methode_dissertation_2025 1

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La dissertation

Présentation générale

Faire une dissertation, c'est construire sa propre réflexion sur un sujet donné. Cette réflexion doit
prendre en compte les différents sens du sujet, elle doit être argumentée, elle doit s'appuyer sur un
travail de définition ainsi que sur des connaissances.

Donc les critères d’évaluation sont les suivants :

• La compréhension du sujet, la compréhension de ses différents sens ou aspects.


• La cohérence entre les parties et entre les arguments
• La solidité des affirmations (est- ce qu’elles sont assez argumentées)
• La solidité du plan : est-ce que la démarche correspond bien à ce qui est montré en
conclusion.
• L’utilisation de connaissances, en particulier de références mais pas seulement.
• L’existence d’un travail de définition

Ce qui ne compte pas du tout dans l'évaluation d'une copie :

- la conformité entre la pensée du correcteur et celle de l'élève

- la conformité entre le plan du correcteur et celle de l'élève

=> Il n'y a pas de copie type en philosophe, ni même une seule réponse possible

Donc ça ne sert à rien de chercher à savoir ce qu'aurait répondu le correcteur, le prof, ni même
d'aller plaquer des connaissances prises sur internet...Ce qu'on veut voir, c'est votre construction
personnelle et un réel travail d'analyse du sujet.
Le plan ou la démarche globale

On attend 5 moments dans une dissertation. On saute des lignes entre chaque moment

*L'introduction

*Moment 1 du développement : On expose et on réfléchit au point de vue le plus immédiate, celui


qui vient d'une idée plus superficielle d'un des termes du sujet. Ce point de vue constitue une
réponse provisoire.

*Moment 2 du développement : On expose un point de vue intermédiaire, qui dépasse le point de


vue superficiel grâce à une travail plus approfondi d'analyse des termes du sujet. C'est le moment de
la critique de la réponse provisoire

* Moment 3 du développement : on expose un point de vue plus approfondi grâce à un travail


d'analyse encore plus approfondi sur le sujet. On dépasse les deux premiers moments grâce à une
nouvelle manière de comprendre le sujet.

*Conclusion

Contenu détaillé de l'introduction

TQPPE =

Thème

Question

Problème qui donne : 2 premières parties du Plan, la troisième étant le dépassement des deux
premières.

Enjeu

Contenu détaillé de chaque moment (1, 2, 3) : le développement


1) Exposé de réponse examinée. Ex : commençons par réfléchir à la réponse suivante pour la
première étape du développement

2) 1) Deux ou 3 paragraphes argumentés. Chaque paragraphe argumenté contient les éléments


suivants :

* Exposition de l'argument général à parti d'une définition que l'on donne ou que l'on reprend

* Exemple

(* Référence (facultative dans certains paragraphes))


* Retour au sujet

3) Un dernier paragraphe qui sert de transition et fait apparaitre la limite, les difficultés de ce qu'on a
dit jusqu'à présent. Il ne s'agit pas de dire que c'est faux mais qu'on n'a examiné qu'une partie du
problème.

Contenu détaillé de la conclusion

Rappel de la question et du problème posé. Synthèse de la pensée à laquelle on est parvenu. Pas
d'ouverture.

Exercice : Problématiser un sujet de dissertation

Problématiser un sujet c'est montrer que la réponse à un sujet n'est pas simple
et qu'il faut donc développer toute une réflexion pour parvenir à une réponse
plus acceptable.

I) Première étape : exhumer la réponse spontanée

Un sujet de philosophie vient toujours mobiliser une réponse spontanée,


souvent quasi inconsciente : une réponse qui repose soit sur l'opinion
commune, soit sur une interprétation immédiate d'un ou de plusieurs termes
du sujet. Il est important de mettre en lumière, d'identifier très vite cette idée
première et d'en trouver la justification. C'est ce qui constitue le point de
départ du problème, le socle de la problématisation.

Concrètement : on part d'un terme du sujet, on en donne définition spontanée


première et on en tire la conséquence par rapport au sujet. Attention la
réponse spontanée se construit toujours à partir de la définition d'un terme. Et
vous pouvez vous aider d'un exemple

Pour vous aider à démarrer : le terme évoque-t-il quelque chose de positif ou


négatif ?
Exemples et exercices :

1) La conscience de soi est-elle une connaissance ?

Qu'est-ce qu'évoque le terme "conscience de soi"

Quelle est la réponse spontanée ? Quel exemple ?

2) Avons-nous quelque chose à apprendre de nos erreurs ?

Qu'est-ce qu’évoquent le terme "erreur" et le terme "apprendre" ?

Quelle est la réponse spontanée ? Quel exemple ?

3) Devons-nous nous méfier de nos certitudes ?

Qu'est-ce qu’évoquent le terme "certitude" et le terme "méfiance")

Quelle est alors la réponse spontanée ? Quel exemple ?

4) Faut-il chercher à tout démontrer ?

Qu'est-ce qu'évoque le terme 'tout démontrer » ?

Quelle est alors la réponse spontanée ? Quel exemple ?

5) La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité :

Qu'est-ce qu'évoque le terme "science" ?

Quelle est la réponse spontanée ? Quel exemple ?


II) Seconde étape : problématiser : montrer que la réponse n'est pas si simple

Attention cela ne veut pas dire que la réponse spontanée est fausse. Il peut y
avoir des raisons de la soutenir. Mais cela veut dire qu'elle n'est pas suffisante
(et dans certains cas même elle est complètement fausse).

C'est lors de cette étape que le cours de philo peut servir à quelque chose.
Parce que pour problématiser il faut avoir un minimum de culture et de
conscience des problèmes philosophiques.

Et il va falloir vraiment rentrer dans le détail de la définition des termes

Remarque :

1)c'est souvent à la fin du travail au brouillon que l'on peut vraiment exprimer
clairement le problème : il faut avoir réfléchi à toutes les questions auxquelles
le sujet ouvre.

2) C'est lorsque l'on va réfléchir que l'on va être conduit à faire des distinctions

Donc je fais ma réflexion au brouillon sous forme de « Brainstorming » et à la


fin seulement je peux exprimer mon problème clairement.

Ex : la conscience de soi est-elle une connaissance ?

OUI en apparence (et la réponse spontanée n'est pas si absurde, elle peut
être argumentée)

Réponse spontanée : cela parait évident oui. Parce que quand je perçois ma
douleur, il semble que je peux dire que je la connais : je sais qu'elle est là. Je la
contemple Connaitre ici c'est contempler, apercevoir. Je peux par exemple la
situer, et parfois la décrire. Ainsi un médecin peut me demander de définir son
intensité.

Et il en va de même pour mes émotions, sentiments...

En exerçant une attention à ce que l'on ressent est -ce que l'on ne peut pas
savoir exactement ce que l'on ressent. Dire que la conscience de soi n'est
jamais une connaissance, cela parait un peu trop radical parce que cela
voudrait dire que je ne pourrais au fond jamais dire : je suis amoureux, je suis
en colère .... Et cette conscience que l'on développe ne nous permet-elle pas
d’agir ?

Mais la conscience de soi n'est pas toujours vraie et n'est pas toujours une
connaissance

1) La conscience /perception de soi peut conduire à des erreurs et en tous cas


elle est partielle

=< cf illusion des amputés + Freud : il y a des choses que l'on ne perçoit pas en
soi à cause du refoulement

2) On peut même aller plus loin la conscience perception de soi est une
contemplation. Or la connaissance ne relève-t-elle pas d'une réflexion ?
Contempler ce n'est pas savoir, connaitre ce qui est là.

3) Et la conscience analytique, réflexive de soi

* Possibilité de faire des erreurs : on a des exemples de conscience de soi


erronées. Ex 12 hommes en colère.

* La conscience de soi réflexive= peut être influencée par différents facteurs =


les émotions, les stéréotypes...

* Quels sont tous les facteurs : l'inconscient, les émotions et désirs, la culture

=> Cela vient du fait que la conscience de soi analytique n'est pas un simple
miroir de ce qui se passe en nous. Elle se construit spontanément à travers des
filtres émotionnels, culturels....

En même temps

* Mais est -ce que l'on ne peut pas dépasser ces filtres, les critiquer. Il y a alors
une seconde sorte de conscience de soi : une conscience de soi qui a pris le
temps de la réflexion et qui peut s'appuyer sur les autres et sur des
connaissances scientifiques
Ex : La psychanalyse chez Freud ou la prise de conscience de ses préjugés
culturels

Ex : 12 hommes en colère le juré 3 : qui a peut-être une meilleure connaissance


de soi

* en même temps on n'atteint jamais une connaissance parfaite et complète


de soi. Connaissance de toutes les causes de tout ce qui nous compose, de ...2)
Soit le sujet suivant : les bonbons haribo sont-ils bons ?

Soit le sujet suivant : suis-je le mieux placé pour savoir qui je suis ?

1) Travail de définition :

*Que signifie "être le mieux placé" dans la vie quotidienne ? Prenez le temps de définir à l'aide d’un
exemple concret.

* Que désigne le "je » du sujet ?

2) Expression de l'opinion commune. En partant d'une définition classique, commune, première de


l'homme expliquez pourquoi l'on pourrait répondre que je suis le mieux placé. (En particulier que je
suis mieux placé que les autres)

3) Critique de cette opinion commune et explication de la difficulté.

Montrant comment en définissant autrement l'homme (en mettant en évidence d'autres


caractéristiques de lui) on peut parvenir à remettre en question cette représentation première.

4) Dépassement : est-ce vraiment une question de place ou de travail de réflexion. Peut-être que
personne n'est le mieux placé.

Proposition de correction
(Opinion spontanée) De manière classique on définit l'homme comme un être pensant, un être doué
de conscience. Ainsi tout individu semble-t-il possède une certaine présence à lui même et c'est cette
présence que l'on appelle conscience. Ainsi lorsque je ressens de la tristesse, j'ai conscience de cette
tristesse même si je ne parviens pas toujours à la caractériser parfaitement : il semble donc que j'ai
un accès immédiat à moi-même. L'autre au contraire ne voit que les signes extérieurs de cette
tristesse, il n'a pas ce pouvoir de percevoir mon intériorité comme moi je la perçois. En ce sens, on
pourrait penser qu'avec évidence, je suis bien le mieux placé pour savoir qui je suis, ce que je
ressens, ce que je pense et ce qui me constitue. (Critique de l'opinion spontanée) Mais sommes-
nous toujours pleinement objectifs ? La conscience que nous avons de nous-mêmes parait être le
produit d'un regard immédiat sur nous-mêmes : il semble que de la place où nous nous observons
nous pouvons voir parfaitement ce qui se déroule sur la scène de notre intériorité. Mais n'y a-t-il pas
des obstacles entre la conscience que nous avons de nous-mêmes et nous -mêmes ? Nous sommes
en effet également des êtres de désirs et nous éprouvons de émotions profondes. Nos affects ne
peuvent-ils pas alors nous aveugler ? Ainsi notre place est-elle si bonne si entre elle et nous se
trouvent nos désirs ? (Dépassement) Cependant si nous sommes aveuglés par nos désirs les autres
ne peuvent-ils pas l'être également lorsqu'il s'agit de nous connaitre ? Il convient alors en dernier de
se demander si la connaissance de soi est réellement une question de place.
Contenu d'un paragraphe argumente
Présentation de l'argument ( construit sur une définition)

Illustration/exemple tiré de la vie quotidienne ou de la culture personnelle (histoire, expérience


scientifique...)

Référence/théorie philosophique

Retour au sujet
Fiche d'(auto) evaluation pour le
paragraphe argumente
débutant Intermédiaire Expert

Chaque case/étape est-elle remplie ?

L'exposé de mon argument part-il d'une


définition déjà faite auparavant ou que je
viens de faire ?

La définition sur laquelle mon argument


s'appuie est-elle suffisamment développée
et expliquée au correcteur ? Je peux
éventuellement m'aider d'un exemple.
Mon exemple est-il tiré de l'histoire, de la
littérature, d'un film, d'une expérience
scientifique, psychologique, sociologique
...
Niveau intermédiaire ou expert
Mon exemple est-il un exemple tiré de la
vie quotidienne ?
Niveau DEBUTANT
Mon exemple est-il suffisamment bien
expliqué pour être compris par quelqu'un
qui ne connait pas ce dont je parle.
Ma référence est -elle suffisamment bien
expliquée pour être comprise par
quelqu'un qui ne connait pas ce dont je
parle ?

Ai-je pensé à faire un retour au sujet ? Ai -


je montré au correcteur le lien entre ce
que je viens de dire et le sujet ?

Fiche d'auto évaluation pour la problématisation et la construction d'un plan.


Fiche d'(auto) evaluation pour la
construction de mon plan ou de ma
demarche

Introduction
T

Environ 20 lignes
Moment 1 du développement

* Exposé de la réponse provisoire ou spontanée

*Argument = paragraphe argumenté 1

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* Argument = paragraphe argumenté 2

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* Argument = paragraphe argumenté 3

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* : Transition : synthèse et explication des limites du moment 1


Moment 2 du développement

* Exposé de la critique de la réponse provisoire

*Argument = paragraphe argumenté 1

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* Argument = paragraphe argumenté 2

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* Argument = paragraphe argumenté 3

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* : Transition : synthèse et explication des limites du moment 1 et 2 : on va vers un dépassement de


1 et 2 par une nouvelle lecture du sujet
Moment 3 du développement

* Exposé de la réponse qui vient d'une nouvelle lecture du sujet

*Argument = paragraphe argumenté 1

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* Argument = paragraphe argumenté 2

-présentation arg

-ex

- réf

- retour

* Argument = paragraphe argumenté 3

-présentation arg

-ex

- réf

- retour
COnclusion :

Synthèse générale
Fiche des competences a travailler
Présentation de
l'argument

Explication de
l'exemple

Exposé de la
référence

Définition d'un
concept

Problématisation

Retour au sujet
et/ou transition

Être capable de
trouver plusieurs
arguments en
s'aidant du cours
et de la culture
Faire un plan.
Organiser ses
idées

Comment faire un paragraphe augmenté ?

* Un argument (= paragraphe argumenté) permet de défendre une thèse générale, une grande idée
générale. On a plusieurs arguments pour défendre une même idée

* On ne va pas à la ligne dans l'argument. Mais il y a 4 étapes :

1) - définition, présentation de l'argument et explication

2) Exemple

3) référence
4) Retour au sujet (mini conclusion par rapport à l'idée générale que l'on cherche à montrer )

Visualisation de ces étapes

1) - définition, présentation de l'argument et explication


L'homme est un être qui ... La perception se définit comme... A partir de ces définitions, on voit
donc que ....

2) Exemple :
Pour mieux comprendre, prenons un exemple :

3) référence
C'est ce que nous montre tel auteur.

4) Retour au sujet
On voit donc que ...

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