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Minéralisations uranifères de la ceinture orogénique

Pan-africaine du Damara (Namibie) : implication de la


fusion partielle, de la migration et de la mise en place
des magmas sur le remaniement de la croûte
continentale
Wilfried Antoine Bassou Toé

To cite this version:


Wilfried Antoine Bassou Toé. Minéralisations uranifères de la ceinture orogénique Pan-africaine du
Damara (Namibie) : implication de la fusion partielle, de la migration et de la mise en place des
magmas sur le remaniement de la croûte continentale. Sciences de la Terre. Université de Lorraine,
2012. Français. ฀NNT : 2012LORR0274฀. ฀tel-01749645฀

HAL Id: tel-01749645


https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01749645
Submitted on 29 Mar 2018

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
Ecole doctorale RP2E (Ressources, Produits, Procédés et Environnements)
Collegium Sciences et Technologies
Laboratoire G2R – CREGU (Géologie et Gestion des Ressources Minérales et Energétiques)

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 11/12/12


Pour l’obtention du grade de docteur de l’Université de Lorraine
(Spécialité : Géosciences)
Par

Wilfried Antoine Bassou TOÉ

Minéralisations uranifères de la ceinture orogénique Pan-


africaine du Damara (Namibie):
Implications de la fusion partielle, de la migration et de la mise
en place des magmas sur le remaniement de la croûte
continentale.

Membres du Jury :
Rapporteurs: Dominique GASQUET Professeur, EDYTEM, Université de Savoie
Anne-Magali SEYDOUX-GUILLAUME Chargée de Recherches CNRS, GET Toulouse
Examinateurs: Michel CUNEY Directeur de Recherches CNRS, G2R-CREGU Nancy
Cyril DURAND Maitre de Conférences, Géosystèmes – Lille
Jean-Pierre MILESI Géologue HDR, AREVA, Paris – La Défense
Marc POUJOL Maitre de Conférences HDR, Géosciences - Rennes
Directeurs de thèse: Anne-Sylvie ANDRE-MAYER Professeur, G2R-CREGU, Université de Lorraine
Olivier VANDERHAEGHE Professeur, G2R-CREGU, Université de Lorraine

UMR G2R 7566 – Géologie et Gestion des Ressources minérales et énergétiques


Université de Lorraine – Faculté des Sciences – BP 239 54506 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex, FRANCE
2
Résumé
La chronologie de la formation de la croûte continentale est débattue mais la plupart des modèles
convergent sur le fait qu’une bonne partie de la croûte continentale présente à la surface de la
Terre aujourd’hui est présente depuis le Protérozoïque (2,5 – 0, 54 Ga) et qu’elle a
essentiellement subit un remaniement au cours d’orogénèses. L’uranium, qui est un élément
incompatible, est un traceur de cette évolution depuis son fractionnement initial par fusion partielle
du manteau jusqu’à son remaniement dans les niveaux crustaux supérieurs.
La ceinture orogénique Néoprotérozoïque Pan-africaine (0,5 ± 0,1 Ga) du Damara en Namibie
constitue une cible géologique pour tester les relations entre croissance / évolution crustale et
métallogénie de l’uranium. Elle s’est formée suite à la collision des cratons archéens du Congo et
du Kalahari (plaque subductante).
Ce travail de thèse montre que l’évolution de la croute continentale de la ceinture du Damara
durant l’orogènese Pan-africaine au Néoprotérozoïque se fait par remaniement de roches ayant
été extraites du manteau depuis l’Archéen et que leur fusion partielle est le mécanisme
prépondérant pour la minéralisation uranifère primaire associée à la cristallisation de granites
intrusifs. Les granites in-situ issus de la fusion partielle des sédiments dans les niveaux crustaux
supérieurs sont peu ou pas propices à de fortes concentrations d’uranium du fait 1) de la faible
préconcentration de leur protolithes et 2) de leur migration relativement limitée. Les granites
intrusifs minéralisés correspondent à des injections tardi- à post-collision (ca. 520 – 480 Ma dans
la zone centrale) et sont liés aux phases de relaxation thermique et d’effondrement gravitaire
subséquentes à l’épaississement crustal de l’orogène dans un contexte de convergence de
plaques.
Mots clés: uranium, Protérozoïque, orogène du Damara, remaniement crustal, migmatites,
granites.

Abstract
The chronology of continental crust formation is debated but most models converge on the fact
that much of the continental crust on the surface of the Earth is present since the Proterozoic (2.5
- 0, 54 Ga) and has essentially undergoes reworking during orogenesises. Uranium which is an
incompatible element is a tracer of this crustal evolution, since its initial fractionation by partial
melting of the mantle to its reworking in higher crustal levels.
Neoproterozoic Pan-African (0.5 ± 0.1 Ga) orogenic belt of the Damara in Namibia is a good
geological target to test the relationship between crustal growth and evolution and metallogeny of
uranium. It was formed after the collision of the Archean cratons of Congo and Kalahari
(subducting plate).
This thesis shows that the evolution of the continental crust during the Neoproterozoic Damara
Orogen is by reworking of Archaean to Neoproterozoic crustal domains and partial melting of
rocks is the predominant mechanism for primary uranium mineralization associated with
crystallization of intrusive granites derived from anatexis of paleo- to mesoproterozoic basement
fragments. The intrusive granites issued from partial melting of sediments in the upper crustal
levels are low or not favorable to high concentrations of uranium because of 1) the low
preconcentration of their protoliths and 2) their relatively limited migration. The mineralized
intrusive granites correspond to late- to post-collision injections (ca. 520-480 Ma in the central
area) and are related to thermal relaxation phases and gravitational collapse subsequent to
thickening in crustal orogen in a context of plates convergence.
Key words: uranium, Proterozoic, Damara Belt, crustal reworking, migmatites, granites.
3
4
Remerciements
Ce travail de thèse est l’aboutissement de ma volonté d’acquérir un maximum de
connaissances dans le domaine des géosciences.
En juin 2006, après une maîtrise de géologie fondamentale et appliquée à l’université de
Ouagadougou (Burkina Faso) j’avais le choix entre intégrer une compagnie minière ou
poursuivre mes études à l’étranger. Les efforts et sacrifices financiers de mes parents
m’ont permis de rejoindre la formation de géosciences de Nancy. Je leur en suis donc
particulièrement reconnaissant, c’est grâce à eux que tout a commencé et c’est grâce à eux
que tout se poursuit.
Les débuts de ma formation à Nancy, dès Septembre 2006, n’ont pas été faciles
notamment avec le changement de système académique, l’implication des multimédia et de
l’informatique et l’accès à pléthore d’informations, ce qui changeait de ma formation à
Ouagadougou. J’ai néanmoins réussi à mener à bien mes formations de master 1 et 2 en
Septembre 2008.
Anne-Sylvie ANDRE-MAYER et Olivier VANDERHAGHE après avoir encadré mes travaux
de master sur le thème de la thèse de Luc SIEBENALLER m’encouragèrent à poursuivre
en doctorat. Je remercie donc Anne-Sylvie et Olivier pour leur encadrement depuis 2007
jusqu’au jour d’aujourd’hui ainsi que Luc pour sa disponibilité et son amitié.
Je remercie mes correspondants scientifiques AREVA tout au long de cette thèse débutée
en Octobre 2009 : Jean-Pierre MILÉSI pour son accompagnement et sa compétence
scientifique. Jean-Louis FEYBESSE – paix à son âme – parti trop tôt pour voir
l’aboutissement de son accompagnement scientifique.
A tous les partenaires scientifiques avec qui j’ai eu à collaborer pour mes travaux de thèse :
Jean-Louis PAQUETTE (LMV Clermont-Ferrand), Marc POUJOL (Géosciences Rennes) ;
Philippe GONCALVES (UMR 6249 Chrono-Environnement) ; Cyril DURAND (Université de
Lille 1).
La suite de mes remerciements va d’abord à mon ami, promotionnaire (M1& M2) et
collègue de bureau, Mathieu LEISEN qui aura accepté de venir découvrir avec moi mon
pays et chez qui j’ai effectué des séjours à Petite-Héttange. Je remercie mon ami et
collègue de bureau Philippe LACH avec qui j’ai passé de bons moments durant cette thèse
et surtout les longs week-ends lors des dernières semaines de rédaction de nos thèses
respectives.

5
Au laboratoire G2R, je ne peux m’empêcher de penser à l’ambiance conviviale durant mes
6 années passées à Nancy. Aussi bien avec mes aînés thésards (Sandrine CINELU, Olivier
CARDON, Julien MERCADIER, Antonin RICHARD, Moussa ISSEINI, Jérémy NETO, et
bien d’autres), qu’avec mes promotionnaires et mes cadets de thèse. Les citer nommément
serait long mais ils savent tous qu’ils ont contribué à la bonne ambiance du labo. Merci
particulier au « frère Glin » (Aurélien EGLINGER) pour son amitié et notre séjour de quasi
deux mois ensemble sur le sol namibien. Je remercie les étudiants de master qui ont
participé par leurs travaux à cette thèse
Je remercie les chercheurs, enseignants-chercheurs et techniciens du laboratoire pour
leurs compétences scientifiques et techniques, leur disponibilité, leur dévouement et leur
convivialité. Il en est de même pour le personnel du CREGU.
Je remercie tous les membres du jury qui ont accepté de participer à l’évaluation de mon
travail scientifique de thèse de doctorat. Je m’excuse d’avance pour les lacunes qu’ils
pourront constater et qu’ils ne manqueront pas de me faire savoir pour que j’apprenne de
mes erreurs.
Je remercie enfin la communauté burkinabè de Nancy ainsi que les familles ULRICH à
Lyon et MANCIAUX à Lay-St-Christophe.

Cette thèse est dédiée au Dr Sandrine BASSOLÉ, ma fiancée, pour


son amour et sa patience ainsi qu’à notre fils Élisée Joris né le 18
Mai 2012, loin des yeux de son papa mais qui fait ma fierté.

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8
TABLE DES MATIERES

CROISSANCE CRUSTALE ET METALLOGENIE DE


L’URANIUM ........................................................................ 17
I Les différentes enveloppes de la Terre ......................................................................... 17
I. 1 Le Noyau .............................................................................................................. 17
I. 2 Le manteau ........................................................................................................... 17
I. 3 La croute ............................................................................................................... 21
II Les processus de croissance crustale au cours des temps géologiques ........................ 29
II. 1 La croute continentale Archéenne et Protérozoïque............................................. 29
II. 2 Modèles de croissance et d’évolution de la croûte continentale .......................... 30
II. 3 l’Evolution de la croute continentale.................................................................... 33
III Les éléments incompatibles comme traceurs de la différenciation et de la croissance
crustale : Cycle de l’Uranium (et du Thorium). ................................................................... 35
III. 1 Les éléments incompatibles ................................................................................. 35
III. 2 Cycle de l’Uranium (et du thorium) ..................................................................... 36
III. 3 Métallogénie de l’Uranium au cours des temps géologiques ............................... 38
IV Problématique et objectifs de la thèse .......................................................................... 41
IV. 1 Problématique : Potentiel métallogénique des ceintures orogéniques
protérozoïques accrétées aux noyaux cratoniques archéens ............................................. 41
IV. 2 Objectifs de la thèse ............................................................................................. 44
IV. 3 Plan de thèse ......................................................................................................... 44

FROM MIGMATITES TO GRANITES IN THE PAN-AFRICAN


DAMARA BELT, NAMIBIA ................................................... 53
Introduction .......................................................................................................................... 55
I Geology of the Damara orogenic belt .......................................................................... 55
I. 1 Lithotectonic units of the Southern Central Zone ................................................ 58
I. 2 Metamorphic mineral assemblages ...................................................................... 60
I. 3 Granites ................................................................................................................ 61
II Evidences for partial melting and melt segregation in the Southern Central Zone of the
Damara belt (Swakop river cross-section)............................................................................ 62
II. 1 Lower Unit ........................................................................................................... 65
II. 2 Middle Unit .......................................................................................................... 69
II. 3 Upper Unit and its intrusive granites .................................................................... 72
III . Discussion .................................................................................................................. 74
III. 1 Degree of partial melting and melt segregation ................................................... 75
III. 2 Melt migration ...................................................................................................... 76
III. 3 Magma mobility mechanisms .............................................................................. 77
III. 4 Implications for Damara orogen .......................................................................... 77
Conclusion ............................................................................................................................ 79

9
MIGMATITES ET GRANITES DE LA RIVIERE SWAKOP
(CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA) : DONNEES
PETROGRAPHIQUES ET GEOCHIMIQUES ......................... 89
Introduction .......................................................................................................................... 89
I Petrographie des migmatites de la Swakop River. ....................................................... 90
I. 1 L’unité Inférieure (Lower Unit) ou zone magmatique ......................................... 93
I. 2 Les métatexites de l’unité intermédiaire ou zone des roches partiellement fondues
104
I. 3 Les granites intrusifs de l’unité supérieure ou zone d’intrusion ........................ 111
I. 4 zone de transition ouest Entre l’Unité inférieure et l’Unité supérieure.............. 114
I. 5 Discussion : ........................................................................................................ 120
II Géochimie des migmatites et granites de la Swakop River ....................................... 124
II. 1 Géochimie des oxydes majeurs et elements traces ............................................. 124
Géochimie roches totales des oxydes majeurs ................................................................ 124
Géochimie des éléments traces ....................................................................................... 126
II. 2 Etude qualitative et semi-quantitative des transferts d’éléments chimiques par la
fusion partielle des roches ............................................................................................... 131
Conclusion .......................................................................................................................... 143

SOURCES DE LA FRACTION GRANITIQUE DES


MIGMATITES ET DES GRANITES INTRUSIFS DE LA
RIVIERE SWAKOP : CONTRAINTES
GEOCHRONOLOGIQUES ET ISOTOPIQUES ..................... 149
Introduction ........................................................................................................................ 149
I Contraintes géochronologiques des migmatites et granites de la Swakop river ........ 153
I. 1 L’unité inférieure................................................................................................ 154
Orthogneiss. Echantillon 9544-38................................................................................... 154
Diatexites ........................................................................................................................ 159
Enclave d’amphibolite. 9544-34 .................................................................................... 167
Diapir granitique : Ech. 9544-36A.................................................................................. 171
I. 2 Zone de transition Ouest : Unités inférieure et intermédiaire. ........................... 174
Granite à biotite et monazite intrusif. Ech 9544-33A ..................................................... 174
I. 3 Unité intermédiaire : Leucosome en réseau de veinules granitiques : Ech. 9544-
29C_LEUC ..................................................................................................................... 179
I. 4 Unité Supérieure ................................................................................................. 183
Granite intrusif à quartz FUMÉ: Ech. 9544-41A............................................................ 183
I. 5 Discussion sur les données géochronologiques sur les roches de la rivière Swakop
188
II Contraintes isotopiques Sm / Nd des migmatites et granites de la Swakop River ..... 193
II. 1 Résultats et interpretations des mesures isotopiques.......................................... 193
II. 2 Discussion : SOURCES des granites intrusifs ................................................... 198
Conclusion .......................................................................................................................... 202

10
CONTEXTE GEOLOGIQUE DES GISEMENTS D’URANIUM DE
TYPE INTRUSIF DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU
DAMARA : DE LA SOURCE MIGMATITIQUE AU GISEMENT
PLUTONIQUE ................................................................... 209
Introduction et objectifs ...................................................................................................... 209
I Cadre gélogique.......................................................................................................... 210
I. 1 Séquence lithostratigraphique de la zone centrale du Damara ........................... 210
I. 2 Granites et minéralisations uranifères ................................................................ 212
II Gîtologie - Echantillonnage........................................................................................ 216
II. 1 Le Dôme d’Ida ................................................................................................... 217
II. 2 Prospect d’U d’Inca (Reptile Uranium) ............................................................. 230
II. 3 Zone de la mine de Rössing ............................................................................... 240
III Etude métallogénique comparée ................................................................................ 246
III. 1 Spectres de terres rares des uraninites ................................................................ 246
III. 2 Spectres des terres rares des bétafites hétérogènes (9544-39A) ; uranophane et
allanite (9544-42F).......................................................................................................... 249
III. 3 Age des minéralisations ..................................................................................... 251
IV Discussion – modèle métallogénique de la mineralisation uranifere de la zone centrale
255
IV. 1 Sources des granites ........................................................................................... 255
IV. 2 miSE en place des granites et dépots des mineralisations .................................. 256
Conclusion .......................................................................................................................... 259

VERS LA CREATION D’UNE BASE DE DONNEES


GEOCHIMIQUES A L’ECHELLE DE LA CEINTURE
OROGENIQUE DU DAMARA ET DES MARGES DES
CRATONS DU CONGO ET DU KALAHARI ........................ 267
I Les domaines de roches Pré-pan-Africaines des marges des cratons du Congo et du
Kalahari .............................................................................................................................. 267
I. 1 Le socle Protérozoïque de Rehoboth dans la PARTIE NORD DE LA marge du
craton du kalahari ............................................................................................................ 269
I. 2 Le bouclier de kamanjab dans la marge du craton du Congo ............................ 275
I. 3 La zone centrale de la ceinture orogénique du Damara ..................................... 276
II création d’une base de données géochimiques ........................................................... 277
II. 1 Objectifs de la base de données et collecte des informations............................. 277
II. 2 Présentation des paramètres ............................................................................... 280
II. 3 Présentation des résultats ................................................................................... 282
Diagrammes U-Th des roches ......................................................................................... 282
Interprétation des figures ................................................................................................ 286
Bilan ................................................................................................................................ 288
III Conclusion et perspectives ......................................................................................... 289

11
DISCUSSION - CONCLUSION GENERALE ........................ 297
I La zone centrale du Damara ....................................................................................... 297
I. 1 métamorphisme et distribution structurale des migmatites et granites .............. 297
I. 2 Granites in situ et granites intrusifs .................................................................... 298
I. 3 Sources des fractions granitiques issues de la fusion partielle ........................... 300
I. 4 Modèle métallogénique de l’Uranium dans la zone centrale du Damara........... 303
Sources des granites ........................................................................................................ 303
mise en place des granites et conditions de dépots des mineralisations ........................ 304
II Implications des resultats présentés dans ce mémoire pour la ceinture orogènique du
Damara................................................................................................................................ 306
II. 1 Signification du complexe gneissique d’Abbabis .............................................. 306
II. 2 Zone de préconcentration dans les marges de cratons ? ..................................... 306
II. 3 Implications géodynamiques .............................................................................. 309

Annexes analytiques ....................................................... 319

12
13
14
INTRODUCTION : CROISSANCE CRUSTALE ET
METALLOGENIE DE L’URANIUM

15
16
CROISSANCE CRUSTALE ET METALLOGENIE DE L’URANIUM

I LES DIFFERENTES ENVELOPPES DE LA TERRE

I. 1 LE NOYAU

Le noyau diffère chimiquement des deux couches supérieures silicatées par


sa composition exclusive en Fer métal (90%) et Nickel. Il est lui-même subdivisé en
Noyau Externe liquide et peu visqueux allant de 2900 à 5100 km de profondeur et
Noyau Interne solide, résultant de la cristallisation progressive centrifuge du Noyau,
allant de 5100 à 6371 km de profondeur. Le Noyau est la source du Champ
Magnétique Terrestre.

I. 2 LE MANTEAU
Le Manteau est séparé de la Croute par la discontinuité de Mohorovicic ou
Moho qui est un réflecteur sismique majeur (Condie, 1997). Il est subdivisé en
Manteau supérieur et Manteau inférieur. Au sein du Manteau supérieur, une zone à
faible vitesse de propagation des ondes sismiques délimite une partie supérieure
relativement résistante qui, associée à la croûte océanique ou continentale, constitue
la lithosphère et se distingue de l’asthénosphère moins résistante au comportement
visqueux. La différence rhéologique entre la Lithosphère et l’Asthénosphère est la
base de la Tectonique des Plaques ; les plaques lithosphériques se déplaçant
grâce aux courant de convections qui se développent dans l’Asthénosphère sous-
jacente. La base du Manteau se trouve à une profondeur d’environs 2900 km.
Les caractéristiques du manteau sont estimées à partir de données
géophysiques, de xénolites, et de l’analyse des chondrites. Seules les analyses des
xénolites permettent une estimation directe de la composition pétrologique et
géochimique du manteau. La propagation des ondes sismiques indique que le
manteau est divisé en une partie supérieure et une partie inférieure avec une zone
de transition entre elles. Les vitesses des ondes sismiques de compression P (VP)

17
recensées sont comprises entre 6,5 – 9,5 Km/s ; 9,5 – 11 Km/s et 11 – 14 Km/s
respectivement pour le manteau supérieur, la zone de transition et le manteau
inférieur. Ces zones sont déterminées à partir des discontinuités sismiques
respectivement à 400 Km ; ca. 660 Km et 2900 Km (limite manteau – noyau).
D’un point de vue géochimique, le manteau supérieur a une composition
ultrabasique péridotitique avec des oxydes majeurs que sont SiO2, MgO, FeO tandis
que CaO ; Al2O3, TiO2 sont relativement faibles en proportion. Suivant la
nomenclature des roches ultrabasiques, le manteau aurait une composition
Lherzolitique c'est-à-dire composée respectivement à majorité d’olivine,
d’orthopyroxènes, de clinopyroxènes et autres minéraux porteurs d’Al tels que
grenats, spinelles ou plagioclases en fonction de la pression (Ita and Stixrude, 1992;
Jeanloz, 1995; Agee, 1998; Melbourne and Helmberger, 1998; Sinogeikin et al.,
1998; Shearer and Flanagan, 1999). Le débat demeure cependant dans les ratios
d’oxydes majeurs (FeO et SiO2) entre manteau supérieur et inférieur étant donné
que seules les analyses des xénolites permettent une estimation de leur composition
tandis que les investigations géophysiques sont, à ce jour, insuffisantes pour
trancher. Le Tableau I.ci-après donne les compositions mesurées ou estimées des
chondrites et du manteau primitif suivant différents auteurs.

MANTEAU PRIMITIF

Le « manteau primitif » représente la composition du manteau séparé du noyau et


avant qu’il ne soit dissocié de la croute. Sa composition élémentaire est estimée
voisine de celle des chondrites à l’exception de ses plus faibles concentrations en
éléments volatils mais aussi en éléments sidérophiles, concentrés dans le noyau
terrestre (Hart and Zindler, 1986; Ringwood, 1991; McDonough and Sun, 1995;
White, 2012).

18
CI Hart & Zindler Hart & Zindler Ringwood McDonough & Sun Allègre et al.
Oxydes (%) Chondrites Mantle & Core LOSIMAG Pyrolite Pyrolite PRIMA
SiO2 22,7 49,52 45,96 44,76 45 46,12
Al2O3 1,64 3,56 4,06 4,46 4,45 4,09
FeO 24,49 7,14 7,54 8,43 8,05 7,49
MgO 16,41 35,68 37,78 37,23 37,8 37,77
CaO 1,3 2,82 3,21 3,6 3,55 3,23
Na2O 0,67 0,292 0,332 0,61 0,36 0,36
K2 O 0,067 0,028 0,032 0,029 0,029 0,034
Cr2O3 0,39 0,412 0,468 0,043 0,384 0,38
MnO 0,256 0,115 0,13 0,14 0,135 0,149
TiO2 0,073 0,159 0,181 0,21 0,2 0,18
NiO 1,39 0,244 0,277 0,241 0,25 0,25
CoO 0,064 0,012 0,013 0,013 0,013 0,07
P2O5 0,274 0,018 0,019 0,021 0,021 -

Tableau I.1: compositions des chondrites et manteau primitif suivant différents auteurs. (Hart
and Zindler, 1986; Ringwood, 1991; Allègre et al., 1995; McDonough and Sun, 1995)

Concentrations élémentaires du manteau primitif (ppm)


Ag 0,008 Ge 1,1 Re 0,00028
Al 22985 Hf 0,283 Rh 0,001
As 0,13 Hg 0,01 Ru 0,0042
Au 0,00075 Ho 0,146 Sb 0,05
Ba 6,189 In 0,013 Sc 15,5
Be 0,066 In 0,011 Se 0,05
Be 0,5 Ir 0,0033 Si 214766
Bi 0,0025 K 240 Si 350
Br 0,075 La 0,624 Sm 0,381
C 250 Li 1,6 Sn 0,175
Ca 23858 Lu 0,065 SR 19,9
Cd 0,04 Mg 219407 Ta 0,037
Ce 1,637 Mn 1080 Tb 0,093
Cl 330 Mo 0,065 Te 0,013
Co 105 Na 2545 Th 0,0813
Cr 2935 Nb 0,651 Ti 1153
Cs 0,021 Nd 1,225 Tl 0,007
Cu 30 Ni 1890 Tm 0,058
Dy 0,651 Os 0,0034 U 0,0203
Er 0,428 P 95 V 82
Eu 0,145 Pb 0,18 W 0,021
F 26 Pd 0,005 Y 4,05
Fe 65500 Pr 0,238 Yb 0,439
Ga 3,9 Pt 0,0068 Zn 56
Gd 0,526 Rb 0,6 Zr 10,5
Tableau I.2: Concentrations élémentaires du manteau primitif. (White, 2012)

19
MANTEAU APPAUVRI

Le manteau appauvri est le résidu issu de la formation de la croute par fusion


partielle du manteau primitif (Workman et Hart 2005). Il est caractérisé par une perte
en éléments incompatibles (U, Th, Terres rares, etc.…) qui vont préférentiellement
dans les liquides silicatés issus de la fusion partielle. La composition chimique du
manteau appauvri serait intermédiaire entre celle d’un basalte et celle d’une
péridotite (Olivine > 50 %) représentant la composition typique du manteau primitif.

MORB de Manteau appauvri


Composition oxydes majeurs (%) Abondance Modale (%)
SiO2 44,71 Olivine 57
Al2O3 3,98 Ortopyroxènes 28
FeO 8,18 Clinopyroxènes 13
MnO 0,13 Spinelle 2
MgO 38,73
CaO 3,17
Na2O 0,13
Cr2O3 0,57
TiO2 0,13
NiO 0,24
K2 O 0,006
P2O5 0,019
Eléments traces
Ba 0,563 Pr 0,107
Ce 0,55 Rb 0,05
Dy 0,505 Sm 0,239
Er 0,348 Sr 7,664
Eu 0,096 Ta 0,0096
Gd 0,358 Tb 0,07
Hf 0,157 Th 0,0079
Ho 0,115 Ti 716,3
La 0,192 U 0,0032
Lu 0,058 Y 3,328
Nb 0,1485 Yb 0,365
Nd 0,581 Zr 5,08
Pb 0,018
Tableau I.3 : Abondance minéralogique modale, compositions en oxydes majeurs et éléments
traces des MORB de manteau appauvri. (Workman and Hart, 2005).

20
I. 3 LA CROUTE

CROUTE OCEANIQUE
La croute océanique est d’une épaisseur moyenne relativement faible de 7 km avec des
épaisseurs pouvant aller jusqu’à 10 km. Elle est de composition géochimique moyenne
basique. La croute océanique est subdivisée en trois couches (Figure I.1):
Couche 1 d’épaisseur d’environs 300m, formée de sédiments avec une
densité des roches variant entre 1.93 et 2.3.
Couche 2 d’épaisseur d’environs 2 km composée de basaltes et dont la
densité est de 2. 55.
Couche 3 qui serait composée de péridotites plus ou moins serpentinisées
avec une épaisseur moyenne de 5 km et une densité de 2.95.

Figure I.1 : Découpage lithologique de la croute océanique.

La formation de la croute océanique correspond à l’accrétion magmatique de


basalte à l’aplomb des rides médio-océaniques (Middle Oceanic Ridges Basalts =
MORB en anglais), associée à la cristallisation de gabbros. Ces MORB
correspondent à la cristallisation d’un liquide de composition basaltique issu de la
fusion partielle du manteau et les différences de composition chimiques entre MORB
sont en partie corrélées aux variations de la vitesse d’expansion océanique au

21
niveau des rides (inférieures à 50mm/an ; entre 50 – 80mm/an ; et supérieures à 80
mm/an respectivement pour les rides lentes, intermédiaires et rapides) qui ont une
influence sur la vitesse de cristallisation des minéraux de ces basaltes. La vitesse
d’expansion a ainsi une influence sur les mécanismes de transferts de magmas et
donc sur l’efficacité des interactions magma/encaissants et de la cristallisation
fractionnée.
Le Tableau I.4 représente la composition moyenne en oxydes majeurs et éléments
traces des MORB.

East Pacific Rise MORB (1) Pimitive MORB (2) Elements ppm Elements ppm
Oxydes Moyenne Variation Ba 13,87 Ni 149,5
SiO2 50,39 1,89 49,1 Ce 12 Pb 0,489
TiO2 1,72 0,47 0,6 Co 17,07 Pr 2,074
Al2O3 14,93 1,13 16,4 Cs 0,0141 Rb 1,262
FeOt 10,2 1,52 8,8 Cu 74,4 Sc 41,37
MnO 0,18 0,04 - Dy 6,304 Sm 3,752
MgO 7,34 1,3 10,3 Er 4,143 Sn 1,382
CaO 11,29 1,38 12,4 Eu 1,335 Sr 113,2
Na2O 2,86 0,46 1,9 Gd 5,077 Ta 0,192
k2O 0,25 0,47 0,1 Hf 2,974 Tb 0,885
P2O5 0,35 0,48 - Ho 1,342 Th 0,1871
Total 99,52 K 883,7 Tm 0,621
(1) moyenne de 1266 analyses de basaltes de EPR compilées par Langmuir La 3,895 U 0,0711
(2) Tiré de "Basaltic Volcanism on the terrestrial planet s" Lu 0,589 Y 35,82
Nb 3,507 Yb 3,9
Nd 11,18 Zr 104,2
Concentration moyenne dans les MORB. Hofmann (1988)

Tableau I.4: Composition géochimique de la croute océanique. (Basaltic Volcanism Study Project, 1981;
Hofmann, 1988; Langmuir et al., 1992)

Croute basaltique
Il existe aussi des basaltes d’arcs insulaires ; ou d’arc magmatiques qui proviennent
des interactions entre différents segments de croute océanique ou avec une croute
continentale (Pearce, 1975 ; Anderson, 1982 ; Condie 1982)
La croute océanique est, comparativement à la croûte continentale, enrichie en
éléments sidérophiles tels que Ni, Fe, Mg, Cu tandis qu’elle est appauvrie en
éléments lithophiles typiquement U et Th (Hofman, 1988).

La croute océanique est créée à majorité au niveau des rides médio-


océaniques et est de composition géochimique basique. Elle se renouvelle

22
relativement rapidement puisque de sa formation au niveau des rides médio-
océaniques jusqu’à sa destruction dans les zones de subduction il se passe
généralement une période d’environs 100 millions d’années Cette durée est
notamment estimée à partir des corrélations faites entre les anomalies magnétiques
et la géochronologie des roches basaltiques qui la constituent. La croute océanique
reflète la composition du manteau duquel elle est dérivée mais aussi elle peut être
remobilisée lors de la création de croute continentale.
Les études sismiques ont démontrées que la croute océanique est structurée en
couches aux caractéristiques géophysiques distinctes desquelles ont été en partie
extrapolées, en plus de forages profonds du plancher océanique, les compositions
lithologiques représentées dans la Figure I.1 (Rudnick & Fountain, 1995).

CROUTE CONTINENTALE
D’après la vitesse de propagation des ondes sismiques de compression P
(VP) la croute continentale est structurée suivant trois couches (Rudnick et Fountain ;
1995) (Figure I.2). Ces 3 couches correspondent au découpage Croute continentale
Supérieure ; croute continentale Intermédiaire et croute continentale Inférieure. Les
travaux de Wedepohl (1995) basés sur l’analyse des vélocités sismiques corrélées à
la pétrographie des roches en laboratoire proposent une classification lithologique de
ces 3 niveaux crustaux avec :
- la croute supérieure à dominante de roches sédimentaires + granites + gneiss (VP
< 6,5 Km/s) ;
- la croute intermédiaire estimée expérimentalement avec une composition de
granulites felsiques (6,5 < VP < 6,9 Km/s).
- la croute inférieure, à composition expérimentale de granulites basiques (6,9 < VP <
7,5 km/s).

23
Figure I.2: Structuration en 3 couches de vélocités sismiques différentes en estimation de
l'épaisseur de croute continentale en fonction de domaines géodynamiques variés. Rudnick &
Fountain (1995)

A partir des approches géophysique sismique et pétrographie couplées, ces auteurs


ont proposé des compositions moyennes pour chacune des couches de la croute
continentale dont les résultats sont compilés dans les Tableau I.5 , Tableau I.6 et
Tableau I.7 suivants.

24
Oxydes (Wt %) Taylor et McLennan Wedepohl Minéralogie Normative (T&M)
SiO2 66 64,9 Quartz 15,7
TiO2 0,5 (0,76) 0,52 Orthoclase 20,1
Al2O3 15,2 14,6 Albite 13,6
FeO 4,5 3,96 Diopside 6,1
MgO 2,2 2,24 Hyperstene 9,9
CaO 4,2 4,12 Ilmenite 0,95
Na2O 3,9 3,46
k2O 3,4 4,04
ElémentsTraces
(ppm, ou précisé) Taylor et McLennan Wedepohl Eléments Taylor et McLennan Wedepohl
Ag ppb 50 55 Mg % 1,33 1,35
Al % 8,04 7,74 Mn 600 527
As 1,5 2 Mo 1,5 1,4
Au ppb 1,8 - N - 83
B 15 17 Na % 2,89 2,57
Ba 550 668 Nb 25 (13,7) 26
Be 3 3,1 Nd 26 25,9
Bi 127 123 Ni 20 18,6
Br - 1,6 Os 0,05 -
C - 3240 P 700 665
Ca % 3 2,94 Pb 20 17
Cd ppb 98 102 Pd ppb 0,5 -
Ce 64 65,7 Pr 7,1 6,3
Cl - 640 Rb 112 110
Co 10 11,6 Re 0,4 -
Cr 35 35 S - 953
Cs 3,7 (7,3) 5,8 Sb 0,2 0,31
Cu 25 14,3 Sc 11 7
Dy 3,5 2,9 Se 0,05 0,083
Er 2,3 - Si % 30,8 30,35
Eu 0,88 0,95 Sm 4,5 4,7
F - 611 Sn 5,5 2,5
Fe % 3,5 3,09 Sr 350 316
Ga 17 14 Ta 2,2 (0,96) 1,5
Gd 3,8 2,8 Tb 0,64 0,5
Ge 1,6 1,4 Th 10,7 10,3
Hf 5,8 5,8 Ti 3000 (4560) 31117
Hg ppb - 56 Tl ppb 750 750
Ho 0,8 0,62 Tm 0,33 -
I - 1,4 U 2,8 2,5
In ppb 50 61 V 60 53
Ir ppb 0,02 - W 2 1,4
K% 2,8 2,87 Y 22 20,7
La 30 32,3 Yb 2,2 1,5
Li 20 22 Zn 71 52
Lu 0,32 0,27 Zr 190 237

Tableau I.5: Composition de la croute continentale supérieure en fonction des auteurs. (Taylor
and McLennan, 1985, 1995; Wedepohl, 1995). Les valeurs entre parenthèses sont les révisions
de Plank et Langmuir (Plank and Langmuir, 1998) des mesures de Taylor et McLennan.

Les différences de composition proposées par ces auteurs sont liées à la


nature des méthodes d’étude et d’échantillons choisis. Ainsi, la composition de
croûte continentale supérieure proposée par Wedepohl (1995) est basée sur
l’analyse de mélange de poudres de roches variées prélevées à l’affleurement sur
une grande surface qu’ils estiment représentative de la croute continentale
supérieure tandis que les travaux de Taylor and Mc Lennan (1985) sont basés sur
25
l’analyse des sédiments qui sont censés représenter la croûte continentale
supérieure. Leur choix s’est porté en particulier sur les lœss (sédiments continentaux
éoliens) qui, à la différence des sables ou argiles, ne sont pas soumis au tri
préférentiel des éléments chimiques selon leur densité ou en fonction de la
granulométrie. Ces deux approches conduisent cependant à des résultats voisins
pour la composition chimique moyenne de la croute continentale supérieure qui a
une composition de granodiorite ou de tonalite.
Pour l’estimation de la composition moyenne de la croute continentale intermédiaire
et inférieure, seule l’approche de mélange des échantillons les plus représentatifs,
tels que les granulites (roches de métamorphisme catazonal de haute pression et
haute température), peut être utilisée. La plupart des estimations de la composition
de la croute continentale sont obtenues à partir d’une moyenne des sections
crustales en relation avec leurs masses respectives (Rudnick et Fountain, 1995 ;
Weather et Tarney, 1984 ; Shaw et al., 1986 ; Wedepohl, 1995). Alternativement,
Taylor et McLennan (1985 ; 1995) proposent une composition andésitique pour la
croûte moyenne ce qui correspond à la composition des magmas formant les arcs
magmatiques en contexte de subduction et considérant que c’est le principal
processus de croissance crustale post-archéenne (Taylor, 1967).

26
R&F R&F Wedepohl
Oxydes (%) Cr. inf. Cr. interm.. Cr. Inf.
SiO2 52,3 60,6 58,05
TiO2 0,8 0,7 0,84
Al2O3 16,6 15,5 15,52
FeO 8,4 6,4 7,34
MnO 0,1 0,1 0,12
MgO 7,1 3,4 5,23
CaO 9,4 5,1 6,8
Na2O 2,6 3,2 2,86
k2O 0,6 2,01 1,85
P2O5 0,1 0,1 0,2
ElémentsTraces R&F R&F Wedepohl ElémentsTraces R&F R&F Wedepohl
ppm Cr. inf. Cr. interm.. Cr. Inf. ppm Cr. inf. Cr. interm.. Cr. Inf.
Ag - - 0,08 Lu 0,25 4,1 0,43
As - - 1,3 Mo - - 0,6
Ba 259 402 568 Nb 5 8 11,3
Be - - 1,7 Nd 11 24 28,1
Be - - 5 Ni - - 34
Bi - - 0,037 Ni 88 33 99
Br - - 0,28 Pb 4,2 15,3 12,5
C - - 588 Pr 2,6 5,8 7,4
Cd - - 0,101 Rb 11 62 41
Ce 20 45 53,1 S - - 408
Cl - - 278 Sb - - 0,3
Co 38 25 38 Sc 31 22 25,3
Cr 215 83 228 Se - - 0,17
Cs 0,3 2,4 0,8 Sm 2,8 4,4 6
Cu 26 20 37,4 Sn - - 2,1
Dy 3,1 3,8 4,7 Sr 348 281 352
Er 1,9 2,3 - Ta 0,6 0,6 0,84
Eu 1,1 1,5 1,6 Tb 0,48 0,58 0,81
F - - 429 Th 1,2 6,1 6,6
Ga 15 17 5,4 Tl - - 0,26
Gd 3,1 4 5,4 Tm - - 0,81
Hf 1,9 4 4 U 0,2 1,6 0,93
Hg - - 0,21 V 196 118 149
Ho 0,68 0,82 0,99 W - - 0,6
I - - 0,14 Y 16 22 27,2
In - - 0,052 Yb 1,5 2,3 2,5
La 8 17 26,8 Zn 78 70 79
Li 6 7 13 Zr 68 125 165

Tableau I.6 : Compositions de fractions intermédiaire et inférieure de la croûte continentale.


R&F = (Rudnick and Fountain, 1995) ; Wedepohl (1995)

27
oxydes wt. % R&F T&M W&T We Shaw
SiO2 59,1 57,3 63,2 61,5 63,2
TiO2 0,75 0,9 0,6 0,68 0,7
Al2O3 15,8 15,9 16,1 15,1 14,8
FeO 6,6 9,1 4,9 5,67 5,6
MnO 0,1 0,18 0,08 0,1 0,09
MgO 4,4 5,3 2,8 3,7 3,15
CaO 6,4 7,4 4,7 5,5 4,66
Na2O 3,2 3,1 4,2 3,2 3,29
k2O 1,88 1,1 2,1 2,4 2,34
P2O5 0,2 0,19 0,18 0,14
ElémentsTraces
(ppm, ou précisé) R&F T&M We R&F T&M We
Ag ppb - 80 70 N - - 60
As - 1 1,7 Nb 8,5 11 19
Au ppb - 3 2,5 Nd 20 16 27
Ba 390 250 584 Ni 51 105 56
Be - 1,5 2,4 Os ppb - 0,005 0,05
Be - 10 11 Pb 12,6 8 14,8
Bi ppb - 60 85 Pd ppb - 1 0,4
Br - - 1 Pr 5 3,9 6,7
C - - 1990 Pt ppb - - 0,4
Cd ppb - 98 100 Rb 58 32 78
Ce 42 33 60 Re ppb - 0,4 0,4
Cl - - 472 Rh ppb - - 0,06
Co 25 29 24 Ru ppb - - 0,1
Cr 119 185 126 S - - 697
Cs 3 1 3,4 Sb - 0,2 0,3
Cu 24 75 25 Sc 22 30 16
Dy 3,5 3,7 3,8 Se - 0,05 0,12
Er 2,2 2,2 2,1 Sm 3,9 3,5 5,3
Eu 1,2 1,1 1,3 Sn - 2,5 2,3
F - - 525 Sr 325 260 333
Ga 16 18 15 Ta 0,7 1 1,1
Gd 3,6 3,3 4 Tb 0,56 0,6 0,65
Ge - 1,6 1,4 Te - - 5
Hf 3,7 3 4,9 Th 5,6 3,5 8,5
Hg ppb - - 40 Tl ppb - 360 520
Ho 0,76 0,78 0,8 Tm - 0,32 0,3
I - - 800 U 1,42 0,91 1,7
In ppb - 50 50 V 151 230 98
Ir ppb - 0,1 0,05 W - 1 1
La 18 16 30 Y 20 20 24
Li 11 13 18 Yb 2 2,2 2
Lu 0,33 0,3 0,35 Zn 73 80 65
Mo - 1 1,1 Zr 123 100 203

Tableau I.7: Composition chimique globale de la croute continentale. R&F = Rudnick and
Fountain (1995) révisé par (Plank and Langmuir, 1998); T&M = Taylor and McLennan (1985,
1995); W&T = (Weaver and Tarney, 1984)); We = Wedepohl (1995); Shaw = (Shaw et al., 1986)

28
II LES PROCESSUS DE CROISSANCE CRUSTALE AU
COURS DES TEMPS GEOLOGIQUES
II. 1 LA CROUTE CONTINENTALE ARCHEENNE ET
PROTEROZOÏQUE

Les principaux continents, dans leur configuration actuelle, sont constitués de


noyaux cratoniques d’âge essentiellement Archéen autour desquels sont disposées
de manière concentrique des ceintures orogéniques (Figure I.3) depuis le
Protérozoïque (Hofmann, 1988; Condie, 1998; Artemieva, 2009)

Figure I.3 : Synthèse des âges orogéniques (dernier évènement tectonique recensé dans la
zone) modaux de la croute continentale (Artemieva, 2009).

Les noyaux cratoniques comprennent :


- Des complexes magmatiques (90% de la surface des cratons Archéens) constitués
de Tonalite, Trondhjémite et Granodiorite (TTG). Ce sont des roches cristallines
grenues, riches en quartz, feldspaths plagioclases, biotite et parfois amphiboles mais
pauvres en feldspath potassique (Condie, 1998; Moyen and van Hunen, 2012)
- Des ceintures de roches vertes (5 à 10 % de la surface des cratons Archéens)
composées de laves ultrabasiques, appelées komatiites, et de laves basiques
intercalées avec des sédiments. Les komatiites se forment à des températures de

29
1600 à 1650°C, contrairement aux basaltes actuels (1250-1350°C). Ces ceintures
sont également caractérisées par la présence de niveaux riches en quartz et
magnétites (Banded-Iron Formation : BIF) dont le dépôt est lié à l’atmosphère
réductrice qui régnait à la surface de la Terre jusqu’à 2,2 Ga (Condie, 1998).
La structure interne de ces noyaux cratoniques souligne des alternances de dômes à
cœur de roches cristallines et de bassins comprenant les roches vertes (Van
Kranendonk et al., 2004). Bien que des éclogites aient été reconnues localement
dans les noyaux cratoniques (Moyen et al., 2006), le métamorphisme est
essentiellement dans le faciès des schistes verts pour les ceintures de roches vertes
mais peut atteindre le facies des granulites impliquant un gradient géothermique
élevé (Brown, 2008).

Les ceintures orogéniques accrétées autour de ces noyaux cratoniques


comprennent :
- Des complexes magmatiques aux caractéristiques pétrologiques et géochimiques
allant de calco-alcalin à peralumineux en passant par alcalin.
- Des séries sédimentaires à dominante silicoclastique mais aussi des carbonates.
Ces ceintures comprennent également des successions de dômes et bassins mais
avec un alignement préférentiel qui suggère l’influence d’un raccourcissement
horizontal plus important en bordure du craton (Cagnard et al., 2007). Le
métamorphisme des séries métasédimentaires couvre un spectre plus large que
celui des roches des noyaux cratoniques avec d’une part des assemblages minéraux
traduisant un métamorphisme de Haute-Température allant du faciès des schistes
verts à celui des granuiltes mais aussi des reliques de métamorphisme de Haute-
Pression/Basse-Température dans le faciès des éclogites (Brown, 2008).

II. 2 MODELES DE CROISSANCE ET D’EVOLUTION


DE LA CROUTE CONTINENTALE

Différents modèles ont été proposés pour la formation de la croûte continentale


(Figure I.4) depuis une extraction précoce avant 4 Ga lors de la différenciation de la
Terre primitive (Armstrong, 1968; Fyfe, 1978; Reymer and Schubert, 1986) jusqu’à
une formation progressive en relation avec la formation d’arcs magmatiques à

30
l’aplomb des zones de subduction (Taylor and McLennan, 1985). Certains auteurs
proposent une croissance de la croûte continentale en relation avec l’activité cyclique
de superplumes mantelliques dont le corollaire serait la formation de supercontinents
(Condie, 1982; Anderson, 1994). Pour les auteurs favorisant une croissance de la
croûte continentale en relation avec le fonctionnement des zones de subduction, le
débat porte sur la contribution relative de la plaque plongeante en termes de
protolithes (basaltes, sédiments) et de fluides par rapport à celle du manteau supra-
subduction (Arculus, 1981; Martin, 1986, 1993; Drummond and Defant, 1990).

Figure I.4 : Modèles d’évolution des taux de croissance de la croûte continentale au cours du
temps géologique (modifié d’après (White, 2012)). F : (Fyfe, 1978) ; AM : (Armstrong and
Harmon, 1981) ; R&S : (Reymer and Schubert, 1984) ; D&W : De Paolo et Wasserburg (1979);
M&T : (McLennan and Taylor, 1982) ; O’N : (O’Nions and Hamilton, 1981) ; C : (Condie, 2000) ;
V&J : (Veizer and Jansen, 1979) ; H&R : (Hurley and Rand, 1969).

La structuration en dômes et bassins des noyaux cratoniques Archéens indique le


développement d’instabilités gravitaires au sein d’une croûte constituée de roches
basiques surmontant des roches plus différenciées, voire des magmas. Ces
caractéristiques sont plutôt en faveur d’un mode de genèse de la croûte par fusion
partielle de larges plateaux océaniques mis en place à l’aplomb d’un panache
mantellique (Kroner and Layer, 1992).

31
En revanche, la structuration en ceintures combinant des complexes magmatiques et
des roches sédimentaires silico-clastiques et carbonatées suggère une accrétion
tectonique d’arcs magmatiques et de bassins associés autour de noyaux
continentaux préexistants en relation avec des mouvements horizontaux significatifs
(Vanderhaeghe et al., 1998 ; Moyen et al., 2006). Différents modèles sont néanmoins
proposés concernant d’une part les mécanismes de formation des ceintures
protérozoïques accrétées aux cratons archéens et d’autre part le type de matériel
impliqué. L’interprétation de ces ceintures en termes de chaînes intracratoniques par
fermeture de rifts avortés est favorisée par l’analyse des données stratigraphiques et
structurales des avant-pays mais est également appuyée par la signature alcaline
d’une partie des roches magmatiques associées à ces sédiments. Les signatures
calco-alcalines d’une autre partie des roches magmatiques suggèrent plutôt la
formation d’arc magmatiques en marge des cratons. Enfin, l’identification de roches
basiques affectées par un métamorphisme en faciès des éclogites a permis
d’élaborer des modèles impliquant la fermeture de domaines océaniques.
Les caractéristiques géophysiques du manteau sous-continental des cratons
Archéens indiquent deux types de racines lithosphériques qui pourraient refléter la
formation de ces premiers noyaux continentaux d’une part en relation avec l’activité
de plumes mantelliques et d’autre part en relation avec la subduction (Artemieva and
Mooney, 2001). Dans tous les cas, la formation de la croûte continentale est liée à
l’extraction d’un liquide magmatique issu initialement de la fusion partielle du
manteau. En contrepartie, une partie de la croûte continentale est recyclée dans le
manteau sous forme de sédiments dans les zones de subduction (Figure I.5) (Veizer
and Jansen, 1985; Huene and Scholl, 1991).

Figure I.5 : Les différents processus majeurs et contextes d'échanges manteau - croute dans le
cadre de la tectonique des plaques. (Artemieva, 2009)

32
II. 3 L’EVOLUTION DE LA CROUTE CONTINENTALE
La croûte continentale est enrichie en éléments incompatibles concentrés
dans les liquides silicatés qui proviennent de la fusion partielle du manteau (Rudnick,
1995; Rudnick and Fountain, 1995). Rudnick (1995) estime que 65 à 90% de la
croûte continentale actuelle a été produite par le magmatisme associé aux contextes
de subduction. Les différences de compositions entre la croute continentale formée
au cours du Phanérozoïque et la croute formée à l’Archéen, seraient dues à des
régimes géodynamiques différents. La croute continentale archéenne moins épaisse
et plus chaude que la croute actuelle aurait pu croître par le biais de la tectonique
verticale due à un contraste de température entre niveau mantellique sous-jacents
(plus chauds) et niveaux crustaux sus-jacents.(plus froid) Ce qui donne par exemple
les panaches mantelliques (Bédard et al., 2003; Bédard, 2006).
Un problème demeure cependant, à savoir que la composition de la croûte
continentale ne correspond pas à celle de liquides de fusion partielle du manteau
primaire qui donnent, à de rares exceptions près, des liquides de compositions
basaltiques. Si la croûte continentale était tout simplement une fusion du manteau,
elle devrait avoir une composition basaltique, comme la croûte océanique. La croute
continentale Phanérozoïque moyenne se rapproche beaucoup plus des andésites
qui sont des produits de la cristallisation fractionnée intracrustale des magmas
basaltiques, qui dans le cas des marges continentales, est souvent accompagnée
par l'assimilation de la croûte préexistante (Hawkesworth et al., 1982). Ces
observations ont conduit à la suggestion que la croûte continentale a été en quelque
sorte « raffinée ». Dans ce cas, un (ou plusieurs) autre(s) processus a (ont) contribué
à la transformation de la composition de la croûte depuis les premiers magmas de
composition basique issus de la fusion partielle du manteau jusqu’aux magmas
actuels de composition voisine des andésites (Martin, 1986).
Les mécanismes de différenciation de la croute continentale pourraient être :
(i) La délamination de la croute inférieure plus basique mais aussi plus dense du
reste de la croute (Kay and Kay, 1993; Jull and Kelemen, 2001) dans les contextes
de croute lithosphère épaissie (Andes ou Himalaya). Etant donné que la croûte
continentale inférieure est nettement plus mafique et plus pauvre en éléments
incompatibles que la croûte globale, la perte de la croûte inférieure dans le manteau

33
contribuerait à faire tendre la composition de la croûte continentale vers le pôle
felsique.
(ii) La subduction de sédiments issus de l’érosion des continents. Au cours de
l’altération (Anderson, 1982; Lee et al., 2008), certains éléments solubles,
notamment Ca, Na, Mg et Li passent en solution (Albarède, 1998) tandis que Si et Al
restent sur le régolithe continental. Ces éléments solubles sont ensuite enrichis dans
la croute océanique par précipitation à l’aplomb des rides médio-océaniques puis
vont d’être recyclés dans le manteau par la subduction (Albarède , 1998). Certains
éléments (en particulier Na) sont susceptibles d’être ensuite réintégrés dans la croute
continentale par le magmatisme d’arc. Le recyclage du Mg contribue à rendre la
croûte continentale moins mafique.
(iii) D’autres processus ont été évoqués tels que la subduction de la croute
continentale suivie de son remplacement par une croute felsique ou « relamination »
(Hacker et al., 2011) ainsi que l’adjonction directe de tonalites par la fusion partielle
de la plaque plongeante (Martin, 1986; Rudnick, 1995; Rollinson, 2008).
(O’Nions and McKenzie, 1988) font remarquer que la teneur en éléments
incompatibles dans la croûte continentale est possible avec une fusion partielle du
manteau avec un très faible degré (~ 1%) et proposent que la croissance de la croûte
continentale est associée à ce processus. Les liquides silicatés migreraient dans le
manteau lithosphérique subcontinental ou jusqu’au niveau de la croûte inférieure et
stagneraient à ce niveau provoquant la fusion de cette croûte inférieure avec
production de granites fortement enrichis en éléments incompatibles, qui sont des
composants communs de la croûte supérieure. Si ce mécanisme a en effet une
influence significative sur le budget des éléments incompatibles des continents, cela
1
voudrait dire que les âges modèles Sm-Nd sous-estiment de manière significative
l'âge des continents. Relativement peu de tests ont été réalisés pour cette hypothèse
intéressante, il est donc difficile de juger de l'importance de ce processus. Même si
l’abondance des éléments incompatibles dans la croûte peut être expliquée de cette
façon, leur hypothèse ne traite pas la question de la composition en éléments
majeurs mentionnés ci-dessus.

1
Un âge modèle Sm-Nd est une estimation du temps à partir duquel une roche a été séparée de son
protolithe mantellique. Cet âge modèle a plusieurs interprétations : (1) Age du protolithe ayant fondu
pour les granites crustaux. (2) Age d’extraction du manteau pour les granites mantelliques. (3) Temps
de résidence crustaux pour les sédiments.

34
III LES ELEMENTS INCOMPATIBLES COMME
TRACEURS DE LA DIFFERENCIATION ET DE LA
CROISSANCE CRUSTALE : CYCLE DE L’URANIUM (ET
DU THORIUM).
III. 1 LES ELEMENTS INCOMPATIBLES
Des éléments chimiques sont dits incompatibles (ou hygromagmatophiles) du
fait de leur faible affinité avec les réseaux cristallins des silicates. Cette faible affinité
peut être due à leur fort rayon ionique (K ; Rb ; Cs ; Ba ; Sr ; …), ou à leur valence de
charge trop forte (Th ; U ; Nb ; Hf ; Zr ; Ta ; Terres Rares ; …). Ces deux groupes
d’éléments incompatibles sont respectivement appelés Large Ion Lithophile Elements
(LILE) et High Field Strength Elements (HFSE) dans leur terminologie anglaise
(Figure I.6 ;Rollinson, 1993).
Les éléments hygromagmatophiles ont un coefficient de partage Kd (McIntire, 1963)
minéral – liquide silicaté inférieur à 1 et vont préférentiellement dans les liquides
silicatés lors des processus de fusion partielle ou inversement restent dans le résidu
liquide lors de la cristallisation fractionnée et se présentent ainsi majoritairement
dans les minéraux accessoires.
Au cours de la formation de la croute terrestre, les éléments incompatibles ont été
extraits du manteau par fusion partielle, conduisant à son appauvrissement.

35
Figure I.6: Diagramme d’incompatibilité des éléments. Rayon ionique en fonction de la charge
ionique. Tiré de Rollinson (1993).

III. 2 CYCLE DE L’URANIUM (ET DU THORIUM)

Le Thorium et l’Uranium sont fortement incompatibles du fait de leur forte valence de


charges (Figure I.6). Leur enrichissement originel dans la croute (Figure I.7) provient
de la cristallisation fractionnée de magmas ascendants provenant de la fusion
partielle du manteau sous-jacent (Shaw and Sturchio, 1992).
La Figure I.7 ci-après compare les teneurs en Th, U, ainsi que les rapports Th/U des
croutes continentale, océanique et le manteau calculées en fonction des données de
différents auteurs de référence (Hofmann, 1988; Rudnick and Fountain, 1995; Taylor
and McLennan, 1995, 1995; Wedepohl, 1995; Workman and Hart, 2005; White,
2012).

36
Couche Croute continentale croute océanique Manteau
C. C. Totale C. C. Supérieure C. C. interm. C. C. inférieure C. Océanique M. Primitif M. Appauvri
Auteurs R&F T&M We T&M We R&F R&F We Hofmann White W&H
Th (ppm) 5,6 3,5 8,5 10,7 10,3 6,1 1,2 6,6 0,1871 0,0813 0,0079
U (ppm) 1,42 0,91 1,7 2,8 2,5 1,6 0,2 0,93 0,0711 0,0203 0,0032
TH/U 3,94 3,85 5 3,82 4,12 3,81 6 7,10 2,63 4,00 2,47
Couche / Manteau Primitif
ThMP 68,88 43,05 104,55 131,61 126,69 75,03 14,76 81,18 2,30 1,00 0,10
UMP 69,95 44,83 83,74 137,93 123,15 78,82 9,85 45,81 3,50 1,00 0,16
TH/UMP 0,98 0,96 1,25 0,95 1,03 0,95 1,50 1,77 0,66 1,00 0,62

Figure I.7 : Teneurs en Th et U de différentes couches terrestres et évolution de leurs rapports en fonction du Manteau Primitif.(Hofmann, 1988; Rudnick and
Fountain, 1995; Taylor and McLennan, 1995; Wedepohl, 1995; Workman and Hart, 2005; White, 2012)

37
Les comparaisons faites des teneurs d’U et de Th de chacune des couches
par rapport au manteau appauvri montrent un enrichissement relatif croissant,
d’environs 15 fois pour la croute continentale inférieure ; 70 fois pour la croute
continentale intermédiaire jusqu’à des concentrations plus de 100 fois supérieures
pour la croute continentale supérieure. La croute océanique est très peu différente du
manteau primitif de par sa composition basique. L’accroissement relatif des
concentrations d’U et de Th centrifuge depuis le manteau confirme l’existence de
processus capables d’une telle ségrégation, ce qui est le cas de la fusion partielle.
Cependant les rapports Th/UMP comparées des différentes couches restent
globalement voisins de 1 attestant d’une évolution synchrone de l’U et du Th du fait
de caractéristiques chimiques communes (HFSE).

III. 3 METALLOGENIE DE L’URANIUM AU COURS DES


TEMPS GEOLOGIQUES

Cuney (2010), propose quatre périodes d’évolution majeures pour les concentrations
d’uranium à travers les temps géologiques.
La première période s’étale de l’Accrétion terrestre (ca. 4,5 Ga) jusqu’à 3, 2
Ga, le mécanisme prépondérant pour la concentration en U dans la croûte étant la
fusion partielle du manteau. Ce processus est néanmoins très peu efficace pour une
concentration économique de l’U dans les roches les plus felsiques de cette période
(TTG) ; l’U est concentré dans des minéraux accessoires.
La deuxième période s’étale de 3,2 Ga à 2,2 Ga et elle caractérisée par une
période de croissance crustale forte. L’uranium est essentiellement fractionné par
des processus magmatiques donnant lieu à la production des premiers granites
fortement potassiques et peralumineux capables de concentrer l’uranium sous forme
d’uraninite (UO2). C’est aussi durant cette période qu’apparaissent les premières
concentrations uranifères dans les bassins sédimentaires clastiques sous forme de
conglomérats à galets de quartz à or-uranium du Witswatersrand en Afrique du Sud,
dont la minéralisation est datée à 2970 ± 3 Ma (Robb and Meyer, 1995).
La troisième période s’étale de 2, 2 Ga à 0,4 Ga et est marquée par le
phénomène d’OXYATMOVERSION ou Great Oxidation Event (GOE) à ca. 2,3 Ga

38
(Holland, 2002; Farquhar and Wing, 2003; Bekker et al., 2004). Cet évènement est
marqué par le changement de chimie dans l’atmosphère (Oxygène) et dans les
océans (sulfures). Avec l’accroissement de la teneur en Oxygène de l’atmosphère
qui rend possible le changement d’état d’oxydation de l’U depuis sa forme réduite
(U4+) peu ou pas mobilisable à sa forme oxydée (U6+) mobile en fonction des
conditions redox ambiantes.
La quatrième et dernière période s’étend depuis l’Ordovicien (ca. 0,45 Ga),
principalement le Silurien, jusqu’à l’Actuel. La métallogénie de l’U est soumise à
l’apparition des plantes vasculaires qui a pour conséquence de non seulement
diminuer la quantité d’oxygène de l’atmosphère mais aussi de créer d’épaisses
séquences sédimentaires réduites dans les quelles l’U est piégé.

La majorité des gisements répartis sur la surface terrestre peut être classée selon
ces périodes majeures de mobilisation / concentration de l’U depuis le manteau
jusqu’aux différents contextes tectoniques de la croute terrestre.
D’une manière synthétique, l’extraction primaire de l’U, du Th, ainsi que d’autres
éléments incompatibles qui les accompagnent, est liée à la fusion partielle du
manteau qui produit la croute océanique puis la croûte continentale lors de la
différenciation de la Terre au cours des temps géologiques. S’ajoutent à ce
processus initial de fusion partielle, l’efficacité du recyclage de la croute dans le
manteau, à travers l’érosion des roches, la sédimentation dans les contextes
supergènes (bassins et marges continentaux) suivie de l’enfouissement de portions
de croute dans les zones de subduction ce qui enrichit à nouveau le manteau.
Cependant pour une concentration efficace de l’Uranium pour en faire un gisement,
la mobilisation de l’U à l’échelle crustale (conditions redox liées à l’hydrothermalisme,
la diagenèse, au métamorphisme, entre autres) est nécessaire (Figure I.8) c'est-à-
dire le remaniement de la croute.

39
Figure I.8 : Les différents contextes de gisements d'uranium en relation avec les principaux
processus de fractionnement au cours d'un cycle géologique. (Cuney, 2009). Les réservoirs
représentés sont le manteau et la croute continentale. Les types de gisements sont en
caractères rouges gras ; les mécanismes métallogéniques sont en caractères noirs gras. KCa
= magma calc-alcalin potassique ; Pak = magma Peralcalin ; Pal = magma Peralumineux.

40
IV PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE LA THESE

IV. 1 PROBLEMATIQUE : POTENTIEL


METALLOGENIQUE DES CEINTURES OROGENIQUES
PROTEROZOÏQUES ACCRETEES AUX NOYAUX
CRATONIQUES ARCHEENS

Les principaux gisements primaires d’uranium, de cuivre et d’or (Groves et al.,


1998, 2003; Goldfarb et al., 2001; Cuney, 2009, 2010) sont situés dans des
segments de croute continentale formée à l’Archéen (Witswatersrand en Afrique du
Sud) et au Protérozoïque (Franceville au Gabon). Nombre de ces gisements se
situent également dans les ceintures orogéniques paléoprotérozoïques datées de 2,1
Ga (Eburnéen, transamazonien) et de 1,8 Ga (transhudsonien). Enfin, des gisements
d’U, Cu, Au se trouvent dans des ceintures néoprotérozoïques entre 0, 8 et 0,53 Ga
(Pan-africain).
En vue de comprendre la répartition de ces concentrations de métaux dans de telles
zones, il est essentiel d’identifier l’influence des processus géologiques impliqués
dans la mobilisation, le transfert et le dépôt de ces métaux en général et de l’Uranium
en particulier dans le cadre de la croissance crustale ainsi que son évolution.
Il convient à ce propos de définir les mécanismes de croissance et d’évolution de la
croûte continentale:
Un fragment de croute continentale juvénile (angl. juvenile) est la part de la
croûte qui est directement issue de la fusion partielle du manteau (+/- enrichi).
Un fragment croute continentale recyclée (angl. recycling) est la part de
croute retournée dans le manteau par la subduction ou la délamination.
Un fragment de croute continentale remaniée (angl. reworking) est la part de
croute soumise à la déformation-métamorphisme dans des orogenèses successives.
Ce remaniement peut affecter soit directement les marges des cratons ou des
sédiments issus de l’érosion des cratons.

41
L’extraction primaire de l’uranium qui fait partie des éléments incompatibles
est liée à la fusion partielle du manteau terrestre qui donne la croute océanique et
continentale lors de la différentiation initiale de la Terre au cours des temps
géologiques. La croute est ensuite soumise au métamorphisme lors de son
enfouissement et de son exhumation. En surface, elle est affectée par l’altération et
l’érosion qui alimentent la sédimentation dans des bassins. Ces roches sont
également affectées par des circulations fluides.
Il se révèle ainsi intéressant de caractériser les contextes et processus associés à la
mobilisation, le transport et le dépôt de l’uranium dans un cadre géodynamique à une
période donnée en relation avec les mécanismes de croissance de la croute
continentale définis tantôt.
Nous avons choisi de travailler sur la période Protérozoïque car tous les modèles de
croissance crustale s’accordent pour considérer que la quasi-totalité de la croute
continentale y est en place et qu’elle subit essentiellement les processus d’évolution
indiqués plus haut (Hurley and Rand, 1969; Fyfe, 1978; Veizer and Jansen, 1979;
Armstrong and Harmon, 1981; O’Nions and Hamilton, 1981; McLennan and Taylor,
1982; Reymer and Schubert, 1984; Condie, 2000). Cette période correspond de plus
à l’avènement de l’oxyatmoversion qui permet d’avoir l’U dans tous ses états de
valences chimiques oxydées et réduites (respectivement U6+ et U4+ majoritairement)
et lui permet ainsi de réaliser son cycle complet depuis son fractionnement par fusion
partielle du manteau jusqu’à son remaniement dans les niveaux crustaux supérieurs
et la surface terrestre.

La ceinture orogénique néoprotérozoïque Pan-africaine (0,5 ± 0,1 Ga) du Damara en


Namibie (Figure I.9) constitue une cible géologique pour tester les relations entre
croissance crustale et métallogénie de l’U et du Th. Elle s’est formée suite à la
collision des cratons archéens du Congo et du Kalahari (plaque subductante)
respectivement au nord et au sud (Meert and VanderVoo, 1997). Elle présente une
couverture sédimentaire métamorphisée reposant sur un socle relatif constitué de
gneiss para et ortho dérivés attribués à l’Archéen et au Paléo-, Mésoprotérozoïque.
L’évolution géodynamique de la région révèle la fusion partielle aussi bien des
sédiments dans les niveaux crustaux supérieurs que les socles dans les niveaux
crustaux inférieurs.

42
De plus, la ceinture orogénique du Damara renferme des gisements d’uranium de
classe mondiale telles que les mines de Rössing, de Langer Heinrich et de Husab
(ex-Rössing South).

Figure I.9 : Carte géologique simplifiée de la ceinture du Damara et des marges des cratons du
Kalahari et du Congo. Modifié d’après (Konopasek et al., 2005). Northern Platform (NP),
Northern Margin Zone (NMZ), Northern Zone (NZ), northern Central Zone (nCZ), southern
Central Zone (sCZ), Southern Zone (SZ), Southern Margin Zone (SMZ), Southern Foreland (SF)

43
IV. 2 OBJECTIFS DE LA THESE

L’objectif de la thèse est de caractériser le contexte tectonique de formation des


gisements primaires d’uranium dans la ceinture orogénique du Damara. Il s’agit :
- d’identifier les processus géologiques impliqués dans la formation et l’évolution de
la ceinture orogénique néoprotérozoïque du Damara accrétée aux cratons du Congo
et du Kalahari ainsi que la distribution/redistribution associée de l’Uranium dans la
croute continentale,
- de déterminer la contribution relative de chaque processus d’évolution crustale
identifié sur la métallogénie de l’uranium,
- d’expliquer la localisation des gisements d’uranium dans la ceinture à gisements
polymétalliques du Damara,
- de caractériser le comportement des phases porteuses de l’U durant le
métamorphisme, le métasomatisme et la déformation.

IV. 3 PLAN DE THESE

L’essentiel du travail de réflexion de cette thèse porte sur la zone interne


métamorphique de l’orogène ou zone centrale (CZ, Figure I.9).

Le premier chapitre du manuscrit est un article intitulé "From migmatites to


granites in the Pan-Africain Damara Belt, Namibia" soumis à Journal of African Earth
Sciences (JAES) qui présente le contexte géodynamique général de la ceinture
orogénique avec un focus sur la zone centrale. Il nous a été possible de retracer
l’évolution de la fusion partielle des roches de divers niveaux crustaux à travers
l’observation de l’évolution des taux de fusion partielle des roches et des fractions
granitiques produites par celle-ci.

Le deuxième chapitre présente l’étude pétrographique détaillé des


migmatites, leucosomes et granites ainsi que leur géochimie. Il s’agit de montrer qu’il
est possible de distinguer à la suite du terrain, les fractions granitiques produites par

44
la fusion partielle des roches et observer les échanges d’éléments chimiques qui se
font lors de ce processus.

Dans le troisième chapitre, il est question de retrouver les sources des


fractions granitiques grâce aux observations morphologiques et analyses
radiométriques (datation U-Pb) des minéraux accessoires des roches tels que le
zircon et la monazite. Des contraintes isotopiques Sm-Nd sur roche totale ont aussi
été réalisées dans l’optique de caractérisation des sources.

Le quatrième chapitre présente le contexte métallogénique des gisements


d’uranium dans la zone centrale. Il s’agit de contraindre le modèle métallogénique
source – transport – dépôt de l’uranium de la zone centrale.

Le cinquième chapitre présente les résultats préliminaires d’une base de


données géochimiques de toutes les zones du Damara ainsi qu’une synthèse
bibliographique de l’évolution pré-pan-africaine des marges des cratons du Congo et
du Kalahari. Il est question de tester s’il existerait des préconcentrations de l’uranium
dans les roches des marges des cratons à partir des teneurs en uranium et thorium
de roches des époques allant du Protérozoïque ainsi que du Cambrien.

La partie discussion intègre les résultats des parties précédentes Nous


portons une réflexion sur les processus d’évolution de la croute continentale
protérozoïque dans la ceinture orogénique du Damara et la minéralisation en
uranium.

45
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50
CHAPITRE 1

FROM MIGMATITES TO GRANITES IN THE PAN-AFRICAN


DAMARA BELT, NAMIBIA

51
52
FROM MIGMATITES TO GRANITES IN THE PAN-AFRICAN
DAMARA BELT, NAMIBIA

Toé W.1, Vanderhaeghe O.1, André-Mayer A.-S.1, Feybesse J.-L.2, Milési J.-P.2

1
Université de Lorraine, G2R – CREGU, UMR 7566, Vandoeuvre–lès–Nancy, F-54506, France
2
AREVA – BU Mines Exploration Department, Paris, France

Abstract
The central part of the Pan-African Damara Orogenic Belt (DOB) in Namibia
underwent amphibolite to granulite facies metamorphism accompanied by intense
crustal partial melting following collision between the Congo and Kalahari cratons
between ca. 550 to ca. 500 Ma.
Good outcrops exposure along the Swakop River in the central part of DOB permit
accurate structural analysis of migmatites based on the distribution and proportion of
the granitic fraction at the outcrop scale and on its relationships with the host rock.
Following this approach, we distinguish three different units at the scale of the
Swakop River in the DOB, namely, according to structural level, (1) a lower unit,
previosuly defined as the Abbabis Gneissic Complex (AGC), characterized by
diatexites and bodies of homogeneous granites, (2) a middle unit composed by
metatexites with mainly a metasedimentary protolith with in-situ leucosomes present
in isolated pods or interconnected networks of veins and, (3) an upper unit
corresponding to metamorphic rocks with intrusive leucogranites sills and laccoliths.
The transition from the lower and middle units corresponds to previously mapped
basement-cover contact. This structural analysis of migmatites, associated granites
and their host rocks serves as a basis to discuss (i) the degree of partial melting of
various lithologies and as a function of structural level, (ii) mechanisms of melt
segregation and migration as well as of magma mobility, (iii) the relationships
between partial melting, flow of partially molten rocks and magmas, and deformation
at the scale of the DOB.
The degree of partial melting is estimated based on the distribution of leucosome as
a function of lithologic facies and structural level. In the middle unit, the distribution of
leucosome is strongly controlled by the fertility of the host rocks and thus the
generation of silicate melt and its ability to segregate into pods and veins is highly
heterogeneous in the lithologically contrasted central zone of the DOB. Despite this
53
heterogeneity the increase in the granitic fraction with structural depth is potentially
indicating an increase in the degree of partial melting and implies a relative
inefficiency of magma mobility from the source to higher structural levels.
Accordingly, the transition from metatexites of the middle unit to diatexites and
heterogeneous granites of the lower unit is interpreted as reflecting the former
transition from partially molten rocks to a crustal scale magmatic layer. The presence
of homogeneous leucogranitic pluton with sharp contacts with genetically unrelated
host rocks suggests that part of the melt fraction has migrated from its source to the
upper unit designed as the intrusive zone. The localization of leucosome pods and
veins in structurally-controlled sites (foliation, boudin’s necks, shear zones, fold
hinges) indicates that within the partially molten zone, deformation plays a dominant
role in melt segregation and migration at the outcrop scale. Melt migration from the
partially molten zone to the intrusive zone is related to the build-up of an
interconnected network of dikes and sills with diffuse contacts with the migmatitic
hosts in the middle unit but sharp intrusive contacts in the upper unit. Within the lower
unit, the presence of mushroom-shaped granitic plutons structurally delineated by the
magmatic fabric of hosting diatexites is consistent with their emplacement as diapirs
and the development of gravitational instabilities within the magmatic layer. The
measured density of the various rocks exposed in this section is directly correlated to
their mineralogical composition and paragneisses, orthogneisses and metatexites are
comparatively denser than granites. The role of buoyancy as a driving force for melt
migration and magma mobility is attested by (i) granitic diapirs within the lower unit
and (ii) intrusion of leucogranitic laccolith at a higher structural level than their
potential source region.
At the orogenic scale, we propose that the presence of migmatites and associated
granites in the DOB is related to thermal relaxation following thickening of the
orogenic crust in a context of slab advance during the panafrican orogeny. Ductile
lateral flow and doming recorded in the structures of the migmatites and granites is
tentatively related to exhumation of the high-grade root of the Damara orogenic belt
during orogenic gravitational collapse.
Key words: Migmatite – Granite – Melt Migration - Damara Belt

54
INTRODUCTION

Solid/melt segregation is one of the major vectors of mass transfer responsible for
differentiation of the continental crust (Sawyer, 1994; Wyllie, 1995; Brown, 2010) .
Mechanisms of melt migration encompass percolation, diapirism and fracturing. Their
relative efficiency in order to insure melt migration, at different levels of the
continental crust, from migmatites to granitic plutons, is still debated (Clemens and
Mawer, 1992; Rubin, 1993, 1995; Sawyer, 1996; Bons et al., 2001, 2010;
Vanderhaeghe, 2001, 2009; Weinberg, 2006). Evaluating these processes requires
the preservation of structures and textures associated with melt segregation, transfer
and emplacement within a single crustal fragment, which is not so common. The
southern Central zone of the Panafrican Damara orogenic belt in Namibia provides
such an opportunity.

The goal of this paper is to illustrate the structural link between migmatites and
granitic plutons emplaced at various levels of the continental crust and to contribute
to the debate on the genetic link between partially molten rocks and magmas based
on observations of rocks exposed in the Central part of the Panafrican Damara
orogenic belt along the Swakop River in Namibia. Previous works in this region have
led to the distinction of a Neoproterozoic metasedimentary sequence resting
unconformably upon a Mesoproterozoic crystalline basement designed as the
Abbabis Gneiss Complex (AGC) (Gevers, 1931; Smith, 1965; Jacob, 1974a; Sawyer,
1976) and interpreted to represent the lateral equivalent to the Congo craton (Miller,
1983). This sequence has been intensely deformed and affected by partial melting in
the amphibolite facies (Sawyer, 1976). Our field observations provide new insights on
the diversity of textural and structural characteristics of migmatites developed to the
expense of a variety of lithologies.

I GEOLOGY OF THE DAMARA OROGENIC BELT

The Damara orogenic belt separates the Congo and Kalahari Archean cratons
(Figure II.1) and its formation results from the amalgamation of the Gondwana
supercontinent during the Panafrican orogeny at 0.5 ± 0.1 Ga (Meert and VanderVoo,
1997), the Congo tectonic plate overlapping the Kalahari one (Kasch, 1983a). The
55
Damara orogenic belt has been subdivided into tectonometamorphic domains
according to geological and geophysical characteristics (Miller, 1983, 2008a; Jacob
et al., 1986), with, from North to South (Figure II. 1):
- Northern Platform (NP) consisting of a thick sequence of Otavi Group carbonates.
- Northern margin Zone (NMZ): considered as the Northern Plateform foreslope with
rocks from Otavi Group and also volcanites of Summas Mountains. The boundary
between NP and NMZ is not structural but lithologic and all these rocks are early
Damara in age, between 750 and 650 Ma which is relative sedimentation age
compared to absolute zircon dating of intrusive rocks: Oas farm syenite (756 Ma ± 2
Ma. Hoffman et al., 1994), and Summas mountain rhyolite (746 ± 2 Ma. Hoffman et
al., 1996).
- Northern Zone (NZ): separated to NMZ by the Khorixas-Gaseneirob fault,
characterized by volcanic rifts and folded sedimentary rocks, oriented to the north as
well as intrusive related bodies (Henry et al., 1990).
- Central Zone (CZ): the most metamorphic zone of the Damara with a high
temperature–low pressure metamorphism, showing predominantly dome shaped
structures with noticeable granitic plutonic activity. This zone is divided in northern
(nCZ) and southern (sCZ) parts separated by the Omaruru Lineament. The northern
structural boundary of this zone is represented by the Autseib Fault and Otjohorongo
Thrust while its southern limit is represented by the Okahandja Lineament. .
- Southern Zone (SZ) is a low temperature – high pressure zone containing passive
margin and active margin schist successions (Khomas Complex, Hoffmann et al.,
2004). In this zone, the Matchless Amphibolite is made of MORB composition
metabasic rocks and is interpreted as a vestige of ocean floor (Killick, 2000).
- Southern Margin Zone (SMZ): including pre-Damara Panafrican rocks and various
metasediments. Metamorphism in this zone is low temperature – high pressure and
this domain is considered as an accretionnary prism. The southern limit of the SMZ is
reprensented by the Frontal Thrust.
- Southern Foreland (SF): representing the pre-Damara basement rocks from
Kalahari craton overlaid by Damaran Neoproterozoic sediments.
The Central Zone of the Damara belt comprises the Abbabis Gneiss Complex (AGC)
interpreted to represent a Paleo- to Mesoproterozoic basement (Jacob and Kröner,
1977; Kröner et al., 1991; Tack et al., 2002) overlaid by a Neoproterozoic
metasedimentary sequence subdivided into the Nosib and Swakop Groups (Jacob et
al., 1986). Partial melting of these various rocks is attested by migmatites exposed in
the south-western part of the Central zone ca. 70 km to the east of the town of

56
Swakopmund. The metasedimentary sequence is intruded by several granitic plutons
(Marlow, 1983; Miller, 1983; De Kock et al., 2000; Jacob et al., 2000).

Figure II.10: Geology of the Damara orogenic belt between the Congo and Kalahari cratons.
Lithostratigraphic units and metamorphic isograds modified after Jung et al.( 2001) and
Konopasek et al. (2005). SF = Southern Foreland, SMZ = Southern margin Zone, SZ = Southern
Zone, sCZ = southern Central Zone, nCZ = northern Central Zone, NZ = Northern Zone, NMZ =
Northern Margin Zone, NP = Northern Platform. Isograds: (1) biotite-in; (2) garnet-in; (3)
staurolite-in ; (4) kyanite-in ; (5) cordierite-in (6) andalousite ↔ sillimanite; (7) sillimanite-in due
to staurolite-breakdown; (8) partial melting due to : muscovite + plagioclase + quartz + H2O ↔
melt + sillimanite; (9) K-feldspar + cordierite-in; (10) partial melting due to : biotite + K-feldspar
+ plagioclase + quartz + cordierite↔ melt + garnet; (11) lower granulite facies : sillimanite -
garnet – cordierite – melt.

57
I. 1 LITHOTECTONIC UNITS OF THE SOUTHERN
CENTRAL ZONE

The Southern Central Zone exposes the deepest level of the Damara orogenic belt.
Decakilometric structural domes are cored by the Abbabis Gneissic Complex (AGC)
and mantled by metasedimentary units attributed to the Neoproterozoic.

U-Pb geochronology on zircons from the AGC yields (i) Paleoproterozoic ages
ranging from 2.0 to 1.65 Ga (Jacob et al., 1978; Kröner et al., 1991; Tack et al., 2002)
and (ii) Mesoproterozoic ages of ca. 1100 Ma (Kröner et al., 1991). The AGC is
affected by metamorphism and partial melting during the Panafrican orogeny (Miller,
2008). At the confluence between the Swakop and Khan rivers the transformation of
the host rocks into migmatites erases all previous fabrics: “partial melting of the
Abbabis rocks was so extensive that their original character has been all destroyed
and they are difficult to recognize” (Miller, 2008b). In this region, rocks of the AGC
have been described as “granite-gneisses” (Jacob, 1974a; Bunting, 1977).

The metasedimentary sequence overlying the Abbabis Gneiss Complex comprises


the Nosib Group overlaid by the Swakop Group (SACS, 1980).

The Nosib Group is composed, from bottom to top, by the Etusis and Khan
Formations. The Etusis Formation consists largely of thinly to very thickly bedded,
feldspathic quartzite with less abundant arkose and rare orthoquartzite layers.
Locally, the contact of the Etusis Formation with the AGC is marked by a clast- and
matrix-supported conglomerate with pebbles of the underlying pre-Damara rocks.
Feldspar content ranges from 5 to 50%. These lithologies are interbedded with some
biotite+/-hornblende schist, quartzofeldspathic biotite-sillimanite paragneisses and
clinopyroxene-hornblende amphibolites (Jacob, 1974a). The Khan Formation
interfingers with the upper part of the Etusis Formation. It consists mainly of
clinopyroxene- and hornblende-bearing feldspathic quartzite. Commonly, the
succession consists of alternations of arenite layers between 0.5 and 2 m thick
capped by very thin, fine-grained layers (Henry, 1992). According to these lithologic
characteristics, the Nosib Group is interpreted to represent former fluvial and fluvial-
deltaic sediments. The source of the terrigeneous sediments of the Nosib group is
proposed to be the crystalline rocks of the underlying Abbabis Gneiss Complex

58
based on identical Nd model age of ca. 2.0 Ga. (Hawkesworth and Marlow, 1983).
The deposition age of the Nosib Group is constrained to be older than U/Pb ages
obtained on zircons from various intrusive rocks such as the Oas farm granodiorite
(840 ± 13 Ma. Kröner in Tegtmeyer, 1985), the Oas farm syenite (756 Ma ± 2 Ma.
Hoffman et al., 1994), and the Summas mountain rhyolite (746 ± 2 Ma. Hoffman et
al., 1996).
The Swakop Group is composed, from bottom to top, by the Rössing, Chuos,
Karibib and Kuiseb formations. The Rössing Formation consists mainly of
interbedded marbles, calc-silicates and silicaclastic rock (Smith, 1965; Nash, 1971;
Jacob, 1974a; Henry, 1992). The deposition of Rössing Formation is attributed to a
marine transgression with progression from deposition in a deep marine environment,
interpreted to be currently represented by rocks forming the north Central Zone in the
NW, onto elevated rift shoulder interpreted to be currently represented by the
southeastern edge of the south Central Zone in the SE. The Chuos Formation is
mainly composed of massive unsorted diamictite with an abundant matrix with local
variations in the proportion of pebbles, and the mafic composition of clasts in certain
areas (Miller, 2008a). The Karibib Formation consists dominantly of marbles
associated with minor interbedded coarse-grained schist, metagreywake and calc-
silicate layers. Around the confluence of the Khan and Swakop Rivers, the Karibib
Formation consists largely of white to off-white dolomite with an upper zone of grey
limestone and dolomite that is only locally present. The Kuiseb Formation consists
largely in biotite-rich quartzo-feldspathic schist (Smith, 1965). The deposition of the
Swakop Group is proposed to occur from ca. 750 Ma and ca. 600 Ma based on
lithostratigraphic correlations across the Damara orogenic belt. (Hoffmann, 1983,
1989, 1994; Miller, 1983; Hoffmann et al., 2004; Hegenberger, 1993).
In summary, the Abbabis Gneiss Complex has been interpreted to represent a
basement relative to a metasedimentary sequence composed by the Nosib and
Swakop groups and the contact between the crystalline AGC and the
metasedimentary sequence is thus interpreted to represent a basement/cover
unconformity (Miller, 1983). The metasedimentary sequence is interpreted to have
been deposited in an intracontinental rift environment (Porada and Wittig, 1983).
Deformation and metamorphism, besides structural and mineral relics in the
basement, are interpreted to correspond to reworking of the margin of the Congo
craton associated with closure and inversion of the rifts during the Panafrican
orogeny and resulting in the development of the Damara orogenic belt (Miller, 1983).
Kasch, (1983a) and Gray et al., (2006) proposed the Khomas Ocean closure and

59
suture attested by the Matchless amphibolite during the collision of Congo and
Kalahari cratons as possible geodynamic evolution sketch.

I. 2 METAMORPHIC MINERAL ASSEMBLAGES

Metamorphism of the Damara orogenic belt is depicted by isograds of index


metamorphic minerals that delineate a half-dome shape centred on Swakopmund
and open toward the Atlantic Ocean. Presumably, the other half of this dome is
exposed on the other side of the Atlantic. Metamorphic grade increases as a function
of metamorphic grade. It is noticeable that these isograds cross-cut lineaments
determined by geophysics, the significance of which is unclear. In the Southern
Central Zone, a pressure of 4.5 ± 0.5 Kbars and a temperature of 675 ± 25°C
(Hoffmann, 1976; Blaine, 1977; Sawyer, 1981) have been obtained on rocks which
have been affected by intense deformation and metamorphism dated between 530 to
500 Ma and characterized by development of a foliation in the upper Amphibolite
facies to lower granulite facies at a pressure of 5.5 ± 0.5 Kbars and temperature of
725 ± 25°C (Masberg et al., 1992; Masberg, 2000; Ward et al., 2008) (Figure II. 2).
Jung and Mezger (2003) constrained the granulite peak regional metamorphic
conditions in the sCZ between 525 ± 2 and 504 ± 3 Ma. Metamorphism reached
conditions of partial melting as attested by migmatites described both in the
metasedimentary sequence and in the AGC basement and is proposed as a source
for the generation of at least part of the granitic plutons (Smith, 1965; Jacob et al.,
1974; Sawyer, 1976; Marlow, 1983; Jacob et al., 1986 ). Partial melting under low-
pressure Granulite facies has been proposed following the reaction (Hartmann et al.,
1983):

Cordierite + Biotite + Quartz + Plagioclase + K-feldspar + H2O ↔ Melt + Garnet

The amount of free water in the Damara metasediments is probably limited and
generating a large volume of granite would thus require an extra source of water. In
contrast, it has also been proposed that partial melting occurred by destabilization of
Fe-biotite, under a temperature of 600-800°C and a pressure of 3 to 5 kbars,
following the reaction (Jung and Mezger, 2003; Ward et al., 2008):

Fe-biotite + K-feldspars + Plagioclase + Quartz ↔ Melt + Garnet


60
Figure II.11: P-T conditions recorded by rocks of of the Damara orogenic belt. South Central
Zone (‚) Hoffmann, 1976; (l ) Blaine, 1977; (•) Sawyer, 1981; (n ) Bühn et al., 1995; (« )
Masberg, 2000 Southern Zone: (u ) Kasch, 1983b. Northern Zone(u ) Goscombe et al., 2005.

In contrast to the relatively well-known metasedimentary sequence, the structure and


metamorphic grade of the Abbabis Gneiss Complex is ill-defined (Sawyer, 1976).

These metamorphic data imply that the development of the Damara orogenic belt
was associated with high-grade metamorphism ranging from Mid-Pressure/Mid-
Temeprature (MP/MT) metamorphic gradient at relatively high-structural level to a
LP/HT metamorphic grade at the lowest structural level. The pressure of about 1
G.Pa implies burial at a depth of about 30km for the rocks now exposed in the
southern and northern zones and of 10 to 15 km for rocks exposed in the central
zone.

I. 3 GRANITES
Granites in the sCZ of Damara orogen occur as plutons, sills, dikes and laccoliths.
They have been categorized according to their mineralogical compositions, texture
and structural position.structural relationship regarding the metamorphic foliation.
The Salem-type biotite granites are coarse-grained and porphyritic and are the most
abundant in the sCz. They are divided into early tectonic and late- to post-tectonic.
Syn-collision leucogranites in the sCZ are represented by the granitic pluton
exposed in the Ida Dome dated at ca. 542 Ma (542 ± 33 Ma whole rock Rb-Sr

61
isoschron age by Marlow, 1983; and 542 ± 6 Ma U-Pb on zircon age by Tack et al.,
2002).
Post-tectonic leucogranites are relatively widespread and various in mineralogy, the
best studied are “alaskites” with major uranium economic interest (Jacob, 1974b;
Berning et al., 1976; Marlow, 1981, 1983; Berning, 1986; Jacob et al.; 1986; Herd,
1997; Nex et al., 2001; Nex and Kinnaird, 2007). Their emplacement ages are
between 540 to 510 Ma (Monazite and zircon U-Pb dating in the region of
Goanikontes gave respectively 508 ± 2 Ma and 509 ± 1 Ma, (Briqueu et al., 1980).
They are white alkaline leucogranites with various aplitic to porphyritic grain sizes.
These later are formed from partial melting of upper crustal sources while the
previous cited granites are sourced from deep to sub-crustal levels (Miller, 2008a).

II EVIDENCES FOR PARTIAL MELTING AND MELT


SEGREGATION IN THE SOUTHERN CENTRAL ZONE OF
THE DAMARA BELT (SWAKOP RIVER CROSS-
SECTION)

The Swakop River exposes a unique section across the metasedimentary sequences
and the gneissic-granitic complexes forming the former root of the Damara orogenic
crust. In this part, we will describe the structural and petrologic evidences for partial
melting and melt segregation throughout this section.
Structural analysis of granites and migmatites allows distinguishing among (i) former
partially molten rocks (metatexites); (ii) former magmas linked to melt accumulation
within the source region (diatexites), and (iii) allochtonous granite intrusive in a host
rock. This structural analysis is based on the distribution and proportion of the granitic
fraction at the outcrop scale and on its relationships with the host rock
(Vanderhaeghe, 2001, 2009). Following this approach, we distinguish three different
units at the scale of the Swakop River in the Damara belt. A lower unit (former
Magmatic zone) characterized by diatexites and bodies of homogeneous granites, a
middle unit (former Partially Molten Zone) composed by metatexites and an upper
unit (former Intrusion zone) corresponding to the metamorphic rocks with intrusive
granitic plutons (Figure II. 3).
Going eastward in the Swakop river from Three Sisters to Ida Dome (Figure II. 3); the
Lower Unit is represented by the Abbabis Gneiss Complex that is dominantly formed
by migmatites. The Middle Unit corresponds to the region from Three Sisters to the
62
vicinity of Goanikontes and encompasses the metasedimentary units of the Swakop
group (Figure II. 3). The Upper Unit extends to the region of Ida Dome which is
mainly noticed in the Nosib group formations.

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Figure II.12: Swakop River schematic transect with significant stations represented with their location and coordinates. The cross section exemplified
different partial melting products: metatexites leucosomes, diatexites and intrusive granites. Modified from geologic map of the studied area modified from
the 1/250 000 Walvis Bay geological sheet 2214 (Geological survey of Namibia, Windhoek, 1995).

64
II. 1 LOWER UNIT

The deepest exposed structural level of the sCZ appears in the core of regional scale
structural domes and corresponds to the Abbabis Gneiss Complex interpreted as the
Mesoproterozoic basement of the Neoproterozoic metasedimentary sequence. The
transitions between this level and the intermediate one correspond to the mapped
upper limit of the Abbabis Gneiss Complex (Figure II. 4). These rocks are diatexites
composed by heterogeneous granite enclosing enclaves of metatexitic paragneisses,
orthogneisses and amphibolites (Figure II.s 5 & 6). The relative proportion of the
granitic fraction is variable but represents at least more than 40% of the rock. It is
composed dominantly of feldspar (plagioclase, microcline, orthose) and quartz with a
grain size ranging from millimeter to centimeter forming veins and pockets of aplitic to
pegmatitic textures. The preferred orientation of xenoliths, enclaves and magmatic
minerals defines a shallow dipping magmatic foliation (dipping between 30° to 45°).
In some places, the diatexites comprise more homogeneous bodies of leucogranite
reaching several tens of meters in size. The deflection of the magmatic foliation of the
diatexites around these leucogranitic bodies defines mushroom-shape plutons that
are interpreted as diapirs formed by the development of gravitational instabilities
within the heterogeneous magma (Figure II. 7).

Figure II.13 : Transition between metatexites (middle unit) and diatexites (lower unit). A.
Palmenhorst, panorama exposing the western metatexite/diatexite contact (Stop 33 to 35)
superimposed on the contact between the Nosib metasedimentary sequence and the Abbabis
Gneiss Complex basement. Stop 37 to 40. B. Panoramic view of the eastern transition between
diatexites and metasediments of the Khan formation. Note the granitic pluton within the
diatexites and the sheared granitic dikes into the metasediments.

65
Figure II.14: Stop 35 A. Diatexites of the Abbabis Gneiss Complex with enclaves of folded amphibolites and paragneiss. Stop 35 (B & C): Details of diatexite
within the Abbabis Gneiss Complex B. Enclaves of metatexitic paragneiss and amphibolite in heterogeneous granite. C. Metatexitic paragneiss enclosed
into heterogeneous granite. Stop 38. D. Orthogneiss considered as probable relic of a Mesoproterozoic basement.

66
Figure II.15 : Eastern transition from diatexite to metatexite with partially transposed granitic veins to the East of the Abbabis Gneiss Complex. Stop 39. A.
Partially transposed granitic veins with sigmoid shapes consistent with top to the East sense of shear. Stop 38. B. Steeply dipping synmigmatitic foliation
cross-cut by discordant leucosomes localized in shallow-dipping shear bands with top-to-the East kinematics. Stop 38. C. Detail of B showing the
relationships between the steeply dipping synmigmatitic foliation and discordant leucosomes localized into top to the East shear zones. Stop 39. D.
Concordant granitic vein with magmatic texture into metamorphosed calc-silicate of the Khan formation.

67
Figure II.16 : Stop 36 (A & B): Granitic diapir into the diatexites of the Abbabis Gneiss Complex A. Mushroom-shape granitic pluton within the diatexites. The
pluton is ca. 35m high and 30m wide. B. Panoramic view of a granitic mushroom-shape pluton into diatexites on the other side of the valley. Notice the
magmatic foliation underlining the shape of the pluton concordant to the foliation of the diatexites along the foot of the mushroom but discordant along the
head of the mushroom.

68
II. 2 MIDDLE UNIT

At the intermediate structural level of the SCZ, partial melting is evidenced by the
presence of diffuse veins and pods of leucosome with a granitic composition and
magmatic texture preferentially developed in fertile lithologies such as metapelites or
metagreywackes (Kuiseb and Chuos Formation). In contrast, in the same area, less
fertile marble and quartzite layers (Etusis, Khan, Rössing and Karibib Formations) do
not show signs of partial melting. Leucosome with diffuse contacts tend to be
concordant with the synmigmatitic foliation. In places, they are in textural continuity
with discordant veins localized into shear zones or boudins’ necks interpreted to
create dilational sites into which the silicate melt preferentially flows (Figure II. 8). In
addition, this network of concordant and discordant veins is cross-cut by coarser-
grained pegmatitic dikes that are also localized into dilational sites generated by
heterogeneous deformation. Some leucosome veins are fringed by a layer of coarse-
grained melanosome composed by biotite. Leucosome, with or without melanosome,
are alternating with mesosome of intermediate texture and composition (Figure II. 9).
These migmatites are metatexites characterized by a continuous gneissic foliation
taken as a proxy for the presence of a continuous solid framework in the former
partially molten rock (Vanderhaeghe, 2001; 2009). The presence of concordant
leucosome is interpreted to reflect grain-scale melt segregation. The textural
continuity of these concordant leucosomes with discordant leucosomes indicates that
melt segregation was synchronous to deformation. Accordingly, the composite
foliation marked by the transposed compositional layering inherited from the protolith
and by the alternations of leucosome/mesosome/melanosome layers is interpreted to
record flow of the partially molten rock. At the thin section scale, these leucosomes
are characterised mainly by leucocratic minerals such microcline, plagioclase, quartz,
and in a lesser extent, cordierite and other K-feldspars (Figure II. 9). The
melanocratic minerals are mainly biotite and amphibole. Garnet, apatite, zircon,
monazite and some primary U mineral are observed as accessory minerals. The
grains sizes of these minerals go from aplitic millimeter-scale to pegmatitic
centimeter-scale crystals respectively in in-situ leucosomes and migrated partially
molten rocks. At the outcrop to regional scale, the foliation delineated by transposed
inherited sedimentary layering underlines isoclinal folds with a steep axial surface.
This foliation is in place cross-cut by the granitic veins. In other places the granitic
veins and dikes are in turn transposed into a shallow dipping syn-migmatitic foliation.
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Figure II.17 : Metatexite field photographs of metasediments attributed to the Chuos formation.
Stop 29. A. Concordant and discordant leucosome veins in textural continuity with each other
cross-cut by pegmatitic veins. B. Concordant leucosome rimmed by melanosome. Schistosity
(arrow) is N35.80W. Size of pencil is 12 cm C. Discordant leucosome in textural continuity with
concordant leucosome veins bordered by melanosome. Coin diameter: 2.49 cm. Stop 32. D.
Detail of discordant pegmatite veins crosscutting the synmigmatitic foliation of paragneissic
metatexite. Stop 32. E. Metatexite with concordant and discordant leucosome and partially
transposed discordant granitic veins in a dominantly coaxial regime characterizing the western
side of the lower unit diatexite dome.

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Figure II.18 : Stop 29. Details of the various granitic veins of the metatexites: A = concordant leucosomes equivalent to photograph 3B; B = discordant
leucosome equivalent to photograph 3C. C = intrusive pegmatite equivalent to photograph 3D. A’ B’ and c’ are respective thin section photographs showing
the mineral assemblages of these different granitic veins. D Picture of a thin section showing the transition between leucosome characterized by a coarse-
grained quartz-feldspar assemblage (to the right) and its associated biotite-rich finer grained melanosome into a metatexite with metasedimentary protolith.

71
II. 3 UPPER UNIT AND ITS INTRUSIVE GRANITES

At the highest structural level of the sCZ, metasedimentary rocks of the Nosib group
have been only barely affected by partial melting, especially to the East of the
Abbabis Gneiss Complex. These metasediments display a metamorphic foliation
interpreted to represent a transposed inherited compositional layering. Granitic veins
intrusive in these rocks form a network of dikes and sills transposed to various
degrees into the foliation. Indeed, some dikes display sharp intrusive contacts and a
magmatic texture while others are totally transposed into the foliation and are marked
by the development of a solid-state fabric associated with crystal-scale plastic
deformation. These features are particularly well-exposed near Ida dome which
corresponds to a granitic lacolith associated with a network of intrusive dikes (Figure
II. 10).
Metasediments located in between the boundary of the AGC and the Ida dome
laccolith are intruded by a large volume of granitic dikes and sills (Figure II. 10a)
composed of aplitic to pegmatitic leucogranite ranging in colour from pink to white.
Magmatic veins with sharp intrusive contacts cross-cut veins partially to totally
transposed into the foliation.
This network of granitic veins feeds the Ida dome laccolith. The Ida dome laccolith is
dominated by a coarse grain leucogranite facies dominated by orthose and quartz
with relatively rare accessory minerals such as ilmenite, monazite and uraninite
compared to diatexites. It also comprises two types of pegmatitic veins, namely (i)
pegmatite layers composed of plagioclase and translucid quartz with diffuse contacts
with the host leucogranite, and (ii) pegmatite veins made of orthose and smocky
quartz regularly distributed within the laccolith (Figure II. 10b). These latter pegmatitic
veins may contain radioactive minerals, in particular uranium oxides, responsible for
the grey colour obtained by deformation of the quartz crystalline network by
metamictisation.

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Figure II.19 : “Ida dome” laccolithic granitic pluton and host calc-silicates attributed to the
Khan formation. Stop 41. A. Northward panoramic view of Ida dome with sills intrusive into
host calc-silicates. B. smocky quartz pegmatitic pocket in Ida leucogranites with oxidation
haloes. Stop Ida4. C. Leucogranite sills within calc-silicate Nosib rocks. D. Detail of granite
intrusive into calc-silicate with sharp contacts.

The relative distribution of the different units described above serves as a basis for
the discussion of the mechanisms of melt segregation and magma mobility at work in
the former root of the Damara orogenic belt. Specific observations can be outlined:
- An increase of leucosome amount from the highest to the lowest structural level.
- A textural continuity of concordant and discordant leucosomes,
- Discordant granitic veins, partially to totally transposed into the synmigmatitic
foliation.
- A metatexite/diatexite transition that corresponds to the previously mapped
cover/basement contact. The protolith of metatexites is exclusively made of
metasediments whereas the diatexites enclose enclaves of paragneisses,

73
amphibolites and orthogneisses. The metatexite/diatexite contact underlines
elongated domes cored by diatexites and mantled by metatexitic paragneisses.
- The presence of mushroom-shaped granitic plutons within the diatexites. These
plutons are discordant to the general shallow-dipping trend of the synmigmatitic
foliation of the diatexites. At the contact between these plutons and the diatexites
the magmatic foliation of the diatexites is steep and subconcordant to the
magmatic foliation of the leucogranite.

Sampling of previous described lithologies in all units in the Swakop River


permits to measure their densities in order to contribute to the debate of magma
mobility mechanisms during migmatization.

Figure II.20: A. Densities of the various lithologic facies exposed along the Swakop River. B.
Schematic structural position and densities of the lithologic facies exposed along the Swakop
River . Same legend as Figure II. 3.

III . DISCUSSION

Based on the proportion, distribution relative to structures and metamorphic


assemblages, and characteristics of the granitic fraction within rocks of the Damara
orogenic belt described above, we propose a discussion of (i) the degree of partial
melting and melt segregation as a function of the nature of the protolith and its
position in the structural section, (ii) the relationships among regional deformation,
melt segregation and flow modes of partially molten rocks and magmas; (iii) the
influence of density of partially-molten rocks and silicate melts on melt migration and
magma mobility, (iv) the implications of the presence of partially molten rocks and
magmas for the geodynamic evolution of Damara orogenic belt.

74
III. 1 DEGREE OF PARTIAL MELTING AND MELT
SEGREGATION

The degree of partial melting underwent by the various protoliths exposed along the
Swakop river is discussed based on the outcrop to regional scale distribution of
leucosomes. At the outcrop scale, fertile and unfertile lithologies are distinguished
according to their texture and the presence/absence of leucosome. Indeed, at a
given locality, some lithologies display abundant leucosomes whereas others are
leucosome free. Leucosome-free lithologies such as quartzite (Etusis formation) or
marbles (Swakop and Karibib formations) are considered as rocks that do not have
the chemistry required for melting. In contrast, lithologies that are rich in leucosome
veins are considered as rocks that have undergone partial melting.
Pelitic to semi-pelitic schists of the Kuiseb formation; calc-silicate rocks and pebbly
schists of the Chuos formation; biotite-amphibole-rich paragneisses and schists of
the Khan formation; paragneiss of Abbabis complex can be considered as fertile
lithologies since they contain non-negligible amount of biotite and other OH-bearing
minerals (muscovite, amphibole) which can be dehydrated according to the reaction:

Fe-biotite + K-feldspars + Plagioclase + Quartz ↔ Melt + Garnet


(amphibolite facies).

The quantity of melt produced by dehydratation melting reaction is potentially limited


by two parameters (Spear et al., 1999); (1) amount of H2O produced by the
dehydration reaction and (2) the water content of the melt at given P-T conditions
strongly depending on availability of hydrous minerals. Clemens and Vielzeuf (1987)
estimated critical melt percentage for migration around 20 – 35 % of migmatite
volume; accordingly, it seems unlikely that the amount of granite observed in
diatexites of the Lower Unit is representative of the degree of melting. The observed
proportion of granite in diatexites (in excess of 40%) might be obtained by the
combined effects of partial melting associated with in situ melt accumulation with
solid segregation once the partially molten rock/magma transition has been crossed
(Vanderhaeghe, 2009).
The petrologic, textural and structural analyses of the different types of migmatites
provide a tool to qualitatively determine the scale of melt migration from its source to
its present location and thus to evaluate the efficiency of the various melt migration

75
mechanisms. Leucosomes observed at the outcrop scale are at least centimetre in
size and exceed by far the grain size. Considering that the partial melting reaction
occurred at the grain scale and that the first melt appeared in the rock as small
pockets in between grains or as a thin film around grains , the formation of
leucosome veins with sizes that are beyond the grain scale indicates that they
represent a melt fraction segregated at the grain scale (Sawyer, 2000;
Vanderhaeghe, 2009; Brown, 2010). The next question is how far did this melt
fraction migrate from its generation site? Leucosome veins concordant to the foliation
might either be interpreted as indicative of melt migration influenced by the inherited
mechanical anisotropy of the host rock or of transposition of melt pockets into the
synmigmatitic foliation.

III. 2 MELT MIGRATION

The textural continuity of leucosomes from pods to concordant and discordant veins
reflects melt migration beyond the grain scale. This aspect of partial melting
processes in the sCZ has been well explained by (Kisters et al., 2009) in the
crosscutting Khan River. They argued about the distribution of pressure gradients
and the density contrasts to explain such migration. In the partially molten zone,
several features of melt segregation and migration have been noticed (stop 29) from
pods of leucosomes to concordant/discordant veins networks.In the middle unit,
discordant veins tend to localize into shear zones or boundin’s neck (stop 32, 40 and
41) attesting for a syntectonic melt migration into dilatational sites. These
observations are consistent with the ones of Kisters et al. (2009) made in Khan River.
At higher structural level, the sharp contact between granitic dikes and their hosts
indicates that melt migration occurred associated with fracture of the host
metasedimentary rock. These networks of dykes, feeding laccoliths such as the Ida
Dome, are intrusive in a metasedimentary sequence with a dominant calcsilicate
composition which is unlikely to have produced a significant amount of leucogranite.
Based on these structural and chemical features, we interpret these granitic dikes as
intrusive into a host rock that has not been affected by partial melting, or only to a
limited extent.

76
III. 3 MAGMA MOBILITY MECHANISMS

Magma mobility describes the motion of a melt together with solids in suspension.
The mushroom-shaped leucogranitic plutons, described above and exposed along
the Swakop river, display all the features of diapirs obtained in experimental
development of gravitational Rayleigh-Taylor instabilities (Jackson, 1991; Polyansky
et al., 2009, 2010). The leucogranite is essentially composed by feldspars and quartz
in contrast to the more biotite-rich diatexitic host rock. On the other hand, the
leucogranitic mushroom-shaped plutons are formed of leucogranite, which was
probably at some stage, a magma poor in crystals in contrast with the diatexites
which represented a magma rich in crystals. Accordingly, the leucogranitic magma
was probably less dense than the diatexitic magma and its viscosity was potentially
lower by several orders of magnitude. Based on these characteristics, we propose
that leucogranitic mushroom-shaped plutons represent former crystal-poor
leucogranitic magmas that developed gravitational instabilities into former crystal-rich
diatexitic magmas. Figure II. 11 illustrates density contrasts between several sampled
lithologies along the Swakop river. Abbabis diapirs and Ida Dome intrusive granites
have the lowest densities explain by their mainly quartzo-feldspathic compositions
and could explain their movement relatively to other lithologies.

III. 4 IMPLICATIONS FOR DAMARA OROGEN

Mineral assemblages of rocks exposed in the Damara orogenic belt indicate a (i)
MP/MT metamorphic gradient in the southern and northern zones and (ii) a LP/HT
metamorphic gradient in central zone representing the deepest exposed structural
level. Rocks from the deeper structural level central zone paradoxically record burial
at about 10 to 15 km whereas rocks from the southern and northern zones indicate a
burial of about 30km. It is however to note that the Temperature recorded by these
two distinct structural levels is not drastically different and ranges from 650 to 750 °C
which are consistent with partial melting of these rocks. Peak metamorphism of CZ
was accompanied by intense magmatism between 530-510 Ma (Jung and Mezger,

77
2003); Ida Dome granites have been dated at ca. 542 Ma (Marlow, 1983; Tack et al.,
2002) . These rocks are now all exposed at the surface on top of a 30-35 km thick
crust. Considering that this crustal thickness has not been modified since the end of
the Panafrican orogeny, this implies that the initial crustal thickness of the Damara
orogenic crust was at least 40 km thick and possibly up to 50-60km thick. The
transition from a ~50 km thick orogenic crust to a ~30 km thick crust might be caused
by intense erosion or by orogenic gravitational collapse (Rey et al., 2001). The
transposition of a steep-dipping foliation associated with isoclinal folds into a syn-
migmatitic shallow-dipping foliation is in favour of a switch from deformation
dominated by plate tectonic forces to gravity driven flow localized in partially molten
rocks (Vanderhaeghe and Teyssier, 2001). In addition, the discrepancy of the
recorded pressure at different structural levels suggests that lateral flow and doming
of the partially molten rocks was coeval with their exhumation as proposed in similar
rock types exposed in Naxos (Duchene et al., 2006). In this case, exhumation of
partially molten rocks from the deepest structural level occur at a rate sufficiently
rapid to cause high-temperature isothermal decompression followed by crystallisation
of the melts and subsequent isobaric cooling.
These metamorphic and structural characteristics are typical of an orogenic belt that
has undergone crustal thickening followed by thermal maturation and subsequent
post-orogenic gravitational collapse (Vanderhaeghe, 2012).
At last, according to the geodynamic model of Kasch (1983a) and Gray et al. (2006)
collision between the Congo and Kalahari cratons occurred after northward
subduction of an oceanic domain represented by mafic rocks of the matchless belt.
This implies that the Damara orogenic belt preferentially developed to the expense of
the overriding plate. Gray et al. (2006), invoke the role of heat advection via the
emplacement of mantle-derived calc-alkaline magmas to account for the protracted
high temperature metamorphism. Alternatively, Jung and Mezger (2003) invoke the
role of heat produced by disintegration of radioactive elements. Based on the
structural relationships described above, on the reported geochemical and
geochronological data on magmatic rocks we concur to the latter proposition. In
addition, we propose that crustal thickening in this context was caused by advance of
the downgoing plate (see in Vanderhaeghe and Duchene, 2010) and that then
exhumation of these high-temperature rocks was caused essentially by orogenic
gravitational collapse at the end of the panafrican orogeny.

78
CONCLUSION
The SCZ of the Damara orogenic belt is the one that has been the most affected by
partial melting during the collision between the Congo and Kalahari cratons. The
section, exposed along the Swakop and Khan rivers, allows depicting the structural
(and potentially genetic) link between diatexite-migmatites and leucogranitic
laccoliths through a network of granitic dikes and sills.
At the lowest structural level, diatextite-migmatites are characterized by granite with a
heterogeneous texture and composition enclosing a variety of enclaves
(paragneisses, amphibolites, and orthogneisses). These rocks are interpreted as
representing a former magmatic within the root of the Damara orogenic belt.
Diatexite-migmatites are characterized by a generally shallow-dipping magmatic
foliation, reflecting a pervasive melt percolation in ductile conditions, locally deflected
around mushroom-shaped granitic plutons. These plutons are more homogeneous in
composition and texture and are interpreted as representing zones of melt
accumulation within the magmatic zone enhanced by solid segregation.
Pioneer and previous works on the structural geology of the sCZ have been more or
less tributary to stratigraphic interpretation of the deposition of Damaran sediments.
These sediments have been highly deformed in the Pan-african metamorphic event
producing partial melting of rocks under higher amphibolites to lower granulite facies.
Since, the Abbabis Gneissic Complex is known to be the most affected (Miller, 2008)
and corresponds, according to our observations, to the magmatic zone; we suggest
that the interpretation of the AGC as a Mesoproteroic basement relative to the
deposition of the Damara Neoproterozoic sedimentary cover should be reassessed.
Further studies will permit us to deeper investigate the relationships accompanying
migmatization according to geochemical aspects notably with major and tracks
elements discrimination patterns among metatexites leucosomes, diatexites granites
and intrusive leucogranites and geochronological investigation by in-situ zircon and
monazites dating by LA-ICP-MS from the above cited granitoids. Sm-Nd isotopic
constraints on metasediments and granitoids in Swakop River will be a good
criterium in order to segregate the source rocks of each and thus, help to refine a
geodynamic evolution sketch for the Central Zone and the Damara orogen. Another
possible target could be a better understanding of uranium endowment of certain
intrusive leucogranites reaching economic concentrations it’s for example the case
for Goanikontes granites and Ida Dome (Nex et al., 2001; Nex and Kinnaird, 2007).

79
Beyond their implications in terms of regional geology, these results contribute to the
debate regarding the mechanisms of crustal growth/reworking associated with
orogeny in the Proterozoic. The interpretation of the Abbabis Gneiss Complex as part
of the Congo basement implies that the Damara belt is mostly developed to the
expense of the craton’s margins and that it corresponds to an intracratonic orogen
remobilizing the neighbouring cratons. Alternatively, if the Abbabis Gneiss Complex
is an equivalent to the rest of the metasedimentary sequence of the Damara belt,
then it opens the possibility for the elaboration of a geodynamic model for the
formation of the Damara belt in actualistic terms, namely that it formed as a
consequence of closure of an oceanic basin.
Based on integration of these data at the crustal scale, we propose that generation of
the migmatites and associated granites was related to thermal relaxation following
thickening of the orogenic crust in a context of slab advance during the panafrican
orogeny. Ductile lateral flow and doming recorded in the structures of the migmatites
and granites is tentatively related to exhumation of the high-grade root of the Damara
orogenic belt during orogenic gravitational collapse.

Acknowledgments

This article is a part of W. Toé’s Ph.D. thesis with the scientific and total financial
support of AREVA. T. Jordaan is greatly thanked for the logistic and administrative
contacts during field work in Namibia carried in 2009 and 2011. C. Durand is thanked
for his field help during 2011 mission. Thanks to Geological Survey of Namibia for
administrative authorization and also F. Kamona and B. Mapani from University of
Namibia in Windhoek.

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86
CHAPITRE 2

MIGMATITES ET GRANITES DE LA SWAKOP (CEINTURE


OROGENIQUE DU DAMARA) : DONNEES PETROGRAPHIQUES
ET GEOCHIMIQUES

87
88
MIGMATITES ET GRANITES DE LA RIVIERE SWAKOP
(CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA) : DONNEES
PETROGRAPHIQUES ET GEOCHIMIQUES

INTRODUCTION
La zone interne de la ceinture orogénique panafricaine du Damara présente une
coupe exceptionnelle à travers une ancienne racine de chaîne de montagne (Toé et
al., n.d.). En particulier, la Swakop River expose une coupe E-W qui a permis
d’identifier trois unités structurales :
(1) Une unité inférieure caractérisée par des diatexites et des plutons et diapirs
granitiques.
(2) Une unité intermédiaire composée essentiellement par des métatexites avec
des protolithes à dominante métasédimentaires et des leucosomes isolés ou
connectés en réseau ainsi que des granites in-situ.
(3) Une unité supérieure correspondant à des roches métamorphiques
recoupées par des granites leucocrates (leucogranites) intrusifs en dykes,
sills et laccolithes.
Ces trois unités sont distinguées sur des critères structuraux de terrain, nommément
(i) la proportion de la fraction granitique (roche dominée par la fraction gneissique
contentant des leucosomes isolés ou formant un réseau interconnecté, roche
dominée par la fraction granitique contenant des enclaves) et (ii) la nature des
contacts entre la fraction granitique et les métasédiments encaissants (contact diffus
ou franc).
L’objectif de cette section est de proposer un modèle pétrogénétique pour les
relations entre ces granites et migmatites à partir de l’analyse pétrologique et
géochimique de ces roches. En particulier, la comparaison des caractéristiques
pétrologiques et des signatures géochimiques entre granite et roches encaissantes
permettent de distinguer des leucosomes et granites in-situ (piégés dans la zone de
fusion partielle) de granites intrusifs issus de la cristallisation d’un magma extrait de
la zone de fusion partielle et mis en place dans un encaissant avec lequel ils n’ont
pas de liens pétrogénétiques.

89
Les caractéristiques pétrographiques et géochimiques des roches échantillonnées
sur ce transect (métasédiments, métatexites de paragneiss et d’orthogneiss,
diatexites, granites) sont complétées par une analyse qualitative et semi-quantitative
des transferts chimiques élémentaires associées à la migration des liquides silicatés
par la méthode des isocônes (Gresens, 1967; Grant, 1986, 2005; Baumgartner and
Olsen, 1995; Humphris et al., 1998).

I PETROGRAPHIE DES MIGMATITES DE LA SWAKOP


RIVER.
Les caractéristiques microstructurales et minéralogiques de chacune des
unités lithotectoniques de la zone centrale de la ceinture orogénique du Damara
(unités inférieure, intermédiaire et supérieure) sont présentées en intégrant les
informations depuis l’échelle de l’affleurement jusqu’à l’échelle microscopique (Figure
III.21 ; Tableau III.8).

90
Figure III.21 : Carte et coupe interprétative de la Swakop River avec les différentes stations d’étude et d’échantillonnage. Carte modifiée d’après la
carte géologique au 1/250 000è de la région de Walvis Bay, feuille 2214 (Geological Survey of Namibia, 1995).

91
Unité structurale Position carte id. échantillon Lithologies Interprétation

Stop 34 9544-34 Amphibolite enclave amphibolitique


9544-35A
paragneiss à leucosomes diatexites (protolithe paragneissique )
9544-35B
Stop 35
9544-35C
granites à microcline diatexites (granites hétérogènes)
Unité inférieure 9544-35D
9544-36A
Stop 36 leucogranite diapir granitique (granite hétérogène)
9544-36B
9544-38
Stop 38 orthogneiss orthogneiss migmatitique
9544-38"
9544-33A granite à biotite et monazite granite intrusif
9544-33B1' métagrauwacke métatexite métasédimentaire
Zone de transition Ouest 9544-33B1" granite leucosome in-situ dans métatexite
Stop 33
Unités inférieure/intermédiaire 9544-33C granite
granites in-situ dans métatexite
9544-33D granite
9544-33E pegmatite à biotite granite intrusif
Stop 25 9544-25B gneiss à grenat métatexite métasédimentaire à leucosomes à grenats
9544-27A
Stop 27 métagrauwacke métatexites non différenciées
9544-27B
9544-29B métagrauwacke métatexite métasédimentaire
9544-29B_leuc granite à microcline leucosome
Unité intermédiaire
Stop 29 9544-29C_leuc granite à microcline leucosome réseau
9544-29Cbis_leuc granite à microcline leucosome
9544-29D Syénite veine discordante
9544-32 métaquartzite métasédiment encaissant
Stop 32
9544-32_pegm pegmatite granite in-situ dans métatexite
9544-39A granite à microcline granite intrusif
Zone de transition Est
Unités inférieure/supérieure
Stop 39 9544-39B1 calcschiste métasédiment encaissant
9544-39D granite granite intrusif
9544-41A pegmatite à quartz fumé
9544-41B granite granites intrusifs
9544-41C pegmatite
Stop 41
Unité supérieure 9544-41E calcschiste métatexite métasédimentaire
9544-41E_veine granite à diopside leucosome (veine concordante)
9544-41D Amphibolite enclave amphibolitique
Stop Ida 4 9544-99 pegmatite à quartz fumé granite intrusif
Tableau III.8 : Affiliations, positions, descriptions et interprétations des roches échantillonnées dans la
rivière Swakop.

92
I. 1 L’UNITE INFERIEURE (LOWER UNIT) OU ZONE
MAGMATIQUE

L’unité inférieure de la zone interne de la ceinture orogénique du Damara


(complexe gneissique d’Abbabis) est dominée par des diatexites qui comprennent
également des enclaves de métatexites de nature diverse et des plutons de granite
homogène. (cf. partie 3.2 ;Toé et al., n.d.).

I. 1. 1. LES DIATEXITES
Les diatexites sont définies comme des migmatites de texture et de
composition hétérogènes dominées par la fraction granitique mais comprenant des
enclaves de nature diverses (Brown, 1973; Vanderhaeghe, 2001, 2009; Sawyer,
2008). Les diatexites correspondent ainsi à des granites hétérogènes interprétées
comme d’anciens magmas riches en solides en suspension dans le liquide silicaté
(Vanderhaeghe, 2009).
La fraction granitique des diatexites est de texture grenue et est composée de
feldspaths plagioclase et potassique de taille millimétrique, de quartz interstitiel et de
biotites en proportion variable mais ne dépassant pas celles des minéraux
leucocrates. Les minéraux accessoires de ces roches sont des épidotes, des zircons
et des amphiboles.
Les diatexites sont caractérisées par une fraction granitique formant une matrice
dans laquelle sont inclues des enclaves de métatexites. Le leucosome des enclaves
est en majorité en continuité texturale avec le granite de la matrice (Figure III.23).
Dans ce cas, les cristaux de biotite sont centimétriques et se présentent localement
en symplectites avec du quartz et des feldspaths. Le quartz se présente aussi bien
en remplissage interstitiel qu’en exsolution dans les plagioclases. Certains joints de
grains rectilignes entre les cristaux de plagioclase et de quartz attestent d’une
cristallisation relativement lente d’un liquide silicaté. Des conditions de haute
température du faciès des Amphibolites prévalaient au moment de la cristallisation
du liquide silicaté; comme en témoignent la présence d’épidote (zoïsite) et de
hornblende (Winter, 2009).
Les enclaves de paragneiss métatexitiques caractérisées par une foliation
synmigmatitique continue soulignée par l’alternance de veines de leucosome et de
93
mésosome et par l’orientation préférentielle de cristaux de biotite et éventuellement
d’amphibole (Figure III.22). Les cristaux de feldspaths présentent une structure
perthitique avec des exsolutions de quartz ainsi que des bords lobés (C, Figure
III.22). La petite taille des biotites ainsi que leur agencement en bordure du
leucosome font penser à des biotites résiduelles dans le mélanosome (Sawyer,
2008), fig. F97) . De même, les amphiboles pourraient être des phases résiduelles du
paragneiss ayant subi la fusion partielle (D, Figure III.22).

94
1

Plagioclase

Quartz

Biotite

0.5 Cm

A B

Quartz

Biotite

Hornblende Quartz

Plagioclase Plagioclase

C D

Figure III.22 : 1. Echantillon macroscopique de diatexite avec foliation synmigmatitique


soulignée par l’orientation d’agrégats de biotite. Complexe gneissique d'Abbabis. Echantillon
9544-35A, Stop 35. A. Lame mince avec orientation préférentielle de biotite au centre. B. Détail
de biotites sub-automorphes. C. Plagioclases et quartz en remplissage interstitiel ou en
exsolution. Aspect lobé des minéraux. D. Détail d’une hornblende verte, faciès amphibolite.

95
Certaines parties des diatexites ont une structure isotrope. La texture des diatexites
est caractérisée par la présence de cristaux automorphes à subautomorphes (biotite,
amphibole, plagioclase) et des minéraux interstitiels (quartz, feldspath). Les cristaux
de biotite soulignent une orientation préférentielle mais dans leur ensemble, les
minéraux constitutifs des diatexites présentent peu ou pas de figures de déformation
intracristallines. Ces caractéristiques structurales et microstructurales et texturales
des diatexites suggèrent une déformation à l’état magmatique synchrone de la
ségrégation liquide/solide dans les enclaves de métatexites.

96
1

Quartz

Biotite

Plagioclase

A B
0.5 Cm

Hornblende Zoïsite

Exsolution
Quartz Plagioclase
Biotite

C D
Figure III.23 : 1. Echantillon macroscopique de diatexite à leucosome discordant à la foliation
biotitique. Complexe gneissique d'Abbabis. Echantillon 9544-35B, Stop 35. A. Lame mince avec
biotites de tailles pluri millimétriques. B. Biotite dendritique. C. Exsolution de quartz dans des
plagioclases. D. Epidote (Zoïsite) avec altération périphérique en amphibole, faciès
amphibolite.

97
I. 1. 2. LES DIAPIRS GRANITIQUES
L’unité inférieure de la Zone Centrale de la ceinture du Damara, dominée par
les diatexites, comprend également des plutons de leucogranite plus homogène de
texture grenue à pegmatitique. Les plutons recoupent localement la structure des
diatexites mais généralement leurs contacts sont soulignés par la foliation
synmigmatitique des diatexites. La structure interne de ces plutons est soulignée par
l’orientation préférentielle des micas et est concordante au contact avec les diatexites
(cf. figure 7 ; Toé et al., n.d.). La minéralogie de ces leucogranites est dominée par le
quartz et les feldspaths (1, Figure III.24). A la différence des leucosomes des
diatexites, ils sont pauvres, voire sans, microcline et les rares biotites sont sub-
automorphes (A, B, C ; Figure III.24). Ils ont une texture pegmatitique avec des
cristaux de quartz fracturés présentant une extinction roulante (D, Figure III.24),
résultats d’une déformation ductile à fragile ultérieure à la cristallisation.

98
1

Biotite
0.5 Cm

Quartz

A B

Biotite Quartz

Plagioclase
Plagioclase

Quartz

C D
Figure III.24 : 1. Echantillon macroscopique de leucogranite prélevé dans un diapir de l’unité
inférieure. Echantillon 9544-36B, Stop 36. A. Lame mince présentant des minéraux leucocrates
majoritairement (quelques oxydes de fer visibles). B et C. Pétrographie à quartz + plagioclases
et rares biotites. D. Quartz fracturé et à extinction roulante.

99
Ces plutons, interprétés comme d’anciens magmas granitiques différenciés,
peuvent représenter (i) soit des zones de concentration des liquides silicatés par
ségrégation des solides en suspension au sein de la zone magmatique, (ii) soit des
zones de collecte de liquides silicatés produits par fusion partielle de roches
structuralement plus profondes et ayant migrés vers la zone partiellement fondue.
Les caractéristiques structurales de ces plutons et de leur contact avec les diatexites
suggèrent une mise en place sous forme de diapirs de magma granitique développés
par instabilité gravitaire au sein des roches partiellement fondues.

I. 1. 3. LES ORTHOGNEISS MIGMATITIQUES


Les diatexites de l’unité inférieure comprennent des métatexites d’orthogneiss
(1, Figure III.25) caractérisés par des veines de leucosome de texture magmatique
alternant avec des lits sombres plus riches en biotites.
En observation microscopique (Figure III.25), bien que l’alternance de lits
sombres à minéraux ferromagnésiens et des lits clairs à quartz-feldspaths soit
toujours présente (A, Figure III.25), la texture des leucosomes est marquée par des,
de multiples plages à symplectites de quartz et feldspaths (myrmékite) (B, Figure
III.25) attestant de la recristallisation dynamique des minéraux (Casale et al., 2003).
Certains cristaux de quartz ont une forme lobée typique de cristallisation
tardive interstitielle et de cristallisation à partir d’un liquide silicaté. Localement, des
grains de quartz ont une microstructure en sous-grain attestant de leur
recristallisation (C, Figure III.25) pour accommoder la déformation subie par la roche
ou aussi être liée à la redistribution des défauts du quartz favorisée par la haute
température (recristallisation statique). L’orthogneiss renferme aussi des minéraux
accessoires tels que les oxydes de fer, zircons et monazites dont certaines en
inclusions dans les biotites (D. Figure III.25). Zircon et monazite serviront à la
datation géochronologique.

100
1

Qz
Myrmékite

A 0.5 Cm
B

Monazites
Biotite

Quartz

Ox. fer

C D
Figure III.25 : 1. Echantillon de métatexite d’orthogneiss du complexe métamorphique
d’Abbabis. Echantillon 9544-38, Stop 38. A. Lame mince présentant l’alternance de lits clairs et
de lits sombres. B. Minéralogie à quartz, feldspaths, myrmékite et biotites. C. Recristallisation
dynamique de quartz en sous-grains, avec lits sombre de biotites et oxyde de Fer. D. Monazites
en inclusion dans une biotite.

101
I. 1. 4. COMPARAISON GEOCHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE NORMATIVE CIPW DES ROCHES
DE L’UNITE INFERIEURE.

A la suite des observations pétrographiques, une approche comparative a été


menée dans le but de savoir s’il pourrait y avoir des caractères communs entre les
diatexites, granites plus ou moins hétérogènes et les orthogneiss retrouvés à
l’affleurement dans l’unité inférieure (Tableau III.9). A noter que la normalisation
CIPW (Cross et al., 1902) est plus une base de comparaison qu’une quantification
minéralogique précise de chacun des échantillons, étant donné tous les postulats
utilisés pour le calcul (Best, 2002; Zhou and Li, 2006) tels que la non-prise en compte
de minéraux accessoires dont l’existence est rare mais pas exclue (zircons,
monazites, sulfures de fer par exemple.). De plus, certains minéraux majeurs tels
que les feldspaths et les ferromagnésiens (pyroxène, biotite et amphibole)
constituent des solutions solides caractérisées par des substitutions (Fe-Mg par
exemple) qui sont fonction du degré d’hydratation du liquide silicaté dont la
complexité ne peut être prise en compte dans ce type de calcul. Les minéraux de ces
solutions solides ne sont représentés que par une composition moyenne.
La description des résultats de géochimie des éléments majeurs ainsi que
normalisation CIPW qui en découle (Tableau III.9), montrent que les granites
hétérogènes et les diapirs granitiques sont plus riches en Silice que les ortho- et
paragneiss migmatitiques qui eux sont plus riches en ferromagnésiens. Aussi les
plagioclases sont de composition plus basiques dans ces gneiss (Andésine, An ≥
30%) que ceux des roches plus leucocrates (Oligoclase, An ≈ 20%).
Ces caractéristiques indiquent un enrichissement relatif en minéraux leucocrates
dans les granites hétérogènes et diapirs ce qui est compatible avec une origine par
fusion partielle de protolithes acides, mais qui ne constitue pas une démonstration
que ces granites sont issus de la fusion des orthogneiss du complexe
métamorphique de l’Abbabis.

102
Id. Echantillon 9544_35A 9544_35B 9544-35C 9544-35D 9544_36A 9544-36B 9544_38 9544-38"
Facies diatexites (protolithe paragn. ) diatexites (granites hétérogènes) diapir granitique orthogneiss migmatitique
%
SiO2 70,027 69,401 73,837 80,916 77,251 79,007 69,34 69,496
TiO2 0,405 0,833 0,181 0,077 0,098 0,127 0,669 0,602
Al2O3 14,813 13,69 13,895 10,692 12,745 11,551 14,364 14,3
Fe2O3 2,931 3,79 1,306 1,667 1,931 0,604 5,005 5,091
MnO 0,094 0,17 0,034 0,019 0,027 0,006 0,047 0,095
MgO 1,672 2,271 0,482 0,041 0,382 0,051 0,974 1,055
CaO 3,413 4,301 1,577 2,478 2,482 0,526 1,152 2,527
Na2O 4,096 3,614 2,967 3,457 4,328 2,35 4,984 3,682
K2O 2,343 1,715 5,601 0,434 0,757 5,749 3,327 2,98
P2O5 0,206 0,216 0,12 0,219 0 0,03 0,138 0,172
PF 1,20 1,18 0,60 0,25 0,82 0,33 0,55 0,84
Total 100,22 100,16 100,73 100,54 99,63 99,83 99,73 99,83

Quartz 28,113 30,657 31,384 54,394 43,291 42,217 24,086 30,172


Corindon 0 0 0,371 0,554 0,293 0,578 0,799 0,834
Orthoclase 13,846 10,135 33,1 2,565 4,474 33,974 19,661 17,611
Anorthose 13,846 10,135 33,1 2,565 4,474 33,974 19,661 17,611
Plagioclases 49,771 46,646 32,146 40,115 48,936 22,299 46,987 42,569
albite 34,659 30,58 25,106 29,252 36,622 19,885 42,173 31,156
Anorthite 15,112 16,066 7,04 10,863 12,314 2,414 4,814 11,413
Plagio (%An) 30 34 22 27 25 11 10 27
Leucite 0 0 0 0 0 0 0 0
Nepheline 0 0 0 0 0 0 0 0
Wollastonite 0 0 0 0 0 0 0 0
Diopside 0 1,265 0 0 0 0 0 0
Hyperstène 4,165 5,07 1,201 0,102 0,951 0,127 2,426 2,628
Olivine 0 0 0 0 0 0 0 0
magnetite 0 0 0 0 0 0 0 0
Ilménite 0,201 0,364 0,073 0,041 0,058 0,013 0,101 0,203
Hématite 2,931 3,79 1,306 1,667 1,931 0,604 5,005 5,091
Titanite (sphène) 0,334 1,575 0 0 0 0 0 0
Perovskite 0 0 0 0 0 0 0 0
Rutile 0,163 0 0,143 0,056 0,068 0,12 0,616 0,495
apatite 0,477 0,5 0,278 0,507 0 0,07 0,32 0,399

Tableau III.9 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité inférieure, complexe gneissique d’Abbabis. Calculs
CIPW avec GeoPlot® (Zhou et Li, 2006).
103
I. 2 LES METATEXITES DE L’UNITE
INTERMEDIAIRE OU ZONE DES ROCHES
PARTIELLEMENT FONDUES
I. 1. 5. PETROGRAPHIE
L’unité intermédiaire de la zone interne de la ceinture orogénique du Damara
est constituée à majorité de métatexites recoupées par endroits par des granites
intrusifs. (cf. Partie. 3.2 ; Toé et al., n. d.). Les relations structurales entre migmatites
et granites et entre les différents composants des migmatites (leucosome,
mélanosome, mésosome, enclaves) sont abordées à l’échelle macroscopique de
l’affleurement mais sont complétées par une analyse pétrologique (minéralogie,
texture, microstructure) à l’échelle de l’échantillon (Figure III.26) et de la lame mince
(Figure III.27, Figure III.28).
Une diversité de métatexites est observée à l’affleurement et reflète la variété des
protolithes (métapélites, métagrauwackes). D’une façon générale, les leucosomes
quartzo-feldspathiques des métatexites métapélitiques (formation du Kuiseb) sont
plutôt en veines parfois à grenats, tandis que ceux des métatexites
métagrauwackeuses (formation du Chuos) sont en poches. Cela est dû aux
différences de structures des roches de ces formations ; foliée pour les métapélites
et grenue pour les métagrauwackes. Les leucosomes sont bordés de mélanosomes
à biotite et autres minéraux ferromagnésiens.
La Figure III.26 montre le leucosome + le mélanosome dans une roche microgrenue
mésocrate, à minéralogie majoritaire de quartz et feldspaths (plagioclases et
microcline) ; micas et chlorite et à ciment calcitique. Tous ces critères et les bordures
de grains diffuses entre les minéraux définissent un métagrauwacke.
Ces caractéristiques témoignent de la fusion partielle dans le faciès des Amphibolites
suivant la réaction :
Fe-biotite + Feldspaths K + Plagioclase + Quartz ↔ Liquide silicaté + Grenat

104
Leucosome

Mélanosome

Figure III.26 : Métatexite caractérisée par des veines et poches leucosome bordées de mélanosome dont la
texture grenue et la composition dominée par le quartz sont interprétées comme reflétant une origine
métasédimentaire. Echantillon 9544-25A.

Grenat
(Almandin)

Grenat

Grenat Quartz

Fe-Biotite
Fe-Biotite
B C
Figure III.27 : Leucosome à grenat almandin dans les métatexites. A. Echantillon macroscopique. B. Lame
mince. C. Relique de grenat à symplectite de quartz. Echantillon 9544-25B.

105
La présence de poches quartzo-feldspathiques grenue au sein d’une roche de
texture plus fine est interprétée comme résultant de la cristallisation de liquide silicaté
interstitiel produit par la fusion partielle à l’échelle des grains (.Figure III.28)

A
Leucosomes

0.5 cm
5000 µm
C

Figure III.28 : Poche de leucosome au sein des métagrauwackes. A. Métagrauwacke de texture


microgrenue à poches de leucosomes quartzo-feldspathiques grenues. B. Poches de
leucosome sur lame mine coupée perpendiculairement à la linéation. C. Poche de leucosome
quartzo-feldspathique de texture grenue au sein d’un métagrauwacke de texture plus fine. La
matrice est à biotite+quartz+microcline et plagioclase+calcite. Altération des biotites (chlorites)
et plagioclases en faciès schiste vert postérieure à la fusion partielle. Echantillon 9544-27B.

106
Un affleurement clé (Stop 29) dans la zone de transition entre métatexites et
diatexites à l’Ouest du complexe d’Abbabis permet de distinguer les relations
structurales entre migmatites et différents types de leucosomes. Des lentilles de
leucosomes isolées dans la roche métasédimentaire et sont interprétées comme des
produits de fusion partielle ségrégés à l’échelle des grains et piégés au sein de leur
roche protolithe (A, Figure III.29). Les connexions de veines de leucosomes en
réseaux aux contours diffus de tailles infra-centimétrique ou pluri-centimétrique
(respectivement B et C, Figure III.29) sont interprétées comme témoignant de la
migration du liquide silicaté au delà de l’échelle des grains. Des veines de syénites
pegmatitiques (D, Figure III.29), à feldspaths alcalins dominants, plagioclases et
quartz minoritaires en contact sécant franc sur la roche encaissante suggèrent une
origine allochtone. L’analyse en lame mince permet de distinguer les caractéristiques
texturales et structurales des transitions métagrauwacke/leucosome ou
métagrauwacke/syénite (Figure III.30).
Un exemple de zone de collecte de leucosome est présenté sur l’échantillon
32 (E, Figure III.29). Sur cet échantillon, on note la transition nette mais ondulée
entre la fraction granitique et son encaissant métaquartzitique. La composition
chimique très siliceuse de la roche (voir CIPW, Tableau III.10) très peu propice à la
fusion partielle (dans le faciès amphibolite), l’absence de micro veines d’alimentation
ainsi que la limite structurale entre le métaquartzite et la fraction granitique laissent
supposer une origine allochtone de cette dernière mais aussi une mise en place
dans des conditions ductiles.

107
B
9544-29C_LEUC
A 9544-29B

9544-29B_LEUC

9544-29D
C

9544_32PEGM

9544_32

Figure III.29 : Métatexites et granites intrusifs de la zone intermédiaire. Exemple de relations


structurales entre néosomes et paléosomes. A. poche de leucosome dans métagrauwacke
d’origine. B. Veines infra-centimétriques concordantes de leucosomes connectées en réseau.
C. Veine supra-centimétrique concordantes de leucosome. D. Syénite pegmatitique en veine
discordante dans l’affleurement. E. Relation structurale entre veine de leucosome et
métasédiment encaissant. La veine est interprétée comme allochtone du métasédiment.

0,5 cm 0,5 cm

Leucosome
Syénite intrusive

Métagrauwacke

Métagrauwacke
A B

Figure III.30 : Détails en lames minces des transitions entre métagrauwacke/leucosome (A) et
métagrauwacke/syénite intrusive (B).
108
I. 1. 6. COMPARAISON GEOCHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE NORMATIVE CIPW DES ROCHES
DE L’UNITE INTERMEDIAIRE
Les données CIPW (Tableau III.10) des échantillons démontrent que les
métatexites de la Swakop River présentent des minéralogies variables en quartz
comprises entre 40 et 60 %. Ceci est compatible avec la nature grauwackeuse riche
en silice de certains protolithes mais reflète également la proportion de leucosome
qu’elles renferment. Une comparaison entre le métasédiment (9544-29B) et les
différents types de leucosomes qui sont recensés à l’affleurement 29, montrent
l’enrichissement relatif en silice dans ces derniers par rapport à leur source et un
appauvrissement en ferromagnésiens typique de la ségrégation qui a lieu lors de la
fusion partielle. On peut cependant s’interroger sur la teneur en calcium plus élevée
dans les leucogranites par rapport aux autres faciès avec pour corollaire le passage
entre un plagioclase du type andésine (30% An) à labrador (50% An).
Les différences chimiques entre mesosome et leucosome sont reflétée par des
différences de composition minéralogiques.

109
Id. Echantillon 9544_25B 9544_27A 9544-27B 9544_29B 9544_29B_LEUC 9544_29C_LEUC 9544_29Cbis_LEUC 9544_29D 9544_32 9544_32PEGM
Facies métatexites non différenciées paléosome métaséd. néos. concordant néosome réseau néosome veine discordante métaséd. encaissant granite intrusif
%
SiO2 69,118 83,192 78,412 74,452 82,082 78,017 78,117 62,559 81,677 76,02
TiO2 0,613 0,292 0,42 0,551 0,332 0,527 0,157 0,19 0,382 0,081
Al2O3 13,392 7,952 9,666 11,126 7,817 9,362 11,338 16,611 8,237 13,609
Fe2O3 6,8 2,159 3,221 4,213 3,004 3,488 1,056 1,147 2,916 0,604
MnO 0,283 0,049 0,064 0,05 0,033 0,069 0,03 0,038 0,048 0,017
MgO 2,427 1,081 1,62 1,885 1,16 1,728 0,976 0,674 1,359 0,299
CaO 2,403 2,163 1,732 0,748 1,143 2,008 1,944 3,625 1,107 1,051
Na2O 2,451 0,629 0,791 0,761 0,653 0,757 1,048 1,374 1,573 2,626
K2O 1,97 2,394 3,973 6,091 3,778 3,896 5,273 11,607 2,605 5,694
P2O5 0,542 0,089 0,101 0,124 0 0,148 0,061 2,176 0,096 0
PF 0,72 1,18 2,08 1,51 1,52 1,36 1,02 1,27 1,07 0,79
Total 100,57 100,20 100,87 100,06 100,15 99,66 100,17 99,83 99,95 99,86

Quartz 40,084 64,376 52,764 42,651 59,646 52,242 46,392 7,513 58,43 36,256
Corindon 4,156 0,606 1,157 2,218 0,575 0,603 0,518 0,406 1,047 1,215
Orthoclase 11,642 14,148 23,479 35,996 22,327 23,024 31,161 68,593 15,395 33,649
Anorthose 11,642 14,148 23,479 35,996 22,327 23,024 31,161 68,593 15,395 33,649
Plagioclases 29,121 15,471 14,626 9,34 11,196 15,4 18,114 15,394 18,175 27,434
albite 20,74 5,322 6,693 6,439 5,525 6,405 8,868 11,626 13,31 22,22
Anorthite 8,381 10,149 7,933 2,901 5,671 8,995 9,246 3,768 4,865 5,214
Plagio (%An) 29 66 54 31 51 58 51 24 27 19
Leucite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Nepheline 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Wollastonite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Diopside 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Hyperstène 6,045 2,693 4,035 4,695 2,889 4,304 2,431 1,679 3,385 0,745
Olivine 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
magnetite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ilménite 0,605 0,105 0,137 0,107 0,071 0,148 0,064 0,081 0,103 0,036
Hématite 6,8 2,159 3,221 4,213 3,004 3,488 1,056 1,147 2,916 0,604
Titanite (sphène) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Perovskite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Rutile 0,294 0,237 0,348 0,495 0,295 0,449 0,123 0,147 0,328 0,062
apatite 1,256 0,206 0,234 0,287 0 0,343 0,141 5,042 0,222 0

Tableau III.10 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité intermédiaire. Calculs CIPW avec
GeoPlot® (Zhou et Li, 2006).

110
I. 3 LES GRANITES INTRUSIFS DE L’UNITE
SUPERIEURE OU ZONE D’INTRUSION
I. 1. 7. PETROGRAPHIE
A l’Est du Complexe Gneissique d’Abbabis, l’unité supérieure est constituée
des formations métasédimentaires à calcschistes et gneiss à calcsilicates de Khan et
d’Etusis recoupées par un réseau de dykes et sills granitiques structuralement
connecté au laccolithe exposé dans la région du dôme d’Ida (Figure III.21). Ces
granites présentent une grande variété minéralogique et structurale de granites
témoignant de la variété des sources des magmas et des conditions physiques de
leur mise en place.
Dans la zone de transition Est (Figure III.21), au contact des migmatites du
complexe d’Abbabis, les calcschistes contiennent des veines de leucosomes à bords
diffus et des veines granitiques partiellement à totalement transposées dans la
foliation de la roche encaissante en association avec sa déformation ductile. Plus
haut structuralement, à la base et au sommet du laccolithe d’Ida dome, les contacts
intrusifs sont francs et associés à une déformation fragile des roches encaissantes
(cf. partie 3.3 ; upper unit, Toé et al., n. d.)
Les granites (Figure III.31) vont des teintes mésocrates grisâtres jusqu’aux couleurs
pâles des leucogranites en passant par des couleurs rosées. Ces variations sont
dues respectivement à des proportions variables de quartz (translucides), de
plagioclases (blanc laiteux) et de feldspaths alcalins (rosés). Les textures de ces
granites vont d’aplitique à pegmatitique. Certains de ces granites intrusifs
(pegmatites surtout) renferment des minéraux accessoires radioactifs dont l’une des
manifestations est la teinte sombre du quartz (A, C, F Figure III.31). Ces minéraux
radioactifs sont essentiellement des monazites (Th) et oxydes d’uranium tels
qu’uraninite et bétafite.
Des veines de granites in-situ dans les séries de calcschistes contiennent des
pyroxènes calciques (diopside) altérés en amphibole (Figure III.32). Ce sont des
veines de leucosomes issus de la fusion partielle des calcschistes dans lesquels les
diopsides cristallisent et leur déstabilisation en amphibole reflète une hydratation lors
du refroidissement du granite éventuellement associée soit à la concentration d’eau
en fin de la cristallisation ou bien par la circulation de fluides dans la zone de
détachement postérieurement à la cristallisation des granites.
111
A B C

D E F

Figure III.31 : Exemples de granites intrusifs à l’affleurement dans l’unité supérieure. A. Echantillon 9544-39A : granite. B. Echantillon 9544-39D :
leucogranite pegmatite. C. Echantillon 9544-41A : granite pegmatitique à quartz fumé. D. Echantillon 9544-41B : granite aplitique. E. Echantillon
9544-41C : leucogranite. F. Echantillon 9544-99 : pegmatite à quartz fumé.

112
Calcschiste
9544-41E

Diopside

Veine granitique
9544-41E_Veine

Hornblende-Mg
(couronne d’altération orangée)

Figure III.32 : Calcschiste avec veine de granite in-situ à diopside (clinopyroxène) altéré en
hornblende (riche en Mg). Echantillon 9544-41E.

I. 1. 8. COMPARAISON GEOCHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE NORMATIVE CIPW DES ROCHES
DE L’UNITE INTERMEDIAIRE
La normalisation CIPW des granites intrusifs (Tableau III.11) montre la variabilité de
la minéralogie avec les proportions de quartz et de feldspaths dans les granites
intrusifs. Les plagioclases sont de type Oligoclase (An 10 – 30%). Ces minéralogies
normatives sont confirmées par les observations en lame mince de ces échantillons.

113
Ref Echantillon 9544_39A 9544_39D 9544_39B1 9544_41A 9544-41B 9544_41C 9544_41E_Veine 9544_41E 9544-99
Facies granites intrusifs calcschiste granites intrusifs veine calscschiste granite intrusif
%
SiO2 79,125 78,487 63,997 83,791 74,304 73,854 73,711 63,268 89,506
TiO2 0,08 0,011 0,689 0,08 0,085 0,017 0,336 0,67 0,041
Al2O3 11,303 12,906 14,058 8,042 14,172 14,664 10,278 13,015 5,764
Fe2O3 0,456 0,289 4,726 1,643 0,965 0,233 2,663 5,5 0,866
MnO 0,005 0,006 0,077 0,008 0,008 0,005 0,054 0,076 0,004
MgO 0,097 0,094 2,451 0,106 0,207 0,057 2,011 2,836 0
CaO 0,59 3,113 8,434 0,497 1,151 0,919 5,408 5,247 0,547
Na2O 2,57 4,56 4,525 1,732 4,119 3,432 3,169 2,406 1,871
K2O 5,774 0,41 0,889 4,008 4,918 6,768 2,276 6,818 1,371
P2O5 0 0,124 0,155 0,094 0,07 0,052 0,094 0,164 0,03
PF 0,60 0,70 1,18 0,50 0,41 0,58 0,99 0,40 0,24
Total 99,66 100,39 100,50 99,62 99,96 99,60 100,54 100,50 99,62

Quartz 40,815 44,17 18,472 57,42 28,946 26,082 36,375 12,573 72,289
Corindon 0 0 0 0,176 0,147 0,146 0 0 0,279
Orthoclase 34,122 2,423 5,254 23,686 29,064 39,996 13,45 40,292 8,102
Anorthose 34,122 2,423 5,254 23,686 29,064 39,996 13,45 40,292 8,102
Plagioclases 23,997 52,12 53,71 16,508 40,107 33,26 33,912 24,934 18,35
albite 21,746 38,585 38,289 14,656 34,854 29,04 26,815 20,359 15,832
Anorthite 2,251 13,535 15,421 1,852 5,253 4,22 7,097 4,575 2,518
Plagio (%An) 9 26 29 11 13 13 21 18 14
Leucite 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Nepheline 0 0,182 0 0 0 0 1,786 0 0
Wollastonite 0 0 2,669 0 0 0 0 0 0
Diopside 0,324 0,505 13,169 0 0 0 10,805 14,282 0
Hyperstène 0,091 0 0 0,264 0,516 0,142 0 0,443 0
Olivine 0 0 0 0 0 0 0 0 0
magnetite 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ilménite 0,011 0,013 0,165 0,017 0,017 0,011 0,115 0,163 0,009
Hématite 0,456 0,289 4,726 1,643 0,965 0,233 2,663 5,5 0,866
Titanite (sphène) 0,183 0,01 1,478 0 0 0 0,675 1,434 0
Perovskite 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Rutile 0 0 0 0,071 0,076 0,011 0 0 0,036
apatite 0 0,287 0,359 0,218 0,162 0,12 0,218 0,38 0,07

Tableau III.11 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité
supérieure et la zone de transition Est. Calculs CIPW avec GeoPlot® (Zhou et Li, 2006).

I. 4 ZONE DE TRANSITION OUEST ENTRE L’UNITE


INFERIEURE ET L’UNITE SUPERIEURE
La zone de transition entre l’unité inférieure de diatexites et l’unité supérieure
de métatexites à l’Ouest du complexe d’Abbabis (stop 33 ; (carte, Figure III.21) est
caractérisée par différents types de granites (Nex et al., 2001) (Figure III.33 et Figure
III.34). Les caractéristiques pétrologiques de ces granites et leurs relations
structurales avec les roches encaissantes permettent de distinguer des leucosomes
et granites in-situ ainsi que des granites intrusifs (Figure III.35, Figure III.36 et Figure
III.37).

114
Figure III.33 : Zone de transition entre unité inférieure et supérieure à l’Ouest du complexe d’Abbabis. Panorama des métatexites (protolithe :
métasédiments du Chuos) avec un réseau de veines concordantes et discordantes de granites allant de l’échelle des grains jusqu’à une dizaine de
mètre). A. Métagrauwacke du Chuos avec veines de leucosome concordantes boudinées en continuité texturale avec des veines de leucosome
discordantes localisées dans des bandes de cisaillement. B. Métagrauwacke du Chuos avec transition métatexites/diatexites comprenant des
leucosomes et des veines granitiques intrusives. Les numéros correspondent aux échantillons prélevés et présentés dans les figures suivantes.

115
A B C

D F

E
Affleurement 33

Figure III.34 : Variétés de granites à l’affleurement 33 (zone 2). A & B = granites in-situ dans la métatexite. C = Métatexite (métasédiment avec
ségrégation de leucosome mais sans migration de liquide silicaté). D = Apex de granite intrusif dans les métatexites. E = Veines concordante de
leucosome avec bordure de mélanosome. F = Granite intrusif avec épontes réactionnelles au contact du métasédiment encaissant.
116
1 9344-33B1’’= a, a’

9344-33B1’ = b, b’

a a’

Microcline

Oxydes de Fe (Fe-Ti)
Quartz

b b’

Biotites
Sub-automorphes

Figure III.35 : Métagrauwacke métatexitique du Chuos avec leucosome (9544-33B1’’) et métatexite


grauwackeuse (9544-33B1’). Les joints de grains lobés entre les cristaux de quartz et de feldspath
sont typiques d’une cristallisation à partir d’un liquide silicaté. a & b = microphotographies en
Lumière naturelle. a’ & b’ = lumière polarisée analysée.

117
9544-33D

Oxydes de Fe (Fe-Ti)

0,5 cm

A’

Quartz
interstitiel

Microcline

Figure III.36 : Echantillon de granits intrusifs avec quartz interstitiel et contacts lobés entre les
minéraux attestant d’une cristallisation à partir de liquides silicatés. Echantillon 3544-33D.

118
9544-33A

A B

Biotite

Zircon

C D ilménite

Monazite
Microcline

Biotite

Figure III.37 : Eponte de granite intrusif à biotite et monazite hydrothermales. La cristallisation de ces
granites s’accompagne de la libération de fluides hydrothermaux réagissant avec les métasédiments
encaissants (métamorphisme de contact). Echantillon 9544-33A. A = Lame mince. B =zircon dans
biotite centimétrique. C= zone magmatique avec ciment calcitique entre les fragments de microclines
et oxydes de fer. D = agrégat de monazites hydrothermales entre biotites et ilménite.

119
I. 5 DISCUSSION :
Les caractéristiques structurales et pétrologiques de l’échelle de l’affleurement à
celle de la lame mince des granites exposés dans la zone interne de la ceinture
orogénique du Damara suivant la coupe de la Swakop River permettent de distinguer
différents types qui reflètent l’impact (i) de la source des magmas, (ii) du taux de
fusion partielle, et (iii) de la cristallisation fractionnée.
Nex et al., (2001) ont fait une classification des granites (Tableau III.12) à
l’affleurement à partir d’un transect d’une dizaine de kilomètres dans les environs de
Goanikontès (Figure III.38). En tout, ils ont dénombré 6 types de granites intrusifs
selon des critères de relations structurales avec l’encaissant, de couleur (blanc, rose
ou gris), de texture (grains fin, moyen, grossier), de minéralogie des phases
accessoires, de radioactivité (mesurée au scintillomètre) et aussi de géochimie des
éléments majeurs et traces. Leur zone d’étude correspond à la zone de transition
Ouest entre l’unité inférieure et l’unité intermédiaire de notre étude.

Figure III.38 : Zone d’étude de Nex et al., 2001. Avec les arrêts 32 et 33 reportés. Modifié d’après
Nex et al., 2001.

120
Les leucosomes et granites in-situ ont des occurrences uniquement dans la
zone de couverture métasédimentaire métatexitique et sont le plus souvent en
continuité structurale avec la schistosité du métasédiment. Ils sont caractérisés par
des minéraux tels que des grenats métamorphiques et des cristaux de quartz et
feldspaths à l’hypersolvus. De plus, la présence de magnétite, d’ilménite, de
myrmékite et de biotite dans certains d’entre eux suggère une ségrégation et une
migration confinée dans leur protolithe.
Les granites intrusifs ont des occurrences dans les zones de forte déformation
(zone de transition entre unités) où ils recoupent les métasédiments métatexitiques.
A la différence des granites in-situ, certains granites intrusifs contiennent des
minéraux d’uranium non recensés dans les métatexites, ce qui a pour corollaire, une
radioactivité plus forte.

La classification de Nex et al. (2001) a été reprise par Basson and Greenway, 2004
pour l’identification des types de granites dans le périmètre de la mine de classe
mondiale de Rössing située à une trentaine de kilomètres au Nord-est de
Goanikontès dans le lit de la rivière Khan sécante à la Swakop (voir Figure III.21).

121
Types de granites,
Type de granites comparés
radioactivité mesurée Epaisseurs (m) Caractéristiques structurales Caractéristiques pétro-minéralogiques
interprétés par notre étude
au scintillomètre
A, <20 cps < 0,75 Faibles occurrences uniquement dans la Rose clair, grains fins à moyens,
zone de forte déformation, texture homogène saccharoïde, faible foliation
formes irrégulières, faible foliation,
boudinés et plissés par D3
B, <20 cps 1à4 Occurrences fréquentes hors de la zone Blancs, grains fins à pegmatitiques, à grenats
de forte déformation, typiques
les intrusions à grains fins sont avec parfois biotite et tourmaline abondantes
LEUCOSOMES et GRANITES IN-SITU
faiblement foliées, fréquemment
dans les métatexites
boudinées et occasionnellement plissés
par D3
C, 10-20 (200) cps 0,5 à 10 Type le plus fréquent dans les sédiments Rose pâle à crème, grains moyens à
de couverture, pegmatitiques,
occasionnellement boudinés, occurrence minéraux à l'hypersolvus avec quartz, magnétite,
dans les charnières de pli F3 ilménite et tourmaline

D, 100 (400) cps 1à7 Irréguliers et anastomosés, limités à la Blancs, grains moyens à grossier, texture
zone de forte déformation granulaire,
à la transition des formations Khan- feldspaths blancs et quartz fumé typique avec béta-
Rössing uranophane fréquente et bétafite occasionnelle

E, 30 (300) cps 1 à 10 Type dominant dans la zone de forte Couleurs et tailles de grains extrêmement
déformation. variables,
GRANITES INTRUSIFS
Générallement tabulaires et contient des poches d'oxydation isolées dans la dans les métatexites
occasionnellement dendriforme. masse plutonique
Mise en place parallèlement au litage
gneissique dominant

F, <20 cps 0,5 à 3 Tabulaires avec des épontes franches Couleur rouge distinctive, grains grossier à
avec l'encaissant, pegmatitique,
recoupent toutes les autres structures feldspath perthitique rose et quartz blancs laiteux

Tableau III.12 : Classification de Nex et al. (2001) des types de granites rencontrés dans la région de Goanikontès à la limite Socle/Couverture
selon la conception en vigueur (zone de forte contrainte) et équivalente à la zone de transition Ouest entre unités inférieure et intermédiaire. Les
valeurs entre parenthèses sont les nombres maxima de coups par seconde enregistrés par scintillomètre. Interprétation en termes de relations
génétique avec l’encaissant.

122
Les caractéristiques des phases minérales majeures des leucosomes et
granites in-situ ainsi que les granites intrusifs sont représentés dans le diagramme
QAP (Streickeisen) de la Figure III.39. Minéralogiquement, une comparaison des
minéraux accessoires voire accidentels présents dans les roches est nécessaire pour
distinguer les granites in-situ des granites intrusifs.

Figure III.39 : Diagramme QAP (Quartz, feldspaths Alcalins, Plagioclases ; (Streckeisen, 1974)
des granitoïdes échantillonnées pour toutes les unités de la Swakop River. (A) quartzolite ; (B)
granitoïde hyperquartzeux ; (C) Granite alcalin ; (D) syénogranite ; (E) monzogranite ; (F)
granodiorite ; (G) Tonalite ; (H) syénite alcaline ; (I) syénite ; (J) monzonite ; (K)
monzodiorite/monzogabbro ; (L) Diorite/Gabbro.

L’approche combinant les critères structuraux de terrain et la pétrographie des


échantillons peut être complétée par des critères géochimiques.

123
II GEOCHIMIE DES MIGMATITES ET GRANITES DE LA
SWAKOP RIVER

12 échantillons de migmatites et 20 échantillons de granites de la rivière


Swakop dans la Zone Centrale de la ceinture du Damara ont été analysés au SARM
pour quantifier leurs teneurs en éléments majeurs et traces. La géochimie des
éléments majeurs et traces des migmatites et granites nous permet de 1) distinguer
différents types de granites et 2) proposer un modèle pétrogénétique reliant les
différents types granites aux migmatites, (3) quantifier à l’échelle élémentaire les
transferts de masse des protolithes au liquide silicaté issu de la fusion partielle.
Une approche qualitative et semi-quantitative de ces transferts est possible
notamment par la méthode des isocônes (Olsen, 1984; Olsen and Grant, 1991;
Humphris et al., 1998; Grant, 2005).

II. 1 GEOCHIMIE DES OXYDES MAJEURS ET


ELEMENTS TRACES
GEOCHIMIE ROCHES TOTALES DES OXYDES MAJEURS
LES METASEDIMENTS METATEXITIQUES
Les métasédiments métatexitiques de la rivière Swakop sont à majorité
constitués de métaquartzites, de métagrauwakes et de métapélites qui ont des
compositions très siliceuses proches des granites issus de leur fusion partielle. Les
concentrations (% poids d’oxydes) en éléments majeurs sont présentées dans le
tableau ci-après. (cf. tableaux CIPW précédents pour détail).

Oxydes SiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5
Concentrations > 60 7 - 15 <5 < 0,3 <3 <4 ca. 5 1,6 - 6,8 <1 < 0,5
(% poids) (82) (6,8) (8,4)
Tableau III.13 : Concentrations des éléments majeurs des métasédiments métatexitiques de la Swakop River.
Les valeurs entre parenthèses représentent les valeurs les plus élevées. Pour SiO2 = métatexite à forte
proportion de leucosomes en poches centimétriques du Chuos (9544-27A). Fe2O3 = métatexite à leucosome à
grenats (9544-25B) et CaO = calcshiste à diopside (9544-41E).

124
LES LEUCOSOMES / GRANITES IN-SITU ET GRANITES INTRUSIFS
Les granites échantillonnés dans les différentes unités de la Swakop River ont
des rapports A/CNK et A/NK respectivement compris entre 0,9 – 1,2 et 1 – 2 (Figure
III.40). Ils sont pour la plupart peralumineux, de lignée calco-alcaline parfois
hyperpotassiques. Cependant quelques granites se trouvent dans le champ des
granites métalumineux du fait essentiellement de la présence de minéraux enrichis
en calcium tels que les pyroxènes (diopside, 9544-41E_veine) ou des amphiboles.
Le caractère enrichi en Al de ces granites témoigne de leur origine par fusion de
croûte continentale (Shand, 1947). Ces granites ne sont pas d’une grande variété
selon les critères du diagramme chimico-minéralogique A-B (Figure III.41) montrant
les variations de peraluminosité (index A) en fonction du fractionnement. Les granites
intrusifs dans l’unité supérieure ne présentent pas de fractionnement. Les
leucosomes et granites in-situ présentent des variations de peraluminosité dues aux
différences chimiques de leurs sources métatexitiques. Cela est surtout vrai pour
certains granites à biotites ou à amphiboles de la zone de transition Est et de l’unité
inférieure.

Figure III.40 : Indice d’alcalinité des granites des différentes unités de la Swakop river.
Diagramme de (Shand, 1947).

125
Figure III.41 : Diagramme chimico-minéralogique A-B ; avec A = degré d’aluminosité et B =
indice de fractionnement des minéraux ferromagnésiens. (Debon and Le Fort, 1988)

GEOCHIMIE DES ELEMENTS TRACES


Les Eléments des Terres Rares (ETR) sont des éléments incompatibles qui
ont des affinités variables pour des minéraux comme le grenat, les feldspaths, les
pyroxènes, les amphiboles ou des phases accessoires. Ainsi, la signature en Terres
Rares donne une estimation qualitative des fractionnements subits par les magmas
ou les liquides silicatés au moment de leur cristallisation, mais permet également de
tracer les caractéristiques chimiques de leurs sources.

LES METASEDIMENTS METATEXITIQUES


Les métatexites métasédimentaires des différentes unités de la rivière Swakop
sont enrichies en ETR par rapport aux chondrites (McDonough & Sun, 1995). Les
spectres d’ETR (Figure III.42) présentent des pentes négatives montrant un
enrichissement en ETR légères (La à Eu) par rapport aux lourdes (Gd à Lu).
Néanmoins, les ETR légères ne présentent pas de fractionnement. Les
métasédiments sont caractérisés par une forte anomalie négative en Eu montrant
leur provenance de matériel crustal granitique fractionné.

126
Figure III.42 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough
and Sun, 1995) des métatexites métasédimentaires des différentes unités de la Swakop River.

LES LEUCOSOMES / GRANITES IN-SITU ET GRANITES INTRUSIFS


La Figure III.43 présente les spectres de Terres Rares des granites des
différentes unités de la zone centrale de la ceinture orogénique du Damara. Les
spectres des granites intrusifs ont les signatures les moins enrichies présentant un
fractionnement régulier des Terres Rares légères aux Terres Rares lourdes. Les
leucosomes et granites in situ de l’unité intermédiaire ont des signatures
intermédiaires entre les granites et diatexites de l’unité inférieure et les granites
intrusifs de l’unité supérieure. L’anomalie négative en Eu (valeurs médianes Eu* <
0,95 pour toutes les lithologies, Tableau III.14) pourrait être interprétée comme
résultant d’une source préalablement différenciée pour les granites. Ce matériel
ayant lui-même déjà subi la cristallisation fractionnée. En effet, l’Eu2+ se substitue
aisément au Ca2+ dans le réseau cristallin du plagioclase qui apparait relativement
tôt dans la séquence de cristallisation d’un granite. Ainsi une anomalie négative en
Eu traduit le fractionnement de cet élément dans le plagioclase lors de la
cristallisation fractionnée d’un liquide silicaté. Alternativement, cette anomalie peut
être héritée du protolithe ayant fondu. Les monazites [(Ce,La,Nd,Th)PO4] et les,

127
allanites [(Ca,Ce,La)2(Al,Fe2+,Fe3+)3(Si3O12)(OH)] du groupe des épidotes,
concentrent préférentiellement les Terres Rares légères lors de la cristallisation dans
les liquides silicatés granitique avec des coefficients de partage Délémentminéral/liquide
pouvant aller jusqu’à ca. 2600 dans le cas du La dans les allanites (Mahood and
Hildreth, 1983). Les Terres Rares Lourdes sont quant à elles préférentiellement
incorporées dans le grenat, le zircon et autres minéraux pouvant incorporer les
éléments incompatibles dans les leucosomes. L’épaulement et le relatif
enrichissement en terres rares lourdes des granites intrusifs s’expliquent par la
présence pour certains d’entre eux (A, C et F, Figure III.31) de minéraux tels que les
oxydes d’uranium qui en sont parfois porteurs.

Gran. intrusifs
Leuc & gran. In-situ
Métased. hôtes Unité Interm.
Diatexites Unité Inf.

5
4
C.F.
3
2
1

Figure III.43 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough
and Sun, 1995) des granites des différentes unités de la Swakop River. Une séquence de
cristallisation frationnée (C.F.) peut être interprétée dans les granites intrusifs. Avec la teneurs
en uranium croissantes avec la proportion des ETR lourds. 1 = 9544-39D ; 2 = 9544-41C ; 3 =
9544-41E(leuc) ; 4 = 9544-41B ; 5 = 9544-39A ; 6= 9544-41A. Les échantillons 5 et 6 étant
respectivement minéralisés en bétafite et uraninite.

128
Les spectres d’ETR des métatexites métasédimentaires et les leucosomes et
granites in-situ présentent des allures similaires (Figure III.44). Les compositions
chimiques des leucosomes et granites in-situ reflètent donc leurs sources. La
différence d’ordre de grandeur entre les concentrations en terres rares des granites
intrusifs dans l’unité supérieure et des granites des unités inférieures et intermédiaire
pourrait être refléter une origine de ces différents types de granites par fusion
partielle de protolithe aux signatures en ETR distinctes. Les granites des unités
inférieures et intermédiaires demeurent dans leur protolithe migmatitique. Ce qui
n’est pas le cas de granites intrusifs qui proviennent de cristallisations de liquides
silicatés ultimes. Ces derniers auraient pu subir une cristallisation fractionnée
donnant lieu à des fractionnements élémentaires successifs.
Par contre, il est à noter que les métasédiments échantillonnés dans l’unité
supérieure (formation de Khan, en vert sur le graphe de la Figure III.44) ont des
spectres de terre rares très différents de ceux des granites intrusifs (non représentés
ici).

Figure III.44 : Comparaison des spectres de terres rares normalisées aux chondrites des
métasédiments et gneiss des différentes unités de la rivière Swakop et leur domaine de
granites associés

129
id. Ech. Type de roche et Unités La Ce Pr Nd Sm Eu Gd Tb Dy ho Er Tm Yb Lu Valeurs calculées par échantillon Valeurs médianes calculées par unité
M&S 1995 (CI) Chondrite 0,237 0,613 0,0928 0,457 0,148 0,0563 0,199 0,0361 0,246 0,0546 0,16 0,0247 0,161 0,0246 Σ REE Σ LREE N / Σ HREE N Eu* Σ REE Σ LREE N / Σ HREE N Eu*
9544_35A diatex. U. Inf. 70,24 141,4 15,31 52,3 9,248 1,222 7,336 1,114 6,225 1,157 3,181 0,455 2,876 0,423 312,487 10,99 0,452
9544_35B // 159,2 327 36,03 124,6 22,85 2,277 18,15 2,866 16,81 3,19 9,136 1,4 9,378 1,379 734,266 8,18 0,341
9544-35C granit hétérog. U. Inf. 12,07 21,08 2,309 9,193 2,196 1,026 2,182 0,362 2,176 0,423 1,182 0,171 1,088 0,162 55,62 4,71 1,429
171,35 6,45 0,48
9544-35D // 29,86 59,11 6,528 25,56 5,689 0,924 5,31 0,877 5,405 1,102 3,223 0,479 3,099 0,456 147,622 4,51 0,512
9544_36A granit diapir U. Inf. 46,47 90,91 9,415 30,69 5,45 0,669 4,073 0,586 3,096 0,535 1,379 0,201 1,38 0,225 195,079 14,88 0,433
9544-36B // 6,014 8,497 0,78 2,596 0,547 0,636 0,642 0,137 1,039 0,246 0,85 0,153 1,191 0,208 23,536 1,95 3,271
9544_38 gneiss U. Inf. 77,46 154,7 17,13 60,65 11,42 1,587 9,607 1,536 9,239 1,848 5,409 0,849 5,757 0,867 358,059 6,44 0,462
314,27 7,51 0,523
9544-38" // 64,04 116,5 12,19 45,76 8,04 1,413 6,771 1,019 6,039 1,157 3,307 0,486 3,253 0,496 270,471 8,57 0,584
9544_33B1ter gran. in-situ transition Ouest 77,12 145,8 15,57 51,91 9,14 1,258 6,73 1,076 6,254 1,162 3,314 0,515 3,514 0,551 323,914 9,85 0,489
9544_33C // 41,19 76,24 7,444 24,09 4,011 1,009 3,316 0,499 2,927 0,564 1,677 0,261 1,757 0,264 165,249 10,10 0,843 296,712 10,10 0,59
9544_33D // 83,21 142 13,18 41,53 5,856 0,937 3,98 0,499 2,452 0,418 1,153 0,167 1,151 0,179 296,712 28,73 0,592
9544_33E gran. intrusif U. 790,3 1513 167,4 526,5 104,6 6,15 98,89 20,3 151 35,03 120,1 20,85 147,4 22,8 3724,32 2,55 0,184
9544_29B_LEUC gran. In-situ U. Interm. 24,2 48,82 5,562 20,3 3,906 0,737 3,257 0,515 3,084 0,647 1,929 0,295 1,977 0,308 115,537 5,86 0,630
9544_29C_LEUC // 44,45 92,27 10,22 35,98 6,372 0,936 4,843 0,711 3,848 0,696 1,894 0,265 1,724 0,259 204,468 12,03 0,514
151,97 12,20 0,71
9544_29Cbis_LEUC // 29,01 60,76 6,842 24,97 4,706 1,096 3,72 0,545 2,906 0,495 1,293 0,173 1,077 0,16 137,753 12,37 0,798
9544_32PEGMATITE // 40,43 77 8,009 26,95 4,451 1,074 3,241 0,435 2,226 0,37 0,94 0,126 0,802 0,13 166,184 20,78 0,862
9544_29D Syénite intrusive 22,83 65,27 9,824 45,53 15,22 2,147 17,95 3,09 18,33 3,535 9,537 1,341 8,402 1,149 224,155 1,92 0,396
9544_25B métatex. U. Interm 27,64 61,17 7,691 31,41 8,021 1,44 9,179 1,832 13,92 3,409 11,59 1,967 13,94 2,162 195,371 1,13 0,512
9544_27A // 23,53 47,91 5,409 19,84 3,968 0,65 3,457 0,563 3,411 0,679 1,998 0,305 2,121 0,33 114,171 5,43 0,535
9544-27B // 29,71 57,33 6,288 24,25 4,706 0,809 3,995 0,61 3,461 0,662 1,856 0,269 1,762 0,264 135,972 7,69 0,569
138,13 8,43 0,52
9544_29B // 29,47 60,45 6,964 25,46 5,007 0,966 3,975 0,587 3,26 0,597 1,579 0,232 1,509 0,232 140,288 9,29 0,660
9544_32 // 28,96 58,57 6,531 23,41 4,373 0,643 3,519 0,523 2,939 0,541 1,505 0,221 1,486 0,232 133,453 9,17 0,500
9544_33B1bis métatex. Transition Ouest 147,5 271,6 29,47 99,19 16,46 2,13 11,94 1,837 10,86 2,12 6,195 0,971 6,626 1,012 607,911 9,98 0,463
9544_39A gran. intrusif U. Sup. 6,359 13,27 1,856 7,537 2,341 0,199 2,501 0,535 3,785 0,799 2,538 0,466 3,554 0,532 46,272 1,08 0,251
9544_39D // 6,283 9,796 0,951 3,208 0,734 0,137 0,719 0,125 0,798 0,169 0,513 0,085 0,625 0,098 24,241 4,12 0,575
9544_41A // 7,953 23,89 2,844 13,06 5,572 0,589 7,042 1,682 12,47 2,684 8,504 1,381 9,638 1,412 98,721 0,58 0,287
51,49 1,95 0,46
9544-41B // 17,41 33,26 3,66 13,95 3,387 0,63 3,42 0,61 3,921 0,804 2,418 0,381 2,541 0,382 86,774 3,20 0,564
9544_41C // 5,053 8,719 0,95 3,392 0,891 0,353 0,992 0,2 1,327 0,279 0,859 0,143 1,069 0,17 24,397 2,15 1,145
9544-99 // 11,91 21,05 1,96 6,855 1,826 0,221 1,944 0,463 3,447 0,71 2,362 0,415 3,101 0,445 56,709 1,75 0,358
9544_41E_veine gran. In-situ U sup 21,11 43,27 5,146 19,34 3,985 0,658 3,314 0,519 3,09 0,581 1,616 0,237 1,628 0,245 104,739 6,47 0,552
9544_39B1 métatex U. Sup 38,62 79,85 9,183 33,75 6,664 1,137 5,606 0,883 5,193 1,023 2,924 0,445 2,988 0,437 188,703 6,42 0,567
158,00 6,82 0,538
9544_41E(SCHISTE) // 23,81 53,12 6,618 25,76 5,1 0,752 3,964 0,552 3,035 0,584 1,687 0,252 1,777 0,289 127,3 7,23 0,510

Tableau III.14 : Concentrations en terres rares des roches des différentes unités de la rivière Swakop. Les calculs des valeurs normalisées (non représentées dans ce
tableau) sont faits par rapport aux chondrites (McDonough & Sun, 1995). Σ REE = La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu. ΣLREEN / ΣHREEN =
1/2
(LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN). Eu* = EuN /[(SmN x GdN) ]. Les valeurs médianes ont été calculées en vue d’éviter les effets des fortes concentrations
d’échantillons exceptionnels.

130
II. 2 ETUDE QUALITATIVE ET SEMI-QUANTITATIVE
DES TRANSFERTS D’ELEMENTS CHIMIQUES PAR LA
FUSION PARTIELLE DES ROCHES

La technique des isocônes a montré ses preuves dans les estimations de


bilans de transfert de matière dans les phénomènes d’altération et plus
particulièrement d’hydrothermalisme et de métasomatisme (Gresens, 1967; Grant,
1986; Baumgartner and Olsen, 1995). Elle peut également être appliquée pour
quantifier les transferts de matière lors de la fusion partielle (Olsen, 1984; Olsen and
Grant, 1991). En complément de l’identification des paragenèses minérales, la
technique des isocônes (Grant, 2005) permet d’évaluer la mobilité des éléments
majeurs et traces au sein de la roche et entre ses minéraux constitutifs.
Théoriquement, la technique des isocônes utilise comme base l’équation de Gresens
(1967) réécrite par Grant en 1986 :
CiA = (MO/MA) x CiO + ΔCi (1)
C, la concentration (% ou ppm)
i, l’élément ou oxyde considéré
A, pour échantillon altéré (ou dans notre cas liquide silicaté néoformé)
O, pour l’échantillon de référence
M, la masse apparente
∆Ci, le changement de concentration de i

En pratique, cette équation sert à construire le graphe CA en fonction de CO de


l’élément considéré qui permet de visualiser le gain ou la perte de cet élément de la
roche :

∆Ci/CiO = (MA/MO) × (CiA/CiO) – 1 (2) → ∆Ci = (MA/MO) × CiA - CiO

Ce ∆Ci correspond à l’écart entre le point de coordonnées (CO, CA) et la droite


d’équation y = x (droite 1:1). En considérant que le mouvement de matière se fait
dans un volume donné de roche et sans définition à priori des éléments et oxydes
immobiles. Cette méthode est utilisée pour quantifier les transferts de matière au sein
des roches de l’affleurement 29 (Figure III.45) où ont été échantillonnés à la fois un
métagrauwacke de la formation du Chuos (9544-29B), des leucosomes (9544-
29B_leuc ; 29C_leuc ; 29Cbis_leuc) ainsi qu’une syénite intrusive (9544-29D). Dans

131
un premier temps nous avons mesuré les densités (représentant la masse apparente
M de la formule) de ces échantillons. Par la suite, nous avons choisi notre échantillon
de référence qui est le métagrauwacke qui est considéré comme le protolithe dont la
fusion partielle est à l’origine de la genèse des leucosomes sur la base des
arguments géochimiques présentées précédemment. A noter que les veines
discordantes de syénite ont été interprétées comme allogènes sur la base de critères
structuraux et géochimiques présentés dans les parties précédentes. Les
concentrations en éléments majeurs (sous forme d’oxydes) et traces sont rapportées
à celle de l’échantillon de référence avec un coefficient qui est le rapport des
densités. Les concentrations ainsi calculées pour les fractions granitiques issues de
la fusion partielle sont représentées en fonction de celle de la référence. Pour un
échantillon, une différence de densité positive ou négative par rapport à l’échantillon
de référence sont interprétés comme le résultat respectivement d’un apport ou départ
de matière. La solution graphique de cette représentation définie un isocône. Les
résultats de ces mesures sont présentés dans le Tableau III.15.
Les Figure III.46 et Figure III.47 sont des représentations des estimations des pertes
et gains de matière dans les leucosomes et la syénite intrusive par rapport au
métagrauwacke dans lequel ils affleurent. Le critère de relation entre tous ces
différents objets est la dispersion par rapport à la droite y = x (ou 1/1). Dans le cas où
les positions des éléments majeurs sont situées proches de cette droite, les
transferts de matière sont limités ce qui suggère une ségrégation du liquide silicaté in
situ. Les éléments majeurs normalisés (Figure III.46) les plus « mobiles » lors de la
fusion partielle sont CaO (gain dans le leucosome; tandis que Fe2O3, TiO2, MgO
restent dans le mésosome comme il fallait s’y attendre lors de la ségrégation du
liquide silicaté. La relative diminution de ces trois oxydes dans les leucosomes peut
être aussi expliquée par la déstabilisation des phases minérales telles que la biotite
dont la déshydration concourt à l’apport d’eau dans les processus de fusion partielle
des roches.
En ce qui concerne les éléments traces, on peut constater ici aussi que les éléments
incompatibles lithophiles sont en teneurs plus élevée dans la fraction granitique
concordante ou intrusive (Figure III.47). Ceci est cohérant avec la tendance à la
concentration des éléments incompatibles et lithophiles dans les liquides de fusion
partielle des silicates.

132
D
B

A C

Metagrauwacke
B’ 9544-29B

9544-29B_LEUC
leucosome

B C’
9544-29C_LEUC

C’’

9544-29D

D D’

Figure III.45 : Métatexites de métagrauwacke du Chuos (affleurement 29). A. Vue d’ensemble de


l’affleurement avec la localisation des photos de détail. B. Leucosome concordant à contact
diffus bordé de mélanosome B’ : Echantillon de leucosome bordé de mélanosome inclus dans
un mésosome. C. veine granitique discordante en continuité texturale avec les leucosomes
concordants. C’ : Réseau de leucosome concordant. C’’ : Echantillon de veine discordante
dans le mésosome de la métatexite. D. Pegmatite discordante de composition syénitique à
contact francs avec la métatexite. D’. Echantillon de pegmatite discordante.

133
id.Echantillon 29B 29B_LEUC* 29C_LEUC* 29Cbis_LEUC* 29D*
Facies Métagrauw. néos. concordant néosome réseau néosome Veine
Densités 2,6505 2,6150 2,6607 2,6157 2,5647
MA/MO 1 0,9866 1,0039 0,9869 0,9676
SiO2 73,369 79,878 76,982 76,434 59,660
Al2O3 10,964 7,607 9,238 11,093 15,841
Fe2O3 4,152 2,923 3,442 1,033 1,093
MnO 0,0488 0,032 0,068 0,029 0,036
MgO 1,858 1,129 1,706 0,955 0,643
CaO 0,737 1,112 1,982 1,902 3,457
Na2O 0,75 0,635 0,747 1,025 1,310
K2O 6,002 3,676 3,845 5,159 11,070
TiO2 0,543 0,323 0,520 0,154 0,181
P2O5 0,122 0,146 0,059 2,076
PF 1,514 1,498 1,366 1,011 1,228
Total 100,059 98,812 100,040 98,856 96,597

As < L.D.
Ba 941 561,688 578,125 1023,393 1167,921
Be 1,149 1,348 2,197 2,102 1,170
Bi < L.D. 0,273
Cd 0,139 0,159
Ce 60,45 48,167 92,626 59,963 63,157
Co 10,15 6,818 8,322 3,822 2,634
Cr 51,55 47,358 48,888 23,478 7,170
Cs 4,295 2,769 5,814 4,425 9,421
Cu < L.D. 49,939
Dy 3,26 3,043 3,863 2,868 17,737
Er 1,579 1,903 1,901 1,276 9,228
Eu 0,966 0,727 0,940 1,082 2,077
Ga 13,72 10,478 13,612 12,050 17,098
Gd 3,975 3,213 4,862 3,671 17,369
Ge 1,54 1,460 1,615 1,596 1,761
Hf 5,772 3,174 5,324 3,237 0,687
Ho 0,597 0,638 0,699 0,489 3,421
In < L.D.
La 29,47 23,876 44,622 28,629 22,091
Lu 0,232 0,304 0,260 0,158 1,112
Mo < L.D. 0,392 0,344 0,301 0,297
Nb 14,7 8,834 14,295 4,988 6,721
Nd 25,46 20,029 36,119 24,642 44,056
Ni 26,02 17,414 18,551 10,826 5,177
Pb 44,0362 24,111 26,873 37,217 79,620
Pr 6,964 5,488 10,259 6,752 9,506
Rb 203,3 133,787 168,047 171,322 351,634
Sc < L.D.
Sb < L.D.
Sm 5,007 3,854 6,397 4,644 14,727
Sn 3,938 2,599 3,419 0,898 4,555
Sr 104,5 75,300 71,304 95,056 148,046
Ta 1,407 0,918 1,473 0,520 1,004
Tb 0,587 0,508 0,714 0,538 2,990
Th 16,14 12,116 17,186 18,790 3,001
Tm 0,232 0,291 0,266 0,171 1,298
U 1,488 1,181 6,041 1,381 2,892
V 54,75 37,936 47,824 14,576 19,565
W 0,263 0,202 0,415 0,341
Y 16,57 19,289 20,067 13,925 102,858
Yb 1,509 1,951 1,731 1,063 8,130
Zn 45,37 31,917 51,388 26,587 34,960
Zr 217,3 112,969 192,139 118,327 19,043

Tableau III.15 : Concentrations en oxydes majeurs et éléments traces des leucosomes et


syénite intrusive normalisées à celle du métagrauwacke de la formation du Chuos.
A O
Affleurement 29. (*) = échantillon normalisé. M /M = Rapport des densités. Oxydes en % et
traces en ppm.

134
Figure III.46 : Représentations isocônes des variations, par rapport au métagrauwacke de la
formation de Chuos, des concentrations en oxydes majeurs des leucosomes et de la syénite
intrusive. A. leucosome concordant. B. Syénite intrusive. C. Leucosome en réseau de veines.
D. Leucosome discordant. Echelle logarithmique, graduations en %.

135
Figure III.47 : Gains et pertes d’éléments traces d’un leucosome (29C_LEUC à gauche) et la syénite intrusive (29D) par rapport au métagrauwacke
de la formation de Chuos (écyantillon de référence 29B). Le relatif désordre renseigne sur l’origine in-situ ou allogène de l’objet étudié (minéralogie
potentiellement similaire ou non). Echelle logarithmique, graduations en ppm.

136
La résolution graphique par isocones pour la quantification des transferts de
matière dans les roches est source de facteurs d’exagération. La représentation
logarithmique et la référence à la droite y = x des figures ci-dessus est qualitative.
Dans les comparaisons par isocônes les plus fines, les auteurs précédents fixent
arbitrairement les éléments « immobiles » en fonction de leur position sur une droite
les reliant à l’origine du repère.
Une autre approche plus robuste de la méthode des isocônes et le calcul numérique
des pertes ou gains est présentée par (Humphris et al., 1998). Ils ont proposé une
méthode de représentation qui au lieu d’utiliser directement les concentrations en
élément (i) CiO et CiA mesurées respectivement dans la roche d’origine et la roche
secondaire produite par sa fusion, représentent les concentrations normalisées de
coordonnées CiA* et CiO* à équidistance égale à l’unité par rapport à l’origine dans un
repère cartésien.
Soit :
Xi = ( CiO*, CiA*) et Dist.(Xi ; 0) = 1
Xi, le point représentant l’élément i,
CiO* et CiA* respectivement concentrations normées de la roche d’origine et la
roche secondaire,
Dist.(Xi ; 0) , la distance entre Xi et l’origine du repère de coordonnées ( 0, 0).

Après calculs :
*=√ ⁄ et *=√ ⁄

La représentation de CiA* en fonction de CiO* montre un agencement de tous


les éléments en arc de cercle dont le rayon est égal à 1. On dispose ainsi, d’un
même repère orthonormé pour tous les éléments majeurs ou traces dont on peut
qualifier et quantifier la mobilité relative. Par la même occasion, la représentation des
éléments majeurs et traces dans le même repère en faisant abstraction des unités de
mesure, permet d’identifier le transfert de groupes d’éléments ayant les mêmes
affinités de mobilisation et supposer, dans les cas idéaux, les types de minéraux qui
pourront se former dans la phase secondaire.

137
La normalisation des oxydes majeurs selon la méthode de Humphris et al., 1998 est
présentée dans le Tableau III.16. La normalisation pour les éléments traces (non
représentée) a permis de construire les Figure III.48 et Figure III.49 ci-après.

Id. Echantillon Facies SiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5 PF Total
9544_29B paléosome Ci O 73,369 10,964 4,152 0,0488 1,858 0,737 0,75 6,002 0,543 0,122 1,514 100,059

9544_29B_LEUC néos. concordant C iA 80,96 7,71 2,963 0,033 1,14 1,13 0,64 3,73 0,33 < L.D. 1,52 100,152
9544_29B* CiO* 0,689 0,766 0,764 0,775 0,787 0,629 0,733 0,785 0,790 - 0,707 0,707
9544_29B_LEUC* CiA* 0,724 0,643 0,645 0,632 0,617 0,778 0,680 0,619 0,613 - 0,708 0,707

9544_29C_LEUC néosome réseau C iA 76,69 9,202 3,429 0,067 1,7 1,97 0,74 3,83 0,52 0,15 1,36 99,655
9544_29B* CiO* 0,699 0,737 0,740 0,648 0,723 0,521 0,709 0,781 0,715 0,676 0,726 0,708
9544_29C_LEUC* CiA* 0,715 0,676 0,673 0,762 0,691 0,853 0,706 0,624 0,699 0,737 0,688 0,706

9544_29Cbis_LEUC néosome C iA 77,45 11,24 1,047 0,03 0,97 1,93 1,04 5,23 0,16 0,06 1,02 100,17
9544_29B* CiO* 0,697 0,703 0,894 0,788 0,811 0,526 0,647 0,731 0,881 0,819 0,772 0,707
9544_29Cbis_LEUC* CiA* 0,717 0,712 0,449 0,616 0,585 0,850 0,762 0,682 0,472 0,574 0,635 0,707

9544_29D veine discordante C iA 61,66 16,37 1,13 0,037 0,66 3,57 1,35 11,4 0,19 2,15 1,27 99,829
9544_29B* CiO* 0,737 0,633 0,887 0,754 0,858 0,414 0,597 0,587 0,862 0,232 0,738 0,708
9544_29D* CiA* 0,676 0,774 0,463 0,657 0,513 0,910 0,802 0,810 0,506 0,973 0,675 0,707

Tableau III.16 : Calcul des concentrations normées (*) des oxydes majeurs selon la technique
O
de Humphris et al., 1998. Ci = concentration mesurée de l’élément i dans le métagrauwacke
A
9544-29B ; Ci = concentration mesurée de l’élément i dans les leucosomes ou veine intrusive.
O A
Ci * et Ci * respectivement concentrations normées du métagrauwacke et des objets
comparés.

Dans les figures représentant les concentrations des éléments normalisés


selon la méthode de Humphris (1998) (Figure III.48 et Figure III.49); la relation
s’exprime à travers l’étalement de l’éventail des points. Plus cet éventail est restreint;
plus les roches comparées ont des chances d’avoir des similitudes minéralogiques
relatives et susceptibles d’être en relation génétique. C’est ainsi que la poche de
leucosome (9544-29B_LEUC*) a un éventail réduit par rapport à la roche de
référence ; ce qui est l’opposé pour la veine de leucosome (9544-29Cbis_LEUC*). A
l’extrême, la veine de syénite intrusive (9544-29D*) a un très large éventail qui
confirme sa non-relation avec le métagrauwacke (9544-29B*). A noter que les
représentations corroborent nos observations et interprétations structurales (Tableau
III.8 ; Figure III.45) si l’on tient compte des relations entre leucosomes et
métagrauwacke. On pourra interpréter les « différences » de répartition des éléments
entre les leucosomes 9544-29B_LEUC* et 9544-29Cbis_LEUC* par le fait que le
premier cité est une poche représentant la collecte des jus silicatés à l’échelle des

138
grains dans son proche périmètre, tandis que le second représenterait la collecte de
veinules ayant pu drainer de jus silicaté provenant d’un périmètre beaucoup plus
large.
Pour le transfert d’éléments chimiques, les observations faites avec la représentation
des isocônes sous forme logarithmique est appropriée pour les oxydes majeurs. A
savoir que la fusion partielle entraîne un accroissement plus ou moins important de la
teneur en SiO2 ; CaO et le fractionnement des oxydes de FeO, de MgO ; de MnO et
de TiO2 dans le résidu (représenté par le mésosome 29B).
Le comportement des éléments traces est variable: Les éléments lithophiles sont
globalement fractionnés dans le leucosome et les éléments sidérophiles sont
concentrés dans le mésosome. Le Zr et le Th sont plus concentrés dans le
mésosome que dans les leucosomes. La grande partie des Terres Rares se
comportent de la même manière que SiO2, ce qui suggère qu’elles sont incorporées
dans le réseau des divers silicates qui constituent les granites et exclu un
fractionnement important dans des phases accessoires.
En contraste, l’Uranium est plus concentré dans les leucosomes discordants (C’,
Figure III.45) que dans les leucosomes concordants. Ainsi il apparait que l’U a un
comportement spécifique par rapport aux autres Terres Rares ce qui pourrait se
refléter par la cristallisation d’oxydes d’uranium dans ces leucomes, si la teneur en U
était beaucoup plus importante que les 06 ppm de l’échantillon. (Th = 17,12 ppm)

139
A B
Figure III.48 : Représentations des concentrations normalisées des différents composants de la métatexite de métagrauwacke du Chuos de l’affleurement 29 (*).
Les concentrations des oxydes majeurs et éléments traces des différents types de veines granitiques sont normalisées par rapport à la composition du
mésosome de la métatexite. A. Poche de Leucosome dans le mésosome (P2O5 < L.D. ; non représenté). B. Syénite intrusive dans la métatexite.

140
A B
Figure III.49 : Représentations des concentrations normalisées (*) des oxydes majeurs et éléments traces entre fractions granitiques et métagrauwacke de la
formation du Chuos (Affleurement 29). A. Veines de leucosome infra-centimétriques concordantes en réseau. B. Veine de leucosome supra-centimétrique
concordante.

141
Les isocônes sont un outil permettant l’estimation des transferts élémentaires
induit par le fractionnement entre liquide silicaté et résidu solide lors de la fusion
partielle. Le choix des échantillons représentant ces différents pôles repose sur
l’analyse structurale, pétrologique et texturale des migmatites. Le leucosome est
interprété comme représentant une partie au moins du liquide silicaté généré par
fusion partielle (en effet, une partie du liquide a pu migrer au-delà de l’échelle des
grains, auquel cas le leucosome representerait un cumulat formé des premiers
cristaux formés lors de la cristallisation fractionnée). Le mésosome est considéré
comme le résidu solide après ségrégation au moins partielle du liquide pour former
des veines de leucosome. En effet, (i) une partie du mésosome pourrait représenter
une zone non affectée par la fusion partielle en raison d’une composition de la roche
moins fertile, ou (ii) une partie du liquide de fusion partielle pourrait ne pas avoir été
ségrégé à l’échelle des grains et être resté piégé dans le mésosome. Il n’en demeure
pas moins qu’elle permet de juger de relations pétrogénétiques entre différents
faciès. Cette technique peut venir en complément de la géochimie classique (Figure
III.50) pour expliquer les différences (ou similarités) de composition élémentaires.

Figure III.50 : Spectres de Terres Rares normalisées aux chondrites (Sun and McDonough,
1989) des roches de l’affleurement 29. 9544-29B = métagrauwacke et 9544-29D = syénite
intrusive. Les autres échantillons = différents types de leucosomes.

142
CONCLUSION

Les travaux antérieurs (Jacob, 1974; Jacob et al., 1986; Oliver, 1994; Nex et
al., 2001) avaient abouti à des classifications pétro-géochimiques en mentionnant
l’origine des granites par la fusion partielle des roches sans en faire une étude
génétique poussée. Notre étude s’intéresse aux relations génétiques entre ces
granites et les métasédiments dans le cadre des processus de ségrégation et de
migration des liquides silicatés qui accompagnent la fusion partielle.
Les compositions minéralogiques et chimiques des différents types de leucosomes et
granites exposés dans la rivière Swakop corroborent les distinctions proposées sur la
base de leurs relations structurales de terrain avec les roches encaissantes et de leur
caractéristiques pétrologiques et texturales. Les fractions granitiques des migmatites
et granites de la rivière Swakop ont des signatures en éléments majeurs qui couvrent
les champs des granites peralumineux et métalumineux. Ils ont les caractéristiques
de la lignée calco-alcaline hyperalumineuse et certains sont hyper potassiques.
Cependant, la comparaison géochimique uniquement basée sur les compositions en
oxydes majeurs des échantillons ne permet pas de distinguer les différents types de
fraction granitiques des migmatites et des plutons intrusifs.
Par contre la comparaison entre éléments des terres rares (TR) permet de distinguer
les leucosomes et granites in-situ des granites intrusifs. Les leucosomes ont des
compositions chimiques similaires à leurs encaissants interprétés comme leur source
(pentes fortement négatives des spectres d’TR) tandis que les granites intrusifs
(pentes des spectres d’ETR à pente négative moins prononcée) ont des caractères
chimiques différents. Ces derniers auraient pu subir un fractionnement chimique plus
important que les granites in-situ lors de la migration des liquides silicatés; il en
résulte qu’ils peuvent contenir des minéraux accessoires d’éléments chimiques
lithophiles tels que les oxydes d’uranium. Il convient cependant de distinguer
différents types de granites intrusifs. La syénite par exemple présente un spectre de
terres rares assez plat qui suggère une source peu différenciée. Par contre, elle est
comparativement plus enrichie en terre rares que les autres granites, ce qui indique
une différenciation importante sans doute par cristallisation fractionnée. Les autres
granites intrusifs ont des caractéristiques complètement différentes (spectres
différenciés et comparativement peu enrichis).
143
Il est aussi possible d’estimer qualitativement et semi-quantitativement les
transferts d’éléments entre protolithe métasédimentaire et granites par la technique
des isocônes. Par ailleurs, la méthode de Humphris (1998) apporte à cette technique
des contraintes sur les groupes d’éléments qui peuvent être mobilisés conjointement
lors du transfert de matière lié à la fusion partielle par exemple, le Zr est très peu
mobilisé dans les processus de fusion partielle et reste préférentiellement dans la
métatexite métasédimentaire.

144
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146
CHAPITRE 3

SOURCES DE LA FRACTION GRANITIQUE DES MIGMATITES ET


DES GRANITES INTRUSIFS DE LA RIVIERE SWAKOP :
CONTRAINTES GEOCHRONOLOGIQUES ET ISOTOPIQUES

147
148
SOURCES DE LA FRACTION GRANITIQUE DES MIGMATITES ET
DES GRANITES INTRUSIFS DE LA RIVIERE SWAKOP :
CONTRAINTES GEOCHRONOLOGIQUES ET ISOTOPIQUES

INTRODUCTION
La zone centrale de la ceinture du Damara est subdivisée en trois unités
structurales exposées le long de la rivière Swakop. Ces unités ont été définies sur la
base de la proportion de la fraction granitique et de ses relations structurales avec
les roches encaissantes (Toe et al. Soumis à JAES). L’unité inférieure est composée
de diatexites et des granites hétérogènes comprenant des enclaves de paragneiss et
d’orthogneiss métatexitiques, des enclaves d’amphibolites et des plutons de granite
leucocrate plus homogène interprétés comme des diapirs. L’unité intermédiaire est
formée de métatexites dont le protolithe est essentiellement un métagrauwacke et
caractérisées par un réseau de leucosome concordants en continuité texturale avec
des leucosomes discordants et recoupés par des veines granitiques intrusives aux
contacts francs. L’unité supérieure est dominée par une série métasédimentaire
métamorphisée dans le faciès des Amphibolites et recoupée par des granites aux
contacts francs formant des dykes et des laccolithes. Une partie de ces dykes sont
partiellement à totalement transposés dans la structure de la roche encaissante.
L’unité intermédiaire est interprétée comme une zone de fusion partielle des
métasédiments et le contact avec l’unité inférieure est interprété comme la transition
avec la zone magmatique au sein de laquelle les roches partiellement fondues et les
enclaves flottaient au sein d’un liquide silicaté. L’unité supérieure est interprétée
comme la zone d’intrusion des magmas granitiques issus de la fusion partielle au
sein des unités sous-jacentes. (Figure IV.51, Tableau IV.17).
Dans la section précédente, les relations pétrogénétiques entre ces différents types
de granites et leur encaissants ont été testées sur la base de leurs compositions en
éléments majeurs et traces et de leurs signatures en Terres Rares. La conclusion
étant que les signatures des leucosomes de la zone intermédiaire sont compatibles
avec une origine par fusion partielle des métagrauwackes encaissants, tandis que les
signatures des granites intrusifs suggèrent une origine par fusion partielle d’un
protolithe différent des métatexites encaissantes.

149
L’objectif de cette partie est de documenter le comportement des phases accessoires
porteuses de l’Uranium au cours de la fusion partielle, de la ségrégation
liquide/solide, et de la cristallisation fractionnée, par des analyses (i) U/Pb sur zircon,
monazite et uraninite, et (ii) Sm/Nd sur roche totale des différents types de granites
et de leurs encaissants.
Le zircon est un minéral accessoire qui cristallise dans les granites et est
stable jusqu’à très haute température (Cherniak and Watson, 2003). La monazite est
plus facilement déstabilisée ou recristallisée au cours du métamorphisme ou du
métasomatisme (Rubatto et al., 2001; Hoskin and Schaltegger, 2003; Martin et al.,
2008). Les analyses chimiques et radiométriques effectuées sur des zircons séparés
serviront de base pour discuter la relation entre concentrations en zirconium et
concentrations en uranium dans les liquides silicatés sur la base des travaux
expérimentaux de Watson et Harrison, 1983 sur la relation entre la saturation en
zirconium et les concentrations des éléments incompatibles dans les magmas.
Les signatures isotopiques Sm-Nd sur roches totales de métatexites
métasédimentaires ainsi que de granites in-situ et intrusifs permettent de tracer les
liens pétrogénétiques entre ces différents faciès et complètent le traçage par
datations ponctuelles sur zircon, monazite et uraninite des granites de la rivière
Swakop. Ces nouvelles données isotopiques seront comparées avec celles de la
littérature, notamment les données isotopiques des roches de la rivière Khan de
Jung et al. (2003).

150
Figure IV.51 : Carte et coupe interprétative de la Swakop River avec les différentes stations d’étude et d’échantillonnage. Carte modifiée d’après la
carte géologique au 1/250 000è de la région de Walvis Bay, feuille 2214 ((Geological Survey of Namibia, 1995).

151
Unité structurale Position carte id. échantillon Lithologies Interprétation

Stop 34 9544-34 Amphibolite enclave amphibolitique


9544-35A
paragneiss à leucosomes diatexites (protolithe paragneissique )
9544-35B
Stop 35
9544-35C
Unité inférieure granites à microcline granites hétérogènes dans diatexite
9544-35D
9544-36A
Stop 36 leucogranite diapir granitique (granite hétérogène)
9544-36B
9544-38
Stop 38 orthogneiss orthogneiss migmatitique
9544-38"
9544-33A granite à biotite et monazite granite intrusif
9544-33B1' métagrauwacke métatexite métasédimentaire
Zone de transition Ouest 9544-33B1" granite leucosome in-situ dans métatexite
Stop 33
Unités inférieure/intermédiaire 9544-33C granite
granites in-situ dans métatexite
9544-33D granite
9544-33E pegmatite à biotite granite intrusif
Stop 25 9544-25B gneiss à grenat métatexite métasédimentaire à leucosomes à grenats
9544-27A
Stop 27 métagrauwacke métatexites non différenciées
9544-27B
9544-29B métagrauwacke métatexite métasédimentaire
9544-29B_leuc granite à microcline leucosome
Unité intermédiaire
Stop 29 9544-29C_leuc granite à microcline leucosome réseau
9544-29Cbis_leuc granite à microcline leucosome
9544-29D Syénite veine discordante
9544-32 métaquartzite métasédiment encaissant
Stop 32
9544-32_pegm pegmatite granite in-situ dans métatexite
9544-39A granite à microcline granite intrusif
Zone de transition Est
Unités inférieure/supérieure
Stop 39 9544-39B1 calcschiste métasédiment encaissant
9544-39D granite granite intrusif
9544-41A pegmatite à quartz fumé
9544-41B granite granites intrusifs
9544-41C pegmatite
Stop 41
Unité supérieure 9544-41E calcschiste métatexite métasédimentaire
9544-41E_veine granite à diopside leucosome (veine concordante)
9544-41D Amphibolite enclave amphibolitique
Stop Ida 4 9544-99 pegmatite à quartz fumé granite intrusif

Tableau IV.17 : Affiliations, positions, descriptions et interprétations des roches échantillonnées dans la rivière
Swakop. En bleu, les échantillons étudiés en géochronologie U-Pb sur zircons séparés (+ monazites et
uraninites en mince le cas échéant) ; en vert, les échantillons étudiés en isotopie Sm-Nd roches totales. A noter
que les échantillons étudiés en géochronologie ont tous été étudiés en isotopie Sm-Nd sauf le leucosome en
réseau (9544-29C-leuc) et la pegmatite à biotite et monazite (9544-33A).

152
I CONTRAINTES GEOCHRONOLOGIQUES DES
MIGMATITES ET GRANITES DE LA SWAKOP RIVER

L’étude morphologique des populations de zircons (Pupin, 1980; Corfu et al.,


2003) renseigne sur leur condition de cristallisation et donc sur leur origine
(magmatique, métamorphique, hydrothermales ou détritique). Les analyses des
isotopes de l’Uranium et du Plomb in-situ sur zircon séparés fournissent plusieurs
informations. Deux isotopes de l’Uranium sont radioactifs, l’U237 se désintègre en
Pb207 et l’U235 se désintègre en Pb206. Les analyses isotopiques permettent de
calculer des âges Pb207/Pb206 ou de comparer les données des deux
géochronomètres dans un diagramme concordia représentant les rapports
isotopiques Pb206/U238 en fonction de Pb207/U235. Si les deux géochronomètres
donnent les mêmes âges, en prenant en compte la marge d’erreur, alors les âges
sont dits concordants. Alternativement, si un ou des isotopes utilisés dans les
rapports subissent des gains ou des pertes, alors les analyses sont dites
discordantes. Dans les cas simples, les pertes ou gains sont associés à une
réouverture partielle du système isotopique U/Pb lors d’un évènement de
recristallisation. Dans ce cas, les modifications des signatures isotopiques des
minéraux peuvent être variables d’un minéral à l’autre mais ne se répercutent pas sur
des changements de proportions entre isotopes du Pb ou de l’Uranium ce qui se
traduit par une distribution des analyses selon une droite dite « discordia ». La
qualité de la définition de cette droite est évaluée par la Mean Standard Weighted
Deviation. Les intersections entre discordia et concordia sont appelés intercepts
inférieur et supérieur et peuvent avoir des interprétations pétrologiques variées selon
le type de zircons :
- Pour des zircons magmatiques, les âges concordants ou l’intercept supérieur
renseignent sur l’âge de cristallisationPour des zircons hérités dans des
granites cristallisés à partir de liquides silicatés issus de la fusion partielle,
l’intercept supérieur donne les âges de leurs sources tandis que l’intercept
inférieur donne l’âge de perturbation isotopique qui peut être due par la
cristallisation de nouveaux zircons ou de bordures métamorphiques, ou
fracturation/altération de la structure cristalline du zircon.Pour des zircons
détritiques dans les sédiments ou métasédiments l’intercept supérieur peut
153
donner l’âge de leurs protolithes de provenance. L’intercept inférieur peut
renseigner sur un événement métamorphique suffisamment important pour
perturber les rapports isotopiques (faciès amphibolite ou granulite) dans le cas
des métasédiments.
- Dans le cas de zircon ayant subi une recristallisation par
dissolution/reprécipitation sans formation d’une nouvelle zone de croissance,
la remise à zéro des systèmes isotopiques est très imparfaite et les âges
obtenus sont sujets à caution (Martin et al., 2008).
- Des analyses discordantes peuvent également correspondre à des mélanges
entre des zones aux signatures distinctes mais aux dimensions inférieures à la
taille des zones analysées. C’est particulièrement le cas lors d’analyse de
populations de grains de zircon mais c’est également possible par analyse à la
sonde ionique si la taille du faisceau d’ion excède celle des zones de
croissances.

Nous présenterons les descriptions morphologiques ainsi que les résultats de


géochronologie U-Pb in-situ par LA-ICP-MS (Resonetics Revolution M-50 ;
laboratoire Magma et Volcans ; Clermont-Ferrand) sur zircons séparés mais aussi
sur monazites en lame minces de certaines roches des unités.

I. 1 L’UNITE INFERIEURE
Les principales lithologies de l’unité inférieure ont été échantillonnées, Quatre
types de roches y ont été étudiés : un orthogneiss, potentiel témoin de socle ; un
diapir granitique ; des diatexites paragneissiques ainsi qu’une enclave d’amphibolite
dans les diatexites du complexe gneissique d’Abbabis.

ORTHOGNEISS. ECHANTILLON 9544-38


Les zircons de l’orthogneiss 9544-38 observés au microscope binoculaire
(MB) sont pour la plupart translucides légèrement colorés en brun et de forme
hexagonale à double terminaison prismatique (1, Figure IV.52) typiques des zircons
magmatiques. Ils sont assez trapus avec un rapport longueur/largeur (L/l) ≈ 3 et ont
une taille voisine de 200 µm pour les zircons entiers. Certains zircons présentent des

154
bordures résorbées allant parfois jusqu’à des formes sub-arrondies. Ils comportent
des zonations avec des parties internes plus brillantes que la bordure.
L’observation en cathodoluminescence (CL) indique que ces zircons sont fracturés,
et caractérisés par une zonation oscillatoire magmatique (2, Figure IV.52).
Les datations effectuées sur ces zircons donnent des âges Pb207/Pb206
Paléoprotérozoïques voisins de 2 Ga aussi bien sur les cœurs que sur les
surcroissances magmatiques. A cet effet, le diagramme concordia des datations
effectuées sur cet échantillon affiche des âges d’intercepts supérieur et inférieur
respectivement à 2024 ± 14 Ma et 505 ± 64 Ma (A, Figure IV.53).
L’âge de l’intercept supérieur est cohérent avec les données in-situ des zircons (avec
un âge moyen à 1977 ± 23 Ma ; B, Figure IV.53) tandis que l’âge néoprotérozoïque
de l’intercept inférieur (assez imprécis) serait celui d’une perturbation que subissent
les zircons de l’orthogneiss, qui pourrait être lié à leur fracturation à un
enrichissement en U (Tableau IV.18) des bordures de zircons par rapports aux
cœurs. Ce qui se confirme par le fait que le point le plus bas dans le diagramme
Concordia soit en périphérie du zircon A (Figure IV.52 et donne un âge très
discordant à 1701 ± 46 Ma.
Des monazites sur lame mince de cet orthogneiss (Figure IV.54) ont elles aussi été
datées et elles enregistrent un évènement géochronologique à ca. 510 Ma (A et B,
Figure IV.54). Ces monazites sont en inclusions dans des biotites qui définissent la
foliation des orthogneiss et sont interprétées comme ayant cristallisé lors du
métamorphisme panafricain.
Les Tableau IV.18 et Tableau IV.19 présentent le détail des mesures
géochronologiques effectuées respectivement sur les zircons et les monazites de
l’orthogneiss 9544-38. On y observe que les zircons de l’orthogneiss (Tableau IV.18)
ont des concentrations médianes en Th et U respectifs de 203 ppm et 526 ppm pour
un rapport Th/U médian de 0,40. Les valeurs extrêmes sont enregistrées par les
bordures avec des teneurs en U pouvant aller jusqu’à 2000 ppm. Ces valeurs
suggèrent un enrichissement postérieur en U dans les bordures de zircons.

155
1

Figure IV.52 : Texture et âges Pb/Pb des zircons d’un orthogneiss (9544-38) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire.
207 206
Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ).
Incertitudes d’âges à 2 σ.

156
Figure IV.53 : A. Diagramme concordia- des zircons d’un orthogneiss (9544-38) du complexe
207 206
gneissique d’Abbabis. Unité inférieure. B. Age moyen Pb /Pb des zircons de l’échantillon
9544-38.

A B

504 ± 11 Ma
507 ± 11 Ma

511 ± 11 Ma

517 ± 11 Ma
512 ± 11 Ma

504 ± 11 Ma

208 232
Figure IV.54 : Points d’analyses pour les datations Pb /Th des monazites de l’échantillon
9544-38. Insert A. Ages concordants des monazites de l’orthogneiss 9544-38. Insert B. Age
208 232
moyen Pb /Th des monazites de l’orthogneiss 9544-38.

157
Orthogneiss 38 Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
G ; zircon 38-1 05070911e magm. Overgrowth 136 207 430 0,48 5,9710 0,1418 0,3520 0,0077 0,92 2001 40
06070911e core 68 119 202 0,59 6,2875 0,1521 0,3630 0,0080 0,91 2037 40
E ; zircon 38-2 09070911e rim 497 223 1873 0,12 5,1843 0,1220 0,3250 0,0071 0,93 1890 40
10070911e core 189 198 757 0,26 4,8383 0,1159 0,2922 0,0064 0,91 1957 40
11070911e core 163 237 500 0,47 6,2965 0,1510 0,3652 0,0080 0,91 2029 40
30070911e rim 167 226 578 0,39 5,4311 0,1457 0,3221 0,0072 0,83 1990 45
F ; zircon 38-2' 12070911e core 71 108 216 0,50 6,2579 0,1520 0,3624 0,0080 0,90 2032 41
C ; zircon 38-3 15070911e rim 210 249 901 0,28 4,3236 0,1056 0,2716 0,0060 0,90 1887 41
16070911e core 118 164 359 0,46 6,3103 0,1544 0,3674 0,0081 0,90 2022 41
17070911e rim 308 326 1091 0,30 5,3132 0,1328 0,3308 0,0073 0,88 1903 42
32070911e rim 189 173 649 0,27 5,4649 0,1508 0,3353 0,0075 0,81 1929 47
D ; zircon 38-4 07070911e core 86 96 287 0,33 5,8357 0,1411 0,3415 0,0075 0,91 2014 40
08070911e magm. Overgrowth 351 218 1208 0,18 5,7930 0,1402 0,3473 0,0076 0,91 1971 41
31070911e rim 386 316 1968 0,16 3,5916 0,0977 0,2305 0,0052 0,82 1848 47
zircon 38-5 18070911e rim 102 191 308 0,62 6,0886 0,1513 0,3592 0,0079 0,89 1999 42
19070911e core 83 122 246 0,50 6,3068 0,1583 0,3660 0,0081 0,88 2028 42
20070911e magm. Overgrowth 85 114 265 0,43 6,0715 0,1544 0,3537 0,0078 0,87 2021 43
A ; zircon 38-6 21070911e magm. Overgrowth 137 95 444 0,21 6,0595 0,1522 0,3579 0,0079 0,88 1997 42
22070911e core 80 132 270 0,49 5,5192 0,1475 0,3215 0,0072 0,84 2021 45
25070911e rim 170 222 674 0,33 4,5841 0,1199 0,2835 0,0063 0,85 1915 45
26070911e core 161 326 552 0,59 5,2646 0,1386 0,3104 0,0069 0,85 2000 44
27070911e rim 263 252 1787 0,14 2,5131 0,0665 0,1748 0,0039 0,84 1701 46
B ; zircon 38-7 28070911e core 158 255 623 0,41 4,6504 0,1257 0,2783 0,0062 0,83 1973 46
29070911e magm. Overgrowth 101 178 313 0,57 5,6980 0,1608 0,3413 0,0077 0,80 1972 48

Tableau IV.18 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de l’orthogneiss 9544-38 du complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.

orthogneiss 38 Common Lead corrected values Age (Ma)


id. monazite Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb208/Th232 ± Pb206/U238 ± Rho Pb208/Th232 ±
Monazites 38 05080911f spot 1 1672 59532 4288 13,9 0,02522 0,00064 0,08310 0,00237 0,1 504 11
06080911f spot 2 1428 52914 2348 22,5 0,02592 0,00067 0,08310 0,00239 0,1 517 11
07080911f spot 3 1762 55203 7098 7,8 0,02522 0,00064 0,08153 0,00228 0,1 504 11
08080911f spot 4 521 16096 2043 7,9 0,02554 0,00064 0,08230 0,00230 0,1 510 11
09080911f spot 5 2791 79797 14211 5,6 0,02565 0,00064 0,08430 0,00235 0,1 512 11
10080911f spot 6 1597 61544 2573 23,9 0,02561 0,00064 0,08313 0,00232 0,1 511 11
11080911f spot 7 1310 47800 3115 15,3 0,02541 0,00064 0,08363 0,00235 0,1 507 11
12080911f spot 8 2456 63159 15697 4,0 0,02511 0,00062 0,08127 0,00225 0,1 501 11

Tableau IV.19 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les monazites de l’orthogneiss 9544-38 du complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.

158
DIATEXITES
DIATEXITE 9544-35A
Les zircons de la diatexite paragneissique 9544-35A sont hexagonaux à
double extrémité pyramidale (1, Figure IV.55). Ils ont des tailles d’environs 200 µm et
leur ratios longueur/largeur sont voisins de 3. Contrairement aux zircons de
l’orthogneiss ils présentent des bordures quasi automorphes non-résorbées. Ils sont
de couleur brune foncée et présentent peu de zonations internes brillantes.
En cathodoluminescence (2, Figure IV.55) les zircons présentent des structures
complexes avec des cœurs hérités et des contours diffus. Les cœurs de ces zircons
sont résorbés et très fracturés au point de s’effriter au polissage (zircons E et F,
Figure IV.55).
Les cœurs hérités donnent deux pics d’âges Pb207/Pb206, l’un Paléoprotérozoïque
autour de 2Ga, et l’autre du début du Néoprotérozoïque autour de 1 Ga. Les
bordures métamorphiques donnent quant à elles un âge médian à 550+24/-42 Ma.
Dans un diagramme concordia, les analyses correspondant aux deux populations de
cœurs hérités s’alignent sur des discordias distinctes avec des intercepts supérieurs
respectivement à 2015 ± 18 Ma et 1021 ± 30 Ma. Les intercepts inférieurs de ces
discordia, respectivement à 484 ± 52 Ma et à 477 ± 16 Ma sont cohérents avec une
perturbation des signatures isotopiques des cœurs hérités lors du métamorphisme
panafricain.
Le Tableau IV.20 présente les résultats des mesures géochronologiques effectuées
sur les zircons de l’échantillon de diatexite 9544-35A. Dans le cas des zircons entiers
(A, B et D, Figure IV.55 ) ou des cœurs hérités les rapports Th/U sont voisins de 0,5
tandis que dans leurs bordures ce rapport baisse d’un ordre de grandeur à 0,05 avec
des teneurs en U exceptionnelles allant jusqu’à 3706 ppm. Ces très faibles rapports
Th/U indiqueraient que la cristallisation de zircon des bordures soient d’origine
métamorphique (Rubatto, 2002; Hoskin and Schaltegger, 2003; Martin et al., 2008)

159
1

207 206
Figure IV.55 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une diatexite (9544-35A) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire.
207 206
Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ).
Les âges entre parenthèses sont avec une incertitude à 1 σ et ne sont pas utilis
és pour le
calcul des discordia.
160
Figure IV.56 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35A du
complexe gneissique d’Abbabis. Unité inférieure. A. Population de zircons ou cœurs hérités à
ca. 2Ga. B. Populations des zircons et cœurs hérités à ca. 1 Ga. Les intercepts inférieurs sont
compatibles avec une perturbation des signatures isotopiques U et Pb lors du métamorphisme
panafricain à ca. 500 Ma.

161
Diatexite 35A Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
B ; zircon 35A-98 04070911b rim 129 126 762 0,17 2,6314 0,0670 0,1929 0,0044 0,90 1604 44
05070911b core 182 300 589 0,51 5,7670 0,1429 0,3418 0,0078 0,92 1991 40
06070911b core 196 313 591 0,53 6,2278 0,1529 0,3643 0,0082 0,92 2014 40
07070911b rim 167 199 565 0,35 5,5111 0,1347 0,3378 0,0076 0,92 1931 40
08070911b rim 190 132 1253 0,11 2,6868 0,0658 0,1833 0,0041 0,92 1737 42
zircon 35A-99 01070911b core (magm. Overg.?) 241 194 3706 0,05 0,6652 0,0168 0,0825 0,0019 0,90 548 50
02070911b rim (core??) 194 149 2794 0,05 0,7249 0,0179 0,0871 0,0020 0,92 616 48
03070911b rim (magm. Overg.?) 182 124 2507 0,05 0,7433 0,0183 0,0912 0,0021 0,93 570 48
zircon 35A-101 11070911b rim 165 96 2161 0,04 0,8607 0,0222 0,0976 0,0022 0,86 740 51
12070911b core 175 67 1436 0,05 1,5140 0,0369 0,1552 0,0034 0,91 951 47
14070911b rim 209 104 2224 0,05 1,1092 0,0275 0,1193 0,0026 0,89 851 49
C ; zircon 35A-103 34070911b rim (metam.) 87 40 1367 0,03 0,6471 0,0169 0,0812 0,0017 0,81 523 58
36070911b recristallisation 105 71 1874 0,04 0,5919 0,0164 0,0733 0,0016 0,77 550 61
37070911b core 85 26 1036 0,03 0,9506 0,0261 0,1064 0,0023 0,77 769 59
38070911b rim (metam.) 112 61 1804 0,03 0,6411 0,0169 0,0809 0,0017 0,80 509 58
D ; zircon 35A-104 31070911b magm. Overgrowth 132 138 689 0,20 3,3447 0,0849 0,2201 0,0047 0,84 1803 46
32070911b core 131 227 500 0,46 4,5591 0,1190 0,2821 0,0060 0,82 1914 47
33070911b rim 184 250 664 0,38 5,0872 0,1316 0,3058 0,0065 0,82 1966 46
E ; zircon 35A-105 25070911b core 73 28 594 0,05 1,5503 0,0395 0,1567 0,0034 0,85 979 51
26070911b rim (recristallisation) 100 83 1744 0,05 0,5816 0,0156 0,0739 0,0016 0,81 495 59
27070911b rim (recristallisation) 82 76 1220 0,06 0,6993 0,0178 0,0860 0,0018 0,84 566 55
zircon 35A-106 15070911b core 130 791 822 0,96 1,6020 0,0396 0,1607 0,0035 0,89 994 48
16070911b core 144 611 1087 0,56 1,4643 0,0368 0,1473 0,0032 0,88 989 49
17070911b rim 127 75 1100 0,07 1,4230 0,0354 0,1453 0,0032 0,88 958 48
F ; zircon 35A-107 18070911b magm. Overgrowth 96 45 1300 0,03 0,7811 0,0195 0,0949 0,0021 0,88 593 51
21070911b core (destablized) 111 100 1685 0,06 0,6770 0,0169 0,0830 0,0018 0,87 574 52
A ; zircon 35A-108 22070911b core 211 380 642 0,59 5,8403 0,1457 0,3467 0,0075 0,87 1988 43
23070911b magm. Overgrowth (gain?) 200 354 595 0,60 6,0300 0,1500 0,3525 0,0076 0,87 2016 43
24070911b magm. Overgrowth 218 271 887 0,31 4,4634 0,1105 0,2715 0,0059 0,87 1945 43
zircon 35A-109 28070911b core 96 78 1451 0,05 0,6968 0,0178 0,0842 0,0018 0,84 605 54

Tableau IV.20 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de la diatexite 9544-35A du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ tandis que les âges à 1 σ n’y figurent pas.

162
DIATEXITE 9544-35B
Les zircons de la diatexite paragneissique 9544-35B sont sub-hexagonaux
avec des pointes sub-arrondies (Figure IV.57). Certains d’entre eux sont cassés,
mais les tailles sont de l’ordre de 200 µm avec un ratio longueur/largeur de 2 à 3,5.
Les zircons sont transparent (zrc 35B-112) à translucides pour la plupart avec des
couleurs dans les variations de brun clair à foncé. Certains d’entre eux présentent de
nombreuses zonations internes avec des zones centrales plus brillantes que les
bordures.
En cathodoluminescence (2, Figure IV.57) les zircons présentent des surcroissances
magmatiques (zircon A) mais aussi des cœurs hérités (zircon C). Les âges
Pb207/Pb206, s’étalent de ca. 900 Ma pour les plus anciens (cœurs et surcroissances
oscillatoires magmatiques) à ca. 550 Ma pour certaines bordures. Un grain de zircon
(zircon A) est complètement distinct des autres grains de cet échantillon (Tableau
IV.21). Il présente de faibles teneurs en U, Th, et Pb (tous inférieurs à 100 ppm) et
des rapports U/Th supérieurs à 0,5 (jusqu’à 1,67).

Dans un diagramme concordia, les analyses isotopiques de ces zircons s’alignent


sur une discordia avec des intercepts supérieur et inférieur mal contraints (MSWD =
29) à 1010 ± 130 Ma et 406 ± 60 Ma. Ces intercepts ne correspondent à aucun âge
concordant et ne permettent pas de définir des âges précis. Ces données suggèrent
néanmoins que le leucosome de la diatexite renferme des zircons présentant des
cœurs magmatiques hérités d’âge néoprotérozoïque et dont la signature isotopique
en U et Pb a été perturbée lors du métamorphisme panafricain.

163
1

207 206
Figure IV.57 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une diatexite (9544-35B) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire.
207 206
Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ).
Incertitudes d’âges à 2 σ sauf pour les âges entre parenthèses (1σ).
164
Figure IV.58 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35B du
complexe gneissique d’Abbabis. Unité inférieure.

165
Diatexite 35B Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
zircon 35B-111 05070911c rim 144 96 1950 0,05 0,8256 0,0184 0,0943 0,0020 0,96 725 45
06070911c core (destabilized??) 103 70 1406 0,05 0,8014 0,0186 0,0931 0,0020 0,92 688 47
07070911c rim metam. 120 100 1932 0,05 0,6413 0,0146 0,0811 0,0017 0,94 506 48
C ; zircon 35B-112 08070911c rim 286 360 4239 0,08 0,7247 0,0163 0,0852 0,0018 0,95 663 46
09070911c core 108 228 1026 0,22 1,1840 0,0269 0,1256 0,0027 0,95 879 45
zircon 35B-113 10070911c rim 208 130 2862 0,05 0,7973 0,0182 0,0918 0,0020 0,94 708 46
zircon 35B-114 11070911c core 169 101 2321 0,04 0,8357 0,0189 0,0907 0,0020 0,95 832 45
12070911c rim 148 73 2408 0,03 0,6669 0,0155 0,0778 0,0017 0,93 681 47
E ; zircon 35B-116 16070911c core 165 102 2449 0,04 0,7341 0,0181 0,0864 0,0019 0,88 661 51
17070911c rim 135 80 2051 0,04 0,6790 0,0160 0,0847 0,0018 0,92 535 50
A ; zircon 35B-118 18070911c rim 12 73 92 0,79 1,2739 0,0381 0,1332 0,0030 0,74 909 60
19070911c core 8 40 62 0,64 1,2566 0,0416 0,1307 0,0029 0,68 921 67
20070911c rim 14 146 93 1,57 1,2210 0,0555 0,1321 0,0032 0,53 840 94
zircon 35B-115 21070911c rim 162 77 2256 0,03 0,8147 0,0195 0,0916 0,0020 0,90 758 48
B ; zircon 35B-120 26070911c core 143 545 1806 0,30 0,8644 0,0220 0,0955 0,0021 0,86 796 51
D ; zircon 35B-125 29070911c rim 75 101 1329 0,08 0,5795 0,0159 0,0714 0,0016 0,81 561 58
31070911c core 81 96 1385 0,07 0,6063 0,0175 0,0739 0,0016 0,77 587 60
zircon 35B-126 28070911c core 104 348 753 0,46 1,4936 0,0375 0,1574 0,0034 0,87 893 49

Tableau IV.21 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de la diatexite 9544-35B du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.

166
ENCLAVE D’AMPHIBOLITE. 9544-34
Les zircons de cette amphibolite 9544-34 en enclave dans les diatexites du
complexe gneissique d’Abbabis (même zone d’échantillonnage que les diatexites
95444-35A & B) sont de formes variées (1, Figure IV.59) allant de la forme
hexagonale allongée à double terminaison prismatique (zrc 34-97) à des formes
arrondies (zrc 34-93). A l’exception du zircon 34-97, les zircons sont de tailles
inférieures ou égales à 100 µm et sont trapus (ratio Longueur/largeur entre 1 et 2).
Ils sont translucides avec des variations de couleurs du brun clair au brun foncé.
En cathodoluminescence et en imagerie MEB (mode électrons rétrodiffusés) (2,
Figure IV.59), le zircon A (34-93) présente des zonations oscillatoires magmatiques
partiellement affectées par de la recristallisation. Les autres zircons sont composites
montrant des parties fracturées et des zones de recristallisation en périphérie du
grain (zircons E, F, G).
Les analyses sur le zircon A donnent un âge Pb207/Pb206 paléoprotérozoïque à ca.
2Ga tandis que tous les autres zircons de cet échantillon donnent des âges
néoprotérozoïques. Certaines bordures de zircons ont un âge à environs 550 Ma.
Dans un diagramme concordia les analyses isotopiques de ces zircons s’alignent sur
une discordia dont les intercepts supérieurs et inférieurs sont respectivement à 997 ±
45 Ma et 446 ± 50 Ma (Figure IV.60) en excluant le zircon A paléoprotérozoïque
interprété comme un xénocrystal. Il pourrait provenir de fragments de roches
contaminant le magma basaltique lors de son ascension crustale.

167
1

207 206
Figure IV.59 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une enclave amphibolitique (9544-34) du
Complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope
binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et en électrons rétrodiffusés.
207 206
Spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ.

168
Figure IV.60 : Diagramme concordia-discordia des zircons de l’amphibolite 9544-34 du
complexe gneissique d’Abbabis. Unité inférieure.

169
Amphibolite 34 Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
G ; zircon 34-83 08070911a core 107 156 337 0,46 5,7832 0,1329 0,3487 0,0078 0,97 1961 37
09070911a rim 213 372 2636 0,14 0,9230 0,0217 0,1003 0,0022 0,95 829 45
H ; zircon 34-84 10070911a core 179 87 2803 0,03 0,6679 0,0158 0,0822 0,0018 0,93 566 48
C ; zircon 34-85 11070911a core 225 226 2444 0,09 1,0839 0,0251 0,1163 0,0026 0,96 857 44
D ; zircon 34-81 12070911a core 340 417 5455 0,08 0,6569 0,0154 0,0788 0,0018 0,95 620 46
15070911a rim 260 235 3701 0,06 0,7352 0,0167 0,0894 0,0020 0,97 592 45
F ; zircon 34-90A 06070911a core 129 30 1021 0,03 1,5866 0,0365 0,1615 0,0036 0,96 964 43
E ; zircon 34-90B 07070911a core 87 53 953 0,06 1,0278 0,0238 0,1165 0,0026 0,96 740 45
22070911a rim 122 65 1402 0,05 0,9969 0,0238 0,1097 0,0024 0,93 805 46
A ; zircon 34-93 16070911a core 89 136 294 0,46 5,6721 0,1348 0,3311 0,0074 0,94 2018 39
17070911a magm. Overgrowth 99 136 306 0,44 5,8557 0,1450 0,3538 0,0080 0,91 1957 41
B ; zircon 34-97 19070911a core 158 68 1259 0,05 1,5703 0,0359 0,1583 0,0035 0,97 985 43
20070911a rim 158 108 2118 0,05 0,8296 0,0206 0,0952 0,0021 0,90 716 49
21070911a rim 232 137 3269 0,04 0,7961 0,0186 0,0896 0,0020 0,95 756 45

Tableau IV.22 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de l’amphibolite 9544-34 du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.

170
DIAPIR GRANITIQUE : ECH. 9544-36A
Seulement trois zircons ont été extraits de cet échantillon du diapir granitique
9544-36A dont le volume et le poids étaient pourtant conséquents (environs 2 kilos).
Ces zircons sont de couleur brun clair et de tailles inférieures ou égales à 150 µm. Ils
sont de formes plutôt rectangulaires (avec une pointe assez arrondie pour le zircon
36A-129) et sont trapus (1, Figure IV.61). Le zircon 36A-129 renferme un xénocristal
d’apatite.
En cathodoluminescence et en MEB (2, Figure IV.61), les zircons présentent des
zonations oscillatoires en bordures de grains interprétées des zonation magmatiques
et il n’y a pas de recristallisation diffuse de bordure métamorphique. Le zircon A est
particulier, on peut penser que l’incorporation de l’apatite s’est faite lors de la
croissance magmatique du zircon étant donné l’appartenance à la même classe (en
tenant compte des incertitudes) des âges Pb207/Pb206 des bordures avec le cœur
Les zircons de cet échantillon donnent tous des âges concordants
mésoprotérozoïques (A, Figure IV.62) avec une moyenne de 1216 Ma ± 26 Ma (B,
Figure IV.62). A noter que dans le diagramme concordia, les analyses s’étalent sur
une grande portion de la concordia de 1250 à 1100 Ma ce qui n’est pas en faveur
d’une croissance magmatique simple pour ces grains mais plutôt d’un mélange entre
des âges hérités et une remise à zéro partielle.
Les données géochronologiques des zircons (Tableau IV.23) montrent qu’ils sont
très appauvris en Pb (médiane à 45 ppm) avec des concentrations Th supérieures à
U (médianes respectives à 317 et 181 ppm) avec des rapports Th/U > 1 (4,2 max).
Cela est cohérent avec les caractéristiques des zircons magmatiques (Th/U > 0,5 ;
Hoskin et Schaltegger, 2003) ;
A noter que ces zircons n’enregistrent pas de perturbations isotopiques à ca.
550 Ma alors qu’ils sont issus d’un pluton granitique qui recoupe la structure de
diatexites qui elles contiennent des zircons avec des âges panafricains(figure 7, Toé
et al., n.d.). Cette absence peut s’expliquer par le nombre restreint de grains
analysés et donc de leur faible représentativité. Des xénocristaux sont courants dans
les magmas issus de la fusion partielle de la croute continentale inférieure tel que
relevé par Rudnick et Williams (1987); on peut donc penser que ces diapirs
transportent des zircons (ou proviennent de) de ce niveau crustal inférieur.

171
1

207 206
Figure IV.61 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un pluton granitique (9544-36A) intrusif
dans les diatexites du Complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 :
Observations au microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et
207 206
en électrons rétrodiffusés. Spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ

172
Figure IV.62 : A. Diagramme concordia des zircons du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique
207 206
d’Abbabis. Unité inférieure. B. Représentation du calcul de l’âge moyen Pb /Pb des zircons.

Tableau IV.23 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons
du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.

173
I. 2 ZONE DE TRANSITION OUEST : UNITES
INFERIEURE ET INTERMEDIAIRE.
La zone de transition est marquée par d’importants plutons granitiques
intrusifs qui recoupent les séries métasédimentaires du Chuos tandis que d’autres
granites de cette zone sont interprétés comme provenant des séries sédimentaires
dans lesquelles on les retrouve (in-situ) sur la base des critères structuraux de terrain
et de leurs signatures pétrographiques et géochimiques (cf. parties 2 et 3).

GRANITE A BIOTITE ET MONAZITE INTRUSIF. ECH 9544-33A


En observation au microscope binoculaire (1, Figure IV.63) ; les zircons de ce
granite 9544-33A sont hexagonaux sub-euhédraux avec des bordures résorbées et
des pointes sub-arrondies. Les zircons ont des tailles allant de 200 à 300µm avec
des formes effilées (rapports longueur/largeur allant de 2,5 à 5). Ils sont tous
translucides de couleur marron clair. Ils présentent pour certains des zonations
internes avec des parties centrales brillantes à la lumière naturelle.
En cathodoluminescence (2, Figure IV.63), les zircons présentent des structurations
complexes avec des cœurs autour desquels se définissent plusieurs générations de
zonations oscillatoires (zircons A, B, E, F) ainsi qu’une bordure isotrope sécante sur
les zonations des cœurs. Les datations effectuées sur les différentes parties de ces
zircons révèlent que les cœurs présentent des âges paléoprotérozoïques (ca. 2Ga) à
mésoprotérozoïques (ca. 1 Ga). Certaines bordures donnent des âges à ca. 600 Ma.
Sur un diagramme concordia, ces trois classes d’âges (Figure IV.64) sont définies
par des clusters d’âges concordants à 2022 ± 12 Ma, 1010 ± 19 Ma, et 609 ± 19 Ma
(calcul effectué à partir de 7 mesures d’âges à ca. 600 Ma, voir Tableau IV.24).
La variété des clusters d’âges concordant pourrait signifier des sources crustales
hétérogènes ayant fondu pour donner ces granites intrusifs une première à ca. 2 Ga ;
une seconde à ca. 1 Ga. Les âges à ca. 600 Ma représentent les bordures
métamorphiques de ces zircons avec des concentrations relativement plus
importantes en uranium et des rapports Th/U plus faibles que dans les cœurs.

174
1

207 206
Figure IV.63 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un granite à biotite (9544-33A) de la
zone de transition Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. Planche 1 : Observations au
microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des
207 206
datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ.
175
Figure IV.64 : Diagramme concordia des zircons du granite à biotite et monazite 9544-33A.

Les monazites de ce granite se présentent en agrégats parfois de taille


considérable (> 2000 µm) en périphérie ou à l’intérieur des biotites (Figure IV.65).
Les mesures géochronologiques donnent que toutes les monazites sont
cogénétiques à ca. 520 Ma (Figure IV.65) avec un âge concordant à 509 ± 4 Ma (A,
Figure IV.65) et un âge moyen à 517 ± 2,8 Ma (B, Figure IV.65). Les monazites
enregistrent l’impact du métamorphisme pan-africain du Damara.

176
514 ± 11 Ma

519 ± 11 Ma 519 ± 11 Ma
517 ± 11 Ma 516 ± 11 Ma

519 ± 11 Ma
523 ± 12 Ma

517 ± 11 Ma

Figure IV.65 : Etude morphologique (photographies au microscope optique en Lumière


Naturelle et au MEB) et datations des monazites d’un granite à biotite et monazite (9544-33A)
de la zone de transition Ouest Unités Inférieure et intermédiaire.

Figure IV.66 : A. Diagramme concordia des monazites d’un granite à biotite et monazite (9544-
33A) de la zone de transition Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. B. Représentation du
207 206
calcul de l’âge moyen Pb /Pb des monazites.

177
Pegmatite à biotite et monazite 33A Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
zircon 33A-2 05080911c rim 72 393 969 0,41 0,7298 0,0178 0,0869 0,0020 0,93 637 48
06080911c core 30 221 168 1,31 1,7121 0,0463 0,1680 0,0039 0,85 1039 51
07080911c core 35 135 454 0,30 0,7568 0,0194 0,0912 0,0021 0,89 610 51
A ; zircon 33A-3 10080911c magm. overgrowth 143 339 1047 0,32 1,6237 0,0387 0,1626 0,0037 0,95 998 44
11080911c core 87 336 635 0,53 1,5439 0,0389 0,1541 0,0035 0,90 1005 47
12080911c core 121 329 879 0,37 1,6079 0,0385 0,1610 0,0036 0,94 998 44
15080911c rim 85 65 1362 0,05 0,6577 0,0162 0,0806 0,0018 0,91 573 49
B ; zircon 33A-4 16080911c core 52 338 605 0,56 0,8277 0,0209 0,0961 0,0022 0,90 689 50
C ; zircon 33A-5 18080911c rim 56 333 813 0,41 0,7197 0,0188 0,0810 0,0018 0,87 755 51
19080911c core (loss?) 30 198 379 0,52 0,7410 0,0201 0,0894 0,0020 0,84 608 55
20080911c core 52 79 156 0,51 6,2107 0,1548 0,3634 0,0082 0,91 2014 41
22080911c rim 152 368 2308 0,16 0,7738 0,0199 0,0798 0,0018 0,88 939 49
D ; zircon 33A-6 25080911c rim 133 193 2057 0,09 0,7957 0,0204 0,0785 0,0018 0,88 1028 48
26080911c core 46 72 133 0,54 6,4056 0,1613 0,3699 0,0084 0,90 2037 41
E ; zircon 33A-8 27080911c core 66 349 423 0,82 1,6330 0,0426 0,1607 0,0036 0,86 1034 49
28080911c rim 74 94 1024 0,09 0,7548 0,0192 0,0913 0,0021 0,89 603 51
F ; zircon 33A-9 29080911c core 64 474 888 0,53 0,6988 0,0183 0,0830 0,0019 0,86 640 53
G ; zircon 33A-10 31080911c core 45 157 319 0,49 1,6253 0,0448 0,1629 0,0037 0,82 997 53
32080911c rim 94 47 1527 0,03 0,6639 0,0171 0,0808 0,0018 0,87 588 52

Tableau IV.24 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A de la
zone de transition ouest. Les incertitudes sont à 2σ.

Pegmatite à biotite et monazite 33A Common Lead corrected values Age (Ma)
id. monazites Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb208/Th232 ± Pb206/U238 ± Rho Pb208/Th232 ±
Monazite 33A-4 05080911e core 3274 117135 7342 16,0 0,02599 0,00075 0,08159 0,00260 0,1 519 11
06080911e core 3451 128313 5838 22,0 0,02601 0,00075 0,08142 0,00260 0,1 519 11
07080911e core 3430 122298 8131 15,0 0,02583 0,00075 0,07990 0,00255 0,1 516 11
08080911e rim 3336 119689 7150 16,7 0,02601 0,00075 0,08102 0,00257 0,1 519 11
09080911e rim 4114 146064 10054 14,5 0,02620 0,00075 0,07961 0,00252 0,1 523 12
10080911e rim 3985 144598 9179 15,8 0,02577 0,00075 0,08132 0,00257 0,1 514 11
11080911e rim 4414 157212 10831 14,5 0,02592 0,00075 0,08111 0,00257 0,1 517 11
12080911e rim 3602 126822 9356 13,6 0,02588 0,00075 0,08128 0,00257 0,1 517 11
Monazite 33A-3 15080911e rim 3264 113947 8821 12,9 0,02582 0,00075 0,08029 0,00252 0,1 515 11
16080911e core 3475 120667 9182 13,1 0,02603 0,00075 0,08037 0,00252 0,1 519 11
17080911e rim 3252 114415 8444 13,5 0,02577 0,00073 0,07998 0,00252 0,1 514 11
18080911e rim 3612 124464 10014 12,4 0,02582 0,00073 0,08116 0,00255 0,1 515 11
Monazite 33A-5 19080911e core 2434 77035 9473 8,1 0,02609 0,00075 0,08074 0,00252 0,1 521 11
20080911e rim 2728 90121 9734 9,3 0,02568 0,00073 0,08023 0,00252 0,1 512 11
21080911e rim 3194 109619 9633 11,4 0,02580 0,00073 0,08003 0,00250 0,1 515 11
Monazite 33A-6 22080911e core 3554 123340 9600 12,8 0,02600 0,00073 0,08144 0,00255 0,1 519 11

Tableau IV.25 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les monazites de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A
de la zone de transition ouest. Les incertitudes sont à 2σ.
178
I. 3 UNITE INTERMEDIAIRE : LEUCOSOME EN
RESEAU DE VEINULES GRANITIQUES : ECH. 9544-
29C_LEUC
L’étude morphologique au microscope binoculaire (1, Figure IV.67) montre
que les zircons sont hexagonaux avec une double terminaison prismatique assez
bien définie pour certains, tandis que d’autres ont un aspect sub-arrondi (zircons
29C-2 ; 29C-5 et 29C-6). Les tailles sont de l’ordre de 200 µm pour les zircons
intacts avec un rapport longueur/largeur égale à 3. Les zircons sont transparents à
translucides avec des couleurs variant du brun clair au brun foncé. Les zircons
transparents comportent des zonations internes brillantes.
L’observation en cathodoluminescence (2, Figure IV.67) montre des zircons zonés,
parfois fracturés (zircon E ; 29C-5) avec des cœurs (zircon A ; 29C-1) ou des
bordures (zircon D ; 29C-4) complexes avec respectivement plusieurs phases de
croissances ou de la dissolution-reprécipitation.
Les âges Pb207/Pb206 des zircons de cet échantillon présentent deux classes : la
première à ca. 2600 Ma et la seconde à ca. 2000 Ma. Le zircon A (29C-1) présente
des âges à ca. 850 Ma. Un seul âge à 537 ± 59 Ma a été obtenu sur un zircon (F,
29C-7) mais son interprétation est assez délicate du fait de la morphologie ce
dernier.
Le diagramme concordia de cet échantillon présente une discordia statistiquement
mal contrainte (MSWD = 13) ce qui traduit sans doute la préservation de plus de
deux évènements géologiques dans les signatures isotopiques de cette population
de grains.
Le fait que le leucosome soit en relation structurale très proche de son métasédiment
d’origine (encaissant), il se peut qu’il ait incorporé que des zircons hérités de ce
dernier.

179
1

Figure IV.67 : Etude morphologique et datations des zircons d’un leucosome en réseau de
veinules granitiques (9544-29C_LEUC) de la formation de Chuos. Unité intermédiaire. Planche
1: Observations au microscope binoculaire. Planche 2: Observations en
207 206
cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf
entre parenthèses.
180
Figure IV.68 : Diagramme concordia du leucosome 9544-29C_LEUC.

181
Leucosome 29C Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
A; zircon 29C-1 05080911a magm. Overgrowth 38 220 319 0,69 1,1684 0,0290 0,1283 0,0029 0,91 809 48
06080911a rim 42 214 373 0,57 1,1472 0,0283 0,1235 0,0028 0,91 848 47
07080911a core 55 400 495 0,81 1,0379 0,0267 0,1146 0,0026 0,88 796 50
08080911a core 34 116 471 0,25 0,7792 0,0196 0,0853 0,0019 0,88 815 49
B; zircon 29C-2 09080911a core 209 244 916 0,27 4,0896 0,0957 0,2619 0,0058 0,95 1852 39
C; zircon 29C-3 10080911a core 97 72 313 0,23 6,0323 0,1421 0,3589 0,0080 0,95 1984 39
11080911a rim 166 74 610 0,12 5,2208 0,1255 0,3257 0,0073 0,93 1900 40
D; zircon 29C-4 12080911a magm. Overgrowth 104 172 315 0,55 7,3979 0,1747 0,3362 0,0075 0,94 2452 37
15080911a magm. Overgrowth 190 259 401 0,64 11,2000 0,2642 0,4781 0,0106 0,94 2557 37
16080911a core 209 354 434 0,81 11,2758 0,2682 0,4664 0,0104 0,93 2609 37
18080911a magm. Overgrowth 193 131 491 0,27 10,2124 0,2422 0,4339 0,0096 0,93 2565 37
E; zircon 29C-5 21080911a magm. Overgrowth 151 92 518 0,18 5,8235 0,1397 0,3423 0,0076 0,92 2006 40
25080911a rim 77 116 1250 0,09 0,6255 0,0173 0,0779 0,0017 0,81 537 59

Tableau IV.26 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons du leucosome à veinules interconnectées 9544-
29C_LEUC de la formation de Chuos. Unité intermédiaire. Les incertitudes sont à 2σ.

182
I. 4 UNITE SUPERIEURE
L’unité supérieure est représentée par les dykes et laccolites granitiques qui
forment le dôme d’Ida. Plusieurs types de granites y sont recensés à l’affleurement.
Nous avons choisi d’étudier une pegmatite à quartz fumé (échantillon 9544-41A)
comme représentant des granites intrusifs.

GRANITE INTRUSIF A QUARTZ FUMÉ: ECH. 9544-41A


Les zircons extraits de ce granite (1, Figure IV.69) sont regroupés en plusieurs
familles:
Des zircons trapus à terminaison sub-arrondies avec des tailles≥ 200 µm et
des rapports L/l ≤ 2, translucides de couleurs brun foncé.
Des zircons euhédraux à double terminaison prismatique avec des tailles ≈
200 µm avec des rapports L/l ≥ 3 ; translucides de couleur brun clair.
Des zircons allongés transparents à translucides avec des rapports L/l≥ 4 et
des tailles ≥ 200 µm
Des zircons cassés losangiques à sub-arrondis avec des rapports L/l ≈ 1 et
des tailles ≤ 150 µm.

Certains zircons sont zonés et/ou fracturés (zircons B et C). Cependant seuls
quelques zircons (2, Figure IV.69) ont pu être datés au LA-ICP-MS. Ils ont des cœurs
hérités et des bordures d’âges variés étalés du Paléoprotérozoïque au
Néoprotérozoïque. L’impossibilité de dater ces zircons séparés est due à la présence
d’importantes quantités de plomb commun, rendant les mesures très aléatoires. Cela
peut être expliqué par la présence de microparticules d’uraninite incorporées dans
les zircons qui perturbent les analyses. En effet, les observations en lame mince
démontrent une très étroite relation entre de mégacristaux d’uraninite (env. 500 µm)
en contact direct avec des amas de zircons (Figure IV.70) qui se sont révélés eux
aussi impossibles à dater directement par LA-ICP-MS sur lame mince.

183
1

Figure IV.69 : Texture et points d’analyses pour la datation U/Pb (les âges Pb/Pb sont indiqués)
des zircons d’un granite intrusif (9544-41A) dans le dôme d’Ida. Unité Supérieure. Planche 1 :
Observations au microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et
207 206
spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf entre parenthèses.

184
uraninites
zircon

Figure IV.70 : Exemple de relation spatiale entre uraninites et zircons de l’échantillon de granite
intrusif 9544-41A. Photographie MEB.

Les zircons qui ont été datés (2, Figure IV.69) donnent des âges s’étalant du
Paléoprotérozoïque au Néoprotérozoique et sont interprétés comme des
xénocristaux hérités de la source des granites. Il n’est pas possible de construire un
diagramme concordia-discordia pour cet échantillon du faible nombre d’analyses
radiométriques valables. L’apport postérieur de plomb commun accompagne les
microparticules d’uraninite qui adhérent ou s’incorporent à la structure de zircon au
gré des fractures dans le minéral.

La datation directe des uraninites de cet échantillon par microsonde CAMECA IMS
1270 au CRPG Nancy, fournit un âge d’intercept supérieur à 520 ± 17 Ma. Cet âge
peut être donné comme celui de la minéralisation uranifère dans le dôme d’Ida, mais
en raison de l’étroite relation entre les uraninites datées et les zircons (Figure IV.70),
on peut extrapoler cet âge comme étant celui de l’intrusion du laccolite dans lequel
cet échantillon a été prélevé. Alternativement, en considérant que le laccolithe est en
réalité constitué de plusieurs générations d’injections granitiques, cet âge ne serait
que celui d’une veine tardive de granite intrusif minéralisé dans le laccolithe. Cet âge
(avec sa marge d’erreur) est à corréler avec des travaux précédents dans le dôme

185
d’Ida qui ont daté des granites intrusifs à ca. 542 Ma : âge isochrone Rb-Sr sur roche
totale à 542 ± 33 Ma (Marlow, 1983) et âge U-Pb sur zircon à 542 ± 6 Ma (Tack et
al., 2002). Ces auteurs définissent les granites qu’ils ont datés comme syn-
collisionnels. Cette interprétation n’est cependant pas en accord avec la position
structurale des veines d’alimentation du laccolithe qui sont partiellement à totalement
transposées dans des zones de cisaillement top vers le SE compatibles avec
l’exhumation de la zone centrale de la ceinture orogénique. Une explication de ces
âges apparemment conflictuels avec le nôtre, peut être tirée des travaux de
Longridge et al. (2011) qui proposent que deux générations de granites intrusifs
soient conservées dans la zone centrale. La première est liée à la progression de la
collision des cratons une classe d’âges entre 560 Ma à 540 Ma. La seconde est liée
aux phases d’épaississement crustal ainsi qu’à la relaxation thermique et exhumation
subséquentes à cette collision et présentent des classes d’âges entre 525 et 504 Ma.

186
data-point error ellipses are 68.3% conf .

560
0,090 9544-41A

540

0,086
520

0,082

206Pb/238U
500

0,078 480

0,074 460

440
0,070 Intercepts at
-90±180 & 520±17 Ma
MSWD = 1,08

0,066
0,52 0,56 0,60 0,64 0,68 0,72

207Pb/235U

Figure IV.71 : Diagramme concordia des uraninites du granite intrusif 9544-41A dans la région du dôme d’Ida. Unité Supérieure.

Granite intrusif 41A Common Lead corrected ratios Pb/U calibration Ages U-Pb Ages Pb-Pb
id. Uraninites 207Pb/206Pb ± 208Pb/206Pb ± 206Pb/238U ± 206Pb/238U ± 207Pb/206Pb ± Correl.err 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 207Pb/206Pb corrected ±
9544_41a@1 0,058 0,005 0,027 0,007 0,08 0,02 0,0838 0,0191 0,671 0,02 0,962 519,0 9,5 521,4 8,1 555 11
9544_41a@2 0,057 0,003 0,027 0,007 0,0766 0,01 0,0767 0,0165 0,607 0,017 0,979 476,6 7,6 481,7 6,4 530 7
9544_41a@3 0,058 0,001 0,027 0,002 0,0788 0,01 0,0726 0,0133 0,582 0,013 0,994 451,8 5,8 465,5 5 559 3
9544_41a@4 0,058 0,002 0,027 0,003 0,0865 0,01 0,0759 0,0157 0,605 0,016 0,988 471,8 7,1 480,4 6 544 5
9544_41a@5 0,058 0,005 0,028 0,01 0,0784 0,03 0,0742 0,0275 0,59 0,028 0,981 461,2 12,2 471 10,5 544 11
9544_41a@6 0,058 0,002 0,026 0,002 0,0775 0,01 0,0738 0,0127 0,59 0,013 0,982 458,7 5,6 470,6 4,8 551 5

Tableau IV.27 : Mesures géochronologiques (CAMECA IMS 1270) effectuées sur les uraninites du granite intrusif 9544-41A dans le dôme d’Ida. Unité supérieure.

187
I. 5 DISCUSSION SUR LES DONNEES
GEOCHRONOLOGIQUES SUR LES ROCHES DE LA
RIVIERE SWAKOP
SIGNIFICATIONS DES DATATIONS ABSOLUES
La majorité des zircons des granites de la Swakop River présentent des cœurs
hérités avec des zonations oscillatoires typiques des grains magmatiques. Ces
zonations sont en général recoupées par des zones plus homogènes aux contours
diffus qui sont interprétées comme reflétant la recristallisation par les processus de
dissolution / reprécipitation des zircons lors du métamorphisme et de la fusion
partielle (Rubatto et al., 2001; Hoskin and Schaltegger, 2003; Martin et al., 2008).
Certains zircons des paragneiss diatexitiques (35A & 35B) et orthogneiss (38) du
complexe d’Abbabis sont fracturés et témoignent d’une histoire géologique assez
complexe.
Un des zircons du diapir granitique (36A) renferme un minéral d’Apatite qui fait
penser à sa cristallisation dans un liquide silicaté extrait depuis des niveaux profonds
de la croute continentale inférieure (Rudnick & Williams, 1987).
Les zircons des granites intrusifs à uraninites (41A) sont impossibles à dater du fait
de la présence d’un excès de plomb radiogénique certainement due à une
adsorption ou une incorporation de microparticules d’uraninites.
D’une façon générale, les zircons présentent des concentrations en U sur leurs
bordures supérieures à celles des cœurs (cf. tableaux par échantillon). Les zircons
des diatexites et enclaves d’amphibolite de l’unité inférieure présentent de fortes
teneurs en U par rapport aux orthogneiss métatexitiques et au pluton granitique
intrusif dans les diatexites (Tableau IV.28); cela peut s’expliquer par le fait que
l’importante fraction de liquide silicaté qui les compose devait s’accompagner de
nombreux éléments dissouts tels que l’uranium. Les rapports Th/U dans des
diatexites est très faible à 0.06 confirmant un enrichissement relatif en U corrélé à un
appauvrissement relatif en Th.
Globalement trois classes d’âges Pb207/Pb206 sont enregistrées dans les zircons de la
Swakop River (Figure IV.72) :
Des âges paléoprotérozoiques à ca. 2000 Ma (et jusqu’à 2,5 Ga pour le
leucosome 29C) obtenus sur des cœurs de zircon hérités du protolithe des granites.
Ces cœurs hérités peuvent correspondre (i) à des zircons magmatiques d’un

188
orthogneiss qui aurait partiellement fondu pour donner les granites, et/ou (ii) à des
zircons détritiques issus de l’érosion des cratons et déposés dans une pélite
représentant le protolithe paragneissique ayant ensuite subit la fusion partielle.
Des âges mésoprotérozoïques (ca. 1000 Ma et ca. 1200 Ma) obtenus
également sur des cœurs de zircon interprétés comme étant des grains hérités des
sédiments issus de l’érosion des cratons et constituant le protolithe paragneissique
de la fusion partielle à l’origine de la genèse des granites. On retrouve également
cette classe d’âge dans les amphibolites en enclaves dans les diatexites de l’unité
inférieure.
Des âges Néoprotérozoïques (entre 450 et 550 Ma) obtenus sur les bords des
grains de zircons et sur monazites interprétés comme enregistrant l’impact du
métamorphisme et de la fusion partielle Pan-africains lors de la collision et la suture
des cratons du Congo et du Kalahari dans l’orogène du Damara. Cette période
correspond aussi à la mise en place des granites intrusifs de la zone supérieure ainsi
qu’à la minéralisation uranifère dans le dôme d’Ida.

RELATION SATURATION EN ZIRCONIUM ET


MINERALISATION URANIFERE
Les données présentées ci-dessus indiquent qu’il n’y a pas de néoformation
de zircons magmatiques dans les fractions granitiques des migmatites et les granites
de la Swakop River lors de l’orogène du Damara. Watson and Harrison (1983). ont
montré dans leurs travaux que le pouvoir de dissolution du zircon dans les liquides
silicatés issus de la fusion partielle de roches de la croute continentale était
relativement faible. Ils ont établi une formule quantifiant le coefficient de partage du
zirconium entre zircon et liquide silicaté dépendant à la fois de la chimie du liquide
silicaté et de sa température .

Ln = {-3,80 – [0,85 (M -1)]} + 12900/T

= rapport de concentration de Zr dans un zircon


stœchiométrique dans le liquide silicaté.
T = température absolue (°K)
M = rapport cationique (Na+K+2Ca) / (Al x Si)

189
Ils ont montré que pour des températures de liquides silicatés à 750°C, un protolithe
avec des teneurs en Zr≥ 100 ppm conservera toujours des zircons résiduels quel
que soit le degré de fusion partielle. Ils ont aussi montré que les teneurs en REE, Y,
U, Th et Hf dans les liquides silicatés dépendent de la quantité de zircons non-
dissous qu’ils comportent, laquelle quantité est contrôlée par la teneur d’origine de la
source du liquide silicaté. McDermott et al., (1996) ont montré que la plupart des
granites de la rivière Swakop correspondent à la cristallisation de liquides silicatés à
ca. 675°C à partir de géothermomètre utilisant la solubilité du Zr dans les zircons et
les monazites (Watt and Harley, 1993; Harris et al., 1995).
Sachant que les sédiments de la Swakop River contiennent tous plus de 100 ppm de
Zr (Tableau IV.29 et tableau III ; McDermott and Hawkesworth, 1990), cela explique
l’absence de minéraux de zircon néoformé lors de la cristallisation du leucosome et
la prédominance de minéraux hérités.
Le cas du granite intrusif minéralisé en U 9544-41A est particulièrement intéressant
puisqu’on a montré qu’il contient d’importantes quantités de zircons hérités (qui
incorporent du plomb radiogénique issu des microparticules d’uraninite) mais aussi
des uraninites massives (1, Figure IV.69 ; Figure IV.70).; Ceci suggère que la
minéralisation en U est intrinsèquement liée au pouvoir de transport des éléments
dissous dans le liquide silicaté. En l’occurrence, pour cet échantillon, on peut
proposer le schéma suivant : (i) les éléments U, Th, Y sont transportés sous forme
dissoute dans les liquides silicatés, et U est dans un premier temps associé aux
zircons préexistants au travers des microparticules d’uraninites (Zr est donc
transporté mécaniquement sous forme non dissoute associé au zircons) mais (ii) le
liquide silicaté étant saturé en Zr (644 ppm en roche totale, Tableau IV.29) du fait des
zircons hérités et ainsi saturé. (iii) U et Y dissous se retrouvent donc en excédent
dans ce liquide silicaté et précipitent sous forme d’uraninite riche en Y typiques des
uraninites magmatiques.
Mesures Pb, Th, U zircons Valeurs médianes
Id. Echantillons Pb ppm Th ppm U ppm Th/U n
Leucosome 29C 104,14 172,37 471,43 0,27 13
Pegmatite à biotite et monazite 33A 66,04 220,76 813,42 0,41 19
Granite diapir 36A 44,94 317,24 180,55 1,47 10
Amphibolite 34 158,27 135,85 1759,73 0,06 14
Diatexite 35A 138,28 124,96 1160,10 0,06 30
Diatexite 35B 127,71 100,26 1869,11 0,06 18
Orthogneiss 38 159,23 202,73 526,12 0,40 24

Tableau IV.28 : Valeurs médianes des mesures des concentrations en Pb, Th et U des zircons
des différentes roches étudiées. N= nombre d’analyses prises en compte.

190
id. Ech. Type de roche et Unités Hf ppm Th ppm U ppm Y ppm Zr ppm
9544_35A diatex. U. Inf. 4,357 27,75 5,374 33,64 152,9
9544_35B // 6,17 77,61 19,86 93,3 191,8
9544-35C granit hétérog. U. Inf. 1,086 1,926 1,513 12,82 36,26
9544-35D // 0,37 7,397 7,349 33,48 9,233
9544_36A granit diapir U. Inf. 4,607 42,64 7,93 15,49 133,6
9544-36B // 2,512 1,926 1,933 8,234 76,02
9544_38 gneiss U. Inf. 9,731 43,41 8,074 56,27 352,6
9544-38" // 6,402 23,78 4,217 34,39 251,5
9544_33B1ter gran. transition Ouest 11,94 57,99 7,153 34,96 451,7
9544_33C // 2,184 26,07 5,708 18,48 69,83
9544_33D // 3,603 55,19 5,197 12,28 129,1
9544_33E gran. intrusif U. 0,669 847,4 84,29 1181 13,03
9544_29B_LEUC gran. U. Interm. 3,217 12,28 1,197 19,55 114,5
9544_29C_LEUC // 5,304 17,12 6,018 19,99 191,4
9544_29Cbis_LEUC // 3,28 19,04 1,399 14,11 119,9
9544_32PEGMATITE // 2,437 26,3 2,581 10,65 89,4
9544_29D Veine U interm. 0,71 3,101 2,989 106,3 19,68
9544_25B métatex. U. Interm 6,755 8,548 3,778 97,22 257,1
9544_27A // 4,64 11,39 1,493 20,61 170,1
9544-27B // 5,284 14,2 1,507 19,25 196,3
9544_29B // 5,772 16,14 1,488 16,57 217,3
9544_32 // 5,698 14,4 2,207 15,76 222,4
9544_33B1bis métatex. Transition Ouest 17,47 95,92 11,27 62,68 696,5
9544_39A gran. intrusif U. Sup. 1,421 11,69 232 23,93 34,86
9544_39D // 0,181 3,315 3,518 5,453 3,558
9544_41A // 19,57 66,84 909,4 64,18 644,2
9544-41B // 2,118 11,62 36,63 25,97 56,42
9544_41C // 1,527 2,875 6,47 9,03 34,39
9544-99 // 4,977 51,45 59,34 16,08 148,9
9544_41E_veine gran. In-situ U sup 4,133 11,58 5,578 17,06 151,7
9544_39B1 métased U. Sup 6,41 18,46 5,418 29,86 245,6
9544_41E(SCHISTE) // 4,306 10,51 4,235 17,46 157,6

Tableau IV.29 : Concentrations Roches totales en Hf, U, Y, Zr des roches des différentes unités
de la rivière Swakop. En grisé les métasédiments et orthogneiss. En rouge : le granite intrusif
minéralisé en U du dôme d’Ida (unité supérieure).

191
Ages monazites Pegmatite à biotites et monazites 33A
Ages monazites orthogneiss 38 Ages uraninites Granite 41A
580
580 580
560
560 560

540 540 540

Age (Ma)
Age (Ma)

Age (Ma)
520 520 520

500 500 500

480 480 480


1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 1 2 3 4 5 6

Ages zircons Amphibolite 34 Ages zircons Pegmatite à biotite et monazite 33A Ages zircons Leucosome 29C
2500 2500
2500
2000 2000 2000

Age (Ma)
1500 1500 1500
Age (Ma)

Age (Ma)
1000 1000 1000

500 500 500

0 0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Ages zircons Orthogneiss 38 Ages zircons Migmatite 35A Ages zircons migmatite 35B Ages zircons Granite 36A
2500 2500
2500 2500

2000 2000 2000 2000

1500 1500 1500 1500


Age (Ma)
Age (Ma)

Age (Ma)
Age (Ma)
1000 1000 1000 1000

500 500 500 500

0 0 0 0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

207 206 208 232


Figure IV.72 : Synthèse des âges Pb /Pb obtenus sur les zircons, et uraninites et âges Pb /Th des monazites des échantillons des différentes unités de la
Swakop River. L’axe des abscisses représente le nombre de mesures. Les âges sont représentés avec les incertitudes à 2 σ.

192
II CONTRAINTES ISOTOPIQUES Sm / Nd DES
MIGMATITES ET GRANITES DE LA SWAKOP RIVER
Les mesures isotopiques Sm/Nd ont été effectuées dans le laboratoire
Géosciences Rennes à l’aide d’un spectromètre de masse source solide de type
TIMS (Thermal Ionization Mass Spectrometry) (ex. Finningan MAT-262 multi
collecteurs).

II. 1 RESULTATS ET INTERPRETATIONS DES


MESURES ISOTOPIQUES
Les isotopes du Sm et du Nd ne sont pas (ou peu) sensibles au
fractionnement dans la croute continentale par les processus métamorphiques et
sédimentaires, et préservent le rapport isotopique de leur protolithe. L’isotopie Sm-
Nd permet donc de tracer les caractéristiques des potentiels réservoirs isotopiques
crustaux ou mantelliques (ou mixtes) des différents types de roches (magmatique,
sédimentaire ou métamorphique). Elle permet aussi de calculer des âges modèles
par rapport au manteau appauvri ( dont les interprétations sont fortement
dépendantes du type de roches (Rollinson, 1993):
Pour des granitoïdes dérivés de la fusion de croute continentale, ils reflètent l’âge de
leur protolithe.
Pour des granites issus du manteau, ils reflètent l’âge d’extraction de leurs
protolithes basaltiques issus de la fusion partielle du manteau et sont proches des
âges de cristallisation de ces granites. L’interprétation est cependant plus
compliquée dans le cas de granitoïdes d’origine mixte croute/manteau.
Pour les sédiments (et métasédiments) clastiques, l’âge modèle représente leur
temps de résidence (O’Nions et al., 1983) dans les niveaux crustaux. Ce temps de
résidence est cependant biaisé par le fait que ces sédiments résultent d’érosion de
plusieurs sources crustales ; dans ce cas les âges modèles Nd, représentent soit un
âge minimum de résidence crustale ou la moyenne des âges de résidence.
Un autre paramètre calculé à partir des concentrations isotopiques est εtNd qui est la
mesure de l’écart à un âge donné (t) entre les rapports (143Nd/144Nd) respectivement
d’un échantillon et du Réservoir Chondritique Uniforme (angl. CHUR; DePaolo and
Wasserburg, 1976) représentant l’évolution isotopique d’un système idéalement clos

193
depuis la création du système solaire. Le calcul d’ εNd se fait généralement à t = âge
de cristallisation de la roche (en Ma) ou t = 0 Ma (actuel) ; il peut aussi se faire à
un âge t donné pour pouvoir comparer les signatures isotopiques entre plusieurs
roches à un instant donné.
D’une façon général, (i) εtNd = 0 signifie que la roche a conservé le même rapport
isotopique que le CHUR jusqu’à l’âge t ; (ii) εtNd > 0 signifie une origine mantellique
(ou du manteau appauvri) et (iii) εtNd < 0 signifie une origine crustale (ou du manteau
enrichi).
Les calculs de ces paramètres sont donnés dans les équations suivantes :

ε0Nd = [ – 1] x 104 (1)

εtNd = [ – 1] x 104 (2)

Avec :
(143Nd/144Nd) roche, t = (143Nd/144Nd) roche, actuel – [(147Sm/144Nd) roche, actuel x (eλt – 1)]
(143Nd/144Nd)CHUR, t = (143Nd/144Nd) CHUR, actuel – [(147Sm/144Nd) roche, actuel x (eλt – 1)]

= x ln [ + 1] (3)

λ = 6.54. 10-12
(143Nd/144Nd) CHUR, actuel ; et = valeurs
connues variables selon auteurs. Pour notre étude (Goldstein et al., 1984; Peucat et
al., 1989)

Le Tableau IV.30 représente les résultats des mesures isotopiques et les


calculs des εtNd (à t = 0 et t = 500 Ma) et des âges modèles faits sur les roches
de la rivière Swakop.
Les roches de l’unité inférieure à l’exception de l’enclave d’amphibolite ont
toutes des valeurs de ε0Nd actuels très négatives comprises respectivement entre -
26,13 et -24,98 (valeurs recalculées à 500 Ma : -20,38 et -19,01). La diatexite 9544-

194
35B et le diapir granitique 9544-36A ayant respectivement les plus basses et les plus
fortes valeurs. Les âges modèles donnent des âges de protolithes à la transition
Archéen Supérieur à début Paléoprotérozoïque entre 2.45 Ga et 2.61 Ga. Dans la
143
représentation Nd/144Nd vs 147
Sm/144Nd (Figure IV.73), les signatures de ces
roches sont regroupées dans un même cluster, indiquant des caractéristiques
isotopiques très semblables de leurs protolithes issus de la croute continentale
inférieure (ε << 0 et 143Nd/144Nd ≈ 0.511 : Taylor et al., 1984).
Pour ce qui est de l’enclave d’amphibolite, avec des ε0Nd moins négatifs à -10,48
(valeur recalculée à 500 Ma : - 6,17) et un âge modèle à 1.89 Ga, sa source est
clairement différente de celle(s) des roches hôtes. Il pourrait s’agir d’une intrusion
basique mise en place au sein de la croûte continentale qui aurait été reprise lors du
métamorphisme et la fusion partielle des roches accompagnant la collision des
cratons du Congo et du Kalahari dans l’orogène du Damara. Cette amphibolite, très
pauvre en SiO2 (46 , 35%) et riche en Zr (200 ppm) a une signature de basalte calco-
alcalin, intraplaque continentale selon les critères de Pearce et al., 1975; Winchester
and Floyd, 1976; Pearce and Norry, 1979.
Dans l’unité intermédiaire, il faudrait distinguer les cas particuliers de la
métatexite à leucosomes à grenats (9544-25B) et de la syénite intrusive (9544-29D)
de celui des métatexites et leurs leucosomes in-situ. Ces 2 derniers groupes ont des
εtNd voisins (ca. - 21 ± 0,5 et ca. - 15,5 ± 0.5 respectivement à t=0 et 500 Ma) et un
âge modèle moyen à 2,36 Ga pour leurs sources crustales.
La différence pour la métatexite à leucosome à grenat pourrait résider dans
l’influence du grenat qui est une phase péritectique de la fusion partielle en faciès
amphibolites des métasédiments. De plus, c’est un minéral qui concentre le Sm en
défaveur des liquides silicatés hyper siliceux avec un coefficient de partage voisin de
2 (Irving and Frey, 1978; Watson and Harrison, 1983). Ce fractionnement du Sm se
répercute sur la composition isotopique de la roche totale
Les relations structurale, minéralogique et géochimique entre leucosomes in-situ et
métatexites présentées dans le chapitre précédent se retrouvent aussi en isotopie
Sm/Nd comme l’atteste le diagramme 143Nd/144Nd vs 147Sm/144Nd (Figure IV.73) dans
lequel, leucosomes et métatexites ont des rapports isotopiques semblables.
La syénite intrusive dans l’unité intermédiaire (9544-29D), présente des valeurs de ε
moins négatives que les métatexites (ε0Nd = -18,44 contre - 21 ± 0,5) ; son protolithe
est différent et a un âge modèle de 2,13 Ga. Cette syénite est métalumineuse et on
195
pourrait penser à une contribution minime d’un matériel mantellique subcontinental
(Barbarin, 1990, 1999).
Les granites intrusifs de l’unité supérieure (9544-39A et 9544-41A) se
caractérisent par des ε fortement négatifs (ε0Nd ≈ - 22). Ils proviendraient de niveaux
crustaux plus profonds et plus anciens ( ≈ 2. 45 Ga) que les métatexites qu’ils
147
recoupent. Ils ont des rapports Sm/144Nd plus élevés (entre 0,18124 et 0,25065
respectivement pour 9544-39A et 9544-41A) que les autres roches.

196
147Sm / 143Nd /
Unités N°échantillon Type de roche Interprétation Sm (p pm) Nd (ppm) 144Nd 144Nd ± (2σ)
(Ga)
9544_34 amphibolite enclave amphibolitique 8,5 39,6 0,12912 0,512101 0,000004 -10,48 -6,17 1,89
9544_35A paragneiss diatexite 8,9 52,1 0,10323 0,511322 0,000004 -25,67 -19,72 2,51
Unité
9544_35B paragneiss diatexite 22,2 126,0 0,10636 0,511299 0,000006 -26,13 -20,38 2,61
Inférieure
9544_36A granite diapir granitique 4,9 28,7 0,10283 0,511357 0,000004 -24,98 -19,01 2,45
9544_38 Orthogneiss Orthogneiss métatexitique 11,8 66,2 0,10782 0,511331 0,000005 -25,50 -19,85 2,60
9544_25B gneiss à leucosome à grenats Métatexite métasédimentaire 7,6 32,7 0,13949 0,512081 0,000005 -10,86 -7,22 2,19
9544_27A métagrauwacke Métatexite métasédimentaire 3,9 20,7 0,11464 0,511558 0,000005 -21,07 -15,84 2,44
Unité 9544_29B_LEUC leucosome leucosome 3,7 20,4 0,10862 0,511535 0,000006 -21,52 -15,91 2,33
Intermédiaire 9544_29B métagrauwacke Métatexite métasédimentaire 5,5 29,8 0,11099 0,511589 0,000005 -20,45 -15,00 2,31
9544_29D syénite syénite intrusive 14,3 44,6 0,19404 0,511976 0,000006 -18,44 -18,25 2,13
0,511695
9544_39A granite à microcline granite intrusif 2,3 7,6 0,18124 0,511710 0,000005 -22,78 -21,78 2,45
0,511472
Unité 9544_41A pegmatite à quartz fumé granite intrusif 5,5 13,3 0,25065 0,511982 0,000005 -22,62 -26,06 2,44
Supérieure 0,511480
9544_41E_VEINE granite à diopside veine (leucosome) 3,9 20,0 0,11863 0,511608 0,000006 -20,09 -15,12 2,46
9544_41E Calcschiste Calcschiste 5,3 27,8 0,11486 0,511574 0,000005 -20,75 -15,54 2,42
143 144
Tableau IV.30 : Mesures et calculs isotopiques Sm et Nd des roches de la rivière Swakop. Les valeurs Nd/ Nd en rouge pour les granites intrusifs sont des
valeurs corrigées de l’impact des perturbations (fluides) synchrones ou postérieures à leur mise en place à ca. 500 Ma (valeurs mesurées en noir). Calculs
des ε calculés à t=0 et 500 Ma selon CHUR ( Nd = Goldstein et al., 1984; Sm = (Peucat et al., 1989)). Calculs TDM avec les données de Peucat et al., 1989.

197
143 144 147 144
Figure IV.73 : Diagramme Nd/ Nd vs Sm/ Nd des échantillons de la Swakop River. 4
clusters apparents avec les roches de l’unité inférieure ; les métatexites et leucosomes in-situ ;
les granites intrusifs et les cas particuliers de l’enclave amphibolitique et la métatexite à
leucosome à grenat.

II. 2 DISCUSSION : SOURCES DES GRANITES


INTRUSIFS
Les mesures isotopiques Sm/Nd faites sur les échantillons de la rivière
Swakop montrent qu’ils ont tous des signatures crustales avec des valeurs de εtNd
fortement négatives pour l’ensemble des faciès. Nous avons montré que diatexites,
diapir de granite et orthogneiss de l’unité inférieure ont des caractéristiques
isotopiques quasi similaires (143Nd/144Nd < 0,5114 ; ε0Nd ≈ - 25 ; entre 2,5 et 2,6
Ga) et qu’elles représenteraient un matériel de croute inférieure. Les leucosomes et
métatexites associées ont aussi des caractères isotopiques voisins, confirmant le
modèle pétrogénétique proposé sur la base des relations structurales,
minéralogiques géochimiques et invoquant une origine des leucosomes par
ségrégation d’un liquide silicaté issu de la fusion partielle des métasédiments
encaissants. Les granites intrusifs proviendraient de niveaux structuraux plus
profonds et plus anciens que les métatexites métasédimentaires qu’ils recoupent

198
dans les unités intermédiaire et supérieure. McDermott and Hawkesworth, (1990) ;
ont calculé des âges modèles pour les formations métasédimentaires de la région
entre de la rivière Swakop à (de haut en bas stratigraphiquement):
1.39 -1,51 Ga pour la formation du Kuiseb, au sommet de la pile métasédimentaire
1,59 – 2, 16 Ga pour la formation de Khan ;
1,57 - 2,24 Ga pour la formation d’Etusis.
Ils proposent donc un accroissement des âges des protolithes en relation avec
la profondeur du niveau stratigraphique.

Les travaux de Jung et al. (2003) fournissent une importante base de données
isotopique (Sm, Sr, Pb, O,
Tableau IV.31). Etant donné que leur étude s’est effectuée dans la rivière Khan,
sécante à la Swakop (Figure IV.74) ; nous pourrons nous inspirer de leurs
observations et interprétations sur les sources possibles des granites.
Tous les granites et granodiorites de leur étude sont peralumineux (origine crustale) ;
ils ont montré que les roches métasédimentaires soumises ou non à la fusion
87
partielle) ayant des εNd fortement négatifs sont trop radiogéniques en Sr/86Sr pour
être les potentielles sources des granites, ces derniers étant également caractérisés
par des εNd très négatifs. La composition isotopique enrichie en Pb des granites
suggère des origines de roches archéennes à protérozoïques du socle Pré-Pan-
africain (représenté ici par le complexe gneissique d’Abbabis) qui aurait pu contenir
des sédiments cratoniques anciens. Le mode de production de ces granites serait
une fusion partielle progressive de séquences de ces roches aux signatures Nd
Archéennes à Protérozoïques. Cette fusion partielle serait entretenue en partie par la
chaleur provenant de la radioactivité du matériel crustal felsique riche en K, Th et U
que représente le socle. Le fait que les granites intrusifs présentent des âges
modèles Nd anciens expliquerait leur provenance de protolithes à majorité archéens.
Ils suggèrent que la fusion partielle est entièrement intracrustale, même si ils
reconnaissent l’existence de syénites syn-orogéniques avec une signature
mantellique, pour lesquelles ils proposent une origine profonde (Jung, 1998).

199
Figure IV.74 : Zone d’échantillonnage des roches par Jung et al. 2003 le long de la rivière Khan
en relation avec les stations de notre étude sur la rivière Swakop. A noter la conception suivant
laquelle le dôme d’Ida serait un socle tout comme le complexe gneissique d’Abbabis (même
figuré). Modifié d’après Jung et al., 2003.

200
143 144 143 144 147 144 87 86 18 206 204 207 204 208 204
Sm Nd Nd/ Nd(m) ± (2σ) Nd/ Nd(500Ma) Sm/ Nd εNd(500Ma) TDM Rb Sr
87 86
Sr/ Sr(m)
87 86
Sr/ Sr(500Ma) Rb/ Sr δ O Pb/ Pb Pb/ Pb Pb/ Pb
(ppm) (ppm) (ppm) (ppm)
Granites khan
94.301 8,88 36,00 0,511557 0,000012 0,511019 0,1490 -18,6 2,50 261,9 81,8 0,794528(12) 0,732032 9,333 11,35 18,814 15,732 38,972
94.298 1,34 5,34 0,511592 0,000016 0,511046 0,1520 -18,1 2,40 131,7 207,4 0,737797(14) 0,727454 1,843 10,3 17,9 15,704 38,245
K 6.2 1,62 8,51 0,511442 0,000009 0,510918 0,1137 -17,9 2,30 352,1 97 0,802143(14) 0,727876 10,64 11,9 18,531 15,729 38,732
K 5.2 1,82 6,08 0,511755 0,000009 0,511102 0,1810 -16,7 2,30 243 69,2 0,794428(14) 0,725144 10,24 11,1 17,787 15,691 38,147
K 4.6 L 13,10 60,68 0,511654 0,000008 0,511227 0,1305 -15,0 2,20 202,3 130,3 0,763967(13) 0,731772 4,519 13 18,541 15,746 38,686
87.107 15,50 88,83 0,511428 0,000009 0,511083 0,1050 -17,8 2,20 167,7 94,1 0,767562(18) 0,731252 5,2 10,35 18,573 15,731 38,894
K 3.2 3,73 17,91 0,511660 0,000010 0,511248 0,1257 -14,6 2,20 21,86 43,8 0,736409(11) 0,726099 1,447 13,85 18,629 15,714 38,753
K 4.2 L 8,24 37,61 0,511745 0,000012 0,511268 0,1324 -13,6 2,10 199,4 112,2 0,762898(21) 0,724566 5,192 12,65 18,788 15,676 38,756
K 4.7 L 7,59 35,07 0,511751 0,000008 0,511280 0,1308 -13,3 2,10 197,4 118,8 0,760481(20) 0,724531 4,832 12,72 18,84 15,669 38,499
K 4.1 8,94 41,96 0,511787 0,000014 0,511323 0,1287 -12,5 2,00 207 151,9 0,751945(16) 0,723107 3,96 12,9 18,284 15,655 38,063
94.297 11,11 43,58 0,512062 0,000012 0,511708 0,1540 -8,8 1,70 138,3 138,4 0,745234(15) 0,723345 2,898 15,2 18,253 15,654 37,884
87.93 6,93 40,60 0,511865 0,000009 0,511512 0,1078 -9,5 1,70 131,6 236,7 0,726493(14) 0,715701 1,611 11,6 17,837 15,624 37,81
K 3.9 0,25 0,87 0,512305 0,000011 0,511607 0,1970 -6,5 1,60 215,2 52,5 0,804393(14) 0,722716 11,46 13,81 18,231 15,641 37,859
K 3.10 0,51 1,31 0,512372 0,000020 0,511571 0,2159 -6,5 1,60 215,2 52,5 0,808117(12) 0,722771 11,98 13,7 18,22 15,625 37,823
K 2.2 7,98 34,35 0,511599 0,000011 0,511139 0,1224 -16,7 2,80 217 35,57 0,882805(13) 0,754899 17,95 n.d. n.d. n.d. n.d.
09/99 11,37 76,55 0,511341 0,000011 0,511047 0,0897 -18,5 2,00 265,2 99,51 0,842291(15) 0,786638 7,811 n,d 18,564 15,719 38,676
07/99 7,17 32,45 0,511462 0,000009 0,511024 0,1336 -18,9 2,80 278,2 62,63 0,818932(19) 0,72546 13,11 n.d. 19,407 15,781 39,451
017/99 22,17 124,90 0,511507 0,000012 0,511155 0,1073 -16,4 2,10 228,9 93,01 0,806526(17) 0,755297 7,189 n.d. 18,843 15,74 38,921
018/99 24,21 122,90 0,511535 0,000011 0,511145 0,1190 -16,6 2,30 320 120,9 0,810441(17) 0,755327 7,735 n.d. 18,542 15,704 38,612
Granodiorites Oulet gorge
KD113 5,23 30,22 0,511803 0,000010 0,511460 0,1046 -10,4 1,70 177,2 245,9 0,728457(10) 0,712077 2,089 11,9 n.d. n.d. n.d.
KD115 6,98 37,14 0,511828 0,000010 0,511455 0,1137 -10,5 1,80 123,2 228,3 0,726084(9) 0,713818 1,564 11,8 n.d. n.d. n.d.
KD116 6,55 39,64 0,511812 0,000011 0,511485 0,0998 -9,9 1,60 109 252,6 0,723882(9) 0,714087 1,25 12 n.d. n.d. n.d.
KD120 9,33 60,86 0,511749 0,000009 0,511446 0,0927 -10,7 1,60 125,4 195,3 0,727915(10) 0,713316 1,862 11,7 n.d. n.d. n.d.
KD123 8,91 54,17 0,511769 0,000008 0,511444 0,0994 -10,8 1,70 204,1 190,9 0,736786(10) 0,713465 3,102 11,7 n.d. n.d. n.d.
Granodiorites Khan
02/99 8,54 44,09 0,511906 0,000015 0,511522 0,1171 -9,2 1,80 199,6 120,4 0,762642(22) 0,728272 4,824 n.d. 19,977 15,839 39,139
03/99 9,02 46,61 0,511849 0,000011 0,511511 0,1169 -9,4 1,80 213,9 249 0,735101(16) 0,717344 2,492 n.d. 20,047 15,833 39,195
06/99 5,95 41,59 0,511605 0,000008 0,511322 0,0868 -13,1 1,70 215,3 259,1 0,732595(14) 0,715427 2,409 n.d. 18,583 15,733 38,611
08/99 11,66 77,94 0,511898 0,000011 0,511594 0,0927 -7,8 1,40 197 271,7 0,728508(20) 0,713528 2,102 n.d. 18,179 15,706 38,518
Metasedimentary rocks and migmatites
K2.1 6,28 31,04 0,512188 0,000010 0,511788 0,1404 -4,0 1,40 208,2 170,4 0,742211(14) 0,716942 3,546 n.d. n.d. n.d. n.d.
K1.1 7,85 39,43 0,512113 0,000012 0,511719 0,1204 -5,4 1,70 129,6 102,9 0,756661(16) 0,730038 3,663 12,65 n.d. n.d. n.d.
K3.1 8,30 42,21 0,512053 0,000014 0,511663 0,1189 -6,5 1,80 220,3 117,7 0,764727(17) 0,726703 5,446 13 n.d. n.d. n.d.
K4.5 7,46 37,03 0,512008 0,000012 0,511569 0,1219 -7,0 1,90 225,3 152,8 0,751436(16) 0,720426 4,283 12 n.d. n.d. n.d.
K4.2M 9,98 45,73 0,511879 0,000012 0,511438 0,1319 -10,6 1,90 351,9 137,3 0,781588(12) 0,726185 7,476 12,3 n.d. n.d. n.d.
K4.6M 10,33 54,31 0,512046 0,000008 0,511632 0,1150 -5,8 1,50 202,3 130,3 0,763478(13) 0,714471 6,367 n.d. n.d. n.d. n.d.
K4.7M 12,93 58,59 0,511880 0,000010 0,511414 0,1333 -10,5 1,90 383,7 119 0,791065(12) 0,719608 9,406 11,6 n.d. n.d. n.d.

Tableau IV.31 : Données isotopiques de Jung et al., 2003 sur les granitoïdes et migmatites de la rivière Khan. Voir localisation des échantillons sur la carte
143 144 87 86
précédente. Nd/ Nd(m), Sr/ Sr(m) = rapports initiaux. Rattachés au numéro d’échantillons, L = leucosome ; M = mélanosome. εNd avec valeurs de CHUR selon
Jacobsen and Wasserburg, 1980. Ages modèles calculés avec Michard et al., 1985.

201
CONCLUSION

Les caractéristiques morphologiques des zircons des roches de la rivière


Swakop révèlent qu’ils sont pour la plupart sub-euhédraux, avec des surcroissances
magmatiques bien marquées. Certains de ces zircons présentent cependant des
structures internes très complexes, témoignent d’une évolution post-cristallisation
magmatique perturbée par de la recristallisation et des surcroissances marquées par
l’enregistrement de plusieurs âges géochronologiques sur un même cristal.
Trois classes d’âges 207Pb/206Pb ont été obtenues sur les échantillons :
Des âges paléoprotérozoïques à ca. 2000 Ma, (voire 2500 Ma) mesurés sur des
zircons magmatiques d’un orthogneiss ou sur des zircons hérités dans les
paragneiss et métasédiments, ainsi que dans des granites intrusifs.
Des âges mésoprotérozoïques (ca. 1200 Ma et 1000 Ma) obtenus sur les zircons du
diapir granitique et de l’amphibolite de l’unité inférieure ainsi que sur des zircons
hérités dans des métasédiments.
Des âges néoprotérozoïques s’étalant entre 450 et 550 Ma obtenus sur les bordures
de zircons hérités et sur des monazites. Ces âges marqueraient l’impact du
métamorphisme panafricain du Damara accompagné de la fusion partielle de roches
de divers niveaux structuraux.
Les gneiss du complexe d’Abbabis ainsi que plupart des formations
métasédimentaires de la région de la rivière Swakop ont des teneurs en zirconium
très élevées supérieures à 100 µm (cette étude, McDermott and Hawkesworth,
1990). Avec une telle teneur en Zr, les cristaux de zircon ne peuvent pas subir une
dissolution complète, et ce, quels que soient le taux de fusion et la température
(Watson and Harrison, 1983). Sachant que le zircon est un minéral présentant un fort
pouvoir d’incorporation d’U au détriment des liquides silicatés hypersiliceux
(coefficient de partage, DUzircon/liq.= 340, 50 ; nous proposons que le fait que le les
liquides silicatés soient déjà saturés en Zr (sous forme de zircons hérités) laisse la
possibilité de former des minéraux d’U. C’est le cas du granite intrusif 9544-41A dans
lequel de nombreux cristaux d’uraninite sont présents.
L’absence de minéralisation uranifère dans les leucosomes dépend fortement de la
concentration préalable en U de leur protolithe métasédimentaire étant donné qu’ils
ont des caractéristiques minéralogiques, géochimiques et isotopiques similaires ; ils
202
ne subissent pas ou très peu de ségrégation chimique du fait des taux de fusion
partielle relativement faibles tel que nous l’avons montré dans le chapitre précédent
sur la géochimie des roches.
L’origine profonde des granites intrusifs (cette étude, Jung et al., 2003) pourrait être
associée à une migration des liquides silicatés au travers des niveaux crustaux
favorisant la cristallisation fractionnée, d’assimilation ou de contamination
magmatique. Les granites intrusifs proviennent de niveaux crustaux profonds (croûte
inférieure) et anciens représentés par les complexes gneissiques constitués de
variétés de roches archéennes à protérozoïques (Jung et al., 2003).
Les εNd fortement négatifs des roches de la rivière Swakop ainsi que le découplage
entre âges modèles ( ) et âges absolus U-Pb sur zircons plaident en faveur de
fusion partielle de matériels crustaux hétérogènes et en ce sens les complexes
gneissiques présentent des caractéristiques adéquates, étant donné qu’ils
renferment une diversité de roches plutoniques à métamorphiques (orthogneiss,
paragneisses) anciennes.
Si les granites intrusifs proviennent de socles Pré-Pan-africain et non des
métasédiments de couverture, la question demeure cependant sur la signification
géodynamique de ces socles. Ils pourraient être vus comme des fragments de la
marge du craton du Congo (plaque chevauchante) repris dans l’orogène du Damara
lors du stade de collision avec le craton du Kalahari (plaque subductante). Cela
reviendrait donc à dire qu’il existerait (aurait existé) des zones de préconcentration
dans ce craton et que la fusion partielle intracrustale serait le processus de
concentration de la ressource uranifère dans la zone centrale de l’orogène du
Damara.
.

203
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205
206
CHAPITRE 4

CONTEXTE GEOLOGIQUE DES GISEMENTS D’URANIUM DE


TYPE INTRUSIF DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA :
DE LA SOURCE MIGMATITIQUE AU GISEMENT PLUTONIQUE

207
208
CONTEXTE GEOLOGIQUE DES GISEMENTS D’URANIUM DE
TYPE INTRUSIF DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA :
DE LA SOURCE MIGMATITIQUE AU GISEMENT PLUTONIQUE

INTRODUCTION ET OBJECTIFS
La Namibie constitue une importante province uranifère comportant des
gisements de classe mondiale. Plusieurs styles de gîtes et gisements y sont
répertoriés allant du type magmatique – intrusif (Rössing, Husab, Valencia,
Goanikontes (Etango), et Ida Dome) dont les mises en place sont associées à
l’orogène Pan-africaine du Damara, jusqu’au type de dépôt supergène, datés du
Tertiaire, et de type calcrête (Trekkopje, Langer Heinrich et Marenica).
L’objectif de cette partie est de comprendre le système minéralisé du district
uranifère de Rössing selon le modèle Source – Transport – Dépôt.
La source ayant été discutée dans le chapitre précédent, ce chapitre va se focaliser
sur la partie dépôt de ce système minéralisé et permettra d’argumenter sur les
hypothèses concernant la (les) source(s) émises précédemment.
Pour cela, plusieurs occurrences minéralisées de la Zone Centrale ont été étudiées.
Il s’agit de leucogranites (i.e. alaskites) et skarns échantillonnés dans la région du
dôme d’Ida et dans le gisement de Rössing.
Après avoir présenté le contexte gîtologique de nos échantillonnages, une
étude métallographique des phases porteuses d’U sera faite au microscope
électronique à balayage (MEB). Les caractéristiques chimiques de ces phases seront
contraintes à la fois par microsonde électronique pour les oxydes majeurs et par
ablation laser LA-ICP-MS pour les éléments des Terres Rares (ETR). Les spectres
des ETR nous permettront de discuter de la typologie des gisements considérés
(Bonhoure, 2007; Mercadier et al., 2011). Les datations des minéralisations ont été
faites par sonde ionique (IMS 1270, CRPG Nancy) et permettront de recaler les
événements de dépôts uranifères dans le contexte géodynamique.

209
I CADRE GELOGIQUE
I. 1 SEQUENCE LITHOSTRATIGRAPHIQUE DE LA
ZONE CENTRALE DU DAMARA

La Zone Centrale de la ceinture orogénique du Damara comprend le


Complexe Gneissique d’Abbabis (CGA) interprété comme un socle Paléo- à
Mésoprotérozoïque (Jacob and Kröner, 1977; Kröner et al., 1991; Tack et al., 2002)
recouvert par deux groupes de formations métasédimentaires, NOSIB et SWAKOP
dont les dépôts s’effectuent au Néoprotérozoïque (Tableau V.32 ; Jacob et al., 1986).
La fusion partielle de ces diverses roches est attestée par les migmatites dans la
partie sud-ouest de la zone centrale ca. 70 km à l'est de la ville de Swakopmund. La
séquence métasédimentaire est recoupée par plusieurs plutons granitiques (Marlow,
1983; Miller, 1983; De Kock et al., 2000; Jacob et al., 2000). La partie sud de la
Zone Central expose les niveaux les plus profonds de la ceinture orogénique du
Damara. Avec des dômes plurikilométriques à cœur de roches pré-pan-africaine ou
roches métasédimentaires ou les deux groupes comme c’est le cas dans le
complexe gneissique d’Abbabis (dôme de Palmenhorst) et le dôme d’Ida recoupés
par la rivière Swakop (Figure V.75).

Figure V.75 : Localisations des antiformes et des gîtes et gisements d’U de la Zone Centrale
dans la région de Swakopmund.

210
Epaisseurs
Ages stratig. Groupe Sous-Groupe Formation Lithologies max.
(m)

(600 M a) (6) Schistes quartzo-feldpathiques riches en biotite,


Kuiseb schistes à biotite-grenat-cordiérite, quartzites > 3000
Migmatites
Sous-formation de Tinkas: Schistes pélitiques à semi-pélitiques,
roches calc-silicatées, marbres, para-amphibolite
Khomas Marbres, roches calc-silicatées, schistes à biotite, schistes
karibib quartzeux. 1000
SWAKOP Migmatites
Diamictite, roches calc-silicatées,
(ca. 710 Ma) (5) Chuos schistes à galets et boulders; quartzites 700
Migmatites
Discordance
Marbre, quartzite conglomératique, schistes à biotite,
schistes et gneiss à cordiérite et biotite;
Ugab Rössing schistes à biotite-hornblende; roches calc-silicatées. 200
Migmatites
Discordance
Quartzite feldspathique à pyroxène-amphibole,
gneiss à amphibole-pyroxène, schistes à amphibole-bitotite,
746 ± 2 Ma (4) Khan 1100
quartzite, métaconglomérats.
Migmatites
752 ± 7 Ma (3) NOSIB
Quartzite, métaconglomérat, schistes et gneiss pélitiques
à semi-pélitiques, gneiss feldspathiques à clinopyroxène-amphibole,
Etusis 3000
roches calc-silicatées, amphibolite, métarhyolite.
840 ± 13 (2) Migmatites

INCONFORMITE MAJEURE

1038 ± 58 Ma (1) Granite gneissique, gneiss oeillé, gneiss quartzofeldspathique,


schistes et gneiss pélitiques, quartzite, marbre,
COMPLEXE GNEISSIQUE ABBABIS
roches calc-silicatées, amphibolite.
Migmatites
2093 ± 51 Ma (1)

Tableau V.32 : Séquence lithostratigraphique du Damara. Modifiée de Jacob et al. (1986). Détails sur les âges :
(1) (Kröner et al., 1991); (2) (Tegtmeyer and Kröner, 1985) ; (3) (De Kock et al., 2000) ; (4) (Hoffman et al.,
1996) ; (5) (Hoffman, 2005) estimation à partir de l’affiliation à l’évènement « Snow Ball Earth » de la formation
du Chuos. (6) estimation à partir de corrélations à travers les différents domaines de l’orogène du Damara.

211
I. 2 GRANITES ET MINERALISATIONS URANIFERES
TYPES DE GRANITES DANS LA ZONE CENTRALE

La zone Centrale de l’orogène du Damara est marquée par d’importantes


intrusions granitiques couvrant au moins une superficie de 75 000 km2. Les tailles
des intrusions granitiques varient de 5 000 km2 (intrusion de Donkerhuk) jusqu’à de
multiples intrusions d’à peine 100 m2 ou moins (Miller, 1983). Plusieurs
classifications de granites basées sur les caractéristiques structurales et
minéralogiques complétées par des contraintes géochimiques et isotopiques ont été
proposées dans cette zone (Marlow, 1981; Brandt, 1985, 1987; McDermott et al.,
1996; Nex et al., 2001). Trois groupes de granites sont couramment proposés en
s’appuyant sur leurs occurrences syn-, tardi- ou post-orogénique du Damara :
- Les granitoïdes de type Salem (nom donné à partir de la ferme Salem où ils ont
été cartographiés pour la première fois par Gevers, 1931), qui regroupent diverses
générations de granodiorites, des granites à biotite à grains grossiers, ont des
occurrences variées syn-, tardi- et post-orogéniques (Brandt, 1985). Johnson et al.
(2006) ont fourni un âge U-Pb sur zircons à 549 ± 11 Ma pour un de ces granites
(syn-collisionnel).
- Les granites, diorites et leucogranites syn-collisionnels (Marlow, 1981) avec
par exemples des leucogranites du dôme d’Ida datés à 542 ± 6 Ma (U-Pb sur zircon,
Tack et al., 2002) ou encore dans la région de Goanikontes à 534 ± 7 Ma (U-Pb sur
zircon, Briqueu et al., 1980). Le terme « granites rouges » proposé par Marlow
(1983) pour une partie de ces granites s’applique à des granites équigranulaires
foliés.
- Les granites et leucogranites post-tectoniques auxquels sont rattachés les
alaskites. Les nombreuses intrusions sont datées de ca. 520 Ma à ca. 500 Ma
(SHRIMP U-Pb sur zircons de 520,4 ± 4,2 Ma à 519,1 ± 4,2 Ma, Longridge et al.,
2011; 509 ± 1 Ma et 508 ± 2 Ma, Briqueu et al., 1980).
A noter qu’il n’y a pas de consensus dans les catégorisations des granites selon les
auteurs, donnant lieu à une diversité de description minéralogiques, positions
structurales ou période de mise en place. Longridge et al. (2011) reconnaissent que
les évènements tectono-métamorphiques (pic de métamorphisme, pic de

212
magmatisme) ne se sont pas déroulés de façon synchrone dans toute la Zone
Centrale et qu’ « un type de granite interprété syntectonique dans une localité peut
être jugé post-tectonique dans l’autre ».
Un récapitulatif des âges U-Pb des roches du Complexe Gneissique d’Abbabis et
des granites intrusifs dans la Zone Centrale du Damara est présenté dans le Tableau
V.33 ci-après.

213
Lithologies Méthode de datation, Interprétation
Age (Ma) Références
Localités Minéral par l'auteur

Granite gneissique U-Pb, SHRIMP, Crisatllisation de granites


2093 ± 51 Kröner et al. (1991)
rivière Khan, (Abbabis) cœurs de zircons gneissiques du socle

Orthogneiss rivière
U-Pb, Cristallisation du protolithe
Swakop, 1977 ± 23
LA-ICP-MS, zircons magmatique
Abbabis
Cette thèse
Diapir granitique rivière
U-Pb,
Swakop, zircons hérités 1216 ± 26
LA-ICP-MS, zircons
Abbabis

U-Pb, SHRIMP, Crisatllisation de granites


1038 ± 58 Kröner et al. (1991)
cœurs de zircons gneissiques du socle
Granite gneissique
rivière Khan, (Abbabis)
U-Pb, SHRIMP, Impact du métamorphisme
571 ± 64 Kröner et al. (1991)
bordures de zircons pan-africain du Damara

Orthogneiss rivière
U-Pb, Impact du métamorphisme
Swakop, 510,1 ± 3,5 Cette thèse
LA-ICP-MS, monazite pan-africain du Damara
Abbabis

Diorite de Mon Repos, U-Pb, SHRIMP,


Intrusion granitique 563 ± 4 à 546 ± 6 Jacob et al. (2000)
Navachab zircons

Monzogranite de
U-Pb, SHRIMP,
Rotekuppe Intrusion granitique 543 ± 5 à 539 ± 6 Jacob et al. (2000)
zircons
Navachab
Granitoïdes U-Pb, SHRIMP, Granites
ca. 542 à 526 Bowden et al. (1999)
Ida Dome zircons syn-collisionnels
Granitoïdes U-Pb, SHRIMP, Granites
542 ± 6 tack et al. (2002)
Ida Dome zircons syn-collisionnels
Granite rouge foliés, U-Pb,
Anatexie syn-métamorphique 534 ± 7 Briqueu et al. (1980)
Goanikontès zircon isolé
Leucogranite à uraninite, U-Pb, Minéralisation uranifère,
520 ± 17 Cette thèse
Ida Dome SIMS, uraninite intrusion granitique
Leucogranite (alaskite),
U-Pb, SHRIMP, zircon Alaskite pré-D3 520,3 ± 4,6 Longridge et al. (2008)
Zone Centrale
Granite gris, Intrusion granitique,
U-Pb, SHRIMP, zircon 520, 4 ± 4,2 à 519,1 ± 4,2 Longridge et al. (2008)
Zone Centrale tardi-tectonique
Granite gris non-folié,
U-Pb, monazite Anatexie syn-métamorphique 517 ± 7 Briqueu et al. (1980)
Goanikontès

Diorite d'Okongava U-Pb, évaporation zircon Intrusion granitique 516 ± 6 De Kock et Walvaren (1994)

Granite de type Salem, U-Pb, Intrusion granitique


512 ± 40 Allsop et al. (1983)
Goas zircon syn-métamorphique
Gneiss de la formation de
croissance
Khan, U-Pb, monazite 510 ± 3 Briqueu et al. (1980)
syn-métamorphique
Goanikontès
Leucogranite (alaskite), Intrusion,
U-Pb, uraninite 509 ± 1 Briqueu et al. (1980)
Goanikontès surection post-tectonique

Leucogranite (alaskite), Intrusion,


U-Pb, monazite 508 ± 2 Briqueu et al. (1980)
Goanikontès surection post-tectonique

Granite à biotite et
U-Pb, Intrusion granitique,
monazite, 509 ± 4 Ma Cette thèse
LA-ICP-MS, monazite hydrothermalisme
Goanikontès
granite de Donkerhuk, U-Pb,
Intrusion tardi-tectonique 505 ± 4 Kukla et al. (1991)
Otjimbingwe zircon
U-Pb, SHRIMP sur
Sill méta-lamprophyre, Minéralisation,
surcroissance métam., 496 ± 12 Jacob et al. (2000)
Navachab décompression crustale
Titanite
Veines de quartz
U-Pb, SHRIMP, Minéralisation,
minéralisées, 494 ± 8 à 500 ± 10 Jacob et al. (2000)
Titanite décompression crustale
Navachab

Tableau V.33 : Récapitulatifs des âges obtenus pour les roches du Complexe Gneissique d’Abbabis et les
granites intrusifs dans la Zone Centrale.

214
« ALASKITES » OU GRANITE A FELSDSPATHS ALCALINS

La terminologie « alaskite » est donnée par les géologues d’exploration sur le


terrain depuis le début du 20ème siècle pour désigner un granite hololeucocrate, riche
en feldspaths alcalins et très pauvre en minéraux mafiques. Il n’est pas
nécessairement synonyme de granite minéralisé en uranium. Actuellement, ce terme
définit de façon plus concise une roche plutonique dont la représentation dans le
diagramme QAP (Streckeisen, 1974) avec la proportion de quartz (Q) entre 20 et
60% et un rapport Feldspaths alcalins (A) sur Plagioclases (P) supérieur ou égal à
90/10. Autrement P/(A+P) < 10 %.
Les plus importantes concentrations d’alaskites minéralisées se retrouvent presque
toutes à proximité de dômes structuraux à cœurs variables de roches de socle pré-
panafricain, métasédiments du Supergroupe du Damara ou un mélange de ces deux
groupes de roches (Figure V.75). Les alaskites minéralisées ont une mise en place
post-tectonique (Briqueu et al., 1980; Nex et al., 2001; Basson and Greenway, 2004)
même si quelques unes ont une mise en place syn-collisionnelle comme par exemple
dans le dôme d’Ida (notre étude).

215
II GITOLOGIE - ECHANTILLONNAGE

L’échantillonnage d’alaskites minéralisées en uranium a été effectué à


l’affleurement le long de la rivière Swakop (9544-39A), dans le dôme d’Ida (9544-
41A) et dans le district de Rössing (9394-2 & 1). Un prélèvement sur carottes de
sondage a aussi été possible avec l’autorisation de la compagnie Deep Yellow Ltd
(DYL) sur leur prospect d’Inca (Inca-7). Il faut ainsi rappeler que les différents permis
d’exploration dans la zone ont quelque peu compliqué l’échantillonnage
(autorisations).

Figure V.76 : Carte des permis d’exploration (EPL) des compagnies d’exploration Reptile
Uranium et Swakop Uranium. La zone de la mine de Rössing est représentée au Nord. Les
zones en jaune ou rouge représentent les régions de fortes anomalies radiométriques dans
chacun des permis. Les échantillons INCA-7 (sondage n° INCRD304, dans la zone d’Inca) ;
9544-39A (zone de transition Abbabis-Ida) ; 9544-41A (dans la zone d’Ongolo) et l’échantillon
9394-2 & 3 dans la zone de Rössing (provenant de la lithothèque Areva Bessines-sur-
Gartempe). Carte compilée d’après les images Google Maps ® ; et documents des sites
internet des compagnies (Deep Yellow Limited, 2011 ©; Extract Resources, 2012 ©).

216
II. 1 LE DOME D’IDA
Les roches du dôme d’Ida ont été auparavant assimilées au socle d’Abbabis
sur la carte géologique de la zone (feuille 2214, Walvis Bay ; Geological Survey of
Namibia, 1995) ainsi que par Miller (2008). Cependant, les travaux d’autres auteurs
tels que Barnes (1981) ainsi que nos observations de terrain (Toé et al., n.d.), nous
amènent à penser qu’il s’agit d’un mélange à la fois de métasédiments et de fractions
de socles repris par d’importants dykes et laccolithes granitiques de puissances
variables métriques à hectométriques (Unité Supérieure, Toé et al., n.d.).
Certains de ces granites sont minéralisés en uranium. Le minerai se présente sous
forme de poches de granites pegmatitiques à quartz fumé disséminés dans la masse
de granitoïdes le plus souvent stériles. Le potentiel minier de ce dôme a d’abord été
exploité via une mine de cuivre au début du 20è siècle et c’est à la fin de la seconde
guerre mondiale que son potentiel uranifère a été révélé (Kinnaird et al., 2009). Le
dôme d’Ida a été prospecté par plusieurs opérateurs miniers depuis les années 1970
et est actuellement couvert par des permis d’exploration des compagnies Reptile
Uranium (Deep Yellow Ltd.) et Swakop Uranium (Extract Resources) (Figure V.76).

AFFLEUREMENT 41 (PROSPECT D’ONGOLO, SUD-EST DU


DOME D’IDA)

Le dôme d’Ida correspond à l’Unité Supérieure de notre étude sur les relations
entre migmatites et granites dans la Swakop River (A, B & C, Figure V.77). Un
échantillon de pegmatite intrusive (9544-41A ; étudié dans les sections précédentes)
y est fortement radioactif. Il se présente en poche de granite à quartz fumé (D, Figure
V.77 ; 1, Figure V.78) autour de laquelle se développe une auréole (ou halo)
d’oxydation dans l’intrusion granitique hôte. Cette pegmatite minéralisée est classée
selon Nex et al. (2001) dans leur groupe des granites de Type E. La minéralisation
uranifère y est étroitement associée aux oxydes et hydroxydes de fer ainsi qu’à des
zircons (Figure V.78 et Figure V.79).
Cet échantillon a des fortes concentrations en U (909,14 ppm) ; Th (66,84 ppm) ; Zr
(644,2 ppm) ; Y (64,18 ppm). Rapport Th/U = 0,07.

217
La zone de l’affleurement 41 correspond actuellement à la zone d’intérêt économique
d’Ongolo dans le permis de DYL (Figure V.76)

Figure V.77 : Domaine sud du dôme d’Ida. A & B. Laccolithes et intrusions granitiques dans les
métasédiments de la formation de Khan. C. Zone de contact franc entre intrusion granitique et
calcschistes de la formation de Khan. D. Poche de granite à quartz fumé avec auréole d’oxydation
dans une intrusion.

218
Quartz Fumé

A B
Quartz

Feldspath
magnétite
altéré

Quartz
C D
Uraninites
Feldsp. K

Plagioclase

zircons

Quartz

Figure V.78 : 1. Echantillon 9544-41A = pegmatite à quartz fumé et feldspaths potassiques. A & B. Zone
à quartz fumé, magnétite et feldspaths altérés, respectivement en Lumière Naturelle (LN) et Lumière
Polarisée Analysée (LPA). C. Uraninites altérées en proche contact avec des zircons, ces uranites
causent la déstabilisation des feldspaths. D. Zone à mégacristaux de quartz et feldspath altérés avec
quartz interstitiel.

219
220
Les uraninites (UO2) sont par endroits altérées en uranophane de formule
générale Ca(UO2)2HSiO4.5H2O (Figure V.79). Cette altération survient en périphérie
du cristal ou au travers de fracturations. La minéralisation se présente en cristaux
sub-automorphes atteignant des tailles millimétriques ou sous forme d’agrégats
collomorphes associés à l’hématitisation de la magnétite ou à l’altération des biotites.
Du point de vue chimique (Tableau V.34), les concentrations médianes en UO2,
ThO2 et PbO2 de ces uraninites ont respectivement de 70,845 % ; 5,865 % et 5,35 %
poids d’oxydes. Des concentrations remarquables en Y2O3 dans les uraninites de 4,9
% poids d’oxydes sont aussi relevées. Y est un élément incompatible et s’incorpore
dans le réseau cristallin des uraninites en remplacement de U et des ETR lourdes à
intermédiaires pour les hautes températures (dilatation du réseau cristallin). Cette
incorporation est aussi due à l’inexistence (ou faible proportion) d’autres minéraux
préférentiels tels que le xénotime (YPO4) coexistant dans le liquide silicaté (les
concentrations en P2O4 des granites est inférieure à 0,5 %). Les uraninites
présentent des teneurs quasi nulles en Zirconium.
L’abondance des éléments Terres Rares (ETR ou angl. REE), matérialisée par la
somme des teneurs des 14 éléments (ΣREE), est de l’ordre de 43 000 ppm pour les
uraninites et 23 000 ppm pour les uranophanes. Tous ces minéraux présentent un
fractionnement (ΣLREEN / ΣHREEN) en faveur des Terres Rares Lourdes (angl.
HREE) au détriment des légères (angl. LREE) à en juger par les faibles rapports
normalisés voisins de 0,25. Normalisation par rapport aux valeurs de McDonough
and Sun (1995). La cristallisation des uraninites se fait dans un liquide silicaté oxydé
au travers de l’indice Eu* très faible à ca. 0,20.
Les analyses des ETR par LA-ICP-MS ont permis de tracer les spectres ETR des
cristaux d’uraninite qui seront présentés par la suite.

221
4

2 Uranophane

1 biotite
3 Zircons
7 (agrégat)

Uraninite
Uraninite
6
Ox. fer
5

A B

Zircons

Quartz

biotite

8 Agrégat
9
Uraninite
Ox. fer

biotite
Agrégat
U, Si, Fe

C D
Figure V.79 : Métallographie du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida (9544-41A). A. Uraninites altérées en uranophane. B. Uraninite dans une
zone d’altération de magnétite et biotite. C. Zircons en nucléi de croissance des uraninites. D. Agrégat d’U, Si, Fe dans une zone d’altération de
feldspaths et de biotites. Numéros = spot d’analyses microsonde électronique et LA-ICP-MS dans le tableau associé ci-contre. Images en électrons
rétrodiffusés au microscope électronique à balayage (MEB) Hitachi S-4800 (SCMEM Nancy)

222
9544-41A : Ongolo Prospect SE-Ida Dome
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Valeurs Valeurs
Minéral Uraninite Uranophane Uraninite Agrégat Uraninite Uranophane médianes médianes
Uraninites Uranophanes
Oxydes (% )
SiO2 0,15 9,28 7,13 7,77 0,04 0,34 24,11 0,00 7,24 0,147 7,507
K2O 0,23 0,74 0,19 0,47 0,24 0,23 1,00 0,21 1,48 0,231 0,603
CaO 1,36 3,99 1,44 2,79 0,45 1,21 4,63 0,65 2,43 1,205 2,6085
TiO2 0,06 0,32 0,61 0,13 0,00 0,01 0,11 0,00 0,00 0 0,2245
V2O3 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,03 0,11 0,00 0,00 0 0
FeO 0,01 0,07 0,10 0,10 0,01 0,00 11,32 0,02 0,00 0,007 0,0845
Y2O3 4,90 0,78 2,45 1,50 5,58 4,93 0,08 6,26 1,15 4,931 1,3235
ZrO2 0,00 0,30 1,54 0,14 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0 0,2215
Ce2O3 0,81 0,16 0,23 0,28 0,54 0,77 0,00 0,91 0,33 0,769 0,2555
Nd2O3 0,90 0,28 0,40 0,38 0,51 0,78 0,10 0,88 0,34 0,784 0,364
Dy2O3 1,52 0,45 1,71 1,05 1,62 1,58 0,00 2,05 0,68 1,582 0,867
PbO 5,25 2,94 2,70 3,66 5,50 5,37 2,68 5,35 4,87 5,35 3,296
ThO2 5,87 4,82 13,17 10,01 6,28 5,17 0,01 6,17 4,91 5,865 7,4585
UO2 71,04 64,85 38,20 59,58 70,91 70,85 42,94 70,33 67,21 70,845 62,215
Total 92,08 88,97 69,85 87,86 91,67 91,27 87,08 92,84 90,64 91,666 88,4145
Traces (ppm)
La 353 217 140 251 264 482 353 217
Ce 7606 2417 1611 2493 6280 11229 7606 2417
Pr 797 284 167 323 711 970 797 284
Nd 4987 2501 1541 2959 4784 5278 4987 2501
Sm 2730 2604 1539 2756 3042 2343 2730 2604
Eu 189 247 130 247 138 222 189 247
Gd 3427 2758 1644 2884 4611 2932 3427 2758
Tb 876 703 442 765 1197 756 876 703
Dy 7987 5016 3119 5351 12042 6171 7987 5016
Ho 1537 878 553 952 2551 1347 1537 878
Er 5108 2512 1688 2732 7975 4771 5108 2512
Tm 639 355 220 379 857 791 791 355
Yb 3985 2296 1527 2545 5580 5943 5580 2296
Lu 459 233 149 251 622 830 622 233
Hf 39 200 158 260 33 10 33 200
Y 31273 13516 9227 15874 46796 34396 34396 13516
Zr 2133 9189 7400 12039 1437 399 1437 9189
ΣREE 40679 23020 14468 24888 50653 44065 42589 23020
ΣLREEN / ΣHREEN 0,33 0,25 0,24 0,26 0,20 0,32 0,27 0,25
Eu* 0,19 0,28 0,25 0,26 0,11 0,26 0,19 0,28

Tableau V.34 : Composition chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite à quartz fumé
du dôme d’Ida (9544-41A). ΣLREEN / ΣHREEN = (LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN).
1/2
Eu* = EuN / [(SmN x GdN) ] Normalisation par rapport à McDonough & Sun, 1995. Concentrations en
oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en
éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy).

223
HOLLANDS DOME ET GARNET VALLEY (PERMIS SWAKOP
URANIUM)
La partie orientale du dôme d’Ida semble être la plus propice à la
minéralisation uranifère (Spivey et al., 2010). Plusieurs occurrences minéralisées
d’importances économiques y ont été démontrées (Figure V.76). Elle représente la
zone où culminent les intrusions granitiques à traves les séries métasédimentaires
du groupe du Swakop (A & B, Figure V.80). Le minerai uranifère s’y présente
majoritairement comme dans l’affleurement 41, à savoir sous forme de poches de
granite à quartz fumé avec développement d’une auréole d’oxydation dans un
volume beaucoup plus important de granite stérile (C & D, Figure V.80). La
minéralisation uranifère est de type intrusif, disséminé à faible teneur et fort tonnage
(cf. les données des sites pour précisions Extract Resources, 2012; International
Atomic Energy Agency (IAEA), 2012). Nous n’y avons pas été autorisés à
échantillonner.

Figure V.80 : Vues de terrain Granites intrusifs dans les métasédiments de la région du dôme
d’Ida (permis Swakop Uranium). A. Hollands Dome, les véhicules tous-terrains blancs en
échelle. B. Garnet Valley. C. Poche de pegmatite à quartz fumé dans une intrusion granitique.
D. Anomalie radioactive dans la veine de quartz fumé.
224
AFFLEUREMENT 39 (NORD-OUEST DU DOME D’IDA)

L’affleurement 39 correspond à la zone de transition entre l’Unité Inférieure du


Complexe d’Abbabis et l’Unité Supérieure. Un leucogranite intrusif (9544-39A) dans
les métasédiments de la formation de Khan est minéralisé en uranium sous forme de
bétafite. Il présente des concentrations anomales en U (232 ppm) ; Th (11,69 ppm) ;
Zr (34,86 ppm) ; Y (23,93) avec un rapport Th/U = 0,05.

Figure V.81 : Zone d’anomalie radioactive d’un granite intrusif dans les métasédiments de la formation de
Khan dans la zone de transition Abbabis et dôme d’Ida. A. Affleurement. B. Echantillon macroscopique de
leucogranite intrusif. C & C’ pétrographie du granite et minéralisation uranifère sous forme de bétafite (LN et
LPA).

225
226
Les phases porteuses d’U (Figure V.82) dans ce leucogranite sont des
niobotantalates zonés à U, Ti du groupe de la bétafite de formule générale
(Ca,U)2(Ti,Nb,Ta)2O6(OH).
Ces bétafites ont des concentrations médianes en U de 23% poids d’oxydes
(Tableau V.35), mais des hétérogénéités et zonations entre certains cœurs et
bordures des cristaux font que celles-ci ont des concentrations pouvant aller au-delà
de 45% poids d’oxydes. L’abondance en ETR est de l’ordre de 13 000 ppm avec des
maximales à 29 000 ppm. Ces bétafites contiennent plus de ETR légères que de
lourdes, témoignant de différences de compatibilité entre ces éléments pour la
structure cristalline du minéral.
A travers l’aspect métallographique montrant des structures collomorphes en bordure
de minéral (Figure V.82), on pourrait penser qu’une altération postérieure à la
cristallisation magmatique ait pu se produire.

227
Niobotantalates zonés et hétérogènes avec cœurs et bordures plus riches en U

A’

2 3

A B

1_ Cœur 2_ minéral 3_ Bordure

Figure V.82 : A & B. Métallographie des niobotantalates à U, Ti (Bétafite) zonés et hétérogènes d’un leucogranite intrusif au NW du dôme d’Ida
(9544-39A). A’ Bétafite en fort contraste avec la matrice quartzo-feldspathique. Les numéros correspondent au spot d’analyses dans le tableau
associé ci-contre. Les spectres représentent les zonations chimiques mesurées en spectrométrie EDS (Energy Dispersive Spectrometry) MEB.

228
9544-39A : NW IDA DOME
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Valeurs
Minéral Niobotantalates U, Ti = Bétafite médianes
bétafites
Oxydes (% )
SiO2 6,09 0,00 2,11 0,06 5,59 0,00 0,00 0,00 7,22 9,89 0,00 0,00 0,03
K2O 1,08 0,05 1,19 0,51 1,38 1,00 0,79 0,04 1,13 0,80 0,10 0,46 0,795
CaO 2,41 14,99 1,47 3,67 2,51 3,71 3,48 15,15 2,93 2,77 14,77 11,40 3,575
TiO2 5,46 12,60 5,02 12,55 9,35 13,62 12,96 14,32 7,44 13,64 14,27 13,53 12,78
V2O3 0,13 0,00 0,02 0,24 0,34 0,00 0,19 0,03 0,12 0,00 0,14 0,06 0,09
FeO 0,38 0,79 0,95 0,76 0,84 0,83 0,34 0,69 2,08 0,85 0,84 1,30 0,835
Y2O3 1,86 0,08 1,52 0,15 0,65 0,00 0,06 0,07 0,89 1,96 0,15 0,05 0,15
ZrO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,07 0,00 0,00 0,00 0
Ce2O3 0,08 1,29 0,25 1,62 0,28 1,33 0,66 1,11 0,56 0,12 1,10 1,12 0,88
Nd2O3 0,42 0,19 0,47 0,43 0,12 0,60 0,04 0,43 0,60 0,41 0,21 0,08 0,415
Dy2O3 0,33 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,09 0,00 0,00 0
PbO 0,30 1,60 0,39 3,59 0,15 2,01 3,60 1,61 0,35 1,50 1,86 1,76 1,605
ThO2 0,00 0,59 0,00 0,98 0,42 0,65 0,62 0,93 0,97 2,31 0,82 0,87 0,735
UO2 45,62 21,65 54,69 21,84 48,84 23,40 23,25 22,53 42,09 20,39 22,88 21,64 23,065
P2O5 0,00 0,05 0,00 0,00 0,02 0,00 0,00 0,04 0,00 0,05 0,08 0,06 0,01
La2O3 0,10 0,19 0,06 0,12 0,04 0,18 0,00 0,03 0,28 0,34 0,04 0,01 0,08
Total 64,26 54,08 68,17 46,51 70,53 47,33 45,99 56,96 66,72 55,13 57,27 52,35 56,045
Traces (ppm)
La 1358 1407 2141 1477 1231 1114 1379 2787 4470 451 580 1379
Ce 2916 8480 5424 2445 6315 2270 8609 18588 1114 6393 6011 6011
Pr 594 713 868 552 664 676 708 1414 1224 585 552 676
Nd 2692 2243 3163 2452 2554 2989 2298 4582 5952 1951 1880 2554
Sm 946 365 833 788 578 883 380 713 1904 343 366 713
Eu 51 9 42 40 23 38 12 22 98 12 13 23
Gd 1108 126 865 810 465 836 173 268 2564 143 216 465
Tb 228 14 173 166 85 180 23 30 511 20 43 85
Dy 1615 53 1210 1199 547 1196 126 130 3632 88 237 547
Ho 315 4 254 227 115 264 19 17 815 10 40 115
Er 962 7 834 712 353 860 61 45 2654 18 123 353
Tm 164 1 135 125 52 128 9 5 432 2 19 52
Yb 1277 3 1050 1009 391 959 71 33 3266 13 135 391
Lu 153 0 143 108 51 136 9 4 451 1 18 51
ΣREE 14379 13424 17135 12108 13424 12530 13876 28638 29087 10028 10235 13416
ΣLREEN / ΣHREEN 0,85 350,32 1,49 1,07 3,21 1,01 21,09 76,02 0,65 72,61 7,19 3,24
Eu* 0,15 0,13 0,15 0,15 0,13 0,13 0,14 0,15 0,14 0,16 0,14 0,12

Tableau V.35 : Compositions chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite intrusif au Nord
Ouest du dôme d’Ida (9544-39A). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca
SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). A noter
le total à ca. 60% des analyses microsonde en partie dû à la non-mesure du Nb et Ta (observés au MEB,
spectres figure précédente)

229
II. 2 PROSPECT D’U D’INCA (REPTILE URANIUM)
Le prospect d’U d’Inca (propriété de Deep Yellow Limited,) est actuellement
en phase de développement (Deep Yellow Limited, 2011). Contrairement au dôme
d’Ida, il n’y a aucun affleurement dans le prospect qui apparait comme une vaste
pénéplaine désertique. La prospection se fait à partir des données radiométriques et
une vaste campagne de sondages (Figure V.83).

Figure V.83 : Vue aérienne du prospect d’Inca, permis d’exploration de Reptile Uranium (Deep
Yellow Ltd ©). Image tirée du site de la compagnie. (Deep Yellow Limited, 2011)

230
SKARN A URANINITE (INCA 7)

La compagnie Deep Yellow Limited nous a autorisé divers prélèvements de fractions


de carottes de sondages. C’est ainsi que nous avons pu étudier un échantillon de
skarn à uraninite (INCA 7) provenant du sondage n° INCRD304 (profondeur verticale
236,95 à 237,02 m) dans le prospect d’Inca.

Figure V.84 : Coupe schématique dans le prospect d’Inca (image DYL©) avec localisation
approximative du sondage INCRD304 et de l’échantillon INCA 7.

L’échantillon (INCA-7, Figure V.85) présente des zones granitiques à


quartz+feldspaths+ magnétite (hématite) et ilménite (FeTiO3), évoluant vers des
niveaux de transition granite-carbonate à amphibole et pyroxènes calciques (augite
et andradite). La minéralisation uranifère sous forme de nodules millimétriques
d’uraninite est associée à de l’anhydrite.

231
1
A A’
Quartz

Ox. Fe

Plagio
Orthose
ilménite

B Hornblende B’

Ox. Fe

Augite

Quartz

C C’

Uraninite

Anhydrite Anhydrite

Figure V.85 : 1. Echantillon de skarn minéralisé en Uranium dans un sondage du prospect


d’Inca (DYL). A & A’ fraction granitique à quartz et feldspaths (respectivement LN et LPA). B &
B’ Zone de transition à amphiboles et oxydes de fer et ilménite. Zone minéralisée à
méganodules uraninite et anhydrite.

232
D’un point de vue métallographique, les uraninites de cette roche sont
d’aspects sub-arrondis à arrondis avec des auréoles de métamictisation
concentriques (Figure V.86). Les minéraux millimétriques d’uraninites sont craquelés
à complètement fracturés, attestant le métamorphisme de contact accompagnant
l’intrusion granitique dans les séries carbonatées. Certaines uraninites se sont
développées en relation étroite avec la magnétite; qui semble avoir été un nucléus
de croissance pour elles (C et D, Figure V.86). Les uraninites ne présentent pas
d’altération en uranophane.
Les uraninites ont des concentrations en UO2 voisines de 80% poids d’oxydes et en
PbO2 de 5. 74 % (médiane). Elles ont cependant une faible concentration en ThO2
de seulement 2 % ainsi qu’une concentration assez élevée en Y2O3 de 3,6 %
(médiane). Elles présentent des teneurs quasi nulles en zirconium (Tableau V.36).
L’abondance en ETR est de l’ordre de 33 000 ppm tandis que le fractionnement est
de l’ordre de 0,37, exprimant une plus forte incorporation des ETR lourdes que
légères.

233
Auréole de métamictisation

Uraninite Uraninite

A B

4 Ox. Fe D

3
1 2 5
7 6
8

9
C
Figure V.86 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans le skarn à uraninite (INCA 7) du prospect d’INCA. A & B. Uraninites avec auréoles de
métamictisation dans l’exoskarn. Images MEB. C & D. Localisation des spots d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-contre. Images en
microscope optique en lumière réfléchie.
234
INCA 7 : INCA PROSPECT
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Valeurs
Minéral Uraninite B. métamicte Uraninite médianes
Uraninites
Oxydes (% )
SiO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 17,80 0,00 0,00 0,00 0,00
K2O 0,23 0,22 0,23 0,22 0,24 1,28 0,21 0,25 0,24 0,23
CaO 1,51 1,46 1,33 1,48 1,32 2,58 1,26 1,15 1,56 1,40
TiO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
V2O3 0,03 0,00 0,00 0,05 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
FeO 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,90 0,00 0,00 0,00 0,00
Y2O3 3,33 3,71 3,54 3,33 3,64 0,00 3,99 4,03 3,40 3,59
ZrO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Ce2O3 0,80 0,76 0,97 0,88 0,87 0,00 0,87 0,73 0,99 0,87
Nd2O3 0,81 1,03 0,84 0,96 0,93 0,00 0,80 0,94 0,93 0,93
Dy2O3 0,98 1,02 1,11 1,15 1,13 0,00 1,15 1,21 0,87 1,12
PbO 5,86 5,68 5,89 5,79 5,70 0,06 5,66 5,62 5,79 5,74
ThO2 1,96 1,82 1,84 2,03 0,74 0,00 2,56 2,26 2,41 1,99
UO2 79,77 78,76 79,29 79,90 80,62 65,73 78,52 79,33 79,22 79,31
Total 95,28 94,46 95,05 95,79 95,19 88,34 95,01 95,53 95,40 95,23
Traces (ppm)
La 285 270 446 403 332 385 384 417 385
Ce 6597 5730 7198 6391 6532 7150 6421 6846 6564
Pr 838 777 851 766 875 838 782 818 828
Nd 5286 4837 5205 4851 5635 5424 5124 5028 5164
Sm 2439 2271 2266 2220 2444 2644 2409 2479 2424
Eu 411 375 352 342 420 319 345 299 349
Gd 2548 2316 2327 2246 2497 2938 2584 2511 2504
Tb 648 578 565 554 646 688 629 582 605
Dy 5246 4606 4480 4280 4979 5475 4864 4627 4746
Ho 1155 1004 1016 950 1085 1160 1082 988 1049
Er 4064 3492 3403 3224 3778 3930 3644 3402 3568
Tm 632 546 542 491 579 593 558 524 552
Yb 4581 3750 3832 3539 4157 4117 3861 3508 3846
Lu 586 448 457 443 518 496 469 413 463
Hf 9 6 9 8 9 9 9 9 9
Y 24118 21481 22112 20097 24721 25521 22870 21903 22491
Zr 229 159 321 329 223 451 369 329 325
ΣREE 35315 31000 32940 30700 34480 36157 33157 32442 33048
ΣLREEN / ΣHREEN 0,32 0,34 0,40 0,39 0,36 0,36 0,36 0,40 0,37
Eu* 0,50 0,50 0,47 0,47 0,52 0,35 0,42 0,36 0,43

Tableau V.36 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans le skarn à uraninites (INCA7) du
prospect d’INCA. B. métamicte = bordure métamicte. Concentrations en oxydes obtenues par microsonde
électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS
(G2R, Nancy).

235
SKARN À MAGNÉTITE – HÉMATITE (9544-42F)
Un skarn à magnétite du prospect d’Inca (Figure V.84) a été échantillonné
dans les déblais d’une ancienne traverse d’exploitation de minerais de fer (A, Figure
V.87). Ces skarns à magnétite présentent des anomalies radioactives et sont des
minerais d’U potentiels. La minéralisation uranifère se présente sous forme de
cristaux infra millimétriques d’uraninite et d’uranophane en inclusions dans les
oxydes/hydroxydes de fer ou les épidotes, majoritairement des allanites (Figure V.87,
Figure V.88). Les allanites proviennent du métasomatisme lié au métamorphisme de
contact entre une intrusion granitique et son encaissant carbonaté. Les altérations à
albite – épidote sont liées à la présence de fluides riches en Si, Na et Ca provenant
des interactions fluides-roches entre l’intrusion et son encaissant (Einaudi and Burt,
1982).
Les concentrations de cet échantillon concentre à peu près autant U (276,4 ppm), Th
(313, 7 ppm) et Y (278, 3 ppm) et très peu de Zr (13,33 ppm).

magnétite hématite

A B

0,5 Cm Ox. – Hydrox. Fe


Allanite
(épidote)

Plagio
Uraninite
D
Ilménite

Ox. (Hydrox.) Fe

C D 1000 µm

Figure V.87 : Zone de minéralisation dans un contexte de skarn à magnétite uranifère dans le prospect d’Inca
(DYL). A. Ancienne traverse d’exploitation de minerais de Fer. B. Echantillon radioactif
macroscopique : roche à magnétite massive (altérée en hématite) et interstices granitiques. C. Lame mince
d’un interstice à mégacristal d’épidote. D. Localisation de microcristaux d’uraninite en inclusion dans
l’allanite.

236
Les cristaux micrométriques d’uraninite ou d’uranophane dispersés dans les
oxydes-hydroxydes de Fe et les épidotes de type allanite se repèrent au MEB à partir
de leurs auréoles de métamictisation (Figure V.88).
D’un point de vue métallographique, on peut penser que les uranophanes
proviennent de l’altération des uraninites étant donné qu’il s’agit d’un contexte de
métamorphisme de contact avec circulations de fluides hydrothermaux, mais aussi
par le fait que l’échantillon récolté a été soumis à l’altération supergène (déblais).
Ceci est d’autant plus confirmé par la présence de particules d’uraninite et confirmé
également par les analyses de microsonde électronique (spot 7, tableau Figure
V.88).
Du fait des tailles le plus souvent inférieures à 20 µm des uraninites et uranophanes,
il n’a pas été possible de réaliser des mesures par LA-ICP-MS, faute d’un faisceau
d’ablation de taille minimale à 16 µm (différentes tailles de faisceau utilisées à 16,µm,
24 µm et 32 µm). Avec de telles limites, des mélange entre les plusieurs phases
minérales auraient été fort probables.

237
Uraninite et Uranophane métamictes dans ox. / hydrox. de Fe et allanites

Uranophane 2

Allanite
4

A A’

Uraninite
Uraninite
5

7
Uranophane
Uranophane

B C
Figure V.88 : Métallographie des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite (9544-42F). Images en électrons rétrodiffusés MEB (JEOL J7600F,
SCMEM NANCY).

238
9544-42F : INCA PROSPECT
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Valeurs
Minéral Uranophane Allanite (Ce) Uraninite Uranophane médianes
uranophane
Oxydes (%)
SiO2 22,59 12,53 15,74 8,74 1,24 3,70 2,90 24,82 18,48 12,52 20,54
K2O 2,18 0,31 0,45 0,38 0,00 0,16 0,47 1,47 1,31 1,53 1,50
CaO 2,24 1,35 1,14 1,74 1,46 1,21 2,00 2,44 2,47 2,35 2,40
TiO2 0,00 0,19 0,24 0,07 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
V2O3 0,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,04 0,00 0,03 0,04
FeO 0,81 33,92 43,27 8,84 17,00 10,03 2,44 1,67 0,70 1,18 1,00
Y2O3 0,84 0,16 0,11 0,38 0,49 0,19 2,31 0,04 0,10 1,28 0,47
ZrO2 0,12 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,12 0,07
Ce2O3 2,57 10,93 5,36 24,34 25,87 29,73 0,95 0,74 0,51 4,27 1,66
Nd2O3 0,08 3,11 1,24 5,84 7,29 6,49 0,47 0,34 0,00 0,34 0,21
Dy2O3 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
PbO 0,10 0,06 0,14 0,07 0,06 0,02 4,11 0,11 0,07 0,05 0,09
ThO2 3,93 0,93 0,67 1,43 0,06 0,00 0,39 0,34 1,15 1,25 1,20
UO2 56,98 0,21 0,30 0,00 0,49 0,06 74,87 56,17 64,18 44,41 56,58
P2O5 0,16 0,00 0,00 0,03 0,00 0,00 0,06 0,01 0,07 0,40 0,12
La2O3 0,39 8,46 4,07 15,52 16,21 17,81 0,06 0,42 0,27 0,41 0,40
Total 93,10 72,17 72,75 67,38 70,18 69,41 91,03 88,62 89,33 70,15 88,98
Traces (ppm)
La 13828 61871
Ce 18493 93400
Pr 1495 6598
Nd 4441 19173
Sm 517 1994
Eu 52 158
Gd 285 811
Tb 45 78
Dy 272 316
Ho 50 46
Er 172 120
Tm 30 15
Yb 186 100
Lu 23 12
ΣREE 39889 184692
ΣLREEN / ΣHREEN 26 212
Eu* 0,41 0,38

Tableau V.37 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite
(9544-42F). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM
Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy).

239
II. 3 ZONE DE LA MINE DE RÖSSING
La cadre géologique de la région de la mine de Rössing (Figure V.89) est
marqué par un dôme à cœur de quartzites et schistes de la formation d’Etusis
séparée des gneiss à calc-silicates de la formation de Khan et des marbres et
conglomérats de la formation de Rössing (Oliver and Kinnaird, 1996). Les intrusions
granitiques minéralisées sont post-collisionnelles, datées du Cambrien, et recoupent
les métasédiments du Damara au Sud-Ouest du dôme de Rössing (Herd, 1997;
Basson and Greenway, 2004; Kinnaird and Nex, 2007).

Figure V.89 : Carte géologique simplifiée de la région de la mine de Rössing avec les
localisations des zones minéralisées d’intérêt économique SK, SH et SJ dans laquelle se situe
la mine à ciel ouvert. D’après Kinnaird et al. (2009) modifié de Smith (1965).

240
241
Des lames minces d’échantillons provenant de la lithothèque d’Areva à
Bessines-sur-Gartempe nous ont permis d’étudier un type de leucogranite minéralisé
dans le district de Rössing.
Le leucogranite minéralisé 9394-2 (Figure V.90) a été échantillonné dans la zone SJ
de la mine. Il est constitué de cristaux de quartz xénomorphes représentant environs
30% de la roche. Les feldspaths alcalins (microcline) sont majoritaires en proportion
sur les plagioclases sans atteindre des ratios élevés (respectivement 35% et 25 % de
la roche). Certains plagioclases sont altérés en séricite. Très peu de biotites sont
observées (< 3%) et les minéraux accessoires sont le plus souvent des oxydes de fer
et très peu d’ilménite et titanite (CaTiOSO4), des monazites et zircons ainsi que de
très rares cristaux d’uraninite.

Quartz

Microcline
4 Cm
A B

Ox. Fe

Quartz
Monazite
D

uraninite

C D
Figure V.90 : Echantillon de leucogranite minéralisé en U échantillonné dans le district de Rössing
(lithothèque Areva). A. Échantillon macroscopique. (Photo M. Brouand). B. Texture grenue avec quartz et
Feldspaths alcalins. C. Minéraux accessoires dans le leucogranite. D. Uraninite avec bordure de
métamictisation (les 4 petites cercles sont des cratères d’ablation LA-ICP-MS).

242
Les uraninites de cet échantillon présentent une taille de l’ordre de 100 à 200
µm (Figure V.91). Elles présentent des surfaces craquelées avec des trous dus soit à
la dissolution, soit à l’arrachement de fragments. Les relations étroites entre
uraninites et zircons se retrouvent dans cet échantillon ; ces derniers servant de
nucléi de croissances aux premières. (B, Figure V.91) De la thorite (ThSiO4)
associée aux feldspaths altérés en argiles est observée par endroits.
Les concentrations en UO2, ThO2, PbO2 présentent des valeurs médianes
respectives de 71,11% ; 5% et 4,36% poids d’oxydes (Tableau V.38). Les
concentrations en Y2O3 sont de l’ordre de 3,9% poids d’oxydes, témoignant d’une
forte incorporation d’Y dans le réseau cristallin des uraninites. Les concentrations en
ZrO2 sont quasi nulles.
Ces uraninites présentent une abondance élevée en ETR de l’ordre de 55 000 ppm
et une incorporation plus forte de ETR lourdes dans leur réseau cristallin, attestée
par des fractionnements (ΣLREEN / ΣHREEN) faibles de l’ordre de 0,15.

243
Uraninite Zircon
Biotite

2
1
Uraninite

A B

Uraninite

Argiles à thorite

L1 L10

C D
Figure V.91 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans un leucogranite minéralisé (9394-2) du district de Rössing. A. Uraninite avec auréole de
métamictisation. B. Zircon en nucléi de croissance d’uraninite altérée dans une matrice à quartzo-feldspathique. C. Uraninite avec auréole de métamictisation. D.
Argiles à thorite (Th,U)SiO4 dans les zones d’altération de biotite. Images MEB. Localisation des spots d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-
contre.

244
9394-2 : Rössing SJ AREA
id. Spot 1 2 L1 L2 L3 L4 L5 L6 L7 L8 L9 L10 Valeurs
Minéral Uraninite médianes
Uraninites
Oxydes (% )
SiO2 0,23 0,00 0,00 0,00 0,79 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0
K2O 0,25 0,22 0,235
CaO 1,47 1,37 1,35 0,86 1,07 0,93 0,96 0,87 0,85 0,82 0,96 0,94 0,949
TiO2 0,00 0,00 0
V2O3 0,01 0,00 0,005
FeO 0,07 0,03 0,04 0,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,08 0,00 0,00 0,04 0,0065
Y2O3 6,51 7,41 3,99 3,86 3,76 3,73 3,70 3,90 3,87 4,08 3,98 3,83 3,884
ZrO2 0,00 0,00 0,00 0,11 0,00 0,00 0,00 0,00 0,08 0,00 0,07 0,00 0
Ce2O3 1,07 1,11 1,09
Nd2O3 0,89 0,58 0,735
Dy2O3 1,61 1,62 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,03 0,00 0,07 0,00 0,00 0
PbO 7,26 5,03 3,91 4,38 3,85 4,36 4,24 4,36 4,45 4,54 4,25 4,19 4,364
ThO2 5,05 4,86 5,08 5,25 5,09 5,38 5,46 5,19 5,03 4,94 4,95 5,37 5,083
UO2 65,17 69,16 70,48 71,57 70,18 71,13 71,58 71,51 71,15 71,68 71,10 70,57 71,1145
Total 89,62 91,41 84,67 86,02 84,48 85,36 85,77 85,90 85,50 85,92 85,33 84,98 85,634
Traces (ppm)
La 310 337 254 309 310
Ce 7394 8651 6512 7235 7315
Pr 818 670 728 809 768
Nd 5133 4358 4690 5138 4911
Sm 2656 2637 2264 2206 2450
Eu 172 201 206 176 189
Gd 4272 3723 4452 4254 4263
Tb 1217 1037 1294 1227 1222
Dy 10298 11586 11202 10317 10760
Ho 2420 2651 2593 2363 2507
Er 8362 9166 9222 8359 8764
Tm 1306 954 1512 1311 1308
Yb 9188 6716 10865 9332 9260
Lu 1048 730 1334 1088 1068
Hf 21 20 18 21 20
Y 40527 44018 44574 41488 42753
Zr 1329 983 956 1284 1134
ΣREE 54594 53416 57129 54124 55095
ΣLREEN / ΣHREEN 0,16 0,19 0,12 0,16 0,15
Eu* 0,16 0,20 0,20 0,18 0,18

Tableau V.38 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un leucogranite minéralisé du district
de Rössing (9394-2). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100,
SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy).

245
III ETUDE METALLOGENIQUE COMPAREE

Les analyses quantitatives par LA-ICP-MS des concentrations en ETR sur les
minéraux d’uranium (Lach et al., n.d.), rendues possibles au laboratoire G2R, Nancy,
nous permettent une comparaison des uranites des leucogranites et skarns
minéralisés de la région du dôme d’Ida et du gisement de Rössing.

III. 1 SPECTRES DE TERRES RARES DES URANINITES


Les spectres de ETR sont utilisés en routine pour les discriminations et
comparaisons pétrologiques des roches totales (Pearce, 1984; Taylor and
McLennan, 1985; Sun and McDonough, 1989; McDonough and Sun, 1995). Il
possible à partir des concentrations mesurées sur les oxydes d’uranium (uraninites
de préférence) par LA-ICP-MS d’avoir une idée du type et des caractéristiques de la
minéralisation (Bonhoure et al. 2007; Mercadier et al., 2011).
La Figure V.92 représentent les spectres de ETR comparés des uraninites (et
uranophanes le cas échéant) des leucogranites minéralisés du Sud-Est du dôme
d’Ida (prospect d’Ongolo) et du gisement de Rössing ainsi que le skarn minéralisé du
prospect d’Inca. Ces spectres sont comparés avec ceux de la bibliographie
(Bonhoure et al. 2007, Mercadier et al., 2011) d’autres gisements d’U de classe
mondiale (y compris Rössing).
L’allure générale des spectres des uraninites de chacun des échantillons est assez
conforme au domaine des spectres de références des gisements de type
magmatique lié à la fusion partielle (Figure V.92). Les spectres présentent une
anomalie négative en Eu témoignant d’une cristallisation dans des liquides silicatés
issus de matériel fractionné. L’Eu se retrouve préférentiellement dans les
plagioclases cristallisant. La pente générale positive des spectres traduit
l’incorporation préférentielle des ETR lourdes dans le réseau cristallin des uraninites.
Les ETR légères ayant au préalable été fractionnée dans d’autres minéraux plus
propices tels que les monazites et les épidotes de type allanite (valables pour Ce et
La) qui coexistent avec les uraninites. Les uraninites étant les dernières phases
minérales à cristalliser dans les liquides silicatés, elles intègrent la plupart des
éléments incompatibles en substitution de l’uranium dans son réseau cristallin. Ces

246
substitutions se passent dans des conditions de haute température dans le liquide
silicaté (Figure V.93) qui permettent aussi l’incorporation en quantité non négligeable
d’Yttrium (Cuney and Friedrich, 1987; Bea, 1996; Förster, 1999) (tableaux
géochimiques précédents).
Les spectres des ETR des uraninites du leucogranite du prospect d’Ongolo sont plus
dispersés dans les concentrations en ETR lourdes, ce qui peut s’expliquer par la
fracturation ainsi que l’altération qu’elles subissent. Ceci n’est pas le cas des
uraninites des deux autres échantillons qui sont assez homogènes c'est-à-dire sans
zonations internes à l’intérieur d’un même cristal (plusieurs spectres sur une même
uranite) mais aussi entre cristaux différents du même échantillon. Cette homogénéité
est d’autant plus surprenante dans le cas du skarn, ce qui tendrait à montrer que les
processus métasomatiques qui accompagnent le métamorphisme de contact sont
sans impact majeur sur la structure cristalline des uraninites magmatiques. Dans le
cas de l’échantillon de Rössing, l’homogénéité peut être expliquée par les relatives
petites tailles des uraninites, inférieures à 200 µm qui empêchent la zonation
chimique ou l’altération qu’auraient pu présenter les cristaux de plus grande taille.
La représentation du spectre de ETR roche totale du leucogranite du prospect
d’Ongolo atteste que les concentrations en ETR sont étroitement tributaires de la
minéralisation uranifère (au moins pour les ETR lourdes), avec un spectre « plat »
différent d’un spectre typique de granite à pente négative avec ΣLREEN >> ΣHREEN.
(cf. pour mémoire l’allure des spectres des granites intrusifs de l’unité supérieure
dans les sections précédentes).

247
A B C

Figure V.92 : Spectres comparés des éléments Terres Rares des uraninites (et uranophanes) des échantillons de leucogranites et de skarn. Le domaine grisé
représente les spectres de certains gisements de types magmatiques du monde : Rössing (Namibie) ; Moore Lake (Canada) Luthi (Finlande) et Kola (Russie)
selon les données de (Mercadier et al., 2011). Le spectre roche totale du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida est représenté en A (WR = Whole Rock).

248
ΣREE (ppm) ΣLREEN / ΣHREEN
9544-41A : Ongolo Prospect SE-Ida Dome
id. Spot
1 Uraninite 40679 0,33
5 // 50653 0,20
8 // 44065 0,32
Mediane 42589 0,27
INCA 7 : INCA PROSPECT
id. Spot
1 Uraninite 35315 0,32
2 // 31000 0,34
3 // 32940 0,40
4 // 30700 0,39
5 // 34480 0,36
7 // 36157 0,36
8 // 33157 0,36
9 // 32442 0,40
Mediane 33048 0,37
9394-2 : Rössing District
id. Spot
1 Uraninite 54594 0,16
2 // 53416 0,19
L4 // 57129 0,12
L7 // 54124 0,16
Mediane 55095 0,15

Figure V.93 : Diagramme abondance des Terres Rares (ΣREE) Vs Fractionnement (ΣLREEN /
ΣHREEN) et tableau des valeurs calculées des leucogranites du prospect d’Ongolo, du district
de Rössing et du skarn du prospect d’Inca. Σ REE =
La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu. ΣLREEN / ΣHREEN =
(LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN).

III. 2 SPECTRES DES TERRES RARES DES BETAFITES


HETEROGENES (9544-39A) ; URANOPHANE ET
ALLANITE (9544-42F)
Les spectres de ETR des bétafites zonées et hétérogènes du leucogranite au
NW du dôme d’Ida ainsi que les uranophanes et allanites du skarn à magnétite-
hématite du prospect d’Inca sont représentés en Figure V.94. Leurs spectres des
ETR en roches totales sont présentés en comparaison.
Dans le cas des bétafites, les zonations se traduisent par une perte marquée en ETR
lourdes des bordures par rapport aux cœurs. Cela s’explique par la silicification
observée à l’affleurement qui se produit lors d’une phase hydrothermale que nous
pensons être tardi-magmatique. Alternativement, on pourrait penser que cette
zonation serait tout simplement due à une auto-métamictisation du cristal, mais le fait
d’avoir systématiquement plus d’uranium dans les bordures que dans la matrice du
cristal ne saurait se justifier (Figure V.82). Encore une fois dans ce cas, la

249
concentration des ETR de la roche totale est directement contrôlée par la
minéralisation uranifère.
Pour le skarn à magnétite, les concentrations en ETR sont fortement contrôlées par
l’allanite qui est une épidote riche en ETR légères (Gieré and Sorensen, 2004). Les
uranophanes sont appauvries en ETR lourdes. Nous pensons qu’elles sont les
phases d’altération métasomatique des uraninites et qu’à ce titre, ces spectres
représenteraient un appauvrissement relatif par soustraction des ETR lourdes.

Figure V.94 : A. Spectres des Terres Rares des bétafites zonées et hétérogènes du leucogranite
intrusif au NW du dôme d’Ida avec spectre roche totale (WR = Whole Rock). B. Spectres de
Terres rares d’une allanite, d’une uranophane et de la roche totale (WR) d’un skarn à
magnétite-hématite minéralisé.

250
III. 3 AGE DES MINERALISATIONS
Les granites minéralisés de la Zone Centrale du Damara sont pour la plupart
tardi- à post-tectonique, de ca. 520 Ma à 500 Ma (Tableau V.33). Ces datations ont
pour la plupart été faites sur des zircons ou des monazites et seulement quelques
contraintes sur des uraninites ont été faites par Briqueu et al. (1980).
Les datations sur uraninites du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida et du skarn
à uraninite du prospect d’Inca ont été faites en utilisant la sonde ionique (IMS 1270)
du CRPG de Nancy.

DATATION DES OXYDES D’URANIUM DU LEUCOGRANITE A


QUARTZ FUME DU DOME D’IDA (9544-41A)
Les uraninites de cette roche sont altérées en uranophane en bordure de
cristal ou dans les fractures du minéral (Figure V.79). Pour les datations par SIMS, la
taille du faisceau d’ions est d’environs une quinzaine de micromètres (A, Figure
V.95), nous avons donc sélectionné les plages les plus nettes de la matrice du
cristal. Un effet de perturbation est cependant observable pour la mesure du spot 2
(A, Figure V.95) pour laquelle une fracture vient perturber l’analyse. Les résultats de
cette dernière représentés dans le tableau de la Figure V.95 présentent un âge
207
Pb/206Pb rajeuni n’étant pas dans la fourchette des autres mesures. Nous n’avons
pas tenu compte de cette analyse dans le traitement du diagramme concordia-
discordia. Ce diagramme présente un âge d’intercept supérieur pour cette uraninite
de 520 ± 17 Ma. L’âge d’intercept supérieur dans les datations d’uraninites
représente un évènement de cristallisation ou le dernier évènement de recristallision
(Kister, 2003).
On donc peut proposer que la minéralisation du leucogranite à quartz fumé d’Ida se
fait à 520 ± 17 Ma. Cet âge pourrait être celui de la cristallisation du leucogranite
étant donné l’étroite relation entre les zircons et les uraninites de cette roche et aussi
du caractère magmatique de ces dernières (voir spectres de Terres Rares).

251
data-point error ellipses are 68.3% conf .

A B 9544-41A
560
0,090

540

0,086
4 520

0,082

206Pb/238U
500
2 1
Spots SIMS
3 6 0,078 480

Spots LA-ICP-MS 460


0,074
5
440
0,070 Intercepts at
-90±180 & 520±17 Ma
MSWD = 1,08

0,066
0,52 0,56 0,60 0,64 0,68 0,72

207Pb/235U

Granite intrusif 41A Common Lead corrected ratios Concordia diagram ( 1 sigma) Ages U-Pb Ages Pb-Pb
id. Uraninites 207Pb/206Pb ± 208Pb/206Pb ± 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 206Pb/238U ± Correl.err 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 207Pb/206Pb corrected ±
9544_41a@1 0,058 0,005 0,027 0,007 0,0800 0,02 0,67115 0,013 0,08383 0,0016 0,962 519,0 9,5 521,4 8,1 555 11
9544_41a@2 0,057 0,003 0,027 0,007 0,0766 0,01 0,60699 0,010 0,07674 0,0013 0,979 476,6 7,6 481,7 6,4 530 7
9544_41a@3 0,058 0,001 0,027 0,002 0,0788 0,01 0,58167 0,008 0,07260 0,0010 0,994 451,8 5,8 465,5 5,0 559 3
9544_41a@4 0,058 0,002 0,027 0,003 0,0865 0,01 0,60492 0,010 0,07592 0,0012 0,988 471,8 7,1 480,4 6,0 544 5
9544_41a@5 0,058 0,005 0,028 0,01 0,0784 0,03 0,59015 0,017 0,07416 0,0020 0,981 461,2 12,2 471,0 10,5 544 11
9544_41a@6 0,058 0,002 0,026 0,002 0,0775 0,01 0,58953 0,008 0,07375 0,0009 0,982 458,7 5,6 470,6 4,8 551 5

Figure V.95 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du leucogranite intrusif à quartz fumé (9544-41A) au SE du dôme d’Ida. A. Localisation des
faisceaux d’analyses de sonde ionique. B Diagramme concordia-discordia des mesures et tableau des valeurs.

252
DATATION DES OXYDES D’URANIUM DU SKARN A
URANINITES DU PROSPECT INCA (INCA7)

L’uraninite datée dans cette roche présente une surface très hétérogène (A,
Figure V.96) et à cet effet les analyses ont été réalisées sur des zones à priori
homogènes. Cependant, nous avons été amenés à exclure les analyses 1, 3 4, 8 et
9 dont les coefficients de corrélations sont supérieurs à 1, valeur irréaliste.
Les mesures donnent un âge quasi concordant à 496 Ma. L’interprétation de cet âge
peut sembler délicate étant donné l’abscence de valeur d’incertitude ; néanmoins, on
peut penser que l’intrusion granitique dans les séries carbonatées du prospect d’Inca
pourrait être postérieure à celle du leucogranite intrusif à quartz fumé au SE du dôme
d’Ida, voire représenter les dernières générations de granites intrusifs dans la zone
Centrale de l’orogène du Damara. Il est donc envisageable que la minéralisation se
soit faite bien dans une fourchette d’âge allant de 500 à 480 Ma.

253
data-point error ellipses are 68.3% conf .

A 1 B 0,088
INCA 7

0,084
8
9 500
7 0,080

206Pb/238U
2
0,076

3 5 460
6 0,072
Intercepts at
496± *** Ma
MSWD = 0,080
4 0,068
0,55 0,57 0,59 0,61 0,63 0,65 0,67 0,69
207Pb/235U

Skarn à U (INCA 7) Common Lead corrected ratios Concordia diagram ( 1 sigma) Ages U-Pb Ages Pb-Pb
id. Uraninites 207Pb/206Pb ± 208Pb/206Pb ± 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 206Pb/238U ± Correl.err 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 207Pb/206Pb corrected ±
INCA_72@1 0,057 0,001 0,006 0,003 0,0878 0,01 0,53699 0,008 0,06805 0,0011 1,085 424,37 6,4 436,4 5,6 517 3
INCA_72@2 0,057 0,001 0,010 0,006 0,0987 0,03 0,62834 0,021 0,07926 0,0026 0,982 491,68 16 495,1 12,8 525 2
INCA_72@3 0,058 0,001 0,008 0,003 0,0975 0,03 0,63654 0,021 0,07988 0,0027 1,025 495,39 16 500,2 13,1 536 2
INCA_72@4 0,057 0,001 0,003 0,006 0,0873 0,03 0,56698 0,017 0,07158 0,0022 1,025 445,65 13 456,1 11,2 524 2
INCA_72@5 0,058 0,003 0,002 0,089 0,0973 0,04 0,62250 0,025 0,07732 0,0031 0,998 480,09 18 491,4 15,3 558 6
INCA_72@6 0,058 0,001 0,002 0,006 0,0991 0,03 0,61308 0,017 0,07609 0,0021 0,995 472,77 13 485,5 10,8 559 2
INCA_72@7 0,058 0,001 0,003 0,01 0,0973 0,03 0,61594 0,020 0,07712 0,0025 0,998 478,92 15 487,3 12,6 540 2
INCA_72@8 0,058 0,001 0,005 0,006 0,1080 0,03 0,64683 0,019 0,08039 0,0024 1,016 498,46 14 506,5 11,9 556 3
INCA_72@9 0,058 0,001 0,004 0,011 0,1120 0,03 0,65924 0,019 0,08194 0,0024 1,016 507,67 14 514,2 11,6 555 2

Figure V.96 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du skarn minéralisé (INCA7) du prospect d’INCA.. A. Localisation des faisceaux d’analyses de
sonde ionique. B Diagramme concordia-discordia des mesures et tableau des valeurs. Grisé = mesures non prises en compte.

254
IV DISCUSSION – MODELE METALLOGENIQUE DE LA
MINERALISATION URANIFERE DE LA ZONE
CENTRALE

IV. 1 SOURCES DES GRANITES


Le mode de minéralisation uranifère dans la zone centrale est aujourd’hui
unanimement reconnue comme étant liée aux granites issus de la fusion partielle de
roches crustales (Cuney, 1981; Berning, 1986; Oliver and Kinnaird, 1996; Nex et al.,
2001). Cependant la nature exacte du protolithe (orthogneiss ? paragneiss ? matériel
source des paragneiss ?) ayant subi une fusion partielle à l’origine de la genèse des
granites est débattue. Plusieurs sources potentielles ont été proposées à savoir un
socle Pré-Pan-Africain; les sédiments du groupe de Nosib, principalement la
formation d’Etusis; ou les sédiments au dépôt plus récent du groupe de Swakop.
Les granites intrusifs de la Zone Centrale ont des âges modèles Nd
homogènes autour de 2.45 Ga ce qui suggère qu’ils sont issus de la fusion partielle
d’un protolithe avec une signature isotopique paléoprotérozoïque. Les séries
métasédimentaires de la zone centrale de la ceinture du Damara ont des ages
modèles hétérogènes. Les sédiments du groupe de Nosib (Etusis et Khan)
présentent des caractéristiques isotopiques similaires à celles des granites intrusifs
avec des âges modèles Nd homogènes autour de 2, 4 Ga, alors que les
métasédiments du groupe du Swakop ont des âges modèles Nd dispersés entre 1.3
et 2.4 Ga (Mc Dermott et al., 1996). Ainsi, les métasédiments du groupe de Nosib
ainsi que le socle Pré-Pan-Africain sont des sources potentielles de certains granites
et leucogranites intrusifs (Hawkesworth et al., 1981; McDermott and Hawkesworth,
1990; McDermott et al., 1996). Ces interprétations sont corroborées par Jung et al.
(2003) qui, dans la région du Complexe Gneissique d’Abbabis le long de la rivière
Khan, ont proposé que la plupart des granites proviennent de la fusion partielle de ce
socle Pré-Pan-Africain. Leurs assertions se basent sur les âges modèles Nd ( )
anciens Paléoprotérozoïques entre 2,5 et 2,0 Ga ainsi que d’autres critères
géochimiques et isotopiques qu’ils corrèlent à ceux du socle. (Voir discussion section
isotopie Sm/Nd de cette thèse).

255
De plus, dans le chapitre 3 nous avons montré que ces sédiments
métatexitiques représentés à l’affleurement le long de la rivière Swakop par le groupe
de Swakop, contiennent essentiellement des leucosomes et granites in-situ qui ne
sont pas minéralisés puisqu’ils reflètent les compositions des leurs sédiments
d’origine, pauvres en U.
Les échantillons minéralisés de leucogranite à quartz fumé (9544-41A) et du
leucogranite intrusif (9544-39A) respectivement au SE et au NW du dôme d’Ida ont
des âges modèles à ca. 2,4 Ga et des ε0Nd très négatifs à -22. Aussi, le granite
à quartz fumé du SE du dôme d’Ida (9544-41A) contient des zircons hérités d’âges
méso à paléoprotérozoïques. Ces arguments sont en faveur d’une origine crustale
de l’uranium. La minéralisation uranifère est datée à 520 ± 17 Ma (Figure V.95).

IV. 2 MISE EN PLACE DES GRANITES ET DEPOTS DES


MINERALISATIONS
La plupart des granites intrusifs dans les métasédiments et socle Pré-Pan
Africain ne sont pas minéralisés en U. En revanche, la plupart des granites
minéralisés sont des leucogranites post-tectoniques (< 520 Ma) et mis en place
durant la phase de relaxation thermique de l’orogène accompagnée par l’exhumation
de niveaux crustaux inférieurs (Longridge et al., 2011).
Les concentrations minérales d’intérêt économique comme les gisements de Rössing
ou le skarn du prospect d’Inca sont à majorité dues au métamorphisme de contact
entre les granites intrusifs et les séries carbonatées des formations de Khan et/ou de
Rössing (Cuney, 1981; Berning, 1986; Basson and Greenway, 2004; Nex and
Kinnaird, 2007; Cuney and Kyser, 2009). Les séries carbonatées suivant une
réaction de décarbonatation de type :

CaCO3+ SiO2 = CaSiO3 + CO2


Calcite + Silice = Diopside + Dioxyde de Carbone

La libération de CO2 rend les fluides métasomatiques plus réducteurs, ce qui favorise
la complexation et le dépôt de l’uranium dissous dans les liquides silicatés
d’anatexie. Jacob (1974) avait proposé un rôle de barrière physique pour la

256
minéralisation uranifère, cela pourrait être applicable pour le skarn du prospect d’Inca
(Figure V.84). Cependant des travaux récents de prospection dans le district de la
mine de Rössing (Basson et al., 2004) ainsi que certaines observations de terrain à
l’Est du dôme d’Ida montrent que des granites intrusifs sont minéralisés de part et
d’autre des barrières de formations carbonatées qu’ils recoupent.
Nex et al. (2001) ont aussi mis un bémol au rôle prépondérant de la décarbonatation
des formations carbonatées dans la minéralisation uranifère puisqu’ils observent des
granites minéralisés (type E) dans toutes les formations métasédimentaires à
l’exception de la formation du Kuiseb dans la région de Goanikontès.
Il reste néanmoins évident que les formations carbonatées jouent un rôle
chimique prépondérant dans le piégeage de l’uranium magmatique. Bien que les
travaux de modélisation du gisement d’Inca ajoutent le rôle de barrière physique en
adossant les granites minéralisés à la formation à marbre de Rössing.

Figure V.97 : Modèle gîtologique du Prospect d’Inca, Ms7 et Ongolo. image site internet DYL©

L’hydrothermalisme tardi-magmatique (accompagnant la cristallisation des liquides


silicatés très hydratés) et/ou encore l’hydrothermalisme post-magmatique dues aux
réactivations de failles sont importants pour une concentration uranifère
économiquement intéressante. C’est le cas pour la mine de Rössing (Basson et al.,

257
2004) au détriment de la minéralisation uranifère dans la région de Goanikontès qui
reste toujours au stade de gîte (Nex et al., 2001).

La minéralisation uranifère dans des poches de leucogranites à quartz fumés


correspond au type E de Nex et al., (2001) décrite comme « rose, de couleur et de
taille de grain variable, contenant des auréoles d’oxydation et occasionnellement
boudinés » (citation de Kinnaird et Nex, 2007). Ils infirment les travaux de Barnes
and Hambleton-Jones, (1978) qui les assimilaient à des fragments de la formation
d’Etusis repris dans l’intrusion, par le fait que ces auréoles oxydés sont granitiques.
Ce qui est effectivement le cas pour les minéralisations à l’Est du dôme d’Ida.
Seulement, ils proposent, sur la base des travaux de Corner (1981), sur les
signatures paléomagnétiques des granites uranifères du Damara, que ces poches
d’oxydation sont dues aux circulations de fluides associées à une extension crustale
et une séparation continentale au Crétacé.
Nous proposons que ces poches sont formées lors de la cristallisation fractionnée
des leucogranites. Elles pourraient être dues à la cristallisation de liquides silicatés
tardifs injectés dans un volume de granite intrusif en grande partie déjà cristallisé.
Cela expliquerait les teneurs importantes en éléments incompatibles dont U et Y
ainsi que la présence de zircons hérités (il serait difficile que la zonation chimique
s’accompagne d’une séparation physique des zircons). Ces derniers ont des
microparticules d’uranium adsorbés ou intégrés dans le cristal tel que c’est le cas de
l’échantillon 9544-41A, du prospect d’Ongolo. Dans le cas de veines injectées, la
vision sous forme d’auréole ne serait qu’une perspective de coupe (plan
d’observation 2D d’un matériel en 3D) du fait de boudinages subis par ces veines
(auréoles) tel que cité plus haut.

258
CONCLUSION

Les minéraux porteurs d’uranium de 5 occurrences minéralisées dans la Zone


Centrale ont été étudiés. Le principal minéral d’U est l’uraninite (UO2) cristallisée
dans les leucogranites et skarns des prospects d’Ongolo (SE du dôme d’Ida) et
d’Inca, propriétés de la compagnie Deep Yellow Ltd, ainsi que du district de la mine
de Rössing. Les autres minéraux d’uranium magmatiques sont des niobotantalates
d’uranium et de Titane du groupe de la bétafite [(Ca,U)2(Ti,Nb,Ta)2O6(OH)] ainsi que
de l’uranophane [Ca(UO2)2HSiO4.5H2O] issue de l’altération des uraninites.
Les uraninites de ces occurrences présentent des compositions chimiques quasi
semblables avec des teneurs en UO2 entre 70 et 80% poids d’oxydes ; ThO2 à ca.
5% poids d’oxydes (sauf pour les uraninites du skarn d’Inca à 1-2%) ; PbO2 entre 5
et 7% poids d’oxydes. Le caractère notable de ces uraninites est la concentration en
Y2O3 variant entre 3,33 et 7,41%. Cela peut s’interpréter par une cristallisation
tardive des uraninites qui concentrent la majorité des éléments incompatibles dans
les conditions de haute température (supérieures à 600°C au moins) des liquides
silicatés. Cela est confirmé par les spectres de Terres Rares (ETR) des uraninites
fortement enrichie en ETR lourdes.
Les concentrations des uraninites en ZrO2 sont quasi nulles, reflétant des liquides
silicatés ne contenant pas de Zr sous forme dissoute. Cela est dû à la saturation des
liquides silicatés en Zr et sa migration sous forme de zircons hérités. Les
concentrations en CaO des uraninites varient entre 1 et 2% poids d’oxydes et
pourraient refléter le rôle de la décarbonatation des formations métasédimentaires à
marbre dominant des formations de Rössing et de Khan.
La minéralisation uranifère au Sud Est du dôme d’Ida dans le leucogranite à
quartz fumé du prospect d’Ongolo est datée à 520 ± 17 Ma, tandis que celle du skarn
du prospect d’Inca est contrainte à 496 Ma.
Les sources anatectique des granites intrusifs minéralisés est un matériel
crustal ancien ( à ca. 2,4 Ga) qui pourrait être un socle Pré-Pan-Africain tel que
le Complexe Gneissique d’Abbabis (CGA).

259
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263
264
CHAPITRE 5

VERS LA CREATION D’UNE BASE DE DONNEES GEOCHIMIQUES


A L’ECHELLE DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA ET
DES MARGES DES CRATONS DU CONGO ET DU KALAHARI

265
266
VERS LA CREATION D’UNE BASE DE DONNEES GEOCHIMIQUES
A L’ECHELLE DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA ET
DES MARGES DES CRATONS DU CONGO ET DU KALAHARI

I LES DOMAINES DE ROCHES PRE-PAN-AFRICAINES


DES MARGES DES CRATONS DU CONGO ET DU
KALAHARI
Les marges des cratons du Congo et du Kalahari (Figure VI.98 et Figure
VI.99) sont présentées en considérant les unités lithologiques de l’Archéen et du
Néoprotérozoïque formées antérieurement à l’orogénèse panafricaine, présentes à la
fois en bordure du craton mais également au sein de la ceinture orogénique du
Damara.

Figure VI.98 : Délimitations des cratons du Kalahari (K), du Congo (C) et de la ceinture
orogénique du Damara (DOB) dans la carte géophysique régionale de l’Afrique Australe
(méthode de dérivée horizontale totale du champ magnétique total). Modifié d’après (Becker et
al. 2005).

267
Figure VI.99 : Carte géologique simplifiée de la ceinture du Damara et des marges des cratons
du Kalahari et du Congo. Modifié d’après (Konopasek et al., 2005). Northern Platform (NP),
Northern Margin Zone (NMZ), Northern Zone (NZ), northern Central Zone (nCZ), southern
Central Zone (sCZ), Southern Zone (SZ), Southern Margin Zone (SMZ), Southern Foreland (SF)

268
I. 1 LE SOCLE PROTEROZOÏQUE DE REHOBOTH
DANS LA PARTIE NORD DE LA MARGE DU CRATON
DU KALAHARI

Le socle Paléo- à Mésoprotérozoïque de Rehoboth (Rehoboth Basement


Inlier, RBI) au Sud de Windhoek est situé dans le domaine de la Southern Margin
Zone (SMZ, Figure VI.99). Ce socle est composé de roches ignées et volcano-
sédimentaires diverses ayant subi le métamorphisme panafricain suivant un gradient
décroissant du Nord vers le Sud (Figure VI.99). Les roches métavolcaniques et
métasédimentaires affleurantes dans la région de Rehoboth sont subdivisées en
deux groupes majeurs : le Groupe Paléoprotérozoique de Rehoboth (GPR) dont
les roches présentent des âges relatifs de ca. 1,8 Ga et ca. 1,5 Ga et le
Supergroupe Mésoprotérozoïque de Sinclair (SMS) dont les roches sont datées
entre ca. 1,2 Ga et ca. 1,1 Ga. Les datations ayant été effectuées par U-Pb sur
zircons détritiques dans les formations sédimentaires et zircons magmatiques dans
les plutons intrusifs dans ces formations. Ces roches sont recouvertes par endroits
par une couverture métasédimentaire néoprotérozoïque du groupe du Nosib.
Ces groupes majeurs (GPR et SMS) reposeraient sur une croute continentale dont
les rares vestiges sont représentés par le Complexe métamorphique du Kangas
(SACS, 1980) formé de granitoïdes fortement métamorphiques qui contiennent des
zircons sur lesquels un âge U-Pb par intercept supérieur à 1784 ± 45 Ma a été
obtenu (Burger and Walvaren, 1978, 1979). L’existence de ce complexe du Kangas
est sujette à caution du fait de confusions possibles et fréquentes avec les roches
métamorphiques du GPR (Schalk 1988 ; Becker et al. 2000).

L’histoire tectonique protérozoïque des unités lithologiques constituant le socle de


Rehoboth est reconstruite à partir des paléo-environnements de dépôt des roches
métasédimentaires et la pétrologie des roches magmatiques.

269
Tableau VI.39 : Tableau VI.synthétique des découpages lithologiques majeurs à l’affleurement
dans les régions de Rehoboth et de Windhoek. Ages U/Pb sur zircons détritiques dans les
formations sédimentaires et sur zircons magmatiques dans les roches intrusives. (Burger and
Coertze, 1978; Burger and Walvaren, 1978, 1979; Ziegler and Stoessel, 1993; Becker et al., 1996,
2005; Nagel et al., 1996; Nagel, 2000; Schneider et al., 2004).

270
I. 1. 9. EVOLUTION PETROGENETIQUE
PROTEROZOIQUE DES ROCHES DE LA REGION DE
REHOBOTH

EVOLUTION PALEOPROTEROZOIQUE
Les rares vestiges du métamorphisme paléoprotérozoïque, non effacé par le
métamorphisme panafricain, témoignent de moyen à haut degré de métamorphisme
attesté par la présence de gneiss et de migmatites. Les conditions de pic de
métamorphisme estimées dans cette zone donnent des températures de 600-750°c
et des pressions de 8-12 Kbars (Kasch, 1983a). Dans cette zone, la fabrique
tectonique majoritaire est gneissique et présente des plis isoclinaux ainsi que des plis
plurikilométriques très ouverts (Kasch, 1983b; Miller, 1983, 2008a).
A partir de corrélations des données de lithostratigraphie, de géochimie, de
géochronologie et d’isotopie des roches, Becker et al. (2004) proposent, une genèse
et mise en place simultanée des roches volcaniques de la formation de Gaub Valley,
au sein du Groupe de Rehoboth, et du complexe granitique de Weener dans un
contexte de subduction avec des signatures géochimiques d’arc magmatique. La
géochimie des intrusions volcaniques basiques dans la formation d’Elim, qui est
inclue dans le groupe de Rehoboth, donne des signatures tholéitiques, sub-alcalines
apparentées aux E-MORB qui sont typiques des basaltes d’arrière-arc.
Ceci suggère une évolution depuis la mise en place des roches magmatiques de la
formation de Gaub Valley autour de 1800 Ma en contexte d’arc évoluant vers
l’ouverture d’un bassin d’arrière arc avec la mise en place des roches magmatiques
de la formation Elim autour de 1600 Ma.

La Figure VI.100 présente la synthèse de l’évolution paléoprotérozoïque proposée


par (Becker et al., 2000) de la zone de Rehoboth et les sources des différentes
intrusions granitiques dans un contexte d’arc/ arrière-arc.

271
Figure VI.100 : Evolution géodynamique paléoprotérozoïque de la séquence de Rehoboth.
(Miller, 2008a, modifié d’après Becker et al., 2000.

272
EVOLUTION MESOPROTEROZOÏQUE
Au Mésoprotérozoïque, la région de Rehoboth se trouvait dans un
environnement de convergence de plaques tectonique dont le paléo-front de
convergence avait une orientation générale Nord-Est et une vergence de subduction
vers le Sud-Est (Figure VI.101). La marge du craton de Kalahari dans la région de
Rehoboth correspondait à une marge continentale active (Watters, 1976) évoluant
vers le développement de bassins arrière-arc (Hoal, 1990; Becker et al., 2005) dans
le cadre de la convergence avec une plaque océanique subductante dont il ne
subsiste actuellement que le magmatisme typique de granites calc-alcalins parfois
hyperpotassiques (monzogranites et granodiorites de la suite de Gamsberg).

Figure VI.101 : Arc magmatique de la marge du craton du Kalahari et direction de subduction


au Mésoprotérozoïque. Becker et al., 2005.

EVOLUTION NEOPROTEROZOIQUE
Les séries sédimentaires néoprotérozoïques du Nosib attestent de dépôt en
conditions de plateforme continentale débutant à la fin du Mésoprotérozoïque avec
les formations du groupe de Tsumis.

La Figure VI.102 présente une synthèse de l’évolution protérozoïque générale de la


marge du craton du Kalahari dans la région de Rehoboth.

273
Figure VI.102 : Evolution géodynamique durant le Protérozoïque de la région de Rehoboth.
Modifié d’après Becker et al., 2005.

274
I. 2 LE BOUCLIER DE KAMANJAB DANS LA MARGE
DU CRATON DU CONGO

L’évolution géologique du socle pré-pan Africain dans la fenêtre tectonique de


Kamanjab représentant la marge sud du craton du Congo est très peu documentée.
Les travaux de cartographie les plus complets de la zone ont été réalisés de 1962 à
1974 (Clifford et al., 1962, 1969; Frets, 1969; Porada, 1974). D’une façon générale, 4
groupes de formations y sont cartographiées :

Le Complexe Métamorphique d’Huab (CMH) au Sud-ouest de la fenêtre de


Kamanjab est composé essentiellement de « gneiss granitique » (orthogneiss) et de
paragneiss. Des amphibolites sont aussi observées par endroits (Frets, 1969). Les
âges U-Pb obtenus par LA-ICP-Ms sur zircon par Kleinhanns et al. (2011) sont
compris entre 1,86 et 1,83 Ga pour les orthogneiss du CMH.

Les formations métavolcano-sédimentaires du Khoabendus faites de quartzites


et de rhyolites. Les dépôts des protolithes des roches métasédimentaires alternent
avec les passés volcaniques suggérant des coulées volcaniques simultanées aux
dépôts sédimentaires qui se sont faits dans des conditions sub-marines peu
profondes (Porada, 1974). Dans les régions de Kamanjab et de Fransfontein, les
formations du Khoabendus reposent sur un socle gneissique d’âge approximatif à 2
Ga. Lesdonnées géochimiques disponibles dans la littérature (Miller, 2008a)
suggèrent que les intrusions volcaniques de compostion calco-alcaline se sont faites
dans un contexte de marge continentale active.

La suite granitique de Fransfontein dont les roches recoupent les formations du


CMH et du Khoabendus. Cette suite est composée de plusieurs intrusions
granitiques de pétrographie variée. Les travaux récents de Kleinhanns et al. (2011)
donnent des âges U-Pb sur zircons par LA-ICP-MS compris entre 1,88 et 1,83 Ga
pour les granites de Fransfontein.

La formation de Naauwport composées de roches volcaniques et plutoniques


acides. Elle est surtout observée dans la région de Khorixhas dans la zone de

275
transition entre la zone de la marge du Congo (NMZ) et la Zone Nord (NZ) (Figure
VI.99). Cette formation est marquée par les ignimbrites des localités de Summas
Mountain et d’Austerlitz. Ces ignimbrites représenteraient un volcanisme de rift daté
du Néoprotérozoïque à 746 ± 2 Ma par U/Pb sur zircons par Hoffman et al. (1996).
La formation de Naauwport est imbriquée dans les sédiments métamorphisés du
groupe de Nosib dans la région de la marge du Congo. Elle est considérée comme
synchrone à l’ouverture océanique de l’océan du Khomas dont le vestige est la
ceinture de la Matchless affleurant dans la zone de marge Sud, dans la région de
Windhoek (Kasch, 1983b; Miller, 1983, 2008b; Hoffman et al., 1996). Le domaine
d’affleurement de la formation de Naauwport dans la région de la marge Nord est
cependant plus restreint que la ceinture de la Matchless au Sud..

I. 3 LA ZONE CENTRALE DE LA CEINTURE


OROGENIQUE DU DAMARA

Les travaux sur la zone centrale ont été présentés dans les parties pprécédentes.
Cette zone est marquée par l’intrusion de granites dans la période allant de la fin du
Néoprotérozoïque jusqu’au Cambrien respectivement de 550 à ca. 480 Ma. Ces
granites intrusifs recoupent des formations sédimentaires déposées au
Néoprotérozoïque, entre ca.840 et ca. 600 Ma, puis métamorphisées durant
l’orogènese panafricaine. Ces formations, sous l’effet du métamorphisme de faciès
amphibolite (Haute Température- basse Pression) ont partiellement fondu et
contiennent des leucosomes de composition granitique. Des complexes gneissiques
(Abbabis) pré-pan-africains Paléoprotérozoïques à Mésoprotérozoïques, datés de ca.
2000 Ma à 1100 Ma, sont recensés à l’affleurement dans la zone Centrale. Ils
subissent eux aussi la fusion partielle due au métamorphisme Pan-africain. Ils sont
assimilés selon la littérature à des fragments du Craton du Congo (Jacob and Kröner,
1977; Miller, 1983, 2008a; Kröner et al., 1991).

276
II CREATION D’UNE BASE DE DONNEES GEOCHIMIQUES
II. 1 OBJECTIFS DE LA BASE DE DONNEES ET
COLLECTE DES INFORMATIONS
Les complexes pré-pan-africain des marges des cratons du Congo et du
Kalahari ont des lithologies datées du Paléoprotérozoïque au Mésoprotérozoïque
(Miller, 1983, 2008a; Becker et al., 1996, 2005; Nagel et al., 1996; Nagel, 2000;
Kleinhanns et al., 2011). Selon le modèle géodynamique proposé par (Miller, 2008),
le complexe métamorphique d’Abbabis serait l’équivalent de la marge du craton du
Congo, qui aurait été isolée lors des phases de rifting avant l’amorce de la
convergence des plaques du Congo et du Kalahari.

Dans le cadre de cette thèse, les zones d’avant pays au Nord et au Sud de la
ceinture orogénique du Damara ont été étudiées avec pour objectif de caractériser
les marges des cratons non affectées par le métamorphisme et la déformation
panafricaines et ainsi identifier des zones de pré-enrichissement en U et Th. 49
roches des marges de cratons ont été analysées dont 27 pour la marge du Kalahari
dans la région de Rehoboth et de Windhoek ainsi que 22 roches dans les régions de
Kamanjab, Khorixhas et Fransfontein pour la marge du craton du Congo. En
complément, 42 échantillons de roches prélevées dans la Zone Centrale de la
ceinture orogénique du Damara dans la région de Swakopmund et dans le lit de la
rivière Swakop ont été analysées. Ainsi, un total de 91 analyses géochimiques des
éléments majeurs et traces ont été faites durant cette thèse.
Les données disponibles dans la littérature ont également été compilées
représentant un total de 413 analyses géochimiques.

277
Articles et documents
Clifford, T. N., Nicolaysen, L. O., & Burger, A. J. (1962) Petrology and Age of the Pre-Otavi Basement Granite at Franzfontein, Northern South-
1 West Africa,
Journal of Petrology, 3: 244-279
Clifford, T. N., Rooke, J. M., & Allsopp, H. L. (1969) Petrochemistry and Age of the Franzfontein Granitic Rocks of Northern South-West
2 Africa,
Geochimica et Cosmochimica Acta, 33: 973-986.

McDermott, F. and Hawkesworth, C.J., (1990), Intracrustal recycling and upper-crustal evolution: A case study from the Pan-African Damara
3 belt, central Namibia.
In: B.K. Nelson and Ph. Vidal (Guest-Editors), Development of Continental Crust through Geological Time. Chem. Geol., 83: 263-280.
Hoal. B.G., (1993), The Proterozoic Sinclair Sequence in Southern Namibia: intracratonic rift or active continental margin setting?
4
Precambrian Research, 63, 143 - 162.
McDermott, F. Harris. N.B.W., Hawkesworth, C.J., (1996), Geochemical constraints on crustal anatexis: a case study from the Pan-African
5 Damara Granitoids of Namibia.
Mineral.Petrol, 123, 406 - 423.
Jung. S, Mezger. K, Hoernes.S, (1998), Petrology and geochemistry of syn- to post-collisional metaluminous A-type granites: a major and
6 trace element study from the Proterozoic Damara Belt, Namibia.
Lithos, 45, 147-175.
Becker T. and Brandenburg A.. (2000), The evolution of the alberta complex, naub Diorite and Elim Formation within the rehoboth basement
7 Inlier, Namibia: geochemical constraints.
Geological survey of namibia, 12, 29-39
S. Jung S. Hoernes K. Mezger. (2002) Synorogenic melting of mafic lower crust: constraints from geochronology, petrology and Sr, Nd, Pb
8 and O isotope geochemistry of quartz diorites (Damara orogen, Namibia).
Contrib Mineral Petrol. 143: 551–566
Becker. T, Garoeb. H, Ledru. P, Milesi, J.P, (2005) The Mesoproterozoic event within theRehoboth Basement Inlier of Namibia:review and
9 new aspects of stratigraphy, geochemistry,structure and plate tectonic setting,
Geological Society of South Africa.South African Journal Of Geology, 108, 465-492
Sanz A. L.-G. (2005), Pre- and Post-Katangan granitoids of the greater Lufilian Arc: Geology, Geochemistry, Geochronology and
10 Metallogenic Significance.
A thesis submitted to the Faculty of Science University of the Witwatersrand, JohannesburgFor the Degree of Doctor of Philosophy, Volume 1
&2
Jung. S, Hoffer. E, Hoernes. S. (2006) - Neo-Proterozoic rift-related syenites (Northern Damara Belt, Namibia): Geochemical and
11 Nd–Sr–Pb–O isotope constraints for mantle sources and petrogenesis.
Lithos, 96, 415 – 435.

12 Cette Thèse.

Tableau VI.40 : Liste des articles et documents utilisés pour la base de données géochimiques
et géochronologiques.

Il est à noter qu’un nombre conséquent de données de géochimie et de


géochronologie des roches provient de la compilation des observations, des
découvertes et des conclusions d’un projet de recherche intitulé « Pre- and Post-
Katangan Granitoids of the Greater Lufilian Arc : Geology , Geochemistry,
Geochronology and Metallogenic Significance » (Sanz, 2005). Les cibles de ce projet
sont présentées en Figure VI.103. Cette étude a permis de construire une base de
données de 508 analyses chimiques (351 roches plutoniques et 157 de sources
diverses). Un total de 255 analyses géochimiques concerne notre cible d’étude
namibienne, c'est-à-dire les marges du craton du Congo et du Kalahari ainsi que la
ceinture orogénique du Damara.

278
Figure VI.103 : Cibles d’étude du projet Pre- and Post-Katangan Granitoids of the Greater
Lufilian Arc : Geology , Geochemistry, Geochronology and Metallogenic Significance (Sanz,
2005; 2008)

279
La base de données que nous avons établi contient une série de 504 analyses
géochimiques toutes provenances confondues (91 pour cette thèse et 413 pour la
bibliographie). 241 analyses de roches ont des rapports U et Th simultanément
quantifiés et exploitables ; c'est-à-dire qu’on été exclues les mesures nulles ou
vagues telles que les mentions " < x ppm" (exemple U < 5 ppm).

II. 2 PRESENTATION DES PARAMETRES


Les paramètres de classifications des données sont au nombre de 7, auxquels
s’ajoutent la citation de la référence de l’information :
Identifiant de l’échantillon tel que mentionné dans la source
Type de roche avec sous-paramètres :
- Plutonique Acide (PA)
- Plutonique basique(PB)
- Volcanique Acide (VA)
- Volcanique Basique (VB)
- Sédimentaire / Métasédimentaire (S / MS)
NB : Les roches plutoniques ou volcaniques métamorphisées conservent la
dénomination du caractère initial.
Formation lithostratigraphique telle que dénommée dans la source.
Localité d’échantillonnage.
Domaine tectono-métamorphique d’échantillonnage : NP, NZ, NMZ, nCZ, sCZ,
SZ, SMZ, SF (pour les définitions voir Figure VI.99)
Age Interprété qui est une fourchette d’âge extrapolé à partir de datations absolues
ou relative donnée dans la source documentaire.
Période et époque Géologique (Paléo-, Méso-, Néoprotérozoïque et Cambrien)

I. 1. 10. EXEMPLE DE TABLEAU


Le tableau ci-après présente un extrait de la base de données compilée.

280
réf 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
id. échantillon X-19 C-2 Kh523 Xa KND 2.5 S29 PR01 Tnt M20 M99-11 L-863 98/1.24 9544-67++
type de roche VA PA MS VB PA PB PA PA VA PA PB VA
Formation lithostratig. Fransfontein Fransfontein Kuiseb Awasib group Salem granite post-damara_intrusive Weener Igneous Complex intrusive Chuos Nuckopf Fransfontein Naauwpoort Khoabendus
Localité kamanjab kamanjab Windhoek Awasib Mountains Bloedkoppie Omaruru Rehoboth Khan River Rehoboth kamanjab khorixas kamanjab
domaine tectono-métam. NMZ NMZ SMZ SF sCZ nCZ SMZ sCZ SMZ NMZ NMZ NMZ
Age interprété 1880 - 1830 Ma 1880 - 1830 Ma 650 - 600 Ma ca. 1100 Ma 550-520 Ma < 520 MA ca. 1800 Ma 550 - 480 Ma 1100 Ma 1880 - 1830 Ma 750 - 760 Ma 1900 Ma
Période / Epoque Paleoproterozoic Paleoproterozoic Neoproterozoic Mesoproterozoic Neoproterozoic - Camb. Cambrian Paleoproterozoic Neoproterozoic Mesoproterozoic Paleoproterozoic Neoproterozoic Paleoproterozoic
SiO2 72,02 69,71 - 53,49 75,12 69,66 60,50 - 71,47 64,77 47,83 67,40
Al2O3 13,78 14,17 - 14,12 13,29 14,90 15,70 - 13,07 14,71 19,95 12,70
Fe2O3 2,24 3,26 - 9,73 1,36 3,48 6,72 - 4,03 5,42 5,41 2,05
MnO 0,02 0,04 - 0,16 0,05 0,08 - - 0,08 0,08 0,21 0,10
MgO 0,20 0,84 - 8,62 0,48 1,05 0,09 - 0,23 1,57 0,76 0,75
CaO 0,39 0,82 - 7,85 1,07 2,40 2,53 - 1,47 3,06 6,07 4,81
Na2O 4,07 4,10 - 2,84 3,04 3,29 4,41 - 2,95 3,37 6,36 6,61
K2O 5,18 5,30 - 2,02 5,40 4,00 2,88 - 5,51 3,86 5,38 0,77
TiO2 0,32 0,68 - 0,90 0,19 0,51 0,81 - 0,42 0,71 1,13 0,23
P2O5 0,03 0,27 - 0,28 0,00 0,15 2,02 - 0,06 0,24 0,55 0,10
LOI 0,65 0,67 - - - 0,42 - - 0,25 1,14 4,20 4,59
Total 99,92 99,86 - - - 99,94 - - 99,57 98,93 99,53 100,10

Ag - - - - - - - - - - - -
As - - - - - - - - - - - 1,40
Ba - 2100,00 - 638,00 326,00 651,00 953,00 - 1553,00 1004,00 2956,00 261,40
Be - - - - - - - - - - - 0,47
Bi - - - - - - - - - - - < L.D.
Cd - - - - - - - - - - - < L.D.
Ce - - 65,00 32,00 114,70 94,80 - - 209,50 89,00 205,00 33,07
Co - - - 40,00 - 13,00 21,00 - <3 14,00 7,00 3,28
Cr - 25,00 - 712,00 - 40,00 57,00 - 110,00 122,00 5,00 72,07
Cs - - - - - - - - 0,20 - - 1,17
Cu - - - - - - - - - - - 8,89
Dy - - - - - 4,67 - - 18,40 - 5,45 2,29
Er - - - - - 3,00 - - 12,30 - 2,27 1,41
Eu - - 1,60 - 1,19 1,16 - - 3,16 - 3,28 0,83
Ga - 25,00 - - - 22,00 15,00 - 22,00 18,00 19,00 7,60
Gd - - - - - 6,16 - - 16,80 - 8,57 2,56
Ge - - - - - - - - - - - 0,77
Hf - - 5,24 - - 28,39 - - - - 0,00 2,85
ho - - - - 5,37 - - - 15,40 - - 0,47
In - - 32,60 - - - - - - - - < L.D.
La - 90,00 - 18,00 58,46 42,50 - - 104,50 44,00 97,10 19,75
Lu - - 0,49 - 0,39 0,42 - - 2,00 - 0,29 0,25
Mo - - - - - - - - - - - < L.D.
Nb - 30,00 11,70 5,60 21,00 16,00 6,00 - 38,00 19,00 207,00 5,87
Nd - - - 23,00 51,30 33,80 - - 86,40 - 74,20 16,10
Ni - - - 201,00 - 30,00 38,00 - <3 15,00 4,00 11,68
Pb - 8,00 - 21,00 - 32,00 6,00 21,90 24,10 - 5,00 5,17
Pr - - - 1,80 - - - - 10,00 - - 4,00
Rb - 70,00 - 62,00 233,00 212,00 76,00 - 181,50 155,00 130,00 21,18
Sc - - - 25,00 - 6,00 17,00 - 7,00 11,00 3,00 < L.D.
Sb - - - - - - - - - - - 0,32
Sm - - - - 9,02 8,07 - - 17,60 - 14,30 2,98
Sn - - - - - - - - - - - 1,78
Sr - 110,00 - 525,00 83,00 301,00 320,00 - 71,00 288,00 1655,00 184,60
Ta - - 0,99 3,60 - - - - 4,02 - - 0,46
Tb - - - - - - - - 6,64 - - 0,38
Th - - 8,00 1,70 40,69 24,00 - - 44,00 17,00 2,00 6,28
Tm - - - - 5,23 - - - 4,03 - - 0,21
U - - 2,67 1,30 4,19 9,00 - 143,00 5,68 <6 2,00 1,53
V - 35,00 - 167,00 - 47,00 106,00 - <5 100,00 76,00 29,58
W - - - - - - - - - - - 0,57
Y - 45,00 39,00 23,00 29,00 33,00 17,00 - 116,50 33,00 27,00 14,35
Yb - - 3,25 10,00 2,52 2,40 - - 12,30 - 2,03 1,51
Zn - - - 75,00 - 53,00 75,00 - 105,00 72,00 91,00 < L.D.
Zr - 550,00 216,00 118,00 152,00 414,00 183,00 - 655,00 228,00 558,00 118,30

Tableau VI. 41 : Exemple de Tableau extrait de la base de données. A noter le caractère incomplet de certaines analyses de roches. Les codes des références tels
que dans le Tableau VI.40.
281
II. 3 PRESENTATION DES RESULTATS

Ces différents paramètres permettent des combinaisons entre eux et peuvent


répondre à plusieurs requêtes.

DIAGRAMMES U-TH DES ROCHES


La majeure partie des sédiments métamorphisés de la Zone Centrale (Swakop
Group) provient de l’altération des marges de cratons. On peut s’interroger sur une
éventuelle préconcentration en U et Th aussi bien des métasédiments que des
roches plus anciennes que ca. 750 Ma sur les marges des cratons. Il s’agit
notamment des socles pré-pan africain de Rehoboth (marge du Kalahari) et de
Kamanjab (marge du Congo).
Pour répondre à cette question nous pouvons faire la combinaison :

Type de roche F VA, PA, MS


+
Domaine tectono-métamorphique d’échantillonnage F NMZ, SMZ, sCZ, nCZ
+
Période / Epoque géologique F Paléo-, Méso-, Néoprotérozoïque et Cambrien

Les résultats de ces requêtes sont présentés dans les tableaux ci-après. Les codes
sont :
NMZ_P ; NMZ_M ; NMZ_N pour la Zone de Marge Nord (Kamanjab) respectivement
au Paléo-, Méso-, Néoprotérozoïque
SMZ_P ; SMZ_M ; NMZ_N pour la Zone de marge Sud (Rehoboth) pour les périodes
indiquées.
sCZ_P ; sCZ_M ; sCZ_N ; sCZ_NC ; sCZ_C pour la Zone Centrale Sud
(Swakopmund) pour les périodes respectives du Paléo-, Méso-, Néoprotérozoïque
ainsi que les granites intrusifs de la fin du Néoprotérozoïque au Cambrien (520 – 480
Ma). Les codes sont identiques pour la nCZ.

282
Figure VI.104 : Diagramme U-Th des sédiments des domaines tectono-métamorphiques des marges de cratons et du centre du Damara en fonction de leur
période géologique de mise en place au Paléo- ; Méso- et Néoprotérozoïque. NB période Néoprotérozoïque > 600 Ma = fin du dépôt de la formation de Kuiseb.

283
Figure VI.105 : Diagramme U-Th des roches volcaniques acides des marges des cratons du Congo (NMZ) et du Kalahari (SMZ) au Paléo- ; Méso- et
Néoprotérozoïque.
284
Figure VI.106 : Diagramme U-Th des roches plutoniques acides des domaines tectono-métamorphiques des marges de cratons et du centre du Damara en
fonction de leur période géologique de mise en place au Paléo- ; Méso- ;Néoprotérozoïque et Cambrien.
285
INTERPRETATION DES FIGURES

La Figure VI.104 présente les rapports U-Th des métasédiments des marges
des cratons du Kalahari (SMZ), du Congo (NMZ) et de la zone centrale. Tous les
sédiments métamorphisés ont des concentrations en U et Th dont les rapports Th/U
sont typiques de la croute continentale moyenne (Rudnick, 1995; Taylor and
McLennan, 1995; Wedepohl, 1995). Les métasédiments de la zone centrale ont pour
la quasi-totalité des teneurs inférieures à 10 ppm. Les sédiments de cette zone sont
soumis à un métamorphisme de Haute Température et Basse Pression ayant conduit
à leur migmatisation et ils sont les protolithes migmatitiques des granites in-situ.

La Figure VI.105 présente les roches volcaniques acides des marges des
cratons du Congo et du Kalahari durant les périodes du Protérozoïque. Ces roches
ont des rapports Th/U voisins de 4, typiques de la croute continentale et des teneurs
en U inférieures à 10 ppm. Une formation qui retient l’attention avec des teneurs en
U > 10 ppm est celle de Naauwport dans la région de Khorixhas. Ces formations
représentent un volcanisme acide de rift continental daté à 746 ± 2 Ma (Hoffman et
al., 1996). Les volcanites de cette formation corrélée à la formation du Nosib (Miller
2008b) auraient pu être des sources potentielles de préconcentration de l’U.
Seulement, nos travaux ont montré que les granites minéralisés ont des âges
modèles Nd indiquant une source paléoprotérozoïque plus ancienne que cette
formation néoprotérozoïque. Les volcanites paléoprotérozoïques échantillonnées
dans la région de Kamanjab (formation du Khoabendus) tout comme les volcanites
mésoprotérozoïques de la Formation du Nückopf dans la région de Rehoboth
seraient cependant peu propices en tant que sources de préconcentration de
l’Uranium.

La Figure VI.106 représente le diagramme U-Th des roches plutoniques


acides des différents domaines tectono-métamorphiques de toutes les époques du
Protérozoïque jusqu’au Cambrien. Par rapport aux diagrammes précédents, une
distinction y a été faite entre les différentes classes d’âges des granitoïdes
néoprotérozoïques à cambriens en vue de distinguer les générations.

286
nCZ_C_inf. 480 représente les granites cambriens anorogéniques alcalins de
la zone centrale nord, formant des complexes granitiques annulaires.
sCZ_C_520-480 représente les granites peralumineux cambriens tardi- à
post-orogéniques.
nCZ_N_550 représente les granites syn-orogéniques de la zone centrale nord.
sCZ_N_550-520 représente les granites syn- à tardi orogéniques de la zone
centrale avec notamment les granites de type Salem et les granites in-situ provenant
de la migmatisation des sédiments.
NMZ_N_750-740 est une classe spéciale faite pour les granitoïdes de la
formation de Naauwport.
NMZ_P ; sCZ_P ; sCZ-M et SMZ-M sont des notations classiques déjà
présentées auparavant.
La majorité des granitoïdes du Paléo- et du Mésoprotérozoïque des marges de
cratons (NMZ_P et SMZ-M) ne correspondent pas à des lithologies préconcentrées
en U en raison ainsi que l’exprime leur rapport Th/U élevé entre 4 et 10, et leurs
faibles teneurs en U (inférieures à 10 ppm). Les minéraux contenant l’uranium y sont
probablement des phases accessoires telles que des monazites ou des allanites et
ils ne contiennent pas de minéraux à uranium majoritaire (tels que les oxydes d’U).
Certains granitoïdes de la formation de Naauwport ont des rapports Th/U inférieurs à
1 mais ont des teneurs en U relativement faibles. Leur altération pourrait dans une
certaine mesure contribuer à la mobilisation de l’uranium dans les séries
métasédimentaires du Damara.
Les granitoïdes à la transition entre le Néoprotérozoïque et le Cambrien dans la zone
centrale sud (sCZ_NC_ 550 – 520) sont pour en partie des granites in-situ issus de la
fusion des métasédiments et des granites de type Salem. Ils ont des concentrations
en Th plus élevées que U avec des rapports Th/U compris entre 4 et 10 pour la
plupart. Ces rapports et ces teneurs rappellent ceux des métasédiments de la Zone
centrale (Figure VI.104). La faible concentration initiale en U de ces métasédiments
alliée à de faibles taux de fusion partielle seraient une cause probable de la faible
minéralisation en U des leucosomes et granites in-situ.
Quelques uns des granites syn-orogéniques (ca. 550 Ma) dans la zone centrale nord
ainsi que des granitoïdes tardi- à post-orogéniques dans la zone centrale sud (520 -
480 Ma) ont un rapport Th/U fortement inférieur à 1. Pour ce qui est de la zone
centrale sud, ce sont des granites intrusifs dans les formations métasédimentaires

287
(l’échantillon à ca. 900 ppm est le granite minéralisé 9544-41A du dôme d’Ida de
notre échantillonnage).
Les granites anorogéniques de la zone centrale Nord ont des rapports Th/U
inférieurs à ceux des leucogranites, et bien qu’il y’ait des concentrations en U parfois
importantes, ils ne représentent pas d’intérêt métallogénique particulier.

BILAN
A la suite des observations précédentes, il est à priori difficile de corréler la
minéralisation uranifère dans la zone centrale à une préconcentration dans une
lithologie particulière au niveau des marges de cratons. Ainsi, on pourrait penser que
les sédiments provenant de l’érosion des cratons ne sont pas (ou peu propices) des
sources potentielles de l’uranium. Les travaux sur les sources des granites ont
montré qu’ils proviendraient de socles pré-pan africain comme par exemple le
complexe gneissique d’Abbabis. Etant donné que le complexe d’Abbabis devrait être
un fragment du craton du Congo repris dans l’orogène du Damara, il pourrait avoir
des caractéristiques lithologiques proches de la fenêtre tectonique de Kamanjab.
Aussi, toutes les lithologies pré-Damara de la région de Kamanjab ont des
concentrations en U faibles inférieures à 10 ppm et des rapports Th/U de la croute
continentale moyenne (Th/U ≈ 4) voire plus élevés.
Les roches du complexe gneissique d’Abbabis avant d’être impliquées dans le
métamorphisme pan-africain du Damara ne devait pas avoir de concentrations
exceptionnelles en uranium (cf. teneurs des roches acides de Kamanjab).
Cependant, un enfouissement conséquent de ce fragment de craton du Congo lors
de la subduction du craton du Kalahari, jusqu’aux niveaux inférieures de la croute
aurait pu occasionner des taux de fusion partielle importants du fait des températures
élevées (géotherme entre 600 et 800°C).
La combinaison des mécanismes nécessaires à la remobilisation de l’uranium dans
le Damara serait l’accroissement du taux de fusion partielle des roches (dû à la
remontée des géothermes crustaux) associée à une extraction/migration des liquides
silicatés en dehors de leur protolithe migmatitique. Les formations métasédimentaires
de la zone centrale se trouvent dans des niveaux crustaux peu profonds et sont par
conséquents soumis à de faibles taux de fusion partielle. Le corollaire en est des
leucosomes et granites in-situ non minéralisés.

288
III CONCLUSION ET PERSPECTIVES

L’évolution géodynamique de la marge du Kalahari dans les régions de Windhoek et


de Rehoboth est documentée par une multitude de travaux de lithostratigraphie et de
pétrologie des roches magmatiques (Clifford et al., 1962, 1969; Frets, 1969; Porada,
1974; Watters, 1976; Kasch, 1983b; Miller, 1983, 2008a, 2008b; Porada and Wittig,
1983; Kasch, 1983a; Breitkopf and Maiden, 1988; Hoffman et al., 1996; Becker et al.,
2004, 2005; Gray et al., 2006, 2008). L’évolution tectonique Protérozoïque pré-
Damara de la marge du Kalahari se déroule en contexte de marge continentale
active avec subduction de croute océanique et production de magmatisme calco-
alcalin. L’empreinte du métamorphisme pré-Damara se surimpose aux
métamorphismes antérieurs et efface les évènements géologiques antérieurs au
moins partiellement.
L’évolution géodynamique de la marge du craton du Congo, notamment la fenêtre
tectonique de Kamanjab est peu documentée. Les différentes formations de ce
secteur sont datées du Paléoprotérozoïque entre 2000 et 1830 Ma. Les roches
plutoniques de la zone de Kamanjab ont des compositions calco-alcalines qui
pourraient faire penser à une évolution assez similaire à la marge du Kalahari dans
un contexte de marge continentale active. Aussi, les travaux dans la région de
Khorixas révèlent des formations volcaniques (formation de Naauwport) typiques de
rifts continentaux à ca. 750 Ma. Ces âges sont quasi similaires à ceux des
amphibolites de la ceinture de la Matchless dans la marge du Kalahari par la
méthode Rb/Sr sur roche totale qui ont donné des âges minimum de 763 ± 37 Ma
(Hawkesworth et al., 1981).

La base de données réalisée pour le travail de comparaison des roches à l’échelle


du Damara impliquent que les roches des marges de cratons ne représentent pas
des zones préférentielles de préconcentration en uranium. Les sédiments issus de
l’érosion des cratons sont de même peu concentrés en uranium. Les sources
possibles des granites minéralisés en uranium seraient les roches du Complexe
Gneissique d’Abbabis dans la zone centrale qui sont soumis à de forts taux de fusion
partielle du fait de l’enfouissement crustal qu’ils subissent ainsi qu’à l’élévation de
289
température liée aux modifications des géothermes crustaux. Cependant il n’a pas
été possible de corréler l’hypothétique pré-enrichissement en uranium des
complexes gneissiques d’Abbabis avec les roches magmatiques acides ou les
métasédiments des marges de cratons du Congo et du Kalahari. La question
demeure ainsi posée sur la signification du complexe gneissique d’Abbabis dans
l’orogène du Damara.

Cette base de données représente une compilation des informations disponibles


dans la littérature. Elle peut être complétée avec de nouvelles données à
l’avenir.Cependant, il est à noter qu’une partie significative des informations sur les
concentrations en uranium des granites minéralisés n’est pas disponible du fait de
leur confidentialité.
A partir des faibles concentrations des roches pré-pan-africaine présentées plus haut
il pourra être intéressant d’effectuer des calculs de facteurs de concentrations
possibles associés à la fusion partielle d’un volume de roche donné qui permettraient
d’avoir des granites minéralisés à 250 – 300 ppm d’uranium en moyenne. L’idéal
aurait cependant été que les concentrations en uranium de ces roches aient été d’au
moins 15 à 30 ppm d’uranium.
De plus, cette base de données pourra servir à d’autres requêtes géochimiques pour
par exemple la pétrologie comparée des granitoïdes des marges de cratons.

290
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293
294
DISCUSSION - CONCLUSION GENERALE

295
296
DISCUSSION - CONCLUSION GENERALE

I LA ZONE CENTRALE DU DAMARA


I. 1 METAMORPHISME ET DISTRIBUTION
STRUCTURALE DES MIGMATITES ET GRANITES
La zone centrale métamorphique de la ceinture orogénique Pan-Africaine du
Damara, en particulier le zone centrale sud, présente à l’affleurement des roches
métasédimentaires silico-clastiques à carbonatées et des granitoïdes divers. La
déformation et le métamorphisme régional des roches de cette zone sont liés à la
convergence et à la collision des cratons du Congo et du Kalahari entre ca. 550 et
ca. 500 Ma. Le métamorphisme dominant est du faciès amphibolite avec une
température de 675 ± 25°C et une pression de 4.5 ± 0.5 Kbars (Hoffmann, 1976;
Blaine, 1977; Sawyer, 1981). Localement, ces roches métamorphiques contiennent
des reliques de faciès granulite inférieur avec une température et une pression
respectivement à 725 ± 25°C et 5.5 ± 0.5 Kbars (Masberg et al., 1992; Masberg,
2000; Ward et al., 2008). Ce métamorphisme est associé à la fusion partielle des
métasédiments de la zone centrale.

Nos observations et interprétations le long de la rivière Swakop dans la zone centrale


nous ont permis de distinguer trois unités structurales représentant une coupe au
travers de la la ceinture orogénique du Damara. Ces trois unités sont distinguées sur
des critères structuraux de terrain, nommément (i) la proportion de la fraction
granitique (roche dominée par la fraction gneissique contentant des leucosomes
isolés ou formant un réseau interconnecté, roche dominée par la fraction granitique
contenant des enclaves) et (ii) la nature des contacts entre la fraction granitique et
les métasédiments encaissants (contact diffus ou franc).
L’unité inférieure est caractérisée par des diatexites et des plutons et diapirs
granitiques. Elle est assimilée à la zone magmatique et correspond au niveau crustal
inférieur de la croute continentale. Elle correspond de plus aux roches du complexe
métamorphique. L’unité intermédiaire est composée essentiellement par des
métatexites avec des protolithes à dominante métasédimentaires et des leucosomes

297
isolés ou connectés en réseau ainsi que des granites in-situ. Cette unité correspond
à une zone de fusion partielle des roches à des degrés moindres que ceux du niveau
inférieur. L’unité supérieure est dominée par des séries métasédimentaires
métamorphisée dans le faciès des amphibolites et recoupée par des granites aux
contacts francs formant des dykes, sills et des laccolithes. Une partie de ces dykes
sont partiellement à totalement transposés dans la structure de la roche encaissante.
Cette unité correspond à une zone d’intrusion granitique.

I. 2 GRANITES IN SITU ET GRANITES INTRUSIFS


A l’affleurementles leucosomes et granites in-situ de l’unité intermédiaire ont
des contacts diffus avec les roches encaissantes alors que les granites intrusifs de
l’unité supérieure ont des contacts francs avec les roches encaissantes. Granites in
situ et granites intrusifs se distinguent également pétrographiquement et
géochimiquement. Pétrographiquement, les leucosomes et granites in-situ diffèrent
des granites intrusifs par la présence de grenats métamorphiques et des cristaux de
quartz et feldspaths à l’hypersolvus. La présence de minéraux tels que la magnétite,
l’ilménite, la myrmékite et de biotite dans certains d’entre eux suggère une
ségrégation et une migration confinée dans leur protolithe. En ce qui concerne la
géochimie de ces leucosomes et granites in-situ, ils sont peralumineux et les allures
de leurs spectres des éléments des terres rares (ETR) sont semblables à leur
protolithe métatexitique métasédimentaire. Dans une normalisation par rapport aux
chondrites (McDonough and Sun, 1995), ils présentent un enrichissement relatif en
ETR légères par rapport aux ETR lourdes (ΣETR légèresN / ΣETR lourdesN médian =
12,20). Il en est de même pour leurs métasédiments métatexitiques dans lesquels on
les retrouve (ΣETR légèresN / ΣETR lourdesN médian = 8,43). De plus, ces
leucosomes et granites présentent des anomalies négatives (avec Eu* < 0, 95)
suggérant une origine par fusion partielle de sources déjà différenciée, en
l’occurrence les métasédiments. Ces caractéristiques chimiques sont en accord avec
les observations pétrographiques de minéraux tels que les monazites dans ces
granites qui sont des minéraux qui incorporent préférentiellement les ETR légères.
Pétrographiquement, les granites intrusifs sont pour la plupart des
leucogranites c'est-à-dire avec une majorité de minéraux clairs (quartz et feldspaths

298
pouvant aller jusqu’à 90% de la roche) au détriment d’une minorité de minéraux
sombres (biotites). A la différence des granites in-situ, certains granites intrusifs
contiennent des oxydes d’uranium non recensés dans les métatexites, ce qui a pour
corollaire, une radioactivité plus forte. D’un point de vue géochimique, les granites
intrusifs sont moins concentrés en ETR que les granites in-situ et les métasédiments
(ΣETR médian≈ 50 ppm au lieu de 130 à 150 ppm pour les métatexites
métasédimentaires et les granites in-situ). Un fractionnement des ETR lors de
cristallisation fractionnée des granites intrusifs ainsi que la présence de minéraux
capables de concentrer les ETR dans leurs réseaux (monazite, allanite, zircon) dans
les premières phases cristallisées pourraient expliquer cet état des faits. Les
spectres d’ETR des granites intrusifs ont des pentes négatives moins marquées que
celles des granites in-situ (ΣETR légèresN / ΣETR lourdesN médian = 1,95) ce qui
traduit la présence de minéraux pouvant intégrer des terres rares lourdes dans leur
réseau cristallin (cas de l’uraninite lors de la cristallisation de fractions silicatées
ultimes).
Les transferts d’éléments chimiques entre les fractions granitiques et leur
protolithes métatexitiques ont été modélisés par la technique des isocônes. La
comparaison entre leucomes et mésosome d’une métatexite métasédimentaire
grauwackeuse indique un fractionnement des éléments lithophiles dans le
leucosome et des éléments sidérophiles dans le mésosome. Le Zr et le Th sont plus
concentrés dans le mésosome que dans les leucosomes. La grande partie des terres
rares se comporte de la même manière que SiO2, ce qui suggère qu’elles sont
incorporées dans le réseau des divers silicates qui constituent les granites et exclut
un fractionnement important dans des phases accessoires.
En contraste, l’Uranium est plus concentré dans les leucosomes discordants que
dans les leucosomes concordants. Il apparait que l’U a un comportement spécifique
par rapport aux terres rares ce qui pourrait se refléter par la cristallisation d’oxydes
d’uranium dans ces leucomes bien que cela requiert des teneurs en U plus
importante que celles des leucosomes et granites in-situ seulement de l’ordre de 6
ppm.

299
I. 3 SOURCES DES FRACTIONS GRANITIQUES
ISSUES DE LA FUSION PARTIELLE
Les caractéristiques morphologiques des zircons des roches des différentes
unités de la rivière Swakop révèlent qu’ils sont pour la plupart sub-euhédraux, avec
des surcroissances magmatiques. Certains de ces zircons présentent cependant des
structures internes très complexes, témoignent d’une évolution post-cristallisation
magmatique perturbée par de la recristallisation et des surcroissances marquées par
l’enregistrement de plusieurs âges géochronologiques sur un même cristal.
Trois classes d’âges 207Pb/206Pb ont été obtenues sur les échantillons :
- Des âges paléoprotérozoïques à ca. 2000 Ma, (voire 2500 Ma) mesurés sur
des cœurs de zircon caractérisés par des zonations magmatiques présents
soit sous forme de xénocristaux hérités au sein d’un orthogneiss ainsi que
dans des granites intrusifs ou sous la forme de grains détritiques dans les
paragneiss et métasédiments. Ces zircons reflètent les différentes étapes du
remaniement de la croûte paléoprotérozoique par érosion puis par
sédimentation dans des séries sédimentaires plus jeunes. Ces séries
sédimentaires constituent le protolithe des migmatites et des granites dans
lesquels les cœurs de zircons détritiques sont préservés sous forme de
xénocristaux.
- Des âges mésoporotérozoïques (ca. 1200 Ma et 1000 Ma) obtenus sur les
zircons du diapir granitique et de l’amphibolite de l’unité inférieure ainsi que
sur des zircons hérités dans des métasédiments. Dans le cas du diapir
granitique, l’interprétation de cet âge mésoprotérozoïque à ca. 1200 Ma est
assez délicate, car ces diapirs recoupent la foliation synmigmatitique des
paragneiss diatexitiques dont le développement est contemporain du
métamorphisme pan-africain d’après les âges obtenus sur monazite et
uraninite. Ces âges ont été obtenus sur une petite population de zircons (n=3)
ce qui n’est peut-être pas représentatif de l’ensemble des zircons contenus
dans ce faciès. Nous pensons donc que ces diapirs sont à ranger dans le
groupe des granites intrusifs syn-à post orogéniques du Damara. L’âge à ca.
1000 Ma des zircons des métasédiments traduit l’héritage de sources à la
transition entre le Mésoprotérozoïque et le Néoprotérozoïque. L’ensemble de

300
ces âges mésoprotérozoïques pourrait être rattaché au magmatisme
accompagnant l’orogenèse Kibarienne (dans le sens large) de ca. 1400 Ma à
1000 Ma (Kokonyangi et al., 2006; Tack et al., 2010).
- Des âges néoprotérozoïques s’étalant entre 550 et 450 Ma obtenus sur les
bordures de zircons hérités et sur des monazites. Ces âges marqueraient
l’impact du métamorphisme panafricain du Damara accompagné de la fusion
partielle de roches de divers niveaux structuraux. La majeur partie des
enregistrements de ces âges s’est faite sur les bordures de zircons et les
analyses ont montré une forte concentrations en U pouvant aller jusqu’à
plusieurs milliers de ppm et des rapports Th/U de l’ordre de 0,2 typiques d’un
enrichissement en uranium dû à la circulation de fluides métamorphiques liés
à la migration des liquides silicatés (Rubatto, 2002; Hoskin and Schaltegger,
2003; Martin et al., 2008). Il est à noter que tous les zircons des roches de la
zone centrale comprennent une fine surcroissance très luminescente qui n’ont
pas pu être analysées du fait de leur faible épaisseur.
Nous avons de plus montré qu’il pourrait y avoir un lien entre les teneurs en
zirconium des protolithes de fusion partielle et la minéralisation uranifère des
granites. En effet, les travaux expérimentaux de Watson and Harrison, 1983 sur la
solubilité des zircons dans les liquides d’anatexie indiquent qu’avec une
concentration initiale du protolithe en Zirconium supérieure à 100 ppm, la fusion
partielle ne permet pas la dissollution complète des zircons. Ainsi, ces zircons
peuvent être entrainés dans les magmas issus de la fusion partielle de ces roches et
former des xénocristaux.
Au cours de la fusion partielle des roches, le zircon de formule Zr4+Si4+(O2-)4 est un
piège à ion U4+, qui est facilement incorporé dans son réseau cristallin en
remplacement de Zr4+. Il est de ce fait un minéral présentant un fort pouvoir
d’incorporation d’U au détriment des liquides silicatés hypersiliceux (coefficient de
partage, DUzircon/liq.= 340, 50 ;Mahood and Hildreth, 1983). Cependant le fait que les
liquides silicatés soient déjà saturés en Zr sous forme de zircons hérités, U4+ circule
sous forme dissoute dans les liquides silicatés et s’associe à l’Oxygène pour
cristalliser sous forme d’oxydes d’uranium. La migration des éléments incompatibles
tels que les ETR lourdes et Y et dans une moindre mesure le Th ont des
comportements similaires à l’uranium et pourront co-cristalliser dans les mêmes
phases minérales, en l’occurrence l’uraninite dans le cas présent.

301
L’origine profonde des granites intrusifs (cette étude, Jung et al., 2003) pourrait être
associée à une migration des liquides silicatés au travers des niveaux crustaux
favorisant la cristallisation fractionnée, l’assimilation ou la contamination
magmatique. Les granites intrusifs proviennent de niveaux crustaux profonds (croûte
inférieure) et anciens représentés par les complexes gneissiques constitués de
variétés de roches archéennes à protérozoïques (Jung et al., 2003).
Les εNd fortement négatifs des roches de la rivière Swakop renseignent sur le fait qu’il
n’y a pas d’apport juvénile de liquides silicatés provenant de la fusion partielle d’un
matériel mantellique dans la composition des granites de la zone centrale. Ceci est
cohérant avec la signature peralumineuse des granites de la région de la zone
centrale.
Les εNd fortement négatifs des roches de la rivière Swakop ainsi que le découplage
entre âge modèles ( ) et âges absolus U-Pb sur zircons plaident en faveur de
fusion partielle de matériels crustaux hétérogènes et en ce sens les complexes
gneissiques présentent des caractéristiques adéquates, étant donné qu’ils
renferment une diversité de roches plutoniques à métamorphiques issues du
remaniement de roches anciennes.

302
I. 4 MODELE METALLOGENIQUE DE L’URANIUM
DANS LA ZONE CENTRALE DU DAMARA

SOURCES DES GRANITES


Le mode de minéralisation uranifère dans la zone centrale est aujourd’hui
unanimement reconnue comme étant liée aux granites issus de la fusion partielle de
roches crustales (Cuney, 1981; Berning, 1986; Oliver and Kinnaird, 1996; Nex et al.,
2001).
Les signatures isotopiques des sédiments et des granites de la Zone Centrale
suggèrent que les granites intrusifs sont issus de la fusion partielle de roches plus
anciennes que les métasédiments du groupe de Swakop car ceux-ci ont des âges
modèles Nd plus jeunes que les granites intrusifs (McDermott et al., 1996). Par
contre, les sédiments du groupe de Nosib (Etusis et Khan) présentent des
caractéristiques isotopiques similaires à celles des granites intrusifs et du socle,
notamment des âges modèles Nd proches les uns des autres à ca. 2, 4 Ga. Les
sédiments du groupe de Nosib ainsi que le socle Pré-Pan-Africain sont des sources
potentielles de certains granites et leucogranites intrusifs (Hawkesworth et al., 1981;
McDermott and Hawkesworth, 1990; McDermott et al., 1996). Ces interprétations
sont confirmées par Jung et al. (2003) qui, dans la région du Complexe Gneissique
d’Abbabis le long de la rivière Khan, ont proposé que la plupart des granites
proviennent de la fusion partielle de ce socle Pré-Pan-Africain. Leurs assertions se
basent sur les âges modèles Nd ( ) anciens Paléoprotérozoïques entre 2,5 et 2,0
Ga ainsi que d’autres critères géochimiques et isotopiques qu’ils corrèlent à ceux du
socle. (Voir discussion section isotopie Sm/Nd de cette thèse).
Par ailleurs, ces sédiments métatexitiques représentés à l’affleurement le long
de la rivière Swakop par le groupe de Swakop, contiennent essentiellement des
leucosomes et granites in-situ qui ne sont pas minéralisés et dont la composition en
éléments majeurs et traces, caractérisée en particulier par une faible teneur en
uranium, reflète la composition des roches encaissantes interprétées comme le
protolithe de la fusion partielle.
Les échantillons minéralisés de leucogranite à quartz fumé (9544-41A) et du
leucogranite intrusif (9544-39A) respectivement au SE et au NW du dôme d’Ida ont

303
des âges modèles à ca. 2,4 Ga et des ε0Nd très négatifs à -22. Le granite à
quartz fumé du SE du dôme d’Ida (9544-41A) contient des zircons hérités d’âges
méso à paléoprotérozoïques. Ces arguments sont en faveur d’une origine de
l’uranium par mobilisation lors de la fusion partielle d’un protolithe métasédimentaire
alimenté par diverses sources protérozoiques. La minéralisation uranifère est datée à
520 ± 17 Ma.

MISE EN PLACE DES GRANITES ET CONDITIONS DE DEPOTS


DES MINERALISATIONS
La plupart des granites intrusifs dans les métasédiments et socle Pré-Pan
Africain ne sont pas minéralisés en U. En revanche, la plupart des granites
minéralisés sont des leucogranites post-tectoniques (< 520 Ma) et mis en place
durant la phase de relaxation thermique de l’orogène accompagnée par l’exhumation
de niveaux crustaux inférieurs (Longridge et al., 2011). Les concentrations minérales
d’intérêt économique comme les gisements de Rössing ou le skarn du prospect
d’Inca sont à majorité dues au métamorphisme de contact entre les granites intrusifs
et les séries carbonatées des formations de Khan et/ou de Rössing (Cuney, 1981;
Berning, 1986; Basson and Greenway, 2004; Nex and Kinnaird, 2007; Cuney and
Kyser, 2009). Les séries carbonatées suivant une réaction de décarbonatation de
type :

CaCO3+ SiO2 = CaSiO3 + CO2


Calcite + Silice = Diopside + Dioxyde de Carbone

La libération de CO2 rend les fluides métasomatiques plus réducteurs, ce qui favorise
la complexation et le dépôt de l’uranium dissous dans les liquides silicatés
d’anatexie. Jacob (1974) avait proposé un rôle de barrière physique pour la
minéralisation uranifère, cela pourrait être applicable pour le skarn du prospect d’Inca
(Figure V.84). Cependant des travaux récents de prospection dans le district de la
mine de Rössing (Basson et al., 2004) ainsi que certaines observations de terrain à
l’Est du dôme d’Ida montrent que des granites intrusifs sont minéralisés de part et
d’autre des barrières de formations carbonatées qu’ils recoupent.

304
Nex et al. (2001) ont aussi mis un bémol au rôle prépondérant de la décarbonatation
des formations carbonatées dans la minéralisation uranifère puisqu’ils observent des
granites minéralisés (type E) dans toutes les formations métasédimentaires à
l’exception de la formation du Kuiseb dans la région de Goanikontès.
Il reste néanmoins évident que les formations carbonatées jouent un rôle
chimique prépondérant dans le piégeage de l’uranium magmatique. Bien que les
travaux de modélisation du gisement d’Inca ajoutent le rôle de barrière physique en
adossant les granites minéralisés à la formation à marbre de Rössing.
Source(s)
Apport de magmas juvéniles directement du manteau
Recyclage des marges de cratons lors d’orogenèses
successives (subduction)
Remaniement des marges de cratons et/ou des
sédiments issus des cratons (métamorphisme général)

Transport

Transport mécanique par érosion des sédiments


silico – clastiques
Liquides silicatés issus de fusion partielle
Fluides hydrothermaux

Dépôt

Cristallisation des liquides silicatés

Conditions physico – chimiques de mise en place


Métamorphisme de contact – « Skarn »
Interactions fluides-roches

Figure VII.107 : Modèle métallogénique de l’uranium primaire dans la zone centrale de


l’orogène du Damara, Namibie.

305
II IMPLICATIONS DES RESULTATS PRESENTES DANS CE
MEMOIRE POUR LA CEINTURE OROGENIQUE DU
DAMARA
II. 1 SIGNIFICATION DU COMPLEXE GNEISSIQUE
D’ABBABIS
Les granites intrusifs sont générés par la fusion partielle de roches dont la
signature indique un remaniement d’un socle paléoprotérozoique. Ces roches
pourraient correspondre soit directement à la marge d’un des cratons impliqués dans
la zone de collision, soit à des sédiments issus de l’érosion des marges des cratons.
Dans le cas où c’est directement l’une des marges continentale qui est impliquée,
celle-ci pourrait être soit la marge du craton du Congo (plaque chevauchante) soit la
marge du craton du Kalahari (plaque subductante).
Les complexes pré-pan-africain des marges des cratons du Congo et du
Kalahari ont des lithologies datées du Paléoprotérozoïque au Mésoprotérozoïque
(Miller, 1983, 2008a; Becker et al., 1996, 2005; Nagel et al., 1996; Nagel, 2000;
Kleinhanns et al., 2011). Selon le modèle géodynamique proposé par (Miller, 2008),
le complexe métamorphique d’Abbabis serait l’équivalent de la marge du craton du
Congo, qui aurait été isolée lors des phases de rifting avant l’amorce de la
convergence des plaques du Congo et du Kalahari.

II. 2 ZONE DE PRECONCENTRATION DANS LES


MARGES DE CRATONS ?
PRECONCENTRATION PALEOGEOGRAPHIQUE ?
A partir des comparaisons des teneurs en U-Th des roches magmatiques
acides et des métasédiments des différents domaines tectono-métamorphiques de la
ceinture orogénique du Damara en fonction des périodes géologiques de mise en
place, il n’est pas possible d’affirmer que les roches paléo- et mésoprotérozoïques
des marges de cratons ont des préconcentrations exceptionnelles favorables à
l’uranium. Les sédiments de la zone centrale issus de l’érosion des cratons et qui ont
été par la suite métamorphisés dans l’orogène du Damara sont eux aussi peu
concentrés en uranium.

306
Il faudrait donc des facteurs de concentrations importants pour, à partir de matériels
crustaux faiblement concentrés en uranium (ca. 10 ppm), obtenir des granites
d’anatexie avec des concentrations en uranium de l’ordre de 200 à 300 ppm. Nous
proposons que cette concentration soit tout d’abord liée à la fusion partielle des
roches lors de la relaxation thermique de la ceinture orogénique du Damara associée
à une ségrégation puis migration des liquides silicatés en dehors de leur protolithe
migmatitique pour former des leucogranites intrusifs. Cette fusion partielle a
potentiellement eu lieu au niveau de l’unité inférieure qui correspondait à la zone
magmatique de la racine de la ceinture orogénique. En effet, les signatures
isotopiques des leucosomes et des métasédiments encaissants de l’unité
intermédiaire sont distincts de celles des granites intrusifs ce qui suggère que les
roches de l’unité intermédiaire sont peu ou pas impliquées dans la genèse des
granites intrusifs. Après migration, la cristallisation fractionnée de ces magmas
leucogranitiques sur leur site de mise en place est marquée par la constitution de
poches de liquides silicatés résiduels dans lesquels l’uraninite cristallise.

PRECONCENTRATION TEMPORELLE ?
Une autre manière d’aborder la question de la préconcentration d’uranium
dans les roches pré-pan-africaine est présentée dans la Figure VII.108. Tous les
types de roches pré-pan-africaines, en incluant les métasédiments
néoprotérozoïques de la zone centrale (t > 600 Ma) ont des concentrations médianes
en U faibles inférieures à 10 ppm. Les concentrations maximales pour ces roches
sont de l’ordre de 15 à 20 ppm d’U. Le constat est légèrement différent pour les
roches plutoniques acides (granitoïdes) du Néoprotérozoïque jusqu’au Cambrien
(480 ≤ t ≤ 550 Ma). Les concentrations médianes en uranium sont aussi inférieures à
10 ppm mais quelques faciès ont des teneurs maximales exceptionnellement
élevées. Les granites syn-orogéniques (PA NeoP≈. 550 Ma) ont des teneurs
maximum de 340 ppm et les granites tardi à post orogéniques à la transition
Néoprotérozoïque – Cambrien (PA NeoP – Camb.) ont des teneurs maximum de 909
ppm. Ces deux groupes de granites sont liés à la fusion partielle des roches formant
la racine orogénique de la ceinture du Damara.

307
909,40
1000
N = 199
340,90

100

21,00 20,97
15,00 15,51
uranium (ppm)

13,12

7,35 11,84
10
5,21 7,00 7,50
4,23 5,74 6,02
4,22 n= 4 n = 11
3,00 2,97 3,00
2,26

n= 5 n = 14
1
n = 35
n = 46
n= 9
n = 33

n = 29 n = 13
0
PA PaleoP VA PaleoP PA MesoP VA MesoP Metased. PA NeoP VA NeoP Metased. PA NeoP- PA Camb.
MesoP NeoP Camb.
Rocks / Period

Figure VII.108 : Variations des concentrations en uranium des roches selon leur type (PA = Plutonic Acid ; VA = Volcanic Acid ; Metased =
Metasediments) en fonction des périodes géologiques du Paléo- ; Méso- ; Néoprotérozoïque et du Cambrien.

308
II. 3 IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES

L’évolution de la ceinture orogénique du Damara au Néoprotérozoïque se


présente comme suit :

DISTENSION CONTINENTALE ET REMPLISSAGE DE BASSINS


SEDIMENTAIRES.
La distension entre les cratons du Congo et du Kalahari préalablement soudés
s’accompagne de la sédimentation de roches du Supergroupe du Damara. Le dépôt
des roches sédimentaires de la formation d’Etusis jusqu’à celle du Kuiseb se serait
déroulé entre ca. 840 Ma (Tegtmeyer and Kröner, 1985) et ca. 600 – 580 Ma à partir
des différentes corrélations stratigraphiques à travers l’orogène (Hoffmann, 1983,
1989; Miller, 1983, 2008b). Cette distension continentale atteint le stade
d’océanisation avec la présence d’un plancher océanique (océan du Khomas) dont le
vestige est l’actuelle ceinture amphibolitique de la Matchless.

CONVERGENCE CRUSTALE
La convergence lithosphérique a lieu entre 580 et 560 Ma (Gray et al., 2006,
2008) et est accommodée par la subduction vers le Nord ou Nord-Ouest de la plaque
portant le craton du Kalahari sous celle portant le craton du Congo. La fermeture
progressive de l’océan du Khomas dans la Zone Sud se traduit par des séquences
métasédimentaires de prime d’accrétion (Kasch, 1983; Kukla and Stanistreet, 1991).
Une phase de déformation D1 y est recensée entre ca. 580 et 575 Ma (Miller,
2008b).

DE LA CONVERGENCE LITHOSPHERIQUE A LA COLLISION


CONTINENTALE
La fermeture complète de l’océan du Khomas et la collision des cratons du
Congo et du kalahari se seraient déroulées vers 540 Ma dans la Zone Centrale
(Miller, 1983, 2008b; Jacob et al., 2000; Kisters et al., 2004; Gray et al., 2006).
La collision continentale a conduit à un épaississement crustal et à la structuration
symétrique à double vergence de la ceinture orogénique du Damara avec une

309
direction générale ENE pour l’azimuth de la foliation métamorphique (Miller, 1983,
2008b).
L’épaississement crustal s’accompagne d’un premier pic de métamorphisme M1
supposé entre 550-540 Ma (ca. 4 ±1 Kbar et 550-600°C; (Nex et al., 2001) et de
l’intrusion de la plupart des granites syn-tectoniques dans la Zone Centrale (Jacob et
al., 2000; Nex et al., 2001; Gray et al., 2006).
La suture complète des cratons se serait produite à ca. 540 Ma (539 ± 6 Ma ; Jacob
et al., 2000).

EVOLUTION POST-COLLISION
L’évolution post-collision du Damara est marquée dans la Zone Centrale par la
surrection et la décompression des roches résultant de l’amincissement crustal et de
l’extension (Tack and Bowden, 1999; Jung and Mezger, 2003; Johnson et al., 2006)
ou encore un épaississement crustal suivi d’une maturation thermique d’un
effondrement gravitaire consécutif (Toé et al., n.d.; Vanderhaeghe, 2012).
De nombreuses intrusions de granites tardi- à post-orogéniques sont recensées
entre 540 et 480 Ma (Jacob et al., 2000; Jung and Mezger, 2003; Longridge et al.,
2008). Ces multiples intrusions induisent un second évènement métamorphique M2
Haute Température – Basse Pression marqués par divers pics allant jusqu’au faciès
granulite inférieur entre 505 Ma et 478 Ma (Bowden et al., 1999; Jacob et al., 2000;
Jung and Mezger, 2003; Longridge et al., 2008). Gray et al. (2006) montrent que la
phase d’exhumation se termine vers 460 Ma sur la base des âges de refroidissement
Ar – Ar.

310
Tectonique Divergence Convergence
Aulacogène à Horsts/Grabbens Damara
Métam. Pan-Africain

Stades Collision - Suture


tectoniques
Relaxation thermique

Sédimentation Migmatisation - Plutonisme


Processus
?? Plutonisme
Erosion fertile
Temps
850 Ma 750 Ma 650 Ma 550 Ma 450 Ma
3000 Ma 900 Ma 800 Ma 700 Ma 600 Ma 500 Ma

2500 à 900 Ma: Tectonique en extension


Magmatisme d’arc continental dans les marges de cratons
Erosion physico-chimique des marges de cratons
850 à 650 Ma: Tectonique en extension, stade ultime: aulacogène à horsts et grabbens
+ ouverture océanique de la Matchless Amphibolite Belt.
Erosion -Sédimentation
Marge du craton du Congo au Nord: volcanisme - plutonisme acide ca. 750 Ma
(formation de Naauwpoort)
Ouverture océanique ceinture de la Matchless Amphibolite ca. 750 Ma
650 à 550 Ma: Initiation de la convergence des plaques: subduction du KALAHARI sous le CONGO
Fermeture de la croute océanique (Khomas) de la Matchless Amph. Belt.
550 à 500 Ma: Collision continentale
Métamorphisme en faciès amphibolite à granulite des sédiments de la zone interne du Damara.
Fusion Partielle des métasédiments
Magmatisme lié à la collision continentale, origine crustale.
Minéralisation uranifère primaire
500 à ca. 480 Ma: Relaxation thermique et ajustement isostatique
Magmatisme intra-plaque.

Figure VII.109 : Evolution géodynamique et minéralisation uranifère primaire dans l’orogène du


Damara.

311
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315
316
ANNEXES ANALYTIQUES

317
ANNEXES ANALYTIQUES 318
Annexes analytiques

ETUDES PETROGRAPHIQUES DES ECHANTILLONS

MICROSCOPIES OPTIQUE ET ELECTRONIQUE


MICROSCOPIE OPTIQUE
Après une description macroscopique, les échantillons préparés sous forme de
lames minces polies (Laboratoire de litho-préparation du département des Sciences
de la Terre, Vandœuvre-lès-Nancy et Atelier de lithopréparation d’AREVA Bessines)
sont étudiés à l’aide d’un microscope optique en lumière transmise polarisée (LTP) et
analysée (LTPA), et en lumière réfléchie polarisée (LRP) et analysée (LRPA),
microscope couplé à une caméra.

MICROSCOPE ELECTRONIQUE A BALAYAGE (MEB)


Les MEB à effet de champ JEOL J7600F et Hitachi S-4800 du Service
Commun de Microscopies Electroniques et de Microanalyses X –(SCMEM) de
l’Université Henri Poincaré - Nancy I ont été utilisés au cours de cette thèse. Ils
permettent, après les observations préliminaires en microscopie optique et la
métallisation au carbone de la lame mince :
- une imagerie en électrons secondaires de basse énergie qui sont sensibles à la
topographie de l’échantillon et donnent ainsi des informations sur la morphologie de
la surface de ce dernier.
- en mode électrons rétrodiffusés, de procurer des images du poids atomique moyen
des phases minérales associées.
- en imagerie de photons X, de révéler au sein des phases observées la distribution
des éléments pour mettre en évidence des variations de composition élémentaire
des relations texturales complexes entre ces phases.
- couplé à un spectromètre à dispersion d’énergie (EDS), permet la réalisation
d’analyses chimiques semi-quantitatives. Les observations ont été réalisées avec
une tension de travail allant de 10 à 20 kV.

ANNEXES ANALYTIQUES 319


Microsonde électronique (microsonde de Castaing)
Principe de la méthode
La réalisation de microanalyses par sonde électronique (EPMA) est basée sur
l’utilisation d’un des phénomènes résultant de l’interaction électron-matière :
l’émission X. Lorsqu’un faisceau électronique monocinétique interagit avec un
matériau solide, des photons caractéristiques des éléments constitutifs de ce
matériau sont émis en quantité proportionnelle à la composition élémentaire de la
zone excitée. Les photons X émis sont collectés, séparés en fonction de leur
longueur d’onde (par un spectromètre en dispersion de longueur d’onde) et comptés.
Le résultat obtenu est comparé avec un fichier contenant le nombre de photons X de
même nature émis dans les mêmes conditions par un composé de composition
connue. Après correction des effets de matrice, la composition élémentaire de la
zone analysée, généralement de l’ordre de 1 à 5 μm3, est obtenue.

Descriptif technique du materiel utilise


(i) Microsonde électronique de type CAMECA SX100 (Service Commun de
Microscopies Electroniques et de Microanalyses X, UHP - Nancy I, Vandœuvre-lès-
Nancy) équipé d’un canon à électrons (0,2 à 50 kV) à filament de tungstène couplé à
cinq spectromètres à dispersion de longueur d’onde, permettant l’analyse des
éléments du Bore à l’Uranium sous les conditions d'analyses suivantes (Faisceau
primaire : 10 nA, Tension d’accélération : 15 kV, Diamètre du faisceau : 2 μm) :
- Sp1 : Lif / PET - Sp2 : TAP / PC0 / PC1 / PC2 / PC3
- Sp3 : PET / LiF - Sp4 : TAP / PC1 / PC2 / PC3 / PC4
- Sp 5 : LPET / LliF (cristaux larges avec meilleur sensibilité)

(ii) Un système d’observation (grandissement variable) par lumière transmise,


polarisée ou non

(iii) Un détecteur d’électrons secondaires, permettant la réalisation d’images


électroniques montrant le contraste de topographie (résolution de l’ordre du μm).
(iv) Un détecteur d’électrons rétrodiffusés, permettant la réalisation d’images
électroniques montrant les contrastes de numéros atomiques (résolution de l’ordre
du μm)

(v) Cartographie élémentaire par imagerie de photons X

320
La microsonde électronique permet d’obtenir des données quantitatives
(concentrations) pour des éléments suffisamment concentrés, (plusieurs centaines
de ppm). La composition est donnée en pourcentage d’éléments (% oxydes, % poids
ou % atomique). Les temps de comptage, standards, limites de détection et
précisions sont donnés dans le Tableau 42
La microsonde électronique permet d’obtenir une analyse ponctuelle précise. Elle
peut mettre en évidence des variations de composition en éléments majeurs de
l’échantillon à l’échelle micrométrique. Cette étape est d’une importance capitale
pour pouvoir appliquer par la suite, l’analyse des éléments traces et terres rares par
ablation laser-ICP-MS.
temps de limite de
précision
élément standard comptage détection
(% erreur)
(s) (ppm)
Ca wollastonite 10 470 0,07
U UO2 20 1650 0,43
Th ThO2 20 1350 0,11
Pb PbCrO4 20 1000 0,37
Si orthose 20 220 0,03
Fe hématite 40 570 0,05
Na albite 10 550 0,06
K orthose 20 450 0,09

Tableau 42 : Paramètres instrumentaux des analyses des oxydes d’uranium réalisés par sonde
électronique Cameca SX100

Le calcul des concentrations en éléments traces et terres rares par LA-ICP-MS


nécessite la connaissance de la concentration d’un élément de l’échantillon. Cet
élément est appelé standard interne. Très souvent il s’agit de la concentration d’un
élément majeur de la matrice, dans notre cas, déterminée à l’aide de la microsonde
électronique. La précision des données et du repérage des analyses du standard
interne par microsonde électronique gouvernera la précision des analyses par LA-
ICP-MS.

321
LASER ABLATION INDUCTIVELY COUPLED PLASMA MASS
SPECTROMETRY (LA-ICP-MS)
Les textures des minéralisations (Microscope optique et MEB), les
compositions en éléments majeurs de chaque zone du minéral à analyser (sonde
électronique) sont connues avant de réaliser les analyses en éléments traces à l’aide
du système LA-ICP-MS. Sachant que cette technique LA-ICP-MS est destructive, il
convient de réaliser, le cas échéant, les datations des différentes zones du minéral
au préalable (sonde ionique).

DESCRIPTION
L’équipement LA-ICP-MS est installé dans les locaux de l’UMR G2R (7566) de
la fédération EST. Il est composé : I) d’un système d’échantillonnage par ablation
laser type MicroLas Pro ArF 193nm, II) d’un système de transport du matériel par flux
d’hélium contrôlé, III) d’un système d’analyse par spectrométrie de masse de type
Agilent 7500 cs Quadripolaire équipé d’une cellule de collision-réaction (Fig. 1).

Fig. 1 Ablation laser ICP-MS installé dans l’UMR G2R. On distingue le laser d’ablation
(MicroLas) le microscope permettant de focaliser le laser et de contrôler le diamètre d’ablation.
L’ICP-MS (série 7500, Agilent) est situé au dernier plan.

ANALYSE DES TERRES RARES DES OXYDES D’URANIUM PAR LA-ICP-MS


Une méthodologie d’analyse des terres rares par LA-ICP-MS sur des oxydes
d’uranium a été mise au point. La détermination des meilleures conditions
analytiques est premièrement testée sur un oxyde d’uranium (Mistamisk) pour lequel
les concentrations en ETR ont été antérieurement estimées par d’autres techniques.

322
La comparaison entre l’utilisation de U ou Pb comme standard interne montre
clairement un effet de fractionnement dépendent du diamètre pour Pb à petit
diamètre (16 et 24 µm), ce qui n’a pas été observé pour U. La quantification des
concentrations en ETR dans un oxyde d’uranium de composition connue en utilisant
des standards externes de même matrice ou de matrice différente (verre silicaté
certifié SRM NIST610) ne montre pas de différence significative, démontrant des
effets de matrice limités pour l’analyse des ETR par LA-ICP-MS. De plus, aucune
interférence majeure n’a pu être détectée pour les ETR par LA-ICP-MS. La
méthodologie proposée (NIST610 comme standard externe et U comme standard
interne) est appliquée à des échantillons en provenance de différents types de
gisements mondiaux d’uranium. Les résultats montrent que la technique LA-ICP-MS
est actuellement la meilleure méthode d’analyse localisée pour déterminer des
concentrations en ETR, jusqu’à des teneurs de l’ordre du µg.g-1, dans les oxydes
d’uranium à l’échelle micrométrique. L’ensemble de la méthodologie est présentée
dans l’article sous presse suivant.

323
ETUDES RADIOMETRIQUES ET ISOTOPIQUES DES
ECHANTILLONS

DATATIONS U/PB SUR ZIRCONS ET MONAZITES

PREPARATION DES ECHANTILLONS


Pour l’extraction des phases minérales pures de zircon des roches (ou zircons
séparés), les échantillons macroscopiques sélectionnés ont tout d’abord été broyés à
l’aide d’un broyeur à mâchoires, puis de rouleaux. Les différents broyats ont ensuite
été tamisés afin de récolter tous les minéraux de taille inférieure à 400 μm qui sont
ensuite séparés en fonction de leur densité à l’aide de liqueurs denses : bromoforme
et diodométhane.
Le bromoforme pur permet une séparation des minéraux en deux classes, ceux
ayant une densité supérieure à lui (2,89) tels que amphibole, biotite… (étape 1) et
ceux ayant une densité inférieure (tels que quartz, feldspath…) (étape 2).
L’étape suivante consiste en une séparation en deux nouveaux groupes de minéraux
à partir du mélange bromoforme + éthanol fixé à une densité de 2,63 (densité
maximale de l’albite) : groupe des minéraux ayant une densité comprise entre 2,63 et
2,9 tels que quartz, plagioclase… (étape 3) et groupe des minéraux ayant une
densité inférieure à 2,63 (tels que les argiles, microcline, orthose, feldspathoïdes…)
(étape 4).
A l’aide du diodométhane (iodure de méthylène ayant une densité de 3,3), le même
protocole expérimental peut être suivi pour obtenir deux classes densimétriques :
celle des minéraux ayant une densité supérieure à 3,3 (zircon, magnétite…) et celle
des minéraux ayant une densité inférieure à 3,3 (carbonates, hornblendes,
apatites…).
A l’aide d’une loupe binoculaire, la séparation finale, « à la main », des différents
grains de zircon se fait à partir de leurs caractéristiques pétrographiques.
Les zircons séparés sont disposés dans une bague à l’aide d’une résine
thermo-durcissante en vue de leur passage à la sonde ionique ou au LA-ICP-MS.
Il est à noter la possibilité d’effectuer les analyses isotopiques directement sur lame
mince pour la technique LA-ICP-MS. C’est ce le cas notamment pour nos analyses

324
de monazites qui se sont faites directement sur lames minces. Il en est de même
pour certaines analyses sur zircons non séparés.

INSTRUMENTATION ET METHODE ANALYTIQUE POUR LA DATATION U-PB


PAR LA-ICP-MS
Les analyses U-Pb in-situ par LA-ICP-MS ont été menées au Laboratoire Magma et
Volcans (LMV) de Clermont-Ferrand sous la supervision de Jean-Louis Paquette,
Directeur de Recherches CNRS.

LA-ICPMS: instrumentation and analytical method.


U-Th-Pb isotopic data for the zircons were obtained by laser ablation inductively
coupled plasma spectrometry (LA-ICPMS). The analyses involved the ablation of
minerals with a Resonetics Resolution M-50 powered by an ultra-short-pulse (<4ns)
ATL Atlex Excimer laser system operating at a wavelength of 193 nm (detailed
description in Müller et al., 2009). Spot diameters of 20µm for zircon and 7µm for
monazite associated with repetition rates of 3 Hz and 1Hz respectively and a laser
energy of 4 mJ producing a fluence of 9.5 J/cm2 for zircon dating and 8mJ producing
a fluence of 15 J/cm2 for monazite dating were used. The ablated material was
carried into helium and then mixed with nitrogen and argon before injection into the
plasma source of an Agilent 7500 cs ICP-MS equipped with a dual pumping system
to enhance sensitivity. The alignment of the instrument and mass calibration were
performed before every analytical session using the NIST SRM 612 reference glass,
238
by inspecting the signal of U and by minimising the ThO+/Th+ ratio (<< 1%). The
238
mean sensitivity on U using a spot size of 44 µm is about 20,000 cps/ppm. The
analytical method for isotope dating of zircon with laser ablation ICPMS is basically
similar to that developed for zircon and monazite and reported in Tiepolo (2003) and
204 206 207
Paquette and Tiepolo (2007). The signal of (Pb+Hg), Pb, Pb, 208Pb, 232
Th and
238
U masses are acquired. The occurrence of common Pb in the sample can be
204
monitored by the evolution of the (Pb+Hg) signal intensity, but no common Pb
235
correction was applied owing to the large isobaric interference from Hg. The U
238 238
signal is calculated from U on the basis of the ratio U/235U= 137.88. Single
analyses consisted of 30 seconds of background integration with laser off followed by
1 minute integration with the laser firing and a 30 seconds delay to wash out the

325
previous sample (approximatively 10 seconds for 6 orders of magnitude) and prepare
the next analysis.
Data are corrected for U-Pb fractionation occurring during laser sampling and for
instrumental mass discrimination (mass bias) by standard bracketing with repeated
measurements of 91500 zircon standard (Wiedenbeck et al., 1995). or the Moacir
monazite standard (Gasquet et al. 2010). Repeated analyses of GJ-1 zircon standard
(Jackson et al., 2004) or Manangoutry monazite standard (Paquette and Tiepolo
2007), treated as unknowns, independently control the reproducibility and accuracy
of the corrections. Data reduction was carried out with the software package
GLITTER® from Macquarie Research Ltd (van Achterbergh et al., 2001; Jackson et
al., 2004). For each analysis, the time resolved signal of single isotopes and isotope
ratios was monitored and carefully inspected to verify the presence of perturbations
related to inclusions, fractures, mixing of different age domains or common Pb.
Calculated ratios were exported and Concordia ages and diagrams were generated
using Isoplot/Ex v. 2.49 software package by Ludwig (2001).The concentrations in U-
Th-Pb were calibrated relative to the certified contents of 91500 zircon standard
(Wiedenbeck et al., 1995) and Moacyr monazite standard (Seydoux-Guillaume et al.,
2004

326
ISOTOPES RADIOGENIQUES Sm/Nd
Les mesures d’isotopie radiogénique Sm/Nd ont été effectuées au laboratoire de
Géosciences à Rennes sous la supervision du Dr. Marc Poujol. L’analyse
géochimique d'isotopes radiogéniques peut concerner tous les échantillons de type
granitique. Elle correspond aux analyses du Strontium (Sr) et du Samarium-
Néodyme (Sm-Nd). Ces analyses, effectuées sur de la poudre de roche dissoute et
traitée chimiquement, se réalisent à l’aide d’un spectromètre de masse source solide
de type TIMS (Thermal Ionization Mass Spectrometry) (ex : Finningan MAT-262
multicollecteurs).
Extraction des éléments Sr, Nd et Sm :
La poudre est pesée précisément (généralement 100mg) dans des béchers en
téflon. Pour un calcul précis des teneurs en Sr, Sm et Nd par spectrométrie de
masse, on « dope » le prélèvement avec une quantité précise d’une solution de
concentration connue contenant un des isotopes de l’élément à analyser, il s’agit du
« spike ». La poudre est ensuite dissoute à l’aide de 3 attaques chimiques acides
successives de 48h à 90°C, les 2 premières attaques utilisent un mélange d’acides
distillés et concentrés HF/HNO3 (2/3-1/3), la 3ème avec de l’HCl 6N distillé; à la fin de
chaque attaques l’échantillon est séché sur plaque chauffante. Le résidu, repris avec
de l’HCl 2,5N, est chargé sur une colonne échangeuse d’ions contenant une résine
cationique (de type AG50W-X8) pour une séparation du Sr et des Terres Rares
(T.R.) par chromatographie. La fraction Sr, séchée sur plaque chauffante, est prête
pour l’analyse au spectromètre de masse ; Le Nd et le Sm contenus dans la fraction
T.R. sont séparés à l’aide d’une autre colonne échangeuse d’ion de type Ln Spec
(marque Eichrom), les 2 fractions séchées de Nd et Sm peuvent ensuite passer en
spectrométrie. Lors de l’analyse au spectromètre de masse des blanks d’analyses
sont effectués en routine pour contrôler la « propreté » de la chimie en amont ; on
effectue également l’analyse de solutions de standards internationaux pour contrôler
et corriger la valeur des rapports isotopiques recherchés.

327
SONDE IONIQUE ET DATATION U-Pb SUR OXYDES D’URANIUM

Principe de la datation isotopique


La composition isotopique en uranium et plomb des oxydes d’uranium permet de
déterminer leur âge.
En effet, la désintégration de l’uranium conduit à la formation de plomb. Deux
filiations isotopiques sont utilisées comme géochronomètres.
238
U (père)=>206Pb (fils)
235
U (père)=>207Pb (fils)
La désintégration de l’uranium aura pour conséquence : i) l’augmentation de la
concentration des différents isotopes du Pb, ii) et la diminution des isotopes de U
dans le minéral porteur de l’uranium, en fonction du temps après la formation du
cristal de UO2. C’est la décroissance radioactive. Les rapports U/Pb peuvent donc
s’exprimer en fonction du temps pour chacune des deux filiations.

L’utilisation des isotopes radiogéniques pour l’obtention d’âge absolus suppose :


Que le taux de décroissance est indépendant de tous facteurs physiques comme la
température et la pression
Que les processus chimiques ne peuvent pas changer le rapport isotopique d’un
même élément (deux isotopes d’un même élément sont supposé chimiquement
identiques).
La composition isotopique en élément fils créé (Pb) et père restant (U) à l’actuel,
permet de quantifier le temps écoulé entre la formation du minéral initialement
dépourvu d’éléments radiogéniques fils (Pb) et l’actuel.
Les âges isotopiques U-Pb obtenus sur des oxydes d’uranium sont interprétés sur
206
des diagrammes Concordia exprimant les rapports Pb/238U en fonction de
207
Pb/235U (Fig. 2). Sur de tels diagrammes, la courbe Concordia, graduée en temps,
est définie comme le lieu géométrique des points d’âges concordant pour les deux
géochronomètres (Wetherill, 1956).

328
206 238
Fig. 2 : Diagramme Concordia qui est la courbe d’équivalences d’âges des méthodes Pb/ U
207 235
et Pb/ U. La droite discordia noir est un exemple de perte de plomb à un instant T1 d’un
minéral qui à cristallisé à T0.

Cependant des âges concordant ne sont que rarement obtenus pour les oxydes
d’uranium. Plusieurs raisons permettent de l’expliquer.
Le rayon ionique de Pb2+ (1.29A) étant plus grand que celui de U4+ (1.06A), cet
élément a tendance à quitter le réseau de UO2, ce qui entraine une diminution des
206
rapports Pb/238U et 207
Pb/235U. De plus les oxydes d’uranium peuvent recristalliser
très facilement lors de la circulation de fluides tardifs et les oxydes d’uranium
recristallisés ne réincorporent pas le plomb radiogénique initial.
Les pertes de certains isotopes fils intermédiaires de la chaîne de désintégration sont
également à prendre en compte (Ludwig 1979).
Plusieurs générations d’oxydes d’uranium peuvent coexister sur la zone analysée.
Les rapports isotopiques mesurés représentent alors un mélange de différentes
générations.
Les points obtenus sont alors discordants et peuvent être interprétés lorsqu’ils
définissent une droite appelée discordia (Fig. 2) seulement dans quelques cas
simples.
Lorsque les pertes de plomb radiogénique sont récentes (Stern 1966) ou par
diffusion continue (Tilton 1960) ; l’intercepte supérieur de la discordia sur la

329
Concordia défini l’âge de cristallisation. L’intercepte inférieur de la discordia passe
alors normalement par l’origine (T=0).
Lors d’un évènement de perturbation/altération ponctuel à un temps T1. La discordia
interceptera la concordia en 2 endroits. L’intercepte supérieur défini l’âge de la
cristallisation, l’intercepte inférieur défini l’âge de la perturbation (Fig. 2).
Lorsque deux générations d’oxydes d’uranium sont mélangées, les points se
répartissent linéairement entre les deux âges respectifs de chacune des deux
générations. Ceci n’est valable que pour au plus deux générations et si aucune autre
perturbation n’est survenue.
Si plusieurs de ces processus se sont produits aux cours de l’histoire de l’oxyde
d’uranium analysé, les interprétations des âges sur le diagramme Concordia sont
délicates.
Les valeurs des points mesurés ont une certaine erreur. En géochronologie, il existe
un paramètre MSWD (Mean Square Weigthed Deviation) qui sert à mesurer l’écart
de l’âge obtenu par rapport, i) à la précision des mesures utilisées, ii) à la dispersion
des points utilisés. Si les mesures sont précises et s’alignent parfaitement, MSWD
sera proche de 0. Au Contraire si les mesures sont imprécises ou que les points sont
épars, MSWD sera plus grand.
Pour obtenir des âges isotopiques interprétables sur des oxydes d’uranium il faut que
la zone analysée soit la plus homogène possible, afin d’éviter le mélange de
données provenant de plusieurs générations ou altérations. L’analyse isotopique par
sonde ionique justifie l’étude texturale préalable de la minéralisation au même titre
que l’analyse par LA-ICP-MS.

Methode d’analyse
La composition isotopique en U-Pb a été obtenue par microsonde ionique Cameca
IMS -1270 au CRPG de Nancy. Le protocole analytique pour la mesure des rapports
isotopiques U/Pb dans les oxydes d’uranium est décrit par Holliger (1988). Les
204 235
quantités de Pb et de thorium détectées étant négligeables, le rapport U/206Pb a
238
été calculé en utilisant le rapport connu U/235U qui est de 137,88 et la valeur
238
mesurée du rapport U/206Pb. Les intersections avec la Concordia ont été calculées
avec le programme ISOPLOT(Ludwig, 1999). Les incertitudes sur les âges sont
données à 1σ. Lors des mesures, un fractionnement instrumental des masses induit
un biais qui favorise les isotopes légers (Shimizu and Hart, 1982). Ce fractionnement

330
est inférieur à 1‰ pour les isotopes du plomb (Deloule et al., 1986). Les corrections
204
du plomb commun reposent sur la mesure de Pb, d’après la composition
isotopique de Pb calculée par Stacey et Kramers (1975) pour l’âge de l’uraninite.
206
Pour la plupart des échantillons, les rapports élevés de Pb/204Pb (>10000) rendent
la correction négligeable.
Le standard de référence pour ces mesures est une uraninite provenant du gisement
uranifère de Katanga (Zambie) datée à 540±4 Ma (Cathelineau et al., 1990).

331
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333
334
Liste des figures

CROISSANCE CRUSTALE ET METALLOGENIE DE L’URANIUM


Figure I.1 : Découpage lithologique de la croute océanique. 21
Figure I.2: Structuration en 3 couches de vélocités sismiques différentes en estimation de l'épaisseur de
croute continentale en fonction de domaines géodynamiques variés. Rudnick & Fountain (1995) 24
Figure I.3 : Synthèse des âges orogéniques (dernier évènement tectonique recensé dans la zone) modaux de
la croute continentale (Artemieva, 2009). 29
Figure I.4 : Modèles d’évolution des taux de croissance de la croûte continentale au cours du temps
géologique (modifié d’après (White, 2012)). F : (Fyfe, 1978) ; AM : (Armstrong and Harmon, 1981) ;
R&S : (Reymer and Schubert, 1984) ; D&W : De Paolo et Wasserburg (1979); M&T : (McLennan and
Taylor, 1982) ; O’N : (O’Nions and Hamilton, 1981) ; C : (Condie, 2000) ; V&J : (Veizer and Jansen, 1979) ;
H&R : (Hurley and Rand, 1969). 31
Figure I.5 : Les différents processus majeurs et contextes d'échanges manteau - croute dans le cadre de la
tectonique des plaques. (Artemieva, 2009) 32
Figure I.6: Diagramme d’incompatibilité des éléments. Rayon ionique en fonction de la charge ionique. Tiré
de Rollinson (1993). 36
Figure I.7 : Teneurs en Th et U de différentes couches terrestres et évolution de leurs rapports en fonction du
Manteau Primitif.(Hofmann, 1988; Rudnick and Fountain, 1995; Taylor and McLennan, 1995;
Wedepohl, 1995; Workman and Hart, 2005; White, 2012) 37
Figure I.8 : Les différents contextes de gisements d'uranium en relation avec les principaux processus de
fractionnement au cours d'un cycle géologique. (Cuney, 2009). Les réservoirs représentés sont le
manteau et la croute continentale. Les types de gisements sont en caractères rouges gras ; les
mécanismes métallogéniques sont en caractères noirs gras. KCa = magma calc-alcalin potassique ; Pak =
magma Peralcalin ; Pal = magma Peralumineux. 40
Figure I.9 : Carte géologique simplifiée de la ceinture du Damara et des marges des cratons du Kalahari et du
Congo. Modifié d’après (Konopasek et al., 2005). Northern Platform (NP), Northern Margin Zone
(NMZ), Northern Zone (NZ), northern Central Zone (nCZ), southern Central Zone (sCZ), Southern Zone
(SZ), Southern Margin Zone (SMZ), Southern Foreland (SF) 43

FROM MIGMATITES TO GRANITES IN THE PAN-AFRICAN DAMARA BELT, NAMIBIA


Figure II.10: Geology of the Damara orogenic belt between the Congo and Kalahari cratons. Lithostratigraphic
units and metamorphic isograds modified after Jung et al.( 2001) and Konopasek et al. (2005). SF =
Southern Foreland, SMZ = Southern margin Zone, SZ = Southern Zone, sCZ = southern Central Zone, nCZ
= northern Central Zone, NZ = Northern Zone, NMZ = Northern Margin Zone, NP = Northern Platform.
Isograds: (1) biotite-in; (2) garnet-in; (3) staurolite-in ; (4) kyanite-in ; (5) cordierite-in (6) andalousite

335
↔ sillimanite; (7) sillimanite-in due to staurolite-breakdown; (8) partial melting due to : muscovite +
plagioclase + quartz + H2O ↔ 2.1 Lithotectonic units of the Southern Central Zone 57
Figure II.11: P-T conditions recorded by rocks of of the Damara orogenic belt. South Central Zone (‚)
Hoffmann, 1976; (l ) Blaine, 1977; (•) Sawyer, 1981; (n ) Bühn et al., 1995; (« ) Masberg, 2000
Southern Zone: (u ) Kasch, 1983b. Northern Zone(u ) Goscombe et al., 2005. 61
Figure II.12: Swakop River schematic transect with significant stations represented with their location and
coordinates. The cross section exemplified different partial melting products: metatexites leucosomes,
diatexites and intrusive granites. Modified from geologic map of the studied area modified from the
1/250 000 Walvis Bay geological sheet 2214 (Geological survey of Namibia, Windhoek, 1995). 64
Figure II.13 : Transition between metatexites (middle unit) and diatexites (lower unit). A. Palmenhorst,
panorama exposing the western metatexite/diatexite contact (Stop 33 to 35) superimposed on the
contact between the Nosib metasedimentary sequence and the Abbabis Gneiss Complex basement.
Stop 37 to 40. B. Panoramic view of the eastern transition between diatexites and metasediments of
the Khan formation. Note the granitic pluton within the diatexites and the sheared granitic dikes into
the metasediments. 65
Figure II.14: Stop 35 A. Diatexites of the Abbabis Gneiss Complex with enclaves of folded amphibolites and
paragneiss. Stop 35 (B & C): Details of diatexite within the Abbabis Gneiss Complex B. Enclaves of
metatexitic paragneiss and amphibolite in heterogeneous granite. C. Metatexitic paragneiss enclosed
into heterogeneous granite. Stop 38. D. Orthogneiss considered as probable relic of a Mesoproterozoic
basement. 66
Figure II.15 : Eastern transition from diatexite to metatexite with partially transposed granitic veins to the
East of the Abbabis Gneiss Complex. Stop 39. A. Partially transposed granitic veins with sigmoid shapes
consistent with top to the East sense of shear. Stop 38. B. Steeply dipping synmigmatitic foliation cross-
cut by discordant leucosomes localized in shallow-dipping shear bands with top-to-the East kinematics.
Stop 38. C. Detail of B showing the relationships between the steeply dipping synmigmatitic foliation
and discordant leucosomes localized into top to the East shear zones. Stop 39. D. Concordant granitic
vein with magmatic texture into metamorphosed calc-silicate of the Khan formation. 67
Figure II.16 : Stop 36 (A & B): Granitic diapir into the diatexites of the Abbabis Gneiss Complex A. Mushroom-
shape granitic pluton within the diatexites. The pluton is ca. 35m high and 30m wide. B. Panoramic
view of a granitic mushroom-shape pluton into diatexites on the other side of the valley. Notice the
magmatic foliation underlining the shape of the pluton concordant to the foliation of the diatexites
along the foot of the mushroom but discordant along the head of the mushroom. 68
Figure II.17 : Metatexite field photographs of metasediments attributed to the Chuos formation. Stop 29. A.
Concordant and discordant leucosome veins in textural continuity with each other cross-cut by
pegmatitic veins. B. Concordant leucosome rimmed by melanosome. Schistosity (arrow) is N35.80W.
Size of pencil is 12 cm C. Discordant leucosome in textural continuity with concordant leucosome veins
bordered by melanosome. Coin diameter: 2.49 cm. Stop 32. D. Detail of discordant pegmatite veins
crosscutting the synmigmatitic foliation of paragneissic metatexite. Stop 32. E. Metatexite with

336
concordant and discordant leucosome and partially transposed discordant granitic veins in a
dominantly coaxial regime characterizing the western side of the lower unit diatexite dome. 70
Figure II.18 : Stop 29. Details of the various granitic veins of the metatexites: A = concordant leucosomes
equivalent to photograph 3B; B = discordant leucosome equivalent to photograph 3C. C = intrusive
pegmatite equivalent to photograph 3D. A’ B’ and c’ are respective thin section photographs showing
the mineral assemblages of these different granitic veins. D Picture of a thin section showing the
transition between leucosome characterized by a coarse-grained quartz-feldspar assemblage (to the
right) and its associated biotite-rich finer grained melanosome into a metatexite with
metasedimentary protolith. 71
Figure II.19 : “Ida dome” laccolithic granitic pluton and host calc-silicates attributed to the Khan formation.
Stop 41. A. Northward panoramic view of Ida dome with sills intrusive into host calc-silicates. B.
smocky quartz pegmatitic pocket in Ida leucogranites with oxidation haloes. Stop Ida4. C. Leucogranite
sills within calc-silicate Nosib rocks. D. Detail of granite intrusive into calc-silicate with sharp contacts.
73
Figure II.20: A. Densities of the various lithologic facies exposed along the Swakop River. B. Schematic
structural position and densities of the lithologic facies exposed along the Swakop River . Same legend
as Figure II. 3. 74

MIGMATITES ET GRANITES DE LA RIVIERE SWAKOP (CEINTURE OROGENIQUE DU


DAMARA) : DONNEES PETROGRAPHIQUES ET GEOCHIMIQUES
Figure III.21 : Carte et coupe interprétative de la Swakop River avec les différentes stations d’étude et
d’échantillonnage. Carte modifiée d’après la carte géologique au 1/250 000è de la région de Walvis
Bay, feuille 2214 (Geological Survey of Namibia, 1995). 91
Figure III.22 : 1. Echantillon macroscopique de diatexite avec foliation synmigmatitique soulignée par
l’orientation d’agrégats de biotite. Complexe gneissique d'Abbabis. Echantillon 9544-35A, Stop 35. A.
Lame mince avec orientation préférentielle de biotite au centre. B. Détail de biotites sub-automorphes.
C. Plagioclases et quartz en remplissage interstitiel ou en exsolution. Aspect lobé des minéraux. D.
Détail d’une hornblende verte, faciès amphibolite. 95
Figure III.23 : 1. Echantillon macroscopique de diatexite à leucosome discordant à la foliation biotitique.
Complexe gneissique d'Abbabis. Echantillon 9544-35B, Stop 35. A. Lame mince avec biotites de tailles
pluri millimétriques. B. Biotite dendritique. C. Exsolution de quartz dans des plagioclases. D. Epidote
(Zoïsite) avec altération périphérique en amphibole, faciès amphibolite. 97
Figure III.24 : 1. Echantillon macroscopique de leucogranite prélevé dans un diapir de l’unité inférieure.
Echantillon 9544-36B, Stop 36. A. Lame mince présentant des minéraux leucocrates majoritairement
(quelques oxydes de fer visibles). B et C. Pétrographie à quartz + plagioclases et rares biotites. D.
Quartz fracturé et à extinction roulante. 99
Figure III.25 : 1. Echantillon de métatexite d’orthogneiss du complexe métamorphique d’Abbabis. Echantillon
9544-38, Stop 38. A. Lame mince présentant l’alternance de lits clairs et de lits sombres. B. Minéralogie

337
à quartz, feldspaths, myrmékite et biotites. C. Recristallisation dynamique de quartz en sous-grains,
avec lits sombre de biotites et oxyde de Fer. D. Monazites en inclusion dans une biotite. 101
Figure III.26 : Métatexite caractérisée par des veines et poches leucosome bordé de mélanosome dont la
texture grenue et la composition dominée par le quartz sont interprétées comme reflétant une origine
métasédimentaire. Echantillon 9544-25A. 105
Figure III.27 : Leucosome à grenat almandin dans les métatexites. A. Echantillon macroscopique. B. Lame
mince. C. Relique de grenat à symplectite de quartz. Echantillon 9544-25B. 105
Figure III.28 : Poche de leucosome au sein des métagrauwackes. A. Métagrauwacke de texture microgrenue à
poches de leucosomes quartzo-feldspathiques grenues. B. Poches de leucosome sur lame mine coupée
perpendiculairement à la linéation. C. Poche de leucosome quartzo-feldspathique de texture grenue au
sein d’un métagrauwacke de texture plus fine. La matrice est à biotite+quartz+microcline et
plagioclase+calcite. Altération des biotites (chlorites) et plagioclases en faciès schiste vert postérieure à
la fusion partielle. Echantillon 9544-27B. 106
Figure III.29 : Métatexites et granites intrusifs de la zone intermédiaire. Exemple de relations structurales
entre néosomes et paléosomes. A. poche de leucosome dans métagrauwacke d’origine. B. Veines infra-
centimétriques concordantes de leucosomes connectées en réseau. C. Veine supra-centimétrique
concordantes de leucosome. D. Syénite pegmatitique en veine discordante dans l’affleurement. E.
Relation structurale entre veine de leucosome et métasédiment encaissant. La veine est interprétée
comme allochtone du métasédiment. 108
Figure III.30 : Détails en lames minces des transitions entre métagrauwacke/leucosome (A) et
métagrauwacke/syénite intrusive (B). 108
Figure III.31 : Exemples de granites intrusifs à l’affleurement dans l’unité supérieure. A. Echantillon 9544-
39A : granite. B. Echantillon 9544-39D : leucogranite pegmatite. C. Echantillon 9544-41A : granite
pegmatitique à quartz fumé. D. Echantillon 9544-41B : granite aplitique. E. Echantillon 9544-41C :
leucogranite. E. Echantillon 9544-99 : leucogranite. F : pegmatite à quartz fumé. 112
Figure III.32 : Calcschiste avec veine de granite in-situ à diopside (clinopyroxène) altéré en hornblende (riche
en Mg). Echantillon 9544-41E. 113
Figure III.33 : Zone de transition entre unité inférieure et supérieure à l’Ouest du complexe d’Abbabis.
Panorama des métatexites (protolithe : métasédiments du Chuos) avec un réseau de veines
concordantes et discordantes de granites allant de l’échelle des grains jusqu’à une dizaine de mètre). A.
Métagrauwacke du Chuos avec veines de leucosome concordantes boudinées en continuité texturale
avec des veines de leucosome discordantes localisées dans des bandes de cisaillement. B.
Métagrauwacke du Chuos avec transition métatexites/diatexites comprenant des leucosomes et des
veines granitiques intrusives. Les numéros correspondent aux échantillons prélevés et présentés dans
les figures suivantes. 115
Figure III.34 : Variétés de granites à l’affleurement 33 (zone 2). A & B = granites in-situ dans la métatexite. C =
Métatexite (métasédiment avec ségrégation de leucosome mais sans migration de liquide silicaté). D =
Apex de granite intrusif dans les métatexites. E = Veines concordante de leucosome avec bordure de

338
mélanosome. F = Granite intrusif avec épontes réactionnelles au contact du métasédiment encaissant.
116
Figure III.35 : Métagrauwacke métatexitique du Chuos avec leucosome (9544-33B1’’) et métatexite
grauwackeuse (9544-33B1’). Les joints de grains lobés entre les cristaux de quartz et de feldspath sont
typiques d’une cristallisation à partir d’un liquide silicaté. a & b = microphotographies en Lumière
naturelle. a’ & b’ = lumière polarisée analysée. 117
Figure III.36 : Echantillon de granits intrusifs avec quartz interstitiel et contacts lobés entre les minéraux
attestant d’une cristallisation à partir de liquides silicatés. Echantillon 3544-33D. 118
Figure III.37 : Eponte de granite intrusif à biotite et monazite hydrothermales. La cristallisation de ces
granites s’accompagne de la libération de fluides hydrothermaux réagissant avec les métasédiments
encaissants (métamorphisme de contact). Echantillon 9544-33A. A = Lame mince. B =zircon dans biotite
centimétrique. C= zone magmatique avec ciment calcitique entre les fragments de microclines et
oxydes de fer. D = agrégat de monazites hydrothermales entre biotites et ilménite. 119
Figure III.38 : Zone d’étude de Nex et al., 2001. Avec les arrêts 32 et 33 reportés. Modifié d’après Nex et al.,
2001. 120
Figure III.39 : Diagramme QAP (Quartz, feldspaths Alcalins, Plagioclases ; (Streckeisen, 1974) des granitoïdes
échantillonnées pour toutes les unités de la Swakop River. (A) quartzolite ; (B) granitoïde
hyperquartzeux ; (C) Granite alcalin ; (D) syénogranite ; (E) monzogranite ; (F) granodiorite ; (G)
Tonalite ; (H) syénite alcaline ; (I) syénite ; (J) monzonite ; (K) monzodiorite/monzogabbro ; (L)
Diorite/Gabbro. 123
Figure III.40 : Indice d’alcalinité des granites des différentes unités de la Swakop river. Diagramme de (Shand,
1947). 125
Figure III.41 : Diagramme chimico-minéralogique A-B ; avec A = degré d’aluminosité et B = indice de
fractionnement des minéraux ferromagnésiens. (Debon and Le Fort, 1988) 126
Figure III.42 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough and Sun, 1995)
des métatexites métasédimentaires des différentes unités de la Swakop River. 127
Figure III.43 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough and Sun, 1995)
des granites des différentes unités de la Swakop River. 128
Figure III.44 : Comparaison des spectres de terres rares normalisées aux chondrites des métasédiments et
gneiss des différentes unités de la rivière Swakop et leur domaine de granites associés 129
Figure III.45 : Métatexites de métagrauwacke du Chuos (affleurement 29). A. Vue d’ensemble de
l’affleurement avec la localisation des photos de détail. B. Leucosome concordant à contact diffus
bordé de mélanosome B’ : Echantillon de leucosome bordé de mélanosome inclus dans un mésosome.
C. veine granitique discordante en continuité texturale avec les leucosomes concordants. C’’ :
Echantillon de veine discordante dans le mésosome de la métatexite. D. Pegmatite discordante de
composition syénitique à contact francs avec la métatexite. D’. Echantillon de pegmatite discordante.
133

339
Figure III.46 : Représentations isocônes des variations, par rapport au métagrauwacke de la formation de
Chuos, des concentrations en oxydes majeurs des leucosomes et de la syénite intrusiveet . A.
leucosome concordant. B. Syénite intrusive. C. Leucosome en réseau de veines. D. Leucosome
discordant. Echelle logarithmique, graduations en %. 135
Figure III.47 : Gains et pertes d’éléments traces d’un leucosome (29C_LEUC à gauche) et la syénite intrusive
(29D) par rapport au métagrauwacke de la formation de Chuos (écyantillon de référence 29B). Le
relatif désordre renseigne sur l’origine in-situ ou allogène de l’objet étudié (minéralogie
potentiellement similaire ou non). Echelle logarithmique, graduations en ppm. 136
Figure III.48 : Représentations des concentrations normalisées des différents composants de la métatexite de
métagrauwacke du Chuos de l’affleurement 29 (*). Les concentrations des oxydes majeurs et éléments
traces des différents types de veines granitiques sont normalisées par rapport à la composition du
mésosome de la métatexite. A. Poche de Leucosome dans le mésosome (P2O5 < L.D. ; non représenté).
B. Syénite intrusive dans la métatexite. 140
Figure III.49 : Représentations des concentrations normalisées (*) des oxydes majeurs et éléments traces
entre fractions granitiques et métagrauwacke de la formation du Chuos (Affleurement 29). A. Veines
de leucosome infra-centimétriques concordantes en réseau. B. Veine de leucosome supra-
centimétrique concordante. 141
Figure III.50 : Spectres de Terres Rares normalisées aux chondrites (Sun and McDonough, 1989) des roches de
l’affleurement 29. 9544-29B = métagrauwacke et 9544-29D = syénite intrusive. Les autres échantillons
= différents types de leucosomes. 142

SOURCES DE LA FRACTION GRANITIQUE DES MIGMATITES ET DES GRANITES INTRUSIFS DE


LA RIVIERE SWAKOP : CONTRAINTES GEOCHRONOLOGIQUES ET ISOTOPIQUES
Figure IV.51 : Carte et coupe interprétative de la Swakop River avec les différentes stations d’étude et
d’échantillonnage. Carte modifiée d’après la carte géologique au 1/250 000è de la région de Walvis
Bay, feuille 2214 ((Geological Survey of Namibia, 1995). 151
Figure IV.52 : Texture et âges Pb/Pb des zircons d’un orthogneiss (9544-38) du Complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche 2 :
207 206
Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2
σ. 156
Figure IV.53 : A. Diagramme concordia- des zircons d’un orthogneiss (9544-38) du complexe gneissique
207 206
d’Abbabis. Unité inférieure. B. Age moyen Pb /Pb des zircons de l’échantillon 9544-38. 157
208 232
Figure IV.54 : Points d’analyses pour les datations Pb /Th des monazites de l’échantillon 9544-38. Insert
208 232
A. Ages concordants des monazites de l’orthogneiss 9544-38. Insert B. Age moyen Pb /Th des
monazites de l’orthogneiss 9544-38. 157
207 206
Figure IV.55 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une diatexite (9544-35A) du Complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche 2 :

340
207 206
Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Les âges entre
parenthèses sont avec une incertitude à 1 σ et ne sont pas utilisés pour le calcul des discordia. 160
Figure IV.56 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35A du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité inférieure. A. Population de zircons ou cœurs hérités à ca. 2Ga. B. Populations des
zircons et cœurs hérités à ca. 1 Ga. Les intercepts inférieurs sont compatibles avec une perturbation
des signatures isotopiques U et Pb lors du métamorphisme panafricain à ca. 500 Ma. 161
207 206
Figure IV.57 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une diatexite (9544-35B) du Complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche 2 :
207 206
Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2
σ sauf pour les âges entre parenthèses (1σ). 164
Figure IV.58 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35B du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité inférieure. 165
207 206
Figure IV.59 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une enclave amphibolitique (9544-34) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche 2 :
Observations en cathodoluminescence et en électrons rétrodiffusés. Spots des datations (âges
207 206
Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ. 168
Figure IV.60 : Diagramme concordia-discordia des zircons de l’amphibolite 9544-34 du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité inférieure. 169
207 206
Figure IV.61 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un pluton granitique (9544-36A) intrusif dans les
diatexites du Complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope
binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et en électrons rétrodiffusés. Spots des
207 206
datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ 172
Figure IV.62 : A. Diagramme concordia des zircons du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique
207 206
d’Abbabis. Unité inférieure. B. Représentation du calcul de l’âge moyen Pb /Pb des zircons. 173
207 206
Figure IV.63 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un granite à biotite (9544-33A) de la zone de transition
Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche
207 206
2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges
à 2σ. 175
Figure IV.64 : Diagramme concordia des zircons du granite à biotite et monazite 9544-33A. 176
. 176
Figure IV.65 : Etude morphologique (photographies au microscope optique en Lumière Naturelle et au MEB)
et datations des monazites d’un granite à biotite et monazite (9544-33A) de la zone de transition Ouest
Unités Inférieure et intermédiaire. 177
Figure IV.66 : A. Diagramme concordia des monazites d’un granite à biotite et monazite (9544-33A) de la
zone de transition Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. B. Représentation du calcul de l’âge moyen
207 206
Pb /Pb des monazites. 177
Figure IV.67 : Etude morphologique et datations des zircons d’un leucosome en réseau de veinules
granitiques (9544-29C_LEUC) de la formation de Chuos. Unité intermédiaire. Planche 1 : Observations

341
au microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations
207 206
(âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf entre parenthèses. 180
Figure IV.68 : Diagramme concordia du leucosome 9544-29C_LEUC. 181
Figure IV.69 : Texture et points d’analyses pour la datation U/Pb (les âges Pb/Pb sont indiqués) des zircons
d’un granite intrusif (9544-41A) dans le dôme d’Ida. Unité Supérieure. Planche 1 : Observations au
microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges
207 206
Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf entre parenthèses. 184
Figure IV.70 : Exemple de relation spatiale entre uraninites et zircons de l’échantillon de granite intrusif
9544-41A. Photographie MEB. 185
Figure IV.71 : Diagramme concordia des uraninites du granite intrusif 9544-41A dans la région du dôme d’Ida.
Unité Supérieure. 187
Tableau IV.27 : Mesures géochronologiques (CAMECA IMS 1270) effectuées sur les uraninites du granite
intrusif 9544-41A dans le dôme d’Ida. Unité supérieure. 187
207 206 208 232
Figure IV.72 : Synthèse des âges Pb /Pb obtenus sur les zircons, et uraninites et âges Pb /Th des
monazites des échantillons des différentes unités de la Swakop River. L’axe des abscisses représente le
nombre de mesures. Les âges sont représentés avec les incertitudes à 2 σ. 192
143 144 147 144
Figure IV.73 : Diagramme Nd/ Nd vs Sm/ Nd des échantillons de la Swakop River. 4 clusters
apparents avec les roches de l’unité inférieure ; les métatexites et leucosomes in-situ ; les granites
intrusifs et les cas particuliers de l’enclave amphibolitique et la métatexite à leucosome à grenat. 198
Figure IV.74 : Zone d’échantillonnage des roches par Jung et al. 2003 le long de la rivière Khan en relation
avec les stations de notre étude sur la rivière Swakop. A noter la conception suivant laquelle le dôme
d’Ida serait un socle tout comme le complexe gneissique d’Abbabis (même figuré). Modifié d’après
Jung et al., 2003. 200

CONTEXTE GEOLOGIQUE DES GISEMENTS D’URANIUM DE TYPE INTRUSIF DE LA CEINTURE


OROGENIQUE DU DAMARA : DE LA SOURCE MIGMATITIQUE AU GISEMENT
PLUTONIQUE
Figure V.75 : Localisations des antiformes et des gîtes et gisements d’U de la Zone Centrale dans la région de
Swakopmund. 210
Figure V.76 : Carte des permis d’exploration (EPL) des compagnies d’exploration Reptile Uranium et Swakop
Uranium. La zone de la mine de Rössing est représentée au Nord. Les zones en jaune ou rouge
représentent les régions de fortes anomalies radiométriques dans chacun des permis. Les échantillons
INCA-7 (sondage n° INCRD304, dans la zone d’Inca) ; 9544-39A (zone de transition Abbabis-Ida) ; 9544-
41A (dans la zone d’Ongolo) et l’échantillon 9394-2 & 3 dans la zone de Rössing (provenant de la
lithothèque Areva Bessines-sur-Gartempe). Carte compilée d’après les images Google Maps ® ; et
documents des sites internet des compagnies (Deep Yellow Limited, 2011 ©; Extract Resources, 2012
©). 216

342
Figure V.77 : Domaine sud du dôme d’Ida. A & B. Laccolithes et intrusions granitiques dans les
métasédiments de la formation de Khan. C. Zone de contact franc entre intrusion granitique et
calcschistes de la formation de Khan. D. Poche de granite à quartz fumé avec auréole d’oxydation dans
une intrusion. 218
Figure V.78 : 1. Echantillon de pegmatite à quartz fumé et feldspaths potassiques. A & B. Zone à quartz fumé,
magnétite et feldspaths altérés, respectivement en Lumière Naturelle (LN) et Lumière Polarisée
Analysée (LPA). C. Uraninites altérées en proche contact avec des zircons, ces uranites causent la
déstabilisation des feldspaths. D. Zone à mégacristaux de quartz et feldspath altérés avec quartz
interstitiel. 219
Figure V.79 : Métallographie du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida (9544-41A). A. Uraninites altérées
en uranophane. B. Uraninite dans une zone d’altération de magnétite et biotite. C. Zircons en nucléi de
croissance des uraninites. D. Agrégat d’U, Si, Fe dans une zone d’altération de feldspaths et de biotites.
Numéros = spot d’analyses microsonde électronique et LA-ICP-MS dans le tableau associé ci-contre.
Images en électrons rétrodiffusés au microscope électronique à balayage (MEB) Hitachi S-4800
(SCMEM Nancy) 222
Figure V.80 : Vues de terrain Granites intrusifs dans les métasédiments de la région du dôme d’Ida (permis
Swakop Uranium). A. Hollands Dome, les véhicules tous-terrains blancs en échelle. B. Garnet Valley. C.
Poche de pegmatite à quartz fumé dans une intrusion granitique. D. Anomalie radioactive dans la veine
de quartz fumé. 224
Figure V.81 : Zone d’anomalie radioactive d’un granite intrusif dans les métasédiments de la formation de
Khan dans la zone de transition Abbabis et dôme d’Ida. A. Affleurement. B. Echantillon macroscopique
de leucogranite intrusif. C & C’ pétrographie du granite et minéralisation uranifère sous forme de
bétafite (LN et LPA). 225
Figure V.82 : A & B. Métallographie des niobotantalates à U, Ti (Bétafite) zonés et hétérogènes d’un
leucogranite intrusif au NW du dôme d’Ida (9544-39A). A’ Bétafite en fort contraste avec la matrice
quartzo-feldspathique. Les numéros correspondent au spot d’analyses dans le tableau associé ci-
contre. Les spectres représentent les zonations chimiques mesurées en spectrométrie EDS (Energy
Dispersive Spectrometry) MEB. 228
Figure V.83 : Vue aérienne du prospect d’Inca, permis d’exploration de Reptile Uranium (Deep Yellow Ltd ©).
Image tirée du site de la compagnie. (Deep Yellow Limited, 2011) 230
Figure V.84 : Coupe schématique dans le prospect d’Inca (image DYL©) avec localisation approximative du
sondage INCRD304 et de l’échantillon INCA 7. 231
Figure V.85 : 1. Echantillon de skarn minéralisé en Uranium dans un sondage du prospect d’Inca (DYL). A & A’
fraction granitique à quartz et feldspaths (respectivement LN et LPA). B & B’ Zone de transition à
amphiboles et oxydes de fer et ilménite. Zone minéralisée à méganodules uraninite et anhydrite. 232
Figure V.86 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans le skarn à uraninite (INCA 7) du prospect
d’INCA. A & B. Uraninites avec auréoles de métamictisation dans l’exoskarn. Images MEB. C & D.

343
Localisation des spots d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-contre. Images en
microscope optique en lumière réfléchie. 234
Figure V.87 : Zone de minéralisation dans un contexte de skarn à magnétite uranifère dans le prospect d’Inca
(DYL). A. Ancienne traverse d’exploitation de minerais de Fer. B. Echantillon radioactif
macroscopique : roche à magnétite massive (altérée en hématite) et interstices granitiques. C. Lame
mince d’un interstice à mégacristal d’épidote. D. Localisation de microcristaux d’uraninite en inclusion
dans l’allanite. 236
Figure V.88 : Métallographie des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite (9544-42F).
Images en électrons rétrodiffusés MEB (JEOL J7600F, SCMEM NANCY). 238
Figure V.89 : Carte géologique simplifiée de la région de la mine de Rössing avec les localisations des zones
minéralisées d’intérêt économique SK, SH et SJ dans laquelle se situe la mine à ciel ouvert. D’après
Kinnaird et al. (2009) modifié de Smith (1965). 240
Figure V.90 : Echantillon de leucogranite minéralisé en U échantillonné dans le district de Rössing
(lithothèque Areva). A. Échantillon macroscopique. (Photo M. Brouand). B. Texture grenue avec quartz
et Feldspaths alcalins. C. Minéraux accessoires dans le leucogranite. D. Uraninite avec bordure de
métamictisation (les 4 petites cercles sont des cratères d’ablation LA-ICP-MS). 242
Figure V.91 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans un leucogranite minéralisé (9394-2) du district
de Rössing. A. Uraninite avec auréole de métamictisation. B. Zircon en nucléi de croissance d’uraninite
altérée dans une matrice à quartzo-feldspathique. C. Uraninite avec auréole de métamictisation. D.
Argiles à thorite (Th,U)SiO4 dans les zones d’altération de biotite. Images MEB. Localisation des spots
d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-contre. 244
Figure V.92 : Spectres comparés des éléments Terres Rares des uraninites (et uranophanes) des échantillons
de leucogranites et de skarn. Le domaine grisé représente les spectres de certains gisements de types
magmatiques du monde : Rössing (Namibie) ; Moore Lake (Canada) Luthi (Finlande) et Kola (Russie)
selon les données de (Mercadier et al., 2011). Le spectre roche totale du leucogranite à quartz fumé du
dôme d’Ida est représenté en A (WR = Whole Rock). 248
Figure V.93 : Diagramme abondance des Terres Rares (ΣREE) Vs Fractionnement (ΣLREEN / ΣHREEN) et
tableau des valeurs calculées des leucogranites du prospect d’Ongolo, du district de Rössing et du skarn
du prospect d’Inca. Σ REE = La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu. ΣLREEN / ΣHREEN =
(LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN). 249
Figure V.94 : A. Spectres des Terres Rares des bétafites zonées et hétérogènes du leucogranite intrusif au NW
du dôme d’Ida avec spectre roche totale (WR = Whole Rock). B. Spectres de Terres rares d’une allanite,
d’une uranophane et de la roche totale (WR) d’un skarn à magnétite-hématite minéralisé. 250
Figure V.95 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du leucogranite intrusif à quartz fumé (9544-41A) au SE
du dôme d’Ida. A. Localisation des faisceaux d’analyses de sonde ionique. B Diagramme concordia-
discordia des mesures et tableau des valeurs. 252

344
Figure V.96 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du skarn minéralisé (INCA7) du prospect d’INCA.. A.
Localisation des faisceaux d’analyses de sonde ionique. B Diagramme concordia-discordia des mesures
et tableau des valeurs. Grisé = mesures non prises en compte. 254
Figure V.97 : Modèle gîtologique du Prospect d’Inca, Ms7 et Ongolo. image site internet DYL© 257

VERS LA CREATION D’UNE BASE DE DONNEES GEOCHIMIQUES A L’ECHELLE DE LA


CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA ET DES MARGES DES CRATONS DU CONGO ET
DU KALAHARI
Figure VI.98 : Délimitations des cratons du Kalahari (K), du Congo (C) et de le ceinture orogénique du Damara
(DOB) dans la carte géophysique régionale de l’Afrique Australe (méthode de dérivée horizontale
totale du champ magnétique total). Modifié d’après (Becker et al. 2005). 262
Figure VI.99 : Carte géologique simplifiée de la ceinture du Damara et des marges des cratons du Kalahari et
du Congo. Modifié d’après (Konopasek et al., 2005). Northern Platform (NP), Northern Margin Zone
(NMZ), Northern Zone (NZ), northern Central Zone (nCZ), southern Central Zone (sCZ), Southern Zone
(SZ), Southern Margin Zone (SMZ), Southern Foreland (SF) 263
Figure VI.100 : Evolution géodynamique paléoprotérozoïque de la séquence de Rehoboth. (Miller, 2008a,
modifié d’après Becker et al., 2000. 267
Figure VI.101 : Arc magmatique de la marge du craton du Kalahari et direction de subduction au
Mésoprotérozoïque. Becker et al., 2005. 268
Figure VI.102 : Evolution géodynamique durant le Protérozoïque de la région de Rehoboth. Modifié d’après
Becker et al., 2005. 269
Figure VI.103 : Cibles d’étude du projet Pre- and Post-Katangan Granitoids of the Greater Lufilian Arc :
Geology , Geochemistry, Geochronology and Metallogenic Significance (Sanz, 2005; 2008) 274
Figure VI.104 : Diagramme U-Th des sédiments des domaines tectono-métamorphiques des marges de
cratons et du centre du Damara en fonction de leur période géologique de mise en place au Paléo- ;
Méso- et Néoprotérozoïque. NB période Néoprotérozoïque > 600 Ma = fin du dépôt de la formation de
Kuiseb. 278
Figure VI.105 : Diagramme U-Th des roches volcaniques acides des marges des cratons du Congo (NMZ) et du
Kalahari (SMZ) au Paléo- ; Méso- et Néoprotérozoïque. 279
Figure VI.106 : Diagramme U-Th des roches plutoniques acides des domaines tectono-métamorphiques des
marges de cratons et du centre du Damara en fonction de leur période géologique de mise en place au
Paléo- ; Méso- ;Néoprotérozoïque et Cambrien. 280

DISCUSSION - CONCLUSION GENERALE


Figure VII.107 : Modèle métallogénique de l’uranium primaire dans la zone centrale de l’orogène du
Damara, Namibie. 305

345
Figure VII.108 : Variations des concentrations en uranium des roches selon leur type (PA = Plutonic Acid ; VA
= Volcanic Acid ; Metased = Metasediments) en fonction des périodes géologiques du Paléo- ; Méso- ;
Néoprotérozoïque et du Cambrien. 308
Figure VII.109 : Evolution géodynamique et minéralisation uranifère primaire dans l’orogène du Damara. 311

346
Liste des tableaux
CROISSANCE CRUSTALE ET METALLOGENIE DE L’URANIUM
Tableau I.1: compositions des chondrites et manteau primitif suivant différents auteurs. (Hart and Zindler,
1986; Ringwood, 1991; Allègre et al., 1995; McDonough and Sun, 1995) .............................................. 19
Tableau I.2: Concentrations élémentaires du manteau primitif. (White, 2012) .............................................. 19
Tableau I.3 : Abondance minéralogique modale, compositions en oxydes majeurs et éléments traces des
MORB de manteau appauvri. (Workman and Hart, 2005). .................................................................... 20
Tableau I.4: Composition géochimique de la croute océanique. (Basaltic Volcanism Study Project, 1981;
Hofmann, 1988; Langmuir et al., 1992) ................................................................................................. 22
Tableau I.5: Composition de la croute continentale supérieure en fonction des auteurs. (Taylor and
McLennan, 1985, 1995; Wedepohl, 1995). Les valeurs entre parenthèses sont les révisions de Plank et
Langmuir (Plank and Langmuir, 1998) des mesures de Taylor et McLennan. ......................................... 25
Tableau I.6 : Compositions de fractions intermédiaire et inférieure de la croûte continentale. R&F = (Rudnick
and Fountain, 1995) ; Wedepohl (1995) ................................................................................................ 27
Tableau I.7: Composition chimique globale de la croute continentale. R&F = Rudnick and Fountain (1995)
révisé par (Plank and Langmuir, 1998); T&M = Taylor and McLennan (1985, 1995); W&T = (Weaver and
Tarney, 1984)); We = Wedepohl (1995); Shaw = (Shaw et al., 1986) ...................................................... 28

MIGMATITES ET GRANITES DE LA RIVIERE SWAKOP (CEINTURE OROGENIQUE DU


DAMARA) : DONNEES PETROGRAPHIQUES ET GEOCHIMIQUES
Tableau III.8 : Affiliations, positions, descriptions et interprétations des roches échantillonnées dans la rivière
Swakop. ................................................................................................................................................ 92
Tableau III.9 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité
inférieure, complexe gneissique d’Abbabis. Calculs CIPW avec GeoPlot® (Zhou et Li, 2006). .............. 103
Tableau III.10 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité
intermédiaire. Calculs CIPW avec GeoPlot® (Zhou et Li, 2006). ........................................................... 110
Tableau III.11 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité
supérieure et la zone de transition Est. Calculs CIPW avec GeoPlot® (Zhou et Li, 2006). ..................... 114
Tableau III.12 : Classification de Nex et al. (2001) des types de granites rencontrés dans la région de
Goanikontès à la limite Socle/Couverture selon la conception en vigueur (zone de forte contrainte) et
équivalente à la zone de transition Ouest entre unités inférieure et intermédiaire. Les valeurs entre
parenthèses sont les nombres maxima de coups par seconde enregistrés par scintillomètre.
Interprétation en termes de relations génétique avec l’encaissant. .................................................... 122
Tableau III.13 : Concentrations des éléments majeurs des métasédiments métatexitiques de la Swakop River.
Les valeurs entre parenthèses représentent les valeurs les plus élevées. Pour SiO2 = métatexite à forte
proportion de leucosomes en poches centimétriques du Chuos (9544-27A). Fe2O3 = métatexite à
leucosome à grenats (9544-25B) et CaO = calcshiste à diopside (9544-41E). ....................................... 124

347
Tableau III.14 : Concentrations en terres rares des roches des différentes unités de la rivière Swakop. Les
calculs des valeurs normalisées (non représentées dans ce tableau) sont faits par rapport aux
chondrites (McDonough & Sun, 1995). Σ REE = La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu.
1/2
ΣLREEN / ΣHREEN = (LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN).Eu* = EuN /[(SmN x GdN) ]. Les valeurs
médianes ont été calculées en vue d’éviter les effets des fortes concentrations d’échantillons
exceptionnels.130
Tableau III.15 : Concentrations en oxydes majeurs et éléments traces des leucosomes et syénite intrusive
normalisées à celle du métagrauwacke de la formation du Chuos. Affleurement 29. (*) = échantillon
A O
normalisé. M /M = Rapport des densités. Oxydes en % en traces en ppm. ...................................... 134
Tableau III.16 : Calcul des concentrations normées (*) des oxydes majeurs selon la technique de Humphris et
O A
al., 1998. Ci = concentration mesurée de l’élément i dans le métagrauwacke 9544-29B ; Ci =
O A
concentration mesurée de l’élément i dans les leucosomes ou veine intrusive. Ci * et Ci *
respectivement concentrations normées du métagrauwacke et des objets comparés. ....................... 138

SOURCES DE LA FRACTION GRANITIQUE DES MIGMATITES ET DES GRANITES INTRUSIFS DE


LA RIVIERE SWAKOP : CONTRAINTES GEOCHRONOLOGIQUES ET ISOTOPIQUES
Tableau IV.17 : Affiliations, positions, descriptions et interprétations des roches échantillonnées dans la
rivière Swakop. En bleu, les échantillons étudiés en géochronologie U-Pb sur zircons séparés (+
monazites et uraninites en mince le cas échéant) ; en vert, les échantillons étudiés en isotopie Sm-Nd
roches totales. A noter que les échantillons étudiés en géochronologie ont tous été étudiés en isotopie
Sm-Nd sauf le leucosome en réseau (9544-29C-leuc) et la pegmatite à biotite et monazite (9544-33A).
............................................................................................................................................................ 152
Tableau IV.18 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons de l’orthogneiss 9544-38 du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes
sont à 2σ. ............................................................................................................................................ 158
Tableau IV.19 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
monazites de l’orthogneiss 9544-38 du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les
incertitudes sont à 2σ. ........................................................................................................................ 158
Tableau IV.20 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons de la diatexite 9544-35A du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes
sont à 2σ tandis que les âges à 1 σ n’y figurent pas. ............................................................................ 162
Tableau IV.21 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons de la diatexite 9544-35B du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes
sont à 2σ. ............................................................................................................................................ 166
Tableau IV.22 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons de l’amphibolite 9544-34 du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes
sont à 2σ. ............................................................................................................................................ 170

348
Tableau IV.23 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les
incertitudes sont à 2σ. ........................................................................................................................ 173
Tableau IV.24 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A de la zone de transition ouest. Les incertitudes
sont à 2σ. ............................................................................................................................................ 178
Tableau IV.25 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
monazites de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A de la zone de transition ouest. Les
incertitudes sont à 2σ. ........................................................................................................................ 178
Tableau IV.26 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons du leucosome à veinules interconnectées 9544-29C_LEUC de la formation de Chuos. Unité
intermédiaire. Les incertitudes sont à 2σ. ........................................................................................... 182
Tableau IV.27 : Mesures géochronologiques (CAMECA IMS 1270) effectuées sur les uraninites du granite
intrusif 9544-41A dans le dôme d’Ida. Unité supérieure. .................................................................... 187
Tableau IV.28 : Valeurs médianes des mesures des concentrations en Pb, Th et U des zircons des différentes
roches étudiées. N= nombre d’analyses prises en compte. ................................................................. 190
Tableau IV.29 : Concentrations Roches totales en Hf, U, Y, Zr des roches des différentes unités de la rivière
Swakop. En grisé les métasédiments et orthogneiss. En rouge : le granite intrusif minéralisé en U du
dôme d’Ida (unité supérieure)............................................................................................................. 191
Tableau IV.30 : Mesures et calculs isotopiques Sm et Nd des roches de la rivière Swakop. Les valeurs
143 144
Nd/ Nd en rouge pour les granites intrusifs sont des valeurs corrigées de l’impact des perturbations
(fluides) synchrones ou postérieures à leur mise en place à ca. 500 Ma (valeurs mesurées en noir).
Calculs des ε calculés à t=0 et 500 Ma selon CHUR ( Nd = Goldstein et al., 1984; Sm = (Peucat et al.,
1989)). Calculs TDM avec les données de Peucat et al., 1989. ............................................................... 197
Tableau IV.31 : Données isotopiques de Jung et al., 2003 sur les granitoïdes et migmatites de la rivière Khan.
143 144 87 86
Voir localisation des échantillons sur la carte précédente. Nd/ Nd(m), Sr/ Sr(m) = rapports initiaux.
Rattachés au numéro d’échantillons, L = leucosome ; M = mélanosome. εNd avec valeurs de CHUR selon
Jacobsen and Wasserburg, 1980. Ages modèles calculés avec Michard et al., 1985.............. 201

CONTEXTE GEOLOGIQUE DES GISEMENTS D’URANIUM DE TYPE INTRUSIF DE LA CEINTURE


OROGENIQUE DU DAMARA : DE LA SOURCE MIGMATITIQUE AU GISEMENT
PLUTONIQUE
Tableau V.32 : Séquence lithostratigraphique du Damara. Modifiée de Jacob et al. (1986). Détails sur les
âges : (1) (Kröner et al., 1991); (2) (Tegtmeyer and Kröner, 1985) ; (3) (De Kock et al., 2000) ; (4)
(Hoffman et al., 1996) ; (5) (Hoffman, 2005) estimation à partir de l’affiliation à l’évènement « Snow
Ball Earth » de la formation du Chuos. (6) estimation à partir de corrélations à travers les différents
domaines de l’orogène du Damara. .................................................................................................... 211

349
Tableau V.33 : Récapitulatifs des âges obtenus pour les roches du Complexe Gneissique d’Abbabis et les
granites intrusifs dans la Zone Centrale. ............................................................................................. 214
Tableau V.34 : Composition chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite à quartz fumé du
dôme d’Ida (9544-41A). ΣLREEN / ΣHREEN = (LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN). Eu* = EuN / [(SmN x
1/2
GdN) ] Normalisation par rapport à McDonough & Sun, 1995. Concentrations en oxydes obtenues par
microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces
obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy) 223
Tableau V.35 : Compositions chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite intrusif au Nord
Ouest du dôme d’Ida (9544-39A). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique
(Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R,
Nancy). A noter le total à ca. 60% des analyses microsonde en partie dû à la non-mesure du Nb et Ta
(observés au MEB, spectres figure précédente) .................................................................................. 229
Tableau V.36 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans le skarn à uraninites (INCA7) du
prospect d’INCA. B. métamicte = bordure métamicte. Concentrations en oxydes obtenues par
microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces
obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). ............................................................................................... 235
Tableau V.37 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite
(9544-42F). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM
Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). ........................ 239
Tableau V.38 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un leucogranite minéralisé du district
de Rössing (9394-2). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100,
SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). ........... 245

VERS LA CREATION D’UNE BASE DE DONNEES GEOCHIMIQUES A L’ECHELLE DE LA


CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA ET DES MARGES DES CRATONS DU CONGO ET
DU KALAHARI
Tableau VI.39 : Tableau VI.synthétique des découpages lithologiques majeurs à l’affleurement dans les
régions de Rehoboth et de Windhoek. Ages U/Pb sur zircons détritiques dans les formations
sédimentaires et sur zircons magmatiques dans les roches intrusives. (Burger and Coertze, 1978; Burger
and Walvaren, 1978, 1979; Ziegler and Stoessel, 1993; Becker et al., 1996, 2005; Nagel et al., 1996;
Nagel, 2000; Schneider et al., 2004). ................................................................................................... 269
Tableau VI.40 : Liste des articles et documents utilisés pour la base de données géochimiques et
géochronologiques.............................................................................................................................. 277
Tableau VI.41 : Exemple de Tableau VI.extrait de la base de données. A noter le caractère incomplet de
certaines analyses de roches. Les codes des références tels que dans le Tableau VI.40....................... 280

350

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