Cours Complements Machines Electriques, Prof Kamabu
Cours Complements Machines Electriques, Prof Kamabu
Cours Complements Machines Electriques, Prof Kamabu
Chapitre premier
GÉNÉRALITÉS
Le champ magnétique peut être créé par un aimant permanent [1]. On se rappellera que,
comme illustré sur la figure 1.1, les lignes du champ magnétique sont ininterrompues. Au sein de
l'aimant, elles vont du pôle sud (S) au pôle nord (N). A l'extérieur de l'aimant, elles vont du pôle
nord (N) au pôle sud (S).
Le champ magnétique peut aussi être créé par un courant électrique i, comme cela est
illustré sur la figure 1.1. Ce phénomène est traduit par le théorème d'Ampère dit aussi loi du
courant total :
c H.d = N i (1.1)
où H est le vecteur intensité du champ magnétique et N le nombre des spires de l'enroulement.
B
a
b
i b
Nord
N
Sud c ℱ
a o f H
Fig 1.1
e
d
Fig 1.2
La circulation du vecteur intensité du champ magnétique sur le contour fermé c est donc égale au
courant total embrassé par ce contour. Notons que H se mesure en ampère par mètre (A/m).
Le sens du champ magnétique coïncide avec le sens de rotation du tire-bouchon ( ou d'une
vis droite) placé le long du conducteur, et qui se déplace dans le sens de circulation du courant
[2,3,4].
Le premier membre de la relation (1.1) est appelé force magnétomotrice (en abrégé f.m.m.)
ou potentiel magnétique scalaire (symbole ℱ ou F). La f.m.m. est mesurée en ampère-tour (At).
L'intégrale de la relation (1.1) peut être réalisée entre deux points a et b d'un champ magnétique.
Pour un noyau magnétique donné, on peut écrire : H = Ni/ℓ = ℱ/ℓ et B = µH = /S. Ici, S
désigne la section transversale du circuit magnétique, la longueur du circuit magnétique, B
l’induction magnétique, le flux magnétique et μ la perméabilité du matériau. Par conséquent, la
courbe d'aimantation B = f(H) représente à une autre échelle la courbe = f(ℱ) .
Rappelons que μ se mesure en henry par mètre (H/m), B en tesla (T) et en weber (Wb).
Supposons que le noyau soit complètement démagnétisé. Lorsqu'on fait varier le courant,
l'induction engendrée dans le noyau varie comme indiqué sur la figure 1.2 (chemin oa, abcd, defa).
On remarque que l'induction B engendrée dans le noyau dépend non seulement de la
valeur de l'intensité du champ H (ou du courant i), mais aussi du traitement antérieur du noyau. Ce
phénomène de dépendance de l'induction magnétique avec le passé du matériau et de
retardement de l'induction magnétique par rapport au champ inducteur est appelé hystérésis
magnétique. Le cycle abcdefa est appelé cycle d'hystérésis. L’induction Br = ob est l’induction
rémanente, tandis que le champ Hc = oc est le champ coercitif.
Les causes du phénomène d'hystérésis se trouvent dans la structure-même des atomes.
L’électron, gravitant autour du noyau atomique, crée un champ magnétique. Les atomes d'un
matériau ferromagnétique tendent à aligner leurs champs entre eux. Un tel matériau est donc
divisé en plusieurs petites régions aimantées appelées domaines de Weiss (figure 1.3.a).
L'aimantation d'un tel domaine est appelée aimantation spontanée. Lorsque l'échantillon n'est pas
aimanté, les champs des différents domaines ont des orientations très diverses ; si bien que
l'aimantation macroscopique résultante est nulle (figure 1.3.a).
Hext
a) b)
Fig 1.3
Lorsqu’on applique un champ extérieur Hext (figure 1.3.b), les domaines ont tendance à
aligner leurs champs suivant la direction de ce champ extérieur, en se retournant.
L'énergie nécessaire au retournement des domaines dans un échantillon représente un
type de pertes d'énergie communes à toutes les machines électriques. Ces pertes, dites pertes par
hystérésis, comprennent, pour ainsi dire, l'énergie dépensée pour la réorientation des domaines
durant chaque cycle d'un champ alternatif appliqué au noyau.
La modification de l’orientation des domaines de Weiss est aussi à la base de la
magnétostriction. La magnétostriction est par définition la déformation mécanique d'un matériau
L’énergie perdue par hystérésis par unité de volume de l'échantillon est donnée, pour un
cycle d'hystérésis, par la relation [2,5,8] :
W = HdB (1.2)
Les pertes par hystérésis sont donc proportionnelles à l'aire comprise sous ce cycle d'hystérésis.
Les matériaux à cycle d'hystérésis étroit sont appelés matériaux magnétiques doux. Ceux-
ci sont utilisés là où les pertes par hystérésis doivent être réduites, comme par exemple, dans les
circuits à champ magnétique alternatif des machines électriques. Les matériaux à large cycle
d'hystérésis sont appelés matériaux magnétiques durs. Ces derniers sont utilisés là où l’on a
besoin des valeurs élevées de l'induction rémanente Br et du champ coercitif Hc. On les utilise par
exemple pour la fabrication des aimants permanents. L'utilisation de la relation (1.2) pour
déterminer l'énergie perdue par hystérésis est fastidieuse, car elle nécessite la connaissance du
cycle pour chaque valeur de l'induction maximale. C'est pourquoi, une formule empirique a été
établie pour calculer ces pertes. Selon Steinmetz, les pertes par hystérésis par unité de masse (en
W/kg) dans un champ sinusoïdal valent [5,6] :
pH = k H f B2m (1.3)
où kH est un coefficient spécifique à chaque matériau, f la fréquence de variation du champ
magnétique, Bm la valeur maximale de l'induction magnétique.
La f.é.m. ek induite dans un circuit fermé k est égale à l'opposé de la dérivé par rapport au
temps du flux magnétique k traversant une surface limitée par le contour de ce circuit : ek = - dk /
dt. Lorsque l'enroulement comprend N spires comme sur la figure 1.1, la f.é.m. de l'enroulement
sera égale à la somme des f.é.m. de toutes les spires :
e = ek = - d k = - d ( k )
N N N
(1.4)
k =1 k =1
dt dt k=1
Le terme entre parenthèse est appelé flux totalisé de l'enroulement (en anglais "flux
linkage") et est symbolisé par la lettre . On peut donc écrire :
N
d
= k et e= - (1.5)
k =1
dt
Lorsque les N spires sont traversées par le même flux = k, le flux totalisé vaut = N ,
et la f.é.m. e = - N d / dt.
N N
v v
B B
S S
Fig 1.5
On peut aussi appliquer la règle des fils élastiques, illustrée sur la figure 1.5. On considère
les lignes de champ comme des fils élastiques. Si le conducteur se déplace dans le champ, il tend
à entraîner ces fils élastiques, qui se déforment en s'enroulant autour de lui. Le sens de la f.é.m.
est alors donné par le sens de progression d'un tire-bouchon qui tournerait dans le sens
d'enroulement des fils élastiques.
Considérons, comme illustré sur la figure 1.6.a, une tôle d'épaisseur e et de résistivité ρ,
soumise à une induction sinusoïdale B = Bm sin (2πft). On montre que les pertes par courants de
Foucault (i sur la figure) dans l'unité de volume (en W/m3) sont données par [4,5,7] :
pF = e2 f B2m
2
2
(1.7)
6
e
a) b)
Fig 1.6
Machines électriques - Kamabu Tsongo 1.4
Les facteurs Bm et f intéressent l'exploitant, tandis que les facteurs e et ρ intéressent le
constructeur. Le plus souvent, les courants de Foucault sont nuisibles, car ils provoquent les pertes
d'énergie qui diminuent le rendement et entraînent un échauffement dangereux des pièces qui en
sont le siège. Par conséquent, des précautions doivent être prises pour diminuer ces pertes. Si les
valeurs de l’induction Bm et de la fréquence f sont fixées, on peut réduire les pertes par courants de
Foucault, soit en diminuant l’épaisseur e des tôles, soit en utilisant des tôles de haute résistivité .
Toutes les masses métalliques soumises à un flux variable doivent être feuilletées, c'est-à-
dire qu'elles doivent être formées d'un empilage de tôles isolées les unes des autres et disposées
dans des plans parallèles aux lignes du champ magnétique (figure 1.6.b). Ceci permet de couper
le parcours des courants de Foucault engendrés dans des plans perpendiculaires au champ
magnétique. L’épaisseur des tôles est généralement comprise entre 0,25 mm et 1 mm. Le plus
souvent elle est égale à 0,5 mm [8].
N N
B B
S S
Fig 1.8
Le sens de la force de Laplace peut être déterminé à l'aide des règles mnémotechniques
[1]. Une première règle est celle dite de la main gauche, et est illustrée sur la figure 1.7. Elle
s'énonce comme suit : Si la main gauche est disposée perpendiculairement aux lignes du champ
magnétique, de manière à ce que ces lignes pénètrent dans la paume, les doigts redressés de la
Un circuit magnétique comme celui de la figure 1.1 peut être étudié à l'aide des relations
suivantes :
ℱab=ℛab ou = ab ℱab (1.9)
où est le flux de l'induction magnétique dans le tronçon ab, ℱab la différence de potentiel
magnétique du tronçon ab et ℛab la réluctance (résistance magnétique) du circuit magnétique du
tronçon ab.
La réluctance du circuit magnétique du tronçon ab peut être calculée à l'aide de la formule
suivante :
ℓ
ℛ =∫ (1.10)
où μ est la perméabilité, S la section transversale et la longueur du tronçon ab du circuit
magnétique. La réluctance ℛab se mesure en A/Vs, c.-à-d. en 1/Ωs ou en H-1.
La perméance du circuit magnétique du tronçon ab est égale à l'inverse de la réluctance
de ce circuit : = 1/ℛ. Elle est calculée à l'aide de la formule suivante :
dS
= S (1.11)
La perméance se mesure en Vs/A, c.-à-d. en Ωs ou en henry (H).
a) Définition
Sur la figure 1.9, on a représenté deux circuits électriques 1 et 2, traversés, coupés,
encerclés ou enserrés par les lignes d'un champ magnétique commun de flux commun c. Dans
un tel cas, on dit qu'il y a un couplage magnétique entre les circuits électriques 1 et 2.
21
12
i1 i 2
б1 N2 v2
v1 N1
б2
Fig 1.9
Il peut être décomposé en : - flux propre jj du circuit j; - et en flux mutuel jp entre les circuits j
et p :
K
j jj jp
p 1
p j
Le flux propre jj peut être décomposé en : - flux de dispersion (ou flux de fuite) 1 , - et en flux
principal (ou flux utile ou flux de magnétisation) mj du circuit j [27] :
jj j mj
Le flux de dispersion (ou flux de fuite) j du circuit j est le flux dont les lignes de champ traversent
les diverses spires du circuit j, mais ne traversent aucune des spires de l’un ou l’autre des (K-1)
circuits.
Le flux principal (ou flux utile ou flux de magnétisation) mj du circuit j est le flux dont les lignes de
champ traversent les diverses spires du circuit j et une ou plusieurs des spires de l’un ou l’autre
des (K-1) circuits.
Pour caractériser un dipôle (ou bipôle), deux grandeurs sont nécessaires (figure 1.10.a) :
- l'intensité du courant i(t) qui le traverse;
- la tension ou la différence de potentiel v(t) entre ses bornes.
i
AB
R
A B C D
eCD
vAB A B
a) b)
Fig 1.10
R i
i B
AB R
A B
eCD
e v B A
vAB A B
Fig 1.11
A
Fig 1.12
La tension ou différence de potentiel (d.d.p.) aux bornes de ce dipôle vaut : vAB = A - B, où
désigne le potentiel d'une borne. Pour indiquer cette tension sur le schéma électrique, nous
Dans un générateur, le courant et la f.é.m. sont orientés physiquement dans le même sens.
Pour un générateur, le sens de référence (positif) du courant i peut donc être choisi identique à
celui de la f.é.m. e. Le schéma du générateur est donc celui de la figure 1.12. Il reste maintenant à
déterminer le sens de référence de la tension v.
Très souvent, on souhaite exprimer par un nombre positif la puissance électrique vi fournie
par un générateur. Pour cela , on appelle d.d.p. entre les bornes ou tension aux bornes d'un
générateur, la d.d.p. v entre ces bornes prise de façon telle qu'elle soit positive. On prend donc v =
B - A . La loi d'Ohm généralisée A - B + e = Ri s'écrit donc B - A = e - Ri, ou encore v = e - Ri.
Sur la figure 1.12, les sens de référence du courant et de la tension ont été choisis de telle
sorte que la pointe de la flèche de la tension soit orientée vers la borne du dipôle par laquelle le
courant sort du dipôle. C'est cette association des sens de référence du courant et de la tension
qu'on appelle convention selon la règle des générateurs [12]. Avec cette convention, une
puissance fournie par le dipôle est positive, tandis qu'une puissance reçue par le dipôle est
négative.
Dans un récepteur, le courant et la f.é.m. ont des sens physiques opposés. Pour un
récepteur, on peut donc choisir comme sens de référence (positif) du courant i, le sens opposé à
celui de la f.é.m. e. Le schéma du récepteur est donc celui de la figure 1.13. Il reste maintenant à
déterminer le sens de référence de la tension v. i
R i
B
vR = R i
v B A
e v
d
ev dt
A
Pour les circuits à courant alternatif, les flèches indiquent les sens de référence du courant
et de la tension durant une alternance. Il est évident que durant l'autre alternance, ces sens
changent.
a) Introduction
Lorsqu'un circuit électrique, comme celui de la figure 1.1 est encerclé (ou enserré) par un
flux variable, il est le siège d'une f.é.m. dont l'expression est donnée par la relation (1.5) de la loi de
Faraday. Ce circuit peut être représenté par le schéma équivalent de la figure 1.11. La loi d'Ohm
généralisée appliquée à ce schéma s'écrit : A - B + e = Ri, où e = eCD et i = iAB.
1.3.1 Définition
Une grandeur, un courant par exemple, ayant une variation sinusoïdale en fonction du
temps est représentée par la relation :
i(t) = I m cos ( t + ) = 2 I cos (2 f t + ) (1.18)
où Im est l'amplitude ou la valeur de crête, f = 1/T la fréquence en hertz (Hz), T la période en
seconde (s), ω = 2πf la pulsation en radian par seconde (rad/s), β la phase initiale (pour t = 0) en
radian (rad), et ωt + β la phase à un instant quelconque t en radian (rad). Pour définir une grandeur
sinusoïdale, il suffit donc de connaître trois paramètres : l'amplitude (ou la valeur efficace), la
période (ou la fréquence) et la phase initiale.
On appelle valeur instantanée complexe d'une grandeur sinusoïdale i(t) = Im cos(ωt + β), le
nombre complexe suivant :
i = I m e j( t+) = 2 I e j( t+) = 2 I e j e j t (1.19)
jωt
Le facteur e définit un opérateur de rotation, de vitesse angulaire ω et de module égal à
l'unité. Or, on montre, dans la théorie de l'automatique que, dans un circuit linéaire en régime
sinusoïdal permanent, tous les courants et toutes les tensions ont des variations sinusoïdales avec
la même pulsation ω. Le facteur ejωt est donc commun aux valeurs instantanées complexes de
toutes les grandeurs sinusoïdales de ce circuit. Il peut donc momentanément être omis dans les
calculs.
On appelle valeur efficace complexe de la grandeur sinusoïdale i(t), la grandeur complexe
I = I e j = I / (1.20)
dont le module est égal à la valeur efficace I et dont l'argument est égal à la phase initiale de
cette grandeur sinusoïdale i(t).
On appelle alors aussi amplitude complexe de la grandeur sinusoïdale i(t), la grandeur
complexe
I m I m e j I m / (1.21)
dont le module est égal à l’amplitude Im et dont l’argument est égal à la phase initiale de la
grandeur sinusoïdale i(t).
La valeur efficace complexe et l’amplitude complexe sont également dénommées phaseur
ou substitut complexe. Dans la suite, ces deux dernières dénominations seront utilisées pour la
valeur efficace complexe. La représentation graphique des phaseurs dans un plan complexe
aboutit à un diagramme appelé diagramme des phaseurs.
Compte tenu de la pulsation ω qui est commune à tous les courants d'un circuit électrique,
le phaseur ̅ contient tous les paramètres nécessaires pour définir une grandeur sinusoïdale i(t). En
effet, connaissant le phaseur ̅ = d'une grandeur sinusoïdale i(t), on peut en déduire
l'expression de la valeur instantanée i(t) à l'aide de la relation suivante :
i(t) = Re[ 2 I e j t ] = Re[ 2 I e j e j t ] = 2 I cos(t + ) (1.22)
Les phaseurs étant des nombres complexes, on peut leur appliquer toutes les règles des
opérations sur les nombres complexes. Supposons que a(t), b(t) et c(t) soient des grandeurs
1.4.1 Définition
Im
a3 Re
a2
Fig 1.15
De même, les relations suivantes sont nécessaires pour les calculs [7,46] :
1 a j 3 a 2 3 e j / 6
1 a 2 j 3 a 3 e j / 6
a a2 j 3
Les trois tensions d'un système triphasé symétrique direct (1.31) sont représentées par les
phaseurs suivants :
2
V 1d = V , V 2d = a V , V 3d = a V (1.38)
Ce système symétrique est complètement défini par un seul phaseur V .
Les trois tensions d'un système triphasé symétrique inverse (1.32) sont représentées par
les phaseurs suivants :
2
V 1i = V , V 2i = aV , V 3i = a V (1.39)
Ce système symétrique est complètement défini par un seul phaseur V .
a) Définition
Pour étudier un circuit polyphasé symétrique, on fait le calcul pour une seule phase et les
résultats des autres phases sont obtenus en exploitant la symétrie du système polyphasé
symétrique (même module et déphasage de 2π/m). La phase utilisée pour le calcul est appelée
circuit ou schéma monophasé équivalent.
Une méthode d'étude des systèmes déséquilibrés a été proposée par Fortescue en 1918.
Elle consiste à décomposer un système déséquilibré de m phases en m systèmes équilibrés de m
phases, ces phases étant appelées, composantes symétriques (de Fortescue). Cette
décomposition est toujours possible.
Nous allons appliquer cette décomposition à un système triphasé (m=3). Soient , et
les trois phaseurs d'un système triphasé déséquilibré des tensions. Chaque phaseur est
déterminé par son module et son argument, c.-à-d. 2 degrés de liberté. Supposons que chaque
phaseur ait trois composantes. On peut alors écrire :
V a = V ad +V ai +V ah
V b = V bd +V bi +V bh (1.40)
V c = V cd + V ci +V ch
On aboutit à 9 composantes (18 degrés de liberté). Or les trois phaseurs de départ , et
n'ont au total que 6 degrés de libertés (2 par phaseur). Par conséquent les 9 composantes ci-
dessus ne peuvent pas être complètement indépendantes.
On force les composantes , et à constituer un système triphasé symétrique
direct. Elles exigent alors 2 degrés de liberté au lieu de 6. Ces trois phaseurs sont appelés
composantes symétriques directes (en anglais "positive-sequence components") et sont
représentés à l'aide des symboles portant l'indice "d" ou "1".
On force, ensuite les composantes , et à constituer un système triphasé
symétrique inverse. Elles exigent aussi 2 degrés de liberté au lieu de 6. Ces 3 phaseurs seront
appelés composantes symétriques inverses (en anglais "negative-sequence components") et sont
représentés à l'aide des symboles portant l'indice "i" ou "2".
Il reste maintenant trois phaseurs : , et . Ils ne peuvent pas constituer un
système direct ou inverse; sinon ils pourraient être combinés soit avec le système direct précédent,
soit avec le système inverse précédent. Pour occuper les deux degrés de liberté restant, on force
ces trois phaseurs à avoir le même module et le même argument. On obtient ainsi les
composantes dites homopolaires qui sont représentés à l'aide des symboles portant l'indice "h" ou
"o".
Compte tenu des relations (1.38) et (1.39), on peut écrire les relations suivantes entre les
composantes :
- système direct : V ad , V bd = a2 V ad , V cd = a V ad
- système inverse : V ai , V bi = a V ai , V ci = a2 V ai
- système homopolaire : V ah = V bh = V ch
Pour simplifier les notations, on pose :
V d = V ad , V i = V ai , V h = V ah (1.41)
Les composantes , et se réfèrent donc à phase a. Les relations (1.40) s'écrivent donc :
V a = V d +V i +V h
2
V b = a V d + a V i Vh (1.42)
Les équations (1.43) permettent de convertir les tensions de phase en composantes symétriques
des tensions. Les équations (1.42) permettent l'opération inverse. Sous forme matricielle, les
équations (1.42) s'écrivent :
Va 12 1 1 Vd
Vb = a a 1 Vi (1.44)
Vc a a2 1 Vh
C'est la transformation de Fortescue. Sous forme condensée, cette transformation s'écrit :
[V abc ] = [T ][V dih ] (1.45)
où [ T ] représente la matrice de la transformation de Fortescue.
Sous forme matricielle, les équations (1.43) s'écrivent aussi :
Vd 1 a a2 Va
Vi = 13 1 a a Vb
2
(1.46)
Vh 1 1 1 Vc
C'est la transformation inverse de Fortescue. Sous forme condensée, cette transformation inverse
s'écrit :
-1
[V dih ] = [ T ] [V abc ] (1.47)
De même pour les courants on peut écrire :
[ I abc ] = [T ][ I dih ] (1.48)
-1
[ I dih ] = [ T ] [ I abc ] (1.49)
a Ia Ra X aa
jX
va Ib
b Rb Xb
jX
vb c Ic Rc Xcc
jX
vc
In
Fig 1.16
On montre que la matrice [ Z dih ] est diagonale ( Zij 0 avec ij) sous les conditions
suivantes [7] :
Z aa = Z bb = Z cc , Z ab = Z bc = Z ca , Z ba = Z cb = Z ac (1.53)
qui sont celles d'une parfaite symétrie entre les trois phases. Une valeur Z ij différente de Z ji est
permise.
Le type de matrice [ Z abc ] qui sera fréquemment rencontré dans la suite est celui où les
termes Zii de la diagonale principale sont égaux et où tous les termes Zij (avec i j), qui ne sont
pas sur la diagonale principale, sont égaux. La matrice [ Zabc] prend alors la forme suivante :
Zp Zm Zm
Zabc Zm Zp Zm (1.54)
Zm Zm Z p
Z p Zm a(Z p Z m ) a 2 ( Z p Z m ) 1 1 1
1
Z dih Z p Z m a 2 (Z p Z m ) a(Z p Z m ) a 2
a 1 (1.57)
3
Z p 2Z m Z p 2Z m Z p 2Z m a a2 1
3( Z p Z m ) 0 0 Z d 0 0
Z dih 0
1
3( Z p Z m ) 0
0 Zi 0
(1.58)
3
0 0 3( Z p 2 Z m ) 0 0 Z h
avec :
Zd Z p Zm (1.59)
Zi Z p Zm (1.60)
Z h Z p 2Z m (1.61)
Lorsque la matrice [ Z dih ] est diagonale, il n'y a pas de couplage mutuel entre les schémas des
composantes direct, inverse et homopolaire. On obtient donc un schéma monophasé équivalent
pour le système direct, un schéma monophasé équivalent pour le système inverse et un schéma
monophasé équivalent pour le système homopolaire. Dans ce cas, les impédances Zd , Zi et Z h
correspondent respectivement aux impédances directe, inverse et homopolaire dont voici les
définitions pour un circuit symétrique :
- L'impédance directe Z d = V d / I d est l'impédance que présente une phase lorsqu'un système
direct des courants est appliqué au circuit.
- L'impédance inverse Z i = V i / I i est l'impédance que présente une phase lorsqu'un système
inverse des courants est appliqué au circuit.
- L'impédance homopolaire Z h = V h / I h est l'impédance que présente une phase lorsqu'un
système des courants homopolaires est imposé au circuit.
Cm Cr
Cr
Appareil
Moteur
entraîné
électrique
= Ω
charge
Ω
Fig 1.17
Fig 1.18
Suivant le sens d'action des couples résistants, ceux-ci peuvent être classés en deux
catégories :
Ω Cr = m g r
Cr
r
P =mg
a) b)
Fig 1.19
Cr /Cr N
Cm /CmN
1,5
1,5
4
1 1
1
1’
c
0,5 0,5
2
a
3 b
Ω/ΩN Ω/ΩN
0 0,5 1 1,5 0 0,5 1 1,5
Fig 1. 20 Fig 1. 21
C) Appareils à couples résistant croissant de façon non linéaire avec la vitesse de rotation.
Leurs caractéristiques mécaniques sont proches de la parabole 3 de la figure 1.20 pour
laquelle x 2. Les mécanismes de cette catégorie sont dits à caractéristique du type ventilation
[5,15]. Parmi ces appareils, on peut citer les ventilateurs, les pompes centrifuges, etc.
Les parties d'une machine électrique peuvent être classées en trois catégories : les pièces
constructives, les parties actives (circuit magnétique et circuit électrique) et les isolants
(électriques).
b) Matériaux magnétiques
Le circuit magnétique d'une machine électrique sert à canaliser le flux magnétique. Pour la
fabrication de ce circuit on utilise des matériaux ferromagnétiques (c.-à-d. très perméables). Ceux-
ci sont caractérisés principalement par la courbe d'aimantation B = f(H) et la valeur des pertes
magnétiques (par hystérésis et par courants de Foucault). Certaines parties du circuit magnétique
peuvent être soumises à des efforts mécaniques élevés. Les matériaux utilisés pour ces parties
doivent posséder de bonnes propriétés magnétiques et mécaniques.
Pour la fabrication du circuit magnétique, on utilise la fonte, l'acier, les tôles d'acier et les
alliages spéciaux.
c) Matériaux conducteurs
Les circuits électriques d'une machine électrique sont appelés enroulements. Ils servent à
canaliser le courant électrique et sont fabriqués en matériau conducteur.
c1) Le cuivre
Le cuivre est, après l'argent, le meilleur conducteur. En électrotechnique, on utilise le cuivre
électrolytique, qui est raffiné à 99,9 % et qui est la plus pure de variétés commerciales. A 20C, sa
résistivité vaut ρ20 = 0,01724 Ωmm²/m. Son coefficient de variation de résistivité avec la
température vaut α = 0,00393 /c.
Le cuivre électrolytique est obtenu dans la raffinerie sous forme de lingots. Il est ensuite
transformé en fils ou en barres. Cette transformation provoque un écrouissage du matériau qui
modifie ses propriétés. L'écrouissage accroît la résistivité du cuivre à ρ20 = 0,0176 Ωmm²/m. Le
cuivre écroui est utilisé pour les applications qui nécessitent des matériaux à résistance mécanique
élevé. C'est le cas des lames du collecteur, des bagues collectrices et des conducteurs des lignes
aériennes. Le fil destiné à la fabrication des enroulements doit être maniable. Pour le rendre
maniable, on le soumet à un recuit. Dans le cas des lignes de transport d'énergie, les conducteurs
de section supérieure à 10 mm² ne sont pas massifs, mais câblés (ou toronnés). L'effet combiné
de leur écrouissage et de leur câblage fait passer la résistivité du cuivre à ρ20 = 0,01786 Ωmm²/m.
Les autres grandeurs caractéristiques du cuivre sont :
- masse volumique : 8,89 kg/dm³
- tension de rupture : - métal recuit : 220 N/mm²
- métal écroui : 410 N/mm²
c2) L'aluminium
L'aluminium est aussi un bon conducteur d'électricité. La résistivité de l'aluminium écroui
vaut ρ20 = 0,02826 Ωmm²/m et son coefficient de variation de la résistivité avec la température vaut
α = 0,00403 /c. Les autres grandeurs caractéristiques de l'aluminium sont :
- masse volumique : 2,703 kg/dm³
- tension de rupture : - métal recuit : 90 N/mm²
- métal écroui : 200 N/mm²
Pour comparer l'aluminium au cuivre, on peut considérer deux conducteurs respectivement
en cuivre et en aluminium de même longueur (= cu = Al ) et de même résistance R (= Rcu =
RAl). On peut écrire :
Tableau 1.1
Classe Y A E B F H C
Température 90 105 120 130 155 180 >180
maximale [c]
Une machine électrique se compose d'une partie fixe (B sur la figure 1.22) appelée stator et
d'une partie mobile (A sur la figure 1.22), appelée rotor dans le cas d'un mouvement de rotation. Le
rotor et le stator sont séparés par un espace d'air appelé entrefer.
3
1
2 A
Fig 1. 22 Fig 1. 23
Fig 1. 24
Fig 1. 25
a) Définition
Une fraction de l'énergie fournie à une machine électrique est transformée en pertes qu’on
peut classer en trois catégories :
- Les pertes d’énergie par effet Joule pcu, dues à la circulation des courants dans les
enroulements (appelées pertes ohmiques, pertes par effet Joule ou pertes dans le cuivre, section
1.6.1.C).
- Les pertes d'énergie provoquées par la variation périodique des flux magnétiques. La puissance
dissipée sous cette forme est appelée pertes magnétiques, ou pertes dans le fer, pfe.
J J
P1
Machine
électrique P2
X
Fig 1.27
a) b) c) d)
Fig 1. 26
Lorsque le conducteur est parcouru par un courant alternatif, ce courant est répartie de façon
inégale sur la section du conducteur. Ce phénomène, appelé effet pelliculaire, est dû au champ de
dispersion. Pour l'expliquer, prenons une entaille, appelée encoche, qui ne renferme qu'un seul
conducteur (figure 1.26.a). La figure montre que la réactance (ou le flux totalisé) de dispersion d'un
élément de conducteur situé plus près de l'entrefer est inférieure à celle de l'élément situé plus
près du fond de l'encoche; ce qui entraîne une variation de la densité du courant avec la hauteur
du conducteur (figure 1.26.b). La répartition du courant suivant la largeur du conducteur est
presque uniforme. L'irrégularité ne se manifeste que suivant la hauteur de la section du
conducteur, la plus grande densité du courant J étant localisée dans les éléments du conducteur
situés plus près de l'entrefer. Cet effet pelliculaire est d'autant plus accentué que la fréquence du
courant est élevée.
Dans le cas des courants alternatifs, les pertes doivent donc être calculées d'après la
résistance effective Ref = kR Rohm, kR étant un coefficient de majoration de la résistance compte
tenu de l'effet pelliculaire. Le coefficient kR varie avec la hauteur du conducteur, mais est
indépendant de sa largeur.
Pour réduire la majoration des pertes due à l’effet pelliculaire, on divise le conducteur
massif en plusieurs conducteurs élémentaires suivant la hauteur de l’encoche (figure 1.26. c et d).
Ces conducteurs élémentaires sont transposés, soit dans les encoches, soit dans les parties
frontales.
c) Pertes magnétiques : pfe
Les pertes par hystérésis pH (section 1.1.3) associées aux pertes par courants de Foucault
(section 1.1.6) provoquent l'échauffement des organes de la machine dans lesquels le champ
magnétique est variable. Vu que ces deux types de pertes prennent naissance à l'intérieur du
noyau magnétique, elles sont souvent regroupées en un terme appelé pertes magnétiques ou
pertes dans le fer et que nous représentons par le symbole pfe.
En sommant les pertes par hystérésis pH données par la relation (1.3) et les pertes par
courants de Foucault pF données par la relation (1.7), on obtient une expression générale des
pertes magnétiques spécifiques :
p fe k H f B m2 k F f 2 B m2 (1.73)
Désignons par p les pertes totales d'énergie dans une machine électrique : p = pcu + pfe +
pméc. A cause de ces pertes et en vertu du principe de la conservation de l'énergie, la puissance
utile P2 (ou Pu) fournie par la machine, est inférieure à la puissance P1 reçue par la machine
(figure 1.27) : P1 = P2 + p.
Le rendement η d'une machine électrique est alors défini comme le rapport de la puissance
utile P2, fournie par la machine à la puissance P1 reçue par la machine :
- p p
= P 2 = P1 = 1- =
P2
(1.74)
P1 P1 P1 P 2 + p
Un générateur reçoit la puissance mécanique Pméc à l'arbre et fournit la puissance
électrique Pél au récepteur. Le rendement d'un générateur est alors donné par : ηg = Pél / Pméc .
Un moteur reçoit la puissance électrique du réseau et fournit la puissance mécanique à
l’appareil entraîné par son arbre. Le rendement du moteur est donné par : ηm = Pméc / Pél.
Dans les machines électriques, les pertes d'énergie sont relativement faibles
(généralement inférieures à 10 %). L'énergie perdue est transformée en chaleur qui échauffe la
machine. Pour assurer un bon fonctionnement de la machine pendant une durée d'exploitation
normale (environ 20 ans), la température de la machine ne doit pas dépasser les limites indiquées
dans la section 1.6.1.d. Par conséquent, pour éviter un échauffement excessif de la machine, la
chaleur due aux pertes doit être évacuée vers l'extérieur à l'aide d'un système de refroidissement
efficace.
LE TRANSFORMATEUR
Chapitre 2
CONSTITUTION DU TRANSFORMATEUR
2.1 DEFINITIONS
A i 1 i 2
a
v1 v2 Zc
B b
Fig 2.1
Les grandeurs relatives à l'enroulement primaire sont désignées à l'aide des lettres
portant l'indice 1 (par exemple, la tension primaire v1, le courant primaire i1, leur fréquence f1, le
nombre de phases de l'enroulement primaire m1). Les grandeurs relatives à l'enroulement
secondaire sont désignées à l'aide des lettres portant l'indice 2 (par exemple, la tension
secondaire v2, le courant secondaire i2, leur fréquence f2, le nombre de phases de l'enroulement
secondaire m2).
Selon la définition ci-dessus, le transformateur est utilisé pour modifier la tension (v2
v1) et le courant (i2 i1) sans changer la fréquence (f2 = f1 = f) ni le nombre de phases ( m2 = m1
= m). Lorsque m2 = m1 = 1, le transformateur est dit monophasé. Lorsque m2 = m1 = 3, le
transformateur est dit triphasé.
Le régime de fonctionnement nominal ou assigné d'une machine électrique est le
régime pour lequel la machine a été calculée et fabriquée. Les grandeurs qui caractérisent ce
régime sont appelées grandeurs nominales. Elles sont désignées par des lettres portant l'indice
N. Ces grandeurs sont marquées sur une plaque collée sur la machine, appelée plaque
signalétique de la machine. Les grandeurs nominales du transformateur sont les suivantes :
a) - La tension nominale primaire. C'est la tension simple V1N en monophasé, ou la tension
entre phases U1N en triphasé.
b) - La tension nominale secondaire. C'est la tension secondaire à vide (pour i2 = 0), lorsque la
tension primaire est égale à la tension primaire nominale. Il s'agit de la tension simple V2N en
monophasé, ou de la tension entre phases U2N en triphasé.
c) - La puissance nominale SN. C'est la puissance apparente nominale S1N de l'enroulement
primaire, qui est à peu près égale à la puissance apparente nominale S2N de l'enroulement
Machines électriques - Kamabu Tsongo 2.1
secondaire : SN = S1N S2N. Les valeurs usuelles de la puissance apparente des transforma-
teurs sont les suivantes (kVA) : 25-50-100-160-(200)-250-(315)-400-(500)-630-800-1000-1250-
1600-2000-2500-3150-4000-5000-6300-8000-10000-12500-16000-20000. Les transformateurs
de puissance supérieure à 20 MVA sont fabriqués sur commande.
d) - Le courant nominal primaire : I1N = SN/V1N en monophasé ou I1N = SN/(√3U1N) en triphasé
(courant de ligne).
e) - Le courant nominal secondaire : I2N = SN/V2N en monophasé ou I2N = SN/(√3U2N) en
triphasé (courant de ligne).
f) - La fréquence nominale fN. C'est la fréquence des courants et des tensions. La fréquence
industrielle est de 50 Hz dans la plupart des pays, et 60 Hz dans quelques rares pays comme
les États-Unis d'Amérique.
Un transformateur est dit abaisseur lorsque U1N > U2N. Il est dit élévateur lorsque U1N <
U2N. Les bornes de l'enroulement haute tension (HT) sont désignées par des lettres majuscules
(A et B sur la figure 2.1). Les bornes de l'enroulement basse tension (BT) sont désignées par
des lettres minuscules (a et b sur la figure 2.1).
Les transformateurs utilisés dans les réseaux électriques (pour le transfert d’énergie)
sont appelés transformateurs de puissance. On rencontre aussi des transformateurs de types
spéciaux dans les diverses installations industrielles (les transformateurs de mesure, par
exemple).
Les parties actives sont celles qui assurent la conversion de l'énergie. Il s’agit du circuit
magnétique et des enroulements.
Pour réduire la consommation de puissance réactive, on diminue les flux magnétiques
de dispersion en réduisant les intervalles entre les enroulements primaire et secondaire. C'est la
raison pour laquelle on place les bobines des enroulements primaire et secondaire de chaque
phase sur une même portion de circuit magnétique (figure 2.2). Cette portion du circuit
magnétique est appelée colonne.
a BT b
2 2
2
3 HT
BT
Fig 2.3
A HT B
Fig 2.2
Les enroulements peuvent être concentriques comme sur la figure 2.2. Dans ce cas, les
enroulements sont réalisés sous forme de cylindres coaxiaux. Les enroulements peuvent aussi
être réalisés sous forme de bobines plates, appelées galettes (fig. 2.3). Dans ce cas, les
enroulements sont dits à galettes. Lors du montage, on alterne les galettes haute tension avec
les galettes basse tension.
Les colonnes, les culasses ainsi que les pièces de fixation des enroulements constituent
une structure appelée carcasse du transformateur.
9
8 3
4
2
7
5
6
1
Fig 2.5
La cuve contenant l'huile et les parties actives du transformateur doit avoir une
résistance mécanique suffisante pour supporter la masse de son contenu ainsi que les
sollicitations dues à la manutention. Par suite des variations de température à l'intérieur de la
cuve, l'huile se dilate et si la cuve était complètement remplie, il s'y développerait des pressions
qui détruiraient cette cuve. De plus, si l'huile entre en contact avec l'air humide, elle s'oxyde en
absorbant de l'humidité; ce qui réduit ses qualités diélectriques. La cuve du transformateur doit
donc être fabriquée de manière à ce qu'elle absorbe la dilatation de l'huile tout en évitant la
contamination de cette huile. Pour atteindre ce double objectif, les constructeurs des
transformateurs ont adopté les variantes suivantes [18] :
B1 - Cuve rigide hermétique : La cuve rigide hermétiquement fermée n'est pas complètement
remplie d'huile. L'espace au-dessus de l'huile contient un gaz inerte, qui ne réagit pas
chimiquement avec l'huile. La dilatation de l'huile est absorbée par ce coussin ou matelas de
gaz. Dans une cuve de cette technologie, la pression peut atteindre des valeurs élevées.
B2 - Cuve hermétique élastique : La cuve élastique est complètement remplie d'huile. La
dilatation de l'huile est compensée par la déformation élastique de la surface, habituellement
ondulée, de la cuve.
TRANSFORMATEUR MONOPHASÉ
3.1 FONCTIONNEMENT A VIDE
i 1 i =0
2
v1 N1 N2
б1 v2
Fig 3.1
Le courant à vide i0 (trait continu sur la figure 3.2) peut être décomposé en deux courants :
a) - Le courant des pertes en fer ife. Il est en phase avec la tension v1 et est dû à la puissance
perdue dans le noyau magnétique sous forme de pertes en fer.
b) - Le courant magnétisant im. Il est en retard de phase de 90 par rapport à la tension v1.
i0
1
2
4 i0
5 = im
im + ife
t
3 i0
ife
Fig 3.2
I0 V1
Ife Im
V1 Rfe jXm Ife I0
0
Im
a) b)
Fig 3.3
Prenons la tension V1 comme origine des phases (figure 3.3.b). Elle s’écrit : V1 = V10 .
Le courant à vide s’écrit alors I 0 I fe jI m . La puissance apparente complexe absorbée par le
circuit électrique à noyau magnétique vaut :
S 0 V1 I 0* V1 ( I fe jI m ) V1 I fe jV1 I m P0 jQ 0
La puissance apparente complexe absorbée par le circuit électrique à noyau magnétique
comprend donc deux termes :
a) la puissance active P0 = V1 Ife couvrant les pertes en fer (et les pertes en cuivre représentées
par la résistance R1);
b) la puissance réactive Q0= V1 Im servant à la création du champ magnétique.
Cette conclusion est générale. Elle s’applique à tout circuit électrique à noyau magnétique. Les
deux termes P0 et Q0 se retrouvent dans la puissance apparente complexe absorbée à vide par
chaque machine électrique à courant alternatif. En charge, il s’ajoute à ces termes P0 et Q0 la
puissance absorbée par la charge.
On dit que le transformateur fonctionne en charge lorsque son enroulement secondaire est
fermé sur une charge (d’impédance Zc). Cette charge est alors traversée par un courant ic, avec
Ic V2 / Zc (figure 2.1). Reprenons sur la figure 3.4 le schéma détaillé d’un transformateur
monophasé fonctionnant en charge. Les sens des grandeurs (courants, tensions, flux) repris sur
cette figure sont les sens positifs. Les sens positifs des courants i1 et i2 sont choisis de façon qu’un
courant positif engendre un flux positif. De plus, d’après cette figure, on a : ic = - i2.
21 12
A i 1
i 2 aa
i c
v1 N1 N2 v 2 Zc
б1 б2
X x
Fig 3.4
a) Introduction
Lorsque le transformateur fonctionne à vide, pour établir le flux c, un courant à vide i0
circule au primaire de façon à créer la f.m.m. ℱ0 = c/ m = N1i0 où m est la perméance du noyau.
La résistance R1 et le flux de dispersion σ1 étant négligeables, la relation v1 ev1 reste
vérifiée lorsque le transformateur fonctionne en charge. C'est dire que dans un transformateur en
charge, la f.é.m. ev1 est presque la même que celle du transformateur à vide. Il en est de même du
flux c qui donne naissance à cette f.é.m. : Dans un transformateur en charge, le flux c est le
même que celui du transformateur à vide, à condition bien entendu que la tension v1 reste
inchangée. De même, la f.m.m. en charge ℱc = c/ m = N1i1 + N2i2 sera égale à la f.m.m. à vide ℱ0
, c-à-d : ℱ0 = ℱc ou N1i0 = N1i1 + N2i2; ce qui donne :
N2 '
i0 = i1 + i 2 = i1 + i 2 (3.21)
N1
Cette relation montre qu'en charge, le courant primaire i1 = i0 - i2' comprend deux composantes :
le courant à vide i0, qui est le courant primaire servant à la création du flux c;
le courant secondaire rapporté au primaire :
N2 i2
i 2' = i2 = , (3.22)
N1
qui est le courant primaire servant à créer la f.m.m. contrebalançant celle du secondaire.
Compte tenu des relations (3.23) et (3.28), la loi d'Ohm généralisée appliquée aux deux
enroulements s'écrit :
d d
v1 = R1 i1 + dt 1 = R1 i1 + 1 dti1 + Lm1 dt
d ( i1 + N 2 i 2 ) (3.33)
N1
d 2
v2 = R 2 i 2 + = R2 i2 + 2 d i2 + Lm2 d ( N 1 i1 + i2 ) (3.34)
dt dt dt N 2
N1
N2
Fig 3.6
Notons que l'effet du transformateur parfait sur les impédances est de les multiplier par le
carré du rapport de transformation.
On définit alors :
- La tension primaire rapportée au secondaire :
v 1' = v1 / (3.43)
- Le courant primaire rapporté au secondaire :
i1' = i1 (3.44)
- La résistance de l'enroulement primaire rapportée au secondaire :
R1' = R1 / 2 (3.45)
- L'inductance de dispersion de l'enroulement primaire rapportée au secondaire :
' 1 = 1 / 2 (3.46)
Le courant à vide rapporté au secondaire vaut :
i2
i 0' = i0 = ( i1 + ) = i1' + i 2 (3.47)
N1
N2
Fig 3.7
A ces relations correspond le schéma équivalent de la figure 3.7 sans la partie en trait interrompu.
On a établi ce schéma en considérant les courants sinusoïdaux. C’est pour cette raison que les
inductances ont été désignées par les réactances correspondantes : X2 = 2 , Xm2 = Lm2 et X 1'
= X1 /2 = 1/2 = ' 1 . La tension aux bornes de la branche verticale vaut V m' = Vm/μ. En tenant
compte des pertes en fer pfe de la même manière que dans la section 3.1.4, on ajoute sur ce
' ' ' '
schéma la résistance R fe' telle que Vm' = Rfe I fe et pfe = Vm' I fe = Vm'2 / Rfe . Le courant des pertes en
fer rapportée au secondaire vaut : i fe' = μ ife. Le courant magnétisant rapporté au secondaire vaut :
i m' = μ i m .
R fe jX m1 V'2 V1 R fe jX m1 V '2
V2 V2
V1
N1 N1
Fig 3.8 N2 Fig 3.9 N2
L'erreur introduite par le schéma en Γ est négligeable pour les transformateurs de puissance.
Pour les transformateurs de puissance supérieure à 100 kVA, le courant magnétisant est
inférieur à 2% de I1N; tandis que le courant des pertes en fer ne dépasse pas 0,5% de I1N [7]. Par
conséquent, on peut omettre la branche verticale du schéma équivalent, en posant : i0 0. Le
schéma se présente alors sous forme d'une impédance Z cc en série avec la source. Ce schéma
est appelé schéma de Kapp. Rapporté au primaire, ce schéma se présente comme sur la figure
3.10.
I1 Rcc jXcc I'2 I2 I1 jXcc I'2 I2
V1 V '2 V1 V '2
V2 V2
N1 N1
Fig 3.10 N2 Fig 3.11 N2
Le diagramme des phaseurs du transformateur est repris sur la figure 3.12. En partant de
V et de I c' = - I 2' , on peut établir ce diagramme à l'aide des équations suivantes :
2
'
jX cc I 1
jX 1 I1
V1 R cc I 1
V1 R1I1
' /
jX 2 I C
Vm
'
R 2 IC
' '
I C I 2
' V '2
V'2 '
1 I C
Io
I1
'
I1 I 2 I 'C
2
2
Io
Ife
Fig 3.13
Im
Fig 3.12
3.2.5 Grandeurs réduites en monophasé
I 1B = S 1B / V 1B = V 2B = 1
I 2B S 2B / V 2B V 1B (3.64)
TRANSFORMATEUR TRIPHASÉ
4.1 CONSTITUTION
x y z
Fig 4.1
x y z
Fig 4.2
Dans un transformateur à trois colonnes, le flux de la culasse est égal au flux de la colonne.
Dans ce genre de transformateur, la culasse doit avoir la même section que la colonne. Pour
réduire la hauteur de la culasse, on utilise un circuit magnétique à cinq colonnes, pour lequel le flux
de la culasse est plus faible que le flux d’une colonne portant l’enroulement.
A B C A B C N
X Y Z
x y z VA
a b c
Fig 4.3
VC VB
Fig 4.4
Le transformateur triphasé monobloc est plus économique que le transformateur triphasé
constitué de trois unités monophasées indépendantes. Ce dernier n'est utilisé que dans le cas où
l'appareil triphasé monobloc de puissance égale est inutilisable à cause de ses dimensions.
Uba
Uac Va
Vb
Ucb
Fig 4.5 Vc Fig 4.6
Pour former une phase d'un enroulement en zigzag, on met en série deux demi-
enroulements placés sur deux colonnes différentes. Ce couplage permet d’équilibrer les flux et les
tensions de phase. Cependant, pour obtenir avec un enroulement en zigzag la même tension
qu'avec un enroulement en étoile, le nombre de spires de l'enroulement en zigzag doit être 1,15
fois supérieur à celui de l'enroulement en étoile; ce qui augmente le prix de revient.
Pour désigner le mode de couplage de l’enroulement HT, on utilise une lettre majuscule :
Y = étoile, D ou Δ = triangle et Z = zigzag.
Pour désigner le mode de couplage de l’enroulement BT, on utilise une lettre minuscule :
y = étoile, d = triangle et z = zigzag.
Pour indiquer que le point neutre est sorti et qu'il peut être utilisé pour le raccordement du
conducteur neutre, on ajoute l'indice "n" à la désignation littérale du mode de couplage en étoile ou
en zigzag : Yn, Zn, yn et zn.
Les bornes HT sont repérées par des lettres majuscules : A, B, C, N, par exemple, ou X, Y,
Z.
Les bornes BT sont repérées par des lettres minuscules : a, b, c, n, par exemple, ou x, y, z.
Lorsque le transformateur est constitué de trois unités monophasées, l'étude qui a été
développée au sujet du transformateur monophasé s'applique intégralement à chacune des
phases. Pour étudier un transformateur monobloc, on doit tenir compte des couplages
magnétiques entre les enroulements des phases. Cependant, l'étude montre que le schéma
équivalent du transformateur monophasé (fig. 3.6 à 3.11) reste valable aussi pour une phase du
transformateur triphasé monobloc [21].
Pour établir le schéma équivalent complet, prenons le transformateur de la figure 4.7, dont
l'enroulement primaire est couplé en étoile et l'enroulement secondaire en triangle. Sur cette figure,
les enroulements d'une même phase sont représentés suivant la même direction (verticale, par
exemple). Considérons par exemple la phase AX/ax. Le diagramme des phaseurs est repris sur la
30°
A a a VA
y Uba a
Uac
b Uba
VA z b
Ucb b
U AC c Uac V a
x c
C VB Ucb
c
B VC VB
Fig 4.7 Fig 4.8
D'autre part, le schéma équivalent ne doit faire correspondre que des grandeurs
homologues, c.-à-d. les tensions simples. Il faut donc faire figurer, sur le schéma équivalent, la
tension simple secondaire V a . Le diagramme des phaseurs de la figure 4.8 montre aussi que la
tension simple V a est obtenue à partir de la tension composée U ac en divisant celle-ci par √3, et
en faisant tourner le phaseur obtenu /√3, soit de 30 en avant, soit de 330° en arrière. Le
phaseur U ac est donc en avance de 330° par rapport au phaseur V a . Comme U ac est en phase
avec V A , alors V A est en avance de 330° par rapport V a . Pour faire figurer V a sur le schéma
équivalent de la figure 4.9, on ajoute un transformateur parfait dont le rapport de transformation
vaut √3/1, un déphaseur parfait de 330. Un déphaseur parfait a pour rôle de faire tourner un
phaseur d'un angle bien déterminé, et son sens d'action est indiqué sur le schéma par une flèche.
330°
R1 jX1 jX’2 R’2
U ac
VA R fe jX m1 V '2 Uac Va
3
N1 3
N2 1
Fig 4.9
12
UAC (ou VA )
9
Uac
3
(ou Va )
Fig. 4.10
Tableau 4.1
H Groupe μ
Dd0 N1 / N2
0 Yy0 N1 / N2
Dz0 2N1 / 3N2
Dy5 N1 / 3 N2
5 Yd5 3 N1 / N 2
Yz5 2 N1 / 3 N 2
Dd6 N1 / N2
6 Yy6 N1 / N2
Dz6 2N1 / 3N2
Dy11 N1 / 3 N 2
11 Yd11 3 N1 / N 2
Yz11 2 N1 / 3 N 2
0 Ii0 N1 / N2
En changeant le repérage des bornes des transformateurs, on obtient ce qui suit [16] :
a) - Une permutation circulaire des désignations des bornes secondaires (ac, ba, cb) ajoute
4 à l'indice horaire.
4.6.1 Introduction
Comme expliqué dans la section 1.4.2, l'étude d'un régime déséquilibré se fait à l'aide des
composantes symétriques. Prenons un transformateur triphasé constitué de trois unités
monophasées indépendantes (figure 4.1). Désignons par Z m1 l'impédance de la branche verticale
du schéma équivalent du transformateur monophasé (figure 4.11) :
VA R fe jX m1
B IB
VB
C IC
VC
Machines
Zn1 électriques - Kamabu Tsongo 4.6
IN
N
Fig 4.11
R fe ( jX m1 )
Z m1 = R + jX (4.5)
fe m1
L'impédance de l'enroulement primaire vaut :
Z p = R1 + jX 1 + Z m1 (4.6)
Supposons que les enroulements soient couplés en étoile et que les points neutres soient
reliés à la terre à travers les impédances Z n1 et Z n2 . Si on alimente seulement l'enroulement
primaire, le schéma correspondant sera celui de la figure 4.11. Appliqué sur ce circuit, le deuxième
théorème de Kirchhoff donne :
V A Z p + Z n1 Z n1 Z n1 I A
V B = Z n1 Z p + Z n1 Z n1 I B = [ Z ABC ] 1 [ I ABC ] (4.7)
V C Z n1
Z p + Z n1 I C
Z n1
L'effet de la transformation de Fortescue sur les impédances est donné par la relation (1.52).
Compte tenu des relations (1.59) à (1.61), on obtient le résultat suivant :
0 0
Z p
[ Z dih ]1 = [ T ] [ Z ABC ]1 [T ] = 0
-1
Zp 0 (4.8)
0
0 Z p 3Zn1
De même, si on alimente seulement l'enroulement secondaire, les grandeurs de l’enroulement
secondaire étant rapportées à l’enroulement primaire, on trouve
Z ' 0 0
s
[ Z dih ] 2 = [ T ] -1 [ Z ABC ] 2 [ T ] = 0 Z s' 0
(4.9)
0 0 Z s' 3Z n'2
avec :
Z s ' = R2' jX 2' Z m1 (4.10)
V1h R fe jXm1 V 2h
Machines électriques - Kamabu Tsongo 1 4.7
Fig 4.12
Les relations (4.8) et (4.9) permettent de faire la synthèse du schéma équivalent direct (indice d,
figure 4.15), du schéma équivalent inverse (indice i, figure 4.16) et du schéma équivalent
homopolaire (indice h, figure 4.12). On remarque que :
- Seul le schéma équivalent homopolaire est affecté par les détails de mise à la terre du point
neutre.
- Si le point neutre est directement mis à la terre sans passer par une impédance (Zn1 = 0 ou Zn2 =
0), le terme correspondant est remplacé sur le schéma équivalent par un court-circuit.
- Si le point neutre n'est pas mis à la terre (Zn1 ou Zn2 ), le terme correspondant est
remplacé sur le schéma équivalent par un circuit ouvert.
- Il y a lieu de faire disparaître les transformateurs parfaits sur ces schémas équivalents, en
exprimant les paramètres en grandeurs réduites.
VA R fe jX m1 E va U ab
E' va
B IB b
I' x Ix
VB E ' vb E vb U bc
C IC c
I' x Ix
VC
E ' vc E vc U ca
I n Zn
1
N
Fig 4.13
In = I A + I B + Ic
qu'on peut transformer comme ceci :
' ' '
Z m1 ( I A + I x ) + Z m1 ( I B + I x ) + Z m1 ( I C + I x )
= (V A - Z 1 I A - Z n I n )+ (V B - Z 1 I B - Z n I n )+ (V C - Z 1 I C - Z n I n )
Z m1 ( I A + I x ) + Z m1 ( I B + I x ) + Z m1 ( I C + I x ) = E va E vb E vc
' ' ' ' ' '
Compte tenu des relations (1.59) à (1.61), l'effet de la transformation de Fortescue sur les
impédances donne le résultat suivant :
Z dd 0 0
[ Z dih ] = [T ]-1 [ Z ABC ][T ] = 0 Z ii 0 (4.14)
0 0 Z hh
avec :
Z dd = Z L - Z M = Z 1 + Z m1 et Z ii = Z dd (4.15.a)
'
Z Z m1
2
Z hh = Z L + 2 Z M = Z 1 + 3 Z n + '
(4.15.b)
Z + Z m1
2
Les équations (4.15.a) montrent que, pour le couplage Yd, les schémas équivalents direct et
inverse sont respectivement identiques à ceux du couplage Yy (figures 4.15 et 4.16), avec bien
entendu, une valeur différente de l'indice horaire H. Le schéma équivalent homopolaire doit
traduire le fait que le courant homopolaire circule à l'intérieur des enroulements couplés en triangle
I' x
V1h R fe jX m1 V 2h
1
Fig 4.14
On peut généraliser les résultats ci-dessus pour établir les schémas équivalents d'un
transformateur à couplage quelconque. Ces schémas, vus du côté primaire, sont repris
respectivement sur les figures 4.15, 4.16 et 4.17.
I'2d
μ H 30°
1
Fig 4.15
I'2i
μ H30
... H 30
11
Fig 4.16
Y D d y I'2h
1
Fig 4.17
4.7.1 Introduction
Nous avons montré, dans la section 3.1.3, que le courant à vide i0 = f(t) n'est pas
sinusoïdal, mais qu'il peut être décomposé en une série de Fourrier ne contenant que des
harmoniques impairs :
i0 = 2 I k sin kt (4.18)
k
où le rang k est un nombre impair (k = 1, 3, 5, 7, etc).
Dans les différentes phases, les courants varient de la même manière et sont décalés dans
le temps d’un tiers de période. Il en est de même des tensions et des flux. Les courants de premier
harmonique (k = 1), appelé aussi harmonique fondamental, forment un système équilibré direct :
i A1 = 2 I 1 sin t
i B1 = 2 I 1 sin (t - 2/3) (4.19)
iC1 = 2 I 1 sin (t + 2/3)
Pour les harmonique de rang supérieur à un (k > 1), lorsque k n'est pas multiple de trois, on écrit :
k = 6n ± 1, avec n = 1, 2, 3, etc , de sorte que :
iN = 3 i3 iN = 0 i3l = 0
iN
i3 0 Fig 4.20
N
3
N
Si le troisième harmonique i03 est absent des courants à vide, le flux magnétique n'est plus
sinusoïdal et comprend, par conséquent, le troisième harmonique : = 1 + 3 + ... (section
3.1.3). Les harmoniques des flux magnétiques dont le rang est multiple de trois ( 3 ) forment un
système homopolaire des flux soumis aux restrictions suivantes (figures 4.21 à 4.23) :
- Transformateur triphasé constitué de trois unités monophasées (figure 4.21). Les
harmoniques des flux dont le rang est multiple de trois (système homopolaire) se ferment à
l'intérieur du circuit magnétique de chaque unité, suivant le même itinéraire que les premiers
harmoniques (formant un système direct). Par conséquent, la réactance de magnétisation
homopolaire est égale à la réactance de magnétisation directe : Xmh = Xmd = Xmi.
- Transformateur triphasé à cinq colonnes (figure 4.22). Les harmoniques des flux dont le rang
est multiple de trois, qui sont égaux et en phase dans les colonnes centrales (système
homopolaire), se referment par les colonnes extrêmes. On montre que dans ce cas
X mh X md = X mi .
- Transformateur triphasé à trois colonnes (figure 4.23). Les harmoniques des flux dont le rang
est multiple de trois, qui sont égaux et en phase dans les trois colonnes (système homopolaire), se
referment par des circuits extérieurs au noyau magnétique. Ces circuits présentent une perméance
qui est des dizaines de fois plus faible que celle du circuit magnétique direct. Par conséquent, la
réactance de magnétisation homopolaire est de loin plus faible que la réactance de magnétisation
directe : X mh < X md = X mi
3
3
3 3
2
Fig 4.21
Fig 4.22
a) Couplage Yy
Le courant à vide ne contient pas de troisième harmonique de i03 ( figure 4.19); ce qui
entraîne l'apparition du troisième harmonique de flux 3 .
a1) Transformateur constitué de trois unités monophasées (figure 4.21). Les flux du troisième
harmonique se referment par un chemin de grande perméance. Dans un tel transformateur, 3
0,17 1 [6]. Le flux 3 varie à la fréquence f3 = 3 f1, de sorte que ev3 3x0,17 ev1 = 0,51 ev1. On
montre que les amplitudes des f.é.m ev3 et ev1 s'ajoutent. Selon la relation (3.11), la valeur efficace,
en grandeurs réduites, de la f.é.m résultante est donnée par la racine carrée de 12 + 0,512. C'est
dire que Ev 1,12 Ev1. Cette élévation de la f.é.m des phases est dangereuse. Elle nécessiterait un
renforcement de l’isolement et donc un accroissement du prix de revient du transformateur. C’est
pour cette raison que le couplage Yy n’est pas utilisé dans un transformateur constitué de trois
Machines électriques - Kamabu Tsongo 4.13
unités monophasées. Notons que ev3 n’apparaît pas dans les tensions composées, qui restent
sinusoïdales.
a2) Transformateur à cinq colonnes (figure 4.22). Pour les mêmes raisons qu'au point a1, le
couplage Yy n'est pas utilisé dans les transformateurs à cinq colonnes.
a3) Transformateur à trois colonnes (figure 4.23). Les flux du troisième harmonique se ferment
par la cuve ou dans l’air, par un chemin de faible perméance. Ces flux sont par conséquent faibles
et les courbes des tensions restent pratiquement sinusoïdales. Cependant, les flux 3 variant à la
fréquence f3 = 3 f1, il apparaît dans les parois de la cuve des courants de Foucault causant des
échauffements locaux; ce qui diminue le rendement du transformateur. Ces pertes dans les parois
de la cuve peuvent atteindre environ 55 % des pertes dans le noyau.
Fig 4.23
b) - Couplage Dy
Les courants du troisième harmonique circulent dans le contour du triangle. Le courant à
vide contient le troisième harmonique. Les courbes des flux et donc celles des f.é.m sont sinusoï-
dales. Les phénomènes défavorables liés au troisième harmonique sont absents.
c) - Couplage Yd
La connexion de l'enroulement primaire en étoile élimine les troisièmes harmoniques i31 des
courants primaires, et fait apparaître les troisièmes harmoniques des flux 3. Ces derniers
induisent, dans les enroulements secondaires, des courants du troisième harmonique i32 qui se
referment par le triangle secondaire. Ces courants secondaires i32 créent, dans le circuit magnéti-
que, des flux du troisième harmonique '3 . On peut montrer que '3 compense pratiquement 3,
de sorte que les flux et les tensions résultant restent sinusoïdaux. Ici aussi, les effets nuisibles du
troisième harmonique sont absents.
On affectera l'indice " 1 " à la puissance d'une phase, et l'indice " 3 " à la puissance totale
des trois phases. Comme en monophasé, on choisit deux grandeurs de base. Si on choisit, par
exemple, la tension simple de base VB et la puissance totale de base des trois phases S 3B , on
obtient :
Machines électriques - Kamabu Tsongo 4.14
- le courant de base : I B = S 3B
3VB
3 2
- l'impédance de base : Z B = V B = V B
I B S 3 B
S
- l'admittance de base : Y B = 1 = 3B2
Z B 3V B
On souhaite que, dans un système triphasé équilibré, les valeurs réduites des tensions
simple vr = V/VB et composée ur = U/UB soient égales [7]. Pour réaliser cette égalité, on choisit la
tension simple de base VB et la tension composée de base UB de telle manière que : UB = √3 VB.
Dans ce cas,
3V = V =
ur = U = vr
UB 3V B V B
A partir des valeurs de U B et S 3B = 3 U B I B , on détermine :
S
- le courant de base : I B = 3B
3U B
2
- l'impédance de base : Z B = V B = U B = U B
IB 3 I B S 3B
- l'admittance de base : Y B = 1 = S 32B
ZB U B
En grandeurs réduites, la puissance apparente complexe des trois phases vaut :
Z S 3Bn U 2Ba
zrn = Z = zra S 2
Bn 3Ba U Bn
ESSAIS
CARACTÉRISTIQUES DE FONCTIONNEMENT
FONCTIONNEMENT EN PARALLÈLE
DES TRANSFORMATEURS
5.1 ESSAIS DES TRANSFORMATEURS
W T
A
V V
Fig 5.1
Ife Im
V10 Rfe Vm jX m V 20
:1
Fig 5.2
Les valeurs de I0, R1 et X1 étant négligeables, on néglige la chute de tension sur l'impédance R1
+ jX1. Dès lors Vm V10 et le rapport de transformation est donné par :
E v1 V m V 10
(5.1)
E v2 V 20 V 20
I fe = P0 = I 0 cos 0 I m = I O - I fe = I 0 sin 0
2 2
V 10 (5.3)
2
V 10 = V 10 V 10
R fe = Xm=
I fe P0 Im (5.4.a)
Notons que le courant magnétisant Im est proche du courant à vide I0, le courant Ife étant très
faible : Im I0. Étant donné que la puissance réactive Q0 et la réactance Xm sont liées par la
2
relation Q0 = V10 /Xm, cette réactance peut être calculée à l’aide de la formule suivante [45] :
V2 2
V10
X m 10 (5.4.b)
Q0 (V10 I10 ) 2
P02
'
Lors de cet essai, on court-circuite l'enroulement secondaire (V2 = V2 = 0), et on
alimente l'enroulement primaire à une faible tension Vcc, réglée de façon à y faire circuler le
courant nominal Icc I1N, à la fréquence nominale (fig.5.3). On préfère alimenter l'enroulement
HT, qui fait appel à un faible courant à mesurer. La tension Vcc est inférieure à 15% de la
tension nominale et se prête facilement aux mesures. On mesure alors : l'intensité du courant
primaire Icc, - la puissance consommée par le transformateur Pcc, - la tension primaire Vcc. De
ces données, on déduit :
W T
A
Fig 5.3
c) - L'impédance de court-circuit.
Les pertes magnétiques pfe étant négligeables lors de cet essai, le courant des pertes
en fer sera lui aussi négligeable : Ife 0. La tension Vcc étant très faible, le courant magnétisant
Im sera réduit proportionnellement à cette tension : Im 0. Par conséquent, le courant I0 de la
branche verticale est négligeable :
’ ’
I 0 = I fe + I m = 0 => I 0 = I 1 + I 2 = 0 => I 1 = - I 2 = I cc
Le schéma équivalent du transformateur lors de l'essai en court-circuit se simplifie en celui de la
figure 5.4.a, avec
’ ’
V cc = ( R1 + R2 ) I cc + j ( X 1 + X 2 ) I cc = Rcc I cc + jX cc I cc
L'impédance de court-circuit du transformateur vaut alors :
V cc = + j
Z cc = Rcc X cc
I cc (5.8)
avec
' '
Rcc = R1 + R2 X cc = X 1 + X 2
Lors de l'essai en court-circuit, le transformateur se comporte comme une impédance
très faible de nature essentiellement inductive. Le diagramme des phaseurs correspondant à
cette impédance est repris sur la figure 5.4.b. Le triangle obtenu sur cette figure est appelé
triangle de Kapp.
A partir des mesures relevées lors de l'essai en court-circuit, l'impédance de court-circuit
peut être déterminée à l'aide des formules suivantes :
cos cc = Pcc V cc
Z cc =
V cc I cc I cc
I cc Rcc jXcc V cc
Z cc I cc jX cc I cc
V
cc
cc
R cc I cc I cc
a) b)
Fig 5.4
Noter que la résistance Rcc doit être ramenée à la température conventionnelle de 75C. Pour
dissocier Rcc et Xcc en composantes primaires et secondaires, une bonne approximation est
donnée par les formules suivantes :
R cc X cc
R1 R 2 X1 X2
' '
(5.9)
2 2
On peut aussi décomposer la tension de court-circuit Vcc en composante active Vcca et
composante réactive Vccr :
V cca = V cc cos cc = Rcc I cc V ccr = V cc sin cc = X cc I cc
Pour effectuer les essais ci-dessus sur un transformateur triphasé, on se rappellera que
"chaque phase d'un transformateur triphasé consomme la même puissance P1 que chacune
des deux autres, sous le même facteur de puissance (cos )" : P1 = P3/3. Alors, les formules
utilisées pour le transformateur monophasé permettent de déterminer les paramètres d'un
transformateur triphasé. Les schémas de câblage utilisés pour les essais d'un
transformateur triphasé sont repris sur la figure 5.5.
PA Court-
T circuit
A Vide
a
V B V
b
A C c
P3 Ф = PA+PB
Fig 5.5
xmr = V 1N I 1N = I 1N = 1
I m V 1N I m imr (5.18)
En grandeurs réduites, la réactance de magnétisation est égale à l'inverse du courant
magnétisant. En grandeurs réduites, la susceptance de magnétisation vaut : bmr = - 1/xmr = - imr.
En multipliant les membres de gauche et de droite de cette dernière relation par l'admittance de
base ( Y B = S 1N / V 2N = S 3N / U 2N ), on trouve la susceptance de magnétisation en grandeurs
physiques :
imr S1N = - imr S 3N
Bm = - 2 2
VN UN (5.19)
Rappelons que imr i0r = I0/I1N.
Cette caractéristique est reprise sur la figure 5.6. Elle montre que la variation de la
tension V2 dépend de la nature de la charge (inductive avec 2 > 0 ou capacitive avec 2 < 0 ).
V2
V2N
φ2 < 0
V1
1
φ2 > 0 φ2
A B
φ2 φ2
0,5 V'2 jXjXCCII1
CC 1
I2
I2N I' C - I'2 I1 RRCCCCII11
0,5 1
Fig 5.7
Fig 5.6
Cette caractéristique peut être déterminée par calcul à partir du schéma équivalent de
Kapp (figure 3.10) auquel correspond le diagramme des phaseurs de Kapp (figure 3.13 et 5.7).
On détermine d'abord la chute de tension V = V 1 - V2 ' . On déduit alors la tension secondaire
V2 ' = V 1 - V , et V 2 = V 2 ' / .
Ce calcul peut être sensiblement simplifié si on tient compte du fait que le déphasage
entre les phaseurs V 1 et V 2 ' est très faible (figure 5.7). Ce déphasage étant très faible, l'écart
entre le module du phaseur V 1 et sa projection sur la direction du phaseur V2 ' est négligeable.
Cet écart est généralement de l'ordre de 0,01 p.u. [21]. Avec cette hypothèse (figure 5.7), la
chute de tension est donnée approximativement par la longueur du segment AB et vaut :
p fe = p feN 2 p feN (1 - vr )
V 1N (5.25)
Compte tenu de la relation (5.21), on a : V2 ' = V1N (1 - Δvr), et la puissance active secondaire
vaut :
P 2 = m1 V 2 I 2 cos 2 = m1 V 1N (1 - v r ) i 2r I 1N cos 2 = i 2r (1 - vr ) S N cos 2
' '
η %
100
50
I2
0
I 2n
Fig 5.8
5.3.1 Définition
I2 C
V 2 OE
XE
V E
F
V1 xE D1
D2 V2
V1
AF aF V 2
I1F
V 2 OF ZC I1E
I'C I1E I1F
I1F
XF
F
xF
Fig 5.9 Fig 5.10
Les équations des transformateurs sont les suivantes :
'
V 1 - V2 = Z cc1 I 1 = Z cc 2 I 2 = ...= Z ccn I n (5.28)
où I i est le courant (primaire) du transformateur numéro i. Le courant de la charge Ic' est
obtenu par la sommation des courants Ii de tous les transformateurs. :
n ' n
' V2 ' '
Ic Ii (V1 V2 ) 1 / Z cci (V1 V2 )Y (5.29)
i 1 ' i 1
Zc
On en déduit que
n
Z
Y 1
V2 ' = V1 avec Y= (5.30)
1
+Y i=1 cci
Z c'
'
Cette relation permet de déterminer V2 à partir de V 1 , Z c et Z cci . Le courant total est fourni par
la relation (5.29). Le courant dans chaque transformateur est déduit de la relation (5.28) et
vaut :
'
I i = ( V 1 - V2 ) / Z cci (5.31)
En négligeant les écarts entre les arguments cci des impédances Zcci et en multipliant par la
tension V1N, on obtient le rapport des puissances apparentes :
1
V 1N I Ni I Ni S Ni
Z
S
= cci1 = Z
i cci I Ni v
= ccri
v ccri
S
j
j
V I
1 N Nj
I Nj
v
S Nj
Z Z j ccj j ccj I Nj j vccrj j ccrj
Pour deux transformateurs E et F, on trouve la relation suivante entre les valeurs réduites srE =
SE/SNE et srF = SF/SNF des puissances transitées par ces transformateurs :
srE = vccrF
srF vccrE (5.34)
C'est dire que si vccrE > vccrF, srE < srF. Dans ce cas :
- Lorsque le transformateur F atteint sa charge nominale (srF = 1), le transformateur E est
encore sous chargé (srE < 1);
TRANSFORMATEURS SPÉCIAUX
6.1 TRANSFORMATEUR DE TENSION
I1 Z CC I'2
N1 N2
V1 Z' V '2
V1 V
V2
L'esquisse de ce transformateur est reprise sur la figure 6.1. Son schéma équivalent,
présenté comme un diviseur de tension, est repris sur la figure 6.2 où Z' représente l'impédance
de la charge. De ce schéma, on tire la relation :
N Z'
V2
' 1
V = 2 ' V1
(6.1)
N2 Z cc + Z
Par conséquent, V 2' V 1 si Z ' Z cc . Lorsque la condition Z ' Z cc est réalisée, le
courant est négligeable et le rapport entre les tensions primaire et secondaire reste constant de
sorte qu'on peut écrire :
N2 = V 1
V 2= V1 (6.2)
N1
C'est la relation souhaitée pour un transformateur de tension. Par conséquent, pour assurer une
transformation correcte des tensions, selon la relation (6.2), la condition Z ' Z cc doit être
remplie, c.-à-d. que le transformateur de tension doit fonctionner à vide. En pratique, il apparaît
une différence entre V 1 et V2' à cause du courant consommé par l'appareil de mesure, laquelle
différence est définie par :
a) l’erreur de rapport ou erreur de module des tensions :
V 2 -V1
v = .100 [%] (6.3)
V1
b) - le déphasage ou erreur de phase entre les tensions V 1 et V2' :
v = V 1 - V’2 (6.4)
où α désigne l'argument d'une tension. Ces erreurs doivent être inférieures aux valeurs prévues
par les normes. Les normes donnent les valeurs suivantes qui déterminent les classes de
précision :
v [%] : 0,1 - 0,5 – 1 – 3
v [ minutes ] : 5 – 20 – 40.
I1 Z1 Z '2 I'2
I1 I2 I0
A
Zm Z'
N1 N2
Fig 6.3 Fig 6. 4
L'esquisse de ce transformateur est reprise sur la figure 6.3. Son schéma équivalent,
présenté comme un diviseur de courant, est repris sur la figure 6.4, où Z' représente
l'impédance de la charge. De ce schéma, on tire la relation :
N2 Zm
I 2' = I2= - ' ' I1
(6.5)
N1 Zm+ Z2 + Z
Par conséquent, - I 2 I 1 si Z 2 + Z Z m . Lorsque la condition Z 2' + Z ' Z m est réalisée
’ ' '
:
- le déphasage entre le courant à mesurer I 1 et le courant secondaire - I 2 est voisin de 0;
- le rapport entre leurs amplitudes est proche du rapport des nombres de spires :
- I 2 = N1 I1 = I1 (6.6)
N2
C'est la relation souhaitée pour un transformateur de courant. Par conséquent, pour assurer
une transformation correcte des courants, selon la relation (6.6), la condition Z 2' + Z ' Z m
doit être remplie, c.-à-d. que le fonctionnement du transformateur de courant doit être proche du
fonctionnement en court-circuit : Z’ 0. En pratique, il apparaît une différence entre I 1 et - I 2' à
cause du courant I 0 , laquelle différence est définie par :
a) - l'erreur de rapport ou erreur de module des courants :
/ - I 1
I = I 2 .100 [%] (6.7)
I1
b) - le déphasage ou erreur de phase entre les courants I 1 et - I 2' :
I = I 1 - I’2 (6.8)
où α désigne l'argument d'un courant. Ces erreurs doivent être inférieures aux valeurs prévues
par les normes. Les normes donnent les valeurs suivantes qui déterminent les classes de
précision :
I [%] : 0,1(0,2) - 0,5 - 1 - 3 - 10
I [minutes] : 5 - 10 - 20 - 30 - 40.- 60 - 80
Notons enfin que le circuit au secondaire d'un transformateur de courant ne peut jamais
être ouvert lorsqu'un courant circule au primaire. Si I2 = 0, la f.m.m. du secondaire est nulle, et le
Machines électriques - Kamabu Tsongo 6.2
courant primaire I1 joue le rôle d’un courant à vide imposé. Il donne naissance à un flux très
élevé et donc à une tension secondaire très élevée (danger d’électrocution). Il en résulte un
échauffement et des contraintes diélectriques tellement élevées qu’ils détruisent l’appareil.
6.3 AUTOTRANSFORMATEUR
I1 Ip
Vp Np
V1 I2
V 2 VS IS NS
Fig 6.5
Le courant Is traversant la partie commune est plus faible que le courant secondaire I2
du transformateur de construction classique. A densité de courant égale, la section des
conducteurs du secondaire peut être réduite dans le rapport 1 à (1 - 1/) .
Au point de fonctionnement nominal, l'autotransformateur reçoit du réseau primaire une
puissance apparente S 1N = V 1N I 1N et fournit au réseau secondaire une puissance apparente
S 2N = V 2N I 2N . Ces deux puissances apparentes sont égales :
Machines électriques - Kamabu Tsongo 6.3
S1N = V 1N I 1N = V 2N . I2N = V 2N I 2N = S 2N = S t (6.16)
La puissance apparente St est donc fournie par le réseau primaire au réseau secondaire et est
appelée puissance traversante.
Au point de fonctionnement nominal, la puissance apparente de la bobine "p" vaut
S pN = V pN I pN ; tandis que la puissance apparente de la bobine "s" vaut S sN = V sN I sN . Ces
deux puissances sont égales:
S pN = V pN I pN = | V 1N - V 2N | I 1N = | V 1N - V1N | I 1N = V 1N I 1N (1 -
1)
= V 2N I 2N (1 - 1 ) = V sN I sN SsN = S d (6.17)
La puissance apparente Sd est la puissance transmise de l'enroulement "p" à l'enroulement "s"
par voie électromagnétique et est appelée puissance électromagnétique.
La différence entre la puissance traversante St et la puissance électromagnétique Sd
représente la puissance Se transmise du réseau primaire au réseau secondaire par voie
électrique:
S e = S t - S d = St = V 1NI 1N = V 2NI 2N = V 2N I 1N (6.18)
Le transformateur monophasé à trois enroulements (figure 6.6) porte sur son circuit
magnétique trois enroulements : un enroulement primaire (1), un enroulement secondaire (2), et
un enroulement tertiaire (3). Il permet d’alimenter deux réseaux de tension respectives V2 et V3
à partir d’un réseau de tension V1 à l’aide d’un appareil unique.
I1 V2
V1 I3
V3
Fig 6.6
Le transformateur à trois enroulements est moins encombrant et meilleur marché que
deux transformateurs à deux enroulements, de rapport de transformation respectifs µ12 = V1/V20
et µ13 = V1/V30. Le principal inconvénient du transformateur à trois enroulements consiste en sa
faible sécurité. En effet, en cas de défaillance, le transformateur à trois enroulements est mis
entièrement hors service, alors que lorsqu’on a deux transformateurs à deux enroulements, l'un
peut fonctionner sans l’autre.
jX3' R’3
I'3
R1 X11
I1 jX
X’2'2
jX R’2
I'2
I0
V'3
V1 R fe jX
Xm1
V3
m V'2 V2
Fig 6.7
Considérons un transformateur dont l'enroulement secondaire est ouvert (i2 = 0). A l'instant
t = 0, on applique à l’enroulement primaire la tension simple v1 = V1m cos (ωt + α). L'équation de
tension de l'enroulement primaire est la suivante :
d 1 = v1
R1 i0 + N 1 dt (7.1)
où i0 est le courant à vide et 1 est le flux propre de l'enroulement primaire. Cette équation
différentielle est non-linéaire, car la relation entre 1 et i0 (courbe d’aimantation) n’est pas linéaire.
Soit L11
1 io
t
t I1N
t
Io
S
Fig 7. 2
Fig 7.1
En pratique, le flux m correspond à une valeur de l'induction égale à environ 1,7 T. Pour
atteindre la valeur du flux donnée par la relation (7.8), le matériau sera fortement saturé, à tel point
que le courant d'enclenchement à vide i0, en anglais "inrush current", nécessaire à la création de
ce flux va croître plus que proportionnellement à ce flux. La courbe de i0 est reprise sur la figure
7.2, qui illustre la présence d'harmoniques.
Le courant à vide en régime permanent I0 ne constitue qu’une faible fraction du courant
nominal I1N (section 3.1.3). Cependant, la valeur maximale du courant d’enclenchement à vide
i0max peut, dans le cas le plus défavorable, dépasser la valeur de ce courant nominal : I0 << I1N <
i0max. A partir des relevés oscillographiques du genre de celui de la figure 7.2, on a obtenu des
valeurs de l’ordre de 100 pour le rapport i0max/I0 . Pour un rapport i0max/I0 = 100, et pour I0 égal à 2,5
% de I1N , le courant d’enclenchement à vide vaudra, dans le cas le plus défavorable, i0max = 100 I0
= 100.0,025.I1N = 2,5 I1N.
Le courant d'enclenchement à vide, qui s’amortit avec la constante de temps T0, ne
présente pas de danger pour le transformateur. On doit cependant en tenir compte lors du réglage
des relais de protection. On veillera aussi à ce que ce courant n’endommage pas les appareils de
mesure lors des essais.
Considérons un transformateur dont l'enroulement secondaire est ouvert (i2 = 0), et dont
l'enroulement primaire est branché sur un réseau de tension simple v1 = V1m cos (ωt + α), avec
V1m = 2 V1. Utilisons le schéma équivalent de Kapp (figure 3.10), avec l’impédance de court-
Î = 2 V 1 (1 + e-1/2f T cc ) (7.14)
Z cc
I i
cc
i
t
t
iS
Fig 7. 3
-1/2f T cc
Le coefficient 2(1 + e ) est appelé coefficient d'asymétrie [19]. Pour f = 50 Hz, la demi-
période vaut t = 1/2f = 10 ms. Supposons que la tension primaire soit égale à la tension nominale
primaire : V1 = V1N. Rapporté à l’amplitude du courant nominal, le courant de crête vaut :
Î = 2 V 1N (1 + e-1 / 2f T cc ) = 1 (1 + e-1/2f T cc ) (7.15)
2 I 1N Z cc . 2 I 1N vccr
où vccr est la tension de court-circuit en grandeurs réduites.
On appelle courant de court-circuit présumé Icc , la valeur efficace du courant qui s'établirait
en régime permanent lors d'un court-circuit en l'absence de toute protection. Ce courant dépend
bien entendu du point du réseau où se manifeste le défaut. Si celui-ci se produit près des bornes
de sortie du transformateur, le courant Icc est limité uniquement par l'impédance de court-circuit de
ce transformateur ; d'où :
V 1N = V 1N I 1N = V 1N I 1N = I 1N (7.16)
I cc =
Z cc Z cc I 1N V cc vccr
ou en grandeurs réduites
I cc = 1 (7.17)
i ccr =
I 1N vccr
Si Rcc est négligeable par rapport à Lcc , le terme exponentiel de la relation (7.14) reste
voisin de l'unité, de sorte que d'après cette relation, le courant de crête vaut :
Î 2 2V1N 2 2 Icc 2,8 Icc (7.18)
Zcc
ou compte tenu de (7.16) :
Le courant de court-circuit s'amortit avec la constante de temps Tcc. On désigne alors par
kcc le rapport entre le courant de crête et l'amplitude du courant de court-circuit présumé :
k cc = Î (7.20)
2 I cc
Ce rapport kcc dépend de l'amortissement, c-à-d du rapport Rcc/Xcc. La figure 7.4 donne la courbe
kcc = f(Rcc/Xcc). Compte tenu de (7.20) et (7.16), le courant de crête vaut :
Î = 2 k cc I cc = 2 k cc V 1N = 2 k cc I 1N (7.21)
Z cc vccr
ou en grandeurs réduites :
îr = Î = 2 k cc (7.22)
I 1N vccr
Pour un transformateur de grande puissance, de vccr 11 %, kcc 1,7 et îr 2 .1,7/0,11 = 22 p.u.
La figure 7.4 montre que pour Rcc 0, on a kcc 2; ce qui correspond à l’approximation de la
relation (7.18).
kCC
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0 0,4 0,8 1,2
Rcc
Xcc
Fig 7. 4
7.3 SURTENSIONS
7.3.1 Définition
On appelle surtension toute tension entre un conducteur de phase et la terre ou entre deux
conducteurs de phase dont la ou les valeurs de crête dépassent la valeur de crête correspondant
à la tension la plus élevée pour le matériel.
v %
Vm
100
50
t
Tm Td
Fig 7. 5
Les surtensions se présentent, soit sous forme d'onde de choc (impulsion apériodique),
soit sous forme d'oscillations amorties qu’on assimile à l'onde de choc. La figure 7.5 montre une
onde de choc de manœuvre. Le temps de montée de la tension à partir de zéro jusqu'à la valeur
maximale Vm donne la durée du front de l'onde Tm. Il est de l’ordre de quelques microsecondes.
Le front (montée en tension) de l'onde est dit raide lorsque sa durée n'est que de quelques
microsecondes. L'onde de choc est aussi caractérisée par la durée jusqu'à la mi-valeur Td, qui
correspond au temps écoulé entre le passage de la tension à zéro et à la moitié de la valeur
maximale. L'onde de choc est alors identifiée par le rapport suivant : Tm/Td [ μs ]. On a alors le
rapport 250/2500 μs pour l'onde normalisée de choc de manœuvre et 1,2/50 μs pour l'onde
normalisée de choc de foudre.
Lorsqu’une surtension se manifeste en un point donné d’une ligne électrique, son onde se
propage sur cette ligne dans les deux sens. Cette situation est illustrée sur la figure 7.6. Si cette
surtension pénètre dans l’enroulement d’un transformateur T, il apparaît des contraintes
diélectriques dangereuses à l’intérieur de ce transformateur. Pour protéger un transformateur
contre les surtensions, on place en amont de ce transformateur, des éclateurs ou un parafoudre
P. Ces dispositifs amorcent à partir d’une tension d’amorçage Va. A cette tension d’amorçage, il
s’établit entre les éclateurs un arc qui est alors coupé par le disjoncteur. A l’amorçage, le
parafoudre réduit la tension Vm ( > Va ) de l’onde jusqu’à une tension résiduelle Vr.
P
T
Fig 7. 6
7.3.2 Schéma équivalent
Cl s
Cts D
Fig 7. 7
Sur la figure 7.8, la chaîne des capacités discrètes a été remplacée par un circuit à
paramètres répartis. Soit L la longueur de l'enroulement et X la distance d'un point quelconque de
cet enroulement à la borne A. Pour un petit élément de longueur dx, la capacité longitudinale Cx
peut être déterminée de la manière suivante (les capacités Cx étant en série) :
1 = 1 = 1 .n = 1 L
C C x C x C x dx
L
C x = C .n = C (7.23)
dx
La capacité transversale C tx de l'élément dx est déterminée de la manière suivante (les capacités
C tx étant en parallèle) :
Ct = Ctx = Ctx .n = Ctx . dx
L
dx
C tx = Cnt = C tL (7.24)
Nous allons écrire les équations du circuit de la figure 7.8 en négligeant les courants qui
passent par les inductances. La première équation de Kirchhoff au nœud F s'écrit :
i - it - i - xi dx = 0
it = - xi dx (7.25)
dx dx
x
X
Fig 7. 8
a) Répartition initiale
Dans ce cas les conditions aux limites sont les suivantes:
- borne A, x = 0 et v = V m V m = K 1 + K 2 (7.34)
- borne N, x = L et v = 0 0 = K 1 e + K 2 e pL -pL
(7.35)
La relation (7.34) donne : K 2 = V m - K 1 . En remplaçant K2 par cette expression dans la relation
(7.35), on trouve :
-pL pL
K1 = - V m e e
pL- pL et K 2 = V m pL - pL (7.36)
e -e e -e
La substitution de ces expressions de K1 et K2 dans la relation (7.32) donne :
p(L - x)
v =V m e - e-p(L- x) = sinh [p(L - x)] (7.37)
pL - pL Vm sinh pL
-
e e
L'allure de la répartition initiale de la tension, selon la relation (7.37) est reprise sur la figure 7.9
pour différentes valeurs de .
1,0
0,8
v
0,6
Vm α=0
0,4 5
1
0,2
10
v
Vm
x 1
L
Fig 7. 10
d’un axe confondu avec la répartition finale. Les limites des oscillations sont tracées en trait
interrompu.
Lorsque la borne N n'est pas mise à la terre, la répartition de la tension est donnée par la
relation (7.32) avec les conditions aux limites suivantes:
- borne A , x = 0 et v = V m V m = K 1 + K 2 (7.43)
- borne N , x = L et i = 0 d'après la relation (7.28), v
x
x= L
=0
pL -pL
p K1 e - p K 2 e = 0 (7.44)
La relation (7.43) donne : K 2 = V m - K 1 .
En remplaçant K2 par cette expression dans la relation (7.44), on trouve :
-pL pL
K1 = V m e e
pL- pL et K 2 = V m pL - pL (7.45)
e +e e +e
La substitution de ces expressions de K1 et K2 dans la relation (7.32) donne :
p(x - L)
v =V m e + e-p(x - L) = cosh[p(x - L)]
(7.46)
pL- pL V m cosh pL
e + e
L'allure de la répartition de la tension selon la relation (7.46) est reprise sur la figure 7.11 pour
différentes valeurs de . Ici la répartition finale est donnée par l'horizontale correspondant à
= 0 . Le passage de la répartition initiale à la répartition finale se fait après des oscillations dont
les limites sont représentées sur la figure 7.12 en traits interrompus.
La tension agissant sur un élément x de l'enroulement vaut :
v = dv
dx x= X
x = V m
p sinh[ p(x - L)]
cosh pL x
x= X
(7.47)
0,8 v
1
v Vm
0,6
Vm
2 1
0,4
5
0,2
10
Chapitre 8
Dans une machine électrique, le courant électrique circule dans des conducteurs dont
l'ensemble forme l'enroulement. Lorsque l'enroulement est destiné à créer le flux magnétique, il est
appelé enroulement inducteur, enroulement d'excitation, ou tout simplement inducteur.
L'enroulement qui est le siège des f.é.m. de rotation ou des couples est appelé enroulement
d'induit ou tout simplement induit.
L'enroulement d'une machine électrique peut être concentrique (1 sur la figure 8.1). Dans
ce cas, les spires contiguës sont coaxiales au noyau du circuit magnétique et on dit que les pôles
de la machine sont saillants.
N
1
2
v
Fig. 8.1
Très souvent, l'enroulement est constitué de conducteurs logés dans des rainures
pratiquées suivant les génératrices à la périphérie (près de l'entrefer) du rotor ou du stator (2 sur la
figure 8.1). Dans ce cas, l'enroulement est dit réparti ou distribué, et les pôles de la machine sont
dits lisses. Les rainures dans lesquelles sont logés les conducteurs sont appelées encoches. La
partie qui sépare deux encoches consécutives est une dent. Les conducteurs, éventuellement
creux pour permettre le refroidissement direct, sont isolés entre eux et par rapport à la masse. Les
encoches sont fermées par des cales en matériau non magnétique. La disposition des
conducteurs dans les encoches permet une réduction de l'entrefer, une réduction des pertes par
frottement, et une meilleure résistance aux efforts mécaniques.
N c B = B (θm)
eS = eS (t)
d
v
b
a θm
B t
A
θm
S
Fig.8.3
Fig.8.2
Prenons comme origine des angles m l'axe du pôle sud. Dans l'espace compris entre le
pôle nord et le pôle sud, les lignes du champ magnétique vont du pôle nord vers le pôle sud. Dans
la suite, l'induction magnétique B sera considérée comme positive lorsque les lignes du champ
vont du rotor vers le stator, et comme négative dans le cas contraire [16]. Compte tenu de cette
convention, l'induction est positive sous le pôle sud et négative sous le pôle nord. Par conséquent,
à la périphérie du rotor, l'induction magnétique B varie avec l'angle m , et la courbe B = f(m) est
illustrée sur la figure 8.3.
Faisons tourner le rotor à une vitesse constante v dans le sens des angles m croissant.
Lors de la rotation du rotor, la valeur instantanée de la f.é.m. induite dans le conducteur ab, se
trouvant sous le pôle sud, vaut : eab = B v , où est la longueur de la partie active du conducteur.
Le sens de cette f.é.m. est déduit de la règle de la main droite. Le conducteur dc se trouve sous le
pôle nord dans une position telle que l'induction est égale et de signe opposé à celle du conducteur
ab. La valeur instantanée de la f.é.m. du conducteur dc sera égale et de signe opposé à celle du
conducteur ab : edc = - eab = - B v. Notons que ebc = 0. Étant donné que les conducteurs ab et dc
sont mis en série, la f.é.m. de la spire est donnée par : es = eab + ecd = eab - edc = 2B v.
Étant donné que la longueur et la vitesse v ont des valeurs constantes, la f.é.m. es
reproduit exactement dans le temps les variations de l'induction B dans l'espace. Pour la machine
de la figure 8.2, la répartition de l'induction dans l'espace est donnée sur la figure 8.3. Cette courbe
peut être décomposée en une série d'harmoniques dont l'harmonique fondamental est le plus
Le principe de fonctionnement d'une telle machine est illustré sur la figure 8.4. Dans le cas
de la machine à courant continu, le courant dans le circuit extérieur doit circuler dans un seul sens,
c.-à-d. qu'il est redressé. Pour assurer ce redressement, on connecte les extrémités de la spire ab-
cd à deux segments de cuivre, isolés l'un de l'autre et isolés de l'arbre de la machine. Ces
segments de cuivre sont désignés sous le nom de lames du collecteur. L'ensemble de ces
segments associés à leur isolement constitue un bloc cylindrique appelé collecteur. Sur les lames
du collecteur frottent des pièces fixes A et B, appelées balais qui sont reliées au circuit extérieur.
Ces balais doivent être placés dans une position telle que la f.é.m. induite dans la spire soit nulle
au moment où une lame passe d'un balai à l'autre.
N c
u
v d
A
b
a
B
t
u θm Fig.8.5
S
Fig.8.4
Considérons chacune de machines des figures 8.2 et 8.4, dans lesquelles l’enroulement
statorique crée un champ magnétique dans la région où est situé le rotor. Supposons que les
conducteurs du rotor soient immobiles. Appliquons aux balais une tension fournie par une source
extérieure. Cette tension fera circuler un courant dans les conducteurs rotoriques. L'interaction
entre ce courant et le champ magnétique dû à l’enroulement statorique engendre des forces
électromagnétiques qui s'exercent sur les conducteurs rotoriques. Sous l'effet du couple dû à ces
forces, les conducteurs tournent en entraînant avec eux, l'entièreté du rotor. La machine fonctionne
alors en moteur.
De ce qui précède, on conclut qu'une même machine électrique tournante peut fonctionner,
soit en générateur, soit en moteur. Pour traduire cette propriété, on dit que les machines
électriques tournantes sont réversibles.
Considérons deux machines dont les nombres de pôles sont différents. Par convention, on
désigne le nombre de paires de pôles par la lettre p. La première machine, dont la coupe est
reprise sur la figure 8.6 est constituée de deux pôles (p = 1) et la variation de l'induction dans son
entrefer B = f(m) est reprise sur la figure 8.7. La seconde machine, dont la coupe est reprise sur la
figure 8.8 est constituée de 4 pôles (p = 2) et la variation de l'induction magnétique dans l'entrefer
est reprise sur la figure 8.9.
B
θm S
180 360 θe [° él ]
Fig.8.6 Fig.8.7
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.4
Observons les courbes de variation de l'induction magnétique dans l'entrefer. On sait, à
partir du cours de trigonométrie, qu'un tour complet du rotor (sa circonférence) constitue un cycle
des grandeurs mécaniques, c.-à-d. 360 degrés (2π radians). La mesure de cet angle relative aux
grandeurs mécaniques est appelée angle mécanique. On la désigne par le symbole m et elle est
mesurée en degrés mécaniques ou en radians mécaniques.
θm S B
S Fig.8.9
Fig.8.8
Pour la variation du champ magnétique, les figures montrent qu'un tour complet du rotor ne
correspond pas toujours à un seul cycle. Pour la machine à une paire de pôle (figure 8.6), un tour
du rotor correspond à un cycle de variation de l'induction magnétique (figure 8.7). Par contre, pour
la machine à 2 paires de pôles (figure 8.8), un tour du rotor correspond à 2 cycles de variation de
l'induction magnétique (figure 8.9). De manière générale, le nombre de cycles de variation de
l'induction magnétique est égal au nombre de paires de pôles p. C'est dire que lorsqu'il se rapporte
aux grandeurs électriques, un angle n'a pas nécessairement la même mesure que lorsqu'il se
rapporte aux grandeurs mécaniques. La mesure de l'angle relative aux grandeurs électriques est
appelée angle électrique. On la désigne par la symbole (ou e) et son unité est le degré
électrique ou le radian électrique. Bref, nous avons montré que :
= pm (8.3)
Nous désignerons également par Ωr, la vitesse angulaire mécanique du rotor et par ωr, sa
vitesse angulaire électrique. Entre ces deux grandeurs, on a la relation :
d d
r = = p m = p r (8.4)
dt dt
Pour une machine de plusieurs paires de pôles, la formule (8.2), doit être modifiée de la manière
suivante :
e s = 2 B m v cos( r t + 0 ) (8.5)
où la pulsation, notée souvent ω, vaut ω = ωr = 2πf, f étant la fréquence de la f.é.m. es, c.-à-d. le
nombre de cycles de es par seconde, donné par le nombre de cycles de l'induction magnétique B
par seconde. Si nsec est la vitesse de rotation en tours par seconde, le nombre de cycles de la
f.é.m. ou de l'induction est p fois plus grand que nsec; ce qui s'écrit : f = p nsec. Généralement, la
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.5
vitesse de rotation du rotor est mesurée en tours par minute et est désignée par n, avec nsec =
n/60. Par conséquent :
p n
f= (8.6)
60
8.3.1 Définition
Considérons une machine à p paires de pôles, ayant un conducteur par encoche et dont le
rotor tourne à une vitesse angulaire mécanique constante Ωr (figure 8.10). Selon la relation (8.5), et
en considérant seulement l'harmonique fondamental, la f.é.m. induite dans un conducteur rotorique
est donnée par :
e1 = Bm v cos( t + 0 ) = 2 E1 cos ( t + 0 ) (8.7)
Cette f.é.m. étant sinusoïdale, nous pouvons recourir à la méthode de représentation en
complexe (section 1.3). Le phaseur ou le substitut complexe de la f.é.m. e1 est alors donné par la
relation :
j
E1 = E1 e 0 (8.8)
Désignons par Z le nombre d'encoches. Sur la figure 8.10, Z = 8. Ces encoches sont
décalées l'une de l'autre d'un angle mécanique αm tel que :
E1
E8 E2
α
Ωr
2 3
1 α m,t z
5 E3
7 E7
E6 E4
E5
Fig.8.10
Fig.8.11
m = 360 [mécaniques] (8.9)
Z
Les f.é.m. induites dans deux conducteurs situés dans deux encoches voisines seront déphasées
de l'angle électrique α tel que :
p.360
= p m = [électriques] (8.10)
Z
Dans la suite, nous n’allons utiliser que des angles électriques. Par conséquent, il sera inutile
d’ajouter le qualificatif ‘’électrique’’ au mot ‘’degré’’ ou au mot ‘’radian’’.
Lorsque l'induit est situé au rotor, on numérote les encoches en sens inverse du sens de
rotation du rotor (figure 8.10). Un conducteur porte le même numéro que l'encoche dans laquelle il
se trouve. Traçons, sur le diagramme des phaseurs de la figure 8.11, le phaseur E1 de la f.é.m.
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.6
induite dans le conducteur de l'encoche numéro un. Son argument 0 dépend de la position de
l'axe de référence par rapport auquel on mesure les angles. Prenons pour ce phaseur, de manière
arbitraire, la disposition indiquée sur la figure 8.11. La f.é.m. d'un conducteur (par exemple 2) est
déphasée en arrière d'un angle α par rapport à la f.é.m. du conducteur de numéro immédiatement
inférieur (par exemple 1); d'où le diagramme des phaseurs des f.é.m. induites dans les
conducteurs de toutes les encoches. Ce diagramme est appelé étoile des f.é.m. d’encoches [26].
Lorsque l'induit est situé sur le stator, on obtient la même étoile des f.é.m. d’encoches à
condition de numéroter les encoches dans le sens de rotation du rotor.
- Données :
Z = 20 , p = 6
- Solution :
= p360 /Z = 6.360/20 = 108
On obtient l'étoile des f.é.m. d'encoches de la figure 8.12. Pour simplifier les notations, à
partir de cette figure, nous désignons le phaseur par le numéro de son encoche.
11
1 4
14 18
4 8
α’
17,7 5, 15
1 y 2
α
20,10 2, 12
3
3
9, 19
13
6 Fig.8.13
16
Fig.8.12
L'observation de la figure 8.12 permet de formuler les propriétés suivantes relatives à une
étoile des f.é.m. d'encoches [6,7].
En parcourant les Z encoches, c'est-à-dire en effectuant un tour complet de l'enroulement,
on effectue p tours dans l'étoile des f.é.m. d'encoches, en raison d'un tour par paire de pôles. Dans
le cas de l'exemple 8.1, on effectue p = 6 tours.
Désignons par t le plus grand commun diviseur (p.g.c.d.) du nombre d'encoches Z et du
nombre de paires de pôles p. Dans le cas de l'exemple 8.1, Z = 20 = 2.2.5 , p = 6 = 2.3 et t = 2.
Après avoir parcouru une partie de l'enroulement correspondant à p/t paires de pôles, c'est-
à-dire après avoir tourné p/t fois dans l'étoile, on commence à rencontrer des encoches ayant
respectivement la même phase de la f.é.m. que dans le groupe initial. Dans le cas de l'exemple
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.7
8.1, p/t = 6/2 = 3. C'est dire qu'après avoir parcouru 3 paires de pôles ou après avoir tourné 3 fois
dans l'étoile, ou après avoir parcouru les encoches 1 à 10, on revient au phaseur 1 de départ : les
phaseurs 1 et 11 sont confondus. En général, le nombre de phaseurs confondus est égal à t. Dans
le cas de l'exemple 8.1, t = 2 phaseurs sont confondus. Par conséquent, il n'existe dans l'étoile que
Z/t phaseurs distincts. Dans le cas de l'exemple 8.1, il n'y a que Z/t = 20/2 = 10 phaseurs distincts.
Étant donné que l'étoile ne contient que Z/t phaseurs distincts, l'angle entre deux phaseurs
voisins vaut :
' = t.360 (8.11)
Z
8.4.1 Définitions
Un enroulement ouvert est un enroulement ayant une borne d'entrée (A sur la figure 8.15)
et une borne de sortie (‘’ A’ ’’ sur la figure 8.15). Tout enroulement est constitué par des spires.
Une spire est obtenue par la mise en série de deux conducteurs dont les f.é.m. sont déphasées
d'environ 180. Lorsqu'il y a plusieurs conducteurs par encoche, il y a aussi plusieurs spires
identiques et ces spires identiques sont mises en série pour former une section. Sur la figure 8.13,
on voit une section constituée de deux spires. On appelle côtés d'une section, les portions actives
de celle-ci, c.-à-d. les parties de ses conducteurs qui sont effectivement soumises au champ
magnétique. Ces côtés sont également appelés demi-sections ou faisceaux. Plusieurs sections
peuvent être munies d’une isolation commune par rapport aux parois de l’encoche. Ces sections
forment une bobine.
La terminologie utilisée pour désigner les différentes parties d'une bobine est la suivante
(numéro sur la figure 8.13) : 1 - côté, 2 - côté, 3 - connexion frontale avant, 4 - connexion frontale
arrière.
Les connexions frontales sont également appelées « têtes des bobines ».
Lorsqu'un enroulement a plusieurs conducteurs par encoche, on considère un conducteur
équivalent dont la f.é.m. est égale à la somme des f.é.m. des conducteurs qui le composent.
Le pas dentaire tZ est la distance entre deux encoches (entre leurs axes par exemple) : tZ =
2πR/Z = Rαm , où R est le rayon et Z le nombre d'encoches (figure 8.10). Le pas polaire est l'arc
de cercle correspondant à un pôle (figure 8.8). Le pas d'enroulement « y » est la distance entre les
côtés d'une section (figure 8.13).
Le pas polaire et le pas d'enroulement sont mesurés :
- soit en unité de longueur : = 2πR/2p (en mètre par exemple);
- soit en nombre de pas dentaires, c.-à-d. en nombre d'encoches : = Z/2p (en encoches).
Les données de départ sont les suivantes : le nombre d'encoches ‘’Z’’, le nombre de paires
de pôles ‘’p’’ et le nombre de phases ‘’m’’. Pour illustrer cette réalisation, nous prendrons des
données concrètes, à savoir Z = 36, p = 2 et m = 3. Pour établir le schéma de bobinage d'un
enroulement ouvert à une couche, on passe par les étapes suivantes :
32 , 14
6, 24
C+
13
31 , 7, 25
12 8
, 26
30
11 10 9
29 28 27 B+
A-
Fig.8.14
1 2 3 4 10 11 12 19 20 21 28 2 9 3 0
Fig.8.15
A A’
B
L'enroulement triphasé, pour lequel m = 3, a été traité comme exemple d'illustration dans la
section 8.4.2.
Le système diphasé a été défini dans la section 1.4.1. Dans le cas d'un enroulement
diphasé, on considère m = 4 pour le calcul du déphasage et m = 2 pour le calcul du nombre de
sections.
Considérons les données suivantes : Z = 24 et p = 2
13 A+
14 19
1 20
24 2 36 1
B- 12 18 2
, 15 35 17 21
3 3 A+
23 11
34 16
4 , 22
33 , 15
22 , 10 4, 16 5, 23
32 , 14 6, 24
9 5
21 , 17 A- 13
31 7, 25
8 6 12 8
B+ , 26
20 7 18 30
11 10 9
A- 19 29 28 27
Fig.8.16
Fig.8.17
b) Choix des conducteurs aller de chaque phase
Le nombre de sections par phase (avec m = 2) vaut : = Z/2m = 24/(2.2) = 6 .
Choisissons = 6 conducteurs aller (A+) de la première phase (A) : 1, 2, 3, 13, 14, 15. Les = 6
conducteurs aller (B+) de la deuxième phase (B) auront des f.é.m. respectivement déphasées de
premières d'un angle de 360/m (avec m = 4), c'est-à-dire d'un angle de 360/4 = 90. Les
conducteurs aller de la deuxième phase seront donc les suivants : 4, 5, 6, 16, 17, 18.
8.5.1 Définition
cale
CS
CI
1 2 3 4 10 11 12 19 20 21 28 29 30
N S N S
A Fig.8.19 a
La répartition des conducteurs entre les phases se fait de la même manière que pour
l'enroulement à une couche (figure 8.14). Pour la phase A, par exemple, les conducteurs choisis
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.14
sont ceux dont les f.é.m. sont compris sous les arc A+ et A-. Cependant, dans le cas d'un
enroulement à deux couches, chaque phaseur correspond à deux conducteurs : le conducteur de
la première couche et celui de la deuxième couche. Dès lors, les conducteurs utilisés pour la
phase A seront les suivants :
- aller : 1', 2', 3’, 10’, 11’, 12’, 19’, 20’, 21’, 28’, 29’, 30’.
- retour : 10, 11, 12, 19, 20, 21, 28, 29, 30, 1, 2, 3, .
Il en résulte les sections suivantes : 1'-10, 2’-11, 3’-12, 10’-19, 11’-20, 12’-21, 19’-28, 20’-29, 21’-
30, 28’-1, 29’-2, 30’-3. Le schéma de bobinage de cette phase A est illustré sur la figure 8.19.
Dans l'enroulement établi ci-dessus, chaque spire est constituée de conducteurs dont les
f.é.m. sont exactement déphasées de 180. Cette condition est réalisée en prenant un pas
d'enroulement ’’y’’ égal au pas polaire , soit : y = . Un tel enroulement est dit à pas diamétral.
36 1 2 3 9 10 11 12 18 19 20 21 27 28 29 30
N S N S
A Fig.8.20 a
Dans ce nouvel enroulement, le pas d'enroulement "y" est inférieur au pas polaire , soit :
y < . Le pas d'enroulement "y" a été réduit d'un pas dentaire . On pouvait tout aussi bien
réduire le pas d'enroulement "y" de plusieurs pas dentaires . Le nouvel enroulement est dit à pas
raccourci. Les sections d'un enroulement à pas raccourci sont plus courtes et donc plus
économiques. La f.é.m. résultante d'une phase d'un enroulement à pas raccourci est légèrement
inférieure à celle d'un enroulement à pas diamétral. Cependant, le raccourcissement du pas
d'enroulement réduit l'influence des harmoniques de rang élevé (chapitre 14).
8.7.1 Définition
Un enroulement est dit fermé lorsqu'en le parcourant à partir d'un point donné, on revient
nécessairement à ce point de départ. Ce type d'enroulement est surtout utilisé dans les machines
à courant continu. Il a généralement deux couches (figure 8.18). Les conducteurs aller (CS) et
retour (CI) d'une section sont soudés sur des lames en cuivre écroui, isolées les unes des autres
(8.24). Ces lames sont isolées également de l'arbre de l'induit et elles sont serrées ensemble, de
façon à constituer un bloc cylindrique appelé collecteur, tournant avec le rotor.
Sur les lames du collecteur s'appuient des blocs en forme de parallélépipède rectangle
appelés balais (figure 8.4 et 8.24). Ces balais sont fixes par rapport au stator et servent, soit à
recueillir les f.é.m. (ou les courants) de l'induit, soit à alimenter l'induit. Chaque balai est maintenu
en place par une monture métallique appelée porte-balai.
La section est donc l'ensemble des spires que l'on parcourt lorsque, en partant d'une lame
du collecteur, on aboutit à l'autre lame. Une section comporte donc une ou plusieurs spires.
Plusieurs sections ayant une isolation commune par rapport aux parois de l'encoche constituent
une bobine.
Pour étudier le schéma d’un enroulement fermé, nous allons nous servir des données
suivantes : Z = 12, p = 2. On en déduit : = p.360°/Z = 2.360°/12 = 60°. Le p.g.c.d. de Z = 12 et p
= 2 vaut : t = 2. Alors α'= t.360°/Z = 2.360/12 = 60. On obtient l’étoile des f.é.m. d’encoches de la
figure 8.21.
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.16
Prenons le conducteur 1 comme conducteur aller d'une spire. Le conducteur retour doit
être choisi de telle sorte que sa f.é.m. soit déphasée d'environ 180 par rapport à celle du
conducteur aller. Le conducteur retour sera donc le conducteur 4. Notons qu'ici aussi on peut
utiliser un pas raccourci (section 8.5.3).
La figure 8.22 montre comment on procède pour former les sections d'un enroulement. Le
conducteur de la première couche (supérieure) est représenté en trait continu; tandis que le
conducteur de la deuxième couche (inférieure) est représenté en trait interrompu. La section est
désignée par le numéro de son conducteur aller, entouré d'un cercle.
On appelle alors premier pas ou pas arrière et on désigne par y1, la différence mesurée en
nombre d'encoches, entre le numéro du conducteur retour Nri et celui du conducteur aller Nai d'une
même section i :
y1 = Nri - Nai (8.18)
Pour obtenir un déphasage inférieur ou égal à 180° entre le conducteur « aller » et le conducteur «
retour », il faudra que y1 = Z/2p. Pour l'exemple ci-dessus, si on choisit le conducteur 4 comme
conducteur retour (figure 8.22), on aura : y1 = 4 - 1 = 3. Dans la suite, y1 sera supposé positif.
Connaissant la structure des sections d'un enroulement, on peut déterminer les f.é.m. de
ces sections. La f.é.m. d'une section i est donnée par : ei = eai - eri. A l'aide des f.é.m. des sections,
on trace l'étoile des f.é.m. des sections. La figure 8.23 donne l'étoile des f.é.m. des sections
correspondant à la disposition de la figure 8.22.
7 7
1 2 3
1 1
12 6
α’= α 2 8 2
6
12
8
1 2 3 4 5 6
5 11 3
3
11 9
Fig. 8.22 5 9
4 4
10
10
Fig.8.21 Fig.8.23
Pour passer d'une section à la suivante, deux modes de connexion des sections sur les
lames du collecteur sont possibles.
Dans le cas de la figure 8.24, on a connecté la section 2 en série avec la section 1 ; ce qui
donne y2 = 2 - 4 = - 2. Dans un enroulement imbriqué, le deuxième pas partiel y2 est négatif : y2 <
0.
On appelle pas total ou pas résultant, et on désigne par y, la différence mesurée en
nombre d'encoches, entre les numéros des conducteurs aller de deux sections successives :
Dans le cas de la figure 8.24, on a connecté la section 1 en série avec la section 2 ; ce qui
donne y = 2 - 1 = 3 + (-2) = 1.
Lorsque y > 0, l'enroulement est dit direct, tandis que lorsque y < 0, l'enroulement est dit
rétrograde.
1 2 3
1 8
N S
N S N S
y1
y1 y2
y y2 y
1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
12 1 2 3 12 1 2
A1 B1 Fig.8.25
Fig. 8.24
Étant donné que les sections d'une partie de l'enroulement sont connectées en série (la fin
de chaque section est connectée au commencement de la section suivante), la f.é.m. résultante
s’obtient par une somme des phaseurs des f.é.m. des différentes sections. Pour une répartition
spatiale sinusoïdale de l'induction (on néglige les harmoniques d'ordre supérieur), la f.é.m. d'une
section varie également dans le temps d'une façon sinusoïdale. Il en est de même pour un groupe
quelconque de sections c-à-d pour une partie quelconque de l'enroulement d'induit.
8
2
2 V
3
C 9
7 8 9
B 3
1 D
1 7 α 10 4
E 10
6 A
12 11 4
12
T t
6 5
Fig.8.27
11
5
Fig.8.26
Prenons par exemple, le groupe formé des sections 1, 2, 3 (figure 8.26). Leurs f.é.m. sont
représentées par les phaseurs AB , BC et CD . Chaque phaseur du polygone a pour module la
valeur efficace de la f.é.m. de la section correspondante. Par conséquent, la somme vectorielle de
ces phaseurs donne une résultante AD dont le module est la valeur efficace de la f.é.m. résultante
j
E13 = E13 e du groupe de sections considérées. Selon la relation (1.22), la valeur instantanée de
la f.é.m. de ce groupe e13, à l'instant considéré, est donnée par la projection de la f.é.m. résultante
E13 sur l'axe de référence :
Il est possible de réaliser un enroulement polyphasé à partir d'un enroulement fermé. Pour
réaliser un enroulement m-phasé, il suffit de trouver des lames dont les potentiels sont déphasés
de 360/m, de prendre ces lames comme extrémités des m phases, et de connecter ces lames à
m bagues collectrices tournant avec le rotor et sur lesquelles frottent les balais fixes. Il faudrait bien
entendu que le rapport g = (360°/m)/’ soit un nombre entier.
Pour former un enroulement triphasé (m = 3) à partir de la figure 8.26, on pourrait
connecter, par exemple,
- l'extrémité de la première phase aux lames 2 et 8;
- l'extrémité de la deuxième phase aux lames 4 et 10;
- l'extrémité de la troisième phase aux lames 6 et 12.
L'enroulement triphasé fermé était utilisé jadis dans les commutatrices. Une commutatrice
est une machine munie de 3 bagues et d'un collecteur. Ses bagues sont branchées par
l'intermédiaire des balais à un réseau à courant alternatif; tandis que le collecteur est branché par
l'intermédiaire d'autres balais à un réseau à courant continu. Cette machine réalise la conversion
du courant alternatif en courant continu et vice-versa.
Jadis, la commutatrice était le moyen par excellence d'obtention de la tension continu
nécessaire à la traction électrique. Actuellement la commutatrice a été remplacée par les
convertisseurs à semi-conducteurs. On ne l'utilise plus que dans des cas spéciaux [16].
A) Redressement de la f.é.m.
Reprenons l'exemple de l'enroulement imbriqué dont le polygone de lames est illustré sur
la figure 8.26. On suppose que p est égal à t. Il existe p lames équipotentielles et par conséquent p
balais de même polarité; d'où la disposition des balais des figures 8.24 et 8.28.
N S N S
3 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 9
3 4 10
2 5 8 11
1 6 7 12
11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
A1 B1 A2 B2
12 6
Fig.8.29
A
A B Fig.8.28
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.20
Une branche (appelée aussi voie ou dérivation) est composée des sections connectées en
série et se trouvant entre deux balais voisins de polarités différentes. Le nombre de paires de
branches est désigné par la lettre a. La figure 8.29 reprend les quatre branches de l’enroulement
de la figure 8.28. Elles se présentent comme ceci : - branche n° 1 : sections 1, 2, 3; - branche n°2 :
sections 4, 5, 6; - branche n° 3 : sections 7, 8, 9; - branche n°4 : sections 10, 11, 12.
Supposons que le rotor tourne à la vitesse v (figure 8.24) et que le balai soit ponctuel (de
largeur négligeable). Soit L la largeur d'une lame du collecteur. Prenons comme origine des temps
(t = 0) l'instant où la lame 12 entre en contact avec le balai A1 et où la lame 3 entre en contact avec
le balai B1. Durant l'intervalle de temps T = L/v, la branche entre les balais A1 et B1 comprendra les
sections 1, 2 et 3. Par conséquent, la f.é.m. eAB entre les balais A1 et B1 sera égale à la f.é.m.
résultante e13 des sections 1, 2 et 3. Selon la relation (8.21), cette f.é.m. eAB = e13 est variable et sa
courbe est reprise sur la figure 8.27.
Si on néglige l'épaisseur de l'isolant qui sépare les lames, à l'instant t = T, la lame 1 entre
en contact avec le balai A1 et la lame 4 entre en contact avec le balai B1. Durant l'intervalle de
temps T suivant, la branche entre les balais A1 et B1 comprendra les sections 2, 3 et 4 qui se
retrouvent dans la position qu'occupaient précédemment les sections 1, 2 et 3. Dès lors, la f.é.m.
eAB entre les balais A1 et B1 sera égale à la f.é.m. résultante e24 des sections 2, 3 et 4. De nouveau,
selon la relation (8.21), cette f.é.m. eAB = e24 est variable. De plus, durant le deuxième intervalle T,
la f.é.m. eAB = e24 varie de la même manière que la f.é.m. eAB = e13 durant le premier intervalle
(figure 8.27).
Ce processus se poursuit pendant la rotation du rotor. La f.é.m. entre les balais présente
donc des ondulations. En pratique, ces ondulations sont moins marquées que sur la figure 8.27,
car en réalité, les balais ne sont pas ponctuels et le nombres des conducteurs (et donc le nombre
des lames) est suffisamment élevé que pour pouvoir réduire l'intervalle de temps T. Bref la f.é.m.
alternative des conducteurs se trouve redressée par le collecteur.
Les balais doivent être fixés dans une position telle que les branches d'enroulement qui en
résultent soient dans la position où ils atteignent leur f.é.m. maximale. En fait pour recueillir la
f.é.m. maximale aux balais, ces derniers doivent être placés sur les lignes neutres théoriques du
collecteur. Ceci signifie que les balais sont placés sur les lames auxquelles sont reliés les
conducteurs qui se trouvent sur la ligne neutre théorique (figure 8.28). A cause des connexions
frontales, ces balais doivent être en regard du milieu des pôles.
Étant donné que l'induit tourne alors que les balais restent fixes, les sections passent
successivement (on dit que les sections commutent) d'une branche de l'enroulement à une autre.
Cependant, bien que l'induit tourne par rapport aux balais, la tension, le courant ou l'induction
magnétique en un point fixe de l'espace apparaissent comme constants. L'enroulement est dit
pseudo-stationnaire.
Nous avons supposé que le contact balai-collecteur était ponctuel. En réalité, la largeur du
balai est telle qu'un balai peut court-circuiter une ou plusieurs sections. Grâce à cette largeur des
balais, il ne sera pas nécessaire de respecter la condition t = p pour créer 2a = 2p branches.
Passons maintenant en revue les types d'enroulement utilisés pour l'induit d'une machine à
courant continu.
2a = 2p (8.23)
Ce résultat peut être obtenu à partir du polygone des potentiels des lames. En effet, dans une
machine à courant continu à enroulement imbriqué simple, le nombre de paires de branches "a" de
l'enroulement d'induit est déterminé par le nombre des polygones de f.é.m. que l'on obtient
lorsqu'on considère successivement les potentiels de toutes les lames (contour complet de
l'enroulement), et est égal au nombre de paires de pôles "p" de la machine. Dans le cas des
figures 8.28, on trouve a = 2.
Pour un instant donné, la répartition entre les branches, des sections de la figure 8.28 est
identique à celle de la figure 8.29.
Les f.é.m. de toutes les sections qui forment une branche s'ajoutent pour former la f.é.m.
de la branche Ea. Si on suit le contour de l'enroulement, on constate que les f.é.m. de deux
branches voisines quelconques se trouvent en opposition et s'équilibrent, si les f.é.m. Ea des deux
branches sont de même valeur. Cependant, par rapport au circuit extérieur, toutes les branches de
l'enroulement sont en parallèle. Si une charge d'une résistance R est connectée aux balais, elle
sera parcourue par un courant continu Ia. Ce courant se divise en parties égales entre les branches
de l'enroulement de telle sorte que chacune d'elles est parcourue par un courant i = Ia/2a.
Machines électriques - Kamabu Tsongo 8.22
Pour ce qui est des applications, notons que l'enroulement imbriqué simple est le plus
employé dans les machines à courant continu.
N S N S
N S N S
11 2 3 4 5 66 77 8 9 10 11 12
12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
9 10 11 12 13 1 2 3 4 5 6 7 8
A1 B1 A2 B2
11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
A1 B1 A2 B2
A B
Fig.8.31
A B
Fig.8.30
G) Connexions équipotentielles
E r
R b1 R b3
i1
A B
2 τ
i2
R b2 R b4
Fig.8.32
Fig.8.33
Pour lutter contre ce phénomène indésirable, on place, sur l'enroulement imbriqué simple,
des connexions équipotentielles dites de première espèce (figure 8.32). Celles-ci réunissent des
points de l'enroulement qui sont théoriquement au même potentiel. Ces points occupent la même
position dans le champ de pôles de même nom, c.-à-d. qu'ils sont distants d'une période de
champ, qui est égale à deux pas polaires (2).
On appelle pas de connexions équipotentielles ou pas de potentiel yp, la distance qui
sépare deux points équipotentiels voisins : yp = 2 = Z/p = K/p.
D’où :
+ +r
i1 = Rb2 Rb4 2
i2 Rb1 + Rb3 + r
2
Pour que les courants se répartissent de façon identique entre les enroulements simples, il faut
que : Rb1 + Rb3 = Rb2 + Rb4.
En pratique, cette égalité n'est pas réalisée; d'où une répartition non uniforme des tensions
entre les lames voisines. Il peut en résulter une valeur inadmissible de la tension entre deux lames
consécutives du collecteur appartenant à des enroulements simples différents; ce qui entraîne le
mauvais fonctionnement de la machine. Pour éliminer ce phénomène indésirable, on réalise des
connexions équipotentielles dites de deuxième espèce qui réunissent les points des différents
enroulements simples, qui théoriquement doivent avoir le même potentiel.
9.1.1 Définition
Une machine à collecteur à courant continu est une machine à courant continu
comprenant un induit, un collecteur et des pôles magnétiques excités par une source de
courant continu ou constitués d'aimants permanents [17].
Il a été montré dans la section 8.2 que l'enroulement d'induit de toute machine électrique
doit être parcouru par un courant alternatif. L'induit d'une machine électrique ne peut donc être
branché à un réseau à courant continu que par l'intermédiaire d'un convertisseur transformant
le courant alternatif en courant continu (génératrice) et vice versa (moteur). Ce convertisseur
peut être réalisé sous la forme d'un collecteur associé à des balais. On parle alors de machine à
collecteur à courant continu. Il existe aussi des machines à courant continu, surtout utilisé
comme moteurs (à l'apparence d'une machine synchrone à aimant permanent), dans lesquelles
la transformation du courant continu en courant alternatif se fait à l'aide d'un convertisseur à
semi-conducteurs [24]. Ces machines à courant continu dans lesquelles l'équipement classique
en balais est supprimé sont dénommées "machines à courant continu sans contact glissant" ou
"machines à courant continu sans balais" (en anglais "brushless dc motor") ou " machines à
courant continu à commutation électronique " [17, 24]. Dans cette partie du cours, nous
étudierons uniquement la machine à collecteur à courant continu.
S
1
M
G
9
S 7 7 5 N
88
6
3
4
N
2
Fig. 9.1
La coupe transversale est représentée sur la figure 9.1. La machine à courant continu
comprend une partie fixe appelée stator et une partie mobile appelée rotor. Le stator et le rotor
sont séparés par un espace appelé entrefer.
a) Parties du stator (figure 9.1)
a1) La carcasse (1) : C'est la couronne à laquelle sont fixés les pôles saillants et qui est utilisé
pour réunir la machine à la fondation. Une partie de la carcasse, formée par une couronne
massive ou feuilletée sert au passage du flux magnétique. Cette partie est appelée culasse (1).
La carcasse est en fonte ou en acier.
a2) Les pôles principaux (2, 3, 4) : Il s'agit des pôles saillants qui sont destinés à créer le flux
magnétique. Un pôle principal comprend :
- Un noyau magnétique (2), constitué d'un empilage de tôles d'acier. Du côté proche de l'induit,
le noyau est élargi en une partie appelée épanouissement polaire (3), dont le rôle est de faciliter
le passage du flux magnétique par l'entrefer. Le noyau du pôle principal est fixé à la carcasse à
l'aide des boulons.
- Un ou plusieurs enroulements inducteurs ou d'excitation (4) : Ces enroulements sont
alimentés en courant continu.
a3) Les pôles auxiliaires ou de commutation (5,6) : Il s'agit des pôles saillants installés
entre les pôles principaux de certaines machines pour compenser l'action magnétique de
l'enroulement rotorique et pour améliorer la commutation. Un pôle auxiliaire comprend :
- Un noyau magnétique (5) : Il est généralement fabriqué en acier massif, mais peut être
feuilleté dans les machines prévues pour des variations rapides de charge. Le noyau du pôle
auxiliaire est fixé à la carcasse par des boulons.
- Un enroulement dit de commutation (6), connecté en série avec l'enroulement rotorique.
If Ia If H Ic
H
G G
B B
Vf Va D C Va
D C
A
Ia
A b)
A
a)
Ia Ic
If
H
H
Va G Va
G
B
B
D C E F
F E A
Ia
A
c) Fig. 9.2 d)
Pour la désignation des bornes des enroulements d'une machine à courant continu, la
plupart des constructeurs utilisent les lettres suivantes sur la plaque à bornes (figure 9.2) :
Enroulement d'induit : A - B
Enroulement d'excitation shunt : C - D
Enroulement d'excitation série : E - F
Enroulement de commutation (enroulement des pôles auxiliaires + enroulement de
compensation) : G –H
Pour l’excitation indépendante, on utilise l’enroulement C-D.
B
Lorsque la machine fonctionne à vide, seul l'enroulement inducteur est parcouru par un
courant continu If. Ce courant donne naissance à un champ magnétique dont les lignes de
champ sont représentées sur la figure 9.4. Le flux de ce champ comprend deux parties :
F
S Ff
Φσf Fa
x
2
K L
q 2
Fig. 9.5
N
Fig. 9.4
- Le flux utile , dont les lignes de champ traversent l'entrefer et sont couplées avec les
conducteurs de l'induit;
- Le flux de dispersion σf, dont les lignes de champ se ferment, sans être couplées avec
l'induit.
La figure 9.3 donne la distribution, dans l'entrefer, de l'induction Bf due au courant
inducteur. Le champ magnétique dû au courant inducteur est dirigé suivant l'axe des pôles
principaux. Cet axe est appelé aussi axe polaire, axe longitudinal ou axe direct, et est symbolisé
Considérons maintenant que l'enroulement d'induit est le seul enroulement parcouru par
un courant Ia. Supposons que les balais soient placés sur l'axe de symétrie de l'intervalle
interpolaire (figure 9.3). Le champ créé par le courant d'induit est représenté sur la figure 9.6.
Ce champ est dirigé suivant l'axe de symétrie de l'intervalle interpolaire. Cet axe est appelé axe
interpolaire, axe transversal ou axe en quadrature et est symbolisé par la lettre q. Ce champ est
symétrique par rapport à cet axe transversal et est appelé champ transversal.
2x
Fig. 9.7
Fig. 9.6
Les figures 9.3 à 9.5 montrent que le champ d’induction de l’inducteur Bf est nul aux
points K et L de la périphérie du rotor situés sur l’axe q; les conducteurs rotoriques reliés aux
balais (figure 9.1) sont ceux qui occupent les positions K et L; Les points K et L déterminent
donc l’axe dit axe des balais. Les points de la périphérie du rotor auxquels l’induction B est nul
déterminent la ligne neutre magnétique (KL).
Supposons que l'induit réel soit représenté par un induit lisse avec une couche de
conducteurs uniformément répartis sur la périphérie du rotor (figure 9.7). Soient N le nombre de
conducteurs de l'enroulement d'induit, Iv = Ia/2a le courant dans un conducteur et D le diamètre
de l'induit. Le courant par unité de longueur de la circonférence de l'induit, dénommé charge
linéique de l'induit vaut :
A= N . Ia (9.9)
D 2a
Prenons sur la figure 9.7, un contour ayant une largeur 2x et disposé de manière
symétrique par rapport à l'axe polaire. La f.m.m. Fac le long de ce contour vaut : Fac = A.2x
(théorème d’ampère). Si on néglige la réluctance du fer, la f.m.m. à une distance x de l'axe
polaire est égale à la moitié de la f.m.m. du contour : Fax = Fac/2 = A x, pour -/2 < x < /2. Cette
f.m.m. s'annule sur l'axe polaire (x = 0). Elle atteint son maximum sous l’axe q, c.-à-d. pour x =
/2, et vaut : Famax = A /2. La courbe de la f.m.m. de l'induit Fa est représentée sur la figure 9.5,
en trait interrompu. C'est une ligne brisée. En un point quelconque situé sous la pièce polaire,
l'induction magnétique vaut :
Ax
B ax = o H ax = o F ax = o
(9.10)
Machines électriques - Kamabu Tsongo 9.7
où δ est la longueur l'entrefer. Sous la pièce polaire, l'induction varie suivant la même loi que la
f.m.m. (figure 9.5). Par contre, dans l'espace interpolaire, la longueur de la ligne de champ dans
l'air augmente considérablement, la réluctance augmente et l'induction diminue. La courbe de
l'induction présente donc un col dans la zone interpolaire.
Supposons que les balais soient décalés de l’axe transversal d'un arc b (figure 9.8).
Dans ce cas, l'induit est considéré comme étant constitué de deux enroulements :
- Le premier est formé par la partie de l'enroulement situé sur l'arc b pris de part et d'autre de
l‘axe transversal q (figure 9.8.a). Cette partie crée une f.m.m. longitudinale dont la valeur
maximale vaut : Fad = Ab.
- Le second est formé par la partie restante de l'enroulement, situé sur l'arc - 2b (figure 9.8.b).
Cette partie crée une f.m.m. transversale dont la valeur maximale vaut : Faq = A (/2 - b).
b Fad b
Faq
b b
a) b)
Fig. 9.8
9.2.3 Réaction d'induit dans une génératrice
y
G
q LNT
M
LNM
N
Fig. 9.9
2 L
Fig. 9.10
Sur la figure 9.4, le champ résultant passe par zéro aux points K et L. Par contre, sur la
figure 9.9, le champ résultant passe par zéro aux points de la périphérie du rotor sur l’axe ‘’y’’.
L’axe ‘’y’’ est la ligne neutre magnétique réelle. On remarque que dans une génératrice en
charge, la ligne neutre magnétique réelle est décalée par rapport à la ligne neutre théorique
dans le sens de rotation de l'induit.
a 0
E a E 0 E
A) Balais sur l’axe q : Seule la réaction transversale de l'induit existe. La réaction transversale
de l'induit déforme le champ résultant en l'affaiblissant à la corne de sortie et en le renforçant à
la corne d'entrée. Par conséquent, la ligne neutre magnétique est décalée de l’axe q dans le
sens opposé à celui de la rotation d'induit. Si le circuit magnétique n'est pas saturé, la réaction
transversale de l'induit ne modifie pas la valeur du flux résultant. Par contre, si le circuit
magnétique est saturé, la réaction transversale de l'induit à un effet démagnétisant (diminution
du flux résultant).
9.3 COMMUTATION
9.3.1. Introduction
La figure 9.11 montre le balai fixe s'appuyant sur le collecteur qui tourne. Lorsqu'un
conducteur franchit l'axe magnétique défini par les balais, ce conducteur passe d'une branche
Machines électriques - Kamabu Tsongo 9.10
de l’enroulement (a) à une autre (c) après que sa section ait été court-circuitée momentanément
(b) par le balai. Durant ce processus le courant dans le conducteur change de sens de +IB/2 à -
IB/2. On appelle alors commutation le processus de changement de sens du courant dans un
conducteur de l'induit lorsqu'il franchit l'axe magnétique défini par la position des balais.
Cette variation du courant dans les sections peut engendrer des étincelles entre les
balais et le collecteur endommageant la surface du collecteur et perturbant le bon
fonctionnement de la machine. Dans ce cas, on dit que la commutation est mauvaise. La
commutation est considérée comme bonne ou satisfaisante lorsque la variation du courant dans
les sections n'est pas accompagnée d'étincelles.
Les étincelles peuvent être provoquées, soit par des causes d'origine mécanique
(exécution imparfaite du collecteur et des balais), soit par des causes d'origine électrique, à
savoir :
a) - l'accroissement de la tension entre les lames du collecteur au-delà des limites admissibles :
la cale isolante entre deux lames voisines du collecteur peut être recouverte d'un arc dont la
naissance est facilitée par la poussière métallique ou de charbon se trouvant toujours sur le
collecteur.
b) - l'accroissement de la densité du courant au moment de la coupure du circuit entre le balai
et la lame du collecteur.
c) - etc...
Une variation brusque de la charge ou un court-circuit brusque peut provoquer au
collecteur un coup de feu appelé flash. C'est un arc puissant court-circuitant au collecteur deux
balais de polarité différente ou passant sur la carcasse de la machine
Prenons les hypothèses simplificatrices suivantes [6] :
- État mécanique parfait du collecteur et des balais.
- Résistivité constante du contact balai-collecteur.
r1 = B d = B d S B = RB S B = RB Tt (9.12)
S1 S B S1 S1
La résistance du contact du balai avec la lame 2 vaut :
r2 = B d = B d S B = RB S B = RB TT- t (9.13)
S2 S B S2 S2
a) Expressions
L'équation (9.11) devient : r1 i1 = r2 i2 - e , ou
i i
I B
I B
2
α1 i1
i1 IB
i t
i t
0 IB T
i2 T
i2
IB
I B α2
2
t T- t t T-t
T T
Fig. 9.13
Fig. 9.14
IB t
i1 = - i = I B (9.16)
2 T
Machines électriques - Kamabu Tsongo 9.13
Le courant dans le contact du balai avec la lame 2 vaut :
IB t
i2 = + i = I B ( 1 - ) (9.17)
2 T
La densité du courant dans le contact du balai avec la lame 1 vaut :
i1 I B t/T I B
J 1= = = = J0 9.18)
S 1 S B t/T S B
La densité du courant dans le contact du balai avec la lame 2 vaut :
i 2 I B ( 1 - t/T ) I B
J 2= = = = J0 (9.19)
S 2 S B ( 1 - t/T ) S B
Pendant toute la durée T de commutation de la section considérée, la densité du
courant dans le contact balai-collecteur reste constante (pour toutes les positions du balai par
rapport aux lames 1 et 2).
J 1 = i1 = i1 Tt = I B tg 1 = J 0 tg 1 (9.22)
S1 S B SB
Au même instant, la densité du courant sous le bord de sortie vaut :
J 2 = i2 = i2 TT- t = I B tg 2 = J 0 tg 2 (9.23)
S2 SB SB
Lorsque le f.é.m. n'est pas négligeable, on constate que (figure 9.14) :
- Sous le bord d'entrée du balai, le courant i1 est inférieur au courant i1ℓ correspondant à une
commutation linéaire. La densité du courant J1 est inférieure à la densité du courant J0
correspondant à une commutation linéaire.
- Sous le bord de sortie du balai, le courant i2 est supérieur au courant i2ℓ correspondant à une
commutation linéaire. La densité du courant J2 est supérieure à la densité du courant J0
correspondant à une commutation linéaire.
On dit que la commutation est retardée. En retardant la commutation, la f.é.m. e a donc
un effet défavorable.
a) Expressions
L'équation (9.11) devient :
RS i + i2 + r2 i2 - r1 i1 - i1 = e
En tenant compte des expressions de i1 et i2, on tire l'expression du courant i de l'équation ci-
dessus :
i = IB r1 - r2 + e
2 Rs + 2 + r1 + r2 Rs + 2 + r1 + r2
Et compte tenu de (9.12) et (9.13), on trouve :
RB T T
Si dans l'équation (9.24) on prend RS + 2ρ = 0, on obtient l'équation (9.14).
K=
0
5 1 t
10 T
Fig. 9.15
Pour cette figure, les relations (9.22) et (9.23) restent valables pour le calcul des
densités du courant J1 et J2. On constate que pour des valeurs de K > 0, les valeurs de la
densité du courant sur le bord d'entrée (J1 pour t = 0) et sur le bord de sortie (J2 pour t = T) sont
supérieures aux valeurs correspondantes lors d'une commutation linéaire. Ceci rend en principe
les conditions de commutation plus difficiles. On a donc intérêt à :
- diminuer la résistance RS (de la section court-circuitée) ainsi que la résistance ρ (lame et
jonction lame-section);
- augmenter la résistance RB du contact balai-collecteur.
b) F.é.m. de rotation
La f.é.m. de rotation ek est due à la rotation des côtés de la section court-circuitée dans
un champ magnétique qui peut exister dans la zone de commutation. Le sens de cette f.é.m. de
rotation dépend du sens du champ dans la zone de commutation et du sens de rotation de la
machine. La f.é.m. ek peut donc s'ajouter à la f.é.m. er ou s'en retrancher : e = er ± ek.
r2 i2 - r1 i1 = er ± ek (9.26)
A l'aide des mêmes transformations que dans la section 9.3.3, cette équation se met sous la
forme :
( ) t (T - t)
i = I B (1 - 2t ) + er ek 2 (9.27)
2 T RB T
Compte tenu de la relation (9.15), la relation (9.27) peut s'écrire sous la forme = ℓ + où
( ) t (T - t)
i = I2B (1 - 2t ) et irk = er ek 2 (9.28)
T RB T
Le courant i est le courant de commutation linéaire (figure 9.16, courbe 1). Le courant irk
dépend de la somme algébrique er ± ek.
Il a été dit que la f.é.m. er ralentit le phénomène de commutation. La courbe 2
correspond à la commutation retardée (défini dans la section 9.3.3), sous l'influence de la f.é.m.
d'auto-induction er. Deux situations peuvent se présenter :
c1) - La f.é.m. de rotation ek agit dans le même sens que la f.é.m. d'auto-induction er : Dans ce
cas, la f.é.m. ek s'ajoute de la f.é.m. er. La f.é.m. ek ralentit le phénomène de commutation. La
courbe 3 sur la figure 9.16 correspond à une commutation fortement (ou très) retardée sous
l'influence de er et de ek.
c2) - La f.é.m. de rotation ek agit dans le sens opposé à celui de la f.é.m. d'auto-induction er :
Dans ce cas, le f.é.m. ek réduit la f.é.m. résultante e et avance le phénomène de commutation.
Si ek = er, er - ek = 0, la commutation est linéaire. Si ek > er, on obtient une commutation
avancée. La courbe 4 de la figure 9.16 correspond à une commutation avancée. Les
caractéristiques de la commutation avancée sont les suivantes :
6
t
T
Fig. 9.16
- Sous le bord d'entrée, le courant i1 et par conséquent la densité du courant sont supérieurs
aux valeurs homologues d'une commutation linéaire.
- Sous le bord de sortie, le courant i2 et par conséquent la densité du courant sont inférieurs
aux valeurs homologues d'une commutation linéaire.
La courbe 5 de la figure 9.16 correspond à une commutation fortement (ou très)
avancée. Dans ce cas, ek est tellement supérieur à er que la densité du courant sous le bord de
sortie du balai change même de signe.
Lorsque la densité J2, sous le bord de sortie, est nulle, l'ouverture du circuit inductif
formée par la section court-circuitée se fait sans étincelles. La courbe 4 de commutation
avancée (tg α2 = 0) présente donc un avantage par rapport aux autres courbes de la figure
9.16. La densité J1 sur le bord d'entrée est un peu plus grande que celle d'une commutation
linéaire, mais cela ne présente pas de danger, car il est plus facile de réaliser la fermeture sans
étincelles d'un circuit inductif que de réaliser son ouverture sans étincelles.
Compte tenu de la relation (9.27), le courant i2 est donné par:
( e e ) t ( T - t )
i2 = I2B + i = I B ( 1 - Tt ) + r k
2
I B RB T
(9.29)
= I B T - t ( 1+ k t )
T T
avec k = (er ± ek)/RB IB. La densité du courant sous le bord de sortie du balai vaut :
J 2 = i2 = i2 TT- t = I B (1 + k Tt ) (9.30)
S2 SB SB
Pour avoir J2 = 0, à l'instant t = T, il faut :
k er ek 1 , soit er ek = - RBIB (9.31)
RB IB
Lorsque la condition (9.31) est réalisée, la commutation est optimale, car la densité du courant
sous le bord de sortie du balai est nulle. Un raisonnement analogue permet de prouver que
pour avoir J1 = 0 lors d'une commutation retardée, la valeur de la f.é.m. résultante doit être telle
que k = + 1, c-à-d er± ek = RB IB.
er = 2 Ns va A 1 r (9.33)
où Ns est le nombre de spires par section, va la vitesse tangentielle de l'induit [m/s], A la densité
linéique de courant (relation 9.9), 1 la longueur utile de la machine et r la perméance du
circuit magnétique. Pour améliorer la commutation, on réduit la f.é.m. er en adoptant des
valeurs faibles pour les variables qui interviennent dans la relation (9.33) :
c) Création du champ de commutation à l'aide des pôles auxiliaires : Les balais sont calés
sur la ligne neutre théorique et on place alors des pôles dits auxiliaires sur la ligne neutre
théorique (figure 9.1).
Les pôles auxiliaires produisent une f.é.m. de rotation ek qui compense la f.é.m. de
réactance er. Le champ de l'induit étant proportionnel au courant d'induit ia, pour que le champ
de commutation puisse compenser ce champ d'induit à une charge quelconque, il faudrait que
le champ de commutation soit produit par le courant d'induit lui-même. C'est pourquoi,
l'enroulement des pôles auxiliaires est branché en série avec l'induit. Les polarités des pôles
auxiliaires sont choisies comme suit :
- Dans une génératrice, le pôle auxiliaire doit avoir la même polarité que le pôle qui le suit dans
le sens de la rotation de la machine.
- Dans un moteur, le pôle auxiliaire doit avoir la même polarité que le pôle qui le précède dans
le sens de la rotation de la machine.
b) Méthode à l'arrêt : Lorsque les balais sont calés sur la ligne neutre, l'inducteur et l'induit
forment deux circuits dont le coefficient d'induction mutuelle est nul (section 9.4.3). Pour caler
les balais sur la ligne neutre, on fait circuler un courant continu dans l'un de ces deux
enroulements, on fait varier brusquement ce courant (couper brusquement par exemple), et on
mesure à l'aide d'un millivoltmètre, à point zéro médian, la f.é.m. induite dans l'autre
enroulement. Si les balais sont calés sur la ligne neutre, cette f.é.m. est nulle. On adopte donc
la position des balais correspondant au minimum de la f.é.m. induite.
On peut aussi alimenter en alternatif l'enroulement inducteur, la machine étant à l'arrêt.
Lorsque les balais sont sur la ligne neutre, la tension aux bornes de l'induit doit être nulle.
Pour établir les expressions des inductances de la machine à courant continu, nous
partirons du cas où les balais tournent avec le rotor (figure 9.17), c.-à-d. où l'axe magnétique de
l'enroulement rotorique tourne à une vitesse angulaire électrique ω = p Ω.
ia
d
if
va vf
Fig. 9.17
9.4.1 Inductance propre de l'enroulement inducteur : Le flux magnétique utile par pôle vaut
d = B dx . Le flux totalisé de l'enroulement inducteur vaut : f = Nff = 2pNp(d + f ), où
σf est le flux de dispersion, f = d + σf le flux total, et Nf = 2p Np est le nombre des spires de
l'enroulement inducteur. L'inductance propre de l'enroulement inducteur vaut : £f() = f/if
=Nff/if. Le rotor étant isotrope, l'inductance £f() est indépendante de ; d'où £f() = Lf = Cte
9.4.2 Inductance propre du circuit d'induit : Étant donné que les pôles inducteurs sont
saillants, le stator est anisotrope et l'inductance propre de l'enroulement d'induit varie avec
suivant la relation [21] :
+ -
£a() = Ld Lq + Ld Lq cos 2 (9.34)
2 2
Pour = 0, on £a() = Ld et pour = π/2 on a £a() = Lq = La.
if R exc ia
Rf Lf Ra La
G
vf ea M i
a va
Fig. 9.18
Sur cette figure Rf représente la résistance de l'enroulement inducteur. Pour modifier le courant
inducteur if, on branche, en série avec l'enroulement inducteur, une résistance variable appelée
rhéostat d'excitation ou rhéostat de champ. Ce dernier est désigné sur la figure par Rexc.
Pour une machine non-saturée (section 9.4.4), la f.é.m. de rotation vaut : ea = Lafif.
Si la machine fonctionne en génératrice, le courant ia aura le sens indiqué par la flèche
G sur la figure 9.18. Dans ce cas, l'équation de la tension d'induit est la suivante :
d
va = ea - Ra ia - La d ita (9.36)
Si la machine fonctionne en moteur, le courant ia aura le sens indiqué par la flèche M sur
la figure 9.18. Dans ce cas, l'équation de la tension d'induit est la suivante :
d
va = ea + Ra ia + La d ita (9.37)
A ces équations, on ajoute l'équation des masses tournantes (section 1.5).
Les équations ci-dessus permettent d'étudier le fonctionnement de la machine durant un
régime transitoire, régime durant lequel les courants (ia et if) et la vitesse Ω sont des grandeurs
variables. Lorsque la machine fonctionne en régime permanent, ces équations se simplifient,
car les courants (ia et if) et la vitesse Ω deviennent des grandeurs constantes. En régime
permanent, on a donc : ia = Ia = Cte, if = If = Cte, Ω = Cte, va =Va =Cte, ea = Ea = Cte.
A
R exc G
V RC
f B P
Vf
D C
A
Fig.10.1
If Ia IC
R exc Ra
Rf
Vf Ea P RC
Va
Lf
Fig.10.2
La f.é.m. à vide Eo vaut : E0 = K = K’n. Pour une vitesse n constante, on peut écrire
: E0 = K1 où K1 est une constante. Le courant inducteur If crée une f.m.m. ℱf et un flux .
Étant donné que le courant If est directement proportionnel à la f.m.m. ℱf et que la f.é.m. Eo est
directement proportionnelle au flux , la caractéristique à vide Eo = f(If) représente à une autre
échelle la courbe d'aimantation = f(ℱf).
Pour relever cette caractéristique (figure 10.3), on utilise le schéma de câblage de la
figure 10.1, l'interrupteur P étant ouvert. Le voltmètre V donne la valeur de la tension de l'induit
à vide Vao qui est égale à la f.é.m. à vide Eo; tandis que l'ampèremètre du circuit d'excitation
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.1
donne la valeur du courant inducteur If. Le circuit d'excitation étant ouvert (If = 0), on fait tourner
le rotor à une vitesse de rotation n qu'on garde constante. La tension d'induit obtenue dans
cette situation est la f.é.m. rémanente Er qui est de l'ordre de 3 % de la tension nominale VaN.
On alimente ensuite le circuit inducteur (application d'une tension Vf). Alors, en augmentant
progressivement le courant inducteur If, on relève la branche ascendante jusqu'à une tension
de l'ordre de 1,2 VaN. Ensuite en réduisant progressivement le courant inducteur If, on relève la
branche descendante. A cause de l'hystérésis, ces deux branches sont différentes. On obtient
alors la courbe Eo = f(If) en faisant la moyenne des ordonnées des deux branches (courbe en
trait interrompu sur la figure 10.3).
Eo
Eo
If
Er
If Fig.10.4
Fig.10.3
La caractéristique à vide théorique, qui passe par l'origine des axes est tracée sur la
figure 10.4. Pour tracer cette caractéristique, on part de la tension rémanente Er. On augmente
le courant d'excitation jusqu'à ce que la tension atteigne une valeur Va1 de l'ordre de 1,2 VaN..
Alors en réduisant progressivement le courant inducteur If et puis en l'inversant, on relève la
branche descendante jusqu'à une tension égale à - Va1. Ensuite, en augmentant
progressivement le courant inducteur If, on relève la branche montante jusqu'à une tension
égale à Va1. De nouveau la courbe Eo = f(If) est obtenue en faisant la moyenne des ordonnées
des deux branches (trait interrompu).
Lors du relevée de ces courbes, on prendra soin de ne faire varier le courant inducteur If
que dans un seul sens (sans retour en arrière). Dans le cas contraire, à cause de l'hystérésis,
on passe à d'autres courbes qui n'appartiennent pas au cycle initial.
G D
0 Ifo Ifc If
If
Fig.10.5 Fig.10.6
La tension aux bornes de l'induit vaut : Va = Ea - Ra Ia. Si on représente la chute de
tension Ra Ia par le segment CB de la figure 10.5, la tension Va sera donnée par le segment
DC. Le triangle ABC est appelé triangle caractéristique. Pour un courant d'induit Ia constant : -
le côté BC = Ra Ia reste constant et est indépendant du courant d'excitation; - l'autre côté AB =
ΔIfi, qui correspond à la f.m.m. de la réaction d'induit, ne reste constant que si on néglige
l'influence de la saturation.
Si on néglige la saturation, on peut déterminer la caractéristique en charge, en
déplaçant le triangle caractéristique ABC parallèlement à lui-même en maintenant le sommet A
sur la caractéristique à vide (figure 10.6). La courbe décrite par le sommet B est celle de la
f.é.m. en charge Ea = f(If); tandis que la courbe décrite par le sommet C est celle de la tension
Va = f(If) (en trait interrompu). En réalité, au fur et à mesure que la saturation augmente,
l'influence de la réaction transversale de l'induit croît, et le côté AB augmente progressivement.
La courbe réelle de Va est donnée sur la figure 10.6 en trait continu.
Si on relève la caractéristique à vide, ainsi que la caractéristique en charge, on peut en
déduire le triangle caractéristique. Pour relever la caractéristique en charge on utilise le schéma
de câblage de la figure 10.1, l'interrupteur P étant fermé, en faisant varier le courant d'excitation
seulement dans un sens.
Étant donné que la tension Vf est constante, le courant d'excitation If = Vf/(Rf + Rexc)
sera contant. Selon la relation Va = Ea - Ra Ia, lorsque la réaction d'induit est négligeable, la
caractéristique externe est une droite légèrement inclinée, car la chute de tension Ra Ia est
faible (quelques pourcents de la tension nominale). Par contre, lorsque la réaction d'induit n'est
pas négligeable, la chute de tension devient supérieure à Ra Ia et on obtient la courbe en trait
continu de la figure 10.7.
Va
Va
V aO D0
Dk A0 E0
D1 A1 B1
V aN
C1
K1 S
RaIa
Ia 0 If
Fig.10.8
IaN Ia
Fig.10.7
IfN Ea (n,,If)
D1 Va1
A1
B1 ICC
Va = RCIC
IaN Ia 0’ 0 G C1 If IC1 IC
Fig.10.9
Fig.10.10 Fig.10.11
P’
A A
H
Rexc G
RC
B V P
D C
Fig.10.12
10.2.2. Conditions d'auto-excitation de la génératrice à excitation shunt
Avant d'être utilisée, la génératrice doit engendrer une f.é.m., c.-à-d. qu'elle doit s'auto-
exciter. Supposons que les interrupteurs P et P' de la figure 10.12 soient ouverts et qu'on fasse
tourner le rotor de la génératrice à l'aide d'une autre machine, à une vitesse Ω. Voici les
conditions d'auto-excitation ou d'amorçage d'une génératrice à excitation shunt :
Ra Ia Ic
P’
R exc
P Rc
Ea Rf Va
If Lf
Fig.10.13
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.6
a) La génératrice doit avoir un flux magnétique rémanent rém :
Lorsque le rotor tourne, le flux rém engendre dans l'induit une f.é.m. Erém = K rém Ω,
qui est de l'ordre de 3 % de VaN. Il apparaît donc une très faible tension aux bornes de la
génératrice.
b) - Les connexions entre enroulements inducteur et d'induit doivent être telles que le
flux f dû à l'enroulement inducteur s'ajoute au flux rémanent rém :
Supposons que la condition a) soit remplie. Si on ferme l'interrupteur P', il apparaît dans
le circuit d'induit et d'inducteur un courant Ia = If = Erem/(Ra + Rexc + Rf). Ce courant inducteur
donne naissance à un flux supplémentaire fo. Suivant le sens de ce courant dans
l'enroulement inducteur, le flux fo peut être dirigé dans le même sens que le flux rém ou dans
le sens opposé :
- Lorsque fo est dirigé dans le même sens que rém, le flux résultant est donné par tot = rém
+ fo. Sous l'action du courant inducteur, le flux résultant augmente, ce qui entraîne un
accroissement de la f.é.m. (Ea > Erem car tot > rém). La tension aux bornes de la génératrice
augmente : on dit que la génératrice s'auto-excite ou s'amorce.
- Lorsque fo est opposé à rém, le flux résultant est donné par tot = rem - fo. Sous l'action
du courant inducteur, le flux résultant diminue et cette diminution continue jusqu'au moment où
ce flux s'annule : tot = 0. La tension aux bornes de la machine s'annule; on dit que la
génératrice se désamorce.
e0 e0 Rcr 1 2
Va e0 e0
dif
Lf
dt
(Rexc+Rf)
(Rexc+Rf) if
if b) if
a)
Fig.10.14
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.7
Aussi longtemps que la tension va est supérieure à la chute de tension (Rexc + Rf) if, c.-à-
d. aussi longtemps que L dif/dt O, le processus d'auto-excitation se poursuit : va augmente. Le
processus d'auto-excitation se poursuit jusqu'au fonctionnement en régime permanent à vide,
défini par le point d'intersection de la caractéristique à vide avec la droite de l'inducteur. A ce
point, on a : va - (Rexc + Rf) if = L dif/ dt = 0 et on peut écrire: Va Eo (Rexc + Rf )if
Si on augmente la résistance Rexc + Rf (figure 10.14.b), le point de fonctionnement
glisse sur la caractéristique à vide vers le point où Va = Erém. Pour une certaine valeur de Rexc +
Rf, la droite d'inducteur sera tangente à la partie initiale de la caractéristique à vide. Dans ce
cas, on ne sait plus définir un point d'intersection franc. On désigne par résistance critique Rcr ,
la valeur de la résistance Rexc + Rf pour laquelle la droite d'inducteur se confond avec la partie
linéaire de la caractéristique à vide. On voit que lorsque Rexc + Rf > Rcr, la génératrice ne
s'excite pas. A chaque vitesse correspond une valeur de la résistance critique.
a) - Réaliser le câblage de la figure 10.12, avec les interrupteurs P et P' ouverts. On prend un
voltmètre V sensible à la tension rémanente c.-à-d. de l'ordre de 3 % de VaN.
b) - On fait tourner le rotor de la génératrice à l'aide d'une machine d'entraînement à une
vitesse au moins égale à sa vitesse nominale.
c) - On lit sur le voltmètre la valeur de la tension rémanente Erém:
Si la génératrice n'a pas de tension rémanent Erém = 0, il faudra aimanter les pôles
inducteurs en faisant passer, au moyen d'une source auxiliaire, un courant dans
l'enroulement inducteur.
Si la génératrice fournit une tension rémanente, la condition a) se trouve vérifiée. On
peut donc passer aux étapes suivantes.
d) - Pour vérifier la condition b), on essaie de fermer l'interrupteur P':
Si la tension lue au voltmètre V a tendance à diminuer, c'est que les connexions entre
les enroulements inducteur et d'induit, pour le sens de rotation adopté, ne sont pas
convenables. On corrige le câblage en inversant le sens du courant dans l'enroulement
inducteur, soit en croisant ces connexions (passer du circuit ABGHDCA au circuit
ABGHCDA), soit en inversant le sens de rotation à partir de la machine d'entraînement
(ce qui change le signe de la tension rémanente).
Si la tension lue au voltmètre V a tendance à augmenter, c'est que les connexions sont
convenables, la condition b) se trouve vérifiée et on peut passer à l'étape suivante.
e) - On monte à la place de V un voltmètre capable de mesurer la tension nominale. On agit
sur le rhéostat d'excitation de façon à obtenir la tension souhaitée. Pour charger la génératrice,
on peut fermer l'interrupteur P.
I cr Acr B C
Imax d Dcr
Ccr
Icc Ia
Fig.10.15 Ia I 0 If
Fig.10.16
On ne peut pas relever la caractéristique en court-circuit pour une machine qui doit
s'auto-exciter car, lors du court-circuit, la tension Va et le courant inducteur If sont nuls.
RC
Rexc V P
G
B
F E A
Fig.10.17
Ra Rs Ls Ia Ic
Ns
Ea Va
Rc
Fig.10.18
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.10
Nous allons supposer que le rhéostat d'excitation est absent, ce qui donne : Ia = Is = Ic,
où Is désigne le courant dans l'enroulement d'excitation série. Étant donné que l'enroulement
d'excitation série doit fournir la même f.m.m. ℱs = Ns Is que l'enroulement d'excitation shunt ℱf
= Nf If, étant donné aussi que l'enroulement d'excitation série est parcouru par le (grand)
courant d'induit (Is = Ia >> If), l'enroulement d'excitation série comprendra de loin moins de
spires NS que l'enroulement d'excitation shunt (Nf). Cependant les spires de l'enroulement série
auront une section de loin plus grande que celle des spires de l'enroulement shunt, de sorte
que RS < Rf.
Rc3
Va
Va Rc2
Rc1
Eo
Va
Va
Étant donné que Ia = Is = Ic, les caractéristiques à vide (Ia = O), en charge (Ia = Cte mais
Is variable) et en court circuit (Icc fonction de Is) de la génératrice à excitation série ne peuvent
être relevées qu'en utilisant le schéma de l'excitation indépendante. Ces caractéristiques ne
diffèrent pas de celles de la génératrice à excitation indépendante.
Lorsqu’on considère une vitesse de rotation constante, la génératrice série n'a plus que
deux grandeurs variables : Va et Ia = Is. Elle n'a donc qu'une seule caractéristique, la
caractéristique externe : Va = f (Ia) pour n = Cte. Elle est reprise sur la figure 10.19. Sur cette
figure, on a tracé aussi la caractéristique à vide Eo = f(Is). On peut en déduire la caractéristique
externe à l’aide du triangle caractéristique.
Les conditions d'amorçage d'une génératrice à excitation série sont les mêmes que
celles d'une génératrice à excitation en dérivation :
a) - La génératrice doit posséder un flux magnétique rémanent rém;
b) - Les connexions entre les enroulements inducteur et d'induit doivent être telles que le flux
s de l'enroulement inducteur s'ajoute au flux rémanent rém;
Le schéma de câblage utilisé pour la génératrice à excitation composée est repris sur la
figure 10.21. Une génératrice à excitation composée (compound) porte sur ses pôles
inducteurs un enroulement en dérivation et un enroulement série. La génératrice est à courte
dérivation lorsque l'enroulement en dérivation est branché aux bornes du circuit formé par
l'enroulement d'induit et l’enroulement de commutation (A-H). Cette configuration est illustrée
sur la figure 10.21 en trait continu. La génératrice est à longue dérivation lorsque l'enroulement
en dérivation est branché aux bornes du circuit formée par l'enroulement d'induit, l’enroulement
de commutation et l’enroulement série (A-F). Cette configuration est illustrée sur la figure 10.21
en trait interrompu. Ces deux schémas sont sensiblement équivalents, car la résistance de
l'enroulement série est très faible. Le montage à longue dérivation est le plus fréquent parce
qu'il permet de brancher l'enroulement en dérivation aux bornes de la source.
H
Rexc RC
V P
G
B
E F
D C
A
Fig.10.21
Lorsque les deux enroulements d'excitation sont branchés de manière à fournir des champs
magnétiques de même sens, la génératrice est dite à flux additif (figure 10.22). Ces
enroulements d'excitation peuvent aussi être branchés de manière à fournir des champs
Ra Ia Rs Ls Ic
court
long
Rexc
Ea
Rc
Rf
Lf
If
Fig.10.22
magnétiques de sens opposés. Dans ce cas, la génératrice est dite à flux soustractif (figure
10.23).
a) Équations
La f.m.m. effective dans la machine vaut : ℱeff = ℱfc + ℱs - ℱfi. En terme de courant, on
obtient : NfIf0 = NfIfc + NsIs - ℱfi. Ici, Ifc est le courant dans l'enroulement d'excitation en
dérivation. Le courant d'excitation shunt équivalent If0 est donnée par :
ℱ
I = I + I − = I + ∆I (10.3)
et par définition, la valeur de la f.é.m. qui lui correspond sur la caractéristique à vide de la
génératrice est la f.é.m. en charge Ea. Le rapport Ns/Nf est appelé rapport d'équivalence
.
Considérons la génératrice à longue dérivation, d'équations :
Ia = Is = Ic + If et Va = Ea - (Ra + Rs) Ia.
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.13
Ra Ia Rs Ls Ic
court
long
Rexc
Ea
Rc
Rf
Lf
If
Fig.10.23
Va
Va Eo
Va B B’ Eo
B’ D’
V’a A’
A C’
C C’
ΔIfsi
D G B’ A’
Fig.10.24 Fig.10.25
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.14
d) Caractéristique externe : Va = f(Ia) pour Rexc = Cte et n = Cte
La figure 10.25 montre la construction de la caractéristique externe (pour un courant Ia
bien déterminé). Lorsque ℱfi/Nf > NsIa/Nf, la construction est la même que celle de la
génératrice à excitation en dérivation (section 10.2.6). La construction ci-dessous se rapporte
au cas où ℱfi/Nf < NsIa/Nf.
On trace la caractéristique à vide E0 = f(If) ainsi que la droite d'inducteur Va = (Rexc +
Rf)If. On trace aussi, à l'origine des coordonnées, le triangle caractéristique A’B’C’
correspondant au courant Ia' choisi. Si la génératrice fonctionnait à vide (Ia= 0), le point de
fonctionnement serait situé à l'intersection de la caractéristique à vide avec la droite
d'inducteur. Pour trouver la tension Va, on déplace le triangle A’B’C’ parallèlement à lui-même
le long de la droite d'inducteur jusqu'à ce que le sommet A’ touche la caractéristique à vide, le
sommet C’ restant sur la droite d'inducteur. L'ordonnée du point C’ donne la tension Va aux
bornes de la génératrice. Le point C’ est déplacé au point D’ à gauche de l'axe des ordonnées,
à une distance de cet axe égale au courant Ia' . En répétant cette construction pour d'autres
valeurs du courant Ia on trouve la courbe Va= f(Ia).
Lorsque Ic augmente, le courant d’induit Ia = Ic + If augmente; ce qui a deux effets
opposés l'un à l'autre :
- La chute de tension (Ra + Rs)Ia augmente, et tend à faire décroître la tension Va= Ea - (Ra +
Rs)Ia.
- La f.m.m. de l'enroulement série ℱs= Ns Ia augmente et la f.m.m. totale ℱeff = Nf Ifc + Ns Ia -
ℱfi augmente; ce qui fait croître le flux de la génératrice et donc la f.é.m. Ea et la tension
aux borne Va.
Suivant la valeur du nombre NS, l'un ou l'autre de ces deux effets peut être prédominant
(figure 10.26) :
- Faible nombre Ns de spires série : l'effet de la chute de tension (Ra + Rs)Ia est prédominant.
La tension Va décroît de la même manière que celle d'une génératrice à excitation shunt, mais
moins que celle-ci. Ce type de construction où la tension en charge est inférieure à la tension à
vide Vao est dite hypocompound.
- Nombre moyen Ns de spires série : la tension est croissante pour des faibles courants
(accroissement du flux), mais elle devient décroissante pour les grands courants (saturation).
Ce type de construction où la tension à pleine charge VaN est égale à la tension à vide Vao est
dite compound à caractéristique plate.
- Nombre élevé Ns de spires série : l'effet d'accroissement du flux prédomine sur une plus
grande plage de courant Ia, plage sur laquelle la tension augmente avec le courant. La tension
en pleine charge VaN devient supérieure à la tension à vide Vao. Dans ce cas, la génératrice est
dite hypercompound.
Va
Va
hyercompound
Vao shunt
plate
hypocompound
soustractif
Shunt
Ia
I aN Ia
Fig.10.27
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.15
Fig.10.26
10.4.3 Génératrice à flux soustractif
La f.m.m. effective dans la machine vaut : ℱeff = ℱfc - ℱs - ℱfi. En terme de courant, on
obtient : NfIf0 = NfIfc - NsIs - ℱfi. Ici, Ifc est le courant dans l'enroulement d'excitation en dérivation.
Le courant d'excitation shunt équivalent If0 est donnée par :
ℱ
I =I − I − (10.5)
En comparant cette relation à celle de la génératrice à flux additif, on remarque que le point B
du triangle caractéristique de la génératrice à flux soustractif se trouve à droite du point A
(triangle A'B'C' de la figure 10.24). Par conséquent, le triangle caractéristique de la génératrice
à flux soustractif est semblable à celui de la génératrice à excitation en dérivation. Les
caractéristiques de la génératrice à flux soustractif se construisent donc de la même manière
que celles de la génératrice à excitation en dérivation (section 10.2).
Lorsque le courant Ic de la charge augmente, le courant d'induit Ia = Ic + If augmente et
ceci a deux effets :
La chute de tension (Ra + Rs)Ia augmente et tend à faire décroître la tension Va = Ea -
(Ra + Rs)Ia;
La f.m.m de l'enroulement série ℱs = NsIa augmente et la f.m.m totale ℱeff = NfIfc -NsIa-
ℱfi diminue; ce qui fait décroître le flux de la génératrice, la f.é.m. Ea et la tension aux
bornes Va.
Étant donné que ces deux effets tendent à faire décroître la tension Va, celle-ci va
décroître très rapidement lorsque le courant Ia augmente (figure 10.27). Cette génératrice a une
caractéristique externe très décroissante. Elle convient donc à l'alimentation des récepteurs
présentant une résistance négative : décharge électrique dans les projecteurs ou arc électrique
dans les postes à souder.
Ce processus est illustré sur la figure 10.28. Nous allons considérer une génératrice à
excitation indépendante. La génératrice est accouplée à un moteur primaire qui l'entraîne à une
vitesse constante Ω. Ce moteur fournit à la génératrice la puissance mécanique (d'entrée) P1 =
Pméc = CextΩ où Cext désigne le couple fourni par le moteur primaire. La puissance pf = VfIf = Rf
I 2f consommée par le circuit d’excitation ne fait partie de P1 que si l’excitatrice (de la
génératrice à excitation indépendante) est montée sur le même arbre que la génératrice.
Pém
P e = V a Ia
Cém Ω = Ea Ia
Pmec = Ce x t . Ω
p
p cu
p fe
p méc
f
Fig.10.28
Machines électriques - Kamabu Tsongo 10.16
Une partie de la puissance Pméc est transformée en pertes mécaniques pméc et en pertes
magnétiques pfe. Le reste de la puissance Pméc est transformé en puissance électromagnétique:
où Cém est le couple électromagnétique. C'est cette portion de la puissance mécanique qui est
convertie en puissance électromagnétique EaIa. Une partie de cette puissance
électromagnétique est transformée en pertes dans le cuivre pcu = RaI2a. Le reste de cette
puissance Pém est la puissance électrique utile (de sortie) Pe fournie au réseau :
où Cém = Pém/Ω = EaIa/Ω, Cext = Pméc/Ω, Cp = (pméc + pfe)/Ω. Le couple Cp est dit couple des
pertes.
11.1.1 Introduction
Ra Ia IL
If
Rexc
Va
Ea Rf
Lf
Fig. 11.1
Dans le cas des machines à courant continu, on parle de "la règle des quatre variables"
[5]. Ces variables sont les suivantes : 1 - nature de fonctionnement (moteur ou générateur), 2 -
sens de rotation n, 3 - sens du courant d'induit Ia, 4 - sens du courant inducteur If. Ces variables ne
peuvent changer qu'en nombre pair. Dans le cas traité plus haut, ce sont les variables 1 et 3 qui
ont changé. De cette règle, on déduit que :
1 - Le sens de rotation d'un moteur à auto-excitation reste le même quand on change la polarité
de la source. Ce sens de rotation change quand on croise les connexions entre l'inducteur et
l’induit.
2 - Un moteur à excitation en dérivation ne s'amorce en génératrice que si celle-ci tourne dans le
même sens qu'en moteur (Il faut que If reste inchangé. Ia change lorsque la variable 1 change.
Donc la variable 2 doit rester inchangée). Un moteur à excitation série ne s’amorce en génératrice
que si celle-ci tourne dans le sens opposé au sens de rotation en moteur (Ia et If change
simultanément). Pour changer la variable 1 il faut nécessairement changer la variable 2.
Le procédé d'amorçage d'une génératrice auto-excitatrice est basé sur ce principe : On la
fait fonctionner en moteur et on note le sens de rotation. Ensuite, on l'entraîne en génératrice dans
le sens déduit de la règle.
Ce processus est illustré sur la figure 11.2. Nous allons considérer un moteur à excitation
en dérivation (Va = Vf). Le moteur est branché sur un réseau à tension constante Va. Ce réseau
Pém
Pu = Cu . Ω
Ea Ia = Cém Ω
Pe =Va IL
p
p méc
p fe
p cu
f Fig.11.2
Une partie de cette puissance est transformée en pertes magnétiques pfe et en pertes mécaniques
pméc. Le reste de cette puissance Pém est la puissance mécanique utile Pméc fournie, par
l'intermédiaire de l'arbre, à l'appareil entraîné : Pméc = Pu = Pém - (pfe + pméc). En divisant par on
trouve :
Cu = Cém - Cp (11.2)
où Cu = Pméc/ est le couple utile , Cém = Pém/ = EaIa/ est le couple électromagnétique, et Cp =
(pfe + pméc)/ est le couple des pertes
A l'instant du lancement du moteur, la vitesse ''n'' étant nulle, la f.é.m. Ea = K' n sera
également nulle. Le courant d'induit au démarrage est alors donné par Id = (Va - Ea)/Ra = Va/Ra. La
résistance Ra ayant une valeur très faible, le courant de démarrage devient énorme (Ia > 10 IaN ).
Ce courant énorme cause : - un échauffement dangereux de l'induit, - un choc mécanique au rotor
dû au très grand couple dynamique, - une mauvaise commutation.
La tension de la source étant généralement constante, pour réduire le courant de
démarrage, on branche, en série avec l'induit, une résistance variable Rd, appelée rhéostat de
démarrage. Par ce procédé, la tension appliquée aux bornes du moteur pendant le démarrage
n'est qu'une fraction de la tension de la source.
D'autre part le couple Cém = KIa doit être suffisant pour le lancement du rotor. C’est pour
cette raison qu’au démarrage, le flux doit avoir la valeur la plus élevée.
Bref, au démarrage, il faut créer dans le moteur le maximum de flux , et réduire la tension
Va aux bornes de l’induit de façon que le courant d’induit Ia = ( Va – Ea)/(Ra + Rd) soit supportable.
a) Principe
On ne cherche pas à maintenir le courant d’induit Ia constant durant le démarrage, car cela
ferait appel à un rhéostat très complexe. En pratique, on accepte une variation du courant Ia
pendant le démarrage et on s'arrange pour le maintenir entre deux limites (figures 11.4 et 11.7) :
- un maximum Imax = Id, déterminé par les conditions d'échauffement et de bonne commutation.
Ce maximum vaut [25] :
Id = 3,3 IaN pour 0,75 kW < PN < 1 kW :
Id = 2,5 IaN pour 1,5 kW < PN < 5 kW
Id = 1,6 IaN pour 5 kW < PN < 15 kW
Id = 1,35 IaN pour PN > 15 kW
- un minimum Imin, déterminé par la nécessité de créer sur l'arbre du moteur un couple dynamique
suffisant pour le lancement. Généralement, on prend Imin = IaN
Pour maintenir le courant d'induit entre ces limites durant le démarrage, on fractionne la
résistance Rd en plusieurs tronçons constituant un rhéostat à plots. La figure 11.3 donne le
schéma d'un rhéostat à n plots. Le plot 0 est dit plot mort. Les plots 1 à n - 1 sont des plots
intermédiaires. Le dernier plot n est le plot de travail.
ia
R n= R a Ω
R n-1
Id 1 2 3 4
R2 Ω
Δ r n -2 Δ r n -1
n-1 n Imin
Δ r2 Ia
ia
R1 3
Δ r1 2
Ra
1 levier
0 t
Plot mort t12 t23 t34
Ia Va
Valeur de Rd Fig.11.4
b) Fig.11.3
Au décollage, la résistance Rd est mise en série avec l'induit. Le rotor étant immobile au
décollage ( n = 0 ), la f.é.m. Ea est nulle ; d’où : Va = (Ra + Rd)Id ou Rd = Va/Id - Ra.
- Valeurs de R1
Au décollage, Id = Va / R1. On en déduit que :
Va = Va
R1 = (11.3)
I d k I min
Va et Id étant connus, cette formule donne la valeur de R1. Ensuite, le rotor commence à tourner, la
f.é.m. Ea = K’n augmente et le courant diminue. Lorsqu'il devient égal à Imin, la f.é.m. a une valeur
E1 telle que : Imin = (Va - E1)/R1.
En substituant dans la relation (11.3) R1 par cette expression, on trouve : kn-1 Ra = Va/kImin ou
encore :
k n Va (11.6)
Ra Imin
n
Les grandeurs Va, Ra et Imin sont des données. On peut donc en déduire la valeur de k . Alors,
deux possibilités se présentent pour le calcul du rhéostat :
- soit on se donne n et on calcule k;
- soit on se donne k et on calcule n.
Étant donné que n doit être un nombre entier, on préfère se donner une valeur de n. On en déduit
la valeur de k et donc de Imax. On vérifie alors si Imax est compris dans les limites prévues par les
normes (point a). S'il est trop élevé, on ajoute une unité au nombre n et on recalcule k.
On considère les mêmes hypothèses que dans la section 11.2.3. On écrit d'abord :
= ea = V a - R ia et d = - R d ia
K K dt K dt
L'équation des masses tournantes s'écrit :
J d = Cém - C r ou - J R d ia = K ia - C r
dt K dt
J R d ia + i = C r ou T m d ia + i = I af (11.11)
(K )2 dt
a
K dt a
où Iaf = Cr/K est le courant final. Par analogie avec la relation (11.10), la solution de cette
équation s'écrit :
-t / -t/
i a = I ao + ( I af - I ao ) (1 - e T m ) = I af + ( I a 0 - I af ) e T m
(11.12)
A l'aide de cette relation, on a tracé la courbe de ia = f(t) de la figure 11.4. Cette courbe de ia
donne, à une autre échelle, le couple électromagnétique Cém = K ia.
F a)
Fig.11.5
Avant de démarrer le moteur, l'interrupteur K est ouvert, et le curseur du rhéostat placé sur
le plot mort 0. D'autre part, on souhaite avoir un couple Cém = KIa maximum, c.-à-d. un flux et
donc un courant d'excitation If maxima. C'est pourquoi, au démarrage, le levier du rhéostat
d'excitation Rexc est placé sur la position de résistance minimum. C'est pour cette même raison
que le circuit d'excitation est branché à la source. Dès lors, le courant d'excitation est indépendant
de la position du levier du rhéostat de démarrage.
Lorsqu’on souhaite démarrer le moteur, on ferme l’interrupteur K. Alors, pour le mettre en
marche, on place le levier sur le plot 1. Le courant If s’établit dans le circuit d’excitation, et le
courant Id dans le circuit d’induit. A ces courants correspond un couple électromagnétique Cd =
KId qui lance le rotor avec une certaine accélération. L’augmentation de la vitesse ou de la
f.é.m. e = K entraîne une diminution du courant ia = (Va – e)/(Ra + Rd) ainsi que du couple selon
les courbes de la figure 11.4. Dès que le courant ia atteint la valeur Imin , on déplace le levier vers le
plot 2; ce qui élimine le tronçon r1 et augmente le courant ia jusqu’à Id : La vitesse croît; le courant
et le couple décroissent. De nouveau, lorsque le courant ia atteint la valeur Imin , on déplace le
levier vers le plot 3. On suit ce processus jusqu’à l’élimination du dernier tronçon du rhéostat de
démarrage. Après l’élimination du dernier tronçon, le moteur fonctionne en régime permanent
avec une vitesse et un courant Ia fixe.
On doit savoir que le rhéostat de démarrage n'est pas prévu pour un travail prolongé dans
le circuit d'induit.
Le circuit magnétique de l’induit possède une réserve d’énergie électromagnétique. Si on
coupe un circuit à forte inductance comme le circuit d’excitation, cette énergie crée une surtension
pouvant provoquer un arc à l’interrupteur. Pour éviter un tel arc aux effets néfastes, l’arc de cuivre
est relié au plot 1 à l’intérieur du rhéostat. L’intérêt de cette liaison est qu’à l’ouverture de
l’interrupteur, l’énergie électromagnétique trouve un circuit fermé (arc en cuivre, tronçons r et
circuit d’induit) dans lequel cette énergie est dépensée sous forme de courant décroissant jusqu’à
zéro.
Pour arrêter le moteur, on suit la marche inverse de celle qui a été suivie au démarrage.
On construit aussi des rhéostats plus simples à deux bornes (figure 11.3).
L'efficacité du démarrage manuel dépend de l'opérateur. Si les résistances sont éliminées
plus vite que prévu, le courant d'induit sera excessif. Si celles-ci sont éliminées trop lentement, ces
résistances vont surchauffer et peuvent même prendre feu. Pour éviter ces erreurs humaines, on
remplace souvent le démarrage manuel par un démarrage semi-automatique ou automatique.
Ici, on remplace les boutons poussoirs par des capteurs en sorte qu'il n'y a plus
d'intervention humaine.
Lorsque l’appel de courant au décollage est modéré (inférieur à environ 7 fois IaN) et que le
temps de démarrage est court (quelques dixièmes de seconde), l’échauffement de l’induit au
démarrage reste modéré et donc sans danger. Dans ce cas, on peut brancher directement le
moteur à la source sans passer par un rhéostat. Ce mode de démarrage ne s’applique qu’à des
moteurs de faible puissance (quelques kW).
Le schéma de câblage utilisé pour les essais du moteur à excitation en dérivation est
repris sur la figure 11.5. Le schéma équivalent de ce moteur est donné sur la figure 11.1. Le
moteur à excitation en dérivation est pratiquement identique au moteur à excitation séparé. La
seule différence entre ces deux types de moteur n'apparaît que lorsque l’enroulement d’excitation
est alimenté par une source différente de celle qui alimente l’induit.
n C
n
R4 = Ra Cém
CP
R1 Cu = C
CP
Ia
Ia0 Ia
Fig.11.6 Ia
Imin Imax Fig.11.8
Fig.11.7
Machines électriques - Kamabu Tsongo 11.7
Les caractéristiques de fonctionnement du moteur shunt seront relevées à courant
d’excitation If constant et à tension d’induit Va constant. Le courant d’excitation If sera fixé de
manière qu’à la tension nominale VaN et à la vitesse nominale N, le courant d’induit soit égal au
courant nominal IaN. Après avoir fixé ce point de fonctionnement, on ne touche plus au rhéostat
d’excitation.
D'après les relations (9.8) et (11.2), le couple électromagnétique vaut : Cém =KIa = Cu +
Cp, où Cu = C est le couple utile et Cp le couple des pertes. La courbe Cém = f(Ia) est reprise sur la
figure 11.8 en trait continu. Pour des faibles valeurs du courant d'induit Ia, la réaction d'induit est
faible, le flux reste constant ( = 0) et le couple Cém croît linéairement avec le courant d'induit Ia
(trait interrompu). Pour des valeurs élevées du courant d'induit Ia, la réaction d'induit fait décroître
le flux (avec = 0 - ) et le couple Cém croît moins que proportionnellement au courant (trait
continu).
En marche à vide, le moteur absorbe un courant à vide Iao très faible. Le couple
électromagnétique à vide vaut Cém = KIa0. A vide, le couple utile Cu est nul, et le couple
électromagnétique sert à couvrir les pertes. D'autre part, lors des essais de ce moteur, la vitesse
Ω et le flux magnétique varient peu de sorte que le couple des pertes Cp = (pfe + pcu)/ reste
sensiblement constant. Le couple utile étant donnée par Cu = Cém – Cp, la caractéristique de ce
couple utile Cu = f(Ia) devra passer en dessous de la courbe Cém = f(Ia), à une distance constante
égale au couple des pertes Cp.
C
CN
p
CP Cém
Fig.11.9 Fig.11.10
La relation n = f(C) est illustrée sur la figure 11.9. La vitesse 0 = Va/K est la vitesse de rotation à
vide si on néglige le faible couple des pertes Cp ou le faible courant à vide Iao. Pour des faibles
valeurs du couple C (faibles courants Ia), la réaction d'induit est faible, le flux reste constant ( =
0) et la vitesse décroît linéairement lorsque le couple augmente (droite en trait interrompu, de
pente -Ra/(K)².) Pour des valeurs élevées du couple ou du courant Ia, la réaction d'induit fait
décroître le flux (avec = 0 - ) et la vitesse du moteur tend à augmenter (trait continu). Le
moteur shunt peut donc présenter des risques de survitesse aux fortes charges.
La caractéristique mécanique obtenue lorsqu'il n'y a pas de résistance en série avec le
circuit d'induit est appelée caractéristique naturelle (numéro 1 sur la figure 11.9).
Le fonctionnement du moteur est régi par l'équation (1.64) des masses tournantes : Jd/dt
= Cm – Cr = Cdyn, où J est le moment d'inertie, Ω la vitesse angulaire, Cm le couple moteur, Cr le
couple résistant et Cdyn le couple dynamique. Sur la figure 11.10, on a repris la caractéristique
mécanique Cm = f1() d'un moteur shunt, ainsi que la caractéristique Cr = f2() de l'organe
entraîné. Comme expliqué dans la section 1.5.2, lorsque la machine fonctionne à une vitesse
constante Ω = Ωp, on dit qu'elle fonctionne en régime permanent ou établi. Dans ce cas on a dΩ/dt
= 0, Cdyn = 0 et Cm = Cr. C'est dire que le point de fonctionnement en régime permanent P est
donné par l'intersection de la caractéristique mécanique Cm = f1(Ω) du moteur avec la
caractéristique mécanique Cr = f2(Ω) de l'organe entraîné, appelé charge.
Rexc2 >Rexc1
2
1
C
Fig.11.11
Machines électriques - Kamabu Tsongo 11.10
Si le flux diminue seulement de 10%, le courant est multiplié au premier instant par 2,57.
L'accroissement du courant Ia est plus important que la diminution du flux , de sorte que le
couple électromagnétique Cém = KIa augmente.
Ce couple Cém devient supérieur au couple résistant Cr. Il apparaît, à l'arbre du moteur, un
couple dynamique Cdy = Cém - Cr > 0, qui fait croître la vitesse du moteur (On néglige Cp). Au fur et
à mesure que la vitesse Ω augmente, la f.é.m. Ea augmente; ce qui fait décroître le courant Ia et le
couple électromagnétique Cém jusqu'au moment où Cém = Cr, à une vitesse de rotation Ω2
supérieure à la précédente (Ω1), avec Ia2 = Cém/K2 et Ω2 = (Va - Ra Ia2)/ K2. L'effet d'un
accroissement de la résistance du circuit d'excitation est illustré sur la figure 11.11. Lorsque le flux
décroît, la vitesse à vide augmente pendant que la pente de la caractéristique mécanique
augmente. La caractéristique mécanique se déplace vers le haut, en se redressant un peu.
n
Ra Ia IL VaN
nN
variation 3VaN
de If 4
variation
tension Rf VaN
2
Va de VL
Ea tension
Lf VaN
4
Fig.11.12 0 C
CN
Fig.11.13
L'effet d'une variation de la tension est illustré sur la figure 11.13. Lorsque la tension Va
croît, la vitesse à vide augmente, mais la pente de la caractéristique mécanique reste constante :
La caractéristique mécanique se déplace parallèlement à elle-même.
d1) - action sur If : L'action sur le courant inducteur ne peut régler la vitesse que pour des valeurs
supérieures à cette vitesse nominale (n > nN). En effet (relation 11.15), pour atteindre une vitesse
inférieure à la vitesse nominale (n < nN), le moteur exigerait un courant d'excitation excessif (If >
IfN).
d2) - action sur la tension d'induit : L'action sur la tension du circuit d'induit ne peut régler la
vitesse que pour des valeurs inférieures à la vitesse nominale (n < nN). En effet (relation 11.15),
pour atteindre des vitesses supérieures à la vitesse nominale (n > nN), le moteur exigerait une
tension d'induit excessive (Va > VaN).
Cmax Pmax
action action
action action
sur Va sur If
sur If sur Va
nN n nN nn
a) Fig.11.14 b)
d3) - Ces deux modes sont complémentaires et peuvent être combinés sur un même
moteur.
MA G Va M
R exc If G
R exc
If M
Fig.11.15
n (ou Ea)
Génératrice n
V aN Génératrice Moteur
Moteur
II 3VaN /4
VaN /2 I n n
c c
VaN /4
VaN 0 II I C
-VaN /4 C(ouIa) III IV
-VaN /2 c cc
n n
III -3VaN /4
IV
Moteur
-VaN Moteur Génératrice
Génératrice
a) b)
Fig.11.16
Supposons que le point de fonctionnement soit situé dans le premier (I) quadrant.
Lorsqu'on inverse le courant d'excitation IfG de la génératrice G, la tension d'induit Va ainsi que le
courant Ia changent de signe. Etant donné que le courant d'excitation IfM (et donc le flux ) du
moteur M garde son sens, on obtient un changement de signe du couple Cém = KIa et de la
Le groupe Ward Léonard permet de faire fonctionner la machine dans les quatre
quadrants. Le réglage se fait par action sur des circuits d'excitation, donc de faible courant.
Le groupe Ward Léonard présente les inconvénients suivants :
- coût élevé, car il utilise trois machines au lieu d'une ;
- rendement médiocre donné par le produit des rendements des trois machines.
A cause de ces inconvénients, le groupe Ward Léonard est remplacé dans les applications
modernes par les convertisseurs statiques.
A
B Va M
C C
IfM
Rexc
a) Fig.11.17 b)
Sur la figure 11.18, on donne le schéma de principe du circuit de puissance d'un variateur
de vitesse pouvant fournir le courant dans les deux sens (variateur réversible en courant). Il est
constitué de deux ponts montés en parallèle inverse. Ici aussi, on prévoit la possibilité d’inverser le
courant d’excitation du moteur. Le pont 1 fournit le courant Ia lorsqu’il est positif et permet de faire
fonctionner le moteur dans le premier (I) et le troisième (III) quadrant. Le pont 2 fournit le courant Ia
lorsqu’il est négatif et permet de faire fonctionner le moteur dans le deuxième (II) et le quatrième
(IV) quadrant.
Dans les schémas décrits ci-dessus, on a considéré que, lorsqu’on utilise qu’un pont,
l’inversion du couple est obtenue par inversion du courant inducteur. Ce mode d’inversion du
couple est lent à cause de la constante de temps élevée du circuit inducteur.
Lorsqu’on utilise un seul pont, l’inversion de la tension peut aussi être obtenue à l’aide d’un
inverseur placé entre le pont et les bornes de l’induit.
Ia
A
B Va M
C IfM
Rexc
1 2
Fig.11.18
K1 K2
vs
V
Ia t
Ve αT T
K3 K4 -Ve
a) b)
Fig.11.19
Le schéma de câblage utilisé pour le moteur à excitation série est repris sur la figure
11.20. Le schéma équivalent est repris sur la figure 11.21. L'enroulement d'excitation est constitué
d'un nombre réduit de spires connectées en série avec l'enroulement d'induit. Les équations du
moteur à excitation série sont les suivantes :
Ia = Is = IL (11.19)
Va = Ea + (Ra + Rs)Ia = K Ω + (Ra + Rs)Ia (11.20)
A H
L M
Ra Rs Ls Ia = Is = IL
G
K B
Va V
F E Ea Va
A
Fig.11.20 Fig.11.21
n C
Cém
Cu = C
Ia I a0 Ia
a) b)
Fig.11.22
A vide ou à très faible charge, le courant absorbé Iao étant très faible, la vitesse du moteur
est très grande : le moteur série s'emballe à vide. Cet emballement présente un danger contre la
tenue mécanique du moteur. C'est pourquoi, les conditions de travail du moteur série doivent être
telles que ce moteur ne puisse pas démarrer ou fonctionner sans charge.
La vitesse de rotation d'un moteur série varie beaucoup en fonction de la charge. Une telle
caractéristique est dite douce.
Pour des faibles charges, le couple d'un moteur série est proportionnel au carré du courant d'induit
Ia et sa courbe est donc une parabole passant par l'origine (figure 11.22.b). Pour des valeurs
élevées du courant Ia, le circuit magnétique entre en saturation, le flux devient inférieur à celui qui
est donné par la loi = GIa et tend vers une valeur constante. Par conséquent, la courbe Cém =
f(Ia) tend vers la droite Cém = KIa.
La caractéristique du couple utile C = Cu = Cém - Cp = f(Ia) passe en dessous de la courbe
Cém = f(Ia), à une distance constante égale au couple des pertes. L'abscisse à l'origine de la
courbe C = Cu = f(Ia) représente le courant à vide Iao.
Le moteur série a la propriété importante de développer un couple (Cém ~ Ia²) supérieur à
celui qui est directement proportionnel au courant d'induit. Il est donc indiqué, soit pour les applica-
tions où le démarrage est pénible (traction), soit pour les applications à couple croissant
rapidement avec la vitesse (ventilateurs, pompes centrifuges, compresseurs, …).
Ra+Rs Is Rs G
C naturelle Va B
R2 F E
Rsh
R3 C
Fig.11.23
A
Fig.11.24
11.4.5 Stabilité d'un moteur série
Étant donné que la caractéristique C = f(Ω) d'un moteur série est nettement décroissante,
son fonctionnement est toujours stable.
a) - Réglage par action sur un rhéostat en série avec le circuit d'induit. Lorsqu'on insère un
rhéostat Rad en série avec le circuit d'un moteur série (figure 11.24), la caractéristique mécanique
est modifiée comme indiqué sur la figure 11.23 ou par la courbe 3 sur la figure 11.25. L'effet de
Rad se marque par un déplacement vers la gauche de toute la courbe : augmentation de (Ra + Rs)
dans la relation (11.24). Ce mode de réglage n'est pas économique à cause des pertes dues au
rhéostat.
n nmax
3
2
Rexc VaN
nN
4 1 C,nat. V aN
2
Rad V aN
Rsh 4
VaN
C 8
Fig.11.25
CN C
Fig.11.26
Le shuntage de l’enroulement d’excitation est le mode normal de réglage de la vitesse de
rotation du moteur série. Cependant, l’augmentation de la vitesse de rotation se fait au détriment
du couple que le moteur peut développer. En traction électrique, le sectionneur pantographe peut
éventuellement se séparer de la caténaire pendant le fonctionnement du moteur. Dans ce cas,
pour avoir entre les branches parallèles la même répartition de courant, quel que soit le régime
(permanent ou transitoire), on utilise une résistance Rexc inductive.
n3
Ia=IaN T Is
MN n (Cr1)
nN
n (C) , Ve D
n1 n (C) , VaN
Va1 Ia
Ea
n2 n (C) , B
Va2
n0
n (C) , Va0 A C
Fig.11.28
CN Cmax
Fig.11.27
Le couple du moteur série est proportionnel au carré du courant. A cause de son grand
couple, ce moteur convient donc :
- aux applications à démarrage pénible (traction) ;
- pour entraîner les appareils à couple résistant croissant rapidement avec la vitesse (ventilateurs,
pompes centrifuges, compresseurs,…);
- pour entraîner les appareils dont la puissance ne doit pas croître aussi vite que le couple
résistant (pompes centrifuges, démarreurs et commande des accessoires des véhicules).
L’enroulement inducteur d’un moteur série utilise des fils de grosse section dont le risque
de rupture est faible. Ceci confère au moteur série une robustesse qui fait que ce type de moteur
est adapté à la traction, ainsi qu’aux très faibles puissances (<1kW).
Le schéma de câblage utilisé pour un moteur à excitation composé est repris sur la figure
11.29. Le schéma équivalent est repris sur la figure 11.30. Le moteur à excitation composée peut
être à flux additif ou à flux soustractif. On a utilisé la convention des bornes marquées : par des
points pour le moteur à flux additif et par des astérisques pour le moteur à flux soustractif. On s'est
limité au moteur longue dérivation. En tenant compte des symboles de la section 10.4.2, la f.m.m.
effective dans la machine vaut :
ℱeff = ℱfc + ℱs - ℱfi = NfIfc ± NsIs - ℱfi = NfIf0 (11.25)
Le courant d'excitation shunt équivalent Ifo est donné par :
ℱ
= ± − (11.26)
Le signe supérieur se rapporte à la machine à flux additif, et le signe inférieur à la machine à flux
soustractif.
Lorsqu'une génératrice à flux additif est utilisée en moteur, le sens du courant d'induit (et
donc de l'enroulement série) s'inverse alors que le sens du courant de l'enroulement en dérivation
reste inchangé. C'est dire que :
- Une génératrice à flux additif devient, en fonctionnement en moteur, à flux soustractif.
- Une génératrice à flux soustractif devient, en fonctionnement en moteur, à flux additif.
Pour que le flux reste additif en fonctionnement en moteur, on a le choix entre deux
possibilités :
- Pour le même sens de rotation, on croise les connexions de l'enroulement série.
- Pour un autre sens de rotation, on croise les connexions de l'enroulement en dérivation.
Ra Rs Ia IL
F M
A Ls If
L E
H Rexc
A Ea Rf Va
V B G
Va K
D C
Rexc E F
Fig.11.29 Fig.11.30
n C ad n
soust soust
shunt
shunt shunt
soust
ad ad
Ia Ia C
a) b) c)
Fig.11.31
Machines électriques - Kamabu Tsongo 11.21
où f désigne le flux dû à l'enroulement en dérivation et s le flux dû à l'enroulement série. C'est
dire que, par rapport à un moteur shunt (Ns = 0), pour une valeur donnée du courant d'induit Ia, le
moteur à flux additif a : - un flux plus élevé, - une vitesse de rotation plus faible, - et un couple
électromagnétique plus grand (figure 11.31). Ce moteur combine les avantages du moteur shunt
et du moteur série :
- comme un moteur série, il a un grand couple;
- comme un moteur shunt, il ne s'emballe pas à vide.
Les modes de réglage de la vitesse d'un moteur à flux additif sont les mêmes que ceux du
moteur à excitation en dérivation.
Pour arrêter un moteur électrique, on peut couper son alimentation (Ia=0). Le couple
électromagnétique Cém = KIa s’annule et le groupe moteur-charge ralentit sous l’effet du couple
résistant Cr. Lorsqu’on veut arrêter plus rapidement le moteur, on recourt au freinage.
I a <0 I a >0
Cu2 <0 C1 C
Fig.11.32
n (C),Va2
M0 n (C),Va = 0
0 C
M3
- Cmax
Fig.11.33 n (C),Va3
n n n (C r)
n (Cr3)
n (Cr2) M1
n1 n (C),Va1
n3 n (Cr1)
n2
n = Cte M0 C
n1 n (C),Va1
n (C),Va0
n (C),Va2
n (C),Va3
n2
M3 0 M2
n (C),Va2
C
n (C),Va4 Fig.11.35
Fig.11.34
La procédure de levage et descente des charges est illustrée sur la figure 11.35. Lors
de cette procédure, le couple résistant de la charge est constant et est donné par la
caractéristique n(Cr).
Pour lever la charge, on augmente d’abord la tension d’alimentation Va jusqu’à une
valeur Va0 telle que la charge se soulève (point M0). On augmente ensuite la tension de
manière progressive de Va0 à une valeur Va1 telle que la vitesse passe progressivement de 0 à
b) - Freinage rhéostatique
Ce type de freinage a lieu lorsqu'on débranche l'induit du moteur du réseau et qu'on le
ferme sur une résistance de charge Rc, l'inducteur restant connecté sur le réseau d'alimentation
(figure 11.36). En utilisant son énergie cinétique, la machine commence à fonctionner en
génératrice à excitation indépendante et la question de son amorçage ne se pose pas. Vu que Va
= 0, la vitesse est donnée par la relation (11.16) et vaut : Ω = - (Ra + Rc) Cem/(K)2 ; ce qui donne
comme caractéristique mécanique une droite passant par l’origine (figure 11.37). Juste après le
branchement de Rc, la vitesse Ω reste inchangée, la f.é.m. Ea = KΩ reste la même, mais le
courant Ia = (Va - Ea)/Ra devient Ia = - Ea/(Ra + Rc) et change de sens. Le couple électromagnétique
C = KIa change de sens et le fonctionnement est déterminé par le point E. Il apparaît à l'arbre un
couple dynamique Cdy = - |KIa| - Cr négatif, la vitesse diminue, devient nulle (point O) et ensuite
la machine peut commencer à tourner en sens inverse jusqu'au moment où Cém = Cr.
n
C = Cte
n (Cr)
If n = Cte
R exc E A
RC max
n (C)
RC
Rd Ia
M G
Va
RC = 0
X
C
0
Fig.11.36 Fig.11.37
Comme illustré sur la figure 11.37, le trajet de freinage peut être soit à vitesse
constante, soit à couple (ou courant) constant.
A basse vitesse, lorsqu’on a éliminé totalement Rc en mettant l’induit directement en
court-circuit, on ne peut plus maintenir le couple de freinage et le point de fonctionnement se
déplace sur la droite Rc = 0 vers le point 0.
Le freinage rhéostatique est aussi appelé freinage dynamique.
IS
D
T RC
RC
Ve
Ia Ea
IM
IM
Ea Ea
Fig.11.38
IG
IG
Fig.11.39
Fig.11.40
b) - Freinage rhéostatique
Les caractéristiques du moteur à aimant permanent sont montrées sur la figure 11.42.
Lorsque la tension d’alimentation Va est constante, on ne sait pas faire varier la vitesse à vide.
Cependant on peut faire varier la vitesse en charge en mettant des résistances en série avec
l’induit.
Soit nN la vitesse nominale qu’on obtient lorsque l’induit est directement relié à la
source. Lorsqu’on met la résistance R1 en série, la vitesse passe à n1. De même, avec la
résistance R2, la vitesse passe à n2. Plus la résistance additionnelle est grande, plus la vitesse
diminue. Cependant, lorsque la résistance additionnelle augmente, les pertes dans celle-ci
augmentent et le rendement diminue.
n
IS n (Cr)
nN n (C),R = 0
T n1
n2 n (C),R1
RC
Ia Ea
n (C),R2
CN C
Fig.11.42
Fig.11.41
Dans une machine à courant continu, les pertes de puissance apparaissent sous les
formes suivantes : pertes dans le cuivre pcu, pertes dans le fer pfe, pertes mécaniques pméc et les
pertes supplémentaires psup dans le fer et dans le cuivre.
A vide, des pertes magnétiques supplémentaires apparaissent dans la culasse, ainsi que
dans les noyaux et les pièces polaires à cause de la pulsation imposée au champ magnétique par
la denture de l'induit.
En charge, les pertes supplémentaires sont dues aux faits suivants :
a) Pertes magnétiques supplémentaires :
- La réaction d'induit déforme la courbe de l'induction dans l'entrefer. La valeur de l'induction dans
les dents augmente ; ce qui fait que les pertes dans ces dents augmentent.
- Le courant alternatif du rotor crée dans les pièces voisines des têtes des sections un champ
magnétique alternatif causant des pertes magnétiques dans ces pièces.
b) Pertes supplémentaires dans le cuivre. Elles sont dues :
- à la majoration des pertes dans les conducteurs de l'induit due à la répartition non-uniforme du
champ magnétique suivant la hauteur de l'encoche (section 1.6.3.a) ;
- au courant circulant dans les connexions équipotentielles.
Il est difficile de calculer ou de mesurer les pertes supplémentaires. Elles sont faibles dans
les machines modernes. Selon les normes, les pertes supplémentaires totales valent : 1% de la
puissance nominale pour les machines non compensées et 0,5% de la puissance nominale pour
les machines compensées [5,6]. Dans les sections 10.5 et 11.1.2. ; les pertes supplémentaires
sont inclues partiellement dans le terme pfe et partiellement dans le terme pcu.
Soient : Σp, la somme des pertes, Pe la puissance électrique, Pméc la puissance mécanique,
ηg le rendement de la génératrice et ηm le rendement du moteur. Ce rendement vaut :
Pe = V a I a Pméc V a I a - p
g = m = =
P méc V a I a + p Pe Va Ia
(12.1)
V ind M
B
. Fig.12.1
On obtient ainsi la courbe de Ra = f(I) pour une valeur donnée de la vitesse de rotation : n = Cte.
Selon les normes, la valeur de la résistance Ra doit être rapportée à la température de 75°C.
Connaissant la température durant l’essai, on calcule la valeur de Ra à 75C en tenant compte du
coefficient α de variation de la résistance avec la température.
Si on fait la mesure avec le rotor à l'arrêt, on relève la tension VAB aux lames du collecteur
sous le balai ; ce qui donne Rr = VAB/I. La résistance du contact balais-collecteur est obtenue à
Machines électriques - Kamabu Tsongo 12.2
l'aide de la relation RB = ΔVB/I, où l'on suppose que ΔVB est constant, ses valeurs proposées par
les normes étant reprises dans la section 9.4.5.
pméc+pfe
A I Ra A Ra
Erem pfe
VAB V’AB Erem
I
pméc
B B
a) b) E a0
. Fig.12.2 . Fig.12.3
12.3.2 Mesure des pertes mécaniques et des pertes dans le fer
On prédétermine par calcul les valeurs maximales et minimales de la f.é.m. Ea qu'on peut
avoir dans la machine en charge. Ces valeurs sont les suivantes :
- Maximum, fonctionnement en génératrice : Emax = VaN + RaNIaN
- Minimum, fonctionnement en moteur : Emin = VaN - RaNIaN
On fait alors fonctionner la machine en moteur à vide, à excitation indépendante. On fait
varier la tension d'alimentation entre Va Emin et Va Emax ; et pour chaque valeur de Va, on règle le
courant d'excitation de manière à obtenir la vitesse Ωo choisie pour l'essai. Pour plusieurs points de
fonctionnement ainsi fixés, on relève les valeurs de la tension à vide Vao, du courant d'induit Iao, de
la vitesse de rotation Ωo et du courant d'excitation Ifo.
Pour chaque point de fonctionnement à vide, on détermine par calcul la valeur de la f.é.m.
à vide : Eao = Vao - Rao Iao.
Durant le fonctionnement à vide, on a aussi la relation suivante entre les grandeurs
mesurées : Vao = Eao + Rao Iao. En multipliant par Iao on obtient : VaoIao = EaoIao + RaoI2ao, où : VaoIao
est la puissance absorbée par le moteur à vide, RaoI2ao représente les pertes dans le cuivre du
circuit d'induit pcuo, EaoIao représente la somme des pertes mécaniques à vide pméco et des pertes
dans le fer à vide pfeo.
De quoi dépendent en fait les pertes mécaniques et les pertes dans le fer ?
a) - Pertes mécaniques : Les pertes mécaniques ne dépendent que de la vitesse de rotation.
C'est dire que si la machine fonctionne en génératrice ou en moteur, avec une charge quelconque,
à une vitesse Ω égale à la vitesse Ωo à laquelle fonctionnait la machine en moteur à vide, les
pertes mécaniques en charge pméc seront égales aux pertes mécaniques à vide pméco, d'où pméc =
pméco si Ω = Ωo.
b) - Pertes dans le fer : Il a été montré dans la section 1.6.3.b que les pertes dans le fer
dépendent de la fréquence f et de l'induction B. Dans la section 8.2.4, il a été montré aussi que la
fréquence est proportionnelle à la vitesse : f = pn/60. D'autre part, l'induction B étant donnée par le
rapport B = /S et sachant que E = K'n, on aura = E/K'n et B = E/K'Sn. L'induction dépend
donc de la f.é.m. E et de la vitesse de rotation n. C'est dire que si la machine fonctionne en
génératrice ou en moteur avec une charge quelconque, mais à une vitesse Ω (ou n) et avec une
f.é.m. E (ou un flux ) respectivement égales à la vitesse Ωo et à la f.é.m. Eao (ou le flux o) avec
lesquelles la machine fonctionnait en moteur à vide, les pertes dans le fer en charge pfe seront
égales aux pertes dans le fer à vide pfeo, d'où pfe = pfeo si Ω = Ωo et Ea = Eao.
2
pméc + pfe = EaoIao = VaoIao - Ra I ao (12.3)
On peut donc tracer la courbe pméc + pfe = EaoIao = f(Eao) pour no = Cte ( ou Ωo = Cte ). Une telle
courbe est reprise sur la figure 12.3. Si on trace la courbe pméc + pfe = f(Eao2) pour no = Cte (ou Ωo =
Cte), on obtient une droite. En extrapolant cette droite, l'ordonnée à l'origine donne les pertes
mécaniques pméc. On réalise ainsi la séparation des pertes mécaniques et des pertes de fer.
Le courant d'excitation Ifo mesuré au cours de l'essai à vide varie très peu avec le courant
en charge pour Ω = Ωo et Ea = Eao.
Les pertes mécaniques pméc peuvent être séparées en pertes par frottement pf = kf n et en
pertes par ventilation pv = kv n² ; d'où les relations :
p méc = k f n + k v n 2 (12.4)
pméc
= k f + kv n (12.5)
n
A partir des courbes pméc + pfe = f(Ea0) pour no = Cte, on détermine la valeur des pertes mécaniques
pméc pour différentes valeurs de la vitesse de rotation n. On trace alors la courbe pméc/n = f(n).
Celle-ci est une droite d'où l'on déduit l'ordonnée à l'origine kf et le coefficient angulaire kv.
Conformément à la relation (1.73) les pertes magnétiques pfe peuvent être séparées en
pertes par hystérésis p H = k hi n B 2 et en pertes par courants de Foucault p F = k fo n 2 B 2 ; d'où la
relation
p fe = k hi n B2 + k fo n2 B2 (12.6)
Étant donné que les pertes magnétiques pfe dépendent du rapport D = E/n, pour une valeur
donnée de ce rapport (c.-à-d. pour une valeur donnée du flux ou de l'induction B), la relation
(12.6) s'écrit [27] :
p fe = k h n + k f n2 (12.7)
p fe
= kh+ k f n (12.8)
n
Les courbes pméc + pfe = f(Eao) pour no = Cte nous donnent aussi, en changeant l'origine de l'axe des
ordonnées, la courbe pfe = f(Eao) pour no = Cte. On se fixe une valeur D1 du rapport E/n. Pour
chaque valeur n1 de la vitesse de rotation, on calcule la valeur de la f.é.m. E1 = D1n1 et on lit sur les
courbes des pertes, la valeur des pertes magnétiques pfe1 correspondant à n1 et E1 (c-à-d. à D1).
On trace alors la courbe pfe/n = f(n) pour E/n = Cte. Celle-ci est une droite d'où l'on déduit
l'ordonnée à l'origine kh et le coefficient angulaire kf. A partir de ces valeurs de kh et de kf, et à l’aide
de la formule (12.7), on calcule pour une vitesse n les pertes par hystérésis et les pertes par
courant de Foucault.
- Excitation série
VaIa
g= 2
(12.11)
V a I a + E ao I ao + ( R a + R s ) I a + p sup
2
V a I a - E ao I ao - ( R a + R s ) I a - p sup
m= (12.12)
VaIa
Si on reprend ces opérations pour différentes valeurs du courant Ia, on obtient la courbe η = f(Ia)
ou η = f(VaIa).
b) - Avantages : - Son application est facile. - Elle donne le rendement pour tous les régimes. -
Elle donne les valeurs des pertes de différentes natures. - Elle implique une faible consommation
d'énergie. La méthode ne commet donc pas d'erreur de mesure sur la grandeur la plus importante
VaIa, qui n’est pas déterminée par mesure. Les erreurs commises dans la mesure des pertes n’ont
qu’une faible influence sur la valeur du rendement.
A cause de ces avantages, la méthode de Swinburne est la méthode la plus employée
pour mesurer le rendement d'une machine à courant continu.
Cette méthode est aussi dite de récupération. Elle utilise deux machines identiques dont les
rendements peuvent être supposés égaux. On couple mécaniquement les deux machines et on
La courbe obtenue est reprise sur la figure 12.4. Si on néglige le courant d'excitation Ifo
dans l'expression du rendement et si on annule la dérivée première dη/dIa, on trouve que le
rendement d'une machine shunt par exemple atteint son maximum lorsque : pméc + pfe + VfIf0 =
RaIa2. En général, le rendement d'une machine électrique est maximal pour une charge telle que
les pertes constantes sont égales aux pertes variables qui dépendent du carré du courant. C'est
dire qu'en répartissant convenablement les pertes, le constructeur peut faire correspondre le
rendement maximal à une charge donnée.
η [%]
100
IN Ia
Fig.12.4
13.1.1 Constitution
Le moteur série monophasé (figure 13.1) porte au stator un enroulement d'excitation série
EF (ou f), un enroulement des pôles auxiliaires GH (éventuellement en parallèle avec une
résistance R) et un enroulement de compensation G'H'. Il porte au rotor un enroulement d'induit
fermé r à collecteur. Tous ces enroulements sont reliés entre eux en série.
F
i
v E
Ω
G’ H’ G H
d
q
A B
E dyn R
Fig.13.1
13.1.2 Equation de tension
Supposons dans un premier temps que la résistance R ainsi que les enroulements GH et
G'H' soient absents. On obtient une machine similaire à la machine série à courant continu. Si on
applique à ce moteur une tension sinusoïdale v = Vm cos(ωt + ), il va circuler dans les
enroulements un courant sinusoïdal i = Im cos ωt. Supposons que les balais soient calés sur la
ligne neutre théorique. Le courant i circulant dans l'enroulement EF donne naissance à un flux
longitudinal d = dm cos(ωt - ) déphasé du courant i, comme dans le transformateur, d'un faible
déphasage , négligeable.
Lorsque le rotor tourne dans le champ longitudinal, ses conducteurs seront le siège d'une
f.é.m. dynamique ou de rotation edyn due à la rotation de ces conducteurs. La valeur de edyn,
calculée à partir de la relation (9.4), vaut : edyn = Kd Ω = Kdm Ω cos(ωt - ) = 2 Edyn cos(ωt -
) où K = pN/(2πa) et Ω est la vitesse angulaire. La f.é.m. edyn est en phase avec le flux d.
De plus, que le rotor tourne ou pas, les enroulements sont le siège des f.é.m. statiques ou
de transformation et = - Ldi/dt dues à la variation du courant i. Les balais étant calés sur la ligne
neutre théorique, les axes des enroulements inducteur f et d'induit r sont électriquement
perpendiculaires de sorte que l'inductance mutuelle entre ces deux enroulements est nulle.
Soit R = Rf + Rr, la résistance totale du circuit électrique (inducteur + induit), et L = Lf + Lr
son inductance. L'équation de la tension est la suivante : v = edyn + R i + Ldi/dt, ou en grandeurs
complexes :
V = E dyn + R I + jL I (13.1)
Machines électriques – Kamabu Tsongo 13.1
Le diagramme de phaseur correspondant est illustré sur la figure 13.2.
K dm I m
Cém [cos cos(2 t ) ].
2
Ce couple comporte une composante constante proportionnelle à cos β et une composante
alternative de fréquence f = 2f1. La valeur moyenne du couple Cmoy s'obtient par intégration du
couple instantané sur la période T = 1/f :
K dm I m
cos = dm cos
1 T K I
C moy = 0 C ém dt = (13.4)
T 2 2
En courant alternatif, le couple est plus faible qu'en courant continu parce que le courant absorbé
est plus faible. A égalité de courant I et d'amplitude Bm de l'induction, le couple est 2 fois plus
petit qu'en courant continu.
La puissance électromagnétique convertie en puissance mécanique vaut :
Pém = C moy = E dyn I cos (13.5)
Le noyau magnétique de l'inducteur n'est plus parcouru par un flux constant comme dans
un moteur à courant continu, mais par un flux alternatif. Aux pertes du moteur série à courant
continu il vient s'ajouter, en courant alternatif, les pertes dans le fer de l'inducteur qui chauffe le
stator. D'autre part, l’accroissement du diamètre de l'induit conduit à une augmentation des pertes
dans le cuivre de l'induit. Par conséquent, en courant alternatif, le moteur série a un faible
rendement.
Pour réduire les pertes par courant de Foucault dans le noyau de l'inducteur, on le fabrique
à partir d'un empilage de tôles d'acier magnétique isolées. Comme, cet artifice ne diminue pas les
pertes par hystérésis dans le fer du stator, pour augmenter le rendement et diminuer
l'échauffement, on adopte des valeurs modérées de l’induction et de la fréquence.
On a vu dans la section 9.3 que la commutation est retardée par la f.é.m. de réactance er et
la f.é.m. dynamique ou de rotation ek dans la section qui commute. En alternatif, une troisième
f.é.m. apparaît dans la section court-circuitée par les balais, à savoir la f.é.m. statique ou de
transformation et. En effet, la section en commutation apparaît comme le secondaire court-circuité
Machines électriques – Kamabu Tsongo 13.3
d'un transformateur ayant comme primaire l'enroulement inducteur. Le courant circulant dans cette
section atteint des valeurs plusieurs fois supérieures au courant d'induit. Ce courant peut créer des
étincelles au collecteur et échauffer les balais jusqu'au rouge. C'est dire qu'en courant alternatif, la
commutation d'un moteur série est mauvaise.
Pour que le moteur série fonctionne convenablement en courant alternatif, il doit subir des
aménagements afin que sa commutation soit améliorée. Dans le moteur série monophasé
moderne, la commutation a été améliorée de façon que ce type machine soit adapté même à une
fréquence de 50 Hz. Pour améliorer cette commutation, le constructeur recourt à un certain
nombre d'artifices dont : l'enroulement des pôles auxiliaires GH, la réduction de la densité du
courant dans le contact balais - collecteur, le shuntage de l'enroulement des pôles auxiliaires par
une résistance R, etc.
Pour expliquer l'effet de la résistance R, on représente sur la figure 13.3, les composantes
du courant I : la composante I r circule dans la résistance R et la composante I pa dans
l'enroulement du pôle auxiliaire. Entre les courants I r et I pa , il y a un déphasage de π/2. Le
courant I pa est à son tour formé de deux composantes :
- le courant I 1 , en phase avec le courant I et dont la f.m.m. annule les f.é.m. er et ek ;
- le courant I 2 déphasé de π/2 en avance par rapport à I et dont la f.m.m. annule la f.é.m. de
transformation et = - Ldi/dt avec E t = - jωL I . La f.é.m. E t est déphasée de π/2 en arrière par
rapport au courant I . Le courant I 2 circule dans le pôle auxiliaire et crée dans la section en
commutation une f.é.m. dynamique e2 = K'i2Ω en phase avec le courant I 2 , donc déphasé de π/2
en avance sur le courant I et qui annule et.
Notons que la f.é.m. e2 est proportionnelle à la vitesse de rotation alors que la f.é.m. et n'en
dépend pas. C'est dire que la correction ci-dessus n'est parfaite qu'à une valeur donnée de la
vitesse.
N
I
IN
I
IN
1 N
V 1
VN
0,6
0,4
1 Cém
moy
Fig.13.4
Ces caractéristiques sont celles du moteur série à courant continu. Elles sont illustrées sur
la figure 13.4. A chaque tension V correspond une caractéristique Cém= f(Ω) différente. Le réglage
de la vitesse de ce moteur est donc réalisé par action sur la tension d'alimentation au moyen d'un
Machines électriques – Kamabu Tsongo 13.4
transformateur. On inverse son sens de rotation en changeant le sens du courant dans
l'enroulement inducteur. Au démarrage, on réduit la tension d'alimentation. Cette opération est
réalisée, soit à l’aide d’un rhéostat en série pour les petits moteurs, soit à l’aide d’un
autotransformateur.
B. Comme petit moteur série universel : Un moteur universel est un moteur qui peut être
alimenté en courant continu ou en courant alternatif monophasé à la fréquence industrielle [17].
f Vf
q
d
Fr
α
α
C
Ffd
Ffq
Ff
Fig.13.5
b) Mode de fonctionnement : On caractérise la position des balais par l'angle α entre l'axe
longitudinal rotorique d (perpendiculaire à l'axe des balais) et l'axe de l'enroulement statorique f.
L'enroulement d'excitation f est branché sur un réseau à courant alternatif. Il est parcouru par un
courant alternatif de valeur efficace égale à If. Ce courant crée une f.m.m. pulsante Ff ayant deux
Machines électriques – Kamabu Tsongo 13.5
composantes : - la f.m.m. Ffq = Ffsinα dirigée le long de l'axe q des balais, - et la f.m.m. Ffd = Ffcosα
orientée le long de l'axe longitudinal d (perpendiculaire à l'axe des balais). Le rotor étant à l'arrêt, la
f.m.m. Ffd n'induit aucun courant dans le rotor. De la même manière que dans l'enroulement
secondaire d'un transformateur la f.m.m. Ffq induit, dans l'enroulement rotorique immobile, une
f.é.m. statique ou de transformation Ertr qui crée dans le rotor un courant Ir qui s’oppose au champ
statorique transversal en créant une f.m.m. Fr opposée à Ffq. Le courant Ir et le flux d dû à Ffd
interagissent pour créer un couple électromagnétique dont la valeur est donnée par la relation
(13.4). Ce couple agit dans le sens opposé à celui dans lequel on a déplacé les balais à partir de la
ligne neutre.
c) Démarrage : Avant le démarrage, on place les balais à proximité de la ligne neutre. Pour
démarrer le moteur, on décale progressivement les balais dans le sens opposé à celui qui est
souhaité pour la rotation.
Le moteur Déri est une variante du moteur à répulsion qui possède, deux jeux de balais par
paire de pôles.
Chapitre 14
Partons d'une machine à entrefer δ constant (figure 14.1). Le stator de cette machine
bipolaire est muni d'encoches dans lesquelles est logée une bobine diamétrale à nb spires
parcourues par un courant i. On a considéré une bobine par paire de pole. Sur cette figure, le point
dans l'encoche indique que le courant sort de la feuille et circule vers le lecteur (de l'arrière à
l'avant) ; tandis que la croix indique le sens contraire. Ce courant donne naissance à un champ
magnétique dont les lignes (de champ) sont représentées en trait interrompu. Appliquons le
théorème d'Ampère sur le contour 122'1'1 :
F
H
2
1
1’
2’ δ
Fig.14.1
H.d = nb i (14.1)
D'autre part, on peut supposer que les noyaux magnétiques du stator et du rotor ont une
perméabilité infiniment plus grande que celle de l'air de l'entrefer. Pour une valeur infiniment
grande de la perméabilité μfer, et une valeur finie de l'induction Bfer, l'intensité du champ Hfer à
l'intérieur des noyaux magnétiques est négligeable : Hfer = B fer / fer 0. Dès lors, la différence de
potentiel magnétique à l'intérieur des noyaux magnétiques est négligeable (portion 22' et 1'1). La
relation (14.1) s'écrit alors :
2 1
H.d = 1 H.d + 2 H.d = nb i (14.2)
Compte tenu de la structure de la machine, le champ magnétique aura les sens suivants : -
du rotor vers le stator, sur la face supérieure du rotor ; - du stator vers le rotor, sur la face inférieure
du rotor. Compte tenu de la symétrie de la machine, on aura :
2
1
1 H.d = 2 H.d (14.3)
ou encore :
2
1 2
1 H.d + 2 H.d = 2 1 H.d = nb i ; (14.4)
d'où :
F
Bδ
Fig.14.2
Si l'on choisit le chemin d'intégration (12 ou 1'2') de manière à ce qu'il coïncide avec une
ligne de champ, on a :
ℱ = 1 H.d = H ;
2
(14.9)
D'où l'on peut tirer l'expression de l'intensité du champ magnétique : Hδ = ℱ/δ = nb i /2, ainsi que
celle de l'induction magnétique dans l'entrefer :
nb i
B = 0 H = 0 (14.10)
2
Pour la machine à entrefer constant, la courbe ℱ = f() de la figure 14.2 donne à une autre
échelle la courbe de l'induction magnétique dans l'entrefer : Bδ = f(). Celle-ci est une courbe
périodique, de période spatiale T = 2 égale à la circonférence de l'alésage.
La relation (14.10) montre que la courbe de l’induction magnétique Bδ = f() due au courant
F x
F x
θ
Fig.14.3
Sur la figure 14.1, on a considéré un enroulement à pas diamétral. Soient yb le pas
d'enroulement en mètres et le pas polaire en mètres, avec :
2R R
= = (14.14)
2p p
où R est le rayon. Dans un enroulement à pas diamétral, le pas d'enroulement est égal au pas
polaire, soit yb = . On peut aussi mesurer les pas ci-dessus en angles électriques : b pour le
pas d'enroulement et p pour le pas polaire. Le pas polaire vaut
p= [rad.él] (14.15)
Dans un enroulement à pas diamétral, on a b = p = π.
La bobine à pas raccourci est dessinée sur la figure 14.4. Son pas d'enroulement yb est
inférieur au pas polaire , soit yb < . Etant donné que l'arc de cercle de longueur (mètres)
correspond à l'angle électrique p = π radians électriques, le pas d'enroulement yb correspondra
à l'angle électrique
yb
b = [rad.él] (14.16)
Dans un enroulement à pas raccourci, on a : b < p = π.
Soient nb le nombre de spires par paire de pôles. Ici ces spires sont réparties en deux
bobines de nb/2 spires chacune. On a une bobine par pôle.
F
Bδ
3
θ
τ(π ) 1
yb(αb)
Fig.14.4
Pour déterminer la courbe de la f.m.m. dans le cas de la figure 14.4, il suffit de reprendre le
principe énoncé dans la section 14.1.1. En se déplaçant dans le sens positif de l'angle électrique
, on a constaté que sur l'axe de l'encoche, la f.m.m. augmente d'une quantité égale au courant
dans l'encoche nb i /2 si le courant est dirigé de l'arrière à l'avant de la feuille et diminue de la
même quantité si le courant circule dans le sens opposé. L'équation de la f.m.m. s'écrit alors :
ℱb = nb i /2 pour < b /2
= 0 pour b /2 < < /2
De nouveau, on peut décomposer cette distribution spatiale en série de Fourrier; ce qui donne [16]:
4 nb i cos
ℱb =
2 =1
k r
(14.17)
avec :
yb
k r = sin( ) = sin b (14.18)
2 2
La grandeur est le rang de l’harmonique, avec = 2k+1 = 1, 3, 5, 7 et k = 0, 1, 2, 3...
Le coefficient k r est appelé facteur de raccourcissement. Il est égal au rapport de
l'amplitude de l'harmonique ℱ d'un enroulement à pas raccourci ( yb < ) à l'amplitude du même
On répartit l'enroulement dans les encoches en vue d’obtenir une distribution spatiale de la
f.m.m. proche d'une sinusoïde. La figure 14.5 donne la coupe d'une machine bipolaire à
enroulement réparti. Chaque encoche contient nb spires et chaque spire est parcourue par un
courant i. La courbe de la f.m.m. ou de l’induction découle des principes exposés dans la section
14.1.1. Cette courbe est reprise sur la figure 14.6. Elle est formée d'une série de sauts de hauteur
égale à nb i chacun.
θ
F Bδ
Fig.14.6
Fig.14.5
La figure 14.7 donne la coupe d’une machine tétrapolaire (2p = 4) à enroulement réparti.
Pour trouver la distribution de la f.m.m. ou de l’induction dans l’entrefer d’une machine
multipolaire comme celle de la figure 14.7, il suffit de répéter p fois la distribution relative à une
paire de pôles, reprise sur la figure 14.6.
Représentons sur la figure 14.8, un groupe de q bobines. Sur cette figure q = 4. La
f.m.m. de chaque bobine peut être décomposée en une série d’harmoniques. Sur cette figure,
les axes des deux bobines successives sont décalés l’un par rapport à l’autre d’un pas dentaire
F 2 F 3
F bm
F 1 F 1 F 4
F α
4
1 2 3 4 Fig.14.9
Fig.14.7 Fig.14.8
L’angle i donne la position d’un point de l’entrefer où l’on calcule la f.m.m. par rapport à l’axe
de la bobine i. On peut aussi représenter ces f.m.m. à l’aide de leurs phaseurs spatiaux ℱ , ℱ ,
…, ℱ , qui ont le même module ℱbm. Le résultat obtenu est repris sur la figure 14.9.
La f.m.m. résultante ℱgr du groupe des q bobines est égale à la somme des f.m.m.
produites par les diverses bobines. Elle a une répartition sinusoïdale et a sa valeur maximale
ℱgrm sur l’axe du groupe (axe a sur la figure 14.8) :
L’angle gr donne la position du point de l’entrefer où l’on calcule le champ par rapport l’axe du
groupe.
La sommation des f.m.m. des bobines est réalisée sur la figure 14.10 à l’aide des
phaseurs spatiaux :
B
F 4 F grm
F 3 α
C 0
F 2
D
F 1
A
Fig.14.10
TABLEAU 5.1.
Kd1 kd3 kd5 kd7 kd9
q\ 1 3 5 7 9
2 0,9659 0.7071 0.2588 0.2588 0.7071
3 0,9598 0,6667 0,2176 0,1774 0,3333
4 0,9577 0,6533 0,2053 0,1576 0,2706
5 0,9567 0,6472 0,2000 0,1494 0,2472
0,9549 0,6366 0,1910 0,1364 0,2122
Pour m = 3, le tableau 5.1 donne les valeurs du facteur de distribution k d pour différentes valeurs
de q et de . Ce tableau montre que :
- Lorsqu'on fait croître q, le facteur de distribution kd1, pour le premier harmonique, n'accuse
qu'une baisse peu sensible.
- Lorsqu'on fait croître q, les facteurs de distribution k d pour les harmoniques de rang supérieur
diminuent ; ce qui affaiblit ces harmoniques de rang supérieur. Généralement, pour réduire le rôle
ςm
a) b) c)
Fig.14.11
En résumé, on peut dire que la distribution de l'enroulement dans les encoches assure une
réduction substantielle des harmoniques; ce qui rapproche la courbe de la f.m.m. de la phase de la
sinusoïde.
La figure 14.11 montre que suivant la position du pôle rotorique par rapport aux dents
statoriques, la réluctance de l'entrefer est légèrement modifiée; ce qui modifie légèrement le flux et
l'induction magnétique. La courbe de l'induction magnétique (figure 14.11.b) comporte donc une
déformation caractérisée par des harmoniques dues à la denture. Dans certaines machines, on
supprime les harmoniques de denture en inclinant les encoches par rapport aux génératrices du
cylindre (figure 14.11.c). Elles sont inclinées d'un angle mécanique m , ou d'un angle électrique
= p m , entre l'entrée et la sortie. Par une inclinaison convenable, on rend constante la réluctance
de l'entrefer quelle que soit la position du pôle rotorique.
L'amplitude de la f.é.m. du conducteur incliné est obtenue en multipliant la f.é.m. du
conducteur axial par le facteur (ou coefficient) d'obliquité, qui vaut [7, 28] :
/2
0 cos d sin(/2)
k 0 = = (14.25)
/2 /2
Dans la suite, nous allons supposer que par un choix judicieux du facteur de distribution,
du facteur de raccourcissement, et du facteur d’obliquité, la f.m.m. de l’entrefer a été rendue quasi
sinusoïdale. On négligera donc les harmoniques de rang supérieur à 1; ce qui reviendra à
omettre l’indice dans l’expression. Pour un enroulement réparti à pas diamétral, compte tenu de
Si l'enroulement est à pas raccourci, l'amplitude ℱbm de la f.m.m. d'une bobine sera réduite
conformément à la relation (14.17). Cette amplitude sera réduite à une valeur égale à kr ℱbm; d'où :
ℱgr = k d k r q ℱbm cos (14.28)
En remplaçant ℱbm par sa valeur tirée de (14.12), on obtient :
4 nb i
ℱgr = k d k r q cos (14.29)
2
Lorsque q désigne le nombre d’encoches par phase par pôle (c.-à-d. le nombre de spires par
phase par paire de pôles), le produit qnb représente le nombre de spires par paire de pôles. Si Nph
est le nombre total de spires en série par phase, le produit qnb est donné par : qnb = Nph/p. La
relation (14.29) s'écrit alors :
4 ( k w N ph ) i 4 k w N ph
ℱgr = cos Agr i cos avec Agr (14.30)
2p 2p
où kw = kd kr est le facteur d'enroulement si ko = 1. De nouveau, à partir de la relation (14.30), on
peut déterminer :
- l'intensité du champ magnétique dans l'entrefer δ :
ℱ 4 ( k w N ph ) i
= = cos (14.31)
2p
- l'induction magnétique dans l'entrefer δ :
4 ( k w N ph ) i
B = 0 H = 0 cos (14.32)
2p
14.2.1 Introduction
La figure 14.12 montre un enroulement de Nf spires, d'axe f, parcouru par un courant if. On
suppose que l’enroulement est réparti et que la machine est multipolaire.
X
γ axe f
θ
Nf
repère fixe
Fig.14.12
Il a été montré que, si on néglige les harmoniques rang élevé, la f.m.m. engendrée par
X F
F
F m
γ F
F m
ωmr
α
θ π
α α
2
Fig.14.14 Fig.14.15
Fig.14.13
Pour la machine considérée sur la figure 14.12, l'axe de l'enroulement f forme un angle
électrique θ avec un repère fixe. D'autre part l'axe X forme avec ce repère un angle électrique .
Dès lors α = - θ. Suivant les valeurs de l'angle θ et du courant if, le champ dans l'entrefer peut
présenter plusieurs formes :
Si l'enroulement est fixe ( et α sont constants) et si le courant est constant, la f.m.m. est constante
dans le temps et a une répartition sinusoïdale dans l'espace, le maximum de la f.m.m. se trouvant
sur l'axe de l'enroulement (figure 14.14). Son expression est donnée par la relation (14.33).
F X
F
F m
F F
t=0
ω ω F
t=t1 ω ω
α α ωt
t=t2 α F
ωt
Fig.14.17 ω
F
Fig.14.16 Fig.14.18
ℱ ℱ
ℱ= cos [( - 0 - f ) - ( + m )t] + cos [( - 0 + f ) + ( - m )t] (14.40)
Le deuxième membre de cette relation est l'expression de deux f.m.m. tournantes de même
amplitude : l'une tourne à la vitesse (ω + ωm), et l'autre à la vitesse -(ω - ωm) = ωm - ω. Si ωm = ω,
la première f.m.m. tourne à la vitesse 2ω et la seconde est fixe.
a
réf
ξiF
-c -b
axe phase a F ξ
θ F
b c ξd
repère fixe 0
-a
etc.
La f.m.m. résultante est la somme des contributions de tous les enroulements :
ℱ(γ, t) = ℱ (γ, t) + ℱ (γ, t) + ℱ (γ, t) + … + ℱ (γ, t) (14.43)
Il est plus commode de sommer séparément les f.m.m. tournantes directes ℱ et les f.m.m.
tournantes inverses ℱ , puis de combiner les f.m.m. résultantes directe et inverse. On obtient
(figure 14.20) :
- une f.m.m. tournante résultante directe :
ℱ = ℱ + ℱ + ℱ + … + ℱ . = ℱ cos(γ − ξ − ωt) (14.44)
de phaseur ℱ = ℱ
- une f.m.m. tournante résultante inverse
ℱ = ℱ + ℱ + ℱ + … + ℱ . = ℱ cos(γ − ξ + ωt) (14.45)
de phaseur ℱ = ℱ
La sommation de ℱ et ℱ donne ℱ :
ℱ =ℱ +ℱ =ℱ
Rappelons que la f.m.m. ℱ tourne dans le sens des croissant, à la vitesse ω. De
même, la f.m.m. ℱ tourne dans le sens des θ décroissant à la vitesse ω. Il arrivera un moment
où ℱ et ℱ sont en phase (sont alignées), instant auquel la f.m.m. résultante vaut ℱal = ℱdm +
ℱim. Il arrivera aussi un moment où ℱ et ℱ sont en opposition de phase, instant auquel la f.m.m.
résultante vaut ℱop = ℱdm - ℱim.
L'extrémité du phaseur ℱ décrit donc une ellipse de demi-grand axe ℱal et de demi-petit
axe ℱop. Ce type de f.m.m. est dite elliptique (figue 14.20). La f.m.m. elliptique tourne dans le sens
direct si ℱdm est supérieur à ℱim. Elle fait un tour par période, mais sa vitesse angulaire n’est pas
uniforme [27]. Lorsque ℱal = ℱop, la f.m.m. ℱ décrit une circonférence et la f.m.m. tournante est dite
circulaire. Dans le cas d'un seul enroulement, l'ellipse dégénère en un segment de droite.
Analysons, à présent, quelques cas particuliers.
Il a déjà été dit, dans la section 8.4.4, que pour un enroulement diphasé, on considère m =
4 pour le calcul du déphasage et m = 2 pour le nombre de phases (a et b). Si on prend l'axe de la
phase a comme référence pour la mesure des angles, on aura :
D'autre part si on prend comme origine du temps, l'instant où le courant de la phase a atteint son
maximum (positif), on aura dans les relations (14.41) :
a = 0 et b = - π/2
ia = Im cosωt et ib = Im cos(ωt-π/2)
Les f.m.m. ℱa et ℱb auront la même amplitude ℱma = ℱmb = ℱm. Compte tenu de la relation
(14.42.a), en un point de l'axe X, ces f.m.m. auront pour expression :
De nouveau, l'axe de la phase « a » est pris comme référence pour la mesure des angles:
aO = 0, bO = 2 /3, cO = 4 /3 = -2 /3
Nous retrouvons la configuration de la figure 14.19. Chaque enroulement de phase est
représenté sur cette figure par une seule bobine, l'axe d'une phase étant déterminé par le milieu du
groupe de bobines formant cette phase. Les phénomènes dans la phase b seront en retard sur
ceux de la phase a, car l'axe de la phase b est décalé dans le sens des angles croissant (d'un
angle 2π/3). Les phénomènes dans la phase c seront aussi en retard sur ceux de la phase b.
On prend aussi comme origine du temps, l'instant où le courant de la phase a atteint son
maximum (positif). On aura dans la relation (14.41) :
a = 0, b = - 2 /3, c = - 4 /3 = 2 /3
On prend aussi la même amplitude pour les courants : ImA = ImB = ImC = Im. Les f.m.m. ℱa,
ℱb et ℱc auront la même amplitude ℱma = ℱmb = ℱmc = ℱm. Compte tenu des relations (14.42), en
un point de l'axe X, ces f.m.m. auront pour expressions
ℱ = ℱ cos( − ) cos( + ) = ℱ
ℱ = ℱ cos( − ) cos( + ) = ℱ cos( − ) cos( − )
ℱ = ℱ cos( − ) cos( + ) = ℱ cos( + ) cos( + )
ou encore
ℱ ℱ
ℱ = ℱ +ℱ = cos( − ) + cos( + )
ℱ ℱ
ℱ =ℱ +ℱ = cos( − )+ cos( + + 2 /3)
ℱ ℱ
ℱ =ℱ +ℱ = cos( − )+ cos( + − 2 /3)
c) - Généralisation
Un enroulement m-phasé symétrique est constitué de m enroulements parcourus par des
courants m-phasés équilibrés. Les axes des enroulements sont décalés dans l'espace d'un angle
de 2π/m radians électriques. Un tel enroulement engendre une f.m.m. tournante. Son amplitude
est constante et est égale à m/2 fois l'amplitude de la f.m.m. d'une phase. Sa vitesse de rotation
électrique ωm est égale à la pulsation ω des courants. Compte tenu des relations des paragraphes
a et b, ainsi que de la relation (14.35), l'amplitude de la f.m.m. tournante due à un enroulement m-
phasé vaut :
m 4 ( k w N ph ) I m m 2 k w N ph k w N ph
ℱm = I 0,45 m I (14.48)
2 2p p p
où Im = 2 I est l'amplitude du courant de phase, I sa valeur efficace, p le nombre de paires de
pôles et Nph le nombre de spires en série par phase.
Le phénomène expliqué ci-dessus est très important dans la théorie des machines
électriques : Un enroulement polyphasé fixe (m 2) parcouru par des courants polyphasés
équilibrés produit un champ tournant de la même manière que :
- un aimant permanent tournant autour d'un axe perpendiculaire à l'aimant;
- un enroulement parcouru par un courant constant, tournant autour d'un axe perpendiculaire à
l'enroulement.
La coupe d'une machine élémentaire à courant alternatif est reprise sur la figure 14.21. Le
rotor porte un enroulement réparti de Nf spires en série et d'axe f, considéré comme inducteur. Le
rotor tourne à une vitesse angulaire électrique constante ωm. A l'instant t, l'axe f de l'enroulement
rotorique est donc décalé de l'axe de référence d'un angle θ = ωmt.
Le stator porte une seule bobine (a,-a) dont l'axe est désigné par la lettre a. Cette bobine
est supposée avoir un pas d'enroulement yb raccourci. Le pas angulaire électrique de la bobine,
c'est-à-dire l'angle électrique occupé par la bobine vaut b = yb / , ou est la longueur du pas
polaire. L'axe de cette bobine est décalé du repère fixe d'un angle b .
X
Φrm
a γ
axe f
θ ==
ωt
Nf axe bobine a
Φ
γb
b)
repère fixe 0
-a αb
Machines électriques - Kamabu Tsongo 14.15
a) Fig.14.21
A cause de la rotation du rotor, le champ dû à l'enroulement rotorique est un champ
tournant. En un point d’entrefer situé sur l'axe X, l'induction est donnée par la relation (14.34),
après multiplication par µ0 et division par . Cette relation peut se mettre sous la forme :
B = Bm cos( - m t) = Bm cos(p m - m t) (14.49)
où m désigne l'angle mécanique. Le flux embrassé par une spire de la bobine (a,-a) vaut :
B dS (14.50)
Sb
L'élément de surface dS se déduit de l'élément de longueur de la circonférence dx = Rd m , en
sorte que dS = i dx = i Rd m , où R est le rayon, i est la longueur équivalente du noyau
magnétique. Par conséquent :
= mm12 B i R d m (14.51)
où m1 = mb - mb /2 et m2 = mb + mb /2. Compte tenu de (14.49), la relation (14.51) s'écrit :
B m i R
= mm12 Bm i R cos(p m - m t) d m = [ sin(p m - m t)] mm12 (14.52)
p
Le terme entre crochets est égal à :
sin [ ( b - m t) +
b ] - sin [( - t) - b ]
b m
2 2
= [ sin( b - m t) cos b + cos( b - m t) sin b ]
2 2
- [sin( b - m t) cos b cos( b - m t) sin b ]
2 2
= 2 cos( b - m t) sin b (14.53)
2
Compte tenu de la relation (14.18), le facteur de raccourcissement kr pour le premier harmonique
( = 1) vaut : kr = sin ( b /2); d'où
2
= Bm i Rk r cos( m t - b ) (14.54)
p
La formule (14.54) montre que le flux embrassé par une spire statorique varie comme le cosinus
de l'angle (ωmt - b ) entre l'axe de l'enroulement rotorique f et l'axe de l'enroulement statorique a.
Lorsque l'axe de l'enroulement rotorique coïncide avec l'axe de l'enroulement statorique a, on a ωt
= b , et le flux embrassé par une spire statorique atteint sa valeur maximum : r m = krm. On
désigne ici par m le flux maximum embrassé par une spire à pas diamétral, c'est-à-dire une spire
caractérisée par y b = , b = π et kr = 1. Ce flux vaut (avec = / ):
2 2
m = B m i R B m i (14.55)
p
Le flux embrassé par une spire apparaît comme la valeur de la projection sur l'axe de la
Sur la figure 14.22, nous considérons une machine élémentaire, semblable à celle de la
figure 14.21, mais dont l'enroulement statorique « a » est un enroulement réparti, constitué de q
bobines dont les axes sont décalés l'un par rapport à l'autre d'un angle électrique α. Compte tenu
de la relation (14.56), les flux totalisés des bobines de l'enroulement statorique « a » dus au champ
tournant engendré par l'enroulement f valent :
b1 = N b k r m cos( m t - b1 )
b2 = N b k r m cos( m t - b1 - )
bq = N b k r m cos [ m t - b1 - (q - 1) ] (14.57)
α
axe f
3 2 axe f
1 θ ==ωt
θ ==ωt ia
axe phase a if
axe phase a
γa γa
3’ repère fixe repère fixe
1’
2’
Fig.14.22
a) b)
Toutes les bobines ont été supposées identiques (mêmes valeurs de Nbkr). Les flux totalisés b1 ,
b 2 , ..., bq ne sont pas en phase. Le flux totalisé du groupe de q bobines est donné par la
sommation :
gr = b1 + b2 + ... + bq (14.58)
Il s'agit d'effectuer la sommation de plusieurs grandeurs sinusoïdales de même amplitude b1m =
b2 m = ... bqm = bm = Nb kr m et déphasées respectivement d'un même angle α. Ce problème
a déjà été résolu dans la section 14.1.4. à l'occasion de la détermination de la f.m.m. d'un
enroulement réparti. Par conséquent, compte tenu de la relation (14.22) définissant le facteur de
distribution kd = grm / q bm , l'amplitude du flux totalisé du groupe des q bobines s'écrit :
grm = q k d bm = q N b k d k r m (14.59)
L’axe du groupe des q bobines est l'axe de symétrie des bobines. L'angle qui détermine la position
de cet axe est égal à la moyenne arithmétique des angles des axes des bobines :
b1 + b2 + ...+ bq
a= (14.60)
q
δ tz be
bv
la Machines électriques - Kamabu Tsongo 14.18
Bδ Bm
li Fig.14.24
Pour tenir compte de l’effet des canaux radiaux de ventilation sur l’induction magnétique
d’entrefer B, on mène les calculs en considérant une machine idéale, sans canaux radiaux de
ventilation, qui aurait une longueur équivalente (théorique, fictive, virtuelle ou de calcul) égale
à:
i a n v bv' 2 (14.69)
où a est la longueur du noyau magnétique, nv le nombre des canaux radiaux de ventilation,
l’entrefer. La grandeur bv' est la perte de la longueur du noyau magnétique due à la présence
d’un canal radial de ventilation de largeur bv. On montre que [26] :
bv
bv2
bv' bv (14.70)
b
5 v 5 bv
Le terme 2 de la relation (14.69) tient compte des lignes de champ qui se développent sur les
deux surfaces extérieures. Dans le cas des grands entrefers, rencontrés dans les alternateurs (
> 10 mm), il ne faut pas prendre 2 , mais limiter l’allongement fictif à 10 mm. Ce terme est
souvent négligeable.
Lorsque les canaux radiaux de ventilation sont aménagés à la fois au stator et au rotor,
la longueur équivalente du noyau magnétique est déterminée de la manière suivante :
a) canaux non décalés : i est donné par la relation (14.69).
b) canaux décalés : i vaut :
i a ( n v1bv' 1 n v 2 bv' 2 ) 2 (14.71)
' '
où l’indice 1 se rapporte au stator et l’indice 2 au rotor, les termes b et b étant donné par la
v1 v2
relation (14.70).
La relation (14.70) montre que lorsque << bv, on a bv' bv ; alors que lorsque >> bv,
on a bv' 0.
Comme illustré sur la figure 14.24, la présence des encoches exerce sur la valeur de
l’induction d’entrefer B une influence similaire à celle des canaux radiaux de ventilation. Pour
tenir compte de l’effet des encoches sur l’induction magnétique d’entrefer B, on mène les
calculs en considérant un noyau magnétique idéal, sans encoches, qui aurait un entrefer fictif
(théorique, virtuel ou de calcul) valant :
' k c (14.72)
obtenu en multipliant l’entrefer réel par un coefficient kc appelé coefficient de carter ou
On remarque que la pulsation du flux totalisé ωm est égale à la vitesse angulaire électrique
du champ tournant ωm = pΩm. La rotation transforme donc une variation spatiale de l'induction en
une variation dans le temps du flux totalisé. Selon la relation (14.65), ce flux totalisé peut encore
s'écrire :
a = N sa a cos( m t - a ) , avec = ; (14.75)
où a est l'amplitude du flux. De la variation dans le temps de ce flux totalisé résulte une f.é.m. e =
- d a /dt ou une tension induite d'expression :
d a
= N sa a cos( m t - a ) - m N sa a cos( m t - a / 2 )
d
eva = (14.76)
dt dt
Cette tension a une polarité telle que si l'enroulement « a » est court-circuité, le courant qui en
résulte s’oppose à la variation du flux.
Le second membre de la relation (14.75) comprend deux termes. Le premier terme est la
tension induite statique ou de transformation. Il est dû à la variation avec le temps de l'amplitude
du flux (courant if). Le second terme est la tension induite dynamique ou de rotation. Il est dû à la
rotation du champ par rapport à l'enroulement a.
Dans la plupart des machines, l'amplitude a du flux est constante. La tension induite est
alors uniquement une tension induite de rotation :
eva = - m N sa a sin m t (14.77)
dont la valeur efficace vaut :
m N sa a 2f N sa a
E va = = = 4,44 fN sa (14.78)
2 2
où f est la fréquence.
14.3.4 Remarque
Tout au long de ce paragraphe nous nous sommes référés aux enroulements répartis
représentés comme sur la figure 14.22.a. Ces mêmes enroulements sont représentés autrement
sur la figure 14.22.b. Sur cette figure, un enroulement est représenté par le symbole d'une bobine
dirigé suivant l'axe de l'enroulement (c'est-à-dire suivant l'axe du champ engendré par cet
enroulement). Le symbole de l'enroulement porte une flèche indiquant le sens du courant et une
flèche indiquant le sens du champ magnétique. Lorsqu'on fait usage de ce mode de représentation
des enroulements d'une machine électrique on fait appel à la convention suivante : Un courant
14.4.1 Introduction
Considérons une machine électrique tournante dont la coupe est reprise sur la figure
14.25. Cette machine comprend trois enroulements a, b, c au stator et trois enroulements A, B, C
au rotor. Désignons par :
αAa a
N1
N2
A
C
ω
B
b
c
Fig.14.25
Aa : l'angle électrique de décalage de l'axe de la phase A du rotor par rapport à l'axe de la phase
a du stator.
N1 : le nombre effectif des spires par phase statorique;
N2 : le nombre effectif des spires par phase rotorique.
Le rotor tourne à la vitesse angulaire électrique m, remplacée par .
Notons que les angles a et ωt intervenant dans les relations ci-dessus sont mesurés à
partir d'un axe de référence quelconque. Quelle que soit la position de cet axe de référence, la
différence ωt- a est égale à l'angle Aa .
14.4.2 Inductance mutuelle entre une phase statorique et une phase rotorique
Compte tenu de la relation (14.65), le flux totalisé de la phase statorique a engendré par la
phase rotorique A vaut :
= (14.79)
L'inductance mutuelle entre la phase a et la phase A vaut :
Le flux principal décrit au paragraphe 14.4.3 et donné par la formule 14.81 n'est pas le seul
flux engendré par l'enroulement a. Comme on le voit sur la figure 14.26, cet enroulement "a" donne
naissance à un autre flux qui ne répond pas à la définition du champ principal. Cet autre flux est
appelé flux de dispersion ou flux de fuite σ. Il est dû au champ de dispersion ou champ de fuite.
Le champ de dispersion ou champ de fuite est le champ dont les lignes n'encerclent que les spires
de l'enroulement qui le crée.
ia Φea
ia Φfa
Φta
ΦtA
iA ΦfA
ΦeA iA
Fig.14.26
Si nous prenons maintenant les phases statoriques a et b, l'inductance mutuelle entre ces
phases sera déterminée, à l'aide de la formule (14.75), par cos . Ce terme tient compte
seulement du flux principal. Il existe cependant un autre terme 'a , provenant du flux de
dispersion d'une phase statorique (a) qui, s'il ne traverse pas l'entrefer, atteint néanmoins, l'autre
phase statorique (b). Le terme 'a est une fraction, en général négative, de a . Dès lors
l'inductance mutuelle entre les phases statoriques a et b vaut :
= =ℓ + cos (14.86)
Pour un enroulement triphasé (figure 14.25), on a αab = 2π/3 et :
= =ℓ − = (14.87)
De la même manière, l'inductance mutuelle entre les phases rotoriques A et B, vaudra :
= =ℓ − = (14.88)
sr
3 3
(14.90)
Cette relation est souvent notée de la manière suivante :
[ s ] [ Lss ] [ M sr ( )] [i s ]
[ ] [ M ( )] avec [ M rs ( )] [ M sr ( )]T
r rs [ Lrr ] [ir ]
θ
i
i
Fig.14.27
Fig.14.28
Dans la suite, le déplacement linéaire ou le déplacement angulaire seront désignées par une
coordonnée unique x appelée coordonnée généralisée. Après un déplacement élémentaire dx,
la variation de l’énergie mécanique de l’organe en mouvement est donnée par le travail
élémentaire de cet organe :
K
j L jp i p (14.92)
p 1
De même, les forces généralisées, qui sont d’origine électromagnétique, peuvent s’écrire :
d j
v j R ji j (14.97)
dt
La puissance électrique instantanée fournie au j-ième circuit par le réseau est donnée par :
d j
Pel j v j i j R j i 2j ij (14.98)
dt
Une partie de l’énergie totale transmise aux circuits sous forme électrique et définie par :
K
dWcu R j i 2j dt
j 1
est transformée en chaleur par effet Joule. L’autre partie est dépensée pour la variation de
l’énergie magnétique dWmag et de l’énergie mécanique dW mec. Compte tenu de (14.99) et de
(14.91), on peut écrire :
K N
K N
dWmag i j d j f m dxm (14.101)
j 1 m 1
A l’aide de la relation (14.94), on peut remplacer ij par son expression en fonction de j et xm.
Dès lors l’énergie magnétique est une fonction des seules variables indépendantes j et xm :
K Wmag N Wmag
dWmag d j dx m (14.103)
j 1 j m 1 x m
K Wmag N Wmag
(
j 1 j
i j ) d j (
m 1 x m
f m )dx m 0
Comme j et xm sont des variables indépendantes, les coefficients des accroissements dj et
dxm doivent être nuls séparément. Par conséquent :
Wmag Wmag
ij et fm (14.104)
j x m
En maintenant constants les flux j ainsi que les autres coordonnées xq (q m), la force
généralisée qui s’exerce dans la direction de la coordonnée xm est égale à la diminution de
l’énergie du champ magnétique calculée par unité de coordonnée généralisée xm .
K
dWmag i j d j (14.105)
j 1
Dès lors, l’énergie magnétique d’un système au repos est donnée par :
K
Wmag i j d j (14.106)
j 1
K
d j (dL jp i p L jp di p ) (14.107)
p 1
Si le système est au repos, la variation de l’inductance mutuelle n’est due qu’à la saturation.
Pour un système linéaire, les perméabilités sont constantes et les inductances Ljp sont
constantes : dLjp = 0. La variation du flux totalisé est donnée par :
K
d j L jp di p (14.108)
p 1
1 K K 1 K
Wmag jp j p 2
2 j 1 p 1
L i i
j 1
ji j (14.109)
1 1
Wmag L11i12 L12 i1i2 L22 i22 (14.110)
2 2
La coénergie magnétique, désignée W’mag est une fonction dont les variables
indépendantes sont les courants ij et les coordonnées généralisées xm :
La coénergie n’a pas de sens physique mais elle présente des propriétés intéressantes. Elle est
définie par la relation
K
W ' mag i j j Wmag (14.112)
j 1
d (i j j ) i j d j j di j (14.113)
K K K N
dW ' mag i j d j j di j i j d j f m dx m (14.114)
j 1 j 1 j 1 m 1
K N
j di j f m dx m (14.115)
j 1 m 1
K
dW ' mag j di j (14.119)
j 1
Dès lors, la coénergie magnétique d’un système au repos est donnée par :
K
W ' mag j di j (14.120)
j 1
K K
1 K K
'
dWmag L jp i p di j d ( L jp i p i j )
j 1 p 1 2 j 1 p 1
1 K K 1 K
'
Wmag jp j p 2
2 j 1 p 1
L i i
j 1
ji j
(14.121)
Cette relation montre que, pour un système linéaire, l’énergie magnétique est égale à la
coénergie magnétique : Wmag = W’mag.
Sous forme matricielle, on peut écrire :
i1 1 L1 M 12 ... M 1K
i M L22 ... M 2 K
[i ] = , [ ] = et [L ] =
2 2 21
(14.122)
... ... ... ... ... ...
i K K M K1 M K 2 ... LKK
ψ
Ff Faf
i
Fig.14.30
Fig.14.29
Les relations (14.104.b) et (14.118.b) sont équivalente et elles peuvent toutes les deux
servir pour le calcul de la force ou du couple d’origine électrique. Le choix entre W mag et W’mag
est une simple question de préférence et de convenance. Les deux fonctions donnent le même
résultat mais l’une ou l’autre peut s’avérer analytiquement plus simple, suivant la formulation
souhaitée et la description initiale du système concerné.
Le signe – de l’équation (14.104.b) montre que la force généralisée agit dans un sens tel
qu’elle tend à diminuer, à flux constant, l’énergie magnétique emmagasinée. D’autre part, le
signe + de l’équation (14.118.b) montre que la force généralisée agit dans un sens tel qu’elle
tend à augmenter, à courant constant, la coénergie magnétique. Dans un dispositif à un seul
circuit électrique comme celui des figures 14.28, la force généralisée agit dans un sens tel
qu’elle augmente l’inductance en tirant sur les éléments de manière à réduire la réluctance du
circuit magnétique. Dans le cas de cette figure, par exemple, la force généralisée qui est un
couple tend à aligner le rotor avec les faces des pôles statoriques.
1 1
'
Wmag (ia , i f , m ) La ia2 L f i 2f M ia i f cos (14.126)
2 2
Wmag
'
(ia , i f , m ) Wmag
'
(ia , i f , m ) d
C ém pM ia i f sin p m (14.127)
m d m
0 H m2 0 Faf 2
'
(dWmag ) moy ( ) (14.131)
2 2 4
0 Faf 2 D 2
'
Wmag ( ) .D 0 Faf (14.132)
4 4
0D 2
'
Wmag ( Fa F f2 2Fa F f cos af ) (14.133)
4
Wmag
'
Wmag
'
d af
C ém
maf af d maf
p 0D
Fa F f sin af (14.134)
2
p 0D
Cém Fa Faf sin a (14.137)
2
p 0D
Cém F f Faf sin f (14.138)
2
pD
Cém Baf F f sin f (14.139)
2
Cette équation convient pour le dimensionnement des machines, car elle fait intervenir
l’induction et la f.m.m. En effet, à cause de la saturation des dents, la valeur maximale de
l’induction magnétique est limitée à environ 1 Tesla. D’autre part, la valeur maximale de la
f.m.m. est limitée notamment par l’élévation de la température des enroulements. Le flux
résultant par pôle vaut : = Bmoy Sp ; où Bmoy est la valeur moyenne de l’induction sur un pôle,
Sp = D /2p la surface d’un pôle. Or, la valeur moyenne d’une fonction sinusoïdale sur la moitié
d’une période est égale à 2/ fois la valeur maximale : Bmoy = 2Bm/. D’où :
2 Bm D D
Bm (14.140)
2p p
2
C ém p af F f sin f (14.141)
2
où af est le flux résultant dans l’entrefer (dû au courant statorique ia et au courant rotorique if).
MACHINE ASYNCHRONE
Chapitre 15
15.1.1 Définition
Une machine asynchrone est une machine à courant alternatif dont la vitesse en charge et
la fréquence du réseau auquel elle est reliée ne sont pas dans un rapport constant [17]. Cette
machine est également appelée machine à induction.
15.1.2. Constitution
K
U V W Rhéostat de
démarrage
Stator
X Y Z
u v w
Balais
Rotor
Bagues
Fig.15.1
Les éléments principaux d’une machine asynchrone sont les suivants (figure 15.1) :
a) - Le stator : Le noyau magnétique du stator est constitué de tôles magnétiques, isolées entre
elles, dont l'épaisseur est généralement de 0,5 mm. Sur le côté intérieur, ces tôles ont des encoches
régulières, dans lesquelles sont logées les conducteurs de l'enroulement statorique (primaire).
c) - Le rotor : Le noyau magnétique du rotor est aussi constitué de tôles magnétiques, isolées entre
elles, dont l'épaisseur est généralement de 0,5 mm. Sur le côté extérieur, ces tôles ont des encoches
destinées à recevoir les conducteurs de l'enroulement rotorique (secondaire). Le rotor d'une machine
asynchrone peut se présenter sous deux formes différentes :
c1) - le rotor bobiné ou rotor à bagues : Dans ce cas, les conducteurs rotoriques forment trois
phases couplées en étoile (figure 15.1). Les trois extrémités libres de ces phases, ainsi que le point
neutre, sont reliées à des bagues collectrices, sur lesquelles frottent des balais. Ces balais sont reliés
à des bornes situées sur la plaque (ou la boîte) à bornes. Par ces bornes, on peut introduire, dans le
circuit rotorique, des résistances extérieures (rhéostat) nécessaire pour le démarrage. Après le
démarrage, ces bornes sont court-circuitées. Certains moteurs sont munis d'une tige permettant,
après le démarrage, de court-circuiter les bagues et de relever les balais; ce qui permet d'améliorer le
rendement en éliminant les pertes dues au frottement des balais sur les bagues, ainsi que les pertes
par effet Joule dans le circuit situé au-delà des bagues.
c2) - Le rotor à cage d'écureuil : La cage d'écureuil est constituée d'un ensemble de barres nues de
cuivre, ou d'aluminium, placées dans les encoches à la périphérie du rotor. A chacune de ses
extrémités, chaque barre est reliée à l’anneau (court-circuitant les barres, figure 15.2). Durant le
fonctionnement de la machine, cette cage prend spontanément un nombre de pôles égal à celui du
stator. Les conducteurs étant nus, la chaleur dégagée dans la cage passe aisément à toute la masse
du rotor. La cage d'écureuil offre l’avantage d'être simple, robuste et économique.
L1 L2 L3 L1 L2 L3
barre anneau
U V W U V W
Z X Y Z X Y
anneau
Fig.15.2 u v w u v w
a) b)
Fig.15.3
Dans ce chapitre, on utilisera l'indice 1 pour les grandeurs statoriques et l'indice 2 pour les
grandeurs rotoriques.
a) - Enroulement statorique
Fermons l'interrupteur K de la figure 15.1. Le réseau alimente l'enroulement statorique avec
un système équilibré de tensions, de tension simple V1, de pulsation ω1 = ωs = 2πf1 et de fréquence
f1. Ces tensions engendrent au stator un système équilibré de courants, de valeur efficace égale à I1.
Conformément à la théorie de la section 14.2.6.b, ces courants donnent naissance à un champ
d'induction magnétique statorique, tournant par rapport au stator à la vitesse angulaire électrique ω1
ou à la vitesse angulaire mécanique Ω1 = Ωs = ω1/p, où p est le nombre de paires de pôles (figure
15.4). Compte tenu des relations (14.48), les amplitudes des ondes fondamentales de l'induction bc et
de la f.m.m. statorique ℱ1 sont les suivantes :
m1 2 k w1 N ph1 µ m 2 k w1 N ph1
ℱ1m = I1 et Bcm = 0 1 I1 (15.1)
p p
Ωs
Champ tournant
F
Stator
F
Rotor e2
F i2
Fig.15.4
où m1 est le nombre de phases du stator, N1 = kw1Nph1 est le nombre effectif de spires en série d'une
phase statorique, kw1 son facteur d'enroulement, et Nph1 le nombre des spires en série par phase.
Compte tenu de la relation (14.55), le flux du champ d’induction mutuelle d’une spire
statorique à pas diamétral aura pour amplitude cm = (2/p)Bcm R. Pour une phase statorique « a »,
le flux totalisé dû au champ d'induction mutuelle bc est donné par la relation (14.63) et vaut : a =
N1cmcos(ω1t-a). La variation de ce flux induit dans la phase statorique une f.é.m. ev1 = dψa/dt de
valeur efficace :
1 am 2
E v1 = = f 1 N 1 cm = 4,44 f 1 N 1 cm (15.2.a)
2 2
nm = ns (1-g) (15.10)
θ a
Ωs F1 N1
N2
A
Stator C
Rotor
Ωm B Ωm
b
c
Ωr F2 Ωs
Fig.15.5
Fig.15.6
Les f.m.m. de la machine asynchrone sont illustrées sur la figure 15.5. Le rotor comprend m2
phases parcourues par des courants i2 de valeur efficace I2, de fréquence f2, déphasés de 2π/m2, et
formant un système équilibré. Ces courants donnent naissance à une f.m.m. tournante ℱ2 dont l'onde
fondamentale, a pour amplitude :
m2 2 N 2
ℱ2 = I2 (15.11)
p
Cette f.m.m. ℱ2 tourne par rapport au rotor à une vitesse angulaire électrique ωr = 2πf2 ou à une
Machines électriques - Kamabu Tsongo 15.5
vitesse angulaire mécanique Ωr = ωr/p. Or le rotor tourne par rapport au stator à une vitesse angulaire
électrique ωm ou à une vitesse angulaire mécanique Ωm = ωm/p. Par rapport au stator, la f.m.m. ℱ2
tourne donc à une vitesse angulaire électrique ωr + ωm = ωs ou à une vitesse angulaire mécanique Ωr
+ Ωm = Ωs. C'est dire que la f.m.m. ℱ2 due au courant rotorique tourne dans l'espace à la même
vitesse que la f.m.m. ℱ1 dû au courant statorique. C'est dire aussi qu'en régime permanent la
f.m.m.ℱ2 est fixe par rapport à la f.m.m. ℱ1.
En régime permanent, la f.m.m. résultante, désignée par ℱo tourne elle aussi par rapport au
stator à la vitesse angulaire électrique ωs ou à la vitesse angulaire mécanique Ωs. Étant donné que
ces f.m.m. sont des fonctions sinusoïdales du temps, leur sommation se fait à l'aide des phaseurs
spatiaux :
ℱ =ℱ +ℱ (15.12)
avec :
m1 2 N 1 m 2 N2
ℱ1= I 1 et ℱ2= 2 I2
p p
La f.m.m. résultante ℱo crée un champ d'induction mutuelle tournant d'amplitude Bcm. On appelle
courant magnétisant statorique I1m le courant de l'enroulement statorique qui, en l'absence de courant
rotorique, engendre une f.m.m. égale à la f.m.m. résultante ℱo. En prenant I2 = 0 et I1 = I1m dans la
relation (15.12), on trouve, pour ce courant, le phaseur suivant :
I = ℱ (15.13)
√
La f.m.m. ℱ est produite par le courant rotorique ̅ . Désignons par ̅ le courant circulant au
stator et produisant une f.m.m. égale à ℱ2. La f.m.m. ℱ2 a pour module :
ℱ2=
m2 2 N 2 m 2 N1 ' ,
I2 1 I2
p p
d’où
m2 N 2
I 2' = I 2 = i I 2 (15.14)
m1 N 1
Notons que les phaseurs ℱ et ℱ sont des phaseurs spatio-temporels et non seulement des
phaseurs temporels. Par conséquent, dans la relation (15.12), on doit tenir compte du fait que ces
f.m.m. sont décalées dans l’espace d’un angle électrique 0. C'est dire qu'en chaque point de l'espace
la f.m.m. ℱ2 est décalée dans le temps d'un angle électrique 0. La relation (15.12) s'écrit donc [16,29]
:
m1 2 N 1 m1 2 N 1 m2 2 N 2 j
I 1m = I1+ I2 e 0 ; (15.15)
p p p
d'où :
m2 N 2
I 2 e 0 = I 1 + i I 2 e 0 = I 1 + I2
j j '
I 1m = I 1 + (15.16)
m1 N 1
si on pose
Les grandeurs nominales d'une machine asynchrone, marquées sur la plaque signalétique,
sont les suivants :
- la puissance nominale, PN : c'est la puissance mécanique fournie par le moteur à l’appareil entraîné
(= P2 = Pu);
- la fréquence nominale, fN : c'est la fréquence du réseau d'alimentation (= f1)
- la tension composée statorique nominale, U1N : les tensions composées nominales correspondant
aux deux modes de couplage (étoile : Y, triangle : Δ) sont reprises par le fraction U1NY/U1NΔ;
- le courant nominal de ligne statorique, ℓ : les courants nominaux de ligne correspondant aux
deux modes de couplage sont repris par la fraction I 1Y / I 1 ;
- la vitesse nominale de rotation du rotor, nN;
- le facteur de puissance nominale cos 1N.
- le rendement nominal, ηN.
Pour le rotor bobiné, on indique :
- la tension composée rotorique nominale, U2N : c'est la tension entre les bagues lorsque
l'enroulement rotorique est ouvert et que le rotor est immobile ;
- le courant rotorique nominal, I2N, en fonctionnement nominal.
On fabrique des moteurs asynchrones de puissance nominale PN allant jusqu’à des MW. La
vitesse de synchronisme est donnée par la relation nsN = 60f1N/p. La vitesse nominale de rotation nmN
est donnée par nmN = nsN(1-g). En fonctionnement nominal, le glissement est inférieur à environ 0,06.
Le glissement s'exprime souvent en pour-cent : il est inférieur à environ 6 %. Pour une fréquence de
50 Hz, on obtient les valeurs du tableau 15.1, où les vitesses de rotation nmN ne sont que des valeurs
types pouvant changer d'un moteur à l'autre :
Les machines asynchrones sont principalement utilisées comme moteurs. Elles peuvent aussi
être utilisées comme génératrices.
Le moteur à cage d'écureuil offre l’avantage d’être simple, robuste et économique; mais il a un
courant de démarrage élevé : d = (5 à 7) N .
Le moteur à rotor bobiné permet de réduire le courant de démarrage, mais sa construction est
plus compliquée; d'où un prix environ 1,5 fois plus élevé que celui du moteur à cage d'écureuil.
15.2.1 Introduction
Considérons une machine asynchrone dont la coupe transversale est illustrée sur la figure
15.6. Le stator porte trois enroulements a, b, c comprenant chacun N1 spires effectives. Le rotor porte
trois enroulements A, B, C comprenant chacun N2 spires effectives. L'angle électrique que fait l'axe
de la phase rotorique « A » avec l'axe de la phase statorique « a » est compté positivement dans le
sens opposé à celui des aiguilles d’une montre. Cette machine étant à entrefer constant, les
expressions des inductances des enroulements sont données dans la section 14.4.
= + + + [ cos + cos + + −
= (ℓ + ) + ℓ − ( + )+ [
+ cos + + cos( − ) (15.20)
Nous allons considérer une machine alimentée par un système symétrique de tensions va, vb et vc en
sorte que les courants ia, ib, ic forment un système symétrique. Dans ce cas, ia + ib+ ic = 0.
= (ℓ + ) + ℓ − (− )
+ [ cos + cos + + −
= (ℓ −ℓ ) + + [ cos + cos + + −
(15.21)
On alimente les enroulements des phases statoriques par un système équilibré des
tensions de pulsation = s = 1, qui engendre un système équilibré des courants statoriques de
pulsation , de valeur efficace 1 et ayant pour expressions :
ia 2 I1 cos( t i ) de phaseur I1 I1 e j i
ib 2I1 cos( t i 2 / 3) (15.24)
ic 2I1 cos(t i 2 / 3)
Ces courants créent un champ magnétique tournant qui induit des courants dans les
enroulements des phases rotoriques lorsque celles-ci sont court-circuitées. L’interaction entre ces
courants rotoriques et le champ magnétique tournant engendre un couple électromagnétique sous
l’effet duquel le rotor tourne à une vitesse angulaire mécanique m ou à une vitesse angulaire
électrique m = pm. Selon les relations (15.6) et (15.8), la pulsation des grandeurs rotoriques vaut
r = - m = g et leur fréquence vaut f2 = gf1. Dès lors, les courants rotoriques ont pour
expressions :
i A 2 I 2 cos( g t ) de phaseur I 2 I 2 e j I
iB 2 I 2 cos( g t 2 / 3) (15.25)
iC 2 I 2 cos(g t 2 / 3)
de substituts complexes :
= ̅ + ℓ ̅ + ̅ + ̅
= R I̅ + jωℓ I̅ + j( ωN )I̅ + j( ωN ) I̅ e (15.31)
= ̅ + ℓ ̅ + ̅ + ̅
Compte tenu des équations (15.33) et (15.36) d’une part, et des équations (15.40) et
(15.41) d’autre part, on établit sur la figure 15.7 le schéma équivalent de la machine asynchrone à
enroulement rotorique court-circuité. Comme pour le transformateur, l’effet des pertes en fer peut
être introduit sur ce schéma équivalent à l’aide d’une résistance Rfe dite des pertes en fer. L’effet
de la rotation du rotor se manifeste sur le schéma par la division de la résistance rotorique
(ramenée) par le glissement g. D’autre part, on peut scinder la résistance R2' /g sous la forme
suivante :
R2' 1 g '
R2' R2 (15.42)
g g
0 I1m
Fig.15.7
R1 jX1 jX’2 R’2
I1 I' 2
I0
I1m
Vm 1 g
V1 Rfe jXm1 R '2
g
Fig.15.8
15.2.6 Courant à vide
La résistance des pertes en fer Rfe est parcourue par le courant Ife; tandis que la réactance de
magnétisation X1m est parcourue par le courant magnétisant I1m. Le courant de la branche verticale
vaut alors : I 0 = I fe + I1m . Si on néglige le changement de la chute de tension (R1 + jX1) I1 lorsqu’on
passe de la marche à vide (I2 = 0) au fonctionnement en charge (I2 0), le courant I0 est le courant à
vide. Le diagramme des phaseurs de la marche à vide est repris sur la figure 15.9.
Z1 I 0
V1
Vm
0
I0
Ife
Kamabu Tsongo
I1m 15.12
Fig.15.9
Selon la relation (14.68) la perméance de la machine asynchrone vaut : m = 40
R/(’p ).Étant donné que 0 est inférieur à fer, la perméance m d’une machine asynchrone est plus
2
faible (en grandeurs réduites) que celle d’un transformateur. La réactance de magnétisation =
de la machine asynchrone est donc plus faible (en grandeur réduite) que celle du
transformateur. Dès lors, le courant magnétisant relatif I1m/I1N d'une machine asynchrone est
beaucoup plus important que celui d'un transformateur. Il en est de même du courant à vide relatif
I0/I1N . Ce courant à vide peut même atteindre une valeur de 0,5 p.u., pour certaines machines.
Étant donné que le déphasage 0 entre la tension V1 et I 0 est proche de π/2, le facteur de
puissance cos 0 du moteur asynchrone est faible. Pour améliorer ce facteur, il importe de réduire le
plus possible l'amplitude de la composante réactive qu'est le courant magnétisant I1m. Ce résultat est
obtenu par l'augmentation de la réactance de magnétisation Xm1, c.-à-d. par la réduction de l’entrefer
. C'est ce qui explique les valeurs faibles de l'entrefer citées dans la section 15.1.2.b.
Le schéma des figures 15.7 et 15.8 porte le nom de schéma équivalent en T. Dans certains
cas on place la branche de magnétisation aux bornes d'entrée tel que cela est illustré sur la figure
15.10. Ce nouveau schéma porte le nom de schéma équivalent en Γ et en L. Dans le cas de la
machine asynchrone, le passage du schéma en T au schéma en Γ donne des erreurs non
négligeables (de l’ordre 10% et même plus).
D'autres simplifications peuvent être opérées sur le schéma équivalent d'une machine
asynchrone. Dans certaines applications, on peut omettre la résistance Rfe, de même que la
résistance R1 lorsque celle-ci est négligeable par rapport à la réactance X1. Dans certaines
approximations grossières, on peut même omettre l'impédance statorique z = R1 + jX1.
I1 I’2 R1 X11
jX X’22
jX’
I0
Ife I1m
Rfe jX1m
m1 R '2
V1 X
g
Fig.15.10
15.2.8 Machine asynchrone à nombre quelconque de phases
CARACTÉRISTIQUE MÉCANIQUE DE LA
MACHINE ASYNCHRONE
L'écoulement de puissance dans un moteur asynchrone triphasé est illustré sur la figure
16.1. Du réseau d'alimentation, le moteur reçoit une puissance active P1 = 3V1I1cos1. Une partie de
cette puissance est transformée en pertes dans le cuivre du stator pcu1 = 3 R1 I 12 et une autre en
pertes dans le fer pfe = 3VmIfe = 3 V 2m / R fe . La puissance restante Pém = P1 - pcu1 - pfe transite à
travers l'entrefer par l'intermédiaire du champ magnétique et est transmise au rotor. Elle est appelée
puissance électromagnétique.
1-g P 2 = Pu
Pméc
Pém
P1 = Pél
pméc + psup
pcu2
pcu1
pfe
Fig.16.1
Une partie de la puissance électromagnétique se transforme en pertes dans le cuivre du
rotor pcu2 = 3 R2 I 22 = 3(μ2R2)(I2/μ)2 = 3 R 2' I 2'2 . La puissance restante est transformée en puissance
mécanique Pméc. Une partie de la puissance mécanique correspond : - aux pertes mécaniques pméc;
- et aux pertes supplémentaires psup dans les enroulements et dans les circuits magnétiques dues
aux harmoniques d'ordre supérieur des courants et des champs magnétiques. La puissance
mécanique restante est la puissance mécanique utile P2 = Pu transmise par l'arbre à l'organe
entraîné, appelé charge : Pu = CuΩm , où Cu est le couple utile qui est égal au couple résistant Cr.
D’après le schéma équivalent de la figure 15.8, la puissance mécanique Pméc doit être égale
aux pertes dans la résistance supplémentaire (1-g) R2' /g et vaut [7] :
1 - g ' '2 1 - g 1- g
P méc = 3 R2 I 2 = (3 R 2 I 22 ) = p (16.1)
g g g cu2
La résistance (1-g) R2' /g représente donc "la charge mécanique" rapportée au primaire de la
machine asynchrone. D'autre part, cette puissance mécanique vaut : Pméc = Cém Ωm. Compte tenu
du fait que Ωm = ωm/p = (1-g)ωs/p, on trouve :
Pméc 3 p R2 2
C ém I2 (16.2)
m s g
I1 R1 jX
X1 I’2 RTH XTH
jX TH
y y
- I’2
Rfe R fe jX
X1m VTH
V1 m1
y’ y’
a) b)
Fig.16.2
où k 1 = Z m1 /( z 1 + Z m1 ) = k 1 / est le coefficient de couplage généralisé du stator. La valeur de k1 est
inférieure mais proche de l'unité; tandis que ε est un angle positif très petit. L'impédance de
Thévenin est l'impédance vue entre les bornes y y' lorsque les bornes d'alimentation sont court-
- I 2' = k 1V 1 (16.10)
( RTH + R2 /g) + j( X TH + X 2'
'
)
2 2
k1 V 1
I 2'2 = (16.11)
( RTH + R2' /g )2 + ( X TH + X 2' )
2
Compte tenu du fait que R2 I 22 = R2' I 2'2 , la relation (16.2) se met sous la forme suivante :
3p R2' 2 2
k1 V 1
C ém = (16.12)
s g ( RTH + R2' /g )2 + ( X TH + X 2' )2
Pour déterminer l'allure de la courbe du couple en fonction du glissement, on considère les
valeurs extrêmes du glissement :
- aux faibles glissements (g 0), le terme R2' /g est prépondérant au dénominateur et le couple
vaut approximativement :
3p k 12 V 12 g
C ém , (16.13)
s R2
'
Fig.16.3
et le couple varie linéairement en fonction de g.
- Aux grands glissements, le terme R2' /g devient négligeable au dénominateur, le couple vaut
approximativement :
3p R2' 2 2
k1 V 1
C ém , (16.14)
s g RTH
2
+ ( X TH + X 2' )2
et le couple varie en raison inverse de g.
La courbe Cém = f(g) ou Cém = f(Ωm) est donnée sur la figure 16.4. La relation (16.12) donne
l'expression du couple électromagnétique principal, résultant des interactions entre le premier
harmonique du champ d'induction mutuelle et les courants induits dans l'enroulement rotorique. Elle
La figure 16.4 montre que le couple électromagnétique passe par une valeur maximale Cmax
correspondant à un glissement gc. C'est dire que si on augmente le couple résistant Cr au-delà de
Cmax, le moteur asynchrone sera incapable de fournir un couple électromagnétique Cém égal à ce
couple résistant Cr. En vertu de la relation JdΩm/dt = Cém - Cr, la vitesse du moteur se met à
décroître jusqu'à l'arrêt. On dit que le moteur décroche. Le couple maximal Cmax est appelé couple
de décrochage. Le glissement gc correspondant au couple maximal est appelé glissement de
décrochage ou glissement critique.
Cém
frein moteur générateur
Cmax
g gc -1 g
1 0
- Ωs 0 Ωs 2Ωs Ωm
Fig.16.4
Compte tenu de la relation (16.5), Cém = Pém/Ωs. C'est dire que le couple électromagnétique
Cém est maximal lorsque la puissance électromagnétique Pém est maximale. Compte tenu de la
relation (16.3), Pém = pcu2/g = 3R2' I 2' 2 / g . La puissance électromagnétique est donc égale aux pertes
dans la résistance R2' /g. Dès lors, le couple électromagnétique Cém sera maximal lorsque la
puissance consommée par la résistance R2' /g est maximale.
Considérons le schéma équivalent modifié de la figure 16.3. Exprimons la condition
d'échange de puissance maximale entre une source (de tension VTH, d'impédance interne zi = RTH
+ j(XTH + X 2' ) et une charge d'impédance z c = R2' /g . Dans le cours d'analyse des circuits, on montre
que la puissance active échangée entre une telle source et une telle charge atteint sa valeur
*
maximale lorsque : z c = zi . Comme l'argument de z c est nul, cette condition se réduit à l'égalité des
modules des impédances : zc = zi ; ce qui s'écrit :
Cém
R2 R3 R4
R1
(ΩrN,CN)
Fig.16.5
Compte tenu du schéma équivalent de la figure 15.8 et des notations de la section 16.3, la
tension statorique vaut :
' '
V 1 = z1 I 1 + Z m1 ( I 1 + I 2 ) = ( z1 + Z m1 ) I 1 + Z m1 I 2 ; (16.20)
d'où l'expression du courant statorique :
'
V 1 - Z m1 I 2 = + (-I ' )
I1= I0 k1 2 (16.21)
z 1 + Z m1 z 1 + Z m1
Cette relation est explicitée sur la figure 16.6. Le courant I 1 peut être déterminé à partir de deux
composantes :
- le courant à vide I 0 = V 1 /( z1 + Z m1 ) , circulant au stator au synchronisme (g =0, R2' /g = );
'
- la composante I = k 1 (-I 2 ) , due au courant rotorique.
I1
0 k1(-I’2) = I
I fe I 0 I0
A0
0 I 1m
Fig.16.6
Pour obtenir cette composante, on peut transformer le schéma de la figure 16.3 sous la
forme reprise sur la figure 16.7, en posant :
V = k 12 V 1 , I = k 1 (-I 2' )
' '
Z g = R g + jX = ( RTH + R2 /g) + j( X TH + X 2 )
La tension aux bornes de ce circuit vaut : V = R g I + jX I . En divisant à gauche et à droite par jX, on
trouve :
V R
-j =- j g I +I (16.22)
X X
Supposons que la tension V1 (ou V) et la réactance X restent constantes. Le courant ( ou
I 2' ) varie par suite de la variation du glissement g. L'équation (16.22) est explicitée sur la figure
16.8. Elle stipule qu'un courant constant V/X déphasée de π/2 en arrière de la tension V est obtenu
à partir de deux composantes : le courant I dans le circuit de la figure 16.7 plus un courant variable
(Rg/X) I , déphasé de π/2 en arrière du courant I .
Pour une valeur fixe du glissement g, la diagramme des phaseurs est un triangle rectangle
dont l'hypoténuse A0E est égale à V/X. Étant donné que cette hypoténuse a une longueur constante,
lorsque le glissement g varie, la résistance Rg varie et le sommet de l'angle droit se déplace sur une
circonférence de diamètre V/X. Cette circonférence est le lieu géométrique de l'extrémité Ag du
courant I .
V
k²1V1
Ag
Ag
Rg
j I I1
X V1 2
I k1 (-I’2 )
0
M M
E
A0
V
E I0 A0
j
X
Fig.16.8
Machines électriques - Kamabu Tsongo 16.7
Pour tracer cette circonférence, on représente le courant - j V /X correspondant à son
diamètre par un segment A0E perpendiculaire au phaseur V . Si A0E est la longueur de ce diamètre
en mm, l'échelle des courants en A/mm vaudra uI = (V/X)/A0E. On cherche alors le milieu M du
segment A0E, puis on trace la circonférence de centre M et de rayon A0M.
D’après la relation (16.21), pour obtenir le courant I 1 (figure 16.9), il suffit d'ajouter le
'
courant I 0 au courant I = k 1 (-I 2 ) . L'origine O du phaseur I 0 est donc l'origine du diagramme. En
joignant les point O et Ag, on obtient le phaseur OAg représentant le courant 1. En pratique, on part
du point O. On trace d'abord le phaseur V 1 , puis le phaseur I 0 , dont l'extrémité est le point A0. A
2
partir de ce point on trace le phaseur V = k 1 V 1 , à partir duquel on déduit la circonférence, comme
expliqué dans la section 16.8.2.
Lorsque le glissement g varie à tension V1 constante, à fréquence f1 constante et à valeurs
constantes des paramètres R1, X1, Rfe, Xm1, R2, X2, l'extrémité du courant statorique I 1 se déplace
sur une circonférence (figure 16.9). Cette circonférence, qui est le lieu géométrique du courant I 1 ,
est appelée diagramme du cercle de la machine asynchrone. Associé à des constructions
auxiliaires, ce diagramme permettait de déterminer graphiquement les caractéristiques
électromécaniques de la machine asynchrone. Cependant, suite aux facilités de calcul offertes par
les calculateurs modernes, le diagramme du cercle a perdu de l’importance.
La mise en vitesse d’un moteur asynchrone peut se faire par démarrage direct, c.-à-d.
par branchement direct sur le réseau. Le processus de mise en vitesse est alors régi par
l'équation du mouvement : JdΩm/dt = Cém - Cr. Ce processus est illustré sur la figure 17.1.
Le temps de démarrage est le temps qui s'écoule entre le décollage (Ωm = 0), et le
fonctionnement en régime permanent (Ωm = Cte). Il vaut :
J d m
t d = r2
r1
(17.1)
C ém - C r I
Cém
Cém
I
Cém
Cr
Ωm
Ωp
Fig.17.1
D’après la relation (16.7), le couple électromagnétique Cém est d’autant plus grand que
le courant rotorique I2 est grand. D’autre part, étant donné que le courant statorique I1 augmente
en même temps que le courant rotorique I2, les exigences relatives au courant statorique I1 sont
s’appliquent aussi au courant rotorique I2. Par conséquent, le courant rotorique I2 doit rester
faible de façon que la chute de tension et l’échauffement restent modérés. Pendant le
démarrage d’un moteur asynchrone, on doit concilier ces exigences contradictoires : augmenter
le couple électromagnétiques (Cd ), tout en réduisant la chute de tension et l’échauffement (Id
). On souhaite donc avoir une valeur élevée du rapport (Cd/CN)/(Id/IN). Ce rapport est appelé
couple spécifique.
Certains procédés de démarrage agissent sur le circuit primaire et sont applicables à
tous les moteurs. D’autres procédés de démarrage agissent sur le circuit rotorique et ne sont
applicables qu'au moteur à rotor bobiné.
4
Cém 3
2
1
Cr
Ωm b) Ωm
a)
Fig.17.2
En général, le rhéostat de démarrage comporte plusieurs sections (figure 17.3), grâce
auxquelles on peut obtenir plusieurs caractéristiques mécaniques (figure 17.2.a), présentant un
même maximum Cmax pour des valeurs différentes du glissement. On appelle alors
caractéristique mécanique naturelle, la caractéristique (n4) obtenue sans résistance
additionnelle au rotor.
Avant la mise sous tension de l'enroulement statorique, on insère dans le circuit
rotorique une résistance (R1d-R2) telle que le couple initial Cd soit égal au couple maximal Cdmax
(n1). Si le couple de démarrage Cd est supérieur au couple résistant Cr, le moteur démarre et
prend de la vitesse selon la courbe 1. Lorsque le rotor atteint la vitesse correspondant au point
d'intersection des courbes 1 et 2, on passe à la résistance R2d-R2. Le moteur continue à prendre
de la vitesse selon la courbe 2. Le processus se poursuit de la même manière jusqu'à la
caractéristique mécanique 4. L’accélération du rotor cesse lorsqu’il atteint la vitesse
correspondant à l'intersection de la caractéristique mécanique Cém = f1(Ωm) du moteur avec la
caractéristique mécanique Cr = f2(Ωm) de l'appareil entraîné. La figure 17.2.b donne les courbes
de variation du courant statorique en fonction de la vitesse.
C
R1d R2d Rn
A C
Rn Cdmax
R3d
R2d
n Cdmin
R1d B D E
1 g1 g2 g3 g’ g
a)
b)
Fig.17.3
où g’ est le glissement qui donne Cdmin sur la caractéristique naturelle, c.-à-d. sans rhéostat.
On en déduit que :
C d min g ' / Rn' R1' d
g' ' (17.5)
C d max 1 / R1' d Rn
Compte tenu de (17.4), la relation (17.5) s’écrit [5] :
g ' 1n ou g' n (17.6)
Le problème de calcul du rhéostat de démarrage peut se poser de deux manières
différentes :
IlY = IphY
IphΔ
VphY
Fig.17.4
a)
Fig.17.5 b)
a) - Couplage en étoile : Comme illustré sur la figure 17.5.a, le courant de ligne I Y est égal au
courant de phase et vaut :
V phY U
I Y = I phY = = (17.11)
Z ph1 3 Z ph1
b) - Couplage en triangle : Comme illustré sur la figure 17.5.b, on a :
- le courant de phase : I ph = V ph Z ph1 U Z ph1 (17.12)
- le courant de ligne : I = 3 I ph = 3U Z ph1 (17.13)
Ici, la réduction du courant de démarrage est réalisée par la mise en série, avec la
phase statorique, d'une impédance additionnelle Zad, que l'on élimine, progressivement ou non,
après que le moteur ait pris la vitesse (figure 17.6).
A l'absence de Zad, le courant de démarrage serait : Idir = Vph/Zph1. Si l'enclenchement se
fait après l’insertion de Zad, le courant de démarrage devient : Ired = V ph / | Z ph + Z ad | . Le courant
de démarrage est donc réduit dans le rapport :
k I = I red I dir = Z ph1 Z ph1 Z ad (17.14)
La tension aux bornes d'une phase statorique est réduite dans le même rapport kI. Par
conséquent, le couple (proportionnel au carré de la tension) sera réduit dans le rapport kCém =
Cém.red/Cém.dir = k 2I . La valeur de Zad est déterminée à partir de celle du couple souhaité au
décollage. Si Zad est constitué de résistances, une partie importante de la puissance fournie par
le réseau est perdue par effet Joule dans ces résistances. C'est pour cette raison qu'en guise
d’impédance Zad, on préfère des bobines d'inductance.
Ce mode de démarrage est utilisé là où la réduction du couple due au démarrage
étoile-triangle n’est pas acceptable.
IT1
IT2
V1 = VT1 M
Zph1 VT2
~
Fig.17.7
Zad
Fig.17.6
Une réduction encore plus importante du courant de démarrage peut être obtenue
lorsqu’on réduit la tension au démarrage à l’aide d’un autotransformateur (figure 17.7).
Soit V1 la tension nominale du moteur, qui engendre un courant Idir en cas de démarrage
direct (sans autotransformateur). On choisit alors la tension secondaire VT2 de
l'autotransformateur en charge de façon à réduire à IT2 le courant du moteur au démarrage. On
obtient les rapports de réduction suivants :
Dans une machine à cage d’écureuil, la section des barres de la cage n’est pas
toujours circulaire comme sur la figure 17.8.a. Pour améliorer la caractéristique mécanique,
on fait usage des sections de forme complexe mettant à profit l’effet pelliculaire (figures 17.9
et 17.11). L’objectif poursuivi est d’obtenir sur un moteur à cage une caractéristique
mécanique présentant les avantages fournis par un rhéostat de démarrage rotorique sur
moteur à bague (figure 17.2) : grand couple (R2) au démarrage et faible glissement (R2)
en régime permanent.
Cém
1 2
3
a) b)
Fig.17.8 a) b)
Fig.17.9
Ωm
Fig.17.10
Comme expliqué dans la section 1.5.3b et illustré sur la figure 17.8.b, le flux de
dispersion qui enserre l’élément du conducteur au fond de l’encoche est supérieur au flux
enserrant l’élément du conducteur proche de l’entrefer. Il en résulte une répartition non
uniforme du courant (figure 1.26.b) et une réduction de la section effective parcourue par le
ext
ext Re /g Ri /g
Z̅ 1m
V1
int int jX
X ce--jX
Xieie jX
X i --jX
Xie
i ie
Rc Xcc
jX
Fig.17.11
Fig.17.12
Le schéma équivalent de cette machine est présenté sur la figure 17.12, où les
notations suivantes ont été utilisées :
Xie : réactance mutuelle de dispersion entre les deux cages;
Re et Ri : résistances des cages, avec Re > Ri , car Se < Si ou ρe > ρi.
Xe et Xi : réactance de dispersion de chaque cage, avec Xe < Xi, car la cage intérieure est
entièrement plongée dans le fer, σe < σi;
Rc et Xc : la résistance et la réactance des connexions communes d'extrémité, si elles existent.
Au décollage, la fréquence des courants rotoriques est élevée (f2 = f1), la réactance de
dispersion de chaque cage est supérieure à sa résistance et le courant se répartit entre les
deux cages en raison inverse des réactances. Le courant circule donc principalement dans la
cage de faible réactance, c.-à-d. la cage extérieure. Étant donné que celle-ci a une résistance
élevée, le moteur fourni un couple élevé de démarrage. Cette cage extérieure est appelée cage
de démarrage.
Dès que le rotor tourne à une vitesse voisine de la vitesse de régime permanent, la
fréquence des courants rotoriques devient faible (g « 1, f2 = gf1), la réactance de dispersion de
chaque cage devient inférieure à sa résistance et la répartition du courant entre les deux cages
est déterminée par le rapport des résistances effectives. Le courant circule donc principalement
dans la cage de faible résistance, c.-à-d. ; la cage intérieure. Étant donné que cette cage a une
faible résistance, le moteur tourne avec un faible glissement et un bon rendement. Cette cage
intérieure est appelée cage de travail. Dans le cas où les barres des deux cages forment une
seule section, en fonctionnement nominal, le courant se répartit de façon uniforme sur cette
section; ce qui détermine aussi une faible résistance dans ce régime.
d) – Constructions normalisées
A pleine tension, les moteurs normalisés selon la norme CEI doivent fournir à l'arrêt un
couple cdr = Cd/CN > 0.5 p.u. avec un courant de démarrage idr = Id/IN < 5 p.u. La norme
américaine NEMA ("National Electrical Manufacturers Association") a défini quatre classes
selon le type de construction des moteurs asynchrones : A, B, C, D. Les caractéristiques
correspondantes sont reprises sur la figure figure 17.13.
Cém/CN
A
3 D
C
Machines
2 électriques - Kamabu Tsongo 17.10
B
Fig.17.13
Chapitre 18
MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA
MACHINE ASYNCHRONE
18.1 MOTEUR EN RÉGIME PERMANENT
Comme expliqué dans la section 17.3.1 et illustré sur la figure 17.1, le point de
fonctionnement en régime permanent est donné par l’intersection de la caractéristique
mécanique Cém = f1(m) du moteur avec la caractéristique mécanique Cr = f2(m) de
l’appareil entraîné appelé charge. Comme expliqué dans la section 11.3.6, le fonctionnement
du moteur est stable au point considéré si la condition (11.17) est remplie, c.-à-d. : dCém/dm
< dCr/dm.
Le moteur asynchrone n’est stable que sur le tronçon de la caractéristique mécanique
(figure 17.1) compris entre le point de fonctionnement à vide (m = s, Cém = 0) et le point de
décrochage (m = c, Cém = Cmax). Ce tronçon est similaire à la caractéristique mécanique du
moteur shunt : on dit que dans cette zone de stabilité, la caractéristique du moteur
asynchrone est de type shunt.
Si le couple résistant Cr augmente au-delà de Cmax, le moteur s’arrête presque
instantanément. Le moteur décroche et cale. A cause de la forte surintensité absorbée à
l’arrêt, en cas d’un tel incident, le coupe-circuit ou le disjoncteur doit débrancher le moteur du
réseau. Pour éviter ce genre d’incident, l’exploitant doit connaître la capacité de surcharge k c
= Cmax/CN de son moteur. Cette capacité de surcharge est de l’ordre de 1,7 à 2,5.
1
η
0,5 Cos 1
P2 /P
P22N
0,5 1
Fig.18.1
18.2.1 Introduction
Cém
5V1N
4 Réseau
V1N
Cr2
V1N
2
Moteur
Cr1
3V1N
4 Fig.18.3
Ωm
ΩS
Fig.18.2
Réseau
Stator Rotor
Fig.18.4
Id
Réseau
T
Rhh
Stator Rotor
Fig.18.5
Pour réaliser, sans contacteur mécanique, une variation continue de la résistance
additionnelle Rr, on peut utiliser le schéma de la figure 18.5. Ici les tensions rotoriques sont
redressées et la tension redressée est appliquée à la résistance Rh à travers une inductance
de lissage du courant redressé Id. En parallèle avec la résistance Rh, on place un interrupteur
statique T. En agissant sur la durée relative de conduction de cet interrupteur, on fait varier
la résistance apparente Rhap de Rh à 0 (voir section 11.6.2.b2). Chaque phase rotorique est
parcourue par le courant redressé Id dans un sens pendant un tiers de la période de la
tension rotorique et dans l’autre sens pendant un autre tiers. La valeur efficace I 2 du courant
rotorique est liée à celle du courant redressé Id par la relation I 2 2 / 3I d . Pour trouver
l’expression de la résistance additionnelle ramenée à chaque phase rotorique Rh2, on part de
l’égalité des pertes par effet Joule :
3Rh 2 I 22 Rhap I d2 , d’où Rh 2 Rhap / 2
Pour éviter de dépenser en pertes par effet Joule dans le rhéostat rotorique la
puissance prélevée entre les bagues du moteur asynchrone, on peut envisager de récupérer
cette puissance, comme illustré sur les figures 18.6 et 18.7.
gP1
Fig.18.6
VS
VS Transformateur
Transformation
d’adaptation de la
M
3~ Id tension
L V2
Vr
V’d
Vd
α
Redresseur Circuit Onduleur à
à diodes continu thyristors
Fig.18.7
3 6 gVS 3 6 VS
cos ou
µ µ'
µ
g cos (18.5)
µ'
En faisant varier cos de zéro à une valeur proche de 1, on obtient une variation de
g de zéro à une valeur proche de µ/µ’. La caractéristique Ωm(C) est tracée sur la figure
18.8 pour différentes valeurs de dans sa partie stable.
C
α = 130° α = 120° α = 90°
Ωm
Fig.18.8
Pour obtenir une variation de la vitesse de rotation d’un moteur asynchrone à cage
d’écureuil dans une large plage, on utilise la méthode de réglage par action sur la fréquence
f1 de la tension d’alimentation. En effet, d’après la relation (18.1) et comme illustré sur la
figure 18.9, lorsque la fréquence f1 change, la vitesse de synchronisme change. Avec cette
méthode, on peut faire varier la vitesse de rotation entre 5 % et 200 % de la vitesse de
synchronisme nominal ΩsN (ou nsN).
55 Hz
60 Hz
65 Hz
n
0 500 1000 1500 2000
Fig.18.9
La manière dont la tension V1 doit varier avec la fréquence f1 doit être adaptée à la
nature de la charge entraînée par le moteur asynchrone. La figure 18.10 donne trois profils
de la loi de variation de V1 avec f1.
V1 V1 V1
V1N V1N V1N
f1 f1 f1
0 50 100 0 50 100 0 50 100
a) b) c)
Fig.18.10
La figure 18.10.a donne le profil standard décrit dans la section a1. Ici, la tension varie
linéairement avec la fréquence pour des vitesses de rotation inférieures à la vitesse de
synchronisme, mais la tension est maintenue constante pour les vitesses de rotation
supérieures à la vitesse de synchronisme. La petite région à tension constante pour les très
faibles fréquences est nécessaire pour assurer qu’il y aura un couple de démarrage à très
faible vitesse.
La figure 18.10.b donne la loi de variation de V1 avec f1 pour des charges exigeant un
grand couple au démarrage. La différence de cette loi avec la précédente est située dans la
zone des fréquences inférieures à environ 30 Hz, où la pente est moins forte que celle du
profil standard. Dans cette zone, la tension est plus grande que pour la figure 18.10.a. Il en
résulte un couple plus grand, obtenu cependant au prix d’un flux plus grand (saturation) et
d’un courant magnétisant plus grand. Cette saturation est souvent acceptée pendant la
courte période de démarrage des charges lourdes.
La figure 18.10.c donne la loi de variation de V1 avec f1 pour des charges à faible
couple de démarrage. Ici, la tension varie avec la fréquence suivant une loi parabolique pour
des vitesses inférieures à la vitesse de synchronisme. Pour une fréquence inférieure à
environ 50 Hz, la tension est inférieure à celle du profil standard. Il en résulte un couple plus
faible et un démarrage lent et doux de la charge à faible couple de démarrage.
Notons enfin que lorsqu’on veut changer brusquement la vitesse de rotation, le
variateur de vitesse n’essaie pas de réaliser le saut brusque de vitesse. Au contraire,
l’accélération et la décélération sont limitées à un niveau de sécurité par des circuits internes
au dispositif électronique. L’accélération et la décélération peuvent aussi être ajustées.
a3.1) Cycloconvertisseur
Pont 1 Pont 2
3 2 1
Réseau
va vb vc
ia ib ic
Fig.18.11
L’entrée d’un cycloconvertisseur est une source triphasée de trois tensions (v1, v2, v3)
de même amplitude et déphasées l’une de l’autre de 120°. La tension de sortie est d’une
forme spécifique, habituellement une sinusoïde de fréquence f2 différente de celle f1 des
tensions d’entrée. Le cycloconvertisseur construit la tension de sortie à l’aide des portions
des tensions sinusoïdales d’entrée (figure 18.12).
va
Fig.18.12
Chaque phase de sortie (va par exemple) est reliée aux trois tensions de la source à
travers deux ponts à six thyristors. Le pont 1 débite le courant (ia par exemple) lorsque ce
courant est positif. Le pont 2 débite ce courant lorsque ce courant est négatif.
En choisissant convenablement l’angle du retard à l’allumage des thyristors, on
obtient une tension de sortie dont l’harmonique fondamental a la fréquence f2 souhaitée [35].
Cependant, par son principe, le cycloconvertisseur ne peut fournir que des fréquences de
sortie f2 inférieures à la fréquence f1 des tensions d’entrée. Généralement, la fréquence de
sortie du cycloconvertisseur ne dépasse pas le tiers de la fréquence d’entrée. Dès lors, le
vb
ib
Réseau
vd
vc
ic
Redresseur Onduleur
Fig.18.13
L C K1 K2 K3
i1a vaN
1N
V
2 a
vbN
Réseau
1 i2b 2N
vd 0 V N
2b
V i3c vcN
3N
3
C 2 c
K’1 K’2 K’3
Fig.18.16.b
Fig.18.16.c
VM
2 vMR vPM
1
f t
0
1
fH
V
VM2
VM
V
2
t
0
1
f
-V
VM
2
Fig.18.17
TB
C C
Réseau
Réseau
vd V vd V
T’B
T’A
Pont 1 Pont 2 b)
a) Inverseur
Fig.18.18
Pour permettre l’inversion du courant id, on peut utiliser un redresseur à deux ponts
comme sur la figure 18.18.a. Le pont 1 fournit la tension V lorsque les courants I’ et id sont
positifs. Le point 2 fournit la tension V toujours positive lorsque les courants I’ et id sont
négatifs.
Pour permettre l’inversion du courant id, on peut aussi utiliser un seul pont redresseur
mais avec un inverseur comme sur la figure 18.18.b. Pour le fonctionnement en moteur, on
ferme les thyristors TA et T A' : vd, V, id et I’ sont positifs. Pour le fonctionnement en
génératrice, on ferme les thyristors TB et TB' .
Ce procédé s’applique aux machines à rotor à cage, car le nombre de pôles d’un tel
rotor n’est pas fixe et s’adapte automatiquement à celui du stator. Le stator comporte, soit
deux enroulements distincts à nombre de pôles différents, soit un enroulement unique dont
les différentes parties peuvent être commutées de manière à modifier le nombre de pôles.
On dit alors que le moteur est à plusieurs polarités ou à plusieurs vitesses.
K2
K1
B B
a’1 a1 a’1 N a1
N
S S RB
B B
a2 S a’2 a2 N a’2
B
B
K3
M1 M2
a) Fig.18.19 b)
RA
Fig.18.20
La figure 15.6 donne la structure d’une machine asynchrone triphasée ayant au stator
trois enroulements sa, sb, sc (notés aussi a, b, c) et au rotor trois enroulements ra, rb, rc (notés
aussi A, B, C). Lors de l’étude des régimes transitoires, on montre que cette machine
Fig.18.21
Les flux totalisés de ces enroulements ont pour expressions :
sd Ls M i sd
M Lr ird
(18.7)
rd
sq Ls M i sq
Lr irq
(18.8)
rq M
s r (18.14)
On dit qu’on réalise un autopilotage.
Pméc Pe Zc
T GA
Ωr
Q Ic
Fig.18.22
Ic II I r2 > r1
GA V1
C
Ic 1
a) b) 2 Cém
Fig.18.23
Fig.18.24
Pour que l'amorçage ait lieu, il faut que le circuit de la machine ait une aimantation
rémanente, qui engendre une f.é.m. Ev = V1 (figure 18.23). Sous l'effet de cette f.é.m., la
machine débite dans le condensateur un courant c, dit courant magnétisant. La courbe V1 = f(c)
représente, à une vitesse constante, la courbe d'aimantation = f(c). D'autre part, V1 et c sont
liés par la relation c=ωCV1 qui, à vitesse constante (ω = Cte), est traduite par une droite passant
par l'origine (figure 18.23). Le point de fonctionnement doit satisfaire aux deux relations
précédentes et doit donc se trouver à la rencontre de la droite c=ωCV1 avec la courbe V1=f(c).
Si ce point de fonctionnement existe, la génératrice asynchrone s'amorce et peut alimenter une
charge de façon autonome. La fréquence des grandeurs statoriques est alors proportionnelle à
la vitesse de rotation. Quant à la valeur efficace de la tension V1, on la règle en modifiant la
capacité de la batterie de condensateur, c.-à-d. le courant c.
II m
I
B’ B A
Cr
A
C Cem C
B
-Cr
Levage descente descente
D lancée freinée
a) b) c)
III IV Fig.18.26
Fig.18.25
m
mono
tri
Cem
Fig.18.28
K
Fig.18.27
Fig.18.29
I1d R1 X11
jX X’2'2
jX I1i R1 X11
jX jX22'
X’
a) b)
Fig.19.1
I 1i = V 1i / R1i2 + X 1i V 1i / X cc
2
(19.3)
Pour g=gN, V1d=V1N, I1d=I1N=V1N/Z1N, le déséquilibre des courants vaut :
I 1i = V 1i Z 1N = V 1i Z 1N = V 1i 1 (19.4)
I 1d Z 1i V 1N X cc V 1N V 1N xccr
avec xccr = Xcc/Z1N. Le déséquilibre des courants est donc 1/xccr fois plus grand que celui des
tensions. Par exemple, pour xccr = 0,15 p.u., on a I1i/I1d = 6,7 V1i/V1d.
C'est la raison pour laquelle le degré de déséquilibre des tensions d’alimentation d’un
moteur asynchrone doit être le plus faible possible.
En cas de déséquilibre des tensions, le couple électromagnétique Cém est la somme du
couple direct Cd, dû à la tension directe et du couple inverse Ci dû à la tension inverse : Cém =
Cd+Ci. Le couple direct Cd est donné par la relation (16.12) où l'on remplace V1 par V1d. Le
couple inverse Ci est donné par la relation (16.12) où l'on remplace respectivement V1 par V1i et
g par gi = 2-g. Lorsque la machine fonctionne en moteur, c.-à-d. lorsque 0 < g < 1, on aura Cd >
0 et Ci < 0.
L'enroulement statorique est couplé en étoile avec point neutre isolé et le conducteur de
la phase a est interrompu (figure 19.2) : I a = 0. Les deux phases restantes (b et c) sont
parcourues par un courant commun I b = - I c = I x . On suppose que les tensions d'alimentation
forment un système symétrique direct :
Ia A
a
Ib B
b
Ic C
c
Fig.19.2
2
V a = V 1 , V b = a V 1 , V c = aV 1
2 2
V b - V c = a V 1 - a V 1 = ( a - a)V 1 = - j 3 V 1 (19.5)
Par la transformation inverse de Fortescue (1.44), on détermine les composantes symétriques
des courants :
I 1d 1 a a2
1 0
I 1i = 1 a 2 a I x (19.6)
3
I 1 1
1 - I x
1h
ou explicitement :
(a - a 2 ) 3 j
I 1d = Ix= j Ix= Ix
3 3 3
Machines électriques - Kamabu Tsongo 19.2
(a 2 - a) 3 j
I 1i = Ix= - j Ix Ix (19.7)
3 3 3
I 1h = 0
D’après la transformation de Fortescue (1.44), on a :
Va 1 1 1 V1d
Vb = a 2 a 1 V
1i
V a
c a 2 1 0
V b - V c = (a a ) V 1d + ( a a ) V 1i
2 2
V b - V c = - j 3 V 1d + j 3 V 1i = - j 3 ( V 1d - V 1i ) (19.8)
En identifiant les seconds membres des relations (19.5) et (19.8), on trouve :
V 1 = V 1d - V 1i (19.9)
Le schéma équivalent est repris sur la figure 19.3.
I1 R1 X11
jX X’2'2
jX
R' 2
V1d Z1m
1 g
V1
X’2' 2
jX
R' 2
V1i Z1m
1 2-g
R1 jX
X11
Fig.19.3
L'enroulement rotorique est couplé en étoile avec point neutre isolé et le conducteur de
la phase A est interrompu (figure 19.4.a) : I A = 0. Les deux phases restantes (B et C) sont
parcourues par un courant commun I B = - I C = I X . Par la transformation inverse de
Fortescue (1.49), on détermine les composantes symétriques des courants rotoriques:
I 2d 1 a a 2 0
1
I 2i = 1 a 2 a I X (19.10)
3
I 2h 1 1 1 - I X
ou explicitement :
(a - a 2 ) 3 j
I 2d = IX= j IX IX
3 3 3
(a 2 - a) 3 j
I 2i = IX=- j IX IX (19.11)
3 3 3
I 2h = 0
Le courant de phase vaut donc :
I B = I X = - j 3 I 2d = - I C
Le courant I B , de fréquence f2=gf1 crée une f.m.m. pulsante ℱ2. L'enroulement
rotorique étant devenu monophasé, l'axe de la f.m.m. ℱ2 est fixe par rapport au rotor et tourne
par rapport au stator à la même vitesse angulaire que le rotor : Ωm = (1-g)Ωs. La f.m.m. ℱ2 étant
pulsante, elle peut être décomposée en deux f.m.m. tournantes (figure 19.4.a) :
- la f.m.m. directe ℱ2d, due aux courants directs I 2d , qui tourne par rapport au rotor à la vitesse
angulaire ω2/p = 2πf2/p = g.2πf1/p = gΩs et dans le sens de rotation du rotor.
- la f.m.m. inverse ℱ2i, due aux courants directs I 2i , qui tourne par rapport au rotor à la vitesse
angulaire -gΩs, c.-à-d. dans le sens opposé au sens de rotation du rotor.
I1d I1i
F 2i Ωs F Ωs F 1d
1d
F 2i
g Ωs I2i
C I2d Ω2i
F 2 B g Ωs g Ωs
Cd Ci Ci
Ωs ou
F 2d F 2d
a) c)
b)
Fig.19.4
Cém
Cém
Cd
Ωm
1 0,5 g
0
Ci
Fig.19.5
b1) 1 > g > 0,5 => Ω2i < 0 : La f.m.m. ℱi tourne dans le sens négatif et le couple Ci agit sur le
rotor dans le sens de la rotation de ce rotor (couple moteur).
b2) 0,5 > g > 0 => Ω2i > 0 : La f.m.m. ℱi tourne dans le sens positif et le couple Ci agit sur le
rotor dans le sens opposé au sens de rotation de ce rotor.
b3) g = 0,5 => Ω2i = 0 : La f.m.m. ℱi est immobile par rapport au stator (I1i = 0) et I2i correspond
au courant magnétisant qui crée le champ inverse.
b4) g = 0 : Le rotor devient immobile par rapport au champ direct ℱ1d et aucun courant n'y est
induit : I2d = I2i = 0.
U u
V v
W M
w
N n
V V
Fig.20.01
V 10 | z 1 I 10 + E v1 |
21 = = (20.1)
V 20 E v2
On applique à l'enroulement rotorique une tension proche de la tension nominale V20
V2N, l'enroulement statorique étant ouvert (figure 20.1), et on mesure les tensions à vide V10 et
V20. Le rapport de ces tensions vaut :
V 20 | z 2 I 20 + E v2 |
12 = = (20.2)
V 10 E v1
On peut donc écrire :
21 | z1 I 10 + E v1 | Ev1 Ev1 Ev2
=
12 E v2 E v1 | z 2 I 20 + E v2 | E v2
2
21 z 1 I 10 E 1 E v1 E v1
= + 1 v1 (20.3)
12 E v1 E v2 z 2 I 20 E v2 E v2
+1
E v2
car, en grandeurs réduites, les impédances du primaire et du secondaire sont sensiblement
égales de sorte que les termes entre les barres de module sont sensiblement égaux. Dès lors,
le rapport de transformation de la machine asynchrone est donné par :
E 21
= N 1 = v1 = (20.4)
N 2 E v2 12
A
W
V
A M
W
~
Fig.20.2
Pour séparer les pertes mécaniques des pertes magnétiques, il suffit d'effectuer la
mesure à la fréquence nominale f1N, mais à différentes valeurs de la tension, comprises entre
0,2 V1N et 1,1 V1N. Durant cet essai, la vitesse de rotation ne va baisser que très légèrement, en
sorte que les pertes mécaniques pméc, qui varient en principe avec la vitesse, restent
sensiblement constantes. Quant aux pertes magnétiques pfe, elles varient pratiquement avec le
carré de la tension appliquée. Il suffit de tracer le graphe de P0 - 3 R1 I 02 = pmec + pfe = f( V 12 ) , et
d'extrapoler jusqu'à la tension d'alimentation V1 nulle (figure 20.3). L'ordonné à l'origine de ce
graphe représente les pertes mécaniques pméc. La différence entre une ordonné quelconque du
graphe et ces pertes mécaniques constantes donne la valeur des pertes magnétiques pfe pour
la tension V1 considérée. On peut aussi tracer la caractéristique à vide I0 = f(V1), qui met en
évidence la saturation du circuit magnétique (figure 20.4). Cette caractéristique fournit aussi le
courant à vide I0N à la tension nominale V1N.
I0
P0 3R 1I 02
pfe
I 0N
pméc
V12
2
0 V1N P
0 V1N V1
P
Fig.20.3 Fig.20.4
Dans le cas de la machine asynchrone, la chute de tension z1I0N n'est plus négligeable.
Vu qu'à vide le facteur de puissance cos 0 = P0/3V0I0N est très faible (figure 15.9), l'angle 0 est
proche de π/2, et le terme jX 1 I 0N est presque en phase avec la tension V 1 . Comme illustré
sur la figure 15.9, en négligeant la chute de tension R1I0N, on peut obtenir une bonne
approximation de la tension Vm, sous tension nominale [9], en calculant la différence Vm = V1 -
X1I0N; d'où :
p fe V m = 3 V 2m
I fe = , R fe = (20.8)
3V m I fe p fe
L'enroulement statorique d'un tel moteur est monophasé. Son rotor a la même
constitution que le rotor d'un moteur polyphasé à cage d'écureuil. L'enroulement monophasé du
stator engendre une f.m.m. pulsante qu'on peut décomposer en deux f.m.m. tournantes ℱ1d et
ℱ1i.
La f.m.m. directe ℱ1d tourne par rapport au stator à la vitesse angulaire s = 1/p dans le
sens de rotation du rotor. Vis-à vis du champ direct, le glissement du rotor vaut : gd = g = (s-
m)/s = 1-m/s. Le champ direct induit donc au rotor des courants directs I2d à la fréquence f2d
= gf1. Le champ direct interagit avec les courants directs du rotor I2d pour produire un couple
direct Cd (figure 21.1).
Cém
Cd Cém
Ωm
g 2 1 0
Ci
Fig.21.1
La f.m.m. inverse ℱ1i tourne par rapport au stator à la vitesse angulaire i = -s = -1/p,
c.-à-d. dans le sens opposé au sens de rotation du rotor. Vis-à-vis du champ inverse, le
glissement du rotor vaut : gi = (-s-m)/-s = 1+m/s = 1+(1-g) = 2-g. Le champ inverse induit
donc au rotor des courants inverses I2i à la fréquence f2i = gif1 = (2-g)f1. Le champ inverse
interagit avec les courants inverses du rotor I2i pour produire un couple inverse Ci (figure 21.1).
Le couple électromagnétique d'un moteur monophasé est la somme de ces deux
couples : Cém = Cd+Ci (figure 21.1). A l'arrêt (gd = gi = 1), Cd = - Ci et Cém = 0. Un tel moteur ne
démarre pas de lui-même. Par contre, si à l'aide d'un artifice, on fait tourner le rotor dans un
sens quelconque, le couple qui s'exerce sur le rotor dans ce sens est supérieur à l'autre; le
couple résultant Cém n'est plus nul et le moteur accélère dans ce sens. Les artifices utilisés pour
assurer le démarrage d'un moteur asynchrone monophasé sont présentés à partir de la section
21.1.3.
La figure 21.2 donne le schéma d'un moteur biphasé, ayant deux enroulements de
phase statoriques : p et a. Le régime de fonctionnement d'un moteur monophasé peut être
Vp
p
Ip
F i
Ωs
Va
a
I
a
Ωs
Fig.21.2
F d
V1
I 0i jX'2 I' i
Z m1 2 R' 2
V1i
2(2 - g)
2
R1 jX 1
2 2
Fig.21.3
V1
Cém
p
p+a
p
M Ωm
~ a
a) c)
V1
Fig.21.4
Ia
b) Ip
p
rd
M
~ a
Fig.21.5
Ia
p V1
I1
Cd
b) Ip
M
~ a
a)
Cd
Cém
Ωm
c)
Fig.21.6
Un système de courants I p et I a fortement déphasé l'un par rapport à l'autre peut être
obtenu, à partir d'un réseau monophasé, par le branchement d'un condensateur en série avec
l'enroulement auxiliaire. Le schéma d'un moteur à démarrage par condensateur est repris sur la
figure 21.6.a. Le condensateur Cd est branché en série avec l'enroulement auxiliaire; mais cet
enroulement est débranché après le démarrage. En choisissant convenablement la capacité du
condensateur, on peut obtenir un déphasage de /2 radians électriques entre les courants
Cém
CS CS
Ωm
M
~ a
a) b)
Fig.21.7
Cém
Cd + C S
p
Cd CS Cd
Ωm
M
~ a
a) b)
Fig.21.8
Une autre solution consiste à utiliser deux condensateurs : le premier Cd (de grande
capacité) est débranché après le démarrage, alors que le second Cs (de faible capacité) reste
branché en permanence en série avec l'enroulement auxiliaire (figure 21.8). On obtient un
moteur à condensateur de démarrage et à condensateur de service.
Le moteur à condensateurs de démarrage et de service est le plus cher.
2p
0a
v1
1
2
v
b
Fig.21.10
- A dimensions égales, le moteur monophasé est moins puissant que le moteur polyphasé.
- A puissance égale :
* le facteur de puissance du moteur monophasé est inférieur à celui du moteur
polyphasé;
* le rendement du moteur monophasé est inférieur à celui du moteur polyphasé.
21.2.1 Constitution.
Un moteur linéaire peut être considéré comme un moteur asynchrone rotatif que l'on
aurait scié selon un plan diamétral et déroulé afin qu'il produise un mouvement de translation
(figure 21.10). Le noyau magnétique (a) du stator a la forme d'un parallélépipède rectangle.
L'enroulement primaire (1) est triphasé hétéro polaire et est placé dans des encoches creusées
sur l'une des faces du parallélépipède. La partie mobile (rotor), en forme de parallélépipède (b),
se déplace suivant un mouvement de translation par rapport à ce stator. Elle est constituée d'un
noyau magnétique qui porte, sur sa face orientée vers le stator, un enroulement secondaire (2)
court-circuité. Dans certaines formes de construction, la partie mobile est constituée par une
pièce massive en matériau magnétique. Dans ce cas l'enroulement secondaire devient inutile.
Étant donné que v est proche de v1, le glissement g = (v1-v)/v1 du moteur linéaire est aussi
faible que celui d'un moteur asynchrone classique.
Pour permettre le maintien des forces pendant le déplacement, il faut que le rotor et le
stator aient des longueurs différentes. On aura alors les machines à stator (ou inducteur) court
(figure 21.10) et les machines à rotor court (figure 21.11).
Rotor
Stator
Fig.21.11
Dans une machine rotative, lorsque l'entrefer est uniforme, les forces d'attraction entre le
rotor et le stator s'équilibrent, bien qu'elles soient environ dix fois plus élevées que les forces de
rotation. Dans le cas du moteur linéaire, il y aura attraction entre le rotor et le stator. On peut
réduire ces forces en fabriquant une machine double (figure 21.12).
Stator 1
U2
r
s
t
Rotor θ
R
U1
Stator 2
S
Fig.21.12
T Fig.21.1 3
Vu que le stator d'un moteur linéaire n'est pas fermé en anneau, il se produit dans un
moteur linéaire des effets de bord, qui confèrent au moteur linéaire des caractéristiques
énergétiques différentes de celles du moteur rotatif.
C'est surtout dans la traction électrique que le moteur asynchrone linéaire est appelé à
un avenir prometteur. Le stator peut être fixé à une locomotive et l'enroulement polyphasé qu'il
porte peut être branché sur un réseau à courant alternatif. Le rail massif est alors en matériau
ferromagnétique. L'interaction entre le champ glissant dû au stator et les courants induits dans
le rail crée une force qui tend à entraîner le rail à une vitesse v dans le même sens que celui
dans lequel le champ se déplace. Le rail étant fixé solidement au sol, le stator se déplace à une
vitesse -v.
Par rapport au moteur rotatif, le moteur linéaire est plus cher et a un rendement et un
facteur de puissance plus faibles. Le moteur linéaire apporte des simplifications mécaniques et
s'adapte bien aux grandes vitesses.
Le régulateur d'induction est une machine asynchrone à l’arrêt qui fonctionne comme un
autotransformateur. Il est représenté sur la figure 21.13. Son enroulement primaire est
généralement placé au rotor et est branché sur le réseau d'alimentation de tension simple V 1 ,
avec V 1 = V r . L'enroulement secondaire est obtenu par la mise en série de chaque
enroulement de phase rotorique avec un enroulement de phase statorique. Si on néglige les
chutes de tension internes, la tension de sortie (tension secondaire) est égale à la somme des
tensions rotorique et statorique : V 2 = V r + V s . Le rapport de transformation du régulateur
d'induction vaut : = V1/V2.
V' 2
θ
θ
V 'S VS
V2
V1 V r
Fig.21.14
Pour le faire varier, il suffit de modifier l'angle électrique , en faisant tourner le rotor.
Lorsqu'on fait tourner le rotor, l'extrémité du phaseur V s , et donc du phaseur V 2 , décrit une
circonférence (figure 21.14). La valeur minimale de V2 est obtenue lorsque = - et vaut : V2min
= V1 - Vs. La valeur maximale est obtenue lorsque = 0 et vaut V2max = V1 + Vs. Le sens de
décalage joue un rôle important dans la charge du régulateur. On montre que pour un courant
de charge Ic, le courant rotorique Ir est minimal si le rotor est décalé dans le sens inverse du
sens de rotation du champ tournant [21].
Le déphasage entre la tension d'entrée V 1 et la tension de sortie V 2 peut être gênant
dans certaines applications. Pour éviter ce déphasage, on réalise un régulateur double qui
Dans une machine asynchrone, la fréquence des grandeurs rotoriques vaut : f2 = p(s-
m)/2=gf1. Cette fréquence est donc déterminée par la différence entre la vitesse de rotation
du champ magnétique s et celle du rotor m. Si on entraîne, à une vitesse fixe m, le rotor
d'une machine asynchrone à bagues dont le stator est branché au réseau d'alimentation, il est
possible de recueillir entre ses bagues une tension de fréquence f2. La machine est alors utilisé
comme convertisseur asynchrone de fréquence.
Le convertisseur asynchrone de fréquence (CF) est représenté sur la figure 21.15. Son
rotor est généralement entraîné par un autre moteur asynchrone (M), qui fournit au
convertisseur la puissance mécanique PmécM. Ce moteur forme généralement avec le
convertisseur un groupe monobloc. Le moteur M impose la vitesse de rotation au groupe : m =
sM(1-gM). On montre que la fréquence des grandeurs rotoriques du convertisseur de fréquence
vaut [4] :
pCF
f 2 = f1 1 (1 - g M ) (21.8)
pM
f1
PémM PémCF
PmécM
M CF
Ω
P2
f2
Fig.21.15
MACHINE SYNCHRONE
Chapitre 22
Une machine synchrone est une machine à courant alternatif dans laquelle la fréquence
des forces électromotrices ou contre-électromotrices engendrées (tensions induites) et la
vitesse de rotation sont dans un rapport constant [17].
22.2 CONSTITUTION
N N
S S
S
N
Fig.22.2
Fig.22.1
La forme la plus répandue des machines synchrones est celle dont l’enroulement
d’induit est situé au stator et l’enroulement inducteur au rotor (figure 22.1 et 22.2). Cette forme
de construction est préférable pour les machines de grande puissance, car dans cette forme,
seule la puissance d’excitation, qui est de l’ordre de 0,3 à 2% de la puissance nominale, transite
par les contacts glissants (balais-bagues). Cependant, les machines de faible puissance ( 5
kW) sont souvent réalisées en exécution inverse, avec l’induit au rotor et l’inducteur au stator.
Compte tenu de la relation (8.6), la fréquence f (en hertz) de la tension induite, la vitesse
de rotation n (en tours par minute) et le nombre de paires de pôles p sont liés par les relations
suivantes :
pn 60 f
f n (22.1)
60 p
Pour la fréquence industrielle f = 50 Hz, on obtient les correspondances suivantes entre n et p :
p: 1 2 3 4 5 6
n : 3000 1500 1000 750 600 500 [tr/min]
Les éléments principaux de la machine synchrone sont les suivants :
a) - Le stator, de constitution identique à celle du stator de la machine asynchrone (section
15.1.2.a).
b) - L’entrefer, qui sépare le stator et le rotor.
L1 L2 L3 GS
U V W B+ U
J C+ V
Vf Rexc C-
W
Z X Y K B-
N
J K Fig.22.4
Fig.22.3
a) Fonctionnement à vide
On fait tourner le rotor à une vitesse de rotation n ou à une vitesse angulaire mécanique
Ω (figure 22.4). On applique à l'enroulement d'excitation f une tension continue Vf, de sorte que
cet enroulement soit parcouru par un courant inducteur f. Ce courant continu crée une f.m.m. et
un champ d'induction magnétique, ayant une répartition périodique dans l'espace, qu'on peut
décomposer en une série d'harmoniques. Soient Nf le nombre effectif des spires en série de
l'enroulement inducteur, et Ns le nombre effectif des spires en série d'une phase de
l'enroulement d'induit. Selon la relation (14.75), le premier harmonique du champ d'induction
magnétique crée, dans une phase statorique "a", le flux totalisé
ψ = N Φ cos(ωt − γ ) avec Φ = NI (22.2)
Où représente la perméance du circuit magnétique et = p la pulsation ou la vitesse
angulaire électrique. La variation de ce flux totalisé engendre dans cette phase une tension
induite, communément désignée par le symbole ef, d'expression ef = dψs/dt. Dans la suite, c’est
cette tension induite qu’on appellera f.é.m. Sa valeur efficace vaut :
= = = 4,44 (22.3)
√ √
où f est la fréquence. On obtient des expressions semblables pour les harmoniques de rang
supérieur.
Dans la suite du texte, nous allons supposer que les harmoniques de rang supérieur
sont négligeables.
b) Fonctionnement en charge
Prenons une machine qui fonctionne à vide (figure 22.4). Branchons, aux bornes des
phases de l'enroulement d'induit, une charge équilibrée, dont chaque phase présente une
impédance Zc. Sous l'effet de la f.é.m. Ef, il va circuler dans l'enroulement d'induit un courant
d’induit . Cette machine reçoit de l'énergie mécanique du dispositif qui l'entraîne. Elle
transforme cette énergie mécanique en énergie électrique dont la plus grande partie est
transmise à la charge Zc. Cette machine fonctionne en alternateur.
Supposons, par contre, qu'on applique à l'enroulement d'induit un système équilibré de
tensions, de tension simple V1. Sous l'action de ce système de tensions, il va circuler dans
l'enroulement d'induit un courant d’induit . L'interaction entre le champ magnétique dû au
courant d'induit et le courant inducteur f va donner naissance à un couple électromagnétique
qui fera tourner le rotor, ainsi que l'appareil entraîné, couplé à l'arbre de la machine synchrone.
Cette machine reçoit de l'énergie électrique du réseau. Elle transforme cette énergie électrique
en énergie mécanique dont la plus grande partie est transmise à l'appareil entraîné. Cette
machine fonctionne en moteur.
La machine synchrone est donc réversible. Sa mise en marche exige des précautions
qui seront examinées dans le chapitre 25. La machine synchrone peut fournir ou absorber une
puissance réactive Q.
Dans certains cas où le problème de facteur de puissance se pose avec beaucoup
d'acuité, on installe près des grands centres industriels, des machines synchrones qui
fonctionnent en moteurs à vide (puissance active P très faible), mais qui fournissent de l'énergie
réactive au réseau. Ces machines synchrones sont appelées compensateurs synchrones.
La puissance d’un alternateur hydraulique peut atteindre une valeur d’environ 800 MVA.
La puissance d’un turbo-alternateur peut atteindre une valeur d’environ 1700 MVA. A cause des
problèmes posés par la réalisation de l’isolation, la tension de l’enroulement d’induit ne dépasse
pas 30 kV. La tension de l’enroulement d’excitation est souvent inférieure à 1 kV. Le rendement
de la machine synchrone est supérieur à environ 90%. Il augmente avec la puissance de la
machine.
L'enroulement d'excitation d'une machine synchrone doit être alimenté à l’aide d’une
source à courant continu. Pour alimenter cet enroulement, on utilise les systèmes suivants :
22.6.2 Excitatrice à courant continu entraînée par un moteur indépendant (figure 22.5)
Ici, l’excitatrice E1 est une génératrice à courant continu dont l’induit est placé
directement à l’arbre de la machine synchrone GS à exciter. Dans le cas des grosses machines
l’enroulement d’excitation de l’excitatrice principale E1 est alimenté à l’aide d’une excitatrice
pilote (ou auxiliaire) E2, placée elle aussi au même arbre que E1 et GS.
J V
W
K
N
Pont Redresseur
+
Régulateur
Fig.22.6
Pont Redresseur
+
Régulateur
Pont Redresseur
Fig.22.7
Excitatrice
pilole GSA GS
S V
N
W
Partie tournante
N
Redresseur
+
Régulateur Fig.22.8
Les enroulements de la machine synchrone triphasé ordinaire (figure 22.9 et 22.10) sont
les suivants :
a) L'enroulement statorique : Il comprend trois phases a, b et c dont les axes sont décalés de
2π/3 l'un par rapport à l'autre.
c) L'enroulement amortisseur
L’enroulement amortisseur a pour rôle d’amortir les phénomènes transitoires de la
machine synchrone (variation de la vitesse de rotation ou des grandeurs électromagnétiques).
L’action de cet enroulement se manifeste par la création d’un couple électromagnétique
asynchrone qui s’oppose à la cause qui lui donne naissance.
Dans les machines à pôles saillants, l’enroulement amortisseur est réalisé au moyen
des barres conductrices non isolées, parallèles à l’arbre de la machine, placées dans les
épanouissements polaires, aussi près que possible de l’entrefer (figure 22.9). Toutes les barres
d’un même pôle sont court-circuitées à leurs extrémités. Parfois, on utilise le même anneau
pour court-circuiter toutes les barres (de tous pôles) sur chaque face latérale comme dans la
cage d’écureuil.
Dans les rotors à noyau magnétique massif, on n'utilise pas la cage comme
enroulement amortisseur. Dans ces machines, le rôle de l'enroulement amortisseur est assuré
par les courants de Foucault qui se développent dans le noyau magnétique du rotor.
L'étude des amortisseurs constitués par des pièces massives est rendue difficile par le
fait qu'on ne sait pas identifier à priori les circuits qu'empruntent les courants induits. Une telle
étude faisant recours à la méthode des éléments finis est présentée dans les références [31] à
[34].
b
-a f
b θ
c
-b -c
c
Fig.22.9
On prend ici comme référence, l'axe de la phase « a » (figure 22.10). Les angles et les
vitesses sont comptés positivement dans le sens opposé à celui des aiguilles d'une montre. La
position du rotor est caractérisée par l'angle mécanique θm que fait l'axe d avec l'axe de la
phase a : θm = θmd-θma.
Pour désigner le nombre effectif des spires en série, on utilisera les symboles suivant :
Ns pour la phase de l’induit, Nf pour l’enroulement inducteur, ND pour l’enroulement amortisseur
longitudinal, NQ pour l’enroulement amortisseur transversal.
d La
b
F ad Ld
q ad
a θ
F a
Lq
a
am θ
aq a
0
2
F aq
Fig.22.12
Fig.22.11
Dans une machine à rotor cylindrique, si on néglige la différence entre les perméances
md et mq, le circuit magnétique de la machine est supposé isotrope avec une perméance md
= mq = m, et l'inductance principal d'une phase statorique vaut Lmd = Lmq = Lm = . Dès
lors, l'inductance propre d'une phase statorique vaut :
L a = Lb = Lc = a + L m = a + (22.19)
ψ =N i [ cos + cos(2θ − )]
ψ = N i [− + cos(2θ − )] (22.22)
M = = N [− + cos(2θ − )] (22.23)
Compte tenu de l'inductance de dispersion 'a , dont l'explication a été donnée dans la section
14.4.5, l'inductance entre les phases a et b vaut :
Mab = Mba = 'a + Mbam
M =M =ℓ − + cos(2θ − )] (22.24.a)
M =M = + cos(2θ − )] (22.24.b)
La variation de Mbam est illustrée sur la figure 22.13. L'inductance Mbam atteint sa valeur
maximale en valeur absolue, M bam( max ) = - (3 L md - Lmq )/4 pour 2θ-2π/3 = π ou -π, c'est-à-dire
pour θ = 5π/6 ou -/6. L'inductance Mbam atteint sa valeur minimale en valeur absolue
M bam( min ) = -(3 Lmq - Lmd )/4 pour 2θ-2π/3 = 0 ou 2π, c'est-à-dire θ = π/3 ou -2π/3. Lorsque
3Lmq - Lmd > 0 ou Lmq > Lmd/3, l'inductance Mbam garde un signe négatif quelle que soit la position
du rotor. Les expressions des autres inductances mutuelles entre phases statoriques
s'obtiennent par analogie :
Mbam
2 θ
Fig.22.13
L md + Lmq Lmd - L mq
'
M bc = M cb = a - + cos 2 (22.25.a)
4 2
M bc M cb M so Ls 2 cos 2 (22.25.b)
Ef d
s
If
θO
réf(a)
Fig.23.1
On branche à l'enroulement d'induit une charge équilibrée, dont toutes les phases
présentent des impédances identiques Z c . De nouveau, ici on impose un courant d’excitation
continu if = f. La f.é.m. Ef provoque la circulation des courants d'induit symétriques. Les
expressions de ces courants sont données par les relations (23.2). Compte tenu de ces
expressions ainsi que de la relation (23.11), le flux de l'enroulement inducteur s'écrit (avec θ =
ωt+θ0) :
= + + √2[cos(ωt + θ )cos( + )
Machines électriques - Kamabu Tsongo 23.3
+ cos(ωt + θ − 2 /3)cos( + − 2 /3)
+ cos(ωt + θ + 2 /3)cos( + + 2 /3)
√
= + + [cos(2ωt + θ + ) + cos(θ − )
+ cos(2ωt + θ + + 2 /3) + cos(θ − )
+ cos(2ωt + θ + − 2 /3) + cos(θ − )]
ψ = L I +N I + N N √2I cos(θ − α ) (23.19)
Malgré que les courants d'induit soient variables, le flux totalisé de l'enroulement inducteur reste
constant (section 23.1). Compte tenu de la relation (23.10), les tensions aux bornes des enroule-
ments s'écrivent (avec θ = ωt+θ0) :
Vf = Rf f (23.14)
v = +ℓ + + N N I cos( + + /2) (23.20)
Compte tenu de (23.10), le substitut complexe (phaseur) du flux de la phase a s'écrit :
=ℓ ̅ + ̅ + Ie (23.21)
√
Ce flux est constitué des composantes suivantes :
- le flux de dispersion :
ψ = ℓ I̅ (23.22)
- le flux d’entrefer dû aux courants d’induit, appelé flux de la réaction d’induit :
ψ = N I̅ (23.23)
- le flux d'entrefer dû au courant inducteur s selon la relation (23.16).
Notons que le flux d'entrefer résultant est donné par
r = ia + s (23.24)
C'est le flux d'entrefer dû à l’action simultanée du courant inducteur f et des courants d'induit ia, ib,
ic.
Compte tenu de la relation (22.20), en substituts complexes, la tension aux bornes de la
phase a s'écrit (avec v = va) :
V = Ra I a + j
= ̅ + ℓ ̅ + ̅ + Ie (23.25)
√
De même, la variation du flux résultant ψr engendre dans la phase a une f.é.m. résultante er =
dψr/dt de substitut complexe :
= = ̅ + (23.26)
C'est cette f.é.m. résultante qui reflète l'état magnétique de la machine. On pose alors :
- la réactance de magnétisation :
= (23.27)
- la réactance de dispersion de l'induit
x = ωℓ (23.28)
- la réactance synchrone
Machines électriques - Kamabu Tsongo 23.4
= + (23.29)
- l'impédance synchrone
Z S = Ra + j (x a + X m ) = Ra + j X S (23.30)
Dès lors, la relation (23.25) s'écrit :
V = ( Ra jx a ) I a E r Ra I a + j x a I a + j X m I a + E f , (23.31)
avec
Er = j X m I a + E f (23.32)
Pour des machines de grande puissance, la résistance d'induit Ra est généralement
inférieure à 0,01 p.u., la réactance de dispersion xa est de l'ordre de 0,1 à 0,2 p.u. et la réactance
synchrone Xs est de l'ordre de 1 à 2,5 p.u. Lorsque la taille de la machine décroît, la résistance
d'induit en grandeurs réduites augmente, tandis que la réactance synchrone en grandeurs
réduites diminue [20].
= Ie =
√ √
= ̅ (23.33)
où μp représente le rapport de transformation de Potier [7, 29] :
= (23.34)
Compte tenu de la relation (23.18), la f.é.m. synchrone s'écrit :
= = ̅ = ̅ (23.35)
Le courant I fs I f / p est appelé « courant d’excitation ramené au stator » [43]. De même,
d’après la relation (23.23), le flux de la réaction d’induit vaut :
= ̅ = ̅ (23.36)
D’après la relation (23.24), en divisant le flux résultant par Xm/(p) on obtient le courant
d’excitation résultant :
I̅ = /( ) = /( ) + /( ) = I̅ + μ I̅ (23.37)
Ce phaseur aura un argument θr de sorte que par similitude avec la relation (23.17), on peut
écrire:
I fr j r
I fr = e (23.38)
2
j X m Ia
Er
Ef Ia
I fr r
p Ia
θO ia
If
sf d
Fig.23.2 réf(a)
Ia Rf If
Er Ef Vf
V
Lf
Fig.23.3
Machines électriques - Kamabu Tsongo 23.7
S’agissant des pertes magnétiques de la machine synchrone, on a pris l’habitude de ne
pas les intégrer sur le schéma équivalent. Ce fait est regrettable, car on pouvait prendre ces
pertes en considération en ajoutant la résistance Rfe correspondante sur le schéma équivalent de
la machine synchrone.
R a Ia V
j x a Ia - j X m Ia
q
Er
Ef
Ia
I fr r
p Ia
ia
If
s
d
Fig.23. 4
Le diagramme des phaseurs correspondant aux équations (23.47) à (23.51) est illustré sur
la figure 23.6. Pour des raisons de clarté, l’échelle des termes liés au courant d’induit n’a pas été
respectée. Pour tracer ce diagramme, on part des phaseurs V et . Au phaseur V , on ajoute
les phaseurs Ra et j xa et on obtient le phaseur Er . Au phaseur Er , on ajoute le phaseur
j X m ; et on obtient le phaseur E f . L'axe q correspond alors à la direction de E f et l'axe d est
alors en retard de l'axe q d'un angle de π/2. Les phaseurs I f et s sont alignés sur l'axe d. Les
phaseurs p et i ont la même direction que le phaseur . Les phaseurs I fr et r sont
alignés sur une direction perpendiculaire à Er .
R exc Ra
Xmm
jX xaa
jx
If Rf I
Vf Ef Er V
Lf
Fig.23.5
jX m I
jx a I
Ef Er RaI
V d
I s
If i
pI
I fr r
Ia
Fig.23. 6
Le schéma de câblage utilisé pour relever la caractéristique à vide est représenté sur la
figure 23.7. Le rhéostat d’excitation Rexc doit être choisit de façon à permettre le réglage du
courant d’excitation f entre de larges limites.
Les circuits des phases de l’enroulement d’induit étant ouvert, on entraîne le rotor de
l’alternateur, à une vitesse constante (nominale N), à l’aide d’un moteur primaire (à courant
continu). On fait croître le courant d’excitation f jusqu’à obtenir une tension d’induit V environ
égale à 1,3 VN. Alors, en faisant décroître le courant d’excitation f, on relève les valeurs de la
tension d’induit V correspondant respectivement à une série de valeurs du courant d’excitation f.
A l’aide de ces valeurs de f et de V, on trace la caractéristique à vide, illustrée sur la figure 23.8.
C’est la branche descendante qui est adoptée comme caractéristique à vide [6,37]. Cette branche
descendante doit être relevée jusqu’à une tension d’induit d’environ 0,2 VN. A cause de la tension
rémanente Vrem, la branche descendante coupe l’axe des ordonnées au-dessus de l’origine (figure
23.8). On introduit une correction en prolongeant sa partie rectiligne jusqu’à son intersection avec
l’axe des abscisses. C’est ce point d’intersection O qui est pris comme origine [6,37].
K U
A
J
V
Vf
R exc
K
W V
Fig.23.7
D’après les relations (23.35) et (23.47), la tension d’induit à vide ( = 0) est égale à la f.é.m.
synchrone et vaut :
I
V = E f = E r = j X m f e j θ0 (23.52)
μp 2
Machines électriques - Kamabu Tsongo 23.11
C'est dire que le rapport Ef/f est égal à Xm/(√2μp). La réactance étant proportionnelle à la pulsation
ω = 2πf = pΩ, les ordonnées de la caractéristique à vide sont proportionnelles à la vitesse de
rotation. Étant donné que dans les machines synchrones, l'entrefer est relativement grand, la
caractéristique à vide comporte une partie linéaire assez importante dénommée droite d'entrefer
(d.e. sur la figure 23.9). Sa pente est donnée par :
Ef Ef
C
d.e.
A
If
0 B If
0
Fig.23.9
Fig.23.8
BC E f
= = X mu (23.53)
OB I f 2 p
où Xmu désigne la valeur non saturée de la réactance de magnétisation Xm. La réactance de
magnétisation Xm varie avec le degré de saturation du circuit magnétique et la fonction implicite
caractérisant sa variation peut être déduite de la caractéristique à vide (section 23.8). En effet,
pour une valeur donnée du courant d'excitation f=OB, la valeur de la réactance de magnétisation
Xm est déduite de la relation (23.53) et vaut [7] :
Ef BA BA BC
X m= 2 p = 2 p = 2 p = k sat X mu (23.54)
If OB BC OB
où ksat désigne le facteur de saturation
BA
k sat = (23.55)
BC
La grandeur p est mesurée à partir de la méthode décrite dans la section 23.11.c.
Le schéma de câblage utilisé pour relever cette caractéristique est représenté sur la figure
23.10. Les bornes de l'enroulement d'induit sont court-circuitées à travers des ampèremètres ou
des transformateurs de courant. L'interrupteur K étant ouvert, on place le rhéostat d'excitation Rexc
sur la position de résistance maximum. A l'aide d'un moteur primaire (moteur à courant continu),
on entraîne l'alternateur à une vitesse constante (nominale ΩN). On ferme alors l'interrupteur K;
ensuite en augmentant progressivement le courant d'excitation f, on relève les valeurs de ce
R exc K
W
A
N
Fig.23.10
En cas de court-circuit triphasé franc aux bornes de l'induit (V=0), l'équation (23.47) de
tension donne ( = cc ) :
E f = V + Ra I cc + j xa I cc + j X m I cc = Ra I cc + j xa I cc + jX m I cc (23.56)
Le diagramme des phaseurs correspondant est repris sur la figure 23.12. Étant donné que la
résistance Ra est de loin inférieure à la réactance synchrone, le courant de court-circuit est en
retard sur la f.é.m. d'environ π/2 radians électriques. Par conséquent selon les relations (23.49)
et (23.51), le courant ̅ (ou la f.m.m. de la réaction d'induit ℱ ) a à peu près la même direction
que l'axe d. Le courant d'excitation résultant ̅ (la f.m.m. résultante ℱ ) engendre la f.é.m.
résultante, qui, selon la relation (23.48.b) vaut :
Ef ICC q
C Ef =f (If) Icc
Icc = f(Ω)
VN A
Ef
ICC =f (If)
j Xm I
IX
IN
B
Er 0 ΩN Ω
0 If I IfV If j xa I
Ra I Fig.23.13
Fig.23.11 I
If
d
I fr pI
s
Fig.23.12
I f e j 0
X mu
j
Ef 2μp
= x a + X mu X su (23.60)
I cc j X mu If
e j θ0
Ra + j (x a + X mu ) 2 μ p
U ZC
A A
K1 J
V ZC
Vf A
R exc K
W ZC
A
K2
V
N
Fig.23.14
résistance maximum. A l'aide du moteur primaire (à courant continu), on entraîne l'alternateur à
une vitesse constante (ΩN). On ferme alors l'interrupteur K1, puis l'interrupteur K2. Ensuite, on
augmente progressivement le courant d'excitation f et on relève les valeurs de ce courant ainsi
que celles de la tension d'induit V correspondantes. A l'aide de ces valeurs, on trace la
caractéristique en charge. Les caractéristiques en charge obtenues pour différentes valeurs de
facteur de puissance sont reprises sur la figure 23.15. La caractéristique à vide est un cas
particulier de la caractéristique en charge ( = 0).
Machines électriques - Kamabu Tsongo 23.15
V cos
0 0
0,8 Ef f ( If )
1
VN 0,8 0
0
If
Fig.23.15
Ef
j Xm I
Er
j xa I
V
I fr If
d
I pI
Fig.23.16
A’
Ef
Xm I
A
Er
x aI
V
B C
I
H H’
If
0 Ifr If
Fig.23.17
Étant donné que le courant reste inchangé pour tous les points de la caractéristique en charge,
le triangle ABC, correspondant à un courant donné, est conservé (est le même) pour tous les
points d'une même caractéristique en charge purement inductive. Ce triangle ABC est appelé
V
I= 0
A Ef ICC
A Ef =f(If )
A1 OB C
O B C
O1 B1 C1
ICC = f(If )
A0 D
I
If If
O0 B O0 C0
0 C0
Fig.23.18 Fig.23.19
= d’où = (23.68)
= d’où = (23.69)
Pour relever cette caractéristique, on utilise le schéma de câblage de la figure 23.14. Les
interrupteurs K1 et K2 étant ouverts, on place le rhéostat d'excitation Rexc sur la position de
résistance maximum. A l'aide d'un moteur primaire (à courant continu), on entraîne l'alternateur à
une vitesse constante (ΩN). On ferme alors l'interrupteur K1. On augmente ensuite le courant
d'excitation jusqu'à une valeur f = fv donnant une tension d'induit égale à la valeur souhaitée (VN).
Le courant fv est appelé courant d'excitation à vide. Ensuite, on ferme l'interrupteur K2. En
augmentant le courant d'induit , on règle le courant d'excitation f pour que la tension d'induit reste
inchangée, le facteur de puissance cos et la vitesse angulaire Ω étant maintenus constants. En
même temps on relève les valeurs du courant d'induit et celles du courant d'excitation f
correspondant. A l'aide de ces valeurs, on trace la caractéristique de régulation (figure 23.20).
La caractéristique de régulation peut être déterminée par calcul si on connaît les grandeurs
suivantes : x, μp, Xm = f(Er) ou Xm = f(fr), et la caractéristique à vide Ef = f(f). On part de V, et
If
C G
C F
0 B jX S I Ef jX S I
B Ef
A G A D F E I
Ifv
D F E
E 0
V 0 D 0
A BC I
I V
Fig.23.21
Fig.23.22
Fig.23.20
Cette forme est illustrée sur la figure 23.20. Pour une charge inductive ( > 0), le
diagramme des phaseurs est tracé sur la figure 23.21 (Pour plus de clarté, on n’a pas respecté
l’échelle de XsI ). On constate que pour une telle charge, une augmentation de s'accompagne
d'une augmentation de Ef et donc de f. C'est dire que lorsque l'alternateur débite dans une charge
inductive ( > 0), la f.m.m. de l'induit est démagnétisante et pour maintenir la tension constante, il
faut augmenter le courant d'excitation.
Pour une charge capacitive ( < 0), le diagramme des phaseurs est tracé sur la figure
23.22. On constate qu'il y a un courant d'induit x pour lequel E f et sont en phase (point E).
Pour ce courant, la f.é.m. synchrone prend sa valeur minimale Efmin = V cos , à laquelle
correspond le courant d'excitation minimum fmin. D'après la figure 23.22, XsIx = Vsin ; d'où Ix =
Vsin /Xs. Deux cas peuvent se présenter :
La baisse du courant d'excitation est la plus marquée lorsque l'alternateur débite dans une
charge purement capacitive (cos = 0, = -π/2). Cette baisse suit une loi linéaire (figure 23.20).
Dans ce cas, la f.é.m. synchrone vaut :
j j( +/2)
E f =V + j X s =V e V + j X s e V = (V - X s ) e jV .
Pour un courant = V/Xs, Ef = 0 et f = 0. Par conséquent, lorsque la machine est branchée sur une
batterie de condensateurs, une tension V peut apparaître entre ses bornes même à l'absence d'un
courant d'excitation. On dit que la machine synchrone s'auto-excite.
Le phénomène d'auto-excitation se déroule de la manière suivant. Le courant d'excitation f
étant nul, une f.é.m. est induite dans l'enroulement d'induit grâce à l'aimantation rémanente. Cette
f.é.m. fait circuler, dans l'enroulement d'induit, un courant magnétisant qui augmente le champ
magnétique. La tension d'induit V augmente, et ainsi de suite jusqu'à ce que la courbe V = f()
coupe la droite V = Xc, Xc étant la réactance de la charge. La figure 23.20 montre que si on
augmente encore le courant d’induit de sorte que > V/Xs, il faudra, pour maintenir la tension V
constante, exciter la machine avec un courant négatif (f < 0) produisant un effet démagnétisant.
Cependant le fonctionnement d'une machine synchrone avec excitation négative est instable.
I
IN I
Fig.23.23
Machines électriques - Kamabu Tsongo Fig.23.24 23.21
23.14 Transformation électromécanique dans un alternateur
Le diagramme de cette transformation est repris sur la figure 23.25. Le moteur primaire
fournit à l'alternateur une puissance mécanique P1 = Pmé = C1Ω. Si l'excitatrice se trouve sur le
même arbre que l'alternateur, une fraction de puissance P1, égale à Vff/ηf = Rf 2f /f est utilisée
pour entraîner l'excitatrice. Le reste de la puissance P1 représente la puissance mécanique
appliquée au rotor de l'alternateur : Pext = P1-Vf f/ f = CextΩ. Une partie de cette puissance est
transformée en pertes mécaniques pméc et en pertes magnétiques supplémentaires pfe.sup dans les
noyaux magnétiques dues aux harmoniques d'ordre supérieur du champ magnétique. L'onde
fondamentale du champ magnétique tournant n'engendre pratiquement pas de pertes
magnétiques au rotor en régime permanent, car elle est immobile par rapport au rotor. Le reste de
la puissance Pext est transformée en puissance électromagnétique Pém = Pext-pméc-pfe.sup = CémΩ,
transmise au stator [16]. Une fraction de cette puissance est transformée en pertes magnétiques
pfe dans le noyau magnétique statorique. Le reste est converti en puissance électrique active
transmise à l'enroulement d'induit Pe = Pém-pfe = m1Ef cos ( + ) (figures 23.6 et 23.26). Une
partie de la puissance Pe est transformée en pertes dans le cuivre de l'enroulement d'induit pcu =
m1Ra². Le reste est la puissance électrique active fournie par l'alternateur à la charge P2 = Pe-pcu
= m1V cos .
P2 = m VIcos φ
Pe 1
Pe x t =C e x t Ω Pém =Cém Ω
P1= C1 Ω
pcu = mRa I²
pfe
pméc + pfe.sup
Vf I f
ηf Fig.23.25
a) Décalage interne
On représente par le symbole δ et on appelle décalage (angle) interne ou angle de charge
(en anglais "power angle"), le déphasage entre la f.é.m. E f et la tension V aux bornes de
l'enroulement d'induit (figures 23.26.a et b) :
= E V
f
(23.70)
j XS I
Ef V VV
Ra I
I
a) Fig.23.26 d
b)
b) Expression du couple électromagnétique synchrone
Prenons la tension de l'enroulement d'induit comme origine des phases. Par conséquent,
on peut écrire :
V = V /0 : la tension aux bornes de l'induit;
E f = E f / : la f.é.m. synchrone;
Z s = Ra + j X s = Z s / z : l'impédance synchrone, avec αz π/2.
Compte tenu de la relation (23.47) et de la figure 23.26.a, le courant d'induit vaut :
E f -V E f /δ - V / 0 Ef V
I= = = /δ α z - /- α z . (23.71)
Zs Z s / αz Zs Zs
Le nombre complexe conjugué du courant s'écrit :
0 1 2
Q
3V 2 Cmax
Moteur
XS
Fig.23.28
Fig.23.27
Considérons un alternateur à pôles lisses dont le fonctionnement est déterminé par les
grandeurs suivantes : V, , . Si on néglige la résistance de l’induit Ra, le diagramme des
phaseurs se présente comme sur la figure 23.29. Multiplions chaque phaseur de ce diagramme
par le facteur 3V/Xs. Nous obtenons le diagramme de la figure 23.30. Cette opération nous a
permis de transformer un diagramme de tension (figure 23.29) en un diagramme de puissance
(figure 23.30). En effet, sur ces deux diagrammes, les différents segments valent
respectivement :
AM E f
3V²
XS
3VE f
Pmot
I Palt
XS
M’
A
Fig.23.31
On peut aussi représenter sur les diagrammes des figures 23.29 à 23.31 les limites de
fonctionnement de l’alternateur. Le résultat est repris sur la figure 23.32.
Il y a une valeur limite max du courant d'induit. Si on dépasse cette valeur, l'échauffement
de l'enroulement d'induit atteint des niveaux dangereux. Normalement max est égal au courant
nominal N. La limite de fonctionnement due à la valeur limite du courant d'induit est représentée
sur la figure 23.32 par un cercle de centre O et de rayon Smax = 3Vmax .
De même, il y a une valeur limite fmax du courant d'excitation et donc une valeur limite
Efmax de la f.é.m. synchrone. Si on dépasse cette valeur, l'échauffement de l'enroulement
d'excitation atteint des niveaux dangereux. La limite de fonctionnement due à la valeur limite du
courant d'excitation est représentée sur la figure 23.32 par un cercle de centre A et de rayon
3VEfmax/Xs.
If max V
Er
3VE f max D A d
Ir B C If
XS I max
E I ac I
0 P I
3VI max Fig.23.33 I fr
max 2
A
Fig.23.32
Considérons une machine synchrone dont la tension d’induit V et le couple Cext sont
constants. On peut régler sa puissance réactive Q en faisant varier son courant d’excitation f et
donc sa f.é.m. Ef. Dans ce cas, la composante active du courant d’induit
P C Ω
I ac =I cos = = ém = C te
mV mV (23.79)
reste constante. C’est dire que le courant d'induit I =I ac+jI r ne varie qu'à la suite de la variation
de sa composante réactive r = sin = Q/mV.
On appelle caractéristique en V (ou caractéristique de Mordey), la courbe
= f( f ) pour P = C te et V = C te
Machines électriques - Kamabu Tsongo 23.29
Pour construire la caractéristique en V (figure 23.34), on utilise la même procédure que
lors de la construction de la caractéristique de régulation (section 23.12), en tenant compte de
la saturation. Le diagramme des phaseurs utilisé est reproduit sur la figure 23.33. Soit à
déterminer la caractéristique en V pour une puissance active P donnée. Les étapes à réaliser
sont les suivantes, telles qu'illustré sur la figure 23.33 :
a) - A partir de la relation (23.79), on détermine la composante active ac du courant d'induit
correspondant à la puissance active P.
b) - On se donne une valeur quelconque de la composante réactive r du courant d'induit et on
détermine le courant d'induit ̅ = + .
c) - On détermine la f.é.m. résultante à partir de la relation (23.48.b).
d) - Connaissant Er, on lit, sur la caractéristique à vide, le courant d'excitation équivalent fr qui lui
correspond comme illustré sur la figure 23.17.
e) - A partir de la relation (23.49), on détermine le courant d'excitation f .
f) - On reprend la procédure ci-dessus à partir de l'étape « b » pour obtenir plusieurs points (A, B,
C.…) de la courbe (figure 23.34).
Toutes les caractéristiques en V tracées pour des valeurs différentes de P ont leur
minima sur la courbe FA qui correspond à la courbe de régulation de l'alternateur f = f() à
cos = 1. Pour des points situés à droite d'un minimum (point B et C), la machine est
surexcitée (r > 0). Par contre, pour des points situés à gauche d'un minimum (point E et D), la
machine est sous-excitée (r < 0).
I
G 0 0
0
E
D C P=0,9PN
H
A B P=0,5PN
P=0
alt
F
If
Fig.23.34
Lorsque la machine est surexcitée, le réseau représente par rapport à la machine une
charge inductive ( avec > 0) et la f.m.m. de l'induit produit un effet démagnétisant (section
23.12). Par contre, lorsque la machine est sous-excitée, le réseau se comporte vis-à-vis de la
machine comme une charge capacitive ( avec < 0) et la f.m.m. de l'induit renforce le champ
d'excitation. Les caractéristiques en V de la figure 23.34 sont relatives à un alternateur.
Par rapport au réseau, si on considère la machine comme récepteur :
Machines électriques - Kamabu Tsongo 23.30
- une machine surexcitée représente une charge capacitive ( a avec a < 0) qui absorbe
une puissance réactive négative ou qui fournit une puissance réactive positive.
- une machine sous-excitée représente une charge inductive ( a avec a >0) qui absorbe
une puissance réactive positive.
C'est dire que les caractéristiques en V d'un moteur (a > 0 et I < 0) sont similaires à
celles d'un alternateur (a< 0 et I > 0), excepté le fait qu'on doit permuter les termes " > 0" et
" < 0".
Notons enfin que lorsqu’on réduit le courant d’excitation f, la limite Pmax de stabilité
statique de la machine diminue (section 23.15). Par conséquent, il y a un courant d’excitation
limite en dessous duquel le fonctionnement de la machine est instable. La zone de sous-
excitation de la machine est limitée par la courbe HG. A gauche de cette courbe, le
fonctionnement est instable.
D’après la relation (22.42), en régime permanent, le flux totalisé de la phase statorique "a"
s'écrit :
a = La i a + M ab ib + M ac ic + M af i f
= [ℓ + + 2 ]
+ ℓ + − + cos 2 + +
ou encore
=ℓ + + 2 +ℓ ( + )
− ( + )+ [ cos( 2 − )
Les flux totalisés des phases b et c s'obtiennent en remplaçant respectivement par -2π/3 et
+2π/3. Compte tenu de la relation (22.45), le flux totalisé de l'enroulement inducteur s'écrit :
f = L f i f + M fa i a + M fb ib + M fc i c
=ℓ + + [ + − + + ]
(24.4)
soit une expression similaire à celle obtenue pour la machine à pôles lisses.
=ℓ + + √2 ( +2 − )
+ NN cos ( + ) (24.7)
Le substitut complexe (phaseur) du flux = a de la phase a s'écrit :
=ℓ ̅ + ̅ + ( )
+
√
(24.8)
Ce flux est constitué des composantes suivantes :
- le flux de dispersion : =ℓ ̅ (23.22)
- le flux de la réaction d'induit ( flux d'entrefer dû aux courants statoriques) :
ψ = N I̅ + N I̅ ∗ e (24.9)
- le flux d'entrefer dû au courant d'excitation et qui selon la relation (23.16) s'écrit :
= = N N ̅ (24.10)
√
Rappelons que, selon la relation (23.24), le flux d'entrefer résultant est donné par
r = ia + s (24.11)
Traçons à présent le diagramme des phaseurs (figure 24.1) de la même manière que celui
des figures 23.1 et 23.2. On prend un axe de référence "réf". L'axe d est en avance sur l'axe de
référence d'un angle 0. L'axe q est en avance sur l'axe d d'un angle de π/2. Représentons le
phaseur du courant d'induit I̅ sur ce diagramme. Le phaseur I̅ est en avance sur l'axe de
référence d'un angle i. Par conséquent, l'angle entre le phaseur I̅ et l'axe d vaut i-0. Notons
aussi que le phaseur I̅ est aligné suivant la même direction que le phaseur ℱ de la f.m.m de
la réaction d’induit (section 23.5). On peut alors décomposer le phaseur I̅ en :
i θ0 iaq ia
Ia
q d Ia
I aq
I ad
d
I aq i θO
réf I ad iad
Fig.24.1 Fig.24.2
- une composante d'axe direct (longitudinal), c.-à-d. créant une f.m.m. de cet axe :
j 0
I ad = I a cos( i - 0 ) e (24.12)
- une composante d'axe en quadrature (transversal), c.-à-d. créant une f.m.m. de cet axe :
j( +/2)
I aq = I a sin( i - 0 ) e 0 (24.13)
Dès lors, on peut écrire : ̅ = ̅ + ̅ . Cette décomposition a été proposée par BLONDEL.
On peut aussi montrer que :
j2 0
*
I ad e = I a cos( i - 0 ) e-j 0 e j2 0 = I a cos( i - 0 ) e j 0 = I ad (24.14)
* j2
I aq e 0 = I a sin( i - 0 ) e j( 2 0 0 /2) I a sin( i - 0 ) e j( 0 /2) - I aq (24.15)
Dès lors, le flux de la réaction d'induit s'écrit :
ψ = N (I̅ + I̅ ) + N (I̅ − I̅ )
ψ = N I̅ + N I̅ =ψ +ψ (24.16)
Où ψ = N I̅ est le flux de la réaction d'induit d'axe direct et ψ = N I̅ est
le flux de la réaction d'induit d'axe en quadrature.
Les phaseurs des flux et des courants d'induit sont repris sur la figure 24.2. On sait que md
> mq. Par conséquent, pour Iad = Iaq, iad > iaq. Il s'ensuit que, contrairement au cas des
machines à pôles lisses, dans les machines à pôles saillants, l'axe de répartition sinusoïdale de
la f.m.m. ℱ de la réaction d'induit (direction de ̅ , selon la relation 23.41) n'est pas confondu
avec l'axe de la répartition sinusoïdale de l'induction (direction de ).
La relation (24.8) s'écrit :
ψ = ℓ I̅ + N I̅ + N I̅ + N N I̅ ; (24.17)
D'où le phaseur de la tension aux bornes de la phase a (avec va = v) :
V = Ra I a + j
= ̅ + ℓ I̅ + jωN I̅ + jωN I̅ + jωN N I̅ (24.18)
Pour tracer le diagramme des phaseurs, on part des phaseurs V et I a (figure 24.3). Au
départ, le phaseur E f est inconnu. C’est dire qu’au départ les axes d et q sont inconnus. On ne
sait donc pas décomposer le courant I a en I ad et I aq pour appliquer les relations (24.22). Pour
contourner cette difficulté, on transforme la relation (24.22) de la manière suivante :
V = Ra I a + jxa I a + ( jX mq I ad - j X mq I ad ) + j X md I ad + j X mq I aq + E f
V = Ra I a + jxa I a + j X mq ( I ad + I aq ) + j( X md - X mq ) I ad + E f
V = Ra I a + jxa I a + j X mq I a + j( X d - X q ) I ad + E f (24.24)
On définit alors la f.é.m. de JOUBERT [7] :
E J = V - Ra I a - jxa I a - j X mq I a (24.25.a)
E J = j( X d - X q ) I ad + E f (24.25.b)
La relation (24.25.a) montre qu'il est possible de tracer ou de calculer le phaseur E J à partir
des phaseurs V et I a . La relation (24.25.b) montre que le phaseur E J a la direction de l'axe q.
On en déduit la procédure qui permet de tracer le diagramme des phaseurs d'une machine
synchrone à pôles saillants (figure 24.3 pour le moteur). Voici les étapes de cette procédure :
a) - On part des phaseurs V et I a , supposés connus.
b) - On détermine la f.é.m. de Joubert : E J = V - Ra I a - j X q I a . Ce phaseur détermine la
position de l'axe q.
R a Ia V
j x a Ia R a Ia V q
- j X mq I a
q
EJ
- jX d I a
EJ
- j (X d X q )I ad
Ef
Ef j(Xd X q )I aq
I aq Ia I aq
Ia
I ad I ad
d
d Fig.24.4
Fig.24.3
Ra xaa
jx jXXmqmq R exc
Ia Rf If
Er EJ Vf
V
Lf
Fig.24.5
La convention selon la règle des générateurs (section 1.2.2 et 23.7) consiste à considérer
que le courant I = - I a sort par la borne supposée positive. Suivant les axes d et q, le courant
I est décomposé en I d = - I ad et I q = - I aq , avec I = I d + I q . Selon cette convention, le
schéma équivalent de la machine synchrone est illustré sur la figure 24.6.
R exc
Xmq
jX mq xaa
jx Ra
If I
Rf
Vf EJ Er V
Lf
Fig.24.6
Avec cette convention, les équations de la machine prennent les formes ci-après :
- la relation (24.22) devient :
E f V q Ra I q jxa I d j X md I d = V q Ra I q j X d I d (24.34.a)
Le diagramme des phaseurs correspondant est repris sur la figure 24.7. Pour le tracer on
suit la procédure suivante :
a') - On part des phaseurs V et I .
b') - On détermine la f.é.m. de Joubert : E J = V + Ra I + j X q I . Ce phaseur détermine la position
de l'axe q.
c') - On trace l'axe d en retard de π/2 par rapport à l'axe q.
d') - On projette le phaseur I sur ces deux axes d et q et on obtient les composantes I d et I q .
e') - On détermine la f.é.m. synchrone E f = E J + j( X d - X q )I d .
Le diagramme de la figure 24.7 est le diagramme de BLONDEL d'un alternateur
synchrone. Notons que la construction du diagramme est facilitée si, après avoir déterminé la
position de l'axe q, on réécrit la relation (24.26) sous la forme :
E f = V + Ra I + jxa I + j X md I - j( X d - X q )I q (24.34.b)
Pour appliquer cette équation au tracé du diagramme des phaseurs, il suffit, après l'étape c’ ci-
dessus, de prolonger jX q I en j X d I , puis de projeter sur l'axe q l'extrémité du dernier
phaseur.
j X mq I
jxa I
EJ jxaI
EJ Ra I Ra I
V V
I d I d
Iq
Iq
Id Id
Fig.24.7 Fig.24.8
Notons d'autre part qu'en application des relations (24.33) et (24.34), le diagramme des
phaseurs peut être tracé comme illustré sur la figure 24.8.
La relation (24.16) s’écrit :
ψ = −ψ = N I̅ + N I̅ = ψ + ψ (24.35)
où ψ = N I̅ et ψ = N I̅
Pour la machine synchrone saturée à pôles saillants, on considère que les valeurs des
réactances de magnétisation Xmd et Xmq varient avec le degré de saturation. Ce degré de
saturation est défini :
- soit par les flux résultants d'axe direct rd et d'axe en quadrature rq;
- soit par les f.m.m. résultantes d'axe direct ℱrd et d'axe en quadrature ℱrq.
Compte tenu des relations (23.39) et (23.49), le courant d’excitation résultant d’axe direct
vaut : I frd = I f + p I ad = I f p I d . Comme ces phaseurs sont sur le même axe ( d), on peut
Compte tenu de la relation (14.48.b), la relation (24.37) peut être écrite sous la forme
suivante :
ℱrd = ℱf + ℱiad = ℱf - ℱid (24.38)
De la même manière, la f.m.m. résultante (premier harmonique) d'axe en quadrature vaut:
m1 2 N s m1 2 N s
ℱrq = I aq = - Iq (24.39.a)
p p
ℱrq = ℱiaq = - ℱiq (24.39.b)
Les réactances de magnétisation sont des fonctions implicites des courants d'excitation
résultants ou des f.m.m. résultantes. On peut donc écrire :
Xmd = f1(ℱrd, ℱrq) et Xmq = f2(ℱrq, ℱrd) (24.40)
Ces réactances peuvent aussi être considérées comme des fonctions implicites des flux
résultants, c.-à-d. comme des fonctions implicites des f.é.m. résultantes d'axe en quadrature
Erq et d'axe direct Erd , avec selon les relations (24.23) et (24.30) :
E rq = j X md I ad + E f = - jX md I d + E f
E rd = j X mq I aq = -j X mq I q
Ra + j(x a + X mdu ) 2 p
où la résistance Ra a été négligée.
Le rapport de court-circuit RCC a été défini dans la section 23.10. Pour une machine
synchrone à pôles saillants, on montre que : RCC = 1/ksatxdur. Lorsque le circuit magnétique de
la machine n'est pas saturé, ksat = 1; ce qui donne :
RCC 1 / xdur (24.49)
En partant de V, I et cos , traçons le diagramme des phaseurs (figure 24.9) qui donne la
f.é.m. résultante E r = V + Ra I + jxa I , autrement défini par les relations (24.23.b) et
(24.30.b). Supposons tout d'abord que la position de l'axe q soit connue. Projetons sur l’axe q
l'extrémité de Er . Nous obtenons le point B qui détermine la composante Erq = OB, grandeur
non mesurable. D’après les relations (24.36) et (24.38), la composante Erq est induite par le flux
résultant d’axe direct rd dû à l'action de ℱrd, c.-à-d. à l’action simultanée dans cet axe de la
f.m.m. ℱf , créée par If, et de la f.m.m. ℱid, créée par le courant d’excitation équivalent à la
composante d’axe d du courant d’induit Id. La composante Erd = BA est induite par le flux
résultant d’axe en quadrature ψrq dû à l'action sur cet axe de la f.m.m. ℱiq, créée par le courant
d'excitation équivalent à la composante d'axe q du courant d'induit Iq. Vu que le flux résultant
longitudinal rd a peu de chemins communs avec le flux résultant transversal ψrq, on peut les
superposer pour obtenir le flux résultant r.
Le champ transversal circule sur un long trajet dans l'air. Par conséquent, il peut être
q
Ef
X mq I
E rd A
B jxa I
Er
Ra I
E rq
V I I d
d
Iq If
If αI
Id
0 I frd
Fig.24.10
Fig.24.9
3 2 3 2
rq = iaq = N s mq I aq N s mq I q iq
2 2
3
E rd = iq N s mq I q = X mq I q
2
2
où on prend pour Xmq la valeur non-saturée. Selon la figure 24.9, on a : AC = XmqI et AB = XmqIq
= Erd.
La direction de l'axe q peut donc être obtenue à partir de la f.é.m. de Joubert. En effet,
selon les relations (24.23.b) et (24.30.b), le terme XmqI est une f.é.m. induite par un courant
d’induit d’axe en quadrature (relation 24.13), égal à I. Le courant d’excitation qui lui est
équivalent vaut : I. Ce dernier est donc le courant d’excitation qui correspond à une f.é.m.
égale à XmqI sur la caractéristique à vide non saturée (droite d’entrefer sur la figure 24.10).
De même, à la composante Erq correspond la f.m.m. résultante ℱrd ou le courant
d'excitation résultant Ifrd donné par la relation (24.36). Connaissant Ifrd et Id, on en déduit le
courant d'excitation cherché If.
Voici donc la procédure à suivre pour construire le diagramme des phaseurs de Blondel
relatif à une machine synchrone à pôles saillants (figures 24.10 et 24.11) [21] :
a) - On part des phaseurs V et I (figure 24.9).
b) - On détermine la f.é.m. résultante E r = V + Ra I + jxa I .
c) - On relève sur la droite d'entrefer (figure 24.10), la f.é.m. XmqI correspondant au courant
d'excitation équivalent .
d) - On prolonge le phaseur jx a I d'un tronçon égal à XmqI et l'extrémité C de ce tronçon définit
vf td t
tq
v Vmin Vmax
i Imax Imin
Fig.24.12
q
Ef
j X q Iq
Vq
jX q I
Iq
δ
V j X d Id
I
Id
Vd
d
Fig.24.13
Pmax
P
sin δ
S1Sin
sin 2δ
S 2Sin
δ
δc
2
Fig.24.14
En négligeant les pertes dans le cuivre pcu et les pertes magnétiques pfe (figure 23.25), on
peut écrire Pém P ; de sorte que, compte tenu de la relation (24.58), le couple
électromagnétique vaut :
Pém 3p V E f V 1
2
1
Cém = = sin + - sin 2 (24.60)
X d 2 X q X d
La caractéristique angulaire de couple électromagnétique est représentée sur la figure
24.15. La machine synchrone à pôles saillants développe un couple électromagnétique, dit
couple réluctant, même à l'absence de courant d'excitation (If = 0, Ef = 0).
Pour une machine synchrone, la composante du couple due à l'excitation varie
proportionnellement à V. On a vu que le couple d'une machine asynchrone varie
proportionnellement à V². Le moteur synchrone est donc moins sensible aux chutes de tension
que le moteur asynchrone.
Cém
Alt
Cmax
A
Cméc
B
δc δc δ
0
2 2
Mot Cmax
Machines électriques - Kamabu Tsongo 24.18
Fig.24.16
Fig.24.15
Chapitre 25
A Ef VA VR ZC
VR
AR
A
R K
Fig.25.1
Fig.25.2
Considérons un réseau très puissant désigné sur la figure 25.1 par la lettre R. On souhaite
coupler un alternateur A en parallèle avec ce réseau. Soit E f la f.é.m. synchrone de
l'alternateur A et V R la tension du réseau R. Le réseau étant très puissant, il peut être supposé
infini, c.-à-d. qu'il peut être représenté par un alternateur équivalent AR, de f.é.m. V R , ayant une
impédance interne négligeable (figure 25.2).
Lorsque l'interrupteur K est fermé et que l'interrupteur K2 est ouvert, le courant dans le
circuit commun des alternateurs vaut : I = ( E f - V R )/ Z s . Pour que ces alternateurs A et AR
fonctionnent correctement en parallèle, il faut que l'ensemble fonctionne à vide quand ils ne
débitent pas dans une charge extérieure Z c . Dès lors, doit être nul lorsque l'interrupteur K est
fermé et que l'interrupteur K2 est ouvert. En d'autres termes E f doit être égal à V R , ou ef doit
être égal à vR à chaque instant. C'est dire que les f.é.m. de deux alternateurs en parallèle
doivent être en opposition de phase dans le circuit commun aux deux alternateurs et en phase
par rapport au circuit extérieur : les sens des f.é.m. doivent être tels que les bornes connectées
entre elles soient à chaque instant de même polarité.
Avant la fermeture de l'interrupteur K, l'alternateur A fonctionne à vide, et sa f.é.m. ef est
égale à la tension à ses bornes vA. Par conséquent, c'est la tension à ses bornes vA (= ef) qui
sera comparée à la tension vR du réseau.
Pour coupler un alternateur A en parallèle avec le réseau R, il faut donc réaliser les
conditions suivantes, conditions à remplir pour que les courbes sinusoïdales de vA et vR soient
superposées :
1) - La tension de l'alternateur et celle du réseau doivent avoir la même amplitude et donc la
même valeur efficace.
2) - La tension de l'alternateur et celle du réseau doivent avoir la même fréquence.
Machines électriques - Kamabu Tsongo 25.1
3) - La tension de l'alternateur et celle du réseau doivent avoir un déphasage nul entre elles.
Pour un alternateur triphasé,
4) - L'alternateur et le réseau doivent avoir le même ordre de succession des phases.
L'opération de couplage d'une machine synchrone en parallèle avec le réseau est appelée
synchronisation [17].
V
aR bR cR R
VR
VA α
K Lc
La Lb
aA bA cA A
Fig.25.3
J
X Y Z
K
Fig.25.4
vA vR
t
vA -vR
ωA ωR ωA ωR
Fig.25.5
V aA V aR
V cR V bA
V cA V bR
ΔV c ΔV b
Fig.25.6
Le diagramme des phaseurs V correspondant aux conditions 25.2 est repris sur la figure
25.6. En faisant tourner les phaseurs V aA , V bA , V cA par rapport aux phaseurs V aR , V bR ,
V cR (supposés fixes), les tensions V a , V b , V c obtenues sur chaque phase présentent
simultanément des maxima, puis simultanément des minima.
Lorsque les lampes câblées pour feux battant (figure 25.4) ne donnent pas de feux battant,
mais donnent un feu tournant, on doit conclure que les conditions 25.2 ne sont pas remplies.
Dans ce cas il est interdit de fermer l'interrupteur K. Pour rétablir les feux battant, il faut arrêter
la machine, puis permuter deux phases quelconques du même côté de l'interrupteur K.
De nouveau, à cause de l'inertie thermique des lampes, leur éclairement n'est perturbé de
manière visible que par les termes à faible pulsation ωA-ωR, c.-à-d. par les enveloppes des
courbes Δvi = f(t), avec i = a, 2 et 3.
V a
aR bR cR R
V aA V aR
K L3 L2
La
aA bA cA A V cR V bA
ΔV 2
V cA V bR
ΔV 3
Fig.25.8
J
X Y Z
K
Fig.25.7
On constate que ces termes (ou ces enveloppes) atteignent leurs maxima et leurs minima
successivement avec permutation circulaire. Par conséquent, lorsque les conditions 25.2 sont
remplies, les lampes de la figure 25.7 s'allument et s'éteignent successivement avec
permutation circulaire; ce qui donne des feux tournant. La vitesse de rotation de ces feux est
une mesure de la différence des pulsations ωA-ωR . L'ordre de succession de ces feux dépend
du signe de ωA-ωR. Suivant cet ordre il faudra accélérer ou ralentir le rotor de l’alternateur A.
Lorsque les lampes de la figure 25.7 donnent des feux tournant, on peut enclencher
Ralentir
Fig.25.9
La
Alternateur Réseau
If K1
U
A A
J I’ Lb
K2 V V
V
Vf A
RD Lc
Hz Hz
Rexc K
W
A
K
Fig.25.10 N
c) Remarques
Une lampe n’indique pas de manière précise l’instant qui convient à la fermeture de
l’interrupteur. On remplace les lampes par des voltmètres à point milieu qui indiquent de façon
précise les maxima et les minima des tensions Δv. Lorsque la tension de l'alternateur ou du
réseau est assez élevée, on branche les voltmètres ou les lampes au secondaire d'un
transformateur abaisseur.
Le contrôle de l'ordre de succession des phases doit se faire avant le premier couplage de
la machine synchrone sur le réseau, ainsi qu'en cas de modification apportée dans le câblage.
Considérons une machine synchrone dont l’inducteur est parcouru par le courant If et dont
les enroulements statoriques sont parcourus par des courants symétriques selon les relations
(23.2). Les expressions des inductances sont données dans la section 22.7.2. A partir de ces
grandeurs, on peut établir l’expression de l’énergie magnétique d’une machine synchrone. De
cette expression, on peut déduire celle du couple électromagnétique. On trouve [29] :
é = √2 cos( + − − /2)
+ cos (2 +2 − 2 − /2) (25.5)
où est l’angle entre l’axe polaire d et l’axe de référence (axe de la phase a sur la figure 23.1).
Le premier terme est le couple d’une machine à pôles lisses ( md = mq = m). Le second terme
est le couple réluctant, qui est de loin plus faible que le premier.
Lorsque la machine est à l’arrêt, l’angle garde une valeur constante et le couple
électromagnétique varie dans le temps autour d’une valeur moyenne nulle.
Supposons maintenant qu’à l’aide d’une autre machine le rotor de la machine synchrone
soit entraîné à une vitesse angulaire mécanique r ou à une vitesse angulaire électrique r =
pr. L’angle varie avec = rt+0. Le couple électromagnétique vaut :
é = √2 cos[( − ) + − − /2)
+ cos [2( − ) +2 −2 − /2] (25.6)
Le schéma de câblage est celui de la figure 25.10 sans la branche de la résistance RD. Le
couplage par synchronisation exacte consiste à vérifier les quatre conditions de couplage en
parallèle (section 25.1) avant de brancher la machine sur le réseau. Les étapes de ce procédé
sont les suivantes :
a) - A l'aide d'une machine motrice, on met le rotor en rotation, puis on accélère son rotor Ωr
jusqu'à la vitesse de synchronisme Ωs ou jusqu'à une vitesse proche d'elle.
b) - On ferme l'interrupteur K1 du circuit d'excitation, puis on règle le courant d'excitation If à une
valeur telle que la tension VA aux bornes de la machine synchrone soit égale à la tension VR du
réseau. On vérifie cette condition à l'aide des voltmètres branchés respectivement sur le réseau
et aux bornes de la machine synchrone.
c) - On vérifie l'ordre de succession des phases comme expliqué dans la section 25.3.
d) - On ajuste la vitesse de rotation Ωr du rotor de la machine synchrone afin de la rapprocher le
plus possible de la vitesse de synchronisme Ωs. On vérifie cette condition à l'aide de deux
fréquencemètres branchés respectivement sur le réseau et aux bornes de la machine
synchrone.
e) - En observant la variation de V = V A - V R à partir des voltmètres, des lampes ou du
synchronoscope, on ferme l'interrupteur K à l'instant où V = 0 .
Si l'interrupteur K est fermé à l'instant idéal, la machine synchrone fonctionne à vide (I = 0).
Si à l'instant d'enclenchement, Ωr > Ωs, la machine fonctionne en alternateur. Si à cet instant Ωr
< Ωs, la machine fonctionne en moteur.
Le procédé de synchronisation exact est applicable à toute machine synchrone munie
d’une machine motrice.
Machines électriques - Kamabu Tsongo 25.8
25.7 Procédé d'auto synchronisation
K3
I
AA AP
K1 K2
MA
IIfA
fp Fig.25.11 IIfpfA
Une telle variation de fréquence et de tension d'une machine synchrone principale Ap peut
être assurée par un alternateur synchrone auxiliaire AA. Ce dernier est entraîné
progressivement à courant d'excitation constant par une machine motrice MA de l'arrêt à la
vitesse nominale. On peut aussi utiliser un convertisseur de fréquence. La figure 25.11 donne le
câblage pour le démarrage à fréquence variable d'une machine synchrone principale Ap à l'aide
d'un alternateur auxiliaire AA. Les étapes de cette opération sont les suivantes :
a) - On ferme les interrupteurs K1 et K2 qui relient entre eux les enroulements d'induit des deux
machines synchrones.
b) - A partir d'une source indépendante, on excite la machine synchrone principale Ap ainsi que
l'alternateur auxiliaire, respectivement par des courants d'excitation fp et fA. Pour qu'un courant
d'induit puisse circuler de AA à Ap, il faut que fA soit légèrement supérieur à fp .
c) - A l'aide du moteur auxiliaire MA, on met l'alternateur auxiliaire AA en marche, en augmentant
progressivement sa vitesse de rotation.
d) - Lorsque la vitesse de rotation du moteur auxiliaire atteint la valeur Ωr = ω/p exigée, selon la
relation (25.7), pour l'accrochage du rotor de la machine synchrone principale Ap, ce rotor
démarre, s’accroche et tourne à la même allure que le rotor du moteur auxiliaire.
e) - On augmente progressivement (pour maintenir le synchronisme) la vitesse angulaire du
rotor de l'alternateur auxiliaire jusqu'à sa valeur nominale ΩAN = ωN/pA. La fréquence augmente
donc progressivement jusqu'à sa valeur nominale fN = ωN/2π = pAΩNA/2π. Simultanément la
vitesse angulaire du rotor de la machine synchrone principale augmente jusqu'à sa valeur
nominale ΩpN = 2πfN/pp= (2π/pp)(pAΩNA/2π) = ΩNApA/pp.
f) - A la fin du démarrage, on couple les machines sur le réseau qui ne subit de ce fait aucune
Le schéma de câblage est celui de la figure 25.10 avec la branche de la résistance RD.
Supposons que le rotor de la machine synchrone soit à l'arrêt. Si on branche l'enroulement
statorique sur un réseau de tension V1 et de fréquence f1, les courants d'induit créent un champ
magnétique tournant à la vitesse synchrone Ωs = 2πf1/p.
Supposons que l'enroulement d'excitation soit fermé sur une résistance RD et que le rotor
soit équipé d'un enroulement amortisseur (figure 25.10). Le champ magnétique tournant de
l’induit se déplace par rapport au rotor à une vitesse relative Ωs-Ωr = gΩs et crée dans les circuits
rotoriques des courants induits de fréquence f2 = gf1.
L'interaction entre le champ magnétique de l’induit et les courants rotoriques crée un
couple électromagnétique asynchrone Cém.a (figure 17.1).
Au début du démarrage, le glissement est égal à l'unité (g = 1) et la vitesse de rotation du
champ de l’induit par rapport au rotor est élevée. Si l'enroulement d'excitation était ouvert durant
le démarrage, il serait le siège d'une f.é.m. élevée qui peut endommager son isolation. C'est
pour cette raison qu'au cours du démarrage, l'enroulement d'excitation est soit court-circuité,
soit fermé sur une résistance de démarrage RD. Dans le premier cas, la tension aux bornes de
l’inducteur est nulle. Dans le second cas, pour RD 5 Rf, cette f.é.m. ne dépasse pas la tension
nominale de cet enroulement.
Le démarrage asynchrone d'une machine synchrone se fait de la même manière que le
démarrage d'un moteur asynchrone (section 17.3). Si, après l’alimentation de l'enroulement
statorique, le couple résistant Cr est inférieur au couple électromagnétique Cém.a, le rotor se met
en rotation, avec une accélération dΩ/dt = (Cém.a-Cr)/J . La vitesse du rotor croît jusqu'à la valeur
Ω0 = Ωs(1-go) pour laquelle l'égalité Cém.a = Cr est vérifiée.
Supposons que le glissement go satisfasse la condition (25.7). Si alors, on ferme
l'interrupteur K1 et si on ouvre l'interrupteur K2, un courant s'établit dans l'enroulement
d'excitation. La condition (25.7) étant satisfaite, le rotor s'accroche.
Compte tenu du schéma de la figure 25.10, voici les étapes du démarrage asynchrone
d'une machine synchrone :
a) - Avant le démarrage, on place le curseur du rhéostat d'excitation Rexc dans une position telle
que le courant d'excitation If = Vf/(Rf+Rexc) soit suffisant pour assurer l'accrochage du rotor
conformément à la condition (25.7).
b) - On débranche l'enroulement d'excitation de l'excitatrice et on le ferme sur la résistance de
démarrage RD (interrupteur K1 ouvert et interrupteur K2 fermé).
c) - A l'aide de l'interrupteur K, on branche l'enroulement d'induit sur le réseau (interrupteur K
fermé). Sous l'action du couple asynchrone, le rotor décolle et accélère jusqu'au glissement go.
d) - On met l'enroulement d'excitation sous tension. Pour que l'enroulement d'excitation ne soit
pas momentanément ouvert (tension élevée), on ferme d'abord l'interrupteur K1, ensuite on
ouvre l'interrupteur K2. Si le glissement go est suffisamment petit (conditions 25.7), le rotor du
Remarques
- La caractéristique du couple asynchrone est améliorée si l'on introduit une résistance
additionnelle RD dans le circuit de l'enroulement d'excitation (section 17.3.1).
- Lorsque le couple résistant est grand, la machine doit être démarrée à tension d'induit
nominale VN. Dans ce cas, au démarrage, le courant d’induit Id et le courant d'excitation Ifd sont
assez élevés. Pour réduire ces courants on peut démarrer la machine sous une tension d’induit
réduite à l’aide d’un autotransformateur ou des inductances en série avec les phases
statoriques. Malheureusement une réduction de la tension d’induit conduit à une réduction du
couple asynchrone.
- Les courants élevés circulant dans les enroulements au démarrage provoquent un
échauffement intensif de ces enroulements. La température des enroulements ne devrait pas
être supérieure à 250°C.
- Le couplage par le procédé de démarrage asynchrone est une solution intéressante qui fait
appel à la machine elle-même pour son démarrage. Malheureusement elle impose des
sollicitations importantes à la machine et au réseau.
E fa jXP Ra
Ia a
jXm
E fb jXP b
Ra Ib Va
jXm
jXm
E fc jXP Ra Ic c Vb
Ia I b Ic Vc
ZN N
Fig.26.1
Zd Zi Zh Ih
Id Ii
Ef Vd Vi 3Z N Vh
a) b) c)
Fig.26.2
Le schéma équivalent de la machine, impliquant les trois phases est repris sur la figure 26.1.
Sur cette figure Xp est la réactance propre de chaque phase, Xm la réactance mutuelle entre
phases, et ̅ l’impédance du neutre.
Écrivons la seconde loi de Kirchhoff pour les trois phases :
E fc = (j X m + Z N )I a + (j X m + Z N )I b + (Ra + j X p + Z N )I c +V c
Sous forme matricielle, les relations (26.1) s'écrivent :
E fa Z p Z m Z m I a V a
E = Z Z p Z m I b + V b (26.2)
fb m
E fc Z m Z m Z p I c V c
avec Z p = Ra + j X p + Z N , Z m = j X m + Z N .
En utilisant les mêmes notations que dans la section 1.4.2, la relation (26.2) s'écrit sous la
forme condensée suivante :
[ E fabc ] = [ Z abc ][I abc ] + [ V abc ] (26.3)
En utilisant la transformation de Fortescue (1.45), on peut écrire :
[ T ] -1 [ E fabc ] = [ T ] -1 [ Z abc ][ T ][I dih ] + [ T ] -1 [ V abc ] (26.4)
avec :
1 a a 2 E f 3 E f
1 E
[ T ] -1 [ E fabc ] = 1 a 2 a a 2 E f = f 0 = 0 (26.5)
3 3
0
1 1 1 a E f
0
[ T ] -1 [ V abc ] = [ V dih ] (26.6)
[ Z dih ] = [ T ] -1 [ Z abc ][ T ]
1 a a 2 Z p Z m Z m 1 1 1
1
= 1 a 2 a Z m Z p Z m a 2 a 1 (26.7)
3
1 1 1 Z m Z m Z p a a 2 1
Le calcul du membre de droite de la relation (26.7) a été réalisé dans la section 1.4.2.b. Les
résultats sont repris dans les relations (1.59) à (1.60), soit :
Z dd = Z p - Z m = Ra + j( X p - X m ) Z d (26.8)
Z ii = Z p - Z m = Ra + j( X p - X m ) Z i (26.9)
Z hh = Z p + 2 Z m = Ra + j( X p + 2 X m ) + 3 Z N Z h 3Z N (26.10)
Dès lors, la relation (26.4) s’écrit :
C'est un moteur synchrone à pôles saillants dont le rotor ne porte aucun enroulement
inducteur. Son stator est semblable à celui d'une machine synchrone normale (figure 27.1).
Compte tenu de la relation (24.60), le couple électromagnétique d'un moteur triphasé à
réluctance variable vaut (f = 0, Ef = 0) :
3p V 2 1 1
C ém = - sin 2 (27.1)
2 X q X d
Pour améliorer les performances de ce moteur, on renforce l'anisotropie magnétique
suivant les deux axes d et q. Ce renforcement est obtenu par exemple par un choix du rapport
arc polaire/pas polaire inférieur à 0,5 de sorte que le rapport Xq/Xd soit proche de 0,5.
Fig.27.2
Fig.27.1
Les moteurs à induction étudiés dans la sixième partie peuvent être transformés en moteur
synchrone à réluctance variable. Considérons, par exemple, le rotor à cage d'écureuil d'un
moteur asynchrone (figure 27.2). On supprime un certain nombre de dents rotoriques, sans
toucher aux barres et aux connexions d'extrémité. Le stator peut être polyphasé ou
monophasé.
Le démarrage se fait de la même manière que celui d'un moteur asynchrone. Ce
démarrage asynchrone porte le rotor à une vitesse proche de celle de synchronisme. Le couple
réluctant naît alors de la tendance du rotor à se positionner, dans la position de réluctance
minimum, par rapport au champ tournant dû aux courants statoriques. Ce couple réluctant est
alternatif : accélérateur durant un demi-cycle puis décélérateur durant l'autre demi-cycle.
Lorsque l'inertie du rotor et le couple résistant sont suffisamment faibles, le rotor peut, pendant
le demi-cycle d'accélération, atteindre la vitesse synchrone. Le rotor s’accroche et continue
alors à tourner à cette vitesse.
a a
ic ib
c b
c b
Fig.27.3 Fig.27.4
Cette solution est obtenue à partir d’un moteur asynchrone ordinaire. On le démarre en
asynchrone. Lorsque le démarrage est terminé, on alimente l’enroulement rotorique par un
courant continu. Les figures 27.3 et 27.4 présentent une solution qu’on peut utiliser pour les
machines à bagues de petite puissance.
Le stator a une constitution semblable à celle d’un moteur synchrone ou d’un moteur
asynchrone. Lorsqu’une phase rotorique est court-circuitée (figure 27.3), elle joue le rôle de
l’enroulement amortisseur.
Le stator du moteur à hystérésis est semblable à celui d'une machine synchrone ordinaire.
Dans les encoches statoriques on place les conducteurs d’un enroulement polyphasé. Le rotor
de ce moteur est un simple cylindre en matériau magnétique dur sans enroulement ni dents
(figure 27.5.a).
Les courants d’induit créent une f.m.m. ℱ⃗ tournant à la vitesse de synchronisme. Cette
f.m.m. tournant ℱ⃗ crée au rotor un champ magnétique d’induction ⃗ . Cependant, à cause de
l’hystéresis, l’axe du champ magnétique ⃗ du rotor retarde par rapport à la f.m.m. ℱ⃗ qui le
crée d’un angle . L’interaction entre la f.m.m. ℱ⃗ du stator et le champ rotorique ⃗ donne
naissance à un couple électromagnétique proportionnel à la f.m.m. ℱ⃗ du stator, au flux du
champ rotorique ⃗ et à sin . Si le couple résistant est inférieur au couple électromagnétique,
le rotor prend de la vitesse.
Cém
BR
Ω
ΩS
a) b)
Fig.27.5
Le stator d'une machine synchrone monophasé est muni d'un enroulement d'induit
monophasé (section 8.4.5, figure 27.6). Cet enroulement crée un champ pulsant qui peut être
décomposé en deux champs tournant. Le champ direct tourne en synchronisme avec le rotor
(Ωr = Ωs). Ce champ direct interagit avec le champ d'excitation pour créer un couple synchrone
de la même manière que dans une machine synchrone triphasée ordinaire.
Vf
Fig.27.6
Le champ inverse tourne à la vitesse Ωi = -Ωs par rapport au stator, c.-à-d. à une vitesse Ωi-
Ωr = -Ωs-Ωs = -2Ωs par rapport au rotor. Le glissement du rotor par rapport au champ inverse
Machines électriques - Kamabu Tsongo 27.3
vaut : g2 = (Ωi-Ωr)/Ωi = (-Ωs-Ωs)/-Ωs = 2. Ce champ inverse induit dans les circuits rotoriques des
courants dont la fréquence fi est le double de la fréquence du réseau : fi = g2fd = 2f. Le champ
inverse interagit avec le champ rotorique pour créer un couple électromagnétique alternatif
(section 25.5) de fréquence fi = 2f. Le couple électromagnétique résultant a donc une forte
composante alternative.
Il est donc nécessaire d'amortir l'effet du champ inverse dans une machine synchrone
monophasée. A cet effet, on prévoit sur le rotor d'une machine synchrone monophasé, un
enroulement amortisseur complet dont les éléments ont des sections renforcées. En charge,
l'enroulement amortisseur est le siège des pertes ohmiques qui réduisent le rendement de la
machine monophasée.
La machine synchrone monophasée présente les inconvénients suivants : un faible
rendement, un coût élevé et des vibrations importantes (nécessitant une suspension élastique).
A cause de ces inconvénients, son utilisation est limitée à des cas spéciaux (alimentation des
réseaux monophasés de traction).
Fig.28.1
I I(t) I m (t) 2
I
I
t
t1 t2
a)
Xd
Xd X(t)
Xd t
t1 t2
b)
Fig.28.2
jX
R
Ef It
Fig.28.3