BIO 3

Chapitre I

STATIQUE DES FLUIDES

Slim Kaddeche

2024-2025

Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie

 Statique des Fluides-BIO3-2024-2025

Chapitre I

STATIQUE DES FLUIDES

I. Introduction Générale

On appelle fluides l'ensemble des corps présentant un aspect gazeux ou

liquide. Cependant, si tous les gaz sont considérés comme des fluides, les liquides

quant à eux présentent des états intermédiaires qui ne font pas partie de la famille

des fluides. On peut citer à titre d'exemple les métaux qu'on forge, le goudron et

les pâtes d'argile entre autres. Quant à l’hydrostatique, elle s'intéresse à l'étude des

fluides au repos absolu (équilibre dans un repère Galiléen généralement fixe) ou

relatif (équilibre dans un repère non Galiléen, généralement en mouvement).

II. Propriétés de continuité

Les différentes grandeurs physiques qui caractérisent l'état d'un fluide sont

supposées continues au sein de l'espace (D) occupé par ce dernier. Cette hypothèse,

souvent utilisée en mécanique des fluides, suppose qu'à tout instant t, et qu'en

chaque point M(x,y,z) situé dans le domaine occupé par le fluide, on puisse

déterminer des grandeurs telles que la masse volumique  (x,y,z,t), ou la pression

P(x,y,z,t) qui seront toutes des fonctions continues des coordonnées spatiales (x,y,z)

et du temps t. Cette continuité est valable dans tout le domaine (D).

III. Equation fondamentale de statique des fluides

Soit un fluide au repos occupant un domaine fini (D) de l'espace (E) rapporté
   

au repère orthonormé direct (  )= O , i , j , k  (Oxyz) . On suppose que le fluide est
  
soumis à un champ de gravitation g telle que dF   g dV représente le poids du

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volume élémentaire dV. Nous allons établir l'équation fondamentale

l'hydrostatique, en écrivant que le fluide contenu dans un élément de volume

parallélépipédique est en équilibre par rapport à (  ). Cet élément de volume de


masse dm est soumis au champ de force g qui le soumet à une force
  
dF  dm g   g dV (qui représente son poids), et aux forces de pression qui vont

s'exercer sur les six faces du parallélépipède.

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
M(x,y,z) 2 g
1
dy
6

3
dz

x
dx

 Sur la face 1 située à x -

dx
2
= Cst : P(x -
dx
2
,y,z) dy dz i 
 i 
dx dx 
 Sur la face 2 située à x + = Cst : P(x + ,y,z) dy dz
2 2
 Sur la face 3 située à y -
dy
2
= Cst : P(x,y -
dy
2
,z) dx dz j 
 j 
dy dy 
 Sur la face 4 située à y + = Cst : P(x,y + ,z) dx dz
2 2

2
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 Sur la face 5 située à z -

dz
2
= Cst : P(x,y,z -
dz
2
) dx dy k


 Sur la face 6 située à z +
dz
2
= Cst : P(x,y,z +
dz
2

) dx dy  k  
L'équation d'équilibre de l'élément de volume dV s'écrira donc :

 dx dx 
 g dV + [P(x - ,y,z) - P(x + ,y,z)] dy dz i
2 2
dy dy 
+ [P(x,y - ,z) - P(x,y + ,z)] dx dz j
2 2
dz dz  
+ [P(x,y,z - ) - P(x,y,z + )] dx dy k = 0
2 2

D'où :

 P  P  P  
 g dx dy dz - dx dy dz i - dx dy dz j - dx dy dz k = 0
x y z

Ou alors :

 
 g - grad P = 0

Qu'on écrit généralement sous la forme :


grad P =  g

Cette équation traduisant l'équilibre s'appelle équation de l'hydrostatique ou

équation fondamentale de la statique des fluides.

Cette équation, nous permet, entre autres, de déterminer le champ de pression

P(M) en fonction des coordonnées (x,y,z) du point M. En effet, si on choisit le

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  
repère (  ) de telle façon que la gravité g soit verticale descendante : g = -g k ,

l'équation de l’hydrostatique s'écrira comme suit :

 
grad P =  g = -  g k

ce qui donne en projection sur les axes :

P
0 (1)
x

P
0 (2)
y

P
  g (3)
z

P
(1)  0  P(x,y,z) = P(y,z)
x
P
(2)  0  P(y,z) = P(z)
y
P dP
(3)   g  = -  g  P(x,y,z) = P(z) = P 0 -  g z où P 0 est une constante
z dz

d'intégration qui dépend des conditions aux limites, qui sont généralement reliées

à la position de la surface libre (la surface libre est la surface du fluide en contact

avec l’atmosphère).

IV. Actions Mécaniques s'exerçant sur une surface en contact avec un fluide au

repos

Soit une surface (S) retenant un fluide au repos. Les actions mécaniques de

pression exercées par le fluide sur la surface (S) peuvent être représentées par un

couple de deux vecteurs appelé torseur des efforts de pression subis par ( S) :

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(S)

 
dS  n ndS

 
dS  n dS
Q

   
dF  P n dS  F   P n dS : résul tante des forces de pression,
S

    
dM(Q)  QM  dF  QM  P n dS  M(Q)   QM  P n dS : momentrésultant en Q des forces
S

de pression.

V. Théorème d'Archimède

Soit un corps (C) immergé dans un fluide en équilibre (F). L'ensemble des

forces de pression agissant sur (C) admet une résultante appelée poussée

d'Archimède, cette résultante est verticale, dirigée de bas en haut et son module est

égal au poids total du fluide déplacé.

Si le corps (C) est totalement immergé dans un fluide de masse volumiq ue  , et si V

désigne son volume total, alors la poussée d'Archimède qui n'est autre que le poids

total du fluide déplacé s'exprime comme suit :

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   
F   M fluidedépla cé g ou encore F   V g

avec M fluide déplacé =  V

Démonstration du thèorème d’Archimède

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L’énoncé du théorème d'Archimède reste valable pour des corps partiellement

immergés. Si le corps (C) n'était que partiellement immergé, en désignant par V' le

volume immergé, la poussée d'Archimède s'écrit comme suit :


F


g

   
F   M fluidedépla cé g ou encore F    V' g

avec M fluide déplacé =  V’

Ce théorème est donc applicable à tout corps flottant dans un fluide au repos, il

suppose toutefois pour les corps partiellement immergés que la poussée due à l'air

est négligeable devant celle due à l'ensemble des fluides.

Le théorème est aussi généralisable pour un corps (C) partiellement ou totalement

immergé dans un ensemble de fluides non miscibles.

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Fn


g

Fi

F1

Dans ce cas le plus général, la poussée d'Archimède s'écrit comme suit :

   
F   M fluidedépla cé g ou encore F    i V i g
i

avec M fluides dépla cés    i Vi

i

Dans cette expression  i désigne la masse volumique du fluide (F i ), V i le volume de


la partie du corps (C) immergée dans le fluide i et g le champ gravitationnel.

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On peut donc résumer le théorème d'Archimède comme suit : les actions

mécaniques de pression exercées par un ou plusieurs fluides sur un corps

partiellement ou totalement immergé sont équivalentes à une force unique opposée

au poids du ou des fluides déplacés.

 
F   M fluides déplacés g

VI. Notions sur les équilibres relatifs

Soit un fluide (F) occupant un domaine (D) de l'espace. On suppose que le

fluide (F) est en équilibre relatif dans un référentiel (  ’)=(O’,x’,y’,z’) non Galiléen

(cf figure à la fin de la page 9).

En écrivant la condition d'équilibre d'un volume élémentaire dV entourant le point

M dans le référentiel (  ’ ) non Galiléen, on obtient la relation vectorielle suivante :

   
 ext e
F  F ( M )  Fc ( M )  0


où  ext désigne la résultante des forces extérieures agissant sur le volume
F
 
élémentaire dV, Fe ( M ) et Fc ( M ) désignent respectivement la force d’entraînement et

de Coriolis s'exerçant sur le même volume dV centré sur M. D'après §.III, on sait

que :

 
 ext   g dV  grad P dV
F

  
et on sait que Fe ( M )  dm a e ( M )    dV a e ( M )
  
et que Fc ( M )  dm a c ( M )    dV a c ( M )
  
or a c ( M )  2  '   V ( M ) ' , mais le fait que le fluide (F) soit au repos dans (  ’)
   
engendre que V ( M ) '  0 , ce qui donne a c ( M )  0 et donc on peut conclure que

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 
Fc ( M )  0 . Il résulte donc que la condition d'équilibre s'écrira désormais comme

suit:
  
 g dV  grad P dV -  ae (M) dV  0

et il s'ensuit donc que pour un équilibre relatif, l'équation fondamentale de la

statique des fluides se mettra sous la forme suivante :

 
grad P   g  ae (M) 
dV

z z’ (D)

y’

O’

O y x’

On rappelle que l’accélération d’entraînement peut se calculer par la relation

vectorielle suivante :


 
ae ( M )  a  (O' ) 
d ' 
dt


 O ' M   '    '   O ' M 

Dans l’expression précédente explicitant l’accélération d’entraînement, a  (O' )

désigne l’accélération du point O’ origine du référentiel (  ’ ) et  '  est le vecteur

rotation instantané du référentiel (  ’ ) par rapport au référentiel (  ).

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