Merkblatt Quinoa 2022 FR 1
Merkblatt Quinoa 2022 FR 1
Merkblatt Quinoa 2022 FR 1
Origine
Le quinoa est une plante de la famille des chénopodia-
cées originaire de la région des Andes, en Amérique du
Sud. Comme le sarrasin ou l’amarante, le quinoa est ce
qu’on appelle une pseudo-céréale. Cela signifie que la
plante produit des grains riches en amidon mais ne fait
pas partie des espèces de céréales et ne contient natu-
rellement pas de gluten. Riche en protéines de haute
qualité contenant tous les acides aminés essentiels, en
minéraux importants, en acides gras insaturés et en vita-
mines, le quinoa est considéré comme un superaliment
et est très prisé dans l’alimentation végane.
Botanique
Nom latin : Chenopodium Quinoa
Famille Chenopodiaceae
Comme son nom l’indique, le quinoa est un proche pa-
rent du chénopode blanc (Chenopodium album), une es-
pèce indigène, ainsi que de l’arroche des jardins, mais aussi de l’amarante, de la côte de bette ou de la betterave sucrière.
Exigences pédo-climatiques
Le quinoa préfère les sols légers à mi-lourds avec une structure stable et une bonne circulation de l’eau. Les sites plutôt
secs et doux mais pas trop chauds, avec une faible pression des adventices (surtout des chénopodes, de l’ortie royale ou
des renouées) conviennent bien. Les sols lourds ayant tendance à être gorgés d’eau devraient être évités. Le quinoa est
très sensible aux compactages et au croûtage. Les racines poussent rapidement vers les zones humides du sol mais meu-
rent vite si elles manquent d’oxygène. Le quinoa n’a pas d’autres exigences particulières envers le sol et l’eau. C’est dans
les régions tempérées, sans gel tardif marqué ni températures trop extrêmes, que le quinoa pousse le mieux.
Variétés
Variétés contenant de la saponine et pauvres en saponine : l’enveloppe des graines de quinoa contient naturellement une
substance amère (la saponine) qui doit être enlevée par un polissage ou un brossage. Les variétés contenant beaucoup de
saponine doivent être polies, ce qui engendre des coûts supplémentaires et une perte au polissage. Seules les variétés
contenant peu de saponine perdent leur amertume uniquement avec un brossage. Elles devraient toutefois être bien la-
vées avant d’être consommées. Vikinga, une variété pauvre en saponine, est recommandée pour l’agriculture biologique.
La variété Titicaca, qui contient davantage de saponine, est aussi recommandée mais avec quelques réserves. Ces variétés
présentent le meilleur potentiel de rendement dans des conditions bio et aussi la plus courte période de végétation, et ce
également en comparaison avec la variété sans saponine Jessie. Les besoins en azote de ces deux variétés se situent entre
80 et 100 kg N/ha.
Variétés sans saponine : grâce à des travaux de sélection, l’enveloppe externe des variétés sans saponine ne contient plus
cette substance amère. Il est toutefois recommandé de les brosser. Parmi elles, seule la variété Jessie a fourni de bons
résultats en Suisse en raison de sa période de végétation. Comparé aux variétés Vikinga et Titicaca, les besoins en azote
de Jessie sont élevés (optimum : env. 150 kg N/a). La variété Jessie ne convient donc que partiellement pour l’agriculture
biologique. Il est aussi recommandé de brosser cette variété. En raison de leur longue période de végétation, les autres
variétés sans saponine n’ont pas fourni de bons résultats dans les conditions climatiques suisses.
Lit de semence
Les graines de quinoa sont très petites, le poids de mille grains (PMG) n’est que de 2.5 à 3.5 g. Un lit de semence finement
préparé, propre et bien appuyé est donc décisif pour que la levée soit la meilleure et la plus rapide possible. Le quinoa
supporte mal les tassements, l’eau stagnante et la battance. Un labour d’automne peut être avantageux lors d’un semis
précoce dans un sol mi-lourd à plutôt lourd. Cette variante n’est toutefois pas idéale pour le sol. Un faux-semis avant le
semis est avantageux, surtout pour les semis tardifs.
Semis
Période de semis : dans les régions au climat doux avec peu de fortes gelées : de fin mars à fin
avril,
en altitude ou dans les régions exposées au gel : de fin avril à début mai.
De bonnes conditions avec un sol suffisamment humide mais pas détrempé sont cruciales ! Dès
l’apparition des premières feuilles, le quinoa parvient à se développer avec peu d’eau.
Contrairement au chénopode blanc, le quinoa supporte de légers gels jusqu’à max. - 4 °C, les
grandes plantes sont toutefois plus sensibles au gel. Si le gel est fort et de longue durée, cela
peut cependant entraîner un arrêt de la croissance et des plantes rabougries.
Dans les semis tardifs, la pression des adventices est plus forte. Le développement juvénile du
quinoa étant lent, les adventices peuvent pousser plus vite que la culture. Par ailleurs, les semis
tardifs comportent le risque que la floraison tombe durant une période de forte chaleur (=> in-
florescences vides) et que la récolte ne puisse être effectuée que tardivement.
Profondeur de semis : 1 à 2 cm (aussi superficiellement que possible !)
Les semoirs qui conviennent le mieux sont ceux utilisés dans la culture maraîchère, avec des
roues plombeuses, par exemple des semoirs à épinards. La germination doit impérativement
être la plus rapide possible
Densité de semis : 8 à 14 kg/ha suivant l’interligne, le PMG et la technique de semis.
Objectif : au moins 40 grains viables/mètre courant, indépendamment de l’interligne, pour une
profondeur de semis d’1 cm.
Si le semis est plus profond (par exemple avec un semoir à céréales) et/ou que le lit de se-
mence est moins fin, la densité de semis devrait être augmentée. Il faut aussi être conscient que
si les conditions sont peu favorables, les jeunes plantes risquent de subir des attaques de li-
maces, de tipules et d’altises ce qui peut déboucher sur des peuplements lacunaires.
Interligne : 16 à 25 cm : les interlignes qui fournissent les meilleurs résultats sont ceux compris entre 16 et
25 cm, combinés avec une sarcleuse adéquate. Le sarclage favorise aussi la minéralisation de
l’azote. Si l’interligne est plus large, la culture ne couvre pas complètement le sol et le risque
d’un enherbement tardif est élevé (répartition des plantes, lumière sur le sol). Cela cause des
problèmes lors de la récolte. Les rendements sont généralement bas avec des semis espacés.
Un interligne étroit (12.5 cm) ou un semis à la volée est aussi possible. Toutefois, ce procédé
peut s’avérer risqué suivant la météo et il nécessite davantage de semences.
On peut aussi combiner les deux variantes, en semant ¾ de la quantité de semences sur la
ligne et ¼ des semences par-dessus, en semis à la volée avec un semoir Krummenacher. Ainsi,
la culture peut, si besoin, être sarclée ou pas.
Les besoins en éléments nutritifs sont particulièrement élevés vers le stade 7 feuilles (hauteur des plantes de 7 à 8 cm).
Un manque d’azote se répercute négativement sur le remplissage des grains et sur le rendement. Les peuplements denses
doivent donc être bien nourris ! Il faut cependant être prudent avec la fumure. Un apport en éléments nutritifs trop tardif
peut retarder la maturité et initier la formation de ramifications, ce qui provoque une maturité irrégulière et complique la
récolte. Une fumure composée d’une combinaison d’engrais de ferme et du commerce apportés avant le semis est la va-
riante qui fournit les meilleurs résultats. Le sarclage a pour effet secondaire positif de minéraliser de l’azote supplémen-
taire durant la période où les besoins en azote de la plante sont les plus élevés.
Adventices
Les adventices problématiques sont les espèces apparentées, comme divers chénopodes mais aussi les renouées ou
l’amarante. Outre une diminution de rendement due à la concurrence, l’enherbement tardif peut fortement entraver la
récolte, voire même la rendre impossible et les graines d’adventices compliquer le conditionnement de la récolte. Un se-
mis précoce permet de prendre de l’avance par rapport aux adventices estivaux très concurrentielles, comme le chéno-
pode blanc, très sensible au froid et pratiquement impossible à différencier du quinoa avant la floraison. En raison de
leurs teneurs en alcaloïdes tropaniques toxiques, les plantes de datura doivent être annoncées. Une tolérance zéro pré-
vaut (=> voir la fiche technique sur les alcaloïdes tropaniques) !
Soins
Sarclage : un premier sarclage avec des disques de protection s’effectue aussi vite que possible, dès que les lignes sont
visibles. On peut aussi marquer les traces de passage avec par exemple des navettes afin de pouvoir intervenir dans le
champ même si les lignes sont encore peu visibles. Plus tard, on peut aussi légèrement butter en sarclant, afin d’enfouir
les adventices présentes sur les lignes. Des socs en patte d’oie conviennent bien pour cela. La culture doit être maintenue
propre aussi longtemps que possible, jusqu’à ce qu’elle couvre complètement le sol.
Herse étrille : la herse étrille entre en ligne de compte surtout avec un semis à la volée mais n’a jusqu’à présent pas
donné de bons résultats car il faut attendre que la culture ait atteint une certaine taille avant de pouvoir la passer sans
causer de dommage. En règle générale, c’est alors déjà trop tard. Avantage d’un semis à la volée : avec de bonnes condi-
tions au démarrage, la culture couvre plus vite le sol => moins de lumière parvient au sol. La culture peut aussi, en cas de
nécessité, être récoltée au moyen d’un battage après andainage si l’enherbement est important et que la météo est
bonne.
Désherbage manuel : il est important que l’enherbement tardif soit aussi faible que possible au moment de la récolte. Les
plantes vertes devraient être supprimées avant la récolte au niveau de l’inflorescence afin de ne pas bourrer la batteuse.
Maladies et ravageurs
Les altises peuvent causer des dégâts importants aux jeunes plantes, surtout dans les semis tardifs, tout comme les ti-
pules et les limaces si les conditions sont humides et fraîches. De fortes attaques de pucerons et, dans une moindre me-
sure, de punaises ont déjà provoqué des pertes de rendement importantes. La variété Jessie notamment, s’est montrée
sensible à l’oïdium. Des conditions trop humides avant la récolte (pluie, brouillard), mais aussi les insectes, favorisent des
champignons responsables de brunissement, avec pour conséquences une perte de qualité, des pertes et des coûts de
nettoyage plus élevés et donc une baisse de rendement. C’est pourquoi il faut viser une récolte la plus précoce possible,
jusqu’à mi-août.
Récolte
Période de récolte : de fin juillet à mi-septembre.
La date de récolte est difficile à déterminer car la maturité peut être irrégulière.
Une parcelle est prête à être battue lorsque la plupart des feuilles sont tombées et que les tiges
sont visibles. Si les grains collent aux mains, les conditions sont trop humides pour un battage
efficace. Le battage devrait être effectué en soirée en présence d’une certaine humidité de l’air.
Sinon, les petites tiges peuvent se casser avant que les grains n’aient pu être extraits des enve-
loppes étoilées. Les grains restés dans les enveloppes sont perdus lors du battage ou du net-
toyage.
Technique de récolte : chez nous, le quinoa est habituellement récolté directement avec une moissonneuse-batteuse
normale. Avec un interligne étroit et si l’enherbement est important, le battage après andainage
peut constituer une solution de secours.
Battage direct : il est compliqué car la récolte est souvent humide et peut contenir beaucoup
d’impuretés (notamment des fragments de plantes). Le batteur devrait rouler lentement afin de
ne pas avoir trop de matériel sur les grilles. Le contre-batteur devrait être réglé serré. Souvent,
on commet l’erreur de régler la ventilation trop basse. Dans l’ensemble, les réglages sont sem-
blables au trèfle ou au colza (toutefois, les grains de quinoa sont nettement plus petits que
ceux du colza) et doivent être adaptés une fois sur place.
Nettoyage
Le nettoyage des petits grains de quinoa est très exigeant et doit être réalisé avec des machines spéciales. Biofarm orga-
nise et coordonne le nettoyage avec des partenaires La perte lors du nettoyage entre le poids entrant et le produit fini
peut énormément varier.
Qualité
Après le nettoyage, les lots de quinoa ne doivent plus contenir de graines d’adventices, de petits cailloux ni de grains
bruns ou noirs. Les grains bruns se vendent mal. Afin de garantir la qualité externe, les variétés sans saponine sont aussi
brossées.
Le paiement est effectué dès que le conditionnement de la récolte est terminé et que les quantités commercialisables
sont connues. Le séchage est à la charge du producteur. 0.20.-/kg de poids brut est facturé au producteur pour la récep-
tion. Les frais de conditionnement restants sont à la charge de Biofarm.
Cette fiche technique se base principalement sur les expériences acquises en agriculture biologique en Suisse.
Sources : Biofarm, AbottAgra, Quality Quinoa, HAFL
contact Biofarm
Hansueli Brassel
brassel@biofarm.ch
062 957 80 52