Memoire Cerf de Berberie PDF

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE


UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU
FACULTE DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
MEMOIRE
Prsentpour l'obtentiondudiplmede
MAGISTER
En Biologie et Ecologie des populations et des Communauts.
Option
Ecologie des Populations et des Peuplements.
Prsent par : M. KHIFER Larbi
Devant le Jury :
M. BOUKHEMZA Mohammed Professeur UMMTO President
M. BELHAMRA Mohamed Professeur U. de Biskra Rapporteur
M. AMROUN Mansour Matre de Confrences A UMMTO Examinateur
M
me
. BOUKHEMZA-ZEMMOURI Nabila Matre de Confrences A UMMTO Examinateur
M
me
.MOHAMED SAHNOUN Aouaouche Matre de Confrences A UMMTO Examinateur
Anne Universitaire 2011/2012
Approche tho-cologique dune population
rintroduite du Cerf de Berbrie
(Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) dans la fort
de lAkfadou, Algrie.
Remerciements.
Afin de pouvoir mener terme cette tude, jai pu compter sur la collaboration dun
grand nombre de personnes.
Mes vifs remerciements vont tout dabord aux membres du jury. Il sagit :
- de Monsieur BOUKHEMZA Mohammed, Professeur lUniversit MOULOUD
MAMMERI DE Tizi-Ouzou, qui me fait lhonneur de prsider le prsent jury, et pour toute
laide quil ma apport. Sans a, ce modeste travail naurait pas vu le jour.
- de Monsieur BELHAMRA Mohamed, professeur lUniversit MOHAMMED
KHIDER de Biskra, conseiller au C.R.S.T.R.A. de Biskra, ex conservateur et expert des
forts. Il a apport lassistance technique au dbut de ltude Zralda et a par la suite
toujours t prsent pour les conseils pratiques de terrain. Il me fait honneur dtre mon
encadreur et guide pour mon travail.
- Mesdames BOUKHEMZA-ZEMMOURI Nabila Matre de Confrences A et
MOHAMED SAHNOUN Aouaouche Matre de Confrences A L UMMTO, Monsieur
AMROUN Mansour Matre de Confrences A UMMTO qui mont fait lhonneur de juger
ce travail. Quils soient remercis pour le temps quils y ont consacr.
Ma gratitude va aussi aux personnes mayant guid tout au long du travail. Il sagit :
- de Monsieur ACHOUI Omar, directeur du centre cyngtique de Zralda, pour sa
prcieuse collaboration. Nous avons pu bnficier de son soutien constant, et ce, toutes les
tapes ayant men la ralisation de ce mmoire. Ces qualits de bon gestionnaire ont pour
corollaire une fructueuse collaboration entre luniversit et les gestionnaires de la faune
sauvage. .
Je tiens exprimer toute ma reconnaissance lgard des personnes ayant contribu
la collecte des donnes dans le centre cyngtique de Zralda et Adekar.
Sommaire.
Sommaire.
Sommaire
Introduction : 1
Chapitre I : Prsentation du cerf de Berbrie (CervuselaphusbarbarusBennett, 1833) :
4
I.1. Classification et phylognse de lespce Cervus elaphus : 4
I.2. Prsentation de la famille des cervids : 6
I.3. Phylognse : 7
I.4. Influence du climat sur lvolution des Cervids : 9
I.5. Les sous-espces de Cervus elaphus : 10
I.5.1. Les critres utilisables pour distinguer les sous espces : 10
I.5.2. Classification : 11
I.6. Nomenclature : 14
I.7. Morphologie : 14
I.7.1. La ramure, bois ou trophe: 15
I.7.2. les indices de prsence, les empreintes, repose et les fumes: 21
I.8. Biologie dune population du cerf : 22
I.8.1. Habitat : 22
I.8.2.Densit : 22
I.8.3. Sex-ratio : 23
I.8.4. Lalimentation et systmes digestifs des Ruminants : 23
I.9. Comportement et reproduction du cerf : 25
I.9.1. Domaine vital et territoire : 25
I.9.2. La vie des hardes : 26
I.9.3. Succs reproducteur: 28
I.9.4. Sex-ratio la naissance, rang hirarchique de la mre et densit : 29
Chapitre II. La zone dtude : 31
II. Cadre physique et biotique de la zone d'tude : 31
II.1. Situation gographique : 31
II.1.Relief : 31
II.3. Aperu gologique et lithologique : 33
Sommaire.
II.4. Aperu pdologique : 35
II.5. Cadre phytogographique : 36
II.6. Les chnes caducifolis d'Algrie : 37
II.6.2. Rpartition : 37
II.6.2.1. le chne Zen : 37
II.6.2.2. Le chne afars : 38
II.7. Histoire de la vgtation : 39
II.8. Cadre climatique : 39
II.8.1. Prcipitations : 40
II.8.2. Les tempratures : 41
II.8.3. Linsolation : 42
II.8.4. Lhumidit relative de lair : 43
III.8.5. Les vents : 44
II.9. Synthse climatique : 45
II.9.1. Diagrammes ombrothermiques : 45
II.9.2. Climagramme dEmberger : 45
II.10. Considrations faunistiques : 46
Chapitre III. Materiels et mthodes : 48
III. Matriels et mthodes : 48
III.1. Matriel biologique : 48
III.1.2. Origines des Cerfs relchs : 48
III.2. Lenclos de lches : 49
III.2.1. Enclos dacclimatation et de quarantaine : 49
III.2.2. Enclos de lcher dfinitif : 50
III.3. Mthodes de travail : 52
III.3.1. tude de la vgtation : 52
III.3.2.1. Les reposes : 54
III.3.2. Suivie des cerfs : 53
III.3.2.2. Les grattis : 54
III.3.2.3. les fces (fumes) : 55
III.3.2.4. Les empreintes de patte : 55
III.3.2.5 Coules : 56
III.3.3. Observation du cerf lors du gagnage : 56
Sommaire.
Chapitre IV. Rsultats et discussion : 58
IV. Rsultats et discussion : 58
IV.1. Rsultats : 58
IV.1.1. La vgtation : 58
IV.1.1.1. Le peuplement mixte chne zen (Quercus canariensis)-chne afars (Quercus afares) :
59
IV.1.1.2. Les formations chne liges (Quercus suber) : 61
IV.1.1.3. les clairires : 62
IV.1.2. Etude du comportement Cerfs : 64
IV.1.2.1. Localisation et distribution des cerfs observs : 65
IV.1.2.2. Le suivi des cerfs : 68
IV.1.2.2. Le suivi des cerfs : 68
IV.1.2.2.1. Description des cerfs observs : 69
IV.1.2.2.2. Les essences consommes : 70
IV.1.2.2.3. Le comportement : 71
IV.1.2.3. Les relations interspcifiques : 72
IV.1.2.4. Les reposes : 75
IV.2. Discussion : 75
Conclusion : 76
Reference bibliographiques : 89
Liste des Tableaux
et des Figures.
i
Liste des tableaux
Tab. 1 : Donne les noms usuels des diverses catgories dge des cerfs et des biches. 14
Tab. 2 : Hauteurs des prcipitations exprimes en mm dans la rgion de Bejaa (mm). 40
Tab. 3 : Tempratures mensuelles maximales (M), minimales (m) et moyennes. 41
Tab. 4 : Dure dinsolation en heures (H) et en minutes () dans la rgion de Bejaa. 43
Tab. 5 : Moyennes mensuelles de lhumidit relative de lair en (%) dans la rgion de Bejaa.
43
Tab. 6 : Moyennes de vitesses mensuelles du vent en m/s dans la rgion de Bejaa. 44
Tab. 7: Les origines des Cerfs du Centre Cyngtique de Zralda. 48
Tab. 8 : Les Cerfs relchs dans lenclos de lAkfadou. 48
Tab. 9 : les lchers effectus et origine des animaux. 49
Tab. 10: Les contacts du mois Mai, Juin et Juillet. 65
Tab. 11 : Les contacts du mois dAot et Septembre. 66
Tab. 12: Le sexe, lge des cerfs observs la priode (en mois). 67
Tab. 13: Les suivis de cerfs. 68
Tab.14 : La Visibilit moyenne des reposes. 73
Tab.15 : Caractristiques des reposes. 74
ii
Liste des figures.
Fig. 1 : classification phylognique des Onguls (Lecointre et Le Guyader, 2001). 5
Fig. 2 : Les mtacarpes des Artiodactyles (Geist, 1998). 7
A :Holomtacarpiens (Suids).
B :Tlmtacarpiens (Cerf de Virginie).
C :Plsiomtacarpiens (Cervins).
Fig. 3: histoire de la migration de Cervus elaphus en Eurasie et en Amrique du nord (Mahmut et
al., 2002). 14
Fig. 4 : gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles. 15
Fig. 5 : Bois du cerf trouv dans lAkfadou. 16
Fig. 6 : Morphologie et nomenclature des bois du cerf laphe (Reynolds, 1939 in Cremaden 1993).
17
(a : meule, b :andouiller de massacre, c : surandouiller, d : chevillure, e :perche, f :
epaumure).
Fig.7 : Caractristiques morphologiques des bois des diffrentes espces de Cervids (Bubenick,
1989). 18
Fig.8 : Testostrone et croissance des bois (Bubenik, 1989). 21
Fig. 9 : Empreinte (a), fumes (b) et repose (c) de cerf. 22
Fig. 10 : Le cycle biologique des biches (a) et des cerfs (b). (Bonnet et klein, 1991). 30
Fig. 11 : Localisation de la zone dtude. (Image Google earth). 31
Fig. 12 : Carte de diffrents cosystmes de la Kabylie de Djurdjura
(chelle 1/350 000me). 32
Fig. 13 : Carte de la classe des pentes de la Kabylie. (MATET, 2008). 32
Fig. 14 : Carte des classes daltitude de la Kabylie (MATET, 2008). 33
Fig. 15: Carte gologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008). 34
Fig.16 : carte lithologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008). 34
Fig.17 : Carte pdologique de la Kabylie de Djurdjura (Durant, 1954 in Meddour, 2010) 36
Fig. 18 : Carte de loccupation du sol de la Kabylie (MATET, 2008).39
Fig. 19 : Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaia pour les annes 1996, 1997, 1998 et
1999 et pour la priode 1974-1998. 47
iii
Fig.20 : (a)Vue de lenclos dacclimatation et de quarantaine (image Google earth, 2008) 50
(b) hangar.
(c) clture de lenclos dacclimatation et de quarantaine.
Fig. 21 : (a) Dlimitation de lenclos de lcher, (b) la clture de lenclos. 51
Fig. 22: reprsentation des transects I et II. 53
Fig. 23: Mirador I, sur la parcelle I. 53
Fig. 24: Repos ce cerf adulte (probablement mle). 54
Fig. 25: Fumes de cerf (a : ancienne, b : fraiche). 55
Fig.26 : Empreinte de pate dun cerf. 55
Fig. 27 : Coules dans une pelouse de gramines. 56
Fig.28 : Cerfs observs lors de gagnage. 57
(a) et (b) dans une formation de chne lige.
(b) et (d) dans une futaie mixte chne zen et afars.
Fig.28 : Encerclement de lenclos par lactivit anthropique (Photos Khifer). 56
Fig.29 : Carte des grandes formations vgtales lintrieur de lenclos. 59
Fig.30 : La formation mixte a chne zen afars (Photos Khifer). 60
(a, b) aspect de la futaie mixte.
(c) en arrire plan de chne afars.
(d) aspect de la cime dune futaie.
Fig.31 : Futaie mixte et son sous bois (Photos Khifer). 61
Fig. 32: Vgtation de la formation chne lige (Photos Khifer). 62
Fig. 33: Les clairires rencontres dans lenclos (Photos Khifer). 63
Fig. 34: Exemple de formation qui peut assurer une fonction de nutrition (Photos Khifer). 64
Fig.35 : Vgtation qui a pour rle la protection. 64
Fig. 36: Les observations de Mai, Juin et Juillet. 66
Fig. 37: Rpartition des observations dAot et de Septembre. 67
Fig.38 : Les parcours emprunts des cerfs suivis. 69
Fig.39 : Localisation des reposes de cerfs. 73
Introduction gnrale.
Introduction gnrale.
1
Introduction gnrale :
On estime environ 10 millions (de 2 100.10
6
) le nombre total d'espces vivant
l'heure actuelle sur notre plante, alors que seules 1,5 millions d'espces ont jusqu' prsent t
dcrites (May et al., 1995).
Le grand nombre d'extinction d'espces, ayant cours l'heure actuelle dans le monde, a
touch de nombreuses familles de plantes et d'animaux, parmi lesquels de nombreux
mammifres, oiseaux, amphibiens, reptiles et arthropodes (Baillie et al., 2004). Bien plus
que le nombre absolu total d'extinctions, c'est le taux d'extinction incroyablement lev,
atteignant prs d'un millier d'espces par dcennie, qui inquite les spcialistes (Pimm &
Raven, 2000). Parce que ce taux est beaucoup plus rapide que lors des cinq grandes
extinctions massives prcdentes, les vnements actuels d'extinction d'espces sont reconnus
comme la sixime grande extinction de l'histoire de notre plante.
Ces extinctions sont directement lies aux activits humaines et notamment la
destruction de la fort, en particulier les forts tropicales (Cowlishaw & Dunbar, 2000 ;
Pimm & Raven, 2000 ; Baillie et al., 2004). La destruction/fragmentation des forts
naturelles et la chasse outrance apparaissent donc comme des menaces majeures pour la
biodiversit mondiale (Myers et al., 2000; Pimm & Raven, 2000 ; Baillie et al., 2004).
Pour contrer ces menaces, un rseau de rserves protges par un statut lgal a t
tabli dans certaines portions intactes de l'cosystme afin de les conserver et les prserver des
influences anthropiques. A l'heure actuelle, ces aires protges recouvrent environ 12 % des
continents (CBD, 2006 ; Mulongoy et Chape, 2008). Cependant, il est reconnu que mme si
lentiret des zones de haute biodiversit tait effectivement protge, l'extinction d'au
moins 20% des espces serait inluctable (Myers et al., 2000; Pimm & Raven, 2000). Par
ailleurs, elles s'avrent le plus souvent insuffisantes pour conserver la biodiversit au sens
large (Myers et al., 2000).
Si les efforts de conservation restent concentrs uniquement sur les aires protges,
les populations de certaines espces resteront isoles sans aucune possibilit de flux
gntiques, ce qui amnerait long terme lextinction de l'espce. Il est ds lors crucial pour
l'avenir des forts et des espces qui y vivent de diversifier les stratgies de conservation et de
prserver l'cosystme sur des zones plus vastes et vocations diverses.
Introduction gnrale.
2
En Algrie, la majorit des espces sauvages qui y vivent sont dans une situation trs
critique vis avis de leur distribution ; rtrcissement des aires naturelles pour cause les
pressions anthropiques importante. Depuis des millnaires, lAfrique du nord a connue
lexploitation des ressources naturelles (faune et flore), la pression est dautant plus
importante avec laugmentation de la taille de la population humaine, le commerce du bois et
du gibieretc.
Ajouter cela les priodes de guerres et de colonisation. Ces pisodes historiques, en
particulier le dernier en date, la colonisation franaise beaucoup nuis les populations
animales mammaliennes (107 espces selon Kowalski et Kowalski, 1992), en particulier le
cerf de Berbrie (la frontire Algro-Tunisienne a subit une grande pression entre 1954 et
1962), les changements climatiques, la chasse excessive et non professionnelle, exploitation
et dfrichement abusif et outrance et grande chelle des ressources aprs lindpendance a
aggrav la situation des populations qui ont survcu.
Le cerf de Berbrie, Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833, est lunique cervid de
lAfrique du nord. Cet animal peuplait toutes les chnaies, historiquement, son aire de
rpartition gographique stendait de lalgrois la Tunisie, y compris les ctes
mditerranennes jusqu lAtlas saharien.
Vers 1740, lespce vivait encore dans les environs de Skikda et dans les forts de
lEdough au-dessus de Annaba (prsence de bois), et stend jusqu' Tebessa (le dernier
individu fut tu en 1918 dans le massif de Bou-Djellal Djebel Onk). Cest une espce trs
plastique.
Lunion internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a classe Cervus
elaphus barbarus Bennett, 1833 au tableau C de la convention africaine de 1969. Il figure
aussi dans lannexe III de la convention internationale des espces animales et vgtales non
commercialises (CITES).
Cest en 1983 que lAlgrie a promulgu le dcret 83-509 du 20 Aot 1983 relatif aux
espces animales non domestiques protges. Ce dcret est suppos donner une protection
totale au cerf.
Lordonnance n06-05 du 15 Juillet 2006 relative la protection et la prservation de
certaines espces animales menaces de disparition cite le cerf de Berbrie parmi espce
menace de disparition dont lexistence en tant quespce subit une atteinte importante
Introduction gnrale.
3
entrainant un risque avr dextinction et qui, de ce fait, fait lobjet de mesures de protection
et de prservation. Actuellement lespce est localise dans une troite bande de lextrme est
algrien. Elle couvre la rserve de Beni Salah (Guelma), El Kala et dans de moindre mesure
Souk Ahras.
La conservation du cerf de Berbrie en dehors de son habitat naturel (conservation ex
situ) constitue la premire dmarche accomplir, ce type de mesure permet de sauver des
espces qui se trouvent dans des situations dextrme urgence. Mais il est catgoriquement
impratif, pour assurer la sauvegarde de cette espce didentifier les moyens et des solutions
pour la protger efficacement et dune manire viable dans sont milieu naturel.
En 1995, le Centre Cyngtique de Zralda (CCZ), en collaboration avec la Direction
Gnrale des Forts (DGF), a initi une unit pour la multiplication et llevage intensif en
captivit de cette espce. Le premier noyau est constitu par des cerfs de diverses provenances
(rserve de chasse de Mascara, parc zoologique de Ben Aknoun et le parc national dEl Kala).
Lobjectif primordial est davoir une descendance viable et assez forte pour tre relche in
natura ?
Le premier lcher est ralis en hiver 2005 dans un enclos situ Adekar dans le
massif de lAkfadou (Bejaa).
La prsente tude sinscrit dans le cadre du suivi de cette population introduite dans un
enclos de 110 ha, en semi libert. Le travail de terrain sest fait durant le printemps et lt
2008. Des visites journalires ont t effectues dans lenclos. Lobjectif primordial est de
reprer des cerfs et de les suivre le plus longtemps possible. Ensuite, en rpertorier les milieux
les plus frquents et noter leur comportement face aux diffrentes situations auxquelles ils
font face. Sa distribution spatiale a fait aussi lobjet dune attention particulire afin de
dterminer son occupation du terrain et montrer comment il utilise le milieu pour subvenir
ses divers besoins.
Prsentation du Cerf de
Berbrie.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
4
I. Prsentation du cerf laphe de Berbrie, Cervuselaphusbarbarus
Bennett, 1833 :
Pour apprhender son statut, et son importance sur le plan de la conservation des
espces, il nest pas sans intrt de connatre au pralable lanimal, sa place au sein de la
classification, ses origines, ses caractristiques physiques, son importance au sein de la
faune (Fig. 1).
I.1. Classification et phylognse de lespce Cervuselaphus:
Selon Campbell (1990), Bonnet et Klein (1991), Wilson et Reeder (1993), la classification du
cerf laphe est comme suit :
Super-rgne : Eucaryota (Eucaryotes)
Rgne : Metazoa (Mtazoaires)
Phylum : Chordata (Chords)
Embranchement : Vertebrata (Vertbrs)
Classe : Mammalia (Mammifres)
Sous-classe : Eutheria (Placentaires)
Super-ordre : Ungulata (Onguls)
Ordre : Artiodactylia (Artiodactyles)
Sous-ordre : Ruminantia (ruminants)
Ce sous-ordre comprend les deux infra-ordres les Pecora et les Tragulina [exemple :
Tragulus javanicus (chevrotain)].
Infra-ordre : Pecora
Il regroupe les Ruminants les plus volus telles les familles Girafidae, Bovidae,
Antilocapridae.
Super-famille : Cervoidea (Elaphoids)
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
5
Regroupe les Cervidae et les Moschidae, comme Moschus moschiferus, le
chevrotain porte-musc (Musk deer).
Famille : Cervidae (Cervids). Mammifres ruminants dont les mles portent des cornes
pleines, ramifies et caduques appeles bois ; chez les reines, la femelle porte elle aussi des
bois.
Sous-famille des Crvins
Genre : Cervus
Espce : elaphus
Sous espce : C. e. barbarus
Les donnes rcentes de phylognie regroupent les Ctacs et les Artiodactyles
(Douzery et Randi, 1997; Lecointre et Le Guyader, 2001).
Fig. 1 : classification phylognique des Onguls (Lecointre et Le Guyader, 2001)
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
6
I.2. Prsentation de la famille des cervids :
La famille des Cervids regroupe 17 genres et une cinquantaine despces
(Whitehead 1972, in Bonnet et Klein, 1991). Les systmaticiens se sont souvent bass sur
des caractres morphologiques, palontologiques, et sur lexistence de croisements fertiles
entre individus pour tablir les classifications. Limportance grandissante de la vision
phylogntique (ou cladistique) en systmatique, aide par les techniques actuelles
dlectrophorse des protines ou de squenage de lA.D.N., remettent en question les
anciennes classifications phnotypiques.
On a choisi de sen tenir ici la classification retenue par Wilson et Reeder (1993). On
rencontre des Cervids autochtones en Asie, o ils sont apparus, en Amrique du Nord et du
Sud, en Europe, dans les les continentales europennes et en Afrique du Nord. LAustralie et
Afrique noire nabritent pas de Cervids autochtones. LHomme les a introduits Cuba, en
Nouvelle Guine, en Australie, Nouvelle-Zlande et en Nouvelle-Caldonie (Novak, 1991).
Les bois, appendices osseux ramifis renouvellement annuel issus de los frontal
sont caractristiques de la famille. On ne les rencontre que chez les Cervids, mais les plus
primitifs dentre eux (genres Moschus et Hydropotes) nen portent pas. Les bois sont des
attributs sexuels secondaires que gnralement seuls les mles arborent. Le renne fait ainsi
figure dexception, puisque la femelle porte galement des bois.
Pour Leinders et Heintz (in Geist, 1998), la position de lorifice lacrymal sur le crne
et la fermeture du sillon intermtacarpien et intermtatarsien dorsal sur la face antrieure du
mtatarse et du mtacarpe sont caractristiques de la famille des Cervidae. Scott et Janis
(Geist, 1998) ont trouv quelques exceptions (Fig. 2).
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
7
Fig. 2 : Les mtacarpes des Artiodactyles (Geist, 1998).
A :Holomtacarpiens (Suids).
B :Tlmtacarpiens (Cerf de Virginie).
C :Plsiomtacarpiens (Cervins).
Presque tous les Cervids ont une glande faciale ou larmier, loge dans une
dpression en avant de lil, et des brosses, glandes sbaces en regard de los canon des
membres pelviens, qui leur servent marquer leur prsence. Ils nont pas de vsicule
biliaire (sauf le genre Moschus) et leur estomac est divis en 4 compartiments.
La formule dentaire de la famille est : I = 0 / 3 C = (0-1) / 1 Pm = 3 / 3 M = 3 / 3. Les
canines suprieures sont bien dveloppes, en forme de sabre, chez les espces sans bois,
comme Hydropotes inermis, et jouent un rle dans les combats. Chez les autres Cervids, elles
sont absentes ou rsiduelles (Novak, 1991). Chez le cerf, les canines maxillaires sont les
craches, utilises comme bijoux ds la prhistoire.
I.3. Phylognse :
Geist (1998) rsume en cinq grandes tapes, cinq grands types adaptatifs quil
nomme syndromes volutifs, les modifications successives qui ont men aux Cervids
actuels.
- Au dbut de lre tertiaire, il y a 65 millions dannes, quand aurait dbut la
radiation des Mammifres, on rencontre des animaux dentition omnivore, dont le corps a la
forme gnrale dun chat. Leurs longues canines servaient sans doute dans les combats.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
8
Leurs jambes taient courtes, termines par des griffes, ils avaient une longue queue et devaient
vivre aussi bien sur le sol que dans les arbres.
- locne, entre -55 et -33 millions dannes, se diffrencient des animaux
ressemblant beaucoup aux prcdents, mais avec des membres plus longs et plus fins, adapts
la course mais interdisant la vie arboricole. La dentition devient plus herbivore (exemple : les
Hypertragulids). Aucun de ces deux types adaptatifs nest parvenu jusqu nous.
- lOligocne, sous un climat chaud et humide, apparaissent les premiers vrais
Cervids, qui ressemblent aux petits Cervids tropicaux actuels (Clutton-Brock et Albon,
1989 ; Geist, 1998).
la fin de lOligocne et au dbut du Miocne, il y a 30 millions dannes,
apparaissent les Giraffods, qui portent les premiers des appendices crniens. Daprs
Bubenik (1989), les Giraffods ont volu dans trois directions distinctes, aboutissant, aux
Giraffids (en Afrique), aux Protobovids puis aux Bovids (en Europe, en Asie et en
Afrique), et aux Protocervids puis aux Cervids (en Asie, en Europe et en Amrique).
Lvolution des Cervids diverge ensuite en deux groupes, les Tlmtacarpiens, et les
Plsiomtacarpiens.
- Au Miocne moyen, il y a 20 25 millions dannes, apparaissent les premiers
Cervids porteurs de bois. Ils se dplacent en sautant et en courant, ont un dimorphisme
sexuel marqu (Bonnet et Klein, 1991; Geist, 1998). La taille du corps et des bois augmente
progressivement, ils deviennent grgaires et le troupeau, en tant que structure sociale,
apparat pour la premire fois (Geist, 1998). Les premiers cerfs proprement dits, proches des
genres Axis et Cervus, apparaissent au Pliocne, en Asie (Bonnet et Klein, 1991; Clutton-
Brock et Albon, 1989).
-Au Plistocne, dernire innovation marquante, des gants comme les Mgacros ou
llan, franchement adapts la course en milieu ouvert apparaissent. Beaucoup de ces gants
sont aujourdhui teints.
Le cerf laphe lui-mme, serait apparu entre -3 et -1 millions dannes en Asie. Son
arrive en Europe, entre -700 000 ans et -550 000 ans, fait suite une priode de
refroidissement du climat (Pastonien, Mindel). De manire concomitante, lEurope voit
arriver dAsie toute une faune de grands Mammifres (chevreuils, daims, mgacrins,
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
9
mammouths, sangliers, loups...), mieux adapts aux climats froids que ceux qui peuplaient les
terres europennes avant les glaciations.
On a trouv des restes de Cervus elaphus acoronatus dans les couches les plus anciennes
du site de Mosbach, de Hundseim en Autriche ou de Mauer prs dHeidelberg. Ctait un grand
cerf, dont les bois, qui portaient 5 andouillers, taient presque aussi massifs que ceux des
wapitis. Il ressemblait sans doute au C.e. bactrianus actuel.
Au dbut de la glaciation de Riess, apparat un cerf laphe qui ressemble au cerf
europen. Ses bois se terminent par une empaumure (Geist, 1998).
I.4. Influence du climat sur lvolution des Cervids :
La vie sous les tropiques est, malgr les apparences, beaucoup plus difficile quen
milieu tempr. La pression ny est pas climatique mais biologique : les maladies infectieuses,
surtout parasitaires y sont omniprsentes et le climat chaud et humide gnre une forte
comptition pour la nourriture. Les prdateurs y sont nombreux. Les saisons ne sont pas
marques et la quantit de nourriture disponible demeure constante tout au long de lanne.
En comparaison, les climats temprs ou froids offrent une relative quitude
biologique. Les moraines des glaciers, abondants au Plistocne, apportent les minraux
ncessaires la croissance des plantes de plaine. Les saisons sont marques et les
herbivores trouvent rgulirement, du printemps lautomne, de grandes quantits de
nourriture : dabord, ce sont des herbes jeunes, puis des fruits et des graines, et enfin des
ensilages naturels, aux premires geles. Cette abondance saisonnire a permis
laugmentation de taille que lon note au sein de la famille, des tropiques vers les zones
tempres. Cest lillustration de la loi de Bergman, selon laquelle la taille moyenne des
animaux augmente avec la latitude.
Sous des climats temprs froid, les organes fonction sociale, comme les bois, la
configuration de la selle et de la tache caudale, les glandes mtatarsiennes ont pu devenir
de plus en plus complexe. Des bois volumineux reprsentent un gros investissement nutritif, et
ncessitent, pendant leur minralisation de grandes quantits de nourriture. Cest enfin sous ces
climats que le troupeau apparat en tant que structure sociale.
En plus du climat, dautres facteurs dirigent lvolution. Ainsi, en Amrique du Nord,
des prdateurs abondants ont slectionn des espces gantes comme llan ou le bison,
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
10
adaptes la course. Le wapiti et le caribou sont dailleurs rests longtemps en Alaska et
nont colonis le reste de lAmrique du Nord quaprs lextinction des faunes gantes,
concomitante de larrive de lHomme, par listhme form au niveau de lactuel dtroit de
Bring.
La faune europenne est plus marque par la comptition alimentaire. La
slection y porte essentiellement sur les organes de nutrition, et les organes sociaux (bois...)
demeurent raisonnables .
Ladaptation un climat tempr partir dun climat tropical est beaucoup plus facile
russir que linverse, et presque toutes les radiations de Mammifres, dont celle qui a
abouti lHomme et celle qui a abouti aux Cervids se sont faites dans ce sens.
Seules quatre radiations de Cervins ont pu pntrer les milieux temprs et froids :
Cervus (przewalskinum) albirostris, Elaphurus davidianus (cerf du Pre David), les
Mgacrins, dont lultime descendant est le daim (Dama dama) et enfin Cervus elaphus et
Cervus nippon (cerf sika). Seul Plsiomtacarpien avoir colonis lAmrique du Nord, le
wapiti a franchi pendant les dernires glaciations du Quaternaire le dtroit de Bring
transform en isthme par la baisse du niveau des ocans. On peut noter que la conqute du
continent nord-amricain par lHomme sest sans doute faite par la mme voie, mme si
une voie maritime, partir du Japon est galement voque (Geist, 1998).
I.5. Les sous-espces de Cervuselaphus:
I.5.1. Les critres utilisables pour distinguer les sous espces :
Les critres taxonomiques habituellement retenus pour diffrencier les sous-espces
de cerfs laphes sont la forme de la tache colore base de la queue, la taille de la queue, la
couleur et la longueur du fanon de lencolure, la distribution corporelle de la couleur, et la
morphologie des bois.
Des critres bass sur la taille ou la forme des individus (comme la taille et la forme
des bois ou la morphologie du crne) nont pas une bonne valeur taxonomique, puisquils
sont influencs par la nutrition et donc par le milieu. Des cerfs de mme gnotype vivant
dans des milieux diffrents ne seraient pas reconnus comme identiques en se basant sur
ces critres. Des critres sexprimant de la mme manire quelles que soient les conditions du
milieu, comme des diffrences dans les signaux forms par le pelage (fanons, forme et taille de
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
11
la tache colore la base de la queue...) et dans une moindre mesure, la taille de la queue
et des bois, les signaux sociaux (voix, position pour uriner, posture de fuite), la rpartition
corporelle de la longueur des poils et de la couleur du pelage sont prfrables.
La forme des bois est particulirement difficile interprter et seuls les bois les mieux
dvelopps, qui expriment le maximum de leur potentiel gntique, devraient tre utiliss en
taxonomie (Geist, 1998). Ainsi, des tudes craniomtriques (Lowe et Gardiner, 1974, in Geist,
1998) ou allomtriques (Gottschlich, 1965 in Geist, 1998) regroupent les cerfs europens en
une seule sous-espce, alors que dautres auteurs, se basant sur des critres plus
indpendants du milieu (Raesfeld et Vorreyer, 1978, in Geist, 1998) reconnaissent des
diffrences taxonomiques entre eux.
De telles discussions peuvent passer pour de vaines querelles de spcialistes, mais elles
ont une application capitale dans la conservation de la biodiversit : pour justifier de la
protection de certaines populations, par exemple au titre de la convention de Washington
(CITES), il faut pouvoir les dcrire avec prcision, les reconnatre avec certitude et prouver
quelles ont des caractristiques qui les sparent dautres populations proches.
I.5.2. Classification :
Classiquement, on distingue trois groupes de sous espces (Bourgery, site internet; Geist,
1998; Grooves et Grubb 1987 in Novak, 1991).
*Le groupe des cerfs laphes primitifs , presque tous menacs
dextinction.
>C. e. wallishi (Shou, cerf de Wallish) (Sud du Tibet, Ouest de
lHimalaya).
>C. e. hanglu (cerf de Barashinga) (Cachemire).
>C. e. macneilli (wapiti de Macneil) (parties les plus hautes des
canyons du Mkong et du Kiang, Ouest de la Chine).
>C.e. bactrianus (cerf de Boukhara, cerf bactrian) (Afghanistan et
Tadjikistan).
>C. e. yarkandensis (cerf yarkand) (bassin du Tarim, province du
Sinkiang, Ouest de la Chine).
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
12
>C. e. kansuensis (wapiti de Kansu) (centre de la Chine).
*Le groupe des wapitis nord-amricains et asiatiques, adapts au froid et aux espaces
ouverts :
* wapitis du Nord de la Chine et de Sibrie.
>C. e. sibericus (Altai, Sibrie et Nord-Ouest de la Chine).
>C. e. songaricus (Montagnes du Tian Shan, Ouest de la Chine).
>C. e. alashanicus (Alashan, centre de la Chine).
>C. e. xanthopygus (Izubr, wapiti de Manchourie) (Nord-Est de la
Chine, Mongolie).
*wapitis dAmrique du Nord.
>C. e. roosevelti (wapiti de Roosevelt).
>C. e. nelsoni (wapiti des montagnes rocheuses).
>C. e. manitobensis (wapiti de Manitoba).
>C. e. nannodes (wapiti nain).
* Le groupe des cerfs laphes europens typiques , longue queue, stend
en Europe, en Afrique du Nord et en Asie mineure jusqu la mer Caspienne.
* Cerfs dEurope de lEst.
>Cervus elaphus maral (cerf maral) (Asie mineure et Caucase).
>Cervus elaphus hispanicus (cerf dEspagne et du Portugal).
Cerfs dEurope de lOuest.
>Cervus elaphus atlanticus (cerf de Norvge, cerf de lAtlantique).
>Cervus elaphus scottinus (cerf dEcosse).
>Cervus elaphus elaphus (cerf de Sude), nomm par Linn).
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
13
>Cervus elaphus hippelaphus (cerf dEurope centrale, rencontr dans toute
lEurope continentale).
>Cervuselaphusbarbarus (cerf de barbarie, cerf dAfrique du Nord,
seul cervid africain).
>Cervus elaphus corsicanus (cerf de Corse et de Sardaigne, exemple de
nanisme insulaire).
Pour reconstruire lhistoire volutive du cerf laphe, il faut la fois tirer les leons de
lexamen des fossiles, utiliser loutil molculaire en recherchant les diffrences dans
lA.D.N. mitochondrial (les mutations sy accumulent plus rapidement que dans
lA.D.N. nuclaire), tudier lactivit disoenzymes ou lhmoglobine, regarder les
grandes variations morphologiques et leur rle adaptatif, rechercher la distribution des
glaciers (qui isolent des populations) et des refuges au Plistocne en corrlation
avec la zoogographie.
Ce travail est dautant plus dlicat que les populations actuelles, surtout en
Europe et en Amrique du Nord, ne reprsentent pas les populations originelles : elles
ont subi, depuis des sicles de profondes modifications anthropiques (Geist, 1998).
Cervus elaphus barbarus est apparu la fin du Miocne (il y a 5 millions dannes
environ). Il se rencontrait au Quaternaire dans tout le Maghreb (Salez, 1954).
La proximit gographique entre le cerf de Berbrie et le cerf Corse
(C. e. corsicanus) amener les scientifiques suppos une probable relation phylognique
entre les deux sous espces. Mais les analyses dADN ont suscit des controverses sur leur
statut. Petra et al. (2004), suggrent de les lever en rang despce, mais Ludet et al.
(2003) qui reconnaissent une divergence de ce clade, garde le statut de sous espce pour les
deux.
En sappuyant sur la grande ressemblance morphologique et thologique entre les
deux sous espce, et vue labsence de fossile qui indique une prsence de cerf louest, on
pense que lanctre di cerf de Berbrie stait introduit en Afrique de nord travers un
isthme qui aurait reli la Tunisie lEurope par la Sicile (Salez, 1954) (Fig. 3)
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
14
Fig. 3: histoire de la migration de Cervus elaphus en Eurasie et en
Amrique du nord (Mahmut et al., 2002)
I.6. Nomenclature :
Selon Bonnet et Klein (1991), on nomme le cerf selon lge comme suit :
Tab. 1 : Donne les noms usuels des diverses catgories dge des cerfs et des biches
ge Mle Femelle
0 - 6 mois Faon
6 mois-1 ans Hre
1 2 ans Daguet Bichette
2 3ans 2
e
tte Biche
3 4 ans 3
e
tte
4 5 ans 4
e
tte
5 6 ans 10 cors jeunement
Plus de 6 ans 10 cors
I.7. Morphologie :
Le cerf est le plus grand mammifre ruminant sauvage du nord du pays la couleur
de son pelage varie au cours de lanne. En t, la robe est brune claire tirant sur le roux
et brun fonc tirant sur le gris en hiver, avec des macules blanchtres plus au moins
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus
visibles, disposes souvent en lignes longitudinales sur les flancs. Ceci dmarque
nettement le cerf de Berbrie du cerf du
caractre comme archaque, car il rappel le voisin de lanctre des laphes.
Mayer (1972), site que ce caractre se perd ds 03 ou 04 ans et nexiste jamais
chez les mles dominants. Le mle mesure entre 120 et 140 cm de hauteur pour un poids
de 140 200 kg, la femelle plus petite a une hauteur de 100 100 cm
120 140 kg (Burthey, 1991). Il possde des membres fins muscls avec des oreilles bien
dveloppes garnies lintrieur de longs poils claires
Fig. 4 : gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles.
I.7.1. La ramure, bois ou trophe
Contrairement aux cornes des Bovids qui sont des processus, les bois des
Cervids sont des apophyses osseuses drives de los frontal et du derme qui les
(Bubenick, 1989). Les cornes sont des productions vivantes, prennes,
gaine de kratine, alors que les bois des Cervids sont des
Aprs la frayure (chute des velours), quand le cerf
tissu osseux est dj mort. Ce sont des attributs sexuels secondaires pour la plupart des
Cervids, et la castration avant lge de 6
femelles portent des bois, mais
puis des bois, sous linfluence de testostrone exogne. Par leur cycle saisonnier, et leur lien
avec la sexualit dmonstrative des cerfs, les bois ont marqu ds la prhistoire lesprit des
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus
disposes souvent en lignes longitudinales sur les flancs. Ceci dmarque
nettement le cerf de Berbrie du cerf du dEurope. Heim de Balzac (1936), considre ce
caractre comme archaque, car il rappel le voisin de lanctre des laphes.
(1972), site que ce caractre se perd ds 03 ou 04 ans et nexiste jamais
chez les mles dominants. Le mle mesure entre 120 et 140 cm de hauteur pour un poids
de 140 200 kg, la femelle plus petite a une hauteur de 100 100 cm
0 kg (Burthey, 1991). Il possde des membres fins muscls avec des oreilles bien
dveloppes garnies lintrieur de longs poils claires (Fig. 4)
: gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles.
(La lettre cyngtique, 2006).
, bois ou trophe:
Contrairement aux cornes des Bovids qui sont des processus, les bois des
Cervids sont des apophyses osseuses drives de los frontal et du derme qui les
(Bubenick, 1989). Les cornes sont des productions vivantes, prennes,
gaine de kratine, alors que les bois des Cervids sont des organes osseux pleins et caducs.
Aprs la frayure (chute des velours), quand le cerf les utilise dans les combats, leur
tissu osseux est dj mort. Ce sont des attributs sexuels secondaires pour la plupart des
Cervids, et la castration avant lge de 6 mois empche leur formation. Seuls les rennes
femelles portent des bois, mais toutes les femelles de Cervids peuvent dvelopper des pivots,
linfluence de testostrone exogne. Par leur cycle saisonnier, et leur lien
sexualit dmonstrative des cerfs, les bois ont marqu ds la prhistoire lesprit des
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
15
disposes souvent en lignes longitudinales sur les flancs. Ceci dmarque
. Heim de Balzac (1936), considre ce
caractre comme archaque, car il rappel le voisin de lanctre des laphes.
(1972), site que ce caractre se perd ds 03 ou 04 ans et nexiste jamais
chez les mles dominants. Le mle mesure entre 120 et 140 cm de hauteur pour un poids
pour un poids de
0 kg (Burthey, 1991). Il possde des membres fins muscls avec des oreilles bien
: gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles.
Contrairement aux cornes des Bovids qui sont des processus, les bois des
Cervids sont des apophyses osseuses drives de los frontal et du derme qui les recouvre
(Bubenick, 1989). Les cornes sont des productions vivantes, prennes, protges par une
organes osseux pleins et caducs.
ans les combats, leur
tissu osseux est dj mort. Ce sont des attributs sexuels secondaires pour la plupart des
mois empche leur formation. Seuls les rennes
Cervids peuvent dvelopper des pivots,
linfluence de testostrone exogne. Par leur cycle saisonnier, et leur lien
sexualit dmonstrative des cerfs, les bois ont marqu ds la prhistoire lesprit des
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
16
chasseurs et sont sans doutes lorigine du symbole de force et de puissance associs
lanimal (Fig. 5).
Fig. 5 : Bois du cerf trouv dans lAkfadou.
La ramure du cerf est compose de deux bois relativement symtrique, cylindrique,
lgrement incurvs vers lavant. Ils sont fixs los frontal par une excroissance osseuse
prenne, li pivot qui, chaque anne produira de nouveaux bois.
Le merrain ou perche, est laxe de chaque bois. Lisse chez les jeunes, il senrichit plus
tard de nodules rugueux, les perlures, et prsente des sillons linaires de plus en plus profonds,
les gouttires, qui sont la trace sur le bois mr du passage des rameaux vasculaires.
La meule, rehausse de pierrures, est le tissu de cicatrisation form par le pivot
lanne prcdente, aprs la chute des bois. Elle orne la base du merrain. Pendant la
croissance des bois, la pointe des merrains produit des ramifications, qui seront la base de leur
architecture. Les branches issues de ces ramifications sont de longueur ingale : la plus longue
continue le merrain et les plus courtes portent le nom dandouillers.
La partie mdullaire des andouillers, remplie dos spongieux, est en continuit avec
celle du merrain. Chez le cerf laphe, les andouillers sont tous dirigs vers lavant. De
bas en haut, le merrain porte successivement landouiller de massacre (ou andouiller
dil ou andouiller basilaire ou matre andouiller, brow-tine en anglais), le surandouiller
(facultatif, bez-tine en anglais), la chevillure (ou andouiller mdian, trez-tine en anglais), et
diverses pointes qui, suivant leur nombre, forment une fourche (sil y en a deux) ou empaumure
(sil y en a plus de deux).
Quelquefois, un andouiller, appel trochure ou andouiller de loup, inclus dans
lempaumure, se place entre la chevillure et la bifurcation terminale. La pousse des premiers
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
17
bois est appele le fait. La repousse des bois les annes suivantes, le refait. Les bois
nouvellement forms sont recouverts dun piderme nourricier ou velours, qui va se
desscher en fin de minralisation, au moment de la frayure (cf. p.49) (Bonnet et Klein,
1991; Peyre Mandras, 1990) (Fig.6).
Fig. 6 : Morphologie et nomenclature des bois du cerf laphe (Reynolds, 1939 in
Cremaden 1993)
(a : meule, b :andouiller de massacre, c : surandouiller, d : chevillure, e :perche, f :
epaumure).
La forme des bois est caractristique du Cervid qui les porte, mais lutilisation des
bois en taxonomie est limite par linfluence de la richesse de lenvironnement et de lge de
lanimal sur la forme de ses bois. Les critres reconnus comme spcifiques par les
taxonomistes sont la longueur et la courbure du merrain, le nombre et la position des
andouillers, la prsence de palmures les reliant et la texture de la surface osseuse (perlures
et gouttires). La croissance en longueur des andouillers peut gnrer des bois de
construction dichotomique si les andouillers et le merrain ont une croissance symtrique ou
de construction monopodiale si les andouillers sont plus courts que le merrain ou de
construction mixte. La Fig.7 prsente la morphologie des bois de diffrents Cervids
(Bubenick, 1989).
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
18
Fig.7 : Caractristiques morphologiques des bois des diffrentes espces de Cervids
(Bubenick, 1989).
Lgende de la figure 7 :
Numro Animal Remarques
(A : Alcinae) (B : Odocoileinae) (C : Rangifer)
1 Libralces latifrons () Type dichotomique parfait .
2 3 4 Alces alces
5 Ozotoceros bezoartictus Type dichotomique.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
19
6 Odocoileus hemionus Type dichotomique.
7 8 Capreolus sp. Type mixte.
9 Hippocamelus antisensis
10 Hippocamelus bisulcus
11 Antifer sp. ()
12 Blastocerus dichotomus Andouiller de massacre proche de
la meule, type mixte.
13 Odocoileus virginianus Bois en forme de harpe.
14 15 16 Rangifer sp. Les premires pointes sur le
merrain ne sont pas de vritables
andouillers, mais des exostoses
formes ent re l e merrai n et
( D : Plesiomtacarpiens)
17 18 Elaphurus davidianus Type dichotomique.
19 Cervus unicolor Fourche dichotomique aprs
landouiller de massacre.
20 Cervus eldi Idem que 19 et rotation de 180 d e
l a p o i n t e d e s b o i s e n
croissance. Ramure en forme de
harpe. Les pointes sont diriges vers
21 Cervus duvauceli Idem que 19 et ramification
dichotomique du merrain et de
22 Axis sp. Idem que 19 et rotation de 90 de la
pointe des bois en croissance. Les
pointes sont diriges vers lintrieur.
23 Eucladoceros ()
Le trophe est une manifestation secondaire sexuelle, elle caractrise les mles,
lexception des reines ou la femelle aussi porte des bois (Fig.8).
Les bois dterminent en grande partie la place hirarchique dun cerf, et donc ses
chances de reproduction. Un cerf dominant perd son rang et son harem sil est dcoiff
(Lincoln, 1992). Les mles qui arborent les plus beaux trophes ont un avantage slectif
certain.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
20
Le rle premier des bois est la dfense du harem pendant les combats rituels de rut.
La dfense contre les prdateurs ne parat pas avoir jou un grand rle dans la slection qui
a men aux bois actuels, vu que les biches nen ont pas, et que la priode o le cerf est
moine est aussi celle o il est le plus vulnrable (Clutton-Brock, 1982).
Les bois sont en velours pendant la saison chaude et certains auteurs ont suggr que
leur rle premier tait la thermorgulation. On peut objecter que, si les premiers bois sont
apparus en milieu tropical, ils sont comparativement beaucoup plus dvelopps en milieu
tempr. Bubenick (1989) considre que les bois ont volu pour permettre la diffusion de
phromones, et attribue ce rle historique les frottis contre des essences odorifrantes.
Gould (in Lincoln, 1992) note que plus un Cervid est de grande taille, plus la longueur et la
masse relative de ses bois sont importants, ce que Lincoln explique simplement : les grands
Cervids sont souvent grgaires et lavantage reproductif donn par de grands bois est
plus marqu au sein dun groupe que pour des individus isols.
Les bois sont donc le symbole et la principale caractristique des Cervids. Ltude
de leur formation prsente un intrt majeur, tant sur les plans de la recherche
biomdicale et pharmacologique que sur celui de la connaissance du gibier.
La chute des bois de lanne prcdente, entre fvrier et avril suivant lge du cerf,
agit comme un stimulus. Au lieu de cicatriser, la blessure forme sur le pivot est le point de
dpart de la croissance des nouveaux bois par ossification enchondrale modifie. leur
base, un bourrelet cicatriciel deviendra la meule du futur bois. Toute blessure du pivot
engendre des anomalies parfois dfinitives de la ramure ou la croissance de bois
supplmentaires (Bonnet et Klein, 1991). Chaque anne, le diamtre des pivots augmente
par dpt dos compact lamellaire et leur longueur diminue, si bien que leurs proportions
permettent destimer grossirement lge dun squelette, si les dents ne sont pas disponibles.
Des essais pour obtenir un ge plus prcis par cette mthode nont pas t concluants.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
21
Fig.8 : Testostrone et croissance des bois (Bubenik, 1989)
I.7.2. les indices de prsence, les empreintes, repose et les fumes:
Les empreintes sont laisses sur les sols meubles ou la boue, elles ont 2 doigts et
arrondies, les crottes sont de forme cylindrique sombre, une extrmit est arrondie et une
autre est pointue.
Les reposes, couchettes ou couche se sont les emplacements quoccupent le cerf pour
sont repos et sa rumination. Souvent elles sont fait sur de la litire ou des herbes, en priode
de chaleur on les trouve mme le sol, pour lchange de chaleur (Fig. 9).
a b
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
22
c
Fig. 9 : Empreinte (a), fumes (b) et repose (c) de cerf.
I.8. Biologie dune population du cerf :
I.8.1. Habitat :
Le cerf est un animal de milieu ouvert, qui sest rfugi en fort sous la pression
de la chasse et des activits humaines. Dans les Highlands cossais, il atteint des
densits leves dans des biotopes de landes de bruyres peu boiss. Le cerf colonise
aujourdhui des territoires trs varis, et dans le dpartement des Alpes- Maritimes, on le
rencontre des forts mditerranennes, jusquaux prairies daltitude. Il a partout besoin de
zones de gagnages nocturnes et de remises, zones de repos diurnes, le plus souvent
forestires.
Ce besoin de tranquillit est exacerb aux priodes de rut et de mise-bas. Mme
sil ragit mieux lenneigement que le mouflon, le cerf supporte mal des paisseurs
de neige suprieures 50 cm. En montagne, aprs les premires chutes, il quitte les
secteurs daltitude quil a occups du printemps lautomne, pour gagner ses domaines
dhiver, en fond de valle. Les mmes chemins sont souvent utiliss dune anne sur
lautre pour relier les territoires destive aux zones dhivernage (Bonnet et Klein, 1991).
I.8.2.Densit :
Pour comparer des populations entre elles, les responsables cyngtiques se basent
sur la densit, rapport entre la taille d'une population et la surface du territoire qu'elle occupe,
exprime en nombre d'individus pour 100 ha. Une densit de 1.5 2 ttes aux 100 ha est
un minimum pour conserver une cohrence la vie sociale des groupes.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
23
La densit que peut supporter un milieu dpend de ses potentialits
alimentaires. Lindice dUeckerman, calcul en fonction de la prsence de champs cultivs
aux abords du territoire, de louverture du milieu (% de prairies), et des essences
prsentes (pica, pin sylvestre, htre, chne) permet destimer les densits de gibiers
supportables par le milieu.
La mthode de calcul dUeckerman a t complte par le C.E.M.A.G.R.E.F., en
prenant en compte limportance de la strate arbustive et la forme du massif, mais aucune
mthode nest actuellement valide pour calculer les capacits daccueil des milieux
mditerranens ou montagnards (Bonnet et Klein, 1991). Dans les Alpes-Maritimes, les
densits sont relativement faibles, de lordre de 2 3 individus aux 100 ha.
I.8.3. Sex-ratio :
Cest le rapport entre le nombre de mles et de femelles dune population. On
utilise en gnral le sex-ratio avant naissances, obtenu en excluant des calculs les jeunes
de l anne.
Cert ai ns aut eurs angl o-saxons uti l isent l e rapport i nverse
(femelles/mles). Dans une population en quilibre avec son milieu, le sex-ratio avant
naissances sera proche de un. Sil est diffrent de un, cela indique un dsquilibre
entre les animaux et leur milieu. Dans une population non rgule, comme celle du
Nord de l'le de Rhum partir de 1972, lorsque la densit augmente, la mortalit printanire
des jeunes mles, aux besoins nutritionnels levs, augmente beaucoup plus vite que celle des
jeunes femelles et le sex-ratio de la population se dplace en faveur des femelles (Clutton-
Brock et al., 1997).
I.8.4. Lalimentation et systmes digestifs des Ruminants :
Hofmann (1989), dans une revue bibliographique d'anatomie compare sur
l'volution des systmes digestifs chez les Ruminants, rappelle que la majorit des travaux
scientifiques sur le sujet portent sur les Ruminants domestiques, en particulier les
moutons et les bovins. Les donnes concernant le cerf ont souvent t obtenues en vue de son
levage. L'estomac compartiment des Ruminants est d'une complexit phylogntique
extrme. Il leur permet de tirer partie de milieux varis s'tageant des dserts la toundra.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
24
Hofmann compare la morphologie des systmes digestifs de 65 Ruminants, et les
divise en 3 grands groupes, en fonction de leur mode alimentaire:
-Les consommateurs daliments grossiers, "grass and roughage eaters",
se nourrissent de plantes herbaces et ligneuses, riches en cellulose.
Des priodes de prise alimentaire et de rumination longues permettent la
microflore ruminale de transformer les fibres de la ration en acides gras volatils absorbs par
les papilles du rumen et mtaboliss par le foie.
Leur rumen est stratifi et les parties fibreuses de la ration sjournent plus longtemps
dans sa partie suprieure dpourvue de papilles. Hofmann classe cette catgorie 25% des
espces quil a tudies, dont la majorit des Ruminants domestiques (ovins, bovins).
-Les consommateurs daliments riches, "concentrate selectors", ont
un comportement alimentaire beaucoup plus slectif. Leur chef de file est dans les
forts europennes le chevreuil.
Compar aux consommateurs daliments grossiers, leur rumen, dun moindre poids
relatif, ne prsente pas de stratification, possde moins de subdivisions internes, et
prsente une paroi entirement tapisse de papilles.
Le temps de transit des vgtaux y est beaucoup plus court. Dans lensemble,
leur systme digestif dgrade difficilement la cellulose des plantes ligneuses, et
mtabolise principalement le contenu intracellulaire hydrosoluble des Dicotyldones.
Les priodes de prise alimentaire et de rumination sont beaucoup plus courtes, et
ils combattent la richesse en tanins de leur ration par une production accrue de salive et une
scrtion acide de la caillette plus marque. Hofmann a class dans cette catgorie 40%
des espces quil a tudies.
-Les "mixed feeders", auxquels appartient le cerf laphe, ont un comportement
alimentaire intermdiaire. Ils ne digrent pas les plantes fibreuses aussi bien que
consommateurs daliments grossiers, et les vitent dans la mesure du possible.
Leur systme digestif prsente une adaptation saisonnire remarquable la
nourriture disponible. Les quantits ingres quotidiennement peuvent doubler, voire tripler
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
25
aux priodes d'abondance saisonnire, qui concident avec les besoins mtaboliques
maximaux (gestation, lactation, minralisation des bois).
Les papilles du rumen connaissent en peu de temps un dveloppement important et
le transit sacclre. Quand les plantes deviennent ligneuses, ils se tournent vers
une stratgie alimentaire plus slective, et privilgient les fruits et les graines.
En priode de disette, la vitesse du transit diminue et les papilles du rumen
rgressent, permettant une meilleure digestibilit des fibres grossires. Cette catgorie de
ruminants trs adaptables aux variations cologiques, reprsente 35 % des espces tudies
par Hofmann.
I.9. Comportement et reproduction du cerf :
I.9.1. Domaine vital et territoire :
Le domaine vital est lespace utilis par un animal sauvage pour satisfaire ses
besoins alimentaires, comportementaux, et de reproduction. On peut tudier le domaine
vital dun individu par marquage (boucles auriculaires ou colliers radio- metteurs)
(Bonnet et Klein, 1991).
La taille du domaine vital dune biche varie suivant les caractristiques du milieu. On
retiendra en moyenne une surface de 700 1500 ha, constitue de zones
forestires, de prairies et de zones agricoles. Ses diffrentes parties sont utilises
diversement chaque priode de lanne : pendant les semaines qui suivent la mise- bas, la
biche se rfugie, avec son faon, dans un espace calme dune cinquantaine dhectares, o
elle trouve suffisamment de nourriture pour couvrir ses besoins, la vgtation tant
abondante cette priode. Puis, la surface utilise augmente progressivement, pour
devenir maximale en hiver.
Le jeune cerf, lapproche de ses deux ans, est chass du domaine de sa mre. Il
peut parcourir quelques kilomtres pour se trouver un nouvel habitat.
Lorsquune population est en phase de colonisation, cest gnralement ces jeunes
mles que lon trouve en pointe de diffusion. Le domaine vital annuel dun cerf, qui
peut dpasser 5 000 ha, relie des zones parfois distantes de plusieurs dizaines de
kilomtres dont certaines seulement sont rgulirement utilises.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
26
Les cerfs demeurent fidles leur territoire de rut (qui serait gnralement le lieu qui
les a vus natre), et au terrain quils frquentent la chute des bois. On peut ainsi reconstituer,
danne en anne, la collection complte des bois de chute dun individu.
Le territoire est la partie du domaine dfendue contre les intrusions de congnres.
Le cerf nest pas un animal territorial, sauf en priode de rut, mais il dfend alors plus une
harde de biches quune place de brame. Dans cette tude, le terme de territoire sera
employ pour dsigner la surface totale occupe de faon rgulire ou irrgulire par
une population.
Pour quelle soit considre comme viable, une population doit grouper au
moins 100 150 ttes, et occuper un massif d'une superficie minimale de 4 000 5 000
ha. Les units de gestion cyngtique devront couvrir une surface minimale de 5 000
10 000 ha (Race, 1990).
Les zones protges du drangement (faible pression de chasse) sont trs
prises. Elles peuvent tre frquentes par plusieurs hardes diffrentes, et former des
rserves de fait o se concentrent les dgts forestiers. On observe alors une
augmentation locale des dgts comme, par exemple, dans les Alpes-Maritimes, sur le
plateau de St-Barnab (population Cheiron-Garavagne) dans les annes 1970. la suite
dun drangement important ou dune forte pnurie alimentaire, les animaux peuvent
remodeler leurs domaines, voire migr vers dautres massifs (Race, 1990).
En montagne, lenneigement peut conduire les populations de vritables migrations
entre les zones destive en altitude, la limite fort-prairies et les zones dhivernage, en
fond de valle, peu enneiges en hiver. En Suisse, de telles migrations peuvent atteindre 40
km, et dans les Alpes-Maritimes, pour la population Garavagne-Cheiron, on observe des
dplacements annuels dune vingtaine de kilomtres.
I.9.2. La vie des hardes :
Le cerf est une espce sociale et les animaux vivent en groupes, appels hardes.
Les sexes sont spars, sauf en priode de rut et en hiver (Bonnet et Klein, 1991).
Les hardes de biches sont de structure matriarcale. Le trio biche, faon, bichette ou
daguet de lanne prcdente constitue le groupe social de base, qui nest spar que
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
27
lorsque la mre sisole pour mettre bas. lapproche de ses 2 ans, le jeune cerf quitte le
groupe, alors que la bichette peut y demeurer et y lever son premier faon.
La naissance du deuxime faon marque gnralement la sparation. Une harde est
mene par femelle exprimente, qui a un accs privilgi aux gagnages. En hiver, plusieurs
cellules familiales peuvent se regrouper, et la taille des hardes augmente. Parfois, des cerfs
se joignent aux groupes de femelles, mais les rapports de hirarchie sont conservs.
Lorsquils sont chasss du trio matriarcal laube de leurs deux ans, les jeunes cerfs
se regroupent en hardes de mles qui comprennent gnralement 3 10 ttes en
fort, mais qui peuvent atteindre 200 ttes dans les Highlands cossais. Des liens
hirarchiques stablissent, mais ils sont plus lches que dans les hardes de femelles.
Les vieux cerfs sont souvent solitaires. lapproche du rut, les mles deviennent
individualistes et se rendent sur leur zone de brame.
Pendant le rut se forment des groupes mixtes constitus dun cerf, le pacha , et
dune harde de 3 10 biches. Le cerf dominant est gnralement g de 7 9 ans, et
lorsquun autre mle le dfie pour laccs son harem, laffrontement a lieu. Les combats
sont ritualiss. Les deux prtendants se mesurent dabord vocalement, puis par des postures
dintimidation (prsentation des bois, tte baisse, dmarche parallle, raide et saccade,
lun ct de lautre...). Parfois, lun des adversaires abandonne. Sinon, le combat a lieu.
Les cerfs ne se chargent pas de front, mais entrent en contact de profil, par leurs bois
qui se bloquent. Ils alternent pousses et tournoiements pour dsquilibrer et faire reculer
ladversaire. lissue de ce combat, qui peut durer une dizaine de minutes, le perdant sefface,
rarement poursuivi par le vainqueur.
Les cerfs apprcient les bains de boue et se roulent frquemment dans des souilles. Ce
comportement est exacerb pendant le brame.
Chez les cerfs et les biches, le cycle de reproduction est contrl par la
photopriode, ce qui leur permet dadapter lpoque des naissances aux variations saisonnires
de nourriture. En France, le rut stale de septembre octobre. La gestation dure en
moyenne 235 jours, et les naissances auront lieu en mai-juin.
Pour lAlgrie, le rut du cerf de Berbrie commence la deuxime quinzaine du
mois daout jusqu septembre.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
28
I.9.3. Succs reproducteur:
Un cerf aura une descendance importante, et donc transmettra ses gnes aux
gnrations suivantes sil parvient demeurer suffisamment longtemps pacha .
La majorit des mles ne se reproduisent pas : seuls 20 % des mles sont
responsables de 80 % des naissances (Race, 1990).
Clutton-Brock et Albon (1989), sur lle cossaise de Rhum, ont voulu valuer le
succs reproducteur dun cerf, cest sa capacit transmettre ses gnes aux gnrations
suivantes. Lidal serait davoir accs au nombre de petits-enfants de chaque individu
(cest dire de pouvoir valuer la fcondit de leur descendance), mais pour des raisons
pratiques, les auteurs ont du sen tenir au nombre de descendants de chaque animal qui ne
meurt pas la premire anne.
Le succs reproducteur dun cerf est li au nombre de biches quil pourra saillir au
cours de sa vie, et donc son aptitude aux combats. Les cerfs de fort gabarit, aux bois bien
dvelopps et en bonne condition physique seront favoriss. La pol ygamie favorise
un dimorphi sme sexuel marqu, et le dveloppement des organes sociaux, comme
les bois (Clutton-Brock et Albon, 1989 ; Bonnet et Klein, 1991).
Le succs reproducteur dune biche est li sa condition physique au moment du
rut, (donc son accs la nourriture), et sa capacit mobiliser les ressources ncessaires
pour assurer la gestation puis la lactation de son faon. Il dpend donc de la qualit du
milieu, de la densit, et de sa position hirarchique au sein de la harde. Il est tout de mme
moins variable que celui des mles.
La densit a des effets notables sur le succs reproducteur des individus : lorsque la
densit augmente, l'ge moyen des biches la premire mise-bas passe de un an trois ou
quatre ans, et la fcondit des femelles suites diminue. Dans ces conditions, les
diffrences de succs reproducteur entre biches dominantes et subordonnes augmentent
(Clutton-Brock et Albon, 1989).
Phillips et Alldredge (2000) ont voulu tester leffet du drangement en priode de
mise-bas sur la fcondit des wapitis. Chaque anne, de 1995 1997, ils ont marqu par
des colliers tlmtriques deux populations quivalentes voluant de part et dautre dune
autoroute. Dans chaque population, entre 71 et 85 biches taient marques. la priode
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
29
des naissances, du 26 mai au 19 juin 1996 et du 19 mai au 19 juin 1997, ils ont appliqu
aux biches marques dune population (la population traite ) un drangement
(approche jusqu provoquer un dplacement de la femelle), lautre population tant
prise comme tmoin. En moyenne, chaque biche de la population traite aura t
drange 5,4 fois en 1996 et 8,3 fois en 1997. Les observations de femelles suites en
juillet-aot permettent de mesurer leffet du traitement . Les auteurs ont trouv que les
biches suites taient moins nombreuses dans la population traite par rapport la
population tmoin et aboutissent une fcondit individuelle moyenne infrieure de
0,225 faons par biche et par an dans la population traite. Cet effet est tellement marqu que
les biches dranges plus de 10 fois prsentent des taux de fcondit qui ne compensent pas
les pertes annuelles. Ces travaux rappellent la ncessit de respecter la quitude des animaux
aux phases clefs de leur cycle biologique.
La mortalit des jeunes est importante la premire anne. Sur l'le de Rhum, elle se
rpartit en le poids des jeunes la naissance, qui influe sur lesprance de vie, n'est pas
corrl la densit, mais aux conditions climatiques prcdant la naissance (Clutton Brock et
Albon, 1989).
I.9.4. Sex-ratio la naissance, rang hirarchique de la mre et densit :
cause du dimorphisme sexuel marqu de l'espce, l'investissement nutritionnel
pour mener terme une gestation et assumer une lactation est bien suprieur pour les rejetons
mles. Une biche dominante a un accs privilgi aux gagnages. Elle pourra plus facilement
lever un faon mle et lui fournir des aliments en quantit suffisante pour lui assurer une
croissance harmonieuse.
Devenu adulte, ce cerf, dont la croissance n'aura pas t entrave par les carences, aura
toutes les qualits pour devenir un pacha et transmettre ses gnes une importante
progniture.
l'inverse, les biches de rang hirarchique infrieur disposeront de moins de
ressources. Leurs faons mles seront donc plus faibles et connatront une mortalit plus
importante au cours de la premire anne. Ceux qui survivront deviendront des adultes plus
chtifs, qui auront des difficults s'imposer dans les combats, et leur succs reproducteur
sera moindre. Le succs reproducteur des femelles n'est pas li leur conformation, et sera
moins affect par le rang social de la mre.
Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus).
30
Du point de vue de la transmission des gnes, les femelles dominantes ont donc
intrt produire des mles, et les femelles de moindre niveau hirarchique, produire des
femelles. C'est la thorie de Thrivers et Willard, qui prdit que, chez les espces polygames,
les femelles en bonne condition physique produisent plus de mles, et les femelles en
moindre condition physique produisent plus de femelles (Cockburn, 1999). Les travaux de
Clutton-Brock sur l'le de Rhum ont confirm cette hypothse.
D'autres travaux, portant sur des espces polygames n'ont pas confirm la porte
gnrale de cette thorie (Kruuk et al., 1999). Lorsque la densit augmente, le stress nutritionnel
devient important, quel que soit le rang de la biche, et les donnes du problme s'inversent.
Sur la partie nord de l'le de Rhum, les populations ont cess d'tre rgules par prlvement
cyngtique en 1972.
Les densits ont augment, les biches dominantes ont cess de produire plus de
mles que de femelles, et le sex-ratio la naissance, de mme que le sex-ratio de la
population s'est dplac en faveur des femelles. Sur la partie sud de l'le, o les
populations sont encore rgules, ce phnomne n'est pas observ.
Kruuk et al. (1999) avancent une plus grande sensibilit des embryons mles au stress
nutritionnel de leur mre pendant la gestation pour expliquer ce rsultat. On peut expliquer la
modification du sex-ratio de la population en faveur des femelles par la plus grande
mortalit printanire des faons mles.
a b
Fig. 10 : Le cycle biologique des biches (a) et des cerfs (b). (Bonnet et klein, 1991).
Prsentation
de la zone dtude.
Chapitre II
II. Cadre physique et biotique de la zone d'tude :
II.1. Situation gographique :
Lemplacement de lenclos de
lAkfadou, plus exactement sur le territoire de la commune dAdekar, quelque 3 km vol
doiseau vers le sud-est de la ville
180 km lest dAlger, et 46 km louest de la ville de Bejaa.
Le massif Akfadou se situe dans l'Atlas t
20 km du littoral mditerranen (Fig
Fig. 11 : Localisation de la
II.1.Relief :
Le relief est du type montagneux, il consiste en une suite de lignes de crtes d
deux principales se joignent presque bout bout au nord
ENE-WSW dans la partie n
respectivement les prolongements de la chane littorale et du Djurdjura
La zone dtude.
Cadre physique et biotique de la zone d'tude :
Situation gographique :
Lemplacement de lenclos de lcher est situ au niveau du massif forestier de
lAkfadou, plus exactement sur le territoire de la commune dAdekar, quelque 3 km vol
est de la ville (ville dAdekar), en empruntant la nationale 33
dAlger, et 46 km louest de la ville de Bejaa.
Akfadou se situe dans l'Atlas tellien quelques 150km l'e
mditerranen (Fig. 11).
Localisation de la zone dtude. (Image Google earth).
montagneux, il consiste en une suite de lignes de crtes d
oignent presque bout bout au nord-est du massif. Elles sont or
WSW dans la partie nord et NNE-SSW dans la partie orientale. Elles constituent
les prolongements de la chane littorale et du Djurdjura (Fig. 12)
La zone dtude.
31
est situ au niveau du massif forestier de
lAkfadou, plus exactement sur le territoire de la commune dAdekar, quelque 3 km vol
la nationale 33. Adekar est
0km l'est d'Alger et
Google earth).
montagneux, il consiste en une suite de lignes de crtes dont les
. Elles sont orientes
SSW dans la partie orientale. Elles constituent
(Fig. 12).
Chapitre II La zone dtude.
32
Fig. 12 : Carte de diffrents cosystmes de la Kabylie de Djurdjura
(chelle 1/350 000me).
Leur sinuosit et leur jonction avec d'autres, moins dveloppes, dterminent de vastes
versants exposs essentiellement au N, NW et SE. La dnivele est importante et peut
atteindre jusqu' 1400 m. Les pentes varient en moyenne entre 15 et 45% (Fig.13).
Fig. 13 : Carte de la classe des pentes de la Kabylie. (MATET, 2008)
Les principaux sommets sont grseux et culminent des altitudes qui dpassent 1300
m : Djebel Affroun (1317m), Djebel Toukra (1465m), Akerrou El Moukser (1539 m), Azrou
Chapitre II La zone dtude.
33
n'Taghat (1542 m), Azrou El Mesbah (1450m) Tala guizan ( 1623m) et Djebel Ezzen
(1646m) (Fig. 14)
Fig. 14 : Carte des classes daltitude de la Kabylie (MATET, 2008).
Le rseau hydrographique est reprsent par de nombreux ruisseaux rgime torrentiel
qui alimentent pendant les priodes pluvieuses les principaux affluents d'Acif El Hammam au
Nord, du Sbaou l'Oest et de l'Oued Soummam l'Est.
II.3. Aperu gologique et lithologique :
Sur le plan gologique, le Numidien couvre un bon tiers du nord-est de la grande
Kabylie. Un immense banc grseux s'tend d'Ouest en Est, le long dune cinquantaine de
kilomtres, d'Azazga jusqu'aux environs d'El Kseur (Bjaa). Du Nord au sud, la largeur de
son affleurement avoisine les trentes kilomtres au mridien de l'Akfadou. Il constitue un
ensemble homogne couvert de forts (Gelard, 1979) (Fig.12 et 13).
Cette nappe numidienne repose sue un matelas du Massylien qui affleure en assez
importante plages.
Dans la fort de l'Akfadou, le Numidien est reprsent par les grs numidiens de
l'Eocne Suprieur et les argiles sous-numidiennes de l'Oligocne. Les marnes
intercalatoires calcaires ("flysch microbrches") du Crtac Suprieur reprsentent la
Massylien.
Chapitre II La zone dtude.
34
Suivant la direction nord-sud, la distribution spatiale des facis numidiens montre
quelques bandes d'argiles sous numidiennes orientes d'Ouest en Est et dont nous pouvons
citer les plus importantes.
Fig. 15: Carte gologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008)
Fig.16 : carte lithologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008)
Chapitre II La zone dtude.
35
-une premire bande s'tend du col de Tagma jusqu'au Djebel Toukra en passant par
Arouled,
-une seconde occupe une faible largeur au Nord d'Ighil R'hara et qui se rompt la faveur
d'une faille Azrou Ougnenou. Elle reprend un peu plus haut Ighil Tikrine et se prolonge
jusqu' Agoulmime Aberkane,
-enfin, une troisime, moins importante, s'tend de Timri El Baz jusqu' Agoulmime
Aberkane.
Les trois affleurements (grs, argiles et marnes) sont souvent recouverts d'boulis de
grs sur certains versants et la plupart des dpressions.
En dfinitive, la zone d'tude offre trois substrats lithologiques o les formations
forestires paraissent plutt exclues des marnes. Celles-ci sont occupes par des aires de
pacage et par l'agriculture traditionnelle.
II.4. Aperu pdologique :
Dans le massif d'Ath Akfadou, la diffrenciation des sols dpend essentiellement de la
roche-mre et, un degr moindre, de la topographie. La vgtation n'y joue qu'un rle
d'indicateur (Durand, 1959).
Les sols les plus rpandus sont issus des grs numidiens. Ce sont des sols bruns
lessivs, de type ABC dont la profondeur de l'horizon d'accumulation argileux dpend de la
pente. Ainsi, les sols profonds occupent les versants pentus. Selon la classification de
Duchaufour (1977), ils seraient des sols bruns forestiers. Ces sols sont acides et l'humus est de
type Mull ou Moder (Bouzelha et Bouchek, 1989 et Messaoudene, 1989). En accord avec
Quezel (1956), ces auteurs indiquent aussi la prsence de sols podzoliques.
Cependant, lorsque la roche-mre est de nature argileuse, ou argilo-grseuse, le
lessivage est trs faible voire inexistant (Durand, 1959). L'absence d'un horizon de lessivage
ou la prsence d'un horizon d'accumulation superficiel dtermine l'hydromorphie temporaire
de ces sols (Messaoudene, 1989) (Fig. 14).
Enfin Durant (1959) signale la prsence de sols tourbeux aux points d'accumulation des
eaux de ruisslements et celles qui proviennent des lessivages des grs. La forte acidit et la
richaisse particulire en humus a valu ces sols le qualificatif d' "aberrants".
Chapitre II La zone dtude.
36
Fig.17 : Carte pdologique de la Kabylie de Djurdjura (Durant, 1954 in Meddour, 2010)
II.5. Cadre phytogographique :
Sur le plan phytogographique, la zone d'tude relve de la rgion mditerranenne.
Dans le domaine maurtanien septentrional qui s'tend de Tns jusqu'en Tunisie, elle occupe
le secteur numidien limit l'Ouest par le bassin de l'Isser. Ce secteur est caractris par un
substrat essentiellement grseux et une pluviosit importante ; aussi est-il occup en grande
partie par Quercus suber. Quercus canariensis et Q.afares y sont frquents mais c'est surtout
sur les plateaux et la moyenne montagne qu'ils prsentent le meilleur dveloppement des
peuplements (Maire, 1926).
Selon Lapie (1909), Ath Ghobri et l'Akfadou se rattachent avec le Taourirt Ighil et
l'Aghbalou au sous district oriental du district de la Grande Kabylie. Ce dernier reprsente le
sous-secteur de la Grande Kabyle (K
I
) du secteur kabyle et numidien dans les subdivisions
phytogographiques proposes par Quezel et Santa (1962-1963).
Chapitre II La zone dtude.
37
II.6. Les chnes caducifolis d'Algrie :
Parmi les quatre chnes caducifolis de l'Afrique du Nord, seuls l'endmique Quercus
afares Pom. Et le libro-maurtanien Q.faginea Lamk., sont reprsents en Algrie (Quezel,
1956). Quand aux deux autres, Q.pyrenaica Willd.se dveloppe du Sud-Ouest de la France
jusqu'au Rif au Maroc alors que Q.fruticosa Brot., a une aire trs ponctuelle et circonscrite au
dtroit de Gibraltar (Benabid, 1984).
II.6.2. Rpartition :
Dans la rgion mditerranenne, Quezel et Bonin (1980) distinguent trois ensembles
dans lesquels sont rpartis les 25 espces de chnes caducifolies :
-l'ensemble oriental
-l'ensemble sub-mditerranen septentrional
-l'ensemble ibro-maghrbin
C'est dans ce dernier ensemble que le chne zen occupe la totalit du territoire alors que le
chne afars occupe le tell algro-tunisien. Il faut signaler, toutefois, que ces auteurs (Quezel
et Bonin, 1980) ne reprsentent sur leur carte de rpartition des chnes caducifolis sur le
pourtour mditerranen, pour l'Algrie et la Tunisie, que les deux entits : Quercus
canariensis et Q.afares.
II.6.2.1. le chne Zen :
En Algrie, l'aire de rpartition du chne zen couvre presque tous les massifs
montagneux septentrionaux. Les plus importants peuplements se rencontrent dans trois
rgions formant le secteur numidien.
-la portion orientale de la Grande Kabylie (forts d'Ath Ghobri et d'Akfadou).
-Petite Kabylie (massifs des Babors, du Tamesguida, de kefrida, de Guerrouch et d'Elma et
Bared).
-monts de la Medjerda (djebel el Ghorra en continuit avec la Kroumirie en Tunisie).
Des boisements de moindre importance s'observent El Koll et dans l'Edough.
Chapitre II La zone dtude.
38
D'autres, trs rduits, sont parpills sur presque tous les massifs montagneux algriens :Hafir
prs de Tlemcen, Djebel Bissa et Sidi Burnous prs de Tns, l'Ouarsenis et Teniet El Had,
les gorges de Keddara prs de Lakhdaria , l'Atlas de Blida, le Djurdjura et enfin les Aurs
(Quezel, 1956).
II.6.2.2. Le chne afars :
Le chne afars est un endmique algro-tunisien (Quezel et Santa, 1962-1963) ou
numidien (Lapie, 1909 ; Quezel, 1956). Dans ce secteur, il prospre essentiellement en
voisinage du chne zen dans des conditions cologiques comparables, en peuplement purs ou
mlangs, d'o la difficult des les sparer l'un de l'autre quant aux superficies respectivement
occupes par chacun d'eux. Toutefois, ces peuplements d'afars cantonns sur la moyenne
montagne de la Kabylie pour l'essentiel, couvrirait le quart de la fort caducifolie
numidienne (Lapie, 1909 ; Boudy, 1955).
Ce chne est plutt sporadique dans les forts de chne-lige et de chne zen du
Nord-Constantinois depuis Skikda jusqu'en Kroumirie (Lapie, 1909 ; Shoenenberger et al.,
1967 in AIME et al., 1986). Il n'est pas fait mention de sa prsence dans les travaux de
debazac (1959) en Koumirie et de Toubal_Boumaza (1986) sur l'Edough.
Quant la limite extrme vers l'ouest de son aire, elle est matrialise par deux
colonies dont la premire se trouverait aux environs de Lakhdaria et la seconde dans la fort
de Mizrana. Il ne commence constituer de vritables peuplements que dans la fort de
Tamgout o il domine le chne zen sur le versant sud du dme vers 1000-1100m d'altitude.
Il devient plus abondant, cette altitude, sur les revers aussi bien septentrionaux que
mridionaux de la fort d'Akfadou.
En petite Kabylie, le chne afars semble aussi trs rpandu notamment dans la fort
de Kefrida, de Guerrouch et de Dar El Oued en peuplements mixtes avec le chne zen.
Les revers mlangs d'afars et de chne-lige (Quezel, 1956). Il devient plus rare El
Koll o seul un modeste boisement est signal de Djebel Gouffi (Khelifi, 1987).
Il est signaler que le chne afars est pratiquement absent des Babors pour des
raisons daphiques ; cette essence tant calcifuge (Quezel, 1956 et Gharzouli, 1989). C'est,
sans doute, pour les mmes raisons qu'il n'est pas signal Takoucht et Adrar Oumellal, en
Petite Kabylie (Fig. 18).
Chapitre II La zone dtude.
39
Fig. 18 : Carte de loccupation du sol de la Kabylie (MATET, 2008).
II.7. Histoire de la vgtation :
L'histoire de la vgtation du massif des Ath Ghobri-Akfadou, telle que propose dans
les rares tudes qui lui ont t consacres (Salamani, 1990,1991 et 1993), montre la
dominance du cdre dans la rgion une priode charnire entre la fin du Tardiglaciaire et le
dbut de l'Holocne. La cdraie amorce alors graduellement son retrait pour tre
dfinitivement remplace par la chnaie caducifolie qui vas dominer, seule, les paysages
alticoles pendant plus de neuf millnaires. Cet auteur indique, par ailleurs, que la mise en
place de la chnaie a pu se faire en parallle avec celle de la subraie plus basse altitude.
Quant l'histoire rcente, les peuplements de chnes caducifolis d'Ath Ghobri-
Akfadou ont faire l'objet d'exploitations intenses entre 1939 et 1945. Ces exploitations,
effectues sans plan d'amnagement, ont affect les plus accessibles des stations. La plupart
de ces peuplements dateraient des importants incendies qui ont ravag le massif pendant la
grande insurrection de 1871 (Boudy, 1955).
II.8. Cadre climatique :
Le climat mditerranen est caractris par un t reprsentant la saison la moins
arrose et de plus, il est biologiquement sec (Daget, 1980, 1984 ; Akman et Daget, 1981).
Chapitre II La zone dtude.
40
C'est essentiellement en fonction des prcipitations, des tempratures et de la priode
sche ; critres dterminants dans l'individualisation des structures de vgtation (Quezel,
1976). Pour tre significatifs, ces critres ombriques et thermiques sont reprsents et corrls
sur des climagrammes dont celui d'EMBERGER est, sans doute, le plus classique et le plus
utilis en rgion mditerranenne (LeHourou et al.,1979 ; Achhal et al., 1980 ; Floret et
Pontanier, 1984) .
Ainsi donc, et afin de circonscrire la zone d'tude du point de vue bioclimatique, nous
aborderons la caractrisation de son climat par l'analyse de ces deux facteurs prpondrants :
prcipitations et temprature.
Les principaux paramtres climatiques sont prsents ici par des donnes
pluriannuelles sur 25 ans (1974-1998), qui permettront de donner les caractres gnraux du
climat local et serviront pour la comparaison avec les donnes des annes 1996, 1997, 1998 et
1999.
Toutes ces donnes proviennent de la station mtorologique de Bjaia (36 43`N.,
05 43`E., altitude : 1,76 mtres, exposition : Est, code : OMM 60402).
II.8.1. Prcipitations :
La rgion de Bejaa reoit annuellement un total de 758,7 mm de prcipitations
(moyenne de la priode 1974-1998), dont la majeure partie est enregistre en hiver et au dbut
du printemps. Le mois de janvier constitue le mois le plus arros avec une moyenne de 117,7
mm alors que juillet reprsente la partie la moins pluvieuse de lanne avec 5,5 mm (Tab. 2).
Tab. 2 : Hauteurs des prcipitations exprimes en mm dans la rgion de Bejaa (mm).
Mois
Anne
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Total
1996 105,4 221,6 59,0 118,3 44,3 38,8 9,6 4,1 37,6 47,0 95,1 54,0 834,8
1997 50,1 24,5 16,3 53,9 11,3 22,2 24,0 21,4 58,2 22,2 107,6 93,0 504,7
1998 16,1 79,6 60,7 95,2 160,4 3,3 0,0 10,2 45,9 81,4 184,7 127,7 865,2
1999 125,8 119,9 52,4 29,8 147 114 0,6 2,70 47,8 24,4 93,4 227,1 506,7
1974-1998 98,7 86,0 88,8 68,4 43 14,5 5,5 11,6 42,2 76,2 106,1 117,7 758,7
La grle tombe presque exclusivement pendant les mois de dcembre mars, en
petites quantits. Seltzer (1946), note en moyenne 6,3 jours de grle par an. Lenneigement ne
Chapitre II La zone dtude.
41
concerne que les zones daltitude. Parmi les rares priodes o Bejaa a reu de la neige, il est
utile de mentionner quune trs faible couche, fugace, a recouvert la ville en dcembre 1998.
La pluviomtrie enregistre pour la rgion varie dune anne lautre et au sein des
mois de la mme anne, parfois dans de fortes proportions. Les rythmes pluviomtriques sont
de type mditerranen et ont a ainsi une double irrgularit, annuelle et inter-annuelle. La plus
grande concentration des pluies est gnralement note entre les mois de novembre et de
mars.
Les annes 1996 et 1998 sont relativement plus pluvieuses avec, respectivement, 834,8
et 865,2 mm. Par contre, un dficit hydrique est signal pour les annes 1997 et 1999 o
lon ne signale que des hauteurs respectives de 504,7 et 506,7 mm. Nous relevons galement
quen 1999, le mois de dcembre, lui seul couvre prs de la moiti des prcipitations
annuelles (227,1 mm). Pour les trois autres annes, ce sont les mois de novembre (1997 et
1998) ou de fvrier (1996) qui enregistrent les hauteurs de pluie les plus importantes.
II.8.2. Les tempratures :
La rgion de Bejaa est caractrise par des tempratures douces et clmentes tout le
long des mois de lanne.
Tab. 3 : Tempratures mensuelles maximales (M), minimales (m) et moyennes.
Mois
Anne
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII
M
1996 m
M
18,9 15,8 18,8 20,0 22,4 25,7 28,7 29,2 26,4 23,3 21,6 19,3
10,4 7,9 9,8 12,0 13,4 17,4 19,9 21,4 17,0 13,4 11,5 10,5
14,7 11,9 14,3 16,0 17,9 21,6 24,3 25,3 21,7 18,4 16,6 14,9
M
1997 m
M
18,0 17,9 18,6 20,4 24,1 28,3 28,2 30,2 28,1 25,1 21,1 18,3
9,5 8,1 7,6 10,5 15,8 18,9 20,3 21,4 20,0 16,6 14,2 9,7
13,8 13,0 13,1 15,5 20,0 23,6 24,3 25,8 24,1 20,9 17,7 14,0
M
1998 m
M
17,4 18,1 19,0 21,1 21,8 27,5 38,4 31,8 28,5 23,8 19,1 16,2
8,6 8,7 8,6 11,2 14,5 17,9 20,0 21,0 19,8 13,3 11,0 7,3
13,0 13,4 13,8 16,2 18,2 22,7 29,2 26,4 24,2 18,6 15,1 11,8
M
1999 m
M
15,9 14,7 19,3 20,2 25,0 26,9 29,0 31,5 29,3 27,9 19,0 16,1
7,9 5,6 9,3 9,9 15,4 19,2 20,2 23,4 20,2 18,4 11,1 8,4
11,9 10,2 14,3 15,1 20,2 23,1 24,6 27,5 24,8 23,2 15,1 12,3
M 16,4 16,7 18,2 19,4 22,1 25,7 28,9 29,2 27,9 24,5 20,3 16,9
7,4 7,7 8,6 10,2 13,4 17,0 19,7 20,6 18,8 15,1 11,4 8,6
.
Chapitre II La zone dtude.
42
1974-1998 m 11,9 12,2 13,4 14,8 17,8 21,4 24,3 24,9 23,4 19,8 15,9 12,8
Sur une priode de 25 ans (1974 - 1998), cest le mois de janvier qui reprsente le
mois le plus froid avec une moyenne de 11,9 C. Le mois daot constitue le mois le plus
chaud enregistrant en moyenne 24,9 C (Tab. 3). Les tempratures minimales les plus
basses, enregistres surtout en hiver (dcembre fvrier), descendent rarement en de de 7
C comme en 1999, o lon relve seulement une moyenne mensuelle de 5,6 C en fvrier.
Cest en t (juin aot) que lon enregistre les valeurs les plus leves, avec notamment des
tempratures maximales dpassant en moyenne 30 C.
Nous notons des variations annuelles parfois importantes dans la distribution des
tempratures. En 1996, 1997 et 1999, cest le mois de fvrier qui reprsente le mois le plus
frais de lanne, alors quen 1998, les tempratures moyennes les plus basses sont notes en
dcembre.
La valeur de cette moyenne a atteint mme une valeur exceptionnelle de 13 C en
fvrier 1997. Cette irrgularit est galement observe pour les tempratures moyennes
estivales qui sont relativement plus leves lors des 4 annes dtude que pour la priode
des 25 ans. Aussi, la moyenne des tempratures maximales dpasse gnralement 30 C
pour atteindre un maximum de 38,4 Cenregistr en juillet 1998.
II.8.3. Linsolation :
Pour la priode de 25 ans, le nombre dheures dinsolation que reoit la rgion de
Bejaa est le plus important en juillet avec en moyenne un total de 325 heures et 30 minutes.
Cest en dcembre que linsolation est la plus faible avec seulement 144 heures et 30
minutes. La moyenne mensuelle slve 218 heures et 42 minutes (Tab. 4).
Chapitre II La zone dtude.
43
Tab. 4 : Dure dinsolation en heures (H) et en minutes () dans la rgion de Bejaa.
Mois
Anne
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Moyenne
146H 124H 191H 186H 292H 304H 338H 285H 231H 225H 197H 141H
1996 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 221H 42
132H 204H 185H 258H 260H 341H 298H 325H 222H 191H 143H 152H
1997 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 225H 54
170H 175H 223H 252H 239H 322H 376H 295H 219H 223H 128H 158H
1998 24 12 00 48 12 12 06 54 42 18 48 00 232H 00
128H 140H 208H 286H 260H 211H 341H 280H 265H 206H 137H 144H
1999 36 36 30 30 06 54 48 12 42 06 12 54 217H 42
154H 157H 191H 208H 250H 290H 325H 303H 240H 204H 153H 144H
1974-1998 06 36 36 24 00 54 30 36 42 24 48 30 218H 42
Au cours des 4 annes de la prsente tude, la priode la moins ensoleille de lanne
stend de novembre fvrier. Il est utile de signaler quen 1999, la moyenne mensuelle du
nombre dheures dinsolation est relativement plus leve que celle calcule sur 25 ans.
II.8.4. Lhumidit relative de lair :
Lhumidit relative ne varie pas dune faon marque au cours des mois de lanne,
elle est gnralement suprieure 70 %. La variation interannuelle reste galement faible.
Pour la priode allant de 1974 1998, lhumidit de lair est reprsente par une moyenne de
76,2 % (Tab. 5).
Tab. 5 : Moyennes mensuelles de lhumidit relative de lair en (%) dans la rgion de Bejaa.
Mois
Anne
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Moyen
-ne
1996 71,0 72,0 75,0 74,0 78,0 78,0 74,0 76,0 73,0 74,0 69,0 66,0 73,3
1997 65,0 81,0 72,0 74,0 75,0 71,0 76,0 77,0 75,0 76,0 74,0 75,0 74,2
1998 72,0 78,0 77,0 75,0 82,0 80,0 76,0 78,0 76,0 74,0 79,0 76,0 76,9
1999 90,0 78,0 73,0 75,0 78,0 78,0 74,0 74,0 74,0 71,0 76,0 77,0 76,5
1974-1998 77,3 77,0 76,2 76,5 77,3 76,6 75,2 74,2 75,0 75,1 77,2 76,4 76,2
Nanmoins, de grandes amplitudes journalires sont notes en t, o le taux
dhumidit relative peut varier de 20 30 % aux heures les plus chaudes de la journe (entre
Chapitre II La zone dtude.
44
10 et 14 Heure) plus de 90 % partir du crpuscule. En hiver, ces valeurs sont toujours
leves, suprieures 60 %.
III.8.5. Les vents :
La rgion de Bejaa subit des vents gnralement faibles dominance nord-ouest
ouest et est nord-est. La vitesse moyenne pour la priode (1974-1998) est de 3,6 m/s
(Tab. 6).
Tab. 6 : Moyennes de vitesses mensuelles du vent en m/s dans la rgion de Bjaia.
Mois
Anne
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Moyenne
1996 - - - - - - - - 2,3 3,1 3,2 3,3 -
1997 6,5 6,5 4,8 4,0 2,5 2,2 1,4 1,5 1,8 3 4,8 6,5 3,8
1998 2,3 3,4 3,4 3,0 2,4 2,8 2,9 2,8 2,5 2,8 3,1 3,8 2,9
1999 2,9 3,2 2,9 2,9 2,6 2,5 2,4 2,9 2,6 3,1 3,2 3,2 2,9
1974-1998 4,1 3,9 3,6 3,4 3,1 3,1 3,2 3,2 3,3 3,8 4,1 4,5 3,6
(- : donnes non transmises)
Durant le printemps et lt, les vents sont calmes et doux. Au dbut de lautomne, la
vitesse du vent augmente et marque un maximum en dcembre. Cette augmentation persiste
presque jusqu la fin de lhiver pour la priode des 25 ans. Ces variations sont dues en
principe aux fluctuations des tempratures, entranant des changements de pression inhrents
surtout aux influences maritimes.
La rgion de Bejaa connat des journes estivales caractrises par le sirocco, vent
fort du sud, accompagne de tempratures leves, dont les maxima dpassent
gnralement 30 C. En moyenne, on compte 20 27 journes avec sirocco par an
(Seltzer, 1946).
.
Chapitre II La zone dtude.
45
II.9. Synthse climatique :
II.9.1. Diagrammes ombrothermiques :
Gaussen, considre que la scheresse stablit lorsque la pluviosit mensuelle (P)
exprime en mm est infrieure au double de la temprature moyenne mensuelle (T) en degrs
Celsius (P < 2 T) (Dajoz, 1985). Partant de ce principe, nous avons tabli le diagramme
ombrothermique pour la priode 1974-1998 (Fig. 19).
Sur les donnes de 25 ans, la rgion de Bejaa subit une priode sche de 4 mois qui
stale de juin septembre et qui culmine au mois de juillet. La priode humide couvre les
huit mois restant avec deux principaux pics de priodes humides. Le premier concide avec les
mois de novembre et dcembre alors que le deuxime est observ au printemps entre mars et
mai.
Seule lanne 1996 compte 4 mois de saison sche. 1998 et 1999, ont subi chacune
5 mois de scheresse. En 1997, la scheresse stablit durant 6 mois de lanne. Le dficit
hydrique d au manque de prcipitations ainsi que les tempratures leves sont lorigine
de cette anne relativement plus sche. Dune anne une autre, nous notons une grande
variation dans la distribution des priodes humides et sches. Ces dernires svissent
principalement en priode estivale mais touchent galement, dune manire alatoire les
autres priodes de lanne comme janvier et septembre en 1998, avril et octobre en 1999,
fvrier, mars et mai en 1997.
II.9.2. Climagramme dEmberger :
Le quotient pluviothermique dEmberger (Q) permet de dterminer ltage
bioclimatique dune rgion mditerranenne et de la situer dans le climagramme dEmberger.
Cest un quotient qui est fonction de la temprature moyenne maximale (M) du mois le plus
chaud, de la moyenne minimale (m) du mois le plus froid en degrs Celsius et de la pluviosit
moyenne annuelle (P) en mm. Ce quotient est dautant plus lev que le climat de la rgion
est humide. Il est calcul par la formule suivante : (Emberger, 1971)
Chapitre II La zone dtude.
46
Pour la rgion de Bjaia (1974-1998), o P = 758,7 mm, M = 29,2 C et
m = 7,4C., le quotient pluviomtrique (Q) slve 95,09 et permet de classer la rgion
dans ltage bioclimatique mditerranen tempr hiver chaud. Emberger (1971), a
class Bjaia (Bougie) dans ltage mditerranen humide hiver chaud avec un quotient
gal 107,5.
Bien que ces deux valeurs du quotient pluviothermique situent Bejaa au
voisinage de la ligne limitant deux tages diffrents, le tempr et lhumide, nous pouvons
dire quau cours des dernires dcennies, le climat de la rgion devient de moins en moins
humide.
II.10. Considrations faunistiques :
A limage de la diversit de sa flore, la rgion de Bejaa abrite une faune trs
diversifie. La situation gographique, la mosaque de paysages vgtaux ainsi que le climat
doux et arros ont permis la mise en place dune faune riche et diversifie, caractrise par
des espces statut cologique et biogographique dimportance capitale pour la diversit
biologique. On signale un fort taux dendmisme subspcifique et parfois spcifique chez les
insectes terrestres (27 %) et les oiseaux (14 %) et il faut sattendre des taux plus importants
chez la faune invertbre des eaux continentales (Doumandji, com. pers.). Ces statuts restent
malheureusement peu connus comme cest le cas dailleurs pour les autres aspects de la
structure et de lorganisation des divers peuplements animaux.
Dans ce contexte, et titre indicatif de loriginalit et de la diversit de la faune de la
rgion, on signale la prsence du Magot, Macaca Sylvanus (Mammifres, Cercopthecids),
unique primate non humain de lAfrique du nord, actuellement reprsent par des
populations en expansion, notamment dans le parc national de Gouraya, et dont plusieurs
nouvelles troupes se sont constitues et l dans la rgion (Mousli, 1997).
Un total de 110 espces aviaires (Si Bachir, 1997 - 1999), reprsentant un peu
plus du quart de lavifaune dAlgrie cite par Isenmann et Moali (2000), a t recens
dans la rgion. Parmi ces espces on compte une prpondrance despces dorigine
palarctique, des passereaux surtout et un important groupe de rapaces nocturnes et
diurnes. Parmi les chassiers observs dans la rgion, on signale lune des plus
importantes colonies de Cigognes blanches Ciconia ciconia en Algrie dans le village dEl
Kseur. Parmi les Ardids observs, outre le Hron garde-bufs, on cite le Hron pourpr,
Chapitre II
Ardea pupurea, lAigrette garzett e,
Butor toil, Butaurus stellaris
Fig. 19 : Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaa pour les annes 1996,
La zone dtude.
garzett e, Egretta garzetta, le Hron cendr,
Butaurus stellaris et lIbis falcinelle, Plegadis falcinellus (Si Bachir, 1997).
Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaa pour les annes 1996,
1998 et 1999 et pour la priode 1974-1998.
La zone dtude.
47
le Hron cendr, Aredea cinerea, le
(Si Bachir, 1997).
Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaa pour les annes 1996, 1997,
1998.
Matriels
et mthodes.
Chapitre III Matriel et mthodes.
48
III. Matriels et mthodes :
III.1. Matriel biologique :
III.1.2. Origines des Cerfs relchs :
Selon Gouichiche (2006-2), lensemble des Cerfs relchs sont ns au niveau du
Centre Cyngtique de Zralda. Il semblerait galement que tous les cerfs qui sont en
captivit ou en reproduction dans les diffrentes structures lchelle nationale (Tab. 7 ) (El
Kala, Parc Zoologique de Ben Aknoun, Zralda et Mascara) sont issus dun seul et mme
noyau sauvage lev Ras El Hamra, Annaba.
Tab. 7: Les origines des Cerfs du Centre Cyngtique de Zralda.
Groupes Annes
dacquisition
Provenances Nombres Sexes
1er 1995 Rserve de
chasse de
Mascara
03 1 Mle
2 Femelles
2
me
1996 Parc Zoologique
de Ben Aknoun
04 2 Mles
2 Femelles
3
me
1997 Parc National
dEl Kala
02 1 Mle
1 Femelle
(La Lettre Cyngtique, 2006)
La contention des animaux sest faite laide dune trappe et dun couloir
dimmobilisation. Le transfert a eu lieu le jour mme dans des caisses prpares cet effet et
sous le contrle dun vtrinaire, ils sont lchs dans laprs-midi dans lenclos
dacclimatation et de quarantaine. (Gouichiche, 2006-1).
Le tableau suivant rsume le nombre de lches effectus et les caractristiques de
chaque individu. (Tab.8)
Tab. 8 : Les Cerfs relchs dans lenclos de lAkfadou.
N Sexe Age Catgories dge
1
er
lcher
(26/12/2005)
10
15
40
Mle
Femelle
Femelle
07 ans
05 ans
18 mois
Cerf 6 cors rguliers
Biche
Bichette
2eme lcher
(08/02/2006)
13
31
30
Femelle
Femelle
Mle
04 ans
05 mois
19 mois
Biche
Faon
Daguet
(La Lettre Cyngtique, 2006)
Chapitre III Matriel et mthodes.
49
Au total, on compte deux mles, un adulte de 07 ans (6 cors) et un daguet de 19 mois
pour deux femelles adultes, des biches de 05 et 04 ans, une bichette de 18 mois relche au
printemps et un faon femelle de 05 mois en t.
En raison des liens de parent trs proche des gniteurs des Cerfs ns au Centre
Cyngtique, et par crainte de pertes dues la consanguinit et dans le souci damliorer le
potentiel gntique du cheptel des deux lches prcdents, deux femelles, une biche et une
bichette dont lge prcis est inconnu et qui sont originaires de la rserve de Feidja
(Tunisie)(Tab. 9 ). Ces deux femelles sont lches le 09/11/2006, ce qui ramne le total des
lchs trois (03), le premier le 26/12/2005, le deuxime le 08/02/2006 et le troisime sest
fait le 09/12/2006. Ce qui ramne le nombre dindividus huit (08), six (06) femelles et deux
(02) mles.
Tab. 9 : les lchers effectus et origine des animaux.
Origine Sexe Age Catgories dge
1
er
lcher
(26/12/2005)
CCZ
CCZ
CCZ
Mle
Femelle
Femelle
07 ans
05 ans
18 mois
Cerf 6 cors rguliers
Biche
Bichette
2
me
lcher
(08/02/2006)
CCZ
CCZ
CCZ
Femelle
Femelle
Mle
04 ans
05 mois
19 mois
Biche
Faon
Daguet
3
me
lcher
(09/11/2006)
Tunisie
Tunisie
Femelle
Femelle
--
--
Biche
Dichette
(La Lettre Cyngtique, 2006)
III.2. Lenclos de lches :
La zone de lcher est situe dans la partie est du massif forestier de lAkfadou et au
nord ouest de la wilaya de Bejaa plus prcisment dans la commune dAdekar qui est
galement le chef lieu de la dara (chap. II).
III.2.1. Enclos dacclimatation et de quarantaine :
Les enclos dacclimatation et de quarantaine sont situs dans une zone a trs faible
pente, une altitude de 1200 m. Leur superficie totale est de 20400 m
2
. Elle est subdivise en
quartes (04) autres enclos de 500 m
2
et un passage central de transfert de 400 m
2
. Cet enclos
est situ dans une clairire trs riche en poaces et dautres herbaces trs prises par les
animaux, entoures par une fort mixte et dense de chnes Zen (Q. canariensis) et de chne
Afares (Q. afares). Ces enclos vont servir pour surveiller la raction des animaux leur
Chapitre III
nouvel environnement et leur permettre d
entourent et de prendre leurs repa
des vtrinaires plus aises et pl
construit, aussi, deux hangars pour les besoins des ouvriers et pour ranger les outils de travail,
on y trouve aussi une partie amnag
a
Fig.20 : (a)Vue de lenclos dacclimatation et de quarantaine (image
(b) hangar.
(c) clture de lenclos dacclimatation et de
III.2.2. Enclos de lcher
Lenclos de lcher dfinitif
dacclimatation et de quarantaine
(Q. canariensis) et de chne Afares (
forestires, des clairires et par la route nationale N 34.
La superficie de lenclos est de 110 ha
dpasse 45%. Laltitude est comprise entre 1000 m
364054.64N 43833.81E et 364133.81N 43908.38E.
Chapitre III Matriel et mthodes.
nouvel environnement et leur permettre de sadapter laltitude et la vgtation qui les
repaires. Mais aussi rendre toute intervention des techniciens et
s et plus rapide en cas de problmes. Le Centre Cyngtique a
deux hangars pour les besoins des ouvriers et pour ranger les outils de travail,
amnag en bureau (Fig. 20)
c
: (a)Vue de lenclos dacclimatation et de quarantaine (image Google
de lenclos dacclimatation et de quarantaine.
III.2.2. Enclos de lcher dfinitif :
dfinitif est situ moins de 500 m vers le
dacclimatation et de quarantaine, spar par une futaie mixte et dense de
) et de chne Afares (Q. afares) dcoupe en plusieurs touffes
et par la route nationale N 34.
La superficie de lenclos est de 110 ha sur une pente de plus de 25% et par endroit
passe 45%. Laltitude est comprise entre 1000 m et 1200 m avec des coordonnes de
364054.64N 43833.81E et 364133.81N 43908.38E.
Matriel et mthodes.
50
e sadapter laltitude et la vgtation qui les
ires. Mais aussi rendre toute intervention des techniciens et
Le Centre Cyngtique a
deux hangars pour les besoins des ouvriers et pour ranger les outils de travail,
b
Google earth, 2008)
sud-est des enclos
mixte et dense de chnes Zen
dcoupe en plusieurs touffes par des pistes
sur une pente de plus de 25% et par endroit elle
avec des coordonnes de
Chapitre III Matriel et mthodes.
51
Lenclos est dlimit par une clture grillage en fil de fer inoxydable dune hauteur
de 2 m porte par des tuteurs en fer chaque trois mtres en moyenne, le tout est fix au sol
par une semelle de bton de 20 cm 30 cm. La longueur totale est de plus de 8000 m linaire
(Fig. 21).
a
b
Fig. 21 : (a) Dlimitation de lenclos de lcher, (b) la clture de lenclos.
Le travail de terrain sest droul en printemps et en t 2008. Au dbut, on a projet
dinclure lautomne, mais la dgradation des conditions de scurit conjugue la non
disponibilit dun lieu dhbergement aprs la reprise de travaux de rhabilitation de la
maison de culture qui faisait office dun poste avanc de larme nationale fait quon a
cart cette possibilit. Cet tablissement est plus dune heure de marche de lenclos (plus
de 2 km vol doiseau). Connaissant les murs des cerfs, ils commencent leurs activits tt le
matin, le travail de terrain doit commencer trs tt le matin vers 4 heures, et finir tard le soir,
sortie de lenclos 20 heures.
Chapitre III Matriel et mthodes.
52
III.3. Mthodes de travail :
III.3.1. tude de la vgtation :
La fort de lAkfadou et les chnaies en gnral ont fait lobjet de plusieurs travaux de
recherche acadmiques qui lont trs bien caractris sur le plan vgtation, on peut citer
comme exemple Khelifi, 1987 ; Salamani, 1990 ; Meddour, 1993 ; Laribi, 2000 ; Meddour,
2010.
Lobjectif de ce travail nest pas ltude en dtail de la vgtation, mais seulement
lidentification des principaux taxons, la rpartition spatiale des grands groupements. Les
autres facteurs cologiques de la station ne sont pas relevs par manque de moyens et aussi du
fait quil n y a pas une grande variabilit des facteurs cologiques.
Pour avoir une ide sur la rpartition spatiale de la vgtation (analyse de la zonation
de la vgtation), le taux de recouvrement des chaque strate (arbore, arbustive et herbace) et
la richesse spcifique, deux transects ont t ralis dans lenclos. Ces transects sont fait au
niveau des deux parcelles qui sont dlimites par la piste centrale qui scinde laire de lenclos
en deux (Fig. 22).
Le trac des transects nest pas continu, des obstacles sont rencontrs, telles quune
vgtation impntrable et des pentes abruptes. Tout au long de ces transects, des parcelles
lmentaires de 100 m
2
sont choisies, cest laire minimale pour les groupements forestier, la
dlimitation sest faite laide dun fil plomb et des pieux en bois. Cette aire minimale est
perue intuitivement sur le terrain, elle doit tre reprsentative dune association vgtale bien
dtermine (Guinochet, 1973).
Selon Gehu (1980) in Laribi (2000), ce choix se fait selon deux niveaux successifs de
perception :
1- A lchelle paysagre, ce choix est guid par les lments majeurs significatifs,
reprsentatifs du paysage vgtal.
2- Cest lintrieur de la formation vgtale choisie quest excut le relev floristique
sur une surface floristique homogne. La surface de relev doit tre le plus homogne
possible
Chapitre III Matriel et mthodes.
53
Une fois lemplacement de la parcelle lmentaire identifi, on fait une valuation du
recouvrement de chacune des trois strates principales. Puis, un inventaire exhaustif des
espces prsentes est ralis, et un indice dabondance-dominance (estimation de lespace
occup par projection au sol de lensemble des individus) (Braun-Blanquet et al., 1952).
Daprs Rmeau (1988), lindice dabondance-dominance est plus objectif que lindice
(chelle) de sociabilit.
Pour lidentification de la vgtation nous avons utilis la flore de Quezel et Santa
(Quezel et Santa, 1962-63) et la flore forestire illustre de Lapie et Maige (Lapie et Maige,
1914).
Fig. 22: reprsentation des transects I et II.
III.3.2. Suivie des cerfs :
Lobservation des cerfs sest faite trs tt le matin ou bien tard le soir, les observations
durant la journe sont trs rares.
Les miradors sont aussi un moyen dobservation,
et ils nous donnent une vue densemble sur certaine
partie de lenclos.
Fig. 23: Mirador I, sur la parcelle I.
Chapitre III Matriel et mthodes.
54
Lobservation des animaux sest faite laide dune paire de jumelle damateur
(rfrences non disponible), et les photos sont prises par un appareil de 5.0 mga pixels dot
dun zoom digital 4X dot de piles rechargeable ce qui donne une autonomie trs faible.
Une autre faon dtudier les animaux, cest la recherche dindices de prsence tels
que les frottis, les fumes, les coules, les empreintes et les reposes.
III.3.2.1. Les reposes :
On les appelle aussi remise, couchette ou couche. Cest une zone circulaire aplatie
avec une dpression centrale, ces dimensions varient selon lanimale (taille et poids). Ces
zones sont utilises lors de repos et rumination. On peut trouver un groupe de reposes ou
bien des reposes spares. Une description de la vgtation autour des couchettes a t
ralise ainsi que des mesures (longueur et largeur) sont nots ainsi que leur visibilit dans
les quartes directions, nord-sud-est-ouest.
Fig. 24: Repos ce cerf adulte (probablement mle)
III.3.2.2. Les grattis :
Tout au long de notre travail, on na pas relev des traces de rgalis (frottis et
grattis), mais les observations ont montr que les cerfs mles se grattent aux troncs darbres
et les deux cerfs qui ont des bois se frottent contre les jeunes brins.
Chapitre III Matriel et mthodes.
55
III.3.2.3. les fces (fumes) :
Dans le cas de cerf on parle de fumes, leurs prsences, leur abondance renseigne sur
la position, frquentation du milieu ainsi que la taille de la harde. La taille des fumes peut
tre un indicateur sur le sexe, la taille des fumes du cerf mle est plus grande que celles des
femelles (Fig.25).
a b
Fig. 25: Fumes de cerf (a : ancienne, b : fraiche)
III.3.2.4. Les empreintes de patte :
La majorit des empreintes sont trouv cout des souilles est au niveau des
abreuvoirs ainsi que sur des sols meubles. Elles sont facilement identifiables avec un contour
arrondi linverse de celles des sangliers (Fig. 26).
Fig.26 : Empreinte de pate dun cerf.
III.3.2.5 Coules :
Chapitre III Matriel et mthodes.
56
Sont des voies laisses gnralement dans lherbe ; au passage frquent des animaux
lherbe ne pousse pas comme celui des deux bords ainsi une alle se dessine. On la trouve
aussi sur terrain nu ou il y a un tassement du sol plus accentu. Gnralement tous les
animaux frquentent ces coules, cest un passage choisi et les cerfs, sangliers... le frquente
(Fig. 27).
Fig. 27 : Coules dans une pelouse de gramines.
III.3.3. Observation du cerf lors du gagnage :
Pour effectu des observations sur le cerf il faut arriver le dnich entre les
broussailles, ce qui nest pas facile, cest une espce trs farouche et trs craintif (Baltzinguer,
2003 ; Fichant, 2003 ; Bonenfant, 2004). Le cerf est tout le temps sur ses gardes. Cette
caractristique rend lapproche de lespce trs dlicate. Dun autre cot, il est impratif de
faire attention ne faire aucun bruit, respecter une distance apprciable pour une bonne
observation et garder la quitude de lanimal.
Lorsque la densit de la vgtation le permet, on a pu observer directement
labroutissement de la vgtation ce qui est le cas dans la majorit des observations, puisquon
a eu la possibilit de changer le point dobservation. Mais dans certains moments, la
distinction des espces broutes est impossible, ce moment on marque lendroit et on vrifie
plus tard les essences fraichement broutes.
La majorit des observations directes des animaux sont effectues tt le matin entre 4
h et 8 h et le soir entre 16 h et 20 h (Fig. 28) (Arbouche et Arbouche, 2007).
Chapitre III Matriel et mthodes.
57
a b
c d
Fig.28 : Cerfs observs lors de gagnage.
(a) et (b) dans une formation de chne lige.
(b) et (d) dans une futaie mixte chne zen et afars.
Rsultats
et discussion.
Chapitre IV
IV. Rsultats et discussion
IV.1. Rsultats :
Lenclos o sont lchs les cerfs de Berbrie est situ dans une zone trs convoite par
lactivit humaine. Le village Takamra est situ quelques encablures de sa clture sud
On y rencontre galement des exploitations agricoles du ct nord de cet enclos sur la route
nationale N34. Et, il est sis 2 km vol doiseau du chef lieu de la commune et de la dara
dAdekar. Sachant que lactivit agricole en particulier, llevage bovin est trs dominan
dans la rgion on peut dire que la zone de lenclos tait sujet des activits de pturage
(transhumance). Dailleurs, on a trouv des traces de bouse de vaches. Des traces de passage
de feu sont galement visibles sur les troncs darbre (noirceur e
des souches darbres coups ainsi que des amas de bois.
IV.1.1. La vgtation :
La zone de lcher a subi des modifications et des perturbations dordre anthropique, ce
qui va se rpercut sur la vgtation et la distribution
Fig.28 : Encerclement de lenclos par lactivit anthropique
Deux grandes formations se partagent lespace lintrieur de lenclos. Une formation
mixte de chne zen (Quercus canariensis
formation de chne lige (Quercus suber
Le peuplement mixte occupe la plus grande partie de lenclos, il est localis dans la
partie ouest et nord-ouest. Le chne lige
Les deux formations sont
dernires sont situes dans des endroits
Chapitre IV Rsultats et discussion.
IV. Rsultats et discussion :
Lenclos o sont lchs les cerfs de Berbrie est situ dans une zone trs convoite par
lactivit humaine. Le village Takamra est situ quelques encablures de sa clture sud
des exploitations agricoles du ct nord de cet enclos sur la route
nationale N34. Et, il est sis 2 km vol doiseau du chef lieu de la commune et de la dara
dAdekar. Sachant que lactivit agricole en particulier, llevage bovin est trs dominan
dans la rgion on peut dire que la zone de lenclos tait sujet des activits de pturage
(transhumance). Dailleurs, on a trouv des traces de bouse de vaches. Des traces de passage
de feu sont galement visibles sur les troncs darbre (noirceur et cicatrices). On trouv aussi
des souches darbres coups ainsi que des amas de bois.
a subi des modifications et des perturbations dordre anthropique, ce
sur la vgtation et la distribution des essences (Fig.28)
: Encerclement de lenclos par lactivit anthropique (Photos Khifer).
des formations se partagent lespace lintrieur de lenclos. Une formation
Quercus canariensis) et de chne afars (Quercus afares
Quercus suber).
Le peuplement mixte occupe la plus grande partie de lenclos, il est localis dans la
. Le chne lige est localis la partie sud et sud-est.
Les deux formations sont parsemes de clairires plus au moins vastes
dans des endroits refuges humides relativement faible
Rsultats et discussion.
58
Lenclos o sont lchs les cerfs de Berbrie est situ dans une zone trs convoite par
lactivit humaine. Le village Takamra est situ quelques encablures de sa clture sud-est.
des exploitations agricoles du ct nord de cet enclos sur la route
nationale N34. Et, il est sis 2 km vol doiseau du chef lieu de la commune et de la dara
dAdekar. Sachant que lactivit agricole en particulier, llevage bovin est trs dominante
dans la rgion on peut dire que la zone de lenclos tait sujet des activits de pturage
(transhumance). Dailleurs, on a trouv des traces de bouse de vaches. Des traces de passage
t cicatrices). On trouv aussi
a subi des modifications et des perturbations dordre anthropique, ce
).
(Photos Khifer).
des formations se partagent lespace lintrieur de lenclos. Une formation
ercus afares) et une
Le peuplement mixte occupe la plus grande partie de lenclos, il est localis dans la
est.
vastes. Lorsque ces
faible pente ou bien
Chapitre IV Rsultats et discussion.
59
proche dun ruisslement deau, une pelouse herbace prend place. Dautres espaces
dpourvus de strate arbustive, avec une superficie est plus importante se rencontre sur toutes
laire. Elles constituent cicatrices de travaux forestiers probablement (Fig.29).
Fig.29 : Carte des grandes formations vgtales lintrieur de lenclos.
IV.1.1.1. Le peuplement mixte chne zen (Quercus canariensis)-chne afars
(Quercusafares) :
Lassociation typique de chne zen (Quercus canariensis) est une futaie leve,
dense dme de verdure continu, trs ombreuse, sous laquelle le sol reste presque toujours
humide. On rencontre les mmes caractristiques chez le chne afars (Quercus afares), mais
couvert plus lger que celui de la zenaie, cause de la forme plus au moins fastigie de la
ramure et de ltroitesse des feuilles. Donc cette futaie est plus claire et plus sche, elle
prcocement et totalement dfeuille en hiver.
Le mlange subtil de ces deux caractristiques nous donne un sous bois trs
htrogne, en particulier pour ce qui est de la strate arbustive (Laribi, 2000; Maire, 1926).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
60
a b
c d
Fig.30 : La formation mixte a chne zen afars (Photos Khifer).
(a, b) aspect de la futaie mixte.
(c) en arrire plan de chne afars.
(d) aspect de la cime dune futaie.
Le recouvrement de la strate arbore est trs important et dpasse les 75 %, cela se
rencontre particulirement lorsque le chne zen domine.
Le sous bois est trs variable, il est dpendant de lessence qui domine. Entre autres on a :
- Peuplement mixte dominance de Q. canariensis:
Un recouvrement de la strate arbore (arborescente) de plus de 90 %, mlang avec Q. afares
est signaler. La strate arbustive (frutescente) y est trs peu dveloppe en raison du couvert
pais, on rencontre des pieds pars Erica arborea, Cytisus triflorus. La dominance de lune
ou de lautre est fonction de lexposition, C. triflorus prfre les versants frais des ubacs et le
long des telwegs (Fig.31). Il est accompagn de Rubus incanescens, Tamus communis et
Cartageus monogyna.
E. arborea est infod aux expositions plus sches et plus ensoleilles, on y trouve aussi
Genista tricuspidata et Cratagenus monogyna.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
61
La strate herbace est presque absente, le sol est couvert de feuilles mortes. Elle est
compos des quelques vgtaux clairsems et frles. On peut citer, Satureja vulgaris, Galium
rotundifolium, Chresantemum sp., Carex distachya, Brachipodium sylvaticum. Melica minuta,
Moehringia trinervia, Asphodelus microcarpus, Specularia falcate, Eryngeum tricuspidatum,
Cyclamen africanum, Scilla arestidia.
Fig.31 : Futaie mixte et son sous bois (Photos Khifer)..
- Peuplement mixte dominance de Q. afares:
La strate arbore est moins dveloppe, avec un recouvrement qui ne dpasse pas 80 %. Une
strate arbustive y est plus dveloppe, elle dpasse par endroit 1,80 m de hauteur. Elle
englobe Erica arborea, Cytisus triflorus, Licocera etrusca, Genista tricuspidata , Calycotume
spinosa. Le recouvrement peut atteindre le 100 % et donner des tendues monospcifiques
trs importantes. La strate herbace est plus dveloppe, on peut citer Carex distachia,
Galium tunetanum, Cynosorus peltierii, Pulicaria odora, Myosotis collina, Linarea reflexa,
Specularia falcata, Brisa maxima.
IV.1.1.2. Les formations chne liges (Quercussuber) :
Les plus riches sur le plan diversit floristique. Dans certains endroits isols et biens
labri des flammes et inaccessibles pour le btail, on a trouv quelques bouquets de chne
lige biens dvelopps et en bonne sant avec un sous bois trs important en densit et en
hauteur (plus de 3 m). Se sont des formations qui sont rendues inextricables par un
dveloppement considrable des lianes (Smilax mauritanica, Hedera helix, Clematis
cirrhosa). Deux relevs sont raliss, choisis selon le recouvrement de la strate arbore,
Quercus suber, une avec un recouvrement de plus de 50 % et lautre moins de 20 % (Fig.32).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
62
Toutes les strates sont bien portantes et ont un trs bon dveloppement. La strate
arbustive a un recouvrement de plus de 60 % et 80 % respectivement. Elle est reprsente par
Erica arborea, Cytisus triflorus, Phyleria media, Myrtus communis, Lavandula stoechas,
Cistus salvifolius, C. monspeliensis, C. monspeliensis, C. polymorphus, Le recouvrement est
de 75 % 80 %.
Fig. 32: Vgtation de la formation chne lige (Photos Khifer)..
Le dveloppement de la strate herbace est trs htrogne, cela est dict par le degr
de recouvrement des cimes des arbres et de degr de dveloppement de la strate arbustive. On
rencontre Asphodelus microcarpus, Ampelodesma mauritanica, Eryngium tricuspidatum,
Pulicaria odora, Pteris aquilina, Rumex tuberosus, Briza maxima, Briza media, Bromus
hordaceus, Bromus madretensis, Bromus romosus, Silene italica, Silene coeli-rosa, silene
choletti, Poa bulbusa, Poa trivialis, Euphorbia amygdaloides, E. ptorcocca, Brassica
fruticosa, Lancera implexaetc.
IV.1.1.3. les clairires :
Il sagit dun milieu trs dgrad ou il y eu un dfrichement par des engins mcaniques
pour le captage de sources. Une conduite traverse lenclos sur toute sa longueur. Les travaux
raliss pour linstallation de lenclos ont tass le sol. On y rencontre une vgtation
compose de Ampelodesma mauritanica, Lavandula stoecha, Asphodelus microcarpus,
Euphorbia amygdaloides, E. ptorcocca, Brassica fruticosa, Cistus monspeliensis, C.
polymorphus, C. albidus, C. salvifoliusetc. On y rencontre aussi des clairires de plus de
90 % formes pas des gramines (Fig.33).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
63
Fig. 33: Les clairires rencontres dans lenclos (Photos Khifer).
Le recensement de la flore nous fait sortir une nette diffrence entre les formations
considres. On trouve que la formation mixte est trs pauvre, avec un total de 12 espces
seulement, par contre la subraie et les clairires hbergent un total de 50 espces.
La vgtation doit remplir deux fonctions importantes pour tous les animaux quelle hberge.
Une fonction de nutrition ; les essences ou biens une partie des espces que renferme
la station doit subvenir aux besoins nutritionnels des espces prsentes que se soit sur le plan
quantitatif ou bien qualitatif et ceci tout au long de lanne, ce qui est trs important en
particulier dans notre cas ou le milieux est appel a subvenir au besoins dune espce
rintroduite, inexistante auparavant et dont la population est appele croitre (Fig.34 ).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
64
Fig. 34: Exemple de formation qui peut assurer une fonction de nutrition (Photos Khifer).
La fonction refuge : se sont des formations qui offrent le plus de quitude et de
tranquillit.
Fig.35 : Vgtation qui a pour rle la protection.
IV.1.2. Etude du comportement Cerfs :
La totalit des cerfs suivis sont des mles. Toute au long de la priode de travail sur le
terrain, on a pu faire 05 suivis, 03 au printemps et 02 en t.
Daprs nos observations, les mles taient moins farouches que les femelles.
Plusieurs contacts ont t tablis avec les deux sexes, mais les femelles sont trs difficiles
pister. Au moindre petit bruit, elles fuient et se refugient dans des formations vgtales trs
denses, ce qui les rend trs difficile voir impossible observer.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
65
IV.1.2.1. Localisation et distribution des cerfs observs :
Lobservation des cerfs est fortuite, on peut les observer nimporte quel moment de
la journe.
Depuis le mois de Mai Juillet on a eu 17 contacts avec des mles et des femelles
repartis comme suit :
Tab. 10: Les contacts du mois Mai, Juin et Juillet.
N du
contact
Date Heures Lieux Sexes
01 19/05 09h00 Captage 01 M
02 25/05 07h00 Conduit eau 02 M
03 26/05 10h30 et 15h30 Piste et captage 04 M 01 bichette
04 01/06 15h00 Mirador I 01 M
05 02/06 18h00 Mirador II 02 M
06 08/06 08h30 Captage 03 M
07 16/06 10h30 Mirador II 01 M
08 16/06 19h40 -- 01 M
09 24/06 08h30 Captage 02 M
10 28/06 15h00 Captage 02 F 01 Faon
11 07/07 08h00 Ravin 01 M
12 08/07 10h30 Mirador I 03 M
13 13/07 15h30 Mirador II 01 M 01 F
14 19/07 12h45 Mirador II 01 M 01 F
15 20/07 09h45 Mirador II 01 M 01 F
16 22/07 17h20 Piste 01 M
17 22/07 19h30 -- 01 M 01 F
La localisation des observations est illustre dans la carte suivante (Fig.36).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
66
Fig. 36: Les observations de Mai, Juin et Juillet.
On constate que la majorit des observations sont localises prs du captage, et
ralises le matin et le soir.
Pour ce qui est du moi dAot et de Septembre, les observations sont comme
suit (Tab.11):
Tab. 11 : Les contacts du mois dAot et Septembre.
N du
contact
Date Heures Lieux Sexes
01 02/08 13h00 Captage 01 M 01 F
02 09/08 08h00 Conduit eau 01 M 01 F
03 16/08 14h00 -- 01 M
04 17/08 08h00 -- 02 M 01 F
05 22/08 10h20 Souille 03 M
06 26/08 15h20 Captage 02 M
07 27/08 14/30 -- 01 M
08 31/08 10h45 Tharga el ward 01 M 01 Faon
09 31/08 14h45 Captage 02 M
10 04/09 11h30 Clture sud 01 M
11 09/09 14h30 Ravin 02 M 01 Faon 01F
12 20/09 13h15 Mirador II 01 M 01M en rut
13 20/09 14h00 Captage 01 F
14 23/09 11h45 Mirador II 01 M
La carte qui suit illustre la rpartition spatiale dans lenclos des contacts des mois
daot et Septembre.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
67
Fig. 37: Rpartition des observations dAot et de Septembre.
Dans les deux distributions, la majorit des contacts sont fait au niveau du captage. La
fuite deau qui se trouve au niveau du rservoir attire les animaux pour le breuvage, et pour se
rafraichir.
Une totalit de 31 contacts sont tablis. La rpartition mensuelle est comme
suit (Tab. 12).
Tab. 12: Le sexe, lge des cerfs observs la priode (en mois).
sexe
Mois
Mle Femelle Faon bichette Total
Mai 07 00 00 01 08
Juin 10 02 01 00 13
Juillet 09 04 00 00 13
Aot 14 03 01 00 18
Septembre 06 01 01 00 08
Total 46 10 03 01 60
On remarque que lobservation des mles est beaucoup plus frquente que celle des
femelles avec un total dobservation de 46 (76,67 %) pour les mles et de 10 (16,67 %) pour
les femelles, une diffrence de 36 observations. Mme pour les jeunes, les mles arrivent
lgrement en tte avec 03 (05 %) observations et 01 (01,66 %) pour les femelles.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
68
La distribution dans le temps donne le mois dAot en premire position avec 18
(30 %) observations, tandis que Juin et Juillet ainsi que Mai et Septembre sont quitables
avec respectivement 13 (21,66 %) et 08 (13,33 %) dobservations.
Lintervalle du temps dans lequel les observations on eu lieu durant la journe et aussi
note. On constate que pratiquement on des observations toute au long du jour.
22 observations sur le total de 31 ont t faites au niveau des sources deau ou bien
tout prs, du captage et du mirador II (prsence dun rservoir amnag comme point de
breuvage et aussi souille).
IV.1.2.2. Le suivi des cerfs :
Le nombre de suivis fait tout au long de lexprimentation est de cinq (05), trois (03)
sont raliss au printemps et deux (02) en hiver.
Les observations sont ralises laide dune paire de jumelles pas trs performantes
pour pouvoir observer grande distance, ce qui est indispensable dans notre cas, vu la
difficult que pose lobservation des cerfs.
On a essay de faire tant bien que mal des observations les plus prcises sur les espces ou
biens groupes despce broutes, et le comportement des individus observs.
Les suivis sont comme suit (Tab. 13) :
Tab. 13: Les suivis de cerfs.
Suivi Date Nombre Sexe
I Mai 02 Mle
II -- 03 --
II -- 01 --
IV Juin 02 --
V Juillet 01 --
IV.1.2.2. Le suivi des cerfs :
Le suivi des cerfs sest fait sur des distances relativement courtes, leur caractre
farouche rend toute approche trs difficile et dlicate, ce qui rend la collecte des donnes trs
prouvante et parfois impossible (Fig.38).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
69
Fig.38 : Les parcours emprunts des cerfs suivis.
IV.1.2.2.1. Description des cerfs observs :
Le tronc des animaux semblait assez uniforme chez tous les sujets observs, de
couleur rouge-brun gris-brun. Des changements dapparence de la couleur sont imputs
une modification de lexposition de lanimal par rapport la lumire. Lintensit de
lclairement peut aussi donner des apparences diffrentes de la robe. La description de la
couleur nest pas facile, il faut tenir compte de la distance, du temps, de lheure et aussi le
matriel joue un rle important. La rgion derrire les yeux et lextrieur des oreilles tait
blanchtre (le menton). Le front est brun fonc changeant en rouge brun derrire les oreilles.
Les parties internes des cuisses sont blanchtres.
La description des biches est beaucoup plus dlicate, du fait quon a trs rarement eu
le temps de bien les observer, elles taient plus craintives, malgr a, on a eu la possibilit de
prendre quelques notes rapides.
Une biche solitaire, avec une tte et un cou gris claire, une ligne sombre sur la tte. Un
troc assez uniforme, gris brun, mais il semblait y avoir des traces claires en forme allongs qui
ressemblent des bandes.
Une biche avec un faon, la biche avait un tronc gris brun, un miroir rouge brun. Elle
tait trs lgrement tachete. Le faon trs jeune rouge brun, avec des tches sur le dos, il
semblait en bonne sant, probablement sa mre est dans les environs.
La corpulence et la ramure nous ont permis de distinguer trois mles.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
70
Le premier, le plus grand, ramure assez rgulire, mais andouiller de massacre gauche
est casse et celle de droite est horizontale, huit neuf cors rguliers. Chevelures moyennes,
portes au dessous du milieu des merrains. Lenfourchure est situe dans laxe du corps.
Miroir jaune brun.
Le deuxime plus jeune corps moins massif, six cors rguliers, andouillers de
massacre bien dvelopps, crinire assez bien dveloppe, assez grand pivots, chevelure
moyenne portes au dessous du milieu de merrain. Lenfourchure est situe dans laxe du
corps. Miroir blanc.
Le troisime est semblable au deuxime, mais avec des tches visibles sur la partie
suprieure et antrieure de la cuisse.
IV.1.2.2.2. Les essences consommes :
Lorsquil est possible de distinguer lespce brout avec les jumelles, ces observations
sont notes. Mais quand il nest pas possible de voir le museau de lanimal, on marque
lemplacement o le cerf a pu faire son choix sans se dplacer. On mit en place une petite
placette de 1 m
2
et on note les espces fraichement broutes. Au total, 51 prlvements sont
nots.
On a class les essences selon une chelle prfrentielle de trs apptes moins
apptes.
Classe I : Les gramines et phylaria sp., dans les clairires presque toujours trs fortement
brout, les gramines sont toujours apprcies.
Classe II : Cistus sp, bien abrouti. Calicotum sp., Rubus sp., Rosa sp., bien appt en
particulier les extrmits des rameaux, les jeune pousses. Cytisus triflorus, bien abroutie elle
est prise dans les relevs ou les autres espces font dfaut
Classe III : Les jeunes arbres sont sollicits aux bordures des futaies, les jeunes sujets et les
rameaux tendres ainsi que les bourgeons.
Classe IV : Erica arborea, Lavandula stoecha, assez bien abrouties.
Classe V : Regroupe les glands quon a suppos quils sont pris lorsque lanimal mange dans
la litire, aussi lcorce des arbres.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
71
Il faut noter que cette liste nest pas exhaustive, plusieurs fois lidentification des
essences na pas t faite, cela est du au fait que le prlvement est tellement minime quil est
difficile le mettre en vidence sur une espce, en particulier les herbaces.
IV.1.2.2.3. Le comportement :
Le comportement est dcrit par un nombre de petites observations. On essaye de les
synthtises dans le paragraphe qui suit.
Les cerfs mles sont ceux qui se sont le plus montrs sur laire de gagnage, durant tout
notre suivi, on na pas rencontr de biche, peut tre elles arrivent trs tard dans les prs.
Lorsquon a fait les observations sur un groupe (2 individus et plus, dans notre cas le
maximum rencontr est un groupe de trois individus mles), il y a toujours un qui mne le
groupe, il est suivi de prs par les autres, une fois arriv a un nouveau espace, des moments de
guet, de surveillance et de vigilance est toujours de mise, en relevant le tte, les oreilles qui
bougent et qui pivotent vers tous les directions, la fonction nasale est aussi mise
contribution, lodorat joue un rle important dans vie est la survie du cerf. Ce travail nest pas
assur par tous les cerfs du groupe, mais un seul suffit, gnralement cest le plus grand,
probablement le plus g.
On na jamais observ des cerfs qui se battent, linverse, on a observ un jeune
brout cot dun autre plus g que lui.
En cas dun signe de drangement, les cerfs relvent la tte rapidement, a deux reprise
on a observ lun des mles (le plus g) donn deux trois coups de pattes au sol, tenais la
queue releve, ces deux compagnons sagite, et commencent march, un cerf urinait.
Lorsque le cerf se sauve dans la broussaille, il fait normment de bruit.
Les aboiements des biches en cas dalarme sont biens connus chez le cerf laphe
dEurope (Cervus elaphus), il est aussi rpertorier chez le cerf de Berbrie en Tunisie dans la
rserver de Feidja, ce que on na pas retrouv dans la littrature cest quun cerf mle aboi ?!
Ce comportement est observ lorsque un des deux mle que jobservais, le plus jeune a repr
ma prsence tendis que le plus g continu se nourrir tranquillement, le jeune essayait
dattirer lattention du lautre. Il sloigne et revient prs de lui sans succs, il narrive pas
dstabilis le vieux mle.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
72
Une fois lassurance de la quitude du milieu est acquise, ils commencent se nourrir.
Les individus qui se retrouvent seuls sont beaucoup plus farouche, moindre bruis ils fuient
en vitesse.
Il arrive que le cerf frotte sa ramure contre les broussailles et les jeunes tiges, et se
frotter le flanc des trocs, cest un marquage et aussi pour soulager les nuisances causes par
les insectes.
IV.1.2.3. Les relations interspcifiques :
Dans lenclos on a rencontr des empreintes de chacal (Canis aureus), il est trs
rpondu et commun dans la rgion. Il ne reprsente pas un danger particulier contre les
adultes, mais les jeunes faons rcemment ns peuvent faire lobjet dune prdation. Le clture
peut en thorie empcher la pntration de nouveaux individus, mais on a remarqu quil ya
des point faibles, en particuliers la ou la clture traverse un cours deau, cest des passages
potentiel pour le chacal. En priode de disette, en particulier en hiver, le chacal peut former
des hordes et sattaquer aux adultes.
Le seul herbivore mammifre qui peut concurrencer le cerf est le sanglier (Sus scrufa).
Leur nombre exacte nest pas dterminer, mais jai put rencontrer trois males adultes et deux
femelles avec des marcassins, ils sont souvent rendus invisible par la broussaille, et plusieurs
fois nous on surprit. Un mle ma charger. La concurrence risque de se manifester en hiver,
pour les fruits et les racines.
IV.1.2.4. Les reposes :
Lorsquon a commenc recherch les reposes, lhypothse de dpart est que de les
couchettes des cerfs mles doits tres diffrentes de celles de femelles, dimorphisme sexuel
oblige. La taille (Longueur not L, et largeur not l), doit tre plus grandes chez les mles que
chez les femelles. Mais pour ce qui est de la visibilit, on sattendait pas trouv de
diffrence significatives.
Le nombre total de reposes recenses est de 18, mais il y avait que 11, probablement
les plus rcentes, qui prsentaient des contours assez marqus pour la prise des mesures. La
rpartition spatiale nous montre que la totalit des couchettes sont localises dans la zone
situe au dessus de la piste principale (Fig.39).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
73
Fig.39 : Localisation des reposes de cerfs.
Cinq (05) des reposes sont classs dans une moyenne de 80 cm de longueur (L) et 62
cm de largeur (l). Le reste, six (06) sont comprises entre 66,40 cm de longueur (L) et 50 cm
de largeur (l).
Pour ce qui est de la visibilit, on a pris en compte lensemble des reposes et a ne
donne les chiffres suivant (Tab.14).
Ces distances sont une apprciation personnelle, aid par une ficelle gradue. Une fois
la repose identifie, on fixe au centre un bout de la ficelle et on sloigne vers un des points
cardinaux, au moment ou la repose nest plus visible, cette distance est rpertorie.
Tab.14 : La Visibilit moyenne des reposes.
Nord Sud Est Ouest
Visibilit moyenne
(m)
02 06 04 04
Si lon regarde comment se dcline la visibilit, on peut noter que cest plutt au nord
et lest que les cerfs sont les mieux camoufls. Il a signal que quinze des dix huit
couchettes sont situes sur une pente de exposition sud sud-est.
En plus de ces paramtres, le recouvrement de lespce dominante, le substrat ou le
support des couchettes sont nots (Tab.15).
Tab.15 : Caractristiques des reposes.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
74
Nombre de
reposes
Strate arbore Strate arbore
Support et taux de
recouvrement (%)
Essence Taux de
recouvrement
(%)
Essence Taux de
recouvrement
(%)
08 Q.
canariensis
95 C. triflorus 80 Litire 75 100
05 Q. suber 40 E. arborea 80 02 sur Sol nu
02 sur touffe
dAmpelodesma
mauritanica
01 sur un pied
inclin dE.
arborea
05 00 00 E. arborea 95 03 sur un tapis de
gramines
02 sur sol nu
On constate que le cerf recherche toujours une couverture latrale assez haute pour
quil soit bien dissimul, et aussi un confort pour ce qui est des matriaux sur lesquels il se
couche, il est rarement sur sol nu, probablement il le choisi uniquement en cas de grandes
chaleur pour se rafraichir par change thermique avec le sol.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
75
IV.2. Discussion :
Une tude bulgare ralise entre 1987 et 1989 a montre que les rgions les plus aptes
accueillir une ventuelle rintroduction du cerf de Berbrie (Cervus elaphus barbarus) sont
situes sur la wilaya de Bejaa et de Skikda, ceci est justifi par la superficie des massifs
forestiers et la richesse floristique quils renferment (Gouichiche, 2006-1-2).
Lemplacement de lenclos du premier lch (26/12/2005) ralis par le Centre
Cyngtique de Zralda est situ sur le territoire de la commune dAdekar. Durant ces vingt
annes les activits anthropiques ont largement modifies le paysage, et elles ont induits de
grandes modifications sur lenvironnement. Il en rsulte une altration de lhabitat avec une
modification de sa composition vgtale et / ou de sa structure (White, 1994 b).
Dun point de vue chronologique, limpact de lexploitation forestire sur la faune
stale dans le temps. Les activits humaines affectes directement les populations animales
par lintermdiaire dune ou plusieurs composantes biotiques ou abiotiques des lhabitats qui
seraient altres ou modifies par lexploitation forestire (Fimbel et al., 2001 ; Cowlishaw et
Dunber, 2000). Il peut sagir, entre autre, de laltration de la structure de lhabitat, de la
modification de la disponibilit des ressources alimentaires.
La construction de lenclos a eu lieu dans une zone trs affecte par lactivit humaine,
il est la limite entre la fort proprement dite et les villages, les exploitations agricoles, ainsi
que la ville dAdekar toute proche.
La ville dAdekar est le chef lieu de la Commune, mais aussi elle est le sige de la
Dara qui porte le mme nom. Cette ville connat une expansion considrable ces dernires
annes. Au dbut des annes 1990 et pour cause de linscurit, les villageois isols se sont
rfugis aux alentours du chef lieu de la Dara. Durant les annes 2000, ltat a men une
politique volontariste pour le dveloppement des zones rurales et la fixation des populations
dans leurs villages. De ce fait on remarque que la construction de logements et autres
infrastructures commence se sintensifis ce qui induit une pression sur le foncier forestier,
la ville se rapproche petit petit de la fort et de lenclos.
Pour fixer les habitants, il faut aussi leur assurer une rente et une activit conomique,
pour ce faire, le ministre de lagriculture encourage et subventionne les diffrentes activits
lies au travail du sol et llevage, les principales activits dans la rgion. Limpact de tout
a sur le terrain se traduit par :
Chapitre IV Rsultats et discussion.
76
- Une extension des terre agricoles pour le maraichage et des vergers darbre fruitier qui
encercle lenclos de cot sud-est o on trouve aussi le village de Takamra, les terres
travailles sont la limite de la clture de lenclos, avec tout ce que a implique
comme risque dincendie lors des travaux de dfrichement annuels.
- Les nuisances sonores qui peuvent perturber la quitude du milieu, les travaux
agricoles, de coupe de bois (toute au long de la dure du notre travail, la circulation
des tracteurs, camions et son des trononneuses ne cesse pas), ces perturbations
peuvent nuire les populations animales (White et Tutin, 2001 ; Johns, 1997 ; Plumptre
et Reynolds 1994 ; Marsh et al., 1987), en particulier les cerfs dont la mise bas et le rut
concide avec les pics dactivits agricoles et de dboisement est atteint, tous ces
engins passent par la route nationale N 34, qui sallonge toute au long dune grande
partie de la clture nord-ouest de lenclos.
Tous ceux-ci, et face ces perturbations, le cheptel de cerf na dautres choix que de
fuir et se refugier vers les zones les mois exposes (Cowlishaw et Dunbar, 2000).
- Un accroissement important des troupeaux de btail, en particulier les bovins qui sont
en transhumance tout au tour de lenclos et qui sapproche des cltures peut tre une
source de maladies qui peuvent affecter les cerfs, ou moins un facteur aggravant.
A lintrieur de lenclos, deux risques potentiels existent, et peuvent nuire les cerfs si
des prcautions ne sont pas prises. Le premier est la prsence dune population plus au
moins importante de sangliers, le nombre exacte nest pas connu, mais vue la frquence de
leur rencontre dans les diffrents endroits laisse suppos que leur nombre est important, cet
animal est un concurrent direct pour le cerf en particulier en priode dhiver, concurrent pour
les ressources alimentaire et pour lespace.
En plus de a il peut tre un rservoir et facteur de propagation des maladies
contagieuses nfastes pour le cerf, il peut finalement tre atteint par diverses maladies
bactriennes ou virales, mortelles ou non (Frchette, 1986 ; Hesselton et Hesselton, 1982), il
est parasit par des vers plats ou rond. Comme il peut attirer des prdateurs lintrieur de
lenclos vue que dans certains endroits, en particulier l ou la clture traverse un cours deau,
elle est fragilise par les ruisslements et les courants trs forts en hiver. Le chacal
(Canis aureus), dont plusieurs empreintes de pates sont trouves dans lenclos peut constituer
un prdateur redoutable, en particulier pour les jeunes faons.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
77
Cette prdation est dautant plus importante en priode de disette, la couverture
neigeuse est importante en hiver, la fuite des faons est difficile, les possibilits de trouver une
cache sont rduites (Lingle, 2000 ; Ballard et al., 1999; Patterson, 1994; Mathews, 1992;
Lavigne, 1992; Nelson et Mech, 1991; Fuller, 1990; Nelson et Mech, 1981, 1986a et 1986b;
Hoskinson et Mech, 1976; Kolenosky, 1972).
Lorigine unique des individus qui sont relchs, tous issues dune manire directe
ou indirecte du noyau qui existait dj en semi captivit in Sallah (Guelma), fait que sur
le plan gntique ces animaux peuvent, long terme, poss des problmes de sant et
survie. Et manifester des tares qui peuvent diminuer leur capacit rpondre aux exigences
dune vie en plein nature (pathologie lis la consanguinit). Pour y remdi, au moins
partiellement, ce risque et minimis la port de ce facteur, un apport de deux biches
originaire de la Tunisie a t effectuer.
Mais selon Hajji et al. (2007), les cerfs de la Tunisie sont tous issues de la mme
population et ne montrent aucun signe de diffrenciation gntique. Ils sont tous considrs
comme une seule et mme population. En comparaison avec des cerfs chantillonns du
cot de lAlgrie, ils ont remarqu un taux dhtrozygotie trs bas. Donc un travail de
concert avec les autorits tunisiennes est plus que vitale si une relle volont existe pour la
sauve garde de lespce Cervus elaphus barbarus.
Les facteurs extrinsques, comme le climat et la productivit de la vgtation, et les
facteurs intrinsques, tels que la densit de la population ou la structure de lge, peuvent
affecter la dmographie des grands herbivores (Gaillard et al., 1998 ; Coulson et al., 2001).
Le climat et la densit des populations agissent sur la reproduction et la survie,
principalement par leurs effets sur la condition physique individuelle (Mautz, 1978 ;
Jorgenson et al., 1993).
Sous les latitudes o il ya une succession de saison (comme dans le cas du climat
Mditerranen), les priodes critiques pour toutes tre vivants sont celles o il y a
concidence entre une limitation des ressources alimentaires et dpenses nergtiques
leves, tels que les priodes de couverture neigeuse (Sther et Heim, 1993 ; Mystrud et
Ostbye, 2006) ou les saisons sches (Owen-Smith et al., 2005).
Chapitre IV Rsultats et discussion.
78
Pour les herbivores, la priode daccumulation de rserves et labondance de la
vgtation peut aussi avoir un impact majeur sur le taux de survie des individus
(Whit, 1983 ; Skogland, 1985 ; Ramsey et al., 2002).
Dans le cas des onguls du nord, les hivers rigoureux sont susceptibles daffecter
principalement le taux de survie (Sther, 1997 ; Milner et al., 1999 ; Crampe et al., 2002),
alors que les conditions climatiques qui influence labondance et la qualit du fourrage en
t affectent gnralement le taux de fcondit (McCullough, 1979 ; Cook et al., 2004 ;
Stewart et al., 2005). De lgres diffrences dans le calendrier de la croissance de la
vgtation au printemps, avec la qualit et la disponibilit de fourrage, peuvent galement
avoir des effets graves sur la masse corporelle des adultes et de la survie nonatale (Loison
et Langvatn, 1998 ; Pettorelli et al., 2007). Pour de nombreux onguls, les impacts ngatifs
des conditions climatiques dfavorables sont souvent plus prononcs ou levs par rapport
la densit dmographique (Coulson et al., 2001 ; Sther et al., 2004).
Lemplacement du lenclos du lch (Adekar dans lAkfadou) est soumise au
climat mditerranen, sest caractristiques sont trs bien connues, comme son
imprvisibilit. Le massif de lAkfadou est lune des rgions les plus arrose en Algrie, en
plus des pluies, des chutes de neige sont trs frquentes en hiver. La priode hivernale
prsente un dfi sur plusieurs plans, car les individus ont un accs limit la ressource
alimentaire qui est disponible en quantit et en qualit infrieures celles de la saison
estivale (Gray et Servello, 1995). La faible qualit de la nourriture disponible en hiver ne
suffit habituellement pas combler les besoins nutritionnels et nergtiques des herbivores
sauvages qui sont confronts des dpenses nergtiques leves, occasionnes
principalement par les dplacements dans la neige et les cots de la thermorgulation
(Moen, 1976 ; Parker et al., 1999). Les contraintes climatiques ont forc les onguls
nordiques dvelopper des adaptations aux variations saisonnires extrmes, telles que
l'ajustement du comportement de prise alimentaire et du patron d'activit. Les cerfs
relchs ont tout le temps survcus en captivit, et sont ns et levs par assistance de
lhomme. La question qui se pose est sur la capacit des nouveaux ns faire face cette
nouvelle contrainte que les parents ne connaissent pas ? Dautant plus que la taille de
lenclos ne permet pas aux animaux de fuir les tempratures (elles sont les mmes). La
configuration du relief trs accident peut constituer un danger pour les juvniles en cas de
couverture neigeuse importante, des dpressions et des pentes fortes peuvent tres des
piges mortels.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
79
En saison sche (priode estivale) le problme du manque deau peut tre
solutionn par des amnagements simples mais vitales pour les animaux. Creuser mme
le sol des retenues deau qui peuvent tres alimentes par des citernes. Mais ses
retenues deau doivent tres entretenu rgulirement. Pour quelles ne soient pas une
source de maladies infectieuses, et un rservoir de pullulation des insectes.
Les effets des facteurs environnementaux sur la dynamique dune population
peuvent varier en fonction du sexe et de lge, travers des interactions de la structure de
la population en ge avec et sa densit et le climat (Coulson et al., 2001).
Lacquisition dinformations sur le sexe, lge et sur les rponses spcifiques des
facteurs environnementaux est donc cruciale pour comprendre le comportement dune
population dans un environnement donn (Gaillard et al., 1998 ; Clutton-Brock et Coulson,
2002). La survie juvnile, lge de la premire mise bas et le taux de reproduction sont les
premiers paramtres tre affecter par le climat et la structure de la population (Eberhardt,
2002). Do la ncessit pus que vitale deffectuer un suivi permanent des cerfs et tablir
un listing dtaill des individus qui peuplent lenclos, leurs sexe, ge, description prcise,
tat de sant et liens de parent
Tous ceux-ci ne peuvent se faire que par une prsence permanente dune quipe
spcialise sur place, pour une surveillance temps relle et effectuer des recensements
annuels et priodiques. Il faut penser aussi dot les individus relchs comme les
nouveaux ns de colliers et doreillettes qui portent des immatriculations didentification
pour un suivi rigoureux, le manque de cette outille considrablement pnaliser notre suivi
des individus sur le terrain et lidentification donc la distinction entre les animaux.
Le cerf est une espce trs plastique et trs flexible, elle saccommode facilement
avec les ressource alimentaire quoffre son milieux, cest une intermediat feeder (voir
chapitre I). Le rgime alimentaire du cerf de Berbrie fait lobjet de plusieurs tudes que
ce soit en Algrie (Dupuy, 1967 ; Bensefia, 1990 ; Burthey-Mandret et Burthey, 1997 ;
arbouche et Arbouche, 2007) ou en Tunisie (Kacem, 1983 ; Kacem et al., 1994). La
mthode la plus utilise est lanalyse des fumes.
Dans cette tude, nous avons essay daborder cet aspect par une observation direct
des espces broutes, lors de notre suivi des animaux. Ce nest quun essai, on ne prtend
pas apporter des rsultats pertinents. Cette faon de travail ncessite un matriel de pointe
Chapitre IV Rsultats et discussion.
80
pour lobservation et la prise de photos et denregistrement, ce don en ne dispose pas. En
plus une seule personne ne peut pas faire lobservateur et le consignateur des donnes au
mme temps. Donc des informations nous on ncessairement chapper.
Nous avons identifi cinq classes qui regroupent les espces les plus broutes et les
plus apprcies. Les espces de gramines arrivent en tte elles sont trs apprcies en
particulier avant lpiaison, ce stade le taux de la matire sche est beaucoup plus
important. La consommation des poacees/cyperacees est maximale au printemps et
diminue en t lorsqu'il y a desschement de la vgtation. En ete, les poacees, abondantes
dans le milieu, sont consommes par le cerf. Les arbustes sont continuellement et
abondamment consommes, ce qui correspond a leur prsence permanente dans le milieu.
Cest le cas bruyere, Erica arborea, du calycotome, Calycotoma sp., du cytise, Cytisus
triflorus, de la ronce, Rubus sp., et du lierre. Les parties les lus prfres des arbres
semblent tre les jeunes rameaux, Il semble donc qu'une complmentarit trophique existe
entre les subraies, le maquis, les zenaie et les clairires, ce qui implique que la survie du
cerf peut dpendre, pour partie, de l'existence sur un territoire donne de ces diffrents
milieux.
La physionomie de la vgtation, et les formations que renferme lenclos (futaies de
chne zen et afars, maquis et clairire), offrent aux cerfs les ressources alimentaires
ncessaires et le refuge recherch en cas de menace.
En l'absence de prdateurs, plusieurs populations d'herbivores augmentent jusqu'
dpasser la capacit de support de leur milieu. Une rgulation des populations s'opre alors
par les effets d'une faible disponibilit des ressources (Boucher et al., 2004).
haute densit, le cerf de Virginie (Odocoileus virginianu) affecte son environnement
par le biais du broutement excessif (Russell et al.,. 2001 ; Ct et al., 2004), ce qui
diminue la quantit et la qualit des ressources disponibles par individu. Le compromis
d'allocation pour un individu est ainsi d'autant plus important forte densit de
population. Il a t observ que la disponibilit des ressources alimentaires estivales
diminuait graduellement avec l'augmentation de la densit de population de cerfs et
pouvait devenir un facteur limitant la taille de la population (Ozoga et Verme, 1982). Les
consquences de la limitation de l'abondance et de la qualit de la nourriture sur les
diffrentes composantes biodmographiques des individus ont dj t dmontres chez
Chapitre IV Rsultats et discussion.
81
plusieurs espces d'onguls. En effet, forte densit de population et sous l'effet d'une
nutrition dficiente, la fcondit, le taux de croissance et la survie des jeunes sont souvent
rduits (Saether, 1997 ; Gaillard et al., 1998 ; Gaillard et al., 2000), notamment chez le
cerf de Virginie (Verme, 1989 ; Lebcrg et Smith, 1993 ; Lesage et al., 2001).
Chez les onguls vivant dans les milieux temprs o l'abondance des ressources
alimentaires est saisonnire et varie en fonction du climat, la raret des ressources
alimentaires pendant la priode hivernale est souvent considre comme un facteur
limitant les populations (Verme, 1969) et responsable des taux de mortalit levs
observs en milieu naturel (Skogland, 1990). En effet, beaucoup d'tudes ont not une
plus faible survie chez les individus soumis une comptition leve pour les ressources
hivernales (Verme, 1969 ; Ozoga, 1972 ; Ozoga et Gysel, 1972 ; Langenau et Lerg
1976 ; Pekins et al., 1998).
l'inverse de la saison hivernale, les ressources alimentaires sont habituellement
abondantes durant la priode estivale. Par contre, la demande nergtique pour la
croissance, l'accumulation de rserves corporelles et la lactation est aussi leve durant
cette priode (Cook et al., 2004). Malgr ces observations, peu d'tudes ont valu
l'effet limitant de la comptition pendant l't sur la productivit des individus et des
populations (Crte et Huot, 1993 ; Boucher et al., 2004 ; Cook et al., 2004). En milieu
tempr, la saison de croissance de la vgtation est courte et la priode disponible pour la
lactation et l'accumulation des rserves est ainsi limite. Une tude a montr que la
qualit de l'alimentation hivernale n'influenait pas la survie des faons du cerf de
Virginie (Taillon et al., 2006). Par contre, il est possible que l'abondance des ressources
estivales affecte la croissance et la reproduction du cerf de Virginie. Comme suggr par
Stewart et al., (2005), une plus grande emphase devrait tre mise sur le rle jou par
l'alimentation d't dans la rgulation des populations de grands herbivores vivant en
rgions tempres.
Cest pour cela quil faut avoir dans lesprit la prservation et le respect de la capacit
de charge de lenclos. Faire des tudes plus pousse et des suivis permanents pour avoir des
informations sur leffet des cerfs sur la vgtation et la rponse du milieu ce nouveau
venu qui disparu depuis une centaine dannes du paysage.
Chapitre IV Rsultats et discussion.
82
Selon Brut (1943) ; Hediger (1949) et Bourlire (1951), le domaine vital se
dfinie pour une priode donne : cest lensemble des lieux frquents par un individu ou
un groupe dindividus au cours de cette priode .
Le territoire est une portion rserve du domaine vitale dans laquelle le ou les rsidents
sopposent par certain comportement ou signaux, linstruction dautres individus
Il peut exister diffrentes formes de territorialisme selon que la motivation est dordre
primaire (nourriture, boisson, ) ou secondaire (comportement sexuel) (Saint-Giron et
Saint-Giron, 1959).
Le comportement territorial temporaire (intolrance sexuelle) est bien plus
frquemment observ chez les mammifres mais encore faut-il noter une diffrence de
comportement entre les espces grgaires et les espces individualistes.
Dans le premier cas (espces grgaires), le comportement territorial engendre
ncessairement une hirarchisation lintrieur du groupe. Dans ce cas, les interactions
sont limites, car chaque animal connat sa place dans la socit et s y tient (Ricchard,
1970). Ce mcanisme est frquemment observ chez le cerf laphe (Lincoln et al., 1972 ;
Bonenfant, 2004) dont le groupe social constitue une des formes les plus volue chez les
cervids.
Pour tudier la relation entre population et environnement, il est donc ncessaire de
comprendre de quelle manire les individus exploitent leur milieu. Les individus sont
distribus dans l'espace en fonction de la structure de l'habitat et de la complexit du
paysage, formant des sous-units de population plus ou moins discontinues (McCullough,
1996). Cette structuration spatiale des populations est le rsultat des interactions entre la
complexit du paysage (vgtation, topographie, utilisation des terres) qui dtermine la
qualit des habitats (alimentation, refuge...) et les caractristiques cologiques des animaux
(utilisation de lespace, organisation sociale, modalits de dispersion...). Lanalyse de
lutilisation de lespace par les animaux sintgre donc dans ltude de la variabilit
individuelle. Par consquent, ltude de loccupation de lespace par les individus prsente
un intrt fondamental dans la comprhension de lquilibre population/milieu. Une des
tapes, avant de parvenir au niveau populationnel, est de connatre les consquences des
variations environnementales (distribution et abondance des ressources) sur lacquisition
Chapitre IV Rsultats et discussion.
83
dnergie de lindividu et sa reproduction. Aprs le modle dutilisation optimale dun
environnement en patches, dcrit par MacArthur et Pianka (1966).
Lenclos est situ dans une zone trs forte activit anthropique, et relativement
proche des habitations. Les priodes dintenses activits des hommes concident avec deux
phases trs critiques et de haute importance pour le cerf.
La premire est la fin de printemps qui est la priode de mise bas, et la deuxime est
celle du rut, qui commence vers la deuxime moiti du moi daot jusqu' la fin septembre.
Du dbut du printemps jusqu la fin de lautomne, la rgion connat un
foisonnement de lactivit humaine, dautant plus que les principales activits
socioprofessionnelles de la population sont toute lies la terre et al fort. Du pturage,
au travail du sol, la coupe du bois. La mcanisation a fortement augment les nuisances.
En cette priode le cerf limite sa prsence une portion trs rduite de lenclos qui
est situ vers le versant sud ouest. On pense que cest lendroit o ont lieux les mises bas
et les accouplements.
Cet endroit offre le maximum de quitude et de scurit. Mais aussi on y trouve
cot un abreuvoir artificiel et un petit ruisseau. En plus, on y trouve cot cote une futaie
mixte de chne zen et afars, un maquis et des clairires. Cette peur que vie le cerf est
mise en vidence par les caractristiques de lemplacement des reposes choisies par les
animaux, elles sont trs difficilement dtectable par lobservateur.
On a constat que les mesures de reposes ne nous renseignent pas dune manire
fiable sur une ventuelle diffrence entre mles et femelles sur le choix de lemplacement
de la couchette, et cela en prenant en compte le dimorphisme sexuel. Le mieux est une
observation directe sur site.
La comprhension des changements dans les comportements de recherche et
dalimentation en rponse lhtrognit du milieu est primordiale en cologie
comportementale. Les individus sont face un environnement qui renferme des ressources
en quantit limite et fluctuantes temporellement et spatialement, et doivent par consquent
adapter leur recherche alimentaire afin de maximiser leur succs dalimentation.
Lintgration de la dimension spatiale dans les tudes du comportement alimentaire est
aujourdhui au centre du dveloppement de nouvelles approches thoriques des stratgies
Chapitre IV Rsultats et discussion.
84
dacquisition des ressources, foraging strategies , notamment travers la redfinition de
la notion de patch (Ritchie, 1998 ; Fauchald, 1999).
Conclusion.
Conclusion gnrale.
85
Conclusion gnrale :
Le dernier refuge du cerf laphe de Berbrie (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833)
est la rgion dEl Tarf, lextrme est, aux frontires avec la Tunisie. Durant les annes 1954-
1960, il tait craint que le conflit de la guerre de libration nationale qui tait la cause de
beaucoup de violences sur les frontires, soit fatal pour le cerf.
Mais cerfs ont survcu, les tunisiens en ont pris soin depuis le dbut des annes 60 par
la cration des zones refuges cltures ou la chasse est strictement interdite, se sont des
endroits sous une trs grande surveillance.
En Algrie, plusieurs programmes sont mis en uvres, mais ce nest quen 1995 quun
programme ambitieux est trac est qui a abouti aux lchers de 2005.
La gestion des populations animales en voie de disparition est dune importance
capitale. Un lourd investissent dans le temps et une formation avec des acquisitions de
matriel ont t effectues par les pouvoirs publiques, donc le trsor de ltat pour
sauvegarder les espces animales rares et fragiles parce quelles sont devenues un patrimoine
mondial, pas uniquement national.
Dans notre prsent travail, le cas qui nous intresse est la rintroduction du cerf de
Berbrie dans le massif forestier de lAkfadou, une rgion peuple par des villageois en
majorit, des fermiers et bergers. Une question se pose, comment ont ils ont accueilli ce
projet ? Dpenser des sommes colossales pour rintroduire des izerzer disparues depuis
des centaines dannes de la rgion !
Les gens que jai ctoy ne savent pas exactement de quoi il en retourne, quelle est cet
animal quils on apport et mis dans cet enclos. Mais lindiffrence est la raction la plus
rencontr, ils sintressent pas !
Le premier constat qui est fait est que lenclos est trs proche des habitations et des
zones trs frquentes (vergers, champs de cultures) tout particulirement un village la
limite de la clture sud-est. Il peut tre source de beaucoup de danger pour la structure. En
plus de a, la route nationale qui longe la clture sur une bonne partie nord-ouest, les engins
(tracteurs, camion) qui ne sarrtent pas de circuler tout lt et une bonne partie du
printemps peut tre source dimportant drangement pour les cerfs, en particulier les femelles
puisque cette priode de lanne correspond la mise bas et llevage des jeunes faons. Elles
Conclusion gnrale.
86
peuvent facilement abandonner leur progniture. Ce qui va causer un taux de mortalit lev
chez les jeunes. Le stress que le bruit induit peut provoquer, aussi des morts chez les adultes
lors de la fuite, des accidents, des chutes et des percutements contre les arbres provoquent
souvent des blessures mortelles.
Les cerfs sont tous originaires dun mme noyau donc ils ont tous des liens de parent,
malgr le fait quil y a un apport de deux femelle de la Tunisie, cela ne garanti pas une
intgration facile dans la harde initiale, en plus de a et daprs les rcente analyses
gntiques effectues en Tunisie sur des individus des deux pays (Algrie et Tunisie) on a
dmontr quil ya un trs grand rapprochement sur le plan chromosomique.
Pour ce qui est du milieu daccueil, il est caractris par la dominance de deux
formations ligneuses, savoir le chne zen, (Quercus canariensis) et le chne afares
(Q. afares). En majorit ces deux espces se prsentent sous forme de peuplements mixtes,
trs rarement pures. Leur sous bois est pauvre en herbacs, la strate arbustive et reprsent par
Cytisus triflorus sur les versants humides et les talwegs, et par Erica arborea et Genista
tricuspidata sur les versants les plus ensoleills.
Le chne lige (Q. suber) est dans un tat de dtrioration avanc pour cause des
incendies et du pturage intensif. Son espace est grignot de plus en plus par des jeunes plants
de chne zen et afars. Il y a une reprise importante de ces deux essences.
Par contre sur le plan richesse floristique les formations chne lige offrent le plus de
diversit. Ajouter a cela, et selon le taux de recouvrement des arbres, un sous bois diffrent se
dveloppe. Du maquis dense Erica arborea avec Ampelodesma mauritanica, Genista
tricuspidata.etc. la strate herbaces se dveloppe plus au moins selon les conditions du
milieu.
Des pelouses gramines occupent les espaces libres laisss par les arbres et arbustes,
ils sont souvent trs bien arross, et proche dun ruisslement permanent.
Cette structure de vgtation et distribution spatiale de la physionomie des diffrentes
strates rpond tout fait aux besoins des cerfs en ce qui concerne une zone de gagnage et une
zone de refuge.
Conclusion gnrale.
87
Le suivi des cerfs sest fait avec des moyens trs rudimentaires. Les rsultats quon a
ne sont pas trs prcis en particulier pour ce qui est du rgime alimentaires. Les observations
sont trs arbitraires le plus souvent sans rsultat, du fait que les cerfs sont toujours sur leurs
gardes, alors ils ne broutent rien. Mais on est arriv faire un listing des espces quon a pu
observer directement.
Pour ce qui est de loccupation de lespace, lobservation directe, les traces de pas, les
reposes et les fumes nous ont montrs que la partie de lenclos qui est apprcie par les
cerfs est celle qui est la plus au nord-ouest. Cette zone est caractrise par :
-Un loignement des sources des perturbations et du drangement, le village Takamra,
les vergers et la route nationale N34.
-Lexistence dun cours deau permanent, qui ruissle mme en t.
-la zone de gagnage et trs proche avec une zone qui offre le maximum de protection
pour les animaux.
La configuration des lieux rend toute extension future de lenclos impossible, si les
cerfs se multiplient bien, terme le milieu ne pourra plus suffire pour subvenir aux besoins de
tous. Je pense que dans le programme, ce projet est pilote, et il va faire office dune ppinire
qui va alimenter de futures lchs.
Le lcher est fait en 2005 / 2006, notre travail est ralis en 2008, la dure qui spare
ces deux date est trs importante, beaucoup de renseignements nous on chapp, il aurait fallu
prparer un groupe de chercheurs et dtudiants pour suivre cette population au temps rel des
lchers. Mais cela ne saurai tre possible que par la mise a disposition du personnel des
moyens adquats.
Les cerfs ne portent aucun moyen de marquage pour les distinguer et les identifier, les
outils dont je disposais taient trs rudimentaires. Le travail de ce type ne peut pas tre ralis
par un seul tudiant, une quipe est indispensable. Pour observer est prendre note tout seul
cest impossible, beaucoup de donnes chappent lobservateur.
Un projet pareil aurait pu tre un lieu de plerinages pour les scientifiques de tout
bord. Cest une manne inespre i pour les assoiffs du savoir.
Conclusion gnrale.
88
Pour que ce projet aboutit a des rsultats positif, au moins sur le plan apport en
informations scientifique, il est vital de constituer une quipe de scientifique. Cette quipe
doit travailler sur place 7 jours/7 et 12 mois / 12 de jours comme de nuits si on veut aboutir
des informations qui vont nous permettre de sauver cet animal.
Ceci implique la construction de structures adquates pour recevoir les jeunes
chercheurs et ingnieurs pour accomplir leur travail de mmoires, pour quoi ne pas construire
une annexe au Centre Cyngtique ? Pour quoi ne pas associer les grandes entreprises
nationales, tatiques ou prives ?
Ces firmes et ces hommes daffaires peuvent apporter une aide considrable par un
financement et lachat de matriel, en particulier les GPS et les antennes mettrices pour le
suivi en temps rel.
Pour ce qui est du rgime alimentaire, une analyse par les fumes est plus quindispensable
pour dterminer avec exactitude ce que mange notre animal.
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Rsum :
Le cerf laphe de Berbrie (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) est lunique reprsentant
de Cervid en Afrique du nord. Cette espce est en voie dextinction, ces populations sont
menaces pas les actions anthropiques agressive sur son milieu. Ltude est mene dans
lAkfadou, Adekar. A lintrieur dun enclos de 110 ha. Clturer par plus de 8000 mtres de
grillage de 2 m de hauteur. Les objectifs de notre travail sont : faire connaitre cette espce trs
noble et la faire sortir de lisolement scientifique et le dsintressement de la communaut
universitaire. Pour cause de la difficult de son tude. Dcrire le comportement et lthologie
des cerfs rcemment introduits dans un milieu inconnu. Observer comment les cerfs
slectionne leurs sites de repos et de refuge. A lchelle du peuplement forestier, nous
montrons que le cerf utilise les formations Quercus canariensis pour le repos et la
protection. Les formations Q. suber et les maquis sont utiliss pour la nutrition et la
rumination. Des observations sont menes sur leurs prfrences alimentaires.
Mots cls : Cervus elaphus barbarus, Akfadou, ressource alimentaire, thologie, enclos.
Summary :
Barbary red deer (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) is the sole representative of deer
in North Africa. This species is nearing extinction, these populations are
threatened not human aggressive actions on their environment.
The study was conducted in Akfadou to Adekar. Within an enclosure of 110 ha. Close
with over 8000 feet of fence 2 m high. The objectives of our work are: to make known this
kind and noble to break thescientific isolation and disinterestedness of the university
community. Due to the difficulty of its study. Describe the behavior and
ethology deer recently introduced in an unknown environment. Observe deer selects sites for
rest and refuge. On the scale of the forest stand, we show that the
deer used to Quercus canariensis training for restand protection. The formations at
Q. suber and scrub are used for nutrition and rumination.
Observations are conducted on their food preferences.
Keywords: Cervus elaphus barbarus, Akfadou, food resource, ethology, pens.

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