PSI CONCOURS COMMUN INP

RAPPORT DE L’ÉPREUVE ORALE DE PHYSIQUE-CHIMIE

1/ CONSIGNES GÉNÉRALES

Les oraux du CCINP, filière PSI, de la session 2019 se sont déroulés, comme l’année précédente, au lycée
Chaptal, 45 boulevard des Batignolles, Paris 08. Chaque candidat admissible a été convoqué, entre le 24
juin et le 19 juillet 2019, sur quatre demi-journées consécutives pour passer les quatre épreuves du
concours : mathématiques, physique – chimie, TP de SII et langue vivante.
Concernant la physique – chimie, la session 2019 s’est déroulée une fois encore de manière très
satisfaisante. Le niveau des candidats est lui aussi satisfaisant. Les examinateurs tiennent à souligner, à
nouveau, l’exemplarité du comportement des candidats à l’écoute des questions de l’examinateur, soucieux
de bien faire, utilisant un vocabulaire adapté aux circonstances, ponctuels, polis et respectant les consignes.

NATURE DE L’ÉPREUVE ORALE

Cette épreuve orale peut porter sur les contenus disciplinaires des deux années de CPGE (en physique et
en chimie) et des aspects expérimentaux peuvent y être abordés.

Chaque candidat a deux sujets à traiter :

- un sujet, avec des questions détaillées, pouvant s’appuyer sur des documents divers (table de données,
courbe de dosage, schéma d’une expérience, article scientifique, document technique, notice d’un
appareil…) ;

- un sujet de type résolution de problème. L’objectif à atteindre sera clairement donné et le travail du
candidat portera sur la démarche à suivre, l’obtention du résultat et son regard critique vis-à-vis de ce
dernier. Le candidat devra mobiliser ses connaissances, capacités et compétences afin d’aborder une
situation dans laquelle il doit atteindre un but bien précis, mais pour laquelle le chemin à suivre n’est pas
indiqué.

RAPPELS SUR LE DÉROULEMENT DE L’ÉPREUVE ET COMMENTAIRES

GÉNÉRAUX

La séquence dure 60 minutes qui comptent la phase de préparation (25 minutes environ), le passage au
tableau (une trentaine de minutes environ) et aussi la partie administrative.
Durant ce temps, le candidat a deux exercices à traiter sur au moins deux parties différentes de l’ensemble
du programme officiel de physique-chimie des deux années (1re et 2e) de CPGE filière PSI.

Le candidat est libre de choisir l’ordre de présentation des exercices. Il est cependant recommandé de
consacrer un temps comparable à chacun des exercices proposés, ces derniers ayant un « poids »
comparable d’un point de vue notation.
Le but de la préparation n'est pas de résoudre entièrement les exercices, mais de mettre au point une
stratégie de résolution et de rassembler les éléments du cours nécessaires à la résolution des exercices.
La gestion du temps de passage est du ressort des candidats et fait partie de l’évaluation. Pour ce faire,
chaque candidat devrait disposer d’une montre et s’en servir pour équilibrer le temps consacré à chacun des
deux exercices.

2/ REMARQUES GÉNÉRALES

CONCERNANT L’EXERCICE « CLASSIQUE »

La majorité des étudiants reformule brièvement les questions avant d’y répondre, ce qui est très agréable. Il
faut veiller cependant à ne pas perdre trop de temps avec cela car l’évaluation de l’exercice porte sur
l’ensemble de l’exercice et se contenter de répondre aux deux premières questions ne suffit pas pour obtenir
une note convenable. On recommande aux étudiants de bien gérer les 15 minutes à disposition pour
optimiser le nombre de résultats qu’ils souhaitent présenter à l’examinateur et aussi répondre à des
questions non traitées lors de la phase de préparation.

CONCERNANT LA RÉSOLUTION DE PROBLÈME

La majorité des étudiants reformule brièvement la problématique, ce qui est attendu mais beaucoup se
lancent ensuite directement dans un calcul sans préciser quelle en sera la finalité, ce qui est regrettable.
Nous rappelons que la démarche et la stratégie de résolution sont au cœur de l’évaluation de cette épreuve :
on attend donc des candidats qu’ils présentent leur stratégie avant de se lancer dans la partie résolution.
Par ailleurs, trop de candidats négligent les applications numériques lors de la résolution de problème alors
que celles-ci sont généralement incontournables pour aborder la partie « valider ». Il faut faire l’effort de
chiffrer les grandeurs pertinentes, soit à l’aide de la calculatrice fournie par le concours, soit en ordre de
grandeur (ce qui est suffisant dans une très large majorité des cas). Enfin, le candidat ne doit pas hésiter à
proposer des valeurs pour les grandeurs qui ne seraient pas données dans l’énoncé.

LES PRINCIPAUX ÉCUEILS RELEVÉS

- optique géométrique : conditions de gauss et implications, tracés des rayons sur des systèmes à une ou
deux lentilles, raisonnements géométriques sur les tracés :
- mécanique quantique : la dualité onde-corpuscule de la matière, relation de de Broglie ;
- approche énergétique : peu d’étudiants ont recours à une approche énergétique sur des exemples s’y
prêtant pourtant naturellement (distance d’arrêt, accélérateur linéaire, vitesse finale lors d’une chute libre...) ;
- théorème du moment cinétique scalaire lors d’un mouvement de rotation d’un solide autour d’un axe fixe ;
- bilan de quantité de mouvement sur des systèmes ouverts : le système n’est pas toujours précisé, le calcul
des quantités de mouvement est hasardeux, les forces extérieures pas toujours bien identifiées ;
- hypothèses relatives à l’utilisation des relations de Bernoulli pas toujours sues ;
- les recherches d’invariance et de symétrie sur les champs E et B ne sont pas toujours très rigoureuses.

REMARQUE PRATIQUE

Il n’est jamais nécessaire d’utiliser des points hors programme (théorème d’Euler en mécanique des fluides
par exemple). Certains candidats citent des théorèmes hors programme qu’ils ont mal compris et qu’ils ne
savent donc pas utiliser. En conséquence, nous conseillons aux candidats de rester dans le cadre du
programme, même si l’utilisation bien maîtrisée d’outils hors programme n’est pas sanctionnée.

3/ REMARQUES SPÉCIFIQUES

RAPPELS : CRITÈRES D’ÉVALUATION CONCERNANT LA RÉSOLUTION DE

PROBLÈME

Voilà de manière chronologique ce qui est attendu pour la résolution de ce type d’exercice où l’initiative du
candidat est primordiale.
 COMPÉTENCES CE QU’ATTENDENT LES EXAMINATEURS

En tout premier lieu Faire un schéma est indispensable, retenir et noter au

tableau les informations nécessaires, introduire et noter
au tableau les grandeurs pertinentes à la résolution.

Conseils
- s’approprier le problème à résoudre
Lors de la préparation
- Attribuer des symboles mathématiques aux grandeurs
identifiées comme pertinentes. Il est notamment
essentiel d’attribuer un symbole mathématique à la
grandeur recherchée.
- Lorsque l’énoncé s’y prête, traduire certaines parties
du texte (critères ou contraintes) en langage
mathématique.
(ex : distance d’arrêt d’un mobile  d telle que v = 0)

Devant l’examinateur
- Faire un schéma qui n’est pas seulement un résumé
de l’énoncé : y faire apparaître les symboles
mathématiques des grandeurs pertinentes, et les
mentionner à l’oral.
- Formuler clairement à l’oral la situation étudiée et
préciser explicitement la grandeur recherchée.

Ensuite et impérativement : Il faut exposer clairement la démarche envisagée pour

répondre à la question posée.

- analyser Le candidat doit être force de proposition et ne pas

- établir une stratégie de résolution attendre que l’examinateur lui propose des pistes. Il faut
cependant rester modeste et commencer par proposer
des modélisations simples qui vont amener à un
résultat chiffré, contrairement aux modélisations
prenant en compte trop de facteurs et rendant la
résolution impossible au tableau.
Il faut préciser et écrire explicitement les hypothèses
faites.

Conseils

Lors de la préparation:
- Commencer par repérer qualitativement les grandeurs
physiques qui régissent le(s) phénomène(s) étudié(s).
- Dans le même temps, en sondant ses connaissances
du cours, lister les expressions mathématiques des lois
physiques correspondantes. Pour être productive, cette
étape cruciale nécessite d’avoir compris la signification
qualitative des lois physiques au programme de CPGE.
Cela permet de reconnaître « l’utilité » d’une loi dans le
contexte du problème posé, c’est-à-dire les liens qu’elle
permettra d’établir entre les différentes grandeurs
préalablement identifiées (la grandeur à déterminer,
entre autre)
- Dans le contexte d’une résolution de problème, les
résultats établis en cours n’ont pas à être redémontrés
(équation de diffusion, de d’Alembert, expression d’une
résistance thermique en fonction de la conductivité pour
un conducteur rectiligne, etc.), sans pour autant
occulter le domaine de validité requis pour leur
utilisation.
 - Rechercher la stratégie de résolution la plus simple
possible sans dénaturer le problème posé. Si le temps
le permet, il sera toujours possible d’affiner le modèle
choisi.
- Extraire depuis les documents associés à l’énoncé
(photos, courbes) des informations pertinentes,
notamment les valeurs numériques parfois
indispensables à la résolution.
- Lorsqu’une donnée numérique semble manquer, il
faut d’abord s’assurer qu’elle ne peut pas être
mesurée/estimée à partir des documents. Si elle ne
l’est pas, il est alors sans doute nécessaire de proposer
un ordre de grandeur.

NB1 : la possibilité d’estimer un ordre de grandeur ne

doit pas occulter la possibilité d’extraire des valeurs
numériques précises des documents proposés, surtout
quand cela constitue le cœur du problème posé.

NB2 : utiliser un résultat du cours hors de son domaine

strict de validité est fréquent lorsqu’on cherche à
modéliser simplement le problème posé. Mais toutes
les hypothèses ne se valent pas. Souvent, les
hypothèses nécessaires à la simplification du problème
sont les mêmes que celles effectuées en cours pendant
l’année (ex : écoulement parfait pour modéliser de l’eau
s’écoulant dans des conduites, air supposé transparent
d’indice égal à un, ferromagnétique linéaire de grande
perméabilité dans les dispositifs de conversion de
puissance, etc.). Il faut tout de même s’assurer que les
hypothèses retenues ne soient pas en violente
contradiction avec la situation étudiée.

Devant l’examinateur
- Nommer les différentes grandeurs physiques qui
permettent de résoudre le problème, ainsi que les
expressions mathématiques des lois physiques
associées.
- Relier à l’oral les différentes grandeurs et les
différentes lois, la stratégie de résolution se dessine
alors !
- Juste avant de se lancer dans la réalisation, résumer
les grandes étapes de la résolution à venir.

Nécessairement Mettre en équations le problème. Trop souvent les

candidats disent ce qu’ils pourraient faire mais ne le
- réaliser font pas. L’examinateur note ce qui est fait et non ce qui
aurait pu être fait.
Utiliser les schémas faits pour représenter le système
étudié, les forces appliquées, les échanges réalisés,
faire des tableaux d’avancement en chimie etc…
Appliquer les lois physiques dans le cadre des
hypothèses.
Faire des applications numériques pour quantifier le ou
les résultats et ne pas hésiter à introduire les grandeurs
numériques nécessaires à la résolution.

Conseils

Lors de la préparation
- Manipuler les expressions afin d’exprimer littéralement
la grandeur recherchée en fonction des autres
grandeurs connues (ou estimées).
 - Ne pas mélanger le calcul littéral et les applications
numériques.
- Déterminer numériquement la grandeur recherchée.

Devant l’examinateur
- Cette étape doit être exposée de manière structurée
et après avoir explicité la stratégie de résolution. Les
lois utilisées doivent être nommées lors de la résolution.

NB : il est fréquent qu’un candidat n’ait pas abordé

cette étape lors de la préparation : cela ne signifie pas
qu’il va rater son passage devant l’examinateur. De
nombreux candidats se sont retrouvés dans cette
situation, cela ne les a pas nécessairement empêchés
de bien réussir.

Au moins une fois lors de la résolution Être critique vis-à-vis du résultat obtenu ; cela peut
être :
- valider - comparer les résultats à des connaissances
personnelles ;
- faire une application numérique et discuter l’ordre de
grandeur obtenu ;
- vérifier l’homogénéité d’un résultat.
Inévitablement : Sont évaluées :
- l’aisance à l’oral
Communiquer - la présentation du tableau
- l’initiative/l’autonomie

4/ CONCLUSION

Il est impératif de connaître les capacités exigibles clairement identifiées dans le programme officiel de
CPGE filière PSI, y compris les ordres de grandeurs, les formules chimiques des espèces et plus
généralement le cours de chimie, en particulier de première année de CPGE, qui font partie intégrante de la
formation et donc de l’évaluation.

Il est rappelé que l’ensemble des parties du programme officiel, sans exception, donne lieu à une évaluation
lors de l’oral.

Pour les résolutions de problème :

- Ce ne sont pas des questions ouvertes : une valeur chiffrée est attendue.

- Les examinateurs insistent sur le fait qu’il faut impérativement établir une stratégie et l’exposer dès
le début de la résolution au tableau.

Enfin, les examinateurs recommandent vivement aux candidats de commencer leur oral par l’exercice qu’ils
maîtrisent le mieux.

Nous espérons que la lecture de ce rapport aidera les futurs candidats dans la préparation de leurs
concours.

Les examinateurs de physique-chimie