AM2 Structure Proprietes
AM2 Structure Proprietes
AM2 Structure Proprietes
Objectifs du chapitre
• Expliquer l’origine physique et étudier les caractéristiques du moment dipolaire des molécules.
• Connaitre les différents types d’interactions intermoléculaires (de van der Waals) et citer leurs o.d.g.
• Prévoir et interpréter les propriétés physiques des corps purs du fait des interactions intermoléculaires.
• Expliquer les propriétés de solubilité et de miscibilité des espèces chimiques.
Capacités exigibles Validé ?
Géométrie et polarité des entités chimiques. Électronégativité : liaison polarisée, moment dipolaire,
molécule polaire.
Associer qualitativement la géométrie d’une entité à une minimisation de son énergie.
Comparer les électronégativités de deux atomes à partir de données ou de leurs positions dans le tableau
périodique.
Prévoir la polarisation d’une liaison à partir des électronégativités comparées des deux atomes mis en jeu.
Relier l’existence ou non d’un moment dipolaire permanent à la structure géométrique donnée d’une molécule.
Déterminer direction et sens du vecteur moment dipolaire d’une liaison ou d’une molécule de géométrie donnée.
Interaction entre entités : interactions de van der Waals et liaison hydrogène
Comparer les énergies de l’interaction de van der Waals, de la liaison hydrogène et de la liaison covalente.
Interpréter l’évolution de températures de changement d’état de corps purs moléculaires à l’aide de l’existence
d’interactions de van der Waals ou par pont hydrogène.
Solubilité et miscibilité.
Grandeurs caractéristiques et propriétés de solvants moléculaires : moment dipolaire, caractère protogène.
Mise en solution d’une espèce chimique moléculaire ou ionique.
Interpréter la solubilité d’une espèce chimique moléculaire ou ionique dans l’eau.
Odg : Pour deux ions chargé +e et −e, par exemple Na+ et Cl− , espacés de r = 100 pm, on obtient :
— Dans l’air, Ep ≃ 10−18 J donc U ≃ −103 kJ.mol−1 .
— Dans l’eau, Ep ≃ 10−20 J donc U ≃ −10 kJ.mol−1 .
Remarque : Cette différence d’énergie entre l’air et l’eau explique pourquoi certains cristaux, comme le sel NaCl
par exemple, peuvent se dissoudre dans l’eau. En effet, le sel est composé d’ions N a+ et Cl− et la cohésion est
assurée par interaction électrostatique. Lorsque ce cristal est immergé dans l’eau, cette interaction est environ 100
fois plus faible que dans l’air, ce qui permet aux ions de se séparer et donc au cristal de se dissoudre.
II Interactions intermoléculaires
Le calcul précédent permet d’expliquer le comportement des ions en interaction, mais n’explique nullement les
raisons de la cohésion de la matière constituée de molécules électriquement neutres, comme l’eau par exemple. Il faut
pour cela observer une échelle supérieure et s’intéresser à la répartition des charges au sein de la molécule.
On considère une distribution de charges électriques globalement neutre de p charges positives qi placées en Pi
et n charges négatives −qj placées en Nj . La neutralité impose la relation pi=1 qi − nj=1 qj = 0.
P P
• En utilisant la relation de Chasles avec une origine O quelconque, le moment dipolaire d’un couple N et
−−→ −−→ −−→
P s’écrit →
−
µ = q N P = q OP − q ON . On généralise cette définition à la distribution de charges afin d’obtenir son
−−→ Pn −−→
moment dipolaire électrique − µ−→
Pp
tot = i=1 qi OPi − j=1 qj ONj .
• On introduit alors les barycentres P et N des charges positiveset négatives ainsi que la charge positive totale
Pp −−→ Pp −−→ Pn −−→ Pn −−→
q = i=1 qi . Ils vérifient ( i=1 qi ) OP = i=1 qi OPi et
Pn
j=1 −qj ON = j=1 −qj ONj .
−−→ −−→ −−→
Finalement, on obtient − µ−→
tot = q OP − q ON = q N P .
Définition – Pourcentage d’ionicité d’une liaison covalente et moment dipolaire d’une molécule
• On considère une liaison covalente entre deux atomes A et B. Si les électronégativités sont différentes, par
exemple χ(B) > χ(A), l’atome B attire plus les électrons de la liaison que l’atome A, le barycentre des charges
négatives se trouve plus proche de B tandis qu’une relative absence de charge apparait au voisinage de A.
Pour simplifier, on considère que l’atome A porte une charge +q = δe et l’atome B porte −q = −δe où δ est
−−→
le pourcentage d’ionicité de la liaison. Le moment dipolaire de la liaison est alors →
−
µ = δeBA.
• Une molécule étant constitués d’un ensemble d’atomes reliés entre eux par des liaisons covalentes, le moment
dipolaire −
µ−−→ d’une molécule sera la somme des moments dipolaires → −
µ des liaisons : −µ−−→ = →
−
X
moléc i moléc µ. i
i liaisons
→
−
Une molécule possédant un moment dipolaire non nul (→
− ̸ 0 ) sera dite polaire. Une molécule possédant un
µ =
→
−
moment dipolaire nul (→
−
µ = 0 ) sera dite apolaire.
Complément : graphiquement, l’usage veut que l’on note δ+ la charge de l’extrémité positive du moment
dipolaire et δ− la charge de l’extrémité négative.
Remarque : Dans la suite, on négligera en première approximation le moment dipolaire des liaisons C − H, le
carbone et l’hydrogène ayant des électronégativités voisines.
Conjointement aux liaisons covalentes mises en jeu, la géométrie particulière d’une molécule permet d’expliquer
la présence ou l’absence d’un moment dipolaire électrique.
re
⇒ ⊕
pu
tra
→
−
lsi
δ− δ+
at
Définition – Polarisabilité
Sous l’effet d’un champ électrique extérieur, le nuage électronique et les noyaux d’une molécule peuvent se
déformer. La polarisabilité α d’une molécule quantifie la capacité à se déformer du nuage électronique.
Pour une molécule initialement apolaire, cette polarisation fait apparaitre un moment dipolaire induit −µ−ind
→
proportionnel à sa polarisabilité α et au champ électrique extérieur.
Remarque : En général, une molécule est d’autant plus polarisable que sa masse molaire est élevée.
Ainsi, lorsqu’une molécule polaire se trouve à proximité d’une molécule apolaire, le nuage électronique de
la molécule apolaire se déforme. Schématique, un excès de charge négative δ− ′ se forme au voisinage de la charge
partielle δ+ de la molécule polaire. La molécule initialement apolaire acquiert à son tour un moment dipolaire induit
−
µ−ind
→ qui interagit alors avec le dipôle permanent de l’autre molécule comme pour l’interaction de Keesom.
2.d Synthèse
Remarques :
— Les interactions de van der Waals sont toujours attractives.
— Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’interaction de London est généralement la plus intense des
trois interactions de van der Waals.
— L’énergie d’une liaison de van der Waals est de l’ordre de quelques kilojoules par mole, soit environ 100 fois
moins qu’une liaison covalente : on les qualifie de liaisons faibles.
— Plus une liaison est faible, plus la longueur de liaison est grande : deux molécules “liées” entre elles par une
interaction de van der Waals sont relativement éloignées l’une de l’autre, par rapport à une liaison covalente.
— Comme toutes les molécules sont polarisables, toutes sont sujettes aux interactions de van der Waals. Plus
la masse molaire d’une molécule est élevée, plus sa polarisabilité α augmente.
L’eau et l’ammoniac possèdent un fort moment dipolaire permanent, ce qui explique l’intensité des interactions
de Keesom. En général, l’interaction de London est prédominante.
C
−
r6
Remarques :
— La liaison hydrogène est plus intense qu’une liaison de van der Waals (environ 10 fois plus) mais moins
intense qu’une liaison convalente (environ 10 fois moins).
— En pratique, seuls les atomes d’azote N, d’oxygène O et de fluor F présentent un doublet non-liant suffisamment
délocalisé pour former des liaisons hydrogène.
— La longueur d’une liaison hydrogène est environ deux fois plus important que
O
celle d’une liaison covalente. Liaison H H H
— Les liaisons hydrogènes peuvent s’établir entre deux molécules différentes (liai-
son H intermoléculaire) ou bien au sein d’une même molécule (liaison H
intramoléculaire). O
— Exemple important : la molécule d’eau. H H
Le champ électrique créé par le solvant polaire ionisant agit sur le déséquilibre des charge des molécules du soluté
dans le sens de l’atténuation de la liaison covalente.
Le caractère dissociant est lié à la permittivité relative εr du solvant : plus celle-ci est élevée, plus le solvant atténue
l’interaction coulombienne entre les deux ions, facilitant ainsi la séparation de la liaison sous l’effet de l’agitation
thermique.
Remarque : Un solvant protique est presque toujours polaire, mais la réciproque n’est pas vraie.
Pour comprendre schématiquement les mécanismes microscopiques, plaçons nous dans le cas de la préparation
d’une solution du point de vue du soluté. Comme il est très minoritaire, après dissolution une molécule de soluté
est entourée presque uniquement de molécules de solvant. Ainsi, les interactions soluté-soluté sont remplacées par
des interactions soluté-solvant. Pour que la mise en solution ait lieu, il faut (qualitativement) que les interactions
soluté-solvant soient au moins aussi fortes que les interactions soluté-soluté.