Arles 2023dossier de Presse

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ARLES

2023
LES RENCONTRES
DE LA PHOTOGRAPHIE
3 JUILLET
→ 24 SEPTEMBRE
DOSSIER DE PRESSE – MAI 2023

PRESSE LES RENCONTRES


CLAUDINE COLIN D’ARLES
COMMUNICATION 34 RUE DU DOCTEUR FANTON
ALEXIS GREGORAT, HARRY ANCELY 13200 ARLES
ET LUCE REBOURS
3 RUE DE TURBIGO INFO@
75001 PARIS RENCONTRES-ARLES.COM
RENCONTRES-ARLES.COM
RENCONTRESARLES@ TÉL. +33 (0)4 90 96 76 06
CLAUDINECOLIN.COM
CLAUDINECOLIN.COM
TÉL. +33 (0)1 42 72 60 01

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

GRANDS PARTENAIRES

PARTENAIRES MÉDIAS

LES RENCONTRES D’ARLES SONT AUSSI ORGANISÉES AVEC LA COLLABORATION ACTIVE DE


ART GALLERY OF ONTARIO, CENTRE D’ART GWINZEGAL, CITÉ
LE SOUTIEN SPÉCIAL DE ANTHROPOCÈNE LYON, DICHROMA PHOTOGRAPHY, ÉCOLE NATIONALE
PRIX PICTET, FONDATION JAN MICHALSKI POUR L’ÉCRITURE SUPÉRIEURE DE LA PHOTOGRAPHIE, FOTODOK, GALERIE CLÉMENTINE
ET LA LITTÉRATURE, LËT’Z ARLES (LUXEMBOURG), DE LA FÉRONNIÈRE, GALLERIE D’ITALIA / INTESA SANPAOLO TURIN, INA,
FONDATION LOUIS ROEDERER, TECTONA, ADAGP, SAIF, ACTES SUD, INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE, THE SAUL LEITER FOUNDATION,
FNAC, LUMA ARLES, COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION ABBAYE DE MONTMAJOUR, MONOPRIX ARLES, MUSEON ARLATEN,
ARLES CRAU CAMARGUE MONTAGNETTE. ASSOCIATION DU MÉJAN, FONDATION MANUEL RIVERA-ORTIZ,
MUSÉE DE LA CAMARGUE, MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUE,
LE SOUTIEN DE MUSÉE RÉATTU, CARRÉ D’ART – MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN
ÉDITIONS LOUIS VUITTON, EURAZÉO, FONDATION SWISS LIFE, DE NÎMES, CENTRE DE LA PHOTOGRAPHIE DE MOUGINS, CENTRE
MALONGO, GALERIE TEMPLON, PERNOD RICARD, FONDATION PHOTOGRAPHIQUE MARSEILLE, CHÂTEAU LA COSTE, COLLECTION
ANTOINE DE GALBERT, CHAMMAS & MARCHETEAU, LAMBERT AVIGNON, ESPACE CULTUREL DÉPARTEMENTAL 21, BIS
RIVEDROIT AVOCATS, JEAN‑FRANÇOIS DUBOS, LIBÉRATION, MIRABEAU, FRAC SUD, MUCEM, MUSÉE ESTRINE, FONDATION LEE
POLKA, FISHEYE, AMA, LOUIE MEDIA, FUJIFILM, MÉTROBUS, PICTO UFAN, FONDATION THALIE, FONDATION VINCENT VAN GOGH ARLES, VII
FOUNDATION, PROCESSUS, CIRCAD, DEUXIÈME ŒIL, ATELIER SHL, ACADEMY, COFEES.
ANITA SAXENA INTERPRÉTARIAT.
LE MOT
DE LA MINISTRE
Rima Abdul Malak
Ministre de la Culture

Attendues avec impatience par les professionnels


et amateurs d’images, les Rencontres d’Arles
sont depuis 54 ans le fruit d’un dialogue fécond
entre le patrimoine exceptionnel de la Ville et
de la Région et les œuvres photographiques
historiques et contemporaines majeures.
On dit souvent qu’un photographe sait voir ce que
nous ne voyons pas. Là où notre regard survole
et parfois neutralise, la photographie débusque
l’improbable. Or, dans un monde saturé d’images
et d’addiction aux écrans, il est d’autant plus
essentiel de prendre le temps de regarder. De
plonger dans l’expérience d’une image, les plis
et replis de son histoire, de sa singularité. Les
Rencontres d’Arles nous offrent cette chance, celle
d’une éducation du regard, d’un réenchantement.
C’est aussi tout le sens des actions d’éducation
à l’image organisées avec brio par les équipes
des Rencontres qui, tout au long de l’année,
accompagnent plus de dix mille jeunes du territoire
pour mieux décrypter le monde qui les entoure.
Un festival de photographie aussi emblématique
que celui d’Arles, c’est enfin un miroir de la société,
des questionnements et des mouvements qui la
traversent : dans la diversité des voix et des sujets
qu’elle relaie, la programmation 2023 s’en fait le reflet.
La France, pays d’invention de la photographie,
a de beaux chantiers devant elle. Croyez bien que
le ministère de la Culture y sera, aux côtés des
photographes et de toutes celles et ceux qui font le
monde de la photographie, pleinement engagé !

3
LE MOT
DU MAIRE
Patrick de Carolis
Maire d’Arles
Président de l’Agglomération
Arles Crau Camargue Montagnette

L'indépendance artistique des directeurs des Le public lui aussi, l'a compris puisqu'il a retrouvé
Rencontres d'A rles depuis leur création par le plus avec la liberté de mouvement, le chemin d'A rles avec
indépendant d'entre eux, Lucien Clergue, n'est plus près de 18 500 festivaliers la première semaine de
à prouver et chaque année, nous nous félicitons des juillet en 2022 et au total, plus de 127 000 visiteurs
formidables découvertes qu'ils nous proposent. au cours des trois mois d'expositions.
Outre ce carrefour international, à chaque Au regard du programme de l'édition 2023, je suis
édition, le lien qui unit Arles à la photographie convaincu du succès annoncé, autour d'un cinéma
s'exprime, non seulement par les lieux silencieux mais criant de vérité et de témoignages,
patrimoniaux où les Rencontres exposent, mais autour des romans-photos, de la photographie
aussi par ce que notre ville, par sa beauté et nordique, ou des Géographies du regard.
sa lumière inspire depuis plus de 50 ans.
Ce dernier thème nous est particulièrement cher
Si j'évoque ainsi ce lien, c'est bien au regard des puisqu'il explore l'anthropocène d’Arles et ses
choix faits cette année par Christoph Wiesner, environs, notamment les liens entre l’humain et une
Aurélie de Lanlay et leurs équipes que je salue Camargue qu'ils ont façonnée, tous deux sans cesse
ici, puisque l'un des thèmes centraux est intitulé en mouvement. Une exposition qui est à rapprocher
De films en images et convie Gregory Crewdson, de l'invitation faite à une vingtaine de photographes
Agnès Varda et Wim Wenders pour ne citer qu'eux. de donner à voir l'histoire photographique du
pèlerinage des Saintes-Maries-de-la Mer : ce n'est
Ce thème est pour Arles, d'une actualité particulière
que dans ce delta créateur d'utopies que des milliers
au moment où, dans nos écoles comme MoPa,
de femmes et d'hommes convergent chaque année.
dans nos studios et dans nos projets, l'image
Dans une ferveur particulière, entre mer et étangs.
s'anime et s'invente un nouveau vocabulaire,
de nouvelles partitions et un nouvel avenir. La photographie est silencieuse ai-je dit en préambule
en citant l'un des grands noms de cette édition. Je
Plus intéressant encore, la photographie – dont
suis convaincu que ces Rencontres 2023, par leur
Crewdson dit qu'à la différence d'autres formes
inventivité et la créativité de ses acteurs et invités,
narratives reste toujours silencieuse – trouve
vont faire naître des émotions contenues ou pas,
dans l'image créative à Arles et grâce à ses
dans nos rues, nos monuments et nos places.
étudiants, ses artistes et ses entrepreneurs, une
nouvelle expression dont on pourrait décliner
l'orthographe entre voie et voix. Il y a bien là une
cohérence historique dont Christoph Wiesner a
saisi toute la portée, la logique et le plaisir.

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LE MOT DU
PRÉSIDENT
Hubert Védrine
Président des Rencontres d’Arles

En se déployant à travers plus d’une vingtaine de Nous nous réjouissons de vous proposer cette
lieux, permettant la découverte ou la redécouverte généreuse 54e édition avec, au programme,
de l’histoire et du patrimoine d’Arles, la 53e édition 30 expositions auxquelles s’en ajoutent 15,
des Rencontres d’Arles a accueilli 127 000 visiteurs. proposées dans le cadre d’Arles Associé,
Notre public, constitué de fidèles, mais comprenant et 11 pour le Grand Arles Express.
également près de 25 % de « primo-visiteurs », a
retrouvé ses adeptes après la période de crise sanitaire
que nous avons connue ces dernières années. La
semaine d’ouverture, accessible à tous les publics et Les Rencontres d’Arles tiennent à remercier
largement plébiscitée par les acteurs de l’écosystème chaleureusement l’ensemble des partenaires et
de la photographie, a recouvré un excellent niveau mécènes pour leur fidèle soutien, qui contribue à
de fréquentation, avec plus de 18 500 participants. faire exister ce rendez-vous incontournable de la
Nous nous réjouissons que près de 50 % des visiteurs photographie internationale, chaque été, à Arles.
de la semaine d’ouverture aient été étrangers, signe
de l’ancrage et de la reconnaissance du festival au Notre festival grandit, densifie ses événements
niveau international. Gageons que cette nouvelle et renouvelle sa programmation depuis plus
édition, avec la programmation préparée et défendue de cinquante ans maintenant : pour chaque
par Christoph Wiesner, Aurélie de Lanlay et les édition, l’engagement de nos partenaires
équipes du festival sera aussi une belle réussite. participe à faire vivre notre action via nos
bourses, nos Prix, nos programmes pédagogiques
Par ailleurs, je tiens à saluer l’implication de l’équipe et certains de nos projets artistiques. Ces
des Rencontres qui, consciente des urgences de notre collaborations participent à leur pérennisation.
époque, prolonge son engagement et conforte ses
actions dans une démarche, entamée de longue date, Merci à nos Grands Partenaires : LUMA ;
de responsabilité sociétale des organisations (RSO). BMW France, avec son programme
Depuis plus de 50 ans, les Rencontres d’Arles se sont BMW ART MAKERS ; SNCF Gares &
affirmées, dans l’action, comme une véritable caisse Connexions ; et Kering, qui prolonge
de résonance de l’état du monde. Le festival est un son engagement auprès des femmes
laboratoire qui se façonne au gré des évolutions photographes à travers Women In Motion.
esthétiques, techniques, politiques et sociales. Forte Les Rencontres d’Arles bénéficient également
de ses expériences et consciente du chemin qu’il reste du soutien spécial du Prix Pictet, de la
à parcourir, l’association compose quotidiennement Fondation Jan Michalski pour l’écriture et
avec les enjeux écologiques et sociétaux. la littérature ; de Lët’z Arles (Luxembourg) ;
En mars 2022, l’association est devenue membre de la Fondation Louis Roederer ; ainsi que
du Collectif des Festivals Éco-responsables et beaucoup d’autres acteurs essentiels à la
Solidaires (COFEES) en poursuivant l’objectif de création et à la diffusion artistique.
mener des actions concrètes liées au développement Enfin, les Rencontres d’Arles remercient leurs
durable et donner une visibilité renforcée à ces partenaires médias, qui relaient largement
enjeux. Pour ce faire, les équipes du festival la programmation et les événements du
suivent des formations régulières, partagent festival : France Culture, ARTE, Konbini,
leurs ressources et leurs expériences avec LCI, Le Point et Madame Figaro.
différentes structures adhérentes au collectif.
Les Rencontres d'A rles ont récemment travaillé
avec les Augures, collectif ayant pour mission
d'accompagner, mobiliser et conseiller les acteurs du
secteur culturel qui souhaitent opérer des redirections
écologiques volontaires. Depuis, les équipes du
festival ont mobilisé moyens techniques et humains
afin de mettre en place des actions pour apporter
des solutions opérationnelles sur le court, le moyen
et le long terme autour des thématiques telles que la
mobilité, la sensibilisation des publics, l’adaptation
des lieux d’exposition au réchauffement climatique et
l’évolution des moyens de production.

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UN ÉTAT DE CONSCIENCE
Christoph Wiesner
Directeur des Rencontres d’Arles

Tel un relevé sismographique de notre temps, Souvenir lointain et exil.


chaque année les Rencontres d’Arles se font l’écho de Entre nos murs retrace une Histoire de l’Iran
l’état de conscience de notre monde, aussi étrange des années 1950 à nos jours tandis que la
qu’il puisse paraître. Les photographes, artistes présence de la diaspora iranienne sur la
et commissaires nous donnent à voir, à percevoir, côte ouest américaine est rendue visible avec
avec une extrême acuité, les transformations que Soleil of Persian Square d’Hannah Darabi.
nous vivons. La prise en considération – a minima Se promener à travers l’Histoire de notre
– du réchauffement climatique s’est imposée à monde et de l’actualité, c’est ce que propose
nous, impactant directement nos habitudes. l’exposition célébrant les 50 ans du journal
Conscient de cette nécessité et de son rôle de Libération à l’abbaye de Montmajour.
défricheur, le festival, en collaboration avec la Cité Photographies vernaculaires et archives, les supports
Anthropocène de Lyon, s’est lancé cette année sont multiples pour documenter une époque et
dans l’exploration du territoire arlésien et de son scandent une partie de la programmation.
écosystème. Scientifiques, chercheurs, penseurs et
artistes sont partis à sa découverte afin d’en faire un En 2004, deux antiquaires découvrent
état des lieux. Choisi comme QG de cette réflexion, 340 photographies tirées sur papier et Polaroid
Ground Control, ancienne halle industrielle de la des années 1950 et 1960 sur un marché aux puces
SNCF, a été au cœur de toutes les discussions ; en de New York. Ces images content l’histoire d’une
résulte un dispositif de reformulation de l’espace. Amérique, celle de la Casa Susanna, celle dont on
ne pouvait parler, d’une minorité qui risquait à tout
L’exploration du territoire peut prendre de multiples moment de perdre sa place dans la société. D’une
formes. Ainsi, l’exposition Soleil Gris d’Eric Tabuchi intimité secrète naissent toutes ces photographies
et Nelly Monnier présente un corpus territorial issu qui ont la particularité de représenter des hommes
du travail au long cours Atlas des Régions Naturelles. travestis en femmes d’intérieur – telles qu’elles
L’enquête sur la zone industrielle, autrefois fleuron de furent vantées par cette Amérique victorieuse de
la modernité de Tarascon, menée par Mathieu Asselin l’après-guerre. Ces images sont là afin de témoigner
au cœur de l’exposition Ici près nous en donne une de l’essentialité de la photographie pour l’un des
tout autre vision. Il est entouré de Tanja Engelberts premiers réseaux de la communauté LGBTQIA+.
explorant le Rhône et de Sheng-Wen Lo jouant les
arpenteurs camarguais ; chacun, par son approche Une autre Amérique surgit, avec Gregory Crewdson,
et sa sensibilité, nous rappelle que cet espace entre qui convie les techniques cinématographiques dans
terre et eau est à protéger, si l’on veut pouvoir sa réalisation d’images d’un rêve en déliquescence,
continuer à en jouir dans un futur proche. l’Amérique de la crise. C’est l’aboutissement
de dix ans de travail. C’est la version noire des
En effet la Camargue, c’est surtout le delta et œuvres d’Edward Hopper, une image à la Melville
son fleuve et Yohanne Lamoulère nous propose et une représentation du polar qui tourne mal,
d’y entreprendre un voyage entre étrange et tout comme dans le film L’Ami américain dont
réalisme, à la fois hors du temps et magique. Wim Wenders nous révèle la genèse dans ses
Non loin de là, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Polaroid avec Dennis Hopper et Bruno Ganz.
Lumières des Saintes explore l’histoire de ce Kaléidoscopique, la richesse de la rétrospective
pèlerinage sur plus d’un siècle avec ses moments de Saul Leiter nous invite, entre noir, blanc, et
joyeux mais aussi ses temps tragiques. Entre matériel couleur, à une déambulation dans les rues de New
vernaculaire issu d’archives et grands noms de la York ; comme Diane Arbus, née la même année que
photographie, nombreux sont les artistes à avoir Saul Leiter, en 1923, à travers une exposition présentée
fait le voyage, de Chiki Weisz à Lucien Clergue, par LUMA Arles. Tandis que, à la même époque, à
d’Erwin Blumenfeld à Martine Franck, pour la fin des années 1940, Agnès Varda revient à Sète
nous inciter à rêver et à revivre une partie de après y avoir passé la période de l’Occupation. Elle
ce qui constitue l’histoire de la Camargue. photographie la vie locale du quartier populaire
Marseille, terre d’arrivée et de départ, de la Pointe Courte, prémisse de La Pointe Courte,
halte avant une prochaine étape, ville de passage son premier long métrage réalisé quelques années
de femmes et d’hommes venus du Maghreb et de plus tard avec Philippe Noiret et Silvia Montfort.
l’Afrique subsaharienne. C’est de cette histoire
que témoignent les archives du Studio Rex du quartier
de Belsunce que Jean-Marie Donat nous fait découvrir.

6
Cette année encore, l’expérimentation traverse le
champ des expositions et des thématiques. Avec le
scrapbook dont l’origine de la pratique anglo-saxonne
mêle la tradition de l’album photo au journal intime
pour prendre une forme très cinématographique,
mais également par la manipulation du médium
photographique de Zofia Kulik qui vient construire
une nouvelle identité féminine, pleine de symboles.
Aux confins de l’expédition et de l’expérience des
premiers inventeurs, Roberto Huarcaya convoque dans
une pratique nocturne la technique du photogramme
pour jouer de nos sens dans la représentation de
la forêt tropicale péruvienne, pendant que Juliette
Agnel nous invite au mystère de nos origines dans les
cryptoportiques, lieux antiques et magiques, investis
pour la première fois cette année par le festival.
Enfin, une exposition, non moins importante dans
la poursuite de la représentation de la création
féminine ; elle convoque les pays nordiques et la
découverte d’une scène méconnue, de l’après-
guerre à l’époque contemporaine, où une
réflexion sur la relation que l’État providence a
entretenue avec une certaine idée de la sororité
[Søsterskap] se déploie au travers des regards de 18
photographes. Cette année, c’est l’artiste finlandaise
Emma Sarpaniemi, qui signe l’affiche du festival avec
son autoportrait, à retrouver à l’église Sainte-Anne.
Les Rencontres d’Arles font cette année encore
la part belle à l’émergence avec l’exposition
Une attention particulière, réunissant l’œuvre
photographique de trois étudiants de l’École
nationale supérieure de la photographie, et le Prix
Découverte Fondation Louis Roederer à l’église des
Frères-Prêcheurs, écrin du magnifique travail sur
la scène du grand Sud proposé par la commissaire
Tanvi Mishra, qui nous ouvre de nouveaux horizons
de Kolkata au Caire, en passant par Dhaka.
Avec Aurélie de Lanlay, et toute l’équipe du festival,
nous vous attendons pour vous faire découvrir
l’ensemble de la programmation, dès le 3 juillet à Arles.

7
PROGRAMME
p. 11 p. 27 p. 43

DE FILMS GÉOGRAPHIES ÉMERGENCES


EN IMAGES DU REGARD PRIX DÉCOUVERTE
GREGORY CREWDSON ICI PRÈS FONDATION
EVENINGSIDE – 2012-2022 MATHIEU ASSELIN, LOUIS ROEDERER
TANJA ENGELBERTS, SHENG-WEN LO
TINTERA
AGNÈS VARDA
LA POINTE COURTE, ERIC TABUCHI IBRAHIM AHMED
DES PHOTOGRAPHIES AU FILM ET NELLY MONNIER ET LINA GEOUSHY
SOLEIL GRIS TRANSMISSION ET ABANDON
WIM WENDERS DE LA PERFORMANCE
DE GENRE
MES AMIS POLAROID UNE ATTENTION PARTICULIÈRE
JINGYU CAO, RAPHAËL LODS, EXPERIMENTER
SCRAPBOOKS IRIS MILLOT SOUMYA SANKAR BOSE
DANS L'IMAGINAIRE DES CINÉASTES DISCRÈTE ÉVASION DANS
YOHANNE LAMOULÈRE LES TÉNÈBRES
LES ENFANTS DU FLEUVE
TIGER STRIKES ASTEROID
p. 17 EVA NIELSEN ET SAMANTHA BOX
MARIANNE DERRIEN RÊVES CARIBÉENS
MISES INSOLARE
TARQ
EN SCÈNES JULIETTE AGNEL
LA MAIN DE L’ENFANT
PHILIPPE CALIA
LES ARCHIVES AJAIB GHAR
AURÉLIEN FROMENT / PATHSHALA SOUTH ASIAN
PIERRE ZUCCA MACIEJKA ART MEDIA INSTITUTE
HOJA SANTA [FEUILLE SACRÉE] MD FAZLA RABBI FATIQ
THÉÂTRE OPTIQUE
CHEZ-MOI
NICOLE GRAVIER ROBERTO HUARCAYA
TRACES FLORIDA LOTHRINGER 13
MYTHES ET CLICHÉS
HIEN HOANG
GARUSH MELKONYAN DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’OCÉAN
HANNAH DARABI COSMOVISIÓN
SOLEIL OF PERSIAN SQUARE PARTY OFFICE
VISHAL KUMARASWAMY
SØSTERSKAP ಮರಣ MARANA [DÉCÈS]
PHOTOGRAPHES p. 36
CONTEMPORAINES NORDIQUES PECKHAM 24
RÉMINISCENCES NIEVES MINGUEZA
UNE FEMME SUR TROIS
p. 22 CASA SUSANNA MAGNUM FOUNDATION
ISADORA ROMERO
REVISITER NE M'OUBLIE PAS
COLLECTION JEAN-MARIE DONAT
FUMÉE, RACINE, SEMENCE
JOJO
ZOFIA KULIK ENTRE NOS MURS
LA SPLENDEUR DE L’ARTISANE
RITI SENGUPTA
TÉHÉRAN, IRAN 1956-2014 CE QUE JE NE PEUX PAS DIRE
À VOIX HAUTE
SAUL LEITER ROSÂNGELA RENNÓ
ASSEMBLAGES SUR LES RUINES
DE LA PHOTOGRAPHIE DANIEL WAGENER
50 ANS, DANS L’ŒIL DE LIBÉ
OPUS INCERTUM
OLEÑKA CARRASCO
LUMIÈRES DES SAINTES PATRIA
UN PÈLERINAGE PHOTOGRAPHIQUE
TAN CHUI MUI
SIMPLEMENT PARCE QUE VOUS
AVEZ APPUYÉ SUR L’OBTURATEUR ?

p. 54

ARLES BOOKS
LES PRIX DU LIVRE
LUMA RENCONTRES
DUMMY BOOK AWARD

8
LES
SATELLITES
p. 57 p. 67 p.75

ARLES ASSOCIÉ GRAND ARLES ARLES


LUMA EXPRESS HORS LES MURS
DIANE ARBUS
CONSTELLATION AIX-EN-PROVENCE JIMEI × ARLES
AHLAM SHIBLI INTERNATIONAL PHOTO
ESPACE CULTUREL
AGNÈS VARDA DÉPARTEMENTAL 21, BIS FESTIVAL
ARCHIVE HANS-ULRICH OBRIST MIRABEAU
SERENDIPITY ARLES GRANT
AU MILIEU DES TERRES.
FISHEYE IMMERSIVE UN CARNET DE VOYAGE
HABEAS CORPUS LES RENCONTRES D'ARLES
EN MÉDITERRANÉE PARTOUT AILLEURS !
ASSOCIATION DU MÉJAN AVIGNON
CÉLINE CLANET
GROUND NOISE COLLECTION LAMBERT p. 77
CHARLES FRÉGER LOUISE LAWLER
AAM AASTHA
DOLORÈS MARAT LE PUY-SAINTE- SEMAINE
DÉRÈGLEMENT CHROMATIQUE RÉPARADE D’OUVERTURE
MYOP
CHÂTEAU LA COSTE LES NUITS
MANIFESTE
AMNESTY INTERNATIONAL X MYOP VOYAGES AVEC WARHOL
SPENCER OSTRANDER LES JOURS
ET PAUL AUSTER MARSEILLE
PAYS DE SANG CENTRE PHOTOGRAPHIQUE
MARSEILLE
FONDATION PAULIEN OLTHETEN p. 81
MANUEL RIVERA-ORTIZ THE HOLY SERIOUSNESS OF PLAY
GROW UP
FRAC SUD ÉDUCATION
MUSÉE RÉATTU
PORTRAITS
MNÉMOSYNE ET FORMATION
COLLECTION FLORENCE MUCEM
ET DAMIEN BACHELOT AU SALON DES ARTS
STAGES DE PHOTOGRAPHIE
JACQUES LÉONARD MÉNAGERS, 1923-1983 ÉDUCATION AUX IMAGES
L’ESPRIT NOMADE
MOUGINS
MUSÉE DE LA CAMARGUE
ROMAIN BOUTILLIER
CENTRE DE LA PHOTOGRAPHIE p. 85
DE MOUGINS
LOST IN CAMARGUE
LA ROUE DES MERVEILLES :
HAROLD FEINSTEIN
INFORMATIONS
MUSÉE DÉPARTEMENTAL
ARLES ANTIQUE NÎMES
PRATIQUES
MARGUERITE BORNHAUSER
RETOUR À LA POUSSIÈRE CARRÉ D’ART
REGARD SUR p. 91
LA COLLECTION
PHOTOGRAPHIQUE
DU MUSÉE
PARTENAIRES
PAR SUZANNE LAFONT
NOÉ SOULIER
FRAGMENTS
MARTINE SYMS
UGLY PLYMOUTHS

SAINT-RÉMY-
DE‑PROVENCE
MUSÉE ESTRINE
LOUISE BOSSUT
À L'ÉPREUVE

9
ARLES
2023
LES RENCONTRES
DE LA PHOTOGRAPHIE
PROGRAMME
DE FILMS EN IMAGES
WIM WENDERS

12
L'Ami américain en personne, 1993.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Fondation Wim Wenders.
Exposition Mes Amis Polaroid.
MÉCANIQUE
GÉNÉRALE GREGORY CREWDSON
Né en 1962 à Brooklyn, États-Unis.
Vit et travaille dans le Massachusetts, États-Unis.
Commissaire :
Jean-Charles Vergne.
Exposition coproduite par
EVENINGSIDE — 2012-2022
la Gallerie d’Italia, musées Gregory Crewdson dresse depuis une enfants. Elles opèrent un glissement
d'Intesa Sanpaolo, Turin et les trentaine d’années un portrait de pour insuffler une dimension politique
Rencontres d’Arles.
l’Amérique moyenne, une Amérique aux qui trouve son expression la plus subtile
Publication : Gregory Crewdson,
Eveningside 2012–2022, Gallerie
yeux écarquillés vers les lumières d’un avec Eveningside qui clôture la trilogie,
d'Italia – Skira, 2022. rêve en épuisement. Ses photographies montrée pour la première fois en France.
Avec le soutien de la Galerie ont assemblé les fragments d’un monde La trilogie est introduite par la série
Templon. crépusculaire, mêlant une dimension Fireflies (1996), conçue sans le moindre
autobiographique avec le portrait d’une décor ni la postproduction à laquelle
Amérique sans gloire. Les lumières ses créations font habituellement appel.
blafardes et les rues désertées ont été dès Fireflies est une singularité, à tel point
l’origine les lieux de prédilection de ses qu’elle fut cachée pendant dix ans avant
créations, conçues comme des scènes de d’être dévoilée. Ses ballets nuptiaux de
cinéma pour produire des photographies lucioles trouant le crépuscule révèlent
qui demeurent les images de films qui une pulsation poétique et forment un
n’existent pas. contrepoint à la lente pulvérisation
L’exposition réunit la trilogie conçue du monde dévoilée par la trilogie. Ces
entre 2012 et 2022. Elle déploie une vision lucioles témoignent de l’attachement du
inédite sur une décennie de création, photographe pour le contemplatif : c’est
qui a imposé Gregory Crewdson comme là que se loge l’articulation de son œuvre,
une figure majeure de la photographie. dans une oscillation entre le poétique
Cathedral of the Pines et An Eclipse of Moths et le politique, entre une sensibilité pudique
marquent une étape essentielle en raison et le regard porté sur le ressac frappant
de l’intimité dont elles vibrent, cristallisées un monde happé par une brutalité lente.
par les lieux où elles furent réalisées, liées Jean-Charles Vergne
à la vie du photographe, de sa compagne
et collaboratrice Juliane Hiam et de leurs

CLOÎTRE
SAINT-TROPHIME AGNÈS VARDA
Née en 1928 à Ixelles, Belgique.
Décédée en 2019 à Paris, France.
Commissaire : Carole Sandrin,
assistée d’Elisa Magnani.
Avec la complicité de
LA POINTE COURTE,
Rosalie Varda et de l'équipe DES PHOTOGRAPHIES AU FILM
Ciné-Tamaris : Shérine El Sayed Agnès Varda a voué un attachement lui ont inspiré des scènes, des atmosphères,
Taih, Jules Martin.
particulier à Sète. Sétoise d’adoption des plans fixes même. Ses sujets et motifs de
Exposition coproduite par
l’Institut pour la photographie
pour y avoir été réfugiée adolescente prédilection sont encore confirmés par la
des Hauts-de-France et les pendant la Seconde Guerre mondiale, redécouverte de tirages d’époque ou tardifs,
Rencontres d’Arles. elle y revient chaque année jusqu’au début reflets de ses préférences.
Avec le soutien de Kering | de 1960. Photographe amateure dès 1947 Alternant un style graphique et réaliste,
Women In Motion.
puis professionnelle, elle capture avec Agnès Varda produit un film radical qui
son Rolleiflex amis, voiliers, quais de la n’a pas échappé aux cinéphiles avertis
cité méridionale, saisit les joutes sur ses et critiques de l’époque. Nombreux saluent
canaux… et bientôt les traverses et les l’originalité de son scénario et surtout
pêcheurs de la Pointe Courte, ce quartier l’audace de son autrice connue pour être la
populaire de l’étang de Thau, celui-là même photographe officielle du Festival d’Avignon
où s'ancre son premier film tourné en 1954. et du Théâtre National Populaire. Réalisé
Parcourir les planches-contacts d’Agnès avec peu de moyens, La Pointe Courte arbore
Varda rend compte de son cheminement une indépendance artistique qui rompt
photographique. L’exploration de l’archive avec les codes du cinéma de son temps
devient alors enquête. Comparer les au point d’être qualifié de précurseur
quelque 800 vues prises à Sète, noyées dans de la Nouvelle Vague.
le corpus de sa pratique photographique, Avec une première exposition de
avec la minutieuse sélection qu’entreprend photographies en juin dans sa cour de
la jeune femme dès 1953 pour préparer la rue Daguerre (Paris 14) et le tournage
son film, permet de révéler sa vision. Il pendant l’été de son premier film, l’année
n’est pas ici question de photographies de 1954 cristallise chez Varda le lien ténu entre
plateau ou de tournage mais bien de ce qui ces deux modes d’expression qui annonce
a préexisté à l’idée du film ou participé à sa une œuvre singulière.
conception. Ces photographies de référence
Carole Sandrin
et de repérage réunies sur neuf planches

13
ESPACE
VAN GOGH WIM WENDERS
Né en 1945 à Düsseldorf, Allemagne.
Avec la collaboration de Vit et travaille à Berlin, Allemagne.
la Fondation Wim Wenders,
Düsseldorf.
MES AMIS POLAROÏD
Fin 1976, j’ai tourné L’Ami américain remords : il a convaincu un innocent
[The American Friend] à Hambourg et à artisan allemand, Jonathan Zimmermann
Paris, avec Bruno Ganz et Dennis Hopper. (joué par Bruno Ganz) de commettre
Le scénario était adapté du roman Ripley un meurtre. L’acteur communique son
s’amuse [Ripley’s Game], de Patricia tourment intérieur en prenant une série
Highsmith. Les Polaroid étaient alors d’autoportraits avec son appareil SX-70.
l’équivalent des photos instantanées que À la fin, il s’allonge sur sa table de billard
permettent les smartphones aujourd’hui – en laissant pleuvoir les clichés sur lui
leurs ancêtres analogiques, en somme. comme autant de gouttes. La scène
Véritables journaux intimes, les caméras capturait avant son temps l’obsession
produisaient des impressions « originales ». narcissique dont nous souffririons tous plus
Je photographiais différents lieux de tard, quand nous prendrions des selfies
tournage, puis j’épinglais les Polaroid au comme si c’était la chose la plus naturelle
mur du bureau de production. La personne au monde. Aujourd’hui, c’est le cas. Qui
en charge du script photographiait chaque aurait pu prévoir qu’un jour, nos appareils
scène pour assurer leur continuité. auraient des objectifs des deux côtés !
Je photographiais mes acteurs pendant Une avancée inimaginable à l’époque,
les répétitions et quelques fois pendant comme lorsque Ripley braque l’appareil sur
le tournage. Même dans l’histoire, Dennis son visage tel un pistolet pour se suicider.
Hopper dans le rôle du personnage trouble Dans une autre scène, Ripley traverse
de Tom Ripley se servait d’une caméra Hambourg au volant de sa fantastique
Polaroid. L’acteur a fini par devenir notre Thunderbird et enregistre ses pensées avec
« ami américain », si bien que nous avons un Walkman. Encore un rappel du long
changé le titre du film, qui était censé et inévitable chemin menant à notre ère
s’appeler Piégé [Framed]. numérique.
La scène montre Tom Ripley dans son Wim Wenders
manoir en pleine nuit, envahi par le

14
ESPACE LAURÉAT DE LA BOURSE DE RECHERCHE CURATORIALE 2021
VAN GOGH
SCRAPBOOKS
Commissaire : Matthieu Orléan. DANS L’IMAGINAIRE DES CINÉASTES
Lauréat de la Bourse de Christophe Berhault (1958), William S. Burroughs (1914-1997), Stan Brakhage
recherche curatoriale 2021 (1933-2003), Pedro Costa (1959), Robert Duncan (1919-1988), George Hackathorne
des Rencontres d’Arles
et de l’Institut français.
(1896-1940), Arthur Hornblow (1893-1976), Derek Jarman (1942-1994), Jim Jarmusch
(1953), Jess (1923-2004), Stanley Kubrick (1928-1999), Bertrand Mandico (1977),
Publication : Scrapbooks : dans
l'imaginaire des cinéastes,
Chris Marker (1921-2012), Marie-Laure de Noailles (1902-1970), Christian Patterson
delpire & co, 2023. (1972), John Truwe (1915-1981), Agnès Varda (1928-2019) et Jane Wodening (1936).
La Bourse de recherche
curatoriale des Rencontres
Le scrapbook est né d’une pratique ou Marie-Laure de Noailles (peintre, et
d’Arles reçoit le généreux anglo‑saxonne mêlant album photo aussi productrice), tous deux adeptes du
soutien de Jean-François Dubos. et journal intime : il peut réunir aussi scrapbooking le plus expérimental, mêlant
bien des photographies que des dessins, l’émotionnel et le politique.
timbres, cartes postales, coupures de Cette exposition de groupe se concentre sur
presse ou encore des cartons d’invitation. des artistes ayant une pratique radicale,
Les possibilités créatives multiples de poussant au maximum les frontières de
collages qu’il propose justifient donc l’autofiction (que prolongent aujourd’hui
que de nombreux artistes s’en soient des usages comme Instagram, dont le
emparés, comme un genre à part entière, scrapbook est peut-être l’ancêtre méconnu).
afin de composer de nouveaux univers
Matthieu Orléan, commissaire d’exposition
visuels, comme c’est le cas de cinéastes
à la Cinémathèque française, éclaire la
d’avant‑garde de la deuxième moitié du
lecture de ces différents scrapbooks aux
20e siècle tels Derek Jarman, Agnès Varda,
formes hybrides mais à la grammaire
Chris Marker, ou plus récemment encore
profondément cinématographique : car si
Pedro Costa et Bertrand Mandico.
les films constituent une forme de présent,
Cette exposition présente quelques-uns le scrapbook est à la fois leur passé (le
des plus beaux scrapbooks de cinéastes, lieu de leur esquisse) et leur futur (leur
que l’on découvre également photographes, archive). Le cinéma y est conjointement
poètes ou dessinateurs. Il propose un en creux et en puissance. Un chaînon,
voyage à l’origine de la création secrète parfois manquant, mais fondamental pour
de leurs films, donnant accès à des comprendre la circulation, la survivance
documents privés, dévoilant l’intimité au et l’apothéose des images contemporaines.
cœur même du processus créatif. Y seront
Matthieu Orléan
associées des personnalités ayant, à leur
façon, participé à l’élaboration de films,
poétiques et libres, comme William S.
Burroughs (écrivain, et aussi scénariste)

BOURSE DE RECHERCHE CURATORIALE


Pour la sixième année consécutive, les
Rencontres d’Arles proposent une Bourse
de recherche curatoriale ouverte à tous les
commissaires d’exposition. Depuis sa création
en 2018, cette bourse a été attribuée aux projets
portés par Sonia Voss, Magali Nachtergael & Anne
Reverseau, Clara Bouveresse, István Virágvölgyi,
Justinien Tribillon & Offshore Studio, Clara
Bastid & Marie Robert, Monica Allende, Adam
Broomberg & Shoair Mavlian, Damarice Amao,
Jean-Christophe Arcos, Nestan Nijaradze, Matthieu
Orléan, Kathrin Schönegg, Sogol & Joubeen
Studio. La Bourse de recherche curatoriale des
Rencontres d'A rles 2023 a été allouée à María Wills
Londoño et Andrés Matute Echeverri pour le projet
Vampires fear no looking glass.

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AGNÈS VARDA
Jouteurs à Sète, vers 1952.

16
Avec l’aimable autorisation de la Succession Agnès Varda /
Collection Rosalie Varda.
Exposition La Pointe Courte, des photographies au film.
MISES EN SCÈNES
EMMA SARPANIEMI
Autoportrait en Cindy, 2022.

18
Série Deux façons de transporter un chou-fleur.
Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
Exposition Søsterskap – Photographes contemporaines nordiques.
MONOPRIX
AURÉLIEN FROMENT / PIERRE ZUCCA
Aurélien Froment, né en 1976 à Angers, France.
Avec la collaboration de la
Succession Pierre Zucca. Vit et travaille à Édimbourg, Royaume-Uni.
Théâtre optique a bénéficié
Pierre Zucca, né en 1943 à Paris, France.
d’une bourse de recherche de Décédé en 1995 à Paris, France.
l’Institut pour la photographie,
des Hauts-de-France.
THÉÂTRE OPTIQUE
Support de diffusion de la culture des récits qu’il propose. Indépendamment
populaire, la photographie de plateau des films qu’elles représentent, les images
de cinéma est aussi un objet de référence se répondent, d’un geste à un regard, et
pour de nombreux artistes. Sa pratique est témoignent du plaisir de Zucca à mettre en
pourtant peu connue, absente des histoires scène ces théâtres immobiles et silencieux.
de la photographie, comme de celles La présentation de deux livres hors-
de l’art et du cinéma. À travers la figure cinéma complète l’exposition : Le yoga
de Pierre Zucca, Théâtre optique propose par l’image, une étude de mouvement, et
un regard sur la photographie de plateau La monnaie vivante, sur la transformation
comme genre photographique. À la fois des désirs individuels en matière
publicitaire et scientifique, celle-ci atteste première. Avec des dispositifs pré-
de la réalité de la fiction des films qu’elle cinématographiques, de Marey aux tableaux
représente. Image-matière, elle est destinée vivants du XIXe siècle, dans l’équilibre
aux agences de presse pour être recadrée, surprenant entre texte, page et image,
colorisée, multipliée, avant de nous parvenir, apparaissent de nouvelles perspectives
punaisée dans les vitrines des cinémas, qui reflètent les dimensions théâtrales et
comme photo d’exploitation. chorégraphiques caractéristiques de la
Comment traduire la durée et le mouvement photo de plateau et d’exploitation.
d’un plan de film en une image ? Fruit d'un intérêt immodéré pour la
Délibérément anachronique, Pierre Zucca photographie de plateau, Théâtre optique
revisite les débuts de la photographie, a bénéficié d’une bourse de recherche
quand la pose longue était de mise. Par une de l’Institut pour la photographie à Lille,
forme subtile d’exagération, le photographe où une première version de l’exposition a été
remet en scène, condense un plan ou présentée en 2021.
un mouvement de caméra. Il compose des
Aurélien Froment
tableaux, toujours attentif à la suspension

ÉCOLE NATIONALE
SUPÉRIEURE DE NICOLE GRAVIER
LA PHOTOGRAPHIE Née en 1949 à Arles, France.
Vit et travaille à Arles, France.
Commissaire : Damarice Amao ​
et les étudiantes et étudiants de MYTHES ET CLICHÉS
l’École nationale supérieure de la Délaissant les moyens traditionnels de l’art de l’art du XXe siècle. À partir de documents
photographie, Emma Cazeneuve,
Loïsà Gatto, Gabrielle Lubliner,
au début des années 1970, Nicole Gravier d’archives et d’œuvres inédites, l’exposition
Gabriel Seidenbinder, Eliot Stein explore, d’abord en France puis en Italie, propose de redécouvrir des aspects
et Morgane Ubaldi. les possibilités de la photographie comme de la carrière de Nicole Gravier et de son
Exposition coproduite par instrument d’analyse et de décodage œuvre des années 1970-1980 – collages,
l’École nationale supérieure
de la photographie, Arles des images anonymes, pauvres ou installations photographiques et éditions –
et les Rencontres d’Arles. populaires comme le photomaton ou la à ce jour méconnues du grand public
carte postale. Les nouvelles images générées mais révélatrices des usages nouveaux de
par les médias de masse comme la télévision la photographie et des trajectoires d’artistes
ou la presse magazine la conduisent à femmes dans l’après-Seconde Guerre
des détournements ironiques sur le monde mondiale.
de l’art et la condition féminine, à l’exemple L’exposition est le fruit d’un dialogue mené,
de Mythes et clichés, sa série de pastiches dans le cadre d’un projet pédagogique
de photo-romans italiens dans lesquels et curatorial en 2022-2023, entre l’artiste
elle se met en scène. originaire d’Arles et un groupe de
Oscillant entre démarche conceptuelle, six étudiantes et étudiants de l’École
esprit « Pop » teinté d’humour et fiction nationale supérieure de la photographie :
autobiographique, Nicole Gravier développe Emma Cazeneuve, Loïsà Gatto, Gabrielle
une œuvre singulière dans le contexte de Lubliner, Gabriel Seidenbinder, Eliot Stein
mutation politique et sociétale qui touche et Morgane Ubaldi, accompagné·e·s par
l’Italie et plus généralement les sociétés Damarice Amao, enseignante en histoire
occidentales des années 1970. de la photographie à l’école, commissaire
Depuis plusieurs décennies, son travail d’exposition et attachée de conservation
bénéficie d’une postérité dans le cadre au MNAM/Centre Pompidou, Paris.
d’une relecture féministe de l’histoire Damarice Amao

19
SALLE
HENRI-COMTE HANNAH DARABI
Née en 1981 à Téhéran, Iran.
Vit et travaille à Paris, France.
Exposition produite par le centre
d’art GwinZegal, Guincamp,
avec la collaboration de SOLEIL OF PERSIAN SQUARE
Fotohof, Salzburg, le Centre de
Photographie de Genève et Les
Soleil of Persian Square est une recherche Soleil of Persian Square ne désigne pas
Rencontres d’Arles. sur l’identité visuelle du style de vie seulement un voyage de l’espace réel à
Publication : Hannah Darabi, de la diaspora iranienne à Los Angeles, celui de l’imaginaire, mais aussi un mode
Soleil of Persian Square, États-Unis. Je tente de donner un visage de vie et une façon de penser, incarnés
GwinZegal, 2021.
à cette ville fictionnelle qui a pour nom dans la culture populaire. Cette culture,
Tehrangeles que j’ai découverte à travers qui se positionne aujourd’hui en opposition
des images associées à la musique populaire aux valeurs morales de l’actuel régime
dans mes années d’adolescence. Il s’agit iranien, et que les intellectuels laïques
ici de tisser des liens entre des paysages critiquent pour son côté low culture (culture
ordinaires de Los Angeles et d’Orange basse), a pourtant survécu – notamment
County, porteurs de traces de cette diaspora à travers la musique pop de Tehrangeles.
iranienne, et des portraits de ses habitants, Cette musique que nous aimons « détester »
des objets issus de la culture populaire – n’a jamais perdu sa place dans le cœur
tels que des pochettes de cassettes, de cette nation dispersée et n’a cessé de faire
des paroles de chansons, des captures bouger nos corps, que ce soit dans un taxi
d’écran de clips musicaux des années 1980 à Téhéran, chez les amis de Paris ou dans
et 1990 – ou encore des pages d’annuaires un concert à Toronto.
consacrés aux activités de cette diaspora. Hannah Darabi

ÉGLISE
SAINTE-ANNE SØSTERSKAP
PHOTOGRAPHES CONTEMPORAINES NORDIQUES
Commissaires : Elina Heikka, Ikram Abdulkadir (1995), Jeannette Ehlers (1973), Fryd Frydendahl (1984),
Charlotte Præstegaard Bente Geving (1952), Hallgerður Hallgrímsdóttir (1984),
Schwartz, Anna-Kaisa
Rastenberger, Æsa
Annika Elisabeth von Hausswolff (1967), Heiða Helgadóttir (1975),
Sigurjónsdóttir, Nina Strand, Hilde Honerud (1977), Tuija Lindström (1950–2017), Monika Macdonald (1969),
Anna Tellgren et Susanne Østby Hannah Modigh (1980), Eline Mugaas (1969), Maria Pasenau (1994), Raakel Kuukka
Sæther.
(1955-2022) & Yeboyah (1996), Emma Sarpaniemi (1993), Lada Suomenrinne (1995)
Publication : Søsterskap, et Verena Winkelmann (1973).
Objektiv #27, 2023.

Søsterskap met en évidence le rôle documentaire à la photographie


crucial joué par plusieurs générations de conceptuelle – étudient le contexte
photographes dans les pays nordiques socio-politique de l’état providence.
en posant sur l’état providence un regard Ici, l’interaction entre la photographie
féministe intersectionnel. Surnommé et le modèle social démocratique est
le « modèle nordique », ce système, considérée comme indispensable
qui a grandement contribué à améliorer à une juste appréhension du paysage
les conditions de vie et de travail photographique de ces régions.
de la population, se distingue par un À travers le prisme de la photographie,
secteur public qui assure à ses citoyens Søsterskap donne une visibilité au
sécurité et services sociaux, parmi modèle nordique tout en interrogeant
lesquels la garde d’enfants et l’éducation. la friction entre le subjectif, le collectif
Les valeurs phares qui le sous-tendent et le politique à mesure que ceux-ci
sont l’ouverture, la tolérance et la se déploient dans l’état providence.
conviction que tous les citoyens sont La vie familiale, le travail, l’ethnicité,
égaux. « L’état providence est le meilleur le colonialisme et la répartition genrée
ami de la femme », clame un slogan des tâches constituent une partie
féministe. Ainsi Søsterskap réunit des sujets abordés par Søsterskap,
diverses photographes en activité depuis qui n’occulte pas pour autant le côté
les années 1980. Issues du Danemark, sombre du modèle, où l’on trouve
de la Finlande, de l’Islande, de la Norvège de l’exclusion et une croissance
et de la Suède, ces artistes – dont les économique constante qui tend à
approches varient, de la photographie accélérer la crise écologique globale.

20
HANNAH DARABI
Sans titre, 2022.

21
Série Soleil of Persian Square.
Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
Exposition Soleil of Persian Square.
REVISITER
ZOFIA KULIK

23
Splendeur de moi-même, 2007.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Persons Project.
Exposition La splendeur de l'artisane.
ÉGLISE DES
TRINITAIRES ZOFIA KULIK
Née en 1947 à Wrocław, Pologne.
Vit et travaille à Varsovie, Pologne.
Commissaire : Karolina
Ziebinska-Lewandowska.
Avec la collaboration de Persons
LA SPLENDEUR DE L’ARTISANE
Projects, Berlin, et la Fondation « Je pense que l’une des plus grandes et masse. L’artiste réalise ces immenses
Kulik-KwieKulik, Varsovie. valeurs de mon travail réside dans mon montages dans sa chambre noire, à l’aide
talent d’organisation de structures d’une technique très méticuleuse et inventée
visuelles composites. Toute mon par elle‑même. Le papier photographique
approche est basée sur une activité est directement exposé à de multiples
permanente de collecte et d’archivage reprises à des dizaines de négatifs, à travers
d’images du monde qui m’entoure », des masques découpés avec précision.
explique Zofia Kulik à propos de ses Cette première monographie de Zofia Kulik
compositions photographiques complexes, en France dévoile le répertoire de symboles
multidimensionnelles et extrêmement et d’images constitué par l’artiste,
détaillées. Son alphabet est constitué mais revient également sur les détails
de milliers de motifs, photographiés de sa technique inimitable et sur les origines
principalement dans son studio : modèles de sa fascination pour la photographie
adoptant des poses symboliques, fleurs, transformée, qui date de ses études à la fin
légumes, feuilles, crânes, os, dépouilles des années 1960. Certains chefs‑d’œuvre,
animales, nus masculins, objets trouvés, comme ses autoportraits inspirés de
éléments décoratifs, drapeaux ou la peinture victorienne ou le panneau
draperies. Zofia Kulik organise ainsi monumental Équilibre préféré, constituent
des fables visuelles en noir et blanc, un point d’entrée idéal à cet univers riche
qui évoquent des tapis, des vitraux ou en références culturelles, de l’Antiquité
des bibliae pauperum. Ses œuvres livrent aux stratégies contemporaines de
des récits de régimes politiques totalitaires, la politique historique, en passant
de mort, de domination, de jeux de par l’imagerie médiévale.
pouvoir au sein de l’Église et de la culture Karolina Ziebinska-Lewandowska
patriarcale, mais racontent aussi la relation
entre homme et femme, entre individu

PALAIS DE
L'ARCHEVÊCHÉ SAUL LEITER
Né en 1923 à Pittsburgh, États-Unis.
Décédé en 2013 à New York, États-Unis.
Commissaire : Anne Morin.
Exposition coproduite par
les Rencontres d'Arles et
ASSEMBLAGES
diChroma photography, Madrid. On considère souvent les photographies le transperce, vif, strident et saturé
Avec la collaboration de la comme des moments importants mais à l’extrême. Plus loin, un point se mue
Saul Leiter Foundation, New York. ce sont en réalité de menus fragments d’un en ligne qui s’arrime à son tour à la masse,
monde inachevé, dira Saul Leiter. Son monde la masse qui s’étend puis déborde sur toute
à lui se conçoit ainsi, comme de petits l’image et engloutit les petites histoires. Il ne
fragments d’images apposés, cousus entre reste alors presque rien, juste l’essentiel.
eux, qui s’empilent et forment de vastes Tout est question d’équilibre, de justesse
étendues toujours plus grandes. et d’humilité dans l’œuvre de celui qui
Peintre et photographe, il est ambidextre accordait pourtant une grande importance
et ne tient compte d’aucune limite. Si dans à l’imperfection. L’exposition présentée
le silence de son atelier son geste inscrit pour la première fois à Arles réunit une
sur le papier d’imperceptibles petites sélection de photographies, dessins et
abréviations rythmiques comme un exercice peintures pour la plupart inédites et nous
sans importance, son regard se jette dans le invite à découvrir une œuvre où les langages
tumulte de la ville, met au défi ce qui attire se côtoient, se répondent, conversent
l’œil et regarde ce qui ne se voit pas. et nous disent la vision du monde de
l’un des artistes‑photographes les plus
Il photographie ce qui obstrue, ce qui cache, fascinants du XXe siècle. En y prêtant encore
ce qui renferme et révèle ainsi d’autres
un peu plus attention, ces voix nous disent
profondeurs du réel. New York, paradigme
aussi que les images sont des éclats qui
de la modernité, cette ville qui bat la
contiennent des énigmes, qu’elles traversent
mesure nuit et jour sera pendant près de
le temps, et perdurent, intactes, quelle que
soixante ans le lieu de ses petites trouvailles
soit l’obscurité du monde.
esthétiques et inventions optiques.
Anne Morin
Le noir, dense, aux intensités variables,
miroite en surface. Un éclat de couleur

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ABBAYE DE
MONTMAJOUR 50 ANS, DANS L’ŒIL DE LIBÉ
Libération a 50 ans, en cette année 2023. Le style Libé s’est forgé sous l’impulsion
Commissaire : Lionel Charrier. Cinquante ans que le journal accompagne de Christian Caujolle, dès les années
Exposition coproduite par et bouscule son époque. Le Larzac, 1980, avec un seul mot d'ordre : casser
Libération et les Rencontres
d’Arles.
l’élection de Mitterrand, la Marche les codes. Utiliser les photographes
des beurs, la guerre en Tchétchénie, à contre-emploi, mettre en avant un autre
Publication : 50 ans dans l'œil
de Libé, Éditions du Seuil, 2023. Metaleurop, les gilets jaunes, l’Ukraine… regard, une écriture singulière. Quitte,
À Libé, le monde se raconte aussi en images. parfois, à déborder du cadre ou couper
Les photographies exposées ont été les têtes. Le journal est depuis ses débuts
commandées ou publiées par Libération, un véritable terrain d’expérimentations,
depuis la naissance du journal en 1973. « Un territoire immense, en perpétuelle
Choisies parmi une production foisonnante, extension » écrit Serge July. En tout,
elles ont été exhumées des archives des centaines et centaines de photographes
argentiques et numériques. Elles nous font ont collaboré avec Libé. Des plus grands
vivre, ou revivre, un demi-siècle d’histoire noms de la photographie comme
immédiate, de passions hexagonales, Henri Cartier‑Bresson, Raymond Depardon,
de conflits, de conquêtes politiques… Françoise Huguier ou William Klein,
Comme le film de notre mémoire, à la fois aux collectifs les plus récents, en passant
intime et collective. Une déambulation dans par les compagnons de route du journal ;
l’histoire, racontée à travers l’œil de Libé – ils ont façonné une certaine idée de la
de décennie en décennie, en plongeant photographie de presse. Une photographie
dans chaque époque – des années 1970 d’auteurs, au service de l’actualité.
à nos jours. De Sartre à Macron, de Lip Lionel Charrier
aux colleuses féministes.

CHAPELLE DU
MUSEON ARLATEN – LUMIÈRES DES SAINTES
MUSÉE DE
PROVENCE UN PÈLERINAGE PHOTOGRAPHIQUE
Jean-Paul Anastay (1857-1935), André Barthélémy (1915-1991), Erwin Blumenfeld
(1897-1969), Gaston Bouzanquet (1866-1937), Michèle Brabo (1916-2013), Lucien
Commissaire : Ilsen About.
Clergue (1934-2014), Nigel Dickinson (1959), Jean Dieuzaide (1921-2003), Martine
Publication: Lumières des
Saintes. Le pèlerinage des gitans
Franck (1938-2012), Georges Glasberg (1914-2009), François Kollar (1904-1979),
aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Lore Krüger (1914-2009), Joseph Y. Pissarewsky (1914), Jean Ribière (1922-1989),
une histoire photographique, Ferdinando Scianna (1943), Jeanne Taris (1959), Sabine Weiss (1924-2021) et Chiki
Éditions Textuel, 2023.
Weisz (1911-2007).
Cette exposition présente une histoire Dans l’après-guerre, le pèlerinage
photographique du pèlerinage devient le lieu d’une cohésion retrouvée
qui se déroule tous les ans aux mais aussi d’émancipation culturelle
Saintes‑Maries‑de‑la-Mer, où Gitans, et d’affirmation de nouvelles formes
Manouches, Roms et Voyageurs de France artistiques. L’essor du tourisme de masse
et d’Europe honorent sainte Sara. Malgré transforme les célébrations et les nouveaux
l’hostilité dominante et l’antitsiganisme, médias reproduisent les mêmes images
le pèlerinage s’est imposé comme un à l’infini. Derrière ce miroir éblouissant,
lieu de retrouvailles et un espace majeur des photographes produisent d’autres
d’expressions sociales, religieuses regards : inspirés par l’humanisme des
ou artistiques. années 1950-1960 puis par la contreculture
Dès le XIXe siècle, les photographes tentent des années 1970-1980, ils recherchent
de saisir les manifestations du sacré la part singulière et profonde des sujets,
et l’image d’une population qui suscite et les rituels renouvelés de la spiritualité.
répulsion et fascination. Les reporters Des expériences immersives – inscrites
et ethnographes produisent alors dans la longue durée – produisent
des images archétypales qui alimentent des aventures photographiques inédites,
les stéréotypes et la xénophobie. Dans les à la rencontre de compagnons de route.
années 1930, des artistes d’avant‑garde, Les images vernaculaires prises par
exilés politiques ou fuyant l’antisémitisme, les pèlerins produisent un tout autre récit :
célèbrent au contraire les figures le pèlerinage devient un lieu à la fois public
de la liberté et de l’insoumission face et intime, de transmission entre générations
à l’exclusion et l’intolérance. Durant et d’expression de soi, le territoire
la Seconde Guerre mondiale, des images photographique d’une émotion partagée.
témoignent du contrôle du pèlerinage Ilsen About
sous l’Occupation, alors que la répression
s’amplifie en vue d’enfermer et d’anéantir
« la race gitane ».

25
26
SAUL LEITER
Sans titre.
Avec l'aimable autorisation de la Saul Leiter Foundation.
Exposition Assemblages.
GÉOGRAPHIES
DU REGARD
JULIETTE AGNEL
Sans titre, 2023.

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Série La main de l'enfant.
Avec l’aimable autorisation de la galerie Clémentine de la Féronnière, Paris.
Exposition La main de l'enfant.
MONOPRIX
ICI PRÈS
Mathieu Asselin, né en 1973 à Aix-en-Provence, France. Vit et travaille à Arles, France.
Commissaire : Daria Tuminas.
Tanja Engelberts, née en 1987 à Deventer, Pays-Bas. Vit et travaille à La Haye, Pays-Bas
Exposition coproduite par
FOTODOK et les Rencontres
Sheng-Wen Lo, né en 1987 à Kaohsiung, Taïwan. Vit et travaille à Leyde, Pays-Bas.
d’Arles.
Ici près [Here Near] présente trois projets Attention [Watch Out], de Sheng-Wen Lo,
traitant des nuisances variées qui menacent aborde la Camargue, le plus grand marais
l’équilibre écologique d’Arles et de ses de France, qui abrite quelque 400 espèces
environs. Depuis 2022, Mathieu Asselin, différentes. L’artiste propose une réflexion
Tanja Engelberts et Sheng-Wen Lo mènent sur le phénomène des animaux écrasés, en
des recherches sur le terrain – initiées lors hausse constante dû aux véhicules roulant
de la résidence artistique The Shelter – à grande vitesse sur les routes du marais.
s’attachant à l’industrie, aux transports, Ensemble, ces trois projets soulignent
à la vie animale et au réseau de distribution les diverses influences qui contribuent
d’eau. Ainsi ces artistes révèlent-ils la à façonner une réalité dérangeante.
manière dont les écosystèmes locaux Mathieu Asselin aborde la notion de
sont impactés par l’Anthropocène – l’ère Capitalocène, suggérant que les
géologique en cours, caractérisée par responsabilités des corporations
l’accélération de l’humanité. sont plus importantes que celles d’un
Dans La Chasse de la Tarasque [Hunting the « humain » universel. À l’inverse,
Tarasque], Mathieu Asselin étudie l'usine Sheng-Wen Lo s’adresse aux citoyens
Fibre Excellence, située à une dizaine dans leur individualité. Quant à
de kilomètres d’Arles. Spécialisée dans Tanja Engelberts, elle évoque une
la production de pulpe de papier, l’usine responsabilité phénoménologique – celle
appartient au groupe indonésien Asia Pulp qui consiste à prendre en considération
and Paper Group. L’artiste arlésien explore les perspectives d’entités non-humaines.
les différents types de pollution générés Ici près soulève plusieurs questions : quel
par le site. Tanja Engelberts s’intéresse au est cet endroit ? Quels en sont les acteurs ?
Rhône, transfiguré par l’industrie chimique Comment un événement survenu à un lieu
et les infrastructures hydroélectriques donné est-il connecté à d’autres processus,
aménagées sur ses berges. situés soit au bout de la route soit dans un
Dans Fleuve mort [Dead River], l’artiste pays voisin soit de l’autre côté de l’océan ?
remonte le fleuve jusqu’à sa source, le Il arrive parfois qu’une manifestation
glacier du Rhône, en Suisse. Le temps éloignée soit plus proche qu’on ne le pense –
qu’il atteigne Arles, le fleuve est interdit ou déjà là.
à la nage : que lui arrive-t-il en route ? Daria Tuminas

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GROUND CONTROL
ERIC TABUCHI
Avec la collaboration d’arc en
rêve, centre d’architecture,
ET NELLY MONNIER
Bordeaux. Eric Tabuchi, né en 1959 à Paris, France.
Publications : Eric Tabuchi
Nelly Monnier, née en 1988 à Bourg‑en‑Bresse, France.
et Nelly Monnier, Atlas des Ils vivent et travaillent en Essonne, France.
Régions Naturelles, Vol. 4,
Poursuites, 2022. SOLEIL GRIS
L’Atlas des Régions Naturelles a débuté ce parcours débute en Camargue avant
en 2017. Cette aventure aux allures de de traverser une grande variété de régions.
mission photographique, menée en Il permet de ressentir la lente évolution
toute indépendance par Eric Tabuchi des paysages mais aussi la façon dont une
et Nelly Monnier dans un découpage architecture s'adapte à son environnement,
géographique aux frontières poreuses se singularise, s'impose, s'inscrit dans un
et nuancées, documente tous types phénomène local ou mondial, une volonté
de constructions présentes en France, personnelle ou collective. De la Beauce
sans préjuger de leurs qualités. Fermes, à la Bresse, de l'A lbret au Grand Ried,
HLM, PME, complexes agroalimentaires, cette carte – contenant les noms propres
stations-service… près de 20 000 images d'endroits longtemps appelés de façon
sont visionnables sur un site internet au générique campagne ou province – devient
moyen d'une double interface, mêlant le plan d'exposition.
critères géographiques et typologiques. Au centre de Ground Control, une
La récurrence des ciels gris, ajoutée à installation modulable – composée
l'absence de figures humaines, produirait d’ensembles thématiques – renvoie
une impression de tristesse et indiquerait à la structure de l'Atlas. Chacun raconte
l’imminence d'un désastre. De là, les une histoire récente des activités
artistes se demandent si la crainte du humaines à travers les fonctions de
réchauffement climatique mêlée au leurs édifices. Des correspondances
désir insatiable de soleil n’est pas plus formelles et typologiques – figurées par
contradictoire que Soleil Gris, le titre des pictogrammes associés à certaines
oxymorique de leur exposition. Ainsi, sous photographies – suggéreront une lecture
l'aveuglante lumière arlésienne, les deux transversale de Soleil Gris, comme une
artistes proposent la visite d'un atlas énième façon d'approcher l'objectivité
des derniers ciels gris. autant que l'exhaustivité dans notre
Établi sur une équivalence entre l'échelle éternelle tentative de résumer le monde.
du pays et celle du lieu d'exposition,

​​S EMAINE D’ÉTUDE TRANSDISCIPLINAIRE


AVEC LA CITÉ ANTHROPOCÈNE
La Cité Anthropocène de Lyon, avec le soutien
de SNCF Immobilier et des Rencontres d’Arles, a
mené en février 2023 une étude transdisciplinaire
sur le territoire arlésien, invitant celles et ceux
qui concourent à faire vivre le festival à réfléchir
aux impacts des bouleversements climatiques
lors d’un événement culturel estival. Un groupe de
scientifiques, chercheurs, architectes et artistes
ont ainsi sillonné le delta du Rhône pour mieux
appréhender ces enjeux complexes, questionner
les pratiques et faire un état des lieux des
changements à l’œuvre. Son objectif : dessiner de
nouvelles préconisations d’habitabilité estivale
pour Ground Control, site ferroviaire et lieu
d’exposition des Rencontres d’Arles qui accueille
cet été les expositions Soleil Gris d’Eric Tabuchi et
Nelly Monnier ; et Une attention particulière avec
Jingyu Cao, Raphaël Lods et Iris Millot.

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GROUND CONTROL
UNE ATTENTION PARTICULIÈRE
JINGYU CAO, RAPHAËL LODS ET IRIS MILLOT
Exposition coproduite par
l’École nationale supérieure
Jingyu Cao, née en 1994 à Chenzhou, Chine. Vit et travaille à Arles et Paris, France.
de la photographie, Arles et Raphaël Lods, né en 1997 à Genève, Suisse. Vit et travaille entre Arles, Paris, et Genève.
les Rencontres d’Arles. Iris Millot, née en 2000 à Paris, France. Vit et travaille à Arles, France.
Reflétant la collaboration durable entre l’architecte moderniste Marcel Lods. Alors
les Rencontres d’Arles et l’École nationale que ses œuvres se font peu à peu détruire,
supérieure de la photographie et leur abandonner ou réhabiliter, le photographe
soutien commun à la jeune création les retrouve et les recense.
photographique, le festival offre depuis Iris Millot récolte des indices, collecte
maintenant plusieurs années la possibilité des traces pour construire des récits se
à trois diplômées et diplômés de l’ENSP penchant sur les relations que tissent les
d’exposer au sein de la programmation êtres humains avec leurs milieux. Elle
officielle. fait usage de ces matières pour mettre
Cette année, le jury composé de en tension les notions d’habitabilité,
Christoph Wiesner, Marta Gili, de transmission et d'ancrage dans des
Nelly Monnier et Eric Tabuchi a sélectionné histoires plus communes. Pour cette
les travaux de Jingyu Cao, Raphaël Lods exposition, elle propose de traverser
et Iris Millot, pour la pertinence et les strates à la fois intimes et sociales
l'hétérogénéité de leur démarche artistique, se confondant dans les terres habitées,
qui rend compte aussi de la richesse des travaillées depuis quarante ans, par sa
approches esthétiques et conceptuelles des grand-tante. Une ancienne ferme, une
diplômées et diplômés de l’ENSP. militante du MLF, des sources qui tarissent,
Jingyu Cao s’intéresse à l’impact des une dernière saison.
images médiatiques, virtuelles et réelles.
Ses recherches exposent des contextes
politiques et sociaux, à la frontière entre
le domaine du virtuel et du réel. Sa pratique
active une vigilance continue vis-à-vis des
technologies qui modélisent notre façon
de percevoir le monde.
Raphaël Lods construit un travail de
recherche sur des utopies et leurs échecs.
Avec Le champ des oiseaux, il produit
l’archive des bâtiments de son bisaïeul,

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JARDIN D’ÉTÉ
YOHANNE LAMOULÈRE
Née en 1980 à Nîmes, France.
Ce projet est issu de la grande
commande photographique Vit et travaille à Marseille, France.
voulue par le ministère de
la Culture et pilotée par la LES ENFANTS DU FLEUVE
Bibliothèque nationale de France.
Les Enfants du fleuve est un projet qui La photographe a rapporté sur ses pellicules
a pour point de départ la découverte une galerie de portraits où l’on croise des
d’une île située dans le delta du Rhône, figures populaires et merveilleuses, à
en Camargue. Après y avoir séjourné l’instar de cette embarcation utopique.
plusieurs mois, la photographe marseillaise Le Rhône, dont la pollution de l’eau a été
Yohanne Lamoulère mène, en 2020, des reconnue par l’État français, apparaît
ateliers à Port-Saint-Louis-du-Rhône ainsi comme un fleuve dompté et fragile,
qu’à Marseille autour de la notion subjective ambivalent et fantasque. L’artiste confie :
d’insularité, puis décide de construire « Ce travail rend compte des aspects les plus
une embarcation à partir de matériaux de contradictoires du Rhône et de la manière
récupération : Anita naît de la rencontre dont j’ai appris à le traverser, à dormir
fortuite d’une péniche abandonnée et sur ses eaux, à y vivre. Observer et être en
d’une caravane. Elle va naviguer et circuler résistance : un bateau qui remonte, qui lutte
par étapes, à contre-courant, de la mer contre le courant, c’est déjà un récit sous
Méditerranée jusqu’au glacier du Rhône, tension et ce projet se nourrit tout entier de
afin de raconter et documenter un territoire cet état d’être ».
de 812 kilomètres de long, représentant 17 %
de la superficie du territoire métropolitain.

CLOÎTRE LAURÉATES DU BMW ART MAKERS 2023


SAINT-TROPHIME
EVA NIELSEN
Commissaire : Marianne Derrien. ET MARIANNE DERRIEN
Exposition produite par Eva Nielsen, née en 1983 aux Lilas, France.
BMW Group France.
Vit et travaille à Paris, France.
Marianne Derrien, née en 1981 à Berlin, Allemagne.
Vit et travaille à Paris, France.

INSOLARE
Le programme BMW ART MAKERS permet matières apparaissent par l'hybridation de
à un duo artiste / curateur de produire techniques d'impression ou par des couches
un travail expérimental autour de l’image d'images déposées les unes après les autres
contemporaine et sa mise en espace. lors des différents déplacements effectués
Avec Insolare, Eva Nielsen s'empare de par l'artiste.
phénomènes optiques et hydrogéologiques Un paysage d’expériences en émerge, se
afin de les combiner à un geste technique, dédouble et résonne avec chacune des
celui de l'insolation, notamment utilisé en œuvres. Photographiques et picturales,
sérigraphie. elles incarnent un ici et ailleurs
Spectre d'une réalité tant rurale constamment traversés par les mutations
qu'industrielle, ce projet croise les jusqu’à la disparition de certaines terres.
trajectoires de l'artiste à celles des Floutant les frontières entre les médiums,
territoires aux portes d'A rles où commence les pratiques et les motifs, Insolare procède
la Camargue. Ce vaste îlot triangulaire à une mise en image de la sédimentation
formé par le golfe du Lion et par la des paysages solaires et liquides de la
bifurcation du Rhône appelé « They » Camargue. À travers cette carte mentale,
devient un terrain d’expérimentation. Cette Eva Nielsen transforme et imagine un
zone singulière – à la fois séduisante et panorama constitué de plusieurs paysages
hostile – s’annonce comme une invitation où se superposent strates géologiques
à porter son attention à la qualité vitale contemporaines et mythologiques
de ce milieu salin. Face à l'intensité des entrelacées de récits, antiques et
phénomènes et des forces naturelles, postmodernistes. Symptômes ou fantômes
entre sécheresse et montée des eaux, les des infrastructures humaines, de grandes
zones vivantes circulent et migrent dans étendues ainsi que des espaces fermés ou
les œuvres d'Eva Nielsen à travers des quadrillés font ressurgir à la surface des
superpositions d'images sérigraphiées et forces et des énergies invisibles.
de peintures offrant une vision fragmentée Marianne Derrien
de ces territoires. Des effets translucides de

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NOUVEAU LIEU
CRYPTOPORTIQUES JULIETTE AGNEL
Née en 1973 à Paris, France.
Vit et travaille à Paris, France
Commissaire : Marta Ponsa.
Exposition coproduite par
la galerie Clémentine de
LA MAIN DE L'ENFANT
la Féronnière, Paris, et Les Juliette Agnel explore des paysages de lumière qui interprète et immobilise
Rencontres d’Arles. extrêmes, dont la beauté troublante les concrétions calcaires. L’artiste cherche
Publication : Juliette Agnel, suscite l’émerveillement et le sentiment à révéler les apparitions de ces formes en
Un autre monde, Maison CF,
2023.
de sublime. Ce projet a été réalisé dans les métamorphose, à témoigner de ce monde
grottes préhistoriques d’Arcy-Sur-Cure, qui souterrain, traversé par des énergies
furent habitées depuis le Paléolithique et telluriques, qui préserve l’énigme des
hébergent des peintures pariétales datant origines de la vie sur Terre.
d’il y a environ 28 000 ans. Dès les premiers temps, l’humanité a
Les Grottes d’Arcy sont des espaces vivants, éprouvé le besoin de se figurer le monde
en constante évolution, que ce soit sous qui l’entourait. Nous ne connaîtrons
l’effet de forces naturelles comme les jamais l’exacte signification de ces
cristallisations d’eau calcaire qui sculptent dessins, mais nous partageons avec leurs
les sols et plafonds, ou par l’action humaine autrices et auteurs ce désir de faire image,
qui a laissée des traces de son passage, de la fixer dans l’espace et le temps.
jusqu’à en modeler certaines cavités. Ce La main de l’enfant, impression en négatif
milieu anthropisé recèle un bestiaire et d’une main de petite taille pourrait être
une série de mains négatives datant de considérée comme l’un des premiers
la Préhistoire ainsi que des graffitis plus autoportraits existants. Cette trace nous
récents, du XVIe siècle à nos jours. interpelle depuis le passé, et nous évoque,
Les notions d’apparition et de changement par son caractère indiciel, les origines de la
imprègnent également les images de photographie.
Juliette Agnel. Si la photographie est Lieu de sépulture, de loisir, de méditation
souvent considérée comme un art de ou réserve écologique, la grotte devient
l’écriture par la lumière, l’obscurité des un espace où les temps cohabitent et
cavernes y résiste. Or, dans ce travail, dialoguent.
chaque image est unique, issue d’un instant Marta Ponsa

CROISIÈRE LAURÉATE DU LUMA RENCONTRES


DUMMY BOOK AWARD 2022
Commissaire : Ramon Pez.
MACIEJKA ART
Née en 1983 à Łód ź, Pologne.
Publication : Maciejka Art,
Hoja Santa, Actes Sud,
Dewi Lewis, 2023. Vit et travaille au Mexique.

HOJA SANTA [FEUILLE SACRÉE]


J'ai rencontré Juliana lors d'un dîner chez et empreint de magie. La chaleur était si
une amie à Oaxaca, où elle m'a parlé de sa forte que j’étais souvent prise de vertige.
communauté afro basée à Costa Chica, au Pourtant, le lieu est bien vivant et m'a
Mexique. Je lui ai rendu visite et j'ai vécu doucement accueillie, un peu plus à chaque
avec sa famille à José María Morelos. En visite.
rejoignant cette communauté de femmes J'ai utilisé différents types de collages et
installée dans une région difficile et isolée des photographies peintes pour décrire
du Mexique, j’ai découvert de nouvelles cette énergie que je ressentais mais qu’il
traditions. J'ai rencontré des guérisseuses était difficile de rendre uniquement avec la
et des sages-femmes qui m'ont rappelé photographie.
l'importance du cycle de la vie, mais aussi
Hoja Santa [Feuille sacrée] comporte
des amantes, des femmes abandonnées et
plusieurs niveaux de lecture, abordant le
des veuves.
récit anthropologique des villages afro-
Comme dans le livre La Ligne d’ombre de mexicains, le syncrétisme des cultures
Joseph Conrad, ce projet a constitué pour catholique et afro, et le curanderismo
moi un voyage, aller et retour, vers l'origine : [chamanisme]. Au cours de mon voyage
l'utérus. Je l’ai relié à ma propre vie, aux exploratoire – mêlant féminisme,
relations entretenues entre les femmes et colonialisme et conflit culturel – je me suis
la souffrance, ainsi qu’aux caractéristiques immergée dans les multiples dimensions de
du féminisme et de la fierté. Chaque femme la maternité et de la féminité, dans le ventre
rencontrée a fait partie de ce voyage. de la mère Afrique.
Cette exploration m'a rappelé mon enfance Maciejka Art
en Pologne, avec ma mère, et la complexe
relation mère-fille. L’endroit était captivant

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CROISIÈRE
ROBERTO HUARCAYA
Né en 1959 à Lima, Pérou.
Commissaire :
Alejandro Castellote. Vit et travaille à Lima, Pérou.

TRACES
Audacieuse l’évolution qu’a connue ces le temps s’écouler lentement au gré des
dernières années l’œuvre foisonnante de cycles de la vie. Les premières images
Roberto Huarcaya, figure de proue de la sont réalisées de nuit avec le concours
photographie contemporaine péruvienne. des membres de la communauté locale. Des
L’exposition qui lui est consacrée rouleaux de papier photo de trente mètres
réunit trois séries : Amazogrammes de long étreignent arbres et arbustes, avant
[Amazogramas] (2014-2022), d’être traités avec l’eau de la rivière, qui
Andinogrammes [Andegramas] (2017-2022) contient sable et impuretés.
et Océanogrammes [Oceanogramas] (2019). Cette empathie démontrée envers la nature
En 2012, Roberto Huarcaya participe à est appliquée à un projet plus ambitieux :
un projet mené à Bahuaja Sonene, réserve Huarcaya évoque, à travers des images
naturelle intangible d’Amazonie située qui glissent entre registre documentaire
au sud-est du Pérou et que peuple l’ethnie et fiction, la construction d’un autre
Ese Eja. imaginaire du paysage péruvien, qui
L’artiste travaille avec toutes sortes comprend l’océan Pacifique et les Andes.
d’appareils photos pendant deux ans, Cette enquête est l’occasion de nommer
avant d’admettre la supériorité de ce cadre les problématiques de la pollution des
majestueux et de conclure à l’impossible eaux et de la déforestation des forêts
représentation des expériences sensorielles autochtones d’eucalyptus. S’agissant du
non visibles qui y sont offertes. Résolu littoral, les déchets plastiques sont mis en
à ne plus être auteur, mais médiateur, avant et acquièrent ici une beauté perverse.
il invite la forêt à écrire son propre récit Les photogrammes réalisés dans la région
au moyen de la lumière, sans autres andine s’intéressent, pour leur part, à la
interventions. Huarcaya se tourne alors continuité des traditions et des cultures
vers le photogramme, seule manière selon ancestrales.
lui d’émuler la nature tandis qu’elle laisse Alejandro Castellote

ÉGLISE SAINT-BLAISE
GARUSH MELKONYAN
Né en 1993 à Abovian, Arménie.
Ce projet est issu de Mondes
Nouveaux, ministère de la Vit et travaille à Paris, France.
Culture.
COSMOVISIÓN
En 1977, la NASA envoie deux sondes mouvements incertains deviennent
avec à leur bord deux disques pour plus maîtrisés, commence une sorte
phonographes appelés « Golden Record » de mission de reconnaissance, l’arpentage
contenant, sous une forme codée, des d’un paysage étrange et inconnu. Le
documents à destination d’une potentielle lieu, qui offre à leurs regards perplexes
intelligence extraterrestre. Ces documents, un vaste observatoire perdu au milieu
composés d’une centaine d’images des montagnes, est un espace déserté,
photographiques, mais aussi de sons, en ruines. La « rencontre » qui aurait
bruits, paroles venues de la Terre, sont dû avoir lieu semble ainsi s’acheminer
censés rendre compte – de la manière vers son impossibilité, tout autant que
la plus exhaustive possible – de la vie la compréhension des événements qui y ont
des hommes sur leur planète, et, plus conduit. Les bâtiments, les installations,
spécifiquement, de la civilisation humaine. les appareils que ces êtres découvrent –
Cosmovisión imagine ce que pourrait être traces d’une intense activité humaine
la suite de ce geste que constitue cette et signes d’une tentative de s’affranchir
bouteille jetée dans l’océan interstellaire. des limites du globe terrestre – leur
La vidéo met en scène une vie extraterrestre apparaissent cependant incompréhensibles
qui arrive sur Terre dans le but de découvrir et ne semblent leur offrir aucune clef si
ses habitants, uniquement guidée par ce n’est celle, désarmante et énigmatique,
la vision qu’en offre le « Golden Record ». que ce monde ne s’est peut-être fondé que
sur ses propres représentations.
Alors que ces corps célestes prennent
peu à peu forme humaine et que leurs

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MACIEJKA ART

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Sonia, Costa Chica, Oaxaca, Mexique, 2017.
Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
Exposition Hoja Santa [Feuille sacrée]
RÉMINISCENCES
ANONYME
Photo Shoot, 1964–1969.

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Collection Art Gallery of Ontario, Toronto.
Grâce aux généreux dons de Martha LA McCain, 2015. Photo © AGO.
Exposition Casa Susanna.
ESPACE VAN GOGH
CASA SUSANNA
Commissaires : Isabelle Bonnet En 2004, deux antiquaires découvrent trois- aux injonctions normatives, des hommes
et Sophie Hackett.
cent-quarante photographies des années travestis aux homosexuel·le·s.
Exposition coproduite par
la Art Gallery of Ontario (AGO),
1950 et 1960, sur un marché aux puces de Susanna, Virginia, Doris, Fiona, Gail,
Toronto et les Rencontres New York. La singularité de ces images tient Felicity, Gloria et leurs ami·e·s se sont
d’Arles. au fait que les hommes qui y figurent soient construit·e·s une identité collective
Publication : Isabelle Bonnet, travestis en femme et que leur identité singulière et unique. Malgré les risques, iels
Sophie Hackett, Susan Stryker,
Casa Susanna, Éditions Textuel,
féminine soit celle de la femme au foyer se sont écrit, rencontré·e·s, structuré·e·s en
2023. « respectable », de la fille d’à côté ou de la organisation, iels ont brisé leur isolement
Film : Casa Susanna dame patronnesse. Exit les plumes et le grâce à un journal clandestin, Transvestia.
de Sébastien Lifshitz, en maquillage exagéré du cabaret : ici, juste Leur Éden, c’est la propriété de Susanna et
collaboration avec Isabelle
Bonnet, coproduction ARTE de parfaites maîtresses de maison dans de sa femme Marie, cachée dans un écrin de
France, Agat Films et American l’intimité de leur intérieur. verdure des montagnes Catskill, à quelques
Experience Films en association
avec BBC Storyville, 2022 – 1h37. Derrière ces photographies se cache, heures de route de New York. Là-bas, iels
en réalité, un vaste réseau clandestin peuvent vivre en femme, en toute liberté. La
d’hommes travestis. Ils sont mariés, bons photographie est essentielle à leur pratique
pères de famille de la classe moyenne du travestisme. Elle circule abondamment
blanche américaine. Ils sont ingénieurs, au sein de leur communauté, dans une
pilotes de ligne ou fonctionnaires dans sorte de rituel quasi-sacré.
les agences fédérales. Ils incarnent le Malgré leur identité féminine désuète, iels
rêve américain. Et son cauchemar. Parce ont transgressé les prescriptions de genre
que l’Amérique de ces années-là, c’est et refusé de se soumettre au culte d’une
aussi celle des ségrégations, raciales, virilité archaïque. Rebelles et tenaces, iels
sexuelles ou politiques. C’est l’Amérique ont structuré le premier réseau transgenre
de la Guerre Froide qui censure, réprime, dans l’histoire LGBTQIA+ américaine.
exclut et traque toutes les désobéissances
Isabelle Bonnet et Sophie Hackett

CROISIÈRE
NE M’OUBLIE PAS
Commissaire : Jean-Marie Donat. COLLECTION JEAN-MARIE DONAT
Publication : Jean-Marie Donat, Les visages sont sérieux, les attitudes réaliser des montages, mais laissées au Rex
textes de Souâd Belhaddad, solennelles et les tenues européennes, une suite à un départ précipité après l’annonce
Belsunce – Ne m'oublie pas,
delpire & co, 2023.
manière de marquer un nouvel ancrage. Ils d’une embauche tant espérée.
Avec le soutien de la Fondation
arrivent d’Afrique du Nord, d’Algérie pour Il y a aussi environ 10 000 photos en films
Antoine de Galbert. la plupart, d’Afrique subsaharienne mais négatifs 13x18, originellement destinées
aussi des Comores. Leur portrait vient des à établir des papiers administratifs en
archives du Studio Rex, un studio photo France.
familial, implanté depuis deux générations Et enfin, plus d’une centaine de photos
à Belsunce et qui a fermé ses portes en de studio, cette fois vouées à être envoyées
2018. Dans ce quartier emblématique de au pays pour montrer que la réussite sur
Marseille, zone de transit coincée entre la cette terre d’accueil est à portée de main.
gare et le vieux port, séjournent brièvement
les émigrés fraîchement débarqués. Voilà De cette houle cosmopolite, il ne reste ni
dix ans que je possède ce riche fonds nom, ni date, ni récit. Mes installations
photographique composé de dizaines de veulent redonner corps à ces personnes
milliers d’images prises entre 1966 et 1985. invisibilisées par l’Histoire. Grâce à
À force de juxtaposer, de sélectionner et ces photos de la preuve, de la trace et
d’assembler ces « images-traces » liant du souvenir, se retisse alors le dialogue
l’intime à la preuve historique, il en ressort entre les deux rives méditerranéennes.
un travail mémoriel iconographique Ne m’oublie pas est une passerelle reliant la
de grande ampleur, articulé autour de France à l’Afrique, un pont mémoriel entre
trois typologies de photographies. On le passé et le présent, un voyage – celui du
trouve quelque 700 photos de portefeuille migrant et la photo – qui réhabilite notre
restées dans la poche en traversant la mémoire.
Méditerranée, utilisées par le studio pour Jean-Marie Donat

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CROISIÈRE LAURÉATS DE LA BOURSE DE RECHERCHE CURATORIALE 2022

Commissaires :
ENTRE NOS MURS
Sogol & Joubeen Studio. TÉHÉRAN, IRAN 1956-2014
Lauréats de la Bourse de Entre nos murs – Téhéran, Iran 1956-2014 correspondances et archives
recherche curatoriale 2022 des
Rencontres d’Arles.
est un projet de recherche photographique photographiques laissées par la famille.
dont le commissariat est assuré par La plupart des éléments ont pu être
La Bourse de recherche
curatoriale des Rencontres Sogol & Joubeen Studio. Il s’agit d’un récit sauvegardés avant la destruction de la
d'Arles reçoit le généreux retraçant l’histoire d’une maison dans maison en 2012. Cet habitat symbolisait
soutien de Jean-François Dubos.
la partie Nord de Téhéran. L’édifice fut le processus de modernisation et les
bâti dans la capitale iranienne en pleine transformations radicales du mode de vie
expansion à la fin des années 1950, par iranien dans les années 1950 et 1960, une
un homme de classe moyenne employé de évolution qui résonne encore aujourd’hui.
la Société nationale iranienne de pétrole. Pour le public iranien, ce projet témoigne
Sa famille vécut plusieurs années entre d’un style de vie presque éradiqué par
ces murs, avant de fuir le pays devant la les métamorphoses engendrées par la
révolution islamique de 1979. Maison et révolution iranienne. Les autres visiteurs
possessions furent abandonnées dans et visiteuses y découvrent le récit détaillé
l’espoir d’un retour prochain – qui n’eut et surprenant de l’influence de la
jamais lieu. modernisation sur la société traditionnelle.
Ce projet se fonde sur un dialogue
entre architecture, design d’intérieur,
objets domestiques, publications,

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MÉCANIQUE LAURÉATE DU PRIX WOMEN IN MOTION 2023
GÉNÉRALE
ROSÂNGELA RENNÓ
Avec la collaboration de la
Née en 1962 à Belo Horizonte, Brésil.
galerie Mor Charpentier, Paris. Vit et travaille à Rio de Janeiro, Brésil.
Avec le soutien de Kering |
Women In Motion. SUR LES RUINES DE LA PHOTOGRAPHIE
« [La photographie] comme un organisme dans le faux marbre du papier marbré
vivant, elle naît à même les grains (Êtres uniques du monde [Seres notáveis
d’argent qui germent, elle s’épanouit un do mundo] 2014-2021). Glanées sur le net,
moment, puis vieillit. Attaquée par la les photos amateurs des monuments à
lumière, l’humidité, elle pâlit, s’exténue, Lénine, exaltés, détruits ou déplacés après
disparaît… » – Roland Barthes la chute de l’URSS, intègrent une chaîne
La photographie, comme un organisme de commentaires manuscrits, de lieux
vivant, doit mourir. Témoin fiable, mais et de vides. Iconolâtrie et iconoclasme se
impermanent, elle invite les êtres humains succèdent par intervalles évoquant aussi
à faire fi de la durée, comme affect et la mort des statues (Bonnes pommes/
comme symbole. Pommes pourries [Good Apples/Bad Apples]
2019).
La disparition – la mort – hante, tenace,
l’œuvre de Rosângela Rennó. L’artiste Individus, populations, religions, rituels,
collectionne des images de différentes mots, livres, souvenirs, monuments, tout
époques et espaces ; procède à leur montage s’en va... Même la photographie, telle
et remontage, gomme des identités, que nous la connaissons depuis le XIXe,
superpose des vélatures. Les photographies a disparu. Souvenirs : lumière rouge du
reviennent du passé, ruinées, affaiblies, car laboratoire, naissance imprécise de l’image
leur vie jamais n’est pleinement restaurée ; dans le révélateur...
témoins amaigris, elles attendent un Avec la photographie analogique, ont
avenir inexistant et signalent un passé également disparu le temps, l’attente
interminable. retardée, l’émergence lente de l’image,
Des trames d’impression de couleurs le témoin précis. Les œuvres de
augmentées floutent corps et visages Rosângela Rennó, baignées de temps et
(Corps de l’âme [Corpo da Alma] 2003- de traces, extraient d’un flux infini les
2009) ; des gestes sophistiqués et ironiques images qu’elles nous révèlent dans l’instant
manipulant encre, ciseaux, colle, papier, incomplet.
ébranlent les topos des portraits de mariage Maria Angélica Melendi
(Noces [Nuptias] 2017). Les bustes du musée
d’anthropologie de Las Palmas se fondent

​​
ROSÂNGELA RENNÓ, LAURÉATE DU PRIX
WOMEN IN MOTION EN 2023
Le 4 juillet 2023, Kering et les Rencontres
d’Arles remettront à Rosângela Rennó le Prix
Women In Motion au théâtre Antique d’Arles. Ce
prix vient saluer la carrière d’une photographe
remarquable et a précédemment été décerné à
Susan Meiselas (2019), Sabine Weiss (2020), Liz
Johnson Artur (2021) et Babette Mangolte (2022).

40
CROISIÈRE LAURÉATE DU PHOTO FOLIO REVIEW 2022

Publication : Oleñka Carrasco,


OLEÑKA CARRASCO
Patria, The Eyes Publishing, Née en 1980 à Puerto Ordaz, Venezuela.
2023. Vit et travaille à Paris, France.

PATRIA
On ne meurt pas de la même façon partout C’est à travers la simple histoire de la
dans le monde. Imaginons la procédure perte d’un être aimé, mon pater, que
administrative de la mort dans un pays l'effondrement du Venezuela, ma patria,
dans lequel il y a tellement de morts que les se révèle à moi.
cimetières ne sont pas terminés à temps. Début 2022, mon lien avec le Venezuela
Ce pays, c’est le Venezuela. explose ; tous les membres de ma famille
Le 9 juin 2020, j’ai reçu un appel vidéo. quittent le pays en tant que réfugiés dans
Mon père mourrait au Venezuela, après des différents coins du monde. Aucun des
années à chercher des médicaments pour lieux de mon enfance ne continue d’exister
traiter son asthme chronique. La dernière et de m’appartenir et la perspective du
fois que je l’ai vu, c'était aussi mon dernier retour semble à jamais repoussée. De mon
voyage au pays, en 2015. Comment vivre pays, restent ma mémoire fragmentée,
sa mort en étant exilée, à des milliers de 3 kilos d’archives photographiques abîmées
kilomètres, dans une maison d’enfance et mon héritage : 300 grammes de la terre
qui n’est pas la mienne ? Je raconte cette de ma maison d’enfance. Cette terre
expérience violente et douloureuse : se trouve dans une boîte en carton qui
construire un deuil loin de ma famille et a voyagé à travers l’océan dans l’unique
de mon pays natal. D’un côté, je me sers des valise de 22 kilos que ma mère pouvait
milliers d’archives, qui m’ont été envoyées porter avec elle et dans laquelle toute
via WhatsApp par mon frère, mais ma une vie vénézuélienne a été emballée.
maison au Venezuela n’est plus la même Un pot réutilisé de « Vicks VapoRub »
dans mes souvenirs, alors je la transforme contient la plus humble de mes richesses :
grâce à un corrosif qui la détruira. De mon Petit Pays.
l’autre, mes clichés de la maison « prêtée » Oleñka Carrasco
en France seront altérés à travers l’écriture
compulsive de ma machine à écrire.
Ma mémoire est fragile, mes liens avec mon
pays sont volatils.

41
ANONYME

42
Sans titre.
Avec l’aimable autorisation de la Collection Jean-Marie Donat.
Exposition Ne m'oublie pas – Collection Jean-Marie Donat.
ÉMERGENCES
HIEN HOANG
Comme un cheveu sur la langue, 2018–2019.

44
Avec l’aimable autorisation de l'artiste.
Exposition De l’autre côté de l’océan dans le cadre du Prix Découverte
Fondation Louis Roederer 2023.
ÉGLISE DES
FRÈRES-PRÊCHEURS PRIX DÉCOUVERTE 2023
Commissaire : Tanvi Mishra.
FONDATION LOUIS ROEDERER
Depuis leur création, les Rencontres commissaire, Tanvi Mishra. C’est dans
Avec le soutien de la
Fondation Louis Roederer
d’Arles défendent la photographie un lieu emblématique du festival,
et de Polka. et l’ensemble de ses acteurs : artistes, l’église des Frères-Prêcheurs, qu’elle et
commissaires d’exposition, éditrices la scénographe Amanda Antunes mettent
et éditeurs... C’est dans cette volonté en valeur la scène émergente, de manière
que les Rencontres d’Arles associent le innovante et éco-responsable. Pendant la
Prix Découverte Fondation Louis Roederer semaine d’ouverture, un jury décerne le
à tous les lieux d'expositions : galeries, Prix Découverte Fondation Louis Roederer,
centres d'arts, espaces associatifs, lieux qui récompense une ou un artiste et la
indépendants et institutions, qui sont structure porteuse du projet à travers une
souvent les premiers à accompagner acquisition d’un montant de 15 000 euros,
les artistes. Cette année encore, les dix et le public décerne le Prix du Public qui
projets retenus sont considérés comme s'accompagne d'une acquisition d'un
une seule et même exposition, pensée, montant de 5 000 euros.
de la sélection à l’accrochage, par une

LES DIX PROJETS SÉLECTIONNÉS

Notre condition influence notre manière de Entre fiction et tableaux, recherche


voir. Voilà le point commun des artistes que visuelle et nouveaux médias, les artistes
nous avons choisi de réunir ici : cette notion s’aventurent au-delà des interprétations
de perception changeante, ce potentiel directes qui caractérisent souvent la
propre à la photographie d’incarner un pratique documentaire. Distorsions,
sens au-delà de l’apparent. L’ambiguïté ruptures et marques inscrivent un sens
inhérente à l’image est exploitée pour livrer nouveau sur la surface du cliché. Les
des visions alternatives du monde, mais performances, actes d’affirmation et de
aussi pour questionner nos attentes envers réclamation, animent les corps devant
le cliché lui-même. l’objectif pour pallier les déficiences d’une
Le fil rouge de cette exposition n’est pas approche historique et canonisée.
une thématique, mais une proposition : Ces perspectives prennent pour point
constater que la relation mouvante entre de départ la tradition et l’articulent
le public et l’image est conditionnée par avec le contemporain. Aspirant à
la mémoire individuelle et le médium de transformer le discours, elles remplacent
visualisation. Ce postulat offre un prisme les représentations catastrophistes par
pour observer les travaux présentés. Il un avenir inspiré des savoirs ancestraux.
interroge notre façon de consommer ce qui Elles entendent réinterpréter les archives
se déploie sous nos yeux, ainsi que notre conventionnelles par leurs interventions
propension à intérioriser et reproduire radicales. Chaque œuvre émane de
clichés et conventions sociales. Quelles l’intime et assume sa positionnalité. En
images anticipons-nous quand il est pointant aussi nos propres subjectivités de
question de la mort dans une communauté spectatrices et de spectateurs, ces artistes
opprimée ? Comment imaginons-nous le nous invitent à reconfigurer notre vision du
patriarcat au quotidien, à la fois impalpable monde à leurs côtés.
et hégémonique ? Les images peuvent-elles Tanvi Mishra
attester d’un crime qui a bien eu lieu, mais
dont personne n’a été témoin ?

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IBRAHIM AHMED ET LINA GEOUSHY
PRÉSENTÉS PAR TINTERA, LE CAIRE, ÉGYPTE
/ LONDRES, ROYAUME-UNI.
Ibrahim Ahmed, né en 1984 à Koweït City, Koweït, vit et travaille à Ard-el-Lewa,
Egypte.
Lina Geoushi, née en 1990 au Caire, Egypte, vit et travaille au Caire, Egypte
et à Londres, Royaume-Uni.

TRANSMISSION ET ABANDON DE LA PERFORMANCE DE GENRE


Ibrahim Ahmed et Lina Geoushy explorent intérieure et trouve une résonance avec
les liens entre l’image et les incarnations un homme autrefois distant. En posant un
de la masculinité et de la féminité, en regard intimiste sur les deux protagonistes,
prenant pour sujets les archives, qu’elles Ahmed tente d’établir des liens avec les
soient personnelles ou collectives. À travers expressions et les attributs universels
des performances, les artistes proposent de la masculinité.
d’intégrer à leur matériau de départ de Lina Geoushy grandit avec les films des
nouvelles représentations correspondant années 1940 à 1960, qui façonnent sa
davantage à leur propre conception de leurs perception des femmes. Durant ce véritable
positions genrées respectives. âge d’or du cinéma, les actrices égyptiennes
Dans Je ne leur ai jamais montré mon vrai incarnent des personnages puissants
visage [I never revealed myself to them], et meneurs. Les recherches de l’artiste
Ibrahim Ahmed interroge sa relation portent sur le contraste entre les archives
à la masculinité, héritée de ses ancêtres collectives de l’époque – romans, affiches
et inscrite dans son corps. En studio, il de films, coupures de presse – et la réalité
incarne des stéréotypes, en adoptant des femmes qu’elle côtoie dans les années
des postures qui traduisent le poids social 1990. Geoushy utilise des documents
des manifestations et des attentes liées à la trouvés et des autoportraits pour tenter
masculinité. Au moyen de collages, il crée de combler ce fossé. Sa série Pionnières
des ruptures qui visent à déconstruire [Trailblazers], qui donne à voir les multiples
les archétypes masculins répandus, ainsi visages de la féminité, livre une lecture
que les notions de beauté et de pouvoir. féministe de l’histoire égyptienne.
Il examine son album de famille pour Les deux artistes explorent les liens
mieux appréhender ces appropriations. entre photographie et iconographie :
Trouvant un miroir dans les gestes et les l’un démantèle des notions répandues,
démonstrations de masculinité de son tandis que l’autre construit de nouvelles
père, Ahmed initie un dialogue cathartique articulations. En interrogeant les histoires
avec celui qui le précède dans la intimes et collectives, les travaux d’Ahmed
filiation. À mesure que ses autoportraits et de Geoushy entrent en dialogue pour
s’incorporent aux photographies de son se réapproprier le récit de la société
géniteur, il met en évidence la fracture égyptienne.

46
SOUMYA SANKAR BOSE
PRÉSENTÉ PAR EXPERIMENTER, KOLKATA, INDE.
Né en 1990 à Midnapore, Inde.
Vit et travaille à Kolkata, Inde.

DISCRÈTE ÉVASION DANS LES TÉNÈBRES


En 1969, alors qu’il est âgé d’à peine neuf Évoluant aux limites de la fiction en
ans, l’artiste est confronté à la disparition recréant des compositions inspirées
de sa mère, partie faire des courses à la d’événements réels, la pratique de Bose
confiserie du quartier pour préparer une exploite le rapport complexe que la
offrande religieuse. Elle ne sera retrouvée photographie entretient avec la mémoire
que trois ans plus tard. et la vérité. Ses travaux jouent sur
En tentant de reconstituer l’incident lié l’ambiguïté inhérente de l’image pour
à cette disparition, Soumya Sankar Bose tenter d’explorer les différents scénarii
interroge la mémoire et sa nature potentiels, suggérant que l’enlèvement
changeante dans Discrète évasion dans aurait pu être le fait d’une mystérieuse
les ténèbres [A Discreet Exit through femme ou d’un fantôme dans l’arrière-cour.
the Darkness]. Atteinte de prosopagnosie, Ces récits imaginaires se déroulent dans le
un trouble qui l’empêche de reconnaître contexte des émeutes qui ont lieu à la même
les visages de ses ravisseurs, la kidnappée époque, en 1971, quelque temps avant la
ne conserve aucun souvenir de cet épisode. partition du Bengale. Le grand-père de
L’artiste tente de retracer le récit de l’artiste, qui dirigeait les recherches pour
l’événement en s’appuyant sur la mémoire retrouver sa fille, est mort un an avant
collective de ses proches. Ce processus le que ses efforts aboutissent. Accompagnée
confronte sans cesse à des témoignages d’une lecture du journal fictif de ce dernier,
contradictoires et révèle les traumas d’un l’installation sonore et visuelle de Bose
incident qui a laissé une profonde cicatrice nous embarque dans le périple de cette
dans le vécu familial. Faute d’un récit quête, sur les traces de sa mère et du récit
cohérent, l’histoire de la disparition de sa singulier qui échappe à cette famille
mère s’inscrit dans l’univers du fantastique frappée par une perte irréparable.
et se voit colorée d’une touche de folklore Avec le soutien de Magnum Foundation.
et de superstition.

SAMANTHA BOX
PRÉSENTÉE PAR TIGER STRIKES ASTEROID,
NEW YORK, ÉTATS-UNIS.
Née en 1977 à Kingston, Jamaïque.
Vit et travaille à New York, États-Unis.

RÊVES CARIBÉENS
Forte de ses racines africaines, indiennes, les artifices du studio pour mettre
jamaïcaines et trinidadiennes, l’artiste systématiquement en évidence l’aberration
Samantha Box, basée aux États-Unis, qui consiste à considérer les Caraïbes
se sent chez elle au sein de la diaspora. comme un paradis colonial exotique.
Consciente de la tendance répandue à Dans Cartes de mémorisation [Flashcards],
idéaliser la notion de terre natale, elle les catégories héritées de l’époque coloniale
brise le mythe du récit des origines, pour se heurtent aux systèmes de connaissance
s’autoriser à exister dans la multiplicité. traditionnels lorsque l’artiste répète
Dans Constructions, Box élabore des les noms vernaculaires des fruits et des
tableaux et des natures mortes à partir légumes caribéens prononcés par sa mère.
d’objets de famille chargés d’une mémoire La différence d’accent entre les deux
culturelle. Des plantes originaires des femmes révèle le fardeau de la migration,
Caraïbes, « étrangères » aux États-Unis, ainsi que l’homogénéisation des cultures,
poussent sous des lumières artificielles appelée par l’économie mondialisée.
et symbolisent les populations immigrées, Rêves caribéens [Caribbean Dreams] est
afin d’interroger les stratégies essentielles la rencontre de la photographie pixelisée
pour survivre en terre inconnue. Des et du vernaculaire, au croisement de
autocollants, comme ceux que l’on trouve plusieurs temporalités. L’œuvre reprend
sur les fruits, ainsi que des tickets de caisse, possession de la canne à sucre, jadis
sont incrustés dans l’image, soulignant prisée par le colonisateur, dans un acte
l’obsession de la société capitaliste pour de puissance. À travers l’autoportrait, Box
la marchandisation de l’identité. Des anime le sujet Noir, tout en subvertissant
images d’archives de travail sous servitude les images et les histoires d’archives des
évoquent le passé colonial des Caraïbes, Caraïbes dictées par le regard colonialiste.
tandis que des photos de famille s’étalent
pour revendiquer une histoire alternative,
émancipée. Box révèle délibérément

47
PHILIPPE CALIA
PRÉSENTÉ PAR TARQ, MUMBAI, INDE.
Né en 1985 à Paris, France.
Vit et travaille à Bengaluru, Inde.

LES ARCHIVES AJAIB GHAR


Comment la mémoire et ses reliquats de la tendance coloniale à catégoriser et à
façonnent-ils notre manière de voir ? définir, le musée continue à promouvoir
Philippe Calia se penche sur cette question des aspirations impérialistes. Lorsqu’il
dans les recherches qu’il mène actuellement décrit certaines communautés comme des
sur les espaces muséaux. À partir d’archives spécimens et des particularités, il alimente
qui réunissent des images prises dans des souvent les récits dominants présentés
galeries d’exposition et des commentaires comme des « vérités ».
extraits de livres d’or en Inde, il met En invitant le public à laisser des
en évidence les structures de cette commentaires dans son livre d’artiste,
institution et l’incidence de celle-ci sur Calia remet ainsi en cause l’aura de
notre perception de l’art, des objets et des l’œuvre, tout en identifiant des moyens
idées. En explorant la subjectivité propre d’appropriation et de contestation des
aux relations entre le public et l’image, récits. À travers le titre A Visitor’s Book
Les archives Ajaib Ghar [The Ajaib Ghar [Le livre d’un visiteur], il fait référence à sa
Archive] livre un commentaire sur propre dualité en tant qu’auteur : d’une part
cette institution postcoloniale, tout en citoyen français travaillant en Inde depuis
soulignant le potentiel polysémique des quinze ans ; d’autre part spectateur devenu
photographies. artiste lui-même. Puisant dans toutes ses
En sacralisant les objets et en les extrayant expériences au contact de l’art, il inscrit
de leur contexte, le musée enferme les ses propres commentaires sous la forme
sociétés dans une certaine vision de de dessins. L’artiste convoque par ce biais
l’histoire. Les images de Calia révèlent son notre « musée imaginaire » et nous invite
artifice, en tant qu’Ajaib Ghar (« maison ainsi à prendre conscience de l’influence de
des merveilles ») et en interrogeant son ce dernier sur notre perception de la réalité.
rôle d’institution de pouvoir. Incarnation

MD FAZLA RABBI FATIQ


PRÉSENTÉ PAR PATHSHALA SOUTH ASIAN
MEDIA INSTITUTE, DHAKA, BANGLADESH.
Né en 1995 à Cumilla, Bangladesh.
Vit et travaille à Dhaka, Bangladesh

CHEZ-MOI
Chair. Déclin. Mort. Soulagement. Les et la peur omniprésente. Mouches sur une
images de Md Fazla Rabbi Fatiq sont des fenêtre, veines sous une peau transparente,
explorations viscérales qui jouent avec plumes éparpillées près de traces de sang :
notre perception de la réalité. Composées en réactivant les résidus de ces sensations,
entre les quatre murs de son habitation, Chez-moi désigne ce qui n’est pas représenté
elles donnent à voir des formes et des dans le cadre. Soumis à notre regard, ces
textures qui oscillent entre abstraction paysages et ces natures mortes évoquent
et incertitude. Chez-moi [Home] évoque le visqueux et le froid, des sensations
une époque récente où le familier est habituellement réservées à notre sens
soudainement devenu inconnu, en revenant du toucher.
sur les ressorts émotionnels irrésolus Résonnant fortement avec des souvenirs
de la pandémie. de malaise et d’inconfort, Chez-moi est
Lorsqu’il doit se confiner face à l’apparition ponctué de fragments d’apaisement
de la Covid, Fatiq quitte la capitale momentanés. Instants fugaces de
Dhaka pour retourner dans sa ville soulagement, réconfort de la vie. Tandis
natale de Comilla, au Bangladesh. Ses que les corps s’entassent dans les morgues
expérimentations se déploient au cœur à l’extérieur, l’hibiscus continue de fleurir.
du quotidien : sur une table de cuisine, En adoptant une esthétique surréaliste
sur un balcon, dans un réfrigérateur. qui fait écho aux expérimentations
Nombre d’entre elles sont empreintes de modernistes de la forme, l’artiste confère
l’anxiété caractéristique de cette période, à l’espace domestique une dimension
durant laquelle les objets de tous les jours psychologique rappelant l’instabilité
deviennent des vecteurs de contamination inhérente à la pandémie.

48
HIEN HOANG
PRÉSENTÉE PAR FLORIDA LOTHRINGER 13,
MUNICH, ALLEMAGNE.
Née en 1990 à Uông Bí, Viêt Nam.
Vit et travaille à Hambourg, Allemagne.

DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’OCÉAN


« Tout va bien de l’autre côté de l’océan », mondialisé ; avec la coexistence opportune
assurait la tante de Hien Hoang dans une de la populaire « cuisine asiatique » et
lettre à sa famille, écrite à Berlin en 1988. de la fétichisation du corps des femmes
Venue du Viêt Nam pour travailler comme asiatiques. En représentant la culture
contractuelle, elle reflétait ainsi dans ses comme une marchandise en lot, Hoang
mots la satisfaction factice dont il faut faire livre son point de vue sur l’homogénéisation
preuve pour s’intégrer dans une société de communautés pourtant foncièrement
étrangère. Malgré les discriminations différentes, réduites à l’identité unique
omniprésentes, la « bonne immigrée » ne d’une diaspora.
doit pas se plaindre. L’artiste utilise la distorsion physique
Lorsque Hoang rend visite à sa tante en comme une métaphore de la déformation
2014, elle est frappée par le fossé entre le identitaire. Elle souligne ainsi l’écart entre
ton léger des lettres et les difficultés de la perception occidentale des Asiatiques et
la vie réelle. S’installant elle-même en notre propre image de nous-mêmes dans
Allemagne par la suite, Hoang réagit de le monde ; elle questionne l’attribution
façon plus active que sa tante aux clichés des termes « personne de couleur » ou
qui l’assaillent. De l’autre côté de l’océan « Asiatique » lorsque nous existons au
[Across the Ocean] est une provocation, un sein de la diaspora. Malgré l’étouffement
défi opposé aux stéréotypes véhiculés par provoqué par le poids de l’identité,
la société occidentale sur les personnes l’immigrée idéale doit apprendre à sourire
asiatiques. sans sourciller. En construisant une image
Les tableaux jouent avec le désir orientaliste aux antipodes des clichés répandus, Hoang
de consommation des cultures exotiques ; incarne à travers la performance son refus
avec la soif d’expérimentation de l’inconnu, d’enfermer l’identité dans une case.
sous une forme satisfaisante pour un public

VISHAL KUMARASWAMY
PRÉSENTÉ PAR PARTY OFFICE, NEW DELHI, INDE.
Né en 1988 à Bengaluru, Inde.
Vit et travaille à Bengaluru, Inde.

ಮರಣ MARANA [DÉCÈS]


Vishal Kumaraswamy utilise des sur les aspects sonores et métaphysiques
technologies expérimentales pour de l’événement : d’une part le son du parai
représenter le cheminement du deuil dans qui résonne dans l’air ; d’autre part le corps
le corps humain en mouvement dans dalit, extrait de son isolement quotidien,
l’espace public. ಮರಣ Marana [Décès] et considéré dans le collectif.
présente l’articulation entre un décès À l’aide de scanners 3D et de la
survenu dans la communauté dalit de photogrammétrie, l’artiste cartographie
l’artiste et les pratiques de célébration du les mouvements, les transforme en données
deuil. Une procession publique transporte et les réinterprète sous forme d’images
le corps à travers les rues. Cette formation et de vidéos génératives, qui proposent
collective défie les règles socioculturelles une nouvelle représentation du corps
en occupant des espaces habituellement dalit et de sa mort. Le corps flotte, en
gouvernés par la hiérarchie des castes. apesanteur, tout en s’affaissant dans ce
Le deuil qui survient lors des décès, des paysage numérique. Le torse – qui est
disparitions forcées et des processus de souvent le siège de la violence liée à la
destruction systémiques s’incarne dans caste – se déplace dans l’espace et ses bugs
des traditions ritualistes. Avec l’aide de répétitifs rappellent les mouvements libres
deux artistes-interprètes, Kumaraswamy et rythmiques de la procession funéraire.
a étudié les mouvements exécutés à cette En donnant ainsi à voir le corps subalterne
occasion. En figeant les gestes, les visuels dans des espaces virtuels, Kumaraswamy
révèlent l’affaissement et la compression revendique une émancipation au-delà de
du corps, accablé sous le poids du deuil, la réalité : il s’agit ici pour l’individu de
tandis que les mouvements de danse transcender l’ordre social restrictif fondé
répétitifs symbolisent le cycle de la vie et sur les castes, afin d’exercer son agentivité
de la mort. Ils livrent en outre une réflexion et son autonomie.

49
NIEVES MINGUEZA
PRÉSENTÉE PAR PECKHAM 24, LONDRES, ROYAUME-UNI.
Née en 1964 à Valence, Espagne.
Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.

UNE FEMME SUR TROIS


Quels éléments constituent des preuves l’environnement oppressif qui enveloppe
dans le cadre d’un crime sexiste ? leur existence ? Peu importe sa tenue,
Qu’avons-nous besoin de « voir » pour l’heure qu’il est, si elle est seule ou dans
croire la parole des femmes ? Pour traiter une foule : elle pourrait être une femme sur
cette problématique aussi « invisible » trois. Les paysages patriarcaux dominent,
qu’omniprésente, Nieves Mingueza privent les femmes de leurs identités
transforme les archives pour dévoiler propres, faisant de chacune d’elle une
ce qui se produit souvent dans l’espace parmi tant d’autres, infimes parties d’un
privé ou ce qui n’entre pas dans le cadre problème structurel à plus grande échelle.
communément admis de la preuve. En s’appuyant sur le lien brisé entre
Une femme sur trois [One in Three Women] photographie et preuve au fil de l’histoire,
s’appuie sur ce chiffre aussi alarmant que ainsi que sur le rapport tendu entre preuve
familier : une femme sur trois subit des et cas de violences sexistes, la méthodologie
violences sexistes dans sa vie. de l’artiste révèle la déficience de l’image.
Mingueza nous invite à réorienter notre Car celle-ci dissimule autant qu’elle rend
regard en manipulant des images : visages visible. Cette œuvre nous propose de
de femmes percés avec rage, mises en braquer notre regard vers ce qui est omis
contexte textuelles tirées de rapports des des archives familiales. Elle repose sur
Nations Unies, représentation des espaces une tension entre les informations dont
intérieurs sous la forme de scènes de crimes nous disposons et l’invisibilité permanente
et des objets domestiques comme armes des cas de violences sexistes ; entre les
servant à perpétrer la violence. Et si, au lieu revendications de justice et l’inadéquation
de regarder les femmes, nous examinions des actions.

ISADORA ROMERO
PRÉSENTÉE PAR MAGNUM FOUNDATION,
NEW YORK, ÉTATS-UNIS.
Née en 1987 à Quito, Équateur.
Vit et travaille à Quito, Équateur.

FUMÉE, RACINE, SEMENCE


Lorsqu’Isadora Romero découvre que ses préservation. En Équateur, elle adopte
ancêtres étaient des gardiens de semences, une double approche – Autochtone
elle se demande si son besoin de raconter et scientifique – pour comprendre le
des histoires sur l’agrobiodiversité est travail de conservation, en reconnaissant
inscrit dans ses gènes. Ces vingt dernières l’investissement des deux communautés
années, 75 % des variétés végétales du qui partagent des objectifs similaires, mais
monde ont disparu. La recherche de l’artiste aussi le manque de communication entre
pose la question suivante : comment la elles. L’histoire de sa propre famille en
perte de la mémoire ancestrale et des Colombie, qui a contribué à la préservation
savoirs autochtones – conséquence de la des semences de pommes de terre, devient
colonisation, des déplacements forcés et du le catalyseur et le point d’orgue de l’éthos
racisme – entraîne-t-elle la disparition des du projet.
semences à un rythme effréné ? Les chapitres sélectionnés pour cette
À travers différents paysages d’Amérique exposition offrent une perspective nouvelle
latine, Fumée, Racine, Semence sur les enjeux environnementaux, à
[Humo, Semilla, Raíz] aborde cette crise travers le prisme des possibles, et non des
dans une perspective à la fois large et conséquences catastrophiques. Chacun
précise. Au Paraguay, Romero observe la d’eux met en lumière une forme de
construction de collectivités par les femmes résistance, des femmes organisées contre la
pour contrer la répartition inéquitable monoculture aux systèmes de connaissance
des terres et des entreprises agricoles, ancestraux. En étudiant le passé, ainsi que
qui limite les produits disponibles pour celles et ceux qui entretiennent un rapport
la consommation locale. Au Mexique, elle à la terre, Fumée, Racine, Semence réoriente
s’intéresse au rôle culturel de l’alimentation notre approche vers un dialogue autour de
et à l’incidence des relations humaines la conservation.
avec les plantes domestiques sur leur

50
RITI SENGUPTA
PRÉSENTÉE PAR JOJO, MUMBAI, INDE.
Née en 1993 à Kolkata, Inde.
Vit et travaille à Kolkata, Inde.

CE QUE JE NE PEUX PAS DIRE À VOIX HAUTE


Après huit ans d'indépendance, constat, elle s’est demandé quels aspects
Riti Sengupta retourne vivre chez ses de la vie domestique ne sont pas représentés
parents pendant la pandémie. À l’aune sur les images de l’album de famille.
de ce rapprochement, elle réalise à quel Intriguée par cette absence, l’artiste
point la dynamique de sa famille est tente de donner forme à ces oppressions
empreinte de mécanismes patriarcaux, intangibles qui se déploient dans les
qui s’expriment dans les détails de la vie interstices des réalités quotidiennes des
quotidienne. Ce que je ne peux pas dire à femmes. Le patriarcat se niche dans les
voix haute [Things I Can’t Say Out Loud] gestes subtils du quotidien, dans la charge
est un dialogue intergénérationnel entre domestique assumée par l’épouse et la
mère et fille, lorsque les deux femmes se mère, dans le désir d’idéaliser la générosité
rencontrent à l’intérieur du foyer. inconditionnelle de la femme, dans la
Pour appréhender ces relations contrainte exercée pour maîtriser la colère
d’acceptation confortable, notamment la afin de maintenir le délicat équilibre de
position de sa mère au sein de la maison, la famille idyllique. Les conversations
Sengupta a initié ce qu’elle appelle des entre mère et fille se transforment en
« conversations de cuisine ». En écoutant les performances collaboratives et sont
histoires de ses aînées et en parcourant les l’occasion – pour les deux femmes –
archives familiales, elle a mis en évidence d’interroger leurs réalités respectives.
un fossé. Un contraste entre les vies de ces À travers un langage dynamique, elles
femmes, avant qu’elles ne deviennent des répondent plus généralement aux politiques
mères et des épouses, et l’image de sa mère familiales, maritales et domestiques.
pesant sous le poids des obligations qui Avec le soutien de la VII Foundation.
lui incombent au sein du foyer. Forte de ce

51
CHAPELLE LËT’Z ARLES
DE LA CHARITÉ LAURÉAT DU LUXEMBOURG PHOTOGRAPHY AWARD

Commissaire : Danielle Igniti.


DANIEL WAGENER
Né en 1988 à Luxembourg.
Exposition produite par
Lët’z Arles. Vit et travaille entre Luxembourg et Bruxelles, Belgique.
Publication : Danielle Igniti,
Daniel Wagener, opus incertum, OPUS INCERTUM
coédition Centre national de Dans opus incertum – terme emprunté du spirituel et son intersection avec le
l’audiovisuel et Lët’z Arles.
à la maçonnerie romaine, qui consiste à matériel.
construire des murs à partir de petits blocs, opus incertum raconte une nouvelle réalité,
de carreaux cassés, de briques variées – cherche à documenter les épisodes de
l’artiste interroge la mémoire du temps et construction urbaine, déniche ce que
du lieu et les transformations sociales et cache l’ostentatoire, révèle ce qui n’est plus
fonctionnelles que la Chapelle de la Charité, aperçu.
édifice religieux et lieu de culte dans lequel
opus incertum est aussi un hommage
il expose, a subies. Il cherche à dégager
au travail collectif et à l’engagement de
les strates qui se sont superposées et à
ces acteurs qui font société pendant les
reconnecter le lieu à la contemporanéité.
processus de construction, qui assurent les
L’installation in situ est un dispositif transmissions de méthodes et de culture
d’étagères préfabriquées et de racks et qui pratiquent l’échange oral dans une
industriels, traversant la nef principale solidarité exemplaire, tout en restant
de gauche à droite, remplis d’images de invisibles. L’installation photographique
« chantiers » contemporains, de visions valorise l’esthétique fonctionnelle et
urbaines, de traces de bâti du passé et pragmatique. Avec un trait d’humour
du présent. Cet entrepôt modulaire de indéniable, l’artiste propose au visiteur
stockage d’images obstrue la vue de de déplacer les nouvelles icônes installées
l’autel et, en se substituant à l’objet du sur des chariots de manutention et à
culte, devient l’interface plastique d’un participer au chantier. Il réussit à créer une
nouveau culte de la consommation. L’artiste sublimation, une sublimation de l’utile.
interroge la nature de l’icône dans notre
Danielle Igniti
société et nous pousse à réfléchir à la place

ABBAYE DE LAURÉATE DU JIMEI × ARLES DISCOVERY AWARD 2022


MONTMAJOUR
TAN CHUI MUI
Commissaire : Wang Yiquan.
Née en 1978 à Kuantan, Malaisie.
Vit et travaille à Kuala Lumpur, Malaisie.

SIMPLEMENT PARCE QUE VOUS AVEZ APPUYÉ SUR L’OBTURATEUR ?


« Une photo capture un certain paysage. encore des choses qui soient éternelles ?
Mais ce paysage est toujours là. Vous Les passions et les désirs humains cachés
n’avez pas fabriqué l’appareil photo. Alors derrière la technologie de l'image resteront-
pourquoi cette photo serait-elle à vous ? ils toujours les mêmes ?
Est-ce en raison de votre composition ? La photographie, c’est l'art de créer des
Simplement parce que vous avez appuyé sur images. J’essaye ainsi de porter mon regard
l’obturateur ? » – Tan Chui Mui de commissaire vers des photographes non
Avant de répondre à la question posée par traditionnels, afin de présenter le travail
Tan Chui Mui, peut-être pourrions-nous de créatrices et créateurs d'images qui
pousser un peu plus loin la réflexion. De permettent d'élargir notre compréhension
nos jours, les obturateurs mécaniques sont de la photographie contemporaine.
minuscules, tandis que les obturateurs Par conséquent, je me demande comment
électroniques évoluent vers un écran tactile les cinéastes comprennent l'image. Je
et un mécanisme électromagnétique sous suppose que les images de la réalisatrice
leur surface. La « fenêtre » par laquelle les Tan Chui Mui sont inséparables de
gens capturaient les images s’est déplacée son expérience, de la littérature et des
pour intégrer l'image elle-même. observations quotidiennes de la vie.
Avec le développement des technologies Comment fabrique-t-elle ses images ?
de traitement des images, la méthode Dans Simplement parce que vous avez
d'imagerie physique datant du XIXe siècle appuyé sur l’obturateur ?, un texte est une
a été remplacée par les appareils de image, un film est une image, et l’exposition
communication mobiles du XXIe siècle. elle-même est une image. Pourtant,
Peut-être est-ce désormais la technologie, Tan Chui Mui n’a jamais appuyé sur
plutôt que la liberté, qui guide les gens. l’obturateur pour obtenir ces images.
Tout est éphémère à une époque où tout le
Wang Yiquan
monde peut être photographe. Existe-t-il

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SOUMYA SANKAR BOSE
Sans titre.
Série Discrète évasion dans les ténèbres , 2020–en cours.

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Avec l'aimable autorisation de l'artiste / Experimenter.
Exposition Discrète évasion dans les ténèbres,
dans le cadre du Prix Découverte Fondation Louis Roederer 2023.
ARLES BOOKS
MONOPRIX
LES PRIX DU LIVRE 2023
Grand partenaire : Fondation Créés pour soutenir l’extraordinaire Une pré-sélection suivie de la
Jan Michalski pour l’écriture
et la littérature.
développement de l’édition désignation des ouvrages lauréats
Avec le soutien de la Fnac pour
photographique et contribuer à sa est établie par un pré-jury et un
le prix du Livre d’auteur. plus large diffusion, les prix du Livre jury composé d’expertes et experts
des Rencontres d’Arles récompensent du livre photographique. Les
trois catégories d’ouvrages par le prix publications lauréates des trois prix
du Livre d’auteur, le prix du Livre sont annoncées pendant la semaine
historique et enfin le prix photo-texte, d’ouverture du festival. L’ensemble
soutenu et encouragé par la fondation des livres présélectionnés est archivé
Jan Michalski pour l’écriture et la à la bibliothèque de l’École nationale
littérature, qui célèbre les relations supérieure de la photographie d’Arles
entre textes et images. Chaque prix et fait l’objet d’une exposition durant
est doté de 6 000 euros et récompense toute la période du festival.
un ouvrage photographique publié
entre le 1er juin 2022 et le 26 mai 2023.

MONOPRIX
LUMA RENCONTRES
Avec le soutien de la
Fondation LUMA.
DUMMY BOOK AWARD 2023
Les Rencontres d’Arles proposent Dewi Lewis pour 2023, il fait cette
depuis 2015 un prix d’aide à la année l’objet d’une exposition
publication d’une maquette dans le cadre du festival.
de livre. Doté d’un budget de Le prix à précédemment été
production de 25 000 euros, ce prix décerné en 2021 à Moe Suzuki
est ouvert aux photographes et pour Sokohi, édité par Chose
artistes utilisant la photographie, Commune ; en 2020 à Yto Barrada
sur proposition d’une maquette et Bettina Grossman pour
de livre n’ayant jamais fait Bettina, édité par L'Atelier EXB ;
l’objet d’une publication. et en 2019 à Chow et Lin pour
Une attention particulière est The Poverty Line, édité par Actes
portée aux formes éditoriales Sud et Lars Müller Publishers.
expérimentales et novatrices. L’ouvrage lauréat de l’édition
En 2022, le Dummy Book Award 2023 sera annoncé durant
a été décerné à Maciejka Art pour la semaine d’ouverture.
Hoja Santa. Édité par Actes Sud et

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ARLES
2023
LES RENCONTRES
DE LA PHOTOGRAPHIE
LES SATELLITES
ARLES ASSOCIÉ
DOLORÈS MARAT

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La femme du M. Grévin, Paris, 1998.
Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
Exposition Dérèglement chromatique.
PARC DES ATELIERS LUMA
LA TOUR
DIANE ARBUS
Née en 1923 à New York, États-Unis.
Décédée en 1971 à Greenwich Village, New York, États-Unis.

CONSTELLATION
A l’occasion du centenaire de la naissance le programme des archives vivantes en
de Diane Arbus, LUMA Arles présente lien ici avec la collection de la Fondation
Constellation, une exposition dévoilant LUMA / Maja Hoffmann, proposera aux
pour la première fois l’ensemble de l’œuvre visiteurs une déambulation labyrinthique
de cette immense photographe. Sous forme au cœur de l’œuvre de Diane Arbus,
d’installation immersive, l’exposition permettant de découvrir ou redécouvrir
montrera son master set, composé de librement ses images sous un angle
plus de 450 tirages, dont certains sont nouveau.
encore inédits. Constellation, inscrit dans

PARC DES ATELIERS LUMA


LES FORGES
AHLAM SHIBLI
Née en 1970 en Palestine.
Vit et travaille entre la Palestine et Berlin, Allemagne.
En déployant des récits personnels, le sur des communautés, des lieux et des
travail d’Ahlam Shibli explore les manières événements particuliers. Rassemblant des
dont l’histoire peut se reconstruire à travers projets photographiques clefs de l’ensemble
l’objectif photographique. En s’immergeant de sa carrière, ainsi que des œuvres
dans la vie de ses sujets, l’artiste examine commandées récemment et créées pendant
comment des opinions contradictoires sa résidence à LUMA Arles, l’exposition
influencent la production de contextes mettra au jour les nombreuses couches qui
privés, politiques et sociaux. Ses images composent la réalité des lieux sur lesquels
enregistrent des perspectives non Ahlam Shibli a enquêté.
reconnues sur la société en se concentrant

PARC DES ATELIERS LUMA


LA TOUR
AGNÈS VARDA
Née en 1929 à Ixelles, Belgique.
Décédée en 2019 à Paris, France.

ARCHIVE DE HANS-ULRICH OBRIST


CHAPITRE 3 : UN JOUR SANS VOIR UN ARBRE EST UN JOUR FOUTU
Au cœur du troisième chapitre de l’archive dans l’introduction de Varda dans le
d’Hans-Ulrich Obrist à LUMA Arles se monde de l’art, conduisant à sa première
trouve sa rencontre avec Agnès Varda invitation à participer à une exposition
(1928-2019), la réalisatrice, féministe et d’art contemporain. Présentant des œuvres
artiste pionnière connue comme une des de la troisième vie de Varda et une sélection
figures centrales de la Nouvelle Vague. de documents de l’archive d’Obrist, cette
La carrière artistique de Varda s’étend exposition met en lumière la nature
d’après ses mots sur trois vies distinctes, interdisciplinaire et curieuse de leur vision
mais interreliées : en tant que photographe, partagée.
réalisatrice et artiste visuelle. L’exposition
met en avant le rôle crucial joué par Obrist

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COUVENT FISHEYE IMMERSIVE
SAINT-CÉSAIRE
HABEAS CORPUS
Commissaires : Benoit Baume
Inès Alpha (1985), Romain Gauthier (1993), Sam Madhu (1994) et Kami (2022).
et Valentin Ducros.
« Le corps n’est pas une chose, c’est une capture, 3D temps réel, vidéogrammétrie,
situation. C’est notre emprise sur le monde, body scan…
l’esquisse de nos projets » écrivait Simone Habeas Corpus met en scène une pluralité
de Beauvoir en 1949. Aujourd’hui, nos de visions futuristes bien ancrées dans
corps sont physiques, et nos avatars se le réel, et demande comment se figer, se
dessinent en 3D. Nous avons un genre et mouvoir, se regarder soi-même et se donner
une enveloppe, de plus en plus malléables : à voir au monde. Présentant des œuvres
le corps se déconstruit, décolonise, il est inédites d'Inès Alpha, Romain Gauthier,
racisé, fluide… Nos identités sont instables, Sam Madhu et Kami, l’exposition nous
et c’est là que se trouve leur richesse. interroge sur nos systèmes de valeurs,
Ces enjeux deviennent monumentaux et donne à voir l’espace entre désir et rejet
avec l'arrivée des technologies de motion de corps physiques, sociaux, politiques.

CROISIÈRE ASSOCIATION DU MÉJAN


CÉLINE CLANET
Née en 1977 à Chambéry, France.
Vit et travaille à Paris, France.

GROUND NOISE
Dans les systèmes électriques et de la reconnaissance (« les abeilles, nos
électroniques, un « ground noise » est une nourricières si utiles »), mais néanmoins
interférence sonore, un bruit parasite, le monde des arthropodes semble rester
considéré comme nuisible. Tel un insecte mystérieux, obscur, voire dérangeant.
volant piégé dans une lampe, il est un C’est précisément à ce monde peu
bruissement continu, une vibration qui connu et rarement donné à voir que la
cherche à s’échapper. photographe Céline Clanet s’est intéressée.
Le monde foisonnant de la faune composée Sa série, en noir et blanc, mêle des
d’insectes et d’arthropodes éveille en nous prises de vue réalisées dans différentes
des réactions ataviques. Même morte, forêts françaises et des photographies
sous verre et épinglée, une araignée sera microscopiques d’éléments organiques
capable d’effrayer un humain. Certes, nous collectés sur ces mêmes territoires. Jouant
avons réussi à apprivoiser certaines de avec les échelles, Céline Clanet explore la
ces antipathies à leur égard, par le biais surface du monde et nous ouvre les portes
de l’admiration (« le travail incroyable des d’un univers à la fois étrange et familier.
fourmis », « la beauté des papillons ») ou

CHAPELLE ASSOCIATION DU MÉJAN


SAINT-MARTIN
DU MÉJAN CHARLES FRÉGER
Né en 1975 à Bourges, France.
Vit et travaille à Rouen, France.

AAM AASTHA
Le projet photographique Aam Aastha, dieux redistribue le temps de la mascarade,
réalisé en Inde de 2019 à 2022, s’inscrit les rôles sociaux assignés. Celui et celle
dans le prolongement des séries réalisées qui jouent deviennent, par le costume, les
par Charles Fréger sur les mascarades incarnations réelles et temporelles du dieu :
dans le monde : Wilder Mann (depuis au changement d’apparence s’associe un
2010), Yokainoshima (2013-2015), Cimarron changement de statut. Aam Aastha, dont le
(2014-2018). titre renvoie à ces « dévotions communes »,
En Inde, le photographe est allé à la retient ces saisissants avatars et révèle
rencontre d’un panthéon aux mille visages : le jeu masqué des représentations, entre
les divinités sont ici légion et s’incarnent renfort du pouvoir et subversion dans
à l’occasion de performances sacrées un contexte politique dominé par un
ayant lieu dans les temples, les théâtres hindouisme nationaliste qui tend à
et les rues. Variant selon les régions, les uniformiser les pratiques ancestrales.
communautés ethniques et religieuses mais
aussi au gré de l’actualité, la figuration des

60
CROISIÈRE ASSOCIATION DU MÉJAN
DOLORÈS MARAT
Née en 1944 à Paris, France.
Vit et travaille en Provence, France.

DÉRÈGLEMENT CHROMATIQUE
Toujours munie d’un Minolta puis d’un Du tirage quadrichromique au charbon –
Leica, Dolorès Marat capte ce qu’elle dit « procédé Fresson » du nom de
éprouve, ce qu’elle sent : elle projette des son créateur, qu’elle privilégie jusqu’à
visions surgies au pied d’un escalator du la disparition de celui-ci en 2020 – à
métro, sous un clair de lune rouge ou face l’impression pigmentaire sur papier
à un arbre humanoïde. Elle se hâte de japonais artisanal réalisée par l’atelier SHL
photographier, répondant à son instinct, et à Arles, la matérialité des tirages est au
ce mouvement précipité se retrouve dans cœur de sa pratique.
ses images. Ni recadrées ni retouchées, les Cette sélection rétrospective de tirages
photographies de Dolorès Marat présentent uniques est une invitation à plonger dans
pourtant une large palette de couleurs, des images atemporelles, évanescentes
souvent issue de l’éclairage artificiel de la mais persistantes comme autant de
ville. Elle est une photographe de la nuit, de paysages intérieurs baignés de solitude.
l’illusion, du rêve.

LE PRINTEMPS ASSOCIATION DU MÉJAN


MYOP
MANIFESTE
AMNESTY INTERNATIONAL × MYOP
Ed Alcock (1974), Guillaume Binet (1973), Julien Daniel (1970), Agnès Dherbeys
(1976), Marie Dorigny (1959), Laurence Geai (1984), Pierre Hybre (1959), Olivier
Jobard (1970), Alain Keler (1945), France Keyser (1970), Oan Kim (1974), Olivier
Laban-Mattei (1977), Stéphane Lagoutte (1973), Jean Larive (1969), Ulrich Lebeuf
(1972), Zen Lefort (1993), Pascal Maitre (1955), Olivier Monge (1974), Julien Pebrel
(1983), Chloé Sharrock (1992), Adrienne Surprenant (1992) et Michel Slomka (1986).
Le temps d'un été MYOP investit un ancien d’autres.
hôtel pour en faire un espace de dialogue ; Côté Printemps, en écho à l’énergie de la
les photographes y partagent une vision foule, les photographes vous emmènent
éthique, politique et poétique du monde. dans l’intimité de rencontres ; pour mettre
Leur manifeste ? Une injonction à voir ce en lumière des personnalités qui incarnent
qui nous entoure et une invitation à exercer un combat, des citoyen·ne·s ordinaires
nos droits. qui font bouger les lignes, des anonymes
Côté Jardin, en réponse à une carte blanche qui subissent l’injustice du monde et nous
d’Amnesty International, MYOP présente poussent à agir.
une iconographie des manifestations à Aux deux faces de cette exposition se
travers le monde. Une exposition comme trouvent un même souffle, celui de
une clameur collective qui rappelle que l’engagement, et un même fil rouge, le
manifester est un droit qui en protège courage du changement.

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CROISIÈRE ASSOCIATION DU MÉJAN
SPENCER OSTRANDER
ET PAUL AUSTER
Spencer Ostrander, né en 1984 à Seattle, États-Unis.
Vit et travaille à New York, États-Unis.
Paul Auster, né en 1947 à Newark, États-Unis.
Vit et travaille à Brooklyn, États-Unis.

PAYS DE SANG
Qu’est-ce qui fait des États-Unis le pays l’histoire de la violence par arme à feu
le plus violent du monde occidental ? aux États-Unis, de la « préhistoire » du
Cette question émerge au regard du projet pays jusqu’à aujourd’hui. Dans la banalité
photographique de Spencer Ostrander, de ces supermarchés, de ces écoles et
Pays de sang. Sur une période de deux ans, de ces lieux de culte désormais déserts
le photographe a fait plusieurs grands résonne la terrible récurrence des tueries
voyages à travers les États-Unis pour de masse aux États-Unis. Le récit de
photographier les sites de plus de trente l’écrivain, ponctué des « photographies du
fusillades de masse ayant eu lieu ces silence », comme celui-ci décrit le travail de
dernières années. Il présente une série Spencer Ostrander, dresse l’état des lieux
de clichés en noir et blanc des lieux de d’une question de sécurité publique – voire
massacres, vidés de toute activité humaine. de santé – qui divise, depuis son origine,
C’est à partir de ses images de lieux sans le pays en deux camps irréconciliables.
vie que l’écrivain Paul Auster retrace

FONDATION MANUEL FONDATION MANUEL RIVERA–ORTIZ


RIVERA–ORTIZ
GROW UP
Commissaires : Pascal Beausse,
Verdiana Albano (1993), Pepe Atocha (1976), Teo Belton (1991) et Florence Goupil
Christel Boget, Meg Chang, Ioana (1990), Thomas Brasey (1980), Isabelle Chapuis (1982), Steph Cop (1968) et Bálint
Mello et Klaus Kehrer. Pörneczi (1978), Céline Croze (1982), Matthias De Lattre (1990), José Diniz (1954),
Direction artistique : Arguiñe Escandón (1979) et Yann Gross (1981), Nicolas Henry (1978), Andrea
Florent Basiletti. Hernández Briceño (1990), Cheng-Tang Hsu (1969), Che-Hsi Kuo (1994), Samir
Laghouati-Rashwan (1992), Marc Lathuillière (1976), Gabriel Moraes (1994), Mads
Nissen (1979), Tommaso Protti (1968), Antoine Renard (1984), Philippine Schaefer
(1970), Chuan-Lun Wu (1985), Lesassociés, Docks Collective et Five Collective.
Grow up est un programme d’expositions les questions post-colonialistes. De
proposant des regards croisés sur le l’Amazonie au Costa Rica, jusqu’à Taïwan,
mouvement des plantes à travers le monde. les projets croisent les plantes maîtresses,
Berceau de la biodiversité et des tensions le chamanisme, la drogue mais aussi
environnementales, les artistes exposés ont l’exploration sensible d’un territoire. Cette
un ancrage géographique en Amérique du relation aux plantes est centrale, celles-ci
Sud, Amérique centrale ou encore à Taïwan. sont sacrées et au cœur des cultures
Chaque focus met en avant la relation et croyances locales. Grow up souhaite
entre les plantes et l’Homme, explorant les cultiver et faire grandir les consciences
relations locales d’un territoire mais aussi sur notre rapport au vivant. Fotohaus est
internationales. Cette échelle géographique invité à prolonger ce programme avec
traverse les récits et questions politiques, Nature et Société.
sociales, environnementales mais aussi

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MUSÉE RÉATTU
PORTRAITS
Commissaires : Andy Neyrotti COLLECTION FLORENCE ET DAMIEN BACHELOT
et Françoise Docquiert. AU MUSÉE RÉATTU
Le musée Réattu, grâce au dynamisme Cent-vingt œuvres ont été sélectionnées
de son département photographique, a sur le thème du portrait. Elles s'invitent
toujours noué des liens étroits avec des dans les collections permanentes entre
artistes, galeristes et collectionneurs du peintures et sculptures, puis, dans
monde entier. Mais pour la première fois des salles entièrement consacrées à la
de son histoire, il ouvre ses cimaises à une collection Bachelot, dessinent une histoire
collection privée. Comptant près de mille singulière de la photographie. Aux grands
œuvres, la collection Florence et Damien photographes américains (Diane Arbus,
Bachelot, profondément attachée à la Saul Leiter) français (Robert Doisneau,
qualité et à la valeur historique des tirages, Brassaï) et aux icônes absolues –
est ancrée dans la photographie humaniste, Young boy de Paul Strand, Lella d’Édouard
documentaire et sociale du début du Boubat – succèdent des acquisitions
XXe siècle à nos jours. récentes (Luc Delahaye, Laura Henno) qui
Pour les Bachelot, collectionner est autant reflètent le dynamisme de la collection,
un engagement en faveur du médium dans aujourd'hui plus orientée vers la création
toute sa matérialité et sa singularité qu'un contemporaine.
soutien aux artistes. Cette démarche fait Andy Neyrotti
écho à celle du Réattu, qui fut le premier
musée d'art en France à s'intéresser
à la dimension patrimoniale de la
photographie, tout en promouvant l’œuvre
des photographes.

MUSÉE RÉATTU
JACQUES LÉONARD
Né en 1909 à Paris, France.
Commissaires : Daniel Rouvier
et Maria Planas. Décédé en 1994 à l’Escala, Espagne.

L'ESPRIT NOMADE
Le musée expose, en partenariat avec portes de sa communauté. Portant sur elle
la Fundación Photographic Social Vision le regard d’un membre de la famille, ses
et grâce à la générosité des Archives images constituent l’une des collections
Jacques Léonard, le travail peu connu les plus importantes sur la culture gitane.
en France de Jacques Léonard, avec L’exposition mettra aussi en lumière deux
une sélection de plus de 150 images. séries exceptionnelles : Évadés, de 1943,
Ses photographies, d’une veine très reportage sur le passage par l’Espagne de
humaniste, rendent compte de la vie Français fuyant le fascisme pour embarquer
citadine : rues, marchés, fêtes, parcs vers l’Afrique ; La División Azul, de 1954,
d’attractions, sport, foires, port et front qui témoigne du retour en Espagne
de mer marqué par le développement des survivants de la División Azul, 45 000
du tourisme… hommes envoyés par Franco en soutien
Son mariage avec Rosario Amaya, gitane à l’armée nazie dans l’invasion de la Russie.
du quartier de Montjuïc, lui ouvre les

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MUSÉE
DE LA CAMARGUE ROMAIN BOUTILLIER
Né en 1974 à Paris, France.
Vit et travaille à Arles, France.
Commissaire : Estelle Rouquette.

LOST IN CAMARGUE
Romain Boutillier vit à Arles, aux portes les traces agricoles et ponctuées par
de la Camargue, un territoire qu’il croyait des constructions désolées en font un
connaître. La crise sanitaire lui a procuré portrait de territoire dénudé et graphique.
un besoin d’évasion, de grands espaces L’anti-« carte postale ».
et de nature. Le périmètre photographique est déterminé
Pour photographier la Camargue, il par les deux bras du Rhône : le petit
est difficile d’éviter les pas de grands Rhône et le grand Rhône, qui délimitent
photographes tel que Lucien Clergue, la Camargue.
l’un des premiers à nous avoir dévoilé Tout au long de ses pérégrinations,
sa Camargue secrète ; Peter Lindbergh il se perd dans l’espace et le temps,
et ses séries de mode à Beauduc ; mais découvre une Camargue intemporelle,
aussi plus récemment Josef Koudelka mystérieuse, un sentiment de bout
et ses photographies panoramiques. du monde dans une nature unique en
Son parti pris du noir et blanc, au format son genre. Lost in Camargue [Perdu en
carré, en argentique accentue l’aspect Camargue] est le visage d’une campagne
nostalgique de ce territoire chargé française aux allures de far West.
d’histoire. Les lignes des grands espaces Estelle Rouquette
dessinées par la nature, appuyées par

MUSÉE
DÉPARTEMENTAL MARGUERITE BORNHAUSER
ARLES ANTIQUE Née en 1989 à Paris, France.
Vit et travaille à Paris, France.
Commissaires : Alessia
Bonannini, Valérie Bureau RETOUR À LA POUSSIÈRE [BACK TO DUST]
et Marie Vachin. Qu’est-ce qui traverse les âges, projetant le fragment de quelques
Publication : qu’est-ce qui retourne à la poussière ? centimètres sur un fond correspondant
Marguerite Bornhauser, Marguerite Bornhauser a exploré souvent à un détail – pris au microscope ou
Back to dust, Édition Poursuite,
2023. cette question avec pour cadre le bien cosmique pris au télescope – évoquant
chantier de fouilles archéologiques de la d’emblée l’immensité, l’infini d’une nuée
Verrerie, à Arles, grâce à un partenariat de constellations. L’objet archéologique
du Musée départemental Arles antique se trouve alors comme suspendu à l'égal
et de l’Institut national de recherches du temps dont il est le témoin. A travers
archéologiques préventives. Elle a des photographies et montages, des
arpenté les vestiges antiques en cours vidéos et des installations de fragments
de dégagement, livrant des milliers archéologiques, Marguerite Bornhauser
de morceaux de décors et de peintures. nous plonge dans la couleur et la matière :
La série Retour à la poussière [Back to dust] les fragments deviennent d'énigmatiques
est le résultat de cette confrontation au constellations abstraites, voire vivantes qui
temps. L'artiste joue avec les échelles, finissent ici nimbées d’une nuée d’étoiles,
comme un retour à l’infini, à la poussière.

64
PAUL STRAND

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Young boy, Gondeville, Charente, France, 1951.
Avec l’aimable autorisation de la Collection Florence et Damien Bachelot.
Exposition Portraits. Collection Florence et Damien Bachelot au musée Réattu.
GRAND ARLES
EXPRESS
HAROLD FEINSTEIN

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Viva Puerto Rico, 1978.
Avec l’aimable autorisation du Harold Feinstein Photography Trust.
Exposition La roue des merveilles : Harold Feinstein.
AIX-EN-PROVENCE
ESPACE CULTUREL AU MILIEU DES TERRES
DÉPARTEMENTAL 21,
BIS MIRABEAU
UN CARNET DE VOYAGE
EN MÉDITERRANÉE
Commissaire : Henri van Melle.
Qu’est-ce que la Méditerranée ? Un monde Stéphane Couturier dissèque l’architecture
pluriel, un millefeuille d’histoires croisées de Fernand Pouillon à Alger soulignant
et de paysages qui nous font voyager de la mutation du paysage urbain algérien.
Venise à Thessalonique, du Caire à Alger, Adrien van Melle superpose différentes
de Catane à Marseille. Les différentes villes pour exprimer la migration
civilisations – spirituelles et culturelles – des peuples méditerranéens. Avec
nous permettent de créer un dialogue de En suisse le palais du Roi, Marie Bovo nous
rêveries, de fantasmes, d’éloges des ruines offre le témoignage d’un Marseille disparu.
antiques, au travers du regard des artistes Enfin, tel un voyageur du 19e siècle, le
qui tentent un récit différent. photographe Elger Esser appose son regard
Inviter le regard new-yorkais littéraire et romantique.
d’Elizabeth Lennard sur les colonnes 14 juin – 1 er octobre
Exposition accessible sur présentation
antiques et du photographe coréen du forfait des Rencontres d’Arles 2023.
Bae Bien U sur la lagune de Venise ouvre
à une interprétation universelle du
« milieu des terres ».

AVIGNON
COLLECTION LOUISE LAWLER
LAMBERT Internationalement connue pour ses espaces mêmes de la Collection Lambert
photographies d’œuvres prises dans leur et dans la maison du collectionneur, au
Commissaire : Stéphane Ibars. contexte d’exposition, l’artiste américaine lendemain de l’attaque terroriste contre le
Louise Lawler tient une place centrale dans World Trade Center de New York, alors que
l’histoire de la galerie d’Yvon Lambert puis Louise Lawler est bloquée sur le territoire
dans celle de l’institution avignonnaise qui français.
en abrite la collection. Pour la première fois Dans un geste où le politique se mêle au
dans son histoire, la Collection Lambert sensible – indubitablement – l’artiste
expose la totalité des 21 photographies et montre comment les différents contextes
des 6 installations présentes dans le fonds de présentation ou les dispositifs
permanent conservé dans la cité papale. d’installation influencent sourdement la
Si cet ensemble unique débute avec compréhension que nous avons des œuvres
certaines des premières photographies que nous rencontrons.
du début des années 1980, il se poursuit Stéphane Ibars
avec une série de verres gravés présentés 1 er juillet – 15 octobre
sur étagères et se termine avec une Exposition accessible sur présentation
série de photographies prises dans les du forfait des Rencontres d’Arles 2023.

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LE PUY-SAINTE-
RÉPARADE VOYAGES AVEC WARHOL
CHÂTEAU LA COSTE Les photographies d’Andy Warhol infusent téléphones, des chaises, des plateaux ou
la quasi-totalité de son œuvre. Ce médium des chandeliers dans des halls d’hôtels,
a toujours été cher à l’artiste, et ce dès son par exemple. Voyages avec Warhol présente
enfance : il avait installé une chambre noire une série d’images allant du banal au
dans le sous-sol de ses parents. simplement beau, en passant par la jet-set
Adulte, Warhol emportait son appareil et le fétichisme. Pour comprendre Warhol,
photo aux soirées new-yorkaises, allant le spectateur doit plonger dans son monde,
jusqu’à appeler l’objet sa « petite amie ». son esprit, son œil et son point de vue. Il
L’outil lui servait non seulement à s’agit d’un voyage à travers la vie de l’artiste,
consigner sa vie sociale et ses voyages, ses passions et ses penchants.
mais aussi de base pour concevoir ses 29 mai – 10 septembre
Exposition accessible sur présentation
autres créations. Plus que tout, il aimait du forfait des Rencontres d’Arles 2023.
capter des images représentant des objets
de la vie quotidienne : des toilettes, des

MARSEILLE
CENTRE PAULIEN OLTHETEN
PHOTOGRAPHIQUE THE HOLY SERIOUSNESS OF PLAY
MARSEILLE Au Centre Photographique Marseille, et à l'émerveillement. À une époque où
Paulien Oltheten présente une exposition de nombreuses personnes doutent de la
sur les rituels et les miracles quotidiens, vérité journalistique, de la démocratie,
qui combine ses archives et sa toute de l'avenir et cherchent des conseils dans
dernière œuvre Lourdes TV présentée ici toutes sortes de tableaux rationnels – ou
en avant-première. Avec une profonde mathématiques –, trouver la beauté et la
attention, l’artiste sélectionne des paix dans le fait de ne pas comprendre,
fragments de photos et de vidéos qui de ne pas savoir, dans l'inimaginable et
scrutent la frontière entre la routine l'imprévisible, semble l'une des choses les
quotidienne et le rituel (le sacré), entre la plus nécessaires en ce moment.
spiritualité et la folie. L’exposition donne 1 er juillet – 9 septembre
au visiteur la possibilité de vivre une Exposition accessible sur présentation
du forfait des Rencontres d’Arles 2023.
expérience qui touche à l'enchantement

69
MARSEILLE
FRAC SUD MNÉMOSYNE
L’exposition Mnémosyne explore, à travers d’histoires contemporaines. Par leur mise
Commissaire : Muriel Enjalran. trois œuvres de la collection du Frac, en scène, un processus de déconstruction-
le rapport de la photographie au temps reconstruction ou la dilatation du temps
et le pouvoir d’évocation des images. de la représentation, l’image se charge
Comment représenter les flux temporels littéralement du vécu des personnes, de
et les circonvolutions de la mémoire ? l’esprit des lieux et demeure la seule trace
mémorielle capable de convoquer un état
Les artistes Khaled Abdulwahed, d’être disparu.
Estefanía Peñafiel Loaiza et Sami Trabelsi,
par un traitement singulier de l’image Muriel Enjalran
en mouvement et des dispositifs de 1 er juillet – 24 septembre
Exposition accessible sur présentation
monstration choisis, nous livrent des du forfait des Rencontres d’Arles 2023.
portraits de personnes ou de lieux porteurs

MARSEILLE
MUCEM AU SALON DES ARTS MÉNAGERS
1923-1983
Commissaires : Marie-Ève
Bouillon, Marie-Charlotte Calafat PLATEAU VOLANT, MOTOLAVEUR, PURÉE MINUTE
et Enguerrand Lascols. « Plateau volant, motolaveur, purée Il questionne le rôle attribué aux femmes
Publication : Marie-Ève Bouillon minute », cette triade fait écho à la au sein du logis et fige des stéréotypes de
et Sandrine Bula, Plateau volant,
motolaveur, purée minute.
Complainte du progrès de Boris Vian, genre. En contrepoint, des objets anciens
Au Salon des Arts ménagers diffusée au Salon des arts ménagers de des collections du musée des Arts et
(1923-1983), avec la participation 1956, dans laquelle le poète énumère les Traditions populaires, témoins d’une
de Sylvie Le Goëdec, Aurélie
Peylhard, Edith Pirio (Archives appareils fantaisistes qui envahissent le société qui disparaît, sont exposés au Salon
nationales) et Martine Segalen, quotidien. Ces objets incarnent l’esprit entre 1953 et 1959. L’exposition met ainsi
Paris, CNRS Éditions, 2022.
d’invention et la projection dans la en dialogue des photographies originales
modernité qui en ont fait sa marque de du Salon issues des fonds des Archives
fabrique. Créé il y a cent ans, en 1923, nationales avec des objets traditionnels
le Salon accueille des millions de curieux d’un monde révolu conservés par le Mucem.
jusqu’à sa fermeture en 1983. L’événement 7 juillet – 8 octobre
accompagne l’émergence d’une société Exposition accessible sur présentation
du forfait des Rencontres d’Arles 2023.
de consommation, orientant les pratiques
et incitant au renouvellement de l’habitat.

MOUGINS
LE CENTRE DE LA ROUE DES MERVEILLES :
LA PHOTOGRAPHIE
DE MOUGINS
HAROLD FEINSTEIN
Harold Feinstein ne peut se réduire à Harold Feinstein n’entrevoit d’autre
Commissaires : Yasmine Chemali une série. Mais pour ce natif de Coney possibilité pour sa photographie que d’être
et François Cheval. Island, cette « terre sans ombres », restera au plus près des sens et des vivants. Pendant
avant tout le terrain d’une pratique soixante ans, régulièrement, le photographe
photographique et la parfaite illustration revient sur le sujet, sur l'origine des choses.
d’une vision de la société américaine. Né en La combinaison parfaite d’une biographie
1931, Harold Feinstein n’a jamais eu d’autre et d’une communauté. Mais au-delà de
ambition que de devenir photographe. Coney Island, sa pratique photographique
On sait qu’il rejoint la Photo League à 17 se révèle pendant la guerre de Corée dans
ans et, dans l’entourage de Sid Grossman, ses multiples enseignements et surtout
il saura en retenir les leçons d’empathie dans son engagement pour toutes les
pour le petit peuple new-yorkais, pour minorités. L’exposition rassemble les tirages
les exclus de la « prospérité ». Dans cette originaux prêtés par la Harold Feinstein
Amérique d’après-guerre, s’il ne fait Photography Trust.
guère bon d’afficher ses sympathies pour 1 er juillet – 8 octobre
cette association d’artistes engagés, Exposition accessible sur présentation
du forfait des Rencontres d’Arles 2023.

70
NÎMES
CARRÉ D’ART REGARD SUR LA COLLECTION
GALERIE FOSTER PHOTOGRAPHIQUE DU MUSÉE
PAR SUZANNE LAFONT
Suzanne Lafont, dont le travail a été d’images qui va se déployer sur le grand
présenté dans une exposition personnelle mur du hall de Carré d’Art.
nommée Situations à Carré d’Art en 2015 et On pourra y découvrir des œuvres
dont des œuvres ont été acquises au début d’Yto Barrada, Stan Douglas, Latoya Ruby
des années 1990, réalise une sélection dans Frazier, Thomas Ruff, Thomas Struth
la collection de photographies du musée. ou Akram Zaatari.
Suivant un principe très souvent présent 9 mai – 17 septembre
dans son travail, elle va réaliser un montage Exposition accessible sur présentation
du forfait des Rencontres d’Arles 2023

NÎMES
CARRÉ D’ART NOÉ SOULIER
CHAPELLE FRAGMENTS
DES JÉSUITES Fragments, film de Noé Soulier, s’inscrit du corps et dans la superposition des
dans la continuité de la recherche sur le danseurs, qui ne peut exister lors d’un
mouvement développée par le chorégraphe spectacle offrant un point de vue unique.
depuis 2010. Il explore le mouvement C’est cette possibilité d’isoler visuellement
lorsqu’il est confronté au cadre de la certaines parties du corps, chargées
caméra. Les espaces particuliers que d’affects multiples, que Fragments entend
crée le cadrage, suivant sa hauteur et montrer, dans le champ et le hors-champ :
sa dimension, permettent d’explorer une nouvelle exploration de la dimension
des aspects du mouvement qui seraient fragmentaire du corps et de sa puissance
invisibles sur scène. Le spectateur d’évocation.
accède alors à un niveau de détail, dans 9 mai – 3 septembre
l’articulation des différentes parties Exposition accessible sur présentation
du forfait des Rencontres d’Arles 2023.

NÎMES
CARRÉ D’ART MARTINE SYMS
GALERIE DE L'ATRIUM UGLY PLYMOUTHS
Martine Syms utilise la vidéo, pour de la narration et des différentes
explorer la représentation des corps noirs modalités de production d’images. Elle
dans la culture visuelle contemporaine. va de scènes de plages à des activités du
Dans son projet Lessons, elle réalise quotidien soulignées par les dialogues
une série de vidéos qui reprennent le de trois personnages non visibles. Tourné
temps des films publicitaires, tout en à Los Angeles, la ville du tournage, devient
faisant référence à l’efficacité des images à la fois un site et une situation. On y croise
des sitcoms et à l’information online. toutes sortes de personnes prises dans un
Comme un long poème sur les notions flux d’images qui semblent se démultiplier
d’identité et de « blackness ». En jouant et amener à perdre tout contact avec le réel.
avec les différentes sources des images, Martine Syms réalise avec cette installation
elle interroge les modes de perception du un portrait de Los Angeles à l’ère digitale.
public, manipulé par le flux d’informations. 9 mai – 17 septembre
Dans Ugly Plymouths, Martine Syms Exposition accessible sur présentation
du forfait des Rencontres d’Arles 2023.
poursuit son exploration de la performance,

71
SAINT-RÉMY-
DE-PROVENCE LOUISE BOSSUT
MUSÉE ESTRINE À L'ÉPREUVE
Face à la frénésie du monde, cette ont émergé lors de ce cheminement :
exposition propose d'effectuer un pas en réintégrant des places moins centrales
de côté ; au cœur d'un équilibre fragile, au sein de la planète, en nous situant
oscillant entre effondrement et utopie, parmi les vivants et les non-vivants,
nostalgie et résilience. pourrions-nous créer un « nouvel espace
Ce nouveau projet aborde une vision des possibles » ? Et comment, « dans ce
construite à partir de rencontres, de nouvel espace », nous influencerions-nous
traversées et d’errances. Ainsi, des mutuellement et réciproquement ?
individus, de plus en plus nombreux, Louise Bossut
tentent, parfois dans la lutte, souvent dans 13 juin – 24 septembre
l’alliance au vivant, d'autres manières Exposition accessible sur présentation
du forfait des Rencontres d’Arles 2023
d'habiter la Terre. Des interrogations

72
NOÉ SOULIER
Image extraite de la vidéo Fragments,

73
Centre national de danse contemporaine, Angers, 2022.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Exposition Fragments.
ARLES
HORS
LES MURS
JIMEI × ARLES
INTERNATIONAL PHOTO FESTIVAL
LES RENCONTRES D'ARLES EN CHINE
24 NOVEMBRE – 7 JANVIER 2024
Fondé en 2015 dans le district de Jimei, près de Xiamen dans le sud de la Chine,
le Jimei × Arles International Photo Festival a présenté depuis sa création plus
de 200 expositions en provenance de Chine et du reste de l’Asie.
Chaque année, Jimei × Arles fait voyager une sélection d’expositions des
Rencontres d’Arles en Chine et produit plus de 20 expositions de photographes
chinois et asiatiques. Le festival, cité comme exemple de coopération culturelle
franco-chinoise, a pour ambition d’affirmer son rôle de plateforme de la
photographie en Asie. Il a créé son propre Prix Découverte, présenté chaque
année à Arles, le premier prix féminin de la photographie en Chine ainsi qu’un
prix du commissariat pour la photographie et l’image animée (Curatorial Award
for Photography and Moving Image).

SERENDIPITY ARLES GRANT


S’appuyant sur la vitalité des relations culturelles franco-indiennes pour
stimuler la coopération régionale, Serendipity Arts et les Rencontres d’Arles
ont lancé une importante bourse pour la photographie, la vidéo et les nouveaux
médias en Asie du Sud, une initiative soutenue par l’Institut français en Inde.
Après une première édition en 2020-2022, pour laquelle le jury avait reçu des
centaines de candidatures, le Serendipity Arles Grant est reconduit en 2023-2024.
Le récipiendaire bénéficiera d’une bourse de 1 200 000 INR (environ 14 000 €)
pour développer son projet et le présenter aux Rencontres d'A rles en 2024.

LES RENCONTRES D’ARLES


PARTOUT AILLEURS !
A travers des initiatives menées à l’étranger le festival s’exporte à l’international
et fait voyager ses expositions.
ORIENT-EXPRESS & CIE – ENTRE HISTOIRE ET MYTHOLOGIE
Exposition coproduite par les Rencontres d’Arles
et le Fonds de dotation Orient-Express.
Villa Médicis – Académie de France à Rome, Italie.
16 mars – 21 mai 2023
LEE MILLER – PHOTOGRAPHE PROFESSIONNELLE (1932-1945)
Ryerson Image Center, Toronto, Canada.
24 janvier – 6 avril 2024

75
SEMAINE
D’OUVERTURE
LES NUITS
Projections, musiques, performances
Le programme complet sera communiqué fin mai.

MARDI 4 JUILLET MERCREDI 5 JUILLET


THÉÂTRE ANTIQUE CROISIÈRE
21H45 – 23H30 — 15 € 22H – MINUIT — ENTRÉE LIBRE
En billetterie, en ligne et sur place à partir de 20h45. DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES.
(T.R. 12 – 18 ans et étudiants : 10 € / gratuit pour les détentrices
et détenteurs de pass pro et pour les moins de 12 ans).

HOMMAGE À OLIVIER METZGER CASA SUSANNA


PAR ÉRIC REINHARDT Documentaire de Sébastien Lifshitz
en collaboration avec Isabelle Bonnet.
Les Rencontres d’Arles invitent le romancier
Éric Reinhardt pour rendre hommage au photographe Dans les années 50-60, au milieu d’une vaste
Olivier Metzger disparu en septembre 2022. campagne américaine, une petite maison en bois
Portraitiste talentueux, arlésien d’adoption et de cœur a abrité le premier réseau clandestin de travestis.
depuis ses études à l’ENSP en 2004, Olivier Metzger Diane et Kate ont aujourd’hui 80 ans. À l’époque,
était un fidèle compagnon des Rencontres d’Arles. elles étaient des hommes. Elles nous racontent
cette histoire presque effacée, à une époque où
PRIX DU LIVRE la transidentité commençait à s’inventer.
PHOTO-TEXTE, HISTORIQUE, D'AUTEUR Coproduction : ARTE France, AGAT FILMS et AMERICAN EXPERIENCE
FILMS en association avec BBC STORYVILLE (2022 — 1h37)
Les lauréates et lauréats des meilleurs ouvrages
photographiques publiés pendant l’année.
Grand partenaire des prix du livre : Fondation Jan Michalski pour
l’écriture et la littérature.
Avec le soutien de la FNAC pour le prix du livre d’auteur. JEUDI 6 JUILLET
THÉÂTRE ANTIQUE
PRIX WOMEN IN MOTION 21H45 – 23H30 — 15 €
POUR LA PHOTOGRAPHIE 2023 En billetterie, en ligne
ROSÂNGELA RENNÓ et sur place à partir de 20h45.
(T.R. 12–18 ans et étudiants : 10 € / gratuit pour les détentrices et
Kering et les Rencontres d’Arles décernent détenteurs de pass pro et pour les moins de 12 ans).

à Rosângela Rennó la cinquième édition du


Prix Women In Motion pour la photographie. LUMA RENCONTRES
DUMMY BOOK AWARD 2023
Le prix décerné à la meilleure maquette de livre.
GREGORY CREWDSON Avec le soutien de la Fondation LUMA.

Depuis une trentaine d’années, Gregory Crewdson PRIX PICTET


dresse le portrait méditatif d’une Amérique Annonce de la shortlist des artistes en lice pour la
aux yeux écarquillés vers les lumières d’un dixième édition du Prix Pictet dont le thème, annoncé
rêve épuisé. Ses photographies convoquent les aux Rencontres d’Arles 2022 est : « Human ».
fragments d’un monde crépusculaire, mêlant une
dimension autobiographique à la fragilité de vies
sans gloire mais en quête de transcendance. LIVE MAGAZINE
DES RENCONTRES
Le Live Magazine des Rencontres est né dans la nuit
arlésienne, il y a six ans. L’idée était de tenter, dans
le théâtre Antique, une expérience éphémère « 99 %
vraie » : une bande de photographes, d’artistes,
de cinéastes et de journalistes qui racontent avec
beaucoup de trac ce qu’ils ne pouvaient pas raconter
ailleurs, créant ainsi, le temps d'un soir, un journal
vivant. Cette année encore, les « pages » se tourneront,
les « rubriques » se succèderont, on passera d’un
sujet à un autre, d’un récit intime à une enquête
planétaire, pour célébrer le pouvoir des images.

77
VENDREDI 7 JUILLET 4 → 7 JUILLET
THÉÂTRE ANTIQUE COUR FANTON
PROGRAMMATION COMPLÈTE DE LA SOIRÉE 22H – MINUIT — ENTRÉE LIBRE
COMMUNIQUÉE ULTÉRIEUREMENT Dans la limite des places disponibles.
21H45 – 23H30 — 15 €
En billetterie, en ligne et sur place à partir de 20h45. TËNK EN ESCALE À ARLES
(T.R. 12–18 ans et étudiants : 10 € / gratuit pour les détenteurs
de pass pro et pour les moins de 12 ans). Tënk, plateforme en ligne de documentaires,
et les Rencontres d’Arles transforment la cour
PRIX DE LA PHOTO Fanton en un cinéma en plein air, avec des films
MADAME FIGARO ARLES 2023 documentaires inédits et des perles rares.
Ce prix dédié aux femmes photographes
récompense le travail d’une artiste de la
programmation des Rencontres d’Arles.
PRIX DÉCOUVERTE 2023
FONDATION LOUIS ROEDERER
Les Rencontres d’Arles associent le Prix Découverte
aux galeries, centres d’art, associations, lieux
indépendants et institutions. Cette année,
la commissaire invitée est Tanvi Mishra.
Avec le soutien de la Fondation Louis Roederer et Polka.

SAMEDI 8 JUILLET
LIEU CONFIRMÉ ULTÉRIEUREMENT
20H – MINUIT — ENTRÉE LIBRE

NUIT DE L'ANNÉE
L’événement festif incontournable de la semaine
d’ouverture des Rencontres d’Arles est une
promenade visuelle à travers une cinquantaine
de propositions projetées en boucle sur plusieurs
grands écrans. Coups de cœur, cartes blanches
à des institutions, cette grande fête de la photographie
propose également des performances et dj sets.

78
LES JOURS
Rencontres,
conférences, débats
Le programme complet sera communiqué mi-juin.

Dans toute la ville, photographes et commissaires du programme


rencontrent le public lors de visites d’exposition, conférences, débats,
signatures de livres, lectures de portfolios et autres événements.

3 → 9 JUILLET 3 → 8 JUILLET

VISITES D’EXPOSITION PHOTO FOLIO REVIEW


Durant la semaine d’ouverture, les photographes Depuis plus de 15 ans, le Photo Folio Review propose
et les commissaires présentent leur exposition des lectures de portfolios pendant la semaine
au public. Puis, du 10 juillet au 24 septembre, une d’ouverture. L’événement s’adresse aux photographes
équipe de médiatrices et médiateurs propose professionnelles et professionnels, aux élèves en
quotidiennement des parcours de visites à travers école de photographie ainsi qu’aux aficionados ayant
les différents sites d’exposition. Une approche déjà une pratique avancée de la photographie.
sensible, technique et interactive du festival. Les lectures sont effectuées par des expertes et
experts du monde de la photographie : éditrices et
CONFÉRENCES ET DÉBATS éditeurs, commissaires d’expositions, dirigeantes
Un programme de rencontres et de tables rondes et dirigeants d’institutions ou d’agences, galeristes,
est proposé cour Fanton et à Croisière. Sont collectionneuses et collectionneurs, critiques,
évoqués, parmi d’autres sujets, le statut des directrices et directeurs artistiques de presse…
autrices et auteurs, les productions émergentes, Sous forme d’échanges individuels et privilégiés,
les pratiques expérimentales, et le rôle de la chaque participante et participant bénéficie d’une
photographie pour rendre compte expertise constructive et appropriée sur sa démarche
de l’état du monde. photographique, ainsi que de précieux conseils.
Chaque année, certains de ces rendez-vous
aboutissent sur des projets d’exposition,
4 → 8 JUILLET
d’acquisition et/ou de publication.
ARLES BOOKS FAIR En 2023, nous aurons le plaisir d’accueillir près de
À l’invitation des Rencontres d’Arles, l’association 140 expertes et experts internationaux et d’organiser
France PhotoBook (qui réunit vingt-neuf éditrices des séances de rendez-vous pour plus de 300
et éditeurs français) organise Arles Books Fair 2023, photographes en provenance d’une trentaine de pays.
à l’École nationale supérieure de la photographie
et au Collège Saint-Charles, Arles. Dédié à la richesse La lauréate du Photo Folio Review
et à la variété des pratiques éditoriales, cet événement 2022 est Oleñka Carrasco avec Patria
sera rythmé par un programme de rencontres qui est exposée à Croisière.
Sur inscription uniquement.
et de signatures. Arles Books Fair rassemble une
cinquantaine de maisons d’édition internationales.
Grand partenaire : Fondation Jan Michalski pour l’écriture
et la littérature.

79
ÉDUCATION
ET FORMATION
STAGES DE
PHOTOGRAPHIE
L’échange entre les photographes de renom et celles STAGES ÉTÉ
et ceux qui pratiquent l’image est une constante Juillet → Septembre
depuis la création des Rencontres d’Arles. Les stages Un programme dense se déroule tout au long
de photographie reflètent cette volonté depuis plus de l’été, rassemblant de grands noms de la
de cinquante ans et permettent chaque année à des photographie, qui, pour beaucoup, ont également
photographes novices ou non de s’engager dans une été exposés aux Rencontres d’Arles. Photographes
démarche personnelle de création, au plus proche et pédagogues hors pair, plusieurs nous font
des enjeux esthétiques, éthiques et techniques de la l’honneur de venir à nouveau cet été.
photographie. Les Rencontres d’Arles sont un centre Seront notamment présents cette année :
de formation professionnelle continue. En fonction Jérôme Bonnet, Antoine d’Agata, Jane Evelyn
de leur parcours, les participantes et participants Atwood, Klavdij Sluban, Léa Crespi, Denis Dailleux,
peuvent bénéficier d’un financement par un organisme Patrick Le Bescont, Françoise Huguier, Bertrand
collecteur et différents dispositifs (AFDAS, FAFCEA, Meunier, Yohanne Lamoulère, Jean-Christophe
Plan de développement de compétences…). Béchet, Claudine Doury, Yann Rabanier, Diana
Lui, Ljubisa Danilovic, Laura Bonnefous, Jean-
Renseignement et devis : Christian Bourcart, Marie Sordat, Martin Bogren,
stage@rencontres-arles.com Ambroise Tezenas, Olivier Culmann…
Avec le soutien technique de Fujifilm.
LA GALERIE DES STAGIAIRES
Les Rencontres d’Arles font le choix de présenter
WEEK-ENDS en ligne une sélection de travaux réalisés par les
Mars → Octobre stagiaires lors des formations de printemps et
Au fil de l’année, des stages courts sont proposés d’été, pour donner à voir de nouveaux regards et
les week-ends. De nombreuses thématiques partager des projets construits avec passion, le
sont abordées : la lumière, la ville, le portrait, temps d’une immersion photographique à Arles.
le reportage… La direction de ces ateliers est
confiée à Romain Boutillier, Nicolas Havette, Les séries sont à retrouver sur :
Aurore Valade et Florent Demarchez. workshopsgalerie.rencontres-arles.com

ACCOMPAGNEMENT À DISTANCE
Toute l’année
Une expérience passionnante de deux mois pour
développer sa pratique, qui alterne entre des moments
d’échanges individuels et collectifs en ligne, aux côtés
notamment de Yann Rabanier et de Julien Pebrel.

STAGES PRINTEMPS
Avril → Mai
Les thèmes proposés sont d’une grande diversité :
portrait, reportage, expérience personnelle, narration,
lumière, réalisation d’un livre de photographie…
Arles est un terrain de jeu idéal pour les photographes
qui profitent de la lumière et des paysages
exceptionnels de la Camargue à cette période.
Les photographes réalisent jour après jour une série
personnelle, en alternant séances de prises de vues
et analyses des images.
Intervenantes et intervenants : Antoine d’Agata,
Fabienne Pavia, Yann Rabanier, Jane Evelyn
Atwood, Paulo Nozolino, Marguerite Bornhauser,
Jérôme Bonnet, Matthieu Gafsou, Claudine Doury,
Frédéric Stucin, Pierre de Vallombreuse, Klavdij
Sluban, Jean-François Robert et Julien Pebrel.

81
ÉDUCATION
AUX IMAGES
Donner à voir,
apprendre à regarder

À l’heure du « tout image », les Rencontres d’Arles Le dispositif permet aux élèves de participer à des
ont à cœur, à travers différents dispositifs et outils, visites d’exposition et à des ateliers de pratique
de proposer à un public toujours plus nombreux mais aussi de partir à la découverte du patrimoine
et curieux des clefs de compréhension pour aborder arlésien, de rencontrer des professionnels et
le monde. De nombreuses actions de médiation et professionnelles de l’image. Une équipe de
de sensibilisation à la photographie et des ateliers médiateurs et médiatrices spécialement formée
pratiques sont ainsi menés tout au long de l’année assure les différentes activités de la journée.
notamment à travers deux dispositifs : « Une rentrée
en images » et « Une année en images ». Parallèlement, UNE ANNÉE EN IMAGES
des outils pédagogiques nomades comme le Année scolaire 2022-2023
jeu Pause Photo Prose ou encore la plateforme Dès la rentrée, les Rencontres d'A rles ont fait le
d'éducation au regard Observer-Voir ont été conçus choix d'aller vers onze établissements scolaires
pour accompagner au mieux cette mission sur et vingt classes des académies d'A ix-Marseille
l’ensemble des territoires, en métropole et outre-mer. et de Nice, en proposant sur le temps scolaire un
Les partenaires des actions pédagogiques :
Ministère de l’Éducation nationale, Rectorats des académies dispositif de sensibilisation aux images en lien
d’Aix-Marseille et Nice, Direction Régionale de l’Alimentation, avec la programmation du festival et les parcours
de l’Agriculture et de la Forêt de Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Ministère de la culture, Direction régionale des affaires d'éducation artistique et culturelle. Chaque classe
culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur, Région Sud Provence-
Alpes-Côte d’Azur, Conseil départemental des Bouches-du-Rhône,
réalise un ouvrage photographique (leporello ou carte)
ville d’Arles. qui sera imprimé et partagé au sein des différents
établissements scolaires au mois de mai.
Un exemplaire est remis gratuitement à chaque élève.
ÉVÉNEMENT JEUNE Ce dispositif, en lien avec les expositions de la
PUBLIC ET PROJET programmation 2022 permets aux enseignantes
et enseignants de travailler toute l’année sur
EN MILIEU SCOLAIRE l'un des thèmes suivants : « Les langages du
corps » ou « Territoires en mouvement ».
UNE RENTRÉE EN IMAGES 11 établissements répartis sur les
6 → 27 SEPTEMBRE 2023 départements du Vaucluse, des Bouches-du-
Une Rentrée en Images est un dispositif gratuit Rhône et du Var participeront à la seconde
à destination des scolaires qui a lieu depuis 18 ans. édition d'une Année en Images.
Il touche chaque année plus de 285 classes issues Établissements scolaires : Lycée professionnel la
de différentes académies et invite les élèves à se Calade à Marseille, Collège Anne Frank à Morières-
forger une opinion sur les images qui les entourent lès-Avignons, Collège Henri Fabre à Vitrolles,
au quotidien et à développer leur esprit critique. Collège Joseph Vernet à Avignon, Lycée polyvalent
Une Rentrée en Images est un évènement qui Montmajour à Arles, Collège André Léotard à Fréjus,
se vit comme un festival. C’est un temps de Collège Pierre de Coubertin au Luc-en-Provence,
rencontre, de découverte, un moment de partage, Collège Pierre Puget à Toulon, Lycée Maurice Janetti
un parcours multiple et intense à travers la ville à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Campus Provence
d’Arles qui se déroule le temps d’une journée. Ventoux à Carpentras et l’Agricampus à Hyères.
Chaque classe bénéficie d’un programme Intervenantes et intervenants : Aurore Valade,
personnalisé, composé de trois activités : Romain Boutillier, Amélie Blanc et Nicolas Havette.
Avec le soutien d'Eurazeo.
– I. Visites d’expositions menées par l’équipe
de médiation des Rencontres d’Arles,
– II. Ateliers et rencontres proposés par le festival,
– III. Activités à la carte proposée par
des structures culturelles partenaires.

82
RESSOURCES JOURNÉES
ET EXPÉRIMENTATION PROFESSIONNELLES ET
OBSERVER-VOIR PROFESSIONALISATION
LA PLATEFORME D’ÉDUCATION AU REGARD RENCONTRES PROFESSIONNELLES
DES RENCONTRES D’ARLES
DE L’ÉDUCATION AUX IMAGES
La plateforme numérique Observer-Voir,
8 e ÉDITION
développée par les Rencontres d'A rles, propose
21 → 22 SEPTEMBRE
gratuitement une offre pédagogique et des
ressources en lien avec la photographie. Les Rencontres d'A rles invitent chaque année des
Elle met à destination des publics scolaires et parties prenantes des champs culturel, éducatif,
de la communauté éducative, un corpus de et social, et tous celles et ceux qui se questionnent
36 photographies, des informations sur leurs sur l'éducation aux images, à se retrouver pour deux
auteurs et autrices, des pistes de réflexion et journées de conférences, tables-rondes et partages
des propositions concrètes de séances d’ateliers d'expériences. Ces journées questionneront une
ludiques à animer à partir de ce corpus. partie des « territoires » que la photographie permet
Elle invite les utilisatrices et utilisateurs à d’explorer. À la fois géographiques, mais aussi ceux
aller au-devant et au-delà des images, en de l’intime et de la représentation de soi, que les jeunes
examinant le contexte de production mais ne cessent d’explorer dans leur propre identité. Ainsi,
aussi en s’interrogeant sur leur diffusion. Elle il sera question d’espace que l’on se crée, que l’on
propose de nombreuses ressources et contenus partage, que l’on espère et de l’identité que l’on nous
permettant de mieux appréhender le monde donne, que l’on expérimente, que l’on se construit.
de la photographie et son écosystème. Deux thèmes rythmeront ces journées :
observervoir.com « Espaces de vie : entre réel et imaginaire »
et « Les identités : de l’intime au collectif ».
ŒIL POUR ŒIL – EXPÉRIMENTATION
IMAGES in
Une application ludique et pédagogique
pour réaliser des photographies Un programme de professionnalisation
et de l'accompagnement innovant
Cette application, en cours de développement, est
conçue à partir des travaux de Charlotte Abramow Année universitaire 2022-2023
et Matthieu Gafsou. Elle a pour objectif de pousser Les Rencontres d'A rles sont heureuses de participer,
ses usagères et usagers – individuellement ou aux côtés du BAL et du Jeu de Paume, Paris, au
collectivement – à comprendre la construction des dispositif Imagesin, à l'initiative de l'École nationale
images et à stimuler la créativité. Actuellement supérieure de la photographie d'A rles (ENSP), dans
en phase de test, elle est conçue en partenariat le cadre de l'appel à projet CulturePro porté par
avec l'Institut pour la photographie de Lille et en le ministère de la Culture. Ce projet a pour objectif
cours de développement par la société ORBE. la formation et l’accompagnement d’étudiants
L'application a déjà été testée à Marseille, Lille et et étudiantes de l'ENSP dans la conception
Arles par de nombreuses classes. Lors de la Rentrée et le prototypage de propositions innovantes
en Images 2022, les élèves, enseignantes et enseignants dans le domaine de l'éducation aux images, en
de 45 classes ont expérimenté cette première version collaboration avec des classes pilotes des écoles,
de l'application. collèges et lycées d’Arles et de Port-Saint-Louis-
orbe.mobi du-Rhône, grâce au soutien précieux du rectorat
d'A ix-Marseille. Cinq établissements scolaires
PAUSE PHOTO PROSE accueillent, depuis l’automne 2022, cinq diplômés
UN JEU POUR OBSERVER, ÉCOUTER, de l’École nationale supérieure de la photographie
ARGUMENTER ET GAGNER EN ÉQUIPE ! sélectionnés dans le cadre de cette expérimentation.
Conçu par Les Rencontres d’Arles en concertation
avec des spécialistes de la photographie, de la
formation et de l’animation, le jeu Pause Photo Prose
a été utilisé par plusieurs milliers de groupes.
Ce jeu d’équipe propose un questionnement sur
l’origine des photographies, leurs polysémies et leurs
usages. Mettre ensemble des mots sur des photos
permet de sortir du simple « j’aime / je n’aime pas »
pour tendre vers une ouverture du regard et aiguiser
son œil de citoyenne et citoyen. Permettant de se forger
un point de vue personnel et le partager avec d’autres.
rencontres-arles.com/fr/pause-photo-prose

83
INFORMATIONS
PRATIQUES
EXPOSITIONS
ET TARIFS
EXPOSITIONS DU 3 JUILLET FORFAIT TOUTES EXPOSITIONS
AU 24 SEPTEMBRE INCLUS Une entrée par lieu,
(certains lieux d’exposition du centre‑ville valable du 3 juillet au 24 septembre
ferment le 27 août au soir). Juillet/août : 39 € en ligne
(42 € sur place en billetterie)
TOUS LES JOURS DE 10H À 19H30 Tarif réduit : 32 € en ligne
(dernière entrée 30 minutes avant (34 € sur place en billetterie)
la fermeture des portes). Septembre (dès le 28 août) : 35 € en ligne
(37 € sur place en billetterie)
Les Rencontres d’Arles sont entièrement Tarif réduit : 28 € en ligne
bilingues (français/anglais). (30 € sur place en billetterie)
Le catalogue des expositions sera disponible
début juillet (coédition Les Rencontres d’Arles / FORFAIT JOURNÉE
Actes Sud, versions française et anglaise). Une entrée par lieu, valable sur une journée
Juillet/août : 32 € en ligne
Durant votre visite, les Rencontres d’Arles vous (34 € sur place en billetterie)
invitent à consulter les jauges en temps réel Tarif réduit : 27 € en ligne
de chaque lieu d’exposition sur l’application (29 € sur place en billetterie)
du festival afin d’orienter votre parcours en Septembre (dès le 28 août) : 30 € en ligne
conséquence et d’éviter ainsi les files d’attente. (32 € sur place en billetterie)
Tarif réduit : 25 € en ligne
Les visiteuses et visiteurs pourront acheter leur (27 € sur place en billetterie)
billet en ligne, et bénéficier d’une baisse des tarifs,
ENTRÉE LIEU À L’UNITÉ
ou dans les billetteries/boutiques du festival.
De 4,50 € à 15 €
Ouverture de la billetterie en ligne : mars 2023 TARIF RÉDUIT NOMINATIF
sur le site : rencontres-arles.com Étudiante et étudiant, personne en recherche
d’emploi, famille nombreuse, accompagnatrice
BILLETTERIES / et accompagnateur de personne en
BOUTIQUES DU FESTIVAL situation de handicap, Pass Carmillon,
membre de l'A DAGP, Pass Culture.
BUREAU DU FESTIVAL Le billet tarif réduit réservé en ligne doit être
34 rue du Docteur Fanton retiré dans l’une de nos billetteries ou sur les lieux
Du 19 juin au 2 juillet : 11h – 19h d'exposition Croisière et Mécanique générale, sur
Fermé le dimanche, ouverture le lundi à 14h30 présentation d’un justificatif de moins de trois mois
Du 3 juillet au 24 septembre : 9h30 – 19h et d’une pièce d’identité du porteur de billet.
Ouvert tous les jours (week-ends et jours fériés inclus).
GRATUITÉ
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE Jeune de moins de 18 ans.
Du 3 juillet au 24 septembre : 9h30 – 19h Gratuité nominative : Arlésienne et Arlésien,
Ouvert tous les jours (week-ends et jours fériés inclus). personne en situation de handicap, bénéficiaire
de l’AAH, du RSA, de l’ASS ou de l’ASPA.
ESPACE VAN GOGH
Place Félix Rey GRATUITÉ POUR LES ARLÉSIENNES
Du 3 juillet au 24 septembre : 10h – 19h30 ET ARLÉSIENS
Ouvert tous les jours (week-ends et jours fériés inclus). Retrait des forfaits toutes expositions UNIQUEMENT
à la billetterie du bureau du festival, à partir du 19
MÉCANIQUE GÉNÉRALE
juin 2023, sur présentation d’une pièce d’identité
35 Avenue Victor Hugo
et d’un justificatif de domicile de moins de trois mois.
Du 3 juillet au 24 septembre : 10h – 19h30
Ouvert tous les jours (week-ends et jours fériés inclus).

85
BADGE PROFESSIONNEL ACCRÉDITATION PRESSE
Trois entrées par lieu d’exposition, Accréditation nominative réservée aux journalistes
du lundi 3 juillet au lundi 10 juillet inclus venant réaliser un reportage sur commande
En ligne : 68 € de leur rédactrice et rédacteur en chefs.
Sur place : 70 € Elle est délivrée sur présentation d’un justificatif
Tarif dégressif pour les groupes d’activité : carte de presse en cours de validité
à partir de 10 personnes. accompagnée d’une lettre de la rédaction
permettant de justifier un projet rédactionnel
BADGE PROFESSIONNEL sur l’édition 2023. L’accréditation est nominative
+ CATALOGUE À RETIRER et donne uniquement accès aux expositions.
AU COMPTOIR PROFESSIONNEL
En ligne et sur place : 99 € Les Rencontres d’Arles proposent deux formats
dématérialisés d’accréditation presse : l’e-badge presse
Offre destinée aux spécialistes de l’image et des et l’e-invitation presse, devant être présentés à l’entrée
arts visuels, sur présentation d’un justificatif des lieux ou sur smartphone ou imprimés sur papier.
(un numéro Siret ou Agessa ou tout autre
document prouvant l’activité professionnelle). L’E-BADGE PRESSE
Pour une venue lors de la semaine d’ouverture
VOS AVANTAGES : (3–9 juillet), il est impérativement demandé de faire
– Trois entrées par lieu d’exposition, valables une demande d’accréditation en ligne depuis la page
pendant la semaine d’ouverture ; presse du site : rencontres-arles.com. L’e-badge
– Une journée de visite supplémentaire presse est nominatif et permet trois entrées par
le lundi 10 juillet ; lieu d'exposition pendant la semaine d’ouverture.
– Accès aux soirées du théâtre Merci de noter que l’e-badge presse n’inclut pas
Antique et accès coupe file ; l’accès gratuit aux soirées du théâtre Antique.
– Remise de 5 % sur les catalogues et éditions
du festival sur présentation du badge dans L’E-INVITATION PRESSE
les librairies des Rencontres d’Arles ; Pour toute venue après la semaine d’ouverture, à partir
– Fonctions de mise en relation du lundi 10 juillet 2023, il est impérativement demandé
sociale dédiées aux professionnelles et de faire une demande d’accréditation en ligne depuis
professionnels sur l’application mobile ; la page presse du site : rencontres-arles.com.
– Remise de l’édition du City Guide Louis Vuitton L’e-invitation presse est nominative et
Arles 2023 dans un sac éco-responsable produit permet une entrée par lieu d’exposition
à partir des anciennes affiches du festival. du 10 juillet au 24 septembre 2023.
Si votre demande est validée, vous recevrez
Demande de badge à réaliser depuis l’espace un mail de confirmation de la part du bureau
« Mon compte » sur le site : rencontres-arles.com de presse des Rencontres d’Arles dans
lequel sera jointe l'e-invitation presse.
Possibilité d’obtenir un e-badge en ligne ou de venir Il est impératif d’effectuer votre demande en
retirer son badge physique à partir du lundi 3 juillet, ligne au minimum 48h à l’avance (jours ouvrés).
de 9h30 à 19h, au bureau du festival, 34 rue du Docteur Aucune accréditation ne sera délivrée sur place
Fanton, Arles (à quelques mètres de la place du Forum). sans demande au préalable de votre part.
Pour plus de renseignements, merci de contacter :
Louise Grandjean SERVICE DE PRESSE
badgepro@rencontres-arles.com Claudine Colin Communication
+33 (0)4 90 96 76 06 / +33 (0)4 88 65 83 39 (ligne directe) 3 rue de Turbigo – 75001 Paris – France
Alexis Gregorat, Harry Ancely et Luce Rebours
Tél : +33 (0)1 42 72 60 01 – Fax : +33 (0)1 42 72 50 23
rencontresarles@claudinecolin.com

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VISITES GUIDÉES ET
ATELIERS JEUNE PUBLIC APPLICATION
VISITES GUIDÉES DES EXPOSITIONS ARLES 2023
Durant la semaine d’ouverture, les photographes VOTRE GUIDE POUR
présentent leurs œuvres au public. LA 54 e ÉDITION
Du lundi 10 juillet au dimanche 24 septembre, DU FESTIVAL
une équipe de médiatrices et médiateurs
propose quotidiennement au public des parcours La porte d’entrée idéale pour accéder à
de visites d’une heure et demie au sein des l’intégralité des expositions et des événements,
différents sites d’expositions. Une approche et découvrir vidéos et podcasts en lien avec
sensible, technique et interactive du festival. la programmation. Vous pouvez aussi y
Du lundi 10 juillet au dimanche 27 août, acheter et afficher vos e-billets, personnaliser
3 visites par jour. votre parcours et votre agenda, être averti
Du lundi 28 août au dimanche 24 septembre, des incontournables, vous repérer dans la
2 visites par jour. ville grâce au plan géo-localisé, et visualiser
Visite guidée sans réservation et gratuite pour les en temps réel la fréquentation des lieux
détentrices et détenteurs d’un forfait et les personnes d’expositions. Cette application propose
bénéficiant de la gratuité (arlésiennes et arlésiens, également des fonctionnalités d’annuaire
jeunes de moins de 18 ans, bénéficiaires AAH/RSA/ et de mise en relation sociale réservées
ASS/ASPA ou personnes en situation de handicap). aux professionnelles et professionnels.
Renseignements en billetterie ou sur le site :
rencontres‑arles.com Application gratuite
Disponible sur Android et iOS, en français et en anglais.

ATELIERS JEUNE PUBLIC / 6 – 12 ANS


PROFITEZ DU FESTIVAL EN FAMILLE !
Du mercredi 12 juillet au mercredi 23 août inclus,
du lundi au vendredi.
De 14h30 à 17h30 au Bureau du festival, APPLICATION
34 rue du docteur Fanton. LOUIS VUITTON CITY GUIDE
Payant, sur réservation (remise à partir de Pour sa cinquième édition, le City Guide
5 séances d'ateliers réservées simultanément). Louis Vuitton fait escale à Arles et propose
Nombre de places limité à 12 enfants âgés de 6 à 12 ans. une édition collector en hommage à la ville
Renseignements et réservations en billetterie camarguaise et à son festival de renommée
ou sur le site: rencontres‑arles.com internationale. Illustré de photographies inédites
et diffusé en librairie et dans une sélection de
SERVICE GROUPES magasins Louis Vuitton dans le monde, ce guide
Les Rencontres d’Arles proposent sera aussi disponible dans l’App Store en version
des réductions tarifaires et des mobile et téléchargeable gratuitement le temps
visites guidées pour les réservations des Rencontres, en français et en anglais.
d’au moins dix personnes effectuées
auprès du service des publics.
Ces tarifs préférentiels s'adressent à tous types
de groupes (associations, comités d'entreprise,
organisatrices et organisateurs, individuelles
et individuels, etc.) qui désirent découvrir
ou faire découvrir Arles et le festival.
Renseignements et réservations :
Valentin Pic
reservation@rencontres-arles.com
+33 (0)4 88 65 83 40

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LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
DES RENCONTRES D'ARLES
Association loi 1901, à but non lucratif, dont le budget
est constitué à 30 % de subventions publiques, 15%
provenant du mécénat et partenariat, et 55 % de
recettes de billetterie, boutiques et de vente de stages.

Bureau
Hubert Védrine, président
Françoise de Panafieu, vice-présidente
Marin Karmitz, trésorier
Constance Rivière, secrétaire

Membres de droit
Ville d’Arles
Patrick de Carolis, maire

Conseil régional de
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Renaud Muselier, président

Conseil départemental des


Bouches-du-Rhône
Martine Vassal, présidente

Ministère de la Culture
François Quintin, délégué arts visuels,
direction générale de la création artistique
Bénédicte Lefeuvre, directrice régionale des
affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur

Institut français
Erol Ok, directeur général

École nationale supérieure


de la photographie
Marta Gili, directrice

Centre des monuments nationaux


Marie Lavandier, présidente

Personnalités qualifiées
Maja Hoffmann
Françoise Nyssen
Florence Reckinger-Taddeï

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LES RENCONTRES D’ARLES
UN FESTIVAL ENGAGÉ,
SOLIDAIRE ET RESPONSABLE
Les Rencontres d’Arles sont animées depuis leur – Des valeurs de mutualisation et de
création par de nombreuses valeurs très proches de réemploi : depuis plus de vingt ans, les modules
celles qui caractérisent ce que l’on appelle aujourd’hui et mobiliers scénographiques d’exposition sont
la Responsabilité Sociétale des Organisations. conçus selon un principe d’économie circulaire.
Cette scénographie, caractérisée par une logique
Depuis plus de 50 ans, les Rencontres d’Arles de réutilisation et de détournement, est devenue
se sont affirmées comme une véritable caisse une véritable marque de fabrique du festival.
de résonance de l’état du monde. Le festival Fort de ses expériences et réaliste quant au chemin
est un laboratoire qui compose et se façonne qu’il reste à parcourir, le festival est conscient des
au gré des évolutions esthétiques, techniques, urgences de notre époque et souhaite s’engager
politiques et sociales, dans une dynamique plus concrètement dans une démarche RSO.
de recherche-action. Le festival n’a jamais cessé
de se réinventer pour surprendre ses publics Depuis mars 2022, les Rencontres d'A rles
et se faire l’écho des nouveaux enjeux sociétaux. sont membres du Collectif des Festivals
Écoresponsables et Solidaires (COFEES).
Les Rencontres d’Arles se définissent aujourd’hui par : Les actions du COFEES reposent sur
quatre grands principes :
– Un engagement artistique fort : les Rencontres La transmission : partager les expériences,
sont un lieu de soutien et de défense de la création, encourager les initiatives, accompagner
avec un engagement auprès des artistes et les actions des opérateurs culturels.
commissaires d’exposition en défendant et valorisant La territorialité : ancrer les actions par
leur statut ; un lieu de diffusion de l’éclectisme rapport aux spécificités locales, relier les
de la création photographique, ainsi qu’un lieu de festivals régionaux, participer aux politiques
découverte d’artistes émergents ou invisibilisés. environnementales en région Sud.
La transversalité : collaborer avec les acteurs de
– Des valeurs militantes : véritable lieu de débat, terrain, résoudre les problématiques communes à
le festival anime la vie publique de la cité arlésienne différentes disciplines, construire des outils partagés.
et au-delà. Par ses choix de programmation, le festival La mutualisation : rassembler les moyens et
donne à voir et met en avant les luttes politiques et les ressources pour réduire les coûts liés aux
sociales des minorités, des récits photographiques démarches éco-responsables et solidaires.
personnels comme lecture de la grande Histoire et des
sujets de société. Par son parti pris de programmation Depuis fin 2022, le festival a défini des axes de
et ses choix de production et scénographie, le festival travail prioritaires afin d’opérer une redirection
invite à faire un pas de côté dans notre rapport au écologique volontaire et d’apporter des solutions
monde ; en se faisant passeur des œuvres et de la opérationnelles sur le court, le moyen et le long
parole des artistes vers tous les publics. Ainsi, les terme autour de thématiques telles que la mobilité
Rencontres d’Arles mènent, notamment, un travail des publics, artistes et équipes, l’adaptation des
de transmission auprès des plus jeunes en les initiant lieux d’exposition au réchauffement climatique
à la lecture de l’image à travers de nombreuses et l’évolution des moyens de production.
actions d’éducation artistique et culturelle.

– Des valeurs sociales et solidaires : dans


un véritable esprit associatif et engagé – grâce
à l’implication individuelle et collective de ses
équipes et directions successives – le festival porte
des valeurs humaines de bienveillance, d’ouverture
d’esprit et d’inclusion, notamment à travers un
dispositif unique d’embauche à destination des
Arlésiennes et Arlésiens les plus fragiles et les plus
éloignés de l’emploi pour les postes liés à l’accueil
de publics. Par ailleurs, le festival défend et valorise
les savoir-faire au sein de ses équipes techniques
où sont portées haut les valeurs de transmission.

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PARTENAIRES
LUMA
En 2004, Maja Hoffmann crée la Fondation LUMA site industriel de onze hectares à Arles, situé à
en Suisse. LUMA s'intéresse aux relations croisées côté des fameux sites de la ville, qui figurent sur
entre l'art, la culture, les droits humains, les la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
questions liées à l'environnement, l'éducation et
Profondément ancré dans le territoire local,
la recherche. La fondation s’emploie à créer un
l’engagement de LUMA Arles génère et nourrit une
espace où différentes disciplines se rencontrent,
dynamique porteuse, et a acquis au fil des années
interagissent et influent les unes sur les autres.
une reconnaissance solide grâce à ses divers projets
Cette vision s’exprime à travers le campus créatif
et programmes artistiques. Le Parc des Ateliers
interdisciplinaire LUMA Arles, un centre culturel
rassemble sept bâtiments industriels historiques, dont
qui offre aux artistes la possibilité de rechercher,
cinq ont été réhabilités par l'architecte allemande
réaliser et présenter de nouvelles œuvres en étroite
installée à New York Annabelle Selldorf. La Tour,
collaboration avec d'autres artistes, des curateur·rice·s,
bâtiment iconique du site conçu par l’architecte
des scientifiques, des innovateur·rice·s et le public.
Frank Gehry, complète la diversité des espaces, dont
Depuis 2010, LUMA Arles a commandité et présenté la modularité permet de produire ou d’accueillir
le travail de plus de cent artistes, penseur·euse·s un programme artistique interdisciplinaire. Les
et innovateur·rice·s dans de multiples lieux de jardins et le parc public environnants ont été
la cité arlésienne, et a supervisé depuis 2013 la dessinés par l'architecte de paysages Bas Smets.
transformation du Parc des Ateliers, un ancien

91
BMW GROUP
Avec ses marques mythiques BMW, MINI, Rolls-Royce chaque année, dans le cadre du programme
et BMW Motorrad, BMW Group, premier constructeur BMW ART MAKERS, une exposition exclusive
d’automobiles et de motos Premium au monde, conçue par le duo artiste et curateur lauréat.
présent dans plus de 140 pays, place la durabilité BMW met également à disposition une flotte
environnementale et sociale au cœur de sa stratégie. de voitures électrifiées pour transporter les
commissaires, artistes et VIPs du festival.
BMW Group, un engagement culturel et une
histoire de cœur qui dure depuis plus de 50 ans. « Nous sommes fiers de présenter une exposition
inédite, lors de ce rendez-vous incontournable
Le groupe a soutenu des centaines de projets à
des amoureux de l’image. Notre programme
travers le monde, dans les domaines de l’art moderne
BMW ART MAKERS ouvre une conversation
et contemporain, de la musique, de l’architecture
émotionnelle avec notre société et porte un regard
et du design. BMW Group a également inventé
alternatif à travers : l’expérimentation, la création
le concept de BMW ART CAR, « œuvre d’art
et l’innovation. L’accompagnement et l’engagement
roulante » imaginée avec le commissaire-priseur
sont des valeurs fortes de notre entreprise. »
français Hervé Poulain, dans les années 1970. La
Maryse Bataillard, responsable de la communication
collection regroupe aujourd’hui une vingtaine de
corporate et RSE, BMW Group France.
BMW ART CAR créée par les plus grands artistes
contemporains tels qu’Alexander Calder, Andy Warhol, BMW Group France s’engage également pour les
Roy Lichtenstein, Jeff Koons, Cao Fei, et bien d’autres. femmes photographes en soutenant depuis sa
création le Prix de la Photo Madame Figaro – Arles.
En France, BMW Group soutient la photographie
C’est dans cet esprit d’engagement pérenne et de
et les arts visuels depuis plus de 20 ans, aux côtés
transmission que s’inscrit le partenariat entre
de Paris Photo et des Rencontres d’Arles. Depuis
BMW Group France et les Rencontres d’Arles.
2022, il est également partenaire officiel du
Festival de Cannes et de Paris + by Art Basel. Contact
Maryse Bataillard
Grand mécène des Rencontres de la photographie maryse.bataillard@bmw.fr
bmw.fr
d’Arles depuis 2010, BMW Group soutient le #BMWArtMakers
rayonnement international du festival et propose

BMW ART MAKERS


Dédié à la création émergente dans le domaine
des arts visuels et de l’image contemporaine,
le programme BMW ART MAKERS offre
une bourse à un duo artiste-curateur ainsi
qu’un budget de recherche et de production
des œuvres, pour réaliser un projet de
création artistique et sa mise en espace.
En 2023, l’artiste Eva Nielsen et la
curatrice Marianne Derrien, lauréates du
BMW ART MAKERS, présentent Insolare
au cloître Saint-Trophime à Arles.
3 juillet – 24 septembre

92
SNCF
GARES & CONNEXIONS
Fidèle aux Rencontres d’Arles, SNCF Gares & Depuis sa création, SNCF Gares & Connexions a
Connexions soutient le festival pour la 14e année choisi de mettre la vie culturelle des régions et
consécutive, en présentant quatre expositions des villes au cœur des gares : l’art est un élément
en résonance avec sa programmation dans essentiel à la vie, à l’enrichissement personnel
les gares de Paris Gare de Lyon, Marseille et au mieux-vivre ensemble. En lien étroit avec
Saint-Charles, Avignon TGV et Arles. les institutions et l’actualité culturelle locales,
les gares deviennent ainsi des passerelles vers de
En 2022, visiteurs et voyageurs en gare d’Avignon TGV
nouveaux territoires, elles réinventent pour chacun
ont notamment pu découvrir une extension inédite de
la notion d’échange, de voyage et de déplacement.
l’exposition du photographe Mitch Epstein, issues de
la série En Inde 1978-1989. Au fil des années, les gares Partenaire référent des plus grandes institutions et
prolongent ainsi les Rencontres d’Arles à travers un manifestations dédiées à la photographie, telles que le
parcours photographique depuis Paris vers le Sud-Est, Jeu de Paume, ImageSingulières ou encore La Gacilly,
invitant au voyage et à la découverte du festival in situ. SNCF Gares & Connexions investit également les
champs de l’art contemporain et de la musique. Au
SNCF Gares & Connexions est le spécialiste
total, ce sont aujourd’hui plus de 100 gares réparties
de la gare, de la conception à l’exploitation, en
sur l’ensemble du territoire qui animent tout au long
passant par la commercialisation. Son ambition
de l’année le quotidien des voyageurs et des riverains.
stratégique : donner envie de gare pour donner Contact
envie de train. Avec ses 3 000 gares françaises, SNCF Margot Michelin
Gares & Connexions s’engage, pour ses 10 millions +33 (0)7 68 95 39 03
margot.michelin@sncf.fr
de voyageurs et visiteurs quotidiens, à constamment garesetconnexions.sncf/fr
#ArtEnGare
améliorer la qualité de l’exploitation, inventer de
nouveaux services et moderniser son patrimoine.

Photographie de David Paquin – SNCF Gares & Connexions

93
KERING |
WOMEN IN MOTION
Groupe de luxe mondial, Kering regroupe et fait Créé en parallèle du Prix, le Women In Motion LAB
grandir un ensemble de maisons emblématiques est, quant à lui, une plateforme qui accompagne
dans la mode, la maroquinerie et la joaillerie : de manière concrète tout projet de mise en
Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, lumière des femmes dans la photographie. Après
Alexander McQueen, Brioni, Boucheron, Pomellato, une première édition dédiée à un travail de
Dodo, Qeelin, ainsi que Kering Eyewear. En valorisation de la place des femmes photographes,
plaçant la création au cœur de sa stratégie, Kering qui a donné lieu à la publication de l’ouvrage
permet à ses maisons de repousser leurs limites Une histoire mondiale des femmes photographes
en termes d’expression créative, tout en façonnant (éd. Textuel, 2020) et de son édition anglaise
un luxe durable et responsable. C’est le sens de A World History Of Women Photographers
notre signature : Empowering Imagination. (éd. Thames & Hudson, 2022), Kering et les Rencontres
d’Arles ont soutenu la mise en valeur de l’œuvre
En 2015, Kering lance Women In Motion au Festival
de Bettina Grossman avec une exposition aux
de Cannes avec pour ambition de mettre en
Rencontres d’Arles 2022 et la publication de Bettina
lumière les femmes du cinéma, devant et derrière
(éd. L’Atelier EXB, 2022), sous la direction de l’artiste
la caméra. Mais parce que le combat pour l’égalité
Yto Barrada et du commissaire Gregor Huber.
dans la création ne touche pas uniquement le 7e art,
Women In Motion s’étend rapidement à d’autres Contacts
Emilie Gargatte
domaines artistiques, et notamment à la photographie. emilie.gargatte@kering.com
Eva Dalla Venezia
En 2019, tout en continuant d’accompagner les eva.dallavenezia@kering.com
kering.com
talents émergents à travers le Prix de la Photo
Madame Figaro Arles, qu’il soutient depuis 2016,
Kering devient partenaire des Rencontres d’Arles, et
lance le Prix Women In Motion pour la photographie.
Ce dernier salue chaque année la carrière d’une
photographe emblématique et est accompagné
d’une acquisition d’œuvres de l’artiste lauréate qui
intègrent la collection des Rencontres d’Arles.
Ce Prix a ainsi été décerné à Susan Meiselas en
2019, à Sabine Weiss en 2020, à Liz Johnson Artur
en 2021, et à Babette Mangolte en 2022.

LE PRIX WOMEN IN MOTION 2023


ET LE WOMEN IN MOTION LAB
Le Prix Women In Motion sera officiellement
remis le mardi 4 juillet 2023, lors de
la première soirée au théâtre Antique
d’Arles, à l’artiste brésilienne Rosângela
Rennó. Également soutenue par Kering,
une exposition monographique lui sera
consacrée à la Mécanique Générale.
La troisième édition du Women In Motion LAB
soutiendra par ailleurs un projet de
valorisation des femmes dans la photographie.

94
LA FONDATION
JAN MICHALSKI
POUR L’ÉCRITURE
ET LA LITTÉRATURE
La fondation Jan Michalski pour l’écriture Se déclinent ainsi des univers d’écrivains, l’histoire
et la littérature a été créée en 2004 à l’initiative de courants et de genres, des travaux d’artistes où
de Vera Michalski-Hoffmann, en mémoire de l’écrit et l’image se côtoient. La résidence d’écrivains,
son époux, afin de perpétuer leur engagement conçue pour offrir un environnement propice à la
commun envers les acteurs de l’écrit. création, accueille des auteurs, novices ou confirmés,
venus de tous horizons pour débuter, poursuivre ou
Pensée comme une petite cité, posée au cœur
finaliser un projet d’écriture. Par ailleurs, l’attribution
d’une nature inspirante, la fondation Jan Michalski
du prix Jan Michalski renforce la portée des actions
développe de multiples activités visant à favoriser
de la fondation, distinguant chaque année une
la création littéraire et à encourager le goût de
œuvre exceptionnelle de la littérature mondiale.
lire. La bibliothèque, multiculturelle, multilingue
La fondation encourage enfin de nombreux projets
et ouverte à tous les publics, présente aujourd’hui
à caractère littéraire par l’octroi de subventions.
près de 80 000 ouvrages de littérature moderne
et contemporaine. Sont également organisés La fondation Jan Michalski offre ainsi un
dans l’auditorium divers événements culturels : lieu de culture unique, tourné vers le monde,
rencontres littéraires, lectures, représentations où se mêlent écrivains, artistes et public.
théâtrales, concerts, performances, projections... Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
La fondation propose en outre chaque année des En Bois Désert 10
expositions temporaires qui donnent à voir l’écriture, CH-1147 Montricher
fondation-janmichalski.com
la littérature et le livre sous différents angles.

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LËT'Z ARLES ET FONDATION
LE LUXEMBOURG LOUIS ROEDERER
PHOTOGRAPHY La Fondation Louis Roederer a été créée en
AWARD (LUPA) 2011 pour renforcer sa politique de mécénat
menée par la Maison Louis Roederer depuis sa
découverte de la collection de photographies de
Depuis 2016, Lët’z Arles décerne chaque année
la Bibliothèque nationale de France en 2003.
des prix à des artistes liés au Luxembourg. Le
Luxembourg Photography Award (LUPA) se compose de : Devenue « Grand Mécène de la Culture », la Fondation
– Une exposition au sein des Rencontres d’Arles, accompagne des actions culturelles ambitieuses
– Un mentorat-résidence à Arles, initiées par des institutions prescriptrices en France
– Un accompagnement curatorial sur le long terme, comme à l’étranger. Elle est un solide et constant
– Une publication d’artiste, soutien à la Bibliothèque nationale, à la Réunion
– Une itinérance au Luxembourg, des musées nationaux – Grand Palais et au Jeu de
– Un soutien à la professionnalisation avec une équipe Paume, à Paris. Elle a aussi choisi d’apporter son
au service du projet artistique qui permet sa mise en soutien aux pensionnaires de l’Académie de France
œuvre et sa diffusion, à Rome – Villa Médicis, et s’est engagée récemment
– Une création d’œuvres qui appartiennent auprès de la Villa Albertine aux États-Unis.
aux artistes à la fin des expositions.
À travers la Bourse de la recherche photographique
Daniel Wagener est lauréat du Luxembourg à la Bibliothèque nationale de France, les Prix de la
Photography Award 2023 (LUPA 2023), avec son Révélation de la Semaine de la Critique à Cannes
projet d’exposition opus incertum. Rozafa Elshan et du Festival du Cinéma Américain de Deauville,
est lauréate du LUPA 2023 mentorship et bénéficie d’un ainsi que le Prix Découverte aux Rencontres
mentorat-résidence à l’École nationale supérieure d’Arles, la Fondation Louis Roederer participe
de la photographie d’Arles. Le jury était composé de : activement à l’éclosion de talentueux artistes.
Quentin Bajac, Marta Gili, Danielle Igniti, Delphine
« Il y avait un vrai sens à ce que la forte affinité
Munro, Bettina Steinbrügge, Michèle Walerich,
entre la Fondation et l’art de la photographie
Christoph Wiesner et Nadine Wietlisbach, sous
culmine aux Rencontres d’Arles. Cette année
la présidence de Florence Reckinger-Taddeï.
encore, nous serons ravis de célébrer la
Les projets des deux artistes se prolongeront révélation et la mise en lumière des artistes lors
par deux expositions monographiques de la cérémonie de remise du Prix Découverte
présentées au Centre national de l’audiovisuel Fondation Louis Roederer au théâtre Antique. »
(Luxembourg) à partir de février 2024.
Frédéric Rouzaud,
Lët’z Arles est soutenue par : le ministère de la Culture Président de la Fondation Louis Roederer.
du Luxembourg ; le Centre national de l’audiovisuel
(CNA) ; l’initiative LuXembourg – Let’s make it happen ; Contact Presse
la ville de Luxembourg et Kultur|lx – Arts Council. L’art en plus / Amandine Legrand
L’association est placée sous le Haut-Patronage de +33 (0)1 45 53 62 74
Son Altesse Royale la Grande-Duchesse Héritière du Luxembourg. a.legrand@lartenplus.com

Plus d’informations sur :


Letzarles.lu
Facebook : @Letzarles
Instagram : @letzarles

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LOUIS VUITTON PERNOD RICARD
CITY GUIDE L’engagement du groupe Pernod Ricard pour
l’art contemporain, hérité de son fondateur
Indicateur de tendances et prescripteur unique, Paul Ricard et de sa passion pour la création,
attentif aux mutations qui agitent le cœur des se manifeste notamment dans ses actions de
cités, le City Guide Louis Vuitton explore depuis mécénat. Nous poursuivons sa vision en soutenant
plus de vingt ans les métropoles les plus en vue. Ce les artistes et la création contemporaine.
sont aujourd’hui trente-deux villes qui font l’objet
d’un regard décalé sur la mode, le design, l’art Depuis la création de Pernod Ricard en 1975, nous
contemporain, la gourmandise ou la culture. sommes animés par la même conviction : l’art n’a de
sens que s’il est partagé. Il est source de liberté et
À Paris, New York, Londres ou Tokyo, auteurs et de mieux vivre ensemble, il est l’expression de notre
invités venus de tous horizons s’autorisent une mission, celle d’être des « créateurs de convivialité ».
vision toute subjective, qui file des plus beaux hôtels
aux meilleures tables, des lieux de mode les plus Notre mécénat culturel et artistique est
décalés aux lieux historiques les plus réputés. ancré dans une certitude : la société est plus
ouverte à la transformation et à l’innovation
Pour la cinquième année, le City Guide Louis Vuitton lorsqu’elle est ouverte à ses esprits créatifs.
fait escale à Arles et propose une édition en hommage
à la ville camarguaise et à son festival de renommée C’est la raison pour laquelle nous avons
internationale. Illustré de photographies inédites choisi de soutenir cette année encore les
et diffusé en librairie, ce guide sera aussi disponible Rencontres de la photographie d’Arles et leur
gratuitement dans l’App Store le temps des Rencontres. riche programmation d’expositions.
Contact
Avec un catalogue d’une centaine de titres, les Charlotte Ardon
Éditions Louis Vuitton font figure de pionnières et se Responsable mécénat de Pernod Ricard
charlotte.ardon@pernod-ricard.com
concentrent sur plusieurs collections tournées vers www.pernod-ricard.com
le voyage, l’art et la mode : guides urbains, carnets
de dessins, albums photographiques, livres d’art et
récits littéraires. Parce que le voyage est aussi un art
de vivre, les Éditions Louis Vuitton installeront une
librairie éphémère à la cave à manger « Le Buste et
l’Oreille », au cœur de la ville d’Arles, pendant toute la
durée du festival, animée de nombreuses rencontres et
séances de dédicaces avec auteurs et photographes.
Contact Éditions Louis Vuitton
Caroline Bellemare
+33 (0)1 55 80 18 12
caroline.bellemare@louisvuitton.com

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CHAMMAS RIVEDROIT
& MARCHETEAU AVOCATS
Mécène Mécène
de compétences de compétences en
en droit du travail propriete intelectuelle
Chammas & Marcheteau, cabinet d’avocats Depuis sa création, le cabinet Rivedroit Avocats
indépendant pluridisciplinaire en droit des a choisi de prendre une part active à la promotion
affaires, est engagé avec conviction et de manière des arts et de la culture sous toutes ses formes.
durable aux côtés du monde de l’image et, Rivedroit Avocats met ainsi son expertise
plus largement, de la création artistique. juridique au service du festival depuis 2015.
Le cabinet, comptant en son sein des passionnés L’équipe Droit de l’Art de Rivedroit Avocats a
de photographie, a décidé de s’inscrire dans une développé au fil des ans une pratique reconnue en
démarche de mécénat de compétences auprès propriété intellectuelle et plus particulièrement dans
des Rencontres d’Arles, mettant à la disposition le secteur du droit d’auteur et des droits voisins.
de celles-ci le savoir-faire de ses avocats.
« Nous sommes fiers et honorés d’accompagner sur
À PROPOS DE CHAMMAS & MARCHETEAU le long terme les Rencontres d’Arles, qui constituent
Créé il y a plus de 15 ans à Paris, Chammas aujourd’hui un acteur incontournable du monde
& Marcheteau est un cabinet réputé qui compte de la culture », explique Nicolas Maubert,
aujourd’hui une cinquantaine d’avocats. associé fondateur du cabinet.
Le cabinet propose un large éventail d’expertises, À PROPOS DE RIVEDROIT A.A.R.P.I.
notamment le corporate (fusions/acquisitions, Créé en 2009 à l’initiative d’avocats issus de
private equity, structuration de fonds, droit grands cabinets parisiens, Rivedroit Avocats
des sociétés), le droit fiscal, le droit social, le perpétue une tradition de l’excellence par
droit des entreprises en difficulté, le droit des l’engagement auprès de ses clients au sein
nouvelles technologies de l’information, des d’une structure souple et dynamique.
données à caractère personnel et de la propriété
Habitués aux environnements de travail
intellectuelle, et le contentieux y afférent.
multiculturels, les avocats de Rivedroit Avocats
Le cabinet intervient au profit d’une clientèle assistent leurs clients en France comme à
diversifiée (entrepreneurs, fonds d’investissements, l'étranger sur tous les aspects juridiques de
institutionnels et grands groupes), sur des dossiers leurs projets en misant sur la proximité dans
français et internationaux, s’appuyant à la fois leurs relations.Rivedroit Avocats intervient dans
sur le profil international de ses associés et sur les principaux domaines du droit des affaires :
un solide réseau de partenaires à l’étranger. droit des sociétés et contentieux commercial,
Avocate associée en charge du partenariat :
droit des investissements étrangers, propriété
Coline Bied-Charreton intellectuelle, droit immobilier, droit du travail.
+33 (0)1 53 42 42 50
cbiedcharreton@lcdm.law Avocat associé en charge du partenariat
Nicolas Maubert
+33 (0)1 40 54 30 40
nicolas.maubert@rivedroit.com
rivedroit.com

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TECTONA LES CAFÉS
Mobilier de jardin MALONGO
pour la vie Depuis 1934, Malongo commercialise pour
Créé en 1977, Tectona s’est rapidement imposé les particuliers et les professionnels des cafés haut
comme « la référence » française du mobilier de gamme en provenance des meilleurs terroirs
d’extérieur. L’évidence et la simplicité recherchée du monde, issus de méthodes traditionnelles
des formes, le choix exigeant des matériaux, d’agriculture pratiquées par les petits producteurs
la maîtrise d’un savoir-faire à la fois artisanal (arabicas d’altitude, cueillette à la main).
et technologique ont, dès l’origine, posé les Depuis les plantations jusque dans la tasse
fondamentaux de la marque. Précurseur, Tectona des consommateurs, Malongo accorde à ses crus
a ouvert ses portes aux designers dès les années les plus grands soins : réguliers contrôles qualité,
1990. À l’inspiration du « chic » britannique des torréfaction lente à l’ancienne « en 20 minutes ».
débuts succèdent alors de nouvelles créations Respecter la terre et les hommes qui la cultivent
en phase avec l’évolution de la vie à l’extérieur. est une valeur fondamentale de la marque,
Depuis, si la durabilité du mobilier préside à toute c’est pourquoi Malongo innove pour le développement
création, les notions de légèreté, de facilité d’usage, durable, l’agriculture biologique et le commerce
d’optimisation des espaces ont enrichi le répertoire équitable – dont il est le premier intervenant français.
des formes. Emblématique de la marque, le style La marque s’engage aussi pour la transmission des
« classique contemporain » du mobilier Tectona savoirs nobles liés au café par le biais de ses centres
accorde ses lignes fluides à l’art de vivre à l’extérieur. de formation et de sa fondation d’entreprise.
Discret et sobre, il intègre avec poésie l’environnement
végétal des parcs et des jardins ; élégant, il humanise
en douceur le paysage minéral des terrasses
et des petits espaces urbains ; accueillant, il se
prête aux heures de farniente, du bord de la mer
au bord de la piscine ; généreux, il décline d’une
saison à l’autre, le bonheur de vivre outdoor.
Ouvrir ses sens pour capter l’envoûtante
lumière de Provence : le mobilier Tectona,
mis à disposition des Rencontres d’Arles,
invite les visiteurs à flâner et prendre le temps
de s’imprégner de ces merveilleuses Rencontres.
+33 (0)1 47 03 05 05
tectona.fr

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ADAGP
Le regard du photographe
n'a pas de prix.
Ce n'est pas une raison
pour qu'il travaille à l'œil !
Créée en 1953 par des artistes, l’ADAGP – L’ADAGP et Freelens ont créé la bourse Transverse
représente plus de 200 000 auteurs de tous pays, pour inviter un photographe à concevoir une
dans toutes les disciplines des arts visuels : œuvre en duo avec un artiste d’une autre discipline
peinture, sculpture, photographie, architecture, artistique des arts visuels. En association avec un
design, bande dessinée, manga, illustration, éditeur, la restitution prend la forme d’un livre.
graffiti, création numérique, art vidéo, etc.
– La bourse Fanzine promeut
Forte d’un réseau mondial de plus de 50 sociétés l’expérimentation inhérente à ce médium
sœurs, l’ADAGP gère l’ensemble des droits alternatif et soutient sa créativité.
patrimoniaux reconnus aux auteurs (droit de suite,
– La bourse Ekphrasis répond à la nécessité
droit de reproduction, droit de représentation, droits
pour les artistes de disposer d’un texte de référence
collectifs), pour tous les modes d’exploitation : livre,
sur leur travail. En association avec l’AICA
presse, publicité, produits dérivés, expositions,
France, ces 10 dotations annuelles permettent à
ventes aux enchères et en galerie, télévision,
10 artistes de l’ADAGP de bénéficier d’un texte
vidéo à la demande, sites Internet, etc.
critique, publié dans Le Quotidien de l’Art.
À travers son programme d’action culturelle, l’ADAGP
– Le Prix Photographie & Sciences
encourage la scène créative en initiant et en soutenant
accompagne un photographe dans la
financièrement des projets propres à valoriser les
finalisation de sa série en cours de réalisation,
arts visuels et à en assurer la promotion à l’échelle
qui associe la photographie et les sciences.
nationale et internationale. Ainsi, l’ADAGP soutient
plus de 100 manifestations chaque année dans toutes Aux côtés des Rencontres d'A rles depuis 15 ans,
les disciplines des arts visuels et dans toute la France. l'A DAGP est présente pendant la semaine
professionnelle pour répondre aux interrogations
Pour soutenir et accompagner les artistes à des
des auteurs. Via son stand d'information cour
moments-clés de leur parcours professionnel,
Fanton, des consultations juridiques gratuites,
l’ADAGP a mis en place plusieurs aides :
des tables rondes sur les enjeux des photographes
– Chaque année, les Révélations ADAGP (intelligence artificielle, rémunération, NFTs, etc.)
encouragent l’émergence des talents dans les ou encore la photo de groupe des photographes et
domaines des arts plastiques, art numérique / commissaires invités, l'A DAGP se place au cœur
art vidéo, art urbain, bande dessinée, design, de la création photographique pour défendre
livre d’artiste, livre jeunesse et photographie. au mieux les droits des photographes !
Pour cette dernière, en partenariat avec LE
Vous aussi, rejoignez l’ADAGP
BAL, le Prix LE BAL / ADAGP de la Jeune
et percevez vos droits d’auteur.
Création est attribué tous les deux ans.
Contact
Les lauréats des Révélations reçoivent une ADAGP
dotation et bénéficient d’un portrait Atelier A, 11, rue Duguay-Trouin, 75006 Paris
+33 (0)1 43 59 09 79
filmé et diffusé sur le site d’Arte. adagp@adagp.fr
adagp.fr
– Les dix dotations annuelles de la bourse
Collection Monographie aident au financement
du premier ouvrage monographique d'artistes
membres de l’ADAGP en milieu de carrière.

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SAIF – SOCIÉTÉ DES AUTEURS
DES ARTS VISUELS ET DE L’IMAGE FIXE
Pour faire entendre
la voix des artistes
La Société des Auteurs des arts visuels et de La SAIF met également à la disposition de ses
l’Image Fixe - SAIF - est une société civile dont sociétaires la Saif images, une banque d’images
la mission est de défendre, percevoir et répartir en ligne leur permettant de valoriser leurs œuvres
les droits des auteurs des arts visuels. Créée et de les diffuser dans le respect des droits.
en 1999, elle est née de la volonté des auteurs
Avec son Action Culturelle, la SAIF soutient la
souhaitant défendre collectivement leurs droits.
création contemporaine, notamment la production
Elle regroupe aujourd’hui près de 8 500 membres
d’expositions collectives, de manifestations
de tous les arts visuels dont 5 500 photographes.
culturelles, de projets éducatifs, de prix et de festivals
La SAIF perçoit pour le compte de ses auteur·rice·s les dédiés aux arts visuels. Elle joue donc un rôle
droits collectifs (copie privée, droit de reprographie, important dans la vitalité artistique et culturelle
droit de prêt en bibliothèque et télévision par en France, c’est à ce titre qu’elle est heureuse
câble) et intervient également pour la gestion des d’accompagner Les Rencontres d’Arles depuis 15 ans !
autres droits d’auteur (droits audiovisuels, droits Contact
Internet, droit de suite, droit de reproduction et SAIF
droit de présentation publique). Depuis sa création 82, rue de la Victoire, 75009 Paris
+33 (0)1 44 61 07 82
la SAIF œuvre pour la protection et la défense du communication@saif.fr
saif.fr
droit d’auteur et entretient un dialogue permanent
avec les diffuseurs et les institutions nationales et
internationales pour faire entendre la voix des auteurs.

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Rencontrer le monde avec
ARTE
ARTE et son partenaire indéfectible les Rencontres Agnès Varda : L’iconoclaste
d’Arles partagent le même désir de nourrir les
Si Agnès Varda s’est exclusivement racontée et mise en
imaginaires et d’éveiller les consciences. Chaque
scène dans ses propres films, ce documentaire propose
édition du festival trouve pleinement écho sur
pour la première fois de montrer le contre-champ
la chaîne culturelle européenne, sa plateforme
grâce à des témoignages et des archives inédites.
arte.tv ou ses chaînes sociales. Vous pourrez
ainsi découvrir l’admirable film de Sébastien Documentaire de Pierre-Henri Gibert.
Coproduction ARTE France, Cinétévé (Fabienne Servan Schreiber
Lifshitz Casa Susanna, un portrait inédit d’Agnès et Laurence Miller) et Ciné-Tamaris (Rosalie Varda et Mathieu
Varda : L’iconoclaste de Pierre-Henri Gibert ou Demy), 2023 — 52min.

encore le nouveau magazine d’ARTE Le dessous


des Images animé par Sonia Devillers, qui explore Le dessous des Images
chaque jour une image qui « fait l’époque ».
Sonia Devillers raconte dans Le dessous des
Les programmes d’ARTE encouragent la réflexion, Images, l’histoire des images, de sa construction
invitent à la nuance, posent les bases d’un nouveau à son impact sur notre vision du monde, afin
rapport au monde. ARTE ne se contente pas d’être d’apprendre à voir au-delà du premier regard.
une fenêtre ouverte sur le monde. Plus que jamais, Magazine présenté par Sonia Devillers.
elle œuvre au rapprochement des peuples, offre aux Production ARTE France Développement, 2022 — 12min.
citoyens européens une information de qualité,
donne à voir la diversité et la richesse des cultures.
Casa Susanna
Dans les années 1950-1960, au milieu d’une
vaste campagne américaine, une petite
maison en bois adossée à une grange a abrité
le premier réseau clandestin de travestis.
Documentaire de Sébastien Lifshitz.
Coproduction ARTE France, Agat Films et American Experience
Films en association avec BBC Storyville, 2022 — 1h37.

Donna en travesti, New York, vers 1963.


Avec l’aimable autorisation de la collection
Elizabeth Wollheim.

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FRANCE CULTURE KONBINI
L’esprit d’ouverture Konbini c'est le phénomène qui touche chaque mois
une audience de plus de 27 millions de personnes
France Culture est la chaîne des savoirs, des
en France ! Fondé en 2008 par Lucie Beudet et David
idées et des disciplines de la création.
Creuzot, Konbini a su s'installer auprès d'un jeune
Chaque jour, elle ambitionne d’éclairer le public qui s'est depuis largement élargi pour devenir
public sur les enjeux contemporains, sur le média de référence de la pop culture, de la news
ses antennes hertziennes et numériques. nationale et internationale, de la musique, du cinéma
À l’écoute de l’évolution de tous les usages, France et des arts en général, de la food ou encore du sport.
Culture développe différents formats pour diffuser Présent sur toutes les plateformes, de TikTok
toujours davantage, de façon aussi accessible à Instagram en passant par Snapchat ou Youtube,
qu’exigeante, des programmes variés : magazines, Pinterest et évidemment Facebook, Konbini s'adresse
entretiens, émissions de débats, journaux à tous les âges pour une jeunesse engagée vers
d’informations, documentaires, fictions. Référence son futur, mobilisée pour la planète, enthousiaste
en matière de suivi de l’actualité dans tous les et curieuse du monde qui l'entoure. D'Emmanuel
domaines, France Culture est la 2ème radio la plus Macron à Kendall Jenner, de Catherine Deneuve
podcastée, avec un catalogue de podcasts et une à Adele, de Selena Gomez à Amélie Nothomb,
bibliothèque vivante de contenus audio et vidéo. ce sont toutes les personnalités de l'actualité
France Culture enregistre également des audiences mondiale qui choisissent Konbini pour s'exprimer.
record, avec 1,7 million d’auditeurs quotidiens.
Avec son approche repensée du journalisme
Ses événements en public (forums, lectures, créations, et des formats qui mettent la créativité au
masterclasses, prix dédiés au public étudiant), tout service du contenu, Konbini est aujourd'hui
comme ses nombreuses co-éditions, ses déclinaisons cité comme « la base » par les jeunes qui sont
en podcast natif et en vidéo, sont l’expression, sur plus nombreux chaque jour à partager et
tous les supports, de sa mission de service public. commenter les vidéos et les articles du média.
France Culture a pour vocation de mettre en Contact partenariats média
Baptiste Dupuis
valeur le patrimoine culturel national et mondial +33 (0)6 33 47 41 03
et soutient de nombreuses manifestations baptiste.dupuis@konbini.com

culturelles tout au long de l'année.


Elle se réjouit d'accompagner les Rencontres
de la photographie d'A rles et d'être
partenaire de cette nouvelle édition.
France Culture à Arles sur 90.7
Contact presse
Elodie Vazeix
elodie.vazeix@radiofrance.com
+33 (0)6 16 17 94 38 | +33 (0)1 56 40 20 46

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LCI LE POINT
LCI s’est imposée comme la chaîne de référence pour Le Point, qui rassemble 1,8 million de lecteurs chaque
suivre au plus près les grands enjeux internationaux et semaine dans son édition hebdomadaire, avec une
géopolitiques en proposant des interviews exclusives audience numérique de plus de 8,3 millions de
d'acteurs clés sur la scène internationale et une visiteurs uniques chaque mois sur ses plateformes, est
couverture exceptionnelle de la guerre en Ukraine. fier d’accompagner les Rencontres d’Arles depuis 2007.
En 2022, la chaîne info du Groupe TF1 s'est également Lancées en 2016, les dynamiques « Rencontres /
placée aux premières loges de l'élection présidentielle Le Point », organisées pendant la semaine
et des élections législatives avec des primes d’ouverture et animées par l’équipe éditoriale
d'exception largement suivis par les téléspectateurs du Point et les différents services de la rédaction,
et incarnés par de grandes signatures comme David offrent un regard journalistique, culturel, sociétal
Pujadas, Ruth Elkrief, Darius Rochebin, Elizabeth et géopolitique sur les travaux des photographes
Martichoux et des éditorialistes reconnus. présents à Arles, réunis pour l’occasion en public.
Aujourd’hui, LCI confirme plus que jamais son Pour cette 54e édition des Rencontres d’Arles,
positionnement de chaîne premium, avec son regard Le Point déploie un dispositif éditorial exceptionnel
singulier sur l’actualité et sa volonté d’accompagner tout au long de l’été, à retrouver dans l’hebdomadaire
les événements clés sur la scène culturelle qui et un supplément dédié au festival, et sur
font bouger les lignes. Parmi eux, la 54e édition l’ensemble de ses plateformes numériques.
des Rencontres d’Arles, pour laquelle LCI est fière Contact relations publiques
d’apporter son soutien pour la 9e année consécutive. Lola Wangler
+33 (0)6 72 11 44 08
LCI est aujourd’hui une marque forte, reconnue lwangler@lepoint.fr

sur tous les supports, sa déclinaison digitale TF1info.fr


est l’un des premiers sites d’information en France.
Contact partenariats
Carla DIAS
cdias@lci.fr

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