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Revue Française d’Economie et de Gestion

ISSN : 2728- 0128


Volume 5 : Numéro 6

Le développement des banques participatives au Maroc : Etat des


lieux et perception du consommateur marocain

The development of participative banks in Morocco : State of play


and Moroccan consumer perception

TOUFIK Youssef
Doctorant
FSJES Tanger
Université Abdelmalek Essâadi, Maroc
Laboratoire de l’Intelligence Economique et Gouvernance Territoriale.

LAGHZAOUI Fadoua
Professeure de l’enseignement supérieur
FSJES Tanger
Université Abdelmalek Essâadi, Maroc
Laboratoire de l’Intelligence Economique et Gouvernance Territoriale.

Date de soumission : 02/05/2024


Date d’acceptation : 11/06/2024
Pour citer cet article :
TOUFIK.Y & LAGHZAOUI.F . (2024) « Le développement des banques participatives au Maroc : Etat des lieux
et perception du consommateur marocain », Revue Française d’Economie et de Gestion « Volume 5 : Numéro 6 »
pp : 615 – 638 .

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Attribution License 4.0 International License

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Résumé
Les banques islamiques connaissent à travers le monde un essor considérable durant ces
dernières années. Malgré le retard de lancement enregistré, le Maroc a accordé une importance
particulière à l’introduction des banques participatives et ce pour plusieurs raisons entres autres,
répondre aux besoins grandissants de la population marocaine pour ce type de financement. En
dépit des nombreux obstacles techniques, organisationnels et réglementaires rencontrés,
l’activité bancaire participative nationale a pu réaliser des chiffres émanant d’une croissance
annuelle remarquable. L’objectif derrière l’élaboration de ce travail est d’examiner le
développement des banques participatives au Maroc en présentant d’une part, l’état des lieux
de cette activité, et en identifiant d’autre part, la perception actuelle du consommateur marocain
à l’égard de ces banques. Pour cela, nous exposons brièvement l'historique de la banque
islamique au niveau mondial et local ainsi que l'état des lieux de l'activité bancaire participative
au Maroc. Afin de répondre à notre problématique, nous avons entamé une étude basée sur une
approche qualitative exploratoire qui consiste à mener des entretiens semi-directifs auprès d’un
échantillon composé de 34 personnes. Le résultat de cette recherche fait ressortir une perception
impactée par plusieurs facteurs.
Mots clés : Développement ; Banque ; participative ; Maroc ; Consommateur.
Abstract
In recent years, Islamic banks around the world have experienced considerable growth. Despite
the late start, Morocco has attached particular importance to the introduction of participation
banks for a number of reasons, including meeting the growing needs of the Moroccan
population for this type of financing. Despite the many technical, organizational and regulatory
obstacles encountered, the national participation banking business has achieved remarkable
annual growth figures. The aim of this article is to examine the development of the participatory
banks in Morocco by presenting the current situation of this activity as well as identifying the
current perception of the Moroccan consumer towards these banks. For that, we briefly present
the history of Islamic banking at the global and local level as well as the state of participatory
banking activity in Morocco. In order to respond to our problematic, we have initiated a study
based on an exploratory qualitative approach involving semi-directive interviews with a sample
of 34 people. The results of this research reveal a perception impacted by several factors.
Keywords : Development ; Participative ; Banks ; Morocco ; Consumer.

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Introduction
La finance islamique est un système financier qui repose sur l’accomplissement des opérations
financières dans le respect total des principes de la religion musulmane (Allard & Benchabane,
2010). Cette dernière, est régie par la charia qui désigne l’ensemble des règles qui encadre
l’aspect général de la vie des musulmans, y compris l'économie et la finance (Jouaber-Snoussi,
2012), mettant en avant des valeurs de justice sociale, d'équité, de partage, de responsabilité, de
mutualité et d'équilibre (Guermas-Sayegh, 2012).
La mise en œuvre de ces principes spécifiques a permis aux institutions financières islamiques
de développer leurs propres instruments financiers (Jouaber-Snoussi, 2012). Ces derniers,
consistent alors à proposer une alternative éthique aux outils financiers conventionnels1. De ce
fait, la finance islamique se présente comme un modèle financier concurrent de la finance
classique dite conventionnelle (Bah, 2010).
La finance islamique enregistre une croissance rapide et impressionnante ces dernières années.
A son tour, et après plusieurs tentatives depuis 2007, le Maroc s’est lancé en 2017 dans cette
aventure avec l’introduction des toutes premières banques islamiques sur le marché bancaire
marocain. Depuis cette date, les indicateurs d’activité et de rentabilité de ce nouveau secteur ne
font qu’accroitre année après année (Hilmi, 2024).
L’objectif derrière l’élaboration de ce travail est d’examiner le développement des banques
participatives au Maroc six ans après leur lancement en présentant d’une part, l’état des lieux
de cette activité, et en identifiant d’autre part, la perception actuelle du consommateur marocain
à l’égard de ces banques.
Ceci nous amène à traiter la problématique suivante : Comment le consommateur marocain
perçoit l’introduction des banques participatives au Maroc ?
Pour bien mener notre étude, nous avons décomposé notre question de recherche en deux
questions drivées :
➢ Est-ce que le consommateur marocain est bien sensibilisé quant aux fondements et
modalités de fonctionnement des banques participatives ?
➢ Les différentes actions envisagées par les banques participatives sont-elles suffisantes
pour encourager le consommateur marocain au recours aux services bancaires
participatifs ?

1
Herbert Smith LLP, Guide de la finance islamique, 2009.

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Ceci nous amène à formuler les hypothèses suivantes :


- H1 : Le consommateur marocain ne dispose pas d’assez d’informations lui permettant
de connaitre l’industrie bancaire participative dans sa globalité.
- H2 : L’absence des plans de communication périodiques de la part des acteurs de
l’industrie bancaire participative contribue à la méconnaissance sur le secteur.
Notre travail sera structuré autour de quatre parties : Tout d’abord, la première partie sera
consacrée à la revue de littérature qui exposera un panorama sur la finance islamique ainsi que
le lancement et l’état des lieux de l’activité bancaire participative au Maroc. Ensuite, nous
présenterons dans la deuxième partie la méthodologie de recherche adoptée. Finalement, la
troisième et quatrième partie seront consacrées à la présentation et l’analyse des résultats ainsi
que l’élaboration d’une matrice SWOT regroupant les différentes conclusions.
1. Revue de littérature
1.1. Panorama de la finance islamique
Les pratiques de la finance islamique tirent leurs origines de l’époque des premiers
commerçants des pays musulmans (Huet, Cherqaoui, & Colas, 2014). Elles remontent alors à
la date de l’apparition de la religion elle-même vu que les transactions commerciales et
financières entre les musulmans ont été cadrées et gérées par Fiqh Al Mouamalat qui était
considéré comme le cadre règlementaire de cette époque2.
C’est à la fin du 20e siècle, plus précisément dans les années 1960, que les premières tentatives
de la modernisation de la finance islamique ont eu lieu à travers la création de la caisse
d’épargne dans la ville de MitGammar en Egypte « MitGammar Saving Bank » ainsi que
« Piligrim’s Management Fund » en Malaisie et qui ont été marquées comme les premières
expériences de l’histoire à présenter des solutions financières conformes aux règles de l’Islam
(Jouini & Pastre, 2008).
Le développement de l’industrie financière islamique s’est maintenu vers la fin du 20e siècle et
le début des années 2000. D’une part avec la création des organisations de gouvernance et de
la supervision en matière des règles charia, comptables et prudentielles telles que AAOIFI
(Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions) installée à Bahreïn
depuis 1991, IFSB (Islamic Financial Services Board) basé à Kuala Lumpur depuis 2002, et
IIFM (International Islamic Financial Market) créé à Bahreïn en 2001 (Allard & Benchabane,

2
Rapport CDVM sur la finance islamique 2011.

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2010). D’autre part, la croissance rapide et impressionnante de la taille des actifs financiers
islamiques mondiaux ces dernières années.
Plusieurs éléments ont contribué à cette croissance, entre autres, son aspect innovant, les
réformes des textes réglementaires et fiscaux ainsi que le renforcement de l’infrastructure
financière islamique (Faye, Triki, & Kangoye, 2013). En d’autres termes, la création d’un
écosystème complet visant à faciliter les transactions financières islamiques et assurer une
meilleure gestion de leurs activités. Dans cette perspective, la finance islamique a attiré
l’attention de nombreux praticiens occidentaux qui l’ont considéré comme une solution
économique et financière éthiquement responsable et alternative à celle conventionnelle (Allard
& Benchabane, 2010).
D’après le rapport communiqué par IFSB sur la stabilité de l'Industrie des Services Financiers
Islamiques pour l’exercice 2021, le secteur financier islamique a enregistré durant cet exercice
un total d’actif qui s’élève à 3.060 milliards USD contre 2.750 milliards USD en 2020, en
réalisant une croissance annuelle de 11,3%. Le tableau 1 ci-dessous expose la contribution
régionale et sectorielle dans le total des actifs financiers islamiques enregistrés durant l’exercice
2021.
Tableau N°1 : Répartition sectorielle et régionale des actifs financiers islamiques durant
l’exercice 2021 (en milliards de USD).
Actifs des
Banque Sukuk Contribution Quotepart
Région Fonds Total
islamique exceptionnel Takaful %
Islamiques
CCG 1.212,5 332,3 46,0 12,7 1.603,5 52,4%
Asie du
287,5 390,3 37,5 4,7 720,0 23,5%
Sud- Est
Moyen-
Orient et 477,1 26,9 22,0 5,6 531,6 17,4%
Asie du Sud
Afrique 58,2 1,8 4,0 0,6 64,6 2,1%
Autres 68,8 24,4 45,1 0,7 139,0 4,5%
Total 2.104,1 775,7 154,6 24,3 3.058,7 100%
Quotepart % 68,7% 25,4% 5,1% 0,8% 100%
Source : Rapport sur la Stabilité de l'Industrie des Services Financiers Islamiques, IFSB, 2022.
D’un point de vue sectoriel, le segment des banques islamiques reste le plus important de toute
la finance islamique vu que sa contribution dans le total des actifs de l’industrie financière
islamique en 2021 s’élève à 68,7% soit 2.104 milliards USD, Le second segment en matière de
contribution durant la même période est celui des marchés de capitaux islamiques avec une part

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de 30,5%3 soit un actif total de 930,3 milliards USD, et finalement, la contribution du sous-
secteur de l’assurance Takaful reste marginale, elle s’élève à 0,8% soit 24,3 milliards USD en
fin 20204.
En ce qui concerne la répartition régionale des actifs financiers islamiques réalisés en 2021, le
Conseil de Coopération du Golfe (CCG) maintient sa position comme le principal contributeur
avec une part qui s’élève à 52,4% suivi par l’Asie du Sud-Est 23,5%, le Moyen-Orient et Asie
du Sud 17,4%, l’Afrique 2,1% et finalement d’autres pays avec 4,5%. Certes, l’activité
financière islamique en Afrique n’est pas au même niveau que celle enregistrée en Asie ou en
Europe, cependant, des indicateurs non quantifiables présentent un essor remarquable de cette
industrie financière qui se mondialise (Bah, 2010).
1.2. Aperçu des banques participatives au Maroc
Attiré par son potentiel et conscient de la lourdeur et de la complexité de cette tâche, le Maroc
a pris du retard par rapport aux autres pays pour se lancer dans l’industrie bancaire participative
(Ait Malhou & Maimoun, 2020 ; Attak, 2018). Cette dernière, se fixe comme cible principale
les ménages sensibles à l’argument religieux (Allard & Benchabane, 2010). De sa part, Le
citoyen religieux est plus captif à ce type d’établissement suivant sa volonté de respecter la
charia (Echchabi & Hassanuddeen, 2012).
Le cabinet Arthur D. Little (Leader mondial en management et consulting) a mené en 2009 une
étude Basée sur l’analyse de la capitalisation boursière et la part des actifs islamiques dans le
total des actifs financiers et qui a fait ressortir des conclusions publiées dans un rapport intitulé
« Islamic Finance Comes of Age », dans lequel, il a classé le Maroc dans le groupe des
nouveaux entrants avec un fort potentiel de développement vu le soutien des gouvernements
locaux. Dans le même sens, Monsieur Mohammed BOUSSAID, Ex-ministre de l’économie et
des finances, a déclaré en décembre 20165 que « Le gouvernement marocain accorde une
importance particulière au développement de la finance participative ».
Bien entendu, Au Maroc, la dénomination de ces banques est participative non pas islamique
(Bouayad amine, 2013). Les autorités marocaines ont alors pris la décision d’employer le terme
participatif au lieu d’islamique (Bensbahou & Mrhar, 2021 ; Nahhal, 2020 ; Radi & Bari, 2012).

3
Marché de capitaux islamiques comporte les Sukuk exceptionnels et les actifs des Fonds Islamiques.
4
Takaful à fin 2020 en raison de données limitées ou indisponibles au moment de la rédaction du rapport.
5
Le Ministre de l’Economie et des Finances déclare que « le Gouvernement marocain accorde une importance
particulière au développement de la finance participative » – MEF – Royaume du Maroc

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Le choix de cette appellation était dans le sens de ne pas étiqueter l’activité financière
conventionnelle comme non participative (Bouhadi & Jaouhari, 2021).
La position géographique du Maroc fait du pays un cas particulier en matière de l’adoption de
la finance participative (Echchabi & Hassanuddeen, 2012). Avec l’ambition de permettre à
Casablanca d’être une place financière régionale via Casablanca Finance City (Mouhssine &
Mabrouk, 2022), L’introduction de l’industrie financière participative permettra au Maroc de
se confier la position d’un hub financier régional (Bouayad amine, 2013 ; Bousalam &
Hamzaoui, 2016). La figure 1 ci-dessous présente les événements clés du développement des
banques participatives au Maroc.
Figure N°1 : Les événements clés du développement des banques participatives au
Maroc.
•La BAM commence à former les parties prenantes du marché interbancaire sur les
fondements et principes de la finance participative.
2004
•Publication de la recommandation RN 33/G/2007 qui fixe les conditions générales pour la
commercialisation de « IJARA, MOUCHARAKA et MOURABAHA » par les banques
2007 conventionnelles.

• L'adoption de la loi n° 103-12 relative aux établissement de crédit et organismes assimilés


qui introduit dans le troisième titre les banques participatives.
2014
• Démarage officiel de l'activité des banques participatives suite à l’octroi par BAM des
agréments concernant les demandes formulées pour la création de 5 banques et 3 fenêtres
2017 participatives.

• Ajustement des différents textes règlementaires, comptables et fiscaux pour s’adapter aux
spécificités de l’activité des banques participatives.
2018 -

Source : Elaborée par l’auteur.


Dès leur lancement, la banque participative au Maroc confrontait une multiplication de textes
règlementaires qui engendraient des frais supplémentaires de mise en place et de gestion
entraînent un surcoût par rapport aux solutions financières classiques (Bessedik, 2013). C’est
ainsi que la cherté est l’une des principaux reproches adressés aux produits financiers
participatifs (Attak, 2018). Etant confirmé par l’étude de Attak (2020), les professionnels
interrogés expriment que la charté de ces produits financiers provient principalement de la
fiscalité inadaptée à leurs spécificités. En effet, la Mourabaha, produit phare des banques
participatives, a été taxée doublement en matière de TVA, des droits de mutation ou
d’enregistrement, rendant ainsi ce produit plus cher que le financement classique (Bensbahou

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& Mrhar, 2021). Des ajustements fiscaux ont alors été mis en place progressivement pour
alléger le coût fiscal de ces produits (Attak, 2018).
1.3. Etat des lieux de l’activité bancaire participative au Maroc
Après leur lancement au 2e semestre de 2017, et malgré la difficulté d’opérer dans un secteur
saturé et assez compétitif, les banques participatives ont pu atteindre des réalisations
relativement satisfaisantes (Hilmi, 2024). Leurs bilans font ressortir des chiffres globalement
positifs comme exposé dans le tableau 2 ci-dessous :
Tableau N°2 : Indicateurs d’activité et de rentabilité des banques et fenêtres
participatives au Maroc (Montants en milliards de dirhams).
Variation
Indicateur 2020 2021 2022
2021/2022
Total bilan 16,8 22,1 27,0 22,2%
Financements par décaissement 9,7 14,0 17,4 24,3%
(hors marges constatées d'avance)
Dépôts de la clientèle (y compris 4,8 7,5 9,5 26,7%
les dépôts d’investissement)
Fonds propres (hors résultat de 2,4 2,2 2,1 -4,5%
l'exercice)
Produit net bancaire 0,3 0,5 0,7 40%
Résultat brut d’exploitation -0,3 -0,2 -0,1 50%
Résultat net -0,4 -0,2 -0,1 50%
Taux des créances en souffrance 0,4% 0,6% 0,6% -
Réseau (Nombre d’agence) 153 176 190 8%
Nombre de comptes à vue 116.203 151.522 184.427 21,7%
Source : Elaboré par l’auteur sur la base du rapport annuel de BAM sur la supervision bancaire
pour l’exercice 2021 et 2022 ; Implantation bancaire nationale de BAM exercice 2020 et 2022 ;
Indicateurs des banques et fenêtres participatives à fin décembre 2020 et fin décembre 2022.
D’après le tableau ci-dessus, on constate que l’activité et la rentabilité des banques et fenêtres
participatives enregistrent année après année une croissance considérable qui justifie l’essor du
système bancaire participatif national dès son lancement. Au titre de l’exercice 2022, le total
bilan a enregistré une somme de 27 milliards MAD contre 22,1 milliards MAD pour l’exercice
précèdent ce qui représente une croissance annuelle de 22,2%. Malgré le résultat net déficitaire
en 2022 qui s’élève à 0.1 milliard de dirhams, cet indicateur a enregistré une croissance annuelle
de 50% par rapport à l’exercice 2021. Cette croissance est justifiée par l’évolution positive des
autres indicateurs d’activité. En revanche, cela est dû essentiellement à la hausse des

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financements octroyés par les banques et fenêtres participatives qui s’élèvent à 17,4 milliards
MAD en 2022 contre 14 milliards MAD en 2021 soit une croissance de 24,3%, les dépôts de la
clientèle qui ont enregistré une croissance annuelle de 26,7% en enregistrant une somme de 9,5
milliards MAD et finalement le PNB qui a enregistré une hausse annuelle de 40% au titre de
l’exercice 2022 par rapport à 2021.
Il faut noter que ce secteur, nouvellement lancé, a pu faire face à un choc inattendu causé par la
crise sanitaire du Covid-19, qui a lourdement impacté l’activité des banques participatives au
Maroc (Bouhadi & Jaouhari, 2021), dans le sens où cette dernière a connu un ralentissement
généré principalement par l’arrêt temporaire de l’activité des marchés immobiliers et
automobiles qui constituent la principale source du financement Mourabaha (Bensghir &
Addou, 2021).
A titre de comparaison, sans que celle-ci soit prise comme référence vu la différence de maturité
du secteur bancaire conventionnel par rapport à celui participatif qui vient tout juste de se lancer,
le tableau 3 ci-dessous expose les principaux indicateurs d’activité des deux secteurs bancaires
durant l’exercice 2022 :
Tableau N°3 : Indicateurs d’activité des banques conventionnelles et participatives au
Maroc durant l’exercice 2022 (Montants en milliards de dirhams).
Dépôts Produit Nombre
Fond Nombre
Total Financeme de la net Résulta de
Indicateurs propr d’agenc
bilan nt octroyé clientèl bancair t net compte
e e
e e à vue
Banque 1 680 1 060 1 129 157 50,2 10,5 5 715 33 715
classique 573
Banque 27 17,4 9,5 2,1 0,7 -0,1 190 184
participative 427
Comparaiso 1,6% 1,6% 0,8% 1,3% 1,4% - 3,3% 0,5%
n en %
Source : Elaboré par l’auteur sur la base du RA BAM pour l’exercice 2022.
Nous pouvons constater facilement que tous les indicateurs d’activité des banques participatives
sont aussi faibles qu’ils ne dépassent même pas 2% de la valeur enregistrée par leurs confrères
conventionnels. Comme dans les autres pays, les banques participatives coexistent avec celles
conventionnelles en occupant généralement une position très minoritaire (Allard &
Benchabane, 2010). Les mêmes auteurs rajoutent que, la finance islamique ne couvre qu’une
partie minoritaire du secteur financier dans le monde musulman lui-même.

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2. Méthodologie de recherche
Dans le but d’identifier la perception du consommateur marocain vis-à-vis des banques
participatives, nous avons mené une étude qualitative à caractère exploratoire qui consiste
à comprendre les phénomènes sociaux dans leurs contextes naturels en mettant l'accent sur les
significations, les expériences et les opinions des participants (Pope & Mays, 1995).
La taille de l’échantillon s’est arrêtée sur 34 individus en se basant sur le principe de saturation
théorique qui signifie le point à partir duquel, la continuité de la collecte des données ne génère
plus de nouvelles informations capables d’enrichir le sujet étudié (Glaser & Strauss, 1967 ;
Charmaz, 2006). Dans le même sens, Pires (1997 : 67), explique que « d'un point de vue
opérationnel, la saturation indique à quel moment le chercheur doit arrêter la collecte des
données, lui évitant ainsi un gaspillage inutile de preuves, de temps et d'argent ». C’est ainsi
qu’à partir du 34e interviewé, aucune nouvelle information n’a été détectée.
Notre échantillon est composé de 20 hommes et 14 femmes, bancarisés et âgés de 22 à 40 ans
(cf. Annexe 1). Cet échantillonnage au jugé consiste à choisir des individus qu’on estime qu’ils
peuvent être détenteurs d’informations susceptibles d’apporter des clarifications importantes
quant au sujet de l’étude (Giannelloni & Vernette, 2001).
La collecte de données auprès des participants s’est effectuée à l’aide des entretiens semi-
directifs, du fait qu’ils ne sont ni entièrement libres ni trop précis (Quivy & Van Campenhoudt,
2006). Le choix de l’entretien s’inscrit dans le sens que ce dernier est considéré comme l’outil
qualitatif le plus utilisé dans les recherches en gestion (Romelaer, 2005), et qui permet de mettre
la lumière sur les aspects inaperçus du phénomène étudié que le chercheur ne peut conclure
instinctivement (Blanchet & Gotman, 2006).
Nos entretiens ont été dirigés par un guide d’entretien composé de deux thèmes
complémentaires (cf. Annexe2). Le guide d’entretien étant un aide-mémoire composé de mots
clés ou de brèves questions ayant pour but de cadrer l’échange et de rappeler le chercheur, en
cas d’oubli, des points essentiels à aborder dans la discussion (Yin, 2016). Les entretiens se sont
déroulés en face à face ou par téléphone dans une période allant de septembre à décembre 2023
avec une durée moyenne de 38 min par entretien.
Les réponses des participants, faisant objet d’une prise de note, ont été retranscrites afin de
procéder à une analyse de contenu thématique qui consiste à « Repérer dans des expressions
verbales ou textuelles des thèmes généraux récurrents qui apparaissent sous divers contenus
plus concrets » (Mucchielli, 1996), ceci, dans le but de réduire les données textuelles en relevant
tous les thèmes possibles en lien avec les objectifs de l’étude (Paillé & Mucchielli, 2012). Grace

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à un examen minutieux des réponses retranscrites, nous avons pu combiner et thématiser les
mots qui reviennent fréquemment permettant d’identifier la perception du consommateur
marocain vis-à-vis des banques participatives au Maroc.
3. Résultats et interprétations
L’analyse des entretiens nous a permis d’identifier plusieurs facteurs qui impactent la
perception du consommateur marocain à l’égard des banques participatives au Maroc.
3.1. Définition de la banque participative par les interviewés
La définition, non fondue, développée dans l’esprit du consommateur concernant les banques
participatives peut être considérée comme une menace dévastatrice pour ces établissements.
65% des participants définissent la banque islamique comme un établissement financier qui
propose des solutions financières conformes aux principes de l’islam en appliquant des frais
relativement élevés par rapport à ceux du marché, tandis que le reste des personnes interrogées
la définissent comme une banque islamique qui applique des frais trop bas ou ne cherchant pas
à fixer une marge bénéficiaire importante. Ceci était repérait dans les entretiens suivants :
Interviewé 7 « Pour moi, la banque participative est une banque qui offre au public des
services bancaires conformes aux principes de l’Islam, mais en appliquant des frais trop élevés
que ceux du marché bancaire ».
Interviewé 17 « La banque participative est un établissement financier qui propose à ses
clients des solutions financières islamiques à des frais relativement faibles dans un cadre de
mutualité et de solidarité ».
On aperçoit alors que les réponses des participants, dans leur définition de la banque
participative, évoquaient principalement deux aspects à savoir la conformité à la charia et les
frais applicables. En effet, tous les interrogés s’accordent sur la conformité des banques
participatives aux principes de la Chariaa, par ailleurs, le niveau de frais appliqué par ces
établissements enregistrait des points de vue distincts. Notre résultat vient pour confirmer les
propos des travaux précédents (Attak, 2018 ; Bensbahou & Mrhar, 2021 ; Bessedik, 2013 ;
Faye, Triki, & Kangoye, 2013 ; Hattab & Achchab, 2022), en termes du coût élevé des solutions
financières participatives par rapport à celles conventionnelles.
3.2. La connaissance des produits participatifs
La négligence des différents produits proposés par la banque participative peut être considérée
comme un facteur qui influence négativement la perception de ce type de produit par le
consommateur marocain.

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En effet, 87% des participants n’ont décliné qu’un seul produit à savoir le financement
Mourabaha, tandis que le reste des interviewés ne connaissent aucun produit participatif. Ceci
apparait dans les entretiens suivants :
Interviewé 8 « La Mourabaha est le seul produit que je connais vu qu’il est largement
commercialisé par les banques participatives ».
Interviewé 16 « Je pense qu’il existe plusieurs formules de financement, mais personnellement,
je n’en connais qu’une seule, la Mourabaha ».
Notre résultat est similaire à celui de Fnitiz & Zarrouk (2022) ; Hafiane & Allouch (2021), qui
ont démontré que la plupart des personnes interrogées déclarent n’avoir aucune idée sur les
produits des banques participatives autres que le produit Mourabaha.
3.3. Intérêt porté à la banque participative
L’intérêt porté à la banque participative désigne le degré de motivation pour opter à ce type
d’établissement.
83% des participants ont éprouvé un intérêt aux banques participatives et se montrent motivés
quant à l’adoption des solutions financières proposées par ces établissements. Ceci est exprimé
par les participants suivants :
Interviewé 5 « Si j’avais besoin d’un financement immobilier j’opterais sans doute pour le
financement Mourabaha ».
Interviewé 14 « je pense que les banques participatives ont acquis de l’expertise leur
permettant d’être un choix considérable en cas de besoin d’un financement ».
Notre résultat confirme les propos des études précédentes. D’une part, celle d’Echchabi &
Hassanuddeen (2012), qui expose que le client marocain est prêt à se tourner vers les services
bancaires islamiques, D’autre part, les résultats de Boulahrir (2018), qui montrent que la
majorité des personnes interrogées envisagent un crédit dans le futur mais avec un service licite
ainsi qu’ils se montrent favorables quant au changement de leur établissement d’origine. Dans
le même sens, l’étude menée en 2017 par Kantar TNS6, expose que 14% des personnes
interrogées solliciteront les services de la banque participative en optant pour la Multi-banques
et 11% Changeront leur établissement d’origine pour une banque participative.
3.4. Les facteurs influençant l’adoption des banques participatives
Les personnes interrogées ont décliné principalement quatre éléments pouvant influencer
positivement ou négativement leur volonté pour l’adoption des produits financiers participatifs.

6
Kantar TNS, 2017, La banque participative passée au crible : le potentiel de la banque participative au Maroc.

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❖ La conformité à la charia
Le respect des principes de la charia est un élément constituant l’identité des banques
participatives. Il s’agit donc de l’un des éléments clés de la croissance de ces établissements au
Maroc (Hafiane & Allouch, 2021).
Comme attendu, 100% des participants ont exprimé que la conformité aux règles de la Charia
est considérée comme le premier élément qui les motive à faire recours à ce type de produit.
Ceci apparait dans les interviews suivants :
Interviewé 1 « Le financement Mourabaha se déroule dans le respect des principes de notre
religion, c’est surement le facteur le plus motivant dans une relation avec la banque
participative ».
Interviewé 4 « Dans une relation avec la banque, la conformité des opérations de financement
aux principes de l’Islam me parait plus important que le facteur du coût ».
Ce résultat vient pour confirmer celui de Fnitiz & Zarrouk (2022), qui ont démontré dans leur
étude que 100% des participants déclarent que le facteur religieux est un déterminant majeur
pour le choix des banques participatives.
❖ Le coût élevé
83% des interviewés considèrent que le coût élevé des produits de financement participatifs est
un facteur qui impacte négativement leur décision pour s’orienter vers ce type de produit et ils
espèrent que ces établissements appliquent des frais alignés avec ceux conventionnels voir
même moins chers afin d’encourager le consommateur. Ceci était dévoilé par les participants
suivants :
Interviewé 3 « J’attendais que le coût des opérations de financement ne soit pas trop élevé par
rapport au marché ».
Interviewé 21 « On entend toujours parler du coût élevé des produits de financement
participatifs, j’espère que les différentes parties prenantes prennent les mesures nécessaires
pour alléger cette différence de coût ».
Interviewé 28 « Certes, le facteur religieux nous motive, mais le coût élevé reste un frein pour
l’adoption de ce type de produit ».
Notre résultat vient pour confirmer les propos des études précédentes qui exposent que le
consommateur marocain est sensible quant aux frais bancaires appliqués. On cite dans ce sens
l’étude menée en 2017 par Kantar TNS, qui expose que 52% des interviewés espèrent que les
produits financiers participatifs seront moins chers que ceux conventionnels ainsi que le travail

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de Boulahrir (2018), qui montre que le consommateur marocain n’a pas intérêt à supporter un
coût élevé par rapport aux offres des banques conventionnelles.
❖ La complexité des procédures
La complexité des procédures est un facteur ayant une influence négative sur la volonté du
consommateur marocain d’adopter les produits bancaires participatifs.
Etant influencées par les propos du bouche à oreille et n’ayant pas des connaissances suffisantes
dans le domaine, 74% des personnes interrogées pensent que les modalités de fonctionnement
de ces produits sont complexes et nécessites une durée de traitement plus longue que
d’habitude. Ils espèrent la mise en place d’une panoplie de procédures fluides facilitant le
traitement et l’exécution des diverses opérations. Ceci est décliné par les interviewés suivants :
Interviewé 11 « J’ai entendu parler que le traitement d’un dossier de financement Mourabaha
immobilier est complexe vu le double enregistrement du bien immobilier ».
Interviewé 30 « J’aimerai bien que les procédures soient simples et l’exécution des opérations
soit rapides, pour moi, c’est incontournable pour l’adoption d’une banque participative ».
Cette constatation est similaire à celle des travaux précédents, qui, dans ce sens, expriment que
la complexité perçue présente une influence négative sur la volonté du consommateur marocain
d’adopter les produits bancaires participatifs (Hafiane & Allouch, 2021), tandis que la mise en
œuvre des conditions facilitatrices a un impact significatif sur la l’intention du consommateur
marocain à adopter lesdits produits (Echchabi & Hassanuddeen, 2012).
❖ Le réseau de distribution
La couverture du réseau d’agence est un facteur qui influence le comportement du
consommateur marocain à l’égard des banques participatives.
En effet, 76% des interviewés considèrent que le nombre d’agence participative est faible et
n’assure pas une couverture suffisante de l’ensemble du marché constituant ainsi un frein pour
l’adoption de ce type de produit. Ils déclinent qu’ils espèrent augmenter le nombre d’agence
afin de faciliter le contact direct avec la banque participative. Ceci était prouvé dans les propos
suivants :
Interviewé 2 « Le nombre d’agence est trop réduit, j’ai dû me déplacer pour un long trajet
pour trouver une agence participative, ceci peut me décourager dans le future, j’aimerai bien
qu’elles soient plus proches ».
Interviewé 24 « Etant conditionné par les horaires de travail, je préfère que mon agence
bancaire soit proche de mon domicile ou mon lieu de travail, or, ce n’est pas le cas pour les
agences participatives ».

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3.5. La politique de communication


Les banques participatives sont des nouveaux acteurs du marché bancaire marocain, ayant une
relation directe avec le consommateur marocain, elles sont dans l’obligation de se présenter au
public et d’attirer l’attention d’une population affamée à ce type d’établissement (Bensbahou
& Mrhar, 2021).
Notre étude montre que 100% des participants soulignent que les efforts de communication
déployés par les banques participatives sont insuffisants et qu’elles n’ont pas mis en place assez
d’actions pour se faire connaitre et expliquer les spécificités et modalités de fonctionnement de
cette industrie. Les interviewés expriment que, des plans de communication exhaustifs sont
nécessaires pour permettre au citoyen marocain d’accumuler une culture dans ce sens et de se
familiariser avec ce type de banque. Ces propos ont été exprimés par les participants suivants :
Interviewé 9 « Je n’ai rencontré que peu de communications publicitaires sur ces banques,
tout ce que je sais à propos leur lancement et leurs offres m’était expliqué par un collègue ».
Interviewé 19 « C’est tout un nouveau secteur qui vient de s’introduire sur le marché bancaire,
pourtant dès son lancement, il n’y avait pas assez de communication concernant ces acteurs
ainsi que leurs modalités de fonctionnement, il fallait s’engager plus dans des actions
publicitaires ».
Interviewé 29 « Je ne connais que trois banques participatives, mais je pense qu’il y en a plus
n’est-ce pas ? ».
Ce résultat est similaire à celui de plusieurs études précédentes, entre autres, celle menée en
2017 par Kantar TNS, qui expose que seulement 14% des Marocains ont déjà rencontré une
publicité sur une banque participative au Maroc ou encore le travail de Fnitiz & Zarrouk (2022),
qui démontre que 100% des interviewés signalent que les banques participatives au Maroc ne
déploient pas un effort considérable pour se faire connaitre. Il faut signaler que le manque de la
communication est une reproche adressée à cette industrie par plusieurs travaux, notamment,
ceux de Bensbahou & Mrhar (2021) ; Radi & Bari (2012) ; Zahiri (2013).
4. Analyse et discussion
L’étude menée auprès de notre échantillon nous a permis de conclure qu’en dépit de la
croissance enregistrée par l’activité bancaire participative, les participants, influencés par
plusieurs facteurs, éprouvent une perception floue, négative et non fondée à l’égard des banques
participatives au Maroc. Provenant principalement de l’absence d’une culture dans ce sens,
cette perception dégagée est le fruit d’une part, des stéréotypes associés aux banques

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participatives et d’autre part, de la négligence de certains aspects relatifs aux produits proposés
et aux modalités de fonctionnement.
En effet, après l’analyse des résultats, il nous semble que le consommateur marocain ne dispose
pas d’assez d’informations lui permettant de construire une image claire et bien établie à l’égard
de ce type de banque. Notre conclusion est similaire à celle de Hafiane & Allouch (2021), qui
soulignent que la plupart des personnes interrogées ne connaissent pas l’activité bancaire
islamique dans sa globalité et que ce manque d’informations peut être considéré comme un
frein de l’adoption de ce type de produits.
Par ailleurs, cette méconnaissance est due principalement à l’absence d’une communication
informative, officielle et efficace de la part des acteurs de ce nouveau secteur financier qui
permettra au consommateur de se familiariser avec ce nouveau mode de financement et d’être
à jour quant aux différentes évolutions qu’a connu le secteur, et ce, dans le but de lui associer
un nouveau positionnement. Il faut alors préciser que l’absence d’une communication destinée
à promouvoir l’offre participative est une difficulté qui persiste depuis longtemps et qui était
signalée par plusieurs travaux, entre autres, ceux de Bensbahou & Mrhar (2021) ; Fnitiz &
Zarrouk (2022) ; Radi & Bari (2012) ; Zahiri (2013).
Cependant, malgré la présence de certains freins pour l’adoption de ce type de produit, les
répondants ont montré un intérêt pour les solutions financières participatives. En effet, cette
recherche nous a permis également de mettre la lumière sur les motivations, les freins et les
attentes du consommateur marocain vis-à-vis des banques participatives qui se traduisent en
termes de compatibilité avec les croyances religieuses et de commodité (Frais bancaires,
proximité d’agence, simplicité de procédures etc.), ce qui représente une opportunité si les
banques participatives déploient les actions nécessaires dans ce sens. Ceci nous amène à
élaborer les recommandations suivantes :
❖ Elaborer des plans de communication périodiques.
Les stéréotypes négatifs associés aux banques participatives sont nombreux et peuvent impacter
négativement le développement desdites banques au Maroc. Dans ce sens, les résultats de
Echchabi & Hassanuddeen (2012), ont indiqué que l'incertitude exerce une influence négative
sur le comportement du consommateur marocain vis-à-vis les services bancaires participatifs
au Maroc. De sa part, Zahiri (2013), précise que la commercialisation de ce type de produit
auprès des banques et des fenêtres conventionnelles n’est pas convaincante pour les pratiquants.
Pour cela, la nécessité de diffuser des campagnes de communication officielles ayant pour but

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de présenter, de clarifier et de corriger les propos négatifs qui circulent du bouche à oreille est
une étape importante pour se repositionner dans le marché.
Par la suite, il est nécessaire de faire promouvoir les services bancaires participatifs par divers
moyens de communication vu que le consommateur exprime une négligence partielle quant aux
produits proposés et leurs modalités de fonctionnement. Tel que prouvé par la conclusion de
Hafiane & Allouch (2021), qui confirment que la quantité d'informations dont disposent les
consommateurs est un élément qui impacte sa volonté pour adopter lesdits produits. En effet,
un consommateur n’aura jamais recours à ce type de banque s’il ne sait pas initialement qu’elles
détiennent des services pouvant satisfaire ses besoins.
❖ Allègement du coût de financement.
Le coût élevé des financements est l’une des principales raisons de freinage du développement
de la finance participative au Maroc. Comme exposé par plusieurs résultats et confirmé par le
notre, le consommateur marocain est sensible au coût élevé du financement. Certes,
l’inadaptation des textes réglementaires et fiscales a été la raison de la cherté des services
financiers participatifs, cependant, des ajustements ont été mis en place par les autorités
compétentes pour surpasser cette reproche et nous invitons les banques participatives à revoir
de leur part leur stratégie de fixation de la marge bénéficiaire.
❖ Développement des services en ligne.
Dans le cadre du développement technologique, les banques participatives doivent se doter de
tous les moyens permettant au consommateur d’accomplir ses opérations bancaires habituelles
en ligne. Cela étant un service de grande importance, il peut, en cas d’absence, influencer
négativement la chance d’une banque participative à être choisie par le consommateur.
❖ Elargir le réseau d’agence.
Certes, il s’agit d’une tâche délicate vu la nécessité de déployer des ressources financières et
humaines importantes, cependant, les banques participatives doivent élargir leur réseau de
distribution petit à petit afin d’assurer une couverture optimale ou au moins jusqu’à ce qu’elles
soient présentes dans les lieux les plus fréquentés dans les villes. Cette présence servira comme
un point de vente ainsi qu’elle permettra une visibilité pour des fins de publicité.
Après avoir examiné l’état des lieux de l’activité bancaire participative au Maroc et analyser
les réponses des participants concernant leur perception à l’égard de cette nouvelle industrie
financière, nous avons pu combiner le tous pour élaborer une matrice SWOT qui présentera les
perspectives de développement des banques participatives au Maroc.

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Figure N°2 : Matrice SWOT sur la situation des banques participatives au Maroc.
Forces Faiblesses
• Conformité aux principes de la • Faible réseau de distribution.
charia. • Coût relativement élevé par rapport
• Ressources humaines expérimentées. au marché.
• Esprit entrepreneurial au sens du • Actions de communication non
partage des pertes et des bénéfices. suffisantes.
• Solutions financières diverses • Dépenses d’investissement initiales
adaptées aux besoins spécifiques de la trop élevées.
clientèle. • Publicité presque inexistante.
• Maitrise des risques de financement.
• Activité et rentabilité en croissance.
Opportunités Menaces
• Marché bancaire participatif en phase • Consommateur non sensibilisé.
de lancement. • Faible implication de la part des
• Ecosystème participatif complet avec entreprises.
l’introduction de l’assurance Takaful. • Marché bancaire conventionnel
• Mobilisation des autorités saturé et trop compétitif.
compétentes. • Association des stéréotypes négatifs
• Consommateur motivé. aux banques participatives.
• Croissance économique du Maroc. • Les effets de la crise sanitaire Covid-
• Adaptation des textes réglementaires 19.
et fiscaux aux spécificités de la • Liquidité de refinancement limitée.
finance participative.
• Double supervision du BAM et du
CSO.
Source : Elaborée par l’auteur.
L’élaboration de la matrice SWOT ci-dessus, nous a permis de conclure que les banques
participatives au Maroc disposent d’un potentiel de croissance important au moyen et long
terme à condition de surpasser certains obstacles qui ralentissent leur développement.
Mettant en avant leur conformité aux principes de la charia et soutenues par les autorités locales,
les banques participatives opèrent dans un marché en phase de lancement offrant des
opportunités importantes vu la présence d’une cible affamée pour ce type de financement
motivée principalement par le facteur religieux. Ainsi, en ayant un esprit entrepreneurial
reposant sur le principe de partage des pertes et des bénéfices, ces institutions se distinguent de
leurs confrères conventionnels par le fait qu’elles ne jouent pas le rôle du préteur (Bouayad
amine, 2013). Cependant, la croissance souhaitée est conditionnée par la mise en place des
actions nécessaires pour relever certains défis, comme le faible taux de couverture, le coût élevé

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des financements et le manque d’interaction avec les particuliers et plus encore avec les
entreprises poussant ces dernières à s’orienter vers les banques conventionnelles.
Le développement des banques participatives au Maroc entraînera des conséquences positives
sur l’économie nationale. Il permettra de renforcer le taux de bancarisation et d’attirer des
investisseurs alternatifs nationaux et étrangers en provenance des pays du Golf, permettant ainsi
au Maroc de se positionner comme une plaque tournante de la finance islamique au niveau
régional (Bousalam & Hamzaoui, 2016), contribuant ainsi à l’amélioration du niveau du
développement du pays (Radi & Bari, 2012).
Conclusion
Notre travail consistait à analyser le développement de l’industrie bancaire participative au
Maroc après plus de six ans de son lancement, et ce, d’une part, en examinant l’état des lieux
de l’activité bancaire participative, et d’autre part, en identifiant la perception actuelle du
consommateur marocain vis-à-vis des banques participatives. Dans ce sens, nous avons mené
une étude qualitative via des entretiens semi-directifs auprès d’un échantillon composé de 34
personnes.
En dépit de la croissance constatée à travers les chiffres enregistrés par ce secteur et de l’intérêt
porté par le citoyen, les résultats de notre étude démontrent clairement que le consommateur
marocain, acteur principal du développement de cette industrie, éprouve un sentiment
d’hésitation à l’égard des banques participatives qui est le fruit d’une perception non pertinente,
floue et non fondée. Ceci est dû principalement au manque de communication officielle,
informative et efficace de la part des acteurs de ce nouveau secteur financier qui devront se
fixer les objectifs suivants : D’une part, la présentation et l’explication des fondements et
fonctionnalités des différents produits et services proposés, d’autre part, la clarification des
stéréotypes négatifs associés à ce type de banque qui contribuent à leur rejet par le
consommateur marocain.
Finalement, il faut reconnaitre que malgré les divers obstacles rencontrés, l’activité bancaire
participative enregistre une croissance lente mais satisfaisante. Et comme nous l’avons indiqué
dans la synthèse de l’analyse SWOT, les banques participatives au Maroc présentent un fort
potentiel de croissance si elles surmontent au fil du temps les obstacles qui empêchent leur
développement.
Notre étude apporte des clarifications significatives et supplémentaires quant à la
compréhension de la perception du consommateur marocain à l’égard des banques
participatives au Maroc. Cela, en identifiant d’une part, les facteurs influençant positivement

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ou négativement cette perception et d’autre part, en mettant la lumière sur l’absence d’une
politique de communication efficace et sa contribution directe ou indirecte dans le fondement
de cette perception. Cette dernière, impacte profondément l’intention de consommation de ce
type de produit par le consommateur marocain.
De ce fait, en mettant en avant les conclusions obtenues, notre étude offre des perspectives
intéressantes dans le contexte managérial, car elle met l’accent sur l’importance de l’interaction
entre les banques participatives et les consommateurs et son rôle pour favoriser le
développement de l’activité bancaire participative au Maroc. Cependant, deux questions se
posent avec acuité :
❖ Dans quelle mesure la méconnaissance du consommateur sur les produits bancaires
participatifs contribue au ralentissement de la croissance de l’activité bancaire
participative ?
❖ Dans quelle mesure la mise en place d’une stratégie de communication pertinente
contribuera à la croissance de l’intérêt porté par le consommateur marocain aux banques
participatives ?
Malgré les clarifications apportées sur le plan théorique et managérial, il est important de
reconnaitre que les résultats de cette étude restent limités aux cas étudiés. Il serait préférable
dans les futures recherches d’accroitre la taille de l’échantillon et d’élargir le champ des
interrogés aux consommateurs organisationnels (Entreprises, administrations publiques,
associations…). De plus, des professionnels du secteur bancaire participatif, tels que les
directeurs d’agence ou bien les directeurs régionaux, peuvent être sollicités pour élaborer une
vue d’ensemble permettant de prendre en considération les propos de toutes les parties
concernées. Les futures recherches auront donc intérêt à traiter les interrogations
susmentionnées pour consolider les avancées, approfondir les connaissances et élargir le champ
de recherche dans ce domaine.

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participative au Maroc. Consulté le 01/03/2024, sur La banque participative passée au crible
par Kantar TNS – Le Journal RIBH (wordpress.com).
4. Thèse
BESSEDIK A. (2013) : « Les opérations de financement et d’investissement dans le droit
musulman » Thèse de doctorat en droit à l’Université Paris-Est.
5. Source électronique
Ministre de l’Economie et des Finances. (2016). Consulté le 15/10/2023, sur
https://www.finances.gov.ma/fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=2310

Revue Française d’Economie et de Gestion www.revuefreg.fr Page 638

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