Carie dentaire et ses complications

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Université d’ Oran

Faculté de Médecine
Département de Médecine dentaire

La carie dentaire et ses complications

I.Introduction :
La carie est une affection très fréquente.
Il s’agit d’un processus de destruction progressif des tissus minéraux de la dent.
Processus inflammatoire peut conduire à la nécrose et aboutir à la lésion de
l'espace desmodontal (granulome, kyste).
Au stade initial: lésion de l'émail Puis atteinte de la dentine en direction de la pulpe.
L’approche médicale des lésions carieuses dentaires requiert une détection de ces
lésions à un stade le plus précoce possible

II. Rappels :
Rappel anatomique :

Physiopathologie :

Rappel clinique :
- Peut être asymptomatique
- Une réaction exacerbée aux tests thermiques.
- une simple rugosité à l'inspection et au sondage : le premier stade est représenté par la
tache blanche, le deuxième par la tache brune.

III. Imagerie :
- Le cliché rétro-alvéolaire et le panoramique ou orthopantomogramme dentaire
montrent la lésion carieuse sous forme d'une lacune radio-transparente et permettent
l'exploration parodontale et apicale (granulome, kyste péri-apical).
- L'étude de Hintze et coll. (1998) a permis d'établir une échelle d'évaluation des lésions
proximales selon la profondeur estimée à la radiographie rétrocoronaire
- Cette échelle se compose de cinq scores (Hintze et coll., 1998) :
score 0 : tissus sains (pas de radioclarté),
score 1 : radioclarté touchant la moitié externe de l'émail,
score 2 : radioclarté s'étendant à la moitié interne de l'émail,
score 3 : radioclarté atteignant le tiers externe de la dentine,
score 4 : radioclarté s'étendant aux deux tiers internes de la dentine.

IV .Évolution : En l'absence de traitement, elle se fait vers une inflammation de la pulpe


dentaire, ou pulpopathie
1. La pulpopathie:
a- La pulpite aiguë est l'inflammation de la pulpe dentaire (paquet vasculo-nerveux), elle
fait suite à la dentinite.
- Réversible si traitement précoce et adéquat.
- Elle devient irréversible lorsqu'il y a nécrose de la pulpe dentaire.
- Clinique: douleur spontanée, continue, violente et mal localisée.
b- La Pulpite chronique Une pulpite aiguë peut évoluer vers la chronicité si le traitement
odontologique adéquat n'a pas été mis en place.
• Clinique: pas de douleur (en général), parfois douleur déclenchée par la mastication.
• tests de vitalité, le plus souvent négatifs, traduisent une nécrose ou gangrène pulpaire.
2. parodontite :
• atteintes inflammatoires du parodonte.
• stade local de la diffusion de l’infection dentaire dans l’organisme.
3. Desmodontite (périodontite ou monoarthrite dentaire) : inflammation du ligament
alvéolo-dentaire, ou desmodonte, peut faire suite, mais non exclusivement, à une pulpite
ayant entraîné une mortification dentaire. Elle peut être aiguë ou passer à la chronicité.
a. La desmodontite aiguë: se manifeste cliniquement par une douleur spontanée,
lancinante, pulsatile, permanente avec recrudescence nocturne continue et
irradiation régionale (dans le territoire du nerf trijumeau), majorée par le chaud, le
décubitus et la percussion axiale.
• Elle siège sur une dent souvent légèrement mobile.
• Cette douleur peut être minorée par le froid.
• L'interrogatoire peut retenir la sensation d'une « dent longue » ou «élastique »
(douleur provoquée par le contact de la langue ou de la dent antagoniste).
• L'examen endobuccal met souvent en évidence une carie hyperdouloureuse et une
inflammation locale.
• Les tests de vitalité pulpaires sont négatifs car la dent est mortifiée.
• En l'absence de traitement, l’évolution se fait vers la chronicité ou la suppuration
parodontale avec signes généraux.
b. La desmodontite chronique :
• La desmodontite chronique est non algique.
• À l'examen clinique endobuccal, il existe souvent une dyschromie dentaire et,
quelquefois, une voussure palatine ou mandibulaire et/ou une fistulisation.
• Les tests de vitalité sont négatifs.
• Les clichés radiographiques standards (clichés rétroalvéolaires, panoramique dentaire)
montrent un épaississement du ligament alvéolodentaire.
4. Granulomes et kystes apicaux dentaires :
• Atteinte osseuse alvéolaire située au contact de l'apex dentaire avec formation d'un
tissu de granulation pouvant contenir des germes (foyer infectieux latent), Ils sont
l’évolution de la carie ou de la desmodontite.
• Par définition, une lacune osseuse égale ou de moins de 5 mm est dénommée
granulome et une lacune osseuse de plus de 5 mm est dénommée kyste.
• Le panoramique dentaire (ou des clichés rétroalvéolaires) montre une ostéite
radiotransparente localisée autour de l'apex, dénommée granulome ou kyste apical en
fonction de la taille
V. Les complications des foyers infectieux dentaires :
• locales : pyorrhée alvéolodentaire, abcès sous-périosté, ostéite, stomatite érythémato-
ulcéreuse, fistules faciales, granulome apical, puis kyste apical régionales : sinusite
maxillaire ; cellulite (extension de l'infection dans l'espace celluloadipeux de la face
et du cou) localisée ou diffuse, adénite, adénophlegmon, ostéite, thrombophlébite
(veine faciale, sinus caverneux) ;
• à distance : complications cardiaques (endocardite bactérienne), ophtalmiques (uvéite,
kératite), métastases septiques à distance (abcès du système nerveux central, pleuro-
pulmonaire, osseux, rénal) ;
• Complications générales (fièvre prolongée inexpliquée, septicémie, méningite).
1. sinusite maxillaire d’origine dentaire
• La sinusite maxillaire d’origine dentaire (SMOD) est une réaction inflammatoire de la
muqueuse du sinus maxillaire consécutive à une infection d’origine dentaire.
• Forme étiologique fréquente (40 %) de sinusite maxillaire.
• Les dents en rapport intime avec le plancher du sinus sont les prémolaires supérieures
et les molaires supérieures (par ordre de fréquence : les 6, les 5, les 7, puis les 4)
Etiologies :
• Foyers dentaires: une parodontite apicale d’origine endodontique ou sulculaire.
• Causes iatrogènes : avulsion d’une dent maxillaire ou dépassement de pâte lors de
l’obturation d’une dent sinusienne.
Signes d’appel : (l’unilatéralité oriente vers l’étiologie dentaire)
- une rhinorrhée purulente, unilatérale et fétide
- une algie maxillodentaire unilatérale
- obstruction nasale inconstantes.
Les radiographies : explorent les deux pôles sinusien et dentaire de l’affection.
- les clichés sinusiens standard (Blondeau, Hirtz), de moins en moins utilisées.
- Scanner des sinus (coupes axiales avec reconstructions multiplannaires), beaucoup
plus précise.
- La tomographie informatisée (cone beam) pour la recherche du foyer dentaire.
- L'orthopantomogramme (ou des clichés rétroalvéolaires), qui complète le bilan.
Au niveau sinusien :
• la clarté du sinus maxillaire s'apprécie par rapport à la clarté orbitaire et celle des sinus
controlatéraux, souvent sains ;
• la sinusite se traduit par plusieurs types d'opacité :
- Voile maxillaire ou opacité plus ou moins franche, totale ou limitée au plancher
sinusien (épaississement, kyste ou polype)
- Épaississement en cadre par hyperplasie muqueuse.
- opacité avec niveau liquide : rare, visible seulement sur le Blondeau en position
debout
- corps radio-opaque dense intrasinusien dépassement de matériel d'obturation canalaire
ou aspergillose.
Au niveau dentaire : l'atteinte de l'organe dentaire se traduit par des radio-clartés :
- radio-clarté couronaire d'une carie ; radio-clarté périradiculaire d'une parodontite
marginale ; radio-clarté péri-apicale d'une parodontite apicale (granulome ou kyste).
2. La cellulite cervico-faciale diffuse
• Infection rare, potentiellement grave et peut mettre en jeu le pronostic vital.
• Rapidement évolutive
• Un point de départ dentaire est retrouvé dans deux tiers des cas.
Les signes locaux
• une tuméfaction inflammatoire
Les signes associés
• La fièvre
• Le trismus
Bilan radiologique
• La TDM facio-cervico-thoracique est l’examen radiologique de choix.
• Acquisition hélicoïdale avec reconstructions dans les 3 plans de l’espace sans et après
injection de produit de contraste permet de :
- Confirmer le diagnostic.
- Chercher Une collection.
- Préciser l’extension locale et à distance.
- Etablir un bilan lésionnel précis, retentissement sur les axes aérodigestif et vasculaires
du cou.
- Guide le drainage thérapeutique .
3. Autres complications :
a. La médiastinite : Complication grave des cellulites cervicofaciales se traduit par :
- infiltration de la graisse médiastinale
- Collections des espaces cellulo-graisseux du médiastin
- Bulles gazeuses disséquant les espaces anatomiques cervicofaciaux
b. Les infections pleuro-pulmonaires et pleuro-péricardiques: isolées ou le plus
souvent associées à une extension mediastinale , le scanner objective :
- Epanchement péricardique .
- Pleurésie.
- Foyers de pneumopathies.
- Les abcès pulmonaires.
c. La méningo-encéphalite
d. La thrombophlébite du sinus caverneux

VI. Conclusion :
La carie dentaire est une affection très fréquente.
Dc précoce: examen clinique soigneux, moyens diagnostiques récents (Les
nouvelles méthodes de détection : la transmission de lumière, la fluorescence,
l’impédance électrique et la conductivité).
Intérêt des techniques d’exploration Radiologique : bilan lésionnel, signes de
gravité, complications
Granulome apical à l'origine de la fistule cutanée

Lésions carieuses multiples 17, 22, 46 et 34.(Restaurations par composite radioclair des
couronnes de 12, 11 et 21 à distinguer des caries).
Epaississement de l'espace desmodontal de 34.
Images radioclaires périapicales de 14 et 15 en superposition sur la clarté du sinus maxillaire

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