4 TP Pericles Textes

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L’action de Périclès

Le point de vue de Thucydide La mise en place du misthos

Aussi tenait-il la foule, quoique libre, bien en main et, au Voulant s'opposer à l'influence qu'avait le stratège Cimon sur la
lieu de se laisser diriger par elle, il la dirigeait ; en effet, démocratie, Périclès cherchait à gagner le peuple à sa cause.
comme il ne devait pas ses moyens à des ressources Mais, moins riche, il n'était pas en mesure d'aider les pauvres
illégitimes, il ne parlait jamais en vue du plaisir, et il comme le faisait son adversaire. En effet, Cimon offrait chaque
pouvait au contraire mettre à profit l'estime des gens pour jour un repas aux Athéniens qui le demandaient. Il donnait aussi
s'opposer même à leur colère. En tout cas, chaque fois des vêtements aux vieillards et il était les bornes de ses terrains
qu'il les voyait se livrer mal à propos à une insolente pour laisser tous ceux qui en avaient envie cueillir des fruits.
confiance, il les frappait par ses paroles en leur inspirant Ainsi, puisque Périclès ne pouvait le battre dans ce domaine, il
de la crainte ; et, s'ils éprouvaient une frayeur décida de se servir de l'argent public. Il distribua par exemple des
indemnités pour permettre aux citoyens les moins riches
déraisonnable, il les ramenait à la confiance. Sous le nom
d'assister aux spectacles et il rétribua ceux qui étaient juges au
de démocratie, c'était en fait le premier des citoyens qui
tribunal. Bien vite, Périclès corrompit la foule et c'est de cette
gouvernait. manière qu'il réussit à se concilier le peuple. Quant à Cimon,
THUCYDIDE (460-400 avant J.C.), Histoire de la guerre Périclès parvient à le faire ostraciser comme ennemi du peuple.
du Péloponnèse, II, 8-11.
PLUTARQUE (vers 46-125 après JC), Vie de Périclès
Réforme de l’accès à la citoyenneté
1
Cette indemnité est le misthos
« La troisième année qui suivit [451 /450 av. JC], à cause
du nombre croissant de citoyens et sur la proposition de
Périclès, on décida de ne pas laisser jouir de droits Périclès parlant des institutions athéniennes
politiques quiconque ne serait pas né de deux citoyens. »

ARISTOTE, Constitution d’Athènes, Livre XXVI, 4 Périclès, en 431 avant J.-C., fait l'éloge des institutions d'Athènes
lors d'un discours en l'honneur de guerriers morts au combat.

L’usage du trésor de la ligue de Délos « Notre régime politique ne se propose pas pour modèle les lois
d'autrui et nous sommes nous-mêmes des exemples plutôt que des
Le peuple, criaient-il [les principaux adversaires de imitateurs.
Périclès, dont Thucydide, chef des aristocrates1], est Pour le nom de ce régime, comme les choses dépendent non pas
déshonoré. Il s’est attiré les insultes de tous pour avoir du petit nombre mais de la majorité, c'est une démocratie. En ce
transporté de Délos à Athènes le trésor commun des qui concerne nos différends privés, la loi nous place tous à
grecs. Quant à l’excuse honorable que nous pouvions égalité. Quant à l'honneur des magistratures, il revient à ceux qui
opposer à nos accusateurs, en soutenant que nous avions ont le plus de mérite dans le domaine concerné, l'appartenance à
transféré ici le bien commun par crainte des Barbares telle ou telle catégorie sociale n'entre pas en ligne de compte.
pour le mettre en lieu sûr, Périclès nous l’a ôté. La Grèce D'ailleurs, la pauvreté n'empêche pas un homme capable, d'être
s’estime victime d’une terrible injustice et d’une tyrannie au service de l'État [...]. Nous pratiquons la liberté non seulement
manifeste : elle voit qu’avec les sommes qu’elle a dans notre conduite politique mais aussi dans la vie quotidienne
fournies sous la contrainte pour faire la guerre, nous où nous restons ouverts aux autres [...]. Malgré cette tolérance qui
couvrons d’or et de parures notre cité, comme une fille règle nos relations privées, dans le domaine public, nous
coquette, l’ornant de pierres précieuses, de statues, de craignons d'agir illégalement, car nous prêtons attention aux
temples qui coûtent mille talents. magistrats qui se succèdent et aux lois [...]. »
Périclès de son côté répondait aux Athéniens qu'ils THUCYDIDE, Histoire de la guerre du Péloponnèse, II, 36-37.
n'avaient pas à rendre compte à leurs alliés de l'argent
qu'ils avaient reçu d'eux.
Nous combattons, disait-il, pour leur défense et nous Les travaux de l’Acropole
éloignons les barbares de leurs frontières. Ils ne fournis-
Puisque la cité est convenablement équipée pour la guerre, il faut
sent pour la guerre ni cavaliers, ni navires, ni soldats, ils
qu’elle emploie ses ressources à des travaux qui lui procurent
ne contribuent que de quelques sommes d'argent qui, une
après leur achèvement une gloire éternelle, et durant leur
fois payées n'appartiennent plus à ceux qui les livrent
exécution une prospérité immédiate. On verra en effet apparaitre
mais à ceux qui les reçoivent. »
toutes sortes d’activités et de besoins variés qui feront appel à
PLUTARQUE, Vie de Périclès. tous les arts et occuperont tous les bras, assurant ainsi des revenus
à presque toute la cité.
1
il (à ne pas confondre avec l’historien) est ensuite
victime de l’ostracisme PLUTARQUE, Vie de Périclès.

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