tout au long de
l’année. Cependant, la demande en eau est rarement régulière, notamment pour l’irrigation, où la
demande varie au rythme des saisons. Ainsi, le recours au stockage souterrain, au moins partiel,
permet :
De stocker l’eau lorsque la demande est insuffisante par rapport à l’offre et, inversement, de
fournir l’eau en quantité suffisante lors des pics de demande ;
De limiter les baisses piézométriques et d’améliorer la qualité de l’eau.
Afin de développer la REUT pour la recharge de nappes, les éléments présentés ci-avant
permettent de formuler les recommandations suivantes :
Compte tenu de la complexité du processus de recharge de nappes, l'élaboration d'un guide
pratique décrivant les différentes actions à entreprendre au niveau d’un site de
recharge est essentielle pour les opérateurs de la recharge. Parmi les points que le guide doit
contenir, on peut noter les suivants : éléments concernant les bassins d’infiltration, rotations
de mise en eau, réseau de contrôle, maintenance, échantillonnage et rythmicité de certaines
de ces actions, etc.
La qualité des EUT et le mode de gestion de la recharge des nappes sont deux éléments clés
pour garantir la maîtrise des risques sanitaires liés à la recharge artificielle avec les EUT. Afin
de garantir la qualité des EUT, il est nécessaire de définir les normes de qualité à respecter
pour la recharge de nappe et de développer les traitements nécessaires pour atteindre
cette qualité. A cet effet, la filtration sur sable permettrait d’éviter les problèmes de
colmatage de la plage d’infiltration. Ensuite, un traitement tertiaire semble essentiel
pour sécuriser la recharge du point de vue de la qualité microbiologique des EUT.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Il est essentiel d’avoir un suivi de la qualité de l’eau de la nappe régulier permettant l’utilisation
en toute connaissance des risques. On note l’absence de suivi dans les deux nappes de
Korba et de l’Oued Souhil, qui n’est pas compatible avec les usages qui sont faits de la nappe
par la suite.
La carte ci-après présente les aires protégées en Tunisie, y compris les zones humides d’importance
nationale et internationale.
264
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
265
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Pour certaines STEP, il a été choisi de rejeter les EUT dans un milieu aquatique superficiel dégradé
(sebkha ou oued) afin :
D’améliorer la qualité de l’eau du milieu en y rejetant des EUT de bonne qualité ou,
De maintenir une zone humide en évitant qu’elle s’assèche.
L'alimentation des zones humides avec les EUT permet aussi de stabiliser et de protéger les sols. En
effet, la végétation, adaptée à ce type de milieu maintient les berges et les rivages (cas de la lagune de
Korba). Les EUT qui alimentent les zones humides apportent souvent de la matière nutritive permettant
une certaine stabilité des écosystèmes et peuvent constituer des espaces pour l’autoépuration de l’eau.
C’est ce processus qui est exploité et amélioré dans les stations de lagunage.
33,5 Mm3 d’EUT auraient été réutilisés pour la valorisation écologique en 2017 (BPEH, 2017).
Cependant, cet usage est peu régulé et on note un manque global de suivi pour cette réutilisation.
Il est donc difficile de savoir si les 33,5 Mm3 correspondent réellement à un soutien aux
écosystèmes aquatiques ou s’apparentent plus à un simple rejet dans le milieu.
Ce plan d'eau est localisé dans une zone de climat semi-aride à hiver chaud. Il s’agit d’une dépression
allongée, positionnée parallèlement à la ligne du rivage sur environ 8,5 km mais relativement étroite
(350 m de largeur au maximum). Elle se caractérise par un fond plat et une profondeur maximale ne
dépassant guère un mètre dans sa partie orientale. Elle représente le seul plan d'eau permanent le long
de la côte orientale du Cap Bon et fait partie d’un système lagunaire côtier s’étendant entre Maamoura
et Kélibia.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
La lagune de Korba (dite Sebkha Charquia) est séparée de la mer par un cordon sableux entrecoupé
par quatre passes ouvertes qui permettent sa communication avec cette dernière. Son bassin couvre
une partie du bassin versant de l’oued Chiba et une partie de l’oued Korba. La superficie totale de ce
bassin est de l'ordre de 27,1 km2. Cette lagune est alimentée par les eaux pluviales directes ou
ruisselées par le bassin versant de la lagune, par l’Oued Chiba au moment des crues et par la
mer au cours des tempêtes. Etant donnée la complexité de l’alimentation de la lagune en eau
(différentes origines et différentes qualités), la qualité des eaux de la lagune est soumise à une
variabilité saisonnière fortement influencée par toutes ces contraintes.
En plus de ces apports en eau, la lagune de Korba reçoit les EUT de la ville et les rejets saisonniers
des eaux usées industrielles correspondant aux eaux de lavage des conserveries de tomate (en
Juillet, Août, Septembre).
267
Le réseau hydrographique de la lagune est composé de plusieurs cours d’eaux qui débouchent
principalement au niveau des bordures Sud et Ouest de la lagune. Ces cours d'eau sont représentés
par les oueds El Merdj et Abbés au Nord, les oueds Merazig et Halima au Nord-Ouest, les oueds Soula
et Tinja à l’Ouest, les oueds Guenniche, El Hella, Djedara et El Khima, à l’Est et les oueds Guennine,
Ben Hassine, Douamis, El Gouraya, Garek, Tliba et Chegui au Sud. La lagune draine un bassin versant
de l’ordre de 380 km2. La quantité d’eau qui arrive dans la lagune est estimée à 125 Mm3/an en
moyenne.
La surface de la lagune varie de 80 à 110 km² en été et sa salinité fluctue en fonction du bilan hydrique.
A ceci, s'ajoute l'impact lié à l'installation de trois barrages au niveau du bassin versant de l'Ichkeul. Ces
derniers ont diminué les apports d'eau douce alimentant l'écosystème lagunaire, ont perturbé ses
caractéristiques hydrologiques et augmenté sa salinité. La salinité élevée a engendré la disparition des
espèces d’eau douce, particulièrement, le poisson Barbus callensis et la Magnoliophyte Potamogeton
pectinatus, principale source trophique des oiseaux aquatiques hivernant à l’Ichkeul.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-29 : Déroulement des enquêtes des sites de valorisation écologique avec des EUT
Lagune de Korba Lagune de Bizerte
Lieux visités STEP de Korba et rejet, lagune et alentours STEP de Menzel Bourguiba et rejet, lac et activités alentours, canal
de Tinja
Personnes rencontrées STEP : Chef de division régional et Chef de station ONAS STEP : Chef de station ONAS et chef exploitant privé
Illustration
268
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Dans le cadre du "Programme de dépollution intégrée du lac de Bizerte - Volet assainissement", l'ONAS
a prévu l'assainissement de la ville de Menzel Bourguiba et ce à travers différentes actions :
la mise à niveau de la STEP,
la réhabilitation des réseaux vétustes et l'extension de certaines conduites,
l'acquisition d'équipements d'exploitation des réseaux et
la réutilisation des eaux traitées et des boues pour les activités agricoles.
Il est à mentionner que les EUT de la station de Menzel Bourguiba n'ont subi aucune activité de
réutilisation jusqu'à présent.
Le Tableau 11-30 reprend les principales caractéristiques des STEP de Korba et de Menzel Bourguiba.
269
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-30 : Description des STEP alimentant les sites de valorisation écologique enquêtés
Caractéristiques des STEP STEP de Korba STEP de Menzel Bourguiba
270
Clarificateur de la STEP de Korba Source (BRLi, mars 2019) Chenal d’oxydation de la STEP de Menzel Bourguiba (BRLi, mars 2019)
Eaux domestiques de la ville de Korba et village de Mida + Eaux domestiques de la ville de Tinjah et de Menzel
Origine des EUB – industriels raccordés
eaux industrielles (teinturerie…) Bourguiba + eaux industrielles
Gestion du débit avec les bassins de maturation ou By pass vers l'oued puis la lagune en cas de fortes pluies
Gestion du trop plein
déversement dans l'oued en aval de la STEP
Boues activées à faible charge (aération prolongée) Boues activées à faible charge
Type de traitement
Traitement complémentaire avec filtre à sable + bassins de
maturation
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Valorisation des sous-produits 100 % de valorisation des boues pour l'agriculture Pas de valorisation des boues
Réhabilitation des chenaux d'oxydation avec mise en place Réhabilitation il y a 6 mois de la plupart des équipements
Réhabilitations / Extensions d'un système fines bulles et extension pour atteindre (dégrilleurs, agitateurs, station de pompage des boues…)
20 000 m3/j prévues
Recharge de nappe : 288 000 m3 Alimentation de la lagune de Bizerte : 8 200 m3/j (total des
Usages REUT et volume réutilisé en 2017 EUT rejeté dans la lagune)
Alimentation de la lagune de Korba : 4 000 m3/j
Source : (ONAS, 2017)
271
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
En effet, ces zones renferment environ 35% des espèces menacées des côtes tunisiennes et de
nombreuses espèces caractéristiques de la biodiversité méditerranéenne. Parmi les objectifs de ce
projet figurait la protection du site de Korba contre différentes formes d'agressions dont notamment :
avancement des terres agricoles et urbanisation de la ville de Korba, déversement des eaux usées
domestiques et industrielles de quatre conserveries de tomates, pollution par les ordures ménagères et
les déchets solides, trafic routier reliant la ville de Korba à Menzel Temime qui perturbe la relative
quiétude des oiseaux
272
Des mesures urgentes entreprises dans le cadre du projet ont permis de rétablir l’équilibre des
écosystèmes lagunaires au niveau de la zone humide de Korba. Depuis le démarrage du projet,
plusieurs améliorations sont à noter, dont (APAL, 2003) :
La fermeture de l’abattoir de la ville qui a, durant longtemps, pollué la lagune et empoisonné sa
faune et sa flore ;
L’amélioration de la propreté du site ;
Le développement de divers aménagements tels que l’installation de parcours écologiques et des
passerelles en bois pour protéger le site et permettre l’accès à la plage ;
L’alimentation de la lagune par des eaux usées traitées depuis la STEP de Korba depuis 2002
La mise en place de prétraitements au niveau des conserveries de tomates ;
La création d’un écomusée et d’un observatoire pour le suivi de l’hydrologie et de l’avifaune de la
lagune.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Un plan de gestion a été développé en 2004 et devait être mis en œuvre par l’Agence de Protection
et d’Aménagement du Littoral (APAL). Ce plan de gestion a permis le balisage de la zone protégée de
la lagune pour éviter que l’urbanisation et les terres agricoles gagnent encore du terrain sur la lagune.
De plus, un Comité Local d'Appui à la Gestion (CLAG) a été créé rassemblant l’APAL, l’ONAS, le CRDA
de Nabeul, la municipalité de Korba et la société civile via l’Association Tunisienne de Protection de la
Nature et de l’Environnement de Korba (ATPNE). Cette dernière a pour rôle la sensibilisation à
l’environnement de la population locale, la contribution à la protection des écosystèmes et de la
biodiversité de la région et le développement de l’écotourisme au niveau de la lagune de Korba.
Aujourd’hui cependant, par faute de moyens, l’APAL n’est plus présente sur le site et les suivis
de la qualité de l’eau et de l’avifaune ne sont plus effectués.
Afin d’éviter l’assèchement de la lagune en été, une convention a été signée entre l’ONAS et le ministère
de l’environnement en 2005 pour que 4 000 m3/j d’EUT provenant de la STEP de Korba soient rejetées
dans la lagune plutôt que dans l’oued. Une conduite gravitaire a donc été mise en place de la sortie des
bassins de lagunage de la STEP jusqu’à la lagune. L’assèchement de la lagune a ralenti et un débit
minimal est maintenu lors de la période estivale. Cependant, l’APAL n’étant plus présente sur le site, il
n’y a pas de contrôles du rejet de l’ONAS dans la lagune, que ce soit en termes quantitatifs ou
qualitatifs. Par ailleurs, il n’y a pas de contrôle de l’utilisation des eaux de la lagune et il est possible
que l’eau de la lagune soit réutilisée pour le maraîchage d’après l’ATPNE.
LAGUNE DE BIZERTE
La dépression de la lagune de Bizerte est soumise à un ensemble de nuisances dont les causes sont
les suivantes (EUROMED, 2011) :
Les rejets hydriques provenant des zones urbaines ;
Les rejets industriels divers chargés en métaux lourds et hydrocarbures (cimenterie El Fouledh,
unité de fabrication de circuits imprimés Fuba, raffineries Stir et Sotolub, industrie Socomena pour
l’entretien des bateaux…) ;
Les rejets de déchets solides divers provenant des zones urbaines et des activités industrielles ; 273
Les rejets provenant des activités agricoles sur le bassin versant : En effet, la superficie agricole
totale autour de la lagune de Bizerte est de 12 700 hectares et comprend des grandes cultures
(7 800 ha), de l’arboriculture (500 ha) et des cultures maraîchères (3 400 ha).
Par ailleurs, comme cela est expliqué plus haut, l’installation des barrages à l’amont du lac Ichkeul a
aussi affecté fortement l'équilibre naturel de la lagune faisant varier son bilan hydrique et augmentant
fortement sa salinité.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Figure 11-12 : Localisation de la lagune de Bizerte par rapport à la STEP de Menzel Bourguiba
De par les nombreuses pressions exercées sur la lagune, il existe de forts enjeux au niveau de
la qualité de l'eau pour préserver l’intérêt environnemental du site et sécuriser les activités de
pêche et d’aquaculture.
274 Au vu de cette situation, un projet de dépollution intégrale du lac de Bizerte financé par l’UE dans le
cadre du Mediterranean Hot Spot Investment Program a été lancé en 2011. Un diagnostic de la lagune
a d’abord été effectué puis un plan d’action à l'horizon 2020 a été élaboré. Les rejets en EUT dans la
lagune sont suivis dans le cadre de ce programme, pour les 3 STEP concernées : Bizerte, Mateur et
Menzel Bourguiba. L’objectif du suivi est de prévenir l’impact des rejets sur la lagune notamment pour
les paramètres azote et phosphore. Ainsi, concernant la lagune de Bizerte, il semblerait que le rejet
dans la lagune s’apparente plus à un rejet qu’à une réutilisation environnementale.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-31 : Eléments factuels issus des enquêtes auprès des sites de valorisation écologique
Aspects enquêtés Lagune de Korba Lagune de Bizerte
Illustration
275
Pastoralisme à proximité de la lagune de Korba (BRLi, mars 2019) Activités de pêche et aquaculture dans la lagune de Bizerte (BRLi, mars 2019)
Réseau de distribution Conduite gravitaire jusqu’à la lagune Conduite gravitaire jusqu’à la lagune
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Parmi les points importants, on relève que les services écosystémiques fournis par la lagune ne
font pas l’objet d’un suivi particulier (maraîchage, pâturage, baignade, pêche, etc.). Cette situation
est semblable à celle de la recharge de nappe. On est en effet dans une situation où l’utilisation
secondaire des EUT ne fait pas l’objet de mesures particulières, étant déconnectée de l’utilisation
première qu’est la valorisation écologique.
On note aussi que le suivi environnemental et de la qualité de l’eau est différent entre la lagune
de Korba où il n’y a plus de suivi et la lagune de Bizerte où il y a un suivi régulier. Enfin, dans le
cas de la lagune de Korba, il y a eu des campagnes de sensibilisation autour la REUT et l’acceptabilité
des riverains ne semble pas problématique. Dans le cas de la lagune de Bizerte, il n’y a pas eu de
campagne de sensibilisation et les riverains n’ont à priori pas connaissance du projet de valorisation
écologique des EUT.
Tableau 11-32 : Analyse d’indicateurs sociaux, environnementaux et sanitaires pour la valorisation écologique des EUT
11.5.4 Regard sur la REUT pour la valorisation écologique dans d’autres pays
L’usage environnemental des EUT pour valoriser des services écosystémiques est relativement récent
dans le monde. On peut citer l’exemple au Mexique du lac Texcoco où la REUT a permis la restauration
des zones humides et de réservoirs d’eau douce. Le traitement des EUT utilisé est de type boues
activées, complété par une filtration sur sable et un traitement avancé avec processus d’élimination des
nutriments (N et P) (UN WATER, 2017). Les exemples de ce type de réutilisation utilisent souvent les
normes relatives aux rejets dans les milieux naturels. La mise en œuvre de « normes de qualité de l’eau
ambiante » permettrait de prendre en compte la capacité de l’écosystème concerné par la réutilisation
à absorber ou assimiler la pollution provenant des EUT. Elle se mesure par le volume maximum
admissible d’une substance dans un plan d’eau. Ces normes existent dans plusieurs pays dans la
législation nationale mais elles n’existent pas encore pour toutes les substances et tous les sites.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
En fonction des projets, la valorisation écologique répond à des objectifs très différents. Il est donc
difficile de dresser une synthèse des forces et des faiblesses communes à ces types de réutilisation
qui sont plutôt à considérer au cas par cas. On peut cependant proposer quelques recommandations
sur la base des enquêtes réalisées au niveau de la lagune de Korba et de Bizerte :
En amont du projet de valorisation écologique, il est important d’établir un état initial du
milieu considéré. Sans cela, il est difficile d’étudier, par la suite, les impacts du rejet de
l’ONAS. De plus, il faut fixer des objectifs liés à cette réutilisation et établir des indicateurs
qui permettront d’évaluer si les objectifs sont atteints ou non (qualité de l’eau de la lagune,
hauteurs d’eau, espèces d’oiseaux présentes, etc.). L’ensemble des parties prenantes liées à
la lagune doivent se concerter pour définir les règles à respecter liées au rejet de l’ONAS (débit
journalier, qualité de l’eau en fonction de la sensibilité du milieu récepteur, notamment pour les
paramètres N et P, et des usages du milieu comme la pêche, l’irrigation agricole, etc.).
Au cours du projet, un contrôle régulier à la fois quantitatif et qualitatif du rejet de l’ONAS
doit être effectué ainsi qu’une évaluation des impacts sur le milieu grâce à des suivis
hydrologiques, de qualité de l’eau, et écologiques (faune, flore, etc.). Ces suivis doivent être
confiés à une structure stable ayant les moyens et les compétences suffisantes pour les faire
sur le long terme (APAL, une association locale, etc.).
Pour la réussite du projet, il faut que l’approche soit intégrée : l’ensemble des décisions liées
au milieu qui doit être valorisé doivent être prises en concertation avec toutes les parties
prenantes. Ces dernières peuvent être l’ONAS, la municipalité, le ministère de
l’environnement, la société civile (associations locales de protection de l’environnement, etc.),
des usagers (agriculteurs, pêcheurs, industriels, etc.). Le projet doit aussi être en cohérence
avec tout autre plan de gestion du milieu déjà mis en place (exemple du programme de 277
dépollution de la lagune de Bizerte ou du plan de gestion de la lagune de Korba).
Le Tableau 11-33 donne une vision d’ensemble de tissu industriel tunisien actuel et précise les secteurs
potentiels pour la REUT d’après les retours du ministère de l’industrie sur les entreprises demandeuses
d’utiliser les EUT.
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Bien qu’il n’y ait pas de REUT actuellement, des essais ont déjà eu lieu, notamment avec le Groupe
Chimique Tunisien (GCT) à partir de la STEP de Gabès. Il existerait aussi des cas d’industries qui font
le traitement de leurs propres eaux usées et qui les réemploient à la sortie. Ce type d’usage
s’apparenterait plutôt à un recyclage des EUT.
Il est à noter que les grandes industries s’intéressent beaucoup à la solution du dessalement qui est
perçue comme plus fiable que la REUT au niveau de la qualité de l’eau par les industriels, malgré son
coût de mise en œuvre plus élevé.
Le GCT valorise le phosphate extrait par la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) pour en faire
de l’acide phosphorique et des engrais pour l’agriculture. Le GCT traite près de 6,5 millions de tonnes
de phosphate naturel chaque année dans ses 4 sites de production : Gabès (la plus grande plateforme
de production), Sfax, Skhira et M’dhilla (mise en service souhaitée pour juin 2019), les deux derniers se
trouvant dans la région de Gafsa. Le secteur phosphatier occupe une place importante dans l’économie
tunisienne. En effet, le GCT emploie plus de 6 500 personnes, la Tunisie est le 5e producteur mondial
et le GCT exporte dans une cinquantaine de pays répartis sur les 5 continents.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
L’acide phosphorique est produit en utilisant le procédé suivant : le minerai phosphaté est attaqué par
l’acide sulfurique et hydraté. Lors de cette phase, du phosphogypse est aussi produit qui sera par la
suite repulpé. Ces deux étapes demandent beaucoup d’eau, en continu et durant toute l’année.
Bien que le circuit soit fermé et que l’eau soit réutilisée, il y a beaucoup de pertes par évaporation,
notamment au moment du repulpage du phosphogypse. De plus, les unités de production se trouvent
dans le sud tunisien, région aride où les nappes sont surexploitées, particulièrement pour l’agriculture.
Dans le cadre de sa stratégie environnementale, la préservation des ressources en eau est une des
thématiques abordées par le GCT. Les actions prévues concernent notamment la REUT après
traitement tertiaire, ainsi que le dessalement de l’eau de mer.
Le Tableau 11-34 reprend le déroulement des enquêtes sur le terrain pour les sites du GCT de Gabès
et Gafsa.
279
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-34 : Déroulement des enquêtes des sites de réusitilisation industrielle des EUT
GCT de Gabès GCT de Gafsa
Personnes rencontrées STEP : Chef de service épuration ONAS régional et chef de station STEP : Chef de service épuration ONAS régional
GCT Gabès : Directeur régional GCT Gafsa : Directeur régional et 3 ingénieurs chefs de division
280
Réseau de distribution des EUT vers le site de production du GCT de Gabès (BRLi, mars 2019) Ancienne STEP de Gafsa vue depuis la future STEP de Gafsa (en chantier).
Au fond l’usine de la GCT (BRLi, mars 2019
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Outre la centrifugeuse, des investissements lourds ont été faits depuis 2017 pour changer les
équipements, notamment au niveau du prétraitement, du chenal d’oxydation et du clarificateur qui a été
remplacé par des laminaires. Cependant, ce nouveau système mis en place n’est pas bien calibré et
seuls 4,5 compartiments sur 8 fonctionnent actuellement. Cette situation crée une surcharge
hydraulique au niveau de la STEP, c’est pourquoi des problèmes de MES subsistent malgré la
réhabilitation. A part la réutilisation prévue pour le GCT, les EUT produites sont actuellement réutilisées
par le périmètre irrigué de Dissa.
La STEP de Gafsa, quant à elle, est une STEP avec un procédé de traitement par lagunage. 5
bassins, en série, permettent la décantation des EUB. Cependant, on note actuellement un problème
d’aération au niveau des bassins et un manque de curage régulier. Une nouvelle station, de type
boues activées, est en cours de construction et devrait être opérationnelle sous peu. Des moyens
importants ont été mis en place pour cette station : systèmes fines bulles pour le chenal d’oxydation, 2
décanteurs primaires, traitement de l’azote et du phosphore, 2 digesteurs pour la cogénération, etc.
Le Tableau 11-35 reprend les principales caractéristiques des STEP de Gabès et de Gafsa.
281
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-35 : Description des STEP prévues pour alimenter les sites de réutilisation industrielle des EUT du GCT de Gabès et Gafsa
Caractéristiques des STEP STEP de Gabès STEP de Gafsa
Illustration
282
Chenal d’oxydation de la STEP de Gabès (BRLi, mars 2019) Système lagunaire de la STEP de Gafsa (BRLi, mars 2019)
Eaux domestiques de la ville de Gabès + eaux industrielles Eaux domestiques de la ville de Gafsa
Origine des EUB – industriels raccordés
(lavage de voiture…)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Valorisation des sous-produits Pas de valorisation des boues Utilisation des boues prévue en partie pour la cogénération
Réhabilitation à partir de 2017 de nombreux équipements Construction en cours de la nouvelle STEP avec boues
Réhabilitations / Extensions
(prétraitement, aérateurs, clarificateur, centrifugeuse…) activées, fin prévue en 2019
Usages REUT et volume réutilisé en 2017 Périmètre irrigué Dissa : 916 000 m3 Périmètre irrigué Aguila : 1 945 000 m3
Source : (ONAS, 2017)
283
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Actuellement, les ressources en eau utilisées par le GCT proviennent de forages des nappes
souterraines à hauteur de 24 000 m3/j. Ces nappes sont surexploitées et les ressources disponibles
diminuent de plus en plus. A la suite de l’essai arrêté en 2016, un autre projet est prévu à hauteur de
10 000 m3/j.
Concernant le site de Gafsa, la consommation en eau est actuellement de 400 m3/h pour l’usine de
Skhira et 400 à 450 m3/h sont prévus pour l’usine de M’dhilla. Les ressources en eau actuelles
proviennent des eaux de forages des nappes de Zaroug (saumâtre à 12 g/L, utilisée que pour l'industrie)
et Aguila (douce à 3 g/L, usage aussi pour l'agriculture). Le projet de REUT actuellement en cours
prévoit l’utilisation de 4 000 m3/j au total pour les deux usines, sachant que les EUT de la STEP de
Gafsa sont déjà en partie réutilisées pour le périmètre irrigué de Aguila. Pour trouver des nouvelles
ressources en eau, le GCT de Gafsa réfléchit aussi à des projets de nouveaux forages ainsi qu’au
transfert des eaux de dessalement qui seront produites à Gabès, malgré le coût très élevé que va
représenter cette alternative.
Les projets de REUT pour les deux sites du GCT sont similaires :
A l’aval des STEP, un réservoir de stockage des EUT sera construit pour permettre, de façon
continue, l’utilisation des EUT. Une station de pompage permettra ensuite le transfert des EUT
jusqu’aux sites de production. Ces équipements appartiendront au GCT.
A la charge du GCT, il est aussi prévu de mettre en place des unités de traitement tertiaire par
ultrafiltration à l’aval des STEP pour assurer la qualité des EUT.
284
Des conventions entre l’ONAS et le GCT sont en cours de signature. Ces conventions
comprendront la quantité d’EUT fournie par l’ONAS au GCT, les seuils de qualité exigés par le
GCT pour chaque paramètre des EUT ainsi que la tarification. En effet, le GCT achètera les EUT
à l’ONAS directement et la tarification, en cours de négociation, devrait être autour de
245 millimes/m3 (information orale donnée lors de l’entretien avec le GCT).
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
On note au niveau sanitaire que des mesures très strictes sont prévues. Cela va dans le sens des
traitements additionnels prévus par le GCT pour avoir une eau d’une qualité répondant aux exigences
de l’usage industriel. Par ailleurs, le niveau de traitement ainsi que les conditions sanitaires prévues
doivent faciliter l’acceptabilité des employés du GCT qui sont pour l’instant réticents à la REUT.
Cette réticence est normale puisqu’il n’y a jamais eu de REUT industrielle en Tunisie, il faut donc que
la filière gagne la confiance des usagers, ce qui prend du temps.
Le tableau ci-après présente l’analyse de quelques indicateurs sociaux et sanitaires. Concernant les
indicateurs sanitaires, il s’agit des ambitions du GCT, puisque la REUT n’est pas effective.
Tableau 11-36 : Analyse d’indicateurs sociaux et sanitaires pour l’utilisation des EUT par les industriels
Aspects Indicateurs GCT Gabès/Gafsa
Vaccination annuelle employés Oui
Le groupe OCP est un grand consommateur d’eau qui prélevait historiquement environ
160 millions de m3 d’eau par an dans les nappes. La REUT a été incluse dans le programme « eau »
pour la préservation des ressources hydriques, en complément de mesures d’optimisation de l’utilisation
de l’eau. Pour cela, trois STEP ont été réalisées par l’OCP et l’utilisation des EUT a permis de réduire
la consommation en eaux souterraines de plus de 40 %. Les objectifs affichés de l’OCP sont d’utiliser
100 % de ressources en eau non conventionnelles d’ici 2028 avec la réutilisation des EUT et le
dessalement de l’eau de mer.
La valorisation du biogaz au niveau des STEP permet de réduire les coûts liés à leur fonctionnement.
Par ailleurs, 20% des EUT issues de ces STEP sont utilisées pour les espaces verts de la ville
Mohammed VI. Le traitement des eaux usées est avancé, il s’agit d’un traitement de type boues activées
avec décantation primaire, un traitement sur des filtres à bandes puis sur des filtres à charbon actifs et
finalement une désinfection au chlore (Ettazy, 2019).
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Tableau 11-37 : Hiérarchisation des contraintes au développement de la réutilisation industrielle avec des EUT
Niveau de Type de contraintes par aspects
contrainte
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11. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL DE LA FILIERE REUT POUR LES DIFFERENTS USAGES
Aspects institutionnels
Etablissement d’une convention entre les
industriels et l’ONAS pour se mettre d’accord sur
les quantités, la qualité et le prix d’achat des EU.
Permet l’établissement d’un lien de confiance
entre les deux acteurs. L’ONAS est alors
responsabilisé dans le projet de REUT et tient un
rôle de producteur et de vendeur des EUT.
PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Les éléments présentés ci-avant permettent de proposer les quelques recommandations suivantes :
Tout comme pour les autres usages, il est nécessaire de définir des normes adaptées à
l’usage industriel, ce qui permettra d’adapter le traitement des eaux usées en conséquence.
Cela permettra par ailleurs de limiter les craintes des employés d’utiliser des EUT.
De bonnes interactions avec les services de l’Etat en charge de la REUT sont nécessaires,
pour garantir l’appui institutionnel adéquat aux professionnels des Industries.
Enfin, de bonnes interactions avec l’ONAS sont aussi essentielles, notamment, en cas de
problèmes de qualité.
287
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
L’approche ACA considère, du point de vue de la collectivité (au sens large), les coûts et les bénéfices
du projet, présents et futurs, supportés par l’ensemble des acteurs du système considéré. L’approche
intègre ainsi les porteurs du projet, ses usagers, ses financeurs, mais aussi tous les autres acteurs
concernés : l’Etat, en tant que représentant de l’intérêt général en terme d’environnement, de santé, de
bonne gestion des ressources en eau etc. mais aussi, par exemple, les « usagers » indirects du projet
(les promeneurs qui vont bénéficier d’un espace vert, les touristes qui vont profiter d’une plage plus
propre, etc.).
L’analyse peut être conduite pour des projets déjà mis en place, ou pour des projets à venir.
Dans cette phase de Diagnostic, l’approche porte essentiellement sur des projets déjà en place.
Précisément, les termes de référence indiquent : « une dizaine d’opérations de REUT [fera] l’objet (…)
d’une analyse détaillée coûts-avantage. » Il est mentionné que ces analyses permettront « d’évaluer la
valorisation économique, sociale et environnementale de l’eau usée traitée. » et que « les différents
types de valeur économique seront pris en considération : directe, indirecte, monétaire et non
288 monétaire ».
Les dix projets étudiés ont été choisis parmi la vingtaine de cas ayant fait l’objet d’enquêtes dans le
cadre de la présente phase d’étude et décrits au Chapitre précédent. Il s’agit des cas suivants :
Périmètres irrigués : Cinq périmètres irrigués, parmi les dix périmètres enquêtés, ont été
étudiés :
- Aguila (gouvernorat de Gafsa) : il s’agit d’un périmètre de 137 ha, où on pratique
l’arboriculture (oliviers, palmiers, figuiers), la culture du fourrage et où on élève du bétail. Le
périmètre est irrigué à partir des eaux de la STEP de Gafsa.
- Ouardanine (gouvernorat de Monastir) : il s’agit d’un périmètre de 70 ha, sur lequel est
pratiquée essentiellement de l’arboriculture (oliviers, pêchers, grenadiers, néfliers, figuiers) et
sur lequel on trouve aussi du bétail. Le périmètre est irrigué à partir des EUT de la STEP de
Ouardanine.
- El Fahs (gouvernorat de Zaghouan) : il s’agit d’un périmètre de 30 ha où sont cultivés des
oliviers et un peu de fourrage pour le bétail. Le périmètre est irrigué à partir des EUT de la
STEP de d’El Fahs.
- Dhraa Tammar (gouvernorat de Kairouan) : il s’agit d’un périmètre de 330 ha où la culture
majoritaire est le fourrage pour le bétail. Il y a aussi 30 ha d’oliviers. Le périmètre est irrigué à
partir des EUT de la STEP de Kairouan.
- Oued Essid (gouvernorat de Kasserine) : il s’agit d’un périmètre irrigué de 191 ha où sont
cultivés essentiellement des oliviers mais aussi du fourrage pour du bétail. Le périmètre est
irrigué à partir des EUT de la STEP de Kasserine.
Golf de Yasmine (gouvernorat de Nabeul) : La réutilisation concerne un parcours de 70 ha dont
45 ha sont irrigués à partir des EUT de la STEP SE1 de Hammamet.
Espaces verts de l’aéroport de Tunis Carthage : il s’agit de 25 ha d’espaces verts qui sont
irrigués à la fois avec les EUT de la STEP de Charguia, et les eaux de la SONEDE.
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Recharge de nappe de Korba (gouvernorat de Nabeul) : il s’agit d’un site de recharge artificielle
de nappe à partir des eaux de la STEP de Korba. Le site n’est plus en activité depuis novembre
2018.
Lagune de Korba (gouvernorat de Nabeul) : la lagune de Korba est réalimentée à partir des eaux
de la STEP de Korba pour éviter son assèchement et préserver son potentiel ornithologique.
Groupe Chimique Tunisien (Site de Gafsa) : cette réutilisation n’est pas encore opérationnelle
mais va permettre, à terme, d’utiliser une partie des EUT de la STEP de Gafsa en plus et/ou à la
place des eaux souterraines, dans le procédé industriel utilisé pour produire de l’acide
phosphorique et des engrais phosphatés.
Des informations complémentaires sur les projets étudiés sont présentées dans les résultats des
enquêtes de terrain (chapitre précédent).
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE (NON EXHAUSTIVE) SUR DES ACA APPLIQUEES A DES CAS DE
REUT
Plusieurs documents traitant des ACA dans le domaine de la REUT ont été consultés. Dans l’ensemble
des références considérées :
On retrouve l’approche globale sur laquelle repose une ACA : l’estimation du différentiel entre les
coûts et les bénéfices, pour un projet donné.
Dans l’évaluation des coûts directs, ce sont, à chaque fois, les coûts spécifiques à la REUT (coûts
additionnels par rapport à une filière d’assainissement sans REUT) qui sont considérés, et non
l’ensemble des coûts de la filière assainissement. 289
Le principe est que, l’assainissement des eaux usées doit de toute façon être réalisé, qu’il y ait
REUT ou non, afin de respecter les normes de rejet dans le milieu.
61 « l’évaluation des coûts du scénario futur (i.e l’amélioration technologique des STEP existantes) a pris en compte le process
de traitement tertiaire ‘additionnel’, nécessaire pour réutiliser l’effluent en agriculture. En d’autres mots, nous n’avons
pas pris en compte les coûts d’investissement et de gestion pour la construction de nouvelles stations, mais seulement les
coûts pour améliorer les stations de traitement existantes, pour atteindre la qualité requise pour l’effluent ».
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Le document « Analyse Coûts-bénéfices sur la mise en œuvre de projets de réutilisation des eaux
usées traitées (REUSE). Application à trois cas d’études français » (Loubier S. (Irstea) et
Declercq R. (Ecofilae), 2014). Dans cette analyse, l’ensemble des coûts et bénéfices directs
supportés par les acteurs concernés ou impactés par le projet sont évalués. Trois cas sont
étudiés :
- L’irrigation d’un périmètre de 700 ha à partir des EUT d’une sucrerie et d’une STEP.
- L’irrigation d’un golf à partir des EUT d’une STEP qui avait comme projet alternatif de réaliser
un émissaire en mer pour respecter les normes de rejets.
- Un cas de REUT multi-usages pour l’arrosage d’espaces verts et d’un golf pour limiter les
prélèvements d’eau potable qui compromettaient le développement urbain.
Les ACA concernent des projets déjà réalisés. Les auteurs ont identifié les coûts et bénéfices
indirects mais il est intéressant de noter que, dans l’analyse, seuls les coûts et bénéfices directs
sont pris en compte ; les externalités environnementales ne sont par exemple pas monétarisées
car d’après les auteurs elles sont difficilement quantifiables.
Le document « Etudes de faisabilité pour les projets de réutilisation des EUT : valorisation
économique des bénéfices environnementaux » (Molinos-Senante M., Hernadez-Sancho F.,
Sala-Garrido R., 2014) propose une méthodologie pour estimer certains bénéfices
environnementaux obtenus lors d’un projet de REUT. Cette méthodologie repose sur l’évaluation
des coûts évités (coûts liés à la pollution de l’environnement par les rejets des EUT). A cet effet,
l’article propose la monétarisation de la pollution par certains éléments. Les éléments suivants
sont étudiés : éléments en suspension, nitrates, phosphates et composés organiques. Le gain lié
à la réutilisation est ensuite évalué comme étant le coût évité de pollution par ces éléments.
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Il est également possible de conduire une autre analyse, dite financière, en prenant en compte les seuls
coûts et bénéfices directs des projets de REUT considérés du point de vue de l’usager direct (par
exemple le groupe d’agriculteurs qui va utiliser des EUT pour irriguer, le gestionnaire d’un golf irrigué
avec des EUT, etc.). Cette seconde analyse prend en compte les seuls coûts supportés par l’usager
ainsi que les seuls bénéfices directs liés à l’usage et permet d’analyser la rentabilité du projet du point
de vue de l’usager.
292 Source : Irstea, ONEMA, Ecofilae (2014) Analyses coûts-bénéfices sur la mise en œuvre de projets de réutilisation des eaux usées traitées (REUSE). Application à trois
cas d’études français
Externalité :
Une externalité est un effet, positif ou négatif, produit par une activité économique sur des tiers ou sur
l’environnement sans qu’il y ait de contrepartie monétaire. Cet effet procure :
Soit une utilité ou un avantage, on parle d’externalité positive (ex. réduction d’un rejet polluant dans
un cours d’eau)
Soit une nuisance ou un dommage, on parle d’externalité négative (par ex. hausse de la prévalence des
maladies hydriques dans une population)
Dans les deux cas, il n’y a pas d’échange marchand. Ainsi, les bénéfices pour les autres agents économiques
et/ou l’environnement en cas d’externalité positive, sont fournis gratuitement. De la même manière, les gênes
ou dommages occasionnés sont produits sans compensation financière.
Service écosystémique :
Le concept de « service écosystémique » se situe à la jonction entre nature et sociétés humaines. Ainsi, les
structures ou processus biologiques naturels (par ex. les habitats forestiers) remplissent des fonctions
écologiques (par ex. filtration de l’eau), qui rendent des services à l’homme (par ex. épuration de l’eau). Ces
services possèdent donc une valeur économique pour les agents économiques qui ont alors un consentement
à payer pour leur préservation (via des politiques environnementales). Le Millenium Ecosystem Assessment
(MEA) propose une typologie de services écosystémiques qui distingue 4 grands types de services :
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Il est à noter que, pour les périmètres irrigués, pour le cas du golf et du GCT, nous avons considéré
plusieurs situations de référence pour enrichir la vision de l’intérêt de la REUT :
294 Dans le cas des périmètres irrigués, nous comparons l’utilisation des EUT qui est faite, avec,
dans un premier temps, une situation où aucune irrigation n’est pratiquée.
La question associée à une telle approche est : « Est ce qu’il est plus intéressant (i) de rejeter les
eaux usées traitées dans le milieu naturel et de ne pas irriguer ou (ii) de ne plus (ou moins) rejeter
les eaux usées traitées dans le milieu naturel et d’irriguer ? »
Cela permet de mettre en évidence l’intérêt de la REUT, mais le calcul est en partie biaisé : on
« mélange » en effet, dans une telle approche, l’intérêt de la REUT et l’intérêt de l’irrigation (par
rapport à une agriculture sans irrigation).
Afin d’isoler l’intérêt de la REUT, il nous a ainsi paru pertinent d’intégrer une deuxième situation
de référence où la comparaison se fait, cette fois, avec une situation où l’on irrigue aussi (comme
c’est le cas dans la situation avec projet), mais avec une autre ressource en eau. Nous avons fait
pour cela l’hypothèse d’une irrigation à partir d’eaux souterraines. Dans une telle approche, l’effet
« irrigation » est annulé par soustraction et la comparaison se focalise sur l’origine de l’eau.
La question devient : « Est ce qu’il est plus intéressant (i) d’irriguer avec des eaux souterraines
ou (ii) d’irriguer avec des eaux usées traitées ? »
Dans le cas du golf (situé près du littoral), nous comparons l’utilisation qui est faite des EUT avec,
dans un premier temps, une alimentation par le réseau d’eau potable, et dans un second temps
avec le dessalement.
La première situation de référence est la plus intuitive sur un plan pratique.
Mais, si il est admis que l’irrigation des golfs ne doit pas concurrencer un usage prioritaire comme
l’eau potable, il devient, dans ce cas, plus naturel de comparer l’utilisation des EUT avec le
dessalement.
Dans le cas de la réutilisation industrielle par le GCT à Gafsa, on considère deux situations de
référence : l’utilisation des eaux souterraines (situation actuelle) mais aussi le recours au
dessalement qui pourrait devenir une alternative plausible si les nappes utilisées aujourd’hui
s’assèchent.
Les tableaux présentent également les coûts et les bénéfices (à la fois directs et indirects) pris en
compte dans l’ACA, pour la situation sans projet, et pour la ou les situations avec projet.
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Comme explicité plus haut, seuls les coûts et bénéfices directs sont intégrés à l’analyse financière.
L’analyse économique tient compte de l’ensemble des coûts et bénéfices, et considère donc les
externalités positives et négatives générées pour les situations avec et sans projet.
Les informations complémentaires, ainsi que les sources des différentes données sont fournies en
annexe.
Ces indicateurs sont présentés sur la période d’étude (30 ans) et également ramené à une valeur par
m3 afin de comparer plus aisément les différents cas étudiés.
Le tableau ci-après présente les différents bénéfices et coûts (directs et indirects) qui ont été pris en
compte dans l’ACA, pour les différentes situations.
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Tableau 12-2 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans les ACA pour l’usage agricole
Situation de référence n°2
Situation de référence n°1
Situation avec projet de REUT « irrigation avec les eaux
« sans irrigation »
souterraines »
Rendement (supérieur à la situation Rendement (inférieur à la situation Rendement (inférieur à la situation
Bénéfices de référence) x surface x prix de vente avec projet) x surface x prix de vente avec projet) x surface x prix de
directs Elevage Elevage (dans le cas où il y a vente
production de fourrage) Elevage
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Tableau 12-3 : Présentation des données de base qui ont servi aux ACA pour l’irrigation agricole
Situation sans Situation sans Situation avec
projet n°1 projet n°2 projet
PERIMETRE D’AGUILA
Pas d'irrigation Irrigation eau Irrigation EUT
souterrain
Volume d'effluent rejeté dans l'oued (sortie de STEP)
3 065 000 3 065 000 2 031 700
(m3/an)
Apport en eau (m3/an) 1 033 300 1 033 300
Surface cultivée (total ‐ ha) 137 137 137
Oliviers à huile 125 120 120
Palmiers 0 5 5
Figuier 10 10 10
Blé dur 0 10 10
Orge en vert 0 5 5
Vesce avoine 0 25 25 297
Luzerne 0 70 70
Sorgho en vert 0 20 20
Elevage ‐ Nombre de têtes de bétail
Nombre de têtes ‐ Ovins 750 750
Nombre de têtes ‐ Bovins 135 135
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
12.4.3 Résultats
PRESENTATION DES VAN ET DES GAINS DES DIFFERENTS PROJETS D’IRRIGATION
Les tableaux et graphiques suivants présentent les principaux résultats pour les cinq périmètres irrigués
étudiés. Les résultats complets des calculs sont présentés en annexe.
Les principaux résultats sont présentés dans les figures des deux pages suivantes.
299
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Figure 12-1 : VAN financières et économiques des situations sans projet et de la situation avec projet de REUT sur la période d’étude (30 ans) en DT
VAN financière des différents périmètres irrigués ‐ dans les situations de référence et avec REUT (DT sur 30 ans) VAN économique des différents périmètres irrigués ‐ dans les situations de référence et avec REUT (DT sur 30 ans)
DT
DT
0 0
Situation de référence "pas d'irrigation" ∆1 Situation de référence "eau souterraine" ∆1' Situation avec REUT ∆2 Situation de référence "pas d'irrigation" ∆1 Situation de référence "eau souterraine" ∆1' Situation avec REUT ∆2
VAN financières sur 30 ans (DT) VAN économiques sur 30 ans (DT)
Aguila -2 766 000 3 109 000 8 493 000 Aguila -4 726 000 756 000 8 416 000
Ouardanine -1 135 000 4 981 000 10 078 000 Ouardanine 190 000 5 029 000 11 952 000
El-Fahs -582 000 -363 000 736 000 El-Fahs -706 000 -1 794 000 110 000
Dhraa Tammar -2 531 000 -2 190 000 3 512 000 Dhraa Tammar -2 662 000 -9 656 000 -1 073 000
Oued Essid -1 829 000 822 000 4 330 000 Oued Essid -3 312 000 -1 948 000 4 522 000
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Figure 12-2 : Gains nets financiers et économiques des situations avec projet de REUT par rapport aux situations de référence sur la période d’étude (30 ans) en DT
Gain net financier de la REUT par rapport aux cultures en pluvial (∆2‐∆1) et Gain net financier de la REUT par rapport à Gain net économique de la REUT par rapport aux cultures en pluvial (∆2‐∆1) et Gain net économique de la REUT par rapport à
l'utilisation des eaux souterraines (∆2‐∆1'), dans les différents périmètres irrigués (DT sur 30 ans) l'utilisation des eaux souterraines (∆2‐∆1'), dans les différents périmètres irrigués (DT sur 30 ans)
14 000 000
14 000 000
12 000 000
12 000 000
10 000 000
10 000 000
8 000 000
8 000 000
DT
DT
6 000 000
6 000 000
4 000 000
4 000 000
2 000 000
2 000 000
301
0
0
Aguila Ouardanine El‐Fahs Dhraa Tammar Oued Essid
Aguila Ouardanine El‐Fahs Dhraa Tammar Oued Essid
PÉRIMÈTRE IRRIGUÉ
PÉRIMÈTRE IRRIGUÉ
∆2‐∆1 ∆2‐∆1'
∆2‐∆1 ∆2‐∆1'
Gain net entre la situation avec projet et la Gain net entre la situation avec projet et la
situation de référence (DT sur 30 ans) situation de référence (DT sur 30 ans)
Périmètre irrigué Périmètre irrigué
∆2-∆1 ∆2-∆1' ∆2-∆1 ∆2-∆1'
Aguila 11 259 000 5 384 000 Aguila 13 142 000 7 660 000
Ouardanine 11 213 000 5 097 000 Ouardanine 11 762 000 6 923 000
El-Fahs 1 318 000 1 099 000 El-Fahs 816 000 1 904 000
Dhraa Tammar 6 043 000 5 702 000 Dhraa Tammar 1 589 000 8 583 000
Oued Essid 6 159 000 3 508 000 Oued Essid 7 834 000 6 470 000
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Concernant le gain économique, qui est lui aussi positif dans tous les cas, il est également intéressant
d’analyser l’intérêt des EUT. Considérons toujours l’exemple du périmètre d’Aguila. On considère dans
un premier temps le référentiel « irrigation avec eaux souterraines ». Il ressort que le gain économique
est de 7.7 M DT sur 30 ans. Cet intérêt économique peut s’expliquer pour trois raisons essentielles :
Le gain financier présenté dans le paragraphe précédent. Dans le cas du périmètre d’Aguila, le
gain financier explique environ 60% du gain économique.
Les externalités positives qui sont plus importantes dans la situation avec REUT que dans la
situation avec recharge de nappe. Avec les hypothèses retenues dans le modèle, les externalités
positives considérées sont :
- La séquestration de carbone et la lutte contre l’érosion qui dépendent des superficies cultivées
et ont donc le même poids que l’on soit en irrigation avec les EUT ou les eaux souterraines.
- La recharge de la nappe. Cette valeur dépend de :
- L’eau prélevée dans la nappe (pour l’irrigation avec les eaux souterraines)
- L’infiltration des eaux d’irrigation (pour les deux types d’irrigation),
- L’infiltration de tout ou partie des rejets de la STEP qui sont déversées dans l’oued (pour
les deux types d’irrigation).
Cette valeur est au final souvent positive dans le cas de la REUT et négative dans le cas de
l’irrigation avec les eaux souterraines. Dans le cas où la valeur est négative, il ne s’agit plus
d’une externalité positive mais d’une externalité négative : l’assèchement de la nappe.
Les externalités négatives qui sont moins importantes dans la situation avec REUT que dans la
situation avec recharge de nappe. Avec les hypothèses retenues dans le modèle, les externalités
négatives considérées sont :
- La pollution du milieu de rejet (l’oued). La pollution de l’oued est en effet limitée lorsque les
EUT sont réutilisées car le volume réutilisé n’est plus rejeté dans l’oued.
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
- L’assèchement de la nappe est plus important lorsque l’irrigation se fait à partir des eaux
souterraines.
Les figures suivantes présentent ces éléments pour les différents périmètres irrigués. Elles montrent le
poids relatif des facteurs expliquant les gains financiers et économiques de la REUT par rapport à
l’utilisation des eaux souterraines.
Figure 12-3 : poids relatif des facteurs expliquant les gains financiers et économiques de la REUT par rapport à l’utilisation des eaux
souterraines.
Part du gain financier de la REUT attribuable aux frais d'exploitation plus faibles et aux rendements plus élevés (en % du gain
net financier)
100%
90%
80%
45% 44%
56%
70%
65%
60%
95%
50%
40%
30%
55% 56%
44%
20%
36%
10%
0%
5% 303
Aguila Ouardanine El‐Fahs Dhraa Tammar Oued Essid
Moindre achat d'engrais, moindre frais d'énergie, pas d'achat complémentaire de fourrage Meilleur rendement des cultures
Part du gain économique de la REUT attribuable au gain financier, à la moindre pollution du milieu de rejet et à la recharge
des nappes (en % du gain net économique)
100%
80% 2%
9%
57%
70% 16%
19%
60%
50%
40% 79%
73%
17%
30% 61%
53%
20%
26%
10%
0%
Aguila Ouardanine El‐Fahs Dhraa Tammar Oued Essid
Gain financier Externalités négatives moins importantes Externalités positives plus importantes
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Concernant le gain financier, on remarque que pour 5 des 6 périmètres irrigués, le gain s’explique à peu
près pour moitié par la baisse des frais d’exploitation et pour moitié par la hausse des rendements avec
la REUT. Dans le cas du périmètre de Ouardanine, c’est le meilleur rendement qui explique presqu’en
totalité le gain de la REUT par rapport à l’utilisation des eaux souterraines. Cela s’explique avec les
cultures à haute valeur ajoutée cultivées sur ce périmètre : l’amélioration du rendement a un effet très
important sur les bénéfices générés.
Concernant le gain économique, on note une tendance similaire pour les périmètres d’Aguila, de
Ouardanine, El Fahs et Oued Essid. Pour ces périmètres, c’est le gain financier qui explique pour plus
de la moitié, le gain économique. Le deuxième facteur concerne les externalités positives qui sont plus
importantes avec REUT, particulièrement la recharge de nappe. Enfin, une partie du gain s’explique
avec les externalités négatives qui sont moins importantes dans le cas de la REUT (pas d’assèchement
de la nappe à cause de l’irrigation avec les EUT, et la pollution de l’oued est moins importante).
Pour le périmètre de Dhraa Tammar, ce sont essentiellement les externalités positives avec REUT qui
expliquent le gain économique. Cela peut s’expliquer par les volumes en eau importants utilisés dans
ce périmètre irrigué et qui participent à la recharge de nappe.
Cela permet ainsi d’étudier la valorisation d’un hectare de terre et d’un m3 d’eau dans la situation avec
REUT, par rapport aux autres situations.
304 Tableau 12-4 : Gains nets financiers et économiques des périmètres irrigués : en DT/m3 et DT/ha
Gain net financier entre la situation avec Gain net économique entre la situation avec
projet et la situation de référence (DT/m3) projet et la situation de référence (DT/m3)
Périmètre irrigué Périmètre irrigué
∆2-∆1 ∆2-∆1' ∆2-∆1 ∆2-∆1'
Gain net financier entre la situation avec Gain net entre la situation avec projet et la
projet et la situation de référence (DT/ha) situation de référence (DT/ha)
Périmètre irrigué Périmètre irrigué
∆2-∆1 ∆2-∆1' ∆2-∆1 ∆2-∆1'
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Ces commentaires n’ont pas vocation à montrer que tous les projets de REUT doivent cibler des
périmètres d’arboriculture, avec uniquement des cultures à haute valeur ajoutée. En effet, il n’est pas
possible de faire de l’arboriculture partout en Tunisie et il est important de considérer aussi les besoins
de production. Ainsi, lors de l’élaboration des projets de REUT agricole, il sera important de prendre en
compte les aspects socio-économiques et environnementaux que l’on peut obtenir à partir des ACA,
mais il faudra avant tout considérer les potentialités de la terre et considérer les besoins globaux du
territoire en optant pour des projets qui incluent la production de fourrage si nécessaire. Le cas d’Aguila
illustre bien le potentiel associé à un mix des productions pour, à la fois, produire du fourrage, mais
aussi garantir des revenus satisfaisants pour l’exploitation, via les productions à forte valeur ajoutée.
305
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Le tableau ci-après présente les différents coûts et bénéfices (directs et indirects) qui ont été pris en
compte dans l’ACA, pour l’arrosage du golf avec les EUT et pour les deux situations de référence.
Tableau 12-5 : coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA du golf de Yasmine
Situation avec projet de REUT Situation de référence n°1 Situation de référence n°2
« eau potable » « dessalement »
Bénéfices
Non considérés dans le modèle car supposés identiques entre les situations.
directs
- Moindre prélèvement dans les
ressources en eau locales
- Moindre rejet d’EUT dans le
milieu naturel qui conduit à une
Bénéfices préservation de la qualité de
indirects l’eau (bénéfice
environnemental), la
préservation d’une attractivité
306 touristique (bénéfice pour
l’économie touristique)
- Investissement pour compléter le - Achat AEP - Investissement et
traitement à un niveau fonctionnement pour usine
compatible avec l’usage dessalement
(traitement tertiaire) - Investissement pour
- Investissement pour adduction - Investissement pour adduction et stockage
et stockage des EUT adduction et stockage
- Achat engrais
- Fonctionnement du traitement, - Achat engrais
de l’adduction et du stockage des
Coûts directs EUT, dont énergie
- Réalisation d’analyses d’eau et
de sols
- Formation, sensibilisation
- Vaccination
- Signalétique
- Coût additionnel pour entretien
asperseurs
- Diffusion potentielle de polluants - Prélèvement dans une - Pollution liée aux saumures
dans les sols et vers la nappe ressource surexploitée et du dessalement :
(non quantifié) concurrence avec un usage conséquences sur
- Risque sanitaire pour les prioritaire environnement et pêche
Coûts indirects
employés et les usagers du golf (non quantifié)
(non quantifié) - Rejet des EUT en mer - Rejet des EUT en mer
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Tableau 12-6 : Données de base utilisées dans l’ACA pour le golf de Yasmine
Situation sans projet de Situation sans projet de Situation avec projet de
REUT n°1 REUT n°2 REUT
Eau de la SONEDE Dessalement REUT
Volumes d'EUT rejetés dans la mer
365 000 365 000 0
(m3/an)
Apport en eau au golf (m3/an) 365 000 365 000 365 000
12.5.3 Résultats
L’ACA pour le golf de Yasmine montre que la REUT génère des gains nets, tant d’un point financier
qu’économique, et ce quelle que soit la situation de référence retenue, achat d’eau potable ou
dessalement.
Tableau 12-7 : Gains nets financiers et économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 par rapport aux deux situations de référence
Gain net entre la situation avec projet (REUT)
et la situation de référence
(∆2‐∆1)
situation de référence situation de référence
n°1 n°2
Unité 307
Eau SONEDE Dessalement
Gains financiers nets de la REUT sur 30 ans (DT/m3) 0,55 0,92 DT/m3
Gains économiques nets de la REUT sur 30 ans (DT/m3) 1,48 1,48 DT/m3
Du point de vue du golf (analyse financière), il apparait en effet qu’il est plus intéressant d’utiliser les
EUT que l’eau de la SONEDE. Le gain net actualisé sur 30 ans est de près de 6 M DT, soit 0.55 DT
par m3. Les frais liés à la REUT (essentiellement station de pompage pour refouler les eaux jusqu’au
golf et frais d’analyse d’eau) sont en effet limités par rapport à la différence de coût entre l’eau de la
SONEDE (environ 1.3 DT / m3) et les EUT (ces eaux sont mises à disposition gratuitement).
Comparativement à une situation où le golf serait obligé d’utiliser des eaux issues du dessalement,
l’intérêt économique du projet REUT est encore plus manifeste. Le gain net actualisé sur 30 ans s’élève
alors à près de 10 M DT, soit 0.9 DT par m3. Ce résultat s’explique par le coût élevé d’une eau produite
par dessalement, avec des frais importants pour l’investissement (usine) et le fonctionnement, en lien
en particulier avec des frais d’énergie élevés (dépense énergétique de l’ordre 4 kWh/m3 pour le procédé
de dessalement).
Concernant l’analyse économique : le gain additionnel noté entre gain financier et gain économique
s’explique par une différence d’externalités positives entre REUT et autres solutions. En utilisant les
EUT pour le golf on évite le rejet des EUT en mer et on réduit ainsi la pollution en mer. Dans le cas de
l’utilisation de l’eau potable, s’ajoute en plus une externalité négative liée à la surexploitation de la nappe
et, dans le cas du dessalement, une externalité négative liée au rejet de saumures (pour mémoire, non
quantifié ici).
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Le tableau ci-dessous précise les volumes des différentes ressources utilisées dans chacune des
situations.
Tableau 12-8 : Données de base utilisées dans l’ACA pour les espaces verts de l’aéroport de Tunis Carthage
Sans projet Avec projet
Les données de base complètes utilisées dans l’analyse sont présentées en annexe.
Le tableau ci-après présente les différents bénéfices et coûts (directs et indirects) qui ont été pris en
compte dans l’ACA, pour les deux situations.
308
Tableau 12-9 : coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA des espaces verts de l’aéroport de Tunis Carthage
Situation avec projet : Situation de référence :
Mix REUT/eau SONEDE seulement achat eau SONEDE
Bénéfices directs Pas de différence entre les deux situations
- Moindre prélèvement dans les ressources en
eau locales
- Moindre rejet d’EUT dans le milieu naturel qui
Bénéfices indirects conduit à une préservation de la qualité de
l’eau (bénéfice environnemental), la
préservation d’une attractivité touristique
(bénéfice pour l’économie touristique)
- Réseau d'irrigation - Réseau d'irrigation
Coûts directs - Investissement pour station de pompage - Achat d’eau à la SONEDE
- Fonctionnement de l’adduction
- Diffusion potentielle de polluants dans les sols - Prélèvement dans une ressource
et vers la nappe surexploitée
Coûts indirects - Risque sanitaire - Rejet des EUT dans le milieu naturel. Coût
environnemental et éventuellement
touristique
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
12.6.2 Résultats
L’utilisation d’un mixe REUT/eau SONEDE (situation avec projet) génère des gains nets, tant d’un point
de vue financier qu’économique, par rapport à une situation dans laquelle l’aéroport de Tunis utiliserait
uniquement de l’eau de la SONEDE pour l’arrosage de ses espaces verts.
Tableau 12-10 : Gains nets financiers et économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 par rapport à l’achat d’eau potable
Comme pour le golf, du point de vue de l’usager, il apparait en effet qu’il est plus intéressant d’utiliser
les EUT que l’eau de la SONEDE. Le gain net actualisé sur 30 ans est de 2.6 M DT, soit 0.34 DT par m3.
Les frais liés à la REUT (essentiellement station de pompage pour refouler les eaux jusqu’aux lieux de
consommation et frais d’analyse d’eau) sont en effet limités par rapport à la différence de coût entre
l’eau de la SONEDE (environ 1.3 DT / m3) et les EUT (ces eaux sont mises à disposition gratuitement).
Comme pour le golf également, le gain additionnel noté entre gain financier et gain économique
s’explique par une différence positive d’externalités entre REUT et, dans le cas présent, l’utilisation des
eaux de la SONEDE. En utilisant des EUT pour l’arrosage des espaces verts on évite en effet le rejet
des EUT dans le milieu. Dans le cas de l’utilisation de l’eau potable, s’ajoute en plus une externalité
négative liée à la surexploitation de la nappe.
309
Dans l’analyse présentée ici, la situation avec projet consiste en la réutilisation d’une partie des EUT de
la STEP de Gafsa. Les échanges avec le GCT ont conduit à retenir une hypothèse de 4000 m3/j pour
cet usage, soit un volume annuel de près de 1 500 000 m3.Il est supposé que l’industriel procède, à ses
frais, aux investissements suivants :
transfert (canalisation et station de refoulement) des EUT depuis la STEP de Gafsa jusqu’au site
industriel d’utilisation situé à environ 12 km de la station.
mise en place d’un réservoir de temporisation entre production des EUT et utilisation pour le
procédé. Il a été retenu une hypothèse de 1000 m3 pour le volume de ce réservoir.
mise en place d’un traitement additionnel des EUT par nano-filtration afin d’atteindre un niveau
de qualité conforme avec les exigences du personnel du site, en particulier sur les critères
microbiologiques,
Il est par ailleurs supposé que l’industriel assume les frais d’exploitation de ces investissements.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Notons par ailleurs que l’ONAS mettra à disposition les EUT de la STEP de Gafsa moyennant un tarif
spécifique. Son montant n’était pas définitivement arrêté au moment de l’enquête. Il était question d’une
valeur de 0.245 DT/m3 retenue ici dans le modèle (valeur communiquée oralement lors de l’entretien
avec le GCT de Gafsa le 27 mars 2019).
Le tableau ci-après synthétise les différents bénéfices et coûts, directs et indirects qui ont été pris en
compte dans l’ACA, pour les deux situations.
Tableau 12-11 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA de l’industrie des phosphates à Gafsa
Situation de référence : Situation de référence :
Situation avec projet de REUT
prélèvement eau souterraine dessalement
Bénéfices
Non pris en compte dans le calcul car pas de différence entre les trois situations.
directs
- Moindre prélèvement dans les - Moindre prélèvement dans
ressources en eau locales les ressources en eau locales
Bénéfices
indirects - Moindre rejet d’EUT dans le
milieu naturel. Bénéfice
environnemental.
- Investissement pour compléter - Investissement et - Investissement pour l’usine
le traitement des EUT à un fonctionnement pour de dessalement
niveau compatible avec l’usage forage + adduction et - Investissement pour
- Investissement pour adduction stockage l’adduction et le stockage
310 et stockage des EUT - Fonctionnement du
- Fonctionnement du dessalement, de l’adduction
Coûts traitement, de l’adduction et et du stockage des EUT,
directs du stockage des EUT, dont dont énergie
énergie
- Réalisation d’analyses de
qualité de l’eau
- Formation, sensibilisation du
personnel
- Vaccination
- Diffusion potentielle de - Prélèvement dans une - Pollution par les saumûres
polluants dans les sols et vers ressource surexploitée - Rejet des EUT dans le milieu
Coûts la nappe (limitée)
indirects - Rejet des EUT dans le naturel. Coût
- Risque sanitaire milieu naturel. Coût environnemental.
environnemental.
12.7.2 Résultats
Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau suivant.
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Tableau 12-12 : REUT par le GCT - gains nets financiers et économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 par rapport aux situations de
référence
Gain net entre la Gain net entre la
situation avec projet situation avec projet
(REUT) (REUT)
Unité
et la situation de et la situation de
référence (eau référence
souterraine) (dessalement)
Dans tous les cas, l’approche ignore un aspect crucial pour l’industriel : la réalité des ressources en eau
dont il dispose (en d’autres termes, la raréfaction des ressources en eau souterraines). Il devient en
effet évident que l’eau usée traitée représente pour l’industriel un intérêt majeur au regard de ce que lui
coûterait le transfert des eaux dessalées depuis le littoral, et au regard des bénéfices engendrés par
son activité grâce à l’usage de l’eau.
Entre une ressource beaucoup plus éloignée (dessalement) ou pas de ressource (car
impossibilité ou interdiction de pomper plus dans les eaux souterraines), l’industriel a donc tout
intérêt à utiliser les EUT.
A propos du résultat économique : Avec les hypothèses formulées, il ressort que les différences
d’externalité entre l’usage des eaux souterraines et des eaux usées traitées ne compensent pas les
différences de coût. En intégrant les externalités positives liées à la REUT, la différence se réduit entre
les deux situations, avec et sans projet, mais le résultat reste négatif. Concernant le dessalement, le
résultat économique est du même ordre de grandeur que le résultat financier, avec des coûts prohibitifs
en comparaison de la solution REUT.
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12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
On considère un volume injecté de l’ordre 350 000 m3/an qui correspond à l’ordre de grandeur des
volumes maximums injectés dans la nappe pendant la période de fonctionnement (par exemple années
2009, 2010, 2012).
Dans la situation de référence, il est considéré que ce même volume est rejeté directement en mer.
On se focalise globalement, dans cette approche, sur les seuls volumes faisant l’objet d’une
réalimentation dans la nappe. Les volumes sortant de la STEP de Korba et réalimentant la lagune ne
sont pas considérés dans le présent calcul, ceci dans le but d’isoler le seul usage de recharge de nappe.
Le tableau ci-après présente les différents bénéfices et coûts (directs et indirects) qui ont été pris en
compte dans l’ACA, pour les deux situations.
Tableau 12-13 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA de la recharge de nappe de Korba
12.8.2 Résultats
L’analyse qui est conduite ici suppose que l’objectif de la réinjection est une diminution de la progression
du biseau salé. Dans des analyses plus complètes, appliquées à des projets en routine, il serait
nécessaire de considérer des usages consommateurs éventuels des eaux de la nappe (pompage pour
de l’AEP ou pour de l’irrigation).
Dans les hypothèses formulées ici, la recharge de nappe par la REUT présente un intérêt économique
par rapport à une situation de rejets des effluents en mer.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Tableau 12-14 : Gains nets économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 de la recharge à Korba
Sans projet
Unité
Rejet dans la mer
Ce gain combine en pratique plusieurs aspects positifs du projet de REUT qui se révèlent, dans les
hypothèses formulées, supérieurs au coût de la REUT :
Le projet de REUT évite la pollution de la mer (bénéfices environnemental et touristique).
Sur les 30 ans considérés, le gain associé à ce sujet (la « non » pollution maritime), selon
l’hypothèse retenue d’un coût de 0.57 DT/m3 rejeté (référence : Bénéfices du traitement des rejets
en mer, Les cahiers du Plan bleu, Juillet 2010), est d’environ 3.8 MDT sur 30 ans, en supposant
qu’on réinjecte 350 000 m3 chaque année.
Le projet de REUT participe à la réduction de la surexploitation de la nappe.
L’approche économique dans un tel cas est sujette à de nombreuses incertitudes, en particulier sur les
coûts et bénéfices indirects. Il demeure que, si le risque de pollution de nappe par les EUT est maîtrisé
(hypothèse formulée ici, avec un coût environnemental nul lié à la recharge), l’usage est positif d’un
point de vue économique.
Le reste du volume (différence entre 2 et 1.5 millions de m3) est en pratique sorti du présent calcul
(externalité associée nulle) pour isoler l’effet « alimentation de la lagune ».
La situation de référence considère que le rejet de 1,5 millions de m3 est va directement dans la mer.
Le tableau ci-après présente les différents bénéfices et coûts (directs et indirects) qui ont été pris en
compte dans l’ACA, pour les deux situations.
Tableau 12-15 : Coûts et bénéfices (directs et indirects) pris en compte dans l’ACA de la réalimentation de la lagune de Korba
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
12. ANALYSES COUTS AVANTAGES DE LA REUT POUR DIFFERENTS USAGES
Tableau 12-16 : Données de base utilisées dans l’ACA pour la réalimentation de la lagune de Korba
Sans projet Avec projet
Volume d'eau déversé dans la lagune par l'ONAS (m3/an) 0 1 500 000
Volume EUT non rejeté dans la lagune (pour information, non
500 000 500 000
considéré ici dans l’approche ACA)
12.9.3 Résultats
314 Le rejet des EUT dans la lagune présente un intérêt économique par rapport à une situation de rejets
des effluents en mer.
Tableau 12-17 : Gains nets économiques de la REUT sur 30 ans et par m3 de l’alimentation de la lagune de Korba
Sans projet
Unité
Rejet dans la mer
Ce gain combine en pratique plusieurs aspects positifs du projet de REUT qui se révèlent, dans les
hypothèses formulées, supérieurs au coût de la REUT :
Comme pour l’injection dans la nappe, le projet de REUT évite la pollution de la mer (bénéfices
environnemental et touristique).
Sur les 30 ans considérés, le gain associé à ce sujet (la non pollution maritime), selon l’hypothèse
retenue d’un coût de 0.57 DT/m3 rejeté (référence : Bénéfices du traitement des rejets en mer,
Les cahiers du Plan bleu, Juillet 2010), est d’environ 16 MDT sur 30 ans, en supposant qu’on
rejette chaque année 1 500 000 m3 dans la lagune.
Le projet de REUT participe par ailleurs au maintien du bon état de la lagune. La REUT permet
en effet de conserver les services écosystémiques rendus par la lagune tout au long de l’année.
Dans la situation sans projet, on considère que ces services sont présents uniquement 7 mois
dans l’année, alors qu’ils sont présents 12 mois sur 12 dans le cas où on maintient en eau la
lagune avec l’apport d’EUT.
Ainsi, dans les hypothèses retenues, ce cas montre que les bénéfices environnementaux peuvent
compenser les coûts d’investissement et d’exploitation de la REUT.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
315
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Tableau 13-1 : Matrice Atouts-Faiblesses-Opportunités-Menaces (AFOM) réalisée suite aux différents diagnostics
Aspects Forces Faiblesses
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Décalage entre production régulière des EUT et demande variable dans l’année. Manque de
stockage inter saisonnier.
Usages
Colmatage des équipements d’irrigation par les MES, beaucoup d’entretien nécessaire
Souvent, pas de ressources de substitution en cas de problème de fourniture des EUT
(problème de qualité, panne des stations de pompage, etc.)
Possible source de conflits lors du partage des EUT entre les différents usagers (ex :
GCT/agriculteurs).
Réglementation existante : Manquements de la réglementation :
Bases du cadre réglementaire existant depuis les années Norme existant uniquement pour l’usage agricole, pas de normes spécifiques aux autres
1980 - 1990 en Tunisie usages
Discussions en cours pour élaborer des normes adaptées Normes non définies selon une évaluation quantitative des risques.
à chaque usage
Liste restrictive des cultures autorisées : peu de cultures à haute valeur ajoutée, notamment
Code de l’eau en cours de révision les plantes maraîchères (mais liste adadptée cependant aux moyens de traitement actuels).
Textes (code de l’eau) et normes nécessitent une mise à jour. Besoin de prise en compte des 317
derniers résultats de la recherche pour déterminer les seuils (études sur les effets de la REUT
Aspect sur les sols, les nappes et les plantes).
réglementaire
Arrêté très récent qui régit les niveaux de rejet des stations d’épuration : en attente de sa mise
en application opérationnelle au niveau des stations d’épuration.
Pas de prise en compte de la microbiologie dans la NT 106.03 (sauf pour les œufs de
nématodes)
Pas de normes pour les sols ni pour les produits agricoles issus de la REUT
Cadre réglementaire pour organiser l’accès à l’information entre les différentes institutions
mais peu appliqué.
Amendes non dissuasives en cas de non application de la réglementation
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Existence d’un comité REUT au niveau national et dans Compétences peu ou pas portées
chaque région
Niveau central
Approche multi-sectorielle des questions de REUT et
implication des différents acteurs : agriculture, Pas d’organisme unique responsable du pilotage la REUT permettant d’unifier tous les acteurs
environnement, santé, industries, etc. (notamment autres que du monde agricole) et d’assurer la durabilité des projets
Bonne connaissance des problématiques liées à la REUT Peu de mise en œuvre des comités régionaux de la REUT (pas opérationnels dans toutes les
par les acteurs de la filière, volonté de contribution pour régions)
améliorer la situation
Manque d’implication du producteur des EUT dans la filière car manque d’intérêt
Processus de participation des usagers dans les projets
de REUT engagé surtout depuis 2010 Mécanisme de contrôle de l’ANPE et la DHMPE à revoir. Pas de police de l’eau indépendante
et sanctions non-dissuasives.
Rejets industriels non conformes : moyens juridiques existants pour contraindre les industriels
au prétraitement par l’ONAS et l’ANPE mais peu de sanctions réellement appliquées.
Sanctions non-dissuasives.
Manque de décentralisation pour l’émergence des projets de REUT (les usagers sont
rarement à l’initiative des projets de REUT, ils sont consultés mais il y a peu de véritable
concertation pour dessiner les contours des projets).
Aspect De façon générale, les différents acteurs ont l’impression de « rendre service », que ce soit
318 institutionnel en produisant des EUT ou en les utilisant. Il n’y a pas de prise de conscience généralisée de
la valeur des EUT et de l’opportunité qu’elles représentent.
Manque de stabilité des institutions : changements réguliers de ministres ou de directeurs,
donc peu d’actions prises pour le long terme.
Niveau local
En cas de non-conformité des EUT, manque de communication entre l’ONAS et l’usager
(communication souvent assurée par le CRDA pour l’agriculture, mais pas d’intermédiaire
pour les autres usages)
Pas de contrôle de proximité, en région, qui peut intervenir rapidement si problème de qualité
Pas de structure responsable de la gestion des plaintes des usagers et des riverains,
notamment si problème environnemental
Délégation de l’exploitation des STEP à un privé : contrats très courts qui ne permettent pas
un suivi constant des STEP, pas d’obligation de résultats et pas de cadrage des niveaux de
performance exigée sur la qualité des EUT dans les contrats de délégation de l’exploitant privé
Peu ou pas de cadre institutionnel pour les usages autres que agricoles :
Golfs, espaces verts, industriels : pas de structures référentes qui peuvent conseiller les
usagers
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Manque de collaboration entre acteurs pour la planification des projets de STEP et les projets
de REUT
Pas de système d’alarme mis en place en cas de problème de qualité des EUT au niveau de
la STEP. Arrêt de l’irrigation souvent bien après les résultats de contrôles.
Centres de décisions de l’ONAS éloignés du terrain, procédures longues qui ne permettent
pas une réaction rapide quand il y a un problème sur une STEP
Pas assez de collaboration entre recherche et administrations : manque de moyens mis en
œuvre pour les transferts des technologies. Peu de valorisation des résultats des stations
pilotes et abandon des sites.
Manque de transmission de données de la part du ministère de la santé : liste des personnes
vaccinées par exemple.
Manque de capitalisation des données liées à la REUT pour faciliter l’échange de données et
la collaboration entre institutions
Pour l’ONAS : Financement des projets de REUT
Possibilité pour l’ONAS de vendre les EUT Souvent, financement disponible pour la mise en place du projet mais pas pour le suivi et
320 Pour les usages agricoles :
l’exploitation (ex : recharge de nappe, traitements complémentaires en aval des STEP,
valorisation écologique à Korba, etc.). Facteur limitant la durabilité des projets.
Augmentation des rendements (importante selon les Investissements importants effectués pour des projets (périmètres irrigués, recharge de
acteurs interrogés lors des enquêtes) nappe, etc.) mais qui ne répondent pas toujours à la demande car l’avis des usagers n’avait
Pourvoir fertilisant des EUT : diminution des charges pas été pris en compte lors de la naissance du projet
d’exploitation pour les agriculteurs Pas de budget prévu pour la recharge de nappe au niveau du CRDA
Pour les usages autres qu’agricoles : Peu de budget pour la sensibilisation des usagers
Aspect
économique / Souvent avantageux au niveau financier/économique Tarification et rentabilité des projets
financier d’utiliser les EUT par rapport aux eaux de forage ou de la
SONEDE (sauf si prise en charge d’un traitement Tarification trop faible pour supporter les coûts de recouvrement (autour des 20 millimes/m3).
complémentaire très coûteux). Les coûts de la REUT sont supportés en grande partie par les CRDA/l’Etat.
Certains usagers prêts à payer plus chères les EUT en Quand la qualité de l’eau est trop mauvaise, il est difficile d’imposer une tarification auprès
échange de la garantie d’une eau de meilleure qualité des usagers. C’est un cercle vicieux car si il n’y a pas de source de financement, la qualité de
l’eau ne peut pas s’améliorer.
Les modèles d’exploitations agricoles ne sont pas toujours compatibles avec les périmètres
irrigués avec des EUT : certaines sont de petites exploitations familiales où l’agriculture est
une activité secondaire pour les exploitants Ils n’ont pas les moyens d’investir dans
l’équipement d’irrigation malgré les subventions et ils ne voient pas l’intérêt d’intensifier leur
production avec l’irrigation.
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Sur certains sites, utilisation des EUT par les agriculteurs malgré la qualité médiocre : une fois
qu’ils ont investi dans le périmètre irrigué, ils se trouvent obligés d’irriguer pour préserver la
récolte et rentabiliser leurs investissements.
Coût du pompage pour CRDA/GDA très important, notamment quand les heures de pointe
correspondent aux heures d’irrigation. : nécessité de réaliser des ouvrages de stockage
Coût des suivis de la qualité des EUT importants pour les usagers : pas toujours effectués
malgré l’obligation.
Coûts importants des traitements III ou complémentaires pour celui qui doit les assumer
(ONAS, usagers, CRDA, autre).
Peu d’approches type ACA voire ACV pour évaluer les projets (pour étudier la meilleure
alternative d’un projet ou pour étudier sa pertinence à postériori).
Il existe dores et déjà de l’information sur les risques et les Communication sur les risques sanitaires
impacts sanitaires (la recherche scientifique au niveau
national en dispose, même pour les polluants émergents). Manque de sensibilisation des usagers sur les risques liés aux EUT (notamment par manque
de moyens).
Peu de campagnes sanitaires et de vaccinations, parfois les frais ne sont pas toujours pris en
charge, donc les usagers ne se vaccinent pas. 321
Efforts souvent fournis au départ du projet pour informer les agriculteurs mais pas sur le long
terme. Certains ne sont même pas au courant qu’une réglementation existe.
Travailleurs saisonniers des exploitations agricoles : difficiles de le tenir informer des mesures
sanitaires à respecter
Respect des mesures sanitaires, gestion des risques
Aspect
sanitaire Risque qui ne se voit pas sauf quand la qualité est vraiment médiocre (odeur, couleur), donc
peu de prise de conscience du risque par les usagers.
Problème de communication sur les risques, notamment au niveau des golfs où les usagers
ne sont pas informés.
Non-respect des fréquences de contrôle de la qualité des EUT et de l’ensemble des
paramètres à analyser, que ce soit au niveau de l’ONAS ou des CRDA.
Moyens de protection jugés contraignants (quand il fait chaud l’été, problèmes d’ergonomie,
etc.).
Quand irrigation gravitaire améliorée (périmètre irrigué, espaces verts…) ou aspersion (golf),
contacts possibles de l’usager avec les EUT.
Pas de contrôle sur les produits agricoles et les sols agricoles
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Volonté de l’UTAP d’être plus impliqué dans la Quand échec important d’un projet de REUT, il est très difficile par la suite de convaincre à
sensibilisation des agriculteurs. nouveau les usagers (ex : Mornag).
Aspect social Industriels et hôtels sont demandeurs d’informations, Emérgence des projets de REUT ne répond pas toujours à une demande locale : parfois
intérêts économiques et environnementaux de la REUT. réticence d’utilisation du périmètre irrigué pour certains agriculteurs malgré les installations.
Pour les agriculteurs, quand une ressource en eau conventionnelle est disponible, ils préfèrent
ne pas utiliser les EUT.
Sensibilisation
Certains CTV sont fermés dans les régions, peu de moyens mis en œuvre.
Certains GDA ne sont pas pleinement impliqués (existent pour répondre à la réglementation).
Importance d’un GDA impliqué pour motiver les autres agriculteurs.
L’aspect communication au niveau des usagers n’est pas systématique et consolidé, il est
occasionnel et dépend des changements de responsables des parties prenantes. Il manque
un programme cohérent et soutenu de sensibilisation pour les agriculteurs et les différents
utilisateurs des EUT
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Moins de rejets directs des EUT dans le milieu naturel et Contexte environnemental
donc de pollution potentielle, notamment dans les zones
sensibles (lagunes, zones de baignade, nappes…) Contexte pédologique des sites des périmètres irrigués pas toujours adapté à l’irrigation avec
les EUT.
Pouvoir fertilisant des EUT : moins d’apports d’engrais
minéraux (si pas de traitement N et P à la STEP) Risques : évaluation et suivi
Impact positif de la REUT sur l'amélioration des sols Risques de contamination du sol : pas de suivis réguliers au niveau des périmètres irrigués
(augmentation tdu aux de matière organique dans les sols) avec les EUT malgré le risque d’accumulation des ETM dans les sols et les risques
microbiologiques.
Aspect Préservation des ressources en eaux conventionnelles
environnemental (notamment recharge de nappe), particulièrement dans Risques de contamination des nappes : N, P, microbiologie, accumulation des ETM, etc.
les zones arides du Centre et du Sud de la Tunisie Cas des recharges de nappe : risques liés à l’utilisation indirecte des EUT pour l’irrigation de
Elément stratégique pouvant être intégré dans la politique cultures maraîchères
environnementale des grands consommateurs d’eau Peu d’études sur les risques combinés : microbiologiques, ETM, polluants émergents, etc.
(entreprises, municipalités, hôtels, etc.)
Valorisation environnementale avec la REUT : pas de définition précise, peu d’évaluation des
impacts de ce type d’usage sur l’environnement. Est-ce que le rejet a eu un impact
environnemental positif effectif sur l’écocsystème ?
323
Peu d’analyses des EUT de la part des usagers autre que CRDA
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Opportunités Menaces
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Pour chacun des défis, un objectif a alors été proposé. L’objectif constitue la cible à atteindre, il
représente la déclinaison des grandes attentes pour chacun des défis. La définition des défis et
objectifs à atteindre a permis de proposer ensuite de grandes recommandations, pour chacun de ces
défis.
Le défi de l’intégration est transversal. Les points de blocage identifiés dans le cadre de ce défi ont été
décrits dans les différents diagnostics. Ce sont les suivants :
L’absence d’approche filière et le manque d’intégration de la REUT dans la politique de
l’eau (dissociation entre les planifications des STEP et des projets de REUT, définition de projets
de REUT qui n’émergent pas d’une demande locale, définition des projets de REUT qui ne
s’inscrivent pas dans une vision GIRE pour replacer le projet dans le grand cycle de l’eau et
évaluer sa pertinence, etc.) 325
Dans certains cas, l'acceptabilité de la REUT est encore problématique (nécessité de
prendre en compte un certain nombre de paramètres pour faciliter l’acceptabilité : disponibilité
des ressources conventionnelles, niveau du risque sanitaire, retombées économiques, liens de
confiance entre les acteurs)
Les EUT ne sont pas encore pleinement valorisées (optimisation des projets grâce à
l’intégration des différents facteurs sociaux, environnementaux et économiques lors de la
définition des projets)
Les problèmes de recouvrement des coûts associés aux projets de REUT gênent parfois la
durabilité des projets (problèmes sur la prise en charge du coût réel de l’eau et du traitement
tertiaire)
Défi 2 : La gouvernance
Le défi de la gouvernance fait suite à plusieurs grands points de blocage identifiés particulièrement dans
le diagnostic institutionnel :
Le cadre institutionnel existant n’est pas pleinement opérationnel (la majorité des fonctions
sont pourvues mais ne sont pas pleinement opérationnelles, idem pour le processus de
décentralisation qui est en cours)
A certains niveaux, il y a des difficultés dans la communication et la coordination entre les
acteurs de la filière (notamment entre le producteur des EUT et les usagers, mais aussi au sein
des différentes institutions en charge des EUT)
Les contrôles de qualité de l'eau ne sont pas toujours réalisés de façon optimale (problèmes
de fiabilité, fréquence et échantillonnage) et les résultats ne sont pas partagés automatiquement
entre tous (il peut exister des conflits d’intérêt entre l’organisme de contrôle et l’organisme
contrôlé qui font partie de la même institution, il n’y a pas de cadre clair de répartition des
interventions des organismes de contrôle, etc.).
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
Défi 3 : La qualité
Le défi de la qualité concerne les problèmes de qualité de l’eau qui gênent le développement de la
REUT. Les principaux points de blocages identifiés participent à expliquer les problèmes rencontrés :
Une révision de la réglementation concernant la qualité de l'eau pour la REUT est
nécessaire (la réglementation actuelle n’étant que pour l’usage agricole sans distinction des
conditions d’irrigation et n’étant pas basée sur une évaluation des risques).
Des dysfonctionnements sont constatés au niveau de certaines STEP (dysfonctionnements
liés à des coûts d’exploitation (maintenance, frais d’énergie) difficiles à supporter, un parc de
stations d’épuration vieillissant, le raccordement d’effluents bruts à traiter non biodégradables,
etc.)
Peu de traitements tertiaires ou complémentaires existent pour compléter le traitement
secondaire et être conforme aux exigences des usages aval (notamment à cause de la difficile
prise en charge des frais associés, de la faible prise de conscience concernant les conséquences
notamment sanitaires, mais aussi par manque de cadre réglementaire complet et/ou de difficultés
d’application du cadre existant).
La maîtrise des risques est un défi qui dépend directement du défi lié à la qualité. Cependant, au-delà
de la qualité, la maîtrise des risques nécessite aussi de prendre en compte la vulnérabilité et l’exposition
des populations. Les principaux obstacles identifiés pour la maîtrise des risques sont les suivants :
Il y a encore des manques de connaissance et d’évaluation des impacts environnementaux
et sanitaires liés à la REUT et des risques associés (le manque de connaissances entraîne
parfois des pratiques non-sécurisées, ou qui causent des pollutions non-identifiées actuellement.
Cela gêne aussi la définition des normes pour les différents usages).
Les usagers sont généralement trop exposés aux risques associés à la REUT (cela fait suite
au non-respect des règles de sécurité, notamment par manque de formation et sensibilisation).
326 La Figure 13-1 récapitule les différents défis et points de blocage identifiés. Le défi de l’intégration,
central et lié aux trois autres défis, est représenté à l’intérieur du cercle.
La figure suivante, Figure 13-2, présente enfin les grandes recommandations de la phase de diagnostic.
Les recommandations reportées ici ne sont pas exhaustives (l’ensemble des recommandations du
diagnostic ne sont pas résumées dans la figure). Ces recommandations seront importantes pendant la
phase de prospective et guideront la proposition de scénarios pour le développement de la REUT.
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
L’approche intégrée
La qualité La gouvernance
• Une révision de la réglementation concernant la • Le cadre institutionnel existant n’est pas 327
qualité de l'eau pour la REUT est nécessaire pleinement opérationnel
• Des dysfonctionnements sont constatés au • A certains niveaux, il y a des difficultés dans la
niveau de certaines STEP (traitements communication et la coordination entre les
secondaires inefficaces et ne favorisant pas le acteurs de la filière, dans la transparence, le
passage au traitement tertiaire) partage, l’utilisation et la valorisation des données
• Il y a actuellement peu de traitements pour la prise de décisions.
complémentaires et tertiaires et d’abattement • Les contrôles de qualité de l'eau ne sont pas
de la bactériologie toujours réalisés de façon optimale (problèmes de
fiabilité, fréquence et échantillonnage) et les
Objectif 3 - Adapter la qualité de l’eau aux différents résultats ne sont pas partagés automatiquement
usages que la Tunisie souhaite développer et garantir entre tous
sa disponibilité
Objectif 2 – Opérationnaliser le cadre institutionnel
existant, favoriser l’émergence de nouveaux projets et
garantir le suivi efficace et transparent des projets
existants
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13. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC : ANALYSE AFOM DE LA FILIERE REUT EN TUNISIE ET PROPOSITION DE RECOMMANDATIONS
328
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BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
ANNEXES 337
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ANNEXES
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ANNEXES
DGEQV (2009), Etude de faisabilité technico-économique de la recharge artificielle des nappes par les EUT
des STEP
Description de l’étude Recommandations de l’étude
Objectif : Etudier la faisabilité Aspects techniques : Modélisation des écoulements des nappes,
technique, économique et élaboration d’une base de données par région accompagnée d’un
environnementale de la recharge de SIG pour rassembler les résultats d’analyses
nappe avec les EUT et identifier des
nouveaux sites potentiels en Tunisie Aspects institutionnels : Amélioration des échanges entre acteurs
pour bonne disponibilité de l’information en temps réel (ONAS –
Contenu : GDA – société civile), renforcement des capacités
- Caractéristiques des nappes institutionnelles, création d’un comité national de coordination
étudiées pour mutualiser les données et transmettre les informations, mise
en place d’une charte de bons procédés intitulé « contrat de
- Site de recharge identifié pour nappe » pour fixer le cadre d’intervention des acteurs
chaque nappe
Définition du cadre institutionnel de la recharge : gestion des
- Modalités techniques de recharge et infrastructures et équipements de recharge au secteur privé
programme de suivi (exploitation, entretien et maintenance), investissements,
- Priorisation des sites à recharger en régulation et suivi par le CRDA, financement des charges
fonction de critères techniques, d’exploitation par les usagers/GDA, évaluation des performances
économiques et environnementaux de la recharge par la DGRE.
Points forts Limites de l’étude Répercussions de l’étude
Etude thématique portant Coût économique élevé de la Les recommandations
exclusivement sur la recharge de recharge de nappe : pas de plan de pour la réalisation de
nappe financement nouveaux projets de
Proposition d’un cadre institutionnel Aspects sanitaire et acceptabilité recharge n’ont pas
abouti.
340 pour la recharge de nappe sociale peu abordés
Réalisation d’enquêtes de terrain Manque d’une approche transversale Les recommandations
des ressources en eau pour les sites déjà
Prise en compte de critères existants (Souhil et
environnementaux et évaluation Korba) n’ont pas abouti.
économique
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
DGEQV (2009), Etude de faisabilité de transfert des EUT des STEP du Grand Tunis vers les zones de
réutilisation
Description de l’étude Recommandations de l’étude
Objectifs : Protéger le littoral du Grand
Tunis et transférer les EUT vers des Aspects techniques : Augmentation des capacités d’épuration
zones agricoles en stress hydrique du Grand Tunis, réhabilitation des STEP existantes et
Elaborer sur les plans techniques, renforcement de l’effort pour leur maintenance et leur
économiques et environnementaux la entretien, renforcement du contrôle des rejets industriels,
faisabilité de différents scénarios de programme de contrôle à l’aide d’automates, maîtrise du
transfert des EUT des STEP du Grand traitement II et développement de traitements
Tunis complémentaires, mise en place d’un protocole de suivi pour
la bonne gestion des ouvrages de transfert
Contenu :
Aspects institutionnels : Implication du secteur privé dans
- Rappel de la situation actuelle des
l’exploitation des STEP, création d’un comité de suivi pour la
EUT en Tunisie
recharge de nappe, élaboration d’un système de
- Identification des nouveaux projets communication sur les résultats de qualité des EUT, mise en
de réutilisation (périmètre irrigué et place d’une unité de gestion environnementale au sein des
recharge de nappe) CRDA pour assurer la qualité de l’eau livrée aux agriculteurs,
- Description des scénarios proposés renforcement des capacités pour un programme de formation
et des systèmes de transfert et d’accompagnement, création d’un comité AD-HOC pour la
possibles gestion du transfert des eaux
- Etude des émissaires en mer Aspects économiques : Adaptation de la tarification des EUT
pour couvrir les charges d’exploitation, création d’un Fond de
- Evaluation environnementale et développement de la REUT du Grand Tunis
économique des différents scénarios
et choix du scénario à retenir : envoi Aspects réglementaires : Elaboration d’une norme pour la
des EUT vers Zaghouan, Kairouan et recharge de nappe et mise à jour de la NT 106.03,
Tunis Ouest avec 4 systèmes de renforcement du contrôle sanitaire, réalisation des études
transfert d’impact pour chaque projet de transfert 341
- Etude institutionnelle, programme
d’investissement et plan d’action
Points forts Limites de l’étude Répercussions de l’étude
Prise en compte des projets potentiels Coût économique important La réalisation du réseau de
de recharge qui ont été étudiés en du transfert des EUT transfert proposé n’a pas
parallèle Pas de prise en compte des abouti
Identification de zones potentielles pour usages autres qu’agricoles et La faisabilité pour la mise en
l’irrigation avec les EUT de recharge de nappe place du fond de
Réflexion sur différents scénarios et Etude à l’échelle régionale développement de la REUT
choix du plus pertinent au niveau n’a pas été étudiée
économique et environnemental La construction de la STEP Al
Plan de financement abordé Attar a pris du retard
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ANNEXES
FAO (2013), Etude stratégique des formes de réutilisation des eaux usées en Tunisie – PISEAU 2, Banque
Mondiale
Description de l’étude Recommandations de l’étude
Objectif : Propositions de Aspects techniques : Amélioration de la gestion des eaux industrielles
solutions pour améliorer la REUT et priorisation des STEP à réhabiliter dans les zones pertinentes pour la
en Tunisie sur les plans REUT, mise en place de projets pilotes de traitement complémentaire
stratégiques, techniques et (filtre à sable et bassin de maturation, filtration sur sable, recharge
organisationnels artificielle de nappe)
Contenu : Aspects institutionnels : Lancement d’un plan directeur national de la
- Rappel des contraintes liées à REUT en Tunisie pour servir d’appui à la stratégie nationale, séparation
la REUT en Tunisie des fonctions de contrôles entre le MARHP, la DHMPE, la DGEQV et
les laboratoires agréés, hiérarchisation des rôles des différents acteurs,
- Rappel du projet de transfert renforcement institutionnel : création de comités régionaux pour la
des EUT du Grand Tunis gestion et la suivi des projets pilotes, renforcement des GDA (unité de
- Description des solutions et gestion environnementale)
activités proposées par l’étude Aspects sanitaires/environnementaux : Mise en place d’un protocole de
veille environnementale et sanitaire formalisé, élaboration de manuels
de procédure d’exécution des contrôles de la qualité
Aspects sociaux : Augmentation des moyens de sensibilisation pour
convaincre d’utiliser les EUT et apprendre à les manipuler sans risques
: supports de communication, sessions de formation et d’informations,
mise en place d’une stratégie de sensibilisation, visites de sites…
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ANNEXES
Ministère de la santé (2014), Evaluation de la qualité des eaux usées réutilisées à des fins agricoles en
Tunisie
Description de l’étude Recommandations de l’étude
Objectif : Prévenir les risques liés
à la REUT en agriculture en
évaluant la qualité des EUT Aspects réglementaires : Suspension de l’utilisation des EUT non
distribuée conformes pour l’agriculture, assurance de la réalisation d’un
contrôle régulier des EUT selon la réglementation, application de la
Contenu :
réglementation pour les eaux industrielles, révision de la NT 106.03
- Résultats des analyses de
Aspects techniques : Adéquation des procédés de traitement par
qualité et caractérisation
rapport aux EUB, responsabilisation des fournisseurs d’EUT pour
physico-chimique et
assurer une bonne qualité d’EUT distribuée
microbiologique des EUT des
STEP alimentant les Aspects sanitaires/environnementaux : Mise à disposition de guides,
périmètres irrigués manuels pour la gestion des risques environnementaux et sanitaires
liés aux EUT
- Conformité des rejets par
rapports aux normes Aspects sociaux : Programmes de communication pour les
manipulateurs des EUT et la population avoisinante des périmètres
- Propositions de mesures
irrigués
correctives et de surveillance
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ANNEXES
DGEQV (2015), Stratégie nationale de communication et de sensibilisation à l’utilisation des EUT et des
boues de STEP, Banque Mondiale
Description de l’étude Recommandations de l’étude
Objectif : Elaboration d’une Aspects sociaux : Choix des outils de communication (plutôt radio,
stratégie de communication et de presse écrite, web, supports vidéo), bonne définition des actions de
vulgarisation en faveur de la REUT sensibilisation dans l’espace et dans le temps pour atteindre le
(2015 – 2019), mise en œuvre public ciblé (dont entourage des agriculteurs, société civile,
dans des régions pilotes (Nabeul, écoliers), surveillance de l’évolution des canaux de communication
Gabes, Kasserine) utilisés
Contenu : Pour la levée des réticences à l’utilisation des EUT : favorisation de
- Etat des lieux de l’utilisation des la transparence sur la qualité des EUT, établissement d’une relation
EUT et des boues des STEP en de confiance entre ONAS et GDA, visites de sites utilisant les EUT,
insistance sur les intérêts à long terme pour l’environnement et la
Tunisie
santé
- Sondages sur les
connaissances, attitudes et Aspects institutionnels : positionnement de l’AVFA comme leader
pratiques des agriculteurs et coordinateur de la stratégie de communication, renforcement
institutionnel et matériel de l’AVFA, CTV, groupements
- Stratégie et plan d’action interprofessionnels, ONG, conseillers agricoles…, demande de
- Réalisation et initiation l’appui des personnes « ambassadrices » ayant une bonne
d’activités de sensibilisation au pratique des EUT, intégration des actions de sensibilisation dans
niveau régional les programmes annuels des CTV, création d’un comité national et
de comité régionaux de sensibilisation à l’utilisation des EUT et des
- Evaluation de l’impact de la boues (avec administrations, organisations professionnelles et
campagne de sensibilisation société civile),
Points forts Limites de l’étude Répercussions de l’étude
Etude dédiée à l’acceptabilité Peu de propositions au niveau Mise en évidence du déficit de
sociale de la REUT, aspect du financement de la vulgarisation auprès des
344 jusque-là peu abordé dans les communication autour des agriculteurs utilisant les EUT,
études précédentes EUT. notamment au niveau des
Enquêtes auprès des agriculteurs AVFA proposé comme chef de risques sanitaires liés à la REUT
Rassemblement d’un cahier de file alors que peu de moyens Peu d’application de la stratégie
doléances des usagers pour actuellement pour appliquer la de communication jusqu’à
stratégie de communication aujourd’hui par manque de
mieux comprendre les réticences
et les problèmes rencontrés sur le Seul l’usage agricole est moyens
terrain abordé
Etude qui aborde en parallèle les Difficultés à toucher le public
EUT et les boues de STEP ciblé pendant la campagne de
sensibilisation qui a été menée
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ANNEXES
DGGREE (2017), Etude d’évaluation de la politique tarifaire et révision et mise en œuvre de nouveaux
modes de tarification (phase 1 diagnostic), KFW
Description de l’étude Recommandations de l’étude
Objectif : Evaluation de la tarification Aspects économiques/financiers : Révision de la tarification des
appliquée dans les périmètres EUT pour supporter au moins les coûts d’exploitation de
irrigués avec des EUT l’irrigation avec les EUT (énergie et service de gestion) avec en
Contenu : parallèle une amélioration de la qualité des EUT
- Rappel du cadre juridique et Aspects techniques : Séparation des eaux industrielles les plus
institutionnel de la REUT polluantes des eaux grises des ménages, consolidation du
fonctionnement des STEP, développement du traitement III,
- Diagnostic de 4 périmètres pratique plus rationnelle de l’irrigation pour une économie d’eau à
irrigués (Borj Touil, Oued Essid, la parcelle
Dhraa Tammar et Aguila) : coût du
Aspects institutionnels : Mise en œuvre d’un politique volontariste
service de l’eau et impact de la
pour développer la REUT, renforcement de la recherche et de
tarification actuelle
l’accompagnement des usagers
- Diagnostic comparatif des
périmètres irrigués étudiés Aspects réglementaires : Révision de la liste des cultures
autorisées
- Attitudes des acteurs vis-à-vis de
la tarification et recommandations
Points forts Limites de l’étude Répercussions de l’étude
Capitalisation de données Recommandations en fin Intégration dans une étude
économiques sur les périmètres d’étude apportant peu globale sur la tarification de l’eau
irrigués étudiés d’éléments nouveaux par Etude récente
Comparaison du coût de revient de rapport aux constats faits
dans les études précédentes
l’eau avec la tarification actuelle
Prise en compte de la vision des
différents acteurs sur la tarification 345
actuelle
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ANNEXES
DGGREE (2017), Etude préalable à un plan national REUT pour la Tunisie, SCP
Description de l’étude Recommandations de l’étude
Objectif : Elaboration d’un Aspects techniques : Réhabilitation des STEP et des périmètres
diagnostic de la REUT en Tunisie en irrigués, insistance sur une stratégie et des infrastructures de long
préalable à un plan directeur terme (recharge de nappe, projet de transfert des EUT…),
national diversification des usages, diversification des indicateurs de suivi
Contenu : de l’assainissement, amélioration du stockage au sein des
périmètres irrigués
- Etat de l’art de la REUT
Aspects réglementaires : Révision des normes NT 106.02 et 03
- Retour d’expérience (notamment pour N, P et microbiologie), élaboration de normes
internationale pour les usages autres qu’agricoles, allègement des restrictions de
- Diagnostic du système de contrôle cultures pour l’irrigation avec les EUT
de la qualité des eaux Aspects institutionnels : Réactivation des structures de dialogue
- Campagne d’analyse de la qualité inter-acteurs de la REUT, mutualisation des informations dans une
des eaux, des sols et des produits base de données, stratégie RH avec formation d’équipes pour les
agricoles, services d’assainissement, eau potable et hygiène, meilleure
implication des usagers (mise en place de procédures
- Base de données des opérations participatives institutionnalisées), renforcement de la confiance des
de REUT usagers dans le système, implication de la SONEDE pour
- Diagnostic des périmètres irrigués sensibiliser les usagers afin d’améliorer la qualité des eaux en
de Borj Touil et El Hajeb, amont du système d’assainissement, réorganisation des rôles des
acteurs pour le contrôle de la qualité des EUT, implication de
- Rapport de synthèse avec l’ANCSEP pour le contrôle des produits agricoles, choix d’une
recommandations structure de recherche fédératrice comme l’IRESA pour renforcer
les échanges entre instituts de recherche travaillant sur le REUT
Aspects économiques/financiers : Révision de la structuration
346 tarifaire de la REUT, identification des marchés porteurs,
diversification des cultures
Points forts Limites de l’étude Répercussions de l’étude
Enquêtes de terrain sur 2 périmètres Manque de données collectées Intégration des résultats de cette
irrigués avec des EUT pour un état de l’art sur la étude pour l’élaboration du plan
Prise en compte des différents REUT (données ONAS…) directeur national
aspects de la REUT : institutionnel, Peu d’informations sur les
réglementaire, social, sanitaire, usages autres qu’agricoles
environnemental, économique… Base de données non complète
Base de données pour les et pas assez de moyens pour la
informations de la REUT et SIG continuer
(STEP, usages…) en cours de Peu de précisions sur les
construction dysfonctionnements
Reprise des études déjà existantes institutionnels
Prise en compte de tous les usages Pas de prise en compte de
de la REUT l’aspect énergétique
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Tableau 13-2 : Rejets vers le milieu hydraulique : Pourcentage de conformité vis-à-vis de la NT 106.02
Part de conformité vis-à-vis des normes
Echelle Echelle
Centre Grand Tunis Nord Sud Echelle nationale Centre Grand Tunis Nord Sud Centre Grand Tunis Nord Sud
nationale nationale
Nombre de STEP 20 4 32 13 69 20 4 31 13 68 20 4 31 13 68
Coliformes fécaux 11 55% 4 100% 11 35% 13 100% 57% 4 20% 0 0% 0 0% 0 0% 6% 5 25% 0 0% 20 65% 0 0% 37%
Microbiologie
Stréptocoques fécaux 14 70% 4 100% 9 29% 13 100% 59% 3 15% 0 0% 1 3% 0 0% 6% 3 15% 0 0% 21 68% 0 0% 35%
Salmonelle 2 10% 0 0% 3 10% 9 69% 21% 7 35% 0 0% 3 10% 0 0% 15% 11 55% 4 100% 25 81% 4 31% 65%
Vibrion 1 5% 0 0% 0 0% 6 46% 10% 16 80% 4 100% 8 26% 6 46% 50% 3 15% 0 0% 23 74% 1 8% 40%
Mercure 10 50% 1 25% 13 42% 5 38% 43% 2 10% 1 25% 2 6% 7 54% 18% 8 40% 2 50% 16 52% 1 8% 40%
Cuivre 0 0% 1 25% 1 3% 2 15% 6% 17 85% 3 75% 24 77% 11 85% 81% 3 15% 0 0% 6 19% 0 0% 13%
348 Cyanure 0 0% 0 0% 0 0% 5 38% 7% 16 80% 0 0% 21 68% 8 62% 66% 4 20% 4 100% 10 32% 0 0% 26%
ETM
Cr6+ 6 30% 2 50% 3 10% 3 23% 21% 11 55% 2 50% 19 61% 10 77% 62% 3 15% 0 0% 9 29% 0 0% 18%
Cadmium 2 10% 0 0% 1 3% 1 8% 6% 15 75% 4 100% 22 71% 12 92% 78% 3 15% 0 0% 8 26% 0 0% 16%
Cobalt 0 0% 0 0% 0 0% 1 8% 1% 8 40% 3 75% 11 35% 12 92% 50% 12 60% 1 25% 20 65% 0 0% 49%
Fer 3 15% 0 0% 2 6% 2 15% 10% 10 50% 0 0% 19 61% 11 85% 59% 7 35% 4 100% 10 32% 0 0% 31%
Plomb 4 20% 1 25% 2 6% 1 8% 12% 11 55% 3 75% 16 52% 8 62% 56% 5 25% 0 0% 13 42% 4 31% 32%
Sulfate 3 15% 1 25% 0 0% 11 85% 22% 14 70% 3 75% 9 29% 2 15% 41% 3 15% 0 0% 22 71% 0 0% 37%
Chlorure 6 32% 4 100% 8 26% 9 69% 40% 10 53% 0 0% 20 65% 4 31% 51% 3 16% 0 0% 3 10% 0 0% 9%
Azote organique et
16 80% 3 75% 21 68% 13 100% 78% 0 0% 1 25% 0 0% 0 0% 1% 4 20% 0 0% 10 32% 0 0% 21%
ammoniacal
Azote
Nitrate 0 0% 0 0% 3 10% 0 0% 4% 15 75% 4 100% 22 71% 13 100% 79% 5 25% 0 0% 6 19% 0 0% 21%
Nitrite 8 42% 2 50% 14 45% 4 31% 42% 7 37% 2 50% 13 42% 9 69% 46% 4 21% 0 0% 4 13% 0 0% 12%
NB : Le calcul des pourcentages de non-conformités des paramètres DBO5, DCO et MES a été effectué à partir des prélèvements mentionnés comme non conformes par l’ONAS dans les rapports annuels 2017 transmis.
Pour les autres paramètres, le calcul des pourcentages a été effectué à partir de la valeur indiquée (lorsque fournie) pour chaque mois. Il a été supposé que l’indication d’une seule valeur signifiait qu’un seul prélèvement avait été effectué.
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ANNEXES
Tableau 13-3 : Rejets vers le milieu maritime : Pourcentage de conformité vis-à-vis de la NT 106.02
Non conforme = NC Conforme = C Non exploitable = NE
Nombre de STEP 9 5 11 12 37 9 5 11 12 37 9 5 11 12 37
Coliformes fécaux 6 75% 3 75% 7 78% 12 100% 84,8% 2 25% 0 0% 1 11% 0 0% 9,1% 0 0% 1 25% 1 11% 0 0% 6,1%
Microbiologie
Stréptocoques fécaux 7 88% 3 75% 8 89% 11 92% 87,9% 1 13% 0 0% 0 0% 1 8% 6,1% 0 0% 1 25% 1 11% 0 0% 6,1%
Salmonelle 1 13% 1 25% 3 33% 4 33% 27,3% 7 88% 1 25% 5 56% 8 67% 63,6% 0 0% 2 50% 1 11% 0 0% 9,1%
Vibrion 1 13% 0 0% 0 0% 5 42% 18,2% 7 88% 3 75% 8 89% 7 58% 75,8% 0 0% 1 25% 1 11% 0 0% 6,1%
Mercure 4 44% 0 0% 2 18% 0 0% 16,2% 3 33% 1 20% 3 27% 6 50% 35,1% 2 22% 4 80% 6 55% 6 50% 48,6%
Cuivre 0 0% 0 0% 0 9% 0 8% 5,4% 8 89% 4 80% 5 45% 3 25% 54,1% 1 11% 1 20% 5 45% 8 67% 40,5%
Nickel 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 0,0% 8 89% 4 80% 7 64% 5 42% 64,9% 1 11% 1 20% 4 36% 7 58% 35,1%
Zinc 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 0,0% 8 89% 4 80% 7 64% 5 42% 64,9% 1 11% 1 20% 4 36% 7 58% 35,1%
Manganèse 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 0,0% 7 78% 2 40% 6 55% 3 25% 48,6% 2 22% 3 60% 5 45% 9 75% 51,4%
349
Cyanure 1 11% 0 0% 0 0% 4 33% 13,5% 7 78% 1 20% 6 55% 8 67% 59,5% 1 11% 4 80% 5 45% 0 0% 27,0%
ETM
Cr6+ 2 22% 0 0% 0 0% 0 0% 5,4% 6 67% 4 80% 5 45% 3 25% 48,6% 1 11% 1 20% 6 55% 9 75% 45,9%
Cadmium 2 22% 1 20% 0 0% 0 0% 8,1% 7 78% 3 60% 6 55% 7 58% 62,2% 0 0% 1 20% 5 45% 5 42% 29,7%
Cobalt 0 0% 2 40% 0 0% 0 0% 5,4% 2 22% 2 40% 2 18% 3 25% 24,3% 7 78% 1 20% 9 82% 9 75% 70,3%
Aluminium 0 0% 0 0% 1 9% 0 0% 2,7% 8 89% 1 20% 9 82% 12 100% 81,1% 1 11% 4 80% 1 9% 0 0% 16,2%
Fer 3 33% 1 20% 2 27% 0 50% 35,1% 5 56% 1 20% 7 64% 6 50% 51,4% 1 11% 3 60% 1 9% 0 0% 13,5%
Plomb 2 22% 0 0% 0 0% 0 0% 5,4% 6 67% 4 80% 7 64% 7 58% 64,9% 1 11% 1 20% 4 36% 5 42% 29,7%
Sulfate 1 11% 0 0% 0 0% 6 50% 18,9% 8 89% 5 100% 2 18% 6 50% 56,8% 0 0% 0 0% 9 82% 0 0% 24,3%
Sulfure 2 22% 2 40% 1 9% 10 83% 40,5% 0 0% 2 40% 1 9% 0 0% 8,1% 7 78% 1 20% 9 82% 2 17% 51,4%
Azote organique et ammoniacal 6 67% 4 80% 8 73% 9 75% 73,0% 3 33% 0 0% 2 18% 3 25% 21,6% 0 0% 1 20% 1 9% 0 0% 5,4%
Azote
Nitrate 1 11% 1 20% 1 9% 0 0% 8,1% 8 89% 4 80% 9 82% 11 92% 86,5% 0 0% 0 0% 1 9% 1 8% 5,4%
Nitrite 2 22% 1 20% 1 9% 1 8% 13,5% 7 78% 4 80% 9 82% 11 92% 83,8% 0 0% 0 0% 1 9% 0 0% 2,7%
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ANNEXES
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ANNEXES
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
Sans projet n°1 Sans projet n°2 Avec projet Coefficient prix Source
Irrigation eau économique/prix
Pas d'irrigation Irrigation EUT financier
souterraine
Volume d'effluent rejeté dans l'oued (sortie de STEP) (m3/an) 3 065 000 3 065 000 2 031 700 ONAS rapport annuel 2017
DGGREE ‐ Volumes réutilisés pour les PI
Apport en eau (m3/an) 1 033 300 1 033 300
avec EUT 2016‐2017
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
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ANNEXES
INVESTISSEMENT (DT)
Coût d'investissement supporté par les agriculteurs (coût intégré dans l'analyse financière et l'analyse économique)
CRDA de Gafsa, Etude d'avant projet pour la création du
Réseau d'irrigation à la parcelle 195 000 195 000 0,9
périmètre irrigué à partir de la STEP d'Aguila (1994)
Ministère de l’agriculture, du Développement rural et des
Acquisition cheptel (20 bovins et 100 ovins) et
410 000 410 000 0,9 Pêches maritimes ‐ Direction de l’élevage et estimation du
construction d'étables
consultant
Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
Plantation olivier, palmiers, figuiers 408 483 408 483 408 483 0,160
la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
Coûts d'investissement commun aux scénarios avec Irrigation (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Ouvrage de régulation 84 000 84 000 0,8
Réseau de distribution 926 000 926 000 0,9
Réseau de drainage 96 000 96 000 0,9 CRDA de Gafsa, Etude d'avant projet pour la création du
Pistes 24 000 24 000 0,8 périmètre irrigué à partir de la STEP d'Aguila (1994)
Alimentation EP 48 000 48 000 0,9
Nivellement 36 000 36 000 0,9
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ANNEXES
Coûts d'investissement spécifique selon la ressource en eau mobilisée (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Forage 100 000 0,9 Estimation du Consultant
Adduction ouvrage de régulation 50 000 0,9 Estimation du Consultant
CRDA de Gafsa, Etude d'avant projet pour la création du
Adduction bassin ONAS ‐ Bassin stockage 17 000 0,9
périmètre irrigué à partir de la STEP d'Aguila (1994)
Bassin de stockage 199 000 0,8
Station de pompage 217 000 0,9 CRDA de Gafsa, Etude d'avant projet pour la création du
Conduite de refoulement 172 000 0,9 périmètre irrigué à partir de la STEP d'Aguila (1994)
ENTRETIEN ET MAINTENANCE (DT/an)
Forage 3 000 0,9 3% des coûts d'investissement
Adduction ouvrage de régulation 500 0,9 1% des coûts d'investissement
Ouvrage de régulation 840 840 0,8 1% des coûts d'investissement
Réseau de distribution 9 260 9 260 0,9 1% des coûts d'investissement
Réseau de drainage 1 920 1 920 0,9 2% des coûts d'investissement
Pistes 240 240 0,8 1% des coûts d'investissement
Alimentation EP 480 480 0,9 1% des coûts d'investissement
Adduction bassin ONAS ‐ Bassin stockage 170 0,9 1% des coûts d'investissement
Bassin de stockage 995 0,8 0,5% des coûts d'investissement
4 Filtres à sable et filtre à disque 2 000 0,9 1% des coûts d'investissement
356 Station de pompage 6 510 0,9 3% des coûts d'investissement
Conduite de refoulement 1 720 0,9 1% des coûts d'investissement
EXPLOITATION (DT/an)
EUT : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans les périmètres
Energie 0 136 625 41 100 0,9 publics irrigués (2017)
Eau souterraine : estimation à partir du coût de l'énergie
Analyse qualité de l'eau 0 0 2 000 0,9 Estimation du Consultant
Campagne de vaccination 0 0 1 000 0,9 Estimation du Consultant
EXTERNALITES (valeur négative = externalité négative ; valeur positive = externalité positive)
Valeur du m3 prélevé dans la nappe = valeur du m3
Assèchement de la nappe (DT/m3) 0,00 ‐0,12 0,00
réutilisé (prix de l'eau du grand équilibre)
Valeur du m3 non prélevé dans la nappe = valeur du m3
Recharge de la nappe (DT/m3) 0,12 0,12 0,12
réutilisé (prix de l'eau du grand équilibre)
coût de traitement additionnel nécessaire pour traiter les
Pollution de l'oued (DT/m3) ‐0,06 ‐0,06 ‐0,06
rejets des EUT dans l'oued
considérée non significative
Pollution de la nappe (DT/m3) (N et P absorbés par les
cultures)
Estimation d'après Daly H., IRAM (2015) Formulation du
Lutte contre l'érosion (DT/ha) 20,87 41,73 41,73
Programme de Gestion des Ressources Naturelles dans les
Territoires Ruraux Vulnérables de Tunisie. Note sur
Sequestration du carbone (DT/ha) 15,21 30,41 30,41 l’évaluation économique des bénéfices de l’action GRN du
programme
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
Sans projet n°1 Sans projet n°2 Avec projet Coefficient prix Source
économique/prix
Irrigation eau
Pas d'irrigation Irrigation EUT financier
souterraine
Volume d'effluent rejeté dans l'oued (sortie de STEP) (m3/an) 594 000 594 000 454 000 ONAS rapport annuel 2017
DGGREE ‐ Volumes réutilisés pour les
Apport en eau (m3/an) 140 000 140 000
périmètres irrigués avec EUT 2016‐2017
Rendement (t/ha)
Oliviers à huile 1,0 2,5 4,0 Estimation du Consultant, sur la base des
Pêcher 10,0 15,0 enquêtes, de sa connaissance du contexte
Grenadier ‐ néflier ‐ figuier 10,0 15,0 et de rendements dans des périmètres
Luzerne 20,0 30,0 irrigués similaires.
Coût d'exploitation ‐ Culture (DT/ha)
Oliviers à huile 1 970 1 970 1 770
DGGREE ‐ Tarification des EUT dans les
Pêcher 5 510 5 310
périmètres publics irrigués (2017)
Grenadier ‐ néflier ‐ figuier 5 864 5 664
Estimation BRLi
Luzerne 968 868
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
INVESTISSEMENT (DT)
Coût d'investissement supporté par les agriculteurs (coût intégré dans l'analyse financière et l'analyse économique)
Estimation sur la base du coût total d'investissement
Réseau d'irrigation à la parcelle 161 000 161 000 0,9
réalisé en 1995 ‐ CRDA Monastir
Ministère de l’agriculture, du Développement rural et des
Acquisition cheptel (6 bovins et 75 ovins) et
128 000 128 000 0,9 Pêches maritimes ‐ Direction de l’élevage et estimation
construction d'étables
du consultant
Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
Plantation olivier, palmiers, figuiers 211 806 208 780 208 780 0,160
la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
Coûts d'investissement commun aux scénarios avec Irrigation (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Estimation sur la base du coût total d'investissement
Investissement commun (régulation, distribution, drainage, etc.) 1 290 000 1 290 000 0,9
réalisé en 1995 ‐ CRDA Monastir
Coûts d'investissement spécifique selon la ressource en eau mobilisée (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Forage 100 000 0,9 Estimation du Consultant
Adduction ouvrage de régulation 50 000 0,9 Estimation du Consultant
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
INVESTISSEMENT (DT)
Coût d'investissement supporté par les agriculteurs (coût intégré dans l'analyse financière et l'analyse économique)
Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
Réseau d'irrigation à la parcelle 52 300 52 300 0,9
la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
Ministère de l’agriculture,du Développement rural et des
Acquisition cheptel (4 bovins et 10 ovins) et
118 000 118 000 118 000 0,9 Pêches maritimesDirection de l’élevage et estimation du
construction étables
consultant
Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
Plantation olivier (30 ha) 90 774 90 774 90 774 0,160
la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
Coûts d'investissement commun aux scénarios avec Irrigation (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Ouvrage de régulation 132 000 132 000 0,8
Réseau de distribution 404 000 404 000 0,9 Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
Alimentation EP 62 200 62 200 0,9 la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
Pistes 90 500 90 500 0,8
Coûts d'investissement sépcifique selon la ressource en eau mobilisée (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Forage 100 000 0,9 Estimation du Consultant
Adduction ouvrage de régulation 50 000 0,9 Estimation du Consultant
Adduction bassin ONAS ‐ Bassin stockage 7000 0,9
Bassin de stockage 104000 0,8
Filtre à gravier et filtre à tamis 50000 0,9
Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
365
Station de pompage 82000 0,9
Conduite de refoulement 7 600 0,9
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
EXPLOITATION (DT/an)
EUT : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans les périmètres
Energie 0 26 444 11 400 0,9 publics irrigués (2017)
Eau souterraine : estimation à partir du coût de l'énergie
Analyse qualité de l'eau 0 0 2 000 0,9 Estimation du Consultant
Campagne de vaccination 0 0 1 000 0,9 Estimation du Consultant
EXTERNALITES (valeur négative = externalité négative ; valeur positive = externalité positive)
Valeur du m3 prélevé dans la nappe = valeur du m3
Assèchement de la nappe (DT/m3) 0,00 ‐0,22 0,00
réutilisé (prix de l'eau du grand équilibre)
Valeur du m3 non prélevé dans la nappe = valeur du m3
Recharge de la nappe (DT/m3) 0,00 0,00 0,22
réutilisé (prix de l'eau du grand équilibre)
coût de traitement additionnel nécessaire pour traiter les
Pollution de l'oued (DT/m3) ‐0,06 ‐0,06 ‐0,06
rejets des EUT dans l'oued
366
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Irrigation eau
Pas d'irrigation Irrigation EUT
souterraine
VAN financière ‐ 30 ans ‐581 592 ‐362 769 735 835 DT
VAN économique ‐ 30 ans ‐705 916 ‐1 794 080 110 497 DT
VAN financière par m3 NA ‐0,06 0,13 DT/m3
VAN économique par m3 NA ‐0,31 0,02 DT/m3
VAN financière par ha/an ‐528 ‐329 668 DT/ha/an
VAN économique par ha/an ‐641 ‐1 628 100 DT/ha/an
Prix de l'eau d'équilibre ‐ petit équilibre NA NA 0,06 DT/m3
Prix de l'eau d'équilibre ‐ grand équilibre NA NA 0,22 DT/m3
Prix de l'eau réel NA 0,005 0,020 DT/m3
Taux de recouvrement NA NA 32% %
Marge brute par m3 d'eau NA ‐0,04 0,35 DT/m3
Marge nette par m3 d'eau NA ‐0,08 0,30 DT/m3
Volume d'eau utilisée NA 200 000 200 000 m3/an 367
Pollution oued ‐573 493 ‐573 493 ‐343 232 DT
Recharge/Assèchement nappe 536 988 ‐136 424 536 988 DT
Pollution des nappes et des sols Code couleur
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
Sans projet n°1 Sans projet n°2 Avec projet Coefficient prix Source
économique/prix
Irrigation eau
Pas d'irrigation Irrigation EUT financier
souterraine
Profondeur Forage (m) 200 Estimation du Consultant
Volume d'effluent rejeté dans l'oued (sortie de STEP) (m3/an) 5 723 000 5 723 000 4 473 000 ONAS rapport annuel 2017
DGGREE ‐ Volumes réutilisés pour les
Apport en eau (m3/an) 1 250 000 1 250 000
périmètres irrigués avec EUT 2016‐2017
Donnée d'Expert : 25% du volume
Recharge de nappe (m3/an) 1 430 750 1 743 250 1 430 750
d'irrigation
Surface cultivée (total ‐ ha) 330 330 330
Oliviers 30 30 30
DGGREE ‐ Fiche des caractéristiques du
Orge Grain 130 130 130
périmètre irrigué à l'eau usée traitée de
Blé dur 170 100 100
Dhraa Tammar ‐ Campagne 2017‐2018
Avoine ‐ fourrage 0 70 70
368 Elevage ‐ Nombre de tête de bétail
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
INVESTISSEMENT (DT)
Coût d'investissement supporté par les agriculteurs (coût intégré dans l'analyse financière et l'analyse économique)
Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
Réseau d'irrigation à la parcelle 264 000 264 000 0,9
les périmètres publics irrigués (2017)
Acquisition cheptel (4 bovins et 10 ovins) et Ministère de l’agriculture, du Développement rural et des
234 000 234 000 0,9
construction étables Pêches maritimes ‐ Direction de l’élevage et estimation
Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
Plantation olivier (30 ha) 90 774 90 774 90 774 0,160
la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
Coûts d'investissement commun aux scénarios avec Irrigation (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Aménagements annexes (dont ouvrage de
Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
régulation, réseau de distribution, réseau de 2 376 000 2 376 000 0,9
les périmètres publics irrigués (2017)
drainage pistes alimentation eau potable
Coûts d'investissement sépcifique selon la ressource en eau mobilisée (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Forage 100 000 0,9 Estimation du Consultant
Adduction ouvrage de régulation 50 000 0,9 Estimation du Consultant
Bassin de stockage et adduction ONAS‐Bassin Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
1 131 000 0,8
de stockage les périmètres publics irrigués (2017)
Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
Station de pompage 2 229 000 0,9
370 les périmètres publics irrigués (2017)
Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
Conduite de refoulement 151 000 0,9
les périmètres publics irrigués (2017)
ENTRETIEN ET MAINTENANCE (DT/an)
Aménagements annexes (dont ouvrage de 23 760 23 760 0,9 1% des coûts d'investissement
Forage 3 000 0,9 3% des coûts d'investissement
Adduction ouvrage de régulation 500 0,9 1% des coûts d'investissement
Aménagements annexes (dont ouvrage de 23 760 23 760 0,9 1% des coûts d'investissement
Bassin de stockage et adduction ONAS‐Bassin 5 655 0,8 0,5% des coûts d'investissement
Station de pompage 22 290 0,9 1% des coûts d'investissement
Conduite de refoulement 1 510 0,9 1% des coûts d'investissement
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
EXPLOITATION (DT/an)
Energie 0 165 278 91 961 0,9 EUT : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans les périmètres
Analyse qualité de l'eau 0 0 2 000 0,9 Estimation du Consultant
Campagne de vaccination 0 0 1 000 0,9 Estimation du Consultant
EXTERNALITES (valeur négative = externalité négative ; valeur positive = externalité positive)
Valeur du m3 prélevé dans la nappe = valeur du m3
Assèchement de la nappe (DT/m3) 0,00 ‐0,26 0,00
réutilisé (prix de l'eau du grand équilibre)
Valeur du m3 non prélevé dans la nappe = valeur du m3
Recharge de la nappe (DT/m3) 0,00 0,00 0,26
réutilisé (prix de l'eau du grand équilibre)
coût de traitement additionnel nécessaire pour traiter les
Pollution de l'oued (DT/m3) ‐0,06 ‐0,06 ‐0,06
rejets des EUT dans l'oued
considérée non significative
Pollution de la nappe (DT/m3) (N et P absorbés par les
cultures)
Estimation d'après Daly H., IRAM (2015) Formulation du
Lutte contre l'érosion (DT/ha) 20,87 41,73 41,73
Programme de Gestion des Ressources Naturelles dans
les Territoires Ruraux Vulnérables de Tunisie. Note sur
Sequestration du carbone (DT/ha) 15,21 30,41 30,41 l’évaluation économique des bénéfices de l’action GRN
du programme
371
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
Sans projet n°1 Sans projet n°2 Avec projet Coefficient prix Source
économique/prix
Irrigation eau
Pas d'irrigation Irrigation EUT financier
souterraine
Profondeur Forage (m) 200 Estimation du Consultant
Volume d'effluent rejeté dans l'oued (sortie de STEP) (m3/an) 3 054 000 3 054 000 2 554 000 ONAS rapport annuel 2017
DGGREE ‐ Volumes réutilisés pour les
Apport en eau (m3/an) 500 000 500 000
périmètres irrigués avec EUT 2017‐2018
Donnée d'Expert : 25% du volume
Recharge de nappe (m3/an) 763 500 888 500 763 500
d'irrigation
Surface cultivée (total ‐ ha) 191 191 191
Olivier 131 131 131 DGGREE ‐ Tarification des EUT dans les
Vesce avoine 60 60 60 périmètres publics irrigués (2017)
Elevage ‐ Nombre de tête de bétail
Nombre de têtes ‐ Ovins
Nombre de têtes ‐ Bovins
0
15
0
15
0
15
DGGREE ‐ Fiche des caractéristiques du
périmètre irrigué de Oued Essid ‐
373
Rendement (t/ha)
Olivier 0,5 2,5 4,0 DGGREE ‐ Tarification des EUT dans les PPI
(2017)
Vesce avoine 12,0 20,0 32,0 Estimation BRLi
Coût d'exploitation ‐ Culture (DT/ha)
Olivier 1 156 1 156 1 026 DGGREE ‐ Tarification des EUT dans les PPI
(2017)
Vesce avoine 1347 1347 997
Estimation BRLi
Coût d'exploitation ‐ Elevage (DA/tête)
MARHP/DGACTA ‐ Diagnostic et
Ovins 52 52 52 perspectives de l'agriculture pluviale en
Tunisie (fiches technico‐économiques)
Valeur prise sans le fourrage :
Bovins 2 145 2 145 2 145 essentiellement soins, abreuvement et
gardiennage
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
INVESTISSEMENT (DT)
Coût d'investissement supporté par les agriculteurs (coût intégré dans l'analyse financière et l'analyse économique)
Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
Réseau d'irrigation à la parcelle 91 000 91 000 0,9
les périmètres publics irrigués (2017)
Ministère de l’agriculture, du Développement rural et des
Acquisition cheptel (5 bovins) et construction
130 000 130 000 0,9 Pêches maritimes ‐ Direction de l’élevage et estimation du
étables
consultant
Etude de création du périmètre irrigué El Fahs à partir de
Plantation olivier (131 ha) 396 380 396 380 396 380 0,160
la STEP d'El Fahs (CRDA de Zaghouan, 2006)
Coûts d'investissement commun aux scénarios avec Irrigation (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Aménagements annexes (dont ouvrage de
régulation, réseau de distribution, réseau de Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
815 000 815 000 0,9
drainage, pistes, alimentation eau potable, les périmètres publics irrigués (2017)
etc.)
Coûts d'investissement spécifique selon la ressource en eau mobilisée (coût intégré seulement dans l'analyse économique)
Forage 100 000 0,9 Estimation du Consultant
Adduction ouvrage de régulation
Bassin de stockage et adduction ONAS‐Bassin
50 000 0,9 Estimation du Consultant
Estimation à partir de : DGGREE ‐ Tarification des EUT dans
375
85 000 0,8
de stockage les périmètres publics irrigués (2017)
ENTRETIEN ET MAINTENANCE (DT/an)
Aménagements annexes (dont ouvrage de
8 150 8 150 0,9 1% des coûts d'investissement
régulation, réseau de distribution, réseau de
Forage 3 000 0,9 3% des coûts d'investissement
Adduction ouvrage de régulation 500 0,9 1% des coûts d'investissement
Bassin de stockage et adduction ONAS‐Bassin
425 0,8 0,5% des coûts d'investissement
de stockage
EXPLOITATION (DT/an)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
376
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Irrigation eau
Pas d'irrigation Irrigation EUT
souterraine
VAN financière ‐ 30 ans ‐1 829 454 821 822 4 330 308 DT
VAN économique ‐ 30 ans ‐3 312 317 ‐1 947 700 4 522 314 DT
VAN financière par m3 NA 0,06 0,30 DT/m3
VAN économique par m3 NA ‐0,13 0,31 DT/m3
VAN financière par ha/an ‐330 148 782 DT/ha/an
VAN économique par ha/an ‐598 ‐352 816 DT/ha/an
Prix de l'eau d'équilibre ‐ petit équilibre NA NA 0,09 DT/m3
Prix de l'eau d'équilibre ‐ grand équilibre NA NA 0,16 DT/m3
Prix de l'eau réel NA 0,005 0,030 DT/m3
Taux de recouvrement NA NA 34% %
Marge brute par m3 d'eau NA 0,20 0,69 DT/m3
Marge nette par m3 d'eau NA 0,16 0,65 DT/m3
Volume d'eau utilisée NA 500 000 500 000 m3/an
377
Pollution oued ‐3 699 332 ‐3 699 332 ‐3 123 679 DT
Recharge/Assèchement nappe 2 412 832 1 227 747 2 412 832 DT
Pollution des nappes et des sols Code couleur
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Golf de Yasmine
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
378
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Gains économiques nets de la REUT sur 30 ans (DT/m3) 1,48 1,48 DT/m3
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
GCT de Gafsa
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
INVESTISSEMENT (DT)
383
Station de pompage pour refouler
depuis STEP/usine de dessalement 7 000 000 1 500 000 Estimation du Consultant
vers le GCT
Bassin de stockage 1 400 000 1 400 000 Estimation du Consultant
Estimation du Consultant
Adduction entre Forages/usine de 12 km entre la STEP et l'usine du GCT
150 000 105 000 000 10 500 000
dessalement ou STEP et Usine 120 km entre l'usine de dessalement et l'usine du
GCT
Traitement tertiaire nanofiltration
1 700 000 Estimation du Consultant
4000 m3/h
Usine de dessalement 5 000 000 Estimation du Consultant
Forage 200 000 Estimation du Consultant
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
EXPLOITATION (DT/an)
384
Redevance prélèvement eau souter 219 000
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
385
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
386
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
INVESTISSEMENT (DT)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Sans projet
Unité
Rejet dans la mer
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
Lagune de Korba
1. HYPOTHESES SPECIFIQUES
EXPLOITATION (DT/an)
EXTERNALITES (valeur négative = externalité négative ; valeur positive = externalité positive) 389
cf. Bénéfices du traitement des rejets en mer, Les
Pollution de la mer (DT/m3) ‐0,57
cahiers du Plan bleu, Juillet 2010
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 1 - Diagnostic
ANNEXES
2. PRINCIPAUX RESULTATS
Sans projet
Unité
Rejet dans la mer
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Diminution des
apports de
fertilisants minéraux
par les agriculteurs
grâce au pouvoir
fertilisant des EUT
396
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