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1 DSTI1D- 2023/2024 Introduction aux Sciences juridiques

INTRODUCTION A L’ETUDE DE DROIT


Dans le langage juridique, le mot droit recouvre deux acceptions. Tantôt on entend par
droit l’ensemble des règles juridiques. Vu sous cet angle, le mot droit signifie tout
simplement la règle de droit ou le droit objectif.
Tantôt, le mot droit est pris sous l’angle de son titulaire. On parle alors de droit subjectif
le droit subjectif est la prérogative dont peut se prévaloir une personne.
Exemples :
 Le droit du propriétaire d’user de la chose, objet de son droit.
 Le droit du créancier d’exiger du débiteur l’exécution de son obligation.
En nous conformant à ces deux acceptions du mot droit, nous examinerons dans deux
titres différents le droit objectif et le droit que nous avec l’étude du droit informatique.
I. Le droit objectif
Le droit objectif est l’ensemble des règles de conduite sociale à caractères
juridiques c’est-à-dire la règle de droit.
Ainsi pour mieux appréhender cette notion nous étudierons l’existence de la
règle de droit, ses subdivisions et enfin ses sources.

Chapitre I : L’existence de la règle de droit :


Pour bien marquer l’originalité de la règle de droit, il faut examiner d’abord sa
définition, ensuite ses caractères et enfin ce qui qui la distingue des autres règles de
conduites sociales.

Section 1 : La définition de la règle de droit :


La règle de droit est une règle de conduites sociales imposée par l’autorité publique sous
la menace d’une sanction. Dans cette définition on peut relever trois éléments
essentiels :
- Tout d’abord il faut une règle de conduite c’est-à-dire un commandement. C’est pour
cette raison que l’on dit que la règle de droit est une discipline normative.
Exemple :
Il est interdit de causer du préjudice à autrui.
- Ensuite il faut l’intervention de l’autorité sociale détentrice de la force publique.
- Enfin il faut une sanction qui consiste à punir un individu qui a transgressé la règle
de droit.
Il existe plusieurs types de sanctions :
1) Les sanctions civiles :
Elles consistent à rendre à chacun ce qui lui est dû, à réparer le préjudice qui lui a
été causé. On peut citer comme exemples les saisies (qui conduisent le débiteur à
payer ses dettes), et les dommages intérêts (qui est une somme d’argent alloué
par le juge à la victime en vue de réparer le préjudice qui lui a été causé).
2) Les sanctions pénales :
Elles visent à infliger une punition en cas de transgression de la loi pénale. Les
sanctions pénales sont nombreuses et variées :
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Exemple : L’emprisonnement, la peine de mort, l’amende et la confiscation.


3) Les sanctions administratives :
L’administration peut infliger aux individus un certain nombre de sanctions. On
peut citer comme exemples le retrait du permis de conduire.

Section 2 : Les caractère de la règle de droit

La règle de droit a deux caractères : elle est générale, elle est obligatoire.

Paragraphe 1 : Le caractère général :

La règle de droit est général et impersonnel (abstraite) c’est-à-dire qu’elle s’impose à


tous les individus vivant dans la société. Elle s’applique aussi bien aux gouvernés qu’aux
gouvernants.

Paragraphe 2 : Le caractère obligatoire de la règle de droit.

Le caractère obligatoire de la règle de droit est essentiel en ce sens que tous les
individus doivent la respecter. C’est la raison pour laquelle la règle de droit est
accompagnée d’une sanction.
Il faut cependant noter que la force obligatoire de la règle de droit est d’intensité
variable. Aussi distingue-t-on d’une part les règles impératives et d’autre part les règles
supplétives.
1) Les règles impératives :
Les règles impératives ou d’ordre public s’impose obligatoirement aux particuliers
parce qu’elles protègent un intérêt social.
Une règle est dite impérative lorsqu’elle interdit les conventions ou les clauses
contraires à l’ordre public, ou alors lorsqu’elle poursuit un but d’intérêt général ou
de justice sociale.
Exemples :
La loi qui interdit la vente de la drogue est d’ordre public.
2) Les règles supplétives :
Une règle de droit est dite supplétive lorsque les particuliers ont la liberté d’écarter
son application.
Exemple :
L’article 14 du COCC (Code des obligations Civiles et Commerciales) dispose que les
actes juridiques ayant un objet supérieur à 20.000 FCFA sont soumis à la preuve
écrite.
Il est admis que cette règle n’est pas impérative car les particuliers peuvent écarter
son application et retenir d’autres moyens de preuve dont le juge devra tenir compte.

Section 3 : Distinction en la règle de droit et les autres règles de conduites sociales :


Pour mieux cerner cette question, on examinera le contenu et la sanction de la règle
de droit et des autres règles de conduites sociales.
Paragraphe 1 : Le contenu de la règle de droit et des autres règles de conduites
sociales :
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A côté de la règle de droit, il existe des règles dont l’objectif est également
d’organiser la vie en société. Il en est ainsi des règles morales, religieuses et des
règles d’usage. La conduite prescrite par ces règles est parfois identique à celle
commandée par la règle de droit.
Exemple :
Le meurtre est interdit aussi bien par le droit que la morale ou la religion.
Il apparait clairement que la spécificité de la règle de droit ne réside donc pas dans
son contenu mais plutôt dans son caractère sanctionnateur.

Paragraphe 2 : La sanction de la règle de droit et des autres règles de conduites sociales :


La violation de la règle de droit entraine des sanctions dont l’application fait intervenir
l’autorité publique. Donc la sanction de la règle de droit est externe est temporelle.
Sur ce plan, la règle de droit présente une spécificité par rapport aux règles d’usage, à la
religion et à la morale.
 Les règles d’usage (règles de courtoisie, de politesse) ne sont sanctionnées que
dans le cadre du groupement où l’acte nuisible a été commis par la réprobation des
membres du groupe.
 Les règles religieuses mettent en cause les relations de l’homme avec Dieu. Les
sanctions de la religion sont intemporelles et se résument au paradis ou à l’enfer.
 Quant aux règles morales enfin, leurs violations n’exposent qu’à des sanctions
internes telles que le remord ou le regret.

Chapitre II : Les différentes branches du droit :


On divise les règles de droit d’une part en règles de droit nationales et en règles de droit
internationales, d’autre part en règles de droits privés et en règles de droit publics.
Section 1 : Le droit national et le droit international :
Paragraphe 1 : Le droit national :
Ce sont des règles qui s’appliquent à des personnes relevant d’une même souveraineté
nationale. Les règles du droit national peuvent être des règles de droit public ou des
règles de droit privé.
Paragraphe 2 : Le droit international :
Le droit international régit les rapports des particuliers entre eux, lorsqu’il existe un
élément d’extranéité ou étranger. On distingue le droit international privé et le droit
public.
1) Le droit international privé
C’est une matière appelée à régir les relations juridiques entre particuliers ne
relevant de la même souveraineté nationale. Le droit international privé traite de la
condition de étrangers et des conflits de loi.
2) Le droit international public
Le droit international public gouverne les rapports des états entre eux. Actuellement
on peut douter de l’efficacité de ces lois, car il n’existe aucune autorité
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supranationale investie du pouvoir de contraindre les états à respecter les règles du


droit international public.
Section 2 : Le droit privé et le droit public
Les règles de droit applicables dans un pays donné relève soit du droit privé soit du
droit public.
Paragraphe 1 : Le critère de distinction
La distinction du droit public et droit privé constitue la principale division du droit. Il
est cependant mal aisé de trouver un critère précis de distinction. Ainsi pour
simplifier, nous étudierons l’objet de chacune de ces disciplines avant de montrer
leurs principales caractéristiques.
1) L’objet du droit privé et du droit public
Le droit privé a pour objet l’étude des rapports entre personne privée. Par contre
le droit public a pour objet les rapports dans lesquels interviennent l’état, les
collectivités locales et les établissements publics.
2) Les caractéristiques du droit privé et du droit public
Les règles du droit public sont en principe impératives, inégalitaires car fondées
sur la prééminence de l’état qui est investi de la prérogative de puissance
publique.
Au contraire, les règles du droit privé, en général supplétives, sont fondés sur
l’interdépendance et l’égalité des individus.
Paragraphe 2 : Les subdivisions du droit privé et du droit public
1) Les disciplines du droit public
Les différentes disciplines du droit public sont :
- Le droit constitutionnel : Il fixe les règles qui organisent l’état et les pouvoirs
publics ;
- Le droit administratif : Il règlemente la structure de l’administration et les
rapports avec les administrés ;
- Le droit financier : Il fixe les règles relatives aux ressources (recettes) et aux
dépenses de l’état et de l’administration.
2) Les disciplines du droit privé :
Les disciplines du droit privé sont :
- Le droit civil : c’est la branche la plus importante du droit privé. Il
gouverne les relations juridiques entre particuliers. Comme matière
relevant du droit civil, on peut citer : le droit des obligations, le droit de
la famille etc.
- Le droit commercial : c’est le droit qui s’applique aux opérations
commerciales et aux commerçants.
- Le droit du travail : il règlemente les rapports du travail entre
employeur et employé.
- La procédure civile : c’est des règles par lesquelles, les tribunaux
tranchent les litiges nés entre particulier et dont la solution relève du
droit privé.
3) Les disciplines mixtes :
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Il s’agit de discipline qui relève à la fois du droit public et du droit privé.


Une seule discipline présente cette particularité : c’est le droit pénal.
Le droit pénal détermine les infractions (les contraventions, les délits, et
les crimes) et les sanctions qui leur sont appliquées. Cette discipline relève
du droit public parce que l’infraction met en rapport le délinquant (auteur
de l’infraction) et la société incarnée par le procureur de la république ; le
délinquant est jugé par le service public de la justice et incarcéré au besoin
par l’administration pénitentiaire.
Le droit pénal relève également du droit privé parce que l’infraction met
en relation deux particuliers que sont la victime et le délinquant.
Chapitre III: Les sources de la règle de droit :
Elles sont nombreuses et variées. Pour une meilleure approche, il convient de distinguer
les sources formelles des sources non formelles.
Section 1 : Les sources formelles :
On distingue la loi, les règlements et les textes spéciaux.
Sous-section 1 : La loi
Elle désigne ici les textes votés par l’assemblée nationale.
Paragraphe 1 : L’élaboration de la loi
L’initiative de la loi appartient concurremment à l’assemblée nationale et au
gouvernement.
Si l’initiative émane des députés, on parle de propositions de loi. Si elle émane du PR et
du PM, on parle dans ce cas de projet de loi.
A ce st de de la procédure, le texte voté par l’assemblée nationale n’est pas encore
obligatoire. Son application est liée au respect de deux formalités que sont la
promulgation et la publication.
a) La promulgation :
C’est l’acte par lequel, le PM rend une loi exécutoire. Une loi est dite exécutoire
lorsqu’elle devient une loi l’état. Le PM a 15 jours pour promulguer une loi.
b) La publication :
La loi ne devient obligatoire que lorsqu’elle est publiée. La publication consiste à
porter une loi à la connaissance de la population. En pratique, la publication se fait
par l’insertion de la loi dans le journal officiel. A partir de ce moment, et dans un
délai de trois jours pour les régions centrales et de cinq jours pour les régions
périphériques, la loi est présumée connue de tous ; elle entre alors en vigueur et
nul n’est censé ignorer la loi.
Paragraphe 2 : Les caractères de la loi :
La loi est une règle abstraite et permanente. Elle est abstraite en ce sens qu’elle s’adresse
non à une personne nommément désigné mais à l’ensemble de la collectivité. Elle est
également permanente en ce sens qu’elle a force obligatoire tant qu’elle n’est pas abrogée.
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Paragraphe 3 : Le domaine la loi :


Le domaine de la loi est fixé par la constitution. Il faut remarquer que la quasi-totalité des
matières du droit civil figurent dans cette énumération et relève par conséquent de la
compétence du seul pouvoir législatif.
On peut citer comme exemple : le droit des obligations, le droit des biens, le droit des
successions.
Paragraphe 4 : Les différentes catégories de loi :
Il existe plusieurs catégories de loi :
1) La loi constitutionnelle : Elle est contenue dans la constitution.
2) La loi ordinaire : Elle résulte du pouvoir législatif attribué à l’assemblée nationale
par la constitution.
Les matières relevant du domaine de la loi sont limitativement énumérées par la
constitution.
3) La loi organique : Elle est votée par l’assemblée nationale. Elle fixe les modalités
d’organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics.
Exemple : La loi 92-23 portant organisation et fonctionnement du conseil
constitutionnel sénégalais.
Paragraphe 5 : La disparition de la loi :
La loi disparait par abrogation qui est l’acte par lequel, l’autorité compétente retire à la loi
sa force obligatoire.
Il existe plusieurs formes d’abrogation de la loi :
1) L’abrogation express ou explicite :
L’abrogation est express ou explicite lorsque l’autorité compétente décide de mettre
fin, par un texte formel à telle ou telle disposition ancienne.
2) L’abrogation tacite ou implicite :
L’abrogation tacite ou implicite résulte de l’incompatibilité logique entre les
dispositions d’une loi nouvelle avec celle d’une loi ancienne.
3) L’abrogation par désuétude (oubli) :
Dans cette forme d’abrogation, on pense qu’un texte n’a plus force obligatoire
parce qu’il est oublié ou parce qu’il n’est plus appliqué. Il importe de préciser que
cette forme d’abrogation est discutée. Elle n’est donc pas admise par la
jurisprudence.
La solution est justifiée car la loi, une fois votée est permanente. Donc, sa non
application n’est pas un mode d’abrogation.

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