Suivi de L'elevage de L Autruche D'afrique

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 84

REPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ ABOU BAKR BELKAID-TLEMCEN


Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie et Sciences de la Terre et de l’Univers
Département des Ressources Forestières

Mémoire
Pour l’obtention du diplôme de Master en Foresterie

Option

Ecologie, gestion et conservation de la biodiversité

Thème :

Suivi de l’élevage de l’ autruche d’Afrique


( struthio camelus)au centre cynégétique
de Zarifet et la réserve de chasse de
Tlemcen

Présenté par :

SEGHIR Youcef Saade Eddine


Soutenu le / 06 / 2015 devant le jury composé de :

President: Mr CHIKH Mohamed MAA U. Tlemcen


Promoteur: Mr MOSTEFAI Noureddine MCA U. Tlemcen
r
Examinateur: M TAIBI Ahmed MCA U. Tlemcen
Examinateur: Mr BERRICHI Mohammed MCA U. Tlemcen

2014-2015
Avec tous mes respects je remercie mon encadreur Mr MOSTEFAI
NOUREDDINE, je tiens à lui présenter toute ma gratitude pour sa
grande aide et sa patience avec moi.

Je tiens à exprimer mon profond respect et mes grandes


reconnaissances à :

Mr CHIKH Mohamed de m’avoir fait l’honneur d’accepter de


présider mon jury.

Mr TAIBI Ahmed et Mr BERRICHI Mohammed d’avoir


accepté d’examiner mon mémoire.

Toutes mes salutations aux enseignants du Département de Foresterie

Et à tous les camarades de ma promotion


Dédicace
Je dédie ce travail :

A ma chère mère

A mon cher père

A ma chère grand-mère

A mon cher frère : CHAKIB


A ma chère sœur : BOUCHRA

A mes amis : SIDOU , MINA ,MOURAD, WAFAA .ZAKI, MOUSSA, AMAL


IBRAHIM ,RAFIK, NAIM , SAID , ALI ,FETH ALLAH, DIDAN ET REDA.

Et à toute personne qui ma fait du courage et m’a

Aidé de près ou de loin pour réaliser ce modeste travail.


Liste des tableaux

Titre de
page
Tableau 1 : Occupation des pentes dans la réserve de chasse de Tlemcen 5

Tableau 2 : Données climatiques au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen pour la période 1913 8

Tableau 3 : Données climatiques au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen pour la période (1996 8

Tableau 4: Indice de continentalité au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen 10

Tableau 5 : Situation bioclimatique de la réserve de chasse durant les deux périodes 13

Tableau 6: Liste des mammifères de la réserve de chasse de Tlemcen 18

Tableau 7 : Liste des amphibiens recensés dans la réserve de chasse de Tlemcen 18

Tableau 8 : Liste des reptiles recensés dans la réserve de chasse de Tlemcen 19

Tableau 9 : Liste des oiseaux recensés au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen 19

Tableau 10 : Caractéristiques des stations de référence et périodes d'observation 24

Tableau 11: Précipitations moyenne mensuelle (mm) à Zarifet pendant les deux périodes de référence 26

Tableau 12: Valeurs thermiques moyennes minimales en (°C) enregistrées dans la forêt de Zarifet 27

Tableau 13: Valeurs thermiques moyennes maximales (°C) enregistrées dans la forêt 28

Tableau 14: Températures moyennes mensuelles et annuelles T (°C) dans la forêtZarifet 29

Tableau 15: Indice de continentalité de la forêt de Zarifet 30

Tableau 16: Indice de sécheresse estivale de la forêt de Zarifet 31

Tableau17 : Indice De MARTONNE de la forêt de Zarifet 32

Tableau 18: Valeurs du (Q2) et étages bioclimatiques de la forêt de Zarifet 34

Tableau 19 : Principales espèces élevées au centre cynégétique de Zarifet 35

Tableau 20 : Systématique de l'autruche selon le Congrès International Ornithologique 36

Tableau 21: Dynamique de la reproduction de l’autruche au niveau de la réserve de chasse 55


Tableau22 : Quelques observations sur le prélèvement alimentaire de l’autruche dans la
56
réserve de chasse
Tableau23: Différentes activités de l’autruche dans la réserve de chasse de Tlemcen 57
Liste des figures

Titre de
page
Figure 1 : Carte de situation géographie de la réserve de chasse de Tlemcen 3
Figure 2 : Carte du réseau hydrographique de la réserve de chasse de Tlemcen 6
Figure 3: Variations saisonnières des précipitations au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen 9
Figure 4:Diagrammes Ombrothermiques de BAGNOULS ET GAUSSEN pour les deux périodes
11
(1913/1938 et 1996/2012)
Figure 5 : Climagramme Pluviothermique de la réserve de chasse durant les deux périodes
14
(1913/1938 et 1996/2012)
Figure 6 : Carte de situation de la forêt domaniale de Zarifet
21
(CCT : centre cynégétique de Tlemcen)
Figure 7 : Photo aérienne du centre cynégétique de Tlemcen 22
Figure 8 : Carte géologique du nord d'Algérie 23
Figure 9 : Répartition annuelle de la pluviométrie dans la forêt de Zarifet (1961-2007) 25
Figure10: Répartition saisonnière des précipitations dans la forêt de Zarifet 26
Figure 11: Variations des températures mensuelles minimales dans la forêt de Zarifet 28
Figure12 : Variations des températures mensuelles maximales dans la forêt de Zarifet 29
Figure 13: Variations des températures moyennes mensuelles dans la forêt deZarifet 30
Figure 14 : Indice d’aridité DE MARTONNE dansla forêt de Zarifet 32
Figure 15: Diagrammes Ombrothermiques de BAGNOULS et GAUSSEN (1953) de la forêt de
33
Zarifetpour les deux périodes (1914/1938 et 1975/2008)
Figure16 : Quotient pluviothermique et climagrammed’ EMBERGERde la forêt de Zarifet au cour
34
des deux périodes de références (1914/1938 et 1975/2007)
Figure 17: Distribution géographique de l'autruche 37
Figure18: Tête de l'autruche 40
Figure19: Divers articles en cuir d'autruche. 47
Figure20: Viande d'autruche 48
Figure21: Œufs d'autruche décorés 49
Figure 22: Schéma de la chronologie des étapes d’élevage de l’autruche en
51
batterie
Figure23 : Œufs d’autruche dans l’incubateur au centre cynégétique 53
Figure24 : Eclosion au centre cynégétique 53
Figure25:Ponte d’Autruche d’Afrique dans la réserve de chasse 55
Figure26 : Mâle dominantd’autruche dans la réserve 58
Figure27 : Comportement des autruches vis-à-vis du danger dans la réserve 59
Figure28 : Histogramme des taux des différentes étapes de reproduction 60
Figure29 : Test de fécondation dans la salle de mirage au centre cynégétique 61
Figure30 : Poussin dans une batterie d’élevage au centre cynégéti 61
Figure31 : Poussins dans les poussinières au centre cynégétique 62
Figure32 : Autruchons dans la volière avec mangeoire au centre cynégétique 62
Sommaire

Introduction ..…………………………………………………………………………..………………01

Chapitre I : Présentation des zones d’étude

I.1 Présentation de la réserve de chasse de Tlemcen…………………...……………………………...03


I.1.1 Situation géographique……………………………………………………………………...……03
I .1.2Missions ……………………………………………………………………………………….....04
I.2 Etude du milieu physique……………………………………………………………………...……04
I.2.1 Géologie………………………………………………………………………...……………..….04
I.2.2 Géomorphologie …………………………………………………………………………………04
I.2.3Pédologie ……………………………………………………………………………………...…..05
I.2.4 Hydrologie…………………………………………………………………………………….…05
I.2.5 Climatologie………………………………………………………………………………….…..06
I.2.5.1 Précipitations ……………………………………………………………………………...……07
I.2.5.2 Températures……………………………………………………………………………………09
I.2.5.3 Synthèse bioclimatique ………………………………………………………………………...10
I.2.5.3.1 Diagrammes ombrothermiques de BAGNOULS ET GAUSSEN ………………………...…11
I.2.5.3.2 Quotient pluviothermique d’EMBERGER ……………………………………………..…..12
I.3Végétation …………………………………………………………………………………………..15
1.4Faune …………………………………………………………………………………………….…17
I.5Présentation du centre Cynégétique de Tlemcen…………………………………………………...21
I.5.1 Situation géographique …………………………………………………………………………..21
I.5.2 Mission………………………………………………………………………………………..…..22
I.5.3 Etude du milieu physique……………………………………………………………………...….23
I.5.3.1Géologie………………………………………………………………………………………....23
1.5.3.2- Pédologie………………………………………………………………………………………23
1.5.3.3- Hydrographie………………………………………………………………………………….24
1.5.3.4-Le climat…………………………………………………………………………………….…24
1.5.3.5-Données climatiques……………………………………………………………………….…..25
1.5.3.5.1-Précipitations……………………………………………………………………………..…..25
1.5.3.5.2-Les facteurs thermiques…………………………………………………………………...…27
1.5.3.5.3- Synthèse climatique………………………………………………………………………....30
I.5.3.6-Végétation…………………………………………………………………………………...….35
I.5.3.7 -Faune ………………………………………………….……..………………………..……. 35
Chapitre II : Présentation de l’Autruche
II .1 Systématique……………………………………………………………………….……………...36
II.2 Répartition géographique ………………………………………………………………..………..36
II.2.1 dans le monde …………………………………………………………………………………...36
II.2.2 En Algérie……………………………………………………………………………………..…37
I I.3 Historique ………………………………………………………….…………………..…………37
II.4 Causes de disparition de l’autruche…………………………………….…………………………39
II.5 Bio-écologie ………………………………………………………………...…………………….39
II .5.1Description morphologique ……………………………………………………………………..39
II.5.2 La tête…………………………………………………………………………………………....39
II.5.3 Le cou …......................................................................................................................................40
II.5.4Les ailes ……………………………………………………………………..…………….……..40
II.5.5 Les membres postérieurs ..………………………………………………………………………41
II.5.6La vue et l’ouïe….………………………………………………………………………………..41
II.6Caractères distinctifs…………………….………………………………………………………….41
II .7Comportements chant ………………………………………………………………………….….42
II.8Habitat et exigences naturelles ………………………………………...………………………….43
II.9Régime alimentaire ………………………………………………………………………………..43
II .10la reproduction ………………………………………………………...………………….…..….43
II.11 Les maladies ………………………………………………….……………………………….…44
II.11.1 Les maladies parasitaires ………………………………………………………..……………..45
II.11.2 Les Maladies bactériennes …………………………………………………………………..…45
II.11.3Les Maladies Virales ………………………………………………………….…………..……45
II .12 Les produits de l'élevage et le marché de l'autruche …………………………………………….46
II .12.1 Les reproducteurs …………………….………………….……………………….………..….46
II .12.2 Le cuir …………………………………………………………………..………..……………46
II .12.3 La viande ……………………………………………………………….………..……………47
II .12.4 Les œufs …………………………………………………………………….…...………….…48
II .12.5 La graisse ………………………………………………………………………………..…….49
II.12.6 Les plumes …………………………….……………………………………………………….49
II .12.7 Autres produits de l'élevage ……………………………………………………………..……49
Chapitre III : Matériels et méthodes

III.1 Suivi écologique de l’autruche……………………………...…………………………………….50


III.2 Suivi de l’élevage artificiel de l’autruche……………………………………………………..….51
1- Collecte des œufs ………………………………………………………………….……………….51
2- Désinfection des œufs ………………………………………………………………………………52
3-Stockage des œufs………………………………….……….…………………………………….….52
4-Incubation ……………………………..………...……………………………………………….….52
5- Eclosion …………………………………………...………………………………………….……..52
6- Batteries d’élevage …………………………………...……………………………………………..52
7-Poussinières …………………………………………....………………….…………………………53
8- Volières ……………………………………………………………………………………………..53

______________________________________________________________

Chapitre IV : Résultats et interprétation

IV.1 L’autruche au niveau de la réserve de chasse…………….……..………………………………..54


IV.1.1 Présentation du cheptel …………………………………………………...…………………...54
IV.1.2 Dynamique du cheptel……………………………………...………………..……………..….54
IV.1.3Activité et recherche de nourriture ………………………..……...……………………………..56
IV. 1.4 Comportement ……………………………………………..…...………………………….…..57
IV.2 Elevage de l’autruche au centre cynégétique…………………………..………….……………..59
Discussion …………………………………………………………………..……..…………………..63
Conclusion ……………………………………………………………………………………………..64
Références bibliographiques…………………………………………………………………………...65
INTRODUCTION
Introduction générale
Les oiseaux ont réussi depuis l’ère secondaire une magnifique conquête du monde. Ils occupent
presque tous les milieux de la planète, des pôles aux déserts, des montagnes aux forêts équatoriales.
Dans les aires, il s’élèvent aux plus hautes altitudes et dans les mers certains nagent et plongent
avec une habileté de poisson. Nul doute que succès écologique, les oiseaux le doivent à leurs
capacités anatomiques et physiologiques comme à leurs remarquables faculté d’adaptation.

L’autruche est sans conteste un oiseau d’exception. En effet, l’autruche détient de nombreux
records dans le monde animal : ainsi c’est le plus grand oiseau, elle possède les plus gros yeux de
tous les animaux terrestres, c’est le plus rapide des bipèdes et elle pond les plus gros œœufs du
monde (un œuf d’autruche équivaut à une vingtaine d’œufs de poule). Sa silhouette aux formes
plaisantes : gros corps arrondi, long cou portant une tête intrigante et pattes puissantes.( web 3)

En Algérie, l’autruche est un animal qui était connu à l’état sauvage dans plusieurs régions. La
wilaya de Naama doit son nom (qui signifie autruche en arabe) aux autruches qui y ont vécu par le
passé.

Dans le pays du Touareg (Illizi, Djanet, Tamanrasset,…) les autruches ont vécu durant longtemps
avant qu’elles ne disparaissent suite à la chasse abusive et au prélèvement des œufs. Entre la ville
de Ouargla et Ghardaïa, plus précisément à quelques kilomètre avant Zelfana, s’étale un couloir
d’environ 40km de largeur appelé « Fedj E’nàam » dans lequel a existé l’autruche selon les vieux
de la région.( web 4)

Le suivi de l’élevage expérimental qui se fait depuis quelques années déjà au niveau du centre
cynégétique et la réserve de chasse de Tlemcen va nous permettre d’évaluer cette expérience dans
un premier lieu et de pouvoir se prononcer sur des recommandations, si les résultats sont
encourageants, quant l’application de cette opération à grande échelle dans un deuxième lieu.

En effet, l’élevage de l’autruche pourrait offrir à l’Etat une aubaine socio–économique de mise, en
ce sens que l’Algérie a l’occasion d’invertir dans les projets de développement des fermes
d’élevage de l’autruche. Cela que ce soit dans le cadre du dispositif de l’emploi des jeunes ou dans
le cadre de la création d’entreprises publiques ou autre. Le dit projet présente les avantages socio-
économiques suivants :

- la fourniture de quantités considérables de viande donc de protéines indispensables à l’ équilibre


alimentaire des habitants,

1
- la multiplication de cette espèce et par conséquent de cette richesse économique,

- l’absorption du chômage par l’emploi d’une main d’œuvre non négligeable.

Ce travail de mémoire est abordé tout d’abord par une description des deux sites d’étude dans un
premier chapitre, ensuite la présentation et la description de l’autruche dans un deuxième chapitre.

Le chapitre trois quant à lui est consacré aux matériels et méthodes et enfin les résultats et leurs
interprétations sont décrites dans le quatrième chapitre.

2
CHAPITRE I

Présentation des zones d’études


Chapitre I : Présentation des zones d’étude

I.1 Présentation de la réserve de chasse de Tlemcen

I.1.1 Situation géographique


La réserve de chasse se situe dans la partie nord de l’Algérie, à 26 km au sud-ouest de la ville
de Tlemcen et à environ 10 Km du chef lieu de la daïra de Sabra (Fig.1). La réserve faisant
partie de la forêt domaniale de Hafir occupe la zone la plus élevée et la plus boisée des monts
de Tlemcen .Elle est localisée aux environs de l’intersection du parallèle 34° 41’ à 49’ de
latitude nord et le méridien 1° 25’ à 35’ de longitude ouest.
Elle occupe une superficie de 2 156 ha clôturée en Zimmerman sur un périmètre de15Km.
Elle présente comme limites :
- au nord, les terres agricoles de la vallée de Sidi Ouriache,
- au sud, les parties de crêtes et les versants sud de djebel Ras Moutas, jusqu’aux terres
labourables d’El Menakher,
- àl’ouest, Djorf-El-Abiod, les versants est de djebel Boumedrerjusqu’aux pieds du versant
ouest de djorf-El Guelâa,
- à l’est, le sommet d’Ain-Djadj (RCT,2014).

Figure 1 : Carte de situation géographie de la réserve de chasse de Tlemcen


(MAGHRAOUI, 2013)

3
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

I .1.2Missions
La réserve de chasse de Tlemcen a été crée par décret n° 83-126 du 12 février 1983 comme
étant un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière et placé sous la tutelle du Ministère de l’agriculture. Les missions qui
lui sont assignées sont :
 Protection et développement de la faune et de la flore,
 Aménagement des biotope des espèces qui y vivent en mettant en place, notamment,
tout les équipements et moyens nécessaires pour permettre au gibier de vivre dans des
conditions optimales, tels alimentation par l’introduction de cultures supplémentaires,
 Repeuplement de la faune cynégétique menacée de disparition,
 servir de lieu d observation, de recherche et d’expérimentation du comportement de la
faune existante.

I.2 Etude du milieu physique


I.2.1 Géologie
La réserve de chasse de Tlemcen fait partie des monts de Tlemcen qui sont composés
principalement de terrains carbonatés d’âge jurassique. Localement le substrat appartient à la
série carbonatée du jurassique supérieur. L’approche géologique et l’examen des divers
travaux réalisés dans la région amènent à représenter la série telle qu’elle a été définie par
BENEST (1985).
I.2.2 Géomorphologie
Le relief de la réserve est typiquement montagneux appartenant au massif montagneux de
Tamaksalet de dénivellement remarquable. Il comprend en effet des parties de crêtes et de
sommets rocheux indépendants. L’altitude de la réserve est comprise entre les points extrêmes
de 1303m à Ras Torriche et 1017m au niveau de la contrée de Sidi Messaoud.Le relief est de
type montagneux à pentes raides, où se combinent des dénivellations très variables,
renfermant des massifs élevés avec pitons rocheux entrecoupés par des zones de plaines
aplaties telle que la plaine de Moutas qui fait 85ha. Les pentes des versants varient entre 12 et
25 % dans les limites du territoire clôturé dont plus de 20 % sont supérieurs à 25 %. En
dehors de la réserve les pentes deviennent plus importantes. Les pentes sont représentées
comme suit.
A l’est de la réserve, une ligne de crêtes où culmine Ras Torriche à 1303m, constitue une
barrière aux vents.

4
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Tableau 1 : Occupation des pentes dans la réserve de chasse de Tlemcen


Pente 0–3% 3 – 12,5 % 12,5 – 25 % 25% - 50 % Total
Surface (Ha) 514,799 413,07 735,08 516,44 2156,12
Taux (%) 23,81 19,15 33,09 23,95 100
(MAGHRAOUI, 2013)

I.2.3Pédologie
Le sol est un élément principal de l’environnement, il règle la répartition de la végétation. Il
se développe en fonction de la nature de la roche mère, la topographie et les caractéristiques
du climat.
Au niveau de la réserve, les sols sont moyennement à peu profonds (30 à 50cm et 50 à 80
cm). Une partie insignifiante des sols très profonds (80 à120 cm) se trouvent dans les
dépressions du réseau hydrographique et qui sont occupées par des cultures. Au niveau des
parties de crête, les sols sont peu profonds (0 à 30cm) et par endroit la roche mère affleure. Ce
sont des sols à texture argilo-sableuse à sablo-argileuse selon les travaux de BACHOUCHE
(1989), (Fig.2).

I.2.4 Hydrologie
Les endroits riches en eau sont très limités dans la réserve. Les quelques cours d’eau sont
localisés dans les environs immédiats de la structure d’accueil. Ces sources courent cependant
avec un débit moyen pendant la période pluviale de l’hiver et du printemps. En été et en
automne, celles-ci deviennent faibles et manquantes.
Les seules sources pratiquement permanentes sont celles d’Ain-Djadj 1 et 2, Ain Bhour et Ain
Boumedrer(RCT,2014).

5
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Figure 2 : Carte du réseau hydrographique de la réserve de chasse de Tlemcen


(MAGHRAOUI, 2013)

I.2.5 Climatologie
Comme le souligne THINTHOIN (1948),le climat est un facteur déterminant qui se place en
amont de toute étude relative du fonctionnement des systèmes écologiques. A ce sujet,
EMBERGER (1939) précise que les données écologiques, et en particulier bioclimatiques,
influent considérablement sur l’individualisation de la végétation, ils sont directement
responsable de la répartition et du développement des plantes.

Comme cadre régional climatique des monts de Tlemcen, il y a lieu de retenir que la partie
nord où apparaît Moutas (réserve de chasse), s’étale de l’étage bioclimatique aride à celui
d’humide et enclavée dans un rayon à peine 100 Km.La réserve de chasse, située au nord des
monts de Tlemcen, dépassant les 1000m d’altitude, demeure parmi les zones les plus arrosées
de l’ouest algérien.

L’irrégularité des pluies et leur réception entraînent des incidences sur le biotope du massif
forestier. Ces incidences nous envoient à assister à une action prépondérante d’une part sur

6
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

l’évolution des peuplements naturels relevant une dynamique de la végétation très sensible et
d’aspect fortement dégradés et d’autre part sur sa composition animale.

La pluie et la température sont la charnière du climat (BARYLENGER et al., 1979).

Les données climatiques que nous avons utilisé sont relatives aux précipitations et à la
température et correspondent à deux périodes distinctes : une période allant de 1913 à 1938,
dite ancienne dont les données se réfèrent aux travaux de SELTZER (1946) et une deuxième
période allant de 1996 à 2012, dite nouvelle dont les données appartiennent à l’ONM.
Pour les deux périodes et vu l’absence de station météorologique dans la réserve, une
extrapolation a été faite à partir des données climatiques de la station la plus proche qui est
celle de Hafir.
I.2.5.1 Précipitations

D’une manière générale, l’origine des pluies en Algérie est double, les pluies dues aux vent
pluvieux de secteur ouest et nord-ouest qui abordent le Maghreb par le littoral durant la saison
froide (SELTZER,1946) et les précipitations orageuses dues aux perturbations
atmosphériques engendrées par les dépressions en provenance des régions sahariennes surtout
à la fin du printemps .

L’étude du régime des précipitations annuelles, nous permet de faire une comparaison
chronologique des deux périodes (1913- 1938) et (1996-2012).L’analyse des deux tableaux
met en évidence l’irrégularité de la répartition des précipitations au niveau la réserve.La
saison la moins arrosée s’étale de Juin à Août alors que la saison la plus pluvieuse s’observe
de décembre à mars et cela pour l’ancienne et la nouvelle période.Pour l’ancienne période, la
réserve avait une moyenne de 707 mm alors que pour la nouvelle période nous remarquons
une nette diminution des précipitations de 100 à 150 mm (Fig.3).

La pluviosité enregistrée dans la réserve de chasse est typiquement méditerranéenne. C’est


donc de l’automne au printemps qu’a lieu la majeure partie des précipitations.

7
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Tableau 2 : Données climatiques au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen pour la période 1913-1938 (SELTZER, 1946)

P
Moyennes mensuelles des précipitations et des températures annuelle M (°C) m (°C)
Régime saisonnier du du
(mm) et
Type mois mois Q2
T le plus le plus
moyenne chaud froid
J F M A M J J A S O N D H P E A (°C)

P
108 109 106 67 63 20 6 4 28 49 45 102 319 236 30 122 HPAE 707
33,1 1,8 77,77
T
5,8 5,3 8,3 10,6 14,2 18,4 23,8 24,2 19,2 15 9,5 6,4 13,53
(MAGHRAOUI, 2013)
Tableau 3 : Données climatiques au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen pour la période (1996-2012)(ONM, 2012)

M m
P
Moyennes mensuelles des précipitations et des températures (°C) (°C)
Régime saisonnier annuelle
du du
(mm) et
Type mois mois Q2
T
le le
moyenne
plus plus
J F M A M J J A S O N D H P E A (°C)
chaud froid
P
67 76 62 53,4 60,1 8,6 7,2 9,5 19,5 25,9 51,8 60,6 203,6 175,5 25,5 97,2 HPAE 501,6
32,35 3,20 57,1
T
8,3 8,8 10,6 12,7 16 20,2 25 24,4 20,3 17 11,7 9,7 15,38
(MAGHRAOUI, 2013)

8
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

120

100

80
P (mm)

Ancienne période
60
Nouvelle période
40

20

0
J F M A M J J A S O N D

Figure 3: Variations saisonnières des précipitations au niveau de la réserve de chasse


de Tlemcen
(MAGHRAOUI, 2013)

I.2.5.2 Températures

 Les températures moyennes mensuelles

Les températures moyennes les plus basses au mois de Janvier oscillent entre 5,8 °C pour
l’ancienne période et 8,3 °C pour la nouvelle période. Les températures moyennes les plus
élevées, se situent entre 24,1 °C pour l’ancienne période et 24,95 °C pour la nouvelle.

 Les températures moyennes des maxima du mois le plus chaud « M »

Selon DAGET(1977) un mois chaud est défini comme un mois où la température moyenne
est supérieure à 20°C. Pour la nouvelle période le mois le plus chaud est le mois d’Août pour
l’ancienne période et pour la nouvelle période c’est plutôt le mois d’Août. Les maximas d’Eté
sont de l’ordre de 32,35°C dans la réserve, les faibles valeurs de « M » pour cette station
sont probablement liées à l’altitude.

 Les températures moyennes des minima du mois le plus froid « m »

Dans une classification des climats, EMBERGER (1930)utilise la moyenne des minima du
mois le plus froid qui exprime le « degré et la durée de la période critique des gelées ».Pour la
nouvelle période, le mois le plus froid est le mois de Janvier pour toutes les stations, plus on

9
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

remonte à l’intérieur des massifs montagneux on observe une diminution des minima avec
l’altitude atteignant les 3,20°C.

 Amplitude thermique moyenne annuelle (M-m)

C’est un facteur permettant de définir l’indice de continentalité d’une région en faisant appel à
la classification de DEBRACHE (1953) qui est basée sur l’écart thermique (M-m) pour
définir quatre types de climats :

- Climat insulaire : M-m<15°C


- Climat littoral : 15°C<M-m<25°C
- Climat semi-continental : 25°C<M-m<35°C
- Climat continental : M-m >35°C

Tableau 4: Indice de continentalité au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen

Station Période M-m Type du climat

(1913-1938) 31,3
Réserve Semi continental
(1996-2012) 29,15

(MAGHRAOUI, 2013)

On se basant sur la classification de DEBRACH(1953), le climat au niveau de la réserve est


de type semi continental.

I.2.5.3 Synthèse bioclimatique

La classification des climats a un intérêt capital pour mesurer les facteurs de dégradations qui
peuvent agir sur le milieu pré-forestier de notre zone d’étude.

La combinaison des paramètres climatiques de température et de précipitation, ont permis a


de nombreuses auteurs la mise au point de plusieurs indices qui reflètent le climat et de la
végétation existante.

Cette synthèse sera établie à partir des travaux d’EMBERGER (1930,1955), BAGNOULS et
GAUSSEN(1955) et DE MARTONE (1926),appliquées sur nos données météorologiques
dans le but d’apprécier le climat de la région d’étude.

10
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

I.2.5.3.1 Diagrammes ombrothermiques de BAGNOULS ET GAUSSEN


Pour la détermination de la période sèche, on doit se référer à ces diagrammes, en considérant
le mois sec lorsque P≤2T avec :
P : Précipitations moyennes du mois en (mm)
T : Températures moyennes du même mois en (°C)
En 1955, BAGNOULE et GAUSSEN ont mis au point un classement climatique utile à
l’écologie en générale. Pour visualiser ces diagrammes; ces auteurs proposent en utilisant une
double échelle en ordonnée à gauche des précipitations et à droite les températures de sorte
que l’échelle des températures soit double des précipitations (1°C=2mm).
En considérant la période de sécheresse, lorsque la courbe des précipitations passe en dessous
de la courbe de températures.

Figure 4:Diagrammes Ombrothermiques de BAGNOULS ET GAUSSEN pour les deux


périodes (1913/1938 et 1996/2012)
(MAGHRAOUI, 2013)

11
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Comme la montre la figure 4, la réserve est caractérisée par une sécheresse estivale qui
s’étend de 6 à 7 mois, la comparaison des diagrammes pour les deux périodes nous permet
d’identifier une accentuation nette de la période sèche pour la nouvelle période par rapport à
l’ancienne période.

Cette sécheresse estivale particulièrement importante peut aussi perturber les phénomènes de
régénération en bioclimat aride et semi aride et provoque des modifications notables dans la
répartition de certaines espèces (QUEZEL, 2000).

La durée de la période sèche impose à la végétation une forte évapotranspiration et les espèces
ligneuses arrivent à suivre grâce à leurs systèmes d’adaptation modifiant à leurs tours le
paysage en imposant une végétation xérophytique.

I.2.5.3.2 Quotient pluviothermique d’EMBERGER

EMBERGER en 1952,a établi un quotient pluviothermique le Q2, qui est spécifique au climat
méditerranéen. Il est plus fréquemment utilisé en Afrique du Nord et en France
méditerranéenne.

Ce quotient permet de localiser les stations d’étude parmi les étages de la végétation tracés
sur un climagramme pluviothermique et permet aussi d’apprécier l’aridité des régions
méditerranéennes, les valeurs du Q2 étant d’autant plus basses que le climat est plus sec.

A partir du Q2, EMBERGER (1930)a classé la région méditerranéenne en cinq étages


bioclimatiques (Saharien, aride, semi aride, subhumide et humide).

Le quotient (Q2) a été formulé de la façon suivante :

1000 P
Q 
2 ( M  m)( M  m) / 2
En 1930, EMBERGER proposait l’établissement du climagramme pluviothermique.

D’après les travaux d’EMBERGER (1930-1955),le Q2 a été formulé de la manière suivante :


2000 P
Q 
2 2 2
M m

12
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

P : moyenne des précipitations annuelles (mm)


M : moyenne des maxima du mois le plus chaud (T°K= T°C + 273,2)
m : moyenne des minima du mois le plus froid (°K= T°C + 273,2))
M-m : Amplitude thermique moyenne

Tableau 5 : Situation bioclimatique de la réserve de chasse durant les deux périodes

Station Périodes m Q2 Etage bioclimatique

1913-1938 1.8 77.77 Subhumide à hiver frais


Réserve
1996-2012 2.2 57 Semi aride à hiver frais

(MAGHRAOUI, 2013)

13
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Figure 5 : Climagramme Pluviothermique de la réserve de chasse durant les deux


périodes (1913/1938 et 1996/2012)
(MAGHRAOUI, 2013)

14
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

I.3Végétation
Trois groupements végétaux caractérisent la réserve de chasse dont deux sont forestiers à
savoir la yeuseraie,la zeenaie et les pelouses. Les formations forestières sont principalement
des maquis plus ou moins dégradés où la densité de la végétation varie d’un versant à l’autre.
I 3.1 la yeuseraie
Le chêne vert (Quercus ilex) est l’essence la plus dominante dans la réserve, il est rencontré
sur toutes les altitudes et les expositions. La chênaie est sous forme d’un maquis arboré plus
ou moins dégradé.
Certaines stations sont denses et pratiquement impénétrables par contre d’autres assez
dégradées laissent apparaître de grandes étendues de Stipa tenacissima et Ampelodesma
mauritanicum.
Le taux de recouvrement varie de 30 à 90 %, et la hauteur des arbres entre 1 m et 5 m.
Les grands sujets, bien développés et caractérisés par un tronc volumineux, sont situés aux
bordures des terrains de culture à l’intérieur de la réserve où le sol est profond et bien riche en
matière organique. Ces caractères changent lorsque l’altitude augmente, le sol devient moins
profond et la roche-mère apparait à la surface. Par ailleurs, les expositions nord bénéficient
d’un apport important de compensation hydrique, permettant le développement des taxa
intégrés dans des peuplements se rattachant aux Quercetea ilicis (DAHMANI-
MEGREROUCHE, 1996 et BOUAZZA et al. 2001).

Cette formation réunie les groupements forestiers organisés par les chênes schlérophylles
Quercus ilex, Quercus faginea et Quercus suber. Les espèces qui caractérisent cette formation
sont : Carex halleriana, Cytisusarboreus, Galium aparine, phillyrealatifolia, Ruscus
aculeatus, Viburnum tinus.
Et les groupements pré-forestiers issus de la dégradation des formations forestières
précédente, Ampelodesma mauritanicum, Chamaerops humilis, Clematisflammula, Daphne
gnidium, Pistacia lentiscus, et Pistacia terebinthus.
L’intensité de l’action anthropique est attestée par la présence de Calycotome intermedia,
Genista tricuspidataet par l’abondance particulière des thérophytes (MEGHRAOUI,2013).

I.3.2 La Zennaie (Quercus faginea subsp. Tlemcenensis)


Elle occupe les versants nord de la réserve dans les zones plus humides, à des altitudes
dépassant 1000m.Les arbres atteignent en moyenne une hauteur de 7m et le recouvrement au

15
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

sol peut atteindre jusqu’à 70%. La zennaie ne se présente pas à l’état pur mais plutôt
associée au chêne vert dans la majeure partie et quelquefois au chêne liège. Les formations du
chêne zéen ont fait l'objet de plusieurs travaux phytoécologiques et phytosociologiques et
plusieurs groupements ont été décrits. Parmi ces travaux, nous citons ACHHAL et al. (1980),
BARBERO et al. (1981),BENABID (1982) et BOUKIL (1984).
Le chêne zeencôtoie Chamaerop humilis, Ampelodesmo smauritanicum, Pistacia lentiscus
et Quercus coccifera. D'autres faciès à Phillyreaangustifolia et Viburnumtinus existent.
Des groupements plus frais à Cytisusvillosus, Pulicaria odora ou à Quercus suber
existent aussi (ZINE EL ABIDINE, 1988).
A la faveur de la fermeture du couvert arboré et de meilleures conditions hydriques et
édaphiques le cortège floristique s’enrichit en Brachypodiumdistachyonet carex halleriana.
Vu son amplitude écologique, le chêne zéen peut apparaître associé à de nombreuses espèces
forestières telles que: Quercus suber, et Quercus ilex.La présence en outre de Vibernumtinus
en abondance et en degré moins de Ruscusaculeatus caractérisent l’aire du chêne zeen où
elles sont généralement associées (ZINE EL ABIDINE, 1988).
Ses groupements s'encartent dans plusieurs étages de végétation depuis le thermo
méditerranéen jusqu'au supra méditerranéen. Mais c'est dans ce dernier qu'il peut représenter
«un véritable climax général» (ACHHAL et al., 1980).
La coexistence du chêne zeen et du chêne liège dans la strate arborescente indique une
influence hygrométrique du climat. Cette formation se caractérise par l’abondance du chêne
vert et chêne zeen dans leur forme arbustive.

I.3.3 Tetraclinaie
Le thuya est une espèce endémique en Afrique du nord, ne comprend qu’une seule espèce
Tetraclinis articulata(Vahl-Mirb) cantonnée en Tunisie, Algérie et surtout au Maroc selon
(BOUDY,1955).
Le thuya n’occupe qu’une petite surface dans la réserve localisée sur quelques versants
d’expositions ouest et sud-ouest avec un taux de recouvrement faible.
Dans certains localités, offrants des conditions adéquates on enregistre la présence
d’Oleaeuropea var oleaster ; Populus alba ; Populus tremila ; Ceratonia siliqua ; Fractinus
angustifolia (BAGHLI, 1993 et MAHI ,1993).
La strate herbacée est quasiment absente, les peuplements sont soient fermes, parfois
impénétrables du à l’importance du sous bois, soient ouverts à aspects dégradé laissant
apparaitre de grandes étendues de la végétation herbacée. Une attention particulière

16
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

caractérise la présence de la végétation herbacée thermophile telle que le diss, le doum, le


calycotome,l’alfa et le ciste qui reflète une certaine dégradation de ces formations végétales
(BENSEDDIK, 2011).

1.3.4. Strate buissonnante


La présence du chêne kermès avec le chêne vert indique un facies de dégradation.
L’abondance de l’Ampelodesma mauritanicum et le calycotom spinosa indique un faciès plus
sec et plus dégradé du essentiellement à l’action anthropozoogéne (défrichement, pâturage,
incendie…).
Dans cette formation, le chêne vert se trouve en abondance dans sa forme buissonnante avec
quelques sujets isolés à faible densité tels que le chêne kermès, le caroubier, l’arbousier et la
bruyère.
Pour la strate herbacée, on peut souligner qu’elle est caractérisée par des espèces qui reflètent
une certaine dégradation dont laquelle on enregistre le ciste et le diss avec une fréquence
importante, et l’alfa à un degré faible.

I.3.5. les pelouses


C’est la formation végétale la plus basse et la plus ouverte à aspect très changeant d’une
saison à l’autre. Elles sont localisées un peu partout dans la réserve, enclavées entre deux
formations dominantes ; la plus importante est celle qui se situe au centre de la réserve (la
plaine Moutas). Elle est composée par de nombreuses plantes vivaces telles que le Thym, la
Lavande, le Ciste, la Sauge. Les plantes annuelles sont constituées en revanche de souci des
champs, chardons. A coté de ce groupement végétal on signale sur les terres labourables des
cultures comme le blé et la vesce avoine constituant une nourriture indispensable au gibier
abritant ces milieux.

1.4Faune
Le potentiel faunistique de la réserve de par ses biotopes et de ses multitudes habitats
et refuges, recèle plusieurs espèces animales diversifiée en insectes, amphibiens, reptiles,
mammifères, oiseaux …etc.
A-Faune mammalienne
Cette catégorie de faune est caractérisée par la présence de 5 ordres recouvrant 11 familles.
Les mammifères inventoriés à nos jours s’élèvent à16 espèces dont 9 sont protégées (Tab. 6)
Pour ce qui est du daim, cette espèce qui a été introduite en 1988 au nombre de cinq femelles

17
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

et un mâle, s’est adapté sans difficulté et on en compte actuellement un effectif de plus de 20


individus vivant en liberté dans la réserve de chasse.

Tableau 6: Liste des mammifères de la réserve de chasse de Tlemcen

Ordre Famille Nom Commun Nom Scientifique Sous espèce

Chacal doré Canis aureus C.a. algeriensis

Renard roux Vulpes vulpes V.v.atlantica


Canidae
Hyène rayée Hyaena hyaena
Mustélidae Belette Mustela nivalis M.n.numidica
Genette d’Europe Genetta genetta G.g.afra
Carnivores Viverridae Mangouste Herpestes H.i.numidicus
ichneumon
ichneumon
Félidae Chat sauvage Feliss ylvestris F.s.lybica
Suidae Sanglier Sus scrofa S.salgira
Cervidae Cerf daim Dama dama
Artiodactyles
Bovidae Mouflon à Ammotragus lervia
manchette
Lièvre brun Lepus capensis
Lapin de garenne Oryctolagus O.c.algerus
Lagomorphes Léporidae cunniculus
Muridae Rat noir Rattus rattus R .r.frugivorus
Souris rayée Lymmis
Rongeurs comysstriatus
Hystricidae Porc- épic Hystrix cristata
Insectivores Erinaceidae Hérisson Erinaceus algerus
d’Algérie

B -Les Batraciens
Sont représentés pour le moment par deux espèces, le Crapaud commun et la Grenouille
verte, appartenant à deux familles, les Bufonidés et les Ranidés, (Tab.7).

Tableau 7 : Liste des amphibiens recensés dans la réserve de chasse de Tlemcen


Ordre Familles Nom Commun Nom Scientifique
Bufonidae Crapaud commun Bufo Bufo
Anoures Ranidae Grenouille verte Rana esculenta

18
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

C- Les Reptiles
La méthode envisagée auparavant par MOSTEFAI (1996), a permis de recenser au moins 8
espèces reparties en 2 ordres et renfermant 7 familles avec deux espèces de couleuvres non
identifiées.

Tableau 8 : Liste des reptiles recensés dans la réserve de chasse de Tlemcen

Ordre Familles Nom Commun Nom Scientifique


Testunidae Tortue grecque Testudo graeca
Chéloniens Emylidae Tortue d’Europe Emys orbicularis
Squamates Gekkonidae Gecko des murailles Tarentola mauritanica
Lacertidae Lézard des murailles Lacerta muralis
S/O : Sauriens Lézard vert Lacerta viridis
Chameleionidae Caméléon commun Chamaelon vulgaris
S/O : Ophidiens Agamidae Agame variable Agama mutabilis
Colubridae Couleuvre à collier Natrix natrix
Autres non identifies

D-L’Avifaune
L’avifaune nicheuse de la RCT se compose d’espèces communes inféodées aux formations
boisées du pays. Elle n’est pas composée strictement d’espèces forestières, car les formations
végétales existantes ne constituent pas toujours de véritables forêts.
Des opérations d’inventaire réalisées par l’équipe technique de la R.C.T en collaboration
avec le service technique du parc national de Tlemcen, BRAHIMI (1991) et MOSTEFAI
(1996)ont permis de recenser 54espèces appartenant à diverses origines biogéographique ,
catégories phrénologiques et trophiques et dont 15 figurent sur la liste des espèces protégées
en Algérie (Tab.9).
Tableau 9 : Liste des oiseaux recensés au niveau de la réserve de chasse de Tlemcen

N° Nom Scientifique Nom Commun


1 Aquila fasciata (P) Aigle de bonelli
2 Accipiter nisus (P) Epervier d’Europe
3 Aquila chrysaetos (P) Aigle royal
4 Falco peregrinus (P) Faucon pèlerin
5 Falco tinnunculus (P) Faucon crécerelle
6 Alectoris barbara Perdrix gambra
7 Coturnix coturnix Caille de blés

19
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

8 Columba balumbus Pigeon ramier


9 Streptopelia turtur Tourterelle des bois
10 Cuculus canorus (P) Coucou gris
11 Upupa epops(P) Huppe fasciée
12 Coracias garrulus Rollier d’Europe
13 Apus apus Martinet noir
14 Picus vaillantii Pic de Levaillant
15 Delichon urbicum Hirondelle de fenêtres
16 Parus major Mésange charbonnière
17 Cyanis testeneriffae Mésange nord-africaine
18 Emberiza cia Bruant fou
19 Emberiza calandra Bruant proyer
20 Otus scops (P) Petit-duc scops
21 Tyto alba (P) Effraie des clochers
22 Strix aluco Chouette hulotte
23 Merops apiaster (P) Guêpier d’Europe
24 Fringilla coelebs Pinson des arbres
25 Carduelis carduelis (P) Chardonneret élégant
26 Linaria cannabina Linotte mélodieuse
27 Serinus serinus (P) Serin cini
28 Chloris chloris Verdier d’Europe
29 Coccothraus tescoccothraustes (P) Grosbec casse-noyaux
30 Passer domesticus Moineau domestique
31 Oriolus oriolus (P) Loriot d’Europe
32 Garrulus glandarius Geai des chênes
33 Corvus corax Grand corbeau
34 Coloeus menedula Choucas des tours
35 Alauda arvensis Alouette des champs
36 Lullula arborea Alouette lulu
37 Galerida cristata Cochevis huppé
38 Erithacus rebecula Rougegorge familier
39 Phoenicurus moussieri Rougequeue de Moussier
40 Phoenicurus phoenicurus Rougequeue à front blanc
41 Turdus viscivorus Grive draine
42 Turdus merula Merle noir
43 Saxiocola rubicola Tarier pâtre
44 Musicapa striata Gobemouche gris
45 Ficedula speculigera Gobemouche de l’Atlas
46 Pycnonotus barbatus Bulbul des jardins
47 Caprimulgus europaeus Engoulevent d’Europe
48 Luscinia megarhynchos Rossignol Philomèle
49 Hyppolais polyglota Hypolais polyglotte
50 Sylvia atricapila Fauvette à tête noire
51 Sylvia melanocephala Fauvette mélanocephale
52 Sylvia undata Fauvette pitchou
53 Phyllos copusbonelli Pouillot de Bonelli
54 Struthio camelus L’autruche
P : protégé

20
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

I.5Présentation du centre Cynégétique de Tlemcen

I.5.1 Situation géographique

Le centre cynégétique de Tlemcen (CCT) est situé à 13km de la ville de Tlemcen au lieu dit
« Maison forestière de Zarifet ». Il est délimité : au nord par la forêt de Zarifet, au sud par la
route menant à Béni Senous, à l’est par la route menant à Terny et à l’ouest par la forêt de
Zarifet également.
Juridiquement, la forêt domaniale de Zarifet appartient au domaine public de l'état,sous la
tutelle de la Conservation des forêts de la wilaya de Tlemcen et du Parc National de Tlemcen.
Elle chevauche le territoire de 3communes; Benimester (189 ha), Terny(659ha) et Mansourah
(83 ha) Cette subéraie de montagne présente un relief très accidenté qui varie de 1000 à
1217m d'altitude (C.F.W.T., 1996) (Fig. 6).D'après la carte d'état major de Terni (feuille
n°300), la forêt s'inscrit entre les coordonnées Lambert suivantes:

Xl: 123,3 Km Y1 : 177,0 Km


X2: 129,8 Km Y2: 180,5 Km

Figure 6 : Carte de situation de la forêt domaniale de Zarifet


(CCT : centre cynégétique de Tlemcen)
(HAMANI.2011)

21
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Figure 7 : Photo aérienne du centre cynégétique de Tlemcen

(Web. 1)

I.5.2 Mission

Le centre cynégétique de Tlemcen est un établissement public à caractère administratif (EPA)


doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du
ministère de l'agriculture et du développement rural. Décret de création : n° 83/79 du 08/01/83.

Le Centre Cynégétique de Tlemcen (C.C.T) a pour mission :

-La production des espèces cynégétiques ou exotiques en vue d’enrichir le patrimoine


cynégétique national,

-La protection et le développement de la cynégétique par la sélection des espèces


cynégétiques locales et par l’introduction de nouvelles espèces et leur acclimatation,

-L’organisation des recherches en matière cynégétique et notamment en matière alimentaire et


sanitaire,

-La participation à l’organisation des lâchers et le suivi de ces opérations, en vue d’en tirer les
conséquences sur l’acclimatation et la reproduction du cheptel introduit.

22
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

I.5.3 Etude du milieu physique


I.5.3.1Géologie
La forêt de Zarifet repose sur un puissant massif datant du Jurassique supérieur à plissement
tertiaire. La roche mère est composée principalement des grés séquaniens, calcaires de Zarifet,
calcaires à échinides, dolomies du Kimméridgien et du Portlandien
et des marnes en affleurements éparses (THINTOIN, 1948; ELMI, 1970; BENSAOULA
&AL. ,2005; GAOUAR, 1980; BENEST, 1985).

1.5.3.2- Pédologie
Les peuplements forestiers de Zarifet reposent sur un sol superficiel (moins 30cm de
profondeur), traversé par des surfaces rocheuses et rocailleuses affleurant (BENEST,1985).
BENSID (1986) a identifié trois types de sol dans cette forêt:
- Sols fersialitiques rouges : se sont des sols lourds et pauvres en réserve d'eau. Il existe
deux types lessivé et non lessivé.
- Sols bruns fersialitiques : il prend naissance sur roche mère calcaire (GAOUAR,1980).
- Sols fersialitiques rouge et mosaïque sur dolomie.

Figure 8 : Carte géologique du nord d'Algérie


(HAMANI.2011)

23
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

1.5.3.3- Hydrographie
Le réseau hydrographique de la forêt de Zarifet comporte trois oueds. Ils sont généralement
secs en été et à écoulement temporaire en hiver à cause de la sécheresse. Nous notons encore
l'existence de 6 sources dont 2 situées en forêt (AïnBaghdad et AïnZarifet). L'existence de ces
sources joue un rôle non négligeable dans l'alimentation des peuplements de chêne-liège en
humidité et par voie de conséquence sur le rendement du liège.

1.5.3.4-Le climat
Le climat est l'ensemble des phénomènes météorologiques (température, pression
atmosphérique, vents, précipitations...) qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère Es ton
évolution en un lieu donné, ces paramètres climatiques sont directement responsables de la
répartition et du développement des plantes comme il intervient fortement dans la formation
et l'évolution du sol. C'est un élément essentiel dans l'étude des différentes régions du monde.
C'est le facteur qui se place en amont de toute étude relative du fonctionnement des
écosystèmes écologiques (THINTHOIN, 1948). Les caractéristiques deces stations de
référence et les périodes d'observation sont mentionnées dans le tableau suivant:

Tableau 10 : Caractéristiques des stations de référence et périodes d'observation

Forêt Station Longitude Latitude Altitude Situation Distance Période d’


à la forêt observation
P(1975-2008)
Zarifet Mefrouche 1° 16 w 34 °51 n 1100 barrage 2 km T(1975-2008)
P(1914-1938)
T(1914-1938)
(HAMANI.2011)

Pour caractériser au mieux le climat de cette forêt, nous avons recueilli des données anciennes
qui proviennent principalement de SELTZER (1946) et des données relativement récentes de
la station météorologique par le biais des services hydrauliques de la wilaya. Ces données
s'étalent sur deux périodes assez longues l'une ancienne de 24 ans (1914-1938) et l'autre
récente de 46 ans (1961- 2008).

24
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

1.5.3.5-Données climatiques
1.5.3.5.1-Précipitations
DJEBAILI (1978), définit la pluviosité comme étant le facteur primordial qui permette
déterminer le type de climat. En effet, elle conditionne le maintien de la répartition du tapis
végétal d'une part, et la dégradation du milieu naturel par le phénomène d'érosion d'autre part.
1-Répartition annuelle des précipitations
La répartition annuelle de la pluviométrie enregistrée dans la forêt durant la période de
référence 1961 à 2008 est représentée dans la figure 9.

Figure 9 : Répartition annuelle de la pluviométrie dans la forêt de Zarifet (1961-2007)


(HAMANI.2011)

L'examen de la figure ci-dessus, montre une variabilité interannuelle de distribution des


précipitations dans cette forêt. Cette variabilité est corroborée par un coefficient de variation
de 29,9 %.
En effet, le massif forestier de Zarifet reçoit une moyenne pluviométrique délourder de 613
mm. Cette moyenne était beaucoup plus supérieure durant ancienne période, De lourder de
708mm. Ceci représente une baisse de 97 mm correspondant à un déficit d'environ 14%. Les
hauteurs extrêmes sont atteintes en 1973 avec 971,4 mm et 951,8 mm en 1976. Les années
excédentaires concernent la période 1971 à 1976 avec une moyenne +180 mm ce qui atteste
une période pluviométrique favorable propice au développement du chêne-liège. Par contre,
les années très déficitaires marquent exceptionnellement les années 1983, 1988, 1998, 2000 et
2005 avec respectivement : 414mm, 3l5mm, 214mm,294mm, 257mm.

25
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

2 -Répartition mensuelle moyenne des précipitations


Dans la forêt de Zarifet la pluviosité mensuelle passe de 100 mm en mars à 3,9 mm en Août.
Le tableau suivant regroupe les chutes de pluies moyennes mensuelles pendant les deux
périodes de référence.

Tableau 11: Précipitations moyenne mensuelle (mm) à Zarifet pendant les deux périodes
de référence
Forêt Période J F M A M J JT A S O N D Total
Zarifet 1914-38 83,2 101 93,2 72,3 65,5 27,7 2,2 5,6 26,6 57,7 92,2 81 708
1975-08 71,2 78,4 87,5 65,6 57,1 12,1 3,7 4,5 21,3 41,1 72,4 53,7 568
(HAMANI.2011)

3- Régime saisonnier des précipitations:


MUSSET (1935) a défini le premier la notion du régime saisonnier, li a calculé la somme
de précipitations par saison et a effectué le classement des saisons par ordre de pluviosité
décroissante. La distribution saisonnière des pluies diffère parfois d'une période de
référence à l'autre (Fig.10).

Figure10: Répartition saisonnière des précipitations dans la forêt de Zarifet


(HAMANI.2011)

26
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

A travers la figure ci-dessus, nous remarquons qu'en zone montagneuse, le régime


saisonnier des précipitations est de type (HPAE) pour l'ancienne période et (PHAE) pour
la nouvelle période. Ceci indique que l'hiver reste toujours pluvieux mais avec un apport plus
important des pluies en saison printanière.

1.5.3.5.2-Les facteurs thermiques : (Températures)


Les paramètres thermiques jouent un rôle déterminant dans la vie végétale. En effet la
température est considérée comme le facteur écologique fondamental. Ainsi, elle intervient
dans le déroulement de tous les processus biologiques. Elle contrôle la croissance, la
reproduction, la survie et par conséquent la répartition géographique, générant les paysages
les plus divers (SOLTNER, 1992).
Les températures sont nécessaires dans la détermination du climat régional à partir des valeurs
des moyennes annuelles «T» et mensuelles et les valeurs moyennes des minima du mois le
plus froid « m » et des maxima du mois le plus chaud « M ».

1-Moyenne des minima du mois le plus froid « m »


Le tableau (12)et la figure (11) illustrent la répartition des températures moyennes minimales
de la forêt pendant les deux périodes.

Tableau 12: Valeurs thermiques moyennes minimales en (°C) enregistrées dans la forêt
de Zarifet

Forêt Période J F M A M J JT A S O N D Moy


Zarifet 1914-38 1,9 2,6 3,8 5,8 9,4 13 18,4 18,7 14,7 10,1 5,7 2,4 8,9
1975-08 2,5 3,6 4,3 4,75 7,8 12,2 17 18,7 16,5 10,5 4,8 4,7 9
(HAMANI.2011)

27
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Figure 11: Variations des températures mensuelles minimales dans la forêt de Zarifet
(HAMANI.2011)

En région nord-ouest d'Algérie, les contrastes des températures minimales sont visibles à
chaque passage du littoral vers les zones d'altitude à cause de la croissance de la
continentalité. Les valeurs de «m» connaissent une réduction notable à partir de la fin de
l'automne et jusqu'à l'hiver (novembre-février). Cette différence est due essentiellement au
bourrelet montagneux de l'Atlas Tellien qui diminue fortement le minima « m» en
provoquant les gelées (SELTZER, 1946).
2- Moyenne des maxima du mois le plus chaud « M »
Le tableau (13) et la figure (12) regroupent les différentes températures maximales
enregistrées dans la forêt pendant les deux périodes.

Tableau 13: Valeurs thermiques moyennes maximales (°C) enregistrées dans la forêt

Forêt Période J F M A M J JT A S O N D Moy


Zarifet 1914-38 9,9 11,5 13,8 16,7 20,9 26,3 32,4 32,9 27,4 21,8 14,5 11,2 20,1
1975-08 12,9 16,3 19,7 20,7 26,7 31 31,2 34.3 28,5 25 16,6 13,2 23
(HAMANI.2011)

28
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Figure12 : Variations des températures mensuelles maximales dans la forêt de Zarifet


(HAMANI.2011)

Il ressort de cette figure que les maxima sont enregistrés au mois d'août. La valeur
oscillent de 32,9°C à 34,3°C, d'où une sécheresse estivale bien marquée.

3- Températures moyennes mensuelles et annuelles (PC)


Les températures moyennes mensuelles et annuelles sont consignées dans le tableau
(14) et la figure (13).

Tableau 14: Températures moyennes mensuelles et annuelles T (°C) dans la forêtZarifet

Forêt Période J F M A M J JT A S O N D Moy


Zarifet 1914-38 5,9 7,7 8,8 11,2 15,2 19,6 25.4 25,8 21,1 16 10,1 6,8 14,5
1975-08 7,1 9,9 12,05 12,7 17,3 21,6 25,6 24,9 17,8 10,8 10,7 8,9 15,9

(HAMANI.2011)

29
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Figure 13: Variations des températures moyennes mensuelles dans la forêt deZarifet
(HAMANI.2011)

D'après la figure 13, nous constatons que les températures moyennes annuelles en
montagne sont de l'ordre de 14°C pour les deux périodes. Le mois de janvier reste en
général le mois le plus froid (7°C). Le mois le plus chaud est noté par contre en juillet
avec25,6°C.

1.5.3.5.3- Synthèse climatique


La synthèse des données climatiques, nous permet de décrire les caractéristiques duclimat
qui règne dans la forêt de Zarifet. Elle fait appel à plusieurs indices calculés à partir de
deux principaux paramètres climatiques ;la température et les précipitations.

1- Amplitude thermique extrême moyenne ou indice de continentalité


L'amplitude thermique extrême moyenne (M-m) est un facteur climatique permettant de
définir l'indice de continentalité d'une région donnée et par conséquent définir si elle est
sous influence maritime ou continentale. Il permet aussi, à travers ses valeurs, de
caractériser le mode de croissance de certaines essences (Tab.15).

Tableau 15: Indice de continentalité de la forêt de Zarifet

Forêt Période M°C m°C M-m °C Type de climat


Zarifet 1914- 1938 32,9 1,9 31,0 Semi continental
1975- 2007 34,3 2,5 31,8 Semi continental
(HAMANI.2011)

30
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

En se référant à la classification de DEBRACH (1953), il apparaît clair que notre zone


d'étude s'inscrit sous un climat de type semi-continental caractérisant la brutalité des
contrastes thermiques.

2- Indice de sécheresse estivale


Cet indice s'exprime par le rapport entre les valeurs moyennes des précipitations estivales
P (mm) et la moyenne des maxima du mois le plus chaud M(°C), selon la formule
d'EMBERGER (1942):

I.E.=P.E/M

Tableau 16: Indice de sécheresse estivale de la forêt de Zarifet

Forêt Période Pluviosité estivale M°C I.E


« mm »
Zarifet 1914- 1938 35,5 32,9 1,1
1975-2008 19,4 34,3 0,56
(HAMANI.2011)

Il ressort du tableau 16 que l'indice de sécheresse est très inférieur à 5.Ceci indique l'
appartenance de cette forêt au climat méditerranéen selon la grille de DAGET (1977) mais à
sécheresse bien avancée.

3- Indice de DE MARTONNE:
De MARTONNE (1926) a défini un indice d'aridité utile pour évaluer l'intensité de la
sécheresse exprimée par la relation suivante:
I= p/(t+10)

P: Pluviométrie moyenne annuelle (mm)


T : Température moyenne annuelle (°C)

Cet indice permet d'étudier spécialement les rapports du climat avec la végétationforestière et
de positionner la station d'étude dans un climat précis.

31
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Tableau17 : Indice De MARTONNE de la forêt de Zarifet

Forêt Période J (mm /°C) Type de Clima


1914- 1938 29,01 Zone tempérée â
Zarifet drainage intérieur
1975- 2008 21,85 Zone tempérée à
drainage extérieur
(HAMANI.2011)

Le tableau 17 révèle que l'indice De MARTONNE de l'ancienne période rétrograde


significativement de 29,0 mm /°C à 21,85 mm/°C durant la récente période. Cela classe la
forêt de Zarifet comme zone tempérée à drainage extérieur d'où l'existence de conditions plus
Favorables pour la végétation ligneuse.

Figure 14 : Indice d’aridité DE MARTONNE dansla forêt de Zarifet

(HAMANI.2011)

32
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

4-Diagrammes Ombrothermiques De BAGNOULS et GAUSSEN


Reprenant les travaux De MARTONNE (1927), BAGNOULS ET GAUSSEN (1953)
considèrent qu'un mois est sec lorsque la moyenne des précipitations est inférieure ou égale au
double de la moyenne des températures (P2T). Un simple examen visuel de la courbe
ombrothermique fait ressortir la période sèche (Fig15):
Pour la forêt de Zarifet, la période sèche est plus au moins longue allant de juin à septembre.

Figure 15: Diagrammes Ombrothermiques de BAGNOULS et GAUSSEN (1953) de la


forêt de Zarifetpour les deux périodes (1914/1938 et 1975/2008)
(HAMANI.2011)

5- Quotient pluviothermique et climagramme d'EMBERGER


Le climagramme d'EMBERGER est le moyen le plus utilisé pour caractériser le climat
méditerranéen. Il est réalisé par le calcul du quotient pluviométrique (Q2) et son
positionnement par rapport à la valeur de "m". En effet, le «Q2» est déterminé par la
formule suivante établie par EMBERGER(1955):

Q, = 2000 P / M2 - m2

P : moyenne des précipitations annuelles (mm)


M : moyenne des maxima du mois le plus chaud (°K = °C + 273.2)
m: moyenne des minima du mois le plus froid (°K = °C + 273.2).

Le calcule de ce quotient (Tab.18) nous permet de positionner la forêt de Zarifet dans les
étages correspondants (Fig.16) .

33
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Tableau 18: Valeurs du (Q2) et étages bioclimatiques de la forêt de Zarifet

Forêt Période P (mm) M(c) m (c) Q2 Etage Variante


bioclimatique thermique
1914-1938 708.00 32.9 1.9 78.81 Subhumide FRAIS
Zaritifet superieur
1975-2007 545.37 34.3 2.5 58.81 Subhumide FRAIS
inferieur
(HAMANI.2011)

Figure16 : Quotient pluviothermique et climagrammed’ EMBERGERde la forêt de


Zarifet au cour des deux périodes de références (1914/1938 et 1975/2007)

(HAMANI.2011)

34
Chapitre I : Présentation des zones d’étude

Le climagramme d’EMBERGER montre qu’entre les deux périodes de référence, de la forêt


de zarifet a subi un glissement de l’étage bioclimatique subhumide supérieur vers
l’inferieur, voire très proche du semi-aride supérieur. Malgré l’augmentation de la valeur de
la variante thermique (m) l’hiver frais caractérise les deux périodes de référence.

I.5.3.6-Végétation

Dans la forêt de Zarifet, on distingue deux types de formations végétales :

- Une formation arborée constituée de chêne-liège, chêne vert, et chêne zeen, avec une
contenance de l’ordre de 453 ha, soit 47% du total.

- Une formation basse constituée d’essences secondaires et sous arbrisseaux d’une superficie
de 246 ha, soit 25% du total. Le reste est constitué de vides.

En ce qui concerne les essences principales, le chêne liège occupe 6/10, le chêne vert3/10 et le
chêne zeen 1/1. Le sous bois est très riche, constitué essentiellement de :Phillyrea
amgustifolia ,Colycotome intermedia , Olea europea , Arbutus unedo, Erica arborea , Cistus
salviaefolius , Lavandula stoechas et Aspholedelus microcarpus
D’autres espèces sous forme de plantes touffues sont présentes dans le sous boisconstituant un
faciès de dégradation des formations telles que : Chamærops humilis et Ampelodesma
mauritanicum .

I.5.3.7 Faune
Neuf espèces d’oiseaux gibier font l’objet d’élevage au centre cynégétique soit à des fins de
lâcher ou à des fins commerciales à l’exception de l’autruche (Tab.18).

Tableau 19 : Principales espèces élevées au centre cynégétique de Zarifet

Nom commun Nom scientifique


Faisan commun Phasianaus colchicus
Perdrix Gambra Alectoris barbara
Perdrix Choukar Alectoris chukar
Caille des blés Coturnix coturnix
Cailles Japonaises Coturni xcoturnix
Pintade Numida meleagris
Canard de pékin Pékin américain
Canard colvert Anas platyrhynchos
Autruche d’Afrique Struthio camelus

35
CHAPITRE II

PRESENTATION DE L’Autruche
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

II .1 Systématique
Les grands oiseaux terrestres non volants, connus sous le nom générique de « ratites » (un
terme qui n'a plus de valeur systématique), sont l'objet de controverses multiples quant à leur
classification. Ils sont souvent regroupés en un ordre unique, celui des Struthioniformes
(organisation systématique retenue ici), mais certains auteurs considèrent qu'ils se
répartissent en cinq ordres distincts (les Struthioniformes pour l'autruche, les Zhéiformes
pour les deux espèces de nandous, les Casuariiformes pour les trois espèces de casoars, les
Dromaiiformes pour l'émeu, et les Aptéryformes qui réunit les quatre espèces de kiwis ou
aptéryx).

Selon la classification du Congrès International Ornithologique(C.I.O)la systématique de


l'autrucheestdonnée dans le tableau 20.

Tableau 20 : Systématique de l'autruche selon le Congrès International Ornithologique

Règne Animal
Embranchement Chordés

Sous embranchement Vertébrés

Classe Oiseaux
Ordre Struthioniformes

Famille Struthionidées

Genre Struthio

Espéce camelus

L’autruche d’Afrique (Struthio camelus)

II.2 Répartitiongéographique

II.2.1 dans le monde

L’autruche est originaire des régions steppiques et subdésertiques à végétation clairsemée


d'Afrique et d'Asie sud-occidentale. Grace à l'élevage, elle est devenue une espèce
cosmopolite. Les populations d'autruches sauvages sont de nos jours endémiques du continent
africain, mais leur territoire s'étendait autrefois jusqu'en Syrie. L’autruche d’Afrique
(Struthiocamelus) fréquente les régions sablonneuses désertiques ou semi-désertiques à
végétation clairsemée, les savanes ou les forêts arides plus ou moins denses (Fig.17).

36
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

Figure 17: Distribution géographique de l'autruche d’Afrique (1983)

(Web.2)

II.2.2 En Algérie

L’autruche est un animal qui a vécu en Algérie, à l’état sauvage, dans plusieurs régions, il y a
très longtemps. La wilaya de Nâama doit son nom (autruche en arabe)aux autruches qui y ont
vécu au passé. Dans le pays du touareg à Illizi, Djanet etTamanrasset, les autruches ont vécu
durant longtemps avant qu’elles ne disparaissent suite à la chasse non organisée et au
prélèvement des œufs. Entre la ville de Ouarglaet celle de Ghardaïa, plus précisément à
quelque kilomètres avant Zelfana, s’étale uncouloir d’environ 40km de largeur appelé "Fedj-
E’Nâam" dans lequel a existé l’autruche selon les vieux de la région.

I I.3 Historique
Depuis des temps immémoriaux, l’autruche a approvisionné l’homme en viande, cuir
etustensiles divers. Elle a pendant longtemps été persécutée pour sa viande, son cuir et ses
œufs
(SHANAWANY ET DINGLE, 1999). Les débuts de la domestication de l’autruche remontent
à la plus haute antiquité et les témoignages des plus anciennes relations entre l’autruche et
l’homme se rencontrent en Afrique du Nord (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998).
Après la chasse, les autruches ont connu la captivité dans les ménageries des pharaons et des

37
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

empereurs grecs et romains. Elles y étaient élevées pour les célébrations des victoires des
pharaons (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998), pour les jeux d’amphithéâtre de cirque ou
pour le service de table (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; SHANAWANY ET DINGLE,
1999). La mode des ménageries a persisté durant tout le moyen âge chez les rois et les princes
et ce jusqu’au XIXème siècle.
Avec l’essor considérable du marché des plumes durant la période victorienne
(CORNETTEetLEBAILLY, 1998) et les progrès réalisés dans cet élevage, de nombreux pays
se sont lancés dans cette production. En Europe (Allemagne, France, Autriche, Suède) et en
Amérique (USA au sud, Argentine, Uruguay) le marché des plumes connaîtra son apogée vers
1913 (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; SHANAWANY ET DINGLE, 1999), entraînant
également les élevages d’autruches. A partir des années 1920, la mode des plumes
d’autruches s’estompe, ce qui entraîne une régression constante des élevages (CORNETTE
ET LEBAILLY, 1998 ; POISSON, 1924 ; SHANAWANY ET DINGLE, 1999).
L'élevage de l'autruche En Algérie est une invention française, et c'est au "Jardin d'essai"
d'Alger, alors dirigé par M. HARDY, que la première incubation artificielle réussie d'œuf
d'autruche, a eu lieu en 1853 (SMIT, 1963). En 1859, les autruches du jardin d’essai
pondirent, couvèrent et un poussin naquit, la première fois dans des conditions de captivité.
Le jardin d’essai a pu, pendant longtemps, par une reproduction annuelle et constante,
satisfaire aux demandes de plusieurs jardins d'Europe et couvrir à la formation des parcs des
environs d'Alger, parcs qui, en 1880, comptaient plus de 120 autruches appartenant à l’espèce
Struthiocameluscamelus(cou rouge).
En 1878 une société parisienne établissait un parc à Ain Mamora, à l'embouchure du
Mazafran. Le domaine comprenait 200 hectares de terrains de culture et trois kilomètres de
dunes de sable comme terrains de parcours. En 1880, il renfermait 20 autruches.
Le capitaine CREPUT fit des essais intéressants à Messerghine (AïnTimouchent) et les ruines
de son parc subsistent encore, à l'entrée du pittoresque ravin de centre (LE MEN, 1914).
Depuis 1907 des expériences nouvelles sont tentées dans le Djebel Nador (Tlemcen). Elles y
ont été entreprises par M. MONTIÉRE, administrateur, en qui l'idée naquit de cet élevage en
retrouvant au cours de ses opérations d'application du Sénatus-consult.
Durant la guerre d'Algérie, et jusqu'après l'indépendance, l'élevage de l'autruche s'est vu
abandonné. Quelques spécimens d'autruches se mourraient dans les différents zoos d'Algérie.

38
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

II.4 Causes de disparition de l’autruche

Les autruches ont vécu durant longtemps avant qu’elles ne disparaissent suite à la chasse
abusive et au prélèvement des œufs et des plumes dont le but lucratif est attesté par le
commerce caravanier qui fut très prospère. Il fallait donc nécessairement chasser l’autruche.
Au début du siècle dernier la chasse était encore très limitée mais avec l’apparition des armes
métalliques, elle devint déjà plus importante. Cependant, perdurèrent des méthodes de chasses
déjà connues à l’époque préhistorique : emploi du lasso, chasse à courre avec des chiens, déjà
reproduite sur le Sahara central (web 4).

II.5 Bio-écologie
II .5.1Description morphologique
L’autruche est le plus grand des oiseaux existant actuellement sur terre. Le mâle a un plumage
noir tandis que la femelle a un plumage gris, selon la sous espèce en présence, sa taille varie
de 2,25m pour S. c. australisà plus de 2,5m et parfois 3m pour S. c. cameluset un poids
respectable compris entre 120 et 150 kg (POISSON, 1926 ; MC KEAN, 1998 ; M.G.
HALLAM, 1992 ; LANTEIGNE, 1994 ; CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ;
SHANAWANY ET DINGLE, 1999).
L’autruche est un animal tout en cou et en pattes, chacune de ces parties constituant les 2/5 ème
de l’animal, le tronc lui-même n’occupe que 1/5ème de la hauteur totale de l’animal. Cette
grande taille lui favorise une vision puissante (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998). Ses
longues pattes robustes et pourvues de muscles puissants lui autorisent une course très rapide
(POISSON, 1926 ; MC KEAN, 1998 ; M.G. HALLAM, 1992 ; LANTEIGNE, 1994 ;
CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; SHANAWANY ET DINGLE, 1999) pouvant atteindre
80km/h, et soutenir une allure de 40km/h pendant une demi-heure. Cependant, l’autruche
éprouve de difficultés à sauter des obstacles (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998).

II.5.2 La tête
Elle est petite et contient un petit cerveau rappelant celui des reptiles. Il pèse environ 40 g,
alors qu’un seul œil pèse 60 g de sorte que les deux yeux font trois fois le poids du cerveau
(CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; M.G. HALLAM, 1992 ; POISSON, 1926 ;
SHANAWANY ET DINGLE, 1999). Les yeux occupent les deux tiers de la tête et font saillie
de chaque côté (figure18), ce qui leur permet d’avoir une bonne vision périphérique
(CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; POISSON, 1926).

39
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

Le bec est obtus, arrondis à la pointe, avec la mandibule supérieure onguiculée, aplatie
l’extrémité et recouvert d’une lame cornée; la mandibule inférieure est flexible. Le bec est
fendu jusqu’en dessous de l’œil et peu s’ouvrir largement. Les narines sont oblongues et se
prolongent du milieu du bec à la base des yeux. Les oreilles très sensibles, sont nues, larges
découvertes et situées à l’arrière de la tête; ils sont protégés par des plumes qui peuvent
s’ouvrir et se refermer à volonté (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; POISSON, 1926).

Figure18: Tête de l'autruche(Web.3)

II.5.3 Le cou

Le cou est long (un mètre environ) grêle, remarquablement flexible et mobile dans toutes
lesDirections (POISSON, 1926 ; CORNETTE ET LEBAILLY, 1998). Il est recouvert de
plumes jusqu’au tiers inférieur. La partie supérieure et la tête étant recouverts de poils peu
développés (POISSON, 1926 ; CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; SHANAWANY ET
DINGLE,1999).

II.5.4Les ailes
Le tronc est large et ramassé, caractérisé par sa ligne dorsale nettement convexe. Le corps
estrecouvert de plumes molles et tombantes qui se raréfient à mi- poitrine pour laisser à
découvert une callosité cornée (VALARDI, 1962 cite par CORNETTE ET LEBAILLY, 1998
; SHANAWANY ET DINGLE, 1999). La peau de l’autruche, épaisse donne après tannage,
un cuir d’une excellente qualité, meilleur que celui de l’alligator; il est actuellement le produit

40
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

le plus recherché sur l’autruche (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; M.C. KEAN, 1991 ;
M.G. HALLAM, 1992 ; LANTEIGNE, 1994 ; SHANAWANY ET DINGLE, 1999).

II.5.5 Les membres postérieurs


L’articulation fémoro-tibiale ou genou chez l’autruche ne correspond pas à l’articulation que
l’onpeu voir directement chez l’animal. Elle est en réalité située à hauteur du corps et est
recouverte par les ailes. Les genoux apparents correspondent à l’articulation tibio-tarsale ou
talon de l’animal. De même, la jambe correspondant au tibia est souvent improprement
appelée cuisse (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998).
Les jambes sont charnues robustes et dépourvues de plumes. Les tarses ou canon sont longs,
recouverts de larges écailles ou scutelles se terminant par les pattes (CORNETTE ET
LEBAILLY, 1998 ;POISSON, 1926). Le tarse se prolonge par deux orteils qui répondent aux
doigts trois et quatre du piedpentadactyle(POISSON, 1926). Par ailleurs, l’autruche est le seul
oiseau possédant deux doigts à lapatte ; le plus grand est le doigt intérieur, doté d’un ongle en
forme de griffe. Le doigt extérieur bienque réduit est essentiel à l’équilibre (CORNETTE ET
LEBAILLY, 1998 ; SHANAWANY ET DINGLE, 1999 ; M.C.KEAN, 1991 ; M.G.
HALLAM, 1992 ; LANTEIGNE, 1994 ; POISSON, 1926).

II.5.6La vue et l’ouïe


Rapportés à la taille du corps, l’autruche possède les plus gros yeux des vertébrés
(SHANAWANY ETDINGLE, 1999). Cette caractéristique lui confère une acuité visuelle
exceptionnelle (CORNETTE ETLEBAILLY, 1998 ; SHANAWANY ET DINGLE, 1999).
L’autruche peut focaliser un objet juste en dessous deson bec ou discerner un objet en
mouvement à une distance de 3,5 km. Sa vision et son long cou, telun périscope, lui
permettent de scruter l’horizon dans toutes les directions.
L’ouïe est également très développée. Les trous auriculaires, largement ouverts, plus ténus et
améliorent son système de défense(SHANAWANY ET DINGLE, 1999).

II.6Caractères distinctifs
L’autruche est un grand oiseau qui ne vole pas. Elle est en fait, le plus grand oiseau vivant sur
terre. Le plumage du mâle est noir luisant, avec des plumes souples sur le dos. Les primaires
sont blancs sur les ailes et la queue, le rendant facilement repérable. La femelle et les jeunes
ont des plumes brunâtres au lieu de noires, leur permettant un meilleur camouflage. Le mâle
et la femelle ont un cou dénudé. Les pattes sont nues également. La peau est bleue ou rose

41
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

chez le mâle et gris rosâtre chez la femelle. Ils ont un cou long et mobile, une petite tête plate,
de grands yeux avec de longs cils noirs, des pattes puissantes et blanchâtres, munies de deux
doigts. Le bec est large et couleur chair.

II .7Comportements chant
Parfois, afin de mieux se dissimuler, l'autruche se couche sur le sol en étendant le cou à
l'extrême. Ce comportement particulier est peut-être à l'origine de la rumeur qui dit que
l'autruche cache sa tête dans le sable, d'où l'expression « faire l'autruche » quand on veut
ignorer l'extérieur. Tout en se nourrissant, l'autruche relève fréquemment la tête afin de
surveiller les alentours. N'ayant pas de dents, elle avale des cailloux qui l'aident à broyer la
nourriture dans son estomac musculeux. L'autruche n'est pas très grégaire et vit plutôt seule,
ou en groupes de 5 à 50 individus, et on la trouve en général en compagnie d'antilopes et de
zèbres. Chaque groupe occupe un territoire de 2 à 15 km2 pendant la période de reproduction
qui dure environ 5 mois. Ses pattes puissantes sont sa seule défense contre ses ennemis
naturels. Si elle est menacée, elle peut donner des coups vigoureux. Elle est dotée d'une vue et
d'une ouïe perçantes, qui lui permettent de détecter un prédateur, même éloigné.

Elle pratique le bain de poussière, comme les autres oiseaux, mais elle aime l'eau et se baigne
chaque fois qu'elle en a la possibilité. Elle peut néanmoins survivre pendant de longues
périodes sans boire. Elle peut résister aussi à une perte de 25% de son poids par
déshydratation. Elle se contente alors de l'humidité contenue dans les plantes qu'elle
consomme. Ses plumes servent d'isolant sous le soleil, mais aussi à faire de l'ombre sur les
poussins. Elles servent aussi pour la parade nuptiale, pendant laquelle le mâle les agite afin de
mettre les plumes blanches en valeur. Le mâle peut avoir de 2 à 6 femelles. Il émet des
sifflements et divers sons pour intimider les autres. Une fois divisés en groupes matrimoniaux,
les autruches utilisent des nids communautaires pouvant recevoir de 15 à 60 œufs.

Chant :L'autruche est souvent silencieuse. Mais elle a quand même un répertoire de cris
incluant des sifflements, des grognements et des mugissements. Ces derniers sont émis par les
mâles et sont très sonores, pouvant être entendus à grande distance « boo-boo-booh-hoo »

42
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

II.8Habitat et exigences naturelles


L'habitat préféré des autruches sauvages est les plaines de courtes herbes etsemi désertiques
ouvertes. Dans de telles régions, les densités sont environ d’unoiseau par 5 à 20 kilomètres
carré. Dans quelques parcs nationaux africains où lesoiseaux sont protégés et où la prédation
est minimale, la densité peut atteindre 0.6 à0.8 oiseaux par kilomètre carré. Les autruches
tendent à éviter l'herbe qui à plus d'un mètre de hauteur et les régions boisées denses, mais
lors de leur voyage dans le désert, elles franchissent des obstacles atteignant jusqu'à 3m de
haut (ULLREY, ALLEN, 1996).

Adaptée aux régions arides, elles supportent aussi bien les fortes chaleurs (+40°C et plus) que
les basses températures (- 0°C la nuit). Certaines autruches occupent les hauts plateaux de
l'ouest del'Afrique du Sud, d'autres survivent à plus de 3000 mètres d'altitude dans 1'Est
africain face à une température ambiante qui varie de 25 à 51°C. L’adulte en bonne santé
maintient sa température interne à 39°C, à condition qu'il puisse boire ouconsommer une
végétation riche en eau. Il est capable de réguler son évaporation cutanée en écartant les ailes
du corps et en hérissant les plumes (comme tous lesoiseaux) ce qui lui donne un air ébouriffé.
L’autruche change aussi le rythme de sa respiration selon les circonstances (énervement,
échauffement, effort important)(CIRAD, 1999).Les autruches aiment la solitude et les grands
espaces. Elles ont un caractère farouche, tempéré par une grande curiosité. Elles évitent le
plus possible les habitats transformés par l'homme (CIRAD, 1999).
II.9Régime alimentaire
L’autruche, essentiellement herbivore, se nourrit de bourgeons, feuilles, fleurs et graines. Il lui
arrive d'attraper des lézards, elle peut aussi occasionnellement finir des restes d'animaux
laissés par des prédateurs carnivores. Elle consomme aussi des sauterelles. En captivité, une
autruche a besoin de 3,5 kg de nourriture par jour, et elle peut vivre plus de 50 ans.

II .10la reproduction
L’Autruche d’Afrique se reproduit à la saison sèche. Le mâle prépare plusieurs dépressions
dans le sol, en grattant le sable sur son territoire. C’est donc lui qui choisit l’emplacement du
nid, et plusieurs femelles s’accouplent avec lui. Elles déposent chacune une ponte de 2 à 11
œufs de couleur crème, pesant plus d’un kg chacun, dans le nid communautaire. Mais les
gardiens du nid sont exclusivement le mâle et la femelle dominante.

43
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

Les œufs, comme les oiseaux, existent dans toutes les tailles. L’autruche est l’oiseau qui pond
les plus gros œufs. Son œuf est environ 2 000 fois plus gros que l’œuf le plus petit, pondu par
le colibri. L’œuf de l’autruche mesure environ 180 mm de longueur, 140 mm de largeur et
pèse 1,2 kilo.

L’incubation dure environ 6 semaines. La femelle dominante s’installe sur le nid pendant les
heures chaudes de la journée, le mâle la remplaçant la nuit. Malgré la surveillance constante
des parents, moins de 10% des œufs donneront naissance à des poussins. Ceux-ci pèsent
environ 1 kg à la naissance. Ils sont de couleur fauve avec des taches brun foncé et un
« châle » de duvet hérissé sur le dos. Ils quittent le nid peu de temps après l’éclosion. Ils
atteignent la taille adulte à un an et demi, et leur maturité sexuelle à l’âge de 2 à 4
ans.L’autruche peut vivre jusqu’à 40 ans en liberté et 50 ans en captivité.

II.11 Les maladies


Les autruches sont des animaux très rustiques. Les problèmes de santé intéressent
principalement les trois premiers mois de vie de l’animal, période au cours de laquelle les
autruchons n’ont pas encore acquis l’immunité des adultes (SHANAWANY ET DINGLE,
1999 ; HALLAM, 1992 ; LANTEIGNE, 1994 ; PARKOLWA, 2003). A cet âge, ils sont
beaucoup plus sensibles que les adultes à des stress aussi bien environnementaux que
nutritionnels. Durant cette période, des mortalités de 30 à 40 % sont reconnues acceptables
par divers auteurs (SHANAWANY ET DINGLE, 1999 ; PARKOLWA, 2003).
L’une des causes principales de mortalité des autruchons est l’infection du sac vitellin résorbé
dans l’abdomen de l’autruchon (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; DEEMING, 1996 ;
SHANAWANY ET DINGLE, 1999). Le meilleur moyen d’assurer une immunité aux
autruchons est de mettre à leur disposition les crottes des adultes dès qu’ils commenceront à
s’alimenter. Cette pratique permet également de les pourvoir en vitamines du groupe B ; il est
aussi bien de permettre aux reproducteurs de consommer les fientes des enclos où sont élevés
les autruchons (SHANAWANY ET DINGLE, 1999 ; HALLAM, 1992). Cette pratique
protègerait efficacement les autruchons des maladies bactériennes causés par Escherichia coli
et les salmonelles parce qu’ils possèdent dès l’éclosion des anticorps contre ses germes. Le
contrôle de l’ammoniac, ainsi que la disponibilité d’espace pour l’exercice sont également des
éléments indispensables pour garantir aux autruchons un bon état de santé (CORNETTE ET
LEBAILLY, 1998 ; SHANAWANY ET DINGLE, 1999).

44
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

II.11.1 Les maladies parasitaires

Les parasites des autruches se divisent en endoparasites (ou parasites internes) et ectoparasites
(ou parasites externes).Les nématodes comme Libyostrongilusdouglassiou, vers de l’estomac
est un vers rond, quiest hébergé dans le pro ventricule. C’est le parasite le plus redoutable en
Afrique, et spécifique à l’autruche. Les oiseaux atteints présentent une perte d’appétit, sont
léthargiques et pâles, signe d’anémie, et sont constipés en cas d’impaction du pro ventricule.
Cette parasitose provoque des mortalités élevées chez les autruchons. Le traitement se fait à
l’aide d’un anthelminthique. Le groupe des benzimidazoles est le plus utilisé. D’autres
parasites du groupe sont Amidostromumanseris, qui se loge dans le gésier,
etParonchocercastruthionisparasitant le foie (HALLAM, 1992 ; SHANAWANY ET
DINGLE, 1999).

II.11.2 Les Maladies bactériennes


Au nombre des maladies bactériennes, il est à noter que l’autruche est le seul
oiseaususceptible de contracter le charbon bactéridie. L’agent causal est le Bacillus
anthracisqui provoque une septicémie générale, rapide et fatale. L’infestation se fait par
ingestion des bacilles ou des spores.
Elle peut aussi se faire par les insectes piqueurs. Les signes cliniques sont rapides, la
température corporelle augmente et la mort survient rapidement. Avec écoulement de sang par
le cloaque le bec et les narines. Lorsque le mal est diagnostiqué tôt, l’administration d’une
dose de pénicilline avant l’élévation de la température peut sauver l’animal. Entre autre, il
faut enterrer les victimes entre deux couches de chaux vives.

II.11.3Les Maladies Virales


Les autruches sont susceptibles de contracter la maladie de Newcastle. C’est une maladie
virale hautement contagieuse qui sévit dans les élevages avicole (SHANAWANY ET
DINGLE, 1999 ; HALLAM, 1992 ; PARKOLWA, 2003). Si les autruches sont sensibles à la
maladie de Newcastle, ils sont cependant plus résistants que les poulets ; cette maladie n’a été
rapportée que sur des autruchons de moins de neuf mois (PARKOLWA, 2003). La période
d’incubation varie de 2 à 15 jours après l’exposition avec une moyenne de 6 jours
(Shanawany et Dingle, 1999). La mortalité très élevée atteint 80% (HALLAM, 1992 ;
SHANAWANY ET DINGLE, 1999 ; PARKOLWA, 2003). De ce fait la vaccination est le
seul moyen de prévention.

45
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

II .12 Les produits de l'élevage et le marché de l'autruche


L'exploitation des produits de l'autruche s'est fortement diversifiée au cours des siècles. Après
la chute du marché des plumes en 1914, POISSON (1926) évoque les possibilités de
consommer la viande d'autruche, les œufs connaissant déjà une consommation et même
unecommercialisation.Actuellement, l'élevage d'autruche est de part le monde considéré
comme une activité d'élevage très profitable du fait de la diversité de ses productions et de
leur coût relativement intéressant (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; HALLAM 1992 ;
SHANAWANY ET DINGLE, 1999).

II .12.1 Les reproducteurs


La vente des reproducteurs reste à l'heure actuelle la première source de recette pour les
éleveurs européens et nord américains (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998; HALLAM, 1992
; SHANAWANY ET DINGLE, 1999)même si on assiste depuis 1994 à une chute relative des
prix. Le marché des reproducteurs revêt différentes formes et comprend :
OLesœufs fécondés ;
oLes poussins de un à trois mois ;
oLes juvéniles de 6 à 12 mois ;
oLes pubères de 18 à 24 mois ;

oLes reproducteurs attestés (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 KEAN 1991 ;


LANTEIGNE, 1994).

II .12.2 Le cuir
C'est actuellement le deuxième produit après les reproducteurs. Il participe entre 20 et 40%
dans le compte d’exploitation d’un tel élevage. Il est très recherché en maroquinerie et en
haute couture. Il possède une valeur marchande très élevée, du fait de sa rareté sur le marché
mondial (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ; KEAN, 1991 ; LANTEIGNE, 1994 ;
SHANAWANY ET DINGLE, 1999).
Cependant, pour espérer tirer le maximum de profit du cuir, il convient que la peau subisse un
habillage dans les normes et soit bien conservée (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998). La
figure (19)nous montre quelques articles en cuir d’autruche.

46
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

Figure19: Divers articles en cuir d'autruche.


(Web.3)

II .12.3 La viande :

Actuellement, la viande d'autruche est difficile à trouver sur le marché en raison du fait que
L’élevage actuel ne parvient pas à couvrir la demande sans cesse croissante. La viande
d'autruche est une viande rouge comme la viande de bœuf (Fig20). La comparaison de la
composition de la viande d'autruche à d'autres montre qu’elle possède des valeurs diététiques
indéniables et peut permettre de lutter contre les maladies cardiovasculaires (SHANAWANY
et DINGLE, 1999).

47
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

Figure20: Viande d'autruche

(Web.3)

II .12.4 Les œufs


Les œufs comme nous l’avons signalé font depuis fort longtemps l'objet de la consommation
et sont également commercialisés (POISSON, 1926). Actuellement, les œufs infertiles sont
vendus comme sous-produits, soit à la consommation, dans des restaurants ou hôtels, soit
vidés, décorés et vendus comme objets d'art (Fig21) (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998 ;
SHANAWANY ET DINGLE, 1999).

Figure21: Œufs d'autruche décorés.

(Web.3)

48
Chapitre II : Présentation de l’Autruche

II .12.5 La graisse

Elle est utilisée dans l’industrie cosmétique. Selon NDAM (2002), elle possèderait des
propriétés anti-inflammatoires naturelles. Une autruche adulte peut en fournir environ une
quinzaine de kilogrammes, le kilogramme coûtant 20 Euros à Milan.

II.12.6 Les plumes

L’âge d'or des plumes d'autruches est révolu. Jusqu'en 1914, la vente des plumes représentait
la totalité des recettes de cet élevage (POISSON, 1926 ; CORNETTE ET LEBAILLY 1998).
Quoi que le marché ait complètement chuté, l'Afrique du Sud, Israël, la Namibie, le Kenya, le
Zimbabwe exportent environ 95% de leur production en Europe, vers l'Amérique du Nord et
vers le Moyen Orient et l'Asie (CORNETTE ET LEBAILLY, 1998).L’exploitation se fait par
rognage (coupe des plumes à 2.5cm de la peau avec un tranchant), tous les 9 mois environs,
jusqu’à ce que les animaux atteignent ’âge d’abattage.

II .12.7 Autres produits de l'élevage

L'os du tarse peut être vendu et servir de canne. La cornée de l'autruche et les tendons des muscles de
la jambe font l'objet de recherche en médecine humaine pour la transplantation. Les potentialités
touristiques de l'élevage des autruches ne sont pas à négliger. Des oiseaux peuvent êtres dressés pour
servir de monture pour les enfants comme cela se fait déjà en Afrique du Sud. Il est possible de tirer
des visites touristiques un revenu très important; dans cette optique, la localisation de l'élevage est
importante. Les meilleures situations étant celles à proximité d'un site touristique drainant un nombre
important de touristes.

49
CHAPITRE III

MATERIELS ET METHODES
Chapitre III : Matériels et méthodes

Notre travail de mémoire porte sur deux volets, le premier concerne le suivi écologique de
l’autruche dans un milieu semi naturel qui est la réserve de chasse de Tlemcen, quant au
deuxième volet, il a été destiné au suivi de l’élevage artificiel de l’autruche au niveau du
centre cynégétique de Zarifet.

III.1 Suivi écologique de l’autruche

L’étude de l’écologie de l’autruche dans la réserve consistait à faire des observations


continues (suivi) sur son alimentation, ses activités et sa reproduction. Pour cela nous
avons effectué des sorties sur terrain durant la période allant de mai 2014 à mars 2015
à raison d’une sortie par mois. Les observations se faisaient généralement pendant la
matinée. N’étant pas farouche, on se plaçait le plus proche possible du troupeau afin
d’avoir des observations précises. A chaque séance d’observation on notait avec
attention le type d’alimentation (naturel et/ou artificiel) et la nature des items prélevés,
les activités pratiquées (marche, repos, course, chants, …).

L’observation sur les mœurs de la reproduction (accouplement, ponte, …) a été effectuée


uniquement pendant le printemps 2014 c'est-à-dire dans notre cas durant les mois de
mai et juin.

L’élevage de l’autruche doit obéir à certaines règles respectant la vie de l’animal, on en


cite essentiellement :

- L'autruche est un animal qui aime vivre en liberté : il lui faut beaucoup d'espace. Les
normes en vigueur en France sont très strictes sur ce point. En règle générale, il est
raisonnable de compter 2000m² de terrain clôturé par couple.
- Les autruches sont omnivores, et passent leur temps à se nourrir. Pour donner un
exemple, un jeune de 10 kg consommera une moyenne de 450 grammes de granulés
par jour, une autruche adulte se nourrira toute la journée d'herbe, de feuilles, de fleurs,
bourgeons, de fruits et insectes qu'elle trouvera sur son passage.
- Il doit y avoir le terrain au moins une "gravière", c'est à dire une surface de quelques
mètres carrés où les autruches trouveront des cailloux, des graviers et du sable qu'elles
absorberont pour faciliter la digestion.

50
Chapitre III : Matériels et méthodes

III.2 Suivi de l’élevage artificiel de l’autruche


Ce deuxième volet de travail a été réalisé entièrement dans le centre cynégétique de Zarifet à partir du
mois de mai, période de pondaison, où nous avons procédé par l’application de huit étapes selon le
schéma suivant (Fig.22) :

Collecte des œufs


Désinfection des œufs


Stockage des œufs


Incubation

Eclosion

Batteries d’élevage


Poussinières

Volière

Figure 22: Schéma de la chronologie des étapes d’élevage de l’autruche en batterie

1- Collecte des œufs :


L’opération de la collecte des œufs doit se faire le plus rapidement possible juste après la
ponte afin de réduire le risque de contamination, de prédation et d’altération de l’embryon
(gel, température élevé...etc.) ainsi que pour empêcher le mâle de couver.
Le moyen le plus simple pour la collecte des œufs est d’utiliser un sac plastique individuel
que l’on retourne sur l’œuf.

51
Chapitre III : Matériels et méthodes

2- Désinfection des œufs :


La désinfection des œufs est obligatoire. Un nettoyage à sec de la coquille à la brosse ou au
papier de verre doit toujours être suivi d’un formol.

3- Stockage des œufs


Après la désinfection, les œufs doivent être stockés en attendant l’incubation. Le lieu de
stockage doit être propre, bien ventilé et à l’abri de toutes condensation et prédation.
La température de stockage devra être comprise entre 13° et 18°C, avec un optimum de 15°C.
Le taux d'humidité relative doit être assez élevé sans pour autant atteindre le point de rosée ou
de condensation.
Les œufs peuvent être stockés en position horizontale, avec la chambre à air vers le haut. Le
retournement des œufs durant cette période est conseillé et doit se faire une fois toutes les 12
heures. L’embryon se trouve alors dans un état de latence et peut être conservé sans danger jusqu’à 7
jours.

4- Incubation :

Les œufs sont placés dans l'incubateur la chambre à air en haut; l'angle entre l'axe de l'œuf et
la verticale faisant 45° (Fig.23). Si cette chambre à air n'a pas été localisée, l'œuf est placé en
position horizontale, le retournement des œufs quatre fois le jour à 1 fois l'heure durant
l'incubation et ce jusqu'au 39ème jour. L'incubation artificielle requiert la maîtrise de trois
paramètres à savoir : la température, l’humidité relative et le renouvellement d'air.
La température des œufs d'autruche peut varier entre 35,5 et 38 °C, mais il y a une préférence
pour 36 °C.
Le taux d'humidité relative dans un incubateur est un paramètre déterminant pour la réussite
de l'incubation, son taux se situe entre 20 et 25%.
Au cours du développement de l’embryon, le métabolisme entraîne de grands besoins en
oxygène et une production importante de CO2 et de vapeur d’eau. À ce sujet un
renouvellement d’air est nécessaire.
La durée d'incubation moyenne des œufs d'autruches est de 42 jours.

5- Eclosion :
Après l’incubation, les œufs sont mis les dans l’éclosoir pendant trois jours à une température
de 35 °C (Fig. 24).

6- Batteries d’élevage :
Après l’éclosion, les poussins sont mis dans des batteries d’élevage.
52
Chapitre III : Matériels et méthodes

7- Poussinières :
Après les batteries d élevage, les poussins sont transférés dans des poussinières.

8- Volières :
Apres les poussinières, les autruchons sont transférés dans des volières.

Figure23 : Œufs d’autruche dans l’incubateur au centre cynégétique


(Originale)

Figure24 : Eclosior au centre cynégétique (Originale)

53
CHAPITRE IV

RESULTATS ET INTERPRETATION
Chapitre IV : résultats et interprétation

IV.1 L’autruche au niveau de la réserve de chasse


IV.1.1 Présentation du cheptel
L’autruche d’Afrique (Struthio camelus) forme actuellement au niveau de la réserve
un petit cheptel de 6 individus composé de trois mâles ettrois femelles. C’est en 2007 qu’il y
a eu la première introduction d’un couple au niveau de Sahb Elababda dans un enclos
aménagé à cet effet mais cette opération c’est soldé par un échec et le couple d’autruche a
péris. Une deuxième tentative d’introduction d’un autre couple a eu lieu la même annéeet a
subit le même sort. Cet échec revient probablement au dérangement et l’absence de quiétude
au niveau de l’enclos de Sahb Elababda qui se trouve à proximité de la route principale où il
y avait à cette époquedes travaux de goudronnage. En 2008, un troisième essai d’introduction
d’un couple s’est effectué mais cette fois ci dans un nouveau site plus calme et éloigné de tout
dérangement, un enclos de 4 ha au niveau de la plaine dite Moutas.Enfin en 2010, une
quatrième introduction d’un couple également a eu lieu pour renforcer le couple existant.
Pour les quatre cas d’introductions, les autruches ramenées dans la réserve avaient la même
provenance, soit achetées de l’Institut Technique d’Elevage (ITEL), soit chez un particulier
d’Alger.

IV.1.2 Dynamique du cheptel

Les deux couples mis dans le nouvel habitat (enclos de Moutas) ont montré une bonne
adaptation et ont réussi à se reproduire. En effet, en 2012, les deux femelles ont pondu 30
œufs qui ont été récoltés et stockés dans un magasin au niveau de la réserve. Ceci a empêché,
à notre sens, la couvaison naturel d’avoir lieu.

22 œufs sur les 30 ont été transportés au centre cynégétique de Zéralda pour essayer la
couvaison artificielle mais cette action a connu un échec total et aucun œuf n’a éclos. Suite à
cet échec, le 29 mai 2012 les huit œufs restants ont été remis dans la nature (enclos) afin de
tenter de provoquer une couvaison naturelle. Effectivement, cette opération a induit tout de
suite le comportement de couvaison chez les mâles et le 11 Aout 2012, soit 42 jours après,
l’éclosion a eu lieu. Cinq œufs ont donné naissance à 5 poussins tandis que les 3 autres n’ont
pas éclos probablement à cause du stockage et non à la mortalité embryonnaire. Les cinq
autruchons ont réussi à survivre jusqu’à l’hiver où trois d’entre eux n’ont pas pu résister
devant les conditions rudes de cette saison (intempéries, froid, gelée, neige, …) ce qui a
causé leur mort. Les deux survivants sont devenus adultes aujourd’hui.

54
Chapitre IV : résultats et interprétation

L’année 2013, a connu une seule couvaison qui a donné naissance à un seul poussin.
Ce dernier a péris durant l’hiver.

En revanche pendant l’année 2014 nous avons assisté à 3 pontes, une de 5 œufs en
mai, une de deux œufs en juin et la troisième de 4 œufs en septembre (Tab 21). Pour les deux
premières pontes, les œufs ont été ramassés après avoir constaté que la couvaison naturelle
n’a pas eu lieu. Par contre pour la troisième ponte, les œufs ont été prélevés tout de suite pour
ramener l’ensemble au centre cynégétique de Zarifet.

Les pontes ont eu lieu durant les mois de mai, juin et septembre et toujoursau même
site de la réserve. Les œufs sont déposés dans deux endroits non éloignés l’un de l’autre
camouflés sous une touffe de diss sans qu’il y est fabrication de nids (Fig.25).

Tableau 21: Dynamique de la reproduction de l’autruche au niveau de la réserve de


chasse

Année Ponte Eclosion Autruchons Adultes


2012 8 5 5 2
2013 1 1 1 0
2014 11 0 0 0

Figure25:Ponte d’Autruche d’Afrique dans la réserve de chasse


(Originale, mai 2014)

55
Chapitre IV : résultats et interprétation

IV.1.3Activité et recherche de nourriture

Les autruches au niveau de la réserve sont assistées à longueur d’année par l’aliment
de volaille « ponte » qui constitue leur nourriture de base. Cet aliment est préconisé
normalement que pendant la période de reproduction, mais comme les autruches ne sont pas
dans leur milieu naturel et pour favoriser au mieux l’accouplement et la ponte, les
techniciens de la réserve ont préféré cette manière de faire.

L’aliment " ponte " est destiné à couvrir les besoins des reproducteurs durant leur
période d’activité sexuelle. Il est distribué un mois avant le débutde la saison sexuelle. Il doit
contenir un supplément en vitamines et minéraux(surtout vitamine E et sélénium) afin de
prévenir toute carence au niveau des œufs.L’aliment " ponte " est riche en protéines mais
pauvre en calories pour limiter lesdépôts de graisse. Il se présente sous forme de miettes.

Selon la bibliographie l'autruche, essentiellement herbivore, se nourrit de bourgeons,


feuilles, fleurs et graines. Il lui arrive d'attraper des lézards, elle peut aussi occasionnellement
finir des restes d'animaux laissés par des prédateurs carnivores. Elle consomme aussi des
sauterelles. En captivité, une autruche a besoin de 3,5 kg de nourriture par jour.

Durant nos déférentes sorties, nous avons prêté attention aux prélèvements
alimentaires de l’autruche. Effectivement son régime alimentaire de type herbivore se
confirme étant donné qu’elle varie ses items de l’animal au végétal, elle se nourrit
de graines,insectes,fruits,herbes,fleurs,escargot et autres (Tab.22).

Tableau22 : Quelques observations sur le prélèvement alimentaire de l’autruche dans la


réserve de chasse
Observation 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
escargot
arbustes

arbustes
insectes
graines

graines

graines
herbes
fleurs
items

fruits

fruits

56
Chapitre IV : résultats et interprétation

Un suivi de l’activité journalière de l’autruche dans la réserve (Tab.23)montre qu’elle


passe la majeure partie de son temps à ce nourrir et à marcher dans l’enclos. En effet, 47% de
ses activités journalières sont consacrées à l’alimentation et la chasse des insectes, le reste du
temps elle le partage entre des activités de marche (28%), de repos (20%)et de chant (5%).

Tableau23: Différentes activités de l’autruche dans la réserve de chasse de Tlemcen

Observation 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Activité
Alimentation + + + + + + + +

Chant + + + + + + +

Marche + + + + + + + +

Chasse + + + + +
Repos + + + + + +

IV. 1.4 Comportement

 Sous l’influence des aléas climatiques

Le troupeauà été observé sous les différents aléas climatiques à savoir le froid, la
chaleur, la pluie et par temps doux.

Par temps doux et ensoleillé, les autruches se donnent le plaisir de sillonner leur enclos
et de picorer dans la terre. Elles s’alimentent régulièrement, leurs accouplement ont lieu
généralement vers 11 h et 14 h et le soir également. Lesaprès midi, elles mangent,
s’abreuvent, prennent des bains de sable pour s’abandonnerpar la suite à une sieste en groupe
tandis que le soir, elles se remettent à sillonner leur enclos pour reprendre ensuite leurs
accouplement. Des pentes ont eu lieu avant la tombée de la nuit qui est réservé normalement
au sommeil.

Par ailleurs, sous la pluie, les autruches sont impassibles même si elles sont
complément mouillées, néanmoins, si la pluie devient intense elles se regroupent et se mettent
sur terre comme si elles faisaient la sieste. Il est à remarquer que leur regroupent sous la pluie

57
Chapitre IV : résultats et interprétation

intense, leur permet de protéger les parties de leurs corps qui sont dépourvues de plumes à
savoir la poitrine et les cuisses.

 Le comportement des femelles

Les femelles passent, généralement, la journée à faire la parade nuptiale et ne quittent


pas les males.Il arrive que des femelles s’approchent trop d’un autre mâle et alors celui-ci ne
manque pas de les éloigner, parfois même en les obligeant par la force en leur donnant des
coups.

 Le comportement du mâle dominant

C’est le mâle le plus fort du groupe, il a le coup dressé à l’image du coq,lui seul fait la
parade nuptiale.Quand les autruches sont occupées à manger, il se trouve toujours dans leur
entourage, circule et voit s’il n’y a pas quelque chose qui peut déranger, il surveille (contrôle)
et défend son troupeau contre tout danger, Il ne prend son temps pour manger qu’une fois
tranquillisé.

 Le comportement face au danger

Quand il y a menacé d’unquelconque danger, les autruches se mettent à scruter leur


alentour pour comprendre ce qui se passe, Elles se regroupent pour se dérober en toute vitesse
laissant le mâle dominant, qui s’approche du lieu du danger, pousse un cri ou se contente de
faire la parade nuptial suivent les cas. Si malgré la parade le danger ne s’éloigne pas, il finit
par ruer son ennemi à coups de pattes.

Figure26 : Mâle dominantd’autruche dans la réserve (originale)

58
Chapitre IV : résultats et interprétation

Figure27 : Comportement des autruches vis-à-vis du danger dans la réserve


(originale)

IV.2 Elevage de l’autruche au centre cynégétique


Les résultats relatifs à cette partie se résument dans les données récoltées de
l’opération de suivi de l’élevage artificiel de l’autruche depuis la récolte des œufs jusqu’à la
mise en volière.
Suite aux différentes successions de pontes 125 œufs ont été récoltés au cours de
quelques mois et stockés au fur et à mesure. 8 œufs ont été endommagés pendant le stockage.
Ce dernier permet de cumuler la quantité d’œufs nécessaires pour entamer l’opération de
l’incubation.
Les 117 œufs restants ont été incubés pendant 42 jours tout en contrôlant les
paramètres de température, d’humidité relative et le renouvèlement d’air. Durant l’incubation
on a eu une perte de 15 œufs suite à des mortalités embryonnaires.
Quelques fois avant de procéder à l’incubation, on fait une vérification de la fécondation des
œufs dans la salle de mirage. Cette opération n’est pas indispensable.
Après l’incubation, les 102 œufs restants ont été mis dans l’éclosoir pendant trois jours
à une température de 35 °C. 46 œufs seulement sur les 102 ont éclos en donnant naissance à
46 poussins. Les œufs qui ont été fécondés sont donc au nombre de 61 (15+ 46) sur les 117
soit un taux de fécondité de 52%.
Ces derniers sont transférés dans une batterie d’élevage pour rester 8 à 10 jours. A ce
stade, le besoin en chaleur est primordial et la température à laquelle les œufs entaient soumis

59
Chapitre IV : résultats et interprétation

en incubation doit diminuer graduellement pour passer de 35 à 30 °C. Comme pour tout
élevage avicole, le comportement des poussins est un indicateur de la qualité de leur environnement :
s’ils ont trop chaud, les poussins sont dispersés, le bec ouvert, les ailes écartées. S’ils ont froid, ils
s’agglutinent tous les uns sur les autres.Ils sont nourris par l’aliment de croissance. Pendant cette
phase d’élevage, la mortalité est généralement très élevée et peut atteindre un taux de 50%.
Dans notre cas on a eu une mortalité de 7 poussins soit un taux de 15%.
Les 39 poussins ont été transférés par la suite dans une poussinière pour une période
de 3 mois. A cet âge les autruchons sont nourris par l’aliment de volaille de croissance et la
température reste toujours un facteur indispensable à leur maintien. Le taux de mortalité est
moins important à cette étape par rapport au premier âge. On a eu une mortalité de 4 poussins
représentant un taux de 10%.
Trois mois révolus, les autruchons de deuxième âge (3 à 6 mois) ont été transférés
dans une volière car à cet âge le volume des déjections est important et les animaux ont
besoin de plus d’espace pour se défouler. Un abri est aménagé à l’intérieur de la volière pour
permettre aux autruchons de se refugier la nuit et de se protéger contre les aléas climatiques.
L’alimentation fournie en cette phase d développement musculaire est toujours celle de
croissance pour la volaille. La mortalité enregistrée est de 3 individus soit un taux de 8%.
En récapitulant, les 125 œufs récoltés n’ont permis d’avoir en fin de compte que 32
autruchons, beaucoup de pertes ont été enregistré dans les différentes phases d’élevage
(Fig.28).

Figure28 : Histogramme des taux des différentes étapes de reproduction

60
Chapitre IV : résultats et interprétation

Figure29 : Test de fécondation dans la salle de mirage au centre cynégétique (Originale)

Figure30 : Poussin dans une batterie d’élevage au centre cynégétique


(Originale)

61
Chapitre IV : résultats et interprétation

Figure31 : Poussins dans les poussinières au centre cynégétique


(Originale)

Figure32 : Autruchons dans la volière avec mangeoire au centre cynégétique


(Originale)

62
Chapitre IV : résultats et interprétation

Discussion

Après analyse des résultatsde l’élevage de l’autruche dans la réserve de chasse, nous
avons constaté des contraintes majeures, qui deviennent des facteurs limitant pour le
développement de l’espèce en question. Ces problèmes tournent autour de la disponibilité de
l’espace de pâturage riche en végétation, le sol qui concerne leur biotope et des conditions
climatiques.

Un autre problème aussi important est le maintien en captivité de ces animaux


sauvages, se sont des oiseaux très difficiles à domestiquer.Ils sont très stressés, des trouble de
comportement peuvent survenir à chaque stade physiologique, associés à une alimentation
incorrecte ces troubles engendrent quelquefois de lourdes pertes chez les poussins, certains
éleveurs subissent jus à 60% de mortalité à la suite d’excès alimentaires. Les autruchons en
croissance ont souvent des boitements liés à une croissance rapide qui nécessite un
équilibrage régulier des apports alimentaires. A l’âge adulte la fertilité peut être réduite à
cause de leur obésité.
Quant au suivi de l’élevage de l’autruche au centre cynégétique, il nous a permis de
remarquer que le taux de réussite des poussins est trop faible par rapport au nombre d’œufs
récoltés et fécondés. Il ressort que l’élevage de l’autruche n’est pas bien maitrisé et peu de
connaissances sur ce dernier sont disponibles. Et malgré les efforts consentis par le centre
cynégétique pour améliorer l’élevage de l’autruche, la production reste toujours très faible et
très loin de celle des élevages extensifs pratiqués dans d’autres pays.

63
CONCLUSION
Conclusion
Au terme de ce travail, on peut conclure que l’autruche n’est pas un animal fragile
dans nos deux sites d’études où elle a montré une certaine adaptation. Le développement
d’élevage de plus en plus performant nécessite une maitrise de tous les paramètres
environnementaux.
D’après le diagnostique qui a été élaboré concernant les situations d’élevages de
l’autruche et de son comportement vis-à-vis du biotope quelles occupent au niveau de la
réserve de chasse et le centre cynégétique de Tlemcen, qu’il va falloir revoir ces conditions
afin de mieux les cerner pour un meilleur épanouissement de l’espèce et un meilleur
rendement. De cela nous avons proposé des recommandations qui pourraient être bénéfiques
pour l’espèce en touchant tout les aspects de son environnement propre. Comme par exemple,
à Moutas Il est recommandé de faire une litière épaisse avec du sable pour absorber l’eau,
lors des pluies, et pour permettre aux autruches d’être plus à l’aise, de prendre des bains de
sable et de creuser leurs nids. Ainsi au centre cynégétique pour éviter le renversement des
mangeoires et des abreuvoirs, il est recommandé de les construire en ciment (bétons) sous
forme de bassin.
Concernant l’alimentation, il est préférable d’utiliser de la luzerne comme aliment en
vert car elle est disponible pendant une grande partie de l’année et est plus riche en matière
azotée. Il faut respecter la formation du sexe ratio et faire une bonne sélection des mâles et
des femelles. Et afin d’avoir une saison de reproduction précoce, il serait préférable de séparer
les mâles des femelles durant la période du repos sexuel mais de façon à ce qu’ils puissent se
voir.
Et enfin pour une bonne production d’œufs, il est recommandé d’assurer aux autruches
un régime alimentaire qui couvre leurs besoins nutritifs de production, la récolte des œufs doit
être quotidienne et instantanée pour renforcer la production. Il est recommandé également de
récolter les œufs directement après la ponte, quand l’œuf est encore tiède, car dans ces
conditions, la femelle aura tendance à pondre de nouveau et régularise la période entre deux
pontes. Pour l’accouvage, il faut plus d’efforts pour assurer des conditions d’hygiène et si
possible porter des habits spéciaux pour accéder à la chambre afin de limiter tout risque de
contamination.

64
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
Références bibliographiques

ACHHAL A.AKABLI O., BARBERO M., BENABID A., ‘HIRIT O., PEYRE C., QUEZEL
P. et RIVAS-MARTINEZ S. (1980)- A propos de la valeur bioclimatique et dynamique de
quelques essences forestières au Maroc, Ecologia méditerranea, 5, P. 211-249.

BACHOUCHE H.(1989)- Esquisse d’un projet d’aménagement cynégétique dans la réserve de


chasse de Moutas à Tlemcen ,Mem.Ing.ITA Mostaganem,56p.
BAGHLI A. (1993)- Contribution à l’étude des mammifères de la réserve cynégétique Moutas de
Tlemcen, Mem.ing.For. Univ. Tlemcen, P 133.

BAGNOULS F. & GAUSSEN H. (1955)- Saison sèche et indice xérothermique. Bull. Soc
EtTech. St. Jérôme, P 415+ annexes.

BAGNOULS F. ET GAUSSEN H, (1953) -Saison sèche et indice xérothermique.Bull.


Soc.Hist. Nat. Toulouse. 88(3-4).pp. 193-239.
BARBERO M., QUEZEL P. et RIVAS-MARTINEZ S. (1981)- Contribution à l'étude des
groupements forestiers et pré forestiers du Maroc. Phytocoenologia, 9 (3) P311-412.

BAGNOULS F. & GAUSSEN H. (1955)- Saison sèche et indice xérothermique. Bull. Soc
EtTech. St. Jérôme, P 415+ annexes.

BARYLENGER A. AVARD R . et GATHY P.(1979)- la foret verillant- carmane .IMprim


liége : P 611

BENABID .A (1982) études physiologique et dynamique des association des séries selvatiques
du Rif occidentale (Maroc) Thèse doctorat –Sciènes ,Fac ,st, Jérome ,Marsielle ,p199

BENEST M. (1985)- Evolution de la plate forme de l’Ouest saharien et du Nord-Est marocain au


cours du Jurassique et au début du Crétacé , Stratigraphie, milieu de dépôt et dynamique de
sédimentation, Doct. Lab. Géol. Lyon 1 : P 1-367.
BENSAOULA F., BENSALAH M. ET ADJIM M.,(2005)- les forages récents dans les
aquifères karstiques des monts de Tlemcen. Larhyss .Journal, ISSN 1112-3680, n° 04, Juin 2005,
pp. 7-15. Laboratoire de Recherche en Hydraulique Souterraine et de
Surface.
BENSEDDIK F. (2011)- Contribution à l’etude éco-éthologique de la Pie bavarde (Pica
pica)dans la réserve de chasse de Moutas, Mem.Mast.For. Univ. Tlemcen, P 73.

BENSID T. (1986)- Etude d'une Catena dans la foret de Zarieffet.Mem. Des. Univ.
Tlemcen. p 65.
BOUAZZA M., MAHBOUBI A.,BENABADJI N.et LOISEL R. (2001)- Bilan de la flore de la
région de Tlemcen (Oranie – Algérie), Bull., Forêt méditerranéenne t. XXII n° 2, juin 2001, P
130- 136.

65
BOUKIL A. (1984) - Le chêne vert et le chêne zéen dans la forêt de Jaâba (Moyen Atlas),
Contribution à l'étude phytoécologique et à la cartographie des types de peuplements et des
communautés végétales dans un but d'aménagement, Mémoire de 3ème cycle agronomique,
L.N.A.V., Rabat, P 148.

BRAHIMI R.(1991)- Inventaire des oiseaux nicheurs dans la réserve de chasse de Tlemcen,
Mem.Ing.Univ.Tlemcen , 86p.

BOUDY P. (1955)- Description forestière de l’Algérie et de la Tunisie, Ed. Larose, Paris, P 488.

CIRAD (1999)-. Possibilités d’un élevage d’autruches au Cameroun: Contraintes et


retombés (Mémoire). Université de Liège : Liège, , p 57 .

CORNETTE et LEBAILLY P. (1998 )-l'Autruche, élevage et rentabilité. les presses


agronomiques de Gembloux : Gembloux, p 182 .
DAGET P. (1977)- Le bioclimat méditerranéen, caractères généraux, méthodes de
caractérisation. Vegetalio.,p 1(34): p1-20.
DAHMANI-MEGREROUCHE M. (1996 a)- Diversité biologique et phytogéographique des
chênaies vertes d'Algérie, EcologiaMediterranea XXII (3/4) ,P19-38.

DE MARTONE E.(1926)- Une nouvelle fonction climatologique ,L’indice d’aridité,Lamétéo,P


449-459.

DE MARTONNE E.(1927)- Traité de géographie physique I, notions générales,


hydrographie, Ed. A. Colin. Pans, 496p.
DEBRACHE J.(1953)- Notes sur les climats du Maroc occidental, Maroc médical, 32 (342) ,P
1122-1134.

DJEBAILI S. (1978)- Recherches phytoécologiques et phytosociologiques sur la


végétation des hautes plaines steppiques et de l'Atlas Saharien Algérien. Thèse.
Doct. Univ. Languedoc. Montpellier. 229 p + annexes.
ELMI S. (1970) - Rôles des accidents décrochant de direction SSW-NNE dans la
structure des monts de Tlemcen (ouest Algérie).Bull. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord,
Univ. Alger. 61. pp.3-8.
EMBERGER L.(1930)- La végétation de la région méditerranéenne, Essai d’une classification
des groupements végétaux, Rev.Géo.Bot. P 42 ,641-662 et 341-404.
EMBERGER L. (1939)- Aperçugénérale sur la végétationduMarocVerof.Géobot.Inst.Rubel
Zurich. ,14 : P 40-157
EMBERGER L. (1942)- Un projet de classification des climats du point de vue
phytogéographique.Bull. Soc. Hi st. Nat. Toulouse. 77, pp.97-1 24.
EMBERGER L.(1952)- Sur le quotient pluviothermique. C.R.Sci. n° 234 ,Paris, P 2508-2511.

66
EMBERGER L. (1955)- Une classification biogéographique des climats,Trav. Lab. Bot.
Géol.Serv.Bot. Montpellier, P 3-43.
EMBERGER L. (1955)- Une classification biogéographique des climats, Recueil Trav.
- Lab. Géol. Zool. Fac. Sci. Montpellier, p 3-43.
GAOUAR A .(1980)- Hypothèse et réflexion sur la dégradation des écosystèmes
forestiers dans la région de Tlemcen (Algerie).Publ.Forêt. médit.T.II.N°2.pp.131-
146.
HALLAM. M. G.(1992)-The topaz introduction to practical ostrich farming Harare. The ostrich
producers association of Zimbabwe: Harare,p 102.

HAMANI F.(2011)- Impact 6e l'application de coefficient d'écorçage sur l'état sanitaire des
arbres de chêne liège(quercus suber l) cas de wilaya de Tlemcen .mem mast.eco.univ.tlemcen .p93

LANTEIGNE(1994)- yolande et ARSENAULT Etienne L'élevage des ratites. Guide de l'éleveur :


Québec , p 200 .

LE MEN. M. E. (1914)- Evaluation of feedstuffs and the metabolizable energy and amino
acid :requirements for maintenance and growth in ostriches (Struthio camelus)(PhD thesis).
University of Stellenbosch, , p 127 .
MAHI B.(1993)- Contribution à l’étude comparée de la dynamique de la végétation à l’intérieur et
à l’extérieur de la réserve de chasse de Moutas , Mem.Ing. For .Univ.Tlemcen, 90p.

MEGHRAOUI F.(2013)- Contribution à l’étude de cortèges floristique des chaines dans la


réserve de chasse de Tlemcen, Mem.mast. Eco .Univ.Tlemcen, 92p

MOSTEFAI N.(1996)- Contribution à l’étude du régime alimentaire et l’organisation spatiale de


la genette (Genettagenetta)dans la réserve cynégétique de Moutas ,thése.Mag.INA el harrache
,Alger,97p.

MUSSET R. (1935) - Les régimes pluviomé triques de la France de l'Ouest .Vo XLIV,15 mai,
pp. 311-313.

NDAM S. (2002)-Possibilités d’un élevage d’autruches au Cameroun: Contraintes et retombés

(Mémoire). Université de Liège : Liège, 57 p.

PARKOLWA (2003)- Mustafa How to raise and market ostriches. Tome I. Acacia Stantex
Publishers, p 60 .

POISSON (1926)- Henri l'Autruche avec quelques compléments sur le groupe des ratites
(Nandou,Casoar-Emeu). In : Encyclopédie ornitologique. Tome II. Paul Lechevalier : Paris, p2 04

QUEZEL P.(2000)- Réflexion sur l’évolution de la flore et de la végétation au Maghreb


méditerranéen ,Ed. Ibis Press,Paris, P 89.

SELTZER P. (1946)- Le climat de l’Algérie,Carte h.t. Instit. Terre et Phys. du globe, Fac. Sci.
Alger ,P 219.

67
SMTT J.V.Z .(1963). Ostrich Farming in the Little Karoo. Bulletin N°358,Département of
Agricultural Technical Services, Pretoria, South Africa p 103.
SMIT D.J .(1963)-. Ostrich farming in the little Karoo. Departement of Agricultural Technical
Service:Pretoria, , p 103 . (Bull. N° 358)
SHANAWANY MM. et DINGLE J. (1999)- Ostrich production systems. Food and Agriculture
Organization of the United Nations (FAO): Rome, p 256 . (FAO Animal Production and Health
Paper; p144
SOLTNER D. (1992) - Les bases de la production végétale. Tome 2. 6ème édition. Sei et
TechAgr. 49310. Sainte Gène sur la Loire.France
TINTHOIN R. (1948)- Les aspects physiques du tel oranais. L. Fouquet, Oran, p 639.
ULLREY ET ALLEN (1996)- Studies on the hatching, growth and energy metabolism of ostrich
chicks (Struthio camelus var. domesticus) (PhD thesis). University of Stellenbosch: RSA, p 180 .

ULLREY, D.E, (1982)- Do emus have to be legless too? Proc. 2nd Amt. Dr. Scholl
Nun. Conf., Lincoln Park Zoo, Chicago, IL, pp. 102- 104
VALARDI F (1962)- Oiseaux – Reptiles – Amphibiens. In : Encyclopédie du Monde Animal.
Tome II. Librairie Aristide Quillet : Paris VII, p349-357
ZINE EL ABIDINE A , (1988) .Analyse de diversité Phyto –Ecologie des forêts du chêne Zene(
Quercusfaginealamk ) au MarocBull . Ins,.Sei. Rabat 1988,n12, p 69-77

Site internet :

Web1: http://www.google.com/earth/?k=earth.&gclid=CIf19IbicYCFaOD2wodTnUAyA 2015

Web2: http://fr.wikipedia.org/wiki/Autruche_d%27Afrique 1983

Web3: http://agro-planet.e-monsite.com/medias/files/elevage-des-autruches.pdf 1983

Web 4: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Autruche_d%27Afrique&action=history 1989

68
Titre : Suivi de l’élevage de l’autruche au centre cynégétique de Zarifet et la réserve de
chasse de Tlemcen

Résumé:

Ce travail a permit de diagnostiquer la situation d’élevage de l’Autruche d’Afrique, à travers


les deux sites, la réserve de chasse et le centre cynégétique de Tlemcen. Cet oiseau a fait
preuve d’une réussite relative de reproduction et d’adaptation. L’autruche a pu se reproduire
naturellement dans la réserve mais avec un taux faible. De même, au centre cynégétique, On a
pu maitriser jusqu’à un certain degré l’élevage artificiel de l’autruche depuis l’incubation des
œufs jusqu’à la mise en volière. En revanche, certaines défaillances sont à souligner
(pratiques alimentaires, techniques d’élevage, stimulation de la ponte, conditions
environnementales et climatiques, …) et qui représentent à notre sens les principales
contraintes face au développement de l’élevage de l’autruche.

Mots clé :
Autruche d’Afrique, élevage, développement, réserve de chasse, centre cynégétique, Tlemcen.

Title: Follow-up of the breeding of the ostrich in the synergetic center of Zarifet and the
hunting reserve of Tlemcen.

Abstract:

This work has allowed to diagnose the situation of breeding of the Ostrich of Africa, through
both sites, the hunting reserve and the synergetic center of Tlemcen. This bird showed a
relative success of reproduction and adaptation. The ostrich was able to reproduce naturally in
the reserve but with a low rate. Also, in the synergetic center, we were able to master to a
certain extent the artificial breeding of the ostrich since the incubation of eggs until the
putting in aviary. On the other hand, certain failures are to be underlined (food practices,
techniques of breeding, stimulation of the laying (eggs), the environmental and climatic
conditions) and which represent to our sense (direction) the main constraints in front of
development of the breeding of the ostrich.

Key words:
Ostrich of Africa,, breeding, development. hunting reserve, synergetic center, Tlemcen.
.‫متابعة تربية النعام في مركس الصيد زاريفات و منطقة المحافظة على تكاثر الصيد تلمسان‬: ‫العنوان‬

‫الملخص‬
‫هزا انعمم مكىىب مه حشخيص وضعيت حبنت حشبيت انىعبو االفشيقي و رنك في مشكز انصيذ و مىطقت انمحبفظت عهى حكبثش‬

‫ إن انىعبمت قبدسة عهى اوخبج طبيعي في مىطقت‬, ‫انصيذ حهمسبن و قذ أحبج هزا انطبئش انىجبح انىسبي نهخكبثش و انخكيف‬

‫ أيضب في مشكز انصيذ كىب قبدسيه عهى انسيطشة ووعب مب في انخشبيت‬،‫انمحبفظت عهى حكبثش انصيذ و نكه بمعذل مىخفض‬

‫ ححفيز‬،‫ حقىيبث انخغزيت‬،‫ و مع رنك أكذ بعض حبالث انفشم (انممبسست انغزائيت‬, ‫االصطىبعيت نهىعبو مه انبيضت إنى انقفص‬

.‫) انخي حخمثم في سأيىب انقيود انشئيسيت انخي حواجه حشبيت انىعبو‬...., ‫اوخبج انبيض كزا و انظشوف انبيئيت و انمىبخيت‬

: ‫الكلمات المفتاحية‬
.‫ تلمسان‬,‫ مركس الصيد‬,‫ منطقة المحافظة على تكاثر الصيد‬,‫ تطور‬,‫ تربية‬,‫ النعام اإلفريقي‬,

Vous aimerez peut-être aussi