Synthèse Crystal Violet - INSA 2ème Année ICBE
Synthèse Crystal Violet - INSA 2ème Année ICBE
Synthèse Crystal Violet - INSA 2ème Année ICBE
Vincent
Célia
Martial
Perrine
Projet de
Chimie
Organique
Tuteur : M. Mathé 7 mai 2009
Sommaire
Introduction
A Les colorants
B Notre colorant : le cristal violet
A La manipulation
B La purification
C L'analyse spectrophotométrique
Conclusion
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Introduction
Nous sommes amenés en deuxième année ICBE à organiser un TP sur un des sujets
proposés. Le but étant de nous faire connaître la difficulté de préparer un TP, le coût de celui-
ci ou encore de pouvoir choisir parmi les protocoles qui nous intéressent. Nous avons choisi
de synthétiser le cristal violet, plus généralement appelé violet de gentiane. Les applications
industrielles des colorants synthétiques sont très diverses : le textile, l’alimentaire… C’est
pourquoi nous avons choisi de travailler sur ce sujet. Cela nous permettra d’acquérir dans ce
domaine quelques notions élémentaires.
Dans une première partie nous aborderons la notion de colorant, puis nous verrons
comment synthétiser le cristal violet et enfin nous nous intéresserons à quelques applications
de ce colorant.
A. Les colorants
Les premiers colorants furent utilisés pour la première fois il y a plus de 17 000 ans
pour décorer les grottes de Lascaux. Les Egyptiens utilisaient (en 1500 avant JC) du safran
pour colorer des textiles.
Jusqu’en 1850 tous les colorants utilisés étaient d’origine naturelle. En effet, c’est en
1856 que Sir William Henry Perkin, chimiste anglais, découvrit la mauvéine en tentant de
synthétiser la quinine. Dès lors l’industrie des colorants synthétique s’est développée et petit à
petit les colorants naturels ont été remplacés par les colorants synthétiques.
2) Les Colorants
En général les produits utilisés comme colorant sont des composés organiques
aromatiques et insaturés. Leur coloration est intrinsèque et dépend d’un groupe chimique
insaturé appelé chromophore. Ces groupes sont capables d’absorber l’énergie des photons
dans une gamme du spectre visible, entre 400 nm et 800 nm. Il existe deux principaux types
de chromophores : les systèmes à liaisons π conjuguées et les complexes métalliques autour
d’un métal de transition.
Les systèmes à liaisons π conjuguées créent un nuage électronique pouvant entrer en
résonance avec le rayonnement incident.
L’absorption d’un photon dans les complexes métalliques va se traduire par un saut
d’électron vers une orbitale atomique supérieure. Le retour à l’état stable se fera par la
libération d’un photon.
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B. Notre colorant : le cristal violet
Le violet de gentiane fait partie des triphénylméthanes (cf. fig. 1). Ce composé peut
être plus ou moins méthylé (deux, quatre ou six groupements méthyle). La forme avec quatre
méthyles se nomme le violet de méthyle ou méthyle violet 2B et celle avec six méthyles est
appelée le cristal violet ou méthyle violet 10B. Il présente une coloration violette lorsque le
pH est supérieur à 1,8 d’autant plus prononcée que le nombre de groupement méthyle est
important. Le composé est jaune en dessous de ce pH qui varie légèrement en fonction du
nombre de groupements méthyle.
A. La manipulation
1) Précautions nécessaires :
N,N-diméthylaniline
Tétrachlorure de carbone
Chlorure d’ammonium
Les deux premières substances sont cancérogènes, et doivent donc être manipulées
sous la hotte en portant des gants.
Le chlorure d’ammonium, quant à lui, réagit violemment avec l’eau en dégageant du
chlorure d’hydrogène, qui est un composé toxique et corrosif. Il faudra donc également
manipuler avec gants, lunettes de protection et sous la hotte.
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2) Préparation du chlorure d’aluminium :
Protocole expérimental :
Protocole expérimental :
4) Discussion :
AlCl3
+ CCl4
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Cette manipulation met en œuvre des alkylations successives par le même carbone
électrophile :
Le premier réactif électrophile est formé par action du tétrachlorure de carbone sur le
catalyseur AlCl3 lors de l’introduction du mélange dans le premier erlenmeyer :
Cet électrophile +CCl3 réagit avec l’aromatique en position para seulement, car les
deux positions ortho sont encombrées par les groupements méthyle de l’amine tertiaire.
+ +CCl3 + H+
Et AlCl3 + HCl
Le produit formé peut donc à nouveau réagir avec le catalyseur pour engendrer un
nouvel électrophile, stabilisé par conjugaison de la charge avec le cycle et son substituant.
+ AlCl3
Et
AlCl3 + HCl
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3 + CCl4 + 3HCl
Le composé final réagit à nouveau avec AlCl3 pour donner l’ion tri-N,N-
diméthylanilinométhane :
Dans cet ion, la charge est délocalisée sur les trois cycles aromatiques et leurs
substituants. Cette forte conjugaison est responsable de la coloration violette du composé. Les
couleurs rouges que l’on peut observer au début de la réaction sont dues aux cations
intermédiaires cités plus haut.
L’ion formé est faiblement soluble dans CCl4 mais notablement soluble dans l’eau,
sous forme de chlorure. C’est un des constituants de l’encre violette.
La couleur du cation dépend des substituants de l’aromatique initial. Par exemple, le
composé ci-dessous est le constituant coloré du vert malachite :
B. La purification
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Comme on obtient un précipité de cristal violet baigné dans l’eau, on décide de faire
une filtration (pour séparer un solide d’un liquide). Pour enlever le maximum de liquide et
aller plus vite, on fait une filtration sous vide (filtre Buchner).
Protocole expérimental :
Filtrer le contenu de l’erlenmeyer où sont les produits de la synthèse sur filtre Büchner.
Cesser de tirer sous vide.
Laisser sécher (on pourra utiliser l’étuve), puis peser le produit obtenu
1) Schéma de l’installation :
2) Précaution nécessaire :
Il faut faire attention lors de la filtration sur Büchner, d’arrêter la manipulation, c’est-
à-dire d’enlever le tuyau à vide avant de couper l’eau, afin d’éviter les remontées d’eau dans
l’erlenmeyer. On évite ainsi de polluer le précipité.
C. Analyse spectrophotométrique
Maintenant que nous avons synthétisé et purifié le cristal violet, nous allons vérifier la
qualité du produit obtenu en le comparant avec du cristal violet industriel. Pour cela, trois
méthodes sont possibles :
- La chromatographie sur couche mince (CCM)
- La spectrophotométrie
- Le banc Kofler
Nous n’utiliserons pas le banc Kofler. En effet, le produit obtenu sera pâteux, car il est
difficile d’évaporer certains produits de la synthèse. Or, pour que l’étude sur banc Kofler soit
précise, le produit doit être totalement sec et pur.
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La CCM pourrait être utilisée, mais cette méthode ne nous permettrait pas d’obtenir
des mesures précises. En effet, il faut mesurer le centre des tâches, dont il est difficile
d’estimer la position, ce qui entraîne une première erreur, et de plus, les tâches sont souvent
trop grosses pour pouvoir différencier les produits.
Nous effectuerons donc une analyse spectrophotométrique du produit que nous avons
obtenu. Nous étudierons d’abord le colorant industriel, sensé être pur, à partir duquel nous
réaliserons la courbe théorique d’absorption du cristal violet. Cette courbe devrait avoir
l’allure suivante, avec un pic d’absorbance à 580 nm :
Protocole expérimental :
Prendre une petite quantité de colorant industriel et diluer dans de l’eau distillée.
Faire le zéro avec une cuve d’eau distillée
Réaliser le spectre théorique du cristal violet
Effectuer une quinzaine de mesures régulièrement espacées entre 400 et 700 nm, plus 4 ou 5
autour de 580 nm.
Ne pas oublier de refaire le zéro entre chaque mesure.
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Maintenant que nous avons la courbe théorique d’absorption du cristal violet, nous
pouvons déterminer la pureté de notre colorant synthétisé.
Loi de Beer-Lambert :
A=lCε
A : Absorbance
ε : coefficient d'extinction molaire (L.mol-1.cm-1)
l : longueur de cuve traversée par la lumière (cm)
C : concentration molaire (mol.L-1)
A 580 nm, la valeur de ε devrait être de 112,000 M-1cm-1
Le cristal violet peut également servir d’indicateur coloré lors d’un dosage, puisqu’il
est jaune sous sa forme acide et bleu-violet, sous sa forme basique. Quant à sa zone de virage,
elle se situe entre pH 0,0 et pH 1,8.
Notre expérience consistera à doser une solution d’HCl, par une seconde solution
d’HCl. On part d’une solution à pH 4,0 dans le bécher, pour arriver à une solution à pH 1,0.
On utilisera à cet effet une solution titrante à 1 mol.L-1.
Au départ :
nfinal = [H30+]f x Vtitrée = 0,1 x 50 x 10-3 = 50 x 10-4 mol (en négligeant le volume versé
< volume dans le bécher)
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On obtient Vversé = 50 x10-4 – 50 x10-7 = 4,995 x10-3 L
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Protocole expérimental :
On pourra faire cette expérience une première fois assez rapidement pour repérer la zone de
virage, et une seconde fois plus précisément. Relever Véq et conclure
Néanmoins, on peut d’ores et déjà dire que les calculs sont approximatifs, puisque à
des concentrations si fortes, il faudrait prendre en compte les activités pour les faire. Mais
l’importance de notre expérience réside dans l’observation du virage de notre colorant.
La coloration de Gram a été mise au point en 1884 par le bactériologiste danois Hans
Christian Gram. Cette méthode de coloration met en évidence les propriétés de la paroi
bactérienne et permet d’identifier et de classer les bactéries selon deux critères : leur type de
paroi et leur forme. Cette technique d’identification par des colorants est ainsi utilisée dans les
diagnostics de contamination afin d’adapter des traitements efficaces.
Dans un premier temps, on colore les bactéries à l’aide du violet de gentiane, celui-ci
se fixe sur des composants cytoplasmiques des bactéries.
Ensuite, on effectue la fixation au lugol, autrement appelée étape de mordançage. Il
s’agit de bien fixer la coloration interne.
Dans un troisième temps, on procède à la différenciation des bactéries. Pour cela, on
les soumet à l’action de l’alcool (+ acétone = facultatif). Les bactéries se répartissent
alors en deux catégories : celles qui conservent la coloration violette, que l’on qualifie
de « Gram positives » et celles qui sont décolorées, les « Gram négatives ». Ce
phénomène s’explique par la différence entre les parois de ces deux types de bactéries.
Les « Gram négatives » possèdent une paroi riche en lipides, plutôt fine, qui laisse
passer l’alcool, et qui en éliminant le violet de gentiane décolore le cytoplasme. Et au
contraire, les « Gram positives » ont une paroi, plutôt épaisse, riche en protéines
(peptidoglycane), qui se révèle être une barrière imperméable à l’alcool. Elles restent
ainsi violettes.
La dernière étape est utilisée pour mieux visualiser mes bactéries décolorées. Pour
cela, on utilise un traitement à la fuchsine ou à la safranine. Cette seconde coloration
donne aux bactéries à Gram négatif une teinte rose-orangée.
On peut ainsi obtenir au microscope ce type d’observation :
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Figure 3 : Des bactéries à Gram positif Figure 4 : Des bactéries à Gram négatif
Protocole expérimental :
C. Empreintes digitales
Le violet de Gentiane est un colorant qui, combiné aux protéines trouvées dans les
sécrétions des glandes sébacées1, donne une réaction violet foncé.
Ainsi, il est généralement utilisé pour l’analyse des traces de sang et donne de très
bons résultats pour la révélation d’empreintes sur la face adhésive des rubans et films.
Protocole expérimental :
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La molécule du cristal violet étudiée possède une charge formelle positive. Cette
charge implique la polarité de la molécule, qui peut donc interagir avec le solvant. Selon le
solvant utilisé, la molécule sera stabilisée sous une certaine forme : c’est ce qu’on appelle le
phénomène de solvatochromie, c’est-à-dire l’influence du solvant sur la charge de la molécule
et donc la couleur sous laquelle elle nous apparaît.
Ainsi, l’utilisation de solvants différents entraînera des molécules différentes
notamment de par l’intensité de la coloration : plus le cristal violet possède de groupements
alkyles, plus il sera foncé.
Nous allons donc utiliser différents solvants polaires afin d’étudier la réaction du
colorant.
Un solvant polaire est caractérisé par son moment dipolaire et sa constante diélectrique.
• Le moment dipolaire caractérise le dipôle du solvant.
• La constante diélectrique caractérise la permittivité du solvant.
Protocole de la solvatochromie :
Ces résultats sont pour l’instant purement théoriques et devront être vérifiés
expérimentalement.
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Conclusion
Ensuite, nous avons appris à être autonomes dans cette démarche, avec l’aide de M.
Mathé : à partir d’un objectif donné, chercher les bonnes informations, décider des différentes
expériences à mettre en place, organiser le groupe, mettre en commun les données, et préparer
l’analyse des résultats.
Enfin, nous avons pu appréhender ce à quoi un chimiste peut être confronté dans la
recherche ou l’industrie : prise en compte de tous les aspects de la réaction (réactifs, solvants,
mécanismes,…), préparation de la manipulation, recherche de la dangerosité et des prix des
produits, et enfin stress en vue du résultat de l’expérience… qu’il faudra analyser afin de
rendre des comptes.
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Sources
* Sites utilisés *
http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/bacteriogene/gram.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coloration_de_Gram
http://www.bvda.com/EN/sect1/en_1_12a.html
http://pagesperso-orange.fr/ptl/Repertoire/repertoire.html
www.wikipedia.fr,
www.fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761557540/colorants.html
www.fr.wikipedia.org
en.wikipedia.org
* Bibliographie *
* Logiciels utilisés *
- Microsoft Word
- ACDLabs ChemSketch
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