Saint François Xavier Et Le Magistère

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Saint François Xavier et le Magistère

- LEON XIII : LETTRE APOSTOLIQUE AD EXTREMAS 24 JUIN 1893

Au rapport de la tradition, François-Xavier soutenait cette idée en répétant que le christianisme ne


pourrait s'établir solidement dans l'Inde sans le concours du zèle de prêtres pieux et ardents nés dans le
pays. Il est aisé de juger combien il fut perspicace sur ce point.

- SAINT PIE X : LETTRE APOSTOLIQUE IN APOSTOLICUM 25 MARS 1904

C'est pourquoi, en vertu de Notre autorité apostolique... Nous lui choisissons et donnons saint
François-Xavier comme patron céleste, et Nous voulons qu'à ce saint soient accordés tous les honneurs
dus aux célestes patrons ; de plus, pour que l'extension de son culte et un surcroît d'honneurs liturgiques
viennent encore augmenter sa gloire, Nous élevons sa fête au rite double-majeur pour l'Eglise
universelle, conformément aux rubriques.

- BENOIT XV : EPITRE APOSTOLIQUE MAXIMUM ILLUD

… un missionnaire digne d'être comparé aux Apôtres en personne, François Xavier, meurt au
seuil de la Chine où le portait son cœur, épuisé par ses courses dans les Indes orientales et au Japon où
il avait travaillé magnifiquement pour la gloire du Christ et le salut des âmes.

- PIE XII : ALLOCUTION AUX CONSEILS SUPÉRIEURS DES ŒUVRES


PONTIFICALES MISSIONNAIRES le 28 avril 1952

Les commémorations de saint François-Xavier et de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui ont


marqué la fin de vos assemblées générales, vénérables Frères et chers Fils, soulignent assez le caractère
avant tout spirituel des œuvre pontificales dont vous êtes les directeurs nationaux ou les promoteurs
zélés.
Les courses apostoliques de saint François Xavier se sont achevées, il y a quatre siècles cette
année, sur un échec apparent ; le 2 décembre 1552, épuisé à l'âge de 46 ans, il mourait seul, sur
l'île de Sancian, devant la Chine impénétrable. Mais une telle mort a une valeur spirituelle qui n'est
pas près de s'épuiser, valeur du don total de la vie pour ceux qu'on aime - il n'y a pas de plus grand
amour -, valeur d'exemple pour tant d'âmes d'apôtres qui l'ont suivi et le suivront dans la carrière
missionnaire. Du centre de la chrétienté, le bras levé que vous avez vénéré dans l'église du Gesù
continue à appeler à lui les cœurs généreux. Jamais une prudente organisation de son travail
missionnaire n'aurait eu l'effet de cette grande flamme d'amour qui l'a dévoré en quelques années, et qui
brille à jamais aux rives de l'Extrême-Orient.
Ils l'ont bien compris ces héroïques missionnaires qui demeurent là-bas sous le pressoir, assistant
paralysés à l'écroulement de leurs œuvres qu'un siècle d'efforts avait lentement édifiées, ou bien qui se
voient chassés un à un sous les inculpations les plus mensongères, obligés d'abandonner les chrétiens
qu'ils avaient baptisés, instruits, formés, à qui ils avaient donné leurs plus belles années, leur cœur,
toutes leurs forces. Les voilà bannis de la terre bien-aimée, de la patrie de leur choix, de la famille
spirituelle qu'ils ont fondée, nourrie, soutenue. Ils laissent leurs brebis, alors que retentit à leurs oreilles
la parole de la Sainte Ecriture : « J'ai frappé le pasteur et les brebis ont été dispersées » (Mtth. XXVI-
31). Ils partent angoissés et murmurent dans leur douleur la parole du divin Maître : « Mon âme est
triste à en mourir » (Mtth. XXVI-38), mais ils savent ajouter avec Lui : « Père, que votre volonté soit
faite et non pas la mienne » (Luc XXII-42).

- LETTRE DE LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT A LA PRIEURE DU CARMEL DE


LISIEUX XXV° anniversaire du patronage missionnaire de sainte Thérèse de Lisieux le 5 juin 1952
Ce n'est pas sans une douce émotion que Sa Sainteté voit s'accomplir les noces d'argent du
patronage missionnaire de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. En 1927, deux ans seulement après sa
canonisation, le grand pape Pie XI qui en avait fait l'étoile de son pontificat, exauçant les vœux de la
catholicité entière et surtout du monde des missions, la donnait, au même titre que saint François
Xavier, comme l'ange gardien spécialement commis à la protection des ouvriers de l'Evangile en terres
infidèles 1.
Peut-être, alors, d'aucuns s'étonnèrent-ils qu'une humble carmélite, morte à 24 ans dans son
couvent lexovien, fût placée à la tête de l'armée missionnaire aux côtés du vaillant capitaine de Dieu
que fut au XVI° siècle l'intrépide apôtre des Indes et du Japon. Ce serait bien mal connaître l'économie
surnaturelle de la grâce. Sans doute, les grandes et héroïques actions qu'accomplit un saint François
Xavier à la conquête des âmes encore assoupies dans les ténèbres et à l'ombre de la mort, ne seront-
elles jamais assez applaudies et exaltées. Saint Paul, le premier, n'en a-t-il pas donné un retentissant
exemple, par ses entreprises apostoliques ? Mais, n'estimait-il pas lui-même que tant de voyages et de
travaux n'eussent pourtant servi de rien, si la divine charité n'en eût été le principe et l'accompagnement
?
C'est cette haute et salutaire leçon qu'à coup sûr l'Eglise a voulu nous donner, en nommant la
vierge de Lisieux patronne universelle des missions. N'a-t-elle pas montré, en effet, que, pour être
missionnaire, il fallait d'abord avoir l'âme missionnaire ? Cette flamme surnaturelle, elle l'a eue, elle-
même, au plus haut degré, comme en font foi ses écrits ou ses mots brillants comme des éclairs qu'a
recueillis son procès de béatification. Ne rapporterait-on que cette parole de l'Histoire d'une âme, qu'on
aurait déjà tout dit des aspirations apostoliques de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : « Je voudrais être
missionnaire, écrivait-elle, non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l'avoir été depuis
le commencement du monde et continuer jusqu'à la consommation des siècles » 2. Une telle ardeur
missionnaire, embrassant le monde entier et tous les âges, lui faisait donc choisir (dussent les esprits
superficiels en être surpris) la profession carmélitaine, où l'holocauste qu'elle ferait d'elle-même, -
holocauste silencieux et caché, mais complet, - donnerait à sa sublime vocation son efficacité la plus
entière, son achèvement le plus parfait. Et n'eût été la maladie qui la retenait au rivage, elle se fût
embarquée pour le carmel de Hanoï, pour mieux déclarer ainsi tout ensemble ses incoercibles
aspirations contemplatives et missionnaires.
Toute sa vie de moniale fut donc, on peut bien le dire, au service des missions, de même qu'elle
continuera au ciel son intercession en leur faveur, comme elle l'assure à la veille de sa mort, dans une
lettre à l'un de ses frères spirituels, le R. P. Roulland, des Missions Etrangères de Paris 3. Le vingt-
cinquième anniversaire de son patronage sera donc l'occasion non seulement d'une exposition
missionnaire à l'ombre du cloître où repose glorieusement sa sainte dépouille, mais aussi de
conférences, de prédications, de cérémonies religieuses, illustrant les hautes raisons qui l'ont fait
déclarer par l'Eglise, avec saint François Xavier, souveraine protectrice des missions.

1
Décret de la S. C. des Rites, 14 décembre 1927
2
Sainte Thérèse de Lisieux, Histoire d'une âme, chap. XI, p. 214.
3
Novissima Verba, pp. 81-82, et lettre 225 au P. Roulland. 14 juillet 1897.

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