Texte 4
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1. Contexte historique
a. Événements clés du XIXe siècle : Indépendance et conflits internes
L’indépendance d’Haïti en 1804, moment central de *Le long XIXe siècle haïtien*,
est décrite comme un véritable tremblement de terre dans l’ordre mondial. Après
avoir brisé le joug colonial et aboli l’esclavage, le pays a rapidement dû
affronter des défis de taille. L’un des moments les plus marquants abordés dans le
livre est la division d'Haïti en deux après l’indépendance : Henri Christophe dans
le Nord, autoproclamé roi, et Alexandre Pétion, président dans le Sud. Ce schisme
n’était pas seulement géographique, mais aussi social et idéologique. Christophe
imposait une discipline stricte et une économie basée sur la grande production
agricole, tandis que Pétion, plus libéral, distribuait des terres aux anciens
soldats et ouvriers. Cette rivalité a profondément marqué le XIXe siècle haïtien et
illustré la difficulté de créer une nation unie après des années de guerre.
b. Impact des luttes de pouvoir sur la formation de l'État haïtien
Les luttes de pouvoir ont laissé une empreinte durable sur la jeune République. Le
livre montre comment ces conflits entre chefs politiques ont fragilisé la
construction de l'État. Par exemple, Casimir et Michel décrivent comment, après la
mort de Pétion et Christophe, Jean-Pierre Boyer a pris le contrôle du pays et
imposé une centralisation rigide. Boyer a certes unifié Haïti, mais au prix de
l’exclusion des masses populaires. Sa politique autoritaire, bien que stabilisante,
a éloigné la population rurale du pouvoir, ce qui a contribué à creuser un fossé
entre l'élite urbaine et les paysans, une tension qui allait perdurer dans les
décennies à venir. Casimir et Michel insistent sur le fait que ces conflits
internes, tout en affaiblissant l'État naissant, ont paradoxalement forgé une
société qui a appris à résister et à se reconstruire.
Le XIXe siècle haïtien est une période marquée par des bouleversements politiques
et sociaux. Après l'indépendance en 1804, Haïti a connu une lutte constante pour
établir un gouvernement stable. Les élites politiques de l'époque ont joué un rôle
clé dans cette lutte. Elles étaient divisées en différentes factions, chacune avec
ses propres idées et ambitions. Ces factions ont influencé non seulement la
gouvernance, mais aussi la vie quotidienne des Haïtiens. Dans cette analyse, nous
allons explorer ces élites au pouvoir, décrire les différentes factions politiques
et examiner comment elles ont façonné l'histoire de Haïti.
On constate Après la mort de Jean-Jacques Dessalines, ses partisans ont continué à
défendre ses idéaux. Ils croyaient en un Haïti fort et indépendant, où le peuple
noir aurait tous les droits. Ils ont souvent utilisé des méthodes autoritaires pour
garder le contrôle. Cela a créé des tensions avec d'autres groupes qui voulaient
plus de démocratie et d'égalité. Cependant,
Les partisans de Pétion Dirigés par Alexandre Pétion, ils représentaient surtout
les mulâtres et la classe moyenne. Ils cherchaient à établir plus de droits pour
tous les citoyens. Pétion a été un président populaire qui a introduit plusieurs
réformes. Cependant, ses actions ont aussi provoqué des rivalités avec les
partisans de Dessalines entraînant des conflits internes qui ont affaibli la
nation. Ces groupes étaient souvent dirigés par des chefs militaires comme Henri
Christophe. Ils prenaient le pouvoir par la force et avaient une grande influence
sur la politique. Les coups d'État étaient fréquents dans le pays, ce qui a
provoqué beaucoup d’instabilité dans le pays, et a donné naissance à la bataille de
sibert de 1807 .Leur pouvoir militaire limitait souvent les possibilités de
démocratie.Les libéraux et les conservateurs Au fil du temps, deux courants se sont
formés : les libéraux, qui voulaient des changements et plus de libertés, et les
conservateurs, qui souhaitaient maintenir l'ordre établi. Ces tensions entre
libéraux et conservateurs ont souvent mené à des conflits violents,affectant la
gouvernance et créant une atmosphère de méfiance parmi les leaders.
On peut conclure avec l'idée que les conflits entre libéraux et les conservateurs
au XIXe siècle en haïti, symbolisé par des batailles comme celle de sibert, connu
par de grandes tensions profondes ,qui ont façonné le pays, avec d'une part
l'aspiration à un gouvernement démocratique et inclusif et d'autre part la
résistance à des régimes autoritaires. Haïti, doit apprendre des erreurs du passé
en favorisant le dialogue et la coopération entre ses différentes factions
politiques.
Ces tensions ont émergé dès les premières années suivant l’indépendance et ont
perduré durant tout le 19ème siècle. D’un côté, les élites, souvent mulâtres ou
anciennement affranchies, aspiraient à maintenir une forme de continuité avec
l'ordre colonial, notamment à travers la réinstauration de l’économie de
plantation. De l’autre, la majorité de la population, composée de paysans noirs
nouvellement libérés, rejetait cette perspective et réclamait une autonomie
agricole.
Ce conflit d’intérêts a nourri une série de crises politiques, avec des régimes
successifs tentant tour à tour de concilier ces revendications opposées, souvent au
prix d'une grande instabilité. Loin de représenter uniquement un désaccord
économique, ces tensions traduisaient également un choc culturel et social profond,
où deux visions du futur d’Haïti s’affrontaient.
Les paysans haïtiens n'étaient pas simplement des spectateurs passifs de ces luttes
de pouvoir. Leur rôle dans la dynamique politique, bien que souvent indirect, a été
décisif. En s'organisant autour d'une agriculture de subsistance et en créant des
communautés rurales autonomes, les paysans ont développé une forme de résistance
qui influençait les décisions des élites, même si ces dernières tentaient de les
marginaliser.
Autonomie et résistance :
En réalité, bien que rarement représentés dans les sphères de pouvoir, les paysans
haïtiens ont joué un rôle crucial dans la formation et la transformation de l’État
haïtien. Leur capacité à résister aux tentatives de centralisation et
d’exploitation par les élites leur a permis de maintenir un certain équilibre
social, tout en façonnant, de manière indirecte, les politiques nationales. Leur
importance, bien que souvent ignorée par les historiens de l’époque, apparaît de
manière évidente dans l’analyse des tensions internes de la jeune république
haïtienne.
Les tensions entre les élites et la société haïtienne du 19ème siècle ont joué un
rôle central dans l’instabilité politique du pays. Le conflit entre les anciennes
élites cherchant à préserver une économie de plantation et les paysans revendiquant
leur autonomie a façonné les dynamiques internes de la jeune république. Malgré
leur marginalisation, les paysans ont exercé une influence importante par leur
résistance, contribuant ainsi à redéfinir les rapports de pouvoir en Haïti.
Le code noir, promulgué en 1695 par Louis XIV est un document de loi visant à
réguler l’esclavage dans les colonies françaises à savoir
Les rapports entre maîtres et esclaves
En renforçant la domination économique des colons basés sur les grandes
plantations.
Même après la révolution visant à mettre fin à l’esclavage les répercutions du dit
code se sont fait ressentir dans la société haïtienne.
Tués ou forcés de partir les responsables des grandes plantations ont dû tout
laisser derrière eux mais le désir de maintenir le même système qui déjà mentionné
était basé sur la grande plantation, à maintenu les traces du code noir dans la
société haïtienne.
C’était comme chasser un système pour au final reprendre le même à la différence
près qu’il n’y avait plus d’esclaves.
La répartition des terres étaient injustes, certains avaient tout et d’autres rien.
Le système de grandes plantations en prenait un coup car les paysans préféraient
cultiver de petites parcelles de terres que de se plier à la domination des grands
propriétaires.
Tout cela est en effet lié au code noir qui même après l’esclavage continue à
impacter négativement la société haïtienne.
La question agraire
L’impact du code noir se fait ressentir depuis toujours dans la société haïtienne
car il a de ce fait impacter la mentalité haïtienne ; Les resources et la majeure
partie des richesses demeurent entre les mains d’une minorité tandis que la
majorité reste la plus démunie
Après le départ des colons français, l’État s’est proclamé le plus grand
propriétaire foncier du pays, distribuant des terres principalement aux membres de
l’armée, en fonction de leur rang. Les généraux et hauts gradés ont reçu les plus
grandes parcelles, tandis que les anciens esclaves, qui formaient la majorité de la
population, n’ont reçu que peu ou pas de terres . Ce phénomène a conduit à la
création d’une petite élite foncière, reproduisant les mêmes inégalités sociales et
économiques que sous la période coloniale.
L’administration post-indépendance est restée entre les mains de
militaires et de politiciens, ce qui a conduit à un système de clientélisme. Les
élites dirigeantes, ont attribué à une position exclusive les ressources
économiques et politiques. Cette centralisation du pouvoir a bloqué les tentatives
de réformes agraires plus inclusives et a exacerbé la pauvreté dans les zones
rurales. Les paysans ont souvent été laissés à eux-mêmes, sans accès aux terres ou
aux ressources nécessaires pour une agriculture durable
Conclusion
Dans Le long XIVe siècle haïtien, Jean Casimir et Michel Hector développent une
vision de l'histoire haïtienne qui dépasse la seule période révolutionnaire. En
parlant de « long XIVe siècle », les auteurs suggèrent que les structures
économiques et sociales établies pendant la colonisation ont continué à influencer
la société haïtienne bien après l'indépendance. Plutôt qu’une rupture radicale, la
Révolution haïtienne est présentée comme un moment de transformation dans une
longue continuité.
L’ouvrage propose une analyse historique qui relie les formes de résistance
populaire sous le régime colonial avec celles qui persistent après la naissance de
la République d’Haïti. Les auteurs soulignent l'importance des communautés rurales,
où les pratiques culturelles et sociales africaines ont survécu, constituant ainsi
des bases solides pour l’identité haïtienne. Les paysans et ouvriers ruraux,
souvent exclus des sphères du pouvoir, ont maintenu des modes d'organisation
indépendants et résistants face aux élites dominantes.