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LITTÉRATURE ET PEINTURE
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Du même auteur :

à L’instant même :
Mémoires du demi-jour, nouvelles, 1990.
Chronique des veilleurs, nouvelles, 1994.
Le chemin du retour, roman, 1996.
Venir en ce lieu, essai, 1997.

chez d’autres éditeurs :


Saint-Denys-Garneau et ses lectures européennes,
essai, Presses de l’Université Laval, 1969.
L’univers du roman (en collaboration avec Réal
Ouellet), essai, Presses Universitaires de France,
1972.
Les critiques de notre temps et Giono, essai, Garnier,
1977.
Passage de l’ombre, proses, Parallèles, 1978.
Reconnaissances, nouvelles, Parallèles, 1981.
Antoine Dumas, essai, Stanké, 1983.

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LITTÉRATURE ET
PEINTURE
par
Roland Bourneuf

traduites de l’anglais par


Stéphane Brault

' meme
?

L’instant ^
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Maquette de la couverture : Isabelle Robichaud

Photocomposition : CompoMagny enr.


Distribution pour le Québec : Diffusion Dimedia
539, boulevard Lebeau
Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2
Canada
Pour la France : La Librairie du Québec
30, rue Gay-Lussac
75005 Paris
Tous droits de traduction, de reproduction
et d’adaptation réservés
© Les éditions de L’instant même
865, avenue Moncton
Québec (Québec) G1S 2Y4
Canada
Dépôt légal — 1er trimestre 1998

Données de catalogage avant publication (Canada) :

Bourneuf, Roland, 1934-


Littérature et peinture
(Connaître ; 2)
ISBN papier 978-2-89502-001-1
ISBN PDF 978-2-89502-816-1
1. Art et littérature. 2. Peinture dans la littérature. 3. Peintres.
4. Écrivains. I. Titre. II. Collection.
ND1158.L57B68 1998 809'.93357 C98-940136-7

L’instant même reçoit pour son programme de publication l’aide du


Programme de subventions globales du Conseil des Arts du Canada
et celle du Programme d’aide aux entreprises du livre et de l’édition
spécialisée de la Société de développement des entreprises culturelles
du Québec.
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L’importance d’une conjonction

CHAPITRE 1

L’IMPORTANCE D’UNE
CONJONCTION

I l y a quinze ou vingt millénaires, dans les ténèbres


que dissipait à peine la lumière des torches, des
hommes traçaient avec du charbon et de l’ocre de
grandes silhouettes d’animaux sur la paroi des
cavernes. À Lascaux, à Altamira, la peinture est née
dans la nuit des temps et de la terre. Aujourd’hui nous
admirons mais ne comprenons pas : voyons-nous là le
souvenir d’exorcismes avant la chasse ou de rites d’ini-
tiation, le culte rendu aux puissances telluriques, la
conscience étonnée devant le redoutable, le beau, le
merveilleux du monde ? Pourquoi ces taureaux, ces
cerfs, ces poissons, plus rarement ces silhouettes
humaines ? Pourquoi la peinture ?
Un peu partout aussi sur les mêmes parois, avec des
empreintes de mains, apparaissent des taches rondes,
des flèches, des stries, des grilles, des spirales, autant
de signes qui ne renvoient à aucun objet reconnaissa-
ble mais qui doivent bien remplir une fonction, avoir
un sens. Repères, formules, incantations, messages,

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Littérature et peinture

mais adressés à qui ? Prémisses d’une écriture sans


doute, amorces de textes, rudiments d’une littérature...
Cependant dans les grottes préhistoriques, dans les
édifices des premières villes au Moyen-Orient, la re-
présentation picturale sur la pierre, le bois, l’ivoire a
précédé par de nombreux millénaires l’écriture véri-
table à partir de laquelle nous commençons à parler
de l’histoire.
Les deux pratiques ont suivi leurs voies propres
mais la peinture et la littérature qui se sont ainsi peu à
peu constituées ne se sont pas perdues de vue. Les deux
arts ont été souvent complices, parfois rivaux. Peintres
et écrivains ont multiplié les échanges, les emprunts,
— ou les rejets —, de sujets, de formes, de procédés.
En maintes occasions ils ont fait cause commune pour
rajeunir la culture quand elle s’enlisait dans la routine,
pour secouer les habitudes du public, pour élargir les
possibilités de la création artistique et enrichir la con-
naissance.
Ces rapports sont devenus, à partir du XVIII e siècle
surtout, particulièrement nombreux, riches, conscients.
Ils offrent à l’étude un terrain qui n’est encore que très
partiellement exploré.
Comment, par exemple, les deux arts s’insèrent-ils
dans l’ensemble d’une époque, comment participent-
ils d’une vision globale du monde ? Peuvent être mises
en parallèle, d’une part, des séries d’œuvres littéraires
et picturales et, de l’autre, des événements politiques,
sociaux, culturels, des systèmes de pensée qui leur sont
contemporains. Nous pouvons ainsi mieux lire ce qui
est reflet, expression de l’époque, poursuite de
traditions ou annonce de ce qui vient. Devant nous
prend corps tout le mouvement d’une époque, celles
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L’importance d’une conjonction

qui nous ont précédés ou la nôtre. À un moment plus


défini de l’histoire, nous pouvons comprendre com-
ment écrivains et peintres ont situé leur art par rapport
à l’autre, comment ils se sont cherchés, aidés, enviés
peut-être. Ou bien l’étude peut se porter sur un roman,
un poème, sur un tableau, et s’interroger sur son fonc-
tionnement interne : comment des formes en créent le
sens. Se pose ainsi la question inévitable des analo-
gies, voire des équivalences : la ligne, le volume, les
couleurs trouvent-ils leur correspondance dans un texte
littéraire ? La pensée est conduite à s’interroger sur le
langage : qu’est-ce qui le définit ? La peinture (ou le
cinéma, ou la musique) en est-il un au même titre que
celui que nous articulons avec des mots ?

Littérature et peinture : ce « et » rapproche, réunit,


coordonne. Cela semble aller de soi mais nous entre-
voyons déjà les sens multiples que prend ce mot. Il relie
comment, où, à quels niveaux ? Par cette petite con-
jonction nous pénétrons dans le champ des « études
comparatives » dont l’étendue est difficile à apprécier
et les frontières mouvantes. Des pléiades de chercheurs
ont étudié « les influences et les échanges entre les
littératures » — définition traditionnelle du compa-
ratisme. Ils étendent maintenant leurs « comparaisons »
au-delà du littéraire vers d’autres domaines de la
création : la musique, le cinéma, et, bien sûr, la pein-
ture.
N’importe quel objet culturel peut être rapproché
d’un autre : on a pu voir des analogies entre un clocher
gothique et les coiffures coniques que portaient les
femmes nobles au Moyen Âge, entre l’art des jardins
et la versification pratiqués en Angleterre au XVIII e
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Littérature et peinture

L’essayiste Pierre Vadeboncœur, qui à l’occasion


manie le fusain, dit qu’il entre dans son tableau « aussi
facilement qu’on entre dans un lieu, tout simplement ».
Et il y est heureux. Examiner les rapports entre ces
deux arts ne devrait en effet pas seulement être un objet
d’études parmi d’autres, mais bien offrir l’occasion de
prises de conscience et d’expériences personnelles.
Quelle valeur possède pour nous un tableau en regard
d’un poème ou d’un roman ? Comment résonne-t-il en
nous ? En quoi les œuvres que nous aimons nous sont-
elles essentielles ? Les artistes les ont mises au monde
dans l’enthousiasme et un élan de vie, ou dans un
mouvement de désespoir, par le travail patient ou
l’illumination soudaine. Créer les mobilise tout entiers
et, même si parfois ils touchent la souffrance profonde,
ils se trouvent portés au sommet d’eux-mêmes. Nous
recevons de ces œuvres leur rayonnement, nous
sommes immergés dans la lumière, éclatante, ou
sourde, ou noire, dans laquelle elles sont nées et dont
elles sont porteuses.
Aux créateurs qui œuvrent dans le verbal ou dans
le visuel, ou dans les deux, rapprocher les deux pra-
tiques ouvre un champ d’expérience, certes déjà
exploité, mais aux possibilités sans cesse élargies.
L’envie peut nous venir de tenter cette aventure. Par-
tir d’un tableau pour écrire un poème ou un récit, ou à
l’inverse, prendre comme source d’une œuvre pictu-
rale un texte, l’illustrer — au sens large et souple —,
prolonge l’émotion qui s’en dégage, stimule notre pro-
pre désir de créer. Ainsi, comme pour Baudelaire ou
Rimbaud, nous voyons se tisser des correspondances
secrètes entre le mot, la couleur, la note de musique,
le geste, entre les ressources de leur agencement. Nous
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Littérature et peinture

siècle. Des affinités se révèlent ainsi qui nous font


mieux percevoir l’esprit d’une époque, mais ces rap-
prochements se réduisent parfois à des jeux fantaisistes
ou à des impressions vagues. Cependant les arts, si
divers soient-ils dans leur fonction, la matière qu’ils
travaillent, les techniques qu’ils emploient, partagent
des exigences communes. Peinture, sculpture, archi-
tecture, littérature, théâtre, musique, danse, cinéma,
impliquent tous une certaine composition (malgré par-
fois le désordre apparent) ; un rythme (plus ou moins
rapide, marqué, continu, varié, répétitif...) ; un ton (qui
touche et provoque nos sentiments : joie, tristesse,
mélancolie, exubérance, qui nous incite à la réflexion,
au souvenir, à l’activité, à la participation collective...).
De plus, tous ces arts recourent à des procédés (voire
à des figures rhétoriques) identiques : répétitions,
symétries et asymétries, analogies et contrastes...
Nous ne pouvons nous étonner de l’existence de ce
fonds commun à tous les arts. Il a ses racines dans les
structures de l’imaginaire (monde intérieur que nous
bâtissons, plus ou moins ressemblant au réel) : rêves,
fantasmes et rêveries, fables et récits mythiques,
symboles, œuvres artistiques en sont les manifestations.
Les chercheurs contemporains (anthropologues,
esthéticiens, philosophes comme C. Lévi-Strauss,
G. Bachelard, G. Durand, P. Ricœur, etc.) ont montré
comment dans l’imaginaire, quels que soient la culture,
l’époque, le champ de manifestation, se retrouvent les
mêmes images : lumière et ténèbres, animaux, croix,
cercle, chute et ascension, lune et soleil, tombe, etc.
Ces images font supposer qu’il existe dans le psy-
chisme humain des principes universels d’organisation,
des forces qui régissent son fonctionnement (que la
psychanalyse cherche à décrire).

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L’importance d’une conjonction

Pourquoi s’intéresser spécialement et maintenant à


ces rapports qui touchent plus particulièrement les
divers champs de l’activité créatrice ?
Le compartimentage et la spécialisation sont deve-
nus, pour le meilleur et pour le pire, la pratique cou-
rante dans la recherche contemporaine. On peut
déplorer cet émiettement de l’observation et de l’étude
qui augmente notre myopie. Ce ne sont plus seulement
les arbres qui nous empêchent de voir la forêt, mais
les molécules qui composent l’écorce ou les feuilles !
Mais, d’abord, il faut comprendre que la connaissance
scientifique exige l’analyse d’objets de plus en plus
limités. Quant aux grandes synthèses d’explication,
dans quelle mesure la science est-elle aujourd’hui ca-
pable d’en élaborer ? Les hommes de science eux-
mêmes viennent à en douter. Et, d’autre part, nous ne
faisons pas ici de la recherche scientifique : nous
essayons d’élargir des perspectives. Les termes « in-
fluences », « échanges », si vagues, si extensibles
soient-ils, viennent nous rappeler qu’un art, à l’image
de tout organisme vivant, ne se développe pas en vase
clos mais qu’il se nourrit dans et par un réseau com-
plexe de relations.
Les pages qui suivent ont pour but de repérer
quelques aspects des rapports qu’ont entretenus et
qu’entretiennent les œuvres de langage (principalement
d’expression française) et les œuvres picturales, à trois
niveaux : dans le contexte historique, dans les thèmes,
dans les formes. Par des rapprochements, des paral-
lèles, des confrontations, nous pouvons mieux com-
prendre les pouvoirs de la peinture et de la littérature
et selon quelles voies leurs œuvres respectives parvien-
nent à l’existence.
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L’importance d’une conjonction

échappons un peu par là aux limites de nos moyens


d’expression, mutuellement enrichis par les échanges,
au cloisonnement de nos sens et de notre vision du
monde. Nous entrerons peut-être plus avant dans une
beauté sans frontières, aux formes parfois paradoxales,
dont, de Léonard de Vinci à Delacroix, des artistes vi-
sionnaires ont eu l’intuition. Par les voies de la littéra-
ture et de la peinture, en conjuguant réflexion et
pratique, nous pouvons mieux connaître aussi notre
propre richesse et lui faire porter fruit.

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Littérature et peinture

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Une alliance historique

CHAPITRE 2

UNE ALLIANCE HISTORIQUE

L es peintres et les écrivains — plus spécialement


les poètes — savent depuis l’Antiquité que leurs
arts respectifs ont une parenté. Pour Aristote, la pein-
ture, la musique, la poésie sont des arts d’imitation :
ils « imitent » la Nature, c’est-à-dire le monde physique,
ses créatures, les hommes qui l’habitent. Cette notion
de nature, élastique, source de confusions et de malen-
tendus, servira souvent d’enjeu dans les nombreuses
« batailles » littéraires, artistiques, mais aussi philoso-
phiques et religieuses qui seront livrées pendant les
deux millénaires de notre histoire.
La célèbre formule Ut pictura poesis est reconnue
comme la preuve claire et nette dès l’Antiquité de cette
parenté. Horace y affirme par là qu’un poème doit être
jugé comme un tableau, selon les mêmes règles.
Mais pendant le Moyen Âge, la peinture est consi-
dérée avant tout, et à la différence de la musique et de
la poésie, comme une activité manuelle, avant d’être
vue à la Renaissance, selon l’expression de Léonard
de Vinci, comme « chose mentale ».

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Littérature et peinture

Le XVII e siècle réaffirme cette proche parenté. « La


Peinture et la Poésie, écrit Du Fresnoy en 1673, sont
deux Sœurs qui se ressemblent si fort en toutes choses,
qu’elles se prêtent alternativement l’une à l’autre leur
office et leur nom. On appelle la première une Poésie
muette, et l’autre une peinture parlante ». Deux sœurs,
mais aussi deux sœurs rivales, car, nous le verrons,
leurs rapports n’ont pas toujours été sans nuages.
Jusqu’au début de notre siècle le débat sur la hiérar-
chie des arts renaîtra de cendres jamais complètement
éteintes. Qui des deux sœurs l’emporte sur l’autre ? La
littérature ne semble-t-elle pas prédominer sur la pein-
ture peu apte à exprimer une pensée abstraite ou à
traduire l’écoulement temporel ? Mais l’écrivain, le
romancier en particulier, ne nourrit-il pas, quand il veut
représenter, une jalousie, un « complexe » d’infériorité
à l’égard du peintre ?
Ces débats peuvent nous paraître aujourd’hui aussi
rhétoriques que vains, mais ils ne le sont pas totale-
ment car ils posent les questions non seulement des
correspondances entre les deux arts mais celles de leur
nature respective, de leur spécificité donc, qui les ren-
drait irréductibles l’un à l’autre. Ces problèmes qui
n’ont pas fini d’alimenter la réflexion des modernes
exégètes et théoriciens, ont servi de toile de fond au
quotidien des échanges entre peintres et écrivains, à
leur pratique, aux luttes qu’ils ont menées pour faire
accepter leurs œuvres des critiques et du public, pour
faire reconnaître leur place dans la société. Les chro-
niques, les journaux intimes, les lettres, la petite his-
toire anecdotique nous disent aussi que, simplement,
ils ont fraternisé, festoyé de concert, vécu les mêmes
amours, nourri les mêmes haines, mené la vie de
bohème, connu ensemble le succès ou la misère.

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Une alliance historique

Ces expériences conviviales s’accompagnaient iné-


vitablement de discussions, palabres et péroraisons où
l’on refaisait l’art et le monde ! Cafés et ateliers ont
souvent été des lieux privilégiés de rencontre où se
dessinaient des orientations nouvelles de la création.
L’époque romantique a vu ainsi se former des cénacles
(celui de Nodier était fréquenté par Hugo, Musset,
Alexandre Dumas et, parmi une pléiade d’illustrateurs,
Delacroix). Les revues se sont multipliées autour des
années 1880, pour la plupart éphémères, mais qui en-
tretenaient une réflexion féconde. Des peintres réunis-
saient sur une même toile leurs amis (sur un portrait
de groupe de Fantin-Latour on reconnaît Baudelaire,
Verlaine, Rimbaud ; Max Ernst a ordonné autour de
Breton levant une main prophétique, Éluard, Desnos,
Arp, Chirico, Aragon... et même Dostoïevski).
Un écrivain s’est souvent fait le défenseur d’un
peintre, ou d’un groupe de peintres. Diderot vantait en
termes dithyrambiques L’accordée de village ou Le
retour de l’enfant prodigue de Greuze (alors que pour
notre goût moderne, leur sentimentalité et leur gesti-
culation théâtrale nous paraissent bien factices).
Baudelaire célébrait dans les œuvres de Delacroix « de
grands poèmes naïvement conçus, exécutés avec l’in-
solence accoutumée du génie ». Zola a loué Manet (qui
en retour a peint un portrait en pied de l’auteur des
Rougon-Macquart). Apollinaire, qui fut l’ami de
Picasso, Derain, Vlaminck, Marie Laurencin, a contri-
bué à faire reconnaître les cubistes et le douanier
Rousseau (qui l’a représenté à côté de la Muse). Breton
a consacré une série de comptes rendus et de commen-
taires à Ernst, Dalí, Arp. Aujourd’hui nombre de poètes
et d’essayistes publient des monographies sur un
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Tableaux

TABLEAU 1

Romans et nouvelles se référant à la peinture


(domaine français)

1803 Charles Nodier, Le peintre de Saltzbourg


1830 Honoré de Balzac, La maison du Chat-qui-
pelote
1832 Honoré de Balzac, Le chef-d’œuvre inconnu
1832 Honoré de Balzac, La bourse
1838 Alfred de Musset, Le fils du Titien
1839 Honoré de Balzac, Pierre Grassou
1847 Champfleury, Chien-Caillou
1848 Henri Murger, Scènes de la vie de bohème
1867 E. et J. de Goncourt, Manette Salomon
1873 Alphonse Daudet, Les femmes d’artistes
1881 Louis Edmond Duranty, Le pays des arts
1884 J.-K. Huysmans, À rebours
1885 Émile Zola, L’œuvre
1911 Charles-Ferdinand Ramuz, Aimé Pache, peintre
vaudois
1916 Victor Segalen, Peintures
1919 Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en
fleurs

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Littérature et peinture

1956 Albert Camus, La chute


1957 Albert Camus, « Jonas » (L’exil et le royaume)
1958 Louis Aragon, La Semaine Sainte
1963 Marguerite Yourcenar, « Comment Wang-Fô fut
sauvé »
« La tristesse de Cornelius Berg » (Nouvelles
orientales)
1966 Jean Giono, Le déserteur
1967 Claude Simon, La bataille de Pharsale
1970 Julien Gracq, « Le roi Cophetua » (La
presqu’île)
1974 François Nourissier, L’empire des nuages
1997 Philippe Le Guillou, Les sept noms du peintre

TABLEAU 2

Quelques romans et nouvelles sur la peinture


dans d’autres littératures

1832 Eduard Moerike : Le peintre Nolten (Allemagne)


1842 Edgar Poe : « Le portrait ovale » (Nouvelles his-
toires extraordinaires) (États-Unis)
1854 Gottfried Keller : Henri le vert (Suisse alle-
mande)
1890 Oscar Wilde : Le portrait de Dorian Gray
(Grande-Bretagne)
1914 Hermann Hesse : Rosshalde (Allemagne)
1919 William Somerset Maugham : La lune et six
pence (Grande-Bretagne)

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Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

1) Ouvrages d’écrivains sur la peinture


Ils sont fort nombreux. Pour les romans et nouvelles,
consulter les tableaux 1, 2, 3.
Mentionnons quelques « classiques » de la critique
d’art et des essais parmi les plus accessibles.

APOLLINAIRE, Guillaume, Les peintres cubistes, Genève,


Pierre Cailler, 1950.
ARAGON, Louis, Henri Matisse, Paris, Gallimard, 1971.
BAUDELAIRE, Charles, Critique artistique, Paris, Galli-
mard, la Pléiade, 1961.
BRETON, André, Le surréalisme et la peinture, Paris,
Gallimard, 1928.
CLAUDEL, Paul, L’œil écoute, Paris, Gallimard, 1946.
FROMENTIN, Eugène, Les maîtres d’autrefois, Paris, Livre
de poche, 1965.
GONCOURT, Jules et Edmond, L’art du XVIII e siècle, Paris,
Hermann, 1967.
HUYSMANS, J.-K., L’art moderne, Paris, 10/18, 1975.
MALRAUX, André, Les voix du silence, Paris, Gallimard,
1951.
——— La métamorphose des dieux, Paris, Gallimard,
1976 (3 volumes).
RILKE, Rainer Maria, Lettres sur Cézanne, Seuil, 1991.

161
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Littérature et peinture

VALÉRY , Paul, Pièces sur l’art, Paris, Gallimard, la


Pléiade, 1960.
VERHAEREN, Émile, Sensations, Paris, Crès, 1928.
ZOLA, Émile, Mes haines, Paris, Garnier-Flammarion,
1970.
Les ouvrages de la collection « Les sentiers de la
création » qui étaient publiés chez Skira présentaient de
beaux textes d’écrivains sur les arts plastiques avec une
riche illustration. (Certains titres ont été repris dans la col-
lection « Champs » chez Flammarion.) Parmi ceux-ci :
ARAGON, Louis, Je n’ai jamais appris à écrire, 1961.
BONNEFOY, Yves, L’arrière-pays, 1972 (principalement
sur la Renaissance italienne).
BUTOR, Michel, Les mots dans la peinture, 1969 (analyse
complète des divers modes de présence des mots dans
les œuvres pcturales).
CHAR, René, La nuit talismanique, 1972 (avec des dessins
de l’auteur).
MASSON, André, La mémoire du monde, 1974.
MICHAUX, Henri, Émergences-résurgences, 1972 (notes
très denses sur la double pratique de l’écriture et de la
peinture, avec des dessins de l’auteur).
PICON, Gaétan, Admirable tremblement du temps, 1970
(réflexion sur le temps dans la peinture).
PONGE, Francis, La fabrique du pré, 1971 (genèse d’un
texte poétique à partir d’éléments visuels).
SIMON, Claude, Orion aveugle, 1970 (production d’un
texte à partir d’un tableau de Poussin).
TARDIEU, Jean, Obscurité du jour, 1974.
Dans le domaine québécois, voir en particulier :
BORDUAS , Paul-Émile, Refus global et autres textes,
Montréal, L’Hexagone, 1990.
BRAULT, Jacques, La poussière du chemin, Montréal,
Boréal, 1989 (chroniques).

162
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Bibliographie

GAUVREAU, Claude, Écrits sur l’art, Montréal, L’Hexa-


gone, 1996 (chroniques et écrits polémiques, 1945-
1967)
GIGUÈRE, Roland, Forêt vierge folle, Montréal, L’Hexa-
gone, 1978 (poèmes et dessins).
——— Littérature et peinture, Liberté, mars-avril 1979
(ensemble de textes d’écrivains québécois)
MARTEAU, Robert, L’œil ouvert, Montréal, Les Quinze,
1975 (chroniques sur des expositions de peintres prin-
cipalement québécois).
O UELLETTE , Fernand, Commencements, Montréal,
L’Hexagone, 1992 (Matisse, El Greco)
——— En forme de trajet, Montréal, Le Noroît, 1996 (le
silence dans la peinture, l’art du Japon).
——— Au-delà du passage, Montréal, L’Hexagone, 1997.
——— Figures intérieures, Montréal, Leméac, 1997 (dans
l’autobiographie de Ouellette, importance de la pein-
ture et de la musique).
VADEBONCŒUR, Pierre, Dix-sept tableaux d’enfant : étude
d’une métamorphose, Montréal, Le Jour, 1991 (à
propos des dessins de la fille de l’auteur).
——— Vivement un autre siècle !, Montréal, Bellarmin,
1996 (observations incisives sur l’art).
Nombre de poètes québécois s’inspirent de la peinture.
Par exemple, outre Giguère et Ouellette, Paul-Marie
Lapointe (art égyptien, dans Tableaux de l’amoureuse).
Nombreux sont également les recueils qui associent le
poème et l’illustration (nous avons mentionné dans le texte
entre autres Miron et Bellefleur, Grandbois et R. Lacroix).

2) Ouvrages de peintres
Très nombreux également aux XIX e et XX e siècles. Par
exemple :
CASSOU, Jean, Panorama des arts plastiques contempo-
rains, Paris, Gallimard (anthologie de textes de peintres
et sur les peintres)

163
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Littérature et peinture

DELACROIX, Eugène, Journal, Paris, Plon, 1996 (volumi-


neux et riche).
KANDINSKY, Vassily, Du spirituel dans l’art, Paris, Denoël,
1989 (ouverture de l’art vers des voies nouvelles).
KLEE, Paul, Théorie de l’art moderne, Genève, Médiations,
1964 (à partir de l’enseignement dispensé par Klee).
MASSON, André, Vagabonds du surréalisme, Paris, St-
Germain-des-Prés, 1975 (souvenirs).
REDON, Odilon, À soi-même, Paris, Corti, 1979 (extraits
du Journal, 1867-1915).

3) Études
BOURNEUF, Roland, « L’organisation de l’espace dans le
roman », Études littéraires, Québec, avril 1970 (pré-
sence et représentation des lieux dans le récit).
BRUNEL, Pierre et Yves CHEVREL, Précis de littérature
comparée, Paris, P.U.F., 1989 (chapitre sur les rapports
entre la littérature et les arts ; bibliographie).
D UFOUR , Pierre, « La relation peinture-littérature » ,
Neohelicon, 5,1, , Paris, Albin Michel, 1960. (notes sur
une méthode d’analyse comparative interdisciplinaire).
FOSCA, François, De Diderot à Valéry ; les écrivains et
les arts visuels, Paris, Albin Michel, 1960 (série
d’études fouillées, point de vue critique).
GENETTE, Gérard, Figures II, Paris, Seuil, 1969 (langage
et espace ; la représentation).
HAMON, Philippe, Introduction à l’analyse du descriptif,
Paris, Hachette, 1981 (le problème de la description).
HAUTECŒUR, Louis, Littérature et peinture en France du
XVII e au XX e siècles, Paris, Armand Colin, 1963 (un des
rares ouvrages de synthèse ; utile surtout par la docu-
mentation historique abondante, mais des vues géné-
rales souvent trop... générales).
PRAZ, Mario, Mnemosyne, Princeton University Press,
1970 (en anglais ; ouvrage savant mais contient de
nombreuses vues intéressantes et des exemples).

164
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Bibliographie

REVEL, Jean-François, « Art et critique d’art », Pourquoi


des philosophes et autres textes, Paris, Laffont, 1997
(décapant et divertissant !).
RICHARD, André, La critique d’art, Paris, P.U.F., Que sais-
je ?, 1958 (petit livre de synthèse facile à consulter ;
très utile).
ROUDAUT, Jean, Une ombre au tableau, Littérature et
peinture, Croix-Blanche, Ed. Ubacs, 1988 (essai par-
fois difficile mais très riche).
ROUSSEAUX, André, « Arts et littérature. Un état présent
et quelques réflexions », Synthesis, IV, Bucarest, 1977
(déjà ancien mais nombreuses références et pistes de
recherche).

4) Ouvrages d’introduction à la peinture


Ceux de René Huyghe sont accessibles et utiles
(malgré les critiques de J.-F. Revel !) : Dialogue avec le
visible ; L’art et l’âme ; Les puissances de l’image, Paris,
Flammarion, 1955, 1960, 1965.
Quant aux histoires de la peinture, très nombreuses, il
y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
Pour l’art québécois :
ROBERT, Guy, L’art au Québec depuis 1960, Montréal,
La Presse, 1973.
Pour l’art contemporain :
LUCIE-SMITH, Edward, L’art d’aujourd’hui, Paris, Nathan,
1977 (les principaux courants ; riche illustration).

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Littérature et peinture

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Bibliographie

SOMMAIRE

CHAPITRE 1
L’importance d’une conjonction 7
CHAPITRE 2
Une alliance historique 15
CHAPITRE 3
L’écrit présent dans la peinture 21
CHAPITRE 4
Parler de peinture 27
CHAPITRE 5
La critique d’art 33
CHAPITRE 6
Le roman de l’artiste 47
CHAPITRE 7
La peinture faite poésie 75
CHAPITRE 8
La peinture face à la littérature 85
CHAPITRE 9
Recherche de la pureté 97
CHAPITRE 10
Espace et temps 107
CHAPITRE 11
La double pratique 121
CHAPITRE 12
Questions ouvertures 137
TABLEAUX 153
BIBLIOGRAPHIE 161

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Extrait de la publication
Roland Bourneuf

Littérature et peinture

La collection « Connaître » s’adresse aux


professeurs et aux étudiants du cégep et de
l’université. Elle dégage des pistes essentielles
dans l’étude des grands axes de la littérature
d’hier et d’aujourd’hui. Dans un parcours des
œuvres marquées du double sceau de la littérature
et de la peinture, principalement dans les
domaines français et québécois, le présent essai
montre l’intime relation qui unit deux langages
voués à la représentation.

Extrait de la publication

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