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Introduction :

Au cœur des enjeux urbains contemporains, la mobilité s'impose comme


un défi majeur pour nos villes. Saint-Denis, commune emblématique de la
Seine-Saint-Denis, se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins : ville en
pleine transformation, elle doit répondre aux besoins croissants de ses
habitants tout en s'inscrivant dans une dynamique de développement
durable.

Dans ce contexte, la politique des transports en commun revêt une


importance capitale. Elle mobilise de nombreux acteurs à différentes
échelles, parmi lesquels la commune de Saint-Denis et la région Île-de-
France jouent un rôle prépondérant. Leur collaboration est essentielle pour
relever les défis de mobilité auxquels fait face le territoire.

C'est pourquoi nous nous interrogerons aujourd'hui : "De quelle manière la


commune de Saint-Denis et la région Île-de-France s'efforcent-elles de
coordonner leurs efforts pour développer et améliorer les transports en
commun ?"

Pour répondre à cette question, nous analyserons d'abord le cadre


institutionnel et les acteurs impliqués dans cette politique. Ensuite, nous
examinerons sa mise en œuvre et son financement. Enfin, nous
évaluerons ses impacts et les défis qu'elle soulève pour l'avenir du
territoire.

Développement de la première partie :

I. Les acteurs et le cadre institutionnel de la politique des transports en


commun à Saint-Denis

La mise en œuvre d'une politique efficace des transports en commun à


Saint-Denis repose sur un écosystème d'acteurs complexe, où la
commune et la région jouent un rôle central, mais non exclusif.
La commune de Saint-Denis, avec ses 112 091 habitants en 2023, se
trouve au cœur de cette dynamique. Son rôle est crucial dans l'adaptation
des politiques de transport aux réalités locales. La ville dispose de
compétences clés en matière de voirie et de mobilité douce. Elle gère
notamment 153 km de voies communales et a développé un réseau
cyclable de 45 km, qu'elle prévoit d'étendre à 60 km d'ici 2026. Cette
action locale s'inscrit dans une vision politique ambitieuse, matérialisée
par le Plan Local de Déplacements 2020-2030, qui vise à réduire la part
modale de la voiture de 38% à 30% au profit des transports en commun et
des modes actifs.

La région Île-de-France, quant à elle, joue un rôle stratégique et financier


majeur. Avec un budget transport de 4,8 milliards d'euros en 2023, dont
plus de la moitié dédiée aux investissements, la région est un acteur
incontournable. Elle définit les grandes orientations à travers le Plan de
Déplacements Urbains d'Île-de-France (PDUIF), actuellement en révision
pour la période 2024-2030. Ce plan fixe des objectifs ambitieux,
notamment une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre
liées aux transports. La région pilote également des projets structurants
comme le Grand Paris Express, dont la ligne 15 Est desservira Saint-Denis
à l'horizon 2030.

La coordination entre ces deux échelons ne peut se faire sans


l'intervention d'autres acteurs clés. Île-de-France Mobilités, l'autorité
organisatrice des transports dans la région, joue un rôle pivot. Avec un
budget de 10,7 milliards d'euros en 2023, elle orchestre l'ensemble du
réseau de transport francilien. Son action se concrétise à Saint-Denis par
des projets innovants, comme l'électrification complète de la flotte de bus
prévue d'ici 2025.

Les opérateurs de transport, RATP et SNCF, sont les bras armés de cette
politique sur le terrain. À Saint-Denis, la RATP exploite le tramway T8, qui
a transporté 10 millions de voyageurs en 2022, ainsi que 15 lignes de bus.
La SNCF, de son côté, gère les lignes D et H du Transilien qui desservent la
gare de Saint-Denis, avec une fréquentation annuelle de 20 millions de
voyageurs en 2022. Ces chiffres illustrent l'importance des transports en
commun dans la vie quotidienne des Dionysiens.
L'État n'est pas en reste dans cette dynamique. À travers la Société du
Grand Paris, il investit massivement dans le Grand Paris Express, un projet
estimé à 35,6 milliards d'euros qui va profondément transformer la
mobilité en Île-de-France, et dont Saint-Denis sera l'un des bénéficiaires
majeurs.

Enfin, l'établissement public territorial Plaine Commune, qui regroupe neuf


communes dont Saint-Denis, joue un rôle crucial dans la planification
urbaine à l'échelle intercommunale. Son Plan Local d'Urbanisme
intercommunal (PLUi) prévoit la création de 4 200 logements par an
jusqu'en 2030, soulignant la nécessité d'une politique de transport
adaptée à cette croissance urbaine.

Cette constellation d'acteurs, aux compétences et aux échelles d'action


variées, illustre la complexité de la gouvernance des transports en
commun à Saint-Denis. La coordination de leurs efforts est un défi
permanent, mais essentiel pour répondre aux besoins de mobilité d'un
territoire en pleine mutation.

Bien sûr, je vais développer la deuxième partie du plan pour vous, en la


structurant sous forme de paragraphes détaillés. Cette partie se concentre
sur la mise en œuvre et le financement de la politique des transports en
commun à Saint-Denis.

II. Mise en œuvre et financement de la politique des transports en


commun

La concrétisation de la politique des transports en commun à Saint-Denis


se manifeste à travers plusieurs projets majeurs, fruit d’une collaboration
étroite entre les différents acteurs impliqués. Ces projets répondent aux
besoins croissants de mobilité tout en s’inscrivant dans une démarche de
développement durable.

L’un des projets phares est le prolongement de la ligne 14 du métro


jusqu’à Saint-Denis Pleyel, prévu pour 2024. Ce prolongement, d’un coût
total estimé à 1,38 milliard d’euros, va considérablement améliorer la
desserte de la ville. Il permettra de relier Saint-Denis au centre de Paris en
seulement 13 minutes, offrant ainsi de nouvelles opportunités de
déplacement pour les 176 000 voyageurs quotidiens attendus. Ce projet
illustre parfaitement la synergie entre la commune, qui accompagne les
travaux au niveau local, et la région, qui participe largement à son
financement.

Le tramway T8, mis en service en 2014, est un autre exemple de réussite


dans le développement des transports en commun à Saint-Denis. Avec
une fréquentation de 10 millions de voyageurs en 2022, il est devenu un
axe structurant de la mobilité locale. Son extension vers le sud, jusqu’à la
gare Rosa Parks à Paris, est actuellement à l’étude. Ce projet, estimé à
200 millions d’euros, témoigne de la volonté de renforcer les connexions
entre Saint-Denis et les communes voisines.

Le réseau de bus n’est pas en reste dans cette dynamique de


développement. Île-de-France Mobilités, en collaboration avec la RATP et
la ville de Saint-Denis, a lancé un vaste plan de restructuration du réseau.
L’objectif est d’améliorer la desserte des quartiers, notamment en soirée
et le week-end. De plus, dans le cadre du plan bus 2025, l’ensemble de la
flotte sera électrifiée, représentant un investissement de plusieurs millions
d’euros pour une mobilité plus propre.

Le financement de ces projets repose sur un système complexe


impliquant plusieurs acteurs. La région Île-de-France joue un rôle
prépondérant, avec une contribution s’élevant à 52% de son budget
transport, soit environ 2,5 milliards d’euros en 2023. Ces fonds sont
alloués via différents mécanismes, notamment les Contrats de Plan État-
Région (CPER). Le CPER 2015-2020, prolongé jusqu’en 2022, a mobilisé
7,6 milliards d’euros pour les transports en Île-de-France, dont une partie
significative a bénéficié à Saint-Denis.

La commune de Saint-Denis, malgré des ressources plus limitées,


participe également au financement. En 2023, son budget
d’investissement pour les transports et la mobilité s’élève à 15 millions
d’euros. Ces fonds sont principalement dédiés à l’aménagement de la
voirie, au développement des pistes cyclables et à l’amélioration de
l’accessibilité des transports en commun.

L’État, via la Société du Grand Paris, est un contributeur majeur,


notamment pour le Grand Paris Express. Son engagement financier pour
l’ensemble du projet est estimé à 35,6 milliards d’euros, dont une part
non négligeable bénéficiera directement à Saint-Denis avec l’arrivée de la
ligne 15 Est.

La coordination de ces différents financements représente un défi de


taille. Des instances de concertation, comme le Comité de pilotage des
transports franciliens, réunissent régulièrement les représentants de la
région, des communes, de l’État et des opérateurs de transport. Ces
réunions permettent d’ajuster les projets, de résoudre les conflits
potentiels et d’optimiser l’utilisation des ressources.

Malgré cette coordination, des défis persistent. Les retards et les


dépassements de budget sont fréquents dans les grands projets
d’infrastructure. Par exemple, le prolongement de la ligne 14 a connu
plusieurs reports de sa date de mise en service, initialement prévue pour
2023. Ces aléas nécessitent une grande flexibilité de la part des différents
acteurs et une communication transparente envers les usagers.

La gouvernance de ces projets soulève également des questions. La


multiplicité des acteurs peut parfois conduire à des lourdeurs
administratives ou à des divergences de vision. La commune de Saint-
Denis doit constamment veiller à ce que les projets régionaux et
nationaux répondent aux besoins spécifiques de ses habitants, tout en
s’inscrivant dans une logique métropolitaine plus large.

En conclusion, la mise en œuvre et le financement de la politique des


transports en commun à Saint-Denis illustrent la complexité mais aussi la
richesse de la collaboration entre les différents échelons territoriaux. Cette
synergie, bien que parfois difficile à orchestrer, est essentielle pour
répondre aux défis de mobilité d’un territoire en pleine mutation.

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