Chapitre 3 Le Marché Des Actions

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 15

H.

Sellami M1 IA

Chapitre 3 : LE MARCHES DES ACTIONS

I- QU’EST-CE QU’UNE ACTION ?

Une action représente un droit de propriété sur une part du capital d’une société. C’est un titre
donnant droit de vote et droit sur les revenus (dividendes) et les actifs de l’entreprise. Les
actionnaires, réunis en assemblée générale, approuvent la désignation des organes de
gouvernance et votent les résolutions proposées par les dirigeants sur les principales
orientations de l’entreprise (parmi lesquelles l’affectation des bénéfices en dividendes ou en
réserves).

L’émission d’actions sur le marché des actions et leur vente au public sont un moyen pour les
entreprises de lever des fonds afin de financer leurs activités. Les marchés des actions sont
organisés en Bourses des valeurs ou stock exchange.

Le marché des actions est aussi un facteur important pour les décisions d’investissement des
entreprises puisque le prix des actions a un impact sur le montant des fonds qu’elles peuvent
lever en vendant des actions nouvelles pour financer les dépenses liées à leurs projets.

Dans chaque pays qui possède une bourse des valeurs, où s’opère l’échange des droits aux
bénéfices des entreprises, et où les actions se négocient, le marché financier est observé avec le
plus d’attention par les médias et les dirigeants économiques.

La valeur de la totalité des actions des sociétés cotées aux US a fluctué entre 4 000 et 25 000
milliards de dollars depuis les années 1990 jusqu’à aujourd’hui, selon les variations de cours.
En Europe, la capitalisation boursière d’Euronext a dépassé les 6 300 milliards d’euros fin 2022.

Droits des actionnaires

Les bailleurs de fonds concernés ici sont les actionnaires. Ils sont appelés créanciers résiduels
car le revenu qui leur revient est constitué des flux économiques retirés des investissements
diminués de l’ensemble des paiements contractuels promis à toutes les autres catégories de
bailleurs de fonds soient par exemple les intérêts dus aux banquiers et aux obligataires, les
loyers dus aux leasers…Ils bénéficient donc de flux de revenus incertains.

En contrepartie de ce risque, les actionnaires bénéficient d’un pouvoir de contrôle sur la


politique menée par les dirigeants, matérialisé par un droit de vote lors des assemblées
générales, et bénéficient de l’accroissement des bénéfices distribués de l’entreprise et
directement de la hausse de la valeur de ses actifs, en proportion de la part qu’ils détiennent
dans le capital de l’entreprise.

L’actionnaire, propriétaire de l’entreprise, se voit attribuer trois droits fondamentaux :

- un droit aux revenus tirés de l’exploitation de l’entreprise,

1
H.Sellami M1 IA

- un droit d’accès à l’information (documents comptables, rapport de gestion) et un droit


de vote aux assemblées (l’actionnaire contrôle ainsi les agissements des dirigeants)
- et un droit à la liquidation (remboursement du capital).

II-LES TYPES D’ACTIONS

Une action est négociable càd qu’elle permet la transmission des droits incorporés dans l’action,
et fongible càd que tous les titres d’une même émission se valent. Une action est nominative (la
société connaît l’identité de l’acheteur) lorsque la société n’est pas cotée en Bourse ou dans
certains cas particuliers ; elle est « au porteur » lorsque la société est cotée en Bourse. La valeur
nominale de l’action est la quote-part du capital social représentée par cette action.

Il est à noter cependant que toutes les actions ne sont pas identiques, puisqu’il existe outre les
actions ordinaires, offrant un droit au dividende et un droit de vote, des actions préférentielles
ou privilégiées qui sont tous les types d'actions donnant un avantage particulier à leurs
détenteurs par rapport aux actions classiques. Elles regroupent les actions à dividende
prioritaire, les actions à droit de vote double ainsi que toutes autres actions donnant droit à un
avantage que peut émettre l'entreprise. L'émission de ces actions de préférence se fait en
assemblée générale extraordinaire (AGE).

Crées pour permettre aux entreprises d’augmenter leurs fonds propres tout en limitant la
dilution des pouvoirs, les titres démunis de droits de vote offrent souvent à leurs détenteurs, une
rémunération supérieure à celle des actions ordinaires, en guise de compensation de la perte du
pouvoir de contrôle.

III-LES NOTIONS DE BASE RELATIVES AUX ACTIONS

- Le bénéfice net par action BPA ou EPS

Il est égal au résultat net divisé par le nombre total d’actions en circulation. Le BPA ou EPS
(earning per share) traduit l’enrichissement théorique pendant l’année de l’actionnaire,
rapporté à une action.
𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 𝑛𝑒𝑡
BPAt = 𝑁𝑏 𝑑′𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠𝑡
𝑡

- Le dividende par action (DPA)

En général, les dividendes constituent une répartition du bénéfice net de l’exercice clos, mais
ils peuvent également être distribués par prélèvement sur les bénéfices passés mis en report à
nouveau ou en réserves.

2
H.Sellami M1 IA

- Le rendement de l’action

Le rendement d’une action (ou dividend yield en anglais) est le rapport du dernier dividende
versé au cours boursier de l’action.
𝐷𝑃𝐴𝑡
Dividend yieldt = 𝑃𝑡

- Le taux de distribution des dividendes

Il est encore appelé payout ratio. Il représente le pourcentage du bénéfice de l’exercice distribué
aux actionnaires sous forme de dividendes :
𝐷𝑃𝐴 𝐷𝑖𝑣𝑖𝑑𝑒𝑛𝑑𝑒𝑡
Taux de distributiont = 𝐵𝑃𝐴𝑡 =
𝑡 𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 𝑛𝑒𝑡𝑡

- Le taux de rentabilité obtenu par l’actionnaire

Il est obtenu grâce à la progression de la valeur de l’action (plus-value rapportée au cours initial)
et au dividende.
𝑃𝑡 + 𝐷𝑡 −𝑃0
Taux de rentabilitét = 𝑃0

- La liquidité

On dit qu’un titre est liquide s’il est possible d’acquérir ou de céder sur le marché un nombre
important d’actions sans influer sur le cours de Bourse. La liquidité s’apprécie par le flottant
(la part du capital susceptible d’être achetée et vendue sur le marché boursier, càd non détenue
pour une longue période par les fondateurs, dirigeants, fonds…) et le volume d’échanges
quotidiens.

IV-LES BOURSES

Il s’agit d’une place de marché destinée à l’achat et la vente d’actions, d'obligations et de titres.
Une bourse peut servir à évaluer la santé économique d’un pays ou encore être un indicateur
clé de la puissance économique mondiale. En effet, la croissance du marché financier se traduit
par un niveau de vie et un taux d'emploi plus élevés.
Traditionnellement, les bourses étaient des bâtiments physiques dans chaque pays où elles
étaient en activité, mais depuis le passage à la négociation électronique, beaucoup ont dû fermer
leurs salles de marché pour passer aux plateformes en ligne. Cependant, les institutions elles-
mêmes existent toujours, et certaines d'entre elles sont même devenues plus importantes que
jamais, générant des capitaux boursiers de plusieurs milliards de dollars.
Les Bourses sont des marchés secondaires sur lesquels des titres sont cotés et échangés. Le New
York Stock Exchange (souvent appelé Wall Street, nom de la rue où il est installé), la Bourse
de Tokyo (Kabuto Cho), le London Stock Exchange et Euronext (qui réunit la Bourse de Paris,
de Bruxelles, d’Amsterdam, de Lisbonne, de Dublin, d’Oslo et de Milan) sont les plus

3
H.Sellami M1 IA

importants marchés boursiers du monde. Ces Bourses historiques sont depuis longtemps
concurrencées aux US par des marchés de gré à gré comme le Nasdaq, ou par des solutions de
cotation alternatives comme les services multilatéraux de négociation (MTF Multilateral
Trading Facilities) …

Lors de l’achat d’un titre sur le marché secondaire, le vendeur reçoit un paiement en échange
du titre, mais l’entreprise qui l’a émis ne reçoit rien. Une entreprise n’encaisse de fonds que
lorsqu’elle émet ses titres lors de leur création sur le marché primaire. Néanmoins, le marché
secondaire a deux fonctions importantes, même pour les entreprises émettrices :

-En premier lieu, l’existence de marché secondaire facilite et accélère la vente de titres par leurs
détenteurs : elle augmente leur liquidité ce qui rend les titres plus attractifs aux yeux des
souscripteurs, et donc plus facile l’émission de nouveaux titres pour l’entreprise

-Deuxièmement, le marché secondaire détermine un cours pour chaque titre, qui fournit à
l’investisseur une évaluation de son actif et indique à l’entreprise à quel prix elle peut émettre
de nouveaux titres sur le marché primaire.

En bourse, le prix d'équilibre d'une action peut varier plusieurs fois en une seule minute. Un
acheteur peut considérer qu'à 125 Euros une action X est bon marché tandis qu'un autre
n'investira que s'il trouve un vendeur à 100 Euros. Tout est affaire de jugement personnel.
Certains auront un objectif à long terme tandis que d'autres spéculent sur une journée, tels que
les day-traders. Tout est envisageable. C'est cette diversité des objectifs et des évaluations de
chacun des acteurs qui permettra une meilleure liquidité du marché.

L’industrie des marchés financiers est dominée par le monde anglo-saxon. La première bourse
est le NYSE, suivie par le Nasdaq, et le London Stock Exchange.

Elle est aussi soumise à la concurrence puisqu’une entreprise peut se faire coter dans n’importe
quel pays. De même un marché financier peut coter des entreprises de n’importe quelle
nationalité (une entreprise française non cotée sur la Bourse de Paris peut être cotée
simultanément à Londres et à New York); un investisseur peut acheter des titres sur n’importe
quel marché (un français peut acheter des actions sur le NASDAQ)..

Les bourses sont généralement des entreprises privées : Euronext, la Deutsche Börse ou le
London Stock Exchange sont eux-mêmes cotés en Bourse.

Aux Etats Unis, existent plusieurs marchés en concurrence : NYSE qui est le marché le plus
ancien, NASDAQ (le plus important marché entièrement électronique du monde, entreprise
privée depuis 1999 cotée sur son propre marché, spécialisé dans la high-tech et les strat-ups)…

Les Bourses doivent aussi se conformer à des réglementations émises par l’autorité des
marchés. Il en existe un par pays : la F.S.A. (GB), la S.E.C. (USA), la CONSOB (Italie), le
CSSF (Luxembourg), l’AMF (France) etc…

4
H.Sellami M1 IA

En France, l’AMF est la garante de l’exactitude de l’information financière et de l’égalité de


traitement des investisseurs. Elle protège les épargnants et garantit le bon fonctionnement des
marchés.

V-LES INDICATEURS DES MARCHES BOURSIERS

1- La capitalisation

La capitalisation boursière d’une firme i à une date t :


CAPi,t = Ni,t x Pi,t
N, nombre d’actions en circulation (le nombre d’actions en circulation représente la quantité
d’actions sur le marché libre) et P, le prix du marché de l’action. C’est le prix de la firme évalué
par le marché.

La capitalisation d’une bourse est la somme des capitalisations boursières de toutes les firmes
qui y sont cotées. Elle donne une indication sur la taille du marché.
2- Le PER

Le P.E.R. Price Earning Ratio est :


PER = Pi,t/BPAi,t = Capi,t/Bi,t
P, prix de marché du titre, BPA, bénéfice par action (bénéfice total/nb d’actions), CAP,
capitalisation boursière, B, bénéfice total.
Il représente le nombre d’années nécessaire pour rembourser le prix du titre avec ses bénéfices
(à bénéfice constant).
C’est une mesure d’appréciation du titre. Il varie en fonction du secteur, des anticipations de
croissance du marché, des anticipations de croissance de l’entreprise et du degré de risque de
l’entreprise.

3- Les Indices

Les indices boursiers ont trois rôles :


• La mesure de l’évolution de la capitalisation boursière d’une place financière, d’un secteur ou
d’une zone géographique.
• Constituer le sous-jacent des marchés dérivés (options et contrats à terme).
• Servir d’indice de référence pour les gestionnaires de portefeuille qui compareront leurs
performances à celles de leurs « benchmarks ».
Il existe plusieurs types d’indices :
• Les indices de place, diffusées par les gestionnaires des différents marchés (ex. le CAC 40)

5
H.Sellami M1 IA

•Les indices commercialisés par les fournisseurs d’indices (ex. MSCI, SSB), qui servent de
référence aux gestionnaires de portefeuille

Les indices boursiers sont généralement des indices de Fischer


∑𝑛𝑖=1 𝑝𝑡𝑖 𝑛𝑡𝑖
𝐼𝑡 = 𝐼0
𝐾𝑡 ∑𝑛𝑖=1 𝑝0𝑖 𝑛0𝑖

It : Indice à l’instant t
I0 : valeur de l’indice à la date de sa création (généralement 100, ou 1.000)
pti : Prix du titre i à l’instant t
nti : quantité de titres retenu du titre i à l’instant t
p0i Prix du titre i à l’instant 0
n0i : quantité de titres retenue du titre i à l’instant 0
Kt : Coefficient d’ajustement permettant la prise en compte d’opérations spécifiques.

Les bourses les plus importantes sont :


NYSE
La bourse de New York a été fondée en 1817 mais n’a débuté ses activités en tant que NYSE
qu’en 1963. Il s’agit de la bourse la plus importante au monde en termes de capitalisation :
28 200 milliards de dollars en janvier 2022, ce qui représente 50% de la valeur boursière
mondiale. Cette capitalisation dépasse le PIB des Etats Unis. Plus de 2 300 sociétés y sont cotés
dans des secteurs tels que la Finance, l’énergie, les biens de consommation ou la santé.
Le Dow Jones est l’indice le plus utilisé pour suivre la bourse de NY.
NASDAQ
Le NASDAQ ou National Association of Securities Dealers Automated Quotations, se situe à
New York et il a été fondé par un groupe de courtiers locaux en 1971. Il se distingue par le fait
qu’il n’a jamais fonctionné sur un système de cotation ouvert ; il a toujours utilisé un système
de trading informatisé et téléphonique, ce qui en a fait la première bourse électronique.
La capitalisation boursière du NASDAQ a atteint 22 400 milliards de dollars en janvier 2022.
Avec des sociétés cotées telles que Apple, Microsoft, Tesla et Facebook, le NASDAQ possède
la plus grande capitalisation boursière en matière de valeurs technologiques. Plus de 3 600
sociétés sont cotées sur cette place.
Indices boursiers : NASDAQ 100 et NASDAQ composite

6
H.Sellami M1 IA

BOURSE DE TOKYO ou TOKYO STOCK EXCHANGE


Elle a été fondée en 1878. Sa capitalisation boursière dépasse les 6 000 milliards de dollars en
janvier 2022. Plus de 3 800 sociétés sont cotées sur la bourse de Tokyo.
Indice boursier : NIKKEI 225
BOURSE DE SHANGAI ou SHANGAI STOCK EXCHANGE
Elle a été fondée en 1990. Sa capitalisation boursière dépasse les 8 300 milliards de dollars en
janvier 2022. Plus de 2 000 sociétés y sont cotées.
Indice : Shangai Composite
BOURSE DE HONG KONG
Elle a été fondée en 1891. Sa capitalisation boursière est d’environ 5 300 milliards de dollars
en janvier 2022. Plus de 2 500 sociétés sont cotées sur la bourse de Hong Kong.
Indice : Hang Sen
BOURSE DE LONDRES
La bourse de Londres ou LSE a été fondée en 1801, ce qui en fait la bourse la plus ancienne du
monde.
Elle fait partie du London Stock Exchange Group, qui a été créé en 2007 durant la fusion de la
LSE avec la Borsa Italiana. Il s’agit d’une bourse très internationale, avec plus de 1 900 sociétés
de 100 pays.
La capitalisation boursière de la LSE était estimée à plus de 3 500 milliards de dollars en janvier
2022.
Indice : FTSE 100
EURONEXT
Euronext est une bourse paneuropéenne basée aux Pays-Bas, à Amsterdam, qui réunit les Pays-
Bas, le Portugal, la Belgique, la France, l'Irlande, l’Italie et la Norvège. Elle a été fondée en
2000 pour représenter l'économie de l'Europe dans son ensemble, et opère donc en euro.
En 2007, Euronext a fusionné avec le groupe NYSE pour former NYSE Euronext, avant
qu’Intercontinental Exchange n’en reprenne l'intégralité en 2013. Finalement, Euronext est
redevenue une société indépendante en juin 2014, suite à son entrée en bourse.
Il s’agit de la première bourse européenne, avec une capitalisation évaluée à plus de 7 000
milliards de dollars en janvier 2022. Vu que la bourse réunit plusieurs pays, 1 950 sociétés y
sont cotées en 2022 et 40 indices boursiers peuvent être utilisés pour suivre le cours Euronext.
BOURSE DE SHENZHEN
La Bourse de Shenzhen (ou SZSE) est la troisième bourse de la République populaire de
Chine. Bien que fondée en 1987, elle n'a été officiellement opérationnelle que depuis 1990.
La Bourse de Shenzhen avait une capitalisation boursière de 6 300 milliards de dollars en
janvier 2022.

7
H.Sellami M1 IA

BOURSE DE TORONTO
La Bourse de Toronto (ou TSX) a été fondée en 1852. Il s'agit de la plus grande bourse du
Canada avec plus de 1 500 sociétés cotées. En 2022, sa capitalisation s’élevait à plus de 3 000
milliards de dollars.
Indice : S&P/TSX,
BOURSE DE PARIS
La Bourse de Paris est l'un des marchés fondateurs du projet paneuropéen Euronext. Plus de 800
sociétés sont cotées à Paris, qui est le marché de référence pour les Licornes de la Tech française et les
entreprises de croissance.

La capitalisation boursière d’Euronext Paris est de 2 800 milliards d’euros fin 2022.

Indice : CAC 40

V-ROLES ET MISSIONS DES MARCHES BOURSIERS


Les Bourses de valeurs ont pour mission d’assurer le financement de l’économie par la voie de
l’appel public à l’épargne, en organisant la négociation des titres de propriété (actions) et de
titres de dette à long terme (obligations). Ce faisant, elles constituent un moyen essentiel de
financement de l’économie nationale, aux côtés des crédits bancaires
La mise en œuvre de cette mission de financement de l’économie nationale s’effectue au travers
de trois rôles dévolus aux bourses de valeurs : assurer la cotation des valeurs, organiser la
confrontation de l’offre et de la demande sur le marché, et concrétiser les transactions en
organisant le paiement des espèces et le transfert des titres entre les différents investisseurs.

• La cotation : Les bourses de valeurs interviennent dans le processus de création d’une


nouvelle valeur mobilière dans le cadre de leur mission de protection des intérêts des
investisseurs, qui leur impose de formuler un certain nombre d’exigences aux sociétés
souhaitant procéder à un appel public à l’épargne (forme juridique de la société, capital
minimum, etc.), et oblige les sociétés ayant des titres cotés à procéder régulièrement à la
publication de leurs états financiers.
De même, les Bourse de Valeurs permettent la liquidité, c'est à dire la facilité des échanges par
la concentration du plus grand nombre possible d'ordres d'achat et de vente.

• La négociation : L’étape de négociation vise à organiser la confrontation des ordres d’achat


et de vente, de façon à ce que les prix auxquels sont conclues les transactions reflètent le plus
possible l’équilibre du marché. Il s’agit assurément du rôle le plus critique attribué aux bourses
de valeurs, dans la mesure où celles-ci doivent s’attacher à assurer l'accès instantané et la
transparence du marché ainsi que l’équité entre les différents intervenants, tout en poursuivant
dans le même temps des objectifs de compétitivité qui peuvent précisément les amener à
privilégier les segments de clientèle sur lesquels elles sont en compétition : les investisseurs
d’envergure internationale (tel que les fonds d’investissements)

8
H.Sellami M1 IA

• Le règlement-livraison : L’étape de règlement-livraison vise à concrétiser la transaction,


en organisant le transfert des espèces et de titres entre l’acheteur et le vendeur. Les conditions
nécessaires à la mise en œuvre d’un système de règlement-livraison efficace des transactions
assurant la sécurité, par la garantie que les acheteurs seront livrés et les vendeurs payés à date
déterminée, ont été posées de façon formelle au début de l’année 1989, au travers d’un rapport
élaboré par le Groupe des Trente et intitulé « Report on clearance and settlement systems in the
world’s securities markets ». Ce rapport sur la modernisation des systèmes de règlement-
livraison contient neuf recommandations. La mise en œuvre de chacune d’elles est considérée
par le Groupe des Trente comme nécessaire au niveau de chaque place financière afin de
garantir la sécurité et la fiabilité du dénouement des transactions sur valeurs mobilières.

Les modes de négociation des transactions :


Il existe deux modes de négociation des transactions :
-Le marché dirigé par les ordres (order driven market) dont le principe est le suivant : la
confrontation de l’offre et de la demande (ordres d’achat et de vente) détermine le prix
d’équilibre du marché. L’organisation d’un marché dirigé par les ordres est donc centrée autour
d’une mécanique d’acheminement des ordres en un lieu (ou un système de cotation) unique, de
façon à en déduire le prix de réalisation des transactions. Tous les ordres de marché : d’achat et
de vente (prix et quantité) sont visibles. Et les acheteurs et vendeurs viennent se servir. Ceci
offre un avantage de transparence au marché.
Cependant, il n’y a aucune garantie que ces ordres vont être exécutés à ces prix.
L’essentiel des bourses de valeurs fonctionnent aujourd’hui selon le principe du marché dirigé
par les ordres. Parmi les principales, on peut citer celles de New York (New York Stock
Exchange et American Stock Exchange), de Tokyo, d’Osaka, ou encore de Paris.
Actuellement, la majorité des bourses sont des marchés automatisés. Dans un marché
automatisé le système informatique de cotation rapproche automatiquement les ordres à l’achat
et à la vente en fonction de leurs caractéristiques de cours et de quantité, et établit ainsi des
cours d’équilibre au fur et à mesure de la journée. Les ordres sont alimentés de façon
automatique ou manuelle au niveau de chaque intermédiaire boursier.
-Le marché dirigé par les prix (quote ou price driven market) : Dans ce type de système, des
intermédiaires boursiers teneurs de marché (plus connus selon le terme anglais de market
makers) proposent en permanence un prix d’achat et un prix de vente sur des titres, générant
ainsi un courant de transactions. A l’inverse du marché dirigé par les ordres, l’élément
catalyseur du marché est donc constitué par la publication d’un prix de transaction par le ou les
market makers. Les ordres d’achat et de vente de tout autre intervenant ne sont pas visibles.
L’avantage de ce type de marché c’est la liquidité : chaque investisseur a la garantie que son
ordre va être exécuté au prix proposé par le market maker. L’inconvénient c’est le manque de
transparence à partir du moment que les ordres individuels ne sont pas visibles.
L’écart entre le prix d’achat et le prix de vente (la fourchette cours offert/cours demandé)
constitue la rémunération de l’établissement teneur de marché, le cours offert étant bien sûr
toujours supérieur au cours demandé.

9
H.Sellami M1 IA

Tous les marchés de gré à gré fonctionnent selon le principe du marché dirigé par les prix. C’est
le cas de la bourse américaine délocalisée du NASDAQ (National Association of Securities
Dealers Automated Quotations).

Les bulles spéculatives


Les bulles spéculatives naissent d’une dissociation momentanée ou non de la valeur
économique fondamentale d’un titre et de son cours boursier. (Colmant, Sfarz Gillet (2003)).
Elles apparaissent dès que les investisseurs n’estiment plus la valeur d’un titre par rapport aux
données propres à la firme qui l’a émise, mais en tentant d’anticiper les décisions des autres
investisseurs.
Elle apparaît dès que les prix des titres s’écartent durablement de leur valeur théorique.
A un moment donné non anticipable, les cours retrouvent brusquement leur valeur théorique :
c’est « l’éclatement de la bulle ».

VII-INTRODUCTION ET COTATION EN BOURSE

1-Motivations de l’introduction en Bourse

L’introduction en Bourse sur le marché primaire (IPO ou Initial Public Offering) permet
essentiellement d’avoir accès au marché des capitaux et d’extérioriser la valeur de l’entreprise
(ça prend min 6 mois). Mais pour le management, être coté signifiera plus de contraintes en
termes de transparence et communication. Les marchés financiers imposent aux sociétés qui
veulent procéder à l’émission publique de titres des exigences liées à des conditions de montant
de capital, d’ancienneté de la société, d’exercices bénéficiaires récents, de qualité des comptes
et de l’information financière… en plus d’exigences plus précises en termes de procédures
d’introduction, de nombre de titres cédés sur le marché, de publications de comptes…..

Pour l’entreprise, la cotation en Bourse présente plusieurs avantages :


-une notoriété fortement accrue auprès des partenaires de l’entreprise (clients, fournisseurs,
employés…). Si elle est bien gérée, la communication financière peut démultiplier la publicité
commerciale de l’entreprise, et ce au niveau international.
-la possibilité de faire appel au marché financier en émettant des titres et de réaliser des
opérations de croissance externe en payant avec « du papier ».
-faciliter l’intéressement des collaborateurs aux résultats de l’entreprise (intéressement, actions
de performance, stock options…)
-faire prendre conscience au marché de la valeur d’une filiale en l’extériorisant, espérant ainsi
réévaluer la valeur des actions de la mère.

10
H.Sellami M1 IA

Une fois émise sur le marché primaire, l’action est susceptible d’être cédée sur un marché
secondaire chargé d’assurer la liquidité de l’émission. Son prix serait alors fonction d’une offre
et d’une demande qui reflètent l’image que les acheteurs ou les vendeurs potentiels se font de
l’évolution de l’entreprise, du montant de ses bénéfices futurs, de la pérennité de ses résultats,
des dividendes qu’elle distribuera….Mais il dépend aussi des taux d’intérêt. Généralement, la
valeur des actions évoluent dans le sens contraire de la variation des taux d’intérêt.

2-La détermination des cours


Il existe deux manières de déterminer les prix sur les marchés financiers :
. Le fixing (ou fixage) : il consiste à recueillir les ordres pendant un certain temps puis à les
confronter à un moment donné afin de déterminer le prix qui maximisera le nombre de titres
échangés. Il n’y a pas de dealers actifs, et un même actif n’est négocié qu’une ou quelques fois
par jour.
. La cotation en continu : elle consiste à afficher en permanence les meilleures propositions à
l’achat et à la vente. Les contreparties intéressées viennent alors « se servir » dans le carnet.
Les dealers assurent la liquidité du marché en continu, et proposent un prix d’achat (bid price)
et un prix de vente (ask price) qu’ils ajustent continuellement afin de tenir compte de l’offre et
de la demande pour une action particulière, ainsi que de leur propre stock.
Les deux modes de cotation sont utilisées parallèlement ou simultanément.

La cotation par fixing est plus adaptée aux faibles volumes de transaction et à l’ouverture des
marchés. La cotation en continu est mieux adaptée aux forts volumes de transaction.
Par fixing (fixage)
• Les ordres se cumulent dans un «carnet d’ordres » fermé
• Les ordres sont ensuite confrontés
• Le cours de cotation sera celui qui permettra la maximisation du volume de transaction.
•L’opération peut se répéter plusieurs fois par jour
• Le système est dirigé par les ordres (order-driven market)
En continu
• Le carnet d’ordres est ouvert (électronique)
• Les propositions d’achat et de vente sont visibles par les opérateurs
• A chaque intérêt d’un opérateur, les ordres se « matchent » les uns vs aux autres.
• Il est donc possible d’acheter ou de vendre à n’importe quel moment.
• Le système est dirigé par les ordres ou par les prix

11
H.Sellami M1 IA

Exemple :

Soient les ordres suivants :

Détermination du cours par fixing

Ordre Quantité Q Prix Q Quantité Ordre


vente offerte cumulée en cumulée demandée achat
euros
7 4950 700 A1
8 4250 800 A2
V1 750 750 9 3450 750 A3
V2 800 1550 10 2700 1000 A4
V3 1050 2600 11 1700 900 A5
V4 800 3400 12 800 800 A6
V5 850 4250 13
V6 780 5030 14

11 est le cours qui permet la maximisation des transactions (1700).


. Tous les ordres de vente à un cours inférieur ou égal à 11 seront exécutés.
. Tous les ordres d’achat à un cours strictement supérieur à 11 sont exécutés.
. Les ordres d’achat à un cours de 11 ne seront exécutés que partiellement. Sur les 1050 proposés
à 11 :
. 150 seront exécutés,
. 900 resteront en carnet.
. La sélection est du type “FIFO” : ce sont les ordres entrés les premiers dans le carnet d’ordre
qui seront exécutés en priorité.
Les ordres au marché restent prioritaires sur tous les autres.

Détermination du cours : cotation en continu :

Pendant la phase de négociation en continu, il est possible d’entrer, de modifier ou d’annuler


des ordres. Chaque nouvel ordre est confronté immédiatement aux ordres disponibles en
contrepartie dans le carnet d’ordres afin de vérifier si son exécution est possible. Si ce n’est pas
(encore) le cas, l’ordre reste dans le carnet d’ordres jusqu’au moment où un ordre se présentera
en contrepartie. Tous les ordres non exécutés pendant le fixing d’ouverture sont transférés à la
phase principale de négociation en continu et restent dans le carnet d’ordres, en attente
d’exécution.

Il existe deux règles de priorité :

- la priorité de prix (une meilleure limite de prix aura la priorité ; un ordre d’achat avec un prix
élevé sera placé en priorité dans le carnet d’ordres, alors qu’il faudra placer un ordre à un prix
bas pour qu’un ordre de vente soit prioritaire).

12
H.Sellami M1 IA

- la priorité de temps (en cas de limites de prix égales, les ordres entrés plus tôt auront priorité
sur ceux entrés plus tard). Lorsqu’un ordre est modifié (par exemple augmenté en volume ou
pourvu d’une autre limite de prix), il sera renvoyé en fin de liste.

3-Les phases de passage d’un ordre

Sur tous les grands marchés mondiaux, Internet est devenu le premier outil de prise d’ordres
boursiers. Entre 2000 et 2005, le pourcentage des ordres transmis par internet est passé à Wall
Street de 3% à 76%, sur Euronext Paris, de 0% à 66%.

Les ordres de Bourse sont en général transmis par des prestataires de services d’investissement
(PSI) (banque ou courtier) qui peuvent ou pas être membres du marché. Ils suivent le
cheminement suivant :

0-L’investisseur transmet l’ordre au PSI


En Front office :
1-le broker (ou courtier) transmet l’ordre au marché
2-l’ordre est exécuté sur le marché ou sur une plateforme alternative
En middle office :
3-l’ordre exécuté est vérifié avec la contrepartie
En Back office
4-il y a échange de titres contre la liquidité via une chambre de compensation
5-les titres sont stockés dans le compte de l’investisseur chez un dépositaire (custodian)

Lorsqu’un investisseur donne un ordre en Bourse, il doit préciser si son ordre est valable :
- Jour : soit uniquement durant la journée de Bourse au cours de laquelle il est passé
- A date déterminée : l’investisseur fixe une durée de vie pour son ordre (au-delà, il n’est
plus valable)
- A révocation : l’ordre reste valable pendant toute la durée du mois.
Suivant que l’investisseur veuille vendre ou acheter immédiatement et à n’importe quel prix,
ou se soit fixé des objectifs de prix minimum ou maximum, il utilisera différents types d’ordre
de Bourse.
- L’ordre à cours limité : un ordre de vente limité à 100 euros ne pourra être exécuté que
si le cours de l’action dépasse 100 EUR. Il pourra n’être exécuté que partiellement.

13
H.Sellami M1 IA

- L’ordre à la meilleure limite : l’ordre se transforme immédiatement en cours limité au


prix actuel de l’action.
- L’ordre au marché : c’est un ordre prioritaire ; il est exécuté à n’importe quel prix.
- L’ordre à seuil de déclenchement : c’est un ordre qui ne commence à être valable que si
le cours de l’action franchit à la hausse ou à la baisse (stop loss) un certain seuil, il
devient alors un ordre au marché.
- L’ordre à plage de déclenchement ou stop limit : il ne s’active, tout comme le précédent,
qu’à partir d’un certain seuil, mais il devient alors un ordre limite.
- L’ordre meilleure place : il permet de diriger l’ordre vers la place de négociation offrant
le meilleur prix.

En effet, depuis l’adoption de la directive MIF en France (novembre 2007), l’investisseur


choisit (théoriquement) librement sa plateforme de négociation, sa chambre de compensation
et son dépositaire dans n’importe quel pays de l’UE.
La mise en concurrence des plateformes de négociation a été critiquée car elle fragmente la
liquidité

4-Politique monétaire et cours boursiers

Les analystes de marché suivent tous les faits et gestes du gouverneur de la Banque Centrale,
car ils savent que la politique monétaire est un déterminant important du prix des actions.
L’équation du modèle de Gordon et Shapiro montre en effet que la politique monétaire peut
faire varier le cours des actions de deux manières différentes.
𝐷0 (1+𝑔) 𝐷1
Modèle de Gordon et Shapiro : P0 = =
𝑘−𝑔 𝑘−𝑔

D0 dernier dividende distribué, g taux de croissance constant des dividendes, k coût des capitaux
propres ou taux de rentabilité demandé par les actionnaires.
Tout d’abord, lorsque la banque centrale décide de baisser son taux directeur, la rentabilité des
obligations (placement alternatif aux actions) baisse. Les actionnaires sont donc prêts à accepter
une rentabilité plus faible de leurs actions, k, ce qui réduit le dénominateur de l’équation et
conduit à une augmentation du prix des actions P0.
D’autre part, une baisse du taux d’intérêt est susceptible de relancer l’économie, donc
d’accroitre le taux de croissance des dividendes, g. Cette augmentation de g conduit ainsi à une
baisse du dénominateur dans l’équation et à une augmentation de P0.
L’influence de la politique monétaire sur le prix des actions est l’un des canaux par lesquels la
politique monétaire agit sur l’économie.

VIII-LES INTERVENANTS SUR LES MARCHES BOURSIERS

Il existe plusieurs opérateurs spécialisés sur ces marchés : les émetteurs, les intermédiaires et
les investisseurs.

14
H.Sellami M1 IA

Parmi ces opérateurs :


-les courtiers
Ce sont des purs intermédiaires qui mettent en rapport des acheteurs et des vendeurs comme les
agents de change en France, les brokers aux US et en Grande Bretagne. Les brokers sont des
«prestataires en service d’investissement ». Ils sont adhérents d’un ou plusieurs marchés
règlementés sur lesquels ils disposent du monopole de transactions.
Sur les marchés organisés, leur intermédiation est obligatoire. Ils doivent passer les ordres au
mieux des intérêts de leurs clients.
Sur les marchés de gré à gré, ils recherchent une contrepartie à leurs clients.
Ils assurent gratuitement pour le compte de leurs clients investisseurs des services d’analyse
financière, appelée analyse « sell-side ».
-broker dealers : ils ont un rôle plus actif en achetant et en vendant eux-mêmes des titres à des
prix affichés : ce sont des teneurs de marché ou market makers
-Les arbitragistes
Ce sont des investisseurs (traders) qui remplissent une fonction importante dans les marchés
financiers puisqu’ils remplissent une fonction de correction d’anomalies dans la structure des
prix, essentielles à l’efficience des marchés.
Un marché est réputé efficient si les prix qui s’y forment incorporent instantanément toutes les
informations disponibles. A la poursuite de l’efficience, tous les marchés offrent des niches
d’ombre dans lesquelles la qualité des prix n’est pas assurée, sur lesquels toute l’information
disponible n’est pas prise en compte par tous les acteurs, et qui sont exploitées par les
arbitragistes. Des écarts minimes de prix d’une action cotée sur deux marchés différents par
exemple peuvent être exploités par les arbitragistes pour réaliser des profits sans risque
apparent.
Sur un marché efficient, leur métier disparaitrait. Un arbitragiste est un acteur totalement
rationnel, qui intervient en vendant un produit pour en acheter un autre, introduit de la
cohérence entre différentes classes d’actifs financiers et différents marchés financiers, et gagne
quelles que soient les configurations de marché, à la hausse comme à la baisse.
Les techniques d’arbitrage ont pris une importance nouvelle parce qu’elles ont donné lieu à la
gestion dite alternative, qui vise à créer une performance quelle que soit l’évolution des marchés
en fonction d’un degré de risque accepté. Les hedge funds vendent aux investisseurs une
performance mesurée, mais présentée pratiquement sans risques, obtenue en réalisant des
arbitrages protégés, par ex en jouant sur des décalages de cours d’un marché à un autre…

15

Vous aimerez peut-être aussi