CHELO Moi

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 44

Epigraphe

« Tout enfant congolais doit avoir un père ; nul n’a le droit d’ignorer son enfant né
dans le mariage ou hors mariage ».

Article 591 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 portant code de la famille en


République démocratique du Congo
IN MEMORIAM

En mémoire de notre regretté père Emile-Ferdinand ONGENDANGENDA et notre


grand-mère Bernadette ETOBO qui l’Eternel a voulu rappeler pendant que nous avions
encore besoin d’eux.
DEDICACE

À notre chère mère Victorine KOSOLO et notre tante Marthe LOHAKA, ceux que Dieu
a mis à nos côtés pour être pour nous une grande bénédiction.

À tous les membres de ma famille : petit, petit, grand, grand, oncle, tante, veuillez
trouver dans ce modeste travail l’expression de mon affection.
REMERCIEMENTS.

Ce présent travail est le fruit de trois ans de formation que nous venons de
totaliser en qualité d’étudiant en licence 3 du système LMD à la faculté de droit, à
l’université de Kisangani.

Ce serait ingrat de notre part de présenter ce travail scientifique sans pour


autant faire mention des noms des personnes qui nous ont accompagnées durant
l'élaboration de ce travail par différents conseils ainsi qu'encouragement.

Nous adressons notre gratitude à Dieu le Père, celui qui maîtrise les temps et
les circonstances, celui qui nous a donné le souffle de vie et la bonne santé durant la
rédaction de ce travail. À lui soit rendue la gloire et l’honneur.

Nous remercions également de tout cœur notre équipe d'encadrement, dont


le directeur, le docteur Louison MWENYIMALI CHELO, d'avoir accepté la direction de
ce travail malgré ses diverses occupations, et l'assistante KAVIRA, cette modeste
personne que le ciel nous a concédée pour l'encadrement du premier niveau. Nos
remerciements vont aussi à l’endroit de tous les professeurs ainsi que des chefs de
travaux et assistants de la faculté de Droit pour la formation dont ils nous ont fait
bénéficier.

Nous témoignons par ailleurs notre gratitude à tous ceux qui, de près ou de
loin, ont contribué à la constitution de cet édifice.

. LOHAKA ONGENDANGENDA Josué


INTRODUCTION GENERALE

0.1 CONTEXTE D'ÉTUDE

L’affiliation n’est rien d’autre que la reconnaissance des enfants, c’est l’acte
par lequel un homme reconnait être le père d’un enfant né hors mariage (aveu de
paternité).

Au regard de l’article 614 du code de la famille, l’affiliation est rendue


obligatoire, cet article stipule ce qui suit : Tout enfant né hors mariage doit faire
l’objet d’une affiliation dans le délai de 12 mois qui suit sa naissance1.

Historiquement, les enfants nés hors mariage ont été stigmatisés, mais des
réformes législatives ont permis d'améliorer leur statut. Par exemple, en France, la
filiation paternelle peut être établie par reconnaissance, garantissant des droits
similaires à ceux des enfants légitimes.

Le sujet qui fait l’objet de notre réflexion n’est pas un fait du hasard, mais il
est le fruit d’une longue et mûre analyse ;

En effet, la problématique tirée de la reconnaissance des enfants nés hors


mariage ne cesse de préoccuper beaucoup de couples cherchant à établir qu’outre
l’acte matériel ou juridique de reconnaitre l’enfant, l’affiliation a des implications
juridiques sur les héritiers de la première catégorie qui ne sont pas totalement
satisfaits, mais qui ont certains droits à partager.

0.2 ÉTAT DE LA QUESTION

A. Etat de la question théorique

Dans le cadre de notre mémoire sur la protection des enfants nés hors
mariage, plusieurs notions fondamentales sont à considérer. Tout d'abord, la filiation
est essentielle, car elle établit les liens juridiques entre l'enfant et ses parents.
Ensuite, les droits successoraux des enfants naturels doivent être examinés, car ils
influencent leur statut en matière d'héritage. Par ailleurs, la protection juridique des
enfants nés hors mariage est cruciale pour garantir leur bien-être et leurs droits.

1
Code de la famille, art.614.
Enfin, les principes d'égalité devant la loi soulignent l'importance de traiter tous les
enfants de manière équitable, indépendamment de leur statut marital à la naissance.

B. Etat de la question bibliographique

Tout chercheur débute son investigation par une lecture de la littérature


spécialisée tant sur les considérations théoriques du thème retenu que sur les
recherches empiriques menées antérieurement par ses prédécesseurs. Cela lui
permet de se faire une idée sur la valeur de la dissertation et sur les opinions des
autres auteurs afin de dégager sa modeste contribution à la roue de la recherche
scientifique.

Après consultation des ouvrages et travaux scientifiques relatifs à notre sujet,


force nous a été de constater que plusieurs prédécesseurs ont parlé de ce thème,
mais chacun dans un cadre bien précis. Il nous sera difficile de parler de tous ces
prédécesseurs, mais nous ne nous limiterons qu'à cinq d'entre eux.

Ainsi, le sujet que nous traitons n’est pas aussi nouveau, toutefois il y a
certains travaux qui l’ont précédé sous différents aspects. C’est le cas de :

BANZA MWAMBA Luc Dans son mémoire De la problématique des enfants


nés hors mariage et de leurs droits successoraux en droit positif congolais, l'auteur
met en lumière la situation des enfants nés hors mariage, en se concentrant sur leurs
droits successoraux selon les articles 616 et 632 du Code de la famille congolais. Il
souligne l'importance de la reconnaissance légale de ces enfants, malgré la nature
imprescriptible des actions relatives à la filiation. Sa recherche démontre que le
cadre juridique actuel, bien que protecteur, nécessite des améliorations pour garantir
une égalité de traitement entre tous les enfants, indépendamment de leur statut
matrimonial2.

MUKEBAYI KABEYA Ghislain, dans le cadre de son travail de recherche


intitulé « L'affiliation des enfants nés hors mariage en droit civil congolais », quant à
lui, aborde la question de la problématique de l'affiliation des enfants nés hors
mariage en se basant sur l'article 645 du Code de la famille. Il établit que ces enfants
doivent bénéficier des mêmes droits et devoirs que leurs homologues légitimes,

2
BANZA MWAMBA Luc, De la problématique des enfants nés hors mariage et de leurs droits
successoraux en droit positif congolais, Mémoire L2 Droit UNILU Inédit.
notamment en matière de succession. Sa conclusion renforce l'idée que le Droit
congolais, tout en étant progressiste sur ce point, nécessite une vigilance continue
3
afin d'assurer que ces principes soient effectivement appliqués dans la pratique .

TSHIBANGU MWAMBA Jean-Claude, dans son étude portant sur « Droits


successoraux des enfants nés hors mariage mais non reconnus du vivant de l'auteur
en droit positif congolais », traite spécifiquement des droits successoraux des
enfants nés hors mariage, en particulier ceux non reconnus du vivant de leur père. Il
met en évidence les défis juridiques auxquels ces enfants sont confrontés,
notamment en matière de preuve et de reconnaissance. La conclusion de son étude
souligne l'urgence d'une réforme législative pour mieux protéger les droits de ces
enfants, en leur assurant un accès équitable aux droits successoraux4.

KIBOKO MBUYI Dans son mémoire sur « L'impact de la reconnaissance des


enfants nés hors mariage sur leurs droits patrimoniaux », l'auteur explore comment la
reconnaissance légale influence les droits patrimoniaux des enfants nés hors
mariage en droit congolais. Il conclut que la reconnaissance formelle de ces enfants
est cruciale pour leur intégration sociale et économique, et qu'elle pourrait réduire les
discriminations dont ils sont souvent victimes5.

NKULU MBALA Joseph, dans son ouvrage Défis juridiques des enfants nés
hors mariage dans le cadre des successions, analyse les obstacles juridiques
auxquels ces enfants font face dans le cadre des successions. Sa conclusion est que,
bien que la loi reconnaisse leurs droits, l'application reste précaire. Il plaide pour une
collaboration entre les acteurs juridiques et sociaux afin d’améliorer la situation des
enfants nés hors mariage, en soulignant que des solutions pratiques doivent être
mises en œuvre pour surmonter les défis existants6.

Le choix du sujet sur la protection des enfants nés hors mariage est justifié
par la nécessité d'explorer les inégalités juridiques persistantes qui affectent leur
statut et leurs droits, ainsi que par l'importance croissante de garantir leur bien-être

3
MUKEBAYI KABEYA Ghislain, L'affiliation des enfants nés hors mariage en droit civil congolais,
Mémoire L2 Droit UNILU Inédit.
4
TSHIBANGU MWAMBA Jean-Claude, Ouvrage du mouvement et enjeux sociaux (JAN 2022)

5
KIBOKO MBUYI JEAN. L'impact de la reconnaissance des enfants nés hors mariage sur leurs droits
patrimoniaux. * Mémoire de maîtrise, 2022, Université de Kinshasa
6
NKULU MBALA JOSEPH. Les défis juridiques des enfants nés hors mariage dans le cadre des
successions. * Mémoire de maîtrise, 2023, Université de Lubumbashi.
dans un contexte sociétal en évolution. En outre, ce sujet soulève des questions
éthiques et juridiques fondamentales relatives à la filiation et à l'égalité devant la loi.

Notre travail se distingue des travaux des auteurs précédemment cités par
son approche holistique qui intègre non seulement la question des droits, mais aussi
les implications juridiques pour ces enfants et leurs héritiers dans le cadre
successoral.

0.3 PROBLÉMATIQUE

Selon DUVERGE, la problématique peut être comprise comme un ensemble


des questions d’une science, qu’un chercheur ou un doctrinaire veut valablement se
poser ou poser à quelqu’un d’autre en fonction de ses moyens, de son objet d’étude
et de ses points de vue pour proposer une solution aux différents problèmes qui lui
sont posés ou qu’il se pose7.

La protection ou la reconnaissance d'un enfant ou des enfants nés hors


mariage est, en fait, le fait pour le père ou l'homme d'avouer son enfant, autrement,
c'est un aveu de paternité8.

Tout enfant né hors mariage doit faire l’objet d’une affiliation, c’est-à-dire
d’une reconnaissance par le père dans les 12 mois qui suivent sa naissance, et cette
situation, au fait, peut être aujourd’hui l’une des causes du phénomène des enfants
de la rue, car, la condition de ces derniers étant difficile, d’autres pères ont aussi la
volonté de les reconnaître, mais ils sont ignorants de la procédure9.

En effet, en abordant le droit de la famille, il est important de noter que la


famille est la base naturelle de la communauté humaine, elle est considérée comme
le milieu primaire de la socialisation de l’individu et de l’adaptation sociale.

La famille doit être protégée pour garder ses intérêts. Ainsi, le législateur
congolais veut sauvegarder les intérêts de l’enfant né hors mariage pour assurer une
sécurité sociale.

Les éléments dont il faut tenir compte dans la problématique : le code de la


famille fait obligation à tous parents de procéder à la déclaration de l’enfant dans les
90 jours de sa naissance. Si la maternité est certaine, dit-on, la paternité reste un fait

7
DUVERGE, méthodes en sciences sociales, Paris, Pu, 1961, p50
8
Lexique juridique
9
Code de la famille. Art.614
à démontrer. Ainsi, par la déclaration de l’enfant à l’officier de l’État civil, ce dernier
trouve le lieu juridique établi entre lui et son géniteur. Mais dans certains cas, il arrive
que cette déclaration ne s’opère que bien tard pour des motifs inconnus. Lorsqu’un
géniteur est marié, le devoir juridique ou moral peut le pousser à reconnaitre l’enfant,
qui dans la plupart des cas vit en dehors de son toit conjugal.

Question principale

Comment garantir les droits et la protection des enfants nés hors mariage dans un
cadre juridique tout en considérant les enjeux sociaux et familiaux?

Questions spécifiques

1) Quelles sont les implications juridiques de l'affiliation des enfants nés hors
mariage sur leur droit à l'héritage et à la reconnaissance légale par leurs
parents ?

2) Quelles sont les limites qu’affichent le code de la famille face aux droits que
devrait avoir un enfant né hors mariage avant et après la mort du de cujus?

3) Quels mécanismes efficaces tendant à promouvoir la protection de droits des


enfants nés hors mariage en droit positif congolais ?

0.4 HYPOTHESE

Marcous BINDUNGWA IBANDA définit l’hypothèse comme l’idée ou la pensée


que l’on veut défendre ou démontrer comme thèse tout au long du travail par rapport
à la problématique. Elle est la réponse directe à l’interrogation principale que traduit
cette première partie de l’introduction générale10.

Il est important de noter que nos hypothèses ne sont pas des conclusions
définitives, mais plutôt des propositions qui doivent être examinées et évaluées à la
lumière des preuves et des arguments disponibles. Eu égard aux questionnements ci
-haut, nous estimons que:

Réponse principale

√ Pour protéger les enfants nés hors mariage en RDC, il est essentiel d'assurer
leur affiliation dans les 12 mois suivant leur naissance, comme stipulé par l'article
614 du Code de la famille. Cela doit être accompagné de campagnes de

10
Marcous BINGINGWA IBANDA, Méthode de recherche scientifique. P35
sensibilisation sur les droits des enfants et des parents, afin de réduire la
stigmatisation sociale et familiale qui entoure ces enfants.

Réponses spécifiques

√ L'affiliation permet aux enfants nés hors mariage d'accéder à des droits
légaux, notamment l'héritage. Selon l'article 758 du Code de la famille, seuls les
enfants affiliés peuvent hériter, ce qui souligne l'importance d'une reconnaissance
formelle pour garantir leurs droits successoraux.

√ Code présente des faiblesses, notamment en matière d'affiliation tardive, qui


peut priver les enfants de leurs droits en cas de décès du parent avant l'affiliation.
Les articles 616 et 758 créent une contradiction sur la reconnaissance posthume,
limitant ainsi les droits des enfants non affiliés.

√ Pour renforcer la protection des droits des enfants nés hors mariage, il est
crucial d'améliorer l'accès à la justice pour établir la paternité, d'encourager les
actions en recherche de paternité et d'assurer une meilleure application des lois
existantes concernant l'affiliation et l'héritage.

0.5 INTERET DU SUJET

L’intérêt du sujet se justifie davantage pour les futurs parents en général et


en particulier pour les parents actuels qui ont déjà fait des enfants hors mariage de
les reconnaitre aussitôt possible, pour éviter les conséquences qui en découlent.

√ Sur le plan théorique, cette étude est motivée par l’interpellation particulière
à tout père de reconnaitre son enfant bien même avant, pour éviter toute
conséquence liée à la reconnaissance tardive.

√ Sur le plan pratique, les résultats de cette recherche auront d’intérêt


lorsque les parents prendront conscience de reconnaitre leurs enfants et surtout
lorsque l’intégration de ces dits enfants ne fera plus l’objet du débat et surtout que la
forme ou le mécanisme de l’intégration soit réglementé par le législateur congolais.

En somme, le choix de ce sujet est motivé par la volonté de contribuer à une


meilleure compréhension des enjeux liés à la protection et à la reconnaissance des
enfants nés hors mariage, dans le but de promouvoir leur bien-être, leur
épanouissement et leur pleine intégration au sein de la société.
0.6 CADRE METHODOLOGIQUE

a) La méthode

Louis PIRETTER RONGER définit la méthode comme la procédure particulière


appliquée à l’un ou à l’autre stade de la recherche11.

Dans le cadre de ce travail, recours a été fait à la méthode exégétique ainsi


qu’à l’approche sociologique.

PINTO et GRAWITZ définissent la méthode juridique comme une méthode


qui consiste à rechercher les textes juridiques et à les affronter avec les faits et le
droit12.

La méthode exégétique nous permettra d'analyser en profondeur les textes


juridiques et les lois relatives à la protection des enfants nés hors mariage. Elle aide
à comprendre les fondements légaux, les interprétations et les implications des
dispositions juridiques, en éclairant comment ces textes sont appliqués dans la
pratique.

La méthode sociologique nous aidera à examiner les contextes sociaux,


culturels et économiques qui influencent la réalité des enfants nés hors mariage. Elle
permet d'étudier les perceptions, les stéréotypes et les inégalités qui peuvent affecter
leur bien-être, ainsi que les dynamiques familiales et communautaires qui impactent
leur protection.

B. TECHNIQUE

La technique documentaire est pour ce sujet, car elle permet de rassembler


et d'analyser des données existantes sur la protection des enfants nés hors mariage.

La technique juridique est essentielle pour fournir une vue d'ensemble détaillée et
critique des protections légales existantes, tout en ouvrant la voie à des
améliorations nécessaires pour le bien-être des enfants nés hors mariage.

0.7. DELIMITATION DU SUJET

Un sujet bien délimité qualifie l’auteur pour mener ses recherches avec
beaucoup plus d’efficacité et de lucidité. C’est ainsi que Sylvain SHOMBA affirme que
tout travail scientifique, pour être circonscrit, précis et objectif, doit être limité dans le
11
P. RONGER, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dollaz, 1971, p. 250
12
PINTHO & GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, 4e édition, Dalloz, Paris, 1997, p. 364
temps et dans l’espace, car toute démarche scientifique procède à un découpage de
la réalité13.

 Dans l’espace : notre étude analyse le problème de la protection des enfants


nés hors mariage en droit positif congolais.

 Dans le temps : notre étude dans le temps implique la loi n°09/001 du 10


janvier 2009 (portant protection de l’enfant) et la version révisée du code de la
famille de 2016 qui fixent le cadre juridique à respecter par les services de
protection de l’enfance.

13
SHOMBA KINYAMBA S., Méthodologie de la recherche scientifique, étapes, contraintes et
perspectives, éd M.E.S, Kinshasa, 2016.
CHAP PREMIER : GENERALITES SUR LE MARIAGE

Dans ce présent chapitre, nous allons aborder deux (2) sections importantes,
dont (1) le mariage ; (2) les notions voisines au mariage.

SECTION 1 : LE MARIAGE

§1. Définition

De manière traditionnelle, le mariage est défini comme une union légitime


d’un homme et d’une femme. C’est l’acte officiel et solennel qui institue, entre les
époux ou partenaires, une communauté de patrimoine et de renommée appelée foyer
dont le but est de façon durable d’offrir un cadre de vie commun aux parents et aux
enfants pour leur éducation.

L’article 330 du code de la famille congolais définit le mariage comme l’acte


civil, public et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont engagés ni
l’un ni l’autre dans le lieu d’un précédent mariage enregistré établissent entre eux une
union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la dissolution
sont déterminés par la présente loi14. Et l’article 143 du Code français définit le
mariage comme « une institution par laquelle un homme et une femme s’unissent
pour vivre en communion et fonder une famille »15.

Le mariage est également perçu, de manière générale, comme l’union d’un


homme et d’une femme dans l’intention de vivre ensemble. Mais c’est une institution
solennelle qui s’articule autour des règles préétablies, bien qu’elle implique une part
importante de volontés individuelles. De ce fait, il nous paraît important voire
indispensable de signaler à ce stade qu’en droit congolais, la définition du mariage
est donnée par l’article 330 du code de la famille qui dispose : « Le mariage est l’acte
civil, public et solennel par lequel un homme et une femme, qui ne se sont engagés,
ni l’un ni l’autre, dans les liens d’un précédent mariage enregistré, établissent entre
eux une union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la
dissolution. »

En effet, nous remarquons avec consternation dans les définitions ci-haut


indiquées des auteurs précités et surtout du code de la famille une incohérence ou
pour mieux dire un manque d’un élément important et capital que devrait contenir la

14
Code de la famille congolais. Art.330.
15
Code de la famille français. Art 143
définition du concept mariage.

Il s’agit ici du consentement que doivent émettre personnellement l’homme


et la femme qui souhaiteraient devenir partenaires ou époux unis par les liens du
mariage, car, lorsque le législateur congolais indique à l’article 330 du code sus-
évoqué que le mariage est une union entre l’homme et la femme, il ne fait que
confirmer l’une des conditions naturelles de l’existence du mariage prévue par la loi.

Cette condition dont fait montre le législateur congolais n’est autre que la
différence de sexe entre les deux époux et, dans ce cas, il ne fait pas du tout allusion
ou référence à la condition préalable qu’est le consentement au mariage, alors que
cette dernière condition, étant indispensable, devrait, à tout prix, être reprise dans les
prescrits de l’article 330 du code de la famille.

C’est dans ce sens que nous définissons le mariage comme une union entre
deux individus de sexes opposés ayant atteint l’âge de dix-huit (18) ans accomplis
qui, ayant personnellement émis leur consentement libre et éclairé, s’obligent à s’unir
par les liens d’un mariage légal et durable bien réglementé par la loi.

§2. Caractère du mariage

Dans cette section, nous allons parler à deux paragraphes, en premier lieu du
mariage comme contrat et en second comme institution.

1. Le mariage contrat

Selon la définition du Code de la famille sous évoquée, le mariage visé n’est


plus l’acte constitutif. Sous cet angle, le mariage est un contrat que l’homme et la
femme concluent. C’est pourquoi il suppose nécessairement un accord de volonté
entre époux, même mineur pour sa formation.

Le mariage est aussi un engagement à l’égard des enfants qui naîtront de


l’union : engagement d’en assumer la paternité et la maternité, engagement d’en
assurer l’éducation jusqu’au moins à l’âge adulte. Il est enfin un engagement devant
la famille de chacun et devant la société.

2. Le mariage institution

Néanmoins, outre qu’il s’agit d’un contrat, le mariage est bien plus qu’un
simple contrat. Il crée une union entre un homme et une femme qui s’engagent à
vivre ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre eux, pour partager leur commune
destinée et pour perpétuer leur espèce. Il n’engendre pas seulement les rapports
entre les époux, il crée une nouvelle famille. Il assure la filiation des enfants qui
naîtront. Il scelle l’alliance entre deux familles. Cet aspect fait du mariage une
institution.

Il est ainsi une espèce de corps social dépassant les volontés individuelles
des époux. Les mariages sont un acte civil, c’est-à-dire laïc. Cet acte se distingue du
mariage religieux, comme dans le droit français. En Droit canonique, le mariage se
contractait par consensus. Aux origines, la bénédiction nuptiale par le prêtre n’était
pas indispensable. Plus tard, le danger des mariages clandestins apparut nettement
et l’église elle-même exigea que le mariage soit contacté in fecieclesiae devant le
curé compétent et précédé des bans ou de la publicité.

Cependant, le curé en droit canonique n’est qu’un témoin nécessaire, tandis


que l’officier de l’état civil célèbre et doit publiquement prononcer l’union en présence
de deux témoins des parties. En droit congolais, seul le mariage civil et le mariage
coutumier enregistré à l’état civil produisent des effets juridiques16.

§3. Formation du mariage et effets du mariage

1. FORMATION DU MARIAGE

Pour qu’il y ait mariage, il faut que certaines conditions soient remplies. Parmi ces
conditions, il y a les conditions de fond et de forme.

1) Conditions de fond

Pour contracter le mariage, trois conditions principales sont à remplir, à savoir : le


consentement, la capacité de contracter et la dot.

 Le consentement

Tout Congolais a le droit de se marier avec la personne de son choix et de fonder une
famille. La constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour précise qu’il
s’agit de deux personnes de sexes différents, c’est-à-dire de l’homme et de la femme.
(Art 40 al 1er de la constitution de la RDC du 18 février 2006)17.

Chacun des futurs époux, même mineur, doit personnellement consentir au mariage
(art 351 du CF.). Toutefois, en cas de contrainte exercée par les parents, le tuteur ou

16
MALAURIE.P et FULCHIRO, La famille de Defrénois, 2e édition. Paris 2006. p. 56
17
Article 40. Constitution du 18 février 2006
toute personne qui exerce l’autorité sur l’individu, ce dernier peut saisir le conseil de
famille, lequel statue. En cas de désaccord, le tribunal de paix en sera saisi (art. 336
18
du CF.) .

 La capacité de contracter le mariage

Selon la constitution du 18 février 2006, en son article 41 alinéa 1er, la capacité de


contracter mariage est fixée à l’âge de 18 ans, la différence entre homme et femme
quant à l’âge de contracter mariage. Il dispose que l’homme avant 18 ans révolus, la
femme avant quinze ans révolus ne peuvent contracter mariage.

 La Dot

En droit romain ou occidental, la dot est constituée par des biens apportés au
mari par la femme (sui juris) ou par d’autres personnes (son père, s’il est à l’étranger),
en vue de subvenir aux charges du ménage et notamment à l’entretien et à
l’éducation des enfants. Au contraire, il se dégage du code de la famille congolaise
que la dot congolaise se réalise en sens inverse.

Elle constitue un ensemble de biens ou d’argent que le futur époux et sa


famille remettent aux parents de la future épouse qui acceptent. Les biens sont
apportés par le mari ou les siens non pas au profil du ménage, de sa femme ou de
ses enfants à venir, mais plutôt en faveur de la dot et de la consolidation des liens
entre familles.

La dot serait ainsi en quelque sorte le moyen instrumental établissant


l’alliance. Le mariage ne peut être célébré que si la dot a été effectivement versée, au
moins en partie ; le futur époux et sa famille doivent convenir avec les parents de
l’épouse d’une remise des biens ou d’argent qui constituent la dot au bénéfice des
parents de la fiancée.

Pour verser la dot il faut que cette dot soit conforme à la coutume de la
famille de la future épouse. Aussi, un mariage préexistant doit être absent, car nul ne
peut contracter un nouveau mariage avant la dissolution ou l’annulation du précédent
mariage.

La dot doit être versée et reçue coutumièrement, car le mariage dans la

18
Article 336 du Code de la famille congolais
conception congolaise est une affaire de familles et non d’individus. Hormis ces
conditions liées à l’aspect contractuel du mariage, il y a d’autres conditions visant la
moralité du mariage, notamment : l’absence d’un mariage préexistant, le respect du
délai de validité, et l’absence de lien de parenté ou d’alliance au degré prohibé.

2) Conditions de forme

Il existe deux formes de mariage : le mariage célébré devant l’officier de l’État


civil et le mariage célébré en famille. Mais ce dernier doit être enregistré devant
l’officier de l’État civil dans le mois de sa célébration.

Le mariage religieux est sans effets en droit congolais. Le mariage célébré


en famille : il se déroule selon les formalités prescrites par les coutumes des parties,
pour autant que ces coutumes soient conformes à l’ordre public. En cas de conflit
des coutumes, la coutume de la femme sera d’application (art. 369 du CF)19. Le
mariage célébré publiquement et solennellement au bureau de l’État civil. Après la
célébration, l’officier de l’état civil dresse immédiatement l’acte de mariage signé par
toutes les parties (art. 383 et suivants du CF)20.

2. EFFETS DU MARIAGE

Tous les mariages produisent les mêmes effets, qu’ils aient été enregistrés
ou célébrés. Le mariage crée le ménage (Art. 442 du CF). Le mari est le chef du
ménage et doit protection à sa femme, et celle-ci doit obéissance à son mari (art.
444 du CF). Tant que le mariage célébré en famille n’a pas été enregistré, il ne produit
des effets qu’entre les époux et à l’égard de ceux qui ont participé conformément à la
coutume. Il ne produit toujours dans ce cas aucun effet à l’égard des tiers21.

a) Effets à l’égard des époux

Ces effets, à l’égard des époux, produisent des droits et des obligations
réciproques, entre autres : – Communauté de vie ; – Soins et assistance réciproques ;
– Fidélité, respect et affection ; En cas de violation des devoirs de cohabitation et de
fidélité, l’époux lésé a la possibilité de recourir à la conciliation devant le tribunal de
paix, de réclamer réparation et de requérir des mesures urgentes qu’exigent l’intérêt
des enfants et des époux. Les dommages et intérêts peuvent être réclamés de tout

19
Article 369 du Code de la famille congolais
20
Article 383 du Code de la famille congolais
21
Articles 441-444 du Code de la famille congolais
individu qui incite une personne mariée à abandonner son partenaire. Par ailleurs, le
Code de la famille organise des peines contre les parents qui inciteraient leurs
enfants à abandonner le toit conjugal.

b) Effets à l’égard des Tiers

Par rapport aux effets que produisent les mariages, célébré ou enregistré à
l’égard de tiers, le mariage me fin à toute contraction d’union conjugale avant la
dissolution de la précédente union, ou du divorce, tous les mariages produisent les
effets, mais dommage celui célébré conformément aux coutumes de parties ne
produit des effets qu’à égard des époux et a ceux qui ont participé selon la coutume,
et celui qui est constaté devant l’officier de l’Etat Civile, après publication du mariage
soit par proclamation, soit par affiches apposées aux portes du bureau de l’Etat Civil
devient opposable aux tiers.

SECTION 2. LES NOTIONS VOISINES AU MARIAGE

§1. Les fiançailles

Selon le Code de la famille congolais, les fiançailles sont définies comme «


une promesse du mariage conformément à la coutume ». Elles n’obligent pas les
fiancés à contracter le mariage. Le mariage peut être contacté sans célébration
préalable des fiançailles.5

Et le code civil français, quant à lui, ne reconnait aucun législateur la notion


des fiançailles, qui n’y est d’ailleurs pas mentionnée, alors que la jurisprudence
française l’a considéré comme une simple promesse de mariage. Dans la conception
africaine, les fiançailles ont une portée plus large que dans la conception occidentale.
Chez les Africains en général et les Congolais en particulier, le mariage est une union
qui se réalise au cours de démarches successives dont les fiançailles sont la
première étape et le mariage est l’étape finale. Ainsi, la forme des fiançailles est
réglée par la coutume des fiancés et, en cas de conflits des coutumes, c’est la
coutume de la fiancée ou de la femme qui sera d’application.

Néanmoins, les fiançailles visaient les promesses de mariage entre un


homme et une femme conformément à leur coutume. Le contrat par lequel il est
convaincu entre les membres de deux familles qu’un mariage interviendra entre deux
personnes, le fiancé et la fiancée, appartenant à ces deux familles.
Diverses étapes du mariage célébrées en famille : tant que selon la règle
coutumière, le mariage n’est pas parachevé, en droit sénégalais de la famille, les
fiançailles constituent une relation préalable au mariage qui crée des obligations à
l’égard de chacune des parties. En effet, la célébration de mariage est toujours
l’exécution d’un engagement au mariage fait préliminairement par les intéressées, les
fiançailles constituent une promesse solennelle.

Néanmoins, la nature d’une telle convention invite à la réflexion ; en effet,


contrairement au droit français, le mariage est une institution au Sénégal et non un
contrat ; or, si les fiançailles étaient une promesse synallagmatique, donc d’avant-
contrat, ça serait par ricochet qualifié, le mariage du contrat (les fiançailles étant en
ce sens la préparation au véritable contrat : le mariage). C’est aussi dans cette
période que les époux pourront mutuellement « s’évaluer » pour qu’ils En droit
sénégalais, comme aussi à notre droit, les fiançailles n’obligent en aucun cas les
parties à contracter mariage.

§2. Concubinage ou vie commune hors mariage

1. Définitions et nature du concubinage

Parcourant la loi de la République démocratique du Congo, en l’occurrence le


code de la famille tel que modifié et complété à ce jour et même la constitution en
vigueur, le législateur n’a réglementé que le mariage et les fiançailles et ignore
totalement la notion du concubinage et ses corolaires, à savoir : l’union libre, les
Pactes civils de solidarités (PACS) qui sont réglementés et codifiés en droit européen
(France, Suisse et Allemagne…). Ce constat fait du concubinage un non-lieu ou un
non-droit, en République démocratique du Congo22.

Ce qui pousse le couple en union libre à vivre en dehors de la société, protégé


par la loi, ni couvert par l’État. Et pour ne pas épouser les propos de Napoléon
Bonaparte qui affirmait, « Les concubins se passent de la loi ; la loi se passe d’eux. »
Le concubinage est un fait social réel ; nous ne devons pas l’ignorer parce que cette
union produit des effets juridiques parfois semblables au mariage.

Aujourd’hui, le droit reconnaît que le concubinage crée des situations de fait


qui produisent des effets juridiques, même si ce n’est que de manière partielle et non

22
Code de la famille du 1er août 1989 modifié et complété par la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016.
réglementé et protégé d’une manière particulière par la loi, car géré d’une manière
générale avec les règles de droit commun comme une société créée de fait ; alors
que notre doctrine veut amener les praticiens de droit à appliquer la législation
étrangère en cette matière comme principe général de droit pour

Traditionnellement, le concubinage était la situation d’un couple non marié,


composé d’un homme et d’une femme, menant une vie commune stable et durable.
D’après l’étymologie latine, le mot concubine envoie à « celui qui couche avec ». Mais
vers la fin du XXe siècle, le concubinage passe d’un acte immoral et réprimé à un
acte toléré bien que pas protégé par l’État. De ce fait, il implique non seulement une
relation entre personnes hétérosexuelles, mais aussi des homosexuelles et est
considéré comme une union de fait, caractérisée par une vie commune présentant un
caractère de stabilité et de continuité entre un homme et une femme ou deux
personnes de même sexe qui vivent en couple23.

Bien que le concubinage soit légalement défini par d’autres pays, en France
par exemple, ses effets sont toujours occultés. La détermination de ceux-ci repose,
dès lors, sur la jurisprudence. La question inévitablement posée est de savoir s’il
convient de reconnaitre et codifier le concubinage – le vocable non reconnu en droit
congolais, mais situation reconnue sous l’appellation de la vie commune en dehors
du mariage produisant parfois les enfants reconnus et protégés par la loi ; alors que
leurs parents sont considérés comme des « hors la loi ».

Ceci présente l’intérêt de fixer les effets du concubinage et de dépasser les


divergences profondes du juge de fond, notamment sur le jeu de la responsabilité
civile entre concubins ou sur la reconnaissance d’une société créée de fait entre eux.
Une telle réception légale et une harmonisation des décisions jurisprudentielles
rendues à propos des concubines peuvent, pourtant, sembler curieuses. Les
intéressés ont, par hypothèse, fait le choix du nondroit. Il est alors paradoxal de leur
octroyer un statut légal. Il convient de signaler que les académiciens des sciences
morales et politiques s’opposaient déjà à ce que la loi définisse le concubinage.

2. Caractéristiques du concubinage

23
Concubinage ou union libre in Académie des sciences morales et politiques- http://www
asmp.fr,p59
Pour Courbe et Jault-Seseke, le concubinage se caractérise par deux points :
le fait qu’il s’agisse de l’union d’un homme et d’une femme ou de deux personnes de
24
même sexe et le fait qu’il doit y avoir une vie commune stable et continue . Mais en
République démocratique du Congo, il y a deux formes de conjugalité formant deux
types de ménage reconnus et protégés par la loi, avec des nuances bien sûr. D’un
côté, il y a le mariage célébré devant l’officier de l’état civil qu’on appelle mariage
légal ou mariage civil et de l’autre côté, il y a le mariage constatation qui n’a été
célébré que dans la famille et qui doit être enregistré à l’état civil postérieurement. La
loi reconnait aussi ce dernier et dit qu’il produit les mêmes effets que le mariage civil.

Alors, il y a des situations litigieuses qui entrent dans le cadre de vies


communes en dehors du mariage que nous nommons « concubinage » :

1. Lorsque les fiancés se retrouvent dans l’hypothèse de cohabitation d’une


manière stable et continue, il se crée un ménage de fait et non une conjugalité,
car il n’y a pas de mariage ; ainsi l’hypothèse de fiançailles tombe et ils
deviennent concubins ;

2. Lorsqu’un homme marié dote pour la deuxième et ou l’unième fois, alors qu’il
est déjà régi par un acte de mariage non encore dissout, il se crée un autre
ménage et non une autre conjugalité ; ainsi, la deuxième femme et les autres
femmes sont des concubines même s’il y a eu dot ;

3. Lorsqu’une femme même mariée vit avec l’homme qui n’a pas doté et
cohabite avec lui d’une manière stable et continue, elle crée avec lui un
ménage de fait et non une conjugalité ; Ainsi, ils deviennent des concubins ;

4. Lorsque deux personnes d’sexes opposés non-mariés, non-fiancés cohabitent


d’une manière stable et continue pour des fins sexuelles sans avoir versé la
dot, même symboliquement, il se crée un ménage de fait et ils deviennent
concubins.

Il s’agit de noter que lorsqu’on parle du concubinage, outre qu’il s’agisse d’un
état d’un homme et d’une femme non mariés qui vivent ensemble, on sous-entend
deux catégories de partenaires [ou de conjoint(e)s] : celle qui n’a pas été épousée

24
Patrick courbes et Fabienne, Droit civil : les personnes, la famille , les incapacités,8e édition Dalloz
selon toutes les règles et la compagne supplémentaire qui n’a pas les mêmes
prérogatives que l’épouse en titre. Mais généralement, il s’agit de l’épouse prise sans
25
dot .

Le concubinage est un mode de vie largement plébiscité. Contrairement au


mariage, il n’est soumis à aucune réglementation légale. Pour cette raison, le couple
vivant en concubinage devrait tenir compte de certains points et consigner au
préalable par écrit certaines dispositions.

En Suisse, par exemple, le « concubinage » est synonyme d’union libre,


d’union sans certificat, de communauté de vie non maritale et est un mode de vie
largement diffusé et plutôt bien accepté pour les couples de tous âges sans enfants,
avec des enfants communs ou d’unions précédentes. La décision de vivre en union
libre a divers motifs. Étant donné qu’il n’existe pas de dispositions légales concrètes
régissant la période de cohabitation ou sa dissolution, les accords conclus varient
d’un couple à l’autre. Dans ce pays, il est recommandé de consigner les règles
régissant la cohabitation dans un « contrat de concubinage », et ce, avant
d’emménager ensemble.

§3. Union occasionnelle ou libre

L’union occasionnelle ou l’union libre fortuite est celle qui est provoquée
dans le but toujours d’asservir des appétits sexuels immoraux. Cette union n’est pas
durable et n’entraine pas une quelconque fidélité de partenaires. Elle révèle du
vagabondage sexuel mal contrôlé mais toléré par les mœurs et le législateur
congolais s’est intéressé non pas à l’union, mais à des conséquences qui en
découlent. C’est alors que le législateur redemande du sort des enfants nés de ces
unions, c’est-à-dire les conséquences qui ont entouré la connaissance. Ces
conséquences engagent les parents et non pas les enfants, car ils n’ont pas désiré
de naitre dans le monde. On parle de l’union libre lorsqu’un homme et une femme
vivent mentalement sans être unis par le lien du mariage. Ils font donc une
communauté de lit, de table et de toit. L’union libre se distingue du mariage par le fait
que le mariage implique une vie totale et que le mariage a été célébré suivant les
formes prescrites par la loi et dans le respect des conditions imposées par elle.

25
Blaise Bwanga anembali, La place des régimes matrimoniaux en droit congolais et en droit
comparé, UNILU – Mémoire inédit
Traditionnellement, l’union libre avait été définie comme le fait pour un
homme et une femme d’entretenir des relations sexuelles d’une certaine durée et de
stabilité comme les gens mariés, alors qu’ils ne le sont pas. Le lexique de termes
historiques définit l’union libre comme étant une union de fait caractérisée par une
vie commune présentant un caractère de stabilité entre deux personnes de sexe
différent ou de même sexe qui vivent en couple alors que l’union conjugale n’a pas
été célébrée.

Généralement, on utilise le terme union libre du mariage pensant à une


certaine stabilité. L’union libre est plus intellectuelle, car elle met l’accent sur
l’élément intellectuel de vivre ensemble sans toutefois passer par les procédures de
choix. Elle n’est soumise à aucune formalité et surtout susceptible d’être librement
rompue.

En droit français, l’union occasionnelle ou l’union libre ne donne aucune


obligation aux concubins, ne prévoit pas la protection de l’un par l’autre, aucune
solidarité pour les dépenses de la vie courante. La première catégorie renferme les
relations purement occasionnelles ou passagères qui n’entrainent pas en principe de
conséquences juridiques à l’égard des partenaires, mais qui créent souvent une
situation malheureuse à l’égard des enfants qui sont souvent abandonnés à leurs
mères seules. La RDC connait plusieurs cas de cette situation de famille
monoparentale qui dispensent les pères de leurs responsabilités. La deuxième
catégorie d’union libre se caractérise par une véritable communauté de vie proche
d’un mariage en tant que véritable institution.
CHAPITRE DEUXIEME : RECONNAISSANCE DES ENFANTS NÉS HORS MARIAGE

Dans ce présent chapitre, nous allons aborder trois (3) sections dont : (1) les
notions voisines à l'affiliation, (2) du désaveu de la paternité et de l'action en
recherche de la paternité et (3) Les mécanismes efficaces de la protection des
enfants nés hors mariage en droit positif Congolais.

SECTION 1. NOTIONS VOISINES À L'AFFILIATION

Tout enfant né hors mariage doit faire l’objet d’une affiliation, c’est-à-dire
l’objet d’une reconnaissance paternelle dans les 12 mois qui suivent sa naissance.
26
Passé ce délai, l’affiliation ne pourra se faire que moyennant paiement d’une
amande allant de 1000 à 5000 FC, si le père refuse d’affilier son enfant né hors
mariage et lorsque l’action en paternité est déclarée fondée. Le jugement vaut
affiliation et mention en est faite dans l’acte de naissance.

Dans ce cas, le père sera puni d’une peine de servitude pénale de 10 à 30


jours et d’une amende de 5000 à 10.000 FC ou de l’une de ces peines seulement.
L’affiliation n’est rien d’autre que la reconnaissance de l’enfant, c’est l’acte par lequel
un homme reconnait être le père de l’enfant désavoué. C’est donc un aveu de
paternité. Cette reconnaissance est rendue obligatoire par le Code de la famille.
L’affiliation peut être faite également même après le décès du père. Donc, même si le
père est mineur, l’affiliation doit intervenir : dans ce cas, il agit seul, et si le père meurt
ou n’est pas en mesure de manifester sa volonté, un ascendant ou un autre membre
de sa famille doit agir en son nom.

§1. Filiation

Nul ne peut, pour convention contraire, déroger aux règles relatives à


l’établissement et aux conséquences de la filiation. Le droit commun ne peut être
appliqué en matière de filiation qu’en conformité avec les dispositions de présent
titre. Tout enfant congolais doit avoir un père27.

En matière de la filiation, le Code de la famille a traduit l’option politique


selon laquelle tous les enfants devraient avoir un père. Dès lors, le législateur a banni

26
Art. 641 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987 Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille.
27
Art. 591 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987, précitée
le terme enfant naturel utilisant le vocable (affiliation) pour signifier la
reconnaissance par le père de son enfant. L’enfant (naturel) a ainsi été mis dans les
28
mêmes conditions juridiques qu’un enfant né dans le mariage .

En effet, en instituant l’infériorité de l’enfant né hors mariage par rapport à


l’enfant issu d’une union légitime, le législateur du Code civil avait cru décourager la
procréation hors mariage. Agissant ainsi, il sanctionne un innocent car l’enfant était
privé de droits non à cause de sa faute mais de celle de ses auteurs.

La filiation est le lien qui unit l’enfant à ses parents. On distingue 3 sortes de
filiation :

– Filiation légitime qui établit l’état d’un enfant né de parents mariés, l’enfant légitime
est considéré comme un enfant à part entière.

– La filiation naturelle établit l’état des enfants et non des parents non mariés.
L’enfant illégitime n’a pas, selon les prescrits du Code civil, les mêmes droits que
l’enfant légitime ou né dans le mariage. Toutefois, il peut être soit reconnu soit
légitime, c’est-à-dire rendu par le fait du mariage de ses parents.

– Filiation adoptive : établit l’état des enfants adoptés, le code de la famille établit,
contrairement au code civil, une égalité entre tous les enfants.

1. Etablissement de la filiation paternelle.

La filiation paternelle s’établit par la préemption légale en cas de mariage ou


par une déclaration ou par une action en recherche de paternité.

Si la maternité peut être établie facilement, la paternité, cependant, ne peut


jamais être prouvée avec certitude dans l’état actuel de la science. L’enfant né hors
mariage a pour père, le mari de sa mère29. L’enfant né pendant le mariage sera ainsi
considéré comme conçu au cours du mariage et par conséquent comme ayant pour
père le mari de sa mère dès lors que sa mère a été mariée, ne serait-ce qu’un jour, au

28
La loi n° 87-010 du 1er août 1987 Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du 15 juillet
2016 portant code de la famille.

29
Art. 602, de-là loi n° 87-010 du 1er août 1987. Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille.
30
cours de ce délai .

Les enfants nés plus de 300 jours après la dissolution du mariage ne sont
pas couverts par cette présomption. L’enfant issu d’une femme dont le mariage
antérieur est dissout depuis moins du trois-centième jour et qui est né après la
célébration du mariage subséquent de sa mère, est tenu pour enfant des nouveaux
époux sauf contestation de paternité.

Même si l’acte de naissance de l’enfant ou lorsqu’il indique qu’un autre


homme est le père de l’enfant des nouveaux époux, sauf contestation de paternité.

2. Contestation de la filiation paternelle

La filiation paternelle est établie selon les prescriptions légales, ne peut être
contestée qu’aux moyens d’une action judicaire en contestation de paternité. La
contestation de la paternité peut résulter du prétendu père de l’enfant, de la mère de
l’enfant, ou encore des cohéritiers de l’enfant, elle peut être contestée en rapportant
la preuve que l’homme mentionné dans la déclaration de naissance ou qui a fait la
reconnaissance n’est pas le père biologique de l’enfant. Tous les moyens de preuve
sont possibles, une expertise biologique (test de paternité) est la plus souvent
ordonnée par le juge31.

3. Contestation de paternité exercée par une personne autre que le père.

Aux termes de l’article 610, autre celui auquel la loi attribue la paternité de
l’enfant, la mère de l’enfant, l’enfant lui-même devenu majeur ainsi que les cohéritiers
peuvent contester la paternité32. La mère ou les membres de la famille maternelle de
l’enfant sont admis à contester l’affiliation faite par déclaration unilatérale du père33.
La filiation est établie selon les prescriptions légales et ne peut être contestée qu’au
moyen d’une action judiciaire en contestation de paternité. La contestation de la
paternité peut résulter du prétendu père de l’enfant, de la mère de l’enfant ou encore
des cohéritiers de l’enfant.

– Cas de désaveu : les articles 600, 607 et 608 des nouveaux codes de la famille
déterminent les cas où un père peut contester la paternité d’un enfant.

30
Alex Weill. Op.cit. p.422
31
Art. 603 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987. Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille
32
Art. 610 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987, précitée
33
Art. 624 de la loi N°87-010 du 1ér Août 1987, précitée
1. L’impossibilité physique de procréer : la paternité peut être contestée s’il est
prouvé que pendant la période légale de la conception, le père était soit pour cause
34
d’éloignement, soit pour toute autre cause établie de façon certaine . La doctrine
parle dans ce cas de désaveu pour preuve de non paternité.

2. Inconduite de la mère : la paternité peut aussi être contestée lorsque, à la


suite de la notoriété, la preuve certaine est rapportée que le mari n’est pas le
père de l’enfant. Ça peut en être ainsi pour cause de séparation de fait ; pour
constater la paternité, il en est de même de l’enfant né 300 jours après qu’un
jugement a déclaré l’absence du mari.

– Cas de l’enfant né avant le 180e jour du mariage : lorsqu’un enfant naît moins du
180e jour après la célébration du mariage et que pendant la période légale de la
conception, les époux vivaient séparément, le mari n’a pas besoin de prouver un autre
fait pour contester la paternité, si en est de même l’enfant né avant 300 jours après
qu’un jugement ait déclaré l’absence du mari.

§2. Adoption

L’adoption est une institution juridique qui, dans la législation congolaise, fut
consacrée par le code civil congolais. Elle est une forme particulière et spéciale de la
filiation. L’adoption crée, par l’effet de la loi, un lien de filiation distinct de la filiation
d’origine de l’adopté35. L’adoption ne peut avoir lieu que s’il y a de justes motifs et si
elle présente des avantages pour l’adopté.

Partant du Code civil, l’adoption peut être définie comme un contrat bilatéral
et solennel en vertu duquel est créé, entre deux personnes, l’adoptant et l’adopté, qui
n’ont aucun lien de parenté par le sang, un lien juridique de parenté et de filiation.

Il en résulte que la filiation adoptive de la volonté des deux personnes. C’est


cette volonté qui crée un lien de filiation distinct de la filiation d’origine de l’adopté.
En instituant la filiation adoptive, le code civil congolais visait essentiellement à
donner à des personnes adultes une progéniture qu’elles ne pouvaient pas savoir
autrement. Le Code de la famille opte pour une nouvelle formule de l’adoption.

En effet, ce dernier vise d’abord à donner à l’enfant un cadre familial d’accueil,

34
Art. 606 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987, précitée
35
Art.650 de la loi n°87-010 du 1er août 1987 Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille.
l’autre motif licite venant en seconde position. C’est ainsi que désormais, l’adoption
n’en résultera plus d’un accord de volonté, mais plutôt d’une décision judiciaire. C’est
donc le tribunal qui peut la créer de façon purement juridique. Le lien de la filiation
adoptive, néanmoins le consentement de l’adopté et de l’adoptant, est requis devant
le tribunal.

1. Les conditions de fond et de forme

L’adoption, étant une institution juridique, ne peut être demandée qu’après cinq ans
de mariage, sauf s’il s’agit de l’enfant de son conjoint. L’adoption peut être
conjointement demandée par les époux quel que soit leur âge36.

2. Les conditions de fond

I.1. CONDITIONS RELATIVES À L’ADOPTANT :

Alors que le code civil prévoyait l’âge minimum que doit avoir l’adoptant le
code de la famille quant à lui prévoit simplement que l’adoptant doit être majeur et
capable37. Sont ainsi exclus les mineurs, les incapables majeurs et les personnes qui
découlent de l’autorité parentale le mineur émancipé par le mariage peut
conformément à l’article 655 adopté.

Le code de la famille autorise indirectement l’adoption pour les mariés et


même pour les célibataires, les veufs ou veuves, les divorcés ; toutefois, ces derniers
ne peuvent adopter des personnes de sexe différents dès lors que si les
circonstances les justifient. On veut éviter par cette disposition que l’adoption ne
réserve en réalité qu’à ouvrir la situation de concubinage.

Pour les mariés, l’adoption ne peut être demandée qu’après 5 ans de


mariage ; sauf s’il s’agit de l’enfant de son conjoint, le législateur a ainsi estimé que
l’union conjugale qui a duré au moins 5 ans présente une garantie de stabilité et
portant un cadre d’accueil stable pour l’enfant adopté.

L’adoption peut être conjointement demandée par l’époux quelque soit leur

36
Art. 655. De-là la loi n° 87-010 du 1er août 1987. Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008
du 15 juillet 2016 portant code de la famille.
37
Art.656. de la loi n° 87-010 du 1er août 1987, précitée
âge, l’un des époux ne peut adopter qu’avec le consentement de son conjoint. Ce
consentement n’est pas requis lorsque ce dernier, est dans l’impossibilité de
manifester sa volonté ou s’il n’a aucune demeure connue. Cette prise de position du
législateur se conçoit aisément dans la mesure où l’adoption a pour effet d’introduire
au foyer des époux un enfant, ayant un sang rouge.

Dès lors l’autorisation ou l’acceptation de conjoint est indispensable.


L’adoptant ne peut au moment de l’adoption avoir plus de trois enfants en vie sauf
dispense accordée, par l’existence des enfants chez l’adoptant. La loi limite à 3 le
nombre maximum d’enfants qu’une personne peut adopter. Ce nombre ne peut être
dépassé que lorsqu’il s’agit de l’adoption des enfants de son conjoint. L’adoptant doit
avoir au moins 15 ans de plus que l’adopté, toutefois s’il adopte l’enfant de son
conjoint, il faut qu’il ait dix ans plus que l’adopté sauf dispense accordée38.

I.2. CONDITIONS RELATIVES À L’ADOPTE

À l’absence d’une adoption antérieure, l’article 667 du code de famille


dispose du principe selon lequel nul ne peut être adopté par plusieurs personnes, si
ce n’est pas deux époux. Toutefois, en cas de décès de l’adoptant ou de deux
adoptants, une nouvelle adoption peut être prononcée tant que l’adopté est mineur.

– Âge de l’adopté

L’adoption est permise quel que soit l’âge de l’adopté. C’est ainsi qu’on peut
admettre qu’un enfant simplement conçu fait l’objet de l’adoption. Il est de même
pour plusieurs adultes.

– Le consentement de l’adopté

L’adopté âgé de plus de 15 ans doit personnellement consentir à son adoption, sauf
s’il est hors d’état de manifester sa volonté. Le père et la mère de l’adopté mineur
doivent tous deux consentir à adopter, si l’un des époux n’est pas à mesure de
manifester sa volonté, ou s’il est déchu de l’autorité parentale. Le consentement
requis sera donné conjointement par l’autre époux et un membre de la famille
désigné par le tribunal.

2. CONDITION DE FORME

38
Art.653. De-là loi n°87-010 du 1er août 1987. Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille.
L’adoption résulte d’un jugement rendu par le tribunal de paix à la requête de
là ou des personnes qui proposent d’adopter. Bien que l’idée de contrat ne soit pas
étrangère à l’adoption, celle-ci avant. Le tribunal de paix prononce l’adoption à la
requête des adoptants. La requête est présentée au tribunal de paix du domicile des
adoptants ou du domicile de l’adopté. Il est joint à la requête un extrait de naissance
des adoptants ainsi que de ceux qu’on propose d’adopter.

Le consentement de l’adoptant et de l’adopté est donné en personne devant


le tribunal. Lorsqu’il n’est pas connu en personne devant le tribunal, le consentement
de pères et mères ou de personnes qui les remplacent est donné dans un acte
authentique. L’instruction de la demande, et le cas échéant, les débitants lient à la
chambre du conseil le jugement qui admet l’adoption et prononcé en audience
publique39.

Il est susceptible d’appel et de recours en cassation par les adoptants. Lorsque le


jugement n’est plus susceptible de recours, il est transmis à l’officier de l’Etat civil
pour transcription dans le registre de l’Etat civil. Le code de la famille autorise un seul
type d’adoption simple, celle-ci se caractérise par le fait que l’adopté demeure
membre de sa famille d’origine malgré le lien nouveau entre l’adoptant et l’adopté
créé par l’adoption. Les articles 676 et suivants contiennent les grands principes
réunissant les effets de l’adoption.

– L’adopté entre dans la famille de l’adoptant.

– Mais il demeure dans sa famille d’origine.

– Si, dans un domaine déterminé, l’appartenance à deux familles provoque des


conflits insurmontables, la famille adoptive sera préférée.

À tous égards, l’adopté est considéré comme l’enfant de l’adoptant, la


pression (entrer dans la famille) se réfère à une situation juridique plutôt qu’à une
situation de fait. Elle ne signifie pas nécessairement que l’adopté doit vivre ou résider
auprès des membres de la famille de l’adoptant.

Tout en entrant dans la famille de l’adoptant, l’adopté reste dans sa famille


d’origine. Mais en cas de conflit non régi par la loi, la famille adoptive sera préférée40.

39
Art. 672. De-là la loi n° 87-010 du 1er août 1987. Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008
du 15 juillet 2016 portant code de la famille
40
Art. 679 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987. Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
L’adoptant est investi de l’autorité parentale à l’égard de l’adopté. En cas de décès,
d’interdiction ou d’absence, il est pourvu d’un tuteur. Néanmoins, les géniteurs
41
pourront demander l’exercice de l’autorité parentale .

L’adopté de son conjoint et leurs descendants ne peuvent demander les


aliments à leur famille d’origine que dans sa famille adoptive et défaillante. Il hérite
tant dans la famille d’origine que dans sa famille adoptive. L’adoption peut être
révoquée par une décision de justice à la demande de l’adoptant pour motifs graves
(ingratitude de l’adopté) : l’adopté se montre indigne du bien fait qu’il a reçu. La
décision qui prononce la révocation est transcrite sur le registre d’état civil du lieu où
l’adopté a son domicile

SECTION 2 : DU DÉSAVEU DE LA PATERNITÉ ET DE L'ACTION EN RECHERCHE DE


LA PATERNITÉ

§1. Du désaveu de la paternité

Le désaveu est une procédure juridique par laquelle le mari peut,


exceptionnellement, rejeter la paternité qui lui est attribuée. Le code de la famille
confère à l’action en désaveu de paternité un caractère exceptionnel.

1. EXERCICE DE L’ACTION EN DESAVEU DE LA PATERNITE

L’action en désaveu ne peut, en principe, être exercée que par le mari, seul
juge de sa paternité. Néanmoins, la contestation de la paternité peut résulter d’autres
personnes. Ainsi, après la mort, les héritiers peuvent exercer l’action en désaveu42.

1.1. Le désaveu par preuve contrainte

Lorsqu’un enfant est né pendant le cours normal du mariage, le mari de sa


mère est regardé par tous comme son père ; si celui-ci déclare la contrainte, il doit en
apporter la preuve, l’article 178 limite cette preuve à la démonstration de
l’impossibilité physique de cohabiter, celle-ci peut être due à l’éloignement, c’est-à-
dire l’absence le rapprochement sexuel-déjà dépassée à nos jours par des
techniques médicales, elle peut aussi être liée à un accident certain, auteurs belges et

15 juillet 2016 portant code de la famille


41
Art. 688. De la loi n° 87-010 du 1er août 1987, précitée
42
Art 610 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987 Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille.
Congolais ont soutenu que la loi vise dans ce cas, l’impuissance sexuelle de l’homme
qui serait atteint matériellement aux organes par suite d’une mutilation d’une
opération chirurgicale ou d’une blessure intérieure ou postérieure à la célébration du
mariage. Il suffit que les relations sexuelles soient rendues impossibles pour que
constitue une preuve de désavoué.

En revanche, l’article 180 écarte l’impuissance naturelle comme preuve de


désavoué. Non seulement ce genre de preuve donnerait lieu à des procès scandaleux,
mais aussi un homme qui connaissant sa situation naturelle inconfortable décide de
se marier peut-être l’autorité à alléguer sa propre turpitude, et à mettre ainsi la vie
d’un enfant né au cours de ce mariage en danger en le déclarant adultérin.

Le législateur colonial nous semble opter pour la solution du choix indigène


patrilinéaire selon lequel « exceptionnellement si l’homme soufre de trouble
d’érection de stérilité et qu’il se sent incapable de satisfaire la femme, il peut
autoriser ou tolérer l’adultère de son épouse dans ce cas, il doit en informer
préalablement les anciens de sa lignée enfin de contourne la sanction suprême (la
mort) par des cérémonies appropriées du coup, c’est homme qui perd sa
considération sociale dans les milieux des anciens » pareil homme ne peut
désavouer un enfant né de l’adultère autorisé de sa femme.

L’adultère de la femme ne constitue pas une preuve suffisante de désavouer ;


le mari qui l’évoque doit préalablement prouver qu’il est intervenu pendant la période
minimum de gestion comprise entre le cent-quatre-vingtième et les trois centièmes
jours avant la naissance de l’enfant, alors seulement il peut être admis.

1.2. Le désaveu par simple déclaration

Pour un enfant conçu dans la vie commune des conjoints, il est suspendu
légalement à la suite d’une action en divorce ou en séparation du corps. La loi n’exige
pas la preuve contrainte à la même par un enfant conçu avant cette vie commune,
même s’il vient de naître dans le mariage.

VERSTRAETE5 affirme que le mari ne peut pas asseyer d’établir qu’il a été
induit frauduleusement, soit à reconnaitre l’enfant, soit à ne pas le désavouer parce
qu’il n’a pas le choix d’entendre « l’impossibilité physique de cohabiter pour cause
d’éloignement ou pour cause d’impuissance momentanée prévue à l’article 178 »
dans ce cas l’enfant né dans les cent quatre-vingtième jours du mariage, l’aveu était
péremptoire dans le système colonial congolais bien entendu.

2. AUTEURS DE L’ACTION

– Mère de l'enfant

Même adultère, la mère est admise à se prévaloir de sa propre infidélité pour


contester la paternité du mari et cela au mépris de la règle (nemo auditut propriam
turpitudem allegams) « nul ne peut être entendu en justice qui invoque sa propre
turpitude » toutefois cette position du législateur semble être justifiée par l’intérêt de
l’enfant qui consiste à ce qu’il soit établit sa filiation véritable plutôt qu’il soit
rattacher fictivement à un homme qui peut pas s’intéresser à lui, l’action en
contestation de la mère devra intenter dans un délai de 1 an à partir de la date de
naissance de l’enfant.

– L’enfant

Le code de la famille admet qu’un enfant puisse compter son attachement à un


homme qu’il estime ne pas être son père ; il lui appartient de prouver que cet homme
n’est pas son père biologique. Il pourra ainsi invoquer les cas que cet homme pouvait
évoquer pour réserver une action en désaveu. Cette action en contestation n’est
réservée qu’à l’enfant majeur ; pour lui, aucun délai légal n’a été établi43.

– Les cohéritiers

Les cohéritiers de l’enfant ne peuvent intenter l’action en contestation que


lorsque celui auquel la loi attribue la paternité est mort. L’héritier qui veut initier une
action en contestation dispose d’un an à compter de la date à laquelle il aura
connaissance du lien de filiation.

3. JURIDICTION COMPETENTE

Le tribunal de paix connait les affaires se rapportant à l’affiliation, filiation,


adoption. Le ministère public ou toute personne qui justifie d’un intérêt peut
demander, selon le cas, au tribunal de paix ou du tribunal pour enfants du ressort de
domicile du défendeur d’ordonnance, la radiation en totalité ou en partie du nom
inscrit en violation de l’article 58 de la présente loi, et le remplacement de celui-ci,
mais dans le cas présent.

43
Art 610 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987. Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille
4. AUTORITE COMPETENTE

Le législateur congolais a prévu que l’autorité compétente pour l’affiliation,


c’est l’officier de l’Etat civil. Le code de la famille, dans son article 623, prévoit que la
déclaration est faite devant l’officier de l’Etat civil qui inscrit dans l’acte de naissance
ou bien il dresse un acte séparé. En effet, cette déclaration produit ses effets
néanmoins, même en absence de déclaration. Dans ce cas, elle peut être prouvée par
toute voie de droit. En ce fait, la maternité est certaine et la paternité est présumée.

§2. ACTION EN RECHERCHE DE PATERNITE

Si l’affiliation paternelle n’est pas établie par la présomption légale et par


l’affiliation, elle peut être établie à la suite d’une action en recherche de paternité.

Un membre de la famille maternelle de l’enfant désigné par le tribunal ou par


celui qui est à la garde de l’enfant, si la mère est décédée ou est à l’impossibilité de
manifester sa volonté.

Au ministre public, si la mère de l’enfant n’est pas connue, et chaque fois que
l’intérêt de l’enfant requiert l’affiliation, l’action en recherche de paternité est exercée
contre le père ou ses héritiers. La demande doit fournir la preuve que l’enfant a pour
père celui qu’il le réclame. Cette preuve est faite par l’acte de l’Etat civil à défaut
d’acte de naissance. La filiation est prouvée par la possession d’Etat d’enfant, une
personne étant en possession d’Etat de l’enfant lors qu’elle est traitée par un homme
ou une femme, leurs parents et la société comme étant l’enfant de cet homme ou de
cette femme44.

Si la preuve n’est pas fournie par l’acte de naissance ou par la possession


d’état, la loi admet la preuve par témoin pour établir la paternité.

Aussi, les titres de famille, des registres et papiers domestiques, les lettres
du père et de la mère, peuvent être tenus comme un commencement de la preuve
par écrit.

Le code civil prévoyait de manière limitative les hypothèses où le tribunal pouvait


admettre l’action en recherche de paternité : il s’agissait des cas suivants :

– Si le père prétendu a avoué sa paternité par écrit.

44
Art 633 de la loi n° 87-010 du 1er août 1987 Telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du
15 juillet 2016 portant code de la famille
– S’il y a possession d’état naturel.

– Si entre les 300e et 180e jours avant la naissance de l’enfant, le prétendant père a
usé de violence sur la personne de la mère.

Le code de la famille n’a pas suivi le code civil dans cette limitation. Un pouvoir assez
d’appréciation est accordé au tribunal ; ce dernier décidera, suivant les circonstances
de la cause, si l’enfant a pour père celui qui le réclame.

Fin du non-recevoir de l’action en recherche de paternité pour 3 causes déterminées


par l’article 637, l’action en recherche de paternité peut être rejetée par le tribunal, il
en est ainsi :

– S’il est établi que, pendant la période légale, la mère a eu des rapports sexuels avec
une autre, à moins qu’il ne résulte d’un examen de sang ou de tout autre examen
selon les méthodes médicales certaines, que cette personne ne peut être le père.

– Si le père prétendu était pendant la même période, soit par suite de l’éloignement,
soit par l’effet de quelque accident, soit par l’incapacité de procréer dans
l’impossibilité physique d’être père.

– Si le père prétendu établit par un examen de sang ou par tout autre examen selon
des méthodes médicales certaines qu’il ne peut être le père de l’enfant.

√ Conséquences liées à la reconnaissance tardive de l’autorité parentale.

Lorsque les parents ne se sont pas mariés, le père qui reconnait son enfant après
l'âge de 1 an n'a pas l’exercice de l’autre ; il peut néanmoins demander à exercer ses
choix et ses devoirs vis-à-vis de l’enfant, en commun avec la mère, par l’un des
moyens suivants45 :

- Déclaration conjointe avec la mère.

– Recours au juge du Tribunal de paix.

Toutefois, la reconnaissance de paternité n’est pas possible dans le cas suivant :

1. Enfant, mort-né

2. Filiation incestueuse (c’est-à-dire que l’enfant ne doit pas être né d’une relation
entre une personne et une de ses propres ascendants ou entre un frère et une
sœur).
45
COLIN (A) et CAPITANT (H), Droit civil français, 4e éd, Paris, Dalloz, 1925, p. 201
3. Filiation légalement établie (c’est-à-dire que l’enfant a déjà été dans le cas) :
l’établissement n’est pas possible en relâche. C’est la constatation qui est
possible et surtout avant de pouvoir faire une reconnaissance tardive.

SECTION 3. MECANISMES EFFICACES TENDANT A PROMOUVOIR LA PROTECTION


DE DROITS DES ENFANTS NES HORS MARIAGE EN DROIT POSITIF CONGOLAIS

La question de la protection des droits des enfants nés hors mariage revêt
une importance cruciale dans le contexte congolais, où les normes sociales et
culturelles peuvent souvent conduire à des discriminations. Ces enfants, souvent
stigmatisés en raison de leur naissance, se voient parfois privés de droits
fondamentaux tels que l'accès à l'identité, à la reconnaissance parentale, et aux
ressources nécessaires pour leur développement.

1. Reconnaissance légale de la filiation

La reconnaissance légale de la filiation est un processus crucial qui permet


d'établir officiellement le lien entre un parent et un enfant. Pour les enfants nés hors
mariage, cette reconnaissance peut être effectuée par le père ou la mère, et elle peut
se faire avant ou après la naissance. Les lois doivent encourager cette démarche en
simplifiant les procédures et en garantissant un accès facile aux formulaires
nécessaires. Une fois reconnue, l'enfant obtient des droits légaux, notamment en
matière d'héritage et de soutien financier, ce qui contribue à sa protection juridique et
sociale.

2. Déclaration de naissance

La déclaration de naissance est essentielle pour établir la filiation et garantir


les droits de l'enfant. Elle doit être effectuée dans un délai précis après la naissance,
généralement dans les jours qui suivent. Les gouvernements doivent s'assurer que
cette procédure est gratuite et accessible à tous les parents, afin d'éviter que des
enfants ne soient laissés sans statut légal. La déclaration doit inclure les
informations sur les parents, ce qui permet d'établir le lien de filiation nécessaire
pour protéger les droits de l'enfant.

3. Enregistrement des naissances

L'enregistrement des naissances constitue une preuve officielle de l'existence


et de l'identité d'un enfant. Un système d'enregistrement fiable et accessible est
fondamental pour protéger les droits des enfants nés hors mariage. Cela permet non
seulement de garantir leur identité, mais aussi d'assurer qu'ils peuvent accéder à des
services essentiels tels que l'éducation et la santé. Les gouvernements doivent
investir dans des infrastructures adaptées pour faciliter cet enregistrement23.

4. Accès aux services de santé et de protection sociale

Tous les enfants, y compris ceux nés hors mariage, doivent avoir accès aux
services de santé et de protection sociale sans discrimination. Cela inclut l'accès aux
soins médicaux, à l'éducation et à d'autres services sociaux nécessaires pour leur
développement. Les gouvernements doivent mettre en place des politiques
garantissant que ces services soient disponibles pour tous les enfants,
indépendamment de leur statut légal ou familial45.

5. Protection juridique

Les protection juridique est essentielle pour défendre les droits des enfants
nés hors mariage contre toute forme de discrimination ou d'exploitation. Les lois
doivent interdire explicitement toute forme de violence ou d'abus envers ces enfants
et prévoir des recours juridiques adaptés pour protéger leurs intérêts. Cela inclut
également la mise en place de mécanismes permettant aux enfants ou à leurs
représentants légaux d'intenter des actions en justice si leurs droits sont violés24.

6.Sensibilisation et éducation

La sensibilisation et l'éducation jouent un rôle clé dans la protection des droits


des enfants nés hors mariage. Des campagnes visant à briser les stéréotypes et à
promouvoir l'égalité des droits sont nécessaires pour changer les perceptions
sociales négatives associées à ces enfants. Les gouvernements et les organisations
non gouvernementales doivent collaborer pour éduquer le public sur les droits des
enfants, afin de favoriser une société plus inclusive où chaque enfant est respecté et
protégé12.

Ces mécanismes, lorsqu'ils sont mis en œuvre efficacement, peuvent


significativement améliorer la situation des enfants nés hors mariage et garantir leur
protection juridique et sociale tout au long de leur vie.
CONCLUSION

Nous voici au terme de notre travail qui a été consacré à la protection des
enfants nés hors mariage et leur implication juridique. Notre réflexion a entendu son
champ d’action de la notion de l’affiliation avec tout un ensemble d’inquiétudes
qu’elle soulève.

À ce sujet, nous avons dit que les enfants nés hors mariage étaient les
enfants à part entière et avaient les mêmes droits que les enfants nés dans le
mariage et que cette exigence légale découle du fait qu’en République démocratique
du Congo l’expression enfant naturel est prohibée.

À travers notre problématique, nous avons posé deux questions fondamentales :

Question principale

Comment garantir les droits et la protection des enfants nés hors mariage
dans un cadre juridique tout en considérant les enjeux sociaux et familiaux?

Questions spécifiques

1. Quelles sont les implications juridiques de l'affiliation des enfants nés hors
mariage sur leur droit à l'héritage et à la reconnaissance légale par leurs parents ?

2.Quelles sont les limites qu’affichent le code de la famille face aux droits
que devrait avoir un enfant né hors mariage avant et après la mort du de cujus?

3.Quels mécanismes efficaces tendant à promouvoir la protection de droits


des enfants nés hors mariage en droit positif congolais ?

À l'issue de ces questions, nous avons émis les hypothèses suivantes :

Réponse principale

√ Pour protéger les enfants nés hors mariage en RDC, il est essentiel
d'assurer leur affiliation dans les 12 mois suivant leur naissance, comme
stipulé par l'article 614 du Code de la famille. Cela doit être accompagné de
campagnes de sensibilisation sur les droits des enfants et des parents, afin de
réduire la stigmatisation sociale et familiale qui entoure ces enfants.

Réponses spécifiques
√ L'affiliation permet aux enfants nés hors mariage d'accéder à des
droits légaux, notamment l'héritage. Selon l'article 758 du Code de la famille,
seuls les enfants affiliés peuvent hériter, ce qui souligne l'importance d'une
reconnaissance formelle pour garantir leurs droits successoraux.

√ Code présente des faiblesses, notamment en matière d'affiliation


tardive, qui peut priver les enfants de leurs droits en cas de décès du parent
avant l'affiliation. Les articles 616 et 758 créent une contradiction sur la
reconnaissance posthume, limitant ainsi les droits des enfants non affiliés.

√ Pour renforcer la protection des droits des enfants nés hors mariage,
il est crucial d'améliorer l'accès à la justice pour établir la paternité,
d'encourager les actions en recherche de paternité et d'assurer une meilleure
application des lois existantes concernant l'affiliation et l'héritage.

Nous avons constaté que la filiation peut être établie par la reconnaissance
volontaire des parents, par un jugement de tribunal ou par des tests ADN. Ces
mécanismes garantissent ainsi les droits fondamentaux de l’enfant, permettant une
intégration sociale et légale dans la famille.

De plus, nous avons affirmé que les enfants nés hors mariage disposent de
droits successoraux égaux à ceux des enfants nés dans le mariage, à condition que
la filiation soit légalement reconnue. Cela souligne l'importance d'une approche
inclusive et équitable du droit de la famille.

Nos objectifs ont été multiples ; ce travail a poursuivi les trois objectifs
suivants :

– Sensibiliser à l'importance d'une protection adéquate des enfants nés hors


mariage.

– Analyser les mécanismes de reconnaissance des enfants nés hors


mariage.

– Évaluer les implications juridiques découlant du statut des enfants nés


hors mariage.

En examinant les généralités sur le mariage et les mécanismes de


reconnaissance, nous avons mis en avant la nécessité d'une réforme juridique afin de
renforcer la protection des droits des enfants nés hors mariage.
En utilisant des méthodes exégétiques et sociologiques, ainsi que des
techniques documentaires et juridiques, nous avons pu élaborer une analyse
approfondie des enjeux liés à la filiation et aux droits successoraux. Il est impératif
que les législations actuelles évoluent pour mieux répondre aux réalités sociales et
garantir la protection des droits de tous les enfants, indépendamment de leur statut
matrimonial à la naissance.

Dans notre premier chapitre, nous avons exploré les généralités sur le
mariage en mettant en lumière les notions voisines qui lui sont liées. Cette analyse
nous a permis de mieux comprendre le mariage non seulement comme une
institution légale mais comme un contrat. Nous avons abordé des concepts tels que
le mariage civil, qui représente une union légalement reconnue par l'État et qui
confère des droits et des obligations aux époux.

Ensuite, la deuxième partie a abordé la question cruciale de la


reconnaissance des enfants nés hors mariage en mettant en avant des notions
voisines connexes telles que l'affiliation et l'aveu de paternité. Cette exploration nous
a permis de comprendre que l'affiliation est un acte juridique fondamental, par lequel
un père reconnaît son lien de filiation avec un enfant né hors mariage.

Ainsi, nous appelons à une prise de conscience collective et à un


engagement en faveur de réformes juridiques qui assureront non seulement une
meilleure reconnaissance des droits des enfants nés hors mariage, mais aussi leur
intégration pleine et entière dans la société, contribuant à une justice familiale plus
équitable.

Ainsi, nous ne prétendons pas pouvoir terminer tous les problèmes qui
cadrent avec notre présent sujet, nous laissons la tâche aux futurs chercheurs de
venir compléter et d'ajouter leur particularité. Étant donné qu'un travail scientifique
fait par un homme ne manquera jamais d'imperfections, nous demandons
l'indulgence de nos lecteurs pour les erreurs qui peuvent intervenir.
BIBLIOGRAPHIE

TEXTES LEGAUX

La loi N° 87-010 du 1ér Août 1987 Telle que modifiée et complétée par la loi
N°16/008 du 15 juillet 2016

NOTES DE COURS

- CAMPENHOT L-V et Cia, manuel de recherche en sciences sociales, 4éme éd Dunod,


Paris, 2011.

- MWANZO IDINAMINYE E., et LOLAMBO LUKUSA C., cours de méthodologie


juridique, Kinshasa.

MEMOIRES

- NKULU MBALA JOSEPH. Les défis juridiques des enfants nés hors mariage dans le
cadre des successions. * Mémoire de maîtrise, 2023, Université de Lubumbashi.

- KIBOKO MBUYI JEAN, L'impact de la reconnaissance des enfants nés hors mariage
sur leurs droits patrimoniaux. * Mémoire de maîtrise, 2022, Université de Kinshasa

- MUKEBAYI KABEYA Ghislain, mémoire intitulé : L'affiliation des enfants nés hors
mariage en droit civil congolais. L2 Droit UNILU Inédit.

OUVRAGES & ARTICLES

- COHENDET MA, Droit Public, méthode de Travail, 3éme éd. Mont-chrétien, paris,
1998.

- COLIN (A) et CAPITANT (H), droit civil français, 4éme éd, Paris, Dalloz, 1925, P, 2001

- DE LA MORANDIERE (J). Devoirs et Droits des époux, Bruxelles, bruylant, 1960.

- GUILLEN et J.VINCENT. lexique de termes juridiques. 14 éditions paris Dolloz 2003.

- Lega Lex, le mariage en droit belge

- RONGER (P), Sciences sociales, Dalloz, paris, 1970.

- RONGER P., Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, paris, 1971.

- SHOMBA KINYAMBA S., Méthodologie de la recherche scientifique, étapes,


contraintes et perspectives, éd M.E.S, Kinshasa, 2016.
- TSHIBANGU MWAMBA Jean-Claude, Ouvrage du mouvement et enjeux sociaux
(JAN 2022), CEDH, 13 février 2003, aff, olievre CFrance, n°42326/98

III. AUTRES

DELOCHT. Revue juridique du zaïre n°12 & 13 Kinshasa 1988, p. 17

KABAMBAY, In revue de présence africaine n°146 Lubumbashi 1988


TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i

IN MEMORIAM ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

INTRODUCTION 1

I.1. PRESENTATION DU TRAVAIL 1

I.CONTEXTE D'ÉTUDES 2

II.ETAT DE LA QUESTION 2

III. PROBLEMATIQUE 25

IV. HYPOTHESE 4

V. INTÉRÊT DU SUJET 5

VI.CADRE MÉTHODOLOGIQUE 5

VII. DÉLIMITATION 5

CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE MARIAGE 7

SECTION I : LE MARIAGE 7

SECTION ll: LES NOTIONS VOISINES DU MARIAGE


CHAPITRE II. RECONNAISSANCE DES ENFANTS NES HORS MARIAGE 23

SECTION 1. NOTIONS VOISINES ALA FILLIATION 23

§1. FILIATION 23

2. Adoption 39

SECTION 2.. DU DESAVEU DE LA PATERNITE ET LACTION EN RECHRCHE DE LA


PATERNITE 39
§1. DU DESAVEU DE LA PATERNITE 39

A/ EXERCICE DE L’ACTION EN DESAVEU DE LA PATERNITE 39

-LE DESAVEU PAR PREUVE CONTRAINTE 39

-LE DESAVEU PAR SIMPLE DECLARATION 40

A/ AUTEURS DE L’ACTION 40
SECTION 3 : LES MÉCANISMES EFFICACE TENDANT A PROMOUVOIR LA PROTECTION DE
DROITS DES ENFANTS NES HORS MARIAGE EN DROIT POSITIF CONGOLAIS 39

CONCLUSION 49

BIBLIOGRAPHIE 50

TABLE DES MATIERES 51

Vous aimerez peut-être aussi