Bilan Plan Action 2017 2021
Bilan Plan Action 2017 2021
Bilan Plan Action 2017 2021
D’ACTION 2017-2021 DE LA
POLITIQUE DE PROTECTION
DES SOLS ET DE
RÉHABILITATION DES
TERRAINS CONTAMINÉS
Pour la période du 1er avril 2017 au 30 septembre 2021
Coordination et rédaction
Cette publication a été réalisée par la Direction des lieux contaminés
du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques (MELCC) avec la collaboration de la
Direction générale du passif environnemental et de la sécurité des
barrages et de la Direction du Programme de réduction des rejets
industriels. Elle a été produite par la Direction des communications du
MELCC.
Renseignements
Ou
Corédaction et collaboration :
Révision :
iii
Sommaire
La Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés (ci-après, la Politique)
présente les priorités du gouvernement du Québec en matière de réhabilitation de terrains contaminés ainsi
qu’en valorisation de sols faiblement contaminés. Ses stratégies visent également à réduire les sources de
contamination ainsi que la propagation des contaminants dans les sols et les eaux souterraines. Le Plan
d’action 2017-2021 de la Politique définit les objectifs et les actions à mettre en œuvre pour les cinq
premières années d’application.
Par différents moyens d’intervention (ajouts ou modifications aux exigences légales et réglementaires,
incitatifs économiques, guides de soutien technique, programmes d’aide), le ministère de l’Environnement
et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) avait pour principaux objectifs, d’ici le 31 mars
2022 :
• de réduire le nombre de terrains actuels et futurs pouvant s’ajouter au passif environnemental de
l’État;
• d’augmenter le traitement des sols et la valorisation des sols faiblement contaminés et ainsi de
diminuer le prélèvement de sols propres au milieu naturel;
• de décourager l’enfouissement des sols et ainsi d’augmenter la durée de vie utile des lieux
d’enfouissement;
• de suivre et de contrôler le flux des sols contaminés excavés pour contrer leur dépôt illicite dans
l’environnement;
• de réduire la contamination des terrains ainsi que la propagation des contaminants;
• de soutenir financièrement les clientèles moins nanties dans leurs travaux de réhabilitation;
• de stimuler les initiatives de développement de technologies vertes et le recours aux traitements
in situ pour diminuer le transport des sols et les émissions de GES;
• d’augmenter les connaissances de l’état des terrains à risque de contamination sur le territoire.
Le MELCC a assuré la réalisation du plan d’action. Les mesures ont touché principalement les entreprises,
propriétaires et responsables de terrains contaminés (dont l’État), les gestionnaires de sols contaminés
excavés (générateurs, transporteurs, exploitants des lieux de traitement et d’enfouissement) et les
municipalités. Le rôle que jouent ces dernières dans la réhabilitation des friches urbaines 1 contaminées est
essentiel afin de revitaliser durablement le territoire et de limiter l’étalement urbain.
Les coûts engendrés ont essentiellement été supportés par les entreprises et le secteur municipal. Outre
les entreprises, municipalités et propriétaires qui ont obtenu une aide financière provenant de l’un des deux
programmes opérationnels du plan d’action (ClimatSol-Plus et InnovEnSol), l’environnement est le principal
bénéficiaire de la Politique et de son plan d’action, puisque toutes les mesures, incluant les programmes
d’aide, sont axées sur la protection, la prévention et la réparation des torts causés à l’environnement par
les activités humaines.
Ce bilan « final » fait état des résultats de la mise en œuvre du plan d’action de la Politique pour la période
du 1er avril 2017 au 30 septembre 2021. Puisque le plan se termine au 31 mars 2022, ce document fait
donc état de données partielles et préliminaires relativement à sa dernière année d’application.
iv
Les constats de ce bilan soutiendront l’élaboration du prochain plan d’action de la Politique. La Politique et
son plan d’action 2017-2021 peuvent être consultés sur le site Web du Ministère, à l’adresse suivante :
https://environnement.gouv.qc.ca/sol/terrains/politique/index.htm.
Le Plan d’action 2017-2021 contient, pour les cinq premières années d’application de la Politique, cinq
objectifs précis et quantifiables. Ces objectifs, et les éléments mesurés, sont présentés dans le
tableau S-1 ci-dessous :
Les résultats et les performances par rapport aux cibles à atteindre mesurés au 30 septembre 2021 sont
présentés ci-dessous. La performance des objectifs 1 à 3 se situe entre 50 % et 79 % de leur cible
respective. Il appert que les cibles ne seront donc pas atteintes d’ici la fin de la période. Les objectifs 4 et
5 sont directement liés aux actions 13 et 14, qui n’ont pas débuté, ce qui explique la performance de 0 %.
Les actions 13 et 14 sont des programmes d’aide dont le financement doit provenir de la mise en œuvre
de l’action 21 (instauration d’une redevance pour l’enfouissement de sols contaminés) qui n’a pas encore
été réalisée.
v
Tableau S-2. Résultats des objectifs et performances pour la période du 1 er avril 2017 au 30 septembre 2021
1. Que le MELCC investisse 120 M$ dans des 52,3M $ ont été dépensés pour 50 % de la cible
travaux de réhabilitation de terrains réhabiliter des terrains contaminés.
contaminés appartenant à l’État. On compte également des
engagements de l’ordre de 7,9 M$.
3. Qu’au moins 75 terrains soient traités à l’aide 53 terrains ont été réhabilités à l’aide 71 % de la cible
d’une technologie in situ. d’une technologie in situ
5. Que 200 terrains résidentiels contaminés par Aucun terrain n’a été réhabilité 0%
du mazout soient décontaminés. (programme non démarré)
En plus des cinq objectifs mentionnés précédemment, le Plan d’action 2017-2021 contient 21 actions
concrètes dont la réalisation devait conduire à la production d’un ou plusieurs extrants. Ces 21 actions se
déclinent selon 2 enjeux prioritaires et 4 stratégies (2 par enjeu) (voir tableau S-3).
vi
Tableau S-3. Enjeux, stratégies et actions de la Politique et son plan d’action 2017-2021
Action 3. Le MELCC travaillera en collaboration avec les Action 6. Le MELCC mettra en place les dispositions nécessaires
intervenants concernés à mettre en place une stratégie afin que soient instaurés des fonds de gestion postfermeture pour
d’intervention afin de réduire les risques de déversements ou les lieux d’enfouissement de sols contaminés.
de fuites lors de la livraison ou de l’entreposage de mazout en
milieu résidentiel.
Action 7. Le MELCC modifiera sa réglementation afin d’obliger
les responsables d’équipements de produits pétroliers à risque
élevé à caractériser et à réhabiliter leur terrain lors du
remplacement, de l’enlèvement ou de l’abandon d’un réservoir de
produits pétroliers.
Action 8. Le MELCC prendra les mesures nécessaires pour que,
dans les cas où il y a probabilité d’une migration de contaminants
à l’extérieur du terrain, le responsable puisse, avec l’autorisation
du propriétaire du terrain voisin, évaluer l’étendue et l’ampleur de
la contamination, prendre les mesures nécessaires pour y mettre
un terme et réhabiliter le milieu.
Action 11. Le MELCC entend actualiser la procédure pour les Action 17. Le MELCC mettra sur pied un programme dont un des
cas où le promoteur allègue l’impraticabilité pour laisser des volets permettra de financer le développement et l’implantation
contaminants en place, afin d’intégrer dans l’analyse les de technologies vertes, en particulier les technologies in situ et
dimensions socioéconomiques. celles qui sont applicables sur le site.
Action 12. Le MELCC mettra en œuvre le programme Action 18. Le MELCC standardisera les exigences
ClimatSol-Plus afin d’appuyer les municipalités dans leurs administratives de façon à faciliter la mise en place et le suivi des
efforts de réhabilitation des terrains. technologies de traitement.
Action 13. Le MELCC mettra sur pied un programme dont un Action 19. Le MELCC mettra à jour la réglementation pour
des volets permettra de financer la réhabilitation de stations- encadrer plus efficacement les centres de traitement.
service appartenant à de petits détaillants.
Action 14. Le MELCC mettra sur pied un programme dont un Action 20. Le MELCC révisera les seuils réglementaires
des volets permettra de financer la réhabilitation de propriétés interdisant l’enfouissement et rendant obligatoire le traitement
résidentielles contaminées par le mazout. avant l’enfouissement à la lumière de l’évolution de la dynamique
de l’enfouissement, du traitement et de la valorisation.
Action 21. Le MELCC instaurera une redevance pour
l’enfouissement de sols contaminés qui permettra de soutenir la
décontamination de terrains contaminés et l’implantation de
technologies vertes, grâce à un programme d’aide financière.
vii
Extrants produits par le plan au 30 septembre 2021
Le nombre d’extrants planifiés ainsi que ceux qui ont été réalisés pour chaque enjeu et stratégie est
présenté dans le tableau S-4 ci-dessous. Selon ces résultats, la moitié des extrants planifiés ont été
produits.
Tableau S-4. Nombre d’extrants planifiés et réalisés par enjeu et stratégie – Politique et plan d’action
Le tableau suivant présente la compilation du nombre d’extrants, selon le type. On y constate que la plupart
des extrants (13 sur 28) et des actions dont ils découlent (9 sur 21) sont de nature législative ou
réglementaire. L’action 4 (établissements visés par le PRRI) est réalisée en continu. Elle concerne 89
établissements industriels et autant d’avis de conformité à émettre. Pendant la période visée, 29 avis de
conformité relatifs à des études de caractérisation des terrains ont été émis.
Tableau S-5. Nombre d’extrants produits selon le type pendant la période du 1er avril 2017 au 30 septembre 2021
viii
La liste des extrants produits par les neuf actions partiellement ou pleinement réalisées est présentée
ci-dessous.
Tableau S-6. Liste des extrants produits pendant la période du 1 er avril 2017 au 30 septembre 2021
ix
Constats et pistes d’amélioration :
Bien que d’importantes avancées aient été apportées à certains chantiers de la Politique, la plus notable
étant les modifications réglementaires facilitant les initiatives de valorisation des sols faiblement
contaminés, les résultats de ce bilan démontrent que la plupart des cibles quantifiables ne seront pas
atteintes à la fin de la période du plan et que plus de la moitié des actions n’auront pas été pleinement
réalisées. Le frein principal est associé à l’absence de prise en charge des dossiers juridiques, à la suite
de la préparation des versions techniques des articles légaux et réglementaires. Cela peut être attribuable
au fait que la période de réalisation du premier plan d’action de la Politique a coïncidé avec la mise en
œuvre d’un important chantier visant à moderniser la LQE, le plus grand chantier depuis l’adoption de cette
loi en 1972. Il appert que cette situation inhabituelle a entraîné une priorisation de certains dossiers
juridiques, ce qui a causé, contre toute attente, le report de plusieurs modifications législatives et
réglementaires prévues dans le Plan d’action 2017-2021. De plus, l’adoption du nouveau Règlement
concernant la traçabilité des sols contaminés excavés a mobilisé d’importantes ressources, au niveau tant
de la Direction des lieux contaminés que de la Direction des affaires juridiques, ce qui explique également
le report des autres actions en lien avec les modifications légales et réglementaires prévues dans le Plan
d’action.
Les travaux qui concernent non seulement la Direction des lieux contaminés (anciennement la Direction
du Programme de réduction des rejets industriels et des lieux contaminés), mais aussi la Direction des
affaires juridiques, maillon essentiel de réalisation de la Politique, devraient être poursuivis dans le prochain
plan d’action. Les résultats de ce bilan ne remettent pas en cause la pertinence des orientations
stratégiques et des objectifs généraux mis de l’avant avec la dernière version de la Politique de protection
des sols et de réhabilitation des terrains contaminés. Puisque son contenu est toujours pertinent et
d’actualité, il est recommandé de maintenir la Politique telle quelle, sans la modifier, et de poursuivre avec
un nouveau plan d’action 2022-2027.
La concrétisation des actions de la Politique permettra d’avoir un effet tangible sur les objectifs qu’elle
poursuit pour une meilleure protection des sols, des eaux souterraines et pour la revitalisation du territoire.
x
Table des matières
Sommaire ___________________________________________________________ iv
xi
Liste des tableaux
xii
Liste des abréviations et acronymes
xiii
Chapitre 1 : Contexte
Basée sur les constats découlant de la mise en œuvre des deux politiques précédentes, la Politique de
réhabilitation des terrains contaminés de 1988 et la Politique de protection des sols et de réhabilitation des
terrains contaminés de 1998, la Politique de 2017 reflétait la volonté du Ministère de redéfinir les
orientations et d’établir un nouveau plan d’action du gouvernement du Québec en matière de terrains
contaminés pour les années futures, en s’appuyant sur les grands principes du développement durable.
En effet, malgré les grands progrès réalisés dans ce domaine depuis plus de trente ans, force était de
constater que de nombreux terrains contaminés s’ajoutaient toujours à l’inventaire existant. De plus, la
quantité des sols contaminés enfouis ne cessait d’augmenter et il demeurait difficile de valoriser les sols
faiblement contaminés pour les détourner de l’enfouissement. Par ailleurs, au 31 mars 2016, le passif
environnemental du Ministère était toujours important, s’élevant à plus de 1,1 G$, pour 239 terrains
contaminés. La Politique de 2017 est ainsi venue consolider les actions déjà entreprises par le Ministère
et définir les mesures pour poursuivre le travail accompli et résoudre les problèmes qui subsistaient.
La Politique et son plan d’action 2017-2021 contiennent, pour les cinq premières années d’application de
la Politique, cinq objectifs précis et quantifiables. Ces objectifs, et les éléments mesurés, sont présentés
dans le tableau 1 ci-dessous :
Tableau 1. Objectifs, éléments mesurés et méthode d’évaluation de la performance du Plan d’action 2017-2021
2. Le paragraphe 2° du premier alinéa de l’article 11 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l’Environnement et
des Parcs (chapitre M-30.001) prévoit que le ministre élabore et propose au gouvernement des politiques visant, notamment, la
prévention, la réduction ou la suppression de la contamination du sol. La Politique et son plan ont été approuvés dans le
CT217595 daté du 4 avril 2017.
1
Éléments mesurés et méthode d’évaluation de la
Objectifs
performance
des méthodes traditionnelles par excavation des
sols et leur disposition hors site.
La performance sera évaluée en comparant le
cumul des terrains réhabilités au Québec à l’aide
d’une technologie in situ, mesuré au
31 mars 2022 avec une cible fixée à 75 terrains.
4. Que 100 terrains de station-service appartenant Évaluer la performance d’un nouveau programme
à de petits propriétaires soient décontaminés. d’aide financière visant à soutenir les efforts de
réhabilitation des petits exploitants de stations-
service.
La performance sera évaluée en comparant le
cumul des terrains réhabilités par ce programme
au 31 mars 2022 avec une cible de 100 terrains.
5. Que 200 terrains résidentiels contaminés par du Évaluer la performance d’un nouveau programme
mazout soient décontaminés. d’aide financière visant à soutenir les efforts de
réhabilitation des propriétaires de terrains
résidentiels contaminés au mazout.
La performance sera évaluée en comparant le
cumul des terrains réhabilités par ce programme
au 31 mars 2022 avec une cible de 200 terrains.
2
Le Plan d’action 2017-2021 contient également 21 actions concrètes. Celles-ci découlent de deux enjeux;
1) la protection de l’environnement et 2) la revitalisation durable du territoire, et de quatre stratégies
d’intervention :
Stratégie 1 : Prévenir de nouvelles contaminations des sols et des eaux souterraines;
Stratégie 2 : Contrer la propagation de la contamination des sols et des eaux souterraines;
Stratégie 3 : Assurer la réhabilitation des terrains;
Stratégie 4 : Favoriser la valorisation des sols excavés et le développement des technologies vertes.
Ces actions ont pour objectif la production d’un ou plusieurs extrants, chacun ayant un effet tangible sur
l’accomplissement de l’une ou l’autre de ces stratégies.
Par différents moyens d’intervention (ajouts ou modifications aux exigences légales et réglementaires,
incitatifs économiques, guides de soutien technique ou programmes d’aide), le Ministère avait pour
principaux objectifs, d’ici le 31 mars 2022 :
• de réduire le nombre de terrains actuels et futurs pouvant s’ajouter au passif environnemental de
l’État, d’augmenter le traitement des sols et la valorisation des sols faiblement contaminés et ainsi
de diminuer le prélèvement de sols propres au milieu naturel;
• de décourager l’enfouissement des sols et ainsi d’augmenter la durée de vie utile des lieux
d’enfouissement;
• de suivre et de contrôler le flux des sols contaminés pour contrer leur dépôt illicite dans
l’environnement;
• de réduire la contamination des terrains ainsi que la propagation des contaminants;
• de soutenir financièrement les clientèles moins nanties dans leurs travaux de réhabilitation;
• de stimuler les initiatives de développement de technologies vertes et le recours aux traitements
in situ pour diminuer le transport des sols et les émissions de GES;
• d’augmenter les connaissances de l’état des terrains à risque de contamination sur le territoire.
Parmi les actions du plan, la révision et, au besoin, la fusion des règlements pertinents à la protection des
sols et à la réhabilitation des terrains contaminés constituaient assurément la pierre angulaire de sa
réussite. Près de la moitié des actions du plan concernent ce type de travaux.
Le plan d’action faisant l’objet du présent bilan a été entièrement réalisé par le Ministère, sans partenaire
externe. Plus précisément, le plan est sous la responsabilité de la Direction des lieux contaminés (DLC)
(anciennement la Direction du Programme de réduction des rejets industriels et des lieux contaminés) qui
relève de la Direction générale des politiques en milieu terrestre et du développement durable. La DLC est
secondée dans sa tâche par le Pôle d’expertise du secteur industriel, les directions régionales, la Direction
générale du passif environnemental et de la sécurité des barrages, la Direction du Programme de réduction
des rejets industriels et la Direction des affaires juridiques. La Direction des eaux usées et la Direction de
l’eau potable et des eaux souterraines ont également contribué à la réalisation de certaines actions.
Le présent bilan « final » brosse un portrait du plan d’action de la Politique pour la période du 1er avril 2017
au 30 septembre 2021. Puisque le Plan se termine le 31 mars 2022, ce document fait donc état de données
partielles relativement à sa dernière année d’application. Le bilan est structuré selon les deux enjeux,
quatre stratégies et les 21 actions de la Politique et de son plan d’action (annexe I). La reddition de comptes
porte sur cinq objectifs accompagnés chacun d’un indicateur quantitatif.
Les constats de ce bilan soutiendront l’établissement d’un nouveau plan d’action et, au besoin, une révision
de la Politique. La Politique et son plan d’action 2017-2021 peuvent être consultés sur le site Web du
Ministère à l’adresse suivante : https://environnement.gouv.qc.ca/sol/terrains/politique/index.htm.
3
Chapitre 2 : Bilan des objectifs
Certaines des mesures mises en œuvre dans le cadre du Plan d’action 2017-2021 devaient contribuer à l’atteinte de cinq objectifs quantifiables. Le
libellé des objectifs, leur résultat et leur performance par rapport aux cibles à atteindre pour la période couverte par le bilan (1er avril 2017 au
30 septembre 2021) sont présentés dans le tableau 1 de la section 2.1. La section 2.2 fournit plus de détails sur chacun des objectifs ainsi qu’une
analyse des résultats.
Tableau 2. Résultats des objectifs et performances pour la période du 1er avril 2017 au 30 septembre 2021
4
2.2 Analyse des résultats
Objectif 1 : Que le MELCC investisse 120 M$ dans des travaux de réhabilitation de terrains contaminés
appartenant à l’État
Millions de dollars
Rappelons qu’au 31 mars 2016 le passif du Ministère 80
s’élevait à 1,1 G$ et qu’il ne cesse d’augmenter. 50% 60%
60 41%
Les sommes investies par le Ministère du 1er avril 2017 26% 40%
40
au 30 septembre 2021 sont d’un peu moins de 52,3 M$. 15%
De plus, une somme de 7,9 M$ est déjà engagée, pour 20 20%
4%
un total envisagé de 60,23 M$ au 31 mars 2022, ce qui
représente 50 % de l’objectif à atteindre de 120 M$. Ainsi, 0 0%
l’objectif 1 ne sera pas atteint d’ici la fin de la période de 2017 2018 2019 2020 2021
cinq ans.
Pourquoi l’objectif de 120 M$ ne sera-t-il pas atteint? Dépenses cumulées Niveau d'atteinte de l'ob jectif (120 M$)
Ainsi, une proportion importante des terrains inscrits dans l’inventaire du Ministère font ou feront l’objet de recours judiciaires pendant lesquels les
travaux de réhabilitation ne peuvent avoir lieu. Ces démarches peuvent nécessiter des délais importants, variant en fonction des particularités propres
à chaque site, avant que le Ministère puisse intervenir sur un terrain.
5
Nouvel objectif gouvernemental
En 2012-2013, le gouvernement du Québec s’est fixé l’objectif de réduire de 50 % le passif environnemental sous la responsabilité réelle de l’État,
sur une période de 10 ans. L’objectif 1 du plan d’action 2017-2021 du Ministère découle directement de cet engagement.
Or, à la suite du dépôt du rapport du Vérificateur général du Québec en juin 2018 et afin de régler les lacunes observées lors de son audit de
performance portant spécifiquement sur les terrains contaminés sous la responsabilité de l’État3, l’objectif gouvernemental initial de 2012-2013 a été
réévalué par un comité directeur présidé par le Secrétariat du Conseil du trésor. Le nouvel objectif, annoncé en mars 2021 lors du dévoilement du
budget des dépenses du Québec 2021-2022, n’est plus d’ordre financier et vise la réduction des risques pour la santé humaine et l’environnement :
« Le gouvernement annonce qu’il s’engage à réduire les risques pour la santé humaine et l’environnemental causés par les
sites contaminés sous sa responsabilité, que celle-ci soit réelle ou probable. À cet effet, il s’engage à accorder une priorité
d’intervention aux sites qui présentent un niveau élevé de risques, tout en tenant compte de ses obligations légales, des
possibilités d’intervention propres à chaque ministère ou organisme et des enjeux de développement durable. »
Ce nouvel objectif s’harmonise davantage avec les orientations poursuivies par le Ministère, considérant que les interventions sur les terrains
contaminés sous sa responsabilité sont réalisées selon un ordre de priorité qui tient compte des risques immédiats ou futurs pour la santé et le bien-
être de l’être humain, la sécurité publique et l’environnement. Le nouvel objectif gouvernemental est venu confirmer et renforcer cette façon d’agir.
C’est ce qui explique que l’importance des sommes d’argent à investir pour chaque site n’a jamais été considérée comme un facteur prioritaire dans
les prises de décisions.
Le passif environnemental du Ministère est encadré par un plan d’action gouvernemental sous la responsabilité d’un comité directeur qui regroupe
les hauts dirigeants de différents ministères et organismes ayant un inventaire de passif environnemental. La responsabilité de veiller à l’atteinte de
l’objectif gouvernemental relève de ce comité.
Le comité est responsable d’établir un plan global et de veiller à sa mise en œuvre pour la réhabilitation des sites contaminés sous la responsabilité
de l’État, qui spécifiera notamment les contributions attendues de chaque ministère et organisme concerné. Les actions prévues dans ce plan devront
être mises de l’avant par le Ministère au cours des années à venir.
6
Objectif 2 : Que 80 % des sols contaminés excavés soient traités en vue d’être valorisés
Note : Avec la mise en vigueur du nouveau Règlement concernant la traçabilité des sols contaminés excavés (action 15), qui trouvera sa pleine
application le 1er janvier 2023, le Ministère pourra suivre tous les voyages de sols contaminés, de leur lieu d’extraction à leur destination. Les données
pertinentes notamment au calcul du taux de valorisation des sols contaminés excavés seront alors saisies en temps réel dans le système informatique
« Traces Québec ». Les prochaines données récoltées pour un éventuel suivi de cet indicateur pourront donc être tirées de ce système.
7
Objectif 3 : Qu’au moins 75 terrains soient traités à l’aide d’une technologie in situ
L’influence d’InnovEnSol
Le programme InnovEnSol, lancé en 2018 et fermé en 2019, avait pour objectif d’encourager et de diversifier l’offre des technologies vertes de
traitement in situ au Québec en soutenant des projets de démonstration technologique, étape nécessaire avant une mise en marché à grande échelle.
Puisque le programme d’une durée prévue de trois ans a été fermé en raison de fonds insuffisants, cela a réduit le nombre de projets qui auraient pu
en bénéficier. Par ailleurs, les quatre projets soutenus par InnovEnSol ne sont pas encore terminés. Par conséquent, cette action n’a pas permis, à
ce jour, d’induire un changement dans les pratiques existantes en décontamination des terrains.
8
Objectif 4 : Que 100 terrains de stations-service appartenant à de petits propriétaires soient décontaminés
Le programme d’aide financière qui concerne l’action 13 du plan et qui est destiné à atteindre l’objectif 4 n’a pas débuté. Les fonds du programme
doivent provenir de la redevance prévue par l’action 21 qui n’a pas encore été réalisée. Par conséquent, aucun terrain de station-service n’a été
décontaminé avec l’aide gouvernementale prévue en lien avec cet objectif.
Objectif 5 : Que 200 terrains résidentiels contaminés par du mazout soient décontaminés
Le programme d’aide financière qui concerne l’action 14 du plan et qui est destiné à atteindre l’objectif 5 n’a pas débuté. Les fonds du programme
doivent provenir de la redevance prévue par l’action 21 qui n’a pas encore été réalisée. Par conséquent, aucun terrain résidentiel n’a été décontaminé
avec l’aide gouvernementale prévue en lien avec cet objectif.
9
Chapitre 3 : Bilan des actions
Chaque action du plan devait conduire à la production d’au moins un extrant ou bien livrable. Le nombre d’extrants planifiés et réalisés par enjeu et
stratégie est présenté dans le tableau 2 ci-dessous. Selon ces résultats, la moitié des extrants planifiés ont été produits.
10
Tableau 3. Nombre d’extrants planifiés et réalisés par enjeu et stratégie – Politique et plan d’action
Le tableau suivant présente la compilation du nombre d’extrants selon le type. On y constate que la plupart des extrants (13 sur 28) et des actions
dont ils découlent (9 sur 21) sont de nature législative ou réglementaire. L’action 4 (établissements visés par le PRRI) est réalisée en continu. Elle
concerne 89 établissements industriels et autant d’avis de conformité à émettre. Pendant la période visée, 29 avis de conformité relatifs à des études
de caractérisation des terrains ont été émis.
Tableau 4. Nombre d’extrants produits par type pendant la période du 1er avril 2017 au 30 septembre 2021
11
L’état d’avancement de chaque action et bien livrable découlant des 21 actions du plan, au 30 septembre 2021, est présenté dans le tableau-synthèse
suivant. Chacune des 21 actions est présentée selon son enjeu et sa stratégie respective. Plus de détails sur la réalisation de chacune des actions
sont fournis à la suite de ce tableau.
Action 2. Le MELCC balisera et uniformisera l’exigence a. Guide pour 2020 Oui Guide de caractérisation physicochimique de
d’établir l’état initial des sols et des eaux souterraines dans les sols l’état initial des sols avant l’implantation d’un
les cas d’implantation de nouvelles entreprises jugées à projet industriel. En ligne sur le site Web du
risque. MELCC.
Action 3. Le MELCC travaillera en collaboration avec les Rapport 2018/2020 Oui Stratégie relative au mazout résidentiel-version
intervenants concernés à mettre en place une stratégie stratégique préliminaire, avril 2021.
d’intervention afin de réduire les risques de déversements
ou de fuites lors de la livraison ou de l’entreposage de
mazout en milieu résidentiel.
Action 5. Le MELCC documentera la problématique des Rapport 2018/2019/2021 Oui Stratégie relative aux nettoyeurs à sec, version
nettoyeurs à sec au Québec dans le but d’établir une stratégique préliminaire, avril 2021
stratégie d’intervention.
12
Échéance Action Précisions
Enjeux, stratégies et actions Type d’extrant
(projetée/révisée) réalisée?
Action 6. Le MELCC mettra en place les dispositions Règlement 2018/2021/2022 Non La rédaction technique est terminée. La
nécessaires afin que soient instaurés des fonds de gestion modifié rédaction juridique n’a pas débuté.
postfermeture pour les lieux d’enfouissement de sols
contaminés.
Action 7. Le MELCC modifiera sa réglementation afin Règlement 2018/2021/2022 Non La rédaction technique est terminée. La
d’obliger les responsables d’équipements de produits modifié rédaction juridique est en cours (omnibus
pétroliers à risque élevé à caractériser et à réhabiliter leur réglementaire).
terrain lors du remplacement, de l’enlèvement ou de
l’abandon d’un réservoir de produits pétroliers.
Action 8. Le MELCC prendra les mesures nécessaires pour a. Loi 2018/2021/2022 Non La rédaction technique de l’article 31.52 de la
que, dans les cas où il y a probabilité d’une migration de modifiée LQE est terminée, mais n’a pas été retenue
contaminants à l’extérieur du terrain, le responsable puisse, pour le projet d’omnibus légal.
avec l’autorisation du propriétaire du terrain voisin, évaluer
l’étendue et l’ampleur de la contamination, prendre les b. Règlement Non La rédaction technique de l’article 1 du RPRT
mesures nécessaires pour y mettre un terme et réhabiliter le modifié est terminée.
milieu.
Action 10. LE MELCC modifiera sa réglementation pour Règlement 2020/2021/2022 Non La rédaction du document technique est en
s’assurer que les entreprises susceptibles de contaminer les modifié cours.
sols et les eaux souterraines fournissent les garanties
financières leur permettant de faire face à leurs obligations
et que ces garanties sont, au besoin, à la disposition du
MELCC.
Action 11. Le MELCC entend actualiser la procédure pour Guide modifié 2018/2020/2022 Non La rédaction du document Ligne de
les cas où le promoteur allègue l’impraticabilité pour laisser conduite : traitement des dossiers de terrains
des contaminants en place, afin d’intégrer à l’analyse les contaminés ayant recours à l’impraticabilité
dimensions socioéconomiques. technique-version préliminaire est en cours.
13
Échéance Action Précisions
Enjeux, stratégies et actions Type d’extrant
(projetée/révisée) réalisée?
Action 13. Le MELCC mettra sur pied un programme dont Programme 2018/2020 Non Le financement de ce programme dépend des
un des volets permettra de financer la réhabilitation de redevances de l’action 21.
stations-service appartenant à de petits détaillants.
Action 14. Le MELCC mettra sur pied un programme dont un Programme 2018/2021 Non Le financement de ce programme dépend des
des volets permettra de financer la réhabilitation de redevances de l’action 21.
propriétés résidentielles contaminées par le mazout.
Stratégie 4 : Favoriser la valorisation des sols excavés et le développement des technologies vertes
− Le Règlement sur l’encadrement d’activités
en fonction de leur impact sur
l’environnement (REAFIE) est entré en
vigueur le 31 décembre 2020.
− Le Règlement sur les carrières et sablières
Action 15. Le MELCC modifiera sa réglementation de façon Quatre modifié a été adopté le 18 avril 2019.
à permettre davantage d’options de valorisation pour les sols règlements 2018/2020 Oui
traités ou légèrement contaminés. modifiés − Le Règlement sur le stockage et les centres
de transfert des sols contaminés modifié est
entré en vigueur le 8 août 2019.
− Le Règlement sur la protection et la
réhabilitation des terrains modifié est entré
en vigueur le 8 août 2019.
14
Échéance Action Précisions
Enjeux, stratégies et actions Type d’extrant
(projetée/révisée) réalisée?
Action 19. Le MELCC mettra à jour la réglementation pour Règlement La rédaction du document technique destiné à
2018/2021/2022 Non
encadrer plus efficacement les centres de traitement. modifié modifier le RSCTSC est terminée.
Action 20. Le MELCC révisera les seuils réglementaires Règlement 2018/2021/2022 Non La rédaction du document technique est en
interdisant l’enfouissement et rendant obligatoire le modifié cours.
traitement avant l’enfouissement à la lumière de l’évolution
de la dynamique de l’enfouissement, du traitement et de la
valorisation.
Action 21. Le MELCC instaurera une redevance pour Nouveau 2017/2021/2022 Non La rédaction du Projet de règlement sur les
l’enfouissement de sols contaminés qui permettra de règlement redevances favorisant le traitement et la
soutenir la décontamination de terrains contaminés et valorisation des sols contaminés excavés est
l’implantation de technologies vertes, grâce à un programme en cours.
d’aide financière.
15
Enjeu 1 : La protection de l’environnement
Cet enjeu est le troisième des seize principes de la Loi sur le développement durable (RLRQ, ch. D-81.1)
auxquels la Politique adhère. Un terrain, avec ses sols et son eau souterraine, demande à la fois à être
protégé d’une éventuelle contamination et à être décontaminé, s’il y a lieu, pour éviter qu’il soit une source
de contamination. Deux stratégies et huit actions font partie de cet enjeu.
Depuis le début de l’ère industrielle, des terrains ont été négligés par des dépôts et des déversements de
produits. Ce constat de contamination, induite par cette négligence, a été fait dans les années 1980,
notamment par le Groupe d’étude et de restauration des lieux d’élimination des déchets dangereux
(GERLED). Cela a mis en lumière la nécessité de protéger les sols et l’eau souterraine des terrains. Cette
protection environnementale est d’autant plus nécessaire en raison des répercussions de la contamination
sur les êtres vivants et des coûts importants de restauration.
Action 1 : Le MELCC mettra à jour la grille des teneurs de fond (critère A) pour les sols
La grille des teneurs de fond détermine l’état naturel des sols, état qui demande à être préservé. Les
teneurs de fond utilisées depuis 1998 ont été calculées par le ministère de l’Énergie et des Ressources
naturelles (MERN). De nouvelles données, issues entre autres de nombreuses études de caractérisation
et d’études scientifiques, ont permis de revoir les teneurs de fond. Ces données ont été utilisées pour
actualiser les teneurs de fond de la grille.
Cette action a été réalisée et est intégrée dans le Guide d’intervention de la Politique de protection des sols
et de réhabilitation des terrains contaminés publié la première fois le 18 juillet 2016 et mis à jour deux fois
par la suite, soit le 14 mars 2019 et le 12 mai 2021. La première mise à jour en 2019 a été faite en
collaboration avec le Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, qui est responsable
notamment de l’élaboration des méthodes analytiques. La révision de cette grille est désormais poursuivie
en continu. La grille est mise à jour, au besoin, à chaque nouvelle version du guide.
Action 2 : Le MELCC balisera et uniformisera l’exigence d’établir l’état initial des sols et des eaux
souterraines dans les cas d’implantation de nouvelles entreprises jugées à risque
Cette action vise la réalisation de deux guides : un guide pour la caractérisation initiale des sols et un guide
pour la caractérisation initiale de l’eau souterraine. Ces guides aideront chaque nouvelle entreprise à établir
son bilan environnemental, de l’implantation à la fermeture. Ce bilan servira à rappeler à l’entreprise la
qualité initiale de son terrain et à prévenir la migration de contaminants.
Le Guide de caractérisation physicochimique de l’état initial des sols avant l’implantation d’un projet
industriel (version du 27 juillet 2016) est réalisé et disponible sur le site Internet du Ministère.
Le Guide de caractérisation physicochimique de l’état initial des eaux souterraines avant l’implantation d’un
projet industriel, réalisé par la Direction des lieux contaminés en collaboration avec la Direction de l’eau
potable et des eaux souterraines, est en préparation. En raison de ressources insuffisantes, il n’est pas
prévu que ce document soit publié avant la fin de la période du plan d’action. Il est envisagé de reporter
cette action au prochain plan d’action.
16
Action 3 : Le MELCC travaillera en collaboration avec les intervenants concernés à mettre en place
une stratégie d’intervention afin de réduire les risques de déversements ou de fuites lors de la
livraison ou de l’entreposage de mazout en milieu résidentiel
Cette action découle du volet préventif du rapport de 2013 du Comité mazout. Ce comité, formé à la
demande du Ministère, était constitué de représentants des secteurs de l’assurance, des installateurs, de
l’industrie, des consultants, des centres de traitement et du Ministère.
Les travaux réalisés par le Comité mazout ont mené à la production en avril 2021 du document Stratégie
relative au mazout résidentiel-version préliminaire. Ce document brosse notamment le portrait de la
problématique associée à la gestion du mazout résidentiel au Québec, des risques environnementaux
qu’elle représente et des avenues de solution pour mieux contrôler les risques et minimiser ses
conséquences sur l’environnement. Ces solutions passent par la prévention des déversements du mazout
lors de sa livraison et de son entreposage.
Parmi les actions stratégiques définies dans le document, il y a la mise en place d’une veille pour maintenir
à jour une banque de données pertinentes sur les installations et les évènements de contamination par du
mazout, la production d’un guide environnemental et d’un plan de communication pour informer et
sensibiliser les utilisateurs, la formation environnementale des livreurs, des installateurs et des
distributeurs, et un plan d’aide technique et financière pour soutenir les propriétaires utilisant du mazout en
milieu résidentiel.
Tout terrain contaminé peut représenter une menace pour les milieux de vie environnants. Les
contaminants qu’il contient, sous forme liquide, gazeuse ou particulaire, peuvent migrer au-delà de ses
limites par différents moyens, en suivant les chemins d’écoulement de l’eau souterraine, de l’eau de surface
ou, si elles se trouvent en surface, des vents. Les cinq actions décrites ci-dessous ont été retenues dans
le but de mieux gérer ce risque.
Action 4 : Les établissements visés par le PRRI continueront à établir progressivement l’état des
sols et des eaux souterraines dans le but de mieux planifier les interventions pertinentes d’ici la
cessation des activités de l’entreprise
Cette action est réalisée en continu dans le cadre du Programme de réduction des rejets industriels (PRRI).
Le PRRI, mis en place en 1988, s’est enclenché à partir de 1998, année où le processus de délivrance des
attestations d’assainissement (maintenant autorisation d’exploitation) s’est véritablement amorcé. La
stratégie d’intervention du PRRI intègre tous les milieux récepteurs et vise, à la fois par l’imposition
d’objectifs environnementaux de rejets (OER) et par l’entremise d’incitatifs financiers, à réduire
graduellement les rejets industriels qu’ils reçoivent. Elle cible, par phases d’assujettissement, les secteurs
industriels dont les rejets de substances ont le plus de répercussions sur l’environnement.
Chaque établissement a l’obligation de fournir la phase I d’une étude de caractérisation des sols et de l’eau
souterraine généralement dès la première autorisation d’exploitation. De plus, la majorité des
établissements doivent déposer et réaliser un programme de caractérisation de l’eau souterraine. Cette
action concerne la grande majorité des 89 établissements industriels assujettis au PRRI, dans les secteurs
des pâtes et papiers, de l’industrie minérale et de la première transformation des métaux.
Depuis la mise en œuvre du Plan d’action 2017-2021 jusqu’au 30 septembre 2021, 29 établissements ont
fait l’objet d’une analyse de conformité pour des études de caractérisation déposées dans le cadre des
autorisations ministérielles du PRRI (anciennement attestations d’assainissement en milieu industriel).
17
Action 5 : Le MELCC documentera la problématique des nettoyeurs à sec au Québec dans le but
d’établir une stratégie d’intervention
Le nettoyage à sec est une activité commerciale qui, en raison des produits chimiques utilisés et de
pratiques courantes inadéquates, représente un risque réel de contamination des sols, de l’eau souterraine
et de l’air intérieur d’un bâtiment. Même si des améliorations apportées au cours des dernières années aux
équipements et aux pratiques ont considérablement réduit ce risque de contamination, il est tout de même
fréquent de trouver des terrains contaminés là où de telles activités ont eu lieu jadis. La présence de
solvants chlorés, plus denses que l’eau et qui découlent de cette activité, rend la réhabilitation de tels
terrains particulièrement difficile et coûteuse.
Le document Stratégie relative aux nettoyeurs à sec-version préliminaire a été produit en avril 2021. Parmi
ses mesures, la stratégie prévoit notamment d’inventorier les lieux de nettoyage à sec, d’informer les
exploitants, d’évaluer le potentiel de contamination, d’examiner la possibilité d’un programme d’aide
financière et d’améliorer nos connaissances techniques.
Action 6 : Le MELCC mettra en place les dispositions nécessaires afin que soient instaurés des
fonds de gestion postfermeture pour les lieux d’enfouissement de sols contaminés
Cette action consiste à modifier le Règlement sur l’enfouissement des sols contaminés (RESC) de façon à
mieux encadrer les exploitants de tels lieux.
La rédaction du document technique est terminée. La modification réglementaire pourra être réalisée en
fonction de la priorisation des dossiers juridiques du Ministère.
Cette action vise la modification du Règlement sur la protection et la réhabilitation des terrains (RPRT).
Au préalable, les modifications qui étaient requises à la LQE pour mettre en œuvre cette action ont été
apportées (article 31.51.1 modifié en 2017). Le Ministère peut maintenant procéder à la modification du
RPRT de façon à mieux encadrer ce secteur d’activité, en précisant les interventions à réaliser en cas de
fuite d’un produit pétrolier ou en cas de remplacement, d’enlèvement ou d’abandon d’un réservoir.
La rédaction du document technique est terminée. La modification réglementaire pourra être réalisée en
fonction de la priorisation des dossiers juridiques du Ministère.
Action 8 : Le MELCC prendra les mesures nécessaires pour que, dans les cas où il y a probabilité
d’une migration de contaminants à l’extérieur du terrain, le responsable puisse, avec l’autorisation
du propriétaire du terrain voisin, évaluer l’étendue et l’ampleur de la contamination, prendre les
mesures nécessaires pour y mettre un terme et réhabiliter le milieu
Il arrive que la contamination d’un terrain entraîne des conséquences sur un ou plusieurs terrains voisins
lorsqu’il y a migration des contaminants mobiles. Lorsque certaines conditions s’appliquent, l’article 31.52
18
de la LQE oblige le responsable d’un terrain contaminé à aviser son ou ses voisins du problème. Il est
souhaitable d’élargir les conditions d’application de cet article, de même que les valeurs limites
réglementaires qui y sont applicables.
La modification réglementaire pourra être réalisée en fonction de la priorisation des dossiers juridiques du
Ministère.
Le problème des terrains contaminés découle en grande partie de l’industrialisation qui a eu lieu aux 19e
et 20e siècles. À partir des années 1960, l’industrie a progressivement déménagé à l’extérieur des secteurs
qui l’avaient vue naître, laissant derrière elle de vastes friches industrielles 4 contaminées ou potentiellement
contaminées. La réhabilitation des friches industrielles en milieu urbain est le principal objectif poursuivi
par la stratégie no 3 de la Politique. Ses actions doivent rendre de nouveau ces territoires disponibles à
divers scénarios de développement et sécuritaires pour les éventuels usagers et l’environnement en
général. Les six actions, décrites ci-dessous, indiquent les mesures favorisant cette réhabilitation.
Action 9 : Le MELCC entend revoir minimalement tous les 10 ans la liste des catégories d’activités
industrielles et commerciales jugées à risque et listées par règlement
Les obligations de la section IV du chapitre IV de la LQE de caractériser et, le cas échéant, de réhabiliter
un terrain ne s’appliquent qu’aux terrains où se sont déroulées les activités commerciales et industrielles à
risque listées dans l’annexe III du RPRT. L’examen de certaines activités du RPRT, qui n’avaient pas été
inscrites au moment de l’adoption en 2003, et de la modification en 2019, a démontré qu’elles
représentaient un risque suffisamment important de contaminer l’environnement pour devoir maintenant
les ajouter.
Une modification mineure de l’annexe III du RPRT est entrée en vigueur le 8 août 2019 pour remplacer les
activités « 4471 – Stations-service (incluant les libre-service avec ou sans surveillance et les postes
d’essence sans service d’entretien) » et « Postes de distribution de carburant (libre-service avec
surveillance, libre-service sans surveillance, poste d’aéroport, poste d’utilisateur, poste de marina et
station-service) tel que défini par l’article 8.01 du Code de construction et régi par ce code » par une activité
« Postes de distribution de carburant utilisant des équipements pétroliers à risque élevé, tels que définis
par l’article 8.01 du Code de construction ».
Les travaux de mise à jour de l’annexe III du RPRT, qui comprend de nouveaux secteurs d’activité aussi
considérés à risque de contaminer les terrains, sont terminés depuis. La liste révisée doit être incluse dans
4. Une friche industrielle est un terrain, potentiellement contaminé, laissé à l’abandon à la suite de l’arrêt de l’activité
industrielle ou commerciale. Les bâtiments et autres installations peuvent avoir été entièrement ou partiellement
démolis. L’expression correspond au concept de langue anglaise brownfields.
19
la prochaine modification réglementaire. Cette dernière pourra être réalisée en fonction de la priorisation
des dossiers juridiques du Ministère.
Action 10 : Le MELCC modifiera la réglementation pour s’assurer que les entreprises susceptibles
de contaminer les sols et les eaux souterraines fournissent les garanties financières leur permettant
de faire face à leurs obligations et que ces garanties sont, au besoin, à la disposition du MELCC
La capacité d’intervenir rapidement à la suite d’une contamination est fonction de la capacité financière du
responsable. Faute de moyens, l’intervention par le responsable est différée dans le temps, limitée ou
transférée à un tiers. L’imposition de dépôt d’une garantie financière est un moyen efficace de s’assurer
que le responsable a les moyens financiers pour intervenir. Une garantie financière est déjà exigée par le
Ministère dans le domaine des carrières et des sablières, des lieux d’enfouissement régis par le RESC et
des centres de transfert de sols contaminés et de matières dangereuses résiduelles. Cette action concerne
les exploitants d’établissements dont les activités sont listées dans l’annexe III du RPRT.
La rédaction du document technique est en cours. La modification réglementaire pourra être réalisée en
fonction de la priorisation des dossiers juridiques du Ministère.
Action 11 : Le MELCC entend actualiser la procédure pour les cas où le promoteur allègue
l’impraticabilité pour laisser des contaminants en place, afin d’intégrer à l’analyse les dimensions
socioéconomiques
Dans les situations exceptionnelles où, après avoir réalisé un maximum d’enlèvement des contaminants, il
devient impraticable de poursuivre l’intervention de réhabilitation d’un terrain, il sera possible d’alléguer à
une impraticabilité technique et ainsi de laisser la contamination résiduelle en place, sous certaines
conditions. En plus de l’aspect strictement technique et de la préoccupation environnementale, des
dimensions socioéconomiques doivent être prises en compte.
Cette action vise à modifier le guide du Ministère intitulé Procédure pour les cas où le promoteur allègue
l’impraticabilité technique pour laisser une contamination résiduelle sur un terrain (2005), de manière à
intégrer les considérations économiques et sociales au processus d’analyse de risque.
Lancé en 2017, le programme ClimatSol-Plus s’inscrit dans la continuité des programmes Revi-Sols et
ClimatSol du Ministère. Il vise la réhabilitation de terrains contaminés dans toutes les municipalités du
Québec et applique la démarche québécoise de développement durable et de lutte contre les changements
climatiques. ClimatSol-Plus comporte deux volets :
- Le volet 1 favorise l’intégration des mesures de lutte contre les changements climatiques à des
projets de développement et de mise en valeur de terrains contaminés. Ce volet, qui a pris fin le
31 mars 2020, était doté d’une enveloppe de 30 M$ qui provenait du Fonds vert, par l’entremise du
Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques;
20
- Le volet 2 facilite la décontamination des terrains à fort potentiel de développement économique.
Initialement doté d’une enveloppe budgétaire de 25 M$, il devait se terminer en mars 2022. Dans le
discours sur le budget 2020-2021 du gouvernement, ce volet a toutefois été bonifié et prolongé
jusqu’en 2025. Un montant additionnel de 25 M$ a été alloué, portant le budget total à
50 M$. Le volet 2 est suspendu depuis octobre 2021 pour une durée indéterminée.
Une entente d’aide financière de 75 M$ a été conclue avec la Ville de Montréal en 2018 sur la base du fait
qu’elle possède des caractéristiques particulières qui font en sorte qu’il lui est difficile de profiter des
subventions nécessaires à la décontamination des terrains situés sur son territoire en vertu du programme
ClimatSol-Plus.
Les enjeux liés aux terrains contaminés dans la ville de Montréal sont en effet particuliers, notamment en
raison du nombre de terrains contaminés et de leur concentration dans certains quartiers de la métropole.
La ville de Montréal est l’endroit du Québec où l’on trouve le plus grand nombre de terrains contaminés.
L’entente vise également à soutenir davantage certains projets prioritaires pour la Ville, tels que les
logements sociaux. De plus, en 2019 un montant de 5 M$ a été octroyé en plus du 75 M$ pour le projet de
la plage de l’Est. À ce jour, 15,4 M$ ont été accordés à la Ville en vertu de cette entente.
En raison de cette entente et pour permettre aux autres municipalités du Québec d’obtenir du financement
pour la décontamination de leurs terrains, la Ville de Montréal n’est plus admissible à l’aide financière offerte
par le programme ClimatSol-Plus.
La plupart des projets soutenus par le volet 1 concernent la réhabilitation de terrains municipaux. Un
peu moins de 18 %, soit 5,3 M$ des 30 M$ réservés à ce volet, ont été dépensés. Les exigences du
cadre normatif liées à la lutte contre les changements climatiques ont été un frein à la popularité de ce
volet.
Volet 2
Période : 2017 à 2025 (8 ans)
Budget: 50 M$
Nombre de
Type de bénéficiaire Montant versé Répartition
projets
Privé 10 2 758 556,67 $ 24 %
Municipal 18 8 978 014,34 $ 76 %
Total 28 11 736 571,01 $ 100 %
Solde budgétaire 38 263 428,99 $
Le solde indiqué ne tient pas compte des montants engagés après le 31 mars 2022. Au 30 septembre 2021, ces
montants totalisaient 5 535 676,80 $, pour un solde résiduel de 32 727 752,19 $.
21
Bilan de l’entente de la Ville de Montréal
Ville de Montréal
Période : de 2018 à février 2022
Budget: 80 M$ (entente 75 M$ + 5 M$ octroyé pour le projet de la plage de l’Est)
Nombre de
Type de bénéficiaire Montant octroyé Répartition
projets
Privé 28 6 930 497 $ 45 %
Municipal 7* 8 486 841 $* 55 %
Total 35 15 417 338 $ 100 %
Solde budgétaire 64 582 662 $
Ces sommes s’ajoutent à celles qui ont été versées par d’autres ministères du gouvernement pour la
réalisation de travaux de réhabilitation de terrain contaminés soit :
- Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) : 29,5 M$ pour deux projets à
Montréal et Québec :
• 11 M$ pour le Technopôle Angus à Montréal (2018). Décontamination d’une friche industrielle
pour le développement d’un nouvel écoquartier à vocation mixte;
• 18,5 M$ pour les Écoquartiers Pointe-aux-Lièvres et D’Estimauville à Québec (2018).
Décontamination de friches industrielles pour le développement de nouveaux écoquartiers à
vocation mixte.
Action 13 : Le MELCC mettra sur pied un programme dont un des volets permettra de financer la
réhabilitation de stations-service appartenant à de petits détaillants
Le financement de cette action devait provenir des fonds perçus par la redevance à l’enfouissement de
sols contaminés (action 21). Puisque l’action 21 n’a pas été réalisée, ce programme d’aide n’a pu être
lancé. La rédaction du cadre normatif du programme est en cours. Il est envisagé de reporter cette action
au prochain plan d’action de la Politique.
Action 14 : Le MELCC mettra sur pied un programme dont un des volets permettra de financer la
réhabilitation de propriétés résidentielles contaminées par le mazout
Ce volet vise à permettre la caractérisation et la réhabilitation d’un terrain contaminé par une fuite ou un
déversement de mazout provenant d’un équipement installé en milieu résidentiel. Les coûts associés, dans
les cas les plus complexes, peuvent dépasser plusieurs dizaines de milliers de dollars. Seulement le tiers
des réservoirs en usage en milieu résidentiel seraient couverts par une assurance.
22
Le financement de cette action devait provenir des fonds perçus par la redevance à l’enfouissement de
sols contaminés (action 21). Puisque l’action 21 n’a pas été réalisée, ce programme d’aide n’a pu être
lancé. La rédaction du cadre normatif du programme est en cours. Il est envisagé de reporter cette action
au prochain plan d’action de la Politique.
Lorsque les sols contaminés sont excavés d’un terrain pour être enfouis dans un LESC, le risque
environnemental associé à la zone d’enfouissement doit être dûment suivi et contrôlé dans le temps. Il est
également possible, sous certaines conditions, de laisser les sols contaminés en place s’il est démontré
que le risque est acceptable pour la santé humaine et l’écosystème. Le cas échéant, le suivi du terrain
devra s’effectuer en permanence jusqu’à ce que vienne le jour où quelqu’un devra, irrémédiablement, se
charger de sa décontamination. Les sept actions ci-dessous concernent les options de valorisation et de
développement de technologies vertes qui ont été retenues par le Ministère dans son plan
d’action 2017-2021.
Valoriser des sols contaminés, c’est « redonner un usage, une utilité » aux sols traités ou faiblement
contaminés. Ces sols peuvent se substituer à un matériau propre lors de divers travaux d’ingénierie.
Pareille utilisation permet de réduire notre empreinte écologique en limitant les espaces sacrifiés pour
éliminer les sols contaminés, tout en préservant le milieu naturel de l’extraction de ressources minérales
telles que le sable et le gravier.
Le 18 avril 2019 entraient en vigueur les modifications au Règlement sur les carrières et sablières (RCS)5
suivies, le 8 août 2019, par l’entrée en vigueur de modifications au Règlement sur le stockage et les centres
de transfert de sols contaminés (RSCTSC) et au Règlement sur la protection et la réhabilitation des terrains
(RPRT). Plusieurs nouvelles dispositions ont ensuite été abrogées et transférées dans le nouveau
Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE), en
vigueur depuis le 31 décembre 2020.
Ces modifications ont permis d’introduire un nouvel encadrement afin de favoriser la valorisation des sols
faiblement contaminés (sols A-B), par exemple pour le remblayage d’une carrière à des fins de restauration
ou pour des travaux d’aménagement de terrains. Des conditions permettant de valoriser les sols A-B dans
le cadre de projets jugés à faible risque d’impact (exemptions d’autorisation) ou à impact modéré
(déclarations de conformité) ont été introduites (art. 104 et 106 du REAFIE). Le Guide
d’intervention – Protection des sols et réhabilitation des terrains contaminés (GI), daté de mai 2021, dresse
un compte-rendu de ce nouvel encadrement. La grille de gestion des sols excavés de l’annexe 5 du GI a
également été modifiée pour inclure les plus récentes modifications réglementaires. L’action 16 qui suit
prévoit également la production d’un guide qui apportera des précisions additionnelles au GI.
De plus, le nouveau Règlement concernant la traçabilité des sols contaminés excavés (RCTSCE) et le
Règlement concernant les frais exigibles liés à la traçabilité qui entreront en vigueur le 1er novembre 2021
complètent l’encadrement des sols faiblement contaminés en appliquant un meilleur contrôle de la
provenance, du mouvement et de la destination de tous les sols contaminés excavés. Leur application se
fera de façon graduelle en commençant par les chargements de sols contaminés excavés les plus
importants. À partir du 1er janvier 2023, tous les sols contaminés excavés seront suivis.
23
Règlement concernant la traçabilité des sols contaminés excavés et système « Traces Québec »
Bien que le Règlement concernant la traçabilité des sols contaminés excavés ne découle pas directement
d’une des actions du plan, son adoption était indispensable afin de donner au Ministère l’outil qui lui
permettrait de mieux suivre et de contrôler les flux de sols contaminés excavés. Le règlement et le système
de traçabilité qui a été instauré pourront mettre un terme aux pratiques de déversements illégaux qui avaient
cours au Québec et ainsi mieux protéger l’environnement. Les travaux importants suivants ont été réalisés
en vue de leur mise en œuvre.
Étapes de préparation, adoption et application Date
Suivi de projets pilotes avec un premier système de traçabilité Mars 2018
Publication du document Bonnes pratiques en matière de traçabilité des sols
Août 2018
contaminés excavés
Annonce du ministre de son intention d’imposer un système de traçabilité Avril 2019
Étude d’opportunités et approbation de la solution par les autorités Été, automne
2019
Publication du projet de RCTSCE dans la Gazette officielle du Québec (GOQ) 24 avril 2019
Signature avec Attestra pour la gestion du système de traçabilité « Traces Québec » 24 sept. 2020
Édiction du RCTSCE 7 juillet 2021
Mise en place d’un comité consultatif technique Été 2021
Formation interne et externe par le Ministère Automne 2021
Publication du projet de règlement concernant les frais
21 juillet 2021
exigibles liés à la traçabilité (GOQ)
Déploiement du système « Traces Québec » Septembre 2021
Action 16 : Le MELCC rédigera un guide de valorisation des sols contaminés spécifiant, pour les
options permises, les caractéristiques et le niveau de décontamination requis
Pour être compatibles avec l’usage auquel on les destine, les sols contaminés doivent non seulement être
décontaminés en deçà d’un certain niveau, mais aussi posséder des caractéristiques précises. C’est le cas
par exemple des sols qui peuvent être utilisés comme couche de recouvrement dans un lieu
d’enfouissement technique. Le Guide de valorisation des sols contaminés viendra mieux préciser les
conditions et les caractéristiques des sols contaminés qui peuvent être valorisés, en complément de la
grille de gestion des sols excavés du GI. La rédaction du guide est en cours. Ce dernier pourra être publié
une fois que les résultats de suivi des nouvelles dispositions facilitant la valorisation des sols contaminés
de l’action 15 auront été comptabilisés. Il est donc envisagé de reporter cette action au prochain plan
d’action de la Politique.
Action 17 : Le MELCC mettra sur pied un programme dont un des volets permettra de financer le
développement et l’implantation de technologies vertes, en particulier les technologies in situ et
celles qui sont applicables sur le site
Cette action concerne le programme InnovEnSol. Ce dernier soutient financièrement l’essai ou la mise en
œuvre de projets de démonstration de technologies vertes innovantes qui ont dépassé l’étape du prototype,
mais qui ne sont pas mises en marché au Québec. Une enveloppe de 2,1 M$ avait été prévue dans le
budget 2016-2017 du gouvernement pour subventionner les projets sur une période de trois ans. Le
programme InnovEnSol a été lancé en mars 2018 et s’est terminé le 4 juin 2019, compte tenu d’une révision
des sommes disponibles.
24
En tout, quatre projets de démonstration répondant aux conditions du cadre normatif ont été retenus avant
que le programme ferme. Le montant total engagé est de 619 177 $. Tous les projets ont débuté à la fin de
l’été et à l’automne 2020 et sont en cours de réalisation. Bien que la pandémie ait causé quelques retards
sur certaines étapes de réalisation, les dates de fin de projets prévues dans les contrats n’ont pas été
repoussées. Le détail des projets est présenté ci-dessous.
25
Guides et lignes directrices
Général
• Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés – Plan d’action 2017-2021
Ce document présente les orientations gouvernementales et les mesures concrètes que le Ministère prévoit mettre en
œuvre dans les prochaines années afin de prévenir la contamination du milieu terrestre et de revitaliser durablement le
territoire.
o Bilan de mi-parcours ( PDF, 259 ko)
• Guide d’intervention - Protection des sols et réhabilitation des terrains contaminés et fiches techniques
Ce guide rassemble l’information sur l’encadrement légal et réglementaire des terrains contaminés au Québec et
présente les orientations pertinentes en la matière. On y trouve divers outils d’application, tels que les critères relatifs
aux sols et aux eaux souterraines, la procédure d’analyse de risque, la grille de gestion des sols excavés et la procédure
d’intervention relative aux eaux souterraines.
• Cadre de référence pour la gestion des sites contaminés sous la responsabilité de l'État | Gouvernement du
Québec (quebec.ca)
Technorem Essai de traitement avec des 28 nov. 2018 3 août 2020 179 378 $ 320 278 $ 1 an 2021-2022
fibres lignocellulosiques
phosphorylées, canton de
Hatley, Estrie
Technorem Essai de traitement in situ (sols et 6 fév. 2020 4 août 2020 235 586 $ 431 015 $ 1 an 2021-2022
eaux souterraines) à l’aide
d’enzymes, port de Montréal
26
Englobe Essai de traitement par 20 avr. 2020 13 août 126 740 $ 280 613 $ 4 à 5 ans 2023-2024 ou
phytoremédiation, 2020 2024-2025
Thetford Mines
Savaria Essai de traitement in situ au 4 sept. 2019 4 juin 2020 77 473 $ 129 618 $ 2 à 3 ans 2022-2023
Experts- moyen de charbon activé,
Conseils inc. Val-Joli
1. La durée estimée des projets ne tient pas compte des aléas de la pandémie de la COVID-19.
27
Action 18 : Le MELCC standardisera les exigences administratives de façon à faciliter la mise en
place et le suivi des technologies de traitement
Plusieurs technologies de traitement peuvent être appliquées à la réhabilitation d’un terrain contaminé. Des
fiches techniques ont été rédigées et publiées par le Ministère pour uniformiser les exigences
administratives demandées aux exploitants.
Action 19 : Le MELCC mettra à jour la réglementation pour encadrer plus efficacement les centres
de traitement
Depuis 1991, les centres de traitement sont autorisés par un certificat d’autorisation propre à chacun des
centres. Une actualisation des exigences est devenue nécessaire pour uniformiser l’encadrement, et cela,
par un règlement.
En 2001, le gouvernement du Québec a adopté le Règlement sur l’enfouissement des sols contaminés
(RESC). Ce règlement établit la concentration d’un contaminant au-delà de laquelle des sols contaminés
excavés doivent faire l’objet d’un traitement avant d’être enfouis. Ces seuils ont été fixés en tenant compte
des normes américaines, des technologies de traitement de l’époque et des options de gestion des sols
contaminés au Québec. Compte tenu de l’évolution des technologies de traitement, il est nécessaire de
réviser les seuils qui avaient été initialement inscrits dans le RESC, ce qui favorisera le développement de
l’offre technologique disponible dans les centres de traitement, de même que le traitement et la valorisation
d’un plus grand volume de sols.
La rédaction du document technique qui doit faire partie de la refonte réglementaire est en cours.
Action 21 : Le MELCC instaurera une redevance pour l’enfouissement de sols contaminés qui
permettra de soutenir la décontamination de terrains contaminés et l’implantation de technologies
vertes, grâce à un programme d’aide financière
De façon générale, au Québec, il est plus économique d’enfouir les sols contaminés que de les traiter. Cet
état de fait ne favorise pas la gestion durable des sols qui continuent d’être enfouis plutôt que d’être traités
et valorisés. De plus, celui qui envoie ses sols contaminés dans un LESC transfère ainsi son passif
environnemental à un tiers, c’est-à-dire au propriétaire du lieu d’enfouissement. En instituant une
redevance à l’enfouissement, le gouvernement souhaite contrebalancer les forces du marché afin de rendre
les activités de traitement et de valorisation de sols contaminés, ainsi que les options de décontamination
des sols in situ, plus concurrentielles. Les sommes perçues à la suite de l’adoption du règlement
permettront d’alimenter les programmes d’aide financière des actions 13, 14 et 17.
La rédaction du projet de règlement sur les redevances favorisant le traitement et la valorisation des sols
contaminés excavés est en cours.
28
Chapitre 4 : Coûts engendrés et bénéficiaires
Les coûts engendrés par la mise en œuvre du Plan d’action 2017-2021 de la Politique ont essentiellement
été supportés par les entreprises et le secteur municipal. Les coûts qui concernent les programmes
ClimatSol-Plus et InnovEnSol administrés par le Ministère, ainsi que les aides financières octroyées par
d’autres ministères du gouvernement pour la réalisation de travaux de réhabilitation de terrain contaminés,
ont été détaillés dans les chapitres précédents (actions 12 et 17).
De façon générale, puisque les mesures économiques telles que les garanties financières des entreprises,
les fonds de fermeture des LESC et surtout les redevances à l’enfouissement des sols, n’ont pas encore
été mises en œuvre, peu des dépenses prévues ont effectivement été faites.
Enfin, outre les entreprises, municipalités et propriétaires qui ont obtenu une aide financière provenant de
l’un des programmes, l’environnement est le principal bénéficiaire de la Politique et de son plan
d’action 2017-2021, puisque toutes les mesures, incluant les programmes d’aide, sont axées sur la
protection, la prévention et la réparation des torts causés à l’environnement par les activités humaines.
29
Chapitre 5 : Constats et pistes d’amélioration
Bien que d’importantes avancées aient été apportées à certains chantiers de la Politique, la plus notable
étant les modifications réglementaires facilitant les initiatives de valorisation des sols faiblement
contaminés, les résultats de ce bilan démontrent que la plupart des cibles quantifiables ne seront pas
atteintes d’ici la fin de la période du plan d’action et que plus de la moitié des actions n’auront pas été
pleinement réalisées. Le frein principal reconnu est associé à l’absence de prise en charge des dossiers
juridiques par le Ministère, à la suite de la préparation des versions techniques. Cela peut être attribuable
au fait que la période de réalisation du premier plan d’action de la Politique a coïncidé avec la mise en
œuvre d’un important chantier destiné à moderniser la LQE, soit le plus important chantier depuis son
adoption en 1972. Il s’avère que cette situation inhabituelle a entraîné une priorisation de certains dossiers
juridiques qui a causé, contre toute attente, le report de plusieurs modifications législatives et
réglementaires prévues dans le Plan d’action 2017-2021. De plus, l’adoption du nouveau Règlement
concernant la traçabilité des sols contaminés excavés a mobilisé d’importantes ressources, au niveau tant
de la Direction des lieux contaminés que de la Direction des affaires juridiques, ce qui explique également
le report des autres actions en lien avec les modifications légales et réglementaires prévues dans le Plan
d’action.
Les travaux qui concernent non seulement la Direction des lieux contaminés, mais aussi la Direction des
affaires juridiques, maillon essentiel de réalisation de la majorité des actions de la Politique, devraient être
poursuivis dans le prochain plan d’action et priorisés dans l’agenda ministériel. Les résultats plutôt mitigés
de ce bilan ne sauraient remettre en cause la pertinence des orientations stratégiques et des objectifs
généraux mis de l’avant avec la dernière version de la Politique de protection des sols et de réhabilitation
des terrains contaminés. Puisque son contenu est toujours pertinent et d’actualité, il est recommandé de
maintenir la Politique telle quelle, sans la modifier, et de poursuivre avec un nouveau plan d’action 2022-
2027.
La concrétisation des actions de la Politique permettra d’avoir un effet tangible sur les objectifs qu’elle
poursuit pour une meilleure protection des sols, des eaux souterraines et une véritable revitalisation du
territoire.
30
1