Mesure Et Intégration 2021 Normal

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Examen de Théorie de Mesure & Intégration

SMA (S5) Fa ulté des S ien es de Tétouan 2017-2018

Exer i e 1. [2 points℄ Énon er le lemme de Fatou.


Si (Ω, Σ, µ) est un espa e mesuré et (fn )n>1 est une suite de fon tions Σ − B(R mesurables positives, alors
Z Z
lim inf fn dµ 6 lim inf fn dµ.

Exer i e 2. [6 points℄ Soient (Ω, Σ, µ) un espa e mesuré de mesure σ -nie, f , g des fon tions Σ − B(R)
mesurables et (fn )n>1 une suite de fon tions Σ − B(R) mesurables.
1) É rire la dénition ave les quanti ateurs de (fn )n>1 onverge µ-presque partout vers f .
Il existe une partie µ-négligeable N ⊆ Ω telle que

∀ω ∈
/ N, ∀ε > 0, ∃ nω,ε > 1 : ∀n > nω,ε =⇒ |fn (ω) − f (ω)| 6 ε

2) Montrer que si lim fn = f µ-pp et lim fn = g µ-pp alors f = g µ-pp ( 'est-à-dire f = g dans L0 (Ω, Σ, µ)).
n→∞ n→∞
Si lim fn = f µ-pp et lim fn = g µ-pp, alors il existe un µ-négligeable Nf et un µ-négligeable Ng , pour
n→+∞ n→+∞
/ (Nf ∪ Ng ), pour tout ε > 0, il existe un entier nε,ω,f > 1 et un entier nε,ω,g > 1 tels que
tout ω ∈
ε
|fn (ω) − f (ω)| 6 pour tout entier n > nε,ω,f
2
ε
|fn (ω) − g(ω)| 6 pour tout entier n > nε,ω,g
2
d'où, si n0 = nε,ω = max(nε,ω,f , nε,ω,g ) alors pour tout ω ∈
/ (Nf ∪ Ng )
ε ε
|f (ω) − g(ω)| 6 |f (ω) − fn0 (ω)| + |fn0 (ω) − g(ω)| 6 + =ε
2 2
'est-à-dire que f (ω) = g(ω) pour tout ω ∈
/ (Nf ∪ Ng ) et Nf ∪ Ng est µ-négligeable. C'est-à-dire f = g µ-pp.
3) É rire la dénition ave les quanti ateurs de (fn )n>1 onverge en mesure lo ale vers f .
Pour tout A ∈ Σ telle que µ(A) < +∞, ∀ε > 0, ∀δ > 0, ∃ nA,ε,δ > 1 tel que

∀n > nA,ε,δ =⇒ µ({ω ∈ A : |f (ω) − f (ω)| > ε}) 6 δ.

4) Montrer que si lim fn = f en mesure et lim fn = g en mesure lo ale alors f = g µ-pp ( 'est-à-dire f = g
n→∞ n→∞
dans L0 (Ω, Σ, µ)).
Si lim fn = f en mesure et lim fn = g en mesure lo ale alors lim fn = f en mesure lo ale. Puisque la
n→+∞ n→+∞ n→+∞
topologie de la onvergen e en mesure lo ale sur L0 est séparée alors f = g dans L0 , 'est-à-dire f = g µ-pp.

Exer i e 3. [7 points℄ Soient (Ω1 , Σ1 ), (Ω2 , Σ2 ) deux espa es mesurables et f une appli ation Σ1 −Σ2 mesurable
de Ω1 vers Ω2 . Si µ1 est une mesure sur (Ω1 , Σ1 ), on pose pour B ∈ Σ2 , µ2 (B) = µ1 (f −1 (B)).
1) Montrer que µ2 est une mesure sur Σ2 .
On a tout d'abord µ2 (∅) = µ1 (f −1 (∅)) = µ1 (∅) = 0. Si (An )n>1 est une suite d'éléments deux à deux disjoints
de Σ2 alors la suite (f −1 (An ))n>1 d'éléments de Σ1 sont deux à deux disjoints et on a
+∞ +∞ +∞
! !! ! +∞ +∞
[ [ [ X X
−1 −1
µ2 An = µ1 f An = µ1 f (An ) = µ1 (f −1 (An )) = µ2 (An ).
n=1 n=1 n=1 n=1 n=1

2) Montrer que µ2 est nie si, et seulement si, µ1 est nie.


µ1 (Ω1 ) = µ1 (f −1 (Ω2 )) = µ2 (Ω2 . D'où µ1 est nie si, et seulement si, µ2 est nie.
3) Montrer que si µ2 est σ -nie alors µ1 est σ -nie.
+∞
Si µ2 est σ -nie, alors il existe une suite (Xn )n>1 dans Σ2 telle que Ω2 = Xn et µ2 (Xn ) < +∞ pour tout
S
n=1
+∞
n > 1. Il sut de poser Yn = f (Xn ) pour tout entier n > 1. On vérie sans problème que Ω1 = Yn et que
−1
S
n=1
µ1 (Yn ) < +∞ pour tout entier n > 1. D'où µ1 est σ -nie.
4) Donner une ondition sur f pour que si µ1 est σ -nie, alors µ2 est σ -nie.
+∞
Supposons que µ1 est σ -nie et (An )n>1 une suite dans Σ1 telle que Ω1 = An et µ1 (An ) < +∞ pour tout
S
n=1
entier n > 1. Si on pose Bn = f (An ) pour tout entier n > 1 alors on aura d'une part si f est surje tive
+∞
! +∞
[ [
Ω2 = f (Ω1 ) = f An = f (An )
n=1 n=1

et d'autre part pour tout entier n > 1, si f est inje tive

µ2 (f (An ) = µ1 (f −1 (f (An )) = µ1 (An ) < +∞,

'est-à-dire que µ2 est σ -nie si f est bije tive.


5) Soient B ∈ Σ2 et 1B sa fon tion indi atri e. Montrer que (1B ◦ f ) est une fon tion indi atri e d'une partie
de Ω1 , A ∈ Σ1 , que l'on déterminera.
Si B ∈ Σ2 alors pour tout ω ∈ Ω1 , on a
1 si f (ω) ∈ B 1 si ω ∈ f −1 (B)
 
(1B ◦ f )(ω) = 1B (f (ω)) = ⇐⇒
0 si f (ω) ∈
/B 0 si ω ∈ / f −1 (B)

D'où 1B ◦ f = 1f −1 (B) .
6) Si g est une appli ation Σ2 − B(R) mesurable positive de Ω2 vers R, montrer que
Z Z
g dµ2 = (g ◦ f ) dµ1 .
Ω2 Ω1

On va distinguer les as.


Premier as : g = 1B où B ∈ Σ2 . On a alors
Z Z Z Z Z
g dµ2 = 1B dµ2 = µ2 (B) = µ1 (f −1 (B)) = 1f −1 (B) dµ1 = (1B ◦ f ) dµ1 = (g ◦ f ) dµ1

n
Deuxième as : g = αi 1Ai où n est un entier non nul, αi est un réel positif pour tout i ∈ 1, 2, · · ·} et (Ai )16i6n
P
i=1
est une famille d'éléments deux à deux disjoints de Σ2 re ouvrant Ω2 . On a
Z Z X n
! n n n Z
αi 1Ai dµ2 = αi 1f −1 (Ai ) dµ1
X X X
−1
g dµ2 = αi µ2 (Ai ) = αi µ1 (f (Ai )) =
i=1 i=1 i=1 i=1

+∞ n n
Z Z ! Z ! Z
(1Ai ◦ f ) dµ1 = αi (1Ai ◦ f ) αi 1Ai
X X X
= αi dµ1 = ◦ f dµ1 = (g ◦ f ) dµ1 .
i=1 i=1 i=1

Troisième as : g est Σ2 -B(R) mesurable positive. Il existe alors une suite roissante de fon tions mesurables
étagées positives, (gn )n>1 , telle que g est limite simple de (gn )n>1 . On a aussi g ◦ f est limits simple de la suite
(gn ◦ f )n>1 . D'après Beppo-Levi on a
Z Z
g dµ2 = lim gn dµ2
n→+∞

et Z Z
(g ◦ f ) dµ1 = lim (gn ◦ f ) dµ1
n→+∞

qui d'après le deuxième as onduit à Z Z


g dµ2 = (g ◦ f ) dµ1 .

7) On suppose maintenant que g est Σ2 − B(R) mesurable à valeurs dans R.


(i) Montrer que g est µ2 -intégrable si, et seulement si (g ◦ f ) est µ1 -intégrable.
g est µ2 -intégrable ⇐⇒ |g| est µ2 -intégrable ⇐⇒ (|g| ◦ f ) = |g ◦ f | est µ1 -intégrable ⇐⇒ (g ◦ f ) est µ1 -
intégrable.
(ii) En déduire que si g est µ2 -intégrable alors
Z Z
g dµ2 = (g ◦ f ) dµ1 .
Ω2 Ω1

Si g est µ2 -intégrable, il en sera de même des fon tions mesurables positives g + et g − . On a de plus
Z Z Z Z Z Z Z
g dµ2 = g + dµ2 − g − dµ2 = (g + ◦ f ) dµ1 − (g − ◦ f ) dµ1 = (g + − g − ) ◦ f dµ1 = (g ◦ f ) dµ1 .
Exer i e 4. [5 points℄ Soient a > 0, f dénie sur [0, 1] × [0, a] par f (x, t) = e−xt sin x et F dénie sur [0, a]
Z 1
par F (t) = f (x, t) dx.
0
1) Montrer que pour tout t ∈ [0, a], F (t) ∈ R.
Pour tout t ∈ [0, a] et pour tout x ∈ [0, 1] on a |f (t, x)| 6 e−xt 6 1, par onséquent
Z 1 Z 1
|F (t)| 6 |f (t, x)|dx 6 dx = 1 et par suite f (t) ∈ R.
0 0

2) Justier que F est dérivable sur [0, a] et donner sa fon tion dérivée.
Pour tout t ∈ [0, a], x 7→ f (x, t) est mesurable,
il existe t0 = 0 ∈ [0, a] tel que x 7→ f (x, t0 ) = f (x, 0) = 1 est intégrable sur [0, 1],
∂f
(x, t) = −xe−xt sin x existe pour tout x ∈ [0, 1] et pour tout t ∈ [0, a],
∂t
∂f
pour tout t ∈ [0, a], pour tout x ∈ [0, 1] on a (x, t) = |xe−xt sin x| 6 |x| = x = g(x) et g est intégrable sur
∂t
[0, 1].
D'après Zle théorème de dérivation sous intégrale, la fon tion F est dérivable sur [0, a] et on a pour tout t ∈ [0, a],
F ′ (t) = (−xe−xt sin x) dx.
3) Montrer que la dérivée F ′ est ontinue sur [0, a].
On pose pour t ∈ [0, a] et pour x ∈ [0, 1], g(x, t) = −xe−xt sin x. On a
pour tout t ∈ [0, a], x 7→ g(x, t) est mesurable,
pour tout x ∈ [0, 1], t 7→ g(x, t) est ontinue,
pour tout t ∈ [0, a], pour tout x ∈ [0, 1], |g(x, t)| = |xe−xt sin x| 6 |x| = h(x) et h est intégrable sur [0, 1],
d'après le théorème de ontinuité d'intgrale F ′ est ontinue sur [0, a].
4) En déduire que F est de lasse C1 sur [0, +∞[.
Pour tout a > 0, F est de lasse C1 sur [0, a]. Puisque a est arbitraire, F est de lasse C1 sur [0, +∞[.

Tétouan 09 Janvier 2018

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