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Recueil Des Textes 2017

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République Islamique de Mauritanie

Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation


Direction Générale des Collectivités Territoriales

Recueil des Textes applicables aux Communes


et à la Communauté Urbaine de Nouakchott

Avec l’Appui de :

Juillet 2017
Avant-propos

Le renforcement des capacités constitue un facteur déterminant dans la réussite des


réformes de la décentralisation. Dans ce cadre, un programme global de formation des élus,
du personnel des collectivités territoriales et de la tutelle est mis en place pour renforcer les
capacités techniques de ces institutions et consolider l’action sur le terrain des différents
projets d’appui à la décentralisation. En outre, les différents outils et manuels de gestion
communale élaborés par la Direction Générale des Collectivités Territoriales sont destinés à
être diffusés le plus largement possible.

À cet égard, la DGCT vient de mettre à jour et améliorer la qualité du présent Recueil des
textes applicables aux communes et à leurs établissements publics.

Cet outil de travail indispensable aux élus et aux autres acteurs de la Décentralisation
contient l’essentiel des textes législatifs et réglementaires existants, mais également les
circulaires ministérielles les plus importantes relatives à l’administration des Collectivités
Territoriales.

La compilation chronologique et thématique des textes permet la recherche aisée et rapide


d’un élément de législation ou de réglementation relatif à telle ou telle rubrique.

Pour améliorer la qualité de ce Recueil dans les prochaines éditions, les utilisateurs sont
remerciés par avance de bien vouloir transmettre leurs remarques et suggestions à la
Direction Générale des Collectivités Territoriales.

Abdy Ould Horma

Directeur Général des Collectivités Territoriales

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 2


Table des matières
A. Textes Constitutionnels et Organisationnels .................................................................................... 9
1. Constitution de la République Islamique de Mauritanie (Consolidée) ............................................. 10
2. Ordonnance n° 90-09 du 4 avril 1990 portant Statut des Etablissements Publics et des Sociétés à
capitaux publics, et régissant les relations de ces Entités avec l’Etat. .................................................. 29
3. Décret n° 075-93 du 6 juin 1993 fixant les conditions d’Organisation des Administrations Centrales
et définissant les modalités de Gestion et de Suivi des Structures Administratives ............................ 40
4. Décret n° 157-2007 du 06 septembre 2007 relatif au Conseil des Ministres et aux Attributions du
Premier Ministre ................................................................................................................................... 44
B. Déclaration de Politique Nationale de Décentralisation et de Développement Local du 22 avril
2010 ....................................................................................................................................................... 47
C. Administration Communale ............................................................................................................. 53
1. Ordonnance n°87.289 du 20 octobre 1987 instituant les communes (consolidée) ......................... 54
2. Arrêté n°R2089/06/MIPT/DGCL/ du 24 août 2006 fixant le nombre de conseillers au niveau de
chaque commune .................................................................................................................................. 81
3. Circulaire n°0002 /MIPT du 10 juillet 2002 relative à l’Administration Communale ........................ 88
4. Circulaire n°003/MDAT du 24 mars 2008 relative à l’exercice des responsabilités municipales ... 108
5. Circulaire n°004/MIDEC du 21 aout 2017 relative au protocole et aux préséances des maires .... 112
D. Communauté Urbaine de Nouakchott et ses Communes Membres............................................ 113
1. Loi n° 2001.51 du 19 juillet 2001 portant institution de la Communauté Urbaine de Nouakchott
(consolidée) ......................................................................................................................................... 114
2. Décret n° 2001.70 / PM du 28 juillet 2001 portant création de neufs communes aux lieux et places
de la Commune de Nouakchott .......................................................................................................... 121
3.Arrêté Conjoint n°R884/MIPT/MF du 02 décembre 2001 portant répartition du produit des impôts
et taxes prévus par le Code Général des Impôts entre la Communauté Urbaine de Nouakchott et les
communes membres ........................................................................................................................... 122
4. Arrêté Conjoint n°R1198/MIPT /MF du 18 octobre 2002 portant répartition de la part du produit
de la taxe sur le tonnage débarqué revenant aux communes de l’agglomération de Nouakchott entre
celles-ci ................................................................................................................................................ 124
5. Arrêté n° 863/MIPT du 18 Novembre 2001 fixant la répartition des sièges au sein du Conseil de la
Communauté Urbaine de Nouakchott entre les communes membres et les modalités de l’élection
des délégués des communes du Conseil, modifié par l’arrêté n° 4075 du 25 décembre 2006 .......... 126
6. Arrêté n° 742 /MIDEC du 04 août 2016 portant création d’un dispositif de supervision, du suivi et
du contrôle des marchés d’enlèvement des ordures ménagères au niveau de l’agglomération de
Nouakchott. ......................................................................................................................................... 128
E. Structures de Pilotage et d’Appui à la Décentralisation ............................................................... 130

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 3


1. Décret n° 086.2012/ PM du 28 mai 2012 fixant les Attributions du Ministre de l’Intérieur et de la
Décentralisation et l’Organisation de l’Administration Centrale de son Département ...................... 131
2. Décret n°2012.148 PM du 8 octobre 2012 portant création d'un Comité interministériel chargé du
Développement Local et de la Décentralisation ................................................................................. 157
3. Arrêté n°475/MIDEC/DGCT abrogeant et remplaçant l’arrêté n°659/ MIPT/DGCL du 17 mai 2005
portant création d’une Cellule d’Appui aux Communes ..................................................................... 160
4. Arrêté N° 627/MIDEC du 13 Juin 2017 portant Réorganisation des Délégations Régionales de la
Décentralisation et du Développement Local ..................................................................................... 162
F. Administration Territoriale............................................................................................................. 165
1. Ordonnance n° 90.02 du 30 janvier 1990 portant Organisation de l’Administration Territoriale .. 166
2. Décret n° 2011.282 du 10 novembre 2011 définissant les Attributions des Responsables
Territoriaux et portant Organigramme des Circonscriptions Administratives................................... 168
3. Décret n°2014.11 du 05 février 2014 portant Statut Particulier des Corps des Administrateurs du
Ministère de l’Intérieur ....................................................................................................................... 177
4. Arrêté conjoint n°0086/MIDEC/MAED du 29 Janvier 2015 portant création d’une Cellule Régionale
de Planification, Suivi et Evaluation de la Wilaya de Nouakchott Ouest ............................................ 185
5. Arrêté conjoint n°0087/MIDEC/MAED du 29 Janvier 2015 portant création d’une Cellule Régionale
de Planification, Suivi et Evaluation de la Wilaya de Nouakchott Nord.............................................. 187
6. Arrêté conjoint n°0088/MIDEC/MAED du 29 Janvier 2015 portant création d’une Cellule Régionale
de Planification, Suivi et Evaluation de la Wilaya de Nouakchott Sud ................................................ 189
G. Exercice de la Tutelle...................................................................................................................... 192
1. Arrêté n° R1040/MIPT du 8 janvier 2002 portant délégation du pouvoir de tutelle ...................... 193
2. Arrêté n° R 875/MIPT/MF du 1 aout 2002 portant délégation du pouvoir de tutelle .................... 194
3. Arrêté Conjoint n°773/MIDEC/MF du 18 avril 2012 modifiant certaines dispositions de l’arrêté
n°R018 du 26 janvier 1989 fixant pour les budgets communaux, les principes du droit budgétaire, les
modalités de préparation et de vote, la nomenclature, les modalités d’attribution et de modification,
les conditions d’exécution et de contrôle ........................................................................................... 195
4. Circulaire n°911/MIPT du 21 août 2006 relative à l’exercice de la fonction du contrôle de légalité et
du conseil aux communes ................................................................................................................... 197
H. Fonds Régional de Développement (FRD) ..................................................................................... 199
1. Décret n°2011.59 du 14 février 2011 portant création du Fonds Régional du Développement (FRD)
et fixant ses modalités de mise en œuvre (consolidé) ........................................................................ 200
2. Arrêté Conjoint n°R592 MIDEC/MF du 06 avril 2011 fixant les critères de répartition et d’utilisation
des crédits de suivi évaluation du FRD et le fonctionnement du Comité Technique National (CTN) . 203
3. Arrêté Conjoint n°R593 MIDEC/MF du 06 avril 2011 déterminant les Modalités d’Organisation et
de Fonctionnement du Comité Technique National ........................................................................... 204
4. Circulaire N° 0001 /MIDEC du 29 mars 2016 relative aux Nouvelles Modalités du FRD ................ 207
I. Fonds Intercommunal de Solidarité (FIS)........................................................................................ 210

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 4


1. Décret n°89.124 du 14 septembre 1989 instituant un Fonds Intercommunal de Solidarité.......... 211
2. Circulaire n°10/MIPT/SG/DCL du 26 mai 1993 relative à la contribution au Fonds Intercommunal
de Solidarité......................................................................................................................................... 213
J. Fiscalité Locale ................................................................................................................................. 214
1. Ordonnance n°90-04 du 6 Février 1990 portant Création d’une Fiscalité Communale.................. 215
2. Code Général des Impôts (partie Collectivités Territoriales) .......................................................... 231
3. Arrêté conjoint n°R140/MIPT/MF du 25 juillet 1990 fixant les modalités de répartition du produit
de la patente des transports interurbains, modifiée par l’arrêté conjoint n° 246/MIPT/MF du 03 mars
2015 ..................................................................................................................................................... 243
K. Procédures Financières, Budgétaires et Comptables .................................................................... 244
1. Ordonnance n° 89.012 du 23 janvier 1989 portant Règlement Général de la Comptabilité Publique
............................................................................................................................................................. 245
2. Arrêté n° R018 du 16 janvier 1989 fixant pour les budgets communaux, les principes du droit
budgétaire, les modalités de préparation et de vote de la nomenclature, les modalités d’attribution
et de modification, les conditions d’exécution et de contrôle ........................................................... 252
3. Arrêté n° R-029 /MF du 26 Mai 1992 portant création d’un Plan Comptable de l’Etat.................. 263
4. Arrêté N° 3303 MEF/DGTCP/2007 portant approbation du plan comptable de l’État conforme au
Plan Comptable Général et adapté aux spécificités de l’État ............................................................. 268
5. Arrêté n° R180 du 16 mai 1998 autorisant la création des régies de recettes dans les communes
chefs lieux de Wilaya et de Moughataa .............................................................................................. 270
6. Arrêté n°288/MF du 16 juin 1998 portant organisation des régies de recettes des collectivités
locales .................................................................................................................................................. 271
7. Arrêté Conjoint n°016 /MIPT/MF du 9 janvier 2007 fixant la liste des pièces justificatives de la
dépense des collectivités locales......................................................................................................... 277
8. Arrêté Conjoint n°143/MIDEC/MF du 20 janvier 2014 modifiant et remplaçant la nomenclature
budgétaire et comptable applicable aux Collectivités Territoriales et la Communauté Urbaine de
Nouakchott et aux autres Établissements Publics Intercommunautaires .......................................... 287
9. Arrêté n° 599/MD.MEF du 8 juin 2017 portant délégation de pouvoir pour autoriser la création de
régies de recettes dans les communes autres que les chefs lieux de Wilaya et de Moughataa. ....... 299
10. Circulaire n°009/MIPT/DCL du 18 novembre 1992 relative au respect de la réglementation sur les
finances communales .......................................................................................................................... 300
11. Circulaire n°635/MF du 21 septembre 2005 relative aux règles élémentaires de gestion
quotidienne des postes comptables ................................................................................................... 303
12. Circulaire n°04/PM du 07 mars 2007 relative à la nomenclature des pièces justificatives de la
dépense des collectivités locales......................................................................................................... 306
13. Circulaire n°022/MIDEC du 09 juillet 2014 relative à l’amélioration de l’administration et la
gestion financière communale ............................................................................................................ 315
L. Planification et Maitrise d’ouvrage ............................................................................................... 318

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 5


1. Loi n°2005.020 du 30 janvier 2005 relative à la maîtrise d'ouvrage publique et aux conditions dans
lesquelles elle peut être déléguée ...................................................................................................... 319
2. Arrêté n°680 MIDEC du 17 avril 2011 définissant les modalités de préparation et de mise en œuvre
des Plans de Développement Communal ........................................................................................... 325
M. Marchés Publics............................................................................................................................. 331
1. Loi n°2010.044 du 22 juillet 2010 portant Code des Marchés Publics ............................................ 332
2. Arrêté n°211/PM du 14 février 2011 portant seuils de compétences des organes de passation, de
contrôle des marchés et la composition des Commissions de Passations des Marchés Publics ....... 366
3. Arrêté n° 718/PM du 3 avril 2012 modifiant certaines dispositions de l’arrêté n° 211 du 14 février
2012 portant application de certaines dispositions de la Loi n°2010.044 du 22 juillet 2010 portant
Code des Marchés Publics et ses décrets d’application ...................................................................... 370
4. Arrêté n°729 /PM du 8 avril 2012 fixant la liste des entités publiques dotées des organes spéciaux
de passation des marchés publics ....................................................................................................... 374
5. Arrêté n°829 /PM du 2 mai 2012 complétant l’arrêté n° 729 modifié, fixant la liste des entités
publiques dotées des organes spéciaux de passation des marchés publics ....................................... 375
6. Arrêté n° 844/PM du 3 mai 2012 fixant les modalités de désignation du président et des membres
des organes spéciaux de passation des marchés publics .................................................................... 376
7. Arrêté n° 981/PM du 4 juin 2012 modifiant certaines dispositions de l’arrêté n° 211 du 14 février
2012 portant application de certaines dispositions de la Loi n°2010.044 du 22 juillet 2010 portant
Code des Marchés Publics et ses décrets d’application ...................................................................... 377
8. Arrêté Conjoint n° 1486/MIDEC/MF du 27 aout 2013 portant approbation du Manuel de Dépenses
Communales Inférieures aux seuils de compétences des Commissions de Passation des Marchés
Publics.................................................................................................................................................. 378
9. Arrêté n°210 /PM du 10 mars 2016 portant création de structures décentralisées de passation
des marchés publics communaux ....................................................................................................... 379
N. Personnel Communal ..................................................................................................................... 382
1. Loi n°74.071 du 2 avril 1974 fixant les conditions de recrutement et d'emploi des agents auxiliaires
de l'État, des collectivités locales et de certains établissements publics ...................................... 383
2. Loi n ° 93-09 du 18 janvier 1993 portant statut général des fonctionnaires et agents contractuels
de l’Etat ............................................................................................................................................... 389
3. Décret n°75.055 du 21 février 1975 relatif aux agents auxiliaires de l'État, des collectivités locales
et de certains Etablissements Publics ................................................................................................. 423
4. Décret n°75.056 du 21 février 1975 relatif à la rémunération et aux conditions d'avancement des
agents auxiliaires de l'État, des Collectivités Locales et de certains Etablissements Publics.............. 441
5. Arrêté n°121 /MIDEC du 16 février 2016 relatif à la Fonction des Secrétaires Généraux des
Communes........................................................................................................................................... 456
6. Arrêté Conjoint N°…. /MIDEC/MEN portant délégation aux Walis les pouvoirs de nomination des
Directeurs des Ecoles Primaires en qualité de Secrétaires Généraux des Communes Rurales .......... 459

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 6


7. Arrêté n° 151/ MIDEC/MD.MEF du 6 février 2017 fixant les avantages pouvant être alloués aux
Secrétaires Généraux des Municipalités ............................................................................................. 460
8. Arrêté conjoint N°152 MD.MEF/M.I.DEC du 16 février 2017 modifiant et abrogeant l’article
premier de l’arrêté conjoint n° 132/MF/MIPT du 28 janvier 2004 fixant pour les budgets communaux,
les principes du droit budgétaire, les modalités de préparation et de vote, la nomenclature, les
conditions d’exécution et de contrôle. ............................................................................................... 461
9. Circulaire n° 000002 /MIDEC du 29 mars 2016 relative à la Fonction de Secrétaire Général de
Commune ............................................................................................................................................ 462
O. Indemnités des élus locaux ............................................................................................................ 464
1. Arrêté n°R1089/ MIDEC du 30 juin 2015 abrogeant et remplaçant l’arrêté n° R 3481 / MIDEC du 11
septembre 2008 relatif aux indemnités pouvant être versées au Président et aux Vice-présidents de
la Communauté Urbaine de Nouakchott ............................................................................................ 465
2. Arrêté n° 0150/ MIDEC du 16 février 2017, fixant les indemnités et les avantages pouvant être
alloués aux Maires, aux Adjoints aux Maires et aux conseillers municipaux par les communes ....... 467
3. Circulaire n°0001 / MIDEC du 22 mars 2017 relative à la révision des indemnités des Élus Locaux,
des Secrétaires Généraux des Municipalités et des Receveurs municipaux ...................................... 470
P. Instances du Contrôle des Collectivités Territoriales .................................................................... 473
1. Loi n°93-19 du 26 janvier 1993 relative à la cour des comptes, modifiée par l’Ordonnance n°
2007.06 du 12 janvier 2007 ................................................................................................................. 474
2. Loi n° 93-20 du 20 janvier 1993 portant Statut des membres de la Cour des Comptes modifiée par
l’Ordonnance n° 2007-07 du 12 janvier 2007 ..................................................................................... 488
3. Décret n° 94.044 du 24 avril 1994 fixant les modalités d’application de certaines dispositions de la
loi portant statut des membres de la Cour des comptes .................................................................... 498
4. Décret n°96-041 du 30 mai 1996 fixant les modalités d’application de la loi n° 93.19 du 26 janvier
1993, relative à la Cour des Comptes .................................................................................................. 502
5. Décret n° 2005-122 du 19 septembre 2005 portant institution d'une Inspection Générale d'Etat 522
6. Décret n° 2005 -129 du 1er novembre 2005 modifiant et complétant le décret n° 2005-122 portant
institution d’une Inspection Générale d’Etat. ..................................................................................... 525
7. Décret n° 2005-135 /PM en date du 2 décembre 2005 portant modification du décret N°137-2004
du 12 septembre 2004 fixant l’Organisation, le Fonctionnement et les Attributions de l’Inspection
Générale des Finances......................................................................................................................... 526
Q. Déontologie et Transparence ........................................................................................................ 535
1. Ordonnance n° 2007-025/P/CMJD du 9 avril 2007 portant Code de Déontologie des Agents Publics
............................................................................................................................................................. 536
2. Loi n° 2007-054 du 18 septembre 2007 relative à la Transparence Financière de la Vie Publique
............................................................................................................................................................. 541
R. Forestier .......................................................................................................................................... 545
1. Loi n°2007-055 du 18 septembre 2007 abrogeant et remplaçant la loi n° 97-007 du 20 janvier 1997
portant Code Forestier ........................................................................................................................ 546

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 7


S. Hydraulique ..................................................................................................................................... 561
1. Loi n° 2005-030 du 31 janvier 2005 portant Code de l’eau............................................................. 562
2. Décret n°2007.008 du 9 janvier 2007 fixant les conditions de mise en œuvre des mesures de
limitation ou de suspension provisoire ou définitive des usages de l'eau ......................................... 581
3. Décret n°2007.009 du 9 janvier 2007 portant création du Conseil National de l'Eau et
déterminant ses modalités d'organisation et de fonctionnement .................................................... 583
4.Décret n°2007.036 du 25 janvier 2007 fixant les règles d’organisation du corps chargé de la
recherche, de la constatation et de la répression des infractions au Code de l’Eau .......................... 587
5. Décret n°2007.047 du 12 février 2007 portant conditions de création des zones de sauvegarde
stratégiques de la ressource en eau.................................................................................................... 590
6. Décret n°2007.096 du 9 avril 2007 relatif au critère de la domesticité de l’usage de l’eau ........... 591
7. Décret 2007.107 du 13 avril 2007 relatif aux conditions et au seuil de délégation du service public
de l’eau ................................................................................................................................................ 592
T. Hygiène............................................................................................................................................ 595
1. Loi n°2010.042 du 21 juillet 2010 relative au Code d’Hygiène...................................................... 596
2. Décret N°2012.254 /PM du 21 octobre 2012 portant attributions, organisation et fonctionnement
de la Police de l’Hygiène Publique ...................................................................................................... 615
U. Education ........................................................................................................................................ 618
1. Loi N° 99-012 du 26 avril 1999 relative à la réforme du Système Educatif National ...................... 619
2. Ordonnance n°2006.048 du 28 décembre 2006 instituant les modes d’éducation et de garde des
jeunes enfants ..................................................................................................................................... 622
3. Décret n° 99.137 PM/MIPT/MEN du 15 novembre 1999 définissant les relations entre
Administration et les Associations de parents d'élèves et fixant les statuts types des dites
associations ......................................................................................................................................... 624
4. Arrêté Conjoint n° R917/MEN/MIPT du 13 décembre 2001 fixant les normes et les critères
d’ouverture et de fonctionnement des Établissements Publics Scolaires .......................................... 626
V. Environnement ............................................................................................................................... 630
1. Loi n°2000.45 du 26 juillet 2000 portant code de l’environnement ............................................... 631
W. Organisation Foncière ................................................................................................................... 650
1. Ordonnance n°83.127 du 5 juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale ................... 651
2. Décret n°2010.080 du 31 mars 2010 portant application de l’Ordonnance n° 83.127 du 5 juin 1983
portant réorganisation foncière et domaniale, modifié (consolidé)................................................... 655
X. Urbanisme....................................................................................................................................... 681
1. Loi n°2008.07 du 17 mars 2008 portant Code de l’Urbanisme ....................................................... 682
Y. Aménagement du Territoire........................................................................................................... 713
1. Loi d’orientation n° 2010-001 du 07 Janvier 2010 relative à l’Aménagement du Territoire .......... 714

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 8


A. Textes Constitutionnels et Organisationnels

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1. Constitution de la République Islamique de Mauritanie (Consolidée)

Préambule

Titre Premier : Dispositions Générales et Principes Fondamentaux

Titre II : Du Pouvoir Exécutif

Titre III : Du Pouvoir Législatif

Titre IV : Des Rapports entre le Pouvoir Législatif et le Pouvoir Exécutif

Titre V : Des traités et accords internationaux

Titre VI : Du Conseil Constitutionnel

Titre VII : Du Pouvoir Judiciaire

Titre VIII : De la Haute Cour de Justice

Titre IX : Les Institutions Consultatives

Titre X : Des Collectivités Locales

Titre XI : De la Révision de la Constitution

Titre XII : Des Dispositions Transitoires

Confiant dans la toute puissance d'Allah, le peuple mauritanien proclame sa volonté de


garantir l'intégrité de son territoire, son indépendance et son unité nationale et d'assumer
sa libre évolution politique, économique et sociale.

Fort de ses valeurs spirituelles et du rayonnement de sa civilisation, il proclame en outre,


solennellement, son attachement à l'islam et aux principes de la démocratie tels qu'ils ont
été définis par la déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 et par
la charte africaine des droits de l'homme et des peuples du 28 juin 1981 ainsi que dans les
autres conventions internationales auxquelles la Mauritanie a souscrit.

Considérant que la liberté, l'égalité et la dignité de l'homme ne peuvent être assurées que
dans une société qui consacre la primauté du droit, soucieux de créer les conditions durables
d'une évolution sociale harmonieuse, respectueuse des préceptes de l'islam, seule source de
droit et ouverte aux exigences du monde moderne, le peuple mauritanien proclame, en
particulier, la garantie intangible des droits et principes suivants :

- le droit à l'égalité ;
- les libertés et droits fondamentaux de la personne humaine ;
- le droit de propriété ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 10


- les libertés politiques et les libertés syndicales ;
- les droits économiques et sociaux ;
- les droits attachés à la famille, cellule de base de la société islamique.

Uni à travers l’histoire, par des valeurs morales et spirituelles partagées et aspirant à un
avenir commun, le peuple mauritanien reconnait et proclame sa diversité culturelle, socle de
l’unité nationale et de la cohésion sociale, et son corollaire, le droit à la différence des
cultures nationales. La langue arabe, langue officielle du pays et les autres langues
nationales, le pulaar, le soninké et le wolof, constituent, chacune en elle-même, un
patrimoine national commun à tous les mauritaniens que l’Etat se doit, au nom de tous, de
préserver et promouvoir. (Révision de 2012).

Conscient de la nécessité de resserrer les liens avec les peuples frères, le peuple
mauritanien, peuple musulman, arabe et africain, proclame qu'il œuvrera à la réalisation de
l'unité du grand Maghreb, de la nation arabe et de l'Afrique et la consolidation de la paix
dans le monde.

Titre Premier : Dispositions Générales et Principes Fondamentaux

Article Premier : La Mauritanie est une république islamique, indivisible, démocratique et


sociale. La république assure à tous les citoyens sans distinction d'origine, de race, de sexe
ou de condition sociale l'égalité devant la loi.

Toute propagande particulariste de caractère racial ou ethnique est punie par la loi.

Article 2 (nouveau) : Le peuple est la source de tout pouvoir.

La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ces représentants élus et par
la voie du référendum.

Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

Le pouvoir politique s’acquiert, s’exerce et se transmet, dans le cadre de l’alternance


pacifique, conformément aux dispositions de la présente constitution. Les coups d’Etat et
autres formes de changements anticonstitutionnels du pouvoir sont considérés comme
crimes imprescriptibles dont les auteurs ou complices, personnes physiques ou morales,
sont punis par la loi. Toutefois, ces actes, lorsqu’ils ont été commis antérieurement à la date
d’entrée en vigueur de la présente loi constitutionnelle ne donneront pas lieu à poursuites.

Aucun abandon partiel ou total de souveraineté ne peut être décidé sans le consentement
du peuple. (Révision de 2012).

Article 3 : Le suffrage peut être direct ou indirect, dans les conditions prévues par la loi. Il est
toujours universel, égal et secret. Sont électeurs tous les citoyens de la république, majeurs
des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 11


La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions
électives. (Révision de 2012).

Article 4 : La loi est l'expression suprême de la volonté du peuple. Tous sont tenus de s'y
soumettre.

Article 5 : L'islam est la religion du peuple et de l'Etat.

Article 6 : Les langues nationales sont l'arabe, le poular, le soninké et le wolof ; la langue
officielle est l'arabe.

Article 7 : La capitale de l'Etat est Nouakchott.

Article 8 (nouveau) : L'emblème national est un drapeau portant un croissant et une étoile
d'or sur fond vert, portant sur chaque côté une bande horizontale, rectangulaire de couleur
rouge.

Le spécimen de l’emblème national est approuvé par la loi.

Le sceau de l'Etat et l'hymne national sont fixés par la loi. (Révision de 2017)

Article 9 : La devise de la république est : honneur, fraternité, justice.

Article 10 : L'Etat garantit à tous les citoyens les libertés publiques et individuelles,
notamment :

- la liberté de circuler et de s'établir dans les parties du territoire de la république ;


- la liberté d'entrée et de sortie du territoire national ;
- la liberté d'opinion et de pensée ;
- la liberté d'expression ;
- la liberté de réunion ;
- la liberté d'association et la liberté d'adhérer à toute organisation politique ou
syndicale de leur choix ;
- la liberté du commerce et de l'industrie ;
- la liberté de création intellectuelle, artistique et scientifique ;
- la liberté ne peut être limitée que par la loi.

Article 11 : Les partis et groupements politiques concourent à la formation et l'expression de


la volonté politique. Ils se forment et exercent leurs activités librement sous la condition de
respecter les principes démocratiques et de ne pas porter atteinte par leur objet ou par leur
action à la souveraineté nationale, à l'intégrité territoriale, à l'unité de la nation et de la
république. La loi fixe les conditions de création, de fonctionnement et de dissolution des
partis politiques.

Article 12 : Tous les citoyens peuvent accéder aux fonctions et emplois publics sans autres
conditions que celles fixées par la loi.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 12


Article 13 (nouveau) : Nul ne peut être réduit en esclavage ou à toute forme
d’asservissement de l’être humain, ni soumis à la torture et autres traitements cruels,
inhumains ou dégradants. Ces pratiques constituent des crimes contre l’humanité et sont
punis comme tels par la loi.

Toute personne est présumée innocente jusqu’à l’établissement de sa culpabilité par une
juridiction régulièrement constituée.

Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou puni que dans les cas déterminés par la loi et
selon les formes qu’elle prescrit.

L’honneur et la vie privée du citoyen, l’inviolabilité de la personne humaine, de son domicile


et de sa correspondance sont garantis par l’Etat. (Révision de 2012).

Article 14 : Le droit de grève est reconnu. Il s'exerce dans le cadre des lois qui le
réglementent. La grève peut être interdite par la loi pour tous les services ou activités
publics d'intérêt vital pour la nation. Elle est interdite dans les domaines de la défense et de
la sécurité nationale.

Article 15 : Le droit de propriété est garanti. Le droit d'héritage est garanti. Les biens vitaux
et des fondations sont reconnus : leur détermination est protégée par la loi. La loi peut
limiter l'étendue de l'exercice de la propriété privée, si les exigences du développement
économique et social le nécessitent. Il ne peut être procédé à expropriation que lorsque
l'utilité publique commande et après une justice et préalable indemnisation. La loi fixe le
régime juridique de l'expropriation.

Article 16 : L'Etat et la société protègent la famille.

Article 17 : Nul n'est censé ignorer la loi.

Article 18 : Tout citoyen a le devoir de protéger et de sauvegarder l'indépendance du pays,


sa souveraineté et l'intégrité de son territoire. La trahison, l'espionnage, le passage à
l'ennemi ainsi que toutes les infractions commises au préjudice de la sécurité de l'Etat, sont
réprimés avec toute la rigueur de la loi.

Article 19 : Tout citoyen doit remplir loyalement ses obligations à l'égard de la collectivité
nationale et respecter la propriété publique et la propriété privée.

Les citoyens jouissent des mêmes droits et des mêmes devoirs vis-à-vis de la Nation. Ils
concourent également à l’édification de la Patrie et ont droit, dans les mêmes conditions, au
développement durable et à un environnement équilibré et respectueux de la santé.
(Révision de 2012).

Article 20 : Les citoyens sont égaux devant l'impôt. Chacun doit participer aux charges
publiques en fonction de sa capacité contributive. Nul impôt ne peut être institué qu'en
vertu d'une loi.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 13


Article 21 : Tout étranger qui se trouve régulièrement sur le territoire national jouit, pour sa
personne et pour ses biens, de la protection de la loi.

Article 22 : Nul ne peut être extradé si ce n'est en vertu des lois et conventions d'extradition.

Titre II : Du Pouvoir Exécutif

Article 23 : Le Président de la République est le Chef de l'Etat. Il est de religion musulmane.

Article 24 : Le Président de la République est le gardien de la Constitution. Il incarne l'Etat. Il


assure, par son arbitrage, le fonctionnement continu et régulier des pouvoirs publics. Il est
garant de l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire.

Article 25 : Le Président de la République exerce le pouvoir exécutif. Il préside le Conseil des


ministres.

Article 26 (nouveau): Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage
universel direct.
Il est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au
premier tour du scrutin par l'un des candidats, il est procédé à un second tour, deux
semaines plus tard. Seuls peuvent s’y présenter les deux candidats qui, restés en
compétition, ont recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.
Est éligible à la Présidence de la République, tout citoyen né mauritanien jouissant de ses
droits civils et politiques et âgé de quarante (40) ans au moins, et de soixante quinze (75) ans
au plus, à la date du premier tour de l’élection.
Le scrutin est ouvert sur convocation du Président de la République.
L'élection du nouveau Président de la République a lieu trente (30) jours au moins et
quarante cinq (45) jours au plus avant l'expiration du mandat du Président en exercice.
Les conditions et formes d'acceptation de la candidature ainsi que les règles relatives au
décès ou à l'empêchement des candidats à la Présidence de la République sont déterminées
par une loi organique.
Les dossiers des candidatures sont reçus par le Conseil Constitutionnel qui statue sur leur
régularité et proclame les résultats du scrutin. » (Révision de 2006).

ART 27 (nouveau) : Le mandat de Président de la République est incompatible avec


l'exercice de toute fonction publique ou privée et avec l'appartenance aux instances
dirigeantes d'un parti politique. (Révision de 2006).
ART 28 (nouveau) : Le Président de la République est rééligible une seule fois. (Révision de
2006).

ART 29 (nouveau) : Le Président de la République nouvellement élu entre en fonction à


l'expiration du mandat de son prédécesseur.
Avant d'entrer en fonction, le Président de la République prête serment en ces termes :
« Je jure par Allah l'Unique de bien et fidèlement remplir mes fonctions dans le respect de la
constitution et des lois, de veiller à l'intérêt du peuple mauritanien, de sauvegarder

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 14


l'indépendance et la souveraineté du pays, l'unité de la patrie et l'intégrité du territoire
national.
Je jure par Allah l'Unique de ne point prendre ni soutenir, directement ou indirectement,
une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives
à la durée du mandat présidentiel et au régime de son renouvellement, prévues aux articles
26 et 28 de la présente constitution".
Le serment est prêté devant le Conseil constitutionnel, en présence du Président de la Cour
Suprême et du Président du Haut Conseil des Fatwas et des Recours Gracieux. (Révisions de
2006 et 2017).
Article 30 : Le Président de la République détermine et conduit la politique extérieure de la
nation ainsi que sa politique de défense et de sécurité. Il nomme le Premier ministre et met
fin à ses fonctions. Sur proposition du Premier ministre, il nomme les ministres auxquels il
peut déléguer par décret certains de ses pouvoirs. Il met fin à leur fonction, le Premier
ministre consulté. Le Premier ministre et les ministres sont responsables devant le Président
de la République. Le Président de la République communique avec le Parlement par des
messages. Ces messages ne donnent lieu à aucun débat.

Article 31 (nouveau): Le Président de la République peut, après consultation du Premier


ministre et du Président de l’Assemblée nationale, prononcer la dissolution de l'Assemblée
nationale. Les élections générales ont lieu trente (30) jours au moins et soixante (60) jours
au plus après la dissolution. L'Assemblée nationale se réunit de plein droit quinze (15) jours
après son élection. Si cette réunion à lieu en dehors des périodes prévues pour les sessions
ordinaires, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze (15) jours. Il ne peut
être procédé à une nouvelle dissolution dans les douze (12) mois qui suivent ces élections.
(Révision de 2017).

Article 32 : Le Président de la République promulgue les lois dans le délai fixé à l'article 70 de
la présente Constitution. Il dispose du pouvoir réglementaire et peut en déléguer tout ou
partie au Premier ministre. Il nomme aux emplois civils et militaires.

Article 33 : Les décrets à caractère réglementaire sont contresignés, le cas échéant par le
Premier ministre et les ministres chargés de leur exécution.

Article 34 : Le Président de la République est le Chef Suprême des forces armées. Il préside
les Conseils et comités supérieurs de la défense nationale.

Article 35 : Le Président de la République accrédite les Ambassadeurs et les envoyés


extraordinaires auprès des puissances étrangères. Les Ambassadeurs et envoyés
extraordinaires sont accrédités auprès de lui.

Article 36 : Le Président de la République signe et ratifie les traités.

Article 37 : Le Président de la République dispose du droit de grâce et du droit de remise ou


de commutation de peine.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 15


Article 38 : Le Président de la République peut, sur toute question d'importance nationale,
saisir le peuple par voie de référendum.

Article 39 (nouveau) : Lorsqu’un péril imminent menace les institutions de la République, la


sécurité ou l'indépendance de la Nation ou l'intégrité de son territoire et que le
fonctionnement régulier des pouvoirs constitutionnels est entravé, le Président de la
République prend les mesures par ces circonstances après consultation officielle du Premier
ministre, du Président de l’Assemblée nationale ainsi que du Conseil constitutionnel. Il en
informe la Nation par message. (Révision de 2017).

Ces mesures, inspirées par la volonté d'assurer, dans les meilleurs délais, le rétablissement
du fonctionnement continu et régulier des pouvoirs publics, cessent d'avoir effet dans les
mêmes formes dès qu'auront pris fin les circonstances qui les ont engendrées. Le Parlement
se réunit de plein droit.

L'Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.

Article 40 (nouveau): En cas de vacance ou d'empêchement déclaré définitif par le Conseil


constitutionnel, le Président de l’Assemblée nationale, et en cas d’empêchement de celui-ci,
le Président du Conseil constitutionnel, assure l'intérim du Président de la République pour
l'expédition des affaires courantes. Le Premier ministre et les membres du Gouvernement,
considérés comme démissionnaires, assurent l'expédition des affaires courantes.

Le Président intérimaire ne peut mettre fin à leurs fonctions. Il ne peut saisir le peuple par
voie de référendum ni dissoudre l'Assemblée nationale.

L'élection du nouveau Président de la République a lieu, sauf cas de force majeure, constaté
par le Conseil constitutionnel dans les trois (3) mois à partir de la constatation de la vacance
ou de l'empêchement définitif.

Lorsque le Président de l’Assemblée nationale assure l’intérim du Président de la République


dans les conditions énoncées ci-dessus, il ne peut, sauf démission de sa part ou renonciation
à l’intérim, se porter candidat aux élections présidentielles.

Le Président du Conseil constitutionnel chargé de l’intérim ne peut se présenter à l’élection


présidentielle.

Pendant la période d'intérim, aucune modification constitutionnelle ne peut intervenir ni par


voie référendaire ni par voie parlementaire. (Révision de 2017).

Article 41 (nouveau): Le Conseil constitutionnel, pour constater la vacance ou


l'empêchement définitif, est saisi soit par :

- Le Président de la République;
- le Premier ministre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 16


Lorsqu’il est appelé à constater la vacance ou l’empêchement définitif intérimaire, le Conseil
constitutionnel siège sous la présidence du plus âgé de ses membres. (Révision de 2017).

Article 42 (nouveau) : Le Premier ministre définit, sous l’autorité du Président de la


République, la politique du Gouvernement.

Au plus tard un mois après la nomination du Gouvernement, le Premier ministre présente


son programme devant l’Assemblée nationale et engage la responsabilité du Gouvernement
sur ce programme dans les conditions prévues aux articles 74 et 75.

Le Premier ministre répartit les tâches entre les ministres.

Il dirige et coordonne l’action du Gouvernement. (Révision de 2012).

Article 43 : Le Gouvernement veille à la mise en œuvre de la politique générale de l'Etat


conformément aux orientations et aux options fixées par le Président de la République. Il
dispose de l'administration et de la force armée. Il veille à la publication et à l'exécution des
lois et règlements. Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les
procédures prévues aux articles 74 et 75 de la présente Constitution.

Article 44 : Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l'exercice


de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à
caractère national, de toute activité professionnelle et d'une manière générale de tout
emploi public ou privé. Une loi organique fixe les conditions dans lesquelles il est pourvu au
remplacement des titulaires de tels mandats, fonctions ou emplois. Le remplacement des
membres du Parlement à lieu conformément aux dispositions de l'article 48 de la présente
Constitution.

Titre III : Du Pouvoir Législatif

Article 45 : Le pouvoir législatif appartient au Parlement.

Article 46 (nouveau) : Le Parlement comprend une chambre représentative unique


dénommée « Assemblée nationale ».

Les membres de l’Assemblée nationale portent le titre de députés. (Révision de 2017).

Article 47 (nouveau) : Les députés à l'Assemblée nationale sont élus pour cinq (5) ans au
suffrage universel direct.

Les mauritaniens établis à l'étranger sont représentés à l'Assemblée nationale.

Sont éligibles au mandat de député tous les citoyens mauritaniens jouissant de leurs droits
civils et politiques âgés de vingt-cinq (25) ans au moins. (Révision de 2017).

Article 48 (nouveau) : Une loi organique fixe les conditions de l'élection des membres du
Parlement, leur nombre, leur indemnité, les conditions d'éligibilité, le régime des

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 17


inéligibilités et des incompatibilités. Elle fixe également les conditions dans lesquelles sont
élues les personnes appelées à assurer, en cas de vacance de siège, le remplacement des
députés jusqu'au renouvellement général de l'assemblée. (Révision de 2017).

Article 49 : Le Conseil constitutionnel statue en cas de contestation sur la régularité de


l'élection des parlementaires et sur leur éligibilité.

Article 50 (nouveau) : Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché,


arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l'exercice de
ses fonctions.

Aucun membre du Parlement, ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou
arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée
nationale, sauf cas de flagrant délit.

Aucun membre du Parlement, ne peut, hors sessions, être arrêté qu'avec l'autorisation du
bureau de l'Assemblée nationale, sauf dans le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées
ou de condamnation définitive.

La détention ou la poursuite d'un membre du parlement est suspendue si l'Assemblée


nationale le requiert. (Révision de 2017).

Article 51 : Tout mandat impératif est nul.

Le droit de vote des membres du Parlement est personnel.

La loi organique peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote. Dans ce cas, nul ne
peut recevoir délégation de plus d'un mandat.

Est nulle toute délibération hors du temps des sessions ou hors des lieux de séances.

Le Président de la République peut demander au Conseil constitutionnel de constater cette


nullité. Les séances de l'Assemblée nationale sont publiques. Le compte-rendu des débats
est publié au Journal officiel.

L’Assemblée nationale peut siéger à huis clos sur demande du Gouvernement ou du quart
(1/4) de ses membres présents. (Révision de 2017).

Article 52 (nouveau) : Le Parlement se réunit de plein droit en deux (2) sessions ordinaires
chaque année. La première session ordinaire s’ouvre le premier jour ouvrable du mois
d’octobre. La seconde session le premier jour ouvrable du mois d’avril. La durée de chaque
session ne peut excéder quatre (4) mois. (Révision de 2012).

Article 53 : Le Parlement peut être réuni en session extraordinaire à la demande du


Président de la République ou de la majorité des membres de l'Assemblée nationale sur un

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 18


ordre du jour déterminé. La durée d'une session extraordinaire ne peut excéder un mois. Les
sessions extraordinaires sont ouvertes et closes par un décret du Président de la République.

Article 54 (nouveau) : Les membres du Gouvernement ont accès à l’Assemblée nationale.

Ils sont entendus quand ils le demandent. Ils peuvent se faire assister par des commissaires
de gouvernement. (Révision de 2017).

Article 55 (nouveau) : Le Président de l'Assemblée nationale est élu pour la durée de la


législature. (Révision de 2017).

Titre IV : Des rapports entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif

Article 56 : La loi est votée par le Parlement.

Article 57 : Sont du domaine de la loi :

- les droits et devoirs fondamentaux des personnes notamment le régime des libertés
publiques, la sauvegarde des libertés individuelles et les sujétions imposées par la
défense nationale aux citoyens en leur personne et leurs biens ;
- la nationalité, l'état et la capacité des personnes, le mariage, le divorce, les successions ;
- les conditions d'établissement des personnes et le statut des étrangers ;
- la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables, la
procédure pénale, l'amnistie, la création et l'organisation des juridictions, le statut des
magistrats ;
- la procédure civile et les voies d'exécution ;
- le régime douanier, le régime d'émission de la monnaie, le régime des banques, du crédit
et des assurances ;
- le régime électoral et le découpage territorial du pays ;
- le régime de la propriété des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;
- le régime général de l'eau, des mines et des hydrocarbures de la pêche et de la marine
marchande, de la faune, de la flore et de l'environnement ;
- la protection et la sauvegarde du patrimoine culturel et historique ;
- les règles générales relatives à l'enseignement et à la santé ;
- les règles générales relatives au droit syndical, au droit du travail et de la sécurité sociale ;
- l'organisation générale de l'administration ;
- la libre administration des collectivités locales de leurs compétences et de leurs
ressources ;
- l'assiette, le taux, les modalités de recouvrement des impôts de toutes natures ;
- la création des catégories d’établissements publics ;
- les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires et militaires ainsi que le statut
général de la fonction publique ;
- les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété du secteur public au
secteur privé ;
- les règles générales de l'organisation de la défense nationale.
Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l'Etat dans les conditions et
sous les réserves prévues par une loi organique. Des lois et programmes déterminent les

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 19


objectifs de l'action économique et sociale de l'Etat. Les dispositions du présent article
peuvent être précisées et complétées par une loi organique.

Article 58 : La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.

Article 59 : Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi relevant du pouvoir
réglementaire. Les textes de forme législative intervenus en ces matières peuvent être
modifiés par décret si le conseil constitutionnel déclare qu'ils ont un caractère réglementaire
en vertu de l'alinéa précédent.

Article 60 : Après accord du Président de la République, le Gouvernement peut, pour


l'exécution de son programme, demander au Parlement l'autorisation de prendre par
ordonnance, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la
loi. Ces ordonnances sont prises en Conseil des ministres et requièrent l'approbation du
Président de la République qui les signe. Elles entrent en vigueur dés leur publication, mais
elles deviennent caduques si le projet de la loi de ratification n'est pas déposé devant le
Parlement avant la date fixée par la loi d'habilitation. A l'expiration du délai mentionné au
premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent être modifiées que par la loi
dans les matières qui sont du domaine législatif. La loi d'habilitation devient caduque si
l'Assemblée nationale est dissoute.

Article 61 (nouveau) : L'initiative des lois appartient concurremment au Gouvernement et


aux membres du Parlement. Les projets de loi sont délibérés en Conseil des ministres et
déposés sur le bureau de l'Assemblée nationale. (Révision de 2017).

Article 62 : Le Gouvernement et les membres du parlement ont le droit d’amendement. Les


propositions ou amendements déposés par les parlementaires ne sont pas recevables
lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit la diminution des recettes publiques,
soit la création ou l'aggravation d'une charge publique, à moins qu'ils ne soient
accompagnés d'une proposition d'augmentation de recettes ou d'économies équivalentes.
Ils peuvent être déclarés irrecevables lorsqu'ils portent sur une matière relevant du pouvoir
réglementaire en vertu de l'article 59 ou sont contraires à une délégation accordée en vertu
de l'article 60 de la présente constitution. Si le parlement passe outre à l'irrecevabilité
soulevée par le gouvernement en vertu de l'un des deux alinéas précédents, le président de
la république peut saisir le conseil, constitutionnel qui statue dans un délai de huit (8) jours.

Article 63 (nouveau) : Abrogé. (Révision de 2017).

Article 64 (nouveau) : Les projets et propositions de lois sont à la demande du


Gouvernement ou de l'Assemblée nationale, envoyés pour examens à des commissions
spécialement désignées à cet effet. Les projets et propositions pour lesquels une telle
demande n'a pas été faite sont envoyés à l'une des commissions permanentes dont le
nombre est limité à cinq (5) à l’Assemblée nationale. (Révision de 2017).

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 20


Article 65 (nouveau) : Après l'ouverture du débat, le Gouvernement peut s'opposer à
l'examen de tout amendement qui n'a pas été antérieurement soumis à la commission. Si le
gouvernement le demande, l'Assemblée nationale se prononce par un seul vote sur tout ou
partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par
lui. (Révision de 2017).

Article 66 (nouveau) : Abrogé. (Révision de 2017).

Article 67 (nouveau) : Les lois auxquelles la Constitution confère le caractère de lois


organiques sont votées et modifiées dans les conditions suivantes.

Les projets ou la proposition ne sont soumis à la délibération et au vote de l’Assemblée


nationale qu'à l'expiration d'un délai de quinze (15) jours après son dépôt.

Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu'après déclaration par le Conseil
constitutionnel de leur conformité avec la Constitution. (Révision de 2017).

Article 68 (nouveau) : l’Assemblée nationale vote le projet de loi de finances.

L’Assemblée nationale est saisie du projet de loi de finances au plus tard le premier lundi du
mois de novembre.

Si l’Assemblée nationale n’a pas voté le budget dans un délai de soixante (60) jours, ou si elle
ne l’a pas voté en équilibre, le Gouvernement renvoie le projet de loi de finances dans les
quinze (15) jours à l’Assemblée nationale.

L’Assemblée nationale doit statuer dans les huit (8) jours. Si le budget n’est pas approuvé à
l’expiration de ce délai, le Président de la République l’établit d’office par ordonnance sur la
base des recettes de l’année précédente.

Le Parlement contrôle l’exécution du budget de l’Etat et des budgets annexes.

Un état des dépenses sera fourni au Parlement à la fin de chaque semestre pour le semestre
précédent. Les comptes définitifs d’un exercice sont déposés au cours de la session
budgétaire de l’année suivante et approuvés par une loi.

La Cour des Comptes est l’institution supérieure, indépendante chargée du contrôle des
finances publiques.

Son organisation et son fonctionnement ainsi que le statut de ses membres seront fixés par
une loi organique. (Révision de 2012 et 2017).

Article 69 (nouveau) : L'ordre du jour de l’Assemblée nationale comporte, par priorité et


dans l'ordre que le Gouvernement a fixé, la discussion des projets et des propositions de loi
accepté par lui.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 21


Une séance par semaine est réservée par priorité et dans l'ordre que le gouvernement a fixé,
aux discussions des projets et propositions de loi acceptée par lui.

Une séance par semaine est réservée par priorité aux questions des membres du Parlement
et aux réponses du Gouvernement. (Révision de 2017).

Article 70 : Le Président de la République promulgue les lois dans un délai de huit (8) jours
au plus tôt et de trente (30) jours au plus tard suivant la transmission qui lui est faite par le
Parlement. Le Président de la République peut, pendant ce délai, renvoyer le projet ou la
proposition de loi pour une deuxième lecture. Si l'Assemblée nationale se prononce pour
l'adoption à la majorité de ses membres, la loi est promulguée et publiée dans le délai prévu
à l'alinéa précédent.

Article 71 : L’état de siège et l'état d'urgence sont décrétés par le Président de la


République, pour une durée de trente (30) jours. Cette durée peut être prorogée par le
Parlement. Celui-ci se réunit de plein droit s'il n'est pas en session. La loi définit les pouvoirs
exceptionnels conférés au Président de la République par les déclarations de l'état de siège
et de l'état d'urgence.

Article 72 : Le Gouvernement est tenu de fournir au Parlement, dans les formes prévues par
la loi, toutes explications qui lui auront été demandées sur sa gestion et sur ses actes.

Article 73 : Le Premier ministre fait une fois par an, au cours de la session de novembre, un
rapport à l'Assemblée nationale sur l'activité du Gouvernement pendant l'année écoulée et
expose les lignes générales de son programme pour l'année à venir.

Article 74 : Le Premier ministre est, solidairement avec les ministres, responsable devant
l'Assemblée nationale. La mise en jeu de la responsabilité politique résulte de la question de
confiance ou de la motion de censure. Le Premier ministre, après délibération du Conseil des
ministres, engage devant l'Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son
programme et éventuellement sur une déclaration de politique générale. L'Assemblée
nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de
censure. Une motion de censure déposée par un député doit porter expressément ce titre et
la signature de son auteur. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un tiers
(1/3) au moins des membres de l'Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que
quarante huit (48) heures après le dépôt de la question de confiance ou de la motion de
censure.

Article 75 (nouveau) : Le vote de défiance ou d'adoption de motion de censure entraîne la


démission immédiate du Gouvernement. Ils ne peuvent être acquis qu'à la majorité des
députés composant l'Assemblée nationale, seuls sont recensés les votes de défiance ou les
votes favorables à la motion de censure.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 22


Le Gouvernement démissionnaire continue à expédier les affaires courantes jusqu'à la
nomination, par le Président de la République, d'un nouveau Premier ministre et d'un
nouveau Gouvernement.

Si une motion de censure est rejetée, ses signataires ne peuvent en proposer une nouvelle
au cours de la même session, sauf le cas prévu à l'alinéa ci-dessous. Le Premier ministre,
après délibération du Conseil des ministres, engage la responsabilité du Gouvernement
devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un texte.

Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée
dans les vingt-quatre (24) heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues au
premier alinéa dans cet article. (Révision de 2017).

Article 76 : La clôture des sessions ordinaires ou extraordinaires est de droit retardée pour
permettre, le cas échéant, l'application des dispositions de l'article 75 de la présente
Constitution.
Article 77 : Si, dans un intervalle de moins de trente six (36) jours, sont intervenus deux (2)
changements de Gouvernement à la suite d'un vote de défiance ou d'une motion de
censure, le Président de la République peut, après avis du Président de l'Assemblée
nationale, prononcer la dissolution de celle-ci. En ce cas, il sera procédé à des nouvelles
élections dans un délai de quarante (40) jours au plus. La nouvelle Assemblée nationale se
réunit de plein droit trois (3) semaines après son élection.

Titre V : Des traités et accords internationaux

Article 78 : Les traités de paix, d'union, les traités de commerce, les traités ou accords
relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'Etat, ceux qui
modifient les dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes
et les traités relatifs aux frontières de l'Etat ne peuvent être ratifiés qu'en vertu d'une loi. Ils
ne peuvent prendre effet qu'après avoir été ratifiés ou approuvés. Nulle session, nul
échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le consentement du peuple qui se
prononce par voie de référendum. Dans le cas prévu au dernier alinéa de l'article 2 de la
présente Constitution, la majorité requise est de quatre cinquième (4/5) des suffrages
exprimés.

Article 79 (nouveau): Si le Conseil constitutionnel saisi par le Président de la République ou


par le Président de l'Assemblée nationale ou par le tiers (1/3) des députés a déclaré qu'un
engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de
la ratifier ou de l'approuver ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution. (Révision
de 2017).

Article 80 : Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur
publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou
traité, de son application par l'autre partie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 23


Titre VI : Du Conseil constitutionnel

Article 81 (nouveau) : Le Conseil constitutionnel comprend neuf (9) membres, dont le


mandat dure neuf (9) ans et n’est pas renouvelable. Le Conseil constitutionnel se renouvelle
par tiers (1/3) tous les trois ans.

Cinq membres du Conseil constitutionnel sont nommés par le Président de la République


dont l’un, sur proposition du leader de l’institution l’opposition démocratique ; un membre
est nommé par le Premier ministre ; trois membres sont nommés par le Président de
l’Assemblée nationale, dont deux membres nommés, chacun, sur proposition de l’un des
deux partis de l’opposition venant dans l’ordre, aux deuxième et troisième rang, des partis
ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale.

Les membres du Conseil constitutionnel doivent être âgés de trente cinq (35) ans au moins.

Ils ne peuvent appartenir aux instances dirigeantes des partis politiques. Ils jouissent de
l’immunité parlementaire.

Le président du Conseil constitutionnel est nommé par le Président de la République parmi


les membres qu’il a désignés. Il a voix prépondérante en cas de partage. (Révision de 2017)

Article 82 : Les fonctions de membre du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec


celle de membre du Gouvernement ou Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par
une loi organique. (Révision de 2012).

Article 83 : Le Conseil constitutionnel veille à la régularité de l'élection du Président de la


République.

Article 84 (nouveau) : Le Conseil constitutionnel statue, en cas de contestation, sur la


régularité de l'élection des députés. (Révision de 2017).

Article 85 : Le Conseil constitutionnel veille à la régularité des opérations de référendum et


en proclame les résultats.

Article 86 (nouveau) : Les lois organiques, avant leur promulgation, et le règlement de


l’Assemblée nationale, avant sa mise en application, doivent être soumis au Conseil
constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Constitution.

Aux mêmes fins, les lois peuvent être déférées au Conseil constitutionnel, avant leur
promulgation, par le Président de la République, le Président de l'Assemblée nationale, par
le tiers (1/3) des députés composant l'Assemblée nationale.

Dans les cas prévus aux deux alinéas précédents, le Conseil constitutionnel doit statuer dans
un délai d'un (1) mois. Toutefois, à la demande du Président de la République, s'il y a
urgence, ce délai est ramené à huit (8) jours.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 24


Dans ces mêmes cas, la saisine du Conseil constitutionnel suspend le délai de promulgation.

Le Conseil constitutionnel est compétent pour connaitre d’une exception


d’inconstitutionnalité soulevée au cours d’un procès, lorsqu’il est soutenu par l’une des
parties que la loi dont dépend l’issue du litige, porte atteinte aux droits et libertés garanties
par la Constitution. (Révision de 2017)

Article 87 : Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en


application. Les décisions du Conseil constitutionnel sont revêtues de l'autorité de la chose
jugée. Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles
s'imposent aux pouvoirs publics et toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
Article 88 : Une loi organique détermine les règles d'organisation et de fonctionnement du
Conseil constitutionnel la procédure qui est suivie devant lui et notamment les délais ouverts
pour le saisir des contestations.

Titre VII : Du pouvoir judiciaire

Article 89 (nouveau) : Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du


pouvoir exécutif.

Le Président de la République est garant de l’indépendance de la Magistrature.

Il est assisté par le Conseil supérieur de la Magistrature qu’il préside.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature comprend deux formations, l’une compétente à


l’égard des magistrats du siège, l’autre à l’égard des magistrats du parquet.

Dans le respect du principe de l’indépendance de la magistrature, une loi organique fixe le


statut des magistrats et définit les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil
supérieur de la Magistrature. (Révision de 2012).

Article 90 : Le juge n'obéit qu'à la loi. Dans le cadre de sa mission, il est protégé contre toute
forme de pression de nature à nuire à son libre arbitre.

Article 91 : Nul ne peut être arbitrairement détenu. Le pouvoir judiciaire, gardien de la


liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi.

Titre VIII : De la Haute Cour de Justice

Article 92 (nouveau) : Il est institué une Haute Cour de Justice.

Elle est composée de membre élus, en son sein, par l'Assemblée nationale après chaque
renouvellement général.

Elle élit son Président parmi ses membres.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 25


Une loi organique fixe la composition de la Haute Cour de Justice, les règles de son
fonctionnement ainsi que la procédure applicable devant elle. (Révision de 2017).

Article 93 (nouveau) : Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis


dans l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison.
Il ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée nationale statuant par un vote au
scrutin public et à la majorité absolue des membres les composants ; il est jugé par la Haute
Cour de Justice.
Le Premier Ministre et les membres du Gouvernement sont pénalement responsables des
actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où
ils ont été commis. La procédure définie ci-dessus leur est applicable ainsi qu'à leurs
complices dans le cas de complots contre la sûreté de l'Etat dans le cas prévu au présent
alinéa, la Haute Cour de Justice est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la
détermination des peines telles qu'elles résultent des lois pénales en vigueur au moment où
les faits ont été commis. (Révision de 2017).

Titre IV : Les institutions consultatives

Article 94 (nouveau) : Il est institué auprès du Président de la République, au lieu et place du


Haut Conseil Islamique, du Médiateur de la République et Haut Conseil de la Fatwa et des
Recours Gracieux, tels qu’institués par les textes en vigueur, un Haut Conseil de la Fatwa et
des Recours Gracieux composé de neuf (9) membres.
Le Président et les autres membres du Haut Conseil de la Fatwa et des Recours Gracieux sont
nommés par le Président de la République pour un mandat de quatre ans, renouvelable une
fois.
Le Haut Conseil de la Fatwa et des Recours Gracieux a pour mission d’émettre des Fatwas,
c’est-à-dire des avis juridiques religieux, conformément aux enseignements du rite malékite.
Il reçoit les réclamations des citoyens relatives à des différends non réglés dans le cadre de
leurs relations avec les administrations de l’Etat, les collectivités publiques territoriales, les
établissements publics et tout autre organisme investi d’une mission de service public.
Le Haut Conseil de la Fatwa et des Recours Gracieux ne peut intervenir dans un litige engagé
devant un tribunal ni remettre en cause le bienfondé d’une décision juridictionnelle, mais
peut faire des recommandations à l’organisme en cause.
Le Président de la République et le Gouvernement peuvent saisir le Haut Conseil de la Fatwa
et des Recours Gracieux d’un avis au sujet d’une question du Fiqh ou de litige opposant les
citoyens à l’administration. L’avis est transmis dans un délai de 15 jours.
L’organisation et le fonctionnement du Haut Conseil de la Fatwa et des Recours Gracieux
sont précisés par une loi organique. (Révision de 2017).

Article 95 (nouveau) : Le Conseil Economique, Social et Environnemental, saisi par le


Président de la République, donne son avis sur les projets de loi, d'ordonnance ou de décret

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 26


à caractère économique, social et environnemental ainsi que sur les propositions de loi de
même nature qui lui sont soumis.

Le Conseil Economique, Social et Environnemental peut désigner l'un de ses membres pour
exposer devant l’Assemblée nationale l'avis du Conseil sur les projets ou propositions de loi
qui lui ont été soumis. (Révision de 2017).

Article 96 (nouveau) : Le Conseil Economique, Social et Environnemental peut être


également consulté par le Président de la République sur toute question économique, social
et environnementale intéressant l’Etat.

La composition du Conseil Economique, Social et Environnemental et ses règles de


fonctionnement sont fixées par une loi organique. (Révision de 2012 et 2017).

Article 97 (nouveau) : La Commission Nationale des Droits de l’Homme est l’institution


consultative indépendante de promotion et de protection des Droits de l’Homme.

La composition, l’organisation et le fonctionnement de la Commission Nationale des Droits


de l’Homme sont fixés par une loi organique. (Révision de 2012).

Titre X : Des Collectivités Locales

Article 98 (nouveau) : Les collectivités territoriales de la République sont les communes et


les régions. Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi.

Les collectivités territoriales s’administrent librement par des conseils élus dans les
conditions prévues par la loi. (Révision de 2017).

Titre XI : De la Révision de la Constitution

Article 99 (nouveau) : L’initiative de la Révision de la Constitution appartient


concurremment au Président de la République et aux membres du Parlement.
Aucun projet de révision présenté par les parlementaires ne peut être discuté s’il n’a pas été
signé par un tiers (1/3) au moins des députés.
Tout projet de révision doit être voté à la majorité des deux tiers (2/3) des députés
composant l’Assemblée nationale pour pouvoir être soumis au référendum.
Aucune procédure de révision ne peut être engagée si elle met en cause l'existence de l'Etat
ou porte atteinte à l'intégrité du territoire, à la forme républicaine des Institutions, au
caractère pluraliste de la démocratie mauritanienne ou au principe de l'alternance
démocratique au pouvoir et à son corollaire, le principe selon lequel le mandat du Président
de la République est de cinq ans, renouvelable une seule fois, comme prévu aux articles 26
et 28 ci-dessus. (Révision de 2017).
Article 100 : La Révision de la Constitution est définitive après avoir été approuvée par
référendum à la majorité simple des suffrages exprimés.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 27


Article 101(nouveau) : Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au référendum
lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement ; dans ce cas, le
projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquième (3/5) des
suffrages exprimés. (Révision de 2017).

Titre XII : des dispositions transitoires

Article 102 (nouveau) : La législation et la réglementation en vigueur en République


Islamique de Mauritanie restent applicables tant qu’elles n’ont pas été modifiées, dans les
formes prévues par la Constitution.
Les lois antérieures à la Constitution doivent être modifiées, s’il y a lieu, pour les rendre
conformes aux droits et libertés constitutionnels, dans un délai n’excédant pas trois ans pour
compter de la date de promulgation de la présente Loi constitutionnelle.
Au cas où les modifications prévues à l'alinéa précédent ne sont pas apportées dans les
délais prescrits, tout individu pourra déférer ces lois au Conseil constitutionnel pour examen
de leur constitutionnalité. Les dispositions déclarées inconstitutionnelles ne peuvent être
appliquées. (Révision de 2006).

Article 7 (nouveau) : Les projets et propositions de loi, déposés ou en cours d’examen au


Sénat, au moment de la promulgation de la présente loi constitutionnelle, sont transférés,
en l’état de la procédure, à l’Assemblée nationale. (Révision de 2017).

Article 8 (nouveau) : Jusqu’à la promulgation des textes organiques les concernant ou


concernant les institutions qui leurs sont substitués, le Haut Conseil Islamique et le Conseil
Economique et Social demeurent en fonction conformément aux textes applicables avant la
promulgation de la présente loi constitutionnelle.

Il est de même du Médiateur de la République et du Haut Conseil de la Fatwa et des Recours


Gracieux, tels qu’institués par les textes en vigueur. (Révision de 2017).

Article 9 (nouveau) : A titre transitoire et nonobstant tout mandat en cours, le Conseil


constitutionnel sera entièrement recomposé conformément aux dispositions de l’article 81
(nouveau) prévu par la présente loi constitutionnelle, au plus tard trois mois après l’entrée
en fonction de l’Assemblée nationale élue lors des plus proches élections législatives.

Les autorités compétentes peuvent nommer de nouveau les membres du Conseil


constitutionnel actuellement en cours de mandat, sans considération de la durée écoulée de
leur mandat.

Une loi organique définit les conditions de nomination des membres du premier Conseil
constitutionnel désigné conformément aux dispositions de l’alinéa 1 er ci-dessus, en vue de
permettre le renouvellement triennal partiel de l’institution.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 28


2. Ordonnance n° 90-09 du 4 avril 1990 portant Statut des Etablissements Publics et des
Sociétés à capitaux publics, et régissant les relations de ces Entités avec l’Etat.

TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE PREMIER : La présente ordonnance a pour objet de définir le statut des


établissements publics et des sociétés à capitaux publics, et de régir les relations de ces
entités avec l’Etat.

ART.2: Au sens de la présente ordonnance, on entend par :

- établissements publics : des personnes morales de droit public, spécialisées, assurant


la gestion d’un service public, dotées d’un patrimoine propre et de l’autonomie financière et
ne bénéficiant d’aucune participation privée ;

- sociétés à capitaux publics : des sociétés anonymes, industrielles ou commerciales,


dont l’Etat et / ou les autres personnes publiques détiennent :

- soit la totalité du capital (ci-après désignées « sociétés nationales »);


- soit une partie du capital social, le reste des actions étant détenu par le capital
privé (ci-après désignées ’’sociétés d’économie mixte’’).

ART.3: Sont soumis aux dispositions de la présente ordonnance et des règlements pris pour
son application :

1. les établissements publics ;


2. les sociétés nationales ;
3. les sociétés d’économie mixte dont l’Etat, et / ou les autres personnes
publiques détiennent plus de cinquante pour cent (50%) du capital social ;
4. sous réserve de l’ordonnance 88-050 du 24 avril 1988 et des textes
réglementaires afférents à la profession bancaire, les banques et établissements
financiers dont l’Etat et / ou les autres personnes publiques détiennent la majorité
du capital social ;
5. mutatis mutandis les établissements publics et les sociétés à capitaux publics
rattachées à des personnes publiques mauritaniennes autres que l’Etat, sauf
dispositions spéciales prévues à cet effet.

Sont toutefois exclues du champ d’application de la présente ordonnance, la Banque


Centrale de Mauritanie (BCM) et la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM).

TITRE II : DISPOSITIONS SPECIALES

SECTION I : Les établissements publics

PARAGRAPHE I : Classification

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 29


ART.4: Les établissements publics définis à l’article 2 ci-dessus sont classés en deux
catégories:

a- Les établissements publics à caractère administratif (EPA) dont l’activité, le mode de


gestion et les relations avec les tiers sont analogues à ceux des services publics administratifs
non personnalisés;

b- les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) dont l’activité revêt
un caractère industriel ou commercial de par la production ou la vente de biens ou de
services et dont l’organisation et le fonctionnement sont analogues à ceux des entreprises
privées.

PARAGRAPHE II : Création, dissolution, reclassification et régime juridique

ART.5: Les établissements publics sont créés et dissous par un décret pris en conseil des
ministres sur rapport conjoint du ministre chargé de la tutelle et du ministre chargé des
finances après avis du ministre chargé du plan et le cas échéant, des collectivités régionales
ou locales.

Le décret de création fixe les règles d’organisation et de fonctionnement de l’établissement


et précise la catégorie dans laquelle il entre.

Dans le cas de certains établissements publics à caractère administratif ayant un objet


scientifique, culturel ou technique, le décret de création peut, par dérogation, prévoir des
règles d’assouplissement portant notamment sur la gestion administrative, financière et
comptable et sur la possibilité d’exploiter des brevets ou des licences, de produire ou de
vendre des biens ou services ou d’adopter des statuts particuliers du personnel.

La reclassification d’un établissement public à caractère administratif en établissement


public à caractère industriel et commercial est soumise aux formes prévues à l’alinéa
premier du présent article, et à la condition que les recettes propres de l’établissement
public à caractère administratif couvrent les trois quarts de ses charges d’exploitation. Le
décret de dissolution fixe les modalités de la liquidation.

ART.6: Le personnel des établissements publics à caractère administratif est régi soit par le
statut de la fonction publique, soit par le statut des agents auxiliaires de l’Etat.

Toutefois, les personnels accomplissant des tâches temporaires ou subalternes peuvent être
recrutés suivant les règles du droit du travail.

A l’exception des fonctionnaires en position de détachement qui sont régis par le statut de la
fonction publique et ou des agents soumis à la loi n°74-071 du 2 avril 1974 fixant les
conditions de recrutement et d’emploi des agents auxiliaires de l’Etat, des collectivités
locales et de certains établissements publics, le personnel des établissements publics à
caractère industriel et commercial est régi par le code du travail, et la convention collective.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 30


Les salaires, indemnités et avantages du personnel des établissements publics à caractère
administratif sont précisés, à chaque fois, par délibération du conseil d’administration
annexée au statut du personnel de l’établissement concerné.

ART.7: Les ressources des établissements publics à caractère administratif peuvent être
constituées :

1- de subventions et dotations du budget de l’Etat ou des autres personnes publiques;

2- de subventions d’autres personnes de droit public ou droit privé, nationales ou


internationales;

3- de dons et legs;

4- de recettes para - fiscales dont la perception leur est autorisée;

5- de la contrepartie des travaux et prestations qu’ils fournissent.

La comptabilité des établissements publics à caractère administratif est tenue suivant les
règles de la comptabilité publique par un agent comptable public nommé par arrêté du
ministre chargé des finances. L’agent comptable est responsable de la régularité et
l’exécution des opérations de recettes, d’engagement, d’avance, de recouvrement et de
paiement. Il est régisseur unique de la caisse d’avance et de la caisse de recettes de
l’établissement. Il est justiciable de la chambre financière de la cour suprême.

Les établissements publics à caractère administratif ne sont pas tenus de reverser leurs
recettes au trésor public, sous réserve d’en fournir la situation mensuelle au trésor public.

ART.8: Les recettes des établissements publics à caractère industriel et commercial


proviennent essentiellement de la rémunération des prestations, travaux ou produits qu’ils
fournissent.

L’Etat peut participer aux besoins de financement des établissements publics à caractère
industriel et commercial conformément aux dispositions des articles 22 et 23 ci-après.

Les établissements publics à caractère industriel et commercial gèrent leur patrimoine et les
fonds dont ils disposent en vue de la réalisation de leur objet dans les conditions de
rentabilité optimum.

La comptabilité des établissements publics à caractère industriel et commercial est tenue


suivant les règles de la comptabilité commerciale par un chef comptable ou un directeur
financier nommé par le conseil d’administration sur proposition du directeur général.

Le chef comptable, ou le directeur financier le cas échéant, est responsable conformément à


l’ordonnance portant règlement général de la comptabilité publique de la passation des
écritures, de la tenue des livres journaux et de la présentation, dans les délais utiles, de tous

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 31


les documents financiers et comptables de son établissement. Il est justiciable de la chambre
financière de la cour suprême.

ART.9: les établissements publics sont tenus de se conformer aux règles prévues par la
réglementation des marchés publics, dans la mesure où ces règles leur sont applicables. A
cet effet, le conseil d’administration de chaque établissement désigne en son sein une
commission des marchés et contrats. Cette commission a compétence pour tout ce qui
relève du fonctionnement de l’établissement. Pour les marchés relatifs aux investissements,
les commissions départementales (y compris les commissions prévues pour les
établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) et / ou la commission
centrale demeure compétente.

Les dispositions de l’alinéa précédent sont sans préjudice de la possibilité pour les
établissements publics à caractère industriel et commercial de passer avec des tiers des
contrats qui sont soumis au code des obligations et des contrats.

PARAGRAPHE IV : Organisation et fonctionnement

ART.10: Les établissements publics sont administrés par un organe délibérant appelé
« conseil d’administration » dont les attributions sont précisées dans le décret fixant
l’organisation et le fonctionnement desdits établissements.

Le conseil d’administration est investi de tous les pouvoirs nécessaires pour orienter,
impulser et contrôler les activités de l’établissement, sous réserve des pouvoirs reconnus à
l’autorité de tutelle et au ministre chargé des finances par la présente ordonnance.

Un décret pris en conseil des ministres sur rapport conjoint des ministres chargés des
finances et du plan et applicable à tous les établissements publics fixera les règles
d’organisation et de fonctionnement des conseils d’administration des établissements
publics ainsi que les indemnités et autres avantages perçus par les administrateurs au titre
de leurs fonctions.

Dans sa mission, le conseil d’administration est assisté par un comité restreint dénommé
« comité de gestion » désigné en son sein et à qui il délègue les pouvoirs nécessaires pour le
contrôle et le suivi permanent de ses directives.

ART.11: L’organe exécutif des établissements publics comprend, pour les établissements
publics à caractère administratif un directeur et éventuellement un directeur adjoint; pour
les EPIC un directeur général et éventuellement un directeur général adjoint.

Le directeur et le directeur adjoint ainsi que le directeur général et le directeur général


adjoint sont nommés par décret en conseil des ministres, pris sur proposition du ministre
chargé de la tutelle. Il est mis fin à leurs fonctions dans les mêmes formes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 32


Les pouvoirs du directeur ou du directeur général sont définis dans le décret précité portant
organisation et fonctionnement des organes délibérants des établissements.

SECTION II : Des Sociétés à Capitaux Publics

PARAGRAPHE : Création

ART.12: A moins qu’elle ne résulte d’une nationalisation ou d’une autre forme


d’appropriation par la puissance publique, la création des sociétés nationales ou la prise de
participation dans une société d’économie mixte est autorisée par décret pris en conseil de
ministres sur rapport conjoint du ministre chargé du secteur dont relève l’activité de ladite
société et du ministre chargé des finances.

Le décret précise aussi, le cas échéant, le montant et les modalités de la participation de


l’Etat au capital social.

Sous réserve des règles spéciales prévues par la présente ordonnance, les sociétés à capitaux
publics sont soumises aux règles du droit commercial.

Un statut type des sociétés à capitaux publics sera approuvé par décret pris en conseil des
ministres sur rapport des ministres chargés des finances et du plan.

PARAGRAPHE II : Organisation et fonctionnement

ART.13: Les marchés des sociétés nationales sont soumis aux mêmes règles que celles
régissant les marchés des établissements publics à caractère industriel et commercial, telles
que prévues à l’article 9 ci-dessus.

ART.14: La gestion financière et comptable des sociétés à capitaux publics est tenue suivant
les règles de la comptabilité commerciale par un chef comptable ou un directeur financier
nommé par le conseil d’administration sur proposition du directeur général. Le chef
comptable ou le directeur financier, le cas échéant, des sociétés à capitaux publics est
justiciable devant la chambre financière de la cour suprême.

ART.15: L’Etat et les personnes publiques actionnaires d’une société à capitaux publics
disposent d’un nombre de sièges au moins proportionnel à leur participation au capital de
ladite société.

Les représentants de l’Etat au sein du conseil d’administration desdites sociétés sont


nommés par décret pris en conseil des ministres sur proposition du ministre chargé du
secteur dans lequel l’entreprise exerce son activité.

Sous réserve des dispositions des alinéas précédents, les sociétés à capitaux publics sont
administrées par un conseil d’administration régi par les dispositions de l’article 10 ci-dessus
relatives à l’organe délibérant des établissements publics.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 33


ART.16: L’organe exécutif des sociétés à capitaux publics comprend un directeur général et
éventuellement un directeur général adjoint qui n’ont pas obligatoirement la qualité de
fonctionnaire.

Le directeur général et son adjoint sont nommés par le conseil d’administration sur
proposition du ministre chargé du suivi de la société. Il est mis fin à leurs fonctions dans les
mêmes formes. Les conditions de leur rémunération sont fixées par le conseil
d’administration et approuvées par l’assemblée générale.

ART.17: Pour les sociétés à capitaux publics, chaque actionnaire désigne pour le représenter
à l’assemblée générale un représentant dont le pouvoir de vote est égal au pourcentage des
actions par lui détenues dans le capital.

L’assemblée générale se réunit au moins une fois par an et au plus tard dans un délai de trois
mois suivant la clôture de l’exercice et autant de fois qu’elle le juge nécessaire. Elle entend le
rapport du commissaire aux comptes et l’approuve le cas échéant, décide de l’affectation
des résultats de la société, donne quitus au conseil d’administration pour sa gestion, fait
rapport au ministre chargé du suivi de la société et au ministre chargé des finances sur
l’exercice clos et sur les perspectives de la société.

Les représentants de l’Etat à l’assemblée générale d’une société à capitaux publics sont
nommés par arrêté du ministre des finances.

Lorsque l’Etat se trouve être l’actionnaire unique dans une société nationale, les pouvoirs de
l’assemblée générale sont exercés, sous la surveillance du ministre des finances, par le
conseil d’administration de ladite société.

ART.18: Les sociétés à capitaux publics dont l’Etat se trouve être le seul actionnaire, sont
dissoutes par décret. Pour les autres sociétés à capitaux publics la dissolution est décidée par
l’assemblée générale réunie en session extraordinaire.

Dans les deux cas, les modalités de liquidation sont précisées dans l’acte de dissolution.

TITRE III : DISPOSITIONS COMMUNES

SECTION I : Relations de l’Etat avec les entreprises

ART.19: Constituent les entreprises publiques au sens des articles suivants, les
établissements publics à caractère industriel et commercial et les sociétés à capitaux publics
visées à l’article 3.

ART.20: Le ministre chargé de la tutelle dispose des pouvoirs d’autorisation, d’approbation,


de suspension ou d’annulation. Il dispose également, du pouvoir de substitution, après mise
en demeure restée infructueuse, pendant quinze (15) jours, en ce qui concerne l’inscription
au budget ou compte prévisionnel des dettes exigibles et charges obligatoires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 34


Les actes de suspension ou d’annulation doivent être expressément motivés.

L’autorité de tutelle exerce ses pouvoirs en ce qui concerne :

a. pour les établissements publics à caractère administratif :


1. composition de la commission des marchés et contrat de l’entreprise;
2. plan à moyen terme;
3. programme d’investissement;
4. plan de financement;
5. budget;
6. prêts et emprunts;
7. participations financières;
8. tarifs, redevances et taxes;
9. dons, legs ou subventions;
10. ventes immobilières ;
11. rapports annuels et comptes ;
12. échelles de rémunération ;
13. statuts du personnel ;
14. ouverture d’agences et de bureaux ;
15. organigramme ;
16. règlement intérieur ;
17. nomination aux postes de responsabilité ainsi que la révocation desdits postes.
b. pour les établissements publics à caractère industriel et commercial :
1- composition de la commission des marchés et contrats de l’entreprise;
2- plan à moyen terme et, le cas échéant, contrat programme;
3- programme d’investissement;
4- plan de financement;
5- budget de financement sur fonds publics;
6- ventes immobilières;
7- emprunts garantis et prêts;
8- redevances;
9- participations financières;
10- rapport annuel et comptes;
11- échelle de rémunération.
Toutefois, les actes ou documents à incidence financière doivent être communiqués au
ministre chargé des finances, en sa qualité de gestionnaire de portefeuille de l’Etat, lequel
communiquera, le cas échéant, à l’établissement et à l’autorité de tutelle concernés, des
avis, décisions ou mesures qu’il a décidé de prendre à ce sujet . En vertu des dispositions de
l’alinéa précédent, font l’objet d’une approbation conjointe du ministre de tutelle et du
ministre chargé des finances les douze (12) premiers actes ou documents cités au point (a)
de l’alinéa 3 du présent article et les dix (10) derniers actes ou documents cités au point (b)
du même alinéa.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 35


ART.21: Sont soumis à l’approbation du ministre chargé du secteur dans lequel s’exerce
l’activité de la société à capitaux publics les trois (3) premiers actes ou documents prévus au
point (b) de l’alinéa 3 de l’article 20 ci-dessus.

ART.22: Les relations entre l’Etat et les entreprises publiques telles que prévues par la
présente ordonnance et les règlements pris pour son application, peuvent être précisées par
un contrat programme dûment signé par l’Etat et l’entreprise concernée.

Le contrat programme définit, en cohérence avec les orientations du plan national de


développement, les objectifs d’ordre économique et social de l’entreprise ainsi que les
engagements réciproques entre celles-ci et l’Etat. Il est révisable à chaque fois que
l’évolution de la conjoncture l’exige. Le contrat programme est approuvé par ordonnance.

ART.23: L’Etat peut, pour des raisons de service public, imposer à une entreprise publique,
des contraintes particulières. Lorsqu’en raison de ces nouvelles obligations, l’entreprise ne
peut générer les recettes nécessaires pour couvrir ses charges d’exploitation, l’entreprise ne
sera tenue de respecter la demande de l’Etat que dans la mesure où ce dernier lui accorde
une subvention correspondant au déficit engendré par l’intervention de la puissance
publique.

SECTION II : Contrôles et sanctions

ART.24: Pour chaque établissement public ou société à capitaux publics, il est désigné un ou
plusieurs commissaires aux comptes par arrêté du ministre chargé des finances.

Les commissaires aux comptes ont pour mandat de vérifier les livres, les caisses, le
portefeuille et les valeurs de l’établissement ou de la société et de contrôler la sincérité des
inventaires, des bilans et des comptes.

A cet effet, ils peuvent opérer à tout moment les vérifications et les contrôles qu’ils jugent
opportuns et font rapport à l’assemblée générale ou au conseil d’administration. S’ils le
jugent opportun, les commissaires aux comptes peuvent demander la convocation d’une
session extraordinaire de l’assemblée générale ou du conseil d’administration.

Les commissaires aux comptes, les inspecteurs des finances et les auditeurs externes sont
tenus d’adresser copie de leurs rapports au contrôle général d’Etat.

ART.25: Sous réserve des dispositions suivantes, les commissaires aux comptes doivent être
choisis parmi les experts-comptables figurant sur le tableau de l’ordre national des experts-
comptables:

a- Pour les établissements publics à caractère administratif, les commissaires


peuvent être choisis parmi les administrateurs de régie financière. A cet effet, ils prêtent
serment à moins qu’ils ne l’aient déjà faite au titre de leurs fonctions et doivent avoir une
expérience des techniques et vérifications comptables.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 36


b- Pour les établissements publics à caractère industriel et commercial, ou sociétés à
capitaux publics, dont le chiffre d’affaires le justifie, l’assemblée générale ou le conseil
d’administration peut, à titre exceptionnel, désigner des experts comptables parmi les
maisons d’audit étrangères.

ART.26: Ne peuvent être choisis comme commissaires aux comptes :

1. Les parents ou alliés jusqu’au quatrième degré inclusivement ou les conjoints de


membres de l’organe délibérant et de l’organe exécutif.
2. Les personnes recevant sous une forme quelconque, en raison de fonctions autres
que celles de commissaires aux comptes, un salaire ou rémunération des membres
de l’organe exécutif.
3. Les personnes à qui la fonction de gérant ou d’administrateur est interdite ou qui
sont déchues du droit d’exercer cette fonction.
4. Les conjoints des personnes ci-dessus visées.

ART.27: L’inventaire, le bilan et les comptes de chaque exercice doivent être mis à la
disposition du commissaire aux comptes avant la réunion du conseil d’administration ayant
pour objet leur adoption avant la fin du délai de trois mois suivant la clôture de l’exercice.

Le commissaire aux comptes établit un rapport dans lequel il rend compte au ministre
chargé des finances de l’exécution du mandat qui lui est confié et signale, le cas échéant, les
irrégularités et inexactitudes qu’il aura relevées. Ce rapport est transmis à l’assemblée
générale ou au conseil d’administration.

ART.28: Les établissements publics et les sociétés à capitaux publics sont assujettis aux
contrôles externes prévus par les dispositions législatives et réglementaires régissant le
contrôle des finances publiques.

ART.29: Les organes compétents des établissements publics, des sociétés à capitaux publics,
doivent instituer des mécanismes de contrôle interne.

ART.30: Les opérations de contrôle, de quelque régime qu’elles procèdent, doivent être
conduites de manière à causer un minimum d’interférences et de perturbations aux activités
de l’entreprise contrôlée. En particulier, les agents de contrôle limiteront leurs opérations à
la recherche et à la constatation des faits et actes en rapport avec leur mission.

ART.31: En cas de carence, d’irrégularité ou de négligence, le conseil d’administration d’un


établissement public ou d’une société nationale où l’État se trouve être l’unique actionnaire,
ou les membres représentant l’État au conseil d’administration d’une société d’économie
mixte peuvent être dissous, suspendus ou relevés de leurs missions par décret sur
proposition motivée du ministre chargé de la tutelle ou du ministre chargé du secteur dans
lequel s’exerce l’activité de la société. Les représentants de l’Etat à l’assemblée générale

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 37


d’une société à capitaux publics peuvent aussi être déchargés de leur mission par arrêté du
ministre des finances.

Le décret de suspension, de dissolution, ou celui qui relève les administrateurs de leur


mission peut désigner un administrateur provisoire. Si les irrégularités, la carence ou la
négligence sont imputables à un ou plusieurs membres du conseil d’administration ou de
l’assemblée générale, il(s) sera ou seront frappé(s) d’incapacité de l’exercice de sa (leur)
fonction pendant une période pouvant aller jusqu’à cinq ans, sans préjudice des sanctions
pénales applicables et des actions civiles éventuelles.

ART.32: Au cas où un directeur général est relevé de ses fonctions pour irrégularité ou
mauvaise gestion, il est frappé d’incapacité pour l’exercice de cette fonction pendant une
période pouvant aller jusqu’à cinq ans, sans préjudice des sanctions disciplinaires et pénales
applicables et des actions civiles éventuelles.

ART.33: Tout commissaire aux comptes qui a donné ou confirmé des informations
mensongères sur la situation de l’établissement public, ou de la société à capitaux publics,
dont il a la charge, ou qui n’a pas révélé à la justice les faits délictueux dont il a eu
connaissance dans l’exécution de ses fonctions est puni d’emprisonnement de un à cinq ans
et d’une amende de deux cent mille (200.000) à deux millions (2.000.000) d’ouguiya ou une
des deux peines seulement, sans préjudice des poursuites civiles ou disciplinaires
éventuelles.

L’interdiction d’exercer l’activité pendant une période de cinq (5) ans sera prononcée à
l’encontre de tout commissaire aux comptes qui a été sanctionné à la suite du présent
article.

TITRE IV : DISPOSITIONS DIVERSES

ART.34: Un décret pris en conseil des ministres sur rapport conjoint des ministres chargés
des finances et du plan, procédera à la classification des établissements publics et sociétés à
capitaux publics visés à l’article 3 ci-dessus en fonction des diverses catégories
d’établissements publics et sociétés à capitaux publics soumis aux dispositions de la
présente ordonnance. Cette classification abroge, le cas échéant, les classements antérieurs
contraires prévus dans les textes de création.

Les statuts des établissements et des sociétés à capitaux publics concernés doivent être mis
en harmonie avec les dispositions de la présente ordonnance.

TITRE V : DISPOSITIONS FINALES

ART.35: Sans préjudice des cas d’habilitation spécialement prévus par la présente
ordonnance, des décrets d’application seront adoptés, en tant que de besoin, par le conseil
des ministres sur rapport conjoint des ministres chargés des finances et du plan.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 38


ART.36: La présente ordonnance abroge et remplace les dispositions antérieures contraires
ou incompatibles et notamment celles de l’ordonnance n° 84-038 du 25 février 1984.

ART.37: La présente ordonnance sera exécutée comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 39


3. Décret n° 075-93 du 6 juin 1993 fixant les conditions d’Organisation des Administrations
Centrales et définissant les modalités de Gestion et de Suivi des Structures Administratives

ARTICLE PREMIER : Les services publics de l'Administration Centrale placés sous l'autorité
des Ministres, sont organisés et leurs attributions définies dans les conditions fixées par le
présent décret.

Article 2 : Les structures de l'administration centrale sont constituées par les organes
suivants: le Cabinet ministériel, le Secrétariat Général, les Services Centraux et les Services
Extérieurs. La direction de Cabinet du Secrétaire d'Etat assure les fonctions de Secrétariat
Général.

Article 3 : Le Cabinet du Ministre comprend les Conseillers techniques, une inspection


interne et le Secrétariat particulier du Ministre. Il peut comprendre en outre, et en tant que
de besoin, des chargés de mission, à titre exceptionnel, pour assurer une mission spéciale
du département, définie par arrêté du Ministre.

Article 4 : Les Conseillers techniques sont chargés de l'élaboration, en relation avec la


politique du secteur, des études, des notes d'avis et des propositions sur les dossiers qui
leur sont confiés par le Ministre. Un Conseiller sera particulièrement en charge des
questions juridiques et aura pour attributions d'examiner les projets d'actes législatifs et
réglementaires ainsi que les projets de conventions préparés par les Directions; en
collaboration étroite avec la Direction Générale de la Législation, de la Traduction et de
l'Édition du Journal Officiel.

Article 5 : Le nombre des Conseillers techniques sera déterminé par le décret fixant
l'organisation du département ministériel, ce nombre doit être suffisamment motivé et
tenir compte des normes qui seront fixées par voie d'instructions et de circulaires.

Article 6 : L'Inspection interne assure sous l'autorité du Ministre, les missions suivantes:
- vérifier l’efficacité de la gestion des activités de l'ensemble des services du
département et des organismes sous tutelle, et leur conformité avec les lois et
règlements en vigueur et avec la politique et les plans d'action du secteur. Les
irrégularités constatées en matière de gestion financière devront être portées par le
Ministre à l'attention des organes de contrôle spécialisés de l'Etat;
- évaluer les résultats effectivement acquis;
- analyser les écarts par rapport aux prévisions et suggérer les mesures de redressement
nécessaires.

Article 7 : L'Inspection interne est dirigée par un inspecteur général assisté par des
Inspecteurs dont le nombre est fixé par décret portant attributions et organisation du
Ministère, compte tenu du volume d'activités des services. L'Inspecteur général a le rang
des Conseillers Techniques dans les Ministères. Les Inspecteurs ont le rang des Directeurs
de l'Administration Centrale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 40


Article 8 : Le Secrétariat Particulier gère les affaires réservées du Ministre. Le Secrétariat
particulier est dirigé par un Secrétaire particulier qui a rang de chef de service.

Article 9 : Le Secrétaire Général du Ministère suit et contrôle l'application des décisions


prises par le Ministre. Il exerce, sous l'autorité et par délégation du Ministre, la surveillance
des services, organismes et établissements publics relevant du département dont il anime,
coordonne et contrôle l'activité. Il assure le suivi administratif des dossiers, veille aux
relations avec les services extérieurs, et organise la circulation de l'information.
Le Secrétaire Général veille à l'élaboration des budgets du département et en contrôle
l'exécution. Il est chargé de la gestion des ressources humaines, financières et matérielles
du Ministère. Il peut être chargé des fonctions communes à l’administration concernant les
études générales, la planification, les statistiques, l'organisation, l'informatique et la
traduction.
Il soumet au Ministre les affaires traitées par les services et y joint, le cas échéant, ses
observations. Les dossiers annotés par le Ministre ou par le Secrétaire Général sont transmis
aux services par les soins de celui-ci.
Il prépare, en collaboration avec les chargés de mission, les Conseillers techniques et les
Directeurs, les dossiers à inscrire à l'ordre du jour du Conseil des Ministres et coordonne,
dans les mêmes conditions la formulation de la position du Ministère sur ceux des autres
départements soumis au Conseil des Ministres.
Le Secrétaire Général dispose, par délégation du Ministre, suivant arrêté publié au Journal
officiel, du pouvoir de signer tous les documents relatifs à l'activité courante du Ministère, à
l'exception de ceux soumis à la signature du Ministre, en vertu des dispositions législatives
ou réglementaires expresses.
En cas d'absence ou d'empêchement du Secrétaire Général, le Ministre désigne par note de
service, un intérimaire. Il en informe le Conseil des Ministres si l'intérim dépasse une
semaine.

Article 10 : Il peut être créé auprès du Secrétaire Général de chaque Ministère une unité
Informatique ayant pour attributions:
- De veiller au respect de l'application des décisions prises par le Comité National de
l’Informatique (CNI) ;
- De participer aux études pour l'élaboration du Plan National Informatique, et aux études
informatiques sectorielles dont elle assure le suivi et le contrôle en liaison avec le Comité
Technique Permanent de l'Informatique (CTPI) ;
- De participer à l'élaboration des plans de formation des techniciens de l'informatique et de
la bureautique.
Les unités chargées de l'informatique ont le niveau de service de l'Administration Centrale.
Elles peuvent être élevées selon l'importance du travail qui leur est confié et les effectifs qui
leur sont affectés, au niveau de Direction.

Article 11 : Les services centraux des administrations publiques comprennent: la Direction,


le Service, la Division.
La Direction, unité Fonctionnelle supérieure de l'Administration Centrale, correspond à une
ou plusieurs missions spécialisées et homogènes, et assume, dans ce cadre un rôle de
conception en développant les orientations, les politiques et stratégies du secteur et en
élaborant les programmes et plans d'actions afin de garantir, constamment l'efficacité de la

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 41


structure pour la réalisation des objectifs du département:
 Un rôle de direction d'ensemble, de supervision, de coordination et d'animation de la
structure en veillant à l'utilisation optimale des ressources humaines, financières et
matérielles, en impulsant les activités, en assurant les prises de décision et leur suivi, et
en favorisant la circulation de l'information;
 Un rôle de contrôle, de suivi et d'évaluation des activités et des programmes;
 Un rôle de liaison et de contact avec les autres structures à l'intérieur et à l'extérieur du
département.
La Direction est dirigée par un Directeur qui, en fonction du volume de ses charges et de la
diversité de ses attributions, peut être assisté d'un Directeur Adjoint, nommé dans les
mêmes conditions. Des Directions peuvent être érigées en Directions Générales compte -
tenu de l'importance des missions qui leur sont confiées.
a) Le Service, deuxième niveau de l'Administration Centrale, est placé sous la supervision
directe de la Direction, afin d'organiser l'accomplissement des fonctions opérationnelles.
A cet effet, il élabore les règles, participe aux flux de décisions et les met en œuvre, traite
les problèmes qui surgissent dans son service. C'est un échelon de coordination
intermédiaire dont dépend l'activité des divisions. Il exerce à l'égard de ces dernières les
mêmes prérogatives de supervision, d'animation, de contrôle et d'évaluation, que la
Direction.
Le Service est dirigé par un Chef de Service.
b) La Division est le niveau de base de l’Administration Centrale et le centre
opérationnel qui réalise les tâches d'exécution courantes et de vérification, et qui prépare
les dossiers soumis à la décision de la ligne hiérarchique. En principe la Division comprend
de 1 à 5 agents.
La Division peut être subdivisée en sections ou bureaux, par arrêté du Ministre sur
proposition du Directeur de l'Administration Centrale concerné, lorsque les nécessités
techniques d'organisation du travaille justifient.
La Division est dirigée par un Chef de Division.

Article 12 : Les Directeurs, les Chefs de Services et les Chefs de Division peuvent recevoir
suivant arrêté publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie,
délégation du Ministre à l'effet de signer toutes correspondances et toutes pièces relatives à
l'activité courante de leur direction, service ou division.

Article 13 : Les emplois fonctionnels d'Inspecteur Général, d'Inspecteur, de Directeur, de


Directeur adjoint, de chef de Service de Chef de Division sont pourvus par décret du Conseil
des Ministres, parmi les agents compétents et expérimentés de la catégorie A. Toutefois, les
cadres du secteur parapublic d'un profil équivalent peuvent exceptionnellement être
nommés à ces emplois.
Les Chefs de Divisions peuvent également être choisis parmi les fonctionnaires et agents de
catégorie B qui ont accompli un minimum de trois (3) années de service effectif.

Article 14 : Les décrets d'organisation sont obligatoirement assortis d'un cadre organique
d'emploi. Le cadre organique est l'acte par lequel est présenté l'ensemble des effectifs
d'emplois nécessaires au fonctionnement du département ministériel, répartis par
Directions, Services et Divisions, et aussi par catégories de fonctionnaires et agents.
Le cadre organique d'emploi est établi, compte tenu de l'expansion prévisible des effectifs,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 42


pour une durée de trois (3) ans. Il peut être actualisé en fonction des programmes annuels
d'activités. Il sert pour l'année considérée de fondement à l'allocation des crédits
budgétaires nécessaires aux émoluments et salaires inscrits au budget de l'Etat.
La comparaison entre le cadre organique d'emploi défini ci-dessus et les effectifs réels du
département ministériel doit donner lieu aux ajustements nécessaires.

Article 15 : Il est institué dans chaque ministère un Conseil de Direction chargé du suivi de
l'état d'avancement des travaux du Département.
Le Conseil de Direction est présidé par le Ministre ou par délégation, le Secrétaire Général. Il
regroupe le Secrétaire Général du Ministère, les Chargés de mission, les Conseillers
techniques et les Directeurs et se réunit, obligatoirement, une fois tous les 15 jours.
Les Directeurs de Services extérieurs et les premiers responsables des organismes sous
tutelle, participent aux travaux du Conseil de Direction, une fois par semestre.

Article 16 : Toutes dispositions contraires au présent décret et notamment le décret


n°119.82 créant et organisant le contrôle des affaires administratives dans les Ministères,
sont abrogées.

Article 17 : Les Ministres, les Secrétaires d'Etat et Secrétaire général du Gouvernement sont
chargés chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera publié au
Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 43


4. Décret n° 157-2007 du 06 septembre 2007 relatif au Conseil des Ministres et aux
Attributions du Premier Ministre

ARTICLE PREMIER : Les projets de textes et de décisions mentionnés aux Articles 2 à 5 du


présent décret sont examinés par le Conseil des Ministres. Ils sont transmis pour inscription
à l'ordre du jour du Conseil des Ministres par le Secrétaire Général du Gouvernement au
Secrétaire général de la Présidence de la République. Avant leur examen par le Conseil des
Ministres, ils sont revêtus d'un visa attestant de leur légalité et d'un visa attestant de la
conformité de leur traduction .
L'ordre du jour du Conseil des Ministres est arrêté par le Président de la République après
consultation du Premier Ministre.

Article 2 : Les projets de loi, les projets d'ordonnance et les projets de décret à caractère
réglementaire sont soumis à l'examen du Conseil des Ministres.

Article 3 : Les nominations des Ambassadeurs et Envoyés extraordinaires et des Consuls


généraux, des Wali, des Wali Mouçaid, des Hakem, des Chefs d'arrondissement, du
Procureur général prés la Cour Suprême, des Secrétaires généraux des Ministères, des
Inspecteurs généraux, des Inspecteurs, des Chargés de mission, des Conseillers, des
Directeurs généraux et Directeurs des Ministères font l'objet d'un examen en Conseil des
Ministres.
Font également l'objet d'un examen en Conseil des Ministres les nominations des présidents
et des membres des conseils d'administration de toutes les catégories d'établissements
Publics, administratifs et industriels et commerciaux, ainsi que des sociétés à capitaux
publics, des directeurs des établissements publics administratifs et des directeurs généraux
et des directeurs généraux adjoints des établissements publics à caractère industriel et
commercial.

Article 4 : Font l'objet d'un examen en Conseil des Ministres, sauf décision contraire du
Président de la République, les projets de décision créant, organisant ou supprimant des
services publics et des établissements publics, à l'exception de ceux qui sont relatifs aux
administrations centrales des ministères, octroyant des concessions domaniales, aliénant
des propriétés immobilières de l'Etat, au-dessus d'un montant fixé par décret, et attribuant
des permis de recherche minière.

Article 5 : Le Président de la République peut inscrire à l'ordre du jour du Conseil des


Ministres tout projet de texte ou de décision, tout projet de nomination, tout projet de
communication ou toute question qu'il souhaite soumettre à l'examen de celui-ci .

Article 6 : Le procès-verbal du Conseil des Ministres est établi par le Ministre Secrétaire
Général de la Présidence de la République, assisté du Secrétaire Général du Gouvernement.
Deux exemplaires de ce procès-verbal sont classés sous forme d'archives par les soins,
respectivement, du Ministre Secrétaire Général de la Présidence et du Secrétaire Général du
Gouvernement .

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 44


Article 7 : Les projets de loi approuvés par le Conseil des Ministres sont transmis au
Parlement par décret du Premier Ministre .

Article 8 : Les projets d'ordonnance et de décret approuvés par le Conseil des Ministres sont
signés par le Président de la République et à sa demande, contresignés par le Premier
Ministre et les ministres chargés de leur exécution.

Titre II
Des attributions du Premier Ministre et des Ministres

Article 9 : Le Premier Ministre est nommé par décret du Président de la République. Il est
mis fin à ses fonctions dans les mêmes formes .
Les Ministres sont nommés, sur proposition du Premier Ministre, par décret du Président de
la République contresigné par le Premier Ministre. Il est mis fin à leurs fonctions dans les
mêmes formes. L'intérim des Ministres est confié aux autres membres du Gouvernement.
Les Ministres sont placés sous l'autorité du Premier Ministre

Article 10 : Le Premier Ministre définit, sous l'autorité du Président de la République, la


politique du Gouvernement, dirige et coordonne l'action du Gouvernement. A cette fin, il
préside les Conseils interministériels .

Article 11 : Le Premier Ministre exerce, le pouvoir réglementaire par décret, arrêté,


instruction ou circulaire, soit en vertu d'une disposition législative ou réglementaire, soit en
vertu d'une délégation donnée par le Président de la République.
Le Premier Ministre signe les marchés publics et tous les actes et documents soumis à son
approbation par la législation et la réglementation en vigueur. Il peut, sauf disposition
législative contraire, déléguer à des Ministres le pouvoir de signer ces marchés, actes ou
documents .

Article 12 : Le Premier Ministre et les Ministres chargés de leur exécution peuvent


contresigner les décrets à caractère réglementaire signés par le Président de la
République, à la demande de celui-ci .
A ce titre, délégation permanente est donnée au Premier Ministre pour signer les décrets à
caractère réglementaire approuvés par le Conseil des Ministres, ainsi que les décrets relatifs
aux attributions des ministres et à l'organisation de l'administration des départements
ministériels et à l'intérim du Premier Ministre et des Ministres .

Article 13 : Le Premier Ministre dispose du Secrétariat général du Gouvernement et du


Cabinet du Premier ministre
Relèvent du Premier Ministre en vertu des textes qui les instituent :
- Le Commissariat à la Protection Sociale et à la Sécurité Alimentaire
- La Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel
- La Commission Nationale des Droits de l'Homme
- L'Autorité de Régulation
- L’Inspection Générale d'Etat .
- La Commission Nationale des Concours

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 45


Article 14 : Les Ministres peuvent prendre des arrêtés et des circulaires à caractère
réglementaire lorsqu'ils y ont été habilités par une loi ou un décret ou ont reçu une
délégation particulière du Président de la République.
Dans le cadre des directives du Premier Ministre, les Ministres peuvent prendre des actes
réglementaires pour l'organisation des services de leur ministère.

Article 15 : Les Ministres préparent les projets de loi, d'ordonnance et de décret dans leurs
domaines de compétence, en liaison avec les autres Ministres intéressés et sous l'autorité du
Premier Ministre, assisté par le Secrétariat Général du Gouvernement .

Article 16 : Les Ministres exercent le pouvoir hiérarchique sur les agents relevant de leur
département ministériel.
Ils prennent toutes décisions relatives aux services publics placés sous leur autorité .

Article 17 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires notamment, le décret


n° 28-92 du 18 avril 1992 relatif aux attributions du Premier Ministre et le décret n° 157-84
du 29 décembre 1984 portant règlement organique relatif aux attributions des ministres .

Article 18 : Le Premier Ministre, le Ministre Secrétaire Général de la Présidence et les


Ministres sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui
sera publié suivant la procédure d'urgence et au Journal Officiel de la République Islamique
de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 46


B. Déclaration de Politique Nationale de Décentralisation et de Développement Local du
22 avril 2010

Introduction :

Le gouvernement de la République Islamique de Mauritanie veut à travers cette déclaration


de politique poursuivre et consolider le processus de décentralisation en vue, de promouvoir
l’exercice de la démocratie d’une part et d'impulser le développement local d’autre part.

Le gouvernement veut à la fois rapprocher les prises de décision du lieu de leur mise en
œuvre et accroître la responsabilité des citoyens dans la gestion des affaires locales à travers
des collectivités territoriales gérées librement par des conseils élus.

Les nouvelles autorités du pays issues des élections présidentielles de juillet 2009, entendent
désormais donner une impulsion nouvelle à la vie politique et économique du pays. Une
réelle démocratisation, un renforcement de l’option de décentralisation et la mise en œuvre
des principes de bonne gouvernance sont désormais des orientations stratégiques et des
réformes structurelles comme réponses à une demande sociale forte, notamment des
couches les plus déshéritées.

Cette déclaration de politique nationale de décentralisation et de développement local a


pour objectif de mieux appréhender l’enjeu de cette démarche institutionnelle en
réaffirmant la volonté politique du gouvernement de faire de la décentralisation un choix
stratégique irréversible.

Evolution du Processus

La Mauritanie a opté, dès l’indépendance, pour une organisation administrative fortement


centralisée. Mais les exigences de l’administration de son vaste territoire ont amené le
pouvoir central, comme un peu partout dans le monde, à procéder à la création d’entités
décentralisées pour assurer un service plus proche des citoyens. Déjà la constitution de 1961
posait dans son article 53 le principe d’une division du territoire en communes. Après
plusieurs tentatives, le mouvement de la communalisation démarre en 1986 avec la création
progressive de 207 communes urbaines et rurales auxquelles s’ajoutent en 2001 les 9
communes de Nouakchott et sa communauté urbaine.

Après plus de deux décennies, le résultat de la décentralisation est très mitigé, malgré le
constat bien admis que les communes ont contribué à l’apprentissage de la démocratie au
sein des populations, à travers l’organisation de plusieurs scrutins électoraux au niveau local.

La commune, école de la démocratie, est à la fois un lieu d’apprentissage et d’intégration.


Apprentissage parce que la proximité et l’accessibilité de l’institution offrent l’occasion de
pratiquer, d’expérimenter dans un cadre restreint et par voie de conséquence, de mieux
maîtriser les procédés démocratiques, tant dans leur mise en œuvre que dans leurs effets.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 47


Intégration, parce que les communes deviennent des relais de la vie politique au plan
national contribuant à la définition et à la mise en œuvre d’une politique nationale plus juste
qui tient en compte des situations particulières.

Toutefois, en dépit de ces acquis, la fonctionnalité des communes demeure insuffisante en


raison de facteurs multiples qui tiennent notamment à l’absence de moyens financiers qui
doivent accompagner le transfert des compétences, aux faibles capacités de maîtrise
d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre liées à un déficit cruel de ressources humaines qualifiées,
au manque de formation des élus locaux, au manque d’encadrement technique de l’Etat et à
des pesanteurs sociopolitiques. Autant de facteurs dont la résultante globale est la faible
intégration des communes au développement économique du pays

La présente déclaration de politique de décentralisation et de développement local vise


donc à affirmer et inscrire la volonté des pouvoirs publics dans le cadre d’une orientation
stratégique à travers une reconnaissance du rôle central des collectivités territoriales et de la
décentralisation de manière générale dans le processus de modernisation et de
développement du pays.

Les principales orientations de cette politique s’articulent autour des axes suivants :

Orientations Stratégiques

Le Renforcement et la consolidation du processus institutionnel de la décentralisation


comme socle de la Réforme:

L’affinement du cadre juridique de la décentralisation se fera par une relecture de ses textes
fondateurs dans le sens surtout du renforcement de la libre administration des collectivités.
Dans ce cadre, un code des collectivités territoriales est en cours de finalisation et sera
soumis au parlement au cours des prochaines sessions, après une large consultation avec les
acteurs concernés et les partenaires.

Une stratégie globale à long terme en matière de décentralisation et du développement


local est en cours d’élaboration avec l’appui de certains partenaires au développement. Elle
devrait, dans les mois à venir, définir et arrêter les contours de la problématique de la
décentralisation et du développement local en totale synergie avec la politique générale du
gouvernement en matière de développement institutionnel, et d’aménagement du
territoire.

Cette stratégie, une fois affinée, fera l’objet d’une large diffusion auprès de tous les acteurs
et partenaires sa mise en œuvre.

Les ressources humaines constituent le facteur déterminant dans la réussite de la réforme


de décentralisation. Dans ce cadre un programme global de formation, d’encadrement des
élus, du personnel des collectivités territoriales et de la tutelle sera mis en place dans les

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 48


mois à venir pour renforcer les capacités techniques de ces institutions et consolider l’action
sur le terrain des différents projets d’appui à la décentralisation.

A cet égard, les outils et manuels de gestion disponibles seront multipliés et diffusés.
Certains seront actualisés et de nouveaux instruments seront réalisés, notamment des
applications et logiciels de gestion au niveau des finances, du patrimoine.

Un statut du personnel des collectivités territoriales et un autre pour l’élu devraient combler
le vide actuel en matière de législation dans ce domaine, afin de conforter et sécuriser la
situation juridique des personnes travaillant au niveau des collectivités territoriales.

Enfin, les structures de pilotage de la décentralisation seront réactivées et renforcées ; il


s’agit du comité interministériel de la décentralisation et de son comité technique, ainsi que
de la Direction Générale des Collectivités Territoriales. Le statut de l’Association des Maires
de Mauritanie sera revu pour lui permettre de jouer un rôle de premier plan dans la mise en
œuvre de la décentralisation.

Une politique de déconcentration des services essentiels pour renforcer ce processus de


décentralisation sera mise en œuvre, notamment en ce qui concerne les services techniques
et financiers.

La décentralisation et le développement local pour une meilleure offre de service public au


citoyen.

Cet axe de la politique de décentralisation vise l’émergence d’une administration autonome


de proximité permettant une participation effective des populations locales dans la gestion
de leurs propres affaires et créant une réelle valeur ajoutée, en termes de bien être des
populations.

Le développement local a pour objet d’améliorer les conditions de vie des citoyens à travers
une meilleure qualité des prestations fournies par les collectivités territoriales. C’est à cette
condition que le processus de décentralisation pourra bénéficier de l’adhésion des
populations.

Le transfert de larges compétences aux communes actuelles notamment en matière de


services publics locaux, n’a à l’évidence pas été accompagné de transferts de moyens
adéquats permettant aux communes d’assumer ces nouvelles missions. C’est le cas
particulièrement des équipements publics et des services sociaux qui ont engendré une forte
demande due à une urbanisation accélérée et non planifiée.

Les communes n’ont donc pas pu accompagner les mutations urbaines en raison de
l’absence d’une véritable politique de planification urbaine et d’aménagement du territoire,
de la faible capacité de gestion et de leur faible ressource.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 49


Une intervention de l’Etat est donc nécessaire. Dans ce cadre, une réflexion est en cours au
sujet d’une amélioration, dans un premier temps, du Fonds Régional de Développement
(FRD) et de la mise en place d’un mécanisme durable et intégré de financement des
collectivités Territoriales, assurant un transfert financier conséquent vers ces entités.

Parmi les actions envisagées pour renforcer le développement local, les pouvoirs publics
vont instituer l’établissement de plans de développement communaux dont l’objectif est de
doter chaque collectivité territoriale d’un programme d’investissement local sur une période
déterminée, fixant ainsi les priorités de la collectivité et s’assurant de leur faisabilité et
surtout de leur adéquation avec les autres interventions, tant au plan national que régional.
Ce sera l'occasion d'amener les communes à réfléchir comment fédérer leurs atouts et
conjuguer leurs forces pour surmonter certaines faiblesses dans le cadre de
l'intercommunalité. Ces actions permettront de développer des rapports nouveaux de
contractualisation du développement entre l’Etat et les collectivités territoriales.

Une coordination des politiques sectorielles et des interventions diverses des partenaires
techniques et financiers fera l’objet d’une attention particulière afin d’assurer une
cohérence globale et des synergies nécessaires pour éviter les confusions et redondances.

Le renforcement des capacités financières des collectivités territoriales

Une des conditions de la décentralisation est que les collectivités disposent d’une certaine
proportion de ressources propres, à même de leur permettre de financer leurs services de
fonctionnement et aussi de dégager une part d’autofinancement nécessaire pour engager
des opérations d’investissement.

L’orientation préconisée vise donc à reconnaître plus d’autonomie aux collectivités


territoriales dans la gestion de la fiscalité locale, et ainsi permettre l’accès à une fiscalité
évolutive et moderne. Les recommandations de toutes les études et colloques concluent à
l’intérêt d’une plus grande simplification, une harmonisation et une adaptation de la fiscalité
locale.

Dans ce cadre, une capitalisation de l’ensemble des études menées ces dix dernières années
en matière de fiscalité sera engagée afin de parvenir à une réforme réaliste de nature à
permettre aux collectivités territoriales de disposer de moyens supplémentaires sûrs et
recouvrables facilement.

Elargissement du champ territorial de la décentralisation : vers un cadre de coopération,


de coordination et de pilotage du développement régional.

L’élargissement du champ territorial de la décentralisation, notamment par la création d’une


nouvelle catégorie des collectivités territoriales, au niveau de la région, afin que celle–ci
puisse servir de cadre pertinent de programmation, de planification et d’aménagement du
territoire.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 50


En effet, la région est un cadre propice à une meilleure coordination des espaces en milieu
rural, à catalyser la lutte contre la pauvreté, à la mise en œuvre de la politique de l’aide à
l’emploi, à l’aide aux investissements. Tout cela a pour but de recentrer les compétences
communales sur les questions de proximité et de services publics locaux.

Une région dotée de moyens adéquats permettra à l’Etat d’être mieux présent
territorialement, de jouer le rôle de relais et d'orienter de façon plus spécialisée les
opportunités d’équipement et de développement.

Aussi, il sera encouragé le développement de groupements de collectivités territoriales


autour des idées de projets d’intérêts communs, permettant de valoriser la
complémentarité, la mutualisation des ressources, le partage des charges et la vision
intégratrice d’aménagement du territoire.

Le nouvel échelon décentralisé peut offrir à l’action des communes, à celle des ministères,
des organismes publics et des projets, l’articulation et l’harmonie qui leur manquent. En
effet, la politique de décentralisation limitée à l’échelle communale peut générer des
dysfonctionnements et l'éclatement des politiques de développement.

Décentralisation et bonne gouvernance : vers une adhésion et une mobilisation du


citoyen.

Il est largement admis qu’une décentralisation qui se limiterait aux seuls aspects
institutionnels est insuffisante. Il est primordial que les citoyens soient associés à la fixation
et à la réalisation des objectifs de la politique de décentralisation. Ainsi, le processus de
décentralisation auquel aspire tout Etat moderne doit intégrer les aspects de vie
communautaire, de dialogue et de participation, existants dans la société, qu’il serait
important de reconnaître, de valoriser et de concilier avec les canaux d’une démocratie
moderne.

La décentralisation devrait s’accompagner aussi d’une stratégie de communication visant


notamment les citoyens, en vue de les amener à contribuer à la mise en œuvre et à la
pérennisation des projets de la commune. La transparence dans la gestion est un facteur de
démocratie, d’efficacité et d'adhésion.

L’encouragement des mouvements associatifs est important car ils constituent un soutien
fort à l’action communale. Une société civile active permet un meilleur ancrage de la
décentralisation. Dans ce cadre, sera développée une politique du contrôle citoyen
permettant de jeter des passerelles entre le champ communal et le champ communautaire.

Dans le cadre de la mise en œuvre du Code des Collectivités Territoriales, d'autres axes de
la politique de décentralisation seront approfondis, visant notamment :

 A favoriser l’autonomie locale, en redéfinissant la fonction de la tutelle qui doit


évoluer rapidement vers une fonction d’appui et de conseil au développement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 51


 Le renforcement de l’encadrement technique de proximité des communes et de
leurs moyens d’action
 Le développement de l’intercommunalité et les groupements de collectivités
territoriales à travers les ententes
 La prédominance de la lutte contre la pauvreté comme norme principale des
politiques macro-économiques des politiques sectorielles et des autres politiques
publiques de développement du pays
 La nécessité claire et affirmée d’une administration de développement au lieu d’une
administration de représentation et de commandement
 L’appui pour la réussite d’une démocratie participative dont les références de base
vont être mises en place autour de la bonne gouvernance, de la transparence, et du
rôle croissant de l’approche participative, afin de canaliser les synergies diverses
pour refléter les intérêts et les dynamismes sociaux,
 Le renforcement et la détermination des compétences des collectivités territoriales
à travers le transfert financier, la maîtrise d’ouvrage, la formation, la mobilisation
des ressources locales,
 Le développement des ressources humaines au travers de l'insertion des jeunes
diplômés qui serviront de cadre d’appui au développement des collectivités
territoriales.
 Le développement des services publics locaux

Telles sont les orientations de la politique nationale en matière de décentralisation et de


développement local.

Ces axes principaux préfigurent la future stratégie de décentralisation et de développement


local que le gouvernement entend mettre en place dans un proche avenir. Parallèlement les
bonnes pratiques dans les différents axes seront capitalisées et diffusées et sera élaboré et
mis en place un système de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre de la décentralisation
et du développement local, afin de servir d'outil commun de pilotage du processus et de
mesure de ses effets et impacts.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 52


C. Administration Communale

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 53


1. Ordonnance n°87.289 du 20 octobre 1987 instituant les communes (consolidée)

Article Premier : La commune est une collectivité territoriale de droit public dotée de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. Pour l’exercice des compétences que lui
confère la loi elle dispose d’un budget, d’un personnel et d’un domaine propre.

Article 2 : La commune est chargée de la gestion des intérêts communaux. Elle assure les
services publics répondant aux besoins de la population locale et qui ne relèvent pas, par
leur nature ou leur importance, de la compétence de l’Etat.

Dans ce cadre, les compétences de la commune comprennent notamment :

- la voirie locale ;
- la construction, l’entretien et l’équipement des bâtiments scolaires de
l’enseignement fondamental;
- la construction, l’entretien et l’équipement des dispensaires et centres de protection
maternelle et infantile;
- l’alimentation en eau et l’éclairage public; en cas de concession, un décret approuve
le cahier des charges ;
- les transports urbains, sanitaires et scolaires;
- la lutte contre l’incendie;
- l’hygiène;
- l’enlèvement des ordures ménagères;
- les marchés;
- les abattoirs;
- les équipements sportifs et culturels communaux;
- les parcs et jardins;
- les cimetières;
- l’assistance aux indigents;
- l’aménagement et la gestion des zones concédées par l’Etat à la commune.

Le transfert des compétences antérieurement exercées par l’Etat ou la région intervient


selon les modalités prévues au titre V de la présente ordonnance.

Article 3 : Toute agglomération urbaine ou rurale peut être érigée en commune par décret
pris en Conseil des Ministres sur rapport du Ministre chargé de la Décentralisation. Ce décret
fixe le nom, le siège et les limites territoriales de la Commune.

Les communes d’une même aire géographique peuvent se regrouper dans le cadre d’une
structure intercommunale, en vue de réaliser les objectifs communs dans l’intérêt de leurs
populations.

Un décret fixera les modalités d’application de cette disposition.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 54


Article 4 : La suppression d’une commune est prononcée par décret pris en Conseil des
Ministres sur rapport motivé, présenté conjointement par les Ministres chargés de la
Décentralisation, de l’Aménagement du Territoire et de l’Intérieur.

Article 5 : Le territoire d’une commune peut être divisé en plusieurs circonscriptions


électorales par arrêté du Ministre chargé de la Décentralisation. Un décret fixera les
modalités d’application du présent article.

Article 6 : Le corps municipal de chaque commune se compose du conseil municipal, du


maire et d’un ou plusieurs adjoints.

TITRE PREMIER : Le conseil municipal


Chapitre I : Fonctionnement du conseil municipal

Article 7 : Le nombre des membres du conseil municipal est fonction du nombre d’habitants
de la commune. Il est de :

- 9 membres pour les communes dont le nombre d’habitants est inférieur à 1 000 ;
- 11 membres pour les communes dont le nombre d’habitants est compris entre 1 001
et 3 000 ;
- 15 membres pour les communes dont le nombre d’habitants est compris entre 3 001
et 5 000 ;
- 17 membres pour les communes dont le nombre d’habitants est compris entre 5 001
et 10 000 ;
- 19 membres pour les communes dont le nombre d’habitants est compris entre 10
001- 20 000 ;
- 21 membres pour les communes dont le nombre d’habitants est supérieur à 20.000.

Les dispositions du présent article ne sont applicables aux treize communes déjà créées qu’à
compter du prochain renouvellement général.

Article 8 : Le Conseil municipal se réunit obligatoirement une fois par trimestre en session
ordinaire. La durée de chaque session ordinaire ne peut excéder 10 jours ouvrables
consécutifs. Cette durée peut être prolongée par arrêté de l’autorité de tutelle, sur demande
du maire.

Au cas où le maire s’abstient de convoquer le conseil municipal à l’une des sessions


ordinaires obligatoires, la tutelle peut se substituer à lui et convoquer le conseil.

Si pour deux sessions ordinaires successives le maire s’abstient de convoquer le conseil, le


Ministre chargé de la Décentralisation peut suspendre le maire par arrêté. La suspension ne
peut excéder 2 mois.

Article 9 : Le maire réunit le conseil municipal chaque fois qu’il le juge utile sous réserve de
l’approbation préalable de l’ordre du jour par l’autorité de tutelle. Il est tenu de convoquer

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 55


le conseil pour se réunir en session extraordinaire si la moitié des membres de celui-ci ou
l’autorité de tutelle en fait la demande. Cette session extraordinaire ne peut durer plus de
cinq jours.

En cas de refus du maire de convoquer le conseil conformément aux dispositions du


précédent alinéa, l’autorité de tutelle pourra s’y substituer et convoquer le conseil.

Article 10 : Le maire convoque le conseil municipal par lettre ou par tout autre moyen
approprié. La convocation doit parvenir au lieu de résidence habituelle de chaque conseiller
municipal au moins trois jours avant la réunion et mentionner les questions inscrites à
l’ordre du jour.

Le conseil municipal délibère en assemblée plénière. Il ne peut valablement délibérer que si


au moins la moitié de ses membres en exercice assistent à la séance et uniquement sur les
questions inscrites à l’ordre du jour. Le maire doit s’opposer à la discussion de toute
question non inscrite à l’ordre du jour.

Quand, après une première convocation, le conseil municipal ne s’est pas réuni en nombre
suffisant, la délibération prise après une deuxième convocation, envoyée au moins trois
jours francs après le jour fixé pour la réunion précédente, n’est valable que si le tiers (1/3) au
moins des membres en exercice assiste à la séance.

Si cette deuxième assemblée ne réunit pas le tiers des membres en exercice, il peut être
convoqué, dans les formes et délais prévus à l’alinéa précédent, une troisième qui délibère
valablement quel que soit le nombre des membres présents.

Article 11 : Le maire établit l’ordre du jour et le communique à l’autorité de tutelle qui


dispose d’un délai de huit jours pour le modifier et y inscrire les questions supplémentaires
qu’elle entend soumettre à l’examen du conseil.

Le maire arrête l’ordre du jour définitif qui est envoyé à l’autorité de tutelle trois jours au
moins avant la date d’ouverture de la session.

Article 12 : L’autorité administrative locale ou son représentant assiste aux séances. Elle ne
prend pas part au vote. Elle peut, à tout moment, présenter toutes observations utiles aux
délibérations du conseil, qui sont consignées au procès-verbal.

Article 13 : Assiste aux séances à titre consultatif et pour les objets entrant dans ses
attributions, le personnel en fonction dans les services municipaux convoqué par le maire,
soit à l’initiative de ce dernier, soit à la demande de l’autorité administrative locale.

Article 14 : Le maire préside le conseil municipal. En cas d’absence ou d’empêchement, le


conseil municipal est présidé par l’un des adjoints suivant l’ordre des nominations. Lors de
l’examen et du vote du compte administratif, la séance est présidée par un membre du

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 56


conseil municipal élu à cette occasion. Le maire assiste à la séance, mais doit se retirer avant
le vote du compte administratif.

Article 15 : Les séances plénières du conseil municipal sont publiques. Cependant, sur
demande du maire, l’autorité de tutelle ou du tiers des membres du conseil, le huis clos peut
être prononcé. Le maire exerce la police de la réunion. Il peut faire expulser tout individu qui
trouble l’ordre public.

Article 16 : Les délibérations du conseil municipal sont prises à la majorité simple des
membres présents. Le vote a lieu au scrutin public. En cas de partage égal des voix la voix du
maire est prépondérante.

Article 17 : Il est dressé procès-verbal des séances. Ce procès-verbal est transcrit sur un
registre des séances coté et paraphé par le maire.

Article 18 : Toutes les délibérations sont inscrites par ordre de date sur un registre coté et
paraphé par l’autorité de tutelle et signées par tous les membres présents à la séance.

Article 19 : Les délibérations du conseil municipal sont adressées sous huitaine à l’autorité
de tutelle qui peut provoquer un nouvel examen , par le conseil municipal, d’une question
dont celle-ci a déjà délibéré, s’il ne lui parait pas possible d’approuver la délibération prise.

Article 20 : Le conseil municipal forme en son sein des commissions permanentes ou


temporaires pour étudier les questions d’intérêt communal. L’organisation et le
fonctionnement de ces commissions sont précisés dans le règlement intérieur du conseil.

Article 21 : Le conseil municipal établit son règlement intérieur dans un délai ne dépassant
pas soixante(60) jours à compter de la date de sa première réunion.

CHAPITRE II : Suspension et dissolution

Article 22 : Le conseil municipal peut être dissous par décret pris en Conseil des Ministres,
sur proposition motivée du Ministre chargé de la Décentralisation.

En cas d’urgence, le Conseil municipal peut être suspendu par arrêté du Ministre chargé de
la Décentralisation.

La durée de la suspension ne peut excéder deux mois à l’exception de la durée de la


suspension prévue à l’aliéna 2 de l’article 23 ci dessous.

La dissolution générale des Conseils municipaux peut être prononcée par décret pris en
Conseil des Ministres.

Il est procédé dans ce cas à des élections générales dans un délai n’excédant pas six (6) mois.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 57


Article 23 : Lorsque le Conseil municipal a perdu par suite de démission, décès ou tout autre
motif, au moins le cinquième (1/5) de ses membres, il est complété par voie d’élection
partielle dans un délai de six (6) mois à compter de la dernière vacance.

Lorsque par les mêmes causes, le conseil municipal a perdu la moitié de ses membres, le
Ministre chargé de la Décentralisation constate sa suspension de plein droit jusqu’à ce qu’il
soit complété.

Article 24 : Un conseiller municipal n’ayant pas répondu à trois convocations consécutives


aux réunions du conseil municipal sans motif valable, sera considéré comme démissionnaire.
La démission sera constatée par un arrêté du Ministre chargé de la Décentralisation. Le
conseiller démissionnaire ne pourra être candidat à de nouvelles élections municipales avant
un délai de 5 ans.

Article 25 : Les mandats des conseillers issus d’élections complémentaires prennent fin à la
date où doivent expirer les mandats des membres qu’ils remplacent.

Article 26 : En cas de suspension, de dissolution ou démission collective d’un conseil


municipal ou lorsqu’un conseil ne plus être reconstitué, une délégation spéciale, nommée
par décret pris en conseil des ministres, en remplit les fonctions jusqu’à ce que le conseil
municipal soit reconstitué.

Le nombre des membres de la délégation spéciale ne peut être inférieur à six ni supérieur à
neuf. Le décret de nomination désigne le président de la délégation.

La délégation spéciale et son président remplissent respectivement les fonctions du conseil


municipal et du maire pendant une durée qui ne peut excéder six mois.

Article 27 : Toutes les fois que le conseil municipal a été dissout ou suspendu pour avoir
perdu plus de la moitié de ses membres, il est procédé à l’élection des membres du nouveau
conseil municipal dans les six mois à dater de la dissolution ou de la suspension, à moins que
l’on ne se trouve dans les douze mois qui précédent la date du renouvellement général des
conseils municipaux.

CHAPITRE III : Attributions du conseil municipal

Article 28 : Le Conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune. Il
exerce notamment les attributions suivantes :

- il vote le budget communal, examine et approuve les comptes administratifs et de


gestion ;
- il détermine les ressources de la commune telles que définies aux articles 68 et
suivants ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 58


- il fixe chaque année, en concertation avec l’autorité administrative locale, les
conditions de réalisation des actions de développement dans les domaines où il est
nécessaire de coordonner l’action de la commune et de l’Etat;
- il décide du classement, du déclassement, de l’affectation et de la désaffectation des
biens du domaine public de la commune;
- il décide de la création et de l’organisation des services publics municipaux et de leur
gestion soit par directe, soit par concession ;
- il crée les emplois municipaux ;
- il règle par ses délibérations les affaires fiscales qui relèvent de sa compétence en
conformité avec le Code Général des Impôts ;
- il décide des contributions que la commune apporte aux actions relevant de la
compétence de l’Etat et exercées sur son territoire;
- il adopte le cahier des charges des concessions domaniales qui sont accordées par
l’Etat à la commune dans les conditions fixées par les textes en vigueur ;
- il autorise le maire à procéder à toute transaction, vente acquisition au nom de la
commune pour un montant supérieur à un seuil fixé par un arrêté conjoint des
Ministres chargés de la Décentralisation et des Finances ;
- il autorise le maire à accepter les dons et legs.

Article 29 : Le conseil municipal donne son avis sur toutes les affaires qui présentent un
intérêt local, notamment au plan administratif, économique, social ou culturel, et toutes les
fois que cet avis est requis par les lois et règlements ou demandé par l’autorité de tutelle et
notamment sur tout document d’urbanisme et plan de lotissement élaboré par l’Etat.

Il est préalablement informé de tout projet devant être réalisé par l’Etat, la région ou tout
autre organisme public sur le territoire de la commune.

Il peut émettre des vœux sur tous les projets d’intérêt communal, à l’exclusion de ceux ayant
un caractère politique.

Article 30 : Les délibérations du conseil municipal doivent être adressées dans les huit jours
suivant leur adoption à l’autorité administrative locale par le maire.

CHAPITRE IV : La tutelle sur les délibérations du conseil municipal

Article 31 : Sont nulles de plein droit :

- Les délibérations portant sur un objet étranger aux attributions du conseil municipal
et celles prises hors des locaux officiels ou en dehors des sessions légales.
- Les délibérations prises en violation de la législation réglementaire,
- Les délibérations auxquelles ont pris part des membres du conseil municipal
intéressés soit en leur nom propre, soit comme mandataire à l’affaire qui en a fait
l’objet.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 59


Article 32 : Ne sont exécutoires qu’après approbation conjointe des Ministres chargés de la
Décentralisation et des Finances, les délibérations portant sur :

- le budget de la commune ;
- les emprunts à contracter, les garanties à consentir ;
- les acceptations ou refus de dons et legs comportant des charges ou une affectation
spéciale ;
- le transfert de crédits de chapitre à chapitre ;
- la fixation dans le cadre des lois et règlements en vigueur du mode d’assiette, des
tarifs, redevances et droits perçus au profit de la commune;
- les acquisitions, aliénations, échanges portant sur les immeubles du domaine privé
de la commune.

Le Ministre chargé de la Décentralisation et le Ministre chargé des Finances peuvent


déléguer, par arrêté conjoint, leurs pouvoirs d’approbation aux autorités administratives
locales.

Article 33 : Ne sont exécutoires qu’après approbation du Ministre chargé de la


Décentralisation les délibérations portant sur :

- les transactions d’un montant supérieur à un taux qui sera fixé par arrêté conjoint
des Ministres chargés de la Décentralisation et des Finances ;
- les dénominations des rues, places publiques et bâtiments publics ;
- les règlements généraux de voirie, de construction, et d’hygiène dans le cadre des
lois et règlements en vigueur ;
- les décisions relatives au classement, déclassement et à l’affectation du domaine
public communal ;
- le règlement intérieur du conseil municipal.

Le Ministre chargé de la Décentralisation peut déléguer son pouvoir d’approbation aux


autorités administratives locales.

Article 34 : Les délibérations sont considérées comme approuvées vingt jours après leur
dépôt au siège de l’autorité de tutelle, si elles n’ont pas fait l’objet d’une opposition de celle-
ci. Ce délai est porté à quarante cinq jours pour les délibérations visées aux articles 32 et 33
de la présente ordonnance.

TITRE II : LE MAIRE ET LES ADJOINTS


Chapitre I : La municipalité

Article 35 : Le maire et les adjoints forment la municipalité.

Article 36 : Le maire est élu au suffrage universel direct. Il est obligatoirement le premier
inscrit sur la liste candidate ayant obtenu la majorité des voix à l'élection.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 60


Article 37 : Le nombre des adjoints est un, deux, trois, quatre ou cinq selon que le conseil
municipal comprend neuf, onze, quinze, dix-sept, dix-neuf ou vingt et un membres.

Dans les communes divisées en plusieurs circonscriptions électorales, le nombre des adjoints
sera fixé par décret prévu à l’article 5 de la présente ordonnance.

Article 38 : Le maire est élu au premier tour de scrutin à la majorité absolue des membres
présents du conseil municipal.

Au deuxième tour, seuls les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre des voix au
premier tour peuvent se présenter, l’élection se fait à la majorité relative. Si à l’issue du
premier tour, il y a égalité de voix entre plus de deux candidats, ceux-ci sont départagés sur
la base des critères définis dans le paragraphe ci-dessous.

A l’issue du deuxième tour, en cas d’égalité des voix, le candidat le plus âgé sera retenu et en
cas d’égalité d’âge, un tirage au sort départage les deux candidats.

Article 39 : Les adjoints sont élus en un seul tour à la pluralité des voix. Le nombre de
suffrages obtenus détermine l’ordre des nominations qui pourra être précisé en cas d’égalité
par l’âge et ensuite par l’ancienneté dans le conseil municipal.

Dans les communes divisées en plusieurs circonscriptions électorales, les adjoints sont élus
selon les modalités fixées par le décret prévu à l’article 5 de la présente ordonnance.

Article 40 : En cas d’absence ou d’empêchement du maire, l’adjoint suivant l’ordre des


nominations le remplace dans la gestion des affaires courantes.

Article 41 : Le maire et les adjoints sont élus pour la même durée que le conseil municipal.

Article 42 : Les fonctions de maire et d’adjoints peuvent cesser par démission, suspension ou
révocation. Les démissions des maires et adjoints ne sont définitives qu’après leur
acceptation par le Ministre chargé de la Décentralisation ou, à défaut de cette acceptation,
un mois après un nouvel envoi de la démission constatée par lettre recommandée. Par un
vote à la majorité qualifiée des deux tiers (2/3), le conseil municipal peut démettre le maire
et les adjoints. Ce vote ne peut cependant intervenir dans les douze mois qui suivent
l’élection du maire et des adjoints. Le maire et les adjoints peuvent, après avoir été
entendus et invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, être
suspendus par arrêté motivé du Ministre chargé de la Décentralisation. La suspension ne
peut excéder deux mois. La révocation du maire et des adjoints est prononcée par décret
motivé en conseil des ministres sur proposition du Ministre chargé de la Décentralisation, en
cas de faute grave constatée par lui, après une mission d’enquête.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 61


Article 43 : Lorsque le maire ou les adjoints ont cessé leurs fonctions, pour quelque cause
que ce soit, le conseil municipal est convoqué par l’autorité de tutelle pour procéder à leur
remplacement dans les 15 jours qui suivent.

Article 44 : Le maire est assisté, dans la gestion des affaires de la commune, par un bureau
composé d’adjoints, de présidents de commissions et du secrétaire général de la
municipalité, là où il existe.

Article 45 : Les conseillers peuvent percevoir une indemnité journalière. Les fonctions du
maire et d’adjoints sont gratuites. Cependant, le conseil municipal peut allouer une
indemnité de cession dans la limite des barèmes fixés par arrêté du Ministre chargé de la
Décentralisation. Le conseil municipal peut allouer au maire et aux adjoints, qui exercent
leurs fonctions à temps plein, une indemnité de fonction dans les limites des barèmes fixés
par arrêté du Ministre chargé de la Décentralisation.

Il est alloué au maire une indemnité de représentation qui sera fixée dans les mêmes
conditions.

CHAPITRE II : Les compétences du maire

Article 46 : Le maire est l’exécutif de la commune. Il prend les mesures nécessaires à


l’exécution des délibérations du conseil municipal. IL administre la commune sous le
contrôle du conseil municipal et de l’autorité de tutelle.

Le maire peut déléguer, par voie d’arrêté, une partie de ses fonctions à un ou plusieurs
adjoints ou à des agents de l’administration municipale.

Article 47 : Le maire exerce, au nom de l’Etat et sous le contrôle hiérarchique de son


représentant, les attributions prévues à la section 2 du présent chapitre.

Il est membre de droit des commissions locales compétentes en matière d’affectation du


domaine de l’Etat et de la police économique.

Article 48 : Le maire dirige les services municipaux, il peut être assisté par un secrétaire
général de la municipalité nommé par arrêté du Ministre chargé de la Décentralisation.

Section 1 : Le maire, exécutif de la commune

Article 49 : Le maire représente la commune en justice dans tous les actes de la vie civile et
administrative.

Article 50 : Le maire est responsable de l’exécution des délibérations du conseil municipal. A


ce titre:

- il prépare et exécute le budget de la commune dont il est ordonnateur;


- il établit le compte administratif;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 62


- il procède aux actes de location, vente, acquisition, partage, transaction, acceptation
de dons et legs et de passation des marchés publics autorisés par la réglementation;
- il surveille la bonne exécution des marchés de travaux communaux;
- il établit les impôts, taxes et redevances communaux;
- il gère le personnel communal;
- il conserve et administre les biens du domaine public et du domaine privé de la
commune.

Article 51 : Le maire est le chef hiérarchique du personnel municipal. IL nomme aux


différents emplois.

Article 52 : Deviennent exécutoires dix (10) jours après leur transmission à l’autorité de
tutelle, sauf opposition de celle-ci dans ce délai, les décisions du maire relatives:

- aux actes de location, vente, acquisition, partage, transaction, acceptation de dons et


legs,
- passation des marchés publics;
- à la nomination, la révocation et la rémunération du personnel;
- à l’établissement des impôts, taxes et redevances;
- aux décisions prises par le maire en matière d’urbanisme, conformément à la
législation en vigueur.

Les autres décisions du maire sont exécutoires dès leur publication ou notification. Elles sont
annulées, en cas d’illégalité, par l’autorité de tutelle.

Article 53 : Tout conflit de compétence entre le maire et la majorité du conseil municipal est
soumis à l’autorité de tutelle qui tranche.

Section 2 : Le maire, agent de l’Etat

Article 54 : Le maire assure, sous le contrôle de l’autorité administrative locale, l’exécution


et l’application des lois, des règlements et de façon générale, de toutes décisions ou
instructions des autorités supérieures.

Il est chargé notamment de la publication et de la notification des actes administratifs et de


la légalisation des signatures.

Le maire est officier de police judiciaire (alinéa abrogé par l’Ordonnance n °2007-036 du17
avril2007 Portant institution du code de procédure pénale).

Article 55 : Le maire et les adjoints sont officiers d’état civil. Le maire est responsable du
service de l’état civil de la commune.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 63


Article 56 : Le maire dispose du pouvoir de police municipale. Sous le contrôle de l’autorité
administrative locale, il assure le bon ordre, la salubrité, la tranquillité et la moralité
publique sur le territoire communal.

Le maire ne peut apporter aux droits et libertés des personnes que les restrictions
strictement nécessaires à la poursuite de ses buts.

Article 57 : Les services de l’Etat chargés de la police veillent à l’exécution des décisions
prises par les autorités communales, notamment en matière de police municipale. En cas
d’urgence, le maire peut demander l’assistance des services de l’Etat chargés de la police. Le
représentant local de l’Etat en est immédiatement informé.

Article 58 : Les décisions du maire, agissant au nom de l’Etat, sont exécutoires dès leur
publication ou notification. Elles sont immédiatement transmises à l’autorité administrative
locale qui peut les annuler ou les modifier à tout moment.

Le représentant de l’Etat peut se substituer au maire en cas de nécessité.

TITRE III : LE REGIME FINANCIER DE LA COMMUNE

Article 59 : Le budget de la commune prévoit et autorise pour chaque année financière,


l’ensemble des ressources et des charges de la commune. Il est voté en équilibre. La
nomenclature et les modalités de présentation du budget seront fixées par arrêtés conjoints
des Ministres chargés de la Décentralisation et des Finances.

Article 60 : L’année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de la


même année.

Toutefois, une période complémentaire de quarante cinq jours est accordée exclusivement
pour payer les dépenses engagées avant la clôture de l’exercice.

CHAPITRE I : La préparation, le vote et l’application du budget

Article 61 : Le projet de budget est préparé par le maire; il est délibéré par le conseil
municipal lors de la dernière session ordinaire de l’année. Le vote a lieu par chapitre et
article.

Article 62 : Le projet de budget adopté par le conseil municipal est transmis pour
approbation aux autorités de tutelle au plus tard le 30 novembre. IL est accompagné :

1. d’un rapport de présentation analysant et présentant toutes les caractéristiques du


nouveau budget;
2. de toutes les pièces justificatives nécessaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 64


Article 63 : Le projet de budget adopté par le conseil municipal est soumis à l’autorité
administrative locale qui doit le transmettre par voie hiérarchique, avec ses avis et
observations, au Ministre chargé de la Décentralisation.

Article 64 : Si, pour une cause quelconque, le budget d’une commune n’aurait pas été
approuvé au 1er janvier, le Ministre chargé de la Décentralisation autorise l’exécution des
dépenses sur la base du douzième provisoire des crédits votés l’année précédente ainsi que
la perception des impôts, taxes et redevances aux taux fixés par l'exercice précédent. Cette
autorisation est présentée par les mêmes formes, chapitre par chapitre et article par article
que le budget communal.

Article 65 : Dans le cas où le budget n’est pas adopté avant le 31 décembre de l’année
précédant l’exercice budgétaire, l’autorité de tutelle, après mise en demeure adressée à la
municipalité et restée infructueuse pendant vingt jours, se substitue à elle et arrête le
budget de la commune.

Article 66 : Dans le cas où les dépenses obligatoires ne sont pas inscrites pour un montant
suffisant, l’autorité de tutelle, après mise en demeure de la municipalité restée infructueuse
pendant vingt jours, apporte les modifications nécessaires et arrête le budget de la
commune.

CHAPITRE II : Les ressources et les charges

Section 1 : Les ressources de la commune

Article 67 : Le budget de la commune est alimenté par les droits, impôts, taxes, revenus,
dons et legs, subventions et redevances pour service rendu.

Le conseil municipal peut établir des centimes additionnels sur le principal d’impôts
nationaux désignés dans la loi des finances et dans les limites qu’elle fixe. Ils sont assis et
perçus dans les mêmes conditions que les impôts leur servant de base.

Article 68 : Les ressources de la commune comprennent des recettes ordinaires et des


recettes extraordinaires. Les recettes ordinaires sont les centimes additionnels, les
ristournes des impôts nationaux perçus sur le territoire de la commune, les taxes
municipales, les recettes sans caractère fiscal, les recettes des services, les revenus du
patrimoine de la commune et les redevances pour service rendu.

Les recettes extraordinaires sont les emprunts, les subventions et les recettes diverses.

Section 2 : Les charges de la commune

Article 69 : Les charges de la commune comprennent les dépenses de fonctionnement et les


dépenses d’équipement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 65


Article 70 : Les communes contribuent au financement d’un fonds de solidarité
intercommunal dans les conditions fixées par décret.

Article 71 : Les dépenses de fonctionnement se composent des droits exigibles, des


dépenses d’administration municipale, des dépenses de sécurité, des dépenses des services
municipaux et des dépenses diverses.

Les dépenses d’équipement sont constituées par :

- Les études et réalisations des équipements collectifs scolaires, sanitaires et urbains ;


- Les études et réalisations de tout projet local pouvant aider au développement de la
commune.

La nomenclature type de ces différentes charges sera précisée selon les modalités prévues à
l’article 62 de la présente ordonnance.

Article 72 : Les crédits correspondant aux dépenses d’équipement sont valables sans
limitation de délai à condition que l’engagement des dépenses et le début d’exécution des
travaux aient été exécutés avant la date du 31 décembre et sous réserve d’avoir fait l’objet
d’un report de crédits.

CHAPITRE III : Exécution et contrôle

Article 73 : Le budget ne peut être modifié en cours d’année que selon la procédure suivie
lors de son approbation et en respectant la nomenclature. Le transfert d’article à article à
l’intérieur d’un même chapitre peut être fait par arrêté du maire.

Article 74 : Tout transfert de crédits de chapitre à chapitre doit être autorisé par le conseil
municipal et soumis à l’approbation de l’autorité de tutelle.

Article 75 : Le maire, ordonnateur de budget communal, tient la comptabilité administrative


des recettes et des dépenses. Il dresse le compte administratif qu’il soumet à la délibération
du conseil municipal lors de la session précédent la session budgétaire.

Le compte est approuvé par arrêté conjoint des Ministres chargés de la Décentralisation et
des Finances.

Article 76 : L’excédent dégagé par le compte de gestion est reporté en recettes au budget de
l’exercice suivant. Ce compte est approuvé par arrêté des Ministres chargés de la
Décentralisation et des Finances.

Article 77 : Les règles de la comptabilité publique applicables à la commune sont celles


fixées par l’ordonnance 89.012 du 23 janvier 1989 portant règlement général de la
comptabilité publique.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 66


Article 78 : L’exécution du budget communal est soumise au contrôle financier selon les
règles applicables au budget de l’Etat. Ce contrôle est effectué selon les modalités définies
par la réglementation en vigueur.

Article 79 : Les fonctions de receveur municipal sont tenues par un comptable désigné par le
ministre chargé des finances. Ce comptable dresse le compte de gestion qu’il soumet au
conseil.

Article 80 : Les marchés de services, travaux et fournitures pour le compte de la commune


sont passés dans les formes et conditions prévues au décret n° 93.011 du 10 janvier 1993
portant règlement des marchés publics.

Il est créé une commission municipale des marchés publics présidée par le maire et
comprenant deux conseillers désignés par le conseil municipal et deux agents de l’Etat
désignés par l’autorité administrative locale.

Article 81 : La commune est dispensée de droits de mutation sur les biens qui lui
proviennent des dons et legs.

TITRE IV : LE DOMAINE DE LA COMMUNE

Article 82 : Le domaine de la commune comprend un domaine public et un domaine privé.

Article 83 : Le domaine public est constitué de :

1. Des biens immobiliers affectés au service public communal soit notamment :


- les routes communales ;
- les bâtiments de l’école maternelle et fondamentale ;
- les dispensaires ;
- les cimetières ;
- les marchés ;
- les parcs et jardins ;
- les bâtiments des services municipaux ;
- les équipements sportifs, culturels et religieux qui leur sont affectés.

2. Des biens classés dans le domaine public par une délibération du conseil municipal.

Article 84 : Le domaine public ne peut être aliéné. IL est imprescriptible. Il ne peut être
hypothéqué ni être grevé de tout autre droit réel.

Un bien appartenant au domaine public ne peut être déclassé que s’il a cessé d’être affecté à
un service municipal.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 67


Article 85 : La commune peut acquérir, aliéner, échanger des biens appartenant à son
domaine privé.

Article 86 : Le domaine privé de la commune est constitué par tous ses biens, meubles et
immeubles, ne faisant pas partie de son domaine public.

Article 87 : L’expropriation pour cause d’utilité publique peut être prononcée au bénéfice
d’une commune pour la réalisation d’un projet d’intérêt communal. La demande
d’expropriation est présentée à l’autorité administrative compétente par le maire après
autorisation du conseil municipal.

TITRE V : DISPOSITIONS PARTICULIERES APPLICABLES A LA CREATION DES COMMUNES

Article 88 : Le mandat des conseillers municipaux d’une commune créée expire à la date du
premier renouvellement général qui suit.

Article 89 : Une convention déterminant les biens et les services transférés à la commune
est conclue entre les autorités représentant les collectivités publiques concernées et le
maire. Cette convention doit intervenir au plus tard à la fin du trimestre suivant l’élection du
conseil municipal.

Article 90 : Le premier budget de la commune est adopté au plus tard à la fin de la session
ordinaire suivant le transfert des biens et services.

TITRE VI : L’AUTORITE DE TUTELLE

Article 91 : Le Ministre chargé de la Décentralisation exerce la tutelle des communes. Il peut


déléguer certains de ses pouvoirs à une autorité administrative locale ».

Article 92 : Le maire ou toute personne intéressée peut former un recours contre les
décisions de l’autorité de tutelle dans les conditions fixées par le code de procédure civile,
commerciale et administrative.

TITRE VII : LE REGIME ELECTORAL

Chapitre 1 : Les conditions requises pour être électeur

Article 93 : Le conseil municipal est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, libre et
secret.

Les dispositions du présent article ne sont applicables qu’au prochain renouvellement


général.

Article 94 : Sont électeurs tous les citoyens mauritaniens des deux sexes, âgés de 18 ans
accomplis, jouissant de leurs droits civiques et politiques inscrits sur la liste électorale et
pouvant justifier d’une durée de résidence dans la commune d’au moins six mois. Cette

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 68


dernière condition n’est pas applicable aux fonctionnaires et agents de l’Etat mutés dans la
commune dans les derniers mois.

Article 95 : Est présumé résident, toute personne ayant acquitté une taxe ou un impôt lié à
la propriété ou à l’habitation depuis deux ans.

Article 96 : Ne peuvent être inscrits sur la liste électorale :

- les personnes condamnées pour crime ;


- les personnes condamnées pour délits à plus de trois ans d’emprisonnement sans
sursis ou à une peine d’emprisonnement supérieure à six mois avec sursis;
- les faillis non réhabilités ;
- les personnes ne jouissant pas de toutes leurs facultés mentales.

CHAPITRE II : Les listes électorales

Section 1 : L’établissement des listes électorales

Article 97 : La liste électorale est établie, sur la base des recensements administratifs
actualisés, par une commission de quatre membres, présidée par le préfet dont relève
territorialement la commune et comprenant un magistrat.

Le magistrat est nommé par arrêté conjoint des ministres chargés de l’Intérieur et de la
Justice. Les quatre membres sont désignés par décision du gouverneur.

La minute de la liste électorale est déposée au secrétariat de la région et les copies de cette
liste sont déposées au secrétariat de la préfecture.

Article 98 : Sont inscrites sur la liste électorale de la commune, les personnes ayant satisfait
aux conditions de résidence au sens des articles 94 et 95.

Article 99 : L’inscription sur la liste électorale est de droit dès lors que l’électeur remplit les
conditions fixées à l’article 94 de la présente ordonnance à la fin de la période
d’établissement ou de révision de la liste électorale.

Article 100 : La liste électorale est révisée chaque année. La période de révision est ouverte
du 1er octobre au 31 décembre. Il est créé dans chaque commune une commission
administrative chargée de la révision de la liste électorale.

Article 101 : Elle est composée d’un magistrat président, de l’autorité administrative locale,
du maire et d’un conseiller. Le magistrat est nommé par arrêté conjoint des ministres
chargés de l’Intérieur et de la Justice et le conseiller est désigné par le conseil municipal.
Cette commission statue sur les demandes d’inscription et de radiation. Ses décisions sont
publiées le 20 Janvier. Elles peuvent être attaquées par toute personne intéressée devant les
juridictions compétentes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 69


Article 102 : En cas de besoin et par arrêté du ministre de l’Intérieur, avant chaque élection
une période de révision extraordinaire qui ne peut excéder trois mois est ouverte avant la
date du scrutin.

La commission administrative prévue aux articles 100 et 101 statue sur les demandes
d’inscription et de radiation.

La révision de la liste est close 30 jours avant le scrutin.

Les décisions de la commission sont publiées et peuvent être attaquées dans les conditions
prévues à l’article 101. Celles-ci doivent être prises au plus tard 20 jours avant les élections.

Article 103 : Sont radiés de la liste électorale, les électeurs décédés, ceux qui ont perdu la
qualité d’électeurs et ceux qui sont inscrits sur la liste électorale d’une autre commune. Les
propositions de radiation sont présentées à la commission administrative par l’autorité
administrative locale, le maire ou toute personne intéressée.

Article 104 : Nul ne peut être inscrit sur deux listes électorales. Dans sa demande
d’inscription, un électeur déjà inscrit sur une liste électorale indique le nom de la commune
où il est déjà inscrit. La commune en informe la commune où l’électeur est déjà inscrit.

Article 105 : Toute personne qui remplit les conditions fixées à l’article 104 de la présente
ordonnance et qui a été radiée à tort par la commission administrative ou n’a pas été
inscrite peut être autorisée à voter par décision du président du tribunal départemental
après la période de clôture de révision de la liste électorale dans un délai qui expire dix jours
avant le premier tour des élections.

Section 2 : Les cartes électorales

Article 106 : Une carte électorale est délivrée à tout électeur inscrit sur la liste électorale sur
présentation de la carte d’identité nationale.

Les cartes électorales, une fois établies, sont distribuées dans la commune par l’autorité
publique chargée de l’organisation des élections ci-après dénommée « Commission
Electorale nationale Indépendante », en abrégé « CENI ».

Elles doivent comporter obligatoirement :

- les noms, prénoms, date et lieu de naissance ainsi que la résidence de l’électeur ;
- le numéro d’inscription de l’électeur sur la liste électorale de la localité où l’électeur
doit voter ;
- un emplacement où est indiqué le bureau de vote où l’électeur doit voter.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 70


Article 107 : Les cartes électorales sont distribuées aux électeurs par les soins de la
commission administrative ou de ses représentants au niveau du bureau de vote. Cette
distribution doit être achevée cinq jours avant le jour du scrutin. Les cartes électorales qui
n’ont pu être remises à leurs titulaires font retour à la commission. Elles y sont conservées à
la disposition des intéressés jusqu’au jour du scrutin inclus si la municipalité constitue
l’unique bureau de vote.

Dans les municipalités où existent plusieurs bureaux de vote, les cartes sont remises le jour
du scrutin au bureau de vote intéressé et y sont tenues à la disposition de leurs titulaires.

Dans l’un ou l’autre cas, elles ne peuvent être délivrées à l’électeur que sur la vue de pièce
d’identité. Procès-verbal de cette opération sera dressé, signé par le titulaire et paraphé par
les membres du bureau.

Les cartes non retirées sont comptées par les membres du bureau et mentionnées dans le
procès-verbal des opérations de vote. Ces cartes sont mises sous pli cacheté portant
l’indication de leur nombre et ce pli, paraphé par les membres du bureau, est déposé auprès
de la commission.

L’électeur régulièrement inscrit sur la liste électorale qui n’est pas en possession de sa carte
d’électeur, soit parce qu’elle est perdue, soit parce qu’elle n’a pas été délivrée, doit être
admis à voter sur présentation de sa carte d’identité nationale.

CHAPITRE III : Les candidatures

Article 108 : Sont éligibles sous réserve des dispositions de l’article 96 de la présente
ordonnance les citoyens mauritaniens hommes et femmes âgés de 25 ans accomplis. Un
candidat ne peut se présenter que dans une circonscription électorale et sur une seule liste.

Article 109 : Les listes de candidats ne doivent, en aucun cas, être composées sur des bases
ethniques, tribales ou ayant un caractère particulier ou sectaire.

Article 110 : Les cas d’inéligibilité absolue sont les suivants :

- les personnes privées de leurs droits civiques ;


- les personnes qui ont été condamnées pour corruption ou fraude électorale ;
- les personnes en faillite ou en liquidation judiciaire ;
- les personnes naturalisées depuis moins de cinq ans ;
- les personnes qui ont été déclarées démissionnaires pour avoir refusé de remplir
l’une de leurs fonctions résultant de leur mandat électif.

Dans ce dernier cas, l’inéligibilité court pour une période de trois ans.

Les cas d’inéligibilité relative sont les suivants :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 71


- les membres des forces armées et de sécurité en service actif ;
- les fonctionnaires d’autorité servant dans la région à laquelle appartient la
commune ;
- les magistrats ;
- l’inspecteur général et les inspecteurs d’Etat et, en général, les fonctionnaires
chargés d’une mission de contrôle administratif interne ;
- le président et les membres de la CENI ;
- le président et les membres de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel
(HAPA) ;
- le Médiateur de la République ;
- le président et les membres des institutions chargées de la régulation des services ;
- toute personne chargée par ses fonctions de la tutelle municipale ou susceptible d’en
être chargée par délégation ;
- le Trésorier général ;
- le directeur des Impôts ;
- le directeur des douanes ;
- le directeur des domaines ;
- les fonctionnaires chargés par leurs fonctions de la tenue et du contrôle des comptes
de la commune ;
- les directeurs des services régionaux de l’Etat et des établissements publics, dans le
ressort des circonscriptions dans lesquelles ils exercent ou ont exercé leurs fonctions
depuis moins de six mois ;
- les agents salariés de la commune.

Il est interdit aux fonctionnaires et agents prévus à l’alinéa ci-dessus d’exercer toute activité
politique, de participer aux campagnes électorales, aux réunions politiques, de prendre des
positions publiques et d’utiliser les moyens de l’Etat et des personnes publiques à des fins
électorales ou politiques.

Toutefois, pour les directeurs des services régionaux de l’Etat et des établissements publics,
et les agents salariés des communes, l’interdiction d’exercer toute activité politique, ou de
participer aux réunions politiques ne s’applique que pendant les périodes électorales et dans
le ressort de la circonscription où ils exercent leurs fonctions.

En cas d’infraction aux dispositions de l’alinéa précédent, ces personnes seront punies des
sanctions pénales prévues à l’article 131, alinéa 3 ci-dessous.

Article 111 : Les fonctions de conseiller municipal sont incompatibles avec les fonctions
énumérées à l’article 110, alinéa 3 ci-dessus.

Nul ne peut être membre de plusieurs conseils municipaux.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 72


Article 112 : Tout conseiller municipal se trouvant dans l’un des cas d’inéligibilité ou
d’incompatibilité visés aux articles110 et 111 ci-dessus est considéré comme démissionnaire
de fait par l’autorité de tutelle, sauf recours à la Chambre administrative de la Cour
suprême.

Article 113 : Les candidatures sont faites au nom des partis politiques légalement reconnus.
La déclaration de candidature est libellée sur papier à entête du parti politique. Elle doit être
signée par les candidats eux-mêmes en présence du représentant local de la CENI et
comporte :

- le cas échéant, le titre donné à la liste;


- les noms, prénoms, âges et domiciles des candidats ;
- le nom du représentant appelé mandataire.

Le conseiller municipal qui démissionne de son parti en cours de mandat perd ipso facto son
siège. Il est procédé à son remplacement dans les formes prévues par la loi.

Chaque parti présentant une liste candidate doit choisir une seule couleur d'impression de
ses bulletins, affiches et circulaires différente des couleurs des listes présentées par les
autres partis. Au cas où le parti politique concerné a plusieurs couleurs ou logos, il choisira le
plus dominant. Couleurs et signes ne doivent en aucun cas rappeler l'emblème national.

Article 114 : Les listes ainsi constituées sont déposées auprès du représentant local de la
CENI, après versement des cautions au Trésor Public, entre le soixantième jour et le
cinquantième jour précédant le scrutin.

Un récépissé provisoire est délivré après versement des cautions.

Un registre spécial est tenu pour l'enregistrement de toutes les listes reçues avec l'indication
de la date et de l'heure de leur réception.

Après validation, un récépissé définitif est délivré par la CENI.

Les noms des candidats auxquels un récépissé définitif a été délivré sont immédiatement
portés à la connaissance des électeurs par voie d'affiche. Aucun retrait de candidature n'est
admis après ce dépôt.

Toutefois, en cas de décès, le mandataire de la liste est tenu de la compléter avant


l'ouverture du scrutin.

Article 115 : La CENI est chargée de contrôler la validité des listes candidates avant le
quarantième jour précédant l'élection.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 73


Les décisions de la CENI sont susceptibles de recours dans un délai maximum de huit jours
devant la Cour Suprême qui statue en dernier ressort.

Article 116 : La campagne électorale est ouverte 15 jours avant l’ouverture du scrutin. Elle
est close à la veille de celui-ci à zéro heure.

Article 117 : La CENI veille à la régularité et au bon déroulement des opérations électorales,
elle organise les bureaux de vote et les opérations de dépouillement et en proclame les
résultats.

Article 118 : Tout mandataire d'une liste candidate a le droit d'arguer de la nullité des
opérations électorales. La réclamation doit être déposée auprès de la CENI au plus tard huit
jours après la proclamation des résultats. Celle-ci statue dans un délai de huit jours à
compter de sa saisine.

Ses décisions sont susceptibles de recours en dernier ressort près de la cour Suprême, qui
doit statuer dans un délai de 30 jours à compter de sa saisine.

CHAPITRE IV : Le scrutin

Article 119 : Les électeurs sont convoqués par décret.

La publication du décret doit se faire au moins 70 jours avant les élections.

Le scrutin ne dure qu'un seul jour. Il est ouvert et clos aux heures fixées par le décret de
convocation des électeurs.

Les membres des forces Armées et de sécurité sont inscrits sur la liste électorale et votent le
jour précédant le jour du scrutin fixé dans le décret convoquant le collège électoral.

Il est procédé immédiatement et sans désemparer au dépouillement de l’ensemble du


scrutin à l’expiration du temps imparti au vote conformément à la réglementation en
vigueur. Le dépouillement est public.

Article 120 : L’élection se déroule aux scrutins de listes. Il n’est pas admis de liste
incomplète.

Article 121 : Toute liste candidate à l’élection municipale devra déposer une caution de 20
000 ouguiya par candidat. Cette caution ne sera remboursée qu’au profit des listes ayant
totalisé plus de 10% des suffrages exprimés.

Article 122 : L’électeur doit choisir librement une liste sans vote préférentiel ni panachage.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 74


Article 123 : Le scrutin sera à un tour si l'une des listes obtient la majorité absolue des
suffrages exprimés. La répartition des sièges à pourvoir se fait à la représentation
proportionnelle avec utilisation du quotient électoral et attribution des restes des sièges
selon le système du plus fort reste des voix obtenues par les listes.

Si au premier tour, aucune liste n'a recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés, il
sera procédé à un second tour. Ne pourront se présenter au second tour que les deux listes
ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages. Chacune des deux listes obtient un nombre
de sièges proportionnels au nombre de suffrages recueillis sur la base du quotient électoral.

S'il y a lieu, le siège restant sera attribué à la liste qui aura le plus fort reste des suffrages
exprimés.

Les candidats sont déclarés élus suivant leur ordre d'inscription sur les listes.

Article 124 : Un décret fixera les modalités du déroulement de la campagne électorale et


précisera l’organisation matérielle des élections concernant notamment la constitution des
bureaux de vote et la transmission des résultats.

TITRE VIII : DISPOSITIONS PARTICULIERES APPLICABLES A L’AGGLOMERATION DE


NOUAKCHOTT

Article 125 : La commune de Nouakchott est soumise aux règles du droit commun, sous
réserve des dispositions qui suivent.

Article 126 : Le conseil municipal de Nouakchott comprend trente-sept (37) membres. Le


maire est assisté d’autant d’adjoints qu’il y’aura de circonscriptions électorales.

Article 127 : La commune de Nouakchott est divisée en circonscriptions électorales dont la


délimitation et le nombre sont fixés dans les conditions prévues à l’article 5 de la présente
ordonnance.

Article 128 : Pour chaque circonscription électorale, un adjoint est élu par le conseil
municipal parmi les conseillers municipaux de la circonscription. Il exerce, par délégation,
les attributions que le maire lui confie.

Article 129 : Les dispositions du présent titre ne sont applicables qu’au prochain
renouvellement des mandats.

TITRE IX : DISPOSITIONS PENALES

Article 130 : Sera punie d’un emprisonnement d’un mois à un an, d’une amende de 6 000 à
60 000 ouguiya, ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui aura réclamé
et obtenu une inscription sur deux ou plusieurs listes, qui se sera fait inscrire sous de faux

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 75


noms ou de fausses qualités ou aura, en se faisant inscrire, dissimulé une incapacité prévue
par la loi.

Article 131 : En dehors des cas spécialement prévus par les dispositions des lois et décrets
actuellement en vigueur, quiconque, soit dans une commission administrative ou
municipale, soit dans un bureau de vote, soit dans les bureaux de mairie ou de
l’administration locale, avant, pendant ou après un scrutin, par inobservation volontaire des
dispositions ayant force législative et des textes en vigueur ou par tous actes frauduleux,
violé ou tenté de violer le secret de vote, porté atteinte ou tenté de porter atteinte à la
sincérité, empêché les opérations du scrutin, ou qui aura changé ou tenté de changer le
résultat, sera puni d’une amende de 7 200 à 36 000 ouguiya et d’un emprisonnement d’un
mois à un an ou de l’une de ces deux peines seulement.

Le délinquant pourra, en outre, être privé de ses droits civiques pendant deux ans au moins
et cinq ans au plus.

Si le coupable est fonctionnaire de l’ordre administratif ou judiciaire, agent ou préposé du


gouverneur ou d’une administration publique, où chargé d’un ministère de service public, la
peine sera portée au double.

Article 132 : Ceux qui, à l’aide de déclaration frauduleuse ou de faux certificats, se seront fait
inscrire ou auront tenté de se faire inscrire indûment sur une liste électorale, ceux qui, à
l’aide des mêmes moyens, auront fait inscrire ou rayer, tenté de faire inscrire ou rayer
indûment un citoyen, et les complices de ces délits seront passibles d’un emprisonnement
de six jours à un an et d’une amende 4 000 à 40 000 ouguiya ou de l’une de ces deux peines
seulement. Les coupables pourront, en outre, être privés pendant deux ans de l’exercice de
leurs droits civiques.

Article 133 : Quiconque par des dons ou libéralités en argent ou en nature, par des
promesses ou faveurs d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers, faits en
vue d’influencer le vote d’un ou plusieurs électeurs, aura obtenu ou tenté d’obtenir leur
suffrage, soit directement soit par l’entremise d’un tiers sera puni de trois mois à deux ans
d’emprisonnement et d’une amende de 24 000 à 240 000 ouguiya, ou de l’une de ces deux
peines seulement.

En plus, il sera puni d’interdiction du droit électoral et il lui sera interdit d’occuper toute
fonction ou emploi public pendant au moins cinq et dix ans au plus.

Sera puni des mêmes peines quiconque aura déterminé ou tenté de déterminer un ou
plusieurs électeurs à s’abstenir ou aura agréé ou sollicité les mêmes dons ou promesses.

Les peines prévues au présent article seront portées au double lorsque les dons, libéralités,
promesses ou faveurs sont agréés ou sollicités d’une partie étrangère.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 76


Article 134 : Ceux qui, par voies de fait, violences ou menaces contre un électeur, soit en lui
faisant craindre de perdre son emploi ou d’exposer à un dommage sa personne, sa famille
ou sa fortune, l’auront déterminé ou auront tenter de le déterminer à s’abstenir de voter, ou
auront influencé ou tenter d’influencer son vote, seront punis d’un emprisonnement d’un
mois à deux ans et d’une amende de 10 000 à 180 000 ouguiya, ou de l’une de ces deux
peines seulement.

Article 135 : Quiconque, étant chargé dans un scrutin de recevoir, compter, dépouiller les
bulletins contenant les suffrages des citoyens, aura soustrait, ajouté ou altéré des bulletins,
sera puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 18 000 à 180 000
ouguiya, ou de l’une de ces deux peines seulement.

Article 136 : Ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manœuvres
frauduleuses, auront surpris ou détourné les suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs
à s’abstenir de voter, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende
de 5 000 à 100 000 ouguiya.

Article 137 : Quiconque, par attroupements, clameurs ou démonstrations menaçantes, aura


troublé les opérations d’un bureau de vote, porté atteinte à l’exercice du droit électoral ou à
la liberté du vote, sera puni d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende
de 48 000 à 240 000 ouguiya.

En plus, il sera interdit du droit de vote et d’être éligible pendant cinq ans au moins et dix
ans au plus.

Article 138 : Toute irruption dans un bureau de vote, consommée ou tentée avec violence
en vue d’empêcher un choix, sera punie d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une
amende de 48 000 à 240 000 ouguiya.

Si les coupables étaient porteurs d’armes ou si le scrutin a été violé, la peine sera la
réclusion.

Article 139 : Les membres d’un collège électoral qui, pendant la réunion, se sont rendus
coupables d’outrages et de violences, soit envers le bureau, soit envers un de ses membres,
ou qui, par des voies de fait ou menaces, auront retardé ou empêché les opérations
électorales, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à un an, et d’une amende de 10
000 à 144 000 ouguiya.

Si le scrutin a été violé, l’emprisonnement sera d’un an à cinq ans, et l’amende de 72 000 à
360 000 ouguiya.

Article 140 : L’enlèvement de l’urne contenant les suffrages émis et non encore dépouillés
sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 48 000 à 240 000
ouguiya.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 77


Si cet enlèvement a été effectué en réunion avec violence, la peine sera la réclusion
criminelle à temps de cinq à dix ans.

Article 141 : La violation du scrutin faite, soit par les membres du bureau, soit par les agents
de l’autorité préposée à la garde des bulletins non encore dépouillés, sera punie de la
réclusion criminelle à temps de cinq à dix ans.

Article 142 : Sera punie des peines portées à l’article 138 ci-dessus toute fraude dans la
délivrance ou la production d’un certificat d’inscription ou radiation des listes électorales.

Article 143 : L’action publique intentée en vertu des articles précédents est prescrite,
conformément aux dispositions du code de procédure pénale.

TITRE X : DISPOSITIONS GENERALES

Article 144 : Des décrets et arrêtés fixeront en tant que de besoin les modalités d’application
de la présente ordonnance.

Article 145 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à la présente


ordonnance, et notamment l’ordonnance 86-134 du 13 août 1986, instituant les communes.

Article 146 : La présente ordonnance sera publiée au journal officiel suivant la procédure
d’urgence, et exécutée comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 78


Extrait de l’Ordonnance n° 2007-036 du17 avril 2007 Portant institution du code de
procédure pénale

SECTION II : Des officiers de police judiciaire

Article 19 : Ont la qualité d’officier de police judiciaire :

 Les walis et les walis Mouçaid ;


 Les Hakems et les chefs d’arrondissement ;
 Le directeur de la sûreté nationale ;
 Les commissaires de police, les officiers de police et les inspecteurs de police
nommés officiers de police judiciaire par arrêté conjoint des ministres de l’intérieur
et de la justice, sur proposition du procureur général près la cour d’appel ;
 Les officiers et sous-officiers de gendarmerie d’un grade égal ou supérieur à celui de
maréchal des logis et les gendarmes appelés à assurer le commandement d’une
brigade ou d’un poste ;
 Le commandant de la garde nationale et les officiers de la garde nationale sous
réserve, pour ces derniers, de recevoir l’agrément du Ministre de la Justice ;
 Les commandants des groupes nomades de l’armée nationale ;
 Les commandants des groupes nomades de la garde nationale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 79


Extrait de la loi n° 2011-003 abrogeant et remplaçant la loi n° 96.019 du 19 juin 1996
portant Code de l’Etat Civil

Article 6: Le Titre Sécurisé (T.S) est un document délivré par l’Etat et fait l’objet d’une l’objet
d’une procédure d’édition et de contrôle conformément aux normes en vigueur in
République Islamique de Mauritanie.

Il est créé par décret une structure chargée de :

 La création et la mise en place du Registre National des Populations :


 La définition et l’exécution des procédures et des modalités de l’enrôlement des
populations (R.N.P) :
 La réception des déclarations des événements d’état civil, l’établissement, la
production et la délivrance des actes qui en découlent ;
 La personnalisation, la production et la délivrance des Titres Sécurisés :
 La mise en place et la gestion des infrastructures et systèmes d’information ;
 La collecte et la protection des données biographiques et biométriques nécessaires à
sa mission.

La structure prévue à l’alinéa précédent peut acquérir, utiliser et fournir les moyens et
techniques performants de cryptage et de décryptage pour la réalisation de sa mission. Elle
jouit de l’immunité d’exécution instituée au profit de l’Etat et des entités publiques par les
lois et règlements en vigueur.

L’organisation, le fonctionnement, les autres attributions de la structure instituée, aux


termes du présent article, et la liste des titres sécurisés sont fixés par voie réglementaire.

Article 13 : Ont la qualité d’officier d’état civil :

 Le Responsable de la Structure prévue à l’alinéa 2 de l’article 6 de la présente loi.


 Le Responsable de chaque Centre d’Accueil des Citoyens.

Article 72 : Sauf le décret n° 150.2012 du 06 juillet 2010 et ses textes d’application, la


présente loi abroge et remplace toutes les dispositions antérieures contraires, notamment
la loi n° 96.019 du 19 juin 1996 portant code d’état civil, et la loi n° 2010.006 du 20 janvier
2010 fixant les sanctions pénales relatives à l’état civil.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 80


2. Arrêté n°R2089/06/MIPT/DGCL/ du 24 août 2006 fixant le nombre de conseillers au
niveau de chaque commune

Article Premier: Le nombre de conseillers municipaux des deux cent seize (216) Communes
de Mauritanie est fixé conformément aux indications du tableau en annexe.

Article 2 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires, notamment celles


relatives à l’arrêté n° 1011 du 06 Septembre 1990 fixant le nombre des conseillers des
communes.

Article 3 : Les Walis et les Hakems sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution
du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel.
Annexe
N° dénomination nombre de conseillers
H.Chargui
101 Nema
10101 Nema 19
10102 Achemim 15
10103 Jreif 15
10104 Bangou 17
10105 Hassi Atile 17
10106 Oum Avnadech 19
10107 Mabrouk 15
10108 Beribavat 15
10109 Noual 11
10110 Agoueinit 17
102 Amourj
10201 Amourj 17
10202 Adel Bagrou 21
10203 Bougadoum 21
103 Bassiknou
10301 Bassiknou 17
10302 El Megve 17
10303 Fassala - Nere 19
10304 Dhar 17
104 Djigueni
10401 Djiguenni 19
10402 MBROUK 2 17
10403 Feireni 17
10404 Beneamane 15
10405 Aoueinat Zbel 17
10406 Ghlig Ehel Boye 15

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 81


10407 Ksar El Barka 17
105 Timbedra
10501 Timbedra 19
10502 Twil 19
10503 Koumbi Saleh 17
10504 Bousteila 19
10505 Hassi M'Hadi 19
106 Oualata
10601 Oualata 19
2 H.Gharbi
201 Aioun
20101 Aioun 19
20102 Oum Lahyadh 17
20103 Doueirare 17
20104 Ten Hemad 11
20105 N'saveni 17
20106 Beneamane 15
20107 Egjert 17
202 Tamchekett
20201 Tamchekett 11
20202 Radhi 17
20203 Sava 19
20204 El Mabrouk 3 11
20205 Guetae Teidoume 17
203 Kobeni
20301 Kobeni 17
20302 Timzine 19
20303 Leghligue 17
20304 Gogui Zemmal 17
20305 Voulaniya 17
20306 Medbougou 19
20307 Hassi Ehel Ahmed Bechne 19
204 Tintane
20401 Tintane 17
20402 Lehreijatt 17
20403 Devaa 17
20404 Agharghar 17
20405 Ain Farba 17
20406 Loueinatt 17
20407 Touil 17
20408 Hassi Abdalla 15
3 Assaba

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 82


301 Kiffa
30101 Kiffa 21
30102 Nouamlein 15
30103 Aghoratt 19
30104 El Melgue 19
30105 Kouroudjel 15
30106 Legrane 19
302 Kankossa
30201 Kankossa 19
30202 Blajmil 19
30203 Hamod 21
30204 Sani 17
30205 Tenaha 17
303 Boumdeid
30301 Boumdeid 15
30302 Laftah 11
30303 Hsey Tine 11
304 Guerou
30401 Guerou 19
30402 Kamour 17
30403 Oueid Jrid 15
30404 El Ghaire 17
305 Barkeol
30501 Barkeol 17
30502 Gueller 17
30503 Daghveg 17
30504 R'Didhih 17
30505 Lebheir 17
30506 Leoueissy 19
30507 El Ghabra 19
30508 Bou Lahrath 17
4 Gorgol
401 Kaedi
40101 Kaedi 21
40102 Nere Walo 17
40103 Ganki 15
40104 Djewol 19
40105 Lexeiba I 19
40106 Tokomadji 17
40107 Tufunde Cive 17
402 Monguel
40201 Monguel 15
40202 Bathet Meit 17

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 83


40203 Bokkol 17
40204 Melzem Teichett 17
40205 Azgueilem tiyab 17
403 Maghama
40301 Maghama 19
40302 Dodol Cive 15
40303 Daw 17
40304 Beileguet Litama 11
40305 Vrea Litama 11
40306 Toulel 17
40307 Sagne 17
40308 Wali 17
404 M'Bout
40401 M'Bout 17
40402 Tikobra 17
40403 Tarenguet Ehel Moulaye Ely 17
40404 N'Djadjbenni Gandega 17
40405 Edebaye Ehl Guelay 19
40406 Foum Gleita 19
40407 Chelkhet Tiyab 17
40408 Lahrach 17
40409 Soufa 17
5 Brakna
501 Aleg
50101 Aleg 19
50102 Cheggar 17
50103 Aghchourguit 17
50104 Maale 21
50105 Bouhdida 19
50106 Djelwar 11
502 Bababe
50201 Bababé 19
50202 Aere M'Bar 19
50203 El Verea 17
503 M'Bagne
50301 M'Bagne 19
50302 Edbaye El Hejaj 17
50303 Bagodine 17
50304 Niabina 19
504 Magta-Lahjar
50401 Magta-Lahjar 19
50402 Wad Amour 19
50403 Dionaba 19

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 84


50404 Sangrave 19
505 Boghe
50501 Boghe 21
50502 Dar El Barka 19
50503 Ould Birem 17
50504 Dar El Avia 15
6 Trarza
601 Rosso
60101 Rosso 21
60102 Jedrel Mohguen 17
602 Wad Naga
60201 Wad-Naga 19
60202 El Arya 17
60203 Aouleigatt 17
603 Keur-Macen
60301 Keur-Macen 17
60302 N'Diago 17
60303 M'Balal 19
604 R'Kiz
60401 R'Kiz 19
60402 Boutalhaya 19
60403 Lexeiba II 19
60404 Bareina 19
60405 Tekane 21
605 Boutilimit
60501 Boutilimit 21
60502 Elb Adress 15
60503 Tenghadej 17
60504 N'Teichett 17
60505 El Mouyessar 11
60506 Ajouer 15
60507 Nebaghiya 17
606 Mederdra
60601 Mederdra 17
60602 Beir Toress 11
60603 Tiguent 19
60604 Taguilalet 11
60605 El Khatt 17
7 Adrar
701 Atar
70101 Atar 21
70102 Tawaz 17
70103 Ain Ehl Taya 17

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 85


70104 Choum 11
702 Aoujeft
70201 Aoujeft 17
70202 Maaden 17
70203 El Medah 17
70204 N'Trguent 11
703 Ouadane
70301 Ouadane 15
704 Chinguitti
70401 Chinguitti 15
70402 Ain Savra 11
8 D.Nouadhibou
801 Nouadhibou
80101 Nouadhibou 21
80102 Boulenouar 11
80103 T'Meimichatt 9
80104 Inal 11
80105 Nouamghar 15
9 Tagant
901 Tidjikja
90101 Tidjikja 19
90102 El Wahat 17
207 Bougacar Ben Amer 17
90104 Tensigh 17
90105 Lehsira 15
902 Moudjeria
90201 Moudjeria 11
90202 Soudoud 19
90203 N'Beika 19
903 Tichitt
90301 Tichitt 15
90302 Lekhcheb 11
10 Guidimagha
1001
100101 Selibaby 19
100102 Ajar 19
100103 Ghabou 21
100104 Arr 19
100105 Ould M'Bony 17
100106 Hassi Chegar 19
100107 Tachott 17
100108 Souvi 17
100109 Baidjam 17

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 86


100110 Gouraye 19
100111 Wompou 17
1002 Ould Yenge
100201 Ould Yenge 15
100202 Boulli 19
100203 Aweinatt 11
100204 Tektaka 17
100205 Lehraj 17
100206 Dafour 19
100207 Bouanze 17
11 Tiris-Zemour
1101 Zoueratt
110101 Zoueratt 21
1102 F'Deirik
110201 F'Deirik 15
1103 Bir Mogrein
110301 Bir Mogrein 11
12 Inchiri
1201 Akjoujt
120101 Akjoujt 17
120102 Benichab 15

1300
130101 Tevrage-Zeyna 21
130202 Sebkha 21
130303 El Mina 21
130404 Riad 21
130505 Arafat 21
130606 Toujounine 21
130707 Dar-Naim 21
130808 Ksar 21
130909 Teyarett 21

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 87


3. Circulaire n°0002 /MIPT du 10 juillet 2002 relative à l’Administration Communale

A Tous Walis, Tous Hakems, Tous Maires

Au lendemain du renouvellement des municipalités, il m'apparaît important de vous


rappeler les règles régissant le fonctionnement des communes ainsi que les procédures qui
conditionnent une bonne gouvernance locale. Les nouvelles équipes municipales issues des
élections d'octobre 2001 et les autorités administratives chargées du contrôle de leurs actes
devront attacher une importance particulière à la mise en place des municipalités, à leur
fonctionnement efficace et à l'amélioration progressive des ressources municipales.

A cet égard, il vous appartiendra de veiller à la bonne application des dispositions explicitées
à travers les indications précisées dans les développements qui suivent :

1. Le Conseil municipal

1.1 Des attributions du Conseil municipal

Instance délibérante, le Conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la
commune, notamment :

 il vote le budget, examine et approuve le compte administratif et le compte de gestion ;


 il fixe les taux des impôts locaux et les tarifs des redevances, des droits domaniaux et des
revenus des services ;
 il programme les actions de développement ;
 il classe et déclasse les biens du domaine public communal ;
 il crée les services publics et définit leurs modalités de gestion ;
 il approuve le plan d'urbanisme de la commune ;
 il crée les emplois municipaux ;
 il accepte les concessions domaniales accordées par l'Etat à la commune ;
 il autorise les transactions d'un montant supérieur au plafond fixé par arrêté conjoint des
Ministres de l’intérieur et des Finances ;
 il accepte les dons et legs soumis à des conditions.

1.2 Des commissions spécialisées

Le Conseil municipal constitue par délibération des commissions et en désigne les membres.
Les Commissions étudient toutes les questions relevant de leur domaine de compétence et
préparent les délibérations du Conseil municipal. Pour assurer une bonne couverture de
l'ensemble des compétences dévolues aux communes par la loi (article 2 de l'ordonnance
87-289 du 20 octobre 1987), la création de quatre commissions s'avère nécessaire :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 88


 Une Commission des Finances et de l'Administration, chargée notamment des
questions budgétaires, de la gestion financière, du personnel et des affaires
juridiques ;
 Une Commission du Développement et de la Coopération, chargée notamment
des questions économiques, des services marchands et de la coopération
bilatérale et multilatérale ;
 Une Commission des Affaires Socioculturelles, chargée notamment des affaires
religieuses, de la culture, de la jeunesse et des sports, de l'aide sociale, de
l'enseignement et de la santé, et de manière générale, de toutes questions
relatives au développement social de la commune ;
 Et, plus spécifiquement dans les communes urbanisées, une Commission de
l'Aménagement et de l'Urbanisme, chargée des voiries et réseaux, des travaux et
des documents d'urbanisme.

1.3 Du fonctionnement du Conseil municipal

Le Conseil doit être réuni au moins une fois par trimestre (article 8 de l'Ordonnance 87.289
du 20 octobre 1987, modifiée par la loi 2001-051 du 7 février 2001). L'ordre du jour est
préparé par le Maire et soumis en quatre exemplaires à l'approbation de l'autorité de tutelle
qui dispose d'un délai de 8 jours pour formuler ses observations. Passé ce délai une
approbation tacite est donnée.

Les convocations aux réunions du Conseil municipal doivent parvenir aux conseillers
municipaux trois jours francs avant la date du Conseil. La convocation comporte l'ordre du
jour. Les dossiers à l'ordre du jour doivent pouvoir être consultés par les conseillers.

Le Conseil délibère uniquement sur les points de l'ordre du jour. Les délibérations ne sont
valables que si la moitié des conseillers sont présents au moment du vote. Lorsque le Conseil
n'a pas pu délibérer à la première convocation, faute de quorum, une deuxième et
éventuellement une troisième réunion sont convoquées dans les mêmes conditions de délai
et sur le même ordre du jour. A la deuxième réunion les délibérations sont valables avec un
quorum d'un tiers, et à la troisième, aucun quorum n'est exigé.

Les règles de fonctionnement du Conseil sont fixées par un règlement intérieur que le
Conseil doit adopter dans un délai de 60 jours à compter de son installation.

Un procès verbal qui retrace les débats et les décisions du Conseil est rédigé et consigné
dans un registre, coté et paraphé, tenu par le secrétaire général de la commune. Ce procès
verbal est approuvé à la session suivante du Conseil municipal.

2. La municipalité

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 89


Le maire et les adjoints assurent la direction collégiale de la commune dans le cadre de la
municipalité. La municipalité élargie aux Présidents des Commissions municipales et au
secrétaire général constitue le bureau municipal.

2.1 De la collégialité de la gestion municipale

En application du principe de collégialité de la gestion municipale, les adjoints au maire et les

Présidents des Commissions doivent être impliqués dans la gestion des affaires municipales
par des réunions hebdomadaires et au minimum mensuelles de la municipalité et du bureau
municipal.

2.2 De la délégation des attributions

Les maires peuvent déléguer à leurs adjoints une partie de leurs attributions. La délégation
est accordée par arrêté du maire et peut être rapportée à tout moment. Chaque maire aura
le souci de partager ses responsabilités avec ses adjoints sans toutefois opérer une trop forte
dilution des responsabilités.

2.3 Du maire exécutif de la commune

Exécutif de la Commune, le maire agit sous le contrôle du Conseil municipal. Il dispose de


pouvoirs propres et de pouvoirs confiés par le Conseil municipal.

A ce titre, le maire :

 représente la commune en justice dans tous les actes de la vie civile et


administrative (article 49 de l'ordonnance 87-289) ;
 prépare et exécute les délibérations du Conseil municipal (article 50 de
l'ordonnance 87-289) et notamment :
 il prépare et propose le budget au Conseil municipal ;
 il exécute le budget dont il est l'ordonnateur ;
 il établit le compte administratif ;
 il procède aux actes de location, vente, acquisition, partage, transaction,
acceptation de dons et legs et de passation des marchés publics autorisés par le
Conseil ;
 il surveille la bonne exécution des marchés de travaux communaux ;
 il établit les impôts, taxes et redevances communaux ;
 il recrute le personnel communal et nomme aux différents emplois ;
 il conserve et administre les biens du domaine public et du domaine privé de la
commune.
 est le chef hiérarchique de l'ensemble du personnel municipal.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 90


2.4 Du maire agent de l'Etat

Le maire exerce certaines missions pour le compte de l'Etat, sous le contrôle de l'Autorité
Administrative et sans en référer au Conseil municipal, notamment :

 Il est chargé de la publication et de la notification des actes administratifs et de la


légalisation des signatures,
 Il est Officier de police judiciaire,
 Il exerce le pouvoir de police municipale. A ce titre, il assure le bon ordre (lutte
contre la divagation des animaux, l'occupation abusive du domaine public,
l'encombrement de la voirie, etc.), la salubrité (hygiène des marchés, propreté, etc.),
la tranquillité (lutte contre les nuisances sonores, les attroupements non autorisés,
etc.) et la moralité publique. Le maire dispose pour remplir cette mission des agents
communaux et des forces de police de l'Etat qui peuvent être mobilisées par le
Hakem à sa demande.
 Il est Officier d'état civil.

Dans l'exercice de ces missions, le représentant de l'Etat peut, si les circonstances l'exigent,
se substituer au maire (article 58 de l'ordonnance 87-289).

L'exercice des responsabilités municipales et notamment l'animation de l'équipe municipale


exige, de la part du maire, un important investissement personnel et une présence quasi-
permanente dans la commune.

2.5 Du secrétaire général

Le maire est assisté par un secrétaire général nommé par le Ministre chargé de l’intérieur
dans les communes chefs-lieux de Wilaya, de Moughataa et d'Arrondissement et par le Wali
dans les autres communes.

Le secrétaire général dirige les services de la commune sous l'autorité du maire. La


commune verse au secrétaire général une indemnité mensuelle proportionnelle aux recettes
de fonctionnement inscrites au budget initial, qui ne peut être inférieure aux montants
suivants :
Comprises Comprises Comprises
Supérieures à Inférieures à
Catégories entre 20 et entre 5 et 20 entre 1 et 5
120 millions 1 million
120 millions millions millions
A 70.000 UM 40.000UM 30.000UM 12.000UM
B 30.000UM 20.000UM 10.000UM 5.000UM
C 15.000UM 8.000UM 3.000UM
D 7.000UM 2.000UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 91


Le maire peut accorder une délégation de signature au secrétaire général par un arrêté qui
énumère limitativement les pièces sur lesquelles porte la délégation:

2.6 Des indemnités pouvant être versées par la commune

Les fonctions du maire et des adjoints sont gratuites. Cependant l'article 45 de l'ordonnance
87-289 autorise le versement d'une indemnité de représentation annuelle et d'une
indemnité de fonction mensuelle aux maires, et d'une indemnité de fonction mensuelle aux
adjoints sous réserve qu’i1s exercent leur activité municipale à temps plein. Les conseillers
municipaux peuvent recevoir une indemnité de session.

Le montant des indemnités est fixé par délibération du Conseil municipal dans les limites des
plafonds suivants (arrêté R009/MIPT du 9 janvier 2002) :

Indemnité Indemnité
Indemnité de Indemnité
de de
Recettes de fonctionnement représentation de
fonction des session des
inscrites au budget initial des fonction des
adjoints conseillers
maires (UM) maires (UM)
(UM) (UM)
Plus de 50.000.000 UM 1.500.000 60.000 35.000 6.000
De 25.000.001 UM à
900.000 40.000 25.000 4.000
5O.OOO.OOO UM
De 10.000.001UM à
480.000 25.000 15.000 3.000
25.000.000 UM
De 2.500.001 UM à
240.000 15.000 10.000 2.000
10.000.000 UM
De 500.000 UM à 2.500.000
180.000 10.000 7.000 1.500
UM
Moins de 500.000 UM 60.000 5.000 3.000 1.000

Le nombre d'adjoints au maire susceptible de percevoir l’indemnité de fonction ne peut


excéder :

 3 pour les communes dont les recettes ordinaires sont supérieures à 50.000.000UM ;
 2 pour les communes dont les recettes ordinaires sont comprises entre 10.000.000 et
50.000.000 UM ;
 1 pour les communes dont les recettes ordinaires sont inférieures à 10.000.000 UM.

Le Conseil municipal peut allouer un logement de fonction au maire et, dans les communes
dont les recettes ordinaires sont supérieures à 50.000.000 UM, aux adjoints permanents à
conditions que ceux-ci exercent leur activité à temps plein et ne bénéficient pas de

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 92


logements de l'Etat. Le logement doit faire l'objet d'un bail au nom de la commune. Le coût
du logement du maire ne pourra excéder le taux de son indemnité de fonction et ceux des
adjoints ne pourront excéder 60% du loyer du logement du maire.

La fourniture du logement peut être remplacée par une indemnité compensatrice dans la
limite de 80% du coût prévu pour la location.

L'attribution du logement est limitée à la durée du mandat.

3. Les actes de la commune et leur contrôle

Les actes de la commune sont les délibérations du Conseil et les arrêtés du maire.

Les décisions du Conseil sont prises par délibération. Les délibérations doivent être
numérotées dans une série annuelle et transcrites dans le registre des délibérations avec
mention du résultat du vote, puis signées par les conseillers. Le registre des délibérations
doit être préalablement coté et paraphé par l'autorité de tutelle.

Les décisions du maire sont prises par arrêté. Les arrêtés doivent être numérotés dans une
série annuelle et classés dans l'ordre chronologique. La date, le numéro et l'objet des arrêtés
doivent être reportés dans un registre.

Les délibérations et les arrêtés sont transmis à l'autorité administrative en quatre


exemplaires. Le quatrième exemplaire est conservé par la commune revêtu du timbre de
l'autorité administrative et de la date du jour de dépôt afin de contrôler les délais
d'approbation. Les délibérations doivent être transmises dans les 8 jours suivant leur
adoption.

Les délibérations et les arrêtés sont exécutoires après l'exercice du contrôle de l'autorité
administrative et leur publication ou leur notification aux intéressés.

L'autorité de tutelle compétente, le délai d'approbation et les modalités du contrôle varient


selon la nature et l'objet des actes transmis :

 Les délibérations portant sur les emprunts à contracter et les garanties à consentir
sont soumises dans tous les cas, à l'approbation conjointe du Ministre de l’intérieur
et du Ministre des Finances (article 32 de l'ordonnance 87-289). L'administration de
tutelle dispose d'un délai de 45 jours à compter de la date de dépôt pour notifier son
opposition. Passé ce délai l'approbation est tacite.
 Les délibérations budgétaires (budget initial, budget complémentaire, décisions
modificatives) et les délibérations portant sur les règles d'assiette, les taux et les
règles de recouvrement des impôts communaux, des droits et des redevances, sur
l'acceptation des dons et legs soumis à des conditions, sur les acquisitions, les ventes

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 93


ou les échanges d'immeubles, prises par les communes chefs-lieux de Wilaya et les
communes de l'agglomération de Nouakchott sont soumises à l'approbation
conjointe du Ministre de l’intérieur et du Ministre des Finances (article 32 de
l'ordonnance 87-289). L'exercice de ce contrôle est délégué au Wali pour les
délibérations prises par les autres communes (arrêté conjoint N° MIPT/MF).
L'administration de tutelle dispose d'un délai de 45 jours à compter de la date de
dépôt pour notifier son opposition. Passé ce délai l’approbation est tacite.
 Les délibérations portant sur la dénomination des rues, places et bâtiments publics,
sur les règlements de voirie, de construction et d'hygiène; sur le classement, le
déclassement l'affectation du domaine public communal; sur le règlement intérieur
du Conseil municipal, sont soumises à l'approbation du Ministre de l’intérieur (article
33 de l'Ordonnance 87-289). L’exercice de ce contrôle est délégué au Wali pour les
délibérations prises par les communes rurales. L'administration de tutelle dispose
d'un délai de 45 jours à compter de la date de dépôt pour notifier son opposition.
Passé ce délai l'approbation est tacite.
 Les autres délibérations sont soumises au contrôle de légalité de l'autorité
administrative locale. L'administration de tutelle dispose d'un délai de 20 jours à
compter de la date de dépôt pour notifier son opposition. Passé ce délai
l'approbation est tacite.
 Les arrêtés relatifs aux actes de location, de vente, d'acquisition, d'acceptation de
dons et legs; aux passations de marchés publics ; aux nominations, révocations et
rémunérations du personnel; aux impôts communaux, droits et redevances; à
l'urbanisme sont soumis à l'approbation de l'autorité administrative locale.
L'administration dispose d'un délai de 10 jours pour notifier son opposition. Passé ce
délai l'approbation est tacite.
 Les autres arrêtés sont exécutoires dès publication ou notification à l’intéressé.

Lorsque le maire agit au nom de l'Etat ses décisions sont exécutoires dès transmission à
l'autorité administrative locale et publication ou notification à l'intéressé. L'autorité
administrative locale peut annuler ou modifier à tout moment ces décisions et se substituer
au maire.

4. Les finances communales

Les communes fonctionnent sous le régime de la séparation des fonctions de l'ordonnateur


et du comptable. Le maire est l'ordonnateur du budget voté par le Conseil municipal et, à ce
titre, ordonne les recettes et les dépenses de la commune. Le Receveur municipal (Trésorier
Régional ou Percepteur) exécute, après les contrôles réglementaires, les ordres de paiement
et les ordres de recettes émis par l'ordonnateur, et conserve les fonds de la commune.

4.1 Du budget de la commune

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 94


Le budget de la commune est l'acte qui autorise l'exécutif à percevoir des recettes et à
exécuter des dépenses.

Le budget est établi pour l'année civile du 1er janvier au 31 décembre (principe d'annualité)
et reprend l’ensemble des recettes et dépenses de l'exercice (principe d'universalité) sans
compensation entre charges et produits (principe de non-contraction entre recettes et
dépenses publiques) dans un document unique (principe de l'unité).

Les recettes et les dépenses sont classées par nature. La nomenclature budgétaire est
divisée en chapitres, articles et paragraphes. Les articles regroupent les paragraphes et les
chapitres regroupent les articles.

Le budget est présenté en deux sections: la section de fonctionnement et la section


d'équipement.

4.1.1 Du budget initial

Le budget s'équilibre section par section. Lors de la préparation du budget initial les recettes
de la section d’investissement sont complétées par des crédits transférés de la section de
fonctionnement qui constituent l'autofinancement dégagé par la commune. Une prévision
de recette est effectuée en section d’investissement sur l’imputation « 111 Prélèvement sur
recettes de fonctionnement » et une prévision de dépense d'un même montant en section
de fonctionnement sur l’imputation « 81 Prélèvement pour dépense d’investissement » .

Le budget initial est complété par des annexes détaillant les principales prévisions,
notamment un état du personnel comportant l'ensemble des postes pourvus ou à pourvoir
durant l'exercice.

Le budget est accompagné des délibérations du Conseil municipal fixant le taux de la


contribution foncière et les tarifs de la taxe communale, de la taxe d'habitation, de la
contribution communale, des droits domaniaux, des redevances, des revenus des services et
des amendes.

Le vote du Conseil municipal spécialise les crédits entre les imputations de la nomenclature
budgétaire. Les crédits sont votés par chapitre ou, si le conseil le décide, par article. Les
aménagements de crédit entre des imputations spécialisées lors du vote du budget doivent
faire l'objet de décisions modificatives votées par le Conseil municipal. Une décision
modificative doit intervenir :

 Chaque fois que la réalisation d'une recette présente une différence par rapport aux
prévisions primitives de nature à entraîner un déficit (prévisions supérieures aux
réalisations effectives) ou ;
 Chaque fois que les crédits ouverts à une imputation sont insuffisants pour supporter
les dépenses à ordonnancer.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 95


Lès crédits sont prélevés sur une imputation excessivement dotée ou sur le chapitre « 67 –
Provisions pour dépenses imprévues ». Le chapitre 67 constitue une réserve et ne peut pas
faire l'objet de mandats.

4.1.2 Du budget complémentaire

Le budget initial est complété par un budget complémentaire qui reprend le résultat
antérieur. Le budget complémentaire n'est pas obligatoire et le résultat peut être repris au
budget initial suivant.

Le résultat de la section d'équipement est reporté en section d'équipement à l'imputation


budgétaire « 115-Résultat d’investissement reporté ».

Le résultat de la section de fonctionnement est reporté en section de fonctionnement à


l’imputation « 82- Résultat d'exploitation exercice antérieur ».

L’ensemble des documents budgétaires doit être équilibré en recettes et en dépenses


section par section.

4.1.3 Des conditions d'équilibre du budget

Le maire est responsable de la préparation du budget initial, du budget complémentaire et


des décisions modificatives.

Les documents budgétaires doivent remplir les conditions d'équilibre suivantes :

 évaluation sincère, sans omission, ni majoration, ni minoration des recettes et


dépenses ;
 inscription des crédits nécessaires pour résorber les déficits éventuels constatés à
l'exercice précédent ;
 inscription des dépenses obligatoires mises à la charge de la commune par la loi ou
résultant des engagements contractuels pris durant les gestions antérieures ( contrat
de travail, remboursement des emprunts, contrat de fournitures) ;
 financement par des ressources propres des dépenses de fonctionnement et des
dépenses imprévues.

Les recettes sont évaluées sur la base des réalisations constatées au dernier compte
administratif connu.

L’évaluation des dépenses est effectuée en fonction des résultats de l'évaluation des
recettes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 96


Les dépenses d’investissement inscrites au budget doivent garantir le renouvellement des
immobilisations : voiries, bâtiments, matériel roulant, mobilier, de la commune.

Après évaluation des recettes et des dépenses, l'équilibre est recherché :

 par augmentation des taux des impôts locaux, des droits domaniaux, des redevances
ou des tarifs des services, ou
 par réduction des dépenses.

4.1.4 De la prise en charge des dépenses obligatoires

Les dépenses obligatoires, qui résultent des engagements antérieurs que la commune doit
honorer (contrat de travail, contrat de fournitures d'eau et d'électricité, etc.) ou d'une
obligation légale, doivent être inscrites en priorité.

Constituent des dépenses obligatoires, notamment :

 le versement au Fonds Intercommunal de Solidarité dont le montant est de 1% des


recettes ordinaires pour les budgets inférieurs à 5.000.000 UM, de 2% pour les
budgets de 5.000.000 UM à 20.000.000 UM et de 3% pour les budgets supérieurs à
20.000.000 UM ;
 les charges de personnel qui résultent de l'addition, pour chacun des emplois figurant
au tableau des effectifs, du salaire de base, des primes et des charges sociales. Les
emplois temporaires sont inscrits pour la durée de service programmée.

4.2 Du contrôle de la tutelle

Le budget initial doit être adopté par le Conseil municipal et transmis à l'autorité de tutelle
avant le 30 novembre de l'exercice précédent, accompagné d'un rapport de présentation et
des pièces justificatives (article 62 de l'ordonnance 87-289).

Le contrôle de l'autorité de tutelle porte sur :

 La régularité du vote par le Conseil municipal ;


 La légalité des impôts et taxes ;
 La conformité à la réglementation de la présentation des documents budgétaires ;
 L'exactitude des calculs ;
 La sincérité et l'équilibre du budget.

Lorsque les conditions ci-dessus sont réunies, le budget de la commune sera approuvé par
l'autorité de tutelle dans un délai de 45 jours à partir de la date de transmission par
l'autorité municipale. Passé ce délai l'approbation est tacite.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 97


L'administration de tutelle peut arrêter d'office un budget communal dans les cas suivants :

 la commune n'a pas voté son budget avant le 31 décembre et n'a pas répondu dans
un délai de 20 jours à la demande de l'administration de produire un budget ;
 Le budget voté ne comporte pas les dépenses obligatoires et la commune n'a pas
répondu dans un délai de 20 jours à la demande de modification faite par
l'administration (article 65 et 66 de l'ordonnance 87-289).

Le budget arrêté dans ces conditions par l'administration de tutelle doit être obligatoirement
exécuté par le maire de la commune concernée.

Lorsque le budget voté n'a pas été approuvé le 1er janvier, le ministre chargé de l'intérieur
autorise l'exécution des dépenses sur la base du douzième provisoire des crédits votés
l'exercice précédent et le recouvrement des impôts, taxes et redevance aux taux fixés pour
l'exercice précédent.

4.3 Exécution du budget

Le maire ouvre, le premier jour de l'exercice, un registre des recettes et un registre des
dépenses qui comportent une page pour chaque imputation budgétaire, et reporte sur
chacune d'elles le montant de la prévision budgétaire.

4.3.1 Des recettes budgétaires

Les étapes de la procédure d'exécution des recettes sont (1) l'émission et (2) le
recouvrement.

1) Le maire prescrit l'exécution d'une recette par l'émission d'un titre de recettes.

Pour toutes recettes pouvant être liquidées avant encaissement, l'émission du titre précède
l’encaissement effectif.

Pour les recettes au comptant payées directement auprès des régisseurs contre un ticket, un
timbre ou une quittance et pour les recettes directement perçues par le receveur municipal,
un titre de recettes de régularisation est émis après encaissement.

Le maire fait procéder à la liquidation des droits ou à la vérification des états de versement
des recettes encaissées au comptant préalablement à l'émission des titres de recettes.

Les titres de recettes sont émis au nom du redevable ou, pour les paiements au comptant,
au nom du régisseur qui a procédé au recouvrement. Les titres de recettes sont récapitulés
dans l'ordre croissant des numéros des titres sur un bordereau de transmission des titres de
recettes, émis en double exemplaire, et reportés sur le registre des recettes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 98


Les titres de recettes et les bordereaux d'émission sont numérotés dans une série continue
commençant par 1 le 1er janvier et se terminant à la fin de l'exercice, et signés par le maire
avant d'être remis au receveur municipal.

Les titres de recettes de régularisation des recettes au comptant effectuées par les
régisseurs sont remis Receveur municipal avec les fonds et les états de versement par les
régisseurs de recettes.

2) A la réception des titres de recettes et des bordereaux de transmission, le Receveur


municipal contrôle la régularité de la mise en recouvrement et, après avoir mentionné la
prise en charge ou le rejet des titres de recettes, retourne à l'ordonnateur le double des
bordereaux émargés.

Les recouvrements sont effectués par le receveur municipal ou, sous son contrôle, par les
régisseurs de recettes de la commune.

Les régisseurs de recettes encaissent auprès des redevables les recettes au comptant et les
recettes sur les titres confiés par le Receveur municipal: titres de recettes émis par le maire
et rôle de la contribution foncière.

Les régisseurs délivrent aux redevables un ticket ou un timbre pour les recettes au comptant
et une quittance pour les recettes sur titre. Le numéro de la quittance, le montant encaissé
et la date d'encaissement doivent être reportés sur le titre de recettes ou le rôle de la
contribution foncière.

Le régisseur enregistre dans l'ordre chronologique les encaissements effectués sur un état
de versement.

L’état de versement est établi en double exemplaire : le premier exemplaire accompagne le


versement au Receveur municipal, le deuxième est conservé par le régisseur et constitue le
journal de la régie.

Le régisseur demande à l'ordonnateur d'établir un titre de recettes de régularisation qu’i1


remet avec les fonds au Receveur municipal.

Le receveur municipal alimente les régisseurs en quittances, en carnets de tickets ou en


timbres et délivre quittance des montants encaissés.

Le Receveur municipal communique au maire les encaissements effectués sans titres de


recettes. Le maire établit les titres de recettes correspondants, qui sont nécessaires à
l’imputation définitive de la recette, et les adresses au Receveur municipal.

4.3.2 Des dépenses budgétaires

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 99


Les étapes de la procédure d'exécution des dépenses sont : (1) l’engagement, (2) la
liquidation, (3) le mandatement et (4) le paiement.

1. L'engagement de la dépense se décompose en un engagement comptable et un


engagement juridique :

 L'engagement comptable consiste à réserver les crédits nécessaires au paiement de


la dépense ;
 L'engagement juridique est l'acte par lequel la commune crée ou constate à son
encontre une obligation de laquelle résultera une charge.

Cet engagement est matérialisé par un bon de commande adressé à un fournisseur, un


marché, un état de salaire et d'une manière générale, tout acte entraînant une obligation de
payer.

Avant l'émission de la commande le maire fait vérifier le crédit disponible et inscrire


l'engagement sur le registre des dépenses. Les engagements sont numérotés dans chaque
imputation dans une série continue commençant par 1 le 1er janvier et s'achevant au 31
décembre.

Les bons de commande, les marchés ou les décisions de subvention doivent obligatoirement
comporter : un numéro d'ordre, la désignation de l'ordonnateur, la désignation de l'exercice
et la date d'émission, la désignation du titulaire, l’imputation budgétaire de la dépense, le
numéro d'engagement, l'objet de la dépense, le montant de la dépense, la référence de la
facture pro forma ou du devis, et doivent être numérotés dans une série unique et continue
commençant par 1 le 1er janvier.

Les bons de commande, les marchés ou les décisions de subvention sont soumis à la
signature du maire qui est le seul à pouvoir engager les dépenses de la commune.

1. La liquidation a pour objet de vérifier la réalité juridique et matérielle de la dette et


d’arrêter le montant de la dépense. Le maire procède à la réception de la commande, vérifie
la conformité de la livraison avec le bon de commande et la facture et appose sur la facture
la mention «certifie le service fait », puis arrête le montant à payer et fait procéder à la
rédaction d'un mandat.

Le montant mandaté ne doit jamais être supérieur au montant engagé.

1. Le mandat est l’acte par lequel le maire ordonne au receveur municipal de payer.

Le mandat est établi au nom du créancier. Il est signé par le maire avant d’être adressé au
receveur municipal pour paiement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 100


Les mandats sont récapitulés dans l’ordre croissant des numéros des titres sur un bordereau
de transmission des mandats, émis en double exemplaire, et reportés dans le registre des
dépenses.

Les mandats et les bordereaux sont numérotés dans une série continue commençant par 1
le 1er janvier et se terminant le 15 février de l’exercice suivant (fin de la journée
complémentaire).

1. Le paiement est effectué par le receveur municipal sur présentation du mandat.

Le receveur municipal contrôle l'existence de fonds libres et la régularité de la dépense.

Le contrôle de régularité porte sur la signature de l'ordonnateur, la disponibilité des crédits,


l’exactitude de l’imputation, la validité de la créance, la conformité du montant mandaté au
montant engagé, le caractère libératoire du règlement, l'application des lois et des
règlements applicables aux dépenses considérées.

Si le mandat satisfait aux contrôles, le Receveur municipal procède au paiement, sinon le


mandat est rejeté et retourné au maire avec les pièces justificatives et accompagné d'une
note de rejet.

En cas de rejet, l'ordonnateur a la possibilité :

 Soit de procéder au retrait de la dépense ;


 Soit de procéder aux régularisations nécessaires ;
 Soit d’exercer son droit de réquisition par écrit et sous sa responsabilité.

La réquisition engage la responsabilité financière du maire et dégage celle du receveur


municipal, dans les conditions de l'article 8 du règlement de la comptabilité publique
(Ordonnance 89.012 du 23 janvier 1989).

4.3.3 Opérations de fin d’exercice

1. Opérations sur les recettes

Les recettes sont rattachées à l’exercice d’encaissement.

Le maire doit recevoir du Receveur, avant le 31 décembre, les recouvrements effectués non
régularisés par un titre de recettes. Le maire régularise l’ensemble des recettes encaissées
par des titres de recettes de régularisation datés du 31 décembre.

Le maire doit recevoir du Receveur, avant le15 février, la liste des titres de recettes non
recouvrés au 31 décembre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 101


A la demande du receveur municipal, les cotes jugées irrécouvrables pourront être admises
en non-valeur par délibération du Conseil municipal et annulées. Le recouvrement des cotes
restant à recouvrer est poursuivi durant le nouvel exercice. La prévision budgétaire
correspondante devra être inscrite dans le budget complémentaire.

2. Opérations sur les dépenses

La journée comptable du 31 décembre est prolongée par une journée complémentaire du 1 er


janvier au 15 février pour, effectuer les mandatements des opérations engagées avant le 31
décembre. Les mandats effectués pendant la journée complémentaire sont datés du 31
décembre.

Les engagements de dépense non mandatés au 15 février sont reportés dans l'exercice
suivant. Les crédits correspondant devront être inscrits au budget complémentaire.

Avant la clôture de l'exercice, les deux sections sont équilibrées par l'exécution d'un
prélèvement sur la section de fonctionnement à la hauteur du déficit constaté à la section
d'équipement. Cette opération est exécutée par l'émission d'un mandat d'ordre dans
l'imputation « 81 -Prélèvement pour dépenses d’investissement » et d'un titre de recettes
d'ordre dans l’imputation « 111 -Prélèvement sur recettes de fonctionnement » du montant
nécessaire à l'équilibre de la section d'équipement.

1.3. Le compte administratif et le compte de gestion

Le maire établit le compte administratif qui récapitule dans un tableau (i) les prévisions de
recettes et les autorisations de dépense inscrites au budget initial, au budget
complémentaire et aux décisions modificatives, (ii) les recettes et les dépenses émises
imputées à chaque ligne budgétaire et (iii) le résultat d’exécution.

Le résultat de l'exercice à reporter est calculé par la différence entre les encaissements
effectués et les mandats émis pris en charge par le Receveur municipal. Ce résultat apparaît
dans le compte de gestion du Receveur municipal.

Le compte administratif et le compte de gestion du Receveur municipal sont soumis à


l'examen du Conseil municipal. Leur adoption est un préalable à l’incorporation des résultats
au budget complémentaire.

4.4 Des régies de recettes et les régies d'avances

Les régies de recettes et les régies d'avances constituent une exception au principe de
séparation des ordonnateurs et des comptables. Le régisseur est placé sous l'autorité
hiérarchique du maire et le contrôle du Receveur. La régie est créée par délibération du
Conseil municipal et soumise à autorisation du Ministre des Finances.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 102


Un arrêté du maire fixe la nature des produits à encaisser ou des dépenses à payer, le
montant maximum de l'encaisse ou de l'avance, la périodicité des versements, le montant
de l'avance et de l'indemnité de responsabilité.

Le régisseur est nommé par arrêté du maire et soumis à l'agrément du Receveur municipal.

Le régisseur de recettes liquide et encaisse les droits au comptant et encaisse les titres de
recettes et les rôles confiés par le Receveur municipal.

Le régisseur d’avance paye l’ensemble des dépenses de fonctionnement dans les communes
éloignées du siège du Receveur municipal ou les dépenses autorisées par l’arrêté de création
dans les autres cas.

La régie fonctionne avec une avance permanente contrôlée à chaque renouvellement.

Les régies de recettes des communes chefs-lieux de Moughataa sont autorisées par l’arrêté
180/MF du 16 Mai 1998.

5.5. De la Fiscalité Locale

Les modifications de la législation fiscale introduites par la loi 2001-01 augmentent les
responsabilités des communes et simplifient les procédures d’établissement de la
contribution foncière, de la taxe communale et de la taxe d’habitation.

Désormais, l'établissement de la contribution foncière, de la taxe d'habitation, de la


contribution communale et de la taxe communale est déléguée (i) de plein droit aux
secrétaires généraux des communes où les services fiscaux ne sont pas implantés ou (ii) par
délégation du Ministre des Finances, à la demande du maire, dans les autres communes.

L'encadrement des taux d'imposition par la législation a été considérablement allégé. Il


devient de la responsabilité des maires d'arbitrer entre les besoins de financement des
services et des équipements communaux et le niveau de pression fiscale acceptable par les
contribuables.

C'est pourquoi, les maires doivent désormais connaître les règles d'établissement de la
fiscalité communale.

5.1 De la contribution foncière

La contribution foncière est une taxe annuelle payée par les propriétaires ou les
propriétaires apparents des immeubles implantés sur le territoire de la commune. Les
propriétaires apparents sont les occupants des locaux dont le propriétaire n'est pas identifié
précisément. Un recensement fiscal organisé par le secrétaire général permet de constituer

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 103


le registre des contribuables à la contribution foncière sur lequel sera reporté le montant
des valeurs locatives et le montant de la contribution foncière.

La valeur locative de l’immeuble est la base de la contribution foncière.

La valeur locative est le montant du loyer d'une construction aux conditions du marché local.
Ce montant est fixé pour chacune des catégories de construction par la Commission
communale des Impôts sur la base des résultats de l'enquête fiscale.

Les valeurs locatives de références approuvées par la Commission communale des Impôts
sont rendues applicables par arrêté du maire et sont utilisées pour l'évaluation de la valeur
locative de chacun des immeubles recensés. Les catégories de construction sont
déterminées par la Commission communale des Impôts suivant les caractéristiques des
constructions recensées dans la commune.

Lorsqu'un immeuble ne rentre dans aucune catégorie arrêtée par la Commission communale
des Impôts, la valeur locative est calculée par l'application du taux de 14% au prix de revient
de l’immeuble.

La commission communale des impôts (article 430 nouveau du CGI) est présidée par le maire
ou un adjoint au maire délégué et comprend le représentant de l'administration fiscale, le
représentant de l'autorité administrative de tutelle, deux conseillers municipaux désignés
par le Conseil municipal et deux représentants de la population désignés par l'autorité
administrative de tutelle. Le représentant de l'administration fiscale est secrétaire de
séance. Le secrétaire général de la commune représente l'administration fiscale dans les
communes où l'administration fiscale ne dispose pas d'un bureau.

La commission est convoquée par le maire en accord avec l'autorité administrative de tutelle
et le représentant de l'administration fiscale. Le taux d’imposition est fixé par délibération
du Conseil municipal dans des limites fixées par la loi: au minimum 3% et au maximum 10%
(article 432 nouveau du CGI).

Le montant de l’impôt est le produit de la valeur locative nette arrondie à la centaine


d'ouguiyas inférieure, après abattement de 20%, et du taux voté par le Conseil municipal.

L’impôt, la valeur locative et le taux sont reportés sur un avis d’imposition émis au nom et à
l'adresse du contribuable.

Les avis d'imposition sont rassemblés dans un rôle émis en double exemplaire. Le maire fixe
la date de mise en recouvrement, rend le rôle exécutoire et le remet au Receveur municipal
qui le prend en charge et le confie pour recouvrement au régisseur de recettes de la
commune.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 104


L'émission d'une année peut faire l'objet de plusieurs rôles distingués par le numéro du rôle.

Les avis d'imposition sont remis aux contribuables avant la date d'exigibilité par le régisseur
de recettes de la commune. Le régisseur encaisse le montant de l’impôt, délivre une
quittance et émarge le rôle du montant payé, mentionne la date du paiement et le N° de la
quittance remise. L’impôt est majoré de 10% deux mois après la date de mise en
recouvrement (article 492 du CGI).

Les contribuables sont tenus de déclarer au secrétaire général les constructions d’immeubles
nouveaux ou les modifications des immeubles existants avant le 28 février de chaque année.
Le défaut de déclaration est passible d'une amende fiscale de 5.000 à 20.000 UM (article 432
nouveau du CGI). Le secrétaire général actualise le registre des contribuables des
déclarations enregistrées.

5.2 De la taxe d'habitation et de la contribution communale

La taxe d'habitation et la contribution communale sont complémentaires, l'une frappe les


occupants des habitations reposant sur des fondations, l'autre frappe les occupants des
habitations non permanentes construites sans fondations. Un recensement fiscal organisé
par le secrétaire général, simultanément avec le recensement de la contribution foncière,
permet de constituer le registre des contribuables à la taxe d'habitation et à la contribution
communale.

La taxe d'habitation et la contribution communale sont des taxes annuelles payées par les
occupants, permanents ou occasionnels, de locaux implantés sur le territoire de la
commune.

Le tarif de la taxe d'habitation est modulé selon la catégorie de la construction et le quartier


sans pouvoir dépasser un montant annuel de 15.000 UM. Les catégories de construction et
le barème de la taxe sont fixés par délibération du Conseil municipal. Les critères de
classification devront être objectifs et faciles à recenser: nombre de pièces, nature de la
toiture, possession de l'eau courante ou d'une installation électrique. Le barème retenu doit
garantir une progressivité de l'impôt avec le niveau de confort et la taille de l'habitation ainsi
que la qualité du quartier.

Le montant de la contribution communale est fixé par délibération du conseil municipal


sans pouvoir dépasser 300UM.

Le montant de l’impôt correspondant à la catégorie de chaque habitation est reporté sur le


registre de la taxe d’habitation et de la contribution communale.

Le recouvrement est effectué au comptant au moment du recensement par les agents de la


régie de recettes communale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 105


Lorsqu’un contribuable n’a pas acquitté la taxe d’habitation ou la contribution communale,
le maire émet un titre de recettes du montant de la taxe, majoré de 50%, revêtu de la
mention : « rendu exécutoire en application des dispositions de l’article 227 de l’ordonnance
89.012 ». Le titre de recettes est remis au receveur municipal pour recouvrement.

5.3 De la taxe communale

La taxe communale est une taxe mensuelle qui frappe les activités exercées sur le territoire
de la commune.

Un recensement fiscal organisé par le secrétaire général, simultanément avec le


recensement de la contribution foncière, permet de constituer le registre des contribuables
à la taxe communale.

Le montant de la taxe est modulé en fonction de la classe et de la catégorie


d’importance de l'activité.

Le Conseil municipal fixe le nombre de classes, le nombre de catégories, les critères de


classification des activités et les tarifs applicables à chacune d'elles. La limitation du nombre
de classes simplifie la gestion de la taxe.

Les tarifs mensuels doivent être compris entre 50 UM et 6.000 UM. Le barème retenu doit
garantir une progressivité de l’impôt.

La contribution de chaque contribuable, déterminée par la catégorie et la classe de l'activité,


est reportée sur le registre des contribuables.

Le recouvrement est effectué au comptant par les agents de la régie de recettes communale.

Lorsque le contribuable n’a pas acquitté le montant mensuel de la taxe communale, le maire
émet un titre de recettes du montant de la taxe, majoré de 50%, revêtu de la mention: «
rendu exécutoire en application des dispositions de l'article 227 de l'ordonnance 89-012 ».
Le titre de recettes est remis au receveur municipal pour recouvrement.

Le registre des contribuables doit être actualisé en permanence des cessations d'activité, des
créations d’activités, des modifications de la classe et de la catégorie de l'activité constatées.

5.4. Des réclamations

Les réclamations sur les impôts communaux doivent désormais être adressées au maire
(articles 559 et 570 nouveaux du CGI). Les réclamations sont de deux ordres: les
réclamations contentieuses et les recours gracieux.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 106


Dans la réclamation contentieuse, le contribuable conteste l’imposition ou demande une
rectification du montant de l’imposition. La réclamation doit comporter: le motif précis de la
réclamation, la copie de l'avis d’imposition ou de la quittance de l’impôt contesté, la
signature de l'auteur. La réclamation doit être individuelle. Le maire apprécie les motifs de la
demande, fait procéder aux vérifications et prend, lorsque la demande est justifiée, une
décision de dégrèvement. La demande doit être formulée par le contribuable dans un délai
de 12 mois après la date de mise en recouvrement ou de la notification d'un titre de
recettes.

Le maire dispose d'un délai de 6 mois pour instruire le dossier. Le registre des contribuables
est corrigé conformément au dégrèvement accordé.

Dans le recours gracieux, le contribuable ne conteste pas l’impôt mais déclare être dans
l’impossibilité financière de s'acquitter de sa contribution et en demande une remise totale
ou partielle. Après vérification de la situation du contribuable, le maire peut décider d'une
remise et prendre une décision de dégrèvement.

La remise est valable pour une imposition et n'entraîne pas une modification de la situation
du contribuable au registre des contribuables.

Les décisions de dégrèvement sont communiquées au Receveur municipal qui demandera


l'admission en non-valeur des titres de recettes correspondant et à l'autorité administrative
de tutelle qui assure le contrôle de légalité de la décision.

La réussite dans le domaine de la gestion municipale dépendra, dans une large mesure de
vos capacités à asseoir une administration municipale organisée en véritable service public,
soucieuse et proche des préoccupations des citoyens mais aussi respectueuse de la légalité.

L'administration communale a une mission de développement dont la caractéristique


essentielle repose sur ses capacités à mobiliser les ressources (notamment fiscales)
nécessaires à la réalisation d'une telle mission.

Enfin, il apparaît clair que les autorités administratives, pour une bonne application des
instructions contenues dans la présente circulaire, nonobstant l'obligation de respecter le
principe de l'autonomie communale requise par notre système de décentralisation, doivent
apporter aux communes une assistance régulière dans la gestion des affaires municipales.

Vous me rendrez compte de l'exécution des instructions contenues dans la présente


circulaire à l'application de laquelle, j'attache de l’importance.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 107


4. Circulaire n°003/MDAT du 24 mars 2008 relative à l’exercice des responsabilités
municipales

Tous Walis

Tous Hakems

Tous Chefs d’Arrondissements

Tous Maires

Dans le souci de mener à bien la mission qui lui est assignée en matière de développement
local, le Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire s’attèle, depuis
sa création, à la conduite de plusieurs réformes relatives notamment à l’adoption d’un code
des collectivités territoriales, d’une loi d’orientation sur l’aménagement du territoire, d’une
réforme de la fiscalité locale et du mode de fonctionnement du Fonds Régional de
Développement (FRD).

En attendant l’adoption et la mise en application desdites réformes, il me s’emble utile de


rappeler, pour mémoire et à titre liminaire, les principales responsabilités qui incombent au
maire en sa qualité de représentant des populations et d’agent de l’Etat.

1 - Le Maire en tant qu’exécutif de la commune

Le Maire exerce le pouvoir exécutif, dans le ressort territorial de sa commune, sous le


contrôle du Conseil Municipal. A ce titre, il prépare et exécute les délibérations du Conseil
municipal (article 50 de l’ordonnance n° 87 280). Il est, plus particulièrement, chargé de :

- préparer et proposer le budget au conseil municipal ;


- exécuter le budget dont il est l’ordonnateur ;
- établir le compte administratif ;
- établir les impôts, taxes et redevances communaux ;
- recruter le personnel communal et nommer aux différents postes ;
- conserver et administrer les biens du domaine public et du domaine privé de la
commune.

2 - Le Maire en tant qu’agent de l’Etat

Le Maire exerce un certain nombre de missions pour le compte de l’Etat, sous le contrôle de
l’Autorité Administrative et sans en référer au conseil municipal. Il a notamment :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 108


 Qualité de publier et de notifier les actes administratifs et de légaliser les signatures ;
 Qualité d’officier de police judiciaire et d’officier d’état civil ;
 Qualité d’exercer le pouvoir de police municipale. A ce titre, il assure le bon ordre, la
salubrité, la tranquillité et la moralité publique.

A cet égard, il est nécessaire de préciser que pour faire valoir les droits de la commune, le
maire ne doit, en aucun cas, recourir à des moyens ou procédés illégaux. Bien au contraire, il
a le devoir et la responsabilité de veiller, en collaboration avec l’autorité administrative du
ressort, au respect rigoureux des lois et règlements. Il serait ,en effet ,très dommageable
que le maire ,tout officier de police judiciaire qu’il est ,et sous prétexte de non respect ou de
violation de la loi par un tiers ,fut-il un organisme public ,se livre lui-même à des pratiques
illégales allant jusqu’à la voie de fait. De telles pratiques sont d’autant plus inadmissibles que
le maire a qualité de faire respecter la loi dans les limites de sa commune et que
l’orientation actuelle du pays commande, plus que jamais, la consolidation de notre Etat de
Droit. L’exercice de toutes ces responsabilités, et particulièrement celles relatives à
l’animation de l’équipe municipale, exige, non seulement l’investissement personnel du
maire, mais aussi sa présence quasi – permanente dans sa commune.

Pour ce faire, et en application du principe de collégialité, il est tenu d’associer, dans la


gestion des affaires municipales, les adjoints au maire et les Présidents des commissions
spécialisées à travers des délégations de pouvoir et des réunions périodiques du bureau
municipal. Il reste, toutefois, entendu que les délégations de pouvoir sont accordées par
arrêté du maire et peuvent, à tout moment, être rapportées par celui-ci.

En tout état de cause, les autorités administratives doivent veiller à la fonctionnalité des
bureaux de la commune en exigeant la présence effective du maire sur les lieux ou, à défaut,
d’adjoints dûment mandatés pour pouvoir prendre, le cas échéant, les mesures qui
s’imposent.

3 - Fonctionnement régulier du Conseil Municipal :

Pour mener à bien sa mission, le maire doit s’appuyer à la fois sur le Conseil Municipal qui
est l’instance dont il est issu et sur les services municipaux qu’il dirige pour l’exécution
harmonieuse des actions de développement de sa commune. A cet effet, il doit réunir son
conseil municipal au moins une fois par trimestre (article 8 de l’Ordonnance 87.289).

L’ordre du jour est, préalablement, préparé par le Maire et soumis à l’approbation de


l’autorité de tutelle qui dispose d’un délai de 8 jours pour formuler ses observations. Passé
ce délai, l’ordre du jour est considéré comme tacitement approuvé. Les convocations aux
réunions du Conseil municipal doivent nécessairement comporter l’ordre du jour et parvenir
aux conseillers trois jours francs avant la date arrêtée. Le conseil délibère uniquement sur les
points inscrits à l’ordre du jour.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 109


Les procès-verbaux retraçant débats et décisions du conseil sont consignés dans un registre
spécial, côté et paraphé par le Maire et tenu par le secrétaire général de la commune.

4 - La gestion financière des communes

- le compte administratif

Les communes fonctionnent sous le régime de la séparation des fonctions de l’ordonnateur


et du comptable. Le Maire est, de droit, l’ordonnateur du budget municipal. A ce titre, il
ordonne les recettes et les dépenses de la commune. Le receveur municipal exerce, à la fois,
les fonctions de caissier de la commune et de contrôleur financier pour la régularité des
ordres de paiement émis par l’ordonnateur.

Il est, en outre, stipulé à l’article 261 de l’ordonnance 89-012 du 23 janvier 1989 portant
règlement de la comptabilité publique, que le Maire dresse, à la date fixée pour l’arrêté des
écritures, le compte administratif qui retrace par chapitre et par article budgétaire
l’ouverture des crédits et leur exécution en recettes et en dépenses.

Cette opération doit intervenir dans le courant du mois de mars, au plus tard, conformément
à l’article 48 de l’arrêté R 018 du 26 janvier 1989 relatif aux conditions d’application de
l’ordonnance précitée. Le même article prévoit que « le compte administratif et le compte
de gestion sur chiffres sont présentés et soumis, préalablement au vote du budget
complémentaire, à l’approbation du conseil municipal lors de la session budgétaire d’Avril.. »

A l’issue de cette session budgétaire spéciale, les maires sont tenus, sous peine de sanctions,
de transmettre leur compte administratif aux autorités régionales de tutelle, qui doivent à
leur tour l’expédier, enrichi de leurs observations, au Ministère chargé de la
Décentralisation, au plus tard le 30 juin de chaque année.

En matière de gestion financière, le maire ne doit, en aucun cas, manier les fonds de la
commune ; cette tâche étant du ressort exclusif du receveur municipal qui utilise les services
des régisseurs agréés pour la collecte des impôts et taxes.

5 - Le contrôle de légalité des actes des communes :

Conformément aux textes en vigueur relatifs à l’exercice de la fonction de contrôle de


légalité et en attendant l’adoption, en cours, du nouveau code des collectivités territoriales,
le pouvoir de tutelle sur les communes consiste à :

- assurer le contrôle de la légalité de tous les actes pris par les autorités
communales ;

- apporter aux communes, conseils et recommandations, dans le but d’asseoir une


bonne gouvernance locale ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 110


- exercer le droit d’annulation et de substitution dans les conditions prévues par la loi
et notamment pour les cas énumérés aux articles 32 et 33 de l’ordonnance 87-289.

Cette mission, qui vient consacrer, au niveau local, l’existence de l’Etat de droit et le
développement d’une décentralisation harmonieuse, sera désormais exercée, sous la
supervision des autorités administratives, par des structures déconcentrées de notre
Département, en l’occurrence les Délégations Régionales.

Pour mieux impliquer les structures concernées et donner tout son sens à cette opération de
vérification de la légalité des actes des communes, la commission régionale de tutelle, telle
que prévue dans la circulaire 911/MIPT du 21 août 2006, sera naturellement élargie au
Délégué Régional et au Chef de Service du Contrôle de Légalité. Ce dernier sera chargé de la
tenue du secrétariat de ladite instance.

6 - Gestion du Fonds Régional de Développement :

En dépit de la forte augmentation des moyens financiers consentis par l’Etat aux communes,
d’aucuns s’accordent à dire, que le bilan des investissements affiché par les communes
reste très en - deçà des niveaux requis.

Partant de ce constat, notre Département procédera, dans les meilleurs délais, à la mise en
œuvre d’une réforme pour la définition d’un mécanisme intégré de financement des
collectivités territoriales. D’ores et déjà, l’allocation des fonds destinés à l’investissement, au
titre de l’exercice en cours, sera opérée dans un cadre plus collégial dont les modalités vous
seront communiquées incessamment.

Il importe, toutefois, de souligner que l’effort doit porter sur le financement d’activités
agricoles conformément aux orientations du Président de la République visant à mobiliser
toutes les ressources disponibles pour assurer la réussite de la campagne agricole 2008 et, à
terme, l’autosuffisance alimentaire.

7 - Renforcement du Personnel des Communes

Le Gouvernement a entrepris récemment d’intégrer plusieurs dizaines de diplômés


chômeurs dans la vie active en appui aux communes. Ces cadres, qui ont subi une formation
sur les techniques administratives de base, renforceront, à n’en pas douter, les capacités
des communes. Il vous appartiendra, en conséquence, de les intégrer rapidement dans vos
structures communales pour en tirer le meilleur profit.

Tels sont les principaux éléments sur lesquels j’ai cru devoir attirer votre attention pour
l’instauration d’une gouvernance locale plus rénovée et plus adaptée à nos objectifs de
développement.

Je vous demande de m’accuser réception de la présente circulaire à l’application de laquelle


j’attache un grand prix.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 111


5. Circulaire n°004/MIDEC du 21 aout 2017 relative au protocole et aux préséances des
maires
A TOUS WALIS

L’objet de cette circulaire est de vous instruire sur le rôle et la place qui doivent être
accordés aux maires au sein de l’appareil administratif et institutionnel de l’Etat, en tant que
représentants légitimes des populations, notamment à l’occasion des cérémonies et
manifestations officielles.

En guise de rappel, la Décentralisation qui constitue une orientation politique et un mode de


gouvernance démocratique occupe une place de choix dans les stratégies nationales. Telle
est la signification et la lecture de la Déclaration de Politique de Décentralisation et de
Développement Local adopté par le gouvernement, moins de huit mois après les élections
présidentielles de 2009.

Dans ce contexte, où l’Etat au niveau central déploie tout son arsenal, il est de la
responsabilité des autorités administratives, au plan territorial, de traduire cette volonté
politique concrètement au travers des signes visibles aux yeux des populations, en termes de
considération, dont le protocole et la préséance constituent la confirmation officielle.

A cet égard, il vous revient désormais d’appliquer un ordre de protocole qui distingue les
maires au moment des évènements politiques et administratifs qui se déroulent sur le
territoire de leurs communes.

Ainsi, à l’occasion des visites présidentielles, comme pour celles des membres du
gouvernement, le maire doit être la première autorité, après le Wali, qui accueille et salue
les hôtes officiels. Il doit se mettre à la gauche des responsables en visite et avec eux à la
table d’honneur, lors des banquets et cérémonies.

Le maire sera-t-il aussi la première autorité pour prendre la parole et prononcer le discours
de bienvenue ou de circonstance en cas d’inauguration, de pose de première pierre ou tout
autre évènement qui concerne les populations de la commune.

Conformément aux dispositions pertinentes de l’ordonnance 87.289 du 20 octobre 1987


instituant les communes, le maire est informé et si possible impliqué, au préalable, de tout
projet qui sera exécuté dans sa commune, sur financement de l’Etat ou des autres
partenaires privés ou publics, nationaux ou étrangers.

Les missions qui se rendent dans sa commune devront se présenter au maire ou son
représentant pour lui exposer l’objet de leur visite.

Enfin, je vous instruis à donner à cette directive toute la diffusion et l’application qui
s’imposent en vue d’une large vulgarisation et application rigoureuse auprès de l’ensemble
de vos collaborateurs.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 112


D. Communauté Urbaine de Nouakchott et ses Communes Membres

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 113


1. Loi n° 2001.51 du 19 juillet 2001 portant institution de la Communauté Urbaine de
Nouakchott (consolidée)

Article Premier : Il est institué un établissement public de coopération intercommunal,


dénommé « Communauté Urbaine de Nouakchott » dont les règles d’organisation et de
fonctionnement sont fixées par les dispositions de la présente loi.

Les lois et règlements concernant les communes sont applicables à la Communauté urbaine
de Nouakchott, dans toutes leurs dispositions non contraires à celles de la présente loi.

Chapitre 1er : Délimitation de la Communauté urbaine de Nouakchott

Article 2 : La Communauté Urbaine de Nouakchott regroupe les communes situées à


l’intérieur des limites de la Wilaya de Nouakchott, telles que créées et délimitées par le
décret n° 2001.070 du 28 juin 2001.

A ce titre, elle regroupe les communes suivantes :


- Commune d’Arafat ;
- Commune de Dar-Naim ;
- Commune d’El Mina ;
- Commune du Ksar ;
- Commune de Riadh ;
- Commune de Sebkha ;
- Commune de Tevragh-Zeina ;
- Commune de Teyaret.
- Commune de Toujounine.

La communauté Urbaine de Nouakchott est un espace de solidarité et de coordination qui


permet aux Communes membres d’élaborer et conduire ensemble un projet commun de
développement et d’aménagement de leur territoire.

Chapitre II : Compétence de la Communauté Urbaine de Nouakchott

Article 3 (nouveau) : La Communauté Urbaine de Nouakchott exerce de plein droit, aux lieux
et places des Communes membres, les compétences dévolues à celles-ci aux termes de
l’Ordonnance 87.289 du 20 octobre 1987, dans les domaines suivants :

1°) En matière de développement économique et social de l’espace communautaire :

 aménagement, entretien, gestion des zones d’activités industrielles,


commerciales, tertiaire, artisanale ou touristique d’intérêt communautaire ;
 actions de développement économique et de lutte contre la pauvreté qui
dépassent, par leur nature ou leur ampleur les compétences des Communes
membres ;
 construction, entretien, gestion et animation d’équipements, de réseaux
d’équipements et d’établissements culturels, socioculturels, socio-éducatifs,
sportifs, lorsqu’ils sont d’intérêt communautaire ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 114


2°) en matière d’aménagement de l’espace communautaire et de politique urbaine
communautaire :

 schéma directeur d’aménagement urbain, plan d’occupation des sols,


lotissement et autres documents généraux d’urbanisme, réserves foncières
d’intérêt communautaire ;
 organisation du transport urbain, création, aménagement ou entretien de
voirie, signalisation, parcs de stationnement et adressage ;
 politique du logement d’intérêt communautaire, programme local de
l’habitat, programme d’aménagement urbain et restructuration urbaine
d’intérêt communautaire ;
 prévention de la délinquance.

3°) en matière de gestion des services d’intérêt collectif :

 abattoirs, marchés, stades d’intérêt communautaire ; services d’incendies et


de secours ;
 alimentation en eau et éclairage public ;
 création et entretien des cimetières ;
 ordures ménagères.

4°) En matière d’action de protection de l’environnement lorsqu’elles sont d’intérêt


communautaire :

 lutte contre la pollution ;


 lutte contre les nuisances sonores ;
 protection de l’environnement (cordon dunaire).

Lorsque l’interprétation ou l’application des dispositions du présent article donne lieu à des
conflits entre la Communauté et les Communes membres, ces conflits sont réglés par le
Ministre chargé de la Décentralisation, conformément aux dispositions de l’article 23, ci-
dessous.

Article 4 : Par convention avec les autorités compétentes de l’Etat, la Communauté Urbaine
peut exercer, pour le compte de ce dernier, certaines compétences que celui-ci lui confie.
Les Communes membres peuvent transférer à la Communauté Urbaine de Nouakchott
certaines de leurs compétences.

La communauté Urbaine de Nouakchott peut transférer, en tout ou en partie, aux


Communes membres, certaines de ces compétences.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 115


Article 5 : Pour l’exercice de ses compétences, telles qu’elles résultent de la présente loi, la
Communauté Urbaine de Nouakchott est substituée, de plein droit, aux communes qui la
composent.

Le transfert de compétences comporte le transfert au Président et au conseil de la


Communauté de toutes les attributions conférées ou imposées par les lois et règlements
respectivement au maire et au conseil municipal.

Article 6 : Les biens, meubles et immeubles précédemment propriété de la commune de


Nouakchott sont répartis, par décret pris en Conseil des Ministres, entre la Communauté
Urbaine de Nouakchott et les communes créées aux termes du décret n° 2001.070 du 28 juin
2001.

Article 7 : La répartition des dettes et obligations entre la Communauté Urbaine de


Nouakchott et les communes créées aux termes du décret 2001.070 du 28 juin 2001 est
déterminée par décret pris en Conseil des Ministres.

Article 8 : Les garanties accordées et les subventions accordées en faveur des communes
pour la réalisation d’ouvrages faisant l’objet d’un transfert, se trouvent reportées sur la
Communauté urbaine.

Article 9 : Les personnels des communes sont transférés à la Communauté Urbaine de


Nouakchott, en fonction des attributions conférées à cette dernière.

Chapitre III : Le Conseil de la Communauté Urbaine de Nouakchott

Article 10 (nouveau) : La Communauté urbaine de Nouakchott est administrée par un


Conseil composé de 37 délégués des communes membres dont obligatoirement les maires
de ces communes.

Le Conseil de Communauté est chargé de la gestion des questions relevant de la compétence


de la Communauté.

Les délégués des communes sont élus par chaque conseil municipal en son sein, dans les
quinze jours qui suivent son installation.

La répartition des sièges au sein du Conseil de la Communauté est fixée par arrêté du
Ministre chargé de la Décentralisation, en fonction de l’importance démographique des
communes concernées.

Les délégués de communes doivent être élus, en fonction de la composition de chaque


conseil municipal, de manière à ce que la composition du conseil de la Communauté relève
la composition des conseils municipaux.

Le conseil de Communauté est installé au plus tard sous huitaine à partir de la désignation
des délégués des communes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 116


Article 11 : Les incompatibilités applicables aux membres du Conseil de la Communauté sont
celles que prévoient pour les élections au conseil municipal les articles 108 à 112 de
l’Ordonnance 87.289 du 20 Octobre 1987, modifiés.

Le mandat des conseillers de la Communauté expire lors de l’installation du Conseil de


Communauté suivant le renouvellement général des conseils municipaux.

A partir de l’installation du conseil, les fonctions du Président sont assurées par le doyen
d’âge jusqu’à l’élection du Président du Conseil de la Communauté urbaine.

En cas de vacance parmi les conseillers de la Communauté, par suite de décès, de démission
ou toute autre cause, il est pourvu au remplacement dans le délai de deux mois.

Article 12 (Nouveau) : Le bureau du Conseil de la Communauté comprend un président et


trois vice-présidents.

Le Président du Conseil de la Communauté est élu par le Conseil de la Communauté, dans les
conditions ci-après.

Dans les trente jours qui suivent l’élection des membres du Conseil de la Communauté
Urbaine de Nouakchott, l’autorité de tutelle procède à la convention du Conseil, pour
l’élection du bureau.

L’élection du bureau a lieu au scrutin secret.

Le président de la communauté urbaine est élu parmi les maires des Communes membres.
Il est élu au premier tour du scrutin à la majorité absolue des membres du Conseil.
Au deuxième tour, l’élection se fait à la majorité relative.

En cas d’égalité des voix, le candidat le plus âgé sera retenu et en cas d’égalité d’âge, un
tirage au sort départage les deux candidats.

Les vice-présidents sont élus, dans l’ordre, par le conseil en son sein, sur proposition de
candidatures présentées par les partis représentés au Conseil de la Communauté, e un seul
tour, par scrutin séparé, à la majorité des voix. En cas d’égalité des voix, le candidat le plus
âgé et, à âge égal, le candidat le plus ancien dans le Conseil est déclaré élu.

Dès son élection, le président de la communauté urbaine est remplacé de plein droit dans
ses fonctions de maire de la commune par le premier adjoint.

Article 13 : En cas d’absence ou d’empêchement du Président de la Communauté, il est


suppléé, dans ses fonctions, par l’un des vice-présidents, dans l’ordre de l’élection.

Dans ce cas, le suppléant assure l’expédition des affaires courantes et prend, en cas de
nécessité, les mesures propres à sauvegarder la continuité du service public.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 117


Article 14 : Le mandat des membres du bureau prend fin en même temps que celui des
membres du Conseil de la Communauté.

Article 15 : Le Président de la Communauté assure l’exécution des décisions du Conseil et


représente la Communauté dans les actes de la vie civile.

Il peut sous sa responsabilité, déléguer une partie de ses fonctions à ses vice-présidents.

Article 16 : Les dispositions du Titre 1er de l’Ordonnance n° 87.289 du 20 octobre 1987,


modifiée, qui ne sont pas contraires à celle de la présente loi s’appliquent au
fonctionnement du Conseil de Communauté, à l’exécution et au contrôle de ses
délibérations ainsi qu’à l’exercice de la tutelle sur ces délibérations.

Chapitre IV : Régime Financier de la Communauté urbaine de Nouakchott

Article 17 : Les dispositions du Titre III de l’Ordonnance n° 87.289 du 20 octobre 1987 sont
applicables à la Communauté urbaine de Nouakchott, sous réserve des dispositions prévues
par la présente loi.

Article 18 (nouveau) : Les recettes du budget de la Communauté urbaine de Nouakchott


comprennent :

1. le produit des impôts et taxes prélevés par les collectivités locales ou prélevés pour
leur compte, tels que prévus par le Code Général des Impôts ; à l’exception de la taxe
d’habitation et de la taxe communale.
2. les subventions de l’Etat et des collectivités locales ;
3. le revenu des biens, meubles et immeubles, de la Communauté urbaine ;
4. le produit des taxes constituant le prix d’un service rendu par la Communauté
urbaine ;
5. le produit des redevances et droits divers correspondant aux services assurés en
régie, concédés ou affermés par la Communauté urbaine, de sa participation dans les
entreprises ;
6. le produit des dons et legs ;
7. le produit des emprunts ;
8. et, toute autre recette prévue par la loi.

Un arrêté conjoint du Ministre chargé de la Décentralisation et du Ministre chargé des


Finances, répartit, s’il y a lieu, le produit des impôts et taxes prévus a l’aliéna 1 er du présent
article, entre la Communauté et les Communes membres.

A cet effet, il sera tenu compte, notamment :

- des compétences relevant de la Communauté Urbaine, en application des


dispositions de l’article 3 ci-dessus ;
- de la nécessité de l’équilibre financier des différentes Communes membres.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 118


Article 19 : Les charges de la Communauté Urbaine de Nouakchott comprennent les
dépenses de fonctionnement et les dépenses d’équipement.

Sont obligatoirement inscrites au budget de la Communauté, les dépenses mises par une
disposition de la loi à la charge des communes membres, quand ces dépenses concernent
des services relevant de sa compétence.

Article 20 : Le Conseil de la Communauté peut consentir une aide financière aux communes
qui font partie de la Communauté urbaine et dont le budget serait gravement déficitaire en
raison des charges ou sujétions que leur impose leur qualité de membres de la
Communauté.

Chapitre V : Durée de la Communauté Urbaine de Nouakchott

Article 21 (nouveau): La Communauté Urbaine de Nouakchott est créée sans limitation de


durée, sauf dissolution par décret pris en Conseil des Ministres, sur rapport du Ministre
chargé de la Décentralisation. Le décret de dissolution est motivé; il fixe les conditions dans
lesquelles la communauté est liquidée.

Chapitre VI : Dispositions transitoires et finales

Article 22 : A titre transitoire et pour la mise en place du premier Conseil de la Communauté


urbaine de Nouakchott :

- les délégués des communes seront élus dans les trois jours qui suivent l’installation
des municipalités des communes membres ;
- le Conseil de la Communauté Urbaine de Nouakchott est installé, sur convocation de
l’autorité de tutelle, dans les trois jours qui suivent l’élection des délégués des
communes ;
- le bureau de la Communauté Urbaine de Nouakchott est élu dans les huit jours qui
suivent l’installation du Conseil de la Communauté, sous la présidence du doyen
d’âge des maires des communes membres.

En attendant l’installation des instances de la Communauté, dans les conditions prévues ci-
dessus, les fonctions de Conseil de Communauté sont exercées par l’assemblée des maires
des neuf communes membres ; celles de Président de la Communauté, par le doyen de cette
assemblée.

Article 23 (nouveau): Le Ministre chargé de la Décentralisation prend, le cas échéant,


conjointement avec les Ministres compétents, les mesures nécessaires à l’application des
dispositions de la présente loi, et en particulier, celles de nature à résoudre les conflits
pouvant surgir entre la Communauté et les Communes la composant, à l’occasion de
l’application des articles 3 à 9 ci-dessus.

Dans ce cadre et notamment :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 119


un arrêté du Ministre de l’Intérieur précisera la répartition des compétences, droits et
obligations relevant respectivement de la Communauté et des communes membres, en
fonction des compétences, droits et obligations reportées sur ces communes aux termes du
décret n° 2001.070 du 28 juin 2001, en tant que relevant antérieurement de la commune de
Nouakchott.

Article 24 : Les dispositions de la présente loi seront précisées, en tant que de besoin, par
décret.

Article 25 : La présente loi abroge les dispositions antérieures contraires et notamment


celles du Titre VIII de l’Ordonnance n° 87.289 du 20 octobre 1987.

Article 26 : La présente loi sera publiée suivant la procédure d’urgence et au journal officiel,
et exécutée comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 120


2. Décret n° 2001.70 / PM du 28 juillet 2001 portant création de neufs communes aux lieux
et places de la Commune de Nouakchott

Article Premier : Il est créé au sein de l’agglomération de Nouakchott aux lieux et place de la
commune de Nouakchott telle qu’instituée par le décret n° 86.164 du 2 octobre 1986 neuf
communes respectivement dénommées :

- Commune de Arafat ;
- Commune de Dar-Naïm ;
- Commune de El-Mina ;
- Commun du Ksar ;
- Commune de Riadh ;
- Commune de Sebkha ;
- Commune de Tévragh-Zeïna ;
- Commune de Téyarett ;
- Commune de Toujounine.

Article 2 : Les limites territoriales et sièges respectifs des communes créées à l’article 1er ci-
dessus correspondent aux limites territoriales et aux sièges des moughataas de même nom,
de wilaya de Nouakchott, telles qu’elles résultent des dispositions du décret n°
90.124/CMSN /MINT du 29 décembre 1990, modifié.

Article 3 : Les corps municipaux des communes énumérées à l’article 1er ci-dessus seront mis
en place dans le cadre du premier renouvellement général des conseils municipaux des
nouvelles communes.

A cette date, les compétences, droits et obligations de la Commune de Nouakchott seront


portés sur les neuf communes créées aux termes du présent décret.

Les règles de liquidation de la commune de Nouakchott seront précisées, s’il y a lieu, par
décret.

Article 4 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires et notamment celles du


décret n° 86.164 du 2 octobre 1986 portant création de la commune de Nouakchott.

Article 5 : Le Ministre de l’Intérieur, des Postes et Télécommunications est chargé de


l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel et suivant la procédure
d’urgence.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 121


3.Arrêté Conjoint n°R884/MIPT/MF du 02 décembre 2001 portant répartition du produit
des impôts et taxes prévus par le Code Général des Impôts entre la Communauté Urbaine
de Nouakchott et les communes membres

Article premier : Le présent Arrêté a pour objet de répartir le produit des impôts et taxes
prévues à l’article 18, alinéa 1 de la loi 2001-51 du 19juillet 2001 portant institution de la
Communauté Urbaine de Nouakchott, entre la Communauté Urbaine et les neuf Communes
membres.

Article 2 : Les recettes du budget de la Communauté Urbaine de Nouakchott comprennent,


le produit des impôts et taxes suivants, tels que prévus au Code Général des Impôts (CGI)

- la contribution foncière (art. 427 et s. du CGI);


- la patente (art. 446 et s du CGI) ;
- la patente urbaine sur les véhicules (art 456, paragr. 2 du CGI).

Article 3: Les recettes du budget des communes membres de la Communauté Urbaine de


Nouakchott comprennent le produit des impôts et taxes suivants, tels que prévus au Code
Général des Impôts (CGI)

 la taxe d’habitation (art 437 et s du CGI);


 les taxes communales (art.463 et s du CGI), notamment :
- la taxe sur les fours;
- la taxe sur les boulangeries;
- la taxe sur les quincailleries,
- la taxe sur les matériaux de construction;
- la taxe sur les pharmacies;
- la taxe sur la vente des carburants et lubrifiants;
- la taxe sur les agences de voyage;
- la taxe sur les hôtels;
- etc.

Article 4 : Le produit de la taxe sur le tonnage débarqué, telle que prévue aux termes de
l’Ordonnance n° 90-04 du 6 février 1990, est réparti entre la entre la Communauté Urbaine
de Nouakchott et les neuf Communes membres, dans les proportions ci-après

- Communauté urbaine de Nouakchott : 60 %;


- Communes membres 40 %

Le montant revenant aux Communes membres, en application des dispositions de l’alinéa ci-
dessus, est réparti entre celles-ci selon une clé de répartition à définir par arrêté conjoint du
Ministre de l’Intérieur et du Ministre des Finances, en tenant compte des ressources de
chaque Commune et de ses charges.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 122


Les dispositions du présent article seront, en tant que de besoin, ajustées, en fonction des
réalisations fiscales respectives de la Communauté Urbaine de Nouakchott et des
Communes membres.

Article 5 : Sans préjudice des recettes prévues aux articles 2, 3, et 4 ci-dessus, les recettes de
la Communauté Urbaine de Nouakchott et des Communes membres comprennent
respectivement :

 les subventions de l’Etat et des collectivités locales;


 le revenu des biens, meubles et immeubles;
 le produit des taxes constituant le prix d’un service rendu;
 le produit des redevances et droits divers correspondant aux services assurés en
régie, concédés ou affermés, et de la participation dans les entreprises;
 le produit des dons et legs ;
 le produit des emprunts ;
 et toute autre recette prévue par la loi.

Article 6 : Le Directeur Général des Impôts, le Trésorier Général, le Wali de Nouakchott, le


Président de la Communauté Urbaine et les Maires des Communes de l’Agglomération de
Nouakchott sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté
conjoint qui sera publié au journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 123


4. Arrêté Conjoint n°R1198/MIPT /MF du 18 octobre 2002 portant répartition de la part du
produit de la taxe sur le tonnage débarqué revenant aux communes de l’agglomération de
Nouakchott entre celles-ci

Article Premier : le montant de la taxe sur le tonnage débarqué revenant aux communes de
l’agglomération de Nouakchott est partagé en trois parts à raison de 50% pour la première
part, 30% pour la seconde part et 20% pour la troisième part.

La première part est répartie à part égale entre les neufs Communes.

La deuxième part est répartie en fonction de la population communale constatée au


recensement général des populations 2001.

La troisième part est répartie de manière décroissante en fonction du produit de la taxe


communale par habitant constatée au 31 décembre de chaque exercice budgétaire.

En 2001, le produit est réparti comme suit :

Commune Produit de la taxe communale UM

Toujounine 11 435 480

Teyarett 3 927 500

Tevragh Zeina 29 141 268

Sebkha 19 256 060

Riyad 780 300

Ksar 4 402 200

El Mina 8 866 000

Arafat 3 446 500

Dar Naim 1739 000

Total 82 994 308

Article 2 : la part de chaque commune résultant de l’application des dispositions de l’article


premier est la suivante :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 124


Commune Part Part Part inversement Total Total en
forfaitaire proportionnelle proportionnelle pourcent
à la population au produit fiscal age
50%
par habitant 20%
30%

Toujounine 55,56 35,36 6,50 97,41 9,74

Teyarett 55,56 24,88 9,37 89,81 8,98

Tevragh Zeina 55,56 20,61 0,87 77,04 7,70

Sebkha 55,56 49,11 7,44 112,11 11,21

Riyad 55,56 34,95 93,05 183,56 18,36

Ksar 55,56 19,74 5,26 80,56 8,06

El Mina 55,56 40,44 10,96 106,96 10,70

Arafat 55,56 43,20 32,18 130,93 13,09

Dar Naim 55,56 31,71 34,36 121,62 12,16

Total 500 300 200,00 1 000 100

Article 3 : le recouvrement de la taxe sur le tonnage débarqué est effectué par une régie de
recettes, institué pour ce seul objet, de la Communauté Urbaine de Nouakchott, principale
bénéficiaire de la taxe.les montants recouvrés sont versés au receveur de la Communauté
Urbaine de Nouakchott.

Celui-ci impute 60% des montants au compte de la Communauté Urbaine de Nouakchott et


verse 40% des montants à la Trésorerie Générale dans un compte à répartir.

Chaque fin de mois, la Trésorerie Générale édite un état de répartition sur la base de la grille
de l’article 2 du présent arrêté et vire au compte de chacune des communes la montant lui
revenant.

Article 4 : Le Trésorier Général, le Contrôleur Financier, le Wali de Nouakchott, le Président


de la Communauté Urbaine de Nouakchott et les Maires des Communes de l’agglomération
de Nouakchott sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent Arrêté
qui sera publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 125


5. Arrêté n° 863/MIPT du 18 Novembre 2001 fixant la répartition des sièges au sein du
Conseil de la Communauté Urbaine de Nouakchott entre les communes membres et les
modalités de l’élection des délégués des communes du Conseil, modifié par l’arrêté n°
4075 du 25 décembre 2006

Article premier : Aux fins d’établir la répartition des sièges au seins du conseil de la
Communauté urbaine de Nouakchott, en fonction de l’importance démographique des
communes concernées, comme le prescrit l’article 10, alinéa 4 de la loi n°2001-51 du 19
juillet 2001 portant institution de la Communauté Urbaine de Nouakchott, le nombre des
délégués par commune auprès du Conseil de la Communauté est déterminé comme suit :
(Nombre total de siège) × (population de la commune) = Nombre de délégué par commune
Population de Nouakchott

Dans cette formule :

- La « population de Nouakchott » et la « population de la commune » sont


déterminées par référence aux résultats officiels du dernier recensement de la
population de Nouakchott
- Le « nombre total des sièges » est de 37, conformément aux dispositions
de l’article 10, alinéa 1er de la loi n°2001 -51 du 19 juillet 2001 ;
- Les sièges restants sont attribués aux communes suivant la règle du plus fort reste.

Article 2 : Par application de la formule de calcul prévue à l’article 1er ci-dessus, et compte-
tenu des résultats officiels du Recensement général de la Population et de l’Habitat, tels
que publiés en septembre 2001, le nombre de délégué par commune est fixé ainsi qu’il
suit :

COMMUNES POPULATIONS DELEGUES

Arafat 88.104 5
Dar Naim 64.666 4
El Mina 82.483 5
Ksar 40.271 3
Riyad 71.286 4
Sebkha 100.161 6
Tevragh-Zeina 42.043 3
Teyarett 50.748 3
Toujounine 72.121 4
Total Nouakchott 611.883 Total délégués

37

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 126


Article 3 : Les maires des communes de l’agglomération de Nouakchott sont obligatoirement
membres du Conseil de la Communauté.

Conformément aux dispositions de l’article 10, alinéa 5 de la loi n°2001-51 du 19 juillet


2001, les délégués des communes sont élus, en fonction de la composition de chaque
conseil municipal, de manière à ce que la composition du Conseil de Communauté reflète la
composition des conseils municipaux.

A cet effet, les conseils municipaux déterminent, par consensus, les modalités d’élection
propres à assurer le respect des règles prévues aux alinéas 1er et 2eme du présent article.

Faute de consensus, les délégués des communes sont élus par chaque conseil municipal, au
scrutin de liste, sur présentation des partis politiques légalement reconnus, les candidats
indépendants, les groupements de partis ou de candidats indépendants représentés au
conseil municipal.

La répartition des sièges entre les listes est opérée selon le système de la représentation
proportionnelle, avec application de la règle du plus fort reste.

Dans ce cas, le maire de la commune figure obligatoirement en tête de la liste présentée.

Le représentant de l’autorité de tutelle veille, au cours de la séance réservée à l’élection,


au respect des dispositions du présent article.

Article 4 : Le Wali de la wilaya de Nouakchott est chargé de l’exécution du présent arrêté


qui sera publié suivant la procédure d’urgence et au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 127


6. Arrêté n° 742 /MIDEC du 04 août 2016 portant création d’un dispositif de supervision,
du suivi et du contrôle des marchés d’enlèvement des ordures ménagères au niveau de
l’agglomération de Nouakchott.

Article premier : En vertu de cet arrêté trois comités sont crées pour la supervision, le suivi
et le contrôle des marchés attribués à des entreprises privées pour l’enlèvement des ordures
ménagères au niveau de l’agglomération de Nouakchott.
Article 2 : Un comité régional est institué auprès du Wali de chaque wilaya ainsi composé :
Le wali : Président
Membres :
- Le directeur régional de l’action sanitaire et sociale DRASS ;
- Le délégué régional de l’environnement ;
- Le responsable régional de la protection civile ;
- Le délègue régional de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire ;
- Un vice président de la Communauté urbaine des Nouakchott ;
- Un représentant des associations des consommateurs désigné par arrêté du wali.
Article 3 : Les missions et compétences
Le comité est chargé d’appuyer la communauté urbaine de Nouakchott pour la supervision,
le contrôle et le strict des cahiers de charges par les entreprises en charge de l’enlèvement
des ordures ménagères au niveau de l’agglomération.
A ce titre, le comité, en rapport avec la Communauté Urbaine de Nouakchott, mettra en
place un planning et un tableau de bord hebdomadaire pour assurer le suivi et le contrôle
des opérations d’enlèvement des ordures.
Un compte rendu mensuel est adressé par chaque wali au Ministre de l’Intérieur et de la
Décentralisation sur l’opération d’enlèvement des ordures.
L’ordre de paiement à l’entreprise est soumis à la délivrance d’une attestation de service fait
du wali sur la base des procès verbaux et rapports du comité de Moughataa prévu à l’article
4 du présent arrêté.
Article 4 : Un comité de Moughataa est mis en place pour appuyer le comité régional de
wilaya.
Il est composé de :
- Hakem : président ;
- Membres
- Les maires des communes de la Moughataa
- Le médecin chef de Moughataa
- Le chef service de l’environnement des Moughataas
- Le responsable technique d’habitat et de l’urbanisme

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 128


- Un représentant des associations des consommateurs désigné par arrêté du Hakem.
Article 5 : Les missions et compétences
Le comité est chargé d’appuyer le comité régional de wilaya pour la supervision, le contrôle
et le strict respect des cahiers de charges par les entreprises en charge de l’enlèvement des
ordures ménagères au niveau de l’agglomération.
A ce titre, le comité de Moughataa mettra en place un dispositif opérationnel de veille et de
contrôle des opérations d’enlèvement des ordures ménagères au quotidien. Ce dispositif
comporte des rondes journalières à des moments différents de la journée auprès des lieux
choisis pour leur importance démographique, touristique, administrative, commerciale, etc.
Ce comité est chargé de :
- fixer les sites de transit et de dépôt des ordures de manière à éviter toute gêne,
désagrément ou atteinte à l’hygiène aux populations ;
- suivre l’effectivité des fréquences d’enlèvement des ordures ;
- constater la qualité du transport des ordures conformément aux cahiers des charges.
Le Hakem rend compte au wali concerné tous les lundis à travers des comptes rendus écrits
appuyés par les photos et procès verbaux de constat.
Article 6 : Les moyens des comités
Les walis des wilayas de Nouakchott feront une évaluation avec la communauté urbaine des
moyens logistiques nécessaires (véhicules, ordinateurs portables, appareils photos
numériques, imprimantes laser couleurs…), et le fonctionnement en carburant et la
motivation du personnel impliqué.
Article 7 : Un comité de suivi sera institué au niveau du Ministère de l’Intérieur et de la
Décentralisation pour assurer une évaluation trimestrielle de l’ensemble de l’opération et
donner les orientations adéquates. Ce comité est composé du :
- Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, Président
- Membres :
- Les trois walis des wilayas de Nouakchott ;
- La présidente de la communauté urbaine de Nouakchott ;
- Le directeur général de l’administration territoriale ;
- Le directeur général des collectivités territoriales.
Article 8 : Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation et les
trois walis des wilayas de Nouakchott sont chargés de l’exécution du présent arrêté qui sera
publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 129


E. Structures de Pilotage et d’Appui à la Décentralisation

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 130


1. Décret n° 086.2012/ PM du 28 mai 2012 fixant les Attributions du Ministre de l’Intérieur
et de la Décentralisation et l’Organisation de l’Administration Centrale de son
Département

Article Premier : En application des dispositions du décret n° 93-075 du 6 juin 1993 fixant les
conditions d’organisation des administrations centrales et définissant les modalités de
gestion et de suivi des structures administratives, le présent décret a pour objet de définir
les attributions du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et l’Organisation de
l’Administration Centrale de son Département.
Article 2 : Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation a pour mission générale
l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière
d'administration du territoire, de sécurité des citoyens et de leurs biens et de la
décentralisation et du développement local.
Dans ce cadre, il est chargé notamment de :
- la police générale, du maintien et du rétablissement de l’ordre public ;
- la promotion de la démocratie et de la société civile notamment les associations, les
partis politiques ;
- l’élaboration du fichier électoral;
- le recensement administratif ;
- les collectivités traditionnelles ;
- le contrôle des armes et munitions ;
- l’administration territoriale ;
- la protection civile ;
- l’état civil ;
- la délivrance des certificats de nationalité, de la carte nationale d’identité et des
passeports ordinaire et de service ;
- l’élaboration des projets de textes législatifs généraux et des textes réglementaires en
matière de réforme foncière en concertation avec le Ministre chargé des Finances, il en
assure le suivi ;
- la coordination et le suivi des actions de coopération en matière de lutte contre le
terrorisme, le crime organisé et l’immigration clandestine ;
- la contribution à la conception et à la mise en œuvre des politiques nationales de
déconcentration, en accompagnement de la décentralisation, en relation avec les autres
départements ministériels ;
- la promotion de la bonne gouvernance locale ;
- la promotion des actions de développement local en faveur des collectivités territoriales,
des populations et des services déconcentrés de l’Etat.

Article 3 : Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation exerce la tutelle sur l’Agence


Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS), les collectivités
territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale existants ou à

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 131


créer. Le Ministre exerce en outre la tutelle sur les structures de développement local qui lui
sont rattachés, notamment le Programme National de Déminage Humanitaire pour le
Développement (PNDHD) et le Programme Européen de Renforcement des Institutions des
Collectivités Locales et de leurs Services (PERICLES).
Article 4 : L’administration centrale du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation
comprend :
- le Cabinet du Ministre ;
- le Secrétariat Général;
- les Directions Centrales.

I. Le Cabinet du Ministre

Article 5 : Le Cabinet du Ministre comprend sept (7) chargés de mission, neuf (9) conseillers
techniques, l’Inspection Interne, trois (3) attachés de cabinet, et le Secrétariat Particulier du
Ministre.
Article 6 : Les Chargés de Mission placés sous l’autorité directe du Ministre, sont chargés de
toute réforme, étude ou mission que leur confie le Ministre.
Article 7 : Les Conseillers Techniques sont placés sous l’autorité directe du Ministre. Ils
élaborent des études, notes d’avis et propositions sur les dossiers que leur confie le
Ministre.
Les Conseillers Techniques sont choisis en fonction de leur spécialisation dans les domaines
spécifiques des compétences du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Ils peuvent notamment être chargés de :
- Les affaires juridiques;
- La sécurité ;
- L’administration territoriale ;
- La Décentralisation et du Développement local;
- Les affaires foncières ;
- Les affaires économiques ;

Article 8 : L’Inspection Interne est chargée, sous l’autorité du Ministre, des missions telles
que définies à l’article 6 du décret n° 075-93 du 6 juin 1993.
Dans ce cadre, elle a notamment pour attributions de :
- vérifier l’efficacité de la gestion des activités de l’ensemble des services du département
et des organismes sous tutelle et leur conformité aux lois et règlements en vigueur ainsi
qu’à la politique et aux programmes d’actions prévus dans les différents secteurs
relevant du département ;
- évaluer les résultats effectivement acquis, analyser les écarts par rapport aux prévisions
et suggérer les mesures de redressement nécessaires.

Elle rend compte au Ministre des irrégularités constatées.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 132


L’Inspection Interne est dirigée par un Inspecteur Général qui a rang de conseiller technique
du Ministre assisté de six inspecteurs qui ont rang de Directeurs centraux parmi lesquels un
officier de la Garde nationale et un cadre supérieur de la Police.
Article 9 : Les attachés de Cabinet sont chargés des missions administratives que leur confie
le Ministre ou le Secrétaire Général. Ils ont rang de Directeurs centraux.
Article 10 : Le Secrétariat particulier du Ministre gère les affaires réservées du Ministre.
Le Secrétariat particulier est dirigé par un Secrétaire particulier nommé par arrêté du
Ministre, ayant rang et mêmes avantages des chefs de service centraux.
II. Le Secrétariat Général
Article 11 : Le Secrétariat Général comprend :
- le Secrétaire Général ;
- les Services rattachés.

1. Le Secrétaire Général
Article 12: Le Secrétaire Général a pour mission, sous l’autorité et par délégation du
Ministre, d’exécuter les tâches définies à l’article 9 du décret n° 075-93 du 6 juin 1993, et
notamment :
- l’animation, la coordination et le contrôle des activités du Département ;
- le suivi administratif des dossiers et des relations avec les services extérieurs ;
- l’élaboration du budget du Département et le contrôle de son exécution ;
- la gestion des ressources humaines, financières et matérielles affectées au Département.

2. Les services rattachés au Secrétariat Général


Article 13 : Sont rattachés au Secrétariat Général :
- les attachés ;
- la Cellule de conservation et de gestion des archives de la Commission Electorale
Nationale Indépendante (CENI) ;
- le Service de la Traduction ;
- le Service du Secrétariat central ;
- le Service Accueil du Public.

Article 14 : La Cellule de conservation et de gestion des archives de la CENI est chargée de la


conservation et de la gestion des archives de la Commission Electorale Nationale
Indépendante.
Le responsable de la Cellule est nommé par décret. Il a rang de Directeur Central.
Article 15 : Le Service de la Traduction est chargé de la traduction de tous les documents ou
actes utiles au Département.
Article 16 : Le Service du Secrétariat central assure :
- la réception, l’enregistrement, la ventilation et l’expédition du courrier arrivée et départ
du Département ;
- la saisie informatique, la reprographie et l’archivage des documents.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 133


Il comprend deux divisions :
- Division du Courrier Arrivée ;
- Division du Courrier départ

Article 17 : Le Service Accueil du public est chargé de l’accueil, de l’information et de


l’orientation du public.
III. Les Directions Centrales
Article 18: Les Directions centrales comprennent des structures administratives spécialisées,
des structures administratives communes et des structures des forces de sécurité intérieure
et de la protection civile.
Structures administratives spécialisées:
- la Direction Générale de l’Administration Territoriale (DGAT);
- la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT);
- la Direction Générale des Affaires Politiques et des Libertés Publiques (DGAPLP).
- la Direction Générale de Services d’appui au Processus Electoral (DGAPE);

Structures administratives communes


- la Direction de la Coopération, des Etudes et de la Programmation (DCEP);
- la Direction de la Législation, de la Documentation et des Archives (DLDA) ;
- La Direction de la Communication ;
- La Direction des Affaires Administratives et Financières (DAAF).

Structures des Forces de Sécurité Intérieure et de la Protection Civile


- la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) ;
- l’Etat-major de la Garde Nationale (EMGN) ;
- Le Groupement Général de la Sécurité des Routes (GGSR) ;
- la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) ;

A - Structures administratives spécialisées:


1- La Direction Générale de l’Administration Territoriale
Article 19 : La Direction Générale de l’Administration Territoriale est chargée de :
- la coordination, du contrôle et du suivi des activités des circonscriptions administratives ;
- les études relatives aux reformes de l’administration et à la création de circonscriptions
administratives ;
- le contrôle de la légalité des actes pris par les autorités administratives territoriales ;
- le suivi des personnels d’autorité ;
- les questions frontalières ;
- la coordination de l’information entre les administrations centrales et les administrations
déconcentrées ;
- la formation continue et le perfectionnement des autorités administratives territoriales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 134


Elle est dirigée par un Directeur général assisté d’un directeur général adjoint. Elle
comprend, outre le service du secrétariat, trois directions :
- Direction des Circonscriptions administratives et des Affaires juridiques ;
- Direction des Frontières et des Affaires Foncières;
- Direction du Perfectionnement et des Communications Administratives

1.1 La Direction des Circonscriptions Administratives et des Affaires Juridiques


Article 20 : La Direction des circonscriptions administratives et des Affaires juridiques assure
notamment les missions suivantes :
- le contrôle et le suivi de l’activité des circonscriptions administratives ;
- l’exploitation des rapports, documents et informations émanant des circonscriptions
administratives ;
- le suivi des dossiers du personnel de commandement ;
- les études relatives à la réforme de l’administration territoriale ;
- le contrôle de la légalité des actes pris par les autorités administratives territoriales;
- le suivi du contentieux lié aux actes pris par les autorités administratives ;
- la documentation juridique et administrative.

La Direction des circonscriptions administratives et des affaires juridiques est dirigée par un
directeur. Elle comprend deux services :
- le Service des Circonscriptions Administratives ;
- le Service de la Légalité.

Article 21: Le Service des Circonscriptions Administratives a pour attributions :


- le contrôle et du suivi de l’activité des circonscriptions administratives ;
- l’exploitation des rapports, documents et informations émanant des circonscriptions
administratives ;
- le suivi des dossiers du personnel d’autorité.

Il comprend deux divisions :


- Division des Circonscriptions Administratives ;
- Division des Personnels d’Autorité.

Article 22 : Le Service de la Légalité a pour attributions :


- le contrôle de la légalité des actes pris par les autorités administratives ;
- le traitement des questions juridiques qui lui sont soumises ;
- le suivi du contentieux lié aux actes pris par les autorités administratives territoriales ;
- la documentation juridique et administrative.

Il comprend deux divisions :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 135


- Division de la Légalité et de la Documentation ;
- Division du Contentieux.

1.2 La Direction des Frontières et des Affaires Foncières


Article 23 : La Direction des Frontières et des Affaires Foncières est chargée de :
- traiter et suivre les questions frontalières ;
- tenir les archives et documents liés aux questions frontalières ;
- tenir une documentation juridique générale et spécialisée en matière de frontières ;
- proposer les voies et moyens de prévenir les incidents de frontière ;
- recenser les incidents de frontière et en assurer le suivi ;
- vulgariser les textes relatifs à la réforme foncière ;
- assurer le suivi de l’application des textes relatifs à la réforme foncière ;
- assurer le suivi des litiges fonciers.

La Direction des Frontières et des Affaires Foncières est dirigée par un Directeur.
Elle comprend deux services :
- le service des Questions frontalières ;
- le Service des Affaires Foncières.

Article 24 : Le Service des Questions frontalières est chargé de :


- traiter et suivre les questions frontalières ;
- proposer les voies et moyens de prévenir les incidents de frontière ;
- recenser les incidents de frontière et en assurer le suivi.

Article 25 : Le Service des Affaires Foncières est chargé :


- de la vulgarisation des textes relatifs aux affaires foncières ;
- des études relatives à la réforme foncière ;
- du suivi de l’application des textes relatifs aux affaires foncières ;
- du suivi des litiges nés de l’application de la réforme foncière.

1.3 La Direction du Perfectionnement et des Communications Administratives


Article 26 : La Direction du Perfectionnement et des Communications Administratives est
chargée de :
- l’exploitation du réseau administratif de commandement ;
- la mise en place et de l’entretien d’un réseau d’informations performant reliant les
administrations centrales aux administrations déconcentrées ;
- l’exploitation des informations reçues, de leur mise en forme et de leur transmission aux
administrations concernées ;
- la coordination avec les autres réseaux d’information administratifs pour obtenir
l’information la plus fiable et avec le maximum de rapidité ;
- la formation continue et le perfectionnement des autorités administratives territoriales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 136


La Direction du Perfectionnement et des Communications Administratives est dirigée par un
directeur. Elle comprend deux services :
- le Service du Perfectionnement
- le Service des Communications administratives.

Article 27: Le Service du Perfectionnement est chargé de :


- l’élaboration des programmes de formation continue et de perfectionnement des
autorités administratives territoriales ;
- l’organisation et le suivi de l’exécution des séminaires et des sessions de formation et de
perfectionnement des autorités administratives.

Article 28 : Le Service des Communications administratives est chargé de :


- l’exploitation du réseau administratif de commandement ;
- la mise en place et l’entretien d’un réseau d’informations performant reliant les
administrations centrales aux administrations déconcentrées ;
- l’exploitation des informations reçues, leur mise en forme et leur transmission aux
administrations concernées ;
- la coordination avec les autres réseaux d’information administratifs pour obtenir
l’information la plus fiable et avec le maximum de rapidité.

Il comprend deux divisions :


- Division de l’Exploitation et de la Publication ;
- Division de la Maintenance.

2. La Direction Générale des Collectivités Territoriales


Article 29 : La Direction Générale des Collectivités Territoriales a notamment pour
attributions :
- l’animation du processus de décentralisation, en vue d’un développement local
équilibré;
- la conduite des processus de municipalisation du territoire, de révision du découpage
municipal, de régionalisation et de développement de l’intercommunalité ;
- la contribution à la conception et à la mise en œuvre des politiques nationales de
déconcentration, en accompagnement de la décentralisation, en relation avec les autres
départements ministériels ;
- la mise en place des structures techniques d’appui aux entités territoriales
décentralisées ;
- le réaménagement et la modernisation du cadre institutionnel et juridique de la
décentralisation ;
- l’exercice de la tutelle sur les collectivités territoriales;
- la gestion du contentieux lié aux collectivités territoriales ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 137


- la réforme du système de financement des collectivités territoriales ;
- la répartition des concours financiers de l’Etat aux collectivités territoriales ;
- la promotion d’une politique de contractualisation entre l’Etat et les collectivités
territoriales ;
- la collecte, l’analyse et la diffusion des informations et données statistiques ou
financières relatives aux collectivités territoriales ;
- la mise en place d’une politique de formation et de renforcement des capacités en
faveur des élus locaux et des personnels des collectivités territoriales, des
administrations de tutelle et des services déconcentrés de l’Etat, et des acteurs du
développement local;
- la politique de développement local ;
- la promotion du développement local à travers les communes et les organes de
concertation communale, ainsi que le développement communautaire ;
- la promotion et le suivi de l’élaboration des plans de développement des collectivités
territoriales ;
- le suivi de la réalisation des plans, programmes et projets locaux de développement ;
- le suivi des actions menées par les collectivités territoriales en matière d’aménagement
et de services rendus aux populations et la promotion de l’exercice par ces mêmes
collectivités territoriales de leurs compétences ;
- la collecte des informations relatives au niveau des services rendus aux populations et
l’appui aux collectivités territoriales et aux prestataires en matière de gestion de ces
services.

La Direction Générale des Collectivités Territoriales est dirigée par un Directeur Général
assisté d’un Directeur Général Adjoint. Outre le Pôle d’Appui aux Collectivités Territoriales
(PACT), elle comprend:
- Au niveau central :
 la Direction de la Légalité ;
 la Direction des Finances Locales ;
 la Direction du Développement Local et du Renforcement des Capacités ;

- Au niveau déconcentré :
 les Délégations Régionales à la Décentralisation et au Développement Local

Article 30 : Le Pôle d’Appui aux Collectivités Territoriales (PACT) est un organe de


coordination de l’expertise chargée :
 d’apporter aux élus et aux agents des collectivités territoriales et des établissements
publics de coopération intercommunale, l’appui technique nécessaire à la
réalisation de leurs missions, en matière d’organisation, de finances, de maîtrise
d’ouvrage et d’ingénierie sociale ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 138


 d’apporter un appui aux collectivités territoriales en matière de développement
institutionnel, de formation, d’encadrement et d’assistance technique, de suivi des
contrats Etat - collectivités territoriales et de contrôle de légalité.

Au niveau central, le PACT appui les structures de la DGCT à travers la Cellule d’Appui aux
Communes et au niveau déconcentré il apporte son soutien aux délégations régionales à
travers les Centres de Ressources.

2.1. La Direction de la Légalité


Article 31 : La Direction de la Légalité a pour mission de tenir à jour la législation et la
réglementation en vigueur, de veiller au respect de la légalité et de proposer les
modifications nécessaires à une bonne mise en œuvre de la politique de décentralisation.
Elle est dirigée par un Directeur et comprend trois Services :
- le Service des Etudes ;
- le Service du Contrôle de légalité ;
- le Service du Contentieux.

Article 32 : Le Service des Etudes est chargé d’apporter tous les conseils juridiques relatifs à
la réglementation en vigueur, d’élaborer les règles juridiques liées au fonctionnement et aux
compétences des collectivités territoriales et de réaliser les études juridiques en relation
avec la décentralisation.
Article 33 : Le Service du Contrôle de légalité est chargé de veiller au respect de la
législation, notamment à travers la commission nationale de tutelle, et d’assurer la
coordination de l’action des contrôleurs de légalité, en leur qualité de secrétaire des
commissions régionales de tutelle.
Article 34: Le Service du Contentieux est chargé de formuler les conseils appropriés et
d’assurer le suivi des conflits d’interprétation de la législation entre les différentes
collectivités territoriales et leurs partenaires publics et privés.
2.2. La Direction des Finances Locales
Article 35 : La Direction des Finances Locales a pour mission de traiter des questions
relatives aux finances locales, en termes de fiscalité locale, concours financiers de l'Etat aux
collectivités territoriales, budgets locaux et emprunts.
Elle est dirigée par un Directeur et comprend trois Services :
- le Service des Ressources propres ;
- le Service des Fonds de Concours et Transferts Financiers de l’Etat ;
- l’Observatoire des Finances Locales.

Article 36 : Le Service des Ressources propres est chargé de proposer, piloter et


accompagner les dispositifs qui concourent au développement des ressources propres des
collectivités territoriales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 139


Article 37 : Le Service des Fonds de Concours de l’Etat et des Transferts Financiers de l’Etat
est chargé de suivre les financements des collectivités territoriales quelle que soient leurs
origines et de contribuer à l’élaboration d’un nouveau système de financement des
investissements des collectivités Territoriales. Il est également chargé d’exercer le contrôle
budgétaire conformément à la législation en vigueur.
Article 38: L’Observatoire des Finances Locales a pour mission de :
- collecter, en relation avec les services de la Direction du Trésor et de la Comptabilité
Publique, les données financières et les documents budgétaires et de gestion des
collectivités territoriales ;
- tenir la base de données des finances locales ;
- faciliter la connaissance, l’évaluation et la formulation de propositions de modifications
ou de développement de programmes spécifiques d’appui.

2.3. La Direction du Développement Local et du Renforcement des Capacités


Article 39 : La Direction du Développement Local et du Renforcement des Capacités a pour
mission de promouvoir le développement local et les compétences des collectivités
territoriales, de favoriser une approche ascendante et participative, de renforcer les
capacités des acteurs de la décentralisation.
Elle est dirigée par un Directeur et comprend quatre services :
- le Service de la Planification Participative ;
- le Service chargé du Développement des Services Publics Locaux ;
- le Service du Renforcement des Capacités ;
- le Service des Elus locaux et des Personnels des Collectivités Territoriales.

Article 40 : Le Service de la Planification Participative est chargé de piloter le développement


de la démocratie participative, en favorisant la planification participative au niveau
communautaire et communal, et d’appuyer les acteurs dans le montage des projets de
développement retenus dans les plans de développement locaux, ainsi que dans
l’orientation et la recherche des financements.
Il comprend deux divisions :
- Division de la Planification communale et communautaire;
- Division du Montage des projets.

Article 41 : Le Service chargé du Développement des Services Publics Locaux est chargé de
promouvoir le développement des services publics locaux en vue de permettre l’extension
des services rendus à la population par les collectivités et de renforcer le développement
local. Il est chargé également de suivre et de tenir le patrimoine des collectivités
territoriales.
Il comprend trois divisions :
- Division des Contrats Etat et Collectivités Territoriales ;
- Division de la Gestion des services publics locaux ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 140


- Division du Suivi du patrimoine.

Article 42: Le Service du Renforcement des Capacités est chargé d’élaborer et de suivre les
actions liées à la stratégie nationale de formation des acteurs de la décentralisation, de
contribuer à la réalisation de toutes les actions nécessaires en matière de renforcement des
capacités des acteurs de la décentralisation, de réaliser et de diffuser les outils didactiques
au profit des acteurs de la décentralisation.
Il comprend deux divisions :
- Division de la Formation des acteurs locaux ;
- Division des Outils didactiques.

Article 43 : Le Service des élus Locaux et des Personnels des Collectivités Territoriales est
chargé d’élaborer le statut des élus locaux, d’assurer le suivi de son application, de
contribuer à faciliter leurs missions auprès des différentes administrations. Il a également
pour mission d’établir des statistiques sur les élus locaux notamment en matière de
formation et d’affiliation socioprofessionnelle. Il élabore, en outre, les statuts et les
règlements des personnels relevant des collectivités territoriales et produit des statistiques
sur l’emploi territorial.
Il comprend deux divisions:
- Division des élus locaux ;
- Division des personnels territoriaux.

Article 44 : Les Délégations Régionales de la Décentralisation et du Développement Local,


placées sous l’autorité du Directeur Général des Collectivités Territoriales sont charges de :
- la planification régionale et l’étude d’impact des projets régionaux de développement
local ;
- le conseil aux collectivités territoriales et le contrôle de légalité, et le secrétariat des
commissions régionales de tutelle ;
- le suivi des outils et projets de développement local.

3- La Direction Générale des Affaires Politiques et des Libertés Publiques


Article 45 : La Direction Générale des Affaires Politiques et des Libertés Publiques est
chargée :
- des associations et des ONG ;
- des partis politiques et mouvements affiliés ;
- du suivi des collectivités traditionnelles ;
- de la documentation ;
- des établissements d’enseignement privé et des sociétés de gardiennage, de transport
des fonds;
- des autorisations de port d’armes à feu et munitions;
- des salles de jeux, restaurants, débits de boissons alcoolisées.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 141


Elle est dirigée par un Directeur Général assisté d’un Directeur Général Adjoint.
Elle comprend trois Directions :

- La Direction des Libertés Publiques ;


- La Direction des Etudes et de la Documentation ;
- La Direction des Affaires Politiques ;

Article 46 : La Direction des Libertés Publiques est chargée :


- des associations et des ONG ;
- des établissements d’enseignement privé, des sociétés de gardiennage, de transport de
fonds, des salles de jeux, restaurants et des débits de boissons alcoolisées ;
- des collectivités traditionnelles.

Elle comprend deux services :


- Service des Organisations et des Etablissements ;
- Service des Collectivités Traditionnelles.

Article 47 : Le Service des Organisations et des Etablissements est chargé de la gestion des
questions relatives aux associations, aux ONG, aux établissements d’enseignement privé,
aux société de gardiennage, de transport de fonds, des salles de jeux, restaurants et des
débit de boisson alcoolisées.
Il comprend deux divisions :
- Division des organisations chargée du suivi des associations et des ONG
- Division des établissements chargée du suivi des établissements d’enseignement privé,
des société de gardiennage, de transport de fonds, des salles de jeux, restaurants et des
débit de boisson alcoolisées.

Article 48: Le Service des Collectivités Traditionnelles est chargé de la gestion des questions
relatives aux collectivités traditionnelles.
Article 49 : La Direction des Etudes et de la Documentation est chargée :
- du traitement et de la synthèse de l’information ;
- du contrôle des armes à feu et des munitions.

Elle comprend deux services :


- Service des Etudes.
- Service de la Documentation.

Article 50 : Le service des Etudes est chargé du traitement et de la synthèse de l’information.


Article 51 : Le service de la Documentation est chargé du contrôle des armes à feu et
munitions

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 142


Article 52 : La Direction des Affaires Politiques est chargée
- du suivi des partis politiques et mouvements affiliés ;
- de l’analyse politique.

Elle comprend deux services :


- Service des Partis Politiques et Mouvements affiliés
- Service de d’Analyse Politique

Article 53 : Le Service des Partis Politiques et Mouvements affiliés est chargé du suivi des
partis politiques et mouvements affiliés.

Article 54 : Le Service de l’Analyse Politique est chargé de l’analyse politique.

4. la Direction Générale de Services d’Appui au Processus Electoral


Article 55 : La Direction Générale de Services d’appui au Processus Electoral (DGAPE) est
chargée d’élaborer le fichier électoral et d’assurer l’appui technique à la Commission
Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Dans ce cadre, elle est notamment chargée de :
- L’élaboration et la tenue du fichier Electoral ainsi que la préparation de la validation de
son contenu par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ;
- L’assistance technique à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour
l’acquisition du matériel électoral ;
- L’assistance technique à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour le
traitement des flux d’information liés aux autres aspects du processus électoral ;
- La mise en œuvre et la gestion des systèmes d’information du Ministère ainsi que
l’identification et la gestion des plans d’informatisation ;
- l’étude de tout projet informatique initié par le département ;
- le développement des logiciels ;
- l’élaboration et le développement des plans d’informatisation du Ministère ;
- la collecte, la saisie, le traitement et l’analyse des informations de nature à améliorer
l’exactitude et l’exhaustivité du Fichier Electoral ;
- L’organisation et l’assistance des audits du fichier électoral par les inspecteurs de la
Commission Electorale Nationale Indépendante ou les partenaires internationaux de la
Mauritanie ;

La Direction Générale de Services d’Appui au Processus Electoral élabore le fichier électoral


sous le contrôle et la supervision de la Commission Electorale Nationale Indépendante.
Elle participe, conjointement avec la Commission Electorale Nationale Indépendante, à la
rédaction du cahier des charges pour l’acquisition du matériel électoral et assiste à sa
réception.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 143


Article 56 : La Direction Générale de Services d’Appui au Processus Electoral est dirigée par
un Directeur Général assisté d’un Directeur Général Adjoint.
Elle comprend trois Directions :
- La Direction des Systèmes d’Information
- La Direction du Recensement et du Fichier Electoral ;
- La Direction de l’Assistance Electorale.

Article 57 : Direction des Systèmes d’Information :


Elle est chargée de :
- l’étude de tout projet informatique initié par le département ;
- le développement des logiciels ;
- l’élaboration et le développement des plans d’informatisation du Ministère ;
- automatisation des fichiers électoraux ;
- la maintenance du parc informatique du Ministère ;
- l’assistance à la CENI pour l’automatisation de la centralisation des candidatures et des
résultats électoraux.

Elle comprend trois services :


- Service du Développement Informatique ;
- Service de la Maintenance ;
- Service Datacenter Electoral.

Article 58 : Le Service du Développement Informatique est chargé du développement des


logiciels et de la rédaction des cahiers de charges pour l’acquisition des systèmes
informatiques. Il comprend deux divisions:
- Division des Etudes Informatiques ;
- Division Développement des logiciels.

Article 59 : Le Service de la Maintenance est chargé de la maintenance du réseau et du


matériel informatiques. Il comprend deux divisions :
- Division Réseaux informatiques ;
- Division Matériel et systèmes informatiques.

Article 60 : Le Service Datacenter Electoral est chargé de la mise en œuvre du Datacenter


électoral et du bon fonctionnement des systèmes électoraux. Il comprend deux divisions :
- Division Portail Web et système SMS électoral ;
- Division Systèmes Electoraux.

Article 61 : Direction du Recensement et du Fichier Electoral :


Elle est chargée de :
- L’organisation et le suivi du Recensement Administratif à vocation électorale ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 144


- L’élaboration du fichier Electoral ainsi que la préparation de la validation de son
contenu par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ;
- La collecte, la saisie, le traitement et l’analyse des informations de nature à améliorer
l’exactitude et l’exhaustivité du Fichier Electoral ;
- L’organisation et l’assistance des audits du fichier électoral par les inspecteurs de la
Commission Electorale Nationale Indépendante ou les partenaires internationaux de
la Mauritanie.

Elle comprend trois services :


- Service Suivi et Exploitation du Recensement Electoral ;
- Service Statistiques et publication du Fichier Electoral ;
- Service Audit du Fichier Electoral.

Article 62 : Le Service Suivi et Exploitation du Recensement Electoral est chargé du suivi du


recensement à vocation électorale, de la consolidation de la saisie et du traitement des
données recueillies dans le cadre du recensement et des révisions du fichier électoral.

Il comprend trois divisions :


- Division Centralisation, Réception et Codification des données du Recensement
Electoral ;
- Division Saisie et Traitement des données;
- Division Suivi du recensement Electoral et des révisions.

Article 63 : Le Service Statistiques et publication du Fichier Electoral est chargé de


l’élaboration des statistiques et de la préparation des données à publier sur le fichier
électoral. Il comprend deux divisions :
- Division Statistiques ;
- Division publication du Fichier Electoral.

Article 64 : Le Service Audit du Fichier Electoral est chargé de la préparation des audits du
fichier électoral et la validation de contenu par les inspecteurs de la CENI et les partenaires
de la Mauritanie.
Il comprend deux divisions :
- Division Contrôle de la qualité du contenu ;
- Division validation du Fichier Electoral.

Article 65 : Direction de l’Assistance Electorale :


Elle est chargée d’assister techniquement la Commission Electorale Nationale Indépendante
(CENI) pour le traitement des flux d’information liés aux aspects du processus électoral.
Elle participe, conjointement avec la CENI, à la rédaction du cahier des charges pour
l’acquisition du matériel électoral et assiste à sa réception.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 145


Elle comprend trois services :
- Service Matériel Electoral ;
- Service de l’évaluation et de la programmation électorale ;
- Service d’Appui à la centralisation et aux traitements des données électorales.

Article 66 : Le Service Matériel Electoral est chargé du cahier des charges pour l’acquisition
du matériel électoral et assiste à sa réception.
Il comprend deux divisions :
- Division Coordination avec la CENI pour l’Acquisition du Matériel Electoral ;
- Division Suivi du déploiement du matériel.

Article 67 : Le Service de l’évaluation et de la programmation électorale est chargé d’assister


la CENI pour la programmation et l’évaluation électorales.
Il comprend deux divisions :
- Division de la Programmation Electorale ;
- Division de l’Evaluation Electorale.

Article 68 : Le Service d’Appui à la centralisation et aux traitements des données


électorales est chargé d’assister la CENI pour l’automatisation et le traitement des données
électorales.
Il comprend deux divisions:
- Division Résultats Electoraux des scrutins ;
- Division Suivi des Candidatures Electorales.

B - Structures Administratives Communes


1. La Direction de la Coopération, des Etudes et de la Programmation
Article 69 : La Direction de la Coopération, des Etudes et de la Programmation a notamment
pour attributions :
- la programmation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la politique et des actions
de l’ensemble des structures du Ministère ;
- la promotion et le développement de la coordination de l’ensemble des interventions
des partenaires techniques et financiers au développement ;
- le suivi et le développement de la coopération avec les partenaires engagés dans le
secteur d’activités relevant du Ministère, ainsi que le développement et le suivi des
coopérations décentralisées ;
- la synthèse des positions du Département dans les instances interministérielles relatives
à l’action internationale ;
- la représentation du Ministère au sein des instances et dans les négociations et réunions
internationales ;
- la proposition des orientations de la politique de présence à l’étranger du Département ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 146


- la préparation et la mise en œuvre des accords de coopération ainsi que des
arrangements administratifs, accords ou conventions de toute nature signés par le
Ministre dans le cadre de ses attributions.

La Direction de la Coopération, des Etudes et de la Programmation est dirigée par un


Directeur assisté d’un Directeur Adjoint.
Elle comprend quatre services :
- le Service des Etudes et de la Programmation ;
- le Service du Suivi et de l’Evaluation ;
- le Service de la Coopération;
- le Service de liaison avec le Conseil des Ministres Arabes de l'Intérieur

Article 70 : Le Service des Etudes et de la Programmation est chargé de la programmation


des activités des services du Ministère. Il comprend deux divisions :
- Division des Etudes ;
- Division de la Programmation.

Article 71 : Le Service du Suivi et de l’Evaluation est chargé du suivi et de l’évaluation de


l’ensemble des activités du Ministère et des structures qui lui sont rattachés. Il comprend
deux divisions :
- Division du Suivi;
- Division de l’Evaluation.

Article 72 : Le Service de la Coopération est chargé de la coordination des partenaires


techniques et financiers intervenant dans le domaine d’activité du Ministère, des
programmes d’appui mis en œuvre, et du développement de la coopération décentralisée. Il
comprend deux divisions :
- Division de la Coordination des coopérations ;
- Division de la Coopération décentralisée.

Article 73 : Le Service de Liaison avec le Conseil des Ministres Arabes de l’Intérieur est
chargé de suivre les questions relatives à cette institution. Il comprend deux divisions :
- Division des Liaisons ;
- Division du Suivi et de la Conservation des Données.

2- La Direction de la Législation, de la Documentation et des Archives


Article 74 : La Direction de la Législation, de la Documentation et des Archives est chargée :
- de la participation à l’élaboration des projets de textes à caractère législatifs ou
réglementaires initiés par le département ;
- du suivi des circuits d’adoption et de promulgation des textes ;
- de l’élaboration des recueils et répertoires de textes législatifs et réglementaires ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 147


- de la collecte de la documentation nécessaire au bon fonctionnement du Ministère ;
- de la tenue et de la conservation des archives du département au niveau central et
territorial;
- de la mise en place des bases de données de la documentation et des archives ;
- de la mise en place d’un système de reprographie, d’édition et de vulgarisation des
textes législatifs et règlementaires en relation avec la Direction des Systèmes
d’Information.

Elle est dirigée par un Directeur assisté d’un Directeur Adjoint. Elle comprend quatre
services :
- le Service de la Législation ;
- le Service de la Documentation ;
- le Service des Archives ;
- le Service de l’Edition.

Article 75 : Le Service de la Législation est chargé :


- de la participation à l’élaboration des projets de textes à caractère législatifs ou
réglementaires initiés par le département ;
- du suivi des circuits d’adoption et de promulgation des textes ;
- de l’élaboration des recueils et répertoires de textes législatifs et réglementaires ;

Article 76 : Le Service de la Documentation est chargé :


- de la collecte de la documentation nécessaire au bon fonctionnement du Ministère ;
- du suivi de l’élaboration des textes législatifs et réglementaires initiés par le Ministère ;
- du suivi et de la distribution du Journal Officiel.

Il comprend deux divisions :


- Division de la collecte de la documentation ;
- Division du Journal Officiel.

Article 77 : Le Service des Archives est chargé :


- de l’archivage des documents au niveau du Ministère ;
- de la conservation, de l’entretien et du classement des archives.

Il comprend deux divisions :


- Division de l’Archivage ;
- Division de la Maintenance.

Article 78 : Le Service de l’Edition est chargé de la mise en place d’un système de


reprographie, d’édition et de vulgarisation des textes législatifs et règlementaires
Il comprend deux divisions :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 148


- Division de la Reprographie ;
- Division de la Vulgarisation des textes.

3- La Direction de la Communication
Article 79 : La Direction de la communication est chargée de l’élaboration et de la mise en
œuvre de la stratégie de communication du Ministère.
Elle est notamment chargée de :
- Elaborer et diffuser les plans de communication du département ;
- Produire et diffuser tout document de communication ou d’information à l’intérieur ou à
l’extérieur du département ;
- Recevoir les documents d’information et en faire la synthèse à la demande du Ministre ;

Elle est dirigée par un Directeur assisté d’un Directeur Adjoint.


La Direction de la Communication comprend deux services :
- Le service de la communication ;
- Le service de la documentation.

Article 80 : Le service de la Communication est chargé de l’exécution de la stratégie de


communication du département et sa diffusion par les canaux officiels appropriés.
Article 81 : Le service de la documentation est chargé de produire les documents
d’information du Ministère, de recevoir et de diffuser à l’intérieur ou à l’extérieur du pays les
documents d’information. Il élabore, pour le compte du Ministre, les synthèses des
documents ou articles de grande importance.

4- la Direction des Affaires Administratives et Financières


Article 82 : La Direction des Affaires Administratives et Financières est chargée :
- de la préparation du budget et de la tenue de la comptabilité matière et financière des
biens mis à la disposition du département ;
- du suivi des personnels relevant du Ministère et de l’application de la législation et de la
règlementation le concernant;
- de la gestion des ressources humaines, financières et matérielles mises à la disposition
du département ;
- de la gestion et de la maintenance des immeubles, meubles et matériels relevant du
Ministère ;
- de la formation du personnel de l’administration centrale et des services déconcentrés
du Ministère.

La Direction est dirigée par un Directeur assisté d’un Directeur Adjoint.


Elle comprend quatre services :
- le Service des Affaires Administratives et Sociales ;
- le Service du Matériel et des Marchés ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 149


- le Service du sous-ordonnancement de la Garde Nationale ;
- le Service de la Comptabilité.
-
Article 83 : Le Service des Affaires Administratives et Sociales est chargé de la gestion et de
la formation du personnel de l’administration centrale et des services déconcentrés du
Ministère et de toutes autres affaires administratives et sociales. Il comprend deux
divisions :
- Division du Personnel ;
- Division de la Formation.

Article 84: Le Service du Matériel et des Marchés est chargé :


- de la comptabilité matière du matériel affecté au Ministère ;
- du suivi des opérations des marchés administratifs, de la dotation en fournitures et
matériels de bureau des différents services du département.

Il comprend deux divisions :


- Division du Matériel ;
- Division des Marchés.

Article 85 : Le Service du Sous Ordonnancement de la Garde Nationale est chargé de la


vérification et de l’étude de tout document comptable émanant de l’Etat – Major de la
Garde Nationale.
Il comprend deux divisions :
- Division des Engagements ;
- Division de la Liquidation et du Suivi.

Article 86: Le Service de la Comptabilité est chargé des affaires budgétaires et comptables.
Il comprend deux divisions :
- Division du Budget ;
- Division des Comptes.

C - Structures des Forces de Sécurité Intérieure et de la Protection Civile


1- La Direction Générale de la Sûreté Nationale
Article 87: La Direction Générale de la Sûreté Nationale assure :
- le maintien et le rétablissement de l’ordre public de concert avec les autres corps de
sécurité ;
- la recherche et la constatation des infractions aux lois pénales ;
- la recherche des renseignements généraux ;
- la surveillance des frontières ;
- le contrôle des armes et munitions ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 150


- le respect de la réglementation concernant les réunions, les manifestations et spectacles
publics ;
- le contrôle de l’émigration et de l’immigration ;
- l’établissement et la gestion de la Carte Nationale d’Identité.

Elle est dirigée par un Directeur Général assisté d’un Directeur Général Adjoint, nommés par
décret. Ce dernier assure l’intérim du Directeur Général en cas d’absence ou
d’empêchement.
L’organisation et le fonctionnement de la Direction Générale de la Sûreté Nationale sont
fixés par décret.

2- L’Etat Major de la Garde Nationale


Article 88 : L’Etat Major de la Garde Nationale est chargé de la direction et de
l’administration du corps de la Garde Nationale.
La Garde Nationale est chargée, de concert avec les autres forces de police et de sécurité, du
maintien et du rétablissement de l’ordre public dans les circonscriptions administratives.
L’organisation et le fonctionnement de l’Etat - Major de la Garde Nationale sont fixés par
décret.

3- Le Groupement Général de la Sécurité des Routes


Article 89 : Le Groupement Général de la Sécurité des Routes est chargé de :
 Le contrôle urbain des véhicules ;
 Le contrôle des axes sur le territoire national ;
 Le contrôle de la charge à l’essieu en collaboration avec le Ministère chargé
des Transports ;
 Le contrôle de la réglementation concernant la sécurité routière ;
 Le contrôle des documents délivrés en matière de circulation et de transport
routier (permis de conduire, vignette, licence, visite technique, assurance
etc.) ;
 La constatation et la répression des infractions relatives à la sécurité routière ;
 La gestion de la circulation routière en vue d’améliorer la sécurité et la
fluidité ;
 Le contrôle et l’identification des passagers ;
 La participation active à la collecte, l’exploitation et la diffusion des
renseignements intéressant la sécurité.
 La lutte contre l’immigration clandestine ;
 La lutte contre le trafic de drogue ;
 La lutte contre le terrorisme ;
 La participation, de concert avec les autres forces, au maintien de l’ordre
public.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 151


L’organisation et le fonctionnement du Groupement général de la Sécurité des routes sont
fixés par décret.
4- La Direction Générale de la Protection Civile
Article 90 : La Direction Générale de la Protection Civile est chargée :
- des études tendant à prévenir les phénomènes ou événements de nature à mettre en
péril les populations ou leurs biens ;
- de la mise en œuvre des moyens propres à prévenir ces phénomènes ou événements et
à en atténuer les effets ;
- de la coordination des efforts des opérateurs publics ou privés concourant à la
protection civile ;
- de la délivrance des agréments, des attestations de conformité sur avis du directeur de la
Prévention et du Contrôle ;
- du suivi de l’instruction et de l’utilisation des personnels de la protection civile.

Elle est dirigée par un Directeur Général assisté d’un Directeur Général Adjoint, nommés par
décret. Ce dernier assure l’intérim du Directeur Général en cas d’absence ou
d’empêchement.
La Direction Générale de la Protection Civile comprend, outre le Service du Secrétariat
rattaché au Directeur Général, des inspecteurs et quatre directions :
- la Direction de la Prévention et du Contrôle ;
- la Direction de la Planification et de la coordination des Secours ;
- la Direction de la Logistique et des Infrastructures ;
- la Direction des Moyens Généraux et des Relations Extérieures.

Elle comprend en outre :


- la Compagnie spécialisée : composée d’unités spéciales d’intervention notamment pour
le sauvetage, le déblaiement, la lutte anti-pollution, la décontamination et le déminage;
- des Directions régionales implantées dans les Chefs-lieux de wilaya.

Le Commandant de la compagnie et les Directeurs régionaux de la Protection Civile sont


nommés par arrêté du Ministre chargé de l’Intérieur, sur proposition du Directeur Général
de la Protection Civile.
Chaque Directeur Régional est assisté d’un Directeur Régional Adjoint et des Chefs de
Centres de Secours dans les Moughataas, nommés dans les mêmes conditions.

4.1 La Direction de la Prévention et du Contrôle


Article 91 : La Direction de la Prévention et du Contrôle est chargée :
- de l’élaboration des textes législatifs et réglementaires en matière de prévention contre
les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public, les
établissements classés, les immeubles de grande hauteur et autres établissements
spécialisés ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 152


- du suivi et le contrôle des normes de sécurité applicables aux établissements ci-dessus
énumérés ;
- de la tenue du fichier national des établissements recevant du public et des
établissements classés ;
- de l’octroi du visa requis pour les permis de construire et les plans de construction ;
- de la planification et du contrôle des services de prévention ;
- de la délivrance des visas requis pour les permis de construire ;
- d’édicter les mesures de sécurité en matière de contrôle, de stockage, de transport de
produits et matières dangereux ;
- de la validation des procès verbaux de visite technique de contrôle ;
- du suivi des décisions de la Commission Nationale de sécurité pour les établissements
recevant du public ;
- de l’information et de la sensibilisation des populations sur les différents risques et les
comportements recommandés face à ceux-ci.

La Direction de la Prévention et du Contrôle est dirigée par un directeur. Elle comprend trois
services :
- le Service de la Prévention et du Contrôle ;
- le Service des Risques majeurs ;
- le Service des Statistiques et de l’Information.

Article 92 : Le Service de la Prévention et du Contrôle est chargé :


- de l’élaboration des textes législatifs et réglementaires en matière de prévention contre
les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public, les
établissements classés, les immeubles de grande hauteur et autres établissements
spécialisés ;
- de l’octroi du visa requis pour les permis de construire et les plans de construction ;
- de la validation des procès verbaux de visite technique de contrôle ;

Article 93 : Le Service des Risques majeurs assure :


- le suivi et le contrôle des normes de sécurité applicables aux établissements ci-dessus
énumérés ;
- la tenue du fichier national des établissements recevant du public et des établissements
classés.

Article 94: Le Service des Statistiques et de l’Information est chargé des statistiques et du
suivi des décisions de la Commission Nationale de sécurité pour les établissements recevant
du public.
4.2 La Direction de la Planification et de la Coordination des Secours
Article 95 : La Direction de la Planification et de la Coordination des Secours est chargée :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 153


- de la mise en œuvre des moyens nationaux et de la coordination de la politique de
défense civile ;
- de l’établissement des schémas de risques et de la mise en place de programmes de
prévention et de l’élaboration des plans de secours (ORSEC) ;
- de la conception de l’ensemble des méthodes et techniques de protection à mettre en
œuvre au niveau des centres de secours ;
- de l’étude et la planification des exercices et manœuvres au niveau des centres de
secours à l’échelle nationale ;
- du développement du secours médical ;
- de la communication et des liaisons opérationnelles ;

La Direction de la Planification et de la Coordination des Secours est dirigée par un directeur.

Elle comprend quatre Services:


- le Service de la Coordination ;
- le Service de la Planification ;
- le Service de Secours Médical ;
- le Service de la Communication et des Liaisons Opérationnelles.

Article 96 : Le Service de la Coordination est chargé de la mise en œuvre des moyens


nationaux et de la coordination de la politique de défense civile.
Article 97 : Le Service de la Planification est chargé de :
- l’établissement des schémas de risques et de la mise en place de programmes de
prévention et de l’élaboration des plans de secours (ORSEC) ;
- la conception de l’ensemble des méthodes et techniques de protection à mettre en
œuvre au niveau des centres de secours.

Article 98 : Le Service de Secours Médical est chargé :


- de l’étude et la planification des exercices et manœuvres au niveau des centres de
secours à l’échelle nationale ;
- du développement du secours médical.

Article 99 : Le Service de la Communication et des Liaisons Opérationnelles est chargé de la


communication et des liaisons opérationnelles.
4.3 La Direction de la Logistique et des Infrastructures
Article 100 : La Direction de la Logistique et des Infrastructures est chargée de :
- la gestion des ateliers, des garages et du matériel de transmission ;
- la gestion des stocks ;
- la gestion des opérations de maintenance du patrimoine mobilier et immobilier ;
- l’élaboration des études et programmes d’équipements.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 154


La Direction de la Logistique et des Infrastructures est dirigée par un directeur. Elle
comprend deux services :
- le Service des Infrastructures ;
- le Service de la Logistique.

Article 101 : Le Service des Infrastructures est chargé de :


- la gestion des opérations de maintenance du patrimoine mobilier et immobilier ;
- l’élaboration des études et programmes d’équipements ;

Article 102 : Le Service de la Logistique est chargé de :


- la gestion des ateliers, des garages et du matériel de transmission ;
- la gestion des stocks.

4.4 La Direction des Moyens Généraux et des Relations Extérieures


Article 103 : La Direction des Moyens Généraux et des Relations Extérieures est chargée de:
- la gestion administrative du personnel ;
- la formation du personnel de la Protection civile et des agents de sécurité des
établissements publics et privés ;
- l’élaboration du budget ;
- la préparation et le suivi des marchés ;
- les relations extérieures.

La Direction Moyens Généraux et des Relations Extérieures est dirigée par un directeur. Elle
comprend quatre Services :
- le Service du Personnel et de la Formation ;
- le Service du Budget et des Marchés Publics ;
- le Service du Suivi et de la Coordination des services régionaux ;
- le Service des Relations Extérieures.

Article 104 : Le Service du Personnel et de la Formation est chargé de :


- la gestion administrative du personnel ;
- la formation du personnel de la Protection Civile et des agents de sécurité des
établissements publics et privés ;

Article 105 : Le Service du Budget et des Marchés publics est chargé de l’élaboration du
budget, de la préparation et du suivi des marchés.
Article 106 : Le Service du Suivi et de la Coordination des services régionaux est chargé de
coordonner l’activité de l’ensemble des services régionaux relevant de la direction générale
de la protection civile.
Article 107 : Le Service des Relations Extérieures est chargé du suivi des activités de la
Direction Générale de la Protection Civile en matière de relations extérieures.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 155


IV Dispositions finales
Article 108 : Il est institué, au sein du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, un
Conseil de Direction chargé du suivi de l’état d’avancement des actions et programmes du
Département.
Le Conseil de direction est présidé par le Ministre ou, par délégation, le Secrétaire Général. Il
regroupe le Secrétaire Général, les chargés de mission, les Conseillers techniques,
l’Inspecteur Général, et les Directeurs. Il se réunit tous les quinze jours.
Les premiers responsables des établissements et organismes sous tutelle participent aux
travaux du Conseil de Direction une fois par semestre.
Article 109 : Les dispositions du présent décret seront précisées, en tant que de besoin, par
arrêté du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, notamment en ce qui concerne
l’organisation des divisions en bureaux et sections.
Article 110 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent décret,
notamment le décret n° 2011.076/PM du 10 mai 2011 fixant les attributions du Ministre de
l’Intérieur et de la décentralisation et l’organisation de l’administration centrale de son
département.
Article 111 : Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation est chargé de l’exécution du
présent décret qui sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 156


2. Décret n°2012.148 PM du 8 octobre 2012 portant création d'un Comité interministériel
chargé du Développement Local et de la Décentralisation

Article Premier : Il est créé, sous la présidence de Monsieur le Premier Ministre, un comité
interministériel chargé du développement local et la décentralisation.

ARTICLE 2 : Le comité interministériel comprend :

- Le Ministre de l’Intérieur de la Décentralisation ;


- Le Ministre des Affaires Economiques et du Développement ;
- Le Ministre des Fiances ;
- Le Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire ;
- Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement ;
- Le Ministre de la Santé ;
- Le Ministre chargé de l’Enseignement Fondamental ;
- Le Ministre chargé de l’Emploi ;
- Le Secrétaire Général du Gouvernement ;
- Le Directeur de Cabinet du Premier Ministre.

Article 3 : Le comité interministériel veille à la conception, à la mise en œuvre et au suivi-


évaluation des politiques nationales en matière de développement local et de
décentralisation. Il est chargé notamment :

- De donner son avis sur les politiques et stratégies dans ces domaines ;
- De valider les textes de lois et décrets soumis au Gouvernement en vue de traduire
dans les faits ces politiques et stratégies ;
- D’assurer la cohérence et la répartition spatiale des interventions de l’Etat au profit
des entités déconcentrées et décentralisées ;
- De faciliter le dialogue avec les partenaires au développement intervenant dans le
secteur ;
- D’évaluer régulièrement l’état de mise en œuvre des politiques nationales en
matière de développement local et décentralisation et,
- D’étudier et de recommander au Gouvernement toutes réformes susceptibles de
renforcer et d’impulser les actions des pouvoirs publics et des autres acteurs du
développement local et de la décentralisation.

Article 4 : Le Secrétariat du Comité interministériel est assuré conjointement par les


Ministres en charge de la décentralisation et des Affaires Economiques et du
Développement.

Article 5 : Le comité peut être élargi, sur proposition de son président, à d’autres
Départements ministériels en fonction des thématiques inscrites à son ordre du jour.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 157


Article 6 : Le Comité se réunit, sur convocation de son Président tous les trois mois et
chaque fois que de besoin.

Article 7 : Le Comité interministériel est assisté par un comité technique comprenant :

- Président : Le Conseiller chargé des Affaires Administratives au cabinet du Premier


Ministre.
- Membres :
o Le Directeur Général des Collectivités Territoriales ;
o Le Directeur Général de l’Administration Territoriale ;
o Un Représentant du Ministre des Affaires Economiques et du
Développement ;
o Un Représentant du Ministre des Finances ;
o Un Représentant du Ministre de la Santé ;
o Un Représentant du Ministre chargé de l’Enseignement Fondamental ;
o Le Directeur de l’Aménagement du territoire ;
o Le Responsable de la Structure de préparation et de mise en œuvre du
Programme national intégré d’appui au développement local, à la
décentralisation et à l’emploi des jeunes et ;
o Un Représentant de l’Association des Maires de Mauritanie.

Article 8 : Le comité technique peut s’adjoindre de toute personne dont l’expertise peut être
jugée utile à l’occasion de l’examen de certains points de l’ordre du jour de ses réunions.

Article 9 : Le secrétariat comité technique est assuré par le Directeur Général des
Collectivités Territoriales au ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.

Article 10 : Le comité technique assiste le Comité interministériel et veille à l’exécution de


ses décisions. A ce titre, il assure :

- L’examen des études, notes et projets de textes soumis au Comité interministériel ;


- La préparation de synthèses et d’analyses nécessaires à la validation des études à
soumettre au Comité interministériel ;
- La préparation de l’ordre du jour des réunions du Comité interministériel et ;
- Le suivi de toutes questions que le Comité interministériel jugera nécessaire de lui
confier.

Article 11 : Le Comité technique se réunit en session ordinaire tous les deux mois, sur
convocation de son Président, et, en session extraordinaire, autant de fois que nécessaire.

Article 12 : Le Comité technique comprend en son sein un sous Comité chargé du pilotage de
la préparation et du suivi de la mise en œuvre du Programme national intégré d’appui au
développement local, à la décentralisation et l’emploi des jeunes (PNIDDLE) ainsi composé :

- Président : Le Directeur Général des Collectivités Territoriales

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 158


- Membres :
o Le Directeur du suivi de l’évaluation des programmes et projets au MAED ;
o Le Directeur Général du Trésor et de la comptabilité publique ou son
représentant ;
o Le Directeur du Programme national de restructuration des quartiers
précaires et de modernisation des villes au Ministère de l’Habitat, de
l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire ;
o Le Directeur de l’Emploi ;
o L’Ordonnateur national suppléant du FED ou son représentant ;
o Le Directeur du Contrôle environnemental ;
o Un Représentant du Ministre du Développement Rural ;
o Le Responsable de la Structure de préparation et de mise en œuvre du
Programme national intégré d’appui au développement local, à la
décentralisation et à l’emploi des jeunes ;
o Deux représentants de l’AMM (un maire de commune chef lieux de
Moughataa et un maire de commune rurale) ;
o Un représentant de chacun des bailleurs de fonds intervenant dans le cadre
PNIDDLE.

Article 13 : Le Sous Comité est chargé de piloter l’ensemble des aspects liés à la préparation
et au suivi de la mise en œuvre des différents volets du Programme et de rendre compte au
Comité technique issu du Comité interministériel, lequel fait rapport au Comité
interministériel pour recueillir ses avis et décisions sur les points qui lui sont soumis au titre
de la préparation et de la mise en œuvre du Programme.

Article 14 : Le secrétariat du sous Comité est assuré par le Responsable de la Structure de


préparation et de mise en œuvre du Programme national intégré d’appui au développement
local, à la décentralisation et à l’emploi des jeunes.

Article 15 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent décret,


notamment le décret N° 96-051 du 24 juillet 1996 créant un Comité interministériel de la
décentralisation et le décret N°12-2010 du 8 févier 2010 abrogeant et remplaçant le décret
N°85-2000 du 31 juillet 2000 portant création d’un Comité interministériel chargé du suivi du
Programme de développement urbain.

Article 16 : Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, le Ministre des Affaires


Economiques et Développement et le Secrétaire Général du Gouvernement, sont chargés
chacun en ce qui concerne, de l’application du présent décret qui sera publié suivant la
procédure d’urgence et au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 159


3. Arrêté n°475/MIDEC/DGCT abrogeant et remplaçant l’arrêté n°659/ MIPT/DGCL du 17
mai 2005 portant création d’une Cellule d’Appui aux Communes

Article premier : Il est créé, au sein de la Direction Générale des Collectivités Territoriales,
une Cellule d’Appui aux Communes.

Article 2: La Cellule d’Appui aux Communes est chargée :

- Du suivi-évaluation du processus de décentralisation et de la mise en cohérence des


programmes communaux de développement avec les politiques sectorielles de l’Etat ;
- De l’appui aux communes en matière de développement institutionnel, de formation,
d’encadrement, d’assistance et d’appui technique et de contrôle de légalité ;
- De l’évaluation des performances des communes ainsi que la mise en place et la
gestion d’une base de données et d’un système d’information sur les communes ;
- Les études et analyses en matière de décentralisation et notamment : l’évaluation des
expériences et pratiques développées soit au plan national, soit à travers la
coopération internationale, afin d’en mieux profiter.
Article 3 : La cellule d’appui est composée des deux unités techniques spécialisées
suivantes :

- Une unité d’évaluation des Performances des Communes ;


- Une unité de formation en décentralisation.
Article 4 : L’unité technique d’évaluation des Performances des Communes est chargée :

- Du pilotage de l’évaluation périodique des Communes conformément à un programme


préétabli chaque année ;
- Du traitement des données et la production des rapports individuels par Commune et
des rapports généraux ;
- De l’agrément des évaluateurs, leur formation et leur suivi ;
- De la proposition d’un plan d’action pour le renforcement des capacités des
Communes évaluées ;
- De l’appui-conseil des Communes évalués en matière de pratiques institutionnelles, de
formation, d’encadrement et d’assistance technique;
- De la mise en place et la tenue d’une base de données relative à l’évaluation des
Communes ;
- De l’actualisation périodique et la mise à jour de l’outil qui est composé du
questionnaire d’évaluation, d’un guide d’évaluation rapide et d’un manuel de
l’évaluateur.
Article 5 : L’unité technique de formation en décentralisation est chargée :

- De la supervision et la gestion de la formation continue et de professionnalisation


(préparation à la prise de fonction) des acteurs de la décentralisation (élus locaux,
personnel communal, cadres et autorités aux niveaux déconcentrés et central) ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 160


- Du développement de l’ingénierie de formation pour définir les référentiels métiers,
compétences de formation de tous les acteurs de la décentralisation, ainsi que la
réalisation des bilans de compétences, l’identification des besoins en formation et
l’élaboration des plans de formation ;
- De l’accompagnement des acteurs de la décentralisation dans l’accomplissement de
leurs missions ou interventions ;
- De l’évaluation et le suivi des actions de formation et de développement des
compétences des acteurs de la décentralisation ;
- De la conduite d’actions de veille sur l’évolution des besoins en compétences des
programmes induits par la stratégie de la décentralisation et du développement local ;
- De la gestion des compétences des acteurs à travers le système d’information ;
- De la gestion des compétences des formateurs et le système de leur habilitation ;
- De la gestion des relations avec les opérateurs de formation ;
- Du développement des partenariats avec les partenaires techniques et financiers qui
œuvrent ou appuient dans le domaine de la formation des acteurs de la
décentralisation ;
- Du développement des partenariats et de coopération avec d’autres institutions de
formation aux niveaux national et international.

Article 6 : La Cellule d’Appui aux Communes est composée des cadres de conception
expérimentés et d’un personnel d’appui en fonction des besoins.

Les cadres ainsi que le responsable de chaque unité sont nommés par note de service.

Le Directeur Général Adjoint des Collectivités Territoriales assure la coordination générale de


la cellule.

Article 7 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté,


notamment les dispositions de l’arrêté N° N°659/ MIPT/DGCL du 17 mai 2005 portant
création d’une Cellule d’Appui aux Communes.

Article 8 : Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation est


chargé de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 161


4. Arrêté N° 627/MIDEC du 13 Juin 2017 portant Réorganisation des Délégations
Régionales de la Décentralisation et du Développement Local

Article premier : La Délégation Régionale de la Décentralisation et du Développement Local


(DRDDL) constitue la représentation technique au niveau territorial du Ministère de
l’Intérieur et de la Décentralisation pour le volet « décentralisation et développement local »
de sa mission.
Article2 : La Délégation Régionale a pour mission générale d’animer le développement
territorial et d’accompagner les collectivités territoriales dans la mise en œuvre des missions
qui leur sont dévolues. Elle est chargée notamment :
- De la planification régionale et de l’étude d’impact des projets régionaux de
développement local conformément à l’article 44 du décret n° 086-2012/PM du 28
mai 2012, modifié, fixant les attributions du Ministre de l’Intérieur et de la
décentralisation et l’organisation centrale de son département ;
- D’appuyer les collectivités territoriales et de veiller à la cohérence de l’approche-
conseil menée au niveau local avec les politiques nationales ;
- Du contrôle de légalité et du secrétariat des commissions régionales de tutelle ;
- Du suivi des outils et projets de développement local ;
- D’aider à l’amélioration de la gestion des finances locales ;
- Du suivi des plans communaux de développement (PDC) en veillant à leur cohérence
avec les politiques nationales d’une part et, le cas échéant, avec les programmes
régionaux de développement ;
- De contribuer à la mise en œuvre de la stratégie nationale de formation des acteurs
de la décentralisation ;
- De la collecte des informations pertinentes pour l’alimentation de la base de données
sur les collectivités territoriales.
En tant que structure déconcentrée de l’Etat, la délégation régionale exécute, sous l’autorité
directe du Wali, les tâches administratives, techniques de coordination et d’animation que
requiert sa mission.
Conformément à l’article 44 du décret n° 086-2012/PM du 28 mai 2012, modifié, fixant les
attributions du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et l’organisation de
l’administration central de son département, la Délégation Régionale relève au niveau
central, du Directeur Général des Collectivités Territoriales (DGCT), dont elle reçoit
instructions et directives dans le cadre de la mission dont elle a la charge.
La Délégation Régionale doit répercuter sur le Ministère via le Wali toutes propositions
issues du contexte local de nature à améliorer la mise en œuvre des politiques publiques
territoriales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 162


Article 3 : Le Délégué Régional dirige et impulse les services relevant de la Délégation. Il rend
compte trimestriellement par écrit et sous couvert du Wali de son activité au Ministère et
produit un rapport annuel circonstancié qu’il adresse au département dans les mêmes
formes.
Article 4 : La Délégation Régionale de la Décentralisation et du Développement Local doit
comporter au moins, outre le Délégué, les services suivants :
- Le service du contrôle de légalité ;
- Le service des finances locales ;
- Le service conseil, suivi-évaluation et formation.

Article 5 : Le service du contrôle de légalité est chargé, sous l’autorité du Wali, de :


- Vérifier la conformité des actes des collectivités territoriales avec les lois et
règlements en vigueur, pour les aspects qui relèvent des compétences du Wali ;
- Prêter assistance au Hakem si nécessaire pour l’examen des aspects soumis à son
contrôle ;
- Apporter l’assistance juridique aux collectivités territoriales pour qu’elles respectent
au mieux les normes réglementaires ;
- Programmer et structurer les opérations de contrôle et veiller au respect des délais ;
- Assurer le secrétariat de la commission régionale de tutelle ;
- Suivre le contentieux des collectivités territoriales ;
- Assurer la conservation et l’archivage du courrier et des documents liés au contrôle
de légalité ;
- Centraliser et organiser toute la documentation juridique qui sert de base de
contrôle.
Article 6 : Le service des finances locales est chargé de :
- Œuvrer au développement des ressources propres des collectivités territoriales ;
- Suivre l’ensemble des dossiers relatifs aux finances locales ;
- Suivre l’application de la législation et de la réglementation relative aux ressources
fiscales et non fiscales des collectivités territoriales ;
- Etudier les demandes éventuelles d’emprunts soumises par les collectivités
territoriales ;
- Dresser sur une base trimestrielle et annuelle des tableaux récapitulatifs sur l’état des
finances des collectivités territoriales de la Wilaya ;
- Traiter les litiges financiers des collectivités territoriales de la région et leur proposer
des solutions ;
- Aider le service de contrôle de légalité à l’examen des actes financiers des
collectivités territoriales (budgets, comptes, marchés et conventions) ;
- Appuyer les collectivités territoriales dans le montage de projets ;
- Faire des propositions de nature à améliorer la gestion des finances locales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 163


Article 7 : Le service conseil, suivi-évaluation et formation est chargé de :
- Suivre l’élaboration et la mise en œuvre des programmes de développement locaux ;
- Suivre la mise en œuvre des plans d’action annuels des collectivités territoriales ;
- Dresser les bilans des réalisations des investissements des collectivités territoriales ;
- Centraliser les données relatives aux projets en cours de réalisation ou à réaliser au
profit des collectivités territoriales ;
- Suivre les actions de formation organisées à l’attention des collectivités territoriales ;
- Diffuser les outils didactiques élaborés par le Ministère au profit des acteurs locaux ;
- Recueillir les demandes individuelles ou collectives de formation des acteurs de la
décentralisation ;
- Tenir les statistiques des formations des acteurs (modules, nombre de formations,
bénéficiaires, organismes dispensateurs, etc.) ;
- Accompagner les actions d’évaluation de performances des collectivités territoriales ;
- Aider le délégué à élaborer les rapports trimestriels et annuels des activités de la
Délégation.
Article 8 : Les services pourront être subdivisés en unités fonctionnelles sous forme de
divisions, sections et bureaux par arrêté du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation,
lorsque les nécessités techniques de l’organisation du travail le justifient.
Article 9 : Les délégués et chefs de services sont nommés par arrêté du Ministre. La
nomination des délégués et des chefs de services obéit aux conditions d’accès aux postes de
l’administration publique.
Article 10 : Le délégué régional a rang de directeur central et les chefs de service ont le
même rang que ceux de l’administration centrale.
Article 11 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures, contraires au présent arrêté et
notamment celles de l’arrêté n° 3305/MDAT du 31 décembre 2007 portant création et
organisation des Délégations Régionales du Ministère de la Décentralisation et de
l’Aménagement du Territoire.
Article 12 : Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, le
Directeur Général des Collectivités Territoriales et les Walis sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l’application du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la
République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 164


F. Administration Territoriale

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 165


1. Ordonnance n° 90.02 du 30 janvier 1990 portant Organisation de l’Administration
Territoriale

Article Premier : le territoire national est divisé en Wilaya. La Wilaya est une circonscription
administrative de l’Etat non dotée de la personnalité morale. Sa création, son nom, ses
limites territoriales et sin chef-lieu sont fixés par décret.

La Wilaya est placée sous l’autorité d’un chef de circonscription qui porte le titre de Wali. Le
Wali est nommé par décret, ses attributions sont fixées par décret et il porte un uniforme
définis par décret.

Article 2 : la Wilaya comprend une ou plusieurs Moughataa. La Moughataa est une


circonscription administrative de l’Etat non dotée de la personnalité morale. Sa création, son
nom, ses limites territoriales et sin chef-lieu sont fixés par décret.

La Moughataa est placée sous l’autorité d’un chef de circonscription qui porte le titre de
Wali. Le Wali est nommé par décret, ses attributions sont fixées par décret et il porte un
uniforme définis par décret.

Article 3 : la Moughataa recouvre une ou plusieurs communes. Le statut et l’organisation de


la commune sont fixés par l’ordonnance instituant les communes.

Article 4 : Le Wali est assisté dans l’exercice de ses fonctions par un Wali Mouçaid. La
nomination et les attributions du Wali Mouçaid sont fixées par décret.

Article 5 : Le Hakem est assisté dans l’exercice de ses fonctions par Hakem Mouçaid. La
nomination et les attributions du Wali Mouçaid sont fixées par décret.

Article 6 : Il est créé auprès du Wali un comité administratif et une assemblée de la Wilaya
pour le développement économique et social.

Article 7 : Le comité administratif est composé des Hakems, des chefs de service et des
Maires de la Wilaya. Il est présidé par la Wali. Les attributions et le mode de fonctionnement
du comité administratif sont fixés par décret.

Article 8 : l’assemblé de la Wilaya pour le développement économique et social se compose :

- du Wali, président ;
- des Hakems de la Wilaya ;
- des chefs de service de la Wilaya ;
- des maires des communes de la Wilaya ;
- des représentants des associations socioprofessionnelles, dont la liste est fixée
chaque année par le comité administratif de la Wilaya.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 166


Article 9 : Les attributions et le mode de fonctionnement de l’assemblée de la Wilaya sont
fixés par décret.

Article 10 : des décrets et arrêtés fixeront en tant que de besoin, les modalités d’application
de la présente ordonnance.

Article 11 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à la présente


ordonnance, et notamment les ordonnances n°83-182 du 05 juin 1983 et 87-018 du 25
janvier 1987.

Article 12 : la présente ordonnance sera exécutée comme loi de l’Etat et publié au Journal
Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 167


2. Décret n° 2011.282 du 10 novembre 2011 définissant les Attributions des
Responsables Territoriaux et portant Organigramme des Circonscriptions Administratives

Chapitre Premier : Dispositions Générales

Article premier : Le présent décret a pour objet de préciser l’organigramme des


Circonscriptions Administratives et de fixer les attributions et les avantages des responsables
territoriaux.

Article 2 : L’organigramme de la wilaya comprend :

- Un Wali
- Un Wali Mouçaid
- Un Directeur de Cabinet ;
- Un Conseiller chargé des affaires administratives et juridiques ;
- Un conseiller chargé des affaires économiques et du Développement Local ;
- Un conseiller chargé des affaires politiques et sociales ;
- Un Attaché administratif chargé du protocole ;
- Le service du Secrétariat Central ;
- Le service du Matériel de la Liquidation ;
- Le service du Personnel ;
- Le service de la Nationalité et des Archives ;
- Le service du RAC et des communications.

Article 3 : L’organigramme de la Moughataa comprend

- Un Hakem ;
- Un Hakem Mouçaid ;
- Un secrétaire Général ;
- Le service des Affaires juridiques, administratives et sociales ;
- Le service des affaires foncières et du développement local.

Chapitre Deuxième : De l’organigramme de la Wilaya

Article 4 : Le wali, en sa qualité de représentant du pouvoir central, est, dans la wilaya, le


dépositaire de l’autorité de l’Etat. Il représente chacun des Ministres. Il est nommé par
décret, sur proposition du Ministre de l’Intérieur. Il porte un uniforme défini par décret.

Il réside obligatoirement au Chef-lieu de Wilaya.

Article 5 : Le wali reçoit du Ministre de l’Intérieur et des autres ministres des directives et les
instructions concernant la politique nationale. Il transmet aux autorités régionales et locales

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 168


ainsi qu’aux services déconcentrés de l’Etat ses directives et instructions, et définit, s’il y a
lieu, l’esprit dans lequel elles doivent être appliquées.

Il rend compte, chaque fois, des actes qu’il accomplit dans l’exercice de sa mission et qui
engagent l’Etat, soit au Ministre de l’Intérieur, soit au Ministre concerné.

Il donne au Ministre de l’Intérieur et aux ministres intéressés tous renseignements


complémentaires ainsi que son avis sur les propositions et les suggestions des départements
et des services régionaux.

Article 6 : Le wali assure l’exécution et l’application des lois, des règlements et, de façon
générale, de toutes décisions ou instructions du Gouvernement.

Il exerce ce pouvoir par la publication et la notification des actes et par les instructions qu’il
donne à tous les échelons régionaux.

Il prend des arrêtés et autres actes réglementaires dans le cadre des compétences qui lui
sont reconnues par la loi ou les règlements. Il adresse immédiatement un exemplaire de ces
actes au Ministre de l’Intérieur et aux ministre intéressés qui peuvent annuler ou suspendre
l’exécution desdits actes.

Il peut ordonner directement, s’il y a urgence, toute mesure conservatoire conforme aux lois
et règlements aux échelons régionaux, afin que ne soit pas compromise l’exécution, au
niveau régional, de la politique gouvernementale, à charge d’en rendre compte comme il est
dit ci-dessus.

Article 7 : Le wali est responsable des mesures d’ensemble du maintien et du rétablissement


de l’ordre dans la wilaya.

Lorsque les problèmes du maintien de l’ordre public débordent le cadre d’une seule
Moughatâa ou ont une incidence sur d’autres Moughatâas, il assure notamment la
répartition des moyens civils dont dispose la wilaya et donne toutes directives utiles aux
Hakems intéressés.

Il est chargé de proposer au Ministre de l’Intérieur le dispositif de tout plan de protection


pour l’ensemble de la wilaya.

Il représente l’Etat en justice et dans les actes de la vie civile. Il est Officier de Police
Judicaire.

Article 8 : Le wali dispose du droit de requérir les forces armées dans les conditions fixées
par les textes en vigueur. Cette disposition ne s’applique pas à la wilaya de Nouakchott.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 169


Article 9 : Le wali a sous son autorité les Hakems et les fonctionnaires et agents de l’Etat et
des établissements publics en service dans la wilaya. Il assiste obligatoirement aux
passations de service entre les Hakems.

Il porte ses appréciations, en dernier ressort au niveau de la wilaya, sur les bulletins de note
des fonctionnaires et agents désignés au premier alinéa du présent article et les transmet au
Ministre compétent.

Il veille à ce que les agents en service permanent, temporaire ou en tournée dans la wilaya
observent les règles de discipline qui s’imposent dans l’intérêt général à tous les agents des
services publics ou des établissements publics.

Article 10 : Le wali peut entreprendre, de sa propre initiative et sans ordre de mission


spécial, toutes les vérifications qu’il juge utiles et toutes les tournées nécessaires pour
l’accomplissement de sa mission, à charge d’en informer immédiatement le Ministre de
l’Intérieur.

Il peut fermer provisoirement les mains au comptable ou au régisseur dont la situation est
irrégulière.

Il peut prescrire des mesures d’enquête en cas de constatation d’irrégularités dans une
question préjudiciable aux intérêts de l’Etat ou de toute autre collectivité publique et prend,
sans délai, les mesures conservatoires qui s’imposent.

Il saisit directement le Ministre concerné à l’effet de faire suspendre de ses fonctions le


fonctionnaire ou l’agent qui s’est rendu coupable d’une faute grave, en conformité avec les
dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

Article 11 : Le wali coordonne et contrôle l’activité administrative, économique et sociale de


tous les services civils régionaux et locaux. Il donne l’impulsion à cette activité.

Il réunit, périodiquement, les chefs des services implantés dans la circonscription.

A cette occasion, il commente les instructions reçues des autorités centrales, s’informe des
difficultés rencontrées et donne des instructions particulières dans le cadre des instructions
générales reçues des différentes autorités qualifiées.

Il adresse le compte rendu au Ministre de l’Intérieur et aux Ministres concernés.

Indépendamment des rapports spéciaux relatifs à la sécurité et l’ordre public, il est tenu
d’adresser un rapport général trimestriel ainsi qu’un rapport annuel d’activité au Ministre de
l’Intérieur.

Toutes les correspondances émanant des services techniques régionaux ou adressées à


ceux-ci doivent obligatoirement être acheminées sous le couvert du wali, sauf cas d’extrême
urgence.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 170


Le wali est avisé de toute mission ou tournée à effectuer dans la wilaya par les
Représentants des Services Centraux.

Article 12 : Le wali surveille et contrôle l’emploi des crédits qui sont délégués aux services de
la wilaya dans les conditions fixées par les instructions en vigueur.

Il reçoit obligatoirement copie :

a) Pour avis préalable, des projets et programmes d’actions et de travaux ;


b) Pour contrôle et surveillance, des marchés à exécuter en entreprise et des
programmes à réaliser en régie.

Il est tenu de prêter assistance aux services techniques régionaux ou locaux dans l’exercice
de leurs activités.

Article 13 : Le wali est assisté dans ses fonctions de :

- Un Wali Mouçaid
- Un Directeur de Cabinet ;
- Un Conseiller chargé des affaires administratives et juridiques ;
- Un conseiller chargé des affaires économiques et du Développement local ;
- Un conseiller chargé des affaires politiques et sociales.

Le wali mouçaid, le directeur de cabinet et les conseillers sont nommés dans les mêmes
formes et conditions que le wali. Ils portent un uniforme défini par décret.

Le wali mouçaid assure l’intérim du wali en cas d’absence ou d’empêchement.

Article 14 : Le wali peut consentir à son adjoint des délégations de signature dont il fixe
l’étendue. L’acte correspondant revêtira la forme d’un « arrêté ».

Il peut lui déléguer notamment, par décision spéciale, sa signature d’ordonnateur du Budget
de l’Etat destiné à la wilaya.

L’acte correspondant revêtira la forme d’un « arrêté ».

Article 15 : Le directeur de cabinet du wali est chargé, sous l’autorité du Wali, du contrôle,
de la coordination et du suivi des activités des services rattachés à la wilaya.

Article 16 : Les conseillers du wali sont chargés des dossiers soumis à leur étude par le wali
en fonction de spécialisation. Ils élaborent des rapports ou notes techniques sur toute
question qui leur est soumise par le wali.

Article 17 : Les conseillers et le directeur de cabinet du wali bénéficient des mêmes


avantages en nature et espèce accordé au wali Mouçaid.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 171


Chapitre Troisième : Des services rattachés à la Wilaya

Article 18 : L’Attaché administratif du wali est chargé du Protocole, de l’organisation des


audiences du wali et des relations avec la presse et le public.

Article 19 : Le service du secrétariat central assure la réception, l’enregistrement, la


ventilation et l’expédition du courrier arrivée et départ de la wilaya.

Article 20 : Le service du matériel et de la liquidation assure le suivi de la gestion des moyens


financiers et matériels de la wilaya.

Article 21 : Le service du personnel est chargé du suivi de la gestion des ressources humaines
de la wilaya.

Article 22 : Le service de la nationalité et des archives est chargé du suivi et du traitement


des demandes de nationalité. Il assure, également, la collecte, l’organisation et la bonne
conservation des archives de la wilaya.

Article 23 : Le service du RAC et des communications est chargé de la préparation et du suivi


technique du réseau administratif. Il assure les communications de la wilaya.

Article 24 : Les chefs de services de la wilaya sont nommés par arrêté du Ministre chargé de
l’intérieur.

Chapitre Quatrième : De l’organigramme de la Moughatâa

Article 25 : Le Hakem est, dans la Moughatâa, le Délégué du Gouvernement.

Il est nommé par décret sur proposition du Ministre de l’Intérieur. Il est assisté d’un Hakem
mouçaid nommé dans les mêmes formes et conditions que lui.

Le Hakem mouçaid assure l’intérim du Hakem en cas d’absence ou d’empêchement. Il


bénéficie des mêmes avantages en nature et en espèce que le chef d’arrondissement.

Le Hakem et le Hakem Mouçaid portent un uniforme défini par décret.

Ils résident obligatoirement au Chef-lieu de la Moughatâa.

Article 26 : Le Hakem reçoit, par l’intermédiaire du wali, les directives et les instructions
émanant des autorités gouvernementales. Il rend compte, chaque fois, des actes qu’il
accomplit dans l’exercice de ses fonctions et qui engagent l’Etat.

Les correspondances adressées aux représentants des services administratifs et techniques


doivent être sous le couvert du Hakem.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 172


Tous les comptes-rendus d’activités des services civils de la Moughatâa sont transmis aux
autorités supérieures par l’intermédiaire du Hakem. Celui-ci peut les compléter par ses
propres remarques. Il fait part aux ministres intéressés et sous le couvert du wali, des
observations qu’appelle, de sa part, le fonctionnement des services dans sa circonscription.

Article 27 : Le Hakem assure, sous l’autorité du wali, l’exécution et l’application des lois, des
règlements et, de façon générale, de toutes décisions ou instructions des autorités
supérieures.

Il est chargé notamment de la publication et de la notification des actes administratifs.

Il représente l’Etat en justice et dans les actes de la vie civile. Il est Officier de Police
Judiciaire.

Article 28 : Le Hakem est responsable du maintien de l’ordre et de la sécurité publique dans


sa circonscription.

En cas de troubles dans la Moughatâa, il avise les autorités supérieures et prend toutes
mesures utiles pour le rétablissement de l’ordre.

Le Hakem est tenu, après le rétablissement de l’ordre, d’établir un rapport qui est adressé au
Ministre de l’Intérieur et auquel le wali joint un rapport de transmission.

Article 29 : Le Hakem est chargé, dans la Moughatâa, de la Police urbaine, de la Police rurale
et de la Police sanitaire. Il peut prendre des arrêtés et autres actes réglementaires dans
toutes les matières qui sont de sa compétence et qui lui sont reconnus par la loi et les
règlements.

Ces arrêtés et autres actes réglementaires sont immédiatement adressés au Ministre de


l’Intérieur, sous couvert du wali. Ce dernier peut en suspendre l’exécution, en attendant la
décision finale du Ministre de l’Intérieur.

Article 30 : Le Hakem a pour mission de contrôler et de coordonner, sous l’autorité du wali,


la direction générale des activités des services civils de l’Etat dans sa circonscription.

Il assure le fonctionnement des services publics qui n’ont pas de représentants dans la
Moughatâa.

Il réunit, périodiquement, suivant la nécessité, les représentants des différents services. Il


commente avec eux les instructions reçues des autorités supérieures, s’informe des
difficultés rencontrées, règle les conflits d’attribution et donne des directives.

Il adresse au Ministre de l’Intérieur, sous le couvert du wali, un compte-rendu assorti de ses


propositions éventuelles.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 173


Il adresse en outre au Ministre de l’Intérieur, sous le couvert du wali, des rapports mensuels
et un rapport annuel.

Article 31 : Le Hakem est tenu de prêter assistance aux représentants des services publics
dans l’exercice de leurs activités.

En cas d’intervention dans les questions techniques et l’exécution des travaux de


programme, il devra immédiatement en aviser les autorités compétentes.

Il reçoit obligatoirement copie :

1. Pour avis préalable, des projets de programmes et d’actions de travaux ;


2. Pour contrôle et surveillance, des marchés à exécuter en entreprise et des
programmes à réaliser en régie.

Il contrôle la gestion des crédits mis à la disposition des services de la Moughatâa.

Article 32 : Le Hakem a sous son autorité les chefs d’arrondissements de la Moughatâa. Il


porte ses appréciations sur les bulletins de notes de tous les fonctionnaires et agents de
l’Etat en service dans sa circonscription.

Le Hakem veille à ce que les agents en service permanent, en mission temporaire ou en


tournée dans la Moughatâa, observent les règles de discipline qui s’imposent, dans l’intérêt
général, à tous les agents des services publics.

Il est avisé de toute mission ou tournée à effectuer dans sa Moughatâa par les agents des
services publics.

Article 33 : Le secrétaire général de la Moughatâa est chargé du contrôle, du suivi et de la


coordination des activités des services rattachés à la Moughatâa.

Le secrétaire général de la Moughatâa bénéficie des mêmes avantages en nature et en


espèce que ceux accordés aux directeurs adjoints des administrations centrales.

Article 34 : Le service des affaires juridiques, administratives et sociales est chargé du


traitement des questions juridiques et administratives que lui confie le Hakem ainsi que de
la gestion des personnels de la Moughatâa et de toute question sociale relevant des
attributions de la Moughatâa.

Article 35 : le service des affaires foncières et du développement local est chargé de toutes
les questions relatives au foncier au niveau de la Moughatâa ainsi du contrôle et le suivi des
activités des communes relevant de la Moughatâa.

Article 36 : Le secrétaire général et les chefs de services de la Moughatâa sont nommés par
arrêté du Ministre chargé de l’intérieur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 174


Chapitre Cinquième: De l’organigramme de l’arrondissement

Article 37 : Le chef d’arrondissement est nommé par décret sur proposition du Ministre de
l’Intérieur.

Le chef d’arrondissement porte un uniforme défini par décret.

Dans l’exercice de ses fonctions, le chef d’arrondissement est soumis au pouvoir


hiérarchique et au contrôle du Hakem, à qui il rend compte de l’accomplissement de sa
mission et, en particulier, chaque fois qu’il engage, par ses actes, la responsabilité de l’Etat.

Il adresse, à cet effet, au Hakem des correspondances, des comptes-rendus de mission et


des rapports mensuels ainsi qu’un rapport annuel d’activité.

Il reçoit du Hakem des instructions sous forme de notes de service et d’ordre de missions,
dont une ampliation est adressée, par le canal du wali au Ministre de l’intérieur.

Article 38 : Le ressort territorial et le chef-lieu de l’arrondissement sont fixés par décret.

Article 39 : Sauf dérogation accordée par le wali, le chef d’arrondissement réside


obligatoirement au chef-lieu d’arrondissement.

Article 40 : Le chef d’arrondissement veille à la sécurité publique, dans le ressort de son


arrondissement, et avise le Hakem dès que l’ordre public est troublé ou est susceptible de
l’être.

Il procède aux premières constatations, lorsque des infractions graves ou flagrantes ont été
commises, en vertu de sa qualité d’officier de police judiciaire.

Article 41 : Le chef d’arrondissement veille à l’application, dans le ressort de


l’arrondissement, des lois et règlements, ainsi que des décisions de l’autorité administrative
supérieure, celle-ci pouvant le charger d’assurer la publicité, par voie d’affichage, de ces
textes ou la notification des actes individuels, aux intéressés.

Article 42 : Le chef d’arrondissement est tenu de signaler, immédiatement, au Hakem dont il


relève, toute infraction aux lois et règlements, ainsi que des décisions de l’autorité
administrative et tout fait susceptible d’entraver la bonne marche des services
administratifs.

Article 43 : Le chef d’arrondissement est tenu de prêter assistance aux représentants de


l’autorité administrative et de l’autorité judiciaire, dans l’exercice de leurs fonctions, en
aidant, notamment, à la perception des impôts ou des taxes, au recouvrement des créances
de l’Etat ou des collectivités publiques, et en procédant à l’exécution des décisions
judiciaires, lorsqu’il est requis.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 175


Article 44 : Le chef d’arrondissement exerce un contrôle sur les individus, vérifie leur identité
ainsi que celle des collectivités et des étrangers. Il suit les mouvements des collectivités et
des étrangers et dresse la liste des collectivités dans l’arrondissement.

Les collectivités dont les mouvements réguliers de nomadisation dépassent les limites
territoriales de la circonscription dont elles relèvent continuent, au cours de leurs
déplacements, d’être administrées par l’autorité administrative de leur lieu d’origine.

Les populations qui se sont définitivement sédentarisées hors de leur circonscription


administrative d’origine peuvent être recensées dans la nouvelle circonscription de
résidence, après avis conjoint des autorités administratives concernées et par décision du
Ministre de l’Intérieur.

Article 45 : Le chef d’arrondissement établit la liste des terrains domaniaux, des terrains de
culture et de parcours.

Il apporte son concours à l’élaboration du répertoire des cellules de base, qui est tenu à
l’échelon de la Moughatâa.

Article 46 : Le chef d’arrondissement apporte son concours aux représentants des services
techniques, dans l’accomplissement de leurs tâches respectives.

Article 47 : Le chef d’arrondissement est assisté d’un secrétaire et d’un agent chargé des
communications.

Le secrétaire et l’agent chargé des communications sont nommés par arrêté du wali sur
proposition du Hakem du ressort.

Chapitre Cinquième : Dispositions Finales et diverses

Article 48 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à celles du présent


décret notamment celles du décret n° 80.166 du 18 juillet 1980, fixant les attributions des
gouverneurs de région, du district de Nouakchott et de leurs adjoints, des préfets et des
chefs d’arrondissements en tant que représentants de l’Etat.

Article 48 : le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et le Ministre des Finances


sont chargés, chacun en ce qui le concerne de l’application du présent décret qui sera publié
au journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 176


3. Décret n°2014.11 du 05 février 2014 portant Statut Particulier des Corps des
Administrateurs du Ministère de l’Intérieur

Titre Premier : Dispositions Générales

Article Premier : En application de l’Article 31 de la loi n° 93-09 du 18 janvier 1993 portant


statut Général des fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat, le présent décret fixe le
statut particulier des corps des administrateurs du Ministère de l’Intérieur.

Article 2 : La gestion des corps des administrateurs du Ministère de l’Intérieur relève du


ministre chargé de l’Intérieur, en sa qualité de ministre de rattachement.

Article 3 : Les administrateurs du Ministère de l’Intérieur ont vocation à occuper certaines


catégories d’emplois de l’administration centrale et territoriale du Ministère de l’Intérieur.

Article 4 : Le Secrétaire Général, les chargés de Mission, les Conseillers, l’Inspecteur Général,
les Directeurs Généraux et les Walis sont nommés parmi les administrateurs du Ministère
de l’intérieur ayant exercé les fonctions de Hakem ou ayant accompli au moins trois ans
d’expérience au sein de l’administration centrale ou Territoriale du Ministère de l’intérieur
et sont bénéficiaires d’une bonne appréciation générale.

Toutefois, les dérogations aux dispositions de l’alinéa précédant ne peuvent dépasser 10%
des effectifs des postes.

Article 5 : Les inspecteurs, les Directeurs Généraux Adjoints, les Directeurs centraux, les
Attachés de cabinet, les Wali Mouçaids, les Directeurs de cabinet et conseillers de Walis
sont nommés, parmi les administrateurs du Ministère de l’intérieur ayant exercé les
fonctions de chef d’arrondissement et accompli, au moins trois ans d’expérience au sein de
l’administration centrale ou Territoriale du Ministère de l’intérieur et sont bénéficiaires
d’une bonne appréciation générale.

Toutefois, les dérogations aux dispositions de l’alinéa précédant ne peuvent dépasser 10%
des effectifs des postes.

Article 6 : les Directeurs Généraux Adjoints, Hakems Mouçaids, Chefs d’arrondissement, sont
nommés, parmi les administrateurs du Ministère de l’intérieur ayant accompli deux ans
d’expérience au sein de l’administration centrale ou Territoriale du Ministère de l’intérieur
et sont bénéficiaires d’une bonne appréciation générale.

Toutefois, les dérogations aux dispositions de l’alinéa précédant ne peuvent dépasser 10%
des effectifs des postes.

Article 7 : Les nominations aux emplois prévus aux articles précédents sont prononcées par
décret pris en conseil des Ministres sur proposition du ministre de l’intérieur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 177


Article 8 : les administrateurs du Ministère de l’intérieur nommés au niveau de
l’administration Centrale et de l’administration Territoriale bénéficient des indemnités et
avantages spéciaux mensuels nets conformément aux indications suivantes :

1. Administration Centrale :
Fonction Indemnité Mensuelle

Secrétaire Général 400.000

chargé de Mission 300.000

Conseiller Technique 300.000

Inspecteur Général 300.000

Directeur Général 250.000

Directeur Général Adjoint 200.000

Directeur Central 150.000

Inspecteur 150.000

Attaché au cabinet 150.000

Directeur de service 100.000

Directeur Central Adjoint 100.000

2. Administration Territoriale
Fonction Indemnité Mensuelle

Wali 700.000

Wali Mouçaid, Directeur de Cabinet de Wali, 400.000


Conseiller de Wali et Hakem

Hakem Mouçaid et Chef d’Arrondissement 300.000

Inspecteur Général 300.000

Directeur Général 250.000

Directeur Général Adjoint 200.000

Article 9 : La nominations des fonctionnaires régis par le présent décret, par intégration à un
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 178
autre corps, leur détachement sur des emplois autres que ceux réservés à ces corps, leur
mise hors cadre ou en disponibilité, sont appréciés, pour tout le secteur concerné, en tenant
compte de l'ensemble des fonctionnaires de ces corps, et dans les limites d'un quota qui,
sauf application de l’aliéna b) de l’Article 51 du statut général des fonctionnaires et agents
contractuels de l’Etat ne peut excéder 5%.

Titre II : Des Corps Des Administrateurs et Administrateurs Adjoints


Chapitre Premier : Organisation

Article 10 : Le corps des administrateurs comporte trois grades dont un grade spécial.

Article 11 : Le corps des administrateurs adjoints comporte trois grades dont un grade
spécial.

Article 12 : Le deuxième grade comporte 13 échelons, le premier grade 12 échelons, et le


grade spécial, comporte 10 échelons.

L’accès au corps se fait par le deuxième grade.

Dans chaque corps, une péréquation qui s'établit respectivement entre l'effectif du
deuxième grade, celui du premier grade et le cas échéant celui du grade spécial, ainsi que
l'échelle de rémunération, sont définies au Titre I du présent décret.

Article 13 : Les administrateurs et administrateurs adjoints sont tenus de suivre des stages
de perfectionnement et/ou de formation dans leur spécialité.

Ces stages de perfectionnement et/ou de formation peuvent être modulaires et


semestrielles au cas où l’évolution de la spécialité du fonctionnaire impose sa mise à jour
professionnelle.

Ces actions de formation et/ou de perfectionnement sont intégrées dans les plans de
formation des personnels de chaque corps, élaborés et arrêtées par le Ministre chargé de
l’intérieur, dans les conditions prévues pour la formation continue des fonctionnaires et
agents contractuels de l’Etat.

Chapitre II : Recrutement

Article 14 : L’accès aux corps des administrateurs du Ministère de l’Intérieur s’effectue


conformément aux dispositions du Statut Général des fonctionnaires et agents contractuels
de l'Etat, et sous condition de titres scolaires, universitaires ou professionnels et
d'expérience professionnelle préalable, telles que définies dans le tableau ci-après :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 179


corps Recrutement Titularisation
Voie externe Voie Interne
Administrateur Titre requis: Accès au corps par concours Après obtention
Diplôme du deuxième interne suivi de deux années diplôme requis
cycle, au moins, de de formation à l'ENAJM ou
l'Enseignement tout autre établissement
supérieur en droit, en reconnu par l’Etat.
économie, en Ne peuvent se présenter au
administration ou en concours que les agents
sciences sociales, titulaires des corps de niveau
obtenu après le A3 des filières des corps
baccalauréat de interministériels et/ou
l’enseignement administratifs ou assimilés,
secondaire, suivi ayant une ancienneté d'au
d'une formation moins cinq années.
spécialisée de deux ---------------------
années à l'ENAJM Après un stage
Age limite de concluant de deux
recrutement: 36 ans ans en poste
------------------------------ -----------------------------------------
-- -
Diplôme du deuxième Examen professionnel après
cycle, au moins, de inscription sur une liste ---------------------
l'Enseignement d'aptitude conformément à Après un stage
supérieur en droit, en l'Article 51 du Statut Général concluant de deux
économie, en dans la limite de 5 % des ans en poste
administration ou en postes mis en concours, ou en
sciences sociales, examen professionnel prévu à
obtenu après le l’Article 11 ci – dessus
baccalauréat de
l’enseignement -----------------------------------------
secondaire ---
Age limite de
recrutement: 40 ans

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 180


Administrateur Titre requis: Accès au corps par concours Après obtention
adjoint -Diplôme du premier interne suivi de deux années diplôme requis
cycle, au moins, de de formation à l'ENAJM ou
l'Enseignement tout autre établissement
supérieur en droit, en reconnu par l’Etat.
économie, en Ne peuvent se présenter au -------------------
administration ou en concours que les agents Après un stage
sciences sociales, titulaires des corps de niveau concluant de deux
obtenu après le B des filières des corps ans en poste
baccalauréat de interministériels et/ou
l’enseignement administratifs ou assimilés, ----------------------
secondaire, suivi ayant une ancienneté d'au Après un stage
d'une formation moins cinq années. concluant de deux
spécialisée de deux ans en poste
années à l'ENAJM
Age limite de -----------------------------------------
recrutement: 34 ans -------
------------------------------ Examen professionnel après
--- inscription sur une liste
Diplôme du premier d'aptitude conformément à
cycle, au moins, de l'Article 51 du Statut Général
l'Enseignement dans la limite de 5 % des
supérieur en droit, en postes mis en concours, ou en
économie, en examen professionnel prévu à
administration ou en l’Article 11 ci – dessus
sciences sociales,
obtenu après le
baccalauréat de
l’enseignement
secondaire, dans un
établissement
reconnu par l’Etat.
Age limite de
recrutement: 40 ans

Chapitre III : Avancement, Discipline Et Dispositions Particulières

Article 15 : L'avancement d'échelon dans le grade à lieu à l'ancienneté uniquement, tous les
deux ans, sauf décision prise par le Ministre de rattachement du Corps de le geler pour un
agent, selon la procédure prévue par le Statut Général des Fonctionnaires et Agents
Contractuels de l'Etat en matière de sanctions disciplinaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 181


Article 16 : L'avancement de grade à lieu, conformément aux dispositions du Statut Général
des Fonctionnaires et agents contractuels de l'Etat et de ses textes d'application:

1) Au choix, uniquement pour le passage au grade immédiatement supérieur, par voie


d'inscription sur un tableau annuel d'avancement, établi après avis de la commission
administrative paritaire compétente, en fonction de la valeur professionnelle des agents qui
ont acquis une ancienneté d'au moins un an dans le sixième échelon du deuxième grade;

2) Par voie d'inscription sur un tableau annuel d'avancement, établi après avis de la
commission administrative paritaire compétente, après une sélection par voie d'examen
professionnel, pour les agents qui ont atteint une ancienneté d'au moins un an dans le
troisième échelon du deuxième grade.

Article 17 : Pour être promu au 1èr grade, l’agent en fonction à l’administration centrale doit
obligatoirement effectuer deux années de service consécutives dans un poste territorial,
sauf dérogation exceptionnelle accordée par le ministre dans l’intérêt du service.

Article 18: La nomination dans le grade spécial est réservée aux seuls titulaires du corps
correspondant remplissant les conditions ci-après :

 Avoir une ancienneté de quatre ans dans le premier grade du corps ;


 Avoir atteint régulièrement le premier grade, sans encourir une quelconque
sanction disciplinaire. ;
 Avoir acquis des connaissances exceptionnelles à l’issue d’une formation de neuf
mois au moins durant la carrière et ayant un rapport avec sa filière ou son corps.

La sélection pour l’accès au grade spécial est assurée par voie d’examen professionnel.

Il est procédé à la nomination dans le grade spécial dans le respect des quotas d'effectifs
définis pour chaque corps, et éventuellement, en fonction des vacances d'emplois qui se
produisent en cours d'année.

Article 19 : En application de l’aliéna C) de l’Article 51 du statut général des fonctionnaires


et agents contractuels de l’Etat et du présent statut particulier, la promotion interne
pouvant porter sur un maximum de 5% des postes mis en concours ou en examen
professionnel, est réservée aux fonctionnaires inscrits, sur une liste d’aptitude en vue de
leur sélection pour une promotion dans le corps immédiatement supérieur.

Peuvent être inscrits, sur la liste d’aptitude visée à l’alinéa ci-dessus les fonctionnaires
remplissant les conditions ci-après :

 Etre au 4eme échelon du deuxième grade depuis au moins un an ;


 Avoir vingt ans au moins d’ancienneté dans la fonction publique ;
 N’avoir pas fait l’objet de sanction disciplinaire du deuxième groupe durant leurs

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 182


dix dernières années de service ;
 Avoir une moyenne de notes administratives supérieure à 16/20 pour les cinq
dernières années de service.
Article 20 : L’activité et la manière de servir les administrateurs et des administrateur-
adjoints font l’objet chaque année, quelque soient leurs fonctions, d’une appréciation
générale portée par le ministre de l’intérieur, compte tenu de la proposition du chef de
service dont ils relèvent. Cette appréciation est incluse dans la notation annuelle du
fonctionnaire.

Article 21 : Les dispositions relatives aux sanctions disciplinaires prévues par le Statut
général de la fonction publique sont applicables aux administrateurs et administrateurs
adjoints du ministère de l’intérieur.

Article 22: Les administrateurs et administrateurs adjoints du ministère de l’intérieur,


peuvent être placés dans l’une des positions prévues par le statut général de la fonction
publique.

Article 23: Le pouvoir disciplinaire à l’égard des administrateurs de commandement


appartient à l’autorité investie du pouvoir de nomination à l’exception de l’avertissement et
du blâme qui sont infligés par le Ministre de l’Intérieur.

Titre III : Dispositions Transitoires et Finales

Article 24 : Le corps d’administrateur de la RIM régi par le décret n° 62. 024 du 17 janvier
1962, est maintenu en régime d'extinctions

Article 25 : Pour la constitution initiale des corps d’administrateurs et d’administrateurs


adjoints du Ministère de l’Intérieur, il est fait appel : aux personnels titulaires à la date
d'effet du présent décret, des corps de l'administration générale régis par le décret 69-386
du 27 novembre 1969 et régulièrement affectés sur les emplois normalement dévolus aux
corps régis par le présent décret qui seront reclassés conformément au tableau ci-
dessous:

Anciens Corps Textes les régissant Nouveaux Corps et


Catégories
CAT INTITULE

A Administrateur Civil Décret n° 69-386 du 27 Administrateur. Cat. A1


novembre 1969

Attaché idem Administrateur Adjoint Cat.


d'Administration A3
Générale

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 183


Article 26 : Les agents auxiliaires de l'Etat occupant des emplois administratifs ou techniques
ouvrant droit aux échelles de rémunération A, au sens de la loi 74-071 du 2 Avril 1974 et
correspondant à un corps de fonctionnaires, seront reversés dans les nouveaux corps de
fonctionnaires conformément aux dispositions de l’article 32 de la loi n° 93-09 du 18 janvier
1993 portant statut Général des fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat.

Article 27 : Le reclassement des fonctionnaires au grade et à l'échelon des nouveaux corps


se fera dans le respect des droits acquis.

Article 28 : le reversement dans les nouveaux corps des administrateurs et administrateurs


adjoints sera prononcé par l’autorité compétente après avis d’une commission technique
conjointe composée des représentants des Ministères de l’Intérieur, de la Fonction Publique
et des Finances.

Article 29 : Par dérogation aux dispositions des articles 5,6 et 7 ci-dessus, et pour permettre
la mise en place des mécanismes nécessaires à la mise en œuvre des dispositions
permanentes, les personnels occupant des postes réservés aux administrateurs du Ministère
de l’Intérieur et ne remplissent pas les conditions définies par le présent décret, peuvent, à
titre exceptionnel, être maintenus ou nommés dans des emplois de même niveau.

Ses dérogations sont valables pour une période de douze mois à compter de la publication
du présent décret.

Article 30 : Les fonctionnaires classés dans les catégories A appartenant aux corps
administratifs tels que définis par la loi n° 93-09 du 18 janvier 1993 portant statut Général
des fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat, ainsi que ses textes d’application,
occupant des emplois normalement dévolus aux fonctionnaires de la filière des corps des
administrateurs du Ministère de l’Intérieur pendant une ancienneté de six (6) ans au moins
à la date de publication du présent décret, peuvent à leurs demande transmise par le
département d’origine et après avis de la commission conjointe prévue à l’article 30 ci-
dessus, intégrer l’un des corps des administrateurs du Ministère de l’Intérieur correspondant
à leur ancienne situation.

Cette intégration devra se faire dans un délai n’excédant pas six mois.

Article 31 : Sont abrogés toutes dispositions antérieures contraires, notamment les


dispositions du décret N°2007.080 du 27 mars 2007 fixant le statut particulier des
administrateurs du Ministère de l’Intérieur, en ce qui concerne les corps régis par le présent
décret.

Article 32 : Le Ministre de l’intérieur et de la Décentralisation , le Ministre des finances et


le Ministre de la Fonction Publique du Travail et de la Modernisation de l’administration
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera
publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 184


4. Arrêté conjoint n°0086/MIDEC/MAED du 29 Janvier 2015 portant création d’une Cellule
Régionale de Planification, Suivi et Evaluation de la Wilaya de Nouakchott Ouest

Article premier – Il est crée au niveau de la wilaya de Nouakchott Ouest, une cellule
régionale de planification, de suivi et évaluation (CRPSE).

Article 2 – La cellule régionale de planification, de suivi et évaluation (CRPSE) a pour mission


générale l’orientation de la planification, la coordination des programmes et projets visant le
développement de la wilaya de Nouakchott Ouest, le suivi de leur exécution et l’évaluation
de leur impact sur les populations bénéficiaires et ce en étroite collaboration avec les
services régionaux relevant des autres départements ministériels, les organisations de la
société civile, le secteur privé et les autres partenaires au développement intervenant dans
la wilaya.

Elle a pour mission notamment de :

- Contribuer au renforcement de la décentralisation au profit de la wilaya de Nouakchott


Ouest dans le contexte d’élaboration et de mise en œuvre des programmes régionaux de
lutte contre la pauvreté (PRLP) ;

- Coordonner et appuyer au niveau de la wilaya de Nouakchott Ouest la mise en œuvre des


programmes, en vue de mieux en mesurer l’impact et l’efficience ;

- Assurer le secrétariat exécutif du comité régional du développement économique et social


de la wilaya de Nouakchott Ouest dont la mission est d’assurer le suivi des programmes de
développement ;

- Mettre en place un dispositif régional considéré et l’évaluation de l’intervention des


acteurs de développement au niveau de la wilaya ;

- Assurer le suivi des projets de développement au niveau de la wilaya ;

- Assurer un rôle de conseil d’orientation pour la mise en œuvre des programmes au niveau
de la wilaya.

Article 3 – Placée sous l’autorité directe de Wali de Nouakchott Ouest, la cellule régionale de
planification, de suivi et évaluation est animée par des cadres du Ministre des Affaires
Economiques et du Développement (MAED) nommés par arrêté du Ministre des Affaires
Economiques et du Développement dont un chef de cellule, un responsable chargé de la
conception et de la planification des activités et un responsable chargé de suivi de la mise en
œuvre des programmes et de leur évaluation.

Article 4 – Le chef de la cellule anime et coordonne les activités de celle – ci sous l’autorité
du wali et la supervision de la Direction Générale de la Politique Economique et des

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 185


Stratégies de Développement au niveau du Ministère des Affaires Economiques et du
Développement (DGPESD/MAED).

A ce titre, il est chargé de :

- La définition du plan de travail de celle –ci et l’élaboration de son plan annuel ;


- La gestion des rapports de la cellule avec les autorités régionales et la Direction
Générale de la Politique Economique et des Stratégies de Développement au Ministère
des Affaires Economiques et du Développement ;
- La gestion des ressources humaines, matérielles et financières à la cellule ;
- Le plaidoyer auprès des différents acteurs en vue de mobiliser les ressources
nécessaires pour le financement des activités jugées propriétaires pour améliorer les
conditions de vie des populations ;
- L’information régulière de la DGPESD/MAED, sur l’état d’avancement de la mise en
œuvre des programmes de développement de la wilaya de Nouakchott Ouest. A cet
effet, il produit un rapport trimestriel qu’il transmet à la DGPESD/MAED avec copie à la
Direction Générale des Projets et
- Programmes d’Investissement (DGPPI) ;
- La constitution d’une base de données sur l’évolution des conditions de vie des
populations et l’établissement d’un répertoire des différentes interventions au niveau
de la wilaya ;
- La formation de toute proposition susceptible d’améliorer les conditions de vie des
populations notamment les couches les plus pauvres.

Article 5 – La CRPSE de Nouakchott Ouest peut recevoir des appuis des partenaires au
développement qui seront gérés par le chef de la cellule conformément aux modalités et
procédures convenus entre le Ministère des Affaires Economiques et du Développement et
ces partenaires.

Article 6 – En plus du personnel d’encadrement, la CRPSE de Nouakchott Ouest comprend


un personnel d’appui administratif payé sur les ressources du Ministère des Affaires
Economiques et du Développement. Les cadres et le personnel d’appui administratif
peuvent recevoir des indemnités ou incitations soit de la part du Gouvernement soit de la
part des partenaires.

La cellule peut être renforcée par des assistants techniques et/ou des volontaires des
Nations Unies (VNU) payés sur les appuis des partenaires au développement.

Article 7 – Les Secrétaires Généraux des Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation,


des Affaires Economiques et du Développement, le Directeur Général de la Politique
Economique et des Stratégies de Développement et le Wali de la Wilaya de Nouakchott
Ouest sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera
publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 186


5. Arrêté conjoint n°0087/MIDEC/MAED du 29 Janvier 2015 portant création d’une Cellule
Régionale de Planification, Suivi et Evaluation de la Wilaya de Nouakchott Nord

Article premier – Il est crée au niveau de la wilaya de Nouakchott Nord, une cellule régionale
de planification, de suivi et évaluation (CRPSE).

Article 2 – La cellule régionale de planification, de suivi et évaluation (CRPSE) a pour mission


générale l’orientation de la planification, la coordination des programmes et projets visant le
développement de la wilaya de Nouakchott Nord, le suivi de leur exécution et l’évaluation de
leur impact sur les populations bénéficiaires et ce en étroite collaboration avec les services
régionaux relevant des autres départements ministériels, les organisations de la société
civile, le secteur privé et les autres partenaires au développement intervenant dans la
wilaya.

Elle a pour mission notamment de :

- Contribuer au renforcement de la décentralisation au profit de la wilaya de Nouakchott


Nord dans le contexte d’élaboration et de mise en œuvre des programmes régionaux de
lutte contre la pauvreté (PRLP) ;

- Coordonner et appuyer au niveau de la wilaya de Nouakchott Nord la mise en œuvre des


programmes, en vue de mieux en mesurer l’impact et l’efficience ;

- Assurer le secrétariat exécutif du comité régional du développement économique et social


de la wilaya de Nouakchott Nord dont la mission est d’assurer le suivi des programmes de
développement ;

- Mettre en place un dispositif régional considéré et l’évaluation de l’intervention des


acteurs de développement au niveau de la wilaya ;

- Assurer le suivi des projets de développement au niveau de la wilaya ;

- Assurer un rôle de conseil d’orientation pour la mise en œuvre des programmes au niveau
de la wilaya.

Article 3 – Placée sous l’autorité directe de Wali de Nouakchott Nord, la cellule régionale de
planification, de suivi et évaluation est animée par des cadres du Ministre des Affaires
Economiques et du Développement (MAED) nommés par arrêté du Ministre des Affaires
Economiques et du Développement dont un chef de cellule, un responsable chargé de la
conception et de la planification des activités et un responsable chargé de suivi de la mise en
œuvre des programmes et de leur évaluation.

Article 4 – Le chef de la cellule anime et coordonne les activités de celle – ci sous l’autorité
du wali et la supervision de la Direction Générale de la Politique Economique et des

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 187


Stratégies de Développement au niveau du Ministère des Affaires Economiques et du
Développement (DGPESD/MAED).

A ce titre, il est chargé de :

- La définition du plan de travail de celle –ci et l’élaboration de son plan annuel ;


- La gestion des rapports de la cellule avec les autorités régionales et la Direction
Générale de la Politique Economique et des Stratégies de Développement au Ministère
des Affaires Economiques et du Développement ;
- La gestion des ressources humaines, matérielles et financières à la cellule ;
- Le plaidoyer auprès des différents acteurs en vue de mobiliser les ressources
nécessaires pour le financement des activités jugées propriétaires pour améliorer les
conditions de vie des populations ;
- L’information régulière de la DGPESD/MAED, sur l’état d’avancement de la mise en
œuvre des programmes de développement de la wilaya de Nouakchott Nord. A cet
effet, il produit un rapport trimestriel qu’il transmet à la DGPESD/MAED avec copie à la
Direction Générale des Projets et Programmes d’Investissement (DGPPI) ;
- La constitution d’une base de données sur l’évolution des conditions de vie des
populations et l’établissement d’un répertoire des différentes interventions au niveau
de la wilaya ;
- La formation de toute proposition susceptible d’améliorer les conditions de vie des
populations notamment les couches les plus pauvres.

Article 5 – La CRPSE de Nouakchott Nord peut recevoir des appuis des partenaires au
développement qui seront gérés par le chef de la cellule conformément aux modalités et
procédures convenus entre le Ministère des Affaires Economiques et du Développement et
ces partenaires.

Article 6 – En plus du personnel d’encadrement, la CRPSE de Nouakchott Nord comprend un


personnel d’appui administratif payé sur les ressources du Ministère des Affaires
Economiques et du Développement. Les cadres et le personnel d’appui administratif
peuvent recevoir des indemnités ou incitations soit de la part du Gouvernement soit de la
part des partenaires.

La cellule peut être renforcée par des assistants techniques et/ou des volontaires des
Nations Unies (VNU) payés sur les appuis des partenaires au développement.

Article 7 – Les Secrétaires Généraux des Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation,


des Affaires Economiques et du Développement, le Directeur Général de la Politique
Economique et des Stratégies de Développement et le Wali de la Wilaya de Nouakchott Nord
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié
au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 188


6. Arrêté conjoint n°0088/MIDEC/MAED du 29 Janvier 2015 portant création d’une
Cellule Régionale de Planification, Suivi et Evaluation de la Wilaya de Nouakchott
Sud

Article premier – Il est crée au niveau de la wilaya de Nouakchott Sud, une cellule régionale
de planification, de suivi et évaluation (CRPSE).

Article 2 – La cellule régionale de planification, de suivi et évaluation (CRPSE) a pour mission


générale l’orientation de la planification, la coordination des programmes et projets visant le
développement de la wilaya de Nouakchott Sud, le suivi de leur exécution et l’évaluation de
leur impact sur les populations bénéficiaires et ce en étroite collaboration avec les services
régionaux relevant des autres départements ministériels, les organisations de la société
civile, le secteur privé et les autres partenaires au développement intervenant dans la
wilaya.

Elle a pour mission notamment de :

- Contribuer au renforcement de la décentralisation au profit de la wilaya de Nouakchott Sud


dans le contexte d’élaboration et de mise en œuvre des programmes régionaux de lutte
contre la pauvreté (PRLP) ;

- Coordonner et appuyer au niveau de la wilaya de Nouakchott Sud la mise en œuvre des


programmes, en vue de mieux en mesurer l’impact et l’efficience ;

- Assurer le secrétariat exécutif du comité régional du développement économique et social


de la wilaya de Nouakchott Sud dont la mission est d’assurer le suivi des programmes de
développement ;

- Mettre en place un dispositif régional considéré et l’évaluation de l’intervention des


acteurs de développement au niveau de la wilaya ;

- Assurer le suivi des projets de développement au niveau de la wilaya ;

- Assurer un rôle de conseil d’orientation pour la mise en œuvre des programmes au niveau
de la wilaya.

Article 3 – Placée sous l’autorité directe de Wali de Nouakchott Sud, la cellule régionale de
planification, de suivi et évaluation est animée par des cadres du Ministre des Affaires
Economiques et du Développement (MAED) nommés par arrêté du Ministre des Affaires
Economiques et du Développement dont un chef de cellule, un responsable chargé de la
conception et de la planification des activités et un responsable chargé de suivi de la mise en
œuvre des programmes et de leur évaluation.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 189


Article 4 – Le chef de la cellule anime et coordonne les activités de celle – ci sous l’autorité
du wali et la supervision de la Direction Générale de la Politique Economique et des
Stratégies de

Développement au niveau du Ministère des Affaires Economiques et du Développement


(DGPESD/MAED).

A ce titre, il est chargé de :

- La définition du plan de travail de celle –ci et l’élaboration de son plan annuel ;


- La gestion des rapports de la cellule avec les autorités régionales et la Direction
Générale de la Politique Economique et des Stratégies de Développement au Ministère
des Affaires Economiques et du Développement ;
- La gestion des ressources humaines, matérielles et financières à la cellule ;
- Le plaidoyer auprès des différents acteurs en vue de mobiliser les ressources
nécessaires pour le financement des activités jugées propriétaires pour améliorer les
conditions de vie des populations ;
- L’information régulière de la DGPESD/MAED, sur l’état d’avancement de la mise en
œuvre des programmes de développement de la wilaya de Nouakchott Sud. A cet
effet, il produit un rapport trimestriel qu’il transmet à la DGPESD/MAED avec copie à la
Direction Générale des Projets et Programmes d’Investissement (DGPPI) ;
- La constitution d’une base de données sur l’évolution des conditions de vie des
populations et l’établissement d’un répertoire des différentes interventions au niveau
de la wilaya ;
- La formation de toute proposition susceptible d’améliorer les conditions de vie des
populations notamment les couches les plus pauvres.

Article 5 – La CRPSE de Nouakchott Sud peut recevoir des appuis des partenaires au
développement qui seront gérés par le chef de la cellule conformément aux modalités et
procédures convenus entre le Ministère des Affaires Economiques et du Développement et
ces partenaires.

Article 6 – En plus du personnel d’encadrement, la CRPSE de Nouakchott Sud comprend un


personnel d’appui administratif payé sur les ressources du Ministère des Affaires
Economiques et du Développement.

Les cadres et le personnel d’appui administratif peuvent recevoir des indemnités ou


incitations soit de la part du Gouvernement soit de la part des partenaires.

La cellule peut être renforcée par des assistants techniques et/ou des volontaires des
Nations Unies (VNU) payés sur les appuis des partenaires au développement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 190


Article 7 – Les Secrétaires Généraux des Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation,
des Affaires Economiques et du Développement, le Directeur Général de la Politique
Economique et des Stratégies de Développement et le Wali de la Wilaya de Nouakchott Sud
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié
au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 191


G. Exercice de la Tutelle

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 192


1. Arrêté n° R1040/MIPT du 8 janvier 2002 portant délégation du pouvoir de tutelle

Article Premier : Les Walis exercent au nom et par délégation du Ministre chargé de
l’Intérieur, le pouvoir de tutelle sur les délibérations citées à l’article 33 de l'ordonnance 87.
289 du 20 Octobre 1987.

Sont exclues de cette délégation les délibérations portant sur les transactions d'un montant
supérieur à un taux qui sera fixé par un arrêté conjoint des Ministres chargés de l’Intérieur et
des finances et celles portant sur le déclassement du domaine public.

Article 2 : les Hakems exercent au nom et par délégation du Ministre chargé de l’Intérieur le
pouvoir de tutelle sur les délibérations citées aux articles 8, 9, 11, 15, 18, 38 et 43 de
l'Ordonnance 87.289 du 20 octobre 1987.

Article 3 : Les délibérations sont soumises à l'autorité administrative locale dans les huit
jours suivant leur adoption par le conseil.

Article 4 : Les Walis et les Hakems rendent compte au Ministre de l’Intérieur des actes
soumis à leur approbation et des décisions d'approbation, d'opposition ou d'annulation
qu'ils ont rendues.

Article 5 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté et


notamment l'arrêté R 079/MIPT du 6 mai 1990.

Article 6 : Les Walis et les Hakems sont chargés de l’application du présent arrêté qui sera
publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 193


2. Arrêté n° R 875/MIPT/MF du 1 aout 2002 portant délégation du pouvoir de tutelle

Article Premier : Les Walis exercent au nom et par délégation du Ministre chargé de
l’Intérieur et des Finances, le pouvoir d’approbation des délibérations portant sur les objets
énumérés à l’article 32 de l'ordonnance 87. 289 du 20 Octobre 1987, à l’exception des
délibérations relatives aux emprunts à contracter et aux garanties à consentir.

Article 2 : Sont exclues de cette délégation les communes chefs lieux des Wilayas et les
communes de l’agglomération de Nouakchott.

Article 3 : Une commission technique doit être constituée auprès du Wali pour l’approbation
des projets de budgets et des délibérations susvisées. Dans tous les cas, l’avis du receveur
municipal compétent est requis avant l’approbation des budgets initiaux, budgets
complémentaires et décision modificatives.

Article 4 : Les Walis rendent compte au Ministre chargés de l’Intérieur et des Finances des
délibérations soumises à leur approbation et des décisions d'approbation ou d'opposition.

Article 5 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté et


notamment l'arrêté R 071/MIPT/MF du 6 septembre 1990.

Article 6 : Les Walis sont chargés de l’application du présent arrêté qui sera publié au Journal
Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 194


3. Arrêté Conjoint n°773/MIDEC/MF du 18 avril 2012 modifiant certaines dispositions de
l’arrêté n°R018 du 26 janvier 1989 fixant pour les budgets communaux, les principes du
droit budgétaire, les modalités de préparation et de vote, la nomenclature, les modalités
d’attribution et de modification, les conditions d’exécution et de contrôle

Article Premier : certaines dispositions de l’arrêté n° R-018/MIPT/MF du 26 janvier 1989


sont modifiées ainsi qu’il suit :

Article 38 (nouveau) : Le présent arrêté a pour objet de fixer les modalités d’organisation et
de fonctionnement de la (CTCT). Elle a pour mission d’assister les ministères chargés de la
décentralisation et des Finances dans l’exercice de la tutelle prévue à l’article 21 de
l’Ordonnance 87.289 du 20 octobre 1987.

Article 39 (nouveau) : Cette Commission Technique logée au Ministère de l’Intérieur et de la


Décentralisation est présidée par le Secrétaire Général du dit Ministère et comprend les
membres suivants :

- Le Conseiller Technique chargé des Affaires Economiques au Ministère de


l'intérieur et de la Décentralisation ;
- le Directeur Général des Collectivités Territoriales ou son représentant ;
- le Directeur Général du Budget ou son représentant ;
- le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique ou son
représentant; Je Directeur Général des Impôts ou son représentant ;
- Je Directeur de I 'Aménagement du Territoire et de l'Action Régionale
ou son
- représentant ;
- le Contrôleur Financier ou son représentant ;

Article 40 (nouveau) : la Commission Technique Centrale de Tutelle donne son avis


sur toutes les délibérations des collectivités territoriales (les douze communes
Chefs-lieux de Wilayas, les communes de Nouakchott et la Communauté
Urbaine de Nouakchott) nécessitant l'approbation conjointe des Ministres
respectifs chargés de la Décentralisation et des Finances. Cet avis est émis à titre
exclusivement consultatif.

Article 41 (nouveau) : Les attributions de la Commission Technique Centrale de Tutelle se


limitent à l’étude et l’examen des projets de budgets des Collectivités Territoriales (budgets
initiaux, budgets complémentaires et les décisions modificatives), les comptes administratifs
et de gestion sur chiffre et toutes les délibérations ayant des incidences financières.

L’étude et l’examen portent sur le respect :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 195


 Des dates de production, de la forme et du fond de l’acte fixé par la législation et
la réglementation ;
 Les dispositions financières prévues par les textes en vigueur.
Article 2 : La Commission Technique Centrale de Tutelle se réunit deux fois par trimestre en
session ordinaire et autant de fois que cela est nécessaire en session extraordinaire sur
convocation de son président.

Article 3 : Les membres et les rapporteurs de cette Commission bénéficient d’une prime
d’incitation d’un forfait de cent mille (100.000) ouguiya par semestre et par membre ou
rapporteur, elle sera prélevée sur le montant du Fonds Régional de Développement destiné
au suivi évaluation : imputation budgétaire « 2011-2-73-11-02-2-3-2-99 ».

Article 4 : Le secrétariat de cette Commission Technique est assuré conjointement par les
directeurs des finances locales à la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT)
et à la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP). Ils sont chargés
à préparer les notes d’études et d’examens de tous documents soumis à l’approbation
conjointe de la tutelle centrale.

Article 5 : Sont abrogées toutes dispositions contraires notamment celles des articles 38, 39,
40, et 41 de l’arrêté R-018/MIPT/MF du 26 janvier 1989 fixant pour les budgets communaux,
les principes du droit budgétaire, les modalités de préparation et de vote, la nomenclature,
les modalités d’approbation et de modification, les conditions d’exécution et de contrôle.

Article 6 : Les Secrétaires généraux des Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation et


des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté
qui sera publié au Journal Officiel de République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 196


4. Circulaire n°911/MIPT du 21 août 2006 relative à l’exercice de la fonction du contrôle de
légalité et du conseil aux communes

A
TOUS WALIS

A l’approche du renouvellement des municipalités, il m'apparaît important de vous rappeler


les règles régissant le fonctionnement de la tutelle sur les communes ainsi que les
procédures qui conditionnent une bonne gouvernance locale.

Conformément aux dispositions en vigueur, notamment issues de l’ordonnance 87-289 et


des arrêtés du R171 du 6 septembre 1990 et 1040 du 8 janvier 2002, le pouvoir de tutelle sur
les communes consiste :

- à assurer le contrôle de la légalité de tous les actes pris par les autorités
communales, et à prendre, en fonction des conclusions de ce contrôle, les mesures
d’approbation, d’observation ou d’annulation qui s’imposent éventuellement
- A apporter aux communes, conseils et recommandations dans le cadre de la mise en
œuvre des textes en vigueur, pour permettre le plein épanouissement de leurs
fonctions.
- A exercer le droit d’annulation et de substitution, dans les conditions prévues par la
réglementation, des délibérations limitativement énumérées aux articles 32 et 33 de
l’ordonnance 87-289.

Cette fonction de tutelle est, pour sa majeure partie, exercée de manière déconcentrée. Elle
est actuellement exercée de manière très diverse sur l’ensemble du territoire, alors qu’elle
est une garantie substantielle de l’Etat de droit, et du développement d’une décentralisation
harmonieuse. Vous devez donc y accorder l’importance qu’il se doit.

Afin de faciliter ce travail et de donner tout son sens, à cette opération de vérification de la
légalité des actes des communes, je vous demande d’exercer ce pouvoir de tutelle, au
niveau régional, de manière collégiale, à l’instar de la commission nationale de tutelle.

C’est pourquoi je vous demande d’instituer, dans chaque Wilaya, une commission régionale
de tutelle, présidée par le Wali, et composée d’un des Walis Mouçaïds (en cas de présence
d’un Wali Mouçaïd chargé des affaires communales, celui-ci), du Trésorier Régional, du Chef
d’Inspection des Impôts, du Hakem de la Moughataa concernée par les actes des communes
de son ressort, ainsi que du chargé du contrôle de légalité et du conseil aux communes (dans
les Wilayas qui en disposent).

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 197


Le secrétariat de cette commission régionale est assuré par le chargé du contrôle de légalité
et du conseil aux communes dans les Wilayas et, par défaut, le Wali Mouçaïd.

Cette commission statue sur les actes des communes soit par approbation, soit par rejet
avec observation, soit par annulation. Dans ce cadre, le secrétaire de la commission rédige à
l’attention de la commission régionale de tutelle, et lui présente les notes d’approbation,
d’observation ou d’annulation des actes pris par les communes, et ce dans les délais
réglementaires.

Après avoir arrêté ses décisions, la commission régionale de tutelle confiera au contrôleur de
légalité, ou à défaut au secrétaire de la commission, le soin :

- de proposer, aux communes, en fonction des notes d’observation, des rectifications


amiables des actes éventuellement irréguliers, et,
- en dernier lieu, de faire prononcer par le Wali, en l’absence de rectification,
l’annulation des actes irréguliers.

Il convient de souligner à ce propos, que le chargé du contrôle de légalité et du conseil aux


communes, ou à défaut le secrétaire de la commission régionale de tutelle, prépare
également la note de présentation des dossiers, qui sont soumis à la commission de tutelle
centrale, pour les communes, chefs lieux de wilaya.

Les chargés du contrôle de légalité et du conseil aux communes, qui vous assistent dans
votre fonction de tutelle, assurent également une fonction essentielle d’assistance aux
communes et doivent permettre, à l’approche des élections, de garantir, en lien étroit avec
les chefs d’arrondissement, et les Hakems, avec les secrétaires généraux des communes et
les receveurs municipaux, la continuité de la fonction communale.

Les chargés du contrôle de légalité et du conseil aux communes, peuvent faire appel, pour
assurer pleinement la fonction de tutelle, aux conseils de la direction du contrôle de légalité,
des études et de la documentation (DCLED), sise à la Direction Générale des Collectivités
Locales (DGCL).

Il devra être gardé de vue que l’exercice de cette fonction demande également de se rendre
régulièrement dans les Moughataas, les arrondissements et les communes.

Vous veillerez à ce que toutes les dispositions soient prises afin de permettre aux chargés du
contrôle de légalité et du conseil aux communes, de se rendre autant que de besoin dans les
communes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 198


Vous accuserez réception de cette note et veillerez à ce que la commission régionale de
tutelle qui aura été créée, transmette, à la fin de chaque trimestre de l’année civile, un
rapport d’activité, à la Direction Générale des Collectivités Locales.

H. Fonds Régional de Développement (FRD)

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 199


1. Décret n°2011.59 du 14 février 2011 portant création du Fonds Régional du
Développement (FRD) et fixant ses modalités de mise en œuvre (consolidé)

Article Premier : Il est créé un Fonds d’appui au financement du développement des


collectivités décentralisées dénommé, Fonds Régional de Développement (FRD).

Article 2 : Le FRD a pour objectif de contribuer à renforcer le transfert financier de l’Etat aux
communes en vue d’améliorer les ressources mises à leurs dispositions et promouvoir
l’accès de leurs populations à des services de base, en application de la Déclaration de
politique de décentralisation et de développement adoptée par le gouvernement le 22 avril
2010.

Article 3 : le FRD est inscrit dans la loi des finances à hauteur d’un pourcentage du Budget
national qui sera fixé chaque année en Conseil des Ministres sur rapport conjoint des
Ministres chargés de la Décentralisation et des Finances.

Article 4-nouveau : Le FRD est réparti comme suit : 98% au profit des communes et 2%
réservé au suivi-évaluation, au renforcement des capacités en matière de maitrise d’ouvrage
et de gestion notamment, la réalisation des audits techniques et financiers annuels, les
inspections des projets réalisés et les frais liés au fonctionnement du Comité Technique
National (CTN). Les 98% au profit des communes se décomposent comme suit : 60% en
dotation au fonctionnement et 40% en dotation à la maintenance et à l’entretien des
infrastructures de base, entrant dans le cadre des compétences des communes.

Article 5 : Les dotations de fonctionnement allouées notamment aux communes chefs-lieux


de wilaya sont modulées annuellement en fonction de leurs recettes ordinaires afin d’inciter
au recouvrement des ressources propres sur la base des objectifs des contrats de villes
signées avec ces communes. Un arrêté conjoint du Ministre en charge de la Décentralisation
et du Ministre des Finances fixera chaque année les modalités techniques de cette
disposition et la part affectée à chacune des communes bénéficiaires.

Article 6-nouveau : La répartition des crédits du FRD est basée sur les critères suivants : (i) le
facteur démographique à raison de 50% ; (ii) le taux de pauvreté à raison de 30% ; (iii) une
part forfaitaire à raison de 20% est répartie de manière égale entre toutes les communes
afin d’assurer une juste péréquation.

Article 7 : Le tableau général de répartition des crédits du FRD transférés aux communes
fera l’objet d’approbation par un arrêté conjoint des Ministres chargés de la Décentralisation
et des Finances. Cet arrêté doit être pris au plus tard le 31 janvier de chaque année fiscale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 200


Article 8 : Les crédits du FRD sont notifiés à chaque commune suivant les procédures en
vigueur. Sur la base de cette notification, la commune prendra une délibération inscrivant le
crédit FRD dans le budget communal en respectant les montants inscrits en dotation au
fonctionnement et en dotation à l’investissement.

Article 9 : Les crédits sont mis à la disposition des communes par semestre et par
anticipation. Le crédit du premier semestre doit être effectif le 30 mars au plus tard et le
crédit du second semestre le 30 juin au plus tard.

Article 10-nouveau : L’utilisation des crédits du FRD fera l’objet de suivi-évaluation par un
Comité Technique National (CTN).

Le Comité Technique National est présidé par le Directeur Général des Collectivités
Territoriales, et comprenant :

- Un représentant de la Direction Générale des Politiques et Stratégies de


Développement au Ministère chargé de l’Economie ;
- Un représentant de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité publique ;
- Un représentant du Ministère en charge de l’Aménagement du Territoire ;
- Un représentant de l’Association des Maires de Mauritanie (AMM) et,
- Le Coordonnateur du Programme National intégré d’appui à la décentralisation au
développement local et à l’emploi des jeunes (PNIDDLE).

Article 11 : Le CTN établit, au cours du premier semestre de chaque année, un rapport


général assorti d’un rapport financier sur l’utilisation du Fonds et l’impact des projets
réalisés sur les populations bénéficiaires. Le Comité fera des recommandations et
suggestions sur toutes les questions relatives à la gestion annuelle des ressources du FRD.
Ce rapport fera l’objet d’une communication en Conseil des Ministres.

Article 12 : Le CTN met en place une base de données financière sur le FRD. Le CTN engagera
des inspections et des audits annuels.

Article 13 : Des arrêtés spécifiques conjoints des Ministres chargé de la Décentralisation et


des Finances préciseront les modalités pratiques de fonctionnement et d’organisation du
CTN, et en tant que de besoin, les critères de répartition, d’utilisation des crédits et du suivi
évaluation du FRD.

Article 15 : Sont abrogées, toutes les dispositions antérieures contraires à celles du présent
décret.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 201


Article 16 : Les Ministres chargés de la Décentralisation et des Finances sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel de
la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 202


2. Arrêté Conjoint n°R592 MIDEC/MF du 06 avril 2011 fixant les critères de répartition et
d’utilisation des crédits de suivi évaluation du FRD et le fonctionnement du Comité
Technique National (CTN)

ARTICLE PREMIER : En application des dispositions de l’article 13 du décret n°059.2011 du


14 février 2011 portant création du Fonds Régional de Développement (FRD) et fixant ses
modalités de mise en œuvre, le Comité Technique National (CTN) chargé du suivi évaluation
de l’utilisation des crédits du Fonds Régional de Développement, dispose d’un budget annuel
équivalent à 2% dudit Fonds.

Article 2 : Le budget annuel est réparti, en fonction des différentes charges qui incombent
au Comité Technique National et sur la base des pourcentages suivants :

 Missions d’inspections et d’audits 20%


 Appui au renforcement des capacités 25%
 Rapports de suivi évaluation 15%
 Fonctionnement du comité Technique National 20%
 Autres Etude 20%

Article 3 : La répartition budgétaire pourra faire l’objet d’ajustements annuels définis par
arrêté conjoint du Ministre chargé de la décentralisation et du Ministre des Finances.

Article 4 : L’utilisation des crédits du Comité Technique National fait l’objet d’un rapport
Financier annuel établi par le président du comité. Ce rapport est adressé aux Ministres
chargés de la Décentralisation et des Finances.

Article 5 : Une régie d’avance est créée pour faciliter l’exécution des opérations liées au
suivi évaluation, le contrôle de l’utilisation des crédits et le fonctionnement du CTN. Le
Comité Technique National désigne en son sein la personne responsable de la régie
d’avance.

Article 6 : Les Secrétaires généraux des Ministères chargés de la Décentralisation et des


Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui
sera publié au Journal Officiel la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 203


3. Arrêté Conjoint n°R593 MIDEC/MF du 06 avril 2011 déterminant les Modalités
d’Organisation et de Fonctionnement du Comité Technique National

Article premier : Le présent arrêté a pour objet de déterminer les modalités d’organisation
et de fonctionnement du Comité Technique National (CTN) chargé du suivi évaluation et tel
qu’institué par les articles 10, 11 et 13 du décret n° 2011 .059 du 11 Février 2012 portant
création du Fonds Régional de Développement (FRD) et fixant ses modalités de mise en
œuvre.

Article 2 : Le Comité Technique National est présidé le Directeur Général des Collectivité
Territoriales et comprend les membres suivants :

1. Ministère des Finances :


 Le Directeur Général du Budget ou son représentant
 Le Directeur Général du trésor et de la Comptabilité publique ou son représentant.
2. Ministère des Affaires Economique et du Développement :
 Le Directeur Général de la Programmation des Investissements publics ou son
représentant
3. Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire :
 Le Directeur de l’Aménagement du Territoire et de l’Action Régionale.
4. Association des Maire de Mauritanie :
 Le représentant du Bureau de l’association
5. Programme de Développement Urbain :
 Le coordonnateur du PDU

Article 3 : Outre les membres ci-dessus désignés, le président du Comité Technique National
peut s’adjoindre toutes personnes disposant de compétences avérées sur toute question à
l’ordre du CTN.

Article 4 : Le Comité Technique National est chargé de :

1. Assurer le suivi évaluation de l’utilisation des crédits du Fonds Régional de


Développement. A ce titre, il est chargé de :
 Engager des inspections et des audits annuels ;
 Recueillir et compiler les rapports sur l’état d’exécution du Fond Régional de
Développement. Produits par les services des Wilayas ;
 Mettre en place et gérer une base de donnée financière sur le fonds Régional de
Développement
2. Donner aux départements concernés des avis techniques sur la répartition annuelle
des crédits du Fond Régional de Développement et élaborer le tableau général de
cette répartition.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 204


3. Emettre des avis consultatifs à l’adresse du gouvernement, sur toutes les questions
concernant la gestion et l’utilisation des crédits du Fonds Régional de Développement,
notamment :
 La production, au cours du premier semestre de chaque année, du rapport
général et financier sur l’utilisation du Fonds Régional de Développement et
l’impact des projets réalisés sur les populations bénéficiaires.

Le comité Technique National donne ses avis au gouvernement dans le cadre d’une
communication en Conseil des Ministres, accompagnant le remis du rapport général et
financier annuel.

4. Participer au renforcement de capacité des élus et agents des collectivités


Territoriales, notamment en matière de gestion financière générale, passation
des marchés et maîtrise d’ouvrage communale.
5. Donner un avis au gouvernement sur les orientations en matière de fiscalité
locale, de transfert financier vers les collectivités territoriales, notamment la mise
en place de mécanismes pérennes de financement du Développement local.

Pour ce faire, le Comité Technique National peut engager les études et mesures nécessaires,
en rapport avec les administrations concernées et les collectivités territoriales.

Article 5 : Le Comité Technique National se réunit une fois par trimestre en session ordinaire
et autant de fois que cela est cela est nécessaire en session extraordinaire sur convocation
de son Président.
Les sessions trimestrielles auront chacune pour objets principaux :
Session I
1. Préparer un avis pour l’établissement du tableau général annuel de répartition
des crédits du FRD en vue de son approbation par arrêté conjoint des Ministres
chargés de la Décentralisation et des Finances.
2. Préparer l’établissement du rapport général et financier
Session II
3. Finaliser et adopter le rapport général et financier
4. Préparer la communication au conseil des Ministres
Session III
5. Programmer et organiser les missions d’inspection et les audits
6. Lancer les études pertinentes de nature à éclairer le gouvernement sur la
problématique de leurs capacités financières.
Session IV
7. Préparer un rapport de bilan des missions d’inspection et des audits
8. Préparer un rapport statistique annuel sur la base des informations recueillies au
niveau de la base de données mise en place par le CTN
Article 6 : le Comité Technique National dispose d’un montant de 2% du Fonds Régional de
Développement pour mener les différentes missions qui lui sont confiée.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 205


Un arrêté conjoint des Ministres en Charge de la Décentralisation et des Finances
déterminera les modalités d’utilisation de ce montant.

Article 7 : un règlement intérieur fixant le mode d’organisation interne du comité Technique


National sera adopté lors de la première réunion dudit Comité

Article 8 : Les Secrétaires Généraux des Ministères chargés de la Décentralisation et des


Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de République Islamique de
Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 206


4. Circulaire N° 0001 /MIDEC du 29 mars 2016 relative aux Nouvelles Modalités du FRD

Tous Walis
Tous Hakems,
Tous Maires

Le gouvernement vient d’adopter en Conseil des Ministres, lors de sa réunion du jeudi 17


mars 2016, un décret modifiant et abrogeant certaines dispositions du décret 059-2011 du
14 février 2011 créant le Fonds Régional de Développement et fixant ses modalités de mise
en œuvre.

Le nouveau texte introduit des innovations significatives de nature à améliorer le


fonctionnement régulier des conseils municipaux et la qualité des services rendus à la
population.

En effet, suite à l’évaluation de l’impact des transferts financiers de l’Etat vers les communes
à travers le mécanisme du FRD, il est apparu que ce dernier n’a pas contribué de manière
visible et constante à l’amélioration de l’offre de service pour répondre aux besoins
fondamentaux des citoyens dans les communes.

Beaucoup de facteurs sont à l’origine de cette situation dont on peut citer :

 Les faibles capacités techniques et administratives des communes les rendant peu
fonctionnelles en tant qu’institution de proximité en charge de conduire, planifier et
exécuter les programmes de développement local ;
 Les montants affectés aux communes dans le cadre du FRD sont insuffisantes pour
permettre aux collectivités locales de répondre de manière satisfaisante aux
demandes locales ;
 L’affectation des montants FRD sur des petits projets dont la finalité est de satisfaire
une clientèle politique au lieu de réaliser des projets à impacts mesurables.

C’est dans ce cadre, et en partant de ces constats tirés de l’évaluation de cinq années de
fonctionnement du FRD, que le gouvernement a pris les nouvelles mesures suivantes
stipulées dans le décret, ci-joint en annexe de la présente circulaire :

Le FRD est désormais affecté ainsi :

 Une part de 60% destinée au renforcement du fonctionnement des communes, en


particulier le recrutement et prise en charge des coûts du personnel qualifié
(administrateur, financiers, techniciens, ingénieurs, bureau de conseil, …), en fonction
des besoins réels des communes ;
 Une part de 40% destinée aux coûts de la maintenance, l’entretien et la conservation
en bon état des infrastructures et équipements communaux.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 207


Les critères de répartition ont été simplifiés et ramenés à trois :

Le poids démographique (50%), la pauvreté (30%) et un critère lié à la péréquation (20%)


pour assurer une équité envers les communes pénalisées par la démographie et la pauvreté.

Dans ce cadre, la présente circulaire a pour objet de faire le cadrage nécessaire et donner les
directives adéquates pour une utilisation judicieuse des Fonds transférés aux communes de
manière générale, et en l’occurrence le FRD.

Au niveau du fonctionnement

L’augmentation de la part du fonctionnement ne doit pas être comprise comme un blanc


seing donné aux exécutifs communaux, ni une autorisation ouverte pour des recrutements
pléthoriques à des fins personnelles et politiques.

Je tiens particulièrement à vous engager au respect scrupuleux des règles et procédures de


transparence, de légalité et d’équité.

Ainsi toute action de recrutement doit respecter les mesures suivantes :

 Un avis technique d’une commission municipale chargé de faire l’étude des besoins
de la commune en personnel, le coût annuel du recrutement, définir les profils et les
modalités de recrutement ;
 Le procès verbal ou le rapport de cette commission doit être validé par une
délibération claire du conseil municipal expressément approuvée par la tutelle dans
les délais légaux ;
 Ce n’est qu’à l’issue de ce processus que la commune doit entreprendre l’opération
de recrutement.
La part destinée au fonctionnement doit aussi servir à mettre fin aux arriérés et impayés de
salaires et avantage du personnel et des élus. Il ne saurait être admis, dorénavant, que des
plaintes nous parviennent au sujet de retards ou d’anomalies relatives aux droits liés au
personnel de manière générale.

De même, que j’attacherai une haute importance à la régularisation de la situation du


personnel des collectivités territoriales envers la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

Dans ce cadre, les Walis sont invités à faire le point avec les représentations de la CNSS au
niveau de leurs wilayas respectives pour y mettre de l’ordre.

Cette dernière directive s’applique aux arriérés dus aux entreprises nationales d’Electricité et
d’Eau qui se plaignent souvent de défaut de paiement de leurs factures.

Enfin, cette enveloppe devrait aussi aider les communes à réaliser des études techniques ou
socioéconomiques de nature à leur permettre de faire des requêtes de financement auprès
de l’Etat et nos partenaires au développement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 208


Il est nécessaire que les communes comprennent, de surcroit, que cet accroissement de
ressources allouées au fonctionnement sur le FRD ne doit pas être un prétexte pour ne pas
multiplier les efforts pour améliorer leur niveau de ressources propres.

Au niveau de l’entretien et la maintenance

Vous n’êtes pas sans savoir que l’Etat exécute depuis quelques années de vastes
programmes d’infrastructures dans les communes du pays. De même, le Programme
National Intégré d’Appui à la Décentralisation et au Développement Local (PNNIDLE), en
particulier, et d’autres projets appuyés par les partenaires de notre pays financent, chacun
pour sa part, des réalisations de compétence communale. A cela s’ajoute les actions des
communes sur budget propre ou dans le cadre de la coopération décentralisée.

La maintenance et l’entretien de l’ensemble de ces équipements et infrastructures, appelés


à évoluer progressivement, constitue une charge importante pour les budgets communaux
encore très faibles.

C’est pourquoi, le gouvernement a décidé de consacrer 40% du FRD pour les opérations de
maintenance des ouvrages communaux en vue d’en assurer la durabilité et la fonctionnalité
dans les meilleures conditions d’accueils et de service au profit des populations.

En effet, le coût économique et social d’un équipement mal entretenu ou pas maintenu
correctement est parfois plus onéreux que son coût initial.

Des missions d’évaluation et de suivi de l’application de cette circulaire seront envoyées


périodiquement dans chaque Wilaya.

Aussi, les Walis sont instruits à travers cette directive à transmettre des rapports semestriels
sur l’état d’exécution du FRD au niveau des communes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 209


I. Fonds Intercommunal de Solidarité (FIS)

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 210


1. Décret n°89.124 du 14 septembre 1989 instituant un Fonds Intercommunal de Solidarité

Article Premier : Il est institué en application des dispositions de l’article 70 de


l’ordonnance 87-289 instituant les communes, un Fonds Intercommunal de
solidarité.

Article 2 : Toutes les communes sont tenues de contribuer au Fonds Intercommunal de


solidarité par application d'un taux sur les recettes ordinaires réalisées.

Le versement de cette contribution doit s’effectuer au cours du mois suivant l’arrêté


mensuel des recettes.

Ce Fonds Intercommunal de solidarité est alimenté par :

- recettes ordinaires constituées par la contribution des communes ;


- dons, legs et concours divers.

Article 3 : le taux applicable aux recettes ordinaires réalisées est déterminé en


fonctions du niveau des recettes de cette catégorie prévues au budget selon les
tranches suivantes :

- 1% des recettes ordinaires pour les budgets inférieurs ou égaux à cinq millions.
- 2% des recettes ordinaires pour les budgets supérieurs à cinq millions et
inférieurs à vingt millions.
- 3% des recettes ordinaires pour les budgets supérieurs à vingt millions.
-
Article 4 : La contribution au Fonds Intercommunal de solidarité constitue une
dépense obligatoire du budget des collectivités locales.

En cas de non-inscription au d’inscription insuffisante au budget l’autorité de tutelle est


fondée, en application des dispositions de l’article 66 de l’ordonnance susvisée, après mise
en demeure restée infructueuse pendant vingt jours, à procéder à une inscription d’office
par réduction d’une dépense facultative.

En cas d’absence de mandatement aux échéances prescrites à l’article 3 ci-dessus l’autorité


de tutelle est fondée, après mise en demeure restée infructueuse pendant trente jours, à
procéder par mandatement d’office avec obligations pour le receveur municipal d’exécuter
la dépense dès que les fonds disponibles couvrent la dépense requise.

Article 5 : les sommes inscrites au crédit du fonds intercommunal de solidarité sont affectée
aux opérations de dépenses suivantes :

- Concours au budget des communes structurellement déficitaires


- Lutte contre les calamités publiques et les sinistres
- Participations au financement des programmes intercommunaux d’équipement
- Prise en charge de certaines dépenses liées à la coopération intercommunale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 211


Article 6 : les propositions d’engagement de dépenses imputées au fonds intercommunal de
solidarité interviennent à l’initiative du Ministre chargé de l’Intérieur.

Article 7 : le fonds intercommunal de solidarité est géré dans le cadre d’un compte
d’affectation spéciale créé à l’article 8 ci-après.

Article 8 : il est créé, en vertu des dispositions prévues à l’article 15 alinéa 4 de la loi 78-011
du 19 janvier 1978, portant loi organique relative aux lois de finances, modifiée, par la loi 78-
117 du 28 août 1978 et modifiée par l’ordonnance 87-015 du 4 février 1987, un compte
d’affectation spéciale destiné à retracer les opérations en recettes et en dépenses du fonds
intercommunal de solidarité.

Le compte d’affectation spéciale créé porte le et intitulé suivant : 115-48 « Fonds


Intercommunal de Solidarité ».

Article 9 : conformément aux dispositions de l’article 16 de la loi N° 78-011 du 19 janvier


1978, les opérations du compte d’affectation spéciale n° 115-48 « Fonds Intercommunal de
Solidarité », sont prévues, autorisée et exécutées dans les mêmes conditions que le budget
général.

Article 10 : la réglementation générale en matière de comptabilité publique, sans restriction


à l’exécution des opérations imputées au compte d’affectation spéciales créé à l’article 8 ci-
dessus.

Article 11 : la nature des recettes portées au crédit du compte N°115-48 « Fonds


Intercommunal de Solidarité » est définie aux articles 2 et 3 du présent décret.

Article 12 : la nature et les procédures des dépenses portées au débit du compte N° 115-48
« Fonds Intercommunal de Solidarité » est défie par les articles 5 et 6 du présent décret.

Article 13 : toutes les dispositions contraires au présent décret sont abrogées.

Article 14 : le Ministre de l’Intérieur, Postes et Télécommunications, et le Ministre de


Economie et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent qui sera publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 212


2. Circulaire n°10/MIPT/SG/DCL du 26 mai 1993 relative à la contribution au Fonds
Intercommunal de Solidarité

TOUS WALIS

Conformément aux dispositions de l'article 2 du décret n° 89.124 du 14 Septembre


1989 instituant un Fonds Inter Communal de Solidarité et portant création d'un
compte d'affectation spécial retraçant ses opérations Toutes les communes sont
tenues de contribuer à ce fonds par application d'un taux sur les recettes ordinaires
réalisées .

Ce taux est déterminé en fonction des volumes des budgets des communes :

- 1% des recettes ordinaires pour les budgets inférieurs ou égaux à cinq millions.
- 2% des recettes ordinaires pour les budgets supérieurs à cinq millions et
inférieurs à vingt millions.
- 3% des recettes ordinaires pour les budgets supérieurs à vingt millions.
-
Cette contribution constitue une dépense obligatoire (Article 4 du décret cité plus
haut).

Il m'a cependant été donné de constater que la contribution des communes à ce fonds
a sensiblement diminué, passant de 9.216.255 en 1990, à 246 912 en 1991 et de
246.992 en 19917, à 700.000 en 1992.

Une telle situation ne constitue pas seulement un handicap sérieux pour le


fonctionnement des communes devant bénéficier des prestations de ce fonds mais
aussi et surtout une violation manifeste des lois et règlement en vigueur.

A cet effet, Je vous engage à prendre les mesures appropriées en vue de faire décider
les Maires relevant de votre autorité respective à s'acquitter dûment de leur
obligations vis-à-vis du F.I.S et ce pour ne pas compromettre les actions des
municipalités espérant bénéficier du concours de ce fonds.

Ces mesures ne doivent pas seulement concerner les contributions de 1993 mais aussi
et surtout tous les arrières du F.I.S.

Enfin, je vous demande de me rendre compte dans les meilleurs délais des mesures
que vous aurez prises pour l'application de cette instruction.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 213


J. Fiscalité Locale

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 214


1. Ordonnance n°90-04 du 6 Février 1990 portant Création d’une Fiscalité Communale

Article Premier : Les dispositions de l’article 4 de l’ordonnance n° 87-003 du 07 Janvier 1987


relatives aux articles 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60 et 61 du code général des impôts
institué par l’ordonnance n° 82-060 du 24 Mai 1982 sont abrogées.

Article 2 : Les dispositions de l’article 3 de l’ordonnance n° 86-006 du 13 Janvier 1986


relatives au chapitre I du titre II du Code Général des impôts sont abrogées.

Article 3 : Les dispositions de l’ordonnance n° 82-060 du 24 Mai 1982 portant Code Général
des impôts, et des textes modificatifs subséquents, sont modifiées comme suit :

Article 115 : Les dispositions du § 6 de l’article 115 du code général des impôts sont
abrogées.

Article 119 : Les dispositions de l’article 119 du code général des impôts sont abrogées et
remplacées par les suivantes :

- 3% pour les immeubles réservés à l’habitation principale et occupés par leur


propriétaire ;
- 10% pour les immeubles donnés en location ;
- 10% pour les immeubles vacants;
- 9% pour les autres immeubles (résidence autres que l’habitation principale du
propriétaire, immeubles occupés à titre gratuit, immeubles affectés à un usage
professionnel, etc.)
-
Pour le calcul de l’impôt, la base d’imposition est arrondie à la centaine d’ouguiya inférieure.

Article 120 bis : Les dispositions de l’article 120 bis du code général des impôts sont
abrogées.

Article 4 : Les dispositions de l’article 39 de l’ordonnance n°84-002 du 8 Janvier 1984


relatives au chapitre II bis du titre II du code général des impôts et à l’article 129bis sont
abrogées.

Article 5 : Il est institué une contribution foncière sur les terrains agricoles affectés à des
cultures maraîchères, céréalières, fruitières ou florales, qui complète sous la section IV les
dispositions du livre 1er -1ère partie - titre II - chapitre 1er du code général des impôts.

SECTION IV : Contribution foncière sur les terrains agricoles affectés à des cultures
maraîchères, céréalières, fruitières ou florales.

Article 129 :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 215


1. Les communes ont la faculté d’établir par voie de délibération du conseil municipal,
concomitamment avec l’adoption du budget initial, une contribution foncière sur les
terrains agricoles affectés à des cultures maraîchères, céréalières, fruitières ou
florales.
2. Cette contribution foncière est due par les exploitants des terrains agricoles
imposables.
3. Le montant de cette contribution est arrêté chaque année par délibération du conseil
municipal. Elle ne peut excéder 100 UM par hectare de terrain exploité.
4. La contribution foncière sur les terrains agricoles est établie par voie de recensement
annuel.
Dans les communes où ne sont pas implantés de services des impôts, le directeur
général des impôts peut déléguer aux secrétaires généraux desdites communes le
pouvoir de recenser et établir la contribution foncière. Les secrétaires généraux qui
bénéficient d’une telle délégation doivent communiquer au directeur général des
impôts, pour le 30 septembre de chaque année, la liste des contribuables recensés et
l’impôt mis à leur charge. Les erreurs ou omissions sont rectifiées par voie de rôle.

5. La contribution foncière sur les terrains agricoles doit être acquittée immédiatement
lors des opérations de recensement.
A cet effet, l’agent chargé du recouvrement, qui accompagne l’agent chargé du
recensement, délivre un ticket représentatif du montant de la taxe exigible, ou établit un
titre de paiement immédiat qui donne lieu à délivrance d’une quittance extraite d’un carnet
à souches.

Les contribuables qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans les conditions qui
précédent sont portés sur un état spécial de recouvrement rendu exécutoire par le maire.
Les cotisations assorties d’une pénalité de 50% sont immédiatement exigibles. Elles sont
recouvrées selon les procédures et sous les garanties, sûretés et privilèges prévus par le
présent Code.

La régularisation des encaissements et l’exécution des états spéciaux de recouvrement


donnent lieu à émission d’un titre de recettes imputé aux parties, chapitres et articles
ouverts dans la nomenclature budgétaire communale selon la nature du produit.

Article 6 : Les dispositions de l’ordonnance n° 82-060 du 24 Mai 1982, portant code général
des impôts, et des textes modificatifs subséquents, relatives à la contribution de la patente
sont abrogées et remplacées par les suivantes :

I. Personnes et activités imposables

Article 130 : La patente est due chaque année par toutes les personnes physiques ou
morales qui exercent une activité professionnelle non salariée, même si elles bénéficient

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 216


d’une exonération en matière d’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou
d’impôt sur les bénéfices non commerciaux.

II. Exonérations
Article 131 : Sont exonérés de la patente :

- Les personnes physiques, à l’exception des transporteurs, qui remplissent les


conditions posées par les articles 7 et 29 définissant le champ d’application du
régime du forfait, sous réserve qu’elles n’aient pas opté pour le régime du bénéfice
réel simplifié de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ;
- L’Etat et ses services y compris le commissariat à la sécurité alimentaire ;
- Les collectivités territoriales ;
- Les organisations humanitaires et les organisations de bienfaisance et d’assistance ;
- Les établissements publics pour la distribution de l’eau.

III. Tarif de la patente

Article 132 : La patente se compose d’un droit fixe et d’un droit proportionnel.

Article 133 : Le droit fixe est fonction du chiffre d’affaires global réalisé l’année précédente
dans le ressort territorial de la commune considérée.

Le droit fixe est réglé conformément au tableau ci-après:

Classe chiffre d’affaires en UM montant droit fixe

1° supérieur ou égal à 600.000.000 500.000


2° de 500.000.000 à 600.000.000 450.000
3° de 400.000.000 à 500.000.000 400.000
4° de 300.000.000 à 400.000.000 350.000
5° de 200.000.000 à 300.000.000 300.000
6° de 120.000.000 à 200.000.000 200.000
7° de 60.000.000 à 120.000.000 140.000
8° de 30.000.000 à 60.000.000 100.000
9° de 18.000.000 à 30.000.000 80.000
10° de 9.000.000 à 18.000.000 60.000
11° de 6.000.000 à 9.000.000 50.000
12° de 3.000.000 à 6.000.000 40.000
13° inférieur à 3.000.000 25.000

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 217


Pour l’application du barème ci - avant, les chiffres d’affaires provenant des ventes au détail
de produits pétroliers ne sont retenus qu’à concurrence de 25% de leur montant.

Article 134 : Le droit proportionnel au taux de 5% est établi sur la valeur locative des
bureaux, magasins, boutiques, usines, ateliers, hangars, remises , chantiers, terrains de
dépôt, wharfs et autres locaux ou emplacements servant à l’exercice des professions
imposables, y compris les installations de toute nature passibles de la contribution foncière
sur les immeubles bâtis, à l’exception des locaux servant à l’habitation.

Il est dû alors même que les locaux sont occupés à titre gratuit.

Article 135 : La valeur locative visée à l’article 134 est déterminée conformément aux
prescriptions de l’article 117.

En aucun cas, le droit proportionnel ne peut être inférieur au quart du droit fixe.

IV. Lieu d’imposition

Modalités d’imposition des établissements secondaires

Article 136 : La patente est due dans chaque commune où le redevable dispose d’une
installation ou d’un local professionnel, d’un bureau ou d’un chantier ou de tout autre
élément visé par l’article 134.

Les personnes physiques ou morales placées dans cette situation doivent communiquer au
directeur général des impôts, au plus tard le 28 février de chaque année, le montant du
chiffre d’affaires réalisé l’année précédente dans le ressort territorial de chaque commune.

A l’intérieur de chaque commune, les installations, locaux professionnels, bureaux, chantiers


et autres éléments visés à l’article 134, géographiquement distincts de l’établissement
principal, font chacun l’objet d’une imposition séparée au droit proportionnel. Chaque
cotisation ainsi établie dans les conditions fixées par l’article 134 ne peut être inférieure à
30.000 U.M.

Les contribuables doivent transmettre au service des impôts, au plus tard le 1er janvier de
chaque année, la liste exhaustive de leurs installations, locaux professionnels, bureaux,
chantiers et autres éléments visés à l’article 134, en indiquant leur situation géographique
précise (îlot n° du lot) et leur affectation.

Lorsque les contribuables ne sont pas en mesure d’apporter, de manière irréfutable, la


preuve que les installations, locaux professionnels, bureaux, chantiers et autres éléments
visés à l’article 134, constituent effectivement de simples établissements secondaires de leur
établissement principal, les affaires qui y sont réalisées, sont dans tous les cas considérées
comme se rapportant à des entreprises distinctes passibles, chacune en ce qui la concerne,
du droit fixe et du droit proportionnel .

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 218


Article 138 : Les personnes qui entreprennent en cours d’année une activité passible de la
patente sont tenues d’en faire la déclaration par écrit, dans les trois jours suivants, au
service des impôts du lieu d’exercice de l’activité, et d’acquitter immédiatement les droits
exigibles.

Le droit fixe est fonction du chiffre d’affaires que le service des impôts estime réalisable
entre le jour du début d’exercice de l’activité et le 31 décembre.

Lorsque le montant de la cotisation ainsi estimé s’avère inférieur ou supérieur de plus de


30% à celui de la cotisation exigible en fonction du chiffre d’affaires effectivement réalisé, le
service des impôts procède d’office soit à la mise en recouvrement des droits
supplémentaires soit au dégrèvement des droits formant surtaxe.

L’année suivante, la patente est calculée d’après le chiffre d’affaires effectivement réalisé
l’année précédente, extrapolé à une période de douze mois.

VI.- Etablissements des impositions

Article 139 : Les agents des impôts procèdent chaque année, pendant le mois de janvier, au
recensement des redevables de la contribution de la patente et rassemblent tous les
éléments permettant d’établir les impositions.

Dés la clôture des opérations de recensement, le service des impôts procède à la confection
des rôles primitifs de la patente, qui sont rendus exécutoires et sont recouvrés dans les
conditions prévues par les articles 461 et suivants.

VII.- Transporteurs

ARTICLE 140: Les personnes physiques ou morales qui se livrent au transport terrestre de
personnes ou de marchandises et les propriétaires de véhicules utilitaires d’une charge utile
supérieure à deux tonnes doivent acquitter par véhicule utilisé une cotisation de patente
(droit proportionnel compris) selon les barèmes ci-après:

Nature du véhicule Cotisation

I- Véhicule assurant de manière exclusive des transports à l’intérieur des agglomérations


autres que Nouakchott et Nouadhibou

- Véhicule, de tourisme de moins de dix places assises 2.500 UM


- Véhicules, quel qu’en soit le genre, de plus de 9 places assises 5.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile inférieure ou égale à 8T 8.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile allant de 8 à 12 tonnes 10.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile supérieure à 12 tonnes 25.000 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 219


Nature du véhicule Cotisation

II- Véhicules assurant de manière exclusive des transports à l’intérieur des agglomérations
de Nouakchott et Nouadhibou.

- Véhicule, de tourisme de moins de dix places assises 10.000 UM


- Véhicules, quel qu’en soit le genre, de plus de 9 places assises 20.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile inférieure ou égale à 8T 8.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile allant de 8 à 12 tonnes 10.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile supérieure à 12 tonnes 35.000 UM

III- Véhicules assurant des transports interurbains

- Véhicule, de tourisme de moins de dix places assises 10.000 UM


- Véhicules, quel qu’en soit le genre, de plus de 9 places assises 20.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile inférieure ou égale à 8T 40.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile allant de 8 à 12 tonnes 48.000 UM
- Véhicules utilitaires d’une charge utile supérieure à 12 tonnes 100.000 UM

Le paiement des cotisations de patente s’effectue en même temps que celui de la taxe sur
les véhicules à moteur, au moyen d’un titre de paiement immédiat délivré par le service des
impôts.

Les transporteurs sont tenus, à leur diligence, de se faire délivrer par le comptable du trésor
une quittance par véhicule qui est annotée par le service des impôts du numéro
d’immatriculation du véhicule, du nombre de places assises et de la charge utile.

Les quittances doivent être présentées à toute réquisition des agents des impôts dûment
commissionnés et de tous agents aptes à verbaliser en matière de police de la circulation
routière.

Les majorations de 50% et de 100% prévues par l’article 166 sont applicables aux cotisations
de patente dues par les transporteurs.

Article 140 bis : Le produit de la patente des transports inter - urbains est porté au crédit
d’un compte d’imputation provisoire de recettes inclus dans la nomenclature des comptes
du trésor, et réparti au profit des communes dans les conditions fixées par arrêté conjoint
des ministres chargés de l’Intérieur et des Finances.

VIII.- Justification du paiement de la patente

Article 141 : La quittance délivrée par l’agent du Trésor constitue la justification du paiement
de la patente au titre de l’année en cours.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 220


Elle doit être présentée à toute réquisition des agents des impôts et des officiers et agents
de la police judiciaire.

Les patentables qui ne peuvent apporter la preuve de leur imposition sont astreints au
paiement de la contribution pour l’année entière, sans préjudice d’une amende fiscale égale
au montant du droit fixe et du droit proportionnel exigibles.

Article 7 : Il est institué un dispositif de taxes communales qui complète sous la section II les
dispositions du livre 1er - 1ère partie - Titre deux - Chapitre II du code général des Impôts, les
dispositions relatives au droit de licence étant codifiées sous une section III.

Section Ii : Taxes Communales

I. Champ d’application

Article 142 : les personnes physiques dont l’activité entre dans le champ d’application de
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, tel que défini par les articles 1 et 2, et
qui remplissent les conditions exigées par l’article 29 pour bénéficier du régime du forfait, et
qui n’ont pas opté pour le régime du réel simplifié, sont soumises selon la nature de leur
activité principale à l’une des taxes prévues à l’article 144.

II. Tarif

ARTICLE 143: les tarifs mensuels des taxes communales sont fonction de la nature de la
profession ou de l’activité exercée à titre principal.

Au sein de chaque profession ou activité exercée les tarifs varient selon l’importance des
affaires normalement réalisables.

Le classement des redevables dans l’une des trois catégories du barème de l’article 144
s’opère en fonction de l’importance de leurs locaux, de leurs stocks, de leur matériel, de leur
personnel, de leur clientèle et de leurs capacités contributives.

ARTICLE 144: les tarifs de la taxe sont arrêtés chaque année, par voie de délibération du
conseil municipal, concomitamment avec l’adoption du budget initial, pour chaque
profession ou activité exercée, et pour chaque catégorie, dans les limites fixées par le
barème ci-après:

Tarif mensuel des taxes

Nature des activités 1ère catég. 2eme catég. 3eme catég.

I. Commerces

Alimentation générale 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000


Fruits et légumes 2000 à 4500 700 à 2000 200 à 700

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 221


Ventes de poissons 1500 à 3000 500 à 1500 100 à 500
Sécherie de poissons 1000 à 2000 500 à 1000 100 à 500
Bouchers (abattoirs & bout.) 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Bouchers à l’étalage (marchés) 2000 à 4500 700 à 2000 200 à 700
Dibiteries 1000 à 2000 500 à 1000 100 à 500
Boulangeries 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Fours 1000 à 2000 500 à 1000 100 à 500
Pâtisseries 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Ventes de lait 1500 à 3000 500 à 1500 100 à 500
Vente d’eau 1000 à 2000 500 à 1000 50 à 500
Restaurants - bars 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Tissus-hab.-chaus. 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Art. de ménage-équip.ménagers 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Quincailleries 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Matériaux de construction 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Pièces détachées et accessoires 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Véhicule à moteur 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Pharmacies 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Opticiens 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Librairies papeteries 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000

Tarif mensuel des taxes

Nature des activités 1ère catég. 2eme catég. 3eme catég.

Journaux 1000 à 2000 500 à 1000 100 à 500


Horlogeries bijouteries 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Articles souv.& artisanat 3000 à 6000 1000 à 3000 100 à 500
Kiosque à musique 3000 à 6000 1000 à 3000 200 à 500
Charbon de bois et bois 1000 à 2000 500 à 1000 50 à 500
Ventes d’art.prod.divers en bout.3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Vente d’articles&produits divers
à l’étal(rue passage marchés) 1000 à 2000 500 à 1000 50 à 500
Marchands ambulants 1000 à 2000 500 à 1000 50 à 500
Vente de carburant et lubrifiants 3000 à 6000 1000 à 3000
Autres commerces non cités
par ailleurs 3000 à 6000 1000 à 3000 100 à 1000

II. PRESTATIONS DE SERVICE ET ARTISANS

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 222


Intermédiaire & concessionnaires 2000 à 4000 1000 à 2000
Agences location immobilière 3000 à 6000 1000 à 3000
Exploitation d’auto-école 3000 à 6000 1000 à 3000
Location de véhicules à moteur 3000 à 6000 1000 à 3000
Agences de voyages 3000 à 6000 1000 à 3000
Cinémas 3000 à 6000 1000 à 3000
Location de cassettes vidéo 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Photographes 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Blanchisseurs 3000 à 6000 1000 à 3000 150 à 1000
Teinturiers 3000 à 6000 1000 à 3000 150 à 1000
Tailleurs 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Exploitants de mach. à coudre 1000 à 2000 500 à 1000 100 à 500
Cordonniers 3000à 6000 1000 à 3000 300 à 1000
Hôtels 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Atelier réparation véh.à moteur 3000 à 6000 1000 à 3000 300 à 1000
Graissage, vidange, lavage et
entretien de véhicule à moteur 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Réparations de pneus 1000 à 2000 500 à 1000 100 à 500
Ateliers de réparation d’appareils
électro-ménagers et app.divers 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Charretiers(à ânes ou cheval) 1000 à 2000 500 à 1000 100 à 500
Moulins 1500 à 3000 1000 à 1500 200 à 1000
Menuiseries métall.soudures 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Menuiserie sur bois 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Bijoutiers orfèvres 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Tapissiers 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Extrac.de matériaux(sable grav.)3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Fabrique de parpaings&briques3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000

TARIF MENSUEL DES TAXES


Nature des activités 1ère catég. 2eme catég. 3eme catég.

Artisans et tâcherons (bâti) 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000


Loueurs de main d’œuvre 3000 à 6000 1000 à 3000 500 à 1000
Pirogues de mer 1500 à 3000 1000 à 1500 500 à 1000
Pirogues de fleuve motorisés 1500 à 3000 1000 à 1500 500 à 1000
Pirogues de fleuve simple 1500 à 3000 1000 à 1500 500 à 1000
Autres prestataires de services
non cités par ailleurs 3000 à 6000 1000 à 3000 100 à 1000
Autres artisans non cités
ailleurs 3000 à 6000 1000 à 3000 100 à 1000

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 223


III. Lieu d’imposition

Article 145 : Les taxes communales sont dues dans chaque commune où les personnes
visées à l’article 142 exercent une profession ou activité imposable.

Lorsque dans le ressort d’une même commune, une personne exerce sa profession ou son
activité en plusieurs lieux distincts, chaque boutique, magasin, atelier, chantier et autre
emplacement, fait l’objet d’une imposition distincte.

IV. Etablissement des taxes

Article 146 : Les communes sont tenues de dresser, dans le courant du mois de janvier de
chaque année, les listes exhaustives, par nature de profession ou d’activité, des redevables
des taxes communales. Ces listes sont régulièrement mises à jour au fur et à mesure du
déroulement des opérations mensuelles de recouvrement des taxes.

Les taxes sont établies par les communes par voie de recensements mensuels, au cours
desquels les redevables sont classés dans l’une des trois catégories du barème en fonction
des critères fixés par l’article 143.

V. Paiements des taxes

ARTICLE 147: Les taxes communales doivent être acquittées immédiatement lors des
opérations de recensement mensuel.

A cet effet, l’agent chargé du recensement, délivre un ticket représentatif du montant de la


taxe exigible, ou établit un titre de paiement immédiat qui donne lieu à délivrance d’une
quittance extraite d’un carnet à souches.

Les redevables qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans les conditions qui
précédent sont portés sur un état spécial de recouvrement rendu exécutoire par le maire.
Les cotisations assorties d’une pénalité de 50% sont immédiatement exigibles.

Elles sont recouvrées selon les procédures et sous les garanties, sûretés et privilèges prévus
par le présent code.

La régularisation des encaissements et l’exécution des états spéciaux de recouvrement


donnent lieu à émission d’un titre de recettes imputé aux parties, chapitres et articles
ouverts dans la nomenclature budgétaire communale selon la nature du produit.

VI. Justification du paiement des taxes

Article 148 : Le ticket, ou la quittance, délivré par l’agent chargé du recouvrement constitue
la justification du paiement de la taxe mensuelle.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 224


Les tickets ou les quittances, doivent être présentés à toute réquisition des agents du trésor
et des officiers et agents de la police judiciaire, sous peine de saisie ou séquestre, à leurs
frais, de leurs matériels et marchandises.

Article 8 : Les dispositions de l’ordonnance n° 82-060 du 24 mai 1982, portant code général
des impôts, et des textes modificatifs subséquents, relatives à la taxe sur le bétail sont
abrogées et remplacées par les suivantes.

Article 177 : Il est établi une taxe annuelle sur le bétail, quelle qu’en soit l’origine, recensé en
Mauritanie au cours de l’année d’imposition.

Article 178: La taxe est due pour l’année entière par le propriétaire, le possesseur ou le
détenteur des animaux visés à l’article 179.

Article 179: Le tarif de la taxe sur le bétail est fixé ainsi qu’il suit :

- bovins 100 UM par animal


- chevaux 60 UM par animal
- chameaux et dromadaires 150 UM par animal
- ânes 50 UM par animal
- moutons et chèvres 20 UM par animal

Article 180 : Les modalités de recensement du bétail imposable, de l’établissement et du


recouvrement de la taxe sont fixées par décret pris en conseil de ministres.

Article 9 : Les dispositions du paragraphe I de l’article 242 du code général des impôts sont
modifiées comme suit :

Remplacer « assemblées régionales et assemblée du district » par « conseils municipaux ».

Article 10 : Les dispositions de l’ordonnance n°82.060 du 24 mai 1982, portant code général
des impôts, relatives à la taxe d’habitation sont abrogées et remplacées par les suivantes :

I.LOCAUX IMPOSABLES
ARTICLE 427:

1- La taxe d’habitation est due :

- Pour tous les locaux affectés à l’habitation.


- Pour tous les locaux utilisés par les sociétés, associations, groupements et autres
organismes privés non imposables à la patente.

2- Ne sont pas imposables à la taxe :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 225


- Les locaux affectés à un usage professionnel, industriel, commercial ou artisanal,
passibles du droit proportionnel de la patente.
- Les locaux utilisés pour l’exercice de leurs activités par les redevables soumis aux
taxes communales prévues aux articles 142 et suivants.
- Les bâtiments servant aux exploitations agricoles.
- Les locaux réservés à l’exercice public des cultes.
- Les locaux destinés au logement des élèves dans les écoles et pensionnats.
- Les locaux utilisés par les hôpitaux et les centres de soins médicaux, à l’exception des
locaux affectés à l’habitation personnelle.
- Les bureaux de fonctionnaires publics.
La partie des locaux énumérés ci - avant, affectée à une habitation personnelle, demeure
imposable à la taxe.

II. Personnes imposables

Article 428 : 1- La taxe est due par toute personne qui a, à quelque titre que ce soit, la
disposition ou la jouissance de locaux imposables, même si elle ne les occupe pas
effectivement.

Les fonctionnaires et les employés civils et militaires logés dans les bâtiments appartenant à
l’Etat, aux régions, et aux communes, aux établissements publics, sont imposables pour les
locaux affectés à leur habitation personnelle.

2- Sont exonérés :

- L’Etat, les régions, les communes et les établissements publics à caractère


administratif;
- Les ambassadeurs et autres agents diplomatiques de nationalité étrangère dans la
commune de leur résidence officielle seulement, dans la mesure où les pays qu’ils
représentent concèdent des avantages analogues aux ambassadeurs et agents
diplomatiques mauritaniens;
- Les organisations humanitaires et les organisations de bienfaisance et d’assistance;
les membres et le personnel de ces organisations demeurent imposables pour les
locaux affectés à leur habitation personnelle.

III. Tarifs de la taxe

Article 429 :
1- Le tarif de la taxe est fonction de la catégorie dans laquelle se situent les locaux
imposables.
Les locaux sont classés en trois catégories :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 226


 1ère catégorie : Locaux construits en matériaux non traditionnels et dotés d’un
confort de type moderne (cabinet de toilette, ou douche ou salle de bain)
 2ème catégorie : Locaux, quels que soient les matériaux de construction utilisés,
présentant un confort moyen.
 3ème catégorie : Locaux, quels que soient les matériaux de construction utilisés, non
dotés d’éléments de confort (eau, et électricité) mais reposant sur des fondations.

2- Les tarifs de la taxe sont arrêtés chaque année par voie de délibération du conseil
municipal, concomitamment avec l’adoption du budget initial, dans les limites fixées par les
barèmes ci-après :

Catégorie des locaux 1ère 2ème 3ème

Nature des locaux Catég. Catég. Catég.

a- Commune de Nouakchott et de Nouadhibou


Villa à étage 10.000 à 15.000 5.000 à 10.000 3.000 à 5.000
Villa sans étage 6.000 à 12.000 3.000 à 6.000 2.000 à 3.000
Appartements et autres log.
de plus de 3 pièces 4.000 à 8.000 2.000 à 4.000 1.500 à 2.000
Appartements et autres log.
de 2 ou 3 pièces 3.000 à 6.000 1.500 à 3.000 1.000 à 1.500
Local d’une pièce 2.000 à 3.000 1.000 à 2.000 500 à 1.000
Catégorie des locaux 1ère 2ème 3ème
Nature des locaux Catég. Catég. Catég.
b- Autres Communes
Villa à étage 5.000 à 7.500 2.500 à 5.000 1.500 à 2.500
Villa sans étage 3.000 à 6.000 1.500 à 3.000 1.000 à 1.500
Appartements et autres log.
de plus de 3 pièces 2.000 à 4.000 1.000 à 2.000 750 à 1.000
Appartements et autres log.
de 2 ou 3 pièces 1.500 à 3.000 750 à 1.500 500 à 750
Local d’une pièce 1.000 à 1.500 500 à 1.000 250 à 550

Dans le cadre de ces barèmes, les conseils municipaux ont la faculté, pour chaque localité,
quartier ou îlot de leur commune, présentant des caractéristiques différentes, de fixer des
cotisations propres à chacun d’eux.

IV. Lieu d’imposition

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 227


Article 430 : Les personnes physiques ou morales sont imposées à la taxe d’habitation dans
la commune où sont situés les locaux dont elles ont la disposition ou la jouissance.

V. Etablissement de la taxe

Article 431 : La taxe d’habitation est établie par voie de recensement annuel au cours duquel
les locaux sont classés dans l’une des trois catégories du barème en fonction des
caractéristiques qu’ils présentent.

Dans les communes où ne sont pas implantés de services des impôts, le directeur général
des impôts peut déléguer aux secrétaires généraux desdites communes le pouvoir de
recenser et établir la taxe d’habitation.

Les secrétaires généraux qui bénéficient d’une telle délégation doivent communiquer au
directeur général des impôts, pour le 30 septembre de chaque année, la liste des
contribuables recensés et l’impôt mis à leur charge.

Les erreurs ou omissions sont rectifiées par voie de rôle.

VI. Exigibilité

ARTICLE 432 : La taxe est due pour l’année entière pour chaque local dont une personne a la
disposition ou la jouissance.

VII. Paiement

Article 433 : La taxe d’habitation doit être acquittée immédiatement lors des opérations de
recensement.

A cet effet, l’agent chargé du recouvrement, qui accompagne l’agent chargé du


recensement, délivre un ticket représentatif du montant de la taxe exigible, ou établit un
titre de paiement immédiat qui donne lieu à délivrance d’une quittance extraite d’un carnet
à souches.

Les redevables qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans les conditions qui
précédent sont portés sur un état spécial de recouvrement rendu exécutoire par le maire.
Les cotisations assorties d’une pénalité de 50% sont immédiatement exigibles. Elles sont
recouvrées selon les procédures et sous les garanties, sûretés et privilèges prévus par le
présent Code.

La régularisation des encaissements et l’exécution des états spéciaux de recouvrement


donnent lieu à émission d’un titre de recettes imputé aux parties, chapitres et articles
ouverts dans la nomenclature budgétaire communale selon la nature du produit.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 228


Article 11 : Il est institué une contribution communale qui complète, sous la section II, les
dispositions du livre 1er-2eme partie du code général des impôts.

Section II : Contribution Communale

Article 434 : Les communes ont la faculté d’établir par voie de délibération du conseil
municipal, concomitamment avec l’adoption du budget initial, une contribution communale.

Article 435 : La contribution communale est due par les chefs de famille, au sens de l’article
85, qui bien que résident habituellement dans la commune n’entrent pas dans le champ
d’application de la taxe d’habitation.

Le montant annuel de cette contribution arrêté par délibération du conseil municipal ne


peut excéder 300 U.M.

La contribution est établie, perçue et recouvrée dans les mêmes conditions que la taxe
d’habitation.

Article 12 : Les dispositions de l’ordonnance n°82.060 du 24 mai 1982, portant code général
des impôts, relatives à la taxe sur les armes à feu, codifiées sous les articles 436, 437, 438,
439, 440 et 441 du code général des impôts sont abrogées.

Article 13 : Les dispositions de l’ordonnance n°82.060 du 24 mai 1982, portant code général
des impôts, relatives à la taxe traditionnelle aux droits d’enregistrement sur les mutations à
titre onéreux, codifiées sous l’article 444 du code général des impôts, sont abrogées.

Article 14 : Les dispositions de l’ordonnance n°82.060 du 24 mai 1982, portant code général
des impôts, relatives à la taxe d’enlèvement des ordures ménagères et à la taxe de
déversement à l’égout, codifiées sous les articles 445, 446, 447, 448, 449, 450 et 451 du
code général des impôts, sont abrogées.

Article 15 : Les dispositions de l’ordonnance n°82.060 du 24 mai 1982, portant code général
des impôts, et des textes modificatifs subséquents, sont modifiées comme suit :

Article 461,462 et 463 : Les dispositions des articles 461, 462 et 463 sont abrogées et
remplacées par les suivantes:

Article 461: Sauf dispositions contraires, les impôts directs et les taxes assimilées sont
recouvrés au moyen de rôles.

Les rôles de liquidation nominatifs sont rendus exécutoires par arrêté du ministre des
finances, qui peut déléguer ses pouvoirs au Directeur Général des impôts.

Les rôles de régularisation portant sur des impôts et taxes payables spontanément ou ayant
fait l’objet d’un paiement par anticipation sont approuvés par le Directeur Général des
impôts.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 229


Les rôles et les états spéciaux de recouvrement portant sur des impôts et taxes communaux
sont rendus exécutoires par les maires et donnent lieu à émission de titres de recettes.

Article 462 : La date de mise en recouvrement des rôles est fixée par le trésorier général
pour les impôts d’Etat et par les maires pour les impôts et taxes communaux.

Article 463 : Les rôles de liquidation sont transmis au trésorier général, accompagnés des
avis d’imposition.

Après vérification, ils sont adressés par le trésorier général aux comptables chargés du
recouvrement. Les rôles de liquidation et les états spéciaux de recouvrement rendus
exécutoires par les maires sont transmis directement aux comptables chargés du
recouvrement à l’appui des titres de recettes.

Article 477 et 477 bis: Remplacer « impôt foncier » par « contribution foncière sur les
propriétés bâties et impôt sur les revenus fonciers ».

Article 16: les dispositions relatives à la contribution foncière sur les propriétés bâties, à la
contribution foncière sur les terrains agricoles affectés à des cultures maraîchères,
céréalières, fruitières ou florales, à la contribution de la patente, aux taxes communales, au
droit de licence, et à la taxe sur bétail, seront, lors de la prochaine publication du code
général des impôts, transférées en tant qu’impôts et taxes communaux de la première partie
à la deuxième partie du livre 1er du code général des impôts.

La publication du code général des impôts pourra s’accompagner d’une modification de la


numérotation actuelle de ses divers articles.

Article 17 : Les dispositions du 2eme alinéa de l’article 67 de l’ordonnance n° 87.289 du 20


octobre 1987 instituant les communes sont abrogées. Toutefois la taxe sur le tonnage
débarqué et la taxe sur les exportations de poissons, instituées respectivement par les
communes de Nouakchott et de Nouadhibou, sont à titre transitoire maintenues.

Article 18 : La présente ordonnance sera exécutée comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 230


2. Code Général des Impôts (partie Collectivités Territoriales)

CODE GENERAL DES IMPOTS

DEUXIEME PARTIE : IMPOTS PERÇUS AU PROFIT DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

CHAPITRE I. : CONTRIBUTION FONCIERE SUR LES PROPRIETES BATIES

Section I. : PROPRIETES IMPOSABLES.

ART 427. - 1. Il est établi un impôt annuel sur les propriétés bâties à l'exception de celles qui
en sont expressément exonérées.
Par propriétés bâties, on entend toutes les constructions en maçonnerie, fer, bois et autres
matériaux, qui sont fixées au sol à demeure, de telle façon qu'il soit impossible de les
déplacer sans les démolir.
2. Sont également soumis à la contribution foncière sur les propriétés bâties :
a) Les sols des bâtiments et terrains formant une dépendance indispensable et immédiate
des constructions.
b) Les terrains affectés à un usage commercial, industriel ou artisanal, tels que les chantiers,
lieux de dépôt des marchandises et autres emplacements de même nature.
c) L'outillage des établissements industriels attaché au fonds à demeure de telle façon qu'il
soit impossible de le déplacer sans dommage pour l'immeuble, ou qui repose sur des
fondations spéciales faisant corps avec l'immeuble, ainsi que toutes les installations
commerciales ou industrielles assimilées à des constructions.

Section II. : EXONERATIONS.

ART 428. - Sont exonérés de la contribution foncière sur les propriétés bâties :
1. Les immeubles, bâtiments ou constructions appartenant à l'Etat et aux collectivités
territoriales.
2. Les immeubles, bâtiments ou constructions appartenant aux établissements publics à
caractère administratif lorsqu'ils sont affectés à un service public ou d'utilité générale
à condition qu'ils soient improductifs de revenus.
3. Les édifices servant à l'exercice public des cultes.
4. Les ouvrages établis pour la distribution de l'eau potable et de l'énergie électrique.
5. Les immeubles servant aux exploitations agricoles pour loger les animaux ou serrer
les récoltes.
6. Les immeubles appartenant à des Etats étrangers et affectés à la résidence officielle
de leurs missions diplomatiques et consulaires accréditées auprès du gouvernement
mauritanien.
7. Les immeubles à usage scolaire.
8. Les immeubles affectés à des œuvres d'assistance médicale ou sociale.
9. Les cases en paille.
Toutefois, les immeubles visés aux alinéas 8, 9 et 10 ci-dessus sont imposables lorsqu'ils font
l'objet d'une location.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 231


Section III. BASE D'IMPOSITION.
DETERMINATION DE LA VALEUR LOCATIVE.

ART 429. - Les immeubles soumis à la contribution foncière sur les propriétés bâties sont
imposables à raison de leur valeur locative au 1er janvier de l'année d'imposition après
déduction d'un abattement forfaitaire de 20 % pour tenir compte du dépérissement et des
frais d'entretien et de réparation.

ART 430 (nouveau). - La valeur locative est le prix que le propriétaire ou le possesseur retire
de ses immeubles lorsqu'il les donne en bail, ou s'il les occupe lui-même, celui qu'il pourrait
en tirer en cas de location.
1. Pour les immeubles visés au paragraphe 1 et à l’alinéa 1 et 2 du paragraphe 2 de l'article
427, la valeur locative est déterminée au moyen de contrats écrits ou de locations verbales
passées dans les conditions normales. En l'absence de conventions de l'espèce, la valeur
locative est déterminée par comparaison avec des immeubles dont le loyer aura été
constaté par le Service des Impôts ou sera notoirement connu. Si aucun de ces procédés ne
peut être utilisé, la valeur locative est fixée par application du taux de 14 % :
a) - au prix de revient de l'immeuble toutes taxes comprises si aucune mutation à titre
onéreux n'est intervenue depuis son achèvement.
b) - au prix exprimé dans l'acte de cession le plus récent si l'immeuble a fait l'objet de
mutations depuis son achèvement.
Toutefois, lorsque le prix a été reconnu insuffisant, la valeur à retenir est celle qui a été fixée
par le Service de l'Enregistrement.

2. Pour l'outillage et les installations visées au paragraphe 2-3 de l'article 427, la valeur
locative est fixée, en l'absence de contrat de location, à 14 % de leur prix de revient toutes
taxes comprises.

Section IV. : DEBITEUR DE L'IMPOT.

ART 431. (Nouveau). - La contribution foncière sur les immeubles bâtis est due pour l’année
entière par le propriétaire, le possesseur ou le propriétaire apparent.
Est propriétaire apparent tout occupant incapable de décliner l’identité exacte et l’adresse
complète du propriétaire.

Section V. : TAUX DE L'IMPOT.

ART 432. (Nouveau). – La contribution foncière sur les immeubles bâtis est calculée par
l’application à la base d’imposition définie à l’article 429 d’un taux voté par le Conseil
Municipal dans les limites du minimum et maximum suivants: 3% et 10%.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 232


Pour le calcul de l’impôt, la base d’imposition est arrondie à la centaine d’ouguiyas
inférieure.
Les propriétaires ou propriétaires apparents d’immeubles sont tenus d’informer avant le 28
février de chaque année l’administration fiscale ou le Maire dans les communes où ne sont
pas implantés les services de l’Administration fiscale, de l'achèvement d’immeubles
nouveaux, des modifications apportées aux immeubles existants ou à leur usage.
Le défaut de la déclaration dans le délai prescrit est soumis à une amende fiscale de 5.000 à
20.000 UM nonobstant les droits exigibles.
Dans les Communes où sont implantés les services de l’administration fiscale un arrêté du
Ministre des Finances peut déléguer au Maire sur demande de celui--ci le pouvoir de
procéder au recensement général des bases d’imposition, du calcul de l’impôt et de la
confection des rôles.
Les Maires qui bénéficient d’une telle délégation doivent communiquer au Directeur Général
des Impôts, pour le 30 Septembre de chaque année, la liste des contribuables recensés et
l’impôt mis à leur charge.

Section VI. : REMISES PARTIELLES DE L'IMPOT.

ART 433. - Dans le cas de destruction accidentelle totale ou partielle, ou de démolition


volontaire en cours d'année de leur immeuble, les propriétaires ou possesseurs peuvent
demander dans les formes prévues à l'article 560 une remise de l'impôt proportionnelle au
temps qui reste à courir entre le premier jour du mois suivant la destruction ou l'ouverture
du chantier de démolition et le 31 décembre de la même année.

Section VII. : MUTATIONS FONCIERES.

ART 434. - Les mutations foncières sont effectuées à la diligence des parties intéressées.
Elles peuvent cependant être appliquées d'office dans les rôles, sur autorisation du Directeur
Général des Impôts, par les agents chargés de l'assiette d'après les documents certains dont
ils ont pu avoir communication.

ART 435. - Tant que la mutation de cote n'a pas été effectuée, l'ancien propriétaire continue
à être imposé au rôle, et lui, ses ayants droit ou ses héritiers naturels peuvent être contraints
au paiement de la contribution foncière, sauf leurs recours contre le nouveau propriétaire.

CHAPITRE II. : CONTRIBUTION FONCIERE SUR LES TERRAINS AGRICOLES AFFECTES A DES
CULTURES MARAICHERES, CEREALIERES, FRUITIERES OU FLORALES.

ART 436. - 1. Les Communes ont la faculté d'établir par voie de délibération du Conseil
Municipal, concomitamment avec l'adoption du budget initial, une contribution foncière sur
les terrains agricoles affectés à des cultures maraîchères, céréalières, fruitières ou florales.
2. Cette contribution foncière est due par les exploitants des terrains agricoles imposables.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 233


3. Le montant annuel de cette contribution est arrêté chaque année par délibération du
Conseil Municipal. Elle ne peut excéder 100 UM par hectare de terrain exploité.
4. La contribution foncière sur les terrains agricoles est établie par voie de recensement
annuel.
Dans les Communes où ne sont pas implantés de Services des Impôts, le Directeur Général
des Impôts peut déléguer aux secrétaires généraux desdites Communes le pouvoir de
recenser et établir la contribution foncière. Les secrétaires généraux qui bénéficient d'une
telle délégation doivent communiquer au Directeur Général des Impôts, pour le 30
septembre de chaque année, la liste des contribuables recensés et l'impôt mis à leur charge.
Les erreurs ou omissions sont rectifiées par voie de rôle
5. La contribution foncière sur les terrains agricoles doit être acquittée immédiatement lors
des opérations de recensement.
A cet effet, l'agent chargé du recouvrement, qui accompagne l'agent chargé du
recensement, délivre un ticket représentatif du montant de la taxe exigible, ou établit un
titre de paiement immédiat qui donne lieu à délivrance d'une quittance extraite d'un carnet
à souche.
Les contribuables qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans les conditions qui
précèdent sont portés sur un état spécial de recouvrement rendu exécutoire par le Maire.
Les cotisations assorties d'une pénalité de 50 sont immédiatement exigibles. Elles sont
recouvrées selon les procédures et sous les garanties, sûretés et privilèges prévus par le
présent code.
La régularisation des encaissements et l'exécution des états spéciaux de recouvrement
donnent lieu à émission de recettes imputées aux Parties, Chapitres et Articles ouverts dans
la nomenclature budgétaire communale selon la nature du produit.

CHAPITRE III. : TAXE D'HABITATION.

Section I. : LOCAUX IMPOSABLES.


ART 437. -
1. La taxe d'habitation est due :
a) Pour tous les locaux affectés à l'habitation.
b) Pour tous les locaux utilisés par les sociétés, associations, groupements et autres
organismes privés non imposables à la patente.
2. Ne sont pas imposables à la taxe :
a) Les locaux affectés à un usage professionnel, industriel, commercial et artisanal, passibles
du droit proportionnel de la patente ;
b) Les locaux utilisés pour l'exercice de leurs activités par les redevables soumis aux taxes
communales prévues aux articles 463 et suivants ;
c) Les bâtiments servant aux exploitations agricoles ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 234


d) Les locaux réservés à l'exercice public des cultes ;
e) Les locaux destinés au logement des élèves dans les écoles et pensionnats ;
f) Les locaux utilisés par les hôpitaux et les centres de soins médicaux, à l'exception des
locaux affectés à l'habitation personnelle.
g) Les bureaux des fonctionnaires publics.
La partie des locaux énumérés ci-dessus, affectée à une habitation personnelle, demeure
imposable à la taxe.

Section II. : PERSONNES IMPOSABLES.


ART 438. –
1. La taxe est due par toute personne qui a , à quelque titre que ce soit, la disposition ou la
jouissance de locaux imposables, même si elle ne les occupe pas effectivement.
Les fonctionnaires et les employés civils et militaires logés dans les bâtiments appartenant à
l'Etat, aux régions, aux Communes, aux établissements publics, sont imposables pour les
locaux affectés à leur habitation personnelle.
2. Sont exonérés :
- L'Etat, les régions, les Communes et les établissements publics à caractère administratif.
- Les ambassadeurs et autres agents diplomatiques de nationalité étrangère dans la
Commune de leur résidence officielle et pour cette résidence seulement, dans la mesure où
les pays qu'ils représentent concèdent des avantages analogues aux ambassadeurs et
agents diplomatiques mauritaniens.
- Les organisations humanitaires et les organisations de bienfaisance et d'assistance ; les
membres et le personnel de ces organisations demeurent imposables pour les locaux
affectés à leur habitation personnelle.

Section III. : TARIFS DE LA TAXE.


ART 439. (Nouveau). -
1- Le tarif de la taxe est fonction de la catégorie dans laquelle se situent les locaux
imposables.
Les locaux sont classés selon leur nature en cinq catégories suivant des critères définis par le
Conseil municipal.
2- Les tarifs de la taxe sont arrêtés chaque année par voie de délibération du Conseil
Municipal dans la limite maximale de 15.000 UM par local.

Dans le cadre de ces barèmes, les conseils municipaux ont la faculté, pour chaque localité,
quartier, îlot de leur commune, présentant des caractéristiques différentes, de fixer des
cotisations propres à chacun d’eux.

Section IV. : LIEU D'IMPOSITION.


ART 440. - Les personnes physiques ou morales sont imposées à la taxe d'habitation dans la
Commune où sont situés les locaux dont elles ont la disposition ou la jouissance.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 235


Section V. : ETABLISSEMENT DE LA TAXE.

ART 441. (Nouveau). - La taxe d’habitation est établie par voie de recensement annuel au
cours duquel les locaux sont classés dans l’une des 5 catégories du barème en fonction des
caractéristiques qu’ils présentent.
Dans les communes où ne sont pas implantés les Services des Impôts, les Secrétaires
généraux des Communes ont le pouvoir de recenser et d’établir la Taxe d’habitation.

Dans les Communes où sont implantés les Services de l’administration fiscale, un arrêté du
Ministre des Finances peut déléguer au Maire sur la demande de celui-ci la réalisation du
recensement et l’établissement de la taxe d’habitation.

Les erreurs ou omissions constatées sont rectifiées par voie de rôle.

Section VI. : EXIGIBILITE.

ART 442. - La taxe est due pour l'année entière pour chaque local dont une personne à la
disposition ou la jouissance.

Section VII. : PAIEMENT.

ART 443. - La taxe d'habitation doit être acquittée immédiatement lors des opérations de
recensement.
A cet effet, l'agent chargé du recouvrement, qui accompagne l'agent chargé du
recensement, délivre un ticket représentatif du montant de la taxe exigible, ou établit un
titre de paiement immédiat, qui donne lieu à délivrance d'une quittance extraite d'un carnet
à souche.
Les redevables qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans les conditions qui
précèdent, sont portés sur un état spécial de recouvrement rendu exécutoire par le Maire.
Les cotisations assorties d'une pénalité de 50 % sont immédiatement exigibles. Elles sont
recouvrées selon les procédures et sous les garanties, sûretés et privilèges prévus par le
présent code.
La régularisation des encaissements et l'exécution des états spéciaux de recouvrement
donnent lieu à émission d'un titre de recettes imputé aux parties, chapitres et articles
ouverts dans la nomenclature budgétaire communale selon la nature du produit.

CHAPITRE IV. : CONTRIBUTION COMMUNALE.


ART 444. - Les Communes ont la faculté d'établir par voie de délibération du Conseil
Municipal, concomitamment avec l'adoption du budget initial, une contribution communale.
ART 445. - La contribution communale est due par les chefs de famille, au sens de l'article
85, qui bien que résidant habituellement dans la Commune n'entrent pas dans le champ
d'application de la taxe d'habitation.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 236


Le montant annuel de cette contribution arrêté par délibération du Conseil Municipal ne
peut excéder 300 UM.
La contribution est établie, perçue et recouvrée dans les mêmes conditions que la taxe
d'habitation.

CHAPITRE V. : PATENTE.

Section I. : PERSONNES ET ACTIVITES IMPOSABLES.


ART 446. - La patente est due chaque année par toutes les personnes physiques ou morales
qui exercent une activité professionnelle non salariée, même si elles bénéficient d'une
exonération en matière d'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou d'impôt sur
les bénéfices non commerciaux.

Section II. : EXONERATIONS.


ART 447. - Sont exonérés de la patente :
- les personnes physiques, à l'exception des transporteurs, qui remplissent les conditions
posées par les articles 7 et 29 définissant le champ d'application du régime du forfait, sous
réserve qu'elles n'aient pas opté pour le régime du bénéfice réel simplifié de l'impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux ;
- l'Etat et ses Services, y compris le commissariat à la sécurité alimentaire ;
- les collectivités territoriales ;
- les organisations humanitaires et les organisations de bienfaisance et d'assistance ;
- les établissements publics pour la distribution de l'eau.

Section III. : TARIF DE LA PATENTE.


ART 448. - La patente se compose uniquement d’un droit fixe.
ART 449. - Le droit fixe est fonction du chiffre d’affaires global réalisé l’année précédente
dans le ressort territorial de la commune considérée.
Le droit fixe est réglé conformément au barème ci-après :

Classe fixe Chiffre d’affaires Droits


1: De 30 000 000 à 100 000 000 300 000
2: De 100 000 000 à 150 000 000 450 000
3: De 150 000 000 à 300 000 000 700 000
4: De 300 000 000 à 600 000 000 1 000 000
5: De 600 000 000 à 1 000 000 000 1 500 000
6: De 1 000 000 000 à 1 500 000 000 2 000 000
7: De 1 500 000 000 à 2 500 000 000 2 500 000
8: De 2 500 000 000 à 4 000 000 000 3 000 000
9: Supérieur à 4 000 000 000 5 000 000

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 237


ART 450. - Les dispositions de cet article sont abrogées.
(Loi n° 2002.001 du 10/01/2002 portant Loi de Finances pour 2002).
ART 451. - - Les dispositions de cet article sont abrogées.
(Loi n° 2002.001 du 10/01/2002 portant Loi de Finances pour 2002).

Section IV : LIEU D'IMPOSITION


MODALITES D'IMPOSITION
DES ETABLISSEMENTS SECONDAIRES
ART 452. - La patente est due dans chaque Commune où le redevable dispose d'une
installation ou d'un local professionnel, d'un bureau ou d'un chantier ou de tout autre
élément visé par l'article 450.
Les personnes physiques ou morales placées dans cette situation doivent communiquer au
Directeur Général des Impôts, au plus tard le 28 février de chaque année, le montant du
chiffre d'affaires réalisé l'année précédente dans le ressort territorial de chaque Commune.
ART 453. - Les opérations effectuées par un patenté dans ses propres locaux ou dans des
locaux séparés pour le compte de tiers dont il n'est que le représentant, donnent lieu à une
imposition distincte à la patente établie au nom du ou des commettants.

Section V. : PERSONNES QUI ENTREPRENNENT


UNE ACTIVITE EN COURS D'ANNEE
ART 454. - Les personnes qui entreprennent en cours d'année une activité passible de la
patente sont tenues d'en faire la déclaration par écrit, dans les trois jours suivants, au
Service des Impôts du lieu d'exercice de l'activité, et d'acquitter immédiatement les droits
exigibles. Le droit fixe est fonction du chiffre d'affaires que le Service des Impôts estime
réalisable entre le jour du début d'exercice de l'activité et le 31 décembre.
Lorsque le montant de la cotisation ainsi estimé s'avère inférieur ou supérieur de plus de
30 % à celui de la cotisation exigible en fonction du chiffre d'affaires effectivement réalisé, le
Service des Impôts procède d'office soit à la mise en recouvrement des droits
supplémentaires, soit au dégrèvement des droits formant surtaxe.
L'année suivante, la patente est calculée d'après les opérations financières effectivement
réalisé l'année précédente, extrapolé à une période de douze mois.

Section VI. : ETABLISSEMENT DES IMPOSITIONS


ART 455. - Les contribuables soumis au régime du réel d'imposition sont tenus de
déterminer et d'acquitter spontanément, au plus tard dans les 30 jours suivant la date
d'expiration du dépôt de la déclaration de leurs résultats prévue à l'article 14, le montant de
leur patente due sur la base de leur déclaration.

Section VII. : TRANSPORTEURS


ART 456. – Les personnes physiques ou morales qui se livrent au transport terrestre de
personnes ou de marchandises et les propriétaires de véhicules utilitaires d'une charge utile

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 238


supérieure à deux tonnes doivent acquitter par véhicule utilisé une cotisation de patente
selon les barèmes ci-après :

I/ Véhicules assurant de manière exclusive des transports à l'intérieur des agglomérations


autres que NOUAKCHOTT et NOUADHIBOU
Nature du véhicule Cotisation
Véhicules, quel qu'en soit le genre, de moins de neuf places assises 2 500 UM
Véhicules, quel qu'en soit le genre, de plus de neuf places assises 5 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile inférieure ou égale à huit 8 000 UM
tonnes
Véhicules utilitaires d'une charge utile allant de huit à douze tonnes 10 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile supérieure à douze tonnes 25 000 UM

II/ Véhicules assurant de manière exclusive des transports à l'intérieur des agglomérations
de NOUAKCHOTT et NOUADHIBOU

Nature du véhicule Cotisation


Véhicules, quel qu'en soit le genre, de moins de neuf places assises 5 000 UM
Véhicules, quel qu'en soit le genre, de plus de neuf places assises 10 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile inférieure ou égale à huit tonnes 8 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile allant de huit à douze tonnes 10 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile supérieure à douze tonnes 30 000 UM

III/ Véhicules assurant des transports


interurbains
Nature du véhicule Cotisation
Véhicules, quel qu'en soit le genre, de moins de neuf places assises 7 000 UM
Véhicules, quel qu'en soit le genre, de plus de neuf places assises 15 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile inférieure ou égale à huit tonnes 25 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile allant de huit à douze tonnes 30 000 UM
Véhicules utilitaires d'une charge utile supérieure à douze tonnes 55 000 UM
Le paiement des cotisations de patente s'effectue en même temps que celui de la taxe sur
les véhicules à moteur, au moyen d'un titre de paiement immédiat délivré par le Service des
Impôts.
Les transporteurs sont tenus, à leur diligence, de se faire délivrer par le receveur des impôts,
une quittance par véhicule qui est annotée par le Service des Impôts du numéro
d'immatriculation du véhicule, du nombre de places assises ou de la charge utile.
Les quittances doivent être présentées à toute réquisition des agents des Impôts dûment
commissionnés et de tous agents aptes à verbaliser en matière de police de la circulation
routière.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 239


La majoration prévue par l'article 166 est applicable aux cotisations de patente dues par les
transporteurs.
ART 457. - Le produit de la patente des transports interurbains est porté au crédit d'un
compte d'imputation provisoire de recettes inclus dans la nomenclature des comptes du
Trésor, et réparti au profit des Communes dans les conditions fixées par Arrêté conjoint des
Ministres chargés de l'Intérieur et des Finances.

Section VIII. : JUSTIFICATION DU PAIEMENT DE LA PATENTE

ART 458. - La quittance délivrée par le receveur des impôts constitue la justification du
paiement de la patente au titre de l’année en cours.
Elle doit être présentée à toute réquisition des agents des impôts et des officiers et agents de
Police Judiciaire.

Les patentables qui ne peuvent apporter la preuve de leur imposition sont astreints au
paiement de la contribution pour l’année entière, sans préjudice d’une amende fiscale égale
à 25% du montant du droit exigible

Section I. : DISPOSITIONS GENERALES


ART 459. - Est assujettie au droit de licence toute personne physique ou morale se livrant à
la vente en gros ou au détail de boissons alcooliques ou fermentées, soit à consommer sur
place, soit à emporter.
ART 460. - Le droit de licence est dû pour l'année entière, quelle que soit l'époque à laquelle
le redevable entreprend ou cesse ses opérations.
ART 461. - Toutes les dispositions concernant l'assiette, le recouvrement et le contrôle de la
contribution de la patente sont applicables en matière de droit de licence.

Section II. : TARIF

ART 462. - Le droit de licence est fixé à 25.000 UM. Il est dû pour chaque établissement
exploité par le redevable.

CHAPITRE VII : TAXES COMMUNALES

Section I. : CHAMP D'APPLICATION


ART 463. - Les personnes physiques dont les activités entrent dans le champ d'application de
l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, tel que défini par les articles 1 et 2, et
qui remplissent les conditions exigées par l'article 29 pour bénéficier du régime du forfait, et
qui n'ont pas opté pour le régime du réel simplifié, sont soumises selon la nature de leur
activité principale à l'une des taxes prévues à l'article 465.

Section II. : TARIF

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 240


ART 464. – « Les tarifs mensuels des taxes communales sont fonction de la nature de la
profession ou de l'activité exercée à titre principal.
Au sein de chaque profession ou activité exercée les tarifs varient selon l'importance des
affaires normalement réalisables.
La taxation des redevables suivant l'article 465 s'opère en fonction de l'importance de leurs
locaux, de leurs stocks, de leur matériel, de leur personnel, de leur clientèle et de leurs
capacités contributives ».
ART 465. (Nouveau). – Les tarifs de la taxe sont arrêtés chaque année par voie de
délibération du Conseil Municipal, concomitamment avec l’adoption du budget initial, pour
chaque profession ou activité exercée, dans les limites de 50 UM à 6 000 UM.
Pour les représentations, des entreprises soumises au régime du bénéfice réel, dont le
Chiffre d’affaires annuel est inférieur à 30.000.000, le montant de la taxe est fixé à 1% du
Chiffre d’affaires déclaré suivant l’article 452.

Section III. : LIEU D'IMPOSITION


ART 466. - Les taxes communales sont dues dans chaque Commune où les personnes visées
à l'article 463 exercent une profession ou une activité imposable.
Lorsque dans le ressort d'une même Commune, une personne exerce sa profession ou son
activité en plusieurs lieux distincts, chaque boutique, magasin, atelier, chantier et autre
emplacement, fait l'objet d'une imposition distincte.

Section IV. : ETABLISSEMENT DES TAXES


ART 467. - Les Communes sont tenues de dresser, dans le courant du mois de janvier de
chaque année, les listes exhaustives, par nature de profession ou d'activité, des redevables
des taxes communales.
Ces listes sont régulièrement mises à jour au fur et à mesure du déroulement des opérations
mensuelles de recouvrement des taxes.
Les taxes sont établies par les Communes par voie de recensements mensuels, au cours
desquels les redevables sont classés dans l'une des trois catégories du barème en fonction
des critères fixés par l'article 464.

Section V. : PAIEMENT DES TAXES


ART 468. - Les taxes communales doivent être acquittées immédiatement lors des
opérations de recensement mensuel.
A cet effet, l'agent chargé du recouvrement, qui accompagne l'agent chargé du
recensement, délivre un ticket représentatif du montant de la taxe exigible, ou établit un
titre de paiement immédiat qui donne lieu à délivrance d'une quittance extraite d'un carnet
à souche.
Les redevables qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans les conditions qui
précèdent sont portés sur un état spécial de recouvrement rendu exécutoire par le Maire.
Les cotisations assorties d'une pénalité de 50 % sont immédiatement exigibles. Elles sont

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 241


recouvrées selon les procédures et sous les garanties, sûretés et privilèges prévus par le
présent code.
La régularisation des encaissements et l'exécution des états spéciaux de recouvrement
donnent lieu à émission d'un titre de recettes imputé aux parties, chapitres et articles
ouverts dans la nomenclature budgétaire communale selon la nature du produit.

Section VI. : JUSTIFICATION DU PAIEMENT DES TAXES


ART 469. - Le ticket, ou la quittance, délivré par l'agent chargé du recouvrement constitue la
justification du paiement de la taxe mensuelle.
Les tickets, ou les quittances, doivent être présentés à toute réquisition des agents du Trésor
et des officiers et agents de Police Judiciaire, sous peine de saisie ou de séquestre, à leurs
frais, de leurs matériels et marchandises.

CHAPITRE VIII : TAXE SUR LE BETAIL


ART 470. (Nouveau). – Par dérogation aux dispositions de l’article 463 de l’ordonnance
N°82.060 du 24 mai 1982 portant Code Général des Impôts telles que modifiées à ce jour, la
fiscalité relative aux impôts et taxes perçus au profit des collectivités territoriales est
modifiée comme suit :
« En sus des taxes communales, les collectivités territoriales perçoivent des redevances et
des droits domaniaux sur l’occupation du domaine public qu’elles gèrent. Les montants des
redevances et droits sont arrêtés chaque année par voie de délibération du Conseil
Municipal dans la limite maximale de 1.500.000 Ouguiya.
ART 471. - Les dispositions de cet article sont abrogées.
(Loi n° 94.001 du 15/01/1994 portant Loi de Finances pour 1994).
ART 472. - Les dispositions de cet article sont abrogées.
(Loi n° 94.001 du 15/01/1994 portant Loi de Finances pour 1994).
ART 473. - Les dispositions de cet article sont abrogées.
(Loi n° 94.001 du 15/01/1994 portant Loi de Finances pour 1994).

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 242


3. Arrêté conjoint n°R140/MIPT/MF du 25 juillet 1990 fixant les modalités de répartition
du produit de la patente des transports interurbains, modifiée par l’arrêté conjoint n°
246/MIPT/MF du 03 mars 2015

Article Premier : En application des dispositions prévues à l’article 140 bis du code général
des impôts crée par l’ordonnance n° 90 -04 du 6 février 1990portanr création d’une fiscalité
communale, le produit de la patente des transports interurbains est réparti au profit des
communes selon les modalités fixées au présent arrêté

Article 2 (nouveau) : Toutes les communes sont classées au sein de trois catégories
(première, deuxième et troisième) dont la composition figure en annexe I au présent arrêté.

- La première catégorie comporte vingt (20) communes ;


- La deuxième catégorie comporte quarante cinq (47) communes ;
- La troisième catégorie comporte cent quarante - trois (143) communes.

Article 3 : En cas de variation importante des critères retenus pour procéder au classement
des communes dans l’une ou l’autre des catégories, la composition de chacune des
catégories est susceptible de révision annuelle par arrêté conjoint des ministres chargés
respectivement de l’intérieur et des finances .

Article 4 : Les proportions du produit total de la patente des transports interurbains


affectées à chacune des catégories définies ci-dessous sont fixées comme suit :

- Première catégorie : cinquante pour cent (50%)


- Deuxième catégorie : trente pour cent (30%)
- Troisième catégorie : vingt pour cent (20%)

Article 5 : Le produit de la patente des transports interurbains est réparti sur décision
conjointe des ministres chargés respectivement de l’Intérieur et des Finances au 31 mai de
chaque année.

Dans l’hypothèse d’une centralisation de recettes de cette patente postérieurement à cette


date, le reliquat fait l’objet d’une nouvelle répartition le 31 août de la même année.

Article 6 : Le Directeur du Trésor et de la comptabilité Publique et le Directeur de


Collectivités Locales sont chargés, chacun en ce qui le concerne de l’exécution du présent
arrêté.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 243


K. Procédures Financières, Budgétaires et Comptables

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 244


1. Ordonnance n° 89.012 du 23 janvier 1989 portant Règlement Général de la Comptabilité
Publique

Quatrième Partie : Collectivités Locales


Titre Premier : Ordonnateurs et Comptables
Chapitre Premier : Ordonnateur

Article 216 : Les maires des communes sont ordonnateurs du budget communal.

Les ordonnateurs visés à l’alinéa précédent peuvent déléguer leurs pouvoirs à leur adjoint
afin de les suppléer en cas d’absence ou d’empêchement.

Article 217 : Les ordonnateurs émettent les ordres de recettes destinés à assurer le
recouvrement des créances de la commune. Ils notifient ces ordres de recettes aux
comptables publics chargés du recouvrement.

Article 218 : Les ordonnateurs émettent les ordres de dépenses et les font parvenir, appuyés
des justifications nécessaires aux comptables publics assignataires.

Chapitre II : Comptable

Article 219 : Les comptables directs du Trésor en fonction au chef lieu de région, de
département, d’arrondissement ou dont dépendent administrativement les collectivités
locales, sont comptables principaux des communes.
Les fonctions de comptable secondaire de l’Etat, de comptable principal de plusieurs
collectivités locales sont cumulatives.
Le comptable principal de la commune est dénommé receveur principal.
Il assiste avec voix consultative aux séances du conseil municipal.

Article 220 : Le receveur municipal exécute toutes les opérations de recette et de dépense
du budget communal. Les autres comptables directs du Trésor, non spécialisés, comptables
secondaires situés dans la circonscription communale peuvent être chargés du
recouvrement d’impôts locaux.
Le receveur municipal centralise dans cette hypothèse les opérations de recette effectuées
pour le compte de la collectivité locale.

Titre II : Operations

Chapitre Premier : Operations de Recettes

Section 1 : Impôts et recettes assimilées

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 245


Article 221 : Les impôts et recettes assimilées attribuées au budget communal, dûment
autorisés par la loi de finances, sont liquidés et recouvrés dans les conditions prévues par le
code général des impôts, les lois, ordonnances et règlements.

Section 2 : Redevances

Article 222 : Les redevances, rémunérations d’un service d’usager, fixées par décision du
conseil municipal dûment approuvée par l’autorité de tutelle, sont liquidées et recouvrées
dans les conditions prévues par les lois, ordonnances et règlements.

Section 3 : Autres créances

Article 223 : La liquidation des créances de la commune autres que celles mentionnées aux
sections 1 et 2 ci-dessus, est opérée par les services de la municipalité, selon la nature des
créances, sur les bases fixées par décision du conseil municipal, dûment approuvée, et
prévues par les lois, ordonnances et règlements sur décision de justice ou sur conventions.

Article 224 : Tout ordre de recette doit indiquer les bases de la liquidation.
Toute erreur de liquidation au préjudice du débiteur donne lieu à l’émission d’un ordre
d’annulation ou de réduction de recette ; cet ordre comporte les bases de la nouvelle
liquidation ainsi que les motifs de son émission.

Article 225 : Les ordres de recette correspondant aux créances dont le montant initial en
principal est inférieur à 50 ouguiyas ne sont pas émis.
Ce minimum peut faire l’objet d’une révision annuelle prévue par la loi de finances.

Article 226 : Les ordres de recette sont notifiés aux redevables par les receveurs municipaux
dans les mêmes conditions que ceux émis pour le recouvrement des créances de l’Etat.

Article 227 : Les ordres de recette font l’objet d’un recouvrement amiable ou forcé.
Dans ce dernier cas, les ordres de recette sont rendus exécutoires par le maire de la
commune.
Les ordres de recette revêtus de la formule d’exécution sont dénommés états exécutoires.

Article 228 : Le recouvrement des états exécutoires est poursuivi par le receveur municipal
jusqu’à opposition du débiteur devant la Cour Suprême. Les poursuites s’exercent en
matière de contributions directes.

Article 229 : Les remises gracieuses de dettes sont prononcées par l’ordonnateur sur
décision du conseil municipal après avis du receveur municipal.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 246


Article 230 : L’admission en non-valeurs des créances irrécouvrables est prononcée par
l’ordonnateur sur décision du conseil municipal.

Article 231 : Certains produits du budget communal sont perçus au comptant contre remise
de tickets. A cet effet, le receveur municipal est assisté de régisseurs de recettes.

Article 232 : Les modalités de création et de fonctionnement des régies de recettes sont
fixées par règlement du ministre des finances.
Les régisseurs sont nommés par le maire avec l’agrément du receveur municipal.
Les instructions relatives à la tenue des écritures des régisseurs sont données par le receveur
municipal dans le cadre des instructions générales du ministre des finances.

Section 4 : Dispositions générales

Article 233 : Les débiteurs peuvent s’acquitter de leur dette par l’un des modes de
règlement prévus à l’article 24 ci-dessus à l’exclusion d’obligations cautionnées ainsi que de
remise de valeurs.

Article 234 : La délivrance d’un reçu ainsi que les conditions de libération du débiteur envers
la commune sont identiques à celles fixées pour l’Etat aux articles 90 et 91 ci-dessus.

Chapitre II : Operations de Dépenses


Section 1 : Engagement

Article 235 : Le maire a seul qualité pour engager les dépenses de la commune.

Article 236 : Les engagements sont limités au montant des crédits inscrits au budget, et ne
peuvent intervenir qu’à condition de disposer préalablement des ressources propres à
couvrir la dépense qui en résulte.

Article 237 : Les engagements sont retracés dans une comptabilité tenue par l’ordonnateur.

Article 238 (nouveau 2006) : La comptabilité des engagements visée à l’article 237 ci-dessus
est tenue contradictoirement par le receveur municipal dans les mêmes conditions que
celles fixées pour l’Etat.
Section 2 : Liquidation

Article 239 : Les dépenses de la commune sont liquidées par le maire.


Section 3 : Ordonnancement

Article 240 : Les dépenses de la commune sont ordonnancées par le maire .A cet effet, il
émet des mandats de paiement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 247


Article 241 (nouveau 2006) : Les mandats de paiement sont soumis au visa préalable du
receveur municipal qui exerce le contrôle financier dans les conditions prévues par un arrêté
conjoint du ministre des finances et du ministre de l’intérieur.
Article 242 : Les mandats de paiement sont assignés sur la caisse du receveur principal.

Article 243 : Les dates limites d’émission des mandats, leur forme et les énonciations qui
doivent y figurer sont fixées par arrêté du ministre des finances.
Section 4 : Paiement

Article 244 : Le comptable assignataire procède au paiement des mandats.

Article 245 : Si la dépense ne satisfait pas aux contrôles prévus aux articles 12 et 13 ci-
dessus, le receveur municipal suspend le paiement jusqu’à régularisation par l’ordonnateur.
Dans l’hypothèse où cette régularisation ne peut intervenir dans un délai de deux jours, le
receveur municipal est fondé à rejeter la dépense.

Article 246 : Le receveur municipal ne peut procéder à des règlements par voie de
consignation des sommes dues que dans les cas et les conditions prévus par les lois,
ordonnances et règlements en application des dispositions de l’article 38 de la présente
ordonnance.

Chapitre III : Operations de Trésorerie

Article 247 : Les fonds des communes sont déposés au Trésor sur un compte de dépôt
individualisé non productif d’intérêts.

Article 248 : Lorsque : les fonds d’une commune proviennent d’excédents d’exercices
antérieurs, de libéralités, de produits de l’aliénation d’un élément du patrimoine ou
d’emprunts momentanément inutilisés, ils peuvent être placés sur un compte de dépôt à
terme de la caisse des dépôts et consignations.
Ces placements sont décidés par le maire sur proposition du receveur municipal et en accord
avec le directeur du Trésor et de la comptabilité publique chargé du contrôle de la gestion
du receveur municipal.

Chapitre IV : Autres Operations

Article 249 : Les comptes de la commune retracent les opérations relatives à l’ensemble du
patrimoine mobilier et immobilier ainsi qu’aux biens affectés.
Article 250 : Lors de la prise en charge dans la comptabilité, les éléments du patrimoine
mobilier et immobilier et des biens affectés sont évalués, selon le cas, soit au prix d’achat,
soit exceptionnellement à la valeur vénale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 248


Lorsque ces biens sont susceptibles de dépréciation ils font l’objet d’amortissements annuels
pour ordre.
Un arrêté du ministre des finances fixe le taux et les conditions d’enregistrement des
amortissements pour ordre.

Chapitre V : Justification des Operations

Article 251 : La liste des pièces justificatives des opérations de recette et de dépense est
dressée dans une nomenclature générale arrêtée par le ministre des finances.
En cas de perte, destruction ou vol des justifications remises au receveur municipal, le
ministre des finances peut autoriser ce dernier à leur remplacement par voie de décision.
Titre III : Comptabilité

Article 252 : La comptabilité des communes comprend une comptabilité générale et une
comptabilité spéciale des valeurs et titres.

Chapitre Premier : Comptabilité Générale


Article 253 : La comptabilité générale de la commune est tenue par le receveur municipal
conformément à un plan comptable établi par le ministre des finances. Ce plan comptable
s’inspire du plan comptable général.

Chapitre II : Comptabilité Spéciale


Article 254 : Les règles de comptabilité relatives aux valeurs et titres appartenant aux
communes sont fixées par le ministre des finances.

Article 255 : La comptabilité spéciale dresse l’inventaire et retrace la valeur des titres et
valeurs auxquels elle s’applique.

Article 256 : La comptabilité spéciale est tenue par le receveur municipal qui dresse
annuellement un compte de gestion des valeurs et titres, établi dans les conditions fixées
par le ministre des finances.

CHAPITRE III : Résultats Annuels et Comptes de Fin d’Année

Article 257 : Les comptes de résultats décrivent l’ensemble des excédents réalisés par la
commune au cours de chaque gestion.

Article 258 : Un arrêté du ministre des finances fixe les conditions et délais dans lesquels
sont exécutées les opérations destinées à permettre la détermination des résultats annuels.
Le ministre des finances fixe également par arrêté les délais impartis en fin de gestion pour
achever le travail d’imputation des opérations budgétaires de l’année écoulée, arrêter les
écritures et établir le compte de gestion.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 249


Article 259 : Le compte de la commune est dressé chaque année par le receveur municipal.
La contexture et les composantes du compte de gestion sont fixées par arrêté du ministre
des finances.

Article 260 : Le compte de gestion est visé par l’ordonnateur qui certifie que le montant des
ordres de recettes et des ordres de dépenses est conforme à ses écritures.

Article 261 : Le maire dresse à la date fixée pour l’arrêté des écritures le compte
administratif qui retrace par chapitre et par article budgétaire l’ouverture des crédits et leur
exécution en recette et en dépense.
Pour incorporation des résultats cumulés antérieurs, le compte administratif de l’exercice
présente les mêmes résultats que le compte de gestion dressé par le receveur municipal.

Article 262 : Le compte de gestion et le compte administratif sont concomitamment soumis


au conseil municipal par le maire avant l’expiration du deuxième mois suivant la clôture de
l’exercice.
Le conseil municipal arrête le compte de gestion et le compte administratif.

Article 263 : Le compte de gestion et le compte administratif sont soumis à l’approbation


des ministres de tutelle financière et de tutelle administrative dans les conditions fixées par
arrêté conjoint du ministre des finances et du ministre de l’intérieur.

Article 264: Le compte de gestion accompagné des pièces justificatives est adressé avant
l’expiration du septième mois suivant la clôture de l’exercice au directeur du Trésor et de la
comptabilité publique qui procède, selon l’importance de l’organisme, soit à la mise en état
d’examen avant transmission à la cour suprême, soit à l’apurement administratif des
comptes dans les conditions prévues à l’article 62 de la présente ordonnance.

Titre IV : Contrôle

Chapitre Premier : Contrôle de la Gestion des Ordonnateurs

Article 265 : Les maires, à raison de leur qualité d’ordonnateur du budget communal sont
soumis aux vérifications de l’inspection générale des finances et du contrôle général d’Etat
dans les conditions définies par les lois ordonnances et règlements.

Article 266 : Les comptables des communes exercent sur les opérations des ordonnateurs le
contrôle mentionné à l’article 12 ci-dessus.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 250


Chapitre II : Contrôle de la Gestion des Comptables

Article 267 : Le contrôle de la gestion des comptables de communes est assuré par le
directeur du Trésor et de la Comptabilité Publique, les corps de contrôle compétents,
l’inspection générale des finances et la Cour Suprême dans les mêmes conditions que pour
l’exercice des fonctions de comptable de l’Etat.

Titre V : Dispositions Générales Applicables aux Autres Collectivités Locales

Article 268 : Les dispositions applicables aux communes et définies aux articles 216 à 267 ci-
dessus s’appliquent à toutes autres formes de collectivités locales susceptibles d’être créées
dans le cadre de la décentralisation.

Article 269 : La qualité d’ordonnateur du budget de la collectivité locale est conférée, soit au
président de l’assemblée délibérante de ladite collectivité, soit à toute autre personne
désignée par l’acte instituant cette collectivité.

Article 270 : La fonction de receveur de la collectivité locale est exercée par le comptable
direct du Trésor installé au siège de l’organisme public local.

Dispositions Finales :

Article 271 : Toutes dispositions antérieures et contraires à la présente ordonnance sont


abrogées.

Article 272 : La présente ordonnance sera publiée suivant la procédure d’urgence et


exécutée comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 251


2. Arrêté n° R018 du 16 janvier 1989 fixant pour les budgets communaux, les principes du
droit budgétaire, les modalités de préparation et de vote de la nomenclature, les
modalités d’attribution et de modification, les conditions d’exécution et de contrôle

Article Premier : le présent arrêté a pour objet de fixer les principes budgétaire, la
nomenclature, les modalités de présentation et d’exécution du budget communal.

Première Partie : Principes Fondamentaux


Chapitre I : Principes de droit budgétaire

Article 2 : Le budget est voté en équilibre. A une évaluation sincère des ressources et des
moyens, correspond une inscription limitative des charges obligatoire en premier lieu, des
autres charges en second lieu.

Article 3 : Le défaut de sincérité dans l'évaluation des ressources est sanctionné par la
vérification de deux conditions rédhibitoires séparément avant l'exécution d'une dépense,
soit:

- l'existence de trésorerie ;
- la disponibilité de crédits budgétaires approuvés.

La disponibilité des moyens de trésorerie les dépenses impose l'antériorité des recettes sur
les dépenses.

Article 4 : Le budget communal est voté chaque année pour une année civile. La période
complémentaire de quarante cinq jours est instituée pour effectuer exclusivement le
paiement des dépenses engagées avant la 31 Décembre de l’exercice concerné.

Article 5 : Le budget communal est voté en un document unique.


Les éventuels budgets complémentaires et additifs ponctuels au budget initial constituent
des aménagements, strictement limités, à ce principe de l'unité budgétaire.
L’ensemble budget initial, budgets complémentaires et additifs constitue le budget
communal.

Article 6 : Le budget communal est universel.


Toutes les recettes et toutes les dépenses y sont intégralement décrites sans aucune
possibilité de contraction entre elles.

Article 7 : Au sein du budget communal, toutes les recettes concourent à payer toutes les
dépenses.
Ce principe de non affectation des ressources définies à des charges précises, comporte
deux dérogations:

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 252


- le fonds de concours ;
- le rétablissement de crédits budgétaires.

Article 8 : Les fonds de concours s'entendent par la participation Financière ou matérielle


d'un bailleur de fonds ou tout autre donateur, à la réalisation d'un projet communal.

Article 9 : Le rétablissement de crédits budgétaires intervient quand il a été indûment


affecté à un chapitre une dépense de nature différente à son intitulé.

Chapitre II : Présentation du budget communal

Section 1 : La nomenclature budgétaire


Article 10 : La nomenclature budgétaire communale, fixée par le présent arrêté, figure en
annexe 1.

Article 11 : La nomenclature budgétaire communale classe les recettes et les dépenses selon
les critères administratifs et méthodologiques nécessaires à la préparation, au vote, à
l'exécution et au contrôle du budget.

Section 2 : La contexture budgétaire


Article 12 : Le budget communal doit présenter dans un tableau synoptique l'équilibre
financier adopté.

Article 13 : Les recettes et les dépenses sont adoptées par le Conseil Municipal. Ce vote a
lieu par chapitre et par article.

Article 14 : Les chapitres constituent les subdivisions d'une partie. Les recettes
comprennent deux parties :

- 1ère partie: les dépenses de fonctionnement ;


- 2ème partie: les dépenses d'équipement.

Article 15 : la juxtaposition des numéros de la partie, du chapitre, de l'article et


éventuellement de la section et du paragraphe constitue le code budgétaire Chaque
opération budgétaire est obligatoirement codifiée selon sa nature.
Ce code budgétaire, dont la construction est identique pour les recettes et les dépenses,
facilite l'exécution comptable et le contrôle du budget communal.

Chapitre III : Les additifs au budget initial


Section 1 : Le budget complémentaire
Article 16 : Le budget complémentaire permet d'incorporer au budget initial d'un exercice
donné, les opérations non encore déterminées lors du vote de ce dernier.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 253


Le budget complémentaire comporte notamment :

- L’affectation de l'excédent de gestion de l'exercice précédent ;


- le report des crédits d'équipement engagés avant le 31 Décembre précédent et
correspondant aux travaux commencés.

Ce report de crédit aura fait l'objet d'un arrêté du Maire, dés le premier Janvier de l'exercice
suivant, présentant la situation des opérations concernées et portant l'engagement de
reprise des crédits budgétaires au plus prochain budget complémentaire;
Les opérations nouvelles n'ayant pu, pour raisons juridiques ou matérielles, être
développées au budget initial. Aucune charge nouvelle ne peut toutefois être introduite
sans contrepartie en ressource.
La municipalité conserve la faculté de recourir ou non à l'adoption d'un budget
complémentaire. Dans l'hypothèse négative, l'excédent de gestion est obligatoirement
repris, soit au plus prochain budget initial, soit au moyen d'un additif ponctuel. Les reports
de crédits d'équipement et les opérations nouvelles font dans tous les cas l'objet d'additifs
ponctuels pour l'exercice en cours.

Article 17 : Le budget complémentaire est soumis aux mêmes règles, préparé, adopté et
approuvé selon la même procédure, que le budget initial.

Article 18 : Le maire prépare le budget complémentaire après avoir constaté la concordance


entre son compte administratif et le compte de gestion sur chiffres du receveur municipal)
ces deux documents doivent être adoptés par le conseil municipal préalablement au vote du
budget complémentaire.

Article 19 : Le conseil municipal délibère et adopte le projet de budget complémentaire au


cours de la session ordinaire du mois d'Avril.

Article 20 : Le maire procède aux diligences nécessaires afin que le projet complémentaire
adopté soit approuvé par l'autorité de tutelle avant le 30 Juin.

Article 21 : Les crédits ouverts au titre du budget complémentaire s’ajoutent à ceux ouverts
au titre du budget initial.

Section 2 : Les aditifs ponctuels

Article 22 : Dans le cas d’une augmentation des ressources communales (dons, legs, etc.)
hors les périodes de préparation des budgets initial ou complémentaire, la municipalité se
conforme aux dispositions prévues à l'article 74 de l'ordonnance 87-289 du 20 octobre 1987.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 254


Article 23 : L’intégration des dons en nature et les fonds de concours en matériel
s'effectuent selon la même procédure. Sur la base de la délibération du conseil municipal
portant acceptation de la libéralité concernée, approuvée par l'autorité de tutelle, le maire
émet et transmet au receveur municipal, un titre de recette et un titre de dépense d’un
montant identique-, celui -ci correspond à la valeur du don ou du matériel reçu.

Section 3 : Les modifications internes


Article 24 : Les modifications internes peuvent intervenir en conformité avec les dispositions
prévues à l'article 74 de l'ordonnance susvisée :

- le transfert de crédits d'un article à un autre article d'un même chapitre peut
s’effectuer par arrêté du maire;
- le transfert de crédits de chapitre à chapitre doit être autorisé par délibération du
conseil municipal, soumise à l'approbation de l'autorité de tutelle.

Chapitre IV : Les incompatibilités

Article 25 : En application des dispositions prévues à l'article 31 de l'ordonnance susvisée,


sont réputées nulles de plein droit les délibérations auxquelles ont pris part des membres du
conseil municipal intéressés soit en leur nom propre, soit comme mandataire, à 1’affaire qui
en fait l'objet.
Sont en conséquence incompatibles les fonctions de membre du corps municipal au sens
défini à l'article 6 de la même ordonnance, et l'exercice d'un emploi régulièrement rétribué
sur le budget communal.

Article 26 : La liste complète des employés de la commune, rétribués sur la base d’un emploi
permanent prévu au budget communal, est impérativement jointe au projet adopté et
soumise à l'approbation conjointe des ministres respectifs de l'intérieur et des Finances.

Article 27 : Toute suspension de paiement, motivée par le non respect des dispositions
reprises aux articles 25 et 26 ci-dessus, sera soumise pour arbitrage aux autorités de tutelle
par la voie hiérarchique.
Les dossiers réciproques du maire et du receveur municipal doivent comporter tous les
éléments propres à faciliter les études respectives des services du Ministère de l'intérieur et
du Ministère des Finances.

Article 28 : En application des dispositions prévues à l'article 46 de l'ordonnance susvisée, les


arrêtés par lesquels le maire délègue ses pouvoirs d'ordonnateur du budget communal à ses
adjoints, sont pour les ampliations destinées au receveur municipal, revêtues d'un spécimen
de la signature et du paraphe de chaque délégataire.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 255


Article 29 : L'exécution d'ordres de recette ou de dépense émis par les personnes ne
bénéficiant pas de l'accréditation en qualité de délégataire, entraîne pour le receveur
municipal la mise en cause de sa responsabilité personnelle et pécuniaire, sans préjudice des
autres sanctions administratives et pénales.

Deuxième Partie : préparation et adoption du budget communal

Chapitre I : Préparation du budget

Article 30 : Le présent chapitre précise les conditions dans lesquelles le maire coordonne la
préparation du budget et fixe les modalités des concours qu'il peut requérir.

Article 31 : La préparation du projet de budget intervient sur la base d'une étroite


collaboration entre municipalité, services administratifs communaux et services financiers.
Le projet de budget est élaboré après analyse des prévisions et réalisations du budget en
cours d'exécution, du budget précédent, et des résultats des comptes administratifs et
comptes de gestion des exercices précédents.

Article 32 : Le receveur municipal, comptable principal de la commune est tenu, sur simple
sollicitation du maire, d'apporter son concours aux travaux de préparation du budget initial,
du budget complémentaire et des additifs ponctuels.

Chapitre II : Adoption du budget

Article 33 : Le projet de budget initial pour l'année suivante est soumis aux délibérations du
conseil municipal, qui l'adopte lors de la dernière session de l'année en cours.

Article 34 : Le receveur municipal assiste avec voix consultative aux séances du conseil
municipal au cours desquelles sont mis en délibéré les questions budgétaires.
En tant que conseiller financier des collectivités locales, il peut être consulté par tout
membre de l'assemblée délibérante, et il est tenu, dans ce cas, d'émettre un avis objectif.

Troisième Partie : approbation du budget communal

Article 35 : En application des dispositions conjointes des articles 30 et 62 de l'ordonnance


susvisée, le projet de budget est transmis dans les huit jours de son adoption et, en tout état
de cause, avant le 30 Novembre, date limite impérative, à l'autorité administrative locale.
Celle-ci transmet le projet de budget, accompagné de ses avis et observations, au Ministère
chargé de l'intérieur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 256


Article 36 : L’approbation conjointe des ministères respectifs de l'intérieur et des Finances
intervient par arrêté commun, au terme d'un délai de quarante cinq jours suivant le dépôt
du projet au siège de l'autorité de tutelle.

Article 37 : La sanction de non respect des dates limites fixées pour le dépôt du projet de
budget réside dans la conséquence pour la commune de se voir contrainte à l'application du
régime des "douzièmes provisoires".

Article 38 : Aux fins d'assister le Ministre de l'intérieur et le Ministre des Finances, dans
l'exercice de la tutelle prévue à l'article 32 de l'ordonnance sus visée, il est créé une
commission de tutelle.

Article 39 : La commission de tutelle se compose de:

 Le Secrétaire Général du Ministère de l'intérieur des Postes et Télécommunications,


Président ;
 Membres :
 Un Conseiller du Ministère de l'intérieur chargé des Finances;
 le Directeur des Collectivités Territoriales;
 le Directeur de l'Aménagement du Territoire et de l'Action Régionale,
 le Directeur du Trésor et de la Comptabilité Publique
 le Directeur du Budget et des Comptes,
 le Directeur des Impôts;
 le Contrôleur Financier.

Article 40 : Elle donne son avis sur toutes les délibérations nécessitant l'approbation
conjointe des ministres respectifs chargés de l'intérieur et des Finances.
Cet avis est émis à titre exclusivement consultatif.

Article 41 : Les attributions de la commission de tutelle se limitent à l'examen des projets de


budget communaux, des délibérations modificatives du budget ou à incidence financière,
des comptes administratifs et des comptes de gestion.
L’examen porte sur le respect:

 des dates de production fixées par la législation et par la réglementation ;


 des dispositions financières prévues par l'ordonnance instituant les communes et par
le présent arrêté.

Quatrième Partie : exécution et contrôles du budget communal

Chapitre I : de la part de l'ordonnateur

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 257


Article 42 : Le maire, exécutif de la commune, dépose dés sa désignation, un spécimen de
signature auprès du receveur municipal.

Article 43 : En cas de délégation d'une partie de ses pouvoirs, le maire veille à l'application
des dispositions énoncées à l'article 28 ci-dessus.

Article 44 : Toute émission de recette ou de dépense signée par une personne non
délégataire et non dûment accréditée, est irrecevable par le receveur municipal.

Article 45 : Le maire tient au cours de l'exercice la comptabilité administrative qui consiste à


retracer selon la nomenclature en vigueur, les émissions de titres de recette et de dépense.

Article 46 : Au terme de la période complémentaire, soit le 16 Février de l'année suivant la


fin de l'exercice, le maire arrête la comptabilité administrative et dresse le compte
administratif pour l'exercice écoulé.

Article 47 : Le compte administratif doit comporter une colonne retraçant les prévisions
budgétaires de l'exercice afin de permettre l'évaluation des proportions par rapport aux
autorisations votées.

Article 48 : Le compte administratif et le compte de gestion sur chiffres sont présentés et


soumis aux délibérations du conseil municipal lors de la session budgétaire d'Avril,
préalablement au vote du budget complémentaire.
En l'absence de budget complémentaire sont applicables les dispositions de l'article 75 de
l'ordonnance instituant les communes.

Article 49 : La détermination des restes à recouvrer et des restes à payer intervient


exclusivement au compte de gestion dressé par le receveur municipal.

Chapitre II : De la part du Receveur Municipal

Section 1 : Le Receveur Municipal, comptable principal


Article 50 : Le receveur municipal, comptable principal de la commune est le comptable du
trésor en fonction au chef-lieu de région ou de département siège de la commune ou dont
dépend administrativement la commune.

Article 51 : Le receveur municipal est tenu de dresser à ce titre un compte de gestion par
exercice. Document unique, celui-ci présente deux stades: le compte de gestion sur chiffres
et le compte de gestion sur pièces.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 258


Article 52 : le compte de gestion sur chiffres est dressé au terme de la période
complémentaire de quarante cinq jours au cours de laquelle sont éventuellement payés les
engagements de dépenses intervenus avant le 31Décembre précédent.
La partie recettes du compte de gestion sur chiffres peut être arrêtée dés l'enregistrement
de la dernière journée comptable du mois de Décembre.

Article 53 : Le compte de gestion sur chiffres comporte l'excédent de trésorerie dégagé par
différence entre les réalisations de recettes et l'exécution des dépenses.
Il est transmis au maire pour présentation et vote du conseil municipal lors de la session
d'Avril au cours de laquelle l'assemblée délibérante procède à l'adoption éventuelle du
budget complémentaire.

Article 54 : L'excédent de trésorerie visé à l'article précédent augmenté des restes à


recouvrer et diminué des restes à payer constitue l'excédent de gestion obligatoirement
identique à celui dégagé au compte administratif.

Article 55 : Le compte de gestion sur pièces se compose du compte de gestion sur chiffres
auquel sont annexées toutes les justifications d'exécution de recettes et de dépenses,
classées par code budgétaires et par ordre chronologique à l'intérieur du code.

Article 56 : Une instruction du Ministre des Finances fixera les Modalités de confection du
compte de gestion sur pièces ainsi que les dates de production au Trésorier Général pour
mise en état d. examen avant dépôt pour jugement auprès de la chambre financière de la
Cour Suprême.

Article 57 : En vertu des règles de comptabilité publique applicables aux communes, le


receveur municipal, comptable principal est seul détenteur et gestionnaire des fonds, titres
et valeurs appartenant à la collectivité, à l'exclusion de toute autre personne.
Sa responsabilité personnelle et pécuniaire est susceptible d'être engagée à ce titre.
Dans l'hypothèse où le receveur municipal aurait connaissance d'une digression à cette
règle, il est tenu d'en informer les ministres respectifs chargés de l'intérieur et des Finances
au moyen d'un rapport transmis par la voie hiérarchique. Une ampliation dudit rapport est
adressée au maire pour information.

Article 58 : Une personne qui serait amenée à s'immiscer dans les fonctions exclusives du
receveur municipal prend qualité de gestionnaire de fait et serait poursuivie et sanctionnée
à ce titre en application de la législation en vigueur.

Article 59 : Le receveur municipal tient les comptabilités deniers et valeurs conformément


aux termes de l'instruction interministérielle 88-IIMIPTIMEF du 7 Février 1988.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 259


Article 60 : Une instruction interministérielle fixera les dates, formes et étapes de l'arrêté de
fin de gestion.

Section 2 : Le Receveur Municipal, contrôleur financier


ARTICLE 61 : Le receveur municipal est désigné ès-qualité contrôleur financier de la
commune. Il agit au nom et pour le compte du Contrôleur Financier National.
Le Contrôleur Financier au siège de la capitale fixera les conditions dans lesquelles le
receveur municipal lui rend compte de ses activités.

Article 62 : Les attributions du receveur municipal en qualité de Contrôleur Financier portent


sur l'examen à priori des engagements et sur le contrôle des ordonnancements.

Article 63 : Le contenu du contrôle des engagements est défini comme suit:

- l'existence de trésorerie suffisante ;


- l'exacte imputation budgétaire selon la nature de la dépense; la disponibilité des
crédits budgétaires sur le chapitre concerné l'exactitude des calculs d’évaluation, la
conformité de l'encagement avec le vote du conseil municipal.

Si l'engagement satisfait à ces conditions, le receveur municipal appose son visa sur les
documents qui lui ont été soumis. Dans le cas contraire, le projet d'engagement est rejeté
au moyen d'une note de rejet motivée.

Article 64 : Aucun engagement non préalablement visé par le receveur municipal en sa


qualité de délégataire du contrôleur financier ne peut faire l'objet d'un ordonnancement.
La conformité de l'ordonnancement avec l'engagement visé est établie lors de la réception
des mandats de paiement.

Article 65 : Au terme de ces vérifications, le receveur municipal exerce, en matière de


dépense les contrôles qu'il est tenu d'effectuer en vertu des règles générales et particulières
de comptabilité publique applicables aux communes.

Cinquième Partie : Indemnités et primes de rendement

Chapitre I : Indemnité de Gestion

Article 66 : Une indemnité de gestion destinée à compenser les risques encourus lors de la
gestion, la manipulation et la garde des fonds et valeurs appartenant à la commune est
allouée au receveur municipal.

Article 67 : Cette indemnité de gestion est également allouée au receveur municipal au titre
des activités de conseiller financier qu'il exerce auprès des communes.
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 260
Article 68 : L'indemnité de gestion est servie mensuellement au receveur à partir de l'entrée
en fonction effective jusqu'à sa sortie de fonction.

Article 69 : Le plafond de l'indemnité de gestion mensuelle est fixé comme suit, sur la base
des prévisions budgétaires.

- receveurs municipaux de Nouakchott et de Nouadhibou ....................…....6000 UM


- receveurs municipaux exécutants un budget supérieur à 20 Millions
d'Ouguiyas, ………………………………………………………………………………………………….5.000 UM
- receveurs municipaux exécutant un budget compris entre 5 et 20 Millions
d'Ouguiyas,……………………………………………………………………………………………………4000 UM
- receveurs municipaux exécutant un budget compris entre 2 et 5 Millions
d'Ouguiyas,…………………………………………………………………………………………………..3000 UM
- receveurs municipaux exécutant un budget compris entre 1 et 2 Millions d'Ouguiyas,
……………………………………………………………………………………………………………………..2000 UM
- receveurs municipaux exécutant un budget inférieur à 1 Million
d'Ouguiyas,……………………………………………………………………………………………………1000 UM

Article 70 : Le conseil municipal fixe annuellement, lors du vote du budget, le montant


mensuel de l'indemnité de gestion allouée au receveur municipal.

Chapitre II : Primes de rendement


Article 71 : Une prime de rendement est accordée à tous les agents titulaires de tout grade
appartenant au Ministère de l'Economie et des Finances et qui participent à l'assiette, à la
liquidation et au recouvrement des recettes communales.

Article 72 : Le montant de cette prime est attribué annuellement au mois de Décembre dans
les mêmes conditions et selon les mêmes critères que ceux prévus pour l'Etat.

Article 73 : Une décision municipale désigne nominativement les agents susceptibles de


prétendre à cette prime.

Chapitre III : Dispositions communes


Article 74 : Les dépenses relatives à l'indemnité de gestion et à la prime de rendement sont
prévues et imputées aux crédits budgétaires afférents aux charges de traitements, salaires et
indemnités.

Dispositions finales

Article 75 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté.


Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 261
Article 76 : Les secrétaires généraux des ministères respectifs de l'intérieur et des Finances,
les maires des communes et le directeur du trésor et de la comptabilité publique sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté qui sera publié
suivant la procédure d'urgence.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 262


3. Arrêté n° R-029 /MF du 26 Mai 1992 portant création d’un Plan Comptable de l’Etat

Article premier : En application des dispositions générales et particulières du règlement de


la comptabilité publique, le présent arrêté a pour objet la création d’un plan comptable de
l’Etat destiné à décrire et à contrôler les opérations d’exécution du budget général, des
comptes spéciaux et le cas échéant des budgets annexes de l’Etat, d’une part, et à informer
les autorités respectives chargées de la gestion et du contrôle, d’autre part.

Article 2 : Le plan comptable de l’Etat répond à ces normes et s’organise afin de permettre :

- La connaissance et le contrôle de l’exécution des opérations budgétaires de l’Etat,


des opérations de trésorerie qui en résultent ; ainsi que des opérations effectuées
avec des tiers ;
- La connaissance de la situation patrimoniale de l’Etat ;
- La détermination des résultats annuels d’exécution budgétaire et patrimoniaux ;
- L’intégration de ces opérations dans la comptabilité nationale

Article 3 : Les dispositions du présent arrêté sont applicables à la comptabilité générale telle
que définie aux articles 52, 129 et 130 du règlement général de la comptabilité publique.

Les dispositions relatives à la comptabilité spéciale des valeurs et titres appartenant ou


confiés à l’Etat sont fixées par arrêté réglementaire distinct.

Article 4 : La comptabilité générale de l’Etat est tenue selon la méthode de la partie double.

La description de l’exécution budgétaire intervient au sein d’une classe de comptes


spécialisée à cet effet avant réflexion en fin d’exercice, dans les classes appropriées selon la
nature des opérations réalisées.

Article 5 : Le plan comptable de l’Etat comporte neuf classes ainsi définies :

- Classe 1 : comptes de résultat de dettes


- Classe 2 : comptes d’immobilisations
- Classe 3 : comptes internes
- Classe 4 : comptes de tiers
- Classe 5 : comptes financiers
- Classe 6 : comptes de charges
- Classe 7 : comptes de produits
- Classe 8 : comptes particuliers
- Classe 9 : comptes d’exécution budgétaire

Les comptes sont numérotés selon le principe de la décimalisation. Sont distingués les
comptes principaux à deux chiffres, les comptes divisionnaires à trois chiffres, subdivisés en
sous - comptes jusqu’au niveau élémentaire utile.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 263


Article 6 : La classe 1 ‘’compte de résultats et dettes’’ comprend les comptes de résultats
d’une part, et les comptes destinés à retracer la dette de l’Etat d’autre part.

Article 7 : La classe 2 ‘’comptes d’immobilisations’’ regroupe les immobilisations, les prêts,


les dotations, les participations et créances rattachées, les avances et autres immobiliers
financières de l’Etat.

Article 8 : La classe 3 ‘’comptes internes’’ est réservée à la description des opérations


spécifiques de l’Etat et comprend deux catégories de comptes ; les comptes décrivant, les
relations avec les services non personnalisés de l’Etat d’une part et entre comptables de
l’Etat d’autre part. Cette classe peut contenir les comptes relatifs à la comptabilisation des
droits constatés, le cas échéant.

Les comptes internes n’affectent pas la situation active ou passive de l’Etat.

Article 9 : La classe 4 : ‘’comptes des tiers’’ comprend les comptes destinés à


l’enregistrement des créances et des dettes généralement à court terme, liées à des
opérations non exclusivement financières. L’essentiel des dettes exigibles sont constituées
par les dépôts des correspondants du Trésor distingués selon qu’un service financier leur est
assuré ou non.

Cette classe comprend également les comptes d’imputation provisoire de recettes et de


dépenses ainsi que les comptes de régularisation débiteurs et créditeurs.

Article 10 : La classe 5 ‘’ comptes financiers’’ comporte les comptes destinés à décrire les
mouvements en espèces et effets, ainsi que les mouvements financiers effectués avec la
Banque Centrale et l’Office des Postes et Télécommunications.

Elle comprend également le compte retraçant les avances statuaires de trésorerie,


consenties par la Banque Centrale au Trésor Public.

Article 11 : La classe 6 ‘’comptes de charges’’ groupe les comptes destinés à enregistrer dans
l’année, les charges par nature concernant toutes les opérations de fonctionnement qui se
rapportent :

- à l’exploitation normale et courante ;


- à la gestion financière ;
- aux opérations exceptionnelles.
Le classement des comptes intervient en fonction de critères économiques et budgétaires,
se rapprochant cependant au maximum de celui du plan comptable général.

La classe 6 est servie par réflexion des dépenses budgétaires de l’année civile décrite en
classe 9 (opérations de fonctionnement), à l’exception des investissements, provisions,
prêts, avances et participations.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 264


Article 12 : La classe 7 ‘’comptes de produits’’ groupe les comptes destinés à enregistrer,
dans l’année, les produits par nature concernant toutes les opérations de fonctionnement
qui se rapportent :

- à l’exploitation normale et courante ;


- à la gestion financière ;
- aux opérations exceptionnelles.
Le classement des comptes intervient en fonction de critères économiques et budgétaires,
se rapprochant cependant au maximum de celui du plan comptable général.

La classe 7 est servie par réflexion des produits budgétaires dont l’encaissement est décrit
en classe 9 afférents à des recettes prévues par la loi de finance de l’année (à l’exclusion des
remboursements de prêts, avances ou participations).

Article 13 : La classe 8 ‘’comptes particuliers’’ regroupe les comptes dont le contenu est
destiné à satisfaire les obligations d’information, notamment la description des valeurs
inactives et des comptes spéciaux en activité.

Tenue selon la méthode de la partie double, des comptes divisionnaires de contrepartie sont
ouverts pour chacun de ses comptes.

Article 14 : La classe 9 ‘’comptes d’exécution budgétaire’’ est destinée à comptabiliser au


jour le jour l’exécution du budget de l’Etat.

En fin de gestion, elle décrit le résultat d’exécution du budget et la réflexion dans les classes
appropriées.

Article 15 : Le cadre comptable de l’Etat, tel défini ci-dessus assorti des comptes principaux
figure en annexe du présent arrêté. Une instruction générale de la Direction du Trésor et de
la Comptabilité Publique décrira les développements du cadre comptable de l’état et
définira le fonctionnement précis des comptes et des procédures.

Article 16 : Le présent plan comptable de l’Etat est applicable par le comptable principal de
l’Etat, ainsi que par l’ensemble du réseau des comptables directs du Trésor.

Article 17 : Les dispositions du nouveau plan comptable de l’état prennent effet au premier
janvier 1992.

Toutefois, les principes afférents à la situation patrimoniale, ainsi que l’extension de la


méthode de la partie double à l’ensemble des services extérieurs du Trésor, seront mis en
application par paliers successifs au cours d’une période transitoire dont le terme est fixé au
31 décembre 1994.

Article 18 : La création ou la suppression de comptes principaux de la nomenclature du plan


comptable de l’Etat intervient par arrêté modificatif du présent règlement – cadre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 265


Le comptable principal de l’état est compétent pour aménager la nomenclature par la
création ou la suppression des comptes divisionnaires jusqu’aux comptes élémentaires, sous
réserve d’en informer l’autorité ministérielle par note technique.

Article 19 : Le Directeur du Trésor et de la Comptabilité Publique est chargé de l’application


des dispositions du présent arrêté qui sera publié au journal officiel.

ANNEXES

COMPTABLE DE L’ETAT
CADRE COMPTABLE

CLASSE 1 – COMPTES DE RESULTATS DE DETTES


11 Résultats des exercices clos
15 Emprunts intérieurs et dettes assimilées à long terme
16 Emprunts extérieurs et dettes assimilées à long terme
17 Emprunts et dettes assimilés à court terme
CLASSE 2 – COMPTES D’IMMOBILISATIONS

25 Prêts à moyen terme


26 Dotations, Participations et créances rattachées
27 Avances et autres immobilisations financières

CLASSE 3 – COMPTES INTERNES

36 Relation avec les services non personnalisés de l’Etat


39 Liaisons internes

CLASSE 4 – COMPTES DE TIERS

40 Créanciers
41 Redevables
42 Correspondants et organismes publics avec service financier
43 Correspondants et organismes publics sans service financier
44 Etats et organismes étrangers
45 Déposants
46 Débiteurs et créditeurs divers
47 Comptes transitoires ou d’attente

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 266


CLASSE 5 – COMPTES FINANCIERS

53 Effet à encaisser
54 Office des postes et Télécommunications
55 Banques
56 Caisse

CLASSE 6 – COMPTES DE CHARGES

CLASSE 7 – COMPTES DE PRODUITS

CLASSE 8 – COMPTES PARTICULIERS

80 Valeurs inactives
81 Valeurs et documents en portefeuille
83 Comptes spéciaux en activités

CLASSE 9 – COMPTES D’EXECUTION BUDGETAIRE

91 Exécution du budget général en recettes


92 Exécution du budget général en dépenses
93 Comptes spéciaux du Trésor
94 Résultats d’exécution du budget
96 Réflexion des résultats d’exécution du budget

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 267


4. Arrêté N° 3303 MEF/DGTCP/2007 portant approbation du plan comptable de l’État
conforme au Plan Comptable Général et adapté aux spécificités de l’État

Article Premier : le plan comptable de l’État conforme au plan comptable Général


Mauritanien et adapté aux spécificités des opérations de l’État (comptes de liaison interne,
résultat net), est approuvé tel qu’il figure en annexe.

Article 2 : La nomenclature des comptes du plan comptable de l’État comprend huit classes
de comptes numérotées de 1 à 8 réparties comme suit :

Cinq classes de comptes de bilan :

Classe 1 : Compte de résultats et de dettes

Classe 2 : Comptes d'immobilisations

Classe 3 : Stocks, encours et comptes de liaisons internes

Classe 4 : Comptes de tiers

Classe 5 : Comptes financiers

Deux classes pour la présentation économique des opérations d'exécution des lois de
finances et d'opérations qui concourent au résultat comptable.

Classe 6 : Charges par nature (Comptes de charges)

Classe 7 : Produits par nature (Comptes de produits)

Une classe 8 pour les engagements hors bilan de l’État.

Les comptes sont numérotés selon le principe de la décimalisation. Sont distingués les
comptes principaux à deux chiffres, les comptes divisionnaires à trois chiffres, subdivisés en
sous comptes jusqu’au niveau élémentaire utile.

Article 3 : La comptabilité de l’État est tenue en partie double ; c’est une comptabilité de
droits constatés.

Article 4 : Le cadre comptable de l’État, tel défini ci-dessus assorti des comptes principaux
figure en annexe du présent arrêté. Une instruction générale de la Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique décrira les développements du cadre comptable de
l’État et définira le fonctionnement précis des comptes.

Article 5 : La Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique procédera par


instructions à la mise en vigueur de manuels de procédures comptables pour les postes
comptables secondaires et les services centraux du Trésor.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 268


Article 6 : Le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique peut par instruction
créer de nouveaux comptes par décimalisation des comptes principaux à deux chiffres des
classes de comptes ci-dessus. Il peut également supprimer des comptes divisionnaires
jusqu’aux comptes élémentaires.

Article 7 : Le présent plan comptable de l’État est applicable par les comptables principaux
de l’État, l’ensemble du réseau des comptables directs du Trésor, les receveurs des
administrations financières et les comptables des projets.

Article 8 : Le présent arrêté qui entre en vigueur à compter du 1 er janvier 2008 abroge
l’arrêté n° R 029/MF du 26 mai 1992 portant création d’un plan comptable de l’État et
l’arrêté n° R 0816/MF du 25 juillet 2002 qui l’a modifié.

Article 9 : Le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique est chargé de


l’application des dispositions du présent arrêté qui sera publié au journal officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 269


5. Arrêté n° R180 du 16 mai 1998 autorisant la création des régies de recettes dans les
communes chefs lieux de Wilaya et de Moughataa

Article Premier : Sur délibérations des conseils municipaux des communes, chefs -lieux de
wilayas et de Moughataas, les maires des communes sont autorisés à créer une ou plusieurs
régies de recettes.

Article 2 : Ces régies ont pour objet l’encaissement des recettes municipales.

Article 3 : Le présent arrêté sera publie au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 270


6. Arrêté n°288/MF du 16 juin 1998 portant organisation des régies de recettes des
collectivités locales

Généralités

Article Premier : Les présentes dispositions ont pour objet de fixer, le champ d’application,
les conditions d’organisation, de fonctionnement, de contrôle des régies de recettes des
collectivités locales tel qu’il est prévu à l’article 2 de l’arrêté 165 du Ministre des Finances.

Elles définissent également l’étendue de la responsabilité personnelle et pécuniaire des


régisseurs, les conditions de sa mise en jeu, de décharge de responsabilité et de remises
gracieuse, ainsi que les niveaux de cautionnement requis, d’indemnité de responsabilité
allouée et les indemnités assorties à la fonction de régisseur.

Article 2 : Les comptables publics pour le compte desquels les régisseurs effectuent leurs
opérations sont dénommés dans le présent arrêté «comptables publics assignataires ». La
formule « arrêté ou décision ministérielle » retenue ci-après s’entend « du Ministre des
Finances ».

Article 3 : La création d’une régie de recettes doit être motivée, soit par la nécessité de
collecter certains produits du budget directement auprès des redevables, soit par l’intérêt de
multiplier les points de collecte, quand l’intervention du comptable public assignataire
s’avère difficile en raison de son implantation. Plusieurs régies de recettes peuvent être
créées pour une collectivité.

Article 4 : Les régies de recettes des Collectivités Locales sont créées par décision de
l’assemblée délibérante sur autorisation du Ministre des Finances. Leur organisation est
fixée par arrêté du président de l’assemblée délibérante.

Article 5 : Les régisseurs des collectivités locales sont nommés par arrêté de l’ordonnateur,
comportant l’agrément du comptable public assignataire qui doit s’assurer de la capacité du
candidat à tenir une comptabilité simple telle que définie dans les instructions du Directeur
de la Comptabilité Publique.

Article 6 : Avant d’entrer en fonction, le régisseur est tenu de constituer un cautionnement


pour le montant fixé à l’article 27 ci-après.

Le cautionnement est constitué par un dépôt en numéraire ou par chèque certifié à la Caisse
des Dépôts et Consignations

Par dérogation aux dispositions du premier alinéa, le régisseur peut constituer le


cautionnement exigé par mensualités égales prélevées sur sa rémunération, salaire et
indemnités, sans que la durée de ces versements puisse excéder deux ans.

Le comptable public assignataire s’assure périodiquement de la régularité de la situation du


régisseur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 271


Article 7 : Le régisseur ayant cessé ses fonctions peut obtenir un certificat de libération
définitive des garanties constituées s’il a remis au comptable public assignataire la totalité
des recettes encaissées et les valeurs inactives détenues, et que les arrêtés comptables
suivants ont été dûment réalisés:

- arrêté des documents comptables de la régie ;


- procès verbal de récolement des valeurs inactives le cas échéant ;
- procès verbal de vérification dressé par le comptable du Trésor et approuvé par
l’ordonnateur.

Le certificat mentionné ci-dessus est délivré par le comptable public assignataire sur
demande du régisseur. Le comptable public assignataire dispose d’un délai de six mois pour
se prononcer sur cette demande. Passé ce délai, il ne peut refuser le certificat que s’il
demande à l’autorité qualifiée la mise en cause du régisseur.

Le certificat de libération définitive est accordé au régisseur dés l’apurement du débet.

Fonctionnement des régies de recettes

Article 8 : Les régies de recettes des collectivités locales peuvent être instituées pour
l’encaissement de tous les produits des collectivités locales à l’exception des impôts
communaux pour la ville de Nouakchott.

La nature des produits à encaisser est fixée, compte tenu des dispositions du précédent
alinéa, par l’arrêté de création de régie visé à l’article 4 ci-dessus.

Article 9 : Les régisseurs encaissent les recettes réglées par les redevables soit en numéraire
soit par remise de chèques bancaires ou effets postaux, dans les mêmes conditions que les
comptables publics, et délivrent en contrepartie, soit une quittance extraite d’un carnet à
souche, soit un ticket ou une valeur extraits d’un stock dûment répertorié.

Article 10 : Les régisseurs versent les recettes encaissées par leurs soins au comptable public
assignataire. Le versement a lieu au minimum une fois par mois et, obligatoirement dès que
le montant de l’encaisse tel que fixé à l’article 27 du présent arrêté est atteint.

Les chèques bancaires et les effets postaux sont remis au plus tard le lendemain de leur
réception au comptable public assignataire.

Article 11 : Indépendamment de la périodicité prévue pour le versement des recettes ou la


remise des pièces justificatives, les régisseurs sont tenus de présenter au comptable public
assignataire, le 31 Décembre de chaque année, ou lors de la suppression de la régie, les
fonds, les quittanciers, les tickets et valeurs invendues, aux fins de réintégration dans les
écritures dudit comptable

Dans l’hypothèse où le régisseur de recettes aurait été autorisé à ouvrir un compte de dépôt
à vue dans un établissement financier pour l’exécution des opérations, un état de
rapprochement est dressé à la même date.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 272


Article 12 : Les régisseurs sont astreints à tenir une comptabilité dans les formes fixées par
instruction codificatrice de la comptabilité des Collectivités Locales du Directeur de la
Comptabilité Publique.

Cette comptabilité doit faire ressortir à tout moment la situation de leur encaisse et, le cas
échéant, la situation des tickets et valeurs en stock à la régie.

Article 13 : Les régisseurs de recettes sont soumis aux contrôles du comptable principal de la
collectivité locale auprès de laquelle ils sont placés. Ils sont également soumis aux
vérifications de l’inspection Générale des Finances et à celles des corps de contrôle
compétents habilités à contrôler sur place le comptable public assignataire.

Article 14 : Le comptable public assignataire est tenu d’exercer au moins une fois par an un
contrôle inopiné sur place des régies de recettes.

Responsabilité personnelle et pécuniaire des régisseurs


Etendue de la Responsabilité

Article 15 : Les régisseurs, chargés pour le compte des comptables publics d’opérations
d’encaissement, sont personnellement et pécuniairement responsables de la garde et de la
conservation des fonds et valeurs qu’ils recueillent, du maniement des fonds et des
mouvements de comptes de disponibilités ainsi que la tenue de la comptabilité des
opérations.

La responsabilité pécuniaire des régisseurs s’étend à toutes les opérations de la régie depuis
la date de leur installation jusqu’à la date de cessation des fonctions

Article 16 : Les régisseurs de recettes sont personnellement et pécuniairement responsables


de l’encaissement des recettes dont ils ont la charge. Ils sont tenus de justifier les restes à
recouvrer sur les titres de recettes dont le recouvrement leur est confié et de respecter les
délais de retour des documents au comptable assignataire. Ils sont également responsables
des contrôles qu’ils sont tenus d’exercer en matière de recettes dans les mêmes conditions
que celles qui sont prévues pour les comptables publics par l’article 12-A 1er alinéa de
l’ordonnance 89.012 du 23 janvier 1989 portant règlement général de la comptabilité
publique.

Article 17 : La responsabilité d’un régisseur se trouve engagée dès lors qu’un déficit en
deniers ou en valeur a été constaté ou que par la faute du régisseur, une recette n’a pas été
encaissée.

Mise en jeu de la responsabilité

Article 18 : La responsabilité pécuniaire du régisseur est mise en jeu au cours d’une


procédure amiable par l’émission d’un ordre de versement.

Cet ordre est émis par l’ordonnateur de la collectivité auprès duquel le régisseur est placé,
après avis ou sur proposition des autorités de contrôle désignées à l’article 13 ci-dessus.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 273


Article 19 : L’ordre de versement est émis pour une somme égale au montant de la perte de
recettes subie et, dans le cas où le régisseur en tient la comptabilité matière, à la valeur du
bien manquant.

Article 20 : L’ordre de versement est immédiatement notifié au régisseur concerné, soit par
lettre recommandée avec accusé de réception, soit par porteur contre décharge sur carnet
de transmission.

Article 21 : Le régisseur peut dans un délai de quinze jours à compter de la notification de


l’ordre de versement, solliciter un sursis de l’autorité qui a émis cet ordre. Cette autorité se
prononce dans un délai d’un mois à compter de la réception de la demande de sursis. Passé
ce délai, le sursis est réputé accordé. La durée du sursis est limitée à une année Toutefois, si
le régisseur a présenté une demande en décharge de responsabilité ou une demande en
remise gracieuse, la seule autorité du Ministre des Finances peut prolonger la durée du
sursis jusqu’à la date de la notification de la décision statuant sur la demande.

Article 22 : Si le régisseur n’a pas acquitté la somme réclamée et s’il n’a pas sollicité ou n’a
pas obtenu sursis ou si le sursis est venu à expiration, un arrêté de débet est immédiatement
pris à son encontre en remplacement de l’ordre de versement. Un arrêté de débet est
également pris si l’ordonnateur mentionné à l’article 18 ci-dessus n’a pas émis l’ordre de
versement

L’arrêté de débet est émis par le Ministre des Finances

L’exécution de l’arrêté de débet est poursuivie dans les conditions prévues par l’ordonnance
89.012 du 29 Janvier 1989 susvisée.

Article 23 : Les débets portent intérêt au taux de 8% l’an à compter de la date du fait
générateur ou, si cette date ne peut être fixée avec précision, à compter de celle de leur
découverte.

Décharge de Responsabilité - Remise gracieuse

Article 24 : Les régisseurs mis en débet peuvent obtenir soit la décharge totale ou partielle,
soit la remise gracieuse de leur responsabilité, selon la même procédure que celle prévue
pour les comptables publics.

Les requêtes présentées à l’autorité ministérielle par les régisseurs doivent être revêtues de
l’avis de l’ordonnateur de la collectivité locale concernée et du comptable public
assignataire.

Article 25 : Les sommes allouées en décharge aux régisseurs ou dont ceux-ci ont été déclarés
responsables mais qui ne pourraient pas être recouvrées sont mises à la charge du
comptable public assignataire si le débet est lié à l’une des fautes ci-après commises par le
comptable:

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 274


- Le versement des recettes n’étant pas intervenu dans le délai imparti, le comptable
public assignataire n’en a pas réclamé le versement dans les quinze jours après la fin
du délai ;
- Des opérations irrégulières effectuées par le régisseur ont été acceptées sans réserve
par le comptable public assignataire, sauf dans le cas où les documents justificatifs ne
permettaient pas d’en déceler l’irrégularité ;
- Une faute ou une négligence caractérisée sont relevées à la charge du comptable
public à l’occasion de l’exercice de son contrôle sur pièces et sur place.

Le recouvrement des débets mis à la charge des comptables publics par application des
dispositions qui précédent est effectué dans les conditions prévues par l’ordonnance 89.012
du 23 Janvier 1989 susvisée et par la réglementation du service des comptables publics.

Article 26 : Les sommes allouées en décharge de responsabilité ou en remise gracieuse sont


supportées par le budget de la collectivité locale concernée.

Les dispositions de la réglementation relative au service des comptables publics et afférentes


aux débets sont applicables aux débets des régisseurs

Cautionnement indemnité de responsabilité

Article 27 : Le montant du cautionnement exigé du régisseur dans les conditions fixées à


l’article 6 ci-dessus et le montant de l’indemnité de responsabilité correspondante
susceptible d’être allouée sont fixés d’après le barème ci-après, en fonction du montant
maximum de l’encaisse autorisée.

L’encaisse maximum comprend les liquidités détenues par le régisseur et le montant des
valeurs inactives détenues par les régisseurs.

Les valeurs inactives prises en compte dans le montant de l’encaisse sont :

- les tickets à valeur faciale sans indication des débiteurs ou de la matière imposable ;
- les tickets sans valeur faciale imprimée mais dont la valeur est définie par une
délibération de l’assemblée délibérante.

Montant du cautionnement et de l’indemnité


Montant de l’encaisse Montant du cautionnement Montant de l’indemnité de
responsabilité annuelle

Minimum d’encaisse autorisée 1.000 UM par Tranche de 20.000 UM 500


UM par Tranche de 20.000 UM
20.000 UM

Maximum d’encaisse

autorisée 500.000 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 275


Article 28 : Le montant de l’encaisse est déterminé dans l’arrêté de nomination du régisseur
par l’ordonnateur.

Ce montant peut être réajusté par arrêté modificatif de l’ordonnateur sur proposition
motivée du comptable assignataire. Le nouveau montant entraîne le réajustement du
cautionnement et de l’indemnité suivant barème de l’article 27 ci-dessus.

Dans le cas où le cautionnement ainsi calculé est inférieur de plus de 2.000 UM au


cautionnement précédent, le régisseur est habilité à demander restitution de la différence
suivant les modalités prévues à l’article 7 ci-dessus.

Prime de rendement

Article 29 : Les régisseurs de recettes des collectivités locales participent à hauteur de 30


pour cent du montant global des primes de rendement définies par l’arrêté interministériel
concernant les indemnités, primes et avantages versés par les collectivités locales.

Cette prime est versée mensuellement selon les modalités définies par l’arrêté cité ci-
dessus.

Dispositions finales

Article 30 : Les dispositions du présent arrêté annulent et remplacent celles de l’arrêté R-165
du 12 décembre 1993 pour la partie concernant les régies de recettes des collectivités
locales.

Article 31 : Le présent arrêté sera publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 276


7. Arrêté Conjoint n°016 /MIPT/MF du 9 janvier 2007 fixant la liste des pièces justificatives
de la dépense des collectivités locales.

Article Premier : Il est institué une nomenclature des pièces justificatives de la dépense des
collectivités locales. Cette nomenclature s’applique à toutes les communes et à tous les
établissements publics de coopération intercommunale, existant ou à créer.

Article 2 : La nomenclature des pièces justificatives de la dépense des collectivités locales


annexée au présent arrêté est subdivisée en trois parties, à savoir le tableau général des
pièces justificatives, la liste des définitions et principes de base, ainsi que l’instruction
spécifique applicable aux communes de Nouakchott et de Nouadhibou, ainsi qu’à la
Communauté urbaine de Nouakchott, et tout autre établissement public de coopération
intercommunale.

Article 3 : Les Secrétaires Généraux des Ministères respectifs de l'Intérieur, des Postes et
Télécommunications et des Finances, les receveurs municipaux, les secrétaires généraux des
collectivités locales ainsi que les maires et présidents des collectivités locales sont chargés
chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal
Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 277


NOMENCLATURE DES PIECES JUSTIFICATIVES DE LA DEPENSE DES COLLECTIVITES LOCALES
Chapitre

Article

Pièces justificatives Description de la dépense


Classe

Libellé

6 DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
60 Biens et services consommés
alimentation pour frais de réception (lié au compte 6010); alimentation
facture certifiée service fait par l'ordonnateur; bon de commande ou
pour animal de trait de propriété communale ou communautaire,
le marché et le procès-verbal de réception.
6001 Produits d'alimentation acheté sur le compte 222.8
facture certifiée service fait par l'ordonnateur ; bon de commande
nettoyants de tout type prévus pour les locaux et services de la
visé par le contrôle financier ; le marché et le procès-verbal de
6002 Produits d'entretien collectivité (mairie, écoles, dispensaires, etc.)
réception.
Facture certifiée service fait par l'ordonnateur ; bon de commande papier, stylos, crayons, gomme, classeurs, chemises, etc. à l'exclusion
visé par le contrôle financier ; le marché ou le contrat de des imprimés (compte 6004) et des consommables informatiques
6003 Fournitures de bureau d'abonnement ; le procès-verbal de réception. (compte 6020)
facture certifiée service fait par l'ordonnateur ; bon de commande quittanciers, carnets de tickets, timbres, cartes, fiches d'enquête
visé par le contrôle financier ; le marché et le procès-verbal de fiscale, pièces comptables, et tous imprimés prévus dans le manuel de
6004 frais d'imprimerie
réception.
contrat d'abonnement avec le premier paiement ; facture certifiée gestion communale
abonnement et consommations relevés sur les compteurs dont la
service fait par l'ordonnateur; bon de commande ou le marché et le
collectivité est le titulaire
6005 électricité bâtiments communaux procès-verbal de réception.
bon de commande le marché ou le contrat d'abonnement avec les
abonnement et consommations relevés sur les compteurs dont la
gestionnaires des réseaux de distribution électrique ; le procès-verbal
collectivité est le titulaire
6006 éclairage public
de réception
contrat ou la facture
d'abonnement aveccertifiée service
le premier fait par; facture
paiement l'ordonnateur.
certifiée
service fait par l'ordonnateur ; le bon de commande le marché ou le
contrat d'abonnement avec les gestionnaires des réseaux abonnement et consommations relevés sur les compteurs dont la
6007 eau
collectivité est le titulaire
d'adduction d'eau ; le P.V de réception. abonnement et consommations relevés sur les compteurs dont la
contrat d'abonnement avec le premier paiement ; facture certifiée
collectivité est le titulaire; abonnement et consommation des
service fait par l'ordonnateur ; les cartes de téléphone cellulaires
6008 téléphone utilisées. téléphones cellulaires dont la collectivité est le propriétaire (suite à
facture certifiée service fait par l'ordonnateur ; bon de commande ou l'achat réalisé au compte 222.22)
6009 abonnements-documentation livres et publications périodiques ou non
le marché visé par le contrôle financier ; le contrat d'abonnement.
facture certifiée service fait par l'ordonnateur ; bon de commande ou installation de tentes, livraison des produits d'alimentation, préparation
6010 Frais de réception
le marché visé par le contrôle financier. et service
le bon de commande ou le marché ; la facture certifiée service fait
6011 frais de conservation des archives & reliures réalisation de reliures et opérations d'archivage
par l'ordonnateur.
le bon de commande et la facture certifiés service fait par
6012 frais de correspondance frais d'affranchissement et d'envoi de courriers
l'ordonnateur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 278


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe

Libellé
prestations de cabinet de conseil et bureaux d'études, achat d'espaces
6013 frais de sensibilisation facture certifiée par l'ordonnateur ; bon de commande.
dans les médias, réalisation d'imprimés et de banderoles
réparation de matériel (machine à écrire, ordinateurs, etc.) et de
facture certifiée par l'ordonnateur ; bon de commande ; le marché et
mobilier (bureau, armoire, chaises, etc.) et achat de pièces détachées
6014 entretien matériel & mobilier de bureau le procès-verbal de réception en cas de marché.
facture certifiée service fait par l'ordonnateur ; bon de commande ; pour ces réparations
carburants et entretiens
et lubrifiants pour les véhicules dont la carte grise est au
6015 carburants & lubrifiants
nom de la collectivité
le marché
facture ou le service
certifiée contrat d'abonnement, le pv de
fait par l'ordonnateur réception.le numéro
comportant travaux de réparations et d'entretien des véhicules dont la carte grise
d'immatriculions du service réparé ; bon de commande ou le marché est au nom de la collectivité, et fourniture des pièces détachées
6016 réparations de véhicules
6017 frais de missions (séjour) et le procès-verbal de réception. nécessaires aux réparations
ordre de mission signé par le maire ou président, visé par le
contrôle financier et visé à l'arrivée et au départ par l'autorité

rencontrée ; le bon de commande ou le marché ; la facture certifiée


service fait par l'ordonnateur accompagnée des titres de transport

utilisés pour les frais de transport ; l'ordre de mission signé par


l'ordonnateur et par la personne visitée pour les indemnités indemnités journalières calculées par nuit passée à l'extérieur de la
6017.1 Elus journalières ; le bon de commande ou le marché et la facture commune ou de la communauté selon le tarif réglementaire
ordre de mission signé par le maire ou président, visé par le contrôle
financierservice
certifiée et visé fait
à l'arrivée et au départ
par l'ordonnateur parles
pour l'autorité rencontrée
dépenses de ; le
bon de commande ou le marché ; la facture certifiée service fait par
formation.

l'ordonnateur accompagnée des titres de transport utilisés pour les


frais de transport ; l'ordre de mission signé par l'ordonnateur et par la
personne visitée pour les indemnités journalières ; le bon de indemnités journalières calculées par nuit passée à l'extérieur de la
commune ou communautaire selon le tarif réglementaire
commande ou le marché et la facture certifiée service fait par
6017.2 personnel municipal l'ordonnateur pour les dépenses de formation ; factures acquittées
6018 frais de transport (missions ou tickets utilisés en cas de remboursement de frais préfinanciers
ordre de mission signé par le maire ou président, visé par le contrôle
par l'agent.
financier et visé à l'arrivée et au départ par l'autorité rencontrée ; le

bon de commande ou le marché ; la facture certifiée service fait par


l'ordonnateur accompagnée des titres de transport utilisés pour les

frais de transport ; l'ordre de mission signé par l'ordonnateur et par la


personne visitée pour les indemnités journalières ; le bon de achat de tickets de transport en commun ou remboursement de frais
commande ou le marché et la facture certifiée service fait par engagés pour les déplacements en dehors de la commune ou de la
6116.1 Elus communauté
l'ordonnateur pour les dépenses de formation ; factures acquittées ou
tickets utilisés en cas de remboursement de frais préfinancés par
l'agent.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 279


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe

Libellé
ordre de mission signé par le maire ou président, visé par le contrôle
financier et visé à l'arrivée et au départ par l'autorité rencontrée ; le
bon de commande ou le marché ; la facture certifiée service fait par achat de tickets de transport en commun ou remboursement de frais
l'ordonnateur accompagnée des titres de transport utilisés pour les engagés pour les déplacements en dehors de la commune ou de la
frais de transport ; l'ordre de mission signé par l'ordonnateur et par la communauté, ou pour les déplacements à l'intérieur de la commune
personne visitée pour les indemnités journalières ; le bon de ou de la communauté des agents devant se déplacer pour nécessités
commande ou le marché et la facture certifiée service fait par de service (régisseur, agent de police municipale, etc.)
l'ordonnateur pour les dépenses de formation ; factures acquittées
6116.2 personnel municipal
le
oubon de commande
tickets ou le
utilisés en cas demarché et la facture
remboursement certifiée
de frais service fait
préfinancés par
6116.3 frêt
par l'ordonnateur.
l'agent.
achat de tenues vestimentaires de travail pour les seuls agents de la
collectivité, revêtus d'un uniforme (police municipale ou les agents
6019 habillements et équipement du personnel Facture certifiée service fait par l'ordonnateur; bon de commande. affectés à des travaux salissants: manœuvres)
le bon de commande, le marché et le PV de réception ou la facture
achat de consommables à usage exclusif de l'informatique municipal
certifiée service fait par l'ordonnateur; indication du numéro
6020 fournitures informatiques ou communautaire (cartouches d'encre, disquettes, papier listing)
d'inventaire de l'appareil destinataire de la fourniture. petit matériel, outillage et fournitures techniques pour le
fonctionnement des services non assimilables à une immobilisation,
6021 acquisition de petit matériel, outillage & le bon de commande; ou bien le marché et le PV de réception; la en raison de leur faible importance, de leur durée de vie inférieure à 2
facture certifiée service fait par l'ordonnateur.
6022 locations
fournitures techniques ans (machine à calculer, outils de jardinage, etc.)
le contrat de location; l'avis d'échéances ou la facture certifiée locaux nécessaires au fonctionnement permanent des services publics
6022.1 location d'immeubles
service fait par l'ordonnateur. communaux ou communautaires
le contrat de location; l'avis d'échéances ou la facture certifiée véhicules nécessaires au fonctionnement ponctuel et des tâches
6022.2 location de véhicules
service fait par l'ordonnateur, bon de commande. précises (automobiles, ambulances, autobus, etc.)
6022.3 location d'engins et matériels le contrat de location; l'avis d'échéances ou la facture certifiée véhicules ou engins nécessaires au fonctionnement ponctuel et des
techniques service fait par l'ordonnateur, bon de commande. tâches précises (chargeurs, camions, etc.)
61 Frais de personnel
611 traitements & salaires
état de salaire (mandat collectif) ou la feuille de paie (mandat
individuel) ou l’arrêté de licenciement accompagné du décompte des

droits. La liste de présence des employés, émargée par eux et


validée par le Secrétaire général et le Maire ou Président. Les
rémunération brute y compris la part ouvrière des cotisations sociales,
montants de la cotisation sociale ouvrière et de l’impôt sur les pour travail permanent effectué au profit de la collectivité
611.1 personnel permanent
revenus
l'état salariaux
de salaire sont inscrits
(mandat surou
collectif) le la
mandat
feuille et
deprécomptés par le
paye (mandat
rémunération brute y compris la part ouvrière des cotisations sociales
Receveur municipal.
individuel) ou l'arrêté de licenciement accompagné du décompté des
et l'impôt sur les revenus salariaux, pour travail temporaire effectué au
611.2 personnel temporaire droits; La liste de présence des employés, émargée par eux et profit de la collectivité (personnel régi par le Code du Travail)
validée par le Secrétaire général et le Maire ou Président.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 280


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe
Libellé
l'état de salaire (mandat collectif) ou la feuille de paye (mandat
individuel) ou l'arrêté de licenciement accompagné du décompté des
droits, avec un état des heures supplémentaires signé par le rémunération des heures de travail supplémentaires, au-delà de la
611.3 heures supplémentaires durée légale hebdomadaire du travail
Secrétaire Général et le Maire ou Président.
612 indemnités & primes
612.1 personnel
612.11 indemnités de fonction indemnités et primes destinés au personnel municipal ou
l'état de salaire (mandat collectif) ou la feuille de paye (mandat
communautaire, prévues par délibération du Conseil Municipal ou
individuel) ou l'arrêté de licenciement accompagné du décompté des communautaire, à l'exception des autres primes prévues aux
droits ; délibération. autres alinéas du compte 612
la dernière feuille de paye (mandat individuel), l'arrêté de indemnités et primes dûes au salarié, lors de la rupture du contrat de
612.12 indemnités licenciement
licenciement accompagné du décompte des droits ; délibération. travail à l'initiative de l'employeur
612.13 indemnités de responsabilité délibération ; état de salaire ou feuille de paye. indemnités et primes destinés aux employés municipaux ou
communautaires, chargés d'une fonction impliquant une responsabilité
particulière et dont la liste des postes et le montant alloué sont définis
par délibération du Conseil Municipal ou communautaire
612.2 Maire
612.21 indemnité de représentation délibération. montant des indemnités en fonction des recettes de fonctionnement
inscrites au budget initial voté par le Conseil Municipal ou
communautaire, dans les limites des plafonds fixés par l'arrêté
ministériel en vigueur
612.22 indemnité de fonction délibération. montant des indemnités en fonction des recettes de fonctionnement
inscrites au budget initial voté par le Conseil Municipal ou
communautaire, dans les limites des plafonds fixés par l'arrêté
ministériel en vigueur
612.3 Adjoints
montant des indemnités en fonction des recettes de fonctionnement
inscrites au budget initial voté par le Conseil Municipal ou
communautaire, dans les limites des plafonds et du nombre
612.31 indemnité de fonction délibération. d'adjoints, fixés par l'arrêté ministériel en vigueur
612.4 Conseillers municipaux
612.41 indemnités de sessions délibération; PV réunion de session de l'organe délibérant. montant des indemnités en fonction des recettes de fonctionnement
inscrites au budget initial voté par le Conseil Municipal ou
communautaire, dans les limites des plafonds et du nombre de
conseillers, fixés par l'arrêté ministériel en vigueur
bon de commande, marché, factures portant mention du service fait, montant des indemnités destinées à couvrir les frais de transport des
ordre de mission signé par le Maire ou Président ou un Adjoint, et conseillers municipaux ou communautaires dans le cadre de missions
612.42 indemnités de transport validé par l'autorité du lieu de destination. effectuées pour le compte de la collectivité
612.5 Services du Trésor
612.51 indemnité de gestion du receveur Délibération ; état de versement adressé au receveur par le indemnité mensuelle accordée aux receveurs municipaux dont le
municipal régisseur. montant est fixé par la réglementation en fonction des budgets initiaux

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 281


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe

Libellé
612.52 primes de rendement des Etat de versement de la régie au receveur justifiant les
régisseurs recouvrements; état des répartitions entre les agents de
recouvrement, signé par l'ordonnateur et par le contrôleur financier. prime mensuelle déterminée en fonction du montant recouvré et
versée aux régisseurs régulièrement nommés
délibération; le décompte des indemnités visé par l'ordonnateur ; état indemnité mensuelle versée aux secrétaires généraux des communes,
de salaires (mandat collectif) ou la feuille de paie (mandat individuel) et calculée en fonction des recettes de fonctionnement prévues
612.8 Autres (SG)
ou arrêté de licenciement accompagné du décompte des droits. conformément à l'arrêté
cotisations payées par laministériel
communeen vigueur.
aux organismes de sécurité
sociale (CNSS et Vieillesse), et calculées sur la base des salaires
613 cotisations sociales état de salaires ou feuille de paie.
une délibération qui fixe les types de situations qui ouvrent droit à versés aux personnes relevant du Code du travail
demande de prise en charge (ex: frais médicaux, inscriptions
paiement d'aide individuelle identifiée, aux membres du personnel
614 actions sociales en faveur du personnel
scolaires); décision d'aide individuelle signée par le maire et visée régulièrement recruté
62 Impôts & taxes versés par
avisled'imposition.
contrôleur financier sommes dues dans le cadre de la fiscalité réglementaire
63 Frais financiers
Contrat de prêt et son tableau d'amortissement; délibération
autorisant le Maire ou Président à signer un emprunt pour financer
631 intérêts d'emprunts une opération. paiement du loyer de l'argent emprunté par la collectivité
pénalité sur les renégociations d'emprunts; différentiels de change pour
632 autres frais financiers relevés de compte, ou avis de frais financiers.
les emprunts en devises
64 Subventions et cotisations versées
Arrêté de subvention signé par le maire ou président, montant prévu
dans l'annexe du Budget; délibération de l'organe délibérant (Conseil
641 subventions aux mosquées montant déterminé dans la délibération au profit du bénéficiaire indiqué
Municipal ou communautaire) autorisant le versement de cette
subvention
Arrêté sur la base
de subvention de lapar
signé demande.
le maire ou président, montant prévu
dans l'annexe du Budget; délibération de l'organe délibérant (Conseil
Municipal ou communautaire) autorisant le versement de cette
642 subventions aux mahadras subvention sur la base de la demande. montant déterminé dans la délibération au profit du bénéficiaire indiqué
Arrêté de subvention signé par le maire ou président, montant prévu
dans l'annexe du Budget; délibération de l'organe délibérant (Conseil
Municipal ou communautaire) autorisant le versement de cette
643 subventions culturelles & sportives montant déterminé dans la délibération au profit du bénéficiaire indiqué
subvention
Arrêté sur la base
de subvention de lapar
signé demande.
le maire ou président, montant prévu
dans l'annexe du Budget; délibération de l'organe délibérant (Conseil
Municipal ou communautaire) autorisant le versement de cette
644 subventions aux œuvres scolaires montant déterminé dans la délibération au profit du bénéficiaire indiqué
subvention
Arrêté sur la base
de subvention de lapar
signé demande.
le maire ou président, montant prévu
dans l'annexe du Budget; délibération de l'organe délibérant (Conseil
645 autres subventions montant déterminé dans la délibération au profit du bénéficiaire indiqué
Municipal ou communautaire) autorisant le versement de cette
subvention sur la base de la demande.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 282


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe

Libellé

646 actions sociales


montant attribué à des personnes physiques en fonction d'une situation
Délibération du Conseil Municipal déterminant les critères de
individuelle déclarée difficile au regard des critères d'indigence et des
l'indigence; décision d'aide individuelle signé par le maire.
646.1 secours aux indigents résultats de l'enquête sociale
Arrêté de subvention signé par le maire ou président, montant prévu
montant déterminé en faveur des organismes d'action sociale (lutte
dans l'annexe du Budget; délibération de l'organe délibérant (Conseil
contre l'analphabétisme, le SIDA, d'insertion sociale et professionnelle,
646.2 subventions aux associations sociales Municipal ou communautaire) autorisant le versement de cette etc.)
647 cotisations municipales subvention sur la base de la demande.
Délibération du Conseil Municipal ou communautaire, d'adhésion, montant des droits d'adhésion requis par une association internationale
647.1 cotisations organismes internationaux
appel à cotisation. de communes
montant des droits d'adhésion requis par une association des maires,
647.2 cotisation Association des Maires Délibération du Conseil Municipal d'adhésion, appel à cotisation.
régionale ou nationale
648 reversements divers
reversement d'un pourcentage des recettes ordinaires, variable selon la
tranche à laquelle appartient le budget initial, conformément à la
648.1 Reversement au FIS budget initial de la commune. réglementation en vigueur
délibération du Conseil Municipal ou communautaire; appel à
648.2 Autres reversements montant déterminé par délibération (ex: structure intercommunale, etc.)
cotisation.
65 Travaux, fournitures & services extérieurs
651 primes d'assurances
paiement des primes d'assurance en cas d'engagement de la
contrat d'assurance; bon de commande ou le marché; la police
responsabilité civile des employés de la commune dans le cadre de
d'assurance avant service fait.
651.1 responsabilité civile
leurs fonctions
paiement des primes d'assurance pour les véhicules et engins dont le
contrat d'assurance; carte grise du véhicule assuré; le bon de
titulaire de la carte grise est la commune, matériels, outillages et
commande ou le marché; la police d'assurance avant service fait.
651.2 matériel roulant installations
paiement des primes d'assurance pour les bâtiments occupés par les
contrat d'assurance; le bon de commande ou le marché; la police
services municipaux ou communautaires et dont la collectivité est soit
d'assurance avant service fait.
651.3 bâtiments
652 honoraires propriétaire (inscription à l'inventaire), soit locataire, soit usufruitier
le bon de commande ou le marché; la facture certifiée service fait montant versé aux avocats et huissiers pour mener les affaires
652.1 honoraires avocats
par l'ordonnateur. pendantes de la collectivité
le bon de commande ou le marché; la facture certifiée service fait montant versé aux notaires pour réaliser des actes notariés effectués
652.2 honoraires notaires
par l'ordonnateur. pour le compte de la collectivité
montant versé aux hommes de l'art pour réaliser des opérations
le bon de commande ou le marché; la facture certifiée service fait
requérant une compétence spécifique, notamment technique, au profit
par l'ordonnateur.
652.3 honoraires hommes de l'art de la collectivité
652.4 honoraires pour délégation de maîtrise le bon de commande ou le marché; la facture certifiée service fait montant versé aux maîtres d'ouvrages délégués de la collectivité,
d'ouvrage par l'ordonnateur. conformément aux contrats en vigueur de délégation

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 283


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe

Libellé
montant versé aux organismes et / ou aux consultants individuels
enregistrés, chargés de réaliser des opérations de formation du
653 prestations pour formation du personnel le bon de commande ou le marché; la facture certifiée service fait personnel et des élus communaux ou communautaires
par l'ordonnateur.
le bon de commande, ou en cas de marché, la délibération tout autre paiement pour honoraire ou prestation de service réalisée au
autorisant le marché, le marché; la facture certifiée service fait par profit de la commune pour l'assister dans la mise en œuvre de ses
654 Autres honoraires et prestations de service compétences
l'ordonnateur. paiement de dépenses exceptionnelles non prévues par la
tout document qui établit la nature de la charge exceptionnelle à
nomenclature: 1) remboursement d'un titre de recettes annulé de
l'encontre de la collectivité (le document annulant le titre de recettes l'exercice antérieur, 2) pénalité sur un marché (amendes) ou
pour le 1° ;le cahier des charges du marché pour le 2°; la intérêts moratoires à verser sur marchés de travaux; 3)
66 charges exceptionnelles délibération du Conseil Municipal ou communautaire pour le 3°). subventions exceptionnelles imprévisibles et non répétitives
délibération du Conseil Municipal ou communautaire; tout document provision pour une charge qui par son caractère, son mode de
établissant l'apparition du risque ; la décision qui condamne ou survenance, son ampleur et sa fréquence s'apparente à un cas de
exonère la collectivité ou tout document établissant que le risque a force majeure, et demande une affectation de crédits
disparu ; la facture et mandat de paiement des dépenses pour supplémentaires, par décision modificative aux imputations
67 provisions pour dépenses imprévues lesquels la provision a été constituée. insuffisamment dotées pour supporter les dépenses à engager
8
mandat d'ordre compensé par un titre de recettes d'ordre à transfert à la section d'investissement de l'autofinancement dégagé à la
81 prélèvement pour dépenses d'investissement
l'imputation 111, prélèvement sur recettes de fonctionnement section de fonctionnement, en fonction de la réglementation en vigueur

82 résultat d'exploitation exercices antérieurs


montant reporté des déficits d'exploitation des exercices antérieurs, en
fonction des indications contenues dans les comptes administratif et de
822 déficit d'exploitation exercice antérieur Délibération du Conseil Municipal ou communautaire. gestion de l'exercice antérieur, approuvés
DEPENSES D'EQUIPEMENT
1 11 Remboursement des emprunts
113 Remboursement des emprunts
la délibération qui autorise l'emprunt; le contrat de prêt; le tableau montant du remboursement prévu pour l'année en cours, du capital
113.1 remboursement capital emprunt Etat
d’amortissement. emprunté à l'Etat
la délibération qui autorise l'emprunt; le contrat de prêt; le tableau montant du remboursement prévu pour l'année en cours, du capital
113.2 remboursement capital autres emprunts
d'amortissement. emprunté à d'autres financeurs (banques, collectivités locales, etc.)
2 21 Charges financières en capital
contribution financière de la commune, accordée à un organisme en
vue de réaliser un investissement, dont le principe et le montant sont
décidés par délibération, inscrits au budget initial, et dont le
budget initial; la délibération qui autorise la subvention; la notification versement intervient selon les termes de la convention conclue avec
211 Subventions d'équipement versées de la subvention; le procès-verbal de réception. l'organisme bénéficiaire
22 Immobilisations
221 Biens immobiliers
la délibération autorisant l'achat par la collectivité; le contrat de montant destiné à l'achat d'un terrain, versé au client suivant les
221.1 Acquisitions de terrains
vente; le pv de réception; le titre de propriété. clauses du contrat de vente
221.2 Bâtiments

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 284


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe

Libellé
la délibération autorisant l'achat par la collectivité; le contrat de montant destiné à l'achat d'un bâtiment, versé au client suivant les
221.21 acquisition de bâtiments
vente; le PV de réception; le titre de propriété. clauses du contrat de vente
la délibération autorisant les travaux; le numéro d'inventaire du
montant destiné au financement de travaux de construction, de
bâtiment; le bon de commande ou en cas de marché, le PV de la
commission des marchés compétente pour l'attribution, le réaménagement et d'entretien du patrimoine sur les bâtiments
221.22 travaux de bâtiments marché; le PV de réception des travaux; la ou les factures propriétés de la commune ou de la communauté
certifiées service
la délibération fait.
autorisant les travaux; le bon de commande ou en cas
de marché, le PV de la commission des marchés compétente pour
l'attribution, le marché; le PV de réception des travaux; la ou les montant destiné au financement des travaux sur la voirie communale
221.3 Travaux de voirie factures certifiées service fait. ou communautaire
la délibération autorisant les travaux; le bon de commande ou en cas
de marché, le PV de la commission des marchés compétente pour
l'attribution, le marché; le PV de réception des travaux; la ou les montant destiné au financement des travaux en vue de création,
221.4 Travaux d'équipements hydrauliques
maintenance des équipements hydrauliques
221.5 Travaux de réseaux factures certifiées service fait.
la délibération autorisant les travaux; le bon de commande ou en cas
montant destiné au financement des travaux en vue de la création et de
de marché, le PV de la commission des marchés compétente pour
la maintenance du réseau d'éclairage public sur le domaine public
221.51 Eclairage public communal ou communautaire
l'attribution, le marché; le PV de réception des travaux; la ou les
factures
la certifiées
délibération serviceles
autorisant fait.travaux; le bon de commande ou en cas
montant destiné au financement des travaux en vue de la création et de
de marché, le PV de la commission des marchés compétente pour
l'attribution, le marché; le PV de réception des travaux; la ou les la maintenance du réseau d'adduction d'eau de la compétence
221.52 Eau factures certifiées service fait. communale ou communautaire
la délibération autorisant les travaux; le bon de commande ou en cas
montant destiné au financement des travaux en vue de la création et de
de marché, le PV de la commission des marchés compétente pour
l'attribution, le marché; le PV de réception des travaux; la ou les la maintenance du réseau d'assainissement sur le territoire communal
221.53 Assainissement factures certifiées service fait. ou communautaire
la délibération autorisant les travaux; le bon de commande ou en cas montant destiné au financement des travaux en vue de la création et de
de marché, le PV de la commission des marchés compétente pour la maintenance des équipements socioculturels (écoles, bibliothèques,
l'attribution, le marché; le PV de réception des travaux; la ou les dispensaires) , ainsi que des équipements immobiliers qui les
221.6 Travaux d'équipements socioculturels factures certifiées service fait.
la délibération autorisant les travaux; le bon de commande ou en cas composent
montant (livres)
destiné au financement des travaux extérieurs aux catégories
de marché, le PV de la commission des marchés compétente pour identifiées dans la liste des articles 221.
l'attribution, le marché; le PV de réception des travaux; la ou les
221.7 Autres travaux factures certifiées service fait.
222 Biens mobiliers
222.1 Grosses réparations véhicules et le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou paiement des travaux de grosses réparations qui sont d'une autre
engins la facture service fait par l'ordonnateur. nature que l'entretien pour un fonctionnement courant normal, et des
pièces détachées nécessaires pour réaliser ces réparations, pour les
véhicules dont la carte grise est au nom de la commune ou de la
communauté

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 285


Chapitre

Article
Pièces justificatives Description de la dépense
Classe

Libellé
222.2 Achat matériel et mobilier de bureau
paiement de l'achat d'un équipement neuf pour le fonctionnement des
le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou
activités administratives et techniques de la commune ou de la
la facture service fait par l'ordonnateur.
222.21 matériel et mobilier bureau communauté (table, chaise, armoire, photocopieur, etc.)
le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou paiement de l'achat d'un équipement neuf en informatique pour le
la facture service fait par l'ordonnateur. fonctionnement des activités administratives et techniques de la
commune ou de la communauté (ordinateur, imprimante,
222.22 matériel informatique téléphone portable, etc.)
paiement de l'achat d'un équipement neuf pour le fonctionnement des
le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou
activités administratives et techniques de la commune ou de la
la facture service fait par l'ordonnateur.
222.23 mobilier communauté (tapis, étagères, établi, etc.)
le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou paiement de l'achat d'un véhicule de transport léger (ambulance,
222.3 Achat matériel de transport
la facture service fait par l'ordonnateur. minibus, etc. en lien avec les compétences communales)
222.4 Achat engins et matériel de travaux paiement de l'achat d'engins et de matériels de travaux à l'état neuf
le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou
pour la réalisation de fonctions communales ou communautaires, dont
la facture service fait par l'ordonnateur.
l'usage est supérieur à une année (ex: tracteurs, pelleteuse)
222.5 Achat outillages paiement de l'achat d'outils et outillages nécessaires à la réalisation
le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou
des compétences communales ou communautaires (ex: pelles, seau,
la facture service fait par l'ordonnateur.
brouettes, pinceaux, etc.) et d'une durée de vie supérieure à 2 ans
222.6 Achat de matériaux le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou paiement de l'achat de matériaux nécessaires à la réalisation de petits
la facture service fait par l'ordonnateur. travaux d'entretien et de maintenance sur les biens et les fonctions de
la compétence communale ou communautaire (ex: ciments, sable,
peinture, etc.)
222.7 Achat équipements socioculturels le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou paiement de l'achat d'équipements socioculturels nécessaires à la
la facture service fait par l'ordonnateur. réalisation des missions dévolues aux équipements socioculturels (lits
médicaux, fauteuils pour handicapés, filets et but pour les terrains de
sports, télévision et équipement audio et vidéo) et d'une durée de vie
supérieure à 2 ans
222.8 Autres biens mobiliers le bon de commande ou le marché; le procès-verbal de réception ou achat de tout autre bien qui n'entre pas de manière explicite dans
la facture service fait par l'ordonnateur. l'article 222, mais dont le concours est nécessaire à la réalisation d'une
compétence communale ou communautaire (ex: animal de trait pour
l'enlèvement des ordures ménagères, ou le transport, etc.)
la délibération qui approuve l'affectation; la convention d'affectation;
montant destiné à la couverture des dépenses d'investissement non
223 Autres valeurs immobilisées le procès-verbal de réception des immobilisations; contrat de reprises dans les articles 221 et 222
8 d'affectation de concession ou d'affermage.
montant reporté des déficits d'investissement des exercices antérieurs,
délibération du conseil municipal ou communautaire; compte de
en fonction des indications contenues dans les comptes administratif et
gestion et compte administratif de l'exercice antérieur, approuvés.
84 Déficit d'investissement reporté de gestion de l'exercice antérieur, approuvés

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 286


8. Arrêté Conjoint n°143/MIDEC/MF du 20 janvier 2014 modifiant et remplaçant la
nomenclature budgétaire et comptable applicable aux Collectivités Territoriales et la
Communauté Urbaine de Nouakchott et aux autres Établissements Publics
Intercommunautaires

Article premier : Le présent arrêté fixe en son annexe I la nomenclature


budgétaire des collectivités locales par nature économique, qui annule et remplace
l'annexe de l'arrêté conjoint n° 488 du 16 Août 1998 modifiant la nomenclature
budgétaire et comptable applicable aux budgets communaux.

Article 2 : L'ensemble des comptes budgétaires servant à la codification du


budget communal selon la classification par nature économique (en annexe
I) sont également utilisés comme des comptes comptables.

Article 3 : Le présent arrêté fixe en son annexe II, un plan de comptes comptables
qui est conforme au plan comptable de l'État. Ces comptes de la classe 4, 5 et 8
sont utilisés dans le cadre de l'exécution du logiciel de la Direction Générale
du Trésor et de la Comptabilité Publique destiné à la gestion comptable
des receveurs municipaux.

Article 4 : La nomenclature budgétaire selon une classification fonctionnelle est


fixée par, le présent arrêté en son annexe III. Cette classification permet de
présenter les dépenses des collectivités locales par compétence et domaine
d'intervention.

Article 5 : Le vote du conseil municipal ou du conseil communautaire porte


uniquement sur la classification par nature économique. La classification
fonctionnelle du budget communal constitue un instrument d'information par
activité, des dépenses des collectivités locales et de la communauté urbaine.

Article 6 : sont abrogées toutes dispositions intérieurs contraires.

Article 7 : Les Secrétaires Généraux du Ministère de ! 'Intérieur et de la Décentralisation,


et du Ministère des Finances, ainsi que les Walis, les Hakems, les Maires, les
Présidents de communautés, les Receveurs municipaux sont chargés, chacun en ce qui
le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal Officiel de la
République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 287


Annexe I : Nomenclature budgétaire par nature économique.

S/Paragraphe
Paragraphe
Chapitre

Article
Classe

LIBELLE

RECETTES DE FONCTIONNEMENT
7 7.1 Impôts communaux
Contribution Foncière sur les propriétés bâties et non
7.1.01 bâties
7.1.02 Contribution Foncière sur les terrains agricoles
7.1.03 Taxe d'habitation
7.1.04 Contribution communale
7.1.05 Patente
7.1.06 Ristournes sur amendes arbitrées
7.2 Taxes communales
7.2.01 Commerçants
7.2.02 Prestataires de services
7.2.03 Artisans
7.2.04 Autres taxes communales
7.3 Taxes maintenues transitoirement
7.3.01 Taxe sur le tonnage débarqué
7.3.02 Taxe sur les exportations de poisson
7.4 Redevances
7.4.01 Enlèvement des ordures ménagères
7.4.02 Déversement à l'égout
7.4.03 Vidange des fosses
7.4.04 Balayage
7.4.05 Délivrance d'actes d'état-civil et légalisation
7.4.06 Autorisations et attestations
7.4.08 Autres redevances
7.5 Droit domaniaux et assimilés
7.5.01 Droit de place sur les marchés
7.5.02 Droit de parcage des animaux
7.5.03 Droit d'usage des abattoirs communaux
7.5.04 Droit de location souks
7.5.05 Droit de location de bennes et citernes
7.5.06 Droit de location de matériels
Droit d'installation d'enseignes et panneaux
7.5.07 publicitaires
7.5.08 Droit de dépôt d'objets encombrants
7.5.09 Droit de coupure de voie de circulation
7.5.10 Droit d'occupation du domaine public
7.5.11 Droit d'entrée dans les parcs aménagés
7.5.12 Droit d'extraction de matériaux
7.5.13 Droit de stationnement
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 288
7.5.14 Autres droits domaniaux et assimilés
7.6 Amendes
7.6.01 Mise en fourrière d'animaux en divagation
7.6.02 Amendes d'hygiène
7.6.03 Autres amendes de police municipale
7.7 Recettes des services
7.7.01 Produit des services affermés
7.7.02 Produit de régie intéressée
7.7.03 Produit des services concédés
7.7.04 Autres services
7.8 Subvention de fonctionnement
7.8.01 Subvention de fonctionnement de l’État
7.8.02 Autres subventions
7.9 Produits exceptionnels
7.9.01 Mandats annulés ou atteints de déchéance
7.9.02 Autres produits exceptionnels
8 8.2 Résultats d'exploitation exercice antérieur
8.2.01 Excédent d'exploitation exercice antérieur
8.2.02 Restes à recouvrer
8.2.02.1 Impôts communaux
8.2.02.2 Taxes communales
8.2.02.3 Autres restes à recouvrer
DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT
6 6.0 Biens et services consommés
6.0.01 Produit d'alimentation
6.0.02 Produit d'entretien
6.0.03 Fournitures de bureaux
6.0.04 Frais d'imprimerie
6.0.05 Électricité Bâtiments Communaux
6.0.06 Éclairage public
6.0.07 Eau
6.0.08 Téléphone
6.0.09 Abonnement – Documentation
6.0.10 Frais de réception
6.0.10.1 Fêtes publiques
6.0.10.2 Cérémonies-Réception

6.0.10.3 Animation culturelle


6.0.11 Frais de conservation des archives et reliure
6.0.12 Frais de correspondance
6.0.13 Frais de sensibilisation
6.0.14 Entretien matériel et mobilier de bureau
6.0.15 Carburants et lubrifiants
6.0.16 Réparations de véhicules
6.0.17 Frais de missions (Séjour)
6.0.17.1 Élus

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 289


6.0.17.2 Personnel municipal
6.0.18 Frais de transport
6.0.18.1 Élus
6.0.18.2 Personnel municipal
6.0.18.3 Fret
6.0.19 Habillement et équipement du personnel
6.0.20 Fournitures informatiques
Acquisition petit matériel, outillage et fournitures
6.0.21
techniques
6.0.22 Locations
6.0.22.1 Location d'immeubles
6.0.22.2 Location de véhicules
6.0.22.3 Location d'engins et matériels techniques
6.1 Frais de personnel
6.1.01 Traitement et salaires
6.1.01.1 Personnel permanent
6.1.01.2 Personnel temporaire
6.1.01.3 Heures supplémentaires
6.1.02 Indemnités et primes
6.1.02.1 Personnel
6.1.02.1.1 Indemnités de fonction
6.1.02.1.2 Indemnités licenciement et de retraite
6.1.02.1.3 Indemnités de responsabilité
6.1.02.2 Maire
6.1.02.2.1 Indemnités de représentation
6.1.02.2.2 Indemnités de fonction
6.1.02.3 Adjoints
6.1.02.3.1 Indemnités de fonction
6.1.02.4 Conseillers municipaux
6.1.02.4.1 Indemnités de sessions
6.1.02.4.2 Indemnités de transport
6.1.02.5 Services du Trésor
6.1.02.5.1 Indemnités de gestion du Receveur Municipal
6.1.02.5.2 Primes de rendement
6.1.02.6 Autres indemnités et primes
6.1.02.6.1 Indemnités du SG
6.1.02.6.2 Indemnités compensatrices du logement
6.1.02.6.3 Autres Indemnités
6.1.02.6.4 Autres Primes
6.1.03 Cotisations sociales
6.1.03.1 Part patronale sécurité sociale
6.1.03.2 Part patronale assurance maladie
6.1.03.3 Médecine du travail
6.1.03.4 Autres charges sociales
6.1.04 Actions sociales en faveur du personnel
6.2 Impôts et Taxes versés

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 290


6.3 Frais Financiers
6.3.01 Intérêts d'emprunts
6.3.02 Autres frais financiers
6.4 Subventions et cotisations versées
6.4.01 Subventions aux mosquées
6.4.02 Subventions aux Mahadras
6.4.03 Subventions culturelles et sportives
6.4.04 Subventions aux œuvres scolaires
6.4.05 Autres Subventions
6.4.06 Action sociale
6.4.06.1 Secours aux indigents
6.4.06.2 Subventions aux associations sociales
6.4.07 Cotisations municipales
6.4.07.1 Cotisations organismes internationaux
6.4.07.2 Cotisations associations des Maires
6.4.08 Reversements divers
6.4.08.1 Reversements de FIS
6.4.08.2 Autres reversements
6.5 Travaux fournitures et services extérieurs
6.5.01 Primes d'assurances
6.5.01.1 Responsabilité civile
6.5.01.2 Matériel roulant
6.5.01.3 Bâtiments
6.5.02 Honoraires
6.5.02.1 Honoraires hommes de loi
6.5.02.2 Honoraires hommes de l'art
6.5.02.3 Honoraires pour délégation de maîtrise d'ouvrage
6.5.03 Prestations pour formation du personnel
6.5.04 Autres honoraires et prestations de service
6.6 Charges exceptionnelles
6.6.01 Titres de recettes admis en non valeur
6.6.02 Dégrèvement d’impôt
6.6.03 Autres charges exceptionnelles
6.7 Provision budgétaire pour dépenses imprévues
6.8 Dotations aux amortissements
6.8.21 Dotations aux amortissements des biens immobiliers
6.8.22 Dotations aux amortissements des biens mobiliers
Dotations aux amortissements autres valeurs
6.8.23 immobilisées corporelles
Dotations aux amortissements des immobilisations
6.8.24 incorporelles
8 8.1 Prélèvement pour dépenses d'investissement
8.2 Résultats d'exploitation exercice antérieur
8.2.03 Déficit d'exploitation exercice antérieur
8.2.04 Restes à payer

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 291


RECETTES D'INVESTISSEMENT
1 1.0 Dotations, dons et legs
1.0.50 Fonds de dotation
1.0.60 Dons et legs
1.1 Ressources financières en capital
1.1.01 Prélèvement sur recettes de fonctionnement
1.1.02 Subventions d'équipement et fonds de concours reçus
1.1.02.1 Subvention de l'État
1.1.02.1.1 Subvention État inconditionnelle (FRD)
1.1.02.1.2 Subvention État conditionnelle
1.1.02.2 Fonds de solidarité intercommunale
1.1.02.3 Fonds de concours de bailleurs institutionnels
1.1.02.4 Fonds de concours de partenaires extérieurs
1.1.02.5 Autres subventions ou fonds de concours
1.1.03 Produit des emprunts
1.1.03.1 Emprunts auprès de l'État
1.1.03.2 Autres emprunts
2.2 Cession d'immobilisations
2.2.01 Cessions de biens immobiliers
2.2.01.1 Cession de terrains
2.2.01.2 Cessions de bâtiments
2.2.02 Cessions de biens mobiliers
2.2.02.2 Cession de matériel et de mobilier de bureau
2.2.02.2.1 Matériel et mobilier de bureau
2.2.02.2.2 Matériel informatique
2.2.02.3 Cession de matériel de transport
2.2.02.4 Cession d'engins et de matériel de travaux
2.2.02.5 Cession d'outillage
2.2.02.6 Cession d'équipements socioculturels
2.2.03 Cession d’autres valeurs immobilisées corporelles
2.2.04 Cession de valeurs immobilisées incorporelles
2.8 Amortissements des immobilisations
2.8.21 Amortissement des biens immobiliers
2.8.22 Amortissement des biens mobiliers
2.8.23 Amortissement autres valeurs immobilisées corporelles
2.8.24 Amortissement des immobilisations incorporelles
8 8.3 Excédent d’investissement reporté
DÉPENSES D'INVESTISSEMENT
1 1.1 Remboursement des emprunts
1.1.03 Remboursement des emprunts
1.1.03.1 Remboursement capital emprunts État
1.1.03.2 Remboursement capital autres emprunts
2 2.1 Charges financières en capital
2.1.01 Subventions d'équipement versées
2.2 Immobilisations

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 292


2.2.01 Biens immobiliers
2.2.01.1 Acquisitions de terrains
2.2.01.2 Bâtiments administratifs
2.2.01.2.1 Acquisitions de bâtiments
2.2.01.2.2 Construction de bâtiments
2.2.01.3 Travaux de voirie
2.2.01.4 Travaux d'infrastructures hydrauliques et électriques
2.2.01.5 Travaux de réseaux
2.2.01.5.1 Eclairage public
2.2.01.5.2 Eau
2.2.01.5.3 Assainissement
2.2.01.5.4 Autres travaux de réseaux
2.2.01.6 Travaux d'équipements socioculturels
2.2.01.7 Travaux d’équipements marchands
2.2.01.8 Travaux d’équipements médicaux
2.2.01.9 Autres Travaux
2.2.02 Biens mobiliers
2.2.02.1 Agencement et installation
2.2.02.2 Achat matériel et mobilier de bureau
2.2.02.2.1 Matériel de bureau
2.2.02.2.2 Matériel informatique
2.2.02.2.3 Mobilier de bureau
2.2.02.3 Achat matériel de transport
2.2.02.4 Achat Engins et matériel de travaux
2.2.02.5 Achat d'outillage
2.2.02.6 Achat de matériaux
2.2.02.7 Achat équipement socioculturel
2.2.02.8 Achat d’équipements médicaux
2.2.02.9 Autres biens mobiliers
2.2.03 Autres valeurs immobilisées corporelles
2.2.04 Valeurs immobilisées incorporelles
Réhabilitation et gros entretiens du patrimoine
2.3
communal
2.3.01 Grosses réparations engins et véhicules
2.3.02 Autres réhabilitations et gros entretiens
8 8.4 Déficit d’investissement reporté

Annexe II : Plan des comptes comptables

1. Recettes de Fonctionnement

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 293


Chapitr
Article
Intitulé
Classe
e

4 Comptes de tiers
41 Redevables et autres comptes rattachés
41.0 Receveur municipal
41.1 Redevables de fonctionnement
41.2 Recettes de fonctionnement recouvrées par régie
41.3 Recettes de fonctionnement reversées par tiers
41.9 Autres redevables de fonctionnement
45 Subventions et fonds extérieurs à recevoir
45.1 Subventions de l’Etat
45.2 Dons et subventions de partenaires
45.3 Dons en nature
45.9 Autres subventions
46 Débiteurs et créditeurs divers
46.0 Déficits et débets des comptables et des régisseurs
46.0.1 Régisseurs de recettes
46.0.2 Régisseurs d'avances
46.0.3 Receveur municipal
46.3 Débiteurs divers
47 Comptes transitoires ou d'attente
47.1 Recettes encaissées avant émission
47.2 Débit à régulariser
5 Comptes financiers
56 Caisse
56.0 Receveur municipal
8 Opérations d'ordre
88 Report à nouveau
88.0 Résultats de fonctionnement cumulés
89 Résultat de l'exercice
89.0 Résultat de fonctionnement de l’exercice

2. Dépenses de Fonctionnement
Chapitre
Article
Classe

Intitulé

4 Comptes de tiers
40 Fournisseurs et comptes rattachés
40.0 Fournisseurs de fonctionnement locaux
40.6 Fournisseurs de fonctionnement étrangers
42 Dépenses de personnel
42.0 Personnel permanent
42.5 Personnel temporaire
42.6 Élus locaux

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 294


42.7 Agents de l'Etat
44 État et autres organismes
44.0 État, ITS retenu à la source
44.1 Etat, IMF retenu à la source
44.2 Etat, TVA retenue à la source
44.3 Etat, CF et IRF retenu à la source
44.7 CNSS employés et employeur
44.8 CNAM employés et employeur
44.9 Autres retenues
46 Débiteurs et créditeurs divers
46.1 Créditeurs actions sociales
46.2 Créditeurs honoraires et primes
46.9 Créditeurs divers
47 Comptes transitoires ou d'attente
47.1 Dépenses payées sur réquisition
47.5 Crédit à apurer
5 Comptes financiers
56 Caisse
56.0 Receveur municipal
57 Régies et assimilés
57.0 Régisseur d'avance
8 Opérations d'ordre
88 Report à nouveau
88.0 Résultats de fonctionnement cumulés
89 Résultat de l'exercice
89.0 Résultat de fonctionnement de l’exercice

3. Recettes d’équipement
Chapitr
Article

Intitulé
Classe
e

4 Comptes de tiers
41 Redevables et autres comptes rattachés
41.5 Redevables publics d'équipement
41.6 Redevables institutionnels d'équipement
41.9 Autres redevables d'équipement
46 Débiteurs et créditeurs divers
46.3 Débiteurs divers
47 Comptes transitoires ou d'attente
47.0 Débit à apurer
5 Comptes financiers
56 Caisse
56.0 Receveur municipal
8 Opérations d'ordre
88 Report à nouveau

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 295


88.5 Résultats d'équipement cumulé
89 Résultat de l'exercice
89.5 Résultat d'équipement de l’exercice
4. Dépenses d’équipement
Chapitr
Article

Intitulé
Classe
e

4 Comptes de tiers
40 Fournisseurs et comptes rattachés
40.0 Fournisseurs d'équipement locaux
40.6 Fournisseurs d'équipement étrangers
44 Etat et autres organismes
44.1 Etat, IMF retenu à la source
44.2 Etat, TVA retenue à la source
44.9 Autres retenues
46 Débiteurs et créditeurs divers
46.9 Créditeurs divers
47 Comptes transitoires ou d'attente
47.0 Pénalités sur marchés
47.5 Crédit à apurer
5 Comptes financiers
56 Caisse
56.0 Receveur municipal
57 Régies et assimilés
57.0 Régisseur d'avances
8 Opérations d'ordre
89 Résultat de l'exercice
89.5 Résultat d'équipement de l’exercice

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 296


Annexe III : Nomenclature budgétaire fonctionnelle.
Fonction

fonction
Rubriqu
Intitulé
Sous

1 e Services généraux
11 Opérations non ventilables
12 Administration générale
121 Administration générale de la collectivité
122 Assemblée locale
123 Administration générale de l’État
13 Fêtes et cérémonies
14 Cimetières
15 Lutte contre les incendies
16 Autres services généraux
2 Enseignement
20 Services communs
21 Construction de bâtiments scolaires de l’enseignement primaire
211 Construction de bâtiments scolaires écoles maternelles
212 Construction de bâtiments scolaires écoles primaires
22 Équipement établissements scolaires de l’enseignement primaire
23 Entretien de bâtiments et d’équipements scolaires
24 Transport scolaire
241 Ramassage scolaire
242 Transport pour activités scolaires
3 Sports, culture, religion et vie sociale
30 Services communs
31 Équipements sportifs
311 Stades
312 Salles de sport, gymnases
313 Autres équipements sportifs
32 Équipements culturels
34 Autres équipements
4 Santé et affaires sociales
40 Services communs
41 Construction de dispensaires et centres de protection maternelle et
infantile
42 Équipement de dispensaires et centres de protection maternelle et
infantile
43 Entretien de dispensaires et centres de protection maternelle et

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 297


infantile
44 Assistance aux indigents
45 Transport sanitaire
46 Autres services
5 Aménagements
50 Services communs
51 Aménagement et la gestion des zones concédées par l’État à la
commune
6 Développement urbain et services collectifs
60 Services communs
61 Collecte et traitement des ordures
62 Approvisionnement en Eau
63 Éclairage public
64 Parcs et jardins
65 Hygiène
66 Transport urbain
7 Action économique
70 Services communs
71 Marchés
72 Abattoirs
73 Autres interventions économiques

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 298


9. Arrêté n° 599/MD.MEF du 8 juin 2017 portant délégation de pouvoir pour autoriser la
création de régies de recettes dans les communes autres que les chefs lieux de Wilaya et
de Moughataa.
Article premier : Les Walis ont délégation de pouvoir pour autoriser la création des régies de
recettes pour les communes autres que chefs-lieux de Wilaya et de Moughataa relevant de
leur ressort territorial, après délibération du Conseil Municipal et avis conforme du
comptable assignataire.

Article 2 : Sur la base de l’autorisation susmentionnée, les maires procèdent par arrêté(s) à
la création des régies de recettes et la nomination du ou des régisseur(s). La nomination des
régisseurs est soumise à l’agrément du comptable assignataire.

Article 3 : le Secrétaire Général du Ministère délégué auprès du Ministre de l’Economie et


des Finances chargé du Budget, le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité
Publique, et les Walis sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent
arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 299


10. Circulaire n°009/MIPT/DCL du 18 novembre 1992 relative au respect de la
réglementation sur les finances communales

A
Tous Walis
Tous Hakems
Tous Maires

A l’occasion de l’examen de vos budgets, il a été constaté que la plupart d’entre vous ne
respectent pas la réglementation relative à la présentation des budgets communaux, à
l'établissement des comptes administratifs de gestion et à la contribution au Fonds
Intercommunal de Solidarité.

Ce manque de respect des règlements dans les différentes phases de confection des
documents budgétaires dénote une méconnaissance inadmissible de la réglementation que
vous avez la charge d'appliquer et fait obstacle à l'examen et à l'approbation de vos budgets
dans les délais légaux.

La liste de toutes les anomalies recensées par le service de la Tutelle est jointe en annexe de
la présente circulaire. Je vous vous demande de prendre, chacun en ce qui concerne, toutes
les dispositions nécessaires pour qu'elles ne se reproduisent plus.
En tout état de cause, dorénavant, aucune irrégularité ne sera tolérée et la Tutelle procédera
au rejet de tout document qui ne sera pas conforme à la réglementation et engagera s'il le
faut la responsabilité de son auteur.

Afin de prévenir les irrégularités dues à l'ignorance des dispositions réglementaires, je vous
invite à vous reporter constamment aux textes suivants qui régissent cette matière :

- L'Ordonnance n° 89-012 du 23 janvier 1989 portant règlement général de la


comptabilité publique (partie consacrée aux communes) ;
- L'Ordonnance 90.04 du 06 Février 1990 portant création d'une fiscalité communale ;
- L'Ordonnance 87.289 du 20 octobre 1987 instituant les Communes ;
- L'Ordonnance 89-124 du 14 septembre 1989 portant création du Fonds
Intercommunal de Solidarité ;
- L'arrêté R 018 du 26 janvier 1989 fixant pour les budgets les principes du droit
budgétaire, les modalités d'approbation et de modifications les conditions
d'exécution et de contrôle ;
- La circulaire n° 009 du 7 mars 1991 relative à l'organisation et aux règles de
fonctionnement des communes (Administration et Finances locales) et des
documents y afférents ;
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 300
- La circulaire n° 0019 du 13 septembre 1988 relative au modèle type de délibération.

Je vous demande de m’accuser réception de cette circulaire.

A) Irrégularités relatives à la préparation à la présentation des projets de budget

 Manque de respect de nomenclature des budgets communaux fixée par


arrêté n° 018 du 26 janvier 1989 ;
 Manque de respect des trois colonnes exigées dans la présentation des
projets, à savoir prévisions exercice écoulé, montant recettes réalisées
rubrique par rubrique et prévisions nouvel exercice;
 Absence de rapport de présentation digne de ce nom analysant et décrivant
toutes les caractéristiques du nouveau budget auquel toutes les pièces
justificatives sont jointes ;
 Retard apporté dans la tenue des sessions budgétaires
 Manque de respect de la procédure normale de transmission des documents
budgétaires qui ne font pas l'objet, dans la plupart des cas, d'avis
d'observations et de propositions de la part des autorités de la tutelle locale.
Le plus souvent, dans les cas de retard, les autorités municipales transmettent
directement leurs projets sans passer par la voie hiérarchique;
 Absence de liste complète du personnel de la commune rétribué sur la base
d'un emploi permanent prévu au budget. Ce document doit être toujours
soumis à la tutelle conjointe.
 Absence de liste complète des taxes municipales prévues pour l'exercice
considéré et conforme à la réglementation sur la fiscalité communale;
 Manque de respect des barèmes réglementaires des indemnités des maires
de leurs adjoints et des secrétaires généraux;
 Manque de respect du modèle type de délibération déjà conçue et mise à la
disposition des communes;
 Absence des signatures sur les délibérations de la plupart des conseillers
ayant assisté aux sessions.

B) Irrégularités relatives aux comptes administratifs et de gestion :


a. Compte administratif :
 Manque de respect du délai d'établissement et de la transmission à la tutelle;
 Non inscription dans le corps du compte du reste des crédits engagés dans
l'année considérée pour les équipements.
 Manque de respect des trois colonnes réglementaires prévues à cet effet;
 Absence de délibération d’approbation par la majorité des conseillers
municipaux;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 301


b. Compte de gestion :

 Retard dans la transmission des documents;


 Dans la transmission des documents y afférents, il manque les éléments
d'appréciations suivants très nécessaires pour l'examen et l'apurement du compte.

Il s’agit de :

 Le budget initial, complémentaire et additif;


 Le compte de gestion sur chiffres;
 L'ampliation de la délibération portant adoption du compte administratif;
 L'ampliation de la délibération approuvant le compte de gestion
 Un exemplaire de l'état de développement des restes à recouvrer
 Un exemplaire de l'état de développement des restes à payer
 Les procès-verbaux de récolement des tickets communaux
 Les arrêtés municipaux de virement des crédits d'article à article à l'intérieur
d'un même chapitre;
 Le compte d'emploi des tickets communaux
 Toutes les pièces justificatives en recettes et en dépenses.

C) Fond Intercommunal de Solidarité (F.I.S.)

 Manque de respect des taux applicables prévus par décret n° 89.12 du 14 Septembre
1989;
 Manque de respect du délai de versement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 302


11. Circulaire n°635/MF du 21 septembre 2005 relative aux règles élémentaires de gestion
quotidienne des postes comptables

A Tous Trésoriers régionaux


A tous Comptables de Chancelleries
A tous Percepteurs
A tous Comptables des établissements publics

Objet : Rappel des règles élémentaires de gestion quotidienne des postes comptables.

Mon attention a été appelée sur de nombreux manquements de votre part dans
l’application des textes relatifs à la tenue de la comptabilité, à l’exécution des dépenses
publiques et au recouvrement des recettes de l’Etat et des collectivités locales.

La présente circulaire vise à rappeler quelques règles fondamentales destinées à favoriser un


meilleur accomplissement des tâches quotidiennes qui vous incombent.

I - Généralités

J’insiste avant tout sur l’obligation légale d’une présence ponctuelle sur votre lieu de travail.
De trop nombreux cas d’absentéisme m’on été rapportés par vos interlocuteurs locaux
(usagers et autorités de l’Etat) dont l’action se trouve entravée du fait strictement
application des textes en vigueur en matière d’abandon de poste.

Dans cette optique et dans le but de réserver aux usagers du service un meilleur accueil, je
vous demande d’afficher à l’entrée des postes comptables vos horaires d’ouverture au
public.

Je vous appelle en outre que la qualité de l’accueil réservé au public fait partie intégrante de
vos devoirs. Vos locaux doivent être maintenus dans un état de propreté et de rangement
conformes avec l’idée que l’usager du service public est en droit d’attendre de l’autorité de
l’Etat.

En ce qui concerne la tenue à jour de vos postes comptables, quelques préalables de nature
à faciliter l’exécution de vos tâches doivent être observés :

- Tenue de registres d’enregistrement du courrier (arrivée et départ) ;


- Classement des archives selon la nature des documents (exécution des budgets
communaux ou des établissements publics, comptabilité de l’Etat, correspondances
avec vos interlocuteurs publics ou privés) ;
- Bonne tenue et conservation des pièces comptables ;
- Dégagement régulier de votre caisse après contrôle du niveau de l’encaisse ;
- Contrôle de la tenue et du stock des quittanciers.

II - Tenue de la comptabilité du poste

J’attends de vous des améliorations significatives, notamment en ce qui concerne les


impératifs suivants :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 303


- tenue quotidienne du livre journal, ce qui implique de votre part une confrontation
quotidienne de votre encaisse avec les écritures arrêtées dans le livre journal et le
brouillard de caisse (livre de caisse) ;
- suivi des livres de dépouillement des dépenses et des recettes communales ainsi que
de la trésorerie des communes ;
- contrôle quotidien des disponibilités (chèques, numéraire, traites) et des rejets ;
- tenue des avis de débit et de crédit ;
- tenue du bordereau de versements ;
- respect des procédures d’utilisation des quittanciers ;
- tenue d’une comptabilité matière ;
- envoi ponctuel des avis de crédit bancaires (postes comptables des chancelleries,
diplomatiques) ;
- envoi de votre comptabilité à la Trésorerie Générale avant le 5 de chaque mois,
accompagnée obligatoirement des relevés de comptes bancaires.

III - Les dépenses de l’Etat et des collectivités locales

De nombreuses omissions et négligences dans les contrôles ont été constatées, entraînant
de fréquents rejets de vos comptabilités. Vous veillerez particulièrement à observer les
consignes suivantes :

1°) Contrôle du service fait et du caractère libératoire du paiement :

- Vérification de l’authenticité des pièces justificatives de la dépense :

- Qualité de l’autorité administrative qui donne l’ordre de payer ;


- Contrôle des bons de commande et des pièces justificatives requises y afférentes ;
- Visa du Contrôle Financier
- Certification du service fait par l’ordonnateur de la dépense ;
- Contrôle de l’identité du bénéficiaire et émargement par celui-ci au moment du
paiement. Les références du bénéficiaire doivent être consignées par écrit (n° de la
pièce d’identité et, le cas échéant, copie certifiée de la procuration) ;
- Contrôle de non double paiement.

Vous devez vous assurer que la pièce de dépense n’a pas déjà fait l’objet d’un paiement,
soit dans votre poste comptable, soit dans une autre trésorerie régionale, agence comptable
ou perception (surtout en ce qui concerne les bons de caisse, les chèques sur le Trésor et les
ordres de paiement) ;

Enfin, vous êtes tenu, sous votre responsabilité pécuniaire, d’opérer les précomptes prévus
par la réglementation, à savoir, les oppositions faites par les comptables du Trésor ou par
voie de décision de justice, l’IMF, la TVA, la TPS, l’IRF, l’ITS et les retenues pour pension.

Je vous rappelle que les dépenses suivant la procédure de bons de commande sont
également soumises aux précomptes, selon la nature des prestations.

Vous devez, par ailleurs, veiller au respect des délais prévus pour le versement de ces
retenues.

2°) Autres contrôles

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 304


- Contrôle de l’imputation budgétaire ;
- Contrôle de la disponibilité des crédits ;
- Contrôle des disponibilités communales qui doivent être suffisantes pour couvrir les
mandats communaux ;
- Enregistrement des notifications des crédits délégués et tenue du registre de suivi de
ces crédits, et ;
- Enfin, vous devez refuser tout paiement d’avance sur notification de crédits et, d’une
manière générale, toute avance non réglementaire.

IV - LE RECOUVREMENT DES RECETTES PUBLIQUES

Afin d’améliorer vos performances dans ce domaine essentiel à la bonne exécution des
budgets de l’Etat et des collectivités territoriales, il importe que vous vous impliquez
personnellement dans l’élaboration de programmes de poursuites et dans le suivi de leur
exécution en exerçant, entre autre, un contrôle accru sur les régisseurs de recettes.

Au plan du traitement administratif et comptable du recouvrement des recettes, les points


suivants doivent faire l’objet de toute votre attention :

- la vérification du rattachement des émissions ;


- l’émargement des paiements effectués par les redevables ;
- le classement des rôles et des états de liquidations ;
- l’apurement des rôles pris en chargez ;
- le classement des décisions de dégrèvement par nature et par exercice ; et
- la régularisation des excédents de versement.

D’une façon plus générale, j’attacherai du pris au strict respect des procédures
réglementaires en matière de recouvrement (majorations, mises en demeure,
commandement de payer, etc.…).

J’attends de l’exécution des dispositions qui précèdent un rendement accru de votre part et
un respect scrupuleux de la réglementation en vigueur.

Le Directeur du Trésor et de la Comptabilité Publique est chargé de me rendre compte de


l’application de la présente circulaire.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 305


12. Circulaire n°04/PM du 07 mars 2007 relative à la nomenclature des pièces justificatives
de la dépense des collectivités locales

L’ordonnance 87-289 du 20 octobre 1987, qui institue les communes, renvoie, pour ce qui
concerne leur comptabilité à l’ordonnance portant règlement général de la comptabilité
publique, ordonnance 89-012 du 23 janvier 1989.

Par ailleurs, cette ordonnance mentionne en son article 251, que les dépenses ne peuvent
être effectuées qu’en respectant la nomenclature des pièces justificatives de la dépense ; de
même, plusieurs circulaires ministérielles ont rappelé la nécessité de se conformer à cette
nomenclature. Les circulaires du Ministère de l’Intérieur, des Postes et Télécommunications
n°009 du 18 septembre 1992, n°635 du 21 septembre 2005 demandant aussi bien aux
communes qu’aux postes comptables de se conformer à ces prescriptions.

Si le document applicable pour la dépense de l’Etat n’est pas modifié, il est nécessaire de
procéder à la formalisation de la nomenclature des pièces justificatives de la dépense
communale. Par dépense communale, il convient de comprendre les dépenses réalisées par
les collectivités locales, que ce soit les communes ou des structures intercommunales.

La simplicité de la nomenclature se traduit, dans certains cas, par la détermination d’une


liste suffisante et facile à mobiliser de pièces justificatives. Une précision et un soin
particulier ont été donnés dans cette nomenclature, en vue de prévenir les litiges ultérieurs.

Cette nomenclature fera l’objet, pour en faciliter l’utilisation, d’une brochure et sera diffusée
aux communes et aux services du Trésor.

La présente circulaire rappelle les principes fondamentaux ainsi que les modalités pratiques
d’application de la nomenclature, et appelle l’attention des communes, représentées par les
maires et les secrétaires généraux d’une part et des comptables d’autre part, sur les
principales directions qui ont prévalu à son élaboration et aux principaux aspects qui doivent
prévaloir dans sa mise en œuvre.

1. Principes et fondamentaux régissant la nomenclature

Il est rappelé que la présente liste des pièces justificatives n’a pas pour objet de justifier les
opérations d’ordre. Certaines d’entre elles sont mentionnées, mais pour mémoire.

A ce titre, il est rappelé que si l’enregistrement comptable des mandats ne s’est traduit par
aucun décaissement, aucun manquant en derniers ne peut être constaté. Dès lors, il ne
saurait y avoir lieu à engagement de la responsabilité pécuniaire du comptable.

1.1. La neutralité

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 306


La nomenclature ne modifie pas les règlementations comptables en vigueur. Elle ne fait que
prendre en compte les différentes réglementations afférentes aux dépenses locales en
traduisant sous forme de pièces justificatives les exigences résultantes des textes législatifs
ou réglementaires. En d’autres termes, si elle est parfois complexe, c’est parce que la
réglementation en cause est elle-même complexe.

1.2. L’exhaustivité

La nomenclature énonce toutes les pièces servant de justification aux dépenses que les
collectivités locales peuvent être amenées à effectuer.

Ainsi, lorsqu’une dépense est répertoriée dans la nomenclature, les pièces justificatives
nécessaires au paiement de cette dépense y sont toutes énumérées.

A ce titre, le contrôle de la validité de la créance peut amener le comptable à disposer des


pièces justificatives figurant à plusieurs rubriques. En particulier, s’agissant des dépenses
pour lesquelles l’ordonnateur peut recevoir délégation de l’organe délibérant, ou si
l’ordonnateur a donné délégation à un ou plusieurs adjoints, il appartient au comptable de
s’assurer de la qualité de l’ordonnateur.

Ces délibérations, prise de manière générale en début de mandat, doivent être produites
une fois pour toutes au comptable, de même que les accréditations.

Dès lors, et par exemple, si le maire a reçu délégation de prendre toute décision concernant
la préparation, l’exécution et le règlement des marchés de travaux, de fournitures et de
service qui peuvent être passés sans formalités préalables en raison de leur montant, il n’y a
pas lieu, comme il est indiqué infra au point 2.2.2, pour le comptable, d’exiger une décision
particulière habilitant l’ordonnateur à agir.

Toutefois, cette nomenclature ne peut être définitive ni complète dans la mesure où les
réglementations continuent d’évoluer.

C’est pourquoi il est souligné que, lorsqu’une dépense n’est pas répertoriée à la
nomenclature, le comptable doit demander, en se référant si possible à une dépense
similaire répertoriée, les pièces justificatives qui lui permettent d’effectuer les contrôles qui
lui incombent, de telle sorte que sa responsabilité ne soit pas susceptible d’être mise en
cause par le juge des comptes.

De manière générale, il est possible d’indiquer que les comptables doivent toujours s’assurer
que leur sont produites au minimum deux catégories de pièces :

- Celles fondant juridiquement la dépense (décision, convention, contrat, ordre de


mission, etc.)

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 307


- Celles établissant la validité de la créance et comportant les éléments de liquidation
(facture, décompte, état détaillé.)

1.3. Le caractère obligatoire

La nomenclature est obligatoire. Elle constitue donc à la fois le minimum et le maximum


exigibles par le comptable. Elle est opposable aux ordonnateurs, aux comptables et aux
juges des comptes.

Elle s’impose aux ordonnateurs en tant que telle.

Il s’ensuit que ceux-ci doivent produire toutes les pièces prévues à la nomenclature et
uniquement celles-ci.

Il ne leur est donc pas possible de substituer de leur propre chef ou en application d’une
délibération ou d’un contrat des justifications particulières autres que celles définies par la
nomenclature.

A cet égard, et sous réserve de ce qui est dit à l’alinéa suivant, il est souligné que la
production de certificats administratifs ne saurait valablement se substituer à une pièce
justificative prévue par la nomenclature.

Toutefois, la production de certificats administratifs est admise dans les cas où ceux-ci sont
prévus de manière explicite par la nomenclature. La production d’un certificat administratif
en substitution d’une pièce justificative s’analyse comme l’absence de production de cette
dernière.

Dans ce dernier cas, les comptables doivent suspendre le paiement pour absence ou
insuffisance de pièces justificatives.

De la même manière, le certificat administratif ne peut être utilisé pour compléter ou


préciser les énonciations de pièces produites telles qu’elles sont réglementées par la
nomenclature.

En effet, il est rappelé que la validité (ou la valeur probante) des pièces justificatives est
conditionnée par des critères très précis de forme et de contenu.

Lorsque ces pièces ne répondent pas à cette exigence, l’ordonnateur doit les rectifier ou les
compléter.

Pour autant, rien ne s’oppose à ce que l’ordonnateur produise des pièces précisant et
complétant, en tant que de besoin, celles prévues à la nomenclature.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 308


Ainsi, il est possible à une assemblée locale de donner au comptable toutes précisions utiles
sur les bases de la liquidation de la dépense. En cette hypothèse, le comptable, qui n’est pas
juge de la légalité, devra tenir compte de ces énonciations.

Toutefois, au cas où, par exemple, l’imprécision rencontrée le serait dans le cadre d’un
contrat, il serait nécessaire que la clarification intervienne on par simple délibération mais
par un avenant à ce contrat matérialisant l’accord des parties.

Les comptables doivent exiger toutes les pièces prévues par la nomenclature et
uniquement ces pièces.

Cette règle est d’application stricte et ne souffre aucune exception. Ainsi les collectivités
locales ne peuvent décider de s’affranchir de la nomenclature en supprimant expressément
la production de certaines pièces.

De même, le juge des comptes ne peut exiger que les contrôles des comptables soient
effectués à partir de pièces non énumérées par cette liste.

2. Conditions d’applications
2.1. Champ d’application de la nomenclature

Celle-ci est applicable :

- Aux communes ;
- Aux structures intercommunales ;
- A toute nouvelle collectivité locale ou type de collectivité locale créée régulièrement.

2.2. Contrôles du comptable

Il est rappelé que le principe fondateur de la décentralisation repose sur la capacité des
collectivités locales à gérer les compétences qui leur sont confiées en conformité avec la loi ;
ce principe induit que le comptable ne peut subordonner ses actes de paiement à une
appréciation de l’opportunité des décisions prises par l’ordonnateur. Il ne peut soumettre les
mêmes actes qu’au contrôle de légalité qu’impose l’exercice de sa responsabilité
personnelle et pécuniaire. Il est tenu de motiver la suspension du paiement.

A cet égard, le comptable est personnellement et pécuniairement responsable des contrôles


qu’il est tenu d’assurer dans les conditions prévues par le règlement général sur la
comptabilité publique. Il s’agit en l’occurrence des contrôles énoncés par l’ordonnance qui
porte le règlement général de la comptabilité publique.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 309


En ce qui concerne la validité de la créance, ces contrôles portent sur la justification du
service fait, l’exactitude des calculs de liquidation, la production des justifications prévues
par l’actuelle nomenclature.

C’est à partir de ces pièces que le comptable exerce les contrôles prévus par la
réglementation après avoir vérifié leur régularité en la forme, étant entendu que les
comptables ne peuvent se faire juges ni de la légalité interne ni de l’opportunité des
décisions administratives.

2.2.1. Production des pièces justificatives

En principe l’ordonnateur doit produire l’original des pièces.

En cas de cession ou de nantissement de créances afférent à un marché public, l’original de


l’exemplaire unique doit être produit au comptable public par le cessionnaire ou le titulaire
du nantissement sans qu’il soit possible de luis substituer une copie.

Toutefois, sauf dans le cas évoqué au précédent alinéa, à défaut de la minute ou de


l’original, il peut y être suppléé par des copies, duplicata ou photocopies.

A titre d’exemples, deux hypothèses de recours possibles à des copies, duplicata ou


photocopies sont présentées ci-dessous :

- Il en va ainsi pour la justification, dans la comptabilité de la collectivité mandante des


opérations effectuées par un mandataire soumis aux règles de droit privé. En pareille
situation, le comptable de la collectivité doit disposer de l’ensemble des pièces
correspondantes aux opérations réalisées. Or cette démarche conduit le mandataire
à se dessaisir de ces pièces. C’est pourquoi il est admis qu’il soit produit au
comptable des copies ou photocopies ou duplicata des pièces justificatives ;
- De même, s’agissant des factures et mémoires, la production de factures ou
mémoires justificatifs de dépenses, sous forme de photocopie, peut être acceptée.

On distinguera également les pièces justificatives suivant qu’elles sont nécessaires au


premier paiement ou lors des paiements ultérieurs. Sur la pièce justificative jointe aux
mandatements postérieurs au premier paiement – ou sur le document servant au
mandatement lui-même – il sera fait référence aux pièces justificatives produites une fois
pour toutes au premier mandatement.

Il conviendra de préciser sur la pièce justificative, ce numéro du mandatement de référence,


millésime de l’année d’imputation de la dépense initiale, imputation budgétaire de la
dépense lors du premier paiement.

2.2.2. Régularité en la forme de ces pièces

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 310


Les pièces sont régulières en la forme lorsqu’elles :

 Emanent de l’organe compétent ;

Une décision est susceptible d’être considérée comme prise par une autorité incompétente
lorsque l’ordonnateur ne peut pas fournir les pièces requises pour cette catégorie de
dépenses car ces documents doivent être établis par une autre autorité.

Il en serait ainsi d’une délibération ou d’une décision des autorités locales qui serait produite
à la place d’une décision émanant des autorités de l’Etat.

Il en serait de même si était produit, au comptable une décision du maire alors que la
nomenclature prévoit expressément une décision de l’organe délibérant et que le maire n’a
pas reçu délégation de ce dernier.

 Comportent les énonciations et mentions prévues par la nomenclature réglementaire


et permettent notamment de contrôler la justification du service fait ;

A ce titre, tant de la signature de l’ordonnateur que de l’attestation du service fait sur les
pièces justificatives, se font sous une forme libre.

En l’espèce, il ne s’agit pas de supprimer le contrôle du comptable consistant à vérifier la


justification du service fait conformément mais de simplifier la présentation de cette
justification pour les ordonnateurs.

En effet, les ordonnateurs sont responsables des certifications qu’ils délivrent mais ne
prévoit pas leur forme (exemple : « service fait » et signer).

Dorénavant, la signature du bordereau de mandats par l’ordonnateur vaut tant pour les
mandats que pour les pièces jointes à l’appui de ceux-ci. De plus, l’apposition de cette
signature vaut dorénavant attestation du service fait pour l’ensemble des pièces jointes.

Il va de soi que le comptable n’étant plus fondé à demander l’apposition de la mention de


« service fait » écrite à la main sus les pièces jointes, l’utilisation d’un tampon, destiné à cet
effet, peut être préconisé.

 Sont cohérentes entre elles :

En effet, même si l’incohérence entre pièces justificatives n’est pas une cause de suspension
de paiement de la dépense, elle peut révéler, soit une impossibilité de procéder à la
vérification de l’exactitude des calculs de liquidation, soit une impossibilité de s’assurer de
l’exactitude de la justification du service fait.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 311


 Présentent un caractère exécutoire qui peut être attesté de diverses manières.

Les comptables doivent suspendre le paiement d’une dépense fondée sur un acte qui a
perdu son caractère exécutoire à la suite d’une décision de sursis à exécution ou
d’annulation prononcée par le juge.

En effet, dans ce cas, l’acte n’est plus régulier en la forme.

Bien entendu, il n’est pas possible aux comptables de différer le paiement d’une dépense au
motif que l’acte fait l’objet d’une demande de sursis à exécution ou d’un recours en
annulation car l’acte reste exécutoire et donc régulier en la forme jusqu’à l’intervention de la
décision de la justice.

En conséquence, une copie de la décision du tribunal doit être adressée sans délai au
comptable de la collectivité locale concerné afin que ce dernier en tire les conséquences
juridiques (suspension de paiement).

Il est en outre souligné qu’une suspension de paiement ne peut être fondée sur le motif
qu’un acte, bien que présentant un caractère exécutoire incontestable, porterait atteinte à
l’autorité de la chose jugée parce qu’il serait identique à un acte précédemment annulé. Ce
motif implique un contrôle de légalité qui n’incombe pas au comptable assignataire d’une
dépense.

En tout état de cause, ces cas sont exceptionnels ; aussi lorsqu’ils se produisent, le
comptable doit-il systématiquement et dans les délais les plus brefs saisir le trésorier-payeur
général ou le receveur des Finances afin que ces cas puissent faire l’objet d’un examen
particulier.

 Enfin, l’attention des comptables est appelée sur certaines natures de dépenses qui
peuvent se voir requalifier par le juge des comptes, une vigilance particulière devant
leur être portées.

A titre d’exemples, on peut citer les sommes versées à des associations qui peuvent
constituer :

- Soit des subventions (nécessitant la production d’une délibération),


- Soit des prestations de services (ce qui implique, le cas échéant, la production d’un
marché),
- Soit encore des cotisations.

2.2.3. La sanction des contrôles

Le résultat normal des contrôles est le paiement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 312


Toutefois les comptables peuvent être conduits, s’ils ont relevé des irrégularités, à
suspendre le paiement d’une dépense, en formulant la justification écrite adéquate, et à
refuser de déférer à une éventuelle réquisition de paiement.

En ce qui concerne la suspension de paiement, il parait toutefois nécessaire de rappeler que


la suspension doit être écrite, motivée, et exposer, de manière précise et exhaustive, toutes
les irrégularités justifiant la décision du comptable.

En effet, la réquisition de paiement n’exonère pas ipso facto le comptable de sa


responsabilité dès lors que le juge des comptes dispose du pouvoir de mettre en débet un
comptable qui a payé sur réquisition mais a négligé de signaler une ou plusieurs irrégularités
justifiant la suspension de paiement.

S’agissant de la réquisition de paiement, il est rappelé que pour être un acte juridiquement
valable, elle doit :

- Etre écrite ;
- Etre signée par l’ordonnateur ;
- Etre incontestable, c'est-à-dire « ne laisse aucune ambigüité sur l’intention de
l’ordonnateur de passer outre la suspension » ;
- Se présenter sous la forme d’une pièce justificative qui vient s’ajouter aux
justifications de la dépense. Une simple annotation sur le mandat ne répond pas à
ces exigences, et ne saurait être assimilée à un ordre de réquisition.

En outre, il est précisé que pour les dépenses répétitives ou donnant lieu à plusieurs
paiements, si la réquisition est régulière pour le premier paiement, elle est dénuée de toute
valeur juridique pour les paiements ultérieurs.

En effet, chaque mandat doit donner lieu éventuellement à une suspension de paiement de
la part comptable et à un ordre de réquisition particulier de l’ordonnateur.

Il est rappelé que, dans les cas où le comptable est requis par l’ordonnateur, il n’ya pas
absence totale de justification du service fait lorsque l’ordonnateur établit, sous sa
responsabilité, une attestation certifiant que le service a été et justifiant le droit au
paiement correspondant.

A toutes fins utiles, il est souligné qu’un comptable public qui estimerait détenir la preuve
que les documents qui lui sont présentés à titre de pièce justificatives ont été falsifiés ou
sont d’une manière ou d’une autre constitutifs d’un délit, ne pourrait pas bien évidemment,
procéder aux paiements qui résulteraient de telles pièces.

Lorsque les comptables ont des hésitations sur la conduite à tenir ou qu’une situation
conflictuelle risque de s’établir avec l’ordonnateur, ils doivent prendre l’attache de leur

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 313


hiérarchie, de la trésorerie générale ou de la recette des finances afin qu’une position de
principe puisse être arrêtée par le comptable supérieur.

3. Principales novations
3.1. L’actualisation possible

L’actualisation se traduit par un enrichissement du texte afin de le mettre en harmonie avec


les règlements en vigueur.

Les demandes de mise à jour doivent être formulées sous une forme nominative, écrite et
passer par la voie hiérarchique ; ces demandes seront étayées par des propositions
circonstanciées et documentées.

3.2. Fonction de conseil des receveurs municipaux

Enfin, il importe de rappeler que le rôle de payeur est indissociable de la mission de conseil
et, à ce titre, il revient aux comptables de se rapprocher des services ordonnateurs soit pour
expliquer la réglementation existante, soit pour justifier les exigences de nomenclature afin
que les dossiers de mandatement puissent être régulièrement établis.

Au regard des enjeux de ces dispositions, que l’arrêté conjoint, N°0016 du 9 janvier 2007, du
Ministère de l’Intérieur, des Postes et des Télécommunications et du Ministère des Finances,
précise, il sera apporté la plus grande attention à la mise en œuvre de cette nomenclature,
pour laquelle les gestionnaires de deniers publics assument la plus grande responsabilité.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 314


13. Circulaire n°022/MIDEC du 09 juillet 2014 relative à l’amélioration de l’administration
et la gestion financière communale

A
TOUS WALIS
TOUS HAKEM
TOUS MAIRES

Le Gouvernement avait adopté en avril 2010 un Déclaration de Politique de Décentralisation


et de Développement Local visant à entreprendre les réformes souhaitées pour appuyer le
processus de modernisation du Pays et le renforcement du Développement des nos
territoires en milieu urbain et rural.

Un certain nombre de mesures, d’ores et déjà mises en œuvre, notamment l’augmentation


des transferts financiers accordés par l’Etat aux collectivités territoriales à travers le FRD et
la mise en place d’un système de suivi évaluation de ce dernier, participent à l’accroissement
des capacités d’investissement communales.

Néanmoins, l’augmentation significative des budgets d’investissement communaux doit


s’accompagner de la part des communes d’un important effort dans la gestion de ces
moyens.

Dans ce cadre, le Département a réalisé des audits des comptes des communes en
particulier les chefs-lieux des wilayas et des communes de Nouakchott qui ont mis en
exergue un certain nombre de dysfonctionnement importants au niveau de la gestion
financière et comptable au niveau de :

 Budgétisation et planification des investissements

Les audits pointent à ce niveau des prévisions budgétaires souvent peu réalistes qui se
traduisent par la faiblesse de l’exécution budgétaire en particulier au niveau des recettes de
fonctionnement. Ils notent par ailleurs l’absence récurrente de programmation des
investissements.

 Gestion comptable

La gestion comptable est, selon le rapport d’audit, un élément pour lequel les
dysfonctionnements sont nombreux et partagés par un nombre important des commues :

 Cas d’absence d’archives comptables ;


 Inexistence des situations mensuelles de trésorerie, de situations des restes à
recouvrer et reste à payer ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 315


 Inexistence d’états financiers périodiques de suivi de l’exécution des dépenses et des
recettes budgétaires ;
 Absence de plan de trésorerie ;
 Absence de gestion des stocks, des tickets et timbres.

 Gestion comptable

La question de l’absence de gestion du patrimoine tant mobilier qu’immobilier est


absolument récurrente dans l’ensemble des audits.

 Absence de support de gestion du patrimoine ;


 Absence de comptabilité matière ;
 Absence d’inventaires physiques.

En conséquence, le département entend par la présente circulaire rappeler aux responsables


des communes et aux services en charges de la tutelle la nécessité du respect des
procédures en matière de gestion budgétaire et comptable et en particulier :

-Procéder, dans le cadre de la préparation du budget initial, à un véritable travail


d’évaluation budgétaire :

 Evaluation des recettes notamment fiscales et parafiscales sur la base de réalisation


budgétaires et non des prévisions budgétaires précédentes ;
 Evaluation des dépenses d’équipement fondées sur un travail de planification de
l’investissement et intégrant la question de l’entretien du patrimoine communal.

-Veiller à la qualité du suivi comptable dans le cadre de l’exécution budgétaire :

 Respect des procédures d’exécution des recettes, en particulier établissement des


bordereaux de transmission et d’établissement de registre des recettes ;
 Respect des procédures d’exécution des dépenses, en particulier tenue d’un registre
des dépenses.

Le département enjoint également les communes à multiplier leurs efforts dans la


mobilisation des ressources fiscales et parafiscales :

 Evaluation réaliste des montants à recouvrer sur la base de registres constitués pour
chaque impôt et des recouvrements réalisés sur l’exercice antérieur ;
 Actualisation permanente des registres.

Enfin, il est demandé aux responsables communaux de mettre en place le système prévu de
gestion du patrimoine :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 316


 Tenue d’un registre de comptabilité matière coté et paraphé par la Maire ;
 Mise en place des fiches de détenteurs de matériels ou mobilier ;
 Etablissement des inventaires physiques en fin d’année qui dressera un état de
rapprochement avec le registre de la comptabilité matière et comprendra pour
chaque article recensé : la nature exacte de l’immobilisation, la date d’acquisition, le
prix unitaire, l’affectation, l’état fonctionnel.
 Affectation d’un numéro d’inventaire.

Afin de procéder à ces corrections techniques attendues, les responsables communaux


pourront utilement se reporter au « Manuel de gestion communal » diffusé par le
MIDEC/DGCT. Ils pourront également, le cas échéant, s’adresser aux personnels des
structures d’appui/conseil mises à leur disposition : Délégation Régionale de la
Décentralisation et du Développement Local.

Une amélioration significative en matière de gestion financière et de mobilisation des


ressources fiscales est primordiale pour accompagner les efforts actuellement engagés par
le département pour le développement des capacités d’investissement communales.

A cet égard, un programme de contrôle et d’inspection sera généralisé cette année à toutes
les communes du pays en vue de s’assurer d’une meilleure gestion des deniers publics et
notamment les transferts de l’Etat dans le cadre du FRD.

J’attache donc un prix tout particulier à l’application des mesures contenues dans la
présente circulaire et vous demande de m’en accuser réception.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 317


L. Planification et Maitrise d’ouvrage

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 318


1. Loi n°2005.020 du 30 janvier 2005 relative à la maîtrise d'ouvrage publique et aux
conditions dans lesquelles elle peut être déléguée

Article Premier : Les dispositions de la présente loi sont applicables à la réalisation de tous
ouvrages de bâtiments ou d’infrastructures ainsi qu’aux biens d’équipement industriels
destinés à leur exploitation, dont les maîtres d’ouvrages sont :

- l’Etat et ses établissements publics ;


- les communes et, le cas échéant, les autres collectivités locales ainsi que leurs
établissements publics ; les groupements de ces personnes morales ;
- Les sociétés industrielles et commerciales dont le capital social est détenu,
entièrement ou majoritairement, directement ou indirectement, par l’une ou
plusieurs des personnes morales visées au 1° et 2° ci-dessus ;
- les sociétés d’économie mixte investies d’une mission de service public et les
associations de droit privé reconnues d’utilité publique.

On entend par maître de l’ouvrage, la personne morale pour le compte de laquelle l’ouvrage
est construit, et par maîtrise d’ouvrage publique, les attributions et prérogatives afférentes
qu’exerce cette personne morale.
Titre Premier : de La Maitrise d’ouvrage Publique

Article 2 : Le maître d’ouvrage est investi d’une mission de service public. Responsable
principal de l’ouvrage, il remplit à ce titre une fonction d’intérêt général dont il ne peut se
démettre.

Dans le cadre de ses attributions, le maître d’ouvrage veille à l’exécution des travaux
d’aménagement, d’entretien ou de réparation qu’exige le fonctionnement normal des
ouvrages existants.

Pour les travaux visant la construction, la réutilisation ou la réhabilitation d’ouvrage, le


maître d’ouvrage après s’être assuré de la faisabilité et de l’opportunité de l’opération
envisagée, en détermine la localisation. Il définit le programme de réalisation, arrête
l’enveloppe financière prévisionnelle du projet conformément aux dispositions de l’article 3
ci-après, et assure le financement correspondant.
Le maître d’ouvrage détermine le processus selon lequel l’ouvrage sera réalisé et conclut,
avec les maîtres d’œuvre et entrepreneurs qu’il choisit après mise en compétition, les
contrats ayant pour objet les études et l’exécution des travaux.
Toutefois, s’il dispose des compétences techniques requises à cet effet, le maître d’ouvrage
peut décider de réaliser l’ouvrage par lui-même.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 319


Article 3 : Le programme définit les objectifs de l’opération et les besoins qu’elle doit
satisfaire ainsi que les contraintes et exigences de qualité notamment économique, sociale,
architecturale, technique et environnementale, relatives à la réalisation et à l’utilisation de
l’ouvrage.

Le programme et l’enveloppe financière prévisionnelle, définis avant tout commencement


des avant-projets, peuvent être précisés par le maître d’ouvrage avant tout commencement
des études des projets. Toutefois, lorsque le maître d’ouvrage décide de réutiliser ou de
réhabiliter un ouvrage existant, ou lorsqu’il envisage la réalisation d’ouvrages complexes
d’infrastructure, l’élaboration du programme et la détermination de l’enveloppe financière
peuvent se poursuivre pendant les études d’avant-projet.
Le maître d’ouvrage peut confier les études nécessaires à l’élaboration du programme et à la
détermination de l’enveloppe financière prévisionnelle à une personne publique ou privée
justifiant des compétences requises à cet effet.

Article 4 : Pour permettre d’apporter une réponse architecturale, technique et économique


au programme, le maître d’ouvrage peut confier aux seules personnes morales de droit
public ou personnes morales de droit privé visées à l’article 9 ci-dessous, la mission de
maîtrise d’œuvre.

Dans ce cadre, il peut confier au maître d’œuvre tout ou partie des éléments d’assistance
suivants :

- Les études d’esquisse ;


- Les études d’avant-projet sommaire et d’avant-projet détaillé ;
- Les études de projet d’exécution ;
- L’assistance apportée au maître de l’ouvrage pour la passation du contrat de travaux
y compris le lancement et l’évaluation des appels d’offres ;
- Les études d’exécution et l’examen de conformité au projet et le visa de celles qui
ont été faites par l’entrepreneur ;
- Le contrôle et la supervision de l’exécution des travaux et la vérification de la
situation des travaux ;
- L’ordonnancement, le pilotage et la coordination du chantier ;
- L’assistance apportée au maître de l’ouvrage lors des opérations de réception et
pendant la période de garantie de parfait achèvement ;

- Pour une même opération, la mission de maître d’œuvre est distincte de celle du
maître d’ouvrage délégué et de celle d’entrepreneur.

Article 5 : Le maître d’ouvrage peut recourir à l’intervention d’un conducteur d’opération


pour une assistance générale, à caractère administratif, financier et technique.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 320


Peuvent seules assurer la conduite d’opération, les personnes morales énumérées à l’article
9 ci-après.
La mission de conduite d’opération est exclusive de toute mission de maîtrise d’œuvre
portant sur le même ouvrage et fait l’objet d’un contrat.

Titre II : des conditions de délégation de la maitrise d’ouvrage publique

Article 6 : Dans la limite du programme et de l’enveloppe financière prévisionnelle qu’il a


arrêtés et sans préjudice des dispositions de l’article 7 ci-après, le maître d’ouvrage peut
confier à un mandataire dénommé maître d’ouvrage délégué, dans les conditions définies
par la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée prévue à l’article 14 ci-après l’exercice en
son nom et pour son compte, de tout ou partie des attributions suivantes de la maîtrise
d’ouvrage publique :

- définition des conditions administratives et techniques, et des modalités financières


selon lesquelles l’ouvrage sera étudié et exécuté ;
- sélection, après mise en compétition, du maître d’œuvre, établissement, signature et
gestion du contrat de maîtrise d’œuvre ;
- approbation des avant-projets et accord sur le projet d’exécution des travaux ;
- sélection, après mise en compétition, de l’entrepreneur, signature du contrat de
travaux, et gestion du contrat de travaux ;
- versement de la rémunération du maître d’œuvre, des entrepreneurs et autres
prestataires ;
- réception de l’ouvrage, et l’accomplissement de tous actes afférents aux attributions
prévues ci-dessus.

Les actes accomplis par le maître d’ouvrage délégué dans le cadre de l’exercice de ses
fonctions et notamment les contrats de maîtrise d’œuvre et les contrats de travaux, font
état de sa qualité de maître d’ouvrage délégué et permettent l’identification du maître
d’ouvrage

Article 7 : Le maître d’ouvrage peut soumettre à son accord préalable ou à son approbation
ultérieure, la sélection du maître d’œuvre et de l’entrepreneur et la signature des contrats
correspondants, ou l’un ou plusieurs de ces actes.

L’approbation des avant-projets et du projet d’exécution des travaux ne peut être déléguée
que sous réserve d’accord préalable ou de ratification expresse ultérieure par le maître
d’ouvrage.
En tout état de cause, le maître d’ouvrage assiste ou se fait représenter à la réception de
l’ouvrage. Il peut faire ses observations séance tenante, ou les faire connaître, sous huitaine,
au maître d’ouvrage délégué. Selon le cas, les observations du maître d’ouvrage sont versées
au procès-verbal de réception ou notifiées par le maître d’ouvrage délégué à l’entrepreneur.
Il en est dûment tenu compte.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 321


Article 8 : Le maître d’ouvrage délégué est tenu envers le maître d’ouvrage de la bonne
exécution des attributions dont il a été chargé par celui-ci. Il contracte à cet effet toutes
assurances utiles. Il représente le maître d’ouvrage à l’égard des tiers dans l’exercice des
fonctions qui lui sont confiées, jusqu’à ce que le maître d’ouvrage constate l’achèvement de
sa mission, dans les conditions prévues par la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée. Il
peut agir en justice sauf en ce qui concerne les faits intervenus après l’achèvement de sa
mission et notamment les actions relatives à la garantie de parfait achèvement et à la
garantie décennale.

Il rend compte au maître d’ouvrage de l’exécution de la mission qui lui est confiée.

Le maître d’ouvrage délégué s’engage à exécuter personnellement ses attributions. Toute


subdélégation d’attributions est interdite.
L’exercice de la mission de maîtrise d’ouvrage déléguée peut être confié aux seules
personnes morales ci-après :

- les personnes morales mentionnées aux 1°, 2° et 3° de l’article 1 er ;


- les personnes morales mentionnées au 4° de l’article 1er , les sociétés d’économie
mixte et les personnes morales de droit privé agréées à cet effet par arrêté du
Ministre chargé des travaux publics ou s’il y a lieu par arrêté conjoint du Ministre
chargé des TP et du Ministre dont relève le secteur d’activités concerné.
Ces personnes morales qui ont vocation d’apporter leurs concours aux maîtres d’ouvrage
doivent justifier des qualifications techniques au regard du projet envisagé.
L’agrément pour exercer les fonctions de maître d’ouvrage délégué vaut de plein droit
agrément pour exercer les fonctions de maître d’œuvre ou de conducteur d’opérations.

Article 10 : La convention de maîtrise d’ouvrage déléguée passée entre deux personnes


morales pour les besoins d’une opération, ne fait pas obstacle à ce que ces mêmes
personnes, pour les besoins d’opérations différentes, soient liées par une convention de
maîtrise d’ouvrage déléguée, un contrat de maîtrise d’œuvre ou d’étude ou par toute autre
convention appropriée.

Article 11 : Les règles et procédures applicables aux contrats et marchés signés par le maître
d’ouvrage sont applicables aux contrats et marchés signés par le maître d’ouvrage délégué
dans le cadre de l’exécution de la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée.

Toutefois, lorsque le maître d’ouvrage délégué fait habituellement, au titre de sa profession,


application de règles et procédures particulières jugées satisfaisantes par le maître
d’ouvrage, la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée peut prévoir la mise en application
de ces règles et procédures.

Les dispositions prévues aux alinéas, 1 et 2 ci-dessus, sont applicables sans préjudice de
l’application de dispositions pertinentes des accords ou de conventions de financement

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 322


passés par le maître d’ouvrage avec les Etats ou organismes étrangers ou organisations
internationales.

Article 12 : Le maître d’ouvrage se réserve le droit d’effectuer les contrôles techniques,


administratifs, financiers et comptables qu’il juge utiles. Le maître d’ouvrage délégué laisse
libre accès au maître d’ouvrage et à ses représentants à tous les dossiers relatifs à
l’opération, ainsi qu’aux chantiers.

Toutefois, ces contrôles ne doivent pas interférer, outre mesure que nécessaire, avec le
déroulement normal de l’opération. En particulier, le maître d’ouvrage ne peut faire ses
observations qu’au maître d’ouvrage délégué, et en aucun cas directement aux titulaires des
contrats passés par celui-ci.
La rémunération du maître d’ouvrage délégué est prévue par la convention de maîtrise
d’ouvrage déléguée, en fonction de l’importance et de la complexité des attributions qui lui
sont confiées.

Article 13 : La convention peut, prévoir en cas de manquement du maître d’ouvrage délégué


à ses obligations, l’application des pénalités appropriées, dans les conditions prévues par la
convention de maîtrise d’ouvrage déléguée.

Article 14 : La mission du maître d’ouvrage délégué prend fin, soit par la résiliation de la
convention, soit par le quitus délivré par le maître d’ouvrage.

Le quitus est délivré par le maître d’ouvrage à la demande du maître d’ouvrage délégué,
après exécution de toutes les missions qui lui ont été confiées, et mise à la disposition du
maître d’ouvrage, de l’ouvrage, dans les conditions définies par la convention de maîtrise
d’ouvrage déléguée. La délivrance du quitus ne fait pas obstacle à la mise en cause
ultérieure de la responsabilité du maître d’ouvrage délégué pour les conséquences de ses
actes au titre de sa mission durant l’exécution de la convention.

Article 15 : La convention de maîtrise d’ouvrage déléguée définit les rapports entre le maître
d’ouvrage et le maître d’ouvrage délégué. Elle prévoit, sous peine de nullité :

- l’ouvrage qui fait objet de la convention, les attributions confiées au maître


d’ouvrage délégué, les conditions dans lesquelles le maître de l’ouvrage constate
l’achèvement de la mission de celui-ci ;
- les modalités de mise à disposition du maître d’ouvrage délégué par le maître
d’ouvrage du terrain d’emprise de l’ouvrage ;
- les modalités de la rémunération du maître d’ouvrage délégué, les pénalités
applicables en cas de méconnaissance de ses obligations ;
- le mode de financement de l’ouvrage ainsi que les conditions dans lesquelles le
maître d’ouvrage fera l’avance des fonds nécessaires à l’accomplissement de
l’ouvrage, tels que préalablement définis ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 323


- les modalités de contrôle technique, financier et comptable exercé par le maître
d’ouvrage aux différentes phases de l’opération ;
- les conditions dans lesquelles le choix du maître d’œuvre et de l’entrepreneur et la
signature des contrats correspondants et l’approbation des avant-projets de
l’ouvrage sont subordonnés à l’accord préalable ou à ratification expresse du maître
d’ouvrage ;
- les modalités de réception de l’ouvrage et de sa mise à disposition du maître
d’ouvrage ;

- les conditions dans lesquelles le maître d’ouvrage délégué peut agir en justice pour
le compte du maître d’ouvrage ;
- les conditions dans lesquelles la convention peut être résiliée.
- L’obligation incombant au maître d’ouvrage délégué d’assurer sa responsabilité civile
et professionnelle.

Article 16 : Les conventions de délégation de maîtrise d’ouvrage publique passées en vertu


des dispositions de la présente loi seront établies par référence à un modèle de convention
de maîtrise d’ouvrage déléguée approuvé par décret pris en Conseil des Ministres, sur
rapport des Ministres chargés de l’Intérieur, de l’Economie et des Travaux publics.

Titre III : Dispositions Transitoires et Finales

Article 17 : Les dispositions de la présente loi seront précisées, en tant que de besoin, par
décrets.

Article 18 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 324


2. Arrêté n°680 MIDEC du 17 avril 2011 définissant les modalités de préparation et de mise
en œuvre des Plans de Développement Communal

Chapitre I : Généralités

Article premier : Le présent arrêté a pour objet de définir les modalités de préparation et de
mise en œuvre des plans de développement communal.

Le lancement du plan de développement communal est décidé par délibération en conseil


municipal, dans l’année qui suit le renouvellement du conseil.

Chaque étape successive de réalisation d’un plan de développement communal donne lieu à
une information des autorités administratives chargées de la tutelle.

Article 2 : Le conseil communal, sous la conduite du Maire, a la responsabilité de lancer le


plan de développement communal dont il est le maître d’ouvrage.

La commune peut être appuyée par des agents de développement local, ou des bureaux
d’études, ou des enquêteurs, qu’elle identifie.

Article 3 : Lorsqu’intervient un renouvellement du conseil municipal, le plan de


développement en cours et son évaluation sont intégrés, sous la responsabilité de la tutelle,
dans les documents de passation de pouvoirs.

Chapitre II : Définitions

Article 4 : Le Plan de Développement Communal (PDC) est un guide communal qui fixe les
stratégies de développement du territoire de la commune, oriente les actions de
développement, et donne des informations détaillées sur les projets à mener pour
l’amélioration de la situation des populations.

Article 5 : Le plan de développement communal est le résultat d’une réflexion menée sous
maîtrise d’ouvrage communale, et d’un travail concerté des acteurs sociaux, économiques,
religieux, administratifs, traditionnels et politiques en charge du territoire. La population est
le bénéficiaire et l’acteur direct dans certaines phases majeures du plan de développement
communal.

Article 6 : Il comporte un diagnostic des ressources et des potentiels, une analyse des
besoins recensés en vue d’atteindre les objectifs de développement du territoire, et des
populations qui y vivent, par l’identification de projets de développement. Le plan de
développement communal comprend des projets à réaliser dans la période de trois (3)
années, de cinq (5) années et de dix (10) années qui suivent son adoption.

Article 7 : Il se réalise en articulation et sur la base des données contenues dans le cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), au niveau national et régional.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 325


Chapitre III : Le système de pilotage du plan de développement communal

Article 8 : Le système de pilotage du plan de développement communal est composé de


structures d’orientation, de surveillance, de coordination, de suivi et d’évaluation à mettre
en place pour assurer une bonne conduite de l’action publique et des projets de
développement communal.

Article 9 : Le comité de concertation citoyenne est composé de représentants du conseil


municipal, des autorités morales et traditionnelles, des organisations économiques, sociales
et culturelles du territoire, des services techniques déconcentrés, des partenaires techniques
et financiers, des coopératives et associations. Il est l’organe élargi de pilotage et rend
compte au conseil municipal, maître d’ouvrage. Son secrétariat est assuré par le secrétaire
général de la commune, ou à défaut et absence du secrétaire général, par une personne
compétente désignée par le Maire.

Article 10 : Le comité de concertation citoyenne est créé pour une durée maximale de cinq
ans, par le maire par arrêté, transmis à la tutelle, en application de la délibération de
lancement du processus de planification du développement communal. Le nombre de ses
membres est fixé selon les communes par décision du conseil municipal dans la délibération
de lancement. Cependant, il est au minimum de 15 et au maximum de 25.

Article 11 : Le comité de concertation citoyenne est régi par un règlement intérieur qui fixe
sa mission, son mode de fonctionnement, les rôles et les responsabilités de chacun. Une
circulaire détermine un modèle de règlement intérieur.

Article 12 : Le comité de concertation citoyenne est réuni dans les six mois qui suit le
renouvellement du conseil municipal et présente ses travaux au nouveau conseil municipal.
Le Maire procède au remplacement des membres du comité de concertation citoyenne,
décédés, démissionnaires ou absents à plus de deux réunions ordinaires successives du
comité de concertation citoyenne.

Article 13 : Nonobstant ces dispositions, la participation aux réunions doit être régulière et
vérifiable par la consultation de la liste d’émargement ; les travaux donnent lieu à une
invitation et un compte-rendu écrit, validé en début de séance suivante ; les décisions, prises
à la majorité des membres, engagent tous les membres.

Article 14 : La première réunion du comité de concertation citoyenne intervient après que


les acteurs ont été formés, dans les conditions prévues aux articles relatifs à la formation.

Chapitre IV : L’information

Article 15 : Plusieurs actions préalables au lancement du plan de développement communal,


seront menées sous la responsabilité du Maire :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 326


 Prendre contact avec tous les acteurs avant le lancement du processus de
planification de développement communal,
 Informer tous les acteurs qui seront associés au processus de planification,
 Vérifier la disponibilité de tous les acteurs et éventuellement s’assurer qu’ils seront
représentés,
 Discuter avec tous les acteurs du but du plan de développement communal,
 Informer les acteurs de leurs rôles et responsabilités attendues,
 Préciser que la première étape sera la formation correcte des uns et des autres au
plan de développement communal et à ses outils.

Article 16 : Pendant toute la période de planification du développement communal,


l’information des acteurs est assurée sous la responsabilité du maire, auprès des services de
l’Etat et auprès de la population.

Chapitre V : La formation

Article 17 : La formation des acteurs du plan de développement communal a lieu selon les
règles déterminées dans la stratégie nationale de formation des acteurs de la
décentralisation. Le Maire rend compte au Conseil Municipal, des mesures prises pour
assurer cette formation à tous les acteurs identifiés et à tous les membres du comité de
concertation citoyenne.

Article 18 : Les formations sont lancées, par la Direction Générale des Collectivités
Territoriales, dès la nomination des membres du comité de concertation citoyenne, et au
plus tard avant la fin de la deuxième année du mandat municipal.

Article 19 : Les formations portent a minima sur la maîtrise de l’organisation et de la


conduite des plans de développement communal, du suivi évaluation de son processus de
réalisation et de sa mise en œuvre, ainsi que sur la maîtrise des autres outils dont
l’utilisation est requise, tel que celui de mesure des performances des communes.

Chapitre VI : Le diagnostic

Article 20 : Le diagnostic comporte un état des lieux des ressources et des potentiels, une
analyse des besoins recensés en vue d’atteindre les objectifs de développement du territoire
et des populations qui y vivent.

Le diagnostic doit montrer les dynamiques et les évolutions en cours ou qui vont venir.

Article 21 : Le diagnostic est réalisé sur la base de trois documents, l’outil d’évaluation des
performances de la commune, le recensement des infrastructures et des équipements, et le
recueil des activités économiques (marchés, production agricole, commerces).

Article 22 : Le recueil des informations est fait par le comité de concertation citoyenne et
vérifié par la population, lors de séances de restitution.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 327


Article 23 : Les besoins identifiés par le comité de concertation citoyenne, dans le cadre de
la phase de diagnostic doivent concerner les services publics rendus à la population, les
équipements, et le développement d’activités génératrices de revenus.

Chapitre VII : La planification

Article 24 : La planification est le processus qui permet de formuler, au vu des besoins de sa


population, de ses atouts et de ses contraintes, les objectifs y répondant ainsi que les
mesures d’accompagnement et les instruments à mettre en œuvre pour faciliter leur
satisfaction.

Article 25 : Cette étape est gérée par le comité de concertation citoyenne, en lien avec le
Maire.

Article 26 : Les besoins, identifiés et votés par le comité de concertation citoyenne, prennent
le statut de projets, dès qu’ils sont également retenus dans la liste des projets municipaux.
Les besoins ne deviennent des projets qu’à la condition de remplir les critères suivants : être
réalistes, mesurables, finançables et pérennes. Cette sélection et la vérification des critères
sont réalisées par le conseil municipal, sur la base des propositions du comité de
concertation citoyenne.

Article 27 : les projets doivent être écrits dans la forme de la fiche-projet, dont le modèle est
fixé par circulaire. Les projets sont alors inclus dans le projet de plan de développement
communal.

Chapitre VIII : La validation

Article 28 : Il faut comprendre par validation, le fait que le diagnostic, les objectifs et les
projets sont admis et connus de tous. La validation permet de recevoir l’avis favorable de
tous les organes du système de pilotage, à savoir le comité de concertation citoyenne, le
conseil municipal, et la population.

La validation du plan de développement communal intervient de manière entièrement


concertée. Il s’agit d’éliminer certains projets et d’expliquer pourquoi, et de choisir les seuls
projets qui seront réalisés, de manière priorisée, dans la durée prévue pour le plan de
développement communal.

Chapitre IX : La programmation et le financement

Article 29 : La validation a permis de choisir les objectifs et de lister les projets argumentés.
La commune a la responsabilité de l’organisation de la programmation et du financement
des projets.

Article 30 : Certains projets sont réalisables, par la mobilisation communautaire, avec une
aide financière de la commune, par la commune avec les services de l’Etat, par la commune
avec les partenaires techniques et financiers, par la commune avec la diaspora. Dans tous les

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 328


cas, les projets à réaliser devront l’être en conformité avec les politiques sectorielles
nationales dans les domaines concernés.

Article 31 : Chaque année, la commune programme au moins un projet extrait du plan de


développement communal et se charge de le mettre en œuvre, en lien avec le comité de
concertation citoyenne. Chaque année, avant de programmer de nouvelles actions, le maire
réunit le comité de concertation citoyenne, afin de le consulter.

Article 32 : La programmation et le financement sont de la responsabilité de la commune.


Les arguments émis lors de la vérification des critères de faisabilité des projets fournissent
les éléments principaux des demandes de financement.

Article 33 : Les financements extérieurs au territoire de la commune passent par le budget


de la commune. Les biens créés par ce biais sont inscrits dans le patrimoine communal.

Chapitre X : Le suivi évaluation

Article 34 : La commune a la responsabilité de piloter son plan de développement communal


et de mener son suivi évaluation.

Article 35 : Le suivi évaluation porte sur deux éléments, la manière de faire un plan de
développement communal, et la mise en œuvre de son contenu.

Article 36 : L’évaluation se fait avec les membres du comité de concertation citoyenne.


L’évaluation est soumise à l’appréciation du conseil municipal.

Article 37 : L’évaluation se déroule annuellement sur la base de l’utilisation de l’outil


d’évaluation des performances des communes.

Chapitre XI : Le canevas général du plan de développement communal

Article 38 : Le canevas général du plan de développement communal est le suivant :

 Introduction générale :
o Présentation de la commune ;
o Milieu physique : relief, climat, sol et végétation ;
o Milieu humain : population et évolution du peuplement
 Le diagnostic :
o Evaluation des performances de la commune (sur la base de l’outil
d’évaluation des performances des communes) ;
o Diagnostic des secteurs d’activités économiques (sur la base des fiches de
recensement) : agriculture, élevage, pêche, foresterie/artisanat, commerce,
transport, tourisme, micro-finance, télécommunications/marchés, foires,
abattoirs, parcs à bestiaux/usines, mines ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 329


o Diagnostic des infrastructures et équipements (sur la base des plans locaux
d’infrastructures et cartes sanitaire et scolaire) : éducation, santé, voirie, eau
et assainissement, culture, jeunesse et sport
 Le dynamisme des acteurs :
o Les acteurs locaux inclus dans le comité de concertation citoyenne (CCC) ;
o Les ressources humaines présentes sur la commune : les organisations de la
société civile, fédérations professionnelles, associations de parents d’élèves,
coopératives féminines ;
o Les partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux ;
o La diaspora
 La vision :
o La commune dans 10 ans ;
o Les 5 premières situations qui doivent s’améliorer dans les 10 ans ;
o Les 5 situations qui peuvent s’améliorer, grâce à la commune (sur la base de
fonds propres) ;
o Les projets de développement en vue d’améliorer la situation des populations
et du territoire ; les projets de renforcement des activités économiques ; les
projets de renforcement des infrastructures et accès aux services universels ;
Les projets de renforcement de la commune
 Le plan de développement communal :
o A court terme : dans les trois ans, ce qui doit être fait, sur financement
communautaire et communal
o A moyen terme : dans les cinq ans, ce qui doit être fait, sur financement
communal et supra-communal
o A long terme : dans les dix ans, l’orientation de ce qui doit être fait, sur
financement supra-communal.

Chapitre XII : Dispositions finales

Article 39 : Le présent arrêté abroge et remplace toute disposition antérieure contraire.

Article 40 : Les walis, les hakems, les maires et les services centraux du Ministère de
l’Intérieur et de la Décentralisation, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la République Islamique
de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 330


M. Marchés Publics

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 331


1. Loi n°2010.044 du 22 juillet 2010 portant Code des Marchés Publics

Article préliminaire : Définition des principaux termes utilisés

Aux termes de la présente loi, les termes ci-après doivent être entendus de la façon
suivante :

Allotissement: décomposition d'un marché en plusieurs lots pour des raisons économiques,
financières ou techniques. Chaque lot est une unité autonome qui est attribuée séparément
seul ou avec d’autres lots ;

Appel d’offres : procédure organisant les règles de sélection à l’issue desquelles l’autorité
contractante choisit l’offre, conforme aux spécifications techniques et administratives et
évaluée la moins-distante, et dont le soumissionnaire satisfait aux critères de qualification ;

Appel d’offres avec concours : Le concours est la procédure par laquelle l’autorité
contractante choisit, après mise en concurrence et avis d’un jury, un plan ou un projet,
notamment dans le domaine de l'architecture, avant d'attribuer à l'un des lauréats du
concours un marché.

Attributaire du marché : soumissionnaire dont l'offre a été retenue et soumise pour


approbation à l’autorité compétente ;

Auditeur indépendant : cabinet de réputation professionnelle reconnue, recruté par


l’Autorité de Régulation des Marchés Publics pour effectuer l’audit annuel des marchés
publics ;

Autorité approbatrice : autorité compétente pour l'approbation d'un marché.

Autorité contractante : personnes visées à l'article 3 de la présente loi et signataires du


marché. L’autorité contractante peut être également dénommée « maître d’ouvrage » ;

Autorité de Régulation des Marchés Publics : Autorité administrative indépendante en


charge de la régulation des marchés publics ;

Avenant : acte contractuel modifiant certaines clauses du marché de base pour l’adapter à
des événements survenus après sa signature ;

Cahier des charges : document établi par l'autorité contractante et définissant les exigences
qu'elle requiert y compris les méthodes à utiliser et moyens à mettre en œuvre, ainsi que les
résultats qu'elle escompte ;

Candidat : personne physique ou morale qui manifeste un intérêt à participer ou qui est
retenue par une autorité contractante pour participer à une procédure de passation de
marché public ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 332


Cocontractant de l’Administration : toute personne physique ou morale partie au contrat,
en charge de l’exécution des prestations prévues dans le marché, ainsi que son ou ses
représentant(s), successeur(s) et / ou mandataire (s) dûment désigné (s) ;

Commission Disciplinaire : instance établie auprès de l'Autorité de Régulation des Marchés


Publics chargée de prononcer des sanctions à l’encontre des soumissionnaires, candidats ou
titulaires de marchés publics en cas de violation de la législation et de la règlementation
afférente à la passation et à l’exécution des marchés publics ;

Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics : entité placée auprès du Premier
Ministre et chargée de contrôler a priori la procédure de passation des marchés publics d’un
montant supérieur à un seuil fixé par voie règlementaire, et a posteriori en dessous dudit
seuil, et du suivi de l’exécution des marchés.

Commission de règlement des différends : instance établie auprès de l'Autorité de


Régulation des Marchés Publics chargée de statuer sur les recours relatifs à la passation des
marchés publics ;

Commission de Passation des Marchés : entité chargée au sein d’une ou de plusieurs


autorités contractantes de la conduite de l’ensemble de la procédure de passation des
marchés publics et du suivi de leur exécution ;

Commission de Réception : Commission chargée de la réception des prestations dans le


cadre de l’exécution des marchés.

Co-traitance : modalité d'exécution des prestations faisant l'objet d'un marché. Elle se
caractérise par un régime particulier de responsabilité vis à vis de l’autorité contractante ;

Demande de cotation : procédure simplifiée de consultation d’entreprises, de fournisseurs ou


de prestataires de services pour la passation de certains marchés en dessous d’un seuil
déterminé par voie règlementaire ;

Dématérialisation : la création, l’échange, l’envoi, la réception ou la conservation


d’informations ou de documents par des moyens électroniques ou optiques, ou des moyens
de messagerie électronique ; comparables, notamment, mais non exclusivement, l’échange
de données informatisées ou la messagerie électronique ;

Dossier d'Appel d'Offres : document comprenant les renseignements nécessaires pour


l'élaboration de la soumission, l’évaluation et l'attribution du marché et son exécution ;

Garantie de bonne exécution : toute garantie constituée pour garantir l'autorité


contractante de la bonne réalisation du marché, aussi bien, notamment, du point de vue
technique que du point de vue du délai d'exécution ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 333


Garantie de l’offre : garantie fournie par le soumissionnaire pour garantir sa participation à
la procédure de passation jusqu'à la signature du contrat ;

Garantie de remboursement de l'avance de démarrage : toute garantie constituée pour


garantir la restitution de l'avance consentie par l'autorité contractante au titulaire du
marché dans le cadre de l'exécution du marché ;

Groupement d’entreprises : groupe d’entreprises ayant souscrit un acte d’engagement


unique, et représentées par l’une d’entre elles qui assure une fonction de mandataire
commun. Le groupement d’entreprises est conjoint ou solidaire et il appartient à ses
membres d’en définir la forme.

Maître d’œuvre : personne physique ou morale de droit public ou droit privé chargée par
l’autorité contractante, d’attributions attachées aux aspects architectural, et technique de la
réalisation d’un ouvrage de bâtiment ou d’infrastructure aux termes d’une convention de
maîtrise d’œuvre ; la maîtrise d’œuvre inclut des fonctions de conception et d’assistance au
maître d'ouvrage et/ou au maître d'ouvrage délégué dans la passation, la direction de
l'exécution des contrats de travaux, dans l'ordonnancement, le pilotage et la coordination
du chantier, dans les opérations de réception et pendant la période de garantie de parfait
achèvement ;

Maître d’Ouvrage : personne morale de droit public, visée à l'article 3 de la présente loi,
propriétaire final de l'ouvrage ou de l'équipement technique, objet du marché ;

Maître d’Ouvrage Délégué : personne morale de droit public ou de droit privé qui n’est pas
le destinataire et le propriétaire final de l’ouvrage, et qui reçoit du maître d’ouvrage
délégation d’une partie des attributions qu’il exerce sous son contrôle ; la délégation revêt la
forme d’un mandat confié à un tiers ; elle fait l’objet d’une convention de maîtrise d’ouvrage
déléguée ;

Marché Public : contrat écrit, conclu à titre onéreux, passé conformément aux dispositions
de la présente loi, par lequel un entrepreneur, un fournisseur, ou un prestataire de
services s’engage envers l’une des personnes morales publiques mentionnées à l’article 3 de
la présente loi, soit à réaliser des travaux, soit à fournir des biens ou des services moyennant
un prix ;

Marché Public de Fournitures : marché qui a pour objet l'achat, la prise en crédit-bail, la
location ou la location-vente avec ou sans option d’achat de biens de toute nature y compris
des matières premières, produits, équipements, et objets sous forme solide, liquide ou
gazeuse, ainsi que les services accessoires à la fourniture de ces biens ;

Marché Public de Prestations Intellectuelles : marché qui a pour objet des prestations à
caractère principalement intellectuel dont l'élément prédominant n'est pas physiquement

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 334


quantifiable. Il inclut notamment les études, la maîtrise d’œuvre, la conduite d’opération, les
services d’assistance technique, informatique et de maîtrise d’ouvrage déléguée ;

Marché Public de Services : marché qui n’est ni un marché de travaux ni un marché de


fournitures. Il comprend également le marché de prestations intellectuelles ;

Marché Public de Travaux : marché qui a pour objet la réalisation au bénéfice d'une autorité
contractante de tous travaux de bâtiment, de génie civil, génie rural ou de la réfection
d'ouvrages de toute nature ;

Marché public de type mixte : marché relevant d’une des catégories mentionnées ci-dessus
qui peut comporter, à titre accessoire, des éléments relevant d’une autre catégorie. Les
procédures de passation et d’exécution des marchés publics devront prendre en compte les
catégories applicables pour chaque type d’acquisition ;

Montant du marché : montant total des charges et rémunérations des prestations faisant
l’objet du marché, sous réserve de toute addition ou déduction qui pourrait y être apportée
en vertu des stipulations dudit marché ;

Moyen électronique : moyen utilisant des équipements électroniques de traitement, y


compris la compression numérique et de stockage de données, et utilisant la diffusion,
l’acheminement et la réception par fils, par radio, par moyens optiques ou par d’autres
moyens électromagnétiques ;

Observateur indépendant : personne physique recrutée sur appel d’offres par l’Autorité de
Régulation des Marchés Publics, pour assister aux opérations d’ouverture, d’évaluation ou
de contrôle des procédures de passation ;

Offre : ensemble des éléments techniques, administratifs et financiers inclus dans le dossier
de soumission ;

Offre évaluée la moins disante : offre substantiellement conforme aux spécifications


techniques et administratives, et dont le coût évalué par rapport aux critères d’évaluation
énoncés dans le dossier d’appel d’offres et exprimés en termes monétaires est le plus
satisfaisant ;

Organisme de droit public : organisme,

a) créé pour satisfaire spécifiquement des besoins d'intérêt général ayant un


caractère autre qu'industriel ou commercial ;

b) doté de la personnalité juridique, et

c) dont, soit l'activité est financée majoritairement par l'État, les collectivités
territoriales décentralisées ou d'autres organismes de droit public, soit la
gestion est soumise à un contrôle par ces derniers, soit l'organe

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 335


d'administration, de direction ou de surveillance est composé de membres dont
plus de la moitié sont désignés par l'État, les collectivités territoriales
décentralisées ou d'autres organismes de droit public ;

Ouvrage : résultat d’un ensemble de travaux de bâtiment ou de génie civil destiné à remplir
par lui-même une fonction économique ou technique. Il peut comprendre notamment des
opérations de construction, de reconstruction, de démolition, de réparation ou rénovation,
tel que la préparation du chantier, les travaux de terrassement, l’érection, la construction,
l’installation d’équipement ou de matériel, la décoration et la finition ainsi que les services
accessoires aux travaux si la valeur de ces services ne dépasse pas celle des travaux eux-
mêmes ;

Personne Responsable des Marchés Publics : représentant dûment mandaté par une
autorité contractante pour la représenter dans la préparation, la passation et dans
l’exécution du marché ;

Prestations : tous travaux, toutes fournitures, tous services ou toutes prestations


intellectuelles à exécuter ou à fournir conformément à l’objet du marché ;

Prestation en régie : prestation dont la réalisation est confiée par une autorité contractante
soit à l’un de ses services, soit à toute autre entité qui peut être considérée comme un
simple prolongement administratif de l’autorité contractante ; ces services, établissements
et autres entités étant soumis au code des marchés publics pour répondre à leurs besoins
propres ;

Régie intéressée : contrat par lequel l’autorité contractante finance elle-même


l’établissement d’un service, mais en confie la gestion à une personne morale de droit public
ou privé qui est rémunérée par l’autorité contractante tout en étant intéressée aux résultats
que ce soit au regard des économies réalisées, des gains de productivité ou de l’amélioration
de la qualité du service ;

Soumission : acte d’engagement écrit au terme duquel un soumissionnaire fait connaître ses
conditions et s'engage à respecter les cahiers des charges applicables ;

Soumissionnaire : toute personne physique ou morale qui remet une soumission en vue de
l’attribution d’un marché ;

Terme monétaire : expression de l’ensemble des critères d’une offre soumise à évaluation et
pouvant faire l’objet d’une conversion sous la forme d’un pourcentage de son prix ;

Termes de Référence : document établi par l'autorité contractante et définissant, pour les
marchés de prestations intellectuelles, les exigences qu'elle requiert y compris les méthodes
à utiliser et moyens à mettre en œuvre, ainsi que les résultats qu'elle escompte ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 336


Titulaire : personne physique ou morale, attributaire, dont le marché conclu avec l’autorité
contractante, conformément aux dispositions de la présente loi, a été approuvé.

Titre Premier : Objet, Principes généraux, Champ d’application

Article 1er: Objet

La présente loi, qui porte Code des marchés publics, fixe les règles régissant la passation,
l’exécution des marchés publics, ainsi que du contrôle des marchés publics, sauf dérogation
expressément mentionnée dans les dispositions de la présente loi, par les personnes
morales mentionnées en son article 3.

Article 2 : Principes généraux

Les règles de passation des marchés reposent sur les principes de liberté d’accès à la
commande publique, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des
procédures. Elles s’imposent aux autorités contractantes et aux soumissionnaires dans le
cadre des procédures de passation des marchés publics.

Sous réserve des dispositions expresses de la présente loi, les autorités contractantes
s’interdisent toute mesure ou disposition fondée sur la nationalité des candidats de nature
à constituer une discrimination.

Les autorités contractantes s’assureront que la participation d'un soumissionnaire qui est
un organisme de droit public à une procédure de passation de marché public ne cause pas de
distorsion de concurrence vis-à-vis de soumissionnaires privés. Les associations sans but
lucratif ne sont acceptées aux procédures concurrentielles d’accès à la commande publique
que dans les situations exceptionnelles exigées par l’objet et les circonstances d’exécution
du marché et dans l’hypothèse où la compétition ne s’exerce qu’entre elles.

Article 3 : Champ d’application

Les marchés publics sont des contrats écrits, conclus à titre onéreux, par les personnes
morales mentionnées au paragraphe suivant, désignées ci-après sous le terme «autorité
contractante».

Les autorités contractantes sont :

- l'Etat, les Etablissements publics à caractère administratif, les collectivités


territoriales décentralisées ;
- les Etablissements publics à caractère industriel et commercial, les autres
organismes, agences ou offices, créés par l'Etat ou les collectivités territoriales
décentralisées pour satisfaire des besoins d'intérêt général, dotés ou non de la
personnalité morale, dont l'activité est financée majoritairement par l'Etat ou d’une
personne morale de droit public ou qui bénéficient du concours financier ou de la
garantie de l’Etat ou d’une personne morale de droit public ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 337


- les sociétés nationales ou les sociétés à capitaux publics dont le capital est
majoritairement détenu par l’Etat ou une autre personne morale de droit
public sauf s’il en est disposé autrement dans des dispositions
législatives dérogatoires ;
- une association formée par une ou plusieurs de ces personnes morales de droit
public.

Article 4 : Les Marchés sur financement extérieur

Les marchés passés en application d'accords de financement ou de traités internationaux


sont soumis aux dispositions de la présente loi, dans la mesure où leurs dispositions ne sont
pas contraires à celles des accords et traités internationaux.

Article 5 : Seuils d’application

Les dispositions de la présente loi s’appliquent aux marchés publics dont la valeur estimée
toutes taxes comprises est égale ou supérieure aux seuils de passation des marchés tels que
définis par arrêté du Premier Ministre.

Pour les besoins de la détermination du seuil, il est fait application des règles suivantes :

 En ce qui concerne les travaux, est prise en compte la valeur globale des travaux se
rapportant à une opération de travaux portant sur un ou plusieurs ouvrages.

Il y a opération de travaux lorsque le maître d’ouvrage prend la décision de mettre


en œuvre, dans une période de temps et un périmètre limités, un ensemble de
travaux caractérisé par son unité fonctionnelle, technique, économique ou
comptable. La délimitation d’une catégorie homogène de travaux ne doit pas avoir
pour effet de soustraire des marchés aux règles qui leur sont normalement
applicables en vertu des dispositions de la présente loi ;
 En ce qui concerne les fournitures et les services, est prise en compte la valeur
totale des fournitures ou des services qui peuvent être considérés comme
homogènes soit, en raison de leurs caractéristiques propres, soit, parce qu’ils
constituent une unité fonctionnelle. La délimitation d’une catégorie homogène de
fournitures ou de services ne doit pas avoir pour effet de soustraire des marchés aux
règles qui leur sont normalement applicables en vertu des dispositions de la
présente loi ;

 Pour les marchés mixtes, l’évaluation du seuil est fonction de la procédure


d’acquisition retenue. A cet effet, lorsque la procédure comprend des travaux et des
fournitures, son choix est fonction de la part relative en volume de travaux ou de
fournitures la plus importante. Lorsque la procédure comprend des catégories de
travaux ou de fournitures et des catégories de prestations intellectuelles, son choix
est fonction de l’impact financier prédominant d’une catégorie par rapport à l’autre

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 338


sur le résultat final ;

 Pour les marchés comportant des lots, est retenue la valeur estimée de la totalité
des lots. La procédure de passation de chaque lot est celle qui s’applique au marché
pris dans son ensemble.

Ces évaluations ne doivent pas avoir pour effet de soustraire des marchés publics aux règles
qui leur sont normalement applicables en vertu de la présente loi.
Conformément aux dispositions de l’Article Premier, les dépenses, dont les montants sont
inférieurs au seuil de passation de marchés fixé par voie règlementaire, sont soumises à des
procédures simplifiées, garantissant les principes de concurrence, de transparence et
d’équité.

Titre 2 : Organes de Passation, de Contrôle et de Régulation des Marchés Publics

Article 6 : Cadre institutionnel

Le cadre institutionnel mis en place par la présente loi repose sur le principe de la
séparation des fonctions de passation, de contrôle et de régulation des marchés publics.

Les institutions chargées de la passation, du contrôle et de la régulation des marchés publics


comprennent :

- la Commission de passation des marchés constituée auprès de l’autorité contractante


visée à l’article 9 ;
- la Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics visée aux articles 11 et 12
de la présente loi ; et
- l’Autorité de Régulation des Marchés Publics visée aux articles 13 et 14 de la présente
loi.
Chapitre 1 : Organes de Passation

Article 7 : Personne Responsable des Marchés Publics

L’autorité contractante mandate une personne responsable du marché public, chargée de


mettre en œuvre les procédures de passation et d’exécution des marchés.

Sauf dispositions contraires de la présente loi, la Personne Responsable des Marchés


Publics est la personne habilitée à signer par délégation de l’autorité contractante le
marché au nom de l'autorité contractante. Elle est chargée de conduire la procédure de
passation depuis le choix de cette dernière jusqu'à la désignation du titulaire et
l'approbation du marché définitif.

La Personne Responsable des Marchés peut se faire représenter dans l’exercice de ses
fonctions, sauf pour le choix de l’attributaire et la signature du marché.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 339


La Personne Responsable des Marchés Publics est assistée dans l’exécution de sa mission par
une entité, dénommée Commission de Passation Marchés Publics, chargée de la
planification, de la passation et du suivi de l’exécution des marchés publics.

Les marchés publics conclus par une personne non habilitée à cet effet sont nuls et de
nullité absolue.

Article 8 : Désignation de la Personne Responsable des Marchés Publics

La personne Responsable des Marchés Publics est désignée comme suit :

- Pour les départements ministériels, il appartient à chaque Ministre de désigner la


Personne Responsable des Marchés de son ministère selon des modalités définies
par voie règlementaire ;
- pour les Communes, et en l’absence de délégation spécifique, par le Maire ;
- pour les Etablissements publics, les sociétés à capitaux publics, les autres
organismes, agences et offices visés par la présente loi, par l’Ordonnateur du
budget.

Les collectivités territoriales décentralisées peuvent bénéficier de mesures d'assistance


technique dans le processus de gestion des marchés publics pour une durée limitée. Ces
mesures sont définies et organisées par voie règlementaire, en coordination avec leurs
autorités de tutelle, dans le respect des dispositions légales en la matière.

Article 9 : La Commission de Passation des Marchés Publics

Une Commission de Passation des Marchés Publics, placée au sein de chaque autorité
contractante présidée par la Personne Responsable des Marchés Publics désignée, est
chargée de la Planification, de la Passation et du Suivi des Marchés Publics.

Une Commission de Passation des Marchés Publics peut être désignée pour gérer les
procédures de passation des marchés de plusieurs autorités contractantes selon des
modalités fixées par voie règlementaire.

Lors qu’une même Commission de passation des marchés publics gère les marchés de
plusieurs départements, c’est la Personne Responsable des Marchés de l’autorité
contractante concernée qui la préside.

Lorsque le marché est financé sur des ressources extérieures, les représentants des
bailleurs de fonds sont autorisés à assister aux séances d’évaluation et d’attribution des
offres si leur procédure le leur permet.

Des personnes qualifiées peuvent être désignées par l’Autorité de Régulation des Marchés
Publics en qualité d’observateurs pour suivre les opérations d’ouverture et d’évaluation.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 340


La Commission de Passation des Marchés confie à une sous-commission d’analyse,
l’évaluation et le classement des candidatures et des offres conformément aux modalités
définies par voie règlementaire. Aucun membre de la Commission de Passation de
Marchés ne peut être membre ni assister de façon directe ou indirecte aux travaux de la
sous –commission d’analyse.

En cas de besoin, la Commission de Passation des Marchés Publics peut s’adjoindre ou


consulter des experts techniques spécialisés au niveau de la sous-commission pour
l'évaluation des candidatures ou des offres remises. Ces experts spécialisés n'ont qu'une
voix consultative.

Les membres de la Commission de Passation des Marchés et toute personne participant à


ses séances sont tenus au principe de confidentialité des débats. Le manquement à cette
obligation de discrétion sera considéré s’agissant des agents de l’Etat comme une faute
professionnelle pouvant donner lieu à des poursuites disciplinaires, sans préjudice, le cas
échéant de l’application des autres sanctions définies au Titre 4 de la présente loi.

Aucun membre de la Commission ne peut être poursuivi sur le plan disciplinaire pour les
propos tenus et les votes émis au cours des réunions.

La Personne Responsable des Marchés est tenue d’établir un rapport d’exécution de chaque
marché relevant de sa compétence et d’en fournir une copie à la Commission Nationale de
Contrôle des Marchés Publics, à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et à la Cour
des Comptes.

La composition, les attributions et les modalités de fonctionnement de la Commission des


Marchés Publics sont déterminées par voie règlementaire.

Chapitre 2 : Organes de Contrôle et de Régulation

Article 10 : Fonctions de Contrôle et de Régulation

Sans préjudice des dispositions législatives et règlementaires régissant le contrôle des


dépenses des autorités contractantes et de toute autre disposition de la présente loi, le
contrôle et la régulation de l’application de la règlementation des marchés publics sont
assurés, conformément aux attributions qui leur sont dévolues aux termes des articles 12
et 14 de la présente loi, par :

1) la Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics ; et


2) l'Autorité de Régulation des Marchés Publics.

Les fonctions de membre des Commissions de Contrôle des Marchés Publics, de l’Autorité de
Régulation des Marchés Publics et des Commissions de passation des marchés publics sont
incompatibles.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 341


Section 1 : Création, Missions et Attributions de la Commission Nationale de Contrôle des
Marchés Publics

Article 11 : Création

Il est créé, en application de la présente loi, une Commission Nationale de Contrôle des
Marchés Publics, placée sous la tutelle du Premier Ministre. Elle est l’organe de contrôle
des marchés publics.

Des Commissions Régionales de Contrôle des Marchés Publics peuvent être créées par voie
règlementaire. Elles assureront le contrôle a priori et a posteriori des procédures de
passation et d’exécution des marchés mises en œuvre par les autorités contractantes du
ressort de la wilaya considérée en fonction d’un seuil déterminé par arrêté du Premier
Ministre.

Article 12 : Missions et attributions

Les Commissions Nationale et Régionales de Contrôle des Marchés Publics sont chargées
de contrôler a priori la procédure de passation des marchés d'un montant égal ou
supérieur à un seuil fixé par arrêté du Premier Ministre en fonction éventuellement de la
qualité de l’autorité contractante et a posteriori la procédure de passation des marchés
d’un montant inférieur audit seuil ; elle assure également des missions de suivi de
l’exécution des marchés publics.

A ce titre, pour tous les marchés à revue a priori dont le seuil sera fixé par voie
règlementaire, la Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics :

- approuve les avis de manifestation d’intérêt et les dossiers de pré qualification ;


- approuve la procédure de sélection des entreprises pré qualifiées et le choix de la
liste restreinte ;
- approuve les dossiers d'appel d'offres et de consultation avant leur lancement ou
publication.
- accorde les autorisations et dérogations nécessaires sur demande motivée des
autorités contractantes lorsqu’elles sont prévues par la règlementation en vigueur ;
- approuve le rapport d'analyse comparative des propositions et le procès-verbal
d'attribution provisoire du marché élaborés par la Commission de Passation des
Marché Publics;
- procède à un examen administratif, juridique et technique du dossier du marché
avant son approbation et au besoin adresse à l’autorité contractante toute
demande d’éclaircissement ou de modification de nature à garantir la conformité
du marché avec le dossier d’appel d’offres et la règlementation en vigueur ;
- approuve les projets d’avenants.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 342


La Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics est également chargée de
contrôler l’activité des Commissions Régionales chargées du contrôle des marchés publics.

Les délais impartis à la Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics pour
examiner les dossiers qui lui sont soumis, pour rendre ses avis de non objection et ses
décisions d’autorisation, ainsi que les règles fixant les modalités de sa création, de son
organisation et de son fonctionnement sont fixés par voie règlementaire.

Les modalités d’exécution des opérations de contrôle a posteriori de la régularité des


procédures de passation et de suivi de l’exécution des marchés sont fixées par voie
règlementaire.

Section 2 : Création, Missions et Attributions de l'Autorité de Régulation des Marchés


Publics

Article 13 : Création de l’Autorité de Régulation

- Il est créé, en application de la présente loi, une Autorité de Régulation des Marchés
Publics. Elle est constituée sous la forme d’une Autorité Administrative Indépendante
et tripartite (Secteur Public, Secteur Privé, Société Civile), dotée de la personnalité
juridique et de l'autonomie de gestion administrative et financière.

Son statut, ses procédures ainsi que les modalités de désignation de ses membres doivent lui
permettre de garantir une régulation indépendante du système des marchés publics.

- Il est créé, au sein de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, une Commission
de règlement des différends qui a pour mission de statuer, au terme d’une procédure
équitable et contradictoire, sur les litiges opposant soit une autorité contractante et
la Commission de Contrôle des Marchés Publics compétente, soit des candidats et
des soumissionnaires, soit une autorité contractante ou la Commission de Contrôle
des Marchés Publics compétente et un candidat ou un soumissionnaire.

La composition de cette Commission est tripartite ; ses membres sont désignés sur
proposition respectivement de l’Administration, du secteur privé et de la société
civile.
- Il est créé, au sein de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, une Commission
Disciplinaire qui a pour mission de sanctionner, au terme d’une procédure équitable
et contradictoire, les violations de la règlementation des marchés publics perpétrées
par les candidats et soumissionnaires.
La composition, les modalités d’organisation et de fonctionnement, les règles de
procédure applicables à l’Autorité de Régulation, à la Commission de règlement des
différends et à la Commission Disciplinaire sont fixées par voie règlementaire.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 343


Les décisions rendues par la Commission de règlement des différends et par la
Commission Disciplinaire peuvent faire l’objet d’un recours judiciaire dans un délai
de dix jours ouvrables à compter de la date de réception de la notification de la
décision faisant grief. L’exercice de ce recours n’a pas d’effet suspensif.

Article 14 : Missions et attributions de l’Autorité de Régulation

L’Autorité de Régulation des Marchés Publics est notamment chargée de :

- définir en collaboration avec les autorités les politiques et les règlementations


applicables en matière de marchés publics ; rendre un avis conforme et
indépendant obligatoire et publié sur les projets de loi et de décrets sur les
marchés publics ;
- veiller, par des études et avis réguliers, à la saine application de la règlementation
et des procédures relatives aux marchés publics et proposer au Gouvernement et
aux institutions en charge des marchés publics toutes recommandations ou
propositions de nature à améliorer et renforcer l’efficience du système des marchés
publics ;
- élaborer, diffuser, et mettre à jour, en collaboration avec la Commission Nationale
de Contrôle des Marchés Publics, les ministères techniques compétents, les
organisations professionnelles, les documents types, manuels de procédures, guides
d’évaluation et progiciels appropriés ;
- collecter et centraliser, en collaboration avec la Commission Nationale de Contrôle
des Marchés Publics, en vue de la constitution d'une banque de données, la
documentation et les statistiques sur l'attribution, l'exécution et le contrôle des
marchés publics ; à cet effet, l’Autorité de Régulation des Marchés Publics reçoit des
organes de passation des autorités contractantes copies des avis, autorisations,
procès verbaux, rapports d’évaluation, marchés et de tout rapport d’activité dont elle
assure la bonne tenue et la conservation dans les archives relatives aux marchés ;
- évaluer périodiquement les capacités des institutions en charge des marchés
publics ainsi que les procédures et les pratiques du système de passation des
marchés publics, et proposer des actions correctives et préventives de nature à
améliorer la qualité de leurs performances, dans un souci d'économie, de
transparence et d'efficacité ;
- initier, en collaboration avec la Commission Nationale de Contrôle des Marchés
Publics, des programmes de formation, de sensibilisation et d’information des
opérateurs économiques et des institutions concernées par les marchés publics sur
le cadre règlementaire et institutionnel de la passation de ces contrats, notamment
à travers la publication régulière d’un Bulletin Officiel des Marchés Publics;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 344


- suivre et apporter son appui à la mise en œuvre du programme de renforcement
des capacités humaines et institutionnelles en matière de passation des marchés
publics;
- donner un avis sur les procédures de sélection des membres des Commissions de
passation des Marchés ; mettre en place des programmes de certification des
spécialistes de passation de marchés ;
- participer à l’élaboration des normes, spécifications techniques, et systèmes de
management de la qualité applicables aux marchés publics;
- procéder, pour répondre aux besoins de surveillance des procédures de passation et
de contrôle, et lorsqu’elle le juge utile, au recrutement d’observateurs indépendants
selon des modalités définies par voie règlementaire qui seront chargés d’assister sans
voix consultative ou délibérative aux séances d’ouverture des plis, d’évaluation des
offres et d’approbation des propositions d’attribution de la Commission de Passation
des Marchés ou de la Commission de Contrôle des Marchés compétente ;
- assurer par le biais d'audits indépendants, le contrôle a posteriori de la passation,
de l'exécution des marchés ; à cette fin, l’Autorité de Régulation des Marchés
Publics commande, à la fin de chaque exercice budgétaire, un audit indépendant
sur les procédures de passation et contrats qu’elle détermine, et transmet aux
autorités compétentes les cas des violations constatées aux dispositions légales,
règlementaires et conventionnelles tant en matière de passation, d’exécution et de
contrôle des marchés publics, que sur le plan de la règlementation pénale, fiscale et
de la concurrence, ainsi que des règles régissant la fonction publique ;
- prononcer, conformément aux dispositions de la présente loi, les sanctions
pécuniaires et/ou d’exclusion temporaire ou définitive visées à l’article 62 ci-après,
à l'encontre des personnes physiques ou morales, en cas de violation par ces
dernières de la règlementation en matière de marchés publics, la liste desdites
personnes devant être rendue publique par sa publication dans le Bulletin Officiel
des Marchés Publics ou tout autre journal habilité ;
- recevoir les recours exercés par les candidats ou soumissionnaires, les entités
contractantes ou les organes de contrôle ;
- se saisir d’office des violations de la règlementation en matière de marchés publics
- assurer la liaison avec tout organe ou institution régionale, communautaire ou
international ayant compétence dans le domaine des marchés publics et créé aux
termes d’un Traité ou d’une Convention dûment ratifiés par la République
Islamique de Mauritanie; recevoir ou transmettre toute information à ladite
institution spontanément ou à sa demande dès lors qu’elle rentre dans le champ de
compétence de cette autorité; diligenter toute investigation à la requête de ladite
institution s’agissant de violations à la règlementation régionale, communautaire
ou internationale des marchés publics à l’occasion d’une procédure de passation ou
d’exécution d’un marché public qu’elle ait été commise sur le territoire de la

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 345


République Islamique de Mauritanie ou dans le territoire d’une partie au Traité ou à
la Convention, par une entreprise domiciliée en Mauritanie ;
- participer aux réunions régionales et internationales ayant trait aux marchés
publics et entretenir des relations de coopération technique avec les organismes
régionaux et internationaux agissant dans ce domaine ;
- transmettre au Président de la République, au Président du Sénat, au Président de
l’Assemblée Nationale, au Premier Ministre et au Président de la Cour des Comptes,
un rapport annuel sur l’efficacité et la fiabilité du système de passation, d’exécution
et de contrôle des marchés publics assorti de toutes recommandations susceptibles
de l’améliorer ;
- réaliser toute autre mission relative aux marchés publics qui lui est confiée par le
Gouvernement.
L’Autorité de Régulation des Marchés Publics est habilitée à ester en justice dans le cadre
de sa mission visant à s’assurer du respect par l’ensemble des acteurs du système de la
règlementation en matière de marchés publics et notamment à proscrire la corruption; ses
investigations sont réalisées par des agents de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics
assermentés dont le recrutement, le statut et les pouvoirs sont déterminés par décret.

TITRE 3 : Des règles générales applicables aux procédures de passation et exécution des
marchés publics.

Chapitre 1 : Planification et Coordination de la Commande Publique

Section 1 : Plan prévisionnel

Article 15 : Elaboration du Plan Prévisionnel

Les autorités contractantes sont tenues d’élaborer au début de chaque année des plans
prévisionnels annuels de passation des marchés publics renfermant toutes les acquisitions
de biens et services sur la base de leur programme d’activité.

A cet effet, les départements opérationnels de l’autorité contractante et les gestionnaires de


crédit sont tenus de fournir tous les éléments d’information utiles à la Commission de
Passation des Marchés Publics en charge de l’élaboration desdits plans.

Le projet de budget et le plan prévisionnel qui l’accompagne doivent être élaborés par
l’autorité contractante selon un modèle standard et un calendrier défini par voie
règlementaire aux fins d’être intégrés en temps utile dans le processus de préparation et
d’adoption du budget de l’Etat et des structures tutélaires dont peut dépendre l’autorité
contractante sur le plan budgétaire.

Ces plans dûment approuvés par les organes compétents doivent être cohérents avec les
crédits qui leur sont alloués. Ils sont révisables. Ils doivent être également communiqués aux

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 346


Commissions de Contrôle des Marchés Publics qui sont associées à leur processus
d’approbation.

Les autorités contractantes en assurent la publicité dans un journal à diffusion nationale


ainsi que sur un site électronique commun dont l’accès doit être forcément gratuit au plus
tard trente jours calendaires avant la date de la première passation mentionnée dans le plan
prévisionnel.

Les marchés passés par les autorités contractantes doivent avoir été préalablement inscrits
dans ces plans prévisionnels ou révisés et soumis à l’appréciation de la Commission de
Contrôle des Marchés Publics compétente.

Tout morcellement de commandes, qu’il soit ou non la conséquence d’une violation du


plan annuel de passation des marchés publics, est prohibé.

Article 16 : Avis général de passation de marchés

Les autorités contractantes font connaître, au moyen d’un avis général de passation de
marchés à titre indicatif, les caractéristiques essentielles des marchés de travaux, fournitures
et services, qu’elles entendent passer dans l’année et dont les montants égalent ou
dépassent les seuils de passation des marchés publics. Cet avis doit être publié au plus tard
trente jours calendaires avant le début du processus de passation sauf délai différent fixé
par voie règlementaire.

Les autorités contractantes restent libres de ne pas donner suite aux projets d’achat public
mentionnés dans l’avis indicatif.

Section 2 : Détermination des besoins

Article 17 : Modalités de la détermination des besoins


La nature et l’étendue des besoins doivent être déterminées avec précision par les autorités
contractantes avant tout appel à la concurrence ou toute procédure de négociation par
entente directe. La détermination de ces besoins doit s’appuyer sur des spécifications
techniques définies avec précision, neutralité, professionnalisme et de manière non
discriminatoire au regard de la consistance des biens à acquérir. Le marché public conclu par
l’autorité contractante doit avoir pour objet exclusif de répondre à ces besoins.

Ce choix ne doit pas avoir pour effet de soustraire les marchés aux règles qui leur sont
normalement applicables en vertu de la présente loi et son Décret d’application.

Article 18 : Disponibilité des crédits

Le lancement d’une procédure de passation d’un marché public doit se conformer aux
r è g l e m e n t a t i o n s en matière de finances publiques.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 347


L’autorité contractante est tenue de s’assurer de la mise en place et de la disponibilité du
financement avant le lancement de la consultation conformément à son plan prévisionnel
annuel de passation de marchés, et ce jusqu’à la notification du marché.

Article 19 : Allotissement

Lorsque l’allotissement est susceptible de présenter des avantages financiers, techniques


ou dans l’optique de la promotion des petites et moyennes entreprises sous réserve du
respect des dispositions de l’article 2 alinéa 2 de la présente loi, les travaux, fournitures ou
services sont répartis en lots homogènes pouvant donner lieu, soit à un marché unique,
soit à des marchés séparés.

Le règlement particulier d’appel d’offres fixe le nombre, la nature et l’importance des lots,
ainsi que les conditions imposées aux candidats pour souscrire à un ou plusieurs lots et les
modalités de leur attribution.

Article 20 : Coordination de commandes

Au sein d'une autorité contractante, les services qui disposent d'un budget propre peuvent
coordonner la passation de leurs marchés, quel que soit leur montant, selon des modalités
qu'ils déterminent librement. Les marchés ainsi passés obéissent aux règles fixées par la
présente loi et son Décret d’application.

Article 21 : Groupement de commandes

I. Des groupements de commandes peuvent être constitués pour satisfaire des besoins de
fournitures courantes :

- Entre des services de l'Etat et les établissements publics de l'Etat autres que ceux
ayant un caractère industriel et commercial ou entre de tels établissements publics
seuls ;
- Entre des collectivités territoriales, entre des établissements publics locaux ou entre
des collectivités territoriales et des établissements publics locaux ;
- Entre des personnes publiques mentionnées aux 1° et 2° ci-dessus ;
- Entre une ou plusieurs personnes publiques mentionnées aux 1° et 2° ci-dessus et
une ou plusieurs personnes morales de droit privé, ou un ou plusieurs établissements
publics nationaux à caractère industriel et commercial, groupements d'intérêt public,
groupements de coopération sociale ou médico-sociale ou groupements de
coopération sanitaire, à condition que chacun des membres du groupement
applique, pour les achats réalisés dans le cadre du groupement, les règles prévues
par la présente loi.

II. Une convention constitutive est signée par les membres du groupement :
Elle définit les modalités de fonctionnement du groupement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 348


Elle désigne un coordonnateur parmi les membres du groupement, ayant la qualité
d’autorité contractante au sens de la présente loi.

Celui-ci est chargé de procéder, dans le respect des règles prévues par la présente loi et son
décret d’application, de l'organisation de l'ensemble des opérations de sélection d'un ou de
plusieurs cocontractants.

Chaque membre du groupement s'engage, dans la convention, à signer avec le


cocontractant retenu un marché à hauteur de ses besoins propres, tels qu'il les a
préalablement déterminés.

III. Les modalités de fonctionnement de la Commission d'appel d'offres du groupement sont


fixées par voie règlementaire et doivent respecter les principes posés en la matière par la
présente loi et son décret d’application.

IV. Chaque membre du groupement, pour ce qui le concerne, signe le marché et assure son
exécution.

Article 22 : Centrales d’achat

- Une centrale d'achat est une autorité contractante soumise à la présente loi qui :

Acquiert des fournitures ou équipements destinés à des autorités contractantes ; ou


- Passe des marchés publics de fournitures ou d’équipements destinés à des autorités
contractantes.
Le recours direct à une centrale d'achat est autorisé par la présente loi à la condition
toutefois que la centrale d'achat respecte elle-même les règles de publicité et de mise en
concurrence imposées par ladite loi et son Décret d’application.

Les modalités d’organisation et de fonctionnement des centrales d’achat seront précisées


par voie règlementaire.

Chapitre 2 : Des conditions de participation à la commande publique

Article 23 : Conditions d’éligibilité

Tout candidat qui possède les capacités techniques et les capacités financières nécessaires
à l’exécution d’un marché public doit pouvoir participer aux procédures de passation de
marchés publics.

Dans la définition des capacités techniques ou financière requises, les autorités


contractantes ne doivent prendre aucune disposition discriminatoire notamment celles qui
pourraient avoir pour effet de faire obstacle à l’accès libre à la commande publique.

Article 24 : Cas d’incapacités et d’exclusions

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1) Ne peuvent être déclarés attributaires d’un marché public, les personnes physiques ou
morales :

a) qui sont en état de liquidation des biens ou de faillite personnelle ; les personnes
physiques ou morales admises au règlement judiciaire doivent justifier qu’elles ont été
habilitées à poursuivre leur activité ;

b) qui ne disposent pas de capacités techniques, économiques et financières exigées ;

c) qui sont frappées de l’une des interdictions ou déchéances prévues par les textes en
vigueur, notamment, le Code pénal, le Code Général des Impôts et le Code du Travail ou de
la Sécurité Sociale;

d) qui sont consultants ou affiliées aux consultants ou sous traitants du consultant ayant
préparé ou contribué à la préparation de tout ou d’une partie des dossiers d’appel d’offres
ou de consultation ;

e) dans lesquelles la Personne Responsable des Marchés ou l’un des membres de la


Commission de Passation des Marchés, de la sous-commission d’évaluation des offres, de la
Commission de Contrôle des Marchés Publics compétente, de l’Autorité de Régulation, ou de
l’autorité chargée d’approuver le marché public possède des intérêts financiers ou
personnels directs ou indirects ;

f) qui auront été reconnues coupables d’infraction à la règlementation des marchés publics
ou qui auront été exclues des procédures de passation des marchés par une décision de
justice définitive en matière pénale, fiscale, ou sociale ou par une décision de l’Autorité de
Régulation des Marchés Publics. L’exclusion s’applique également à la personne morale
dirigée ou dont le capital social est détenu en majorité par une des personnes mentionnées
au présent paragraphe.

Ces règles sont également applicables aux membres d’un groupement si la soumission est le
fait d’un groupement.

g) qui n’ont pas acquitté les droits, taxes, impôts, cotisations, contributions, redevances ou
prélèvements de quelque nature que ce soit, ou à défaut, ne peuvent justifier par un
document de l’Administration concernée du respect de leurs obligations en matière fiscale
et sociale, dont le contenu et les modalités de délivrance sont définis dans les conditions
prévues par voie règlementaire ;

h) qui n’ont pas souscrit les déclarations prévues par le Dossier d’Appel d’Offres ou le
Dossier de Consultation.

2) Les entreprises peuvent justifier qu’elles ne sont pas frappées d’un cas d’incapacité ou
d’exclusion à travers :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 350


a) les pièces administratives requises déterminées par le Dossier d’Appel d’Offres. La liste de
ces pièces est établie et publiée par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics ou

b) des déclarations sur l’honneur à condition que les pièces administratives requises par le
Dossier d’Appel d’Offres soient effectivement remises par l’entreprise qui aura été retenue.

Article 25 : Sanctions de l’inexactitude et fausseté des mentions

L’inexactitude des mentions obérant les capacités techniques, financières et les pièces
administratives demandées dans le dossier d’appel d’offres ou leur fausseté est sanctionnée
par le rejet de l’offre ou ultérieurement la résiliation du marché, sans mise en demeure
préalable et aux frais et risques du déclarant, sans préjudice des autres sanctions
susceptibles d’être prises en vertu de la présente loi et de la règlementation en vigueur.
Cette sanction doit être précédée d’une demande d’explication préalable auprès de
l’entreprise fautive.

Chapitre 3 : Des modes et procédures de Passation des Marchés Publics

Article 26 : Principes de l’ouverture publique des offres

La séance d’ouverture des plis est publique. Elle doit être présidée par le Président de la
Commission de Passation des Marchés, en présence des autres membres, des candidats ou
de leurs représentants qui souhaitent être présents à la date et à l’heure fixée dans le
dossier d’appel d’offres ou le dossier de consultation comme date limite de réception et
d’ouverture des offres.

Sous réserve des dispositions spécifiques applicables aux marchés de prestations


intellectuelles, l’ouverture des plis technique et financier s’effectue de façon simultanée.

Article 27 : Types de procédure

1) Les marchés publics sont passés après mise en concurrence des candidats potentiels sur
appel d’offres; les autorités contractantes choisissent les modes de passation de leurs
marchés conformément aux dispositions de la présente loi.
2) L’appel d’offres est la règle par défaut. Le recours à tout autre m o d e de passation est
considéré comme mode dérogatoire et s’exerce dans les conditions définies par la
présente loi.
3) Ils peuvent exceptionnellement être attribués après consultation simplifiée ou selon la
procédure d’entente directe dans les conditions définies dans la présente loi.
4) Les marchés de prestations intellectuelles sont passés après consultation et mise en
place d’une liste restreinte et remise de propositions, conformément aux
dispositions de l’article 29 de la présente loi.
5) Les autorités contractantes peuvent avoir recours, en dessous des seuils de passation
de marchés, à des procédures de d e man d e d e cot at ion o u d e co n su lt at ion

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 351


sim p lif iée à condition que les procédures mises en œuvre respectent les principes
posés à l’article premier de la présente loi. L’autorité contractante doit pouvoir justifier
que l’offre et les conditions qui lui sont faites sont les plus avantageuses, notamment en
faisant appel à la concurrence, et par référence au niveau des prix obtenus par
comparaison avec des marchés similaires antérieurs ou des informations obtenues
auprès de banques de données de prix nationales ou internationales. Ces demandes
doivent préciser les spécifications techniques requises par l’autorité contractante, les
critères d’évaluation les obligations auxquelles sont assujetties les parties et les
modalités d’exécution des prestations. Les dépenses afférentes peuvent être réglées sur
simple facture ou mémoire, sous réserve de l’application des règles d’engagement, de
liquidation, d’ordonnancement, et de paiement propres à chaque autorité contractante.
Les règles et modalités de ces procédures seront précisées par voie règlementaire.
6) Les règles relatives au contenu des dossiers d’appel d’offres ou de consultation, de
publicité, de présentation et de réception des offres et propositions, de procédure
d’ouverture et d’évaluation des offres sont fixées par voie règlementaire, dans le respect
des principes fixés par la présente loi.
7) Tout entrepreneur, fournisseur ou prestataire de services peut se porter librement
candidat aux marchés publics dans les conditions prévues par la présente loi; il bénéficie
d’une égalité de traitement dans l’examen de sa candidature ou de son offre.
8) Les marchés publics sont soumis au régime fiscal et douanier en vigueur en République
Islamique de Mauritanie, sauf dérogations expresses prévues par les textes législatifs ou
règlementaires, et sous réserve des dispositions des conventions de financement d’aides
extérieures ou des conventions et accords internationaux.

Section 1 : Du régime général des procédures de passation

Article 28 : Marché après appel d’offres

L’appel d’offres est la procédure par laquelle l’autorité contractante choisit l’offre, conforme
aux spécifications techniques, évaluée la moins-disante, et dont le soumissionnaire satisfait
aux critères de qualification. Cette procédure se conclut sans négociation, sur la base de
critères objectifs d’évaluation préalablement portés à la connaissance des candidats dans le
dossier d’appel d’offres et exprimés en termes monétaires. L’appel d’offres peut être ouvert
ou restreint. L’appel d’offres ouvert peut être précédé d’une pré-qualification ; il peut
également être réalisé en deux étapes.

L'appel d'offres peut aussi revêtir la forme d'un concours lorsque des motifs d’ordre
esthétique justifient des recherches particulières.

Les conditions et modalités d’exécution de la passation de ces marchés sont définies par le
décret d’application de la présente loi.

Article 29 : Marché de prestations intellectuelles

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 352


Le marché de prestations intellectuelles a pour objet des prestations à caractère
principalement intellectuel dont l'élément prédominant n'est pas physiquement
quantifiable. Il inclue notamment les études, la maîtrise d’œuvre, la conduite d’opérations,
les services d’assistance technique, informatique et de maîtrise d’ouvrage déléguée.

Les conditions et modalités d’exécution de la passation de ces marchés sont définies par voie
règlementaire.

Section 2 : Des modes dérogatoires de passation des marchés

Article 30 : Marché par Consultation simplifiée

La consultation simplifiée ou demande de cotation consiste à mettre en concurrence à


travers un dossier technique allégé, un nombre limité de prestataires trois au minimum. Ce
dossier comporte le descriptif technique des besoins à satisfaire, leurs quantités ainsi que
la date et le lieu de livraison. Les conditions de l’offre retenue doivent être indiquées dans
le dossier technique. Cette méthode convient pour les prestations simples ou les produits
de faible valeur largement disponibles dans le commerce dont les montants sont
inférieurs au seuil de passation de marchés tel que défini dans l’article 5 de la présente loi.

Article 31 : Marché par entente directe

Un marché est dit par « entente directe » lorsqu’il est passé sans aucune forme de
concurrence, après autorisation spéciale de la Commission de Contrôle des Marchés Publics
confirmant que les conditions légales sont réunies. La demande d’autorisation de recours à
cette procédure doit décrire les motifs la justifiant.

Article 32 : Conditions

Il ne peut être passé de marché par entente directe que dans l’un des cas limitatifs suivants :

- S’agissant des marchés de travaux et de fournitures : dans des circonstances


exceptionnelles en réponse à des catastrophes naturelles ;
- s’agissant des contrats conclus entre une autorité contractante et un contractant sur
lequel elle exerce un contrôle comparable à celui qu’elle exerce sur ses propres
services ou qui réalise l’essentiel de ses activités pour lui à condition que, même si ce
contractant n’est pas une autorité, il applique, pour répondre à ses besoins, les
dispositions prévues par la présente loi ;
- s’agissant des contrats ayant pour objet l’achat, le développement, la production ou
la coproduction de programmes destinés à la diffusion par des organismes, de radio
diffusion et aux contrats concernant les temps de diffusion ou les reportages
promotionnels à vocation nationale ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 353


- lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation nécessitant
l’emploi d’un brevet d’invention, d’une licence ou de droits exclusifs détenus par un
seul entrepreneur, un seul fournisseur ou un seul prestataire ;
- lorsque les travaux, fournitures ou services sont complémentaires à un marché déjà
exécuté, ou en cours d’exécution, dans la mesure où le recours à la libre concurrence
ne présente pas des avantages majeurs pour autant :
- s’agissant des marchés complémentaires de fournitures, qu’ils soient destinés à
l’extension d’installations existantes, lorsque le changement de fournisseur obligerait
l’autorité contractante à acquérir un matériel de technique différent entraînant une
incompatibilité avec le matériel déjà acquis ou des difficultés techniques d’utilisation
ou d’entretien disproportionnées, ou,
- s’agissant des marchés complémentaires de services ou de travaux, qu’ils consistent
en des prestations qui ne figurent pas dans le marché initialement conclu mais sont
devenus nécessaires, à la suite d’une circonstance imprévue, à l’exécution du service
ou à la réalisation de l’ouvrage lorsque ces services ou travaux complémentaires ou
de nature analogue ne peuvent être techniquement ou économiquement séparés du
marché principal sans inconvénient majeur pour l’autorité contractante, et,
- qu’aucun autre entrepreneur, fournisseur ou prestataire ne puisse garantir de
solution respectant les exigences visées aux alinéas précédents.
- S’agissant des marchés de prestations intellectuelles, le recours à cette méthode de
sélection peut être fait dans les cas suivants :
pour les missions qui sont le prolongement naturel d’activités menées par le
Consultant concerné de façon satisfaisante ;
En cas de force majeur dictés par des catastrophes naturelles ou dans les cas où le
choix rapide est estimé nécessaire au regard de la nature du projet ;
lorsqu’un Consultant est le seul à posséder les qualifications voulues ou présente une
expérience d’un intérêt exceptionnel pour la mission considérée
- pour les contrats de services relatifs à l’arbitrage et la conciliation ;
- lorsque le marché a pour objet des travaux, fournitures, ou services qui en vertu des
dispositions légales ou réglementaires présentent un caractère secret incompatible
avec toute forme de concurrence ou de publicité, ou lorsque la protection des
intérêts fondamentaux de la sécurité nationale requiert ce secret. La nécessité de ce
secret est constatée, par dérogation au précédent article, par décision du Conseil des
Ministres.
Article 33 : Contrôle des prix

Sans préjudice de l’application des procédures de contrôle a posteriori, les marchés après
consultation simplifiée et les marchés par entente directe ne peuvent être passés qu’avec
des entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de services qui acceptent de se soumettre à
un contrôle des prix spécifiques durant l’exécution des prestations. Le marché précise les
obligations comptables auxquelles le titulaire du marché sera soumis, et notamment
l’obligation de présenter ses bilans, comptes de résultats et comptes d’exploitation ainsi que

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 354


sa comptabilité analytique d’exploitation ou, à défaut de celle-ci, tous documents de nature
à permettre l’établissement des coûts de revient.

Article 34 : Autorisation préalable

Les marchés par entente directe doivent être préalablement autorisés par la Commission de
Contrôle des Marchés Publics compétente sur la base d’un rapport spécial établi par la
Commission de Passation des Marchés de l’autorité contractante, au terme d’une séance
d’analyse des motifs justifiant le recours à la procédure choisie, les modalités éventuelles de
la procédure de mise en concurrence. Le rapport spécial de la Commission de Passation des
Marchés établi sur la base d’une étude de prix et transmis à l’Autorité de Régulation des
Marchés Publics.

Tout marché conclu selon la procédure par entente directe est communiqué pour
information à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, qui procède à sa publication

Section 3 : Dématérialisation des procédures

Article 35 : Champ d’application

Les échanges d’informations intervenant en application de la présente loi peuvent faire


l’objet d’une transmission par voie électronique dans les conditions définies aux articles 36
et 37 ci-dessous.

Article 36 : Modalités

Les documents d’appel d’offres ou de consultation peuvent être mis à la disposition des
candidats par voie électronique dans les conditions fixées par voie règlementaire, sous
réserve que ces documents soient également mis à la disposition des candidats par voie
postale, s’ils en font la demande.

Sauf disposition contraire prévue dans l’avis d’appel à candidatures ou l’avis d’appel d’offres,
les candidatures et les offres peuvent également être communiquées à l’autorité
contractante par voie électronique, dans des conditions définies par voie règlementaire.

Les dispositions de la présente loi qui font référence à des écrits ne font pas obstacle au
remplacement de ceux-ci par un support ou un échange électronique.

Articles 37 : Garanties

Les outils utilisés pour communiquer par des moyens électroniques, ainsi que leurs
caractéristiques techniques, doivent avoir un caractère non discriminatoire, être
couramment à la disposition du public et compatibles avec les technologies d'information et
de communication généralement utilisées.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 355


Les conditions de nature à garantir l’authenticité des soumissions, candidatures et autres
documents communiqués par des moyens électroniques sont définies par voie
règlementaire.

Les communications, les échanges et le stockage d'informations sont faits de manière à


assurer que l'intégrité des données et la confidentialité des offres et des demandes de
participation soient préservées et que les autorités contractantes ne prennent connaissance
du contenu des offres et des demandes de participation qu'à l'expiration du délai prévu pour
la présentation de celles-ci.

Section 4 : Des Règles d’évaluation des offres

Article 38 : Critères d’évaluation

Sous réserve des dispositions spécifiques applicables aux marchés de prestations


intellectuelles, l’évaluation des offres se fait sur la base de critères économiques, financiers
et techniques, mentionnés dans le dossier d’appel d’offres, qui en aura précisé la
méthodologie de quantification, afin de déterminer l’offre conforme évaluée la moins
disante.

Ces critères d’évaluation, tels que les coûts d’utilisation, le prix, la rentabilité, la qualité, la
valeur technique et fonctionnelle, notamment les conditions d’exploitation et d’entretien,
ainsi que la durée de vie potentielle des ouvrages produits ou des fournitures et services
concernés, les avantages potentiels au plan de la sécurité et de l’environnement, le service
après-vente et l’assistance technique, le délai d’exécution, le calendrier de paiement,
doivent être objectifs, en rapport avec l’objet du marché, qu’ils soient ou non financés sur le
budget national, quantifiables et exprimés en termes monétaires.

Les conditions et modalités d’évaluation des variantes sont déterminées par le Décret
d’application de cette loi.

Article 39 : Préférences

Lors de la passation d’un marché, et en vue de favoriser la participation des entreprises


nationales, il sera accordé une préférence à l’offre conforme au Dossier d’Appel d’Offres
présentée par un soumissionnaire mauritanien.

Article 40 : Conditions d’application de la préférence nationale

1) La préférence doit être quantifiée dans le dossier d’appel d’offres sous forme de
pourcentage du montant de l’offre. Un tel pourcentage ne peut en aucun cas excéder
quinze pour cent du prix du marché.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 356


Les conditions et modalités d’application de la préférence seront fixées par voie
règlementaire et devront être conformes aux pratiques et normes internationales en la
matière.

Section 5 : Transparence du processus d’attribution

Article 41 : Publication des décisions

Les décisions rendues en cours de procédure, en matière de pré qualification,


d’établissement de liste restreinte, de lancement, d’ouverture ou d’attribution de marchés
font l’objet d’une publication selon des modalités définies par voie règlementaire, et en tout
état de cause dans le Bulletin Officiel des Marchés Publics ou par des moyens électroniques.
Cette publication fait courir les délais de recours des contestations éventuelles des candidats
ou et soumissionnaires.

Article 42 : Information des candidats et des soumissionnaires

L’autorité contractante doit communiquer par écrit à tout candidat ou soumissionnaire,


qui le demande, le montant du marché attribué, le nom de l’attributaire, dans un délai de
cinq (5) jours calendaires à compter de la réception de sa demande écrite.

Les autorités contractantes observent un délai minimum de quinze (15) jours calendaires
après la publication de l’attribution provisoire visée à l’article 41 de la présente loi, avant
de procéder à la signature du marché.

A compter de la publication mentionnée à l’article 41 de la présente loi, le candidat ou


soumissionnaire qui a un intérêt légitime à contester la décision de la Commission de
Passation de l’autorité contractante ou de la Commission de contrôle compétente doit,
sous peine de forclusion, exercer, dans le délai prescrit, les recours visés aux articles 55 et
suivants de la présente loi.

Section 6 : Contrôle, Signature, Approbation et Notification du Marché et entrée en


vigueur

Article 43 : Contrôle

Conformément aux dispositions de l’article 12 de la présente loi, la Commission de Contrôle


des Marchés Publics compétente a pour responsabilité de s’assurer de la conformité de la
procédure appliquée et du contenu du marché vis-à-vis de la règlementation. En cas de
marché sur financement extérieur l’avis de non objection du bailleur de fonds sur la
régularité du processus peut être requis si la Convention de financement liant le pays à ce
bailleur le prévoit.

Lorsque la passation d’un marché a été soumise à l’obligation d’une autorisation préalable
et que cette obligation n’a pas été respectée, le marché est nul et de nullité absolue. Cette
autorisation doit être en tout état de cause annexée au contrat de marché.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 357


Article 44 : Signature

Sauf quand il en est disposé autrement dans la présente loi, ainsi que dans le cadre de la
procédure de marché par entente directe et des prestations intellectuelles, aucune
négociation n’a lieu entre l’autorité contractante et le soumissionnaire ou l’attributaire sur
l’offre soumise. L’autorité contractante procède à la mise au point du marché en vue de sa
signature, sans que les dispositions contractuelles puissent entraîner une modification des
conditions de l’appel à la concurrence ou du contenu du procès-verbal d’attribution du
marché.

Avant la signature de tout marché, les services compétents des autorités contractantes
doivent fournir à leurs cocontractants la preuve que le crédit est disponible et a été
réservé.

La signature du marché doit intervenir dés l’épuisement du délai de recours défini à


l’article 55, sous réserve des contestations introduites.

Article 45 : Approbation des marchés

Les marchés publics sont transmis par l’autorité contractante ou la Commission de


passation, le cas échéant, en fonction des seuils d’approbation déterminés par voie
règlementaire, pour approbation.

Cette approbation doit intervenir dans le délai de validité des offres.

L’approbation du marché ne pourra être refusée que par une décision motivée, rendue
dans les quinze (15) jours calendaires de la transmission du dossier d’approbation et
susceptible de recours devant l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, par toute
partie au contrat.

En tout état de cause, elle doit intervenir pendant la période de validité des offres. Passé
ce délai, le soumissionnaire est autorisé à retirer son offre.

Le refus de visa ou d’approbation ne peut toutefois intervenir qu’en cas d’absence ou


d’insuffisance de crédits.

Les marchés qui ne sont pas approuvés sont nuls et de nullité absolue. Ils ne sauraient
engager financièrement l’autorité contractante.

Article 46 : Notification

Les marchés, après accomplissement des formalités d’approbation, doivent être notifiés
avant tout commencement d’exécution.

La notification consiste en un envoi par l’autorité contractante du marché signé au


titulaire, dans les trois jours calendaires suivant la date d’approbation, par tout moyen

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 358


permettant de donner date certaine. La date de notification est la date de réception du
marché par le titulaire. Les cautions des soumissionnaires non retenus leur sont
restituées.

Article 47 : Entrée en vigueur

Le marché entre en vigueur dès sa notification. L’entrée en vigueur du marché marque le


début des obligations juridiques d’exécution et, sauf dispositions contraires du marché, le
début des délais de réalisation.

Dans les quinze (15) jours calendaires de l’entrée en vigueur du marché, un avis d’attribution
définitive est publié dans le bulletin Officiel des Marchés Publics, ou par voie électronique
ou tout autre moyen de publication.

Chapitre 4 : De l’exécution des Marchés Publics

Article 48 : Révision des prix

Les marchés dont les durées d’exécution sont supérieures à six mois sont révisables par
application d’une ou plusieurs formules de révision de prix annoncées obligatoirement dans
le marché.
Les conditions et modalités d’application des révisions des prix sont fixées par le décret
d’application de cette loi.
Les dépassements par rapport au délai contractuel d’exécution imputables au titulaire du
marché ne peuvent en aucun cas justifier la révision des prix du marché.

Article 49 : Pénalités de retard

En vue d’assurer le respect des délais contractuels convenus, tout marché doit obligatoirement
prévoir une clause relative aux pénalités de retard. Si le dépassement du délai contractuel est
imputable au fait de l’attributaire du marché, il lui sera fait application de ces pénalités

Le taux et les conditions d’application de ces pénalités de retard sont fixés dans le décret
d’application de la présente loi.

Article 50 : Intérêts moratoires

Le retard dans le paiement des acomptes et des soldes dus au titre des marchés publics par
rapport aux délais fixés par le Cahier des Clauses Administratives Particulières imputable à
l’autorité contractante ouvre et fait courir, sans autre formalité et de plein droit au profit du
titulaire du marché, des intérêts moratoires.

Ces intérêts moratoires sont calculés au delà d’une période précisée par le Dossier d’appel
d’offre et n’excédant pas quatre vingt dix jours et sur la base du taux directeur de la Banque
Centrale de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 359


Le taux et les modalités d’application de ces intérêts moratoires sont fixés dans le Décret
d’application de la présente loi.

Article 51 : Avenants

Les stipulations relatives au montant d’un marché public ne peuvent être modifiées que par
voie d’avenant et dans la limite de vingt pour cent de la valeur totale du marché de base.

L’importance de certains marchés peut être de nature à justifier des limitations


complémentaires à la conclusion d’avenants, qui seront fixées par voie règlementaire et en
tout état de cause définies dans le Cahier des Clauses Administratives Particulières.

L’avenant est adopté et notifié selon la même procédure d’examen que le marché de base. Il
ne peut modifier ni l’objet du marché, ni le titulaire du marché, ni la monnaie de règlement,
ni la formule de révision des prix. La passation d’un avenant est soumise à l’autorisation
préalable de la Commission de Contrôle des Marchés Publics compétente.

Article 52 : Résiliation

La résiliation emporte la rupture du marché. Le titulaire du marché est exclu définitivement


et un règlement immédiat des comptes doit avoir lieu dans les conditions stipulées au Cahier
des Clauses Administratives Générales.

La résiliation ne peut être prononcée qu’avant la réception définitive des travaux,


fournitures ou services. Elle peut intervenir soit à l’amiable, soit par décision unilatérale de
l’Administration, soit sur décision judiciaire.

Les conditions et modalités d’application des différents types de résiliation seront fixées
dans le décret d’application de la présente loi.

Titre 4 : Contentieux relatifs aux procédures de passation des marchés publics

Chapitre 1 : Contentieux de la Passation

Article 53 : Saisine de la commission de règlement des différends

La saisine de la commission de règlement des différends entraîne une suspension


immédiate de la procédure de passation.

Les décisions rendues par les Commissions de passation de marchés et la Commission


Nationale de Contrôle des Marchés Publics peuvent faire l’objet d’un recours effectif devant
la Commission de règlement des différends de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics
dans un délai de cinq jours ouvrables à compter de la date de publication de la décision
faisant grief. Toute décision des Commissions de Passation et de Contrôle des marchés qui
n’aura pas été publiée suivant les dispositions définies par la présente loi et son décret
d’application est considérée comme nulle et de nullité absolue.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 360


La Commission de règlement des différends rend sa décision dans les quinze jours de sa
saisine ; ce délai peut être prorogé sur décision motivée de la Commission ; toutefois la
décision doit être rendue dans un délai maximum de vingt et un jours à compter de la date
de saisine de la Commission de règlement des différends faute de quoi la procédure ne
peut plus être suspendue.

L’avis de suspension de la procédure doit être publié par la Commission de règlement des
différends deux jours ouvrables après sa saisine dans un quotidien local de large diffusion,
sur un site électronique commun et gratuit et dans la première publication du Bulletin
officiel des marchés publics.

L’avis définitif de la Commission de règlement des différends doit être notifié aux parties
concernées et publié deux jours ouvrables au plus tard suivant sa délibération dans les
formes de publication définies dans l’alinéa précédent.

Ce recours peut être exercé soit par lettre recommandée avec accusé de réception, soit
par tout moyen de communication électronique selon les modalités définies par la présente
loi.

Article 54 : Objet de la décision

Les décisions de la Commission de règlement des différends ne peuvent avoir pour effet
que de corriger la violation alléguée ou d’empêcher que d’autres dommages soient
causés aux intérêts concernés, ou de suspendre ou faire suspendre la décision litigieuse ou
la procédure de passation. En cas de décision constatant la violation de la règlementation
applicable, l’autorité contractante doit s’y conformer en prenant, dans les plus brefs délais,
les mesures de nature à remédier aux irrégularités constatées.

Article 55 : Recours contre la décision de la Commission

La décision de la Commission de règlement des différends est immédiatement exécutoire.

Article 56 : Saisine d’office de la Commission

Sur le fondement des informations recueillies dans l’exercice de ses missions, ou de toute
information communiquée par des autorités contractantes, des candidats, soumissionnaires
ou des tiers, la Commission de règlement des différends peut se saisir d’office à la
demande de son Président ou du tiers de ses membres et statuer sur les
irrégularités, fautes et infractions constatées.

La saisine d’office de la Commission de règlement des différends est suspensive de la


procédure d'attribution du marché si cette dernière n’est pas encore définitive.

Chapitre 2 : Contentieux de l’Exécution des Marchés Publics

Article 57 : Recours amiable

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 361


Les titulaires de marchés publics doivent préalablement introduire un recours auprès de
l’autorité contractante suivant les voies administratives habituelles, aux fins de rechercher
un règlement amiable aux différends et litiges les opposant à l'autorité contractante en
cours d'exécution du marché.

Tout litige qui aura fait préalablement l'objet d'un recours à l’amiable et qui n'aura pas été
réglé suivant les délais impartis, pourra être porté le cas échéant devant l’instance de
conciliation prévue dans le contrat.

Article 58 : Recours contentieux

Tout litige soumis à la conciliation et qui n’aura pas été réglé dans les délais prévus par le
contrat peut être porté devant les juridictions ou les instances arbitrales compétentes.

Titre 5 : Règles d’Ethique et Sanctions en matière de Marchés Publics.

Chapitre 1 : Règles éthiques applicables aux autorités publiques et aux candidats,


soumissionnaires, titulaires de marchés.

Article 59 : Conflits d’intérêt

Les représentants et membres des autorités contractantes, de l’Administration, des autorités


chargées du contrôle et de la régulation des marchés publics et plus généralement,
l’ensemble des personnes morales ou physiques de droit public et de droit privé, ainsi que
toute personne intervenant, à quelque titre que ce soit, dans la chaîne de passation des
marchés publics, soit pour le compte d’une autorité contractante, soit pour le compte d’une
autorité d’approbation, de contrôle ou de régulation sont soumis aux dispositions
législatives et règlementaires prohibant les pratiques frauduleuses et les conflits d’intérêt
dans la passation des marchés publics.

Article 60 : Engagements des candidats et soumissionnaires

Les candidats et soumissionnaires ont l’obligation, sous peine de rejet de leur offre,
d’informer par écrit l’autorité contractante tant lors du dépôt de leurs offres que pendant
toute la procédure de passation jusqu’à la fin de l’exécution du marché de tout paiement,
avantage ou privilège accordé au profit de toute personne, agissant comme intermédiaire
ou agent, en rémunération de toute prestation effectuée envers eux. Cette déclaration doit
comprendre un engagement de n’influencer en aucune manière le déroulement de la
procédure de passation sous peine des sanctions prévues ci-après.

Chapitre 2 : Sanctions des violations de la règlementation en matière de Marchés Publics

Section 1 : Des fautes reprochables aux agents publics et de leurs sanctions

Article 61 : Marchés passés, contrôlés et payés en violation des dispositions de la


présente loi

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 362


Sans préjudice des sanctions pénales prévues par la règlementation en vigueur, les agents
publics responsables de marchés publics passés, contrôlés ou payés en violation des
dispositions de la présente loi sont exclus de manière temporaire ou définitive, en fonction
de la gravité de la faute commise, de la participation à toute autre procédure de marché, et
sont passibles des sanctions disciplinaires prévues par les textes en vigueur en matière de
comptabilité publique et de statut de la fonction publique sans préjudice des procédures
pénales prévues en la matière. Il en est ainsi pour tout agent qui entreprend toute action ou
décision destinées à faire échec à l’exécution de la loi et de la règlementation applicables
aux marchés publics notamment :

- des agents publics ayant procédé à un fractionnement des dépenses ;


- des fonctionnaires ayant des intérêts de nature à compromettre leur indépendance
dans une entité soumise au contrôle de leur administration ou en relation
contractuelle avec celle-ci (conflit d’intérêt) ;
- des agents publics qui en l’absence de toute dérogation, passent des marchés
avec des entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de services exclus
conformément aux dispositions de l’article 64 ci-dessous ;
- de ceux qui utilisent illégalement des informations confidentielles ;
- de ceux qui interviennent dans la passation ou l’exécution de marchés non
approuvés par l'autorité compétente ;
- de ceux qui exerceraient un contrôle partiel et/ou partial de la qualité/quantité des
biens et services fournis par le cocontractant au détriment de l’intérêt de
l’Administration
- de ceux qui autorisent et ordonnent des paiements après délivrance d'un titre de
paiement qui ne correspond pas aux biens ou services effectivement fournis, ou alors
que les travaux ne sont pas terminés ou l’ont été de manière non satisfaisante.

Article 62 : Irrégularités et actes de corruption

Sans préjudice des sanctions prévues à l’article 63 ci-dessous et des sanctions pénales
prévues par les lois et règlements en vigueur, les fonctionnaires ou agents publics, auteurs
d’irrégularités et d’actes de corruption commis dans le cadre de la procédure des marchés
publics, sont tenus à la réparation des dommages résultant de leurs actes.

En particulier :

- en cas de prévarication, pour l’agent qui se rendant coupable de forfaiture prend,


soit en pleine connaissance de cause, soit, par une négligence inadmissible une
décision manifestement inéquitable ;
- en cas de corruption, pour l’agent qui sollicite ou reçoit une rémunération ou un
avantage quelconque pour lui-même ou pour un tiers pour accomplir ou s’abstenir
d’accomplir un acte dans le cadre de ses fonctions.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 363


Le comptable assignataire est pécuniairement responsable en cas de paiement réalisé par
ses soins au profit :

- soit d'un titulaire de marché en violation des dispositions contractuelles ;


- so it d 'u n e b an qu e o u d 'u n établissement financier autre que le bénéficiaire du
nantissement.
Section 2 : Des fautes commises par les candidats, soumissionnaires ou titulaires de
marchés et de leurs sanctions

Article 63 : Pratiques frauduleuses et actes de corruption

Au terme de la présente loi les candidats et soumissionnaires sont tenus d’observer, lors de
la passation et de l’exécution des marchés publics, les règles d’éthique professionnelle les
plus strictes.

1. En vertu de ce principe, la présente loi définit, aux fins d’application de la présente


disposition, les termes ci-dessous de la façon suivante :

- est coupable de corruption quiconque offre, donne, sollicite ou accepte, directement


ou indirectement, un quelconque avantage en vue d’influencer l’action d’un agent
public au cours de l’attribution ou de l’exécution d’un marché public, et
- se livre à des manœuvres frauduleuses quiconque déforme, omet ou dénature des
faits afin d’influencer l’attribution ou l’exécution d’un marché public ;
- on entend par pratiques collusoires un système ou un arrangement entre deux
soumissionnaires ou plus, l’autorité contractante en étant informée ou non, destiné à
fixer les prix à des niveaux artificiels et non concurrentiels ;
on entend par pratiques coercitives les préjudices ou les menaces de préjudices
portés directement ou indirectement à des personnes ou à leurs biens en vue
d’influer sur leur participation au processus de passation des marchés ou d’affecter
l’exécution du marché.
2. l’autorité contractante procédera à l’annulation de la proposition d’attribution du marché
si elle établit que le soumissionnaire auquel il est recommandé d’attribuer le marché est
coupable, directement ou par l’intermédiaire d’un agent, de corruption ou s’est livré à des
manœuvres frauduleuses, collusoires ou coercitives en vue de l’obtention de ce marché ;

3. La Commission disciplinaire de l’Autorité de Régulation sanctionnera le candidat ou le


soumissionnaire en l’excluant indéfiniment ou pour une période déterminée de toute
participation aux marchés publics, s’il a été établit, à un moment quelconque, que ces
derniers se sont livrés, directement ou par l’intermédiaire d’un agent, à la corruption ou à
des manœuvres frauduleuses, collusoires ou coercitives en vue de l’obtention ou au cours
de l’exécution d’un marché public.

Article 64 : Liste des exclusions

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 364


Chaque autorité concédante contractante doit régulièrement informer l’Autorité de
Régulation des Marchés Publics des manquements graves, commis par des candidats ou
titulaires de marché pouvant justifier une exclusion temporaire ou définitive des marchés
publics.

Pour chaque cas d’espèce, l’Autorité de Régulation des Marchés Publics apprécie l’opportunité
de l’application d'une telle sanction conformément aux dispositions de l’article 63 de la
présente loi.

La liste des exclusions constamment réactualisée est communiquée à tous les services
appelés dans chaque administration, à passer des marchés et publiée régulièrement dans
le bulletin officiel des Marchés Publics et sur le site Internet de l’Autorité de Régulation des
Marchés Publics.

Article 65 : Nullité des contrats

Tout contrat obtenu, ou renouvelé au moyen de pratiques frauduleuses ou d’actes de


corruption, ou à l’occasion de l’exécution duquel des pratiques frauduleuses et des actes de
corruption ont été perpétrés est considéré comme entaché de nullité, sauf si l’intérêt public
constaté par la Commission de règlement des différends s’y oppose.

Tout contractant dont le consentement aura été vicié par un acte de corruption peut
demander à la juridiction compétente l'annulation de ce contrat, sans préjudice de son droit
de demander des dommages et intérêts.

Dispositions transitoires et finales

Article 66 : Les marchés publics notifiés antérieurement à la date d’entrée en vigueur de la


présente loi demeurent régis, pour leur exécution, par les dispositions qui étaient
applicables au moment de leur notification.

Les procédures de passation des marchés publics dans le cadre desquelles les offres des
soumissionnaires ont été reçues par l’autorité compétente avant l’entrée en vigueur de la
présente loi demeurent régies, pour leur passation, par les dispositions applicables au
moment de leur réception.

Leur exécution obéit aux mêmes dispositions.

Les institutions chargées de la passation et du contrôle des marchés publics continuent


d’exercer leurs missions en attendant la mise en place des institutions nouvelles prévues par
la présente loi.

Article 67 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à la présente loi.

Article 68 : La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat et publiée au Journal Officiel de
la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 365


2. Arrêté n°211/PM du 14 février 2011 portant seuils de compétences des organes de
passation, de contrôle des marchés et la composition des Commissions de Passations des
Marchés Publics

Article 1: Objet

Le présent Arrêté d’application de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant Code des
Marchés Publics et ses Décrets d’application a pour objet de fixer les seuils de compétence
des Organes de Passation des Marchés Publics, le seuil de Contrôle des marchés publics, le
seuil d’obligation de fournir une garantie et la composition des Commissions de Passation
des Marchés Publics et leurs rémunérations et leurs avantages.

Article 2: Seuil de compétence des Commission de Passation Marchés Publics

En application des dispositions de l’article 5 de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant


Code des Marchés, le montant à partir duquel toute dépense publique devient de la
compétence des Commissions de Passation des Marchés Publics est fixé à dix millions
(10.000.000 UM TTC) ouguiya toutes taxes comprises. Eu égard à la spécificité de l’activité
des institutions suivantes : le CSA, l’APAUS, la SOMELEC, l’ENER et la SNDE le seuil est porté à
cinquante (50.000.000 UM) millions ouguiya.

Article 3: Seuil de Contrôle des Marchés Publics

En tant qu’organe de contrôle des marchés publics de l’ensemble des acheteurs publics, la
Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics (CNCMP) procède, en application
des articles 11 et 12 de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant Code des Marchés à :

l’examen et l’approbation des dossiers d’appel d’offres, des Demande de Propositions , des
rapports d’évaluation des soumissions, des procès verbaux et des décisions préparés ou pris
par les Commissions de Passation des Marchés Publics des autorités contractantes, des
marchés d’un montant supérieur à deux cent millions (200.000.000 UM TTC) ouguiya toutes
taxes comprises.

Article 4: Seuil de Contrôle des marchés d’entente directe

En application des dispositions de l’article 30 du décret n° 2011-179 du 07 Juillet 2011


portant organisation et fonctionnement de la Commission Nationale de Contrôle des
Marchés Publics, les décisions de la CNCMP en matière de marchés d’entente directe sont
immédiatement transmises à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics dés que le
montant du marché dépasse cent millions (100.000.000 UM TTC) ouguiya toutes taxes
comprises.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 366


Article 5: Seuil d’obligation de fournir une garantie.

En application des dispositions de l’article 45 du décret n° 2011-180 du 07 Juillet 2011


portant application de certaines dispositions de la Loi n° 2010-044 du 22/07/2010 portant
Code des Marchés pour être admis à présenter une offre, les soumissionnaires aux marchés
passés après appel d’offres sont tenus de fournir une garantie d’offre lorsque le Dossier
d’Appel d’Offres l’exige. Des engagements sur l’honneur de la part des candidats peuvent
être acceptés pour les marchés dont l’estimation budgétaire est inférieure à vingt millions
(20.000.000 UM TTC) ouguiya toutes taxes.

Article 6: Composition des Commissions de Passation des Marchés.

En plus de son Président, la Commission de Passation des Marchés Publics est composée de
neuf membres.

En application des dispositions de l’article 9 de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant


Code des Marchés et 28 du décret n° 2011-178 du 07 Juillet 2011 portant organisation et
fonctionnement des Organes de Passation des Marchés Publics, les marchés des
Départements ministériels, des Etablissements publics, des Sociétés d’Etat des Agences, des
projets de développement, des Collectivités territoriales et de tout autre organisme créé par
l’Etat ou les collectivités locales sont de la compétence des Commissions de Passation des
Marchés Publics suivantes :

Commission

de Passation Entités rattachées

des Marchés Publics

 Ministère d’Etat à l’Education Nationale, à l’Enseignement


Supérieur et à la Recherche Scientifique
 Ministère des Affaires Islamiques et de l’Enseignement
Originel
 Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la
Modernisation de l’Administration
1. Secteurs Sociaux
 Ministère de la Santé
 Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille
 Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports
 Ministère Délégué auprès du Ministère d’Etat à l’Education
Nationale chargé de l’Enseignement Fondamental
 Ministère Délégué auprès du Ministère d’Etat à l’Education
Nationale chargé de l’Enseignement Secondaire
 Ministère Délégué auprès du Ministère d’Etat à l’Education
Nationale chargé de l’Emploi, de la Formation
Professionnelle et des Nouvelles Technologies
 EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés aux différents
Départements

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 367


 Ministère de la Défense Nationale
 Etat major Nationale
 Etat major de Gendarmerie nationale
 Etat major de la Garde Nationale
2. Défense et Sûreté  Groupement Général de la Sécurité des Routes
 La Direction Générale de la Sûreté Nationale
 Secrétariat Général de la Présidence de la République
 Ministère de la Justice
 Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
 Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation
 Ministère de la Communication et des Relations avec le
Parlement
 Secrétariat Général du Gouvernement
3. Secteurs de  Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action
Humanitaire et aux relations avec la Société Civile
Souveraineté  Les Communes
 EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés aux différents
Départements

 Ministère des Affaires Economiques et du Développement


 Ministère des Finances
 Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime
 Ministère du Commerce, l’Industrie, de l’Artisanat et du
4. Secteurs Tourisme
 Banque Centrale de Mauritanie
de l’Economie
 EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés aux différents
et des Finances Départements

5. Secteurs des  Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement


 Ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines
Services de base et  EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés aux deux
Industries Départements
extractives

 Ministère du Développement Rural


 Ministère Délégué auprès du Premier Ministre chargé de
6. Secteurs Rural et l’Environnement et le Développement Durable
 Commissariat à la Sécurité Alimentaire
Sécurité alimentaire  EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés aux différents
Départements

7. Secteurs des  Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de


l’Aménagement du Territoire
Infrastructures  Ministère de l’Equipement et des Transports
 EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés aux deux
Départements

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 368


Article 7 : Rémunérations et avantages

Les salaires et autres avantages des Présidents et des membres des Commissions de
Passation des Marchés Publics sont fixés par arrêté du Ministre des Finances et sont pris en
charge sur les budgets alloués à ces Commissions.

Article 8 : Application

Les Ministres, le Secrétaire Général du Gouvernement, les Commissaires, le Gouverneur de


la Banque Centrale, les chefs de missions diplomatiques pour les marchés dont l’exécution
se passe en dehors du territoire national, les Secrétaires Généraux des Ministères, les
Directeurs Généraux des Etablissement Publics, des Sociétés d’Etat, des Agences, les
Coordonnateurs des Projets et les Ordonnateurs des budgets des Collectivités locales sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application et la diffusion du présent arrêté qui
abroge toutes les dispositions antérieures contraires.

La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) n’est pas comprise dans cette répartition.

Article 9 : Publication et Entrée en vigueur

Le présent Arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie et


entrera en vigueur à partir du mercredi 1er Février 2012.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 369


3. Arrêté n° 718/PM du 3 avril 2012 modifiant certaines dispositions de l’arrêté n° 211 du
14 février 2012 portant application de certaines dispositions de la Loi n°2010.044 du 22
juillet 2010 portant Code des Marchés Publics et ses décrets d’application

Article Premier : Les dispositions de l’article 2,3.6 et 8 de l’arrêté n°211 du 14 février 2012
portant application de certaines dispositions de la loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant
code des Marchés Publics et ses décrets d’application sont abrogées et remplacées ainsi qu’il
suit :

Article 2 (nouveau) : Seuil de compétence des Commission de Passation Marchés Publics

En application des dispositions de l’article 5 de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant


Code des Marchés, le montant à partir duquel toute dépense publique devient de la
compétence des Commissions de Passation des Marchés Publics est fixé à dix millions
(10.000.000 UM TTC) ouguiya toutes taxes comprises.

Article 3 (nouveau) : Seuil de Contrôle des Marchés Publics

En tant qu’organe de contrôle des marchés publics de l’ensemble des acheteurs publics, la
Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics (CNCMP) procède, en application
des articles 11 et 12 de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant Code des Marchés à :

l’examen et l’approbation des dossiers d’appel d’offres, des Demande de Propositions , des
rapports d’évaluation des soumissions, des procès verbaux et des décisions préparés ou pris
par les Commissions de Passation des Marchés Publics des autorités contractantes, des
marchés d’un montant supérieur à deux cent millions (100.000.000 UM TTC) ouguiya toutes
taxes comprises pour les fournitures et prestations intellectuelles et à (200.000.000 UM TTC)
ouguiya toutes taxes comprises pour les travaux.

Article 6 (nouveau) : Composition des Commissions de Passation des Marchés.

En plus de son Président, la Commission de Passation des Marchés Publics est composée de
neuf membres.

En application des dispositions de l’article 9 de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant


Code des Marchés et 28 du décret n° 2011-178 du 07 Juillet 2011 portant organisation et
fonctionnement des Organes de Passation des Marchés Publics, les marchés des
Départements ministériels, des Etablissements publics, des Sociétés d’Etat des Agences, des
projets de développement, des Collectivités territoriales et de tout autre organisme créé par
l’Etat ou les collectivités locales sont de la compétence des Commissions de Passation des
Marchés Publics suivantes :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 370


Commission Ancrage
institutionnel
de Passation Entités rattachées

des Marchés
Publics

Ministère d’Etat à - Ministère d’Etat à l’Education Nationale, à


l’Education Nationale, l’Enseignement Supérieur et à la Recherche
à l’Enseignement Scientifique
- Ministère de la Santé
Supérieur et à la
- Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance
Recherche et de la Famille
1. Secteurs Scientifique - Ministère Délégué auprès du Ministère
Sociaux d’Etat à l’Education Nationale chargé de
l’Enseignement Fondamental
- Ministère Délégué auprès du Ministère
d’Etat à l’Education Nationale chargé de
l’Enseignement Secondaire
- Ministère Délégué auprès du Ministère
Ministère de la d’Etat à l’Education Nationale chargé de
Culture, de la l’Emploi, de la Formation Professionnelle et
Jeunesse et des des Nouvelles Technologies
- EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés
Sports
aux différents Départements

Ministère de la - Ministère des Affaires Islamiques et de


Fonction Publique, du l’Enseignement Originel
Travail et de la - Ministère de la Fonction Publique, du Travail
et de la Modernisation de l’Administration
Modernisation de
- Ministère de la Communication et des
l’Administration Relations avec le Parlement
- Ministère de la Culture, de la Jeunesse et
des Sports
- Commissariat aux Droits de l’Homme, à
l’Action Humanitaire et aux relations avec la
Société Civile
- EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés
aux différents Départements
Ministère de - Secrétariat Général de la Présidence de la
l’Intérieur et de la République
Décentralisation - Ministère de la Justice
- Ministère des Affaires Etrangères et de la
Coopération
- Ministère de l’Intérieur et de la
Décentralisation

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 371


3. Secteurs de - Secrétariat Général du Gouvernement
- Les Communes
Souveraineté - EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés
aux différents Départements

Ministère des Affaires


- Ministère des Affaires Economiques et du
Economiques et du Développement
4. Secteurs - Ministère des Finances
Développement
- Ministère des Pêches et de l’Economie
de l’Economie Maritime
- Ministère du Commerce, l’Industrie, de
et des
l’Artisanat et du Tourisme
Finances - EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés
aux différents Départements
5. Secteurs des Ministère de -Ministère de l’Hydraulique et de
l’Hydraulique et de l’Assainissement
Services de
l’Assainissement
base et -Ministère du Pétrole, de l’Energie et des
Industries Mines
extractives
-EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés
aux deux Départements

Ministère du -Ministère du Développement Rural


Développement Rural
6. Secteurs -Ministère Délégué auprès du Premier
Rural et Ministre chargé de l’Environnement et le
Développement Durable
Sécurité
alimentaire -EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés
aux différents Départements

7. Secteurs des Ministère de l’Habitat, -Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de


de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire
l’Aménagement du
Infrastructures -Ministère de l’Equipement et des Transports
Territoire
EPAs, EPICs, Sociétés et Agences rattachés aux
deux Départements

La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) et les entités bénéficiant d’un régime
dérogatoire en vertu d’un contrat-programme ou des dispositions législatives ne sont pas
comprises dans cette répartition.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 372


La liste des autres entités exclues de la répartition sera fixée par arrêté du Premier Ministre.

Article 8 (nouveau) : Application

Les Ministres, le Secrétaire Général du Gouvernement, les Commissaires, le Gouverneur de


la Banque Centrale, les chefs de missions diplomatiques pour les marchés dont l’exécution
se passe en dehors du territoire national, les Secrétaires Généraux des Ministères, les
Directeurs Généraux des Etablissement Publics, des Sociétés d’Etat, des Agences, les
Coordonnateurs des Projets et les Ordonnateurs des budgets des Collectivités locales sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application et la diffusion du présent arrêté qui
abroge toutes les dispositions antérieures contraires.
Article 2 : Jusqu'à la mise en place des organes de passation des Marchés Publics, les entités
non comprises dans la répartition restent soumises aux dispositions du présent arrêté.

Article 3 : Le présent Arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de


Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 373


4. Arrêté n°729 /PM du 8 avril 2012 fixant la liste des entités publiques dotées des organes
spéciaux de passation des marchés publics

Article Premier : La liste des entités publiques dotées de leurs propres organes de passation
des marchés publics est fixée comme suit :

 Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA)


 Agence Nationale pour les Etudes et de Suivi des projets (ANESP) ;
 Société Nationale d’Importation et d’Exportation (SONIMEX) ;
 Société Mauritanienne de Gaz (SOMAGAZ) ;
 Centre Hospitalier National (CHN) ;
 Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels, Matériels et Consommables Médicaux
(CAMEC) ;
 Agence Nationale de Développement des Energies Renouvelables (ANADER) ;
 Société Nationale d’Aménagement de Terrains, de Développement de l’Habitat et de
promotion et de Gestion Immobilière (ISKAN) ;
 Mauritanie Airlines International (MAIL) ;
 Agence de Développement Urbain (ADU) :
 Agence Mauritanienne d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public pour l’Emploi
(AMEXTIPE)
 Caisse de Dépôts et de Développement (CDD) ;
 Société Nationale des Forages et Puits (SNFP) ;
 Office National des Services d’Eau Rural (ONSER)
 Office National d’Aménagement Agricole et des Travaux (SNAAT) ;
 Etablissement pour la Réhabilitation et la Rénovation de la ville de Tintane (ERRT) ;
 Direction des Projets Education et Formation ;
 Agence National du Titres Sécurisés (ANRPTS).

Article 2 : Pour le commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) et la société Nationale


d’Importation et d’Exportation (SONIMEX), la montant à partir du quel la dépense publique
devient de la compétence de la commission spéciale de passation des marchés et de la
Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics (CNCMP) est fixé respectivement à
(200.000.000 UM TTC) ouguiyas toutes taxes comprises à trois cent millions (300.000.000
UM TTC) ouguiyas toutes taxes comprises.

Article 3 : Le présent arrêté sera publié au journal Officiel de la République Islamique de


Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 374


5. Arrêté n°829 /PM du 2 mai 2012 complétant l’arrêté n° 729 modifié, fixant la liste des
entités publiques dotées des organes spéciaux de passation des marchés publics

Article Premier : La liste fixée à l’article premier de n° 729 du 08 avril 2012, modifié, fixant la
liste des entités publiques dotées d’organes spéciaux de passation de marchés publics est
complétée ainsi qu’il suit :

 Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN) :

Article 2 : Le présent arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de


Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 375


6. Arrêté n° 844/PM du 3 mai 2012 fixant les modalités de désignation du président et des
membres des organes spéciaux de passation des marchés publics

Article Premier : Chaque ordonnateur du budget désigne la personne responsable de la


passation des marchés publics suivant une procédure de sélection transparente, compétitive
et faite sur la base des critères d’intégrité morale, de qualification et d’expérience dans les
domaines juridique, technique et économique des marchés publics, à l’intérieur de
l’institution si les ressources humaines le permettent ou en dehors dans le cas contraire.

Article 2 : La désignation de la personne responsable de la passation des marchés publics est


faite par une décision de l’Ordonnateur du budget pour une durée de trois (3) ans
renouvelable une seule fois et elle est formalisée par un arrêté du Premier Ministre. Elle
exercera ses fonctions en plein temps et en dehors de toute autre activité.

Article 3 : La personne responsable de la passation des marchés publics préside la


Commission de Passation des Marchés Publics (CPMP). Elle assurera le recrutement, à
l’intérieur de l’institution si les profils nécessaires sont disponibles ou en dehors dans le cas
contraire, de ses sept (7) membres qui seront choisis en fonction de leur compétence et à la
suite d’une procédure transparente. Les résultats de cette sélection sont validés par
l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP).

Les CPMP comprennent au moins un spécialiste de passation des marchés publics et peuvent
comprendre des ingénieurs du génie rural ou génie civil, des administrateurs, des
économistes ou des juristes ou tout autre profil dont la compétence est requise pour le
secteur d’intervention de l’entité.

Les membres de la CPMP sont nommés par arrêté du ministre chargé de la tutelle ou du
Commissaire, selon les cas, pour une période de trois (3) ans renouvelable une seule fois. Ils
peuvent être des agents permanents de l’Autorité Contractante.

Article 4 : Le présent arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de


Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 376


7. Arrêté n° 981/PM du 4 juin 2012 modifiant certaines dispositions de l’arrêté n° 211 du
14 février 2012 portant application de certaines dispositions de la Loi n°2010.044 du 22
juillet 2010 portant Code des Marchés Publics et ses décrets d’application

Article Premier : Certaines dispositions de l’article (nouveau) de l’arrêté n° 211 du 11 février


2012, modifié par l’arrêté n° 718 du 03 avril 2012, portant application de certaines
dispositions de la Loi n° 2010-044 du 22 juillet 2010 portant Code des Marchés Publics et ses
décrets d’application sont rectifiés ainsi qu’il suit :

Au lieu de :

La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) et les entités bénéficiant d’un régime
dérogatoire en vertu d’un contrat-programme ou des dispositions législatives ne sont pas
comprises dans cette répartition.

Lire :

La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), la Société Nationale d’Importation et


d’Exportation (SONIMEX) crée par la Loi n° 66-015 du 20 janvier 1966 et les entités
bénéficiant d’un régime dérogatoire en vertu d’un contrat-programme ou des dispositions
législatives ne sont pas comprises dans cette répartition.

Article 2 : sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté.

Article 3 : Le présent arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de


Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 377


8. Arrêté Conjoint n° 1486/MIDEC/MF du 27 aout 2013 portant approbation du Manuel de
Dépenses Communales Inférieures aux seuils de compétences des Commissions de
Passation des Marchés Publics

Article Premier : Est approuvé le Manuel des Dépenses Communales inférieures aux seuils
de compétence des Commissions de Passation des Marchés Publics joint en annexe du
présent arrêté.

Article 2 : Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, et les


ordonnateurs des budgets des Collectivités locales, sont chargés chacun en ce qui le
concerne, de l’application du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la
République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 378


9. Arrêté n°210 /PM du 10 mars 2016 portant création de structures décentralisées de
passation des marchés publics communaux
Article Premier : Objet

Il est créé au sein de chaque Moughataa, une Commission Intercommunale de Passation des
Marchés Publics ci-après « Commission », compétente pour la conduite, sur tout le territoire
de la Moughataâ, des processus de passation de marchés communaux d’un montant
supérieur au plafond de compétence de la Commission Interne des Achats Communaux
«CIAC », et au plus égal à cinquante millions d’Ouguiyas Toute Taxes Comprises « TTC». Les
marchés communaux supérieurs à cinquante millions d’ouguiyas « TTC», restent de la
compétence de la Commission de Passation des Marchés des Secteurs de Souveraineté
« CPMP-S-Souv».

Article 2 : Siège

Le siège de la « Commission » est fixé à l’hôtel de ville de la commune, chef-lieu de la


Moughataâ d’implantation.

Article 3 : Composition

Les membres de la « Commission »sont :


- les Personnes Responsables des Marchés Publics désignées des communes de la
Moughataâ «PRMP» ;
- le Secrétaire Général de la commune concernée par les dossiers soumis à la
Commission, siégeant aux fins de la passation des marchés de sa commune ;
- le Trésorier de la Moughataâ ou son représentant ;
- le Délégué départemental chargé de l’Environnement ou son représentant ;
- le Chef de service départemental chargé des Travaux Publics ou son représentant.

Article 4. : Organisation et fonctionnement

4-1. Présidence et administration des travaux de la « commission »

4-1-1. Présidence de la Commission

La « Commission »est présidée par la PRMP de la commune chef-lieu de la Moughataâ


d’implantation, ci-après « le Président ». Le Président sera secondé par un vice-président
choisi parmi les membres, par ses paires, pour le suppléer en cas d’absence ou
d’empêchement. Le Président convoque les réunions de la « Commission »et fixe l’ordre du
jour de ses réunions en concertation avec les PRMP désignées desdites communes qui en
assurent alternativement la présidence. Il représente la Commission dans ses relations avec
les organes de passation, de contrôle et de régulation des marchés publics, vis à vis des
administrations et des tiers.

4-1-2. Présidence des réunions de la Commission

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 379


La présidence des réunions de la « Commission »est assurée, de manière alternée, par les
PRMP membres, des communes concernées par les points inscrits à son ordre du jour.

4-1-3. Secrétariat permanent

Le Président de la « Commission »et les présidents de séance sont assistés dans


l’administration des travaux de la Commission par un responsable chargé de son secrétariat,
dénommé «Secrétaire Permanent», sélectionné, parmi les membres ou en dehors d’eux sur
la base de ses compétences techniques, son expérience et sa probité. Le Secrétaire
Permanent est nommé, sur proposition de la Commission, par décision du Wali
territorialement compétent et ce pour une durée égale à son mandat d’élu, s’il est un élu, ou
recruté sur contrat à durée indéterminée s’il n’a pas un statut d’élu. Il assure le secrétariat
des séances de la « Commission ». Le Secrétaire permanent siège comme observateur
permanent dans les réunions de la Commission.

Le Secrétaire Permanent est secondé par un suppléant choisi et nommé dans les mêmes
formes pour le remplacer dans ses fonctions, en cas d’absence ou d’empêchement.

4-1-4.Réunions, Quorum de validation des travaux et majorité de décision

Les réunions de la « Commission »se tiennent, sur convocation du Président, à son siège ou
au siège de l’une des autres communes de la Moughataâ.

4-1-5. Quorum de validation des travaux

Le quorum de validation des travaux de la « Commission »est égal à cinq membres dont la
PRMP de la commune concernée par l’ordre du jour, président de la séance et le Secrétaire
Général de ladite commune.

4-1-6. Majorité de décision

La « Commission »statue à la majorité simple de ses membres présents à la réunion. En cas


d’égalité des voix, celle du président de séance est prépondérante.

4-2. Observateurs permanents

Siègent également, à titre consultatif, dans les réunions de la « Commission », en qualité


d’observateurs permanents :
- le Percepteur municipal de la commune concernée par l’ordre du jour,
- le Responsable technique de la commune concernée par l’ordre du jour.

Article 5. Règlement intérieur

En complément aux règles d’organisation et de fonctionnement applicables aux organes de


passation de marchés publics, en vertu du Code des marchés publics et ses textes
d’application, la « Commission », sera régie par un règlement intérieur adopté en son sein,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 380


sur la base du modèle approuvé par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics à l’usage
des Commissions de Passation des Marchés Publics.

Le Règlement intérieur définira également les modalités de programmation des réunions de


la Commission de manière à optimiser l’utilisation des ressources rares et limitées allouées
au dispositif décentralisé de passation des marchés des communes de la Moughataâ.

Article 6. : Dispositions transitoires

6 -1. Dans les communes où les conditions structurelles de constitution des


« Commission »ne sont pas réunies, les Commission Internes des Achats Communaux
«CIAC», peuvent être investies, pour le compte de leur commune, des compétences
dévolues à la « Commission »instituée par le présent arrêté.

A cet effet, chaque CIAC concernée s’adjoindra impérativement, un expert en passation de


marchés, sélectionné et nommé comme prévu au présent arrêté, qui y siègera en qualité
d’observateur permanent chargé du Secrétariat permanent. Pour l’application du présent
alinéa, les conditions de constitution des CIPAM, sont considérées non réunies dans les cas
ci-après :

i- dans les Moughataas où il n’existe qu’une seule commune (ou uni


communales),
ii- dans les communes relevant de Moughataas pluri communales dont les
« Commission »n’auront pas été constituées et devenues opérationnelles.

6-2. Nonobstant les stipulations du présent arrêté, la CPMP- S -Souv demeure, à titre
transitoire, compétente pour la conduite des processus de passation de marchés des
communes qui l’en saisissent ou dont les nouvelles structures décentralisées de passation de
marchés n’auront pas été mises en place.

6-3. Durant la période d’exécution du PNIDDLE, les Secrétaires Permanents de toutes les
« Commission » des communes couvertes par le Programme sont choisis par les
Commissions parmi les experts spécialistes communaux en passation de marchés publics mis
à disposition par la CCP-PNIDDLE, selon des dispositions arrêtées d’un commun accord.

6-4. Dans les Moughataas, non encore pourvues de services techniques déconcentrés
siégeant dans les CIPAM, les responsables desdits services au niveau de la Wilaya ou leurs
représentants les remplaceront, en tant que de besoin, dans les structures du dispositif
intercommunal de passation de marchés institué par le présent arrêté.

Article 7. : Le présent arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de


Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 381


N. Personnel Communal

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 382


1. Loi n°74.071 du 2 avril 1974 fixant les conditions de recrutement et d'emploi des agents
auxiliaires de l'État, des collectivités locales et de certains établissements publics

Chapitre Premier : Dispositions générales

Article Premier : Les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des
établissements publics dont la liste sera fixée par décret ne sont pas soumis aux dispositions
du Code du travail annexé à la loi n- 63-023 du 23 janvier 1963.

Article 2 : Les personnes morales de droit public visées à l’article 1er ci-dessus ne sont pas
soumises aux dispositions du Code du travail annexé à la loi n° 63-023 du 23 janvier 1963.

Article 3 : Le 3° de l'article 9 de la loi n° 67-172 du 18 juillet 1967 fixant le régime des


établissements publics est abrogé et remplacé par les dispositions suivantes:

Des agents auxiliaires pour les établissements dont la liste sera fixée par décret;

Des employés et ouvriers régis par le Code du travail pour les autres établissements publics.

Article 4 : Les personnels non titulaires de l'Etat, des collectivités locales et des
établissements publics sont des agents auxiliaires auxquels s'appliquent les dispositions de la
présente loi et des textes pris pour son exécution.

Article 5 : La qualité d'agent auxiliaire de l'Etat, d'une collectivité locale ou d'un établissement
public ne confère aucun droit à être intégré dans un corps de la fonction publique en dehors des
règles prévues par les textes spécifiques pour l'accès à ces corps.

Toutefois, les agents auxiliaires peuvent être autorisés à se présenter aux concours
professionnels d'accès à un établissement de formation pour le cycle correspondant à la
catégorie de l'emploi qu'ils occupent, sous réserve d'avoir suivi le stage de
perfectionnement prévu par l'article 32 de la loi n° 67-169 du 18 juillet 1967 portant statut
général de la Fonction publique.

Chapitre 2 : Garanties et Sujétions

Article 6 : Pour l'application de la présente loi, il n'est fait aucune distinction entre les sexes.

Article 7 : Les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics ne peuvent exercer. une activité lucrative, sauf dérogation accordée par le ministre
de la Fonction publique, ou avoir, directement ou par personne interposée, des intérêts
directs ou indirects dans une entreprise soumise au contrôle ou en relation avec l'Etat, la
collectivité locale ou l'établissement qui l'emploie.

Article 8 : Lorsque le conjoint d'un agent auxiliaire exerce une activité lucrative publique ou
privée, déclaration doit en être faite au ministre de la Fonction publique ou au ministre de

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 383


tutelle de la collectivité publique ou de l'établissement public intéressé. Cette autorité
prend, s'il y a lieu, toute mesure propre à préserver les intérêts de l'administration.

Article 9 : Les agents auxiliaires sont responsables à l'égard de leurs supérieurs de


l'exécution des tâches qui leur sont confiées, de l'exercice de l'autorité qui leur est conférée
et de l'exécution des ordres qu'ils ont donnés dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
leurs fonctions. Ils ne sont dégagés d'aucune des responsabilités qui leur incombent par les
responsabilités propres à leurs subordonnés.

Article 10 : Les agents auxiliaires doivent accepter les affectations qui leur sont notifiées
par leurs supérieurs hiérarchiques. A cette occasion, ils ont droit au transport pour eux et
leur famille dans les mêmes conditions que les fonctionnaires.

Article 11 : Les agents auxiliaires sont soumis aux mêmes horaires que les fonctionnaires
occupant des emplois analogues. Les travaux supplémentaires donnent lieu à une
rétribution spéciale, s'ils ne sont déjà rémunérés par une indemnité de sujétion attachée à
l'emploi occupé. Ces agents ont également droit aux frais de mission dans les mêmes
conditions que les fonctionnaires.

Article 12 : Les agents auxiliaires sont soumis à l'obligation du secret professionnel et à la


discrétion professionnelle.
A ce titre, tout détournement, toute communication de pièces ou documents à des tiers
sont interdits et les agents doivent s'abstenir de divulguer, révéler, commenter les faits et
les informations dont ils ont connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
leurs fonctions. Tout manquement à cette règle peut entraîner une action disciplinaire, sans
préjudice de poursuites pénales le cas échéant.

Les agents ne peuvent être déliés du secret ou affranchis de la discrétion que dans les cas
prévus par la réglementation en vigueur ou avec l'autorisation de l'autorité administrative
qui les emploie.

Article 13 : Toute faute commise par un agent auxiliaire dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de ses fonctions, tout comportement contraire à l'honneur, à la probité, aux
bonnes mœurs ou de nature à compromettre la dignité personnelle expose son auteur à
des sanctions disciplinaires, sans préjudice, le cas échéant, des peines prévues par la
législation pénale. L'ivresse publique dûment établie entraîne le licenciement de plein droit.

Article 14 : Si un agent auxiliaire est poursuivi par un tiers pour une faute liée à l'exécution
du service, la collectivité qui l'emploie doit le couvrir des condamnations civiles prononcées
contre lui. Toutefois, si la faute de service est entachée d'une faute personnelle détachable
de l'exercice des fonctions, l'agent supporte les conséquences dommageables de cette
dernière.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 384


Article 15 : Les collectivités publiques sont tenues de protéger les agents auxiliaires contre
les menaces et les attaques dont ils peuvent être l'objet dans l'exercice ou à occasion de
l'exercice de leurs fonctions ou en raison de leur qualité. Le cas échéant, le préjudice subi
par l'agent doit être réparé par la collectivité.
Ces mêmes collectivités sont subrogées aux droits de la victime pour obtenir des auteurs
des dommages le remboursement des réparations versées à l'agent. Elles disposent en
outre à cet effet d'une action directe qu'elles peuvent exercer, au besoin par voie de
constitution de partie civile, devant la juridiction pénale.
Article 16 : Les agents auxiliaires peuvent exercer le droit syndical.
En ce qui concerne le droit de grève, ils sont soumis aux dispositions de la loi na 71-207 du 5
août 1971 relative à l'exercice du droit de grève des fonctionnaires et à celles des textes
réglementaires pris pour son application.

Chapitre 3 : Recrutement et licenciement

ARTICLE 17 : Nul ne peut être recruté en qualité d'agent auxiliaire de l'Etat, d'une
collectivité locale ou d'un établissement public:

- s'il ne jouit de ses droits civiques et s'il n'est de bonnes vie et mœurs;
- s'il ne se trouve en position régulière au regard des lois sur le recrutement de
l'armée, lorsqu'il s'agit d'un citoyen mauritanien;
- s'il ne réunit les aptitudes physiques nécessaires pour l'exercice de la fonction ou de
l'emploi qu'il sollicite et s'il n'est indemne ou définitivement guéri de toute affection
cancéreuse, lépreuse, nerveuse, tuberculeuse, poliomyélitique, de maladie mentale
ou de maladie du sommeil ;
- s'il n'est âgé d'au moins seize ans et de quarante ans au plus.

Article 18 : Avant de procéder au recrutement d'un agent auxiliaire, l'administration doit


s'assurer par tous moyens appropriés de sa capacité à exécuter la tâche ou occuper l'emploi
qui lui est destiné.

Les agents auxiliaires peuvent être appelés à suivre des stages de formation ou de
perfectionnement avant leur entrée en fonction ou pendant leur activité.

Article 19 : Les engagements peuvent être conclus à l'essai, pour une durée minimale de
trois mois et une durée maximale d'un an. Jusqu'au terme de l'essai, il peut être mis fin à
l'engagement sans préavis, par l'administration ou par l'intéressé.

Au terme de l'essai, l'agent auxiliaire ne peut être confirmé dans son emploi qu'après avoir

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 385


subi un test professionnel.

Article 20 : Un agent auxiliaire ne peut changer d'emploi ou de ministère utilisateur sauf


dérogation prévue par décret.

Article 21 : Les agents auxiliaires peuvent être licenciés de leur emploi pour incapacité
professionnelle, pour raison disciplinaire ou pour suppression d'emploi. Dans ce dernier cas,
ils ont droit à une indemnité de licenciement et ont priorité pour être engagés dans les
emplois vacants correspondant à leurs capacités.

Article 22 : Les agents auxiliaires peuvent démissionner de leur emploi en observant un


préavis d'un mois pour les emplois subalternes, de deux mois pour les emplois moyens et
de trois mois pour les emplois supérieurs.

Le même préavis s'impose à l'administration en cas de licenciement, sous réserve de


l'application de l'article 29 ci-dessous.

Chapitre 4 : Rémunération et avantages sociaux

Article 23 : Les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics ont droit après service fait, à une rémunération dont le montant est fixé en fonction
de l'emploi occupé et de l'expérience acquise.

Article 24 : Les agents auxiliaires sont affiliés à la caisse nationale de sécurité sociale.

Chapitre 5 : Congés et permissions

Article 25 : Les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics ont droit à un congé annuel. Ce congé peut faire l'objet d'un report pour se cumuler
avec le congé dû au titre de l'année suivante. Le report du congé dû pour deux années sur la
troisième est interdit.

Article 26 : Les agents auxiliaires peuvent obtenir des congés pour maladie et des
autorisations spéciales et exceptionnelles d'absence pour des raisons familiales ou pour
subir des examens.

Article 27 : La femme agent auxiliaire a droit, le cas échéant, à un congé pour couches et
allaitement.

Article 28 : L'agent auxiliaire peut demander un congé sans rémunération pour motifs
personnels. L'autorité ayant pouvoir pour accorder ce congé est celle ayant pouvoir pour
engager l'agent. Le congé sans rémunération peut être accordé pour une durée de six mois
renouvelable une fois à l’agent à épuiser de droits à congé de maladie, et n’est pas à
mesure de reprendre des activités l’Administration prend après avoir médical, soit le

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 386


licencier, soit le mettre en congé sans rémunération.

Chapitre 6 : Régime disciplinaire

Article 29 : Les sanctions disciplinaires susceptibles d'être infligées aux agents auxiliaires
sont:
- La réprimande ;
- L'avertissement ;
- La mise à pied, d'une durée maximum d'un mois ;
- Le licenciement avec préavis ;
- Le licenciement avec suppression du préavis en cas de faute lourde ;
- La mise à pied est privative de rémunération.

Article 30 : Si l'agent fait l'objet de poursuites pénales, l'action disciplinaire peut être
ajournée jusqu'a ce que le jugement de la juridiction saisie soit devenu définitif.
Toutefois, l'action disciplinaire fondée sur une faute professionnelle peut être entreprise
indépendamment de l'action pénale.

Article 31 : Lorsqu'il s'agit d'agents de l'Etat, la réprimande, l'avertissement et la mise à pied


sont infligés par le ministre utilisateur. Pour ces agents en service dans les régions, les
pouvoirs de ce ministre peuvent être délégués au gouverneur.

Article 32 : Le licenciement par mesure disciplinaire d'un agent de l'Etat est prononcé par le
ministre de la Fonction publique dûment saisi par le ministre dont relève cet agent.

Article 33 : A l’ égard des agents auxiliaires des collectivités locales, le pouvoir disciplinaire
appartient au gouverneur.

A l'égard des agents auxiliaires des établissements publics, le pouvoir disciplinaire


appartient au directeur de l'établissement.

Article 34 : Aucune sanction ne peut être prononcée sans que l'agent incriminé ait été
appelé à présenter des explications sur les faits qui lui sont reprochés.

Chapitre 7 : Dispositions diverses

Article 35 : A compter de sa promulgation, la présente loi sera applicable aux agents


contractuels et décisionnaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics visés à l’Article Premier. Les contrats à durée déterminée seront considérés comme
des engagements à l'essai au sens de l'article 19 ci-dessus mais les agents intéressés ne
seront pas astreints au test professionnel prévu à cet article.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 387


Article 36 : Les conflits nés de l'application de la présente loi et des textes pris pour son
application relèveront des juridictions administratives.

Article 37 : Des décrets détermineront les conditions d'application de la présente loi,


notamment en ce qui concerne les chapitres 3, 4, 5 et 6. Ces décrets seront soumis pour
avis à un comité consultatif dont la composition et les modalités de fonctionnement seront
fixées par décret.

Article 38 : Les agents de l'Etat, des collectivités et établissements publics visés par la
présente loi restent régis par les dispositions qui leur étaient antérieurement applicables
jusqu'à la publication des décrets prévus à l'article 37 ci-dessus.

Article 39 : La présente loi sera publiée suivant la procédure d'urgence et exécutée comme
loi de l'Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 388


2. Loi n ° 93-09 du 18 janvier 1993 portant statut général des fonctionnaires et agents
contractuels de l’Etat

ARTICLE PREMIER : La présente loi a pour objet de définir les règles statutaires applicables
aux fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat et de ses établissements publics à
caractère administratif.

TITRE PREMIER

DISPOSITION APPLICABLES AUX FONCTIONNAIRES DE L’ETAT ET DE SES ETABLISSEMENTS


PUBLIC

CHAPITRE I : CHAMP D’APPLICATION ET CONDITIONS GENERALES D’ACCES A LA FONCTION


PUBLIQUE

Article 2 : Le présent titre s’applique aux personnes qui ont été nommées dans un emploi
civil permanent et titularisées dans un grade de la hiérarchie des administrations de l’Etat et
de ses établissements publics à caractère administratif, et qui, à ce titre, ont la qualité de
fonctionnaires.

Il ne s’applique ni aux magistrats, ni aux personnels militaires, ni à ceux de la garde


nationale.

Article 3 : Le fonctionnaire est, vis à vis de l ‘administration, dans une situation statutaire,
législative et réglementaire, de droit public.

Article 4 : Les emplois civils permanents visés à l’Article 2 ci-dessus des catégories A, B et C
définies à l’Article 29 ci-dessous sont occupés par des fonctionnaires régis par le présent
titre.

Article 5 : L’accession aux différents emplois permanents visés à l Article 2 ci- dessus ne peut
avoir lieu que dans les conditions prévues par la présente loi. Toutefois, les emplois
énumérés ci-après ne sont pas soumis à la règle énoncée à l’Article précédent :

1°- Les emplois supérieurs pour lesquels la nomination est laissée à la discrétion du
président de la république et figurant sur une liste établie par décret ; les nominations à ces
emplois sont essentiellement révocables, et l’accession de non fonctionnaires à ces emplois
n’entraîne pas leur titularisation dans un corps de fonctionnaires ;

2°- Les emplois de coopération technique, ainsi que les emplois à caractère scientifique,
technique, d’enseignement ou de recherche, exercés par des personnels de nationalité
étrangère, au cas ou le personnel mauritanien qualifié pour ces emplois n est pas disponible.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 389


Les personnels de nationalité étrangère recrutés pour occuper les emplois visés au 2°) ci-
dessus, dont les attributions, soit sont séparables de l’exercice de la souveraineté, soit ne
comportent aucune participation directe ou indirecte à l’exercice de la puissance publique,
sont soumis aux dispositions des accords de coopération administrative et technique conclus
avec l’Etat, dont ils sont ressortissants ou aux dispositions des contrats-types approuvés par
décret

Article 6 : Nul ne peut avoir la qualité de fonctionnaire :

1. S’il ne possède la nationalité mauritanienne ;


2. S’il ne jouit de ses droits civiques et n’est de bonne moralité ;
3. S’il ne se trouve en position régulière au regard des lois sur le recrutement de
l’armée ;
4. S’il ne remplit les conditions d’aptitude physique et mentale exigées pour l’exercice
des fonctions auxquelles il postule ;
5. S’il n’est âgé de dix huit ans au moins. Toutefois la limite d’âge pour l’accès à la
fonction publique est fixée à trente ans au plus. Cette limite d’âge est prorogée :

a. d’une durée égale à celle nécessaire à l’obtention d’une spécialisation


complémentaire à un diplôme délivré à l’issue d’un cycle normal de l’enseignement
supérieur, dans les conditions fixées par les statuts particuliers.
b. d’une durée égale à celle du service militaire obligatoire accompli ;
c. d’une durée d’un an par enfant légalement à charge. L’application cumulée ou non,
des dispositions qui précèdent ne peuvent avoir pour effet de proroger au-delà de
quarante ans la limite d’âge fixée au présent Article pour l’accès à la fonction
publique.

CHAPITRE II : OBLIGATIONS ET GARANTIES

Section I : Obligations

Article 7 : Tout fonctionnaire est tenu d’observer, dans l’exercice de ses fonctions,
l’obligation d’impartialité et de neutralité.

Il doit, dans l’exercice de ses fonctions comme dans sa vie privée, éviter tout agissement de
nature à compromettre la dignité de la fonction publique, et est tenu, en toute circonstance,
de respecter et de faire respecter, le cas échéant, l’autorité de l’Etat.

Article 8 : Tout fonctionnaire doit se conformer aux instructions générales et aux ordres
individuels écrits ou verbaux de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas ou, l’ordre
donné est à la fois manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt
public, et notamment dans le cas où l’ordre donné aurait pour effet de lui faire commettre
une infraction pénale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 390


Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de l’exécution
des taches qui lui sont confiées ainsi que, le cas échéant, de l’exécution des ordres qu’il a
données pour assurer le bon fonctionnement du service dont il a la charge.

Il n’est dégagé d’aucune des responsabilités qui lui incombent par la responsabilité propre
de ses subordonnés.

Article 9 : Les fonctionnaires consacrent l’intégralité de leur activité professionnelle aux


tâches qui leur sont confiées. Ils ne peuvent exercer à titre professionnel une activité privée
lucrative de quelque nature que ce soit.

Toutefois, les fonctionnaires sont autorisés à :

1-produire des œuvres scientifiques, littéraires ou artistiques ;

2-donner des enseignements relevant de leur spécialité ;

3-donner à titre occasionnel des expertises ou consultations, à condition qu’elles ne soient


pas données contre l’Etat ou les collectivités concernées;

4-Exercer une profession libérale découlant de la nature de leur spécialité, dans les
conditions fixées par le statut particulier de leur corps, conformément aux dispositions de
l’aliéna 2 de l’article 31 ci-après,

Dans touts les cas l’autorité compétente prend s’il y a lieu ; les mesures propres à
sauvegarder les intérêts du service.

Les fonctionnaires ne peuvent prendre par eux-mêmes ou par personne interposée, dans
une entreprise soumise au contrôle de l’administration à laquelle ils appartiennent ou en
relation avec cette dernière, des intérêts de nature à compromettre leur indépendance.

Un décret pris après avis du Conseil Supérieur de la fonction publique et de la réforme


administrative ; visé à l’article 24 ci- après, fixe les conditions d’application du présent
article.

Article 10 : Indépendamment des règles instituées par la législation pénale en matière de


secret professionnel, tout fonctionnaire est soumis à l’obligation de discrétion
professionnelle pour tout ce qui concerne les faits, informations dont il a pris connaissance
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions

Toute communication à un tiers de pièces ou documents de service qui n’est pas prévue par
la réglementation en vigueur est interdite.

En dehors des cas expressément prévus par la réglementation en vigueur, le fonctionnaire


ne peut être délié de l’obligation de discrétion professionnelle ou de l’interdiction édictée à
l’alinéa précédent que par décision expresse de l’autorité dont il dépend.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 391


Article 11 : Les fonctionnaires peuvent être tenus de suivre, durant leur carrière, des actions
de formation professionnelle dans les conditions fixées par les statuts particuliers.

Article 12 : Toute faute commise par un fonctionnaire dans l’exercice ou à l’occasion de


l’exercice de ses fonctions, l’expose à une sanction disciplinaire sans préjudice, le cas
échéant, des peines prévues par la législation pénale.

Il en est de même pour toute faute non liée au service, constituant un manquement à la
probité, à l’honneur, aux bonnes mœurs, à la dignité et à l’obligation de loyalisme envers
l’Etat et ses institutions, ou de nature à jeter la déconsidération sur l’administration.

Lorsque la faute commise constitue un délit ou un crime, et notamment s’il s’agit de


corruption, de détournement de deniers publics, de faux en écritures publiques, de violation
du secret professionnel, le ministère public doit être saisi sans délai par l’autorité dont
dépend le fonctionnaire.
Article 13 : En cas de faute grave commise par un fonctionnaire, qu’il s’agisse d’un
manquement à ses obligations professionnelles ou d’une infraction de droit commun,
l’auteur de cette faute peut être suspendu par l’autorité ayant pouvoir disciplinaire qui
engage sans délai la procédure disciplinaire.

L’acte prononçant la suspension d’un fonctionnaire doit préciser si l’intéressé conserve,


pendant le temps ou il est suspendu, le bénéfice de sa rémunération, à l’exclusion des
indemnités afférentes à l’exercice de ses fonctions, ou déterminer la quotité de la retenue
qu’il subit, qui ne peut être supérieure à la moitié de cette rémunération. En tout état de
cause il continue à percevoir la totalité des suppléments pour charges de famille.

La situation du fonctionnaire suspendu doit être définitivement réglée dans le délai de


quatre mois à partir du jour où la suspension a pris effet.

Lorsqu’ aucune décision n’a été prise par l’autorité ayant pouvoir disciplinaire à l’expiration
de ce délai, le fonctionnaire, sauf s’il est l’objet de poursuites pénales, est rétabli dans ses
fonctions et perçoit à nouveau l’intégralité de sa rémunération.

Si l’agent est l’objet de poursuites pénales, sa situation n’est définitivement réglée qu’une
fois la décision rendue par la juridiction pénale devenue définitive.

Le fonctionnaire qui, en raison de poursuites pénales, n’est pas rétabli dans ses fonctions
perçoit uniquement la moitié de la rémunération afférente à son classement indiciaire. Il
continu, néanmoins, à percevoir la totalité des suppléments pour charges de famille.

Le fonctionnaire qui est incarcéré à la suite d’une condamnation définitive et qui n’a pas fait
l’objet d’une mesure de révocation, cesse de percevoir toute rémunération. Il continue,
néanmoins, à percevoir la totalité des suppléments pour charges de famille.

SECTION II : GARANTIES

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 392


Article 14 : La liberté d’opinion est garantie au fonctionnaire ; elle s’exerce toutefois dans le
respect de l’obligation générale de réserve applicable aux fonctionnaires.

Article 15 : Aucune discrimination ne peut être faite entre les fonctionnaires en raison de
leurs opinions, de leur sexe ou de leur race.

Article 16 : Le dossier du fonctionnaire doit comporter toutes les pièces intéressant sa


situation administrative, enregistrées, numérotées et classées sans discontinuité.

Tout fonctionnaire a accès à son dossier individuel dans les conditions fixées par décret.

Il ne peut être fait état dans le dossier d’un fonctionnaire de ses opinions ou de ses activités
politiques ou syndicales.

Article 17 : La carrière des fonctionnaires candidats à un mandat électif ou titulaire d’un tel
mandat ne peut, en aucune manière, être affectée par les votes ou les opinions émis par les
intéressés au cours de leur campagne électorale ou de leur mandat.

Article 18 : Le droit syndical est reconnu aux fonctionnaires. Les intéressés peuvent
librement créer des organisations syndicales, y adhérer et y exercer des mandats.

Les syndicats des fonctionnaires sont régis par les dispositions du code de travail. Ils doivent,
toutefois, déposer leurs statuts et la liste de leurs administrateurs auprès du Ministre chargé
de la fonction publique.

Les syndicats de fonctionnaires peuvent ester en justice. Ils peuvent se pourvoir devant les
juridictions compétentes contre les actes réglementaires pris en application de la présente
loi et contre les décisions individuelles portant atteinte aux intérêts collectifs des
fonctionnaires.

Article 19 : Le droit à la formation permanente est reconnu aux fonctionnaires, en fonction


des nécessités de service et des moyens de l’administration.

Article 20 : Les fonctionnaires participent à l’organisation et au fonctionnement des services


publics, à l’élaboration des règles statutaires et à l’examen des décisions individuelles
relatives à leur carrière, par l’intermédiaire de leurs délégués siégeant aux organes
consultatifs de la fonction publique visés au chapitre III ci-après.

Article 21 : Le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires pour la défense de leurs intérêts
collectifs. Ce droit s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent.

L’absence de service fait, par suite de cessation concertée du travail, pendant une fraction
quelconque de la journée, donne lieu à une retenue d’un trentième du traitement de base et
de ses compléments autres que les suppléments pour charge de famille.

La grève est notamment interdite :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 393


- aux titulaires des emplois supérieurs visés à l’Article 5 ci-dessus ;
- aux titulaires des emplois diplomatiques ;
- aux personnels de transmission des administrations publiques ;
- aux inspecteurs et inspecteurs adjoints de l’enseignement ;
- aux directeurs et chefs d’établissement scolaires, universitaires et de formation de
l’Etat ainsi qu’aux personnels d’encadrement et de surveillance de ses établissements ;
- aux directeurs et chefs de service des établissements publics à caractère
administratif ;
- aux personnels de la navigation aérienne ;
- aux personnels des services extérieurs de l’administration pénitentiaire.

Article 22 : Si un fonctionnaire est poursuivi par un tiers pour une faute liée à l’exécution du
service, l’Etat ou la collectivité qui l’emploie doit le couvrir des condamnations civiles
prononcées contre lui. Toutefois, si la faute de service est entachée d’une faute personnelle,
l’Etat et l’agent supportent les conséquences dommageables des fautes respectives.

Article 23 : L’Etat est tenu de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voie
de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de
l’exercice de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté.

L’Etat est subrogé aux droits de la victime pour obtenir des auteurs des agissements visés à
l’aliéna précédent la restitution des sommes qu’il a versées au fonctionnaire intéressé en
réparation du préjudice causé par ses agissements.

Il dispose, en outre, aux mêmes fins, d’une action directe qu’il peut exercer, au besoin, par
voie de constitution de partie civile devant la juridiction pénale.

CHAPITRE III : ORGANES CONSULTATIFS

Article 24 : Le conseil supérieur de la fonction publique et de la réforme administrative, les


commissions administratives paritaires et les conseils de discipline sont des organes
consultatifs paritaires de gestion de la fonction publique.

Article 25 : Le conseil supérieur de la fonction publique et de la reforme administrative peut


être saisi de tout problème concernant la fonction publique et la reforme administrative, et
notamment des questions relatives à l’organisation, au fonctionnement et au coût des
services de l’Etat et des établissements publics, à la modernisation des méthodes et
techniques de travail de ces services, aux statuts, à la carrière et aux conditions de travail
des agents publics et à l’amélioration de l’efficacité de l’administration.

Il doit être consulté lors de l’élaboration des règlements prévus par la présente loi en
matière des statuts particuliers, de rémunération et d’avantages sociaux.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 394


Article 26 : Des commissions administratives paritaires sont créées pour chaque corps de
fonctionnaires.

Toutefois les commissions communes à plusieurs corps peuvent être créées, si l’intérêt du
service le justifie.

Ces commissions sont consultées notamment en matière de titularisation et de promotion


de grade, lorsque cette promotion intervient au choix. En aucun cas un fonctionnaire d’un
grade inférieur à celui sur le cas duquel une commission administrative paritaire est appelée
à se prononcer ne peut participer à la séance de la commission.

Article 27 : Des conseils de discipline sont crées pour chaque corps de fonctionnaires.
Toutefois des conseils communs à plusieurs corps peuvent être crées, si l’intérêt du service
le justifie.

Article 28 : La composition, les modalités de désignation des membres, d’organisation et le


fonctionnement ainsi que les modes de saisine des organes consultatifs prévus au présent
chapitre sont fixés par décret

CHAPITRE IV : STRUCTURE DES CARRIERES

Article 29 : Les fonctionnaires appartiennent à des corps qui comprennent un ou plusieurs


grades et sont classés, selon le niveau de recrutement aux concours externes d’accès à ces
corps, en trois catégories désignées dans l’ordre hiérarchique décroissant par les lettres A , B
et C.

Ces catégories sont les suivantes :

- Catégorie A, dont le niveau de recrutement correspond au minimum au diplôme


obtenu à l’issue du premier cycle de l’enseignement supérieur, ou un titre reconnu
équivalent.
- Catégorie B, dont le niveau de recrutement correspond au minimum au diplôme du
baccalauréat de l’enseignement secondaire, ou un titre reconnu équivalent.
- Catégorie C, dont le niveau de recrutement correspond au minimum au diplôme du
premier cycle de l’enseignement secondaire, ou un titre reconnu équivalent

Les statuts particuliers des corps subdivisent, en tant que de besoin, la catégorie A en
niveaux hiérarchiques, selon les fonctions normalement attachées aux emplois
correspondants.

Les statuts particuliers des corps de chacune de ces catégories peuvent subordonner la
titularisation des candidats recrutés dans ces corps à la condition d’avoir suivi avec succès
des périodes d’études ou des formation complémentaire dans des écoles ou des institutions
dépendant de l’administration ou reconnues par elle, ou de stage dans les services
administratifs.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 395


Les corps groupent les fonctionnaires soumis au même statut particulier, ayant vocation aux
mêmes grades, et relevant du même ministre, qui est responsable de leur gestion, sauf les
corps interministériels qui relèvent du ministre chargé de la fonction publique ; un décret
définit ces rattachements.
Toutefois, certains emplois fonctionnels d’encadrement, dont la liste et les modalités de
recrutement et de service sont fixées par décret ne sont pas constitués en corps. Ils sont
pourvus uniquement par voie de détachement de fonctionnaires et peuvent être retirés à
tout moment.
Le grade est le titre qui confère à son titulaire la vocation à occuper l’un des emplois qui lui
correspondent. Le grade est distinct de l’emploi.
Le grade est divisé en échelons. A chaque échelon correspond un indice de rémunération.
Pour l’application des dispositions du présent article une commission d’évaluation
détermine les équivalences de diplômes, titres ou grades scolaires et universitaires. Un
décret définit sa composition, ainsi que ses modalités d’organisation et de fonctionnement.
Article 30 : Sous réserve des dispositions des statuts particuliers et en fonction des
catégories A,B et C le pouvoir de nomination des fonctionnaires aux corps ou grades ainsi
que les conditions dans lesquelles il doit être délégué, sont définies par décret.
Article 31 : Dans le respect des dispositions du présent statut général, les statuts particuliers,
pris par décret après avis du conseil supérieur de la fonction publique et de la reforme
administrative, fixent les dispositions applicables à chaque corps, notamment le classement
de chaque corps dans l’une des catégories, le nombre de grades et la nature des fonctions
afférentes à ces grades, le nombre d’échelon dans chaque grade, ainsi que les conditions et
modalités de recrutement et d’avancement dans chaque corps.
Toutefois, les statuts particuliers peuvent, dans la mesure dictée par les nécessités du
service, en ce qui concerne les corps de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi
que les corps de la médecine spécialisée, déroger à certaines des dispositions du présent
statut général qui ne correspondraient pas aux besoins propres de ces corps ou aux missions
que leurs membres sont destinés à assurer.
Article 32 : Toute nomination dans un corps de fonctionnaires ou toute promotion dans un
grade qui n’intervient pas exclusivement en vue de pourvoir à un emploi vacant et de
permettre à son bénéficiaire d’exercer les fonctions correspondantes est nulle et de nul effet
et peut être retiré à tout moment.
CHAPITRE V : POSITIONS
Article 33 : Tout fonctionnaire est placé dans l’une des positions suivantes :
1°-Activité ;
2°-Détachement ;
3°-Hors cadres ;
4°-Disponibilité
5°-Sous les drapeaux.
SECTION I : ACTIVITE

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 396


Article 34 : L’activité est la position du fonctionnaire qui, titulaire d’un grade, exerce
effectivement les fonctions de l’un des emplois correspondant à ce grade.
Sont également réputés être en position d’activité :
- Les fonctionnaires suivant un stage de perfectionnement, obligatoire ou facultatif,
conformément aux dispositions applicables à leurs corps, et à la condition que la
durée du stage ne dépasse pas neuf mois;
- Les fonctionnaires en congé annuel ou en congé maladie ordinaire;
- Les fonctionnaires bénéficiant d’une autorisation spéciale d’absence, notamment
pour l’exercice d’un mandat public ou syndical.

Article 35 : Les fonctionnaires en activité qui occupent un emploi conduisant à pension de


retraite peuvent, sur leur demande, et sous réserve des nécessités de fonctionnement de
service, et notamment de sa continuité, être autorisés à accomplir un service à temps
partiel, dans les conditions prévues par décret pris après avis du conseil supérieur de la
fonction publique et de la réforme administrative.
Article 36 : La mise à disposition est la situation du fonctionnaire en activité qui, en
demeurant dans son corps d’origine, est réputé occuper son emploi et continue à percevoir
la rémunération correspondante, mais qui effectue son service dans une administration
autre que la sienne.
La mise à disposition n’est possible que s’il n’existe aucun emploi budgétaire correspondant
à la fonction à remplir et permettant la nomination ou le détachement du fonctionnaire. Elle
cesse, de plein droit, lorsque cette condition ne se trouve plus réalisée, à la suite de la
création ou de la vacance d’un emploi dans l’administration qui bénéficiait de la mise à
disposition. Dans le cas ou il est pourvu à cet emploi par la voie du détachement, le
fonctionnaire mis à la disposition a priorité pour être détaché dans cet emploi.
Un décret pris sur avis du conseil supérieur de la fonction publique et de la réforme
administrative définit les conditions d’application du présent article.
Article 37 : Sauf cas de force majeure, et notamment en cas d’indisponibilité subite pour
raisons médicales, dont il est tenu de justifier, le fonctionnaire en activité ne peut
interrompre l’exercice de ses fonctions s’il n’a pas obtenu un congé ou une autorisation à cet
effet.
Toute interruption du service non justifiée par un cas de force majeure, ou qui n’a pas été
autorisée par un congé accordé conformément aux dispositions du présent chapitre, peut
donner lieu sans préjudice, le cas échéant, de sanctions disciplinaires, à une retenue égale à
un trentième du traitement de base du fonctionnaire par jour au titre de chaque journée
d’absence.
Article 38 : Le fonctionnaire en activité a droit :
1°- A un congé annuel avec traitement d’une durée de trente jours consécutifs pour une
année de service accompli ; ce congé peut, sauf nécessité de service, faire l’objet d’un report
pour se cumuler avec le congé dû au titre de l’année suivante ; toutefois, le report du congé
dû pour deux années sur la troisième est interdit et la jouissance en est obligatoire ;
2°- A des congés maladie dont la durée totale ne peut excéder un an pendant une période
de douze mois consécutifs en cas de maladie dûment constatée mettant l’intéressé dans

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 397


l’impossibilité d’exercer ses fonctions. Celui-ci conserve alors l’intégralité de son traitement
pendant une durée de trois mois ;
Ce traitement est réduit de moitié pendant les neufs mois suivant. Le fonctionnaire
conserve, en, outre, ses droits à la totalité des suppléments pour charge de famille.
Toutefois, si la maladie provient d’un accident survenu dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions, ou d’un acte de dévouement dans un intérêt public, le
fonctionnaire conserve l’intégralité de son traitement jusqu’à ce qu’il soit en état de
reprendre son service ou jusqu’à sa mise à la retraite. Il a droit, en, outre, au
remboursement des honoraires médicaux et des frais directement entraînés par l’accident.
L’Etat est directement subrogé dans les droits éventuels du fonctionnaire victime d’un
accident survenu dans ses conditions et provoqué par un tiers jusqu’à concurrence du
montant des charges qu’il a supportées ou supporte du fait de cet accident.
3°- A un congé de longue durée pour maladie somatique, nerveuse ou psychique grave
dûment constatée.
Le fonctionnaire a droit pendant les trois premières années à la rémunération correspondant
à l’indice de son grade dans son corps d’origine, et à la moitié de cette rémunération
pendant les deux années qui suivent. Si la maladie ouvrant droit à congé de longue durée a
été contractée dans l’exercice des fonctions, les périodes fixées ci-dessus sont
respectivement portées à cinq ans et trois ans.
Dans tous les cas, l’intéressé conserve en outre, ses droits à la totalité des suppléments pour
charges de famille.
4°- A un congé pour maternité et un congé postnatal d’une durée égale à celle prévue par la
législation sociale.
Article 39 : Le fonctionnaire a également droit à des autorisations spéciales d’absence
n’entrant pas en compte dans le congé annuel, en conservant ses droits à plein traitement,
dans les cas suivants :
1° Pour la durée des sessions des assemblées dans lesquelles il occupe une fonction
publique élective, s’il n’a pas été placé en position de détachement;
2° Pour participer:
- aux congrès politiques, professionnels, syndicaux, nationaux, internationaux, ou aux
réunions, de leur organismes directeurs, s’il en est représentant dûment mandaté ou
membre élu;
- aux compétitions internationales, s’il fait partie d’une équipe nationale artistique,
sportive ou culturelle;
3° Pour subir des examens ou concours scolaires ou universitaires et pour la durée des
épreuves, ou pour participer à des cycles de formation de durée inférieure à un mois
organisés par l’administration, ou sous son contrôle, pour la durée de ses cycles, ou pour
participer à des colloques ou rencontres scientifiques entrant dans le cadre de ses
spécialités ;
4° Pour se rendre en pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, cette autorisation n’étant
accordée qu’une seule fois durant la carrière du fonctionnaire et pour une durée maximale
d’un mois.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 398


La durée des autorisations prévues au présent article peut être augmentée des délais de
route strictement nécessaires.

Article 40 : Des autorisations exceptionnelles d’absence avec maintien de la rémunération


peuvent être accordées aux fonctionnaires pour des motifs personnels ou familiaux, dans
des conditions déterminées par décret, pour une durée maximale cumulée de quinze jours
par an.

Article 41 : Il est interdit au fonctionnaire bénéficiant d’un congé de se livrer à une activité
rémunérée. La méconnaissance de cette interdiction entraîne le remboursement des
rémunérations perçues au titre de ce congé, sans préjudice de l’application de sanctions
disciplinaires.

SECTION II : DETACHEMENT

Article 42 : Le détachement est la position du fonctionnaire placé hors de son corps d’origine
mais continuant à bénéficier, dans ce corps, de ses droits à l’avancement et à la retraite.
Le détachement d’un fonctionnaire peut avoir lieu dans les cas suivants :
1°- auprès d’une administration ou d’un établissement public de l’Etat, dans un emploi
conduisant à pension du régime des retraites de l’Etat ;
2°- auprès d’une administration, collectivité ou entreprise publique, dans un emploi ne
conduisant pas à pension du régime des retraites de l’Etat ;
3°- auprès d’Etats étrangers ou d’organismes internationaux, pour remplir une mission
d’intérêt général ;
4°- pour exercer les fonctions de membre du gouvernement, ou les fonctions assimilées, ou
une fonction publique élective empêchant l’exercice normal de la fonction ;
5°- pour l’accomplissement d’un stage ou scolarité, lorsque les statuts particuliers le prévoit
et lorsque la durée est supérieure à neuf mois ;
6°- auprès d’une entreprise ou d’un organisme privé d’intérêt général ;
7°- pour exercer un mandat syndical.
Tout détachement est prononcé soit sur la demande du fonctionnaire soit d’office.
Le détachement est prononcé d’office dans le cas visé au 1°-) ci-dessus, à condition que le
nouvel emploi soit équivalent à l’ancien. Il est prononcé d’office dans les cas visés ci-dessus
au 4°) et au 5°) lorsque le stage ou la scolarité sont obligatoires.
Le détachement est de courte ou de longue durée. Le détachement de courte durée est
prononcé pour une durée maximale d’un an et n’est pas renouvelable. Le détachement de
longue durée est prononcé pour une durée de cinq ans, renouvelable.
Dans tous les cas le détachement est révocable.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 399


Le fonctionnaire détaché est soumis à l’ensemble des règles régissant la fonction qu’il exerce
par l’effet de son détachement. Toutefois, s’il a été détaché d’office, il conserve la
rémunération de son emploi d’origine si celle du nouveau emploi est moindre.
A l’expiration de son détachement, le fonctionnaire est obligatoirement réintégré, au besoin
en surnombre, dans son corps d’origine, lorsque le détachement a été prononcé d’office ou
s’il a été interrompu pour une autre cause qu’une faute commise par l’intéressé dans son
nouvel emploi.

Article 43 : Le fonctionnaire détaché supporte la retenue pour pension prévue par le régime
des retraites de l’Etat.
La collectivité ou l’organisme auprès duquel le fonctionnaire est détaché est redevable
envers le trésor public de la contribution pour la constitution des droits à pension de
l’intéressé à la charge de l’Etat.
La retenue et la contribution sont fixées en fonction de la rémunération indiciaire afférente
au grade et à l’échelon détenu par le fonctionnaire dans son corps d’origine

Article 44 : Un décret pris après avis du conseil supérieur de la fonction publique et de la


réforme administrative détermine les conditions du détachement ainsi que les modalités
d’exercice de l’emploi de détachement et de réintégration dans le corps d’origine.
Sauf disposition contraire du statut particulier du corps d’origine, le nombre de
fonctionnaires qui peuvent être détachés ne peut être supérieur à 10% de l’effectif total de
ce corps.

SECTION III : POSITION HORS CADRE

Article 45 : La position hors cadre est celle dans laquelle un fonctionnaire détaché dans un
emploi ne conduisant pas à pension du régime de retraites de l’Etat peut être placé, sur sa
demande pour continuer à servir dans la même administration ou la même entreprise. La
mise en position hors cadre est prononcée pour une durée maximale de cinq ans ; elle est
renouvelable. Dans cette position le fonctionnaire cesse de bénéficier de ses droits à
l’avancement et à la retraite. Le fonctionnaire en position hors cadres est soumis au régime
statutaire et de retraite régissant la fonction qu’il exerce dans cette position. A l’expiration
de la période de mise en position hors cadres, le fonctionnaire est, sur sa demande,
réintégré de plein droit dans son corps d’origine à la première vacance. Un décret fixe les
conditions de la mise en position hors cadres.

Article 46 : Pour être placé en position hors cadre, le fonctionnaire doit compter une durée
de service effectif civils et militaires au moins égale à celle requise pour la constitution du
droit à pension du régime des retraites de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 400


Article 47 : Le fonctionnaire qui cesse d’être placé en position hors cadre qui n’est pas
réintégré dans son corps d’origine et n’a pas demandé sa mise en disponibilité est mis
d’office à la retraite s’il remplit les conditions pour percevoir une pension d’ancienneté ou
une pension proportionnelle du régime des retraites. Dans le cas contraire, il est licencié.

SECTION IV : DISPONIBILITE

Article 48 La disponibilité est la position du fonctionnaire qui placé hors de son


administration ou service d’origine cesse de bénéficier dans cette position de ses droits à
l’avancement et à la retraite.
La disponibilité est prononcée à la demande de l’intéressé dans les cas suivants :
1- études et recherches d’intérêt général ;
2- convenance personnelle ;
3- exercice d’une activité d’intérêt public ou privé ;
4- création ou reprise d’une entreprise ;
5- assistance à un conjoint à un descendant ou ascendant en cas d’accident ou maladie
grave ;
6- Pour rejoindre un conjoint astreint professionnellement à une résidence éloignée.
La disponibilité sur demande est prononcée pour une durée maximale de deux ans elle est
renouvelable une fois.
La disponibilité est prononcée d’office si le fonctionnaire a épuisé tous ses droits à congé de
maladie ou à congé de longue durée et ne peut reprendre un emploi de son corps ou être
reclassé dans un emploi d’un autre corps.
Le fonctionnaire mis en disponibilité qui refuse successivement trois postes qui lui sont
proposés lors de sa réintégration peut être licencié.

Article 49 : Un décret pris après avis du conseil supérieur de fonction publique et de la


réforme administrative fixe les conditions de mise en disponibilité, ainsi que, les modalités
de réintégration des fonctionnaires à l’expiration de leur période de disponibilité.

SECTION V : POSITION « SOUS LES DRAPEAUX»

Article 50 : La position « sous les drapeaux » est celle dans laquelle est placé :
1°- le fonctionnaire qui accomplit les obligations du service militaire telles qu’elles sont
prévues par la loi sur le recrutement de l’armée ;
2°- le fonctionnaire rappelé ou maintenu sous les drapeaux en dehors des obligations du
service militaire actif.
Dans cette position le fonctionnaire conserve l’intégralité de ses droits à l’avancement et à
la retraite.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 401


Lorsqu’il cesse d’être dans cette position le fonctionnaire est obligatoirement réintégré au
besoin en surnombre dans son corps d’origine.
Dans la position sous les drapeaux le fonctionnaire :
1°- s’il est incorporé pour la durée de son service légal perçoit sa seule solde de militaire
2°- s’il a été rappelé ou maintenu sous les drapeaux, perçoit sa solde militaire complétée, le
cas échéant, par une indemnité compensatrice égale à la différence entre cette solde et le
traitement indiciaire afférent à son emploi de fonctionnaire
3°- s’il accomplit une période d’instruction militaire, conserve la totalité de son traitement
d’activité.

CHAPITRE VI : DEROULEMENT DES CARRIERES

SECTION I : RECRUTEMENT

Article 51 Le concours est le procédé de droit commun pour le recrutement des


fonctionnaires. Les recrutements effectués en méconnaissance de cette règle sont nuls et de
nul effet et peuvent être retirés à tout moment.
Toutefois les fonctionnaires peuvent être recrutés sans concours dans les cas suivants :
1-Lors de la constitution initiale d’un corps ;
2-Lors de la suppression d’un corps ; les fonctionnaires appartenant à ce corps sont alors
intégrés, dans les conditions fixées par le décret supprimant le corps, dans un autre corps de
niveau comparable, classé dans la même catégorie ;
3-En vue de favoriser la promotion interne, les statuts particuliers fixent une proportion de
postes susceptibles d’être attribués aux personnels du corps de niveau inférieur de la même
spécialité, après inscription sur une liste d’aptitude à la suite, le cas échéant, d’un examen
professionnel, la proportion des postes ainsi attribués ne peut dépasser 5% des postes mis
au concours.

Article 52 Les concours sont organisés suivant les modalités ci-après séparément ou
conjointement :
1°-des concours ouverts aux candidats justifiant de certains diplômes ou de
l’accomplissement de certaines études ;
2°- des concours réservés aux fonctionnaires de l’Etat appartenant au corps de niveau
inférieur de la même spécialité ainsi que, le cas échéant, à d’autres fonctionnaires de l’Etat,
aux agents contractuels de l’Etat, aux agents des établissements publics et des collectivités
territoriales, aux militaires et aux magistrats, ainsi qu’aux candidats en fonction dans une
organisation internationale intergouvernementale.
Les statuts particuliers fixent notamment le choix entre les modalités prévues à l’aliéna
précédent, le niveau du diplôme ou d’études requis, la durée de services exigée pour les
candidats aux concours internes, les conditions d’âge, la répartition des places offertes entre
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 402
les divers concours, ainsi que les proportions éventuelles réservées aux candidats n’ayant
pas la qualité de fonctionnaire de l’Etat, dans le cadre des dispositions du 2° ci-dessus.
Pour l’application des dispositions de l’aliéna ci-dessus, les services accomplis dans des
établissements publics à caractère industriel et commercial ou dans des organisations
internationales intergouvernementales sont assimilés à des services publics.

Article 53 : La nature et le programme des épreuves des concours, l’ouverture du concours,


la date et le lieu du déroulement des épreuves, le nombre des places offertes et la liste des
candidats admis à concourir sont fixés par arrêté du ministre chargé de la fonction public
pour les corps à caractère interministériel, et par arrêté conjoint du ministre chargé de la
fonction publique et du ministre dont dépend l’emploi pour les autres corps.
Le déroulement de tout concours doit être précédé de mesures de publicités suffisantes de
nature à permettre aux intéressés de faire acte de candidature.

Article 54 : Aux fins d’application des Articles 51, 52,53 du présent statut, une commission
nationale des concours est créée auprès du premier ministre.
Autorité administrative indépendante, elle désigne les membres du jury de concours ainsi
que, le cas échéant, les correcteurs des épreuves spécialisées.
La commission nationale des concours adresse chaque année au premier ministre un rapport
sur le recrutement dans les différents corps de fonctionnaires. Ce rapport est rendu public.
Un décret pris après avis du conseil supérieur de la fonction publique et de la réforme
administrative fixe la composition et les modalités d’organisation et de fonctionnement de la
commission nationale des concours.

Article 55 : Pour chaque concours, le jury établit une liste classant par ordre de mérite les
candidats qu’il juge aptes et dont le nombre ne peut dépasser celui de places mises aux
concours.
Le jury établit, le cas échéant, une liste complémentaire classant également par ordre de
mérite les autres candidats qu’il estime aptes, afin de permettre le remplacement des
candidats inscrits sur la liste principale qui ne peuvent être nommés, ou éventuellement, de
pourvoir des vacances d’emplois survenant dans l’intervalle de deux concours. La validité de
la liste complémentaire cesse automatiquement à la date d’ouverture des épreuves du
concours suivant, et au plus tard, un an après la date d’établissement de la liste
complémentaire.
Pour chaque concours, le nombre de candidats inscrits sur la liste complémentaire ne peut,
sauf si les statuts particuliers en disposent autrement, excéder 10% du nombre de places
mises au concours.

Article 56 : Les candidats sont jugés uniquement en fonction de la valeur des épreuves
auxquelles ils sont soumis, et que le jury apprécie souverainement, dans le respect des
règles générales applicables aux concours administratifs.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 403


Le jury ne peut modifier la liste de classement qu’il a arrêté, sauf pour rectifier des erreurs
purement matérielles.
En cas de partage des voix, la voix du président du jury est prépondérante.
Le jury peut, si le nombre des candidats le justifie, pour toute épreuve, se constituer en
groupes d’examinateurs.
Toutefois, afin d’assurer l’égalité des candidats, le jury opère la péréquation des notes
attribuées par chaque groupe d’examinateurs et procède à la délibération finale.

Article 57 : Les nominations des candidats reçus sont prononcées par l’autorité compétente
dans l’ordre d’inscription sur la liste principale, puis dans l’ordre d’inscription sur la liste
complémentaire.
L’administration peut toutefois décider, si l’intérêt du service le justifie, de ne pas pourvoir
tous les postes mis au concours ou de ne prononcer aucune nomination. Les candidats reçus
dont la nomination n’a pas été ainsi prononcée peuvent avoir une priorité à nomination au
titre de l’année suivante.
S’il apparaît, au moment de la vérification des conditions requises pour concourir, laquelle
doit intervenir au plus tard à la date de la nomination, qu’un ou plusieurs candidats déclarés
aptes par le jury ne réunissent pas ces conditions, ou si l’un d’eux fait défaut ; il peut être fait
appel, le cas échéant, aux candidats figurant sur la liste complémentaire.

Article 58 : Les candidats dont la nomination a été prononcée accomplissent une période
d’essai et de formation préalable à leur titularisation, dans les conditions prévues au
chapitre IX du présent titre.

Article 59 : Les candidats non reçus ont droit, sur leur demande, à avoir communication des
notes qui leur ont été attribuées, à l’exclusion de tout autre élément d’information sur
l’appréciation portée sur eux par les correcteurs des épreuves ou par le jury.

Article 60 : Tout candidat nommé dans un corps de fonctionnaires est tenu de rejoindre le
poste qui lui a été attribué. En cas de refus, il est mis en demeure par le ministre dont il
relève de rejoindre son poste. S’il ne défère pas à cette mise en demeure dans un délai de
quinze jours, il perd le bénéfice de son admission au concours.

SECTION II : AVANCEMENT

Article 61 : L’avancement des fonctionnaires comprend l’avancement d’échelon et


l’avancement de grade.
L’avancement d’échelon se traduit par une augmentation de rémunération et à lieu de façon
continue d’un échelon à l’échelon immédiatement supérieur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 404


Sous réserve des dispositions des statuts particuliers, l’avancement d’échelon est fonction
de l’ancienneté et est prononcé automatiquement au profit des fonctionnaires comptant
deux ans dans leur échelon.

Article 62 : L’avancement de grade a lieu de façon continue d’un grade au grade


immédiatement supérieur. Il peut être dérogé à cette règle dans le cas ou l’avancement est
subordonné à une sélection professionnelle.
L’avancement de grade peut être subordonné à la justification d’une durée minimale de
formation professionnelle au cours de la carrière.
Sauf pour les emplois laissés à la discrétion du président de la république, l’avancement de
grade a lieu, selon les proportions définies dans les statuts particuliers, suivant l’une ou
plusieurs des modalités ci-après :
1°-au choix, par voie d’inscription sur un tableau annuel d’avancement, établi après avis de
la commission administrative paritaire compétente, en fonction de la valeur professionnelle
des agents ;
2°- par voie d’inscription sur un tableau annuel d’avancement, établi après avis de la
commission administrative paritaire compétente, après une sélection par voie d’examen
professionnel ;
3°-par sélection opérée exclusivement par voie de concours professionnel.
Les statuts particuliers fixent les principes et les modalités de la sélection professionnelle,
notamment les conditions de grade et d’échelon requises pour participer.
Les promotions doivent avoir lieu dans l’ordre du tableau ou de la liste de classement.
Tout fonctionnaire bénéficiant d’un avancement de grade est tenu d’accepter l’emploi qui lui
est assigné dans son nouveau grade. Son refus peut entraîner la radiation du tableau
d’avancement ou, à défaut, de la liste de classement.

Article 63 : Chaque année, tout fonctionnaire en activité dans son corps ou en service
détaché fait l’objet d’une notation sur sa manière de servir et exprimant sa valeur
professionnelle. La notation comprend :
a- une appréciation d’ordre générale ;
b- une note chiffrée de 0 à 20 ne comportant pas de décime.
La note chiffrée est communiquée au fonctionnaire.
Le pouvoir de notation appartient au chef de l’administration dont dépend le fonctionnaire.
Il s’exerce, suivant les modalités et dans le cadre des procédures définies par décret pris
après avis du conseil supérieur de la fonction publique et de la réforme administrative, en
tenant compte des appréciations des autorités hiérarchiques intermédiaires.

SECTION III : MUTATIONS

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 405


Article 64 : L’autorité compétente procède aux changements d’affectation des
fonctionnaires. Elle peut déléguer sa compétence en la matière dans les conditions fixées
par décret.
Dans toute la mesure compatible avec le bon fonctionnement du service, les affectations
doivent tenir compte des demandes formulées par les intéressés et de leur situation de
famille.

Article 65 : Lorsque les fonctionnaires sont reconnus, en raison de leur état de santé, inaptes
à l’exercice de leurs fonctions, et si l’adaptation de leur poste de travail n’est pas possible, ils
peuvent être affectés dans des emplois d’un autre corps s’ils ont été déclarés en mesure de
remplir les fonctions correspondantes.
Ils restent soumis aux dispositions applicables à leur corps d’origine et conservent leur
rémunération.

SECTION IV : CESSATION DEFINITIVE DE FONCTIONS

Article 66 : La cessation définitive de fonctions qui entraîne la radiation des cadres et la


perte de la qualité de fonctionnaire, résulte :
1°-de la démission régulièrement acceptée ;
2°-du licenciement pour abandon de poste, insuffisance professionnelle, suppression
d’emploi, ou pour non réintégration à l’expiration d’une période de disponibilité ;
3°-de la révocation ;
4°-de l’admission à la retraite.
La perte de la nationalité mauritanienne, la déchéance des droits civiques ou l’interdiction
par décision de justice d’exercer un emploi public entraînent les mêmes effets. Toutefois,
l’intéressé peut solliciter auprès de l’autorité ayant pouvoir de nomination, qui prend l’avis
de la commission administrative paritaire, sa réintégration à l’issue de la période de
privation des droits civiques, ou de la période d’interdiction d’exercer un emploi public, ou
en cas de réintégration dans la nationalité mauritanienne.
L’intéressé est alors réintégré dans le grade et l’échelon qu’il détenait au moment de sa
radiation des cadres. La période comprise entre la radiation et la réintégration n’est prise en
compte ni pour l’avancement, ni pour la retraite.
Le fonctionnaire révoqué, licencié ou démissionnaire ne peut être nommé ou réintégré dans
la fonction publique.
Le fonctionnaire dont la démission a été acceptée ou qui a fait l’objet d’un licenciement pour
une cause autre que l’abandon de poste peut, à sa demande, être nommé ou réintégré dans
la fonction publique, dans les conditions fixées par décret pris après avis du conseil supérieur
de la fonction publique et de la réforme administrative, sans toutefois, que la durée des
services antérieurs lui soit validée.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 406


ARTICLE 67 : Le fonctionnaire admis à la retraite peut se voir conférer, par l’autorité ayant
pouvoir de nomination, l’honorariat dans son grade ou dans les conditions prévues par le
décret pris après avis du conseil supérieur de la fonction publique et de la réforme
administrative.

Article 68 : La démission résulte de la demande écrite du fonctionnaire marquant librement


sa volonté non équivoque de quitter la fonction publique.
Cette demande n’a d’effet qu’autant qu’elle est expressément acceptée par l’autorité
investie du pouvoir de nomination et à la date qu’elle a fixée, le cas échéant, après avis de
l’autorité dont dépend l’intéressé. Lorsqu’elle reçoit une demande de démission, l’autorité
administrative concernée doit faire connaître sa décision dans un délai maximum de quatre
mois.
Cette acceptation ne fait pas obstacle, le cas échéant, à l’exercice de l’action disciplinaire en
raison des faits qui se seraient révélés postérieurement à la date d’effet de la démission.
Le fonctionnaire qui cesse ses fonctions avant la date fixée par l’autorité compétente pour
accepter la démission peut faire l’objet d’une sanction disciplinaire. Si le fonctionnaire a
droit à la pension, cette pension ne peut lui être versée qu’à compter de la date d’effet de sa
démission.

Article 69 : Le fonctionnaire qui s’absente, sans justification valable, de son poste de travail
plus de huit jours consécutifs, fait l’objet d’une mise en demeure de la part de l’autorité
dont il dépend de reprendre ses fonctions.
Cette mise en demeure doit être notifiée à l’intéressé ou publiée par voie de presse.
Si dans un délai de soixante douze heures, et sauf cas de force majeure, il n’obtempère pas à
cette mise en demeure, il est radié des cadres pour abandon de poste, sans observation de
la procédure prévue en matière disciplinaire.
Est assimilé à l’abandon de poste le fait pour un fonctionnaire de ne pas rejoindre son poste
d’affectation dans un délai de quinze jours.

Article 70 : Le fonctionnaire dont l’insuffisance professionnelle est établie est, par décision
de l’autorité ayant pouvoir de nomination, et après avis de la commission administrative
paritaire compétente, admis à faire valoir ses droits à la retraite s’il remplit les conditions
requises à cet effet.
Dans le cas contraire, il est licencié pour insuffisance professionnelle. Le fonctionnaire
licencié pour insuffisance professionnelle peut recevoir une indemnité égale aux
émoluments afférents du dernier mois d’activité multipliés par le nombre d’années de
services civils effectifs, sans que cette indemnité puisse dépasser douze mois de
rémunération.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 407


Article 71 : Le licenciement pour suppression d’emploi résulte de décrets portant mesure de
dégagement des cadres. Ces décrets doivent fixer le montant de l’indemnité accordée aux
intéressés.

Article 72 : L’admission à la retraite est prononcée sur demande du fonctionnaire, si ce


dernier remplit les conditions nécessaires pour obtenir un droit à pension.
Elle est prononcée de plein droit si l’intéressé atteint la limite d’âge de soixante ans ou
totalise trente cinq années de service.
Le statut particulier peut, le cas échéant, fixer une limite d’âge inférieure pour le corps. Dans
ce cas la durée de service entraînant la mise à la retraite de plein droit est modifiée en
conséquence.
Les fonctionnaires ne peuvent être maintenus en fonction au delà de la limite d’âge de leur
corps ou de la durée de service considérée. Toutefois les personnels de l’enseignement
peuvent être maintenus en fonction jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Article 73 : Un décret fixe les activités privées qu’en raison de leur nature un fonctionnaire
qui a cessé définitivement ses fonctions ou qui a été mis en disponibilité ne peut exercer.
Cette interdiction peut être limitée dans le temps. Si cette interdiction est méconnue, le
fonctionnaire retraité peut faire l’objet de retenues sur ses droits à pension et,
éventuellement, être déchu de ses droits à pension après avis du conseil de discipline du
corps auquel il appartient.

CHAPITRE VII : REMUNERATION

Article 74 : Le fonctionnaire a droit, après service fait, à une rémunération comprenant le


traitement de base, les allocations pour charges de famille, ainsi que les indemnités et
primes instituées par décret après avis du conseil supérieur de la fonction publique et de la
réforme administrative.
Le montant du traitement de base est fixé en fonction du grade de l’agent et de l’échelon
auquel, il est parvenu, ou de l’emploi dans lequel il a été nommé.
Le traitement de base est soumis à retenue pour pension. Son montant résulte de la
multiplication de l’indice afférent à l’échelon du grade du fonctionnaire ou à l’emploi qu’il
occupe par la valeur du point d’indice.
Les règles applicables pour le calcul de ces traitements et notamment la valeur du point
d’indice, les indices afférents aux différents grades, échelons et emplois, ainsi que pour le
calcul des allocations, indemnités et primes s’ajoutant au traitement sont fixées par décret.
Les fonctionnaires sont affiliés à un régime spécial de retraites et de protection sociale dans
les conditions fixées par la loi.

CHAPITRE VIII : DISCIPLINE ET RECOMPENSE

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 408


Article 75 : Les sanctions disciplinaires sont réparties en deux groupes :
1°-) sanctions du premier groupe :
- l’avertissement ;
- le blâme ;
- l’exclusion temporaire de fonction pour une durée de trente jours ;
2°-) sanctions du deuxième groupe :
- le retard d’un an à l’avancement d’échelon ;
- la radiation du tableau de promotion de grade ;
- l’abaissement d’un ou de plusieurs échelons ;
- le déplacement d’office avec changement de résidence ;
- l’exclusion temporaire de fonctions pour une durée de trois mois à un an ;
- l’abaissement de grade ;
- la mise à la retraite d’office ;
- la révocation sans suspension des droits à pension ;
- la révocation avec suspension des droits à pension.

Article 76 : Le pouvoir disciplinaire appartient à l’autorité investie du pouvoir de nomination.


Le pouvoir de prononcer des sanctions du premier groupe peut être délégué,
indépendamment du pouvoir de nomination, par décision de l’autorité investie du pouvoir
de nomination, dans les conditions fixées par décret.
Les sanctions du deuxième groupe ne peuvent intervenir qu’après consultation du conseil de
discipline compétent. Le conseil de discipline doit émettre un avis motivé sur la sanction
qu’il propose.
Toutefois la révocation, avec ou sans suspension des droits à pension, est prononcée de
plein droit, sans consultation du conseil de discipline :
1°-En cas de perte définitive des droits civiques ;
2°-En cas de condamnation définitive pour l’un des faits punis par la législation réprimant les
détournements et soustractions commis par les agents de l’Etat et assimilés, dans l’exercice
ou à l’occasion de l’exercice de leur fonctions ;
3°-En cas d’ivresse publique établie par décision juridictionnelle.

Article 77 : Les sanctions doivent être motivées et ne peuvent intervenir qu’après que le
fonctionnaire a été mis à même de prendre connaissance des pièces de son dossier relatives
à la sanction envisagée à son égard et de présenter sa défense par écrit, ou oralement. Il doit
être informé de ce droit par l’administration.

Article 78 : Le fonctionnaire poursuivi doit, sauf cas de force majeure, assister à la séance du
conseil de discipline où son cas est examiné. Il peut présenter devant le conseil de discipline
des observations écrites ou orales, citer des témoins, se faire assister ou se faire représenter
par un ou plusieurs défenseurs de son choix.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 409


Le droit de citer des témoins appartient aussi à l’administration. S’il ne se juge pas
suffisamment éclairé sur les faits reprochés au fonctionnaire ou sur les circonstances dans
lesquelles ils ont été commis, le conseil de discipline peut faire procéder à une enquête dont
les conclusions lui seront communiquées.

Article 79 : Le fonctionnaire objet de poursuites pénales qui n’a pas été suspendu de ses
fonctions ou dont la décision de suspension a été rapportée, peut être frappé d’une sanction
disciplinaire après avis du conseil de discipline sans attendre la décision du tribunal, si les
faits reprochés à l’agent sont établis et ont le caractère d’une faute de service ou d’un
manquement aux obligations définies à la section I du Chapitre II ci-dessus.
Le conseil de discipline peut toutefois proposer de suspendre la procédure disciplinaire
jusqu’à l’intervention de la décision du tribunal. Le fonctionnaire peut faire l’objet d’une
mesure de suspension.
Si l’autorité compétente décide de poursuivre la procédure, le conseil de discipline doit se
prononcer dans les délais prévus à l’Article 80 ci-dessous à compter de la notification de la
décision de cette autorité.

Article 80 : L’avis du conseil de discipline doit être transmis dans le délai de deux mois à
compter du jour ou il a été saisi. Ce délai est porté à quatre mois s’il a été nécessaire de
procéder à une enquête.
L’autorité compétente statue définitivement dès réception de cet avis, ou à l’expiration du
délai défini à l’aliéna ci-dessus.

Article 81 : Toutes les sanctions disciplinaires sont notifiées au fonctionnaire et versées à son
dossier.
L’autorité compétente pour prononcer la sanction peut décider, après avis du conseil de
discipline, de rendre public la décision portant sanction disciplinaire et ses motifs.

ARTICLE 82 : Le fonctionnaire frappé d’une sanction disciplinaire autre que la révocation


peut, après cinq ans dans le cas d’une sanction du premier groupe, ou après dix ans dans le
cas d’une sanction du deuxième groupe, introduire auprès de l’autorité qui a prononcé la
sanction une demande tendant à ce qu’aucune trace de la sanction ne subsiste à son dossier.
Si, par son comportement général, l’intéressé a donné toute satisfaction depuis la sanction
dont il a fait l’objet, il peut être fait droit à sa demande. S’il s’agit d’une sanction du
deuxième groupe, l’autorité compétente statue après avis du conseil de discipline.

Article 83 : L’exclusion temporaire de fonctions est privative de toute rémunération, à


l’exception des suppléments pour charges de famille.
Elle peut être assortie d’un sursis total ou partiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 410


Celui-ci ne peut avoir pour effet, dans le cas de l’exclusion temporaire de fonctions du
deuxième groupe, de ramener la durée de cette exclusion à moins d’un mois. L’intervention
d’une sanction disciplinaire autre que l’avertissement ou le blâme pendant une période de
cinq ans après le prononcé de l’exclusion temporaire, entraîne la révocation du sursis. En
revanche, si durant cette même période aucune sanction disciplinaire autre que
l’avertissement ou le blâme, n’a été prononcée à l’encontre de l’intéressé, ce dernier est
dispensé définitivement de l’accomplissement de la partie de la sanction pour laquelle il a
bénéficié du sursis.

Article 84 : La mise à la retraite d’office n’est prononcée que si le fonctionnaire sanctionné


remplit à la date de la sanction les conditions exigées par le régime des pensions de retraites
de l’Etat pour bénéficier d’une pension d’ancienneté ou d’une pension proportionnelle.

Article 85 : Le fonctionnaire révoqué a droit au remboursement des retenues pour pension


qu’il a versées, si lui même ou, ses ayants cause ne peuvent faire valoir de droits à pension.

Article 86 : Une récompense exceptionnelle peut être accordée aux fonctionnaires modèles.
Un décret fixe la nature et les modalités d’attribution de cette récompense.

CHAPITRE IX : DISPOSITIONS APPLICABLES AUX STAGIAIRES

SECTION I : MODALITES DE STAGE

Article 87 : Les personnes qui ont été nommée a un emploi de corps de fonctionnaires régi
par les dispositions ci-dessus et qui accomplissent, dans les conditions déterminées par le
statut particulier de ce corps, une période d’essai et de formation dans les services,
préalable à leur titularisation dans ce corps, ont la qualité de stagiaire et sont régis par les
dispositions du présent chapitre.
Ont également la qualité de stagiaire, lorsqu’ils sont nommés dans un corps, les élèves des
écoles par lesquelles s’effectue obligatoirement le recrutement de certains corps de
fonctionnaires.
Ceux des stagiaires qui justifient de la qualité de titulaire d’un autre corps de fonctionnaires
sont détachés de leur corps d’origine et soumis, pour les besoins du stage, aux dispositions
du présent chapitre.
Les stagiaires perçoivent une rémunération fixée par décret.

Article 88 : La durée du stage est d’un an. Toutefois, les statuts particuliers des corps de
fonctionnaires dont les stagiaires deviendront membres par leur titularisation, peuvent
augmenter cette durée.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 411


Les stagiaires dont l’insuffisance professionnelle est établie, lorsque ils sont en stage depuis
un temps au moins égal à la moitié de la durée normale du stage, peuvent être évincés,
après observation de la procédure prévue ci-après en matière disciplinaire.
Les stagiaires dont les résultats de fin de stage n’ont pas été satisfaisants sont soit évincés,
soit admis à effectuer une nouvelle période de stage qui, sauf dispositions différentes des
statuts particuliers, ne peut être supérieure à la période initiale.
L’éviction d’un stagiaire ne donne droit à aucune indemnité.
L’éviction d’un stagiaire en fin de stage ne donne pas droit à communication du dossier.
Les stagiaires évincés qui avaient la qualité de titulaires dans un autre corps de
fonctionnaires sont réintégrés dans leurs corps d’origine.

Article 89 : Les stagiaires ne peuvent durant le stage être mis en position de détachement ou
de disponibilité ni exercer aucune autre fonction ni se livrer à une activité privée rémunérée.

Article 90 : Les sanctions disciplinaires susceptibles d’être infligées aux stagiaires sont :
1°- l’avertissement ;
2°- le blâme ;
3°- l’exclusion temporaire du stage pour une durée qui ne peut excéder quinze jours ;
4°- l’éviction définitive du stage.
Les sanctions sont infligées par l’autorité dont dépend le corps de fonctionnaires dans lequel
a été nommé le stagiaire
Toutefois si le stage a lieu dans un établissement de formation, les sanctions sont infligées
dans les conditions prévues par le statut de l’établissement.
Les stagiaires ayant la qualité de titulaire dans un autre corps sont soumis aux mêmes
sanctions et dans les mêmes conditions que les autres stagiaires.
Les sanctions doivent être motivées et ne peuvent intervenir qu’après que le stagiaire a été
mis à même de prendre connaissance des pièces de son dossier relatives à la sanction
envisagée à son égard et de présenter sa défense par écrit ou oralement.
Le stagiaire a droit à communication de son dossier.
L’administration doit l’informer de ce droit. II peut se faire assister par des défenseurs de
son choix.

SECTION III : SECURITE SOCIALE ET CONGES

Article 91 : Les stagiaires qui n’ont pas la qualité de titulaire dans un autre corps sont soumis
au régime de sécurité sociale applicable aux fonctionnaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 412


Article 92 : Les congés avec traitement auxquels ont droit les fonctionnaires titulaires
notamment à titre de congé annuel et pour motifs de maladie ordinaire ou de longue durée
ou de maternité sont applicables aux stagiaires.
Toutefois les fonctionnaires qui effectuent leur stage dans des établissements de formation
sont soumis en ce qui concerne les congés annuels aux dispositions particulières applicables
à ces établissements.
Ces congés à l’exception du congé annuel, ne peuvent être pris en compte dans la durée du
stage que pour un dixième de la durée globale de celui ci et le stage est prolongé de la
durée restant à courir après cette prise en compte.

Article 93 : Quand le stage a été interrompu en application des dispositions sur les congés de
maladie pendant une durée supérieure ou égale à un an l’intéressé est tenu d’accomplir à
nouveau l’intégralité de son stage sauf dispositions différentes prévues dans les statuts
particuliers .

Article 94 : Si, lors de l’octroi du renouvellement ou à l’expiration d’un congé, le stagiaire est
reconnu par l’autorité médicale compétente comme étant dans l’impossibilité définitive et
absolue de reprendre son stage il est évincé du stage et peut bénéficier d’une indemnité
dans des conditions fixées par décret
Le veuf ou la veuve et les enfants du stagiaire qui ne justifie pas de la qualité de titulaire
dans un autre corps, décédé à la suite d’un accident de service ou d’une maladie reconnue
imputable au service, ont droit à une indemnité dans des conditions fixées par décret.

SECTION IV : DISPOSITIONS DIVERSES

Article 95 : Sauf dispositions différentes prévues par le statut particulier du corps dans
lequel a été nommé le stagiaire. La durée normalement prévue pour le stage est assimilée
pour l’avancement du stagiaire titularisé à un temps de service d’une durée égale accomplie
dans l’échelon du début du corps. Il en va de même pour les périodes passées par un
stagiaire en congé de maladie ou de maternité.
Ces temps de service sont validés, au titre du régime des pensions des fonctionnaires de
l’Etat
Toutefois si le stagiaire a été autorisé à accomplir une période de stage au delà de la durée
normale dans le cas prévu à l’Article 88. Ci dessus la durée de cette période ne peut pas être
prise en compte pour l’avancement de l’intéressé après sa titularisation.

Article 96 : Des décrets fixent en tant que de besoin les mesures d’application du présent
titre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 413


TITRE II : DISPOSITIONS APPLICABLES AUX AGENTS CONTRACTUELS DE l’ETAT ET DE SES
ETABLISSEMENTS PUBLICS A CARACTERE ADMINISTRATIF

CHAPITRE I : CHAMP D’APPLICATION

Article 97 : Des agents peuvent être engagés par contrat dans les conditions prévues par le
présent titre, ou exercer pour le compte de l’Etat ou de ses établissements publics à
caractère administratif des activités permanentes ou temporaires de service d’un niveau de
recrutement inférieur à celui de la catégorie C des fonctionnaires visés à l’Article 29 du titre
ci-dessus. Ces agents ont la qualité d’agent public et sont désignés ci-après par l’expression
agents contractuels.
La qualité d’agent contractuel ne confère aucun droit à être intégré dans un corps de
fonctionnaires en dehors des règles prévues pour l’accès à ces corps.

CHAPITTRE II : OBLIGATIONS ET GARANTIES

SECTION I : OBLIGATIONS

Article 98 : Les agents contractuels sont responsables à l’égard de leur supérieurs de


l’exécution des tâches qui leur sont confiées et de l’exécution des ordres qu’ils ont donnés
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leur fonctions.
Ils ne sont dégagés d’aucune des responsabilités qui leur incombent par les responsabilités
propres de leurs subordonnés.

Article 99 : Les agents contractuels doivent accepter les affectations qui leurs sont notifiées
par leurs supérieurs hiérarchiques.

ARTICLE 100 : Indépendamment des règles instituées par la législation pénale en matière de
secret professionnel, les agents contractuels sont soumis en matière de discrétion
professionnelle aux obligations prévues à l’article 10 du titre I pour les fonctionnaires.

Article 101 : Les agents contractuels ne peuvent avoir, directement ou par personne
interposée, des intérêts dans une entreprise soumise au contrôle de l’Etat ou de
l’établissement public qui les emploie, ou, lorsqu’ils sont engagés à temps plein, exercer une
activité lucrative, sauf autorisation de l’autorité administrative signataire du contrat
d’engagement.
Cette autorisation peut soit figurer dans le contrat d’engagement, soit faire l’objet d’une
adjonction à ce contrat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 414


Article 102 : Toute faute commise par un agent contractuel dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions, l’expose à une sanction disciplinaire sans préjudice, le cas
échéant, des peines prévues par la législation pénale.
Il en est de même pour toute faute non liée au service, constituant un manquement à la
probité, à l’honneur, aux bonnes mœurs, à la dignité et à l’obligation de loyalisme envers
l’Etat et ses institutions, ou de nature à jeter de la déconsidération sur l’administration.
Lorsque la faute commise constitue un délit ou un crime, et notamment s’il s’agit de
corruption, de détournement de deniers publics, de faux en écritures publiques, de violation
du secret professionnel, le ministère public doit être saisi sans délai par l’autorité
compétente.

Article 103 : En cas de faute grave commise par un agent contractuel, qu’il s’agisse d’un
manquement à ses obligations professionnelles ou d’une infraction de droit commun,
l’auteur de cette faute peut être suspendu par l’autorité investie du pouvoir d’engagement,
qui met en œuvre sans délai la procédure disciplinaire.
La décision prononçant la suspension d’un agent doit préciser si l’intéressé conserve,
pendant le temps ou il est suspendu, le bénéfice de sa rémunération, à l’exclusion des
indemnités afférentes à l’exercice de ses fonctions, ou déterminer la quotité de la retenue
qu’il subi, qui ne peut être supérieure à la moitié de cette rémunération. En tout état de
cause, il continue à percevoir la totalité des suppléments pour charge de famille.
La situation de l’agent suspendu doit être définitivement réglée dans le délai de deux mois à
partir du jour où la suspension a pris effet.
Lorsqu’ aucune décision n’a été prise par l’autorité ayant pouvoir disciplinaire à l’expiration
de ce délai, l’agent, sauf s’il est l’objet de poursuites pénales, est rétabli dans ses fonctions
et perçoit à nouveau l’intégralité de sa rémunération.

Article 104 : Les agents contractuels exerçants des activités permanentes peuvent être
appelés à suivre des actions de formation ou de perfectionnement avant leur entrée en
fonction ou pendant leur activité.

SECTION II : GARANTIES

Article 105 : Aucune discrimination ne peut être faite entre les agents contractuels en raison
de leurs opinions, de leur sexe ou de leur race.

Article 106 : Les agents contractuels sont soumis au régime général de sécurité sociale.

ARTICLE 107 : Les agents contractuels exercent les droits syndicaux et le droit de grève dans
les conditions définies aux Articles 18 et 21 au titre I de la présente loi en ce qui concerne les
fonctionnaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 415


ARTICLE 108 : Si un agent est poursuivi par un tiers pour une faute liée à l’exécution du
service, l’Etat ou la collectivité qui l’emploie doit le couvrir des condamnations civiles
prononcées contre lui.
Toutefois, si la faute de service est entachée d’une faute personnelle, l’Etat et l’agent
supportent les conséquences dommageables des fautes respectives.

Article 109 : L’Etat est tenu de protéger les agents contractuels contre les menaces,
violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à
l’occasion de leur activité, et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté.
L’Etat est subrogé aux droits de la victime pour obtenir des auteurs des agissements visés à
l’aliéna précédent la restitution des sommes qu’il a versées à l’agent intéressé en réparation
du préjudice causé par ces agissements.
Il dispose en outre, aux mêmes fins, d’une action directe qu’il peut exercer au besoin par
voie de constitution de partie civile, devant la juridiction pénale.

CHAPITRE III : CONDITIONS DE SERVICE

SECTION I : ENGAGEMENT

Article 110 : Nul ne peut être engagé en qualité d’agent contractuel soumis aux dispositions
du présent titre :
1°- s’il ne possède la nationalité mauritanienne ;
2°- s’il jouit de ses droits civiques et s’il n’est de bonne moralité ;
3°- s’il ne se trouve en position régulière au regard des lois sur le recrutement de l’armée ;
4°- s’il ne remplit les conditions d’aptitude physique et mentale exigées par la nature de
l’emploi auquel il postule ;
5°- s’il n’est âgé de dix huit ans au moins.

Article 111 : Les agents exerçant des activités permanentes sont engagés par contrats à
durée indéterminée.
Les agents exerçant des activités temporaires sont engagés par des contrats d’une durée
maximale de trois ans qui ne peuvent être renouvelés que par reconduction expresse, et
pour deux fois.
Toutefois, les agents occupant des emplois qui, correspondant à un besoin permanent,
impliquent un service à temps partiel, peuvent être engagés par contrats à durée
indéterminée.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 416


La durée cumulée, au cours d’une année, du contrat conclu et des renouvellements
éventuels ne peut excéder :
- six mois pour l’exercice de fonctions correspondant à un besoin saisonnier ;
- dix mois pour l’exercice de fonctions correspondant à un besoin occasionnel.

Article 112 : Les contrats d’engagement doivent être conformes à des contrats types établis
par décret. Ces contrats doivent comporter dans tous les cas les mentions suivantes :
1°-la description de l’emploi occupé ;
2°-s’il s’agit d’un contrat à durée indéterminée, la date d’échéance du terme ou l’expression
« durée indéterminée », lorsqu’il ne comporte pas de terme précis ;
3°-le cas échéant, les obligations particulières de service public imposées à l’agent ainsi que
l’autorisation délivrée en application de l’Article 101 ci-dessus ;
4°-les horaires de travail ;
5°-le montant de la rémunération et des accessoires.

Article 113 : Les engagements peuvent être conclus à l’essai, pour une durée minimale d’un
mois et une durée maximale de six mois. Jusqu’ au terme de l’essai, il peut être mis fin à
l’engagement sans préavis ni indemnité, par l’autorité compétente pour engagé l’agent ou
par celui-ci.

Article 114 : Le contrat d’engagement est signé par le ministre ou le directeur de


l’établissement public dont dépend l’emploi, et par l’agent intéressé.
L’autorité administrative compétente peut déléguer son pouvoir de signature, dans les
conditions fixées par décret.

Article 115 : Tout engagement d’agent contractuel qui n’a pas pour objet de pourvoir à un
emploi vacant est nul et de nul effet, cette nullité peut être constatée à, tout moment.
L’agent ainsi engagé est licencié sans préavis ni indemnité.

SECTION II : CONGE

Article 116 : Les agents régis par le présent titre ont droit :
1°-A un congé annuel avec traitement d’une durée de trente jours consécutifs pour une
année de service accomplie ; ce congé peut, pour une nécessité de service, faire l’objet d’un
report pour se cumuler avec le congé du au titre de l’année suivante ; toutefois, le report du
congé du pour deux années sur la troisième est interdit, et la jouissance en est obligatoire.
2°-A des congés avec ou sans rémunération pour maladie, maternité ou raisons personnelles
ou familiales pour :
- la durée d’exercice d’un mandat syndical ;
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 417
- pour la durée des sessions des assemblées dont ils sont membres élus ;
- pour participer aux congrès politiques, professionnels ou syndicaux nationaux ou
internationaux, ou aux réunions de leurs organismes directeurs s’ils en sont représentant ou
membres élus ;
- pour participer aux compétitions internationales s’ils font partie d’une équipe
nationale artistique, sportive, culturelle ;
- pour participer aux examens et concours scolaires ;
Un décret fixe les conditions et modalités d’attribution de ces congés.
Si l’agent a épuisé ses droits à congé de maladie et n’est pas en mesure de reprendre son
activité, l’autorité dont il dépend peut, après avis médical, soit le licencier, soit le mettre en
position de congé sans rémunération pour une durée maximale de deux ans, si, de l’avis des
autorités médicales compétentes, il a la possibilité de reprendre son activité à l’issue de ce
congé.
3°-A un congé spécial avec rémunération d’une durée d’un mois pour se rendre en
pèlerinage aux lieux saints de l’Islam ; ce congé n’est pas renouvelable.

SECTION III : CONDITIONS D’EMPLOI

Article 117 : A l’issue des congés de maladie, de maternité ou des absences résultant d’une
obligation légale, ou qui ont été accordés sans traitement pour raisons familiales ou
personnelles, les agents sont réemployés sur leur emploi ou occupation précédente dans la
mesure compatible avec la nécessité de service. Dans le cas contraire, ils ont priorité pour
être réemployés sur un emploi de même nature assortie d’une rémunération équivalente.

SECTION IV : CESSATION DEFINITIVE DE FONCTIONS

Article 118 : La cessation définitive des fonctions entraînant la perte de la qualité d’agent
contractuel résulte :
1°-de la démission ;
2°-de l’arrivée du terme fixé dans le contrat ;
3°-de l’admission dans un corps de fonctionnaires ;
4°-du licenciement.

Article 119 : La démission résulte de la demande écrite de l’agent marquant librement sa


volonté non équivoque de renoncer à son emploi.
Les agents contractuels démissionnaires de leur emploi doivent observer un préavis fixé à un
mois.
Toutefois, l’autorité ayant pouvoir d’engagement peut, en fonction des nécessités du
service, soit dispenser les agents de leur préavis, soit retarder la date d’effet de leur

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 418


démission d’au plus trois mois, soit, s’il s’agit des personnels des établissements
d’enseignement, retarder cette date d’effet jusqu’à la fin de l’année scolaire en cours.

Article 120 : Le licenciement peut être prononcé pour insuffisance professionnelle,


suppression d’emploi, motif disciplinaire, abandon de poste, ou dans les conditions prévues
au deuxième aliéna du 2° de l’Article 116 ci-dessus
Le licenciement est également prononcé d’office lorsque l’agent atteint la limite d’âge de
soixante ans.
L’agent ne peut être licencié pour insuffisance professionnelle sans avoir été mis à même de
présenter des justifications sur sa manière de servir.
Il a droit s’il compte au moins une année de services à l’exclusion des périodes d’essai, à une
indemnité de licenciement.
L’agent dont l’emploi a été supprimé bénéficie d’une priorité de reclassement dans les
emplois vacants de même nature que l’emploi supprimé. A défaut de pouvoir être reclassé, il
bénéficie d’une indemnité de licenciement.
L’agent licencié pour motif disciplinaire avec préavis doit cesser immédiatement ses
fonctions, mais perçoit une indemnité de licenciement.
Un décret fixe le montant des indemnités de licenciement mentionnées aux alinéas
précédents.
L’agent qui, s’absente de son poste de travail plus de huit jours consécutifs, sans autorisation
valable, fait l’objet d’une mise en demeure de la part de l’autorité dont il dépend de
reprendre son emploi.
Cette mise en demeure doit être notifiée à l’intéressé ou publiée par voie de presse.
Si dans un délai de soixante douze heures, et sauf cas de force majeure, il n’obtempère pas à
cette mise en demeure, il est licencié pour abandon de poste, sans préavis ni indemnité.
Est assimilé à l’abandon de poste le fait pour un agent de ne pas rejoindre son poste
d’affectation dans un délai de quinze jours, à compter de la laquelle lui été notifiée la
décision d’affectation.

CHAPITRE IV : REMUNERATION

Article 121 : Les agents contractuels perçoivent :


1-° une rémunération principale correspondant au niveau de l’emploi exercé par l’agent.
2-° des indemnités et primes accordées en fonction des sujétions et condition de travail de
l’emploi :
3-° des suppléments pour charge de famille

Article 122 : Un décret classe les différentes catégories de contrats en fonction de la nature
des emplois, fixe la rémunération afférente à chaque catégorie, les suppléments éventuels

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 419


pour ancienneté de service, ainsi que la nature et le montant des diverses indemnités et
primes qui peuvent être accordées.

CHAPITRE V : DISCIPLINE

Article 123 : Les sanctions disciplinaires applicables aux agents contractuels sont :
- la réprimande ;
- l’avertissement ;
- la mise à pied d’une durée maximum de quinze jours ;
- la mise à pied d’une durée de quinze jours à un mois ;
- le licenciement avec préavis ;
- le licenciement pour faute lourde sans préavis ni indemnité.

Article 124 : Les sanctions doivent être motivées et ne peuvent intervenir qu’après que
l’agent à été à même de prendre connaissance des pièces de son dossier relatives à la
sanction envisagée à son égard et de présenter sa défense par écrit ou oralement.
L’agent peut se faire assister de défenseurs de son choix.
L’agent a droit à communication de son dossier.
L’administration doit l’informer de ce droit.

Article 125 : Les sanctions sont prononcées par l’autorité administrative compétente pour
signer le contrat.
Le pouvoir de sanction peut être délégué dans les conditions prévues par décret, sauf en ce
qui concerne le licenciement pour faute lourde sans préavis ni indemnité.
L’ivresse publique établie par décision juridictionnelle constitue une faute lourde entraînant
le licenciement sans préavis ni indemnité.

Article 126 : Les sanctions doivent être notifiées à l’agent et versées à son dossier.

Article 127 : Si l’agent fait l’objet de poursuites pénales l’action disciplinaire est ajournée
jusqu’a ce que le jugement de la juridiction saisie soit devenu définitif.
Toutefois, l’agent peut être frappé d’une sanction disciplinaire sans attendre la décision du
tribunal, si les faits qui lui sont reprochés sont établis et ont le caractère d’une faute de
service ou d’un manquement aux obligations définies au chapitre II du présent titre.

CHAPITRE VI : DISPOSITIONS DIVERSES

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 420


Article 128 : Les litiges nés de l’application du présent titre et des textes pris pour
application relèvent des juridictions administratives.

Article 129 : Des décrets fixent en tant que de besoin les mesures d’application du présent
titre.

TITRE III : DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

Article 130 : Pour l’application de la présente loi et pendant une durée à laquelle il sera mis
fin par décret, la seule pièce d’état civil qui sera prise en considération durant la carrière et,
le cas échéant, pour la constitution du dossier de pension civile de retraite, sera celle fournie
par le fonctionnaire lors de sa première nomination dans un emploi public ou par l’agent
contractuel lors de son premier engagement.

Article 131 : La loi 67 –169 du 18 juillet 1967 portant statut général de la fonction publique
et ses textes modificatifs, ainsi que toutes dispositions antérieures contraires à la présente
loi sont abrogées.
Toutefois, les règlements d’application de la loi 67-169 du 18 juillet 1967 modifiée, ainsi que
les statuts particuliers, dans la mesure où ils ne sont pas incompatibles avec la présente loi,
restent en vigueur jusqu’à l’intervention des textes d’application prévus par celle –ci.
Les statuts particuliers pris en application de la présente loi fixeront les modalités
d’intégration, dans les conditions fixées au titre I ci-dessus, des personnels fonctionnaires
des catégories A B et C régis par la loi 67 – 169 du 18 juillet 1967.
Les personnels fonctionnaires de la catégorie D régis par la loi 67- 169 du 18 juillet 1967
seront constitués en corps d’extinction.
Les personnels fonctionnaires appartenant aux corps particuliers des établissements publics
à caractère administratif, régis par la loi 67- 169 du 18 juillet 1967, sont constitués en corps
d’extinction, lorsque lesdits établissements ont été transformés en établissements publics à
caractère industriel et commercial.

Article 132 : Les dispositions de la loi 74- 071 du 2 avril 1974 restent en vigueur, en tant
quelles s’appliquent aux agents auxiliaires de l’Etat et de ses établissements publics à
caractère administratif, jusqu’à l’intervention des textes d’application prévus par la présente
loi.
Les agents auxiliaires occupant des emplois ouvrant droit aux échelles de rémunération A, B
et C au sens de la loi 74-071 du 2 avril 1974, seront intégrés, dans les conditions fixées par
décret, dans les corps des catégories A, B et C des fonctionnaires régis par les dispositions du
Titre I ci-dessus.
Ceux de ces personnels ne remplissant pas les conditions d’intégration en qualité de
fonctionnaires, en application des dispositions de l’aliéna précédent, seront alors maintenus
dans leurs emplois mis en régime d’extinction.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 421


Les agents auxiliaires occupant des emplois ouvrant droit à une échelle de rémunération D,
au sens de la loi 74- 071 du 2 avril 1974, seront engagés en qualité d’agents contractuels
dans les conditions prévues par le titre II de la présente loi.
Les dispositions de la loi 74- 071 du 2 avril 1974 resteront en vigueur en tant qu’elles
s’appliquent aux agents auxiliaires des collectivités locales, jusqu’ à l’adoption d’un statut
propre aux personnels de ces collectivités.

Article 133 : Les dispositions relatives à l’admission à la retraite pour limite d’âge ou pour
durée de services édictées à l’Article 120 aliéna 2, s’appliquent de plein droit aux personnels
visés aux Articles 131, et 132 ci-dessus.
Ceux de ces personnels qui auront atteint ou dépassé l’âge ou la durée de services prévus
aux Articles 72 et 120 aliéna 2, seront mis à la retraite d’office à compter de la date de
promulgation de la présente loi.
Des décrets fixeront, en tant que de besoin, les mesures d’application des articles 131, 132,
et 133 ci-dessus.

Article 134 : La présente loi sera publiée et exécutée comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 422


3. Décret n°75.055 du 21 février 1975 relatif aux agents auxiliaires de l'État, des
collectivités locales et de certains Etablissements Publics

Chapitre I : Champ d'application

Article Premier : Sont soumis aux dispositions de la loi n° 74-071 du 2 avril 1974 fixant les
conditions de recrutement et d'emploi des agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités
locales et de certains établissements publics, les établissements publics ci-après désignés:

- Office des Postes et Télécommunications, créé par le décret n° 59-051 du 4 juillet


1959, validé par la loi n° 117 du 24 juin 1961 ;
- Caisse nationale d'Epargne, créée par le décret n° 69 131 du 28 février 1969 ;
- Caisse nationale de Sécurité sociale, créée par la loi n° 67-039 du 3 février 1967;
- Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, créé par le décret n°
67-179 du 18 juillet 1967 ;
- Ecole Normale Supérieure, créée par le décret n° 70-261 du 25 septembre 1970 ;
- Institut Pédagogique National, créé par le décret n° 74· 179 du 5 août 1974;
- Ecole Nationale d'Administration, érigée en établissement public par le décret n° 74-
162 du 27 juillet 1974 ;
- Chambre Nationale de Commerce, d'Agriculture et d'Industrie, créée par le décret n°
69-147 du 7 mars 1969 ;
- Centre National d'Elevage, créé par le décret n° 73 090 du 5 avril 1973;
- Office National de la Pharmacie, dénommé Pharmarim créé par le décret n° 74-063
du 29 mars 1974;
- Centre National de la Recherche agronomique, créé par le décret n° 74-208 du 7
novembre 1974;
- Institut mauritanien de la Recherche Scientifique, créé par le décret n° 74-243 du 31
décembre 1974.

Pour les établissements publics à créer, les textes organiques préciseront si le personnel est
assujetti ou non aux dispositions de la loi n° 74-071 du 2 avril 1974. Le ministre de la
Fonction publique sera contresignataire des textes réglementaires pris à cette fin.

Chapitre II : Recrutement

Article 2 : Les agents auxiliaires de l'Etat sont recrutés dans la limite d'un plan de
recrutement établi chaque année par le ministre de la Fonction publique, compte tenu des
demandes présentées par les ministres utilisateurs de personnels.

Article 3 : Les demandes de recrutement des ministres utilisateurs de personnels tiennent


compte des possibilités budgétaires. Elles sont justifiées par le schéma de l’organisation de
chacun des services, tant centraux que régionaux, l'état de la répartition dans ces services
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 423
des personnels en fonction, les mouvements prévisibles de ces personnels, notamment les
départs à la retraite et l'incorporation des élèves des établissements de formation de
fonctionnaires devant terminer leur scolarité au cours de l'année, ainsi que par les
prévisions éventuelles de développement des services.

Article 4 : Les demandes des ministres, appuyées des justifications prévues à l'article
précédent doivent parvenir au ministère de la Fonction publique au plus tard le 1 er octobre
pour le plan de recrutement de l'année suivante. Des demandes complémentaires assorties
des mêmes justifications peuvent être formulées avant le 1er juillet.

Article 5 : Le plan de recrutement est publié au plus tard le 30 janvier par arrêté du ministre
de la Fonction publique. En fonction des demandes complémentaires, un rectificatif est
publié dans la même forme avant le 15 août.

Article 6 : Les personnes souhaitant obtenir un emploi d'agent auxiliaire de l'Etat doivent
adresser directement ou par l'intermédiaire du gouverneur de Région au ministère la
Fonction publique un dossier de candidature comprenant :
- une demande d'emploi, datée, signée et timbrée, indiquant avec précision la nature
de l'emploi sollicité et l'adresse à laquelle le demandeur peut être joint;
- un extrait d'acte de naissance ou de jugement supplétif en tenant lieu;
- un bulletin n° 3 du casier judiciaire ayant moins trois mois de date;
- un certificat établissant la nationalité du candidat;
- une copie certifiée conforme des références scolaires ou professionnelles;
- un certificat médical datant de moins de trois mois.

Article 7 : Les dossiers de candidature sont enregistrés par le ministre de la Fonction


publique par ordre chronologique en tenant compte du jour où chaque dossier est
complètement constitué. Ils sont classés par nature d'emploi postulé. Les dossiers
incomplets sont systématiquement renvoyés aux intéressés.

Article 8 : Les candidats doivent justifier du niveau d'études ou de capacité exigé par
l'annexe I du présent décret pour l'emploi postulé.

Article 9 : Lorsque les références scolaires ou professionnelles ne lui paraissent pas


déterminantes, le ministre de la Fonction publique peut inviter les candidats à passer tous
tests ou examens permettant d'apprécier leur aptitude à l'emploi demandé. Il peut les
convier à suivre une formation professionnelle. Cette formation donne lieu au versement
d'une rémunération au candidat mais ne comporte aucune obligation de recrutement pour
l'Etat.

Article 10 : Si les prétentions d'un candidat ne correspondent pas à ses capacités, le

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 424


ministre de la Fonction publique peut écarter sa candidature. Il peut également proposer au
candidat une inscription en vue d'un emploi conforme à ses aptitudes.

Article 11 : Les recrutements ont lieu exclusivement pour occuper un des emplois dont la
liste est fixée par l'annexe I du présent décret.

Article 12 : Pour tous les recrutements, sont retenues en premier lieu les candidatures des
anciens agents auxiliaires de l'Etat licenciés pour suppression d'emploi et ayant occupé des
emplois analogues à ceux à pourvoir. Ces anciens agents sont dispensés de toute sélection
préalable au recrutement.

Article 13 : Pour les emplois subalternes, des recrutements peuvent avoir lieu tous les mois.
En l'absence de test d'aptitude, ou si ces tests ne permettent pas une sélection des
candidats, la préférence est donnée à la candidature la plus ancienne après application des
dispositions de l'article 12 ci-dessus.
Pour les emplois de la catégorie D vacants dans les services de l'Etat implantés dans les
Régions, priorité de recrutement peut être donnée aux candidats résidant dans lesdites
régions.

Article 14 : Pour les emplois moyens et supérieurs, les recrutements ont lieu en deux
sessions annuelles prenant place en février et en septembre. Après application des
dispositions de l'article 12 ci-dessus, une sélection est organisée en tant que de besoin pour
départager les candidats.

Article 15 : Les recrutements sont prononcés par décision du ministre de la Fonction


publique. Ils sont prononcés à l'essai dans tous les cas où les agents doivent faire la preuve
de leurs capacités ou ont à acquérir de nouvelles connaissances par la pratique de leur
métier ou à confirmer leurs aptitudes avant de tenir honorablement leur emploi. Au terme
de l'essai, l'engagement est prononcé dans la même forme à titre définitif si le test
professionnel prévu par l’article 19 de la loi n- 74-071 du 2 avril 1974 a été satisfaisant.

Article 16 : Par dérogation aux dispositions de l'article 20 de la loi n° 74-071 du 2 avril 1974,
un agent auxiliaire peut solliciter et obtenir un emploi hiérarchiquement supérieur à celui
qu'il occupe, dans les conditions fixées aux articles précédents.

Article 17 : Par dérogation aux dispositions du présent chapitre, les personnes possédant un
titre susceptible de permettre leur intégration dans un corps de la Fonction Publique
peuvent être recrutées à titre temporaire dans un emploi vacant des services de l'Etat, en
dehors des époques fixées aux articles 13 et 14 ci-dessus, par décision du Ministre de la
Fonction publique.
A toutes fins utiles, ces personnes sont inscrites sur la liste des candidats à un poste d'agent

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 425


auxiliaire de l'Etat.

Article 18 : La situation des personnes visées à l'article précédent doit être définitivement
réglée dans les deux ans qui suivent le recrutement à titre temporaire, soit par leur
nomination dans un corps de fonctionnaires, soit par leur recrutement en qualité d'agent
auxiliaire de l'Etat dans les conditions prévues aux articles 11 à 15 du présent décret. A
défaut, elles doivent être licenciées.

Article 19 : en cas de nécessité absolue et pour occuper un emploi dont la vacance est de
nature à paralyser le fonctionnement du service public, des recrutements pour les emplois
supérieurs et moyens pourront être effectués en dehors des sessions prévues à l'article 14
ci-dessus, sur dérogation accordée par le président de la république sur demande transmise
par le ministre de la fonction publique.
est désignée pour occuper cet emploi la personne ayant les compétences nécessaires dont
le dossier se trouve être le plus ancien sur la liste prévue à l'article 7 ci-dessus.

Article 20 : les agents auxiliaires des collectivités locales et des établissements publics visés
à l’article 1er du présent décret sont recrutés par décision du gouverneur en ce qui
concerne les collectivités locales ou du directeur pour les établissements publics, après
proposition formulée par ces autorités et approuvée par l'autorité chargée de la tutelle" de
la collectivité ou de l'établissement en ce qui concerne l'opportunité des- recrutements. en
outre, pour les établissements publics, le ministre de la fonction publique donne un avis en
ce qui concerne le classement attribué aux agents à recruter.

Article 21 : les propositions d'engagement formulées par les gouverneurs et les directeurs
doivent être accompagnées de la description détaillée des postes à pourvoir et des dossiers
des candidats, constitués conformément aux dispositions de l'article 6 ci-dessus.
Pour chaque collectivité ou établissement, l'ensemble des besoins à pourvoir est justifié
chaque année par les prévisions établies conformément aux prescriptions de l'article 3 du
présent décret. Ces prévisions sont jointes aux propositions de recrutement.

Article 22 : les autorités visées à l'article 20 ci-dessus doivent se prononcer sur les
propositions de recrutement des collectivités locales et des établissements publics dans un
délai d'un mois suivant leur réception. Elles peuvent prescrire des tests ou examens
d'aptitude pour les candidats et réserver la décision jusqu'au résultat de ces tests ou
examens.

Article 23 : la prise en charge par l'Etat d'un agent auxiliaire d'une collectivité locale ou d'un
établissement public ne peut intervenir que par la voie d'un recrutement effectué dans les
conditions prévues aux articles 6 à 15 du présent décret. Ces agents ne bénéficient
d'aucune priorité de recrutement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 426


Article 24 : la prise en charge d'un agent auxiliaire de l'Etat par une collectivité locale ou un
établissement public ne peut intervenir que dans' les conditions prévues aux articles 20 à 22
du présent décret. il en est de même en ce qui concerne la prise en charge d'un agent
d'une collectivité locale par un établissement public ou vice versa.

Article 25 : dans tous les cas où un agent auxiliaire est recruté par une autre personne
morale de droit public assujettie à la loi n° 74-071 du 2 avril 1974, il est licencié de son
ancien emploi; il est astreint au préavis légal et perd tous les droits acquis dans l'ancien
emploi, notamment en ce qui concerne l'ancienneté.
Le licenciement de l'agent auxiliaire intervient dans les mêmes conditions s'il est recruté par
une personne morale de droit public non assujettie à la loi du 2 avril 1974 ou par une
personne physique ou morale de droit privé.

Article 26 : toutefois les agents auxiliaires comptant au moins cinq ans de services effectifs
ininterrompus au bénéfice de l'Etat, d'une collectivité locale ou d'un établissement public
visé à l’article 1er ci-dessus peuvent, si l'intérêt général le commande, être mis à la
disposition d'un autre employeur public sur demande motivée de ce dernier. Cette mise à
disposition est prononcée pour deux ans par décision de l'autorité ayant recruté l'agent,
prise dans les mêmes conditions et les mêmes formes. elle est renouvelable une fois.
par dérogation aux dispositions du présent article, les agents auxiliaires occupant des
fonctions de comptable peuvent être mis à la disposition des départements ministériels sur
demande du ministre des finances sans conditions de délai.

Article 27 : par dérogation aux dispositions de l'article 25 ci-dessus, l'agent auxiliaire qui
accède au sein d'une personne morale relevant du présent décret à un emploi
hiérarchiquement supérieur à l'ancien emploi est dispensé de préavis et est nommé dans le
nouvel emploi à l'échelon comportant la rémunération égale ou immédiatement supérieure
à celle qu'il percevait précédemment.

Article 28 : les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics révoqués pour raisons disciplinaires ne peuvent être réengagés par une de ces
personnes morales qu'après autorisation du président de la république donnée en conseil
des ministres, sur rapport du ministre de la fonction publique saisi par la collectivité ou
l'établissement intéressé.

article 29 : par dérogation aux dispositions du présent chapitre, les personnels domestiques
et les chauffeurs d'automobile appelés à servir à la résidence du chef de l'Etat, d'un ministre
ou d'un haut fonctionnaire bénéficiant des services d'employés de maison peuvent être
recrutés et affectés sur demande nominative formulée par la personnalité qui doit les
employer.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 427


il en est de même pour les postes de secrétaires de direction des services de la présidence
de la république et des départements ministériels.

Article 30 : les personnels recrutés à titre occasionnel pour des travaux dont la durée
d'exécution est temporaire par une autorité agissant au nom d'une collectivité ou d'un
établissement visés à l'article 1er du présent décret demeurent soumis aux dispositions du
code du travail.
Chapitre 3 : Conditions d'emploi

Article 31 : les agents auxiliaires de l'Etat sont, après leur recrutement, affectés dans les
ministères utilisateurs de personnels par décision du ministre de la fonction publique, en
exécution du plan de recrutement. ces affectations sont du ressort exclusif du ministre de la
fonction publique et ne peuvent être modifiées par décision des ministres utilisateurs.
Toutefois l'affectation par le ministre de la fonction publique des agents auxiliaires du
ministère des finances occupant des fonctions de comptable ne peut être faite qu'avec
l'accord du ministre des finances et du ministre utilisateur.

Article 32 : un agent auxiliaire ne peut être remis à la disposition du ministre de la fonction


publique par le ministre utilisateur que dans le cas de suppression d'emploi. si l'affectation
de l'agent dans un autre service n'est pas possible, il est licencié dans les conditions prévues
à l'article 66 ci-dessous.

Article 33 : l'affectation de l'agent à un poste déterminé et sa mutation éventuelle dans les


services du ministère d'affectation sont prononcées par le ministre utilisateur. L’affectation
ne peut être prononcée que dans un emploi correspondant à celui pour lequel l'agent a été
recruté.

Article 34 : les agents auxiliaires des collectivités locales et des établissements publics ne
peuvent être affectés, par décision du gouverneur ou du directeur intéressé, que dans un
emploi -correspondant à celui pour lequel ils ont été recrutés.

Article 35 : nonobstant les dispositions du présent chapitre, les agents auxiliaires peuvent
être nommés aux emplois supérieurs de l'Etat par décret.
Ils retrouvent leur situation ancienne, dans laquelle ils ont gardé leurs droits à
l'avancement, lorsqu'il est mis fin à leurs fonctions dans ces emplois supérieurs.

Article 36 : pour l'application de l'article 5 de la loi n° 74-071 du 2 avril 1974, sont


considérés comme équivalents aux corps de la fonction publique des catégories a, b, c et d
les emplois comportant des échelles de rémunération respectivement désignées par les
lettres a, b, c et d.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 428


Toutefois, les emplois de dactylographes comportant l'échelle de rémunération SD1. Sont
considérés comme équivalents aux corps de la catégorie c.

Chapitre 4 : Congés et Permissions

Article 37 : les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics ont droit à un congé annuel accordé par décision du ministre utilisateur, du
gouverneur ou du directeur de l'établissement suivant le cas.
Pour les agents de l'Etat en service dans les régions et le district de Nouakchott, les pouvoirs
des ministres peuvent être délégués au gouverneur.

Article 38 : la durée du congé annuel est fixée à trente jours consécutifs. le temps passé en
position de congé annuel est considéré comme période de services effectifs au sens du
présent article. il en est de même de la période de congé pour pèlerinage visée à l'article 43
ci-dessous, les congés de maladie prévus à l'article 48 et des autorisations spéciales et
exceptionnelles d'absence accordées conformément aux articles 53 et 54 ci-après.

Article 39 : les agents auxiliaires exerçant des fonctions d'enseignement peuvent être mis
en congé pendant la durée des vacances scolaires.

ils peuvent être appelés à suivre des stages pédagogiques ou exercer des activités liées à
leur emploi pendant ces vacances, sans que la durée de leur congé puisse être inférieure à
celle résultant de l'application des droits ouverts par l'article 37 ci-dessus.

Article 40 : le congé est accordé au titre de l'année civile en cours sans attendre la fin de
celle-ci, à la date la mieux compatible avec l'intérêt du service et le souhait de l'agent
intéressé.
Les droits à congé nés au titre de l'année de recrutement s'ajoutent sur la base de deux
jours et demi par mois de service à ceux dus au titre de l'année suivante lorsque la période
d'activité de la première année est inférieure à six mois.

Article 41 : le congé dû au titre d'une année peut être reporté sur l'année suivante soit dans
l'intérêt du service sur décision de l'autorité ayant pouvoir pour accorder le congé, soit avec
l'accord de cette autorité sur demande de l'agent, si l'intérêt du service ne s'y oppose pas.
Le report du congé fait toujours l'objet d'une décision formelle.

Article 42 : le congé reporté doit obligatoirement être accordé et pris au cours de l'année
suivante. Ce congé ne peut en aucun cas être remplacé par une indemnité compensatrice.

Article 43 : les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des Etablissements

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 429


publics peuvent obtenir, après cinq ans de services ininterrompus, un congé spécial d'une
durée d'un mois pour se rendre en pèlerinage aux lieux saints de l'islam. ce congé n'est pas
renouvelable.

Le congé prévu au présent article ne peut être utilisé à une autre fin que celle pour laquelle
il a été accordé sous peine de licenciement. Justification doit être fournie de l'emploi qui en
est fait.

Article 44 : les congés prévus aux articles 37 et 43 ci-dessus ne peuvent être fractionnés,
même en cas de report.

Article 45 : la femme agent auxiliaire peut obtenir, le cas échéant, un congé pour couches et
allaitements d'une durée globale de quatorze semaines, sur demande justifiée par un
certificat médical. Ce congé est accordé au plus tôt six semaines et au plus tard deux
semaines avant la date présumée de l'accouchement.
La période de congé visée au présent article n'ouvre pas droit à congé annuel. Celui-ci est
réduit à concurrence de huit jours consécutifs au titre de ce congé de maternité.

Article 46 : pendant les congés visés aux articles 37 à 45 ci-dessus, l'agent auxiliaire a droit à
sa rémunération entière.

Article 47 : après deux ans de services effectifs ininterrompus, l'agent auxiliaire peut, sur sa
demande transmise par la voie hiérarchique, obtenir un congé sans rémunération pour
convenances personnelles, d'une durée maximum de six mois. ce congé peut être renouvelé
une fois.
Deux mois au moins avant la date d'expiration du congé, l'agent intéressé doit présenter
suivant la voie hiérarchique une demande de reprise de service ou de renouvellement du
congé. a défaut, il est licencié au terme du congé.

Article 48 : le congé sans rémunération est accordé par décision prise par le ministre de la
fonction publique pour les agents de l'Etat, par le gouverneur pour les agents des
collectivités locales, par le directeur pour les agents des Etablissements publics.

Article 49 : l'agent auxiliaire peut obtenir des congés pour maladie, sur sa demande assortie
d'un certificat d'une autorité médicale agréée.
L’autorité qui emploie l'agent peut ordonner une contre-visite par un médecin assermenté
de l'administration. Le conseil de santé peut être saisi sur demande du ministre utilisateur.

Article 50 : les congés de maladie ne peuvent dépasser six mois pour une période d'un an
commençant à courir du jour de l'octroi du premier congé de maladie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 430


Article 51 : le congé de maladie donne lieu au versement de la rémunération entière
pendant les deux premiers mois de la période visée à l'article 50 ci-dessus et au versement
de la moitié de cette rémunération pendant les quatre mois suivants.

Article 52 : lorsque l'agent auxiliaire ayant épuisé ses droits à congé de maladie n'est pas en
mesure de reprendre ses fonctions, son engagement est résilié.
Toutefois, il peut être mis en congé sans rémunération dans les conditions fixées aux
articles 47 et 48 ci-dessus si de l'avis des autorités médicales compétentes, il y a lieu de
penser qu'il lui sera possible de reprendre son travail à l'issue de ce congé.

Article 53 : des autorisations spéciales d'absence sont accordées aux agents auxiliaires par
l'autorité qui les emploie:
- pour remplir des fonctions publiques électives;
- pour participer à des congrès nationaux et internationaux en qualité de
représentants dûment mandatés d'organisation du parti du peuple mauritanien ou
aux réunions d'organismes directeurs de ces organisations en tant que membres
élus ou désignés de ces organisations;
- pour subir des examens ou des concours universitaires ou administratifs.

La durée d'une autorisation spéciale d'absence accordée au titre du présent article ne peut
excéder le temps nécessaire pour remplir la mission ou subir l'examen qui la motive,
augmentée éventuellement des délais de route indispensables.

Article 54 : dans la limite de quinze jours par an, délai de route inclus, des autorisations
exceptionnelles d'absence peuvent être accordées à un agent auxiliaire par l'autorité qui
l'emploie pour la commémoration de fêtes religieuses, la célébration du mariage de
l'intéressé ou d'un de ses enfants, la naissance ou le baptême d'un enfant, le décès du
conjoint ou d'un ascendant ou descendant en ligne directe ou pour tout motif familial ou
personnel jugé valable par l'autorité ayant pouvoir pour accorder l'autorisation.

Article 55 : l'agent auxiliaire a droit à sa rémunération entière pendant la durée des


autorisations spéciales et exceptionnelles d'absence, sauf dans le cas de l'autorisation
spéciale accordée au titre de l'article 53 ci-dessus, lorsque l'exercice du mandat électif
comporte une rétribution ou une indemnité de quelque nature que ce soit.

Article 56 : un congé n'est pas interrompu par une maladie survenue pendant son cours
même si cette maladie nécessite une hospitalisation.

Article 57 : tout congé non demandé ou non pris à la date à laquelle il a été accordé ou
toute autorisation d'absence dont il n'a pas été fait usage sont périmés et ne peuvent être
accordés de nouveau.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 431


Chapitre V : Discipline

Article 58 : lorsqu'un agent auxiliaire de l'Etat a fait l'objet d'une réprimande, d'un
avertissement ou d'une mise à pied, ampliation de la décision infligeant la sanction ainsi
que les copies de la demande d'explications et de la réponse de l'agent sont transmises au
ministère de la fonction publique pour être classées au dossier de l'intéressé.

Article 59 : lorsqu'un ministre estime que la faute commise par un agent placé sous son
autorité justifie son licenciement, il fait parvenir au ministre de la fonction publique, outre
la demande d'explications adressée à l'agent concerné et la réponse de celui-ci, un rapport
circonstancié.
L’agent intéressé est avisé de l'ouverture d'une action disciplinaire à son encontre et peut
être écarté du service par le ministre utilisateur si l'intérêt du service l'exige.

En outre, la suspension de l'agent auxiliaire peut être prononcée par le ministre de la


fonction publique sur demande du ministre utilisateur. Cette mesure peut être assortie de
la suspension de la rémunération de l'agent.

Article 60 : le ministre de la fonction publique dispose d'un délai d'un mois pour décider du
licenciement. il peut demander des informations complémentaires ou ordonner une
enquête. Dans ce cas le délai ne commence à courir que lorsque les informations ont été
obtenues ou que l'enquête a été menée à bien.

Article 61 : lorsque l'action disciplinaire a été ajournée en attendant la conclusion d'une


action pénale, le délai d'un mois visé à l'article précédent commence à courir du jour où le
jugement est devenu définitif ou du jour de sa notification au ministre de la fonction
publique si celle-ci est postérieure.

Article 62 : la décision de licenciement est notifiée par la voie hiérarchique à l'agent


concerné; elle prend effet à la date de la notification à l'intéressé.

Chapitre VI : Cessation de fonctions - Licenciement

Article 63 : les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics assujettis à la loi n° 74-071 du 2 avril 1974 sont licenciés pour limite d'âge lorsqu'ils
atteignent l'âge de 65 ans. ils peuvent demander à quitter leur emploi avant d'avoir atteint
cette limite lors qu’ils remplissent les conditions requises pour faire valoir des droits à une
retraite de la caisse nationale de sécurité sociale.

Article 64 : les agents auxiliaires quittant leur emploi dans les conditions prévues à l'article

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 432


63 ci-dessus ont droit à une indemnité de départ à la retraite calculée en fonction de
l'indemnité de licenciement prévue à l'article 68 ci-après selon les pourcentages ci-dessous:
- 30 % pour chacune des cinq premières années;
- 50 % pour chacune des cinq années suivantes;
- 75 % pour chacune des dix années suivantes;
- 100 % pour chacune des années suivantes.

Article 65 : les agents auxiliaires peuvent être licenciés pour insuffisance professionnelle par
décision de l'autorité ayant pouvoir pour les engager. Cette décision intervient sur le
rapport du ministre utilisateur en ce qui concerne les agents de l'Etat.

Ce licenciement est prononcé sans préavis si l'engagement a été stipulé à l'essai. Il


intervient automatiquement au terme de l'essai si le test professionnel est insuffisant.

Article 66 : la suppression de l'emploi d'un agent auxiliaire est décidée si cet emploi n'est
plus nécessaire au fonctionnement du service ou de l'établissement public considéré.
L’emploi d'un agent auxiliaire est également supprimé lorsqu'un fonctionnaire se trouve
disponible pour occuper les fonctions dévolues à cet agent ou peut être recruté à cette fin
dans les formes prévues par les textes organiques de la fonction publique.

Article 67 : la suppression de l'emploi d'un agent auxiliaire entraîne son licenciement par
décision motivée de l'autorité qui l'a engagé. Toutefois, s'il s'agit d'un agent de l'Etat, cette
mesure n'intervient que s'il n'est pas possible de donner une autre affectation à l'agent
intéressé.

Article 68 : sauf en cas de démission ou de licenciement pour raison disciplinaire, l'agent


auxiliaire a droit à une indemnité de licenciement calculée sur la base de la rémunération
mensuelle brute moyenne des six derniers mois d'activité, en fonction de l'ancienneté de
services décomptée par années entières à raison de:
- 25 % pour chacune des cinq premières années;
- 30 % pour chacune des cinq années suivantes;
- 35 % pour chaque année au-delà de la dixième.
L’indemnité de licenciement ne s'ajoute pas à l'indemnité de départ à la retraite prévue à
l'article 64 ci-dessus.

Chapitre VII : Dispositions Diverses et Transitoires.

Article 69 : les personnes de nationalité étrangère peuvent être recrutées et employées


dans les conditions prévues par le présent décret si elles sont titulaires d'une carte de
travail régulièrement délivrée par le service de l'emploi. Leur licenciement est
automatiquement prononcé si cette carte cesse d'être valide. Dans ce cas, les personnes

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 433


intéressées bénéficient de l'indemnité prévue à l'article 68 ci-dessus.

Article 70 : pour les emplois de spécialiste possédant une haute technicité pour lesquels
aucun recrutement n'est possible selon la procédure normale, des contrats précisant
notamment la durée de l'engagement, qui ne pourra être indéterminée, et le montant de la
rémunération débattue d'accord parties, pourront être conclus entre l'Etat et des
personnes de nationalité étrangère. Ces personnes pourront éventuellement être mises à la
disposition des collectivités locales et des établissements publics visés à l'article premier du
présent décret. Elles relèveront du code du travail et de ses textes d'application.

Article 71 : les demandes de recrutement formulées par les départements ministériels et


par les Etablissements publics pour lesquelles un accord de principe aura été donné avant la
date du présent décret ou pour lesquelles aura été fourni avant cette date au ministre
chargé de la Fonction publique un dossier comportant toutes les pièces prévues par le
décret n° 69-374 du 13 novembre 1969 modifié seront examinées selon la procédure
prévue par ce décret.
Les demandes de recrutement ne remplissant pas les conditions prévues à l'alinéa
précédent seront renvoyées aux ministères concernés. les personnes intéressées pourront
faire acte de candidature auprès du ministère de la fonction publique selon la procédure
fixée par les articles 6 et suivants du présent décret.

Article 72 : pour le plan de recrutement de l'année 1975, les demandes des ministres
utilisateurs visées à l'article 3 ci-dessus devront parvenir au ministère de la fonction
publique au plus tard trois mois après la publication du présent décret. le plan de
recrutement sera établi 45 jours après l'expiration de ce délai et la première session de
recrutement pour les emplois supérieurs et moyens interviendra dans les 30 jours suivants.
Une deuxième session pourra être organisée pendant le dernier trimestre de l'année 1975.

Article 73 : jusqu'à la publication du premier plan de recrutement prévu à l'article 72 ci-


dessus, la procédure d'urgence prévue à l'article 19 du présent décret pourra être mise en
œuvre sur décision du ministre de la fonction publique, sans qu'il soit nécessaire de
solliciter l'accord du président de la république.

Article 74 : a compter de la publication du présent décret, les agents contractuels et


décisionnaires de l'Etat, des collectivités locales et des établissements publics visés à
l'article premier ci-dessus sont des agents auxiliaires régis par les dispositions de la loi n° 74-
071 du 2 avril 1974 et des textes pris pour son application.

Article 75 : pour les agents de l'Etat, l'affectation prévue à l'article 31 ci-dessus est celle
résultant des termes du contrat ou de la décision d'engagement. les agents ayant reçu une
autre affectation depuis leur recrutement verront leur situation régularisée par décision du

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 434


ministre de la fonction publique.

Article 76 : les agents auxiliaires recrutés antérieurement à la publication du présent décret


seront reclassés par décision du ministre de la fonction publique dans les emplois prévus
par l'annexe i du présent décret compte tenu de leurs capacités et des fonctions réellement
occupées.
en aucun cas le reclassement ne pourra être prononcé dans un emploi pour lequel est
requis un niveau supérieur à celui possédé par l'agent ou dans un emploi supérieur à celui
pour lequel l'agent a été recruté.

Article 77 : les agents contractuels ou décisionnaires des collectivités locales et des


établissements publics recrutés antérieurement à la publication du présent décret seront
reclassés conformément aux dispositions de l'article 76 ci-dessus par décision du
gouverneur ou du directeur intéressé. Cette décision sera prise dans les conditions prévues
par l'article 20 ci-dessus concernant les recrutements.

Article 78 : les droits à congé des agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des
établissements publics nés au titre de l'année 1974 seront liquidés conformément aux
dispositions qui leur étaient applicables avant la publication du présent décret.

Article 79 : au cours de l'année 1975, les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales
et des établissements publics devront être mis en mesure de bénéficier de leurs droits à
congé échus au 31 décembre 1974. Ces droits s'ajouteront à ceux de l'année 1975, le total
des congés à prendre étant éventuellement limité à 75 jours ouvrables.
Toutefois, le congé dû au titre de l'année 1975 pourra faire l'objet d'un report dans les
conditions prévues par les articles 41 et 42 du présent décret.

Article 80 : les dispositions du présent décret seront applicables à compter du 1 er janvier


1975, notamment en ce qui concerne le reclassement des agents contractuels et
décisionnaires déjà en fonction dans les nouveaux emplois et les échelles de rémunération
afférentes.

Article 81 : le ministre de la fonction publique et du travail et le ministre des finances sont


chargés de l'application du présent décret qui sera publié selon la procédure d'urgence
déterminée par le décret n° 59-029 du 24 mai 1959.

ANNEXE au Décret n° 75.055

I - EMPLOIS ADMINISTRATIFS

A. Emplois supérieurs

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 435


Emplois Echelle de Niveau requis
rémunération

Administrateurs auxiliaires Licence de l'enseignement


Administrateurs-traducteurs auxiliaires supérieur ou
Diplomates auxiliaires diplôme équivalent
Muséologues auxiliaires et emplois GA 2
analogues
Attachés auxiliaires Baccalauréat de
Attachés-traducteurs auxiliaires l'enseignement
Inspecteurs des services administratifs GA 1 secondaire
ou financiers auxiliaires
Greffiers en chef auxiliaires et emplois
analogues

B. Emplois moyens

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

Rédacteurs auxiliaires Niveau d'études primaires du


Rédacteurs-traducteurs auxiliaires premier cycle,
Contrôleurs des services administratifs ou classe du second cycle
ou financiers auxiliaires GB 1 de l'enseignement secondaire,
Greffiers auxiliaires y compris la classe de
Bibliothécaires et archivistes auxiliaires terminale.

Agents comptables auxiliaires

Programmeurs auxiliaires et emplois


analogues

C. Emplois subalternes

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

Employés administratifs auxiliaires GC 2 Premier cycle de


l'enseignement secondaire, y
Maîtres d'internat auxiliaires et
compris la classe de 3° des
emplois analogues
lycées et collèges

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 436


Commis auxiliaires GC 1 Certificat d'études primaires
Documentalistes auxiliaires
Brigadiers des douanes auxiliaires
Monitrices en développement rural et
emplois analogues

Préposés des douanes auxiliaires


Dames visiteuses des douanes
auxiliaires GD 2 Cours moyen de l'enseignement
Facteurs auxiliaires primaire
Surveillants d'internat ou d'écoles
auxiliaires et emplois analogues
Plantons auxiliaires
Garçons de bureau auxiliaires GD 1 Cours élémentaire de
Gardiens de bureau ou d'écoles l'enseignement
auxiliaires et emplois analogues primaire

II - EMPLOIS TECHNIQUES

A. Emplois supérieurs

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

Ingénieurs auxiliaires toutes branches


Docteurs en médecine, en pharmacie
ou en médecine vétérinaire auxiliaires TA 2 Diplôme d'une grande école ou
Ecrivains journalistes auxiliaires et doctorat d'une faculté
emplois analogues
Ingénieurs de travaux auxiliaires Diplôme d'une école
Médecins, pharmaciens, vétérinaires d'ingénieurs ou diplôme
TA 1
auxiliaires d'études médicales,
Reporters cinéastes et photographes
pharmaceutiques ou
auxiliaires et emplois analogues
vétérinaires obtenu

après au moins 4 ans d'études


supérieures

B. Emplois moyens

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 437


Emplois Echelle de Niveau requis
rémunération

Sages-femmes auxiliaires
Assistantes sociales auxiliaires TB 2 Niveau d'études spécialisées
équivalentes au
Contremaîtres auxiliaires et emplois baccalauréat technique
analogues
Conducteurs de travaux auxiliaires Etudes techniques du niveau du
Assistants d'élevage auxiliaires second cycle de l'enseignement
Contrôleurs techniques auxiliaires
secondaire, y compris la classe
Infirmiers d'Etat auxiliaires TB 1
terminale, ou capacités
Cameraman et photographes
auxiliaires et emplois analogues professionnelles équivalentes

C. Emplois subalternes

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

Ouvriers qualifiés auxiliaires


Surveillants de travaux auxiliaires Formation technique
Infirmiers d'élevage auxiliaires équivalente au premier cycle de
Infirmiers médico-sociaux auxiliaires TC 2 l'enseignement secondaire
Aides assistantes sociales auxiliaires et ou capacités professionnelles
emplois analogues équivalentes

Chefs d'équipe auxiliaires


Brigadiers de sapeurs pompiers TC 1 Fonctions d'encadrement et
auxiliaires capacités professionnelles
Chefs de cuisine auxiliaires (1) de haut niveau par rapport à la
Chefs jardiniers auxiliaires et emplois catégorie D
analogues
(1) Il ne peut y avoir qu'un seul chef de cuisine dans un établissement de formation,
dans un établissement d'enseignement ou dans un établissement hospitalier ou une
formation sanitaire.
D.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 438


Emplois Echelle de Niveau requis
rémunération

Ouvriers spécialisés auxiliaires Capacités professionnelles


Jardiniers auxiliaires correspondant à la spécialité
Sapeurs pompiers auxiliaires TD 2
Cuisinières
Couturières et emplois analogues
Garçons et filles de salle auxiliaires Connaissances pratiques
Vaccinateurs d'élevage auxiliaires nécessaires à l'emploi
Aides jardiniers auxiliaires TD 1
Manœuvres spécialisés auxiliaires
Aides cuisiniers
Serveurs et emplois analogues

Chauffeurs d'automobiles et emplois Permis de conduire et notions


analogues élémentaires d'entretien et de
dépannage des véhicules
automobiles

III - EMPLOIS DE L'ENSEIGNEMENT

(Pour mémoire)

IV - EMPLOIS DE SECRETARIAT

A. Emplois supérieurs

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

Secrétaires de direction auxiliaires et SA 1 Brevet de technicien supérieur


emplois analogues en secrétariat

B. Emplois moyens

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

secrétaires sténodactylographes et SB 1 Brevet technique de l'Ecole


emplois analogues nationale d'enseignement
commercial et familial ou
aptitudes équivalentes justifiées
par des tests

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 439


C. Emplois subalternes

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

Employés de bureau Certificat d'aptitude


dactylographes auxiliaires et professionnelle de l'Ecole
emplois analogues SC 1 nationale d'enseignement
commercial et familial ou
aptitudes équivalentes justifiées
par des tests

Dactylographes auxiliaires Dactylographes à 18 mots/minute


avec 1% de fautes au maximum et
Perforateurs-vérificateurs SD 1 orthographe du niveau certificat
auxiliaires et emplois analogues d'études primaires

V - EMPLOYES DE MAISON

Emplois Echelle de Niveau requis


rémunération

Maîtres d'hôtel auxiliaires MC 1 Connaissances professionnelles

Chefs cuisiniers auxiliaires et emplois correspondantes à l'emploi


analogues

Commis de cuisine (2) auxiliaires et MD 2 Connaissances pratiques


emplois analogues indispensables à l'emploi

Serveurs auxiliaires

Blanchisseurs-repasseurs auxiliaires MD 1 Connaissances pratiques


indispensables à l'emploi
Employés tous travaux domestiques
auxiliaires et emplois analogues

(2) Emplois ouverts à la Présidence de la République seulement

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 440


4. Décret n°75.056 du 21 février 1975 relatif à la rémunération et aux conditions
d'avancement des agents auxiliaires de l'État, des Collectivités Locales et de certains
Etablissements Publics
Chapitre 1 : Rémunération

Article Premier : Les agents auxiliaires de l'Etat, des collectivités locales et des
établissements publics assujettis à la loi n° 74-071 du 2 avril 1974 reçoivent le salaire prévu
par l'échelle de rémunération que comporte leur emploi.

Article 2 : Les échelles de rémunération sont fixées par l'annexe numéro 1 du présent
décret. Chacune d'elles comporte deux groupes.

Le premier groupe comprend huit échelons représentant chacun un avancement de 4 % du


montant de la rémunération du premier échelon de ce groupe.

Le deuxième groupe comprend six échelons, le premier échelon comportant une


rémunération égale à celle du septième échelon du premier groupe. Chaque échelon du
deuxième groupe correspond à un avancement de 4 % du montant de rémunération du
premier échelon dudit groupe.

Article 3 : Les agents auxiliaires nouvellement recrutés sont classés au premier échelon du
premier groupe de l'échelle de rémunération afférente à leur emploi.

Toutefois les personnes de nationalité étrangère justifiant une expérience et de capacités


professionnelles certaines peuvent être recrutées à un échelon plus élevé dans la hiérarchie
sans toutefois pouvoir être classées au-delà du cinquième échelon du premier groupe de
l'échelle de rémunération de leur emploi.

Le salaire des personnes désignées pour occuper un emploi de secrétaire de direction en


application de l'article 29, 2°alinéa du décret n° 75-055 du 21 février 1975 est fixé par le
ministre de la Fonction publique en concertation avec l'autorité qui doit les employer.

Chapitre 2 : Avancement

Article 4 : Les agents auxiliaires bénéficient d'un avancement à l'ancienneté tous les deux
ans jusqu'au dernier échelon du premier groupe de l'échelle de rémunération de leur
emploi.

Ils peuvent accéder au 1°, au 2° ou au 3° échelon du deuxième groupe après deux ans
d'ancienneté respectivement dans le 6°, le 7° ou le 8° échelon du premier groupe dans les
conditions fixées aux articles 5 à 9 ci-dessous s'ils font l'objet d'une proposition motivée de
l'autorité qui les emploie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 441


Les agents auxiliaires ayant accédé au deuxième groupe de leur échelle de rémunération
avancent d'échelon en échelon à l'ancienneté tous les deux ans jusqu'au sommet de
l'échelle.

Article 5 : Les avancements au deuxième groupe de chaque échelle sont prononcés en ce qui
concerne les agents de l'Etat par le ministre de la Formation publique après avis d'une
commission d'avancement des agents auxiliaires, présidée par le directeur de la Fonction
publique et comprenant:

- Le directeur des Etudes et de la Législation, membre;


- Le directeur du Budget, membre;
- Le secrétaire général de l'Union des travailleurs de Mauritanie ou son représentant,
membre.

Les membres de la commission ne peuvent émettre des avis pour les avancements des
agents auxiliaires appartenant à leur service ou, s'ils sont eux-mêmes agents auxiliaires, pour
les avancements des agents occupant le même emploi qu'eux. Ils se retirent de la
commission si la proposition d'avancement les concerne.

Article 6 : Pour les agents des collectivités locales, la commission d'avancement est
composée du gouverneur, président, de ses adjoints, du trésorier payeur régional et d'un
représentant de l'Union des travailleurs de Mauritanie, membres.

Article 7 : Pour les agents des établissements publics, les avancements au deuxième groupe
sont décidés par délibération du Conseil d'administration.

Article 8 : Chaque année, la moitié des agents auxiliaires remplissant les conditions exigées
peuvent bénéficier d'un avancement au deuxième groupe. Les quotas d'avancement sont
calculés dans chaque département ministériel, collectivité locale ou établissement public
pour chaque groupe d’emploi, supérieur, moyen et subalterne.

Article 9 : Des tests de sélection peuvent être organisés à l'intention des agents auxiliaires
proposés pour un avancement au deuxième groupe.

Chapitre 3 : Dispositions diverses et transitoires

Article 10 - Nonobstant les dispositions du présent décret, les personnes de nationalité


étrangère prêtant leur concours dans le cadre d'accords internationaux de coopération sont
rémunérées conformément aux dispositions de ces accords.

Article 11 : Les personnes recrutées à titre temporaire en application de l'article 17 du


décret n° 75-055 du 21 février 1975 reçoivent un salaire forfaitaire provisoire, inférieur de 10
% au traitement de début du corps de la Fonction publique auquel elles peuvent prétendre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 442


En cas de recrutement ultérieur dans un autre corps de la Fonction publique que celui
initialement prévu ou en cas d'engagement en qualité d'agent auxiliaire, ce salaire forfaitaire
provisoire ne peut être considéré comme ayant ouvert un droit à une rémunération
équivalente.

Article 12 : Les agents auxiliaires recrutés antérieurement à la publication du décret n° 75-


055 du 21 février 1975 reclassés par décision du ministre de la Fonction publique dans
l'échelle de rémunération de l'emploi dans lequel ils auront été classés en application des
articles 76 et 77 de ce décret compte tenu de l'ancienneté de service acquise au cours de
l'année 1974.

Article 13 : A équivalence entre la catégorie afférente à l'ancien emploi et l'échelle de


rémunération du nouvel emploi, les reclassements seront effectués conformément à
l'annexe numéro 2 du présent décret. L'indemnité compensatrice prévue par cette annexe
est résorbée par le jeu de l'avancement. La bonification d'ancienneté accordée prend effet
au 1° janvier 1975.

Article 14 : Lorsqu'un agent aura été reclassé dans un emploi comportant une échelle de
rémunération ne correspondant pas à l'ancienne catégorie attribuée, une indemnité
différentielle correspondant aux droits acquis et résorbable par le jeu de l'avancement lui
sera versée.

Article 15 : Les situations particulières qui ne pourront être réglées en application des
dispositions du présent décret seront apurées par décision du ministre de la Fonction
publique.

Article 16 : Les agents contractuels et décisionnaires des collectivités locales et des


établissements publics recrutés antérieurement à la publication du décret n~ 75-055 du 21
février 1975 seront reclassés dans les échelles de rémunération conformément aux
dispositions du présent décret par décision du gouverneur ou du directeur intéressé. Cette
décision sera prise dans les conditions prévues par l'article 20 du décret du 21 février 1975
susvisé et soumise au visa du ministre de la Fonction publique en ce qui concerne les
Etablissements publics.

Article 17 : Les reclassements prononcés en application du présent décret prendront effet au


1 er janvier 1975.

Article 18 : Le ministre de la Fonction publique et du Travail et le ministre des Finances sont


chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application du présent décret qui sera publié
selon la procédure d'urgence prévue par le décret n° 59-029 du 24 mai 1959.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 443


ANNEXES au Décret n° 75.056
ANNEXE 1 - ECHELLES DE REMUNERATION
I - EMPLOIS ADMINISTRATIFS
Echelle GA 2 (Emplois supérieurs)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération mensuelle Echelons Rémunération mensuelle
1 16 210 UM 1 20 104 UM
2 16 859 UM 2 20 909 UM
3 17 508 UM 3 21 714 UM
4 18 157 UM 4 22 519 UM
5 18 806 UM 5 23 324 UM
6 19 455 UM 6 24 129 UM
7 20 104 UM
8 20 753 UM

Nota: Les Administrateurs-traducteurs auxiliaires bénéficient d'un sursalaire de 2 000 UM


par mois.

Echelle GA 1 (Emplois supérieurs)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération mensuelle Echelons Rémunération mensuelle
1 13 329 UM 1 16 533 UM
2 13 863 UM 2 17 195 UM
3 14 397 UM 3 18 857 UM
4 14 931 UM 4 18 519 UM
5 15 465 UM 5 19 181 UM
6 15 999 UM 6 19 843 UM
7 16 533 UM
8 17 067 UM

Nota: Les Attachés-traducteurs auxiliaires bénéficient d'un sursalaire de 1 500 UM par mois
Echelle GB 1 (Emplois moyens)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération mensuelle Echelons Rémunération mensuelle
1 9 253 UM 1 11 479 UM
2 9 624 UM 2 11 939 UM
3 9 995 UM 3 12 399 UM
4 10 366 UM 4 12 859 UM
5 10 737 UM 5 13 319 UM
6 11 108 UM 6 13 779 UM
7 11 479 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 444


8 11 850 UM

Nota: Les Rédacteurs-traducteurs auxiliaires bénéficient d'un sursalaire de 1 000 UM par


mois.
Echelle GC 2 (Emplois subalternes)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération mensuelle Echelons Rémunération mensuelle
1 6 905 UM 1 8 567 UM
2 7 182 UM 2 8 910 UM
3 7 459 UM 3 9 253 UM
4 7 736 UM 4 9 596 UM
5 8 013 UM 5 9 939 UM
6 8 290 UM 6 10 282 UM
7 8 567 UM
8 8 844 UM

Echelle GC 1 (Emplois subalternes)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération mensuelle
mensuelle
1 5 622 UM 1 6 972 UM
2 5 847 UM 2 7 251 UM
3 6 072 UM 3 7 530 UM
4 6 297 UM 4 7 809 UM
5 6 522 UM 5 8 088 UM
6 6 747 UM 6 8 367 UM
7 6 972 UM
8 7 197 UM

Echelle GD 2 (Emplois subalternes)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 4 421 UM 1 5 483 UM
2 4 598 UM 2 5 703 UM
3 4 775 UM 3 5 923 UM
4 4 952 UM 4 6 143 UM
5 5 129 UM 5 6 363 UM
6 5 306 UM 6 6 583 UM
7 5 483 UM
8 5 660 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 445


Echelle GD 1 (Emplois subalternes)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 3 803 UM 1 4 721 UM
2 3 956 UM 2 4 910 UM
3 4 109 UM 3 5 099 UM
4 4 262 UM 4 5 288 UM
5 4 415 UM 5 5 477 UM
6 4 568 UM 6 5 666 UM
7 4 721 UM
8 4 874 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 446


II - EMPLOIS TECHNIQUES

Echelle TA 2 (Emplois supérieurs)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 16 330 UM 1 20 254 UM
2 16 984 UM 2 21 065 UM
3 17 638 UM 3 21 876 UM
4 18 292 UM 4 22 867 UM
5 18 946 UM 5 23 498 UM
6 19 600 UM 6 24 309 UM
7 20 254 UM
8 20 908 UM

Echelle TA 1 (Emplois supérieurs)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 13 522 UM 1 16 768 UM
2 14 063 UM 2 17 439 UM
3 14 604 UM 3 18 118 UM
4 15 145 UM 4 18 781 UM
5 15 686 UM 5 19 452 UM
6 16 227 UM 6 20 123 UM
7 16 768 UM
8 17 309 UM

Echelle TB 2 (Emplois moyens)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 12 859 UM 1 15 949 UM
2 13 374 UM 2 16 587 UM
3 13 889 UM 3 17 225 UM
4 14 404 UM 4 17 863 UM
5 14 919 UM 5 18 501 UM
6 15 434 UM 6 19 139 UM
7 15 949 UM
8 16 464 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 447


Echelle TB 1 (Emplois moyens)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 8 293 UM 1 10 285 UM
2 8 625 UM 2 10 697 UM
3 8 957 UM 3 11 109 UM
4 9 289 UM 4 11 521 UM
5 9 621 UM 5 11 933 UM
6 9 953 UM 6 12 345 UM
7 10 285 UM
8 10 617 UM

Echelle TC 2 (Emplois subalternes)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 7 429 UM 1 9 217 UM
2 7 727 UM 2 9 586 UM
3 8 025 UM 3 9 955 UM
4 8 323 UM 4 10 324 UM
5 8 621 UM 5 10 693 UM
6 8 919 UM 6 11 062 UM
7 9 217 UM
8 9 515 UM

Echelle TC 1 (Emplois subalternes)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 5 936 UM 1 7 364 UM
2 6 174 UM 2 7 659 UM
3 6 412 UM 3 7 954 UM
4 6 650 UM 4 8 249 UM
5 6 888 UM 5 8 544 UM
6 7 126 UM 6 8 839 UM
7 7 364 UM
8 7 602 UM
Echelle TD 2 (Emplois subalternes)

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 448


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 4 598 UM 1 5 702 UM
2 4 782 UM 2 5 931 UM
3 4 966 UM 3 6 160 UM
4 5 150 UM 4 6 389 UM
5 5 334 UM 5 6 618 UM
6 5 518 UM 6 6 847 UM
7 5 702 UM
8 5 886 UM

Echelle TD 1 (Emplois subalternes)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 3 803 UM 1 4 721 UM
2 3 956 UM 2 4 910 UM
3 4 109 UM 3 5 099 UM
4 4 262 UM 4 5 288 UM
5 4 415 UM 5 5 477 UM
6 4 568 UM 6 5 666 UM
7 4 721 UM
8 4 874 UM

III - EMPLOIS CHAUFFEURS


Echelle CD 1 (Emplois subalternes)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 4 522 UM 1 5 608 UM
2 4 703 UM 2 5 843 UM
3 4 884 UM 3 6 078 UM
4 5 065 UM 4 6 313 UM
5 5 246 UM 5 6 548 UM
6 5 427 UM 6 6 783 UM
7 5 608 UM
8 5 789 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 449


Les rémunérations de cette échelle sont uniformément majorées de 500 UM pour les
chauffeurs conduisant un véhicule poids lourd et de 700 UM pour les chauffeurs assurant un
service de transport en commun.

IV - EMPLOIS DE L'ENSEIGNEMENT
(Pour mémoire)

V - EMPLOIS DE SECRETARIAT

Echelle SA 1 (Emplois supérieurs)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 15 000 UM 1 18 600 UM
2 15 600 UM 2 19 344 UM
3 16 200 UM 3 20 088 UM
4 16 800 UM 4 20 832 UM
5 17 400 UM 5 21 576 UM
6 18 000 UM 6 22 320 UM
7 18 600 UM
8 19 200 UM

Echelle SB 1 (Emplois moyens)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 10 240 UM 1 12 700 UM
2 10 650 UM 2 13 208 UM
3 11 060 UM 3 13 716 UM
4 11 470 UM 4 14 224 UM
5 11 880 UM 5 14 732 UM
6 12 290 UM 6 15 240 UM
7 12 700 UM
8 13 110 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 450


Echelle SC 1 (Emplois subalternes)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 8 400 UM 1 10 416 UM
2 8 736 UM 2 10 833 UM
3 9 072 UM 3 11 250 UM
4 9 408 UM 4 11 667 UM
5 9 744 UM 5 12 084 UM
6 10 080 UM 6 12 501 UM
7 10 416 UM
8 10 752 UM

Echelle SD 1 (Emplois subalternes)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 5 640 UM 1 7 002 UM
2 5 867 UM 2 7 283 UM
3 6 094 UM 3 7 564 UM
4 6 321 UM 4 7 845 UM
5 6 548 UM 5 8 126 UM
6 6 775 UM 6 8 407 UM
7 7 002 UM
8 7 229 UM

VI - EMPLOYES DE MAISON
Echelle MC 1 (Emplois subalternes)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 5 475 UM 1 6 789 UM
2 5 694 UM 2 7 061 UM
3 5 913 UM 3 7 333 UM
4 6 132 UM 4 7 605 UM
5 6 351 UM 5 7 877 UM
6 6 570 UM 6 8 149 UM
7 6 789 UM
8 7 008 UM

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 451


Echelle MD 2 (Emplois subalternes)
1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 4 295 UM 1 5 327 UM
2 4 467 UM 2 5 541 UM
3 4 639 UM 3 5 755 UM
4 4 811 UM 4 5 969 UM
5 4 983 UM 5 6 183 UM
6 5 155 UM 6 6 397 UM
7 5 327 UM
8 5 499 UM

Echelle MD 2 (Emplois subalternes)


1° Groupe 2° Groupe
Echelons Rémunération Echelons Rémunération
mensuelle mensuelle
1 3 715 UM 1 4 609 UM
2 3 864 UM 2 4 794 UM
3 4 013 UM 3 4 979 UM
4 4 162 UM 4 5 764 UM
5 4 311 UM 5 5 349 UM
6 4 460 UM 6 5 534 UM
7 4 609 UM
8 4 758 UM

ANNEXE 2 - RECLASSEMENTS
I - EMPLOIS ADMINISTRATIFS

SITUATION ANCIENNE NOUVELLE SITUATION


Catég.des conventions
collectives "Commerce" Echelle Groupe Echelo Indemnité Ancienneté
Ancienneté en 1974 n compensatrice Echelon

1° catégorie A pour mémoire


1° catégorie B pour mémoire
2° catégorie
jusqu'à 2 ans GD 1 1° 1° néant Néant
3 ans et 4 ans GD 1 1° 1° 114 UM 18 mois
5 ans GD 1 1° 2° 37 UM 6 mois

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 452


6 ans GD 1 1° 2° 75 UM 12 mois
7 ans GD 1 1° 2° 113 UM 18 mois
8 ans GD 1 1° 3° néant Néant
9 ans GD 1 1° 3° 36 UM 6 mois
10 ans GD 1 1° 3° 74 UM 12 mois
11 ans GD 1 1° 3° 112 UM 18 mois
12 ans GD 1 1° 4° néant Néant
13 ans GD 1 1° 4° 35 UM 6 mois
14 ans GD 1 1° 4° 73 UM 12 mois
15 ans et plus GD 1 1° 4° 113 UM 18 mois
3° catégorie
jusqu'à 2 ans GD 1 1° 3° 52 UM 8 mois
3 ans et 4 ans GD 1 1° 4° 24 UM 4 mois
5 ans GD 1 1° 4° 107 UM 17 mois
6 ans GD 1 1° 5° néant Néant
7 ans GD 1 1° 5° 37 UM 6 mois
8 ans GD 1 1° 5° 79 UM 13 mois
9 ans GD 1 1° 5° 120 UM 19 mois
10 ans GD 1 1° 6° 9 UM 1 mois
11 ans GD 1 1° 6° 51 UM 8 mois
12 ans GD 1 1° 6° 92 UM 14 mois
13 ans GD 1 1° 6° 134 UM 21 mois
14 ans GD 1 1° 7° 23 UM 3 mois
15 ans et plus GD 1 1° 7° 64 UM 10 mois
4° catégorie
jusqu'à 2 ans GD 2 1° 1° néant Néant
3 ans et 4 ans GD 2 1° 1° 133 UM 18 mois
5 ans GD 2 1° 2° 44 UM 6 mois
6 ans GD 2 1° 2° 88 UM 12 mois
7 ans GD 2 1° 2° 132 UM 18 mois
8 ans GD 2 1° 3° néant Néant
9 ans GD 2 1° 3° 44 UM 6 mois
10 ans GD 2 1° 3° 88 UM 12 mois
11 ans GD 2 1° 3° 132 UM 18 mois
12 ans GD 2 1° 4° néant Néant
13 ans GD 2 1° 4° 44 UM 6 mois
14 ans GD 2 1° 4° 88 UM 12 mois
15 ans et plus GD 2 1° 4° 132 UM 18 mois
5° catégorie
jusqu'à 2 ans GD 2 1° 3° 118 UM 16 mois
3 ans et 4 ans GD 2 1° 4° 88 UM 12 mois

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 453


5 ans GD 2 1° 5° 9 UM 1 mois
6 ans GD 2 1° 5° 58 UM 8 mois
7 ans GD 2 1° 5° 107 UM 14 mois
8 ans GD 2 1° 5° 155 UM 21 mois
9 ans GD 2 1° 6° 27 UM 4 mois
10 ans GD 2 1° 6° 76 UM 10 mois
11 ans GD 2 1° 6° 125 UM 17 mois
12 ans GD 2 1° 6° néant Néant
13 ans GD 2 1° 7° 46 UM 6 mois
14 ans GD 2 1° 7° 95 UM 13 mois
15 ans et plus GD 2 1° 7° 144 UM 19 mois
6° catégorie
jusqu'à 2 ans GC 1 1° 1° néant Néant
3 ans et 4 ans GC 1 1° 1° 169 UM 18 mois
5 ans GC 1 1° 2° 56 UM 6 mois
6 ans GC 1 1° 2° 112 UM 12 mois
7 ans GC 1 1° 2° 168 UM 18 mois
8 ans GC 1 1° 3° néant Néant
9 ans GC 1 1° 3° 56 UM 6 mois
10 ans GC 1 1° 3° 112 UM 12 mois
11 ans GC 1 1° 3° 168 UM 18 mois
12 ans GC 1 1° 4° néant Néant
13 ans GC 1 1° 4° 56 UM 6 mois
14 ans GC 1 1° 4° 112 UM 12 mois
15 ans et plus GC 1 1° 4° 168 UM 18 mois

SITUATION ANCIENNE NOUVELLE SITUATION


Catég.des conventions
collectives "Commerce" Echelle Groupe Echelo Indemnité Ancienneté
Ancienneté en 1974 n compensatri échelon
ce
7° catégorie A
jusqu'à 2 ans GC 2 1° 1° néant néant
3 ans et 4 ans GC 2 1° 1° 207 UM 18 mois
5 ans GC 2 1° 2° 68 UM 6 mois
6 ans GC 2 1° 2° 137 UM 12 mois
7 ans GC 2 1° 2° 206 UM 18 mois
8 ans GC 2 1° 3° néant néant
9 ans GC 2 1° 3° 67 UM 6 mois
10 ans GC 2 1° 3° 137 UM 12 mois

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 454


11 ans GC 2 1° 3° 206 UM 18 mois
12 ans GC 2 1° 4° néant néant
13 ans GC 2 1° 4° 66 UM 6 mois
14 ans GC 2 1° 4° 136 UM 12 mois
15 ans et plus GC 2 1° 4° 205 UM 18 mois
7° catégorie B
jusqu'à 2 ans GC 2 1° 2° 30 UM 3 mois
3 ans et 4 ans GC 2 1° 3° 193 UM 17 mois
5 ans GC 2 1° 4° 64 UM 6 mois
6 ans GC 2 1° 4° 139 UM 12 mois
7 ans GC 2 1° 4° 213 UM 18 mois
8 ans GC 2 1° 5° 10 UM 1 mois
9 ans GC 2 1° 5° 85 UM 7 mois
10 ans GC 2 1° 5° 159 UM 14 mois
11 ans GC 2 1° 5° 233 UM 20 mois
12 ans GC 2 1° 6° 30 UM 3 mois
13 ans GC 2 1° 6° 105 UM 9 mois
14 ans GC 2 1° 6° 179 UM 15 mois
15 ans et plus GC 2 1° 6° 253 UM 22 mois

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 455


5. Arrêté n°121 /MIDEC du 16 février 2016 relatif à la Fonction des Secrétaires Généraux
des Communes

Article Premier : Le Maire est assisté, dans sa mission d’administration de la Commune, par
un Secrétaire Général.

Article 2 : Le secrétaire Général de la commune est nommé par arrêté du Ministre chargé de
la Décentralisation parmi les fonctionnaires relevant du Ministère chargé de la
Décentralisation. Il est soumis au même régime de gestion des personnels déconcentrés de
l’Etat.

Article 3 : le Secrétaire Général a pour missions :

 D’assister le Maire dans ses missions vis à-vis de la population ;


 D’être le principal collaborateur du Maire dans sa mission d’administration de la
commune ;
 De conseiller la municipalité pour l’application des textes en vigueur.
Article 4 : les devoirs qui s’imposent au Secrétaire Général sont les suivants :

 Devoir de loyauté professionnelle envers les Elus qu’il sert ;


 Devoir de réserve et de discrétion professionnelle ;
 Devoir de respect des prérogatives des Elus ;
 Devoir de mobilisation personnelle pour servir la collectivité locale où il est affecté.

Article 5 : Le Secrétaire Général assure, sous l’autorité du Maire, la direction, la coordination


et la responsabilité des tâches de gestion administrative de la Commune.

A cet effet, il a pour mission de :

 Assurer la direction des services communaux ;


 Assurer le secrétariat administratif, la préparation et l’exécution des décisions de
l’exécutif et du conseil communal ;
 Assurer La gestion administrative du personnel ;
 Veiller au respect des procédures budgétaires et comptables ;
 Veiller à la conformité des délibérations, arrêté et autres actes de la commune.

Article 6 : Le Secrétaire Général a, sous le contrôle du maire, l’autorité sur l’ensemble des
services communaux.

A ce titre, il est chargé de :

 Assurer la direction générale, l’organisation, la coordination des services ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 456


 Animer, mobiliser et assister les services dans leurs tâches de préparation et
d’exécution des décisions.
Le Secrétaire Général assure la transmission des instructions du Maire aux services, la
réception, la centralisation, l’exploitation et le suivi de l’ensemble du courrier.

Article7 : Le Secrétaire Général assiste aux séances du conseil municipal, ainsi qu’aux
instances internes à caractère exécutif de la collectivité, tels que le bureau municipal, les
commissions et groupes de travail.

Il assure le secrétariat des séances, la tenue des registres, la transmission à la tutelle de


toutes les délibérations, arrêtés, conventions ou marchés.

Article 8 : En matière de gestion du personnel, le Secrétaire Général est chargé d’établir,


tenir à jour et assurer la conservation des dossiers administratifs des agents de la Commune.
Il conçoit, prépare et propose au Maire les arrêtés et mesures administratives, relatifs au
déroulement de carrière des agents, tels qu’arrêtés de nomination, de promotion, de
révocation, d’admission à la retraite, sanctions, etc.

Article 9 : Le Secrétaire Général de la commune a la responsabilité de veiller à la conformité


aux dispositions législatives et réglementaires des délibérations et les arrêtés initiés par les
autorités communales.

Article 10 : Le Secrétaire Général d’une commune chef-lieu de Wilaya et de Moughataa peut


être nommé parmi les fonctionnaires du Corps des fonctionnaires de la catégorie A ou être
titulaire d’un diplôme du second cycle universitaire.

Le Secrétaire Général d’une commune rurale peut être nommé parmi les agents de l’Etat
dont le niveau de qualification correspondant à celui de la Catégorie B de la Fonction
Publique et disposent d’une expérience avérée dans l’administration publique.

Article 11 : le Secrétaire Général nommé et mis à la disposition des communes peut, au


besoin, subir une formation aux fonctions de Secrétaire Général de commune.

Article 12 : Les déplacements professionnels du Secrétaire Général sont autorisés


exclusivement par ordre de mission écrit du Maire. Ils donnent lieu à remboursement sur le
budget communal, sur la base des taux fixés par arrêté conjoint des ministres chargés de la
Décentralisation et des Finances.

Les indemnités de fonction et toutes autres indemnités complémentaires sont imputées sur
le budget communal et constituent une dépense obligatoire pour la Commune.

Le taux de ces indemnités est approuvé par la tutelle. Le temps de congé annuel, de congé
de maladie légal justifié ou de mission comptent comme temps de travail.

Article 13 : le Secrétaire Général est astreint à l’obligation de résidence dans la commune où


il exerce ses fonctions.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 457


Article 14: sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté
notamment celles de l’arrêté n°033/MIPT du 15 mars 1989 fixant les attributions des
Secrétaires Généraux des Communes.

Article 15 : le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, les


Walis et les Maires, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent
arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 458


6. Arrêté Conjoint N°…. /MIDEC/MEN portant délégation aux Walis les pouvoirs de
nomination des Directeurs des Ecoles Primaires en qualité de Secrétaires Généraux des
Communes Rurales

Article Premier : par dérogation aux dispositions de l’article n°2 de l’arrêté n° 121 /MIDEC du 16
février 2016 relatif à La fonction des Secrétaires Généraux des Communes, Les Wali exercent au
nom et par délégation du Ministre chargé de la Décentralisation et du Ministre de l’Education
Nationale les pouvoirs de nomination des Directeurs des Ecoles Primaires en qualité des Secrétaires
Généraux des Communes Rurales.

Article 2 : la nomination des Directeurs des Ecoles Primaires en service dans la Commune intervient
par arrêté du Wali.

Article 3 : les Directeurs des Ecoles Primaires nommés restent en position d’activité dans leurs corps
conformément à l’alinéa 1er de l’article 34 de la loi n° 93.09 portant Statut Général des
Fonctionnaires et Agents Contractuels de l’Etat.

Article 4 : sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté.

Article 5 : Les Walis sont chargés de l’application du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 459


7. Arrêté n° 151/ MIDEC/MD.MEF du 6 février 2017 fixant les avantages pouvant être
alloués aux Secrétaires Généraux des Municipalités
Article premier : Une indemnité mensuelle de fonction est allouée aux Secrétaires Généraux
des communes en fonction des recettes de fonctionnement réalisées au dernier compte
administratif. Le montant de cette indemnité est fixé chaque année par délibération du
conseil municipal dans la limite des seuils indiqués au tableau ci-dessous :

Recettes de fonctionnement Plancher de l’indemnité Plafond de l’indemnité de


réalisées au dernier compte de fonction mensuelle en fonction mensuelle en UM
administratif en UM UM

Supérieures à 200.000.000 180.000 220.000

De 100.000.001 à 200.000.000 140.000 175.000

De 50.000.001 à 100.000.000 100.000 135.000

De 25.000.001 à 50.000.000 80.000 120.000

De 10.000.001 à 25.000.000 60.000 90.000

Inférieur à 10.000.000 40.000 60.000

Article 2 : Une prime forfaitaire mensuelle est allouée aux secrétaires généraux des
communes « urbaines » pour charges administratives supplémentaires conformément aux
indications suivantes :

Prime forfaitaire mensuelle est allouée aux Prime forfaitaire mensuelle est allouée aux
secrétaires généraux des communes secrétaires généraux des communes
« chefs-lieux de Wilaya » « chefs-lieux de Moughataa »

30.000 UM 20.000 UM

Article 3 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent arrêté.
Article 4 : Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation et le
Secrétaire Général du Ministère Délégué auprès du Ministre de l’Economie et des Finances
chargé du Budget et les Maires des communes sont chargés chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la République Islamique
de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 460


8. Arrêté conjoint N°152 MD.MEF/M.I.DEC du 16 février 2017 modifiant et abrogeant
l’article premier de l’arrêté conjoint n° 132/MF/MIPT du 28 janvier 2004 fixant pour les
budgets communaux, les principes du droit budgétaire, les modalités de préparation et de
vote, la nomenclature, les conditions d’exécution et de contrôle.

Article premier : les Receveurs municipaux bénéficient d’une indemnité de gestion


mensuelle, dont le plafond est fixé comme suit en fonction des recettes de
fonctionnement réalisées au dernier compte administratif :

Recettes de fonctionnement réalisées au dernier Plafond de l’indemnité de


compte administratif en (Ouguiya) gestion mensuelle en (UM)

Supérieures à 200.000.000 140.000

de 100.000.001 à 200.000.000 120.000

de 50.000.001 à 100.000.000 100.000

de 25.000.001 à 50.000.000 80.000

de 10.000.001 à 25.000.000 60.000

Inférieures à 10.000.000 40.000

Article 2 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent


arrêté.

Article 3: le Trésorier Général, les Walis, les Hakems, les maires et les Receveurs municipaux
sont chargés chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publiée
au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 461


9. Circulaire n° 000002 /MIDEC du 29 mars 2016 relative à la Fonction de Secrétaire
Général de Commune

A Messieurs : Les Walis, les Hakems et les Maires

Le Secrétaire Général est la charnière centrale du fonctionnement de l’institution


communale dont il garantit par ailleurs la continuité de service.

En effet, les élections communales impliquent le transfert de pouvoirs décisionnels à des


élus dont les compétences en matière de gestion ne sont pas évidentes surtout dans les
communes rurales. Le rôle du Secrétaire Général, qui est technique, devrait faciliter une
meilleure gestion communale en garantissant le respect du droit, la mise en œuvre des
décisions prises par le Maires et son conseil.

Si la commune est aujourd’hui fortement ancrée dans le paysage institutionnel mauritanien,


elle souffre de nombreux dysfonctionnements d’administration et de gestion qui
l’handicapent pour assurer les compétences qui lui ont été dévolues notamment en matière
de développement local.

Cette situation est due, entre autres, à des dispositions insuffisantes et peu efficaces pour
assurer la présence, au sein des communes, d’un personnel (Secrétaire Général) compétent,
garantissant une administration performante.

Au final ce "tâtonnement" dans la mise en place d’un responsable de l’administration et de


la gestion communale n’a pas permis au communes mauritaniennes de pleinement remplir
leur fonction de service auprès des populations et d’assurer leur rôle de pilotage du
développement local.

Fort de ces constatations et afin de mettre en place les conditions optimales d’une gestion
efficiente de l’administration communale, un nouvel arrêté instaurant la fonction de
Secrétaire Général des communes a été signé par mes soins.

Les dispositions que prévoit ce nouveau texte constitue une plus value certaine par rapport
au corpus de textes existant en permettant la mise en place, dans toutes les communes
mauritaniennes, de fonctionnaires détachés de l’administration d’Etat, spécifiquement
sélectionnés et formés à la fonction de Secrétaire Général de commune.

En particulier cet arrêté prévoit et précise :

 Le caractère obligatoire de cette fonction administrative au sein de toutes les


communes. Jusque là les Maires pouvaient se passer de secrétaires généraux dans
leurs communes.
 Les missions, devoirs, responsabilités et attributions du Secrétaire Général sont
précisées et renforcées. Ils participent aux séances du Conseil Municipal et aux

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 462


réunions des instances internes à caractère exécutif. Il a enfin la responsabilité de la
conformité des délibérations, arrêtés et autres actes.
 Le niveau de la formation initiale des Secrétaires Généraux des communes chefs-lieux
de Wilaya et de Moughataa doit être de la Catégorie A.
 Le recrutement et la nomination se feront à la suite d’une session de formation
initiale. Ceci doit permettre aux communes de disposer d’un personnel aux
compétences adaptées et avérées.
 Les indemnités et frais sont à la charge de la commune, encadrées par la loi et
préalablement approuvé par la tutelle.
 Enfin le Secrétaire Général a obligation de résidence dans la commune où il exerce ses
fonctions.
Le renforcement du rôle et la précision des attributions du Secrétaire Général,
l’encadrement de son recrutement par la sélection et la formation et l’importance d’une
généralisation de la fonction dans toutes les communes du territoire, va permettre une forte
amélioration de l’administration et de la gestion de l’institution communale en Mauritanie.

Des ateliers de vulgarisation seront organisés dans toutes les wilayas en faveur de
l’ensemble des Maires et des Secrétaires généraux des communes pour les sensibiliser sur
les nouvelles dispositions réglementaires.

En vous transmettant cet arrêté, je vous demande de suivre avec une grande attention la
mise en œuvre et l’application des dispositions de ce texte afin d’instaurer dans les
communes une véritable administration fonctionnelle et capable de relever les défis qui
handicapent actuellement le fonctionnement régulier de nos communes.

Une attention particulière doit être donnée à la présence des Secrétaires Généraux dans
leurs lieux de travail, au respect de leurs attributions fixées par la nouvelle réglementation et
enfin au règlement de leurs droits et avantages.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 463


O. Indemnités des élus locaux

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 464


1. Arrêté n°R1089/ MIDEC du 30 juin 2015 abrogeant et remplaçant l’arrêté n° R 3481 /
MIDEC du 11 septembre 2008 relatif aux indemnités pouvant être versées au Président et
aux Vice-présidents de la Communauté Urbaine de Nouakchott

Article premier : Une indemnité annuelle de représentation peut être allouée au Président
de la Communauté Urbaine de Nouakchott. Le montant de cette indemnité est fixé par
délibération du conseil de la Communauté Urbaine et ne peut dépasser douze millions
d’ouguiyas (12 000 000) ouguiyas.

Article 2 : Les fonctions du Président et du vice-président sont gratuites. Cependant le


président et les vice-présidents qui exercent leurs fonctions à temps plein peuvent percevoir
une indemnité de fonction mensuelle dont le montant est fixé par délibération du conseil de
la Communauté Urbaine dans la limite de cinq cents mille ouguiyas (500.000) Ouguiyas pour
le Président et 300.000 Ouguiyas pour chaque vice-président.

Article 3 : Les conseillers de la Communauté Urbaine peuvent percevoir une indemnité


forfaitaire de session dont le montant est fixé par délibération du conseil de la communauté
urbaine dans la limite d’un montant de soixante mille Ouguiyas (60 000) Ouguiyas par
session.

Article 4 : Le conseil de la Communauté fixe par délibération le taux de convention du


logement de fonction à condition que :

- Le Président et les Vice-présidents exercent leurs fonctions à temps plein


- Et ne bénéficient pas d’un logement de l’Etat ou de l’une des communes de
Nouakchott

Le coût du logement du Président ne pourra excéder le taux de son indemnité de fonction


et le coût du logement du Vice-président ne pourra excéder 80% du coût du logement du
Président.

Pour le Président comme pour les Vice-présidents, cette attribution est limitée par la durée
de la fonction.

Dans tous les cas, le logement fait l’objet d’un bail de location au nom de la Communauté
Urbaine. Le logement ainsi fourni en nature peut être remplacé par une indemnité
compensatrice sans pouvoir dépasser 80 % du coût prévu pour la location du logement.

Article 5 : Le conseil de la Communauté Urbaine a la faculté de décider par délibération de


l’attribution des personnels domestiques directement pris en charge sur le budget de la
Communauté Urbaine dans les conditions qui suivent :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 465


a. Au président du conseil de la communauté : trois (3) domestiques dont l’attribution est
limitée à la durée du mandat
b. A chaque vice-président : deux domestiques pour la durée du mandat.

Article 6 : Un véhicule de fonction et un véhicule de servitude peuvent être attribué au


Président et vice-présidents, un véhicule de fonction peut être attribué à chacun des vice-
présidents de la communauté urbaine. Le conseil de la Communauté Urbaine délibère sur les
conditions financières et des modalités d’acquisition de ces véhicules, conformément à la
réglementation des marchés publics.

Une dotation en carburant peut être attribuée par une délibération du conseil de la
Communauté Urbaine de Nouakchott et de servitude du président et des vice-présidents.

Article 7 : une indemnité d’ameublement peut être allouée au Président et aux Vice-
présidents. Le montant de cette indemnité est fixé par délibération du conseil de la
Communauté Urbaine de Nouakchott et ne peut dépasser trois millions d’ouguiyas
(3 000 000) ouguiyas pour le Président et un million cinq cents mille ouguiyas (1 500 000)
ouguiyas pour chaque Vice-président, une seule fois durant le mandat.

Pour le Président comme pour les Vice-présidents, cette attribution est limitée par la durée
de la fonction.

Article 8 : Sont abrogés toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté.

Article 9 : Le Wali de Nouakchott, le Président de la Communauté Urbaine de Nouakchott et


le Receveur de la Communauté Urbaine sont chargés, chacun en ce qui le concerne de
l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la République Islamique
de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 466


2. Arrêté n° 0150/ MIDEC du 16 février 2017, fixant les indemnités et les avantages
pouvant être alloués aux Maires, aux Adjoints aux Maires et aux conseillers municipaux
par les communes

Article premier : Une indemnité annuelle de représentation peut être allouée aux Maires en
fonction des recettes de fonctionnement réalisées au dernier compte administratif. Le
montant de cette indemnité est fixé chaque année par délibération du Conseil municipal
dans la limite des seuils indiqués au tableau ci-dessous :

Recettes de fonctionnement Plancher de Plafond de l’indemnité


réalisées au dernier compte l’indemnité annuelle annuelle de représentation
administratif en (Ouguiya) de représentation en en (UM)
(UM)

Supérieures à 200.000.000 3.500.000 4.800.000

De 100.000.000 à 200.000.000 2.800.000 3.480.000

De 50.000.001 à 100.000.000 2.000.000 2.820.000

De 25.000.000 à 50.000.000 1.200.000 2.100.000

De 10.000.001 à 25.000.000 720.000 840.000

Inférieures à 10.000.000 360.000 420.000

Article 2 : Les fonctions des maires et des Adjoints aux Maires sont gratuites. Cependant, les
Maires et les Adjoints qui exercent leurs fonctions à temps plein, peuvent percevoir une
indemnité de fonction mensuelle que le conseil municipal fixe chaque année par
délibération comme il fixe le nombre d’Adjoints sans excéder les plafonds indiqués au
tableau ci-dessous :

Recettes de fonctionnement Seuil Seuil maximal de Seuil maximal du


réalisées au dernier compte maximal de l’indemnité de nombre
administratif en (ouguiya) l’indemnité fonction de d’Adjoints
de fonction l’Adjoint au Maire permanents
du Maire en (UM)
en (UM)

Supérieures à 200.000.000 150.000 90.000 3

De 100.000.000 à 200.000.000 105.000 63.000 3

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 467


De 50.000.001 à 100.000.000 85.000 51.000 3

De 25.000.000 à 50.000.000 65.000 39.000 2

De 10.000.001 à 25.000.000 45.000 27.000 2

Inférieures à 10.000.000 25.000 15.000 1

Article 3 : Les conseillers municipaux peuvent par délibération du conseil municipal


percevoir une indemnité forfaitaire de session pour la durée du mandat dont le montant est
fixé aux plafonds indiqués au tableau ci-dessous :

Recettes de fonctionnement réalisées au Plafond de l’Indemnité de session en (UM)


dernier compte administratif en (Ouguiya)

Supérieures à 200.000.000 40.000

De 100.000.000 à 200.000.000 30.000

De 50.000.001 à 100.000.000 25.000

De 25.000.000 à 50.000.000 20.000

De 10.000.001 à 25.000.000 15.000

Inférieures à 10.000.000 10.000

Article 4 : Le conseil municipal fixe par délibération le taux de convention du logement de


fonction dans les conditions que :

 Les Maires et les Adjoints aux Maires exercent leurs fonctions à temps plein,
 Et ne bénéficient pas d’un logement de l’Etat.

Le coût du logement du Maire ne pourra excéder le taux de son indemnité de fonction et le


coût du logement de l’Adjoint ne pourra excéder 60% du coût du logement du Maire suivant
la catégorie dans laquelle la commune est classée.

Pour les Maires comme pour les Adjoints aux Maires, cette attribution est limitée par la
durée de la fonction.

Dans tous les cas, le logement fait l’objet d’un bail de location au nom de la commune. Le
logement ainsi fourni en nature peut être remplacé par une indemnité compensatrice, sans
pouvoir dépasser 80% du coût pour la location du logement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 468


Article 5 : Les Maires des communes peuvent bénéficier de véhicules de fonction, suivant la
capacité financière de la commune. Le conseil municipal délibère sur les conditions
financières et les modalités d’acquisition de ces véhicules, conformément à la
réglementation des marchés publics.

Article 6 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent arrêté.

Article 7 : Les Walis, les Hakems, les Maires, les Trésoriers régionaux et les Receveurs
municipaux sont chargés chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui
sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 469


3. Circulaire n°0001 / MIDEC du 22 mars 2017 relative à la révision des indemnités des Élus
Locaux, des Secrétaires Généraux des Municipalités et des Receveurs municipaux

A Tous
Walis
Hakems
Maires

La nouvelle réforme du FRD, introduite par le décret 094.2016 du 10 mai 2016, a entrainé
un quasi doublement de la dotation de fonctionnement pour permettre aux communes de
renforcer leurs capacités techniques en matière de maîtrise d’ouvrage et de gestion
administrative et financière.

L’objectif est de créer au sein des communes de véritables compétences humaines capables
d’impulser une dynamique de montée en puissance des institutions communales, de nature
à garantir la pérennité des collectivités locales, afin de remplir les missions dévolues par
l’Etat, notamment l’amélioration de l’offre de service public au profit des population.

Dans ce cadre, de nouvelles indemnités ont été adoptées, afin d’inciter davantage le
personnel des Collectivités territoriales et leurs élus. En effet, le régime indemnitaire en
cours ne favorisait pas une réelle motivation des acteurs communaux, car il datait pour les
Secrétaires Généraux de 1989, soit plus de 28 années ; et pour les maires et receveurs
municipaux de plus de 10 années.

Avec l’augmentation significative de la dotation de fonctionnement, il est devenu, en effet,


possible d’améliorer le régime indemnitaire des acteurs locaux (Elus, Secrétaires Généraux
et receveurs municipaux).

Par ailleurs, à travers l’adoption de l’Arrêté 121/MIDEC du 16 février 2016 relatif aux
Secrétaires Généraux des communes, nous avons pris les mesures idoines pour, non
seulement revaloriser les fonctions essentielles de gestion communale à travers
l’augmentation des indemnités, mais aussi avons posé les fondements d’une véritable
administration locale capable de relever les défis de développement.

Les nouvelles indemnités accordées aux élus et personnel communal sont indexées sur les
recettes de fonctionnement réelles au lieu des prévisions de recettes comme par le passé,
afin d’amener les acteurs locaux à fournir des efforts de mobilisation de ressources locales.

L’arrêté N°150/ M.I.DEC du 16.02.2017 fixant les indemnités et les avantages pouvant être
alloués aux Maires et leurs adjoints et aux conseillers municipaux, prévoit seulement
l’augmentation des indemnités au niveau des communes faibles, comme ci-après indiquée :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 470


 360 000um à 420 000 UM comme indemnité de représentation pour les maires des
communes dont les recettes de fonctionnement sont inférieures à 10 millions ;
 25 000um et 15 000 UM respectivement comme des indemnités de fonction des
maires et leurs adjoints au niveau des communes dont les recettes de fonctionnement
réalisées sont inférieures à 10 millions.
 10.000 UM comme indemnité de session pour les conseillers municipaux au niveau des
communes dont les recettes de fonctionnement réalisées sont inférieures à 10
millions.

L’arrêté °151/M.I.DEC/ MD.MEF du 16.02.2017 fixant les avantages pouvant être alloués
aux Secrétaires Généraux des municipalités, introduit une indemnité forfaitaire pour
charges administratives supplémentaires dans les communes urbaines pour motiver les
secrétaires généraux nommés dans les centres urbains, ayant une grande charge de travail.
Elle est de 30.000um pour les capitales régionales et 20.000 ouguiyas pour les Moughataas.
Les barèmes indemnitaires sont ainsi classés:

- 180.000 UM à 220.00 pour les SG des communes aux recettes de plus de 200 millions
- 140.000 UM à 175.000 pour les SG des communes aux recettes de 101 millions et 200
- 100.000 UM à 135.000 pour les SG des communes aux recettes entre 51 et 100
millions
- 80.000 UM à 120.000 pour les SG des communes aux recettes entre 25 et 50 millions
- 60.000 UM à 90.000 pour les SG des communes aux recettes entre 10 et 25 millions
- 40.000 UM à 60.000um les communes aux recettes intérieures à 10 millions.

Il s’agit du plafond autorisé. Les communes peuvent octroyer les indemnités dans le cadre de
ces fourchettes en fonction de leurs moyens.

S’agissant de l’arrêté conjoint MIDEC/MEF n°152 du 16 février 201, il fixe les indemnités des
receveurs municipaux ainsi :

 140.000 UM pour la tranche supérieure à 200 millions


 120.000 UM pour la tranche 100.1millions et 200 millions
 100.000 UM pour la tranche entre 50.1 millions et 100 millions
 80.000 UM pour la tranche entre 25.1 millions et 50.millions
 60.000 UM pour la tranche entre 10 à 25 millions
 40.000 UM pour la tranche inférieure à 10 millions

L’objectif visé par la réforme du FRD est donc essentiellement de permettre aux communes
de prendre en charge les coûts de fonctionnement des ressources humaines indispensables
à la bonne marche des institutions municipales et à créer les conditions de motivation pour
les acteurs locaux afin de leur permettre de mieux assumer leurs responsabilités.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 471


Dans ce cadre, le rôle des commissions régionales de tutelle est fondamental pour veiller au
bon fonctionnement des communes et particulièrement le règlement des indemnités de
fonction des acteurs locaux concernés.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 472


P. Instances du Contrôle des Collectivités Territoriales

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 473


1. Loi n°93-19 du 26 janvier 1993 relative à la cour des comptes, modifiée par
l’Ordonnance n° 2007.06 du 12 janvier 2007

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE PREMIER.-. La présente loi régit l'organisation et le fonctionnement de la cour des


comptes instituée par la Constitution du 20 Juillet 1991, en son article 68.

ART.2.- Institution supérieure de contrôle des finances publiques, la Cour des Comptes
bénéficie d'une indépendance garantie dans les conditions définies par la constitution et par
la présente loi.

ART.3.-La Cour des Comptes contribue, par son action permanente et systématique de
vérification, d'information et de conseil, à la réalisation des objectifs ci-après :

- La sauvegarde des finances publiques ;

- L'amélioration des méthodes et techniques de gestion ;

- La rationalisation de l'action administrative.

ART.4.- Le contrôle dévolu à la Cour des Comptes vise à déceler tout écart, irrégularité ou
infraction par rapport aux normes juridiques et de gestion, de manière à permettre, dans ce
cas, de procéder aux corrections nécessaires, d'engager la responsabilité des personnes en
cause, d'obtenir réparation ou prendre des mesures propres à éviter, ou du moins à rendre
plus difficile, la perpétration de tels actes à l'avenir.

Ce contrôle s'exerce à posteriori, sur pièces et sur place, de manière intégrale ou par
sondage, en la forme juridictionnelle ou administrative.

ART.5 (nouveau) - La Cour des Comptes émet un avis consultatif sur les projets de textes
relatifs à l’organisation et au contrôle des finances publiques.

CHAPITRE II : DE L'ORGANISATION DE LA COUR DES COMPTES

ART.6.- La Cour des Comptes est composée des membres ci-après :

- Le Président de la Cour ;

- Les Présidents des chambres ;

- Les Présidents de section s'il y a lieu ;

- Les Conseillers ;

- Les auditeurs.

Les membres de la Cour des Comptes sont régis par un statut particulier défini par une loi.
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 474
ART.7.- La Cour des Comptes comporte les formations délibérantes ci-après désignées:

- l'audience plénière solennelle ;

- les chambres réunies ;

- la chambre du conseil ;

- les chambres.

En cas de besoin, des sections peuvent être constituées à l'intérieur des chambres. La cour
comprend également les formations consultatives suivantes :

- le comité du rapport général et des programmes, au sein duquel peuvent être


constituées des commissions spécialisées ;

- la conférence des présidents et du commissaire du gouvernement.

ART.8. Le Président de la cour assure la direction générale de la Cour des Comptes. Il en


organise et coordonne les travaux.

Il arrête, après l'avoir soumis au Président de la République, le programme annuel d'activité


préalablement délibéré par le comité du rapport général et des programmes.

Il préside les audiences plénières solennelles, les chambres réunies, la chambre du conseil, le
comité du rapport général et des programmes ainsi que la conférence des présidents et du
commissaire du gouvernement. Il peut présider les séances de chambres et les réunions des
commissions issues du dit comité.

Il signe les arrêts et décisions rendus sous sa présidence.

Il fait connaître aux ministres compétents, par voie de notes ou de référés, les observations
formulées par la Cour.

ART.9.- Le Président de la Cour administre les services de la Cour des Comptes et assure la
gestion des personnels et des moyens affectés à cette institution. Les prévisions de dépenses
nécessaires au fonctionnement de la Cour ainsi que celles d'investissement sont préparées,
chaque année, par le Président de la Cour, la conférence des présidents et du commissaire
du gouvernement entendue.

Les dépenses d'investissement dont le montant est inférieur au seuil de compétences de la


commission centrale des marchés relèveront d'une commission de marchés instituée au sein
de la Cour.

Les crédits correspondants sont inscrits au budget de l'État sous un titre particulier.

Les dépenses sont engagées, liquidées et ordonnancées par le Président de la Cour et payées
par le trésorier général, le tout conformément aux règles en vigueur. Il en est rendu compte

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 475


à la conférence de Présidents et du commissaire du gouvernement, sur rapport d'un
conseiller désigné, chaque année, par le Président de la Cour.

Le Président de la Cour est assisté par un secrétaire général nommé par décret parmi les
conseillers auquel il peut déléguer sa signature.

ART.10 (nouveau) - Le Président de la Cour des Comptes est nommé par décret pour un
mandat de cinq ans (5) renouvelable une seule fois.

Le Président de la Cour des Comptes ne peut être suspendu ou empêché d’exercer ses
fonctions avant l’expiration du mandat susvisé sauf dans les conditions prévues pour sa
nomination et à la demande de l’intéressé ou en cas d’empêchement physique ou perte de
droits civiques ou politiques, ou de manquements graves à ses obligations professionnelles
ou encore aux convenances de son état, à l’honneur et à la dignité du magistrat.

Aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l’encontre du Président de la Cour des
comptes, sans l’autorisation du conseil supérieur de la Cour des Comptes, sauf en cas de
crime ou de flagrant délit.

Dans ce cas le conseil supérieur de la Cour est présidé par son vice-président.

En cas d’absence ou d’empêchement, le Président de la Cour est suppléé par le Président de


chambre le plus ancien dans la fonction.

Le rang et le régime de rémunération du Président de la Cour des Comptes sont fixés par
décret.

A l’occasion de son installation, le Président de la Cour prête, devant le Président de la


République, le serment suivant « Je jure par ALLAH l’unique de bien et fidèlement remplir
ma fonction, de l’exercer en toute impartialité, dans le respect de la Constitution et des lois,
de garder le secret des délibérations et de me conduire en tout comme un digne et loyal
magistrat ».

Les dispositions du statut des membres de la Cour des Comptes relatives à l’indépendance,
aux incompatibilités et au port du costume d’audience sont applicables au Président de la
Cour.

ART.11 (nouveau) - Le ministère public près la Cour des Comptes est représenté par un
commissaire du gouvernement assisté de deux commissaires adjoints du gouvernement. Ils
sont nommés par décret.

Le commissaire du gouvernement exerce son ministère par voie de réquisitions ou de


conclusions dans les conditions définies par décret.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 476


ART.12. Certains agents, ayant ou non le statut de fonctionnaire, choisis pour leur
compétence ou leur expérience dans les matières intéressant la Cour, peuvent, dans des
conditions fixées par décret, être nommés en qualité de conseillers en service
extraordinaire, afin d'assister la Cour des Comptes dans l'exercice des compétences
mentionnées à l'article 15 ci-dessous.

Des fonctionnaires peuvent, dans des conditions définies par décret, être mis à la disposition
de la Cour en qualité d'assistant vérificateur, chargé d’exécuter, sous la direction des
membres de la Cour ou des conseillers en service extraordinaire, des vérifications sur pièces.

Les personnes visées aux deux alinéas précédents ne sont pas membres de la Cour des
Comptes ; elles ne peuvent y exercer aucune activité juridictionnelle. Leurs conditions de
service et de rémunération sont fixées par décret.

CHAPITRE III : DE LA COMPETENCE DE LA COUR DES COMPTES

ART.13. La Cour des Comptes juge les comptes des comptables publics. La Cour juge
également les comptes que lui rendent les personnes qu'elle a déclaré comptables de fait,
quand bien même ces personnes auraient la qualité d’ordonnateur.

Est comptable public, au sens de la présente loi, tout fonctionnaire ou agent ayant qualité
pour exécuter au nom d'un organisme public des opérations de recettes, de dépenses ou de
maniements de titres, soit au moyen de fonds et valeurs dont il a la garde, soit par virements
internes d'écritures, soit par l'entremise d'autres comptables publics ou de comptes
externes de disponibilité dont il ordonne ou surveille les maniements.

Est réputé comptable public de fait toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable
public ou sans agir sous le contrôle ou pour le compte d'un comptable public, s'ingère dans
le recouvrement des recettes affectées ou destinées à un organisme public doté d'un poste
comptable ou dépendant d'un tel poste. Il en est de même de toute personne qui reçoit ou
manie, directement ou indirectement, des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement de la
caisse d'un organisme public, et de toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable
public, procède à des opérations sur les fonds ou valeurs n'appartenant pas aux organismes
publics, mais que les comptables publics sont exclusivement chargés d'exécuter en vertu de
la réglementation en vigueur.

Les gestions de fait entraînent les mêmes obligations et responsabilités que les gestions
régulières et sont jugées comme elles.

ART.14. La Cour des Comptes assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de


l'exécution des lois de finances.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 477


Elle contrôle la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses décrites dans les
comptabilités publiques.

Elle s'assure du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les services de l'État et
par les autres organismes publics.

Constituent des organismes publics, au sens de la présente loi, l’État, les Collectivités Locales
et les Établissements Publics.

ART.15 (nouveau) - La Cour des Comptes vérifie les comptes et la gestion des entreprises
publiques ci-après désignées :

- Les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial ;


- Les Sociétés Nationales ;
- Les Sociétés d’Economie Mixtes dans lesquelles l’état détient, directement ou
indirectement au moins 50% du capital social.

Elle peut vérifier les comptes et la gestion de tout organisme dans lequel l’état ou des
entités soumises au contrôle de la Cour détiennent, directement ou indirectement,
séparément ou ensemble une participation au capital social permettant d’exercer un
pouvoir prépondérant de décision ou de gestion.

Elle a la faculté d’exercer, dans des conditions définies par décret, un contrôle sur tout
organisme bénéficiant, sous quelque forme que ce soit, d’un concours financier ou de l’aide
économique de l’Etat ou de toute autre entité soumise au contrôle de la Cour et sur tout
organisme faisant appel à la générosité publique.

ART.16. La cour a compétence pour sanctionner les fautes de gestion et pour prononcer des
amendes ou astreintes, dans les conditions prévues au chapitre 5 de la présente loi.

CHAPITRE IV : DE LA PROCEDURE DEVANT LA COUR DES COMPTES

ART.17. La Cour des Comptes exerce de plein droit les compétences prévues aux articles 13
et 14, alinéa 1er.

Elle exerce les compétences définies à l'article 14 alinéa 2 et 3 et aux articles 15 et 16, soit
dans le cadre du programme annuel visé à l'article 8 alinéa 2, soit à la demande du
gouvernement.

ART.18. La Cour des Comptes est habileté à se faire communiquer tous documents, de
quelque nature que ce soit, relatifs à la gestion des services et organismes soumis à son
contrôle.

Pour les besoins de leurs enquêtes, les rapporteurs exercent directement le droit de
communication que les agents des services financiers tiennent de la loi.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 478


Ils peuvent, après accord du Président de la Cour et dans le respect de la législation en
vigueur, procéder à toute investigation nécessaire au près des particuliers, pour connaître
des affaires réalisées en relation avec des administrations et entreprises du secteur public.

Les agents des services financiers ainsi que les commissaires aux comptes des organismes
contrôlés sont déliés du secret professionnel à l'égard des rapporteurs de la Cour, à
l'occasion des enquêtes que ceux-ci effectuent dans le cadre de leurs missions.

Les membres de la Cour ont, dans l'exercice de leurs fonctions et dans la limite de leurs
attributions, un droit d'accès à tous les bureaux et locaux compris dans le patrimoine d'un
organisme soumis au contrôle de la Cour.

Les rapporteurs qui ne sont pas membres de la Cour sont tenus de respecter l'obligation du
secret professionnel imposé à ces derniers.

ART. 19. Tout représentant, administrateur, fonctionnaire ou agent des services,


établissements et organismes contrôlés, ainsi que, pour les besoins du contrôle, tout
fonctionnaire ou agent de l’État, tout gestionnaire de fonds publics tout dirigeant
d'entreprise publique, ou tout membre des services d'inspection et corps de contrôle dont
l'audition est jugée nécessaire, a l'obligation de répondre à la convocation de la Cour des
Comptes.

ART.20. La Cour des Comptes peut recourir, pour des enquêtes de caractère technique, à
l'assistance d'experts désignés par le Président de la Cour ; s'il s'agit d'agents publics, cette
désignation est faite en accord avec leur chef hiérarchique.

Les experts, désignés conformément aux dispositions de l'alinéa précédent et munis d'une
lettre de service du Président de la Cour précisant leur mission et leurs pouvoirs
d’investigation, exécutent leurs travaux en liaison avec le rapporteur chargé de l’affaire.
L'expert est tenu d'informer le rapporteur du développement de sa mission.

Qu'ils appartiennent au secteur public ou au secteur privé, les experts sont rémunérés
conformément à la réglementation en vigueur. Ils sont tenus au secret professionnel.

ART.21. Quiconque s'abstient de communiquer à la Cour des Comptes ou à ses membres les
documents ou renseignements demandés, ou de répondre à leur convocation, est passible
d'une amende de 2.000 à 20.000 UM.

Lorsque l'entrave revêt un caractère persistant, le minimum et le maximum de l'amende


prévue à l'alinéa précédent sont portés au double.

Toute entrave à l'exercice du pouvoir de contrôle de la Cour constitue, en outre, à l'égard


des personnes relevant d'entités soumises à vérifications, une faute professionnelle
exposant son auteur à des sanctions administratives ou disciplinaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 479


Lorsqu'il y a entrave, le Président de la Cour en réfère à l'autorité compétente en vue de
désigner un commis d'office.

ART.22. La Cour des Comptes prend toutes dispositions pour assurer le secret de ses
investigations.

Sont soustraits à l'examen de la Cour des Comptes tout document et toute information dont
la divulgation peut nuire à la défense nationale ou à la sécurité intérieure ou extérieure de
l'État.

Cette restriction peut, néanmoins être levée sur autorisation expresse du Président de la
République, à charge pour le Président de la Cour de prendre, dans ce cas, en accord avec
l'autorité compétente, toutes les mesures propres à garantir une stricte protection du secret
attaché aux documents et informations communiqués.

ART.23. Sauf les exceptions prévues par la présente loi, la procédure suivie devant la Cour
des Comptes est écrite et contradictoire.

Les parties peuvent, dans les procédures juridictionnelles, se faire assister par un ou
plusieurs avocats de leur choix, sans que cette assistance puisse valoir représentation en
matière de jugement des comptes.

ART.24. Les délibérations de la Cour des Comptes sont exprimées en forme d'arrêts ou de
communications aux pouvoirs publics ou aux autorités administratives.

Elles sont prises à la majorité des voix, la formation de jugement devant comprendre un
nombre impair de membres, avec un minimum de trois (03), le Président inclus.

A l'exception de l'audience plénière solennelle, les séances des différentes formations de la


Cour se déroulent à huit clos.

ART.25. Les arrêts de la Cour des Comptes sont, à peine de nullité, motivés. Les voies de
recours admises contre ces arrêts sont la révision et la cassation.

Les conditions d'ouverture de ces deux pourvois sont fixées, pour le jugement des comptes,
aux articles 30 et 31 ci-après et, pour la sanction des fautes de gestion, à l'article 41 ci-
dessous.

L'introduction d'une procédure en révision ou d'un pourvoi en cassation ne fait pas obstacle
à l'exécution de l'arrêt attaqué, sauf sursis à exécution ordonné par le Président de la Cour,
le commissaire du gouvernement entendu.

ART.26. Les arrêts définitifs de la Cour des Comptes sont revêtus de la formule exécutoire
lorsqu'ils donnent lieu à la fixation d'une amende, d'une astreinte ou d'un débet.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 480


Leur exécution est poursuivie, par toutes les voies de droit, à la diligence du Ministère des
Finances.

Ces arrêts sont notifiés selon des modalités fixées par décret.

CHAPITRE V : DU CONTROLE JURIDICTIONNEL


SECTION I : Jugement des comptes

ART.27. Les comptables publics sont tenus de produire, après mise en état d'examen par les
services du ministère des finances et dans les délais réglementaires, leurs comptes à la Cour,
sur lesquels elle statue par voie d’arrêts, à titre provisoire ou définitif.

En cas de retard dans la production du compte, la Cour peut infliger au comptable une
amende de 3.000 à 30.000 UM, qui s'applique également au commis d'office substitué au
comptable défaillant, au comptable en exercice chargé de présenter le compte des
opérations effectuées par les comptables sortis de fonction ou décédés, ou de répondre aux
injonctions portant sur la gestion de ces derniers.

Tout comptable de fait qui ne produit pas, dans le délai qui lui est imparti, un compte
satisfaisant des dépenses et la justification de leur couverture budgétaire peut être, comme
ses ayants-cause, condamné à l'amende prévue à l'alinéa précédent, sans préjudice de la
sanction pour immixtion dans les fonctions de comptable public, dont le montant est fixé,
compte tenu des circonstances, dans la limite des sommes irrégulièrement détenues ou
maniées.

Le retard à satisfaire les injonctions résultant d'un arrêt provisoire est sanctionné à l'égard
des personnes visées aux alinéas précédents, par une amende de 5.000 à 50.000 UM.

Tout retard prolongé dans la transmission des comptes et des pièces justificatives ou dans
les réponses aux injonctions autorise à la Cour à prononcer, en plus de l'amende prévue aux
trois (03) alinéas précédents, une astreinte dont le maximum est fixé à 5.000 UM par mois
de retard.

ART.28. Lorsque, sur un compte en jugement, le comptable a satisfait à l'ensemble de ses


obligations et qu'aucune disposition n'a été retenue à sa charge, la Cour des Comptes,
statuant par arrêt définitif, lui donne décharge de sa gestion et, s'il est sorti de fonction le
déclare quitte.

Lorsque le comptable n'a pas satisfait aux dispositions d'un arrêt provisoire lui enjoignant de
rétablir sa situation ou ne justifie pas de l’obtention, dans les conditions fixées par les lois et
règlements, d'une décharge de responsabilité, la cour le constitue en débet, par arrêt
définitif.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 481


ART.29. Sous réserve du droit d'évocation de la Cour exercé par voie d’arrêt, les comptes de
certaines catégories de collectivités territoriales et d'établissements publics font l'objet d'un
apurement administratif, dont les modalités sont fixées par décret.

Les décisions d'apurement administratif sont susceptibles de réformation à la demande du


comptable public, du ministère des finances, du ministre de tutelle ou du représentant légal
de l'organisme dont les comptes sont apurés.

La Cour statue définitivement sur les décisions conservatoires de débet prises par les
fonctionnaires chargés de l'apurement administratif.

Elle juge les gestions de fait afférentes aux comptes soumis à la procédure prévue par
l'alinéa 1er du présent article.

ART.30. Le comptable ou ses ayants-cause, s’il est décédé, peuvent demander à la Cour des
Comptes la révision de l'arrêt définitif leur ayant imposé des charges, en produisant des
justifications retrouvées depuis lors.

Peut requérir la révision de l'arrêt définitif rendu sur les comptes du comptable, lorsque cet
arrêt est vicié par des erreurs, omissions, faux ou doubles emplois, le commissaire du
gouvernement agissant soit à la demande du représentant légal de l'organisme public
intéressé, soit encore de sa propre initiative.

La Cour peut également, pour les vices visés à l'alinéa précédent, entreprendre d'office la
révision des arrêts définitifs qu'elle a préalablement rendus.

Dans le cas du 1er alinéa, la formation qui a rendu l'arrêt attaqué statue par un arrêt unique
sur la recevabilité du recours et, s'il y a lieu sur le fond de l’affaire.

Dans le cas du 2e et du 3e alinéa, elle statue par un premier arrêt sur la recevabilité et, le cas
échéant ordonne la mise en état de révision en vue du jugement au fond.

ART.31.Tout arrêt définitif rendu par une chambre peut, sur le pourvoi du comptable, du
ministère des finances, de tout autre ministère concerné ou du représentant légal de
l'organisme public intéressé être soumis à cassation, pour cause d'incompétence, vice de
forme ou violation de la loi.

Ce pourvoi est formé, dans les deux mois de la notification de l’arrêt, devant la Cour des
Comptes siégeant en chambres réunies.

Si elle estime que le pourvoi est irrecevable ou non fondé la Cour le déclare par un arrêt
mettant fin à la procédure.

Si la cassation est prononcée, l'affaire est renvoyée pour jugement soit à une autre chambre,
soit à la même chambre autrement composée, soit encore à une formation ad hoc.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 482


La formation de renvoi est tenue de se conformer à l'arrêt de cassation qui a, à son égard,
l'autorité de la chose jugée.

ART.32. Les arrêts de la Cour des Comptes n'apportent aucun changement au résultat
général du compte en jugement. Toutefois, en cas d'inexactitude dans le report du reliquat
fixé par un arrêt précédent, la Cour charge le comptable de passer les écritures de
régularisation au compte de la gestion en cours.

SECTION II : SANCTION DES FAUTES DE GESTION

ART.33. - Sont justiciables de la Cour des comptes et passibles d’amende, pour les fautes de
gestion mises à leur charge :

- les fonctionnaires et agents de l'Etat ou de tout autre organisme public ;

- les représentants, administrateurs et agents de tout organisme soumis au contrôle de


la cour.

Sont également justiciables de la Cour des comptes et sanctionnés comme les personnes
désignées à l'alinéa précédent ceux qui en exercent de fait les fonctions.

Constituent des fautes de gestion :

1 - toute infraction relative à l'engagement des dépenses, tel l'engagement sans


habilitation, Sans visa préalable du contrôleur financier ou sur des crédits autres que ceux
sur lesquels les dépenses auraient dû être imputées ;

2 - toute autre infraction aux règles d'exécution des recettes et des dépenses ou de
gestion des biens, ainsi que l'approbation donnée à l'acte constitutif de cette infraction ;

3 - l'omission volontaire de souscrire les déclarations devant être fournies par


l'entité contrôlée aux administrations fiscales en vertu des dispositions du code général des
impôts et de ses annexes, ou la souscription de déclaration sciemment incomplètes ou
fausses, sans préjudice des sanctions prévues par le dit code.

4 - l'octroi ou la tentative d'octroi à soi-même ou à autrui d'un avantage injustifié,


en argent ou en nature, entraînant un préjudice pour un organisme public ou pour tout
autre organisme soumis au contrôle de la Cour des comptes.

ART.34 (nouveau) - L’amende encourue dans les cas prévus à l’article précédent ne peut
être inférieure à 100.000 UM, ni supérieure au triple du traitement ou salaire brut annuel
alloué à l’auteur de l’infraction au moment des faits.

Lorsque les personnes visées à l’article 33 ci-dessus ne perçoivent pas une rémunération
ayant le caractère d’un traitement, le maximum de l’amende est fixé par référence au
traitement annuel d’un fonctionnaire de la catégorie ayant atteint l’indice terminal.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 483


ART.35. - En cas de pluralité d’infractions, les amendes prévues à l'article précédent ne
peuvent se cumuler qu'à concurrence de la plus élevée d'entre elles.

Les amendes prononcées en vertu des dispositions de la présente section sont assimilées
aux amendes pour gestion de fait.

ART.36. - Les personnes déclarées comptable de fait dont les agissements sont constitutifs
de fautes de gestion sont passibles des sanctions fixées à l'article 34 ci-dessus, sous resserve
du non cumul découlant de l'application des dispositions de l'article 35 ci-avant.

ART.37. - Les personnes visées à l'article 33 ci-dessus ne sont passibles d'aucune sanction si
elles peuvent exciper d'un ordre écrit joint aux pièces de dépenses ou de recettes et
préalablement donné, à la suite d'un rapport particulier à chaque affaire, par le supérieur
hiérarchique ou par la personne légalement habilitée à donner un tel ordre, dont la
responsabilité se substitue, dans ce cas, à la leur.

ART.38 (nouveau) - Pour la sanction des fautes de gestion, peuvent saisir la Cour des
comptes, par l’entremise du commissaire du gouvernement :

- Le Président du Sénat et Le Président de l’Assemblée Nationale pour les fautes de


gestion relevées dans le cadre du rapport annuel de la Cour des Comptes et celles
reprochées aux fonctionnaires et agents placés sous leur autorité ;
- Le Premier Ministre ;
- Le Ministre des Finances ;
- Les Ministres et Autorités assimilées pour les fautes reprochées aux fonctionnaires et
agents placés sous leur autorité.

Si elle estime, au terme de l’instruction, qu’il n’y a pas lieu à poursuite, l’autorité ayant saisi
la Cour demande au Commissaire du Gouvernement de procéder au classement de l’affaire.

ART.39. - Les autorités visées à l'article précédent ne peuvent saisir la Cour des comptes
après l'expiration d'un délai de cinq années révolues, à partir du jour où aura été commis le
fait de nature à donner lieu à des sanctions prévues par les dispositions de la présente
section.

Toutefois, pour les opérations relevant de l'exécution du budget général, ce délai est
prorogé jusqu'à la date de promulgation de la loi de règlement concernant l'exercice au titre
duquel des irrégularités auront été commises, lorsque cette promulgation intervient après
l'expiration du délai de cinq (05) ans susvisé.

ART.40. - Les personnes citées aux audiences de la Cour des comptes sont entendues sous la
foi du serment. Les témoins régulièrement cités, non comparants et ne pouvant se prévaloir
d'un empêchement justifié, sont passibles d'une amende de 1.000 à 10.000 UM.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 484


ART .41. - Les arrêts rendus en vertu des dispositions de la présente section sont
susceptibles de pourvoi en révision à la demande du condamné qui découvre des faits ou
documents nouveaux établissant son irresponsabilité.

Ils peuvent également faire l'objet d'un pourvoi en cassation, à l'initiative du commissaire du
gouvernement ou du condamné, dans les conditions prévues par les dispositions de l'article
31 ci-dessus. Ces arrêts pourront, dès qu'ils auront acquis un caractère définitif, être sur
décision de la Cour, totalement ou partiellement publiés au journal officiel.

ART.42. - Les poursuites pour faute de gestion ne font pas obstacle à l'exercice de l'action
pénale et de l'action disciplinaire de droit commun. Si l'instruction fait apparaître des faits
susceptibles de constituer un délit ou un crime, le commissaire du gouvernement transmet
le dossier au Ministre de la Justice et avise de cette transmission le Ministre ou l'Autorité
dont relève l’intéressé. Si la Cour estime, en statuant sur les poursuites qu'une sanction
disciplinaire peut être encourue, elle communique le dossier à l'autorité compétente.

CHAPITRE VI : DU CONTROLE EXTRA - JURIDICTIONNEL

ART.43. - Le contrôle exercé par la Cour des comptes en vertu de l'article 14, alinéa 2 et 3 de
l'article 15 ci-dessus vise à apprécier la qualité de la gestion et à formuler, le cas échéant,
des suggestions sur les moyens susceptibles d'en améliorer les méthodes et d'en accroître
l'efficacité et le rendement .

Il englobe tous les aspects de la gestion, y compris les systèmes d'organisation et


d’administration.

Aux fins du contrôle de gestion, la Cour apprécie la réalisation des objectifs assignés, les
moyens utilisés, les coûts des biens et services produits, les prix pratiqués et les résultats
financiers obtenus, en s'interdisant toute ingérence dans la gestion des entités contrôlées.

Le contrôle de gestion se préoccupe également de la régularité et de la sincérité des


comptabilités, ainsi que la matérialité des opérations qui y sont décrites.

ART.44. - A des périodes déterminées par décret, les ordonnateurs de dépenses publiques
transmettent à la Cour des Comptes la situation des dépenses engagées. Ces situations
comportent, par imputation budgétaire, le montant des crédits ouverts, celui des
ordonnancements et, suivant le cas les crédits restants disponibles ou, au contraire, les
dépassements avec l'indication de l'acte qui les a autorisés.

Les pièces ayant permis la préparation et la réalisation de l'engagement et de la liquidation


de la dépense sont conservées par les ordonnateurs et tenus par eux à la disposition de la
Cour des Comptes, qui peut en obtenir copies chaque fois qu'elle le juge utile.

ART.45. - Les entreprises visées à l'article 15 ci-dessus sont tenues de transmettre à la Cour
des Comptes, avant l'expiration du sixième mois suivant celui de la clôture de l’exercice,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 485


leurs budgets, bilans, comptes de résultats, et tous documents comptables et extra
comptables que la Cour estime nécessaire à son appréciation.

Les procès verbaux des conseils d’administration, des comités de direction des assemblées
générales ordinaires et extraordinaires, ainsi que les rapports des commissaires aux comptes
lui sont obligatoirement transmis.

ART.46. - Les observations et les suggestions d'amélioration ou de réforme résultant du


contrôle exercé en vertu des dispositions du présent chapitre font l'objet de
communications de la Cour des Comptes aux Ministres et Autorités Administratives
compétentes, dans des conditions fixées par décret.

Lorsque le contrôle porte sur les Entreprises Publiques, les communications prévues à
l'alinéa précédent prennent la forme de rapports particuliers qui leur sont directement
notifiés. Le rapporteur est tenu de recueillir, avant délibéré, les réponses écrites des entités
contrôlées à ses observations.

ART.47. - La Cour des Comptes établit un rapport sur chaque projet de loi de règlement.

Ce rapport est transmis au Parlement, accompagné de la déclaration générale de conformité


entre les comptes individuels des comptables et le compte général de l'Administration des
finances.

ART.48 (nouveau) - La Cour des Comptes remet annuellement au Président de la République


un rapport général, dans lequel elle expose ses observations et dégage les enseignements
qui peuvent être tirés.

Elle peut également lui adresser, à tout moment, des rapports de synthèse sur des sujets
particuliers.

Le rapport général annuel est adressé au Président du Sénat et au Président de l’Assemblée


Nationale.

Le rapport général annuel de la Cour des Comptes est publié.

CHAPITRE VII : DISPOSITIONS DIVERSES ET FINALES

ART.49 (nouveau) - La Cour des comptes est rendue systématiquement destinataire du


programme annuel d’activité des autres organes chargés du contrôle des finances publiques.

ART.50. - Les arrêts et actes de la Cour, ainsi que les décisions d'apurement administratif,
sont dispensés de la formalité du timbre et de l’enregistrement.

Les ampliations ou expéditions délivrées par la Cour ou par les fonctionnaires délégués à
l'apurement administratif sont dispensées du droit du timbre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 486


ART.51. - Les amendes et astreintes prononcées en vertu de la présente loi sont attribuées
au Trésor Public. Elles sont recouvrées dans les mêmes formes et conditions que les débets.
Elles ne peuvent faire l'objet de remise gracieuse.

ART.52. - Les membres de la Cour des comptes sont, dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de leurs fonctions, protégés, comme les magistrats de l'ordre judiciaire, contre les
menacés, attaques, outrages, injures ou diffamations dont ils pourraient être l’objet.

Quiconque, par sa conduite ou ses propos, méconnaît le respect dû à la Cour pendant les
séances peut être condamné, sans recours par décision du Président d’audience, à une
amende de 2.000 à 20.000 UM. Le président de la Cour peut requérir l'assistance des forces
de police et de sécurité pour assurer la protection de la Cour et de ses membres dans
l'exercice de leurs fonctions, ainsi que la sauvegarde des bâtiments et des archives.

ART.53. - Dans les lois et règlements en vigueur, Le nom de la Cour des Comptes sera
substitué, chaque fois qu'il y a lieu, à celui de la Cour Suprême statuant en matière
financière et à celui du Contrôle Général d'État.

ART.54. - Outre les cas de renvoi expressément prévus à différents articles ci-dessus, des
décrets fixeront, en tant que de besoin, les conditions et modalités d'application de la
présente loi, notamment le premier exercice soumis aux dispositions des articles 14, alinéa
1er et 47 ci-avant.

ART.55. - Sont abrogées toutes dispositions légales ou réglementaires contraires à celles de


la présente loi et notamment celles des articles 45 à 116 de la loi 83 - 144 du 23 Juin 1983
portant réorganisation de la Justice et celles des décrets n° 29 - 87 du 3 Mars 1987 créant et
organisant le contrôle général d'État et 51.92 du 14 Juin 1992 supprimant cet organe de
contrôle et fixant un régime transitoire .

ART.56. - La présente loi sera publiée au journal officiel et exécutée comme loi de l’État.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 487


2. Loi n° 93-20 du 20 janvier 1993 portant Statut des membres de la Cour des Comptes
modifiée par l’Ordonnance n° 2007-07 du 12 janvier 2007

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Article premier (nouveau) : les membres de la Cour des Comptes forment un corps de
contrôle des finances publiques, régi par les dispositions de la présente loi et par celles non
contraires au statut général de la fonction publique.

Les membres de la Cour des Comptes ont la qualité de magistrat.

ART.2.-Ont la qualité de membres de la Cour des comptes, en vertu de l’article 6 alinéa 1er
de la loi relative à cette institution :

- Le Président de la Cour des Comptes ;

- Les Présidents des chambres ;

- Les Présidents de sections ;

- Les Conseillers ;

- Les auditeurs ;

Aux membres de la Cour sont dévolues les attributions prévues par la loi précitée et ses
décrets d’application.

RT.3.-Les membres de la Cour sont, à l’exception du président, qui est placé hors hiérarchie,
répartis entre les quatre grades suivants :

- Le premier grade, qui se compose de cinq échelons ;


- Le deuxième grade, qui en comprend quatre ;
- Le troisième grade, qui en comporte trois ;
- et le quatrième grade, qui en compte trois.
Les membres appartenant à chacun de ces grades portent, dans l’ordre du classement ci-
dessus le titre de premier conseiller, conseiller, premier auditeur et auditeur.

Les membres d’un grade donné ont, dans les conditions définies par le présent statut,
vocation à accéder au grade immédiatement supérieur.

La répartition des effectifs entre les différents grades (péréquation) est fixée par décret.

Les présidents de chambres et le secrétaire général de la cour visés aux articles 6 et 9 de la


loi relative à la cour des comptes sont nommés parmi les premiers conseillers ou, à défaut
parmi les conseillers ayant atteint le quatrième échelon de leur grade.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 488


Les présidents de sections prévus à l’article 6 de la loi précitée sont désignes parmi les
membres de la cour ayant atteint au moins le troisième échelon du troisième grade.

Aucun membre de la cour ne peut recevoir une affectation lui donnant autorité sur un
collègue plus gradé.

ART.4.-Les membres de la cour des comptes sont administrativement placés sous l’autorité
du président de la cour qui peut, sans porter atteinte à leur liberté de décision, leur adresser
toutes observations et recommandations susceptibles d’assurer le bon fonctionnement de
l’institution ou de garantir une correcte application des lois et règlements.

ART.5.-Les membres de la cour exercent, en toute indépendance, les attributions qui leur
sont dévolues par la loi portant organisation et fonctionnement de la cour des comptes et
par la présente loi.

Ils sont , conformément aux dispositions du code pénal et des autres lois en vigueur ,
protégés contre les menaces ,attaques , outrages , injures ou diffamations dont ils peuvent
être objet dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions .

La réparation du préjudice direct qui en résulterait incombe, dans tous les cas non prévus
par la législation sur les pensions, à l’État, qui se trouve alors subrogé dans les droits et
actions de la victime contre l’auteur du dommage.

ART.6.-Aucune poursuite pénale ne peut être exercée contre un membre de la cour des
comptes sans l’avis préalable du conseil supérieur institué à l’article 15 ci-dessous.

La protection visée à l’alinéa précédent cesse de jouer s’il y a crime ou délit flagrant. Dans ce
cas, la cour est informée, sans délai de l’arrestation.

ART.7.-Sauf cas prévus par les lois et règlements en vigueur, les membres de la cour ne
peuvent être requis pour d’autres services publics que ceux découlant de leurs fonctions.

CHAPITRE II : DEVOIRS ET OBLIGATIONS DES MEMBRES DE LA COUR DES COMPTES

ART.8.-Les membres de la cour portent aux audiences plénières solennelles et aux audiences
consacrées à la sanction des fautes de gestion un costume dont les caractéristiques sont
fixées par décret.

ART.9.-A l’occasion de leur première nomination et de leur entrée en fonctions, les membres
de la cour sont installés en audience plénière solennelle, au cours de laquelle ils prêtent le
serment prévu à l’article 10 de la loi relative à la cour des comptes.

ART.10.-Tout au long de leur carrière, les membres de la cour sont astreints à suivre les
stages et séminaires organisés à leur intention dans le cadre de la formation continue.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 489


ART.11.-Les membres de la cour des comptes sont tenus au secret professionnel ; ils
doivent, en toutes circonstances, faire preuve de la réserve, de l’honnêteté et de la dignité
qui découle de leur fonction.

Toute activité, démonstration ou prise de position politique, ainsi que toute action
concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement de la cour leur sont interdites.

IL leur est également interdit d’avoir sous quelque dénomination que ce soit , directement
ou par personne interposée , des intérêts dans un organisme sur lequel s’exerce le contrôle
de la cour .

ART.12.-Toute personne dont la responsabilité est susceptible d’être engagée dans le cadre
d’un contrôle déterminé ne peut, si elle a des raisons de suspecter l’impartialité d’un
membre de la cour des comptes, demander sa récusation par requête motivée adressée au
président de la cour, sur laquelle il statue par ordonnance prise en chambre du conseil.

Les membres de la cour sont tenus de signaler à temps au président de la chambre dont ils
relèvent ou, à défaut, au président de la cour, tout fait de nature à faire naître un doute sur
leur objectivité ou leur indépendance ; ils doivent, en pareille circonstance, demander à être
déchargés.

ART.13.- Tout membre de la cour a l’obligation, avant d’entrer en fonction, de déclarer, par
écrit et sur l’honneur, les biens meubles et immeubles composant sa fortune, ainsi que ceux
de son conjoint et de ses enfants mineurs.

Toute modification affectant le patrimoine des intéresses doit, aussitôt, faire l’objet d’une
déclaration complémentaire établie dans les mêmes conditions.

Le président de la cour des comptes peut demander à l’administration, qui est tenue de les
lui fournir, toutes informations concernant la fortune des membres de la cour et ceux de
leur famille visés ci-dessus.

Un décret précisera, en tant que de besoin, les modalités d’application du présent article.

ART.14.-Les fonctions de membre de la cour des comptes sont incompatibles avec:

1. La qualité de membre du gouvernement ;


2. Tout mandat électif ;
3. Toute fonction publique et toute autre activité professionnelle ou salariée, à
l’exception des fonctions de recherche ou d’enseignement, dont l’exercice est
soumis, dans tous les cas, à autorisation préalable et révocable du président de la
cour ;
4. Les fonctions de contrôleur financier ou de commissaire aux comptes d’organismes
assujettis au contrôle de la cour.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 490


CHAPITRE III : DU CONSEIL SUPERIEUR

Art. 15 (nouveau) Il est institué un Conseil Supérieur de la Cour des Comptes composé
comme suit :

- Président : le Président de la Cour des Comptes ;


- Vice-président : un Conseiller du Président de la République désigné à cet effet ;
- Membres :
- Les Présidents de chambres ;
- Le Commissaire du Gouvernement près la Cour des Comptes ;
- Le Secrétaire général de la Cour des Comptes ;
- Un représentant du Sénat non membre du Parlement ;
- Un représentant de l’Assemblée Nationale non membre du Parlement ;
- Un représentant du Ministère de la Justice ;
- Un représentant du Ministère des Finances ;
- Un représentant du Ministère de la Fonction Publique ;
- Un délégué représentant les conseillers du premier et du deuxième grade élu par
ses pairs ;
- Un délégué représentant les auditeurs du troisième et du quatrième grade élu
par ses pairs.

A l’exception du Président de la Cour, des présidents de chambres, du secrétaire général et


du commissaire du gouvernement, le mandat des membres du Conseil élus ou désignés est
de trois ans.

Ne peuvent êtres désignés membres du Conseil Supérieur de la Cour, les personnes contre
lesquelles ont été relevées des infractions relatives à la gestion des fonds publics.

Le secrétaire général assure le secrétariat du Conseil. A ce titre, il en prépare les travaux et


assure la conservation des archives.

Les modalités d’élection des représentants des conseillers et auditeurs sont fixées par
ordonnance du Président de la Cour.

ART.16.- Le conseil supérieur se réunit au siège de la cour des comptes, sur convocation de
son président. Pour délibérer valablement, le nombre des présents ne doit pas être inférieur
à la majorité des membres du conseil.

Les avis et décisions du conseil sont votés à la majorité des voix En cas de partage, celle du
président est prépondérante.

ART.17.-En dehors des attributions qui lui sont conférées par la présente loi, le conseil peut
être consulté sur toutes les questions intéressant le statut des membres de la cour des
comptes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 491


CHAPITRE IV : NOMINATION, RECRUTEMENT ET REMUNERATION

ART.18.-Les nominations à tous les grades de la hiérarchie et aux fonctions supérieures de la


cour des comptes sont faites par décret.

ART.19.-Nul ne peut être nommé membre de la cour des comptes s’il ne remplit les
conditions ci-après :

1. être de nationalité mauritanienne ;


2. être âgé de vingt cinq ans au moins ;
3. jouir de tous ses droits civiques ;
4. être physiquement apte à exercer ses fonctions ;
5. être de bonne moralité ;
6. se trouver en position régulière au regard des lois relatives au service militaire ;
7. avoir le diplôme et / ou l’expérience exigés à l’entrée du corps.
ART.20.-Les auditeurs de la cour des comptes sont recrutés par voie de concours ouvert :

1. Aux titulaires d’un doctorat ou d’un diplôme de troisième cycle de l’enseignement


supérieur, obtenus dans une discipline intéressant la cour, notamment en droit,
comptabilité, finances publiques, gestion ou économie, justifiant d’une expérience
professionnelle de deux ans au moins, acquise en qualité de fonctionnaire,
d’auxiliaire ou de contractuel au service de l’État ou de tout autre organisme public
ou parapublic ;
2. Aux titulaires de diplôme du cycle A long de l’école nationale d’administration,
d’une maîtrise ou d’un diplôme équivalent obtenu dans l’une des disciplines visées à
l’alinéa précédent, justifiant d’une expérience professionnelle de cinq ans au moins,
acquise en qualité de fonctionnaire, d’auxiliaire ou de contractuel au service de
l’État ou de tout autre organisme public ou parapublic.

Le recrutement des candidats se fait conformément aux paragraphes précédents ; s’il s’agit
de fonctionnaires ou de magistrats, ils seront recrutés à l’échelon leur permettant de
pouvoir bénéficier d’un traitement qui ne peut être inférieur au traitement qu’ils
percevaient dans leur ancienne situation.

ART.21.-Les premiers auditeurs sont nommés, pour la totalité des postes à pourvoir, au
choix parmi les auditeurs ayant atteint le dernier échelon de leur grade.

ART.22.- Les conseillers sont, pour la totalité des postes à pourvoir, nommés au choix parmi
les premiers auditeurs ayant accédé au dernier échelon de leur grade.

ART.23.- Les premiers conseillers sont, pour tous les postes à pourvoir, nommés au choix
parmi les conseillers ayant accédé au dernier échelon de leur grade.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 492


ART.24.- Tout membre de la cour des comptes recruté par voie de concours est, pendant
deux ans, placé, en qualité de stagiaire, au premier échelon de son grade.

Au cours de cette période probatoire, qui est ramenée à une année pour les titulaires du
doctorat, il est tenu de suivre une formation pratique dont les modalités seront définies par
décret.

A l’expiration de la dite période, le membre stagiaire est, sur avis du conseil supérieur de la
cour des comptes, soit titularisé, soit autorisé à effectuer une nouvelle et dernière année,
soit encore réintégré dans son corps ou emploi d’origine, soit enfin licencié en application
du statut général de la fonction publique.

L’année de prolongation n’entre pas en compte pour l’avancement.

ART.25.- Un décret d’application fixera les modalités d’organisation des concours prévus à
l’article 20.

ART.26.- La rémunération et les avantages des membres de la cour des comptes sont fixés
par décret.

CHAPITRE V : NOTATION ET AVANCEMENT

ART.27.- L’activité de chaque membre de la cour des comptes donne lieu, tous les ans, à
l’établissement par le président de la cour d’une fiche de notation individuelle contenant
une note chiffrée sur 20, une appréciation générale et tous renseignements sur sa valeur
professionnelle et morale.

A cette fin, le président de la cour recueille, le cas échéant, l’avis des chefs hiérarchique du
membre concerné.

Les modalités de la notation sont fixées par ordonnance du président de la cour, le conseil
supérieur entendu.

ART.28.- L’avancement des membres de la cour comprend l’avancement de grade et


l’avancement d’échelon dans le même grade. IL a lieu de façon continue, de grade à grade et
d’échelon à échelon.

L’avancement d’échelon à l’intérieur des grades s’effectue à l’ancienneté. IL est constaté par
décision du président de la cour .Le temps nécessaire pour accéder à l’échelon supérieur est
de deux ans.

L’avancement de grade s’effectue exclusivement au choix. Pour être promu au grade


supérieur, le membre de la cour doit avoir accédé au dernier échelon de son grade et être
inscrit au tableau annuel d’avancement.

Le temps passé en disponibilité n’est pas compté pour le calcul de l’ancienneté.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 493


Les modalités d’établissement du tableau d’avancement sont fixées par décret.

CHAPITRE VI : DE LA DISCIPLINE

ART.29.- Tout manquement par un membre de la cour des comptes aux convenances de son
état constitue une faute disciplinaire. Les habitudes notoires d’intempérance entraînent la
révocation.

ART.30.- Outre les avertissements que peut donner le président de la cour des comptes, en
dehors de toute action disciplinaire, les sanctions applicables aux membres de la cour sont :

1. le blâme avec inscription au dossier ;


2. la radiation du tableau d’avancement ;
3. l’abaissement d’échelon ;
4. l’exclusion temporaire privative de toute rémunération pour une durée
n’excédant pas les six mois ;
5. La rétrogradation ;
6. La mise à la retraite d’office, ou l’admission à cesser ses fonctions lorsque le
membre de la cour des comptes n’a pas droit à une pension de retraite ;
7. La révocation avec ou sans suspension des droits à la pension.

ART.31.- Les sanctions visées au 5e, 6e et au 7e de l’article précédent sont prononcées par
décret, sur avis du conseil supérieur de la cour des comptes. Toutes les autres font l’objet
d’une décision du dit conseil, signée de son président et des membres présents.

ART.32.- Le conseil supérieur est saisi par le président de la cour chaque fois que des faits
susceptibles d’entraîner une sanction disciplinaire sont portés à sa connaissance.

Le conseil désigne en son sein un rapporteur chargé de l’enquête, qui doit être d’un rang au
moins égal à celui du membre de la cour mis en cause .Ce rapporteur recueille les
explications de la personne visée, procède aux investigations qu’il juge utiles et transmet au
conseil son rapport.

Le conseil cite le membre de la cour objet de la poursuite disciplinaire à comparaître et lui


donne un délai de quinze jours pour prendre connaissance de l’ensemble des pièces versées
au dossier. La personne concernée peut se faire assister d’un défenseur de son choix.

Au jour fixé pour la comparution et après lecture du rapport, le conseil statue à huis-clos, le
membre de la cour incriminé et, le cas échéant, son défenseur préalablement entendus.

En l’absence du mis en cause ou de son défenseur, régulièrement informés de la date de la


comparution, et hors le cas de force majeure, le conseil statue valablement au vu des pièces
versées au dossier.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 494


Art. 33 (nouveau) : les actes pris en application de l’article 31 ci-dessus sont versés au
dossier du membre de la Cour concerné.

ART.34.- Le président de la cour des comptes , saisi d’une plainte ou informé de faits
justifiant des poursuites disciplinaires contre un membre de la cour ,peut, s’il y a urgence et
après avis des chefs hiérarchiques de ce dernier ,lui interdire l’exercice de ses fonctions
jusqu’à décision définitive sur l’action disciplinaire.

L’interdiction temporaire visée à l’alinéa précédent peut comporter privation du droit à


rémunération, à l’exception des prestations familiales. Cette décision, prise dans l’intérêt du
service, ne peut être rendue publique.

Lorsque le membre suspendu n’a subi aucune sanction disciplinaire ou n’a fait l’objet que
d’une sanction autre que celle correspondant aux quatre derniers cas visés à l’art.30, il a
droit au règlement de l’intégralité de sa rémunération.

ART.35.- L’acte portant sanction disciplinaire est notifié au membre de la cour concerné en
la forme administrative .IL prend effet au jour de cette notification.

Toutefois, si cet acte fait à l’interdiction provisoire prévue à l’article précédent, et s’il
concerne une sanction autre que le blâme ou la radiation du tableau d’avancement, ses
effets remonteront au jour de la suspension.

CHAPITRE VII : DES POSITIONS

ART.36.- Tout membre de la cour des comptes est placé dans l’une des positions suivantes:

- en activité ;
- en détachement ;
- en disponibilité ;
- sous les drapeaux.

Art. 37 (nouveau) : le congé annuel des membres de la Cour des Comptes est accordé par
décision du Président de la Cour des Comptes. Il est fixé à quarante cinq (45) jours.

ART.38.- Aucun membre de la cour des comptes, ne peut sur sa demande, être placé en
position de détachement ou de disponibilité s’il n’a dix (10) ans au moins d’activité effective
au sein de la cour.

Les membres stagiaires ne peuvent être mis en détachement ni en disponibilité.

La proportion maximum des membres de la cour susceptibles d’être placés en détachement


et en disponibilité ne peut dépasser cumulativement le 1/10 de l’effectif.

ART.39.- Le détachement et la mise en disponibilité résulte d’une décision du président de la


cour des comptes, prise parés avis du conseil supérieur de la cour.
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 495
La réintégration en fin de détachement ou de disponibilité est également prononcée par
décision du président de la cour.

CHAPITRE VIII : DE LA CESSATION DES FONCTIONS

ART.40.- La cessation définitive des fonctions entraîne radiation des cadres et perte de la
qualité de membre de la cour des comptes.

Elle résulte :

1. de la démission régulièrement accordée ;


2. de l’admission à cesser ses fonctions lorsque le membre n’a pas droit à la pension ;
3. de la mise à la retraite ;
4. de la révocation.
Sauf le cas de la mise à la retraite pour limite d’âge, les autres cas de cessation de fonctions
sont constatés par décret, après avis du conseil supérieur de la cour des comptes.

ART.41.- La limite d’âge des membres de la cour des comptes est fixée à soixante ans.
Toutefois, les membres de la cour peuvent faire valoir leurs droits à la retraite après 35 ans
de service effectif.

La mise à la retraite pour limite d’âge fait l’objet d’une décision du président de la cour.

Un membre de la cour des comptes atteint par la limite d’âge peut, pour les nécessités du
service, être maintenu en activité par décret, sur proposition du président de la cour, pour
un an renouvelable.

Le régime de pension applicable aux membres de la cour des comptes est le même que celui
des autres fonctionnaires.

ART.42.- Les membres de la cour des comptes admis à faire valoir leurs droits à la retraite
peuvent, s’ils ont exercé des fonctions à la cour des comptes pendant au moins vingt ans, se
voir conférer l’honorariat par l’autorité investie du pouvoir de nomination.

Ils continuent de jouir des honneurs et privilèges attachés à leur état et peuvent assister, en
costume d’audience, aux cérémonies solennelles de la cour .Ils prennent rang à la liste des
membres en activité appartenant au même grade.

CHAPITRE IX : DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

ART.43.- Pour la constitution initiale du corps, et jusqu’au 31 décembre 1995, les membres
de la cour des comptes peuvent être recrutés dans les conditions qui seront déterminées par
décret.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 496


Les conseillers et vérificateurs en service à la cour au moment de l’adoption de la présente
loi pourront être maintenus en fonction aussi longtemps que le fonctionnement de cette
institution le requiert.

ART.44.- En attendant la constitution de l’assemblée plénière solennelle, les membres de la


cour prêtent serment devant le Président de la République.

ART.45.- Outre les cas de renvoi expressément prévus à différents articles ci-dessus, des
décrets fixeront, en tant que de besoin, les conditions et modalités d’application de la
présente loi.

ART.46.- Sont abrogés toutes dispositions contraires à la présente loi et notamment celles
du décret n°51/92 du 14 Juin 1992 portant suppression du contrôle général d’état et
transfert de ses moyens à la cour des comptes.

ART.47.- La présente loi sera publiée au journal officiel et exécutée comme loi de l’État.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 497


3. Décret n° 94.044 du 24 avril 1994 fixant les modalités d’application de certaines
dispositions de la loi portant statut des membres de la Cour des comptes

RTICLE PREMIER : Le présent décret fixe les modalités d’application des articles 3, 13, 18, 2O,
24 à 26 et 43 de la loi n° 93.2O du 26 Janvier 1993.

CHAPITRE I : RECRUTEMENT - ÉCHELONNEMENT INDICIAIRE

ART.2 : Pour la constitution initiale du corps et jusqu’au 31 Décembre 1995, le recrutement


des membres de la Cour des Comptes a lieu, en application de l’article 43 de la loi susvisée,
conformément aux articles 3 à 9 ci-dessous.

ART.3 : Les fonctionnaires, auxiliaires et contractuels de l’État ou de tout organisme public


ou parapublic, à l’exclusion de ceux en service à la Cour des Comptes à la date d’adoption du
statut précité, sont recrutés en qualité de membre de la Cour, par voie de sélection, compte
tenu des dispositions ci-après :

1°/ Pour les titulaires d’un doctorat ou d’un diplôme de 3e cycle de l’enseignement
supérieur obtenu dans l’une des disciplines énoncées à l’article 2O du statut, aucune
condition d’expérience professionnelle n’est exigée.

2°/ Pour les titulaires du diplôme du cycle A long de l’école nationale d’administration, d’une
maîtrise ou d’un diplôme équivalent obtenu dans l’une de ces mêmes disciplines,
l’expérience professionnelle requise est ramenée de 5 à 3 ans.

ART.4 : Les fonctionnaires et agents en service à la Cour des Comptes, à la date d’adoption
du statut, peuvent être recrutés en qualité de membre de la Cour sans être astreints à la
sélection prévue à l’article 3, dans les conditions ci-après :

- en avoir fait la demande, par écrit, au président de la Cour, dans le délai d’un
mois à compter de la publication du présent décret ;
- être titulaire de l’un des diplômes exigés.
S’ils n’ont pas opté pour l’intégration au corps des membres de la Cour, ou s’ils ne sont pas
titulaires de l’un des diplômes requis, les fonctionnaires et agents visés à l’alinéa précédent
peuvent être remis à la disposition de leur administration d’origine, par décision du
président de la Cour.

ART.5 : Les personnes recrutées selon les modalités de l’art.4 sont dispensées de la période
probatoire prévue à l’art.24 du statut.

Les fonctionnaires et agents qui doivent réintégrer leur corps ou emploi d’origine, en
application de l’art.24 alinéa 3, sont réputés, au regard de l’ancienneté, ne l’avoir jamais
quitté.

ART.6 : La sélection prévue à l’article 3 est effectuée par un jury, su la base :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 498


- des diplômes requis ;
- des disciplines intéressant la Cour ;
- d’un entretien permettant d’évaluer les connaissances et l’expérience acquises.
Le jury classe les candidats par ordre de mérite.

Dans cet ordre, le président de la Cour propose, dans la limite des places disponibles, le
recrutement en qualité de membre de la Cour, des personnes sélectionnées, sous réserve
qu’elles remplissent les conditions prévues par le statut, à l’article 19.

ART.7 : Le nombre des places offertes, la composition du jury et les modalités de la sélection
sont fixés par ordonnance du président de la cour.

ART.8 : Toue personne postulant à un emploi de membre de la cour doit s’engager à fournir,
avant d’entrer en fonction, la déclaration prévue à l’article 13 du statut.

ART.9 : Les personnes recrutées en application des articles 3 et 4 sont classées ainsi qu’il suit

- Si elles ont la qualité de fonctionnaire ou de magistrat, au grade et à l’échelon


correspondant à l’indice atteint dans le corps d’origine ou, à défaut, à l’échelon
immédiatement supérieur ;
- S’il s’agit d’auxiliaires ou de contractuels, au premier échelon du quatrième grade.
ART.10 : L’échelonnement indiciaire applicable au corps des membres de la cour des
comptes est fixé ainsi qu’il suit :

- Premier grade :

- 5ème échelon : 1.500


- 4ème échelon : 1.450
- 3ème échelon : 1.400
- 2ème échelon : 1.350
- 1er échelon : 1.300
- Deuxième grade
- 4ème échelon : 1.250
- 3ème échelon : 1.200
- 2ème échelon : 1.150
- 1 er échelon : 1.100
- Troisième grade
- - 3ème échelon : 1.050
- - 2ème échelon : 1.000
- - 1 er échelon : 950
- Quatrième grade
- - 3ème échelon : 940
- - 2ème échelon : 920
- - 1 er échelon : 900

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 499


CHAPITRE II : REMUNERATION - AVANTAGES EN NATURE

ART.11 : Outre le traitement de base et les allocations familiales, les membres de la cour
bénéficient d’indemnités et d’avantages en nature.

Les indemnités sont dues au titre de :

- de la fonction ;

- de la responsabilité, le cas échéant ;

- des sujétions ;

- des frais d’eau et d’électricité ;

- des frais de transport urbain ;

Les avantages en nature comprennent :

- Le droit au logement et à l’ameublement ;

- Le droit à la domesticité.

ART.12 : Les indemnités allouées aux membres de la cour sont fixées mensuellement à :

- 10.000 UM, au titre de la fonction ;

- 15.000 UM, au titre des sujétions nettes de tous impôts ;

- 8.000 UM, pour frais d’eau et d’électricité ;

- 10.000 UM, pour frais de transport urbain.

Au cas où l’état ne met pas à leur disposition un logement meublé, une allocation
compensatrice mensuelle de 35.000 UM leur est versée.

Ils ont droit, en outre, à un domestique s’ils sont classés au quatrième ou au troisième grade
et à deux domestiques s’ils sont du second ou du premier grade.

ART.13 : L’indemnité de sujétion et l’indemnité pour frais d’eau et d’électricité sont , en ce


qui concerne les titulaires des fonctions supérieures énumérées à l’article 18 ci-après
respectivement portées à 35.000 UM et 10.000 UM .

Le logement et l’ameublement leur sont assurés en nature.

Ils ont droit, en outre, à un véhicule de fonction et aux services de trois domestiques, dont
un chauffeur.

L’attribution du logement et du véhicule de fonction est exclusive des indemnités


correspondantes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 500


ART.14 : Les présidents de section bénéficient des indemnités et avantages en nature
mentionnés à l’article 12. Cependant, leurs indemnités de fonction et de transport sont
respectivement portées à 15.000 UM et 10.000 UM.

ART.15 : Tout membre de la cour des comptes a droit au titre des frais de mission, à
l’intérieur du territoire national, à une allocation de 4.000 UM par jour.

CHAPITRE III : DISPOSITIONS DIVERSES

ART.16 : Les fonctions supérieures de la cour, faisant l’objet de nomination par décret en
application de l’article 18 du statut sont les suivantes :

- Président de chambre ;
- Commissaire du gouvernement ;
- Secrétaire général.

ART.17 : Par dérogation aux dispositions des alinéas 5 et 6 de l’article 3 du statut, les
présidents de chambre, le secrétaire général et le président de section sont choisis parmi les
membres de la cour ayant atteint le grade et l’échelon le plus élevé, sous resserve des
dispositions du dernier alinéa de ce même article.

ART.18 : Le commissaire du gouvernement bénéficie, en plus du traitement de base à


l’indice atteint dans son corps d’origine, des mêmes indemnités et avantages en nature que
les présidents de chambres et le secrétaire général de la cour.

ART.19 : Le commissaire adjoint du gouvernement a, en sus du traitement de base à l’indice


atteint dans son corps d’origine, les mêmes indemnités et avantages en nature que ceux
d’un président de section.

ART.20 : Les membres de la cour peuvent être affectés à des tâches administratives au sein
de la cour.

ART.21 : Outre les cas de renvoi prévus aux différents articles ci-dessus, des ordonnances du
président de la cour fixeront, en tant que de besoin, les modalités d’application du présent
décret.

ART.22 : Le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République , le Ministre des


finances et le Président de la cour des comptes sont chargés , chacun en ce qui le concerne ,
de l’application de ce décret , qui sera publié au journal officiel .

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 501


4. Décret n°96-041 du 30 mai 1996 fixant les modalités d’application de la loi n° 93.19 du
26 janvier 1993, relative à la Cour des Comptes

ARTICLE PREMIER - Le présent décret a pour objet de fixer les modalités d’application de la
loi n° 93.19 du 26 janvier 1993 relative à la Cour des comptes, son organisation, son
fonctionnement, les procédures applicables devant elle et les suites du contrôle qu’elle
exerce.

CHAPITRE I: Siège, Organisation et fonctionnement de la Cour des comptes.

ART 2 - Le siège de la Cour des comptes est établi à Nouakchott. Toutefois, la Cour et ses
différentes chambres peuvent en cas de besoin, tenir des réunions ou des audiences dans la
capitale d’une Wilaya.

Le président de la Cour des comptes assure la direction générale de cette institution, dans
les conditions prévues par la loi n° 93.19 du 26 janvier 1993 et par le présent décret.

ART 3 - La Cour des comptes est organisée en formation, soit délibérantes, soit
consultatives.

SECTION I : Formation de la Cour des comptes.

ART 4 - La Cour des comptes siège en audience plénière solennelle dans les cas suivants:

- l’ouverture de son activité annuelle;

- l’installation de nouveaux membres.

Ces audiences, auxquelles assistent en tenue de cérémonie tous les membres de la Cour ,
sont publiques.

ART 5 - La chambre du conseil est formée du Président de la Cour, des Présidents de


chambres, de cinq membres de la chambre des finances publiques et de deux membres de la
chambre des entreprises publiques, tous désignés dans l’ordre des grades. A égalité de
grade, la préférence est donnée à l’ancienneté au sein de la chambre, et ensuite à l’âge.

Les conseillers en service extraordinaire n’y siègent que pour les délibérations relatives aux
comptes et à la gestion des entreprises publiques mentionnées à l’article 15 de la loi n°93.19
du 26 janvier 1993.

La composition de la chambre du conseil est arrêtée, chaque fois qu’il y a lieu, par
ordonnance du Président de la Cour.

La chambre du conseil arrête, après en avoir délibéré:

- le texte du rapport sur le projet de loi de règlement;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 502


- le texte de la déclaration générale de conformité;

- celui du rapport général annuel.

Elle statue sur les amendes prévues aux articles 21 et 40 de la loi n° 93.19 du 26 janvier
1993, dans les conditions énoncées à l’article 74 du présent décret.

Elle délibère sur les avis demandés par le Gouvernement en application de l’article 5 de la loi
n° 93.19 du 26 janvier 1993.

ART 6 - Les chambres réunies sont composées du Président de la Cour, des Présidents de
chambre et de trois membres par chambre désignés dans l’ordre des grades, à l’exclusion de
ceux qui ont pris part à l’arrêt attaqué. A grade égal, la préférence est donnée à l’ancienneté
au sein de la chambre, et ensuite à l’âge.

Leur composition est arrêtée, avant chaque audience, par ordonnance du Président de la
Cour.

Les chambres réunies statuent sur les pourvois en cassation dirigés contre les arrêts
définitifs rendus par les chambres, en application des articles 25, 31, et 41, alinéa 2, de la loi
n° 93. 19 du 26 Janvier 1993.

Le Président de la Cour peut, de sa propre initiative, ou sur proposition d’une chambre ou à


la demande du commissaire du Gouvernement, leur soumettre, pour avis, toute question de
procédure ou de jurisprudence.

ART 7 - La Cour des comptes comporte deux chambres, dénommées respectivement :

- la chambre des finances publiques ;

- la chambre des entreprises publiques.

Chaque chambre est formée d’un président, de conseillers, d’auditeurs et s’il y a lieu de
conseillers en service extraordinaire.

Les Présidents de chambre sont nommés conformément aux dispositions des articles 3 et 18
de la loi n° 93.20 du 26 janvier 1993. Ils sont supplées, en cas d’absence ou d’empêchement,
par le Président de section le plus ancien dans la fonction ou, à défaut, par le membre le plus
gradé au sein de la chambre; l’intérim s’effectue par ordonnance du Président de la Cour.

La composition des chambres est fixée par décision du Président de la Cour, la conférence
des présidents et du commissaire du gouvernement entendu.

ART 8 - Les présidents de chambre dirigent les activités de leurs chambres.

A ce titre, ils :

- président les audiences et réunions de leur chambre;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 503


- soumettent au Président de la Cour des propositions en vue de l’établissement du
programme annuel d’activité et mettent en œuvre le programme approuvé;
- répartissent les dossiers entre les membres de leur chambre ou, le cas échéant, entre
ses sections, et veillent à leur traitement;
- informent régulièrement le Président de la Cour sur l’état d’exécution du programme,
et lui proposent toutes mesures propres à accroître les performances de l’institution;
- s’assurent de la qualité des travaux effectués au sein de la chambre, en veillant au
perfectionnement constant de ses membres et à l’application des méthodologies,
guides et normes de vérification édités par la cour. Ils formulent toutes suggestions
pour l’amélioration de ces instruments de travail;
- transmettent au Président de la Cour les propositions d’insertion au rapport général
émanant de leur chambre.

ART 9 - La chambre des finances publiques connaît des comptes et de la gestion des services
de l’État, des collectivités publiques locales et des établissements publics à caractère
administratif.

A ce titre, elle :

- transmet au Président de la Cour les propositions d’insertion au rapport général.


- vérifie la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses décrites dans les
comptabilités publiques;
- s’assure du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les services et
organismes visés à l’alinéa précédent;
- juge les comptes des comptables publics, patents ou de fait, et prononce à leur
encontre les amendes et astreintes pour retard, le tout conformément aux
dispositions des articles 13, 14, 16 et 27 à 32 de la loi 93.19 du 26 janvier 1993.
Statuant en matière juridictionnelle, la chambre des finances publiques est composée
exclusivement des membres titulaires.

ART 10 - La chambre des entreprises publiques connaît des comptes et de la gestion des
entreprises visées à l’article 15 de la loi n° 93.19 du 26 janvier 1993, dans les conditions
prévues aux articles 43, 45 et 46, alinéa 2, de cette même loi.

ART 11 - Le jugement des fautes de gestion est attribué à une formation composée, sous la
présidence du Présidence de la Cour, des deux Présidents de chambre et de deux membres
de la Cour, désignés en fonction des grades, de préférence parmi ceux qui n’ont pas eu à
connaître de l’affaire au cours de l’instruction.

Par dérogation aux dispositions de l’alinéa 2 de l’article 14 ci-dessous, le rapporteur n’a pas
voix délibérative.

ART 12 - Des sections peuvent être créées au sein des chambres. Elles sont chargées
exclusivement d’une activité d’instruction ou d’enquête, leurs rapports étant

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 504


obligatoirement délibérés en chambre.

La création des sections de chambre, leur organisation et leur fonctionnement font l’objet
d’une décision du Président de la Cour, après avis de la conférence des présidents et du
commissaire du gouvernement.

Les Présidents de section sont nommés par décision du Président de la Cour, sur proposition
du Président de la chambre concernée.

ART 13 - Sous réserve des dispositions de l’article 12, alinéa 3, de la loi n° 93.19 du 26
janvier 1993 et de celles de l’article 9 in fine du présent décret, tous les membres d’une
formation donnée peuvent prendre part à ses délibérations.

Toute délibération de la cour est préparée par une instruction préalable dont les résultats
sont consignés dans un rapport établi par un ou plusieurs rapporteurs désignés par le
Président de la formation compétente, parmi les membres de celle-ci.

ART 14 - Aucune formation délibérante ne peut se réunir régulièrement en l’absence de plus


de la moitié de ses membres. Les délibérations sont prises à la majorité des membres
présents. En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.

Sous réserve des dispositions de l’article 11, alinéa 2, les rapporteurs participent aux débats
avec voix délibérative.

ART 15 - Le comité du rapport général et des programmes comprend le Président de la Cour,


les Présidents de chambre, le commissaire du Gouvernement, le secrétaire général et cinq
membres par chambre, élus pour un an par leurs pairs au sein de la chambre.

Il peut constituer en son sein une ou plusieurs commissions spécialisées.

Il délibère sur le programme annuel d’activités, dans les conditions prévues à l’article 8 de la
loi 93.19 du 26 janvier 1993.

Il élabore le projet de rapport général, qui est ensuite délibéré en chambre du conseil,
conformément aux dispositions de l’article 5.

ART 16 - La conférence des présidents et du commissaire du gouvernement est composée


du Président de la Cour, des Présidents de chambre et du commissaire du gouvernement.

Le secrétaire général en tient le secrétariat. Il prend part aux débats; sa voix est purement
consultative.

Hors les cas où son intervention est expressément prévue par la loi n°93.19 du 26 janvier
1993 ou par le présent décret, la conférence des présidents et du commissaire du
gouvernement est consultée, à l’initiative du Président de la Cour, sur l’organisation des
travaux de l’institution.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 505


ART 17 - Outre les formations consultatives visées aux articles 15 et 16, le président de la
Cour peut instituer, par décision, d’autres comités ou commissions chargées de tâches
spécifiques.

Section II : Le Commissaire du Gouvernement.

ART 18 - Le commissaire du gouvernement est assisté d’un commissaire adjoint du


gouvernement. Tous deux sont nommés dans les conditions prévues à l’article 11 de la loi n°
93.19 du 26 janvier 1993.

Il est présent ou représenté dans les formations consultatives instituées au sein de la Cour,
quand il n’en est pas membre.

ART 19 - Le commissaire du gouvernement veille à la bonne application des lois et


règlements.

Il adresse des réquisitions ou conclusions orales ou écrites aux différentes chambres.

Il peut communiquer avec les autorités administratives ou judiciaires.

Il tient l’état des ordonnateurs et des comptables publics, ainsi que celui des entreprises
publiques assujetties au contrôle de la Cour.

Il veille à la production des comptes et des pièces justificatives dans les formes et délais
réglementaires

Il défère à la Cour les opérations présumées constitutives de gestion de fait.

A la demande du Premier Ministre, du Ministre des finances, ou de tout autre Ministre


lorsqu’un fonctionnaire ou un agent placé sous son autorité est impliqué, le commissaire du
Gouvernement saisit la Cour des fautes de gestion visées à l’article 33 de la loi n° 93.19 du 26
janvier 1993.

Il requiert l’application des amendes et astreintes prévues par la loi.

ART 20 - Le commissaire du gouvernement présente des conclusions ou des réquisitions


écrites sur les rapports qui lui sont communiqués avec pièces à l’appui.

Lui sont obligatoirement communiqués les rapports concernant les quitus, les débets, les
amendes, les décisions sur la compétence, les comptabilités de fait, la sanction des fautes de
gestion, ainsi que les pourvois en révision et en cassation.

Les autres rapports lui sont communiqués à sa demande, ou sur décision du président de la
formation compétente.

Le commissaire du gouvernement suit, en relation avec les services habilités du Ministère


des finances, l’exécution des arrêts de la Cour.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 506


Section III : Structures administratives et techniques de la cour des comptes

ART 21 - La structure administrative et technique de la Cour des comptes comprend deux


conseillers du Président de la Cour, un secrétariat général, auquel sont rattachées deux
directions dénommées respectivement :

- la direction du greffe et des archives ;

- la direction de l’administration et des moyens.

Chaque direction comprend plusieurs services.

ART 22 - Les conseillers sont placés sous l’autorité directe du président de la cour des
comptes.

Ils sont nommés par décret parmi les conseillers de la cour.

ART 23 - les conseillers du président visés à l’article précédent bénéficient des mêmes
indemnités et avantages en nature accordés aux présidents de chambre et au secrétaire
général.

ART 24- : Le secrétariat général de la cour des comptes est dirigé par un secrétaire général
chargé d’assurer, sous l’autorité du président de la cour l’animation, le suivi et la
coordination des structures administratives et techniques de la cour des comptes.

Le Secrétaire général peut recevoir délégation de signature du président de la cour. Cette


délégation ne s’applique qu’aux actes d’administration ou de gestion.

Il préside la commission des marchés prévue à l’article 9, alinéa 3, de la loi n° 93.19 du 26


janvier 1993, dont la composition est arrêtée par le président de la cour.

ART 25 - La direction du greffe et des archives comprend :

- le service du greffe central ;

- le service des archives et de la documentation

ART 26 - le service du greffe central est chargé de :

- recevoir et d’enregistrer les comptes, pièces justificatives et documents déposés ou


transmis à la cour des comptes ;

- enregistrer et de classer les rapports, arrêts et d’autres actes de la cour ;

- procéder aux notifications dans les conditions prévues aux articles 57, 58, 59, et 60

- préparer le rôle d’audience, qui est ensuite arrêté par le président de la formation de
jugement compétente au vu des propositions d’inscription présentées par le commissaire du
gouvernement ;
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 507
- assister aux audiences, noter les résultats des délibérations et tenir les registres et
dossiers ;

- délivrer des copies ou extraits des rapports, arrêts et autres actes de la cour, après
autorisation ou certification du secrétaire général

Le greffe central est commun aux différentes formations de jugement de la cour. Il est dirigé
par un greffier en chef.

ART 27 - Le service des archives et de la documentation est chargé de :

- tenir les archives de la cour et de veiller à leur bonne conservation.

- tenir à jour un fichier permanent et une banque de données sur les entités soumises au
contrôle de la cour.

- gérer le fonds de documentation de la cour et procéder à toute recherche documentaire


demandée par les membres de celle-ci, pour les besoins des tâches qui leurs sont confiées ;

ART 28 - La direction de l’administration et des moyens comprend

- le service administratif et financier ;

- le service de la traduction.

ART 29 - le service administratif et financier est chargé :

- de la gestion du personnel

- du secrétariat central

- de la gestion des moyens et de la tenue des inventaires,

- de l’entretien des locaux et équipements ;

- de la préparation des prévisions de dépenses nécessaires au fonctionnement et à


l’équipement de la Cour des Comptes et de l’exécution du budget approuvé ;

- de tenir la comptabilité administrative de la cour.

ART 30 - Le service de la traduction est chargé de la traduction des documents de la cour.

ART 31- Les directeurs et chefs de service sont nommés par décret, sur proposition du
président de la cour.

Tout membre de la Cour nommé à la tête d’une direction bénéficie du régime indemnitaire
et des avantages en nature consentis à un président de section.

S’ils n’ont pas le statut de membre de la cour, les directeurs et chefs de services sont alignés,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 508


en ce qui concerne les indemnités et les avantages en nature, sur les directeurs et chefs de
service des administrations centrales.

CHAPITRE II. Procédures applicables devant la cour des comptes

SECTION I : Dispositions communes

ART 32 - La Cour, une fois saisie, procède à la vérification des comptes, en vue de s’assurer
de la réalité, de la régularité et du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les
services de l’état et les organismes publics.

Ses rapporteurs chargés de l’instruction accomplissent, dans les conditions prévues par la loi
n°93.19 du 26 janvier 1993 et par le présent décret, toutes les investigations qu’ils jugent
utiles.

Les ordonnateurs, les comptables, les dirigeants des services et organismes, ainsi que les
autorités de tutelle ou de contrôle sont tenus, en application de l’article 18 de la loi n°93.19
du 26 janvier 1993, de leur communiquer tous documents ou de leur fournir, oralement ou
par écrit, tous renseignements relatifs à la gestion de l’entité soumise à vérification.

Si le contrôle a lieu sur place, les responsables des services et organismes prennent toutes
dispositions pour que les rapporteurs aient connaissance des écritures ou des documents qui
y sont tenus ou déposés. Les rapporteurs se font délivrer copie des pièces qu’ils estiment
nécessaires à leur contrôle. Ils peuvent effectuer toutes vérifications portant sur les
fournitures, matériels, travaux et constructions.

Les responsables et agents des entités vérifiées sont déliés du respect de la voie
hiérarchique à l’égard des investigations menées par les rapporteurs.

ART 33 - Lorsqu’il s’agit de gestion ou d’opérations faisant appel à l’informatique, le droit de


communication prévu au 3e alinéa de l’article 18 de la loi n°93.19 du 26 janvier 1993 relative
à la cour des comptes implique l’accès à l’ensemble des données, ainsi que la faculté d’en
demander la transcription, par tout traitement approprié, dans des documents directement
utilisables pour les besoins du contrôle.

ART 34 - Pour les besoins de l’instruction, la cour des comptes et ses rapporteurs peuvent se
faire communiquer, par l’intermédiaire du commissaire du gouvernement, les rapports
établis par tout autre organe de contrôle.

ART 35 - L’instruction terminée, ses résultats sont présentés dans un rapport écrit dans
lequel les rapporteurs exposent leurs observations et les propositions de suites à y donner.

Les omissions, erreurs, irrégularités ou insuffisances sont, avant qu’il n’y soit définitivement
statué, portées à la connaissance des ordonnateurs, des comptables ou des dirigeants des
entités contrôlées dont la responsabilité est mise en cause, qui peuvent fournir en cours
d’instruction ou à l’audience toutes explications ou justifications utiles à leur défense.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 509


Le rapport d’instruction, les pièces à l’appui et, s’il y a lieu, les rapports d’experts sont
communiqués au commissaire du gouvernement, qui y joint ses conclusions écrites.

Le dossier de l’affaire est ensuite soumis à l’examen de la formation compétente suivant


l’inscription au rôle sous réserve de la faculté pour celle-ci de donner la priorité aux affaires
urgentes.

ART 36 - A l’ouverture de la séance, le rapporteur expose le contenu de son rapport. Si ce


rapport a été communiqué au ministère public, le président donne lecture des conclusions
produites ; le commissaire du gouvernement pouvant venir les développer oralement.

Les discussions sont ouvertes sur chaque observation, la délibération sur la proposition
correspondante intervenant immédiatement après.

Avant la prise de décision, le président recueille d’abord l’opinion du ou des rapporteurs,


puis celle des autres membres dans l’ordre inverse de la hiérarchie et de l’ancienneté au sein
des grades, avant d’exposer la sienne.

ART 37- Les arrêts et autres délibérations de la cour sont authentifiés, sur l’original, par le
président de séance et par le greffier.

Le secrétaire général procède à la certification des copies.

SECTION II : Contrôle juridictionnel

1°) Jugement des comptes

ART 38 - Les comptables de l’état, des collectivités locales et des établissements publics
administratifs produisent annuellement à la cour des comptes, dans les conditions fixées par
l’ordonnance n°89.012 du 23 janvier 1989 et les règlements pris pour son application, leur
compte de gestion appuyé des pièces générales et des pièces justificatives relatives aux
opérations de trésorerie.

A la fin de l’exercice, la direction du trésor et de la comptabilité publique adresse à la cour


les bordereaux présentant la consommation des crédits délégués auxquels sont joints des
extraits des ordonnances de délégation.

Sont vérifiées dans les locaux des services gestionnaires ou centralisateurs les pièces
justifiant les catégories de dépenses ou de recettes publiques fixées par arrêté du ministre
des finances, pris sur proposition conjointe du président de la cour et du commissaire du
gouvernement.

ART 39 - Seuls les comptables principaux rendent directement leurs comptes à la cour.

Les comptables secondaires présentent, sous forme de relevés appuyés des pièces
justificatives, leurs opérations aux comptables principaux. Ces derniers, après vérification,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 510


les reprennent dans leur compte de gestion.

Lorsque plusieurs comptables se sont succédés, le compte commun est établi et rendu par
celui qui est en fonction à la clôture de l’exercice.

Le comptable qui sort de fonction avant d’avoir établi et rendu son compte peut donner à
l’un de ses successeurs procuration à cette fin.

Si le comptable omet ou refuse d’établir et de rendre son compte dans les délais
réglementaires, l’administration commet d’office un agent chargé de l’établir et de le rendre
au nom, aux frais et sous la responsabilité du comptable défaillant.

Les comptables en poste sont tenus d’établir et de rendre les comptes de leurs
prédécesseurs décédés et d’en aviser les héritiers, qui peuvent prendre communication de
ces comptes et présenter leurs observations.

ART 40 - La cour se trouve saisie par le seul dépôt des comptes à son greffe central.

Le rapporteur en charge de l’instruction, après s’être assuré que les comptes sont en état
d’examen, vérifie, sur la base des pièces justificatives, la réalité et la régularité des
opérations décrites aux comptes.

Le président de chambre s’assure que les observations et propositions du rapporteur sont


fondées et, si l’instruction lui paraît incomplète, prescris des investigations
complémentaires.

ART 41 - La Cour statue sur les comptes par des arrêts successivement provisoires et
définitifs.

Les dispositions provisoires des arrêts en joignent, en tant que de besoin, au comptable de
rapporter dans un délai fixé par la cour et ne pouvant être inférieur à un mois, toutes
explications ou justifications à sa décharge.

Outre les injonctions, qui sont soit fermes, soit pour l’avenir, l’arrêt provisoire peut contenir
des réserves ou toutes mentions utiles.

Les réserves permettent à la cour de différer l’admission de recettes ou l’allocation de


dépenses, dont l’omission ou l’irrégularité est susceptible d’engager la responsabilité du
comptable en attendant l’aboutissement d’autres procédures.

Les mentions constatent l’accomplissement de certaines formalités ou l’exécution de


certaines opérations.

ART 42 - L’arrêt provisoire est notifié au comptable ou, s’il est décédé, à ses héritiers.

Le comptable en fonction est tenu de répondre lui-même, dans les délais, aux injonctions.
S’il est sorti de fonction la procuration donnée au successeur pour la reddition des comptes

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 511


vaut aussi pour les réponses aux injonctions. S’il est décédé, ses héritiers sont tenus de
répondre à sa place, à moins qu’ils ne donnent procuration au comptable en poste.

A défaut de réponse dans les délais impartis, les injonctions sont réputées admises dans
toutes leurs énonciations.

Le comptable peut, soit satisfaire aux injonctions, soit y contredire, en s’efforçant de faire la
preuve qu’il n’y a pas, contrairement aux dispositions de l’arrêt provisoire, d’omissions ou
d’irrégularités, ou qu’il n’en est pas responsable.

Les réponses du comptable sont adressées au greffe central, où elles sont enregistrées,
avant d’être transmises au rapporteur qui les examine et procède, au besoin ; à un
complément d’instruction.

ART 43 - Au terme de la procédure, la cour rend un arrêt définitif.

Si les soldes du compte jugé ont été exactement repris au compte suivant, et s’il n’existe ou
ne subsiste aucune injonction ou autre charge grevant la gestion du comptable, la Cour
prononce la décharge de ce dernier.

Si le comptable est sorti de fonction, l’arrêt qui le décharge de sa dernière gestion, le déclare
définitivement quitte et ordonne la main levée de toutes les garanties et sûretés grevant les
biens personnels du comptable au profit du trésor public.

Si le compte est excédentaire, l’arrêt de décharge déclare le comptable en avance. Il


appartient, dans ce cas, au ministre des finances ou aux ordonnateurs des organismes
publics secondaires concernés de se prononcer sur la restitution de l’avance constatée.

Si le comptable n’a pas satisfait aux injonctions, la cour le constitue en débet, à moins qu’il
justifie avoir obtenu une décharge de responsabilité. L’arrêt fixe le montant du débet qui est
exigible, en capital et intérêts au taux légal, dès la notification et nonobstant tout recours,
sauf sursis à exécution ordonné par le président de la cour, le commissaire du gouvernement
entendu.

La décharge de responsabilité, visée à l’alinéa précédent résulte d’un cas de force majeure,
ayant empêché le comptable de satisfaire à ses obligations.

Elle est prononcée par arrêté motivé du ministre des finances.

Le débet fait obstacle à la décharge du comptable aussi longtemps qu’il n’a pas été apuré.

Au vu de l’arrêt de débet le ministre des finances met en jeu la responsabilité du comptable


et, le cas échéant, les garanties et sûretés correspondantes.

La remise gracieuse des débets peut être accordée par arrêté du ministre des finances.

ART 44 - Sous réserve des dispositions énoncées au présent article, les gestions de fait

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 512


obéissent aux mêmes règles de procédure que les gestions de droit.

Les faits présumés constitutifs d’une gestion sans habilitation de deniers publics ou de
deniers privés réglementés sont déférés à la cour des comptes par le commissaire du
gouvernement agissant, soit de sa propre initiative, soit à la demande du ministre des
finances, des ministres intéressés ou des représentants de l’état dans les wilayas ou les
moughatas, soit encore au vu des constatations faites lors de la vérification des comptes
sans préjudice du droit de la cour de s’en saisir d’office dans ce dernier cas.

La Cour procède successivement à la déclaration de gestion de fait et au jugement du


compte correspondant.

La preuve de l’existence d’une gestion de fait incombe, suivant le cas, à l’autorité ayant
provoqué la saisine ou au commissaire du gouvernement.

La justification des opérations de perception et de dépense incombe au comptable de fait.

Les dépenses dont l’utilité publique n’aura pas été reconnue sont réputées avoir été faites
dans l’intérêt personnel du comptable de fait et, comme telles, rejetées.

Les forcements de recettes et les rejets de dépenses se traduisent respectivement par des
augmentations et des diminutions des sommes portées au compte rendu, dont les résultats
sont rectifiés en conséquence.

ART 45 - Les amendes et astreintes pour retard à produire les comptes ou à répondre aux
injonctions et les amendes pour gestion de fait sont prononcées par la cour, soit sur
réquisitions du commissaire du gouvernement, soit sur proposition du rapporteur, soit
d’office. La règle du double l’arrêt institué pour le jugement des comptes est également
applicable à ces condamnations.

Les comptables réguliers ou de fait condamnés aux amendes visées à l’alinéa précèdent ne
peuvent être déchargés de leur gestion s’ils ne s’en sont préalablement acquittés.

2°) Sanction des fautes de gestion

ART 46 - En matière de discipline budgétaire et financière, les poursuites sont exercées au vu


des réquisitions du commissaire du gouvernement agissant, soit de son propre chef si les
fautes de gestion résultent de vérifications figurant au programme annuel d’activité de la
cour, soit à la demande de l’une des autorités mentionnées à l’article 38 de la loi n° 93.19 du
26 janvier 1993.

Dans le second cas, le commissaire du gouvernement transmet la dénonciation et les pièces


jointes au président de la cour et requiert la désignation d’un rapporteur chargé de
l’instruction. Celle-ci peut être ouverte contre personne non dénommée.

Le rapporteur procède à toutes enquêtes auprès de toutes administrations, se fait

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 513


communiquer tous documents ou renseignements même secrets, entend, au siège de la
cour, tous témoins et toutes personnes dont la responsabilité paraîtrait engagée.

Pour les besoins de l’instruction, des fonctionnaires appartenant à des corps ou services de
contrôle ou d’inspection peuvent être, sur proposition du rapporteur, commis pour
procéder à des enquêtes. Ils sont désignés par le président de la cour, en accord avec le
ministre dont ils relèvent.

ART 47 : Les personnes contre lesquelles auront été relevés des faits susceptibles de
constituer des fautes de gestion telles que définies à l’article 33 de la loi n° 93.19 du 26
janvier 1993 en sont avisées, à la diligence du commissaire du gouvernement. Elles peuvent
se faire assister, au cours de la procédure, soit par un mandataire, soit par un ou plusieurs
avocats de leur choix.

Lorsque plusieurs personnes sont impliquées dans la même affaire, l’instruction peut être
conduite simultanément contre tous et donner lieu à un seul et même arrêt.

ART 48 - Le commissaire du gouvernement suit le déroulement de l’instruction. A cette fin, il


peut, à tout moment, se faire communiquer le dossier et prendre toutes réquisitions ou
conclusions qu’il estime utiles.

Lorsque l’instruction est terminée, le rapport et les pièces annexées sont, le cas échéant,
communiqués aux autorités hiérarchiques ou de tutelle et au ministre des finances. Ces
autorités font connaître leur avis dans le délai fixé par le président de la cour, sans que ce
délai puisse excéder un mois.

A l’expiration du délai, le commissaire du gouvernement prend, au vu du rapport, des pièces


annexées et des avis exprimés, ses réquisitions définitives.

Il peut, à la demande de l’autorité ayant provoqué la saisine, procéder au classement sans


suite de l’affaire, si celle - ci a été engagée en application des dispositions de l’article 38 de la
loi n° 93.19 du 26 janvier 1993

Le classement est décidé d’un commun accord avec le président de la cour lorsque l’affaire
résulte d’un contrôle figurant au programme annuel d’activité prévu à l’article 8 de la loi n°
93 . 19 du 26 janvier 1993.

ART 49 - Lorsque le dossier a été renvoyé devant la cour, la personne mise en cause est
avisée, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par voie administrative, qu’elle
peut, dans le délai de quinze jours, en prendre connaissance au greffe de la cour, soit par
son mandataire ou son avocat.

Dans le délai d’un mois à compter de cette communication, la personne mise en cause peut
produire ou faire produire par son conseil un mémoire écrit, qui est transmis au commissaire
du gouvernement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 514


ART 50 - Le rôle d’audience est préparé conformément aux dispositions de l’article 26 ci-
dessus.

Des témoins peuvent être cités devant la cour, soit à la demande de la personne mise en
cause, soit sur réquisitions du commissaire du gouvernement, soit à l’initiative du président
de la chambre concernée ou du président de la cour selon le cas. Ils sont tenus de
comparaître, sous peine de l’amende prévue à l’article 40 de la loi n° 93.19 du 26 janvier
1993.

Le président de chambre ou le président de la cour peuvent dans le cadre de leurs


compétences respectives autoriser un témoin à ne pas comparaître personnellement et à
déposer par écrit.

A l’audience, la personne mise en cause ou son conseil présente ses moyens de défense, le
rapporteur présente oralement son rapport, les témoins, s’il en a été cités sont entendus
séparément, le commissaire du gouvernement prend ses réquisitions. Au cours des débats,
le président et avec son autorisation, les membres de la cour et le commissaire du
gouvernement peuvent poser des questions à la personne mise en cause ou à son
représentant, qui doit avoir la parole en dernier lieu.

Les débats terminés, la cour, siégeant dans la formation prévue à l’article 11, délibère
conformément aux dispositions de l’article 36.

Section III: Contrôle extra-juridictionnel


ART 51 - Qu’il s’agisse du contrôle de la gestion des ordinateurs ou de celui portant sur les
comptes et la gestion des entreprises publiques, la cour ne peut opérer en dehors de son
programme annuel d’activités, à moins qu’elle n’ait été saisie par l’une des autorités visées à
l’article 38 de la loi n°93-19 du janvier 1993.

1°- Contrôle de la gestion des ordonnateurs.

ART 52 - A la fin de chaque trimestre, la direction du budget et des comptes transmet à la


cour la situation des dépenses engagées prévue à l’article 44 de la n° 93.19 du 26 janvier
1993.

A la clôture de l’exercice, cette même direction adresse également à la cour des états
récapitulatifs incluant les crédits délégués, auxquels sont jointes les ordonnances de
délégation.

ART 53 - Le contrôle de la gestion des ordonnateurs porte autant sur le bon emploi des
crédits, et valeurs que sur la conformité des opérations aux dispositions législatives et
réglementaires.

Si, à l’occasion de l’examen des comptabilités administratives, des observations ont été
relevées des comptables, ces observations ont été relevées contre des comptables, ces

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 515


observations sont renvoyées aux rapporteurs chargés des comptes de gestion
correspondants.

La chambre des finances publiques peut décider que le rapport soit communiqué, en tout ou
partie aux fonctionnaires intéressés. Elle peut également les inviter à comparaître pour
présenter leurs explications.

2°- Contrôle des comptes et la gestion des entreprises publiques

ART 54 - Sont obligatoirement soumis au contrôle de la Cour les établissements et sociétés


mentionnés au 1er alinéa de l’article 15 de la loi n° 93.19 du 26 janvier 1993.

Font l’objet d’un contrôle facultatif les organismes visés au 2eme alinéa de ce même article.
Lorsqu’il est facultatif, le contrôle s’exerce en vertu d’une décision du président de la cour,
prise sur proposition de la chambre compétente et avis du commissaire du gouvernement.
Cette décision est notifiée au ministre des finances, au ministre dont relève l’activité et à la
direction de l’entreprise à contrôler.

ART 55 - Les documents mentionnés à l’article 45 de la loi n°93.19 du 26 janvier 1993 sont
adressés à la cour aussitôt après l’adoption des comptes par l’organe délibérant, et au plus
tard dans les six mois de la clôture de l’exercice.

L’inexécution de l’obligation visée à l’alinéa précédent expose les personnes responsables


aux sanctions prévues à l’article 21 de la loi n° 93.19 du 26 janvier 1993.

Les pièces justificatives des opérations sont conservées par les entreprises pour être
communiquées aux rapporteurs en cours d’instruction.

ART 56 -L’instruction terminée, le rapport et les pièces à l’appui font l’objet d’un premier
examen en séance préparatoire.

Le rapport provisoire est sur décision de la chambre des entreprises publiques, totalement
ou partiellement communiqué aux dirigeants de l’entreprise, aux représentants des
autorités de tutelle et, s’il y a lieu, au commissaire du gouvernement.

Les dirigeants des entreprises publiques et les représentants des autorités de tutelle
peuvent, dans le délai d’un mois, présenter leurs observations écrites.

Si les dirigeants de l’entreprise, les représentants de la tutelle ou le commissaire du


gouvernement demandent à être entendus, ou si la chambre l’ordonne d’office, le président
les invite à venir à l’audience pour développer leurs observations.

Après avoir pris connaissance des observations écrites ou orales ou, à défaut, à l’expiration
du délai prévu au 3e alinéa du présent article, l’affaire est enrôlée pour les délibérations
définitives de la chambre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 516


La chambre écarte, parmi les propositions du rapport, celles qu’elle n’estime pas
suffisamment fondées et fait des autres, au besoin amendées, l’objet du rapport particulier
visé au 2e alinéa de l’article 46 de la loi n°93.19 du 26 janvier 1993.

CHAPITRE III : Suite du contrôle


Section I : Les arrêts.

ART 57 - La notification des arrêts de la cour des comptes a lieu suivant lettre recommandée
avec accusé de réception, ou par la voie administrative ; sous réserve des dispositions de
l’article 61 ci-dessous.

A l’exception de celles adressées aux ministres, qui sont à la charge du commissaire du


gouvernement, toutes les autres notifications sont faites à la diligence du greffier en chef de
la cour.

ART 58 - Les arrêts rendus sur les comptes sont notifiés directement aux comptables.

En cas d’incapacité, d’absence ou de décès de ces derniers, les notifications sont


valablement faites, dans les mêmes conditions, à leurs représentants légaux ou à leurs
héritiers.

ART 59 - Tout comptable public dont la gestion est apurée directement par la cour et qui
cesse définitivement ses fonctions est tenu, tant qu’il n’a pas obtenu quitus, de faire, dans le
procès-verbal de passation de service, élection de domicile au chef lieu de la circonscription
administrative de son choix. A défaut, il est réputé avoir élu domicile au chef lieu de la
circonscription dans le ressort de laquelle est intervenue la cessation des services.

Si par suite du refus du comptable, de ses représentants légaux ou de ses héritiers, ou pour
toute autre cause, la notification ne peut atteindre son destinataire, le greffier en chef
adresse l’arrêt à l’autorité administrative du lieu où ce dernier était précédemment en
service. Cette autorité fait notifier à personne ou à domicile par un agent de l’ordre
administratif. Le récépissé et le procès-verbal dressés à cette occasion sont renvoyés au
greffier en chef de la Cour.

Si dans l’exercice de cette mission, l’agent ne trouve au domicile indiqué ni le comptable lui
même, ni un membre de sa famille ou une personne à son service qui accepte de recevoir
l’arrêt et d’en donner récépissé, il dresse de ces faits un procès-verbal qu’il dépose, avec
l’arrêt, au secrétariat de l’autorité administrative ayant requis la notification.

Cette autorité fait afficher pendant un mois dans les bureaux du chef lieu de sa
circonscription, au lieu réservé aux affiches officielles, un avis rédigé en ces termes :

« M...(Nom et qualité) est informé qu’un arrêt de la cour des comptes le concernant a été
rendu à la date du ...

« Une expédition de l’arrêt est déposée en notre secrétariat, où elle lui sera remise contre

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 517


récépissé. Faute de ce faire avant le (date d’expiration du délai d’un mois) la notification
dudit arrêt sera considérée comme lui ayant été valable faite, avec toutes les conséquences
de droit qu’elle comporte (décret du ...). (Suit la signature de l’autorité...) »

Le récépissé du comptable ou, à défaut, le procès-verbal de l’agent de l’ordre administratif


et le certificat constatant l’affichage pendant un mois, établi par le wali, le hakem ou le
maire doivent être renvoyés sans délai au greffier en chef de la cour.

ART 60 - Les arrêts rendus contre les personnes déclarées comptables de fait sont notifiés
dans les mêmes conditions que ceux concernant les comptables réguliers.

ART 61 - Les arrêts rendus en matière de discipline budgétaire et financière sont notifiés
dans les formes prévues par le code de procédure pénale.

ART 62 - Sous réserve des dispositions des articles 25, 30, 31, et 41 de la loi n°93.19 du 26
janvier 1993 et de celles des articles 63 et 64 du présent décret, les recours en révision et les
pourvois en cassation introduits contre les arrêts rendus par la Cour des comptes obéissent
aux conditions de forme et délai prévus par le code de procédure civile, commerciale et
administrative.

ART 63 - En matière de jugement des comptes, le pourvoi en révision à l’initiative du


comptable est introduit par une requête contenant l’exposé des faits, des moyens et des
conclusions adressée au président de la Cour, par lettre recommandée avec avis du
réception. Cette requête est appuyée d’une expédition de l’arrêt attaqué et des justifications
sur lesquelles elle se fonde. Elle est notifiée aux autres parties intéressées, qui disposent
d’un délai d’un mois pour produire leur mémoire.

ART 64 - Les Ministres ou les représentants légaux des organismes publics intéresses
adressent leur demande en révision au commissaire du Gouvernement qui la transmet à la
Cour avec ses conclusions.

L’arrêt par lequel la Cour ordonne la mise en révision est notifié au comptable et aux parties
intéressées, auxquels il fixe un délai pour présenter leurs observations et justifications.
Après l’examen des réponses produites ou à l’expiration du délai fixé, la cour procède, s’il y a
lieu, à la révision de l’arrêt.

ART 65 - Sous réserve des dispositions de l’article 25, alinéa 3, de la loi n°93.19 du 26 janvier
1993 et de celles de l’article 66 du présent décret, les arrêts rendus en toutes matières par la
Cour des comptes sont exécutoires. A cette fin, ils sont revêtus de la formule exécutoire de
droit commun.

ART 66 - Ne sont pas exécutoires les arrêts provisoires et les arrêts de décharge. Ces arrêts
sont, si nécessaire, portés à la connaissance des représentants légaux des organismes publics
intéressés.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 518


Section II : Communications aux autorités administratives, aux organismes soumis au
contrôle et aux pouvoirs publics

ART 67 - Le président de la Cour des comptes communique aux Ministres, au moyen des
notes et référés prévus à l’article 8 in fine de la loi n° 93.19 du 26 janvier 1993, les
observations et les suggestions d’amélioration ou de réforme résultant des délibérations de
la cour.

Il fait parvenir au Premier Ministre et au Ministre de finances ampliation des notes et référés
qu’il adresse aux autres Ministres.

Les Ministres sont tenus de répondre aux référés de la cour dans un délai n’excédant pas
trois mois. Ils envoient simultanément copie de leur réponse au premier ministre et au
Ministre des finances.

Les Ministre désignent au sein de leur département un fonctionnaire de l’administration


centrale chargé de veiller aux suites données aux référés. Cette désignation est notifiée à la
cour.

ART 68 - Le Commissaire du Gouvernement peut, au moyen de notes, communiquer aux


autorités compétentes les observations qui lui sont renvoyées par la cour suite à des
irrégularités découvertes dans la gestion des ordonnateurs, afin d’y remédier. Les
destinataires sont tenus de répondre à ces notes.

ART 69 - Lorsqu’en application du 2e alinéa de l’article 42 de la loi n° 93.19 du 26 janvier


1993, le commissaire du gouvernement dénonce au Ministre de la Justice des faits de nature
à motiver l’exercice d’une action pénale, il en avise le Ministre intéressé, ainsi que le
Ministre des finances.

ART 70 - S’il résulte de l’instruction à la charge d’une personne mentionnée à l’article 33 de


la loi n° 93.19 du 26 janvier 1993 des faits susceptibles de justifier une sanction disciplinaire,
le président de la Cour les porte à la connaissance de l’autorité ayant pouvoir disciplinaire
sur l’intéressé. Cette autorité doit, dans le délai de six mois, faire connaître à la Cour les
mesures qu’elle a prises.

Les Ministres ou autorités responsables sont tenus d’engager l’action disciplinaire contre les
fonctionnaires et agents mentionnés à l’article 33 de la loi n°93.19 du 26 janvier 1993 dont la
faute aura été relevée par la Cour des comptes dans un référé ou dans un rapport général
annuel, chaque fois que cette faute aura entraîné un dépassement de crédits ou causé un
préjudice au service ou à l’organisme contrôlé.

ART 71-Le contrôle exercé par la Cour des comptes sur une entreprise publique en
application de l’article 15 de la loi n°93.19 du 26 janvier 1993 donne lieu à un rapport
particulier, dans lequel la cour exprime son avis sur la régularité et la sincérité des comptes,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 519


propose s’il y a lieu les redressements qu’elle estime devoir leur être apportés et présente
ses observations sur l’activité, le mode de gestion et les résultats de cette entreprise.

Les rapports particuliers sont adressés au Premier Ministre, au Ministre des finances , aux
Ministres intéressés et aux dirigeants de l’entreprise.

ART 72 : La cour des comptes établit annuellement, en application de l’article 47 de la loi de


n° 93.19 du 26 janvier 1993, un rapport sur chaque projet de loi de règlement, en même
temps qu’une déclaration générale de conformité.

Cette dernière certifie, avec l’autorité de la chose jugée, la conformité du compte général de
l’administration des finances et des comptes d’exécution des budgets annexes avec les
comptes de gestion des comptables.

Le rapport visé à l’alinéa premier du présent article comprend deux parties

La première présente les résultats de l’exécution des lois de finances, avec les observations
suscitées par la comparaison des prévisions et autorisations avec les réalisations, et les
incidences des opérations budgétaires et des opérations de trésorerie sur la situation
financière de l’État ;

La seconde expose et, s’il y a lieu, rapproche les divers actes par lesquels on est passé des
opérations prévues et autorisées aux opérations réalisées.

Y sont exprimés, en outre, des avis sur les régularisations proposées dans le projet de loi de
règlement.

Ce rapport est communiqué au commissaire du gouvernement avant d’être soumis à la


chambre du conseil conformément aux dispositions de l’article 5, alinéa 5 du présent décret.

Il est transmis au parlement avant le 31 décembre suivant la clôture de l’exercice,


accompagné de la déclaration générale de conformité et du projet de loi de règlement.

ART 73 - Le rapport général annuel visé à l’article 48 de la loi n°93.19 du 26 janvier 1993 est
élaboré à partir des observations renvoyées par les chambres au comité prévu par l’article
15.

Les projets d’insertion adoptés par le comité du rapport général et des programmes sont
communiqués aux Ministres intéressés, aux dirigeants des collectivités, établissements et
entreprises contrôlés.

Dans le délai de deux mois, les destinataires adressent leurs réponses à la Cour.

Au vu de ces réponses et observations, le rapport général est définitivement arrêté par la


chambre du conseil.

Il est articulé en quatre parties:

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 520


La première rappelle les conditions générales d’exécution des lois de finances de l’exercice,
les résultats de cette exécution et l’évolution de la trésorerie ;

La seconde expose les constatations et propositions relatives aux opérations financières de


l’État, des collectivités locales et des établissements publics administratifs ;

La troisième traite de la gestion des entreprises publiques.

La quatrième rend compte des suites réservées aux communications de la Cour et,
notamment, de l’application des mesures annoncées par les Ministres et autres autorités
responsables.

Le rapport général est remis par le Président de la Cour au Président de la République, qui
peut en ordonner la publication, totale ou partielle, au Journal Officiel.

CHAPITRE IV : Dispositions diverses et finales.

ART 74 - Les faits susceptibles de donner lieu au prononcé des amendes prévues aux articles
21 et 40 de la loi n°93.19 du 26 janvier 1993 font l’objet d’un rapport circonstancié établi,
soit par le rapporteur en charge de la mission de vérification, soit par un membre
spécialement désigné par le Président de la Cour.
Le rapport et les pièces jointes sont, à l’initiative du Président de la Cour, communiqués au
Commissaire du Gouvernement pour ses conclusions.
Au vu du rapport et des conclusions du Commissaire du Gouvernement la chambre du
conseil prononce, contre les personnes en cause, l’amende encourue. Cette condamnation
n’est susceptible d’aucun recours.

ART 75 - Les membres de la cour des comptes sont munis, pendant la durée, de leurs
fonctions, d’une carte professionnelle d’identité signée par le Président de la Cour, qu’ils
présentent, en cas de besoin, pour l’accomplissement de leurs missions.

ART 76 - En tant que de besoin, le Président de la Cour complète ou précise, par


ordonnances prises après consultation de la conférence des Présidents et du Commissaire
du Gouvernement, les dispositions du présent décret.

Il peut notamment, en attendant la mise en place des différentes chambres et comités de la


cour prévus au présent décret, constituer des formations ou groupes de travail ad-hoc en
vue de délibérer sur des rapports relatifs au contrôle de gestion ou d’émettre des avis.

ART 77 - Le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, le Ministre de la


Justice, le Ministre des Finances, les Ministres et le Président de la Cour des Comptes sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au
Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 521


5. Décret n° 2005-122 du 19 septembre 2005 portant institution d'une Inspection Générale
d'Etat

Article premier – Il est créé un organe de contrôle d'Etat dénommé Inspection Générale
d'Etat.

L'Inspection Générale d'Etat est placée sous l'autorité du Premier Ministre.

CHAPITRE I : ORGANISATION

Article 2 – L'Inspection Générale d'Etat est dirigée par un inspecteur général d'Etat, assisté
de quatre inspecteurs généraux d'Etat adjoints.

Article 3 – L'Inspecteur Général d'Etat est chargé, sous l'autorité du Premier Ministre, de
diriger, impulser et coordonner l'activité de l'Inspection Générale d'Etat.

Article 4 – L'Inspecteur Général d'Etat et les inspecteurs généraux d'Etat adjoints, sont
munis d'une commission personnelle délivrée par le Premier Ministre.

Article 5 – L'Inspecteur Général d'Etat a rang de charger de mission au Premier Ministre. Les
inspecteurs généraux d'Etat adjoints ont rang de secrétaire général des ministères.

CHAPITRE II : ATTRIBUTIONS

Article 6 – L'Inspection Générale d'Etat est investie d'une mission générale et permanente
de contrôle, d'investigation et d'enquête visant à promouvoir les objectifs ci – après :

- La bonne gouvernance et l'amélioration des performances de l'administration


publique, et de ses relations avec les usagers ;
- La bonne gestion des affaires publiques, la lutte contre la corruption et contre
les infractions à caractère économique et financier ;
- L'évaluation des politiques et programmes publics afin d'en accroître le
rendement et les résultats attendus ;
- La reddition des comptes et l'imputabilité dans la gestion des affaires publiques,
à travers notamment la recherche et la constatation des infractions en matière
de gestion, et leur sanction effective.
Dans ce cadre, l'Inspection Générale d'Etat est chargée de :

- Contrôler l'organisation et le fonctionnement administratif, financier et


comptable de tous les services publics de l'Etat, des collectivités locales, des
établissements publics et sociétés à capitaux publics et des organismes privés
bénéficiant du concours financier de l'Etat ;
- Procéder aux études et audits, pour déterminer l'état des lieux des services ou
secteurs gérés;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 522


- Apprécier la qualité de l'organisation et du fonctionnement de ces services, la
manière dont ils sont gérés et leurs résultats financiers ;
- Vérifier l'utilisation des crédits publics et la régularité des opérations de recettes
et de dépenses des entités contrôlés ;
- Donner son avis sur les questions soumises par le Premier Ministre, et proposer
toutes mesures utiles pour simplifier et améliorer la qualité de l'administration,
abaisser ses coûts de fonctionnement et accroître son efficacité.
Article 7 – Les membres de l'Inspection Générale d'Etat effectuent et dirigent des missions
de vérification, d'études, d'évaluation et de contrôle, soit à la demande du Premier Ministre,
soit conformément à un programme de travail arrêté par l'Inspection Générale d'Etat.

Si la nature de la mission l'exige, les membres de l'Inspection Générale d'Etat peuvent se


faire assister par des vérificateurs mis à leur disposition, pour une mission déterminée, par
les autorités dont ils dépendent.

Article 8 – Chaque mission d'inspection fait l'objet d'un rapport établi par le chef de mission.
Ce rapport est établi en trois exemplaires, destinés respectivement au chef de l'Etat, au
Premier Ministre et à l'inspecteur général d'Etat.

Article 9 – Les missions confiées à l'Inspection Générale d'Etat ne font pas obstacle :

- A la surveillance générale à laquelle les administrations publiques sont soumises du


fait de l'autorité hiérarchique et l'autorité de tutelle ;
- Aux contrôles et vérifications des formations de contrôle administratif de la Cour
des Comptes, de l'Inspection Générale des Finances, des inspections internes des
départements ministériels et de la Direction de la Lutte contre la Délinquance
Economique et Financières, et en général aux contrôles en la forme administrative
prévus par la réglementation.
L'Inspection Générale d'Etat reçoit copie de tous rapports établis par les institutions et corps
de contrôle administratifs.

CHAPITRE III : DROIT, OBLIGATIONS ET PREROGATIVES


DES INSPECTEURS D'ETAT EN MATIERE DE VERIFICATION
Article 10 – Pour l'exercice des missions de vérification, les membres de l'Inspection
Générale d'Etat et les membres des équipes de vérification, jouissent de toute
l'indépendance requise, et disposent sans entrave des ressources nécessaires et de tous les
pouvoirs d'investigation. Ni le secret professionnel, ni le secret bancaire ne leur sont
opposables.
Dans ce cadre, ils sont habilités à :

- Demander et à se faire présenter, contre décharge et pour examen, tous les


documents nécessaires à l'accomplissement de leur mission;
- Accéder à toutes les données informatiques, aux locaux, magasins, immeubles et
autres propriétés des entités contrôlées;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 523


- Procéder à toutes opérations de vérification qu'ils jugent utiles;
- Se faire présenter les relevés et arrêtés de comptes bancaires ou postaux, et au
besoin, les faire confirmer auprès des établissements concernés;
- Adresser des notes de demandes d'information aux services contrôlés;
- Et, à charge d'en rendre compte immédiatement à l'inspecteur général d'Etat,
requérir, en cas de besoin, la force publique.
Les opérations de l'inspection générale d'Etat ne doivent, en aucun cas, rencontrer
d'entrave.

Les agents des services et organismes contrôlés sont tenus, sous peine de sanctions,
d'apporter leur entier concours aux membres de l'inspection générale d'Etat.

Article 11 – Les membres de l'inspection générale d'Etat sont habilités à rechercher et


constater les détournements de deniers publics et autres infractions commises au préjudice
de l'Etat, conformément aux dispositions de l'article 166 de l'ordonnance n°83.162 du 9
juillet 1983 instituant le code pénal.

En cas de malversations graves et manifestes ou de faux en écriture, l'équipe de vérification


peut proposer à l'inspecteur général d'Etat:

De fermer la main au comptable public ou à un responsable de caisse ou de compte


bancaire;

De saisir la comptabilité et les pièces justificatives contre reçu et d'apposer des scellés ou de
procéder à toutes autres mesures conservatoires ;

De saisir, dans les formes légales, les juridictions aux fins de poursuites, et les autorités
administratives aux fins de sanctions disciplinaires.

Article 12 – Les membres de l'Inspection Générale d'Etat sont tenus d'exercer leurs fonctions
avec équité, impartialité, rigueur, probité, objectivité et d'observer la discipline
professionnelle la plus stricte. Dans l'exercice de leurs fonctions, ils sont protégés contre les
menaces et outrages de quelque nature que ce soit. La réparation du préjudice qui en
résulterait incombe à l'Etat.

Article 13 – L'Inspecteur Général d'Etat, dans le cadre de sa mission, correspond librement


avec les Ministres, les Directeurs d'entreprises publiques et sociétés d'Etat, de projets et
agences, les responsables de collectivités locales, et d'une manière plus générale, avec les
responsables des entités et organes relevant du contrôle de l'Inspection Générale d'Etat.

CHAPITRE IV : DISPOSITIONS FINALES

Article 14 – Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires.

Article 15 – Le présent décret sera publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 524


6. Décret n° 2005 -129 du 1er novembre 2005 modifiant et complétant le décret n° 2005-
122 portant institution d’une Inspection Générale d’Etat.

Article premier : L’article 4 du décret n° 122-2005 du 19 septembre 2005 portant institution


d’une Inspection Générale d’Etat et complété par un deuxième alinéa libellé comme suit : «
l’inspecteur Général d’Etat peut recevoir délégation du Premier Ministre pour signer les
commissions personnelles délivrées aux Inspecteurs généraux d’Etat. »

Art.2 : les dispositions de l’article 5 du décret n° 122-2005 du 19 septembre 2005 portant


institution d’une Inspection Générale d’Etat sont annulées et remplacées par les termes
comme suit : « les indemnités et avantages attachés aux membres de l’Inspection Générale
d’Etat sont déterminés par décret en conseil des ministres. »

Art.3 : l’article 8 du décret n° 122-2005 du 19 septembre 2005 portant institution d’une


Inspection Générale d’Etat est complété par deux alinéas libellés comme suit : « les rapports
destinés au Chef de l’Etat et au Premier Ministre leur sont transmis par les soins de
l’inspecteur Général d’Etat, assortis éventuellement de ses propositions». « Il est informé
des suites données aux propositions qu’il a faites ».

Art.4 : En vue de doter l’Inspection Général d’Etat des moyens nécessaires à un bon
accomplissement de sa mission, il est créée une régie d’avance auprès de l’Inspection
Générale d’Etat. Cette régie d’avance est alimentée par le budget de l’Etat.

Les conditions de fonctionnement de cette régie sont déterminées par le Ministre des
Finances.

Art.5 : Lorsqu’ils sont en mission à l’intérieur du pays, les membres de l’Inspection Générale
d’Etat bénéficient des frais de mission suivant le barème ci-après :

- 15.000 UM/jour plus une provision de 30.000 UM pour l’Inspecteur Général d’Etat ;
- 10.000 UM/jour plus une provision de 20.000 UM pour l’Inspecteur Général d’Etat
Adjoint
- 5.000 UM/jour par agent vérificateur mis à la disposition de l’Inspection Générale
d’Etat

Art. 6 : l’Inspection générale d’Etat est destinataire de tous les textes législatifs et
réglementaires relatifs à la création, aux attributions, à l’organisation et au fonctionnement
administratif et comptable de tous les services de l’Etat.

Art.7 : l’Inspection générale d’Etat a préséance sur tous les corps d’inspection et de contrôle
ministériels.

Art.8 : Le présent décret sera publié suivant la procédure d’urgence et au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 525


7. Décret n° 2005-135 /PM en date du 2 décembre 2005 portant modification du décret
N°137-2004 du 12 septembre 2004 fixant l’Organisation, le Fonctionnement et les
Attributions de l’Inspection Générale des Finances

Article 1er : Le Ministre chargé des Finances dispose d’une institution supérieure de contrôle
dénommée Inspection Générale des Finances (I.G.F.).

Article 2 (modifié) : L’Inspection Générale des Finances tient ses attributions des textes
généraux et particuliers dont notamment :
- la loi N°78-011 du 19 janvier 1978 portant loi organique relative aux lois de finances,
- l’ordonnance N°83–162 du 9 juillet 1983 portant institution d’un Code Pénal et
notamment en ses articles 164 à 167,
- l’ordonnance N°89–012 du 23 janvier 1989 portant règlement général de la comptabilité
publique,
- l’ordonnance N°90–09 du 4 avril 1990 portant statut des établissements publics et des
sociétés à capitaux publics,
- le décret N°98-091/PM/MF du 24 Décembre 1998 portant statut des comptables
publics,
- le décret N°05–2000 du 10 janvier 2000 fixant les attributions du Ministre des Finances
et l’organisation de l’administration centrale de son département,
- le décret N°137-2004 du 12 septembre 2004 fixant l’organisation, le fonctionnement et
les attributions de l’Inspection Générale des Finances,
- et le présent décret.

CHAPITRE I : L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT

Article 3 : L’Inspection Générale des Finances (I.G.F.) est une institution supérieure de
contrôle, placée sous l’autorité directe du Ministre chargé des Finances.

Elle exerce les pouvoirs de contrôle dévolus au Ministre chargé des Finances au niveau de
l’Etat, des collectivités locales, des établissements publics, des sociétés à capitaux publics et
de tout organisme recevant un concours financier de l’Etat ou exerçant une mission d’intérêt
public.
Ce contrôle s’exerce sur les ordonnateurs, les administrateurs de crédits et les comptables.

PARAGRAPHE I : LES INSPECTEURS GENERAUX DES FINANCES


ET LES INSPECTEURS VERIFICATEURS

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 526


Article 4 (modifié) : Les inspecteurs Généraux des Finances sont rattachés directement au
Ministre chargé des Finances et sont nommés, sur sa proposition, par décret pris en Conseil
des Ministres. Ils ont le rang de chargés de mission et bénéficient par conséquent des
mêmes avantages que ceux accordés à ceux-ci. Ils bénéficient également de la prise en
charge de leurs factures d’eau et d’électricité de domicile jusqu’à un plafond de 60.000
Ouguiya par mois.
Le nombre des Inspecteurs Généraux des Finances ne doit pas dépasser douze.

Les Inspecteurs Généraux des Finances sont assistés d’inspecteurs vérificateurs nommés par
arrêté du Ministre chargé des Finances. Les inspecteurs vérificateurs ont les mêmes rangs et
avantages que ceux d’un Directeur d’administration centrale et doivent appartenir au corps
des administrateurs des régies financières ou à celui des inspecteurs.

Article 5 (modifié) : Nul ne peut être nommé Inspecteur Général des Finances s’il ne remplit
pas les conditions minimales suivantes :

- être âgé de trente cinq ans au moins,


- appartenir au corps des administrateurs des régies financières,
- avoir dix ans d’exercice effectif dans les administrations du Ministère des Finances, la
Cour des Comptes ou dans des activités de gestion et de finances au sein d’organismes
publics,
- n’avoir jamais fait l’objet de poursuites judiciaires ou de sanctions disciplinaires.

Article 6 : Pour la préservation de la moralité, de la dignité et du prestige de la fonction, il


est créé, au sein de l’Inspection Générale des Finances, une commission de déontologie dont
la composition et le fonctionnement seront fixés par arrêté du Ministre chargé des Finances.

Article 7 (modifié) : Les Inspecteurs Généraux des Finances sont notés chaque année par le
Ministre chargé des Finances qui exerce sur eux tous les pouvoirs disciplinaires prévus par la
réglementation en vigueur. Les inspecteurs vérificateurs et les chefs de services de
l’inspection Générale sont, quant à eux, notés par le Directeur Général de l’Inspection.

Article 8 : Les Inspecteurs Généraux des Finances sont, à l’occasion de leur mission, munis
d’une commission personnelle du Ministre chargé des Finances.

PARAGRAPHE II – L’ORGANISATION

Article 9 (modifié) : L’Inspection Générale des Finances comprend la Direction Générale de


l’Inspection, les Inspecteurs Généraux, les Inspecteurs vérificateurs, le service du secrétariat,
le service de la documentation et le service administratif.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 527


Article 10 (nouveau) : La Direction Générale de l’Inspection Générale des Finances est
dirigée par un Directeur Général, inspecteur général des Finances, assisté d’un Directeur
Général Adjoint, inspecteur général des Finances. Le Directeur Général de l’Inspection
Générale des Finances et son Adjoint sont nommés sur proposition du Ministre des Finances
par décret, pris en conseil des Ministres.

Ils ont les mêmes rangs et avantages que ceux accordés à un conseiller au Premier Ministère.

Article 11 (nouveau) : Le Directeur Général de l’Inspection Générale des Finances est


chargé de la gestion administrative de l’Inspection Générale des Finances. Il est,
notamment, seul habilité à :

- assurer l’administration et le bon fonctionnement de l’Inspection Générale des


Finances, coordonner ses activités et signer le courrier courant adressé aux différentes
administrations,
- gérer les crédits alloués à l’Inspection Générale des Finances, dans la limite des
inscriptions budgétaires,
- soumettre au Ministre chargé des Finances les projets de programme de contrôle de
l’Inspection Générale des Finances,
- transmettre au Ministre des Finances le planning des congés ainsi que tout programme
de formation du personnel de l’Inspection Générale des Finances,
- prendre ou proposer des sanctions vis-à-vis du personnel autre que les Inspecteurs
Généraux des Finances.

Article 12 (nouveau) : Le Directeur Général de l’Inspection Générale des Finances organise


les réunions de travail des Inspecteurs Généraux qu’il préside. Il en fait de même pour le
collège des Inspecteurs Généraux des Finances, réunis en formation ou sur la demande de
l’un des Inspecteurs Généraux des Finances.

Il peut, en partie ou en totalité, déléguer à son adjoint les attributions qui lui sont dévolues
au titre de l’article précédent.

Article 13 (nouveau) : En l’absence du Directeur Général de l’Inspection Générale des


Finances, le Directeur Général Adjoint assure l’expédition des affaires courantes et peut
recevoir délégation de signature pour exercer les attributions telles que définies à l’article 11
ci-dessus.

Article 14 (modifié) : Les Inspecteurs Généraux des Finances et les Inspecteurs vérificateurs
peuvent être spécialisés dans un ou plusieurs secteurs de leur domaine d’intervention.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 528


Article 15 : Les Inspecteurs Généraux des Finances peuvent, en cas de besoin, requérir les
services des fonctionnaires et agents financiers ainsi que ceux de toute personne physique
ou morale dont la contribution est nécessaire à la réalisation de leur mission.

Les fonctionnaires et agents des services financiers dont les services sont ainsi requis
peuvent être organisés en brigades dans les conditions qui seront précisées par instruction
du Ministre chargé des Finances.

Article 16 : Le service du secrétariat de l’Inspection Générale des Finances assure les tâches
relatives au courrier (la réception, l’enregistrement, le classement, la ventilation, etc.) ainsi
que la permanence au niveau de l’Inspection.

Le service du secrétariat est dirigé par un chef de service.

Article 17 (modifié) : Le service de la documentation de l’Inspection Générale des Finances


assure la collecte et l’archivage des textes réglementaires, des livres, des publications, des
journaux (officiels, quotidiens nationaux, etc.) ainsi que des rapports d’inspection.

Le service de la documentation est dirigé par un chef de service.

Article 18 (nouveau) : Le service administratif assure le suivi des dossiers administratifs et


l’organisation matérielle des missions de l’Inspection Générale des Finances.
Le service administratif est dirigé par un chef de service.

Article 19 (modifié) : Les agents affectés à l’Inspection Générale des Finances sont astreints
au secret professionnel.

PARAGRAPHE III : LE FONCTIONNEMENT

Article 20 (modifié) : Les interventions de l’Inspection Générale des Finances sont décidées
par le seul Ministre chargé des Finances qui agit soit :

- de sa propre initiative,
- à la demande d’un autre Ministre ou,
- au vu du programme proposé par le Directeur Général de l’Inspection Générale des
Finances.
Les rapports d’intervention sont écrits et adressés exclusivement au Ministre chargé des
Finances, sous pli confidentiel. Cette transmission doit se faire obligatoirement sous le
couvert du Directeur Général de l’Inspection Générale des Finances, à l’exception des
rapports des missions spécifiques qui peuvent être confiées par le Ministre chargé des
Finances aux Inspecteurs Généraux des Finances en dehors du programme de celle-ci.
Article 21 (modifié) : Le Directeur Général de l’Inspection Générale des Finances doit, au
début de chaque année, présenter un programme global d’intervention. Le programme de

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 529


chaque année devra être approuvé par le Ministre chargé des Finances après concertation,
le cas échéant, avec le Président de la Cour des Comptes. Il devra aussi rester strictement
confidentiel.

Article 22 : Les interventions des Inspecteurs Généraux des Finances sont effectuées
inopinément. Leurs contrôles et vérifications sont réalisés sur pièces et sur place.

Article 23 : Les interventions de l’Inspection Générale des Finances ne doivent, en aucun cas
et sous aucun prétexte, rencontrer d’entraves. Aucune restriction ne peut être apportée à
leur pouvoir d’intervention.

Les agents des services et organismes vérifiés sont tenus d’apporter leur entier concours aux
Inspecteurs Généraux des Finances et notamment de leur fournir tous renseignements
d’ordre administratif ou financier qu’ils demanderaient.
De même, les différentes administrations et institutions publiques doivent communiquer à
l’Inspecteur Général, sur présentation de sa commission et sur sa demande, tous documents
ou informations relatifs à la structure, objet de son intervention.

Article 24 : Le refus de communication à un Inspecteur Général des Finances de documents


ou d’informations relatifs à sa mission entraîne l’exposition aux sanctions prévues à l’article
21 de la loi N°93-19 du 26 janvier 1993 relative à la Cour des comptes.

Article 25 : Les congés administratifs des agents appartenant à une structure où l’Inspection
Générale des Finances intervient sont de plein droit suspendus. A charge pour l’Inspecteur
Général des Finances de lever la suspension pour ceux des agents dont le maintien n’est pas
nécessaire.

Article 26 (modifié) : Lorsque des circonstances graves le justifient, les Inspecteurs Généraux
des Finances peuvent prendre les mesures conservatoires utiles et notamment procéder à la
suspension des opérations des comptables ou à la mise sous scellés des caisses et valeurs.

Ils doivent, après information du Ministre chargé des Finances, déclencher la procédure de
mise en demeure prévue par l’ordonnance N°83-162 du 9 juillet 1983, portant institution
d’un Code Pénal.
Cette procédure ne devra être déclenchée qu’après que :
- Toute la procédure contradictoire prévue à l’article 36 ci-dessous soit menée à son
terme,
- L’infraction soit dûment constatée par le collège des Inspecteurs Généraux réunis en
formation et habilités à entendre le ou (les) personne (s) mise (s) en cause,
- Le règlement à l’amiable par la réparation du préjudice n’ait pas abouti.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 530


Article 27 (modifié) : A l’ occasion de leurs missions sur le territoire national, les Inspecteurs
Généraux des Finances et les Inspecteurs vérificateurs bénéficient des mêmes avantages que
ceux accordés aux corps de contrôle similaires ainsi que, respectivement, d’une prime
journalière de 15.000 et de 10.000 Ouguiya, sans que cela puisse dépasser vingt (20) jours.

Chapitre II: Les attributions

Article 28 : Dans la limite des dispositions prévues par les lois et règlements en vigueur, les
Inspecteurs Généraux des Finances disposent, pour l’accomplissement de leurs missions, des
pouvoirs les plus étendus. En particulier, ils peuvent dans cette limite procéder à toutes les
opérations qu’ils jugeront nécessaires.

Article 29 : Les inspecteurs Généraux des Finances exercent, au nom du Ministre chargé des
Finances, une mission générale et permanente de contrôle et de vérification.

Sont soumis aux vérifications et contrôles de l’Inspection Générale des Finances les
administrateurs de crédits, les ordonnateurs et comptables des administrations financières,
des établissements publics, des sociétés nationales, des sociétés d’économie mixte, des
collectivités locales et des organismes recevant un concours financier de l’Etat (subventions,
prêts, avals, etc.).
D’une manière générale, l’Inspection Générale des Finances a compétence de contrôle et de
vérification sur toute personne morale ou physique détenant ou maniant, sous quelques
formes que soient, des deniers publics.

PARAGRAPHE I : LA MISSION DE VERIFICATION ET DE CONTROLE

Article 30 : Les Inspecteurs Généraux des Finances procèdent à la vérification des


comptabilités des ordonnateurs et administrateurs de crédit.

Ce contrôle concerne la comptabilité administrative tenue par eux. Lors de ce contrôle, les
Inspecteurs Généraux des Finances peuvent vérifier les engagements, les mandatements et
les certifications délivrées par les ordonnateurs.

Article 31 : La gestion des ordonnateurs des établissements publics à caractère administratif,


industriel ou commercial, des sociétés nationales et d’économie mixte est soumise aux
vérifications des Inspecteurs Généraux des Finances telles que prévues par les textes cités à
l’article 2 du présent décret.

Article 32 : L’Inspecteur Général des Finances et les agents requis, aux termes de l’article 15
ci-dessus, ont un pouvoir d’investigation sur pièces et sur place, pour l’examen des écritures
comptables, du bilan et des comptes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 531


Ils ont un pouvoir d’appréciation sur l’ensemble des opérations de gestion, notamment les
qualités, les quantités et les prix.

Article 33 : Les maires sont, en leur qualité d’ordonnateurs des budgets des collectivités
locales, soumis aux vérifications des Inspecteurs Généraux des Finances.

Article 34 : Sont soumis aux vérifications des Inspecteurs Généraux des Finances, les
comptables publics au sein :

- des administrations financières,


- des administrations déconcentrées,
- des établissements publics et,
- des collectivités locales.
Il en est de même des responsables financiers des sociétés nationales, des sociétés
d’économie mixte et des organismes recevant un concours financier de l’Etat.
Sont également soumis aux vérifications des Inspecteurs Généraux des Finances, les
régisseurs de recettes et dépenses et, de manière générale, tout agent ayant des
responsabilités administratives et financières.
Article 35 : L’Inspection Générale des Finances exerce, conjointement avec les
administrations financières soumises à son contrôle, un pouvoir hiérarchique sur les services
de contrôle interne fonctionnant en leur sein.

En conséquence, elle doit disposer d’ampliations des rapports de vérification et de contrôle


périodiques et ponctuels élaborés par ces services.
Article 36 (modifié) : Dans le cadre de leurs investigations, les Inspecteurs Généraux des
Finances peuvent se faire communiquer tous documents qu’ils jugent utiles pour la bonne
exécution de leurs missions. Toute obstruction à ce droit sera sanctionnée conformément à
l’article 24 du présent décret.

Les Inspecteurs Généraux des Finances doivent délivrer une décharge lorsque les pièces
prélevées sont des originaux.
Ils communiquent aux administrations contrôlées toutes les irrégularités constatées lors de
leurs investigations. Celles-ci doivent fournir leurs réponses dans un délai d’une semaine à
partir de la date de notification des observations.
Les inspecteurs Généraux des Finances élaboreront leurs rapports définitifs en tenant
compte des réponses et observations des structures contrôlées.

PARAGRAPHE II : LA MISSION D’ENQUETE ET DE CONSEIL

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 532


Article 37 : Le Ministre chargé des Finances peut charger les Inspecteurs Généraux des
Finances de toutes missions et notamment de missions d’enquêtes relatives à des questions
d’intérêt économique ou financier.

Ces enquêtes serviront, sous l’impulsion du Ministre chargé des Finances, à éclairer le
Gouvernement sur l’impact des mesures nouvelles :
- en matière fiscale et douanière,
- en matière économique et financière,
- relatives à l’évolution des entreprises publiques.
Les Inspecteurs Généraux des Finances sont investis d’un pouvoir de conseil. Ils ont, dans un
souci d’améliorer le rendement des services, une mission de vulgarisation des textes
réglementaires à caractère financier. Ils peuvent apprécier la qualité de l’agent, suggérer au
Ministre chargé des Finances l’état de son aptitude et proposer son recyclage, sa mutation
ou sa révocation.
Des instructions préciseront les modalités pratiques de l’appréciation de cette disposition.

Article 38 : A l’occasion de leurs missions de vérification ou d’enquête, les Inspecteurs


Généraux des Finances doivent suggérer toutes recommandations de nature à améliorer la
qualité des services publics, au regard des normes et principes de gestion saine,
d’organisation et de productivité.

Article 39 : Le Ministre chargé des Finances peut charger les Inspecteurs Généraux des
Finances, individuellement ou en groupe de travail, de réfléchir sur toute question
d’importance et notamment, sur tous les textes législatifs et réglementaires relatifs aux
domaines qui sont de leur ressort.

Chapitre III : Dispositions diverses

Article 40 (modifié) : Lors de l’établissement du rapport d’intervention, les Inspecteurs


Généraux des Finances sont entièrement souverains : leurs observations et
recommandations sont de leur entière responsabilité. Toutefois, pour la qualité du rapport
et la pertinence des recommandations, il est recommandé à l’Inspecteur Général des
Finances de présenter et de discuter son projet de rapport final avec le Directeur Général de
l’Inspection Générale des Finances qui, à cet effet, peut désigner un groupe de travail.

Article 41 : Toute sanction à l’encontre d’un Inspecteur Général des Finances doit être
clairement motivée et strictement confidentielle.

Article 42 (modifié) : Les Inspecteurs Généraux des Finances et les inspecteurs vérificateurs
peuvent, sous réserve de sauvegarder leur indépendance totale, appartenir à tout conseil ou
comité.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 533


Articles 43 (modifié) : Les Inspecteurs Généraux des Finances et les inspecteurs vérificateurs
bénéficient des primes mensuelles nettes d’impôt suivantes :

Pour les Inspecteurs généraux :

- Prime d’incitation : 30.000 UM,


- Prime de sujétion : 20.000 UM.
Pour les inspecteurs vérificateurs :

- Prime d’incitation : 20.000 UM,


- Prime de sujétion : 10.000 UM,
- Prime d’eau et d’électricité : 20.000 UM.

Ils bénéficient également des primes d’ameublement suivantes :

- 1.500.000 UM pour les inspecteurs généraux, payable une fois à la nomination et


renouvelable tous les trois ans,
- 900.000 UM pour les inspecteurs vérificateurs, payable une fois à la nomination et
renouvelable tous les trois ans.

Article 44 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires, notamment celles du


décret N°137-2004/PG/MF en date du 12 septembre 2004 fixant l’organisation, le
fonctionnement et les attributions de l’Inspection Générale des Finances.

Article 45 : Le Ministre des Finances est chargé de l’exécution du présent décret qui sera
publié suivant la procédure d’urgence et au Journal Officiel de la République Islamique de
Mauritanie. /

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 534


Q. Déontologie et Transparence

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 535


1. Ordonnance n° 2007-025/P/CMJD du 9 avril 2007 portant Code de Déontologie des
Agents Publics

TITRE PREMIER : CHAMP D'APPLICATION

ARTICLE PREMIER : Les dispositions du présent Code s'appliquent à tous les agents publics
sans exception, quelles que soient leur fonction et leurs hiérarchies, sans préjudice des
autres codes de déontologie spécifiques auxquels certains d'entre eux sont soumis en vertu
des obligations particulières prévues par leurs statuts ou pour leurs professions ou fonctions.

TITRE II : DES DEVOIRS ET OBLIGATIONS DE L'ADMINISTRATION

Article 2: Egalité des citoyens

L'administration publique est tenue de respecter et de protéger l'égalité de tous les citoyens
devant la loi. Un traitement égal des usagers doit être appliqué pour toute situation
comparable.

Toutes discriminations fondées sur l'origine, la race, le sexe, la région, la tribu, l'ethnie, les
convictions politiques, philosophiques ou syndicales sont prohibées.

Article 3: Neutralité

L'administration ne doit pas exercer sur ses agents des pressions politiques, idéologiques ou
de quelque nature que ce soit.

Article 4: Légalité

Le service public doit s'exercer dans le cadre du strict respect de la loi et toute décision doit
être prise en conformité avec les textes en vigueur.

L’administration doit veiller à l'exécution des décisions de justice dans le domaine qui la
concerne.

Article 5: Continuité de l'Etat

Le service public doit être assuré de manière permanente et dans toutes ses composantes
selon les règles régissant son fonctionnement.

Article 6: Transparence

Les décisions administratives doivent être prises selon des procédures transparentes,
simples et compréhensibles, assorties d'une obligation de motivation.

Article 7: L’administration doit rendre publiques les informations nécessaires sur les actes et
procédures relevant de sa compétence, ainsi que les informations permettant d'apprécier sa
gestion.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 536


TITRE III : DES DEVOIRS ET OBLIGATIONS

DE L'AGENT PUBLIC

CHAPITRE PREMIER : DE LA PRESTATION

Article 8: Professionnalisme

L'agent public doit s'acquitter de ses tâches avec professionnalisme, en mettant à


contribution ses connaissances, ses compétences et son expérience pour la réalisation des
objectifs fixés.

Le professionnalisme réside dans la maîtrise et la bonne exécution des missions confiées


conformément aux normes techniques établies. Il apporte une valeur ajoutée à la qualité du
service public.

Article 9 : Responsabilité :

L'agent public est responsable de ses décisions et de ses actes, ainsi que de l'utilisation
rationnelle et judicieuse des ressources mises à sa disposition.

Article 10: Compétence

L'agent public doit entretenir et améliorer ses compétences afin de disposer d'un profil
adapté de manière régulière à l’évolution des missions confiées. A cet effet, il est tenu de
participer à des activités de formation et de perfectionnement, notamment celles prévues
par les dispositions statutaires le régissant.

CHAPITRE 2 : DU COMPORTEMENT

Article 11: Assiduité au travail

L'agent public est tenu d'un devoir d'assiduité dans l'accomplissement de ses missions. Sa
présence et sa disponibilité sur le lieu de travail doivent être effectives.

Article 12: Dignité et probité

L'agent public doit observer une honnêteté scrupuleuse inspirant le respect. Il doit appliquer
de manière rigoureuse les principes de l'équité, de la justice et de la morale dans
l'accomplissement de ses tâches.

Article 13: Esprit d'équipe

L'agent public doit entretenir avec ses collègues et ses collaborateurs des rapports fondés
sur le respect, l'esprit d'équipe et la franche collaboration. Il leur doit une assistance
professionnelle et morale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 537


TITRE IV: DES DEVOIRS ET OBLIGATIONS DE L'AGENT PUBLIC ENVERS LES USAGERS.

CHAPITRE PREMIER : DU RESPECT DES USAGERS

Article 14 : L'agent public doit traiter les usagers avec égard. Il doit faire preuve de respect et
de courtoisie dans ses rapports avec eux.

CHAPITRE 2 : DE L’IMPARTIALITE

Article 15 : L’agent public est tenu de respecter le principe d'égalité de tous les citoyens
devant le service public. Il doit faire preuve de neutralité et d'objectivité. Il doit prendre ses
décisions dans le respect des règles applicables et en accordant aux usagers un traitement
équitable.

Sont interdits les discriminations et les traitements de faveur, quels qu'en soient les raisons
ou prétextes, notamment toute discrimination basée sur le sexe, la religion, la fortune,
l'origine, la parenté, l'opinion politique ou l'appartenance à une organisation professionnelle
ou syndicale.

CHAPITRE 3 : DE L’INTEGRITE

Article 16 : L'agent public doit assumer sa mission en toute intégrité et en toute


transparence. Il doit éviter toute situation ou attitude incompatible avec ses obligations
professionnelles ou susceptible de jeter un doute sur son intégrité ou de discréditer le
service public.

Article 17 : L'agent public doit s'abstenir de toute activité délictuelle, tels que le
détournement des deniers publics, le trafic d'influence, la concussion. Commet une
infraction passible des sanctions prévues par la réglementation en vigueur, l’agent public qui
exige ou accepte d'une personne requérant les services de l'administration, une commission,
une récompense, un avantage ou un bénéfice de quelque nature, soit directement, soit
indirectement.

Article 18 : L'agent public ne doit solliciter ou réclamer, accepter ou recevoir, directement


ou indirectement, aucun paiement, don, cadeau ou autre avantage en nature pour
s'acquitter ou s'abstenir de s'acquitter de ses fonctions ou obligations ou d’une partie de
celles-ci.

Article 19 : L'agent public ne doit en aucun cas utiliser les biens publics à des fins
personnelles ou requérir les services d'un subordonné pour des activités autres que celles
relevant de ses fonctions ou tâches.

CHAPITRE 4 : DE LA DILIGENCE ET DE LA CELERITE

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 538


Article 20 : L'agent public est tenu d'exécuter le travail qui lui est confié avec un maximum
de diligence et de célérité. Il doit traiter dans les délais requis les dossiers qui lui sont
confiés, et en priorité ceux qui touchent directement le public.

Article 21 : L'agent Public ne doit, sous quelque prétexte que ce soit, retenir arbitrairement
et sans traitement, les correspondances adressées à son service.

CHAPITRE 5 : DE L’OBLIGATION D’INFORMATION DU PUBLIC

Article 22 : L'agent public doit fournir aux usagers les informations dont ils ont besoin et
qu'ils sont en droit d'obtenir dans le respect de la législation et de la réglementation en
vigueur. L’agent Public, en sa qualité de serviteur de l'intérêt général, doit aider le public en
l'orientant vers l'autorité compétente ou le service concerné.

TITRE V: DES DEVOIRS ET OBLIGATIONS DE L'AGENT PUBLIC ENVERS LES INSTITUTIONS ET


L'ADMINISTRATION

CHAPITRE PREMIER : DU RESPECT DES INSTITUTIONS DE L'ETAT

Article 23 : L'agent public doit s'acquitter de ses missions dans le respect de la Constitution,
des conventions, traités et chartes internationaux, ainsi que des lois et règlements en
vigueur. Il est tenu, à travers l'obligation de réserve, de respecter les institutions légalement
constituées et les personnalités qui les incarnent.

CHAPITRE 2 : DE LA LOYAUTE A L'AUTORITE CONSTITUEE

Article 24 : L'agent public est tenu d'être loyal à l'autorité constituée dont il relève. Il doit
exercer ses fonctions avec honnêteté et objectivité dans l'intérêt public.

Il doit s'abstenir, même en dehors de l'exercice de sa profession, de tout acte de nature à


nuire à l'image du service public. Il ne doit pas dénigrer l'administration ou l'organisme dont
il relève, ni se prononcer en défaveur des actions prises par celle-ci ou celui-ci.

Article 25 : L'agent public ne doit pas user de son poste, de sa fonction ou de sa


responsabilité à des fins politiques ou partisanes susceptibles de nuire à l'intérêt du service
public.

Article 26 : L'agent public est lié par l'obéissance hiérarchique pour tout ce qui concerne
l'accomplissement des tâches relevant de ses attributions. A ce titre, il doit se conformer aux
instructions de son supérieur hiérarchique. Dans le cas où l'ordre donné est manifestement
illégal ou de nature à compromettre gravement un intérêt public, ou à faire commettre
l’agent public une infraction pénale, une réquisition s’impose.

CHAPITRE 3 : DES CONFLITS D'INTERETS

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 539


Article 27 : L'agent public ne doit assumer aucune activité ou mission, ni se livrer à aucune
transaction, ni avoir aucun intérêt financier, commercial ou matériel, qui soit incompatible
avec ses fonctions, charges ou devoirs.

Article 28 : L'agent public doit éviter de se placer dans une situation où il y a conflit entre
son intérêt personnel et les devoirs découlant de ses fonctions. L'agent public qui croit se
trouver dans une situation décrite à l'alinéa précédent doit en informer son supérieur
hiérarchique ou le dirigeant de l'organisme dont il relève. Le supérieur hiérarchique ou le
dirigeant de l’organisme dont relève l’agent doit prendre les mesures nécessaires pour la
sauvegarde des intérêts de l’Administration.

Article 29 : En cas de conflit d'intérêts entre sa situation professionnelle et son intérêt


particulier, il doit mettre fin aux activités donnant lieu à un tel conflit.

Article 30 : Un agent public ayant quitté l'administration publique peut, dans des conditions
définies par décret, accepter un emploi rémunéré au sein d'une entreprise soumise au
contrôle ou à la tutelle du service ou de l'organisme où il assumait d’anciennes fonctions.

TITRE VI : DISPOSITIONS PROVISOIRES ET FINALES

Article 31 : Tout manquement aux devoirs et obligations définis par le présent code expose
son auteur à une sanction disciplinaire, sans préjudice, le cas échéant, des peines prévues
par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.

Article 32 : Le Ministre chargé de la Fonction Publique est chargé de promouvoir et de veiller


au respect des normes déontologiques définies, en relation avec les administrations de l’Etat
et mets en œuvre les actions de sensibilisation et de formation des agents de l’Etat en
matière d’éthique professionnelle et de déontologie.

Article 33 : La présente Ordonnance sera exécutée comme loi de l’Etat et publiée selon la
procédure d’urgence et au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 540


2. Loi n° 2007-054 du 18 septembre 2007 relative à la Transparence Financière de la Vie
Publique

ARTICLE PREMIER : La présente loi a pour objet de définir le cadre juridique destiné à
garantir la transparence financière de la vie publique. Elle institue une obligation de
déclaration périodique de patrimoine pour le président de la République, le Premier
ministre, les membres du gouvernement, certains titulaires de mandats électifs et les
fonctionnaires de l’Etat désignés par cette loi.

Article 2 : Le Président de la République, après son investiture et à la fin de son mandat, fait
une déclaration de sa situation patrimoniale et celle de ses enfants mineurs. Chacune de ses
déclarations est rendue publique.

Article 3 : Le Premier Ministre, les membres du Gouvernement et Assimilés sont tenus à leur
nomination d’adresser au Président de la Commission prévue à l’article 8 de la présente loi,
une déclaration de situation patrimoniale concernant leurs biens meubles et immeubles et
ceux de leurs enfants mineurs.

Cette déclaration doit être établie dans des conditions fixées par décret pris en Conseil des
Ministres.
La même obligation leur est applicable dans les deux mois qui suivent la cessation de leurs
fonctions pour une cause autre que le décès.

Article 4 : La déclaration du patrimoine est également exigée, dans les mêmes conditions et
formes, des titulaires des mandats électifs et membres de corps ci-après :
- Magistrats ;
- Président et adjoints de la Communauté Urbaine de Nouakchott ;
- Premiers responsables des Collectivités Territoriales ayant en charge la gestion de
budgets dont le niveau est fixé par décret.

Article 5 : L’obligation de déclaration de patrimoine s’impose aux ordonnateurs ou


ordonnateurs délégués ci-après :

- Secrétaires Généraux des Départements ministériels et Assimilés ;


- Chefs d’Etat major de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Garde Nationale ;
- Chefs de missions diplomatiques et consulaires ;
- Walis ;
- Directeur général de la Sûreté Nationale ;
- Directeur des Douanes, du Trésor, du Budget, des Impôts au Ministère chargé des
Finances ;
- -Intendants de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Garde Nationale ;
- Directeurs chargés des Finances dans les ministères ;
- Directeurs des Etablissements Publics et des Sociétés à capitaux publics ou mixtes ainsi que
leurs Présidents de Conseils d’Administration, ou de l’organe en tenant lieu ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 541


- Directeurs de projets publics et d’agences bénéficiant de l’autonomie financière ainsi que
les responsables des organisations de la société civile bénéficiant de l’aide publique à
hauteur d’un montant qui sera fixé par décret ;
- Comptables des Etablissements Publics, Institutions ou Services dont le budget est
supérieur à un montant fixé par décret.
Cette obligation peut être imposée à d’autres catégories d’agents publics dont la liste est
fixée par décret.

Article 6 : Les dispositions de la présente loi sont applicables également aux :

- Membres des Autorités de Régulation ;


- Membres des Organes, Instances et Structures de contrôle ;
- Membres des Commissions des Marchés Publics.

Article 7 : Les déclarations prévues aux Articles 5 et 6 portent aussi sur le patrimoine des
enfants mineurs et doivent être déposées auprès de la commission pour la transparence
financière de la vie publique prévue à l’Article 8 ci-dessous, au début ou la fin de fonctions
des assujettis.
Toutefois, aucune nouvelle déclaration n’est exigée de la personne assujettie qui a établi
depuis moins de six mois une déclaration de sa situation patrimoniale et de celle de ses
enfants mineurs en application des Articles 3, 4, 5, 6 ci-dessus.

Article 8 : Il est institué une Commission pour la Transparence Financière de la Vie Publique
chargée de recevoir les déclarations des personnes mentionnées aux articles 3, 4, 5 et 6 de la
présente loi.

Cette Commission est composée de trois membres de droit dont le Président, de trois
membres titulaires et leurs suppléants et d’un secrétaire rapporteur.

Les membres de droit sont :

 Le Président de la Cour Suprême


 Le Président de la Cour des Comptes
 Le Président du Haut Conseil Islamique
Les membres titulaires et leurs suppléants sont désignés comme suit :

 Deux présidents de chambres ou conseillers à la Cour Suprême dont l’un a la qualité


de suppléant ;
 Deux présidents de chambres ou conseillers à la Cour des comptes, dont l’un a la
qualité de suppléant. ;
 Deux membres du Haut Conseil Islamique dont un a qualité de suppléant.
Les membres de la commission sont nommés par décret suite à la proposition du Président
de l’Institution dont ils émanent. Ils prêtent le serment qui suit devant le Président de la
République : « Je jure par Allah de m’acquitter convenablement des tâches qui me sont
confiées, de garder les secrets déposées auprès de cette commission, d’empêcher leur

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 542


diffusion et leur communication par tous les moyens possibles au cours de l’exercice de
mes fonctions, et après la fin de celles- ci ».

La Commission est présidée par le Président de la Cour Suprême et le secrétariat est assuré
par un magistrat désigné par le Président de la Cour des Comptes.

Article 9 : La Commission est assistée de rapporteurs désignés par le Président de la Cour


Suprême parmi les membres de cette Cour, par le Président de la Cour des Comptes parmi
les membres de cette Cour, par le Président du Haut Conseil Islamique parmi les membres
de cette Institution. Elle peut également bénéficier pour l’accomplissement de ses tâches, de
la mise à disposition de fonctionnaires.

Article 10 : L'organisation et le fonctionnement de la Commission, ainsi que les procédures


applicables devant elle, sont fixées par décret en Conseil des Ministres.

Article 11 : Les personnes assujetties à la présente loi communiquent à la Commission pour


la Transparence Financière de la Vie Publique pendant l’exercice de leur mandat ou de leurs
fonctions toutes les modifications substantielles de leur patrimoine, chaque fois qu’elle le
juge utile et au moins une fois tous les deux ans.
La Commission assure le caractère confidentiel des déclarations reçues ainsi que les
observations formulées, le cas échéant, par les déclarants sur l’évolution de leur patrimoine.

Les déclarations déposées et les observations formulées ne peuvent être communiquées


qu’à la demande expresse du déclarant ou de ses ayants droits ou sur requête des autorités
judiciaires et dans le cas où la commission estime que cette communication contribuera à la
manifestation de la vérité.

Article 12 : La Commission apprécie la variation des situations patrimoniales des personnes


mentionnées aux Articles 3, 4, 5 et 6 de la présente loi telle qu’elle résulte des déclarations
et des observations qu’ils ont pu lui adresser. Elle établit, chaque fois qu’elle le juge utile, un
rapport qui pourra être publié dans le Journal Officiel, abstraction faite du rapport qui y sera
publié tous les trois ans.

Ce rapport ne contient aucune indication nominale quant aux situations patrimoniales.

Dans le cas où la Commission a relevé, des évolutions de patrimoine pour lesquelles elle ne
dispose pas d’explications et après que l’intéressé aura été mis en mesure de faire ses
observations, elle transmet le dossier à l’autorité compétente, qui décidera ou non des
poursuites.

Article 13 : La Commission pour la Transparence Financière de la Vie Publique informe les


autorités compétentes des cas de non-respect, par les personnes assujetties, des obligations
définies par la présente loi. Cette information intervient après que la Commission ait appelé
les intéressés à fournir des explications.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 543


La Commission tient à la disposition du Gouvernement et du public un fichier des personnes
assujetties n’ayant pas respecté ces obligations.

Article 14 : La nomination des personnes mentionnées aux articles 5 et 6 est annulée si la


personne concernée, étant assujettie à l’obligation de déclaration, n’avait pas fait de
déclaration à sa nomination, après deux mises en demeure espacées d’un mois.

Article 15 : Sont inéligibles pendant la durée d’un mandat ultérieur, les élus qui n’ont pas
déposé l’une des déclarations prévues à l’article 4 de la présente loi et dont les noms sont
cités dans le document préparé par la Commission pour la Transparence Financière de la Vie
Publique en vertu de l’article 13 de la présente loi.

Article 16 : Les auteurs et complices dans la publication ou la communication, de quelque


manière que ce soit de tout ou partie des déclarations ou des observations mentionnés aux
Articles 3, 4, 5, 6 et 7 de la présente loi, en dehors du rapport visé à l’article 12 sont punis
par les sanctions prévues par le Code Pénal et les procédures suivies par les corps.

Les déclarations de patrimoine frauduleuses ou sciemment inexactes seront punies par les
sanctions prévues par le Code Pénal sans préjudice, le cas échéant, des actions
administratives prévues par la réglementation en vigueur.

Article 17 : les personnes assujetties doivent, dans les deux mois qui suivent la mise en place
de la Commission pour la Transparence Financière de la Vie Publique, se mettre en
conformité avec les dispositions de la présente loi.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 544


R. Forestier

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 545


1. Loi n°2007-055 du 18 septembre 2007 abrogeant et remplaçant la loi n° 97-007 du 20
janvier 1997 portant Code Forestier

Article Premier : La présente loi organise la procédure de création, de gestion et de


protection de ce qui suit :
- les forêts et terrains à boiser, les périmètres de reboisements ou de restauration qui
font partie du domaine de l’Etat ou sur lesquels l’Etat a des droits de propriété indivis ;
- les forêts, bois et terrains à boiser appartenant aux collectivités locales ou à un
particulier ;
- les parcs, les réserves et autres aires protégées tels que définis par la loi relative à la
gestion de la faune et de la chasse.

Article 2 : Aux termes de la présente loi, on entend par forêt, les espaces composant une
couverture végétale dans laquelle prédominent des arbres, arbustes ou broussailles ainsi
que d’autres espèces de flore susceptibles de fournir des produits ligneux et non ligneux
autres qu’agricoles.
Sont également considérés comme forêts, les terrains qui étaient couverts de forêts
récemment coupées, incendiées ou dégradées, mais qui seront soumis à la régénération
naturelle ou au reboisement.
Les ressources forestières constituent les richesses naturelles et à ce titre font partie
intégrante du patrimoine commun de la nation. Chacun est tenu de respecter ce patrimoine
national et de contribuer à sa protection et conservation.

Article 3 : La politique forestière nationale est définie par le Gouvernement, sur proposition
du Ministre chargé des forêts après avis des organes et institutions concernés. Elle a pour
objectifs d’assurer la protection, la gestion durable et la restauration des ressources
floristiques à travers l’encouragement de la participation des populations dans l’élaboration
et la mise en œuvre de plans d’aménagement et la gestion locale des ressources naturelles.

Article 4 : Les forêts soumises au régime de la présente loi conformément à l’article premier
sont réparties en trois catégories :
- les forêts de l’Etat ;
- les forêts des Collectivités Locales ;
- et les forêts des particuliers.

Article 5 : Le domaine forestier de l’Etat est constitué des terrains de son domaine privé
portant des forêts ou dont le reboisement a été décidé dans les conditions fixées par la
présente loi.
Il comprend également des forêts classées et des forêts non classées. Le domaine forestier
classé de l’Etat est inaliénable et imprescriptible.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 546


Article 6 : Les forêts classées sont constituées en vue de leur conservation et de la mise en
valeur durables de leur potentiel ligneux et non ligneux ainsi que pour la régénération des
sols.
Chaque forêt classée fait l’objet d’un plan d’aménagement arrêté par le Ministre chargé des
forêts.

Article 7 : Constituent les forêts des collectivités territoriales décentralisées, les forêts qui
sont incorporées dans leur domaine public, notamment à la suite d’une affectation par
l’Etat.
Article 8 : Les forêts des particuliers sont des forêts exploitées par des personnes physiques
ou morales sur des terrains compris dans l’assiette de leur propriété acquise conformément
à la législation en vigueur.

Article 9 : Les terrains à vocation forestière sont des terrains nus destinés au reboisement et
à la reconstitution du couvert végétal.

Titre II : De la mise en valeur des forêts

Article 10 : La mise en valeur économique, écologique et sociale du domaine forestier


national est définie par la politique forestière nationale. Elle est précisée par des directives
nationales issues des documents d’aménagement, complétées au niveau de la région par des
orientations forestières.

Article 11 : Les droits d’exploitation des forêts et terres à vocation forestière du domaine
national appartiennent à l’Etat. En dehors des zones forestier classé de l’Etat, l’exercice de
ces droits peut être transféré pour une durée déterminée aux collectivités locales qui
peuvent déléguer, sur la base d’une convention locale, la gestion à des particuliers
notamment les associations de gestion des ressources naturelles qui, en conséquence,
disposent de tout ou partie des revenus issus de l’exercice de ces droits. Les modalités et les
conditions seront précisées par décret.
Toutefois, si des formations forestières ont été légalement implantées sur le domaine
national sous forme de plantations individuelles en plein, d’alignement ou d’abris, elles sont
la propriété des personnes privées, physiques ou morales, qui les ont réalisées, à l’exclusion
de toute appropriation foncière du domaine national.
La collecte, la coupe de produits forestiers et la transformation du bois en charbon de bois,
lorsqu’elles sont réalisées par la personne physique ou morale propriétaire de la plantation,
ne sont par assujetties à l’autorisation préalable. Toutefois, elles doivent être conformes aux
prescriptions du plan d’aménagement ou du plan de gestion de la forêt, lorsque ceux-ci sont
requis.

Article 12 : L’exploitation commerciale de toute ressource forestière du domaine forestier


national est assujettie au paiement préalable de taxes et redevances dans les conditions et

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 547


formes définies par décret, à l’exception des forêts soumises à une gestion locale collective
ou privée.

Article 13 : L’exercice des compétences que l’Etat transfère sur les forêts et terres à vocation
forestière du domaine national aux collectivités locales, ainsi que les obligations qui en
découlent pour celles-ci, sont précisés, pour chaque collectivité locale concernée, dans le
plan d’aménagement simplifié et le plan de gestion approuvés par le Wali territorialement
compétent après avis du chef de service régional chargé des forêts et du conseil municipal
concerné.

Article 14 : Les collectivités locales peuvent, sur demande et après avis favorable du service
chargé des forêts, affecter la gestion des ressources naturelles des forêts ou parcelles de
forêts aux personnes physiques ou morales dans le cadre d’une convention locale.

Article 15 : Le permis d’exploitation des produits forestiers dans les forêts du domaine de
l’Etat non transféré aux collectivités locales est délivré par le service technique en charge des
forêts.
Le permis d’exploitation des produits forestiers dans les forêts relevant de la compétence
des collectivités locales est délivré par le Maire concerné conformément à l’avis du service
en charge des forêts territorialement compétent formulé sur la base des prescriptions du
plan d’aménagement simplifié et du plan de gestion approuvés par le Wali territorialement
compétent.

Article 16 : Le produit des redevances et des adjudications, ainsi que les recettes issues des
ventes de coupes ou de produits forestiers divers réalisés par l’Etat, sont versés au Fonds
d’Intervention pour l’Environnement.
Ces recettes forestières serviront en priorité au financement d’actions de mise en valeur, de
protection et de conservation des ressources forestières.

Titre III : Des défrichements


Chapitre I : Organisation

Article 17 : Tout nouveau défrichement est subordonné à une autorisation écrite de


l’Administration territoriale compétente, sur avis des services techniques compétents.

Article 18 : Les demandes de défrichement sont adressées aux autorités administratives


compétentes. Avant d’accorder l’autorisation de défrichement, celles-ci doivent s’assurer
que le terrain faisant l’objet de la demande ne rentre pas dans l’une des catégories définies
à l’article 22 de la présente loi.
Article 19 : Toute Autorisation de défrichement est consignée sur un registre spécial ouvert
auprès de l’autorité administrative territorialement compétente où sont précisés :
 L’identification du bénéficiaire ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 548


 Le nom du village, avec des coordonnées géographiques exactes de l’endroit visé ;
 La superficie réelle ou approximative.

Article 20 : L’autorité Administrative ayant délivré l’autorisation de défrichement est tenue


d’informer le requérant des règles afférentes au mode de défrichement requis à savoir :
 Le respect strict des essences protégées à l’article 44 de la présente loi ;
 L’interdiction formelle de tuer les arbres, arbustes ou leurs souches sans préjudice
des dérogations prévues à l’article 21 ci-dessous.
Ces règles doivent également être impérativement portées sur l’autorisation de
défrichement.

Article 21 : Le dessouchage en vue de la culture attelée ou mécanisée, peut faire l’objet de


dérogation aux dispositions de l’article 20 ci-dessus, notamment l’autorisation de tuer et
d’extraire les pieds gênants.
Toute dérogation apportée doit être mentionnée sur l’autorisation de défrichement.
Toute autorisation de défrichement accordée suivant les dispositions de l’article 23 ci-
dessous est subordonnée à l’avis favorable des services locaux chargés des forêts, ceux de
l’agriculture et du Maire territorialement compétents.

Chapitre II : Lieux des défrichements

Article 22 : Les défrichements sont interdits :


a. sur les pentes des montagnes, collines et plateaux où il y a des risques d’érosion
et de ravinement ;
b. aux abords des cours d’eau permanents et semi permanent sur 100 mètres à
partir de la berge, sauf raison de salubrité publique ;
c. dans les zones de naissance des sources et leurs bassins de réception
d. dans les zones de peuplements purs ;
e. dans les zones protégées pour raison de salubrité publique ;
f. dans les zones protégées dans l’intérêt de la défense nationale ;
g. dans les forêts classées, périmètres de protection et de reboisement constitués
conformément aux articles 25, 26, 27,28 et 30 ci-après
h. dans les zones abritant une biodiversité importante.

Article 23 : Des autorisations de défrichement pourront toutefois être accordées dans les
zones visées au paragraphe (d) de l’article 22 dans les conditions suivantes :

a. dans les cas de jachères anciennes ou récentes ;


b. dans le cas où le peuplement des essences visées couvre des superficies
inférieure à 5 ha et ne s’intégrant pas à un massif forestier important.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 549


Titre IV : Domaine forestier de l’Etat
Domaine classé- Domaine protégé- Périmètre de reboisement
Chapitre I : Généralités

Article 24 : Les forêts domaniales sont réparties en deux catégories :


 Le domaine forestier classé, constitué par les forêts classées, les périmètres de
protection, ayant fait l’objet d’un texte de classement et les périmètres de
reboisement ;
 Le domaine forestier protégé constitué par le reste des terrains soustraits au
défrichement visé à l’article 22, mais n’ayant pas fait l’objet d’un texte de classement
les soumettant à un régime strict spécial concernant l’exercice des droits d’usage et
d’exploitation.

Article 25 : Sont considérées comme forêts classées, les formations végétales définies à
l’article 2 de la présente loi et ayant fait l’objet d’un texte de classement les soumettant à un
régime strict spécial concernant l’exercice des droits d’usage et d’exploitation.

Article 26 : Sont classées obligatoirement comme périmètre de reboisement, les parties du


terrain nu ou insuffisamment boisé, comprenant :
 Les versants montagneux ayant une pente de 35% et plus, dont la mise en réserve
serait reconnue indispensable ;
 Les abords des cours d’eau permanents et semi permanents sur 100 mètres à partir
de la berge, sauf raison de salubrité publique et dans les zones de naissance des
sources et leurs bassins de réception ;
 Les terrains très dégradés aux environs des agglomérations urbaines et rurales, des
infrastructures socioéconomiques et des puits pastoraux qui ne sont pas déjà
affectés à la gestion contractuelle par des tiers ;
 Aux abords des cours d’eau permanents et semi permanent sur 100 mètres à partir
de la berge, sauf raison de salubrité publique ;
 Dans les zones de naissance des sources et leurs bassins de réception.
Pourrait être classé comme périmètre de protection, tout terrain nu ou insuffisamment
boisé à mettre en régénération.

Article 27 : Tout reboisement effectué par l’Etat en dehors du domaine classé tombe
automatiquement dans ledit domaine, même s’il n’a pas fait l’objet d’un texte de classement

Article 28 : Les forêts et les périmètres de protection sont classés par arrêté du Ministre
chargé des forêts.

Chapitre II : Procédure de classement

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 550


Article 29 : L’acte de classement garantit l’exercice par les populations riveraines de leurs
droits d’usage habituels, reconnus dans l’arrêté de classement.
Toutefois, l’exercice de ces droits peut être limité ou suspendu pour permettre la
préservation et/ou la régénération des forêts.
Sur proposition du service chargé des forêts ou du représentant des collectivités locales, il
peut être procédé au classement de tout périmètre soustrait aux défrichements en vertu des
dispositions de l’article 22.
Dans ce cas, le service forestier local ou le représentant des collectivités locales informe par
écrit le Hakem territorialement compétent de l’opportunité de classer le périmètre comme
forêt classée ou périmètre de protection.
Cette formalité est suivie d’une reconnaissance générale du périmètre par les représentants
du ou des Conseils Municipaux et des villages environnants.
Un projet de classement avec une indication précise des limites, est remis ensuite au Hakem
qui le porte à la connaissance des populations intéressées, par tous les moyens de publicité,
conformes aux règlements et usages locaux. L’accomplissement de cette formalité sera
constaté par procès verbal.

Article 30 : Une Commission Départementale de Classement est créée au niveau de chaque


Moughataa. Elle est présidée par le Hakem de la Moughataa et comprend :
- Les parlementaires de la Moughataa concernée ;
- Le Maire territorialement compétent ;
- Le Chef de service régional en charge des forêts territorialement compétent ;
- Le responsable en charge des forêts au niveau de la Moughataa ;
- Un représentant du service en charge des Domaines ;
- Un représentant du service en charge de l’agriculture et de l’élevage ;
- Un représentant des ONGs ou des associations locales ;
- Deux (2) représentants des collectivités concernées.

Cette Commission se prononce sur le projet de classement dans les trente (30) jours qui
suivent le dépôt du projet de classement au Chef lieu de la Moughataa concernée. Elle
détermine les limites de la forêt et constate l’absence ou l’existence des droits d’usage
grevant la forêt à classer.

Lorsque la forêt est grevée de droits d’usages, la Commission constate la possibilité du plein
exercice de ces droits d’usage à l’extérieur du périmètre réservé, sinon elle fixe les limites de
la surface sur laquelle ils seront concentrés par voie de règlements en tenant compte des
règles limitatives énoncée à l’article 34 ci-dessous.
Le Procès Verbal de la réunion de la commission est transmis par le Wali, au Ministre chargé
des forêts, pour décision.
Lorsque l’intérêt général le justifie ou lorsque l’utilité publique le commande, les forêts
classées peuvent faire l’objet d’un déclassement partiel ou total.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 551


L’acte de déclassement est pris dans les mêmes formes et selon les mêmes procédures que
l’acte de classement. Il est nécessairement précédé d’une étude d’impact environnement et
socio économique.
La Commission Départementale de Classement est chargée également du déclassement et
de l’aliénation des forêts non classées.

Article 31 : Les arrêtés de classement sont portés à la connaissance des villages concernés
par les soins du Hakem territorialement compétent.

Article 32 : Toute personne physique ou morale ayant des droits autres que ceux d’usages
ordinaires définis à l’article 34 ci-après, pourra faire opposition dans le délai de trente (30)
jours à compter du jour de la publication du projet de classement par le Hakem
territorialement compétent.
Les réclamations seront inscrites sur un registre tenu auprès du Hakem de la Moughataa. Les
contestations pourront être réglées à l’amiable par la commission de classement, à défaut
ces revendications sont portées devant les tribunaux compétents.

Chapitre III : Aliénation

Article 33 : Les forêts classées, les périmètres de protection et de reboisement ne pourront


être aliénés en totalité ou en partie qu’après déclassement par l’autorité qui à pris l’acte de
classement, dans les mêmes conditions prévues aux articles 29 et 30 ci-dessus :
La procédure applicable est celle suivie en matière d’aliénation du domaine immobilier de
l’Etat.

Titre V : Droits d’usage


Chapitre I : Généralités

Article 34 : Les droits d’usage sont ceux par lesquels les personnes physiques ou morales ou
des collectivités locales s’approprient à titre temporaire ou définitif les produits de la forêt
en vue de satisfaire un besoin individuel ou collectif et ne donnant lieu à aucune transaction
commerciale, sauf dans le cas reconnu à l’article 42 ci-dessous.
Les droits d’usage comprennent :
 ceux portant sur le sol forestier ;
 la circulation à pied ou en véhicule à travers le périmètre classé ;
 les pâturages pour les troupeaux d’animaux ;
 les droits d’usage portant sur les fruits et les produits de la forêt naturelle.

Article 35 : L’exercice de la chasse ne pourra en aucune manière être considéré comme droit
d’usage.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 552


Article 36 : Le texte de classement de chaque périmètre classé doit porter mention des
droits d’usage reconnus dans ledit périmètre.

Article 37 : L’usage de feu de brousse est strictement prohibé dans l’exercice de droit
d’usage dans les parties du domaine classé où ces droits sont autorisés.

Chapitre II : Droit d’usage sur le sol forestier

Article 38 : Les droits portant sur le sol forestier peuvent s’exercer dans le domaine forestier
protégé si les circonstances économiques, sociales et écologiques le permettent.
L’appréciation de ces circonstances appartient aux services techniques locaux du Ministère
chargé des forêts.

Article 39 : Le domaine classé est affranchi de tout droit d’usage sur le sol forestier, sauf
dans les cas énoncés aux articles 40,41,et 42 de la présente loi.
Les défrichements, qu’il s’agisse d’abattage ou de débroussaillement de la végétation
ligneuse, suivis ou non d’incinération, ne peuvent être autorisés temporairement en vue de
l’établissement des cultures que sur les terrains destinés à être enrichis en essence de
valeur.
Chapitre III : les autres droits d’usage

Article 40 : Tous les autres droits d’usage autorisés dans un périmètre classé doivent être
mentionnés dans l’acte de classement et portés à la connaissance des populations
concernées par le Hakem territorialement compétent.
Aucun droit de pâturage n’est autorisé dans le domaine classé de l’Etat sauf cas de force
majeur ou dans les parties du domaine spécialement aménagées à cet effet.
L’exercice du droit d’usage sur les pâturages partout où il est accordé se fait sans
installation, même provisoire du berger ou de sa famille dans le domaine classé.
L’utilisation de tout outil de coupe de la végétation dans les périmètres classés est
strictement interdite.

Article 41 : Les droits d’usage portant sur la circulation pourront s’exercer librement dans un
périmètre classé, sur les routes reconnues d’utilité économique ou sociale, par les services
techniques compétents, et traversant le périmètre.
La circulation pour des buts touristiques ou scientifiques, en dehors de ces routes, peut être
autorisée par les services techniques locaux en charge des forêts. Toutefois cette
autorisation sera toujours assortie de l’interdiction du port d’arme à feu.

Article 42 : Les forêts classées sont soustraites à l’exercice du droit d’usage, autres que ceux
du ramassage du bois mort, la récolte de fruits, des plantes alimentaires ou médicinales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 553


Article 43 : Les périmètres de reboisement effectué par l’Etat sont affranchis de tous droits
d’usage.

Titre VI : Espèces protégées

Article 44 : - Sont protégées sur l’ensemble du territoire les essences forestières suivantes :
Acacia senegal (awerwar)
Acacia albida (Avrar)
Acacia nilotica (amoure)
Grewia bicolour (Mijij)
Khaya senegalensis (Tebellit)
Sterculia setigera (Bavrewa)
Ziziphus sp. (seder)
Hyphaene thebeica (Nekhale)
Sclerocaria birrea (Dembou)
Aristida pungens (Sbatt)
Borassus flabellifer (Gheddi)
Raphia sudanica. (Goumbrely)
Commiphora Africana (Adress)
Dalbergia melanoxylon (Sanghou)

- Sont protégées dans les limites géographiques des wilayas de TIRIS ZEMMOUR, de
DAKHLETT NOUADHIBOU, de l’ADRAR, de l’INCHRI et du TAGANT, les essences fermières
suivantes:
o Maerua Crassifolia (Atil)
o Caparis Décidua (Egnin)
o Acacia Radiana (Talh)
o Balanites Egyptica (Teychitt)
o Acacia Flava (Temat)
o Tamarix Senegalensis (Tarve)

L’arrachage, l’abattage ou la mutilation de ces essences forestières sont interdits sauf


autorisation du Ministre en charge des Forêts.

La saignée par des instruments appropriés peut être autorisée par le Ministre chargé des
forêts.

Article 45 : Sans préjudice de la protection des essences forestières prévue à l’article 44 ci-
dessus, le Wali peut, par arrêté, protéger toute autre espèce qu’il juge utile.

L’arrêté du Wali fixe la liste des nouvelles essences, les modalités de leur protection et
délimite l’espace couvert par cette protection.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 554


Article 46 : A l’exception des périmètres de reboisement de production appartenant à des
particuliers, la coupe et l’arrachage des arbres et arbustes sont strictement interdits sur
l’ensemble du territoire national sous réserve des dispositions de l’article 17. Seul
l’émondage des petites branches d’essences non protégées est autorisé.

Titre VII : Exploitation du domaine forestier de l’Etat

Article 47 : L’exploitation du domaine forestier de l’Etat non affecté à une gestion locale
collective ne peut être faite que :
- soit par régie ;
- soit par vente de coupes ;
- soit par permis d’exploitation d’un nombre limité d’arbres, de pièces, de
kilogramme, de mètres cubes ou stères.

Article 48 : Les particuliers ne pourront bénéficier d’un permis d’exploitation dans le


domaine forestier protégé de l’Etat que lorsqu’ils ont la qualité d’exploitants forestiers,
régulièrement immatriculés au début de chaque exercice budgétaire auprès du service
régional chargé des forêts.
A cet effet, il sera établi des cartes professionnelles dont les modalités d’attribution seront
fixées par décret.

Article 49 : Les permis d’exploitation doivent contenir les informations suivantes :


 L’identification du bénéficiaire ;
 les coordonnées géographiques exactes de l’endroit visé ;
 le produit et la quantité autorisés ;
 le délai de validité de l’autorisation.

Titre VIII : Circulation des produits forestiers

Article 50 : Tout produit forestier, circulant d’un point à un autre du territoire national hors
du cadre d’exercice des droits d’usage définis à l’article 34 ci-dessus, sera accompagné d’un
permis de circulation. Le permis de circulation est gratuit et sera délivré à toute personne
présentant un permis d’exploiter. Il portera la désignation, la quantité du produit et la durée
de validité. Ces renseignements seront également portés au dos du permis d’exploitation
jusqu’à épuisement des quantités autorisées par le permis d’exploitation.

Article 51 : Tout transporteur sollicité par un exploitant pour transporter un produit forestier
doit exiger un permis de circulation, faute de quoi il encourt les mêmes sanctions que
l’exploitant.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 555


Article 52 : Aucune livraison de bois ou de charbon de bois ou de tout autre produit forestier
à un service public ou à un particulier ne sera autorisée sans remise d’un permis de
circulation, destiné au service chargé des forêts qui délivrera en échange, s’il y a lieu, un
certificat de dépôt.

Titre IX : Du domaine des collectivités et des particuliers

Article 53 : Sont considérés comme faisant partie du domaine forestier des collectivités et
des particuliers, les périmètres reboisés par ces collectivités ou ces particuliers, ainsi que les
lieux protégés par les collectivités dans un but social.
Ces périmètres seront signalés à l’autorité administrative qui en déterminera les limites
précises et les fera immatriculer au nom des collectivités ou des particuliers concernés.

Article 54 : Le domaine forestier des collectivités et des particuliers est soumis aux mêmes
restrictions que le domaine classé de l’Etat en ce qui concerne les défrichements et les
méthodes d’exploitation des produits forestiers.

Titre X : des feux de brousse

Article 55 : Toute opération de mise à feu dans quelque but que ce soit devra être
strictement contrôlée.
En cas de déclenchement des feux de brousse, ou de leur extension, les auteurs ou les
personnes civilement responsables seront passibles des peines prévues à la présente loi.

Article 56 : Il est strictement interdit d’abandonner un feu non éteint susceptible de se


communiquer aux herbages.
Il est interdit d’allumer des feux en dehors des habitations et des bâtiments d’exploitation, à
l’intérieur et à distance de 500 mètres des forêts classées.
En cas de déclenchement des feux de brousse, les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 55
s’appliquent.

Article 57 : Quiconque n’aura pas obtempéré à une réquisition faite en vue de combattre un
incendie de forêts ou menaçant la forêt sera puni des peines prévues à l’article 79 de la
présente loi.

Titre XI : Répressions des infractions


Section I : Procédure
Chapitre I : Recherche et constatation des infractions

Article 58 : Les infractions aux dispositions de la présente loi et à ses textes d’application
sont constatées et recherchées par les agents habilités et les agents forestiers du Ministère

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 556


chargé des forêts, par tous les officiers de la police judiciaire ou par tout autre agent
légalement habilité.
Les agents habilités et les agents forestiers du Ministère chargé des forêts mentionnés ci-
dessus doivent prêter serment devant la cour d’appel territorialement compétente à la
requête du Ministre chargé des forêts pour exercer légalement leurs fonctions.

Article 59 : Les agents forestiers du Ministère chargé des forêts, tous les officiers de la police
judiciaire ou tout autre agent légalement habilité peuvent s’introduire dans les dépôts,
scieries et chantiers de construction pour y exercer leur contrôle. Toutefois, les agents
forestiers du Ministère chargé des forêts et les agents légalement habilités ne pourront
s’introduire dans les maisons, cours et enclos si ce n’est sur réquisition d’un juge ou en
présence d’un officier de police judiciaire.
Ils ont libre accès sur les quais fluviaux, dans les gares et sont autorisés à parcourir librement
les voies de communication chaque fois que le service l’exige.

Article 60 : Les agents forestiers du Ministère chargé des forêts, tous les officiers de la police
judiciaire ou tout autre agent légalement habilités conduisent devant le parquet compétent
tous les délinquants dont ils ne peuvent s’assurer de l’identité. Ils ont droit de requérir la
force publique pour la répression des infractions en matière forestière, ainsi que pour la
recherche et la saisie des produits forestiers exploités en délit, vendus en fraude, ou
circulant en infraction aux dispositions de la présence loi.

Article 61 : Les délits ou contraventions en matière forestière sont constatés par procès
verbaux.
Chapitre II : Confiscation saisie

Article 62 : On entend par saisie, l’acte par lequel les agents habilités et les agents forestiers
du Ministère chargé des forêts, tous les officiers de la police judiciaire ou tout autre agent
légalement habilité retirent provisoirement à une personne physique ou morale l’usage ou la
jouissance de produits forestiers délictueux ou des moyens d’exploitation ou de transport de
produits délictueux.
On entend par confiscation le transfert définitif, au profit de l’Etat, des produits forestiers
délictueux ou des moyens d’exploitation ou de transport saisis et ce, soit en application
d’une décision de justice, soit par transaction.
Dans tous les cas où il y a matière à confiscation de produits forestiers ainsi que les moyens
d’exploitation et de transport, les procès verbaux qui constateront l’infraction comporteront
la saisie des dits produits ainsi que les moyens d’exploitation et de transport. Si ceux-ci, mis
à sa garde, ont disparu ou ont été endommagés par l’action ou la faute du contrevenant, les
tribunaux compétents en détermineront la valeur à charge de restitution, sans préjudice du
dommage occasionné.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 557


Article 63 : Tout bois et/ou produit abattus ou récoltés sans autorisation administrative
seront saisis au profit de l’Etat.

Article 64 : Les tribunaux pourront prononcer la confiscation des bois et produits


régulièrement achetés ou provenant d’exploitation autorisée mais qui auront été exploités
ou transportés en dehors des conditions fixées par la présente loi.

Article 65 : Tout bois et/ou produit provenant de confiscation ou restitution, seront vendus,
soit par voie d’adjudication publique, soit de gré à gré, au profit de l’Etat.

Chapitre III : Actions et poursuites

Article 66 : Les actions de poursuites sont exercées soit par le Ministère chargé des forêts ou
son représentant local par l’intermédiaire du Ministère Public près le tribunal
territorialement compétent, suivant les règles générales de compétence sans préjudice du
droit qui appartient au Ministère Public.
Les agents forestiers du Ministère chargé des forêts, tous les officiers de la police judiciaire
ou tout autre agent légalement habilités ont le droit d’exposer l’affaire devant le tribunal et
sont entendus à l’appui de leurs conclusions. Ils siègent à la suite du procureur et des
substituts.

Article 67 : Les jugements en matière forestière seront notifiés au Ministère en charge des
forêts. Celui-ci concurremment avec le Ministère Public peut interjeter appel des jugements
en premier ressort.
Il peut aussi concurremment avec le Ministère Public, se pourvoir en cassation contre les
arrêts et jugement en dernier ressort.

Article 68 : A défaut de la présence d’un huissier, tous les agents habilités et les agents
forestiers du Ministère chargé des forêts, tous les officiers de la police judiciaire ou tout
autre agent légalement habilité pourront faire, pour toutes les affaires relatives à la police
forestière, tous exploits ou autres actes de justice sous l’entière responsabilité du juge
territorialement compétent.

Section II : Infractions et pénalités


Chapitre I : Transaction

Article 69 : Les agents forestiers du Ministère chargé des forêts, tous les officiers de la police
judiciaire ou tout autre agent légalement habilité peuvent transiger avant jugement définitif
sur les délits en matière forestière dans les conditions qui seront fixés par décret.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 558


Ils devront adresser au procureur ou au tribunal, s’ils sont saisis et au Ministère chargé des
forêts les volets de la transaction qu’ils auront consentie.

Article 70 : Le montant des transactions consenties doit être acquitté dans les délais fixés
dans l’acte de transaction, n’excédant pas deux mois. L’action publique est éteinte par
l’exécution de la transaction.

Chapitre II : Dispositions Pénales


Article 71 : Tout contrevenant aux dispositions des articles 48,50, 51 et 52 ci-dessus, verra le
produit des exploitations confisqué et sera puni d’une amende de 20.000 UM à 2.000.000
UM et d’un emprisonnement de 2 à 4 mois ou de l’une de ces deux peines seulement sans
préjudice des dommages intérêts.
En cas d’exploitation à caractère commercial, en plus de la confiscation du produit, le délit
est puni d’une amende de 10.000 UM à 4.000.000 UM et d’un emprisonnement de 4 à 6
mois ou de l’une de ces deux peines seulement.
Lorsque l’infraction porte sur les bois et le charbon de bois, l’amende ne peut être inférieure
à 500.000 UM.

Article 72 : Tout exploitant de coupes ayant dépassé la quantité de produit autorisée et tout
acheteur de coupes convaincu d’avoir abattu ou récolté d’autre produits que ceux ayant été
autorisés, sera puni d’un emprisonnement de 1 à 3 ans et d’une amende de 500.000 UM à
2.000.000 UM ou de l’une de ces deux peines seulement.
Il est puni des mêmes peines s’il se livre à des manœuvres frauduleuses quelconques
tendant à ne pas payer les taxes ou redevances dues.

Article 73 : Quiconque aura, par imprudence, négligence, inattention, inobservation des


règlements, causé un incendie dans une forêt, sera puni d’une amende de 50.000 à
3.000.000 UM et d’un emprisonnement de 2 mois à 2 ans ou de l’une de ces deux peines
seulement.
Toutefois, si l’incendie a été allumé volontairement dans un intérêt personnel, la peine
maximale d’emprisonnement sera prononcée.

Article 74 : En cas d’incendie volontaire allumé dans une intention criminelle, dans une
forêt, les dispositions du Code Pénal, seront applicables.
Si cet incendie a causé des pertes de vies humaines, les dispositions du Code Pénal seront
applicables.

Article 75 : Dans le cas de feux ayant causé des dégâts aux pâturages, le contrevenant sera
passible des peines prévues aux articles 73 et 74 ci-dessus. Toutefois, le minimum de la
peine ne pourra être inférieur à 6 mois d’emprisonnement sans préjudice des dommages
intérêts.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 559


Article 76 : Les propriétaires d’animaux trouvés dans le domaine forestier classé et non
ouvert au parcours seront, sans préjudice s’il y a lieu des dommages intérêts, punis d’une
amende de :
- 500 à 1 000 UM par tête de camelin, bovin, équin et asin ;
- 50 à 100 UM par tête de caprins et ovins.

Article 77 : Quiconque aura défriché sans y avoir été autorisé dans le domaine protégé sera
puni d’une amende de 5 000 à 15 000 UM par arbre coupé. Si le défrichement a lieu dans le
domaine classé, la peine sera portée au double sans préjudice des dommages intérêts.

Chapitre III : Infractions Diverses

Article 78 : Quiconque aura volontairement détruit, déplacé ou fait disparaître tout ou


parties de bornes, marques ou clôture servant à limiter les forêts classées, périmètres de
protection et de reboisement, sera puni d’une amende de 20 000 à 1 000 000 UM et d’un
emprisonnement de 6 mois à 2 ans ou de l’une de ces deux peines seulement sans préjudice
des dommages intérêts et de la remise en état des lieux.

Article 79 : Quiconque aura mis volontairement obstacle à l’accomplissement des devoirs


des agents du service en charge de la forêt sera puni d’une amende de 50 000 à 400 000 UM
et d’un emprisonnement de 6 à 12 mois ou de l’une de ces deux peines seulement sans
préjudice des cas constituant la rébellion. Les mêmes peines sont infligées à quiconque
n’aura pas obtempéré à une réquisition faite pour combattre un incendie de forêt ou
menaçant la forêt.

Article 80 : Sous réserve des droits d’usage, toute extraction ou enlèvement non autorisé de
pierres, sable, tourbe, terre, gazon, feuilles et en général de tout produit des forêts classées
autres que ceux énumérés à l’article 46 de la présente loi, donnera lieu à une amende de 10
000 à 50 000 UM. En cas de récidive, il pourra être prononcé une peine d’emprisonnement
de 15 jours à 3 mois.

Article 81 : Dans le cas ou il y a eu dommages intérêts, le montant de ceux-ci ne pourra être


inférieur à celui de l’amende prononcée par le tribunal.

Article 82 : Les pères et tuteurs sont civilement responsables des délits et contraventions
commis par leurs enfants mineurs et pupilles.

Article 83 : En cas de récidive, le maximum de l’amende sera toujours appliqué.


Article 84 : La présente loi sera publiée suivant la procédure d’urgence et exécutée comme
loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 560


S. Hydraulique

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 561


1. Loi n° 2005-030 du 31 janvier 2005 portant Code de l’eau

Titre I – Dispositions Générales


Section 1 : Objet
Article 1er : Le présent code a pour objet de définir le régime juridique des eaux
continentales, de surface et souterraines, à l’exclusion des eaux de la mer, et notamment les
règles relatives à la planification, à l’utilisation et à la préservation des eaux, et celles
relatives à l’organisation et au fonctionnement du service public de l’eau.

Section 2 : Principes généraux


Article 2 : L’eau fait partie du patrimoine de la Nation.

L’usage de l’eau constitue un droit reconnu à tous, dans le cadre des lois et règlements en
vigueur.

La protection et la mise en valeur des ressources en eau, dans le respect des équilibres
naturels, sont d’intérêt général et constituent un impératif national qui implique l’Etat, les
collectivités locales, les personnes morales de droit privé et l’ensemble de la population.
La politique de l’Etat vise à garantir l’accès des populations à l’eau potable. Elle privilégie le
partenariat entre l’Etat, les collectivités locales et les opérateurs privés, comme cadre de
financement et de gestion des infrastructures de production et de distribution d’eau
potable.

Article 3 : La gestion de l’eau doit être globale, durable et équilibrée. Elle vise à assurer :

1. la protection quantitative des ressources existantes et la recherche de ressources


nouvelles ;
2. la protection contre toute forme de pollution ;
3. la préservation des écosystèmes aquatiques ;
4. la lutte contre le gaspillage et la surexploitation ;
5. la répartition équitable de cette ressource, de manière à satisfaire ou à concilier, lors
des différents usages les exigences :
 de l’alimentation en eau potable et, d’une manière générale, de la santé et de
la salubrité ;
 de l’élevage, de l’agriculture, de la pisciculture, de la sylviculture, de
l’industrie et des mines, de la production d’énergie, de la navigation, du
tourisme, de la pêche continentale, ainsi que de toutes autres activités
humaines légalement exercées.
La gestion des ressources en eau est soumise au respect des principes suivants :

1. le principe de précaution visant à prévenir, par l’adoption de mesures effectives, les


risques graves et irréversibles pour les ressources en eau ;
2. le principe de prévention de la pollution, en priorité à la source ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 562


3. le principe utilisateur - payeur selon lequel l’utilisateur de l’eau supporte une partie
significative des frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la
pollution et de restauration de la ressource en qualité et en quantité :
4. le principe d’association des utilisateurs à la gestion administrative de l’eau ;
5. le principe de couverture par les usagers des services publics de distribution d’eau
potable et d’assainissement, d’une partie significative des coûts engendrés par ces
services, en fonction de la capacité contributive des usagers.
Toute consommation abusive ou anarchique des eaux superficielles ou souterraines à
quelque fin que ce soit, est interdite.

Article 4 : Les eaux relevant de l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal sont
gérées conformément aux principes et normes prévus par la Charte des eaux du fleuve
Sénégal telle que ratifiée par la République Islamique de Mauritanie.

Section 3 : Priorités d’usages


Article 5 : Les ressources en eau sont allouées en priorité à l’alimentation en eau des
populations.

Lorsqu’il a pu être satisfait à l’alimentation en eau des populations et que la sécurité de leur
approvisionnement n’est pas remise en cause, la priorité revient, dans l’ordre et en fonction
des priorités locales, à la satisfaction des besoins de l’élevage, de l’agriculture, de la
sylviculture, de la pisciculture, de la pêche continentale, des projets de reboisement et,
enfin, des complexes industriels, miniers et agro-industriels.

Les autres besoins sont satisfaits en fonction de leur intérêt économique et des priorités
locales.

Titre II : Domaine Public Hydraulique

Section 1 : Domanialité publique des eaux


Article 6 : Les ressources en eaux superficielles, souterraines ou atmosphériques, où qu’elles
soient situées dans les limites du territoire national, sont un bien collectif et, à ce titre, font
partie intégrante du domaine public de l’Etat qui est inaliénable et imprescriptible.

Section 2 : Consistance
Sous-section 1 : Domaine public hydraulique naturel de l’Etat
Article 7 : Sous réserve des droits des tiers dûment établis, font partie du domaine public
hydraulique naturel de l’Etat :
1. les lits des cours d’eau, permanents ou non, navigables ou non, flottables ou non,
ainsi que les lits des lacs ou des étangs dans les limites déterminées à l’article 10 ci-
dessous ;
2. les aquifères.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 563


Article 8 : Les limites du domaine public hydraulique naturel sont, pour les cours d’eau, lacs
ou étangs, constituées par la ligne atteinte par les plus hautes eaux avant le débordement.
Elles sont déterminées, en concertation avec le ministre concerné, par arrêté du ministre
chargé de l’eau, à son initiative, le cas échéant, ou à la demande des riverains, après enquête
publique et sous réserve des droits des tiers.
Article 9 : Les actions en reconnaissance de droits acquis sur les terrains inclus par
délimitation dans le domaine public hydraulique naturel sont intentées, sous peine de
forclusion, dans le délai d’un an à compter de la date de publication de l’arrêté de
délimitation.
Article 10 : En cas de changement des limites du domaine public hydraulique dû à une cause
naturelle, les riverains peuvent adresser une demande de nouvelle délimitation au ministre
chargé de l’eau qui statue dans un délai d’un an.
Passé ce délai, les riverains sont habilités à saisir la juridiction compétente.
Sous-section 2 - Domaine public hydraulique artificiel de l’Etat

Article 11 : Font partie du domaine public hydraulique artificiel de l’Etat, lorsqu’ils ont été
réalisés par celui-ci et pour son compte, les aménagements et équipements énumérés ci-
après, ainsi que les ouvrages annexes, dans la limite des terrains occupés :
1. les ouvrages exécutés pour faciliter la retenue ou le stockage des eaux ;
2. les canaux de navigation et leurs dépendances ;
3. les ports fluviaux et leurs dépendances ;
4. les ouvrages hydrauliques destinés au captage en vue de l’adduction en eau potable
et au transport des eaux usées ainsi que leurs dépendances ;
5. les ouvrages hydrauliques destinés à l’irrigation et au drainage ainsi que leurs
dépendances ;
6. les périmètres de protection immédiate des captages d’eau destinée à la
consommation humaine mentionnés à l’article 40 ci-dessous ;
7. les ouvrages de mise en valeur des forces hydrauliques ;
8. les ouvrages de défense contre les eaux et leurs dépendances ou de maîtrise de ces
eaux.

Sous-section 3 : Domaine public hydraulique artificiel des collectivités locales

Article 12 : Font partie du domaine public hydraulique artificiel des collectivités locales, dans
la limite de l’occupation effective des terrains concernés, les aménagements et équipements
destinés à l’alimentation en eau potable lorsqu’ils ont été acquis ou réalisés par les
collectivités locales, directement ou par l’intermédiaire d’un maître d’ouvrage délégué, ou
qu’ils leur ont été transférés par l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 564


Titre III – Institutions dans le domaine de l’eau
Section 1 : Ministre chargé de l’eau
Article 13 : Le ministre chargé de l’eau définit et met en œuvre la politique nationale dans le
secteur de l’eau, dans le respect des dispositions du présent code, en concertation avec les
départements ministériels et institutions concernés.
Dans ce cadre, il assure notamment le suivi et le contrôle de l’approvisionnement régulier
des populations en eau potable et veille à la continuité du service public d’eau potable.
Le ministre chargé de l’eau représente la République Islamique de Mauritanie auprès des
organisations intergouvernementales à caractère international et régional, spécialisées dans
les questions relatives à l’eau, et favorise la coopération internationale et régionale.
Il veille à l’exécution des accords, conventions et traités internationaux ou régionaux relatifs
à l’eau, auxquels la République islamique de Mauritanie est partie.
Les attributions du ministre chargé de l’eau sont précisées par décret.

Article 14 : Le ministre chargé de l’eau assure l’organisation générale et permanente des


réseaux de collecte, traitement et exploitation des mesures et données sur l’eau qui portent
sur les aspects quantitatifs et qualitatifs des eaux superficielles et des eaux souterraines.

Il assure le suivi global et à long terme de l’évaluation des ressources en eau par
l’intermédiaire du réseau primaire de collecte des mesures et données sur l’eau, constitué
des points de surveillance permanente répartis sur le territoire national.

Il établit un registre national des eaux à partir des évaluations et comptages fournis par les
titulaires d’autorisation ou de concession sur les quantités d’eau prélevées et les quantités
de pollution rejetées.

Il réalise un inventaire périodique du degré de pollution des eaux superficielles et


souterraines.

Article 15 : Le ministre chargé de l’eau élabore un plan directeur national d’aménagement et


de gestion intégrée de l’eau.

Le plan directeur national d’aménagement et de gestion de l’eau, établi à partir des résultats
de l’inventaire mentionné à l’article 14 ci-dessus, vise à assurer la disponibilité des
ressources en eau au regard des besoins constatés.
Il définit notamment :

- la programmation des opérations nationales nécessaires à la mobilisation et à la


protection de la ressource en eau ;
- le classement des eaux superficielles ou souterraines en fonction des utilisations
auxquelles elles sont destinées de façon préférentielle ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 565


- les objectifs de quantité et de qualité ainsi que les mesures et délais appropriés pour
les atteindre ;
- la localisation de zones de sauvegarde de la ressource en eau mentionnées à l’article
32 ci-dessous ;
- les mesures d’accompagnement d’ordre réglementaire, institutionnel, économique
et financier ainsi que de sensibilisation et d’éducation, nécessaire à sa mise en
œuvre.
Le plan directeur national d’aménagement et de gestion de l’eau est établi pour une durée
d’au moins dix ans et peut être révisé tous les cinq ans, sauf circonstances exceptionnelles
exigeant une modification de son contenu avant l’échéance. Il est approuvé par décret pris
après avis du Conseil national de l’eau.

Article 16 : Le ministre chargé de l’eau est assisté par un Conseil national de l’eau composé,
à parts égales, de représentants de l’Etat, de représentants des élus nationaux et de
représentants des différentes catégories d’utilisateurs publics et privés de l’eau et de
personnes compétentes.
Le Conseil national de l’eau est consulté sur la planification nationale dans le domaine de
l’eau, sur les projets d’approvisionnement en eau et d’aménagement et de gestion des eaux
ayant un caractère national et sur les grandes opérations régionales, ainsi que sur toute
question relative à l’eau que le ministre chargé de l’eau juge utile de lui soumettre.
Il donne un avis sur les projets de textes législatifs ou réglementaires portant, en tout ou
partie, sur des questions relatives à l’eau, sur tout projet de planification nationale dans le
domaine de l’eau, ainsi que, en tant que de besoin, sur toute question ou document à
caractère national ou international intéressant l’eau.
Les modalités d’organisation et de fonctionnement du Conseil national de l’eau sont définies
par décret.
Section 2 : Autorité de Régulation
Article 17 : L’Autorité de Régulation assure, dans le domaine de l’eau, les attributions qui lui
sont dévolues par la loi n° 2001-18 du 25 janvier 2001, et par le présent code.
Dans ce cadre, elle veille à la mise en œuvre des procédures de délégations de service public
en matière de distribution de l’eau potable et d’assainissement, dans des conditions
objectives, transparentes et non discriminatoires.
L’Autorité peut déléguer, par convention et sous sa responsabilité, des activités liées à sa
mission générale de régulation à toute entité publique ou privée qu’elle juge qualifiée à cet
effet.
L’Autorité est consultée sur les projets de textes législatifs et réglementaires relatifs au
secteur de l’eau ainsi que sur la préparation et la négociation des conventions et accords
internationaux ou régionaux dans le domaine de l’eau.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 566


Titre IV : Régimes d’utilisation de l’eau
Sous-titre I : Procédures de protection quantitative et qualitative
Section 1 : Principe général
Article 18 : L’usage de l’eau, prélevée à des fins domestiques ou assimilées, à partir de
sources disponibles, pérennes ou saisonnières, est exempté de toute formalité. Un décret
définira le critère de la domesticité de l’usage de l’eau.

Les opérations, installations, ouvrages, travaux, activités diverses, déversements, captages,


prélèvements réalisés à des fins non domestiques sur les eaux superficielles ou souterraines,
entraînant une modification du niveau ou du mode d’écoulement de ces eaux ou une
atteinte à leur qualité, sont soumises, dans les conditions prévues par décret, à déclaration,
autorisation ou concession, selon des seuils tenant compte de la gravité de leurs effets sur la
ressource en eau et les écosystèmes aquatiques, des dangers pour la santé et la sécurité
publiques ainsi que de l’intérêt général présenté par ces opérations.

Section 2 : Régimes d’utilisation de l’eau à des fins non domestiques


Sous-section 1 : Régime de la déclaration
Article 19 : Sont soumises au régime de la déclaration, les opérations énumérées à l’alinéa 2
de l’article 18 ci-dessus, susceptibles de ne présenter que des dangers faibles pour la santé
et la sécurité publiques et des incidences limitées sur l’écoulement des eaux, sur la
ressource, du point de vue tant quantitatif que qualitatif, ainsi que sur la diversité du milieu
aquatique.
Sous-section 2 : Régime de l’autorisation

Article 20 : Sont soumises au régime de l’autorisation, les opérations énumérées à l’alinéa 2


de l’article 18 ci-dessus, susceptibles de présenter des dangers pour la santé et la sécurité
publiques, de nuire au libre écoulement des eaux, de réduire la ressource en eau, de porter
atteinte à la qualité de l’eau ou à la diversité du milieu aquatique.

Sous-section 3 : Régime de la concession

Article 21 : Sont soumises au régime de la concession :

- les opérations énumérées à l’alinéa 2 de l’article 18 ci-dessus d’une importance telle


qu’elles sont susceptibles de présenter de graves dangers pour la santé et la sécurité
publiques, du nuire de façon très significative au libre écoulement des eaux, de
réduire la ressource en eau, d’accroître notablement le risque d’inondation, de
porter gravement atteinte à la qualité ou à la diversité du milieu aquatique ;
- les opérations d’utilisation des eaux présentant un caractère d’intérêt général ou
ayant bénéficié d’une déclaration d’utilité publique.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 567


Section 3 : Procédures
Sous-section 1 – Dispositions relatives à la déclaration

Article 22 : Le ministre chargé de l’eau instruit le dossier de déclaration et en délivre


récépissé s’il estime que celui-ci est complet et que les incidences de l’opération sur la
ressource sont limitées.

Le récépissé de déclaration est assorti de toutes prescriptions spécifiques de nature à en


limiter les incidences.

Sous-section 2 : Dispositions relatives à l’autorisation

Article 23 : Le ministre chargé de l’eau instruit le dossier de demande d’autorisation, qui


comporte en particulier une étude technique détaillée et une étude d’impact, et accorde ou
refuse l’autorisation par arrêté au vu des résultats d’une enquête publique préalable.

Sous-section 3 : Dispositions relatives à la concession

Article 24 : Le ministre chargé de l’eau instruit le dossier de demande de concession


conjointement avec le ministre dont relève l’activité du concessionnaire.

Le dossier comporte en particulier une étude d’avant projet détaillée et une étude d’impact.

La concession est accordée ou refusée par arrêté conjoint des ministres mentionnés au
premier alinéa du présent article, au vu des résultats d’une enquête publique préalable.

Sous-section 4 – Dispositions communes à l’autorisation et la concession

Article 25 : Les autorisations ou concessions sont accordées à titre précaire et révocable,


hormis le cas où l’opération faisant l’objet de la concession présente un caractère d’intérêt
général ou bénéficie d’une déclaration d’utilité publique.

Dans les autres cas, la modification ou la révocation sans indemnité de l’acte d’autorisation
ou de concession est prononcée de plein droit, à tout moment par le ministre chargé de
l’eau, en particulier lorsque cette modification ou révocation est rendue nécessaire pour
l’alimentation en eau des populations, soit pour prévenir ou faire cesser un trouble
dommageable causé par les eaux, soit à raison d’inobservation des clauses qu’elle comporte.

Article 26 : Tout transfert partiel ou total d’autorisation ou de concession ne peut se faire


qu’après accord préalable du ministre chargé de l’eau.

Article 27 : En cas de demandes concurrentes d’autorisation ou de concession, le ministre


chargé de l’eau statue au regard des priorités d’usages définies à l’article 5 ci-dessus.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 568


Lorsqu’aucune demande ne revêt un caractère de priorité par rapport à une autre, le
ministre chargé de l’eau décide s’il y a lieu d’accorder la préférence à la première en date.

Article 28 : Les frais d’instruction sur les lieux des demandes d’autorisation ou de
concession, que celles-ci soient accordées ou refusées, sont à la charge du demandeur. Il en
est de même pour les frais de récolement des travaux.
Article 29 : Les autorisations et concessions sont accordées sous réserve des droits des tiers.

Article 30 : L’autorisation et la concession donnent lieu à la perception d’une redevance


fixée par décret pris sur rapport conjoint du ministre chargé des finances et du ministre
chargé de l’eau.

La redevance est calculée en fonction de la quantité d’eau prélevée ou de la quantité de


pollution rejetée dans le domaine public hydraulique, à partir de dispositifs d’évaluation ou
de comptage installés aux frais du bénéficiaire de l’autorisation ou de la concession.

Les installations existantes disposent d’un délai de deux ans à compter de la publication du
présent code au Journal officiel pour se mettre en conformité.

Article 31 : Les modalités d’application des articles 18 à 30 ci-dessus sont fixées par décret,
notamment en ce qui concerne :

- les seuils de soumission aux procédures de déclaration, autorisation et concessions ;


- la définition de l’usage domestique de l’eau ;
- les procédures de déclaration, autorisation et concession ;
- les conditions dans lesquelles sont effectués les contrôles du respect des
prescriptions ;
- les conditions de détermination de l’assiette et du taux de la redevance due pour
prélèvement ou pollution.

Sous-titre II : Normes de protection

Article 32 : Pour faire face à une menace ou aux conséquences d’accidents, de sécheresse,
d’une pollution accidentelle, d’inondations ou à un risque de pénurie, le ministre chargé de
l’eau, peut de plein droit et sans indemnité, ordonner des mesures de limitation ou de
suspension provisoire ou définitive des usages de l’eau.

Au cas où la ressource en eau est menacée au plan quantitatif ou qualitatif, des zones de
sauvegarde stratégique peuvent être instaurées sur les eaux superficielles ou souterraines, à
l’initiative du ministre chargé de l’eau.

Article 33 : Les modalités d’application de l’article 32 ci-dessus sont fixées par décret,
notamment en ce qui concerne :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 569


- les conditions de mise en œuvre des mesures de limitation ou de suspension provisoire
ou définitive des usages de l’eau ;
- les conditions d’instauration des zones de sauvegarde stratégique de la ressource en
eau.
Sous-titre III – Qualité de l’eau offerte à la consommation humaine

Article 34 : Quiconque offre au public de l’eau en vue de l’alimentation humaine, à titre


onéreux ou gratuit sous quelque forme que ce soit, y compris de l’eau minérale ou naturelle
et de la glace alimentaire, est tenu de s’assurer que cette eau est conforme aux normes de
potabilité définies par la législation et la réglementation en vigueur.

En cas de distribution publique d’eau potable, le service distributeur de l’eau est tenu de
s’assurer de la conformité de l’eau distribuée aux normes mentionnées à l’alinéa précédent.

Article 35 : Le service distributeur de l’eau est tenu de faire analyser périodiquement l’eau
distribuée et autant de fois qu’il le jugera utile dans les cas d’épidémie ou de forte
présomption d’épidémie, sous le contrôle des agents du ministère chargé de la santé
publique qui, à cette fin, ont libre accès à toute installation et documentation.

Les frais d’analyse sont à la charge du service distributeur ou du délégataire.

Pour le contrôle périodique de la qualité de l’eau offerte à la consommation humaine, il est


obligatoirement fait appel à un laboratoire agréé par le ministre chargé de la santé publique.

Article 36 : Le service distributeur de l’eau est présumé responsable des dommages


résultant d’un défaut de conformité de l’eau aux normes de potabilité mentionnées à
l’article 34 ci-dessus, à charge pour celui-ci d’apporter la preuve de l’existence d’une cause
exonératoire de sa responsabilité.

Titre V : Assainissement des eaux usées domestiques et industrielles raccordées

Article 37 : Les agglomérations disposant d’un schéma directeur d’urbanisme doivent être
dotées d’un assainissement collectif permettant d’assurer une évacuation rapide et
complète des eaux usées domestiques et industrielles raccordées ainsi que leur traitement,
dans des conditions conformes aux exigences de la santé publique et de la protection de
l’environnement.
Dans un délai, fixé par arrêté conjoint des ministres chargés de l’eau, des collectivités locales
et de la santé publique, à compter de la mise en service du réseau d’assainissement collectif,
le raccordement à l’égout de toute habitation ou établissement rejetant des eaux usées est
obligatoire.

Toutefois, le raccordement des eaux résiduaires autres que domestiques est soumis à
l’approbation préalable du gestionnaire du réseau.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 570


Article 38 : Dans le cas où la mise en place d’un réseau d’assainissement collectif n’est pas
obligatoire, l’évacuation des eaux usées domestiques se fait au moyen d’installations
d’assainissement individuel maintenues en bon état de fonctionnement.

Un arrêté du ministre chargé de l’eau fixe les normes techniques relatives aux installations
d’assainissement individuel.

Titre VI : Servitudes

Sous -titre I : Servitudes Légales

Section 1 ; Périmètres de protection des captages d’eau destinée à l’alimentation humaine

Article 39 : Les périmètres de protection des captages d’eau ont pour objet d’assurer la
protection qualitative et quantitative des eaux destinées à l’alimentation humaine, qu’elles
proviennent des eaux souterraines ou des eaux superficielles.

Article 40 : Il est institué, par arrêté du ministre chargé de l’eau, autour de tout point de
captage d’eau destinée à l’alimentation humaine :

1. un périmètre de protection immédiate, dont les terrains sont acquis en pleine


propriété et clôturés par l’institution responsable du prélèvement ou de la
distribution de l’eau potable, au terme d’une procédure d’expropriation pour cause
d’utilité publique ;
2. un périmètre de protection rapprochée, à l’intérieur duquel sont interdits :
- l’implantation, sans étude d’impact préalable, d’ouvrages de prélèvement
supplémentaires ;
- le dépôt d’ordures, immondices, détritus, cadavres d’animaux et tous produits et
matières susceptibles d’altérer la qualité de l’eau ;
- l’installation de canalisations, réservoirs ou dépôts d’hydrocarbures, de produits
chimiques ou de substances toxiques ;
- l’épandage de fumier, l’abreuvage et le pacage d’animaux ;
- l’exploitation de carrières à ciel ouvert ;
- l’établissement de quelque construction que ce soit.

Article 41 : Les indemnités qui peuvent être dues aux propriétaires et aux occupants des
terrains à acquérir soit pour constituer le périmètre de protection immédiate, soit pour la
mise en œuvre des servitudes dans le périmètre de protection rapprochée, sont fixées selon
les règles applicables en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 571


Si du fait de l’application des interdictions énumérées au 2) de l’article 40 ci-dessus, un
propriétaire vient à perdre la jouissance de terres mises en valeur, il est en droit d’exiger une
juste indemnisation.
Section 2 – Servitudes de protection du domaine public hydraulique

Article 42 : Les fonds riverains d’un cours d’eau ou d’un lac sont grevés, à partir des limites
du domaine public hydraulique naturel déterminées conformément à l’article 8 ci-dessus,
d’une servitude d’utilité publique d’une largeur de six mètres, dite servitude de marchepied
et de libre accès, au profit des agents du ministère chargé de l’eau, sur l’espace de laquelle il
ne peut être fait aucune construction ou clôture. Le ministre chargé de l’eau peut exiger la
démolition de toute construction ou l’enlèvement de toute clôture.

Les mêmes fonds sont également grevés d’une servitude permettant aux agents du
ministère chargé de l’eau d’y installer les instruments de mesure que nécessite le recueil des
données sur l’eau prévues à l’article 14 ci-dessus.
Article 43 : Les fonds supportant un ou plusieurs éléments du domaine public hydraulique
artificiel de l’Etat ou des collectivités locales sont grevés d’une servitude d’accès à ces
éléments, au profit des agents du ministère chargé de l’eau.

Section 3 : Servitudes de canalisation

Article 44 : Les fonds intermédiaires sont grevés d’une servitude de canalisation permettant
à tout exploitant de la ressource en eau effectuée dans un but d’utilité publique d’y faire
transiter des conduites d’eau potable ou d’eaux usées, des canaux d’amenée d’eau,
d’irrigation ou de drainage.

L’instauration de cette servitude ouvre droit à une juste indemnité et ne s’applique pas aux
habitations, cours, jardins et dépendances.

Sous-titre II : Servitudes d’intérêt privé

Article 45 : Les fonds inférieurs sont tenus, envers ceux qui sont plus élevés, à recevoir les
eaux qui en découlent naturellement sans que la main de l’homme y ait contribué.

Le propriétaire du fonds inférieur ne peut élever aucun obstacle qui empêche cet
écoulement.

Le propriétaire du fonds supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du fonds
inférieur.

TITRE VII –Maitrise d’Ouvrage Publique

Article 46 : Le ministre chargé de l’eau est maître d’ouvrage pour les opérations relatives à la
mise en valeur des ressources en eau et à la mise en œuvre des programmes nationaux
d’investissement public dans le secteur de l’eau.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 572


Article 47 : Les communes exercent la maîtrise d’ouvrage publique à l’égard des
aménagements, installations et équipements relevant de leur compétence dans le domaine
de l’eau qu’elles tiennent des dispositions de l’article 2 de l’ordonnance n° 87-289 du 20
octobre 1987, lorsque ces aménagements, installations ou équipements ont été acquis ou
réalisés par les communes, directement ou par l’intermédiaire d’un maître d’ouvrage
délégué, ou lorsqu’ils leur ont été transférés par l’Etat.

Les communes peuvent déléguer la gestion des ouvrages dont elles ont la maîtrise à des
personnes publiques ou privées, conformément à la législation en vigueur et dans le respect
de la procédure prévue au Titre VIII ci-après.
Titre VIII : Service Public de l’eau

Sous -titre I : définition


Article 48 : Le service public de l’eau recouvre l’ensemble des activités visant
l’approvisionnement en eau potable des populations, y compris l’exploitation de l’eau
minérale et l’assainissement des eaux usées domestiques.

Le service public de l’eau peut faire l’objet d’une délégation à une entité publique ou privée.

Sous -titre II : Délégation du service public de l’eau


Section 1 : Champ d’application

Article 49 : Au-delà d’un seuil fixé par décret, pris sur proposition du ministre chargé de
l’eau, la distribution publique d’eau potable fait l’objet d’une délégation de service, dans les
conditions prévues par le présent code.

Dans les zones non soumises au régime de la délégation, les conditions de distribution d’eau
potable sont fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des
collectivités locales.

Section 2 : Modalités de la délégation


Sous-section 1 - Octroi, transfert, révocation

Article 50 : Les délégations de service public de l’eau potable sont accordées par le maître
d’ouvrage, sur proposition de l’autorité chargée de la régulation.
Ces délégations sont accordées, pour une durée déterminée, aux personnes morales
publiques ou privées et, dans certains cas, à des personnes physiques exerçant une activité
d’intérêt général.
La durée de délégation doit être suffisante pour permettre la rentabilisation des
investissements du délégataire.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 573


Par l’effet de la délégation, le délégataire se trouve soumis de plein droit à l’ensemble des
normes applicables aux services de distribution publique de l’eau potable, et notamment aux
règles prévues aux articles 34 à 36 ci-dessus.
Article 51 : Les délégations sont accordées sur la base d’un appel public à candidatures assorti
d’un cahier des charges. La procédure d’attribution des délégations est mise en œuvre, par
voie d’appels d’offres, par l’autorité chargée de la régulation, dans le respect strict des
principes d’équité, de transparence et de non discrimination.

Article 52 : Les délégations donnent lieu au paiement d’une redevance dans les conditions
prévues au cahier des charges. Les modalités d’affectation du produit de cette redevance
seront définies par décret pris sur rapport conjoint du ministre chargé des finances et du
ministre chargé de l’eau.

Article 53 : Des modifications aux délégations ou aux cahiers des charges des opérateurs
peuvent être apportées, après approbation du maître d'ouvrage, sur avis de l’autorité
chargée de la régulation.
Les raisons de ces modifications doivent être objectives et non discriminatoires.

L’avis prévu à l’alinéa ci-dessus est motivé. Il est publié au bulletin officiel de l’autorité
chargée de la régulation.
L’autorité chargée de la régulation indique le délai qui ne pourra être inférieur à 30 jours,
pendant lequel le titulaire de la délégation pourra exprimer son avis sur la modification
envisagée et demander à être entendu. L’autorité chargée de la régulation devra entendre
chaque opérateur qui en aura fait la demande.

Article 54 : Toute modification de la délégation ou du cahier des charges qui affecte les
obligations de son titulaire devra prendre en compte l’équilibre économique et financier de la
délégation.

Les décisions concernant la modification des délégations sont susceptibles des recours prévus
par les lois et règlements en vigueur.

Article 55 : Les délégations délivrées en application du présent code sont personnelles. Elles
ne peuvent être transférées à un tiers qu’avec l'accord du maître d'ouvrage et sur proposition
de l’autorité chargée de la régulation.

L'autorisation ou le refus du transfert est notifié par écrit dans un délai maximal de deux (2)
mois, à compter de la date de saisine de l’autorité chargée de la régulation. Le refus doit
être motivé.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 574


Article 56 : Tout transfert implique la poursuite du respect de l'ensemble des obligations liées
à la délégation.

En cas de transfert d’une délégation, les parties sont tenues d’en informer l’autorité chargée
de la régulation quinze jours au moins avant la conclusion de la convention de transfert et
d’accomplir les formalités prévues à cet effet.

Le non respect de ces procédures est sanctionné conformément aux dispositions du présent
code.

Article 57 : Les délégations de service public de l’eau potable sont retirées par le maître
d’ouvrage, sur rapport de l’autorité chargée de la régulation, lorsque le titulaire a violé de
façon grave et/ou répétée les obligations légales, réglementaires et contractuelles qui
s’imposaient à lui.
La décision de retrait d’une délégation est motivée. Elle est prise pour des raisons objectives
et non discriminatoires.
Article 58 : Le retrait est prononcé après que l’intéressé ait reçu notification des griefs et ait
été mis en mesure de consulter le dossier et de présenter des observations écrites et verbales.
L’intéressé peut exercer toutes les voies de recours prévues par les lois et règlements en
vigueur.

Sous–section 2 : Sanctions

Article 59 : L’autorité chargée de la régulation sanctionne, soit d’office, soit à la demande du


maître d’ouvrage, d’une organisation professionnelle, d’une association d’utilisateurs ou
d’une personne physique ou morale ayant intérêt à agir, les manquements qu’elle constate de
la part des opérateurs bénéficiant d'une délégation de service public.

Article 60 : Quand elle est saisie d’une demande de sanction, l’autorité chargée de la
régulation met en demeure l’auteur du manquement de se conformer aux règles applicables
à son activité dans un délai déterminé.

L’autorité chargée de la régulation rend cette mise en demeure publique par tout moyen
approprié.
Article 61 : L’autorité chargée de la régulation informe l’opérateur susceptible d’être
sanctionné des griefs qui sont relevés à son encontre.
Elle lui accorde un délai pour lui permettre de consulter le dossier le concernant et présenter
ses observations écrites et verbales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 575


Article 62 : Lorsque l’auteur du manquement ne se conforme pas dans le délai fixé par
l’autorité chargée de la régulation, celle-ci prononce à son encontre, sans préjudice des
sanctions pénales éventuelles, l’une ou l’autre des sanctions suivantes :
- suspension totale ou partielle de l’activité déléguée ;
- une sanction pécuniaire proportionnelle à la gravité du manquement constaté.

Article 63 : Les sanctions pécuniaires prononcées à l’encontre d’un opérateur du secteur ne


peuvent excéder, par manquement constaté, 2% du chiffre d’affaires hors taxes du dernier
exercice écoulé de l’auteur du manquement.
A défaut d’activité permettant de déterminer ce montant, la sanction ne peut excéder 20
millions d’Ouguiya.
Toute récidive entraînera le doublement des sanctions pécuniaires.

Article 64 : La décision par laquelle l’autorité chargée de la régulation inflige une sanction à
l’opérateur est motivée. Elle est susceptible d’un recours devant la Chambre administrative de
la Cour suprême, dans le délai d’un mois à compter de la notification qui est faite par
l’autorité chargée de la régulation.
La sanction est publiée au bulletin officiel de l’autorité chargée de la régulation.

Sous–section 3 : Tarifs
Article 65 : Les tarifs de l'eau sont homologués par le ministre chargé de l’eau, sur avis de
l’autorité chargée de la régulation.

Article 66 : Les principes de la tarification de l’eau sont fixés par l’autorité chargée de la
régulation.
Ces principes devront prendre en compte les exigences de l’équilibre économique et financier
des délégataires.
Les délégataires ont l'obligation de tenir une comptabilité analytique.

Les conditions tarifaires resteront en vigueur pendant une période déterminée qui sera
définie au préalable dans le cahier des charges du titulaire de la délégation.

Titre IX : Dispositions pénales

Section 1 : Constatation des infractions et poursuites pénales

Article 67 : Outre les officiers et agents de police judiciaire, sont habilités à rechercher et à
constater les infractions au présent code et aux règlements pris pour son application, les
agents de contrôle relevant du ministre chargé de l’eau, les agents de contrôle relevant des

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 576


ministres chargés de la santé publique, de l’environnement, de l’aménagement rural, de la
pêche, dûment commissionnés et assermentés conformément à la législation en vigueur.
Les règles d’organisation du corps chargé de la recherche et de la constatation des
infractions mentionnées au premier alinéa ci-dessus, sont fixées par décret sur rapport du
ministre chargé de l’eau.

Article 68 : En vue de rechercher et de constater les infractions mentionnées à l’article 67 ci-


dessus, les agents énumérés au même article ont le droit de pénétrer à l’intérieur d’une
propriété bâtie ou non bâtie, clôturée ou non, aux fins de contrôler le respect des
dispositions du présent code et des règlements et décisions pris pour son application.

Ils sont en droit de se faire produire tous renseignements et documents utiles à l’exécution
de leur mission.

Au cas où l’accès leur serait indûment refusé par l’occupant, ils peuvent y pénétrer de force,
soit sur réquisition du procureur de la République, du juge d’instruction ou de toute autorité
judiciaire, soit sur mandat de cette dernière, soit encore accompagnés par un officier de
police judiciaire.
Toutefois, l’accès des locaux à usage d’habitation ne leur est permis que sous réserve de
l’assentiment exprès de l’occupant.

Article 69 : Les infractions aux dispositions du présent code et aux règlements et décisions
pris pour son application sont constatées par des procès-verbaux dûment notifiés au
contrevenant et transmis au procureur de la République.

En cas de flagrant délit et dans les conditions prévues par la législation en vigueur, les agents
chargés du contrôle peuvent demander au procureur de la République le déféré des
délinquants et les conduire devant lui ou devant l’autorité judiciaire compétente.
Ils peuvent requérir l’intervention de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions.

Section 2 : Sanctions pénales

Article 70 : Toute personne qui a réalisé, exploité ou participé à la réalisation d’une


opération mentionnée à l’alinéa 2 de l’article 18 ci-dessus, sans avoir satisfait aux formalités
procédurales mentionnées aux articles 19 à 21 ci-dessus, est passible :

- d’une peine d’amende de 50 000 à 100 000 ouguiya, s’il s’agit du récépissé de
déclaration ;
- d’une peine d’emprisonnement d’un à dix jours et d’une peine d’amende de 100 000
à 300 000 ouguiya, ou de l’une de ces deux peines seulement, s’il s’agit d’une
autorisation ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 577


- d’une peine d’emprisonnement de dix à trente jours et d’une peine d’amende de 200
000 à 500 000 ouguiya, ou de l’une de ces deux peines seulement, s’il s’agit d’une
concession.
Le juge peut en outre prononcer la suspension du fonctionnement de l’installation, voire sa
suppression aux frais du contrevenant.

Article 71 : Toute personne qui a jeté, déversé ou laissé s’écouler dans les eaux superficielles
ou souterraines, directement ou indirectement, une ou plusieurs substances dont l’action ou
les réactions ont entraîné des effets nuisibles à la santé et à l’environnement, est passible
d’une peine d’emprisonnement de dix à trente jours et d’une peine d’amende de 100 000 à
300 000 ouguiya ou de l’une de ces deux peines seulement.

Article 72 : Toute personne qui ne respecte pas les prescriptions édictées par le ministre
chargé de l’eau au titre des procédures prévues aux articles 19 à 21 ci-dessus, est passible :

- d’une peine d’amende de 30 000 à 50 000 ouguiya, s’il s’agit de prescriptions


annexées au récépissé de déclaration ;
- d’une peine d’amende de 50 000 à 150 000 ouguiya, s’il s’agit d’une autorisation ;
- d’une peine d’amende de 100 000 à 250 000 ouguiya, s’il s’agit d’une concession.

La même peine est applicable en cas d’absence ou de défaut de conformité des dispositifs
d’évaluation ou de comptage prévus à l’article 30 ci-dessus.

Article 73 : Toute personne qui ne respecte pas les interdictions, prescriptions et servitudes
instaurées dans un périmètre de protection de captage d’eau destinée à la consommation
humaine, mentionné à l’article 39 ci-dessus, est passible d’une peine d’emprisonnement
d’un à dix jours et d’une peine d’amende de 50 000 à 500 000 ouguiya, ou de l’une de ces
deux peines seulement.

Article 74 : Toute personne qui ne respecte pas les mesures de limitation ou de suspension
provisoire ou définitive des usages mentionnées à l’article 31 ci-dessus est passible d’une
peine d’emprisonnement d’un à dix jours et d’une peine de 100 000 à 300 000 ouguiya, ou
de l’une de ces deux peines seulement.

Article 75 : Le défaut de raccordement à l’égout dans le délai prescrit à l’article 37 ci-dessus


est passible d’une peine d’amende de 50 000 à 200 000 ouguiya.

La même peine est applicable en cas de défaut de conformité ou d’entretien des installations
d’assainissement individuel prévues à l’article 38 ci-dessus.

Article 76 : Tout maître d’ouvrage ou délégataire du service public de l’eau qui offre de l’eau
à la consommation humaine non conforme aux normes de potabilité prescrites ou qui ne
procède pas aux contrôles de qualité requis, est passible d’une peine d’emprisonnement de

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 578


dix à 30 jours et d’une peine d’amende de 300 000 à un million d’ouguiya, ou de l’une de ces
deux peines seulement.

Article 77 : Toute personne qui consomme de l’eau obtenue directement ou indirectement


par l’intermédiaire de raccordements clandestins ou frauduleux, est passible des peines
d’emprisonnement et d’amende, ou de l’une de ces peines seulement, prévues pour le vol
par la législation pénale en vigueur.

Article 78 : Toute personne qui est confondue d’utilisation abusive d’eau entraînant un
gaspillage ou une surexploitation, volontairement ou par négligence et à quelque fin que ce
soit, est passible d’une peine d’amende de 3 000 à 30 000 ouguiya.

La même peine est applicable à l’encontre de toute personne qui aura omis de porter à la
connaissance de l’administration en charge de l’eau tout fait susceptible de porter atteinte à
la ressource en eau.

Titre X : Dispositions transitoires

Article 79 : Les déclarations déposées, les autorisations ou concessions accordées au titre de


l’ordonnance n° 85-144 du 4 juillet 1985 portant code de l’eau valent déclaration,
autorisation ou concession au titre du présent code.

Lorsque des opérations légalement réalisées sans qu’il y ait eu lieu à application de
l’ordonnance précitée du 4 juillet 1985 viennent à être soumises à déclaration, autorisation
ou concession au titre du présent code, ces opérations peuvent se poursuivre sans cette
déclaration, cette autorisation ou cette concession à la condition que l’exploitant, le
propriétaire ou le responsable informe le ministre chargé de l’eau dans le délai de deux ans à
compter de la publication du présent code au Journal officiel de la République islamique de
Mauritanie.

Le manquement à l’obligation d’information dans le délai prescrit entache de nullité les


récépissés de déclaration obtenus, les autorisations et concessions accordées.

Article 80 : Est réputée bénéficier d’une délégation, au sens du présent code, la Société
nationale des eaux (SNDE), telle que créée par le décret n° 88-2001/PM du 29 juillet 2001
portant scission de la Société nationale d’eau et d’électricité en deux sociétés nationales

Un décret précisera la durée de cette délégation et les conditions de son exercice.

Article 81 : Est réputée bénéficier de délégations, au sens du présent code, l’Agence


nationale d’eau potable et d’assainissement (ANEPA), reconnue d’utilité publique par le
décret n° 2002-19 du 31 mars 2002, dans les centres urbains ou ruraux gérés sous sa
supervision et qui, à la date de publication du décret prévu à l’article 49 ci-dessus, atteignent
le seuil prévu à ce même article.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 579


La délégation prévue à l’alinéa ci-dessus est accordée pour une durée de trois ans et exercée
dans les conditions définies dans un cahier des charges approuvé par l’autorité chargée de la
régulation.

Pendant la durée prévue à l’alinéa ci-dessus, l’autorité chargée de la régulation met en


œuvre la procédure prévue aux articles 50 et suivants ci-dessus afin de sélectionner des
délégataires de service.

Dans le cas où la procédure de sélection d’un délégataire serait infructueuse, le ministre


chargé de l’eau peut proroger, par arrêté, la durée de la délégation consentie à l’ANEPA, sur
demande de l’autorité chargée de la régulation.

Titre XI : Dispositions finales

Article 82 : Les dispositions du présent code sont précisées, en tant que de besoin, par voie
réglementaire.

Article 83 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires aux dispositions de la


présente loi et notamment celles de l’ordonnance n° 85-144 du 4 juillet 1985 portant code
de l’eau.

Article 84 : La présente loi sera publiée suivant la procédure d’urgence et exécutée comme
loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 580


2. Décret n°2007.008 du 9 janvier 2007 fixant les conditions de mise en œuvre des
mesures de limitation ou de suspension provisoire ou définitive des usages de l'eau

Article Premier : Le Ministre chargé de l’eau prend par arrêté les mesures de limitation ou
de suspension provisoire ou définitive des usages de l’eau prévues à l’article 32 de la loi
n°2005-030 du 31 janvier 2005 portant Code de l’Eau.

Article 2 : L’usage de l’eau ne peut être limité ou suspendu, que si les conditions
écologiques, météorologiques, hydrologiques ou hydrogéologiques l’exigent.

Les mesures de limitation ou de suspension provisoires ou définitives ne peuvent être


décidées que par l’existence de causes entraînant des risques graves, provisoires ou
permanents pour la qualité ou la quantité des ressources en eau et du milieu aquatique.

Article 3 : Le Ministre chargé de l’eau est assisté par un Comité d’Alerte présidé par le
Directeur de l’Approvisionnement en Eau Potable et comprenant :

- Le Directeur de l’Assainissement ;
- Directeur adjoint de l’Assainissement en Eau Potable ;
- Le Directeur de l’Aménagement Rural ou son représentant ;
- Le Directeur du Centre National des Ressources en Eau ou son représentant ;
- Le Directeur Général de la Société Nationale de l’Eau, ou son représentant ;
- Le Directeur de l’Institut National de la Recherche pour la Santé Publique ou son
représentant ;
- Le Directeur des Collectivités Locales ou son représentant ;
- Le Directeur de la Protection Civile.

Article 4 : Le Comité d’Alerte donne son avis à la demande du Ministre chargé de l’eau ou à
son initiative propre et sur rapport d’une institution chargée de la gestion ou la surveillance
des ressources en eau et préconise les mesures qui s’imposent pour faire face à une menace
ou aux conséquences d’accidents, de sécheresse, d’une pollution, d’une inondation ou d’un
risque de pénurie.

Article 5 : Chaque institution a l’obligation de tenir informé le Ministre chargé de l’eau de


toutes conditions nouvelles nécessitant la mise en place de mesures de limitation ou de
suspension des usages de l’eau.

Article 6 : L’arrêté de limitation des usages de l’eau doit indiquer :

- La zone d’alerte concernée par les mesures de limitation ;


- Les usages frappés de limitation ;
- Le programme de réallocation de la ressource en eau et les seuils de prélèvement et
de captage par usage ;
- La durée d’application des mesures de limitation ;
- Les conditions particulières de contrôle.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 581


Article 7 : L’arrêté de suspension provisoire ou définitive doit préciser :

- La ou les zones de sécheresse concernées, si la mesure de suspension est rendue


nécessaire par les conditions hydrologiques ;
- La ou les zones d’alerte concernées si les mesures de suspension sont rendues
nécessaires par l’existence d’une pollution ;
- La durée d’application des mesures, si les usages sont frappés de suspension
provisoire ;
- Les conditions particulières de contrôle.

Article 8 : Les mesures de limitation et de suspension doivent tenir compte des ordres de
priorité établis à l’article 5 de la loi n°2005-030 du 31 janvier 2005 et du plan directeur
d’aménagement et de gestion intégrée de l’eau prévu à l’article 15 de la même loi.

Article 9 : Les mesures de suspension provisoire ou définitive ne peuvent être appliquées


aux besoins domestiques des populations que dans les conditions suivantes :

- L’existence de sources d’approvisionnement pouvant couvrir les usages de boisson et


d’hygiène des populations,
- La détérioration de la qualité de l’eau à un niveau qui menace gravement la santé des
populations ou la qualité de l’environnement.

Article 10 : L'arrêté portant limitation ou suspension provisoire ou définitive doit être porté
à la connaissance de tous les usagers concernés par les moyens appropriés.

Article 11 : Dans le cas où les conditions d’écoulement ou d’approvisionnement


redeviennent normales, le Ministre chargé de l’eau prend un arrêté abrogeant l’arrêté de
limitation ou de suspension provisoire ou définitive des usages. L’arrêté d’abrogation est pris
sur avis motivé du Comité d’Alerte prévu à l’article 3 ci-dessus.

Les usagers concernés frappés par les mesures de limitation provisoires sont informés par les
moyens appropriés.

Article 12 : Les récépissés de déclaration, les actes d’autorisation et de concession doivent


mentionner au titre des conditions de modification des cahiers de charges, l’éventualité de
limitation ou de suspension provisoire des usages de l’eau.

Article 13 : En cas de limitation ou de suspension des usages déclarés, autorisés ou


concédés, les titulaires sont soumis à des conditions particulières de contrôle définies par
l’arrêté de limitation ou de suspension.

Article 14 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent décret.

Article 15 : Le Ministre de l’Hydraulique est chargé de l’application du présent décret qui


sera publié au journal officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 582


3. Décret n°2007.009 du 9 janvier 2007 portant création du Conseil National de l'Eau et
déterminant ses modalités d'organisation et de fonctionnement

Article Premier: En application de l’article 16 de la loi n° 2005-030 portant Code de l’Eau, il


est créé auprès du Ministre chargé de l’eau, un organisme consultatif dénommé le Conseil
National de l’Eau.

Article 2 : Le Conseil National de l’Eau est présidé par le Ministre chargé de l’eau et
comprend les membres suivants :

 Ministère de l’Intérieur des Postes et Télécommunication :


- Le Représentant du Ministre en charge des collectivités locales ;

 Ministère des Affaires Economiques et du Développement


- Le Représentant du Ministre ;
 Ministère des Pêches et de l’Economie maritime
- Le Représentant du Ministre ;

 Ministère de l’Equipement et du Transport :


- Le Représentant du Ministre ;
 Ministère du Commerce de l’Artisanat et du Tourisme :
- Le Représentant du Ministre ;
 Le Ministère de l’Energie et du Pétrole
- Le Représentant du Ministre ;

 Le Ministère de l’Hydraulique :
- Le Conseiller Technique chargé du secteur de l’eau
- Le Chargé de mission chargé de la Cellule de l’Organisation pour la Mise en
Valeur du Fleuve Sénégal ;
 Ministère de l’Industrie et des Mines :
- Le Ministre
 Le Ministère du Développement Rural :
- Le Ministre en charge du développement rural

 Le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales:


- Le Ministre chargé de la santé
 Le Secrétariat Général du Gouvernement
- le Secrétaire Général adjoint du Gouvernement

 Commissariat aux Droits de l’Homme, à la Lutte contre la Pauvreté et à l’Insertion.


- Le Commissaire
 Le Secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement
- Le Secrétaire d’Etat

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 583


 L’Autorité de Régulation Multisectorielle,
- Le Président de l’Autorité.

 Un représentant de la Fédération nationale des pêcheurs


 Un représentant de la Fédération des agriculteurs et des éleveurs
 Un représentant des entreprises de travaux hydrauliques
 Un représentant des bureaux d’études
 Un représentant des organisations non gouvernementales travaillant dans le
domaine de l’eau et de l’assainissement
Les personnes ressources dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de
l’environnement.

Les élus nationaux, les membres des organismes de la société civile, et les personnes
physiques disposant de compétences dans le domaine de l’eau et de l’assainissement sont
nommés par arrêté du Ministre chargé de l’eau.

Article 3 : Outre les membres ci-dessus désignés, le président du Conseil peut s’adjoindre
toutes personnes disposant de compétences avérées dans le domaine de l’eau.

Il peut inviter les autorités administratives territoriales aux réunions du Conseil, lorsque le
projet ou l’étude soumis au conseil concerne leurs circonscriptions administratives.

Article 4 : Le Conseil National de l’Eau est chargé de :

- Faciliter la coordination des politiques et appuyer la mise en place des principes de


gestion intégrée de l’eau ;
- Emettre des avis consultatifs à l’adresse du gouvernement, sur toutes les questions
concernant les ressources en eau ;
- Assister le département de l’hydraulique dans la planification des ressources en eau ;
- Donner des avis techniques sur l’organisation, la gestion et la protection des
ressources en eau ;
- Aider le gouvernement dans l’évaluation des plans et stratégies relatifs aux
ressources en eaux ;
- Donner un avis sur les projets et les études relatifs à l’eau ;
- Appuyer le gouvernement dans les négociations portant sur les instruments
internationaux relatifs aux ressources en eau ;
- Appuyer les départements ministériels concernés par les ressources en eau dans la
mise en œuvre des directives et recommandations gouvernementales portant sur
l’eau et le suivi de l’application des textes législatifs et réglementaires relatifs à l’eau.

Le Conseil National donne ses avis sur son initiative propre ou sur demande de l’une des
administrations publiques membres ou des collectivités locales.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 584


Article 5 : Le Conseil National de l’Eau se réunit deux fois par an et autant de fois que cela
est nécessaire sur convocation de son président.

Les frais de sessions ordinaires du Conseil sont à la charge du Ministère chargé de l’eau.
Toutefois, les frais de réunion du Comité permanent sont à la charge de l’administration qui
demande sa réunion.

Article 6 : La demande soumise au Conseil par une administration membre du Conseil est
adressée au Président du Conseil par le Ministre dont relève cette administration.

La demande soumise au Conseil par une ou plusieurs collectivités locales doit être adressée
au Président du Conseil par le Ministre chargé de la Tutelle des collectivités locales ou par le
Président de l’Association des Maires de Mauritanie.

La demande soumise par un établissement public membre est adressée directement au


Président par le directeur de cet établissement.

Article 7 : Les demandes soumises par les membres doivent parvenir au Conseil au moins un
mois avant la réunion au cours de laquelle elles seront examinées.

Toutefois, si la demande revêt un caractère d’urgence, le Président du Conseil peut accorder


une dérogation spéciale et inscrire la demande à l’ordre du jour de la réunion suivante.

Article 8 : Il est créé sous la présidence du Secrétaire Général du Ministère chargé de l’eau
un Comité Permanent du Conseil National de l’Eau.

Article 9 : Outre le Secrétaire Général du Ministère chargé de l’eau, le Comité permanent est
composé des Directeurs des différents services centraux et organismes sous tutelle du
Ministère chargé de l’eau, d’un représentant d’une Direction technique du Ministère des
Affaires Economiques et du Développement, d’un représentant technique des ONG et du
secteur privé. Le Comité permanent est composé d’un maximum de quinze membres
nommés par arrêté du Ministre chargé de l’eau sur proposition du Conseil au cours de sa
première réunion.

Article 10 : Le Comité Permanent est chargé de:

- la préparation de l’ordre du jour des réunions du Conseil National de l’Eau ;


- la préparation et de la soumission au Conseil des avis sur toutes les questions
soumises par les administrations membres du Conseil ;
- du suivi de l’application des recommandations et des avis du Conseil.

Le Comité Permanent doit être mandaté par décision du Conseil. La décision précise, l’objet
et la nature des demandes et des questions dont l’examen est confié au Comité Permanent
par le Conseil National.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 585


Le Comité Permanent peut être chargé par le Conseil d’examiner les questions revêtant un
caractère d’urgence, si le Conseil est dans l’impossibilité de se réunir pour l’examen de ladite
question.

Le Comité Permanent doit présenter un rapport au Conseil National des activités qu’il a
réalisé au titre de ses missions propres et celles réalisées à la place et lieu du Conseil
National.

Article 11 : le Comité Permanent se réunit deux fois par an et toutes les fois que le Président
du Conseil le lui demande. Les réunions sont sanctionnées par des procès-verbaux ou des
rapports de réunion. Les travaux du Comité Permanent doivent être restitués au Conseil
National.

Article 12 : Le Comité Permanent du Conseil National de l’Eau est doté d’un Secrétariat
permanent assuré par le Conseiller du Ministère chargé de l’eau. Le Secrétariat reçoit les
demandes adressées au Président du Conseil. Il est chargé de préparer les rapports des
réunions du Conseil et de faire la liaison avec les administrations et les autres organismes
membres du Conseil. Le secrétariat dresse les rapports et les procès-verbaux du Comité et
du Conseil.

Article 13 : Le Ministre de l’Hydraulique est chargé de l’application du présent décret qui


sera publié au journal officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 586


4.Décret n°2007.036 du 25 janvier 2007 fixant les règles d’organisation du corps chargé de
la recherche, de la constatation et de la répression des infractions au Code de l’Eau

Chapitre 1 : Création

Article Premier : Il est créé un corps chargé de la recherche, de la constatation, et de la


répression des infractions au code de l’eau et des textes pris pour son application, nommé
Police de l’Eau.

Article 2 : La police de l’eau s’exerce sur le domaine public hydraulique naturel et artificiel
de l’Etat et sur le domaine public hydraulique artificiel des collectivités locales.

Article 3 : La police de l’eau est placée auprès du Ministre chargé de l’eau.

Article 4 : Les Walis assurent au niveau des Wilayas la coordination du corps chargé de la
police de l’eau et rendent compte au Ministre chargé de l’eau.

Article 5 : Sont habilités à rechercher les infractions au code de l’eau et à ses textes
d’application, les officiers et agents de police judiciaire, ainsi que les agents des services
centraux et déconcentrés du Ministère chargé de l’eau, du Ministère chargé de la santé, du
Secrétariat d’Etat à l’environnement, du Ministère chargé de l’aménagement rural et du
Ministère chargé des pêches, nommés et dûment commissionnés en vertu d’un texte
législatif ou réglementaire.

Peuvent être habilités à rechercher, à constater et à réprimer les infractions au code de l’eau
et des règlements pris pour son application, les agents des établissements publics investis
d’une mission de service public de distribution d’eau, ainsi que les agents des organismes
privés liés à l’Etat par un contrat de délégation de service public de l’eau.
Article 6 : Les agents de la police de l’eau interviennent dans le cadre strict de leurs
compétences respectives dans la mise en œuvre des sanctions pénales prévues par les
textes régissant la ressource en eau.

Article 7 : A l’exception des officiers et agents de police judiciaire et des agents des
administrations disposant d’habilitation en vertu des lois et règlements, les agents
commissionnés à l’effet de rechercher, constater et réprimer les infractions à l’eau sont
nommés par arrêté du Ministre de la Justice sur proposition du Ministre chargé de l’eau
après concertation avec les Ministres dont relèvent les agents désignés.

Article 8 : Les agents commissionnés prêtent serment devant le tribunal compétent de la


circonscription administrative où ils sont appelés à servir. Le serment est enregistré sans
frais au greffe de la juridiction et n’est pas renouvelé en cas de changement de résidence
dans le ressort d’une autre juridiction.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 587


L’habilitation des agents commissionnés des organismes privés bénéficiaires de délégation
de service public de l’eau, n’est valable qu’autant que la délégation de gestion est consentie.

Article 9 : Sont exemptés des formalités de prestation de serment, les agents des
administrations publiques désignés par arrêté du Ministre chargé de l’eau et qui par le
passé, ont prêté serment devant une juridiction nationale pour accomplir des missions de
police d’hygiène, de domaine public, de forêt, d’environnement et des pêches.

Article 10 : Le corps chargé de la mise en œuvre de la police de l’eau doit être muni
d’uniformes et de signes distinctifs dont les caractéristiques sont fixées par arrêté du
Ministre chargé de l’eau.

Toutefois, les agents commissionnés exerçant des missions cumulatives de police de l’eau et
d’une autre police spéciale peuvent effectuer leurs contrôles en utilisant, à leur choix, les
signes distinctifs de la police de l’eau ou de la police spéciale à laquelle ils appartiennent.

Chapitre 2 : Pouvoirs

Article 11 : Les agents habilités à rechercher, constater et à réprimer les infractions au code
de l’eau et ses textes d’application, sont autorisés à pénétrer à l’intérieur des propriétés
bâties et non bâtis aux fins de contrôler les équipements, puits, ouvrages de captage,
prélèvements ou déversements.

Ils peuvent demander la mise en marche des équipements de captage, de prélèvement ou


de déversement pour vérifier leur conformité aux conditions prescrites dans les titres
administratifs de déclaration, d’autorisation ou de concession.

Les propriétaires doivent sous peine de sanction, faciliter l’accès des agents de contrôle à
leurs propriétés et leur fournir les renseignements et les documents utiles pour la réalisation
du contrôle.

Article 12 : Les agents de contrôle peuvent faire appel au concours des forces de l’ordre et
peuvent requérir la force publique dans l’exercice de leur fonction. L’appel de concours et la
réquisition doivent se faire dans les conditions définies par les textes législatifs et
réglementaires et notamment ceux fixant les statuts des corps de la gendarmerie, de la
garde et de la police nationales

La réquisition doit être écrite. Toutefois, dans les conditions d’urgence, les agents de
contrôle peuvent demander directement et sans écrit, l’intervention des forces de l’ordre
requises.

Les services de l’Etat chargés de la Police veillent à l’exécution des décisions prises par les
autorités chargées de l’eau notamment en matière de police de l’eau.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 588


Article 13 : Sans préjudice des dispositions de l’article 42 du code d’hygiène, les agents de
contrôle ne peuvent s’introduire dans un local d’habitation qu’avec l’accord exprès de son
propriétaire.
Les visites domiciliaires doivent être effectuées tenant compte des conditions propres à
garantir la quiétude des usagers. Les horaires de contrôle seront fixés par arrêté du Ministre
chargé de l’eau.

Article 14 : Les agents commissionnés sont autorisés à évaluer les dégâts au nom de l’Etat
pour les infractions prévues aux articles 76 et 77 de la loi 2005-030 du 31 janvier 2005
portant code de l’eau.

Article 15 : Les dispositions de l’article 459 du code de procédure pénale, ainsi que celles du
décret n°63.221 du 6 décembre 1963, modifié par le décret n°68.073 du 04 mars 1968
réglementant le payement immédiat des amendes forfaitaires sont applicables aux
infractions du code de l’eau et des décrets pris pour son application.

Article 16 : Les amendes sont perçues conformément aux dispositions du décret n°68.073
précité relatif aux amendes forfaitaires.

Article 17 : Le produit des amendes et transactions prononcées en application du code de


l’eau et ses textes d’application sera réparti dans les conditions déterminées par arrêté
conjoint du Ministre chargé de l’eau et du Ministre chargé des Finances.

Article 18 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent décret.

Chapitre 3 : Disposition finale

Article 19 : Le Ministre de l’Hydraulique, le Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, le


Ministre de la Justice et le Ministre des Finances, chacun en ce qui le concerne, sont chargés
de l’application du présent décret qui sera publié au Journal Officiel de la République
Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 589


5. Décret n°2007.047 du 12 février 2007 portant conditions de création des zones de
sauvegarde stratégiques de la ressource en eau

Article Premier : Des zones de sauvegarde stratégiques peuvent être instaurées sur les eaux
superficielles ou souterraines par arrêté du Ministre chargé de l’eau sur avis du Conseil
National de l’Eau.

Article 2 : Les zones de sauvegarde stratégiques sont justifiées par les exigences d’une
gestion rationnelle des ressources en eau.

Article 3 : La création des zones de sauvegarde stratégiques doit respecter les orientations
du schéma directeur national d’aménagement et de gestion intégrée de l’eau ainsi que les
stratégies du gouvernement dans le domaine de l’eau.

Article 4 : L’arrêté instaurant une zone de sauvegarde stratégique doit indiquer autant que
possible, les limites de la zone ainsi que l’état de la ressource en eau se trouvant dans ladite
zone.

Article 5 : L’arrêté créant la zone de sauvegarde doit indiquer le régime des utilisations de
l’eau dans les limites de la zone.

Dans tous les cas, les usages domestiques ne peuvent être interdits que dans la mesure où
les populations disposent d’une autre source d’approvisionnement suffisante pour couvrir
leurs usages de boisson et d’hygiène.

Article 6 : Les arrêtés d’instauration de zones de sauvegarde stratégiques doivent bénéficier


de la plus grande diffusion faite selon des moyens appropriés.

Article 7 : Le Ministre de l’Hydraulique est chargé de l’application du présent décret qui sera
publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 590


6. Décret n°2007.096 du 9 avril 2007 relatif au critère de la domesticité de l’usage de l’eau

Article Premier : Le présent décret a pour objet de définir le critère de la domesticité de


l’usage de l’eau en application des articles 18 et 31 de la loi n° 2005.030 du 31 janvier 2005
portant Code de l’Eau.

Article 2 : La domesticité de l'eau s'entend pour les usages nécessités par les besoins
quotidiens élémentaires nutritionnels et hygiéniques du ménage, au lavage et aux
productions végétales ou animales réservées à la consommation familiale de ces personnes.

Article 3 : L’usage de l’eau prélevé à des fins domestiques ou assimilées à partir de sources
disponibles, pérennes ou saisonnières est exempté de toute formalité sous réserve des
dispositions de l’Ordonnance n° 83.127 du 5 juin 1983 portant réorganisation foncière et
domaniale, le décret 2000-089 du 17 juillet 2000 abrogeant et remplaçant le décret n°
90.020 du 31 janvier 1990 portant application de l’Ordonnance 83.127 du 5 juin 1983
portant réorganisation foncière et domaniale et de la loi n°2000-044 portant Code pastoral
en Mauritanie.

Article 4 : Les prélèvements opérés pour les besoins domestiques sont réputés sans
incidence négative sur la quantité et la qualité de la ressource.

Article 5 : Ces prélèvements ne peuvent pas atteindre ou dépasser le seuil d’utilisation


soumis à déclaration. En tout état de cause, les prélèvements pour les besoins domestiques
ne devront pas excéder 2m3 par jour que ce soit au moyen d’une seule installation ou de
plusieurs.

Article 6 : Les prélèvements à usage domestiques peuvent faire l’objet de limitations dans
les conditions de l’article 9 du Décret n°2007-008 du 9 janvier 2007 fixant les conditions de
mise en œuvre des mesures de limitation ou de suspension provisoire ou définitive des
usages de l’eau.

Article 7 : Le présent décret abroge toutes dispositions antérieures contraires

Article 8 : Le Ministre de l’Hydraulique, est chargé de l’application du présent décret qui sera
publié au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 591


7. Décret 2007.107 du 13 avril 2007 relatif aux conditions et au seuil de délégation du
service public de l’eau
Article Premier : On entend par :

Maître d’ouvrage : personne morale de droit public pour laquelle les ouvrages
d’infrastructures (réseaux) d’adduction, de distribution d’eau potable et d’assainissement
des eaux usées domestiques, ont été construits sur une aire géographique donnée.
Responsable principal de ces ouvrages, elle remplit dans ce rôle une fonction d’intérêt
général dont elle ne peut se démettre vis-à-vis des usagers du service public de l’eau (y
compris les eaux minérales).

Maître d’ouvrage délégué : personne ou entité à qui le maître d’ouvrage donne mandat,
dans les conditions définies dans une convention, d’exercer, en son nom et pour son
compte, tout ou partie de certaines des attributions de la maîtrise d’ouvrage
d’infrastructures (réseaux) d’adduction, de distribution d’eau potable et d’assainissement
des eaux usées domestiques. Elle représente le maître de l’ouvrage, à l’égard des usagers du
service public de l’eau, dans l’exercice des attributions qui lui ont été confiées jusqu’à ce que
le maître de l’ouvrage ait constaté l’achèvement de sa mission dans les conditions définies
par la convention mentionnée précédemment. Elle peut agir en justice.

Autorité de Régulation : organe indépendant chargé par la loi 2001.18 du 25 janvier 2001 de
la régulation notamment du service public de l’eau.

Service public de l’eau : service public d’adduction, de distribution d’eau potable et


d’assainissement des eaux usées domestiques.

Délégation du service public de l’eau : acte par lequel le Maître d’ouvrage ou Maître
d’ouvrage délégué charge un tiers (entité publique ou privée selon l’article 48 du Code de
l’Eau), appelé délégataire, d’établir et d’exploiter des réseaux d’adduction et de distribution
d’eau potable et d’assainissement des eaux usées domestiques dans une aire géographique
déterminée en vue de satisfaire les besoins du public pour une durée fixée et dans des
conditions prévues par un cahier des charges. Selon les obligations imposées au délégataire
par le cahier des charges, la délégation du service public de l’eau peut prendre toute forme
variante de la gérance, de l’affermage ou de la concession. Elle donne lieu au paiement de
redevances dans les conditions prévues au cahier des charges.

Gérance : Délégation par laquelle le Maître de l’ouvrage ou le Maître d’ouvrage délégué


donne mandat à un tiers, pour une durée déterminée et contre rémunération, de la
réalisation des activités techniques et commerciales nécessaires au bon fonctionnement
d’un service public de l’eau. Le Maître d’ouvrage ou le Maître d’ouvrage délégué demeure
responsable des défaillances techniques et des risques commerciaux inhérents à ces
activités, y compris la responsabilité et le financement des investissements de
renouvellement et d’extension du réseau.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 592


Affermage : délégation à durée déterminée par laquelle le Maître d’ouvrage ou le Maître
d’ouvrage délégué donne mandat entier à un tiers pour gérer le service public de l’eau à ses
frais, risques et périls. Le Maître d’ouvrage ou le Maître d’ouvrage délégué charge ce tiers de
l’exploitation du service et de la maintenance des installations d’eau en se rémunérant sur
les redevances perçues sur les usagers. Le tiers assume les risques techniques et
commerciaux et le Maître d’ouvrage ou le Maître d’ouvrage délégué reste responsable du
financement des dépenses d’investissements.

Concession : délégation du service public de l’eau par laquelle le Maître d’ouvrage ou le


Maître d’ouvrage délégué donne, pour une durée déterminée, mandat à un tiers pour gérer
le service public de l’eau à ses frais, risques et périls. Le Maître d’ouvrage ou le Maître
d’ouvrage délégué charge ce tiers de l’exploitation du service public, de la maintenance des
installations, des investissements, de réalisation, de renouvellement et d’extension des
réseaux d’adduction, de distribution d’eau potable et d’assainissement des eaux usées
domestiques en se rémunérant sur les redevances perçues sur les usagers.

Délégataire du service public de l’eau : entité publique ou privée attributaire d’une


délégation du service public de l’eau au sens de l’article 48 de la loi n° 2005.030 du 02 février
2005 portant Code de l’Eau.

Article 2 : Le présent décret s’applique à la délégation du service public de l’eau quelque soit
le Maître d’ouvrage.

Article 3 : La distribution publique d’eau potable et l’assainissement des eaux usées


domestiques fait l’objet d’une délégation du service public de l’eau pour les localités de 500
habitants et plus. La délégation du service public de l’eau est accordée, sur proposition de
l’Autorité de Régulation, par Arrêté, du Maître d’ouvrage ou du Maître d’ouvrage délégué,
assorti d’un cahier de charges. Dans le cas où la commune est le maître d’ouvrage la
délégation est accordée après avis du conseil municipal. Selon la taille et la rentabilité
potentielle des réseaux d’adduction, de distribution d’eau potable et d’assainissement des
eaux usées domestiques, la délégation peut prendre toute forme variante de la gérance, de
l’affermage ou de la concession.

Article 4 : Sur proposition de l’Autorité de Régulation, le Maître d’ouvrage ou le Maître


d’ouvrage délégué délivre, suspend et retire les délégations dans les conditions fixées par le
cahier de charges et les dispositions légales et réglementaires en vigueur.

Article 5 : Le Maître d’ouvrage, ou le Maître d’ouvrage délégué et l’Autorité de Régulation


peuvent prendre, dans le cadre de la législation et de la réglementation en vigueur, toute
mesure visant à encourager l’adduction, la distribution publique de l’eau potable et
l’assainissement des eaux usées domestiques dans une même aire géographique par le
même délégataire.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 593


Article 6 : L’Autorité de Régulation conduit le processus de sélection du délégataire
conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.

Article 7 : La procédure d’attribution de la délégation du service public de l’eau est celle de


l’appel d’offres ouvert ou restreint, après présélection. Le dossier d’appel d’offres est
constitué par l’Autorité de Régulation. Il comprend obligatoirement l’avis. Le règlement de
l’appel d’offres incluant les critères d’évaluation des offres ainsi que toutes les informations
d’ordre technique, commercial, financier, historique ou prévisionnel pertinentes, et le projet
de cahier de charges.

Article 8 : Le délai de remise des offres doit être suffisant pour permettre à chaque candidat
de mener les investigations nécessaires pour élaborer sa proposition en toute connaissance
de cause. La date limite de remise des offres devra être fixée en prenant en compte un délai
minimum, de préparation des soumissions, de 30 (trente) jours calendaires à compter de la
date de publication par voie d’affichage ou de presse de l’avis d’appel d’offres.

Article 9 : Le cahier des charges définitif, visé et signé par le délégataire, les procès verbaux
d’ouverture des plis et les rapports d’évaluation des offres sont communiqués par l’Autorité
de Régulation au Maître d’ouvrage ou au Maître d’ouvrage délégué. Celui-ci dispose d’un
délai de (30) trente jours calendaires à compter de la date de la notification des documents
précités pour signer et publier l’arrêté relatif à la délégation du service public de l’eau. La
procédure peut être relancée à défaut de validation.

Article 10 : Sur proposition de l’Autorité de Régulation, la délégation de service public de


l’eau peut être accordée par le maître d’ouvrage, à titre exceptionnel, de gré à gré dans le
cas où un tiers dispose déjà d’un réseau d’adduction, de distribution d’eau potable ou
d’assainissement des eaux usées domestiques ou propose d’en réaliser un à ses frais, risques
et périls dans une localité qui en est dépourvue et dans laquelle aucun réseau n’est projeté.
Dans ce cas, le délégataire est tenu de se soumettre aux termes d’un cahier des charges
élaboré par l’Autorité de Régulation qu’il aura paraphé et signé.

Article 11 : Le Maître d’ouvrage ou le Maître d’ouvrage délégué assure la continuité du


service public de l’eau en cas de carence, défaillance ou absence de délégataire et prend
toutes mesures conservatoires appropriées.

Article 12 : La durée de validité et l’entrée en vigueur ainsi que les conditions, modalités et
effets de la suspension, du retrait, de la modification, de la fin et du renouvellement de la
délégation de service public de l’eau sont fixés dans le cahier de charges.

Article 13 : Le présent décret abroge toutes les dispositions réglementaires antérieures


contraires.

Article 14 : Le Ministre de l’Hydraulique est chargé de l’application du présent décret qui


sera publié au journal officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 594


T. Hygiène

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 595


1. Loi n°2010.042 du 21 juillet 2010 relative au Code d’Hygiène

TITRE PREMIER : DE L’OBJET ET DU CHAMP D’APPLICATION

Article premier : Les dispositions de la présente loi définissent les règles de santé et
d’hygiène publiques en République Islamique de Mauritanie notamment sur les espaces
publics, les habitations, les denrées et produits alimentaires et non alimentaires, l’eau, les
installations et industries commerciales, les établissements scolaires et sanitaires, les
bâtiments publics et le milieu naturel. Son objectif principal est de préserver et de
promouvoir la santé publique.

TITRE II : DISPOSITIONS GENERALES

CHAPITRE 1 : REGLEMENTS SANITAIRES

ARTICLE 2 : Dans chaque Wilaya, l’autorité administrative compétente est tenue d’appliquer
le code d’hygiène publique et d’établir les dispositions sanitaires applicables à l’ensemble de
la Wilaya. Ce règlement est établi sur la proposition des autorités locales et après avis des
services compétents du ministre chargé de la santé.

ARTICLE 3 : Le règlement sanitaire détermine :

1° Les précautions à prendre par les autorités compétentes et par les autorités
administratives locales pour prévenir ou faire cesser les maladies transmissibles et
spécialement les mesures propres à assurer la protection des denrées alimentaires et les
produits non alimentaires mises en vente, la désinfection ou la destruction des objets à
l’usage des malades ou qui ont été souillés par eux et généralement des objets quelconques
pouvant servir de véhicule à la contagion ;

2° Les prescriptions destinées à assurer la salubrité des habitations et de leur dépendance,


des voies privées, closes ou à leur proximité, des logements loués en garni et des centres et
agglomérations quelle qu’en soit la nature ;

3°Les proscriptions relatives à l’alimentation en eau potable et la surveillance des puits, à


l’évacuation des matières usées et aux conditions auxquelles doivent satisfaire les fosses
d’aisance.

ARTICLE 4 : Les dispositions des articles 2 et 3 ne font pas obstacle aux droits des autorités
administratives locales de prescrire, par voie réglementaire, des dispositions particulières,
en vue d’assurer la protection de la Santé publique et / ou le(s) ministre(s) concerné(s).

CHAPITRE II : LUTTE CONTRE LES EPIDEMISE ET VACCINATIONS CONTRE CERTAINES


MALADIES TRANSMISSIBLES

ARTICLE 5 : La lutte contre les épidémies et les vaccinations contre certaines maladies
transmissibles s’effectueront conformément à la réglementation en vigueur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 596


ARTICLE 6 : Toute personne qui exerce, dans un établissement ou organisme public ou privé
de prévention ou de soins appartenant aux catégories dont la liste est établie par arrêté
conjoint du ministre chargé de la Santé publique et du ministre chargé du Travail, une
activité professionnelle l’exposant à des risques de contamination, doit être vaccinée contre
l’hépatite B, la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la fièvre typhoïde et la poliomyélite .
L’introduction de la vaccination pour toute pathologie émergente sera fixée par voie
réglementaire.

Les conditions de cette vaccination sont fixées par arrêté conjoint des ministres chargés de
la Santé publique et du Travail.

ARTICLE 7 : Tout élève ou étudiant d’un établissement préparant à l’exercice des professions
médicales et des autres professions de santé dont la liste est déterminée par arrêté du
ministre chargé de la santé, qui est soumis à l’obligation d’effectuer une part de ses études
dans un établissement ou organisées public ou privé de prévention ou de soins, doit être
vacciné contre les maladies mentionnées à l’article 6.

ARTICLE 8 : Les établissements ou organismes employeurs ou, pour les élèves et étudiants,
les établissements d’enseignement, prennent à leur charge les dépenses entraînées par ces
vaccinations.

Les conditions de l’immunisation prévue au présent article sont fixées par arrêté du ministre
chargé de la santé.

ARTICLE 9 : La déclaration à l’autorité sanitaire de tout cas de maladie à déclaration


obligatoire est impérative, d’une part pour tout médecin ou autre agent des services de
santé qui en a constaté l’existence, d’autre part pour le principal occupant, chef de famille
ou d’établissement, des locaux où se trouve la maladie et, à son défaut, dans l’ordre ci-
après ; pour le conjoint, l’ascendant le plus proche du malade ou tout autre personne
résidant avec lui donnant des soins.

ARTICLE 10 : Les maladies auxquelles sont applicables les dispositions de l’article ci-dessus
concernant la déclaration des maladies contagieuses sont définies par décret pris sur le
rapport du ministre charge de la Santé publique.

ARTICLE 11 : La désinfection est obligatoire pour tous les cas prévus à l’article 9. Les mesures
de désinfection sont décidées par le ministre chargé de la Santé publique.

ARTICLE 12 : Le contrôle sanitaire aux frontières est régi sur le territoire national par les
dispositions des règlements sanitaires internationaux de l’Organisation mondiale de la Santé,
conformément aux articles 21 et 22 de sa constitution, de l’Organisation mondiale de la
Santé animale, des arrangements internationaux et des lois et règlements nationaux
intervenus ou à intervenir en cette matière, en vue de prévenir la propagation par la voie
terrestre, maritime ou aérienne des maladies transmissibles.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 597


ARTICLE 13 : Ont qualité pour constater les infractions en matière de contrôle sanitaire aux
frontières, les médecins de la santé publique et agents chargés du contrôle sanitaire aux
frontières commissionnés et assermentés dans les conditions fixées par arrêté du Ministre
chargé de la santé publique.

ARTICLE 14 : Il est interdit à tout fonctionnaire ou agent public, commandant ou officier d’un
navire ou d’un aéronef, tout médecin d’altérer, de dissimuler sciemment dans un document
dans un document ou une déclaration, des faits sanitaires de nature à compromettre la
santé des populations.

TITRE III : REGLES D’HYGIENE PUBLIQUE

CHAPITRE III : MESURES D'ASSAINISSEMENT DE BASE

Section 1: l’eau potable

ARTICLE 15: Quiconque offre au publics de l’eau en vue de l’alimentation humaine, à titre
onéreux ou gratuit sous quelque forme que se soit, y compris de l’eau minérale ou naturelle et
de la glace alimentaire est tenu de s’assurer que cette eau est conforme aux normes de
potabilité définies par la législation et la réglementaire en vigueur.

Au cas de distribution publique d’eau potable, le service distributeur de l’eau est tenu de
s’assurer de la conformité de l’eau distribuée aux normes mentionnées à l’alinéa précédent.

Les normes et les conditions que doivent respecter les eaux minérales ou autres, mises en
bouteilles, en sachets, préemballées ou sous d’autres conditionnements pour être
consommées comme eau de boisson, sont fixées par voie réglementaire.

ARTICLE 16 : Le service distributeur de l’eau est tenu de faire analyser périodiquement l’eau
distribuée et autant de fois qu’il le jugera utile dans les cas d’épidémies ou de forte
présomption d’épidémies, sous le contrôle des gents chargés de la santé publique qui, à cette
fin ont libre accès à toute installation et documentation .

Les frais d’analyse sont à la charge du service distributeur ou du délégataire.

Pour le contrôle périodique de la qualité de l’eau offerte à la consommation humaine, il est


obligatoirement fait appel à un laboratoire agréé par le Ministère chargé de la santé publique.

La surveillance et le contrôle de la qualité d’eau destinée à la consommation humaine sont


assurés par les services compétents du Ministère chargé de la santé publique ou par un
laboratoire agréé par le Ministère chargé de la santé publique

ARTICLE 17 : Lorsqu’il est constaté qu’une eau destinée à la consommation directe ou indirecte
n’est pas potable ou qu’elle est mal protégée, son usage est immédiatement suspendu pour
l’alimentation humaine. Son utilisation ultérieure est subordonnée à une autorisation spéciale
de l’autorité sanitaire compétente.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 598


ARTICLE 18 : Le service distributeur de l’eau est présumé responsable des dommages résultant
d’un défaut de conformité de l’eau aux normes de potabilité mentionnés à l’article 15 ci-dessus,
a charge pour celui-ci d’apporter la preuve de l’existence d’une cause exonératoire de sa
responsabilité.

ARTICLE 19 : En vue d’assurer la protection de la qualité des eaux, l’acte portant déclaration
d’utilité publique des travaux de prélèvement d’eau destinés à l’alimentation des Collectivités
humaines, déterminé, autour du point de prélèvement, un périmètre de protection.

ARTICLE 20 : ouvrages d'alimentation et de distribution d'eau.

1. Protection des ouvrages

Toutes les dispositions doivent être prises pour assurer la protection des ouvrages
d'alimentation et de distribution d'eau potable contre les contaminations extérieures,
conformément à la réglementation et aux instructions techniques du ministère chargé de la
Santé publique.

Les ouvrages de captage, de traitement, de stockage et d'élévation des eaux, doivent être
protégés des crues et installés de manière à éviter tout risque de pollution.

2. Réservoirs de distribution

Les réservoirs de distribution sont couverts et établis de manière à permettre leur vidange
totale et leur nettoyage périodique. Ce nettoyage doit pouvoir être effectué sans coupure
d'eau.

Les réservoirs ne doivent être alimentés qu'en eau potable et par surverse, sauf exception
justifiée.

Une aire circulaire étanche de deux mètres de rayon au minimum et légèrement inclinée vers
l'extérieur assure leur protection contre les infiltrations superficielles; un caniveau doit éloigner
les eaux s'échappant du dispositif de pompage.

L'ensemble de l'ouvrage doit être maintenu en bon état d'entretien et en état constant de
propreté. Il doit être procédé à son nettoyage et à sa désinfection sur injonction des autorités
administratives compétentes, à la diligence de l'autorité sanitaire.

3. désinfection

La désinfection du réseau d'adduction collective et des réservoirs est obligatoire avant leur mise
en service et s'effectuera dans les conditions fixées par les instructions techniques du ministère
chargé de la santé.

En outre, des mesures de désinfection complémentaires peuvent être prescrites en cours


d'exploitation là où les contaminations seraient observées ou à craindre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 599


4. desserte des immeubles

Dans toutes les agglomérations possédant un réseau de distribution publique d'eau potable,
toutes les voies publiques ou privées doivent, dans tous les cas où cette mesure est
techniquement réalisable, comporter au moins une conduite de distribution.

Tout immeuble desservi par l'une ou l'autre de ces voies est relié à cette conduite par un
branchement. Ce branchement est suivi d'un réseau de canalisations intérieures qui met cette
eau à la disposition de tous les habitants de l'immeuble, à tous les étages et à toute heure du
jour et de la nuit.

5. Précautions concernant d'autres réseaux de distribution d'eau

En dehors de l'eau potable, provenant de la distribution publique, toutes les eaux d'autres
origines sont considérées à priori comme non potables et ne peuvent être utilisées qu'à
certains usages industriels, commerciaux ou agricoles non en rapport avec l'alimentation et la
toilette, dans les conditions de distribution et d'emploi ci-après.

Dans le cas où un immeuble est desservi, à l'exclusion des parties réservées à l'habitation, par
une canalisation d'eau non potable, celle-ci doit être entièrement distinguée de la première et
recouverte d'une peinture ou de tout autre signe distinctif conforme aux normes fixées par
arrêté. Tout robinet de puisage d'eau non potable est surmonté d'une plaque apparente et
scellée à demeure, portant d'une manière visible "eau dangereuse à boire".

6. entretien des installations en vue d'éviter le gaspillage de l'eau

Les propriétaires, locataires et occupants doivent maintenir les installations intérieures en bon
état d'entretien et de fonctionnement et supprimer toute fuite dès qu'elle est déclarée.

ARTICLE 21 : En l'absence d'une distribution publique d'eau potable, l'usage de l'eau des
sources et des puits publics ou particuliers n'est autorisé pour l'alimentation humaine que si
elle est potable et si toutes les précautions sont prises pour la mettre à l'abri de toutes
contaminations.

a) Puits: l’orifice des puits est protégé par une margelle surélevée destinée à limiter la
pénétration des animaux et des corps étrangers. Leur paroi doit être étanche dans la partie
non captante et la margelle doit s'élever à 50 cm au minimum au-dessus du sol.

b) Sources : l’ensemble de ces dispositions s'applique aux sources et à leurs ouvrages de


captage, en ce qui concerne leur entretien et leur protection à l'égard des contaminations.

Les autorités administratives et sanitaires veilleront à l'application des mesures prévues au


présent article dans la limite des possibilités techniques et des disponibilités économiques.

Un arrêté du ministre chargé de la santé publique déterminera les conditions d'application du


présent article.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 600


ARTICLE 22 : les citernes destinées à recueillir l'eau de pluie doivent être étanches et protégées
des pollutions externes. Elles comportent un dispositif d'aération muni d'un treillage métallique
inoxydable et de la taille d'un millimètre au maximum, pour empêcher les insectes et petits
animaux d'y pénétrer. Les parois intérieures doivent être en matériaux inertes vis-à-vis de l'eau
de pluie.

Elles seront munies de dispositifs spéciaux destinés à écarter les premières eaux de lavage des
toitures. Un filtre à gros éléments doit arrêter les corps étrangers, tels que terre, gravier,
feuilles, détritus et déchets de toutes sortes.

Elles doivent être soigneusement nettoyées et désinfectées une fois par an.

Sur la couverture des citernes enterrées, un revêtement de gazon est seul toléré, à l'exclusion
de toute autre culture. L'usage des pesticides, des fumiers organiques ou autres y est interdit.
Les conditions de protection des citernes sont conformes à celles prescrites pour les puits et les
sources.

L'utilisation des canalisations en plomb pour le transport et la distribution de l'eau de citernes


est interdite.

L'eau des citernes doit être à priori considérée comme suspecte. Elle ne peut être utilisée pour
l'alimentation que lorsque sa potabilité a été établie.

Une protection doit être assurée contre toute pollution d'origine extérieure, contre la
pénétration d'animaux, d'insectes et contre les variations de températures, lorsqu'il s'agit d'une
eau naturellement fraîche.

Des dispositions sont prises pour assurer la continuité de l'alimentation en eau potable pendant
la mise hors circuit des réservoirs et pour permettre, aux fins de contrôle, des prélèvements de
l'eau à l'arrivée et à la sortie.

Section 2: Assainissement du milieu

ARTICLE 23 : Elimination des matières usées, solides et liquides.

La collecte et l'élimination des matières usées solides est à la charge des autorités
administratives ou des collectivités locales.

Les matières usées liquides doivent être éliminées par les réseaux d'égouts publics, installés et
entretenus par les services compétents. Les propriétaires d'immeubles sont tenus de brancher
leurs installations sanitaires à ces réseaux.

En l'absence de tels réseaux, tout immeuble disposera d'installations sanitaires convenables et


sera doté d'un système d'assainissement particulier de type fosse septique et puisard,
conformément aux normes réglementaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 601


ARTICLE 24 : Propreté du milieu

Les mesures de propreté concernant les habitations et leurs alentours, les voies publiques, les
terrains clos ou non, les plages, doivent être assurées régulièrement, suivant le cas, soit par les
usagers, soit par les autorités immobilières responsables, en vertu du cahier des charges.

Section 3 : Gestion des déchets

ARTICLE 25 : Les déchets doivent être éliminés ou recyclés de manière écologiquement


rationnelle afin de supprimer ou de réduire leurs effets nocifs, sur la santé de l’homme, sur les
ressources naturelles, la faune et la flore ou la qualité de l’environnement.

Les dispositions de la présente section s’appliquent à toutes les catégories des déchets, y
compris les déchets biomédicaux, physico-chimiques et microbiologiques.

Article 26 : Toute personne qui produit ou détient des déchets, doit en assurer elle-même
l’élimination ou le recyclage ou les faire éliminer ou recycler auprès des entreprises agrées
conformément à la réglementation en vigueur. A défaut, elle doit remettre ses déchets à la
collectivité locale ou à toute société agréée par l’Etat en vue de la gestion des déchets.

Les collectivités locales veillent à enrayer tous les dépôts sauvages.

L’Etat et les collectivités locales peuvent faire appel aux associations des consommateurs pour
des actions de sensibilisation et d’éducation.

CHAPITRE II : DISPOSITIONS SPECIALES RELATIVES AUX DENREES ALIMENTAIRES

Section 1: L’hygiène des lieux

ARTICLE 27 : Les exigences pour les magasins, ateliers de préparation, de stockage de vente ou
de distribution des produits alimentaires destinés à la consommation humaine seront fixées par
arrêté des Ministres compétents conformément aux normes nationales et internationales dans
le domaine de la santé et l’hygiène publique.

ARTICLE 28 : Les denrées alimentaires vendues sur la voie publique, les marchés et autres lieux
publics de vente sont soumises aux conditions générales ou particulières définies par arrêté du
Ministre chargé de la santé publique.

ARTICLE 29 : Toute demande d’ouverture d’un établissement destiné à la production, à la


manipulation ou au stockage des denrées alimentaires doit obligatoirement comporter un
certificat de conformité aux normes d’hygiène des locaux, équipements et installations dûment
établi par les services compétents. Ces normes d’hygiène seront fixés par arrêté du (des)
Ministre(s) concerné(s).

Section 2 : Hygiène des manipulations

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 602


ARTICLE 30 : Sans préjudice de l'application de la réglementation en vigueur, les personnes
appelées, en raison de leur emploi, à manipuler les denrées alimentaires, tant au cours de leur
collecte, préparation, traitement, transformation, conditionnement, emballage, transport,
entreposage, que pendant leur exposition, mise en vente et distribution, sont astreintes à la
plus grande propreté corporelle et vestimentaire, sous la responsabilité de l'employeur.

Le personnel doit disposer d’un certificat de santé établi par les autorités de santé publique
compétentes du Ministère chargé de la santé.

La manipulation des denrées alimentaires est interdite aux personnes susceptibles de les
contaminer, notamment celles qui sont atteintes d'infections cutanéo-muqueuses, respiratoires
ou intestinales, conformément aux exigences et directives internationales.

ARTICLE 31 : les exigences liées aux équipements et matériaux de conditionnements et


d’emballages utilisés pour les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine
seront fixés par arrêté(s) de(s) Ministre(s) compétent(s).

ARTICLE 32 : Les moyens de transport utilisés pour les denrées alimentaires doivent répondre
aux exigences nationales et internationales relatives aux conditions d’hygiène.

Section 3: Les boissons


Sous-section 1: Boissons autres que le lait
ARTICLE 33 : les dispositions suivantes concernant les établissements de fabrication, de
conditionnement et de vente des denrées alimentaires liquides tels que fabriques de sodas et
limonades, d'eaux gazeuses, de sirop, brasseries, cidreries doivent être respectées.

1o Les locaux doivent satisfaire aux prescriptions relatives aux ateliers de préparation
des aliments.

2o Seule, une eau reconnue potable distribuée en tous points par des canalisations
distinctes peut être utilisée pour la fabrication des limonades et sodas, des eaux gazeuses ainsi
qu'en brasserie et en cidrerie.

Les machines et appareils de toutes sortes utilisés pour la fabrication et le conditionnement de


ces denrées liquides doivent être conçus pour permettre, si nécessaire, un démontage facile de
leurs différents éléments en vue de leur entretien. Ils sont nettoyés à l'eau potable additionnée
de produits autorisés, rincés et égouttés.

Les récipients divers destinés au stockage de ces denrées sont nettoyés de la même façon.

Les matériaux de conditionnement et les matériaux de bouchage: capsules, rondelles, lièges


doivent être neufs et dans un état de propreté excluant toute contamination.

ARTICLE 34 : Hygiène des débits de boissons

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 603


Les cafés, brasseries, bars et buvettes, les salons de thé, les débits de boissons, quel que soit
leur emplacement, sont soumis aux dispositions de l'article ci-dessus en ce qui concerne
l'hygiène de la vaisselle et de la verrerie.

Par ailleurs, la vente ambulante des boissons doit être faite de telle sorte que les véhicules
soient aménagés de façon à protéger les produits débités contre toute souillure ou altération.

ARTICLE 35 : dispositions spéciales relatives à la fabrication de certaines boissons

La fabrication et la vente de toute boisson dans laquelle interviennent de plantes, parties de


plantes, extraits de végétaux ou tout autre produit, font l'objet d'une réglementation.

Sous-section 2: Lait et produits laitiers

ARTICLE 36 : La production, le traitement, la distribution et la vente du lait et des produits


laitiers doivent répondre aux normes nationales et internationales d’hygiène et de santé
publique.

Les conditions exigées en matière d’hygiène et de santé publique et d’octroi des agréments
pour l’exercice des activités liées à l’industrie laitières, seront définies par arrêté(s) de(s)
Ministre(s) concerné(s).

ARTICLE 37 : Fabrication et vente des glaces et crèmes glacées

Ces denrées doivent répondre aux dispositions réglementaires, notamment en ce qui concerne:

- le matériel servant à la fabrication;


- la température des produits mis en vente;
- leur fabrication.

Ces prescriptions s'appliquent aussi bien à la vente ambulante que celle pratiquée en magasin.

Les crèmes glacées pourront renfermer, outre des produits laitiers, du sucre, des œufs et de
l'eau ainsi que des matières aromatisantes, des colorants, des stérilisateurs admis pour la
préparation des denrées alimentaires.

Section 4: Aliments d'origine végétale

ARTICLE 38 :

a) le déversement ou le dépôt de déchets, vidanges, ordures ménagères, gadoues, matières


fécales sont interdits sur tous les terrains où sont cultivés des fruits et légumes susceptibles
d'être consommés crus et dont la partie comestible peut se trouver au contact de ces déchets.
Les engrais organiques, fumiers composés ne doivent être répandus qu'un mois au plus tard
avant les récoltes.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 604


b) les fruits et légumes doivent être conformes aux prescriptions en vigueur en matière
d’hygiène notamment en ce qui concerne les résidus de pesticides. Les produits jugés nuisibles
à la santé humaine doivent être éliminés à la vente.

c) les fruits et légumes doivent respecter les conditions de qualité en ce qui concerne le degré
de développement, de maturité naturelle, de goût et d’odeur.

d) les fruits doivent être exempts de terre, de même que les légumes. Si le lavage des fruits ou
de légumes s'avère nécessaire, de l'eau potable de qualité sera utilisée et l'opération sera suivie
d'un égouttage approprié.

Section 5 : Aliments d'origine animale

ARTICLE 39: viande. La vente des produits carnés est soumise à une législation particulière et
contrôlée par le service de l'inspection vétérinaire.

La vente des viandes et produits dérivés en dehors des locaux de vente (boucheries, marchés,
charcuteries) doit être rigoureusement proscrite.

Les prescriptions générales concernant l'hygiène des magasins d'alimentation leur sont
applicables. Des mesures renforcées peuvent être prises par décret.

ARTICLE 40 : Poissons et produits de pêche. La vente des poissons et produits de pêches est
soumise à une législation particulière et contrôlée par le service de l’inspection des pêches.

Les poissons ne seront vendus que dans les établissements et marchés publics autorisés.

Les coquillages, qui peuvent être le siège de toutes sortes de microbes pathogènes (bacilles
typiques et particuliers) devront faire l’objet d’une réglementation spéciale par décret.

Section 6 : La restauration collective

ARTICLE 41 : Hygiène des restaurants et locaux similaires. Les dispositions suivantes


s'appliquent aux salles à manger et annexes des restaurants, buffets et brasseries servant des
repas, ainsi qu'aux établissements de restauration collective.

1. L’ouverture d’un restaurant est soumise à une autorisation préalable de (des) Ministre
(s) concerné(es).
2. Les locaux, les équipements et les produits doivent répondre aux exigences requises en
matière d’hygiène et de santé publique.
3. Le personnel de la restauration est soumis au respect des règles d’hygiène et de santé
publiques individuelles qui seront définies par arrêté du Ministre chargé de la santé.

CHAPITRE III : DE L’HYGIENE DES BATIMENTS PUBLICS ET DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES ET


PRESCOLAIRES

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 605


ARTICLE 42 : L’installation des bâtiments publics et des établissements scolaires et préscolaires
doit se faire conformément à la réglementation en vigueur.

ARTICLE 43 : La conception, les matériels et matériaux de construction des bâtiments publics,


doivent assurer le maximum de sécurité sanitaire et le confort au personnel.

Chaque bâtiment public doit disposer d’une source d’approvisionnement en eau potable de
qualité et d’installations sanitaires assurant l’hygiène et la santé publiques du personnel et des
visiteurs.

Tout bâtiment public doit posséder un système d’évacuation approprié des déchets liquides et
solides et des équipements anti-incendie.

ARTICLE 44 : L’emplacement des établissements scolaires et préscolaires doit être choisi de


façon à assurer le maximum d’éclairage naturel et d’aération aux salles de cours et de façon à
éviter aux élèves des poussières, les odeurs, les bruits et autres nuisances.

Le terrain doit permettre le drainage des eaux usées et les abords immédiats dépourvus
d’immondices.

La superficie de la cour, des salles de classe et des espaces de jeux aménagés, ainsi que
l’éclairage artificiel, le cas échéant, doivent être conformes aux normes d’hygiène et de santé
publique.

ARTICLE 45 : La vente des denrées alimentaires aux abords des établissements scolaires et
préscolaires doit s’effectuer dans les conditions d’hygiène et de santé publiques prévues à
l’article 41.

CHAPITRE IV : DE L’HYGIENE DES ETABLISSEMENTS SANITAIRES

ARTICLE 46 : L’installation des établissements sanitaires et soumises à la réglementation en


vigueur.

ARTICLE 47 : Chaque établissement sanitaire doit disposer d’une source d’approvisionnement


en eau potable et d’installations sanitaires appropriées.

ARTICLE 48 : Tout établissement sanitaire public et privé, doit assurer l’élimination immédiate
et correcte des déchets générés conformément aux dispositions et règlements en vigueur dans
les différentes étapes de collecte, de tri, de transport, de stockage et de traitement.

L’établissement doit posséder son propre système d’évacuation approprié et de traitement des
déchets liquides. Les installations d’élimination des déchets biomédicaux doivent être
conformes aux règles et normes en vigueur.

Ces déchets doivent faire l’objet de désinfection préalable avant rejet dans les ouvrages
d’assainissement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 606


En l’absence d’un réseau d’égouts public, ces déchets peuvent être évacués dans des fosses
septiques ou dans des latrines.

Les déchets biomédicaux anatomiques, doivent être désinfectés avant enfouissement. Les
déchets non anatomiques doivent être désinfectés avant leurs éliminations finales.

L’organisation, les procédures de gestion des déchets biomédicaux et les contrôles des
établissements seront fixés par voie règlementaire.

ARTICLE 49 : Dans le cadre du contrôle des maladies contagieuses, notamment celles à


potentiel épidémique, tout cas de l’une de ses maladies doit faire l’objet d’une déclaration à
l’autorité sanitaire par tout médecin, tout(e) infirmier(e) et en général tout personnel de santé
responsable d’une formation sanitaire publique ou privée, qui en a constaté l’existence ou en a
été informé.

Tout décès dû à l’une de ces maladies doit être déclaré à l’autorité sanitaire dans les conditions
prévues à l’alinéa précédant.

La liste des maladies à déclaration obligatoire est dressée par voie réglementaire.

ARTICLE 50 : La non déclaration à l’autorité sanitaire de tout cas de l’une des maladies visées à
l’article précédant constitue une infraction punie conformément aux dispositions en vigueur.

ARTICLE 51 : La manipulation des corps des victimes de maladies contagieuses doit obéir à des
règles strictes édictées par les agents chargés de l’hygiène et de l’assainissement.

ARTICLE 52 : Les morgues doivent être construites de manière à être étanches. Les murs, le
plancher et les banquettes doivent être en matériaux permettant un lavage et une désinfection
facile.

Elles doivent être dotées d’installations permettant de conserver et de préparer les corps à
l’enterrement et d’un système de traitement et d’évacuation des eaux usées.

TITRE IV : ORGANES

CHAPITRE I : ORGANE DE COORDINATION ET DE CONCERTATION EN MATIERE D’HYGENE

Article 53 : Il est créé, auprès du premier Ministre, un cadre de concertation, d’orientation,


de promotion et d’aide à la décision en matière d’hygiène publique, dénommé Conseil
National de l’hygiène Publique, en abrégé CNHP.

Article 54 : La composition, l’organisation, les attributions et le fonctionnement du Conseil


National de l’hygiène Publique sont fixés par Décret.

CHAPITRE II : ORGANE TECHNIQUE DE NORMALISATION

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 607


Article 55 : Il est créé un Comité national du Codex Alimentairius correspondant de la
commission mixte Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture--
Organisation mondiale de la Santé (FAO-OMS) sur les normes alimentaires, ayant pour
mission de protéger la santé des pratiques loyales dans le commerce des produits
alimentaires.

Article 56 : La composition, l’organisation, les attributions et le fonctionnement du Comité


national du Codex Alimentarius sont fixés par un Décret.

CHAPITRE III : ORGANES DE CONTROLE, DE SURVEILLANCE ET D’INSPECTION SANITAIRES


DES DENREES ALIMENTAIRES

Article 57 : La surveillance, le contrôle et l’inspection sanitaire des denrées alimentaires sont


assurés par les services compétents relevant des ministères concernés.

Des décrets préciseront les champs des compétences de chaque ministère notamment dans
les domaines de la santé publique, des pêches, de l’agriculture, de l’élevage, du commerce,
de l’Industrie et l’environnement.

Article 58 : Il est interdit de produire, d’importer, de commercialiser ou de distribuer les


denrées alimentaires avariées, périmées, falsifiées ou contenant des substances ne pouvant
nuire à la santé humaine, Il est également interdit d’introduire sur le marché tout additif
alimentaire non conforme aux directives du Codex Alimentarius FAO/OMS et de l’OIE.

Toute denrée alimentaire suspecte destinée à la consommation humaine doit faire l’objet
d’une déclaration aux services techniques compétents en vue de son analyse ou destruction
conformément à la réglementation en vigueur.

Article 59 : Les denrées alimentaires sont contrôlées à l’entrée et à la sortie du pays par les
services techniques habilités selon les compétences de chaque ministère concerné et
conformément à la réglementation en vigueur et aux directives du Codex Alimentarius
FAO/OMS/OIE.

Article 60 : Les frais d’analyse, de destruction ou de refoulement et autres charges


récurrentes aux opérations de contrôle, sont intégralement à la charge du propriétaire de la
denrée.

TITRE V : POLICE D’HYGIENE

CHAPITRE I : ORGANE D’EXCUTION.

Article 61 : Il est créé une police l’hygiène publique rattachée au ministère chargé entre
autres, de rechercher et de constater les infractions à la législation de l’hygiène. Ses
attributions, son organisation et son fonctionnement ainsi que le statut du corps des
personnels d’hygiène sont définis par décret.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 608


CHAPITRE II : PROCEDURES

Section 1 : Des pouvoirs du personnel d’hygiène

Article 62 : Les personnels d’hygiène ainsi que les agents commissionnés du service
d’hygiène du Ministre chargé de la santé et/ou des départements concernés sont chargés de
rechercher et de constater les infractions à la législation de l’hygiène et de la salubrité des
habitations, voies publique, plages, installations et tous autres établissements publics et
privés. A cet effet, ils opèrent sur l’ensemble du territoire national.

Article 63 : On entend par "personnels d’hygiène" le personnel médical et paramédical


affecté, les ingénieurs sanitaires, les inspecteurs sanitaires, les contrôleurs et agents
d’hygiène.

Sont "agents d’hygiène commissionnés du service d’hygiène " les agents appartenant à des
administrations autres que celle du service d’hygiène et qui ont été commissionnés par le
ministre chargé de la Santé pour remplir les fonctions prévues par le présent code ou autres
départements concernés en fonction de leur domaine d’intervention.

Article 64 : Les personnels d’hygiène et les agents commissionnés prêtent serment devant le
tribunal régional de la circonscription administrative où ils sont appelés à servir. Le serment
est enregistré sans faire au greffe de la juridiction et n’est pas renouvelé en cas de
changement de résidence dans le ressort d’une autre juridiction.

Article 65 : Le chef du service d’hygiène, les ingénieurs sanitaires et les inspecteurs sanitaires
peuvent, en cas de flagrant délit, faire procéder à l’arrestation des auteurs d’infraction et les
conduire devant les Procureur de la République ou toute autre autorité judiciaire
compétente.

Les agents visés au paragraphe précédent conduisent tout individu surpris en flagrant délit
devant le personnel d’hygiène compétent ou l’officier de police judiciaire le plus proche qui
dresse un procès-verbal et instrumente dans les conditions prévues par le code de
procédure pénale. Ils ont le droit de requérir la fonce publique dans l’accomplissement de
leur mission.

Article 66 : Le produit des amendes et transactions prononcées en application du présent


code sera reparti dans des conditions déterminées par décret.

Section 2 : Recherche et constations des infractions d’hygiène

Article 67 : Les infractions en matière d’hygiène sont constatées par procès-verbaux établis
par les officiers de police judiciaire, les personnels d’hygiène et les agents commissionnés du
service d’hygiène assermentés.

Article 68 : Les agents d’hygiène doivent procéder à des visites de terrain afin de constater
les infractions en matière d’hygiène. Les modalités pratiques de ces visites et d’infractions

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 609


seront fixées par arrêté du Ministre chargé de la santé et/ou du (des) ministre (s) concerné
(s).

Section 3 : Actions et poursuites

Article 69 : Les actions et poursuites sont exercées directement par le(s) ministère(s)
concerné(s), le recours peut être fait également par les organisations agréées de défense du
consommateur, devant les juridictions compétentes sans préjudice du droit qui appartient
au ministère public.

Article 70 : L’action publique en matière d’infraction à la réglementation d’hygiène sera


définie par décret.

Article 71 : Les dispositions réglant la procédure en matière répressive devant les tribunaux
sont applicables à la poursuite des délits et contraventions d’hygiène. Les infractions en
matière d’hygiène relèvent des juridictions territorialement compétentes.

Section 4 : Transaction

Article 72 : Le ministre chargé de la Santé ou les Ministres concernés sont autorisés à


transiger au nom de l’Etat avant le jugement, pour les infractions visées aux articles 96, 98,
99, 100. L’action publique est éteinte par la transaction.

Section 5 : Action administrative

Article 73 : Est sanctionné par les mesures administratives lorsque l’Etat est seul en cause le
non-respect des articles 15, 16, 17, 18, 19 et 20.

Article 74 : Les disposions des articles 456 et suivants du Code de procédure pénale sont
applicables aux infractions prévues aux articles 106 à 107.

CHAPITRE III : INFRACTIONS ET PENALITES

Section 1 : Infractions

Sub-Section 1 : Les infractions relatives à relatives à l’hygiène et la propreté des


habitations

ARTICLE 75 : Dans chaque immeuble, les ordures ménagères doivent être conservées dans
les poubelles règlementaires ou dans des containers. Tout dépôt d’ordures à l’intérieur,
comme à l’extérieur des habitations, non conforme à la réglementation en vigueur, est
interdit.

ARTICLE 76 : Sont interdits :

a) Le mélange des matières fécales ou urinaires aux ordures ménagères ;


b) Tout branchement d’égout sur collecteur d’eau pluviale ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 610


c) La culture des plantes dites à larves dans les agglomérations urbaines ;
d) La conservation dans les habitations des objets ou récipients de toute nature, boites
vides, canaris, épaves de voiture susceptibles de constituer des gites à larves de
moustiques ;
e) L’élevage des moutons et volailles à l’intérieur des habitations ;
f) Toute installation d’urinoir et de latrine dans les habitations non conforme aux
normes prescrites par la réglementation en vigueur.

ARTICLE 77 : Les terrains, clos ou non, les tours des habitations doivent être tenus en bon
état de propreté constante par balayage ou désherbage.

Sub-Section 2 : Infractions relatives à l’hygiène des voies publiques

ARTICLE 78 : Il est interdit :

- de déposer sur la voie publique ;


- de jeter dans les mares, fleuves, rivières, lacs, étangs, mers ou sur les rives ;
- d’enfouir, d’une façon générale à mois de 35 mètre des habitations, des puits, des
sources ou dans les périmètres de protection des sources ainsi que des ouvrages de
captage et d’adduction d’eau, les cadavres d’animaux et les ordures ménagères.

ARTICLE 79 : Il est formellement interdit de jeter ou non de déposer des détritus sur les
trottoirs, chaussées, squares et jardins publics.

ARTICLES 80 : Il est interdit de jeter les eaux et usées, de déposer des urines et des
excréments sur la voie publique.

ARTICLE 81 : Il est interdit de laver les voitures sur les voies et dans les lieux publics ainsi que
de laver le linge les ustensiles ménagers aux bornes fontaines.

ARTICLES 82 : Il est interdit de déposer sur la voie publique ainsi qu’à ciel ouvert les ferrailles
et les épaves de toutes sortes.

ARTICLE 83 : Il est interdit de verser ou de déposer des ordures ou des déchets de cuisine
dans les canaux d’assainissement ou dans les bouches à eaux grasses.

ARTICLE 84 : Dans les communes ou dans les communautés rurales où le balayage n’est pas
assuré par un service de nettoiement, les propriétaires riverains des voies livrées à la
circulation publique sont tenus de balayer, chacun au-devant de sa façade, sur une largeur
égale à celle de la moitié de ladite voie.

Lorsque le balayage est assuré par les soins de la collectivité, les riverains ont la
responsabilité de la propreté du terrain qui les concerne.

Sub-Section 3 : Infractions relatives à l’hygiène des plages

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 611


ARTICLE 85 : Il est interdit d’abandonner sur les plages tout objet susceptible d’altérer la
responsabilité de la propreté des lieux, notamment des boites de conserve, des poissons ou
des détritus.

ARTICLE 86 : L’accès des plages est interdit aux chiens, aux et chats à tous autres animaux.

ARTICLE 87 : La circulation des animaux, des voitures à chevaux, des automobiles,


motocyclettes est formellement interdite sur les plages.

Sub-Section 4 : Infractions relatives à l’hygiène des installations industrielles

ARTICLE 88 : Les locaux et alentours des établissements industriels et commerciaux ne


doivent pas être insalubres. L’élimination des eaux résiduaires doit se faire selon la
réglementation en vigueur et spécifique à chaque industrie.

ARTICLE 89 : Les hôpitaux et les formations sanitaires publiques ou privées sont tenus de
détruire par voie d’incinération ou enfouissement après désinfection les déchets
anatomiques ou contagieux

ARTICLE 90 : Le personnel des usines et autres entreprises industrielles doit être soumis à
visites médicales périodiques.

ARTICLE 91 : Le personnel travaillant dans les industries alimentaires doit observer, en plus
des visites périodiques, une hygiène individuelle corporelle et vestimentaire permanente
selon la nature de l’industrie et conformément à la réglementation en vigueur.

ARTICLE 92 : L’utilisation éventuelle des ordures à des fins agricoles ou autres est
formellement interdite.

Sub-Section 5 : Infractions relatives à l’hygiène de l’eau

ARTICLE 93 : Les ouvrages ainsi que les réservoirs de distribution d’eau potable doivent être
protégés contre les contaminations extérieures.

ARTICLE 94 : Tout concessionnaire de distribution d’eau potable est tenu, clans les
conditions fixées par décret, de faire vérifier la qualité de l’eau qui fait l’objet de cette
distribution.

ARTICLE 95 : Est interdite, pour la préparation et la conservation de toutes denrées et


marchandises destinées à l’alimentation humaine, l’utilisation d’eau non potable.

Sub-Section 6 : Infractions relatives à l’hygiène de denrées alimentaires

ARTICLE 96 : Les ateliers, magasins de préparation, de stockage et de vente des denrées


alimentaires ne doivent pas être insalubres. Ils doivent être aménagés et entretenus de
manière à soustraire ces denrées à toute contamination ou souillure.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 612


ARTICLE 97 : La manipulation des denrées alimentaires est interdite aux personnels
susceptibles de les contaminer, notamment celles qui sont atteintes d’infections cutanées,
respiratoires ou intestinales.

ARTICLE 98 : Il est interdit d’utiliser, dans la fabrication des boissons, glaces, crème glacées,
pâtisseries, des matières aromatisants et des colorants non admis pour la préparation des
denrées alimentaires.

ARTICLE 99 : Les bouteilles de conditionnement des boissons sodas et limonades, eaux


gazeuses, doivent être dans un état de propreté excluant toute contamination.

ARTICLE 100 : Il est interdit de vendre des fruits n’ayant pas atteint un degré de développement
et de maturité convenables ou des fruits traités à des substances non autorisées.

ARTICLE 101 : La viande et les produits dérivés exposés à la vente doivent être protégés contre
les poussières, les mouches et toutes autres pollutions.

Sub-Section 7: Infractions relatives à l'hygiène des restaurants et des locaux similaires

ARTICLE 102 : Les locaux et les abords des restaurants et autres établissements similaires
doivent être toujours tenus en bon état d'entretien et de salubrité.

ARTICLE 103 : Dans les restaurants et locaux similaires

- l'utilisation de l'eau non potable est interdite;


- les mets servis doivent être protégés contre toute pollution;
- le personnel employé doit servir dans les conditions de propreté et de salubrité requises
par la réglementation.

Sub-Section 8 : Protection des agents d'hygiène dans l'exercice de leur fonction

ARTICLE 104 : Il est formellement interdit de s'opposer aux visites des agents verbalisateurs
dans les maisons, conformément à la loi.

ARTICLE 105 : Il est interdit de s'opposer à la désinfection, à la désinsectisation et à la


dératisation domiciliaires.

Section 2 : Pénalités

ARTICLE 106 : Seront punies d'une amende de 3 000 à 9 000 ouguiya, les infractions aux
dispositions des articles 75, 76, 77, 79, 80, 81, 83 et 84.

ARTICLE 107 : Seront punies d'une amende de 10000 à 20000 ouguiya, les infractions aux
dispositions des articles 78, 82, 85, 86, 87, 100 et 101.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 613


ARTICLE 108 : Seront punies d'une amende de 50 000 à 200 000 ouguiya et d'un
emprisonnement de 5 à 8 jours ou de l'une de ces deux peines seulement, les infractions aux
articles 88, 89, 68, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96 et 97.

ARTICLE 109 : Seront punies d'une amende de 200 000 ouguiya à 1 000 000 ouguiya et d'un
emprisonnement de 2 à 5 ans ou de l'une de ces deux peines seulement, les infractions aux
dispositions des articles 98, 99, 104 et 105.

ARTICLE 110 : Des décrets préciseront, en tant que de besoin, les modalités d’application de la
présente loi.

ARTICLE 111 : Les dispositions qui précédent ne font pas obstacle au droit des autorités
administratives compétentes de prescrire, par arrêté, toute mesure de protection particulière
non prévue dans le présent code en vue d’assurer la salubrité publique.

ARTICLE 112 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à la présente loi.

ARTICLE 113 : La présente loi prend effet six mois après sa date de publication.

ARTICLE 114 : La présente loi sera publiée au Journal Officiel de la République Islamique de
Mauritanie et exécutée comme loi de l'Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 614


2. Décret N°2012.254 /PM du 21 octobre 2012 portant attributions, organisation et
fonctionnement de la Police de l’Hygiène Publique

Chapitre Premier : Dispositions générales

Article premier : En application de l'article 61 de la loi N° 2010-042 du 21 juillet 2010


relative au code d’hygiène, les attributions, l'organisation et le fonctionnement de la
Police de l'Hygiène Publique sont définis par le présent Décret.

Article 2 : La Police de l'Hygiène Publique est assurée par les agents ayant les profils
suivants:

- le personnel médical et paramédical affecté à cet effet ;


- les ingénieurs sanitaires ;
- les inspecteurs sanitaires ;
- les contrôleurs et agents d'hygiène ;
- les agents d'hygiène commissionnés du service d'hygiène.

Les qualifications du personnel médical et paramédical appelé à exercer dans la police


de l’hygiène publique seront déterminées par arrêté du Ministre de la santé.

La Police de l'Hygiène Publique peut faire appel à des personnes ressources dans le
cadre de ses investigations.

Article 3 : Les agents chargés de la Police de l'Hygiène Publique sont assujettis au port
de l'uniforme et munis de carte dont les caractéristiques sont déterminées par un
arrêté conjoint des ministres chargés de la Santé et de l’Intérieur.

Article 4 : Les agents chargés de la Police de l'Hygiène Publique prêtent devant le


Tribunal de la circonscription administrative où ils sont appelés à servir, le serment
suivant :

« Je jure par Allah de bien et fidèlement accomplir mes missions, d'exercer ma


fonction en toute impartialité dans le respect des dispositions de la loi portant Code
d’Hygiène et de ne divulguer aucun des résultats de mes investigations. Je ne percevrai
pas de rémunération directe, ni de gratifications de quelque nature que ce soit, dans
l'exercice de mes missions, en dehors de celles légalement prévues par les textes en
vigueur ».

Article 5 : Le serment est enregistré sans frais au greffe de la juridiction et n'est pas
renouvelé en cas de changement de résidence dans le ressort d'une autre juridiction.

Chapitre 2 : Attributions

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 615


Article 6 : Les personnels d’hygiène ainsi que les agents commissionnés du service
d’hygiène du Ministère de la santé et/ou des départements concernés sont chargés de
rechercher et de constater les infractions à la législation de l’hygiène et de la salubrité
des habitations, voies publiques, plages, installations industrielles , établissements de
restauration ou vente de produits alimentaires et de tous autres établissements
publics et privés. Ils sont chargés de la sensibilisation, de l’éducation des populations
sur le respect de l’hygiène publique. Ils participent activement aux différentes
opérations d’assainissement, ils opèrent sur l’ensemble du territoire national.

Ils sont habilités à notifier les amendes dont le montant sera précisé par arrêté
conjoint du Ministre chargé de la Santé et du Ministre chargé des Finances.

Les équipes en mission sont dotées d'un carnet à souches où sont consignés les
différentes sanctions prononcées ainsi que les coordonnées des personnes
sanctionnées.

Article 7 : Outre les agents prévus à l'Article 6 ci-dessus, tout citoyen peut informer les
services compétents de l'existence d'une infraction. Ceux-ci ont la charge de prendre
les mesures appropriées.

Chapitre 3 : Organisation et fonctionnement

Article 8 : La Police de l'Hygiène Publique est placée sous la tutelle technique du


Ministère chargé de la Santé, sous l’autorité directe de la direction chargée de
l’hygiène publique. Au niveau opérationnel elle est constituée de brigades dépendant
techniquement des Directions Régionales chargées de la Santé sous l’autorité des Walis
et administrativement des communes.

Article 9 : Il peut être créé une ou plusieurs Brigades de Police de l'Hygiène Publique au
niveau des Communes par arrêté conjoint du Ministre chargé de la Santé et du Ministre
chargé de l’Intérieur.

Article 10 : Dans l'exercice de leur fonction, les agents de la Police de l'Hygiène


Publique ont libre accès à tous les établissements, installations et domaines publics et
privés.

Les opérations se font dans la journée au plus tôt à six heures du matin et au plus tard
à vingt et une heure.

Les agents de la police d’hygiène publique peuvent effectuer, en cas de besoin, des
prélèvements d’un produit suspect afin d’effectuer les analyses nécessaires dans une
institution de santé publique spécialisée dans le contrôle de la qualité des denrées
alimentaires. Les frais des analyses sont à la charge du propriétaire du produit.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 616


Article 11 : Toutes les sorties se font en équipe d'au moins deux (2) personnes.

Article 12 : Les agents chargés de la Police de l'Hygiène Publique peuvent requérir la


force publique dans l'accomplissement de leur mission.

Article 13 : Les infractions en matière d'hygiène publique sont constatées par procès-
verbaux transmis au responsable régional ou communal chargé de l'hygiène publique
qui saisit la juridiction territorialement compétente.

Ces procès verbaux font foi jusqu'à inscription en faux.

Article 14 : Lorsqu'une procédure judiciaire est initiée, le prévenu qui veut s'inscrire en
faux contre un procès-verbal est tenu de le faire au moins huit (8) jours avant
l'audience indiquée par la citation.

Il fait en même temps le dépôt des moyens de faux et indique les témoins qu'il veut
faire entendre.

Chapitre 4 : Dispositions finales

Article 15 : Le budget de fonctionnement de la Police de l'Hygiène Publique est assuré


par le budget de l’Etat, celui des collectivités et toutes autres ressources susceptibles
d'être obtenues conformément aux règlements en vigueur.
Article 16 : les amendes perçues alimenteront un fond d’appui à l’hygiène dont la
localisation et l’utilisation seront fixées par arrêté conjoint du Ministre chargé de la santé et
Ministre chargé des Finances.

Article 17 : Des primes de motivation seront allouées aux agents de la police sanitaire
suivant leur rendement.

Un arrêté du Ministre chargé de la Santé déterminera les modalités d’allocation des


dites primes.

Article 18 : Les infractions aux dispositions du présent décret sont punies


conformément aux dispositions des articles 106, 107,108, et 109 de la loi portant Code
d’Hygiène.

Article 19 : Le Ministre de la santé, le Ministre des finances, le Ministre de l’Intéri eur


et de la décentralisation, le ministre de l'hydraulique et de l'assainissement, le
Ministre du Développement rural, le Ministre du Commerce de l’Industrie, de
l’Artisanat et du Tourisme, le Ministre des Pêches et de l’Economie maritime, le
Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé de l’Environnement et du
Développement durable sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du
présent décret qui sera publié au Journal Officiel de la République Islamique de
Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 617


U. Education

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 618


1. Loi N° 99-012 du 26 avril 1999 relative à la réforme du Système Educatif National

Chapitre I : Dispositions Générales

Article Premier : Les enseignements dispensés dans les différents ordres d’enseignement
fondamental, secondaire et supérieur sont unifiés. Ils sont assurés dans les mêmes
conditions à tous les élèves et étudiants inscrits dans les établissements scolaires et
universitaires nationaux, publics et privés.

Chapitre II : De l’unification et de l’amélioration des enseignements du fondamental

Article 2 : L’arabe est la seule langue d’enseignement en 1ère année pour tous les élèves
inscrits dans les établissements nationaux, publics et privés.
L’instruction civique est introduire à partir de la 1ère année en tant que discipline autonome.

Article 3 : L’enseignement du Français est dispensé à partir de la deuxième année.


L’enseignement du calcul est assuré en français à partir de la 3ème année.
L’enseignement des sciences naturelles est dispensé en français à partir de la 5ème année.

Article 4 : La répartition des horaires hebdomadaires des matières, la détermination de leurs


coefficients, la limitation des effectifs par classe et les mécanismes de régulation entre le
fondamental et le secondaire uniformisant les épreuves au concours d’entrée en première
année du secondaire, sont fixés par arrêté ministériel.

Article 5 : Des centres de formation professionnelle seront ouverts dans les wilayas, en
tenant compte de la vocation économique de chacune d’elles, afin d’accueillir le maximum
d’élèves qui n’ont pas pu accéder au secondaire.

Chapitre III : De l’unification et de l’amélioration des enseignements du secondaire

Article 6 : Le premier cycle de l’enseignement secondaire est porté à quatre ans afin de
mieux préparer les élèves engagés dans ce cursus, soit à poursuivre leurs études au second
cycle du secondaire, soit accéder aux écoles et centre de formation professionnelle
moyenne.

Article 7 : Dans le cadre des études du premier cycle secondaire, l’enseignement de


l’instruction civique est poursuivi en tant que discipline autonome.
L’enseignement de l’anglais est dispensé dès la première année.
Les enseignements des sciences physiques et de l’informatique sont assurés en français
respectivement à partir de la troisième et quatrième année.
L’enseignement manuel et ménager est dispensé dans les établissements scolaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 619


Article 8 : La répartition des horaires hebdomadaires par matière et la détermination de
leurs coefficients, pour le premier cycle du secondaire, sont fixées par arrêté ministériel.

Article 9 : A l’issue de la quatrième année du premier cycle secondaire, les élèves admis en
classe supérieure sont orientées, sur dossiers, dans l’une des séries suivantes :
- Lettres Originelles ;
- Lettres Modernes ;
- Sciences de la Nature ;
- Mathématiques ;
- Techniques.

Article 10 : La répartition des horaires hebdomadaires par matières et la détermination de


leurs coefficients par série, pour les 5°, 6° et 7° années, sont fixés par arrêté ministériel.

Chapitre IV : Dispositions spéciales

Article 11 : Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la présente loi pour
l’année 1999 – 2000 et à titre dérogatoire, des sessions de formation spéciales de trois mois
seront organisées à partir du 1er juillet 1999 pour former des professeurs du secondaire et
des instituteurs qui seront insérés dans le cadre des statuts et règlements de la Fonction
Publique.

Article 12 : Dans le cadre de la poursuite de la promotion et du développement les langues


nationales, Pulaar, Soninké et Wolof, il est crée au sein de l’Université de Nouakchott un
département des Langues Nationales.

Article 13 : En attendant que le processus d’unification prévu par la présente loi aboutisse au
supérieur, des dispositions réglementaires seront prises afin d’améliorer le niveau
d’apprentissage des langues d’enseignement et de renforcer l’enseignement de l’instruction
civique.

Article 14 : Dans le cadre de l’application de la politique éducative, les associations des


parents d’élèves seront mises à contribution tant au niveau communal, départemental,
régional que national.
Des textes réglementaires fixeront, en tant que de besoin, les modalités d’application du
présent article.

Chapitre V : Dispositions Finales

Article 15 : Des décrets et arrêtés fixeront, en tant que de besoin, les modalités d’application
de la présente loi.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 620


Article 16 : Les dispositions de la loi n° 69 - 269 du 1er août 1969 portant réorganisation de
l’enseignement du second degré, de la loi n° 75.023 du 20 janvier 1975 portant
réorganisation de l’enseignement fondamental, de la loi n° 70.243 du 25 juillet 1970 relative
à l’enseignement supérieur et de la loi n° 98 - 007 du 20 janvier 1998 relative à la formation
technique et professionnelle non contraires à celles de la présente loi, demeurent en
vigueur.

Article 17 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à la présente loi et


notamment celle de la délibération n° 040 du 18 octobre 1979 arrêtant les modalités
d’application du régime transitoire.

Article 18 : La présente loi sera publiée selon la procédure d’urgence et exécutée comme loi
de L'état.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 621


2. Ordonnance n°2006.048 du 28 décembre 2006 instituant les modes d’éducation et de
garde des jeunes enfants
Titre I : Dispositions Générales

Article Premier : Les modes d’éducation et de garde des jeunes enfants sont institués dans
les conditions définies par la présente ordonnance et ses textes d’application.

Ces modes se définissent comme tout enseignement, garde ou encadrement dispensé aux
jeunes enfants de 0 à 6 ans.

Article 2 : L’éducation et la garde des jeunes enfants ont pour objet :

- Le respect de l’identité de l’enfant, de ses valeurs culturelles, intellectuelles et


religieuses ;
- Le développement de ses capacités physiques et intellectuelles par la mise en place
de programmes éducatifs en tenant compte des valeurs culturelles et sociales
nationales ;
- La préparation de l’enfant à la scolarisation ;
- le soutien des parents en particulier dans leurs démarches d’accès à l’emploi.

Article 3 : Les établissements de la petite enfance ne pourront dispenser qu’un


enseignement conforme aux bonnes mœurs et à l’ordre public.

Ils sont soumis à cet effet au contrôle des services techniques du département Ministériel
chargé de la petite enfance, des autorités administratives locales et des services communaux
chargés d’hygiène.

Titre II : Des Etablissements de Garde et d’Education des Jeunes Enfants

Article 4 : L’éducation et la garde des Jeunes Enfants sont dispensés dans les Etablissements
suivants :

- Les crèches ;
- Les jardins d’enfants ;
- Les garderies ;
- Ou toute forme prévue par la loi.
Ces établissements sont placés sous l’Autorité du Ministre chargé de la petite enfance.

Article 5 : Les programmes et horaires des établissements de la petite enfance sont définis
par arrêté conjoint des Ministres chargés de la petite enfance et de l’enseignement
fondamental.

Article 6 : Les établissements de la petite enfance peuvent être publics ou privés


conformément aux conditions prévues par la présente ordonnance.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 622


Chapitre I : Des établissements publics de garde et d’éducation des jeunes enfants

Article 7 : L’enseignement dans les établissements Publics d’éducation préscolaire et de


garde des jeunes enfants est gratuit. Le matériel didactique est à la charge de l’Etat.

Article 8 : Les règles régissant l’organisation et le fonctionnement de ces établissements


sont déterminés par arrêté conjoint des Ministres chargés de la petite enfance et de
l’enseignement fondamental.

Chapitre II : Des établissements privés de garde et d’éducation des jeunes enfants

Article 9 : La garde et l’éducation des jeunes enfants peuvent être dispensées dans les
établissements créés par une personne physique ou morale de droit privé en vue de donner
aux jeunes enfants l’éducation requise conformément aux dispositions prévues par l’article 2
ci-dessus.

Article 10 : Les conditions d’ouverture et de fonctionnement de ces établissements seront


déterminées par arrêté conjoint des ministres chargés de l’intérieur et de la petite enfance.

Article 11 : Un établissement privé de garde et d’éducation des jeunes enfants est ouvert
selon les conditions prévues aux dispositions de la présente ordonnance et après
autorisation dûment délivrée par le Ministre chargé de la petite enfance.

Titre III : Des sanctions

Article 12 : Quiconque aura ouvert un établissement privé de garde et d’éducation des


jeunes enfants ou aura enseigné sans l’autorisation prévue à l’article 11 ci-dessus sera punie
d’une amende de 200.000 à 600.000 ouguiyas et d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans
ou de l’une de ces deux peines seulement. En cas de récidive, il sera puni de la peine
maximum en plus de la privatisation des droits civiques.

Article 13 : Nonobstant les infractions à la présente ordonnance, l’autorité compétente


pourra ordonner la fermeture de l’établissement d’enseignement préscolaire privé et
prendre à son encontre ou à l’égard de la personne incriminée l’une des sanctions
suivantes :

- l’avertissement ;
- l’interdiction temporaire ;
- l’interdiction définitive.
Article 14 : lorsqu’une personne physique se voit appliquer l’interdiction définitive, elle perd
le droit d’ouvrir un établissement d’éducation ou de garde des enfants sur l’ensemble du
territoire de la République Islamique de Mauritanie.
Article 15 : La présente ordonnance sera publiée au Journal Officiel et exécutée comme loi
de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 623


3. Décret n° 99.137 PM/MIPT/MEN du 15 novembre 1999 définissant les relations entre
Administration et les Associations de parents d'élèves et fixant les statuts types des dites
associations

Article Premier : En application de l’article 14 de la loi N° 99-012 du 26 avril 1999 relative à la


réforme du système éducatif national, et des dispositions de la loi N° 64-098 du 9 juin 1964
relative aux associations et ses textes modificatifs, le présent décret a pour objet de
déterminer les relations entre l’Administration et les Associations de parents d’élèves ainsi
que les missions spécifiques et les statuts types de ces associations.

Article 2 : Les associations de parents d’élèves jouissent de la personnalité morale et de


l’autonomie financière et peuvent être de dimension nationale, régionale, départementale,
communale ou locale.

Elles peuvent procéder à des affiliations et regroupements suivant la procédure et les formes
en vigueur.

Elles ne peuvent en aucun cas avoir un caractère politique ou lucratif.

Article 3 : Les associations de parents d’élèves sont mises à contribution dans l’application
des programmes de développement de l’éducation au niveau des différents ordres et types
d’enseignement. Elles ont pour objectifs :
1. de mobiliser et de sensibiliser les parents d’élèves autour de l’action éducative, et
d’assister en tant qu’auxiliaire de l’administration, les autorités administratives et
scolaires dans l’accomplissement de leur mission. A cet effet, elles représentent les
parents d’élèves dans les organes et structures des établissements d’enseignement.

2. De rechercher, en liaison avec les autorités, toutes les améliorations pédagogiques et


matérielles de nature à assurer un meilleur rendement de l’action éducative.

Dans ce cadre, elles peuvent contribuer à la construction, l’équipement et l’entretien


des bâtiments scolaires.

Les constructions, équipements ainsi que toutes actions entreprises par les
associations de parents d’élèves au profit d’un établissement profitent pleinement
audit établissement, et ne peuvent être détournés des objectifs pour lesquels
l’administration les destine.

3. En étroite collaboration avec les autorités compétentes, elles contribuent :


o à l’élaboration du règlement intérieur de l’établissement ;
o à l’animation des activités socioculturelles et activités postscolaires ;
o au jumelage entre établissements scolaires ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 624


o à l’hygiène scolaire ;
o à la gestion des projets et cantines scolaires ;

En outre, elles peuvent participer à la diffusion des manuels scolaires et appuis didactiques
conformes aux programmes en vigueur
Elles se prononcent également sur tous autres sujets soumis à leur appréciation par les
pouvoirs publics.

Article 4 : Les dossiers de demande d’autorisation d’une association doivent se conformer


aux conditions fixées par la loi N° 64-098 du 9 Juin 1964, ainsi que celles qui suivent :
1. dépôt auprès du ministère chargé de l’éducation nationale d’un dossier comprenant :
- une demande d’autorisation ;
- un procès-verbal de la réunion constitutive et la liste des membres qui en est
issue ;
- le programme d’action et le calendrier d’implantation des structures de
l’association
2. instruction du dossier de demande d’autorisation au niveau du Ministre chargé de
l’Education Nationale et transmission avec avis motivé au Ministre chargé de
l’Intérieur.

Article 5 : Une période transitoire d’un an, à compter de la publication du présent décret, est
accordée aux associations de parents d’élèves pour se mettre en conformité avec les statuts
types en annexe.

Article 6 : Sont abrogées toutes dispositions réglementaires antérieures contraires au


présent décret.

Article 7 : Le Ministre de l’Intérieur, des Postes et Télécommunications et le Ministre de


l’Education Nationale sont chargés, chacun pour ce qui le concerne, de l’application du
présent décret, qui sera publié au Journal Officiel.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 625


4. Arrêté Conjoint n° R917/MEN/MIPT du 13 décembre 2001 fixant les normes et les
critères d’ouverture et de fonctionnement des Établissements Publics Scolaires

Article Premier :: Conformément aux dispositions de l’article 15 de la loi n°99 – 012 du 26


avril 1999, relative à la réforme du système éducatif national, une carte scolaire fixera les
normes et les critères de gestion des établissements de l’enseignement fondamental et
secondaire.

Article 2 : La carte scolaire a pour objet de :

- Minimiser les coûts ;


- Améliorer l’utilisation des ressources (normes minimales) ;
- Garantir des bonnes conditions d’enseignement (normes maximales).

Titre Premier : Les critères relatifs à l’enseignement fondamental

Chapitre 1er : critères d’ouverture de nouvelles écoles et d’évolution des écoles


incomplètes

Article 3 : Une localité intéressée par la création d’une école doit totaliser au moins une
population de 375 habitants, soit 60 élèves en âge de scolarisation. Les localités de moins de
375 habitants peuvent scolariser leurs enfants dans les écoles les plus proches.

L’aire de recrutement doit se situer dans un rayon n’excédant pas 3 kilomètres.

Article 4 : Le nombre d’élèves par classe ne doit pas excéder 50. On visera à ce que ce
rapport soit aussi près que possible de 50 en milieu rural ; ce ratio peut être inférieur à cette
norme avec toutefois 20 élèves comme limite inférieure.

Article 5 : Les écoles offriront les six années d’enseignement et seront organisées de la façon
suivante selon la population de leur zone de recrutement :

- une école complète à deux classes multigrades dans une localité dont la population
est comprise entre 375 et 560 habitants ;
- une école complète à 3 classes multigrades dans une localité dont la population est
comprise entre 560 et 930 habitants ;
- une école complète à 4 classes (normal / multigrade) dans une localité dont la
population est comprise entre 930 et 1250 habitants ;
- une école complète à 6 classes dans une localité dont la population est comprise
entre 1250 et 1875 habitants ;
- une école complète à 9 classes (normal / multigrade) dans une localité dont la
population est comprise entre 1875 et 2850 habitants ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 626


- une école complète à 12 classes (normal / multigrade) dans une localité dont la
population est comprise entre 2850 et 3750 habitants.

Soit respectivement, 60, 90, 150, 200, 300, 450 et 600 élèves, comme effectifs minima et
maxima selon l’intervalle de population.

Article 6 : La norme pour le taux d’encadrement est de :

- 50 élèves par enseignant ;


- 1,26 division pédagogique par enseignant

Article 7 : La décision d’ouverture d’une école émane du Wali sur proposition du Directeur
Régional de l’Enseignement Fondamental, conformément aux dispositions des articles 2, 3,
4, 5 et 6 ci-dessus.

Les décisions d’ouvertures doivent être transmises au Ministère de l’Education Nationale au


plus tard fin août, au-delà de cette date aucune ouverture ne peut être prononcée.

Chapitre 2 : critères complémentaires de fonctionnement pour toutes les écoles

Article 8 : Le programme d’enseignement pour une école complète de 6 classes nécessite


180 heures hebdomadaires. Cet horaire d’enseignement se stabilisera en 2003 – 2004 à 127
heures, en enseignement arabisé et à 53 heures en enseignement francisé. L’horaire
hebdomadaire de l’enseignant est de 30 heures.

Article 9 : Le besoin en heures d’enseignement par école doit être couvert par la mise à
disposition d’un nombre suffisant d’enseignants. Chaque enseignant est tenu d’assurer la
totalité des heures dues aux élèves. Le contrôle et le suivi doivent être régulièrement
assurés par l’administration et par les associations de parents d’élèves.

Chapitre 3 : critères de regroupement d’écoles

Article 10 : Lorsque dans une zone de recrutement, il existe plusieurs écoles, une ou
plusieurs d’entre elles ne répondant pas aux normes minimales de fonctionnement, il sera
procédé à un regroupement dont les formes seront à définir en concertation avec les
parents d’élèves (consolidation des effectifs dans un site, continuité éducative sur plusieurs
sites).

Titre 2 : les critères relatifs à l’enseignement secondaire.

Chapitre 1 : critères d’ouverture et de fonctionnement des établissements secondaires

Article 11 : L’ouverture d’un collège dans une commune donnée nécessite qu’au niveau de
cette commune, l’effectif cumulé des élèves de 4°AF, 5°AF, 6°AF des écoles de la commune

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 627


soit de 80 élèves au minimum dans chacune des années d’études. Ceci permettra d’accueillir
un flux annuel de 40 élèves.

Article 12 : L’aire de recrutement d’un établissement recouvre une ou plusieurs communes


avec implantation de l’établissement dans la commune la plus peuplée.

Article 13 : Le nombre d’élèves par section est fixé de la manière suivante :

- nombre d’élèves / section en zone urbaine pour le premier cycle : 50 élèves


maximum
- nombre d’élèves / section en zone urbaine pour le second cycle : 45 élèves maximum
- nombre d’élèves / section en zone rurale pour le premier cycle : 45 élèves maximum
à 40 élèves minimum
- nombre d’élèves / section en zone rurale pour le second cycle : 45 élèves maximum
et 30 au minimum.

Article 14 : La taille de l’établissement est en fonction des normes suivantes :

- la taille minimale d’un collège est de 3 sections (une de chaque niveau) nécessitant 4
à 5 enseignants polyvalents dont l’un assure l’encadrement et un gardien
- un collège à 6 sections nécessite 8 à 9 professeurs polyvalents, une personne pour
l’encadrement et un gardien ;
- un collège à 9 sections nécessite 12 à 13 professeurs, 2 personnes d’encadrement et
un gardien
- la norme maximale d’un collège est de 12 sections, nécessitant 16 à 17 enseignants
polyvalents et 4 personnes pour l’encadrement.

Pour le second cycle, la mise en place d’une structure minimale avec une section de chaque
filière à chaque niveau (9 sections au total) donne 270 heures d’enseignement.

Article 15 : La norme pour un encadrement optimal est :

- 1,65 enseignant par section au premier cycle ;


- 1,65 enseignant par section au second cycle ;
- 1 surveillant pour 100 élèves.

Article 16 : L’ouverture d’un établissement du secondaire général est conditionnée par


l’accord du Ministre de l’Education Nationale. Un comité constitué de la direction de la
planification et de la coopération et de la direction de l’enseignement secondaire statue sur
l’opportunité de l’ouverture de l’établissement en question, en conformité avec les critères
ci-dessus énumérés. Les décisions d’ouverture doivent être notifiées au plus tard fin
septembre, aux Wali.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 628


Chapitre 2 : autres critères de fonctionnement

Article 17 : Les horaires hebdomadaires exigés par le cycle sont fixés comme suit :

- premier cycle : 31 heures en moyenne par niveau d’études, soit 90 heures pour tout
le cycle
- second cycle : 30 heures en moyenne par niveau et par filière, soit 270 heures pour
tout le cycle.

Article 18 : Les horaires hebdomadaires par professeur et par cycle sont définis ainsi que
suit :

- le professeur de premier cycle doit 22 heures d’enseignement par semaine


- le professeur de second cycle doit 18 heures d’enseignement par semaine.

Article 19 : Le besoin en heures d’enseignement par établissement doit être couvert par la
mise à disposition d’un nombre suffisant d’enseignants. Chaque enseignant est tenu
d’assurer la totalité des heures dues aux élèves. Le contrôle et le suivi doivent être
régulièrement assurés par l’administration. Un système d’auto – remplacement des heures
non effectuées devra être systématisé dans l’ensemble des établissements secondaires.

Chapitre 3 : les critères de regroupement d’établissements

Article 20 : Les établissements se situant dans la même aire de recrutement et offrant des
cycles incomplets du fait du nombre d’élèves doivent être regroupés soit dans un même site
en assurant la continuité éducative dans plusieurs sites.

Article 21 : Les autres critères et normes de la carte scolaire non définis par le présent arrêté
seront complétés autant que besoin par un arrêté pris dans les mêmes formes.

Article 22 : Toutes dispositions antérieures contraires au présent arrêté sont abrogées.

Article 23 : Le secrétaire général du Ministère de l’Education Nationale et le Secrétaire


Général du Ministère de l’Intérieur des Postes et Télécommunications, sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l’application du présent arrêté qui sera publié au Journal.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 629


V. Environnement

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 630


1. Loi n°2000.45 du 26 juillet 2000 portant code de l’environnement

Titre I : Dispositions Générales

Chapitre I : Définitions, Objet

Article Premier : La présente loi a pour objet d’établir les principes généraux qui doivent
fonder la politique nationale en matière de protection de l’environnement et servir de base
pour l’harmonisation des impératifs écologiques avec les exigences d’un développement
économiques et social durable.

Article 2 : Au sens de la présente loi, l’environnement est défini comme l’ensemble des
éléments physiques, chimiques et biologiques, naturels ou artificiels et des facteurs
économiques, sociaux et culturels dont les interventions sont susceptibles d’avoir un effet
direct ou indirect ou à terme sur le milieu ambiant, sur les ressources naturelles, sur les
organismes vivants et conditionnent le bien être de l’homme.

Article 3 : La politique nationale de l’environnement visée à l’article 1 ci-dessus tend


notamment à garantir :

1. La conservation de la diversité biologique et l’utilisation rationnelle des ressources


naturelles;
2. la lutte contre la désertification ;
3. la lutte contre les pollutions et nuisances;
4. l’amélioration et la protection du cadre de vie;
5. l’harmonisation du développement avec la sauvegarde du milieu naturel.

Chapitre II : Principes Fondamentaux

Article 4 : L’environnement constitue un patrimoine national dont la gestion doit concilier


les droits des générations actuelles avec ceux des générations futures et l’exploitation des
ressources naturelles doit garantir leur usage durable. Elle s’inscrit dans la perspective d’une
intégration des préoccupations environnementales dans les politiques de développement.

Article 5 : Les lois et règlements organisent le droit de chacun à un environnement sain et


équilibré et fixent les devoirs que la mise en œuvre de ce droit compte pour tous. Ils
précisent également les conditions de l’implication des populations dans l’élaboration et
l’exécution des politiques de l’environnement.

Article 6 : Le Ministre chargé de l’Environnement, après consultation des différentes


institutions concernées, arrête des mesures de précaution nécessaires pour protéger
l’environnement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 631


En cas de risque de dommages graves et irréversibles, l’absence de certitude scientifique
absolue ne saurait justifier un retard dans l’adoption de mesures visant à éviter la
dégradation de l’environnement.

Article 7 : Toute personne physique ou morale, publique ou privée, responsable d’un


dommage causé à l’environnement est tenue de réparer ce dommage et d’en supprimer les
effets.

Titre II: De la Gestion de la Politique National de l’Environnement

Chapitre I : Des Organes de Gestion

Article 8 : Le Ministre chargé de l’Environnement veille au respect des principes régissant la


politique de l’Environnement tels que définis par la présente loi. Il adopte, seul ou
conjointement avec le Ministre concerné et propose au Gouvernement les orientations et
les mesures nécessaires à cet effet et en suit les résultats.

Article 9: Le Ministre chargé de l’environnement doit à cet effet:

1. recueillir, analyser, exploiter et conserver les informations relatives à


l’environnement, sa protection, sa gestion et sa restauration ;
2. identifier les risques de dégradation d’un élément de l’environnement ainsi que les
dégradations effectives et de proposer les mesures propres à les prévenir, les réparer
ou les compenser ;
3. mettre en place, dans le cas où l’utilité en aura été reconnue, des réseaux de
surveillance continue de certains éléments de l’environnement ;
4. veiller à l’adoption et au respect des règles en vigueur pour la protection de
l’environnement ;
5. promouvoir la meilleure utilisation des ressources naturelles, des technologies et
formes d’énergie les plus favorables à la préservation et à l’amélioration de
l’environnement ;
6. lutter contre les pollutions, les nuisances, les déchets ;
7. diffuser les connaissances scientifiques adéquates, informer le public et susciter sa
participation à la protection de l’environnement;
8. promouvoir la formation dans le domaine de l’environnement.

Article 10 : Les organes de l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics
concernés, les associations de défense de l’environnement participent à l’élaboration et à
l’exécution de la politique nationale de l’environnement selon les modalités prévues par la
présente loi, par les textes pris pour son application et par les autres dispositions légales et
réglementaires édictées en cette matière.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 632


Article 11: Il est institué un Conseil national dénommé Conseil National Environnement et
Développement (CNED) chargé de proposer les grandes orientations nationales en matière
de stratégie environnementale.

Le Conseil assure, dans le cadre de ses attributions, la planification concertée, la


coordination et le suivi des actions de l’environnement dans la perspective d’un
développement durable. A ce titre, il propose au gouvernement toute recommandation utile
pour la conservation et le développement des ressources naturelles. Le Conseil comprend
des membres choisis pour leur compétence en matière environnementale. Un décret
détermine la composition et le fonctionnement du Conseil National Environnement et
Développement.

Chapitre II : des Outils de Gestion

Section I : Du Plan National d’Action pour l’Environnement

Article 12 : Dans le souci d’assurer la planification, la coordination et la cohérence des


actions relatives à la protection et à l’amélioration de l’environnement, le gouvernement
définit un plan national d’action pour l’environnement à l’élaboration duquel est associé
l’ensemble des intervenants dans le domaine de l’environnement et notamment les
collectivités locales et les associations intéressées.

Article 13 : Le plan national d’action pour l’environnement intègre l’ensemble des actions
pour l’environnement, y compris, le programme national de lutte contre la désertification
prévu dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention Internationale sur la lutte contre
la Désertification.

Section II : De l’Etude d’Impact sur l’Environnement

Article 14: Les activités susceptibles d’avoir des effets sensibles sur l’environnement sont
soumises à une autorisation préalable du Ministre chargé de l’Environnement. L’Autorisation
est accordée sur la base d’une étude d’impact environnemental (E.I.E.).

Article 15 : Sur proposition du Ministère chargé de l’Environnement, le Conseil des Ministres


établira, révisera par décret, la liste des travaux, activités et documents de planification pour
lesquels les autorités publiques ne pourront, à peine de nullité, prendre aucune décision,
approbation, autorisation spéciale sans disposer d’une E.I.E. leur permettant d’en apprécier
les conséquences sur l’environnement.

Article16 : Le décret visé par l’article 15 ci-dessus comportera notamment :

- les listes des types d’activités qui, par leur nature, peuvent avoir des effets sensibles
sur l’environnement ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 633


- les listes des zones revêtant une importance particulière ou particulièrement
vulnérable (parcs nationaux, zones humides, etc.) et qui, de ce fait risque d’être
gravement touchées;
- les listes des ressources (eau, forêt, pâturage, etc.) susceptibles d’être affectées ;
- les listes des problèmes écologiques particulièrement préoccupantes (érosion des
sols, désertification, déboisement, etc.) susceptibles d’être aggravés;
- les conditions dans lesquelles l’étude d’impact doit être réalisée et rendue publique.

Article 17 : L’E.I.E. comporte au minimum :

- une analyse de l’état initial du site ;


- une description de l’activité proposée ;
- une description de l’environnement susceptible d’être affecté, y compris les
renseignements spécifiques nécessaires pour identifier ou évaluer les effets de
l’activité proposée sur l’environnement ;
- une liste des produits chimiques utilisés, le cas échéant ;
- une description des solutions alternatives, le cas échéant ;
- une évaluation des effets probables ou potentiels de l’activité proposée et des autres
solutions possibles sur l’environnement y compris l’impact sur la santé publique;
- l’identification et la description des mesures visant à atténuer les effets de l’activité
proposée et des autres solutions possibles, sur l’environnement et une évaluation de
ces mesures ;
- une identification des lacunes en matière de connaissance et des incertitudes
rencontrées dans la mise au point de l’information nécessaire;
- un bref résumé de l’information fournie au titre des rubriques précédentes.

Article 18 : Toute décision relative aux activités visées à l’article 14 devra être précédée
d’une enquête publique permettant aux organismes gouvernementaux, aux experts des
disciplines pertinentes et à toutes personnes ou associations intéressées de formuler des
observations à propos de l’E I E.

Un délai de trois (3) mois maximum sera observé après l’enquête publique, avant toute
décision, de manière à étudier les observations présentées.

Article 19 : La décision concernant toute activité proposée, faisant l’objet d’une E.I.E. doit
être notifiée par écrit. Elle doit être motivée et comprendre, le cas échéant, les dispositions
à prendre en vue de prévenir, de réduire ou d’atténuer les dégâts concernant
l’environnement.

Cette disposition est communiquée à toute personne ou groupes intéressés.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 634


Article 20 : Tout promoteur peut avoir recours à un consultant de son choix pour effectuer
l’étude d’impact sur l’environnement. Cette étude est toutefois soumise obligatoirement à
l’examen du Ministère chargé de l’Environnement qui peut la récuser par une décision
motivée après l’avis du Comité Technique Environnement et Développement (CTED).

Dans ce cas, le Ministre chargé de l’Environnement peut confier la réalisation de l’Etude


d’Impact Environnementale à toute structure dont la compétence en la matière est
reconnue.

Section III : Du Fonds d’Intervention pour l’Environnement

Article 21 : Il est institué un fonds d’intervention pour l’environnement (FIE). Ce fonds est
exclusivement réservé au financement des activités de protection et de restauration liées
aux conséquences de la dégradation de l’environnement.

Article 22 : Les recettes du fonds d’intervention pour l’environnement sont constituées par :

1. les dotations de l’Etat;


2. les taxes et redevances affectées par l’Etat au dit fonds ;
3. le produit des amendes et confiscations prononcées pour les infractions aux
dispositions de la présente loi et à celles des règlements pris pour son application ;
4. Les concours financiers des institutions de coopération bilatérales ou multilatérales
ou de toute autre origine au titre des actions en faveur de l’environnement ;
5. les ressources internes générées par le fonds dans le cadre de ses activités ;
6. les intérêts produits pour les placements de trésorerie;
7. les dons et legs de toute nature.

Article 23 : L’organisation, les modalités de fonctionnement et de gestion ainsi que les


conditions d’utilisation des ressources du fonds d’intervention pour l’environnement sont
déterminées par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition conjointe des Ministres
chargés de l’Environnement et des Finances.

Titre III : De la protection des ressources et du milieu naturel

Article 24 : Au sens de la présente loi, sont considérées comme ressources naturelles :

- la faune et la flore ;
- le sol et le sous-sol ;
- les forêts et les aires protégées ;
- les mers et les océans ;
- les eaux continentales ;
- l’air.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 635


Article 25 : Les forêts, aires protégées, la faune et la flore sont gérées de façon rationnelle et
équilibrée, tenant compte, notamment de la nécessité d’éviter leur surexploitation ou leur
extinction, de préserver le patrimoine génétique et d’assurer le maintien des équilibres
écologiques conformément aux textes en vigueur.

Article 26 : les activités industrielles, urbaines, agricoles, minières, touristiques ou autres


susceptibles de porter atteinte à la faune et à la flore, ou d’entraîner la destruction de leurs
habitats naturels, sont soit interdites, soit soumises à autorisation préalable du Ministre
chargé de l’Environnement, dans les conditions fixées par les textes en vigueur et les
dispositions prises en application de la présente loi.

Article 27 : En vue d’assurer les conditions d’agrément, de recréation, du tourisme, de


l’embellissement du paysage et de l’amélioration de la qualité de l’air, les espaces verts à
l’intérieur et aux alentours des localités, habitations et bâtiments doivent être aménagés
conformément aux plans d’aménagement urbains.

Article 28 : Les espèces animales ou végétales en voie d’extinction, ainsi que leurs habitats
naturels, font l’objet d’une protection renforcée.

L’introduction d’espèces animales ou végétales exotiques et/ou transgéniques, des produits


animaux et végétaux jugées par les autorités compétentes comme étant susceptibles de
porter atteinte aux espèces animales ou végétales locales est soumise à autorisation
préalable, conformément aux dispositions légales.

Article 29: Le milieu marin et océanique constitue un patrimoine national dont les
ressources doivent être exploitées rationnellement.

Article 30 : Nonobstant les dispositions particulièrement de la protection de


l’environnement, le Ministre chargé de l’Environnement peut, conjointement avec le ou les
Ministres concernés, proposer au Gouvernement toutes mesures pouvant prévenir ou
combattre les dangers susceptibles de porter atteinte au milieu naturel et pouvant
entraîner, notamment, des risques de pollution préjudiciable pour la santé humaine, ou des
dommages, aux ressources naturelles et aux activités d’agrément.

Chapitre I : Protection de l’atmosphère

Article 31 : On entend par pollution de l’atmosphère au sens de la présente loi :

- l’émission dans l’atmosphère de gaz, de fumée ou de particules solides ou liquides


corrosifs, toxiques ou odorantes, de nature à incommoder la population, à
compromettre la santé ou la sécurité publique ou à nuire aux végétaux, à la
production agricole et aux produits agroalimentaires, à la conservation des
constructions et monuments ou aux caractères des sites ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 636


- la présence dans les couches supérieures de l’atmosphère de substances contribuant
au renforcement de l’effet de serre (gaz carbonique et assimilés) et à la réduction de
la couche d’ozone (CFC chlorofluorocarbone et autres).

Article 32 : Les immeubles, établissements industriels, commerciaux, artisanaux ou agricoles,


véhicules ou autres objets mobiliers possédés, exploités ou détenus par toute personne
physique ou morale sont construits, exploités ou utilisés de manière à satisfaire aux
dispositions prises en application de la présente loi afin d’éviter les pollutions de
l’atmosphère.

Article 33 : Lorsque les émissions dans l’atmosphère sont susceptibles de constituer une
menace pour les personnes ou pour les biens, leurs auteurs doivent mettre en œuvre toutes
dispositions utiles pour supprimer ou réduire leurs émissions polluantes.

Article 34 : Les prescriptions visées aux articles 32, alinéa 1 et 33 font l’objet d’un décret pris
sur rapport du Ministre chargé de l’Environnement et des Ministres concernés qui
déterminent notamment :

1. le cas et conditions dans lesquels doivent être interdits ou réglementés l’émission


dans l’atmosphère de fumées, suies, poussières ou gaz toxiques corrosifs, odorants
ou radioactifs;
2. les délais dans lesquels il doit être satisfait à ces dispositions pour les immeubles,
établissements, véhicules et autres objets mobiliers existants à la date de la
publication de chaque décret ;
3. Les conditions dans lesquelles sont réglementés et contrôlés, aux fins prévues par
l’article 32 de la présente loi, la construction des immeubles, l’ouverture des
établissements non compris dans la nomenclature des installations classées prévue à
l’article 52, l’équipement des véhicules, la fabrication des objets mobiliers et
l’utilisation des combustibles et carburants ;
4. Les cas et conditions dans lesquels le gouvernement doit, avant l’intervention de
toute décision judiciaire, prendre, en raison de l’urgence, toutes mesures exécutoires
destinées d’office à faire cesser les émissions polluantes.

Chapitre II : Protection de l’eau

Article 35 : Les dispositions du présent chapitre ont pour objet la lutte contre la pollution
des eaux et leur régénération, dans le but de satisfaire ou de concilier les exigences :

- de gestion intégrée et durable de l’eau, de surface et des eaux souterraines ;


- de l’amélioration en eau potable et de la santé publique conformément à la
législation en vigueur ;
- de l’agriculture, de l’industrie, des transports et de toutes les autres activités
humaines d’intérêt général ;
- de la vie biologique du milieu récepteur et spécialement de la faune piscicole ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 637


- des loisirs, des sports nautiques et de la protection des sites ;
- de la conservation et de l’écoulement des eaux.

Ces dispositions s’appliquent aux déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou


indirects de matière de toute nature et, plus généralement à tout fait susceptible de
provoquer ou d’accroître la dégradation des eaux en modifiant leurs caractéristiques qu’il
s’agisse d’eaux superficielles ou souterraines.

Article 36 : Les eaux superficielles, cours d’eau, lacs et étangs font l’objet d’un inventaire
établissant leur degré de pollution :

- des documents sont établis pour chacune de ces eaux d’après des critères physiques,
chimiques, biologiques ou bactériologiques, pour déterminer l’état de chacune
d’elles ;
- Ces documents font l’objet d’une révision générale périodique, et d’une révision
immédiate chaque fois qu’un changement exceptionnel ou impératif affecte l’état de
ces eaux.

Article 37 : Un décret pris sur rapport du Ministre chargé de l’Environnement et des


Ministres concernés, définit :

- la procédure d’établissement des documents et de l’inventaire visés à l’article 36 ci-


dessus ;
- les spécifications techniques et les critères physiques, chimiques, biologiques et
bactériologiques auxquels les cours d’eau, sections de cours d’eau ;
- lacs ou étangs doivent répondre, notamment, pour les prises d’eau assurant
l’alimentation des populations ;
- le délai dans lequel la qualité du milieu récepteur doit être améliorée pour satisfaire
ou concilier les intérêts défini à l’article 35 de la présente loi.

Article 38 Nonobstant les dispositions de la législation en vigueur, les propriétaires


d’installations responsables de déversement existant antérieurement à la promulgation de la
présente loi, doivent prendre toutes les dispositions pour satisfaire, dans le délai fixé par le
décret visé à l’article 37, aux conditions qui sont imposées à leurs installations.

Article 39 : Les installations de déversement établies postérieurement à la promulgation de


la présente loi doivent, dès leur mise en service, assurer le traitement de leurs effluents
conformément aux dispositions de la présente loi.

Les prélèvements et déversements de ces installations sont subordonnés :

- à une approbation préalable, par le Ministre chargé de l’Environnement, du projet


technique relatif aux dispositions d’épuration correspondant aux dites installations;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 638


- à une autorisation de mise en service délivrée par le Ministère chargé de
l’Environnement après érections effectives des dispositions d’épuration conformes
au projet technique préalablement approuvé.

Toute installation susceptible d’entraîner des effluents est soumise à une autorisation du
Ministre chargé de l’Environnement.

Article 40 : Des décrets sur rapport conjoint du Ministre chargé de l’Environnement et des
Ministres concernés, déterminent, notamment :

1. Les conditions dans lesquelles peuvent être réglementés, compte tenu des
dispositions des articles 35, 36 et 37 de la présente loi, les déversements,
écoulements jets, dépôts directs d’eau ou de matière et, plus généralement, tout fait
susceptible d’altérer la qualité de l’eau superficielle ou souterraine ;
2. Les conditions dans lesquelles peuvent être réglementées la mise en vente et la
diffusion de certains produits susceptibles de donner naissance à des déversements
qui ont fait l’objet d’une interdiction ou d’une réglementation en vertu du 1er alinéa
ci-dessus ou d’accroître leur nocivité ou d’aggraver leur nuisance ;
3. Les conditions dans lesquelles sont effectués les contrôles des caractéristiques
physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques des eaux réceptrices et des
versements et notamment des conditions dans lesquelles il est procédé aux
prélèvements et aux analyses d’échantillons;
4. Les cas et conditions dans lesquels le Ministre chargé de l’Environnement peut
prendre toutes mesures immédiatement exécutoires en vue de faire cesser tout
danger qui pourrait constituer un péril pour la sécurité et la salubrité publique.

Chapitre III : La protection du sol et sous-sol

Article 41 : La protection des terres contre la désertification, l’érosion et la remontée des


sels au niveau des sols à vocation agricole est d’utilité publique.

Article 42 : Dans le but de garantir la protection du sol, du sous-sol et des ressources


naturelles qui s’y trouvent, l’utilisation rationnelle et durable des terrains et les mesures de
protection des sols doivent être nécessairement respectées.

En particulier les travaux de recherche et d’exploitation des substances minérales


s’effectueront dans le respect de cette exigence.

Article 43 : Les travaux agricoles et sylvicoles doivent s’effectuer conformément aux


conditions pédoclimatiques ainsi qu’aux dispositions des textes en vigueur.

Article 44: L’exploitation de carrière ou de mines ainsi que les travaux de recherches
minières devront être conçus et exécutés de manière à :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 639


1. ne pas endommager l’environnement aux abords des chantiers ni créer ou aggraver
des phénomènes d’érosion ;
2. permettre la remise dans leur état initial les sites des chantiers exploités.

La remise en état des sites incombe à l’exploitant de la carrière ou de la mine. Les modalités
et les délais d’exécution des travaux seront fixées par décret pris sur rapport conjoint du
Ministre chargé de l’Environnement et du Ministre chargé des Mines.

Article 45 : Il est interdit de déposer, jeter, déverser ou éparpiller des déchets ou des résidus
solides, liquides, ou gazeux, ou toute autre substance susceptible de polluer le sol en des
endroits autres que ceux exclusivement prévus à cet effet par les textes en vigueur.

Article 46 : Les utilisateurs des pesticides ou d’autres substances chimiques nocives sont
tenus d’en faire usage de façon rationnelle uniquement pour combattre les maladies, les
déprédateurs ainsi que pour favoriser la fertilisation des sols.

Article 47 : Les vendeurs et les utilisateurs des pesticides ou d’autres substances chimiques à
effets nuisibles sont tenus de ne vendre et de n’utiliser que des produits entrant dans la
nomenclature légalement admise par les organismes compétents.

Chapitre IV : Dispositions Communes

Article 48: Les exploitants des ressources naturelles doivent :

1. utiliser des méthodes appropriées pour garantir la régénération des sites ou des
ressources naturelles ;
2. adopter des mesures destinées à faire éviter la dégradation de l’environnement, à
garantir la stabilité des terrains de construction et des autres sites économiques, et
prévenir tout effet susceptible de nuire à la santé humaine consécutif aux travaux
d’exploitation.

Article 49 : Il est interdit de jeter, d’évacuer et d’injecter des résidus solides, liquides ou
gazeux, ou toute autre substance susceptible de polluer ou d’altérer la qualité des
ressources naturelles.

Article 50 : Les décisions concernant les travaux, ouvrages et aménagement susceptibles de


modifier les équilibres écologiques seront soumises à l’avis préalable du Ministre chargé de
l’Environnement sur la base d’une étude d’impact environnementale (E.I.E). Les travaux,
ouvrages et aménagement effectués dans le lit de cours d’eau seront conçus de manière à
maintenir un débit minimal garantissant la vie, la circulation et la reproduction des espèces
qui peuplent les eaux au moment de leur réalisation ainsi que l’approvisionnement des
populations riveraines. Le cas échéant, ils devront être pourvus de dispositifs permettant la
continuation des cycles d’émigration.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 640


Article 51 : En cas de crise ou de menace grave de pollutions, d’épidémies, d’inondations, de
contamination des milieux récepteurs ou de toute autre calamité naturelle, des plans
nationaux d’urgence sont mis en œuvre. Les plans nationaux d’urgence sont établis en
fonction des facteurs de risques de pollution potentielle. Des décrets pris sur rapport du
Ministre chargé de l’Environnement et des Ministres concernés, déterminent les conditions
d’application des plans nationaux d’urgence.

Titre IV : De la lutte contre les nuisances et dégradations diverses de l’environnement

Chapitre I : Installations classées pour la protection de l’environnement

Article 52 : Sur proposition du Ministre chargé de l’Environnement, un décret pris en Conseil


des Ministres établit une nomenclature des installations classées pour la protection de
l’environnement.

La nomenclature, soumet à autorisation les installations autres que celles relevant de la


défense nationale, présentant un danger particulièrement grave pour l’environnement, pour
l’agriculture et l’élevage, l’agrément et les loisirs ou les sites, monuments et aires protégées.

Article 53 : Le Ministre chargé de l’environnement définit par arrêté et en rapport avec les
Ministres concernés chaque catégorie d’installations classées. Il prescrit les dispositifs, les
appareils, les procédés, les normes de fonctionnement et les conditions de localisation
géographique nécessaires pour éviter les dangers et inconvénients résultant des nuisances.

Article 54 : L’autorisation d’ouvrir une installation classée, complète, le cas échéant les
prescriptions particulières à cette installation.

Article 55 : L’autorisation ne peut être accordée si les dangers ou inconvénients résultant


des nuisances ne peuvent être prévenus par l’application des prescriptions réglementaires et
des prescriptions particulières à l’autorisation.

Article 56 : Les exploitants des installations autorisées sont tenus de se soumettre aux
contrôles effectués par les agents compétents, de prendre toutes dispositions utiles pour
faciliter lesdits contrôles et de fournir des renseignements statistiques et données
techniques qui leur seront demandés par le Ministre chargé de l’Environnement.

Article 57 : Le Ministre chargé de l’environnement définira par arrêté la procédure de


délivrance des autorisations d’ouvrir une installation classée. Celle-ci comportera
notamment :

1. une étude d’impact sur l’environnement ;


2. une étude des risques d’accidents et des moyens à mettre en œuvre pour prévenir
ceux-ci et les circonscrire ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 641


3. la consultation des autorités de la commune ou de la Moughataa sur le territoire de
laquelle l’installation sera ouverte et le cas échéant, les communes et Moughataa
limitrophes et des services ministériels intéressés ;
4. une enquête publique auprès des populations concernées.

Article 58 : Dans le cas où un exploitant ne se conformerait pas aux conditions de


l’autorisation ou aux conditions des prescriptions réglementaires qui lui sont applicables, le
Ministre chargé de l’environnement pourra, après une mise en demeure restée sans effet :

1. faire exécuter d’office et d’urgence les travaux nécessaires aux frais de l’exploitant
ou;
2. ordonner la suspension immédiate de l’activité de l’installation jusqu’à ce que les
travaux nécessaires soient exécutés, ou ;
3. ordonner la fermeture définitive et immédiate de l’installation.

Ces mesures ne font pas obstacles à la recherche de la responsabilité pénale de l’exploitant.

Article 59 : Dans tous les cas où il apparaît que le fonctionnement d’une installation
industrielle ou agricole, inscrite ou non sur la nomenclature prévue par les textes en vigueur
fait peser une menace grave sur la santé humaine, la sécurité publique, les biens, ou
l’environnement, le Ministre chargé de l’environnement peut ordonner la suspension
immédiate de l’activité de cette installation.

Si les circonstances l’exigent, il prend toute mesure utile pour prévenir les accidents et
dommages.

Chapitre II : Des déchets

Section I : Déchets urbains

Article 60 : Les déchets urbains sont des détritus de toute nature (liquide, solide ou gazeuse)
en provenance des maisons d’habitation et structures assimilés, notamment des immeubles
administratifs, des salles de spectacles, de restauration et de tout autre établissement
recevant du public.

Sont compris dans la dénomination déchets urbains :

1. les ordures ménagères, les cendres, débris de verre ou de vaisselle, feuilles,


balayures et résidus de toutes sortes déposés dans les récipients individuels ou
collectifs et placés devant les maisons ou à l’entrée des voies inaccessibles aux
camions, les eaux usées domestiques, les excréta ;
2. Les déchets non industriels assimilés à des déchets urbains des établissements
industriels (tels que définis par les textes y afférents, les déchets des établissements
commerciaux, bureaux, cours et jardins privés déposés dans les mêmes conditions
que les ordures ménagères);

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 642


3. Les crottins, lisiers, fumiers, cadavres d’animaux, feuilles mortes, boues et d’une
façon générale, tous les produits provenant du nettoiement des voies publiques,
voies privées abandonnées au balayage, jardins publics, parcs, cimetières et leurs
dépendances, rassemblés en vue de leur évacuation ;
4. Les résidus en provenance des écoles, casernes, hospices, prisons et tous bâtiments
publics, groupés sur des emplacements déterminés dans des récipients appropriés.
5. Le cas échéant, tous objets abandonnés sur la voie publique.

Article 61 : Il est interdit de détenir ou d’abandonner les déchets urbains tels que définis par
l’article 60 ci-dessus, dans des endroits autres que ceux prévus à cette fin et dans des
conditions favorisant le développement d’animaux nuisibles et d’insectes vecteurs de
maladies susceptibles de provoquer des dommages aux personnes et aux biens.

Article 62 : Toute personne qui produit ou détient des déchets urbains dans des conditions
susceptibles de porter atteinte à la santé de l’homme et à l’environnement, de façon
générale est tenue d’en assurer l’élimination conformément aux dispositions de la présente
loi et des règlements pris pour son application.

Article 63 : Le Ministre chargé de l’Environnement fixera, en collaboration avec les Ministres


concernés et par arrêté conjoint la collecte, le stockage, le transport, le traitement et
l’élimination des déchets tels que ci-dessus définis. Le Ministre chargé de l’Environnement
élaborera en collaboration avec les structures compétentes, notamment les autorités
locales, des plans d’élimination des déchets urbains.

Section II : Déchets industriels produits sur le territoire national

Article 64 : Est déchet industriel, tout résidu, sous forme liquide, solide ou gazeuse de
quelque nature qu’il soit, issu du processus de fabrication industrielle ou artisanale, de
transformation ou d’utilisation. Sont ainsi dénommés notamment : les déchets des
industries chimiques, combustibles ou non combustibles, les produits phytosanitaires
obsolètes, les boues d’épuration des eaux traitées, les boues industrielles, les huiles usagées,
les émanations gazeuses et les eaux usées industrielles, les ferrailles, les épaves de véhicules
de tout genre.

Les déchets toxiques ou pathogènes des hôpitaux sont assimilés à des déchets industriels.

En vue de réduire les quantités de déchets produits par les activités humaines, le recours aux
technologies et aux processus de fabrication et de transformation des générateurs de
recyclage de déchets est encouragé, dans les conditions fixées par les dispositions prises en
application de la présente loi.

Les déchets hospitaliers sont assimilés à des déchets industriels.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 643


Article 65 : Tout déchet industriel est présumé dangereux dés lors qu’il présente ou pourrait
présenter une menace ou un danger quelconque pour la santé ou pour l’environnement, soit
par lui même, soit lorsqu’il entre en contact avec d’autres composés, du fait de leur
réactivité chimique ou de leurs propriétés toxiques explosives ou corrosives.

Article 66 : Les entreprises industrielles classées, installées sur le territoire national, sont
soumises à un cahier de charges général, élaboré conjointement par les Ministères chargés
de l’Industrie, des Mines, de l’Environnement et de la Santé.

Le cahier de charges général précisera notamment les conditions générales d’élimination des
déchets industriels, les conditions d’hygiène et de sécurité.

Section III : Déchets dangereux en provenance de l’étranger

Article 67 : Tout déchet en provenance de l’étranger est présumé dangereux au sens de la


présente loi.

Article 68 : Sont interdits sur tout le territoire national, tous actes relatifs à l’importation, à
l’achat, à la vente, au transit, au transport, au dépôt et au stockage de déchets industriels
toxiques ou radioactifs en provenance de l’étranger.

Chapitre III : Bruits et vibrations

Article 69 : Il est interdit de produire des bruits ayant des intensités dépassant les seuils fixés
par les normes légales ou réglementaires.

Article 70 : Les établissements, installations, édifices, immeubles, ouvrages, chantiers,


engins, véhicules et appareils publics ou privés sont construits, équipés, exploités, utilisés et
entretenus de manière à supprimer ou à réduire les bruits et les vibrations qu’ils causent et
qui sont susceptibles, en raison de leur intensité d’incommoder le voisinage, de nuire ou de
porter atteinte à la qualité de l’environnement, conformément aux textes en vigueur.

Article 71 : Les dispositions réglementaires prises en application de la présente loi fixent le


(ou les) seuils d’intensités de bruits ou de vibrations à ne pas dépasser et prévoient les
systèmes de mesures et les moyens de contrôle à mettre en œuvre pour assurer le respect
des seuils admissibles.

Chapitre IV : Odeurs, poussières et lumières incommodantes

Article 72 : Les odeurs nauséabondes doivent être supprimées dans toute la mesure du
possible.

Article 73: En vue de prévenir et de lutter contre les odeurs de la pollution atmosphérique,
des mesures doivent être prises conformément aux dispositions de la présente loi et des
textes en vigueur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 644


Ces mesures doivent préciser notamment les caractéristiques des équipements sanitaires
individuels et collectifs autorisés, les conditions d’implantation et d’ouverture des décharges
publiques ou privées, ainsi que les conditions d’exercice de toute activité susceptibles
d’émettre des odeurs nauséabondes.

Article 74 : Sont interdites, dans tout établissement, habitation, agglomération, la


production de poussière, de fumées épaisses, notamment suies, buées et de façon générale,
toutes projections et émanations susceptibles de nuire à la santé et à la commodité du
voisinage au delà des seuils prévus par voie réglementaire .

Article 75: Toute utilisation de sources lumineuses à rayonnements nuisibles sans respect
des conditions de protection de la santé et de l’environnement est interdite.

Les dispositions réglementaires prises en application de la présente loi préciseront la nature


de ces rayonnements.

CHAPITRE V : Dégradations de l’esthétique environnementale

Article 76 : Au sens de la présente loi, on entend par dégradation de l’esthétique


environnementale toutes actions tendant à avilir le milieu sous quelque forme ou quelque
degré que ce soient, notamment par :

1. La salissure des murs, parois ou façades des immeubles, édifices, monuments ou


autres ;
2. L’obstruction, l’occupation abusive, l’encombrement ou l’enlaidissement des voies de
circulation et des lieux publics.

Article 77 : Les agents du Ministère chargé de l’environnement dûment habilités apprécient


la réalité et le degré de la dégradation de l’esthétique.

Article 78 : Afin d’assurer la protection et la sauvegarde de l’esthétique du milieu, il est fait


obligation à toute personne physique ou morale concernée:

1. de réaliser des constructions selon les plans cadastraux et dans le respect des règles
d’urbanismes ;
2. de combattre toutes les pollutions et nuisances découlant aussi bien des activités
économiques et sociales que du processus biologique;
3. de déterminer rationnellement les découpages des territoires urbains et ruraux ;
4. d’adopter des mesures de protections appropriées s’appliquant aux zones d’habitat
ou aux zones affectées aux activités industrielles ou touristiques et aux installations
de dépôt pour les déchets et les résidus.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 645


Chapitre VI : De la protection des sites et monuments

Article 79 : Sont interdites la dégradation et la destruction des sites et monuments


présentant un intérêt scientifique, culturel ou historique. Un décret pris en conseil des
Ministres, sur propositions du Ministre chargé de l’Environnement et des Ministres
compétents, fixe la liste des sites et monuments protégés.

Titre V : Dispositions pénales

Article 80 : Les infractions aux dispositions de la présente loi et de ses textes d’application
sont constatées par les agents habilités de l’administration de l’environnement, par tous
officiers de police judiciaire ou par tous autres agents légalement habilité.

Article 81 : Les agents de l’administration de l’environnement mentionnés à l’article 80 ci-


dessus sont des officiers de police judiciaire à compétence spéciale ; à cet effet, pour
légalement exercer leurs fonctions, ils doivent prêter serment devant la juridiction
compétente à la requête du Ministre chargé de l’Environnement, les modalités et les
conditions de validité de ce serment sont fixées par voie réglementaire.

Article 82 : En vue de contrôler le respect de la loi et de rechercher les infractions, les agents
de l’administration de l’environnement pourront :

- pénétrer dans les enceintes et les bâtiments des exploitations industrielles ou


agricoles, les dépôts, magasins et lieux de vente ;
- y inspecter les installations, aménagements, ouvrages, machines, véhicules, appareils
et produits ;
- opérer les prélèvements, mesures, relevés et analyses requises ;
- requérir l’assistance de la force publique.

Article 83 : Toutefois, dans l’exercice de pouvoirs qui leurs sont reconnus par l’article 81 ci-
dessus, les personnels compétents éviteront tout arrêt de production et d’une façon
générale toute gêne à l’exploitation contrôlée qui ne seraient pas strictement
nécessairement à l’accomplissement de leur mission. Ils sont tenus au secret professionnel.

Article 84 : Lorsqu’ils auront constaté une infraction, les agents visés à l’article 80 ci-dessus
en dresseront le procès-verbal. Ils procéderont à la saisie des éléments matériels facilitant
les preuves de l’infraction ainsi que les produits, substances, matériaux ou matériels
importés, fabriqués, détenus en vue de la vente ou de la mise à disposition d’un utilisateur
en violation des dispositions de la présente loi et de celles des règlements pris pour son
application.

Si ces agents se trouvent dans l’impossibilité matérielle d’emporter les objets saisis, ils
peuvent constituer l’auteur de l’infraction ou toute autre personne gardien de la saisie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 646


Ils prendront toute mesure utile pour éviter que les objets saisis puissent causer de
dommage à l’environnement ou présenter un danger pour la sécurité publique, la santé
humaine, ou les biens.

Article 85 : Le procès-verbal fera mention des objets saisis et le cas échéant, de la


constitution d’un gardien de saisie.

Article 86 : Sans préjudice des prérogatives reconnues au Ministère public, le Ministre


chargé de l’environnement ou son représentant sont chargés, dans l’intérêt général, de la
poursuite des infractions commises en matière d’atteinte à l’environnement.

Article 87 : Sans préjudice des dispositions de l’article 86 ci-dessus, l’action publique peut
être mise en mouvement par les associations de l’environnement, ou les collectivités locales.

Article 88 : La recherche et la constation de l’infraction, la saisie des moyens de preuve dans


les habitations et leurs annexes ne peuvent avoir lieu que dans les formes prescrites par le
code de procédure pénale.

Article 89: Seront passibles d’une amende de 3 000 à 200 000 ouguiya les personnes
physiques ou morales qui auront :

- détenus ou abandonné des déchets en infraction aux dispositions des articles 60 et 61 ;


- effectué des rejets en infraction aux dispositions des articles 45 et 49 ci-dessus.

Article 90 : Seront passibles d’une amende de 5 000 à 500 000 ouguiya ceux qui auront :

1. négligé de remettre des déchets qu’ils produisent ou détenaient en violation des


prescriptions du cahier des charges visés à l’article 66 ;
2. effectué des rejets interdits ou effectué sans autorisation des rejets soumis à
autorisation en application de l’article 39 ci-dessus ou contrevenu aux conditions de
l’autorisation dont ils étaient titulaires ;
3. effectué des prises d’eau, mis en place sur le domaine public des aménagements,
appareils ou installations, ou creusé un puits en vue d’effectuer des prises d’eau sans
l’autorisation réglementaire ;
4. ouvert, implanté ou agrandi, accru la capacité de production, modifié
substantiellement les caractéristiques techniques d’une installation portée sur la
nomenclature prévue à l’article 52 ci-dessus ou auront commencé des travaux à ces
effets sans l’autorisation requise, auront méconnu les règlements applicables à leurs
installations ou les prescriptions de l’autorisation dont ils étaient titulaires ;
5. introduit ou tenté d’introduire en Mauritanie des espèces animales ou végétales
visées à l’article 28 ;
6. enfreint les dispositions de l’article 74 et 75 de la présente loi ;
7. se sont rendus coupables d’une dégradation de l’esthétique environnementale au
sens de l’article 76 de la présente loi.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 647


Article 91 : Seront passibles d’une amende de 10 000 à 1 000 000 ouguiya les personnes
physiques ou morales qui auront :

1. transmis des renseignements et statistiques, qu’ils étaient légalement tenus de


fournir, volontairement erronés ou grossièrement incomplets;
2. fait obstacle ou tenté de faire obstacle aux contrôles légalement organisés en vertu,
des dispositions de la présente loi et celles des règlements pris pour son application;
3. auront détruit ou tenté de détruire des sites ou monuments présentant un intérêt
scientifiques, historique ou culturel.

Article 92 : Seront passibles de la peine de réclusion perpétuelle ceux qui auront :

- importé ;
- acheté ;
- vendu ;
- transporté ;
- entreposé ou,
- stocké.

des déchets toxiques et produits radioactifs dangereux pour l’environnement provenant de


l’étranger.

Si l’infraction a été commise dans le cadre de l’activité d’une personne morale, la


responsabilité en incombe aux dirigeants de cette société ou de cette entreprise. Toutefois,
toute personne physique proposée ou non de cette société ou de cette entreprise, qui sans
être auteur ou complice, y aura néanmoins concouru par négligence en raison des fonctions
qu’elle assume dans la gestion, le contrôle ou la surveillance de cette activité, sera punies de
5 à 10 ans d’emprisonnement et d’une amende de 4 millions à 60 millions d’ouguiya.

Article 93 : La peine visée au premier alinéa de l’article 92 sera portée à la peine capitale
lorsque le crime a entraîné mort d’homme.

Article 94 : les infractions aux dispositions de la présente loi concernant les espèces animales
et végétales protégées seront réprimées conformément aux dispositions des lois et
règlements en vigueur concernant la chasse, la pêche et la forêt. Si aucune sanction n’est
prévue dans ces lois et règlements pour l’espèce objet de l’infraction, le contrevenant sera
passible d’une amende de 5 000 à 100 000 ouguiya.

Article 95 : Lorsque les infractions visées aux articles 89, 90, 91 et 94 de la présente loi
auront entraîné une atteinte grave et manifeste à un milieu naturel, à la flore, aux besoins
d’une zone d’environnement protégée ou à la santé humaine, la peine encourue sera portée
double.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 648


Il en sera de même lorsque l’auteur ou le complice de l’infraction appartient à des corps de
fonctionnaires et agents des services publics chargés à un titre quelconque de la protection
des intérêts visés à l’article premier de la présente Loi.

Article 96 : Lorsqu’à la suite de l’une des infractions prévues aux articles 89, 90, 91 et 94 ci-
dessus, l’Etat, une collectivité ou un établissement public auront engagé des frais pour
éliminer des déchets, enlever des installations, des aménagements et remettre les lieux en
état, restaurer un milieu naturel dégradé par l’abandon des déchets ou des rejets illégaux,
des carrières ou des mines, repeupler un biotope en espèces animales ou végétales, réparer
les dommages causés à des biens publics par des rejets illégaux, le tribunal condamnera le
ou les auteurs de l’infraction à rembourser les frais qu’il estimera pouvoir être
raisonnablement imputés à leur faute.

Il en sera de même lorsque l’auteur ou le complice de l’infraction appartient à des corps de


fonctionnaires et agents des services publics chargés à un titre quelconque de la protection
des intérêts visés à l’article premier de la présente Loi.

Article 97 : Le tribunal prononcera la confiscation, la destruction ou l’élimination des


produits, matières, substances et matériels dont la fabrication, l’importation, la détention en
vue de la vente ou de la mise à la disposition d’un utilisateur est interdite.

Les services de l’environnement seront chargés de cette destruction ou élimination et


prendront toutes les mesures utiles en vue de prévenir les dangers qui pourraient en
résulter.

Titre VI : Dispositions finales

Article 98 : Les textes nécessaires à l’application de la présente loi seront pris en tant que de
besoin.

Article 99 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à la présente loi.

Article 100: La présente loi sera publiée selon la procédure d’urgence au Journal Officiel et
exécutée comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 649


W. Organisation Foncière

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 650


1. Ordonnance n°83.127 du 5 juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale

Article Premier : La terre appartient à la nation et tout Mauritanien, sans discrimination


d’aucune sorte, peut, en se conformant à la loi, en devenir propriétaire, pour partie.

Article 2 : L’Etat reconnaît et garantit la propriété foncière privée qui doit, conformément à
la Chariâa, contribué au développement économique et social du pays.

Article 3 : Le système de la tenure traditionnelle du sol est aboli.

Article 4 : Tout droit de propriété qui ne se rattache pas directement à une personne
physique ou morale et qui ne résulte pas d’une mise en valeur juridiquement protégée est
inexistante.

Article 5 : Les immatriculations foncières prises au nom des chefs et notables sont réputées
avoir été consenties à la collectivité traditionnelle de rattachement.

Article 6 : Les droits collectifs légitimement acquis sous le régime antérieur, préalablement
cantonnés aux terres de culture, bénéficient à tous ceux qui ont, soit participé à la mise en
valeur initiale, soit contribué à la pérennité de l’exploitation.

Article 7 : Les actions foncières collectives sont irrecevables en justice. Les affaires de même
nature actuellement pendantes devant les cours et tribunaux seront radiées des rôles sur
décision spéciale de la juridiction saisie. Les arrêts ou jugements de radiation sont
inattaquables.

Article 8 : Toute forme d’affermage de la terre non conforme à la Chariâa est prohibée ; les
parties ne peuvent, par leurs conventions, déroger à cette disposition d’ordre public.

Article 9 : Les terres « mortes » sont la propriété de l’Etat. Sont réputées mortes les terres
qui n’ont jamais été mises en valeur ou dont la mise en valeur n’a plus laissé de traces
évidentes.

L’extinction du droit de propriété par « l’indirass » est opposable aussi bien au propriétaire
initial qu’à ses ayants droits, mais ne s’applique pas cependant aux immeubles immatriculés.

Article 10 : Les terres qui ont appartenu à l’Etat, en vertu des dispositions de la loi N°60-139
du 02 Août 1960, demeurent domaniales, et les prescriptions des articles 12 et 13 ci-dessous
leur sont applicables.

Article 11 : Les biens fonciers vacants et sans maître sont acquis à l’Etat dans les conditions
définies par la Chariâa.

Article 12 : Quiconque désire accéder à la propriété d’une terre domaniale doit


impérativement en obtenir au préalable la concession ; celle-ci ne devient définitive et

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 651


n’emporte transfert de propriété qu’après mise en valeur réalisée aux conditions imposées
par le cahier des charges et, s’il y a lieu, de concession.

Article 13 : La mise en valeur d’une terre domaniale sans concession préalable ne confère
aucun droit de propriété à celui qui l’a faite. En pareil cas, l’Etat peut, soit reprendre le
terrain soit régulariser l’occupation.

Lorsque le terrain ne comporte pas de plantations, constructions ou ouvrages, la reprise


n’ouvre droit à aucune indemnité.

Dans le cas contraire, l’occupant irrégulier sera indemnisé pour les dépenses, à moins qu’il
ne préfère enlever ou détruire à ses frais ces plantations, constructions ou ouvrages.

Dans tous les cas et conformément à la Chariâa, l’indemnisation tient uniquement compte
des matériaux pouvant être récupérés après enlèvement ou destruction de l’immeuble.

A défaut d’accord amiable sur le montant de l’indemnité, celle-ci est fixée par la juridiction
civile compétente saisie à la diligence de l’occupant évincé.

Article 14 : L’Etat procède par voie administrative pour la préservation de ces droits fonciers.
Il appartient à celui qui en conteste l’existence de se pouvoir en justice pour faire la preuve
que le terrain n’est pas domanial.

L’action en contestation doit être impérativement introduite, sous peine de déchéance, dans
un délai d’un mois après notification de la mise en demeure de libérer les lieux.

Le demandeur en contestation dispose seulement de deux mois pour produire ses moyens
de preuve; ce délai de conclusion ne peut être prorogé. Les jugements rendus sur la
contestation ne sont pas susceptibles d’appel. Le pourvoi en cassation formé contre ces
décisions n’a pas d’effet suspensif.

Article 15 : L’Etat est obligatoirement cité en qualité de partie intervenante dans toute
instance visant à faire reconnaître à des particuliers des droits de propriété sur le sol.

Cette règle ne s’applique pas, et l’Etat n’a pas à être cité, lorsque le terrain a déjà fait l’objet
d’une cession domaniale devenue définitive.

Article 16 : Les tribunaux doivent se déclarer incompétents toutes les fois que la
revendication porte sur une terre domaniale.

Article 17 : L’exception tirée du caractère domanial du terrain litigieux peut être proposée
concurremment par l’administration ou par défendeur en revendication ; le juge peut aussi
la soulever d’office.

A défaut d’acquiescement, le tribunal doit surseoir à statuer au fond et renvoyer les parties
devant la juridiction compétente pour la solution de cette question préjudicielle.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 652


La juridiction de renvoi est saisie, en contestation de domanialité, à la diligence du
demandeur en revendication.

Article 18 : Le juge des contestations se limite à dire si la terre est domaniale ou ne l’est pas.
Défense lui est faite dans ce dernier cas de se prononcer sur le droit de propriété et d’en
désigner, même indirectement, le titulaire.

Article 19 : Les jugements rendus en application des articles 14 et 17 ci-dessus ne sont


contradictoires à l’égard de l’Etat que si l’administration a été représentée ou a déposé des
conclusions écrites.

Article 20 : Les concessions de grande superficie ne seront accordées que si l’investissement


projeté présente un impact économique et social appréciable et seulement dans la mesure
où les intérêts légitimes de petits propriétaires sont sauvegardés.

Article 21 : Le droit de propriété ne peut être empêché la réalisation d’un projet d’intérêt
national ou régional et ne saurait en particulier entraver l’expansion harmonieuse d’une
agglomération urbaine.

Nul ne pourra cependant être contraint de céder ses droits si ce n’est pour cause d’utilité
publique et moyennant une compensation.

Article 22 : Tous puits et forage situés en dehors des propriétés privées sont déclarés
d’utilité et d’usage publics.

Article 23 : L’espace vital des agglomérations rurales est protégé. Les modalités de cette
protection seront précisées par voie réglementaire.

Article 24 : Les droits individuels régulièrement constitués sur des fonds de terre de toute
nature sont facultativement soumis au régime de l’immatriculation.

L’immatriculation devient cependant obligatoire à l’occasion de certains transferts de


propriété limitativement énumérés par la réglementation foncière.

Article 25 : Les droits qui ne résultent pas d’une concession définitive sont assujettis,
préalablement à leur inscription, à une procédure administrative de vérification.

Article 26 : Les contestations domaniales relèvent exclusivement de la compétence des


chambres mixtes des tribunaux régionaux.

Les règles de la procédure civile ordinaire s’appliqueront chaque fois qu’elles ne sont pas
contraires aux dispositions sus-énoncées.

Article 27 : L régime juridique de la propriété foncière demeure fixé par la Chariâa pour tout
ce qui n’a pas été réglé par la présente ordonnance.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 653


Article 28 : Des décrets pris en conseil de ministres préciseront en tant que besoin les
modalités d’application de cette ordonnance, qui abroge et remplace la Loi N°60-139 du 02
Août 1960.

Article 29 : La présente ordonnance sera publiée suivant la procédure d’urgence et exécutée


comme loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 654


2. Décret n°2010.080 du 31 mars 2010 portant application de l’Ordonnance n° 83.127 du 5
juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale, modifié (consolidé)

Chapitre I- Dispositions Générales


Article 1er – Sont considérées comme faisant partie du domaine des personnes privées et
protégées en tant que telles, les terres mises en valeur par ces dernières, conformément à
l’Ordonnance n° 83.127 du 5 juin 1983 et aux dispositions du présent décret.

Article 2- La mise en valeur résulte de constructions, de plantations, de digues de retenue


d’eau, d’ouvrages hydro agricoles ou de leurs traces évidentes.

Article 3- Les traces de mise en valeur sont constatées par la Commission d’examen des
demandes de concessions rurales prévue à l’article 16 du présent décret, en fonction de la
nature des activités précédemment entreprises sur le terrain.

Article 4- L’extinction du droit de propriété terrienne pour cause d’Indirass est opposable à
tout propriétaire qui n’a pas immatriculé son terrain conformément à la procédure en
vigueur. Toutefois, l’Indirass n’entraîne extinction du droit de propriété qu’en l’absence de
force majeure constatée par la Commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers
collectifs prévue à l’article 16 du présent décret .

Article 5- Les constructions, plantations et ouvrages hydro-agricoles situés dans des


propriétés terriennes appartenant initialement à des personnes privées peuvent être
intégrées, par arrêté du Ministère des Finances, dans le domaine privé de l’Etat, si elles
demeurent vacantes pendant quatre années consécutives par négligence manifeste de leur
propriétaire initial.
La vacance de ces biens et la négligence de leur propriétaire seront constatées, quand les
raisons d’utilité publiques peuvent être invoquées, par la Commission Nationale de
Prévention et d’Arbitrage des Conflits Fonciers Collectifs. Celle-ci établi les éléments
d’appréciation ci-après :
 l’identité complète du propriétaire initial du bien vacant ;
 la nature et la composition du bien foncier vacant ainsi que sa situation géographique ;
 une estimation de sa valeur ;
 le motif de la vacance.

Article 6- L’intégration du bien foncier vacant ne peut intervenir qu’après mise en demeure,
le cas échéant, de son propriétaire initial, faite à la diligence du Ministre des Finances, et
restée infructueuse.
Cette mise en demeure doit être radiodiffusée en arabe et, le cas échéant, dans la langue
prépondérante utilisée dans la zone où se situe le bien foncier, et portée à la connaissance
du public par voie d’affichage au chef-lieu de la circonscription administrative.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 655


L’arrêté d’intégration est pris six mois à compter de la date de radiodiffusion de la mise en
demeure.

Article 7- Les biens intégrés, conformément aux conditions fixées par les articles précédents,
ne peuvent être, ni immatriculés au nom de l’Etat, ni cédés à autrui, avant l’expiration d’un
délai de deux ans à compter de la date de leur intégration.

Article 8- Les biens fonciers intégrés au domaine de l’Etat conformément aux procédures
fixées aux articles 6 et 7 ci-dessus, sont rétrocédés à leurs propriétaires, si ces derniers en
expriment le désir et produisent un justificatif valable de leur abandon avant l’expiration du
délai prévu à l’article7 ci-dessus.
En cas de rétrocession, les propriétaires doivent s’acquitter au préalable des frais éventuels
de gestion des biens rétrocédés.

Article 9- La rétrocession à leurs propriétaires initiaux, des biens fonciers intégrés, est
prononcée par arrêté du Ministre des Finances, après acquittement des frais mentionnés à
l’article précédent.

Article 10- L’immatriculation est l’enregistrement du terrain au service de la conservation


foncière, matérialisé par un titre foncier. Elle préserve contre l’extinction du droit de
propriété pour cause d’Indirass et constitue une preuve péremptoire du droit de propriété,
sauf en cas d’usage de manœuvres frauduleuses.

Article 11- Les personnes privées, titulaires de droits résultant d’un titre foncier, d’une
concession définitive ou d’un certificat de propriété, peuvent être conformément à la loi,
expropriées pour cause d’utilité publique, si leur propriété empêche l’extension d’une
agglomération urbaine ou la réalisation d’un projet public.

Article 12- Sont considérées comme pouvant empêcher l’extension d’une agglomération
urbaine, les propriétés dont la dimension est susceptible de rompre l’unité de ladite
agglomération, d’augmenter anormalement les investissements urbaines ou dont
l’exploitation a pour objet une activité incompatible avec exigences de la vie urbaine.

Article 13- Sont considérés comme indispensables et pouvant justifier une expropriation
pour cause d’utilité publique les projets d’intérêt général réalisés par l’Etat ou les
collectivités locales.

Article 14- Les biens fonciers objet d’expropriation pour cause d’utilité publique ne peuvent
être aliénés que par voie d’adjudication publique.
Les propriétaires initiaux des biens fonciers objet d’expropriation sont informés de leur mise
en adjudication publique, au moins trente jours avant la date fixée à cette dernière.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 656


Chapitre II- Les Organes de gestion domaniale en zone rurale.

Article 15 (nouveau) : les organes de gestion domaniale en zone rurale comprennent :

1. Un Comité Interministériel des Affaires Foncières ;


2. Une Commission Nationale d’Examen des demandes de concessions rurales ;
3. Une Commission Nationale de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers
collectifs.

Article 16 (nouveau) – La composition, les attributions et le mode de fonctionnement du


Comité Interministériel des affaires foncières sont fixés par décret.

Article 17 (nouveau) - La Commission Nationale d’examen des demandes des concessions


rurales est chargée :

- Du traitement des demandes de concessions rurales transmises par les commissions


départementales aux commissions régionales ainsi que les procès-verbaux desdites
commissions ;
- Du suivi de la préparation par la Direction Générale des Domaines et du Patrimoine
de l’Etat des actes de cessions provisoires ou définitives ;
- Du suivi des actes de retrait pour défaut de paiement des redevances ;
- Du suivi des actes de déchéance pour non respect des conditions de mise en valeur
ou pour tout autre motif ;
- Du traitement des procès-verbaux de constat de mise en condition d’exploitation
des terres concédées et de mise en exploitation continue pour justifier le passage
d’un statut d’une concession à un autre ;
- De rendre visite aux commissions régionales et départementales afin de s’enquérir
des conditions de travail et proposer les améliorations nécessaires pour la
vulgarisation des dispositions relatives aux demandes de concession rurales en
particulier et de la législation foncière en général ;
- De faire respecter les limites des espaces vitaux des agglomérations rurales et aux
utilisations des réserves dans le cadre de la gestion des concessions provisoires ou
définitives.

Article 18 (nouveau) - La Commission Nationale d’Examen des demandes des concessions


rurales est composée comme suit :
- Deux représentants du Ministère chargé des Finances ;
- Deux représentants du Ministère chargé de l’Intérieur ;
- Trois représentants du Ministère chargé du Développement Rural ;
- Deux représentants du Ministère chargé de l’Urbanisme ;
- Deux représentants du Ministère chargé de l’Environnement ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 657


- Un représentant du Ministère chargé des Mines.
- Un représentant du Ministère chargé de l’Hydraulique ;
- Deux personnes désignées par arrêté du Ministre des Finances et choisies pour leurs
compétences en matière foncière et domaniale ou en matière économique et
sociale.

La Commission Nationale d’Examen des demandes des concessions rurales peut s’adjoindre,
à titre d’observateurs, sur l’initiative de son Président des représentants des organismes
publics ou privés partenaires de l’Etat dans le domaine de la réorganisation foncière ou de la
gestion des ressources naturelles.

L’Organisation et le fonctionnement de la Commission Nationale d’Examen des demandes


des Concessions Rurales seront précisés dans un arrêté conjoint pris par le Ministre chargé
de l’Intérieur, le Ministre chargé des Finances et le Ministre chargé du Développement Rural.

Article 19 (nouveau) - La Commission Nationale de prévention et d’arbitrage des conflits


fonciers collectifs a pour mission de traiter les litiges fonciers collectifs.

Elle est saisie par le Ministre de l’Intérieur et à l’occasion elle peut entreprendre toute
investigation susceptible de lui permettre de proposer une solution juste du litige.

Elle ne peut traiter que des litiges qui ont été arbitrés successivement aux échelons de la
Wilaya et de la Moughataa.

Elle donne un avis motivé sur chaque dossier qui lui est soumis.

Elle ne peut se substituer à la Commission Régionale ou Départementale de prévention et


d’arbitrage des conflits fonciers collectifs.

Article 20 (nouveau) - La Commission Nationale de Prévention et d’Arbitrage des Conflits


Fonciers Collectifs est composée comme suit :

 Un Représentant du Ministère chargé des Finances ;


 Trois Représentants du Ministère chargé de l’Intérieur ;
 Trois Représentants du Ministère chargé du Développement Rural ;
 Un Représentant du Ministère chargé de l’Urbanisme ;
 Un Représentant du Ministère chargé de l’Environnement ;
 Un Représentant du Ministère chargé de la Justice ;
 Des représentants des agriculteurs, des éleveurs et des Organisations non
Gouvernementales nationales opérant dans le domaine de l’environnement dont les
modalités de désignation seront définies par arrêté conjoint des Ministres de
l’Intérieur, du Ministre du Développement Rural et du Ministre de l’Environnement.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 658


La Commission peut s’adjoindre, à titre d’observateurs, sur initiative de son Président, des
représentants des organismes publics ou privés partenaires de l’Etat dans le cadre de la
réorganisation foncière ou de la gestion des ressources naturelles.

L’organisation et le fonctionnement de la Commission Nationale de Prévention et


d’Arbitrage des Conflits Fonciers Collectifs seront précisés dans un arrêté.

Article 21 (nouveau) - La Commission Foncière de la Wilaya est, à l’échelon de la Wilaya


l’organe de gestion collégial des terres domaniales conformément aux dispositions du
présent décret.

Elle statue sur les dossiers de demande de concession qui lui sont soumis par la Commission
Foncière de la Moughataa.

Elle transmet à la Commission Nationale d’Examen les demandes de concessions rurales


ayant rempli les conditions exigées pour solliciter une concession, provisoire ou définitive.

Elle renvoie aux Commissions Foncières des Moughataa tous les dossiers de concessions
rurales provisoires ou définitives pour lesquels elle requiert un complément de dossier ou
émet des réserves.

Elle est chargée de l’application des actes de concession provisoire ou définitive notamment
en ce qui concerne le paiement des taxes et les conditions d’exploitation des concessions.

Elle peut effectuer des visites aux Commissions Foncières des Moughataa afin de s’enquérir
des conditions de travail et proposer les améliorations nécessaires pour la vulgarisation des
dispositions relatives aux demandes de concessions rurales en particulier et de la législation
foncière en général.

Article 22 (nouveau) - La Commission Foncière de la Wilaya est ainsi composée :

- Le Wali, Président
- Le Délégué Régional du Ministère du Développement Rural ;
- Le Délégué Régional du Ministère de l’Environnement ;
- Le Délégué Régional du Ministère de l’Hydraulique ;
- Le représentant régional de la Direction Générale des Domaines et du Patrimoine de
l’Etat ;
- Le Délégué Régional du Ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de l’Aménagement
du Territoire ;
- Deux représentants des agriculteurs et des éleveurs désignés par arrêté du Wali ;
- Deux personnalités reconnues pour leur probité morale, désignées par le Ministre de
l’Intérieur sur proposition du Wali.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 659


L’organisation et le fonctionnement de la Commission Foncière de la Wilaya seront précisés
dans un arrêté conjoint pris par les Ministres chargés de l’Intérieur, des Finances et du
Développement Rural.

Article 23 (nouveau) – La Commission Foncière de la Moughataa est chargé de la prévention


et du traitement des litiges fonciers collectifs.

Elle instruit tout dossier relatif à un litige et peut entreprendre toutes les investigations
nécessaires en vue de faire éclore la réalité des faits afin d’offrir une solution juste au
différend.

Elle veille à l’application de la décision d’arbitrage obtenue à l’amiable entre les parties.

Elle saisit la Commission Foncière de la Wilaya de tous les dossiers qui n’ont pas une solution
à son niveau.

Article 24 (nouveau) - La Commission Foncière de la Moughataa est en outre, à l’échelon de


la Moughataa, l’organe de gestion collégial des terres domaniales conformément à la
procédure définie par le présent décret.

Elle est composée comme suit :

- Le Hakem de la Moughataa, Président ;


- Le Maire du Chef-lieu de la Commune de la Moughataa ;
- L’Inspecteur départemental du Ministère du Développement Rural ;
- Le Représentant de la Direction Générale des domaines et du Patrimoine de
l’Etat ;
- Le Chef de service départemental de l’Elevage ;
- Le Chef de service départemental de l’Hydraulique ;
- Le Chef de service départemental de l’Environnement ;
- Le Représentant des agriculteurs et des éleveurs ;
- Deux personnes reconnues pour leur probité morale désignées par le Wali sur
proposition du Hakem.

L’organisation et le fonctionnement de la Commission Foncière de la Moughataa seront


précisés dans un arrêté conjoint pris par les Ministres chargés de l’Intérieur, des Finances et
du Développement Rural.

Article 25- Il est créé, au niveau de chaque Moughataa, une Commission locale de
prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs, comprenant :
Président : Le Hakem ;
Membres :
- Le Maire concerné ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 660


- L’Inspecteur du Ministère du Développement Rural ;
- Le représentant de l’Environnement ;
- Le Percepteur de la Moughataa ;
- Le représentant Régional de la Direction Générale des Domaines et du
Patrimoine de l’Etat ;
- Le Représentant du Ministère de l’Urbanisme ;
- Le Chef du Service Foncier de la Moughataa concernée ;
- Deux Représentants des agriculteurs et des éleveurs désignés par arrêté du
Wali sur proposition du Hakem ;
- Deux personnalités reconnues pour leur probité morale, désignées par le
Ministre de l’Intérieur, sur proposition du Wali.

Article 26- La Commission locale de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs
d’arbitrage de la Moughataa est, à l’échelon de la Moughataa, l’organe d’arbitrage et de
gestion collégiale des conflits fonciers collectifs conformément aux dispositions du présent
décret.

Article 27- Aucun acte de gestion domaniale en zone rurale, parmi ceux auxquels les
Commissions de Wilaya ou de Moughataa doivent être associées en vertu du présent décret,
ne pourra être pris, s’il n’a été au préalable soumis à l’examen desdites commissions.

Chapitre III- Espaces vitaux et réserves foncières

Article 28- L’espace vital des agglomérations rurales est protégé dans les limites strictement
nécessaires aux besoins de leur extension.

Article 29- Les agglomérations rurales vivant d’une activité essentielle autre que le
pastoralisme bénéficient d’un espace vital protégé si elles sont constituées d’au moins
cinquante habitations permanentes, installées dans une zone disposant de conditions de
viabilité.
Les conditions de viabilité sont l’existence de ressources en eau potable permanentes, de
terrains agricoles écologiquement viables, et d’infrastructures socio-collectives.

Article 30- Les espaces vitaux demeurent partie intégrante du domaine privé de l’Etat,
exception faite des droits éventuels des personnes privées, régulièrement constituées.

Toutefois, les constructions, les forages et la mise en culture ou en défens, ne seront


autorisés dans ces espaces vitaux qu’au profit des personnes physiques ou morales
concernées par le développement desdites agglomérations.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 661


Les droits privés, évoqués à l’alinéa précédent, seront délimités et bornés en même temps
que l’espace vital lui-même, à la charge de l’Etat et par les services chargés de la gestion
foncière.

Article 31- La détermination des espaces vitaux ne peut limiter le droit de parcours des
pasteurs et leur accès aux ressources naturelles.
Le mode d’utilisation de l’espace vital par les troupeaux transhumants est fixé par la
réglementation en vigueur dans le domaine de la gestion pastorale.

Article 32- Lorsque les agglomérations rurales sont rapprochées, elles peuvent avoir un
espace vital commun.

Article 33- Le plan de l’espace vital est établi pour chaque agglomération ou pour chaque
constellation d’agglomérations, par le Bureau Régional des Affaires Foncières, en
concertation avec les communautés résidentes de la zone concernée.
Il est transmis au Hakem qui dispose d’un délai d’un mois pour diligenter une enquête
publique et contradictoire, afin de recueillir l’avis des communautés concernées et
l’approbation de la Commission locale de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers
collectifs de la Moughataa prévue à l’article 25.
Le Hakem transmet au Wali l’esquisse du plan en y joignant copie du procès verbal de la
commission évoquée au précédent alinéa.

Article 34- L’espace vital est délimité, classé et déclassé par arrêté conjoint des Ministres
chargés de l’urbanisme et du Développement Rural après avis des commissions de
prévention et d’arbitrages des conflits fonciers collectifs de la Wilaya et de la Moughataa. Il
est borné conformément à l’alinéa 3 de l’article 30 ci-dessus et inscrit au Plan Foncier dont le
statut et les modalités de gestion seront définis par voie réglementaire.

Article 35- Les Ministres chargés de l’urbanisme et du Développement Rural peuvent,


suivant la même procédure que pour la délimitation des espaces vitaux, créer des réserves
foncières destinées à faire face aux besoins non prévus en terre de culture et notamment en
cas de recensement de populations ou de réajustement des schémas de structures ou de
réalisation de projets publics.

Les réserves foncières sont classées et déclassées par arrêté conjoint des ministres chargés
de l’urbanisme et du Développement Rural après avis des commissions de prévention
d’arbitrages des conflits fonciers collectifs de la Wilaya et de la Moughataas.

Chapitre IV- L’Individualisation des droits fonciers collectifs

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 662


Article 36- Les propriétés terriennes agricoles acquises, antérieurement à l’entrée en vigueur
de la loi 60.139 du 2 Août 1960 portant organisation domaniale et exploitées en commun
par des collectivités traditionnelles, sont, si l’ordre social l’exige, réparties entre tous les
membres de ces collectivités qui ont participé à la mise en valeur initiale desdites propriétés
ou contribué à la pérennité de leur exploitation.

Article 37- Bénéficient du partage des terres collectives dans les conditions fixées par
l’article 36 ci-dessus, les personnes qui, sans avoir été recensées administrativement dans la
collectivité concernée, y ont vécu de façon permanente et ont, à ce titre participé à la mise
en valeur des dites terres.

Article 38- Sont réputées avoir participé à la mise en valeur initiale ou contribué à la
pérennité de l’exploitation, les personnes qui, sans avoir été recensées administrativement
dans la collectivité concernée, y ont vécu de façon permanente et ont, à ce titre participé à
la mise en valeur des dites terres.

Article 39 - Les personnes qui, de leur propre initiative ou avec l’accord de leur collectivité,
ont entrepris la construction ou la réfection d’un ouvrage de retenue d’eau ou procédé à
tout aménagement de nature à améliorer la rentabilité d’une terre collective dont elles
bénéficiaient avant le partage, ne peuvent prétendre lors de ce dernier, à aucun avantage
supplémentaire par rapport à tous les autres bénéficiaires.

Article 40- Il est institué dans chaque Moughataa un Registre Foncier destiné entre autre à
mentionner les décisions et les accords de partage des terres collectives.
Ces décisions et accords ne sont exécutoires qu’après leur inscription sur le Registre Foncier.
Les dispositions relatives à la tenue du Registre Foncier de Moughataa sont fixées par arrêté
conjoint des Ministres de l’Intérieur, des Finances, de l’Urbanisme et du Développement
Rural et de l’Environnement.

Article 41- Qu’elle résulte d’accord amiable constaté par l’autorité compétente ou de
décision prise par cette dernière, la redistribution des terres collectives sera effectuée, sans
discrimination d’aucune sorte, de manière équitable et de façon à sauvegarder les intérêts
des personnes bénéficiant des dispositions des articles 36, 37 et 38 du présent décret.

Article 42- Les accords amiables de partage en vue de l’individualisation des terres
collectives sont, sous peine de nullité, approuvés par arrêté du Ministre de l’Intérieur.

Article 43- Préalablement à toute opération de partage, il est procédé à la création d’office
d’une réserve foncière dont la superficie doit être égale au dixième de celle du terrain objet
du partage, pour garantir les droits éventuels des personnes absentes et non représentées
légalement lors des opérations de partage.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 663


Ces personnes sont admises au bénéfice du partage pendant une durée n’excédant pas deux
ans à compter de la date d’inscription de ce dernier sur le Registre Foncier, tel que prévu à
l’article 40 ci-dessus.

Article 44- Le constat du défaut d’accord amiable pour le partage est fait par le Wali, après
avis de la Commission Foncière de Moughataa. Les exigences de l’ordre social sont de la
compétence du Ministre de l’Intérieur.

Article 45- La décision de partage est de la compétence du Ministre chargé de l’Intérieur au


vu d’un rapport circonstancié du Wali et de l’avis de la Commission de prévention et
d’Arbitrage des conflits fonciers collectifs de la Moughataa.

Article 46- Le Wali fixe la date du partage et le lieu de rassemblement des chefs de ménages
concernés, de manière à assurer la présence de tous les bénéficiaires ou de leurs
représentants.
Il assure à ces opérations la plus large publicité par voie d’affichage et de radiodiffusion.

Article 47- Les cessions, les échanges et les remembrements portant sur les terres collectives
partagées ne sont autorisées qu’après redistribution définitive de la réserve foncière prévue
à l’article 43 ci-dessus, aux personnes qui ont bénéficié du partage initial.

Article 48- A la fin des opérations de redistribution de la réserve foncière, le Ministre chargé
de l’Intérieur délivre à chaque bénéficiaire un certificat de propriété qui ne peut faire l’objet
de cession, d’échanges ou de vente, que par-devant un notaire. Celui-ci veille à l’inscription
de ces opérations sur le Registre Foncier de la Moughataa, prévu à l’article 40 ci-dessus.

Article 49- Pour conserver le caractère indivis de leurs terres, les collectivités traditionnelles
peuvent s’organiser en personnes morales régulièrement constituées. Ces personnes
morales peuvent se faire délivrer un certificat de propriété auquel sera annexée la liste
complète des bénéficiaires recensés au moment du partage.
Le certificat collectif de propriété est délivré au nom de la personne morale et inscrit au
Registre Foncier de la Moughataa, avec la mention au verso « pour tous les bénéficiaires ».
Les dispositions des deux alinéas précédents du présent article s’appliquent au profit des
collectivités traditionnelles dont les terres ne peuvent être individualisées pour des raisons
d’ordre économique ou technique constatées par les services régionaux compétents.

Chapitre V- Les Concessions domaniales rurales

Article 50- Les dispositions du présent chapitre ne visent que l’aliénation des terrains
domaniaux. L’Administration conserve la faculté de passer les conventions, notamment :

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 664


- des baux, notamment des baux emphytéotiques, aux conditions prévues pour
chaque cas particulier ;
- des échanges, des ventes d’immeubles bâtis ou non bâtis;
- des affectations de terrains à des services publics chaque fois que c’est nécessaire.

Article 51- Les affectations de terrains à des services publics peuvent être faites par arrêté
du Ministre chargé de l’Intérieur dans la limite de leurs besoins et des superficies
disponibles.

Section V. 1- Concessions rurales provisoires

Article 52- En zone rurale, l’attribution de concession provisoire et de concession définitive


est accordée, après avis des commissions compétentes respectives par :
- Le Ministre des Finances lorsque la superficie n’excède pas cent hectares ;
- Le Conseil des Ministre lorsque la superficie est supérieure à cent hectares ;
- La concession doit être en harmonie avec le schéma des structures et inscrite au
Plan Foncier.

Article 53- La concession rurale est l’acte par lequel une autorité compétente concède des
droits provisoires ou définitifs sur une terre domaniale située en dehors des zones urbaines
telles qu’elles sont délimitées par les plans d’urbanisme.
Cette concession ne peut avoir pour objet qu’une mise en valeur des terres s’exerçant dans
des conditions compatibles avec les autres activités du milieu et conformément au cahier de
charges.

Article 54- Les concessions rurales ne peuvent être accordées dans les lieux ci-après :
- Les zones à haute intensité pastorale ;
- Dans les espaces vitaux ou réserves foncières ;
- A proximité immédiate des cimetières ;
- Les forêts classées ou tout autre espace protégée ;
- Dans les limites des agglomérations urbaines telles que définies par les outils de
planification urbaine, elles ne peuvent être accordées qu’à une distance fixée par
arrêté du Ministre chargé de l’Urbanisme.

Article 55- La concession rurale porte sur le sol et le sous-sol, à l’exception des ressources
dont l’exploitation relève du code minier.

Article 56- Aucune personne privée, même reconnue d’utilité publique ne peut bénéficier
d’une concession définitive si elle n’a pas obtenu au préalable une concession provisoire, et
à condition qu’elle ait mis cette dernière en valeur.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 665


Article 57- La concession provisoire est accordée pour une durée de cinq années, au terme
de laquelle le terrain doit être mis en valeur. A défaut de mise en valeur dans ce délai, le
titulaire sera déchu et ne pourra obtenir une concession définitive.

Article 58- Les concessions rurales provisoires sont accordées aux clauses et conditions du
cahier des charges annexé au présent décret, après acquittement par le bénéficiaire du prix
du terrain auprès du Trésor public.
Le prix du terrain sera fixé pour chaque zone agro-climatique par arrêté du Ministre chargé
des finances.

Article 59- Le concessionnaire provisoire est tenu d’assurer l’exploitation du terrain pendant
cinq années consécutives, sauf cas de force majeure ou de mise en jachère constatées par la
commission foncière compétente.

Article 60- Quiconque désire obtenir une concession provisoire d’un terrain en zone rurale,
doit en faire la demande auprès du Hakem territorialement compétent.
A cette demande sont joints :
- Un certificat de nationalité ou une copie des actes constitutifs si le demandeur est
une personne morale ;
- Une description du terrain ainsi que sa situation géographique ;
- Un programme de mise en valeur, précisant les actions envisagées.

Article 61- La demande de concession provisoire est enregistrée à la date de sa réception


sous un numéro d’ordre, dans un registre ouvert par le Hakem, coté et paraphé par le
président du Tribunal de la Moughataa.
Récépissé en est délivré immédiatement au demandeur.

Article 62- Le dépôt d’une demande de concession provisoire ne confère par lui-même
aucun droit au demandeur qui s’abstiendra de s’installer ou d’entreprendre une action
quelconque sur le terrain avant d’en avoir obtenu la concession provisoire.
En cas d’inobservation de cette prescription, le demandeur sera considéré comme occupant
irrégulier.

Article 63- Après avoir vérifié que la demande est établie en conformité à l’article 60 ci-
dessus, le Hakem est tenu de se rendre sur les lieux afin de s’assurer de la présomption de
domanialité du terrain ainsi que de la compatibilité de la concession demandée aux
exigences d’exploitation rationnelle des ressources naturelles. Le Hakem sera accompagné
des membres de la commission foncière de la Moughataa.

Article 64- En cas de probabilité d’impact négatif de la concession sur les riverains ou sur les
activités pastorales dans la zone, le Hakem doit faire diligenter une enquête d’impact par les

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 666


services techniques compétents de la Moughataa et demander l’avis écrit de la municipalité
concernée.
A la lumière des résultats des mesures prescrites par l’article 63 ci-dessus et l’alinéa
précédent, le Hakem peut, soit rejeter la demande et notifier ce rejet au demandeur, soit
porter la demande à la connaissance du public en vue de purger systématiquement les droits
éventuels des tiers.

Article 65- Le Hakem est tenu, après avoir pris les mesures édictées par les précédents
articles, de transmettre la demande au Bureau Régional des Affaires Foncières, sous couvert
du Wali, en vue de faire établir avec exactitude, la situation, la superficie réelle et le contenu
du terrain demandé.

Article 66- La publicité est assurée à la diligence du Hakem :


- Par voie d’affichage aux chefs-lieux de la Wilaya, de la Moughataa et de la commune
concernée ;
- Par voie de radiodiffusion dans les langues nationales.

Les affiches et les messages radiodiffusés font connaître la situation du terrain demandé et
sa superficie, ainsi que la nature de l’exploitation projetée par le demandeur.

Article 67- Le Hakem est tenu de délivrer immédiatement à tout demandeur en contestation
une copie des affiches revêtues de sa signature pour lui permettre de se pourvoir devant les
juridictions compétentes.

Article 68- A l’expiration d’un délai de soixante jours à compter de la date d’affichage et si
aucune contestation de domanialité ne lui a été notifiée par un demandeur en contestation
ou par la juridiction compétente saisie à cet effet, le Hakem soumet la demande à la
commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la Moughataa
pour avis et la transmet, le cas échéant, à la commission de prévention et d’arbitrage des
conflits fonciers collectifs de la Wilaya.

Article 69- Le délai prévu à l’article précédent, ne court, le cas échéant, qu’à compter de la
date de notification au demandeur en contestation du rejet de son recours gracieux ou
hiérarchique.
L’autorité administrative mentionnera impérativement à l’acte de notification du rejet de
recours gracieux ou hiérarchique, que le demandeur peut se pourvoir en contestation de
domanialité, devant la juridiction compétente.

Article 70- En cas de contestation de domanialité du terrain demandé, portée devant la


juridiction compétente dans les délais prévus aux articles 68 et 69 ci-dessus, l’autorité
administrative sursoit à accorder la concession provisoire jusqu’à ce que lui soit notifiée la
décision de la juridiction saisie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 667


Article 71- Le Hakem et le Wali n’inscriront à l’ordre du jour des réunions des commissions
foncières respectives consacrées à l’examen des demandes de concession provisoire, que les
terrains dont ils sont sûrs qu’ils n’ont pas fait l’objet de recours en contestation de
domanialité devant la juridiction compétente.
A cet effet, ils s’informeront au préalable des instances pendantes, dans ce domaine devant
ladite juridiction.

Article 72- Le Hakem et le Wali portent à la connaissance du public les avis des commissions
respectives par voie d’affichage dans les lieux réservés officiellement à cet effet. Les affiches
font ressortir les identités des bénéficiaires, la situation des terrains concédés, leur
superficie, et leur prix.
Les bénéficiaires s’acquittent de leurs obligations financières au service du Trésor Public qui
leur délivre quittance de leur versement. Au vu de cette dernière, l’autorité concédante
convoque le bénéficiaire pour la signature d’un engagement préalable à la concession
provisoire comportant les clauses et conditions de la concession provisoire.
Après signature de l’engagement préalable prévu au précédent alinéa, l’autorité accorde la
concession provisoire par décret ou arrêté selon le modèle annexé au présent décret.

Article 73- L’engagement préalable à la concession provisoire rurale contient les clauses
résolutoires garantissant l’accomplissement par le concessionnaire provisoire des obligations
de mise en valeur dans le délai prévu à l’article 57 ci-dessus.

Article 74- La concession provisoire peut être :


 acquise par voie successorale, sauf si le concessionnaire provisoire défunt en a
décidé autrement par voie testamentaire et à condition que les héritiers ou les
légataires acceptent de se substituer au concessionnaire provisoire dans ses
obligations ;
 vendue ou donnée à une personne de nationalité Mauritanienne ou morale de droit
Mauritanien, si le concessionnaire provisoire a réalisé au moins la moitié de la mise
en valeur du terrain avant le délai de cinq années prévu à l’article 57 ci-dessus.
 échangée contre une autre concession définitive ou provisoire si, sur chacun des
deux terrains objet de l’échange, la mise en valeur ou le cas échéant la mise en
culture, telle que prévue à l’article 91 ci-dessous, a été réalisée au moins à moitié
dans un délai de deux ans à compter de la date de la concession provisoire.

Article 75- L’acquisition d’une concession rurale provisoire par achat, donation ou échange
est nulle de plein droit si elle n’est pas autorisée au préalable par l’autorité concédante et
constatée par un acte de notaire agréé.
Le Notaire est pécuniairement responsable de tout préjudice résultant de sa négligence ou
de l’inobservation des procédures définies au présent décret.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 668


Article 76- Pour céder une concession rurale provisoire, le concessionnaire adresse une
demande à l’autorité concédante qui doit faire établir un constat de mise en valeur par les
services techniques compétents, en vue de pouvoir apprécier l’opportunité de donner son
accord pour la cession demandée.
Cet accord est notifié au demandeur qui peut le présenter à un notaire agréé. Celui-ci est
tenu de vérifier l’authenticité de la notification de l’accord de cession avant de délivrer l’acte
notarié qu’il devra enregistrer à la Direction Générale des Domaines et du Patrimoine de
l’Etat et porter au Registre Foncier de la Moughataa.

Article 77- Les héritiers et les légataires testamentaires qui acceptent de se substituer au
concessionnaire rural provisoire dans ses obligations relatives à la concession rurale
provisoire, sont tenus de conserver cette dernière indivise jusqu’à ce qu’ils en obtiennent la
concession définitive.
Ils peuvent bénéficier exceptionnellement d’une prorogation du délai de mise en valeur
n’excédant pas une année.

Article 78- Le terrain objet de concession rurale provisoire demeure domanial tant qu’il n’a
pas été concédé définitivement; il ne peut faire l’objet d’hypothèque ou de Wakf. La
concession provisoire ne peut être accordée qu’à une personne physique de nationalité
mauritanienne ou morale de droit mauritanien.

Article 79- Tout acte de concession rurale provisoire ou définitive délivré par une autorité
administrative doit, sous peine de nullité absolue, être strictement conforme à la procédure
fixée par présent décret.
Le titulaire de l’acte non conforme ne peut invoquer aucun motif de validité et doit être
considéré, le cas échéant, comme un occupant irrégulier.

Article 80- Les concessions rurales provisoires doivent être, le cas échéant, conformes aux
Schémas des Structures.
Les titulaires de concessions rurales sont soumis aux servitudes publiques et privées prévues
par lesdits schémas.
Les conditions d’élaboration desdits schémas des structures seront fixées par voie
réglementaire.

Section V. 2- La déchéance des concessionnaires ruraux provisoires

Article 81- Une concession rurale ne peut être utilisée que pour l’objet pour lequel elle a été
attribuée. Elle peut être transformée sur demande du concessionnaire soumise à l’autorité
concédante qui, après étude du dossier, se prononcera sur l’opportunité de cette
transformation et les conditions auxquelles elle sera soumise.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 669


Le changement de la destination sans l’autorisation préalable de l’autorité concédante
entraînera sa déchéance de fait.

Article 82- La concession rurale provisoire prend fin dans les conditions ci-après :
 Par la transformation de la concession provisoire en concession définitive ;
 Par expiration du délai de mise en valeur ou, le cas échéant par expiration du délai de
mise en culture prévu à l’article 91 ci-dessous ;
 Par renonciation volontaire, notifiée par le concessionnaire provisoire lui-même à
l’autorité concédante ;
 Par décès du concessionnaire provisoire si ses héritiers ou ses légataires n’acceptent
pas, dans un délai d’une année à compter de la date du décès du défunt, le transfert
à leur nom de la concession provisoire et ne déclarent pas leur volonté de se
substituer à lui en ses obligations relatives à cette concession ;
 Par dissolution de la personne morale avant expiration du délai de mise en valeur ;
 Par déchéance pour motif de non respect par le concessionnaire de ses obligations
prévues dans le présent décret.

Article 83- En cas de déchéance pour quelque motif que ce soit, le prix du terrain acquitté
pour l’obtention de la concession provisoire, est définitivement acquis au Trésor Public.

Article 84- La déchéance pour cause de non mise en valeur ou de mise en valeur
insuffisante, n’est prononcée qu’après enquête et mise en demeure du concessionnaire
provisoire, six mois avant l’expiration du délai de mise en valeur sauf prorogation prévue à
l’article 94 ci-dessous.

Article 85- L’acte de déchéance prononcée dans les conditions et pour les motifs évoqués au
précédent article, est pris au vu d’un constat de non mise en valeur ou de mise en valeur
insuffisante, établi par les services techniques compétents et approuvé par la Commission de
prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la Moughataa.

Article 86- La cession de la concession provisoire en violation des dispositions du présent


décret entraîne d’office la déchéance du concessionnaire sans préjudice des poursuites
judiciaires pour un quelconque usage de faux ou de manœuvres frauduleuses.
Les impenses réalisées dans ces conditions sont considérées comme appartenant à l’Etat.

Article 87- La déchéance est prononcée par arrêté ou par décret de l’autorité concédante.
L’arrêté ou le décret prononçant la déchéance peuvent faire l’objet de recours devant les
autorités administratives hiérarchiques et les juridictions compétentes.

Article 88- Le concessionnaire provisoire déchu qui conteste les motifs invoqués contre lui
par les services techniques chargés de l’évaluation de la mise en valeur ou par la commission

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 670


foncière, peut demander et obtenir de l’autorité hiérarchique ou de la juridiction
compétente, une contre évaluation.
Le recours introduit par le concessionnaire déchu est suspensif de la procédure d’éviction
éventuellement engagée contre lui.
En cas de recours hiérarchique, le silence de l’autorité administrative vaut rejet, si cette
autorité ne répond pas au requérant dans un délai de deux mois.

Article 89- En cas de déchéance pour insuffisance ou absence de mise en valeur ou pour
cession non autorisée de la concession provisoire, cette dernière sera mise en adjudication
publique, aux conditions et clauses du cahier des charges initial. Le produit de l’adjudication
est versé au Trésor Public.

Article 90- Lorsqu’il est mis fin à la concession provisoire pour cause de décès et que la
présence de plantations, cultures, aménagements et constructions est constatée, les
héritiers ou les ayant-cause du concessionnaire peuvent procéder, dans un délai de six mois
à compter de l’acte prononçant la déchéance, à l’enlèvement des impenses réalisées.
Lorsque les intéressés n’ont pas procédé à l’enlèvement des impenses dans le délai imparti,
la concession provisoire est mise en adjudication publique aux clauses et conditions du
cahier des charges.
L’Administration fixe, sauf appel des intéressés devant la commission de prévention et
d’arbitrage des conflits fonciers collectifs compétente, la valeur des impenses.
L’adjudicataire doit régler au concessionnaire déchu, à ses héritiers ou ayant-cause, une
indemnité représentative des améliorations constatées et évaluées par la commission
compétente.

Article 91- L’adjudication est prononcée par un notaire agréé, désigné par l’autorité
concédante.
Le concessionnaire provisoire adjudicataire s’acquitte, séance tenante, des droits du
concessionnaire déchu ou de ses ayants-cause, ainsi que de ceux du Trésor Public,
préalablement au transfert à son nom de la concession provisoire.
Le transfert de la concession provisoire obtenue par voie d’adjudication publique est assuré
par acte du notaire après versement par l’adjudication des droits mentionnés à l’alinéa
précédent.

Section V. 3- Les Concessions définitives

Article 92- La concession définitive est accordée à la demande du concessionnaire provisoire


après constatation de la réalisation du programme de mise en valeur et à l’issue de délai
prévu à l’article 57 ci-dessus.
Dans le cas où la concession définitive provisoire aura été faite à des fins d’exploitation
agricole, la concession définitive pourra être obtenue à titre exceptionnel à la demande du

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 671


concessionnaire provisoire, avant expiration de ce délai, si la mise en culture a été réalisée
pendant trois années consécutives et constatée par la commission compétente.

Article 93- Pour donner droit à une concession définitive, la mise en valeur doit
impérativement être faite en conformité aux clauses et conditions du cahier des charges et
au programme de mise en valeur au respect desquels le concessionnaire provisoire s’est
engagé.
Ce programme comporte nécessairement :
- Un aménagement approprié par rapport à l’objet de l’exploitation ;
- Une production suffisante par rapport aux normes de production dans le domaine de
l’exploitation projetée ;
- Un équipement adéquat pour assurer l’exploitation ;
- Une exploitation réelle et continue du terrain.

Article 94- La mise en valeur est constatée, dans le délai prévu par l’article 83 ci-dessus, par
une commission pluridisciplinaire sous la direction du Délégué Régional du Ministère chargé
du Développement Rural et comprenant le Chef du Bureau Régional des Affaires Foncières,
les représentants de la Direction Générale des Domaines et du Patrimoine de l’Etat, de la
Direction de l’Urbanisme et de techniciens supérieurs disposant de compétences ayant un
rapport avec l’objet de la mise en valeur à constater.

Article 95- Le compte rendu de la mission de constat prévu à l’article précédent sera soumis
par le Hakem ou le Wali à la commission compétente qui peut demander la présence des
membres de la commission technique de constat.
Au vu de ce compte rendu, l’autorité compétente a la faculté, soit d’accorder la concession
définitive, soit de la refuser en motivant son refus, soit de demander au requérant de
compléter la mise en valeur en fonction du programme prévu.
La décision est notifiée par l’autorité concédante au requérant qui peut demander une
contre expertise à ses propres frais.
Dans ce dernier cas, les membres de la commission chargée de la contre-expertise sont
désignés, à la demande du Wali, par le Directeur en charge de l’Aménagement Rural, parmi
les techniciens opérant dans ses services centraux.
En cas de mise en valeur insuffisante, la commission peut accorder au concessionnaire
provisoire une prorogation du délai de mise en valeur n’excédant pas un an.

Article 96- Les procès-verbaux des commissions sont portés à la connaissance du public par
voie d’affichage aux sièges des circonscriptions administratives et, le cas échéant, au Bureau
Régional des Affaires Foncières et au Service Foncier des Moughataa concernées.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 672


Article 97- La concession rurale définitive est l’acte par lequel une autorité compétente cède
à une personne privée, le droit intégral de propriété sur un terrain appartenant initialement
à l’Etat.
Le concessionnaire rural définitif ne peut en aucun cas être déchu de son droit, si ce n’est
pour cause d’utilité publique et moyennant une juste compensation, ou pour cause
d’Indirass.

Article 98- La concession définitive est accordée par arrêté ou par décret de l’autorité ayant
consenti la concession provisoire, selon le modèle annexé au présent décret; au terme de la
procédure d’immatriculation, l’inscription sera portée au Registre ouvert à cet effet,
conformément à la procédure en vigueur, inscrite au Registre Foncier de la Moughataa et
portée au Plan Foncier.

Chapitre VI- La gestion des conflits domaniaux


Section VI. 1- L’éviction des occupants irréguliers des terrains domaniaux

Article 99- Est considéré comme occupant irrégulier, toute personne qui fait usage
permanent d’une terre domaniale sans en avoir obtenu l’autorisation des autorités
compétentes.

Article 100- Les occupants irréguliers sont évincés après mise en demeure de libérer les
lieux, au moins trente jours francs avant la date de leur éviction.
Ce délai peut être abrégé compte tenu des nécessités appréciées par l’autorité
administrative.

Article 101- La mise en demeure de libérer les lieux doit être faite, soit par écrits de
l’autorité compétente, soit verbalement par un agent de la force publique mandatée à cet
effet par ladite autorité.
Elle peut, en cas d’éviction collective, être faite par un crieur public commis par l’autorité
compétente.

Article 102- L’occupation irrégulière de terrains situés dans une réserve foncière rurale, dans
l’emprise d’une forêt classée, à proximité immédiate des lieux de sépulture ou dans tout
autre espace protégé, ne confère aucun droit aux occupants.
Les occupants irréguliers des terrains prévus à l’alinéa 1er ci-dessus sont évincés sans
préalable ni indemnité. Ils peuvent être contraints, s’il y a lieu, à enlever les plantations,
constructions et ouvrages, à leur frais, sans préjudice des dommages intérêts à l’Etat ou aux
opposants éventuels.
Dans tous les cas, le fonctionnaire ou agent public qui a délivré le titre irrégulier ou qui a
favorisé, par action ou omission l’occupation irrégulière, s’expose aux poursuites
disciplinaires civiles et pénales prévues par la loi.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 673


Section VI. 2- La gestion des conflits fonciers collectifs

Article 103- L’action foncière collective considérée comme irrecevable en justice est celle
dans laquelle l’une des parties au moins est une collectivité traditionnelle.

Article 104- La gestion des conflits fonciers collectifs fait partie de la compétence de la
commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la Moughatâa.
La commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la Moughatâa
peut désigner en son sein une sous-commission présidée par le Maire territorialement
compétent et comprend l’inspecteur du Développement Rural et le Commandant de Brigade
de Gendarmerie.
Cette sous-commission établit un rapport sur le litige et le soumet à l’appréciation de la
commission foncière d’arbitrage de la Moughâtaa qui doit convoquer les représentants des
parties pour tenter un arrangement amiable du conflit.
Au cas où cette tentative échouerait, la commission peut estimer :
- Soit que le litige a un caractère collectif au sens de l’article 7 de l’ordonnance 83-127
du 5 Juin 1983. Dans ce cas, elle poursuit ses investigations et ses efforts en vue
d’une solution amiable du conflit ou d’une décision d’arbitrage.
- Soit que le litige est recevable en Justice et dans ce cas elle notifie aux parties qu’elle
se considère incompétente en les invitant, s’elles le souhaitent, à se pourvoir en
justice.

Article. 105 - Au cas où le terrain objet de litige a déjà connu un débit d’exploitation
constatée par la sous-commission prévue au précédent article, la partie qui l’exploite y
demeure sans toutefois, y réaliser aucun aménagement nouveau, si ce n’est pour le protéger
contre la dégradation en attendant qu’une solution soit prononcée.

Article. 106 - La valeur des impenses réalisées sur les terrains pendant qu’ils font l’objet de
litige soumis aux instances arbitrales ou judiciaires, n’est pas prise en compte si les
occupants sont déboutés sauf acceptation de la partie qui obtient gain de cause.

Article. 107 - La commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la


Moughatâa instruit elle-même le dossier du litige et propose une solution aux parties, mais
au cas où les tentatives d’arrangement amiable échouent, la commission se réunit à l’écart
des parties pour prononcer une décision qu’elle mentionnera sur un procès-verbal
d’arbitrage. Celui-ci sera affiché au siège de la Moughâta et communiqué publiquement. Les
parties disposent d’un délai de trente jours pour faire connaître au Hakem leur acceptation
ou leur rejet de la décision arbitrale prononcée.
En cas d’acceptation, la commission se rend sur les lieux et exécute la décision d’arbitrage en
présence des parties.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 674


Dans le cas de rejet notifié par écrit par l’une au moins des parties, ces dernières sont
invitées par le Hakem à saisir la commission de Wilaya à laquelle le dossier de l’affaire est
transmis, sept jours après notification du rejet. Un rapport détaillé du Hakem est joint au
dossier relatif au conflit.
Article. 108 - La commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la
Wilaya ne peut se substituer à la commission de prévention et d’arbitrage des conflits
fonciers collectifs de la Moughatâa, même quand le wali se substitue au Hakem pour une
raison quelconque.

Article 109 - La commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la


Wilaya, après avoir étudié le dossier du litige, peut entreprendre toutes les investigations et
les actions de médiation en vue de lui trouver une solution amiable.
Toutefois, ces investigations et actions de médiation ne peuvent excéder un délai de deux
mois à compter de la date de réception par le Wali du dossier du litige.
A l’expiration de ce délai, la commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers
collectifs de la Wilaya se réunit pour trancher le litige après avoir entendu elle-même les
parties en conflit.
Le procès-verbal d’arrangement amiable ou la décision d’arbitrage de la commission de
prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la Wilaya, seront affichés et
communiqués publiquement aux parties qui disposent d’un délai de 15 jours francs pour
notifier par écrit, au Wali, soit leur acceptation, soit leur rejet de la décision d’arbitrage.
En cas d’acceptation, la décision est exécutée par la commission de prévention et d’arbitrage
des conflits fonciers collectifs de la Moughatâa en présence des parties. Le Hakem adresse
au Wali un rapport sur les circonstances de cette exécution.
En cas de rejet, la Commission Nationale d’arbitrage foncier est saisie par le Wali qui adresse
au Ministre chargé de l’Intérieur le dossier du litige accompagné d’un rapport détaillé.

Article. 110 - La Commission Nationale de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers


collectifs peu, à l’initiative et sous l’autorité du Ministre chargé de l’Intérieur, entreprendre
par elle-même, toute investigation susceptible de lui permettre de proposer une juste
solution au litige.

Article. 111 - A la fin de ses investigations qui ne peuvent excéder un délai de trois mois à
compter de la réception du dossier du litige, la commission nationale de prévention et
d’arbitrage des conflits fonciers collectifs se réunit pour proposer un avis au Ministre de
l’Intérieur. Le Ministre transmet sa décision d’arbitrage au Wali qui la communique aux
parties en conflit.

Article. 112 - Aucune Commission ne peut se substituer à une autre.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 675


Article. 113 - La décision d’arbitrage du Ministre est immédiatement exécutoire; elle est
exécutée par la commission de prévention et d’arbitrage des conflits fonciers collectifs de la
de Wilaya en présence des parties.
Le Wali adresse au Ministre de l’Intérieur un rapport sur les circonstances de cette exécution
dans les huit jours qui suivent son achèvement.

Article 114 - La procédure administrative d’arbitrage des conflits fonciers collectifs ne peut
être suspendue ou retardée que :
 Par instruction du Ministre de l’Intérieur;
 Par lettre écrite conjointe des parties demandant cette suspension en vue de trouver
une solution amiable dans un délai n’excédant pas trois mois.

Chapitre VII. Constatation des droits sur la terre et régularisation foncière.

Article. 115 - La régularisation foncière est l’acte par lequel une autorité compétente en
vertu du présent décret, délivre à une personne qui occupe une terre présumée domaniale,
une concession provisoire ou un titre de propriété selon le statut initial de l’occupant.
Article. 116 - Toutes les terres qui n’ont pas fait l’objet de concession ou de certificat de
propriété sont présumées domaniales tant que leur appartenance à des personnes privées
n’a pas été prouvée conformément à la procédure fixée par le présent décret.

Article. 117 - Les terres domaniales occupées irrégulièrement par des collectivités ne
peuvent être individualisées qu’après la régularisation de leur occupation conformément
aux dispositions du présent décret.

Article. 118 - Les concessions rurales provisoires en régularisation sont accordées suivant la
même procédure et dans les mêmes conditions que la concession provisoire antérieure à
l’occupation des terres domaniales.

Article. 119 - Les actes de concession rurale provisoire en régularisation, accordés à des
personnes morales agissant au nom de collectivités traditionnelles, portent obligatoirement
la mention suivante: « concession provisoire accordée à pour la collectivité ».

Article. 120 - Ils comportent en outre, une clause spéciale garantissant l’égalité en droit des
membres de la collectivité qui ont participé à la mise en valeur du terrain ou contribué au
maintien de son exploitation.

Chapitre VIII : les concessions urbaines.


Article 121 – En concertation avec le Ministère chargé des Finances et les Autorités
Territoriales et Municipales compétentes, les services du Ministère chargé de l’Urbanisme

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 676


établissent les plans de lotissement d’après l’état des lieux levés par les services de la
Topographie.

Article. 122 - Le dossier du projet de lotissement comprend, outre les avis des services visés
à l’article précédent, le cahier des charges définissant la destination des diverses zones, le
minimum de mise en valeur exigée, les servitudes de reculement, le pourcentage et le
volume des constructions et, de façon générale, les règles d’urbanisme imposées.
Le projet de lotissement est approuvé en Conseil des Ministres, sur rapport du Ministre
chargé de l’Urbanisme.
Le décret d’approbation déclare le plan d’utilité publique et stipule qu’il vaudra alignement
après abornement.

Article. 123 - Le plan de lotissement est mis en application sur le terrain et chaque lot est
délimité par des bornes de type réglementaire.

Article. 124- Les services de la Direction Générale des Domaines et du Patrimoine de l’Etat
en collaboration avec ceux du Ministère chargé de l’Urbanisme procèdent à
l’immatriculation, au nom de l’Etat, des terrains ayant fait l’objet de lotissement approuvé,
après purge de tout droit privé.

Article. 125- Les centres lotis comprennent:


 Des lotissements résidentiels, semi résidentiels, commerciaux, industriels ou
artisanaux soumis à des conditions particulières de mise en valeur ;
 Des lotissements d’habitat évolutif non soumis à des règles particulières
d’urbanisme.

Article. 126- En zone urbaine, l’attribution des concessions provisoires ou définitives relève
exclusivement :
- Du Ministre des Finances lorsque la superficie n’excède pas mille mètres carrés quelque
soit la zone ;
- Du Conseil des Ministres lorsque la superficie est supérieure à mille mètres carrés.

Article. 127 - Quiconque désire obtenir une concession dans les centres résidentiels,
commerciaux, industriels ou artisanaux, doit adresser une demande avec une adresse
complète au Ministre des Finances.
A cette demande seront jointes :
- Une copie dûment légalisée de la carte d’identité du demandeur ;
- Une expédition des statuts du demandeur s’il s’agit d’une personne morale.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 677


Article. 128 - Dans les centres urbains qui ont fait l’objet de plan directeur, les demandes de
concession en zone résidentielle sont examinées par une commission consultative composée
comme suit :
Président : Directeur Général des Domaines et du Patrimoine de l’Etat ou son représentant
régional,
Membres :
- Le Directeur de la Topographie ou son représentant régional ;
- Le Directeur de l’Urbanisme ou son représentant régional qui assure le secrétariat de la
commission.
Cette commission adresse au Ministre des Finances la liste des personnes proposées.
Article. 129 - Les concessions provisoires dans les centres lotis industriels, commerciaux ou
artisanaux ne peuvent être accordées qu’à des personnes physiques ou morales inscrites au
registre du commerce et dont la situation est régulière vis-à-vis du fisc, de la sécurité sociale
et des banques, ainsi qu’à des établissements déclarés d’utilité publique.

Article. 130 - Les bénéficiaires des concessions provisoires dans les centres lotis industriels
sont proposés par une commission composée ainsi qu’il suit :
Président : -le Directeur Général des Domaines et du Patrimoine de l’Etat ;
Membres :
- Le Directeur de l’Aménagement du Territoire et l’Action Régionale ;
- Le Directeurs de l’Industrie ;
- Le Directeur du Commerce ;
- Le Directeur de l’Artisanat ;
- Le Directeur de l’Urbanisme qui assure le secrétariat de la commission.

Article. 131 - Les concessions provisoires sont notifiées par le Ministre chargé des Finances
aux bénéficiaires et les permis d’occuper sont délivrés par la même autorité après paiement
intégral des droits.

Le bénéficiaire s’engage, sous peine de déchéance, à clôturer le terrain dans un délai de


deux ans à compter de la date de l’acte de concession, et à y réaliser, dans un délai de cinq
ans à compter de la même date, une mise en valeur conforme aux prescriptions du cahier
des charges.

Article. 132 - En zone résidentielle, commerciale ou artisanale, les concessions provisoires


sont personnelles et peuvent être vendues, données ou transférées, sous réserve de faire
l’objet d’un acte notarié.

Article. 133 - Après délivrance du permis de construire par le wali sur avis des services
techniques régionaux compétents et réalisation de la mise en valeur précisée au cahier des
charges, le titulaire d’une concession provisoire peut obtenir, à sa demande, une concession
définitive.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 678


La concession définitive est accordée par arrêté ou par décret en Conseil des Ministres,
suivant les distinctions prévues à l’article 125 du présent décret.

Article. 134 - La mise en valeur des concessions provisoires dans toutes les zones urbaines,
est constatée par une commission composée comme suit :
- Le Hakem/ Président ;
- Les chefs des services régionaux ou départementaux des domaines, de l’urbanisme et des
impôts ;

Le procès-verbal de cette commission évalue la mise en valeur réalisée et proposée


explicitement:
 Soit la prorogation du délai de mise en valeur ;
 Soit la concession définitive ;
 Soit la déchéance du titulaire.

Article. 135 - Dans les centres lotis réservés à l’habitat évolutif les demandes de concessions
provisoires sont adressées au Hakem.
La liste des demandeurs de ces concessions est dressée par une commission composée
comme suit :
Président : Le Hakem,
Membres :
 Le Maire de la Ville concernée ;
 Les chefs des services départementaux ou régionaux des domaines, de l’urbanisme,
du Trésor Public et du Commerce Intérieur ;
 Deux personnes désignées par le Wali pour leur expérience et leur représentativité.

La liste définitive est transmise au Ministre chargé des Finances.


Article 136 - Les concessions provisoires dans les centres réservés à l’habitat évolutif sont
accordées conformément à la procédure prévue à l’article 126 du présent décret.

Article 137 - En zone réservée à l’habitat évolutif, le concessionnaire provisoire pourra


présenter à l’agrément de l’autorité concédante, un acquéreur auquel il sera autorisé à
aliéner les impenses réalisées, à condition que la mise en valeur soit au moins égale au
minimum imposé par le cahier des charges.

Article 138 - Après mise en valeur conforme au plan de lotissement, le concessionnaire


provisoire pourra obtenir une concession définitive du terrain.
Cette mise en valeur et constatée par la commission prévue à l’article 133 du présent décret.
Le constat de mise en valeur peut être demandé à tout moment par le concessionnaire
provisoire.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 679


Il sera fait d’office par l’Administration à l’expiration du délai de cinq ans, sauf prorogation
exceptionnelle d’un an au plus.

Article 139 - Les concessionnaires sont tenus de clôturer les lots, conformément aux
dispositions du cahier des charges dans un délai de deux ans à compter de la date de la
concession.
Pour obtenir la concession définitive, ils doivent mettre leurs lots en valeur dans un délai de
cinq ans à compter de la même date.
Le défaut de mise en valeur dans un délai de cinq ans entraîne la déchéance d’office du
concessionnaire.
Dans ce cas, le pris versé restera acquis au Trésor Public.

Chapitre IX : Dispositions Transitoires

Article. 140- Un arrêté des Ministres chargés des finances, de l’Intérieur et de l’Urbanisme
définira les modalités de mise aux normes des concessions rurales accordées sous le régime
du décret n°2000/089 du 17 juillet 2000 dans les zones urbaines.

Article.141- Pour les demandes de concessions et autres procédures en cours à la date de


signature du présent décret, les dossiers seront transmis sans délai, pour attribution, le cas
échéant, aux autorités compétentes, telles que prévues par les dispositions du présent
décret.

Chapitre X- Dispositions finales

Article 142 - Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent décret
notamment le décret n°2000/089 du 17 juillet 2000.

Article 143 - Le Ministre des Finances, Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Le


Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire sont chargés,
chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent décret qui sera publié au Journal
Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 680


X. Urbanisme

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 681


1. Loi n°2008.07 du 17 mars 2008 portant Code de l’Urbanisme

Titre I: DISPOSITIONS GENERALES

Chapitre 1er - Objet

Article Premier: Le présent Code a pour objet de définir les règles applicables en matière
d’urbanisme et d’aménagement urbain.

Les dispositions du présent code sont applicables à l’ensemble des agglomérations urbaines
dont la taille démographique est fixée par décret, pris en conseil des Ministres, sur
proposition du Ministre chargé de l’urbanisme. Toutefois, en ce qui concerne, les autres
agglomérations, des dispositions spécifiques seront définies par voies réglementaires.

Article 2: L’urbanisme a pour objet l’aménagement prévisionnel et progressif des


agglomérations dans le cadre de la politique de développement économique et social
d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement. Il tend notamment, par
l’utilisation rationnelle du sol, à la création d’un cadre de vie propice au développement
harmonieux du territoire sur les plans physique, économique, culturel et social.

Chapitre 2-Définitions

Article 3: Au sens du présent code, on entend par:

1. Règlement Général d’Urbanisme (RGU): l’ensemble des règles qui déterminent les
conditions d’utilisation des sols. Il s’agit des règles minimales qui s’appliquent lorsqu’une
commune n’est pas dotée d’un plan Local d’Urbanisme ou d’un plan d’Aménagement de
travail.

2. Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) : l’instrument de planification à


moyen et long terme qui fixe les orientations de développement des agglomérations
urbaines.

3. Plan Local d’Urbanisme (PLU): un document de planification qui fixe dans le cadre des
orientations du (SDAU) les règles générales et les servitudes d’utilisation des agglomérations
urbaines ; à la différence des Plans d’Occupation des Sols (POS) ce plan prend en compte le
souci d’un développement durable en intégrant les projets de développement économiques
de la commune.

4. Plan d’Aménagement de Détail : cadre dans lequel est opérée toute opération de division
parcellaire. Il comporte un plan et un règlement d’urbanisme ainsi que le programme de
viabilisation et d’équipements.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 682


5. Convention : contrat par lequel l’Etat ou la commune, peut confier l’aménagement ou la
viabilisation d’une zone à une structure publique ou privée. Il définit les obligations des
parties, les dispositions générales, techniques et financières.

6. Aménageur : personne physique ou morale, opérant à titre privé ou par convention avec
l’Etat ou la commune pour réaliser des travaux liés au sol.

7. Droit de Préemption : le droit reconnu à l’Etat ou aux collectivités locales d’acquérir, en


cas d’aliénation la propriété d’un ou de plusieurs immeubles, ou de droits réels immobiliers,
par préférence à tout autre acquéreur.

8. Permis de construire (PC) : document délivré par l’autorité administrative autorisant la


réalisation des travaux de construction.

9. Déclaration des travaux : une autorisation administrative préalable, obligatoire pour tous
travaux qui ont été exemptés du Permis de construire et qui font l’objet d’une procédure de
contrôle allégée pour assurer de la conformité avec les règles d’occupation et d’utilisation
des sols.

10. Permis de démolir : une autorisation administrative qui doit être obtenue préalablement
à la démolition partielle ou totale de tout bâtiment. Il doit être obtenu indépendamment et
avant toute demande de permis de construire.

11. Certificat d’Urbanisme : un document administratif qui indique les règles d’urbanisme,
les limitations administratives au droit de propriété et le régime des taxes et participations
d’urbanismes applicables à un terrain donné ainsi que l’état des équipements publics
existants ou prévus.

12. Lotissement : l’opération ayant pour effet la division en lots d’une partie du patrimoine
foncier de l’Etat en vue de créer des parcelles à usage d’habitation et/ou des activités
connexes.

13. Rénovation Urbaine: l’opération d’aménagement d’anciens centres urbains dégradés, de


quartiers vétustes ou insalubres, de constructions anarchiques, la restauration ou le
rétablissement du caractère initial d’une zone présentant un intérêt d’ordre historique,
esthétique ou culturel.

14. Remembrement Urbain: des opérations d’alignement, de modification de l’assiette de


propriété foncière, de création et de distribution de nouvelles parcelles dans une zone
d’aménagement.

15. Zone d’Aménagement Concertée: une zone à l’intérieur de laquelle un organisme public,
parapublic ou privé ayant reçu délégation de l’Etat, décide d’intervenir pour réaliser ou faire

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 683


réaliser l’aménagement et l’équipement des terrains en vue de les concéder éventuellement
à des utilisateurs publics ou privés dans les conditions fixées par la réglementation en
vigueur.

16. Périmètre d’Intervention Foncière : un périmètre sur lequel l’Etat ou la commune entend
réaliser une opération d’aménagement et sur lequel il peut faire valoir un droit
d’expropriation et/ou de préemption afin de mener à bien son Plan Local d’Urbanisme.

TITRE II : REGLES RELATIVES A L’UTILISATION DU SOL

SOUS-TITRE 1: Documents généraux

Chapitre 1er-Règlement Général d’Urbanisme

Article 4 : Toute construction, modification d’une construction et toute occupation du sol,


dans une commune urbaine ne disposant pas d’un plan local d’urbanisme ou d’un plan
d’aménagement de détail, est soumise au règlement général d’urbanisme prévu par le
présent code et au règlement général de construction.

Article 5: L’Autorité compétente peut refuser tout construction ou modification lorsque:

1° les constructions, par leur situation ou leur dimension, pourraient porter atteinte à la
salubrité ou à la sécurité publique;

2° les ouvrages envisagés sont assujettis à une évaluation environnementale et n’ont pas fait
l’objet d’une faisabilité environnementale;

3° les constructions, par leur localisation, pourraient être exposées à des nuisances graves;

4° les constructions, par localisation, pourraient compromettre la conservation ou la mise en


valeur de sites ou d’immeubles d’intérêt architectural, historique ou paysager;

5° les constructions sont projetées sur des terrains qui ne sont pas desservis par des voies
publiques ou privées ou dont les accès présentent un risque pour la sécurité;

6° les constructions ne disposant pas d’alimentation en eau potable à moins de 250 mètres
ou ne permettant pas la réalisation d’un assainissement individuel ou collectif dans des
conditions de salubrité suffisante;

7° les constructions, par leur situation ou leur importance, imposent la réalisation


d’équipements publics nouveaux ou un surcroît de dépenses des services publics
incompatibles avec les ressources disponibles;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 684


8° les constructions favoriseraient une urbanisation dispersée ou compromettraient les
activités agricoles ou forestières;

9° les constructions portant préjudice à des aires réputées d’intérêt environnemental urbain;

10° les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions (notamment leur
hauteur) ou leur aspect extérieur pourraient porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des
lieux avoisinants.

Toutefois, l’autorité compétente peut de la même manière s’opposer aux travaux dans le
cadre d’une déclaration de travaux ou ne pas les autoriser s’ils ne respectent pas certaines
prescriptions, dans les mêmes cas ou circonstances.

Chapitre 2-Certificat d’Urbanisme

Article 6 : Le Certificat d’Urbanisme est destiné à informer sur les droits de construire
attachés à un terrain, en fonction des dispositions législatives et réglementaires en vigueur
et notamment du règlement général d’urbanisme prévu par le présent code.

La demande de certificat d’urbanisme peut porter soit sur la possibilité de réaliser une
opération déterminée, en indiquant notamment la destination des constructions projetées
et leur surface de plancher nette, soit en général sur la possibilité et les contraintes de
construction applicables sur le terrain concerné, mais sans que ces informations soient
relatives à une opération déterminée.

Dans tous les cas, le certificat d’urbanisme indique les dispositions d’urbanisme et les
limitations administratives au droit de propriété et le régime des taxes et participations
d’urbanisme applicables à un terrain, ainsi que l’état des équipements publics existants ou
dont la mise en place projetée est décidée et approuvée pour ce terrain.

Le certificat d’urbanisme peut être positif ou négatif. Il est positif lorsqu’aucune règle ne
s’oppose à la constructibilité du terrain ou à la réalisation de l’opération projetée, y compris
la faisabilité environnementale ou lorsque cette constructibilité ou cette opération est
possible sous réserve du respect de certaines conditions qui sont alors précisées par le
certificat. Il est négatif dans les cas contraires.

Lorsque, du fait de la localisation du terrain, toute demande d’autorisation de construction


pourrait être refusée, un certificat d’urbanisme négatif doit être délivré.

Article 7: L’instruction et la délivrance du certificat d’urbanisme sont assurées par l’autorité


administrative compétente en consultation avec le maire de la commune concernée.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 685


Article 8: La demande de certificat d’urbanisme est déposée contre récépissé ou adressée en
recommandé avec accusé de réception à la mairie, en trois exemplaires, par le demandeur.
Elle précise l’identité du demandeur, celle du propriétaire si elle est différente, l’adresse et la
superficie du terrain, ainsi que l’objet de la demande.

La demande est accompagnée d’un plan du terrain précisant sa localisation. Lorsque la


demande porte sur une opération déterminée, elle en décrit succinctement l’objet
(destination et nature des constructions projetées et surface de plancher nette).

Le modèle-type de formulaire de demande de certificat d’urbanisme est défini par décision


du ministre chargé de l’urbanisme.

Article 9: Le délai d’Instruction de la demande de certificat d’urbanisme est d’un mois. Ce


délai ne commence à couvrir qu’à compter de la date du dépôt d’un dossier complet, et dans
le cas contraire le demandeur est invité à compléter son dossier dans les dix jours du dépôt
de sa demande. Ce délai peut être prorogé, de quinze jours au plus, par décision motivée de
l’autorité chargée de l’instruction.

Le certificat d’urbanisme positif ne peut être délivré qu’en vertu d’un arrêté de l’autorité
compétente.

Article 10: Le Maire transmet la demande de certificat d’urbanisme à l’autorité


administrative compétente dans la semaine suivant son dépôt à la mairie. L’autorité
concernée requiert les visas des services et organismes concernés par le projet et assure
l’instruction de la demande de certificat en étroite coordination avec le maire et les services
de la commune concernée.

Article 11: La liste des services et organismes concernés visés à l’article précédent est établie
par arrêté du Ministre chargé de l’urbanisme. Cet arrêté détermine également ceux des
services ou organismes concernés dont l’avis conforme est exigé pour la délivrance du
certificat d’urbanisme et ceux dont l’avis présente un caractère consultatif.

Article 12: Le certificat d’urbanisme, positif ou négatif, est affiché à la mairie et au siège de
l’administration régionale concernée pendant deux mois. Il est notifié au demandeur.

Article 13: Le certificat d’urbanisme positif demeure valable pendant une durée d’un an.
Cette durée peut être prorogée, par période d’une année supplémentaire, sur demande
formulée un mois au moins avant l’expiration du délai de validité du certificat en cours, à
condition que les règles au vu desquelles il a été accordé n’aient pas évolué entre-temps.

Pendant la durée de validité du certificat d’urbanisme positif, toute demande de


construction compatible avec les dispositions de certificat doit être autorisée.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 686


Chapitre 3-Surfaces des constructions

Article 14: La surface de construction est la superficie de terrain bâti. Le Coefficient


d’Occupation des Sols (COS) est le rapport entre la surface bâtie et la superficie du terrain.

Article 15: Le coefficient d’Utilisation Foncière (CUF) détermine le rapport de la surface de


plancher nette de construction sur la superficie de la parcelle de terrain à bâtir.

Article 16: La surface de plancher nette d’une construction est égale à la somme des
surfaces des planchers de chaque niveau de la construction, calculée en incluant la largeur
des murs, après déduction des surfaces des planchers:

- Des combles et sous-sols non aménageables,

- Des toitures, terrasses, balcons, patios non couverts et équivalents,

- Des garages ou bâtiments aménagés pour le stationnement des véhicules.

SOUS-TITRE 2: Documents d’urbanisme

Article 17: On entend par documents d’urbanisme les schémas directeurs d’aménagement
et d’urbanisme, les plans locaux d’urbanisme et les plans d’aménagement de détail.

Chapitre 4-Schémas Directeurs d’Aménagements et d’urbanisme

Article 18: Le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme fixe, pour une période de
10 à 20 ans, les orientations de développement et d’aménagement d’une agglomération
urbaine pouvant compter une ou plusieurs communes regroupées ou non dans un
établissement public de coopération internationale.

Le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme:

1. délimite le périmètre urbain à l’horizon de 10 ans à 20 ans,

2. indique les zones préférentielles d’extension,

3. définit le tracé des infrastructures de réseaux et de transports,

4. définit la localisation des équipements publics structurant l’agglomération,

5. indique la vocation des différentes zones:

- zones urbaines ou à urbaniser à usage d’habitat, de commerce, d’activité, d’équipement ou


d’espace vert, en précisant les secteurs à restructurer, à rénover ou à sauvegarder,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 687


- servitudes de protection des ressources en eau,

- zones agricoles et espaces naturels inconstructibles,

- sites d’intérêt environnemental, historique ou archéologique à protéger ou à mettre en


valeur.

Le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme définit les différentes phases et le


calendrier de leur mise en œuvre en précisant les actions d’ordre technique, juridique et
institutionnel à mener.

Article 19: Le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme se compose:

- D’un rapport de présentation, qui expose (1) le diagnostic applicable à l’agglomération en


matière de démographie, d’économie, d’environnement, d’équipements et services,
d’habitat et de déplacements urbains, de zones agricoles urbaines et périurbaines ainsi que
(2) le projet de développement de l’agglomération, et notamment les secteurs à aménager
ou à restructurer en priorité ;

- De cartes indicatives, qui représentent dans leur état actuel et selon les prévisions à moyen
et/ou à long terme le périmètre à urbaniser, la destination générale des sols ainsi que le
tracé des principales infrastructures et grands équipements.

Le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme peut également compter tout autre


élément utile et justifié par son objet.

Article 20: La décision d’établir un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme est


initiée par le ministre chargé de l’urbanisme, après consultation du Ministre chargé des
collectivités locales ou à la demande de celui-ci ou de celle du ou des maires concernés.

Article 21: Le projet de schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme est élaboré sous la
responsabilité et l’autorité du ministre chargé de l’urbanisme en collaboration avec la ou les
communes concernées et, le cas échéant, les gestionnaires de réseaux concernés, et avec la
participation des autres personnes publiques concernées.

Après son élaboration, le projet de schéma est transmis pour avis aux personnes publiques
et gestionnaires de réseaux qui ont été associés à sa préparation. Ceux-ci disposent d’un
délai de deux mois pour faire part de leurs observations éventuelles. Le Ministre chargé de
l’Urbanisme prend en compte les observations qui s’avéreraient suffisamment argumentées.

Article 22: Le projet de schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme est alors soumis à
une enquête publique dans les conditions suivantes:

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 688


- Le ministre désigne le commissaire-enquêteur par arrêté dans lequel sont précisées les
principales caractéristiques de l’enquête publique (notamment date d’ouverture, durée
comprise entre un et deux mois, modalités de consultation des projets de documents et de
formulation d’observations);

- Le commissaire-enquêteur consigne les observations du public dans un registre tenu à la


disposition de tous ; il établit un rapport motivé relatant les principaux éléments de
l’enquête et accompagné de son avis ; ce rapport est transmis dès l’achèvement par le
commissaire-enquêteur au ministre chargé de l’urbanisme;

- Le rapport et l’avis du commissaire-enquêteur au ministre chargé de l’urbanisme;

- Le rapport et l’avis du commissaire-enquêteur sont tenus à la disposition du public au siège


du ministère chargé de l’urbanisme, ainsi que dans la ou les mairies et administrations
régionales concernées jusqu’à l’approbation du schéma directeur d’aménagement et
l’urbanisme.

Article 23: Le projet de schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme, s’il a été modifié
pour tenir compte de l’enquête publique, est transmis pour avis par le ministre chargé de
l’urbanisme aux maires de la ou des communes concernées, ainsi qu’aux personnes
publiques et gestionnaires de réseaux associés à son élaboration. Ces avis doivent, le cas
échéant, être transmis dans un délai ne dépassant pas deux mois. Passé ce délai, ces avis
sont réputés favorables.

Le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme est approuvé par décret pris en Conseil
des Ministres sur proposition du ministre chargé de l’urbanisme.

Le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme approuvé est tenu à la disposition du


public au siège du ministre, ainsi que dans la ou les maire(s) et administrations régionales
concernées.

Article 24: la modification du schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme consiste à


introduire des changements qui ne doivent affecter de manière significative (c’est à dire
dans une proportion inferieure à 10%):

- Ni le périmètre urbain à moyen ou long terme;

- Ni les vocations des différentes zones;

- Ni le tracé des grandes infrastructures de réseaux et de transport.

La modification est lancée à l’initiative du ministre chargé de l’urbanisme ou à la demande


du Ministre chargé des Collectivités Locales ou de celle du ou des maires concernés.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 689


La modification est préparée, sous la responsabilité et l’autorité du ministre chargé de
l’urbanisme, en collaboration avec la ou les communes, les gestionnaires de réseaux
concernés par le schéma, ainsi que d’autres personnes publiques concernées.

Les procédures d’approbation du projet de modification sont les mêmes que celles prévues
pour l’approbation du projet de schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme.

Article 25: On entend par révision partielle ou totale du schéma directeur d’aménagement
et d’urbanisme, tout changement apporté à ce schéma qui ne se limite pas à la simple
modification telle que définie au premier paragraphe de l’article 24 ci-dessus.

Les procédures d’élaboration et d’approbation du projet de révision du schéma directeur


sont les mêmes que celles prévues pour l’élaboration et l’approbation du projet de schéma
directeur d’aménagement et d’urbanisme; Toutefois:

- Le rapport de présentation se limite à exposer des éléments nouveaux ou de nature à


justifier le projet de révision; et

- L’enquête publique prévue à l’article 22 peut être ramenée à une durée maximale d’un
mois.

Article 26 : Le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme est opposable à toutes les


personnes publiques.

Chapitre 5-Plans Locaux d’Urbanisme

Article 27: Le plan local d’urbanisme fixe, conformément aux orientations du schéma
directeur d’aménagement et d’urbanisme lorsqu’il existe, les règles applicables en matière
d’utilisation des sols sur tout ou partie du territoire de la commune urbaine. Lorsque le plan
local d’urbanisme d’une commune n’est applicable qu’à une partie du territoire de celle-ci,
le règlement général d’urbanisme visé au chapitre 1er du titre II du présent code est
applicable sur le reste de son territoire.

Article 28: Dans les communes disposant d’un plan local d’urbanisme les opérations
d’aménagement, travaux et occupations du sol, ne doivent être autorisés que lorsqu’ils sont
conformes aux dispositions de ce plan.

Article 29: Le plan local d’urbanisme se compose:

- D’un règlement, qui comporte les règles fixées en matière de construction et d’utilisation
des sols,

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 690


- D’une ou plusieurs pièces graphiques (plans), qui délimitent notamment sous forme de
zone le territoire de la commune couvert par le PLU,

- D’un rapport de présentation qui n’est pas opposable aux administrés et ne peut être
invoqué par eux, ni dans leurs rapports avec l’administration ni dans leurs rapports avec des
tiers.

Le Plan Local d’Urbanisme peut également compter d’autres documents tels que des
annexes. Le plan local d’urbanisme est opposable à toutes les personnes publiques et
privées.

Article 30: Le plan local d’urbanisme doit obligatoirement:

1° délimiter les zones urbaines ou à urbaniser, sur lesquelles des constructions nouvelles
peuvent être édifiées ou des modifications de constructions existantes être réalisées, les
zones non urbanisables et les zones d’agricultures urbaines ou périurbaines;

2° délimiter la vocation des zones urbaines ou à urbaniser en tenant compte de la qualité


des sols et de la réalité des besoins ainsi que des activités dominantes qui peuvent y être
exercées;

3° fixer les réserves pour les équipements ou infrastructures publics et les espaces publics;

4° déterminer les alignements à respecter le long des espaces et des voies publics;

5° déterminer les plans de servitude d’utilité publique (servitudes hertziennes, de passage,


de conduite d’eaux et lignes électriques …).

6° identifier les monuments ou secteurs d’intérêt historique ou architectural particulier, ainsi


que les sites ou paysages à protéger, et définir le cas échéant les règles propres à cette
protection conformément aux lois et règlements en vigueur;

7° délimiter les secteurs urbains à restructurer;

8° préciser le tracé et les caractéristiques des voies de circulation à conserver, à modifier ou


à créer notamment la largeur.

Les éléments prévus ci-dessus doivent figurer dans les pièces graphiques du PLU. En plus des
éléments prévus le PLU doit également:

1° déterminer les règles concernant l’aspect extérieur des constructions, leurs dimensions et
l’aménagement de leurs abords;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 691


2° fixer pour chaque zone, un ou des coefficients d’occupation des sols qui déterminent la
densité des constructions admises;

3° déterminer les obligations en matière de construction d’emplacement de stationnement


imposées pour toute construction nouvelle ou pour certaines modifications de constructions
existantes;

4° déterminer le niveau minimal d’équipement obligatoire applicable aux nouvelles


constructions ou extensions de constructions existantes, notamment en matière de réseaux
ou d’installations d’eau potable, d’assainissement ou d’électricité;

5° indiquer la superficie minimale des parcelles constructibles.

Article 31: Outre les éléments obligatoires, le plan local d’urbanisme peut contenir toutes
règles liées à l’utilisation des sols et aux constructions qui sont jugées utiles et justifiées par
l’intérêt général de l’urbanisme communal et intercommunal.

Article 32: La décision d’établir un plan local d’urbanisme est initiée par le Ministre chargé
de l’urbanisme, après consultation du Ministre chargé des Collectivités Locales ou à la
demande de celui-ci ou de celle du maire concerné.

Article 33: Le projet de plan local d’urbanisme est élaboré sous la responsabilité et l’autorité
du ministre chargé de l’urbanisme, en collaboration avec le Ministre chargé de la
décentralisation et de l’aménagement du territoire et les services de la commune concernée
et, le cas échéant, les gestionnaires de réseaux concernés, et avec l’assistance des autres
personnes publiques concernées.

Le projet de plan local d’urbanisme doit comporter:

- Un rapport de préparation qui expose les principales orientations de la politique de


développement et de planification urbaine de la commune, sur la base d’un diagnostic de la
situation actuelle et des perspectives en matière de démographie, d’économie, d’habitat, de
services et d’équipements;

- Un règlement d’urbanisme;

- Les documents graphiques (plans);

- Les annexes éventuelles;

- Les avis recueillis.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 692


Une décision du ministre chargé de l’urbanisme détermine la forme de présentation de ces
documents.

Le projet de plan local d’urbanisme est transmis, pour avis, à la commune ainsi qu’aux
personnes publiques et aux gestionnaires de réseaux qui ont été associés à sa préparation.
Ceux-ci disposent d’un délai de deux mois pour faire part de leurs observations éventuelles.
Le Ministre chargé de l’urbanisme prend en compte les observations qui lui paraissent
appropriées.

Article 34: Le projet de plan local d’urbanisme est alors soumis à enquête publique dans les
conditions suivantes:

- Le Ministre chargé de l’urbanisme désigne, par arrêté, le commissaire enquêteur et précise


les principales caractéristiques de l’enquête publique (notamment date d’ouverture, durée
comprise entre un et deux mois, modalités de consultation des projets de documents et de
formulation d’observations);

- Le commissaire enquêteur consigne les observations du public dans un registre tenu à la


disposition de tous ; il établit un rapport motivé relevant les principaux éléments de
l’enquête et accompagné de son avis, qu’il transmet au ministre chargé de l’urbanisme ainsi
qu’au maire de la commune concernée;

- Le rapport et l’avis du commissaire-enquêteur sont tenus à la disposition du public au siège


du ministère et à la mairie jusqu’à l’approbation du plan local d’urbanisme.

Article 35: Le projet de plan local d’urbanisme, s’il a été modifié pour tenir compte de
l’enquêteur public, est transmis, pour avis motivé, par le ministre chargé de l’urbanisme, au
maire de la commune concernée et, le cas échéant, aux personnes publiques et
gestionnaires de réseaux associés à sa préparation.

Le plan local d’urbanisme est approuvé par décret pris en Conseil des ministres sur
proposition du ministre chargé de l’urbanisme.

Article 36: La modification du plan local d’urbanisme consiste à introduire des changements
mineurs qui n’affectent pas:

- Le classement en zones;

- Le profil environnemental de la commune concernée;

- Les emplacements réservés aux infrastructures et équipements publics;

- Les espaces verts, de loisir et les espaces protégés.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 693


La modification est initiée par le ministre chargé de l’urbanisme ou à la demande du ministre
chargé des collectivités locales.

Elle est préparée, sous la responsabilité et l’autorité du ministre chargé de l’urbanisme, en


collaboration avec les services de la ou des communes, ainsi que les gestionnaires de
réseaux concernés par le plan, avec la participation des autres personnes publiques
concernées.

Le projet de modification du plan local d’urbanisme est approuvé, dans les mêmes
conditions que celles prévues pour son approbation.

Article 37: La révision de tout ou partie du plan local d’urbanisme consiste dans tout
changement apporté à ce plan et qui ne se limite pas à une simple modification, telle que
définie à l’article 36 ci-dessus.

La révision est opérée dans les mêmes formes et conditions que celles prévue pour
l’élaboration et l’approbation du plan local d’urbanisme; toutefois:

- Le rapport de présentation se limite à exposer des éléments nouveaux ou de nature à


justifier le projet de révision et;

- L’enquête publique prévue à l’article 34 peut être ramenée à une durée maximale d’un
mois.

Chapitre 6 – Plans d’Aménagement de Détail et Conventions d’Aménagement

Section 1-Plans d’Aménagement de Détail

Article 38: Le plan d’aménagement de détail (PAD) est le cadre dans lequel est opérée toute
opération de division parcellaire. Toute opération de division parcelle de plus de dix lots qui
s’accompagne de la création de voies et réseaux ainsi que d’espaces destinés à être
incorporés dans le domaine public doit être opérée dans le cadre d’un plan d’aménagement
de détail.

Le plan d’aménagement de détail comporte un plan et un plan et un règlement d’urbanisme


ainsi que le programme de viabilisation et d’équipements.

Le plan d’aménagement doit indiquer obligatoirement, sous forme graphique:

o Les emprises des voies et réseaux, des espaces et des équipements publics ainsi que
des espaces d’intérêt pour l’Environnement;
o Les îlots constructibles et leur vocation;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 694


o Le découpage parcellaire, avec indication des numéros de parcelles lorsque la zone a
été lotie auparavant en tout ou partie;
o La taille minimale des parcelles;
o L’emprise des constructions;
o La distance des constructions par rapport aux voies publiques bordant la parcelle;
o La distance des constructions par rapport aux limites séparatives avec les parcelles
voisines;
o La distance des constructions par rapport aux autres constructions sur la parcelle;
o Les plantations à réaliser ou à maintenir sur la parcelle ;
o Les éléments ci-dessous doivent également figurer dans le dossier du PAD;
o La hauteur maximale des constructions;
o Les conditions de réalisation d’un assainissement conformément à la réglementation
en vigueur;
o Les obligations en matière de stationnement des véhicules;
o L’aspect extérieur des constructions;
o Le coefficient d’occupation des sols ainsi que la surface totale nette de plancher
constructible pour chaque îlot ou pour chaque type de bâtiment.

Le programme de viabilisation et d’équipements publics comporte les infrastructures de


voies, de réseaux d’eau et d’électricité, d’assainissement ainsi que les équipements
généraux, notamment écoles, dispensaires et stations de transports collectifs.

Article 39: Le plan d’aménagement de détail doit respecter les orientations du schéma
directeur d’aménagement et d’urbanisme.

Lorsque la commune est dotée d’un plan local d’urbanisme, les dispositions du plan
d’aménagement de détail se conforment à celles du plan local d’urbanisme pour la ou les
zones concernées.

Le plan d’aménagement de détail est opposable à toutes les personnes publiques et privées,
pour l’exécution de tous travaux, installations, constructions ou pour toutes utilisations du
sol.

Article 40: La décision d’établir un plan d’aménagement de détail est initiée par le ministre
chargé de l’urbanisme, après consultation du ministre chargé des collectivités locales ou à la
demande de celui-ci ou de celle du maire concerné.

Article 41: Le projet de plan d’aménagement de détail est élaboré sous la responsabilité et
l’autorité du ministre chargé de l’urbanisme, en collaboration avec la commune et, le cas
échéant, les gestionnaires de réseaux concernés, et avec l’assistance des autres collectivités
et personnes publiques intéressées.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 695


Le projet de plan, une fois élaboré, est transmis pour avis aux personnes publiques et
gestionnaires de réseaux concernés ou qui ont été associés à sa préparation. Ceux-ci
disposent d’un délai de deux mois pour faire part de leurs observations éventuelles. Le
ministre chargé de l’urbanisme prend en compte les observations qui lui paraissent
appropriées.

Article 42: Le projet de plan d’aménagement de détail définitif est alors soumis à enquête
publique dans les conditions suivantes:

 Le ministre chargé de l’urbanisme désigne, par arrêté, le commissaire-enquêteur et


précise les principales caractéristiques de l’enquête publique (notamment date
d’ouverture, durée comprise entre un et deux mois, modalités de consultation des
projets de documents et de formulation d’observations);
 Le commissaire-enquêteur consigne les observations du public dans un registre tenu
à la disposition de tous; il établit un rapport motivé relatant les principaux éléments
de l’enquête et accompagné de son avis. Ce rapport est transmis dès l’achèvement
par le commissaire-enquêteur au ministre chargé de l’urbanisme;
 Le rapport et l’avis du commissaire-enquêteur sont tenus à la disposition du public au
siège du ministère et à la mairie jusqu’à l’approbation du plan d’aménagement de
détail.

Article 43: Le projet de plan d’aménagement de détail, s’il a été modifié pour tenir compte
de l’enquête publique, est transmis pour avis motivé, par le ministre chargé de l’urbanisme
au maire de la commune concernée ainsi qu’aux personnes publiques et gestionnaires de
réseaux associés à son élaboration.

Le plan d’aménagement est approuvé par décret pris en conseil des ministres sur
proposition du ministre chargé de l’urbanisme.

Article 44: La modification du plan d’aménagement de détail consiste à introduire des


changements qui n’affectent de manière significative (c’est-à-dire dans une proportion
inférieure à 10%):

 Ni le périmètre opérationnel du plan d’aménagement de détail;


 Ni la destination des sols par type d’usage: habitat social, habitat résidentiel,
activités, équipements et espaces publics.

La modification est initiée par le ministre chargé de l’urbanisme ou à la demande du ministre


chargé des collectivités locales. La modification est préparée, sous la responsabilité et
l’autorité du ministre chargé de l’urbanisme, en collaboration avec la commune et les
gestionnaires de réseaux concernés et, le cas échéant, avec l’assistance des autres
personnes publiques intéressées.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 696


Article 45: La révision de tout ou partie du plan d’aménagement de détail consiste à
introduire tout changement à ce plan et qui ne se limite pas à une simple modification, telle
que définie ci-dessous.

Le plan d’aménagement de détail modifié ou révisé est élaboré et approuvé dans les mêmes
conditions que celles prévues pour son élaboration et son approbation. Toutefois pour la
révision l’enquête publique prévue à l’article 42, ci-dessus, peut être ramenée à une durée
maximale d’un mois.

Article 46: Par dérogation aux dispositions du chapitre 1er Titre V ci-dessous du présent
code, la délivrance de permis de construire dans une zone couverte par un plan
d’aménagement de détail est dispensée des consultations ou avis préalables des
administrations, services ou gestionnaires de réseaux ayant été associés à l’élaboration du
plan.

Article 47: La clôture de toutes les opérations d’aménagement liées au plan d’aménagement
de détail est prononcée par arrêté du ministre chargé de l’urbanisme lorsque l’ensemble du
programme de viabilisation et le cas échéant d’équipements généraux est réalisé et lorsque
tous les lots équipés ont été cédés sur avis conforme de l’autorité compétente. Le prononcé
de la clôture par le ministre met fin de plein droit à la convention passée avec l’aménageur
sans préjudice des responsabilités éventuelles nées entre les parties en application de la
convention.

Si la commune concernée se dote d’un plan local d’urbanisme après l’adoption d’un plan
d’aménagement de détail, ce plan d’aménagement de détail doit être pris en compte. Le
plan d’aménagement de détail demeure en vigueur et ses dispositions sont opposables en
l’absence de plan local d’urbanisme.

Section 2-Conventions d’Aménagement

Article 48: L’Etat ou la commune peut confier par convention l’aménagement d’une zone à
une structure publique ou privée en vue de réaliser des opérations liées à la promotion
foncière et immobilière (Habitat économique et social), réalisation d’équipements et
d’infrastructures à usage commercial, industriel, touristique.

Pour les besoins d’une opération d’aménagement, l’Etat ou la commune peut céder à
l’aménageur les terrains nécessaires. Le transfert de priorité n’est effectif qu’une fois que
l’aménageur a réalisé la totalité du programme d’aménagement et d’équipement.

Article 49: La convention d’aménagement doit préciser le programme d’aménagement, et, le


cas échéant, celui des équipements généraux à réaliser par l’aménageur conformément aux
dispositions du plan d’aménagement de détail. La convention fixe également les conditions
de partage du bénéfice entre l’aménageur et les personnes publiques signataires dans les
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 697
cas d’opérations commerciales, ou de partage des coûts, lorsqu’il s’agit d’opérations à
caractère social.

La convention précise également les équipements et éléments de viabilité (voies, espaces


publics et réseaux notamment) qui seront intégrés dans le domaine public de la commune à
l’issus de l’opération.

Article 50: Lorsque l’aménagement s’opère sur des terrains appartenant à l’Etat ou à une
commune et qui ont été cédés à l’aménageur, la convention doit préciser les conditions dans
lesquelles la cession définitive desdits terrains est prononcée en faveur de ce dernier.

Article 51: Lorsque des îlots du plan d’aménagement de détail n’ont pas été lotis au
préalable, l’aménageur est dispensé de demander des autorisations de lotir pour procéder
au découpage parcellaire en conformité aux prescriptions du règlement d’aménagement.

Article 52: L’autorité compétente peut, en cas de besoin, déléguer son droit de préemption
à l’aménageur, si la réalisation du programme d’aménagement le nécessite.

TITRE III: Opérations d’aménagement et outils d’intervention

Article 53: Les opérations d’aménagement peuvent prendre la forme:

De lotissement;
De rénovation urbaine;
De remembrement;
D’aménagement concerté.

Chapitre 1: le lotissement

Article 54: Les lotissements peuvent être entrepris:

 Soit en vue de la création de parcelles à bâtir à usage d’habitation, de commerce,


d’industrie, d’artisanat ou de tourisme
 Soit en vue de la création de jardin, zones vertes ou de culture maraîchère.

Dans ce dernier cas, ne pourra être autorisée que la construction de locaux nécessaires à
l’exploitation de ces zones.

Article 55: La décision d’un lotissement est prise par le Ministre chargé de l’urbanisme. Le
lotissement doit être conforme aux plans d’urbanisme. Des travaux d’aménagement et de
viabilisation doivent être obligatoirement entrepris avant toute implantation et distribution
de lots sauf dans le cas d’urgence ou d’exception.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 698


Des dispositions réglementaires préciseront les modalités de préparation, d’approbation et
d’implantation des lotissements. Le lotissement peut être entrepris par une tierce personne,
dans le cadre d’une concession d’une partie du domaine privé de l’Etat. Dans ce cas, le
lotissement intervient après une autorisation du Ministre chargé de l’urbanisme.

Article 56: Les lotissements doivent présenter des caractéristiques différentes suivant leur
destination.

Article 57: Le niveau d’équipement et les prescriptions particulières à chaque type de


lotissement sont fixés par arrêté du Ministre chargé de l’urbanisme.

Chapitre 2: la rénovation urbaine

Article 58: La rénovation urbaine est l’opération d’aménagement d’anciens centres urbains
dégradés, de quartiers vétustes ou insalubres, de constructions anarchiques ; la restauration
ou le rétablissement du caractère initial d’une zone présentant un intérêt d’ordre historique,
esthétique ou culturel. Elle obéit aux dispositions prévues par la législation sur la
préservation des immeubles et sites à caractère historique et culturel. Son but est de leur
restituer une structure et une architecture répondant aux critères d’hygiène, de salubrité et
d’esthétique et d’assurer une utilisation et une organisation plus rationnelle de l’espace.

Article 59: Les opérations de rénovation urbaine comprennent:

 L’acquisition éventuelle des immeubles compris dans le périmètre à rénover, les


démolitions nécessaires et la mise en état du sol, la restauration d’immeuble,
l’édification de nouvelles constructions, l’aménagement des espaces nécessaires à la
voirie et aux équipements collectifs, l’attribution des terrains aux constructeurs;
 Le relogement éventuel et, ou, l’indemnisation des anciens propriétaires ou
locataires.

Article 60: L’Opération de rénovation est réalisée conformément aux prescriptions du Plan
d’Aménagement de Détails. Elle fait l’objet d’un plan de rénovation dans les conditions
fixées par la réglementation en matière d’urbanisme. Elle peut être réalisée dans le cadre
d’une zone d’aménagement concerté.

Article 61: La décision de l’opération de rénovation est prise par le Ministre chargé de
l’Urbanisme. L’Etat peut soit procéder lui-même à la rénovation soit en confier la réalisation
totale ou partielle à une collectivité publique ou à un organisme public ou privé
spécialement désigné à cet effet.

Article 62: Pendant la période d’élaboration des plans de rénovation, les mesures de
sauvegarde suivantes peuvent être instituées dans les zones à rénover:

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 699


 Soumission des transactions immobilières à une autorisation délivrée par
l’administration compétente;
 Possibilité de surseoir à statuer sur les demandes d’autorisations de construire;
 Soumission à autorisation administrative préalable de tous les travaux publics et
privés.

Ces mesures de sauvegarde ne sont valables que pour une durée de trois ans à compter de
la publication au Journal Officiel de l’acte les instituant. Toutefois, cette durée est
susceptible d’une prolongation de deux périodes consécutives de six mois.

Article 63: Les personnes qui ne peuvent ou n’acceptent pas de participer à l’opération de
rénovation sont expropriées. Cette expropriation interviendra dans les modalités et
conditions prévues par la législation en vigueur.

Chapitre 3: le remembrement urbain

Article 64: Le remembrement peut être prescrit, en cas de restauration, d’un domaine
foncier pour la réalisation d’un lotissement, d’une zone de rénovation ou d’aménagement
concerné.

Article 65: La décision de remembrement est prise par le Ministre chargé de l’urbanisme. Les
opérations de remembrement peuvent être entreprises par les services compétents de
l’administration ou confiées à toute autre structure publique ou privée désignée à cet effet.

Article 66: Pendant la période d’élaboration des plans de remembrement, aucune


modification ou transaction ne peut être effectuée sur les terrains situés dans la zone à
remembrer sans l’accord préalable écrit de l’autorité administrative compétente.

Des dispositions réglementaires préciseront les conditions du remembrement.

Chapitre 4: zone d’aménagement concerté:

Article 67: L’Etat ou la commune, ou toute autre structure désignée à cet effet, pourra
entreprendre, dans les limites d’un périmètre d’intervention foncière (PIF), un programme
d’aménagement concerté. Les limites du (PIF) sont définies par décret pris en conseil des
ministres sur proposition du ministre chargé de l’Urbanisme.

Article 68: Dans le cas ou la zone d’aménagement concerté n’a pas été prévue par le Plan
Local d’Urbanisme, elle est instituée par décret.

Article 69: Lorsqu’un plan local d’urbanisme a été approuvé, les zones d’aménagement ne
peuvent être créées qu’à l’intérieur de zones urbaines ou des zones d’urbanisation future
délimitées par le plan local d’urbanisme.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 700


Article 70: Toute création de zone d’aménagement concerté, par l’autorité administrative,
doit être précédée de la mise à disposition du public, pendant un délai de deux mois, du
dossier de création.

Article 71: A compter de la publication de l’acte créant une zone d’aménagement concerté,
les propriétaires de terrains compris dans cette zone peuvent mettre en demeure la
personne morale chargée de l’opération ou celle qui a pris l’initiative de la création de la
zone de procéder à l’acquisition de leurs terrains dans les conditions et détails fixés par la
loi. Des dispositions réglementaires préciseront les conditions de création de la zone
d’aménagement concerté.

TITRE IV: PREEMPTION

Article 72: Dans le cadre de l’exécution d’un Plan Local d’Urbanisme un droit de préemption
et/ou d’expropriation peut être instauré à l’intérieur des limites d’un PIF.

Article 73: Dans les communes dotées d’un plan local d’urbanisme, le ministre chargé de
l’urbanisme peut, le cas échéant à la demande motivée du maire, préciser par arrêté le
périmètre sur lequel le droit de préemption peut être exercé. Cet arrêté précise si celui-ci est
exercé par l’Etat ou par la commune. Les communes qui font partie d’une communauté
urbaine peuvent, en accord avec cette communauté, lui déléguer tout ou partie des
compétences qui leur sont attribuées par les dispositions du présent chapitre.

Les droits de préemption urbains institués par l’Etat sont notifiés aux personnes chargées du
lotissement ou de l’aménagement de la zone concernée et affichés au siège du ministère et
à la mairie pendant un délai d’un mois.

Article 74: Dans les zones de préemption, toute cession est subordonnée, sous peine de
nullité, à la transmission préalable, par le cédant ou son mandataire, au titulaire du droit de
préemption, d’une déclaration d’intention d’aliéner.

La déclaration d’intention d’aliéner, déposée contre récépissé ou adressée en recommandé


avec accuse de réception à la mairie en trois exemplaires, doit contenir les informations
suivantes:

- Si le propriétaire est une personne physique : son nom, prénom et adresse;

- Si le propriétaire est une personne morale: la dénomination et l’adresse du siège social;

- Si le bien est en indivision: le nom des Co-indivisaires;

- La désignation du bien: sa localisation, le type de bien, sa superficie s’il s’agit d’un terrain;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 701


- L’usage du bien;

- Les conditions de vente du bien;

- Le prix;

- Les modalités de paiement (paiement en nature, rente viagère, etc.)

- Les charges imposées à l’acquéreur en sus du prix;

- Le nom, Prénom, qualité et profession de l’acquéreur;

- La destination envisagée du bien.

Article 75: Le titulaire du droit de préemption doit se prononcer sur l’acquisition du ou des
biens concernés dans un délai de deux mois à compter de la réception de la déclaration
d’intention d’aliéner. Toutefois, s’il estime que le prix de la transaction est exagéré par
rapport au prix du marché, le prix d’acquisition est fixé, à sa demande, comme en matière
d’expropriation pour cause d’utilité publique. Le silence gardé par le titulaire du droit de
préemption jusqu’à l’expiration du délai de deux mois visé ci-dessus vaut renonciation à
l’exercice du droit de préemption.

Article 76: Le titulaire du droit de préemption peut notifier au propriétaire:

a) Soit sa décision de renoncer à l’exercice du droit de préemption;

b) Soit sa décision d’acquérir aux prix et conditions proposées.

Article 77: En cas de décision du titulaire d’exercer son droit de préemption, un acte de
vente est dressé devant notaire dans un délai de trois mois pour constater le transfert de
propriété au prix et aux conditions indiqués dans la déclaration d’intention d’aliéner par le
propriétaire ou, le cas le échéant, aux prix et conditions fixés par les juridiques compétents
en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Article 78: La cession, dans le ou les zones de préemption, de tout terrain, bâtiment ou
partie de bâtiment est soumise au droit de préemption lorsque celui-ci est institué.

Le Ministre chargé de l’urbanisme peut étendre le droit de préemption à:

Tout logement situé dans les copropriétés;


Tous droits sociaux donnant vocation à l’attribution en société ou en jouissance d’un
immeuble ou d’une partie d’immeuble, bâti ou non bâti ;
Tous droits indivis consentis à l’un des Co-indivisaires.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 702


Article 79: Le droit de préemption ne peut être exercé, sous peine de nullité, qu’en vue de la
réalisation, dans l’intérêt général:

 D’équipements ou d’infrastructures publiques;


 D’un espace public;
 D’une opération d’aménagement;
 De logements sociaux;
 D’opérations de préservation du patrimoine ou de l’environnement.

Article 80: Si dans un délai de trois ans, l’objectif pour lequel le bien avait été préempté n’a
pas été réalisé, le vendeur peut demander la restitution du bien préempté.

TITRE V: REGLES RELATIVES A LA CONSTRUCTION

Chapitre 1er – Permis de construire

Article 81: Un permis de construire doit être obtenu préalablement à la réalisation de:

- Toute construction en matériaux durables de plus de dix mètres carrés et dont la hauteur
excède 2 mètres, avec ou sans fondation

- Tous Travaux de modification d’une construction existante visée au point précédent, ayant
pour effet d’en changer la destination, l’aspect extérieur ou le volume, ou de créer des
niveaux supplémentaires.

Toutefois l’obtention d’un permis de construire n’est pas nécessaire pour les travaux et les
ouvrages énumérés à l’article 94 ci-dessous.

Article 82: Le permis de construire est instruit et délivré par l’Etat, représenté par le Wali ou
le Hakem.

Article 83: La demande de permis de construire est déposée contre récépissé ou adressée en
recommandé avec accusé de réception à la mairie, en trois exemplaires, par le bénéficiaire
d’un titre foncier ou d’un permis d’occuper.

La demande précise l’identité du demandeur et du propriétaire, la situation et la superficie


du terrain, la nature des travaux projetés et la destination de la construction. Elle est
accompagnée des justificatifs suivants:

Une copie du permis d’occuper ou du titre foncier;


Un plan de situation déterminant l’emplacement de la parcelle dans son quartier et
son orientation;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 703


Un plan de masse côté en trois dimensions, précisant l’implantation des
constructions dans la parcelle et les dimensions de la parcelle ;
Une notice descriptive des travaux précisant la nature, l’aspect et la couleur des
matériaux apparents prévus;
Un projet architectural conforme aux règles de l’art, accompagné d’une étude de
structure pour tous les bâtiments de RDC+1.

Le modèle-type de formulaire de demande de permis de construire est défini par arrêté du


ministre chargé de l’urbanisme.

Un avis de demande de permis de construire est affiché à la mairie et au siège de


l’administration régionale concernée dans les quinze jours de son dépôt. Une décision du
Ministre chargé de l’urbanisme précise les mentions que comporte cet avis.

Article 84: Le délai d’instruction de la demande de permis de construire est de deux mois. Ce
délai ne commence à courir qu’à compter de la date du dépôt d’un dossier complet, et dans
le cas contraire le demandeur est invité à compléter son dossier dans les quinze jours du
dépôt de sa demande. Ce délai peut être prorogé, d’un mois au plus par décision motivée de
l’autorité chargée de l’instruction.

Article 85: Le maire transmet la demande de permis de construire à l’autorité administrative


compétente dans la semaine de son dépôt à la mairie. L’autorité administrative concernée
requiert les visas des services et organismes intéressés par le projet et assure l’instruction de
la demande de permis en étroite coordination avec le maire et les services de la commune
concernée.

Article 86: Dans le cadre de l’instruction de la demande de permis, les visas des services
suivants sont demandés:

 La direction chargée de l’urbanisme et de l’habitat, ou sa représentation locale;


 La direction chargée des domaines, ou sa représentation locale;
 Le maire de la commune concernée.

Les avis conformes motivés du maire de la commune et de la direction chargée de


l’urbanisme et de l’habitat sont exigés pour la délivrance du permis.

Article 87: Le permis de construire doit être accordé si les travaux ou constructions projetés
sont conformes aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, notamment au
plan local d’urbanisme ou au plan d’aménagement de détail dans les communes qui en sont
dotées ou au règlement général d’urbanisme dans les autres communes, ainsi qu’en matière
de construction, d’habitation, de viabilisation des terrains et d’accès aux réseaux. Le permis
de construire peut toutefois être refusé lorsqu’il porte sur un ou plusieurs terrains inclus
dans le champ d’une opération déclarée d’utilité publique.
Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 704
Le permis de construire peut être assorti de prescriptions particulières liées à des obligations
légales ou réglementaires en vigueur, dont le respect s’impose alors au bénéficiaire.

Article 88: Le permis de construire est délivré par arrêté de l’Autorité Administrative
compétente. Cet arrêté est affiché à la mairie et au siège de l’administration territoriale
compétente pendant deux mois. Il est notifié au demandeur. Celui-ci peut commencer
l’exécution des travaux dès réception de la notification.

Le permis de construire constitue un droit réel, attaché au terrain et non à la personne qui
en est titulaire. Son transfert peut donc être demandé par toute personne qui y a intérêt,
pendant sa durée de validité et avec l’accord du titulaire. La demande de transfert est
formulée sur la base des renseignements prévus dans un formulaire-type établi par décision
du ministre chargé de l’urbanisme, et déposée contre récépissé ou adressée en
recommandé avec accusé de réception à la mairie en trois exemplaires. Si la demande est
complète, le transfert est prononcé dans un délai de trois mois par arrêté de l’Autorité
Administrative compétente. L’arrêté transférant le bénéfice du permis est affiché à la mairie
et au siège de l’administration territoriale compétente pendant deux mois.

Article 89: Le permis de construire demeure valable pendant une durée d’un an, à condition
que des travaux substantiels soient entrepris durant ce délai. Il est réputé nul et de nul effet
dans le cas contraire, ou en cas d’interruption des travaux pour une durée de plus de deux
ans.

Une mention du permis de construire doit être affichée visiblement sur le terrain pendant
toute la durée des travaux. Une décision du ministre chargé de l’urbanisme précise les
mentions que comporte cet affichage obligatoire.

Un permis de construire modificatif peut être demandé et accordé, pendant la durée de


validité du permis de construire, pour tenir compte des changements de faible importance
affectant la construction. La demande d’un tel permis modificatif est déposée contre
récépissé ou adresse en recommandé avec accusé de réception à la mairie en trois
exemplaires.

Elle est instruite par le Wali dans un délai de deux mois à compter de ce dépôt. Ce dernier
sollicite les mêmes avis et avis conformes que pour la délivrance du permis de construire. Le
permis modificatif ne peut être accordé qu’en vertu d’un arrêté du Wali. L’arrêté du Wali est
affiché à la mairie et au siège de l’administration régionale pendant deux mois.

Article 90: Dans les trente jours de l’achèvement des travaux, le bénéficiaire du permis de
construire transmet en recommandé avec accusé de réception ou dépose contre récépissé à
la mairie une déclaration d’achèvement des travaux en conformité avec le permis de
construire, en trois exemplaires, selon le modèle établi par décision du ministre chargé de

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 705


l’urbanisme. Dans le cas où les travaux ont été conduits avec le concours d’un architecte,
celui-ci déclare également la conformité des travaux réalisés avec le permis de construire en
apposant sa signature sur la déclaration d’achèvement des travaux.

Le maire transmet la déclaration d’achèvement des travaux à l’Autorité Administrative


compétente dans la semaine de son dépôt à la mairie. Cette Autorité dispose d’un délai de
trente jours à compter de la réception de cette déclaration pour délivrer le certificat de
conformité. Le certificat ne peut être accordé qu’en vertu d’un arrêté de l’Autorité
Administrative compétente sur avis des services techniques compétents du ministère chargé
de l’urbanisme. L’arrêté délivrant le certificat est affiché en mairie et au siège de
l’administration territoriale compétente pendant deux mois.

Le certificat de conformité, établi suivant les dispositions du présent code et de la


réglementation applicable en matière de construction vaut permis d’habiter si la
construction est destinée à l’habitation et autorise l’admission du public et du personnel si la
construction est destinée au commerce ou à l’industrie.

Article 91: Les services compétents du ministère chargé de l’urbanisme et de la mairie


peuvent à tout moment, pendant un délai de deux ans à compter de la réception de la
déclaration d’achèvement des travaux, vérifier sur pièces et sur place la conformité de la
construction aux prescriptions du permis de construire.

Article 92: Le ministre chargé de l’urbanisme, sur son initiative, ou le cas échéant à la
demande du maire, peut saisir le tribunal compétent pour ordonner la démolition de toute
construction soumise à permis de construire et réalisée sans permis ou en méconnaissance
des prescriptions du permis, pendant un délai de trois ans à compter de la réception de la
déclaration d’achèvement des travaux.

Chapitre 2-Déclaration de travaux

Article 93: Sont soumis à une déclaration préalable, et de ce fait exemptés de permis de
construire, les constructions ou travaux énumérés à l’article 94 ci-après.

Ces constructions et travaux demeurent, par ailleurs, soumis au respect des dispositions
législatives et réglementaires en matière d’occupation des sols et de construction.

Article 94: Les constructions et travaux exemptés du permis de construire et soumis à la


déclaration préalable de travaux sont:

 Les travaux couverts par le secret de la défense nationale;


 Les travaux ou reconstructions à exécuter sur des édifices et bâtiments publics ou
administratifs;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 706


 Les ouvrages et outillages nécessaires au fonctionnement des services publiques, tels
que ports, aéroports, routes, voies ferrées ou fluviales et réseaux publics;
 Les travaux de ravalement;
 Les constructions en matériaux durables de moins de dix mètres carrés et dont la
hauteur ne dépasse pas 2 mètres;
 Les travaux consistant à implanter des bâtiments démontables et qui ne sont pas en
matériaux durables (notamment classes démontables, infirmerie ou postes de
secours démontables ou habitation légères démontables);
 Des constructions ou travaux portant sur des piscines non couvertes, des serres
agricoles ou horticoles;
 Les travaux de faible importance sur des constructions en matériaux durables, à
savoir ceux qui portent sur des modificatives ou créations de toitures, vitrines,
devantures, fenêtres, façades, balcons, garages, ateliers ou cages d’ascenseur et qui
en tout état de cause ne créent pas une surface de plancher nouvelle ou n’ajoutent
qu’une surface de plancher n’excédent pas dix mètres carré.

Article 95: Dans le cas des travaux et constructions prévus à l’article 94 ci-dessus, le
propriétaire du terrain, le bénéficiaire d’un titre foncier l’habilitant à construire ou leur
mandataire dépose contre récépissé ou adresse en recommandé avec accusé de réception à
la mairie, en trois exemplaires, la déclaration de travaux.

Cette déclaration précise l’identité du déclarant et du propriétaire, la situation et la


superficie du terrain, la nature des travaux projetés et la destination de la construction. Elle
est accompagnée d’une copie du titre foncier ou de permis d’occuper, d’un plan de situation
du terrain déterminant l’emplacement de la parcelle dans son quartier et son orientation et
d’une notice descriptive sommaire des travaux projetés et des matériaux utilisés.

Le modèle-type de formulaire de déclaration de travaux est défini par décision du ministre


chargé de l’urbanisme.

Un avis de la déclaration de travaux est affiché en mairie dans les quinze jours de son dépôt.

Une décision du ministre chargé de l’urbanisme précise les mentions que comporte cet avis.

Article 96: L’instruction de la déclaration de travaux est assurée par l’Etat, représenté par le
Wali ou le Hakem.

Article 97: Le délai d’instruction de la déclaration de travaux est d’un mois. Ce délai ne
commence à courir qu’à compter de la date du dépôt d’un dossier complet, et dans le cas
contraire le demandeur est invité à compléter son dossier dans les dix jours du dépôt de sa
demande. Ce délai peut être prorogé, de quinze jours au plus par décision motivé de
l’autorité chargée de l’instruction.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 707


Les travaux faisant l’objet de la déclaration sont autorisés sauf opposition expresse et
motivée de l’autorité compétente avant l’expiration du délai d’instruction, éventuellement
prorogé.

Article 98: Le maire transmet la déclaration de travaux à l’autorité administrative


compétente dans la semaine de son dépôt en mairie. Cette autorité requiert les visas des
services et organismes intéressés par le projet et assure l’instruction de la déclaration de
travaux en étroite collaboration avec le maire et les services de la commune concernée.

Article 99: La liste des services et organismes intéressés visés à l’article précédent est fixée
par arrêté du ministre chargé de l’urbanisme. Cet arrêté détermine également ceux des
services ou organismes concernés dont l’avis conforme est exigé pour l’autorisation des
travaux et ceux dont l’avis est consultatif.

Article 100: Les travaux doivent être autorisés s’ils sont conformes aux dispositions
législatives et réglementaires en vigueur, notamment au plan local d’urbanisme ou au plan
d’aménagement de détail dans les communes qui en sont dotées ou au règlement général
d’urbanisme dans les autres communes, ainsi qu’en matière de construction, d’habitation,
de viabilisation des terrains et d’accès aux réseaux. Opposition aux travaux peut toutefois
être formée lorsqu’ils portent sur un ou des terrains inclus dans le champ d’une opération
déclarée d’utilité publique.

Article 101: L’Autorisation expresse de travaux est délivrée par arrêté de l’autorisation
administrative compétente. Cet arrêté est affiché à la mairie et au siège de l’administration
territoriale compétente pendant deux mois et est notifié au demandeur. Le demandeur peut
commencer les travaux dès réception de la notification.

L’autorisation expresse de travaux peut être assortie de prescriptions particulières liées à


des obligations légales ou réglementaires en vigueur, dont le respect s’impose alors au
bénéficiaire.

Article 102: L’autorisation expresse des travaux demeure valable pendant une durée d’un
an, à condition que des travaux substantiels soient entrepris durant ce délai. Elle est nulle et
de nul effet dans le cas contraire, ou en cas d’interruption ultérieure des travaux pendant
plus de deux ans.

Une mention de l’autorisation expresse de travaux doit être affichée visiblement sur le
terrain pendant toute la durée des travaux. Une décision du ministre chargé de l’urbanisme
précise les mentions que comporte cet affichage obligatoire.

Article 103: Les services compétents du ministre chargé de l’urbanisme et ceux de la mairie
peuvent à tout moment, pendant la durée des travaux et pendant un délai d’un an après

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 708


leur achèvement, vérifier sur pièces et sur place la conformité de la construction aux
prescriptions de l’autorisation ou de la déclaration.

Article 104: Le Ministre chargé de l’urbanisme, sur son initiative, ou le cas échéant à la
demande du maire, peut saisir le tribunal compétent pour ordonner la démolition de toute
construction soumise à déclaration de travaux et réalisée sans déclaration ou en
méconnaissance des prescriptions de l’autorisation, pendant un délai de trois ans à compter
de l’achèvement des travaux ou de leur première constatation.

Chapitre 3-Permis de démolir

Article 105: Tout travail de démolition totale ou partielle d’un immeuble protégé pour son
intérêt historique ou classée ou d’un immeuble situé dans une zone protégée pour son
intérêt historique ou classée doit avoir obtenu au préalable un permis de démolir. Est
considérée comme une démolition, l’exécution de tout travail qui aurait pour effet de faire
disparaitre un immeuble, d’en altérer l’aspect ou d’en rendre l’utilisation impossible ou
dangereuse.

Article 106: L’instruction et la délivrance du permis de démolir sont assurées par l’Etat,
représenté par le Wali ou le Hakem.

Article 107: La demande de permis de démolir est déposée contre récépissé ou adresse en
recommandé avec accusé de réception à la mairie, en trois exemplaires, par le propriétaire
de l’immeuble, par une personne justifiant d’un titre l’habilitant à exécuter les travaux ou
par leur mandataires.

La demande précise l’identité du demandeur et de la propriété, les conditions actuelles


d’utilisation de l’immeuble ainsi que la nature et les motifs des travaux de démolition
projetés. Elle est accompagnée des justificatifs suivants:

 D’un plan de situation;


 D’un plan de masse des constructions à démolir ou à conserver.

Le modèle-type de formulaire de demande de permis de démolir est défini par décision du


ministre chargé de l’urbanisme.

Un avis de la demande de permis de démolir est affiché à la mairie et au siège de


l’administration territoriale compétente dans les quinze jours de son dépôt. Une décision du
ministre chargé de l’urbanisme précise les mentions que comporte cet avis.

Article 108: Le délai d’instruction de la demande de permis de démolir est de trois mois. Ce
délai ne commence à courir qu’à compter du dépôt d’un dossier complet, et dans le cas
contraire le demandeur est invité compléter son dossier dans les quinze jours du dépôt de sa

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 709


demande. Ce délai peut être prorogé, d’un mois au plus par décision motivée de l’autorité
chargée de l’instruction.

Le permis de démolir ne peut être accordé qu’en vertu d’un arrêté de l’autorité
administrative compétente.

Article 109: Le maire transmet la demande de permis de démolir à l’autorité administrative


compétente dans la semaine de son dépôt à la mairie. L’autorité administrative compétente
requiert les visas des services et organisme intéressés par le projet et assure l’instruction de
la demande du permis de démolir en étroite coordination avec le maire et les services de la
commune concernée.

Article 110: La liste des services et organismes intéressés visés à l’article précédent est
établie par arrêté du ministre chargé de l’urbanisme. Cet arrêté détermine également ceux
des services ou organismes concernés dont l’avis conforme est exigé pour la délivrance du
permis de démolir et ceux dont l’avis présente un caractère simplement consultatif.

Article 111: Le permis de démolir peut être assorti de prestations particulières liées à des
obligations légales ou réglementaires en vigueur ou à des nécessités imposées par la
préservation du patrimoine dont le respect s’impose au bénéficiaire.

Article 112: Le permis de démolir est délivré par arrêté de l’autorité administrative
compétente. Cet arrêté est affiché à la mairie et au siège de l’administration territoriale
compétente pendant deux mois. Il est notifié au demandeur et celui-ci peut commencer
l’exécution des travaux dès réception de la notification.

Article 113: Le permis de démolir demeure valable pendant une durée de cinq ans, à
condition qu’une partie substantielle des travaux qu’il prévoit soit entreprise durant ce délai.

Il est nul et de nul effet dans le cas contraire, ou en cas d’interruption ultérieur des travaux
pendant plus de cinq ans.

Une mention du permis de démolir doit être affichée visiblement sur le terrain pendant
toute durée des travaux. Une décision du ministre chargé de l’urbanisme précise les
mentions que comporte cet affichage obligatoire.

Article 114: Les services compétents du ministère chargé de l’urbanisme et ceux de la mairie
peuvent à tout moment, pendant toute la durée des travaux, vérifier sur place la conformité
de ceux-ci aux prescriptions du permis de démolir.

TITRE VI: CONTROLE ET SANCTIONS

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 710


Deux cent mille (200 000) Ouguiya et d’un emprisonnement d’un (1) à trois (3) mois, ou de
l’une de ces deux peines seulement.

Article 124: Toute personne qui réalise ou entreprend, fait réaliser ou fait entreprendre,
modifie ou fait modifier des constructions ou installations sans permis de construire ou en
violation des dispositions législatives ou réglementaires en vigueur, est punie d’une amende
de cinquante mille (50.000) à cent mille (100.000) ouguiya et d’un emprisonnement de deux
(2) à quatre (4) mois ou de l’une des deux peines seulement.

Les architectes, techniciens, entrepreneurs ou toute personne ayant concouru à l’exécution


des dites constructions ou installations, sont punis des mêmes peines. Lorsque les
constructions ou installations ont été entreprises ou réalisées dans une zone non lotie, les
peines sont une amende de cinq cent mille (500.000) ouguiya à un million (1.000.000)
ouguiya et un emprisonnement de trois (3) à six(6) mois ou, de l’une de ces deux peines
seulement.

Le tribunal peut, sur requête de l’administration, ou d’office, ordonner la démolition des


constructions édifiées en contravention aux dispositions applicables et la remise en état des
lieux, aux frais du condamné.

Article 125: L’administration peut procéder d’office, après sommation, à la démolition et la


remise en état des lieux aux frais de l’intéressé après avoir fait établir la description
contradictoire des biens à détruire:

 Lorsque l’édification est faite sur un terrain occupé sans droit ni titre, sur un terrain
de l’Etat, d’une collectivité publique ou dans une zone du domaine national ayant fait
l’objet d’un plan d’aménagement.
 Lorsqu’il s’agit d’une construction réalisée en matériaux précaires dans le cas des
établissements recevant du public, l’Administration peut retirer ou suspendre
l’autorisation d’ouverture et faire procéder d’office à la fermeture,, soit si une mise
en demeure n’a pas été suivie d’effet dans le délai de deux mois, soit sur le champ, si
l’infraction est de nature à compromettre la sécurité du public.

Article 126: Dans le cas prévu à l’article 125, la responsabilité de l’Etat est engagée du fait de
la fermeture, de la démolition et de la remise en état des lieux, si une décision judiciaire
définitive constate l’inexistence du délit ou l’illégalité de la décision administrative ayant
ordonné la démolition ou la fermeture.

Article 127: Quiconque aura vendu des terrains faisant partie du domaine de l’Etat ou des
collectivités locales, est puni d’une amende de cinq cent mille (500.000) ouguiya à un million
(1.000.000) ouguiya et d’un emprisonnement de six (6) mois à un (1) an ou de l’une de ces

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 711


deux peines seulement, sans préjudice des poursuites pour la restitution desdits terrains et
le paiement des dommages et intérêt. En cas de récidive, ces peines peuvent être doublées.

TITRE VII: DISPOSITIONS TRANSITOIRES

Article 128: Les services compétents de l’administration continuent à instruire les dossiers
de construction conformément aux règles en vigueur, jusqu’à l’élaboration du code de
construction.

Article 129: En attendant l’adoption d’un cadre réglementaire complet d’application du


présent code, un Règlement Général d’Urbanisme simplifié approuvé par arrêté conjoint des
Ministres chargés de l’Urbanisme et de l’Habitat, de la Décentralisation et de
l’Aménagement du Territoire et des Finances en tiendront lieu.

TITRE VIII: DISPOSITIONS FINALES

Article 130: Les dispositions de la présente loi abrogent toutes les dispositions antérieures
contraires.

Article 131: La présente loi sera publiée suivant la procédure d’urgence et exécutée comme
Loi de l’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 712


Y. Aménagement du Territoire

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 713


1. Loi d’orientation n° 2010-001 du 07 Janvier 2010 relative à l’Aménagement du Territoire

TITRE I: Dispositions Générales


CHAPITRE 1: Définition

Article premier: Au sens de la présente loi d’orientation, l’aménagement du territoire se


définit comme un ensemble d’actions et d’interventions visant à assurer une répartition
équitable et rationnelle des activités économiques, des équipements et des infrastructures
sur tout le territoire national.

L’aménagement du territoire est l’expression spatiale des politiques économiques, sociales,


culturelles et environnementales de toute société. Il est conçu selon une approche
interdisciplinaire et globale tendant à un développement équilibré et à l’organisation
physique de l’espace selon une conception directrice visant à assurer l’équité et le
développement durable.

CHAPITRE 2: Objet

Article 2: La présente loi d’orientation a pour objet:

- préciser les principes et choix stratégiques de l’aménagement du territoire en


Mauritanie;
- énoncer les orientations majeures de la politique nationale en matière
d’aménagement du territoire;
- définir les outils et les structures de l’aménagement du territoire.

Article 3: Les principes régissant l’aménagement du territoire sont :

1. Le paysage doit être préservé et amélioré. Il convient notamment:

 de réserver à l’agriculture suffisamment de terres cultivables;


 de réserver à l’élevage suffisamment de zones de pâturages, des parcours pastoraux
et lui garantir l’accès aux sources d’eau;
 de veiller à ce que les équipements et installations, pris isolément ou dans leur
ensemble, s’intègrent dans le paysage et respectent les normes de sécurité et de
convivialité;
 de tenir libres les zones inondables, les bords des lacs et des cours d’eau et de
faciliter au public l’accès aux rives et le passage le long de celles-ci;
 de conserver les sites naturels et archéologiques et les territoires servant au
délassement;
 de maintenir les forêts et les terres forestières dans leurs diverses fonctions.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 714


2. Les territoires réservés à l’habitat et à l’exercice des activités économiques seront
aménagés selon les besoins de la population et leur étendue limitée, en tenant compte des
impératifs de sécurité des populations et de leurs biens. Il convient notamment:

 De répartir judicieusement les lieux d’habitation et des lieux de travail;


 De préserver les lieux d’habitation des atteintes nuisibles ou incommodantes, telles
que la pollution de l’air, le bruit et les trépidations;
 D’assurer les conditions dont dépend un approvisionnement suffisant et efficient en
biens et services;
 D’aménager dans le milieu bâti des espaces verts et lieux de détente.

Un décret précisera les typologies et les critères d’implantation des établissements humains
ainsi que les critères et les normes de répartition des infrastructures socio collectives
(éducation, santé, hydraulique, notamment).

3. Les implantations des constructions et des installations publiques ou d’intérêt public sont
déterminées selon des critères rationnels. Il convient notamment de :

 Tenir compte des besoins spécifiques des installations publiques ou d’intérêt public
sont disparités flagrantes entre celles-ci;
 Faciliter l’accès des populations aux services publics.

A cet égard, les projets d’infrastructures structurantes sont soumis à la règle du visa
préalable de conformité aux principes et règles d’aménagement du territoire.

CHAPITRE 3 : Politique nationale d’aménagement du territoire

Article 4: La politique nationale d’aménagement du territoire doit concourir à l’unité de la


nation, aux solidarités entre citoyens et à l’intégration des populations.

Elle doit permettre un développement équilibré de l’ensemble du territoire national, alliant


le progrès social, l’efficacité économique la protection de l’environnement et l’amélioration
de la qualité de la vie.

Elle tend à créer les conditions favorables au développement de la richesse nationale et de


qualité de la vie.

Elle tend à créer les conditions favorables au développement de la richesse nationale et de


l’emploi, notamment en renforçant la solidarité des entreprises avec leur territoire
d’implantation et à réduire les inégalités territoriales tout en préservant et fructifiant, pour
les générations futures, les ressources disponibles ainsi que la qualité et la diversité des
milieux naturels.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 715


Article 5: La politique nationale d’aménagement du territoire doit assurer l’égalité des
chances entre les citoyens en garantissant, en particulier, à chacun d’entre eux, un accès
équitable au savoir et aux services publics sur l’ensemble du territoire et réduit les écarts de
richesses entre les collectivités territoriales par une péréquation de leurs ressources en
fonction de leurs charges et par une modulation des aides publiques.

Article 6: La politique nationale d’aménagement du territoire doit favoriser la compétitivité


des territoires en tenant compte d’une vision prospective, des vocations et avantages
comparatifs des territoires d’une part, et des impératifs concurrentiels des échanges sous-
régionaux et internationaux d’autre part.

Article 7: La politique nationale d’aménagement du territoire est déterminée par l’Etat en


concertation avec les acteurs et partenaires concernés.

Elle est conduite par l’Etat et les collectivités territoriales, dans le respect des principes de la
décentralisation et de la subsidiarité. Les acteurs locaux sont associés à son élaboration et à
sa mise en œuvre ainsi qu’à l’évaluation des projets qui en découlent.

Article 8: Les choix stratégiques de la politique d’aménagement du territoire sont définis par
la présente loi d’orientation. Ces choix stratégiques se traduisent par des objectifs énoncés
par le Schéma National d’Aménagement du Territoire et les Schémas Nationaux des
Infrastructures et Grands Equipements qui en découlent.

Article 9: L’Etat veille au respect de ces choix stratégiques et de ces objectifs dans la mise en
œuvre de l’ensemble de ses politiques publiques, dans l’allocation des ressources
budgétaires, dans la mise en place des infrastructures et grands équipements et dans les
contrats conclus avec les collectivités territoriales et/ou leurs groupements, les
établissements et organismes publics, les entreprises nationales et toutes autres personnes
morales publiques ou privées.

CHAPITRE 4: Choix stratégiques de l’aménagement du territoire

Article 10: La politique nationale d’aménagement du territoire repose sur les choix
stratégiques suivants:

 L’organisation d’espaces favorisant leur développement économique, la lutte contre


la pauvreté, l’intégration des populations, la solidarité dans la répartition des
infrastructures, des activités, des services et de la fiscalité locale ainsi que la gestion
maîtrisée de l’espace;
 Le soutien des territoires en difficulté, notamment les territoires ruraux exposés à
des risques récurrents, les poches de pauvreté, les territoires urbains déstructurés ou

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 716


de grande précarité cumulant des handicaps économiques et sociaux et les zones
enclavées;
 Le développement local, organisé dans le cadre des collectivités territoriales et les
organisations intercommunales, interrégionales ou transfrontalières. Il favorise au
sein de ces structures territoriales présentant une cohésion géographique,
historique, culturelle, économique et sociale, la mise en valeur des potentialités du
territoire en s’appuyant sur une forte coopération intercommunale et sur l’initiative
et la participation des acteurs locaux;
 La création et/ou le renforcement de pôles de développement à vocation nationale,
sous-régionale et internationale, susceptibles de favoriser la compétitivité de
territoires, la croissance et le développement durable.

Article 11: Afin de concourir à la réalisation de chacun de ces choix stratégiques ainsi qu’à la
cohésion de ces territoires, l’Etat assure:

 La création et l’organisation des services publics sur l’ensemble du territoire


notamment par la création d’agences, dans le respect de l’équité et de l’égal accès de
tous à ces services, en vue de favoriser l’activité économique et la solidarité, et de
répondre à l’évolution des besoins des usagers, notamment dans les domaines de la
santé, de l’éducation, de la culture, du sport, de l’information, des
télécommunications, de l’énergie, des transports, de l’environnement, de l’eau, etc..;
 La correction des inégalités spatiales et la solidarité nationale envers les populations
par une juste péréquation des ressources publiques et une intervention différenciée,
selon l’ampleur des problèmes de pauvreté, de vulnérabilité, d’exclusion et
d’exposition aux risques biophysiques, notamment la sécheresse et la désertification
et selon les besoins locaux en infrastructures de transport, de communication, de
soins et de formation;
 Le soutien modulé aux initiatives économiques sur la base de critères de précarité et
de pauvreté et selon leur localisation sur le territoire en tenant compte des zonages
prévues par le Schéma National d’Aménagement du territoire;
 La gestion pérenne et durable des ressources naturelles et des équipements ;
 La cohérence de la politique nationale d’aménagement du territoire avec les
politiques mises en œuvre au niveau sous-régional ainsi que le renforcement des
complémentarités des politiques publiques locales.

Article 12: Les choix stratégiques sont traduits en termes d’objectifs dans:

 Le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT), décliné en Schémas


Régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT):
 Les Schémas Nationaux des Infrastructures et Grands Equipements (SNIGE);
 Les Plans Nationaux d’Affectation et d’Utilisation du Sol (PNAUS) ;

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 717


 Les Etudes Prospectives.

TITRE II: Outils de l’aménagement du territoire

Article 13: La politique d’aménagement du territoire est mise en œuvre à travers les outils
suivants:

 Les outils à caractère stratégique,


 Les outils à caractère opérationnel, et
 Les outils à caractère financier.

CHAPITRE 1: Outils à caractère stratégique

Section 1: Le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT)

Article 14: Le Schéma National d’Aménagement du Territoire est un outil à caractère


stratégique s’inscrivant dans une vision à long terme, en intégrant et spatialisant le Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté.

Le Schéma National d’Aménagement du Territoire est un document d’orientation qui définit


un cadre de référence afin que les responsables sectoriels et territoriaux mettent leurs
actions en cohérence avec ces orientations. A cet égard, il veille à la cohérence territoriale
des interventions sectorielles et territoriales et fournit un cadre général de développement
spatial de ces interventions.

Article 15: Le Schéma National d’Aménagement du Territoire est un outil mis à la disposition
des responsables de l’Etat, des élus et des décideurs économiques pour aider à :

 Rationaliser la distribution des infrastructures et grands équipements dans un souci


d’équilibre du territoire aux niveaux national, régional et local;
 Valoriser la compétitivité du territoire;
 Créer et renforcer les pôles de développement, y compris aux moyens de
technopoles, de points francs et de zones à statut spécial;
 Infléchir les tendances socio- économiques susceptibles d’induire des distorsions et
des déséquilibres sociaux et spatiaux;
 Aider à renforcer la démocratie économique, la gouvernance locale et le
développement harmonieux du territoire.

Article 16: Le Schéma National d’Aménagement du Territoire a pour vocation de baliser et


de hiérarchiser les urgences et les problèmes, tout en signalant les contraintes et les risques
majeurs.

A ce titre, le Schéma National d’Aménagement du Territoire:

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 718


 Fixe les orientations fondamentales en matière d’aménagement du territoire,
d’environnement et de développement durable;
 Etablit les principes régissant la localisation des infrastructures et grands
équipement, et services collectifs d’intérêt national;
 Détermine la manière dont les politiques de développement économique, social,
culturel, sportif, d’éducation, de formation, de protection de l’environnement, du
logement et d’amélioration du cadre de vie concourent à la réalisation de ces
orientations et à la mise œuvre de ces principes.

Article 17: Le Schéma National d’Aménagement du Territoire propose une organisation du


territoire, fondée sur un système territorial pyramidal et emboîté.

Il tient compte des solidarités entre les collectivités territoriales et leurs groupements et de
la nécessité de concilier le développement économique et la préservation des espaces,
milieux et ressources naturelles.

Article 18: Le Schéma National d’Aménagement du Territoire sera élaboré, dans la mesure
du possible, selon un processus participatif impliquant les départements sectoriels, les
collectivités décentralisées et les acteurs privés et associatifs.

Article 19: Le Schéma National d’aménagement du Territoire est approuvé par le


gouvernement et adopté par une loi. Le projet de loi portant Schéma National
d’Aménagement du Territoire est présenté au Parlement aussitôt que possible, après la
promulgation de la présente loi.

Article 20: Le Schéma National d’Aménagement du Territoire est préparé sous la conduite
du Secrétariat Général de l’Observatoire National d’Aménagement du Territoire(ONAT),
prévu à l’article 27 de la présente loi.

Section 2 : Les Schémas Nationaux des Infrastructures et Grands Equipements (SNIGE)

Article 21 : Les Schémas Nationaux des Infrastructures et Grands Equipements sont élaborés
par les départements sectoriels concernés et en étroite collaboration avec le ministère
chargé de l’Aménagement du Territoire. Ils doivent être conformes aux options et
orientations du Schéma National d’Aménagement du Territoire(SNAT).

Les Schémas Nationaux des Infrastructures et Grands Equipements sont validés par
l’Observatoire National d’Aménagement du Territoire (ONAT) qui en évalue la cohérence.

Section 3 : Les Plans Nationaux d’Affectation et d’Utilisation du Sol (PNAUS)

Article 22: Les Plans Nationaux d’Affectation et d’Utilisation du Sol (PNAUS) sont élaborés
selon une démarche ascendante. Le PNAUS national est conjointement élaboré par le

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 719


Ministère chargé de l’Aménagement du Territoire, le ministère chargé de l’Urbanisme, le
Ministère chargé de l’Agriculture et de l’Elevage, le ministère chargé de l’Environnement, le
ministère chargé des Finances et le ministère chargé de l’Economie.

Section 4: Les études prospectives

Article 23: Les études de prospectives sont réalisées par les départements sectoriels, en
association avec le ministère chargé de l’Aménagement du Territoire. Elles sont soumises à
l’approbation de l’Observatoire National de l’Aménagement du Territoire.

CHAPITRE 2: Outils à caractère opérationnel

Article 24 – Sont réputés être des outils opérationnels de l’aménagement du territoire, les
cadres de planification du développement et de programmation budgétaire.

Chapitre 3 – Outils à caractère financier

Article 25: Sont réputés être des outils à caractère financier l’ensemble des financements
destinés en tout ou partie à la mise en œuvre de la politique nationale d’aménagement du
territoire, notamment:

 Les fonds destinés à la réalisation des Infrastructures et Grands Equipements;


 Les fonds destinés aux collectivités territoriales;
 Les fonds destinés à la péréquation territoriale.

Article 26: Les formes, contenus et modalités d’élaboration, d’application et de suivi-


évaluation des outils de l’Aménagement du Territoire sont déterminés par décret.

La programmation financière et la nomenclature budgétaire tiendront compte de la


nécessité d’un suivi spatialisé des allocations financières.

TITRE III: Structures de L’Aménagement du Territoire

Article 27: Il est créé, par la présente loi, un Observatoire National de l’Aménagement du
Territoire (ONAT), présidé par le Premier ministre.

L’organe exécutif de l’Observatoire National de l’Aménagement du Territoire est le


Secrétariat général de l’ONAT.

Le Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire assure les fonctions de Secrétaire


Général de l’ONAT.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 720


Le directeur chargé de l’Aménagement du Territoire assure les fonctions de Secrétaire
Technique de l’ONAT.

Article 28: L’Observatoire National de l’Aménagement du Territoire assure les missions


suivantes:

 Il valide tous documents de stratégie de l’Aménagement du Territoire, notamment le


SNAT, SNIGE, PNAUS ;
 Il valide les études de prospectives ;
 Il est consulté sur les projets de directives territoriales d’aménagement et sur les
projets de lois de programmation. Il est également consulté sur les schémas de
réorganisation et /ou de délocalisation de services de l’Etat ;
 Il peut se saisir de toute question relative à l’aménagement et au développement
durable du territoire.

Article 29: Les débats de l’Observatoire National de l’Aménagement du Territoire et les avis
qu’il formule sont rendus publics. Le Premier Ministre, Président de l’ONAT, informe le
Parlement chaque année, au cours de la présentation du bilan de l’année en cours, de la
mise en œuvre de la politique nationale d’aménagement du territoire, de l’équilibre régional
et de la compétitivité territoriale.

Article 30: L’Observatoire National de l’Aménagement du Territoire peut se faire assister par
les services de l’Etat pour les études nécessaires à l’exercice de sa mission.

Article 31: La composition et les modalités de fonctionnement de l’Observatoire National de


l’Aménagement du Territoire sont fixées par décret pris en conseil des Ministres sur
proposition du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire.

TITRE IV: Dispositions Finales

Article 32: Les dispositions de la présente loi abrogent toutes les dispositions antérieures
contraires.

Article 33: La présente loi sera publiée suivant la procédure d’urgence et exécutée en tant
que loi d’Etat.

Recueil des Textes 2017/DGCT avec l’appui de la Coopération française 721

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