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Les présentes Recommandations, rédigées par H.

MATHIEU, sont diffusées


par la Division des Ouvrages d'Art B du S.E.T.R.A. Elles sont également gérées par
cette même Division (cf. CAT 75), les gestionnaires étant en premier lieu M. M. THENOZ
et en second lieu M. H. MATHIEU, Ingénieurs en Chef des Ponts et Chaussées.

Ce document n'a pu être établi que grâce à des apports à caractère fonda-
mental de MM. Ch. SALZMANN, Ingénieur E.P.Z. et M. THENOZ, Ingénieur en Chef des
Ponts et Chaussées. Mais il a en outre bénéficié de participations très importantes
émanant notamment de MM. A. MOGARAY, Ingénieur Général des Ponts et Chaussées,
M. PRADE et M. VILLEMAGNE, Ingénieurs en Chef des Ponts et Chaussées, J.L. BRAULT,
H. GRELU, F. HANUS et J. NOURISSON, Ingénieurs des Ponts et Chaussées, J. MONOT,
Ingénieur Divisionnaire et Ph. LECROQ, Ingénieurs des Travaux Publics de l'Etat.
Pour en donner une idée, nous précisons que le volume total de ces participations
dépasse le volume du document lui-même.
MINISTERE DE L'EQUIPEMENT Bagneux, Mai 1977

SERVICE D'ETUDES TECHNIQUES


DES ROUTES ET AUTOROUTES
S.E.T.R.A.

RECOMMANDATIONS
POUR LA VERIFICATION DES ETUDES D'EXECUTION
DES OUVRAGES D'ART
V . E . E . 77
TABLE DES MATIERES

N° de page

1. - INTRODUCTION
1.1. - Origine du document 1
1.2. - Nature du document 1
1.3. - Ouvrages considérés par le présent document-type. 2
1.4. -Place par rapport aux autres documents-types 2
1.5. - Importance du sujet traité 3
1.6. - A qui s'adresse le présent document ? 3
1.7. - Références 3

2. - APERÇU SUR LES ROLES, DEVOIRS ET RESPONSABILITES 4


2.1. - Les ambiguïtés et le caractère évolutif de la si-
tuation présente 4
2.2. - Les diverses natures de responsabilités 4
2.3. - Les différentes fonctions exercées 5

3. - LES OBJECTIFS A ATTEINDRE A L'OCCASION DES VERIFICATIONS 7


3.1. - Les quatre critères principaux 7
3.2. - Précisions complémentaires (pérennité à rechercher,
esthétique, qu'est-ce que se convaincre ? précision
nécessaire des calculs, robustesse de l'ouvrage). 9

4. - LA CONSISTANCE DES ETUDES D'EXECUTION 12


4.1. - Où commencent les études d'exécution ?........... 12
4.2. - Où se terminent les études d'exécution ? (que
doit fournir l'entrepreneur ? que doit-on vérifier ?
jusqu'où pousser les calculs ? rôle du vérificateur
vis-à-vis de la consistance) 12

5. - LES DIFFERENTS CAS POUVANT CONDUIRE A DES METHODES DIFFE-


RENTES DE VERIFICATION 15

5.1. - Selon les ouvrages (ou parties d'ouvrages) à réaliser 15


5.2. - Selon les conditions dans lesquelles on va devoir
faire le contrôle 15
5.3. - Selon la composition de l'équipe de vérification 18
- II -

6. - LA PREMIERE PHASE DE LA VERIFICATION . 22


6.1. - Rappel des opérations préliminaires 22
6.2. - Premier survol des études d'exécution 24
6.3. - Premier jugement de l'étude d'exécution 25
6.4. - Dessins d'exécution incomplets 26
6.5. - Rejet d'études d'exécution de qualité par trop
insuffisante 26

7. - LA DEUXIEME PHASE DE LA VERIFICATION 28


7.1. - Vérification détaillée des dessins;faisabilité ... 28
7.2. - Les méthodes théoriques de vérification des cal-
culs (vérification directe, vérification par cal-
culs parallèles, vérification par sondages et re-
coupements) 31
7.3. - La méthode pratique de vérification des calculs .. 35
7.4. - Règles de détail des vérifications (principes fon-
damentaux de la sécurité et de la qualité, liste
de ce qui est à vérifier, justifications non four-
nies par 1 ' entreprise) 37
7.5. - Exemples d'application 41
7.6. - Conclusion de la vérification 42
7.7. - Attitude et qualités nécessaires du vérificateur . 44

8. - CAS NON CONSIDERES DANS LES CHAPITRES PRECEDENTS 45


8.1. - Ouvrages provisoires 45
8.2. - Ouvrages types (ou éléments-types) du S.E.T.R.A... 47
8.3. - Ouvrages types autres que ceux du S.E.T.R.A 48
8.4. - Etudes pour la modification ou la reconstruction
d'ouvrages existants 49
8.5. - Etudes pour l'admission de convois exceptionnels
sur les ponts existants 49
8.6. - La vérification inversée 50
8.7. - La vérification de 2ème lecture 52

ANNEXE A - Analyse des diverses sortes de responsabilités .... 54

ANNEXE B - Développement et illustration des principes fondamen-


taux de la sécurité et de la qualité 63

ANNEXE C - Indications sur les dommages les plus couramment


causés par des défauts d'études d'exécution 69

ANNEXE D - Programmes élémentaires de calcul du S.E.T.R.A. à


utiliser pour des opérations partielles de vérifica-
tion 75

ANNEXE E - Article 3.05,34 du C.P.S.T. de 1969, mise à jour n° 2 :


Calculs automatiques produits par l'entrepreneur .. 76

ANNEXE F - Paragraphe 3.4.2.4. du document D.J. 75 : Calculs


justificatifs définitifs 78
ANNEXE G - Indications provisoires pour la vérification de
calculs automatiques selon les programmes MRB 80
RECOMMA'JDATIONS
POUR LA - - -
VERIFICATION DES ETUDES D'EXECLJTION

DES OWRAGES D'ART

V.E.E. 77
---------
1. -- INTRODUCTION.
1,l. - ORIGINE DU DOCUMENT :

Le présent document-type répond 5 une demande qui nous a éth adressée


depuis plus de dix ans, rappelée h plusieurs reprises depuis cette époque, et
qui vient d'être renouvelée par le groupe responsable du thème 1 du cycle d'étu-
des 1976-77 de la D.R.C.R.

On peut a priori s'étonner que ces demandes réitérées n'aient pas été
plus rapidement satisfaites. La cause en est la difficulté du sujet, qui ne p u t
être valablement traité par des moyens simples (genre check-list) qui seuls à
l'origine avaient ét6 envisagés.

En raison de cette difficulté, ce document-type n'a pu être établi que


grâce à la participation d'une dizaine d'Ingénieurs de grande expérience exté-
rieurs au S.E.T.R.A, dont on trouvera les noms au verso de la page de garde.
Cette participation elle-même n'a pu leur être demandée qu'en proposant à leurs
réflexions une Etude de base suffisamment substantielle.

Cette étude de base est due à une très heureuse initiative de SCETAU-
ROUTE qui en a chargé M. Ch. SALZMA", Ingénieur E.P.Z., bien connu par les
services distingués qu'il a rendus au cours des 15 dernières années pour les
Etudes des ouvrages d'art de multiples autoroutes, notamment dans le quart Sud-
Est de la France. Elle comportait la description détaillée de plusieurs métho-
des de travail et des résultats constatés.

Une première enquête, lancée fin Octobre 1976 sur cette étude de base,
a suscité plusieurs dizaines de pages de réponses dont le dépouillement, le
classement et le développement ont permis d'aboutir fin Décembre 1976 1 un
"Essai" de 57 pages qui a à son tour donné lieu à une nouvelle et très substan-
tielle série de réponses, à l'issue desquelles le présent document-type a pu
A

etre préparé.

Nous devons ajouter qu'à la même époque nous avons eu la chance de


bénéficier de réflexions approfondies menées sur plusieurs sujets étroitement
connexes, notamment dans le cadre du Conseil Général des Ponts et Chaussées
et du Cycle d'études, et d'informations sur les méthodes suivies par les ser-
vices de la construction de la République Fédérale d'Allemagne.

1.2. - NATURE DU DOCUMENT :

I1 s'agit d'un document-type, essentiellement méthodologique, mais


qui est de nature pédagogique plus qu'il ne constitue un véritable guide pour
les ingénieurs concernés.

Tant en raison de la difficulté du sujet (qui comme on le verra ré-


sulte en particulier de sa diversité) que de la nouveauté d'un tel document,
- 2 -

nous n'avons pas été jusqu'à établir une Directive, et nous bornons à formu-
ler des Recommandations. Cette formule se justifie aussi par le fait que des
études sont en cours pour préciser les responsabilités et les devoirs profes-
sionnels dans,le cadre et en dehors de l'bdministracion, et qu'il peut donc
en résulter des textes réglementaires qui évidemment une fois diffusés par
la voie hiérarchique s'imposeront alors en priorité à chacun.

1,3. - OUVRAGES CONSIDERES PAR LE PRESENT DOCUMENT-TYPE :

Les présentes Recommandations sont établies avant tout pour la vé-


rification dys études d'exécution des ponts spéciaux? Elles restent, en gros,
valables pour les vérifications relatives à des ouvrages-types autres que
ceux du S.E.T.R.A, et à des ouvrages provisoires.

Pour les ouvrages-types (ou éléments-types) du S.E.T.R.A, les vé-


rifications sont généralement beaucoup plus simples grâce à l'existence de
notes de calcul automatique très complètes et très claires, et des dossiers-
pilotes; le plus souvent, l'usage de ces derniers suffira sans qu'il soit be-
soin de recourir au présent document.

Les grands ouvrages (ponts construits par encorbellement, ponts


poussés, ponts à haubans, etc ...) restent en dehors du présent document-type.
Certes celui-ci a largement bénéficié du fait que presque tous ceux qui ont
participé à son élaboration avaient une certaine expérience - souvent même
très poussée - dans ce domaine. Mais il a été reconnu que, lorsqu'un tel ou-
vrage est à étudier (et il n'y en a à construire que quelques dizaines par an)
il est préférable, pour les Maîtres d'oeuvre qui n'auraient pas déjà une très
grande expérience dans ce domaine, de recourir à l'aide de services spéciali-
s é s (C.E.T.E, S.E.T.R.A) plutôt que de s'appuyer sur un document-type qui
n'étant pas particulier à un type d'ouvrage reste nécessairement assez général.

Enfin, les études pour la modification ou la reconstruction d'ouura-


ges existants ou pour l'admission de convois exceptionnels sur des ponts exis-
tants ne seront que sommairement abordées dans le présent document-type.

1,4. - PLACE PAR RAPPORT AUX AUTRES DOCUMENTS-TYPES :

Conformément aux principes qui sont à la base de notre bibliothèque,


le présent document-type correspond à la seule phase de réalisation pour la-
quelle il a été établi. C'est dire qu'il se situe :

- à l'aval :

.
du Catalogue et Manuel du projeteur (actuellement CAT 75)
relatif aux bases des études,

.
du document BET (actuellement BET 70) principalement rela-
tif à l'établissement des projets,

. des documents-types relatifs à la consultation des entrepri-


ses (actuellement CPST de 1969 avec ses mises à jour - cf. notamment articles
3.05 et 3 . 1 2 ) et au jugement des offres (actuellement directive DJ 75),

.
des documents-types PRP, PEF ... et dossiers-pilotes relatifs
aux calculs automatiques,

- mais à l'amont des Guides de chantier (excepté les premiers chapitres


du GMO 70, qui sont relatifs aux relations avec l'entreprise et à la manière d'en-
gager l'opération).

* Le classement des ouvrages est présentement


défini par la Circulaire
75-146 du 24.9.1975, pages 13, 14 et 68 (avec renvoi au CAT, chapitre 10); il est
rappelé ici que les ponts spéciaux sont les ponts courants non types.
- 3 -

Néanmoins des raccordements aux documents cités ci-dessus seront


effectués, ainsi que les renvois pour des problèmes spécifiques.

De façon schématique, il est admis que la conception générale de


l'ouvrage est définitivement arrêtée (et est acceptable) ,et qu'il fait l',objet
d'un marché dont les termes sont classiques, définitivement arrêtés et.suffi-
sants. Les problèmes relevant uniquement de l'exécution ne seront pas abordés.

1.5. -. IMPORTANCE DU SUJET.TRAITE.

Cette importance résulte de ce que cette vérification donne la der-


nière occasion de déceler et corriger les erreurs ou insuffisances contenues
dans les études de l'ouvrage. Lorsqu'il s'agit d'erreurs ou insuffisances
n'apparaissant pas dans les études antérieures, cette occasion est même la
seule. Or l'expérience prouve que la majorité des accidents ou incidents qui
surviennent en matière d'ouvrages d'art et ont leur cause dans les études,
résultent de détails et/ou concernent des ouvrages provisoires ou des phases
d exécution.

1.6. - A QUI S'ADRESSE LE PRESENT DOCLMENT ?

Ce document s'adresse directement aux Ingénieurs des DDE qui, en


tant que chefs d'Arrondissement ou par délégation, ont la charge de vérifier
des études d'exécution de ponts relevant de la maîtrise de l'ouvrage de 1'Etat.
On verra en effet que le cadre administratif n'est pas sans influence sur la
consistance des vérifications. Nous appelons en particulier l'attention sur le
rôle personnel minimal indispensable du chef d'arrondissement en matière d'or-
ganisation, au cas où il ne procède pas lui-même aux vérifications.

En fait, cependant, il est évident que le document peut être plus


largement utilisé : d'une part lorsque le cadre administratif est analogue,
d'autre part parce que le contenu technique du document a une valeur intrin-
sèque.

Aussi le présent document nous paraît pouvoir servir ?ila formation


permanente (et pourquoi pas initiale ? > des Ingénieurs. En particulier nous
conseillons son usage h des Ingénieurs qui ayant déjà eu, il y a quelques
années, 2 s'occuper d'ouvrages d'art simples, vont avoir la charge d'un en-
semble d'ouvrages comprenant un ou plusieurs ponts spéciaux, et ont besoin
d'actualiser leurs connaissances dans ce domaine.

1.7. - REFERENCES.

En sus des documents cités au 5 1 . 4 , et ceux dont des extraits sont


reproduits en divers passages, les présentes Recommandations se réfèrent aux
textes suivants :

bhurelle D.I.5, ("Guide des maîtres d'ouvrage et des maîtres d'oeuvre


pour les marchés publics des travaux") en date des 19 Octobre -
2 Décembre 1976,
pages 22, 33 et 146 à 151.
- 4 -

2. - APERCU SUR LES ROLES, DEVOIRS ET RESPONSABILITES.

2,l. - LES AMBIGUITES ET LE CARACTERE EVOLUTIF DE LA SITUATION PFESENTE :

Une situation idéale serait celle dans laquelle des textes offi-
ciels fixeraient de façon parfaitement claire et réaliste, au moins sur le
plan des principes, ce que chacun doit faire. Le présent document n'aurait
qu'à s'appuyer sur ces textes et les prolonger au point de vue technique.

Malheureusement on est fort loin d'une telle situation : non seu-


lement sur les plans de la clarté et du réalisme, mais même par rapport à
une situation dans laquelle les obligations de chacun seraient définies par
des textes unique ou coordonnés,reconnus valables sur les plans tant con-
tractuel qu'administratif et que pénal. De façon concrète, aucun texte n'in-
dique en quoi précisément consiste une vérification et iusqu'où telle person-
ne est tenue de la pousser.

Un certain nombre d'évènements ont mis en évidence que les k g é -


nieurs - et particulièrement les ingénieurs de l'Administration - étaient
1'
assis entre deux chaises" : vivement incités (pour prendre un exemple parmi
d'autres), jusqu'à la veille d'un accident, à faire confiance à l'entrepreneur,
et le lendemain sommés de se justifier (devant d'autres autorités) d'avoir
personnellement tout vérifié. C'est pourquoi des études ont été entreprises
pour remédier aux ambiguités de la situation présente, et il est prévisible
que des textes seront publiés dans ce but.

2,2. - LES DIVERSES NATURES DE RESPONSABILITES :

Dans cette attente, nous plaçons en annexe au présent document


une courte analyse des diverses natures de responsabilités dans la situation
présente, et nous bornons ici à indiquer que celles-ci sont au nombre de trois :

- civile (légale et/ou contractuelle),


- administrative,
- pénale,

et que l'étendue des responsabilités et leur répartition entre Maître d'oeu-


vre et Entrepreneur sont différentes selon leur nature. En particulier les
clauses contractuelles ne s'imposent pas nécessairement au juge pénal, et
seule une jurisprudence encore quelque peu hésitante prend en compte la place
de chacun dans l'organisation administrative pour établir a posteriori quels
étaient ses devoirs personnels.

D'autre part la jurisprudence (le secteur privé étant principale-


ment concerné) admet certaines délégations de responsabilités, mais sous cer-
taines conditions et en particulier sous condition que le délégué ait une com-
pétence suffisante pour que la délégation apparaisse a priori justifiée.

Pour ce qui concerne la situation future, nous ne pouvons évidem-


ment la décrire alors que les décisions correspondantes ne sont pas encore
prises. Nous pensons ckpendant pouvoir indiquer comme probable à nos yeux
qu'elle soit largement basée sur une distinction entre responsabilités de
premier rang (dans le cas d'espèce : celle de l'auteur de l'étude d'exécution)
et responsabilités de second rang (dans le cas d'espèce : celle de celui qui
accorde le visa).
- 5 -

2.3. - LES DIFFERENTES FONCTIONS EXERCEES :

Le présent document-type se place dans le cadre d'une D.D.E réa-


lisant des ouvrages d'art pourle compte de 1'Etat. De ce fait, la maîtrise
d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre sont (cf. C.C.A.G. article 2.1) :

- publiques, ce qui a pour conséquence que les textes relatifs à


l'ingénierie privée ne leur sont pas applicables de plein droit; il faut en
fait pour cela qu'elles aient fait l'objet d'instructions précises par la
voie hiérarchique,

-
collectives (personnes morales), quoique l'habitude existe de
désigner sous le nom de Maître d'oeuvre l'Ingénieur d'Arrondissement (ce
que nous éviterons dans le présent document),

-
exercées Par les mêmes personnes; la maîtrise d'ouvrage n'est
d'ailleurs pas concernée par le présent document et, pour ce motif, il ne
semble pas y avoir de contre-indication à ce que son contenu soit valable
pour les ouvrages d'art départementaux.

La maîtrise d'oeuvre étant collective, il n'est pas interdit, et


il peut même être nécessaire, à l'Ingénieur d'Arrondissement, sous le contrô-
le de son chef de service, de déléguer à certains de ses collaborateurs tout
ou partie de la vérification des études d'exécution, voire le visa des des-
sins et des calculs.

Rien ne lui interdit non plus de faire appel 2 un CETE ou 2 un bureau


privé pour la vérification. Mais dans ce dernier cas il n'est pas considéré comme
normal que cette délégation doive s'étendre à la signature ; le recours à un BET
est évoqué dans le document-type BET 70 ( § 2 , 1 , dernier alinéa).

Dans tous les cas, l'Ingénieur d'Arrondissement doit aviser l'En-


trepreneur de la délégation qu'il a donnée en matière de vérification et
éventuellement de visa, dans toute la mesure où la mission correspondante
peut nécessiter des contacts avec l'Entreprise ou avec ses sous-traitants
(ce qui est généralement le cas en matière d'études).

Dans le présent document, nous désignerons sous le nom de "véri-


ficateur" la personne qui est au titre de la maîtrise d'oeuvre chargée de
vérifier l'étude d'exécution de l'entreprise. Cette appellation montre que
cette mission ne s'identifie pas à celle qu'assurent, essentiellement pour
des batiments du secteur privé, des "bureaux de contrôle" qui interviennent
pour assurer la couverture de la construction par les assurances t .

Rien n'empêche d'ailleurs de confier une mission de vérification


à un tel bureau de contrôle, mais à deux conditions :

- s'assurer que la vérification sera assurée par un ingénieur nom-


mément désigné, non seulement qualifié, mais suffisamment spécialisé par
rapport à l'ouvrage à construire,

* Nota : lors de la rédaction du présent document, une importante réforme


de l'assurance-construction était en cours, e t il en résultera des modifi-
cations dans les missions de ces "bureaux de contrôle".
- 6 -

- lui définir avec précision la consistance de la vérification


qu'il aura à assurer ; de façon concrète, la différence devra être faite sans
Equivoque entre cette vérification et une "normalisqtion du risque" dont se
contentent les compagnies d'assurances et qui est habituellement définie
dans les conditions générales imprimées sur des pages à en-tête de ce bureau.

Enfin, dans bien des cas, il est souhaitable (cf GMO 70, 5 2,6) de
recourir aux conseils d'un organisme extérieur 2 la DDE (SETRA, CETE ou BET)
pour la solution de problèmes d'ex4cution se situant 5 la limite de celles-ci
(épreuves, visites ...> ou plus à l'aval. Cette extension des missions, qui sort
de l'objet du présent document-type, est citée ici pour mémoire; ses modalités
sont en effet très différentes de celles de la vérification des études.
En conclusion, et sans aucunement exclure que l'Ingénieur d'Arrondis-
sement, conformément à sa mission traditionnelle, procède lui-même à des vé-
rifications, nous distinguerons dans le présent document, les deux fonctions :

- de "vérificateur" (que nous supposerons assumées soit par des in-


génieurs de la D.D.E., soit par des ingénieurs d'un C.E.T.E., soit par des in-
génieurs du secteur privé),

- de "chef d'arrondissement'' seul habilité, pour ce qui concerne le


présent document, à prendre les d6cisions préliminaires (constituer l'équipe
de vérification, d6finir certains objectifs ...I et à viser l'étude d'exécu-
tion (sans exclure que cette fonction soit exercée par délégation, par exemple
par un Ingénieur T.P.E. chef du bureau d'études de l'Arrondissement ou chef
d'une subdivision d'E.T.N).
- 7 -

3. - LES OBJECTIFS A ATTEINDRE A L'OCCASION DES VERIFICATIONS :

Les devoirs et les responsabilités en la matière n'étant définis


que de façon très vague, c o m e il ressort du 5 2 qui'précède et de l'annexe
à laquelle il renvoie, il est ngcessaire de rechercher quels sont les objec-
tifs à atteindre 2 l'occasion des vgrifications, pour en déduire ce qu'il
est nécessaire de faire :

3,l. - LES QUATRE CRITERES PRINCIPAUX :

Les objectifs à atteindre peuvent se ranger suivant quatre critères?

3,ll. - -_-
Du point _ _vue
_ _ _ de _ _ de
_ _la
_ _valeur
_ _ _ _technique
_ - _ _ _ - :- - _ _ - - - _ - -
La valeur technique corporte plusieurs aspect,+,parmi lesquels on
peut citer notamment : la sécyrité, la qualit& intrinseque (incluant elle-
même la pérennité, l'esthétique ...
) , la qualité fonctionnelle (circulations
à assurer, y compris pendant les travaux ; performances mécaniques, également
appelées "niveau de service" ; confort ...), la faisabilité, la possibilité
d'entretien.

Dans le cas présent, OÙ normalenent la "conception tertiaire" est


seule en cause, certains de ces aspects (par exemple la qualité fonctionnel-
le) sont peu à considérer.

Les exigences réglementaires à elles seules ne sont pas toujours


suffisantes. Non seulement des "règles de l'art'' non codifiées sont généralerent
3 respecter en s u s dans les détails des études, mais en outre, lorsqu'on a retenu
un mode de construction non classique, les exigences réglerentaires principales
sont toujours reconsidérer ou completer.

En de t e l s c a s i l e s t evidemment souhaitable d ' a v o i r , au stade de


la dévolution, inséré dans le marché les clauses remédiant aux lacunes de la
réglementation au regard de la solution retenue. Mais si cela n'a pas été
fait (ou n'a pas été entièrement fait), il ne convient pas de se laisser ar-
rêter par l'absence de prescription, car :

- l'exigence de sécurité prime toutes autres exigences, en cas


de contradiction,

- la qualité, en matière d'ouvrages d'art, occupe par rapport aux


autres exigences une place certes variable selon ce qui est en jeu, mais gé-
néralement trCs importante.
De façon gPn6rale la verification doit conduire finalement le vé-
rificateur à se convaincre que, dans la mesure où cela dépend des études, et
en considérant les diverses phases de l'exécution aussi bien que la durée de
vie escomptée, l'ouvrage aura-une bonne Valeur technique sous tous ses aspects.

La vérification doit notamment dcceler les dispositions qui, 3


certaines phases d'exécution mais aussi dans certaines conditions non cou-
rantes (par exemple affouillement) conduisent à des situations dangereuses
ou à une exécution difficile (par exemple lorsque la réussite de l'opération
nécessite des phasages délicats).

Au total on voit que l'iobjectif à atteindre nécessite un certain


élargissement de la notion de vérification.

Bien entendu la conclusion de la vérification peut être négative :


soit que les études d'exécution ne soient pas bonnes, soit que la conception
* On retrouve pratiquement les cinq critères de jugement des offres, à l'exception
des garanties professionnelles et financières. Ces critères sont assez généraux
(cf document-type DJ 75) pour englober facilement d'autres critères possibles, tels
que le respect de clauses diverses des marchés.
- 8 -

elle-même soit en cause. I1 appartient en ce cas au vérificateur de le re-


lever, mais nous entrons ici dans les détails, ce qui déborde de l'objet
du présent paragraphe.

3,12. - --_ ..............................


Du point de vue du coût de l'ouvrage :

De ce point de vue le but de la vérification est loin d'être aussi


évident. Plusieurs objectifs sont en effet possibles :

- que l'ouvrage soit le plus économique possible,

- que l'ouvrage puisse être réalisé dans les limites du montant


provisoire du marché,

- que le montant forfaitaire du marché ne soit pas Eemis en cause.

Ces objectifs ne sont pas limitatifs ; on peut, par exemple, ima-


giner aussi de fixer aux dépenses un plafond qui ne soit pas le montant pro-
visoire du marché, ou de limiter le coût des vérifications (parfois il est
moins cher, et plus "payant", de rajouter 3 bon escient quelques aciers que
de développer trop de calculs).

I1 n'appartient pas au vérificateur de choisir de lui-même entre ces


objectifs; c'est au chef d'arrondissement, après en avoir s'il y a lieu ré-
féré à son chef de service, de lui fixer l'objectif à cet égard.

Bien entendu ce choix ne sera souvent pas libre, mais plus ou


moins conditionné par les contraintes de l'opération.

Néanmoins il est évident qu'aucun objectif ne saurait prévaloir


sur l'objectif de sécurité ( § 3 , l l ) ; et il va de soi que si des aspects de
la valeur technique autres que la sécurité devaient être en opposition avec
l'objectif financier, le vérificateur doit en avertir explicitement le chef
d'Arrondissement.

C'est d'ailleurs pour éviter de telles oppositions sur les objectifs


que certains modes de réglement sont actuellement interdits dans notre
Administration.

3,13. - h p g i n t de yg-des délais :


I1 peut se présenter des cas dans lesquels l'étude d'exécution est
2 vérifier en ayant en vue sa compatibilité avec le respect des délais : par
exemple les dispositions prévues permettront-elles de réaliser certaines pha-
ses avant une période de crues ? On peut aussi devoir examiner si elle suppo-
se des délais partiels aux conséquences coûteuses : par exemple durée de ra-
lentissement de trains ou de détournement de circulation. Mais le plus souvent
c'est à considérer à propos de la conception.

Par contre le délai de vérification, lié 5 la date et éventuellement


à l'échelonnement de la remise de l'étude 2 vérifier, est évidement lui-même
toujours un objectif. Normalement cet objectif s'identifie avec le respect de
l'article correspondant du marché (cf. article 305,l du C.P.S.T.). I1 est
cependant malheureusement trop fréquent que d'autres objectifs de délai pèsent
sur les conditions dans lesquelles se fera la vérification, le plus souvent
du fait d'autres articles du marché lui-même (délai global notamment).

Outre la possibilité d'entretien, citée ci-dessus au titre de la


valeur technique, la vérification doit permettre, pour ce qui concerne les
études d'exécution, de disposer après la réalisation d'un dossier d'ouvrage
suffisamment complet et exact pour une bonne maintenance et notamment une
bonne exploitation de l'ouvrage.
- 9 -

Ceci implique notamment de disposer, à l'issue de la vérification,


d'une note de calculs fiable et commodément exploitable par-un tiers, qui
permette par exemple d'studier les incidences d'un passage de convoi excep-
I tionnel sur l'ouvrage.

-
1

I 3,2. PRECISIONS COMPLEMENTAIRES :


I

La pérennité étant une propriété assez vague, la question peut être


formulée de façon plus précise : quelle est la longévité à rechercher ?

11 n'existe aucune prescription officielle à ce sujet.

Dans la Directive provisoire D.J. 75 nous avons c h e r c h é 2 combler


cette lacune par des recommandations (voir 5 3 . 1 . 3 . 3 et 3 . 3 ) qui, en gros,
tendent à rechercher des durées de vie de l'ordre du siècle, avec quelques
exceptions (buses métalliques, terre armée, certains équipements remplaçables
sans trop de difficulté) lorsque certaines conditions précises sont remplies.
Cette valeur s'entend pour la structure des tabliers ; elle est normalement
plus faible pour les équipements, et très souvent plus grande pour les appuis;
l'inverse serait évidemment anormal.

I1 appartient évidemment au chef d'Arrondissement de préciser au


vérificateur, le cas échéant, l'objectif en matiGre de longévité. Mais dans
la très grande majorité des cas la longévité recherchée reste sans incidence
sur la vérification, le vérificateur ne pouvant guère moduler ses conclusions
selon la longévité. Et dans une partie des autres cas (cas notamment des bu-
ses métalliques sous remblais) la longévité sera à considérer plutôt au titre
de la conception que de la vérification des études d'exécution. La question
reste par contre plus ouverte en cas de recours à la terre armée.

L'esthétique des ouvrages dépend de bien des facteurs. Ceux qui sont
conditionnés par l'étude d'exécution sont principalement les détails qui ont
une incidence sur la qualité des parements : reprises de bétonnage mal tracées
ou permettant la mise en oeuvre de bétons de couleurs différentes, trous laissés
en attente pour motifs divers ou perforations ultérieureS(pourtant généralement
interdites par le marché), prgfabrication partielle conduisant 2 des différences
de couleurs (par exemple corniches dans le cas où contrairement à nos recomman-
dations le type de corniche ne serait pas fixé au stade du projet). Cependant
l'esthétique est également subordonnée au respect des profils du projet, qui
selon le cas peut dépendre de la qualité des calculs de déformation (poutres
préfabriquées notamment) ou du type même de l'échafaudage.

Au cours des enquêtes qui ont précédé la préparation du présent


document, des discussions passionnées ont eu lieu, LITTRE et LAROUSSE 5
l'appui, sur les nuances des mots "vérification" et "contrôle", sur l'atti-
tude active ou passive que l'on devrait avoir selon le mot employé, et sur
les incidences qui devaient en résulter sur les responsabilités.

Nous précisons ici que conformément à la note circulaire du 15 Avril


1976 du D.R.C.R., il s'agit pour la maîtrise d'oeuvre, appelée 2 viser l'étu-
de d'exécution, d'assumer vis-à-vis de cette étude une responsabilité de se-
cond rang qui la conduit à assurer des vérifications très substantielles. Si
cela exclut à nos yeux une attitude totalement directive, cela ne s'accomo-
de pas d'une attitude totalement passive.
- 10 -
Quant à la signification du mot."se convaincre", nous admettrons
qu'elle est largement subjective et qu'elle ne peut résulter d'une définition
limitative de la consistance des vérifications; celles-ci sont donc délimi-
tées par l'appréciation du vérificateur.

Cela dit, la question se pose de la précision que le vérificateur


doit reconnaître aux calculs effectués.

Certes des prescriptions ont été données dans le fascicule 61 VI


du C.P.C. de 1970 (article 68) qui exige une précision arithmétique de 3 X
de toute contrainte maximale susceptible de dépasser la limite admissible
(celle-ci étant fixe), et ce sous condition que le sens des écarts ne soit
aucunement systématique. D'autres prescriptions comparables ont été discu-
tées dans le cadre du C.E.B.

Néanmoins, même en se limitant 2 la précision arithmétique, il


n'est pas possible de fixer de façon générale une limite aux tolérances.
Cela provient de ce que souvent, et de façon générale dans le cas du béton
précontraint, la contrainte (ou la sollicitation) qui est à comparer à la
contrainte admissible (ou à la sollicitation admissible) est le résultat
d'une différence : les équations s'écrivent en effet alors

(S our) (G _+ Q - P) <'-(R ou 3 ) .
On se rend compte qu'une imprécision sur un des premiers termes, sur P par
exemple, peut conduire à une imprécision beaucoup plus grande sur le total,
et dépendant beaucoup de l'importance relative des différents termes. Qui
plus est, lorqu'on considère un état de décompression, = O et l',idée mê-
me de pourcentage perd toute signification. En fait un écart de 3 2 sur la
précontrainte peut, selon les cas, signifier une traction de 1 ou 2, voire
3 ou 4 MPa ( 4 0 bars, 400 tf/m2). Et il peut en aller de même de divers in-
termédiaires de c a l c d (cas par exemple d'un élément de matériau).

Si on remonte aux causes, on constate par exemple que les charges


permanentes (poids propre et superstructures) sont le résultat d'une cons-
truction qui s'effectue à l'aide d'un instrument de mesure qui est le double-
mètre. La précision est, par voie de conséquence, celle du centimètre. Elle
peut donc représenter des pourcentages très variés selon qu'on a affaire à
des pièces de structure minces ou épaisses.

De plus, la précision ne peut pas être définie en y incluant la


représentativité du calcul; celle-ci est en effet t r è s mal déterminée et en
partie couverte par les coefficients de sécurité ( y et y m dans le cas
s3
des réglements aux états-limites).

C'est pourquoi :

- l'idée de pourcentage uniforme d'imprécision tolérable est sans


signification : inutilement exigeante dans certains cas, elle peut être dan-
gereuse dans d'autres,

- seule l'expérience de l'ingénieur peut lui montrer, dans chaque


cas d'espèce, quelle est la tolérance qu'il peut admettre et la façon de
1 ' exprimer,

- il est donc indispensable que les vérificateurs (de même ,que


les projeteurs) réfléchissent à la signification et par suite à l'importance
de ce qu'ils admettent; c'est au total une affaire de doigté et de bon sens.
- 11 -

C'est cela également qui explique l'intérêt de certaines méthodes


de vérification qui seront exposées plus loin.

A la jonction des 5 3 , l l et 3,12, on est amené 2 se poser la ques-


tion suivante : convient-il, au delà de la valeur technique minimale stricte-
ment exigible, et contrairement à l'objectif du coût minimal possible, de
chercher à s'assurer de certaines surabondances en certains points de la struc-
ture qui pourraient se révéler des points faibles dans certaines circonstances
improbables ou imprévues ?

Cette question ne constitue en fait qu'un prolongement de la dis-


cussion menée à la fin du § 3,12, et conduit à confirmer l'absurdité d'un
objectif de coût minimal dans le cadre des règlements. Cette absurdité a
été maintes fois mise en évidence ; ainsi, aux Pays Bas, la "leçon de Cora"
(voir rapport final du Congrès A.I.P.C. de TOKYO - 1976) a consisté en ceci :
un programme de calcul automatique (CORA), dit d'optimisation du coût, ayant
été mis au point, il a été constaté que de façon diabolique il plaçait à
tout coup l'optimum à l'extrême limite de validité des règles ou en choisis-
sant des dispositions non envisagées lors de l'établissement des règlements,
au grand dam de la sécurité et de la qualité.

Néanmoins, on ne devrait pas conclure du fait que la force portan-


A

te d'un ouvrage peut souvent, pour 1,5 % de dépense supplémentaire, etre


augmentée de 15 %, que le supplément de dépense soit opportun. En effet, ceci
étant supposé fait, on pourrait se reposer la question pour 1,5 % de plus
à nouveau et 15 % de nouveau supplément de portance. I1 faut bien admettre
qu'en règle générale les réglements ont déjà procédé à une certaine optimi-
sation, et ne pas s'en écarter systématiquement.

En fait c'est seulement par une comparaison 2 la pratique couran-


te, ou en ayant une certaine idée des circonstances improbables ou imprévues
qui pourraient se produire (par exemple passage de certaines charges lourdes
inhabituelles, tassements d'appui ou fluage plus prononcés que prévu ...I
qu'on peut définir les surabondances souhaitables - nécessairement de coût
modeste - qui pourront conférer à une structure une bonne robustesse.

I1 n'est pas de la mission du vérificateur de prendre seul les


décisions de renforcement, et c'est d'ailleurs une des raisons pour les-
quelles à notre avis le visa ne peut être normalement délégué. Mais il faut
considérer qu'il est de sa mission de faire part au chef d'arrondissement
de ce qu'il estimerait utile d'ajouter, et qu'un vérificateur qui néglige-
rait de la faire ne pourrait être considéré comme véritablement compétent.
- 12 -
4. - LA CONSISTANCE DES ETUDES D'EXECUTION.

La question examinée ici est de savoir ce qui doit être considéré


comme appartenant, ou devant appartenir, aux études d'exécution.

La DIG (b 4 , c 4 et n 3 ) indique essentiellement que ces études,avec


les spécifications techniques détaillées établies par le concepteur de l'ouvrage,
constituent la conception tertiaire qui doit définir exactement l'ouvrage dans
tous ses détails. Elle renvoie pour le surplus aux textes relatifs à l'ingénierie
privée, qui ne contiennent eux mêmes pas de précision supplémentaire sur cette
consistance. Tout ceci reste donc extrêmement général, ne contient rien qui tienne
compte de ce qui est spécifique des ouvrages d'art, et de toute manière n'a norma-
lement pas de caractère contractuel pour les march6s de notre Administration.

C'est en fait essentiellement en fonction du marché que la consis-


tance nécessaire des études d'exécution doit être appréciée.

Du point de vue de la consistance, leur début doit se situer exactement


là où la conception s'est arrêtée au stade de la passation du marché (qu'il s'agis-
se d'un marché pour la réalisation d'une solution variante aussi bien que pour la
réalisation d'une solution conforme).

I1 va néanmoins de soi que lorsque le marché prévoit (cf. article


3.05 du C.P.S.T.) l'établissement et la délivrance par l'Administration à
l'entreprise d'une note de calcul automatique (ou de toute autre prestation),
l'étude d'exécution dont il s'agit ici commence à l'aval de cette prestation.*

En fait des difficultés ne sont rencontrées généralement que dans


les cas (malheureusement trop fréquents) OÙ des options ont été prises de
façon insuffisament réfléchie à l'amont des études d'exécution et donc de
leur vérification. La chose est particulièrement classique en cas de varian-
te. Ce risque, inégal selon les cas, est d'ailleurs à l'origine de certains
des conseils de la directive DJ 75 ( 5 3 4 1 4 , 3 4 2 4 , 6 2 6 et 9 notamment) et de
certains conseils donnés plus loin pour la vérification.

A nos yeux, il est évident que le vérificateur des études d'exécu-


tion doit :

- éviter de remettre en cause la conception générale pour de simples


considérations d'opportunité, dans le seul but de faire "mieux",

- mais certainement remettre en cause cette conception lorsqu'il


apparaît que celle-ci est dangereuse, ou mêne à une impasse, plus générale-
ment lorsqu'il existe des raisons majeures en faveur d'une telle remise en
cause; et il doit en ce cas faire cette remise en cause le plus tôt possi-
ble).

4,2- - ou SE TERMINENT LES ETUDES D'EXECUTION ?

4,21. - Qus-hit fournir l'entrgreneur ?

En principe le C.P.C. définit, selon la nature des travaux, la


liste des documents relatifs 2 l'exécution que l'entrepreneur est tenu de
soumettre à la Maîtrise d'oeuvre.

IC
Voir en 8,21 ce qui est à faire en cas de remise de note de calcul automatique,
et en 8 , 6 3 les limites que nous conseillons en matière d'autres prestations.
- 13 -

Néanmoins cette liste ne peut être considérée comme exhaustive


ni come précise, chaque fois qu'on se trouve devant un ouvrage ou des con-
ditions complexes. C ' e s t pourquoi, en de tels cas il importe, autant que
possible, que le marché complète le C.P.C. à ce sujet.
On trouvera pour cela un certain nombre de conseils dans le C.P.
S.T. et dans ses mises 2 jour, ainsi que dans les fascicules du G . G . O . A .
(niveau 3 ) et éventuellement dans d'autres documents-types. 11 est bien en-
tendu qu'il n'y a pas à hésiter à compléter ces indications, spécialement
pour des ouvrages ou travaux spéciaux. Pour certains équipements, les exigen-
ces nécessaires sont portées dans les Spécifications, parfois dans leurs com-
mentaires.
Et si n'est pas prévu au C.P.C. ni au marché, quelque chose qui
apparaît nécessaire pour les objectifs évoqués plus haut, notamment pour évi-
ter toute improvisation sur chantier (risque de mauvaise valeur technique),
--
il n'y a pas à hésiter à le réclamer à l'entrepreneur.

Il convient néanmoins de préciser, conformément 2 la D . I . G . (n 3.6)


que sont à considérer comme ne faisant pas partie de l'étude d'exécution
II
les dessins de fabrication en atelier ou de façonnage sur chantier, qui ne
traduisent pas l'objectif stipulé par le marché et ne sont que des moyens
d ' exécution".

Malgré cela, certaines questions subsistent pour certains ouvra-


ges provisoires. I1 se pose en effet à leur sujet certaines questions de
principe, qui ne pourront être réglées que par des instructions complémen-
taires à la D.I.G., dont le principe a déjà été affirmé par le C.G.P.C.
Dans cette attente, l'article 3 , 1 2 du C.P.S.T. (mise à jour no 3) contient
une recommandation détaillée pour les échafaudages des ponts courants, qui
représentent les ouvrages provisoires les plus fréquents. Mais des questions
subsistent pour d'autres ouvrages importants ou fréquents (par exemple quid
des blindages de fouilles et autres soutènements provisoires ? ) .

Il est difficile de donner une réponse exhaustive à cette ques-


tion,.et nous considérons qu'il appartient au chef d'Arrondissement de pré-
ciser à cet égard au vérificateur sa mission dans chaque cas d'espèce.

A titre de première approche, nous suggérons ceci :

a - ce qui concerne les matériaux, sans incidence sur les dessins


de l'ouvrage, peut généralement rester ignoré du vérificateur; bien sûr ce-
la peut être important, mais à chacun ses propres responsabilités, et non
celles des autres.

b - le programme des travaux et le plan de bétonnage ne relèvent pas


du vérificateur, mais doivent généralement être connus de lui, au moins pour
l'essentiel.

c - les avant-métrés prescrits par le C.P.C. ne sont à vérifier par


le vérificateur que dans les cas où le chef d'Arrondissement le lui demande;
(voir G.M.O. 70 I 20,61,4ème règle) mais ils doivent toujours lui être fournis
comme éléments d'appréciation pour la vérification des dessins et calculs, donc
en même temps que les dessins et calculs.

d - le programme de mise en tension doit être soumis au vérifica-


teur, au moins pour qu'il s'assure que ce programme ne créera pas de phase
provisoire dangereuse pour l'ouvrage et, dans le cas d'ouvrages à exécuter
en plusieurs phases, pour lui permettre les vérifications à chaque phase.
- 14 -

Cependant il paraît nécessaire d'appeler ici l'attention de tous


sur la difficulté d'apprécier autrement que par expérience les conséquences
d'une absence de contrôle de certaines dispositions provisoires. On peut ci-
ter divers cas OÙ après avoir estimé superflu de contrôler le projet de cof-
frage de poutres préfabriquées VIPP ou de pièces adjacentes à un appareil
d'appui, on s'est trouvé devant des poutres mal faites ou des appareils d'ap-
pui ne fonctionnant pas, et on a hésité, et souvent renoncé, à refuser la
poutre et à faire modi,fier profondément le dispositif d'appui. I1 n'en résulte
pas qu'il faille vérifier toute disposition provisoire, mais qu'il existe des
cas où, selon la difficulté de l'opération et l'expérience de l'entreprise, il
est très utile de vérifier davantage ; pour les définir, le recours au réseau
de compétence et Gventuellement une initiative du vérificateur, en tant que
conseiller, vis-à-vis du chef d'arrondissement sont souhaitables. De même pour
les liaisons entre études et chantier.

4 , 2 3 . - Jusqu'où doivent êtEg-poussés les cal_culs d'exécution ?


11 est impossible de définir cela dans le détail, mais il est utile que le
marché précise certains points connus comme critiques de façon classique.
Là aussi il n'y a pas B hésiter 5 compléter les indications du C.P.S.T. et
des documents-types, notamment pour des ouvrages ou travaux spéciaux. On
peut citer par exemple, pour certains types d'ouvrages précontraints, des
sections voisines des appuis lors de la mise en tension (voir note d'infor-
mation du 15 Octobre 1976). On peut citer aussi, pour certains types d'ou-
vrages, la vérification à la mise en service (charges totales, pertes par-
tielles).

4 , 2 4 . - Rôle
.......................... .............................
du vérificateur 2 l'égard de la consistance des étu-
--------_------
des d'exécution :

Quelle que soit la méthode de vérification pratiquée dans le cadre


des recommandations données plus loin, il nous paraît évident que cela ne
saurait justifier une attitude passive du vérificateur 5 l'égard de la consis-
tance des études d'exécution : s'il ne lui est pas toujours possible de con-
naître toutes les conditions de détail du site, saqualité de spécialiste
averti exige de lui qu'il décèle toute lacune importante indépendante des
dits détails, dans les études d'exécution de l'entrepreneur, et prenne des
initiatives en conséquence.
- 15 -

5. - LES DIFFERENTS CAS POUVANT CONDUIRE A DES METHODES DIFFERENTES DE VE-


RIFICATION :

I1 apparaît que ces différents cas peuvent être définis selon di-
vers critères.

5,l. - SELON LES OUVRAGES (OU PARTIES D'OUVRAGES) A REALISER :

Dans l'introduction du présent document ( § 1,3) nous avons indi-


qué que nos Recommandations étaient établies avant tout pour la vérifica-
tion des études d'exécution des ponts spéciaux. 'Nous donnons au chapitre 8 quel-
ques indications spécifiques pour d'autres types d'ouvrages, notanunent pour
les ouvrages provisoires et pour les ouvrages types.

5,2. - SELON LES CONDITIONS DANS LESQUELLES ON VA DEVOIR FAIRE LE CON-


TROLE.
Les conditions principales concernent les délais disponibles et,
compte tenu de ce délai, la connaissance plus ou moins bonne que le vérifi-
cateur peut avoir de l'ouvrage à réaliser au moment d'entreprendre sa mis-
sion. D'autres conditions concernent la manikre dont l'entrepreneur présen-
te ses études au contrôle.

Dans le cas OÙ la vérification est confiée 5 un organisme séparé


(C.E.T.E. , B.E.T.), ces coaditions concernent également la manière dont
Maître d'ouvrage et Maître d'oeuvre jouent leur propre rôle :

- vis-à-vis de l'entrepreneur, en définissant clairement et vala-


blement le travail qu'il doit accomplir, et en tenant ensuite la main au
respect par lui de ce qui a été préalablement prévu,

- vis-à-vis du vérificateur, en lui précisant clairement les li-


mites de samission et les objectifs rl atteindre (voir S 3 ci-dessus).

Des conditions dcfavorables pouvant peser sur l'efficacité de la


vérification, i l convient quand i l s'en prPsente, de ne pas les accepter de
façon passive, mais d'abord de s'efforcer de l e s amcliorer.

Comme il ressort du rapport du groupe Rôles et Responsabilités


et de la directive provisoire D.J. 75 ( § 3 . 6 . 3 ) , les délais trop courts sont
un des DrinciDaux ennemis de la aualité.

Souvent, à l'amont de la vérification, un délai trop court aura


pesé sur la valeur de la conception (étude trop sommaire, jugement de l'appel
d'offres douteux). I1 y aura déjà du retard à rattraper, voire des contre-
ordres à envisager, dès l'origine de la vérification.

Ensuite les études d'exécution de l'entrepreneur vont être éta-


blies dans la précipitation, présentées par fractions successives (ce qui
doit généralement être évité, sauf pour les grands ouvrages), et
le vérificateur sera invité à conclure de même, sous la pression du chantier.
Les méthodes de vérification ne peuvent que s'en ressentir.

Cette situation sera trop souvent invoquée par l'entrepreneur au-


près du Maître d'oeuvre pour l'amener à se contenter d'études d'exécution
plus ou moins bâclées.

On cherchera parfois à gagner du temps par des tours de force,


par exemple sur la cadence d'étuvage; éventuellement ces changements de
conditions d'exécution seront contradictoires avec les études.
- 16 -
A la limite, il est parfois demandé des accords partiels anti-
cipant sur l'accomplissement des vérifications (par exemple accord pour
une nomenclature d'aciers à comander); ou le dossier est soumis pour véri-
fication et décision en admettant des hypothèses qu2 pourront se révéler
erronées : par exemple en supposant qu'on obtiendra une résistance du béton
très élevée alors qu'on n'a aucune certitude de l'obtenir. Ou même le chan-
tier anticipera sur le visa, en dépit du C.C.A.G., et il sera demandé d.'ac-
cepter pour régularisation le fait accompli et de vérifier en conséquence
la suite de l'étude d'exécution.

La connaissance dont il s'agit est celle qu'en ont les personnes


qui seront chargées de la vérification. Mais dans une large mesure cette
connaissance peut dépendre de la connaissance qu'en a le chef d'Arrondisse-
ment. Et de l'autre côté de la barrière, la qualité de l'étude h vérifier
dépendra fortement de la connaissance de l'ouvrage que l'on aura côté entre-
prise.

Cette connaissance se subdivise en deux parties :

- la partie "objective'', qui concerne les données techniques maté-


rielles du problème, dont résultent ses difficultés, voire ses traîtrises
intrinsèques; ces données doivent d'une part exister et être suffisantes,
d'autre part être disponibles,

- la partie "subjective", qui concerne le degré de certitude et


le bien-fondé des décisions prises à l'amont de l'étude d'exécution : telle
"décision" est-elle authentique ? est-elle ferme ? ses conséquences restent-
telles à découvrir ? est-elle susceptible d'être remise en cause au cas oh
elle s'avèrerait trop fâcheuse ? quand devrait intervenir cette remise en
cause ?

L'expérience démontre que l'affaire se présente mal lorsque la vé-


rificatibn débute dans de mauvaises conditions de connaissance de l'ouvrage
à réaliser. Certes quelques palliatifspeuvent être trouvés en ce cas (voir
par exemple le § 6,14 ); mais il ne s'agit que de palliatifs, et d'ailleurs
les causes du manque de connaissance (désordre des études, manque de compé-
tence, délais trop courts) subsisteront généralement et empêcheront d'y re-
courir suffisment. Voir à ce sujet de nombreux passages du document DJ 75.

C'est pourquoi il est capital que l'affaire soit en ordre lorsque


la vérification va devoir Ztre entreprise, au lieu de compter sur la vérifi-
cation pour la remettre en ordre. Et en particulier, lorsqu'un service de
l'Administration ne sera pas en mesure de procéder lui même aux vérifications,
il est très vivement recomandé qu'il commence à associer l'organisme vérifi-
cateur à l'opération dès les phases préparatoires :

- soit en le chargeant de l'étude qui précède l'appel d'offres,

- soit au moins en l'associant au jugement des offres,

ce qui lui permettra d'entreprendre la vérification en connaissant déjà les


tenants et aboutissants de l'affaire.

Pour l a même raison, lorsque la vérification est faite dans la DDE,


il est souhaitable qu'y participent les ingénieurs qui ont effectué les étu-
des antérieures.

En pratique la connaissance que l'on a de l'ouvrage dépend assez


souvent du fait que la solution retenue est une solution conforme ou une
variante.
- 17 -
C'est notamuent pour éviter des insuffisances de cette connaissan-
ce que la directive provisoire D.J. 75 recommande, de façon générale, con-
formément à la Circulaire de la D.R.C.R. du 25 Septembre 1 9 7 5 , de ne pas
considérer les variantes sur un pied d'égalité avec les solutions conformes.

Cependant beaucoup de cas sont intermédiaires entre la solution


conforme pure et simple et la variante "large" (selon terminologie de la D.J.
7 5 ) . Ce sont les offres conformes assorties de propositions technique (cou-
vertes, ou non couvertes, par un agrément), les variantes limitées mineures
et les variantes 1imitées"majeures:' selon la terminologie de la D.J. antérieu-
re h la nouvelle D.I.G. Ainsi l'offre variante mineure d'un V.I.P.P. laisse
une possibilité de dimensionnement automatique.

Plus généralement, la vérification sera d'autant plus difficile que


l'ouvrage posera plus de problèmes, par exemple pour un pont très spécial
même en solution conforme. La difficulté sera évidemment d'autant plus grande
que l'avant-projet aura été moins approfondi ; en sens inverse elle peut être
fortementatt6nuée par la disposition de précédents.

Enfin l'affaire ne sera réellement en ordre que pour autant que n'auront
pas été laissées dans l'indétemination, lors du jugement de l'appel d'offres, cer-
taines options relatives aux calculs justificatifs définitifs. Voir à ce sujet dans
la D.J. 75 les 5 3.4.2.2 (relatif aux règlements de calcul applicables) et 3 . 4 . 2 . 4
(relatif aux modalités des calculs justificatifs définitifs, qu'en raison de ses
incidences directes sur la vérification nous reproduisons plus loin en Annexe).

5,23. - Aqgi-_au_r_aIt-on aff_aiiie cÔté-entreErrse ?

C'est-à-dire qui fera les études d'exécution, et qui les discutera


le cas échéant ? c'est souvent la même personne, mais ce n'est pas toujours
le cas.

On aura souvent affaire à un bureau d'études sous-traitant, et non


au bureau d'études de l'entreprise. I1 est en ce cas essentiel que le chef
d'Arrondissement examine si les conditions de sous-traitance proposées sont
acceptables, et ce sur trois plans :

- sur le plan de la désignation,

-sur le plan de la rémunération (il est recommandé de payer par


un prix séparé l'étude d'exécution et d'examiner le montant de ce prix afin
de s'assurer que l'entrepyeneur ne condamne pas son sous-traitant à une étu-
de au rabais - voir à ce sujet D.J. 75 § 3 . 2 . 2 . 3 ) ,

- sur le plan de la localisation des études (cf. B.E.T. 70).

De façon plus générale, c'est-à-dire qu'il y ait ou non sous-trai-


tance, il importe de ne pas accepter d'avoir affaire à n'importe qui (voir
la D.J. 75 5 3.5 et questionnaires en annexe) ou dans n'importe quelles con-
ditions. Que l'on n'oublie pas, en particulier, que la réputation d'une en-
treprise ou d'un bureau d'études ne garantit pas la compétence de toute per-
sonne lui appartenant, et ne garantît même souvent pas que cette personne
ne sera pas plus ou moins abandonnée à elle-même. La meilleure garantie qu'on
puisse avoir est de savoir qui personnellement est chargé de l'étude. Les rai-
sons qui nous ont poussé à personnaliser contractuellement le responsable des
études des ouvrages provisoires (voir l'article 3 . 1 2 du C . P . S . T . - mise h jour
no 3) sont en partie valables aussi pour-l'étude d'exécution des ouvrages dé-
finitifs. De même qu'en matière de travaux, ne pas oublier que référence d'exécu-
tion ne signifie pas nécessairement référence de qualité.
Tout ceci est d'autant plus important que le Jeu des appels d'of-
fres risque de mettre l'Administration en rapport avec certains bureaux
d'étude dont la compétence est réduite.
- !8 -

Chronologiquement, les études d'exécution peuvent commencer dès que


l'entrepreneur est désigné. C'est en principe plus à l'amont (préparation du
D.C.E., jugement des offres - cf. D.J. 75 9 3.4.2.4 reproduit plus loin en An-
nexe F, $ 3.5.4.2 et 6.1.6 - qu'il convient de dgfinir selon leur difficulté,
les conditions dans lesquelles ces études seront faites. Néanmoins il est rare
qu'on puisse considérer avoir réglé alors toutes les difficultés, et il y a donc
lieu, dès la désignation de l'entrepreneur, de se poser les questions.suivantes :

- des ifficultés d'gtude paraissent-elles > prévoir ? (selon l e


type d'ouvrage et les informations recueillies à l'appel d'offres).

- les bases de l'étude paraissent-elles évidentes, ou doivent-


elles largement dépendre de l'appréciation ? (dannées dépendant des condi-
tions du site ou des conditions d'exécution, techniques non réglementées).

- quelles sont les incitations que le mode de réglement des travaux


(forfait, métré, réfactions notamment) risque d'avoir sur le comportement de
l'entreprise et par conséquent sur ses études d'exécution ?

- vers quels recours à l'ordinateur s'oriente l'entrepreneur ?


- sera-t-il possible au vérificateur de faire avec le bureau d'étu-
des un tour d'horizon préalable des problèmes à régler, et de recevoir en-
suite l'étude d'exécution en bloc ? Cette situation idéale est loin d'être
systématique,

- la qualité, y compris la présentation (plans et calculs illisi-


bles ou en désordre ou n'explicitant pas les hypothèses) des études d'exécu-
tion sera-t-elle bonne ou mauvaise ?

- les calculs seront-ils suffisamment complets ou non ?

- ne sont-ils pas excessivement sommaires ?

11 est bien évident que les modalités des vGrificati9ns devront être adap-
tées aux réponses qu'on pourra donner à ces différentes questions.

C'est pourquoi i l est souhaitable que les relations Administration-


entreprise relatives aux études d'exécution avant établissement de celles-ci
ne se bornent pas à l'agrément du chargé de ces études ( 9 5,23) si celles-ci
doivent être délicates, mais comportent en ce cas un entretien préalable au
cours duquel seront abordées certaines des questions mentionnées en 5,21, en
6,14 et ci-dessus ; une des plus importantes de ces questions concerne le choix
des programmes de calcul 5 utiliser, car l'engagement des études d'exécution
sur la base de programmes non idoines ou mal connus risque de mener par la
suite à un blocage ou du moins 2 des retards. Cet entretien (où toutes autres
questions de coordination et de chantier peuvent également être abordées - cf
GMO 70) peut aussi avoir une utilité psychologique.
5 , 3 . - SELON LA COMPOSITION DE L ' E Q U I P E DE VERIFICATION :

Les paramètres c'ont résulte la valeur de l'équipe sont :

- le nombre,

-la solidité de chacun des membres (combinaison de l'aptitude, de


la formation initiale et de l'expérience),

- et la disponibilité de chacun.
- 19 -

Cette question est parallèle au conseil donné dans le préambule du


5 5,2.
I1 est bien évident qu'en,cas de vérification par les propres moyens
d'une D.D.E., et même dans une large mesure en cas de vérification par un or-
ganisme extérieur (C.E.T.E. ou B.E.T.),la possibilité de composer l'équipe de
façon optimale en fonction des particularités de chaque ouvrage est dans une
large mesure une vue de l'esprit.

Dans les meilleurs des cas la composition de l'équipe fait l'objet


de contraintes. Dans beaucoup de cas la composition se présente pratiquement
comme une donnée parce que seulement une, deux ou trois personnes sont en pla-
ce et en mesure d'effectuer la vérification.

I1 ne convient pas cependant de s'en tenir à cette constatation,


mais d'examiner la convenance de cette équipe (ou de la meilleure équipe
possible) par rapport aux besoins pour le travail à exécuter (cf. 5 5 , 3 2 ) ,
et, si la disparité apparaît trop grande, d'en tirer les conséquences en
recourant à des moyens extérieurs.

5,32. - Que doit être normalement l'équi,Eg ?

Cette question a fait l'objet d'échanges de vues détaillés basés


sur les expériences personnelles des diverses personnes qui ont répondu aux
enquêtes préalables à la rédaction du présent document. Au terme de cette
discussion, nos recommandations sont les suivantes.

a - Quand il s'agit d'ouvrages d'étude assez difficile et/ou de


problèmes pour lesquels on manque d'expérience, il est indispensable que
l'ensemble de la vérification soit dirigé par un ingénieur confirmé (dans
la spécialité ouvrages d'art évidemment) qui lui-même accomplira une partie
des opérations (comportant nécessairement un exanen des dessins) et jugera
l'ensemble de l'étude.
La vérification devant généralement être longue en ce cas, il sera
habituellement nécessaire qu'une partie du travail soit effectuée par un jeu-
ne ingénieur ou un bon technicien.

I1 est, de plus, très souhaitable que l'ingénieur confirmé ne soit


pas isolé, mais fasse partie d'un "réseau de compétence" qui lui donne la
possibilité d'échanger des idées avec d'autres ingénieurs confirmés, afin
de diminuer les risques de n'avoir pas pensé à tout ce qui était nécessaire.*
Ces autres ingénieurs confirmés peuvent être soit des spécialistes du S.E.-
T.R.A., soit des ingénieurs polyvalents qu'on peut trouver dans les C.E.T.E.
ou les B.E.T. réputés; ce peut être le chef d'Arrondissement lui-même s'il
ne s'identifie pas au vérificateur principal, ou un de ses collègues géogra-
phiquement voisin.

b - Quand il s'agit d'ouvragesplus simp&.', ces exigences s'impo-


sent moins.

Tout d'abord le recours au réseau de compétence devient générale-


ment sans grand objet.

Ensuite l'équipe peut :

- soit être ramenée à un jeune ingénieur et un technicien, sous


condition généralement d'avoir une possibilité de contact avec un ingénieur
confirmé; s'il s'agit d'ouvrages types, ce recours peut être remplacé par
le dossier-pilote et un téléphone,

x Voir par exemple Annexe B 5 B 6 .


- 20 -

- soit comprendre toujours l'ingénieur confirmé avec un technicien,


voire un dessinateur ; mais le technicien ou le dessinateur effectuera une
plus grande part des opérations de vérification que dans le cas précédent.

c - Bien entendu, la vérification d'un ensemble d'études d'exécu-


tion peut très bien comporter plusieurs vérificateurs ou cellules de vérifi-
cation agissant en parallèle sous la direction du même ingénieur confirmé ;
la chose est même tout-à-fait courante dans tout organisme d'une certaine
dimension.

- enfin le problème du partage des responsabilités, en un tel cas,


n'est pas actuellement résolu.

Ces difficultés ne doivent cependant pas être considérées comme di-


rimantes, l'essentiel étant de faire faire la vérification par des ingénieurs
d'une compétence suffisante.

d - Dans tout ce qui précède, nous n'avons Evoqué que les fonctions
techniques à remplir, et les conditions de compétence technique vis-à-vis de
la spécialité concernée. Nous ne pouvons nous mêmes établir la correspon-
4ance nécessaire entre ces fonctions et les fonctions administratives, par-
ce que cette correspondance est nécessairement conditionnée par la sï'tua-
tion de chaque service qui, fu fait de son effectif total, du jeu des affec-
tations et de ses différentes charges, est nécessairement très différente
d'un service à un autre du point de vue de la disponibilité et de la compé-
tence personnelle de ses différents membres (cf. notamment les contraintes
discutées au 5 5,31). Par ailleurs les besoins ne sont pas les mêmes d'un
ouvrage à un autre, sans qu'il y ait véritablement de discontinuité.

C'est pourquoi le rôle de l'ingénieur confirmé peut, selon le cas,


être tenu par le chef d'Arrondissement lui-même, ou par le chef de bureau
d'études de l'Arrondissement, ou par le subdivisionnaire E.T.N. Ce qui par
contre appartient dans tous les cas au chef d'Arrondissement, c'est de juger
la capacité (solidité technique et disponibilité) de chacun, y compris la
sienne propre, au regard des besoins définis plus haut, et de décider en
conséquence de l'organisation interne ou des concours extérieurs auxquels
il sera fait appel.

e - En cas de recours 5 un organisme extérieur, il y a peu de cam-


. mentaires à faire lorsque cet organisme est un CETE.

S'il s'agit d',un B.E.T., nous rappelons d'abord qu'un tel recours
- -par le document-type B.E.T. 70, quoique celui-ci soit principa-
est envisagé
lement consacré aux études de conception générale, et que ce document donne
un certain nombre de conseils en vue du choix du bureau et sur les modalités
de ce recours.

En particulier la question de l'indépendance effective vis-à-vis de


l'entreprise est fondamentale ; la question de la spécialisation (et non de la
simple qualification) devient importante quand l'ouvrage est très spécial. Sous
ces réserves, lorsqu'un B.E.T. est déjà intervenu sur le même ouvrage à un stade
antérieur, il y a avantage à le conserver pour les vérifications plutôt que d'en
charger un autre bureau qui ignorera tout de l'nuvrage.

D'autre part le document-type B.E.T. 70 contient des définitions


précises ( § 1,2 p. 4 ) des différents niveaux de qualification du personnel du
B.E.T., des abus "inflationnistes" étant trop courants dans les désignations
quand des précautions ne sont pas prises à cet égard.
- 21 -

Une difficulté m a l résolue concerne l'évaluation du juste prix


d'un contrôle : son coût dépend nécessairement, dans des proportions consi-
dérables, de la qualité qu'aura l'étude 2 contrôler. D'après les statistiques
d'un C.E.TE., le coût moyen de la vérification serait de l'ordre de 1,3 X
du montant H.T. du marché, avec évidemment une dispersion plus importante.
I1 serait plus élevé lorsqu'il s'agit d'une variante ( 1 , 9 X ) que lorsqu'il
s'agit d'un projet de base (0,7 X). A titre de comparaison, le coût d'établis-
sement d'un A.P.D. d'ouvrage relativement classique s'établit autour de 2 X
(avec une dispersion importante allant de 0,5 à 3 X).

Cela dit, il reste quelques autres difficultés pour recourir à un


B.E.T. :

- une D.D.E. qui ne serait pas elle-même capable (ou presque),


sous l'angle de la compétence, de faire le travail qu'elle lui demande ris-
que souvent de n'être pas capable de l'utiliser convenablement,

- dans des cas simples et courants, ne faut-il pas pour officiali-


ser et régler son intervention, des formalités administratives et comptables
représentant un travail d'une longueur comparable à celle du contrôle lui-même ?
- 22-

6. - LA PREMIERE PHASE DE LA VERIFICATION.

6,l. - RAE'PEL DES OPERATIONS PRELIMINAIRES :

Ces opérations relèvent essentiellement du chef d'Arrondissement.


Elles peuvent aussi, pour une part, relever du chef de l'équipe de vérification
dans le cas où les deux fonctions sont séparées.

6,11. -
Nous énumérons d'abord les opérations dont on a exposé la
nécessité et les modalités dans les chapitres précédents :

- constituer l'équipe de vérification (cf. § 5,3); en cas de recours


à un organisme extérieur, lui indiquer en même temps l'objet et la nature exac-
te de sa mission (cf. par exemple § 2,3) et, évidemment, lui remettre les do-
cuments du marché et toutes autres informations techniques disponibles néces-
saires ou utiles à l'accomplissement de sa mission (y compris notament levés,
sondages, informations sur les autres travaux à exécuter sur le même site),

- =préciser, dans la mesure nécessaire :

.
ce qui relève de sa vérification (cf. § 4,22) avec toutes
précisions utiles en ce qui concerne les ouvrages provisoires,

. les objectifs à atteindre (cf. § 3,12, éventuellement 3,13),


. les délais de vérification (cf. 5 5,21),
. s'il y a lieu, les options à prendre, les options prises
de manière ferme et celles qui peuvent ê t r e reconsidhrces ( c f . 6 5 , ? 7 ) ,

.
s i le viirificateur est un organisme extérieur, la nature des
contacts qu'il est autorisé, voire incité, à avoir avec l'entreprise, et la
procédure d'envoi des observations écrites ;

- agréer, au moins en cas de sous-traitance, le bureau d'études


qui sera chargé d'établir l'étude d'exécution (cf. 5 5,23).

6,12. - Nous renvoyons en outre aux paragraphes 2,4 (2,44 B notam-


ment) et 3,3 du document G.M.O. 70 du Guide général de chantier sur la ma-
nière d'engAger une opération (premières relations avec l'entreprise notam-
ment). Sept ans après publication de ce document, ces recommandations gar-
dent presque toute leur actualité. Disons en bref qu'il s'agit de tenir dès
le début la main à l'application pure et simple du marché, notamment en ce
qui concerne les délais et la consistance de l'étude d'exécution (voir en
particulier page 35 du G.M.O. 70 les comentaires formulés à ce sujet, et
relire les 5 4 , 2 1 et 5 , 2 4 du présent document).

En ce qui concerne plus particulièrement les délais, plusieurs


personnes dont nous-même, ayant participé aux recherches qui ont précédé la
rédaction du présent document, ont eu 5 connaître des situations dans les-
quelles les études d'exécution ont été établies ou menées à terme avec de
grands retards. Elles soupçonnent même que dans certains cas le retard a été
délibéré soit en vue d'éluder tout ou partie des vérifications, soit pour
faire pression sur la maîtrise d'oeuvre en vue d'obtenir certains changements
aux dispositions prévues par le marché. Même sans cela, il serait toujours re-
grettable que l'étude d'exécution se trouve sur le "chemin critique" de la
réalisation, la nécessité d'une mise au point de l'étude étant par principe
toujours possible. Pour cette raison nous recommandons qu'en cas d'études com-
plexes le marché prescrive un calendrier de présentation des études d'exécu-
tion qui soit réaliste compte tenu de la complexité de l'ouvrage, tant pour
l'établissement des études que pour leur vérification. A tout le moins, il
importe que le chef d'Arrondissement (ou le chef de l'équipe de vérification)
convienne de ce calendrier avec l'Entrepreneur dès leur premier entretien et
le lui confinne aussitôt par écrit.
- 23 -
6 , 1 3 - D'autre part il appartient à l'équipe de vérification, si
elle ne l'a pas déjà fait, de "faire connaissance avec l'ouvrage'', c'est-à-
dire de prendre une connaissance approfondie de tout le dossier des études
qui ont précédé l'étude d'ex6cution, de manière à se faire une idée claire
et complète :

- des données de l'étude (vérifier notanment s'il n'en manque


pas)
- des contraintes de l'opération

et d'en déduire aussitôt une première liste des difficultés à prévoir. Ces
difficultés peuvent être très diverses et sont en grande partie celles qu'on
peut rencontrer dans le jugement de l'appel d'offres (cf. D.J. 75,§ 3.4.2 et
chapitre 6 notanment). Par exemple quels peuvent être les cas de charge pré-
pondérants dans le dimensionnement de telle ou telle partie de la structure
(convoi militaire ou engins lourds de terrassement pour les hourdis, efforts
tranchants pour les %es des poutres ou caissons, etc ...) ?

Dans le cas OÙ le vérificateur est conduit à soupçonner une dif-


ficulté peu apparente, il y a avantage à ce qu'il en fasse part verbaleFent
au bureau d'études de l'entreprise, dans le seul but d'attirer son attention
sur ce point.

6 , 1 4 . - Enfin il peut dans certains cas Stre nécessaire de faire


procéder par l'entreprise, au stade des opérations préliminaires, à une mise
au point préalable du "projet".

Sous le nom de "projet" nous désignons ici un avant-projet détaillé


suffisamment approfondi (pour donner une idée : définissant le dimensionne-
ment exact des épaisseurs des goussets des poutres et caissons) et accompa-
gné d'une note de calcul d'ensemble valable à titre de dégrossissage.

Cette mise au point, si l'Avant-projet est resté moins poussé (cas


très fréquent s'il s'agit d'une variante) peut devoir constituer un stade
préliminaire des études d'exécution. Sa nécessité est fréquente pour les ou-
vrages qui ont fait l'objet de variantes. Elle devrait logiquement être con-
nue lors du jugement de l'appel d'offres et donc prévue dans le calendrier
des études d'exécution évoqué en 6 , 1 2 . I1 arrive cependant qu'elle ne soit
découverte qu'à l'issue de l'examen défini en 6 , 1 3 , auquel cas il est du de-
voir du vérificateur d'en faire part immédiatement au chef d'Arrondissement.

Le but de cette mise au point est simple : Eviter d'être "piégé"


en découvrant 2 la f i n de l'étude d'exécution (ou de sa vérification)que quel-
que chose l'ne passe pas" et remet en cause une très grande partie de l'étude.

Ceci est particulièrement important lorsque, pour une raison ou une


autre, les études d'exécution doivent être échelonnées dans le temps (ce qui
est systématiquement le cas pour les grands ouvrages, mais peut l'être aussi
pour les ponts spéciaux) : en effet, si on doit alors accepter les études
d'exécution en començant par les fondations, il n'en reste pas moins qu'un
pont se détermine en allant du haut vers le bas; si donc on fait l'étude fi-
nale dans un ordre différent, il est nécessaire en étudiant chaque étage
d'avoir une approximation suffisante de ce qui est au dessus.
- 24 -
6,2. - PREMIER SURVOL DES ETUDES D'EXECUTION :

Ici encore on se place dans le cas de l'étude d'exécution d'un


pont spécial, donc d'étude délicate, en admettant que cette étude est remi-
se en bloc. S'il s'agit d'un pont simple (par exemple pont-type) ce survol
peut être très simplifié par rapport à ce qui suit, surtout si on dispose
d'une note de calcul automatique du S.E.T.R.A. Si par contre l'étude est
fractionnée, la méthode subsiste mais est d'application plus difficile; d'où
le palliatif préconisé en 6 , 1 4 ; il ne doit cependant pas être accepté que le
fractionnement soit excessif.

Il ne faut pas commencer en se lançant tête baissée dans la véri-


fication des calculs, mais commencer par survoler le dossier et le mettre
en face du dossier de "projet". Nous recomnandons pour cela la méthode ci-
après, qui est à considérer comme une méthode de base susceptible d'adapta-
tion selon les cas d'espèce.

a - Examiner d'abord les plans. Sont-ils lisibles et clairement pré-


sentés ? Comment s'articulent-ils les uns avec les autres ? En particulier
les plans de coffrage sont-ils distincts des plans de ferraillage et de pré-
contrainte ? Forment-ils un ensemble complet ? Les échelles sont-elles convenables ?
Les plans de ferraillage sont-ils bien accompagnés de nomenclatures qui repren-
nent pour chaque diamètre utilisé les dessins précis des différents fers, la lon-
gueur développée de chacun, le poids, la nature de l'acier et les observations
relatives 2 la soudabilité, aux conditions de cintrage, etc ... ?
b - Feuilleter alors la note de calcul. Va-t-elle être lisible et
vérifiable ? Y-a-t-il une table des matières ? Comporte-t-elle une partie sor-
tie de l'ordinateur ? En ce cas, apparaît-il de quel prograrmne elle est issue,
et connaît-on ce programme ? Toujours dans ce cas, peut-on discerner les don-
nées du calcul automatique, les rgsultats intermgdiaires (p. ex. lignes d'in-
fluence) et les résultats définitifs (p. ex. lignes enveloppes) ? Quelle est
l'articulation de la note de calcul ? Aurait-on a priori adopté la même arti-
culation ? Sinon, refermer la note de calcul, ouvrir les plans d'ensemble de
l'ouvrage, porter sur une feuille de papier l'articulation qu'on aurait soi-
même prévue ; revenir alors à la note de calcul de l'entreprise, établir la
correspondance entre les deux articulations, et s'en servir pour voir si l a
note de calcul de 1':ntreprise apparaît a priori complète. S'efforcer dès à
présent de commencer à détecter les points délicats. Le pas, ou le maillage,
.adopté dans la note de calcul de l'entreprise n'apparaît-il pas immédiatement
trop grossier ?
c - Revenir aux plans d'ensemble et de détail du coffrage, les con-
fronter avec les dessins du "projet". Y-a-t-il conformité ? Les cotes man-
quantes ou qu'on peut considérer comme approximatives dans le projet ont-elles
étg précisées ? N'apparaît-il a priori pas d'anomalie ?

d - Reprendre alors les plans de cablage et ferraillage. Dans le


cas et dans la mesure où les diamètres, nombres et espacements des armatures
et les arrêts de cables ne sont pas portés sur les dessins eux-mêmes, mais
seulement en nomenclature ou sur d'autres dessins, les reporter sur les dessins.
Les recouvrements de fers sont-ils dgfinis ? bien apparents ? cotés ? Les phases
d'exécution et les reprises de bétonnage sont-elles définies et figurées ?* Com-
pléter dans toute la mesure du possible de manière que chaque dessin se suffise
à soi-même.

R Pour les ponts métalliques les questions correspondantes concernent les sou-
dures, les boulonnages des différents types (ou les rivures), les joints de
construction, les parties à ajuster, les profils exacts à la construction et les
raidisseurs.
- 25 -
e - Examiner si les équipements sont représentés par de véritables
dessins d'exécution (et non par une simple reproduction des dessins du D.C.E)
lorsqu'il y a lieu (cf. Spécifications); vérifier qu'ils sont reportés sur les
plans de ferraillage; les plus importants pour cela sont les appareils d'appui,
les évacuations d'eau et les dispositifs de retenue, car ils ont des incidences
notables sur les ferraillages. A défaut, faire les reports possibles et nécessai-
res.

f - Examiner alors les plans du ferraillage et essayer :

- par la pensée de s'imaginer qualitativement le fonctionnement de


détail des différentes parties de l'ouvrage (par exemple zones d'application
d'efforts concentrés et points de transmission d'efforts d'une pièce 2 une
autre); trouve-t-on des armatures partout là OÙ on pense qu'il devrait y en
avoir ?

- par l'expérience de porter une première appréciation sur la con-


venance des diamètres des fers et sur leur forme.

Noter toutes les anomalies présumées.

g - Confronter l'articulation des calculs définie en b (peu impor-


te laquelle pourvu qu'elle soit complète) aux plans du ferraillage? Dans la
mesure du possible, feuilleter à nouveau la note de calculs en face des plans
de cablage et ferraillage déployés. Reporter sur les plans au crayon de cou-
leur les numéros des pages de la note de calcul OÙ ces cables et fers sont
définis ou justifiés. En déduire s 'il subsiste apparemment des omissions
importantes dans les calculs.

h - Récapituler alors toutes les remarques ainsi faites au titre


de ce survol.

6.3. - PREMIER JUGEMENT DE L'ETUDE D'EXECUTION.

Au terme du survol de l'étude d'exécution, un certain nombre de


points de cette étude doivent être considérés comme suspects; ils sont à ré-
server pour réexamen à l'occasion des vérifications approfondies définies au
chapitre 7.

Par contre des conclusions doivent dès à présent Ztre arrêtées COR-
cernant la convenance et la suffisance générales de l'étude. Si ces conclu-
sions sont nettement défavorables sur certains points, ils doivent donner
lieu à une action imnédiate vis-à-vis de l'entreprise. En effet si certaines
améliorations ne sont pas faites par celle-ci, la vérification risquera de
se trouver bloquée avant son terme. Or nous avons souligné l'importance des
délais dans les opérations de vérification, dans l'intérêt commun des parties,
d'ailleurs.

Or si les conclusions relatives à la convenance seront généralement


certaines , celles relatives à la suffisance seront généralement incertaines,
puisqu'on n'aura alors procédé qu'h un survol de l'étude d'exécution. C'est
pourquoi nous recommandons d'avoir immédiatement un entretien téléphonique
avec le représentant du bureau d'études de l'entreprise pour lui faire part
avant tout des doutes, mais aussi des certitudes, et recueillir ses explica-
tions. Après quoi, et compte tenu bien entendu des explications, il convien-
dra que les observations définitivement retenues et qui appellent de sa part
une suite (compléments ou améliorations) soient confirmées par écrit, selon
la procédure définie en 6,11. Prendre à ce sujet la précaution de bien pré-
ciser dans la lettre ou note d'observations, qu'il s'agit d'observations pré-
1iminaires.

*
Cette même opération peut être faite souvent aussi pour quelques
dimensions de coffrage (par exemple largeurs d'âmes, goussets).
- 25 -
6,4. - DESSINS D'EXECUTION INCOMPLETS :

Si, comme on le verra en 7 , 4 3 , il est très fréquent que les cal-


culs soient nettement incomplets, il l'est moins que les dessins le soient
très gravement, car l'entreprise elle-même en a besoin pour ses commandes
et ses métrés. Néanmoins la chose peut arriver, et elle est même extrêmement
fréquente pour les échafaudages, dans toute la mesure précisément où il s'a-
git de détails et pièces secondaires ne donnant pas lieu à counnandes et m&
trés.

En effet, dans bien des cas les prescriptions du C.P.C. même com-
plétées par des rédactions du C.P.S. type ne suffisent pas et doivent être
revues et complétées en fonction de l'ouvrage à réaliser. Or les expressions
telles que ''on verra bien sur le chantier","on adaptera" ...
1' à l'entrepre-
neur de se dBbrouiller'',ne peuvent et ne doivent pas faire partie de la con-
ception que le vérificateur doit avoir de sa mission. Elles sont causes de
déboires soit pour le Maître d'ouvrage (mauvaises qualités, non adaptations
des ouvrages), soit pour le Maître d'oeuvre (surprises financières), soit
pour l'entrepreneur (travail mal défini, aléas financiers), soit pour les
trois. C'est pourquoi, même en l'absence de précision dans les doclrments contrac-
tuels, une insuffisance ne doit pas être acceptée. Et si parfois on peut être amené
â poursuivre la vérification en suppléant avec l'aide de la note de calcul
à l'insuffisance de certains dessins, on ne doit pas pour autant dispenser
l'entreprise d'un report des indications manquantes sur les plans, car le
chantier ne disposera pas de la note de calcul.

C'est notamment parce qu'il vaut toujours mieux prévenir que gué-
rir que nous avons toujours souligné l'importance particulière des articles
305 et 312 du C.P.C. type (mises à jour no 2 et no 3 ) . C'est d'ailleurs
l'expérience qui a conduit aux prescriptions du dit article 312 dont le dé-
veloppement montre qu'il est bien facile pour une étude d'exécution d'écha-
faudage d'être dangereuse pour avoir été incomplète.

L'insuffisance est également fréquente pour les cintres autolan-


ceurs et autres appareillages de construction plus spécifiques des grands
ouvrages, mais cela pour une autre raison : c'est que les entreprises qui
les possèdent sont souvent jalouses de leur propriété intellectuelle.

6,5. - REJET D'ETUDES D'EXECUTION DE QUALITE PAR TROP INSUFFISANTE :

Nous recommandons de ne pas hésiter à rejeter une étude d'exécu-


tion dont la qualité est par trop insuffisante :

- dessins illisibles ou excessivement incomplets ou non à l'échelle,

- calculs illisibles ou iocompréhensibles, ou manifestement trop grossiers,

- études remises par petits bouts (ou déclarées "provisoires"),

- étude ne définissant pas une construction de qualité.

Dans cette décision, il faut tenir compte non pas seulement de la


difficulté de la vérification, mais aussi des risques d'erreur par le chan-
tier (par exemple risque d'oubli de certains fers peu apparents sur les des-
sins); en effet il ne faut pas oublier que les dessins aboutissent finale-
ment e t sans explication supplémentaire au chef de chantier de l'entreprise,
et il ne faut surestimer sa capacité d'interprêter au mieux (non plus que
celle du Surveillant de l'Administration). De plus, quand il n'y a pas rejet,
il convient de ne pas oublier que l'entrepreneur doit fournir finalement de
quoi constituer un dossier d'ouvrage utilisable.
- 27 -
C e r t e s une mesure de r e j e t e s t g r a v e c a r e l l e p e u t a v o i r d e s con-
séquences s é r i e u s e s s u r l e p l a n n i n g d e s t r a v a u x e t s u r l ' é q u i l i b r e f i n a n c i e r
de l ' e n t r e p r i s e . I1 va donc de s o i que les r e j e t s d o i v e n t ê t r e e n t é r i n é s p a r
l a maîtrise d ' o e u v r e e t d o i v e n t S t r e r a p i d e s e t n o t i f i é s e n bonne e t due forme.

Dans c e r t a i n s cas l i m i t e s , il p e u t ê t s e même n é c e s s a i r e de demander


à l ' e n t r e p r e n e u r de changer son b u r e a u ou son i n g é n i e u r .
-28-

7. - LA DEUXIEME PJUSE {I)l31LA WRIFJCATION.


i

I1 s'agit de la phase principale de la vérification.

Elle comporte d'une part une vérification approfondie des dessins,


d'autre part la vérification des calculs et des dimensionnements correspondants.

Elle est susceptible d'être fractionnée, par exemple entre ouvrages


provisoires et définitifs, voire entre parties d'ouvrages ; la décision à ce
sujet a dû être prise à l'issue de la première phase (cf. 5 6,2 et 6,5).

Nous l'abordons en supposant que la première phase a été effectuée


et qu'elle n'a conduit à formuler que des observations relativement mineures
à l'égard de la convenance et de la suffisance de l'étude d'exécution. S'il
en est ainsi, la vérification peut se poursuivre sans attendre.

Au préalable nous précisons que si dans ce qui suit nous nous effor-
çons de définir une méthodologie et de signaler à l'attention des causes d'échec
classiques, celles-ci ne constituent pas une "check-list" car la diversité des
ouvrages est telle qu'il est impossible en la matière d'être complet. D'où la
nécessité dans chaque cas d'espèce de réfléchir à chaque stade du raisonnement
en vue de compléter la liste des exemples que nous citons.

7,l. - VERIFICATION DETAILLEE DES DESSINS - FAISABILITE :

Alors qu'en 6,2 on s'est assuré que les dessins définissaient bien
l'ouvrage dans tous les détails, on va en reprendre l'examen en vérifiant la
convenance des dispositions prévues pour les ferraillages, les cablages, les
ouvrages provisoires et les équipements.

7,11. - -
Une
--première
- - - -partie
---- de cet -examen
- - - porte sur la bonne défini-
tion, l'exactitude et la technologie de la structure.

Reprenant successivement les différents dessins, s'assurer de façon


détaillée s'ils sont bien à l'échelle; notamment en ce qui concerne les rayons
de courbure des fers et les profils des cables de précontrainte.
En ce qui concerne les aciers de béton armé, dépister à cette occa-
sion les courbures non définies, et se méfier particulièrement des fers 8 2 0
ou davantage éventuellement représentés par un simple trait. Les crochets sont-
ils bien définis en dimension et en position ?

En ce qui concerne les cables de précontrainte, dépister plus parti-


culièrement les erreurs de cote, dont pourraient résulter à l'exécution des
contre-courbures. Les évents (aux points hauts) et décharges (aux points bas)
ngcessaires sont-ils prévus et exactement situés ? Penser en outre, à cette
occasion, à l'incidence éventuelle de la saison en période d'hiver. Pour les ou-
vrages qui comportent des cables en paquets, ou des cables qui se croisent avec
Contact, noter que les injections de ces cables devront être simultan6e.s sauf
dispositions spéciales.

Si certains rayons paraissent faibles, s'assurer de leur compati-


bilité avec les agréments. Ceux-ci définissent également, pour les armatures
de précontrainte, les diamètres et épaisseurs des gaines, les dimensions d'an-
crages, diverses limites à leurs implantations dans la section, les dimensions
des coupleurs, etc....
Les emplacements et espacements des différentes armatures sont-ils tous
bien définis, notamment en coupe transversale et dans les zones de recouvrement ?
Les enrobages sont-ils convenables ? Les cales nécessaires pour matérialiser ces
enrobages (CPC F65) sont elles bien définies sur les dessins.
- 29 -

7,12. - Une
- -deuxième
- - - - partie
- - concerne les dispositions constructives,
les règles de l'art et, plus généralement, la faisabilité de la structure.

Tout d'abord les positions des aciers résultant des différents plans
sont-elles géométriquement compatibles ? Ne pas oublier à cette occasion que
l'encombrement d'un acier HA est voisin de 1,2 fois son diamètre nominal.

L'ordre de mise en place des différents lits d'armatures est-il


bien défini, cohérent et réalisable ?

Y-a-t-il compatibilité avec un bon bétonnage, et en particulier avec


la possibilité de vibrer ?

Y-a-t-il également compatibilité mécanique (en particulier limitation


de la puissance des cables selon l'épaisseur de la pièce) ?

Les conditions principales à respecter sur ces deux points sont cons-
tituées par les articles 20 et 21 du BAEL et l'article 47 de 1'IP 2*et concer-
nent surtout les zones critiques. Pour leur application, se méfier particuliè-
rement des zones de recouvrement d'armatures (où on a nécessairement une accu-
mulation de fers), surtout si ces recouvrements ne sont pas parfaitement dé-
finis ou ne sont que sommairement représentés. Cependant ces conditions ne sont
pas exhaustives et il faut par exemple :

- s'assurer qu'un cable ne tendra pas à en écraser un autre qui tra-


verserait sa zone d'ancrage ou serait recouvert par lui dans une zone de forte
courbure
*
-déceler toute poussée au vide tant d'armatures passives que de pré-
contrainte ; déceler même tout risque de poussée au vide (méplats d'armatures
de précontrainte à proximité d'un parement).

Les recouvrements d'armatures sont-ils convenablement répartis ? Ne


les a-t-on pas, dans un esprit de facilité, groupés abusivement dans les mêmes
sections (reprises de bétonnage par exemple) ? Ne les a-t-on pas prévus en
nombre excessif (CPST article 209,2) ce qui entraînerait une moins bonne qua-
lité mécanique en même temps qu'un excès de tonnage d'acier ?

La faisabilité ne se limite pas 2 la compatibilité des armatures


entre elles et avec les coffrages. Elle peut concerner des points extrêmement
divers de l'étude de la structure, dont nous ne pouvons que citer quelques
exemples :

- a-t-on défini la matérialisation des joints de l'épaisseur voulue ?


- les reprises nécessaires de bétonnage sont elles définies (non seu-
lement emplacement, mais forme, traitement et fers en attente s'il y a lieu) ?
- en cas de préfabrication, les pièces munies de leurs fers en at-
tente pourront elles être mises en place sans incompatibilité du fait de leur
enchevêtrement ? Penser à ce problème globalement dans l'espace, et non pas
séparément dans chaque plan principal ;

- pour les échafaudages des ponts courants, de nombreux détails évo-


qués à l'article 3.12 du CPST concernent la faisabilité ; penser notamment aux
modalités de décintrement, et ce en fonction de ce qui est éventuellement au
dessous de lJouvrage ;

* Dans le cas où le marché se réfère au F61 VI de 1970 ou, à 1'IP 1, ces règles
doivent également être appliquées : elles doivent alors etre considérées
règles de l'art non écrites.
- 30 -

- de façon plus subtile, le problème des déformations suscepti-


bles d'affecker la précision de l'exécbtion, peut-il être considéré comme
maîtrisé, du moins d'après ce qui ressort de l'étude d'exécution (phasage,
fluage, étaiements, tassements ...
) ?
- plus généralement encore (tant pour la préfabrication que pour la
construction sur échafaudages) les tolérances principales à respecter sont elles
définies ou rappelées dans les études, ainsi que les moyens de les respecter ?
Ne pas oublier 5 ce sujet l'aspect contractuel des tolérances.

_ _troisièmepartie
7,13. - Une _-- -- concerne la disposition correcte des équi-
pements et dispositions pour la maintenance de la structure, et leur compatibilité
avec la structure.

Nous rappelons que le document-type CES 71 et la pièce 1 . 4 du dossier-


pilote P.P. 73 contiennent beaucoup d'indications sur les conditions à satisfaire
pour que les dispositions générales des équipements puissent être satisfaisantes.

I1 ne s'agit pas seulement d'une compatibilité générale; la compatibilité


doit aussi être assurée dans le détail. Par exemple :

- les défoncements nécessaires pour loger des équipements (garde-corps,


descentes d'eau ...) nécessitent que les ferraillages soient prévus en conséquence,

- les scellements ne doivent pas être nécessaires dans des zones de fer-
raillage dense; et on doit pouvoir les effectuer sans tomber sur un gros fer ou,
pire, endommager un cable de précontrainte.
. En ce qui concerne les besoins de la maintenance future, il faut évidem-
ment qu'elle soit possible, et de préférence qu'elle soit aisée; on doit ainsi con-
sidérer par exemple :

- possibilités d'accès dans des caissons (position convenable des


tampons et échelles d'accès, passage 2 travers entretoises éventuelles,etc ...)
- bossages pour construction, inspection, réglage et remplacement
ultérieur d'appareils d'appui

- etc ....
Ilais il faut aussi qu'il y ait compatibilité avec la structure; par exem-
ple les trous pour visite ne doivent pas affaiblir celle-ci; à tout le moins, des
armatures supplémentaires doivent être prévues; souvent un calcul complémentaire
est nécessaire (par exemple pour un trou dans un chevêtre porteur).

Ces recommandations sont également valables pour que la compatibilité


des échafaudages et moyens de manutention avec la structure soit convenablement
assurée : il ne doit pas être admis que les entreprises procèdent pour cela à des
percements ou réservations dommageables; et la déformabilité doit être limitée
(cf. par exemple GMO 70 5 11,31 et 11,32, fascicule 3.5 du GGOA 70 5 5,2, et CPST
§ 312,21 de la mise 2 jour no 3 ) .

7,14. - A l'occasion
_ _ _ _ _ de _ ces _ _ _ __ on pourra être amené à
_ vérifications,
constater :

- l'existence d'anomalies apparentes, telles par exemple que des


sections d'armatures apparemment très faibles ou des arrêts mal placés d'arma-
tures ; le vérificateur notera ces points pour reconsidération lors de l'exa-
men de la note de calcul
- 31 -

-
et/ou la maladresse de certaines dispositions ; par exemple la
première disposition ci-contre d'armatures
de précontrainte est, dans le plan repré-

5 senté, mécaniquement équivalente à la se-


conde, même pour l'effort tranchant, à ceci
près qu'elle donne lieu à des pertes de
précontrainte beaucoup plus élevées, du

t fait que chaque cable subit une plus grande


déviation angulaire totale ; selon la gra-
vité de la maladresse et la difficulté d'y
remgdier, le vérificateur la signalera au chef d'Arrondissement immédiatement
ou avec ses autres conclusions.

7,2. - LES METHODES THEORIQUES DE VERIFICATION DES CALCULS :

Nous présentons ci-après trois méthodes générales théoriques :

- la vérification directe

- la vérification par calculs parallèles

- la vérification par sondages et recoupements.

I1 s'agit de méthodes théoriques en ce sens que dans la plupart des


cas aucune- d'entre elles n'est satisfaisante, voire même possible, pour la
vérification de l'ensemble des calculs. Pour cette raison la méthode pratique
de vérification recommandée qui sera exposée en 7,3, est une méthode modulée
selon les cas d'espèce, et dont ces trois méthodes générales constituent les
limites possibles.

7,21. - La
- - vérification
_ _ - - _ _ _ directe :

7,211. - Définition : il s'agit de la méthode traditionnelle


de vérification. Elle consiste 2 suivre pas 5 pas la note d e calcul de l'en-
treprise, en refaisant toutes les opérations.

Du point de vue pratique, lorsque la méthode est employée à l'état


pur, l'ordre des vérifications est le même que l'ordre de la n o t e d e calcul ;
il n'en est pas de même dans les autres cas (voir 7,23 et 7,3).
7,212. - Inconvénients et avantages : Le principal inconvGnient,
lorsqu'il s'agit d'ouvrages spéciaz, et surtout d'ouvrages comportant des in-
novations, est que le vérificateur peut être influencé par le déroulement de la s
note de calcul, et être ainsi amené à ne vérifier que la matérialité des cal-
culs eux-mêmes et non pas la logique du raisonnement. Or les défauts les plus
graves constatés sur ouvrages la suite d'un défaut de conception sont dûs
le plus souvent non pas 5 une faute de calcul, mais à une erreur de raisonne-
ment (système statique faussement analysé, non prise en compte des déformations
différées, mauvaise reprise d'efforts localisés, etc...). Si le recours au "ré-
seau de compétence'' évoqué en 5,32 a peut attirer l'attention du vérificateur
principal sur un certain nombre de points délicats, il n'en reste pas moins que
"le vérificateur trop près de la note de calcul de l'entrepreneur peut éventuel-
lement ne pas se rendre compte qu'il dérive. Une inattention, une fatigue peut
avoir des conséquences graves ...
aucun vérificateur même chevronné ne pouvant se
prétendre être à l'abri d'une faute d'aiguillage''. Bref "le risque de cette mé-
thode réside dans la dépendance des deux pensées : celle du calculateur de
l'entreprise et celle du vérificateur ; les deux pensées peuvent à cause de
cette dépendance faire la même erreur-clef."
- 32 -

I1 s'agit, en somme, d'un risque psychologique. Non seulement ce


risque est certain dans les cas indiqués ci-dessus, mais il est même parfois
exploité. En effet certains entrepreneurs, pour obtenir le visa de calculs
justifiant des variantes ou solutions nouvelles "sont très forts pour dévelop-
per abondamment ce qu'on sait être évident et passer comme chat sur braise sur
des sujets" dont ils souhaitent qu'ils ne suscitent pas la curiosité du véri-
ficateur. Noyer le vérificateur sous des kilos de sorties d'ordinateur n'a
même généralement pas d'autre but.

En fait, en cas de large recours à un ou des :)rogrammes de calcul


privés (ceux du SETRA faisant presque tous exception), la vérification directe
devient très souvent très difficile, et dans bien des cas n'est même plus
possible, sinon à un vérificateur de très haut niveau (voir exemples plus loin
en 7,5). Aussi, en pratique, en un tel cas, ou le programme de calcul est connu
comme fiable et l'on peut se limiter au contrôle des hypothèses, ou il ne l'est
pas et il est alors nécessaire de recourir 2 des calculs parallèles ou à un
vérificateur de très haut niveau.

Au total, en cas de vérification directe, il importe de ne pas se


borner à refaire les opérations, mais d'y ajouter, avant ou après, un stade
de réflexion au cours duquel on vérifiera :

- que les hypothèses de calcul sont valables,

- que toutes les vérifications nécessaires ont été effectuées, ce


qui revient à dire qu'il faut à ce stade plus chercher ce qui manque dans la
note de calculs que ce qu'elle comporte,

- que les données de base ont été bien choisies et, si l'on a fait
usage de l'ordinateur, bien rentrées dans le programme (c'est ainsi qu'un
maître d'oeuvre a détecté des erreurs dans l'introduction des données dans
un calcul électronique).'

Quant aux avantages de la vérification directe, ils sont les sui-


vants :

- en cas de divergence avec l'entreprise, l'emplacement et la cause


de la divergence sont immédiatement et exactement connus, et ce qui ne fait
pas l'objet de divergence est reconnu valable ;

- la discussion qui suivra éventuellement avec l'entreprise pourra


donc s'appuyer sur une base parfaitement commune, et sera simplifiée au maxi-
mum.

7,22. - La- vérification


. - -. - - -- -
par calculs parallèles :
-- - - __ - - -

7,221. - Définition : il s'agit d'une méthode assez largement


pratiquée par les bureaux de contrôle privés du batiment. Elle consiste à
dissocier entièrement les calculs du vérificateur des calculs de l'entreprise
(et non pas seulement les opérations numériques) de manière qu'une erreur de rai-
sonnement commise par le premier ne puisse avoir d'influence sur les calculs du
second. Cela n'implique pas que le vérificateur fasse tous ses calculs en bloc
avant de rien comparer aux calculs de l'entreprise, mais seulement qu'il fasse
chacun de s e s calculs avant de se reporter aux calculs correspondants de l'en-
treprise.
Du point de vue pratique, l e s comparaisons sont facilitées par l'em-
ploi de tableaux comparatifs des résultats, ou mieux encore de graphiques com-
paratifs.
7,222 - Avantages et inconvénients : le principal avantage ré-
sulte de ce qui est indiqué en 7,221 : moindre risque qu'une erreur de principe
- 1

(éventuellement par omission) ne soit pas décelée ; en outre cette méthode de


- 33 -

vérification est de nature à remédier à certaines impossibilités signalées en


7,212.

-
Un premier inconvénient, lorsqu'il s'agit de vérifier manuellement
des calculs manuels, est qu'elle risque d'être beaucoup plus longue que la
vérification directe, à moins de ne procéder qu'à des calculs partiels ou de
recourir 5 des méthodes simplifiées, les uns et les autres judicieusement
choisis et parfaitement interprétés (par exemple caractère majorant ou minorant
des résultats,,en cas d'emploi de méthodes simplifiées); aussi son emploi sys-
tématique exige beaucouplus de talent (ou d'expérience) de la part du véri-
ficateur, que la vérification directe. Lorsqu'il s'agit de calculs automatiques,
son premier inconvénient est qu'elle risque d'stre fort coûteuse à moins, là
encore, de se contenter de calculs simplifiés.

LJJ-Eremier exemple de méthode simplifiée consiste à confronter par


règles de trois certains résultats de l'entreprise aux résultats
provenant d'un précédent suffisamment semblable (sous condition d'en disposer).
Les projeteurs expérimentés savent bien qu'un tel moyen permet même d'aller
presque immédiatement à un dimensionnement définitif qu'il n'y aura plus qu'à
justif ier.

------------- _- de méthode simplifiée consiste à assimiler une va-


Un autre exemgle
riation d'inertie à une loi théorique pour la détermination de sollicitations
dans certains cas de charge généralement prépondérants (par exemple usage de
la brochure de la D0A.A "Poutres continues de hauteur variable ; tables numé-
riques").

-------------
Un autre exem& encore consiste à procéder à un calcul par un pro-
gramme général de calcul de structure (ensemble de barres, réseau de poutres ou
éléments finis OU calcul analogique) avec une définition grossière du maillage.

Un second inconvénient est qu'à l'issue d'une vérification par cette


méthode trois cas peuvent se présenter :

- ou les résultats sont presque exactement les mêmes ; en ce cas il


y a quasi-certitude d'exactitude ; malheureusement cela est relativement rare ;

- ou les résultats sont dans l'ensemble assez voisins ; en ce cas


une confrontation est nécessaire pour arrêter des conclusions :

.
les écarts sont-il acceptables ? c'est-à-dire sont-ils assez
limités, pour chaque résultat particulier, pour qu'on puisse conclure à la
bonne tenue de l'ouvrage ?

.
si tel est le cas, le caractère modéré des divergences ne ré-
sulte-t-il pas, par hasard, d'erreurs faites d'un côté comme de l'autre, et
qui allant dans le même sens se compensent en partie au seul niveau de la com-
paraison ? S'il en était ainsi, il serait à craindre que la réalité ne soit
pas contenue entre les deux résultats ;
- ou enfin les résultats s o n t manifestement excessivement divergents ;
en ce cas on peut cel;tes procéder 1 un troisième calcul, généralement partiel,
pour affermir sa conviction ; mais en général on ne peut échapper à une con-
frontation assez poussée des deux calculs en vue de détecter la cause (ou, souvent,
les causes) ou du moins le lieu des divergences ; on ne peut en effet se borner
à opposer à l'entreprise les résultats d'un calcul entièrement séparé du sien ;
si l'Administration n'est pas tenue de lui indiquer l'erreur précise qu'elle a
commise, du moins doit elle lui prouver l'existence d'une erreur de sa part (par
exemple en prouvant l'inexactitude ou l'incompatibilité de certains de ses résul-
tats ; ceci doit généralement Gtre fait en recourant 2 une autre méthode : celle
des sondages et recoupements, qui est exposée en 7,231; encore faut il généralement
pour cela d i s p o s e r d'assez d e rGsultats intemiGdiaires daris l'un -
et l'autre calcul.
- 34 -

Bien entendu toutes ces confrontations sont orientGes au mieux s ' i l


est recouru au "réseau de compétence" évoqué en 5,32a. Nganmoins elles risquent
de mener bien tardivement à la conclusion que la note de calcul de l'entreprise
est erronée depuis le début (erreur sur une donnée de base par exemple) auquel
cas on risque d'avoir perdu beaucoup de temps et d'efforts.

C'est pourquoi il n'est pas souhaitable de faire tous les calculs


parallèles sans se reporter B la note de calcul de l'entreprise. Mieux vaut
fractionner une telle vérification en plusieurs stades, et par exemple :

- en un premier stade définir soi-même, au vu des plans, le modèle


de fonctionnement mécanique qu'on va adopter, arrêter sa formulation mathéma-
tique et les bases numériques du calcul

- se reporter alors à la note de calcul de l'entreprise pour une


première confrontation

- si celle-ci est suffisamment favorable, engager un deuxième stade


de la vérification, en déterminant par exemple des lignes d'influence ou une
estimation de la précontrainte, et procéder alors B une deuxième confrontation

- passer alors à un troisième stade de la vérification (par exemple


calcul des contraintes normales)

- etc....

Un troisième et dernier inconvénient de cette méthode de vérification


est qu'elle ne conduit pas directement à apporter B la note de calcul de l'en-
treprise les améliorations éventuellement nécessaires pour qu'elle puisse fi-
gurer au dossier d'ouvrage comme reconnue fiable. Dans une certaine mesure un
palliatif peut être trouvé en portant au dossier le rapport du vérificateur
auquel sont annexés ses propres calculs ou, du moins, ses propres résultats.

7,23. _La_vérification
---- _par_ sondages
_ _ _ _et_recoupements
_ _ - _ -:
7,231. - Définition : il s'agit d'une méthode souvent conçue
et employée de façon caricaturale. Elle doit être ici comprise comme consistant
à parvenir aussi rapidement que possible à l'examen des dimensionnements, en
limitant les opérations numériques de vérification en fonction de l'importance
des intermédiaires de calcul et d e s résultats, et de leur caractère répétitif.
Ainsi, par exemple, dans un tableau de valeurs numériques (par exem-
ple caractéristiques mécaniques des sections, contraintes dans les différentes
sections), on vérifie exactement les valeurs relatives aux sections détermi-
nantes, et éventuellement une autre section prise au hasard ( 2 titre de garantie
vis-à-vis de l'emploi d'une telle procédure par l'entreprise elle-même);et, en
faisant les différences de ligne en ligne ou par report graphique, on s'assure
que les autres valeurs du tableau ne sont pas anormales. Le tableau est alors
réputé exact. Le sondage lui-même est fait par vérification directe ou par cal-
cul parallèle selon le cas.
On peut aussi s e servir de certains résultats donnés par l'entre-
prise, pour vérifier a posteriori qu'ils résultent bien des bases indiquées.
Ainsi on peut souvent plus rapidement retrouver les sollicitations à partir
des contraintes qu'en suivant la demarche de la note de calcul. Plus générale-
ment on peut, connaissant la solution d'un système d'équations, plus rapide-
ment vérifier que cette solution satisfait les équations en y reportant les
résultats qu'en résolvant une nouvelle fois le système. On peut également
vérifier directement la distribution des sollicitations de charge permanente
en s'assurant, par trois intégrations successives, de la compatibilité des dé-
formations au droit des appuis dans les deux travges qui les encadrent ; en
ce dernier cas, quand cette compatibilité est établie, on peut considérer comme
valables au moins les ordonnées moyennes des lignes d'influence des moments sur
- 35 -

appuis. Enfin des exemples de sondages et de recoupements plus spécifiques de cer-


taines sortes de programmes de calcul automatique sont donnés dans l'Annexe G et
(!ans l e s documents P.R.P. 75 (6 T T . 6 ) et P.E.F. 76 (6 5 . 1 ) .

Ld contlition essentic,]l e (IC, r e c o u r s ;1 c e t t e 1nni.tliodc3 est de constituer


un cnsemble de vGrifications suffisamment complet ( l e s recoupements de\7nnt 2
cet effet relier les sondages) pour qu'on soit assuré de l'absence de toute
erreur importante.

7,232. - Avantages et inconvénients : L'avantage essentiel de


cette méthode est sa rapidité. Dans la mesure OÙ des calculs répétitifs véri-
fiés par sondages proviennent de l'ordinateur, les conclusions sont plus sûres
que si ces calculs sont manuels. Ses inconvénients par contre peuvent être sé-
rieux.

Tout d'abord elle n'est pas toujours possible ; ou du moins elle


peut rester insuffisante dans un certain nombre de cas.

En second lieu elle est, des trois méthodes, la plus difficile ; bien
la pratiquer est un véritable art.

Pour cette raison elle risque de sombrer dans la caricature si elle


est pratiquée par des vérificateurs d'expérience ou de conscience profession-
nelle insuffisante.

7,3. - LA METHODE PRATIQUE DE VERIFICATION DES CALCULS.

On vient de voir que chacune des trois méthodes théoriques a ses


avantages et inconvénients, qui non seulement dépendent du cas d'espèce, mais
aussi peuvent dépendre de la partie considérée du calcul.

C'est ce qui conduit à recommander comme méthode pratique de vérifi-


cation, dans les cas complexes, une méthode modulée faisant appel tantôt à
l'une ou à une autre des méthodes théoriques.

7,31. - Au préalable nous précisons que l'auteur de l'étude d'exé-


cution, et par conséquent l'entreprise elle-même, ne devra jamais pouvoir sa-
voir à l'avance comment l'étude sera contrôlée, c'est-à-dire en particulier
quelle sera la modulation adoptée.

7,32. - Nous nous plaçons toujours dans le cas d'un pont spécial
dont les calculs sont assez complexes.

En un tel cas il convient de distinguer dans les calculs diverses


parties :

a - parties qu'on peut considérer a priori comme devant être classi-


ques (calculs de charges, d'inerties, de pertes de précontrainte, de sections ...)
et à l'intérieur de ces différentes parties :

a l . celles qui n'ont pas de caractère répétitif

a2. celles qui l'ont et sont donc 2 présenter sous forme de ta-
bleaux de calcul

b - parties qu'on ne peut considérer comme classiques (parties dans


lesquelles intervient largement le caractère innovant ou le caractère spécial
de l'ouvrage ou son mode de construction ; parties pour lesquelles l'entreprise
n'aura pu recourir su'à un programme de calcul automatique peu connu, détails
du projet pour lesquels il n'est pas d'usage de remettre une justification
écrite).
- 36 -

En première approche :
- les parties al relèvent de façon préférentielle de la vérification
directe

- les parties a2 relèvent de façon préférentielle de la vérification


par sondages et recoupements

- les parties b relèvent de façon préférentielle de la vérification


par calculs parallèles.

Mais il est bien précisé que :

- ceci ne constitue qu'une première approche ; par exemple on trou-


vera plus loin en 7,52 un exemple de la catégorie b pour lequel une vérifica-
tion par calculs parallèles aurait été pratiquement impossible

- le choix de telle ou telle méthode doit dépendre de l'expérience


des vérificateurs (connaissance a priori des points délicats des calculs et des
ordres de grandeur numériques) et, pour certaines méthodes, de leur capacité
de pratiquer seuls et d'imaginer ; nous devons mettre en garde contre les dangers
d'un comportement présomptueux ou léger sur ce point

- il doit apendre de précédents disponibles et de leur similitude


à l'ouvrage à étudier (rapports de dimensions notamment)

- une séparation d'une étude entre diverses parties ne doit pas con-
duire à un fractionnement excessif

- on ne peut exiger certaines choses de l'entreprise (sauf à lui


donner un motif fondé de réclamation) que pour autant que le marché l'a prévu;
ceci concerne notamment l'article 305,34 du CPST en cas de recours à un pro-
gramme de calcul privé (cf. Annexe E).

Du fait de toutes ces conditions, la liberté de choix est en pratique


souvent restreinte, voire nulle. Dans la mesure OÙ cette liberté existe, on
pourrait être tenté de faire le choix en donnant la préférence :

- soit à la netteté de la situation juridique

- soit au coût de la vérification ; en cas de vérification manuelle,


ce coût s'identifie à peu près au temps passé ; en cas de vérification avec
recours étendu à l'ordinateur, il en est 2 peu près indépendant

- soit à l'efficacité (chances d'éviter les incidents).

En fait nous pensons que l'élément majeur duchoix sera surtout


l'idée qu'on se fera a priori-. de la qualité des calculs de l'entreprise ; cet
~

élément est en relation étroite avec le coût de la vérification par les diffé-
rentes méthodes.

7 , 3 3 . - Dans la mesure OÙ subsiste une possibilité de choix, ceci


mène à l'idée de progressivité de la vérification. Ceci signifie que la méthode
pratique de vérification ne suivra pas l'ordre de la note de calcul de l'entre-
prise, mais commencera par certains sondages et recoupements. Ainsi, pour com-
mencer :

- on vérifiera que la somme des réactions permanentes d'appui est


égale au poids total de l'ouvrage ( 2 étendre B des cas de charge donnés)
- 37 -

- on vérifiera que la demi-somme des moments sur appuis, augmentée


du moment à mi-portée, est égale au moment dans la travée supposée indépendante
(ou agproximativement à E p ez/8>

- on déduira des avant-métrés des ratios (quantité de bétonlm2 S.U.


de tablier, quantités d'aciers de différentes catégories/m3 de béton, etc....)
et on les appréciera pour détecter la présence d'anomalies éventuelles
- on reportera sous forme graphique des valeurs relevées dans les
tableaux numériques de l a note de calcul à vérifier, afin de vérifier leur va-
riation régulière (application de la méthode des recoupements) ; ainsi le re-
port graphique ci-contre de con-
traintes minimales extraites d'une

:tl__ +dfL
.--__-/-- X
note de calcul automatique a-t-il
pu mettre immédiatement sur la
piste d'un ordre frauduleux in-
traduit dans le programme
- ct s i une anomalie est détectée, elle fera immédiatement l'objet
d'examen plus approfondi de la partie correspondante du calcul, g6nGralement
par v6rification directe, parfois par d'autres moyens (cf. Annexe E).

7 , 3 4 . - Pour terminer ce paragraphe, quelques précisions sont 5 donner


sur l'uLage de méthodes approchées.

a - I1 est toujours souhaitable de procéder à certaines verifications


fines (au millième près) de certaines données, certains intermédiaires de calcul
ou certains résultats, pour s'assurer du soin pris par l'entreprise en établis-
sant la note de calcul (certaines, si on les laisse faire, se bornent à des cal-
culs de prédimensionnement, par exemple par réemploi de calculs provenant de
précédents).

b - Malgré l'impossibilité (cf § 3,24) de fixer de façon générale


la précision nécessaire des calculs, on peut avancer, c o m e ordre de grandeur,
comme habituellement admissibles des écarts entre calculs approchés et cote de
calcul :

- de 10 2 sur les sollicitations d'origine extérieure et les solli-


citations hyperstatiques de précontrainte

- de 3 2 sur les sollicitations isostatiques de précontrainte.

7,4. - REGLES DE DETAIL DES V E R I F I C A T I O N S .

7,41. - Les
_ _ principes
- - - _ _ - fondamentaux
---- de-la-sécurité
---- et-de-la
- qualité
---:
Nous avons personnellement explicit6 et dGveloppé ces principes, avec
exemples à l'appui, daris le chapitre XII1 d u Yanuel de Sdcurité des Structures
publié par le C.E.B. (Bulletins 106 et 107).
Dans la première partie de ce chapitre, qui est relative au rôle et
à l'organisation des différents échelons, nous avons en matière d'études (et
cela vaut également pcur les vérifications) indiqué ( O 13,3) la nécessité de
pouvoir recourir, dans les bureaux d'étude de quelque importance, à un spé-
cialiste de la sécurité des structures; nous avons ensuite défini l'articula-
tion nécessaire des rôles de ce spécialiste e t des autres ingénieurs de ce
bureau.

Dans la deuxième partie ( § 13,4) nous avons formulé et détaillé ce


que nous avons appelé les cinq principes fondamentaux de la sécurité des cons-
tructions.
- 38 -

On trouvera en Annexe '? aux pr-sentes Kecomman?ations .;es l%eloppe-


ments et exemples d'application de ces cinq principes, extraits dans leur pres-
que totalité du Manuel. Nous nous bornons ici à indiquer ce que sont ces cinq
principes :

lo/ - Reconnaître tous les facteurs de dispersion qui interviennent


de façon importante dans les justifications de sécurité, et en tenir compte
dans les calculs.

2 ' 1 - Yener les calculs de façon coherente.


3 ' 1 - 'le pas tenir OUI- n u l ct' q r i i n'cntrr p a s habituellt~mcnt d a n s
les calculs.

4'1 - Suivre "pas à pas" la transmission des efforts, depuis l'ap-


plication des actions jusqu'aux r6actions d'appuis ; reconnaître à chaque
pas les états-limites imaginables (et la modélisation 2 utiliser pour le
calcul).

5 ' 1 - Reconnaître les risques d e rupture fragile, et ne pas prendre


en compte une ductilite incertaine.

7,42. - La
-- liste
- -de
-ce
- qui est vérifier?

Comme déjà indiqué, l'extrême diversité des ouvrages exclut l'idée


d'une "check-list" donnant le détail des vérifications. On peut cependant don-
ner à ce sujet des indications générales, et pour cela nous reproduisons ce
qui figure dans la réglementation allemande (loi sur la construction du Land
de Schleswig-Holstein) :

a - Si toutes les forces - y compris les états structurels inter-


médiaires - ont été complètement prises en compte, leur transmission poursui-
vie jusque dans le sous-sol, et si les pressions admissibles sur le sol n'ont
pas été dépassées ;

b - Si les hypothèses de base des calculs ainsi que les modes de


calcul satisfont aux Prescriptions concernées, si leurs résultats sont justes
et les mises en équation sans erreur ;

c - Si toutes les équations ont bien été calculées et si les valeJrs


numériques présentes dans les équations ont été reprises avec exactitude, dans
la mesure où elles proviennent d'autres calculs ;

d - Si toutes les cotes des plans d'exécution, le nombre des éléments


de construction et leur qualité, ainsi que tous les assemblages, sont conformes
avec le calcul de résistance ;
t' - si u n c a ~ c i ist;itiqur
~ **txxistc, puur toute's 1t.s part irs clr. I 'ou-
vrage nbressitnnt ilnt ,justificxt i o n ( I ( ' 1 ; i r(',sistaiic.(ao t iic I c i s t i i h i I i t; ;

f - S i la gkométrie de l'ouvrage s'adapte parfaitement bien du point


de vue des voies de communication et des conditions de terrain?**existantes
OU planifiées,si les besoins de l'entretien ultérieur ont ét-é pris en ligne

*
11 s'agit i c i de l a consistance technique minimale; pour le recte,
%se reporter aux 6 4 , 2 2 et 7 , h .
*R "ar "calriil staticlue" (tem;nnlng;e allemanclel i l &nut comprendre line iusti-
fication i~is-,?-visde 1 'ensemble des Ctats-limites nossibles.
**E Nota : s'il faut entendre par là tout ce qui concerne l'état des lieux, ceci
ne peut pas à notre avis permettre de se limiter à une vérification en chambre: ~~

de toute manière il se pose 12 un problème de raccordement entre rôles du v6-


rificateur et des Ingénieurs de l'Administration.
- 39 -

de compte e t s i l a s é c u r i t é e t l a f a c i l i t é d ' é c o u l e m e n t de l a c i r c u l a t i o n s o n t
g a r a n t i e s conformément aux p r i n c i p e s du P r o j e t ContrÔlé".
C e t t e l i s t e p e u t f a i r e l ' o b j e t de d i v e r s commentaires e t développements.
Tout d ' a b o r d l ' u s a g e d e c e t t e l i s t e suppose un p o i n t a g e g é n é r a l
dans l a n o t e de c a l c u l de l ' e n t r e p r i s e . S i on c o n s t a t e a l o r s que c e r t a i n e s
b a s e s de l a n o t e n ' y s o n t p a s e x p l i c i t é e s , c o m p l é t e r à l a main s i e l l e s
ne font pas de doute; sinon, consulter l ' a u t e u r de l a note.
On t r o u v e r a e n Annexe C a u p r é s e n t document une l i s t e d e s o m i s s i o n s
dommageables l e s p l u s couramment c o n s t a t é e s ; on v e r r a q u ' e l l e s p o r t e n t l a r g e -
ment, d ' u n e p a r t s u r l e s p r i n c i p e s de s é c u r i t é (Annexe B), e t d ' a u t r e p a r t
sur les dispositions constructives.
Nous s o u l i g n o n s l ' i m p o r t a n c e p a r t i c u l i è r e du p o i n t b l o r s q u e l ' é t u d e
comporte d e s c a l c u l s a u t o m a t i q u e s : l e s modes d e c a l c u l a d o p t é s en ce c a s d i f f é -
r e n t e n e f f e t a l o r s fréquemment d e s modes d e c a l c u l c l a s s i q u e s q u i o n t é t é é t a -
b l i s pour l e c a l c u l manuel; d ' a u t r e p a r t i l f a u t t o u j o u r s v é r i f i e r l e s données
e t s o u v e n t v é r i f i e r l e s h y p o t h è s e s q u ' e l l e s t r a d u i s e n t ou r e c o u v r e n t ( c f . 5 8 , 6 4
plus loin).
P l u s g é n é r a l e m e n t , l o r s q u e p l u s i e u r s modèles mécaniques s o n t p o s s i b l e s
pour l ' a n a l y s e , i l i m p o r t e de s ' a s s u r e r s i ___ l e- modèle- a d o p t é dans , l _ e cas d'es&%
e n t r e b i e n d a n s son domaine de v a l i d i- t-Ié--.I- e t s i l e s conséquences en s o n t tirées,
--1

Ainsi :
- un t a b l i e r p e u t ê t r e , s o u s c h a r g e e x c e n t r é e , c o n s i d é r é comme soumis
à un moment f l é c h i s s a n t non uniformément r é p a r t i ( e x c e n t r é ) ou un moment f l é -
c h i s s a n t uniformément r é p a r t i ( c e n t r é ) e t à un moment d e t o r s i o n ( c f f o r m u l e s
d e B r e s s e ) ; en f a i t , d a n s b i e n d e s cas, e t notamment s i l e t a b l i e r e s t s o u p l e
à l a t o r s i o n , on s e r a dans l e cas d i t du gauchissement gêné, e t l e s c o n t r a i n t e s
normales q u i e n r é s u l t e n t r é t a b l i s s e n t e n f a i t l a d i s t r i b u t i o n de c o n t r a i n t e s
du moment de f l e x i o n e x c e n t r é ;
- un t a b l i e r à p o u t r e s m u l t i p l e s (VIPP ou a u t r e ) p e u t ê t r e c a l c u l é
s e l o n d i v e r s e s h y p o t h è s e s de r é p a r t i t i o n t r a n s v e r s a l e d e s e f f o r t s s u p p o s a n t ,
s e l o n l e cas, une g r a n d e r i g i d i t é t r a n s v e r s a l e (méthode de Courbon), ou un
f a i b l e i n t e r v a l l e d e s p o u t r e s (méthode d e Guyon Massonnet), ou f a i s a n t a p p e l
2 l a r i g i d i t é d e t o r s i o n d e s p o u t r e s ; i l i m p o r t e de n'employer l e s deux pre-
mières méthodes que pour c e r t a i n e s d i s p o s i t i o n s ou p r o p o r t i o n s du t a b l i e r , e t
d ' a d o p t e r une h y p o t h è s e a u moins a u s s i d é f a v o r a b l e pour l ' é v a l u a t i o n d e s e f f o r t s
t r a n s v e r s a u x à p r e n d r e e n compte ; q u a n t à l a t r o i s i è m e méthode, e l l e n é c e s s i t e
que l e s moments de t o r s i o n s o i e n t p r i s e n compte pour l e c a l c u l d e s s e c t i o n s .
Ces exemples p o u r r a i e n t être m u l t i p l i é s , e t on p o u r r a i t en p a r t i c u -
l i e r c i t e r b i e n d e s cas où t e l ou t e l p a r a m è t r e ou phénomène e s t n é g l i g é à l a
b a s e d ' u n e a n a l y s e . I1 f a u t d ' a b o r d en r e t e n i r que l ' i d é e de domaine d e v a l i -
d i t é e s t fondamentale pour l e c h o i x ou l ' a c c e p t a t i o n d ' u n e a n a l y s e . L e domaine
de v a l i d i t é e s t suffisamment d é f i n i dans d e s d o s s i e r s - p i l o t e s ou documents t y p e s
pour les s t r u c t u r e s les p l u s c o u r a n t e s . Dans l e s a u t r e s cas l e p l u s e f f i c a c e
-__-
e s t de r e c o u r i r au r é s e a u d e compétence (CETE ou SETRA) g r â c e a u q u e l on p o u r r a
s o i t c o n n a î t r e d i r e c t e m e n t l a r é p o n s e en ce q u i concerne l ' o u v r a g e p a r t i c u l i e r
c o n s i d é r é , s o i t s a v o i r q u e l l e s s o n t l e s v é r i f i c a t i o n s d e c o m p a t i b i l i t é auxquel-
l e s p r o c é d e r p o u r s ' a s s u r e r s i c e t ouvrage e s t à l ' i n t é r i e u r d e ces limites.
Nous s i g n a l o n s néanmoins que l a n o t i o n de domaine de v a l i d i t é n ' e s t
q u ' u n e n o t i o n p r a t i q u e a s s e z g r o s s i è r e , e t que dans d e s cas a s s e z r a r e s e l l e
d o i t ê t r e remplacée ou complétée p a r l a n o t i o n de p r é c i s i o n , pour l e c h o i x du
modèle e t pour son u s a g e . P a r f o i s , c e t t e p r é c i s i o n p e u t d e v o i r ê t r e é t u d i é e a
posteriori.
Quant aux conséquences à t i r e r du c h o i x du modèle, l e s exemples c i -
d e s s u s m o n t r e n t q u ' e l l e s c o n s i s t e n t à a s s u r e r l a cohérence d e i l e n s e m b l e de_
-
1'analyse:
- 40 -

;-n'in, co:.pte t e n u ? e l a rEglm(2iltatioiI frar.gaise, e t pcnsant ici à l a


qualité plus qu'à la sécurité, nous ajouterons qu'il importe lorsqu'un procé-
dé a fait l'objet d'un agrément (officiel comme dans le cas des procédés de
précontrainte, ou non lorsqu'il s'agit par exemple de précédents déjà admis
par le S.E.T.R.A.), de bien comprendre que ces agréments, lorsqu'ils concer-
nent les études, sont des agréments de qualité, mais qu'ils laissent essentiel-
lement à la charge des ingénieurs (et donc du vérificateur) d'apprécier l'op-
gortunité de l'emploi en fonction notamment de l'ouvrage à réaliser. C'est
ainsi par exemple que l'emploi d'armatures de précontrainte agréées, condition
nécessaire pour la qualité intrinsèque et la régularité administrative, ne dis-
pense nullement de refuser l'emploi de ces armatures lorsque par exemple elles
sont d'une grosseur anormalement forte par rapport aux dimensions (épaisseur
notamment) de telle pièce à précontraindre.

7,43. - Justifications
------ non
-fournies
- - - par
--l'entreprise
--- :

Il a été mentionné en 6 , 3 et en 6 , 4 que les insuffisances importantes


des Etudes d'exécution, apparaissant dès la première phase de la vérification
devaient faire l'objet d'une action immédiate envers l'entreprise. Dans la deu-
xième phase de la vérification, il est très courant qu'on découvre en sus l'ab-
sence de justification sinon ponctuelles, du moins p l u s limitées. I1 s'agit soit
de manques dans les calculs justificatifs, soit de dimensions non justifiées."
Qarlle e s t l'attitude à adopter à leur égard ?

Force est de constater que, comme i l ressort des enquêtes qui ont
précédé l'établissement du présent document, les entreprises ont généralement
tendance à offrir le minimum de prestations : tout juste celles prévues d'une
manière non ambiguë
- dans les dossiers de marchés. D'où, au préalable, l'imper-
tance de prescriptions contractuelles précises et détaillées. Nous avons d' ail-
leurs, pour ce motif entre autres, toujours souligné l'importance particulière
des articles 305 et 312 du C.P.S. type.

Souvent, en tout cas, on se trauve placé devant les dilemmes suivants :

- la note de calcul de l'entrepreneur ne contient pas certaines véri-


fications réglementaires (par exemple certains cas de charge), et le bureau
d'études de l'entrepreneur interrogé à ce sujet déclare n'avoir pas produit
cette vérification parce qu'il a reconnu ce cas comme non déterminant (soit
qu'il déclare l'avoir vérifié, soit qu'il d é c l a r e l e savoir sur la b a s e d e
précédents),

- la note de calcul de l'entrepreneur saute certaines séquences de


calcul pour le motif que le bureau d'études a en fait déterminé un résultat
intermédiaire par une méthode simplifiée "maison" qu'il considère comme plus
ou moins équivalente à la méthode réglementaire.

Que doit faire le vérificateur ? exiger le complément ou suppléer


lui-même au manque ?

I1 n'y a évidement pas d e réponse générale à cette question ; tout


est affaire de mesure. I1 est clair à nos yeux qu'un contrôle totalement passif
ne serait pas raisonnable, et même 3 la limite ne serait pas possible sauf dans
des cas exceptionnellement simples.

I1 convient donc quand les "impasses" dans les calculs sont limitées :

- de n'intervenir d'abord que verbalement auprès du bureau d'études


de l'entreprise pour recueillir ses explications

k Un des meilleurs moyens pour découvrir celles-ci est le report préconisé en


G Y 2 g*
- 41 -

- de procéder alors à une verification par la méthode des calculs


parallèles

- et si la conclusion est possible, de ne rien demander de plus à


l'entreprise, mais, par quelques notes laissées dans le document de l'entreprise,
rendre le document plus valable et plus compréhensible pour les usages ultérieurs.

Yn exemple typique est fr6quent concerne l'absence de prise en compte


du système Bc de charges civiles (F 61 II du C.P.C.), I1 est très aisé de vérifier
la non-prépondérance de ce système par un calcul parallèle simplifié en utilisant
les charges réparties équivalentes B' (e) et B" (L) définies dans la pièce 2 du
dossier-pilote SUF.CH 71.

Quant aux ferraillages non justifiés par le calcul, il convient d'abord


d'apprécier si ces fers sont à considérer comme fers de répartition ou de construc-
tion, auxquels cas la production de véritables calculs serait sans objet (et il
convient de vérifier directement la convenance de ces fers). Pour les autres, faire
comme pour les impasses dans les calculs.

7.5. - EXEMPLES D'APPLICATION.

Ces exemples concernent des vérifications, par la méthode directe ou par


sondages et recoupements,d'études d'exécution basées sur l'emploi d'ordinateurs.

7,51. - _U_n-premie_E-g_xe_gp!le_
concerne le calcul de voûtes minces au
moyen d'un programme de barres en milieu élastique. La méthode détaillée a été
la suivante :

-
se faire communiquer les expressions algébriques des termes de la
matrice de rigidité utilisées pour une barre en milieu glastique,

- vérifier algébriquement les formules correspondantes,

-
vérifier numériquement sur un ou deux cas que l'on retrouvait les
résultats du programmesétant admis que les déplacements des extrémités des
barrec étaient ceux fournis par le programme,

- éventuellement, vgrifier numériquement l'équilibre d'un ou deux


noeuds ( a priori, sur ce point, la probabilité d'erreur était f a i b l e ) , car vrai-
semblablement des ordres Fortran d'un autre programme avaient été repris.
Le calcul aurait pu également être vérifié au moyen d'un calcul
parallèle par un autre programme de barres ; on aurait même pu opérer de façon
approximative à l'aide d'un programme ne prenant pas en compte le milieu élas-
tique, en considérant des barres plus courtes en plus grand nombre avec des
ressorts à leurs extrémités.

7,52. - Un secogd-exeq& concerne le recalcul (ouvrage existant)


d'un pont Gisclard à cable de tête. L'entreprise avait établi un programme
spécial. En quelques semaines, un vérificateur de haut niveau avait vérifié :

- que les simplifications admises (notamment développement limité


d'ordre 2 pour la courbe définissant les câbles, assimilation de la tangente
aux extrémités d'un câble 2 la corde) n'entraînaient pas d'erreur appréciable,

- que le mode de calcul proposé avait été effectivement mis dans


le programme,

- que la convergence vers la solution était bonne,ou plus exactement que


les valeurs trouvées satisfaisaient avec une bonne approximation les équa-
tions (une partie importante du calcul consistait schématiquement à résoudre
- 42 -

par tâtonnements une équation algébrique) cette vérification était faite de


manière fine dans les sections déterminantes.

Dans cet exemple, un calcul parallèle aurait été inpossible.


7 , 5 3 . - ~ q - t y o i ~ ~ i e m e - e x e m p concerne
& la vérification à l'intérieur
du SETRA, de la pièce 3 , 6 du dossier EUGENE R7;. Elle a consisté 2 vérifier :

- d'une manicre fine (10-3 environ)

. les résultats correspondants au moment fléchissant et au


moment de torsion en une section, une charge unité étant
placée en telle autre section,

. les valeurs des lignes enveloppes correspondant à une section,


les lignes d'influence étant supposées valables.

- de manière plus grossière les valeurs des lignes enveloppes sur


appui et en milieu de travée ; en général la précision est restée bonne (2 X),
aver une cxception pour un point, exception qui s'expl ique aiscment.

Pour un ouvrage ri'el, on aurait diî vGrifier en sus :

- les moments hyperstatiques de prGcontrainte, ce qui est fait dans


Eugène B 73

- les sections situées de part et d'autre d'arrêts de cables &en-


tuels.

On peut penser que de telles vérifications ne donnent pas une sécu-


rité absolue, mais doivent permettre d'éliminer des erreurs grossières ou des
programmes fantaisistes (tel un programme qui contenait des coefficients numé-
riques farfelus pour le calcul de dalles biaises). On peut penser qu'elles peu-
vent suffire pour donner une bonne garantie vis-à-vis d'un risque d'effondre-
ment du fait des calculs concernés. Vis-à-vis d'un risque d'erreurs de moindre
importance, la gar,intie qu'elles c!onnent est moindre, mais on peut se poser
la question de la rentabilite de vsrifications plus poussées.

7 , 5 4 . - D'autres exempies concernent l'usage de programmes de réseaux


de poutres (cf. document-type PRP 7 5 ) , par exemple STRESS et STRUDL. C e t usage
permet de calculer, de façon plus ou moins fine au choix de l'utilisateur, toutes
sortes de structures; citons notamment :

- les ponts à béquilles,


- les ponts à deux (ou plusieurs) nervures reliées par un hourdis,
- les caissons multicellulaires,
- les dalles de forme quelconque.
Ces programmes ne pennettent p a s de calculer automatiquement les lignes
enveloppes d'efforts internes, mais seulement les valeurs de ceux-ci pour quelques
cas de charge; c'est suffisant pour effectuer un calcul parallèle. La méthode pra-
tique de &rification peut alors comporter, outre ce calcul parallsle, une vérifi-
cation directe partielle des calculs de l'entreprise, consistant à s'assurer à par-
tir des surfaces d'influence, quels sont les phases et cas de charge prépondérants.

7 , 6 . - CONCLUSION DE LA VERIFICATION.

7 , 6 1 . - La vérification des études d'exécution est une des tâches


qui incombent à la maîtrise d'oeuvre. La filizre de ces tâches étant dans son
ensemble suffisamment définie, il ne se pose de questions importantes sur
- 43 -

l'aboutissement de la vérification que dans le cas OÙ i l est recouru pour la


vérification à un organisme extérieur au Service chargé de la maîtrise d'oeuvre :
CETE ou BET.

Ces questions doivent être réglées pour l'essentiel par le contrat


définissant la mission de l'organisme vérificateur et, pour le détail et les
ajustements éventuels, par le chef d'arrondissement ou son délégué. Les options
(cf. . 5 4 , 2 2 ci-dessus) paraissent devoir dgpendre des conditions particuli>res a-
I'opLration et des !,cssins iu :,ervicemaître d'oeuvre.

7 , 6 2 . - A la différence d e ce qui se fait en Allema;ne, oG la m i s -


sion de vérification est définie officiellement comme une activité séparée,
il ne convient pas dans notre pays de faire conclure la vérification par un
visa par le vérificateur des plans et calculs qui seront retournés à l'entre-
preneur : en France en effet, en la situation présente, il ne convient pas que
l'entrepreneur ait à connaître de positions personnelles intérieures à la maî-
trise d'oeuvre. Nous ne voyons par contre que des avantages à ce que de tels
visas figurent sur le seul exemplaire des plans et calculs qui sera conservé
dans les bureaux de l'Arrondissement. Seul le chef d'Arrondissement (ou son
délégué) visera l'exemplaire retourné à l'entrepreneur.

A défaut, ou à titre complémentaire, nous ne voyons aucun inconvé-


nient à ce que la vérification donne lieu 2 l'émission par le vérificateuk
de notes ecrites séparées, destinées au chef d'Art4)ndissement.

7 , 6 3 . - I1 peut être utile qu'une telle note 6crite >@parCe comporte


des conseils pour l a surveillance du chantier : i l s'agit d'attirer l'atten-
tion sur des points délicats, de manière que les hypothèses admises à la base
des études d'exécution soient satisfaites. L'opportunité d'une telle mesure
dépend essentiellement de la nature de l'ouvrage et de son mode de construc-
t ion ; s a consistance peut dépendre de 1 'organisation p l u s ou moins poussée
de la surveillance. Néanmoins, dans tous les c a s , i l est souhaitable que le vi.-
rificateur indique si certaines dispositions qui se situent Ci la limite des étu-
des d'exécution (chaises assurant la tenue des ferraillages, fixation des chemi-
ses de circulation provisoires au dessus des coffrages) sont ou non définis dans
ces études.
Rien ne s'oppose non plus 2 ce que la mission de l'organisme véri-
ficateur se prolonge par une participation à la surveillance, sous forme
d'une assistance sur le terrain à la Maîtrise d'oeuvre (cf. 9 2 , 3 ci-dessus).

7 , 6 4 . - La vérification doit elle prendre fin quand quelques réserves


subsistent (soit sur l'étude elle même, soit sur des conditions supposées à
vérifier sur place) ? I1 n'y a pas de réponse générale à cette question, à
1aquell.e il peut seulement être rgpondu que la mission de l'organisme extérieur
peut être terminée quand l'Arrondissement maître d'oeuvre peut prendre le relai
de l'organisme vérificateur.

7,65. - I1 peut être utile, ainsi qu'il est prescrit en Allemagne


de conclure la vérification par un rapport final. Cela a l'avantage de laisser
une situation nette évitant des erreurs par suite de malentendu : d'une part
lorsque l'Arrondissement prend vis-à-vis de l'entrepreneur le relai de l'or-
ganisme vérificateur, mais aussi par la suite pour l'usage du dossier d'ouvrage.
Cela constitue en outre une garantie en ceci que cela interdit au v6rificateur de
se borner à survoler superficellement l'étude. Toutefois cette obligation peut
A

etre difficile à respecter quand on doit vérifier l'étude de façon échelonnée.


- 44 -

Si un tel rapport'est établi, i l devra figurer dans le dossier d'ou-


vrage destiné à la maintenance de celui-ci.

Une autre garantie peut consister 2 charger le vérificateur de l'inter-


prétation des épreuves et de la constitution du dossier d'ouvrage à partir des
dessins et calculs de l'entreprise. Ce n'est à notre avis qu'à cette condition
que la mission de vérification pourrait être considérée comme complète. Mais il
n'est nullement obligatoire de confier une telle mission complète à un organisme
extérieur.

7,7. - ATTITUDE ET QUALITES NECESSAIRES DU VERIFICATEUR :

Tout d'abord il importe que le vérificateur ne puisse Gtre considéré


i;0 par l'entreprise comme excessivement directif, ou comme "tâtillon et mesquin";
ses remarques devront toujours être faites dans un esprit constructif.
O D'autre part il est indispensable que le vérificateur "fasse le poids"
vis-'i-vis de l'entreprise, et cette condition est d'autant plus exigeante non
seulement que l'ouvrage sera plus complexe, mais aussi que l'entreprise sera de
grande renommée.
O
Enfin nous considérons que la mission de vérificateur nécessite plus
particulièrement certaines qualités : la compétence plus que le génie, fa soli-
dité, le bon sens, l'ouverture d'esp.rit mais aussi le sens du danger et l'esprit
de décision; il s'agit pour une part de qualités de tempérament.

Tels sont à notre avis, outre les conditions discutées au 5 5 , 3 , les


critères personnels de ;ésignation du responsable de la vérification.
- 45 -

8. - CAS NON CONSIDERESDANS LES CHAPITRES PRECEDENTS.

8,l. - OUVRAGES PROVISOIRES.

8,lO. - Généralités
_ _ _ _ _ - - - - :- -La vérification pour ces ouvrages ne relève
pas de méthodes fondamentalement différentes des méthodes de vérification pour
les ponts spéciaux. Mais ces ouvrages relèvent de techniques spécifiques, leurs
études d'exécution ne sont pas précédées de projets, et les objectifs de la vé-
rification sont eux aussi assez spécifiques.

8,11. - Rôle
. . . . . .de
. . .la
. . .maîtrise
. . . . . . . . . .d'oeuvre
...... : Tout d'abord la distinc-
tion n'est pas toujours nette entre :

- ouvrages provisoires (échafaudages porteurs, batardeaux, etc.. . )


et certains matériels déplaçables de l'entrepreneur (par exemple poutres de
manutention),
- ouvrages provisoires et situation provisoire des ouvrages défi-
nitifs (il peut y avoir interaction).

Sur le r81e de la maîtrise d'oeuvre vis-à-vis des ouvrages provi-


soires, la D.I.G. n'apporte pas les clartés nécessaires. On y lit en effet :
- p. 149 (alinéa b) : "Les plans d'exécution des ouvrages provi-
soires n'ont à être ni visés ni approuvés ; toutefois, pour certains ouvrages
peut prévoir leur visa ..."
provisoires importants le C.C.A.P. -

- p. 151 : "Si c'est à l'entrepreneur de s'organiser ... le Maître


d'oeuvre ne doit pas pour autant rester passif lorsqu'un entrepreneur ne prend
pas, en temps voulu les initiatives nécessaires à l'accomplissement de ses obli-
gations, notamment celles concernant la sécurité ou l'hygiène'' (celles-ci devant,
dans l'esprit des rédacteurs de ces textes, concerner le personnel de l'entre-
prise).
- p. 152 : "Le contrôle est indispensable'' ... celui-ci s'applique
...I' aux matériaux, produits et composants de construction ... que ceux-ci soient
destinés à Etre incorporés dans les ouvrages définitifs ou qu'ils soient nécessai-
res pour des ouvrages provisoires (échafaudages, étais, coffrages, palplanches
etc.. .' I .

En fait il paraît probable que dans cette situation, des instruc-


tions seront données par l'Administration supérieure de 1'Equipement sur la
conduite à tenir, et que pour ce qui concerne la vérification des études cor-
respondantes, ces instructions seront en gros les suivantes :
- pour les ouvrages provisoires d'importance réduite (la plupart de
ceux qui n'ont qu'un rôle de moyen d'accès ou de circulation du personnel, les
blindages de fouilles les plus courants, les batardeaux en terre, les coffrages):
pas d'intervention de la maîtrise d'oeuvre dans les études,

- pour les autres ouvrages provisoires, soit par référence à leur


nature (notamment échafaudages porteurs, batardeaux), soit par référence à leur
situation (ouvrages dont la défaillance menacerait de façon grave et manifeste
une circulation publique) : visa des études d'exécution par la maîtrise d'oeuvre,
ou par un vérificateur extérieur à la maîtrise d'oeuvre, devant intervenir dans
des conditions qui restent à préciser.
Ces instructions laisseront vraisemblablement une certaine liberté
aux services dans les domaines marginaux. Dans ces conditions, en cas de recours
à un vérificateur dans le cadre de la maîtrise d'oeuvre, il va de soi que ce
sera au chef d'arrondissement qu'il appartiendra de définir au vérificateur quels
sont les ouvrages provisoires à vérifier.
- 46 -

,:,, I ? . - -- _--___--__-___-_-_-_----
Objectifs des vérifications : Les aspects spécifiques
des objectifs de la vérification peuvent être résumés comme suit :

- les aspects principaux sont la sécurité vis-à-vis de la ruîne,


et la qualité à l'égard de l'ouvrage définitif (pas de déformations exces-
sives ou incontrôlées, pas d'introduction de contraintes parasites notables,
.
pas de trous superflus . .),

- UA aspect d'une certaine importance est la faisabilité de cer-


taines opérations (par exemple possibilité de réglage, de décintrement,
d'enfoncement des palplanches, de mise en place de cadres de batardeaux
sans risque de blocage, etc ...);

- par contre la pérennité et l'esthétique de l'ouvrage provisoire


lui-même sont généralement d'importance faible ou négligeable;

- enfin l'objectif relatif au coût se limitera généralement au


respect du marché, sous réserve de la compatibilité avec les objectifs de
sécurité et de qualité.

8,13. - Manière
-------------------
de vérifier : En ce qui concerne la manière de
mener les vérifications, les chapitres 6 et 7 restent dans l'ensemble va-
lables. Nous insistons seulement sur certains points particuliers.

Pour les échafaudages porteurs, qui sont les ouvrages provisoi-


res importants les plus fréquemment utilisés, l'article 312 du C.P.S.T. de
1969 (mise à jour no 3) définit de façon détaillée, en l'absence de texte
officiel d'ordre général, les conditions auxquelles doit satisfaire l'étu-
de. I1 importe de s'y référer.

De façon plus générale, une première difficulté fréquente pro-


viendra de la tendance de beaucoup d'entreprises à remettre des études
d'exécution insuffisantes. Se reporter à ce sujet aux § 6 , 4 et 6 , 5 .

Un sujet de vérification souvent délicat est constitué par la


détermination des actions permanentes et variables, voire accidentelles,
et des données relatives au site (topographie, données géotechniques),à
introduire dans les calculs.

Les sollicitations ne seront souvent pas déterminables avec pré-


cision, du fait que l'exécution elle même ne pourra pas être très précise.
Lorsqu'il s'agira de structures hyperstatiques (par exemple appui de pal-
planches sur plusieurs cadres) cette imprécision ne sera généralement
susceptible que de conséquences limitées, sous réserve de ductilité suffi-
sante et de l'absence de risque de flambement. Mais il en ira tout autre-
ment en cas de pièces isostatiques et grêles (excentrement inévitable des
charges appliquées dans des fourches de support de coffrages). Enfin cer-
taines pièces hyperstatiques de constitution complexe (triangulées et à
noeuds souvent excentrés) sont inaccessibles au calcul et ne peuvent rele-
ver que d'une justification par l'expérimentation.

Enfin une autre difficulté fréquente concernera l a vCrification.des


résistances :

- du fait de l'emploi de matériaux de nuance et de qualité (soudures)


mal connues, voire indéterminées de même que leur origine,

- du fait de l'usage de produits de réemploi qui auront FU être faussés


et qui s'ils'sont redressés, resteront de résistance rcduite,
- 47 -

- faute d'essais suffisants pour connaître la résistance d'éléments pré-


fabriqués justifiables par l'expérimentation et surtout la dispersion (souvent
importante) de cette résistance.

Aussi une part relativement importante des soins du vérificateur devra


s'employer à vérifier les données de base et la validité générale de l'étude.

Nous ajoutons que l'article 312 du C.P.S.T. (avec ses commentaires), de


même que le chapitre 1 1 du Guide de chantier G.M.O. 70, contient de nombreuses
indications techniques en vue du bon raccordement des études aux activités du chan-
tier.

8,2. - OUVRAGES TYPES (OU ELEMENTS-TYPES) DU S.E.T.R.A.

8,20. - -----------
Généralités : Ce cas est évidemment le plus simple, mais il n'est
pas toujours net, loin de là.

Tout d'abord, comme nous l'avons montré dans l'article que nous avons
publié sur ce sujet dans le Bulletin du P.C.M. de Septembre 1976, il n'existe
à la base que des éléments-types, de sorte que certains ponts peuvent contenir
des éléments-types et d'autres éléments non types. De plus le degré de typifica-
tion est inégal selon les dossiers-pilotes.

D'autre part il n'y a pas toujours simultanéité entre élément type et


note de calcul automatique (et éventuellement dessin automatique).

Par conséquent le cas Ouvrages types correspond à une situation idéale


qui, selon les ouvrages, sera réalisée entièrement ou partiellement.

Retenons, pour ce qui concerne la vérification des études, que les éléments-
types font généralement l'objet d'une note de calcul automatique selon programme
du S.E.T.R.A. ou, à défaut (ou en complément), d'une méthode de calcul adoptée et
présentée par le S.E.T.R.A.

8,21. - ..............................................
Rôles de la maîtrise d'oeuvre et du S.E.T.R.A. : De façon géné-
0
0 rale il doit être considéré que le S.E.T',CLAL en fournissant des règles et des
____-------
notes de calcul assure une participation-aux étude_s-de 1 'Administration. Cette
:) participation décharge la D.D.E. (et non l'entrepreneur) des missions que sans
cela elle aurait dû assumer, mais ne la décharge pas de ses missions qui sont à
remplir à l'amont et 2 l'aval de la prestation du S.E.T.R.A. I1 est utile de pré-
ciser ces missions dans le cas de fourniture par le S.E.T.R.A. d'une note de cal-
cul automatique. Ces précisions sont essentiellement un rappel général des indi-
cations à ce sujet du Catalogue CAT. 75 (chap. 9 ) et des dossiers-pilotes.

A l'amont, outre le rôle de la maîtrise d'oeuvre en matière de concep-


tion générale, celle-ci assure la responsabilité du bordereau des données de la
commande du calcu1,si c'est elle qui passe la commande.

A l'aval, les tâches à assurer en matière de calculs en complément


de celle du S.E.T.R.A. sont plus importantes.

Elles consistent :

a - dans tous les cas, à vérifier le bordereau des données reproduit


par la note de calcul, afin de s'assurer que ces données sont correctes et notamment
qu'aucune erreur de transcription n'a 6 t é comnise.

b - dans tous les cas également, à examiner si des messages d'avertisse-


ment figurent en certains points dans la note de calcul (en début ou, plus souvent,
en bas de page).
- 48 -

c - dans tous les cas aussi, à procéder aux opGrations dcfinies, selon
le programme concerné, dans le sous-dossier "Calcul automatique" du dossier-pilote
correspondant .
d - et enfin, s'il y a lieu, à procéder à tous compléments, reprises et
ajustements qui peuvent être nécessaires du fait de particularités de l'ouvrage
non prises en compte par le programme.

En principe ces quatre opérations peuvent être réparties de diverses


manières entre maîtrise d'oeuvre et entreprise, de même que l'établissement des
dessins d'exécution. Mais %qui est fait par l'un doit être vérifié par l'autre,
et nous recommandons particulièrement que dans tous les cas les tâches a et b
qui ne sont que des vérifications, mais d'une particulière importance, soient
effectuées par l'un et par l'autre. Ceci définit les tâches du vérificateur atta-
ché h la maîtrise d'oeuvre; en ce qui concerne la vérification matérielle des
calculs du S.E.T.R.A., elle incombe en principe 2 l'entrepreneur.

8,22. - -- ................................................
Obiectifs de la vérification et manière de vérifier : I1 y a
peu à dire à ce sujet, car il s'agit d'opérations particulièrement simples :

- en ce qui concerne les objectifs, il s'agira essentiellement de s'as-


surer de la conformité avec les stipulations du marché et les indications du
dossier-pilote,

- en ce qui concerne la manière de vérifier côté maîtrise d'oeuvre, l a


première phase sera très brève et au total le principal consistera :

.
d'une part à s'assurer de la validité des hypothèses de base des
calculs automatiques, eu égard aux particularités de l'ouvrage; cela peut nécessi-
ter quelques calculs parallèles basés sur des hypothèses différentes,

. d'autre part à procéder par la méthode directe à la vérificatioi~


d e s calculs complémentaires de l'entrepreneur.
En ce qui concerne les vérifications côté entreprises, se reporter
au § 8 , 6 et notamment en 8 , 6 4 .

P , 2 3 . - ERploi
-- ----------~-----
Gventuel -- ------___----_______---------------
de programmes de calcul autres que ceux du
--__-_---
S.E.T.P..A. : Mous rappelons qu'il e s t inopportun d'admettre sans nécessité l'usage
de programmes de calcul autres que ceux du S.E.T.F.A. (voir le 5 3 . 4 . 2 . 4 de la D.J
75, reproduit en annexeF,et notamment ses deux derniers alinéas). De tels usages,
qui ont été admis dans certains cas à l'occasion de variantes qui restaient en
fait dans le cadre des dossiers-pilotes, ont le plus souvent conduit à des calculs
incompréhensibles et/ou incomplets, à des sous-dimensionnements, et parfois à des
dommages. On pourrait certes procéder 2 leur vérification par calculs parallèles au
moyen du programme du S.E.T.P.A., mais c'est un non-sens que d'employer pour un tel
usage le programme le plus performant. I1 va de soi qu'autoriser sans nécessité en
cours d'exécution le recours à des programmes incompréhensibles, insuffisants ou
suspects serait en opposition complète avec les présentes Recommandations.
Ces recommandations, toutefois, ne sont pas 5 étendre sans réserve à
certains cas limites (ponts-types comportant certaines particularités); en de
tels cas l'usage de programmes de calcul autres que ceux du S.E.T.R.A. peut être
admis s'ils sont plus performants à l'égard de ces particularités, et le program-
me du S.E.T.R.A. peut fournir un moyen de calcul parallèle Excellente qualité.

8,3. - OUVRAGES TYPES AUTRES QUE CEUX DU S.E.T.R.A.

I1 s'agit de solutions-types étudiées par des fabricants, des entrepri-


ses, le B.C.E.O.M., la S.N.C.F. On peut citer par exemple des buses métalliques,
des voûtes minces armées, des ouvrages en terre armée, des tabliers à poutrelles
enrobées.
- 49-

Ce cas s'apparente alors plutôt à celui des ouvrages spéciaux, dans


la mesure ou il n'existe pas de véritable dossier-pilote (comment considérer
par exemple les catalogues des fabricants de buses métalliques ? ) . La princi-
pale différence est que dans la plupart des cas il sera possible d'obtenir du
S.E.T.R.A. des informations utiles, d'abord au stade du choix et ensuite en vue
de la vérification. D'autre part le fabricant ou l'entreprise peut justifier de
précédents et d'expérience; mais il apparaît qu'il est souvent tenté de réduire
les sécurités et d'abréger les justifications, et que c'est parfois à tort.

8,4. - ETUDES POUR LA MODIFICATION OU LA RECONSTRUCTION D'OUVRAGES EXISTANTS.

Dans la mesure OÙ l'ancien ouvrage intervient dans l'étude (ce n'est


souvent que dans certaines parties de l'étude), ce cas est analogue au cas des
ponts spéciaux. Les degrés de complexité sont très variables. Certains cas, par
exemple certains cas d'élargissement, s'apparentent aux cas les plus spéciaux
des ponts spéciaux.

Du point de vue du vérificateur une difficulté fréquente est que les


problèmes de conception ont souvent été mal maîtrisés à l'amont de son interven-
tion.
Une autre particularité, qui est systématique, est la nécessité de con-
naître l'ancien ouvrage lorsqu'il doit être pris en compte.

Ces particularités font que la séparation des tâches de vérification des


autres tâches de la maîtrise d'oeuvre est pour de tels travaux particulièrement
délicate et souvent même malaisée. I1 est capital et de la responsabilité des in-
génieurs de la D.D.E. de faire en sorte que le vérificateur dispose de toutes les
informations utiles soit préexistantes (ressortant du dossier d'ouvrage), soit ré-
sultant des constatations faites à mesure de l'avancement des travaux.

I1 importe que le vérificateur prenne l'initiative de poser des questions


et formuler des hypothèses sur l'état,.des parties d'ouvrage 5 réutiliser; néanmoins
on peut difficilement escompter que son intervention suffira à dégager la D.D.E.
des conséquences directes :

- d'un mauvais état, parfois à peu près non décelable de ces parties
d ' ouvrage,

- des insuffisances, de l'inexactitude, voire de l'absence de dossier


d'ouvrage.

8,5. - ETUDES POUR L'ADMISSION DE CONVOIS EXCEPTIONNELS SUR LES PONTS EXISTANTS.

I1 ne s'agit pas à proprement parler d'études d'exécution; et bien en-


tendu les objectifs de la vérification sont très spécifiques, puisqu'en principe
l'ouvrage ne peut plus être modifié. I1 n'y a pas d'entrepreneur, mais un demandeur
d'autorisation; ni de Maître d'oeuvre, mais un gardien de l'ouvrage.

Ce cas est évoqué ici uniquement du fait qu'il peut être recouru à un
vérificateur pour autoriser ou non cette admission. Mais il résulte de ce qui pré-
cède que les conditions dans lesquelles s'exerce la vérification sont tout-à-fait
particulières.
- 50 -

I1 présente avec le cas envisagé en 8 , 4 certaines analogies du fait


de l'importance de l'état de l'ouvrage et de la connaissance de cet état, pour
la décision à intervenir.

On peut dans une certaine mesure rattacher à ce cas le problème de


l'admission d'engins lourds de terrassements sur les ouvrages.

Ces deux catégories de problèmes ont en particulier en commun l'impor-


tance particulière des charges qu'il s'agit d'admettre, et les risques qui peu-
vent en résulter pour la sécurité et le bon état des ouvrages. Bien entendu ils
ont des aspects techniques spécifiques.

Nous signalons l'existence, pour leur étude, d'une méthodologie compor-


tant divers textes officiels et divers documents-types (voir le Catalogue, le
dossier SURCH, les documents CLE et DELTA); cette méthodologie est en évolution.

8,6. - LA VERIFICATION INVERSEE :

En ce cas l'Administration établit elle-même tout ou partie de l'étude


d'exécution et la remet à l'entreprise. I1 appartient alors à celle-ci de procéder
à la vérification définie par l'article 2 9 . 2 du CCAG; d'où le nom de vérification
inversée.

8,62. - Modalités
-------------------
de détail :

Il est bien clair que la prestation de l'Administration doit Stre établie


après la dévolution des travaux lorsque l'étude d'exécution doit dépendre, soit
d'une proposition technique de l'entrepreneur, soit de moyens d'exécution non con-
tractualisés. Dans le premier de ces deux cas (par exemple étude comportant l'emploi
d'un système de précontrainte) il peut n'y avoir pas de difficulté particulière à
procéder ainsi; il n'en va généralement pas de même dans le deuxième cas.

La prestation de l'Administration peut par contre être établie avant l'ap-


pel d'offres pour les ouvrages définitifs simples en béton armé.

Une telle prestation de l'Administration est couramment assurée pour les


calculs automatiques d'ouvrages types pas le S.E.T.R.A.; se reporter en ce cas au
8 8,2 .
On a jadis souvent été bien au delà en établissant non seulement des des-
sins d'exécution des ferraillages, mais même, d'après l'ancien Cahier des charges
général, des échafaudages. Pour cette dernière partie des études cette méthode est
maintenant entièrement abandonnée.

Des modalités intermédiaires ont aussi dtB pratiquées. Elles consistent


B fournir, à l'aval de la note de.calcu1 du S.E.T.R.A., des dessins illustrant
celle-ci et qui sont soit établis par ordinateur (dessins automatiques du S.E.T.R.A.),
soit plus rarement établis à la mainset en ce cas sont généralement des plans types
non à l'échelle. L'entreprise n'est pas pour autant dispensée d'établir des dessins
d'exécution.
8,63. - Avantages et inconvénients :

Ne considérant que les principes, on pourrait a priori penser que dans


cette situation il y a un simple décalage de frontière entre les activités de
l'Administration et de l'entreprise, et qu'il n'en résulte pas de problème parti-
culier, le cas entrant dans le cadre du CCAG dont il résulte que ce que fait l'une
est vérifié par l'autre et rgciproquement. Dans la réalité il en va tout autrement.

8,631. - Un premier avantage qu'on a pu trouver à cette façon de


faire est l'avantage qu'on peut escompter d'une méthode très directive, essentiel-
lement lorsque pour une raison ou une autre on préfère ne pas laisser d'initiative
à l'entreprise. Cette situation qui se justifie lorsque l'Administration possède un
programme de calcul très sOr et très répandu, ne peut être considérée comme très
normale lorsqu'elle porte sur l'établissement manuel des dessins. Quant à l'établis-
sement automatique de dessins, dans la situation prësente on peut en dire ceci :
il pourrait en principe présenter les mêmes avantages que celui de l'établissement
automatique des calculs; mais dans l'immédiat il semble plutôt devoir être utilisé
pour la vérification des dessins de l'entreprise par comparaison directe, que par
l'entreprise pour leur établissement; cette situation pourra évoluer et dépendre
de l'ouvrage à étudier (type et particularités).

Un autre avantage est de familiariser les ingénieurs de l'Administration


avec les réalités des études d'exécution : la qualité de leurs conceptions dans
les études futures ne pourra qu'y gagner.

Enfin cela permet de prendre de l'avance dans les études d'exécution.

8,632. - L'inconvénient majeur est que, si on pousse trop loin cette


façon de faire, il ne reste plus à l'entreprise à effectuer elle même que des tâ-
ches mineures en matière d'études, et des vérifications. Compte tenu qu'il est fort
difficile de s'assurer du degré des vérifications qu'effectuent réellement les en-
treprises, il apparaît qu'en un tel cas l'entreprise serait fortement incitée à fai-
re l'économie d'un bureau d'études, ou à n'affecter à ces tâches que du personnel
de dernier ordre; de toute manière on ne peut compter voir affecter de très bons
ingénieurs, côté entreprise, à un tel travail; et ce n'est pas l'apposition d'une
signature côté entreprise sur l'étude d'exécution qui changera le fond des choses.
Or la suppression de la vérification ou sa médiocrité porterait une atteinte direc-
te à la sécurité, à moins que cette atteinte soit compensée en tout ou en partie
par la qualité très sûre de l'étude de l'Administration.

I1 risque bien moins d'en aller de même lorsqu'il reste à l'entreprise à


accomplir une tâche non négligeable à l'aval des études de l'Administration; cons-
tater la manière dont elle l'accomplit constitue d'ailleurs de la part de 1'Admi-
nistration un contrôle de l'intervention soignée d'ingénieurs compétents, côté en-
treprise, dans l'opération.

8,633. - C'est pourquoi en général nous déconseillons une telle façon


de faire poussée jusqu'au point de ne laisser à l'entreprise presqu'aucune initiative
dans les études. Des exceptions sont évidemment possibles dans des cas d'espèce,
en particulier selon l'étude particulière et quand on sait à qui on aura affaire;
en la matière, tout est d'ailleurs question de mesure.

A cette occasion nous appelons d'autre part l'attention sur le fait que
dans de nombreux cas il reste des compléments, voire des retouches, à apporter aux
calculs automatiques du S.E.T.R.A. : programmes en rodage, ouvrages présentant des
particularités ...
Voir à ce sujet les premiers paragraphes du chapitre 9 du CAT 75.
- 52 -

Ce sont les mêmes que celles qui sont décrites au chapitre 7 ci-dessus.
Quelques précisions sont cependant à y ajouter.

Tout d'abord, au cas (que nous déconseillons) OÙ il serait remis à une


entreprise une note de calcul automatique du S.E.T.P.A. établie B partir d'un
programe "non homologué" ( 5 9,11 du CAT. 75), la vérification devra être très
complète.
D'autre part, dans le cas très fréquent OÙ la note de calcul à vérifier
est une note de calcul de pont-type, une opération préalable essentielle consiste
à s'assurer si l'ouvrage dont il s'agit est à tous égards un pont type sans aucu-
ne particularité.

On se reportera ensuite au paragraphe 8,2 ci-dessus.

En ce qui concerne la vérification de la matérialité des calculs par le


programme, le minimum dont on peut se contenter dans les seuls cas les plus sim-
ples, consiste à procéder à des sondages dans les résultats, par comparaison avec
les règles de prédimensionnement contenues dans le dossier-pilote correspondant.
l'es vGri fic.ations par comparai son aver un prJc6.dent assez semblable sont aussi
frt~quemmei~'posslbles c . f . S 7 , 2 2 2 i i - d e s s t i s ) .
1

Dans le cas où l a note de calcul v6rifier est une note automatique dont
certaines données sont le résultat d'un calcul préliminaire (cas fréquent surtout pour
le calcul de ponts spéciaux), on devra vérifier ce calcul préliminaire, non seulement
du point de vue matériel, mais aussi et surtout en ce qui concerne la validité de ses
bases (par exemple réalisme de l'épaisseur initiale ou finale de revêtement correspon-
dant au poids de superstructures figurant en données) ; il sera même bon de chercher
à se rendre compte de la sensibilité des résultats intermédiaires et finaux à l'égard
d'un changement des hypothèses de base. Cet examen critique devra étre étendu aux hy-
pothèses de base incluses explicitement ou implicitement dans les données et, plus
généralement dans le calcul : actions et cas de charge p r i s en compte, par exemple.

Enfin, dans le c a s particulier o i l l a note de calcul ri v c r i f i e r a ;ti. ;ta-


i l y a lieu de se reporter <? l'Annexe C, clans l'attente d e l a pu-
b l i e s e l o n Y.R.B.,
blication d'un complément au dossier-pilote. Le caractère spécial d'un tablier ainsi
calcul6 peut être très inégal d'un ouvrage 3 un autre.

8 , ?. - I..\ V E R I F T C X I ' T O N DE ?<.meI.ECTI'RE :

Nous évoquons, pour terminer, l'éventualité d'une vérification fragmen-


taire qui a été assez souvent envisagée, mais n'a jamais encore pu être définie
avec précision. Cette idée a été motivée par le désir de trouver, en sus d'un pro-
cessus normal et complet de vérification, une garantie supplémentaire à l'égard
des seuls défauts très graves :

-
verification superficielle ayant pour but la recherche d'erreurs évi-
dentes subsistantes (conduisant essentiellement 2 des fautes sur des ordres de
grandeur),

- vérification plus approfondie dans un domaine limité (tenant le reste


pour bon).
- 53 -

- - - - - - nature
Lapremière _ _ _ _de
_ vér-fication fragmentaire se heurte à la difficulté
qu'il est impossible qu'elle constitue une garantie, car la !-:"ne peut résulter
d'erreurs de détail, et déceler les défauts d'ordre de grandeur est particulièrement
difficile en cas d'emploi du béton précontraint; et on peut s'imaginer les cas de
conscience auxquels on exposerait un vérificateur chargé d'une mission qu'il peut
à bon droit considérer comme risquée sinon même impossible (même si on parvient à
y associer officiellement une définition d'une responsabilité de 3Gme rang). De
plus on peut craindre que l'existence de ce contrôle supplémentaire con..uise les
autres Pchelons à relâcher leur vigilance.

La-seco_nde-tiafure de verification fragmentaire est par contre couramment


pratiquée parles Ïngé-nieirs de la D . 0 . A . - € 3 gestionnaires des programmes de calculs
automatiques, au vu des seuls bordereaux des données de commande des calculs. L'ex-
périence prouve que de telles vérifications ne sont pas inutiles; la définition de
la tâche du gestionnaire, qui ne voit en principe que le bordereau des données, ne
laisse par ailleurs pas de doute sur le caractère limité de ses vérifications. Et
il est bien précisé que cette tâche reste en principe inchangée (sauf convention
explicite particulière) quand tel ou tel plan est joint à titre explicatif au bor-
dereau de données.
-54 -

ANNEXE A

ANALYSE DES DIVERSES SORTES


DE RE SPONSABILITE S
(cf. § 2 , 2 )

La présente Annexe a pour objet, comme annoncé au paragraphe 2 , 2 du


présent document-type, de faire le point de la situation présente compte tenu
notament des avis recueillis lors des enquêtes qui ont précédd l'établiosement
du document.* Au préalable nous devons rappeler que malgr6 les progrès réalisés
ces dernières années, il subsiste en la matière un certain flou qui a son ori-
gine dans diverses lacunes ou ambiguités des textes officiels.

AI - Les diverses natures de responsabilités et leurs fondements.

Comme l'établissent les rapports du groupe Rôles et Responsabilités et


du Cycle d'études, les responsabilités sont de diverses natures :

- civile (légale etfou contractuelle),


- administrative,
- pénale.

Leur étendue et leur répartition entre Maître d'oeuvre et Entrepreneur


sont différentes selon cette nature. Quand à la responsabilité spécifique du vé-
rificateur des études d'exécution, elle sera évoquée aux § A 1,5 et A 2 , 4 .

A I,]. - Responsabilité
.....................
civile :

Pour des constructions publiques, ainsi que l'a exposé M. PRADE, cette
responsabilité est essentiellement définie par les articles 2 9 et 35 du nouveau
CCAG (et par les articles du Code Civil relatifs à la responsabilité décennale).
Nous reproduisons ci-après l'analyse fournie par M. PFUDE et qui commence par une
citation du CCAG :

"ARTICLE 2 9 (Plans d'exécution, notes de calcul, études de détail) :


...
11
29.13 - Les plans, notes de calculs, études de détail et autres docu-
ments établis par les soins ou à la diligence de l'entrepreneur sont soumis à
l'approbation du maître d'oeuvre, celui-ci pouvant demander également la présen-
tation des avant-métrés.
"
Toutefois, si le C.C.A.P. le prévoit, tout ou partie des documents énu-
mérés ci-dessus ne sont soumis qu'au visa du maître d'oeuvre.
'' 2 9 . 1 4 - L'entrepreneur ne peut comencer l'exécution d'un ouvrage qu'a-
près avoir reçu l'approbation ou le visa du maître d'oeuvre sur les documents
nécessaires à cette exécution.
II
Ces documents sont foumis en trois exemplaires, dont un sur calque,
sauf stipulation différente du C.C.T.G. ou du C.C.A.P.

* Nous ne traiterons cependant pas îci les problèmes, évaqués au cours de ces en-
quêtes, des conséquences qu'un manque de compétence ou alourdissement des responsa-
bilités peuvent avoir sur le coût des ouvrages, qui est en définitive supporté par
la nation.
- 55 -

11
29.2 - (Documents fournis par le maître d'oeuvre) :
II
Si le marché prévoit que le maître d'oeuvre fournit à l'entrepreneur
des documents nécessaires à la réalisation des ouvrages, la responsabilité de
l'entrepreneur n'est pas engagée sur la teneur de ces documents. Toutefois, l'en-
trepreneur a l'obligation de vérifier, avant toute exécution, que ces documents
ne contiennent pas d'erreurs, omissions ou contradictions qui sont normalement
décelables par un homme de l'art; s'il relève des erreurs, omissions, ou contra-
dictions, il doit les signaler immédiatement au maître d'oeuvre par écrit.+

"ARTICLE 35 (Dommages divers causés par la conduite des travaux ou les


modalités de leur exécution) :
11 L'entrepreneur a, à l'égard du maître de l'ouvrage, la responsabilité
pécuniaire des dommages aux personnes et aux biens causés par la conduite des tra-
vaux ou les modalités de leur exgcution, sauf s'il établit que cette conduite ou
ces modalités résultent nécessairement de stipulation du marché ou de prescriptions
d'ordre de service, ou sauf si le maître de l'ouvrage, poursuivi par le tiers vic-
time de tels dommages, a été condamné sans avoir appelé l'entrepreneur en garantie
devant la juridiction saisie.
11
Les stipulations de l'alinéa précédent ne font pas obstacle à l'applica-
tion des dispositions de l'article 34." (fin de citation du C.C.A.G.).

A cette citation du C.C.A.G., M. P M E ajoute ceci :


II
L'article 35 indique clairement la limite de la responsabilité de l'en-
trepreneur telle qu'elle est organisée par l'article 29.
II
En définitive, l'entrepreneur a, à l'égard du maître de l'ouvrage, la
responsabilité pécuniaire des dommages aux personnes et aux biens causés par la
conduite des travaux ou les modalités de leur exécution, sauf s'il établit que
cette conduite et ces modalités résultent nécessairement de stipulations du marché
ou de prescriptions d'ordre de service, ou sauf si le maître de l'ouvrage, poursui-
vi par le tiers victime de tels dommages a été condamné sans avoir appelé l'entre-
preneur en garantie avant la juridiction saisie. En application de ces stipulations,
l'Administration devra donc parfois supporter la charge définitive de la responsabi-
lité; elle restera responsable notamment quand un ordre de service apparaîtra comme
étant la cause exclusive et directe du dommage, alors même que, ce faisant, l'auteur
de l'ordre de service n'aura pas nécessairement commis à proprement parler de faute.
11
Bien plus, en supposant que les pièces du marché aient inclus des clauses
d'irresponsabilité au profit du maître de l'ouvrage, l'Administration ne pourra
pas toujours se retourner contre son partenaire pour se faire couvrir par celui-ci
des condamnations prononcées contre elle; en effet, si le dommage se révèle impu-
table à une faute lourde du maître de l'ouvrage, le juge administratif refusera de
faire application de cette clause (CE. 3. Juin 1960 - Ministre de la défense natio-
nale - R. 391)."

A 1,2 - --- .........................


ResEonsabilité administrative :

Les sanctions de cette responsabilité sont bien connues :

R Nota (S.E.T.R.A.) : il nous semble que ceci peut Gtre considéré comme la base
d'une définition d'une responsabilité de 2ème rang (cf. 5 2,2). I1 reste cepen-
dant à approfondir le mot "normalement" qui est venu remplacer le mot "facile-
ment'' utilisé précédemment, et conservé par le groupe Rôles et Responsabilités
du C.G.P.C. dans certaines de ses propositions ; en particulier, doit il être
compris comme signifiant "par des moyens habituels", ou de façon plus exigeante
pour des structures plus spéciales que d'ordinaire ? Par ailleurs, quelles consé-
quences sont à tirer de la dissymétrie de rédaction des articles 29.1 et 29.2 du
C. C.A.G. ?
- 56 -

- pour un agent de 1'Etat participant à la maîtrise d'oeuvre, les sanc-


tions prévues au statut de la Fonction publique (avertissement, blâme, mutation
d'office, suspension, mise à la retraite, révocation),

- pour l'Entrepreneur (ou un B.E.T.), l'exclusion temporaire ou défini-


tive des marchés de 1'Etat.

Par contre les critères de mises en jeu de cette responsabilité ne sont


pas définis par les textes. On sait cependant qu'il s'agit de faute ou d'incapaci-
té à remplir ses missions. Ceci est relativement subjectif; mais il n'apparaît
pas que ces sanctions soient jamais maniées à la légère.

Cette responsabilité se fonde sur les articles 319 et 3 2 0 du Code Pénal*,


que nous reproduisons ci-après.

"Article 319. (Décret-loi 30 Octobre 1935). Quiconque, par maladresse, imprudence,


inattention, négligence ou inobservation des règlements aura commis involontaire-
ment un homicide, ou en aura été involontairement la cause sera puni d'un emprison-
nement de trois mois à deux ans et d'une amende (L. no 56-1327 du 29 Décembre 1956).
"de 1.000 F à 20.000 FI'.

"Article 320. (Ord. no 45-2241 du 4 Octobre 1945). S'il est résulté du défaut
d'adresse ou de précaution des blessures, coups ou maladies entraînant une (Ord.
no 60.529 du 4 Juin 1960) "incapacité totale de travail personnel" pendant plus
de (Ord. no 58-1297 du 23 Décembre 1958) l'trois mois", le coupable sera puni
d'un emprisonnement de quinze jours à un an et d'une amende (L. no 56-1327 du 2 9
Décembre 1956)"de 500 F 5 15.000 F" ou de l'une de ces deux peines seulement."

Selon ces articles, elle n'est donc mise en cause devant le tribunal
correctionnel qu'en cas de décès ou de blessures graves (incapacité de travail
d'une durée supérieure à 9 0 jours). Dans le cas contraire, elle relève du tribu-
nal de simple police.

On remarquera que selon ces mêmes articles, les critères de cette res-
ponsabilité sont ''la maladresse, l'imprudence, l'inattention, la négligence ou
l'inobservation des règlements".

Ces critères sont actuellement fortement critiqués en ceci qu'ils sont


moralement très différents et largement subjectifs.

Cette subjectivité explique que les clauses contractuelles relatives à


la responsabilité ne s ' imposent pas au juge pénal.** Nous reproduisons ci-après
l'analyse fournie par M. PRADE (et qui est tout-à-fait conforme 2 ce qu'a retenu
le groupe Rôles et Responsabilités).

x Le groupe Rôles et Responsabilités a relevé aussi le Code du Travail (cf. les


articles 173 et 5 9 de son livre 11); mais la responsabilité correspondante ne
semble présentement (cf. nouveau C.C.A.G. et nouvelle D.I.G.) incomber qu'à
1' entrepreneur .
Rk I1 est à remarquer en outre que certains jugements n'ont nullement cherché à
établir s'il y avait lien direct ou non entre les fautes retenues et l'accident.
- 57 -

'I
Si l'on se base sur la jurisprudence récente en la matière, il semble
que les agents de l'Administration sont susceptibles d'être poursuivis en fonc-
tion :
- d'une part, du rôle effectif joué par tel ou tel agent dans la genzse
de 1 ' accident ,

- d'autre part, du & qui en droit devait être le sien, en fonction de


la place qu'il occupait dans la structure hiérarchique de l'Administration, des
pouvoirs de décision qui lui avaient été dévolus et des moyens matériels et finan-
ciers qu'il pouvait mettre en oeuvre pour assumer sa tâche.
11
I1 est probable que la combinaison de ces deux préoccupations conduira
habituellement à poursuivre l'agent qui aura, en vertu des textes (relatifs à
l'organisation interne du service, aux mesures de déconcentration, aux délégations
de pouvoirs et de signature) ou des ordres de ses supérieurs, la direction et la
surveillance des travaux d'un chantier déterminé; si d'aventure, cet agent ne peut
légitimement être présent constamment sur place, la responsabilité pourra, selon
les circonstances, ou bien ne plus iui incomber et retomber alors sur l'agent char-
gé sur place de le représenter en permanence, ou bien incomber simultanément à
l'un ou l'autre. I1 est vraisemblable que, sauf en cas d'initiatives intempestives
et individualisables, les agents d'exécution placés au dernier rang de la hiérar-
chie ne courent pas grand risque de voir leur responsabilité pénale engagée sur la
base des articles 319 et 320, sauf pour ceux d'entre eux qui conduisent ou font ma-
noeuvrer des engins de travaux publics. Ces derniers devront, en effet, répondre de
leur maladresse, de leur imprudence, etc ...,
soit pour infraction au Code de la
Route, soit pour infraction aux articles 319 ou 320.
11
Même si la jurisprudence évolue sensiblement, il est vraisemblable que
les agents occupant un rang élevé dans la hiérarchie administrative continueront
d'être moins exposés aux poursuites pénales, pour la simple raison que la plupart
des accidents susceptibles en raison de leurs conséquences de mettre en mouvement
l'action publique, surviennent sur les lieux d'exécution des travaux pendant la
durée d'ouverture du chantier et ne peuvent manifestement, en raison de la nature
A
des faits fautifs, etre imputés qu'à un échelon très proche du chantier.
I'
Cependant, quand l'action résulte par exemple de l'effondrement d'un
pont, ou de l'effondrement de la voûte d'un tunnelyet que la cause de l'effondre-
ment réside dans un vice de c o n c e p d n de l'ouvrage ou d'un défaut de surveillance
de son état ou d'une insuffisance d'entretien, il est très probable que des sanc-
tions pénales atteindront les principaux chefs de service concernés par la concep-
tion du projet, la surveillance de l'état de l'ouvrage, l'entretien de celui-ci et
même, peut-êtreypar le financement des travaux de réparation. I1 est vrai que la
complexité des structures administratives et le cloisonnement des services, notam-
ment des services techniques et des services financiers, risquent de compliquer
singulièrement la tâche des juridictions répressives et de les inciter, par consé-
quent, à la prudence. I1 y a d'ailleurs fort à parier que la Cour de Cassation
saura mettre en frein aux hardiesses des juridictions inférieures.
I'
L'examen sommaire des problèmes que soulève la mise en jeu de la respon-
sabilité pénale des fonctionnaires et agents publics montre surtout l'intérêt qui
s'attache à ce que l'ensemble des règles qui se rapportent à l'organisation inter-
( ) ne du service, à la dévolution des pouvoirs au sein de la hiérarchie administrative
et à la mise à la disposition de moyens matériels et financiers indispensables à

a: exercice des pouvoirs ainsi conférés, soient énoncées de façon claire, détaillée
précise.''
- 58 -

C'est apparemment pour cette raison, aussi bien que pour promouvoir
la sécurité, que sont intervenus les décrets les Linder d'Allemagne fédérale.

MM. SALZMA" dans les textes initiaux (et MOGARAY dans sa réponse à
l'enquête) ont fait ressortir des ambiguités en matière de responsabilité :
II
D'une manière évidente un entrepreneur contrôlé aussi bien dans la
présentation de son dossier d'exécution que dans l'exécution des travaux ne peut
plus être tenu pour entièrement responsable, quels que soient les textes qui ga-
rantissent l'impunité civile, pénale (et morale ?> du Maître d'oeuvre. Les textes
reflètent les conditions d'une époque. Cette époque est révolue, il convient de
changer de textes sans se faire d'illusion sur la pérennité de ceux que nous allons
élaborer.
I'
Le problème, pour nous, ne consiste pas tellement à rechercher qui est
responsable, mais d'essayer de rechercher comment nous pouvons éviter qu'il y ait
motif de non-satisfaction dans les ouvrages d'art que nous construisons."

--
A notre avis, il ne peut y avoir séparation complète des responsabilités
si on ne veut pas supprimer les doubles sécurités. Ce maintien des doubles sécuri-
tés nous paraît indispensable; citons de nouveau à ce sujet M. SALZMANN :
1'
Quand on voit la qualité des ingénieurs qui ont fait de grossières er-
reurs, nous ne pouvons pas être assez orgueilleux pour prétendre Ztre à l'abri
d'une faute d'aiguillage.
II
A
Je fais des erreurs grossières, comme tout le monde; je ne suis peut-
etre pas un ingénieur de qualité. A m o n avis le problème n'est pas là, il s'agit
d'un problème de rapport humain. Les chefs c o m e les autres ont droit de se trom-
per, ils sont aussi capables de mal intégrer la totalité d'une situation, de com-
mettre un oubli important, de faire une faute de raisonnement. La fatigue, la sur-
charge, le manque de temps, la trop grande confiance en soi peuvent diminuer les
facultés d'attention. La hiérarchie dans le secteur public, le mandarinat dans le
secteur privé faussent les rapports humains. I1 est facile pour un subordonné de
se fier (sans trop se poser de questions) à un maître à penser qui, en vérité,
n'aime pas être mis en cause. Nous sommes tous dans une hiérarchie, nous sommes
tous le mandarin de quelqu'un. C'est tellement plus facile pour tout le monde. Ce-
ci dit, je constate que bien des ouvrages ayant donné lieu à des déboires ont été
construits par des bureaux réputés dirigés par des ingénieurs de très haut niveau.
Les déboires sont souvent dûs à des fautes de conception. I1 est impensable que
des erreurs de ce genre ne soient faites qu'à un niveau subalterne."

Notons cependant qu'une atténuation nécessaire à la confusion des res-


ponsabilités est apportée par la distinction des responsabilités de premier rang
et de second rang. Cette distinction mise en évidence dans le rapport du Groupe
Rôles et Responsabilités a son origine dans les termes employés par le C.C.A.G.
"obligation de vérifier, avant toute exécution, que ces documents ne contiennent
pas d'erreurs, omissions ou contradictions qui sont normalement décelables par un
homme de l'art". De même les décrets allemands font une place à part aux erreurs
I' manifestes" (offenkundig) .Mais jusqu' OÙ doit s'étendre la responsabilité de 2ème
rang* ? I1 y a là présentement une indétermination qu'on retrouvera plus loin.

Par exemple sera-t-elle invoquée seulement en cas de faute lourde ou aussi en


cas de faute simple ? Qu'en sera-t-il quand les ingénieurs chargés de la maîtrise
d'oeuvre (ou de la maîtrise d'ouvrage) sont en même temps les gardiens d'une voi-
rie où s'exécutent des travaux et que des tiers y sont victimes d'accident, malgré
les articles 3 1 , 4 1 et 35 du nouveau C.C.A.G. ?
- 59 -

A 1,5- - La responsabilité @cifique du vérificateur :

Les textes relatifs aux responsabilités des diverses natures n'évoquent


pas les responsabilités spécifiques du vérificateur. Seule la jurisprudence rela-
tive à des constructions privées a, depuis quelque temps, retenu une responsabili-'
té de bureaux de contrôle en dépit de textes contractuels qui l'excluaient. En
fait il faut observer que c o m e indiqué au § 2,3 du présent document, la situation
juridique de ces bureaux est nettement différente de celle du vérificateur qui,
dans le cas qui nous intéresse ici, exerce une fonction faisant partie de la maî-
trise d'oeuvre.

Dans le cas qui nous concerne, il semble que la responsabilité civile


du vérificateur ne pourrait Ztre recherchée qu'au''2kme degré'; et que pour cela
il faudrait qu'il soit appelé en garantie par le maître d'ouvrage ou le maître
A

d'oeuvre* ; cette responsabilité civile ne peut, bien entendu, etre normalement


recherchée que si le vérificateur est extérieur à l'Administration. I1 semble
également que sa responsabilité de quelque nature que ce soit ne serait qu'une
responsabilité de 2ème rang- (puisqu'elle
. découle de la responsabilité de maîtrise
d 'oeuvre) sauf si les documents contractuels en ont disposé autrement (approbation).

A 1,6. - Conclusi_on sur les diverses natures de respgssabilités :

La définition contractuelle des responsabilités n'est admise par les


Tribunaux que dans certaines limites, qui ne sont d'ailleurs pas les mêmes selon
la nature considérée de la responsabilité.

Le juge devant apprécier librement chaque fois qu'un vide juridique exis-
te, il sera utile que des textes officiels précisant les missions et responsabili-
tés interviennent pour éviter des abus de jurisprudence. Selon la nature qu'on leur
donnera, ces textes s'imposeront au juge ou se borneront à l'éclairer.

Dans l'attente de ces textes, il est souhaitable que les textes contrac-
tuels veillent à n e p a s laisser de doute sur le rang de responsabilité. I1 semble
devoir être naturellement admis que la responsabilité de premier rang attachée à
un document d'étude appartienne à l'auteur de ce document s'il a une compétence
suffisante et possède éventuellement les informations nécessaires (cas des modifi-
cations d'ouvrages existants). Que tout au moins les documents contractuels n'intro-
duisent pas de confusion ou d'abus à ce sujet !

Tel est le but des prescriptions de la lettre Circulaire du 15 Avril 1976


du Directeur des Routes, prescrivant systématiquement le visa des études d'exécution
des entreprises, que la conception de l'ouvrage résulte ou non d'une variante de
1' ent reprise.

I1 importe aussi (ce que nous admettrons) que le Maître d'oeuvre veille
2 n'admettre, côté entreprises, qu'une entreprise principale et des sous-traitants
(bureau d'études notamment) qui ne puissent en cas de dommage ou d'accident plaider
leur incompétence en vue d'obtenir un transfert de responsabilité sur lui.

A2 - Les devoirs personnels :

A 2,l. - I1 convient d'abord de préciser qu'à notre époque l'entreprise


et la maîtrise d'oeuvre dépassent souvent l'activité d'un seul individu. De ce fait

* Et il va de soi que le Chef d'Arrondissement devra au moins prendre des pré-


cautions précises (cf. décrets allemands) s'il entend laisser au vérificateur
la charge totale et exclusive de la vérification.
- 60 -

une sous-répartition des responsabilités entre individus intervient dans le cadre


de l'entreprise aussi bien que dans le cadre de la maîtrise d'oeuvre.

En particulier, quand la maîtrise d'oeuvre appartient 2 l'Administration,


elle est attachée à un service*, non à un échelon unique. Quoique le rôle du Chef
d'Arrondissement y soit généralement prépondérant, ce rôle n'est jamais exclusif,
et il n'y a que des avantages à ce que la répartition des rôles soit précisée dans
les différentes affaires.**

A 2,2. - Dans la situation présente, les devoirs personnels en matière


de sécurité attachés B la Maîtrise d'oeuvre sont peu définis sur un plan général.

La lettre-circulaire du 15 Avril 1976, après avoir prescrit le visa,


ajoute :
"Les instructions données ci-dessus ne devraient avoir en aucun cas pour
effet de vous amener à diminuer le contrôle des notes de calcul ou plans d'exécution
établis par l'entrepreneur. Leur vérification sérieuse s'impose plus que jamais.
Indépendamment de l'aspect juridique du problème, nos services ont une longue tra-
dition de constructeurs que l'intérêt général commande de maintenir."

A 2,3. - La dernière phrase de cette lettre-circulaire est en pratique


un rappel du critère de compétence, largement employé par la jurisprudence pour
conférer de s responsab i1ité s. R**

L'appréciation de compétence est largement subjective. Dans le cadre des


enquêtes, M. BRAULT s'est cependant efforcé de la définir :

"Je crois qu'il n'existe pas de maîtrise d'oeuvre valable en dehors :


11
- d'une connaissance des ordres de grandsur et d'une appréhension des
points potentiellement délicats; celles-ci ne s'acquièrent que par une pratique
personnelle des études;
II
-
d'une bonne infomiation sur la technologie. I1 faut pour celà une ex-
périence abondante, émaillée le cas échéant de quelques déboires".

On remarquera que la compétence ainsi définie se trouve attachée plutôt


à la spécialisation qu'à la simple qualification; ce qui rejoint les conseils du
document-type BET 70 en vue du choix de bureaux privés.

A 2,4. - On peut penser que le devoir et la responsabilité personnelle


de quelqu'un sont également fonction des missions qui lui sont confiées.

Ainsi la mission confiée à un vérificateur peut être plus ou moins éten-


due. Des exemples en sont donnés en différents points du présent document ( § 2,3,
chap. 3, 5 5,2 et 5 7,6 notamment). En l'absence d'une définition de cette mission
par un texte officiel (à la différence de la situation dans d'autres pays), cette
définition ne peut résulter que de son contrat, ou d'instructiois qui lui sont don-
n6es par le chef d'arrondissement.

t
cf. article 2.1 du nouveau C.C.A.G.

** Proposition du groupe Rôle et Responsabilités.


'** I1 ne faut cependant pas croire qu'on puisse s'excuser en plaidant sa
propre incompétence, sauf dans le cas où on aurait très explicitement confié
son propre travail à un tiers suffisamment compétent.
I1 importe d'être bien conscient que, cette mission étant, pour les
travaux considérés dans le présent document, une sous-traitance partielle de la
maîtrise d'oeuvre, les ingénieurs chargés de la maîtrise d'oeuvre conservent néces-
sairement une importante part de responsabilité :

- responsabilité en ce qui concerne organisation, désignation du vérifi-


cateur, etc ...,
- responsabilité pour ce qu'ils n'auront pas explicitement sous-traité
et qui serait considéré, pour la nature de respohsabilité dont il s'agira, comme
relevant de la mission de maîtrise d'oeuvre.

A 2,5. - I1 doit a priori être considéré que les devoirs et responsabi-


lités attachés à la mafrise d'oeuvre ne seront pas les mêmes selon qu'il s'agira
de viser ou d'approuver l'étude d'exécution; sinon, que pourrait signifier cette
distinction établie dans les textes officiels ?

Quoique le visa soit la règle générale dans notre Administration pour


les ouvrages considérés par le présent document, il convient afin de préciser sa
signification, d'étudier les deux cas.

Assez curieusement, alors que cette différence était définie dans le


fascicule I du C.P.C. (article 6 : "Ce visa, lorsqu'il est donné, n'atténue en rien
la responsabilité de l'entrepreneur ...
Cette approbation engage, à l'égard de l'en-
trepreneur, la responsabilité du Maître de l'ouvrage sur les dispositions et sur
les éléments explicités ..."), elle n'a pas été reprise dans le nouveau C.C.A.G.
dont l'approbation a été accompagnée de l'annulation dudit fascicule 1. Nous n'avons
pas pu savoir si cette disparition a été volontaire, ni quels ont été ses motifs.

Nous pensions a priori qu'en l'absence d'un nouveau texte officiel les
tribunaux ne pourraient que reprendre l'ancienne définition. Les nouveaux éléments
d'appréciation dont nous disposons nous conduisent maintenant à en douter.

Tout d'abord, des discussions passionnées ont eu lieu, LITTRE et LAROUSSE


à l'appui, lors des enquêtes qui ont précédé le présent document, sur les différen-
ces de signification entre "visa" et "approbation", et entre "vérification" et
II
contrôle'' :

- pour certains, visa et approbation sont synomymes; pour d'autres le


premier terme implique une attitude passive à l'égard de l'étude, alors que le se-
cond l'exclut,

- pour certains, vérification et contrôle sont synonymes; pour d'autres


le premier terme exclut toute attitude directive ou participative dans l'établisse-
ment de l'étude, alors que le second l'implique.

En fait, à défaut de définitions terminologiques, les intentions des au-


torités supérieures sur ce qui doit être fait paraissent ressortir assez bien,
quoique sous une forme très générale, des textes officiels ci-après.

Tout d'abord la nouvelle D . I . G . contient les indications suivantes :

"5 n. 3 . 6 . . . Ce visa n'est pas un simple accusé de réception; l'entrepre-


O neur ne pouvant commencer les travaux avant de l'avoir
0 obtenu, il est un feu vert
() pour l'exécution des ouvrages et le Maître d'oeuvre ne doit le donner qu'après avoir
( vérifié que les documents en cause :
- 62 -

. traduisent bien les plans de conception primaire et secondaire ...


:; . ne contiennent pas d'erreurs, omissions ou contradictions normalement
0 décelables par un homme de l'art.
(
'I
§ n.3.7.c... L'approbation des plans d'exécution par le Maître d'oeuvre
donnerait à ce demier une responsabilité directe dans la conception ...Le. Maître
d'oeuvre a l'obligation de vérifier, avant d'apposer son visa, que les plans et
autres documents techniques ne contiennent pas d'erreurs, omissions ou contradic-
tions normalement décelables par un homme de l'art.

"§ n.3.7d... La procédure du visa ... rendrait l'entrepreneur responsa-


ble direct de la conception tertiaire" ... ce qui serait contraire à l'arrêté du
29 Juin 1973 (relatif à l'ingénierie privée).

Rappelons ensuite à nouveau que la lettre circulaire du 15 Avril 1976 du


Directeur des Routes précise :
11
Les instructions données ci-dessus ne devraient avoir en aucun cas pour
effet de vous amener à diminuer le contrôle des notes de calcul ou plans d'exécu-
tion établis par l'entrepreneur. Leur vérification sérieuse s'impose plus que ja-
mais. Indépendamment de l'aspect juridique du problème, nos services ont une longue
tradition de constructeurs que l'intérêt général commande de maintenir".

Au total il semble que si l'ancien fascicule 1 du C.P.C. n'envisageait


que la responsabilité civile, la D.I.G. ne s'en tient apparemment pas 5 ce seul
plan; et la "responsabilité directe" qu'elle évoque paraît s'identifier à la res-
ponsabilité de ler rang de la Commission Rôles et Responsabilités, et présumer donc
sans doute un rang identique pour toutes natures de responsabilité.

Pour notre part en tout cas, nous considérons qu'approbation implique des
responsabilités de ler rang, alors que visa n'implique que des responsabilités de
2ème rang, à l'égard des dispositions explicitées.

Cela dit, il ne nous paraît pas évident que la responsabilité de 2ème


rang soit limitée au seul cas OÙ le responsable de ler rang aurait comme une bévue
énorme et évidente. Et cette incertitude ne peut être que renforcée par le fait que
l'étude d'exécution n'étant pas une opération isolée, mais un élément d'une filière
d'études, il pourra dans bien des cas se poser des problèmes de frontières au cas
OÙ une étude d'exécution s'avèrerait a posteriori défectueuse.

A 2,6 - Quant à l'insuffisance des moyens dont on peut disposer, il


ne semble pas qu'elle puisse Gtre retenue comme excuse, sauf si malgré des
demandes écrites adressées à la hiérarchie on reste réellement empêché d'ac-
complir sa tâche faute de moyens.

A 2.7. - Du point de vue pratique enfin, il doit être considéré qu'en


France la maîtrise d'oeuvre est souveraine vis-à-vis de l'entrepreneur, sans autre
limite que quelques cas très spéciaux (tels par exemple que certains droits à rési-
liation du marché) spécifiés par le C.C.A.G.

11 en résulte que le vérificateur est souverain sous la seule réserve que


ses conclusions soient entérinées par le chef d'arrondissement ou son délégué.

ces conditions il est évident qu'aucun vérificateur digne de ce nom


O ne sauraitDans
( abandonner quoi que ce soit de sa liberté de jugement devant l'entrepre-
(Ineur ni même accepter un quelconque arbitrage entre lui et l'entrepreneur, autre
(
1 que celui du chef d'arrondissement(qui en ce cas engagera sa responsabilité dans cet
( I arbitrage).
- 63-

ANNEXE B

DEVELOPPEMENT ET ILLUSTRATION DES PRINCIPES FONDAMENTAUX


DE LA SECURITE ET DE LA QUALITE
(cf-§ 7,411

Le contenu de la présente Annexe provient pour l'essentiel du Manuel de


sécurité des structures ( Bulletin 107 du Comité Européen du Béton, chapitre 13).

Les principes fondamentaux sont au nombre de cinq. On peut les introduire


en disant de façon générale. qu'en
.
matière de sécurité le principal n'est pas de cal-
culer avec une grande précision numérique, mais de raisonner juste (remarque de
M. LONDE), et en particulier d'intégrer toutes les données utiles du problème sans
en oublier aucune (remarque de M. SALZMANN).

B1 - ler principe : Reconnaître tous les facteurs de dispersion qui in-


terviennent de façon importante dans les justifications de sécurité, et en tenir
compte dans les calculs.

Ceci nécessite évidemment de connaître ce que contiennent les équations et


coefficients habituellement utilisés.

Les facteurs de dispersion sont, le plus souvent, ceux qui sont considérés
dans le manuel du CEB. Parfois leur dispersion est beaucoup plus grande qu'il n'a
été prévu ; parfois aussi, d'autres facteurs peuvent intervenir ; des calculs préa-
lables sommaires peuvent être utiles pour montrer leur importance.

Dans ces deux cas, les formules de la méthode semi-probabiliste sont à


reconsidérer, de façon analogue 5 la manière dont elles ont été établies et en sui-
vant, autant que possible, la méthode générale exposée en tête du paragraphe 9,4
du Manuel.

11 n'y a, par contre, pas lieu de modifier les formules pour tenir compte
des dispersions qui ne font pas partie des plus importantes : pour en donner Üne,
explication imagée, il suffit de rappeler que est très voisin de s
1'
et même plus proche de s1 que de ( s + s2) si s 2 e s t petit par rapport 1 s
1 1'
C'est en application de ce principe que par exemple on doit distinguer
les actions stabilisantes des actions non stabilisantes du poids propre des struc-
tures, dans les justifications d'équilibre statique (chapitre 8 du Manuel) et lors-
que la sollicitation agissante pouvant donner lieu à un état-limite ultime de rup-
ture résulte de la différence entre deux actions favorable et défavorable du poids
propre très voisines ( 5 9,35).

C'est également en application de ce principe qu'on cherchera, quand des


recherches sont nécessaires pour connaître la grandeur d'une donnée, à examiner
quelle précision est nécessaire pour que le résultat soit correct : pour certaines
données secondaires une précision de 1000 X peut parfois suffire, alors que pour
des données principales, et surtout quand elles agissent en sens opposés, il est
couramment nécessaire que l'imprécision ne dépasse pas quelques pour-cent.
- 64 -

B2 - 2ème principe : Mener les calculs de façon cohérente.

Pour beaucoup d'actions et, plus généralement, de phénomènes, les valeurs


minimales (nulles ou non nulles) peuvent avoir, pour certaines justifications, plus
d'importance que les valeurs maximales. On est donc amené 5 étudier successivement
l'éventualité des valeurs maximales et celle des valeurs minimales. Et comme cela
peut concerner différentes actions ou phénomènes, il faut en principe étudier suc-
cessivement les différentes combinaisons possibles de maximums et de minimums (on
constate cependant souvent que certaines combinaisons sont sans objet parce qu'elles
donneraient nécessairement des résultats intermédiaires).

D'autre part certaines valeurs ne peuvent être maximales ou minimales que


dans certaines circonstances qui ne sont pas compatibles avec le maximum ou le mini-
mum (éventuellement nul) d'autres valeurs.

Un premier aspect du principe de cohérence consiste à n e p a s intro-


duire de contradiction dans la combinaison de valeurs maximales et minima 1es
qui correspond B chacun de ces calculs successifs.

Ainsi on ne doit pas :

- prendre en compte un maximum de température extérieure avec une charge


de neige (le minimum de celle-ci étant nul) ;

- prendre en compte le maximum d'un moment hyperstatique de précontrainte


en même temps que le minimum de moment isostatique ou effort normal de cette pré-
contrainte.

I1 n'est par contre pas contraire au principe de cohérence de modifier


en sens inverses différentes composantes d'une même action, pour tenir compte de
différentes incertitudes et non des variations de l'action elle-même. C'est pour-
quoi il importe de connaître l'objet et le contenu de chaque coefficient.

Dans beaucoup d'autres cas le principe de cohérence nécessite des appré-


ciations, et leur résultat n'est pas toujours évident. Ainsi, par exemple, on peut
immédiatement considérer comme absurde, ou de probabilité négligeable, que les pres-
sions horizontale et verticale d'un liquide soient différentes, ou que l'épaisseur
du revêtement de chaussée d'un pont soit maximale dans une travée en même temps que
minimale dans une autre. Mais il sera nécessaire d'analyser les différentes causes
possibles des pertes de précontrainte pour décider s'il est ou non cohérent qQe des
cables de précontrainte longitudinaux aient une tension maximale si les cables trans-
versaux ont une tension minimale. Dans les cas les plus difficiles, on sera amené :

- soit, pour simplifier (et surtout si les conséquences n'en sont pas
importantes), à ne pas respecter entièrement le principe de cohérence, de manière
à encadrer la réalité ; ainsi peut-on par exemple prendre en compte la composante
horizontale maximale d'une poussée des terres en même temps que la composante ver-
ticale minimale ;

- soit faire accompagner une valeur maximale d'une valeur moyenne, quand
on a reconnu que la réalité est intermédiaire (corrélation partielle).

Nous rappellerons ici pour mémoire un autre aspect du principe de


cohérence : la cohérence dans l'analyse de la structure, qui est traitée au
5 7,42.

B3 - 3ème principe : ne pas tenir pour nul ce qui n'entre pas habi-
tuellement dans les calculs.

Ce principe complète le premier : certains phénomènes dont habituel-


lement l'effet est négligeable peuvent dans certains cas particuliers nécessi-
ter une prise en compte séparée ; d'autre part certains phénomènes qu'on ne
sait-pas introduire dans les calculs peuvent devenir vis-à-vis de certains
états-limites des facteurs de dispersion importants.
On trouvera dans l'Annexe C (C8) des exemples du premier cas. Dans
ce qui suit, on va développer le second cas.
Ainsi l'inclinaison d'une pièce théoriquement verticale (par exemple
pièce d'échafandage) peut devenir un facteur de dispersion important pour la sé-
curité de la structure intéressée. Or la distribution de cette inclinaison ne peut
CI
etre connue. Voir exemples en 12,741.

Ce qu'il faut alors, c'est agir sur les dispositions constructives de la


structure de telle sorte que le phénomène ne soit plus un facteur de dispersion im-
portant pour la sécurité.

Ce principe de robustesse vis-à-vis des phénomènes parasites peut être


appliqué de façon quantitative à l'aide de quelques calculs sonnnaires : par exemple
on introduira dans certains calculs une action fictive ("idéelle") égale à 1/100 des
actions verticales.

Une extension de ce principe consiste à ne pas tenir pour nulle la proba-


bilité d'occurrence d'un état-limite, même ultime, lorsqu'on a respecté les règles
normales de sécurité. I1 importe donc de reconnaître quelles seraient les conséquen-
ces d'une telle occurrence. Le plus important à cet égard est de déceler les risques
d'effondrement d'ensemble de la construction. Cependant M. TICHY signale aussi la
possibilité qu'un dépassement d'état-limite d'utilisation dans une pièce entraîne
un tel dépassement dans une autre, le fait peut se produire en particulier en raison
da changement brusque de rigidité d'un tirant (pièce tendue) lors de sa fissuration.

B4 - 4ème principe : suivre ''pas à pas" la transmission des efforts, de-


puis les points d'application des actions jusqu'aux réactions d'appui ; reconnaî-
tre à chaque pas les états-limites imaginables (et la modélisation à utiliser pour
le calcul).
I1 s'agit d'un principe de sécurité qui, sans être probabiliste, a été
la ''règle d'or'' de tous les bons constructeurs. I1 est trop important pour ne pas
A

etre mentionné à la suite des trois précédents.

De façon symbolique, il exprime que dans la "chaîne" de transmission des


efforts, ne doit se trouver aucun "maillon'' trop faible.

In
dalle et une pile à trois po-
teaux liés en tête par un che-
vêtre nécessite d'étudier un
état limite d'effort tranchant
entre certains appuis et poteaux.
- 66 -

- soit par flexion de l'âme et de l'aile inférieure des U, puis com-


pression de la partie de poteau situge sous l'aile des U.

L'un ou l'autre mode de fonctionnement est possible selon la précision


de l'exécution.

---------
3ème exempie : l'accrochage d'une tige de suspen-
sion à un U lui-même fixé à deux cables porteurs
nécessite, non seulement que la pièce U ait un
module de résistance à la flexion suffisant et
soit convenablement attachée aux cables, mais aussi :

- que l'écrou puisse reprendre l'effort de la tige ;

- que l'effort de compression du boulon sur l'âme de 1 ' U ne poinçonne


pas cette âme, ni la plie transversalement ; des plaques de répartition suffisam-
ment rigides peuvent être indispensables pour cela entre le boulon et l'âme ;

- que les ailes de 1'U aient une résistance au cisaillement suffisante.


Quant au choix de la modélisation pour le calcul, il a un aspect
fort géngral, puisqu'il peut concerner aussi bien la détermination des solli-
citations agissantes que résistantes. Pour que ce choix soit correct (plusieurs
choix corrects étant assez souvent possibles), diverses prgcautions de validité
et de compatibilité sont ndcessaires ; la principale d'entre elles fait l'objet
du 5ème principe ci-après.
B5 -
5ème principe : reconnaître les risques de rupture fragile, et ne
pas prendre en compte une ductilité incertaine.

I1 s'agit d'un principe qui a un aspect aléatoire quoique cet aspect


soit parfois secondaire et qu'on ne puisse gédralement exprimer ce caractère
aléatoire en termes de probabilités.

Ce principe conduit à se garder vis-à-vis d'une rupture prématurée due


au fait que certaines parties de la structure perdraient toute résistance avant que
d'autres atteignent leur effort résistant maximal.

Cette notion de fragilité a un caractère relatif, le plus souvent du fait


qu'elle résulte d'une comparaison entre les propriétés de différentes parties de la
structure. On va le montrer par quelques exemples.

--------
ler exemplg : il suffit dans certaines pièces métalliques d'une petite
entaille pour que ces pièces se déchirent progressivement sous un effort beaucoup
plus faible que la résistance du calcul ;

---------
2ème exempie : une poutre continue peut ou non périr par flexion à mi-
portée avant que les sections sur appui aient atteint leur capacité portante ; cela
dépend du matériau et des dimensions.

On remarquera, à propos de ce dernier exemple, que ce principe de sé-


curité conduit, quand la rupture fragile paraît possible, à justifier séparément
la résistance de chaque partie de la pièce, et non globalement leur résistance
totale.

Parfois le caractère relatif de la notion de fragilite provient de ce


que la structure doit pouvoir supporter des déformations finies d'origine externe
ou d'origine interne (par exemple conséquence du retrait ou du fluage du béton).
- 67 -

B6 - Application pratique : choix des ingénieurs responsables des études :

Le présent paragraphe concerne plus particulièrement l'application des


trois premiers principes. Cette application est à envisager dès le stade de la con-
ception générale, mais elle est à considérer aussi au stade des études d'exécution.
On a pu croire à certaines époques, dans certains pays, qu'il suffisait,
pour assurer la sécurité des constructions, de les calculer conformément aux règle-
ments (certains détails faisant cependant en outre, mais essentiellement en vue
de la qualité, l'objet de "règles de l'art'' partiellement non codifiées).

Ceci a pu être presque vrai quand on n'avait guère à calculer que des
structures relativement simples et que les règlements imposaient des marges de sé-
curité en moyenne très grandes. Ce ne l'est plus aujourd'hui. C'est pourquoi divers
choix restent à faire par les ingénieurs responsables des études, et plus particuliè-
rement par ceux qui ont une certaine spécialisation dans les problèmes de sécurité.*

a - reconnaissance des limites de validité des règles et formules régle-


mentaires : de très nombreuses règles reposent sur certaines hypothèses et ont un
domaine de validité limité. Certes ces hypothèses sont habituellement valables, et
les règles proposées sont valides dans tous les cas courants. I1 existe cependant
des exceptions, et il appartient aux Ingénieurs responsables des études de reconnaî-
tre ces exceptions et les étudier de façon adéquate. I1 doit pour cela être fait
souvent appel à l'appréciation motivée.

Du point de vue pratique, ces exceptions peuvent porter sur de très


nombreux points : il suffit, pour en avoir un classement, de relire la liste des
chapitres du Manuel de sécurité. On ne peut les rappeler toutes ici. Mais chacune
est rare. I1 n'est pas possible en pratique d'astreindre tout ingénieur à devenir
un spécialiste de la sécurité des constructions. I1 est donc logique que la grande
majorité des ingénieurs n'aient sur ces problèmes que des idées sommaires et n'aient
pas, dans leur travail quotidien, à se poser à ce sujet d'autre question que celle-ci :
"La construction, ou la partie de structure que je calcule, a-t-elle ou non quelque
caractère non courant ? I r

Les constructions pour lesquelles le caractère aléatoire de certains


phénomènes prend une importance non courante nécessitent le recours à un spé-
cialiste de la sécurité. Le plus souvent le rôle de ce spécialiste, qui se
situera à un niveau relativement élevé dans le r4seau de compgtence, sera seu-
lement d'analyser l'aspect particulier du problème et d'indiquer la règle à
suivre. Le calcul pourra ensuite Ztre fait par un non-sp4cialiste de la s&u-
rité. On doit surtout retenir que tout bureau d'gtudes qui désire ou accepte
de faire certaines études tant soit peu particulières, ou innover sur certaines
dispositions, doit pouvoir consulter un spécialiste de la sécurité.

I1 ne faut pas croire que de façon générale les spécialistes de sécurit6


doivent se croire autorisés 3 déroger aux règlements : en règle générale, en effet,
leur intervention 2 propos de la validité des règlements doit les conduire, soit à
confirmer les règles dans le cas particulier étudié, soit à recommander des précau-
tions supplémentaires.

b - choix de compléments aux règles et formules réglementaires : il s'agit


ici des problèmes qui ne sont pas traités par les règlements. On peut rencontrer de
tels problèmes à tous les stades des calculs et même de l'exécution.

R Tout ce qui suit à propos de la prise en compte du caractère aléatoire de


certains phénomènes, est généralisable pour l'ajustement des méthodes de cal-
cul et des règles de l'art (recours au "réseau de compétence", cf. § 5,32).
- 68 -

Les plus fréquemment rencontrés concernent des bases d'établissement des


études, et notamment les actions liées aux usages particuliers des constructions,
à introduire dans les calculs : dans le cadre de la méthode semi-probabiliste, il
s'agit de choisir les valeurs caractéristiques des actions, lorsqu'elles ne sont
pas fixées par les règlements ou normes (et, dans le cadre des études d'exécution
et des vérifications, lorsqu'elles n'ont pas été fixées dans les projets ou march6s;
le cas est particulièrement fréquent pour les structures provisoires et les situa-
tions temporaires ou accidentelles des structures définitives).
I1 convient en particulier :

- de distinguer les valeurs caractéristiques des valeurs probables


("moyennes") ;

- de faire couvrir par les valeurs caractéristiques principales ("de


courte durée") tout ce qui est normalement prévisible et, en particulier, pour ce
qui concerne les charges permanentes de superstructures, les conséquences des modi- *
fications qu'on pourra,à long terme, apporter à la construction du fait de son usage*:
addition de cloisons, de revêtements. de sols, etc.... ?

- de faire fixer, éventuellement, certaines limites à la simultanéité


de certaines actions, de façon absolue ou probabiliste (choix des valeurs "de longue
durée"), de faire préciser le caractère accidentel de certaines situations, etc... ;

- de faire fixer certaines limites à la répétitivité (état-limite de


fatigue),à la durée probable d'application (états-limites d'utilisation : fissures
et déformations), éventuellement à l'agressivité chimique ;

- de faire préciser le sens et toutes les conséquences des éventuelles


exigences particulières du service responsable de la gestion future des ouvrages.

Tous ces choix doivent être confirmés par écrit et rappelés sur les plans,
calculs et consignes d'exploitation.

c - fixation de conditions d'exécution : plans et calculs.doivent également,


même dans les cas les plus courants, rappeler tous les choix faits en ce qui concerne
les propriétés des matériaux à utiliser, le sol de fondation, les pieux à exécuter,
etc...
Dans des cas particuliers, ce n'est pas suffisant, et il convient aussi,
par exemple, de préciser :

- les tolérances à admettre

- les contrôles d'exécution 2 effectuer.

t I1 est même bon, quoique ce soit une question d'économie et non de sécurité, de
faire préciser le cas échéant les modifications fondamentales à prGvoir pour la
construction : élargissement par exemple.
- 69 -

ANNEXE C

INDICATIONS SUR LES DOMMAGES


LES PTJS COURAMMENT CAUSES PAR DES DEFAUTS D'ETUDES D'EXECUTION
(c€. § 7,42)

Le contenu de la présen'te Annexe provient pour l'essentiel des documents


relatifs à la pathologie des ouvrages, cités au § 12,32 du Catalogue CAT. 75 et de
sa mise à jour no 1. Seuls les défauts découlant des études d'exécution sont repris
dans ce qui suit.

C1 - Non-prise en compte de certaines actions dans les calculs : I1 s'agit


essentiellement :

- du gradient thermique (cf circulaire du 2 Avril 1975)

- des engins lourds de terrassement en cours de travaux (cf § 1,84 du CAT


75 et de sa mise à jour no 1).

- du séisme (cf. § 3.05,23 du C.P.S.T. - mise à jour no 2 et dossier-


pilote SURCH 71),
- des chocs sur dispositifs de retenue (cf. 3.05,26 du C.P.S.T., mise
à jour no 2).

Cette liste n'est pas limitative (chocs sur piles, convois militaires,
changements d'appareils d'appui) quoique dans les autres cas le problème est plu-
tôt à considérer d è s le stade de la conception générale.

C2 - -prise en compte du retrait différentiel dans une section cons-


truite en plusieurs phases successives : Ceci concerne la quasi-totalité des tabliers
composites (2 poutres préfabriquées VIPP ou PRAD, ou en ossature mixte OM), mais aussi
d'autres tabliers à nervures coulées en place sensiblement avant le bétonnage de tout
ou partie du hourdis. La manière d'évaluer ce retrait différentiel, souvent aléatoire,
et d'en tirer les conséquences est dlfinie dans les dossiers-pilotes précités.

C3 - Non-prise en compte des redistributions de sollicitations par fluage_


dans une structure constituée de tronçons successifs : Des redistributions de solli-
citations par fluage sont inévitables dans toute structure en béton sans état neutre.
Ces redistributions souvent favorables en certains points, ne s ' y manifestent qu'au
bout d'un assez long délai, e t sont presque toujours défavorables en d'autres points;
d'où la nécessité d'envisager les deux situations avant ou après les redistributions.
Elles sont. particulièrement importantes en présence d'une précontrainte. Les fissu-
rations qui en un premier stade résultent de leur oubli peuvent parfois en un deu-
xième stade provoquer la ruîne de l'ouvrage.

C4 - --prise en compte d'un écart normalement prévisible entre une dis-


position théorique et la réalité : De nombreux exemples peuvent etre cités, parmi
lesquels :

- oubli, notamment pour l'évaluation de la charge permanente, des repro-


filages nécessaires avant exécution de la chaussée, du fait du manque de précision
de l'exécution et du fluage

- oubli du fait qu'un tassement important n'est généralement pas vertical


ç-?
- oubli du fait que l'implantation-et la direction d'un pieu peuvent dif-
férer notablement des dispositions théoriques ; ceci
est particulièrement dommageable en cas de pieu unique
ou de file unique (OU de paroi moulée à prolonger pas
un piédroit).
- 70 -

C5 - Justification d'un nombre insuffisant de sections :

Cette insuffisance est spécifique des pièces précontraintes aux environs


des arrêts de cables et des points d'appui intermédiaires. Les variations brusques
ou rapides des moments fléchissants (moments de précontrainte compris) aux environs
de ces points font que des contraintes sur les fibres extrzmes peuvent s'inverser
de signe sur de très courtes longueurs (par exemple au 1/20 de portée b partir d'un
appui intermédiaire). Cette inversion est d'autant plus B craindre que la section
est dissymétrique (par exemple tablier B poutres continues et hourdis) et que la pou-
tre est haute (du fait de la courbure limitée des câbles). Voir b ce sujet la note
d'information D0A.B du 15 Octobre 1976 sur les ponts précontraints B nervures hautes.

C6 - Oubli ou sous-estimation des conséquences d'un arrêt de câble de


précontrainte : Ces conséquences sont de deux ordres :

- d'une part sollicitations locales au voisinage de l'ancrage du cable


(voir IP 2 et traité de Guyon) ;

- d'autre part changement des sollicitations générales d'un côté à l'autre


de l'ancrage ; ce changement est :

. brusque sur la face de la pièce ou est disposé l'an-


crage, et pour l'effort tranchant

.progressif et plus ou moins aléatoire sur l'autre


face de la pièce ou dans une pièce adjacente (hourdis) ;
voir IP 2 et dossier-pilote VIPP,

On peut en outre signaler les dangers d e dommage local au cas où un c'gble


transversal est présent dans la zone de diffusion de la précontrainte : cette présence
équivaut en effet à celle d'un vide dans cette zone où les compressions sont élevées.

C7 - Oubli de certaines sollicitations dans des caissons et autres pièces


de forme complexe ou de forte dimension : On ne peut que citer quelques exemples :

- flexion latérale des âmes d'un caisson sous l'effet des charges appli-
quées au hourdis, ou d'une précontrainte du hourdis

- torsion sous l'effet de charges excentrées

- diffusion progressive, non seulement de la précontrainte, mais aussi


des contraintes de flexion ; par exemple, près d'un appui, la largeur utile de
hourdis est réduite ; dans un pont-dalle, au droit d'un appui ponctuel intermédiaire,
, les moments principaux dans les deux directions se concentrent aux environs du point
d' appui.

C8 - Oubli de poussées au vide : les poussées au vide peuvent prendre des


formes très diverses :

- poussées au vide involontaires de câbles de précontrainte :

A
.
un câble théoriquement plat près d'une paroi (extrados de dalle,
ame de poutre) peut ne pas l'être tout-à-fait et, en se redressant lors de la mise
en tension, faire éclater le béton de couverture ; en raison de ce risque, il est
préférable de prévoir un tracé un peu convexe près des parois ;

.
un câble de. forme théoriquement régulière peut être en fait quelque
peu ondulé faute de fixation suffisante ou de réglage soigné, et en se redressant
lors de la mise en tension, faire éclater la pièce dans sa masse ; d'où l'utilité
de fixations suffisantes des cables, constituant en outre un minimum d'armatures
verticales ;

- poussées au vide d'armatures passives courbes ;

- poussées au vide de pièces courbes (hourdis inférieur de caissons


d'épaisseur variable) ou de cables de précontrainte contenus dans ces pièces.

I1 peut être nécessaire de se représenter dans l'espace le fonctionnement


des pièces pour ne pas omettre des risques de poussée au vide : dans le dernier
exemple ci-dessus, les poussées au vide proviennent des moments longitudinaux, mais
ont pour effet des moments transversaux dans les hourdis.
Ces dommages sont une illustration par défaut du 3Gme principe de
sécurité ( 5 B 3 , lère partie) : quand la portée transversale d u i m u r d i s e s t
faible, le ferraillage minimal constructif suffit p o u r reprendre l e s e f f o r t s
correspondants ; au delà, l a prise en compte dans les calculs s'impose pour
fixer le dimensionnement.

C 9 - Manque de description précise des fixations des armatures : L'absence


ou l'insuffisance de ces descriptions (aciers de fixation, cales ..
.) sur les dessins
d'exécution a pour conséquence principale que le chantier n'établit pas les fixations
nécessaires, ce dont résultent notamment :

- des ondulations anormales d'armatures de précontrainte, donnant lieu aux


dommages signalés en C8 ;

- de très importants écarts de contraintes dans les pièces minces précon-


trainte (hourdis nota"ent);de façon générale, plus une pièce précontrainte est
mince, et plus la position des cables de précontrainte doit être précise ;

- des écarts relativement importants sur la position des armatures passives,


ce qui conduit :

.
à certains enrobages très insuffisants pour que les armatures soient
protégées de la corrosion

.
et/ou à des enrobages excessifs conduisant à des fissures largement
ouvertes et à des pertes de résistance élevées dans les pièces minces.

C10 - Manque de précautions au voisinage des "points de moment nul" : Cette


expression est quelque peu imagée pour le béton précontraint et même pour le béton
armé ; elle doit être comprise ici comme désignant des points à partir desquels des
armatures ne sont, d'après les calculs, théoriquement plus nécessaires.

Ces points sont des zones préférentielles d'apparition de dommages dès


lors que le fonctionnement de la structure n'est pas conforme à son analyse, car
l'écart devient un pourcentage infini de la sollicitation prévue. La cause de l'écart
peut être absolument quelconque : actions non prises en compte (par exemple gradient.
thermique ou tassements), rigidité ou fluage différent des prévisions, etc...).

Aussi, en ces points, il importe d'être prudent, de ne pas croire trop


aveuglément aux résultats des calculs, et de s'assurer que quelques aciers subsistent
pour faire face à l'imprévu.

C11 - Fragilité par insuffisance d'armatures passives dans des zones sus-
ceptibles de subir des tractions mal connues : I1 convient de rappeler qu'au dessous
d'un certain taux d'armatures, d6fini en traction simple par =
A = -d.
B e'
O'
-
(cf CPC,
F61 VI de 1970, article 19 ), une fissuration éventuelle est généralement consti-
tuée d'une ou d'un petit nombre de fissures très largement ouvertes, donc très dom-
mageables. C' est pourquoi :
- ou il est nécessaire, si on ferraille au .dessous de ce seuil, de ne pas
sous-estimer les sollicitations, compte tenu des phénomènes parasites éventuels ;
cette condition ne peut généralement être considérée a priori comme satisfaite que
dans des cas consacrés par l'expérience ;

- ou il importe de considérer le seuil de fragilité comme un minimum absolu


pour le pourcentage d'armatures.

C12 - Mauvaise répartition des armatures dans une poutre de grandes dimen-
sions de béton armé : ceci concerne des pièces fléchies relativement étroites de plus

1::r
de 80 cm à 1 m de hauteur telles que ci-
contre, ou dont les proportions sont plutôt
celles d'une poutre-cloison que d'une pièce
linéaire (cas par exemple de certaines entre-

* * O r l toises ou de certains voiles de pile).. I1


n'est en de tels cas pas admissible, sans
risque.de fissurations importantes à des
niveaux intermédiaires, de concentrer la totalité des armatures principales près des
fibres extrêmes, car cela revient à laisser une partie importante des pièces dans
une situation de fragilité (cf. Cll). En particulier la manière de ferrailler cor-
rectement une poutre-cloison est définie en annexe au F61 VI du CPC.

On peut assimiler à ce cas celui d'encorbellements


peu ou pas armés :

- soit qu'ils soient adjacents à une dalle continue


arm6e longitudinalement

-soit qu'ils soient adjacents à une dalle précon-


trainte, mais coulés en place après précontrainte de la dalle et donc peu ou pas
précontraints, ou même mis en traction par les déformations de fluage.

C13 - Concentration excessive des ancrages des armatures de précontrainte


ou des arrêts ou recouvrements d'armatures passives : Arrêter trop d'armatures dans
une même section ou dans des sections voisines les unes des autres entraine plusieurs
inconvénients :

- perturbations locales considérables de la distribution des contraintes


(en particulier apparition de fortes tractions locales derrière les ancrages, pouvant
donner lieu 2 des fissures largement ouvertes après fluage)

- discontinuité importante de la courbe des efforts résistants avec comme


conséquence apparition d'une section faible où les déformations parasites tendent
à se concentrer

- difficultés et défauts prévisibles de bétonnage en raison de la densité


localement très forte d'aciers.

Ces défauts, lorsqu'ils se produisent, proviennent presque systématiquement


des études d'exécution ; ils doivent être évit& grâce h la vérification.

C14 - Sous-estimation des incertitudes relatives à la répartition des sol-


licitations locales aux environs de forces concentrées : Ces incertitudes sont consi-
dérables dans les structures en bgton, du fait de la fissuration et de la non-linéa-
rité de ses déformations. Un exemple suffit h le montrer : la diffusion de la force
4 2 a r c tg
à l'ancrage d'une armature de précontrainte peut
être envisagée :

-par compression d'un certain secteur de béton ;


l'angle de diffusion est généralement supposé assez
petit (IP 2 article 20,l) pour garantir contre un
risque d'écrasement du béton ; mais il peut être
nécessaire d'envisager un angle plus grand (par exemple 100 grades, cf IP 2 article
20,l ) si on veut être garanti contre une "évasion de la précontrainte" ;

- par moitié par compression devant l'ancrage et par moitié par traction
derrière l'ancrage ; c'est ce qui résulte de la théorie élastique ; en fait cette
théorie est généralement éloignée de la réalité en ce qui concerne la distribution
des contraintes dans les ouvrages en béton (IP 2, commentaire de tête de l'article
20) ; mais elle explique que des fissures tendent à s'ouvrir derrière les ancrages,
et que des armatures y soient nécessaires.

On voit que selon la conséquence à étudier, différentes répartitions des


sollicitations locales doivent être envisagées sous peine de dommages. De tels exa-
mens sont d'autant plus nécessaires qu'on a affaire à des forces concentrées plus
importantes, c'est-à-dire par exemple qu'on a affaire à des armatures de précontrainte
plus grosses.

C15 - Reprises de bétonnage non cousue ou insuffisamment cousue : Le ré-


sultat en sera l'ouverture d'une large fissure le long de la reprise, voire un dé-
collement des deux parties du béton séparées par la reprise, avec en ce cas non
transmission des efforts de cisaillement. Dans ce dernier cas il peut en résulter
des conséquences très graves, par exemple :

- séparation d'une membrure d'une poutre de son âme

- séparation d'une entretoise d'une poutre (très grave si l'entretoise a


un rôle porteur et pas seulement de répartition).

C16 - Mauvaises implantations d'appareils d'appui ou des armatures dans


les zones d'about : Ces dgfauts peuvent avoir divers aspects, et il peut en résulter
diverses conséquences :

a - Implantation des appareils d'appui trop près de l'about, ou ancrage


insuffisant des armatures compte tenu de cette implantation. I1 peut en résulter des
risques graves par manque de résistance. Voir 2 ce sujet, à titre d'exemple, le dos-
sier PRAD 73, mise à jour ne 1.

b - Implantation des appareils d'appui défectueuse en hauteur, ou insuffi-


samment précisée. Ces défauts concennent essentiellement les bossages et les ferrail-
lages correspondants ; ils ont comme conséquences principales des difficultés pour
la maintenance et divers inconvénients pour la durabilité. Voir à ce sujet

C17 - Considération insuffisante des efforts susceptibles d'être exercés


sur des dispositifs de retenue (glissières et surtout barrières) : Ces efforts, qui
sont fixés par le CPST (article 305,26 de la mise 2 jour no 2) sont élevés. Tout le
monde n'a pas encore compris que ces efforts sont d'un tout autre ordre de grandeur
que ceux susceptibles d'être supportés par des garde-corps. I1 en résulte courament
de graves insuffisances dans les études d'exécution pour la transmission correcte de
ces efforts aux structures :
- 74 -
- fixation incorrecte au pied (par exemple par chevilles, contrairement
au dossier-pilote)

- mauvaise reprise des efforts dans les corniches faute de dimensions


suffisantes ou d'aciers suffisants ou d'aciers bien placés

- mauvaise fixation des corniches aux structures pour les mêmes raisons
- insuffisante résistance locale des structures au point d'attache des
corniches (encorbellements trop minces ou mal armés ou présence d'ancrages de cables).

I1 en résulte qu'en cas de choc le dispositif de retenue ne jouera pas


son rôle et/ou que la structure sera gravement endommagée.

C18 - Défauts technologiques : ils peuvent être très divers, surtout pour
les armatures de précontrainte. Citons seulement quelques exemples : rayons de cour-
bure trop courts, non réalisables pour des aciers passifs de gros diamètre ; dispo-
sitions des gaînes telles qu'on ne puisse injecter correctement, ou qu'en période
d'hiver on ne puisse éviter la présence d'eau qui en se transformant en glace fera
éclater le béton.

C19 - Ouvrapes provisoires : Les défauts les plus fréquents sont les sui-
vants : défaut de contreventement, mauvais ancrages ou cahges (les défauts prenant
des formes très diverses), mauvais arrimage des pièces fixées ou en mouvement, flam-
bement général, instabilité statique, flambement local d'âme (zone d'appui ou de
chargement notamment), noeud d'assemblage non concourant, possibilité de sous-minage
des appuis provisoires, glissement du sol sous des appuis provisoires, renard, mau-
vais cadrage des batardeaux, flottement des batardeaux.

Pour plus de détails en ce qui concerne les échafaudages porteurs, se


reporter à la mise jour no 3 du CPST (articles 312,2 et 3 1 2 , 3 ) .

C20 - Ouvrages-types du SETEU : Se reporter au document-type P.O.C. 76,


5 1.

C21 - Ouvrages-types autres que ceux du SETRA : I1 s'agit surtout des


ouvrages sous remblais (buses métalliques ou voûtes minces). Se reporter aux publi-
cations les plus récentes du SETRA 3 leur sujet (présentement note d'information du
15 Octobre 1976).

C22 - Conclusion : La liste qui précède confirme et illustre les recomman-


dations du texte principal et de l'Annexe B. En particulier les insuffisances des
calculs peuvent certes être funestes, mais ce sont les insuffisances qualitatives
qui le sont le plus fréquemment.

I1 paraît néanmoins utile d'insister sur le fait que pour les structures
en béton, et notamment pour les structures en béton précontraint, les meilleurs cal-
culs ne peuvent souvent avoir qu'une précision limitée vis-à-vis de la réalité. Cette
imprécision pourra néanmoins généralement rester non dommageable si des armatures de
densité suffisante et judicieusement disposées assurent à la matière une certaine
résistance à la traction et une certaine ductilité 12 OÙ l'imprécision risque d'être
laplus sensible.
- 75 -

ANNEXE D

PROGRAMMES ELEMENTAIRES DE CALCUL


DU S.E.T.R.A.
A UTILISER POUR DES OPERATIONS
PARTIELLES DE VERIFICATION

I1 s'agit essentiellement des programmes évoqués au CAT 75 ( 5 9 , 4 1 8 ) .


Ces programmes sont énumérés et décrits dans une brochure "Programmes élémentaires
pour calculs d'ouvrages d'art'' datée de Juillet 1973 (diffusion générale faite par
la D.0.A.-A à toutes les D.D.E.). Ces programmes ont été écrits en FORTRAN ( 2 ver-
sions) pour Stre utilisés sur l'ordinateur du S.E.T.R.A. (avec emploi de consoles)
et sur de petits ordinateurs. Ils peuvent être facilement utilisés ou adaptés pour
d'autres ordinateurs. Leur mode d'emploi est détaillé, selon la version intéressée,
dans deux brochures ''Mode d'emploi des progrananes élémentaires de la bibliothèque
OART du S.E.T.R.A.) datées également de Juillet 1973 et qui peuvent être obtenues
sur demande adressée au S.E.T.R.A. (D.0.A.-B).

On y trouve :

- des programmes de calcul de caractéristiques de section, NETRA, NERPOG,


CAMIX, RIGTOR,

- des programmes permettant d'effectuer des intégrations numériques,


SOMSI, ROTRA, SOMHV, SMORGD, OMEGA,

- des programmes permettant de traiter des problèmes de RDM, RAFOCI,


MOSAPC, BIAIS, SCPOU,

- des programmes effectuant des calculs de section de béton armé, CONTRA,


FAFLCO,
-
des programmes de calculs de pertes de tension de béton précontraint,
PERFAT et TENSIA,

- des programmes de calcul de section et de raidissage d'ouvrages mixtes


ou métalliques, COMIX et RAIRI.

I1 est venu depuis s'y ajouter deux autres programmes :

- OMEGA, qui effectue les mêmes calculs que ROTRA et SOMHU mais dans le
cas où les sections de calcul ne sont pas également espacées,

- TENSIA, qui effectue des calculs tout-à-fait analogues 2 TENS10 mais


tient compte des modifications apportées à l'I.P. I par la circulaire no 74-60 du
23.04.74.
Ces programes peuvent Stre employés de façon isolée ou de façon succes-
sive. L'utilisation successive permet de procéder à des vérifications relativement
poussées. Par exemple l'usage succesif de programmes de caractéristiques de sections,
puis de programmes d'intégration, permet de calculer les coefficients de souplesse
des éléments de structures plus complexes (portiques, ponts à béquilles, etc ...)
permettant de résoudre assez aisément l'hyperstatisme des systèmes et de déterminer
les sollicitations pour des cas de charge donnés.
- 76 -

ANNEXE E
REPRODUCTION DE L'ARTICLE 3.05, 34 DU C.P.S. TYPE
DE 1969, MISE A JOUR N o 2
(VOIR DANS LE COMMENTAIRE COMPLEMENTAIRE LES PARAGRAPHES CONCERNES DU VEE 77)

TEXTE

3.05,34 - CALCULS AUTOMATIQUES PRODUITS PAR L'ENTREPRENEUR.

1. - Au cas où l'entrepreneur ferait établir, par des moyens de calcul auto-


matique, tout ou partie des calculs qui lui incombent, il joindra une
notice indiquant de façon complète les hypothèses de base des calculs,
leur processus, les formules employées et les notations.

2. - L'es "sorties" de tout programme de calcul utilisé devront être suffisam-


ment nombreuses et comporter, outre les données particulières du calcul,
assez de résultats intermgdiaires pour que les options tant techniques que
logiques, soient mises en évidence et que les fractions du calcul, compri-
ses entre deux options consécutives, puissent être isolées en vue d'une
' éventuelle vérification. Sur demande du Maître d'oeuvre, l'entrepreneur
lui fournira tout autre rgsultat intermédiaire du calcul qu'il estimerait
utile; au cas OÙ la note de calcul automatique serait très volumineuse,
l'entrepreneur fournira un extrait faisant paraître les r6sultats déter-
minants du dimensionnement proposé.

3. - Le Maître d'Oeuvre pourra faire compléter manuellement toute note de cal-


cul automatique incomplète. I

4. - Sur toute demande du Maître d'oeuvre, l'entrepreneur devra lui fournir


de nouvelles notes de calcul, obtenues par le même programme, à partir
d'autres données particulières fixées par le Maître d'oeuvre. Si ces nou-
velles notes de calcul faisaient paraître que les notes initiales sont
acceptables, les frais nouveaux seront 2 la charge du Maître de l'ouvrage;
dans le cas contraire ceux-ci serorit 2 la charge de l'entrepreneur.
- 77-

COMMENTAIRES DU C.P.S.T.

3.05,34 -
1. - L'entrepreneur a la charge de faire le nécessaire pour que ces calculs
soient aussi aisément exploitables par le Maître d'oeuvre que s'il s'agis-
sait de calculs manuels.

Certaines des indications demandées sur la notice pourront sou-


vent être fournies sous forme de commentaires ajoutés à un exemplaire de
note de calcul semblable.

L'article 27 du nouveau fascicule 6 1 , II du C.P.C. admet l'in-


troduction de simplifications dans le programme de charges sous certaines
conditions. Un premier exemple (B' et B I ' (e)
est publié dans le dossier
SURCH 71 (Application des nouvelles charges réglementaires des ponts-
routes).

2 et 4 . - I1 n'est généralement pas possible de demander, pour les programmes


faisant appel à un lourd appareil d'analyse numérique, une décomposition
permettant de reconstituer manuellement la procédure du traitement. Dans
ces conditions :

- des vérifications "globales" faites en remontant des résultats


fournis jusqu'aux hypothèses de base, peuvent être beaucoup plus aisées;

- pour certains ouvrages spéciaux, il peut être réservé en outre,


pour le Maître d'oeuvre le droit de faire fournir, à titre de test, une
note de calcul supplémentaire selon une configuration autre que celle de
l'ouvrage à construire, telle qu'on puisse en vérifier les résultats plus
aisément; ce mode de vérification ne vaut que pour des programmes d'une
logique élémentaire et dans l'hypothèse où les traitements dans les deux
cas font appel aux mêmes circuits logiques. Tel est le cas, par exemple,
des programmes de calcul de structure.

COMMENTAIRE COMPLEMENTAIRE
(Raccordement aux Recommandat ions W E 77)

Cet article a pour but de proscrire toute attitude désinvolte de


l'entreprise en matière de calcul automatique.
Le § 1 doit permettre de comprendre le déroulement des calculs,
les hypothèses de base et la présentation des résultats, ce qui est à ratta-
cher aux § 6,2 à 6,5 du présent document.

Le 5 2 doit permettre de distinguer différentes parties dans les


calculs, ce qui doit permettre l'application du 5 7,32 du présent document.

Le 5 3 définit une des mesures qui peuvent être nécessaires, selon


les 5 6 , 3 et 7 , 4 3 du présent document.

Le 5 4 permet de vérifier le logiciel utilisé (ou une partie


de ce logiciel) au moyen d'un calcul parallèle et éventuellement par sondages
et recoupements, portant sur une structure qui se prête plus aisément à la
vérification, par exemple si le calcul parallèle préexiste. 11 permet aussi
d'apprécier la sensibilité des résultats à un changement de certaines données
de base.
ANNEXE F
REPRODUCTION DU PARAGRAPHE 3 . 4 . 2 . 4 DE LA
DIRECTIVE PROVISOIRE D.J. 7 5
POUR LE JUGEMENT DES APPELS D'OFFRES
(cf. § 5 , 2 2 et 8 , 2 3 )

3.4.2.4. - Calculs justificatifs définitifs.

Le R.P.A.O.T. et le C.P.S.T. art. 3.05.34 ont été rédigés pour attirer


l'attention du rédacteur du marché et celle des concurrents sur cette question.
I1 se trouve que les clauses de portée générale que l'on peut introduire à ce su-
jet ne peuvent être que des palliatifs vis-à-vis des difficultés qu'on peut crain-
dre, et que leur application laisse inévitablement une large part à l'interpréta-
tion. I1 est donc indispensable, en cas de variante de conception, que l'Adminis-
tration se fasse préciser par le concurrent quels moyens de justification celui-ci
se propose d'utiliser, et d'en tenir compte dans la comparaison des offres. Une
préférence sera donnée, sauf en cas de problèmes spéciaux, aux moyens basés sur des
méthodes simples et facilement compréhensibles.

I1 faut en effet &iter dans toute la mesure du possible l'emploi de


moyens de calculs indéterminés ou mal connus de l'Administration, qui conduiraient
à des frais et des délais de vérification supplémentaires certains et à des aléas
important s .

Ces aléas peuvent porter sur les points suivants :

- usage de programmes de calculs non fiables ou invérifiables, voire à


adapter au cas du pont,

- usage de programmes de calculs trop sommaires et ne permettant pas de


traiter certains cas de figure qui peuvent être des cas déterminants,

- combinaison de calculs manuels et automatiques successifs, qui risquent


de former des ensembles hétérogènes sans même parfois qu'on puisse le déceler, ou
de comporter des erreurs à leurs raccordements,

- impossibilité de prendre en compte des hypothèses de base correctes,


ou même de connaître les hypothèses de base, par exemple en ce qui concerne :

. les lois d'inertie, ,


. la détermination des cas de charge,
. le calcul des pertes de précontrainte.
I1 n'est cependant pas toujours possible d'éviter l'emploi de certains
moyens liés à certains types de structure, car il pourrait en résulter de grosses
inexactitudes. Mais on doit toujours être informé de ces moyens, savoir si on dis-
posera de moyens de recoupement et en tenir compte dans l'appréciation des offres.

...I . . .
-79 -

D’autre part certains moyens de calcul sont connus comme insuffisants,


suspects ou mal adaptés à certains types d’ouvrages. Pour les ponts courants spé-
ciaux et pour les grands ouvrages il est possible d’obtenir des informations à ce
sujet au S.E.T.R.A. (Centre de Calcul des Divisions d’ouvrages d’Art).

A tout le moins, on ne doit pas accepter qu’une variante mineure relati-


ve à un pont type soit le prétexte à l’introduction de modes de calcal autres que
les programmes du S.E.T.R.A. ou ceux qui pourront, dans le futur, être homologués
par des organismes professionnels.

On n’oubliera pas non plus dans les appréciations qu‘au cours de la vie
de l’ouvrage, par exemple lorsqu’on devra s’assurer de la possibilité de faire
passer un convoi exceptionnel, il sera préférable d’avoir à réutiliser un programme.
classique plutôt qu’à avoir à rechercher un programme plus ou moins prototype et
abandonné ou nécessitant certaines données qu’on ne trouvera pas sur les plans
(ex. phases de construction). Quant au marché à passer à l’issue de l’appel d’offres
et des discussions évoquées ci-dessus, il devra être parfaitement explicite sur les
moyens qui seront seuls employés pour ces calculs justificatifs définitifs.

----- --- (complérhentaires 2 la D.J 75) :


Remarques

I . - Le présent document se place dans un système selon lequel les calculs


doivent être vérifiés. En conséquence la convenance d’un programme, dans le cadre
de ce système, ne peut pas résulter de sa seule qualité intrinsèque, mais est fonc-
tion de son aptitude à la vérification. En l’absence de notices précises et détail-
lées, telles que celles contenues dans les dossiers-pilotes, des programmes même
de bonne qualité intrinsèque ne répondent pas (ou répondent mal) aux besoins.

2.- I1 importe particulièrement de se méfier des analyses de structures dont


les résultats seraient très sensibles à un changement de certaines données de base
qu‘on ne peut connaître avec précision. Ceci est fréquent pour les structures sou-
mises à des différences d‘efforts, les données de base les plus incertaines étant
notamment des propriétés des sols et le fluage du béton. Lorsque de telles analyses
sont automatisées, ce risque est accru du risque que cette sensibilité soit diffi-
cile à déceler.
- '80 -

ANNEXE G

INDICATIONS PROVISOIRES POUR


LA VERIFICATION D'UNE NOTE DE CALCUL M.R.B.

G 1 - PREAMBULE.

G 1,l - Généralités :

Cette annexe a un caractère provisoire ; en effet lors de la


parution d'une prochaine mise à jour du dossier MRB.BP 70 cette annexe
sera remplacée par une pièce de ladite mise à jour. Par ailleurs les vé-
rifications proposées ici sont manuelles et partielles : il s'agit soit
de recoupements soit de sondages, mais il n'est pas question d'indiquer
comment l'on peut retrouver tous les résultats de la note de calculs élec-
troniques, à la différence des autres programmes du SETRA utilisables au
stade des études d'exécution (voir les dossiers-pilotes correspondants).

Des vérifications-pluspoussées des notes de calcul MRB nécessi-


tent de recourir à des calculs automatiques parallèles : *
- par des programmes de réseaux de poutres (cf. Pl2P 75);
- ou par la méthode des éléments finis (cf. PEF 76);
- ou par analogie électrique (cf. MAN 77).

Ces calculs parallèles peuvent n'être que partiels ou simplifiés si on le


désire.
I1 est aussi possible, dans certains cas, d'apprécier la validi-
té de certains résultats par analogie avec un calcul précédemment effectué
pour un tablier suffisment semblable.

De même que pour les calculs de ponts-types (cf. § 8 , 6 4 ) , le


choix d'une méthode de vérification plus ou moins poussée doit dépendre
des particularités de l'ouvrage et de la disponibilité de précédents suf-
fisamment semblables (les sondages définis ici ne nécessitent que de dis-
poser de tables numériques publiées).

Le Ea_r_agr_aphe G 2 "Recoupements dans les résultats de M.R.B"


définit uneméthode applicable non seulement 3 des ponts-dalles armés ou
précontraints ayant des lignes d'appui parallèles ou presque parallèles,
mais encore à toutes sortes de dalles calculées par M.R.B.,pourvu que l'on
puisse trouver des lignes droites qui coupent la dalle en des points où le
moment varie régulièrement ; le contre-exemple en serait une dalle reposant
sur 3 lignes d'appui formant 3 côtés d'un quadrilatère (fig. ci-dessous);
en effet, dans ce cas, une ligne droite coupant la dalle passerait assez
près d'un point d'appui, donc dans une zone OÙ le moment varie rapidement
sur de très courtes distances.
r------- 1
I I
I I
I I
I I

Bord libre

* La vérification parallèle h l'aide d'essais sur modèle réduit, qui serait


thgoriquement concevable, est P éliminer en raison des possibilités de cal-
cul automatique.
- 81 -

Cette méthode est extensible aux bandes courbes moyennant cer-


taines adaptations ; en particulier, le moment dû aux charges permanentes
sera plus difficile à calculer parce qu'il faudra prendre en compte la dis-
tance de chaque noeud à la ligne de coupure.

---
Le pa_r_agr_ap_he_&a "Sondages dans les résultats MRB par un calcul
parallèle" s'applique en principe aux seuls ponts-dalles biais symétriques
ayant de une à trois travées, les lignes d'appui étant parallèles. On peut
encore l'appliquer moyennant certaines approximations au cas des ponts-dalles
peu dissymétriques et/ou dont les lignes d'appui sont de directions voisines
mais non parallèles.

Ces sondages pourront être effectués essentiellement pour des char-


ges uniformément réparties telles que la charge permanente ou la charge A (!)
appliquée sur une travée ; on peut également effectuer de tels sondages pour
vérifier l'effet d'une charge d'exploitation différente (par exemple le char
Mc 120) sur certains points de la dalle ; on peut encore en faire pour véri-
fier l'effet d'un chargement équivalent à une précontrainte, au prix de cal-
culs plus ou moins longs selon la géométrie de l'ouvrage et l'uniformité
p l u s ou moins poussée du chargement représentant la précontrainte.

G 1,2 - Vérifications préalables indispensables dans tous les cas :

( Dans tous les cas il y a lieu, bien Evidemment, d'effectuer les


vérifications préalables selon les règles applicables à tous les programmes
( de calcul automatique du S . E . T . R . A . , rappelées au 5 8,21 du présent document.
Ces vérifications peuvent dans le cas du programme MRB, être effectuées au
vu, soit du bordereau de commande lui-même, soit des calculs manuels pré-
liminaires (par exemple pour les données particulières relatives au calcul
des traverses supérieures des portiques biais), soit de la représentation
du bordereau des données sur la note de calcul (par exemple pour les re-
présentations graphiques des cas de chargement).

Le dossier MRB-BP 70 donne au 5 2 "Construction du modèle" de


la pièce 1.2 "Les programmes d'application'' des conseils pour la construc-
tion du modèle. Les pièces 1.4 et 1.6 commentent les bordereaux des données.
Dans ce qui suit nous commentons les données qui dans le cas du MRB donnent
lieu auxchoix les plus délicats.

G 1,21 - On doit s'assurer que les éléments du modèle de calcul


(maillage, nombre et emplacements des appuis ...
) ont E t é choisis de manière
à approcher au mieux dans le sens de la sécurité la structure réelle ;
par exemple si le biais de l'ouvrage réel est différent des biais normalisés
(15,6 - 20,5 - 29,5 - 37,4 - 41 - 50 - 62,50 gr), on vérifiera :

.
si l'angle de biais est approché par défaut, que les
portées droites (mesurées perpendiculairement aux lignes d'appui) du
modèle de calcul sont au moins égales à celles de l'ouvrage réel ;

.s'il est approché par excès, que les portées biaises


(mesurées parallèlement aux bords libres) du modèle de calcul sont au
moins égales à celles de l'ouvrage réel.

G 1,22 - Pour les dalles comportant des encorbellements latéraux,


on doit s'assurer que les charges permanentes et éventuellement variables
placées sur les encorbellements sont correctement simulées par des couples
et des efforts tranchants appliqués aux bords libres.

.../. . .
- 82 -

Si de plus une telle dalle est précontrainte, on vérifiera que les actions
verticales et la compression moyenne dues à la précontrainte sont définies
en grandeur et étendue de façon conforme à la coupe transversale de l'ou-
vrage réel (et non à celle de la dalle sans encorbellements traitée par
1 ' ordinateur).

G 1 , 2 3 - La densité de charge permanente doit tenir compte de façon


réaliste du poids des superstructures en phase finale (rechargements
compris).

G 1 , 2 4 - Pour les ouvrages en béton précontraint, la précontrainte


(longitudinale ou transversale) est représentée par un effort normal
unitaire (données FPL ou FPT) et des charges verticales (forces de pous-
sée au vide, forces d'extrémités et éventuellement couplesd'extrémités).

On doit vérifier notamment :

.que l'ensemble des actions verticales de la précontrainte


forme un système équivalent à zéro (si tel n'est pas le cas ce sera le
plus souvent l'indice d'un oubli des forces et couples d'extrémité),

et que cette représentation de la précontrainte est


compatible avec un tracé de câble conforme aux plans d'exécution de la
précontrainte, et en tout cas intérieur à la structure avec des enrobages
suffisants.
Plus généralement, si les câbles de précontrainte ont un tracé
formé d'arcs de paraboles, la détermination et la vérification de la pous-
s&au vide peuvent être conduites comme suit :

La densité de poussée au vide est égale 5 2


B.1
, Fi, R.1 étant res-
pectivement la force de précontrainte par mètre linéaire et le rayon de
courbure du câble dans la section étudiée. Pour chaque tr n on de câble
numéroté i, assimilé à un arc de cercle ou de parabole fiç est constant,
'KT
1
si, l'on prend F. égal à la moyenne des forces de précontrainte aux extré-
1
mités du tronçon. La poussée au vide par mètre de largeur est donc égale à

f%
O Ri
ds=-
F.
1
s
R. i'
1
s . étant la longueur du tronçon de câble considéré.
1

.../...
- 83 -
si
Or - estl'angle a
i'
en radian, des tangentes aux deux extrémités d'arc
Ri
de parabole. La poussée au vide par mètre de largeur Pi est donc égale à

Fi
- si = F~ ai = 2 Fi hi - 2 Fi HU (les angles étant faibles peuvent
Ri di Di
être remplacés par leurs tangentes) ; dans ces expressions hi et d.
1
sont
respectivement la différence de cotes et la distance des extrémités du
tronçon i de cable considéré, et HU la hauteur utile.

G 1,25 -On doit vérifier que les cas de charge définis par les données
sont exactement représentés, bien choisis et suffisants. Ces vérifications
seront plus faciles au vu de la présentation graphique de chaque chargement
é tudié.

Matériellement, l a vérification pourra utilement porter sur la


bonne prise en compte des coefficients réglementaires non incorporés au
programme de calcul (pondération ou non, majoration dynamique ou non, dé-
gressivité transversale), sur la géométrie des charges, sur la position des
charges par rapport aux points les plus sensibles aux efforts (angle obtus,
bord libre, axe de l'ouvrage,...).

En ce qui concerne le choix des cas de charge, on devra s'assurer


que l'ensemble des cas de charge retenus, dont le nombre doit rester raison-
nable pour limiter le coût et le volume de la note de calcul, est suffisam-
ment complet (cf. à ce sujet le § 2.2.3 de la pièce 2.1 et la mise à jour
no 1 du programme M.R.B.-B.P - Pièce 4.5 du dossier SURCH) pour couvrir les
charges réglementaires de calcul aux points les plus sollicités de l'ouvra-
ge. On pourra utiliser pour ce contrôle les comparaisons faites entre dif-
férentes charges dans les calculs préliminaires ne tenant compte que partiel-
lement du biais, tels que P-[PO, PSI.DA ou PSI.DP.

G2 - RECOUPEMENTS DANS LES RESULTATS DE LA NOTE DE CALCULS.

G 2,l - Exposé de la méthode

----------- :
G 2,lO ,- Généralités

La méthode comporte d'abord un ensemble de recoupements de nature


statique consistant à vérifier la compatibilité des réactions d'appui et de
certaines sollicitations d'une part, avec les charges d'autre part. Elle
comporte ensuite des recoupements de nature élastique tendant à vérifier la
compatibilité des champs de sollicitation, d'une part entre eux, d'autre
part avec les charges, et dans tous les cas avec le champ des déformations

Ces divers recoupements sont à effectuer séparément par cas de


charge (par exemple pour une travée chargée par A ( 4 1 , et ne comportent
pas de contrôle direct des surfaces d'influence.

a - En ce qui concerne la précontrainte, on peut considérer que


c'est un cas de charge particulier ; il est d'ailleurs entré dans MRB-BP
comme un ensemble de forces verticales aux noeuds du maillage, et de la
force moyenne horizontale. La précontrainte présente 2 particularités :
- les forces verticales sont souvent différentes à chaque noeud
du maillage,
- les résultats donnés par MiZB-BP sont les contraintes sur les
faces supérieure et inférieureet non les moments.

.. . I . . .
- 84 -

La première particularité a pour seule conséquence d'allonger


les calculs ; cependant à la fin du 8 G 2,12 une méthode de calculs
plus simple relative à la précontrainte est présentée.

A propos de la seconde particularité, il y a lieu de noter que


l'on peut très facilement retrouver les moments à partir des contraintes
précitées. Considérons par exemple les moments fléchissants et les con-
traintes normales suivant la direction Ox ; en appliquant les formules
de flexion composée 2 une poutre fictive de fibres parallèles à Ox et
de la largeur unitg et en renarquant que l'aire de sa section est l'épais-
h2
seur h de la plaque, le module d'inertie -
6 , ncus avcns :

M
- F + 6 -X
O- - -
s, x h2

On obtiendrait des formules semblables pour My et Mxy.

b - En ce qui concerne le choix des cas de charge, il est souhai-


table, dans le cas d'une dalle en béton précontraint, de considérer pour
commencer l'gtat à vide, c'est-à-dire un cas de charge comprenant la charge
permanente et la précontrainte.

C o m e indiqué précédemment, les calculs relatifs à la précontrain-


te peuvent être longs ; plutôt que de renoncer à toute vérification il vaut
mieux vérifier, par recoupements, la seule charge permanente ; il est en
effet très improbable que la note de calculs soit fausse en ce qui concerne
la précontrainte si les moments de charge permanente et les données du calcul
relatives à la précontrainte sont exacts. Dans le cas de dalle en béton armé,
éviderment, le cas de charge correspondant à la charge permanente est à
retenir.
Pour procéder à une vérification moins fragmentaire, on peut au
moins effectuer,en sus,des recoupements relatifs aux chargements uniformes
d'une seule travée (charge A ( I ) ) , voire 5 certaines charges roulantes
(à l'échelle d'un tablier de pont leur concentration n'est pas telle qu'elle
empêche une vérification par recoupements).

G 2,111 - I1 convient d'abord, dans chaque cas de


charge, d'effectuer un recoupement statique global consistant à vérifier
que la charge appliquée doit être équilibrée par les réactions d'appui :
précisons qu'il faut vérifier non seulement que la s o m e des réactions
d'appui est égale à la charge appliquée, mais encore que la résultante de
celle-ci passe par le centre de gravité de la charge ou, ce qui revient
au même, que les sommes des moments des réactions d'appui et de la charge
appliquée, parwapport à 2 axes Ox, Oy parallèles au feuillet moyen sont
nul les.

... / * .,
- 85 -
I1 est rappelé à ce sujet que pour les charges réparties dé-
fh i e s automatiquement par le programme (charge permanente, charge A (a)),
des forces égales h celles des autres noeuds du maillage sont appliquées
aux noeudsdumaillage situés sur la ligne d'appui.

G 2,112 - Après cette opération préliminaire, on procède


à des recoupements avec certaines sollicitations. Pour cela on effectue
des coupures suivant des lignes droites passant par des points du maillage
OÙ les composantes du tenseur de flexion varient régulièrement ; dans un
pont biais 5 une ou plusieurs travées, des lignes satisfaisant 2 cette
condition sont des parallèles aux directions des appuis passant au voisi-
nage du milieu des portées biaises. Plus précisément on pourra généralement
opérer comme suit :

- dans le cas de pont symétrique ou peu dissymétrique, des cou-


pures dans la moitié gauche du pont suffiront,

- dans la travée de rive on effectuera une coupure parallèle 2


la ligne d'appui extrême,

- dans une travée centrale, si les lignes d'appui ne sont pas


parallèles, il sera souvent judicieux de prendre un angle légèrement dif-
férent qui simplifie les calculs ( 4 5 " par exemple).

Si les premiers recoupements ne donnent pas des résultats satis-


faisants, il y aura lieu d'augmenter le nombre de. lignes de coupures, en te-
nant compte de ce qui est indiqué en bas de cette page et page 86.

Un recoupement consiste à vérifier l'équilibre de la partie située


à gauche d'une coupure. Elle est soumise :

- aux réactions d'appui

- aux charges appliquées (charge permanente, charge d'exploitation,


poussée au vide due à la précontrainte, force verticale et couple éventuel
aux ancrages)

- aux forces et moments répartis le long de la coupure (efforts


internes dans la section de béton) exercés par la partie droite sur la
partie gauche.

La résultante générale et le moment résultant de l'ensemble de


ces forces et moments doivent être nuls. Dans cet équilibre les pertes
de précontrainte sont négligées, l'effort normal n'intervient pas, et la
réaction d'appui tient compte de l'effet hyperstatique de la précontrainte ;
l'équilibre reste possible même si les forces verticales de précontrainte
aux ancrages ont été omises, pourvu que les réactions d'appui soient intro-
duites selon la même hypothèse.

Pour le calcul de la résultante des sollicitations de flexion,


on pourrait songer à calculer dans un système d'axes Ox'y'z (Ox' étant
parallèle à la coupure) les composantes du tenseur flexion en différents
points. Mais cela obligerait h utiliser plusieurs fois la formule de
changement d'axes ; il est plus simple de passer par le moment moyen,comme
indiqué dans l'exemple du paragraphe 2,21.

Des coupures perpendiculaires aux bords libres sont Egalement


possibles. Elles permettent des calculs h la fois plus simples et assez
précis dans le cas où elles ne coupent pas les lignes d'appui.

...I . . .
- 86 -
On peut aussi effectuer des coupures passant au voisinage des
lignes d'appui,ou sur les lignes d'appui elles-mêmes. Pour de telles cou-
pures, la précision du recoupement sera moins grande que pour les lignes
de coupure passant par des points de maillage OÙ les composantes du ten-
seur varient régulièrement. Cependant la précision des recoupements est
nettement améliorée si on affine les calculs sur les deux points suivants :

- dans le calcul de la moyenne des moments le long de la coupure :


pour les moments fléchissants longitudinaux et transversaux au droit des
points d'appui, les valeurs données par la note de calcul MXB, corrigées
en fonction de la dimension de l'appareil d'appui, ne sont pas des valeurs
ponctuelles mais des valeurs moyennes sur une longueur égale au diamètre
de l'appui augmenté de deux fois l'épaisseur de la dalle (cf pièce 1.1 §
4 . 2 . 3 Etude de la flexion au droit d'une force concentrée,et pièce 2 . 2 . 3
P. 9) ;

- dans le calcul des moments des réactions d'appui au droit de la


coupure, il faut compenser le fait que, pour l'évaluation des moments sur
appui, la charge relative à une réaction d'appui est répartie par le pro-
gramme MRB sur l'aire d'un cercle ayant pour rayon (R) 0,066 fois la
la largeur EDALLE de la dalle ; lorsque la coupure passe par un point d'appui
de réaction P, la correction à effectuer consiste 3 écrêter le moment dû aux
réactions et charges,de
. 3x
A M = ';Pi -
4
R z 14.10 - 3 P. EDALLE.

On peut effectuer un tel recoupement :

- soit pour vérifier la convenance du modèle utilisé, sachant


qu'il reflète imparfaitement la réalité (par exemple les lignes d'appui
n'ont pas exactement la distance et l'angle de biais des lignes d'appui
de l'ouvrage 2 construire)

- soit pour vérifier que les opérations mathématiques ont été


correctement exécutées par l'ordinateur, en particulier que l'inversion
de matrice et les troncatures effectuées dans les développements en série
n'ont pas perturbé le résultat.

On obtiendra évidenanent une meilleure concordance dans le second


cas. Les causes en sont d'ailleurs multiples, et en voici un exemple impor-
tant. Considérons la charge permanente à l'about de la dalle. Théoriquement
il aurait fallu, lors de la modélisation, affecter à chaque noeud du mail-
lage voisin d'un about une charge différente correspondant à une aire de
dalle élémentaire variable. Pratiquement, dans un but de simplification,
on charge tous les noeuds du maillage par la même charge ; en effet, ou
bien les appuis sont rapprochés et une charge appliquée passe tout droit
dans l'appui, ou bien ils sont éloignés et les "moments de fuite" intro-
duisent sur les moments de flexion des erreurs plus importantes que ce
chargement simpliste. Cependant les réactions d'appui sont, ellesSnettement
modifiées. D'autre part la convenance du modèle peut être vérifiéedirectement,
au moins en première approche (cf G 1,2).

En conséquence ce sont donc des recoupements du second type que


nous détaillons ci-après en G 2 , 2 ; l'on pourra remarquer que l'écart rela-
tif entre les chiffres à comparer reste alors inférieur à 2 %.

.../...
- 87 -

Nous donnerons cependant quelques indications sur les vérifications


du ler type, indications valables pour les ponts-dalles comportant des lignes
d'appuis biaises et de directions voisines.

- Quand on considère les charges réparties effectivement appli-


quées sur l'ouvrage telles que la charge permanente, la charge A (e
1, on
risque d'aboutir à un mauvais recoupement puisque, comme indiqué ci-dessus,
les réactions d'appui calculées par MRB ne sont généralement pas celles
qui correspondent 5 la réalité. On peut cependant utiliser la représentation
par charge répartie (et non par un ensemble de charges concentrées) pour
calculer le moment dû aux charges appliquées, mais à la condition de ne pas
trop s'écarter du chargement introduit dans MRB. Or en général aux noeuds
du maillage situés sur les lignes d'appuis extrêmes ont été appliquées, lors
de la modélisation MRB, des forces égales à celles des autres noeuds du
maillage. I1 faudra donc en ce cas considérer, lors du recoupement, que la
dalle a un about fictif de longueur biaise égale à une demi-maille (la
longueur de l'about réel pouvant être différente). En d'autrestermes,
ce type de recoupements est valable à condition d'en disjoindre la validité
de la représentation de la charge due à l'about.

- Quand le modèle du calcul prend en compte une portée ou un biais


légèrement différent de celui de la dalle réelle, l'écart relatif entre les
2 chiffres à comparer risque d'atteindre couramment 10 %.I1 sera alors
nécessaire de réapprécier la modélisation pour pouvoir conclure.

- Lorsque l'on étudie la précontrainte, l'équilibre statique du


câble impose que le moment, par rapport à une ligne perpendiculaire au
plan vertical entourant le câble, de toutes forces verticales représentant
les effets de la partie gauche du câble (plus éventuellement le couple à
l'ancrage) soit égal au produit de la force de précontrainte en cette sec-
tion par l'excentricité e. Dans le cas particulier mais fréquent OÙ tous les
câbles sont déduits d'un câble unique par translation biaise parallèle aux
lignes d'appui (supposées avoir même direction), l'excentricité e de tous
les câbles suivant une ligne de coupure telle que I (cf. figure p 102 est
la même, et le moment par rapport à cette ligne droite est :

F e cos Q[
tot
étant la force totale de précontrainte des câbles rencontrés
Ftot
par cette coupure,

a l'angle de la ligne de coupure avec la perpendiculaire aux


bords libres.

On peut donc procéder ainsi :

. vSrifier que le moment des forces verticales appliquées aux


noeuds du maillage 3 gauche de la coupure est égal à la valeur obtenue
par la formule ci-dessus ;

. au cas où cette vérification globale ne serait pas satisfaisante,


procéder à une vérification détaillée des forces introduites en données pour
représenter la précontrainte.

.../...
- 88 -

G 2,13 - Principe des recoupements élastiq_uug :

Ces recoupements peuvent utilement compléter les recoupements


statiques définis ci-dessus,pour vérifier d'une part les moments au droit
des appuis intermédiaires (qui sont des points critiques) et d'autre part
la compatibilité des résultats MRB avec une hypothèse élastique. Un nombre
limité de tels recoupements suffit pour atteindre ces buts. Ils sont dans
tous les cas basés sur l'approximation des différences finies; une approxi-
mation à cet égard est ici inévitable, du fait que l'application pratique
doit Etre faite sur la base du maillage du calcul MRB ; on a vérifié qu'elle
était très acceptable.

Les possibilités de tels recoupements sont très grandes.0n présente


ci-après une sélection de quelques recoupements particulièrement simples et
utiles. Des formules permettant d'améliorer la précision ou d'effectuer d'au-
tres recoupements peuvent être trouvées, par exemple dans l'ouvrage "Theory
and analysis of plates - classical and numerical methods" de Rudolf Szilard,
édité par Prentice - Hall.

Les recoupements présentés ci-après sont effectués dans les


champs de moments par référence aux champs de déformation, et dans les
champs de déformation par référence aux charges appliquées. De tels recou-
pements sont d'autant plus intéressants que le programme MRB calcule de
façon indépendante ces différents champs, à partir de tables précalculées
des coefficients d'influence correspondants (cf pièce 1.1 § 4 du dossier-
pilote).

G 2,131 - La première série de recoupements consiste


à recalculer en des points arbitrairement choisis les composantes du
tenseur de flexion, à partir des déformations (flèches) aux noeuds voisins.
Pour la lisibilité des formules, nous désignerons ici par i et j (au lieu
de I et J) les numéros des rangs et colonnes du maillage.

:Zn notant :

.w (i,j) la déformation de la dalle au noeud (i,j)

E h3
. la rigidité de la dalle (h étant
' 1 2 ) l'épaisseur et v le Coefficient
Poisson)

.A = la longueur
- des mailles,

le tenseur flexion
/ ,
=-D
(2
- +v+)
6Y

peut Etre approché par différences finies par les expressions


suivantes :

. . I
I ...
- 89 -

Ce recoupement permet non seulement de vérifier la compatibilité


des moments et des déformations figurant dans la note de calcul, mais aussi
la compatibilité entre elles des différentes composantes du tenseur de fle-
xion puisqu'elles procèdent d'une même fonction de déformation.

I1 est rappelé que les calculs de déformations par le programme


MRB sont effectués avec un module de déformation différé E pour l'état 2
V
vide (charge permanente seule pour les calculs MRB-BA, charge permanente
+ précontrainte pour les calculs MRB-BP) et avec un module de déformation
instantané E. = 3 E pour le calcul de la déformation sous les charges.
1 V
Les calculs de compatibilité entre le champ de déformation et les champs
des composantes du tenseur de flexion dans un cas de charge quelconque
d'étude sontdoncà effectuer en séparant l'effet de la charge permanente
de celui des charges variables.

G 2,132 - La deuxième série de recoupements consiste à


recalculer en des points arbitrairement choisis à l'écart des bords et
des points d'appui, la charge appliquée, à partir des déformations aux
noeuds avoisinants.

L'équation théorique p (x,y) = D A A w = II(=


b4 w + 2

peut être approchée par différences finies par l'expression suivante :

c
+ 2 w(i+l,j+l) + w(i-l,j+l) + w(i+l,j-I)

+ w(i+2,j) + w (i-2,j) + w(i,j+2) + w(i,j-2)


+ w(i-~,j-l)]

1;

le schéma ci-contre reproduit les valeurs des


coefficients affectant les valeurs des défor-
mations aux différents points.
I I I Pour l'application pratique, la remarque finale
du § G 2,131 reste valable.

. ../.. .
- 90 -

G 2,2 - Exemplespartiels d'application.

Pour les recoupements statiques, on considère un pont à 3 travées


représenté figure 1 (voir plus loin) ; les coupures ont été choisies ainsi :

- la lère coupure passe par le point J = 10, I = 1, et est paral-


lèle à la lère ligne d'appui,

-
la 2ème coupure passe par le point J = 25, I = 1, et fait un
angle de 45" avec les bords libres.

Le cas de charge correspond à la charge permanente 1,867 T/m2 re-


présentéepar des forces de 0,918 T aux noeuds.

G 2,211 - Relevé et calculs éventuels des valeurs des mo-


ments sur la coupure :

Les calculs éventuels consistent à interpoler linéairement les


valeurs des moments pour chaque valeur de I si la coupure ne passe pas
exactement par les noeuds.

Exemple : La coupure passe entre les noeuds J = 12, I = 4 et


J = 13, I = 4 à la distance 0,4 maille du premier noeud (Voir figure 1).

Nous relevons pour les noeuds (12,4) et(13,4) respectivement,


les valeurs des moments fléchissants longitudinaux M
Y
12,03 Tm/m et 10,64 Tm/m
Le Moment %sur la coupure est donc
M = 0,4 (10,64 - 12,03) + 12,03 = 11,47 Tm/m.
Y
NOUS procédons de la même manière pour les moments Mx, M , ainsi
XY
que pour les autres valeurs de I chaque fois que la coupure ne passe pas
exactement par un noeud du maillage.

En ce qui concerne les points sur les bords libres, le calcul se


fait par extrapolation linéaire à partir de deux points voisins immédiats
sur la coupure.

Exemple : Soient 2 valeurs de moment en 2 points voisins

(J = 10, I = 2 et J = 10, I = 3) :13,12 Tm/m et 12,46 Tm/m.

La valeur extrapolée au point (J = 10, I = 1) est alors :


\

M = 12,67 + 2 (13,12 - 12,67) = 13,57 Tm/m.


Y
Nous procédons de la même manière sur le moment M
XY
.
Le moment M est nul au bord libre.
X
En ce qui concerne l'autre bord libre, il faut d'abord noter
que la coupure ne rencontre pas ce bord sur un noeud du maillage. I1
est alors plus simple(et suffisant puisque les momentsy sont faibles)
d'extrapoler à partir des valeurs précédemment trouvées ; le moment
longitudinal en ce point est donc :

.../...
- 91 -
Nous obtenons ainsi le tableau suivant (moments le long de la coupure):

G 2,212 -.Valeurs moyennes des moments le long de la


coupure. Intégration numérique par la méthode
de Simpson :

Nous avons dans ce cas 13 p0ints.A étant l'intervalle de deux


points consécutifs, la formule de l'intégration de Simpson donne alors :
5
A
-.- 1
M =
3 12A 5
I . ~
(M2i+, + 4M2i+2 + M2i+3)

5
2 1 1 (~zi,,
36 i = o
+ 4 ~ 2 i + 2 ~ 2 i + 3
+ I
Nous obtenons donc :
M = 6.45 Tm/m
Ym
M = 1.36 Tm/m
xm
Mxym= 2 O 6 Tm/m.

On peut également utiliser la méthode des trapèzes, qui donne des résultats
vois ins.

G 2,213 - Valeur des moments sur la coupure après la rotation


sur le référentiel attaché à la coupure :

Angle de la coupure :
a = - Arctg (=i
-)
38'66
Valeur moyenne du moment M I après la rotation (Formule (4),
Y
page 9 de la pièce 1.2 de M.R.B.B.P. 70) :

M I = 6,48 Tm/m
Y
Longueur de la coupure :

L = 8,415/cos a = 10,776 m

Moment total
Y
, sur la coupure :
5 , = 6,48 x 10,776 = 69,83 Tm.

...I . . .
- 92 -

G 2,214 - Calcul des Moments au droit de la coupure, dus


aux réactions d'appui et à la charge permanente :

a - Moment M
r
dû aux réactions d'appuis,@,@:

N o des Réactions Réactions d' appui Bras de 1-evier


d' appui en Tonnes en mètres

1 13,97 0,701 x 8,8-cos O[

2 40,11 0,701 x 8 , 8 cos a


3 14,76 0,701 x 8,8 cosa

Nous obtenons donc :

M = 331,72 Tm
r
b - Moment M dû à la charge permanente :
g

Le calcul se fait par bandes dont les charges sont concentrées


aux noeuds conformément au processus de calcul de M.R.B.
soit :

T = fraction de la maille entre l'intersection de la


coupure et le ler noeud de la bande (voir figure
ci-contre).

O < T < l

h = - 8*415
= 0,701 m , longueur d'une maille.
12'

g = 1.867 (yf = 0.91 T, charge relative à une maille.

n = nombre de noeuds sur une bande, le les noeud étant numé-


roté O (voir figure ci-contre)

a = angle de la coupure (voir figure ci-contre)

\ T g a = 0.8
- 93 -

La contribution d'une bande courante (i), à l'exception des deux


bandes des bords libres sur lesquelles les charges sont de moitié, est alors :

M; = gh cos a [T +(T+ 1 ) + ( t + 2 ) + .... + ( ~ + n ) ] = gh cos a Sn

OÙ Sn = ( T +LI( n + 1 1; ceci suppose que les noeuds d'extrémité


2
sont chargés autant que les noeuds courants.
Nous obtenons ainsi le tableau suivant :

Bandes Moments élémentaires des bandes

1 - 7
gh
2
cos a 5 x 9
2 - gh cos a 4,8 x 9
3 - gh cos a 4'6 x 9
4 - gh cos a 4,4 x 9
5 - gh cos a 4,7 x 10
6 - gh cos a sx 9
7 -gh m a 4,8x 9
8 - gh cos a 4,6x 9
9 - gh cos a 4,4 x 9
10 - gh COS a 4,7 x 10
11 - gh COS a 5x 9
12 -.gh cos a 4,8x 9
13 -& COS a 4,6 x 9
2

Nous trouvons ainsi :

Mg = - 260,82 Tm.

G 2,215 - Vérification d e l'équilibre des moments :


Nous avons pour les charges permanentes et les réactions d'appui :

M
r
+ M g = 331.72 - 260.82 = 70,90 Tin

Pour les moments fournis par le calcul :

3dY' = 69,83 Tm
L'équilibre est assez bien vérifié.

...I . . .
- 94 -

G 2,22 - ----_------------
COUPURE II (Voir f i g w e )

G 2,221 - Relevé des valeurs des moments au droit de la coupure:

Ce relevé conduit à un tableau analogue 5 celui du 0 G 2,211

G 2,222 - Valeurs moyennes des moments l e long de la


coupure :

On obtient, à la suite d'une intégration par la méthode de Simpson :

M = 13,50 Tm/m ; M = 1,67 Tm/m ; F? = 3,12 Tm/m.


Ym xm XYm
G 2,223 - Valeurs moyennes des moments le long de la
coupure après la rotation du référentiel :

E n ce cas aC = 45", et par suite 52 Y = 10,71 x 8,415/cos 45" = 127,46 Tm

G 2,224 - Moments dus aux réactions d'appui et à la


charge permanente :

a - Moment dû aux réactions d'appui :

On établit un tableau analogue


- celui du § G 2,214 a, en prenant
en compte 7 réactions d'appui. On obtient : Mr = 1906,90 Tm

b - Moment dû 2 la charge permanente :

On établit un tableau analogue à celui du § G 2,214 b, avec des


valeurs de (T + 2 ) (n + 1) tenant compte de la position de la coupure.
2
Nous obtenons ainsi le moment total dû à la charge permanente :

M = - 1777,06 Tm
g
G 2,225 - Vérification de l'équilibre :

Nous avons ainsi :

A = 127,46 Tm

+ M = 1906,90 - 1777,06 = 129,84 Tm


M
r g
Remarque - Dans cet exemple nous avons repris entièrement le calcul de
toutes les forces appliquées à gauche de la coupure I1,alors que l'on
aurait pu envisager de reprendre les résultats obtenus pour la coupure
I, en particulier le momentfi, ainsi obtenu. Cette dernière manière de
Y
procéder est simple (et n'entraîne donc pas de risque d'erreur) si les
lignes d'appui et aussi les lignes de coupure sont parallèles ; elle
est à conseiller si de plus de nombre de travées est important (supérieur
à 3) ; en effet dans ce cas elle permet de ne pas procéder à la somme
algébrique de deux nombres M et M de signes opposés et de valeurs abso-
r g
lues élevées.

. ../. ..
- 95 -

--___ __-_____-_-__
- Recoupements
G 2923 -_------__---___-
élastiques de flexion--h
------------
dans les champs
E . . t ~ . _ d . - . h ~ ~ p _ d e - d ~: ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
La photoréduction fig 2 in fine représente la déformation d'un?
dalle à 2 travées biaises 2 3 7 , 4 grades de rigidité D = E u I = 9866 tm /m
2 1 -v2
sous l'action d'une charge permanente de 1.7 t/m .

Le calcul par différences finies du tenseur flexion pour quelques


points donne les résultats suivants :

Point itudik
( réaction dbppui )
MX
transversal
My
longitudinal
1 Mxy
torsion
I Mx I My 1 Mxy I
(3.41
Appui d'extrémité près
du bord (17,7t)
- 3,90 I -2,05 I - 0,95 I - 3,s I - 1'6 I - 1,O I
(3.141 En travée près du bord 0,66 14,41 7,35 0,7 14,4 7,4

(3.221 Appui ( 16.2 t 1 -20,42 - 31,36 2,42 - 17,8 - 28,6 24

(4.221 Entre appareils d'appui - 7,97 - 20,12 2.49 - 7,2 - 21,9 285

Appui d'extrémité sur


( 7.10 1
l'axe ( 29,43 t 1
- 5,77 1.78 1,85 - 5,s 2.O 1,8

(7.141 En travée sur l'axe 0.96 9,99 6,15 0,9 10,o 6,2

(7.281 Appui sur l'axe (65,89t) -13.39 - 13,62 -5,45 - 12,8 - 13,O - 5,6
nn remarquera une parfa;te concordance des r?su?tats des calculs
de vérification et des résultats de la note de calcul en travée, et une
concordance un peu moins bonne au droit des points d'appui. Cette dernière
concordance pourrait être affinée, comme indiqué en G 2 , 1 3 , en utilisant
des expressions plus précises ; néanmoins il subsistera nécessairement une
certaine différence liée à la grandeur de la réaction d'appui et sa concen-
t r a t i o n q u i est prise en compte avec précision par le seul programme MRB.

Point Charge calculée Charge répartie réelle


h titre de vérification
( 7 - 141
Milieu de 1,68 t / m 2 1,71 t / m 2
travée centrale
(10 -31
Extérieur a la dalle O,II t / m 2 O

...I . . .
- 96 -
G 3 - SONDAGE DANS LES RESULTATS MRB PAR U N CALCUL PARALLELE.

L e b u t de , t e l s sondages p e u t e t r e double :
- se s u b s t i t u e r B une p a r t i e n o t a b l e des recoupements q u i p r é -
c è d e n t , ou les c o m p l é t e r l à où i l s n e s o n t pas p o s s i b l e s ( p a r exemple on
n e p e u t v é r i f i e r p ( x , y ) au d r o i t d ' u n a p p u i )

-
p e r m e t t r e e n c a s d ' é c a r t n o t a b l e e n t r e l a n o t e de c a l c u l MRB
e t l e s recoupements, d ' a d e r B C l u c i d e r l a c a u s e e t l e c a r a c t è r e r e p r é s e n -
t a t i f de c e t é c a r t .

Pour l ' u n e t 1 a u t r e b u t s , c e s sondages o n t l ' a v a n t a g e de r e l i e r


d i r e c t e m e n t l e s données de b a s e du p r o j e t aux v a l e u r s f i n a l e s du c a l c u l .

G 3,l - P r i n c i p e e t m o d a l i t é s du sondage

I1 s ' a g i t de comparer l e s r é s u l t a t s du c a l c u l MRB a v e c ceux


donnés p a r une a u t r e méthode, B s a v o i r l a méthode des d i f f é r e n c e s f i n i e s ,
que l ' o n p e u t pour l e s p o n t s B p l u s i e u r s t r a v é e s t r o u v e r dans l e s t a b l e a u x
e t l e s abaques de l ' o u v r a g e i n t i t u l é "Plaques b i a i s e s B t r a v é e s s o l i d a i r e s ' '
d e MM. S c h l e i c h e r e t Wegener (S.W.) e t é d i t é p a r Dunod ( P a r i s 1970).
..
Pour un pont à une t r a v é e on u t i l i s e r a l e s abaques de MM. RUSCH
e t HERGENRODER " E i n f l u s s f e l d e r d e r Momente s c h i e f w i n k l i g e r P l a t t e n " é d i t é
p a r l a "Technische Hochschule" de Miinich ; des e x t r a i t s de c e s abaques f i -
g u r e n t dans l a p i è c e 2 . 1 . 4 du d o s s i e r - p i l o t e MRB.70.

Dans l e s deux c a s , l e sondage n ' a q u ' u n c a r a c t è r e approché. Dans


l e p r e m i e r ouvrage, l e s deux a u t e u r s o n t f o u r n i des é l é m e n t s de c a l c u l s t a -
t i q u e pour d i f f é r e n t e s c o n f i g u r a t i o n s de p o n t s - d a l l e s à deux e t à 3 t r a v é e s
s y m 6 t r i q u e s Y appuyés s u r 9 p o i n t s d ' a p p u i s p a r l i g n e d ' a p p u i . En c e q u i
c o n c e r n e l e c a s du pont d a l l e B 3 t r a v é e s c a l c u l é p a r MRB q u i nous s e r t
d'exemple e t pour l e q u e l nous avons procCdé B un recoupement manuel au p a r a -
g r a p h e G2, nous avons l e s c o n f i g u r a t i o n s s u i v a n t e s (page 40, ouvrage c i t é ) :

a, : a, : a, 1 = 2b/&

I 1 : 1,2 : 1 I 2/3 1 1,5 I

1 : 1,6 : 1 213 1 1,5

1, , 1, ,R, : é t a n t les p o r t é e s b i a i s e s des d i f f é r e n t e s t r a v é e s .


2b : l a r g e u r b i a i s e de l a d a l l e

Pour ces c o n f i g u r a t i o n s , les a u t e u r s o n t f o u r n i , p o u r des b i a i s


g é o m é t r i q u e s v a r i a n t de 20" B go", l e s c o e f f i c i e n t s d ' i n f l u e n c e k k2 e t
1'
l e b i a i s m6canique $I s o u s c h a r g e r é p a r t i e s u r t o u t e l a s u r f a c e de l a d a l l e ,
aux p o i n t s les p l u s s e n s i b l e s e n t r a v é e , s u r l e s b o r d s l i b r e s e t s u r l a
l i g n e d ' a p p u i i n t e r m é d i a i r e (pages 53-68).
L e s moments p r i n c i p a u x M1, M s e r o n t Cvalués p a r :
2
M1 = kl P t12 ; M2 = k2 P il2
où p est l a d e n s i t é de c h a r g e r é p a r t i e .

...I . . .
Revenons 2 notre modèle du paragraphe G2.

C'est une dalle à trois travées de biais respectifs de 51,34",


53,13", 53,13" et 51,34", de largeur droite de 8,415 m. Les portées biaises
moyennes mesurées suivant l'axe médian sont :

e = 11,567 m, e2 = 16,824 m; e3 = 13,319 m

Nous avons donc :

I1 faudra donc procéder à une interpolation linéaire des abaques


de Schleicher-Wegener.

Le sondage sera effectué aux points suivants (voir figure 1) :

- -------
Point A : point le plus sollicité du bord libre de la première
travée, du côté de la pile culée. Ce point est situé à 1,97 m de la pile-
culée, c'est-à-dire au noeud J = 13,5 et I = 13 du modèle MRB.

-------B : point le plus sollicité en travée de la première


- Point
travée, situé à 3,933 m de la pile-culée, c'est-à-dire au noeud J = 11,5
et I = 7 du modèle MRB.

- -------
Point C : point le plus sollicité du bord libre de la première
travée, du côté de la pile intermédiaire, situé à 6,48 m de la pile-culée,
c'est-à-dire au noeud J = 10,5 et I = 1 du modèle MRB.

.- ----_----_---
Points D et E : appuis extrêmes (appuis 4 et 7) de la ligne
d' appui intermédiaire.

- --------
Poiut F : point le plus sollicité du bord libre de la deuxième
travée, situé 2 5,258 m de l'intersection du bord libre et de la ligne d'appui
intermédiaire. Ce point correspond au noeud J = 34,5 I = 13 du modèle MRB.

- -------
Point G : Centre de la travée intermédiaire.

a -
Pour illustrer la méthode d'interpolation préconisée ci-dessus,
nous donnons le calcul des moments en l'un des points susmentionnés, à
savoir le point B, sous l'effet de la charge permanente ( p = 1,867 t/m2).

Pour ce point, l'ouvrage a la configuration suivante : 1


2
/O 1 = 1,454,
e 3/ 11 = 1 TI = 0,92, biais géométrique - 51,34 + 53,13 = 52,240
2
Nous procéderons à trois interpolations linéaires à partir de 4
configurations qui encadrent la configuration de l'ouvrage (page 56 de
l'ouvrage cité) :
l2 et!, = (1,4 et 1) ;tl =
2
3
et 1 il -
e2 etL3 = (1,6 et 1,4) e, ;V = -3.3 et 1

. Premières interpolations (sur q en gardant les rapportst, e2, 1,


fixes) : coefficient d'interpolation - 2/3 = 0,752.
1 - 2/3
- -;a -

Deuxième interpolation (sur P,, L


9, >,!
L
3
3
: coefficient d'in- A

terpolation : 1,454 - 1,' = 0,270.


1,6 - 1,4
1, : .e2 :4 h.4 kl k,
kl k2 k2

1
1 : 1,4 : 1 2/3 0,0525 O,003 17" 0,0525 +
-(O,0490- O,0045 22,264 0,0499 +
O,0525)x
1 : 1,4 : 1 1 0,0490 0,005 24" 0,752 (0,0449-
- 0499 0,0043
0,0499 1 x
1 : 1,6 : 1 2/3 0,0475 0,003 11" 0,0475 + 0,270 =
-(O,0440- O,0038 15,88 0,0486
O,0475)x
1 : 1,6 : 1 1 0,0440 0,004 7,5'0,752
= 0,0449
D'où les moments principaux :

II = p t12kl =
-
1,867 x 11,5672 x 0,0486 = 12,140 tm/m
1
M2 = p t12 k2 = 1,867 x 11,5672 x 0,0043 = 1,074 tm/m

90 - 20,54 = 69,46"

&
=
QMRB = 90 - J ) w. s.

Par une transformation tensorielle,nous aurons les moments


fléchissants transversal M longitudinal M et de torsion
J,w.s M : X' Y
XY
Y Mx = M1 cos 2 Q m B + M2 sin2
QMRB = 2,436 tm/m

sin2 2
M
Y
= M
1 MRB + M2 cos $ Mm = 10,778 tm/m
M = (M1 - !I2) sin MRB cos 9 = 3,636 tm/m
XY MRB

b - Aux points D et E, cette méthode d'interpolation n'est généralement


pas à utiliser car la répartition différente des points d'appui selon MRB
et S J conduit 2 faire différemment la comparaison. En effet, dans l'exemple
traité, nous avons seulement 4 appuis par ligne pour le modèle MRB alors
que les résultats de S.W. ne sont détaillés que dans le cas de 9 appareils
par ligne. Nous utiliserons donc pour les points D et E le graphe de la
page 74 de l'ouvrage cité, qui permet de prendre en compte 4 appareils
d'appui par ligne. On doit s'attendre ici 2 un &art assez élevé entre
les valeurs de Schleicher-Wegener et de MRB, car ce graphe est valable
uniquement pour j , / ~ , = 1,2, t3/ll = 1, B = 1 et Q = 45", pour 4 appuis
également espacés dont les deux extrêmes sont 2 1 , 0 5 2 m des b o r d s l i b r e s .

Pour permettre la comparaison, les moments évalués aux points d'ap-


pui D et E doivent donc être corrigés de manière h ce qu'ils correspondent
à la même hypothèse de répartition des charges ponctuelles. Dans les calculs
MRB la charge relative 2 un appareil d'appui est remplacée pour l'évaluation
du tenseur flexion au droit de l'appareil d'appui par une charge répartie

... r . . .
t
99 -

sur la surface d'un cercle ayant pour rayon (R) 0,066 fois la largeur de
la dalle. Pour le calcul aux différences finies, Schleicher et Wegener
indiquent dans leur ouvrage qu'une charge ponctuelle appliquée sur un noeud
d'un maillage carré dans la méthode des différences finies,a pour équi-
valent dans la réalité une charge répartie uniformément sur la surface d'un
carré admettant ce noeud pour centre et dont les côtés ont pour longueur
0 , 6 fois la longueur d'une maille. Les abaques de S.W. étant établies à
partir de 8 mailles dans le sens transversal, les charges ponctuelles y sont
en pratique réparties sur la surface d'un cercle ayant pour rayon 0 , 0 4 2 fois
la largeur de la dalle, inférieur à celui du calcul MRB. Les valeurs lues
dans S.W. pour les moments principaux sur appuis, sont donc supérieures
en valeur absolue à celles lues dans MRB, et sont donc 2i réduire pour la
comparaison, de A M x = A M = 1, RMRB 2: 0,035 P, soit sous charge
permanente : y 4x ( -R x )

. Point D : -
83.46 x 3,50
1O 0
= 2 , 9 2 tm/m

. Point E : -
92 x 3 , 5 0 = 3 , 2 2 tm/m.
1O 0

Enfin une deuxième correction--est2 apporter aux moments longi-


tudinaux donnés par S.W., pour tenir compte des différences des rapports
entre la travée intermédiaire et la première travée (1,454 pour MRB et
1,2 pour S et W) : au point E (appui 7), l'influence de la travée intermé-
diaire étant prépondérante (angle obtus),le moment longitudinal donné par
S.et N e s t à multiplier par le rapport 1,454 2
1.2
-
= 1 , 4 6 8 ; au point D (appui 5)
l'influence de la travée de rive étant prépondérante, aucune correction n'est
apportée pour prendre en compte la différence géométrique des deux modèles.

G 3,2 - Résultats

'Joir le tableau page suivante.


- fGO -
G 3,2 - Résultats.
Dans le tableau suivant, nous donnons les moments
Mx, My, >;xy des 7 points sous charge permanente, compte tenu de toutes les
interpolations et corrections définies en G 3,l.

MRB tm/m S.W. tm/m


MRB - S.W.
S.W.

M
X
- 0,585 0,047
A
J = 13,5 M 10,135 10,335 2 %
Y
I = 13
M 1,565 1,282
XY

MX 1,400 2,436 43 %
B
J = 11,5 M 11,410 10,778 6 %
Y
1 = 7
XY
3,410
I 3,636 - 6 %

C MX
- 0,500 O,088

J = 10,5
M 13,525 13,782 - 2 %
1 = 1 Y
M 3,050 3,193
XY

D MX
- 10,84 - 10,04 + 8 %
J = 19,5
M - 27,03 - 22,Gh + 23 %
1 = 3 Y
appui 4
M - 2,32 - 0,44
XY
E
M
X - 12,05 - 7,07 + 70%
J
I
=

= 11
appui 7
25,5
M I Y
M - 1,39 - 1,71
XY
F MX
- 1,070 - 0,633
J = 34,5
I = 13
M
Y I
21,950
I 23,615

M 4,720 5,913
XY

G MX
2,370 4,909 - 52 %

J = 34,5 M 20,530 20,317 1 %


Y
I = 7
M 5,830 6,937 - 16 %
XY
- 101 -
G 3,3 - Observations.

G 3,31 - D'une façon générale, dans les zÔnes OÙ les composantes


du tenseur flexion varient régulièrement, les écarts entre les valeurs
MRB et les valeurs du calcul parallèle sont faibles pour les moments lon-
gitudinaux (de 1 % à 7 % dans le cas étudié). Pour les moments transversaux
la comparaison fait apparaître une sous-estimation des valeurs de MRB par
rapport aux valeurs du calcul parall2le .(S.W.) ; c'est vraisemblablement
dû à la modélisation MRB (le modèle MRB est appuyé sur des points isglés
et est calculé comme s'il s'agissait d'une bande infinie,alors que celui de
S.W. est appuyé d'une façon continue sur chaque ligne d'appui et est limité
aux lignes d'appui extrêmes).

G 3,32 - Au voisinage des lignes d'appui intermédiaires, les écarts


sont importants, et plus grands que ceux constatés lors des recoupements élas-
tiques dans les charges de flexion à partir du champ de déformation (cf p. 95).
Ceci est en grande partie dG à la différence de géométrie entre le calcul
MRB et les ouvrages pour lesquels des abaques sont publiés. Les imprécisions
sur M et M équivalent pratiquement à une rotation du tenseur flexion,
X XY
et seule la comparaison des M doit être considérée comme significative.
Y
G 3,33 - Les abaques de Schleicher et Wegener permettent de faire
d'autres comparaisons en des points quelconques de l'ouvrage, à condition
d'effectuer une triple interpolation sur le biais, sur le rapport travée cen-
trale/travée de rive et sur le rapport largeur/portée.

G 3,34 - Au total le recours sur calcul parallèle par les abaques


de S.W. d'un ouvrage donné calculé par MRB sera intéressant â effectuer sur-
tout lorsque la géométrie de l'ouvrage permettra de supprimer ou de négliger
une ou deux interpolations. I1 s'approchera en ce cas d'un calcul parallèle
par référence h une précédent très semblable.
O
U
I
F
C
!,
c
a
c
ln
3
O \
3
U
.-
I
V
H
.
œ
?!
4
t \
'\
u OQ\
F2
"E
: c
O
.- C
Co
b) . .-3
..
c
P
a
" e
U
U
c
a
1
Y
IL .-C O
u a"
U " O
O,
X
.-
a
Lo
D E F C P P P T I C N C E LA PLPCCE
C C P F T E E Eh F I L L I P E T P E S PUX NOEUCS CU M A I L L A G E C A R R E 0 . € 3 3 * 0.@33

FUPEl
DL kl
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
ZC
il
22
?3
24 -l.$t?7 - 1 -5564 -
0 t.73SC 1.71CO 3.16% 4.61 6 e C.OOS6 9.5345
25 -1.2124 -1-C551 -0.6649
26
27
c. 1 I C ?
1.7747
-C.C4lS
1.2813
-C.CFCS
O .a172
=E%
C.442':
0.9544 2.1101
1 1950
0.4177
3.4975
2s2204
1.1422
4.767e
3.4554
2.1859
6. 10'32
4 e725 1
3.3006
8,5351

.
7.CSSS
5 4Q44
?8
29
30
3.5427
5.417C
7 .Il89
?.7S30
4.3s45
5.9613
1.966 1
?.?C € 2
4.7263
1.1432
i.1scs
?.4tlS
0,4395
1.1453
2.223ç
WRI.lPC2
(1.4077 1.1398
O .44r 1
I.Ç612
O e 8 149
-c. OP75
3.5a43
1.7722
0.11~7
31
32
e.55ç4
9.6137
7. 37 16
e. CO20
4. 1125
7.3152
4.7754
teCl74
3-4118
4.62C2
2,1115
3-1657 1.7098
-0 e 6 4 2 9 --1.955?
1.206 1

33 10.1755 9.2546 8 -2460 7,1092 5 - 8 154 4.3772 2*@OA5 1.lS81 -1 7 6 1 9


34 10.15$2 5. 5 2 5 0 e. E4C9 .?.no33 6.9832 5.7w9 4 -3429 2 -7843 -C.C?45
35 9.4089 ç .2522 Sec274 e e t 4 2? e.0722 7.2567 6.3101 5.1 958 4 al047
1
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