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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU FACULTE DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DE BIOLOGIE MEMOIRE Prsentpour l'obtentiondudiplmede MAGISTER En Biologie et Ecologie des populations et des Communauts. Option Ecologie des Populations et des Peuplements. Prsent par : M. KHIFER Larbi Devant le Jury : M. BOUKHEMZA Mohammed Professeur UMMTO President M. BELHAMRA Mohamed Professeur U. de Biskra Rapporteur M. AMROUN Mansour Matre de Confrences A UMMTO Examinateur M me . BOUKHEMZA-ZEMMOURI Nabila Matre de Confrences A UMMTO Examinateur M me .MOHAMED SAHNOUN Aouaouche Matre de Confrences A UMMTO Examinateur Anne Universitaire 2011/2012 Approche tho-cologique dune population rintroduite du Cerf de Berbrie (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) dans la fort de lAkfadou, Algrie. Remerciements. Afin de pouvoir mener terme cette tude, jai pu compter sur la collaboration dun grand nombre de personnes. Mes vifs remerciements vont tout dabord aux membres du jury. Il sagit : - de Monsieur BOUKHEMZA Mohammed, Professeur lUniversit MOULOUD MAMMERI DE Tizi-Ouzou, qui me fait lhonneur de prsider le prsent jury, et pour toute laide quil ma apport. Sans a, ce modeste travail naurait pas vu le jour. - de Monsieur BELHAMRA Mohamed, professeur lUniversit MOHAMMED KHIDER de Biskra, conseiller au C.R.S.T.R.A. de Biskra, ex conservateur et expert des forts. Il a apport lassistance technique au dbut de ltude Zralda et a par la suite toujours t prsent pour les conseils pratiques de terrain. Il me fait honneur dtre mon encadreur et guide pour mon travail. - Mesdames BOUKHEMZA-ZEMMOURI Nabila Matre de Confrences A et MOHAMED SAHNOUN Aouaouche Matre de Confrences A L UMMTO, Monsieur AMROUN Mansour Matre de Confrences A UMMTO qui mont fait lhonneur de juger ce travail. Quils soient remercis pour le temps quils y ont consacr. Ma gratitude va aussi aux personnes mayant guid tout au long du travail. Il sagit : - de Monsieur ACHOUI Omar, directeur du centre cyngtique de Zralda, pour sa prcieuse collaboration. Nous avons pu bnficier de son soutien constant, et ce, toutes les tapes ayant men la ralisation de ce mmoire. Ces qualits de bon gestionnaire ont pour corollaire une fructueuse collaboration entre luniversit et les gestionnaires de la faune sauvage. . Je tiens exprimer toute ma reconnaissance lgard des personnes ayant contribu la collecte des donnes dans le centre cyngtique de Zralda et Adekar. Sommaire. Sommaire. Sommaire Introduction : 1 Chapitre I : Prsentation du cerf de Berbrie (CervuselaphusbarbarusBennett, 1833) : 4 I.1. Classification et phylognse de lespce Cervus elaphus : 4 I.2. Prsentation de la famille des cervids : 6 I.3. Phylognse : 7 I.4. Influence du climat sur lvolution des Cervids : 9 I.5. Les sous-espces de Cervus elaphus : 10 I.5.1. Les critres utilisables pour distinguer les sous espces : 10 I.5.2. Classification : 11 I.6. Nomenclature : 14 I.7. Morphologie : 14 I.7.1. La ramure, bois ou trophe: 15 I.7.2. les indices de prsence, les empreintes, repose et les fumes: 21 I.8. Biologie dune population du cerf : 22 I.8.1. Habitat : 22 I.8.2.Densit : 22 I.8.3. Sex-ratio : 23 I.8.4. Lalimentation et systmes digestifs des Ruminants : 23 I.9. Comportement et reproduction du cerf : 25 I.9.1. Domaine vital et territoire : 25 I.9.2. La vie des hardes : 26 I.9.3. Succs reproducteur: 28 I.9.4. Sex-ratio la naissance, rang hirarchique de la mre et densit : 29 Chapitre II. La zone dtude : 31 II. Cadre physique et biotique de la zone d'tude : 31 II.1. Situation gographique : 31 II.1.Relief : 31 II.3. Aperu gologique et lithologique : 33 Sommaire. II.4. Aperu pdologique : 35 II.5. Cadre phytogographique : 36 II.6. Les chnes caducifolis d'Algrie : 37 II.6.2. Rpartition : 37 II.6.2.1. le chne Zen : 37 II.6.2.2. Le chne afars : 38 II.7. Histoire de la vgtation : 39 II.8. Cadre climatique : 39 II.8.1. Prcipitations : 40 II.8.2. Les tempratures : 41 II.8.3. Linsolation : 42 II.8.4. Lhumidit relative de lair : 43 III.8.5. Les vents : 44 II.9. Synthse climatique : 45 II.9.1. Diagrammes ombrothermiques : 45 II.9.2. Climagramme dEmberger : 45 II.10. Considrations faunistiques : 46 Chapitre III. Materiels et mthodes : 48 III. Matriels et mthodes : 48 III.1. Matriel biologique : 48 III.1.2. Origines des Cerfs relchs : 48 III.2. Lenclos de lches : 49 III.2.1. Enclos dacclimatation et de quarantaine : 49 III.2.2. Enclos de lcher dfinitif : 50 III.3. Mthodes de travail : 52 III.3.1. tude de la vgtation : 52 III.3.2.1. Les reposes : 54 III.3.2. Suivie des cerfs : 53 III.3.2.2. Les grattis : 54 III.3.2.3. les fces (fumes) : 55 III.3.2.4. Les empreintes de patte : 55 III.3.2.5 Coules : 56 III.3.3. Observation du cerf lors du gagnage : 56 Sommaire. Chapitre IV. Rsultats et discussion : 58 IV. Rsultats et discussion : 58 IV.1. Rsultats : 58 IV.1.1. La vgtation : 58 IV.1.1.1. Le peuplement mixte chne zen (Quercus canariensis)-chne afars (Quercus afares) : 59 IV.1.1.2. Les formations chne liges (Quercus suber) : 61 IV.1.1.3. les clairires : 62 IV.1.2. Etude du comportement Cerfs : 64 IV.1.2.1. Localisation et distribution des cerfs observs : 65 IV.1.2.2. Le suivi des cerfs : 68 IV.1.2.2. Le suivi des cerfs : 68 IV.1.2.2.1. Description des cerfs observs : 69 IV.1.2.2.2. Les essences consommes : 70 IV.1.2.2.3. Le comportement : 71 IV.1.2.3. Les relations interspcifiques : 72 IV.1.2.4. Les reposes : 75 IV.2. Discussion : 75 Conclusion : 76 Reference bibliographiques : 89 Liste des Tableaux et des Figures. i Liste des tableaux Tab. 1 : Donne les noms usuels des diverses catgories dge des cerfs et des biches. 14 Tab. 2 : Hauteurs des prcipitations exprimes en mm dans la rgion de Bejaa (mm). 40 Tab. 3 : Tempratures mensuelles maximales (M), minimales (m) et moyennes. 41 Tab. 4 : Dure dinsolation en heures (H) et en minutes () dans la rgion de Bejaa. 43 Tab. 5 : Moyennes mensuelles de lhumidit relative de lair en (%) dans la rgion de Bejaa. 43 Tab. 6 : Moyennes de vitesses mensuelles du vent en m/s dans la rgion de Bejaa. 44 Tab. 7: Les origines des Cerfs du Centre Cyngtique de Zralda. 48 Tab. 8 : Les Cerfs relchs dans lenclos de lAkfadou. 48 Tab. 9 : les lchers effectus et origine des animaux. 49 Tab. 10: Les contacts du mois Mai, Juin et Juillet. 65 Tab. 11 : Les contacts du mois dAot et Septembre. 66 Tab. 12: Le sexe, lge des cerfs observs la priode (en mois). 67 Tab. 13: Les suivis de cerfs. 68 Tab.14 : La Visibilit moyenne des reposes. 73 Tab.15 : Caractristiques des reposes. 74 ii Liste des figures. Fig. 1 : classification phylognique des Onguls (Lecointre et Le Guyader, 2001). 5 Fig. 2 : Les mtacarpes des Artiodactyles (Geist, 1998). 7 A :Holomtacarpiens (Suids). B :Tlmtacarpiens (Cerf de Virginie). C :Plsiomtacarpiens (Cervins). Fig. 3: histoire de la migration de Cervus elaphus en Eurasie et en Amrique du nord (Mahmut et al., 2002). 14 Fig. 4 : gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles. 15 Fig. 5 : Bois du cerf trouv dans lAkfadou. 16 Fig. 6 : Morphologie et nomenclature des bois du cerf laphe (Reynolds, 1939 in Cremaden 1993). 17 (a : meule, b :andouiller de massacre, c : surandouiller, d : chevillure, e :perche, f : epaumure). Fig.7 : Caractristiques morphologiques des bois des diffrentes espces de Cervids (Bubenick, 1989). 18 Fig.8 : Testostrone et croissance des bois (Bubenik, 1989). 21 Fig. 9 : Empreinte (a), fumes (b) et repose (c) de cerf. 22 Fig. 10 : Le cycle biologique des biches (a) et des cerfs (b). (Bonnet et klein, 1991). 30 Fig. 11 : Localisation de la zone dtude. (Image Google earth). 31 Fig. 12 : Carte de diffrents cosystmes de la Kabylie de Djurdjura (chelle 1/350 000me). 32 Fig. 13 : Carte de la classe des pentes de la Kabylie. (MATET, 2008). 32 Fig. 14 : Carte des classes daltitude de la Kabylie (MATET, 2008). 33 Fig. 15: Carte gologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008). 34 Fig.16 : carte lithologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008). 34 Fig.17 : Carte pdologique de la Kabylie de Djurdjura (Durant, 1954 in Meddour, 2010) 36 Fig. 18 : Carte de loccupation du sol de la Kabylie (MATET, 2008).39 Fig. 19 : Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaia pour les annes 1996, 1997, 1998 et 1999 et pour la priode 1974-1998. 47 iii Fig.20 : (a)Vue de lenclos dacclimatation et de quarantaine (image Google earth, 2008) 50 (b) hangar. (c) clture de lenclos dacclimatation et de quarantaine. Fig. 21 : (a) Dlimitation de lenclos de lcher, (b) la clture de lenclos. 51 Fig. 22: reprsentation des transects I et II. 53 Fig. 23: Mirador I, sur la parcelle I. 53 Fig. 24: Repos ce cerf adulte (probablement mle). 54 Fig. 25: Fumes de cerf (a : ancienne, b : fraiche). 55 Fig.26 : Empreinte de pate dun cerf. 55 Fig. 27 : Coules dans une pelouse de gramines. 56 Fig.28 : Cerfs observs lors de gagnage. 57 (a) et (b) dans une formation de chne lige. (b) et (d) dans une futaie mixte chne zen et afars. Fig.28 : Encerclement de lenclos par lactivit anthropique (Photos Khifer). 56 Fig.29 : Carte des grandes formations vgtales lintrieur de lenclos. 59 Fig.30 : La formation mixte a chne zen afars (Photos Khifer). 60 (a, b) aspect de la futaie mixte. (c) en arrire plan de chne afars. (d) aspect de la cime dune futaie. Fig.31 : Futaie mixte et son sous bois (Photos Khifer). 61 Fig. 32: Vgtation de la formation chne lige (Photos Khifer). 62 Fig. 33: Les clairires rencontres dans lenclos (Photos Khifer). 63 Fig. 34: Exemple de formation qui peut assurer une fonction de nutrition (Photos Khifer). 64 Fig.35 : Vgtation qui a pour rle la protection. 64 Fig. 36: Les observations de Mai, Juin et Juillet. 66 Fig. 37: Rpartition des observations dAot et de Septembre. 67 Fig.38 : Les parcours emprunts des cerfs suivis. 69 Fig.39 : Localisation des reposes de cerfs. 73 Introduction gnrale. Introduction gnrale. 1 Introduction gnrale : On estime environ 10 millions (de 2 100.10 6 ) le nombre total d'espces vivant l'heure actuelle sur notre plante, alors que seules 1,5 millions d'espces ont jusqu' prsent t dcrites (May et al., 1995). Le grand nombre d'extinction d'espces, ayant cours l'heure actuelle dans le monde, a touch de nombreuses familles de plantes et d'animaux, parmi lesquels de nombreux mammifres, oiseaux, amphibiens, reptiles et arthropodes (Baillie et al., 2004). Bien plus que le nombre absolu total d'extinctions, c'est le taux d'extinction incroyablement lev, atteignant prs d'un millier d'espces par dcennie, qui inquite les spcialistes (Pimm & Raven, 2000). Parce que ce taux est beaucoup plus rapide que lors des cinq grandes extinctions massives prcdentes, les vnements actuels d'extinction d'espces sont reconnus comme la sixime grande extinction de l'histoire de notre plante. Ces extinctions sont directement lies aux activits humaines et notamment la destruction de la fort, en particulier les forts tropicales (Cowlishaw & Dunbar, 2000 ; Pimm & Raven, 2000 ; Baillie et al., 2004). La destruction/fragmentation des forts naturelles et la chasse outrance apparaissent donc comme des menaces majeures pour la biodiversit mondiale (Myers et al., 2000; Pimm & Raven, 2000 ; Baillie et al., 2004). Pour contrer ces menaces, un rseau de rserves protges par un statut lgal a t tabli dans certaines portions intactes de l'cosystme afin de les conserver et les prserver des influences anthropiques. A l'heure actuelle, ces aires protges recouvrent environ 12 % des continents (CBD, 2006 ; Mulongoy et Chape, 2008). Cependant, il est reconnu que mme si lentiret des zones de haute biodiversit tait effectivement protge, l'extinction d'au moins 20% des espces serait inluctable (Myers et al., 2000; Pimm & Raven, 2000). Par ailleurs, elles s'avrent le plus souvent insuffisantes pour conserver la biodiversit au sens large (Myers et al., 2000). Si les efforts de conservation restent concentrs uniquement sur les aires protges, les populations de certaines espces resteront isoles sans aucune possibilit de flux gntiques, ce qui amnerait long terme lextinction de l'espce. Il est ds lors crucial pour l'avenir des forts et des espces qui y vivent de diversifier les stratgies de conservation et de prserver l'cosystme sur des zones plus vastes et vocations diverses. Introduction gnrale. 2 En Algrie, la majorit des espces sauvages qui y vivent sont dans une situation trs critique vis avis de leur distribution ; rtrcissement des aires naturelles pour cause les pressions anthropiques importante. Depuis des millnaires, lAfrique du nord a connue lexploitation des ressources naturelles (faune et flore), la pression est dautant plus importante avec laugmentation de la taille de la population humaine, le commerce du bois et du gibieretc. Ajouter cela les priodes de guerres et de colonisation. Ces pisodes historiques, en particulier le dernier en date, la colonisation franaise beaucoup nuis les populations animales mammaliennes (107 espces selon Kowalski et Kowalski, 1992), en particulier le cerf de Berbrie (la frontire Algro-Tunisienne a subit une grande pression entre 1954 et 1962), les changements climatiques, la chasse excessive et non professionnelle, exploitation et dfrichement abusif et outrance et grande chelle des ressources aprs lindpendance a aggrav la situation des populations qui ont survcu. Le cerf de Berbrie, Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833, est lunique cervid de lAfrique du nord. Cet animal peuplait toutes les chnaies, historiquement, son aire de rpartition gographique stendait de lalgrois la Tunisie, y compris les ctes mditerranennes jusqu lAtlas saharien. Vers 1740, lespce vivait encore dans les environs de Skikda et dans les forts de lEdough au-dessus de Annaba (prsence de bois), et stend jusqu' Tebessa (le dernier individu fut tu en 1918 dans le massif de Bou-Djellal Djebel Onk). Cest une espce trs plastique. Lunion internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a classe Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833 au tableau C de la convention africaine de 1969. Il figure aussi dans lannexe III de la convention internationale des espces animales et vgtales non commercialises (CITES). Cest en 1983 que lAlgrie a promulgu le dcret 83-509 du 20 Aot 1983 relatif aux espces animales non domestiques protges. Ce dcret est suppos donner une protection totale au cerf. Lordonnance n06-05 du 15 Juillet 2006 relative la protection et la prservation de certaines espces animales menaces de disparition cite le cerf de Berbrie parmi espce menace de disparition dont lexistence en tant quespce subit une atteinte importante Introduction gnrale. 3 entrainant un risque avr dextinction et qui, de ce fait, fait lobjet de mesures de protection et de prservation. Actuellement lespce est localise dans une troite bande de lextrme est algrien. Elle couvre la rserve de Beni Salah (Guelma), El Kala et dans de moindre mesure Souk Ahras. La conservation du cerf de Berbrie en dehors de son habitat naturel (conservation ex situ) constitue la premire dmarche accomplir, ce type de mesure permet de sauver des espces qui se trouvent dans des situations dextrme urgence. Mais il est catgoriquement impratif, pour assurer la sauvegarde de cette espce didentifier les moyens et des solutions pour la protger efficacement et dune manire viable dans sont milieu naturel. En 1995, le Centre Cyngtique de Zralda (CCZ), en collaboration avec la Direction Gnrale des Forts (DGF), a initi une unit pour la multiplication et llevage intensif en captivit de cette espce. Le premier noyau est constitu par des cerfs de diverses provenances (rserve de chasse de Mascara, parc zoologique de Ben Aknoun et le parc national dEl Kala). Lobjectif primordial est davoir une descendance viable et assez forte pour tre relche in natura ? Le premier lcher est ralis en hiver 2005 dans un enclos situ Adekar dans le massif de lAkfadou (Bejaa). La prsente tude sinscrit dans le cadre du suivi de cette population introduite dans un enclos de 110 ha, en semi libert. Le travail de terrain sest fait durant le printemps et lt 2008. Des visites journalires ont t effectues dans lenclos. Lobjectif primordial est de reprer des cerfs et de les suivre le plus longtemps possible. Ensuite, en rpertorier les milieux les plus frquents et noter leur comportement face aux diffrentes situations auxquelles ils font face. Sa distribution spatiale a fait aussi lobjet dune attention particulire afin de dterminer son occupation du terrain et montrer comment il utilise le milieu pour subvenir ses divers besoins. Prsentation du Cerf de Berbrie. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 4 I. Prsentation du cerf laphe de Berbrie, Cervuselaphusbarbarus Bennett, 1833 : Pour apprhender son statut, et son importance sur le plan de la conservation des espces, il nest pas sans intrt de connatre au pralable lanimal, sa place au sein de la classification, ses origines, ses caractristiques physiques, son importance au sein de la faune (Fig. 1). I.1. Classification et phylognse de lespce Cervuselaphus: Selon Campbell (1990), Bonnet et Klein (1991), Wilson et Reeder (1993), la classification du cerf laphe est comme suit : Super-rgne : Eucaryota (Eucaryotes) Rgne : Metazoa (Mtazoaires) Phylum : Chordata (Chords) Embranchement : Vertebrata (Vertbrs) Classe : Mammalia (Mammifres) Sous-classe : Eutheria (Placentaires) Super-ordre : Ungulata (Onguls) Ordre : Artiodactylia (Artiodactyles) Sous-ordre : Ruminantia (ruminants) Ce sous-ordre comprend les deux infra-ordres les Pecora et les Tragulina [exemple : Tragulus javanicus (chevrotain)]. Infra-ordre : Pecora Il regroupe les Ruminants les plus volus telles les familles Girafidae, Bovidae, Antilocapridae. Super-famille : Cervoidea (Elaphoids) Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 5 Regroupe les Cervidae et les Moschidae, comme Moschus moschiferus, le chevrotain porte-musc (Musk deer). Famille : Cervidae (Cervids). Mammifres ruminants dont les mles portent des cornes pleines, ramifies et caduques appeles bois ; chez les reines, la femelle porte elle aussi des bois. Sous-famille des Crvins Genre : Cervus Espce : elaphus Sous espce : C. e. barbarus Les donnes rcentes de phylognie regroupent les Ctacs et les Artiodactyles (Douzery et Randi, 1997; Lecointre et Le Guyader, 2001). Fig. 1 : classification phylognique des Onguls (Lecointre et Le Guyader, 2001) Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 6 I.2. Prsentation de la famille des cervids : La famille des Cervids regroupe 17 genres et une cinquantaine despces (Whitehead 1972, in Bonnet et Klein, 1991). Les systmaticiens se sont souvent bass sur des caractres morphologiques, palontologiques, et sur lexistence de croisements fertiles entre individus pour tablir les classifications. Limportance grandissante de la vision phylogntique (ou cladistique) en systmatique, aide par les techniques actuelles dlectrophorse des protines ou de squenage de lA.D.N., remettent en question les anciennes classifications phnotypiques. On a choisi de sen tenir ici la classification retenue par Wilson et Reeder (1993). On rencontre des Cervids autochtones en Asie, o ils sont apparus, en Amrique du Nord et du Sud, en Europe, dans les les continentales europennes et en Afrique du Nord. LAustralie et Afrique noire nabritent pas de Cervids autochtones. LHomme les a introduits Cuba, en Nouvelle Guine, en Australie, Nouvelle-Zlande et en Nouvelle-Caldonie (Novak, 1991). Les bois, appendices osseux ramifis renouvellement annuel issus de los frontal sont caractristiques de la famille. On ne les rencontre que chez les Cervids, mais les plus primitifs dentre eux (genres Moschus et Hydropotes) nen portent pas. Les bois sont des attributs sexuels secondaires que gnralement seuls les mles arborent. Le renne fait ainsi figure dexception, puisque la femelle porte galement des bois. Pour Leinders et Heintz (in Geist, 1998), la position de lorifice lacrymal sur le crne et la fermeture du sillon intermtacarpien et intermtatarsien dorsal sur la face antrieure du mtatarse et du mtacarpe sont caractristiques de la famille des Cervidae. Scott et Janis (Geist, 1998) ont trouv quelques exceptions (Fig. 2). Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 7 Fig. 2 : Les mtacarpes des Artiodactyles (Geist, 1998). A :Holomtacarpiens (Suids). B :Tlmtacarpiens (Cerf de Virginie). C :Plsiomtacarpiens (Cervins). Presque tous les Cervids ont une glande faciale ou larmier, loge dans une dpression en avant de lil, et des brosses, glandes sbaces en regard de los canon des membres pelviens, qui leur servent marquer leur prsence. Ils nont pas de vsicule biliaire (sauf le genre Moschus) et leur estomac est divis en 4 compartiments. La formule dentaire de la famille est : I = 0 / 3 C = (0-1) / 1 Pm = 3 / 3 M = 3 / 3. Les canines suprieures sont bien dveloppes, en forme de sabre, chez les espces sans bois, comme Hydropotes inermis, et jouent un rle dans les combats. Chez les autres Cervids, elles sont absentes ou rsiduelles (Novak, 1991). Chez le cerf, les canines maxillaires sont les craches, utilises comme bijoux ds la prhistoire. I.3. Phylognse : Geist (1998) rsume en cinq grandes tapes, cinq grands types adaptatifs quil nomme syndromes volutifs, les modifications successives qui ont men aux Cervids actuels. - Au dbut de lre tertiaire, il y a 65 millions dannes, quand aurait dbut la radiation des Mammifres, on rencontre des animaux dentition omnivore, dont le corps a la forme gnrale dun chat. Leurs longues canines servaient sans doute dans les combats. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 8 Leurs jambes taient courtes, termines par des griffes, ils avaient une longue queue et devaient vivre aussi bien sur le sol que dans les arbres. - locne, entre -55 et -33 millions dannes, se diffrencient des animaux ressemblant beaucoup aux prcdents, mais avec des membres plus longs et plus fins, adapts la course mais interdisant la vie arboricole. La dentition devient plus herbivore (exemple : les Hypertragulids). Aucun de ces deux types adaptatifs nest parvenu jusqu nous. - lOligocne, sous un climat chaud et humide, apparaissent les premiers vrais Cervids, qui ressemblent aux petits Cervids tropicaux actuels (Clutton-Brock et Albon, 1989 ; Geist, 1998). la fin de lOligocne et au dbut du Miocne, il y a 30 millions dannes, apparaissent les Giraffods, qui portent les premiers des appendices crniens. Daprs Bubenik (1989), les Giraffods ont volu dans trois directions distinctes, aboutissant, aux Giraffids (en Afrique), aux Protobovids puis aux Bovids (en Europe, en Asie et en Afrique), et aux Protocervids puis aux Cervids (en Asie, en Europe et en Amrique). Lvolution des Cervids diverge ensuite en deux groupes, les Tlmtacarpiens, et les Plsiomtacarpiens. - Au Miocne moyen, il y a 20 25 millions dannes, apparaissent les premiers Cervids porteurs de bois. Ils se dplacent en sautant et en courant, ont un dimorphisme sexuel marqu (Bonnet et Klein, 1991; Geist, 1998). La taille du corps et des bois augmente progressivement, ils deviennent grgaires et le troupeau, en tant que structure sociale, apparat pour la premire fois (Geist, 1998). Les premiers cerfs proprement dits, proches des genres Axis et Cervus, apparaissent au Pliocne, en Asie (Bonnet et Klein, 1991; Clutton- Brock et Albon, 1989). -Au Plistocne, dernire innovation marquante, des gants comme les Mgacros ou llan, franchement adapts la course en milieu ouvert apparaissent. Beaucoup de ces gants sont aujourdhui teints. Le cerf laphe lui-mme, serait apparu entre -3 et -1 millions dannes en Asie. Son arrive en Europe, entre -700 000 ans et -550 000 ans, fait suite une priode de refroidissement du climat (Pastonien, Mindel). De manire concomitante, lEurope voit arriver dAsie toute une faune de grands Mammifres (chevreuils, daims, mgacrins, Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 9 mammouths, sangliers, loups...), mieux adapts aux climats froids que ceux qui peuplaient les terres europennes avant les glaciations. On a trouv des restes de Cervus elaphus acoronatus dans les couches les plus anciennes du site de Mosbach, de Hundseim en Autriche ou de Mauer prs dHeidelberg. Ctait un grand cerf, dont les bois, qui portaient 5 andouillers, taient presque aussi massifs que ceux des wapitis. Il ressemblait sans doute au C.e. bactrianus actuel. Au dbut de la glaciation de Riess, apparat un cerf laphe qui ressemble au cerf europen. Ses bois se terminent par une empaumure (Geist, 1998). I.4. Influence du climat sur lvolution des Cervids : La vie sous les tropiques est, malgr les apparences, beaucoup plus difficile quen milieu tempr. La pression ny est pas climatique mais biologique : les maladies infectieuses, surtout parasitaires y sont omniprsentes et le climat chaud et humide gnre une forte comptition pour la nourriture. Les prdateurs y sont nombreux. Les saisons ne sont pas marques et la quantit de nourriture disponible demeure constante tout au long de lanne. En comparaison, les climats temprs ou froids offrent une relative quitude biologique. Les moraines des glaciers, abondants au Plistocne, apportent les minraux ncessaires la croissance des plantes de plaine. Les saisons sont marques et les herbivores trouvent rgulirement, du printemps lautomne, de grandes quantits de nourriture : dabord, ce sont des herbes jeunes, puis des fruits et des graines, et enfin des ensilages naturels, aux premires geles. Cette abondance saisonnire a permis laugmentation de taille que lon note au sein de la famille, des tropiques vers les zones tempres. Cest lillustration de la loi de Bergman, selon laquelle la taille moyenne des animaux augmente avec la latitude. Sous des climats temprs froid, les organes fonction sociale, comme les bois, la configuration de la selle et de la tache caudale, les glandes mtatarsiennes ont pu devenir de plus en plus complexe. Des bois volumineux reprsentent un gros investissement nutritif, et ncessitent, pendant leur minralisation de grandes quantits de nourriture. Cest enfin sous ces climats que le troupeau apparat en tant que structure sociale. En plus du climat, dautres facteurs dirigent lvolution. Ainsi, en Amrique du Nord, des prdateurs abondants ont slectionn des espces gantes comme llan ou le bison, Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 10 adaptes la course. Le wapiti et le caribou sont dailleurs rests longtemps en Alaska et nont colonis le reste de lAmrique du Nord quaprs lextinction des faunes gantes, concomitante de larrive de lHomme, par listhme form au niveau de lactuel dtroit de Bring. La faune europenne est plus marque par la comptition alimentaire. La slection y porte essentiellement sur les organes de nutrition, et les organes sociaux (bois...) demeurent raisonnables . Ladaptation un climat tempr partir dun climat tropical est beaucoup plus facile russir que linverse, et presque toutes les radiations de Mammifres, dont celle qui a abouti lHomme et celle qui a abouti aux Cervids se sont faites dans ce sens. Seules quatre radiations de Cervins ont pu pntrer les milieux temprs et froids : Cervus (przewalskinum) albirostris, Elaphurus davidianus (cerf du Pre David), les Mgacrins, dont lultime descendant est le daim (Dama dama) et enfin Cervus elaphus et Cervus nippon (cerf sika). Seul Plsiomtacarpien avoir colonis lAmrique du Nord, le wapiti a franchi pendant les dernires glaciations du Quaternaire le dtroit de Bring transform en isthme par la baisse du niveau des ocans. On peut noter que la conqute du continent nord-amricain par lHomme sest sans doute faite par la mme voie, mme si une voie maritime, partir du Japon est galement voque (Geist, 1998). I.5. Les sous-espces de Cervuselaphus: I.5.1. Les critres utilisables pour distinguer les sous espces : Les critres taxonomiques habituellement retenus pour diffrencier les sous-espces de cerfs laphes sont la forme de la tache colore base de la queue, la taille de la queue, la couleur et la longueur du fanon de lencolure, la distribution corporelle de la couleur, et la morphologie des bois. Des critres bass sur la taille ou la forme des individus (comme la taille et la forme des bois ou la morphologie du crne) nont pas une bonne valeur taxonomique, puisquils sont influencs par la nutrition et donc par le milieu. Des cerfs de mme gnotype vivant dans des milieux diffrents ne seraient pas reconnus comme identiques en se basant sur ces critres. Des critres sexprimant de la mme manire quelles que soient les conditions du milieu, comme des diffrences dans les signaux forms par le pelage (fanons, forme et taille de Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 11 la tache colore la base de la queue...) et dans une moindre mesure, la taille de la queue et des bois, les signaux sociaux (voix, position pour uriner, posture de fuite), la rpartition corporelle de la longueur des poils et de la couleur du pelage sont prfrables. La forme des bois est particulirement difficile interprter et seuls les bois les mieux dvelopps, qui expriment le maximum de leur potentiel gntique, devraient tre utiliss en taxonomie (Geist, 1998). Ainsi, des tudes craniomtriques (Lowe et Gardiner, 1974, in Geist, 1998) ou allomtriques (Gottschlich, 1965 in Geist, 1998) regroupent les cerfs europens en une seule sous-espce, alors que dautres auteurs, se basant sur des critres plus indpendants du milieu (Raesfeld et Vorreyer, 1978, in Geist, 1998) reconnaissent des diffrences taxonomiques entre eux. De telles discussions peuvent passer pour de vaines querelles de spcialistes, mais elles ont une application capitale dans la conservation de la biodiversit : pour justifier de la protection de certaines populations, par exemple au titre de la convention de Washington (CITES), il faut pouvoir les dcrire avec prcision, les reconnatre avec certitude et prouver quelles ont des caractristiques qui les sparent dautres populations proches. I.5.2. Classification : Classiquement, on distingue trois groupes de sous espces (Bourgery, site internet; Geist, 1998; Grooves et Grubb 1987 in Novak, 1991). *Le groupe des cerfs laphes primitifs , presque tous menacs dextinction. >C. e. wallishi (Shou, cerf de Wallish) (Sud du Tibet, Ouest de lHimalaya). >C. e. hanglu (cerf de Barashinga) (Cachemire). >C. e. macneilli (wapiti de Macneil) (parties les plus hautes des canyons du Mkong et du Kiang, Ouest de la Chine). >C.e. bactrianus (cerf de Boukhara, cerf bactrian) (Afghanistan et Tadjikistan). >C. e. yarkandensis (cerf yarkand) (bassin du Tarim, province du Sinkiang, Ouest de la Chine). Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 12 >C. e. kansuensis (wapiti de Kansu) (centre de la Chine). *Le groupe des wapitis nord-amricains et asiatiques, adapts au froid et aux espaces ouverts : * wapitis du Nord de la Chine et de Sibrie. >C. e. sibericus (Altai, Sibrie et Nord-Ouest de la Chine). >C. e. songaricus (Montagnes du Tian Shan, Ouest de la Chine). >C. e. alashanicus (Alashan, centre de la Chine). >C. e. xanthopygus (Izubr, wapiti de Manchourie) (Nord-Est de la Chine, Mongolie). *wapitis dAmrique du Nord. >C. e. roosevelti (wapiti de Roosevelt). >C. e. nelsoni (wapiti des montagnes rocheuses). >C. e. manitobensis (wapiti de Manitoba). >C. e. nannodes (wapiti nain). * Le groupe des cerfs laphes europens typiques , longue queue, stend en Europe, en Afrique du Nord et en Asie mineure jusqu la mer Caspienne. * Cerfs dEurope de lEst. >Cervus elaphus maral (cerf maral) (Asie mineure et Caucase). >Cervus elaphus hispanicus (cerf dEspagne et du Portugal). Cerfs dEurope de lOuest. >Cervus elaphus atlanticus (cerf de Norvge, cerf de lAtlantique). >Cervus elaphus scottinus (cerf dEcosse). >Cervus elaphus elaphus (cerf de Sude), nomm par Linn). Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 13 >Cervus elaphus hippelaphus (cerf dEurope centrale, rencontr dans toute lEurope continentale). >Cervuselaphusbarbarus (cerf de barbarie, cerf dAfrique du Nord, seul cervid africain). >Cervus elaphus corsicanus (cerf de Corse et de Sardaigne, exemple de nanisme insulaire). Pour reconstruire lhistoire volutive du cerf laphe, il faut la fois tirer les leons de lexamen des fossiles, utiliser loutil molculaire en recherchant les diffrences dans lA.D.N. mitochondrial (les mutations sy accumulent plus rapidement que dans lA.D.N. nuclaire), tudier lactivit disoenzymes ou lhmoglobine, regarder les grandes variations morphologiques et leur rle adaptatif, rechercher la distribution des glaciers (qui isolent des populations) et des refuges au Plistocne en corrlation avec la zoogographie. Ce travail est dautant plus dlicat que les populations actuelles, surtout en Europe et en Amrique du Nord, ne reprsentent pas les populations originelles : elles ont subi, depuis des sicles de profondes modifications anthropiques (Geist, 1998). Cervus elaphus barbarus est apparu la fin du Miocne (il y a 5 millions dannes environ). Il se rencontrait au Quaternaire dans tout le Maghreb (Salez, 1954). La proximit gographique entre le cerf de Berbrie et le cerf Corse (C. e. corsicanus) amener les scientifiques suppos une probable relation phylognique entre les deux sous espces. Mais les analyses dADN ont suscit des controverses sur leur statut. Petra et al. (2004), suggrent de les lever en rang despce, mais Ludet et al. (2003) qui reconnaissent une divergence de ce clade, garde le statut de sous espce pour les deux. En sappuyant sur la grande ressemblance morphologique et thologique entre les deux sous espce, et vue labsence de fossile qui indique une prsence de cerf louest, on pense que lanctre di cerf de Berbrie stait introduit en Afrique de nord travers un isthme qui aurait reli la Tunisie lEurope par la Sicile (Salez, 1954) (Fig. 3) Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 14 Fig. 3: histoire de la migration de Cervus elaphus en Eurasie et en Amrique du nord (Mahmut et al., 2002) I.6. Nomenclature : Selon Bonnet et Klein (1991), on nomme le cerf selon lge comme suit : Tab. 1 : Donne les noms usuels des diverses catgories dge des cerfs et des biches ge Mle Femelle 0 - 6 mois Faon 6 mois-1 ans Hre 1 2 ans Daguet Bichette 2 3ans 2 e tte Biche 3 4 ans 3 e tte 4 5 ans 4 e tte 5 6 ans 10 cors jeunement Plus de 6 ans 10 cors I.7. Morphologie : Le cerf est le plus grand mammifre ruminant sauvage du nord du pays la couleur de son pelage varie au cours de lanne. En t, la robe est brune claire tirant sur le roux et brun fonc tirant sur le gris en hiver, avec des macules blanchtres plus au moins Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus visibles, disposes souvent en lignes longitudinales sur les flancs. Ceci dmarque nettement le cerf de Berbrie du cerf du caractre comme archaque, car il rappel le voisin de lanctre des laphes. Mayer (1972), site que ce caractre se perd ds 03 ou 04 ans et nexiste jamais chez les mles dominants. Le mle mesure entre 120 et 140 cm de hauteur pour un poids de 140 200 kg, la femelle plus petite a une hauteur de 100 100 cm 120 140 kg (Burthey, 1991). Il possde des membres fins muscls avec des oreilles bien dveloppes garnies lintrieur de longs poils claires Fig. 4 : gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles. I.7.1. La ramure, bois ou trophe Contrairement aux cornes des Bovids qui sont des processus, les bois des Cervids sont des apophyses osseuses drives de los frontal et du derme qui les (Bubenick, 1989). Les cornes sont des productions vivantes, prennes, gaine de kratine, alors que les bois des Cervids sont des Aprs la frayure (chute des velours), quand le cerf tissu osseux est dj mort. Ce sont des attributs sexuels secondaires pour la plupart des Cervids, et la castration avant lge de 6 femelles portent des bois, mais puis des bois, sous linfluence de testostrone exogne. Par leur cycle saisonnier, et leur lien avec la sexualit dmonstrative des cerfs, les bois ont marqu ds la prhistoire lesprit des Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus disposes souvent en lignes longitudinales sur les flancs. Ceci dmarque nettement le cerf de Berbrie du cerf du dEurope. Heim de Balzac (1936), considre ce caractre comme archaque, car il rappel le voisin de lanctre des laphes. (1972), site que ce caractre se perd ds 03 ou 04 ans et nexiste jamais chez les mles dominants. Le mle mesure entre 120 et 140 cm de hauteur pour un poids de 140 200 kg, la femelle plus petite a une hauteur de 100 100 cm 0 kg (Burthey, 1991). Il possde des membres fins muscls avec des oreilles bien dveloppes garnies lintrieur de longs poils claires (Fig. 4) : gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles. (La lettre cyngtique, 2006). , bois ou trophe: Contrairement aux cornes des Bovids qui sont des processus, les bois des Cervids sont des apophyses osseuses drives de los frontal et du derme qui les (Bubenick, 1989). Les cornes sont des productions vivantes, prennes, gaine de kratine, alors que les bois des Cervids sont des organes osseux pleins et caducs. Aprs la frayure (chute des velours), quand le cerf les utilise dans les combats, leur tissu osseux est dj mort. Ce sont des attributs sexuels secondaires pour la plupart des Cervids, et la castration avant lge de 6 mois empche leur formation. Seuls les rennes femelles portent des bois, mais toutes les femelles de Cervids peuvent dvelopper des pivots, linfluence de testostrone exogne. Par leur cycle saisonnier, et leur lien sexualit dmonstrative des cerfs, les bois ont marqu ds la prhistoire lesprit des Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 15 disposes souvent en lignes longitudinales sur les flancs. Ceci dmarque . Heim de Balzac (1936), considre ce caractre comme archaque, car il rappel le voisin de lanctre des laphes. (1972), site que ce caractre se perd ds 03 ou 04 ans et nexiste jamais chez les mles dominants. Le mle mesure entre 120 et 140 cm de hauteur pour un poids pour un poids de 0 kg (Burthey, 1991). Il possde des membres fins muscls avec des oreilles bien : gauche cerf mle droite cerf male en rut avec deux femelles. Contrairement aux cornes des Bovids qui sont des processus, les bois des Cervids sont des apophyses osseuses drives de los frontal et du derme qui les recouvre (Bubenick, 1989). Les cornes sont des productions vivantes, prennes, protges par une organes osseux pleins et caducs. ans les combats, leur tissu osseux est dj mort. Ce sont des attributs sexuels secondaires pour la plupart des mois empche leur formation. Seuls les rennes Cervids peuvent dvelopper des pivots, linfluence de testostrone exogne. Par leur cycle saisonnier, et leur lien sexualit dmonstrative des cerfs, les bois ont marqu ds la prhistoire lesprit des Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 16 chasseurs et sont sans doutes lorigine du symbole de force et de puissance associs lanimal (Fig. 5). Fig. 5 : Bois du cerf trouv dans lAkfadou. La ramure du cerf est compose de deux bois relativement symtrique, cylindrique, lgrement incurvs vers lavant. Ils sont fixs los frontal par une excroissance osseuse prenne, li pivot qui, chaque anne produira de nouveaux bois. Le merrain ou perche, est laxe de chaque bois. Lisse chez les jeunes, il senrichit plus tard de nodules rugueux, les perlures, et prsente des sillons linaires de plus en plus profonds, les gouttires, qui sont la trace sur le bois mr du passage des rameaux vasculaires. La meule, rehausse de pierrures, est le tissu de cicatrisation form par le pivot lanne prcdente, aprs la chute des bois. Elle orne la base du merrain. Pendant la croissance des bois, la pointe des merrains produit des ramifications, qui seront la base de leur architecture. Les branches issues de ces ramifications sont de longueur ingale : la plus longue continue le merrain et les plus courtes portent le nom dandouillers. La partie mdullaire des andouillers, remplie dos spongieux, est en continuit avec celle du merrain. Chez le cerf laphe, les andouillers sont tous dirigs vers lavant. De bas en haut, le merrain porte successivement landouiller de massacre (ou andouiller dil ou andouiller basilaire ou matre andouiller, brow-tine en anglais), le surandouiller (facultatif, bez-tine en anglais), la chevillure (ou andouiller mdian, trez-tine en anglais), et diverses pointes qui, suivant leur nombre, forment une fourche (sil y en a deux) ou empaumure (sil y en a plus de deux). Quelquefois, un andouiller, appel trochure ou andouiller de loup, inclus dans lempaumure, se place entre la chevillure et la bifurcation terminale. La pousse des premiers Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 17 bois est appele le fait. La repousse des bois les annes suivantes, le refait. Les bois nouvellement forms sont recouverts dun piderme nourricier ou velours, qui va se desscher en fin de minralisation, au moment de la frayure (cf. p.49) (Bonnet et Klein, 1991; Peyre Mandras, 1990) (Fig.6). Fig. 6 : Morphologie et nomenclature des bois du cerf laphe (Reynolds, 1939 in Cremaden 1993) (a : meule, b :andouiller de massacre, c : surandouiller, d : chevillure, e :perche, f : epaumure). La forme des bois est caractristique du Cervid qui les porte, mais lutilisation des bois en taxonomie est limite par linfluence de la richesse de lenvironnement et de lge de lanimal sur la forme de ses bois. Les critres reconnus comme spcifiques par les taxonomistes sont la longueur et la courbure du merrain, le nombre et la position des andouillers, la prsence de palmures les reliant et la texture de la surface osseuse (perlures et gouttires). La croissance en longueur des andouillers peut gnrer des bois de construction dichotomique si les andouillers et le merrain ont une croissance symtrique ou de construction monopodiale si les andouillers sont plus courts que le merrain ou de construction mixte. La Fig.7 prsente la morphologie des bois de diffrents Cervids (Bubenick, 1989). Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 18 Fig.7 : Caractristiques morphologiques des bois des diffrentes espces de Cervids (Bubenick, 1989). Lgende de la figure 7 : Numro Animal Remarques (A : Alcinae) (B : Odocoileinae) (C : Rangifer) 1 Libralces latifrons () Type dichotomique parfait . 2 3 4 Alces alces 5 Ozotoceros bezoartictus Type dichotomique. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 19 6 Odocoileus hemionus Type dichotomique. 7 8 Capreolus sp. Type mixte. 9 Hippocamelus antisensis 10 Hippocamelus bisulcus 11 Antifer sp. () 12 Blastocerus dichotomus Andouiller de massacre proche de la meule, type mixte. 13 Odocoileus virginianus Bois en forme de harpe. 14 15 16 Rangifer sp. Les premires pointes sur le merrain ne sont pas de vritables andouillers, mais des exostoses formes ent re l e merrai n et ( D : Plesiomtacarpiens) 17 18 Elaphurus davidianus Type dichotomique. 19 Cervus unicolor Fourche dichotomique aprs landouiller de massacre. 20 Cervus eldi Idem que 19 et rotation de 180 d e l a p o i n t e d e s b o i s e n croissance. Ramure en forme de harpe. Les pointes sont diriges vers 21 Cervus duvauceli Idem que 19 et ramification dichotomique du merrain et de 22 Axis sp. Idem que 19 et rotation de 90 de la pointe des bois en croissance. Les pointes sont diriges vers lintrieur. 23 Eucladoceros () Le trophe est une manifestation secondaire sexuelle, elle caractrise les mles, lexception des reines ou la femelle aussi porte des bois (Fig.8). Les bois dterminent en grande partie la place hirarchique dun cerf, et donc ses chances de reproduction. Un cerf dominant perd son rang et son harem sil est dcoiff (Lincoln, 1992). Les mles qui arborent les plus beaux trophes ont un avantage slectif certain. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 20 Le rle premier des bois est la dfense du harem pendant les combats rituels de rut. La dfense contre les prdateurs ne parat pas avoir jou un grand rle dans la slection qui a men aux bois actuels, vu que les biches nen ont pas, et que la priode o le cerf est moine est aussi celle o il est le plus vulnrable (Clutton-Brock, 1982). Les bois sont en velours pendant la saison chaude et certains auteurs ont suggr que leur rle premier tait la thermorgulation. On peut objecter que, si les premiers bois sont apparus en milieu tropical, ils sont comparativement beaucoup plus dvelopps en milieu tempr. Bubenick (1989) considre que les bois ont volu pour permettre la diffusion de phromones, et attribue ce rle historique les frottis contre des essences odorifrantes. Gould (in Lincoln, 1992) note que plus un Cervid est de grande taille, plus la longueur et la masse relative de ses bois sont importants, ce que Lincoln explique simplement : les grands Cervids sont souvent grgaires et lavantage reproductif donn par de grands bois est plus marqu au sein dun groupe que pour des individus isols. Les bois sont donc le symbole et la principale caractristique des Cervids. Ltude de leur formation prsente un intrt majeur, tant sur les plans de la recherche biomdicale et pharmacologique que sur celui de la connaissance du gibier. La chute des bois de lanne prcdente, entre fvrier et avril suivant lge du cerf, agit comme un stimulus. Au lieu de cicatriser, la blessure forme sur le pivot est le point de dpart de la croissance des nouveaux bois par ossification enchondrale modifie. leur base, un bourrelet cicatriciel deviendra la meule du futur bois. Toute blessure du pivot engendre des anomalies parfois dfinitives de la ramure ou la croissance de bois supplmentaires (Bonnet et Klein, 1991). Chaque anne, le diamtre des pivots augmente par dpt dos compact lamellaire et leur longueur diminue, si bien que leurs proportions permettent destimer grossirement lge dun squelette, si les dents ne sont pas disponibles. Des essais pour obtenir un ge plus prcis par cette mthode nont pas t concluants. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 21 Fig.8 : Testostrone et croissance des bois (Bubenik, 1989) I.7.2. les indices de prsence, les empreintes, repose et les fumes: Les empreintes sont laisses sur les sols meubles ou la boue, elles ont 2 doigts et arrondies, les crottes sont de forme cylindrique sombre, une extrmit est arrondie et une autre est pointue. Les reposes, couchettes ou couche se sont les emplacements quoccupent le cerf pour sont repos et sa rumination. Souvent elles sont fait sur de la litire ou des herbes, en priode de chaleur on les trouve mme le sol, pour lchange de chaleur (Fig. 9). a b Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 22 c Fig. 9 : Empreinte (a), fumes (b) et repose (c) de cerf. I.8. Biologie dune population du cerf : I.8.1. Habitat : Le cerf est un animal de milieu ouvert, qui sest rfugi en fort sous la pression de la chasse et des activits humaines. Dans les Highlands cossais, il atteint des densits leves dans des biotopes de landes de bruyres peu boiss. Le cerf colonise aujourdhui des territoires trs varis, et dans le dpartement des Alpes- Maritimes, on le rencontre des forts mditerranennes, jusquaux prairies daltitude. Il a partout besoin de zones de gagnages nocturnes et de remises, zones de repos diurnes, le plus souvent forestires. Ce besoin de tranquillit est exacerb aux priodes de rut et de mise-bas. Mme sil ragit mieux lenneigement que le mouflon, le cerf supporte mal des paisseurs de neige suprieures 50 cm. En montagne, aprs les premires chutes, il quitte les secteurs daltitude quil a occups du printemps lautomne, pour gagner ses domaines dhiver, en fond de valle. Les mmes chemins sont souvent utiliss dune anne sur lautre pour relier les territoires destive aux zones dhivernage (Bonnet et Klein, 1991). I.8.2.Densit : Pour comparer des populations entre elles, les responsables cyngtiques se basent sur la densit, rapport entre la taille d'une population et la surface du territoire qu'elle occupe, exprime en nombre d'individus pour 100 ha. Une densit de 1.5 2 ttes aux 100 ha est un minimum pour conserver une cohrence la vie sociale des groupes. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 23 La densit que peut supporter un milieu dpend de ses potentialits alimentaires. Lindice dUeckerman, calcul en fonction de la prsence de champs cultivs aux abords du territoire, de louverture du milieu (% de prairies), et des essences prsentes (pica, pin sylvestre, htre, chne) permet destimer les densits de gibiers supportables par le milieu. La mthode de calcul dUeckerman a t complte par le C.E.M.A.G.R.E.F., en prenant en compte limportance de la strate arbustive et la forme du massif, mais aucune mthode nest actuellement valide pour calculer les capacits daccueil des milieux mditerranens ou montagnards (Bonnet et Klein, 1991). Dans les Alpes-Maritimes, les densits sont relativement faibles, de lordre de 2 3 individus aux 100 ha. I.8.3. Sex-ratio : Cest le rapport entre le nombre de mles et de femelles dune population. On utilise en gnral le sex-ratio avant naissances, obtenu en excluant des calculs les jeunes de l anne. Cert ai ns aut eurs angl o-saxons uti l isent l e rapport i nverse (femelles/mles). Dans une population en quilibre avec son milieu, le sex-ratio avant naissances sera proche de un. Sil est diffrent de un, cela indique un dsquilibre entre les animaux et leur milieu. Dans une population non rgule, comme celle du Nord de l'le de Rhum partir de 1972, lorsque la densit augmente, la mortalit printanire des jeunes mles, aux besoins nutritionnels levs, augmente beaucoup plus vite que celle des jeunes femelles et le sex-ratio de la population se dplace en faveur des femelles (Clutton- Brock et al., 1997). I.8.4. Lalimentation et systmes digestifs des Ruminants : Hofmann (1989), dans une revue bibliographique d'anatomie compare sur l'volution des systmes digestifs chez les Ruminants, rappelle que la majorit des travaux scientifiques sur le sujet portent sur les Ruminants domestiques, en particulier les moutons et les bovins. Les donnes concernant le cerf ont souvent t obtenues en vue de son levage. L'estomac compartiment des Ruminants est d'une complexit phylogntique extrme. Il leur permet de tirer partie de milieux varis s'tageant des dserts la toundra. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 24 Hofmann compare la morphologie des systmes digestifs de 65 Ruminants, et les divise en 3 grands groupes, en fonction de leur mode alimentaire: -Les consommateurs daliments grossiers, "grass and roughage eaters", se nourrissent de plantes herbaces et ligneuses, riches en cellulose. Des priodes de prise alimentaire et de rumination longues permettent la microflore ruminale de transformer les fibres de la ration en acides gras volatils absorbs par les papilles du rumen et mtaboliss par le foie. Leur rumen est stratifi et les parties fibreuses de la ration sjournent plus longtemps dans sa partie suprieure dpourvue de papilles. Hofmann classe cette catgorie 25% des espces quil a tudies, dont la majorit des Ruminants domestiques (ovins, bovins). -Les consommateurs daliments riches, "concentrate selectors", ont un comportement alimentaire beaucoup plus slectif. Leur chef de file est dans les forts europennes le chevreuil. Compar aux consommateurs daliments grossiers, leur rumen, dun moindre poids relatif, ne prsente pas de stratification, possde moins de subdivisions internes, et prsente une paroi entirement tapisse de papilles. Le temps de transit des vgtaux y est beaucoup plus court. Dans lensemble, leur systme digestif dgrade difficilement la cellulose des plantes ligneuses, et mtabolise principalement le contenu intracellulaire hydrosoluble des Dicotyldones. Les priodes de prise alimentaire et de rumination sont beaucoup plus courtes, et ils combattent la richesse en tanins de leur ration par une production accrue de salive et une scrtion acide de la caillette plus marque. Hofmann a class dans cette catgorie 40% des espces quil a tudies. -Les "mixed feeders", auxquels appartient le cerf laphe, ont un comportement alimentaire intermdiaire. Ils ne digrent pas les plantes fibreuses aussi bien que consommateurs daliments grossiers, et les vitent dans la mesure du possible. Leur systme digestif prsente une adaptation saisonnire remarquable la nourriture disponible. Les quantits ingres quotidiennement peuvent doubler, voire tripler Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 25 aux priodes d'abondance saisonnire, qui concident avec les besoins mtaboliques maximaux (gestation, lactation, minralisation des bois). Les papilles du rumen connaissent en peu de temps un dveloppement important et le transit sacclre. Quand les plantes deviennent ligneuses, ils se tournent vers une stratgie alimentaire plus slective, et privilgient les fruits et les graines. En priode de disette, la vitesse du transit diminue et les papilles du rumen rgressent, permettant une meilleure digestibilit des fibres grossires. Cette catgorie de ruminants trs adaptables aux variations cologiques, reprsente 35 % des espces tudies par Hofmann. I.9. Comportement et reproduction du cerf : I.9.1. Domaine vital et territoire : Le domaine vital est lespace utilis par un animal sauvage pour satisfaire ses besoins alimentaires, comportementaux, et de reproduction. On peut tudier le domaine vital dun individu par marquage (boucles auriculaires ou colliers radio- metteurs) (Bonnet et Klein, 1991). La taille du domaine vital dune biche varie suivant les caractristiques du milieu. On retiendra en moyenne une surface de 700 1500 ha, constitue de zones forestires, de prairies et de zones agricoles. Ses diffrentes parties sont utilises diversement chaque priode de lanne : pendant les semaines qui suivent la mise- bas, la biche se rfugie, avec son faon, dans un espace calme dune cinquantaine dhectares, o elle trouve suffisamment de nourriture pour couvrir ses besoins, la vgtation tant abondante cette priode. Puis, la surface utilise augmente progressivement, pour devenir maximale en hiver. Le jeune cerf, lapproche de ses deux ans, est chass du domaine de sa mre. Il peut parcourir quelques kilomtres pour se trouver un nouvel habitat. Lorsquune population est en phase de colonisation, cest gnralement ces jeunes mles que lon trouve en pointe de diffusion. Le domaine vital annuel dun cerf, qui peut dpasser 5 000 ha, relie des zones parfois distantes de plusieurs dizaines de kilomtres dont certaines seulement sont rgulirement utilises. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 26 Les cerfs demeurent fidles leur territoire de rut (qui serait gnralement le lieu qui les a vus natre), et au terrain quils frquentent la chute des bois. On peut ainsi reconstituer, danne en anne, la collection complte des bois de chute dun individu. Le territoire est la partie du domaine dfendue contre les intrusions de congnres. Le cerf nest pas un animal territorial, sauf en priode de rut, mais il dfend alors plus une harde de biches quune place de brame. Dans cette tude, le terme de territoire sera employ pour dsigner la surface totale occupe de faon rgulire ou irrgulire par une population. Pour quelle soit considre comme viable, une population doit grouper au moins 100 150 ttes, et occuper un massif d'une superficie minimale de 4 000 5 000 ha. Les units de gestion cyngtique devront couvrir une surface minimale de 5 000 10 000 ha (Race, 1990). Les zones protges du drangement (faible pression de chasse) sont trs prises. Elles peuvent tre frquentes par plusieurs hardes diffrentes, et former des rserves de fait o se concentrent les dgts forestiers. On observe alors une augmentation locale des dgts comme, par exemple, dans les Alpes-Maritimes, sur le plateau de St-Barnab (population Cheiron-Garavagne) dans les annes 1970. la suite dun drangement important ou dune forte pnurie alimentaire, les animaux peuvent remodeler leurs domaines, voire migr vers dautres massifs (Race, 1990). En montagne, lenneigement peut conduire les populations de vritables migrations entre les zones destive en altitude, la limite fort-prairies et les zones dhivernage, en fond de valle, peu enneiges en hiver. En Suisse, de telles migrations peuvent atteindre 40 km, et dans les Alpes-Maritimes, pour la population Garavagne-Cheiron, on observe des dplacements annuels dune vingtaine de kilomtres. I.9.2. La vie des hardes : Le cerf est une espce sociale et les animaux vivent en groupes, appels hardes. Les sexes sont spars, sauf en priode de rut et en hiver (Bonnet et Klein, 1991). Les hardes de biches sont de structure matriarcale. Le trio biche, faon, bichette ou daguet de lanne prcdente constitue le groupe social de base, qui nest spar que Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 27 lorsque la mre sisole pour mettre bas. lapproche de ses 2 ans, le jeune cerf quitte le groupe, alors que la bichette peut y demeurer et y lever son premier faon. La naissance du deuxime faon marque gnralement la sparation. Une harde est mene par femelle exprimente, qui a un accs privilgi aux gagnages. En hiver, plusieurs cellules familiales peuvent se regrouper, et la taille des hardes augmente. Parfois, des cerfs se joignent aux groupes de femelles, mais les rapports de hirarchie sont conservs. Lorsquils sont chasss du trio matriarcal laube de leurs deux ans, les jeunes cerfs se regroupent en hardes de mles qui comprennent gnralement 3 10 ttes en fort, mais qui peuvent atteindre 200 ttes dans les Highlands cossais. Des liens hirarchiques stablissent, mais ils sont plus lches que dans les hardes de femelles. Les vieux cerfs sont souvent solitaires. lapproche du rut, les mles deviennent individualistes et se rendent sur leur zone de brame. Pendant le rut se forment des groupes mixtes constitus dun cerf, le pacha , et dune harde de 3 10 biches. Le cerf dominant est gnralement g de 7 9 ans, et lorsquun autre mle le dfie pour laccs son harem, laffrontement a lieu. Les combats sont ritualiss. Les deux prtendants se mesurent dabord vocalement, puis par des postures dintimidation (prsentation des bois, tte baisse, dmarche parallle, raide et saccade, lun ct de lautre...). Parfois, lun des adversaires abandonne. Sinon, le combat a lieu. Les cerfs ne se chargent pas de front, mais entrent en contact de profil, par leurs bois qui se bloquent. Ils alternent pousses et tournoiements pour dsquilibrer et faire reculer ladversaire. lissue de ce combat, qui peut durer une dizaine de minutes, le perdant sefface, rarement poursuivi par le vainqueur. Les cerfs apprcient les bains de boue et se roulent frquemment dans des souilles. Ce comportement est exacerb pendant le brame. Chez les cerfs et les biches, le cycle de reproduction est contrl par la photopriode, ce qui leur permet dadapter lpoque des naissances aux variations saisonnires de nourriture. En France, le rut stale de septembre octobre. La gestation dure en moyenne 235 jours, et les naissances auront lieu en mai-juin. Pour lAlgrie, le rut du cerf de Berbrie commence la deuxime quinzaine du mois daout jusqu septembre. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 28 I.9.3. Succs reproducteur: Un cerf aura une descendance importante, et donc transmettra ses gnes aux gnrations suivantes sil parvient demeurer suffisamment longtemps pacha . La majorit des mles ne se reproduisent pas : seuls 20 % des mles sont responsables de 80 % des naissances (Race, 1990). Clutton-Brock et Albon (1989), sur lle cossaise de Rhum, ont voulu valuer le succs reproducteur dun cerf, cest sa capacit transmettre ses gnes aux gnrations suivantes. Lidal serait davoir accs au nombre de petits-enfants de chaque individu (cest dire de pouvoir valuer la fcondit de leur descendance), mais pour des raisons pratiques, les auteurs ont du sen tenir au nombre de descendants de chaque animal qui ne meurt pas la premire anne. Le succs reproducteur dun cerf est li au nombre de biches quil pourra saillir au cours de sa vie, et donc son aptitude aux combats. Les cerfs de fort gabarit, aux bois bien dvelopps et en bonne condition physique seront favoriss. La pol ygamie favorise un dimorphi sme sexuel marqu, et le dveloppement des organes sociaux, comme les bois (Clutton-Brock et Albon, 1989 ; Bonnet et Klein, 1991). Le succs reproducteur dune biche est li sa condition physique au moment du rut, (donc son accs la nourriture), et sa capacit mobiliser les ressources ncessaires pour assurer la gestation puis la lactation de son faon. Il dpend donc de la qualit du milieu, de la densit, et de sa position hirarchique au sein de la harde. Il est tout de mme moins variable que celui des mles. La densit a des effets notables sur le succs reproducteur des individus : lorsque la densit augmente, l'ge moyen des biches la premire mise-bas passe de un an trois ou quatre ans, et la fcondit des femelles suites diminue. Dans ces conditions, les diffrences de succs reproducteur entre biches dominantes et subordonnes augmentent (Clutton-Brock et Albon, 1989). Phillips et Alldredge (2000) ont voulu tester leffet du drangement en priode de mise-bas sur la fcondit des wapitis. Chaque anne, de 1995 1997, ils ont marqu par des colliers tlmtriques deux populations quivalentes voluant de part et dautre dune autoroute. Dans chaque population, entre 71 et 85 biches taient marques. la priode Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 29 des naissances, du 26 mai au 19 juin 1996 et du 19 mai au 19 juin 1997, ils ont appliqu aux biches marques dune population (la population traite ) un drangement (approche jusqu provoquer un dplacement de la femelle), lautre population tant prise comme tmoin. En moyenne, chaque biche de la population traite aura t drange 5,4 fois en 1996 et 8,3 fois en 1997. Les observations de femelles suites en juillet-aot permettent de mesurer leffet du traitement . Les auteurs ont trouv que les biches suites taient moins nombreuses dans la population traite par rapport la population tmoin et aboutissent une fcondit individuelle moyenne infrieure de 0,225 faons par biche et par an dans la population traite. Cet effet est tellement marqu que les biches dranges plus de 10 fois prsentent des taux de fcondit qui ne compensent pas les pertes annuelles. Ces travaux rappellent la ncessit de respecter la quitude des animaux aux phases clefs de leur cycle biologique. La mortalit des jeunes est importante la premire anne. Sur l'le de Rhum, elle se rpartit en le poids des jeunes la naissance, qui influe sur lesprance de vie, n'est pas corrl la densit, mais aux conditions climatiques prcdant la naissance (Clutton Brock et Albon, 1989). I.9.4. Sex-ratio la naissance, rang hirarchique de la mre et densit : cause du dimorphisme sexuel marqu de l'espce, l'investissement nutritionnel pour mener terme une gestation et assumer une lactation est bien suprieur pour les rejetons mles. Une biche dominante a un accs privilgi aux gagnages. Elle pourra plus facilement lever un faon mle et lui fournir des aliments en quantit suffisante pour lui assurer une croissance harmonieuse. Devenu adulte, ce cerf, dont la croissance n'aura pas t entrave par les carences, aura toutes les qualits pour devenir un pacha et transmettre ses gnes une importante progniture. l'inverse, les biches de rang hirarchique infrieur disposeront de moins de ressources. Leurs faons mles seront donc plus faibles et connatront une mortalit plus importante au cours de la premire anne. Ceux qui survivront deviendront des adultes plus chtifs, qui auront des difficults s'imposer dans les combats, et leur succs reproducteur sera moindre. Le succs reproducteur des femelles n'est pas li leur conformation, et sera moins affect par le rang social de la mre. Chapitre I Prsentation du cerf laphe de Berbrie (cervus elaphus barbarus). 30 Du point de vue de la transmission des gnes, les femelles dominantes ont donc intrt produire des mles, et les femelles de moindre niveau hirarchique, produire des femelles. C'est la thorie de Thrivers et Willard, qui prdit que, chez les espces polygames, les femelles en bonne condition physique produisent plus de mles, et les femelles en moindre condition physique produisent plus de femelles (Cockburn, 1999). Les travaux de Clutton-Brock sur l'le de Rhum ont confirm cette hypothse. D'autres travaux, portant sur des espces polygames n'ont pas confirm la porte gnrale de cette thorie (Kruuk et al., 1999). Lorsque la densit augmente, le stress nutritionnel devient important, quel que soit le rang de la biche, et les donnes du problme s'inversent. Sur la partie nord de l'le de Rhum, les populations ont cess d'tre rgules par prlvement cyngtique en 1972. Les densits ont augment, les biches dominantes ont cess de produire plus de mles que de femelles, et le sex-ratio la naissance, de mme que le sex-ratio de la population s'est dplac en faveur des femelles. Sur la partie sud de l'le, o les populations sont encore rgules, ce phnomne n'est pas observ. Kruuk et al. (1999) avancent une plus grande sensibilit des embryons mles au stress nutritionnel de leur mre pendant la gestation pour expliquer ce rsultat. On peut expliquer la modification du sex-ratio de la population en faveur des femelles par la plus grande mortalit printanire des faons mles. a b Fig. 10 : Le cycle biologique des biches (a) et des cerfs (b). (Bonnet et klein, 1991). Prsentation de la zone dtude. Chapitre II II. Cadre physique et biotique de la zone d'tude : II.1. Situation gographique : Lemplacement de lenclos de lAkfadou, plus exactement sur le territoire de la commune dAdekar, quelque 3 km vol doiseau vers le sud-est de la ville 180 km lest dAlger, et 46 km louest de la ville de Bejaa. Le massif Akfadou se situe dans l'Atlas t 20 km du littoral mditerranen (Fig Fig. 11 : Localisation de la II.1.Relief : Le relief est du type montagneux, il consiste en une suite de lignes de crtes d deux principales se joignent presque bout bout au nord ENE-WSW dans la partie n respectivement les prolongements de la chane littorale et du Djurdjura La zone dtude. Cadre physique et biotique de la zone d'tude : Situation gographique : Lemplacement de lenclos de lcher est situ au niveau du massif forestier de lAkfadou, plus exactement sur le territoire de la commune dAdekar, quelque 3 km vol est de la ville (ville dAdekar), en empruntant la nationale 33 dAlger, et 46 km louest de la ville de Bejaa. Akfadou se situe dans l'Atlas tellien quelques 150km l'e mditerranen (Fig. 11). Localisation de la zone dtude. (Image Google earth). montagneux, il consiste en une suite de lignes de crtes d oignent presque bout bout au nord-est du massif. Elles sont or WSW dans la partie nord et NNE-SSW dans la partie orientale. Elles constituent les prolongements de la chane littorale et du Djurdjura (Fig. 12) La zone dtude. 31 est situ au niveau du massif forestier de lAkfadou, plus exactement sur le territoire de la commune dAdekar, quelque 3 km vol la nationale 33. Adekar est 0km l'est d'Alger et Google earth). montagneux, il consiste en une suite de lignes de crtes dont les . Elles sont orientes SSW dans la partie orientale. Elles constituent (Fig. 12). Chapitre II La zone dtude. 32 Fig. 12 : Carte de diffrents cosystmes de la Kabylie de Djurdjura (chelle 1/350 000me). Leur sinuosit et leur jonction avec d'autres, moins dveloppes, dterminent de vastes versants exposs essentiellement au N, NW et SE. La dnivele est importante et peut atteindre jusqu' 1400 m. Les pentes varient en moyenne entre 15 et 45% (Fig.13). Fig. 13 : Carte de la classe des pentes de la Kabylie. (MATET, 2008) Les principaux sommets sont grseux et culminent des altitudes qui dpassent 1300 m : Djebel Affroun (1317m), Djebel Toukra (1465m), Akerrou El Moukser (1539 m), Azrou Chapitre II La zone dtude. 33 n'Taghat (1542 m), Azrou El Mesbah (1450m) Tala guizan ( 1623m) et Djebel Ezzen (1646m) (Fig. 14) Fig. 14 : Carte des classes daltitude de la Kabylie (MATET, 2008). Le rseau hydrographique est reprsent par de nombreux ruisseaux rgime torrentiel qui alimentent pendant les priodes pluvieuses les principaux affluents d'Acif El Hammam au Nord, du Sbaou l'Oest et de l'Oued Soummam l'Est. II.3. Aperu gologique et lithologique : Sur le plan gologique, le Numidien couvre un bon tiers du nord-est de la grande Kabylie. Un immense banc grseux s'tend d'Ouest en Est, le long dune cinquantaine de kilomtres, d'Azazga jusqu'aux environs d'El Kseur (Bjaa). Du Nord au sud, la largeur de son affleurement avoisine les trentes kilomtres au mridien de l'Akfadou. Il constitue un ensemble homogne couvert de forts (Gelard, 1979) (Fig.12 et 13). Cette nappe numidienne repose sue un matelas du Massylien qui affleure en assez importante plages. Dans la fort de l'Akfadou, le Numidien est reprsent par les grs numidiens de l'Eocne Suprieur et les argiles sous-numidiennes de l'Oligocne. Les marnes intercalatoires calcaires ("flysch microbrches") du Crtac Suprieur reprsentent la Massylien. Chapitre II La zone dtude. 34 Suivant la direction nord-sud, la distribution spatiale des facis numidiens montre quelques bandes d'argiles sous numidiennes orientes d'Ouest en Est et dont nous pouvons citer les plus importantes. Fig. 15: Carte gologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008) Fig.16 : carte lithologique de la Kabylie de Djurdjura (MATET, 2008) Chapitre II La zone dtude. 35 -une premire bande s'tend du col de Tagma jusqu'au Djebel Toukra en passant par Arouled, -une seconde occupe une faible largeur au Nord d'Ighil R'hara et qui se rompt la faveur d'une faille Azrou Ougnenou. Elle reprend un peu plus haut Ighil Tikrine et se prolonge jusqu' Agoulmime Aberkane, -enfin, une troisime, moins importante, s'tend de Timri El Baz jusqu' Agoulmime Aberkane. Les trois affleurements (grs, argiles et marnes) sont souvent recouverts d'boulis de grs sur certains versants et la plupart des dpressions. En dfinitive, la zone d'tude offre trois substrats lithologiques o les formations forestires paraissent plutt exclues des marnes. Celles-ci sont occupes par des aires de pacage et par l'agriculture traditionnelle. II.4. Aperu pdologique : Dans le massif d'Ath Akfadou, la diffrenciation des sols dpend essentiellement de la roche-mre et, un degr moindre, de la topographie. La vgtation n'y joue qu'un rle d'indicateur (Durand, 1959). Les sols les plus rpandus sont issus des grs numidiens. Ce sont des sols bruns lessivs, de type ABC dont la profondeur de l'horizon d'accumulation argileux dpend de la pente. Ainsi, les sols profonds occupent les versants pentus. Selon la classification de Duchaufour (1977), ils seraient des sols bruns forestiers. Ces sols sont acides et l'humus est de type Mull ou Moder (Bouzelha et Bouchek, 1989 et Messaoudene, 1989). En accord avec Quezel (1956), ces auteurs indiquent aussi la prsence de sols podzoliques. Cependant, lorsque la roche-mre est de nature argileuse, ou argilo-grseuse, le lessivage est trs faible voire inexistant (Durand, 1959). L'absence d'un horizon de lessivage ou la prsence d'un horizon d'accumulation superficiel dtermine l'hydromorphie temporaire de ces sols (Messaoudene, 1989) (Fig. 14). Enfin Durant (1959) signale la prsence de sols tourbeux aux points d'accumulation des eaux de ruisslements et celles qui proviennent des lessivages des grs. La forte acidit et la richaisse particulire en humus a valu ces sols le qualificatif d' "aberrants". Chapitre II La zone dtude. 36 Fig.17 : Carte pdologique de la Kabylie de Djurdjura (Durant, 1954 in Meddour, 2010) II.5. Cadre phytogographique : Sur le plan phytogographique, la zone d'tude relve de la rgion mditerranenne. Dans le domaine maurtanien septentrional qui s'tend de Tns jusqu'en Tunisie, elle occupe le secteur numidien limit l'Ouest par le bassin de l'Isser. Ce secteur est caractris par un substrat essentiellement grseux et une pluviosit importante ; aussi est-il occup en grande partie par Quercus suber. Quercus canariensis et Q.afares y sont frquents mais c'est surtout sur les plateaux et la moyenne montagne qu'ils prsentent le meilleur dveloppement des peuplements (Maire, 1926). Selon Lapie (1909), Ath Ghobri et l'Akfadou se rattachent avec le Taourirt Ighil et l'Aghbalou au sous district oriental du district de la Grande Kabylie. Ce dernier reprsente le sous-secteur de la Grande Kabyle (K I ) du secteur kabyle et numidien dans les subdivisions phytogographiques proposes par Quezel et Santa (1962-1963). Chapitre II La zone dtude. 37 II.6. Les chnes caducifolis d'Algrie : Parmi les quatre chnes caducifolis de l'Afrique du Nord, seuls l'endmique Quercus afares Pom. Et le libro-maurtanien Q.faginea Lamk., sont reprsents en Algrie (Quezel, 1956). Quand aux deux autres, Q.pyrenaica Willd.se dveloppe du Sud-Ouest de la France jusqu'au Rif au Maroc alors que Q.fruticosa Brot., a une aire trs ponctuelle et circonscrite au dtroit de Gibraltar (Benabid, 1984). II.6.2. Rpartition : Dans la rgion mditerranenne, Quezel et Bonin (1980) distinguent trois ensembles dans lesquels sont rpartis les 25 espces de chnes caducifolies : -l'ensemble oriental -l'ensemble sub-mditerranen septentrional -l'ensemble ibro-maghrbin C'est dans ce dernier ensemble que le chne zen occupe la totalit du territoire alors que le chne afars occupe le tell algro-tunisien. Il faut signaler, toutefois, que ces auteurs (Quezel et Bonin, 1980) ne reprsentent sur leur carte de rpartition des chnes caducifolis sur le pourtour mditerranen, pour l'Algrie et la Tunisie, que les deux entits : Quercus canariensis et Q.afares. II.6.2.1. le chne Zen : En Algrie, l'aire de rpartition du chne zen couvre presque tous les massifs montagneux septentrionaux. Les plus importants peuplements se rencontrent dans trois rgions formant le secteur numidien. -la portion orientale de la Grande Kabylie (forts d'Ath Ghobri et d'Akfadou). -Petite Kabylie (massifs des Babors, du Tamesguida, de kefrida, de Guerrouch et d'Elma et Bared). -monts de la Medjerda (djebel el Ghorra en continuit avec la Kroumirie en Tunisie). Des boisements de moindre importance s'observent El Koll et dans l'Edough. Chapitre II La zone dtude. 38 D'autres, trs rduits, sont parpills sur presque tous les massifs montagneux algriens :Hafir prs de Tlemcen, Djebel Bissa et Sidi Burnous prs de Tns, l'Ouarsenis et Teniet El Had, les gorges de Keddara prs de Lakhdaria , l'Atlas de Blida, le Djurdjura et enfin les Aurs (Quezel, 1956). II.6.2.2. Le chne afars : Le chne afars est un endmique algro-tunisien (Quezel et Santa, 1962-1963) ou numidien (Lapie, 1909 ; Quezel, 1956). Dans ce secteur, il prospre essentiellement en voisinage du chne zen dans des conditions cologiques comparables, en peuplement purs ou mlangs, d'o la difficult des les sparer l'un de l'autre quant aux superficies respectivement occupes par chacun d'eux. Toutefois, ces peuplements d'afars cantonns sur la moyenne montagne de la Kabylie pour l'essentiel, couvrirait le quart de la fort caducifolie numidienne (Lapie, 1909 ; Boudy, 1955). Ce chne est plutt sporadique dans les forts de chne-lige et de chne zen du Nord-Constantinois depuis Skikda jusqu'en Kroumirie (Lapie, 1909 ; Shoenenberger et al., 1967 in AIME et al., 1986). Il n'est pas fait mention de sa prsence dans les travaux de debazac (1959) en Koumirie et de Toubal_Boumaza (1986) sur l'Edough. Quant la limite extrme vers l'ouest de son aire, elle est matrialise par deux colonies dont la premire se trouverait aux environs de Lakhdaria et la seconde dans la fort de Mizrana. Il ne commence constituer de vritables peuplements que dans la fort de Tamgout o il domine le chne zen sur le versant sud du dme vers 1000-1100m d'altitude. Il devient plus abondant, cette altitude, sur les revers aussi bien septentrionaux que mridionaux de la fort d'Akfadou. En petite Kabylie, le chne afars semble aussi trs rpandu notamment dans la fort de Kefrida, de Guerrouch et de Dar El Oued en peuplements mixtes avec le chne zen. Les revers mlangs d'afars et de chne-lige (Quezel, 1956). Il devient plus rare El Koll o seul un modeste boisement est signal de Djebel Gouffi (Khelifi, 1987). Il est signaler que le chne afars est pratiquement absent des Babors pour des raisons daphiques ; cette essence tant calcifuge (Quezel, 1956 et Gharzouli, 1989). C'est, sans doute, pour les mmes raisons qu'il n'est pas signal Takoucht et Adrar Oumellal, en Petite Kabylie (Fig. 18). Chapitre II La zone dtude. 39 Fig. 18 : Carte de loccupation du sol de la Kabylie (MATET, 2008). II.7. Histoire de la vgtation : L'histoire de la vgtation du massif des Ath Ghobri-Akfadou, telle que propose dans les rares tudes qui lui ont t consacres (Salamani, 1990,1991 et 1993), montre la dominance du cdre dans la rgion une priode charnire entre la fin du Tardiglaciaire et le dbut de l'Holocne. La cdraie amorce alors graduellement son retrait pour tre dfinitivement remplace par la chnaie caducifolie qui vas dominer, seule, les paysages alticoles pendant plus de neuf millnaires. Cet auteur indique, par ailleurs, que la mise en place de la chnaie a pu se faire en parallle avec celle de la subraie plus basse altitude. Quant l'histoire rcente, les peuplements de chnes caducifolis d'Ath Ghobri- Akfadou ont faire l'objet d'exploitations intenses entre 1939 et 1945. Ces exploitations, effectues sans plan d'amnagement, ont affect les plus accessibles des stations. La plupart de ces peuplements dateraient des importants incendies qui ont ravag le massif pendant la grande insurrection de 1871 (Boudy, 1955). II.8. Cadre climatique : Le climat mditerranen est caractris par un t reprsentant la saison la moins arrose et de plus, il est biologiquement sec (Daget, 1980, 1984 ; Akman et Daget, 1981). Chapitre II La zone dtude. 40 C'est essentiellement en fonction des prcipitations, des tempratures et de la priode sche ; critres dterminants dans l'individualisation des structures de vgtation (Quezel, 1976). Pour tre significatifs, ces critres ombriques et thermiques sont reprsents et corrls sur des climagrammes dont celui d'EMBERGER est, sans doute, le plus classique et le plus utilis en rgion mditerranenne (LeHourou et al.,1979 ; Achhal et al., 1980 ; Floret et Pontanier, 1984) . Ainsi donc, et afin de circonscrire la zone d'tude du point de vue bioclimatique, nous aborderons la caractrisation de son climat par l'analyse de ces deux facteurs prpondrants : prcipitations et temprature. Les principaux paramtres climatiques sont prsents ici par des donnes pluriannuelles sur 25 ans (1974-1998), qui permettront de donner les caractres gnraux du climat local et serviront pour la comparaison avec les donnes des annes 1996, 1997, 1998 et 1999. Toutes ces donnes proviennent de la station mtorologique de Bjaia (36 43`N., 05 43`E., altitude : 1,76 mtres, exposition : Est, code : OMM 60402). II.8.1. Prcipitations : La rgion de Bejaa reoit annuellement un total de 758,7 mm de prcipitations (moyenne de la priode 1974-1998), dont la majeure partie est enregistre en hiver et au dbut du printemps. Le mois de janvier constitue le mois le plus arros avec une moyenne de 117,7 mm alors que juillet reprsente la partie la moins pluvieuse de lanne avec 5,5 mm (Tab. 2). Tab. 2 : Hauteurs des prcipitations exprimes en mm dans la rgion de Bejaa (mm). Mois Anne I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Total 1996 105,4 221,6 59,0 118,3 44,3 38,8 9,6 4,1 37,6 47,0 95,1 54,0 834,8 1997 50,1 24,5 16,3 53,9 11,3 22,2 24,0 21,4 58,2 22,2 107,6 93,0 504,7 1998 16,1 79,6 60,7 95,2 160,4 3,3 0,0 10,2 45,9 81,4 184,7 127,7 865,2 1999 125,8 119,9 52,4 29,8 147 114 0,6 2,70 47,8 24,4 93,4 227,1 506,7 1974-1998 98,7 86,0 88,8 68,4 43 14,5 5,5 11,6 42,2 76,2 106,1 117,7 758,7 La grle tombe presque exclusivement pendant les mois de dcembre mars, en petites quantits. Seltzer (1946), note en moyenne 6,3 jours de grle par an. Lenneigement ne Chapitre II La zone dtude. 41 concerne que les zones daltitude. Parmi les rares priodes o Bejaa a reu de la neige, il est utile de mentionner quune trs faible couche, fugace, a recouvert la ville en dcembre 1998. La pluviomtrie enregistre pour la rgion varie dune anne lautre et au sein des mois de la mme anne, parfois dans de fortes proportions. Les rythmes pluviomtriques sont de type mditerranen et ont a ainsi une double irrgularit, annuelle et inter-annuelle. La plus grande concentration des pluies est gnralement note entre les mois de novembre et de mars. Les annes 1996 et 1998 sont relativement plus pluvieuses avec, respectivement, 834,8 et 865,2 mm. Par contre, un dficit hydrique est signal pour les annes 1997 et 1999 o lon ne signale que des hauteurs respectives de 504,7 et 506,7 mm. Nous relevons galement quen 1999, le mois de dcembre, lui seul couvre prs de la moiti des prcipitations annuelles (227,1 mm). Pour les trois autres annes, ce sont les mois de novembre (1997 et 1998) ou de fvrier (1996) qui enregistrent les hauteurs de pluie les plus importantes. II.8.2. Les tempratures : La rgion de Bejaa est caractrise par des tempratures douces et clmentes tout le long des mois de lanne. Tab. 3 : Tempratures mensuelles maximales (M), minimales (m) et moyennes. Mois Anne I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII M 1996 m M 18,9 15,8 18,8 20,0 22,4 25,7 28,7 29,2 26,4 23,3 21,6 19,3 10,4 7,9 9,8 12,0 13,4 17,4 19,9 21,4 17,0 13,4 11,5 10,5 14,7 11,9 14,3 16,0 17,9 21,6 24,3 25,3 21,7 18,4 16,6 14,9 M 1997 m M 18,0 17,9 18,6 20,4 24,1 28,3 28,2 30,2 28,1 25,1 21,1 18,3 9,5 8,1 7,6 10,5 15,8 18,9 20,3 21,4 20,0 16,6 14,2 9,7 13,8 13,0 13,1 15,5 20,0 23,6 24,3 25,8 24,1 20,9 17,7 14,0 M 1998 m M 17,4 18,1 19,0 21,1 21,8 27,5 38,4 31,8 28,5 23,8 19,1 16,2 8,6 8,7 8,6 11,2 14,5 17,9 20,0 21,0 19,8 13,3 11,0 7,3 13,0 13,4 13,8 16,2 18,2 22,7 29,2 26,4 24,2 18,6 15,1 11,8 M 1999 m M 15,9 14,7 19,3 20,2 25,0 26,9 29,0 31,5 29,3 27,9 19,0 16,1 7,9 5,6 9,3 9,9 15,4 19,2 20,2 23,4 20,2 18,4 11,1 8,4 11,9 10,2 14,3 15,1 20,2 23,1 24,6 27,5 24,8 23,2 15,1 12,3 M 16,4 16,7 18,2 19,4 22,1 25,7 28,9 29,2 27,9 24,5 20,3 16,9 7,4 7,7 8,6 10,2 13,4 17,0 19,7 20,6 18,8 15,1 11,4 8,6 . Chapitre II La zone dtude. 42 1974-1998 m 11,9 12,2 13,4 14,8 17,8 21,4 24,3 24,9 23,4 19,8 15,9 12,8 Sur une priode de 25 ans (1974 - 1998), cest le mois de janvier qui reprsente le mois le plus froid avec une moyenne de 11,9 C. Le mois daot constitue le mois le plus chaud enregistrant en moyenne 24,9 C (Tab. 3). Les tempratures minimales les plus basses, enregistres surtout en hiver (dcembre fvrier), descendent rarement en de de 7 C comme en 1999, o lon relve seulement une moyenne mensuelle de 5,6 C en fvrier. Cest en t (juin aot) que lon enregistre les valeurs les plus leves, avec notamment des tempratures maximales dpassant en moyenne 30 C. Nous notons des variations annuelles parfois importantes dans la distribution des tempratures. En 1996, 1997 et 1999, cest le mois de fvrier qui reprsente le mois le plus frais de lanne, alors quen 1998, les tempratures moyennes les plus basses sont notes en dcembre. La valeur de cette moyenne a atteint mme une valeur exceptionnelle de 13 C en fvrier 1997. Cette irrgularit est galement observe pour les tempratures moyennes estivales qui sont relativement plus leves lors des 4 annes dtude que pour la priode des 25 ans. Aussi, la moyenne des tempratures maximales dpasse gnralement 30 C pour atteindre un maximum de 38,4 Cenregistr en juillet 1998. II.8.3. Linsolation : Pour la priode de 25 ans, le nombre dheures dinsolation que reoit la rgion de Bejaa est le plus important en juillet avec en moyenne un total de 325 heures et 30 minutes. Cest en dcembre que linsolation est la plus faible avec seulement 144 heures et 30 minutes. La moyenne mensuelle slve 218 heures et 42 minutes (Tab. 4). Chapitre II La zone dtude. 43 Tab. 4 : Dure dinsolation en heures (H) et en minutes () dans la rgion de Bejaa. Mois Anne I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Moyenne 146H 124H 191H 186H 292H 304H 338H 285H 231H 225H 197H 141H 1996 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 221H 42 132H 204H 185H 258H 260H 341H 298H 325H 222H 191H 143H 152H 1997 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 225H 54 170H 175H 223H 252H 239H 322H 376H 295H 219H 223H 128H 158H 1998 24 12 00 48 12 12 06 54 42 18 48 00 232H 00 128H 140H 208H 286H 260H 211H 341H 280H 265H 206H 137H 144H 1999 36 36 30 30 06 54 48 12 42 06 12 54 217H 42 154H 157H 191H 208H 250H 290H 325H 303H 240H 204H 153H 144H 1974-1998 06 36 36 24 00 54 30 36 42 24 48 30 218H 42 Au cours des 4 annes de la prsente tude, la priode la moins ensoleille de lanne stend de novembre fvrier. Il est utile de signaler quen 1999, la moyenne mensuelle du nombre dheures dinsolation est relativement plus leve que celle calcule sur 25 ans. II.8.4. Lhumidit relative de lair : Lhumidit relative ne varie pas dune faon marque au cours des mois de lanne, elle est gnralement suprieure 70 %. La variation interannuelle reste galement faible. Pour la priode allant de 1974 1998, lhumidit de lair est reprsente par une moyenne de 76,2 % (Tab. 5). Tab. 5 : Moyennes mensuelles de lhumidit relative de lair en (%) dans la rgion de Bejaa. Mois Anne I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Moyen -ne 1996 71,0 72,0 75,0 74,0 78,0 78,0 74,0 76,0 73,0 74,0 69,0 66,0 73,3 1997 65,0 81,0 72,0 74,0 75,0 71,0 76,0 77,0 75,0 76,0 74,0 75,0 74,2 1998 72,0 78,0 77,0 75,0 82,0 80,0 76,0 78,0 76,0 74,0 79,0 76,0 76,9 1999 90,0 78,0 73,0 75,0 78,0 78,0 74,0 74,0 74,0 71,0 76,0 77,0 76,5 1974-1998 77,3 77,0 76,2 76,5 77,3 76,6 75,2 74,2 75,0 75,1 77,2 76,4 76,2 Nanmoins, de grandes amplitudes journalires sont notes en t, o le taux dhumidit relative peut varier de 20 30 % aux heures les plus chaudes de la journe (entre Chapitre II La zone dtude. 44 10 et 14 Heure) plus de 90 % partir du crpuscule. En hiver, ces valeurs sont toujours leves, suprieures 60 %. III.8.5. Les vents : La rgion de Bejaa subit des vents gnralement faibles dominance nord-ouest ouest et est nord-est. La vitesse moyenne pour la priode (1974-1998) est de 3,6 m/s (Tab. 6). Tab. 6 : Moyennes de vitesses mensuelles du vent en m/s dans la rgion de Bjaia. Mois Anne I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Moyenne 1996 - - - - - - - - 2,3 3,1 3,2 3,3 - 1997 6,5 6,5 4,8 4,0 2,5 2,2 1,4 1,5 1,8 3 4,8 6,5 3,8 1998 2,3 3,4 3,4 3,0 2,4 2,8 2,9 2,8 2,5 2,8 3,1 3,8 2,9 1999 2,9 3,2 2,9 2,9 2,6 2,5 2,4 2,9 2,6 3,1 3,2 3,2 2,9 1974-1998 4,1 3,9 3,6 3,4 3,1 3,1 3,2 3,2 3,3 3,8 4,1 4,5 3,6 (- : donnes non transmises) Durant le printemps et lt, les vents sont calmes et doux. Au dbut de lautomne, la vitesse du vent augmente et marque un maximum en dcembre. Cette augmentation persiste presque jusqu la fin de lhiver pour la priode des 25 ans. Ces variations sont dues en principe aux fluctuations des tempratures, entranant des changements de pression inhrents surtout aux influences maritimes. La rgion de Bejaa connat des journes estivales caractrises par le sirocco, vent fort du sud, accompagne de tempratures leves, dont les maxima dpassent gnralement 30 C. En moyenne, on compte 20 27 journes avec sirocco par an (Seltzer, 1946). . Chapitre II La zone dtude. 45 II.9. Synthse climatique : II.9.1. Diagrammes ombrothermiques : Gaussen, considre que la scheresse stablit lorsque la pluviosit mensuelle (P) exprime en mm est infrieure au double de la temprature moyenne mensuelle (T) en degrs Celsius (P < 2 T) (Dajoz, 1985). Partant de ce principe, nous avons tabli le diagramme ombrothermique pour la priode 1974-1998 (Fig. 19). Sur les donnes de 25 ans, la rgion de Bejaa subit une priode sche de 4 mois qui stale de juin septembre et qui culmine au mois de juillet. La priode humide couvre les huit mois restant avec deux principaux pics de priodes humides. Le premier concide avec les mois de novembre et dcembre alors que le deuxime est observ au printemps entre mars et mai. Seule lanne 1996 compte 4 mois de saison sche. 1998 et 1999, ont subi chacune 5 mois de scheresse. En 1997, la scheresse stablit durant 6 mois de lanne. Le dficit hydrique d au manque de prcipitations ainsi que les tempratures leves sont lorigine de cette anne relativement plus sche. Dune anne une autre, nous notons une grande variation dans la distribution des priodes humides et sches. Ces dernires svissent principalement en priode estivale mais touchent galement, dune manire alatoire les autres priodes de lanne comme janvier et septembre en 1998, avril et octobre en 1999, fvrier, mars et mai en 1997. II.9.2. Climagramme dEmberger : Le quotient pluviothermique dEmberger (Q) permet de dterminer ltage bioclimatique dune rgion mditerranenne et de la situer dans le climagramme dEmberger. Cest un quotient qui est fonction de la temprature moyenne maximale (M) du mois le plus chaud, de la moyenne minimale (m) du mois le plus froid en degrs Celsius et de la pluviosit moyenne annuelle (P) en mm. Ce quotient est dautant plus lev que le climat de la rgion est humide. Il est calcul par la formule suivante : (Emberger, 1971) Chapitre II La zone dtude. 46 Pour la rgion de Bjaia (1974-1998), o P = 758,7 mm, M = 29,2 C et m = 7,4C., le quotient pluviomtrique (Q) slve 95,09 et permet de classer la rgion dans ltage bioclimatique mditerranen tempr hiver chaud. Emberger (1971), a class Bjaia (Bougie) dans ltage mditerranen humide hiver chaud avec un quotient gal 107,5. Bien que ces deux valeurs du quotient pluviothermique situent Bejaa au voisinage de la ligne limitant deux tages diffrents, le tempr et lhumide, nous pouvons dire quau cours des dernires dcennies, le climat de la rgion devient de moins en moins humide. II.10. Considrations faunistiques : A limage de la diversit de sa flore, la rgion de Bejaa abrite une faune trs diversifie. La situation gographique, la mosaque de paysages vgtaux ainsi que le climat doux et arros ont permis la mise en place dune faune riche et diversifie, caractrise par des espces statut cologique et biogographique dimportance capitale pour la diversit biologique. On signale un fort taux dendmisme subspcifique et parfois spcifique chez les insectes terrestres (27 %) et les oiseaux (14 %) et il faut sattendre des taux plus importants chez la faune invertbre des eaux continentales (Doumandji, com. pers.). Ces statuts restent malheureusement peu connus comme cest le cas dailleurs pour les autres aspects de la structure et de lorganisation des divers peuplements animaux. Dans ce contexte, et titre indicatif de loriginalit et de la diversit de la faune de la rgion, on signale la prsence du Magot, Macaca Sylvanus (Mammifres, Cercopthecids), unique primate non humain de lAfrique du nord, actuellement reprsent par des populations en expansion, notamment dans le parc national de Gouraya, et dont plusieurs nouvelles troupes se sont constitues et l dans la rgion (Mousli, 1997). Un total de 110 espces aviaires (Si Bachir, 1997 - 1999), reprsentant un peu plus du quart de lavifaune dAlgrie cite par Isenmann et Moali (2000), a t recens dans la rgion. Parmi ces espces on compte une prpondrance despces dorigine palarctique, des passereaux surtout et un important groupe de rapaces nocturnes et diurnes. Parmi les chassiers observs dans la rgion, on signale lune des plus importantes colonies de Cigognes blanches Ciconia ciconia en Algrie dans le village dEl Kseur. Parmi les Ardids observs, outre le Hron garde-bufs, on cite le Hron pourpr, Chapitre II Ardea pupurea, lAigrette garzett e, Butor toil, Butaurus stellaris Fig. 19 : Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaa pour les annes 1996, La zone dtude. garzett e, Egretta garzetta, le Hron cendr, Butaurus stellaris et lIbis falcinelle, Plegadis falcinellus (Si Bachir, 1997). Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaa pour les annes 1996, 1998 et 1999 et pour la priode 1974-1998. La zone dtude. 47 le Hron cendr, Aredea cinerea, le (Si Bachir, 1997). Diagrammes ombrothermiques de la rgion de Bejaa pour les annes 1996, 1997, 1998. Matriels et mthodes. Chapitre III Matriel et mthodes. 48 III. Matriels et mthodes : III.1. Matriel biologique : III.1.2. Origines des Cerfs relchs : Selon Gouichiche (2006-2), lensemble des Cerfs relchs sont ns au niveau du Centre Cyngtique de Zralda. Il semblerait galement que tous les cerfs qui sont en captivit ou en reproduction dans les diffrentes structures lchelle nationale (Tab. 7 ) (El Kala, Parc Zoologique de Ben Aknoun, Zralda et Mascara) sont issus dun seul et mme noyau sauvage lev Ras El Hamra, Annaba. Tab. 7: Les origines des Cerfs du Centre Cyngtique de Zralda. Groupes Annes dacquisition Provenances Nombres Sexes 1er 1995 Rserve de chasse de Mascara 03 1 Mle 2 Femelles 2 me 1996 Parc Zoologique de Ben Aknoun 04 2 Mles 2 Femelles 3 me 1997 Parc National dEl Kala 02 1 Mle 1 Femelle (La Lettre Cyngtique, 2006) La contention des animaux sest faite laide dune trappe et dun couloir dimmobilisation. Le transfert a eu lieu le jour mme dans des caisses prpares cet effet et sous le contrle dun vtrinaire, ils sont lchs dans laprs-midi dans lenclos dacclimatation et de quarantaine. (Gouichiche, 2006-1). Le tableau suivant rsume le nombre de lches effectus et les caractristiques de chaque individu. (Tab.8) Tab. 8 : Les Cerfs relchs dans lenclos de lAkfadou. N Sexe Age Catgories dge 1 er lcher (26/12/2005) 10 15 40 Mle Femelle Femelle 07 ans 05 ans 18 mois Cerf 6 cors rguliers Biche Bichette 2eme lcher (08/02/2006) 13 31 30 Femelle Femelle Mle 04 ans 05 mois 19 mois Biche Faon Daguet (La Lettre Cyngtique, 2006) Chapitre III Matriel et mthodes. 49 Au total, on compte deux mles, un adulte de 07 ans (6 cors) et un daguet de 19 mois pour deux femelles adultes, des biches de 05 et 04 ans, une bichette de 18 mois relche au printemps et un faon femelle de 05 mois en t. En raison des liens de parent trs proche des gniteurs des Cerfs ns au Centre Cyngtique, et par crainte de pertes dues la consanguinit et dans le souci damliorer le potentiel gntique du cheptel des deux lches prcdents, deux femelles, une biche et une bichette dont lge prcis est inconnu et qui sont originaires de la rserve de Feidja (Tunisie)(Tab. 9 ). Ces deux femelles sont lches le 09/11/2006, ce qui ramne le total des lchs trois (03), le premier le 26/12/2005, le deuxime le 08/02/2006 et le troisime sest fait le 09/12/2006. Ce qui ramne le nombre dindividus huit (08), six (06) femelles et deux (02) mles. Tab. 9 : les lchers effectus et origine des animaux. Origine Sexe Age Catgories dge 1 er lcher (26/12/2005) CCZ CCZ CCZ Mle Femelle Femelle 07 ans 05 ans 18 mois Cerf 6 cors rguliers Biche Bichette 2 me lcher (08/02/2006) CCZ CCZ CCZ Femelle Femelle Mle 04 ans 05 mois 19 mois Biche Faon Daguet 3 me lcher (09/11/2006) Tunisie Tunisie Femelle Femelle -- -- Biche Dichette (La Lettre Cyngtique, 2006) III.2. Lenclos de lches : La zone de lcher est situe dans la partie est du massif forestier de lAkfadou et au nord ouest de la wilaya de Bejaa plus prcisment dans la commune dAdekar qui est galement le chef lieu de la dara (chap. II). III.2.1. Enclos dacclimatation et de quarantaine : Les enclos dacclimatation et de quarantaine sont situs dans une zone a trs faible pente, une altitude de 1200 m. Leur superficie totale est de 20400 m 2 . Elle est subdivise en quartes (04) autres enclos de 500 m 2 et un passage central de transfert de 400 m 2 . Cet enclos est situ dans une clairire trs riche en poaces et dautres herbaces trs prises par les animaux, entoures par une fort mixte et dense de chnes Zen (Q. canariensis) et de chne Afares (Q. afares). Ces enclos vont servir pour surveiller la raction des animaux leur Chapitre III nouvel environnement et leur permettre d entourent et de prendre leurs repa des vtrinaires plus aises et pl construit, aussi, deux hangars pour les besoins des ouvriers et pour ranger les outils de travail, on y trouve aussi une partie amnag a Fig.20 : (a)Vue de lenclos dacclimatation et de quarantaine (image (b) hangar. (c) clture de lenclos dacclimatation et de III.2.2. Enclos de lcher Lenclos de lcher dfinitif dacclimatation et de quarantaine (Q. canariensis) et de chne Afares ( forestires, des clairires et par la route nationale N 34. La superficie de lenclos est de 110 ha dpasse 45%. Laltitude est comprise entre 1000 m 364054.64N 43833.81E et 364133.81N 43908.38E. Chapitre III Matriel et mthodes. nouvel environnement et leur permettre de sadapter laltitude et la vgtation qui les repaires. Mais aussi rendre toute intervention des techniciens et s et plus rapide en cas de problmes. Le Centre Cyngtique a deux hangars pour les besoins des ouvriers et pour ranger les outils de travail, amnag en bureau (Fig. 20) c : (a)Vue de lenclos dacclimatation et de quarantaine (image Google de lenclos dacclimatation et de quarantaine. III.2.2. Enclos de lcher dfinitif : dfinitif est situ moins de 500 m vers le dacclimatation et de quarantaine, spar par une futaie mixte et dense de ) et de chne Afares (Q. afares) dcoupe en plusieurs touffes et par la route nationale N 34. La superficie de lenclos est de 110 ha sur une pente de plus de 25% et par endroit passe 45%. Laltitude est comprise entre 1000 m et 1200 m avec des coordonnes de 364054.64N 43833.81E et 364133.81N 43908.38E. Matriel et mthodes. 50 e sadapter laltitude et la vgtation qui les ires. Mais aussi rendre toute intervention des techniciens et Le Centre Cyngtique a deux hangars pour les besoins des ouvriers et pour ranger les outils de travail, b Google earth, 2008) sud-est des enclos mixte et dense de chnes Zen dcoupe en plusieurs touffes par des pistes sur une pente de plus de 25% et par endroit elle avec des coordonnes de Chapitre III Matriel et mthodes. 51 Lenclos est dlimit par une clture grillage en fil de fer inoxydable dune hauteur de 2 m porte par des tuteurs en fer chaque trois mtres en moyenne, le tout est fix au sol par une semelle de bton de 20 cm 30 cm. La longueur totale est de plus de 8000 m linaire (Fig. 21). a b Fig. 21 : (a) Dlimitation de lenclos de lcher, (b) la clture de lenclos. Le travail de terrain sest droul en printemps et en t 2008. Au dbut, on a projet dinclure lautomne, mais la dgradation des conditions de scurit conjugue la non disponibilit dun lieu dhbergement aprs la reprise de travaux de rhabilitation de la maison de culture qui faisait office dun poste avanc de larme nationale fait quon a cart cette possibilit. Cet tablissement est plus dune heure de marche de lenclos (plus de 2 km vol doiseau). Connaissant les murs des cerfs, ils commencent leurs activits tt le matin, le travail de terrain doit commencer trs tt le matin vers 4 heures, et finir tard le soir, sortie de lenclos 20 heures. Chapitre III Matriel et mthodes. 52 III.3. Mthodes de travail : III.3.1. tude de la vgtation : La fort de lAkfadou et les chnaies en gnral ont fait lobjet de plusieurs travaux de recherche acadmiques qui lont trs bien caractris sur le plan vgtation, on peut citer comme exemple Khelifi, 1987 ; Salamani, 1990 ; Meddour, 1993 ; Laribi, 2000 ; Meddour, 2010. Lobjectif de ce travail nest pas ltude en dtail de la vgtation, mais seulement lidentification des principaux taxons, la rpartition spatiale des grands groupements. Les autres facteurs cologiques de la station ne sont pas relevs par manque de moyens et aussi du fait quil n y a pas une grande variabilit des facteurs cologiques. Pour avoir une ide sur la rpartition spatiale de la vgtation (analyse de la zonation de la vgtation), le taux de recouvrement des chaque strate (arbore, arbustive et herbace) et la richesse spcifique, deux transects ont t ralis dans lenclos. Ces transects sont fait au niveau des deux parcelles qui sont dlimites par la piste centrale qui scinde laire de lenclos en deux (Fig. 22). Le trac des transects nest pas continu, des obstacles sont rencontrs, telles quune vgtation impntrable et des pentes abruptes. Tout au long de ces transects, des parcelles lmentaires de 100 m 2 sont choisies, cest laire minimale pour les groupements forestier, la dlimitation sest faite laide dun fil plomb et des pieux en bois. Cette aire minimale est perue intuitivement sur le terrain, elle doit tre reprsentative dune association vgtale bien dtermine (Guinochet, 1973). Selon Gehu (1980) in Laribi (2000), ce choix se fait selon deux niveaux successifs de perception : 1- A lchelle paysagre, ce choix est guid par les lments majeurs significatifs, reprsentatifs du paysage vgtal. 2- Cest lintrieur de la formation vgtale choisie quest excut le relev floristique sur une surface floristique homogne. La surface de relev doit tre le plus homogne possible Chapitre III Matriel et mthodes. 53 Une fois lemplacement de la parcelle lmentaire identifi, on fait une valuation du recouvrement de chacune des trois strates principales. Puis, un inventaire exhaustif des espces prsentes est ralis, et un indice dabondance-dominance (estimation de lespace occup par projection au sol de lensemble des individus) (Braun-Blanquet et al., 1952). Daprs Rmeau (1988), lindice dabondance-dominance est plus objectif que lindice (chelle) de sociabilit. Pour lidentification de la vgtation nous avons utilis la flore de Quezel et Santa (Quezel et Santa, 1962-63) et la flore forestire illustre de Lapie et Maige (Lapie et Maige, 1914). Fig. 22: reprsentation des transects I et II. III.3.2. Suivie des cerfs : Lobservation des cerfs sest faite trs tt le matin ou bien tard le soir, les observations durant la journe sont trs rares. Les miradors sont aussi un moyen dobservation, et ils nous donnent une vue densemble sur certaine partie de lenclos. Fig. 23: Mirador I, sur la parcelle I. Chapitre III Matriel et mthodes. 54 Lobservation des animaux sest faite laide dune paire de jumelle damateur (rfrences non disponible), et les photos sont prises par un appareil de 5.0 mga pixels dot dun zoom digital 4X dot de piles rechargeable ce qui donne une autonomie trs faible. Une autre faon dtudier les animaux, cest la recherche dindices de prsence tels que les frottis, les fumes, les coules, les empreintes et les reposes. III.3.2.1. Les reposes : On les appelle aussi remise, couchette ou couche. Cest une zone circulaire aplatie avec une dpression centrale, ces dimensions varient selon lanimale (taille et poids). Ces zones sont utilises lors de repos et rumination. On peut trouver un groupe de reposes ou bien des reposes spares. Une description de la vgtation autour des couchettes a t ralise ainsi que des mesures (longueur et largeur) sont nots ainsi que leur visibilit dans les quartes directions, nord-sud-est-ouest. Fig. 24: Repos ce cerf adulte (probablement mle) III.3.2.2. Les grattis : Tout au long de notre travail, on na pas relev des traces de rgalis (frottis et grattis), mais les observations ont montr que les cerfs mles se grattent aux troncs darbres et les deux cerfs qui ont des bois se frottent contre les jeunes brins. Chapitre III Matriel et mthodes. 55 III.3.2.3. les fces (fumes) : Dans le cas de cerf on parle de fumes, leurs prsences, leur abondance renseigne sur la position, frquentation du milieu ainsi que la taille de la harde. La taille des fumes peut tre un indicateur sur le sexe, la taille des fumes du cerf mle est plus grande que celles des femelles (Fig.25). a b Fig. 25: Fumes de cerf (a : ancienne, b : fraiche) III.3.2.4. Les empreintes de patte : La majorit des empreintes sont trouv cout des souilles est au niveau des abreuvoirs ainsi que sur des sols meubles. Elles sont facilement identifiables avec un contour arrondi linverse de celles des sangliers (Fig. 26). Fig.26 : Empreinte de pate dun cerf. III.3.2.5 Coules : Chapitre III Matriel et mthodes. 56 Sont des voies laisses gnralement dans lherbe ; au passage frquent des animaux lherbe ne pousse pas comme celui des deux bords ainsi une alle se dessine. On la trouve aussi sur terrain nu ou il y a un tassement du sol plus accentu. Gnralement tous les animaux frquentent ces coules, cest un passage choisi et les cerfs, sangliers... le frquente (Fig. 27). Fig. 27 : Coules dans une pelouse de gramines. III.3.3. Observation du cerf lors du gagnage : Pour effectu des observations sur le cerf il faut arriver le dnich entre les broussailles, ce qui nest pas facile, cest une espce trs farouche et trs craintif (Baltzinguer, 2003 ; Fichant, 2003 ; Bonenfant, 2004). Le cerf est tout le temps sur ses gardes. Cette caractristique rend lapproche de lespce trs dlicate. Dun autre cot, il est impratif de faire attention ne faire aucun bruit, respecter une distance apprciable pour une bonne observation et garder la quitude de lanimal. Lorsque la densit de la vgtation le permet, on a pu observer directement labroutissement de la vgtation ce qui est le cas dans la majorit des observations, puisquon a eu la possibilit de changer le point dobservation. Mais dans certains moments, la distinction des espces broutes est impossible, ce moment on marque lendroit et on vrifie plus tard les essences fraichement broutes. La majorit des observations directes des animaux sont effectues tt le matin entre 4 h et 8 h et le soir entre 16 h et 20 h (Fig. 28) (Arbouche et Arbouche, 2007). Chapitre III Matriel et mthodes. 57 a b c d Fig.28 : Cerfs observs lors de gagnage. (a) et (b) dans une formation de chne lige. (b) et (d) dans une futaie mixte chne zen et afars. Rsultats et discussion. Chapitre IV IV. Rsultats et discussion IV.1. Rsultats : Lenclos o sont lchs les cerfs de Berbrie est situ dans une zone trs convoite par lactivit humaine. Le village Takamra est situ quelques encablures de sa clture sud On y rencontre galement des exploitations agricoles du ct nord de cet enclos sur la route nationale N34. Et, il est sis 2 km vol doiseau du chef lieu de la commune et de la dara dAdekar. Sachant que lactivit agricole en particulier, llevage bovin est trs dominan dans la rgion on peut dire que la zone de lenclos tait sujet des activits de pturage (transhumance). Dailleurs, on a trouv des traces de bouse de vaches. Des traces de passage de feu sont galement visibles sur les troncs darbre (noirceur e des souches darbres coups ainsi que des amas de bois. IV.1.1. La vgtation : La zone de lcher a subi des modifications et des perturbations dordre anthropique, ce qui va se rpercut sur la vgtation et la distribution Fig.28 : Encerclement de lenclos par lactivit anthropique Deux grandes formations se partagent lespace lintrieur de lenclos. Une formation mixte de chne zen (Quercus canariensis formation de chne lige (Quercus suber Le peuplement mixte occupe la plus grande partie de lenclos, il est localis dans la partie ouest et nord-ouest. Le chne lige Les deux formations sont dernires sont situes dans des endroits Chapitre IV Rsultats et discussion. IV. Rsultats et discussion : Lenclos o sont lchs les cerfs de Berbrie est situ dans une zone trs convoite par lactivit humaine. Le village Takamra est situ quelques encablures de sa clture sud des exploitations agricoles du ct nord de cet enclos sur la route nationale N34. Et, il est sis 2 km vol doiseau du chef lieu de la commune et de la dara dAdekar. Sachant que lactivit agricole en particulier, llevage bovin est trs dominan dans la rgion on peut dire que la zone de lenclos tait sujet des activits de pturage (transhumance). Dailleurs, on a trouv des traces de bouse de vaches. Des traces de passage de feu sont galement visibles sur les troncs darbre (noirceur et cicatrices). On trouv aussi des souches darbres coups ainsi que des amas de bois. a subi des modifications et des perturbations dordre anthropique, ce sur la vgtation et la distribution des essences (Fig.28) : Encerclement de lenclos par lactivit anthropique (Photos Khifer). des formations se partagent lespace lintrieur de lenclos. Une formation Quercus canariensis) et de chne afars (Quercus afares Quercus suber). Le peuplement mixte occupe la plus grande partie de lenclos, il est localis dans la . Le chne lige est localis la partie sud et sud-est. Les deux formations sont parsemes de clairires plus au moins vastes dans des endroits refuges humides relativement faible Rsultats et discussion. 58 Lenclos o sont lchs les cerfs de Berbrie est situ dans une zone trs convoite par lactivit humaine. Le village Takamra est situ quelques encablures de sa clture sud-est. des exploitations agricoles du ct nord de cet enclos sur la route nationale N34. Et, il est sis 2 km vol doiseau du chef lieu de la commune et de la dara dAdekar. Sachant que lactivit agricole en particulier, llevage bovin est trs dominante dans la rgion on peut dire que la zone de lenclos tait sujet des activits de pturage (transhumance). Dailleurs, on a trouv des traces de bouse de vaches. Des traces de passage t cicatrices). On trouv aussi a subi des modifications et des perturbations dordre anthropique, ce ). (Photos Khifer). des formations se partagent lespace lintrieur de lenclos. Une formation ercus afares) et une Le peuplement mixte occupe la plus grande partie de lenclos, il est localis dans la est. vastes. Lorsque ces faible pente ou bien Chapitre IV Rsultats et discussion. 59 proche dun ruisslement deau, une pelouse herbace prend place. Dautres espaces dpourvus de strate arbustive, avec une superficie est plus importante se rencontre sur toutes laire. Elles constituent cicatrices de travaux forestiers probablement (Fig.29). Fig.29 : Carte des grandes formations vgtales lintrieur de lenclos. IV.1.1.1. Le peuplement mixte chne zen (Quercus canariensis)-chne afars (Quercusafares) : Lassociation typique de chne zen (Quercus canariensis) est une futaie leve, dense dme de verdure continu, trs ombreuse, sous laquelle le sol reste presque toujours humide. On rencontre les mmes caractristiques chez le chne afars (Quercus afares), mais couvert plus lger que celui de la zenaie, cause de la forme plus au moins fastigie de la ramure et de ltroitesse des feuilles. Donc cette futaie est plus claire et plus sche, elle prcocement et totalement dfeuille en hiver. Le mlange subtil de ces deux caractristiques nous donne un sous bois trs htrogne, en particulier pour ce qui est de la strate arbustive (Laribi, 2000; Maire, 1926). Chapitre IV Rsultats et discussion. 60 a b c d Fig.30 : La formation mixte a chne zen afars (Photos Khifer). (a, b) aspect de la futaie mixte. (c) en arrire plan de chne afars. (d) aspect de la cime dune futaie. Le recouvrement de la strate arbore est trs important et dpasse les 75 %, cela se rencontre particulirement lorsque le chne zen domine. Le sous bois est trs variable, il est dpendant de lessence qui domine. Entre autres on a : - Peuplement mixte dominance de Q. canariensis: Un recouvrement de la strate arbore (arborescente) de plus de 90 %, mlang avec Q. afares est signaler. La strate arbustive (frutescente) y est trs peu dveloppe en raison du couvert pais, on rencontre des pieds pars Erica arborea, Cytisus triflorus. La dominance de lune ou de lautre est fonction de lexposition, C. triflorus prfre les versants frais des ubacs et le long des telwegs (Fig.31). Il est accompagn de Rubus incanescens, Tamus communis et Cartageus monogyna. E. arborea est infod aux expositions plus sches et plus ensoleilles, on y trouve aussi Genista tricuspidata et Cratagenus monogyna. Chapitre IV Rsultats et discussion. 61 La strate herbace est presque absente, le sol est couvert de feuilles mortes. Elle est compos des quelques vgtaux clairsems et frles. On peut citer, Satureja vulgaris, Galium rotundifolium, Chresantemum sp., Carex distachya, Brachipodium sylvaticum. Melica minuta, Moehringia trinervia, Asphodelus microcarpus, Specularia falcate, Eryngeum tricuspidatum, Cyclamen africanum, Scilla arestidia. Fig.31 : Futaie mixte et son sous bois (Photos Khifer).. - Peuplement mixte dominance de Q. afares: La strate arbore est moins dveloppe, avec un recouvrement qui ne dpasse pas 80 %. Une strate arbustive y est plus dveloppe, elle dpasse par endroit 1,80 m de hauteur. Elle englobe Erica arborea, Cytisus triflorus, Licocera etrusca, Genista tricuspidata , Calycotume spinosa. Le recouvrement peut atteindre le 100 % et donner des tendues monospcifiques trs importantes. La strate herbace est plus dveloppe, on peut citer Carex distachia, Galium tunetanum, Cynosorus peltierii, Pulicaria odora, Myosotis collina, Linarea reflexa, Specularia falcata, Brisa maxima. IV.1.1.2. Les formations chne liges (Quercussuber) : Les plus riches sur le plan diversit floristique. Dans certains endroits isols et biens labri des flammes et inaccessibles pour le btail, on a trouv quelques bouquets de chne lige biens dvelopps et en bonne sant avec un sous bois trs important en densit et en hauteur (plus de 3 m). Se sont des formations qui sont rendues inextricables par un dveloppement considrable des lianes (Smilax mauritanica, Hedera helix, Clematis cirrhosa). Deux relevs sont raliss, choisis selon le recouvrement de la strate arbore, Quercus suber, une avec un recouvrement de plus de 50 % et lautre moins de 20 % (Fig.32). Chapitre IV Rsultats et discussion. 62 Toutes les strates sont bien portantes et ont un trs bon dveloppement. La strate arbustive a un recouvrement de plus de 60 % et 80 % respectivement. Elle est reprsente par Erica arborea, Cytisus triflorus, Phyleria media, Myrtus communis, Lavandula stoechas, Cistus salvifolius, C. monspeliensis, C. monspeliensis, C. polymorphus, Le recouvrement est de 75 % 80 %. Fig. 32: Vgtation de la formation chne lige (Photos Khifer).. Le dveloppement de la strate herbace est trs htrogne, cela est dict par le degr de recouvrement des cimes des arbres et de degr de dveloppement de la strate arbustive. On rencontre Asphodelus microcarpus, Ampelodesma mauritanica, Eryngium tricuspidatum, Pulicaria odora, Pteris aquilina, Rumex tuberosus, Briza maxima, Briza media, Bromus hordaceus, Bromus madretensis, Bromus romosus, Silene italica, Silene coeli-rosa, silene choletti, Poa bulbusa, Poa trivialis, Euphorbia amygdaloides, E. ptorcocca, Brassica fruticosa, Lancera implexaetc. IV.1.1.3. les clairires : Il sagit dun milieu trs dgrad ou il y eu un dfrichement par des engins mcaniques pour le captage de sources. Une conduite traverse lenclos sur toute sa longueur. Les travaux raliss pour linstallation de lenclos ont tass le sol. On y rencontre une vgtation compose de Ampelodesma mauritanica, Lavandula stoecha, Asphodelus microcarpus, Euphorbia amygdaloides, E. ptorcocca, Brassica fruticosa, Cistus monspeliensis, C. polymorphus, C. albidus, C. salvifoliusetc. On y rencontre aussi des clairires de plus de 90 % formes pas des gramines (Fig.33). Chapitre IV Rsultats et discussion. 63 Fig. 33: Les clairires rencontres dans lenclos (Photos Khifer). Le recensement de la flore nous fait sortir une nette diffrence entre les formations considres. On trouve que la formation mixte est trs pauvre, avec un total de 12 espces seulement, par contre la subraie et les clairires hbergent un total de 50 espces. La vgtation doit remplir deux fonctions importantes pour tous les animaux quelle hberge. Une fonction de nutrition ; les essences ou biens une partie des espces que renferme la station doit subvenir aux besoins nutritionnels des espces prsentes que se soit sur le plan quantitatif ou bien qualitatif et ceci tout au long de lanne, ce qui est trs important en particulier dans notre cas ou le milieux est appel a subvenir au besoins dune espce rintroduite, inexistante auparavant et dont la population est appele croitre (Fig.34 ). Chapitre IV Rsultats et discussion. 64 Fig. 34: Exemple de formation qui peut assurer une fonction de nutrition (Photos Khifer). La fonction refuge : se sont des formations qui offrent le plus de quitude et de tranquillit. Fig.35 : Vgtation qui a pour rle la protection. IV.1.2. Etude du comportement Cerfs : La totalit des cerfs suivis sont des mles. Toute au long de la priode de travail sur le terrain, on a pu faire 05 suivis, 03 au printemps et 02 en t. Daprs nos observations, les mles taient moins farouches que les femelles. Plusieurs contacts ont t tablis avec les deux sexes, mais les femelles sont trs difficiles pister. Au moindre petit bruit, elles fuient et se refugient dans des formations vgtales trs denses, ce qui les rend trs difficile voir impossible observer. Chapitre IV Rsultats et discussion. 65 IV.1.2.1. Localisation et distribution des cerfs observs : Lobservation des cerfs est fortuite, on peut les observer nimporte quel moment de la journe. Depuis le mois de Mai Juillet on a eu 17 contacts avec des mles et des femelles repartis comme suit : Tab. 10: Les contacts du mois Mai, Juin et Juillet. N du contact Date Heures Lieux Sexes 01 19/05 09h00 Captage 01 M 02 25/05 07h00 Conduit eau 02 M 03 26/05 10h30 et 15h30 Piste et captage 04 M 01 bichette 04 01/06 15h00 Mirador I 01 M 05 02/06 18h00 Mirador II 02 M 06 08/06 08h30 Captage 03 M 07 16/06 10h30 Mirador II 01 M 08 16/06 19h40 -- 01 M 09 24/06 08h30 Captage 02 M 10 28/06 15h00 Captage 02 F 01 Faon 11 07/07 08h00 Ravin 01 M 12 08/07 10h30 Mirador I 03 M 13 13/07 15h30 Mirador II 01 M 01 F 14 19/07 12h45 Mirador II 01 M 01 F 15 20/07 09h45 Mirador II 01 M 01 F 16 22/07 17h20 Piste 01 M 17 22/07 19h30 -- 01 M 01 F La localisation des observations est illustre dans la carte suivante (Fig.36). Chapitre IV Rsultats et discussion. 66 Fig. 36: Les observations de Mai, Juin et Juillet. On constate que la majorit des observations sont localises prs du captage, et ralises le matin et le soir. Pour ce qui est du moi dAot et de Septembre, les observations sont comme suit (Tab.11): Tab. 11 : Les contacts du mois dAot et Septembre. N du contact Date Heures Lieux Sexes 01 02/08 13h00 Captage 01 M 01 F 02 09/08 08h00 Conduit eau 01 M 01 F 03 16/08 14h00 -- 01 M 04 17/08 08h00 -- 02 M 01 F 05 22/08 10h20 Souille 03 M 06 26/08 15h20 Captage 02 M 07 27/08 14/30 -- 01 M 08 31/08 10h45 Tharga el ward 01 M 01 Faon 09 31/08 14h45 Captage 02 M 10 04/09 11h30 Clture sud 01 M 11 09/09 14h30 Ravin 02 M 01 Faon 01F 12 20/09 13h15 Mirador II 01 M 01M en rut 13 20/09 14h00 Captage 01 F 14 23/09 11h45 Mirador II 01 M La carte qui suit illustre la rpartition spatiale dans lenclos des contacts des mois daot et Septembre. Chapitre IV Rsultats et discussion. 67 Fig. 37: Rpartition des observations dAot et de Septembre. Dans les deux distributions, la majorit des contacts sont fait au niveau du captage. La fuite deau qui se trouve au niveau du rservoir attire les animaux pour le breuvage, et pour se rafraichir. Une totalit de 31 contacts sont tablis. La rpartition mensuelle est comme suit (Tab. 12). Tab. 12: Le sexe, lge des cerfs observs la priode (en mois). sexe Mois Mle Femelle Faon bichette Total Mai 07 00 00 01 08 Juin 10 02 01 00 13 Juillet 09 04 00 00 13 Aot 14 03 01 00 18 Septembre 06 01 01 00 08 Total 46 10 03 01 60 On remarque que lobservation des mles est beaucoup plus frquente que celle des femelles avec un total dobservation de 46 (76,67 %) pour les mles et de 10 (16,67 %) pour les femelles, une diffrence de 36 observations. Mme pour les jeunes, les mles arrivent lgrement en tte avec 03 (05 %) observations et 01 (01,66 %) pour les femelles. Chapitre IV Rsultats et discussion. 68 La distribution dans le temps donne le mois dAot en premire position avec 18 (30 %) observations, tandis que Juin et Juillet ainsi que Mai et Septembre sont quitables avec respectivement 13 (21,66 %) et 08 (13,33 %) dobservations. Lintervalle du temps dans lequel les observations on eu lieu durant la journe et aussi note. On constate que pratiquement on des observations toute au long du jour. 22 observations sur le total de 31 ont t faites au niveau des sources deau ou bien tout prs, du captage et du mirador II (prsence dun rservoir amnag comme point de breuvage et aussi souille). IV.1.2.2. Le suivi des cerfs : Le nombre de suivis fait tout au long de lexprimentation est de cinq (05), trois (03) sont raliss au printemps et deux (02) en hiver. Les observations sont ralises laide dune paire de jumelles pas trs performantes pour pouvoir observer grande distance, ce qui est indispensable dans notre cas, vu la difficult que pose lobservation des cerfs. On a essay de faire tant bien que mal des observations les plus prcises sur les espces ou biens groupes despce broutes, et le comportement des individus observs. Les suivis sont comme suit (Tab. 13) : Tab. 13: Les suivis de cerfs. Suivi Date Nombre Sexe I Mai 02 Mle II -- 03 -- II -- 01 -- IV Juin 02 -- V Juillet 01 -- IV.1.2.2. Le suivi des cerfs : Le suivi des cerfs sest fait sur des distances relativement courtes, leur caractre farouche rend toute approche trs difficile et dlicate, ce qui rend la collecte des donnes trs prouvante et parfois impossible (Fig.38). Chapitre IV Rsultats et discussion. 69 Fig.38 : Les parcours emprunts des cerfs suivis. IV.1.2.2.1. Description des cerfs observs : Le tronc des animaux semblait assez uniforme chez tous les sujets observs, de couleur rouge-brun gris-brun. Des changements dapparence de la couleur sont imputs une modification de lexposition de lanimal par rapport la lumire. Lintensit de lclairement peut aussi donner des apparences diffrentes de la robe. La description de la couleur nest pas facile, il faut tenir compte de la distance, du temps, de lheure et aussi le matriel joue un rle important. La rgion derrire les yeux et lextrieur des oreilles tait blanchtre (le menton). Le front est brun fonc changeant en rouge brun derrire les oreilles. Les parties internes des cuisses sont blanchtres. La description des biches est beaucoup plus dlicate, du fait quon a trs rarement eu le temps de bien les observer, elles taient plus craintives, malgr a, on a eu la possibilit de prendre quelques notes rapides. Une biche solitaire, avec une tte et un cou gris claire, une ligne sombre sur la tte. Un troc assez uniforme, gris brun, mais il semblait y avoir des traces claires en forme allongs qui ressemblent des bandes. Une biche avec un faon, la biche avait un tronc gris brun, un miroir rouge brun. Elle tait trs lgrement tachete. Le faon trs jeune rouge brun, avec des tches sur le dos, il semblait en bonne sant, probablement sa mre est dans les environs. La corpulence et la ramure nous ont permis de distinguer trois mles. Chapitre IV Rsultats et discussion. 70 Le premier, le plus grand, ramure assez rgulire, mais andouiller de massacre gauche est casse et celle de droite est horizontale, huit neuf cors rguliers. Chevelures moyennes, portes au dessous du milieu des merrains. Lenfourchure est situe dans laxe du corps. Miroir jaune brun. Le deuxime plus jeune corps moins massif, six cors rguliers, andouillers de massacre bien dvelopps, crinire assez bien dveloppe, assez grand pivots, chevelure moyenne portes au dessous du milieu de merrain. Lenfourchure est situe dans laxe du corps. Miroir blanc. Le troisime est semblable au deuxime, mais avec des tches visibles sur la partie suprieure et antrieure de la cuisse. IV.1.2.2.2. Les essences consommes : Lorsquil est possible de distinguer lespce brout avec les jumelles, ces observations sont notes. Mais quand il nest pas possible de voir le museau de lanimal, on marque lemplacement o le cerf a pu faire son choix sans se dplacer. On mit en place une petite placette de 1 m 2 et on note les espces fraichement broutes. Au total, 51 prlvements sont nots. On a class les essences selon une chelle prfrentielle de trs apptes moins apptes. Classe I : Les gramines et phylaria sp., dans les clairires presque toujours trs fortement brout, les gramines sont toujours apprcies. Classe II : Cistus sp, bien abrouti. Calicotum sp., Rubus sp., Rosa sp., bien appt en particulier les extrmits des rameaux, les jeune pousses. Cytisus triflorus, bien abroutie elle est prise dans les relevs ou les autres espces font dfaut Classe III : Les jeunes arbres sont sollicits aux bordures des futaies, les jeunes sujets et les rameaux tendres ainsi que les bourgeons. Classe IV : Erica arborea, Lavandula stoecha, assez bien abrouties. Classe V : Regroupe les glands quon a suppos quils sont pris lorsque lanimal mange dans la litire, aussi lcorce des arbres. Chapitre IV Rsultats et discussion. 71 Il faut noter que cette liste nest pas exhaustive, plusieurs fois lidentification des essences na pas t faite, cela est du au fait que le prlvement est tellement minime quil est difficile le mettre en vidence sur une espce, en particulier les herbaces. IV.1.2.2.3. Le comportement : Le comportement est dcrit par un nombre de petites observations. On essaye de les synthtises dans le paragraphe qui suit. Les cerfs mles sont ceux qui se sont le plus montrs sur laire de gagnage, durant tout notre suivi, on na pas rencontr de biche, peut tre elles arrivent trs tard dans les prs. Lorsquon a fait les observations sur un groupe (2 individus et plus, dans notre cas le maximum rencontr est un groupe de trois individus mles), il y a toujours un qui mne le groupe, il est suivi de prs par les autres, une fois arriv a un nouveau espace, des moments de guet, de surveillance et de vigilance est toujours de mise, en relevant le tte, les oreilles qui bougent et qui pivotent vers tous les directions, la fonction nasale est aussi mise contribution, lodorat joue un rle important dans vie est la survie du cerf. Ce travail nest pas assur par tous les cerfs du groupe, mais un seul suffit, gnralement cest le plus grand, probablement le plus g. On na jamais observ des cerfs qui se battent, linverse, on a observ un jeune brout cot dun autre plus g que lui. En cas dun signe de drangement, les cerfs relvent la tte rapidement, a deux reprise on a observ lun des mles (le plus g) donn deux trois coups de pattes au sol, tenais la queue releve, ces deux compagnons sagite, et commencent march, un cerf urinait. Lorsque le cerf se sauve dans la broussaille, il fait normment de bruit. Les aboiements des biches en cas dalarme sont biens connus chez le cerf laphe dEurope (Cervus elaphus), il est aussi rpertorier chez le cerf de Berbrie en Tunisie dans la rserver de Feidja, ce que on na pas retrouv dans la littrature cest quun cerf mle aboi ?! Ce comportement est observ lorsque un des deux mle que jobservais, le plus jeune a repr ma prsence tendis que le plus g continu se nourrir tranquillement, le jeune essayait dattirer lattention du lautre. Il sloigne et revient prs de lui sans succs, il narrive pas dstabilis le vieux mle. Chapitre IV Rsultats et discussion. 72 Une fois lassurance de la quitude du milieu est acquise, ils commencent se nourrir. Les individus qui se retrouvent seuls sont beaucoup plus farouche, moindre bruis ils fuient en vitesse. Il arrive que le cerf frotte sa ramure contre les broussailles et les jeunes tiges, et se frotter le flanc des trocs, cest un marquage et aussi pour soulager les nuisances causes par les insectes. IV.1.2.3. Les relations interspcifiques : Dans lenclos on a rencontr des empreintes de chacal (Canis aureus), il est trs rpondu et commun dans la rgion. Il ne reprsente pas un danger particulier contre les adultes, mais les jeunes faons rcemment ns peuvent faire lobjet dune prdation. Le clture peut en thorie empcher la pntration de nouveaux individus, mais on a remarqu quil ya des point faibles, en particuliers la ou la clture traverse un cours deau, cest des passages potentiel pour le chacal. En priode de disette, en particulier en hiver, le chacal peut former des hordes et sattaquer aux adultes. Le seul herbivore mammifre qui peut concurrencer le cerf est le sanglier (Sus scrufa). Leur nombre exacte nest pas dterminer, mais jai put rencontrer trois males adultes et deux femelles avec des marcassins, ils sont souvent rendus invisible par la broussaille, et plusieurs fois nous on surprit. Un mle ma charger. La concurrence risque de se manifester en hiver, pour les fruits et les racines. IV.1.2.4. Les reposes : Lorsquon a commenc recherch les reposes, lhypothse de dpart est que de les couchettes des cerfs mles doits tres diffrentes de celles de femelles, dimorphisme sexuel oblige. La taille (Longueur not L, et largeur not l), doit tre plus grandes chez les mles que chez les femelles. Mais pour ce qui est de la visibilit, on sattendait pas trouv de diffrence significatives. Le nombre total de reposes recenses est de 18, mais il y avait que 11, probablement les plus rcentes, qui prsentaient des contours assez marqus pour la prise des mesures. La rpartition spatiale nous montre que la totalit des couchettes sont localises dans la zone situe au dessus de la piste principale (Fig.39). Chapitre IV Rsultats et discussion. 73 Fig.39 : Localisation des reposes de cerfs. Cinq (05) des reposes sont classs dans une moyenne de 80 cm de longueur (L) et 62 cm de largeur (l). Le reste, six (06) sont comprises entre 66,40 cm de longueur (L) et 50 cm de largeur (l). Pour ce qui est de la visibilit, on a pris en compte lensemble des reposes et a ne donne les chiffres suivant (Tab.14). Ces distances sont une apprciation personnelle, aid par une ficelle gradue. Une fois la repose identifie, on fixe au centre un bout de la ficelle et on sloigne vers un des points cardinaux, au moment ou la repose nest plus visible, cette distance est rpertorie. Tab.14 : La Visibilit moyenne des reposes. Nord Sud Est Ouest Visibilit moyenne (m) 02 06 04 04 Si lon regarde comment se dcline la visibilit, on peut noter que cest plutt au nord et lest que les cerfs sont les mieux camoufls. Il a signal que quinze des dix huit couchettes sont situes sur une pente de exposition sud sud-est. En plus de ces paramtres, le recouvrement de lespce dominante, le substrat ou le support des couchettes sont nots (Tab.15). Tab.15 : Caractristiques des reposes. Chapitre IV Rsultats et discussion. 74 Nombre de reposes Strate arbore Strate arbore Support et taux de recouvrement (%) Essence Taux de recouvrement (%) Essence Taux de recouvrement (%) 08 Q. canariensis 95 C. triflorus 80 Litire 75 100 05 Q. suber 40 E. arborea 80 02 sur Sol nu 02 sur touffe dAmpelodesma mauritanica 01 sur un pied inclin dE. arborea 05 00 00 E. arborea 95 03 sur un tapis de gramines 02 sur sol nu On constate que le cerf recherche toujours une couverture latrale assez haute pour quil soit bien dissimul, et aussi un confort pour ce qui est des matriaux sur lesquels il se couche, il est rarement sur sol nu, probablement il le choisi uniquement en cas de grandes chaleur pour se rafraichir par change thermique avec le sol. Chapitre IV Rsultats et discussion. 75 IV.2. Discussion : Une tude bulgare ralise entre 1987 et 1989 a montre que les rgions les plus aptes accueillir une ventuelle rintroduction du cerf de Berbrie (Cervus elaphus barbarus) sont situes sur la wilaya de Bejaa et de Skikda, ceci est justifi par la superficie des massifs forestiers et la richesse floristique quils renferment (Gouichiche, 2006-1-2). Lemplacement de lenclos du premier lch (26/12/2005) ralis par le Centre Cyngtique de Zralda est situ sur le territoire de la commune dAdekar. Durant ces vingt annes les activits anthropiques ont largement modifies le paysage, et elles ont induits de grandes modifications sur lenvironnement. Il en rsulte une altration de lhabitat avec une modification de sa composition vgtale et / ou de sa structure (White, 1994 b). Dun point de vue chronologique, limpact de lexploitation forestire sur la faune stale dans le temps. Les activits humaines affectes directement les populations animales par lintermdiaire dune ou plusieurs composantes biotiques ou abiotiques des lhabitats qui seraient altres ou modifies par lexploitation forestire (Fimbel et al., 2001 ; Cowlishaw et Dunber, 2000). Il peut sagir, entre autre, de laltration de la structure de lhabitat, de la modification de la disponibilit des ressources alimentaires. La construction de lenclos a eu lieu dans une zone trs affecte par lactivit humaine, il est la limite entre la fort proprement dite et les villages, les exploitations agricoles, ainsi que la ville dAdekar toute proche. La ville dAdekar est le chef lieu de la Commune, mais aussi elle est le sige de la Dara qui porte le mme nom. Cette ville connat une expansion considrable ces dernires annes. Au dbut des annes 1990 et pour cause de linscurit, les villageois isols se sont rfugis aux alentours du chef lieu de la Dara. Durant les annes 2000, ltat a men une politique volontariste pour le dveloppement des zones rurales et la fixation des populations dans leurs villages. De ce fait on remarque que la construction de logements et autres infrastructures commence se sintensifis ce qui induit une pression sur le foncier forestier, la ville se rapproche petit petit de la fort et de lenclos. Pour fixer les habitants, il faut aussi leur assurer une rente et une activit conomique, pour ce faire, le ministre de lagriculture encourage et subventionne les diffrentes activits lies au travail du sol et llevage, les principales activits dans la rgion. Limpact de tout a sur le terrain se traduit par : Chapitre IV Rsultats et discussion. 76 - Une extension des terre agricoles pour le maraichage et des vergers darbre fruitier qui encercle lenclos de cot sud-est o on trouve aussi le village de Takamra, les terres travailles sont la limite de la clture de lenclos, avec tout ce que a implique comme risque dincendie lors des travaux de dfrichement annuels. - Les nuisances sonores qui peuvent perturber la quitude du milieu, les travaux agricoles, de coupe de bois (toute au long de la dure du notre travail, la circulation des tracteurs, camions et son des trononneuses ne cesse pas), ces perturbations peuvent nuire les populations animales (White et Tutin, 2001 ; Johns, 1997 ; Plumptre et Reynolds 1994 ; Marsh et al., 1987), en particulier les cerfs dont la mise bas et le rut concide avec les pics dactivits agricoles et de dboisement est atteint, tous ces engins passent par la route nationale N 34, qui sallonge toute au long dune grande partie de la clture nord-ouest de lenclos. Tous ceux-ci, et face ces perturbations, le cheptel de cerf na dautres choix que de fuir et se refugier vers les zones les mois exposes (Cowlishaw et Dunbar, 2000). - Un accroissement important des troupeaux de btail, en particulier les bovins qui sont en transhumance tout au tour de lenclos et qui sapproche des cltures peut tre une source de maladies qui peuvent affecter les cerfs, ou moins un facteur aggravant. A lintrieur de lenclos, deux risques potentiels existent, et peuvent nuire les cerfs si des prcautions ne sont pas prises. Le premier est la prsence dune population plus au moins importante de sangliers, le nombre exacte nest pas connu, mais vue la frquence de leur rencontre dans les diffrents endroits laisse suppos que leur nombre est important, cet animal est un concurrent direct pour le cerf en particulier en priode dhiver, concurrent pour les ressources alimentaire et pour lespace. En plus de a il peut tre un rservoir et facteur de propagation des maladies contagieuses nfastes pour le cerf, il peut finalement tre atteint par diverses maladies bactriennes ou virales, mortelles ou non (Frchette, 1986 ; Hesselton et Hesselton, 1982), il est parasit par des vers plats ou rond. Comme il peut attirer des prdateurs lintrieur de lenclos vue que dans certains endroits, en particulier l ou la clture traverse un cours deau, elle est fragilise par les ruisslements et les courants trs forts en hiver. Le chacal (Canis aureus), dont plusieurs empreintes de pates sont trouves dans lenclos peut constituer un prdateur redoutable, en particulier pour les jeunes faons. Chapitre IV Rsultats et discussion. 77 Cette prdation est dautant plus importante en priode de disette, la couverture neigeuse est importante en hiver, la fuite des faons est difficile, les possibilits de trouver une cache sont rduites (Lingle, 2000 ; Ballard et al., 1999; Patterson, 1994; Mathews, 1992; Lavigne, 1992; Nelson et Mech, 1991; Fuller, 1990; Nelson et Mech, 1981, 1986a et 1986b; Hoskinson et Mech, 1976; Kolenosky, 1972). Lorigine unique des individus qui sont relchs, tous issues dune manire directe ou indirecte du noyau qui existait dj en semi captivit in Sallah (Guelma), fait que sur le plan gntique ces animaux peuvent, long terme, poss des problmes de sant et survie. Et manifester des tares qui peuvent diminuer leur capacit rpondre aux exigences dune vie en plein nature (pathologie lis la consanguinit). Pour y remdi, au moins partiellement, ce risque et minimis la port de ce facteur, un apport de deux biches originaire de la Tunisie a t effectuer. Mais selon Hajji et al. (2007), les cerfs de la Tunisie sont tous issues de la mme population et ne montrent aucun signe de diffrenciation gntique. Ils sont tous considrs comme une seule et mme population. En comparaison avec des cerfs chantillonns du cot de lAlgrie, ils ont remarqu un taux dhtrozygotie trs bas. Donc un travail de concert avec les autorits tunisiennes est plus que vitale si une relle volont existe pour la sauve garde de lespce Cervus elaphus barbarus. Les facteurs extrinsques, comme le climat et la productivit de la vgtation, et les facteurs intrinsques, tels que la densit de la population ou la structure de lge, peuvent affecter la dmographie des grands herbivores (Gaillard et al., 1998 ; Coulson et al., 2001). Le climat et la densit des populations agissent sur la reproduction et la survie, principalement par leurs effets sur la condition physique individuelle (Mautz, 1978 ; Jorgenson et al., 1993). Sous les latitudes o il ya une succession de saison (comme dans le cas du climat Mditerranen), les priodes critiques pour toutes tre vivants sont celles o il y a concidence entre une limitation des ressources alimentaires et dpenses nergtiques leves, tels que les priodes de couverture neigeuse (Sther et Heim, 1993 ; Mystrud et Ostbye, 2006) ou les saisons sches (Owen-Smith et al., 2005). Chapitre IV Rsultats et discussion. 78 Pour les herbivores, la priode daccumulation de rserves et labondance de la vgtation peut aussi avoir un impact majeur sur le taux de survie des individus (Whit, 1983 ; Skogland, 1985 ; Ramsey et al., 2002). Dans le cas des onguls du nord, les hivers rigoureux sont susceptibles daffecter principalement le taux de survie (Sther, 1997 ; Milner et al., 1999 ; Crampe et al., 2002), alors que les conditions climatiques qui influence labondance et la qualit du fourrage en t affectent gnralement le taux de fcondit (McCullough, 1979 ; Cook et al., 2004 ; Stewart et al., 2005). De lgres diffrences dans le calendrier de la croissance de la vgtation au printemps, avec la qualit et la disponibilit de fourrage, peuvent galement avoir des effets graves sur la masse corporelle des adultes et de la survie nonatale (Loison et Langvatn, 1998 ; Pettorelli et al., 2007). Pour de nombreux onguls, les impacts ngatifs des conditions climatiques dfavorables sont souvent plus prononcs ou levs par rapport la densit dmographique (Coulson et al., 2001 ; Sther et al., 2004). Lemplacement du lenclos du lch (Adekar dans lAkfadou) est soumise au climat mditerranen, sest caractristiques sont trs bien connues, comme son imprvisibilit. Le massif de lAkfadou est lune des rgions les plus arrose en Algrie, en plus des pluies, des chutes de neige sont trs frquentes en hiver. La priode hivernale prsente un dfi sur plusieurs plans, car les individus ont un accs limit la ressource alimentaire qui est disponible en quantit et en qualit infrieures celles de la saison estivale (Gray et Servello, 1995). La faible qualit de la nourriture disponible en hiver ne suffit habituellement pas combler les besoins nutritionnels et nergtiques des herbivores sauvages qui sont confronts des dpenses nergtiques leves, occasionnes principalement par les dplacements dans la neige et les cots de la thermorgulation (Moen, 1976 ; Parker et al., 1999). Les contraintes climatiques ont forc les onguls nordiques dvelopper des adaptations aux variations saisonnires extrmes, telles que l'ajustement du comportement de prise alimentaire et du patron d'activit. Les cerfs relchs ont tout le temps survcus en captivit, et sont ns et levs par assistance de lhomme. La question qui se pose est sur la capacit des nouveaux ns faire face cette nouvelle contrainte que les parents ne connaissent pas ? Dautant plus que la taille de lenclos ne permet pas aux animaux de fuir les tempratures (elles sont les mmes). La configuration du relief trs accident peut constituer un danger pour les juvniles en cas de couverture neigeuse importante, des dpressions et des pentes fortes peuvent tres des piges mortels. Chapitre IV Rsultats et discussion. 79 En saison sche (priode estivale) le problme du manque deau peut tre solutionn par des amnagements simples mais vitales pour les animaux. Creuser mme le sol des retenues deau qui peuvent tres alimentes par des citernes. Mais ses retenues deau doivent tres entretenu rgulirement. Pour quelles ne soient pas une source de maladies infectieuses, et un rservoir de pullulation des insectes. Les effets des facteurs environnementaux sur la dynamique dune population peuvent varier en fonction du sexe et de lge, travers des interactions de la structure de la population en ge avec et sa densit et le climat (Coulson et al., 2001). Lacquisition dinformations sur le sexe, lge et sur les rponses spcifiques des facteurs environnementaux est donc cruciale pour comprendre le comportement dune population dans un environnement donn (Gaillard et al., 1998 ; Clutton-Brock et Coulson, 2002). La survie juvnile, lge de la premire mise bas et le taux de reproduction sont les premiers paramtres tre affecter par le climat et la structure de la population (Eberhardt, 2002). Do la ncessit pus que vitale deffectuer un suivi permanent des cerfs et tablir un listing dtaill des individus qui peuplent lenclos, leurs sexe, ge, description prcise, tat de sant et liens de parent Tous ceux-ci ne peuvent se faire que par une prsence permanente dune quipe spcialise sur place, pour une surveillance temps relle et effectuer des recensements annuels et priodiques. Il faut penser aussi dot les individus relchs comme les nouveaux ns de colliers et doreillettes qui portent des immatriculations didentification pour un suivi rigoureux, le manque de cette outille considrablement pnaliser notre suivi des individus sur le terrain et lidentification donc la distinction entre les animaux. Le cerf est une espce trs plastique et trs flexible, elle saccommode facilement avec les ressource alimentaire quoffre son milieux, cest une intermediat feeder (voir chapitre I). Le rgime alimentaire du cerf de Berbrie fait lobjet de plusieurs tudes que ce soit en Algrie (Dupuy, 1967 ; Bensefia, 1990 ; Burthey-Mandret et Burthey, 1997 ; arbouche et Arbouche, 2007) ou en Tunisie (Kacem, 1983 ; Kacem et al., 1994). La mthode la plus utilise est lanalyse des fumes. Dans cette tude, nous avons essay daborder cet aspect par une observation direct des espces broutes, lors de notre suivi des animaux. Ce nest quun essai, on ne prtend pas apporter des rsultats pertinents. Cette faon de travail ncessite un matriel de pointe Chapitre IV Rsultats et discussion. 80 pour lobservation et la prise de photos et denregistrement, ce don en ne dispose pas. En plus une seule personne ne peut pas faire lobservateur et le consignateur des donnes au mme temps. Donc des informations nous on ncessairement chapper. Nous avons identifi cinq classes qui regroupent les espces les plus broutes et les plus apprcies. Les espces de gramines arrivent en tte elles sont trs apprcies en particulier avant lpiaison, ce stade le taux de la matire sche est beaucoup plus important. La consommation des poacees/cyperacees est maximale au printemps et diminue en t lorsqu'il y a desschement de la vgtation. En ete, les poacees, abondantes dans le milieu, sont consommes par le cerf. Les arbustes sont continuellement et abondamment consommes, ce qui correspond a leur prsence permanente dans le milieu. Cest le cas bruyere, Erica arborea, du calycotome, Calycotoma sp., du cytise, Cytisus triflorus, de la ronce, Rubus sp., et du lierre. Les parties les lus prfres des arbres semblent tre les jeunes rameaux, Il semble donc qu'une complmentarit trophique existe entre les subraies, le maquis, les zenaie et les clairires, ce qui implique que la survie du cerf peut dpendre, pour partie, de l'existence sur un territoire donne de ces diffrents milieux. La physionomie de la vgtation, et les formations que renferme lenclos (futaies de chne zen et afars, maquis et clairire), offrent aux cerfs les ressources alimentaires ncessaires et le refuge recherch en cas de menace. En l'absence de prdateurs, plusieurs populations d'herbivores augmentent jusqu' dpasser la capacit de support de leur milieu. Une rgulation des populations s'opre alors par les effets d'une faible disponibilit des ressources (Boucher et al., 2004). haute densit, le cerf de Virginie (Odocoileus virginianu) affecte son environnement par le biais du broutement excessif (Russell et al.,. 2001 ; Ct et al., 2004), ce qui diminue la quantit et la qualit des ressources disponibles par individu. Le compromis d'allocation pour un individu est ainsi d'autant plus important forte densit de population. Il a t observ que la disponibilit des ressources alimentaires estivales diminuait graduellement avec l'augmentation de la densit de population de cerfs et pouvait devenir un facteur limitant la taille de la population (Ozoga et Verme, 1982). Les consquences de la limitation de l'abondance et de la qualit de la nourriture sur les diffrentes composantes biodmographiques des individus ont dj t dmontres chez Chapitre IV Rsultats et discussion. 81 plusieurs espces d'onguls. En effet, forte densit de population et sous l'effet d'une nutrition dficiente, la fcondit, le taux de croissance et la survie des jeunes sont souvent rduits (Saether, 1997 ; Gaillard et al., 1998 ; Gaillard et al., 2000), notamment chez le cerf de Virginie (Verme, 1989 ; Lebcrg et Smith, 1993 ; Lesage et al., 2001). Chez les onguls vivant dans les milieux temprs o l'abondance des ressources alimentaires est saisonnire et varie en fonction du climat, la raret des ressources alimentaires pendant la priode hivernale est souvent considre comme un facteur limitant les populations (Verme, 1969) et responsable des taux de mortalit levs observs en milieu naturel (Skogland, 1990). En effet, beaucoup d'tudes ont not une plus faible survie chez les individus soumis une comptition leve pour les ressources hivernales (Verme, 1969 ; Ozoga, 1972 ; Ozoga et Gysel, 1972 ; Langenau et Lerg 1976 ; Pekins et al., 1998). l'inverse de la saison hivernale, les ressources alimentaires sont habituellement abondantes durant la priode estivale. Par contre, la demande nergtique pour la croissance, l'accumulation de rserves corporelles et la lactation est aussi leve durant cette priode (Cook et al., 2004). Malgr ces observations, peu d'tudes ont valu l'effet limitant de la comptition pendant l't sur la productivit des individus et des populations (Crte et Huot, 1993 ; Boucher et al., 2004 ; Cook et al., 2004). En milieu tempr, la saison de croissance de la vgtation est courte et la priode disponible pour la lactation et l'accumulation des rserves est ainsi limite. Une tude a montr que la qualit de l'alimentation hivernale n'influenait pas la survie des faons du cerf de Virginie (Taillon et al., 2006). Par contre, il est possible que l'abondance des ressources estivales affecte la croissance et la reproduction du cerf de Virginie. Comme suggr par Stewart et al., (2005), une plus grande emphase devrait tre mise sur le rle jou par l'alimentation d't dans la rgulation des populations de grands herbivores vivant en rgions tempres. Cest pour cela quil faut avoir dans lesprit la prservation et le respect de la capacit de charge de lenclos. Faire des tudes plus pousse et des suivis permanents pour avoir des informations sur leffet des cerfs sur la vgtation et la rponse du milieu ce nouveau venu qui disparu depuis une centaine dannes du paysage. Chapitre IV Rsultats et discussion. 82 Selon Brut (1943) ; Hediger (1949) et Bourlire (1951), le domaine vital se dfinie pour une priode donne : cest lensemble des lieux frquents par un individu ou un groupe dindividus au cours de cette priode . Le territoire est une portion rserve du domaine vitale dans laquelle le ou les rsidents sopposent par certain comportement ou signaux, linstruction dautres individus Il peut exister diffrentes formes de territorialisme selon que la motivation est dordre primaire (nourriture, boisson, ) ou secondaire (comportement sexuel) (Saint-Giron et Saint-Giron, 1959). Le comportement territorial temporaire (intolrance sexuelle) est bien plus frquemment observ chez les mammifres mais encore faut-il noter une diffrence de comportement entre les espces grgaires et les espces individualistes. Dans le premier cas (espces grgaires), le comportement territorial engendre ncessairement une hirarchisation lintrieur du groupe. Dans ce cas, les interactions sont limites, car chaque animal connat sa place dans la socit et s y tient (Ricchard, 1970). Ce mcanisme est frquemment observ chez le cerf laphe (Lincoln et al., 1972 ; Bonenfant, 2004) dont le groupe social constitue une des formes les plus volue chez les cervids. Pour tudier la relation entre population et environnement, il est donc ncessaire de comprendre de quelle manire les individus exploitent leur milieu. Les individus sont distribus dans l'espace en fonction de la structure de l'habitat et de la complexit du paysage, formant des sous-units de population plus ou moins discontinues (McCullough, 1996). Cette structuration spatiale des populations est le rsultat des interactions entre la complexit du paysage (vgtation, topographie, utilisation des terres) qui dtermine la qualit des habitats (alimentation, refuge...) et les caractristiques cologiques des animaux (utilisation de lespace, organisation sociale, modalits de dispersion...). Lanalyse de lutilisation de lespace par les animaux sintgre donc dans ltude de la variabilit individuelle. Par consquent, ltude de loccupation de lespace par les individus prsente un intrt fondamental dans la comprhension de lquilibre population/milieu. Une des tapes, avant de parvenir au niveau populationnel, est de connatre les consquences des variations environnementales (distribution et abondance des ressources) sur lacquisition Chapitre IV Rsultats et discussion. 83 dnergie de lindividu et sa reproduction. Aprs le modle dutilisation optimale dun environnement en patches, dcrit par MacArthur et Pianka (1966). Lenclos est situ dans une zone trs forte activit anthropique, et relativement proche des habitations. Les priodes dintenses activits des hommes concident avec deux phases trs critiques et de haute importance pour le cerf. La premire est la fin de printemps qui est la priode de mise bas, et la deuxime est celle du rut, qui commence vers la deuxime moiti du moi daot jusqu' la fin septembre. Du dbut du printemps jusqu la fin de lautomne, la rgion connat un foisonnement de lactivit humaine, dautant plus que les principales activits socioprofessionnelles de la population sont toute lies la terre et al fort. Du pturage, au travail du sol, la coupe du bois. La mcanisation a fortement augment les nuisances. En cette priode le cerf limite sa prsence une portion trs rduite de lenclos qui est situ vers le versant sud ouest. On pense que cest lendroit o ont lieux les mises bas et les accouplements. Cet endroit offre le maximum de quitude et de scurit. Mais aussi on y trouve cot un abreuvoir artificiel et un petit ruisseau. En plus, on y trouve cot cote une futaie mixte de chne zen et afars, un maquis et des clairires. Cette peur que vie le cerf est mise en vidence par les caractristiques de lemplacement des reposes choisies par les animaux, elles sont trs difficilement dtectable par lobservateur. On a constat que les mesures de reposes ne nous renseignent pas dune manire fiable sur une ventuelle diffrence entre mles et femelles sur le choix de lemplacement de la couchette, et cela en prenant en compte le dimorphisme sexuel. Le mieux est une observation directe sur site. La comprhension des changements dans les comportements de recherche et dalimentation en rponse lhtrognit du milieu est primordiale en cologie comportementale. Les individus sont face un environnement qui renferme des ressources en quantit limite et fluctuantes temporellement et spatialement, et doivent par consquent adapter leur recherche alimentaire afin de maximiser leur succs dalimentation. Lintgration de la dimension spatiale dans les tudes du comportement alimentaire est aujourdhui au centre du dveloppement de nouvelles approches thoriques des stratgies Chapitre IV Rsultats et discussion. 84 dacquisition des ressources, foraging strategies , notamment travers la redfinition de la notion de patch (Ritchie, 1998 ; Fauchald, 1999). Conclusion. Conclusion gnrale. 85 Conclusion gnrale : Le dernier refuge du cerf laphe de Berbrie (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) est la rgion dEl Tarf, lextrme est, aux frontires avec la Tunisie. Durant les annes 1954- 1960, il tait craint que le conflit de la guerre de libration nationale qui tait la cause de beaucoup de violences sur les frontires, soit fatal pour le cerf. Mais cerfs ont survcu, les tunisiens en ont pris soin depuis le dbut des annes 60 par la cration des zones refuges cltures ou la chasse est strictement interdite, se sont des endroits sous une trs grande surveillance. En Algrie, plusieurs programmes sont mis en uvres, mais ce nest quen 1995 quun programme ambitieux est trac est qui a abouti aux lchers de 2005. La gestion des populations animales en voie de disparition est dune importance capitale. Un lourd investissent dans le temps et une formation avec des acquisitions de matriel ont t effectues par les pouvoirs publiques, donc le trsor de ltat pour sauvegarder les espces animales rares et fragiles parce quelles sont devenues un patrimoine mondial, pas uniquement national. Dans notre prsent travail, le cas qui nous intresse est la rintroduction du cerf de Berbrie dans le massif forestier de lAkfadou, une rgion peuple par des villageois en majorit, des fermiers et bergers. Une question se pose, comment ont ils ont accueilli ce projet ? Dpenser des sommes colossales pour rintroduire des izerzer disparues depuis des centaines dannes de la rgion ! Les gens que jai ctoy ne savent pas exactement de quoi il en retourne, quelle est cet animal quils on apport et mis dans cet enclos. Mais lindiffrence est la raction la plus rencontr, ils sintressent pas ! Le premier constat qui est fait est que lenclos est trs proche des habitations et des zones trs frquentes (vergers, champs de cultures) tout particulirement un village la limite de la clture sud-est. Il peut tre source de beaucoup de danger pour la structure. En plus de a, la route nationale qui longe la clture sur une bonne partie nord-ouest, les engins (tracteurs, camion) qui ne sarrtent pas de circuler tout lt et une bonne partie du printemps peut tre source dimportant drangement pour les cerfs, en particulier les femelles puisque cette priode de lanne correspond la mise bas et llevage des jeunes faons. Elles Conclusion gnrale. 86 peuvent facilement abandonner leur progniture. Ce qui va causer un taux de mortalit lev chez les jeunes. Le stress que le bruit induit peut provoquer, aussi des morts chez les adultes lors de la fuite, des accidents, des chutes et des percutements contre les arbres provoquent souvent des blessures mortelles. Les cerfs sont tous originaires dun mme noyau donc ils ont tous des liens de parent, malgr le fait quil y a un apport de deux femelle de la Tunisie, cela ne garanti pas une intgration facile dans la harde initiale, en plus de a et daprs les rcente analyses gntiques effectues en Tunisie sur des individus des deux pays (Algrie et Tunisie) on a dmontr quil ya un trs grand rapprochement sur le plan chromosomique. Pour ce qui est du milieu daccueil, il est caractris par la dominance de deux formations ligneuses, savoir le chne zen, (Quercus canariensis) et le chne afares (Q. afares). En majorit ces deux espces se prsentent sous forme de peuplements mixtes, trs rarement pures. Leur sous bois est pauvre en herbacs, la strate arbustive et reprsent par Cytisus triflorus sur les versants humides et les talwegs, et par Erica arborea et Genista tricuspidata sur les versants les plus ensoleills. Le chne lige (Q. suber) est dans un tat de dtrioration avanc pour cause des incendies et du pturage intensif. Son espace est grignot de plus en plus par des jeunes plants de chne zen et afars. Il y a une reprise importante de ces deux essences. Par contre sur le plan richesse floristique les formations chne lige offrent le plus de diversit. Ajouter a cela, et selon le taux de recouvrement des arbres, un sous bois diffrent se dveloppe. Du maquis dense Erica arborea avec Ampelodesma mauritanica, Genista tricuspidata.etc. la strate herbaces se dveloppe plus au moins selon les conditions du milieu. Des pelouses gramines occupent les espaces libres laisss par les arbres et arbustes, ils sont souvent trs bien arross, et proche dun ruisslement permanent. Cette structure de vgtation et distribution spatiale de la physionomie des diffrentes strates rpond tout fait aux besoins des cerfs en ce qui concerne une zone de gagnage et une zone de refuge. Conclusion gnrale. 87 Le suivi des cerfs sest fait avec des moyens trs rudimentaires. Les rsultats quon a ne sont pas trs prcis en particulier pour ce qui est du rgime alimentaires. Les observations sont trs arbitraires le plus souvent sans rsultat, du fait que les cerfs sont toujours sur leurs gardes, alors ils ne broutent rien. Mais on est arriv faire un listing des espces quon a pu observer directement. Pour ce qui est de loccupation de lespace, lobservation directe, les traces de pas, les reposes et les fumes nous ont montrs que la partie de lenclos qui est apprcie par les cerfs est celle qui est la plus au nord-ouest. Cette zone est caractrise par : -Un loignement des sources des perturbations et du drangement, le village Takamra, les vergers et la route nationale N34. -Lexistence dun cours deau permanent, qui ruissle mme en t. -la zone de gagnage et trs proche avec une zone qui offre le maximum de protection pour les animaux. La configuration des lieux rend toute extension future de lenclos impossible, si les cerfs se multiplient bien, terme le milieu ne pourra plus suffire pour subvenir aux besoins de tous. Je pense que dans le programme, ce projet est pilote, et il va faire office dune ppinire qui va alimenter de futures lchs. Le lcher est fait en 2005 / 2006, notre travail est ralis en 2008, la dure qui spare ces deux date est trs importante, beaucoup de renseignements nous on chapp, il aurait fallu prparer un groupe de chercheurs et dtudiants pour suivre cette population au temps rel des lchers. Mais cela ne saurai tre possible que par la mise a disposition du personnel des moyens adquats. Les cerfs ne portent aucun moyen de marquage pour les distinguer et les identifier, les outils dont je disposais taient trs rudimentaires. Le travail de ce type ne peut pas tre ralis par un seul tudiant, une quipe est indispensable. Pour observer est prendre note tout seul cest impossible, beaucoup de donnes chappent lobservateur. Un projet pareil aurait pu tre un lieu de plerinages pour les scientifiques de tout bord. Cest une manne inespre i pour les assoiffs du savoir. Conclusion gnrale. 88 Pour que ce projet aboutit a des rsultats positif, au moins sur le plan apport en informations scientifique, il est vital de constituer une quipe de scientifique. Cette quipe doit travailler sur place 7 jours/7 et 12 mois / 12 de jours comme de nuits si on veut aboutir des informations qui vont nous permettre de sauver cet animal. Ceci implique la construction de structures adquates pour recevoir les jeunes chercheurs et ingnieurs pour accomplir leur travail de mmoires, pour quoi ne pas construire une annexe au Centre Cyngtique ? Pour quoi ne pas associer les grandes entreprises nationales, tatiques ou prives ? Ces firmes et ces hommes daffaires peuvent apporter une aide considrable par un financement et lachat de matriel, en particulier les GPS et les antennes mettrices pour le suivi en temps rel. Pour ce qui est du rgime alimentaire, une analyse par les fumes est plus quindispensable pour dterminer avec exactitude ce que mange notre animal. Rfrences bibliographiques. Rfrences bibliographiques. 89 -Arbouche H. S. et Arbouche F., 2007 : Evaluation de la valeure nrgtique des espces vgtales prleves par le cerf de barbarie (Cervus elaphus barbarus, Bennett, 1833) dans la zone del ayoune (Parc National dEl Kala, Algrie). Rev. Ecol. (Terre Vie), Vol. 62, 2007. -Baillie J. ; Hilton-Taylor C. et Stuart S. N., 2004: IUCN Red List of Threatened Species. A Global Species Assessment. 2004. Gland, Switzerland., IUCN. -Ballard W.B. ; Whitlaw H.A ; Young S.J. ; Jenkins R.A. et Forbes. G.J., 1999: Predation and survival of white-tailed deer fawns in northcentral New Brunswick. 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Clturer par plus de 8000 mtres de grillage de 2 m de hauteur. Les objectifs de notre travail sont : faire connaitre cette espce trs noble et la faire sortir de lisolement scientifique et le dsintressement de la communaut universitaire. Pour cause de la difficult de son tude. Dcrire le comportement et lthologie des cerfs rcemment introduits dans un milieu inconnu. Observer comment les cerfs slectionne leurs sites de repos et de refuge. A lchelle du peuplement forestier, nous montrons que le cerf utilise les formations Quercus canariensis pour le repos et la protection. Les formations Q. suber et les maquis sont utiliss pour la nutrition et la rumination. Des observations sont menes sur leurs prfrences alimentaires. Mots cls : Cervus elaphus barbarus, Akfadou, ressource alimentaire, thologie, enclos. Summary : Barbary red deer (Cervus elaphus barbarus Bennett, 1833) is the sole representative of deer in North Africa. This species is nearing extinction, these populations are threatened not human aggressive actions on their environment. The study was conducted in Akfadou to Adekar. Within an enclosure of 110 ha. Close with over 8000 feet of fence 2 m high. The objectives of our work are: to make known this kind and noble to break thescientific isolation and disinterestedness of the university community. Due to the difficulty of its study. Describe the behavior and ethology deer recently introduced in an unknown environment. Observe deer selects sites for rest and refuge. On the scale of the forest stand, we show that the deer used to Quercus canariensis training for restand protection. The formations at Q. suber and scrub are used for nutrition and rumination. Observations are conducted on their food preferences. Keywords: Cervus elaphus barbarus, Akfadou, food resource, ethology, pens.