lof tunisie loi_organique_budget_2019
lof tunisie loi_organique_budget_2019
lof tunisie loi_organique_budget_2019
Au nom du peuple,
L’Assemblée des Représentants du Peuple ayant adopté,
Le Président de la République promulgue la loi organique dont la teneur suit
Titre Premier :
Dispositions Générales
Article Premier :
Au sens de la présente loi, les termes ci-après ont les significations suivantes :
-Cadre budgétaire à moyen terme : une technique de programmation glissante qui permet de
préparer le budget selon un horizon pluriannuel. Le cadre budgétaire à moyen terme est élaboré
pour une période triennale et actualisé chaque année.
Ce cadre comprend les prévisions des recettes et des dépenses du budget de l'Etat par nature et par
destination. Il répartit le montant global des dépenses par nature entre les missions.
-Cadre des dépenses à moyen terme sectoriel : ce cadre répartit l’ensemble des crédits de chaque
mission selon des programmes et des sous programmes qui découlent principalement des objectifs des
stratégies sectorielles ainsi que des plans de développement.
-La performance : c'est la capacité de chaque organisme ou administration à exploiter d'une manière
efficace les ressources mises à sa disposition afin de réaliser des objectifs tracés.
-Le projet annuel de performance : il comporte le découpage programmatique adopté pour chaque
mission, les orientations stratégiques et l'ensemble des objectifs et indicateurs arrêtés pour chaque
programme.
-Le rapport annuel de performance : il fait ressortir la performance réalisée comparée aux objectifs
et indicateurs tracés dans le projet annuel de performance au titre d’une même année budgétaire.
-La soutenabilité du budget de l'Etat : c'est continuité de la capacité de l'Etat à honorer ses
engagements et ses obligations et à préserver les équilibres financiers.
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régionaux et le personnel des établissements publics dont les budgets sont rattachés pour ordre au
budget de l'Etat.
* les ressources du budget retracées sous forme de recettes et représentent les recettes propres de
l'Etat
- les dépenses à caractère limitatif : ce sont les dépenses dont les crédits autorisés par la loi de
finances ne peuvent être dépassés.
-les dépenses à caractère évaluatif : ce sont les dépenses qui peuvent être modifiés en plus ou en
moins au cours de l'année en fonction des ressources effectivement réalisées.
-La mission : elle contient un ensemble des programmes qui concourent à la réalisation de politiques
publiques déterminées. Elle regroupe l’ensemble des crédits mis à la disposition de chaque chef de
mission.
-Le programme : il traduit une politique publique déterminée relevant d’une même mission et
regroupe un ensemble homogène de sous programmes et d’activités contribuant directement à la
réalisation des objectifs de la politique publique dudit programme.
-Le responsable de programme : c'est la personne chargée de piloter le programme, il est désigné
« Responsable de Programme » par le chef de la mission.
-les objectifs : chaque programme comporte un nombre d’objectifs arrêtés conformément aux
objectifs des politiques publiques.
-l'indicateur de performance : c’est une mesure quantitative ou qualitative selon le cas, qui permet
d’évaluer le degré de réalisation d'un objectif donné.
Article 2 :
La présente loi organique fixe les règles et les modalités relatives à l’élaboration, la présentation,
l'approbation et à l’exécution de la loi des finances. Elle fixe également les modalités de contrôle de
l’exécution, d’évaluation des résultats, de modification et de règlement du budget de l’Etat
Article 3 :
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-La loi de règlement du budget.
Article 4 :
La loi de finances prévoit pour chaque année, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat,
arrête l’équilibre budgétaire qui en résulte et précise leur nature et leur répartition. Elle les autorise
dans le cadre des plans de développement, du budget économique et dans le cadre du budget à moyen
terme, conformément aux objectifs et aux résultats attendus des programmes prévus par ladite loi et
sur la base des équilibres généraux
Article 5 :
La loi de finances rectificative modifie en cours d'année la loi de finances de la même année.
Article 6 :
Le Chef du Gouvernement arrête les orientations générales du budget de l’Etat dans le cadre la
politique générale de l’Etat qu’il aura déterminée dans le cadre des plans de développement.
Article 7 :
Le ministre chargé des finances assure la préparation et le suivi de l'exécution du budget afin
d’honorer les engagements et les obligations de l’Etat et de préserver ses équilibres financiers dans un
cadre de soutenabilité du budget.
Article 8:
Les prévisions et les données relatives à la loi de finances doivent respecter les principes de la sincérité
et de la transparence.
Le principe de la sincérité exige de ne pas sous-estimer ou surestimer les prévisions des charges et des
recettes prévues par la loi des finances et de faire apparaître les éléments des actifs financiers et du
patrimoine de l’Etat.
Le principe de la transparence exige de clarifier le rôle des différentes structures de l’Etat, de fournir
les informations sur le budget de l’Etat suivant les méthodes et procédures utilisées ainsi que des
rapports sur l’exécution du budget de l’Etat et sur la performance et de les publier dans les délais.
Article 9 :
Article 10 :
La loi de finances se limite aux seules dispositions relatives aux ressources et aux charges de l’Etat.
Article 11 :
Les ressources et les charges de l'Etat sont prises en compte dans le budget pour leur montant intégral
et brut sans compensation entre elles. L’ensemble des ressources de l'Etat est utilisé pour couvrir
l’ensemble de ses charges.
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Cependant, il peut être procédé à l’affectation :
- de recettes pour couvrir certaines dépenses au moyen de comptes spéciaux et de fonds spéciaux
ainsi qu’à travers les établissements publics dont le budget est rattaché pour ordre au budget de l'Etat.
- des ressources des Sukuks et des emprunts extérieurs pour financer des dépenses d’investissement
et exceptionnellement, une partie limitée des dépenses d’interventions et des opérations financières.
- des revenus provenant de l’exploitation des ressources naturelles à la promotion du développement
régional à l’échelle nationale tout en respectant le principe de la discrimination positive dans leur
répartition.
Titre II :
Des ressources, des charges et des comptes de l'Etat
Article 12 :
Les ressources et les charges de l'Etat comprennent les ressources et les charges budgétaires et les
ressources et les charges de trésorerie.
Article 13 :
Les ressources budgétaires sont retracées dans le budget sous forme de recettes et les charges
budgétaires sont retracées sous forme de dépenses.
Article 14 :
Les recettes du budget de l'Etat sont classées selon les parties suivantes :
-les dons
Article 15 :
Les dépenses de chaque programme sont classées selon les parties suivantes :
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- Les dépenses d’interventions
- Les dépenses d’investissement
- Les dépenses des opérations financières
- Les charges de financement
- Les dépenses imprévues et non réparties.
Article 16 :
La nomenclature des recettes et des dépenses du budget de l’Etat mentionnées aux articles 14 et 15 de
la présente loi est fixée par arrêté du ministre chargé des finances.
Article 17 :
Les ressources et les charges de trésorerie comprennent les ressources et les charges découlant de :
Article 18 :
La loi de finances répartit les crédits alloués aux dépenses de budget de l’Etat par missions et par
programmes.
La mission est un ensemble de programmes concourant à la réalisation des politiques publiques définies.
Elle regroupe l’ensemble des crédits mis à la disposition de chaque chef de mission.
Le programme traduit une politique publique déterminée relevant d’une même mission et regroupe un
ensemble homogène de sous programmes et d’activités contribuant directement à la réalisation des
objectifs de la politique publique dudit programme.
Le chef de programme veille à la préparation du budget suivant des objectifs et des indicateurs
garantissant l’équité et l'égalité des chances entre les hommes et les femmes et d’une manière générale
entre les différentes catégories sociales, sans discrimination, et qui feront l'objet d'une évaluation sur
cette base.
Article 19 :
Sont considérés des missions spéciales :
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- Le Conseil Supérieur de la Magistrature,
- La Cour Constitutionnelle,
- Les structures juridictionnelles judiciaires, administratives et financières dont les lois
organiques prévoient l'autonomie administrative et financière
- Les instances constitutionnelles indépendantes,
- Les charges de financement,
- Les dépenses imprévues et non réparties.
Les missions spéciales comprennent un ou plusieurs programmes spécifiques.
Les missions spéciales ne sont pas soumises aux dispositions des 2éme, 3éme et 4éme paragraphes de
l’article 18 de la présente loi.
Article 20 :
Le chef de la mission concernée nomme le responsable du programme. Ce dernier exerce les fonctions
de pilotage du programme sous l’autorité du chef de la mission.
Article 21 :
Les crédits du budget de l'Etat ont un caractère limitatif et ne peuvent être engagés ou ordonnancés que
dans la limite des crédits répartis.
Les crédits afférents aux dépenses des charges de financement, des comptes spéciaux et des
établissements publics dont les budgets sont rattachés pour ordre au budget de l'Etat, ont un caractère
évaluatif.
Article 22 :
La loi de finances répartit les crédits d’engagement et les crédits de paiement des dépenses du budget
de l’Etat par missions et programmes.
Les crédits d’engagement sont les crédits mis à la disposition de l’ordonnateur pour engager les dépenses
prévues par la loi de finances.
Les crédits de paiement servent à émettre les ordonnances de paiement des montants mis à la charge de
l'Etat et ce, dans la limite des crédits d’engagement correspondants.
Article 23 :
Les crédits d’engagement relatifs aux dépenses d’investissements et aux dépenses des opérations
financières sont reportables sans limitation de durée. Toutefois, ces crédits peuvent être annulés par
arrêté justifié du ministre chargé des finances, après avis du chef de la mission et selon des conditions
et des modalités qu’il fixera par arrêté.
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Les crédits de paiement non utilisés à la fin de l’année budgétaire sont annulés. A titre exceptionnel, il
peut être procédé au report d’une partie des reliquats des crédits de paiement relatifs aux dépenses de
gestion non consommés à la date du 31 décembre de l’année budgétaire concernée, et ce par arrêté du
ministre chargé des finances après avis du chef de la mission et conformément à des règles et procédures
qu’il fixera par arrêté.
Article 24 :
Les crédits afférents aux dépenses imprévues et non réparties sont utilisés pour faire face aux dépenses
imprévues et aux dépenses qui ne peuvent être réparties au moment du vote ; les prévisions y afférentes
ne pouvant dépasser 3 % du montant total des prévisions de dépenses budgétaires.
Les dépenses imprévues et non réparties sont réparties, au cours de l'année par arrêté du ministre chargé
des finances.
Le ministre chargé des finances promulgue après la fin de l'année budgétaire un arrêté portant sur
l'ensemble des crédits repartis.
Article 26 :
La comptabilité budgétaire est soumise aux règles ci-après :
- Les recettes sont prises en compte au titre du budget de l'année au cours de laquelle elles ont été
encaissées par les comptables publics.
- Les dépenses sont prises en compte au titre du budget de l'année au cours de laquelle elles ont été
visées par les comptables publics, sous réserve des dispositions de l’article 61 de la présente loi.
Article 27 :
La comptabilité générale est tenue selon la méthode de la partie double et sur la base du principe de
constatation des droits et des obligations de l’Etat et ce conformément aux normes fixées par arrêté du
ministre chargé des finances, sur avis du Conseil National des Normes des Comptes Publics.
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Les comptables publics tiennent et établissent les comptes de l'Etat selon les principes communément
admis et notamment ceux relatifs à l’intégrité et à la sincérité de ces comptes et qui doivent refléter une
image fidèle de la situation financière de l’Etat et de son patrimoine.
Le ministre chargé des finances établit les états financiers annuels de l’Etat qui sont soumis à la
certification annuelle de la Cour des Comptes.
Article 28 :
La comptabilité analytique est tenue pour déterminer les coûts réels des programmes mis en place pour
la réalisation des objectifs des politiques publiques.
Les comptes spéciaux comprennent les comptes spéciaux du trésor et les comptes de concours
Article 30 :
Les recettes des comptes spéciaux du trésor sont affectées au financement d’opérations déterminées de
certains services publics.
Les fonds spéciaux du trésor sont créés, modifiés ou supprimés par loi de finances de l’année ou par loi
de finances rectificative.
Article 31 :
Les comptes de concours représentent les sommes payées par les personnes physiques et les entités
morales au titre d'une contribution volontaire au financement de certaines opérations d’intérêt public. Il
ne peut être affecté de recettes fiscales aux comptes de concours.
Les comptes de concours sont créés, modifiés ou supprimés par arrêté du ministre chargé des finances.
Article 32 :
Les recettes des comptes spéciaux ont un caractère évaluatif et sont utilisées selon les mêmes normes et
règles que celles relatives aux dépenses du budget de l’Etat sous réserve que le total des dépenses
engagées ou ordonnancées de chaque comptes ne peut excéder le total des ressources effectivement
recouvrées. Les dépenses de ces comptes peuvent être augmentées au cours de l’année par arrêté du
ministre chargé des finances et ce dans le cas où des recettes supplémentaires qui excédent les recettes
votées par la loi de finances de l'année ou la loi de finances rectificative sont réalisées.
Les excédents des comptes spéciaux sont reportables d’une année à une autre sauf disposition contraire
dans le cadre de la loi de finances.
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Les fonds spéciaux qui n'ont pas réalisé de dépenses durant trois années consécutives sont
obligatoirement supprimés et ce, conformément aux dispositions des articles 30 et 31 de la présente
loi.
Article 33 :
Des fonds spéciaux sont créés par la loi des finances de l'année ou la loi de finances rectificative pour
financer des interventions dans des secteurs déterminés.
La gestion de ces comptes peut être confiée à des établissements ou institutions spécialisés moyennant
des conventions signées avec le ministre chargé des finances et le chef d'administration, et par le biais
desquelles sont fixés les objectifs à réaliser et les indicateurs permettant d'évaluer les résultats.
Des crédits budgétaires ainsi que d’autres recettes peuvent être affectés au profit de ces fonds en plus
des montants qui peuvent être recouvrés au titre des prêts accordés.
Ces fonds sont modifiés et supprimés par loi de finances ou loi de finances modificative.
Chapitre 4 : Les établissements publics dont les budgets sont rattachés pour
ordre au budget de l'Etat
Article 34 :
Les établissements publics dont les budgets sont rattachés pour ordre au budget de l'Etat sont dotés de
la personnalité morale et de l’autonomie financière et sont régis par les dispositions de la présente loi et
par la loi relative à la comptabilité publique sauf dérogations prévues par leurs lois respectives. Ces
établissements contribuent à la réalisation des objectifs d'un ou de plusieurs programmes.
Article 35 :
Outre les dépenses supportées directement par le budget de l’Etat, il est alloué un budget autonome à
chaque établissement public.
Les budgets des établissements publics sont rattachés pour ordre au budget de l’Etat et ont un caractère
évaluatif sous réserve que pour chaque établissement public, les dépenses ordonnancées soient dans la
limite des recettes effectivement recouvrées.
Les ressources des établissements publics comprennent leurs recettes propres, les dons et les subventions
du budget de l’Etat qui leur sont accordées le cas échéant.
Article 36 :
Sous réserve des dispositions prévues par les lois spécifiques à certains établissements publics, les
ressources et les dépenses des établissements publics sont réparties par décision du chef de
l'établissement après avis du responsable du programme concerné selon une nomenclature fixée par le
ministre chargé des finances
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Article 37 :
Les excédents de recettes constatés à la fin de l’année sont reportés au budget de l’établissement pour
l’année suivante, ils sont utilisés selon les mêmes procédures relatives à la répartition du budget de
l’établissement.
Dans le cas où un établissement enregistre durant trois années consécutives des excédents de recettes
non utilisés, il peut être opéré en vertu de loi des finances au transfert total ou partiel de ces excédents
au profit des recettes du budget de l'Etat et ce, après avis du chef de la mission concerné.
Article 38 :
Des dotations budgétaires sont allouées aux collectivités locales sur la base de leurs besoins de
financement dans le cadre de l’équilibre du budget de l’Etat et conformément à la loi organique portant
promulgation du Code de Collectivités Locales.
Les ressources des collectivités locales comprennent, outre leurs ressources propres :
Titre III :
De la loi de finances de l'année et la loi de finances rectificative :
préparation élaboration, présentation et approbation
Chapitre Premier : L’élaboration
Article 39 :
Les prévisions des ressources et des charges de l’Etat se font sur la base des équilibres généraux et dans
le cadre des plans de développement, du budget économique et d’un cadre budgétaire à moyen terme
fixé pour trois ans et actualisé chaque année.
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La loi de finances de l'année autorise la perception des ressources et fixe les charges pour la première
année uniquement.
Article 40 :
Le ministre chargé des finances prépare, sous l’autorité du Chef du Gouvernement, le projet de loi de
finances de l’année conformément à un calendrier fixé par arrêté du ministre chargé des finances.
Le Gouvernement présente à l'Assemblée des Représentants du Peuple, avant la fin du mois du juillet
de chaque année, les hypothèses et les grandes orientations du budget de l'Etat pour l’année suivante.
Article 41 :
Des dotations budgétaires sont accordées au profit du Conseil Supérieur de la Magistrature, de la Cour
Constitutionnelle, des structures juridictionnelles judiciaires, administratives et financières dont les lois
organiques prévoient l'autonomie administrative et financière et des instances constitutionnelles
indépendantes sur la base de leurs besoins de financement qu’elles proposent et compte tenu de
l'équilibre du budget de l'Etat.
Le Conseil Supérieur de la Magistrature, la Cour Constitutionnelle, les structures juridictionnelles
judiciaires, administratives et financières dont les lois organiques prévoient l'autonomie administrative
et financière et les instances constitutionnelles indépendantes élaborent leurs budgets dans le cadre du
budget de l’Etat. Les modalités de gestion de ces budgets sont fixées par des lois spécifiques.
Article 42 :
Le projet de loi de finances de l’année est soumis au Conseil des Ministres ; le Chef du Gouvernement
le présente à l’Assemblée des Représentants du Peuple dans un délai ne dépassant pas le 15 octobre de
l'année précédant l'année relative à son exécution.
L’Assemblée des Représentants du Peuple est dotée de l’autonomie administrative et financière dans le
cadre de budget de l'Etat ; les procédures de gestion de son budget sont fixées par arrêtés de son
président.
Le président de l'ARP est son représentant légal, son chef d'administration et l'ordonnateur de son
budget.
Le président de l'Assemblée des Représentants du Peuple émet toutes les décisions et les dispositions
relatives aux situations administrative et financière membres de l'Assemblée des Représentants du
Peuple et de son personnel ; il procède à l’autorisation de leur publication dans le Journal Officiel de la
République Tunisienne conformément aux procédures et à la législation en vigueur.
Des crédits budgétaires sont alloués à l'Assemblée des Représentants du Peuple sur la base de ses
besoins de financement qu’elle propose et dans le cadre des équilibres du budget.
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L’Assemblée des Représentants du Peuple transmet son projet de budget au Chef du Gouvernement
avant la fin du mois d'Avril de chaque année accompagné de notes détaillées. Ce projet de budget est
intégré dans le projet du budget de l'Etat.
Le Chef du Gouvernement demande, dans un délai maximum d'un mois à partir de la date de réception
du projet du budget, les données et les éclaircissements qu’il juge nécessaires sur le projet de budget qui
lui est transmis et transmet ses observations à la commission chargée des finances au sein de
l’Assemblée des Représentants du Peuple.
Article 44 :
Les projets de budgets de ces organismes sont présentés et discutés devant les commissions compétentes
de l'Assemblé des Représentants du Peuple en présence d'un représentant du ministre chargé des
finances et de l’organisme concerné et ce, au plus tard à la fin du mois de juin de chaque année.
En l’absence d’un accord sur le montant des crédits qui leur seront accordés par le budget de l'Etat, il
sera procédé à un arbitrage devant la commission chargée des finances au sein de l'Assemblé des
Représentants du Peuple en présence du ministre chargé des finances et de l'organisme concerné pour
fixer les montants définitifs des crédits qui seront intégrés dans le budget de l'Etat, et ce au plus tard à
la fin du mois de juillet.
Chapitre 4 : La présentation
Article 45 :
Le projet de la loi de finances de l’année et le projet de loi de finances modificative comprennent des
dispositions ainsi que des tableaux détaillés.
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-l’autorisation de perception des recettes du budget de l’Etat et la prévision de leur montant global ;
-la fixation du plafond des dépenses budgétaires sous réserve des dispositions relatives aux crédits à
caractère évaluatif ;
-la fixation du plafond des garanties de l’Etat et du plafond des prêts du trésor ;
-la fixation de l’effectif global du personnel autorisé des ministères, y compris leurs services centraux
et régionaux et des établissements publics dont les budgets sont rattachés pour ordre au budget de l’Etat
;
-la création des comptes spéciaux du trésor et des fonds spéciaux, leur modification ou leur suppression
;
-la mobilisation des ressources du budget de l’Etat et la fixation des procédures financières et fiscales
- l’exécution des dépenses du budget de l’Etat et la fixation des procédures y afférentes.
Article 46 :
- un rapport sur le budget de l’Etat dans le cadre des équilibres globaux. Il comprend notamment :
* une analyse de la situation économique de l’année en cours ainsi que de l’année concernée par la
loi de finances ;
* une analyse des différentes hypothèses retenues pour l’élaboration des prévisions de la loi de
finances y compris celle relative à la situation du dinar.
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- Les projets annuels de performance par mission pour l’année budgétaire concernée par la préparation
de la loi de finances, à l’exception des missions spéciales ;
- Un rapport sur la dette publique ;
- Un rapport comprenant un tableau des différents transferts de l’Etat au profit des entreprises publiques
et les établissements publics à caractère non administratif ainsi que des garanties de l’Etat accordées à
ces structures
- Un rapport sur les entreprises publiques
- Un rapport sur l’activité des fonds spéciaux au titre de l’année concernée par la préparation de la loi
de finances ;
- Un rapport sur la répartition régionale de l’investissement ;
- Un rapport sur les dépenses fiscales et les avantages financiers octroyés.
- Un rapport sur les projets d'investissements réalisés dans le cadre de contrats de partenariat avec le
privé ou dans le cadre de concessions ou par le biais d’autres mécanismes de financement en dehors du
budget de l'Etat.
Le projet de loi de finances rectificative est accompagné d’un rapport comprenant toutes les
modifications qu’il est proposé d’apporter à la loi de finances de l’année.
Chapitre 5 : L’approbation
Article 47 :
L’Assemblée des Représentants du Peuple adopte le projet de la loi de finances de l’année qui lui est
présenté au plus tard le 10 décembre de l'année précédant celle relative à l’exécution de la loi de finances
présentée et le transmet au Président de la République au plus tard le lendemain de son approbation.
L’Assemblée des Représentants du Peuple adopte le projet de la loi de finances rectificative dans un
délai maximum de 21 jours à partir de la date de sa transmission par le Chef du Gouvernement, cette
approbation doit précéder celle de la loi de finances de l’année.
Article 48 :
La loi de finances est votée dans les mêmes conditions que les lois ordinaires, sous réserve des
dispositions suivantes :
-Les prévisions des dépenses du budget de l’Etat font l’objet d’un vote par mission et mission spéciale
-Les autorisations de recettes du budget de l’Etat font l’objet d’un vote par partie ;
-Les recettes et des dépenses des comptes spéciaux du trésor font l’objet d’un vote global par comptes ;
-L’ensemble des recettes des fonds de concours font l’objet d’un vote global ;
- l’effectif global du personnel autorisé des ministères, y compris leurs services centraux et régionaux
et des établissements publics dont les budgets sont rattachés pour ordre au budget de l’Etat fait l’objet
d’un vote global,
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-L’ensemble des dispositions de la loi de finances fait l’objet d’un vote global et final.
Article 49 :
L’Assemblée des Représentants du Peuple peut dans les cas suivants, proposer d’ajouter de nouveaux
articles ou d’introduire des amendements au projet de la loi de finances de l’année ou de la loi de finances
modificative :
Article 50 :
Si le projet de loi de finances n’est pas adopté dans un délai ne dépassant pas le 31 décembre, il peut
être procédé à son exécution en matière de dépenses, par tranches de trois mois renouvelables par décret
présidentiel ; les recettes sont recouvrées selon la législation en vigueur. L’Assemblée des Représentants
du Peuple en sera informée avant l’adoption du projet de la loi des finances de l’année.
Titre IV :
De la gestion du budget de l'Etat
Article 51 :
Les catégories d’ordonnateurs, des comptables publics et des autres intervenants ainsi que leurs rôles et
responsabilités dans l’exécution du budget de l’Etat sont fixés par la loi relative à la comptabilité
publique.
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Chapitre Premier : La répartition des crédits
Article 52 :
Les crédits votés sont repartis à l’intérieur de chaque programme entre les dépenses de rémunérations,
les dépenses d'investissement, les dépenses des opérations financières et les autres dépenses par arrêté
du ministre chargé des finances. Cet arrêté ne peut introduire aucune modification sur les crédits votés.
Les crédits sont répartis par partie à l'intérieur de chaque programme par arrêté du chef de mission après
avis du responsable du programme. Les crédits sont répartis à l’intérieur des parties par arrêté du
responsable de programme
Article 53 :
Aucun transfert de crédits ne peut être opéré entre des programmes ne relevant pas du même chef de
mission sauf s'il est dû à une réforme gouvernementale ou administrative ou à un transfert de
compétences entre l’autorité centrale et l’autorité locale et à condition qu’il ne modifie pas la nature
des dépenses.
L’opération de transfert sus-indiquée est effectuée par décret gouvernemental sur proposition du
ministre chargé des finances
Article 54 :
Le virement de crédits entre des programmes relevant du même chef de mission ne peut être opéré que
dans la limite de 2 % de l’ensemble des crédits accordés à chaque programme.
Les virements des crédits entre les programmes sont effectués par arrêté du ministre chargé des finances.
Le ministre chargé des finances promulgue après la fin de l’année un arrêté pour l’ensemble des
virements.
Article 55 :
Les redéploiements des crédits à l’intérieur d’un même programme peuvent être effectués par arrêté du
chef de la mission. Toutefois, il ne peut être procédé ni à l’augmentation des dépenses de rémunération
ni à la diminution des dépenses d’investissement et des dépenses des opérations financières.
Article 56 :
Le budget d’un établissement public dont le budget est rattaché pour ordre au budget de l’Etat peut être
modifié au cours de l'année en recettes et en dépenses par décision du chef de l'établissement après avis
du responsable du programme concerné, et sous réserve des dispositions des articles 54 et 55 de la
présente loi.
Article 57 :
Le redéploiement des crédits à l'intérieur de chaque fonds spécial est effectué par arrêté du chef de la
mission concerné sous réserve des dispositions des articles 54 et 55 de la présente loi.
Aucun virement de crédits entre les fonds spéciaux ne peut être opéré.
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Article 58 :
Aucun transfert ou virement de crédits d’engagement et de paiement à caractère évaluatif ne peut être
opéré au profit de crédits de même nature qui ont un caractère limitatif.
Article 59 :
Afin de préserver l’équilibre budgétaire, les crédits ouverts par la loi des finances peuvent être bloqués
ou annulés.
Le blocage des crédits est effectué par arrêté du ministre chargé des finances.
L’annulation de crédits est effectuée par un décret gouvernemental sur proposition du ministre chargé
des finances. L’Assemblée des Représentants du Peuple est informée du projet dudit décret. Le montant
cumulé des crédits annulés ne peut pas dépasser 1,5% des crédits ouverts par la loi de finances de l’année
ou par la loi de finances modificative
Article 60 :
En cas de calamités ou de nécessité impérieuse d’intérêt national des crédits supplémentaires peuvent
être ouverts par décret gouvernemental dans la limite de 1% du total du budget de l’Etat, sous réserve
d’en d’informer l’Assemblée des Représentants du Peuple.
Les propositions d’engagement ne peuvent être présentées après la date du 31 décembre de l'année.
Les ordonnances de paiement ne peuvent être présentées après la date du 10 janvier de l'année suivante.
Les ordonnances de paiement se rapportant à une gestion peuvent être visées au cours d’une période
complémentaire allant jusqu'au 20 janvier de l'année suivante ; ces dépenses sont comptabilisées au titre
de cette même gestion
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Titre V :
Du contrôle et de l’évaluation
Article 62 :
L’Assemblée des Représentants du Peuple assure le suivi et le contrôle de l'exécution des lois de finances
et procède à l'évaluation des rapports annuels de performances, et de toute autre question relative aux
finances publiques.
Tous les informations et les documents d'ordre financier et administratif, y compris les rapports établis
par les structures de contrôle doivent être fournis à l’Assemblée des Représentants du Peuple qui
respectera le caractère secret des questions relatives à la défense nationale et à la sécurité intérieure et
extérieure de l'Etat et la confidentialité des enquêtes et du secret médical.
Article 63 :
Le budget de l’Etat est soumis à un contrôle administratif qui coïncide avec les différentes étapes de
son exécution. Les procédures de contrôle sont fixées par les textes règlementaires spécifiques à chaque
instance de contrôle.
Toutes les administrations publiques sont soumises à des missions d’audit et leurs rapports annuels de
performance sont examinés et évalués.
Article 64 :
Le budget de l’Etat, y compris le budget de l’Assemblée des Représentants du Peuple, ainsi que le budget
du Conseil Supérieur de la Magistrature, de la Cour Constitutionnelle, des structures juridictionnelles
judiciaires, administratives et financières dont les lois organiques prévoient l'autonomie administrative
et financière et des instances constitutionnelles indépendantes sont soumis à un contrôle a posteriori
exercé par la Cour des Comptes.
La Cour des Comptes émet ses observations relatives aux rapports annuels de performance par mission
et par programme.
Le budget de la Cour des Comptes est soumis à un contrôle a posteriori exercé par la commission chargée
des finances au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple
La Cour des Comptes assiste le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif dans le contrôle de l’exécution
des lois de finances et de règlement du budget conformément à l’article 117 de la Constitution
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Titre VI :
Du règlement du budget de l'Etat
Article 65 :
Le projet de loi de règlement du budget de l’Etat constate le montant définitif des recettes recouvrées
et des ordonnances de paiement visées au cours d’une même gestion ; il annule les crédits sans emploi
et autorise le transfert du résultat de l’année au compte permanent des découverts du trésor après
déduction des sommes restées disponibles sur les ressources affectées, et ce sous réserve des
dispositions des articles 32 et 37 de la présente loi.
Article 66 :
Le projet de loi de règlement du budget de l’Etat est élaboré par le ministre chargé des finances sur la
base des comptes particuliers que les ordonnateurs sont tenus de produire et relatifs à leurs opérations
de dépenses et des comptes de gestion des comptables publics après déclaration de leur conformité au
compte général de l’Etat par la Cour des Comptes.
Article 67 :
1-les prévisions initiales, les autorisations nouvelles et les paiements, répartis par mission et par
programme pour les dépenses du budget de l’Etat,
2-les prévisions initiales des recettes du budget de l’Etat, les modifications et les recouvrements
ventilés par partie.
3-la comparaison entre le montant global des prévisions de recettes et de dépenses compte tenu des
modifications y apportées et les réalisations, et ce pour le budget des établissements publics dont les
budgets sont rattachés pour ordre au budget de l’Etat et les comptes spéciaux.
4-les recettes transférées au budget de l'Etat au titre du solde disponible de chaque établissement public
dont le budget est rattaché pour ordre au budget de l’Etat.
5- les reliquats des recettes transférées au budget de l'Etat au titre du solde disponible des comptes
spéciaux
Article 68 :
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3- Le rapport de la Cour des Comptes portant approbation de l’intégrité et de la sincérité des états
financiers de l’Etat.
4- Le rapport de la Cour des Comptes relatif au règlement de budget de l'année concernée portant
déclaration de la conformité des comptes de gestion des comptables publics au compte général de
l’Etat. Ce rapport comprend également l’analyse et les observations relatives à l’exécution des
crédits par objectif, mission et par programme.
Article 69 :
Le projet de loi de règlement du budget de l’Etat est soumis au vote dans les mêmes conditions que
celles relatives au projet de loi de finances de l’année et au projet de loi de finances modificative.
Titre VII :
Dispositions transitoires et finales
Article 70 :
Entrent en vigueur dans un délai ne dépassant pas la fin de l’année 2020 les dispositions :
Article 71 :
L’examen et l’évaluation mentionnés dans l’article 63 de la présente loi sont effectués par les structures
de contrôle administratif jusqu’à la promulgation du cadre régissant l’évaluation de la performance et
dans un délai ne dépassant pas l’année 2020.
Article 72 :
Les dispositions des articles 27 et 28 relatives à la tenue de la comptabilité générale et de la comptabilité
analytique, et du dernier paragraphe de l’article 66 relatives au délai de présentation du projet de la loi
de règlement entrent en vigueur en 2022 ;
Les dispositions alinéas 2 et 3 de l’article 68 relatives aux états financiers et leur approbation par la Cour
des Comptes entrent en vigueur au plus tard en l'année 2023.
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Article 73 :
Sont annulées toutes dispositions ou textes contraires à la présente loi et notamment les dispositions de
la loi organique du budget n°67-53 du 8 décembre 1967 et des textes l’ayant modifiée ou complétée et
notamment la loi n°2004-42 du 13 mai 2004.
Les dispositions de la loi n°68-8 du 8 mars 1968 portant organisation de la Cour des Comptes telle que
modifiée et complétée par les textes subséquents demeurent en vigueur jusqu'à promulgation de la
nouvelle loi portant organisation de la Cour des Comptes.
Les dispositions du Code de la Comptabilité Publique promulgué par la loi n°73-81du 31 décembre
1973 restent en vigueur jusqu'à sa modification et la promulgation de ses textes d’application.
Le Président de la République
Mohamed Béji Caïd Essebsi
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