M Pa Evn MLZ
M Pa Evn MLZ
M Pa Evn MLZ
Partie I
[ I ] [ S ] 1) On désigne par B la boule fermée unité de E , c’est à dire l’ensemble des vecteurs x de
E tels que kxk 6 1 . Montrer que l’on définit une norme |k · k| sur E 0 par la formule :
∀ x∗ ∈ E 0 , |kx∗ k| = Sup |x∗ (x)| .
x∈B
[ I ] [ S ] 2) Dans toute la suite on considérera l’espace normé (E 0 , |k · k|) qui sera simplement noté E 0
et appelé dual topologique de E .
a) Soit (x∗n )n∈N une suite de Cauchy de E 0 . Montrer que pour chaque x fixé dans E , la
suite x∗n (x) n∈N est convergente dans C . On associe ainsi, à chaque x ∈ E , un unique
complexe lim x∗n (x) que l’on note x∗ (x) .
n→+∞
Partie II
a) Vérifier que l’application Φ est bien définie, c’est à dire que, pour tout x∗ ∈ (`1 )0 ,
Φ(x∗ ) ∈ `∞ .
b) Montrer que Φ est une application linéaire continue. Quelle est sa norme ?
c) Montrer que Φ est une isométrie, c’est à dire une bijection telle que ∀ x∗ ∈ (`1 )0 ,
kΦ(x∗ )k∞ = |kx∗ k| .
d) Que déduisez vous de I.3 et II.2.c en ce qui concerne l’espace normé `∞ ?
e) Construire une isométrie Ψ : C00 7−→ `1 . Qu’en déduisez vous pour l’espace normé `1 ?
Partie III
1 1
p et q sont des réels de ]1 , +∞[ tels que + = 1 . Pour tout réel t positif on pose tp = exp(p ln t)
p q
si t > 0 et t0 = 1 . On note `p l’ensemble des suites x = (xn )n∈N de CN telles que la série |xn |p
P
+∞
X 1
p p
soit convergente. On pose alors kxkp = |xn | .
n=0
up v q
[ I ] [ S ] 1) a) Déduire de la convexité de l’exponentielle réelle que pour tout (u , v) ∈ R2+ , uv 6
+ ·
p q
b) En déduire que si (x , y) ∈ `p × `q vérifie kxkp = kykq = 1 , alors z = (xn yn )n∈N ∈ `1 et
kzk1 6 1 . En conclure que
+∞
X
p q
∀ (x , y) ∈ ` × ` , |xn ||yn | 6 kxkp kykq .
n=0
d) En conclure que `p est un sous-espace vectoriel de `∞ , et que k · kp est une norme sur `p .
[ I ] [ S ] 2) On donne ici deux réels tels que 1 < p < r .
a) Montrer que `p ⊂ `r . Comparer sur `p la norme k · kp avec la restriction de k · kr à `p .
b) Montrer que `p et son complémentaire dans `r sont des parties denses de (`r , k · kr ).
[ I ] [ S ] 3) a) Soit x∗ ∈ (`p )0 . On pose Φp (x∗ ) = x∗ (δn ) n∈N · On note θn un argument de x∗ (δn ) et on
n
X q
considère les éléments de P définis par Xn = |x∗ (δk )| p e−iθk δk pour chaque n ∈ N .
k=0
En calculant |x∗ (Xn )| et en le majorant à l’aide de |kx∗ k|, montrer que Φp (x∗ ) ∈ `q et
que kΦp (x∗ )kq 6 |kx∗ k| .
b) Montrer que Φp est une isométrie de (`p )0 sur lq .
c) Qu’en déduit-on pour le bidual topologique (lp )00 ?
d) Quelle conclusion apporte I.3 pour tout espace `p quand p ∈ [1, +∞] ?
Partie IV
Indications ou résultats
Partie I
Partie II
Partie III
[ Q ] 1) a) Appliquer l’inégalité de convexité à l’exponentielle pour le barycentre des points p ln u
1 1
et q ln v affectés des poids et ·
p q
x y
b) Pour se ramener au cas où kxkp = kykq = 1 , remplacer x et y par et ·
kxkp kykq
k · kp
[ Q ] 2) a) Montrer que ∀ v ∈ `p , kvkr 6 kvkp . Montrer ensuite que le rapport n’est pas
k · kr
n
X δk
borné en considérant la suite de terme général X (n) = 1 ·
k=1 k p
Partie IV
[ Q ] 1) Vérifier que la suite (δk )k∈N , qui est à valeurs dans B n’a aucune valeur d’adhérence.
[ Q ] 2) Construire une famille libre infinie à valeurs dans Q . Pour montrer la compacité de Q ,
∗
fixer une suite (Xn )n∈N∗ dans QN et construire par récurrence sur p ∈ N∗ une suite
(yp )p∈N∗ ∈ Q telle que pour tout entier p il existe une partie infinie Ap de N∗ telle que
pour tout k ∈ [[ 1 , p ]] , la suite (Xnk )n∈Ap converge vers yk . Montrer qu’alors la suite y est
valeur d’adhérence dans Q de la suite (Xn )n∈N∗ .
[ Q ] 3) Si u ∈ CN est une suite telle que Q(u) soit compact dans `2 , extraire de la suite de terme
Xn
général Xn = uk δk , qui est à valeurs dans Q(u) , une sous-suite convergente, et en
k=0
déduire que u ∈ `2 . Pour la réciproque procéder comme en 2).
Corrigé du problème
Partie I
[ Q ] 1) Toute application linéaire continue est bornée sur la boule unité, donc pour tout x∗ ∈ E 0 ,
|kx∗ k| = Sup |x∗ (x)| est bien défini dans R+ . Si |kx∗ k| = 0 , x∗ est nulle sur la boule unité,
x∈B
qui est une partie génératrice de E , donc par linéarité, x∗ est nulle sur E. |k · k| vérifie donc
bien l’axiome de séparation. La positive homogénéité est directe (par linéarité de chaque
x∗ et positive homogénéité du module). Enfin l’inégalité triangulaire résulte des inégalités
∀ (x∗ , y ∗ ) ∈ E 0 2 , ∀ x ∈ B , |x∗ (x) + y ∗ (x)| 6 |x∗ (x)| + |y ∗ (x)| 6 |kx∗ k| + |ky ∗ k|. Donc |k · k|
est bien une norme sur E 0 .
[ Q ] 2) a) Soit (x∗n )n∈N une suite de Cauchy de E 0 . Pour chaque x fixé dans E , on a
La suite x∗n (x) n∈N est donc de Cauchy et comme C est complet, elle converge dans C :
[ Q ] 3) On a montré que, pour tout C-e.v normé E , le dual topologique E 0 de E est complet pour
la norme |k · k| (cette norme est celle de la convergence uniforme sur la boule unité de E).
Partie II
[ Q ] 1) a) Si p est une suite à support fini, les sommes partielles de la série de ses modules sont
constantes au delà d’un certain rang donc p ∈ `1 . Si u ∈ `1 la série associée à u converge
et son terme général tend vers 0 donc u ∈ C0 . Si v ∈ C0 la suite convergente v est bornée,
d’où les inclusions P ⊂ `1 ⊂ C0 ⊂ `∞ .
b) ∀ x ∈ `1 , ∀ n ∈ N , |xn | 6 kxk1 donc k · k∞ 6 k · k1 . Mais k · k1 n’est pas bornée sur
Xn Xn
la sphère unité de k · k∞ puisque, par exemple δk = n + 1 et δk = 1 . La
1 ∞
k=0 k=0
1
topologie associée à la norme k · k∞ sur ` est donc strictement incluse dans la topologie
associée à la norme k · k1 .
n
X +∞
X
1
c) Soit x = (xn )n∈N ∈ ` . Xn = xk δk ∈ P et kx − Xn k1 = |xk | tend vers 0 quand
k=0 k=n+1
n tend vers +∞ , en tant que reste de Cauchy d’une série convergente. P est donc une
partie dense de (`1 , k · k1 ).
n
X
d) Soit x = (xn )n∈N ∈ C0 . Xn = xk δk ∈ P et kx − Xn k∞ = Sup |xk | tend vers 0 quand
k>n+1
k=0
n tend vers +∞ , par définition d’une suite convergente vers 0 . P est donc une partie
dense de (C0 , k · k∞ ).
e) Supposons que la suite constante de valeur 1, notée 1, soit limite, pour la norme k · k∞ ,
(n)
d’une suite de terme général X (n) = (Xp )p∈N ∈ P . On pourrait trouver un entier n tel
(n)
que k1 − X (n) k∞ < 1 . Cela exigerait que pour tout entier p , |1 − Xp | < 1 , ce qui est
(n)
impossible puisqu’il existe un entier p tel que Xp = 0 . La suite 1 ∈ `∞ n’est donc pas
adhérente à P pour la norme k · k∞ . Il en résulte que P n’est pas une partie dense de
(`∞ , k · k∞ ) .
[ Q ] 2) a) Soit x∗ ∈ (`1 )0 . Alors ∀ n ∈ N , |x∗ (δn )| 6 |kx∗ k|kδn k1 = |kx∗ k| . La suite Φ(x∗ ), de terme
général x∗ (δn ) est donc bornée : Φ est donc bien définie comme application de (`1 )0 dans
`∞ .
b) La linéarité de Φ est immédiate. De plus on vient de voir en a) que ∀ x∗ ∈ (`1 )0 ,
kΦ(x∗ )k∞ = Sup |x∗ (δn )| 6 |kx∗ k| . L’application linéaire Φ est donc 1-Lipschitzienne,
n∈N
et en particulier continue. De plus la norme de Φ , qui est le plus petit de ses rapports de
Lipschitz, est inférieure ou égale à 1. En outre, si on note x∗ l’élément de (`1 )0 défini par
X+∞
∗
1
∀ x = (xn )n∈N ∈ ` , x (x) = xn , on a |kx∗ k| = 1 par définition de k· k1 et Φ(x∗ ) = 1.
n=0
Donc |kΦk| = 1 .
n
X
c) Pour tout x ∈ `1 on a vu en II.1.c que la suite de terme général Xn = xk δk
k=0
converge vers x dans (`1 , k · k1 ) . Donc pour toute forme linéaire continue x∗ sur `1
+∞
X
∗ ∗ ∗
xk x∗ (δk ) , si bien que
on a x (x) = x lim Xn = lim x (Xn ) =
n→+∞ n→+∞
k=0
+∞
X
∗
|x (x)| 6 |xk | |x∗ (δk )| 6 kΦ(x∗ )k∞ kxk1 .
k=0
Cela montre que |kx∗ k| 6 kΦ(x∗ )k∞ . L’inégalité inverse a été montrée en b). Donc Φ ,
qui est linéaire et qui conserve la norme est nécessairement de noyau nul, donc injective.
Enfin si u = (un )n∈N est élémentP de `∞ , pour tout x = (xn )n∈N ∈ `1 , la domination
un xn = O (xn ) assure que la série un xn est absolument convergente et on définit alors
+∞
X
∗ 1 1 ∗
bien une forme linéaire x sur ` en posant ∀ x ∈ ` , x (x) = un xn . Cette forme
n=0
linéaire est kuk∞ -Lipschitzienne donc x∗ ∈ (`1 )0 et par construction x∗ (δn ) = un si bien
que Φ(x∗ ) = u et Φ est surjective. En conclusion Φ est une isométrie de (`1 )0 sur `∞ .
d) Le dual topologique (`1 )0 de `1 est complet d’après I.3. Ainsi `∞ , qui est isométrique à
l’espace complet (`1 )0 , est lui-même complet.
e) Soit Ψ : C 0 0 7−→ `1 l’application qui à x∗ ∈ C 0 0 associe Ψ(x∗ ) = x∗ (δn ) n∈N : vérifions
que Ψ(x∗ ) ∈ `1 : Soit εn un complexe de module 1 tel que εn x∗ (δn ) = |x∗ (δn )| . La suite
Xn
X (n) = εk δk appartient à C0 et vérifie
k=0
n
X
∗
x (X (n)
)= |x∗ (δn )| 6 |kx∗ k|kX (n) k∞ = |kx∗ k| .
k=0
P ∗
Les sommes partielles de la série |x (δn )| étant majorées, on a bien Ψ(x∗ ) ∈ `1 avec
+∞
X
kΨ(x∗ )k1 = |x∗ (δn )| 6 |kx∗ k| . On a aussi, par le même raisonnement qu’au début
k=0
+∞
X +∞
X
∗ ∗
du c) : ∀ x ∈ C0 , |x (x)| = xn x (δn ) 6 kxk∞ |x∗ (δn )| = kΨ(x∗ )k1 kxk∞ . Donc
n=0 n=0
|kx∗ k| 6 kΨ(x∗ )k1 . Ainsi, l’application linéaire Ψ conserve la norme et par suite est
injective. Comme en c), tout élément u = (un )n∈N ∈ `1 admet pour antécédent par Ψ
+∞
X
la suite x∗ ∈ C 0 0 définie par ∀ x ∈ C0 , x∗ (x) = xn un . Donc Ψ est surjective, et c’est
n=0
alors une isométrie de C 0 0 sur `1 .
L’espace `1 , qui est isométrique au dual topologique de C0 , est complet (cf I.3).
Partie III
[ Q ] 1) a) La fonction exponentielle a une dérivée seconde positive sur R , elle est donc convexe
sur R . Pour (u , v) ∈ R∗+ 2 l’image par l’exponentielle du barycentre des points p ln u et
1 1
q ln v affectés des poids positifs et est inférieure au barycentre de leurs images. Cela
p q
exp(p ln u) exp(q ln v) up v q
s’écrit exp(ln u + ln v) = uv 6 + = + · Cette inégalité est
p q p q
directe si u ou v est nul.
b) Soit (x , y) ∈ `p × `q un couple tel que kxkp = kykq = 1 . Alors
n n n
X 1X 1X 1 1
∀n ∈ N, |xk yk | 6 |xk |p + |yk |q 6 kxkpp + kykqq = 1 . (2)
k=0
p k=0 q k=0 p q
+∞
X
puis, en multipliant par kxkp kykq , il vient |xn ||yn | 6 kxkp kykq (inégalité de Hölder).
n=0
Cette inégalité est immédiate si x ou y est la suite nulle.
Le cas d’égalité a lieu lorsqu’il y a égalité dans (2). Or dans la question a) l’inégalité est
stricte lorsque u 6= v . Donc si l’inégalité de Hölder est une égalité les valeurs absolues
des suites sont proportionnelles.
1 1
c) |xn + yn |p 6 |xn + yn |p−1 |xn | + |xn + yn |p−1 |yn | et compte tenu de l’égalité + = 1 ,
p q
p p
p p
qui donne = p − 1 , on a |xn + yn | 6 |xn + yn | |xn | + |xn + yn | |yn | . Il résulte alors
q q
q
de l’inégalité de Hölder que
n n
! 1q n n
!
X X X p1 X p1
|xk + yk |p 6 |xk + yk |p |xk |p + |yk |p .
k=0 k=0 k=0 k=0
n
X 1− 1q
p 2
Il en résulte que si (x , y) ∈ (` ) , pour tout n ∈ N , |xk + yk |p 6 kxkp + kykp .
k=0
1 1
p
En particulier la suite x + y appartient à ` et, compte tenu de l’égalité 1 − = ,
q p
kx + ykp 6 kxkp + kykp .
d) `p est une partie non vide de C0 ⊂ `∞ , qui est stable par addition (d’après c) et stable
par multiplication par les éléments de C (immédiat). En particulier `p est un sous-espace
vectoriel de `∞ . k · kp est une application définie sur `p , à valeurs dans R+ , qui vérifie
l’axiome de séparation et de positive homogénéité
(immédiat), et qui vérifie l’inégalité
p
triangulaire (d’après c). Donc ` , k · kp est un C-espace vectoriel normé.
n n
X q X
[ Q ] 3) a) |x∗ (Xn )| = |x∗ (δk )| p +1 = |x∗ (δk )|q = kXn kpp 6 |kx∗ k|kXn kp . Il en résulte que
k=0 k=0
p p
kXn kp−1
p = kXn kp 6 |kx k|. Donc Φp (x∗ ) ∈ `q et lim kXn kpq = kΦp (x∗ )kq 6 |kx∗ k| .
q ∗
n→+∞
b) Φp est clairement une application linéaire de (` ) vers lq . D’après a) ∀ x∗ ∈ (`p )0 ,
p 0
kΦp (x∗ )kq 6 |kx∗ k| et comme chaque x ∈ `p est aussi la limite dans (`p , k · kp ) de
n
X
(n)
la suite de terme général X = xk δk on a, d’après l’inégalité de Hölder,
k=0
+∞
X +∞
X
∗ ∗ ∗
|x (x)| = lim x (X (n)
)= xk x (δk ) 6 |xk | |x∗ (δk )| 6 kΦp (x∗ )kq kxkp ,
n→+∞
k=0 k=0
ce qui montre que |kx∗ k| 6 kΦp (x∗ )kq . Ainsi kΦp (x∗ )kq = |kx∗ k| et tout élément y ∈ `q
X+∞
∗ p 0 p ∗
admet pour antécédent par Φp l’élément x de (` ) défini par ∀ x ∈ ` , x (x) = xk yk :
k=0
Φp est une application linéaire surjective de (`p )0 sur lq conservant la norme : c’est une
isométrie.
c) (lp )00 est donc isométrique à (`q )0 lui-même isométrique à `p : Le bidual topologique de
`p s’identifie à `p par cette isométrie.
d) D’après I.3 tout espace `p quand p ∈ [1, +∞] est complet, puisqu’isométrique au dual
topologique d’un C-espace vectoriel.
Partie IV