La Politique Économique

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Prof : AFILAL

SEMESTRE 2
ENSEMBLE 6
MACROÉCONOMIE
SÉANCE 15

LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE

RÉSUMÉ

L'évolution de l'activité économique connaît une succession de périodes de


croissance et de périodes de ralentissement plus ou moins sévère.
Lorsque les difficultés économiques s'aggravent, elles provoquent des troubles
socio-politiques qui déstabilisent le pays et amplifient encore plus les problèmes
économiques. En effet ces problèmes affectent en premier lieu les couches sociales
à bas revenu qui sont donc plus particulièrement exposées au chômage et à la
baisse du pouvoir d'achat. Leur mécontentement se traduit par des soulèvements,
des grèves, des désobéissances, ...
L'Etat ne peut rester les bras croisés face à la dégradation de la situation
économique et sociale. Il réagit en prenant des mesures fiscales et monétaires, en
mettant en place un système de protection sociale et de subventions, en procédant
au lancement de projets d'investissement notamment d'infrastructures ... L'objectif
est de relancer l'activité économique et d'apaiser les tensions sociales.
Il arrive que la croissance économique soit trop rapide avec des risques d'explosion
des prix et d'épuisement effréné des ressources naturelles et matérielles du pays. On
qualifie cette situation de "surchauffe". Là aussi l'Etat peut prendre des mesures pour
ramener le rythme de croissance à une cadence raisonnable.
Les mesures prises par l'Etat pour accélérer la croissance ou pour atténuer la
surchauffe constituent ce qu'on appelle " la politique économique".
LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE EST DONC UN ENSEMBLE DE MESURES ET
D'ACTIONS DÉCIDÉES ET ÉXECUTÉES PAR LES POUVOIRS PUBLICS POUR
AGIR SUR L'ÉVOLUTION DE L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE.
La politique économique à quatre principaux objectifs (carré magique) :
- Accélérer la croissance économique
- Stabiliser le niveau général des prix
- Assurer le plein-emploi (réduire le chômage)
- Améliorer le solde la balance commerciale.
Il est en général difficile, voire impossible, d'atteindre les quatre objectifs en
simultanément. On appelle cette situation le "conflit d'objectifs de la politique
économique". Ainsi, il est difficile d'accélérer la croissance et faire baisser le
chômage sans créer des tensions inflationnistes et une dégradation du solde du
commerce extérieur.

On distingue plusieurs types de politique économique. Cette distinction est établie


sur la base de l'aspect idéologique, de la durée qu'il faut pour atteindre les objectifs
et des instruments/moyens mis en œuvre par l'Etat.

1) POUR L'ASPECT IDÉOLOGIQUE on a :


- La politique économique keynésienne
Son principal objectif est la lutte contre le chômage. Elle considère, pour ce faire,
qu'on doit augmenter le besoin en emploi par une augmentation du volume de la
production des entreprises. Il est nécessaire donc, pour stimuler cette production,
d'accroître la demande globale des biens de consommation et de production. À ce
niveau apparaît le rôle déterminant de l'Etat qui doit accentuer son intervention dans
l'économie (voir le chapitre sur l'équilibre keynésien)

- La politique économique libérale

Les mécanismes spontanés du marché sont capables d'assurer à l'économie une


évolution satisfaisante, caractérisée par une allocation optimale des ressources. Il
faut laisser aux entreprises la libre prise d'initiative notamment en ce qui concerne le
taux du salaire et la fixation du prix de vente. Avec une faible pression fiscale et
moins de contraintes réglementaires (salaire minimum, charges sociales, ...) les
entreprises enregistrent de bons résultats, ce qui les encourage à investir et à
recruter plus. L'action de l'Etat doit se limiter à l'amélioration des conditions
générales de l'économie.

- La politique économique d'inspiration socialiste.

Après l'effondrement du bloc socialiste à partir de 1989/90, ce type de politique est


adopté par des pays dont les fondements sont capitalistes mais dirigés par des
gouvernements de gauche. Pour les partisans de cette politique, il faut lutter contre
les inégalités sociales, développer les revenus de transfert (élargir la protection
sociale), renforcer le secteur public par la nationalisation des activités stratégiques,
améliorer le volume et la qualité de la production des services publics (santé,
éducation, ...) et enfin, instaurer une planification pour orienter l'économie vers les
objectifs souhaités.

2) POUR L'ASPECT DE LA DURÉE :

on distingue les politiques structurelles et les politiques conjoncturelles

A) Les politiques structurelles

Elles consistent à piloter l'évolution de l'économie sur une période de longue durée.
L'objectif est d'obtenir des transformations profondes à même de modifier les aspects
généraux de l'économie. Une politique d'industrialisation par exemple vise à
augmenter la part de l'industrie dans le PIB, de renforcer la création des emplois et
de substituer des produits manufacturés nationaux aux produits importés pour
assurer au pays une moindre dépendance de l'étranger.
La politique des revenus poursuit des objectifs économiques et sociaux. C'est un
processus de longue durée qui consiste à réduire les inégalités sociales sans altérer
le degré de compétitivité de l'appareil productif national

B) Les politiques conjoncturelles

Elles ont en général un caractère d'urgence et poursuivent des objectifs à court


terme. Elles tentent d'atténuer rapidement l'ampleur de certaines difficultés
économiques et sociales (instabilité des prix, chômage, déséquilibre extérieur, ...).
L'activité économique évolue de manière cyclique, sous forme de succession de
phases d'expansion et de phases de ralentissement. C'est ainsi que lorsque la
machine économique tourne au ralenti, l'Etat prend des mesures pour assurer
rapidement la reprise de l'activité et éviter l'aggravation des problèmes économiques
et sociaux.
Les deux principales politiques économiques conjoncturelles sont la politique
budgétaire et la politique monétaire.

B1 ) La politique budgétaire

L'école classique ou libérale, hostile à l'intervention de l'Etat dans la sphère


économique, estime que la gestion des finances publiques doit veiller à ce que
l'équilibre budgétaire soit toujours maintenu (l'orthodoxie budgétaire). Elle justifie
cette position par le fait que l'Etat doit limiter son action aux impératifs de sécurité et
par la nécessité d'éviter le risque d'inflation dans la mesure ou le déficit budgétaire
est financé par des emprunts (d'où l'effet d'éviction) et par des avances de la banque
centrale (création de monnaie). D'un autre côté, l'accroissement des dépenses
publiques se traduit par une forte pression fiscale, ce qui réduit les possibilités
d'élargissement du secteur privé, principal créateur de richesses.
On comprend donc aisément pourquoi l'école libérale n'est pas favorable au recours
à la politique budgétaire.

C'est Keynes qui a accordé à la politique budgétaire une place de choix dans la
gestion publique de l'économie. Sa théorie, qui suggère l'intervention de l'Etat dans
l'économie, a permis de dépasser les graves conséquences de la crise de 1929. Au
lendemain de la seconde guerre mondiale la politique budgétaire d'inspiration
keynésienne s'est généralisée. Elle a été à la base d'une croissance économique
exceptionnelle durant une trentaine d'années de 1945 à 1973 (les trente glorieuses).

Dans le cadre de la politique budgétaire l'Etat agit par la "manipulation" des


dépenses et des recettes publiques. Cette politique peut être de relance ou de
rigueur.
Par l'accroissement des dépenses publiques l'Etat contribue à l'augmentation de le
demande globale (commandes publiques), développe le système de protection
sociale et finance des projets d'investissement d'infrastructure (plus d'activité pour
les entreprises). Cela se traduit par une forte injection de revenus dans l'économie,
ce qui dope la consommation des ménages et stimule l'investissement privé. Il en
résulte une meilleure animation de l'activité économique et une baisse du chômage.
En même temps l'Etat allège la pression fiscale pour encourager l'initiative privée
notamment en matière d'investissement. Il s'agit ici d'une politique de relance. Elle se
traduit par un creusement du déficit budgétaire et une augmentation de l'endettement
public. Cependant ses partisans estiment que l'élargissement de l'assiette fiscale
qu'elle provoque grâce à l'intensité accrue de l'activité économique, génère plus de
recettes pour l'Etat et atténue donc le déficit public.

La politique budgétaire de rigueur, appelée aussi politique d'austérité, a pour mission


de juguler l'inflation et de maîtriser les déficits budgétaire et extérieur. Elle opère par
un accroissement des impôts, une baisse des dépenses publiques (gel des salaires
et du recrutement dans la fonction public, réduction des revenus de transfert, baisse
du budget d'équipement, ...). Elle est en général mise en place lorsque les déficits
cumulés des finances publiques se traduisent par un endettement public excessif et
par un risque de situation de cessation de paiements pour l'Etat (exemple de la
Grèce au début des années 1010).

B2 ) La politique monétaire.

La présentation de la politique monétaire suppose que les mécanismes de création


de la monnaie ont été exposés. Ce sera l'objet du cours de "l'économie monétaire et
financière" aux semestres 3 et 4.

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