Hal 00887133
Hal 00887133
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CROISSANCE-FINITION. APPLICATION DE
L’ANALYSE MULTIDIMENSIONNELLE
Y. Henry, A. Rérat, R. Tomassone, C. Dauloudet, A. Gaye
RÉSUMÉ
La supplémentation, chez le Porc en croissance-finition, de régimes semi-purifiés à base de
protéines de tournesol par la 1-lysine, suivant un dispositif factoriel comportant 3 taux de protéines
12 1
(
, 6 et 20 p. 100
) et 3 doses de lysine (o, r,set 3 p. 100 des protéines), a permis de mettre en évi-
dence une influence favorable de la lysine supplémentaire sur les performances de croissance,
l’efficacité alimentaire et les caractéristiques de composition corporelle. Cet effet est d’autant plus
net que le taux de protéines est plus élevé ; il est également plus marqué chez les femelles que chez
les mâles castrés. En fonction des résultats obtenus, on peut estimer le besoin en lysine, chez des
porcs d’un poids compris entre 20 et 6 0 kg, à 102 et 2
, ,8 p. 100 d’un régime renfermant environ
0
400 kcal d’énergie digestible/kg, respectivement pour les femelles et les mâles castrés ;
3
les quantités correspondantes de lysine pour i ooo kcal d’énergie digestible sont de 2 9 et
,
5 g. Ce besoin est plus faible pendant la période de finition et se situe aux alentours de o,6 p. 100
,
2
de la ration, soit 1,8 g de lysine pour i ooo kcal d’énergie digestible.
Par ailleurs, l’analyse des composantes principales sur les 12 données de la découpe des car-
casses a fait ressortir cinq composantes expliquant 7 8 p. roo de la variation totale et représentant
successivement l’opposition gras-maigre, le développement précoce du jambon et de la poi-
trine, la conformation générale de l’animal, le développement du jambonneau et enfin le déve-
loppement tardif en longueur. L’analyse de variance sur ces composantes a montré que la supplé-
mentation des protéines de tournesol par la lysine, tout comme l’élévation quantitative de l’apport
azoté a pour effet non seulement d’améliorer le rapport viande-graisse dans les carcasses, mais
encore d’entraîner une modification de la conformation de ces dernières dans le sens d’une stimu-
lation du développement des régions les plus précoces du corps, c’est-à-dire le jambon et la région
thoracique Une analyse factorielle des correspondances sur les résultats de composition corpo-
relle a permis d’aboutir à des conclusions du msme ordre.
INTRODUCTION
Après avoir procédé à une étude statistique des données bibliographiques concer-
nant les besoins en acides aminés indispensables du Porc en croissance-finition,
RAT et I,ouGNOx 66)
RÉ 19 ont conclu à une extrême diversité des estimations selon
(
Annales de Zootechnie. -
.
1971
les auteurs. Il en est ainsi plus particulièrement lorsque les besoins sont exprimés
en pourcentage de la ration, compte tenu de l’intervention de nombreuses sources
de variation systématiques, dont l’âge (ou le poids vif), le niveau d’ingestion et la
valeur énergétique des régimes. Si le fait de rapporter le besoin au contenu énergé-
tique de la ration a permis d’aboutir à une meilleure précision dans l’établissement
des normes, en fonction du niveau énergétique des régimes (M> >~r,r,
TCH et al., 19
65 ;
, z
RNER
LE 68 ;
9 T
RA
RÉ et al., (»,
197 il n’en demeure pas moins que de nombreuses
variations subsistent, que l’on peut attribuer aux animaux eux-mêmes (souche géné-
tique, sexe, effet de la castration), aux régimes (disponibilité des acides aminés,
interaction entre les constituants) ou aux conditions d’environnement (température,
par exemple).
Il nous est dès lors apparu nécessaire de rechercher un modèle plus précis pour
l’estimation des besoins d’acides aminés aux divers stades physiologiques de la crois-
sance du Porc, en intégrant les différents facteurs de variation. C’est pourquoi une
première approche a été tentée par l’étude du besoin en lysine chez le Porc en crois-
sance-finition, basée sur le principe de la supplémentation d’une protéine naturelle
déficiente en cet acide aminé, mais relativement bien équilibrée par ailleurs. La
technique utilisée est la même que celle mise au point antérieurement sur le Rat
blanc en croissance (RÉ
RAT et HENRY, z ). Elle porte sur l’utilisation du tourteau
3
6
9
de tournesol comme seule source azotée, dans des régimes semi-purifiés, suivant un
dispositif factoriel comportant plusieurs taux de protéines et des doses variables de
lysine supplémentaire par rapport aux protéines. La détermination du taux optimal
de supplémentation est basée sur les performances de croissance, l’efficacité alimen-
taire et les caractéristiques de composition corporelle. De plus, l’utilisation des tech-
niques d’analyse multidimensionnelle a permis d’étudier les effets du taux de pro-
téines et de la supplémentation en lysine, de façon globale et synthétique, sur l’en-
semble des variables traduisant la composition corporelle et la conformation des
carcasses. Des résultats fragmentaires de cette étude ont déjà fait l’objet de publi-
cations antérieures (RÉ
, 10
RAT 66 ; RÉT et al., 1070
RA ).
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Ex!évience en lots
Soixante-douze porcelets de race Large White, d’un poids vif moyen initial de 23 kg, sont
ainsi répartis en 9 lots de 8 ( 4 mâles castrés et .f femelles), selon un plan factoriel en parcelles
subdivisées ; le facteur « taux azoté n est confondu avec le facteur « blocs », chaque bloc étant cons-
titué par des groupes de 3 animaux, issus d’une même portée, de même sexe et de même poids.
Chacune des répétitions, alternativement mâle et femelle, est alors formée de 3 blocs, affectés au
hasard aux 3 taux azotés ; les animaux, choisis au hasard à l’intérieur d’un même bloc, sont soumis
ensuite aux 3 taux de lysine, comme le montre le schéma ci-après :
La composition des régimes expérimentaux est rapportée dans le tableau i. Les régimes,
du type semi-synthétique et présentés sous forme de granulés de 5 mm de diamètre, renferment
3 taux différents de tourteau de tournesol : 27, 3 , avec un complément d’amidon de
6 et 45 p. 100
maïs, de sucre cristallisé, de minéraux et de vitamines. Ils sont rééquilibrés en cellulose par incor-
poration de cellulose de bois purifiée ; de même, l’addition de lysine dans les régimes supplémentés
a nécessité un apport complémentaire d’azote, sous forme de glycocolle, pour égaliser les teneurs
en matières azotées.
Les animaux, élevés en loges individuelles, sont nourris selon le mode semi-ad libitum, à
raison de 3 repas par jour (à h, m h 30 et 17 h 30 ). Ils sont pesés tous les 14 jours. A go kg, ils
sont abattus et les carcasses sont découpées suivant la technique parisienne, après un ressuyage
de 24 heures.
Étude de la digestibilité et de la valeur énergétique des régimes
Un essai complémentaire a été réalisé en cages de digestibilité, afin d’estimer la valeur éner-
gétique des régimes selon le taux d’incorporation du tourteau de tournesol. Il a été limité à la
comparaison des régimes non supplémentés 1 , 4 et 7. Neuf porcs mâles castrés, d’un poids initial
de 40 kg, sont ainsi répartis à raison de 3 par lot, suivant un dispositif en blocs complets et soumis
à un même niveau d’alimentation, soit respectivement 1 2 1
, 5 et 1
, 7 kg/j au cours des 3 périodes.
,
Trois collectes consécutives, d’une durée de 6 jours chacune, sont effectuées pendant 35 jours,
Les modalités expérimentales ont été décrites dans une publication antérieure (HENRY et RÉ ,
RAT
66).
9
1
Analyse statistique des résultats
Elle a été réalisée sur un ordinateur IBM i i
o (Laboratoire de Biométrie, I. N. R. A., Cham-
3
), à l’aide d’un programme d’analyse de variance en parcelles subdivisées deux fois,
penoux, 54
établi par M
me Z ELLER et qui permet d’obtenir la décomposition suivante de la variance :
Parallèlement à l’analyse de variance sur les données de croissance, de consommation et de
composition corporelle, il a été procédé à une analyse des composantes principales sur les résultats
de la découpe des carcasses, suivie d’une analyse de variance sur ces composantes et d’une analyse
factorielle des correspondances. La méthode de calcul sera décrite ultérieurement en même temps
que les résultats.
RÉSULTATS
.
1 -
journalière de matière sèche (1 345 g), une amélioration significative du gain moyen
journalier lorsque le taux de matières azotées s’élève de 12 à 16 p. zoo ; le taux de
oo ne procure aucune amélioration supplémentaire de la vitesse de croissance.
20 p. I
L’augmentation du taux de protéines de tournesol est accompagnée d’une
amélioration de la digestibilité apparente de ces dernières ; il en est de même de la
rétention azotée et du coefficient de rétention azotée. Inversement, le coefficient
d’utilisation digestive de l’énergie est abaissé de 88,
1 p. 100 pour z2 p. 100 de matières
azotées à 86,
4 86,6 respectivement pour
et 6
1 et . Les valeurs énergétiques
20 p. 100
.
2 -
Entre 20 et 90kg de poids vif, l’évolution de la réponse des animaux aux traite-
ments est sensiblement la même que dans l’intervalle de poids 20 -6o kg, bien que les
variations obtenues soient nettement plus tamponnées.
En résumé, l’examen des résultats de croissance et de consommation fait appa-
raître une influence favorable de la supplémentation en lysine sur le gain moyen
journalier et l’indice de consommation, mais seulement pendant la première phase
de la croissance (entre 20 et 6 0 kg de fioids vif). Cette amélioration est plus marquée
chez les femelles que chez les mâles castrés ; elle est d’autant plus importante que le
taux de matières azotées dans le régime est plus faible. Les meilleures performances,
qu’il s’agisse de la vitesse de croissance ou de l’indice de consommation, sont assurées,
chez les femelles, par le régime 8 qui renferme 2 o p. ioo de matières azotées et
02 p.
,
1 100 de lysine totale, soit 2,c! g de lysine pour i 000kcal d’énergie digestible,
et, chez les mâles castrés, par le régime 5 qui renferme 6
1 p. ioo de matières azotées
et o,82 p. 100 de lysine, soit 2
,5 g de lysine pour r o0o kcal d’énergie digestible.
.
3 -
Composition corporelle
b) Analyse de variance sur les données initiales de la découpe des carcasses (tabl. 5 et 6).
En dehors du poids net, enregistré après un ressuyage de 24 heures, les carcasses
ont fait l’objet de 12 mesures représentant des poids de morceaux après découpe
(tête, jambon, longe, poitrine-hachage, jambonneau, pieds, bardière et panne), la
longueur des carcasses et les épaisseurs de lard au dos, au rein et au cou. Ces mesures
sont décrites dans le tableau 5 , avec leurs moyennes et écarts-types, calculés sur
l’ensemble de la population de 71 animaux.
Les résultats de l’analyse de variance sur les i2 variables de la découpe (tabl. 6)
permettent de dégager les observations suivantes :
-
Le sexe exerce une influence significative sur les poids du jambon, de la longe
et de la bardière, ainsi que sur la longueur et l’épaisseur du lard au dos et au rein.
I,es femelles sont plus longues que les mâles castrés au même poids d’abattage. Elles
ont un jambon et une longe plus développés, tandis que la bardière est moins lourde
et l’épaisseur du lard dorsal plus réduite.
-
liés, nous ne pouvons pas admettre qu’une seule composante résume toute la varia-
bilité des points et nous devons en choisir une seconde. Généralement nous la choi-
sirons orthogonale à la précédente. Cette propriété mathématique — l’orthogona-
lité-
est le reflet fidèle d’une réalité biologique : l’absence de corrélation entre les
deux composantes. Évidemment, ce schéma est peu intéressant, dans le cas de deux
dimensions ; il le devient davantage lorsqu’on est en présence d’une dizaine ou plus
de caractères : la visualisation simultanée des caractères est alors impossible ; le
remplacement des variables par leurs composantes principales permet de réaliser une
économie. Dans l’analyse, on peut, avec quatre ou cinq variables, résumer la presque
totalité -
chaque composante non corrélée avec l’autre peut être soumise à une analyse
- -
séparée. Nous ne serons plus contraints à l’examen de variables voisines qui recèlent
pratiquement toutes la même information.
Techniquement, l’analyse consiste à calculer les coefficients de corrélation entre
toutes les variables prises deux à deux, puis à calculer les valeurs propres et les vec-
teurs propres de ce tahleau carré (on « diagonalise » la matrice des coefficients de cor-
rélation). Les valeurs propres fournissent les longueurs des axes, et donc un moyen
de mesurer la variabilité extraite par la composante ; les vecteurs propres permettent
d’interpréter les composantes en fonction des variables anciennes. Si nous appelons
... xp, les caractères de départ, la prentière composante peut s’écrire:
x!, X2
qui peut
se résumer à un simple changement de variables suivie d’une analyse-’de’-variance,
-
permet de voir l’action d’un facteur sur des composantes généralement bien inter-
prétables, puisqu’elles ne font que traduire des corrélations simples entre des carac-
tères.
Le tableau 7 donne la matrice des coefficients de corrélation entre les 12 variables
prises 2 à 2. Parmi les variables présentant les corrélations les plus positives, citons
la tête et les pieds, le jambon et la longe, la bardière et la panne avec les épaisseurs
du lard au cou, au dos et au rein. Les corrélations les plus négatives sont observées
entre les extrémités (tête, pieds) et l’épaisseur du lard (au cou, au dos et au rein),
entre les morceaux nobles (jambon, longe) et les morceaux gras (bardière) et l’épais-
seur du lard (dos, rein), enfin entre la longueur et l’épaisseur du lard au rein. D’une
manière générale ces corrélations négatives traduisent une opposition entre les masses
maigres et grasses de la carcasse. Il est à remarquer par ailleurs que le morceau de
poitrine-hachage et le jambonneau ne présentent pratiquement aucune corrélation
avec les autres critères. L’information fournie par les liaisons entre les différentes
variables est ainsi résumée par cinq composantes qui absorbent 7 8 p. 100 de la varia-
tion totale (tabl. 8).
. Dans la composante n° 3
3 , les coefficients sont presque tous positifs, mais
attachent une importance particulière au développement des parties antérieure
et ventrale (poitrine-hachage et jambonneau), quoique la découpe n’ait pas été effec-
tuée sur une base anatomique. Il s’agirait d’une composante conformation » qui
«
sous l’influence du sexe : les femelles présentent une adiposité moindre que
les mâles castrés ;
-
par le taux azoté, la proportion des masses grasses diminue lorsque le taux de
protéines s’élève de 12 à 16 p. IOO ;
-
En réalité, le taux de lysine produit des effets différents selon le taux azoté
(interaction significative). Ainsi, à un taux élevé de protéines ( ) l’amélio-
20 p. 100
ration de l’équilibre de ces dernières par un apport de lysine supplémentaire n’a pas
d’influence sur la composition corporelle, tout au moins d’après les résultats de la
découpe. Cela signifie que la lysine n’aurait pas une action spécifique sur la qualité des
carcasses, au-delà de la couverture normale du besoin en cet acide aminé.
L’analyse de variance sur la deuxième composante « précocité » fait apparaître
une interaction sexe x lysine significative. A la différence de ce que l’on observe chez
les mâles castrés, l’apport de lysine supplémentaire, chez les femelles, provoque un
développement accru du jambon et de la poitrine, c’est-à-dire des régions les plus
précoces.
A cette interaction sexe x lysine s’ajoute une interaction taux azoté x lysine
significative. Ainsi, contrairement à ce que l’on observe à 12 et 1 6 p. 100 de protéines,
la supplémentation en lysine d’un régime à 20 p. ioo de protéines de tournesol exerce
une influence significative sur le développement précoce des morceaux. Cela se traduit
sité et par une remontée sur le deuxième axe, correspondant à une augmentation rela-
tive de l’épaisseur du lard au dos et au rein. La même évolution apparaît lorsque l’on dis-
socie les sexes (!1!, 6 &dquo; L&dquo; 3 L,, pour les mâles;Cf1 LI, Cf1 L&dquo;2 L.,, pour les femelles).
L’augmentation du taux de matières azotées produit des effets sensiblement compa-
rables, soit d’une manière globale (NI, N,, N ), soit séparément pour les mâles cas-
3
trés ( d’ N&dquo; ¿ N,, 3 N
) et les femelles ( Cj2 I
3 ,N Cj2.N Les effets d’interaction
Cj2 N2, !3
)
lysine x taux azoté sont également représentés. Ils indiquent que l’influence favo-
rable de la lysine sur la composition corporelle est surtout nette au taux azoté le
plus faible (N,I,
1 3’ par opposition à N,L
, N,L&dquo; N
L
3 , N,L,, N
i 3 et N3!!, N
L
2 L&dquo; N3!!).
3
DISCUSSION
du besoin énergétique et des besoins en acides aminés implique que ces derniers soient
exprimés en quantités absolues journalières, en fonction de l’âge ou du poids vif. Cela
explique qu’il n’apparaît pas judicieux, comme on le fait habituellement, de diviser la
période totale de croissance entre sevrage et abattage en deux phases dites de
croissance et de finition, en-deçà et au-delà de 50 ou 6 0 kg de poids vif, pour exprimer les
besoins alimentaires et plus particulièrement les besoins en acides aminés. Cette sépa-
ration devrait être effectuée au contraire, à un stade plus précoce, vers 30 ou .!o kg.
La présente étude a permis de faire ressortir une différenciation du besoin en
lysine selon le sexe, ce qui confirme les observations effectuées antérieurement par
irrsov (rg66), ainsi que par BLAIR et al. (ig6g, ig
B
Ro o). Ce besoin est plus élevé chez
7
les femelles que chez les mâles castrés, soit respectivement 2 ,g et 25 g pour i ooo kcal
,
d’énergie digestible entre 20 et 0
6 kg de poids vif. RAT
RÉ et HENRY 6 1,
(
)
7 9
et plus récemment D!sMOUmrr (ig6g), ont d’ailleurs montré que le besoin azoté des
femelles est supérieur à celui des mâles castrés. Il en est de même pour les acides
aminés indispensables, en particulier les acides aminés soufrés (RÉ T et HENRY, 197
RA )
0
et la thréonine (HENRY et R!xaT, rg o).
7 Cette différence dans les besoins relatifs d’aci-
des aminés par rapport à l’énergie s’explique en réalité par une différence dans le niveau
d’ingestion, qui est plus élevé chez les mâles castrés que chez les femelles, ce qui en-
traîne pour ces dernières un dépôt azoté comparable mais un dépôt moindre de lipides.
Un autre point concerne l’effet de la supplémentation en lysine en fonction du taux
de protéines dans le régime. I,’application d’un dispositif factoriel devait permettre de
déterminer à la fois le taux optimal de protéines et le taux optimal de lysine supplé-
mentaire pour la croissance, soit respectivement 20 et 1 02 chez les femelles, 1
, 6 et
,8
0
2 chez les mâles castrés. D’après les résultats il
obtenus, apparaît que le taux opti-
mal de supplémentation est d’autant plus élevé que le taux de protéines est plus faible,
ce qui est en accord avec les données bibliographiques (B ,5
ECKER I
8 g; BLAIR et al., i g6g ;
DENT et al., ig o). Inversement, l’incorporation lysine
7 de dans un régime au-delà du
taux correspondant à la couverture du besoin en cet acide aminé ne procure aucune
mofication de la composition corporelle. Dans la mesure où l’élévation du taux de lysine
est associée à une augmentation de pourcentage de matières azotées, ce sont donc ces
dernières qui agissent favorablement sur les caractéristiques à l’abattage ; ceci pourrait
justifier l’intérêt de l’incorporation d’une proportion importante de matières azotées
de qualité médiocre dans un régime équilibré par ailleurs en acides aminés indispen-
sables, pour améliorer la qualité des carcasses.
Nous avons remarqué qu’un apport excessif de lysine a tendance à exercer un
effet dépressif sur la croissance et le niveau d’ingestion, principalement chez les
mâles castrés dont les besoins en acides aminés sont plus faibles que pour les femelles.
Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus précédemment par RfâR:!2 et I OUCNON
(ig65), après supplémentation d’un régime végétal simplifié, à base d’orge et de tour-
teau d’arachide,par la lysine. I,’élévation de la teneur en lysine libre dans le sang pour-
rait être rendue responsable de la chute de l’appétit, qui entraîne elle-même une dépres-
sion de la croissance (HARP!R, rg68).
L’analyse des composantes principales sur les données de la découpe des carcasses
a permis de dégager un certain nombre de liaisons entre ces caractères. De l’examen du
tableau des corrélations (tabl. 8) il apparaît que l’épaisseur de lard (au dos et au rein)
constitue en soi, comme la bardière, un bon critère d’appréciation de l’adiposité des
carcasses : les coefficients de corrélation avec la première composante sont respective-
ment — 0
,86 et-
sance, le besoin de lysine étant d’autant plus élevé que le développement de ces der-
nières est plus intense. C’est ainsi que la lvsine, lorsqu’elle est fournie à dose élevée,
agirait à un stade précoce sur le développement du jambon, tandis qu’à un taux plus
faible, elle agirait préférentiellement sur les morceaux à développement plus tardif,
en particulier la longe. Il convient de prendre en considération ces actions différentielles
An attempt was made to determine the lysine requirement of growing-finishing pigs, between
20 and 90 kg live weight, by sypplementing semi-purified diets based on sunflower oil-meal by
industrial L-lysine. 72 Large White pigs, half castrated males, half females, with an initial mean
live weight of 23 kg, were used during the experiment performed according to a factorial scheme
of the 3 x 3 type :
-
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