9782908816631

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 24

Retrouver ce titre sur Numilog.

com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

D E M E U R E S

D ' A Z U R

N I C E

D i d i e r GAYRAUD

Les Editions d u Cabri


Retrouver ce titre sur Numilog.com

Avertissement de l'éditeur :
M a l g r é d e s r e c h e r c h e s m i n u t i e u s e s , t a n t c h e z les
c a r t o p h i l e s q u e d a n s les collections privées, il n ' a p a s
t o u j o u r s été p o s s i b l e de r e t r o u v e r , p o u r c h a c u n e d e s
d e m e u r e s p r é s e n t é e s d a n s cet ouvrage, d e s d o c u m e n t s
d ' é p o q u e d ' u n e qualité parfaite. C e r t a i n e s r e p r o d u c t i o n s
p e u v e n t s e m b l e r d ' u n e netteté moyenne, m a i s leur p r é s e n c e
d a n s cet ouvrage est i n d i s p e n s a b l e p o u r l e u r v a l e u r
d o c u m e n t a i r e exceptionnelle.
P a r ailleurs, n o u s avons volontairement écarté les photo-
g r a p h i e s c o n t e m p o r a i n e s , d ' u n e p a r t p o u r g a r d e r à cet
ouvrage son caractère a u t h e n t i q u e m e n t historique, et d'autre
p a r t afin de préserver l'intimité de ces propriétés et de leurs
h a b i t a n t s a c t u e l s . Il p a r a î t i n u t i l e de p r é c i s e r q u e les
a d r e s s e s s o n t indiquées u n i q u e m e n t à titre d o c u m e n t a i r e ;
mis à p a r t quelques édifices publics, ces d e m e u r e s n e se
visitent pas.

En couverture :
Le port d e Nice et la Baie d e s A n g e s , vus d e p u i s le b a l c o n d ' u n e belle villa niçoise.
Cliché J e a n - L o u i s MARTINETTI, p h o t o g r a p h e rue d e la Préfecture, Nice.
En vignette, la villa M a s s é n a a u d é b u t du siècle.
P h o t o Editions GILLETTA - Nice
Retrouver ce titre sur Numilog.com

PREFACE

«Une myriade d'étoiles tombées du ciel»

Voici un livre magnifique qui nous propose de découvrir des maisons d'exception représentatives
de la riche créativité de leurs hôtes aux destinées incomparables. Elles apparaissent au milieu du
19ème siècle dans une région dont les frontières sont mal délimitées. Sous l'Ancien Régime, cette
partie de Provence s'appellait une marche : sans doute une des plus pauvres ! Que s'était-il passé
pour qu'elle devienne aujourd'hui une des plus prospères ? Un bref retour dans le passé nous
éclaire et les faits sont troublants...
Au 16ème siècle, lorsque le jeune Charles VI et Catherine de Médicisfont «le tour de France»,
nous suivons avec intérêt le cortège royal. Après sa visite à Marseille, il s'arrête à Brignoles et
fait demi-tour pour aller à Saint Gilles en passant par Salon de Provence où la Reine mère
est reçue par Nostradamus. Toulon, Draguignan, Fréjus, Castellane et Grasse ne valent pas le
temps d'une visite royale ! Les montagnes arides, les cols les plus inaccessibles des Alpes, les
landes à moutons entrecoupées de gorges profondes et la côte, habités par des populations vivant
en autarcie, détournent l'intérêt du Roi dont l'un des apanages est pourtant le marquisat de Saluzzo.
Plus tard, Vauban fortifie Glandèves -devenu Entrevaux- dont l'intérêt stratégique est évident
contre les piémontais ! Pour les mêmes raisons, Antibes et le «port Vauban» auront une vocation
militaire jusqu'au 19ème siècle. Et Nice, mal à l'aise entre Gênes et Marseille, semble périr
d'ennui. Le comté bascule du côté français à la Révolution et à la Restauration se fait de nouveau
piémontais. Finalement il se rallie à l'Empire en 1860.
Par ailleurs, si les diverses campagnes d'Italie des Rois de France et des Empereurs favorisent
de nombreux passages, personne, de François Ier au Premier Consul, ne songe à devenir un
estivant et encore moins un résident de la Côte.
La plupart des familles régionales embrassent la carrière des armes. C'est une preuve de
simplicité sinon de pauvreté. Elles servent dans la Royale ou dans les armées de l'Indépendance
Américaine, de la Révolution et de l'Empire. Suffren, de Grasse, Villeneuve, Sabran, Masséna et
Mougins Roquefort sont aux avant-postes des victoires et des défaites : à Yorktown, aux Pyramides,
à la Moskova et aux Indes. Certains, au service des arts et des lettres, ne peuvent résister à
l'attrait de Versailles et de Paris. On pense à Fragonard, à Mirabeau, à Sade et tant d'autres...
Jusqu'en 1834, ce futur département de la République, aujourd'hui au sommet du tourisme
européen, n 'est pas un lieu de résidence et de villégiature.
Et puis, un jour de 1835, Lord Brougham arrive à Cannes. Le «High chancellor» d'Angleterre
et ses amis éblouis achètent des terrains sur la Côte. C'est le début d'un véritable miracle : celui
de la construction de résidences de plus en plus belles, sans que cela semble s'arrêter, même à
l'heure où ce livre vient d'être mis sous presse. A partir de 1850, Nice et son littoral sont envahis
par des bâtisseurs de maisons étonnantes dans lesquelles tous les grands de ce monde se précipitent
quelques mois par an. C'est à l'image d'une myriade d'étoiles tombées du ciel que l'on voit s'ériger
des villas vénitiennes, palladiennes ou florentines, des châteaux gothiques «early victorian»,
hispano-mauresques ou anglo-italiens. Tous les styles et toutes les époques sont représentés.
Saluons les anglais qui ont su choisir les plus beaux sites ! Admirons les grands ducs russes qui
apportèrent leur créativité et leur charme slave ! Applaudissons les américains avec le chic Scott
Fitzgerald des années vingt et le glamour hollywoodien des années cinquante ! Etonnons-nous
des villas contemporaines des acteurs et artistes du cinéma et du «show business» ! Sourions
devant ces palais arabes, financés par les «pétrodollars», qui fleurissent et foisonnent en frisant
le sublime et parfois le grotesque ! Remercions enfin, sans détour, ces bâtisseurs privés et
passionnés qui ontfait la gloire et le renom de cette côte devenue azuréenne pour le monde entier.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Didier Gayraud pensait à l'un d'eux lorsqu'il m'offrit de préfacer son livre. En effet, mon aïeul,
le comte Aldebert de Chambrun, avait organisé, à la demande de l'Empereur, le rattachement du
comté de Nice à l'Empire. Fondateur du Musée Social et de la Mutualité Sociale Agricole, il acheta
en 1876 au comte de Pierlas, ce qui allait devenir le château et le parc de Chambrun à Nice. Il
avait assuré la réussite des Cristalleries de Baccarat grâce notamment à un séjour à Saint
Petersbourg, à l'ambassade de France où la petite histoire anecdotique suivante s'est déroulée !
«Au cours d'un grand dîner à l'ambassade, il aurait bu dans une coupe de cristal, à la santé du
Tzar, et, à la manière russe, il l'aurait lancée p a r dessus l'épaule gauche comme s'il s'agissait d'un
gobelet d'étain ou d'argent. Moment de stupeur ! Le son du cristal brisé en éclats et la gracieuse
désinvolture du geste devant le tzaréwitch éblouirent les convives ! Adopté aussitôt comme un
geste d'élégance, dans les grandes familles, des trains entier de Baccarat s'acheminèrent
régulièrement en Russie jusqu'en 1915».
Aujourd'hui, parmi les derniers témoins de cette époque, il reste le «Temple d'Amour» du parc
Chambrun, bien connu des niçois.
Avec un siècle d'écart, et précisément en 1976, j'avais repris le château de Garibondy à Canne s-
Le Cannet : touchante coïncidence qui me vaut l'honneur d'écrire cette préface ! Pour ma part, il
fallait remettre en état une maison et un parc anglais qui avaient souffert d'être délaissés. Je
n'étais pas vraiment un bâtisseur mais un restaurateur. Mais bâtir ou restaurer font partie de la
même veine : celle de l'effort constant pour maintenir la nef de ces grandes maisons ajourées que
la lumière traverse au milieu de leurs jardins d'exception. Ne pas s'y soumettre aboutit très
rapidement «à la mise à mort» p a r la pelle mécanique du promoteur «destructeur» ou p a r le
morcellement de la copropriété. Combien d'entre elles ont disparu ? Hélas, beaucoup plus qu'il ne
faudrait l'avouer.
En cette fin de siècle, que va-t-il nous rester alors que nous bâtissons de plus en plus de maisons
loties sur le vide sanitaire avec les parpaings de rigueur, dans un «style provençal» qui n'a jamais
existé en Provence ? La nuit sans étoiles ? Pas tout à fait ! Pour notre bonheur, il existe encore
quelques unes de ces maisons et, heureusement, ce livre a le mérite de nous les faire admirer à côté
de celles qui ne sont plus. Les maisons survivantes, parfois intactes, subissent le siège de la modernité
un peu à la façon du village d'Astérix dans une Gaule conquise p a r Rome. Ces demeures sont
fières comme si elles étaient conscientes de leur utilité. Elles font vivre en effet de nombreux corps
de métiers et des artisans : les menuisiers, les ébénistes et les charpentiers, les peintres décorateurs
et les tapissiers, les maçons et les carreleurs, bref tout un ensemble de façonniers qui ne doivent
pas disparaître au nom de la standardisation.
Il faut rendre hommage à l'auteur de ce livre d'avoir eu la patience de rechercher dans les
archives et dans la mémoire de ceux qui ont la connaissance, des documents et des détails parfois
anecdotiques.
«Je suis un ver de terre amoureux d'une étoile» s'exclame Ruy Blas à genoux devant la belle
reine d'Espagne ! Ne le sommes-nous pas aussi, quelque part en nous-même, en regardant certaines
de ces demeures ? Ce livre nous permet d'en prendre conscience.
Avant de conclure, alors que je viens de quitter Garibondy après un cycle de vingt ans de
restauration, je souhaite remercier tous les amis qui m'ont aidé dans le cheminement de l'entretien
d'une grande maison sur la Côte. Je pense aussi à ceux qui sont partis : à Antony Norman du
Château de la Garoupe qui m'a si bien conseillé dans le jardin, à François, comte de Blanchetti de
Châteauneuf à Gairaut, à Raymond Bourgis de «Vieilles Maisons Françaises».
Avec tous les futurs et nombreux admirateurs de cette oeuvre, j'adresse mes félicitations et
remerciements à Didier Gayraud. Ce livre est une anthologie du patrimoine de la Côte d'Azur,
notre patrimoine. Il était indispensable !

Comte Jean-François de Chambrun


juillet 1996
Retrouver ce titre sur Numilog.com

INTRODUCTION
En 1860, le rattachement du Comté de Nice à la France fit plantant palmiers, cyprès et pins maritimes, aménageant selon
sortir toute une région de sa léthargie économique et culturelle. le goût de leurs commanditaires jardins anglais, espagnols ou
Plusieurs facteurs y contribuèrent. D'une part, l'arrivée du à la française. A leur suite, une escouade de jardiniers était
chemin de fer qui atteignit Nice dès 1864, d'autre part la chargée d'entretenir les topiaires, les massifs de fleurs ou encore
construction de nouvelles voies de communications terrestres les quelques végétaux exotiques amenés à grands frais du bout
qui favorisèrent dans de larges mesures le déplacement des du monde et acclimatés sur place.
personnes et la circulation des marchandises. Le style de prédilection choisi par les architectes de la Belle
Faussement réputé pour guérir les maladies pulmonaires, Epoque pour bâtir les grandes villas bourgeoises de Nice fut le
le climat azuréen incita quelques français mais surtout de riches style composite ou éclectique, c'est-à-dire combinant par un
étrangers, à venir s'installer sur nos côtes pour tenter de mélange savamment dosé et ordonnancé par l'artiste, les grands
recouvrer la santé. Malgré l'inefficacité curative de leurs styles architecturaux, principalement le néoclassique, le
séjours, aristocrates anglais, russes, allemands, austro-hongrois gothique et le Renaissance. L'influence italienne restait
ou polonais, séduits par la beauté du site et les conditions cependant très présente avec des constructions palladiennes,
atmosphériques particulièrement favorables, prirent néanmoins florentines ou vénitiennes. A cette pluralité stylistique, vinrent
l'habitude d'y passer l'hiver. encore s'ajouter des pastiches de châteaux médiévaux de style
troubadour (château de la Tour des Baumettes, château de
Parmi ces étrangers, un certain nombre décidèrent de résider
Crémat), quelques curiosités d'inspiration mauresques
dans les quelques grands hôtels de la ville encore très rares à la
fin du XIXème siècle, d'autres, en revanche, choisirent de se (Ibrahim, Baie des Anges), ou plus nettement orientales,
comprenant des références indiennes ou chinoises très
fixer de façon plus définitive en se faisant édifier une villa
marquées (château du Mont Boron, villa Indochinoise).
dont le prix de revient était relativement peu élevé compte tenu
d'une main-d'oeuvre transalpine bon marché et d'un coût Un fois terminées, ces bâtisses étaient traditionnellement
encore très bas des terrains à bâtir. dotées d'une dénomination qui, à la fin du siècle dernier du
moins, trahissait un cruel manque d'imagination de la part de
C'est ainsi qu'à Nice, plusieurs milliers de villas, allant de
leurs propriétaires qui les baptisaient généralement de leur
la demeure bourgeoise au château d'une quarantaine de pièces,
patronyme (Masséna, Cabasse, Raffaëlli) ou du prénom d'un
s'élevèrent à une cadence impressionnante, essentiellement à
membre de la famille (Marie-Claude, Marthe). Parfois elles
partir de 1875-1880, avec une apogée entre 1910 et 1913. Du
recevaient le nom d ' u n saint p r o t e c t e u r (St.Antoine,
reste, la multiplication des architectes dans la cité est
St.Christophe) ou encore plus simplement d'un végétal local
significative. Issus de la région ou venus de l'extérieur pour
(les Palmiers, les Violettes, Réséda). Rares en tout cas furent les
s'y établir, leur nombre ne fit que croître dès la fin du XIXème
siècle. On en recensait en effet 16 en 1866, 51 en 1883, 91 en propriétaires qui tentèrent de personnaliser véritablement leur
demeure en lui attribuant une appellation originale comportant
1900 et 126 en 1910. Outre le fait que ce mouvement de
construction bénéficiait à ces véritables artistes dont la clientèle par exemple une référence historique ou mythologique précise
(Torre di Cimella, Minerve), ou bien relative à une oeuvre
fortunée leur offrait l'opportunité d'exprimer librement leur
littéraire ou musicale (le Lys rouge, l'Africaine).
talent et leur imagination sans réelles contraintes financières,
il permettait à une multitude d'entrepreneurs et de corps de Les grandes résidences aristocratiques constituaient aussi
métier liés au bâtiment, de prospérer rapidement. le lieu idéal de réunion du «gotha» azuréen. Dans leurs salons
luxueux se déroulaient soirées mondaines, tableaux vivants ou
Située face à la mer et peu éloignée du centre, la Promenade
bals masqués en période de carnaval. Il y avait d'ailleurs à
des Anglais fut tout d'abord le lieu privilégié d'implantation
cette époque de l'année pléthore de réceptions et il convenait,
des premières villas de Nice, mais l'exiguïté des terrains
afin de ménager toutes les susceptibilités, de choisir avec soin
resserrés entre le bord de mer et la rue de France, fit que bientôt,
ceux que l'on honorait de sa visite.
les hivernants désireux d'aménager de grands parcs autour de
leurs résidences, portèrent leur choix vers l'ouest dans les Dès 1900, de nombreux hivernants firent photographier leur
quartiers de Fabron et des Baumettes, puis vers l'est au Lazaret villa et en tirèrent des cartes postales. Parfois, les propriétaires
et sur les pentes du Mont Boron où de vastes espaces à bâtir figuraient sur le cliché, seuls ou entourés de leur domesticité
admirablement situés étaient disponibles. A compter de 1884, ou bien encore posaient fièrement devant leur automobile en
l'ouverture du boulevard de Cimiez et de rues adjacentes compagnie de leur chauffeur en livrée. Lors d'échanges
entraîna une véritable flambée de la construction dans ce secteur épistolaires, ces rectangles de carton devenaient alors un moyen
et par répercussion sur les quartiers périphériques de St.Maurice élégant de lancer des invitations tout en renseignant habilement
et St.Barthélémy, jusqu'alors seulement occupés par des le correspondant sur son rang et sa fortune.
propriétés rurales de grandeur variable.
Aujourd'hui aussi précieux qu'indispensables à l'étude
Selon leur importance et leur lieu d'implantation, les villas architecturale, historique et sociologique d'une cité comme
de villégiature étaient entourées de parcs dont la superficie Nice, ces documents offrent l'incomparable intérêt de présenter
variait d'un millier de mètres carrés à plusieurs hectares. Les les grandes demeures niçoises dans l'état où elles se trouvaient
plus grands architectes-paysagistes parmi lesquels Edouard au moment de leur splendeur et, par le fait, de restituer un peu
André et Octave Godard, y créèrent de grandioses réalisations, de leur âme.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Villa Diesbach, résidence du grand-duc héritier et de la princesse Dagmar.

Villa M a s s é n a
NICE
Retrouver ce titre sur Numilog.com

MASSENA
(35, Promenade des Anglais)

En 1861, un Suisse, le comte de Diesbach fit Villa M a s s é n a . — NICE

construire sur les plans de l'architecte Emmanuel


Brun, une grande villa aux colonnes torsadées,
curieusement orientée de façon perpendiculaire à
la Promenade des Anglais. Louée chaque saison
à des hivernants fortunés, la demeure abrita en
1864 et 1865 le grand duc Nicolas et sa fiancée la
princesse Marie Dagmar, fille de Christian IX, roi
du Danemark. Peu habitée par le comte, la bâtisse
fut mise en vente en 1898 et achetée, au même
titre que la voisine villa Gautier, par Victor
Masséna.
Fort de cette double acquisition, ce dernier
s'empressa de raser le tout et confia à l'architecte
Aaron Messiah, le soin de réaliser une nouvelle
villa plus en conformité avec ses propres goûts.
En collaboration avec son confrère Georg
Tersling, Messiah bâtit alors au milieu d'un parc
de près de 8 000 mètres carrés, un somptueux palais d'une l'impératrice Eugénie ainsi que les duc et duchesse de
trentaine de pièces qui lui valut de recevoir en 1902, la médaille Camastra, beau-fils et fille des Masséna.
d'or Grand module de la ville de Nice, décernée par le jury des Très attaché à la vie culturelle niçoise, Victor Masséna fonda
primes à l'architecture qui, chaque année, récompensait les avec quelques amis «l'Academia Nissarda» et devint président
architectes ayant réalisé à Nice une oeuvre marquante par sa du conseil d'administration du premier grand casino niçois : le
conception et par son caractère esthétique. Terminée en 1901, Cercle de la Méditerranée, vice-président du comité du carnaval
la villa fut simplement baptisée du nom de son propriétaire : et membre de l'Automobile Club de Nice. En outre, ses gestes
Masséna.
généreux à l'égard des pauvres furent multiples et on lui doit
Né en 1836, Victor Masséna était le petit-fils du célèbre notamment d'avoir fondé l'actuelle clinique de Cimiez en 1902.
André Masséna, ancien général de Napoléon Bonaparte qui Après sa mort en 1910, son fils André hérita de la demeure
l'avait surnommé «l'enfant chéri de la victoire». Ses glorieux familiale mais décida de s'en séparer sept ans plus tard. La
faits d'armes effectués à Rivoli et à Essling avaient incité période n'étant alors guère propice aux achats de cette
l'empereur à le faire duc de Rivoli et prince d'Essling avant de importance, seuls des investisseurs désireux de la détruire et
le nommer maréchal de France. de construire sur son emplacement plusieurs immeubles de
Ancien saint-cyrien, Victor Masséna avait lui aussi épousé rapport se présentèrent. C'est alors qu'un avocat niçois, ami
la carrière militaire. Officier d'ordonnance pendant une des Masséna, maître Joseph Saqui, parvint à convaincre la ville
vingtaine d'années, il avait ensuite abandonné l'armée pour se de Nice d'acquérir la villa pour en faire un musée d'histoire
consacrer à la politique en entrant au Corps législatif qu'il avait régionale. Le peu de moyens financiers dont disposait la
quitté dès l'avènement de la république. Fondateur de la Banque municipalité fut heureusement pallié par le fait qu'André
des Alpes-Maritimes et héritier des biens de son illustre aïeul, Masséna, enthousiasmé par le projet, accepta de vendre la
demeure pour un montant équivalent à celui qu'il avait dû
c'est donc à l'abri de tout souci financier que Victor Masséna
acquitter pour régler ses droits de succession, à savoir
put se faire construire cette magnifique demeure qu'il meubla
1 100 000 F, somme dérisoire puisque la construction de la
en grande partie avec le prestigieux mobilier provenant de
bâtisse avait coûté dix ans plus tôt, plus de sept fois ce prix.
l'ancienne résidence italienne de Bonaparte.
Trois conditions rédhibitoires présidaient cependant à ce
Passionné de photographie et ami du grand photographe tarif de faveur : la ville devait s'engager à créer dans le palais
niçois Jean Giletta, Victor Masséna avait fait aménager dans un musée d'histoire locale, le baptiser Musée Masséna et enfin
une pièce du premier étage, un vaste laboratoire digne de celui ouvrir son parc au public. Ces exigences fort peu contraignantes
d'un professionnel qui lui avait coûté la bagatelle de 200 000 F. furent acceptées à l'unanimité et la ville de Nice acheta la villa
Il avait par la suite collé sur un pan de mur un agrandissement en mai 1919.
du péristyle de la villa qui lui servait de toile de fond lorsqu'il
Deux ans plus tard, le Musée Masséna était inauguré
posait seul ou en compagnie de sa famille pour des photos
officielles. officiellement en présence d'André Masséna, du maire de Nice
et des élus locaux. Son fonds d'histoire régionale qui peut être
Durant la saison d'hiver, sa femme Paule, duchesse consulté par le public a été enrichi par le legs de quelque 12 000
d'Elchingen, donnait de nombreuses réceptions au cours volumes qui constituaient la bibliothèque du chevalier de
desquelles elle accueillait le duc Georges de Leuchtenberg, Cessole.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

LA VICTORINE
(16, avenue Edouard Grinda)

Édition Giletta, phot. Nice


Villa M a s s é n a . - N I C E

Parallèlement à sa villa de la Promenade des Anglais, Victor Au bout de quelques années d'exploitation, Sandberg ne
Masséna avait demandé à Aaron Messiah de lui édifier un put malheureusement faire face aux frais qu'il avait engagés
pavillon de campagne dans le quartier de Carras. Entouré d'un et vendit ses installations au producteur-réalisateur américain
terrain de 7 hectares aménagé en exploitation horticole, il fut Rex Ingram qui y tourna plusieurs dizaines de films et habita
baptisé La Victorine en référence au prénom de son propriétaire. épisodiquement la villa.
Complanté d'une grande diversité d'arbres et de fleurs, le
Par la suite, les studios changèrent maintes fois de mains.
domaine permettait à Victor Masséna de prélever à sa guise
Des téléfilms et films publicitaires s'y tournent encore
toutes sortes de végétaux qu'il replantait ensuite dans le parc
aujourd'hui mais les réalisateurs préférant désormais tourner
de la villa Masséna, dessiné à l'origine par Edouard André, et
en décor naturel, l'avenir des studios reste bien incertain. Quoi
de faire accessoirement le commerce des plantes.
qu'il en soit, les grandioses projets d'investissement et de
Vendu peu de temps après la villa Masséna, le pavillon de restructuration annoncés dans les années 1980 visant à faire
Carras fut acquis vers 1920 par le producteur de cinéma Serge des Studios de la Victorine le «Hollywood français» semblent
Sandberg. Il y entreprit la construction de vastes hangars et pour l'heure assez peu réalistes.
créa les célèbres studios cinématographiques de la Victorine.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

FURTADO HEINE
(61, Promenade des Anglais)

Bâtie vers 1787 pour le compte de Lady Penelope NICE Villa F u r t a d o - H e i n e (1895)

Rivers, femme divorcée d'un pair d'Angleterre, la villa Ensuitesurla 1

Furtado-Heine est l'une des plus anciennes grandes


demeures de Nice. Le fait qu'elle se trouve sur la
Promenade des Anglais, lieu où la plupart des villas
ont été remplacées par des immeubles, rend la chose
encore plus surprenante.
Alors q u ' e n 1792, le comté de Nice, sous
l'impulsion des soldats de la Convention, devint pour
la première fois français (il ne le fut véritablement
qu'après la signature du Traité de Paris en 1796) et
cela j u s q u ' e n 1814, Penelope Rivers regagna
précipitamment son pays, abandonnant sur place
tous ses biens. Sa propriété fut confisquée puis
occupée par les troupes du Génie qui s'y installèrent
pendant une quinzaine d ' a n n é e s . En 1800, la
demeure, devenue bien public, fut vendue par
l'administration à un riche officier servant dans N I C E — Villa d e s Officiers (Funtado-Heine) et P a n o r a m a s des B e a u m e t t e s

l'intendance et déjà grand propriétaire foncier à Nice :


Sébastien Grandis. Maintes fois louée ou prêtée, la
villa abrita la princesse Borghèse, soeur de Napoléon
Bonaparte, qui y séjourna à plusieurs reprises entre
1807 et 1814.

Plus tard, la bâtisse changea encore de mains et


fut respectivement acquise par Louis Guiglia, ancien
président du Sénat de Nice puis, vers 1860, par
Auguste Carlone, banquier et fondateur du journal
«L'Echo des Alpes-Maritimes». Ce dernier reçut en
1865 l'astronome William Cooper qui, à l'aide de la
plus grande lunette astronomique d'Europe qu'il
monta pièce par pièce dans le parc, effectua des
o b s e r v a t i o n s très fructueuses. Après la mort
d'Auguste Carlone, la demeure fut achetée par le russe Henri deux autres niveaux aménagés en chambres pour trois ou quatre
Krohn dont une rue de Nice située entre la Promenade des p e r s o n n e s , offrant un potentiel total d ' a c c u e i l d ' u n e
Anglais et la rue de France porta le nom pendant une trentaine cinquantaine de lits.
d'années, puis revendue à Cécile Furtado-Heine qui lui donna
Utilisée aujourd'hui comme maison de vacances pour les
son nom définitif. Fille du banquier parisien Furtado et veuve officiers et leur famille, la villa Furtado-Heine vient de
d'un autre banquier, Salomon Heine, la nouvelle propriétaire
bénéficier d'une récente rénovation qui coûta près de 20
employa une partie de sa fortune à soutenir des oeuvres de millions de francs.
bienfaisance et subventionna largement la construction de
l'hôpital Pasteur à Paris. A la suite de diverses épidémies qui Signalons pour mémoire que la propriété mitoyenne de la
ravagèrent les rangs du corps expéditionnaire français de maison des officiers, la villa Romanoff (détruite en 1923), fut
Madagascar, Cécile Furtado-Heine décida de léguer sa villa célèbre pour avoir appartenu à la comtesse du même nom. Sa
niçoise au ministère de la guerre afin qu'il en fasse une maison nièce, Marie Bashkirtseff, habitait en compagnie de sa mère
de repos et de convalescence à l'usage des officiers blessés ou dans le pavillon d'amis de la demeure. Malade de la tuberculose
malades. Quelques années avant son legs, Cécile Furtado-Heine qui l'emporta en 1884 à l'âge de 26 ans, Marie Bashkirtseff
avait fait surélever sa demeure d'un étage pour y loger sa obtint un succès posthume après que les écrivains André
nombreuse domesticité et avait demandé à l'architecte Sébastien Theuriet et Pierre Borel eurent fait publier son journal qui
Marcel Biasini de lui construire un imposant portail d'honneur décrivait sa vie quotidienne à Nice, ses premiers émois
en fer forgé donnant sur la Promenade des Anglais. Ainsi, en sentimentaux avec Emile d'Audiffret, fils du propriétaire du
1895, la villa encore plus vaste qu'à l'origine se composait château «la Tour des Baumettes» et son amour tout platonique
d'un rez-de-chaussée comprenant une salle-à-manger, une pour Guy de Maupassant. Ses cahiers intimes dont un grand
bibliothèque, deux salons et un office, d'un premier étage nombre de passages furent censurés par plusieurs de ses proches
réservé aux officiers supérieurs qui disposaient chacun d'une et qui eurent un certain retentissement à l'époque de leur
chambre individuelle avec cabinet de toilette attenant, et de publication, semblent aujourd'hui un peu désuets.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

DE ORESTIS

VILLA DE ORESTIS, A NICE, habitation de S. M. l'Impératrice douairière de Russie.

Bâtie au XVIIIème siècle par une vieille famille niçoise, orthodoxe de la rue Longchamp, édifiée essentiellement grâce
les De Orestis, dont l'un des membres, Jean-François, fut maire aux dons de la colonie russe de Nice. Malheureusement, en ce
de Nice de 1808 à 1812, la villa De Orestis est surtout connue jour du 12 janvier 1860 (1er janvier du calendrier orthodoxe),
pour avoir abrité à plusieurs reprises une partie de la famille son état de santé ne lui permit pas de se rendre à la cérémonie
impériale russe. qui ne comptait pas moins de 40 invités. Le lendemain
cependant, l'impératrice donna dans les salons de sa villa une
Ainsi, en janvier 1857, la demeure fut louée par le grand-
grande réception qui réunit plus de 150 personnes. D'autres
duc Michel qui, après avoir débarqué à Villefranche se rendit
fêtes se déroulèrent pendant son séjour car, malgré sa santé
chez sa mère l'impératrice douairière Alexandra Féodorovna
précaire, elle aimait organiser des soirées musicales au cours
veuve du tzar Nicolas 1er. Celle-ci séjournait à Nice depuis
desquelles la Garde Nationale ou bien encore des orchestres
trois mois dans une autre grande maison de la Promenade des
locaux donnaient des concerts dans le salon Louis XV ou dans
Anglais, la villa Avigdor, propriété du banquier attitré de la
le parc illuminé de la propriété. Le j o u r de la fête de
colonie russe de Nice : Abraham Avigdor. Rappelons qu'à cette
l'impératrice, la frégate Olaff quitta son mouillage de
époque, la villa De Orestis appartenait à la comtesse du même
Villefranche et vint s'installer dans la Baie des Anges. Là, face
nom, née Tihatcheff, et que le choix du lieu de villégiature du
à la demeure impériale, l'équipage du navire tira plusieurs
grand-duc Michel n'était certainement pas dû au hasard.
dizaines de coups de canon pour saluer la souveraine qui dans
En octobre 1858, peu de temps après la création d'une base la soirée, donna un grand dîner clôturé par un gigantesque feu
maritime russe dans les locaux de l ' a n c i e n bagne de d'artifice.
Villefranche, c'est la grande duchesse Catherine (fille de la
grande duchesse Hélène), et son mari le duc de Mecklembourg- En mai 1860, Alexandra Féodorovna termina son long séjour
Strelitz, qui s'installèrent pour plusieurs mois dans la demeure niçois de sept mois. Après avoir effectué divers dons au bénéfice
où ils reçurent la visite du grand-duc Constantin, de son épouse de l'hôpital Sainte Croix ainsi qu'au bureau de bienfaisance
et de leur fils Nicolas. de la ville, elle quitta Nice pour Villefranche où elle embarqua
à destination de Marseille. De là, l'impératrice se rendit en
Un an plus tard, l'impératrice douairière de Russie choisit
train à Lyon pour y rencontrer Napoléon III puis regagna enfin
à son tour la villa De Orestis pour y effectuer son deuxième
Saint Petersbourg où elle s'éteignit six mois plus tard.
séjour niçois. Arrivée à Villefranche où elle débarqua de la
frégate Svetlana, elle fut accueillie par une foule de personnages Par la suite, la villa De Orestis fut mise en vente et acquise
officiels et de curieux qui avaient cessé le travail pour venir par un proche d'Alexandra Féodorovna, le prince roumain
assister à l'événement. Du port, l'impératrice se rendit Demetrius Stirbey, hospodar de Valachie. Baptisée depuis
directement à sa résidence niçoise pour s'y reposer des fatigues cette époque Stirbey, la villa passa ensuite aux mains de son
du voyage, tandis que son imposante suite de 57 personnes fils qui y accueillit en 1879 la reine Isabel d'Espagne. Peu
était logée dans divers hôtels et appartements du quartier de la avant 1900, le parc fut morcelé en trois parcelles acquises
Croix de Marbre. Très malade, Alexandra Féodorovna s'était respectivement par le baron de Lenval, le banquier Landau et
rendue à Nice d'une part dans l'espoir de guérir de ses maux, le docteur Grinda. La bâtisse fut, quant à elle, détruite quelques
d'autre part pour assister à la consécration de la nouvelle église années plus tard.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

LIONS

Demeure d'un riche négociant niçois, vraisemblablement l'occasion de faire des rencontres galantes car malgré son âge
édifiée au début du XIXème siècle, la villa Lions, baptisée du avancé, le roi avait la réputation de courir après tout ce qui
nom de son propriétaire, comportait à l'origine trois bâtisses portait jupon sur la Promenade des Anglais. Au début du mois
différentes. Deux pavillons identiques de style Empire, placés de février 1868 pourtant, le souverain fut brusquement frappé
de chaque côté de l'entrée donnant sur le chemin du bord de d'une maladie d'origine artérielle et rendit l'âme en quelques
mer (future Promenade des Anglais) et la villa principale située jours.
en retrait, avec accès par la rue de France.
Sa suite dut s'affairer sans interruption pendant vingt-quatre
Comme le faisaient bon nombre de grands propriétaires de heures pour contacter en toute hâte ses enfants restés au pays
l'époque, Alexandre Lions louait sa demeure à des étrangers ainsi que tous les personnages officiels désireux de lui rendre
pendant la saison hivernale . La villa Lions abrita entre autres, un dernier hommage. Dans la villa Lions, le grand salon fut
les comte et comtesse d'Aglié qui y donnèrent à plusieurs transformé en chapelle ardente et le corps de l'ancien souverain
reprises des représentations de théâtre amateur, puis la disposé sur un catafalque recouvert de satin blanc. Parmi les
grande-duchesse Stéphanie de Bade en 1857 et le prince de visiteurs qui firent le voyage pour se recueillir devant sa
Salm-Dick. Agrandie et surélevée vers 1860, la bâtisse reste dépouille, on nota la présence de ses deux fils, Luitpold et
célèbre pour avoir accueilli Louis 1er de Bavière, bien des Adalbert, du duc de Schlewig-Holstein, du duc de Parme, du
années après qu'il eut abdiqué par suite du scandale causé par prince de Schônberg-Lippe ainsi que de plusieurs représentants
son avide et omniprésente maîtresse : Lola Montes. Depuis de la municipalité niçoise. Hasard du destin, l'année suivante,
1862, le souverain avait pris l'habitude de venir passer chaque c'est Fouad Pacha, ministre de l'empire Ottoman, qui presque
année l'hiver à Nice. Il résida d'abord à l'Hotel des Anglais, à jour pour jour, s'éteignit à son tour en ce même lieu.
l'Hôtel de la Méditerranée, puis décida ensuite de louer la villa
Plus tard, l'un des pavillons Empire fut surélevé et
Lions. Toujours soucieux de discrétion, il voyageait sous les
transformé en l'hôtel de Saint-Petersbourg puis, la villa
noms d'emprunt de comte de Wendesfeld, comte Spessart ou
principale subit le même type d'aménagement et devint l'hôtel
comte Augusta. Seuls le préfet et le ministre étaient
officiellement au courant de son arrivée. Louis 1er de Bavière de Petrograd. Seul, le pavillon ouest conserva pendant un
certain temps son aspect initial.
était un grand amateur de fêtes et de vie mondaine. Membre
fondateur du premier casino de Nice, il participa toujours avec Aujourd'hui, les villas et hôtels ont depuis longtemps
enthousiasme aux banquets donnés par la Préfecture et aux disparu et l'on chercherait vainement la moindre trace de ce
fêtes du Carnaval. Il est vrai que celles-ci lui donnaient que furent les villas Lions.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

MERCEDES
(27, avenue Cernuschi)

En 1911, Paul Minvielle, directeur


national de la Société Générale, fit bâtir
dans le quartier Saint-Sylvestre une
m a g n i f i q u e villa due au talent de
l'architecte François Zecca. Baptisée
M e r c é d è s , cette d e m e u r e de style
c o m p o s i t e dotée de trois tourelles
recouvertes de tuiles en céramique verte,
fut habitée par la famille Minvielle
jusqu'en 1919.
Par la suite, la propriété fut acquise
par un médecin anglais, Augustin Steven,
qui la loua en 1920 et 1921 au célèbre
compositeur Gabriel Fauré. Ce dernier
créa du reste en ce lieu trois oeuvres dont
une destinée à commémorer le centenaire
de la mort de Napoléon 1er.
Aujourd'hui parfaitement entretenue,
la villa rebaptisée Robinson, n'a rien
perdu de son cachet architectural
originel.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

CHATEAU DE CHAMBRUN
(27, Vieux Chemin de G a i r a u t )

En 1876, le comte Aldebert de Chambrun acquit du comte personne peut venir consulter la bibliothèque du musée social
Eugène Caïs de Pierlas, peintre et historien réputé, un domaine même un anarchiste du moment qu'il laisse sa bombe au
de onze hectares essentiellement planté de cultures maraîchères, vestiaire». Toujours en place aujourd'hui, il accueille
sur lequel se trouvait un château édifié au début du XIXème chercheurs et étudiants en sociologie.
siècle. Le nouveau propriétaire pensa un moment le démonter
Dans sa propriété niçoise, Aldebert de Chambrun s'appliqua
pierre par pierre pour le reconstruire quelques mètres plus à
à transformer le jardin en un magnifique parc d'agrément. Il
l'ouest afin de bénéficier d'une vue plus agréable sur la ville
fit aménager une cascade et un bassin, puis planta des palmiers,
et la mer mais le projet se révéla d'une telle ampleur qu'il fut
cyprès, cèdres du Liban, magnolias et pins maritimes. Désireux
très vite abandonné.
de posséder un lieu qui lui permettrait de recevoir un orchestre
Membre du très confidentiel Corps C o n s u l t a t i f de et d'écouter des concerts en plein air, le comte fit édifier en
Napoléon III qui réunissait une dizaine de conseillers privés, 1885 un temple de l'amour sur un promontoire naturel auquel
le comte de Chambrun découvrit Nice lorsque l'empereur le on accédait par un escalier en pierre froide de 72 marches.
chargea de préparer le référendum du rattachement du comté C'est l'architecte Philippe Randon, également responsable de
de Nice à la France en 1860. Ancien préfet du Jura, membre l'aménagement du parc, qui conçut cette véritable oeuvre d'art
du Corps législatif en 1871 puis sénateur de la Lozère en 1879, inspirée à la fois du temple de Sybille de Tivoli à Rome et du
le comte de Chambrun bien que monarchiste convaincu était monument chorégraphique de Lysicrate à Athènes. Parfois
très attaché à l'amélioration des conditions de vie de la classe dénommée Temple de Diane ou Temple de la Vesta, elle
ouvrière. Fondateur de la chaire de sociologie à la Sorbonne, il nécessita 220 mètres cube de marbre de Carrare, 7,5 tonnes de
créa à Paris avec ses propres deniers le Musée Social, déclaré fer et 2 tonnes de cuivre. D'une hauteur totale de 18 mètres et
d'utilité publique en 1894 qui abritait notamment une d'un coût évalué à près de 700 000 francs, elle fut réalisée par
imposante bibliothèque contenant tous les textes de loi destinés l'entreprise chargée quelques années plus tôt de fabriquer la
à informer les travailleurs sur leurs droits. Le musée se voulait Statue de la Liberté de New-York. Son inauguration après cinq
ouvert à toutes les classes de la société ainsi qu'à tous les partis ans de travaux donna lieu à une gigantesque réception qui
politiques. Le comte aimait à rappeler son adage : «Toute regroupa autour de l'orchestre du casino municipal près de 200

Château CHAMBRUN - Parc Chambrun - NICE


Retrouver ce titre sur Numilog.com

invités dont le comte Gurowski de Wczele, le


marquis Massingy d'Auzac, le prince Eugène de
Suède ami intime des châtelains et l'écrivain
Sybille de Mirabeau alias Gyp. De nombreuses
personnalités se succédèrent sous ce temple,
parfois fort inattendues c o m m e ce colonel
américain nommé William Cody plus connu sous
le pseudonyme de Buffalo Bill.
Marié à Thérèse Godard-Desmarest, héritière
des cristalleries Baccarat, le comte de Chambrun
s ' e m p l o y a à d é v e l o p p e r et à exporter les
productions de la célèbre maison. Ainsi, alors que
le chiffre d'affaires des cristalleries stagnait
quelque peu, le comte de Chambrun se rendit en
Russie pour proposer ses productions. Amusé par
la coutume russe qui consistait, après avoir porté
un toast, à jeter son verre en étain ou en argent par
dessus l'épaule, le comte de Chambrun réussit le
tour de force de convaincre les russes de remplacer
leurs verres incassables par des verres en cristal.
En quelques mois, l'habitude fut prise et garantit
pour de longues années la p r o s p é r i t é des
cristalleries de Baccarat.
NICE.Groupe des P a l m i e r s ( c h a m e r o p s excelsa) a u P a r c C h a m b r u n 32. - Collection RCP phot.
A la mort de sa femme, Aldebert de Chambrun
surnommé le «comte socialiste», employa sa
fortune à la pratique de la philanthropie, partageant
ses dons entre son Musée Social et le versement
de pensions de retraite aux ouvriers démunis.
Toutes ces actions charitables lui valurent d'être
décoré de la rosette de la Légion d'Honneur par le
Président de la République, Félix Faure.
NICE — Parc Chambrun — Temple de Diane
Disparu en 1899, le comte de Chambrun légua
par testament la totalité de ses biens au Musée
Social. Pour satisfaire les quelques héritiers
éloignés du comte, la direction du musée consentit
cependant à négocier le Château de Chambrun dont
le produit de la vente fut réparti entre les divers
hoirs. C'est Georges Marquet, propriétaire du Cécil
Hôtel avenue Thiers qui, pour 1 150 000 francs,
acquit le domaine qu'il conserva j u s q u ' à la
Première Guerre mondiale. Il le vendit en 1920 à
une société immobilière qui morcela le terrain en
plusieurs lots. L'un fut loti de villas et
d'immeubles, un autre accueillit un stade ainsi que
le «Palais des Glaces», une patinoire désormais
disparue.
La dernière parcelle de 5 400 mètres carrés
renfermant le temple de Sybille, fut achetée par la
ville de Nice qui la transforma en jardin public.
Enfin, le château subit de gros travaux de
modification et fut divisé en appartements.
Aujourd'hui, l'ancien parc paysagé est occupé
par une cinquantaine de villas et d'immeubles. Il
ne garde comme témoins de sa grandeur passée
que de magnifiques arbres centenaires que l'on
peut encore apercevoir en se promenant dans les
rues qui sillonnent le domaine.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

VAL FLEURI
(17, avenue Jean-Sébastien Barès)

En 1905, Gustave Bardoux fit bâtir sur les plans


de l'architecte Jules Sioly, une magnifique demeure
aux toits recouverts de tuiles en céramique turquoise.
Située au milieu d'un vaste parc de plusieurs hectares
complanté de cyprès, d'oliviers et d'orangers, la villa
fut baptisée Val Fleuri.
En 1921, la propriété changea de mains et fut
acquise par Jean-Sébatien Barès, fondateur du journal
«Le Réformateur», militant pour une simplification
phonétique de «l'ortograf» et une remise en question
des règles de grammaire française. Après sa mort, sa
veuve fit don à la ville de Nice d'une partie du terrain.
Des rues, dont l'une porte le nom de son mari, y furent
tracées et diverses bâtisses s'y élevèrent.
Enfin, en 1947, la villa fut acquise par le
département qui construisit dans le parc les locaux
de l'Ecole Normale d'Instituteurs. Récemment
rénovée, la demeure a u j o u r d ' h u i divisée en
appartements, abrite des membres de la direction de
l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres.

Val Fleuri - St-Sylvestre, Nice.


Retrouver ce titre sur Numilog.com

MINERVE
(24, rue du Soleil)

C'est en 1897 que Georges Doublet, professeur de


rhétorique au lycée de Nice, fit bâtir dans le quartier de
Saint Barthélémy une villa qu'il baptisa Minerve.
Grand érudit, agrégé de lettres et historien, il passa
une partie de sa vie à effectuer des fouilles en Grèce,
en Crète, en Tunisie et en Algérie. Dans ce pays, il
participa à la création des musées archéologiques
d'Alger et de Constantine avant d'être nommé, de 1890
à 1892, chef du service beylical des antiquités et des
arts.

De retour à Nice en 1897, Georges Doublet, très


marqué par ses séjours en Afrique du Nord et par la
civilisation arabe, choisit de faire édifier sa villa dans
un style fortement inspiré du mauresque. Passionné
d'histoire locale, ce normalien fut l'auteur de plusieurs
ouvrages dont une «Histoire des Alpes-Maritimes» et
écrivit de nombreux articles sur la ville de Foix où il
enseigna durant trois ans. Il collabora également à
diverses revues régionales telles que «Nice historique»,
«Le bulletin de la société des lettres et des arts des
Alpes-Maritimes», «L'aloès», «L'Eclaireur de Nice»...
Georges Doublet habita la demeure jusqu'à la fin
des années 1920, date à laquelle il la vendit à Monsieur
Prévost. Il s'installa alors non loin de là à la villa Brin
de Rêve (aujourd'hui disparue) où il termina sa vie en
1936.
Désormais encadrée d'immeubles, la villa Minerve
a toutefois conservé son aspect originel.

INDOCHINOISE
(98, avenue Saint Lambert)

En 1901, Victorin Larue, industriel toulonnais ayant


effectué une partie de sa carrière au Viet-Nam, fit bâtir
dans le quartier de Brancolar une villa d'un style très
inspiré par l'Orient, qu'il baptisa Indochinoise.
Passionné de sports mécaniques et membre de
l'Automobile Club de Nice, Victorin Larue conserva
la propriété jusqu'au début des années 1930. Elle fut
ensuite acquise par Octave Loras, fabricant des
transformateurs électriques Ferrix, qui la baptisa Ergos
et y installa ses usines.
Décrit comme un patron très paternaliste, le nouveau
propriétaire construisit dans le parc, outre ses locaux
industriels, un foyer d'habitation, une école de musique
ainsi qu'un court de tennis, réservés exclusivement à
ses employés.
Après la Seconde Guerre mondiale, le domaine fut
racheté par une entreprise de textile et la villa retrouva
le nom d'Indochinoise qu'elle porte toujours
aujourd'hui.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

ARSON
(face au 43, avenue Stephen Liégard)

Vers le milieu du XVIIIème siècle, Pierre Joseph Arson,


riche négociant d'origine avignonnaise, s'installa à Nice où
il fit construire une villa portant son nom. Située au milieu
d'un terrain de six hectares surplombant la campagne
environnante, la demeure fut agrémentée d'un jardin
baroque et de compositions ornementales assez originales.
Dessiné par Arson lui-même dans un ordonnancement
inspiré de celui de la Renaissance, le parc possédait des
allées pavées de mosaïques et de galets bleus et s'ornait de
motifs déco-ratifs assez naïfs, fabriqués à partir de matériaux
inattendus tels que morceaux de verre ou coquillages,
donnant à l'ensemble l'aspect exubérant d'un décor théâtral
rococco.

Anobli par le roi de Sardaigne, Pierre Joseph Arson comte de


Saint-Joseph, passait pour être un individu pour le moins fantasque.
Féru d'ésotérisme, il avait suivi pendant plusieurs années
l'enseignement d'un mage qui l'avait initié à l'occultisme et à
l'alchimie. Persuadé de détenir des pouvoirs surnaturels, Pierre
Joseph Arson de Saint-Joseph, vêtu d'une longue cape en velours
rouge et d'un chapeau pointu, se vantait de pouvoir faire tomber
la pluie par le simple fait de réciter des prières et d'énoncer des
incantations. Pour étrange que fût son comportement, il ne
l'empêcha pas d'être nommé consul de Nice en 1830 et de recevoir opposé au rattachement de Nice à la France. Ironie du sort, Napoléon
dans sa villa un bon nombre de personnalités célèbres dont Edouard III s'y arrêta plusieurs heures lorsqu'en 1860 il effectua sa première
George Buwler Lyttin qui, installé dans le parc, écrivit son roman visite dans la ville. Aussi imprégné d'ésotérisme que son père,
«Les derniers jours de Pompéï». Vers 1845, c'est le roi de Gonzague fit graver les allées de signes cabalistiques formant des
Wurtenberg qui s'installa dans la demeure accompagné d'une suite figures géométriques enchevêtrées, censées matérialiser une pensée
si nombreuse que le comte dut faire construire une bâtisse annexe rayonnant dans tout le jardin, à partir de la maison considérée comme
pour loger le personnel royal. épicentre.
Après la mort de Pierre Joseph Arson, la villa passa aux Vers 1875, Félix Daziano acheta la villa Arson, la transforma en
mains de son fils Gonzague, propriétaire et fondateur de la l'hôtel Saint Barthélémy et la revendit quelques années plus tard à
«Gazette de Nice», journal anti-français et farouchement Monsieur Meyer.
Après la Première Guerre
mondiale, la bâtisse fut acquise
par le comte de Castellane qui
la remania selon ses propres
plans, puis fut transformée en
«maison médicale», à la fois
clinique et maison de repos.
Enfin, en 1943, l'établisse-
ment fut acheté par la ville de
Nice, puis cédé à l'Etat qui y
établit par la suite, le Centre
National d'Art Contemporain.
Si l'on peut se réjouir du
fait que la d e m e u r e n ' a i t
pas, comme tant d'autres, été
détruite, on peut aussi regretter
que son parc ait été amputé de
quatre hectares et que les
modifications architecturales
apportées à la bâtisse la
rendent de nos jours quasiment
haut à gauche, la villa Arson vers 1870. méconnaissable.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

DE CESSOLE
(25, avenue de Sévigné)

C'est le comte Hilarion Spitalieri


de Cessole (1776-1845), issu d'une
vieille famille de commerçants
originaire de Barcelonette et venue
se fixer à Nice au XVIème siècle qui
fit édifier vers 1830 dans le quartier
de Saint-Barthélémy, une grande
villa entourée d'un vaste terrain
agricole d'une quinzaine d'hectares.
Docteur en droit, premier président
du Sénat de Nice et ami du virtuose
Niccolo Paganini, le comte était
aussi l'auteur de plusieurs études
historiques portant sur le Trophée
d'Auguste de La Turbie, ainsi que
d ' u n guide de Nice réalisé en
c o l l a b o r a t i o n avec le poète
Rosalinde Rancher.

Après sa mort, c'est l'aîné de ses


trois fils, Eugène, qui hérita du
domaine. Conseiller général et, lui
aussi, sénateur à Nice, il conserva la
demeure familiale jusqu'en 1876,
date à laquelle elle passa aux mains
de son fils Joseph, c a m é r i e r
d'honneur de cape et d'épée du pape
Léon XIII, fondateur et président du Comité des Fêtes de Nice, ce même domaine furent aussi tracés les boulevards de Cessole
de l'Académia Nissarda et directeur adjoint de la Caisse et Auguste Raynaud (baptisé à l'origine Hilarion de Cessole).
d'Epargne. Charles habita longtemps la villa en compagnie de Rappelons à ce propos que c'est à Henry (troisième fils
son oncle Henry Spitalieri de Cessole, ancien officier de la d'Hilarion), que l'on doit la constitution de la célèbre
marine Sarde et bibliophile distingué. Sous leur égide, de bibliothèque de Cessole léguée au Musée Masséna en 1936.
grandes réceptions se déroulèrent sur les terrasses et dans les Bien que n'ayant jamais été propriétaire de la villa de Cessole,
jardins de la demeure. La plus renommée était l'annuelle fête Victor l'habita durant de nombreuses années. Passionné
des cochers qui pendant deux jours rassemblait autant de d'horticulture et à ce titre vice-président de la «Société
participants que le célèbre festin des cougourdons de Cimiez. d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation de Nice et des
Sous les ombrages des grands arbres, des stands de tir au pistolet Alpes-Maritimes», il avait en 1882 acheté un palmier dattier
et de loteries, permettaient aux invités de gagner des volailles pour quelques francs à un marchand ambulant italien, l'avait
ou des moutons sur pieds. La journée s'achevait par un grand planté sur les terrasses de la maison familiale et était parvenu
banquet suivi d'un bal réunissant dans la même bonne humeur à lui faire produire près d'un quintal de fruits par an. Sportif
les châtelains, le maire de Nice (président de la corporation accompli, Victor était aussi président de la section niçoise du
des cochers), les élus municipaux ainsi que la population locale. Club Alpin Français et avait gravi la plupart des grands sommets
des Alpes-Maritimes, seul ou accompagné de son ami
La mort de Charles-Marie-Joseph Spitalieri de Cessole en
l'architecte Aaron Messiah.
1904, marqua la fin des grandes festivités en ce lieu. L'année
suivante, sa veuve Lucienne et son fils Ludovic firent don de Aujourd'hui, la villa de Cessole abrite toujours les services
la partie sud du parc à l'Eglise qui y établit le siège de l'Evêché. de l'Evêché. Le bâtiment principal a subi quelques
Ludovic qui était architecte s'installa dans la partie nord du modifications, notamment au niveau de sa toiture. Les
domaine. Il fit creuser un vaste lac artificiel et construisit devant anciennes écuries ont été agrandies et reliées à la demeure,
une villa bourgeoise mais bien plus modeste que l'ancienne puis dotées de baies vitrées assez anachroniques. La petite villa,
demeure familiale. Le reste du terrain fut quant à lui loti, léguée à la ville de Nice après la Seconde Guerre mondiale a,
viabilisé et percé de voies d'accès. La dénomination des rues en revanche, un avenir plus incertain. Après avoir abrité les
qui sillonnent encore aujourd'hui l'ancienne propriété de locaux de la radio municipale «Radio Baie des Anges», il fut
Cessole évoque les familles auxquelles ils étaient rattachés à question d'y installer le nouveau conservatoire de musique de
des degrés divers : Sainte Jeanne de Chantal, de Simiane, de Nice, mais le projet est désormais abandonné. Son parc est
Castellane, de Sévigné, de Grignan et Ripert de Montclar. Dans désormais transformé en jardin public.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

CONCLUSION

La Première Guerre mondiale sonna le glas de ce qu'il fut massive de rapatriés d'Afrique du Nord, ainsi que par la demande
convenu d'appeler la «Belle Epoque». La plupart des grands sans cesse croissante de résidences secondaires, entraîna le
propriétaires russes sortirent ruinés de la révolution bolchevique lotissement d'autres grandes propriétés (Les Palmiers, Orangini,
et se retrouvèrent dans l'obligation de vendre leurs domaines. Château d'Azur, Abbaye de Roseland) et la destruction de
Hormis quelques rares exceptions (Abbaye de Roseland, domaines de même importance (Vigier, Tour Sarrasine,
Château Sainte Anne, Château d'Azur), les villas des années Prediletta, Château de la Colline de la Paix, Château Miramar).
1920 furent conçues dans des proportions plus modestes, plus Si quelques demeures purent être sauvées en étant rachetées
mesurées qu'auparavant. Cette période de l'entre-deux guerres par le département ou la commune comme la villa des Arènes
marqua du reste le début d'un phénomène de morcellement édifiée en 1685 par le comte Jean-Jérôme de Gubernatis,
des grands domaines (Château du Mont Boron, Château acquise par la suite par le comte Garin de Coconato et
Bornala, Château de la Tour des Baumettes, Château de aujourd'hui Musée Matisse, il n'en reste pas moins vrai qu'une
Chambrun). partie non négligeable du patrimoine historique de Nice a
Après la Seconde Guerre mondiale et essentiellement à partir définitivement disparu. Heureusement, une politique de
du milieu des années 1950 jusqu'à la fin des années 1980, on protection des villas et châteaux a depuis peu été mise en place
assista à une aggravation du processus entamé trois décennies afin de préserver les quelques grandes demeures niçoises
plus tôt. Le besoin urgent de logements, créé par l'arrivée restantes de la démolition.

Villa Les Arènes


Retrouver ce titre sur Numilog.com

INDEX BIOGRAPHIQUE DE QUELQUES ARCHITECTES


AYANT EDIFIE DES VILLAS IMPORTANTES A NICE
BERMOND Charles (1857-1912) : Né à Nice. Médaillé de Villas : Delaparre, Manoir Belgrano, Virginie.
l'Ecole des Beaux-Arts de Nice. Membre fondateur de Modifications : Château de Crémat.
l'association régionale des architectes du sud-est. Membre de Constructions diverses : Hôtel Winter Palace, Hôtel Hermitage,
la société centrale des architectes français. Hôtel Royal, Palais de la Méditerranée en collaboration avec
son fils Marcel.
Villas : Picon, Scoffier, Dalbera, d'Autey, Torelli.
Constructions diverses : Brasserie royale de Nice.
D E T T L O F F Adam ( 1851 -1914) : Né en Pologne ou Autriche-
BIASINI Sébastien-Marcel ( 1841 -1913) : Né à Nice. Ancien Hongrie selon les sources. Médaille d'or d'architecture de la
élève médaillé de première classe de l'Ecole des Beaux-Arts ville de Nice.
de Paris. L'un des architectes les plus réputés de Nice à la Belle Villas : Château des Ollières, de Surany, Manoir Leliwa, Bella
Epoque. Vista, Joubert.
Villas : Ernestine, Starzynski, Mériem, Fortunée, La Noiseraie, Construction diverses : Hôtel du Parc Impérial, Palais Victor
Marie-Félix, Casapalca, Saint-Ange, Castel, Mac Donald, Hugo.
Fructidor, Polonia.
Modifications de villas Les Palmiers, Beau Site, entrées F E B V R E Jules (1859-1934) : Né à Nice, ancien premier
d'honneur du Château Valrose et de la villa Furtado-Heine. adjoint au maire.
Constructions diverses : Hôtel Régina, Hôtel Excelsior, Villas : La Loggia (Cimiez), Sainte Elisabeth, Canta Galet.
immeuble du Crédit Lyonnais.
MESSIAH Aaron (1858-1940) : Né à Nice. Médaille d'or
BIASINI Félix (1874-1965) : Né à Nice. Fils de Sébastien- Grand module de la ville de Nice. Architecte réputé sur la Côte
Marcel Biasini. Travailla longtemps en collaboration avec son d'Azur et très apprécié des anglo-saxons.
père. Edifia villas, immeubles, banques et édifices religieux Villas : de Poligny, Warden, Lisaine, Masséna, Séréna, Château
divers. Président du syndicat des architectes de la Côte d'Azur Sainte-Hélène, Victorine, Saint Victor, Héléna.
et président de l'office régional du bâtiment et des travaux Constructions diverses : immeubles Mayrargues, Bella Vista,
publics. comptoir d'escompte de Nice, Grand Hôtel de Cimiez.
Modifications : Kasr Chirine.
Villas : Malgré tout, Malausséna.
CARLO Annibal ( 1859-1942) : Né à Nice. Elève de Philippe MESSIAH Gaston ( 1885-1962) : Né à Nice. Fils du précédent.
Randon. Commence à collaborer avec son père en 1910. Ils travaillèrent
Villas : Grinda, Falicon. ensemble aux villas Massenet, Castel Mont Alban et à plusieurs
Constructions diverses : maisons de rapport et immeubles. immeubles de la rue Frédéric Passy.
CASTEL Louis (1852-1923) : Né à Nice. Lauréat de l'Ecole
des Beaux-Arts de Nice. Membre de la société centrale des NIERMANS E d o u a r d - J e a n (1859-1928) : Né en Hollande.
Villas : Les Eucalyptus, La Lézardière.
architectes français. Lauréat de l'Exposition Universelle de
Nice en 1884. Constructions diverses : Hôtel Negresco, Théâtre du Casino
Villas : Mezzo-Monte, Schmitz, Blonay, Baquis, Nicetta municipal, immeubles de rapport rue du commandant Beretta.
(propriétaire). Modification du Casino municipal et du casino de la Jetée-
Constructions diverses : immeubles, couvent et église Veynesse, Promenade.
Hôtel Westminster
REY Adrien (1865-1959) : Né à Menton.
DALMAS Charles (1865-1938) : Né à Nice. Lauréat de Villas : Val d'Or, Château Sainte Anne, La Paloma.
l'Ecole des Beaux-Arts de Nice. Prix de Rome en 1893. Constructions diverses : immeubles des Marguerites, Chambre
Membre de l'union syndicale des architectes français. de commerce de Nice.

NOMS DES ARCHITECTES CITES DANS L'OUVRAGE


Allinges Marius (Huovila), D u n s k i (Château la Tour d e s Baumettes), R a n d o n Philippe (Temple d e Diane
Argentino (Château d'Azur), D u r a n d J o s e p h (Mihliga), a u c h â t e a u d e Chambrun),
Aubert François (La Côte. Marie-Claude), D u r a n t e Emile (Les Caroubiers), Ravel J u l e s (La Consolata),
Bellon C h a r l e s - J o s e p h (La Favorite), F u r e t Sylvain (L'Enchanteresse), S a b a t i e r Victor (Vigier),
Béranger (Château Valrose), Gaujoin (Château d'Azur), Scala C o n s t a n t i n (Thomson,
Berna Alfred (Les Hirondelles), Grimm (Bermond, C h â t e a u Valrose), Brimborion),
B r u n E m m a n u e l (Diesbach), G u i r a u d o n (Tchernychine), Sioly J u l e s (Réséda, Val Fleuri),
Chemin Charles (Le Mirador), De Ikavitz Michel (Castel Montebello), S m i t h Robert (Château d u Mont Boron),
Clergues J o s e p h (El Patio), J a c o b Alexandre (La Bornala). Tersling Georg (Masséna),
Daniel Louis et René (Tony), Makaroff (Château Valrose), T r o n c h e t (Le Lys Rouge),
Delacroze Paul (Topaze), Mars J o s e p h (Château Miramar), Zecca François (Mercédès),
D u h o u x André (La Vigie), Narjoux Félix (Haussmann). Ziem Félix (Baie d e s Anges).
Retrouver ce titre sur Numilog.com

PROMENADE NICOISE

En a t t e n d a n t le recensement e x h a u s t i f (actuellement e n cours) d e s constructions niçoises p r é s e n t a n t un intérêt


architectural et devant, à ce titre, être s a u v e g a r d é e s , nous avons ici é n u m é r é quelques noms d e rues qui
permettront a u p r o m e n e u r curieux d e retrouver la trace d ' i n t é r e s s a n t s et vivants témoignages d e villas «Belle
Epoque» dont la p r é s e n c e d a n s le p a y s a g e niçois e s t u n rappel p e r m a n e n t à s o n p a s s é prestigieux.

Barbusse (rue Henri) Flirey (avenue de) corniche André de Joly et le boulevard
Baumettes (avenue des) Gairaut (route de) Maurice Maeterlinck)
Bounin (rue Paul) George V (avenue) Montecroce (avenue)
Caffarelli (rue) Germaine (avenue) Mont Fleury (avenue du)
Cambrai (rue de) Gilly (rue Jules) Parc Chambrun
Cap de Croix (avenue) Henriot (avenue Emile) Parc impérial (boulevard)
Capitaine Scott (avenue du) Lanterne (avenue de la) Primerose (avenue)
Cavendish (avenue) Léopold II (avenue) Prince de Galles (boulevard)
Cernuschi (avenue) Liserb (avenue du Parc) Sainte Thérèse (avenue)
Château de la Tour (Avenue) Lympia (avenue) Theuriet (avenue André)
Cimiez (boulevard de) Martin (avenue Aimé) Torre di Cimella (rue)
Cronstadt (rue de) Michel de Cimiez (avenue) Urbain Bosio (avenue)
Dalmas (rue Edouard) Mirasol (avenue) Valentiny (avenue)
Edouard VII (boulevard) Mont Boron (boulevard du) (entre la Valrose (avenue)

INDEX DES VILLAS CITEES


Abbaye de Roseland p.32-123 Brimborion p.58 Coteau (Du) p. 105
Abeille (L') p.91 Brin de Rêve p. 120 Crémat (Château de) p.36
Abeilles (Les) p.38 Cabasse p.77 Daddy p. 105
Adeïla p.53 Caïs de Pierlas (Château) p.1 17 Damayanti p.86
Africaine (L') p.21-33-34 Canta Galet p.35 Déporta p.38
Allah Karim p.92 Caroubiers (Les) p.62 Diano p.74
Anglais (Château de l') p.54 à 56 Casapalca p.90-91 Diesbach (De) p.7-45
Anahit p.24 Casa Vecchia p.64 Domaine de la Commanderie p.88
Anna p. 105 Castel des 2 rois p.67 Dracénas (Les) p.92
Antonia p.97 Castel du Mont Alban p.79 Dumont p. 13
Apraxine p.88 Castel Montebello p. 109 Durandy (Château) p.35
Arênes (des) p. 123 Castel Piré p.78 Ehrendall p.92
Arson p. 121 Castellamare p.81 Elisabeth (Château) p.41
Astoria p.53 Cèdres (Les) p.84 El Patio p.49
Avigdor p. 10 Cessole (De) p. 122 Emerance p.92
Aynard p. 77 Chambrun (Château de) p.1 17-118-123 Enchanteresse (L') p.34
Azur (Château d') p. 10-111 -123 Châteauneuf (De) p.1 12 Ensoleillée (L') p.91
Baie des Anges p. 19-31 Chauvain p.80 Ergos p. 120
Bardin p.38 Chevrier p. 16 Etiamsi p. 16
Barla (Château de) p. 18-19-22 Cimiez (Château de) p.85 Eucalyptus (Les) p.28
Barla (Domaine de) p. 18 à 20 Clairefontaine p.30 Fabron (Château de) p. 18-19-23-76
Beau Site p.47 Clarence p.91 Falicon p.92
Beau Site p.57 Coccinelles (Les) p.61 Favorite (La) p.61
Belgrano (Manoir) p.96 Coleman p.99 Filleul p.62
Bellanda p. 101 Colline de la Paix (Château Fort Thaon p.64
Bella Vista p. 17 de la) p.80-123 Fortunée p.52
Bella Vista p.34 Colobria p.41 Franco-argentine p.91
Bellet (Château de) p.36 Colonna (Château) p.63 Frémont p. 17
Bellevue p. 17 Consolata p. 100 Frémy . . . . . p.72-73
Bermond p.44-45-46 Corinthienne p. 12-94 Fructidor p.63
Bornala ............................ p.21-34-123 Côte (La) ....................................... p.72 Furtado-Heine ................................. p.9
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Gairaut (Château de) p.53-113 Meriem p.91 Saint Ange p.99


Garin de Coconato p. 123 Mesnil (Le) p.25 Saint Antoine p.97
Gastaud p. 18-19-20-22-23-26-27 Mihliga p.88 Saint Christophe p. 100
Gautier p.7 Miléant (Château de) p.29-80 Saint Eloi p.65
Gisèle p.52 Minerve p. 120 Saint Maur (Château) p. 102-103
Grandis P-9 Mirada (La) p.30 Saint Vallier p.70
Graziella p.23-76 Mirador p.30 Sainte Anne p.99
Guiglia P-16 Miramar (Château) p.41-42-123 Sainte Anne (Château) p.21-33-123
Haussmann p.73-74 Miramar p.59-76 Sainte Elisabeth p.95
Hautebelles (Les) p.95 Monique p.39-50 Sainte Hélène (Château) p.26-89
Hautes Roches (Les) p.62 Mon joujou p.63 Sainte Thérèse p.78
Hélia p.48 Mont Boron (Château du) Schreter p.28
Hélios p.75 p.54 à 56-123 Schukrafft p.74
Hirondelles (Les) p.66 Mont Boron p.73 Serena p.93
Horizon (L') p.65 Mont Rabeau (Château) p.25 Serpolette p.60
Howard p.24-41 Monterey p. 109 Sicard p.87
Huovila p. 15 Monticello p.85 Siresme p.70
Ibrahim p.38 Moraes p.74 Skariatine p.86
Il Paradiso p.87 Niçoise (La) p.35 Smith (Château) p.54 à 56
Indochinoise p. 120 Noël p.22 Smulders p.49
Iris (Des) p.96 Norvégienne p.41 Sperling p.42
Isnards (Château des) p.71 Oldenbourg (Château d') p.80 Starzynski p. 13
Jaffé p.14 Olivetto (L') p.84 Stéphanie p.70
Joconde p.92 Oliviers (Les) p.97 Stirbey p. 10
Judith p.91 Ollières (Château des) .. p.24-27-41-43 Surany (De) p.86
Kasr Chirine p.89 Orangini p.76-104-123 Tchernychine p. 17
Ker Cavan p. 16 Orestis (De) p. 0 - 4 5 Terrasses (Les) p.48
Kotschoubey (Palais) p.40-74 Oriza (Palais) p.74 Terrasses (Les) p.59
Krohn p.9-38 Orlamonde p.29-80-81 Théodore p. 109
Kronenberg p. 64 Palais de marbre p. 18 à 20 Thiole p.1 14
Laurenti p.67 Palais vénitien p.68 Thomson p.40
Lefèvre p. 71 Palmiers (Les) Tiranty (Palais) p. 12
Leliwa (Manoir) p.41 -43 p.18 à 20-21-39-50-57-123 Tony P.16
Léon p.26 Pandore (Chalet) p. 19 Topaze p.60
Lévine p.52 Pastorelle (La) p.28 Torre di Cimella p.89
Lézardière (La) p.28 Patricia p.99 Tour des Baumettes (Château de la)
Lions p. 11-12 Peillon p.46 p.9-37-38-123
Lisaine (La) p.93 Piol (Château du) p.51 Tour du Mont Boron (Château la)
Liserb p.98 Polonia p.52 p.58
Loetitia p.53 Prediletta p. 115-123 Tour Lascaris p.47
Lys Rouge (Le) p.98 Rachel p.65 Tour Sarrasine (La) p.25-123
Lyse p.77 Raffaëlli p.86 Tourelles (Les) p.49
Malgré tout p.95 Reculot p.53 Trianon p.94
Marie-Adélaïde p.74 Remparts (Les) p.67 Trumpler p.75
Marie-Alberte p.74 René Christine p.92 Val d'Azur p. 105
Marie-Antoinette p.97 Réseda p.91 Val Fleuri p.1 19
Marie-Claude p. 100 Reybaud p.64 Valbranca p.59
Marie-Félix p.91 Robinson p.1 16 Valère p.75
Marie-Léocadie p.66 Roc fleuri p.77 Valrose (Château de).... p.93-106 à 108
Marion p.61 Rocher (Du) p.50 Vénitienne p.69
Marthe p.50 Romanoff p.9 Vermorel P.62
Masséna p.7-26-89 Romarins (Les) p.48 Victorine (La) p.8
Massingy d'Auzac p.83 Rosa Bonheur p.21-34 Vigie (La) p.65
Mathilde p.65 Rosemont p.46 Vigier p.29-68-80-123
Méja p.99 Rozy p.46 Violettes (Les) p. 14
Mercédès p. 13 Rouge p.83 Warden p.27-41
Mercédès ..................................... p.1 16 Saint Aignan ................................. p.71 Zuylen (Van) ................................. p.87
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Astro Charles, L'architecture niçoise à la Belle Epoque J o u r n a u x et r e v u e s
Binemüller Noëlle/Allary Daniel, Rêveuse Riviera
Blanc Yolande, De l'hôtel palais en Riviera Eclaireur de Nice (L')
Byck Christian, Jardins de la Côte d'Azur Essor (L')
Castela Paul/Steve Michel, Le château Valrose Illustration (L')
Corvol Robert, La Côte d'Azur à la Belle Epoque Journal illustré (Le)
Escribe Dominique, Côte d'Azur, génèse d'un mythe Lou Sourgentin
Gayraud Didier, Maïcon le compagnon des gabians Mesclun (Le)
Guerra Alain, Nice au passé affranchi Monde élégant (Le)
Isnard Roger, Per Carriera Monde Illustré (Le)
Isnard Roger & Isnard Marguerite, Sus lu barri, les pierres racontent Nice Nice Historique
Le Roy Ellis, Les russes sur la Côte d'Azur Nice-Matin
Liégeard Stephen, La Côte d'Azur Petit Niçois (Le)
Maas Jeremy, Gambart prince of the victorian art world Revue de Nice (La)
Mayrargues Hippolyte, De villa en villa
Montaut Henry de, Voyage au pays enchanté
Négrin Emile, Promenades de Nice
Niçois dans l'histoire (les), collectif
Pinchon Jean-François, E.J. Niermans architecte de la Café-Society
Sarty Léon, Nice d'Antan
Vernier Olivier, D'espoir et d'assistance

REMERCIEMENTS

Bibliothèque nationale.
Archives d é p a r t e m e n t a l e s :
Mademoiselle Rosine Cleyet-Michaux.
Archives m u n i c i p a l e s :
M e s d a m e s Mireille Massot et Sylvie De Galléani,
Monsieur J e a n - L o u i s Michel.
Musée M a s s é n a :
Monsieur Paul-Louis M a l a u s s é n a .
Editions Gilletta.
Editions Charles Massin.

A divers titres :
Alain et Martine Guerra,
Daniel et Gérard-Pierre Soyez,
J o s é Ugonis,
Yann Duvivier,
J o s e p h Nègre,
Georges J e s s u l a ,
Michel Griselin,
M a d a m e la comtesse de Blanchetti,
Robert F o n t a n a ,
Marcel C a m b o u r n a c .

Vous aimerez peut-être aussi