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Développements pour l’agrégation - Analyse Transformée de Fourier de la gaussienne

10 Transformée de Fourier de la gaussienne


10.1 Première version par une équation différentielle
Théorème. r 2
−ax2 π −ξ
∀a > 0 la transformée de Fourier de φ : x → e est la fonction gaussienne ξ → e 4a .
a
Z
2
Démonstration. Posons ψ = F(φ), ψ(ξ) = e−iξx e−ax dx. On va montrer que ψ vérifie une
R
équation différentielle que l’on pourra résoudre. Vérifions qu’il est possible de dériver ψ sur R :
2
Soit f : (ξ, x) 7→ e−iξx e−ax , alors :
2
i) ∀ξ, x 7→ f (ξ, x) est intégrable car |f (ξ, x)| ≤ e−ax intégrable.
∂f 2
ii) ξ 7→ f (ξ, x) est dérivable et ∂ξ (ξ, x) = −ixe−iξx e−ax
∂f 2 2 2
iii) ∀ξ ∈ R, ∂ξ (ξ, x)(x, t) = ixe−iξx e−ax ≤ |x|e−ax et x 7→ |x|e−ax est intégrable car est
1
négligeable en +∞ devant x2 .
Z
2
Le théorème de dérivation sous le signe intégrale s’applique et : ψ (t) = − ixe−iξx e−ax dx ′

Z R
′ i −iξx −ax2
On écrit : ψ (t) = e (−2ax)e dx et on souhaite faire une intégration par partie,
2a R
cependant on ne peut le faire directement sur R, on remarque pour contourner ce problème que :
Z Z
i 2 i 2
ψ ′ (t) = e−iξx (−2ax)e−ax dx =2 lim e−iξx (−2ax)e−ax 1[−n,n] dx
2a R n→+∞ 2a R

Or ∀n ∈ N,
n
i n
Z Z
i −iξx −ax2 i h −iξx −ax2 in 2
e (−2ax)e dx = e e + iξe−iξx e−ax dx
2a −n 2a −n 2a −n
ξ n −iξx −ax2
Z
i −an2 −iξn iξn
= e (e −e )− e e dx
2a 2a −n
2 ξ
On a limn→∞ e−an (e−iξx − eiξx ) = 0 car (e−iξx − eiξx ) est borné, d’où : ψ ′ (t) = 0 − 2a ψ(ξ).
ξ2 2
Alors, ψ est de la forme ψ(ξ) = ψ(0)e− 4a , or ψ(0) = R e−ax dx = πa d’où :
R p

2
r
π −ξ
ψ(ξ) = e 4a
a

Remarque. △
! Candelpergher n’utilise pas la même convention de transformée de Fourier
que moi, j’ai modifié la démo (ce sont des changements minimes). Développement trop court, à
coupler avec autre chose (ex : calculer l’intégrale de Gauss et montrer le théorème.)
Références. Candelpergher, Calcul intégral. pages 356-358.

2. On peut voir ceci comme une conséquence du théorème de convergence dominée de Lebesgue sur la fonction :
2 2
e−iξx (−2ax)e−ax 1[−n,n] ≤ e−iξx (−2ax)e−ax , ∀n ∈ N.

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10.2 Deuxième version par la formule de Cauchy


Théorème.
2 √ 2
Soit f : x 7→ e−x , alors fˆ = πe−t /4 .

Démonstration. En remarquant que x2 + ixξ = (x + iξ/2)2 + ξ 2 /4, on obtient :


Z Z Z Z
−ixξ −x2 −(ixξ+x2 ) −(x+iξ/2)2 −ξ 2 /4 −ξ 2 /4 2
fˆ(ξ) = e e dx = e dx = e dx = e e−(x+iξ/2) dx
R R R R
Z
2 2
Il reste donc à calculer l’intégrale e−(x+iξ/2) dx, considérons pour cela la fonction z 7→ e−z
R
qui holomorphe sur C et le lacet Γ suivant :

Figure 3 – Le lacet Γ

Par le théorème de Cauchy, la fonction étant holomorphe on obtient :


Z Z R Z ξ/2 Z R Z ξ/2
2 2 2 2 2
0= e−z dz = e−x dx + e−(R+it) i dt − e−(x+iξ/2) dx − e−(−R+it) i dt.
Γ −R 0 −R 0

On a lorsque R tend vers +∞ :


Z R Z

Z R Z 0
−x2 −x2 −(x+iξ/2)2 2
e dx −−−→ e dx = π et e dx −−−→ e−(x+iξ/2) dx
−R R→∞ R −R R→∞ R

Il reste à évaluer la limite des intégrales entre 0 et ξ/2, or on a :


Z ξ/2 Z ξ/2 Z ξ/2 Z ξ/2
−(±R+it)2 −(±R+it)2 −R2 ±2iRt+t2 −R2 2
e i dt ≤ e i dt = e dt = e et dt,
0 0 0 0

donc ces deux intégrales Z tendent donc vers 0. Finalement on obtient en passant à la limite dans
2 √ √ 2
l’égalité précédente : e−(x+iξ/2) dx = π et donc fˆ(ξ) = πe−ξ /4
R

Références.
Candelpergher, Calcul intégral page 106 (△
! convention Fourier).

El Amrani, Analyse de Fourier dans les espaces fonctionnels : niveau M1 page 156 (je prend
a = 1 ici pour aller plus vite).

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10.3 Troisième version par prolongement analytique


Théorème.
2 √ 2
Soit f : x 7→ e−x , alors fˆ = πe−t /4 .

Démonstration. Posons pour z ∈ C,


Z
2
F (z) = ezx e−x dx
R

Montrons à l’aide du théorème d’holomorphie sous le signe intégrale que la fonction F est une
fonction holomorphe sur C. On vérifie les hypothèse :
2
1. Pour tout z ∈ C, la fonction x 7→ ezx e−x est continue donc mesurable.
2
2. Pour tout x ∈ R, la fonction x 7→ ezx e−x est holomorphe sur C
3. Soit K un compact de C, la fonction z 7→ ℜ(z) est continue sur K donc bornée : il existe
M tel que pour tout z ∈ K, ℜ(z) ≤ M . On en déduit que pour tout (z, x) ∈ K × R,
2 2 2
|ezx e−x | = |eℜ(z)x e−x | ≤ eM |x|−x ce qui est intégrable sur R.
Les trois hypothèses du théorème sont vérifiées et la fonction F est donc holomorphe sur C.
On remarque queZ l’on peut facilement calculer la valeur de F sur l’axe des réels, en effet pour
2 2
y ∈ R, F (y) = eyx−x dx. En posant t = x − y2 , on a −t2 = −x2 + xy − y4 et donc
R


Z Z Z
2 y2
−t2 2 2 2
F (y) = eyx−x dx = e 4 dt = ey /4
e−t dt = πey /4
.
R R R

√ 2
Or la fonction z 7→ πez /4
est holomorphe sur C et coı̈ncide sur la droite réelle avec F , donc
par le principe du prolongement analytique elles sont égales sur C tout entier. En particulier sur
l’axe des imaginaire pur iR et donc


Z
2 2
πe−t /4
= F (−it) = e−it e−x dx = fˆ(t).
R

D’où le résultat.
Remarque.

! la convention des auteurs pour la transformée de Fourier semble être la conjuguée de la
mienne, il y a juste la dernière ligne (F (it) à la place de F (−it)) à changer car la fonction est
paire. Notons qu’il s’agit du même argument que dans la densité des polynômes orthogonaux !
2 √ 2
Une fois que l’on a obtenu F(e−x ) = πe−ξ /4 on obtient facilement par changement de variable
√ 2 2
(u = ax) que F(e−ax ) = πa e−ξ /4a .
p

Références. Beck, Malick et Peyré, Objectif Agrégation page 83

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