Cours Les Rélations Internationales L1 20-21

Télécharger au format doc, pdf ou txt
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 7

Université Dakar Bourguiba

Faculté des Sciences Juridiques et Politiques


License I Droit

Cours:

Les Relations Internationals

Saisie : Issa Azad

I
Année académique 2019-2020

Introduction générale

Les relations internationals ont d’abord été considérées comme des relations existantes entre les
unités étatiques. Ce qui a conduit certains auteurs américains à adopter l’approche statocentrique des
relations internationales qui considère l’État comme l’acteur des relations internationales. On a ainsi
assisté, à partir de 1960, dans le cadre de la décolonisation, à l’arrivée massive des nouveaux États sur la
scène internationale dont l’admission à l’ONU a été une des conditions de leur connaissance. La plupart
des pays africains nouvellement indépendants ont été admis à l’ONU à partir de 1960, comme se fut le
cas du Niger dont l’admission est agréée le 20 octobre 1960 avec le parrainage de la Tunisie et de la
France. C’est ainsi qu’on considère dans ce contexte que la projection des politiques étrangères des États
sur la scène internationale constitue la substance même des relations internationales.
La société internationale a par la suite connu des mutations importantes qui vont changer sa
physionomie. Ainsi, à partir de 1945, le processus de la multilatéralisation des relations internationales
va s’amplifier grâce à la création de nombreuses Organisations Internationales Gouvernementales
(OIG). Dans le sillage de l’ONU, des nouveaux acteurs sont donc venus se greffer aux États qui ne sont
plus des acteurs exclusifs de la société internationale.
Plus tard, la pratique internationale va sécréter un nouveau type d’acteur qu’on appelle
Organisation Internationale Non Gouvernementale (OING) dont le rôle est devenu de plus en plus
important. Il faut également noter l’existence des acteurs potentiels des relations internationales que
sont les firmes multinationales et les mouvements de libération nationale.
Au regard de ces mutations, les relations internationales se sont donc transformées et leur
définition initiale paraît donc réductrice. Pour appréhender les relations internationales, il faudrait
prendre en compte l’ensemble des acteurs et non les États exclusivement. Les relations internationales
pourraient donc être définies comme les relations existantes entre tous les acteurs de la société
internationale, mais surtout les relations internationales, en tant que discipline, a pour objet non
seulement l’analyse des rapports entre tous les acteurs mais aussi de toutes les transactions, les
mouvements des échanges sociaux qui traversent les frontières ou qui tendent même à transgresser les
frontières, pour reprendre l’expression du professeur Marcel Merles dans son ouvrage sociologie des
relations internationales.
Au-delà de la définition des relations internationales, l’intérêt de la réflexion ici est de chercher à
connaître la nature réelle de la société internationale : est-elle ordonnée ou anarchique ? Ce qui va nous
conduire, dans un premier temps, à mettre l’accent sur le cadre doctrinal et ensuite analyser la
structuration de la société internationale.

II
Première partie : Le cadre doctrinal

Il s'agit ici d'analyser les différentes théories consacrées au développement et à la nature de la


société internationale. On distingue des théories générales d'une part et les théories spécialisées d'autre
part. Les premières ont pour objet d'analyser la société internationale dans sa globalité tandis la
seconde catégorie met l'accent sur certains aspects précis de la société internationale.
Ce sont surtout les théories générales qui nous intéressent à plus d'un titre. Aussi, allons-nous
analyser d'abord les deux principales théories générales à savoir la théorie idéaliste et la théorie réaliste
des relations internationales.

Chapitre premier : Les théories idéalistes et réalistes des relations


internationales

La question fondamentale qui agite les esprits dans le domaine des relations internationales est
relative à la nature de la société internationale : est-elle ordonnée ou anarchique ?
Deux théories majeures s'opposent sur ce point. D'abord la théorie idéaliste dont les tenants
soutiennent que la société internationale est une société ordonnée où règne l'ordre et l'harmonie.
Ensuite, à l'opposé de celle-ci, la théorie réaliste soutient en revanche que la société internationale
présente une nature anarchique et conflictuelle.

Section 1 : La théorie idéaliste des relations internationales

C'est à la fin de la première guerre mondiale que cette théorie a été formulée et l'un de ses
promoteurs n'est autre que le président américain Woodrow Wilson. L'idée de base est de doter la
société internationale d'un système de sécurité collective qui allait aboutir à la création de la Société Des
Nations (SDN). D'où l'intérêt d'examiner ses ainsi que ses limites.

A. Le fondement

La théorie idéaliste répose selon certains nombres de fondements qu'il convient d'analyser.

1) L'effectivité du droit international

La société internationale composée d'États souverains a sécrété des règles de droit, c'est-à-dire des
normes qui régissent son fonctionnement et en font ainsi une société ordonnée et régulée. Ces normes
sont consacrées par le droit international public dont les sources sont principalement les traités
internationaux, les coutumes internationales, les principes généraux de droit, la jurisprudence
internationale, etc.

III
Le débat ici est de savoir si les règles posées par le droit international sont effectives ou pas. La
réponse est que, contrairement aux idées des auteurs réalistes, la pratique internationale a montré que
le droit international public est bel et bien un droit sanctionnateur. L'exemple est donné par
l'organisation des nations unies à travers son organe régulateur qu'est le conseil de sécurité habilité à
prendre ses mesures de contrainte et de sanction à l'encontre des États qui se seraient rendus coupables
de violation des règles du droit international. Ainsi, dans les années 1990-1991, lorsque l'Irak de Saddam
Hussein a envahi le ... l'ONU a mis sur pied sur la base du chapitre VII .. une opération militaire
internationale d'envergure appelée « tempête du désert » qui a permis de « booster » dehors l'occupant
Irakien... suivis d'embargo ont été prises à son encontre.
2) L'avènement des organisations internationales

Acteurs secondaires dans les relations internationales, les Organisations Internationales


Gouvernementales depuis la création... jouent un rôle très important au sein de la société internationale.
Leur premier rôle est de promouvoir la coopération entre les États membres et favoriser leur
intégration dans le système international. Les OIG contribuent également à la création de normes qui
permettent aux États de policer leur comportement internationale. La plupart des chartes, actes
constitutifs ou pacte créateur des Organisations Internationales, ont forgé des principes cardinaux dont
le respect s'impose aux États notamment le principe de règlement pacifique de différends, le principe de
non recours à la force armée comme moyen de règlement de différends, le principe de non intervention
dans les affaires intérieures de l'État, etc.
L'ONU en est l'institution emblématique. Elle constitue une sorte de directoire mondiale où sont
prises les décisions les plus importantes concernant les relations internationales. En plus, il y a les
organisations continentale (Organisation des États Américains, Union Européenne, Union Africaine),
régionale (exemple de la CEDEAO, de L'UEMOA, de Conseil de l'entente, etc) dont le rôle est important
d'autant que ... font la promotion de la coopération entre les États membres et édictent des normes qui
s'imposent aux États.

3) La moralisation de la vie internationale

Pendant les périodes de conflit on a pu observer que certains leaders religieux notamment le clergé
ont agit avec beaucoup de persuasion pour alerter l'opinion mondiale sur les conséquences dramatiques
des guerres. Ils ont surtout interpellé les belligérants pour les rappeler leur devoir religieux qui
empêche de donner la mort à son prochain. Au niveau de l'église catholique, les premiers responsables
que sont les papes ont élevé la voix pour rappeler certaines règles religieuses notamment contenues
dans le décalogue : « tu ne tueras point ». Aussi bien pendant la première guerre mondiale que pendant
la seconde, les papes ont condamné les violences et les meurtres commis et plus tard après la fin de la
seconde guerre mondiale ont peut citer l'intervention du pape à la tribune de l'assemblée générale des
nations unies où il a réclamé de la part des États le respect des principes de solidarité humaine et de
fraternité en vue de conjurer le péril majeur pouvant conduire à l'éclatement de conflit entre eux.

B. Les limites de la théorie idéaliste

IV
Au nombre des limites il y a la violation des règles internationales, c'est-à-dire les engagements
internationaux des États et surtout la permanence des réalités juridictives de la société internationale.

1) La violation des règles de droit international

Au nom de l'intérêt national les États peuvent violer aveuglément les règles du droit international
pourtant ils sont tenus au respect du principe fondamental « pacta sunt servanda » qui signifie que les
engagements internationaux doivent être exécutés de bonne foi. En effet, dans plusieurs situations les
États se dérobent du respect des normes internationales sous le prétexte qu'ils sont victimes d'une
agression armée par exemple ou d'une action qui est semblable à celle-ci. En 1985-1986, le
gouvernement américain sous la présidence de Ronald Reagan a décidé d'administrer une « gifle » à la
Libye du colonel Kadhafi soupçonné d'être à l'origine de l'attentat à la bombe qui a fait sauter une boîte
de nuit en Allemagne occasionnant ainsi la mort de plusieurs GIS américains. Une opération militaire
ciblée a été conduite à Tripoli et à Benghazi qui s'est soldée par la destruction d'un des domiciles du
guide libyen et de la plupart de stockages d'armements.

2) La permanence des réalités juridictives de la société internationale

Depuis l'antiquité, les relations internationales sont marquées par l'usage de la force. Ainsi, on peut
souligner la violation par les États du principe de non recours à la force armée comme moyen de
règlement des conflits ainsi que le principe de non intervention dans les affaires intérieures de nos
États. Pour illustrer cette réalité, on peut citer les différentes interventions de l'union soviétique dans
certains pays parmi les démocraties populaires. D'abord en 1956, l'Armée rouge intervient à Budapest
pour briser les mouvements politiques en gestation voulant remettre en cause l'orthodoxie communiste.
Plus tard, en 1968 à nouveau, l'Armée rouge intervient à Prague pour « tuer dans l'œuf » ce qu'on a
appelé le printemps de Prague.
Même dans période post guerre froide les États font toujours recours à la politique de la «
canonnière » pour régler certains différends. Ainsi, on peut citer l'action spectaculaire des USA lorsqu'ils
ont envahi militairement et en toute illégalité l'Irak de Saddam Hussein. Ce qui leur a permis de
renverser le régime en place et de faire main basse sur le prix de pétrole. On se souvient également, en
1985-1986, des bombardements américains sur Benghazi et Tripoli lorsque le président Ronald Reagan a
décidé selon ses termes d'administrer une « gifle » au guide libyen Mouammar Kadhafi.

Section 2 : La théorie réaliste

Prenant à contre-pied les arguments de la théorie idéaliste, les auteurs réalistes et néo-réalistes
soutiennent que la société internationale n'est ni plus ni moins une société anarchique marquée par le
conflit et la violence.
L'auteur qui a le plus formalisé cette théorie n'est autre que le professeur américain Hans Morgenthau
dans son ouvrage, désormais célèbre, Politics Among Nations. L'auteur a développé un certain nombre
de concepts qui constitue le fondement de la théorie réaliste, mais dont les limites sont évidentes.

A. Les fondements

V
Trois concepts fondamentaux développés par le professeur Morgenthau sont au cœur de la théorie
réaliste : le concept d'intérêt national, le concept puissance et celui de l'état de nature.

1) Le concept d'intérêt national

C'est le concept le plus important dans les relations internationales. Tous les États élaborent leur
politique étrangère et la mettent en œuvre par le biais de la diplomatie conformément à l'intérêt
national. L'intérêt national est la représentation que se font les princes, c'est-à-dire les dirigeants d'une
société, de données qui pourraient accroître le prestige, l'influence, la richesse de leurs entités, mais
surtout qui vont assurer la survie de leurs populations. Dans les relations internationales, l'intérêt
national d'un État est différent de celui d'un autre en raison de plusieurs données à la fois internes et
externes : géographiques ou mieux géopolitiques, physiques, économiques, historiques et culturels. On
le dit à juste titre « l'État, dans les relations internationales, n'a pas d'amis, il n'a que des intérêts ».
Aucune coopération n'est mise en sans être sous-tendue par le souci de préserver les intérêts des parties
prenantes. On peut d'ailleurs rappeler ce que est une évidence aussi bien dans les rapports
interétatiques que dans les rapports entre individus « les meilleures relations sont celles où il n'existe
pas de conflit d'intérêt »

2) Le concept de puissance

Deuxième partie : Les acteurs des relations internationales

Il s'agit de l'analyse de toutz institution ou entité qui joue un rôle dans les relations internationales.
Parmi celles-ci, l'État en première place ensuite les organisations internationales gouvernementales
(OIG), les organisations internationales non gouvernementales (OING) et enfin ceux qu'on considère
comme acteurs potentiels, les firmes multinationales et les mouvements de libération nationale.

Chapitre I : Les acteurs principaux et secondaires des relations internationales : les États, les OIG et
les OING

Les acteurs majeurs des relations internationales sont les États, les Organisations Internationales
Gouvernementales et les Organisations Internationales Non Gouvernementales.

Section 1 : Les acteurs principaux : les États

L'acteur central des relations internationales c'est l'État dont il convient de définir ses contours et
caractéristiques ainsi que son rôle.

A. Définition de l'État

VI
On définit l'État au sens du droit international, à la lumière de plusieurs éléments ou critères : le
territoire, la population, le gouvernement souverain et la reconnaissance.

1) Le territoire

Pas d'État sans territoire. Tout État répose dans une assiède territoriale dont la délimitation est
reconnue et admise par la communauté internationale. La plupart des États nouveaux issus du
processus de la décolonisation ont hérité de frontières délimitées lors du congrès de Berlin en 1885.
Le territoire en tant que tel est composé de trois (3) éléments : l'espace terrestre, l'espace aérien et
l'espace maritime.

2) La population

Pas d'État sans population. C'est le groupement humain qui habite l'espace territorial et qui est
composé principalement des nationaux qui sont liés les uns aux autres par la nationalité. Mais il y a
aussi la population étrangère dont les conditions de séjour sont déterminés par les autorités
compétentes nationale.
Ce groupement humain doit poursuivre un même idéal, le vouloir vivre ensemble, afin de
constituer plus tard un véritable État-nation.

3) Le Gouvernement souverain

Il est constitué de l'ensemble des autorités investis de prérogatives constitutionnelles qui leur
permettent de diriger l'État. Mais ce gouvernement doit non seulement bénéficier de l'effectivité du
pouvoir mais aussi il doit être souverain, c'est-à-dire n'être à la solde d'aucun autre Gouvernement qui
pourrait lui faire des injonctions.

a) La reconnaissance

Il s'agit d'un acte juridique. C'est-à-dire qu'on doit reconnaître un État lorsqu'il réuni les critères que
nous venons de définir.... la pratique a montré qu'il s'agit d'un acte souverai... qui est libre de
reconnaître ou pas une entité sur la scène internationale. Plusieurs exemples illustrent cette réalité : la
reconnaissance de l'État Ijafra par la Côte d'Ivoire et la... La reconnaissance..par une majorité d'États
membres de l'OUA.

B. Le rôle de l'État

VII

Vous aimerez peut-être aussi