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THESE
Membres du Jury :
Rapporteurs: Dominique GASQUET Professeur, EDYTEM, Université de Savoie
Anne-Magali SEYDOUX-GUILLAUME Chargée de Recherches CNRS, GET Toulouse
Examinateurs: Michel CUNEY Directeur de Recherches CNRS, G2R-CREGU Nancy
Cyril DURAND Maitre de Conférences, Géosystèmes – Lille
Jean-Pierre MILESI Géologue HDR, AREVA, Paris – La Défense
Marc POUJOL Maitre de Conférences HDR, Géosciences - Rennes
Directeurs de thèse: Anne-Sylvie ANDRE-MAYER Professeur, G2R-CREGU, Université de Lorraine
Olivier VANDERHAEGHE Professeur, G2R-CREGU, Université de Lorraine
Abstract
The chronology of continental crust formation is debated but most models converge on the fact
that much of the continental crust on the surface of the Earth is present since the Proterozoic (2.5
- 0, 54 Ga) and has essentially undergoes reworking during orogenesises. Uranium which is an
incompatible element is a tracer of this crustal evolution, since its initial fractionation by partial
melting of the mantle to its reworking in higher crustal levels.
Neoproterozoic Pan-African (0.5 ± 0.1 Ga) orogenic belt of the Damara in Namibia is a good
geological target to test the relationship between crustal growth and evolution and metallogeny of
uranium. It was formed after the collision of the Archean cratons of Congo and Kalahari
(subducting plate).
This thesis shows that the evolution of the continental crust during the Neoproterozoic Damara
Orogen is by reworking of Archaean to Neoproterozoic crustal domains and partial melting of
rocks is the predominant mechanism for primary uranium mineralization associated with
crystallization of intrusive granites derived from anatexis of paleo- to mesoproterozoic basement
fragments. The intrusive granites issued from partial melting of sediments in the upper crustal
levels are low or not favorable to high concentrations of uranium because of 1) the low
preconcentration of their protoliths and 2) their relatively limited migration. The mineralized
intrusive granites correspond to late- to post-collision injections (ca. 520-480 Ma in the central
area) and are related to thermal relaxation phases and gravitational collapse subsequent to
thickening in crustal orogen in a context of plates convergence.
Key words: uranium, Proterozoic, Damara Belt, crustal reworking, migmatites, granites.
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Remerciements
Ce travail de thèse est l’aboutissement de ma volonté d’acquérir un maximum de
connaissances dans le domaine des géosciences.
En juin 2006, après une maîtrise de géologie fondamentale et appliquée à l’université de
Ouagadougou (Burkina Faso) j’avais le choix entre intégrer une compagnie minière ou
poursuivre mes études à l’étranger. Les efforts et sacrifices financiers de mes parents
m’ont permis de rejoindre la formation de géosciences de Nancy. Je leur en suis donc
particulièrement reconnaissant, c’est grâce à eux que tout a commencé et c’est grâce à eux
que tout se poursuit.
Les débuts de ma formation à Nancy, dès Septembre 2006, n’ont pas été faciles
notamment avec le changement de système académique, l’implication des multimédia et de
l’informatique et l’accès à pléthore d’informations, ce qui changeait de ma formation à
Ouagadougou. J’ai néanmoins réussi à mener à bien mes formations de master 1 et 2 en
Septembre 2008.
Anne-Sylvie ANDRE-MAYER et Olivier VANDERHAGHE après avoir encadré mes travaux
de master sur le thème de la thèse de Luc SIEBENALLER m’encouragèrent à poursuivre
en doctorat. Je remercie donc Anne-Sylvie et Olivier pour leur encadrement depuis 2007
jusqu’au jour d’aujourd’hui ainsi que Luc pour sa disponibilité et son amitié.
Je remercie mes correspondants scientifiques AREVA tout au long de cette thèse débutée
en Octobre 2009 : Jean-Pierre MILÉSI pour son accompagnement et sa compétence
scientifique. Jean-Louis FEYBESSE – paix à son âme – parti trop tôt pour voir
l’aboutissement de son accompagnement scientifique.
A tous les partenaires scientifiques avec qui j’ai eu à collaborer pour mes travaux de thèse :
Jean-Louis PAQUETTE (LMV Clermont-Ferrand), Marc POUJOL (Géosciences Rennes) ;
Philippe GONCALVES (UMR 6249 Chrono-Environnement) ; Cyril DURAND (Université de
Lille 1).
La suite de mes remerciements va d’abord à mon ami, promotionnaire (M1& M2) et
collègue de bureau, Mathieu LEISEN qui aura accepté de venir découvrir avec moi mon
pays et chez qui j’ai effectué des séjours à Petite-Héttange. Je remercie mon ami et
collègue de bureau Philippe LACH avec qui j’ai passé de bons moments durant cette thèse
et surtout les longs week-ends lors des dernières semaines de rédaction de nos thèses
respectives.
5
Au laboratoire G2R, je ne peux m’empêcher de penser à l’ambiance conviviale durant mes
6 années passées à Nancy. Aussi bien avec mes aînés thésards (Sandrine CINELU, Olivier
CARDON, Julien MERCADIER, Antonin RICHARD, Moussa ISSEINI, Jérémy NETO, et
bien d’autres), qu’avec mes promotionnaires et mes cadets de thèse. Les citer nommément
serait long mais ils savent tous qu’ils ont contribué à la bonne ambiance du labo. Merci
particulier au « frère Glin » (Aurélien EGLINGER) pour son amitié et notre séjour de quasi
deux mois ensemble sur le sol namibien. Je remercie les étudiants de master qui ont
participé par leurs travaux à cette thèse
Je remercie les chercheurs, enseignants-chercheurs et techniciens du laboratoire pour
leurs compétences scientifiques et techniques, leur disponibilité, leur dévouement et leur
convivialité. Il en est de même pour le personnel du CREGU.
Je remercie tous les membres du jury qui ont accepté de participer à l’évaluation de mon
travail scientifique de thèse de doctorat. Je m’excuse d’avance pour les lacunes qu’ils
pourront constater et qu’ils ne manqueront pas de me faire savoir pour que j’apprenne de
mes erreurs.
Je remercie enfin la communauté burkinabè de Nancy ainsi que les familles ULRICH à
Lyon et MANCIAUX à Lay-St-Christophe.
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TABLE DES MATIERES
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MIGMATITES ET GRANITES DE LA RIVIERE SWAKOP
(CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA) : DONNEES
PETROGRAPHIQUES ET GEOCHIMIQUES ......................... 89
Introduction .......................................................................................................................... 89
I Petrographie des migmatites de la Swakop River. ....................................................... 90
I. 1 L’unité Inférieure (Lower Unit) ou zone magmatique ......................................... 93
I. 2 Les métatexites de l’unité intermédiaire ou zone des roches partiellement fondues
104
I. 3 Les granites intrusifs de l’unité supérieure ou zone d’intrusion ........................ 111
I. 4 zone de transition ouest Entre l’Unité inférieure et l’Unité supérieure.............. 114
I. 5 Discussion : ........................................................................................................ 120
II Géochimie des migmatites et granites de la Swakop River ....................................... 124
II. 1 Géochimie des oxydes majeurs et elements traces ............................................. 124
Géochimie roches totales des oxydes majeurs ................................................................ 124
Géochimie des éléments traces ....................................................................................... 126
II. 2 Etude qualitative et semi-quantitative des transferts d’éléments chimiques par la
fusion partielle des roches ............................................................................................... 131
Conclusion .......................................................................................................................... 143
10
CONTEXTE GEOLOGIQUE DES GISEMENTS D’URANIUM DE
TYPE INTRUSIF DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU
DAMARA : DE LA SOURCE MIGMATITIQUE AU GISEMENT
PLUTONIQUE ................................................................... 209
Introduction et objectifs ...................................................................................................... 209
I Cadre gélogique.......................................................................................................... 210
I. 1 Séquence lithostratigraphique de la zone centrale du Damara ........................... 210
I. 2 Granites et minéralisations uranifères ................................................................ 212
II Gîtologie - Echantillonnage........................................................................................ 216
II. 1 Le Dôme d’Ida ................................................................................................... 217
II. 2 Prospect d’U d’Inca (Reptile Uranium) ............................................................. 230
II. 3 Zone de la mine de Rössing ............................................................................... 240
III Etude métallogénique comparée ................................................................................ 246
III. 1 Spectres de terres rares des uraninites ................................................................ 246
III. 2 Spectres des terres rares des bétafites hétérogènes (9544-39A) ; uranophane et
allanite (9544-42F).......................................................................................................... 249
III. 3 Age des minéralisations ..................................................................................... 251
IV Discussion – modèle métallogénique de la mineralisation uranifere de la zone centrale
255
IV. 1 Sources des granites ........................................................................................... 255
IV. 2 miSE en place des granites et dépots des mineralisations .................................. 256
Conclusion .......................................................................................................................... 259
11
DISCUSSION - CONCLUSION GENERALE ........................ 297
I La zone centrale du Damara ....................................................................................... 297
I. 1 métamorphisme et distribution structurale des migmatites et granites .............. 297
I. 2 Granites in situ et granites intrusifs .................................................................... 298
I. 3 Sources des fractions granitiques issues de la fusion partielle ........................... 300
I. 4 Modèle métallogénique de l’Uranium dans la zone centrale du Damara........... 303
Sources des granites ........................................................................................................ 303
mise en place des granites et conditions de dépots des mineralisations ........................ 304
II Implications des resultats présentés dans ce mémoire pour la ceinture orogènique du
Damara................................................................................................................................ 306
II. 1 Signification du complexe gneissique d’Abbabis .............................................. 306
II. 2 Zone de préconcentration dans les marges de cratons ? ..................................... 306
II. 3 Implications géodynamiques .............................................................................. 309
12
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14
INTRODUCTION : CROISSANCE CRUSTALE ET
METALLOGENIE DE L’URANIUM
15
16
CROISSANCE CRUSTALE ET METALLOGENIE DE L’URANIUM
I. 1 LE NOYAU
I. 2 LE MANTEAU
Le Manteau est séparé de la Croute par la discontinuité de Mohorovicic ou
Moho qui est un réflecteur sismique majeur (Condie, 1997). Il est subdivisé en
Manteau supérieur et Manteau inférieur. Au sein du Manteau supérieur, une zone à
faible vitesse de propagation des ondes sismiques délimite une partie supérieure
relativement résistante qui, associée à la croûte océanique ou continentale, constitue
la lithosphère et se distingue de l’asthénosphère moins résistante au comportement
visqueux. La différence rhéologique entre la Lithosphère et l’Asthénosphère est la
base de la Tectonique des Plaques ; les plaques lithosphériques se déplaçant
grâce aux courant de convections qui se développent dans l’Asthénosphère sous-
jacente. La base du Manteau se trouve à une profondeur d’environs 2900 km.
Les caractéristiques du manteau sont estimées à partir de données
géophysiques, de xénolites, et de l’analyse des chondrites. Seules les analyses des
xénolites permettent une estimation directe de la composition pétrologique et
géochimique du manteau. La propagation des ondes sismiques indique que le
manteau est divisé en une partie supérieure et une partie inférieure avec une zone
de transition entre elles. Les vitesses des ondes sismiques de compression P (VP)
17
recensées sont comprises entre 6,5 – 9,5 Km/s ; 9,5 – 11 Km/s et 11 – 14 Km/s
respectivement pour le manteau supérieur, la zone de transition et le manteau
inférieur. Ces zones sont déterminées à partir des discontinuités sismiques
respectivement à 400 Km ; ca. 660 Km et 2900 Km (limite manteau – noyau).
D’un point de vue géochimique, le manteau supérieur a une composition
ultrabasique péridotitique avec des oxydes majeurs que sont SiO2, MgO, FeO tandis
que CaO ; Al2O3, TiO2 sont relativement faibles en proportion. Suivant la
nomenclature des roches ultrabasiques, le manteau aurait une composition
Lherzolitique c'est-à-dire composée respectivement à majorité d’olivine,
d’orthopyroxènes, de clinopyroxènes et autres minéraux porteurs d’Al tels que
grenats, spinelles ou plagioclases en fonction de la pression (Ita and Stixrude, 1992;
Jeanloz, 1995; Agee, 1998; Melbourne and Helmberger, 1998; Sinogeikin et al.,
1998; Shearer and Flanagan, 1999). Le débat demeure cependant dans les ratios
d’oxydes majeurs (FeO et SiO2) entre manteau supérieur et inférieur étant donné
que seules les analyses des xénolites permettent une estimation de leur composition
tandis que les investigations géophysiques sont, à ce jour, insuffisantes pour
trancher. Le Tableau I.ci-après donne les compositions mesurées ou estimées des
chondrites et du manteau primitif suivant différents auteurs.
MANTEAU PRIMITIF
18
CI Hart & Zindler Hart & Zindler Ringwood McDonough & Sun Allègre et al.
Oxydes (%) Chondrites Mantle & Core LOSIMAG Pyrolite Pyrolite PRIMA
SiO2 22,7 49,52 45,96 44,76 45 46,12
Al2O3 1,64 3,56 4,06 4,46 4,45 4,09
FeO 24,49 7,14 7,54 8,43 8,05 7,49
MgO 16,41 35,68 37,78 37,23 37,8 37,77
CaO 1,3 2,82 3,21 3,6 3,55 3,23
Na2O 0,67 0,292 0,332 0,61 0,36 0,36
K2 O 0,067 0,028 0,032 0,029 0,029 0,034
Cr2O3 0,39 0,412 0,468 0,043 0,384 0,38
MnO 0,256 0,115 0,13 0,14 0,135 0,149
TiO2 0,073 0,159 0,181 0,21 0,2 0,18
NiO 1,39 0,244 0,277 0,241 0,25 0,25
CoO 0,064 0,012 0,013 0,013 0,013 0,07
P2O5 0,274 0,018 0,019 0,021 0,021 -
Tableau I.1: compositions des chondrites et manteau primitif suivant différents auteurs. (Hart
and Zindler, 1986; Ringwood, 1991; Allègre et al., 1995; McDonough and Sun, 1995)
19
MANTEAU APPAUVRI
20
I. 3 LA CROUTE
CROUTE OCEANIQUE
La croute océanique est d’une épaisseur moyenne relativement faible de 7 km avec des
épaisseurs pouvant aller jusqu’à 10 km. Elle est de composition géochimique moyenne
basique. La croute océanique est subdivisée en trois couches (Figure I.1):
Couche 1 d’épaisseur d’environs 300m, formée de sédiments avec une
densité des roches variant entre 1.93 et 2.3.
Couche 2 d’épaisseur d’environs 2 km composée de basaltes et dont la
densité est de 2. 55.
Couche 3 qui serait composée de péridotites plus ou moins serpentinisées
avec une épaisseur moyenne de 5 km et une densité de 2.95.
21
niveau des rides (inférieures à 50mm/an ; entre 50 – 80mm/an ; et supérieures à 80
mm/an respectivement pour les rides lentes, intermédiaires et rapides) qui ont une
influence sur la vitesse de cristallisation des minéraux de ces basaltes. La vitesse
d’expansion a ainsi une influence sur les mécanismes de transferts de magmas et
donc sur l’efficacité des interactions magma/encaissants et de la cristallisation
fractionnée.
Le Tableau I.4 représente la composition moyenne en oxydes majeurs et éléments
traces des MORB.
East Pacific Rise MORB (1) Pimitive MORB (2) Elements ppm Elements ppm
Oxydes Moyenne Variation Ba 13,87 Ni 149,5
SiO2 50,39 1,89 49,1 Ce 12 Pb 0,489
TiO2 1,72 0,47 0,6 Co 17,07 Pr 2,074
Al2O3 14,93 1,13 16,4 Cs 0,0141 Rb 1,262
FeOt 10,2 1,52 8,8 Cu 74,4 Sc 41,37
MnO 0,18 0,04 - Dy 6,304 Sm 3,752
MgO 7,34 1,3 10,3 Er 4,143 Sn 1,382
CaO 11,29 1,38 12,4 Eu 1,335 Sr 113,2
Na2O 2,86 0,46 1,9 Gd 5,077 Ta 0,192
k2O 0,25 0,47 0,1 Hf 2,974 Tb 0,885
P2O5 0,35 0,48 - Ho 1,342 Th 0,1871
Total 99,52 K 883,7 Tm 0,621
(1) moyenne de 1266 analyses de basaltes de EPR compilées par Langmuir La 3,895 U 0,0711
(2) Tiré de "Basaltic Volcanism on the terrestrial planet s" Lu 0,589 Y 35,82
Nb 3,507 Yb 3,9
Nd 11,18 Zr 104,2
Concentration moyenne dans les MORB. Hofmann (1988)
Tableau I.4: Composition géochimique de la croute océanique. (Basaltic Volcanism Study Project, 1981;
Hofmann, 1988; Langmuir et al., 1992)
Croute basaltique
Il existe aussi des basaltes d’arcs insulaires ; ou d’arc magmatiques qui proviennent
des interactions entre différents segments de croute océanique ou avec une croute
continentale (Pearce, 1975 ; Anderson, 1982 ; Condie 1982)
La croute océanique est, comparativement à la croûte continentale, enrichie en
éléments sidérophiles tels que Ni, Fe, Mg, Cu tandis qu’elle est appauvrie en
éléments lithophiles typiquement U et Th (Hofman, 1988).
22
relativement rapidement puisque de sa formation au niveau des rides médio-
océaniques jusqu’à sa destruction dans les zones de subduction il se passe
généralement une période d’environs 100 millions d’années Cette durée est
notamment estimée à partir des corrélations faites entre les anomalies magnétiques
et la géochronologie des roches basaltiques qui la constituent. La croute océanique
reflète la composition du manteau duquel elle est dérivée mais aussi elle peut être
remobilisée lors de la création de croute continentale.
Les études sismiques ont démontrées que la croute océanique est structurée en
couches aux caractéristiques géophysiques distinctes desquelles ont été en partie
extrapolées, en plus de forages profonds du plancher océanique, les compositions
lithologiques représentées dans la Figure I.1 (Rudnick & Fountain, 1995).
CROUTE CONTINENTALE
D’après la vitesse de propagation des ondes sismiques de compression P
(VP) la croute continentale est structurée suivant trois couches (Rudnick et Fountain ;
1995) (Figure I.2). Ces 3 couches correspondent au découpage Croute continentale
Supérieure ; croute continentale Intermédiaire et croute continentale Inférieure. Les
travaux de Wedepohl (1995) basés sur l’analyse des vélocités sismiques corrélées à
la pétrographie des roches en laboratoire proposent une classification lithologique de
ces 3 niveaux crustaux avec :
- la croute supérieure à dominante de roches sédimentaires + granites + gneiss (VP
< 6,5 Km/s) ;
- la croute intermédiaire estimée expérimentalement avec une composition de
granulites felsiques (6,5 < VP < 6,9 Km/s).
- la croute inférieure, à composition expérimentale de granulites basiques (6,9 < VP <
7,5 km/s).
23
Figure I.2: Structuration en 3 couches de vélocités sismiques différentes en estimation de
l'épaisseur de croute continentale en fonction de domaines géodynamiques variés. Rudnick &
Fountain (1995)
24
Oxydes (Wt %) Taylor et McLennan Wedepohl Minéralogie Normative (T&M)
SiO2 66 64,9 Quartz 15,7
TiO2 0,5 (0,76) 0,52 Orthoclase 20,1
Al2O3 15,2 14,6 Albite 13,6
FeO 4,5 3,96 Diopside 6,1
MgO 2,2 2,24 Hyperstene 9,9
CaO 4,2 4,12 Ilmenite 0,95
Na2O 3,9 3,46
k2O 3,4 4,04
ElémentsTraces
(ppm, ou précisé) Taylor et McLennan Wedepohl Eléments Taylor et McLennan Wedepohl
Ag ppb 50 55 Mg % 1,33 1,35
Al % 8,04 7,74 Mn 600 527
As 1,5 2 Mo 1,5 1,4
Au ppb 1,8 - N - 83
B 15 17 Na % 2,89 2,57
Ba 550 668 Nb 25 (13,7) 26
Be 3 3,1 Nd 26 25,9
Bi 127 123 Ni 20 18,6
Br - 1,6 Os 0,05 -
C - 3240 P 700 665
Ca % 3 2,94 Pb 20 17
Cd ppb 98 102 Pd ppb 0,5 -
Ce 64 65,7 Pr 7,1 6,3
Cl - 640 Rb 112 110
Co 10 11,6 Re 0,4 -
Cr 35 35 S - 953
Cs 3,7 (7,3) 5,8 Sb 0,2 0,31
Cu 25 14,3 Sc 11 7
Dy 3,5 2,9 Se 0,05 0,083
Er 2,3 - Si % 30,8 30,35
Eu 0,88 0,95 Sm 4,5 4,7
F - 611 Sn 5,5 2,5
Fe % 3,5 3,09 Sr 350 316
Ga 17 14 Ta 2,2 (0,96) 1,5
Gd 3,8 2,8 Tb 0,64 0,5
Ge 1,6 1,4 Th 10,7 10,3
Hf 5,8 5,8 Ti 3000 (4560) 31117
Hg ppb - 56 Tl ppb 750 750
Ho 0,8 0,62 Tm 0,33 -
I - 1,4 U 2,8 2,5
In ppb 50 61 V 60 53
Ir ppb 0,02 - W 2 1,4
K% 2,8 2,87 Y 22 20,7
La 30 32,3 Yb 2,2 1,5
Li 20 22 Zn 71 52
Lu 0,32 0,27 Zr 190 237
Tableau I.5: Composition de la croute continentale supérieure en fonction des auteurs. (Taylor
and McLennan, 1985, 1995; Wedepohl, 1995). Les valeurs entre parenthèses sont les révisions
de Plank et Langmuir (Plank and Langmuir, 1998) des mesures de Taylor et McLennan.
26
R&F R&F Wedepohl
Oxydes (%) Cr. inf. Cr. interm.. Cr. Inf.
SiO2 52,3 60,6 58,05
TiO2 0,8 0,7 0,84
Al2O3 16,6 15,5 15,52
FeO 8,4 6,4 7,34
MnO 0,1 0,1 0,12
MgO 7,1 3,4 5,23
CaO 9,4 5,1 6,8
Na2O 2,6 3,2 2,86
k2O 0,6 2,01 1,85
P2O5 0,1 0,1 0,2
ElémentsTraces R&F R&F Wedepohl ElémentsTraces R&F R&F Wedepohl
ppm Cr. inf. Cr. interm.. Cr. Inf. ppm Cr. inf. Cr. interm.. Cr. Inf.
Ag - - 0,08 Lu 0,25 4,1 0,43
As - - 1,3 Mo - - 0,6
Ba 259 402 568 Nb 5 8 11,3
Be - - 1,7 Nd 11 24 28,1
Be - - 5 Ni - - 34
Bi - - 0,037 Ni 88 33 99
Br - - 0,28 Pb 4,2 15,3 12,5
C - - 588 Pr 2,6 5,8 7,4
Cd - - 0,101 Rb 11 62 41
Ce 20 45 53,1 S - - 408
Cl - - 278 Sb - - 0,3
Co 38 25 38 Sc 31 22 25,3
Cr 215 83 228 Se - - 0,17
Cs 0,3 2,4 0,8 Sm 2,8 4,4 6
Cu 26 20 37,4 Sn - - 2,1
Dy 3,1 3,8 4,7 Sr 348 281 352
Er 1,9 2,3 - Ta 0,6 0,6 0,84
Eu 1,1 1,5 1,6 Tb 0,48 0,58 0,81
F - - 429 Th 1,2 6,1 6,6
Ga 15 17 5,4 Tl - - 0,26
Gd 3,1 4 5,4 Tm - - 0,81
Hf 1,9 4 4 U 0,2 1,6 0,93
Hg - - 0,21 V 196 118 149
Ho 0,68 0,82 0,99 W - - 0,6
I - - 0,14 Y 16 22 27,2
In - - 0,052 Yb 1,5 2,3 2,5
La 8 17 26,8 Zn 78 70 79
Li 6 7 13 Zr 68 125 165
27
oxydes wt. % R&F T&M W&T We Shaw
SiO2 59,1 57,3 63,2 61,5 63,2
TiO2 0,75 0,9 0,6 0,68 0,7
Al2O3 15,8 15,9 16,1 15,1 14,8
FeO 6,6 9,1 4,9 5,67 5,6
MnO 0,1 0,18 0,08 0,1 0,09
MgO 4,4 5,3 2,8 3,7 3,15
CaO 6,4 7,4 4,7 5,5 4,66
Na2O 3,2 3,1 4,2 3,2 3,29
k2O 1,88 1,1 2,1 2,4 2,34
P2O5 0,2 0,19 0,18 0,14
ElémentsTraces
(ppm, ou précisé) R&F T&M We R&F T&M We
Ag ppb - 80 70 N - - 60
As - 1 1,7 Nb 8,5 11 19
Au ppb - 3 2,5 Nd 20 16 27
Ba 390 250 584 Ni 51 105 56
Be - 1,5 2,4 Os ppb - 0,005 0,05
Be - 10 11 Pb 12,6 8 14,8
Bi ppb - 60 85 Pd ppb - 1 0,4
Br - - 1 Pr 5 3,9 6,7
C - - 1990 Pt ppb - - 0,4
Cd ppb - 98 100 Rb 58 32 78
Ce 42 33 60 Re ppb - 0,4 0,4
Cl - - 472 Rh ppb - - 0,06
Co 25 29 24 Ru ppb - - 0,1
Cr 119 185 126 S - - 697
Cs 3 1 3,4 Sb - 0,2 0,3
Cu 24 75 25 Sc 22 30 16
Dy 3,5 3,7 3,8 Se - 0,05 0,12
Er 2,2 2,2 2,1 Sm 3,9 3,5 5,3
Eu 1,2 1,1 1,3 Sn - 2,5 2,3
F - - 525 Sr 325 260 333
Ga 16 18 15 Ta 0,7 1 1,1
Gd 3,6 3,3 4 Tb 0,56 0,6 0,65
Ge - 1,6 1,4 Te - - 5
Hf 3,7 3 4,9 Th 5,6 3,5 8,5
Hg ppb - - 40 Tl ppb - 360 520
Ho 0,76 0,78 0,8 Tm - 0,32 0,3
I - - 800 U 1,42 0,91 1,7
In ppb - 50 50 V 151 230 98
Ir ppb - 0,1 0,05 W - 1 1
La 18 16 30 Y 20 20 24
Li 11 13 18 Yb 2 2,2 2
Lu 0,33 0,3 0,35 Zn 73 80 65
Mo - 1 1,1 Zr 123 100 203
Tableau I.7: Composition chimique globale de la croute continentale. R&F = Rudnick and
Fountain (1995) révisé par (Plank and Langmuir, 1998); T&M = Taylor and McLennan (1985,
1995); W&T = (Weaver and Tarney, 1984)); We = Wedepohl (1995); Shaw = (Shaw et al., 1986)
28
II LES PROCESSUS DE CROISSANCE CRUSTALE AU
COURS DES TEMPS GEOLOGIQUES
II. 1 LA CROUTE CONTINENTALE ARCHEENNE ET
PROTEROZOÏQUE
Figure I.3 : Synthèse des âges orogéniques (dernier évènement tectonique recensé dans la
zone) modaux de la croute continentale (Artemieva, 2009).
29
1600 à 1650°C, contrairement aux basaltes actuels (1250-1350°C). Ces ceintures
sont également caractérisées par la présence de niveaux riches en quartz et
magnétites (Banded-Iron Formation : BIF) dont le dépôt est lié à l’atmosphère
réductrice qui régnait à la surface de la Terre jusqu’à 2,2 Ga (Condie, 1998).
La structure interne de ces noyaux cratoniques souligne des alternances de dômes à
cœur de roches cristallines et de bassins comprenant les roches vertes (Van
Kranendonk et al., 2004). Bien que des éclogites aient été reconnues localement
dans les noyaux cratoniques (Moyen et al., 2006), le métamorphisme est
essentiellement dans le faciès des schistes verts pour les ceintures de roches vertes
mais peut atteindre le facies des granulites impliquant un gradient géothermique
élevé (Brown, 2008).
30
l’aplomb des zones de subduction (Taylor and McLennan, 1985). Certains auteurs
proposent une croissance de la croûte continentale en relation avec l’activité cyclique
de superplumes mantelliques dont le corollaire serait la formation de supercontinents
(Condie, 1982; Anderson, 1994). Pour les auteurs favorisant une croissance de la
croûte continentale en relation avec le fonctionnement des zones de subduction, le
débat porte sur la contribution relative de la plaque plongeante en termes de
protolithes (basaltes, sédiments) et de fluides par rapport à celle du manteau supra-
subduction (Arculus, 1981; Martin, 1986, 1993; Drummond and Defant, 1990).
Figure I.4 : Modèles d’évolution des taux de croissance de la croûte continentale au cours du
temps géologique (modifié d’après (White, 2012)). F : (Fyfe, 1978) ; AM : (Armstrong and
Harmon, 1981) ; R&S : (Reymer and Schubert, 1984) ; D&W : De Paolo et Wasserburg (1979);
M&T : (McLennan and Taylor, 1982) ; O’N : (O’Nions and Hamilton, 1981) ; C : (Condie, 2000) ;
V&J : (Veizer and Jansen, 1979) ; H&R : (Hurley and Rand, 1969).
31
En revanche, la structuration en ceintures combinant des complexes magmatiques et
des roches sédimentaires silico-clastiques et carbonatées suggère une accrétion
tectonique d’arcs magmatiques et de bassins associés autour de noyaux
continentaux préexistants en relation avec des mouvements horizontaux significatifs
(Vanderhaeghe et al., 1998 ; Moyen et al., 2006). Différents modèles sont néanmoins
proposés concernant d’une part les mécanismes de formation des ceintures
protérozoïques accrétées aux cratons archéens et d’autre part le type de matériel
impliqué. L’interprétation de ces ceintures en termes de chaînes intracratoniques par
fermeture de rifts avortés est favorisée par l’analyse des données stratigraphiques et
structurales des avant-pays mais est également appuyée par la signature alcaline
d’une partie des roches magmatiques associées à ces sédiments. Les signatures
calco-alcalines d’une autre partie des roches magmatiques suggèrent plutôt la
formation d’arc magmatiques en marge des cratons. Enfin, l’identification de roches
basiques affectées par un métamorphisme en faciès des éclogites a permis
d’élaborer des modèles impliquant la fermeture de domaines océaniques.
Les caractéristiques géophysiques du manteau sous-continental des cratons
Archéens indiquent deux types de racines lithosphériques qui pourraient refléter la
formation de ces premiers noyaux continentaux d’une part en relation avec l’activité
de plumes mantelliques et d’autre part en relation avec la subduction (Artemieva and
Mooney, 2001). Dans tous les cas, la formation de la croûte continentale est liée à
l’extraction d’un liquide magmatique issu initialement de la fusion partielle du
manteau. En contrepartie, une partie de la croûte continentale est recyclée dans le
manteau sous forme de sédiments dans les zones de subduction (Figure I.5) (Veizer
and Jansen, 1985; Huene and Scholl, 1991).
Figure I.5 : Les différents processus majeurs et contextes d'échanges manteau - croute dans le
cadre de la tectonique des plaques. (Artemieva, 2009)
32
II. 3 L’EVOLUTION DE LA CROUTE CONTINENTALE
La croûte continentale est enrichie en éléments incompatibles concentrés
dans les liquides silicatés qui proviennent de la fusion partielle du manteau (Rudnick,
1995; Rudnick and Fountain, 1995). Rudnick (1995) estime que 65 à 90% de la
croûte continentale actuelle a été produite par le magmatisme associé aux contextes
de subduction. Les différences de compositions entre la croute continentale formée
au cours du Phanérozoïque et la croute formée à l’Archéen, seraient dues à des
régimes géodynamiques différents. La croute continentale archéenne moins épaisse
et plus chaude que la croute actuelle aurait pu croître par le biais de la tectonique
verticale due à un contraste de température entre niveau mantellique sous-jacents
(plus chauds) et niveaux crustaux sus-jacents.(plus froid) Ce qui donne par exemple
les panaches mantelliques (Bédard et al., 2003; Bédard, 2006).
Un problème demeure cependant, à savoir que la composition de la croûte
continentale ne correspond pas à celle de liquides de fusion partielle du manteau
primaire qui donnent, à de rares exceptions près, des liquides de compositions
basaltiques. Si la croûte continentale était tout simplement une fusion du manteau,
elle devrait avoir une composition basaltique, comme la croûte océanique. La croute
continentale Phanérozoïque moyenne se rapproche beaucoup plus des andésites
qui sont des produits de la cristallisation fractionnée intracrustale des magmas
basaltiques, qui dans le cas des marges continentales, est souvent accompagnée
par l'assimilation de la croûte préexistante (Hawkesworth et al., 1982). Ces
observations ont conduit à la suggestion que la croûte continentale a été en quelque
sorte « raffinée ». Dans ce cas, un (ou plusieurs) autre(s) processus a (ont) contribué
à la transformation de la composition de la croûte depuis les premiers magmas de
composition basique issus de la fusion partielle du manteau jusqu’aux magmas
actuels de composition voisine des andésites (Martin, 1986).
Les mécanismes de différenciation de la croute continentale pourraient être :
(i) La délamination de la croute inférieure plus basique mais aussi plus dense du
reste de la croute (Kay and Kay, 1993; Jull and Kelemen, 2001) dans les contextes
de croute lithosphère épaissie (Andes ou Himalaya). Etant donné que la croûte
continentale inférieure est nettement plus mafique et plus pauvre en éléments
incompatibles que la croûte globale, la perte de la croûte inférieure dans le manteau
33
contribuerait à faire tendre la composition de la croûte continentale vers le pôle
felsique.
(ii) La subduction de sédiments issus de l’érosion des continents. Au cours de
l’altération (Anderson, 1982; Lee et al., 2008), certains éléments solubles,
notamment Ca, Na, Mg et Li passent en solution (Albarède, 1998) tandis que Si et Al
restent sur le régolithe continental. Ces éléments solubles sont ensuite enrichis dans
la croute océanique par précipitation à l’aplomb des rides médio-océaniques puis
vont d’être recyclés dans le manteau par la subduction (Albarède , 1998). Certains
éléments (en particulier Na) sont susceptibles d’être ensuite réintégrés dans la croute
continentale par le magmatisme d’arc. Le recyclage du Mg contribue à rendre la
croûte continentale moins mafique.
(iii) D’autres processus ont été évoqués tels que la subduction de la croute
continentale suivie de son remplacement par une croute felsique ou « relamination »
(Hacker et al., 2011) ainsi que l’adjonction directe de tonalites par la fusion partielle
de la plaque plongeante (Martin, 1986; Rudnick, 1995; Rollinson, 2008).
(O’Nions and McKenzie, 1988) font remarquer que la teneur en éléments
incompatibles dans la croûte continentale est possible avec une fusion partielle du
manteau avec un très faible degré (~ 1%) et proposent que la croissance de la croûte
continentale est associée à ce processus. Les liquides silicatés migreraient dans le
manteau lithosphérique subcontinental ou jusqu’au niveau de la croûte inférieure et
stagneraient à ce niveau provoquant la fusion de cette croûte inférieure avec
production de granites fortement enrichis en éléments incompatibles, qui sont des
composants communs de la croûte supérieure. Si ce mécanisme a en effet une
influence significative sur le budget des éléments incompatibles des continents, cela
1
voudrait dire que les âges modèles Sm-Nd sous-estiment de manière significative
l'âge des continents. Relativement peu de tests ont été réalisés pour cette hypothèse
intéressante, il est donc difficile de juger de l'importance de ce processus. Même si
l’abondance des éléments incompatibles dans la croûte peut être expliquée de cette
façon, leur hypothèse ne traite pas la question de la composition en éléments
majeurs mentionnés ci-dessus.
1
Un âge modèle Sm-Nd est une estimation du temps à partir duquel une roche a été séparée de son
protolithe mantellique. Cet âge modèle a plusieurs interprétations : (1) Age du protolithe ayant fondu
pour les granites crustaux. (2) Age d’extraction du manteau pour les granites mantelliques. (3) Temps
de résidence crustaux pour les sédiments.
34
III LES ELEMENTS INCOMPATIBLES COMME
TRACEURS DE LA DIFFERENCIATION ET DE LA
CROISSANCE CRUSTALE : CYCLE DE L’URANIUM (ET
DU THORIUM).
III. 1 LES ELEMENTS INCOMPATIBLES
Des éléments chimiques sont dits incompatibles (ou hygromagmatophiles) du
fait de leur faible affinité avec les réseaux cristallins des silicates. Cette faible affinité
peut être due à leur fort rayon ionique (K ; Rb ; Cs ; Ba ; Sr ; …), ou à leur valence de
charge trop forte (Th ; U ; Nb ; Hf ; Zr ; Ta ; Terres Rares ; …). Ces deux groupes
d’éléments incompatibles sont respectivement appelés Large Ion Lithophile Elements
(LILE) et High Field Strength Elements (HFSE) dans leur terminologie anglaise
(Figure I.6 ;Rollinson, 1993).
Les éléments hygromagmatophiles ont un coefficient de partage Kd (McIntire, 1963)
minéral – liquide silicaté inférieur à 1 et vont préférentiellement dans les liquides
silicatés lors des processus de fusion partielle ou inversement restent dans le résidu
liquide lors de la cristallisation fractionnée et se présentent ainsi majoritairement
dans les minéraux accessoires.
Au cours de la formation de la croute terrestre, les éléments incompatibles ont été
extraits du manteau par fusion partielle, conduisant à son appauvrissement.
35
Figure I.6: Diagramme d’incompatibilité des éléments. Rayon ionique en fonction de la charge
ionique. Tiré de Rollinson (1993).
36
Couche Croute continentale croute océanique Manteau
C. C. Totale C. C. Supérieure C. C. interm. C. C. inférieure C. Océanique M. Primitif M. Appauvri
Auteurs R&F T&M We T&M We R&F R&F We Hofmann White W&H
Th (ppm) 5,6 3,5 8,5 10,7 10,3 6,1 1,2 6,6 0,1871 0,0813 0,0079
U (ppm) 1,42 0,91 1,7 2,8 2,5 1,6 0,2 0,93 0,0711 0,0203 0,0032
TH/U 3,94 3,85 5 3,82 4,12 3,81 6 7,10 2,63 4,00 2,47
Couche / Manteau Primitif
ThMP 68,88 43,05 104,55 131,61 126,69 75,03 14,76 81,18 2,30 1,00 0,10
UMP 69,95 44,83 83,74 137,93 123,15 78,82 9,85 45,81 3,50 1,00 0,16
TH/UMP 0,98 0,96 1,25 0,95 1,03 0,95 1,50 1,77 0,66 1,00 0,62
Figure I.7 : Teneurs en Th et U de différentes couches terrestres et évolution de leurs rapports en fonction du Manteau Primitif.(Hofmann, 1988; Rudnick and
Fountain, 1995; Taylor and McLennan, 1995; Wedepohl, 1995; Workman and Hart, 2005; White, 2012)
37
Les comparaisons faites des teneurs d’U et de Th de chacune des couches
par rapport au manteau appauvri montrent un enrichissement relatif croissant,
d’environs 15 fois pour la croute continentale inférieure ; 70 fois pour la croute
continentale intermédiaire jusqu’à des concentrations plus de 100 fois supérieures
pour la croute continentale supérieure. La croute océanique est très peu différente du
manteau primitif de par sa composition basique. L’accroissement relatif des
concentrations d’U et de Th centrifuge depuis le manteau confirme l’existence de
processus capables d’une telle ségrégation, ce qui est le cas de la fusion partielle.
Cependant les rapports Th/UMP comparées des différentes couches restent
globalement voisins de 1 attestant d’une évolution synchrone de l’U et du Th du fait
de caractéristiques chimiques communes (HFSE).
Cuney (2010), propose quatre périodes d’évolution majeures pour les concentrations
d’uranium à travers les temps géologiques.
La première période s’étale de l’Accrétion terrestre (ca. 4,5 Ga) jusqu’à 3, 2
Ga, le mécanisme prépondérant pour la concentration en U dans la croûte étant la
fusion partielle du manteau. Ce processus est néanmoins très peu efficace pour une
concentration économique de l’U dans les roches les plus felsiques de cette période
(TTG) ; l’U est concentré dans des minéraux accessoires.
La deuxième période s’étale de 3,2 Ga à 2,2 Ga et elle caractérisée par une
période de croissance crustale forte. L’uranium est essentiellement fractionné par
des processus magmatiques donnant lieu à la production des premiers granites
fortement potassiques et peralumineux capables de concentrer l’uranium sous forme
d’uraninite (UO2). C’est aussi durant cette période qu’apparaissent les premières
concentrations uranifères dans les bassins sédimentaires clastiques sous forme de
conglomérats à galets de quartz à or-uranium du Witswatersrand en Afrique du Sud,
dont la minéralisation est datée à 2970 ± 3 Ma (Robb and Meyer, 1995).
La troisième période s’étale de 2, 2 Ga à 0,4 Ga et est marquée par le
phénomène d’OXYATMOVERSION ou Great Oxidation Event (GOE) à ca. 2,3 Ga
38
(Holland, 2002; Farquhar and Wing, 2003; Bekker et al., 2004). Cet évènement est
marqué par le changement de chimie dans l’atmosphère (Oxygène) et dans les
océans (sulfures). Avec l’accroissement de la teneur en Oxygène de l’atmosphère
qui rend possible le changement d’état d’oxydation de l’U depuis sa forme réduite
(U4+) peu ou pas mobilisable à sa forme oxydée (U6+) mobile en fonction des
conditions redox ambiantes.
La quatrième et dernière période s’étend depuis l’Ordovicien (ca. 0,45 Ga),
principalement le Silurien, jusqu’à l’Actuel. La métallogénie de l’U est soumise à
l’apparition des plantes vasculaires qui a pour conséquence de non seulement
diminuer la quantité d’oxygène de l’atmosphère mais aussi de créer d’épaisses
séquences sédimentaires réduites dans les quelles l’U est piégé.
La majorité des gisements répartis sur la surface terrestre peut être classée selon
ces périodes majeures de mobilisation / concentration de l’U depuis le manteau
jusqu’aux différents contextes tectoniques de la croute terrestre.
D’une manière synthétique, l’extraction primaire de l’U, du Th, ainsi que d’autres
éléments incompatibles qui les accompagnent, est liée à la fusion partielle du
manteau qui produit la croute océanique puis la croûte continentale lors de la
différenciation de la Terre au cours des temps géologiques. S’ajoutent à ce
processus initial de fusion partielle, l’efficacité du recyclage de la croute dans le
manteau, à travers l’érosion des roches, la sédimentation dans les contextes
supergènes (bassins et marges continentaux) suivie de l’enfouissement de portions
de croute dans les zones de subduction ce qui enrichit à nouveau le manteau.
Cependant pour une concentration efficace de l’Uranium pour en faire un gisement,
la mobilisation de l’U à l’échelle crustale (conditions redox liées à l’hydrothermalisme,
la diagenèse, au métamorphisme, entre autres) est nécessaire (Figure I.8) c'est-à-
dire le remaniement de la croute.
39
Figure I.8 : Les différents contextes de gisements d'uranium en relation avec les principaux
processus de fractionnement au cours d'un cycle géologique. (Cuney, 2009). Les réservoirs
représentés sont le manteau et la croute continentale. Les types de gisements sont en
caractères rouges gras ; les mécanismes métallogéniques sont en caractères noirs gras. KCa
= magma calc-alcalin potassique ; Pak = magma Peralcalin ; Pal = magma Peralumineux.
40
IV PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE LA THESE
41
L’extraction primaire de l’uranium qui fait partie des éléments incompatibles
est liée à la fusion partielle du manteau terrestre qui donne la croute océanique et
continentale lors de la différentiation initiale de la Terre au cours des temps
géologiques. La croute est ensuite soumise au métamorphisme lors de son
enfouissement et de son exhumation. En surface, elle est affectée par l’altération et
l’érosion qui alimentent la sédimentation dans des bassins. Ces roches sont
également affectées par des circulations fluides.
Il se révèle ainsi intéressant de caractériser les contextes et processus associés à la
mobilisation, le transport et le dépôt de l’uranium dans un cadre géodynamique à une
période donnée en relation avec les mécanismes de croissance de la croute
continentale définis tantôt.
Nous avons choisi de travailler sur la période Protérozoïque car tous les modèles de
croissance crustale s’accordent pour considérer que la quasi-totalité de la croute
continentale y est en place et qu’elle subit essentiellement les processus d’évolution
indiqués plus haut (Hurley and Rand, 1969; Fyfe, 1978; Veizer and Jansen, 1979;
Armstrong and Harmon, 1981; O’Nions and Hamilton, 1981; McLennan and Taylor,
1982; Reymer and Schubert, 1984; Condie, 2000). Cette période correspond de plus
à l’avènement de l’oxyatmoversion qui permet d’avoir l’U dans tous ses états de
valences chimiques oxydées et réduites (respectivement U6+ et U4+ majoritairement)
et lui permet ainsi de réaliser son cycle complet depuis son fractionnement par fusion
partielle du manteau jusqu’à son remaniement dans les niveaux crustaux supérieurs
et la surface terrestre.
42
De plus, la ceinture orogénique du Damara renferme des gisements d’uranium de
classe mondiale telles que les mines de Rössing, de Langer Heinrich et de Husab
(ex-Rössing South).
Figure I.9 : Carte géologique simplifiée de la ceinture du Damara et des marges des cratons du
Kalahari et du Congo. Modifié d’après (Konopasek et al., 2005). Northern Platform (NP),
Northern Margin Zone (NMZ), Northern Zone (NZ), northern Central Zone (nCZ), southern
Central Zone (sCZ), Southern Zone (SZ), Southern Margin Zone (SMZ), Southern Foreland (SF)
43
IV. 2 OBJECTIFS DE LA THESE
44
la fusion partielle des roches et observer les échanges d’éléments chimiques qui se
font lors de ce processus.
45
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50
CHAPITRE 1
51
52
FROM MIGMATITES TO GRANITES IN THE PAN-AFRICAN
DAMARA BELT, NAMIBIA
Toé W.1, Vanderhaeghe O.1, André-Mayer A.-S.1, Feybesse J.-L.2, Milési J.-P.2
1
Université de Lorraine, G2R – CREGU, UMR 7566, Vandoeuvre–lès–Nancy, F-54506, France
2
AREVA – BU Mines Exploration Department, Paris, France
Abstract
The central part of the Pan-African Damara Orogenic Belt (DOB) in Namibia
underwent amphibolite to granulite facies metamorphism accompanied by intense
crustal partial melting following collision between the Congo and Kalahari cratons
between ca. 550 to ca. 500 Ma.
Good outcrops exposure along the Swakop River in the central part of DOB permit
accurate structural analysis of migmatites based on the distribution and proportion of
the granitic fraction at the outcrop scale and on its relationships with the host rock.
Following this approach, we distinguish three different units at the scale of the
Swakop River in the DOB, namely, according to structural level, (1) a lower unit,
previosuly defined as the Abbabis Gneissic Complex (AGC), characterized by
diatexites and bodies of homogeneous granites, (2) a middle unit composed by
metatexites with mainly a metasedimentary protolith with in-situ leucosomes present
in isolated pods or interconnected networks of veins and, (3) an upper unit
corresponding to metamorphic rocks with intrusive leucogranites sills and laccoliths.
The transition from the lower and middle units corresponds to previously mapped
basement-cover contact. This structural analysis of migmatites, associated granites
and their host rocks serves as a basis to discuss (i) the degree of partial melting of
various lithologies and as a function of structural level, (ii) mechanisms of melt
segregation and migration as well as of magma mobility, (iii) the relationships
between partial melting, flow of partially molten rocks and magmas, and deformation
at the scale of the DOB.
The degree of partial melting is estimated based on the distribution of leucosome as
a function of lithologic facies and structural level. In the middle unit, the distribution of
leucosome is strongly controlled by the fertility of the host rocks and thus the
generation of silicate melt and its ability to segregate into pods and veins is highly
heterogeneous in the lithologically contrasted central zone of the DOB. Despite this
53
heterogeneity the increase in the granitic fraction with structural depth is potentially
indicating an increase in the degree of partial melting and implies a relative
inefficiency of magma mobility from the source to higher structural levels.
Accordingly, the transition from metatexites of the middle unit to diatexites and
heterogeneous granites of the lower unit is interpreted as reflecting the former
transition from partially molten rocks to a crustal scale magmatic layer. The presence
of homogeneous leucogranitic pluton with sharp contacts with genetically unrelated
host rocks suggests that part of the melt fraction has migrated from its source to the
upper unit designed as the intrusive zone. The localization of leucosome pods and
veins in structurally-controlled sites (foliation, boudin’s necks, shear zones, fold
hinges) indicates that within the partially molten zone, deformation plays a dominant
role in melt segregation and migration at the outcrop scale. Melt migration from the
partially molten zone to the intrusive zone is related to the build-up of an
interconnected network of dikes and sills with diffuse contacts with the migmatitic
hosts in the middle unit but sharp intrusive contacts in the upper unit. Within the lower
unit, the presence of mushroom-shaped granitic plutons structurally delineated by the
magmatic fabric of hosting diatexites is consistent with their emplacement as diapirs
and the development of gravitational instabilities within the magmatic layer. The
measured density of the various rocks exposed in this section is directly correlated to
their mineralogical composition and paragneisses, orthogneisses and metatexites are
comparatively denser than granites. The role of buoyancy as a driving force for melt
migration and magma mobility is attested by (i) granitic diapirs within the lower unit
and (ii) intrusion of leucogranitic laccolith at a higher structural level than their
potential source region.
At the orogenic scale, we propose that the presence of migmatites and associated
granites in the DOB is related to thermal relaxation following thickening of the
orogenic crust in a context of slab advance during the panafrican orogeny. Ductile
lateral flow and doming recorded in the structures of the migmatites and granites is
tentatively related to exhumation of the high-grade root of the Damara orogenic belt
during orogenic gravitational collapse.
Key words: Migmatite – Granite – Melt Migration - Damara Belt
54
INTRODUCTION
Solid/melt segregation is one of the major vectors of mass transfer responsible for
differentiation of the continental crust (Sawyer, 1994; Wyllie, 1995; Brown, 2010) .
Mechanisms of melt migration encompass percolation, diapirism and fracturing. Their
relative efficiency in order to insure melt migration, at different levels of the
continental crust, from migmatites to granitic plutons, is still debated (Clemens and
Mawer, 1992; Rubin, 1993, 1995; Sawyer, 1996; Bons et al., 2001, 2010;
Vanderhaeghe, 2001, 2009; Weinberg, 2006). Evaluating these processes requires
the preservation of structures and textures associated with melt segregation, transfer
and emplacement within a single crustal fragment, which is not so common. The
southern Central zone of the Panafrican Damara orogenic belt in Namibia provides
such an opportunity.
The goal of this paper is to illustrate the structural link between migmatites and
granitic plutons emplaced at various levels of the continental crust and to contribute
to the debate on the genetic link between partially molten rocks and magmas based
on observations of rocks exposed in the Central part of the Panafrican Damara
orogenic belt along the Swakop River in Namibia. Previous works in this region have
led to the distinction of a Neoproterozoic metasedimentary sequence resting
unconformably upon a Mesoproterozoic crystalline basement designed as the
Abbabis Gneiss Complex (AGC) (Gevers, 1931; Smith, 1965; Jacob, 1974a; Sawyer,
1976) and interpreted to represent the lateral equivalent to the Congo craton (Miller,
1983). This sequence has been intensely deformed and affected by partial melting in
the amphibolite facies (Sawyer, 1976). Our field observations provide new insights on
the diversity of textural and structural characteristics of migmatites developed to the
expense of a variety of lithologies.
The Damara orogenic belt separates the Congo and Kalahari Archean cratons
(Figure II.1) and its formation results from the amalgamation of the Gondwana
supercontinent during the Panafrican orogeny at 0.5 ± 0.1 Ga (Meert and VanderVoo,
1997), the Congo tectonic plate overlapping the Kalahari one (Kasch, 1983a). The
55
Damara orogenic belt has been subdivided into tectonometamorphic domains
according to geological and geophysical characteristics (Miller, 1983, 2008a; Jacob
et al., 1986), with, from North to South (Figure II. 1):
- Northern Platform (NP) consisting of a thick sequence of Otavi Group carbonates.
- Northern margin Zone (NMZ): considered as the Northern Plateform foreslope with
rocks from Otavi Group and also volcanites of Summas Mountains. The boundary
between NP and NMZ is not structural but lithologic and all these rocks are early
Damara in age, between 750 and 650 Ma which is relative sedimentation age
compared to absolute zircon dating of intrusive rocks: Oas farm syenite (756 Ma ± 2
Ma. Hoffman et al., 1994), and Summas mountain rhyolite (746 ± 2 Ma. Hoffman et
al., 1996).
- Northern Zone (NZ): separated to NMZ by the Khorixas-Gaseneirob fault,
characterized by volcanic rifts and folded sedimentary rocks, oriented to the north as
well as intrusive related bodies (Henry et al., 1990).
- Central Zone (CZ): the most metamorphic zone of the Damara with a high
temperature–low pressure metamorphism, showing predominantly dome shaped
structures with noticeable granitic plutonic activity. This zone is divided in northern
(nCZ) and southern (sCZ) parts separated by the Omaruru Lineament. The northern
structural boundary of this zone is represented by the Autseib Fault and Otjohorongo
Thrust while its southern limit is represented by the Okahandja Lineament. .
- Southern Zone (SZ) is a low temperature – high pressure zone containing passive
margin and active margin schist successions (Khomas Complex, Hoffmann et al.,
2004). In this zone, the Matchless Amphibolite is made of MORB composition
metabasic rocks and is interpreted as a vestige of ocean floor (Killick, 2000).
- Southern Margin Zone (SMZ): including pre-Damara Panafrican rocks and various
metasediments. Metamorphism in this zone is low temperature – high pressure and
this domain is considered as an accretionnary prism. The southern limit of the SMZ is
reprensented by the Frontal Thrust.
- Southern Foreland (SF): representing the pre-Damara basement rocks from
Kalahari craton overlaid by Damaran Neoproterozoic sediments.
The Central Zone of the Damara belt comprises the Abbabis Gneiss Complex (AGC)
interpreted to represent a Paleo- to Mesoproterozoic basement (Jacob and Kröner,
1977; Kröner et al., 1991; Tack et al., 2002) overlaid by a Neoproterozoic
metasedimentary sequence subdivided into the Nosib and Swakop Groups (Jacob et
al., 1986). Partial melting of these various rocks is attested by migmatites exposed in
the south-western part of the Central zone ca. 70 km to the east of the town of
56
Swakopmund. The metasedimentary sequence is intruded by several granitic plutons
(Marlow, 1983; Miller, 1983; De Kock et al., 2000; Jacob et al., 2000).
Figure II.10: Geology of the Damara orogenic belt between the Congo and Kalahari cratons.
Lithostratigraphic units and metamorphic isograds modified after Jung et al.( 2001) and
Konopasek et al. (2005). SF = Southern Foreland, SMZ = Southern margin Zone, SZ = Southern
Zone, sCZ = southern Central Zone, nCZ = northern Central Zone, NZ = Northern Zone, NMZ =
Northern Margin Zone, NP = Northern Platform. Isograds: (1) biotite-in; (2) garnet-in; (3)
staurolite-in ; (4) kyanite-in ; (5) cordierite-in (6) andalousite ↔ sillimanite; (7) sillimanite-in due
to staurolite-breakdown; (8) partial melting due to : muscovite + plagioclase + quartz + H2O ↔
melt + sillimanite; (9) K-feldspar + cordierite-in; (10) partial melting due to : biotite + K-feldspar
+ plagioclase + quartz + cordierite↔ melt + garnet; (11) lower granulite facies : sillimanite -
garnet – cordierite – melt.
57
I. 1 LITHOTECTONIC UNITS OF THE SOUTHERN
CENTRAL ZONE
The Southern Central Zone exposes the deepest level of the Damara orogenic belt.
Decakilometric structural domes are cored by the Abbabis Gneissic Complex (AGC)
and mantled by metasedimentary units attributed to the Neoproterozoic.
U-Pb geochronology on zircons from the AGC yields (i) Paleoproterozoic ages
ranging from 2.0 to 1.65 Ga (Jacob et al., 1978; Kröner et al., 1991; Tack et al., 2002)
and (ii) Mesoproterozoic ages of ca. 1100 Ma (Kröner et al., 1991). The AGC is
affected by metamorphism and partial melting during the Panafrican orogeny (Miller,
2008). At the confluence between the Swakop and Khan rivers the transformation of
the host rocks into migmatites erases all previous fabrics: “partial melting of the
Abbabis rocks was so extensive that their original character has been all destroyed
and they are difficult to recognize” (Miller, 2008b). In this region, rocks of the AGC
have been described as “granite-gneisses” (Jacob, 1974a; Bunting, 1977).
The Nosib Group is composed, from bottom to top, by the Etusis and Khan
Formations. The Etusis Formation consists largely of thinly to very thickly bedded,
feldspathic quartzite with less abundant arkose and rare orthoquartzite layers.
Locally, the contact of the Etusis Formation with the AGC is marked by a clast- and
matrix-supported conglomerate with pebbles of the underlying pre-Damara rocks.
Feldspar content ranges from 5 to 50%. These lithologies are interbedded with some
biotite+/-hornblende schist, quartzofeldspathic biotite-sillimanite paragneisses and
clinopyroxene-hornblende amphibolites (Jacob, 1974a). The Khan Formation
interfingers with the upper part of the Etusis Formation. It consists mainly of
clinopyroxene- and hornblende-bearing feldspathic quartzite. Commonly, the
succession consists of alternations of arenite layers between 0.5 and 2 m thick
capped by very thin, fine-grained layers (Henry, 1992). According to these lithologic
characteristics, the Nosib Group is interpreted to represent former fluvial and fluvial-
deltaic sediments. The source of the terrigeneous sediments of the Nosib group is
proposed to be the crystalline rocks of the underlying Abbabis Gneiss Complex
58
based on identical Nd model age of ca. 2.0 Ga. (Hawkesworth and Marlow, 1983).
The deposition age of the Nosib Group is constrained to be older than U/Pb ages
obtained on zircons from various intrusive rocks such as the Oas farm granodiorite
(840 ± 13 Ma. Kröner in Tegtmeyer, 1985), the Oas farm syenite (756 Ma ± 2 Ma.
Hoffman et al., 1994), and the Summas mountain rhyolite (746 ± 2 Ma. Hoffman et
al., 1996).
The Swakop Group is composed, from bottom to top, by the Rössing, Chuos,
Karibib and Kuiseb formations. The Rössing Formation consists mainly of
interbedded marbles, calc-silicates and silicaclastic rock (Smith, 1965; Nash, 1971;
Jacob, 1974a; Henry, 1992). The deposition of Rössing Formation is attributed to a
marine transgression with progression from deposition in a deep marine environment,
interpreted to be currently represented by rocks forming the north Central Zone in the
NW, onto elevated rift shoulder interpreted to be currently represented by the
southeastern edge of the south Central Zone in the SE. The Chuos Formation is
mainly composed of massive unsorted diamictite with an abundant matrix with local
variations in the proportion of pebbles, and the mafic composition of clasts in certain
areas (Miller, 2008a). The Karibib Formation consists dominantly of marbles
associated with minor interbedded coarse-grained schist, metagreywake and calc-
silicate layers. Around the confluence of the Khan and Swakop Rivers, the Karibib
Formation consists largely of white to off-white dolomite with an upper zone of grey
limestone and dolomite that is only locally present. The Kuiseb Formation consists
largely in biotite-rich quartzo-feldspathic schist (Smith, 1965). The deposition of the
Swakop Group is proposed to occur from ca. 750 Ma and ca. 600 Ma based on
lithostratigraphic correlations across the Damara orogenic belt. (Hoffmann, 1983,
1989, 1994; Miller, 1983; Hoffmann et al., 2004; Hegenberger, 1993).
In summary, the Abbabis Gneiss Complex has been interpreted to represent a
basement relative to a metasedimentary sequence composed by the Nosib and
Swakop groups and the contact between the crystalline AGC and the
metasedimentary sequence is thus interpreted to represent a basement/cover
unconformity (Miller, 1983). The metasedimentary sequence is interpreted to have
been deposited in an intracontinental rift environment (Porada and Wittig, 1983).
Deformation and metamorphism, besides structural and mineral relics in the
basement, are interpreted to correspond to reworking of the margin of the Congo
craton associated with closure and inversion of the rifts during the Panafrican
orogeny and resulting in the development of the Damara orogenic belt (Miller, 1983).
Kasch, (1983a) and Gray et al., (2006) proposed the Khomas Ocean closure and
59
suture attested by the Matchless amphibolite during the collision of Congo and
Kalahari cratons as possible geodynamic evolution sketch.
The amount of free water in the Damara metasediments is probably limited and
generating a large volume of granite would thus require an extra source of water. In
contrast, it has also been proposed that partial melting occurred by destabilization of
Fe-biotite, under a temperature of 600-800°C and a pressure of 3 to 5 kbars,
following the reaction (Jung and Mezger, 2003; Ward et al., 2008):
These metamorphic data imply that the development of the Damara orogenic belt
was associated with high-grade metamorphism ranging from Mid-Pressure/Mid-
Temeprature (MP/MT) metamorphic gradient at relatively high-structural level to a
LP/HT metamorphic grade at the lowest structural level. The pressure of about 1
G.Pa implies burial at a depth of about 30km for the rocks now exposed in the
southern and northern zones and of 10 to 15 km for rocks exposed in the central
zone.
I. 3 GRANITES
Granites in the sCZ of Damara orogen occur as plutons, sills, dikes and laccoliths.
They have been categorized according to their mineralogical compositions, texture
and structural position.structural relationship regarding the metamorphic foliation.
The Salem-type biotite granites are coarse-grained and porphyritic and are the most
abundant in the sCz. They are divided into early tectonic and late- to post-tectonic.
Syn-collision leucogranites in the sCZ are represented by the granitic pluton
exposed in the Ida Dome dated at ca. 542 Ma (542 ± 33 Ma whole rock Rb-Sr
61
isoschron age by Marlow, 1983; and 542 ± 6 Ma U-Pb on zircon age by Tack et al.,
2002).
Post-tectonic leucogranites are relatively widespread and various in mineralogy, the
best studied are “alaskites” with major uranium economic interest (Jacob, 1974b;
Berning et al., 1976; Marlow, 1981, 1983; Berning, 1986; Jacob et al.; 1986; Herd,
1997; Nex et al., 2001; Nex and Kinnaird, 2007). Their emplacement ages are
between 540 to 510 Ma (Monazite and zircon U-Pb dating in the region of
Goanikontes gave respectively 508 ± 2 Ma and 509 ± 1 Ma, (Briqueu et al., 1980).
They are white alkaline leucogranites with various aplitic to porphyritic grain sizes.
These later are formed from partial melting of upper crustal sources while the
previous cited granites are sourced from deep to sub-crustal levels (Miller, 2008a).
The Swakop River exposes a unique section across the metasedimentary sequences
and the gneissic-granitic complexes forming the former root of the Damara orogenic
crust. In this part, we will describe the structural and petrologic evidences for partial
melting and melt segregation throughout this section.
Structural analysis of granites and migmatites allows distinguishing among (i) former
partially molten rocks (metatexites); (ii) former magmas linked to melt accumulation
within the source region (diatexites), and (iii) allochtonous granite intrusive in a host
rock. This structural analysis is based on the distribution and proportion of the granitic
fraction at the outcrop scale and on its relationships with the host rock
(Vanderhaeghe, 2001, 2009). Following this approach, we distinguish three different
units at the scale of the Swakop River in the Damara belt. A lower unit (former
Magmatic zone) characterized by diatexites and bodies of homogeneous granites, a
middle unit (former Partially Molten Zone) composed by metatexites and an upper
unit (former Intrusion zone) corresponding to the metamorphic rocks with intrusive
granitic plutons (Figure II. 3).
Going eastward in the Swakop river from Three Sisters to Ida Dome (Figure II. 3); the
Lower Unit is represented by the Abbabis Gneiss Complex that is dominantly formed
by migmatites. The Middle Unit corresponds to the region from Three Sisters to the
62
vicinity of Goanikontes and encompasses the metasedimentary units of the Swakop
group (Figure II. 3). The Upper Unit extends to the region of Ida Dome which is
mainly noticed in the Nosib group formations.
63
Figure II.12: Swakop River schematic transect with significant stations represented with their location and coordinates. The cross section exemplified
different partial melting products: metatexites leucosomes, diatexites and intrusive granites. Modified from geologic map of the studied area modified from
the 1/250 000 Walvis Bay geological sheet 2214 (Geological survey of Namibia, Windhoek, 1995).
64
II. 1 LOWER UNIT
The deepest exposed structural level of the sCZ appears in the core of regional scale
structural domes and corresponds to the Abbabis Gneiss Complex interpreted as the
Mesoproterozoic basement of the Neoproterozoic metasedimentary sequence. The
transitions between this level and the intermediate one correspond to the mapped
upper limit of the Abbabis Gneiss Complex (Figure II. 4). These rocks are diatexites
composed by heterogeneous granite enclosing enclaves of metatexitic paragneisses,
orthogneisses and amphibolites (Figure II.s 5 & 6). The relative proportion of the
granitic fraction is variable but represents at least more than 40% of the rock. It is
composed dominantly of feldspar (plagioclase, microcline, orthose) and quartz with a
grain size ranging from millimeter to centimeter forming veins and pockets of aplitic to
pegmatitic textures. The preferred orientation of xenoliths, enclaves and magmatic
minerals defines a shallow dipping magmatic foliation (dipping between 30° to 45°).
In some places, the diatexites comprise more homogeneous bodies of leucogranite
reaching several tens of meters in size. The deflection of the magmatic foliation of the
diatexites around these leucogranitic bodies defines mushroom-shape plutons that
are interpreted as diapirs formed by the development of gravitational instabilities
within the heterogeneous magma (Figure II. 7).
Figure II.13 : Transition between metatexites (middle unit) and diatexites (lower unit). A.
Palmenhorst, panorama exposing the western metatexite/diatexite contact (Stop 33 to 35)
superimposed on the contact between the Nosib metasedimentary sequence and the Abbabis
Gneiss Complex basement. Stop 37 to 40. B. Panoramic view of the eastern transition between
diatexites and metasediments of the Khan formation. Note the granitic pluton within the
diatexites and the sheared granitic dikes into the metasediments.
65
Figure II.14: Stop 35 A. Diatexites of the Abbabis Gneiss Complex with enclaves of folded amphibolites and paragneiss. Stop 35 (B & C): Details of diatexite
within the Abbabis Gneiss Complex B. Enclaves of metatexitic paragneiss and amphibolite in heterogeneous granite. C. Metatexitic paragneiss enclosed
into heterogeneous granite. Stop 38. D. Orthogneiss considered as probable relic of a Mesoproterozoic basement.
66
Figure II.15 : Eastern transition from diatexite to metatexite with partially transposed granitic veins to the East of the Abbabis Gneiss Complex. Stop 39. A.
Partially transposed granitic veins with sigmoid shapes consistent with top to the East sense of shear. Stop 38. B. Steeply dipping synmigmatitic foliation
cross-cut by discordant leucosomes localized in shallow-dipping shear bands with top-to-the East kinematics. Stop 38. C. Detail of B showing the
relationships between the steeply dipping synmigmatitic foliation and discordant leucosomes localized into top to the East shear zones. Stop 39. D.
Concordant granitic vein with magmatic texture into metamorphosed calc-silicate of the Khan formation.
67
Figure II.16 : Stop 36 (A & B): Granitic diapir into the diatexites of the Abbabis Gneiss Complex A. Mushroom-shape granitic pluton within the diatexites. The
pluton is ca. 35m high and 30m wide. B. Panoramic view of a granitic mushroom-shape pluton into diatexites on the other side of the valley. Notice the
magmatic foliation underlining the shape of the pluton concordant to the foliation of the diatexites along the foot of the mushroom but discordant along the
head of the mushroom.
68
II. 2 MIDDLE UNIT
At the intermediate structural level of the SCZ, partial melting is evidenced by the
presence of diffuse veins and pods of leucosome with a granitic composition and
magmatic texture preferentially developed in fertile lithologies such as metapelites or
metagreywackes (Kuiseb and Chuos Formation). In contrast, in the same area, less
fertile marble and quartzite layers (Etusis, Khan, Rössing and Karibib Formations) do
not show signs of partial melting. Leucosome with diffuse contacts tend to be
concordant with the synmigmatitic foliation. In places, they are in textural continuity
with discordant veins localized into shear zones or boudins’ necks interpreted to
create dilational sites into which the silicate melt preferentially flows (Figure II. 8). In
addition, this network of concordant and discordant veins is cross-cut by coarser-
grained pegmatitic dikes that are also localized into dilational sites generated by
heterogeneous deformation. Some leucosome veins are fringed by a layer of coarse-
grained melanosome composed by biotite. Leucosome, with or without melanosome,
are alternating with mesosome of intermediate texture and composition (Figure II. 9).
These migmatites are metatexites characterized by a continuous gneissic foliation
taken as a proxy for the presence of a continuous solid framework in the former
partially molten rock (Vanderhaeghe, 2001; 2009). The presence of concordant
leucosome is interpreted to reflect grain-scale melt segregation. The textural
continuity of these concordant leucosomes with discordant leucosomes indicates that
melt segregation was synchronous to deformation. Accordingly, the composite
foliation marked by the transposed compositional layering inherited from the protolith
and by the alternations of leucosome/mesosome/melanosome layers is interpreted to
record flow of the partially molten rock. At the thin section scale, these leucosomes
are characterised mainly by leucocratic minerals such microcline, plagioclase, quartz,
and in a lesser extent, cordierite and other K-feldspars (Figure II. 9). The
melanocratic minerals are mainly biotite and amphibole. Garnet, apatite, zircon,
monazite and some primary U mineral are observed as accessory minerals. The
grains sizes of these minerals go from aplitic millimeter-scale to pegmatitic
centimeter-scale crystals respectively in in-situ leucosomes and migrated partially
molten rocks. At the outcrop to regional scale, the foliation delineated by transposed
inherited sedimentary layering underlines isoclinal folds with a steep axial surface.
This foliation is in place cross-cut by the granitic veins. In other places the granitic
veins and dikes are in turn transposed into a shallow dipping syn-migmatitic foliation.
69
Figure II.17 : Metatexite field photographs of metasediments attributed to the Chuos formation.
Stop 29. A. Concordant and discordant leucosome veins in textural continuity with each other
cross-cut by pegmatitic veins. B. Concordant leucosome rimmed by melanosome. Schistosity
(arrow) is N35.80W. Size of pencil is 12 cm C. Discordant leucosome in textural continuity with
concordant leucosome veins bordered by melanosome. Coin diameter: 2.49 cm. Stop 32. D.
Detail of discordant pegmatite veins crosscutting the synmigmatitic foliation of paragneissic
metatexite. Stop 32. E. Metatexite with concordant and discordant leucosome and partially
transposed discordant granitic veins in a dominantly coaxial regime characterizing the western
side of the lower unit diatexite dome.
70
Figure II.18 : Stop 29. Details of the various granitic veins of the metatexites: A = concordant leucosomes equivalent to photograph 3B; B = discordant
leucosome equivalent to photograph 3C. C = intrusive pegmatite equivalent to photograph 3D. A’ B’ and c’ are respective thin section photographs showing
the mineral assemblages of these different granitic veins. D Picture of a thin section showing the transition between leucosome characterized by a coarse-
grained quartz-feldspar assemblage (to the right) and its associated biotite-rich finer grained melanosome into a metatexite with metasedimentary protolith.
71
II. 3 UPPER UNIT AND ITS INTRUSIVE GRANITES
At the highest structural level of the sCZ, metasedimentary rocks of the Nosib group
have been only barely affected by partial melting, especially to the East of the
Abbabis Gneiss Complex. These metasediments display a metamorphic foliation
interpreted to represent a transposed inherited compositional layering. Granitic veins
intrusive in these rocks form a network of dikes and sills transposed to various
degrees into the foliation. Indeed, some dikes display sharp intrusive contacts and a
magmatic texture while others are totally transposed into the foliation and are marked
by the development of a solid-state fabric associated with crystal-scale plastic
deformation. These features are particularly well-exposed near Ida dome which
corresponds to a granitic lacolith associated with a network of intrusive dikes (Figure
II. 10).
Metasediments located in between the boundary of the AGC and the Ida dome
laccolith are intruded by a large volume of granitic dikes and sills (Figure II. 10a)
composed of aplitic to pegmatitic leucogranite ranging in colour from pink to white.
Magmatic veins with sharp intrusive contacts cross-cut veins partially to totally
transposed into the foliation.
This network of granitic veins feeds the Ida dome laccolith. The Ida dome laccolith is
dominated by a coarse grain leucogranite facies dominated by orthose and quartz
with relatively rare accessory minerals such as ilmenite, monazite and uraninite
compared to diatexites. It also comprises two types of pegmatitic veins, namely (i)
pegmatite layers composed of plagioclase and translucid quartz with diffuse contacts
with the host leucogranite, and (ii) pegmatite veins made of orthose and smocky
quartz regularly distributed within the laccolith (Figure II. 10b). These latter pegmatitic
veins may contain radioactive minerals, in particular uranium oxides, responsible for
the grey colour obtained by deformation of the quartz crystalline network by
metamictisation.
72
Figure II.19 : “Ida dome” laccolithic granitic pluton and host calc-silicates attributed to the
Khan formation. Stop 41. A. Northward panoramic view of Ida dome with sills intrusive into
host calc-silicates. B. smocky quartz pegmatitic pocket in Ida leucogranites with oxidation
haloes. Stop Ida4. C. Leucogranite sills within calc-silicate Nosib rocks. D. Detail of granite
intrusive into calc-silicate with sharp contacts.
The relative distribution of the different units described above serves as a basis for
the discussion of the mechanisms of melt segregation and magma mobility at work in
the former root of the Damara orogenic belt. Specific observations can be outlined:
- An increase of leucosome amount from the highest to the lowest structural level.
- A textural continuity of concordant and discordant leucosomes,
- Discordant granitic veins, partially to totally transposed into the synmigmatitic
foliation.
- A metatexite/diatexite transition that corresponds to the previously mapped
cover/basement contact. The protolith of metatexites is exclusively made of
metasediments whereas the diatexites enclose enclaves of paragneisses,
73
amphibolites and orthogneisses. The metatexite/diatexite contact underlines
elongated domes cored by diatexites and mantled by metatexitic paragneisses.
- The presence of mushroom-shaped granitic plutons within the diatexites. These
plutons are discordant to the general shallow-dipping trend of the synmigmatitic
foliation of the diatexites. At the contact between these plutons and the diatexites
the magmatic foliation of the diatexites is steep and subconcordant to the
magmatic foliation of the leucogranite.
Figure II.20: A. Densities of the various lithologic facies exposed along the Swakop River. B.
Schematic structural position and densities of the lithologic facies exposed along the Swakop
River . Same legend as Figure II. 3.
III . DISCUSSION
74
III. 1 DEGREE OF PARTIAL MELTING AND MELT
SEGREGATION
The degree of partial melting underwent by the various protoliths exposed along the
Swakop river is discussed based on the outcrop to regional scale distribution of
leucosomes. At the outcrop scale, fertile and unfertile lithologies are distinguished
according to their texture and the presence/absence of leucosome. Indeed, at a
given locality, some lithologies display abundant leucosomes whereas others are
leucosome free. Leucosome-free lithologies such as quartzite (Etusis formation) or
marbles (Swakop and Karibib formations) are considered as rocks that do not have
the chemistry required for melting. In contrast, lithologies that are rich in leucosome
veins are considered as rocks that have undergone partial melting.
Pelitic to semi-pelitic schists of the Kuiseb formation; calc-silicate rocks and pebbly
schists of the Chuos formation; biotite-amphibole-rich paragneisses and schists of
the Khan formation; paragneiss of Abbabis complex can be considered as fertile
lithologies since they contain non-negligible amount of biotite and other OH-bearing
minerals (muscovite, amphibole) which can be dehydrated according to the reaction:
75
mechanisms. Leucosomes observed at the outcrop scale are at least centimetre in
size and exceed by far the grain size. Considering that the partial melting reaction
occurred at the grain scale and that the first melt appeared in the rock as small
pockets in between grains or as a thin film around grains , the formation of
leucosome veins with sizes that are beyond the grain scale indicates that they
represent a melt fraction segregated at the grain scale (Sawyer, 2000;
Vanderhaeghe, 2009; Brown, 2010). The next question is how far did this melt
fraction migrate from its generation site? Leucosome veins concordant to the foliation
might either be interpreted as indicative of melt migration influenced by the inherited
mechanical anisotropy of the host rock or of transposition of melt pockets into the
synmigmatitic foliation.
The textural continuity of leucosomes from pods to concordant and discordant veins
reflects melt migration beyond the grain scale. This aspect of partial melting
processes in the sCZ has been well explained by (Kisters et al., 2009) in the
crosscutting Khan River. They argued about the distribution of pressure gradients
and the density contrasts to explain such migration. In the partially molten zone,
several features of melt segregation and migration have been noticed (stop 29) from
pods of leucosomes to concordant/discordant veins networks.In the middle unit,
discordant veins tend to localize into shear zones or boundin’s neck (stop 32, 40 and
41) attesting for a syntectonic melt migration into dilatational sites. These
observations are consistent with the ones of Kisters et al. (2009) made in Khan River.
At higher structural level, the sharp contact between granitic dikes and their hosts
indicates that melt migration occurred associated with fracture of the host
metasedimentary rock. These networks of dykes, feeding laccoliths such as the Ida
Dome, are intrusive in a metasedimentary sequence with a dominant calcsilicate
composition which is unlikely to have produced a significant amount of leucogranite.
Based on these structural and chemical features, we interpret these granitic dikes as
intrusive into a host rock that has not been affected by partial melting, or only to a
limited extent.
76
III. 3 MAGMA MOBILITY MECHANISMS
Magma mobility describes the motion of a melt together with solids in suspension.
The mushroom-shaped leucogranitic plutons, described above and exposed along
the Swakop river, display all the features of diapirs obtained in experimental
development of gravitational Rayleigh-Taylor instabilities (Jackson, 1991; Polyansky
et al., 2009, 2010). The leucogranite is essentially composed by feldspars and quartz
in contrast to the more biotite-rich diatexitic host rock. On the other hand, the
leucogranitic mushroom-shaped plutons are formed of leucogranite, which was
probably at some stage, a magma poor in crystals in contrast with the diatexites
which represented a magma rich in crystals. Accordingly, the leucogranitic magma
was probably less dense than the diatexitic magma and its viscosity was potentially
lower by several orders of magnitude. Based on these characteristics, we propose
that leucogranitic mushroom-shaped plutons represent former crystal-poor
leucogranitic magmas that developed gravitational instabilities into former crystal-rich
diatexitic magmas. Figure II. 11 illustrates density contrasts between several sampled
lithologies along the Swakop river. Abbabis diapirs and Ida Dome intrusive granites
have the lowest densities explain by their mainly quartzo-feldspathic compositions
and could explain their movement relatively to other lithologies.
Mineral assemblages of rocks exposed in the Damara orogenic belt indicate a (i)
MP/MT metamorphic gradient in the southern and northern zones and (ii) a LP/HT
metamorphic gradient in central zone representing the deepest exposed structural
level. Rocks from the deeper structural level central zone paradoxically record burial
at about 10 to 15 km whereas rocks from the southern and northern zones indicate a
burial of about 30km. It is however to note that the Temperature recorded by these
two distinct structural levels is not drastically different and ranges from 650 to 750 °C
which are consistent with partial melting of these rocks. Peak metamorphism of CZ
was accompanied by intense magmatism between 530-510 Ma (Jung and Mezger,
77
2003); Ida Dome granites have been dated at ca. 542 Ma (Marlow, 1983; Tack et al.,
2002) . These rocks are now all exposed at the surface on top of a 30-35 km thick
crust. Considering that this crustal thickness has not been modified since the end of
the Panafrican orogeny, this implies that the initial crustal thickness of the Damara
orogenic crust was at least 40 km thick and possibly up to 50-60km thick. The
transition from a ~50 km thick orogenic crust to a ~30 km thick crust might be caused
by intense erosion or by orogenic gravitational collapse (Rey et al., 2001). The
transposition of a steep-dipping foliation associated with isoclinal folds into a syn-
migmatitic shallow-dipping foliation is in favour of a switch from deformation
dominated by plate tectonic forces to gravity driven flow localized in partially molten
rocks (Vanderhaeghe and Teyssier, 2001). In addition, the discrepancy of the
recorded pressure at different structural levels suggests that lateral flow and doming
of the partially molten rocks was coeval with their exhumation as proposed in similar
rock types exposed in Naxos (Duchene et al., 2006). In this case, exhumation of
partially molten rocks from the deepest structural level occur at a rate sufficiently
rapid to cause high-temperature isothermal decompression followed by crystallisation
of the melts and subsequent isobaric cooling.
These metamorphic and structural characteristics are typical of an orogenic belt that
has undergone crustal thickening followed by thermal maturation and subsequent
post-orogenic gravitational collapse (Vanderhaeghe, 2012).
At last, according to the geodynamic model of Kasch (1983a) and Gray et al. (2006)
collision between the Congo and Kalahari cratons occurred after northward
subduction of an oceanic domain represented by mafic rocks of the matchless belt.
This implies that the Damara orogenic belt preferentially developed to the expense of
the overriding plate. Gray et al. (2006), invoke the role of heat advection via the
emplacement of mantle-derived calc-alkaline magmas to account for the protracted
high temperature metamorphism. Alternatively, Jung and Mezger (2003) invoke the
role of heat produced by disintegration of radioactive elements. Based on the
structural relationships described above, on the reported geochemical and
geochronological data on magmatic rocks we concur to the latter proposition. In
addition, we propose that crustal thickening in this context was caused by advance of
the downgoing plate (see in Vanderhaeghe and Duchene, 2010) and that then
exhumation of these high-temperature rocks was caused essentially by orogenic
gravitational collapse at the end of the panafrican orogeny.
78
CONCLUSION
The SCZ of the Damara orogenic belt is the one that has been the most affected by
partial melting during the collision between the Congo and Kalahari cratons. The
section, exposed along the Swakop and Khan rivers, allows depicting the structural
(and potentially genetic) link between diatexite-migmatites and leucogranitic
laccoliths through a network of granitic dikes and sills.
At the lowest structural level, diatextite-migmatites are characterized by granite with a
heterogeneous texture and composition enclosing a variety of enclaves
(paragneisses, amphibolites, and orthogneisses). These rocks are interpreted as
representing a former magmatic within the root of the Damara orogenic belt.
Diatexite-migmatites are characterized by a generally shallow-dipping magmatic
foliation, reflecting a pervasive melt percolation in ductile conditions, locally deflected
around mushroom-shaped granitic plutons. These plutons are more homogeneous in
composition and texture and are interpreted as representing zones of melt
accumulation within the magmatic zone enhanced by solid segregation.
Pioneer and previous works on the structural geology of the sCZ have been more or
less tributary to stratigraphic interpretation of the deposition of Damaran sediments.
These sediments have been highly deformed in the Pan-african metamorphic event
producing partial melting of rocks under higher amphibolites to lower granulite facies.
Since, the Abbabis Gneissic Complex is known to be the most affected (Miller, 2008)
and corresponds, according to our observations, to the magmatic zone; we suggest
that the interpretation of the AGC as a Mesoproteroic basement relative to the
deposition of the Damara Neoproterozoic sedimentary cover should be reassessed.
Further studies will permit us to deeper investigate the relationships accompanying
migmatization according to geochemical aspects notably with major and tracks
elements discrimination patterns among metatexites leucosomes, diatexites granites
and intrusive leucogranites and geochronological investigation by in-situ zircon and
monazites dating by LA-ICP-MS from the above cited granitoids. Sm-Nd isotopic
constraints on metasediments and granitoids in Swakop River will be a good
criterium in order to segregate the source rocks of each and thus, help to refine a
geodynamic evolution sketch for the Central Zone and the Damara orogen. Another
possible target could be a better understanding of uranium endowment of certain
intrusive leucogranites reaching economic concentrations it’s for example the case
for Goanikontes granites and Ida Dome (Nex et al., 2001; Nex and Kinnaird, 2007).
79
Beyond their implications in terms of regional geology, these results contribute to the
debate regarding the mechanisms of crustal growth/reworking associated with
orogeny in the Proterozoic. The interpretation of the Abbabis Gneiss Complex as part
of the Congo basement implies that the Damara belt is mostly developed to the
expense of the craton’s margins and that it corresponds to an intracratonic orogen
remobilizing the neighbouring cratons. Alternatively, if the Abbabis Gneiss Complex
is an equivalent to the rest of the metasedimentary sequence of the Damara belt,
then it opens the possibility for the elaboration of a geodynamic model for the
formation of the Damara belt in actualistic terms, namely that it formed as a
consequence of closure of an oceanic basin.
Based on integration of these data at the crustal scale, we propose that generation of
the migmatites and associated granites was related to thermal relaxation following
thickening of the orogenic crust in a context of slab advance during the panafrican
orogeny. Ductile lateral flow and doming recorded in the structures of the migmatites
and granites is tentatively related to exhumation of the high-grade root of the Damara
orogenic belt during orogenic gravitational collapse.
Acknowledgments
This article is a part of W. Toé’s Ph.D. thesis with the scientific and total financial
support of AREVA. T. Jordaan is greatly thanked for the logistic and administrative
contacts during field work in Namibia carried in 2009 and 2011. C. Durand is thanked
for his field help during 2011 mission. Thanks to Geological Survey of Namibia for
administrative authorization and also F. Kamona and B. Mapani from University of
Namibia in Windhoek.
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86
CHAPITRE 2
87
88
MIGMATITES ET GRANITES DE LA RIVIERE SWAKOP
(CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA) : DONNEES
PETROGRAPHIQUES ET GEOCHIMIQUES
INTRODUCTION
La zone interne de la ceinture orogénique panafricaine du Damara présente une
coupe exceptionnelle à travers une ancienne racine de chaîne de montagne (Toé et
al., n.d.). En particulier, la Swakop River expose une coupe E-W qui a permis
d’identifier trois unités structurales :
(1) Une unité inférieure caractérisée par des diatexites et des plutons et diapirs
granitiques.
(2) Une unité intermédiaire composée essentiellement par des métatexites avec
des protolithes à dominante métasédimentaires et des leucosomes isolés ou
connectés en réseau ainsi que des granites in-situ.
(3) Une unité supérieure correspondant à des roches métamorphiques
recoupées par des granites leucocrates (leucogranites) intrusifs en dykes,
sills et laccolithes.
Ces trois unités sont distinguées sur des critères structuraux de terrain, nommément
(i) la proportion de la fraction granitique (roche dominée par la fraction gneissique
contentant des leucosomes isolés ou formant un réseau interconnecté, roche
dominée par la fraction granitique contenant des enclaves) et (ii) la nature des
contacts entre la fraction granitique et les métasédiments encaissants (contact diffus
ou franc).
L’objectif de cette section est de proposer un modèle pétrogénétique pour les
relations entre ces granites et migmatites à partir de l’analyse pétrologique et
géochimique de ces roches. En particulier, la comparaison des caractéristiques
pétrologiques et des signatures géochimiques entre granite et roches encaissantes
permettent de distinguer des leucosomes et granites in-situ (piégés dans la zone de
fusion partielle) de granites intrusifs issus de la cristallisation d’un magma extrait de
la zone de fusion partielle et mis en place dans un encaissant avec lequel ils n’ont
pas de liens pétrogénétiques.
89
Les caractéristiques pétrographiques et géochimiques des roches échantillonnées
sur ce transect (métasédiments, métatexites de paragneiss et d’orthogneiss,
diatexites, granites) sont complétées par une analyse qualitative et semi-quantitative
des transferts chimiques élémentaires associées à la migration des liquides silicatés
par la méthode des isocônes (Gresens, 1967; Grant, 1986, 2005; Baumgartner and
Olsen, 1995; Humphris et al., 1998).
90
Figure III.21 : Carte et coupe interprétative de la Swakop River avec les différentes stations d’étude et d’échantillonnage. Carte modifiée d’après la
carte géologique au 1/250 000è de la région de Walvis Bay, feuille 2214 (Geological Survey of Namibia, 1995).
91
Unité structurale Position carte id. échantillon Lithologies Interprétation
92
I. 1 L’UNITE INFERIEURE (LOWER UNIT) OU ZONE
MAGMATIQUE
I. 1. 1. LES DIATEXITES
Les diatexites sont définies comme des migmatites de texture et de
composition hétérogènes dominées par la fraction granitique mais comprenant des
enclaves de nature diverses (Brown, 1973; Vanderhaeghe, 2001, 2009; Sawyer,
2008). Les diatexites correspondent ainsi à des granites hétérogènes interprétées
comme d’anciens magmas riches en solides en suspension dans le liquide silicaté
(Vanderhaeghe, 2009).
La fraction granitique des diatexites est de texture grenue et est composée de
feldspaths plagioclase et potassique de taille millimétrique, de quartz interstitiel et de
biotites en proportion variable mais ne dépassant pas celles des minéraux
leucocrates. Les minéraux accessoires de ces roches sont des épidotes, des zircons
et des amphiboles.
Les diatexites sont caractérisées par une fraction granitique formant une matrice
dans laquelle sont inclues des enclaves de métatexites. Le leucosome des enclaves
est en majorité en continuité texturale avec le granite de la matrice (Figure III.23).
Dans ce cas, les cristaux de biotite sont centimétriques et se présentent localement
en symplectites avec du quartz et des feldspaths. Le quartz se présente aussi bien
en remplissage interstitiel qu’en exsolution dans les plagioclases. Certains joints de
grains rectilignes entre les cristaux de plagioclase et de quartz attestent d’une
cristallisation relativement lente d’un liquide silicaté. Des conditions de haute
température du faciès des Amphibolites prévalaient au moment de la cristallisation
du liquide silicaté; comme en témoignent la présence d’épidote (zoïsite) et de
hornblende (Winter, 2009).
Les enclaves de paragneiss métatexitiques caractérisées par une foliation
synmigmatitique continue soulignée par l’alternance de veines de leucosome et de
93
mésosome et par l’orientation préférentielle de cristaux de biotite et éventuellement
d’amphibole (Figure III.22). Les cristaux de feldspaths présentent une structure
perthitique avec des exsolutions de quartz ainsi que des bords lobés (C, Figure
III.22). La petite taille des biotites ainsi que leur agencement en bordure du
leucosome font penser à des biotites résiduelles dans le mélanosome (Sawyer,
2008), fig. F97) . De même, les amphiboles pourraient être des phases résiduelles du
paragneiss ayant subi la fusion partielle (D, Figure III.22).
94
1
Plagioclase
Quartz
Biotite
0.5 Cm
A B
Quartz
Biotite
Hornblende Quartz
Plagioclase Plagioclase
C D
95
Certaines parties des diatexites ont une structure isotrope. La texture des diatexites
est caractérisée par la présence de cristaux automorphes à subautomorphes (biotite,
amphibole, plagioclase) et des minéraux interstitiels (quartz, feldspath). Les cristaux
de biotite soulignent une orientation préférentielle mais dans leur ensemble, les
minéraux constitutifs des diatexites présentent peu ou pas de figures de déformation
intracristallines. Ces caractéristiques structurales et microstructurales et texturales
des diatexites suggèrent une déformation à l’état magmatique synchrone de la
ségrégation liquide/solide dans les enclaves de métatexites.
96
1
Quartz
Biotite
Plagioclase
A B
0.5 Cm
Hornblende Zoïsite
Exsolution
Quartz Plagioclase
Biotite
C D
Figure III.23 : 1. Echantillon macroscopique de diatexite à leucosome discordant à la foliation
biotitique. Complexe gneissique d'Abbabis. Echantillon 9544-35B, Stop 35. A. Lame mince avec
biotites de tailles pluri millimétriques. B. Biotite dendritique. C. Exsolution de quartz dans des
plagioclases. D. Epidote (Zoïsite) avec altération périphérique en amphibole, faciès
amphibolite.
97
I. 1. 2. LES DIAPIRS GRANITIQUES
L’unité inférieure de la Zone Centrale de la ceinture du Damara, dominée par
les diatexites, comprend également des plutons de leucogranite plus homogène de
texture grenue à pegmatitique. Les plutons recoupent localement la structure des
diatexites mais généralement leurs contacts sont soulignés par la foliation
synmigmatitique des diatexites. La structure interne de ces plutons est soulignée par
l’orientation préférentielle des micas et est concordante au contact avec les diatexites
(cf. figure 7 ; Toé et al., n.d.). La minéralogie de ces leucogranites est dominée par le
quartz et les feldspaths (1, Figure III.24). A la différence des leucosomes des
diatexites, ils sont pauvres, voire sans, microcline et les rares biotites sont sub-
automorphes (A, B, C ; Figure III.24). Ils ont une texture pegmatitique avec des
cristaux de quartz fracturés présentant une extinction roulante (D, Figure III.24),
résultats d’une déformation ductile à fragile ultérieure à la cristallisation.
98
1
Biotite
0.5 Cm
Quartz
A B
Biotite Quartz
Plagioclase
Plagioclase
Quartz
C D
Figure III.24 : 1. Echantillon macroscopique de leucogranite prélevé dans un diapir de l’unité
inférieure. Echantillon 9544-36B, Stop 36. A. Lame mince présentant des minéraux leucocrates
majoritairement (quelques oxydes de fer visibles). B et C. Pétrographie à quartz + plagioclases
et rares biotites. D. Quartz fracturé et à extinction roulante.
99
Ces plutons, interprétés comme d’anciens magmas granitiques différenciés,
peuvent représenter (i) soit des zones de concentration des liquides silicatés par
ségrégation des solides en suspension au sein de la zone magmatique, (ii) soit des
zones de collecte de liquides silicatés produits par fusion partielle de roches
structuralement plus profondes et ayant migrés vers la zone partiellement fondue.
Les caractéristiques structurales de ces plutons et de leur contact avec les diatexites
suggèrent une mise en place sous forme de diapirs de magma granitique développés
par instabilité gravitaire au sein des roches partiellement fondues.
100
1
Qz
Myrmékite
A 0.5 Cm
B
Monazites
Biotite
Quartz
Ox. fer
C D
Figure III.25 : 1. Echantillon de métatexite d’orthogneiss du complexe métamorphique
d’Abbabis. Echantillon 9544-38, Stop 38. A. Lame mince présentant l’alternance de lits clairs et
de lits sombres. B. Minéralogie à quartz, feldspaths, myrmékite et biotites. C. Recristallisation
dynamique de quartz en sous-grains, avec lits sombre de biotites et oxyde de Fer. D. Monazites
en inclusion dans une biotite.
101
I. 1. 4. COMPARAISON GEOCHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE NORMATIVE CIPW DES ROCHES
DE L’UNITE INFERIEURE.
102
Id. Echantillon 9544_35A 9544_35B 9544-35C 9544-35D 9544_36A 9544-36B 9544_38 9544-38"
Facies diatexites (protolithe paragn. ) diatexites (granites hétérogènes) diapir granitique orthogneiss migmatitique
%
SiO2 70,027 69,401 73,837 80,916 77,251 79,007 69,34 69,496
TiO2 0,405 0,833 0,181 0,077 0,098 0,127 0,669 0,602
Al2O3 14,813 13,69 13,895 10,692 12,745 11,551 14,364 14,3
Fe2O3 2,931 3,79 1,306 1,667 1,931 0,604 5,005 5,091
MnO 0,094 0,17 0,034 0,019 0,027 0,006 0,047 0,095
MgO 1,672 2,271 0,482 0,041 0,382 0,051 0,974 1,055
CaO 3,413 4,301 1,577 2,478 2,482 0,526 1,152 2,527
Na2O 4,096 3,614 2,967 3,457 4,328 2,35 4,984 3,682
K2O 2,343 1,715 5,601 0,434 0,757 5,749 3,327 2,98
P2O5 0,206 0,216 0,12 0,219 0 0,03 0,138 0,172
PF 1,20 1,18 0,60 0,25 0,82 0,33 0,55 0,84
Total 100,22 100,16 100,73 100,54 99,63 99,83 99,73 99,83
Tableau III.9 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité inférieure, complexe gneissique d’Abbabis. Calculs
CIPW avec GeoPlot® (Zhou et Li, 2006).
103
I. 2 LES METATEXITES DE L’UNITE
INTERMEDIAIRE OU ZONE DES ROCHES
PARTIELLEMENT FONDUES
I. 1. 5. PETROGRAPHIE
L’unité intermédiaire de la zone interne de la ceinture orogénique du Damara
est constituée à majorité de métatexites recoupées par endroits par des granites
intrusifs. (cf. Partie. 3.2 ; Toé et al., n. d.). Les relations structurales entre migmatites
et granites et entre les différents composants des migmatites (leucosome,
mélanosome, mésosome, enclaves) sont abordées à l’échelle macroscopique de
l’affleurement mais sont complétées par une analyse pétrologique (minéralogie,
texture, microstructure) à l’échelle de l’échantillon (Figure III.26) et de la lame mince
(Figure III.27, Figure III.28).
Une diversité de métatexites est observée à l’affleurement et reflète la variété des
protolithes (métapélites, métagrauwackes). D’une façon générale, les leucosomes
quartzo-feldspathiques des métatexites métapélitiques (formation du Kuiseb) sont
plutôt en veines parfois à grenats, tandis que ceux des métatexites
métagrauwackeuses (formation du Chuos) sont en poches. Cela est dû aux
différences de structures des roches de ces formations ; foliée pour les métapélites
et grenue pour les métagrauwackes. Les leucosomes sont bordés de mélanosomes
à biotite et autres minéraux ferromagnésiens.
La Figure III.26 montre le leucosome + le mélanosome dans une roche microgrenue
mésocrate, à minéralogie majoritaire de quartz et feldspaths (plagioclases et
microcline) ; micas et chlorite et à ciment calcitique. Tous ces critères et les bordures
de grains diffuses entre les minéraux définissent un métagrauwacke.
Ces caractéristiques témoignent de la fusion partielle dans le faciès des Amphibolites
suivant la réaction :
Fe-biotite + Feldspaths K + Plagioclase + Quartz ↔ Liquide silicaté + Grenat
104
Leucosome
Mélanosome
Figure III.26 : Métatexite caractérisée par des veines et poches leucosome bordées de mélanosome dont la
texture grenue et la composition dominée par le quartz sont interprétées comme reflétant une origine
métasédimentaire. Echantillon 9544-25A.
Grenat
(Almandin)
Grenat
Grenat Quartz
Fe-Biotite
Fe-Biotite
B C
Figure III.27 : Leucosome à grenat almandin dans les métatexites. A. Echantillon macroscopique. B. Lame
mince. C. Relique de grenat à symplectite de quartz. Echantillon 9544-25B.
105
La présence de poches quartzo-feldspathiques grenue au sein d’une roche de
texture plus fine est interprétée comme résultant de la cristallisation de liquide silicaté
interstitiel produit par la fusion partielle à l’échelle des grains (.Figure III.28)
A
Leucosomes
0.5 cm
5000 µm
C
106
Un affleurement clé (Stop 29) dans la zone de transition entre métatexites et
diatexites à l’Ouest du complexe d’Abbabis permet de distinguer les relations
structurales entre migmatites et différents types de leucosomes. Des lentilles de
leucosomes isolées dans la roche métasédimentaire et sont interprétées comme des
produits de fusion partielle ségrégés à l’échelle des grains et piégés au sein de leur
roche protolithe (A, Figure III.29). Les connexions de veines de leucosomes en
réseaux aux contours diffus de tailles infra-centimétrique ou pluri-centimétrique
(respectivement B et C, Figure III.29) sont interprétées comme témoignant de la
migration du liquide silicaté au delà de l’échelle des grains. Des veines de syénites
pegmatitiques (D, Figure III.29), à feldspaths alcalins dominants, plagioclases et
quartz minoritaires en contact sécant franc sur la roche encaissante suggèrent une
origine allochtone. L’analyse en lame mince permet de distinguer les caractéristiques
texturales et structurales des transitions métagrauwacke/leucosome ou
métagrauwacke/syénite (Figure III.30).
Un exemple de zone de collecte de leucosome est présenté sur l’échantillon
32 (E, Figure III.29). Sur cet échantillon, on note la transition nette mais ondulée
entre la fraction granitique et son encaissant métaquartzitique. La composition
chimique très siliceuse de la roche (voir CIPW, Tableau III.10) très peu propice à la
fusion partielle (dans le faciès amphibolite), l’absence de micro veines d’alimentation
ainsi que la limite structurale entre le métaquartzite et la fraction granitique laissent
supposer une origine allochtone de cette dernière mais aussi une mise en place
dans des conditions ductiles.
107
B
9544-29C_LEUC
A 9544-29B
9544-29B_LEUC
9544-29D
C
9544_32PEGM
9544_32
0,5 cm 0,5 cm
Leucosome
Syénite intrusive
Métagrauwacke
Métagrauwacke
A B
Figure III.30 : Détails en lames minces des transitions entre métagrauwacke/leucosome (A) et
métagrauwacke/syénite intrusive (B).
108
I. 1. 6. COMPARAISON GEOCHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE NORMATIVE CIPW DES ROCHES
DE L’UNITE INTERMEDIAIRE
Les données CIPW (Tableau III.10) des échantillons démontrent que les
métatexites de la Swakop River présentent des minéralogies variables en quartz
comprises entre 40 et 60 %. Ceci est compatible avec la nature grauwackeuse riche
en silice de certains protolithes mais reflète également la proportion de leucosome
qu’elles renferment. Une comparaison entre le métasédiment (9544-29B) et les
différents types de leucosomes qui sont recensés à l’affleurement 29, montrent
l’enrichissement relatif en silice dans ces derniers par rapport à leur source et un
appauvrissement en ferromagnésiens typique de la ségrégation qui a lieu lors de la
fusion partielle. On peut cependant s’interroger sur la teneur en calcium plus élevée
dans les leucogranites par rapport aux autres faciès avec pour corollaire le passage
entre un plagioclase du type andésine (30% An) à labrador (50% An).
Les différences chimiques entre mesosome et leucosome sont reflétée par des
différences de composition minéralogiques.
109
Id. Echantillon 9544_25B 9544_27A 9544-27B 9544_29B 9544_29B_LEUC 9544_29C_LEUC 9544_29Cbis_LEUC 9544_29D 9544_32 9544_32PEGM
Facies métatexites non différenciées paléosome métaséd. néos. concordant néosome réseau néosome veine discordante métaséd. encaissant granite intrusif
%
SiO2 69,118 83,192 78,412 74,452 82,082 78,017 78,117 62,559 81,677 76,02
TiO2 0,613 0,292 0,42 0,551 0,332 0,527 0,157 0,19 0,382 0,081
Al2O3 13,392 7,952 9,666 11,126 7,817 9,362 11,338 16,611 8,237 13,609
Fe2O3 6,8 2,159 3,221 4,213 3,004 3,488 1,056 1,147 2,916 0,604
MnO 0,283 0,049 0,064 0,05 0,033 0,069 0,03 0,038 0,048 0,017
MgO 2,427 1,081 1,62 1,885 1,16 1,728 0,976 0,674 1,359 0,299
CaO 2,403 2,163 1,732 0,748 1,143 2,008 1,944 3,625 1,107 1,051
Na2O 2,451 0,629 0,791 0,761 0,653 0,757 1,048 1,374 1,573 2,626
K2O 1,97 2,394 3,973 6,091 3,778 3,896 5,273 11,607 2,605 5,694
P2O5 0,542 0,089 0,101 0,124 0 0,148 0,061 2,176 0,096 0
PF 0,72 1,18 2,08 1,51 1,52 1,36 1,02 1,27 1,07 0,79
Total 100,57 100,20 100,87 100,06 100,15 99,66 100,17 99,83 99,95 99,86
Quartz 40,084 64,376 52,764 42,651 59,646 52,242 46,392 7,513 58,43 36,256
Corindon 4,156 0,606 1,157 2,218 0,575 0,603 0,518 0,406 1,047 1,215
Orthoclase 11,642 14,148 23,479 35,996 22,327 23,024 31,161 68,593 15,395 33,649
Anorthose 11,642 14,148 23,479 35,996 22,327 23,024 31,161 68,593 15,395 33,649
Plagioclases 29,121 15,471 14,626 9,34 11,196 15,4 18,114 15,394 18,175 27,434
albite 20,74 5,322 6,693 6,439 5,525 6,405 8,868 11,626 13,31 22,22
Anorthite 8,381 10,149 7,933 2,901 5,671 8,995 9,246 3,768 4,865 5,214
Plagio (%An) 29 66 54 31 51 58 51 24 27 19
Leucite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Nepheline 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Wollastonite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Diopside 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Hyperstène 6,045 2,693 4,035 4,695 2,889 4,304 2,431 1,679 3,385 0,745
Olivine 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
magnetite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ilménite 0,605 0,105 0,137 0,107 0,071 0,148 0,064 0,081 0,103 0,036
Hématite 6,8 2,159 3,221 4,213 3,004 3,488 1,056 1,147 2,916 0,604
Titanite (sphène) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Perovskite 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Rutile 0,294 0,237 0,348 0,495 0,295 0,449 0,123 0,147 0,328 0,062
apatite 1,256 0,206 0,234 0,287 0 0,343 0,141 5,042 0,222 0
Tableau III.10 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité intermédiaire. Calculs CIPW avec
GeoPlot® (Zhou et Li, 2006).
110
I. 3 LES GRANITES INTRUSIFS DE L’UNITE
SUPERIEURE OU ZONE D’INTRUSION
I. 1. 7. PETROGRAPHIE
A l’Est du Complexe Gneissique d’Abbabis, l’unité supérieure est constituée
des formations métasédimentaires à calcschistes et gneiss à calcsilicates de Khan et
d’Etusis recoupées par un réseau de dykes et sills granitiques structuralement
connecté au laccolithe exposé dans la région du dôme d’Ida (Figure III.21). Ces
granites présentent une grande variété minéralogique et structurale de granites
témoignant de la variété des sources des magmas et des conditions physiques de
leur mise en place.
Dans la zone de transition Est (Figure III.21), au contact des migmatites du
complexe d’Abbabis, les calcschistes contiennent des veines de leucosomes à bords
diffus et des veines granitiques partiellement à totalement transposées dans la
foliation de la roche encaissante en association avec sa déformation ductile. Plus
haut structuralement, à la base et au sommet du laccolithe d’Ida dome, les contacts
intrusifs sont francs et associés à une déformation fragile des roches encaissantes
(cf. partie 3.3 ; upper unit, Toé et al., n. d.)
Les granites (Figure III.31) vont des teintes mésocrates grisâtres jusqu’aux couleurs
pâles des leucogranites en passant par des couleurs rosées. Ces variations sont
dues respectivement à des proportions variables de quartz (translucides), de
plagioclases (blanc laiteux) et de feldspaths alcalins (rosés). Les textures de ces
granites vont d’aplitique à pegmatitique. Certains de ces granites intrusifs
(pegmatites surtout) renferment des minéraux accessoires radioactifs dont l’une des
manifestations est la teinte sombre du quartz (A, C, F Figure III.31). Ces minéraux
radioactifs sont essentiellement des monazites (Th) et oxydes d’uranium tels
qu’uraninite et bétafite.
Des veines de granites in-situ dans les séries de calcschistes contiennent des
pyroxènes calciques (diopside) altérés en amphibole (Figure III.32). Ce sont des
veines de leucosomes issus de la fusion partielle des calcschistes dans lesquels les
diopsides cristallisent et leur déstabilisation en amphibole reflète une hydratation lors
du refroidissement du granite éventuellement associée soit à la concentration d’eau
en fin de la cristallisation ou bien par la circulation de fluides dans la zone de
détachement postérieurement à la cristallisation des granites.
111
A B C
D E F
Figure III.31 : Exemples de granites intrusifs à l’affleurement dans l’unité supérieure. A. Echantillon 9544-39A : granite. B. Echantillon 9544-39D :
leucogranite pegmatite. C. Echantillon 9544-41A : granite pegmatitique à quartz fumé. D. Echantillon 9544-41B : granite aplitique. E. Echantillon
9544-41C : leucogranite. F. Echantillon 9544-99 : pegmatite à quartz fumé.
112
Calcschiste
9544-41E
Diopside
Veine granitique
9544-41E_Veine
Hornblende-Mg
(couronne d’altération orangée)
Figure III.32 : Calcschiste avec veine de granite in-situ à diopside (clinopyroxène) altéré en
hornblende (riche en Mg). Echantillon 9544-41E.
I. 1. 8. COMPARAISON GEOCHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE NORMATIVE CIPW DES ROCHES
DE L’UNITE INTERMEDIAIRE
La normalisation CIPW des granites intrusifs (Tableau III.11) montre la variabilité de
la minéralogie avec les proportions de quartz et de feldspaths dans les granites
intrusifs. Les plagioclases sont de type Oligoclase (An 10 – 30%). Ces minéralogies
normatives sont confirmées par les observations en lame mince de ces échantillons.
113
Ref Echantillon 9544_39A 9544_39D 9544_39B1 9544_41A 9544-41B 9544_41C 9544_41E_Veine 9544_41E 9544-99
Facies granites intrusifs calcschiste granites intrusifs veine calscschiste granite intrusif
%
SiO2 79,125 78,487 63,997 83,791 74,304 73,854 73,711 63,268 89,506
TiO2 0,08 0,011 0,689 0,08 0,085 0,017 0,336 0,67 0,041
Al2O3 11,303 12,906 14,058 8,042 14,172 14,664 10,278 13,015 5,764
Fe2O3 0,456 0,289 4,726 1,643 0,965 0,233 2,663 5,5 0,866
MnO 0,005 0,006 0,077 0,008 0,008 0,005 0,054 0,076 0,004
MgO 0,097 0,094 2,451 0,106 0,207 0,057 2,011 2,836 0
CaO 0,59 3,113 8,434 0,497 1,151 0,919 5,408 5,247 0,547
Na2O 2,57 4,56 4,525 1,732 4,119 3,432 3,169 2,406 1,871
K2O 5,774 0,41 0,889 4,008 4,918 6,768 2,276 6,818 1,371
P2O5 0 0,124 0,155 0,094 0,07 0,052 0,094 0,164 0,03
PF 0,60 0,70 1,18 0,50 0,41 0,58 0,99 0,40 0,24
Total 99,66 100,39 100,50 99,62 99,96 99,60 100,54 100,50 99,62
Quartz 40,815 44,17 18,472 57,42 28,946 26,082 36,375 12,573 72,289
Corindon 0 0 0 0,176 0,147 0,146 0 0 0,279
Orthoclase 34,122 2,423 5,254 23,686 29,064 39,996 13,45 40,292 8,102
Anorthose 34,122 2,423 5,254 23,686 29,064 39,996 13,45 40,292 8,102
Plagioclases 23,997 52,12 53,71 16,508 40,107 33,26 33,912 24,934 18,35
albite 21,746 38,585 38,289 14,656 34,854 29,04 26,815 20,359 15,832
Anorthite 2,251 13,535 15,421 1,852 5,253 4,22 7,097 4,575 2,518
Plagio (%An) 9 26 29 11 13 13 21 18 14
Leucite 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Nepheline 0 0,182 0 0 0 0 1,786 0 0
Wollastonite 0 0 2,669 0 0 0 0 0 0
Diopside 0,324 0,505 13,169 0 0 0 10,805 14,282 0
Hyperstène 0,091 0 0 0,264 0,516 0,142 0 0,443 0
Olivine 0 0 0 0 0 0 0 0 0
magnetite 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ilménite 0,011 0,013 0,165 0,017 0,017 0,011 0,115 0,163 0,009
Hématite 0,456 0,289 4,726 1,643 0,965 0,233 2,663 5,5 0,866
Titanite (sphène) 0,183 0,01 1,478 0 0 0 0,675 1,434 0
Perovskite 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Rutile 0 0 0 0,071 0,076 0,011 0 0 0,036
apatite 0 0,287 0,359 0,218 0,162 0,12 0,218 0,38 0,07
Tableau III.11 : Géochimie des oxydes majeurs et normalisation CIPW des roches échantillonnées dans l’unité
supérieure et la zone de transition Est. Calculs CIPW avec GeoPlot® (Zhou et Li, 2006).
114
Figure III.33 : Zone de transition entre unité inférieure et supérieure à l’Ouest du complexe d’Abbabis. Panorama des métatexites (protolithe :
métasédiments du Chuos) avec un réseau de veines concordantes et discordantes de granites allant de l’échelle des grains jusqu’à une dizaine de
mètre). A. Métagrauwacke du Chuos avec veines de leucosome concordantes boudinées en continuité texturale avec des veines de leucosome
discordantes localisées dans des bandes de cisaillement. B. Métagrauwacke du Chuos avec transition métatexites/diatexites comprenant des
leucosomes et des veines granitiques intrusives. Les numéros correspondent aux échantillons prélevés et présentés dans les figures suivantes.
115
A B C
D F
E
Affleurement 33
Figure III.34 : Variétés de granites à l’affleurement 33 (zone 2). A & B = granites in-situ dans la métatexite. C = Métatexite (métasédiment avec
ségrégation de leucosome mais sans migration de liquide silicaté). D = Apex de granite intrusif dans les métatexites. E = Veines concordante de
leucosome avec bordure de mélanosome. F = Granite intrusif avec épontes réactionnelles au contact du métasédiment encaissant.
116
1 9344-33B1’’= a, a’
9344-33B1’ = b, b’
a a’
Microcline
Oxydes de Fe (Fe-Ti)
Quartz
b b’
Biotites
Sub-automorphes
117
9544-33D
Oxydes de Fe (Fe-Ti)
0,5 cm
A’
Quartz
interstitiel
Microcline
Figure III.36 : Echantillon de granits intrusifs avec quartz interstitiel et contacts lobés entre les
minéraux attestant d’une cristallisation à partir de liquides silicatés. Echantillon 3544-33D.
118
9544-33A
A B
Biotite
Zircon
C D ilménite
Monazite
Microcline
Biotite
Figure III.37 : Eponte de granite intrusif à biotite et monazite hydrothermales. La cristallisation de ces
granites s’accompagne de la libération de fluides hydrothermaux réagissant avec les métasédiments
encaissants (métamorphisme de contact). Echantillon 9544-33A. A = Lame mince. B =zircon dans
biotite centimétrique. C= zone magmatique avec ciment calcitique entre les fragments de microclines
et oxydes de fer. D = agrégat de monazites hydrothermales entre biotites et ilménite.
119
I. 5 DISCUSSION :
Les caractéristiques structurales et pétrologiques de l’échelle de l’affleurement à
celle de la lame mince des granites exposés dans la zone interne de la ceinture
orogénique du Damara suivant la coupe de la Swakop River permettent de distinguer
différents types qui reflètent l’impact (i) de la source des magmas, (ii) du taux de
fusion partielle, et (iii) de la cristallisation fractionnée.
Nex et al., (2001) ont fait une classification des granites (Tableau III.12) à
l’affleurement à partir d’un transect d’une dizaine de kilomètres dans les environs de
Goanikontès (Figure III.38). En tout, ils ont dénombré 6 types de granites intrusifs
selon des critères de relations structurales avec l’encaissant, de couleur (blanc, rose
ou gris), de texture (grains fin, moyen, grossier), de minéralogie des phases
accessoires, de radioactivité (mesurée au scintillomètre) et aussi de géochimie des
éléments majeurs et traces. Leur zone d’étude correspond à la zone de transition
Ouest entre l’unité inférieure et l’unité intermédiaire de notre étude.
Figure III.38 : Zone d’étude de Nex et al., 2001. Avec les arrêts 32 et 33 reportés. Modifié d’après
Nex et al., 2001.
120
Les leucosomes et granites in-situ ont des occurrences uniquement dans la
zone de couverture métasédimentaire métatexitique et sont le plus souvent en
continuité structurale avec la schistosité du métasédiment. Ils sont caractérisés par
des minéraux tels que des grenats métamorphiques et des cristaux de quartz et
feldspaths à l’hypersolvus. De plus, la présence de magnétite, d’ilménite, de
myrmékite et de biotite dans certains d’entre eux suggère une ségrégation et une
migration confinée dans leur protolithe.
Les granites intrusifs ont des occurrences dans les zones de forte déformation
(zone de transition entre unités) où ils recoupent les métasédiments métatexitiques.
A la différence des granites in-situ, certains granites intrusifs contiennent des
minéraux d’uranium non recensés dans les métatexites, ce qui a pour corollaire, une
radioactivité plus forte.
La classification de Nex et al. (2001) a été reprise par Basson and Greenway, 2004
pour l’identification des types de granites dans le périmètre de la mine de classe
mondiale de Rössing située à une trentaine de kilomètres au Nord-est de
Goanikontès dans le lit de la rivière Khan sécante à la Swakop (voir Figure III.21).
121
Types de granites,
Type de granites comparés
radioactivité mesurée Epaisseurs (m) Caractéristiques structurales Caractéristiques pétro-minéralogiques
interprétés par notre étude
au scintillomètre
A, <20 cps < 0,75 Faibles occurrences uniquement dans la Rose clair, grains fins à moyens,
zone de forte déformation, texture homogène saccharoïde, faible foliation
formes irrégulières, faible foliation,
boudinés et plissés par D3
B, <20 cps 1à4 Occurrences fréquentes hors de la zone Blancs, grains fins à pegmatitiques, à grenats
de forte déformation, typiques
les intrusions à grains fins sont avec parfois biotite et tourmaline abondantes
LEUCOSOMES et GRANITES IN-SITU
faiblement foliées, fréquemment
dans les métatexites
boudinées et occasionnellement plissés
par D3
C, 10-20 (200) cps 0,5 à 10 Type le plus fréquent dans les sédiments Rose pâle à crème, grains moyens à
de couverture, pegmatitiques,
occasionnellement boudinés, occurrence minéraux à l'hypersolvus avec quartz, magnétite,
dans les charnières de pli F3 ilménite et tourmaline
D, 100 (400) cps 1à7 Irréguliers et anastomosés, limités à la Blancs, grains moyens à grossier, texture
zone de forte déformation granulaire,
à la transition des formations Khan- feldspaths blancs et quartz fumé typique avec béta-
Rössing uranophane fréquente et bétafite occasionnelle
E, 30 (300) cps 1 à 10 Type dominant dans la zone de forte Couleurs et tailles de grains extrêmement
déformation. variables,
GRANITES INTRUSIFS
Générallement tabulaires et contient des poches d'oxydation isolées dans la dans les métatexites
occasionnellement dendriforme. masse plutonique
Mise en place parallèlement au litage
gneissique dominant
F, <20 cps 0,5 à 3 Tabulaires avec des épontes franches Couleur rouge distinctive, grains grossier à
avec l'encaissant, pegmatitique,
recoupent toutes les autres structures feldspath perthitique rose et quartz blancs laiteux
Tableau III.12 : Classification de Nex et al. (2001) des types de granites rencontrés dans la région de Goanikontès à la limite Socle/Couverture
selon la conception en vigueur (zone de forte contrainte) et équivalente à la zone de transition Ouest entre unités inférieure et intermédiaire. Les
valeurs entre parenthèses sont les nombres maxima de coups par seconde enregistrés par scintillomètre. Interprétation en termes de relations
génétique avec l’encaissant.
122
Les caractéristiques des phases minérales majeures des leucosomes et
granites in-situ ainsi que les granites intrusifs sont représentés dans le diagramme
QAP (Streickeisen) de la Figure III.39. Minéralogiquement, une comparaison des
minéraux accessoires voire accidentels présents dans les roches est nécessaire pour
distinguer les granites in-situ des granites intrusifs.
Figure III.39 : Diagramme QAP (Quartz, feldspaths Alcalins, Plagioclases ; (Streckeisen, 1974)
des granitoïdes échantillonnées pour toutes les unités de la Swakop River. (A) quartzolite ; (B)
granitoïde hyperquartzeux ; (C) Granite alcalin ; (D) syénogranite ; (E) monzogranite ; (F)
granodiorite ; (G) Tonalite ; (H) syénite alcaline ; (I) syénite ; (J) monzonite ; (K)
monzodiorite/monzogabbro ; (L) Diorite/Gabbro.
123
II GEOCHIMIE DES MIGMATITES ET GRANITES DE LA
SWAKOP RIVER
Oxydes SiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5
Concentrations > 60 7 - 15 <5 < 0,3 <3 <4 ca. 5 1,6 - 6,8 <1 < 0,5
(% poids) (82) (6,8) (8,4)
Tableau III.13 : Concentrations des éléments majeurs des métasédiments métatexitiques de la Swakop River.
Les valeurs entre parenthèses représentent les valeurs les plus élevées. Pour SiO2 = métatexite à forte
proportion de leucosomes en poches centimétriques du Chuos (9544-27A). Fe2O3 = métatexite à leucosome à
grenats (9544-25B) et CaO = calcshiste à diopside (9544-41E).
124
LES LEUCOSOMES / GRANITES IN-SITU ET GRANITES INTRUSIFS
Les granites échantillonnés dans les différentes unités de la Swakop River ont
des rapports A/CNK et A/NK respectivement compris entre 0,9 – 1,2 et 1 – 2 (Figure
III.40). Ils sont pour la plupart peralumineux, de lignée calco-alcaline parfois
hyperpotassiques. Cependant quelques granites se trouvent dans le champ des
granites métalumineux du fait essentiellement de la présence de minéraux enrichis
en calcium tels que les pyroxènes (diopside, 9544-41E_veine) ou des amphiboles.
Le caractère enrichi en Al de ces granites témoigne de leur origine par fusion de
croûte continentale (Shand, 1947). Ces granites ne sont pas d’une grande variété
selon les critères du diagramme chimico-minéralogique A-B (Figure III.41) montrant
les variations de peraluminosité (index A) en fonction du fractionnement. Les granites
intrusifs dans l’unité supérieure ne présentent pas de fractionnement. Les
leucosomes et granites in-situ présentent des variations de peraluminosité dues aux
différences chimiques de leurs sources métatexitiques. Cela est surtout vrai pour
certains granites à biotites ou à amphiboles de la zone de transition Est et de l’unité
inférieure.
Figure III.40 : Indice d’alcalinité des granites des différentes unités de la Swakop river.
Diagramme de (Shand, 1947).
125
Figure III.41 : Diagramme chimico-minéralogique A-B ; avec A = degré d’aluminosité et B =
indice de fractionnement des minéraux ferromagnésiens. (Debon and Le Fort, 1988)
126
Figure III.42 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough
and Sun, 1995) des métatexites métasédimentaires des différentes unités de la Swakop River.
127
allanites [(Ca,Ce,La)2(Al,Fe2+,Fe3+)3(Si3O12)(OH)] du groupe des épidotes,
concentrent préférentiellement les Terres Rares légères lors de la cristallisation dans
les liquides silicatés granitique avec des coefficients de partage Délémentminéral/liquide
pouvant aller jusqu’à ca. 2600 dans le cas du La dans les allanites (Mahood and
Hildreth, 1983). Les Terres Rares Lourdes sont quant à elles préférentiellement
incorporées dans le grenat, le zircon et autres minéraux pouvant incorporer les
éléments incompatibles dans les leucosomes. L’épaulement et le relatif
enrichissement en terres rares lourdes des granites intrusifs s’expliquent par la
présence pour certains d’entre eux (A, C et F, Figure III.31) de minéraux tels que les
oxydes d’uranium qui en sont parfois porteurs.
Gran. intrusifs
Leuc & gran. In-situ
Métased. hôtes Unité Interm.
Diatexites Unité Inf.
5
4
C.F.
3
2
1
Figure III.43 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough
and Sun, 1995) des granites des différentes unités de la Swakop River. Une séquence de
cristallisation frationnée (C.F.) peut être interprétée dans les granites intrusifs. Avec la teneurs
en uranium croissantes avec la proportion des ETR lourds. 1 = 9544-39D ; 2 = 9544-41C ; 3 =
9544-41E(leuc) ; 4 = 9544-41B ; 5 = 9544-39A ; 6= 9544-41A. Les échantillons 5 et 6 étant
respectivement minéralisés en bétafite et uraninite.
128
Les spectres d’ETR des métatexites métasédimentaires et les leucosomes et
granites in-situ présentent des allures similaires (Figure III.44). Les compositions
chimiques des leucosomes et granites in-situ reflètent donc leurs sources. La
différence d’ordre de grandeur entre les concentrations en terres rares des granites
intrusifs dans l’unité supérieure et des granites des unités inférieures et intermédiaire
pourrait être refléter une origine de ces différents types de granites par fusion
partielle de protolithe aux signatures en ETR distinctes. Les granites des unités
inférieures et intermédiaires demeurent dans leur protolithe migmatitique. Ce qui
n’est pas le cas de granites intrusifs qui proviennent de cristallisations de liquides
silicatés ultimes. Ces derniers auraient pu subir une cristallisation fractionnée
donnant lieu à des fractionnements élémentaires successifs.
Par contre, il est à noter que les métasédiments échantillonnés dans l’unité
supérieure (formation de Khan, en vert sur le graphe de la Figure III.44) ont des
spectres de terre rares très différents de ceux des granites intrusifs (non représentés
ici).
Figure III.44 : Comparaison des spectres de terres rares normalisées aux chondrites des
métasédiments et gneiss des différentes unités de la rivière Swakop et leur domaine de
granites associés
129
id. Ech. Type de roche et Unités La Ce Pr Nd Sm Eu Gd Tb Dy ho Er Tm Yb Lu Valeurs calculées par échantillon Valeurs médianes calculées par unité
M&S 1995 (CI) Chondrite 0,237 0,613 0,0928 0,457 0,148 0,0563 0,199 0,0361 0,246 0,0546 0,16 0,0247 0,161 0,0246 Σ REE Σ LREE N / Σ HREE N Eu* Σ REE Σ LREE N / Σ HREE N Eu*
9544_35A diatex. U. Inf. 70,24 141,4 15,31 52,3 9,248 1,222 7,336 1,114 6,225 1,157 3,181 0,455 2,876 0,423 312,487 10,99 0,452
9544_35B // 159,2 327 36,03 124,6 22,85 2,277 18,15 2,866 16,81 3,19 9,136 1,4 9,378 1,379 734,266 8,18 0,341
9544-35C granit hétérog. U. Inf. 12,07 21,08 2,309 9,193 2,196 1,026 2,182 0,362 2,176 0,423 1,182 0,171 1,088 0,162 55,62 4,71 1,429
171,35 6,45 0,48
9544-35D // 29,86 59,11 6,528 25,56 5,689 0,924 5,31 0,877 5,405 1,102 3,223 0,479 3,099 0,456 147,622 4,51 0,512
9544_36A granit diapir U. Inf. 46,47 90,91 9,415 30,69 5,45 0,669 4,073 0,586 3,096 0,535 1,379 0,201 1,38 0,225 195,079 14,88 0,433
9544-36B // 6,014 8,497 0,78 2,596 0,547 0,636 0,642 0,137 1,039 0,246 0,85 0,153 1,191 0,208 23,536 1,95 3,271
9544_38 gneiss U. Inf. 77,46 154,7 17,13 60,65 11,42 1,587 9,607 1,536 9,239 1,848 5,409 0,849 5,757 0,867 358,059 6,44 0,462
314,27 7,51 0,523
9544-38" // 64,04 116,5 12,19 45,76 8,04 1,413 6,771 1,019 6,039 1,157 3,307 0,486 3,253 0,496 270,471 8,57 0,584
9544_33B1ter gran. in-situ transition Ouest 77,12 145,8 15,57 51,91 9,14 1,258 6,73 1,076 6,254 1,162 3,314 0,515 3,514 0,551 323,914 9,85 0,489
9544_33C // 41,19 76,24 7,444 24,09 4,011 1,009 3,316 0,499 2,927 0,564 1,677 0,261 1,757 0,264 165,249 10,10 0,843 296,712 10,10 0,59
9544_33D // 83,21 142 13,18 41,53 5,856 0,937 3,98 0,499 2,452 0,418 1,153 0,167 1,151 0,179 296,712 28,73 0,592
9544_33E gran. intrusif U. 790,3 1513 167,4 526,5 104,6 6,15 98,89 20,3 151 35,03 120,1 20,85 147,4 22,8 3724,32 2,55 0,184
9544_29B_LEUC gran. In-situ U. Interm. 24,2 48,82 5,562 20,3 3,906 0,737 3,257 0,515 3,084 0,647 1,929 0,295 1,977 0,308 115,537 5,86 0,630
9544_29C_LEUC // 44,45 92,27 10,22 35,98 6,372 0,936 4,843 0,711 3,848 0,696 1,894 0,265 1,724 0,259 204,468 12,03 0,514
151,97 12,20 0,71
9544_29Cbis_LEUC // 29,01 60,76 6,842 24,97 4,706 1,096 3,72 0,545 2,906 0,495 1,293 0,173 1,077 0,16 137,753 12,37 0,798
9544_32PEGMATITE // 40,43 77 8,009 26,95 4,451 1,074 3,241 0,435 2,226 0,37 0,94 0,126 0,802 0,13 166,184 20,78 0,862
9544_29D Syénite intrusive 22,83 65,27 9,824 45,53 15,22 2,147 17,95 3,09 18,33 3,535 9,537 1,341 8,402 1,149 224,155 1,92 0,396
9544_25B métatex. U. Interm 27,64 61,17 7,691 31,41 8,021 1,44 9,179 1,832 13,92 3,409 11,59 1,967 13,94 2,162 195,371 1,13 0,512
9544_27A // 23,53 47,91 5,409 19,84 3,968 0,65 3,457 0,563 3,411 0,679 1,998 0,305 2,121 0,33 114,171 5,43 0,535
9544-27B // 29,71 57,33 6,288 24,25 4,706 0,809 3,995 0,61 3,461 0,662 1,856 0,269 1,762 0,264 135,972 7,69 0,569
138,13 8,43 0,52
9544_29B // 29,47 60,45 6,964 25,46 5,007 0,966 3,975 0,587 3,26 0,597 1,579 0,232 1,509 0,232 140,288 9,29 0,660
9544_32 // 28,96 58,57 6,531 23,41 4,373 0,643 3,519 0,523 2,939 0,541 1,505 0,221 1,486 0,232 133,453 9,17 0,500
9544_33B1bis métatex. Transition Ouest 147,5 271,6 29,47 99,19 16,46 2,13 11,94 1,837 10,86 2,12 6,195 0,971 6,626 1,012 607,911 9,98 0,463
9544_39A gran. intrusif U. Sup. 6,359 13,27 1,856 7,537 2,341 0,199 2,501 0,535 3,785 0,799 2,538 0,466 3,554 0,532 46,272 1,08 0,251
9544_39D // 6,283 9,796 0,951 3,208 0,734 0,137 0,719 0,125 0,798 0,169 0,513 0,085 0,625 0,098 24,241 4,12 0,575
9544_41A // 7,953 23,89 2,844 13,06 5,572 0,589 7,042 1,682 12,47 2,684 8,504 1,381 9,638 1,412 98,721 0,58 0,287
51,49 1,95 0,46
9544-41B // 17,41 33,26 3,66 13,95 3,387 0,63 3,42 0,61 3,921 0,804 2,418 0,381 2,541 0,382 86,774 3,20 0,564
9544_41C // 5,053 8,719 0,95 3,392 0,891 0,353 0,992 0,2 1,327 0,279 0,859 0,143 1,069 0,17 24,397 2,15 1,145
9544-99 // 11,91 21,05 1,96 6,855 1,826 0,221 1,944 0,463 3,447 0,71 2,362 0,415 3,101 0,445 56,709 1,75 0,358
9544_41E_veine gran. In-situ U sup 21,11 43,27 5,146 19,34 3,985 0,658 3,314 0,519 3,09 0,581 1,616 0,237 1,628 0,245 104,739 6,47 0,552
9544_39B1 métatex U. Sup 38,62 79,85 9,183 33,75 6,664 1,137 5,606 0,883 5,193 1,023 2,924 0,445 2,988 0,437 188,703 6,42 0,567
158,00 6,82 0,538
9544_41E(SCHISTE) // 23,81 53,12 6,618 25,76 5,1 0,752 3,964 0,552 3,035 0,584 1,687 0,252 1,777 0,289 127,3 7,23 0,510
Tableau III.14 : Concentrations en terres rares des roches des différentes unités de la rivière Swakop. Les calculs des valeurs normalisées (non représentées dans ce
tableau) sont faits par rapport aux chondrites (McDonough & Sun, 1995). Σ REE = La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu. ΣLREEN / ΣHREEN =
1/2
(LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN). Eu* = EuN /[(SmN x GdN) ]. Les valeurs médianes ont été calculées en vue d’éviter les effets des fortes concentrations
d’échantillons exceptionnels.
130
II. 2 ETUDE QUALITATIVE ET SEMI-QUANTITATIVE
DES TRANSFERTS D’ELEMENTS CHIMIQUES PAR LA
FUSION PARTIELLE DES ROCHES
131
un premier temps nous avons mesuré les densités (représentant la masse apparente
M de la formule) de ces échantillons. Par la suite, nous avons choisi notre échantillon
de référence qui est le métagrauwacke qui est considéré comme le protolithe dont la
fusion partielle est à l’origine de la genèse des leucosomes sur la base des
arguments géochimiques présentées précédemment. A noter que les veines
discordantes de syénite ont été interprétées comme allogènes sur la base de critères
structuraux et géochimiques présentés dans les parties précédentes. Les
concentrations en éléments majeurs (sous forme d’oxydes) et traces sont rapportées
à celle de l’échantillon de référence avec un coefficient qui est le rapport des
densités. Les concentrations ainsi calculées pour les fractions granitiques issues de
la fusion partielle sont représentées en fonction de celle de la référence. Pour un
échantillon, une différence de densité positive ou négative par rapport à l’échantillon
de référence sont interprétés comme le résultat respectivement d’un apport ou départ
de matière. La solution graphique de cette représentation définie un isocône. Les
résultats de ces mesures sont présentés dans le Tableau III.15.
Les Figure III.46 et Figure III.47 sont des représentations des estimations des pertes
et gains de matière dans les leucosomes et la syénite intrusive par rapport au
métagrauwacke dans lequel ils affleurent. Le critère de relation entre tous ces
différents objets est la dispersion par rapport à la droite y = x (ou 1/1). Dans le cas où
les positions des éléments majeurs sont situées proches de cette droite, les
transferts de matière sont limités ce qui suggère une ségrégation du liquide silicaté in
situ. Les éléments majeurs normalisés (Figure III.46) les plus « mobiles » lors de la
fusion partielle sont CaO (gain dans le leucosome; tandis que Fe2O3, TiO2, MgO
restent dans le mésosome comme il fallait s’y attendre lors de la ségrégation du
liquide silicaté. La relative diminution de ces trois oxydes dans les leucosomes peut
être aussi expliquée par la déstabilisation des phases minérales telles que la biotite
dont la déshydration concourt à l’apport d’eau dans les processus de fusion partielle
des roches.
En ce qui concerne les éléments traces, on peut constater ici aussi que les éléments
incompatibles lithophiles sont en teneurs plus élevée dans la fraction granitique
concordante ou intrusive (Figure III.47). Ceci est cohérant avec la tendance à la
concentration des éléments incompatibles et lithophiles dans les liquides de fusion
partielle des silicates.
132
D
B
A C
Metagrauwacke
B’ 9544-29B
9544-29B_LEUC
leucosome
B C’
9544-29C_LEUC
C’’
9544-29D
D D’
133
id.Echantillon 29B 29B_LEUC* 29C_LEUC* 29Cbis_LEUC* 29D*
Facies Métagrauw. néos. concordant néosome réseau néosome Veine
Densités 2,6505 2,6150 2,6607 2,6157 2,5647
MA/MO 1 0,9866 1,0039 0,9869 0,9676
SiO2 73,369 79,878 76,982 76,434 59,660
Al2O3 10,964 7,607 9,238 11,093 15,841
Fe2O3 4,152 2,923 3,442 1,033 1,093
MnO 0,0488 0,032 0,068 0,029 0,036
MgO 1,858 1,129 1,706 0,955 0,643
CaO 0,737 1,112 1,982 1,902 3,457
Na2O 0,75 0,635 0,747 1,025 1,310
K2O 6,002 3,676 3,845 5,159 11,070
TiO2 0,543 0,323 0,520 0,154 0,181
P2O5 0,122 0,146 0,059 2,076
PF 1,514 1,498 1,366 1,011 1,228
Total 100,059 98,812 100,040 98,856 96,597
As < L.D.
Ba 941 561,688 578,125 1023,393 1167,921
Be 1,149 1,348 2,197 2,102 1,170
Bi < L.D. 0,273
Cd 0,139 0,159
Ce 60,45 48,167 92,626 59,963 63,157
Co 10,15 6,818 8,322 3,822 2,634
Cr 51,55 47,358 48,888 23,478 7,170
Cs 4,295 2,769 5,814 4,425 9,421
Cu < L.D. 49,939
Dy 3,26 3,043 3,863 2,868 17,737
Er 1,579 1,903 1,901 1,276 9,228
Eu 0,966 0,727 0,940 1,082 2,077
Ga 13,72 10,478 13,612 12,050 17,098
Gd 3,975 3,213 4,862 3,671 17,369
Ge 1,54 1,460 1,615 1,596 1,761
Hf 5,772 3,174 5,324 3,237 0,687
Ho 0,597 0,638 0,699 0,489 3,421
In < L.D.
La 29,47 23,876 44,622 28,629 22,091
Lu 0,232 0,304 0,260 0,158 1,112
Mo < L.D. 0,392 0,344 0,301 0,297
Nb 14,7 8,834 14,295 4,988 6,721
Nd 25,46 20,029 36,119 24,642 44,056
Ni 26,02 17,414 18,551 10,826 5,177
Pb 44,0362 24,111 26,873 37,217 79,620
Pr 6,964 5,488 10,259 6,752 9,506
Rb 203,3 133,787 168,047 171,322 351,634
Sc < L.D.
Sb < L.D.
Sm 5,007 3,854 6,397 4,644 14,727
Sn 3,938 2,599 3,419 0,898 4,555
Sr 104,5 75,300 71,304 95,056 148,046
Ta 1,407 0,918 1,473 0,520 1,004
Tb 0,587 0,508 0,714 0,538 2,990
Th 16,14 12,116 17,186 18,790 3,001
Tm 0,232 0,291 0,266 0,171 1,298
U 1,488 1,181 6,041 1,381 2,892
V 54,75 37,936 47,824 14,576 19,565
W 0,263 0,202 0,415 0,341
Y 16,57 19,289 20,067 13,925 102,858
Yb 1,509 1,951 1,731 1,063 8,130
Zn 45,37 31,917 51,388 26,587 34,960
Zr 217,3 112,969 192,139 118,327 19,043
134
Figure III.46 : Représentations isocônes des variations, par rapport au métagrauwacke de la
formation de Chuos, des concentrations en oxydes majeurs des leucosomes et de la syénite
intrusive. A. leucosome concordant. B. Syénite intrusive. C. Leucosome en réseau de veines.
D. Leucosome discordant. Echelle logarithmique, graduations en %.
135
Figure III.47 : Gains et pertes d’éléments traces d’un leucosome (29C_LEUC à gauche) et la syénite intrusive (29D) par rapport au métagrauwacke
de la formation de Chuos (écyantillon de référence 29B). Le relatif désordre renseigne sur l’origine in-situ ou allogène de l’objet étudié (minéralogie
potentiellement similaire ou non). Echelle logarithmique, graduations en ppm.
136
La résolution graphique par isocones pour la quantification des transferts de
matière dans les roches est source de facteurs d’exagération. La représentation
logarithmique et la référence à la droite y = x des figures ci-dessus est qualitative.
Dans les comparaisons par isocônes les plus fines, les auteurs précédents fixent
arbitrairement les éléments « immobiles » en fonction de leur position sur une droite
les reliant à l’origine du repère.
Une autre approche plus robuste de la méthode des isocônes et le calcul numérique
des pertes ou gains est présentée par (Humphris et al., 1998). Ils ont proposé une
méthode de représentation qui au lieu d’utiliser directement les concentrations en
élément (i) CiO et CiA mesurées respectivement dans la roche d’origine et la roche
secondaire produite par sa fusion, représentent les concentrations normalisées de
coordonnées CiA* et CiO* à équidistance égale à l’unité par rapport à l’origine dans un
repère cartésien.
Soit :
Xi = ( CiO*, CiA*) et Dist.(Xi ; 0) = 1
Xi, le point représentant l’élément i,
CiO* et CiA* respectivement concentrations normées de la roche d’origine et la
roche secondaire,
Dist.(Xi ; 0) , la distance entre Xi et l’origine du repère de coordonnées ( 0, 0).
Après calculs :
*=√ ⁄ et *=√ ⁄
137
La normalisation des oxydes majeurs selon la méthode de Humphris et al., 1998 est
présentée dans le Tableau III.16. La normalisation pour les éléments traces (non
représentée) a permis de construire les Figure III.48 et Figure III.49 ci-après.
Id. Echantillon Facies SiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5 PF Total
9544_29B paléosome Ci O 73,369 10,964 4,152 0,0488 1,858 0,737 0,75 6,002 0,543 0,122 1,514 100,059
9544_29B_LEUC néos. concordant C iA 80,96 7,71 2,963 0,033 1,14 1,13 0,64 3,73 0,33 < L.D. 1,52 100,152
9544_29B* CiO* 0,689 0,766 0,764 0,775 0,787 0,629 0,733 0,785 0,790 - 0,707 0,707
9544_29B_LEUC* CiA* 0,724 0,643 0,645 0,632 0,617 0,778 0,680 0,619 0,613 - 0,708 0,707
9544_29C_LEUC néosome réseau C iA 76,69 9,202 3,429 0,067 1,7 1,97 0,74 3,83 0,52 0,15 1,36 99,655
9544_29B* CiO* 0,699 0,737 0,740 0,648 0,723 0,521 0,709 0,781 0,715 0,676 0,726 0,708
9544_29C_LEUC* CiA* 0,715 0,676 0,673 0,762 0,691 0,853 0,706 0,624 0,699 0,737 0,688 0,706
9544_29Cbis_LEUC néosome C iA 77,45 11,24 1,047 0,03 0,97 1,93 1,04 5,23 0,16 0,06 1,02 100,17
9544_29B* CiO* 0,697 0,703 0,894 0,788 0,811 0,526 0,647 0,731 0,881 0,819 0,772 0,707
9544_29Cbis_LEUC* CiA* 0,717 0,712 0,449 0,616 0,585 0,850 0,762 0,682 0,472 0,574 0,635 0,707
9544_29D veine discordante C iA 61,66 16,37 1,13 0,037 0,66 3,57 1,35 11,4 0,19 2,15 1,27 99,829
9544_29B* CiO* 0,737 0,633 0,887 0,754 0,858 0,414 0,597 0,587 0,862 0,232 0,738 0,708
9544_29D* CiA* 0,676 0,774 0,463 0,657 0,513 0,910 0,802 0,810 0,506 0,973 0,675 0,707
Tableau III.16 : Calcul des concentrations normées (*) des oxydes majeurs selon la technique
O
de Humphris et al., 1998. Ci = concentration mesurée de l’élément i dans le métagrauwacke
A
9544-29B ; Ci = concentration mesurée de l’élément i dans les leucosomes ou veine intrusive.
O A
Ci * et Ci * respectivement concentrations normées du métagrauwacke et des objets
comparés.
138
grains dans son proche périmètre, tandis que le second représenterait la collecte de
veinules ayant pu drainer de jus silicaté provenant d’un périmètre beaucoup plus
large.
Pour le transfert d’éléments chimiques, les observations faites avec la représentation
des isocônes sous forme logarithmique est appropriée pour les oxydes majeurs. A
savoir que la fusion partielle entraîne un accroissement plus ou moins important de la
teneur en SiO2 ; CaO et le fractionnement des oxydes de FeO, de MgO ; de MnO et
de TiO2 dans le résidu (représenté par le mésosome 29B).
Le comportement des éléments traces est variable: Les éléments lithophiles sont
globalement fractionnés dans le leucosome et les éléments sidérophiles sont
concentrés dans le mésosome. Le Zr et le Th sont plus concentrés dans le
mésosome que dans les leucosomes. La grande partie des Terres Rares se
comportent de la même manière que SiO2, ce qui suggère qu’elles sont incorporées
dans le réseau des divers silicates qui constituent les granites et exclu un
fractionnement important dans des phases accessoires.
En contraste, l’Uranium est plus concentré dans les leucosomes discordants (C’,
Figure III.45) que dans les leucosomes concordants. Ainsi il apparait que l’U a un
comportement spécifique par rapport aux autres Terres Rares ce qui pourrait se
refléter par la cristallisation d’oxydes d’uranium dans ces leucomes, si la teneur en U
était beaucoup plus importante que les 06 ppm de l’échantillon. (Th = 17,12 ppm)
139
A B
Figure III.48 : Représentations des concentrations normalisées des différents composants de la métatexite de métagrauwacke du Chuos de l’affleurement 29 (*).
Les concentrations des oxydes majeurs et éléments traces des différents types de veines granitiques sont normalisées par rapport à la composition du
mésosome de la métatexite. A. Poche de Leucosome dans le mésosome (P2O5 < L.D. ; non représenté). B. Syénite intrusive dans la métatexite.
140
A B
Figure III.49 : Représentations des concentrations normalisées (*) des oxydes majeurs et éléments traces entre fractions granitiques et métagrauwacke de la
formation du Chuos (Affleurement 29). A. Veines de leucosome infra-centimétriques concordantes en réseau. B. Veine de leucosome supra-centimétrique
concordante.
141
Les isocônes sont un outil permettant l’estimation des transferts élémentaires
induit par le fractionnement entre liquide silicaté et résidu solide lors de la fusion
partielle. Le choix des échantillons représentant ces différents pôles repose sur
l’analyse structurale, pétrologique et texturale des migmatites. Le leucosome est
interprété comme représentant une partie au moins du liquide silicaté généré par
fusion partielle (en effet, une partie du liquide a pu migrer au-delà de l’échelle des
grains, auquel cas le leucosome representerait un cumulat formé des premiers
cristaux formés lors de la cristallisation fractionnée). Le mésosome est considéré
comme le résidu solide après ségrégation au moins partielle du liquide pour former
des veines de leucosome. En effet, (i) une partie du mésosome pourrait représenter
une zone non affectée par la fusion partielle en raison d’une composition de la roche
moins fertile, ou (ii) une partie du liquide de fusion partielle pourrait ne pas avoir été
ségrégé à l’échelle des grains et être resté piégé dans le mésosome. Il n’en demeure
pas moins qu’elle permet de juger de relations pétrogénétiques entre différents
faciès. Cette technique peut venir en complément de la géochimie classique (Figure
III.50) pour expliquer les différences (ou similarités) de composition élémentaires.
Figure III.50 : Spectres de Terres Rares normalisées aux chondrites (Sun and McDonough,
1989) des roches de l’affleurement 29. 9544-29B = métagrauwacke et 9544-29D = syénite
intrusive. Les autres échantillons = différents types de leucosomes.
142
CONCLUSION
Les travaux antérieurs (Jacob, 1974; Jacob et al., 1986; Oliver, 1994; Nex et
al., 2001) avaient abouti à des classifications pétro-géochimiques en mentionnant
l’origine des granites par la fusion partielle des roches sans en faire une étude
génétique poussée. Notre étude s’intéresse aux relations génétiques entre ces
granites et les métasédiments dans le cadre des processus de ségrégation et de
migration des liquides silicatés qui accompagnent la fusion partielle.
Les compositions minéralogiques et chimiques des différents types de leucosomes et
granites exposés dans la rivière Swakop corroborent les distinctions proposées sur la
base de leurs relations structurales de terrain avec les roches encaissantes et de leur
caractéristiques pétrologiques et texturales. Les fractions granitiques des migmatites
et granites de la rivière Swakop ont des signatures en éléments majeurs qui couvrent
les champs des granites peralumineux et métalumineux. Ils ont les caractéristiques
de la lignée calco-alcaline hyperalumineuse et certains sont hyper potassiques.
Cependant, la comparaison géochimique uniquement basée sur les compositions en
oxydes majeurs des échantillons ne permet pas de distinguer les différents types de
fraction granitiques des migmatites et des plutons intrusifs.
Par contre la comparaison entre éléments des terres rares (TR) permet de distinguer
les leucosomes et granites in-situ des granites intrusifs. Les leucosomes ont des
compositions chimiques similaires à leurs encaissants interprétés comme leur source
(pentes fortement négatives des spectres d’TR) tandis que les granites intrusifs
(pentes des spectres d’ETR à pente négative moins prononcée) ont des caractères
chimiques différents. Ces derniers auraient pu subir un fractionnement chimique plus
important que les granites in-situ lors de la migration des liquides silicatés; il en
résulte qu’ils peuvent contenir des minéraux accessoires d’éléments chimiques
lithophiles tels que les oxydes d’uranium. Il convient cependant de distinguer
différents types de granites intrusifs. La syénite par exemple présente un spectre de
terres rares assez plat qui suggère une source peu différenciée. Par contre, elle est
comparativement plus enrichie en terre rares que les autres granites, ce qui indique
une différenciation importante sans doute par cristallisation fractionnée. Les autres
granites intrusifs ont des caractéristiques complètement différentes (spectres
différenciés et comparativement peu enrichis).
143
Il est aussi possible d’estimer qualitativement et semi-quantitativement les
transferts d’éléments entre protolithe métasédimentaire et granites par la technique
des isocônes. Par ailleurs, la méthode de Humphris (1998) apporte à cette technique
des contraintes sur les groupes d’éléments qui peuvent être mobilisés conjointement
lors du transfert de matière lié à la fusion partielle par exemple, le Zr est très peu
mobilisé dans les processus de fusion partielle et reste préférentiellement dans la
métatexite métasédimentaire.
144
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146
CHAPITRE 3
147
148
SOURCES DE LA FRACTION GRANITIQUE DES MIGMATITES ET
DES GRANITES INTRUSIFS DE LA RIVIERE SWAKOP :
CONTRAINTES GEOCHRONOLOGIQUES ET ISOTOPIQUES
INTRODUCTION
La zone centrale de la ceinture du Damara est subdivisée en trois unités
structurales exposées le long de la rivière Swakop. Ces unités ont été définies sur la
base de la proportion de la fraction granitique et de ses relations structurales avec
les roches encaissantes (Toe et al. Soumis à JAES). L’unité inférieure est composée
de diatexites et des granites hétérogènes comprenant des enclaves de paragneiss et
d’orthogneiss métatexitiques, des enclaves d’amphibolites et des plutons de granite
leucocrate plus homogène interprétés comme des diapirs. L’unité intermédiaire est
formée de métatexites dont le protolithe est essentiellement un métagrauwacke et
caractérisées par un réseau de leucosome concordants en continuité texturale avec
des leucosomes discordants et recoupés par des veines granitiques intrusives aux
contacts francs. L’unité supérieure est dominée par une série métasédimentaire
métamorphisée dans le faciès des Amphibolites et recoupée par des granites aux
contacts francs formant des dykes et des laccolithes. Une partie de ces dykes sont
partiellement à totalement transposés dans la structure de la roche encaissante.
L’unité intermédiaire est interprétée comme une zone de fusion partielle des
métasédiments et le contact avec l’unité inférieure est interprété comme la transition
avec la zone magmatique au sein de laquelle les roches partiellement fondues et les
enclaves flottaient au sein d’un liquide silicaté. L’unité supérieure est interprétée
comme la zone d’intrusion des magmas granitiques issus de la fusion partielle au
sein des unités sous-jacentes. (Figure IV.51, Tableau IV.17).
Dans la section précédente, les relations pétrogénétiques entre ces différents types
de granites et leur encaissants ont été testées sur la base de leurs compositions en
éléments majeurs et traces et de leurs signatures en Terres Rares. La conclusion
étant que les signatures des leucosomes de la zone intermédiaire sont compatibles
avec une origine par fusion partielle des métagrauwackes encaissants, tandis que les
signatures des granites intrusifs suggèrent une origine par fusion partielle d’un
protolithe différent des métatexites encaissantes.
149
L’objectif de cette partie est de documenter le comportement des phases accessoires
porteuses de l’Uranium au cours de la fusion partielle, de la ségrégation
liquide/solide, et de la cristallisation fractionnée, par des analyses (i) U/Pb sur zircon,
monazite et uraninite, et (ii) Sm/Nd sur roche totale des différents types de granites
et de leurs encaissants.
Le zircon est un minéral accessoire qui cristallise dans les granites et est
stable jusqu’à très haute température (Cherniak and Watson, 2003). La monazite est
plus facilement déstabilisée ou recristallisée au cours du métamorphisme ou du
métasomatisme (Rubatto et al., 2001; Hoskin and Schaltegger, 2003; Martin et al.,
2008). Les analyses chimiques et radiométriques effectuées sur des zircons séparés
serviront de base pour discuter la relation entre concentrations en zirconium et
concentrations en uranium dans les liquides silicatés sur la base des travaux
expérimentaux de Watson et Harrison, 1983 sur la relation entre la saturation en
zirconium et les concentrations des éléments incompatibles dans les magmas.
Les signatures isotopiques Sm-Nd sur roches totales de métatexites
métasédimentaires ainsi que de granites in-situ et intrusifs permettent de tracer les
liens pétrogénétiques entre ces différents faciès et complètent le traçage par
datations ponctuelles sur zircon, monazite et uraninite des granites de la rivière
Swakop. Ces nouvelles données isotopiques seront comparées avec celles de la
littérature, notamment les données isotopiques des roches de la rivière Khan de
Jung et al. (2003).
150
Figure IV.51 : Carte et coupe interprétative de la Swakop River avec les différentes stations d’étude et d’échantillonnage. Carte modifiée d’après la
carte géologique au 1/250 000è de la région de Walvis Bay, feuille 2214 ((Geological Survey of Namibia, 1995).
151
Unité structurale Position carte id. échantillon Lithologies Interprétation
Tableau IV.17 : Affiliations, positions, descriptions et interprétations des roches échantillonnées dans la rivière
Swakop. En bleu, les échantillons étudiés en géochronologie U-Pb sur zircons séparés (+ monazites et
uraninites en mince le cas échéant) ; en vert, les échantillons étudiés en isotopie Sm-Nd roches totales. A noter
que les échantillons étudiés en géochronologie ont tous été étudiés en isotopie Sm-Nd sauf le leucosome en
réseau (9544-29C-leuc) et la pegmatite à biotite et monazite (9544-33A).
152
I CONTRAINTES GEOCHRONOLOGIQUES DES
MIGMATITES ET GRANITES DE LA SWAKOP RIVER
I. 1 L’UNITE INFERIEURE
Les principales lithologies de l’unité inférieure ont été échantillonnées, Quatre
types de roches y ont été étudiés : un orthogneiss, potentiel témoin de socle ; un
diapir granitique ; des diatexites paragneissiques ainsi qu’une enclave d’amphibolite
dans les diatexites du complexe gneissique d’Abbabis.
154
bordures résorbées allant parfois jusqu’à des formes sub-arrondies. Ils comportent
des zonations avec des parties internes plus brillantes que la bordure.
L’observation en cathodoluminescence (CL) indique que ces zircons sont fracturés,
et caractérisés par une zonation oscillatoire magmatique (2, Figure IV.52).
Les datations effectuées sur ces zircons donnent des âges Pb207/Pb206
Paléoprotérozoïques voisins de 2 Ga aussi bien sur les cœurs que sur les
surcroissances magmatiques. A cet effet, le diagramme concordia des datations
effectuées sur cet échantillon affiche des âges d’intercepts supérieur et inférieur
respectivement à 2024 ± 14 Ma et 505 ± 64 Ma (A, Figure IV.53).
L’âge de l’intercept supérieur est cohérent avec les données in-situ des zircons (avec
un âge moyen à 1977 ± 23 Ma ; B, Figure IV.53) tandis que l’âge néoprotérozoïque
de l’intercept inférieur (assez imprécis) serait celui d’une perturbation que subissent
les zircons de l’orthogneiss, qui pourrait être lié à leur fracturation à un
enrichissement en U (Tableau IV.18) des bordures de zircons par rapports aux
cœurs. Ce qui se confirme par le fait que le point le plus bas dans le diagramme
Concordia soit en périphérie du zircon A (Figure IV.52 et donne un âge très
discordant à 1701 ± 46 Ma.
Des monazites sur lame mince de cet orthogneiss (Figure IV.54) ont elles aussi été
datées et elles enregistrent un évènement géochronologique à ca. 510 Ma (A et B,
Figure IV.54). Ces monazites sont en inclusions dans des biotites qui définissent la
foliation des orthogneiss et sont interprétées comme ayant cristallisé lors du
métamorphisme panafricain.
Les Tableau IV.18 et Tableau IV.19 présentent le détail des mesures
géochronologiques effectuées respectivement sur les zircons et les monazites de
l’orthogneiss 9544-38. On y observe que les zircons de l’orthogneiss (Tableau IV.18)
ont des concentrations médianes en Th et U respectifs de 203 ppm et 526 ppm pour
un rapport Th/U médian de 0,40. Les valeurs extrêmes sont enregistrées par les
bordures avec des teneurs en U pouvant aller jusqu’à 2000 ppm. Ces valeurs
suggèrent un enrichissement postérieur en U dans les bordures de zircons.
155
1
Figure IV.52 : Texture et âges Pb/Pb des zircons d’un orthogneiss (9544-38) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire.
207 206
Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ).
Incertitudes d’âges à 2 σ.
156
Figure IV.53 : A. Diagramme concordia- des zircons d’un orthogneiss (9544-38) du complexe
207 206
gneissique d’Abbabis. Unité inférieure. B. Age moyen Pb /Pb des zircons de l’échantillon
9544-38.
A B
504 ± 11 Ma
507 ± 11 Ma
511 ± 11 Ma
517 ± 11 Ma
512 ± 11 Ma
504 ± 11 Ma
208 232
Figure IV.54 : Points d’analyses pour les datations Pb /Th des monazites de l’échantillon
9544-38. Insert A. Ages concordants des monazites de l’orthogneiss 9544-38. Insert B. Age
208 232
moyen Pb /Th des monazites de l’orthogneiss 9544-38.
157
Orthogneiss 38 Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
G ; zircon 38-1 05070911e magm. Overgrowth 136 207 430 0,48 5,9710 0,1418 0,3520 0,0077 0,92 2001 40
06070911e core 68 119 202 0,59 6,2875 0,1521 0,3630 0,0080 0,91 2037 40
E ; zircon 38-2 09070911e rim 497 223 1873 0,12 5,1843 0,1220 0,3250 0,0071 0,93 1890 40
10070911e core 189 198 757 0,26 4,8383 0,1159 0,2922 0,0064 0,91 1957 40
11070911e core 163 237 500 0,47 6,2965 0,1510 0,3652 0,0080 0,91 2029 40
30070911e rim 167 226 578 0,39 5,4311 0,1457 0,3221 0,0072 0,83 1990 45
F ; zircon 38-2' 12070911e core 71 108 216 0,50 6,2579 0,1520 0,3624 0,0080 0,90 2032 41
C ; zircon 38-3 15070911e rim 210 249 901 0,28 4,3236 0,1056 0,2716 0,0060 0,90 1887 41
16070911e core 118 164 359 0,46 6,3103 0,1544 0,3674 0,0081 0,90 2022 41
17070911e rim 308 326 1091 0,30 5,3132 0,1328 0,3308 0,0073 0,88 1903 42
32070911e rim 189 173 649 0,27 5,4649 0,1508 0,3353 0,0075 0,81 1929 47
D ; zircon 38-4 07070911e core 86 96 287 0,33 5,8357 0,1411 0,3415 0,0075 0,91 2014 40
08070911e magm. Overgrowth 351 218 1208 0,18 5,7930 0,1402 0,3473 0,0076 0,91 1971 41
31070911e rim 386 316 1968 0,16 3,5916 0,0977 0,2305 0,0052 0,82 1848 47
zircon 38-5 18070911e rim 102 191 308 0,62 6,0886 0,1513 0,3592 0,0079 0,89 1999 42
19070911e core 83 122 246 0,50 6,3068 0,1583 0,3660 0,0081 0,88 2028 42
20070911e magm. Overgrowth 85 114 265 0,43 6,0715 0,1544 0,3537 0,0078 0,87 2021 43
A ; zircon 38-6 21070911e magm. Overgrowth 137 95 444 0,21 6,0595 0,1522 0,3579 0,0079 0,88 1997 42
22070911e core 80 132 270 0,49 5,5192 0,1475 0,3215 0,0072 0,84 2021 45
25070911e rim 170 222 674 0,33 4,5841 0,1199 0,2835 0,0063 0,85 1915 45
26070911e core 161 326 552 0,59 5,2646 0,1386 0,3104 0,0069 0,85 2000 44
27070911e rim 263 252 1787 0,14 2,5131 0,0665 0,1748 0,0039 0,84 1701 46
B ; zircon 38-7 28070911e core 158 255 623 0,41 4,6504 0,1257 0,2783 0,0062 0,83 1973 46
29070911e magm. Overgrowth 101 178 313 0,57 5,6980 0,1608 0,3413 0,0077 0,80 1972 48
Tableau IV.18 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de l’orthogneiss 9544-38 du complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.
Tableau IV.19 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les monazites de l’orthogneiss 9544-38 du complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.
158
DIATEXITES
DIATEXITE 9544-35A
Les zircons de la diatexite paragneissique 9544-35A sont hexagonaux à
double extrémité pyramidale (1, Figure IV.55). Ils ont des tailles d’environs 200 µm et
leur ratios longueur/largeur sont voisins de 3. Contrairement aux zircons de
l’orthogneiss ils présentent des bordures quasi automorphes non-résorbées. Ils sont
de couleur brune foncée et présentent peu de zonations internes brillantes.
En cathodoluminescence (2, Figure IV.55) les zircons présentent des structures
complexes avec des cœurs hérités et des contours diffus. Les cœurs de ces zircons
sont résorbés et très fracturés au point de s’effriter au polissage (zircons E et F,
Figure IV.55).
Les cœurs hérités donnent deux pics d’âges Pb207/Pb206, l’un Paléoprotérozoïque
autour de 2Ga, et l’autre du début du Néoprotérozoïque autour de 1 Ga. Les
bordures métamorphiques donnent quant à elles un âge médian à 550+24/-42 Ma.
Dans un diagramme concordia, les analyses correspondant aux deux populations de
cœurs hérités s’alignent sur des discordias distinctes avec des intercepts supérieurs
respectivement à 2015 ± 18 Ma et 1021 ± 30 Ma. Les intercepts inférieurs de ces
discordia, respectivement à 484 ± 52 Ma et à 477 ± 16 Ma sont cohérents avec une
perturbation des signatures isotopiques des cœurs hérités lors du métamorphisme
panafricain.
Le Tableau IV.20 présente les résultats des mesures géochronologiques effectuées
sur les zircons de l’échantillon de diatexite 9544-35A. Dans le cas des zircons entiers
(A, B et D, Figure IV.55 ) ou des cœurs hérités les rapports Th/U sont voisins de 0,5
tandis que dans leurs bordures ce rapport baisse d’un ordre de grandeur à 0,05 avec
des teneurs en U exceptionnelles allant jusqu’à 3706 ppm. Ces très faibles rapports
Th/U indiqueraient que la cristallisation de zircon des bordures soient d’origine
métamorphique (Rubatto, 2002; Hoskin and Schaltegger, 2003; Martin et al., 2008)
159
1
207 206
Figure IV.55 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une diatexite (9544-35A) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire.
207 206
Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ).
Les âges entre parenthèses sont avec une incertitude à 1 σ et ne sont pas utilis
és pour le
calcul des discordia.
160
Figure IV.56 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35A du
complexe gneissique d’Abbabis. Unité inférieure. A. Population de zircons ou cœurs hérités à
ca. 2Ga. B. Populations des zircons et cœurs hérités à ca. 1 Ga. Les intercepts inférieurs sont
compatibles avec une perturbation des signatures isotopiques U et Pb lors du métamorphisme
panafricain à ca. 500 Ma.
161
Diatexite 35A Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
B ; zircon 35A-98 04070911b rim 129 126 762 0,17 2,6314 0,0670 0,1929 0,0044 0,90 1604 44
05070911b core 182 300 589 0,51 5,7670 0,1429 0,3418 0,0078 0,92 1991 40
06070911b core 196 313 591 0,53 6,2278 0,1529 0,3643 0,0082 0,92 2014 40
07070911b rim 167 199 565 0,35 5,5111 0,1347 0,3378 0,0076 0,92 1931 40
08070911b rim 190 132 1253 0,11 2,6868 0,0658 0,1833 0,0041 0,92 1737 42
zircon 35A-99 01070911b core (magm. Overg.?) 241 194 3706 0,05 0,6652 0,0168 0,0825 0,0019 0,90 548 50
02070911b rim (core??) 194 149 2794 0,05 0,7249 0,0179 0,0871 0,0020 0,92 616 48
03070911b rim (magm. Overg.?) 182 124 2507 0,05 0,7433 0,0183 0,0912 0,0021 0,93 570 48
zircon 35A-101 11070911b rim 165 96 2161 0,04 0,8607 0,0222 0,0976 0,0022 0,86 740 51
12070911b core 175 67 1436 0,05 1,5140 0,0369 0,1552 0,0034 0,91 951 47
14070911b rim 209 104 2224 0,05 1,1092 0,0275 0,1193 0,0026 0,89 851 49
C ; zircon 35A-103 34070911b rim (metam.) 87 40 1367 0,03 0,6471 0,0169 0,0812 0,0017 0,81 523 58
36070911b recristallisation 105 71 1874 0,04 0,5919 0,0164 0,0733 0,0016 0,77 550 61
37070911b core 85 26 1036 0,03 0,9506 0,0261 0,1064 0,0023 0,77 769 59
38070911b rim (metam.) 112 61 1804 0,03 0,6411 0,0169 0,0809 0,0017 0,80 509 58
D ; zircon 35A-104 31070911b magm. Overgrowth 132 138 689 0,20 3,3447 0,0849 0,2201 0,0047 0,84 1803 46
32070911b core 131 227 500 0,46 4,5591 0,1190 0,2821 0,0060 0,82 1914 47
33070911b rim 184 250 664 0,38 5,0872 0,1316 0,3058 0,0065 0,82 1966 46
E ; zircon 35A-105 25070911b core 73 28 594 0,05 1,5503 0,0395 0,1567 0,0034 0,85 979 51
26070911b rim (recristallisation) 100 83 1744 0,05 0,5816 0,0156 0,0739 0,0016 0,81 495 59
27070911b rim (recristallisation) 82 76 1220 0,06 0,6993 0,0178 0,0860 0,0018 0,84 566 55
zircon 35A-106 15070911b core 130 791 822 0,96 1,6020 0,0396 0,1607 0,0035 0,89 994 48
16070911b core 144 611 1087 0,56 1,4643 0,0368 0,1473 0,0032 0,88 989 49
17070911b rim 127 75 1100 0,07 1,4230 0,0354 0,1453 0,0032 0,88 958 48
F ; zircon 35A-107 18070911b magm. Overgrowth 96 45 1300 0,03 0,7811 0,0195 0,0949 0,0021 0,88 593 51
21070911b core (destablized) 111 100 1685 0,06 0,6770 0,0169 0,0830 0,0018 0,87 574 52
A ; zircon 35A-108 22070911b core 211 380 642 0,59 5,8403 0,1457 0,3467 0,0075 0,87 1988 43
23070911b magm. Overgrowth (gain?) 200 354 595 0,60 6,0300 0,1500 0,3525 0,0076 0,87 2016 43
24070911b magm. Overgrowth 218 271 887 0,31 4,4634 0,1105 0,2715 0,0059 0,87 1945 43
zircon 35A-109 28070911b core 96 78 1451 0,05 0,6968 0,0178 0,0842 0,0018 0,84 605 54
Tableau IV.20 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de la diatexite 9544-35A du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ tandis que les âges à 1 σ n’y figurent pas.
162
DIATEXITE 9544-35B
Les zircons de la diatexite paragneissique 9544-35B sont sub-hexagonaux
avec des pointes sub-arrondies (Figure IV.57). Certains d’entre eux sont cassés,
mais les tailles sont de l’ordre de 200 µm avec un ratio longueur/largeur de 2 à 3,5.
Les zircons sont transparent (zrc 35B-112) à translucides pour la plupart avec des
couleurs dans les variations de brun clair à foncé. Certains d’entre eux présentent de
nombreuses zonations internes avec des zones centrales plus brillantes que les
bordures.
En cathodoluminescence (2, Figure IV.57) les zircons présentent des surcroissances
magmatiques (zircon A) mais aussi des cœurs hérités (zircon C). Les âges
Pb207/Pb206, s’étalent de ca. 900 Ma pour les plus anciens (cœurs et surcroissances
oscillatoires magmatiques) à ca. 550 Ma pour certaines bordures. Un grain de zircon
(zircon A) est complètement distinct des autres grains de cet échantillon (Tableau
IV.21). Il présente de faibles teneurs en U, Th, et Pb (tous inférieurs à 100 ppm) et
des rapports U/Th supérieurs à 0,5 (jusqu’à 1,67).
163
1
207 206
Figure IV.57 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une diatexite (9544-35B) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire.
207 206
Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ).
Incertitudes d’âges à 2 σ sauf pour les âges entre parenthèses (1σ).
164
Figure IV.58 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35B du
complexe gneissique d’Abbabis. Unité inférieure.
165
Diatexite 35B Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
zircon 35B-111 05070911c rim 144 96 1950 0,05 0,8256 0,0184 0,0943 0,0020 0,96 725 45
06070911c core (destabilized??) 103 70 1406 0,05 0,8014 0,0186 0,0931 0,0020 0,92 688 47
07070911c rim metam. 120 100 1932 0,05 0,6413 0,0146 0,0811 0,0017 0,94 506 48
C ; zircon 35B-112 08070911c rim 286 360 4239 0,08 0,7247 0,0163 0,0852 0,0018 0,95 663 46
09070911c core 108 228 1026 0,22 1,1840 0,0269 0,1256 0,0027 0,95 879 45
zircon 35B-113 10070911c rim 208 130 2862 0,05 0,7973 0,0182 0,0918 0,0020 0,94 708 46
zircon 35B-114 11070911c core 169 101 2321 0,04 0,8357 0,0189 0,0907 0,0020 0,95 832 45
12070911c rim 148 73 2408 0,03 0,6669 0,0155 0,0778 0,0017 0,93 681 47
E ; zircon 35B-116 16070911c core 165 102 2449 0,04 0,7341 0,0181 0,0864 0,0019 0,88 661 51
17070911c rim 135 80 2051 0,04 0,6790 0,0160 0,0847 0,0018 0,92 535 50
A ; zircon 35B-118 18070911c rim 12 73 92 0,79 1,2739 0,0381 0,1332 0,0030 0,74 909 60
19070911c core 8 40 62 0,64 1,2566 0,0416 0,1307 0,0029 0,68 921 67
20070911c rim 14 146 93 1,57 1,2210 0,0555 0,1321 0,0032 0,53 840 94
zircon 35B-115 21070911c rim 162 77 2256 0,03 0,8147 0,0195 0,0916 0,0020 0,90 758 48
B ; zircon 35B-120 26070911c core 143 545 1806 0,30 0,8644 0,0220 0,0955 0,0021 0,86 796 51
D ; zircon 35B-125 29070911c rim 75 101 1329 0,08 0,5795 0,0159 0,0714 0,0016 0,81 561 58
31070911c core 81 96 1385 0,07 0,6063 0,0175 0,0739 0,0016 0,77 587 60
zircon 35B-126 28070911c core 104 348 753 0,46 1,4936 0,0375 0,1574 0,0034 0,87 893 49
Tableau IV.21 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de la diatexite 9544-35B du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.
166
ENCLAVE D’AMPHIBOLITE. 9544-34
Les zircons de cette amphibolite 9544-34 en enclave dans les diatexites du
complexe gneissique d’Abbabis (même zone d’échantillonnage que les diatexites
95444-35A & B) sont de formes variées (1, Figure IV.59) allant de la forme
hexagonale allongée à double terminaison prismatique (zrc 34-97) à des formes
arrondies (zrc 34-93). A l’exception du zircon 34-97, les zircons sont de tailles
inférieures ou égales à 100 µm et sont trapus (ratio Longueur/largeur entre 1 et 2).
Ils sont translucides avec des variations de couleurs du brun clair au brun foncé.
En cathodoluminescence et en imagerie MEB (mode électrons rétrodiffusés) (2,
Figure IV.59), le zircon A (34-93) présente des zonations oscillatoires magmatiques
partiellement affectées par de la recristallisation. Les autres zircons sont composites
montrant des parties fracturées et des zones de recristallisation en périphérie du
grain (zircons E, F, G).
Les analyses sur le zircon A donnent un âge Pb207/Pb206 paléoprotérozoïque à ca.
2Ga tandis que tous les autres zircons de cet échantillon donnent des âges
néoprotérozoïques. Certaines bordures de zircons ont un âge à environs 550 Ma.
Dans un diagramme concordia les analyses isotopiques de ces zircons s’alignent sur
une discordia dont les intercepts supérieurs et inférieurs sont respectivement à 997 ±
45 Ma et 446 ± 50 Ma (Figure IV.60) en excluant le zircon A paléoprotérozoïque
interprété comme un xénocrystal. Il pourrait provenir de fragments de roches
contaminant le magma basaltique lors de son ascension crustale.
167
1
207 206
Figure IV.59 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une enclave amphibolitique (9544-34) du
Complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope
binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et en électrons rétrodiffusés.
207 206
Spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ.
168
Figure IV.60 : Diagramme concordia-discordia des zircons de l’amphibolite 9544-34 du
complexe gneissique d’Abbabis. Unité inférieure.
169
Amphibolite 34 Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
G ; zircon 34-83 08070911a core 107 156 337 0,46 5,7832 0,1329 0,3487 0,0078 0,97 1961 37
09070911a rim 213 372 2636 0,14 0,9230 0,0217 0,1003 0,0022 0,95 829 45
H ; zircon 34-84 10070911a core 179 87 2803 0,03 0,6679 0,0158 0,0822 0,0018 0,93 566 48
C ; zircon 34-85 11070911a core 225 226 2444 0,09 1,0839 0,0251 0,1163 0,0026 0,96 857 44
D ; zircon 34-81 12070911a core 340 417 5455 0,08 0,6569 0,0154 0,0788 0,0018 0,95 620 46
15070911a rim 260 235 3701 0,06 0,7352 0,0167 0,0894 0,0020 0,97 592 45
F ; zircon 34-90A 06070911a core 129 30 1021 0,03 1,5866 0,0365 0,1615 0,0036 0,96 964 43
E ; zircon 34-90B 07070911a core 87 53 953 0,06 1,0278 0,0238 0,1165 0,0026 0,96 740 45
22070911a rim 122 65 1402 0,05 0,9969 0,0238 0,1097 0,0024 0,93 805 46
A ; zircon 34-93 16070911a core 89 136 294 0,46 5,6721 0,1348 0,3311 0,0074 0,94 2018 39
17070911a magm. Overgrowth 99 136 306 0,44 5,8557 0,1450 0,3538 0,0080 0,91 1957 41
B ; zircon 34-97 19070911a core 158 68 1259 0,05 1,5703 0,0359 0,1583 0,0035 0,97 985 43
20070911a rim 158 108 2118 0,05 0,8296 0,0206 0,0952 0,0021 0,90 716 49
21070911a rim 232 137 3269 0,04 0,7961 0,0186 0,0896 0,0020 0,95 756 45
Tableau IV.22 : Analyses isotopiques U et Pb (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de l’amphibolite 9544-34 du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.
170
DIAPIR GRANITIQUE : ECH. 9544-36A
Seulement trois zircons ont été extraits de cet échantillon du diapir granitique
9544-36A dont le volume et le poids étaient pourtant conséquents (environs 2 kilos).
Ces zircons sont de couleur brun clair et de tailles inférieures ou égales à 150 µm. Ils
sont de formes plutôt rectangulaires (avec une pointe assez arrondie pour le zircon
36A-129) et sont trapus (1, Figure IV.61). Le zircon 36A-129 renferme un xénocristal
d’apatite.
En cathodoluminescence et en MEB (2, Figure IV.61), les zircons présentent des
zonations oscillatoires en bordures de grains interprétées des zonation magmatiques
et il n’y a pas de recristallisation diffuse de bordure métamorphique. Le zircon A est
particulier, on peut penser que l’incorporation de l’apatite s’est faite lors de la
croissance magmatique du zircon étant donné l’appartenance à la même classe (en
tenant compte des incertitudes) des âges Pb207/Pb206 des bordures avec le cœur
Les zircons de cet échantillon donnent tous des âges concordants
mésoprotérozoïques (A, Figure IV.62) avec une moyenne de 1216 Ma ± 26 Ma (B,
Figure IV.62). A noter que dans le diagramme concordia, les analyses s’étalent sur
une grande portion de la concordia de 1250 à 1100 Ma ce qui n’est pas en faveur
d’une croissance magmatique simple pour ces grains mais plutôt d’un mélange entre
des âges hérités et une remise à zéro partielle.
Les données géochronologiques des zircons (Tableau IV.23) montrent qu’ils sont
très appauvris en Pb (médiane à 45 ppm) avec des concentrations Th supérieures à
U (médianes respectives à 317 et 181 ppm) avec des rapports Th/U > 1 (4,2 max).
Cela est cohérent avec les caractéristiques des zircons magmatiques (Th/U > 0,5 ;
Hoskin et Schaltegger, 2003) ;
A noter que ces zircons n’enregistrent pas de perturbations isotopiques à ca.
550 Ma alors qu’ils sont issus d’un pluton granitique qui recoupe la structure de
diatexites qui elles contiennent des zircons avec des âges panafricains(figure 7, Toé
et al., n.d.). Cette absence peut s’expliquer par le nombre restreint de grains
analysés et donc de leur faible représentativité. Des xénocristaux sont courants dans
les magmas issus de la fusion partielle de la croute continentale inférieure tel que
relevé par Rudnick et Williams (1987); on peut donc penser que ces diapirs
transportent des zircons (ou proviennent de) de ce niveau crustal inférieur.
171
1
207 206
Figure IV.61 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un pluton granitique (9544-36A) intrusif
dans les diatexites du Complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 :
Observations au microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et
207 206
en électrons rétrodiffusés. Spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ
172
Figure IV.62 : A. Diagramme concordia des zircons du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique
207 206
d’Abbabis. Unité inférieure. B. Représentation du calcul de l’âge moyen Pb /Pb des zircons.
Tableau IV.23 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons
du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les incertitudes sont à 2σ.
173
I. 2 ZONE DE TRANSITION OUEST : UNITES
INFERIEURE ET INTERMEDIAIRE.
La zone de transition est marquée par d’importants plutons granitiques
intrusifs qui recoupent les séries métasédimentaires du Chuos tandis que d’autres
granites de cette zone sont interprétés comme provenant des séries sédimentaires
dans lesquelles on les retrouve (in-situ) sur la base des critères structuraux de terrain
et de leurs signatures pétrographiques et géochimiques (cf. parties 2 et 3).
174
1
207 206
Figure IV.63 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un granite à biotite (9544-33A) de la
zone de transition Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. Planche 1 : Observations au
microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des
207 206
datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ.
175
Figure IV.64 : Diagramme concordia des zircons du granite à biotite et monazite 9544-33A.
176
514 ± 11 Ma
519 ± 11 Ma 519 ± 11 Ma
517 ± 11 Ma 516 ± 11 Ma
519 ± 11 Ma
523 ± 12 Ma
517 ± 11 Ma
Figure IV.66 : A. Diagramme concordia des monazites d’un granite à biotite et monazite (9544-
33A) de la zone de transition Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. B. Représentation du
207 206
calcul de l’âge moyen Pb /Pb des monazites.
177
Pegmatite à biotite et monazite 33A Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
zircon 33A-2 05080911c rim 72 393 969 0,41 0,7298 0,0178 0,0869 0,0020 0,93 637 48
06080911c core 30 221 168 1,31 1,7121 0,0463 0,1680 0,0039 0,85 1039 51
07080911c core 35 135 454 0,30 0,7568 0,0194 0,0912 0,0021 0,89 610 51
A ; zircon 33A-3 10080911c magm. overgrowth 143 339 1047 0,32 1,6237 0,0387 0,1626 0,0037 0,95 998 44
11080911c core 87 336 635 0,53 1,5439 0,0389 0,1541 0,0035 0,90 1005 47
12080911c core 121 329 879 0,37 1,6079 0,0385 0,1610 0,0036 0,94 998 44
15080911c rim 85 65 1362 0,05 0,6577 0,0162 0,0806 0,0018 0,91 573 49
B ; zircon 33A-4 16080911c core 52 338 605 0,56 0,8277 0,0209 0,0961 0,0022 0,90 689 50
C ; zircon 33A-5 18080911c rim 56 333 813 0,41 0,7197 0,0188 0,0810 0,0018 0,87 755 51
19080911c core (loss?) 30 198 379 0,52 0,7410 0,0201 0,0894 0,0020 0,84 608 55
20080911c core 52 79 156 0,51 6,2107 0,1548 0,3634 0,0082 0,91 2014 41
22080911c rim 152 368 2308 0,16 0,7738 0,0199 0,0798 0,0018 0,88 939 49
D ; zircon 33A-6 25080911c rim 133 193 2057 0,09 0,7957 0,0204 0,0785 0,0018 0,88 1028 48
26080911c core 46 72 133 0,54 6,4056 0,1613 0,3699 0,0084 0,90 2037 41
E ; zircon 33A-8 27080911c core 66 349 423 0,82 1,6330 0,0426 0,1607 0,0036 0,86 1034 49
28080911c rim 74 94 1024 0,09 0,7548 0,0192 0,0913 0,0021 0,89 603 51
F ; zircon 33A-9 29080911c core 64 474 888 0,53 0,6988 0,0183 0,0830 0,0019 0,86 640 53
G ; zircon 33A-10 31080911c core 45 157 319 0,49 1,6253 0,0448 0,1629 0,0037 0,82 997 53
32080911c rim 94 47 1527 0,03 0,6639 0,0171 0,0808 0,0018 0,87 588 52
Tableau IV.24 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A de la
zone de transition ouest. Les incertitudes sont à 2σ.
Pegmatite à biotite et monazite 33A Common Lead corrected values Age (Ma)
id. monazites Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb208/Th232 ± Pb206/U238 ± Rho Pb208/Th232 ±
Monazite 33A-4 05080911e core 3274 117135 7342 16,0 0,02599 0,00075 0,08159 0,00260 0,1 519 11
06080911e core 3451 128313 5838 22,0 0,02601 0,00075 0,08142 0,00260 0,1 519 11
07080911e core 3430 122298 8131 15,0 0,02583 0,00075 0,07990 0,00255 0,1 516 11
08080911e rim 3336 119689 7150 16,7 0,02601 0,00075 0,08102 0,00257 0,1 519 11
09080911e rim 4114 146064 10054 14,5 0,02620 0,00075 0,07961 0,00252 0,1 523 12
10080911e rim 3985 144598 9179 15,8 0,02577 0,00075 0,08132 0,00257 0,1 514 11
11080911e rim 4414 157212 10831 14,5 0,02592 0,00075 0,08111 0,00257 0,1 517 11
12080911e rim 3602 126822 9356 13,6 0,02588 0,00075 0,08128 0,00257 0,1 517 11
Monazite 33A-3 15080911e rim 3264 113947 8821 12,9 0,02582 0,00075 0,08029 0,00252 0,1 515 11
16080911e core 3475 120667 9182 13,1 0,02603 0,00075 0,08037 0,00252 0,1 519 11
17080911e rim 3252 114415 8444 13,5 0,02577 0,00073 0,07998 0,00252 0,1 514 11
18080911e rim 3612 124464 10014 12,4 0,02582 0,00073 0,08116 0,00255 0,1 515 11
Monazite 33A-5 19080911e core 2434 77035 9473 8,1 0,02609 0,00075 0,08074 0,00252 0,1 521 11
20080911e rim 2728 90121 9734 9,3 0,02568 0,00073 0,08023 0,00252 0,1 512 11
21080911e rim 3194 109619 9633 11,4 0,02580 0,00073 0,08003 0,00250 0,1 515 11
Monazite 33A-6 22080911e core 3554 123340 9600 12,8 0,02600 0,00073 0,08144 0,00255 0,1 519 11
Tableau IV.25 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les monazites de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A
de la zone de transition ouest. Les incertitudes sont à 2σ.
178
I. 3 UNITE INTERMEDIAIRE : LEUCOSOME EN
RESEAU DE VEINULES GRANITIQUES : ECH. 9544-
29C_LEUC
L’étude morphologique au microscope binoculaire (1, Figure IV.67) montre
que les zircons sont hexagonaux avec une double terminaison prismatique assez
bien définie pour certains, tandis que d’autres ont un aspect sub-arrondi (zircons
29C-2 ; 29C-5 et 29C-6). Les tailles sont de l’ordre de 200 µm pour les zircons
intacts avec un rapport longueur/largeur égale à 3. Les zircons sont transparents à
translucides avec des couleurs variant du brun clair au brun foncé. Les zircons
transparents comportent des zonations internes brillantes.
L’observation en cathodoluminescence (2, Figure IV.67) montre des zircons zonés,
parfois fracturés (zircon E ; 29C-5) avec des cœurs (zircon A ; 29C-1) ou des
bordures (zircon D ; 29C-4) complexes avec respectivement plusieurs phases de
croissances ou de la dissolution-reprécipitation.
Les âges Pb207/Pb206 des zircons de cet échantillon présentent deux classes : la
première à ca. 2600 Ma et la seconde à ca. 2000 Ma. Le zircon A (29C-1) présente
des âges à ca. 850 Ma. Un seul âge à 537 ± 59 Ma a été obtenu sur un zircon (F,
29C-7) mais son interprétation est assez délicate du fait de la morphologie ce
dernier.
Le diagramme concordia de cet échantillon présente une discordia statistiquement
mal contrainte (MSWD = 13) ce qui traduit sans doute la préservation de plus de
deux évènements géologiques dans les signatures isotopiques de cette population
de grains.
Le fait que le leucosome soit en relation structurale très proche de son métasédiment
d’origine (encaissant), il se peut qu’il ait incorporé que des zircons hérités de ce
dernier.
179
1
Figure IV.67 : Etude morphologique et datations des zircons d’un leucosome en réseau de
veinules granitiques (9544-29C_LEUC) de la formation de Chuos. Unité intermédiaire. Planche
1: Observations au microscope binoculaire. Planche 2: Observations en
207 206
cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf
entre parenthèses.
180
Figure IV.68 : Diagramme concordia du leucosome 9544-29C_LEUC.
181
Leucosome 29C Common Lead corrected values Age (Ma)
id. zircons Analysis_# Localization Pb ppm Th ppm U ppm Th/U Pb207/U235 ± Pb206/U238 ± Rho Pb207/Pb206 ±
A; zircon 29C-1 05080911a magm. Overgrowth 38 220 319 0,69 1,1684 0,0290 0,1283 0,0029 0,91 809 48
06080911a rim 42 214 373 0,57 1,1472 0,0283 0,1235 0,0028 0,91 848 47
07080911a core 55 400 495 0,81 1,0379 0,0267 0,1146 0,0026 0,88 796 50
08080911a core 34 116 471 0,25 0,7792 0,0196 0,0853 0,0019 0,88 815 49
B; zircon 29C-2 09080911a core 209 244 916 0,27 4,0896 0,0957 0,2619 0,0058 0,95 1852 39
C; zircon 29C-3 10080911a core 97 72 313 0,23 6,0323 0,1421 0,3589 0,0080 0,95 1984 39
11080911a rim 166 74 610 0,12 5,2208 0,1255 0,3257 0,0073 0,93 1900 40
D; zircon 29C-4 12080911a magm. Overgrowth 104 172 315 0,55 7,3979 0,1747 0,3362 0,0075 0,94 2452 37
15080911a magm. Overgrowth 190 259 401 0,64 11,2000 0,2642 0,4781 0,0106 0,94 2557 37
16080911a core 209 354 434 0,81 11,2758 0,2682 0,4664 0,0104 0,93 2609 37
18080911a magm. Overgrowth 193 131 491 0,27 10,2124 0,2422 0,4339 0,0096 0,93 2565 37
E; zircon 29C-5 21080911a magm. Overgrowth 151 92 518 0,18 5,8235 0,1397 0,3423 0,0076 0,92 2006 40
25080911a rim 77 116 1250 0,09 0,6255 0,0173 0,0779 0,0017 0,81 537 59
Tableau IV.26 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les zircons du leucosome à veinules interconnectées 9544-
29C_LEUC de la formation de Chuos. Unité intermédiaire. Les incertitudes sont à 2σ.
182
I. 4 UNITE SUPERIEURE
L’unité supérieure est représentée par les dykes et laccolites granitiques qui
forment le dôme d’Ida. Plusieurs types de granites y sont recensés à l’affleurement.
Nous avons choisi d’étudier une pegmatite à quartz fumé (échantillon 9544-41A)
comme représentant des granites intrusifs.
Certains zircons sont zonés et/ou fracturés (zircons B et C). Cependant seuls
quelques zircons (2, Figure IV.69) ont pu être datés au LA-ICP-MS. Ils ont des cœurs
hérités et des bordures d’âges variés étalés du Paléoprotérozoïque au
Néoprotérozoïque. L’impossibilité de dater ces zircons séparés est due à la présence
d’importantes quantités de plomb commun, rendant les mesures très aléatoires. Cela
peut être expliqué par la présence de microparticules d’uraninite incorporées dans
les zircons qui perturbent les analyses. En effet, les observations en lame mince
démontrent une très étroite relation entre de mégacristaux d’uraninite (env. 500 µm)
en contact direct avec des amas de zircons (Figure IV.70) qui se sont révélés eux
aussi impossibles à dater directement par LA-ICP-MS sur lame mince.
183
1
Figure IV.69 : Texture et points d’analyses pour la datation U/Pb (les âges Pb/Pb sont indiqués)
des zircons d’un granite intrusif (9544-41A) dans le dôme d’Ida. Unité Supérieure. Planche 1 :
Observations au microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et
207 206
spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf entre parenthèses.
184
uraninites
zircon
Figure IV.70 : Exemple de relation spatiale entre uraninites et zircons de l’échantillon de granite
intrusif 9544-41A. Photographie MEB.
Les zircons qui ont été datés (2, Figure IV.69) donnent des âges s’étalant du
Paléoprotérozoïque au Néoprotérozoique et sont interprétés comme des
xénocristaux hérités de la source des granites. Il n’est pas possible de construire un
diagramme concordia-discordia pour cet échantillon du faible nombre d’analyses
radiométriques valables. L’apport postérieur de plomb commun accompagne les
microparticules d’uraninite qui adhérent ou s’incorporent à la structure de zircon au
gré des fractures dans le minéral.
La datation directe des uraninites de cet échantillon par microsonde CAMECA IMS
1270 au CRPG Nancy, fournit un âge d’intercept supérieur à 520 ± 17 Ma. Cet âge
peut être donné comme celui de la minéralisation uranifère dans le dôme d’Ida, mais
en raison de l’étroite relation entre les uraninites datées et les zircons (Figure IV.70),
on peut extrapoler cet âge comme étant celui de l’intrusion du laccolite dans lequel
cet échantillon a été prélevé. Alternativement, en considérant que le laccolithe est en
réalité constitué de plusieurs générations d’injections granitiques, cet âge ne serait
que celui d’une veine tardive de granite intrusif minéralisé dans le laccolithe. Cet âge
(avec sa marge d’erreur) est à corréler avec des travaux précédents dans le dôme
185
d’Ida qui ont daté des granites intrusifs à ca. 542 Ma : âge isochrone Rb-Sr sur roche
totale à 542 ± 33 Ma (Marlow, 1983) et âge U-Pb sur zircon à 542 ± 6 Ma (Tack et
al., 2002). Ces auteurs définissent les granites qu’ils ont datés comme syn-
collisionnels. Cette interprétation n’est cependant pas en accord avec la position
structurale des veines d’alimentation du laccolithe qui sont partiellement à totalement
transposées dans des zones de cisaillement top vers le SE compatibles avec
l’exhumation de la zone centrale de la ceinture orogénique. Une explication de ces
âges apparemment conflictuels avec le nôtre, peut être tirée des travaux de
Longridge et al. (2011) qui proposent que deux générations de granites intrusifs
soient conservées dans la zone centrale. La première est liée à la progression de la
collision des cratons une classe d’âges entre 560 Ma à 540 Ma. La seconde est liée
aux phases d’épaississement crustal ainsi qu’à la relaxation thermique et exhumation
subséquentes à cette collision et présentent des classes d’âges entre 525 et 504 Ma.
186
data-point error ellipses are 68.3% conf .
560
0,090 9544-41A
540
0,086
520
0,082
206Pb/238U
500
0,078 480
0,074 460
440
0,070 Intercepts at
-90±180 & 520±17 Ma
MSWD = 1,08
0,066
0,52 0,56 0,60 0,64 0,68 0,72
207Pb/235U
Figure IV.71 : Diagramme concordia des uraninites du granite intrusif 9544-41A dans la région du dôme d’Ida. Unité Supérieure.
Granite intrusif 41A Common Lead corrected ratios Pb/U calibration Ages U-Pb Ages Pb-Pb
id. Uraninites 207Pb/206Pb ± 208Pb/206Pb ± 206Pb/238U ± 206Pb/238U ± 207Pb/206Pb ± Correl.err 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 207Pb/206Pb corrected ±
9544_41a@1 0,058 0,005 0,027 0,007 0,08 0,02 0,0838 0,0191 0,671 0,02 0,962 519,0 9,5 521,4 8,1 555 11
9544_41a@2 0,057 0,003 0,027 0,007 0,0766 0,01 0,0767 0,0165 0,607 0,017 0,979 476,6 7,6 481,7 6,4 530 7
9544_41a@3 0,058 0,001 0,027 0,002 0,0788 0,01 0,0726 0,0133 0,582 0,013 0,994 451,8 5,8 465,5 5 559 3
9544_41a@4 0,058 0,002 0,027 0,003 0,0865 0,01 0,0759 0,0157 0,605 0,016 0,988 471,8 7,1 480,4 6 544 5
9544_41a@5 0,058 0,005 0,028 0,01 0,0784 0,03 0,0742 0,0275 0,59 0,028 0,981 461,2 12,2 471 10,5 544 11
9544_41a@6 0,058 0,002 0,026 0,002 0,0775 0,01 0,0738 0,0127 0,59 0,013 0,982 458,7 5,6 470,6 4,8 551 5
Tableau IV.27 : Mesures géochronologiques (CAMECA IMS 1270) effectuées sur les uraninites du granite intrusif 9544-41A dans le dôme d’Ida. Unité supérieure.
187
I. 5 DISCUSSION SUR LES DONNEES
GEOCHRONOLOGIQUES SUR LES ROCHES DE LA
RIVIERE SWAKOP
SIGNIFICATIONS DES DATATIONS ABSOLUES
La majorité des zircons des granites de la Swakop River présentent des cœurs
hérités avec des zonations oscillatoires typiques des grains magmatiques. Ces
zonations sont en général recoupées par des zones plus homogènes aux contours
diffus qui sont interprétées comme reflétant la recristallisation par les processus de
dissolution / reprécipitation des zircons lors du métamorphisme et de la fusion
partielle (Rubatto et al., 2001; Hoskin and Schaltegger, 2003; Martin et al., 2008).
Certains zircons des paragneiss diatexitiques (35A & 35B) et orthogneiss (38) du
complexe d’Abbabis sont fracturés et témoignent d’une histoire géologique assez
complexe.
Un des zircons du diapir granitique (36A) renferme un minéral d’Apatite qui fait
penser à sa cristallisation dans un liquide silicaté extrait depuis des niveaux profonds
de la croute continentale inférieure (Rudnick & Williams, 1987).
Les zircons des granites intrusifs à uraninites (41A) sont impossibles à dater du fait
de la présence d’un excès de plomb radiogénique certainement due à une
adsorption ou une incorporation de microparticules d’uraninites.
D’une façon générale, les zircons présentent des concentrations en U sur leurs
bordures supérieures à celles des cœurs (cf. tableaux par échantillon). Les zircons
des diatexites et enclaves d’amphibolite de l’unité inférieure présentent de fortes
teneurs en U par rapport aux orthogneiss métatexitiques et au pluton granitique
intrusif dans les diatexites (Tableau IV.28); cela peut s’expliquer par le fait que
l’importante fraction de liquide silicaté qui les compose devait s’accompagner de
nombreux éléments dissouts tels que l’uranium. Les rapports Th/U dans des
diatexites est très faible à 0.06 confirmant un enrichissement relatif en U corrélé à un
appauvrissement relatif en Th.
Globalement trois classes d’âges Pb207/Pb206 sont enregistrées dans les zircons de la
Swakop River (Figure IV.72) :
Des âges paléoprotérozoiques à ca. 2000 Ma (et jusqu’à 2,5 Ga pour le
leucosome 29C) obtenus sur des cœurs de zircon hérités du protolithe des granites.
Ces cœurs hérités peuvent correspondre (i) à des zircons magmatiques d’un
188
orthogneiss qui aurait partiellement fondu pour donner les granites, et/ou (ii) à des
zircons détritiques issus de l’érosion des cratons et déposés dans une pélite
représentant le protolithe paragneissique ayant ensuite subit la fusion partielle.
Des âges mésoprotérozoïques (ca. 1000 Ma et ca. 1200 Ma) obtenus
également sur des cœurs de zircon interprétés comme étant des grains hérités des
sédiments issus de l’érosion des cratons et constituant le protolithe paragneissique
de la fusion partielle à l’origine de la genèse des granites. On retrouve également
cette classe d’âge dans les amphibolites en enclaves dans les diatexites de l’unité
inférieure.
Des âges Néoprotérozoïques (entre 450 et 550 Ma) obtenus sur les bords des
grains de zircons et sur monazites interprétés comme enregistrant l’impact du
métamorphisme et de la fusion partielle Pan-africains lors de la collision et la suture
des cratons du Congo et du Kalahari dans l’orogène du Damara. Cette période
correspond aussi à la mise en place des granites intrusifs de la zone supérieure ainsi
qu’à la minéralisation uranifère dans le dôme d’Ida.
189
Ils ont montré que pour des températures de liquides silicatés à 750°C, un protolithe
avec des teneurs en Zr≥ 100 ppm conservera toujours des zircons résiduels quel
que soit le degré de fusion partielle. Ils ont aussi montré que les teneurs en REE, Y,
U, Th et Hf dans les liquides silicatés dépendent de la quantité de zircons non-
dissous qu’ils comportent, laquelle quantité est contrôlée par la teneur d’origine de la
source du liquide silicaté. McDermott et al., (1996) ont montré que la plupart des
granites de la rivière Swakop correspondent à la cristallisation de liquides silicatés à
ca. 675°C à partir de géothermomètre utilisant la solubilité du Zr dans les zircons et
les monazites (Watt and Harley, 1993; Harris et al., 1995).
Sachant que les sédiments de la Swakop River contiennent tous plus de 100 ppm de
Zr (Tableau IV.29 et tableau III ; McDermott and Hawkesworth, 1990), cela explique
l’absence de minéraux de zircon néoformé lors de la cristallisation du leucosome et
la prédominance de minéraux hérités.
Le cas du granite intrusif minéralisé en U 9544-41A est particulièrement intéressant
puisqu’on a montré qu’il contient d’importantes quantités de zircons hérités (qui
incorporent du plomb radiogénique issu des microparticules d’uraninite) mais aussi
des uraninites massives (1, Figure IV.69 ; Figure IV.70).; Ceci suggère que la
minéralisation en U est intrinsèquement liée au pouvoir de transport des éléments
dissous dans le liquide silicaté. En l’occurrence, pour cet échantillon, on peut
proposer le schéma suivant : (i) les éléments U, Th, Y sont transportés sous forme
dissoute dans les liquides silicatés, et U est dans un premier temps associé aux
zircons préexistants au travers des microparticules d’uraninites (Zr est donc
transporté mécaniquement sous forme non dissoute associé au zircons) mais (ii) le
liquide silicaté étant saturé en Zr (644 ppm en roche totale, Tableau IV.29) du fait des
zircons hérités et ainsi saturé. (iii) U et Y dissous se retrouvent donc en excédent
dans ce liquide silicaté et précipitent sous forme d’uraninite riche en Y typiques des
uraninites magmatiques.
Mesures Pb, Th, U zircons Valeurs médianes
Id. Echantillons Pb ppm Th ppm U ppm Th/U n
Leucosome 29C 104,14 172,37 471,43 0,27 13
Pegmatite à biotite et monazite 33A 66,04 220,76 813,42 0,41 19
Granite diapir 36A 44,94 317,24 180,55 1,47 10
Amphibolite 34 158,27 135,85 1759,73 0,06 14
Diatexite 35A 138,28 124,96 1160,10 0,06 30
Diatexite 35B 127,71 100,26 1869,11 0,06 18
Orthogneiss 38 159,23 202,73 526,12 0,40 24
Tableau IV.28 : Valeurs médianes des mesures des concentrations en Pb, Th et U des zircons
des différentes roches étudiées. N= nombre d’analyses prises en compte.
190
id. Ech. Type de roche et Unités Hf ppm Th ppm U ppm Y ppm Zr ppm
9544_35A diatex. U. Inf. 4,357 27,75 5,374 33,64 152,9
9544_35B // 6,17 77,61 19,86 93,3 191,8
9544-35C granit hétérog. U. Inf. 1,086 1,926 1,513 12,82 36,26
9544-35D // 0,37 7,397 7,349 33,48 9,233
9544_36A granit diapir U. Inf. 4,607 42,64 7,93 15,49 133,6
9544-36B // 2,512 1,926 1,933 8,234 76,02
9544_38 gneiss U. Inf. 9,731 43,41 8,074 56,27 352,6
9544-38" // 6,402 23,78 4,217 34,39 251,5
9544_33B1ter gran. transition Ouest 11,94 57,99 7,153 34,96 451,7
9544_33C // 2,184 26,07 5,708 18,48 69,83
9544_33D // 3,603 55,19 5,197 12,28 129,1
9544_33E gran. intrusif U. 0,669 847,4 84,29 1181 13,03
9544_29B_LEUC gran. U. Interm. 3,217 12,28 1,197 19,55 114,5
9544_29C_LEUC // 5,304 17,12 6,018 19,99 191,4
9544_29Cbis_LEUC // 3,28 19,04 1,399 14,11 119,9
9544_32PEGMATITE // 2,437 26,3 2,581 10,65 89,4
9544_29D Veine U interm. 0,71 3,101 2,989 106,3 19,68
9544_25B métatex. U. Interm 6,755 8,548 3,778 97,22 257,1
9544_27A // 4,64 11,39 1,493 20,61 170,1
9544-27B // 5,284 14,2 1,507 19,25 196,3
9544_29B // 5,772 16,14 1,488 16,57 217,3
9544_32 // 5,698 14,4 2,207 15,76 222,4
9544_33B1bis métatex. Transition Ouest 17,47 95,92 11,27 62,68 696,5
9544_39A gran. intrusif U. Sup. 1,421 11,69 232 23,93 34,86
9544_39D // 0,181 3,315 3,518 5,453 3,558
9544_41A // 19,57 66,84 909,4 64,18 644,2
9544-41B // 2,118 11,62 36,63 25,97 56,42
9544_41C // 1,527 2,875 6,47 9,03 34,39
9544-99 // 4,977 51,45 59,34 16,08 148,9
9544_41E_veine gran. In-situ U sup 4,133 11,58 5,578 17,06 151,7
9544_39B1 métased U. Sup 6,41 18,46 5,418 29,86 245,6
9544_41E(SCHISTE) // 4,306 10,51 4,235 17,46 157,6
Tableau IV.29 : Concentrations Roches totales en Hf, U, Y, Zr des roches des différentes unités
de la rivière Swakop. En grisé les métasédiments et orthogneiss. En rouge : le granite intrusif
minéralisé en U du dôme d’Ida (unité supérieure).
191
Ages monazites Pegmatite à biotites et monazites 33A
Ages monazites orthogneiss 38 Ages uraninites Granite 41A
580
580 580
560
560 560
Age (Ma)
Age (Ma)
Age (Ma)
520 520 520
Ages zircons Amphibolite 34 Ages zircons Pegmatite à biotite et monazite 33A Ages zircons Leucosome 29C
2500 2500
2500
2000 2000 2000
Age (Ma)
1500 1500 1500
Age (Ma)
Age (Ma)
1000 1000 1000
0 0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Ages zircons Orthogneiss 38 Ages zircons Migmatite 35A Ages zircons migmatite 35B Ages zircons Granite 36A
2500 2500
2500 2500
Age (Ma)
Age (Ma)
1000 1000 1000 1000
0 0 0 0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
192
II CONTRAINTES ISOTOPIQUES Sm / Nd DES
MIGMATITES ET GRANITES DE LA SWAKOP RIVER
Les mesures isotopiques Sm/Nd ont été effectuées dans le laboratoire
Géosciences Rennes à l’aide d’un spectromètre de masse source solide de type
TIMS (Thermal Ionization Mass Spectrometry) (ex. Finningan MAT-262 multi
collecteurs).
193
depuis la création du système solaire. Le calcul d’ εNd se fait généralement à t = âge
de cristallisation de la roche (en Ma) ou t = 0 Ma (actuel) ; il peut aussi se faire à
un âge t donné pour pouvoir comparer les signatures isotopiques entre plusieurs
roches à un instant donné.
D’une façon général, (i) εtNd = 0 signifie que la roche a conservé le même rapport
isotopique que le CHUR jusqu’à l’âge t ; (ii) εtNd > 0 signifie une origine mantellique
(ou du manteau appauvri) et (iii) εtNd < 0 signifie une origine crustale (ou du manteau
enrichi).
Les calculs de ces paramètres sont donnés dans les équations suivantes :
Avec :
(143Nd/144Nd) roche, t = (143Nd/144Nd) roche, actuel – [(147Sm/144Nd) roche, actuel x (eλt – 1)]
(143Nd/144Nd)CHUR, t = (143Nd/144Nd) CHUR, actuel – [(147Sm/144Nd) roche, actuel x (eλt – 1)]
= x ln [ + 1] (3)
λ = 6.54. 10-12
(143Nd/144Nd) CHUR, actuel ; et = valeurs
connues variables selon auteurs. Pour notre étude (Goldstein et al., 1984; Peucat et
al., 1989)
194
35B et le diapir granitique 9544-36A ayant respectivement les plus basses et les plus
fortes valeurs. Les âges modèles donnent des âges de protolithes à la transition
Archéen Supérieur à début Paléoprotérozoïque entre 2.45 Ga et 2.61 Ga. Dans la
143
représentation Nd/144Nd vs 147
Sm/144Nd (Figure IV.73), les signatures de ces
roches sont regroupées dans un même cluster, indiquant des caractéristiques
isotopiques très semblables de leurs protolithes issus de la croute continentale
inférieure (ε << 0 et 143Nd/144Nd ≈ 0.511 : Taylor et al., 1984).
Pour ce qui est de l’enclave d’amphibolite, avec des ε0Nd moins négatifs à -10,48
(valeur recalculée à 500 Ma : - 6,17) et un âge modèle à 1.89 Ga, sa source est
clairement différente de celle(s) des roches hôtes. Il pourrait s’agir d’une intrusion
basique mise en place au sein de la croûte continentale qui aurait été reprise lors du
métamorphisme et la fusion partielle des roches accompagnant la collision des
cratons du Congo et du Kalahari dans l’orogène du Damara. Cette amphibolite, très
pauvre en SiO2 (46 , 35%) et riche en Zr (200 ppm) a une signature de basalte calco-
alcalin, intraplaque continentale selon les critères de Pearce et al., 1975; Winchester
and Floyd, 1976; Pearce and Norry, 1979.
Dans l’unité intermédiaire, il faudrait distinguer les cas particuliers de la
métatexite à leucosomes à grenats (9544-25B) et de la syénite intrusive (9544-29D)
de celui des métatexites et leurs leucosomes in-situ. Ces 2 derniers groupes ont des
εtNd voisins (ca. - 21 ± 0,5 et ca. - 15,5 ± 0.5 respectivement à t=0 et 500 Ma) et un
âge modèle moyen à 2,36 Ga pour leurs sources crustales.
La différence pour la métatexite à leucosome à grenat pourrait résider dans
l’influence du grenat qui est une phase péritectique de la fusion partielle en faciès
amphibolites des métasédiments. De plus, c’est un minéral qui concentre le Sm en
défaveur des liquides silicatés hyper siliceux avec un coefficient de partage voisin de
2 (Irving and Frey, 1978; Watson and Harrison, 1983). Ce fractionnement du Sm se
répercute sur la composition isotopique de la roche totale
Les relations structurale, minéralogique et géochimique entre leucosomes in-situ et
métatexites présentées dans le chapitre précédent se retrouvent aussi en isotopie
Sm/Nd comme l’atteste le diagramme 143Nd/144Nd vs 147Sm/144Nd (Figure IV.73) dans
lequel, leucosomes et métatexites ont des rapports isotopiques semblables.
La syénite intrusive dans l’unité intermédiaire (9544-29D), présente des valeurs de ε
moins négatives que les métatexites (ε0Nd = -18,44 contre - 21 ± 0,5) ; son protolithe
est différent et a un âge modèle de 2,13 Ga. Cette syénite est métalumineuse et on
195
pourrait penser à une contribution minime d’un matériel mantellique subcontinental
(Barbarin, 1990, 1999).
Les granites intrusifs de l’unité supérieure (9544-39A et 9544-41A) se
caractérisent par des ε fortement négatifs (ε0Nd ≈ - 22). Ils proviendraient de niveaux
crustaux plus profonds et plus anciens ( ≈ 2. 45 Ga) que les métatexites qu’ils
147
recoupent. Ils ont des rapports Sm/144Nd plus élevés (entre 0,18124 et 0,25065
respectivement pour 9544-39A et 9544-41A) que les autres roches.
196
147Sm / 143Nd /
Unités N°échantillon Type de roche Interprétation Sm (p pm) Nd (ppm) 144Nd 144Nd ± (2σ)
(Ga)
9544_34 amphibolite enclave amphibolitique 8,5 39,6 0,12912 0,512101 0,000004 -10,48 -6,17 1,89
9544_35A paragneiss diatexite 8,9 52,1 0,10323 0,511322 0,000004 -25,67 -19,72 2,51
Unité
9544_35B paragneiss diatexite 22,2 126,0 0,10636 0,511299 0,000006 -26,13 -20,38 2,61
Inférieure
9544_36A granite diapir granitique 4,9 28,7 0,10283 0,511357 0,000004 -24,98 -19,01 2,45
9544_38 Orthogneiss Orthogneiss métatexitique 11,8 66,2 0,10782 0,511331 0,000005 -25,50 -19,85 2,60
9544_25B gneiss à leucosome à grenats Métatexite métasédimentaire 7,6 32,7 0,13949 0,512081 0,000005 -10,86 -7,22 2,19
9544_27A métagrauwacke Métatexite métasédimentaire 3,9 20,7 0,11464 0,511558 0,000005 -21,07 -15,84 2,44
Unité 9544_29B_LEUC leucosome leucosome 3,7 20,4 0,10862 0,511535 0,000006 -21,52 -15,91 2,33
Intermédiaire 9544_29B métagrauwacke Métatexite métasédimentaire 5,5 29,8 0,11099 0,511589 0,000005 -20,45 -15,00 2,31
9544_29D syénite syénite intrusive 14,3 44,6 0,19404 0,511976 0,000006 -18,44 -18,25 2,13
0,511695
9544_39A granite à microcline granite intrusif 2,3 7,6 0,18124 0,511710 0,000005 -22,78 -21,78 2,45
0,511472
Unité 9544_41A pegmatite à quartz fumé granite intrusif 5,5 13,3 0,25065 0,511982 0,000005 -22,62 -26,06 2,44
Supérieure 0,511480
9544_41E_VEINE granite à diopside veine (leucosome) 3,9 20,0 0,11863 0,511608 0,000006 -20,09 -15,12 2,46
9544_41E Calcschiste Calcschiste 5,3 27,8 0,11486 0,511574 0,000005 -20,75 -15,54 2,42
143 144
Tableau IV.30 : Mesures et calculs isotopiques Sm et Nd des roches de la rivière Swakop. Les valeurs Nd/ Nd en rouge pour les granites intrusifs sont des
valeurs corrigées de l’impact des perturbations (fluides) synchrones ou postérieures à leur mise en place à ca. 500 Ma (valeurs mesurées en noir). Calculs
des ε calculés à t=0 et 500 Ma selon CHUR ( Nd = Goldstein et al., 1984; Sm = (Peucat et al., 1989)). Calculs TDM avec les données de Peucat et al., 1989.
197
143 144 147 144
Figure IV.73 : Diagramme Nd/ Nd vs Sm/ Nd des échantillons de la Swakop River. 4
clusters apparents avec les roches de l’unité inférieure ; les métatexites et leucosomes in-situ ;
les granites intrusifs et les cas particuliers de l’enclave amphibolitique et la métatexite à
leucosome à grenat.
198
dans les unités intermédiaire et supérieure. McDermott and Hawkesworth, (1990) ;
ont calculé des âges modèles pour les formations métasédimentaires de la région
entre de la rivière Swakop à (de haut en bas stratigraphiquement):
1.39 -1,51 Ga pour la formation du Kuiseb, au sommet de la pile métasédimentaire
1,59 – 2, 16 Ga pour la formation de Khan ;
1,57 - 2,24 Ga pour la formation d’Etusis.
Ils proposent donc un accroissement des âges des protolithes en relation avec
la profondeur du niveau stratigraphique.
Les travaux de Jung et al. (2003) fournissent une importante base de données
isotopique (Sm, Sr, Pb, O,
Tableau IV.31). Etant donné que leur étude s’est effectuée dans la rivière Khan,
sécante à la Swakop (Figure IV.74) ; nous pourrons nous inspirer de leurs
observations et interprétations sur les sources possibles des granites.
Tous les granites et granodiorites de leur étude sont peralumineux (origine crustale) ;
ils ont montré que les roches métasédimentaires soumises ou non à la fusion
87
partielle) ayant des εNd fortement négatifs sont trop radiogéniques en Sr/86Sr pour
être les potentielles sources des granites, ces derniers étant également caractérisés
par des εNd très négatifs. La composition isotopique enrichie en Pb des granites
suggère des origines de roches archéennes à protérozoïques du socle Pré-Pan-
africain (représenté ici par le complexe gneissique d’Abbabis) qui aurait pu contenir
des sédiments cratoniques anciens. Le mode de production de ces granites serait
une fusion partielle progressive de séquences de ces roches aux signatures Nd
Archéennes à Protérozoïques. Cette fusion partielle serait entretenue en partie par la
chaleur provenant de la radioactivité du matériel crustal felsique riche en K, Th et U
que représente le socle. Le fait que les granites intrusifs présentent des âges
modèles Nd anciens expliquerait leur provenance de protolithes à majorité archéens.
Ils suggèrent que la fusion partielle est entièrement intracrustale, même si ils
reconnaissent l’existence de syénites syn-orogéniques avec une signature
mantellique, pour lesquelles ils proposent une origine profonde (Jung, 1998).
199
Figure IV.74 : Zone d’échantillonnage des roches par Jung et al. 2003 le long de la rivière Khan
en relation avec les stations de notre étude sur la rivière Swakop. A noter la conception suivant
laquelle le dôme d’Ida serait un socle tout comme le complexe gneissique d’Abbabis (même
figuré). Modifié d’après Jung et al., 2003.
200
143 144 143 144 147 144 87 86 18 206 204 207 204 208 204
Sm Nd Nd/ Nd(m) ± (2σ) Nd/ Nd(500Ma) Sm/ Nd εNd(500Ma) TDM Rb Sr
87 86
Sr/ Sr(m)
87 86
Sr/ Sr(500Ma) Rb/ Sr δ O Pb/ Pb Pb/ Pb Pb/ Pb
(ppm) (ppm) (ppm) (ppm)
Granites khan
94.301 8,88 36,00 0,511557 0,000012 0,511019 0,1490 -18,6 2,50 261,9 81,8 0,794528(12) 0,732032 9,333 11,35 18,814 15,732 38,972
94.298 1,34 5,34 0,511592 0,000016 0,511046 0,1520 -18,1 2,40 131,7 207,4 0,737797(14) 0,727454 1,843 10,3 17,9 15,704 38,245
K 6.2 1,62 8,51 0,511442 0,000009 0,510918 0,1137 -17,9 2,30 352,1 97 0,802143(14) 0,727876 10,64 11,9 18,531 15,729 38,732
K 5.2 1,82 6,08 0,511755 0,000009 0,511102 0,1810 -16,7 2,30 243 69,2 0,794428(14) 0,725144 10,24 11,1 17,787 15,691 38,147
K 4.6 L 13,10 60,68 0,511654 0,000008 0,511227 0,1305 -15,0 2,20 202,3 130,3 0,763967(13) 0,731772 4,519 13 18,541 15,746 38,686
87.107 15,50 88,83 0,511428 0,000009 0,511083 0,1050 -17,8 2,20 167,7 94,1 0,767562(18) 0,731252 5,2 10,35 18,573 15,731 38,894
K 3.2 3,73 17,91 0,511660 0,000010 0,511248 0,1257 -14,6 2,20 21,86 43,8 0,736409(11) 0,726099 1,447 13,85 18,629 15,714 38,753
K 4.2 L 8,24 37,61 0,511745 0,000012 0,511268 0,1324 -13,6 2,10 199,4 112,2 0,762898(21) 0,724566 5,192 12,65 18,788 15,676 38,756
K 4.7 L 7,59 35,07 0,511751 0,000008 0,511280 0,1308 -13,3 2,10 197,4 118,8 0,760481(20) 0,724531 4,832 12,72 18,84 15,669 38,499
K 4.1 8,94 41,96 0,511787 0,000014 0,511323 0,1287 -12,5 2,00 207 151,9 0,751945(16) 0,723107 3,96 12,9 18,284 15,655 38,063
94.297 11,11 43,58 0,512062 0,000012 0,511708 0,1540 -8,8 1,70 138,3 138,4 0,745234(15) 0,723345 2,898 15,2 18,253 15,654 37,884
87.93 6,93 40,60 0,511865 0,000009 0,511512 0,1078 -9,5 1,70 131,6 236,7 0,726493(14) 0,715701 1,611 11,6 17,837 15,624 37,81
K 3.9 0,25 0,87 0,512305 0,000011 0,511607 0,1970 -6,5 1,60 215,2 52,5 0,804393(14) 0,722716 11,46 13,81 18,231 15,641 37,859
K 3.10 0,51 1,31 0,512372 0,000020 0,511571 0,2159 -6,5 1,60 215,2 52,5 0,808117(12) 0,722771 11,98 13,7 18,22 15,625 37,823
K 2.2 7,98 34,35 0,511599 0,000011 0,511139 0,1224 -16,7 2,80 217 35,57 0,882805(13) 0,754899 17,95 n.d. n.d. n.d. n.d.
09/99 11,37 76,55 0,511341 0,000011 0,511047 0,0897 -18,5 2,00 265,2 99,51 0,842291(15) 0,786638 7,811 n,d 18,564 15,719 38,676
07/99 7,17 32,45 0,511462 0,000009 0,511024 0,1336 -18,9 2,80 278,2 62,63 0,818932(19) 0,72546 13,11 n.d. 19,407 15,781 39,451
017/99 22,17 124,90 0,511507 0,000012 0,511155 0,1073 -16,4 2,10 228,9 93,01 0,806526(17) 0,755297 7,189 n.d. 18,843 15,74 38,921
018/99 24,21 122,90 0,511535 0,000011 0,511145 0,1190 -16,6 2,30 320 120,9 0,810441(17) 0,755327 7,735 n.d. 18,542 15,704 38,612
Granodiorites Oulet gorge
KD113 5,23 30,22 0,511803 0,000010 0,511460 0,1046 -10,4 1,70 177,2 245,9 0,728457(10) 0,712077 2,089 11,9 n.d. n.d. n.d.
KD115 6,98 37,14 0,511828 0,000010 0,511455 0,1137 -10,5 1,80 123,2 228,3 0,726084(9) 0,713818 1,564 11,8 n.d. n.d. n.d.
KD116 6,55 39,64 0,511812 0,000011 0,511485 0,0998 -9,9 1,60 109 252,6 0,723882(9) 0,714087 1,25 12 n.d. n.d. n.d.
KD120 9,33 60,86 0,511749 0,000009 0,511446 0,0927 -10,7 1,60 125,4 195,3 0,727915(10) 0,713316 1,862 11,7 n.d. n.d. n.d.
KD123 8,91 54,17 0,511769 0,000008 0,511444 0,0994 -10,8 1,70 204,1 190,9 0,736786(10) 0,713465 3,102 11,7 n.d. n.d. n.d.
Granodiorites Khan
02/99 8,54 44,09 0,511906 0,000015 0,511522 0,1171 -9,2 1,80 199,6 120,4 0,762642(22) 0,728272 4,824 n.d. 19,977 15,839 39,139
03/99 9,02 46,61 0,511849 0,000011 0,511511 0,1169 -9,4 1,80 213,9 249 0,735101(16) 0,717344 2,492 n.d. 20,047 15,833 39,195
06/99 5,95 41,59 0,511605 0,000008 0,511322 0,0868 -13,1 1,70 215,3 259,1 0,732595(14) 0,715427 2,409 n.d. 18,583 15,733 38,611
08/99 11,66 77,94 0,511898 0,000011 0,511594 0,0927 -7,8 1,40 197 271,7 0,728508(20) 0,713528 2,102 n.d. 18,179 15,706 38,518
Metasedimentary rocks and migmatites
K2.1 6,28 31,04 0,512188 0,000010 0,511788 0,1404 -4,0 1,40 208,2 170,4 0,742211(14) 0,716942 3,546 n.d. n.d. n.d. n.d.
K1.1 7,85 39,43 0,512113 0,000012 0,511719 0,1204 -5,4 1,70 129,6 102,9 0,756661(16) 0,730038 3,663 12,65 n.d. n.d. n.d.
K3.1 8,30 42,21 0,512053 0,000014 0,511663 0,1189 -6,5 1,80 220,3 117,7 0,764727(17) 0,726703 5,446 13 n.d. n.d. n.d.
K4.5 7,46 37,03 0,512008 0,000012 0,511569 0,1219 -7,0 1,90 225,3 152,8 0,751436(16) 0,720426 4,283 12 n.d. n.d. n.d.
K4.2M 9,98 45,73 0,511879 0,000012 0,511438 0,1319 -10,6 1,90 351,9 137,3 0,781588(12) 0,726185 7,476 12,3 n.d. n.d. n.d.
K4.6M 10,33 54,31 0,512046 0,000008 0,511632 0,1150 -5,8 1,50 202,3 130,3 0,763478(13) 0,714471 6,367 n.d. n.d. n.d. n.d.
K4.7M 12,93 58,59 0,511880 0,000010 0,511414 0,1333 -10,5 1,90 383,7 119 0,791065(12) 0,719608 9,406 11,6 n.d. n.d. n.d.
Tableau IV.31 : Données isotopiques de Jung et al., 2003 sur les granitoïdes et migmatites de la rivière Khan. Voir localisation des échantillons sur la carte
143 144 87 86
précédente. Nd/ Nd(m), Sr/ Sr(m) = rapports initiaux. Rattachés au numéro d’échantillons, L = leucosome ; M = mélanosome. εNd avec valeurs de CHUR selon
Jacobsen and Wasserburg, 1980. Ages modèles calculés avec Michard et al., 1985.
201
CONCLUSION
203
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205
206
CHAPITRE 4
207
208
CONTEXTE GEOLOGIQUE DES GISEMENTS D’URANIUM DE
TYPE INTRUSIF DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA :
DE LA SOURCE MIGMATITIQUE AU GISEMENT PLUTONIQUE
INTRODUCTION ET OBJECTIFS
La Namibie constitue une importante province uranifère comportant des
gisements de classe mondiale. Plusieurs styles de gîtes et gisements y sont
répertoriés allant du type magmatique – intrusif (Rössing, Husab, Valencia,
Goanikontes (Etango), et Ida Dome) dont les mises en place sont associées à
l’orogène Pan-africaine du Damara, jusqu’au type de dépôt supergène, datés du
Tertiaire, et de type calcrête (Trekkopje, Langer Heinrich et Marenica).
L’objectif de cette partie est de comprendre le système minéralisé du district
uranifère de Rössing selon le modèle Source – Transport – Dépôt.
La source ayant été discutée dans le chapitre précédent, ce chapitre va se focaliser
sur la partie dépôt de ce système minéralisé et permettra d’argumenter sur les
hypothèses concernant la (les) source(s) émises précédemment.
Pour cela, plusieurs occurrences minéralisées de la Zone Centrale ont été étudiées.
Il s’agit de leucogranites (i.e. alaskites) et skarns échantillonnés dans la région du
dôme d’Ida et dans le gisement de Rössing.
Après avoir présenté le contexte gîtologique de nos échantillonnages, une
étude métallographique des phases porteuses d’U sera faite au microscope
électronique à balayage (MEB). Les caractéristiques chimiques de ces phases seront
contraintes à la fois par microsonde électronique pour les oxydes majeurs et par
ablation laser LA-ICP-MS pour les éléments des Terres Rares (ETR). Les spectres
des ETR nous permettront de discuter de la typologie des gisements considérés
(Bonhoure, 2007; Mercadier et al., 2011). Les datations des minéralisations ont été
faites par sonde ionique (IMS 1270, CRPG Nancy) et permettront de recaler les
événements de dépôts uranifères dans le contexte géodynamique.
209
I CADRE GELOGIQUE
I. 1 SEQUENCE LITHOSTRATIGRAPHIQUE DE LA
ZONE CENTRALE DU DAMARA
Figure V.75 : Localisations des antiformes et des gîtes et gisements d’U de la Zone Centrale
dans la région de Swakopmund.
210
Epaisseurs
Ages stratig. Groupe Sous-Groupe Formation Lithologies max.
(m)
INCONFORMITE MAJEURE
Tableau V.32 : Séquence lithostratigraphique du Damara. Modifiée de Jacob et al. (1986). Détails sur les âges :
(1) (Kröner et al., 1991); (2) (Tegtmeyer and Kröner, 1985) ; (3) (De Kock et al., 2000) ; (4) (Hoffman et al.,
1996) ; (5) (Hoffman, 2005) estimation à partir de l’affiliation à l’évènement « Snow Ball Earth » de la formation
du Chuos. (6) estimation à partir de corrélations à travers les différents domaines de l’orogène du Damara.
211
I. 2 GRANITES ET MINERALISATIONS URANIFERES
TYPES DE GRANITES DANS LA ZONE CENTRALE
212
magmatisme) ne se sont pas déroulés de façon synchrone dans toute la Zone
Centrale et qu’ « un type de granite interprété syntectonique dans une localité peut
être jugé post-tectonique dans l’autre ».
Un récapitulatif des âges U-Pb des roches du Complexe Gneissique d’Abbabis et
des granites intrusifs dans la Zone Centrale du Damara est présenté dans le Tableau
V.33 ci-après.
213
Lithologies Méthode de datation, Interprétation
Age (Ma) Références
Localités Minéral par l'auteur
Orthogneiss rivière
U-Pb, Cristallisation du protolithe
Swakop, 1977 ± 23
LA-ICP-MS, zircons magmatique
Abbabis
Cette thèse
Diapir granitique rivière
U-Pb,
Swakop, zircons hérités 1216 ± 26
LA-ICP-MS, zircons
Abbabis
Orthogneiss rivière
U-Pb, Impact du métamorphisme
Swakop, 510,1 ± 3,5 Cette thèse
LA-ICP-MS, monazite pan-africain du Damara
Abbabis
Monzogranite de
U-Pb, SHRIMP,
Rotekuppe Intrusion granitique 543 ± 5 à 539 ± 6 Jacob et al. (2000)
zircons
Navachab
Granitoïdes U-Pb, SHRIMP, Granites
ca. 542 à 526 Bowden et al. (1999)
Ida Dome zircons syn-collisionnels
Granitoïdes U-Pb, SHRIMP, Granites
542 ± 6 tack et al. (2002)
Ida Dome zircons syn-collisionnels
Granite rouge foliés, U-Pb,
Anatexie syn-métamorphique 534 ± 7 Briqueu et al. (1980)
Goanikontès zircon isolé
Leucogranite à uraninite, U-Pb, Minéralisation uranifère,
520 ± 17 Cette thèse
Ida Dome SIMS, uraninite intrusion granitique
Leucogranite (alaskite),
U-Pb, SHRIMP, zircon Alaskite pré-D3 520,3 ± 4,6 Longridge et al. (2008)
Zone Centrale
Granite gris, Intrusion granitique,
U-Pb, SHRIMP, zircon 520, 4 ± 4,2 à 519,1 ± 4,2 Longridge et al. (2008)
Zone Centrale tardi-tectonique
Granite gris non-folié,
U-Pb, monazite Anatexie syn-métamorphique 517 ± 7 Briqueu et al. (1980)
Goanikontès
Diorite d'Okongava U-Pb, évaporation zircon Intrusion granitique 516 ± 6 De Kock et Walvaren (1994)
Granite à biotite et
U-Pb, Intrusion granitique,
monazite, 509 ± 4 Ma Cette thèse
LA-ICP-MS, monazite hydrothermalisme
Goanikontès
granite de Donkerhuk, U-Pb,
Intrusion tardi-tectonique 505 ± 4 Kukla et al. (1991)
Otjimbingwe zircon
U-Pb, SHRIMP sur
Sill méta-lamprophyre, Minéralisation,
surcroissance métam., 496 ± 12 Jacob et al. (2000)
Navachab décompression crustale
Titanite
Veines de quartz
U-Pb, SHRIMP, Minéralisation,
minéralisées, 494 ± 8 à 500 ± 10 Jacob et al. (2000)
Titanite décompression crustale
Navachab
Tableau V.33 : Récapitulatifs des âges obtenus pour les roches du Complexe Gneissique d’Abbabis et les
granites intrusifs dans la Zone Centrale.
214
« ALASKITES » OU GRANITE A FELSDSPATHS ALCALINS
215
II GITOLOGIE - ECHANTILLONNAGE
Figure V.76 : Carte des permis d’exploration (EPL) des compagnies d’exploration Reptile
Uranium et Swakop Uranium. La zone de la mine de Rössing est représentée au Nord. Les
zones en jaune ou rouge représentent les régions de fortes anomalies radiométriques dans
chacun des permis. Les échantillons INCA-7 (sondage n° INCRD304, dans la zone d’Inca) ;
9544-39A (zone de transition Abbabis-Ida) ; 9544-41A (dans la zone d’Ongolo) et l’échantillon
9394-2 & 3 dans la zone de Rössing (provenant de la lithothèque Areva Bessines-sur-
Gartempe). Carte compilée d’après les images Google Maps ® ; et documents des sites
internet des compagnies (Deep Yellow Limited, 2011 ©; Extract Resources, 2012 ©).
216
II. 1 LE DOME D’IDA
Les roches du dôme d’Ida ont été auparavant assimilées au socle d’Abbabis
sur la carte géologique de la zone (feuille 2214, Walvis Bay ; Geological Survey of
Namibia, 1995) ainsi que par Miller (2008). Cependant, les travaux d’autres auteurs
tels que Barnes (1981) ainsi que nos observations de terrain (Toé et al., n.d.), nous
amènent à penser qu’il s’agit d’un mélange à la fois de métasédiments et de fractions
de socles repris par d’importants dykes et laccolithes granitiques de puissances
variables métriques à hectométriques (Unité Supérieure, Toé et al., n.d.).
Certains de ces granites sont minéralisés en uranium. Le minerai se présente sous
forme de poches de granites pegmatitiques à quartz fumé disséminés dans la masse
de granitoïdes le plus souvent stériles. Le potentiel minier de ce dôme a d’abord été
exploité via une mine de cuivre au début du 20è siècle et c’est à la fin de la seconde
guerre mondiale que son potentiel uranifère a été révélé (Kinnaird et al., 2009). Le
dôme d’Ida a été prospecté par plusieurs opérateurs miniers depuis les années 1970
et est actuellement couvert par des permis d’exploration des compagnies Reptile
Uranium (Deep Yellow Ltd.) et Swakop Uranium (Extract Resources) (Figure V.76).
Le dôme d’Ida correspond à l’Unité Supérieure de notre étude sur les relations
entre migmatites et granites dans la Swakop River (A, B & C, Figure V.77). Un
échantillon de pegmatite intrusive (9544-41A ; étudié dans les sections précédentes)
y est fortement radioactif. Il se présente en poche de granite à quartz fumé (D, Figure
V.77 ; 1, Figure V.78) autour de laquelle se développe une auréole (ou halo)
d’oxydation dans l’intrusion granitique hôte. Cette pegmatite minéralisée est classée
selon Nex et al. (2001) dans leur groupe des granites de Type E. La minéralisation
uranifère y est étroitement associée aux oxydes et hydroxydes de fer ainsi qu’à des
zircons (Figure V.78 et Figure V.79).
Cet échantillon a des fortes concentrations en U (909,14 ppm) ; Th (66,84 ppm) ; Zr
(644,2 ppm) ; Y (64,18 ppm). Rapport Th/U = 0,07.
217
La zone de l’affleurement 41 correspond actuellement à la zone d’intérêt économique
d’Ongolo dans le permis de DYL (Figure V.76)
Figure V.77 : Domaine sud du dôme d’Ida. A & B. Laccolithes et intrusions granitiques dans les
métasédiments de la formation de Khan. C. Zone de contact franc entre intrusion granitique et
calcschistes de la formation de Khan. D. Poche de granite à quartz fumé avec auréole d’oxydation
dans une intrusion.
218
Quartz Fumé
A B
Quartz
Feldspath
magnétite
altéré
Quartz
C D
Uraninites
Feldsp. K
Plagioclase
zircons
Quartz
Figure V.78 : 1. Echantillon 9544-41A = pegmatite à quartz fumé et feldspaths potassiques. A & B. Zone
à quartz fumé, magnétite et feldspaths altérés, respectivement en Lumière Naturelle (LN) et Lumière
Polarisée Analysée (LPA). C. Uraninites altérées en proche contact avec des zircons, ces uranites
causent la déstabilisation des feldspaths. D. Zone à mégacristaux de quartz et feldspath altérés avec
quartz interstitiel.
219
220
Les uraninites (UO2) sont par endroits altérées en uranophane de formule
générale Ca(UO2)2HSiO4.5H2O (Figure V.79). Cette altération survient en périphérie
du cristal ou au travers de fracturations. La minéralisation se présente en cristaux
sub-automorphes atteignant des tailles millimétriques ou sous forme d’agrégats
collomorphes associés à l’hématitisation de la magnétite ou à l’altération des biotites.
Du point de vue chimique (Tableau V.34), les concentrations médianes en UO2,
ThO2 et PbO2 de ces uraninites ont respectivement de 70,845 % ; 5,865 % et 5,35 %
poids d’oxydes. Des concentrations remarquables en Y2O3 dans les uraninites de 4,9
% poids d’oxydes sont aussi relevées. Y est un élément incompatible et s’incorpore
dans le réseau cristallin des uraninites en remplacement de U et des ETR lourdes à
intermédiaires pour les hautes températures (dilatation du réseau cristallin). Cette
incorporation est aussi due à l’inexistence (ou faible proportion) d’autres minéraux
préférentiels tels que le xénotime (YPO4) coexistant dans le liquide silicaté (les
concentrations en P2O4 des granites est inférieure à 0,5 %). Les uraninites
présentent des teneurs quasi nulles en Zirconium.
L’abondance des éléments Terres Rares (ETR ou angl. REE), matérialisée par la
somme des teneurs des 14 éléments (ΣREE), est de l’ordre de 43 000 ppm pour les
uraninites et 23 000 ppm pour les uranophanes. Tous ces minéraux présentent un
fractionnement (ΣLREEN / ΣHREEN) en faveur des Terres Rares Lourdes (angl.
HREE) au détriment des légères (angl. LREE) à en juger par les faibles rapports
normalisés voisins de 0,25. Normalisation par rapport aux valeurs de McDonough
and Sun (1995). La cristallisation des uraninites se fait dans un liquide silicaté oxydé
au travers de l’indice Eu* très faible à ca. 0,20.
Les analyses des ETR par LA-ICP-MS ont permis de tracer les spectres ETR des
cristaux d’uraninite qui seront présentés par la suite.
221
4
2 Uranophane
1 biotite
3 Zircons
7 (agrégat)
Uraninite
Uraninite
6
Ox. fer
5
A B
Zircons
Quartz
biotite
8 Agrégat
9
Uraninite
Ox. fer
biotite
Agrégat
U, Si, Fe
C D
Figure V.79 : Métallographie du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida (9544-41A). A. Uraninites altérées en uranophane. B. Uraninite dans une
zone d’altération de magnétite et biotite. C. Zircons en nucléi de croissance des uraninites. D. Agrégat d’U, Si, Fe dans une zone d’altération de
feldspaths et de biotites. Numéros = spot d’analyses microsonde électronique et LA-ICP-MS dans le tableau associé ci-contre. Images en électrons
rétrodiffusés au microscope électronique à balayage (MEB) Hitachi S-4800 (SCMEM Nancy)
222
9544-41A : Ongolo Prospect SE-Ida Dome
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Valeurs Valeurs
Minéral Uraninite Uranophane Uraninite Agrégat Uraninite Uranophane médianes médianes
Uraninites Uranophanes
Oxydes (% )
SiO2 0,15 9,28 7,13 7,77 0,04 0,34 24,11 0,00 7,24 0,147 7,507
K2O 0,23 0,74 0,19 0,47 0,24 0,23 1,00 0,21 1,48 0,231 0,603
CaO 1,36 3,99 1,44 2,79 0,45 1,21 4,63 0,65 2,43 1,205 2,6085
TiO2 0,06 0,32 0,61 0,13 0,00 0,01 0,11 0,00 0,00 0 0,2245
V2O3 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,03 0,11 0,00 0,00 0 0
FeO 0,01 0,07 0,10 0,10 0,01 0,00 11,32 0,02 0,00 0,007 0,0845
Y2O3 4,90 0,78 2,45 1,50 5,58 4,93 0,08 6,26 1,15 4,931 1,3235
ZrO2 0,00 0,30 1,54 0,14 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0 0,2215
Ce2O3 0,81 0,16 0,23 0,28 0,54 0,77 0,00 0,91 0,33 0,769 0,2555
Nd2O3 0,90 0,28 0,40 0,38 0,51 0,78 0,10 0,88 0,34 0,784 0,364
Dy2O3 1,52 0,45 1,71 1,05 1,62 1,58 0,00 2,05 0,68 1,582 0,867
PbO 5,25 2,94 2,70 3,66 5,50 5,37 2,68 5,35 4,87 5,35 3,296
ThO2 5,87 4,82 13,17 10,01 6,28 5,17 0,01 6,17 4,91 5,865 7,4585
UO2 71,04 64,85 38,20 59,58 70,91 70,85 42,94 70,33 67,21 70,845 62,215
Total 92,08 88,97 69,85 87,86 91,67 91,27 87,08 92,84 90,64 91,666 88,4145
Traces (ppm)
La 353 217 140 251 264 482 353 217
Ce 7606 2417 1611 2493 6280 11229 7606 2417
Pr 797 284 167 323 711 970 797 284
Nd 4987 2501 1541 2959 4784 5278 4987 2501
Sm 2730 2604 1539 2756 3042 2343 2730 2604
Eu 189 247 130 247 138 222 189 247
Gd 3427 2758 1644 2884 4611 2932 3427 2758
Tb 876 703 442 765 1197 756 876 703
Dy 7987 5016 3119 5351 12042 6171 7987 5016
Ho 1537 878 553 952 2551 1347 1537 878
Er 5108 2512 1688 2732 7975 4771 5108 2512
Tm 639 355 220 379 857 791 791 355
Yb 3985 2296 1527 2545 5580 5943 5580 2296
Lu 459 233 149 251 622 830 622 233
Hf 39 200 158 260 33 10 33 200
Y 31273 13516 9227 15874 46796 34396 34396 13516
Zr 2133 9189 7400 12039 1437 399 1437 9189
ΣREE 40679 23020 14468 24888 50653 44065 42589 23020
ΣLREEN / ΣHREEN 0,33 0,25 0,24 0,26 0,20 0,32 0,27 0,25
Eu* 0,19 0,28 0,25 0,26 0,11 0,26 0,19 0,28
Tableau V.34 : Composition chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite à quartz fumé
du dôme d’Ida (9544-41A). ΣLREEN / ΣHREEN = (LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN).
1/2
Eu* = EuN / [(SmN x GdN) ] Normalisation par rapport à McDonough & Sun, 1995. Concentrations en
oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en
éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy).
223
HOLLANDS DOME ET GARNET VALLEY (PERMIS SWAKOP
URANIUM)
La partie orientale du dôme d’Ida semble être la plus propice à la
minéralisation uranifère (Spivey et al., 2010). Plusieurs occurrences minéralisées
d’importances économiques y ont été démontrées (Figure V.76). Elle représente la
zone où culminent les intrusions granitiques à traves les séries métasédimentaires
du groupe du Swakop (A & B, Figure V.80). Le minerai uranifère s’y présente
majoritairement comme dans l’affleurement 41, à savoir sous forme de poches de
granite à quartz fumé avec développement d’une auréole d’oxydation dans un
volume beaucoup plus important de granite stérile (C & D, Figure V.80). La
minéralisation uranifère est de type intrusif, disséminé à faible teneur et fort tonnage
(cf. les données des sites pour précisions Extract Resources, 2012; International
Atomic Energy Agency (IAEA), 2012). Nous n’y avons pas été autorisés à
échantillonner.
Figure V.80 : Vues de terrain Granites intrusifs dans les métasédiments de la région du dôme
d’Ida (permis Swakop Uranium). A. Hollands Dome, les véhicules tous-terrains blancs en
échelle. B. Garnet Valley. C. Poche de pegmatite à quartz fumé dans une intrusion granitique.
D. Anomalie radioactive dans la veine de quartz fumé.
224
AFFLEUREMENT 39 (NORD-OUEST DU DOME D’IDA)
Figure V.81 : Zone d’anomalie radioactive d’un granite intrusif dans les métasédiments de la formation de
Khan dans la zone de transition Abbabis et dôme d’Ida. A. Affleurement. B. Echantillon macroscopique de
leucogranite intrusif. C & C’ pétrographie du granite et minéralisation uranifère sous forme de bétafite (LN et
LPA).
225
226
Les phases porteuses d’U (Figure V.82) dans ce leucogranite sont des
niobotantalates zonés à U, Ti du groupe de la bétafite de formule générale
(Ca,U)2(Ti,Nb,Ta)2O6(OH).
Ces bétafites ont des concentrations médianes en U de 23% poids d’oxydes
(Tableau V.35), mais des hétérogénéités et zonations entre certains cœurs et
bordures des cristaux font que celles-ci ont des concentrations pouvant aller au-delà
de 45% poids d’oxydes. L’abondance en ETR est de l’ordre de 13 000 ppm avec des
maximales à 29 000 ppm. Ces bétafites contiennent plus de ETR légères que de
lourdes, témoignant de différences de compatibilité entre ces éléments pour la
structure cristalline du minéral.
A travers l’aspect métallographique montrant des structures collomorphes en bordure
de minéral (Figure V.82), on pourrait penser qu’une altération postérieure à la
cristallisation magmatique ait pu se produire.
227
Niobotantalates zonés et hétérogènes avec cœurs et bordures plus riches en U
A’
2 3
A B
Figure V.82 : A & B. Métallographie des niobotantalates à U, Ti (Bétafite) zonés et hétérogènes d’un leucogranite intrusif au NW du dôme d’Ida
(9544-39A). A’ Bétafite en fort contraste avec la matrice quartzo-feldspathique. Les numéros correspondent au spot d’analyses dans le tableau
associé ci-contre. Les spectres représentent les zonations chimiques mesurées en spectrométrie EDS (Energy Dispersive Spectrometry) MEB.
228
9544-39A : NW IDA DOME
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Valeurs
Minéral Niobotantalates U, Ti = Bétafite médianes
bétafites
Oxydes (% )
SiO2 6,09 0,00 2,11 0,06 5,59 0,00 0,00 0,00 7,22 9,89 0,00 0,00 0,03
K2O 1,08 0,05 1,19 0,51 1,38 1,00 0,79 0,04 1,13 0,80 0,10 0,46 0,795
CaO 2,41 14,99 1,47 3,67 2,51 3,71 3,48 15,15 2,93 2,77 14,77 11,40 3,575
TiO2 5,46 12,60 5,02 12,55 9,35 13,62 12,96 14,32 7,44 13,64 14,27 13,53 12,78
V2O3 0,13 0,00 0,02 0,24 0,34 0,00 0,19 0,03 0,12 0,00 0,14 0,06 0,09
FeO 0,38 0,79 0,95 0,76 0,84 0,83 0,34 0,69 2,08 0,85 0,84 1,30 0,835
Y2O3 1,86 0,08 1,52 0,15 0,65 0,00 0,06 0,07 0,89 1,96 0,15 0,05 0,15
ZrO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,07 0,00 0,00 0,00 0
Ce2O3 0,08 1,29 0,25 1,62 0,28 1,33 0,66 1,11 0,56 0,12 1,10 1,12 0,88
Nd2O3 0,42 0,19 0,47 0,43 0,12 0,60 0,04 0,43 0,60 0,41 0,21 0,08 0,415
Dy2O3 0,33 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,09 0,00 0,00 0
PbO 0,30 1,60 0,39 3,59 0,15 2,01 3,60 1,61 0,35 1,50 1,86 1,76 1,605
ThO2 0,00 0,59 0,00 0,98 0,42 0,65 0,62 0,93 0,97 2,31 0,82 0,87 0,735
UO2 45,62 21,65 54,69 21,84 48,84 23,40 23,25 22,53 42,09 20,39 22,88 21,64 23,065
P2O5 0,00 0,05 0,00 0,00 0,02 0,00 0,00 0,04 0,00 0,05 0,08 0,06 0,01
La2O3 0,10 0,19 0,06 0,12 0,04 0,18 0,00 0,03 0,28 0,34 0,04 0,01 0,08
Total 64,26 54,08 68,17 46,51 70,53 47,33 45,99 56,96 66,72 55,13 57,27 52,35 56,045
Traces (ppm)
La 1358 1407 2141 1477 1231 1114 1379 2787 4470 451 580 1379
Ce 2916 8480 5424 2445 6315 2270 8609 18588 1114 6393 6011 6011
Pr 594 713 868 552 664 676 708 1414 1224 585 552 676
Nd 2692 2243 3163 2452 2554 2989 2298 4582 5952 1951 1880 2554
Sm 946 365 833 788 578 883 380 713 1904 343 366 713
Eu 51 9 42 40 23 38 12 22 98 12 13 23
Gd 1108 126 865 810 465 836 173 268 2564 143 216 465
Tb 228 14 173 166 85 180 23 30 511 20 43 85
Dy 1615 53 1210 1199 547 1196 126 130 3632 88 237 547
Ho 315 4 254 227 115 264 19 17 815 10 40 115
Er 962 7 834 712 353 860 61 45 2654 18 123 353
Tm 164 1 135 125 52 128 9 5 432 2 19 52
Yb 1277 3 1050 1009 391 959 71 33 3266 13 135 391
Lu 153 0 143 108 51 136 9 4 451 1 18 51
ΣREE 14379 13424 17135 12108 13424 12530 13876 28638 29087 10028 10235 13416
ΣLREEN / ΣHREEN 0,85 350,32 1,49 1,07 3,21 1,01 21,09 76,02 0,65 72,61 7,19 3,24
Eu* 0,15 0,13 0,15 0,15 0,13 0,13 0,14 0,15 0,14 0,16 0,14 0,12
Tableau V.35 : Compositions chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite intrusif au Nord
Ouest du dôme d’Ida (9544-39A). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca
SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). A noter
le total à ca. 60% des analyses microsonde en partie dû à la non-mesure du Nb et Ta (observés au MEB,
spectres figure précédente)
229
II. 2 PROSPECT D’U D’INCA (REPTILE URANIUM)
Le prospect d’U d’Inca (propriété de Deep Yellow Limited,) est actuellement
en phase de développement (Deep Yellow Limited, 2011). Contrairement au dôme
d’Ida, il n’y a aucun affleurement dans le prospect qui apparait comme une vaste
pénéplaine désertique. La prospection se fait à partir des données radiométriques et
une vaste campagne de sondages (Figure V.83).
Figure V.83 : Vue aérienne du prospect d’Inca, permis d’exploration de Reptile Uranium (Deep
Yellow Ltd ©). Image tirée du site de la compagnie. (Deep Yellow Limited, 2011)
230
SKARN A URANINITE (INCA 7)
Figure V.84 : Coupe schématique dans le prospect d’Inca (image DYL©) avec localisation
approximative du sondage INCRD304 et de l’échantillon INCA 7.
231
1
A A’
Quartz
Ox. Fe
Plagio
Orthose
ilménite
B Hornblende B’
Ox. Fe
Augite
Quartz
C C’
Uraninite
Anhydrite Anhydrite
232
D’un point de vue métallographique, les uraninites de cette roche sont
d’aspects sub-arrondis à arrondis avec des auréoles de métamictisation
concentriques (Figure V.86). Les minéraux millimétriques d’uraninites sont craquelés
à complètement fracturés, attestant le métamorphisme de contact accompagnant
l’intrusion granitique dans les séries carbonatées. Certaines uraninites se sont
développées en relation étroite avec la magnétite; qui semble avoir été un nucléus
de croissance pour elles (C et D, Figure V.86). Les uraninites ne présentent pas
d’altération en uranophane.
Les uraninites ont des concentrations en UO2 voisines de 80% poids d’oxydes et en
PbO2 de 5. 74 % (médiane). Elles ont cependant une faible concentration en ThO2
de seulement 2 % ainsi qu’une concentration assez élevée en Y2O3 de 3,6 %
(médiane). Elles présentent des teneurs quasi nulles en zirconium (Tableau V.36).
L’abondance en ETR est de l’ordre de 33 000 ppm tandis que le fractionnement est
de l’ordre de 0,37, exprimant une plus forte incorporation des ETR lourdes que
légères.
233
Auréole de métamictisation
Uraninite Uraninite
A B
4 Ox. Fe D
3
1 2 5
7 6
8
9
C
Figure V.86 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans le skarn à uraninite (INCA 7) du prospect d’INCA. A & B. Uraninites avec auréoles de
métamictisation dans l’exoskarn. Images MEB. C & D. Localisation des spots d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-contre. Images en
microscope optique en lumière réfléchie.
234
INCA 7 : INCA PROSPECT
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Valeurs
Minéral Uraninite B. métamicte Uraninite médianes
Uraninites
Oxydes (% )
SiO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 17,80 0,00 0,00 0,00 0,00
K2O 0,23 0,22 0,23 0,22 0,24 1,28 0,21 0,25 0,24 0,23
CaO 1,51 1,46 1,33 1,48 1,32 2,58 1,26 1,15 1,56 1,40
TiO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
V2O3 0,03 0,00 0,00 0,05 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
FeO 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,90 0,00 0,00 0,00 0,00
Y2O3 3,33 3,71 3,54 3,33 3,64 0,00 3,99 4,03 3,40 3,59
ZrO2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Ce2O3 0,80 0,76 0,97 0,88 0,87 0,00 0,87 0,73 0,99 0,87
Nd2O3 0,81 1,03 0,84 0,96 0,93 0,00 0,80 0,94 0,93 0,93
Dy2O3 0,98 1,02 1,11 1,15 1,13 0,00 1,15 1,21 0,87 1,12
PbO 5,86 5,68 5,89 5,79 5,70 0,06 5,66 5,62 5,79 5,74
ThO2 1,96 1,82 1,84 2,03 0,74 0,00 2,56 2,26 2,41 1,99
UO2 79,77 78,76 79,29 79,90 80,62 65,73 78,52 79,33 79,22 79,31
Total 95,28 94,46 95,05 95,79 95,19 88,34 95,01 95,53 95,40 95,23
Traces (ppm)
La 285 270 446 403 332 385 384 417 385
Ce 6597 5730 7198 6391 6532 7150 6421 6846 6564
Pr 838 777 851 766 875 838 782 818 828
Nd 5286 4837 5205 4851 5635 5424 5124 5028 5164
Sm 2439 2271 2266 2220 2444 2644 2409 2479 2424
Eu 411 375 352 342 420 319 345 299 349
Gd 2548 2316 2327 2246 2497 2938 2584 2511 2504
Tb 648 578 565 554 646 688 629 582 605
Dy 5246 4606 4480 4280 4979 5475 4864 4627 4746
Ho 1155 1004 1016 950 1085 1160 1082 988 1049
Er 4064 3492 3403 3224 3778 3930 3644 3402 3568
Tm 632 546 542 491 579 593 558 524 552
Yb 4581 3750 3832 3539 4157 4117 3861 3508 3846
Lu 586 448 457 443 518 496 469 413 463
Hf 9 6 9 8 9 9 9 9 9
Y 24118 21481 22112 20097 24721 25521 22870 21903 22491
Zr 229 159 321 329 223 451 369 329 325
ΣREE 35315 31000 32940 30700 34480 36157 33157 32442 33048
ΣLREEN / ΣHREEN 0,32 0,34 0,40 0,39 0,36 0,36 0,36 0,40 0,37
Eu* 0,50 0,50 0,47 0,47 0,52 0,35 0,42 0,36 0,43
Tableau V.36 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans le skarn à uraninites (INCA7) du
prospect d’INCA. B. métamicte = bordure métamicte. Concentrations en oxydes obtenues par microsonde
électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS
(G2R, Nancy).
235
SKARN À MAGNÉTITE – HÉMATITE (9544-42F)
Un skarn à magnétite du prospect d’Inca (Figure V.84) a été échantillonné
dans les déblais d’une ancienne traverse d’exploitation de minerais de fer (A, Figure
V.87). Ces skarns à magnétite présentent des anomalies radioactives et sont des
minerais d’U potentiels. La minéralisation uranifère se présente sous forme de
cristaux infra millimétriques d’uraninite et d’uranophane en inclusions dans les
oxydes/hydroxydes de fer ou les épidotes, majoritairement des allanites (Figure V.87,
Figure V.88). Les allanites proviennent du métasomatisme lié au métamorphisme de
contact entre une intrusion granitique et son encaissant carbonaté. Les altérations à
albite – épidote sont liées à la présence de fluides riches en Si, Na et Ca provenant
des interactions fluides-roches entre l’intrusion et son encaissant (Einaudi and Burt,
1982).
Les concentrations de cet échantillon concentre à peu près autant U (276,4 ppm), Th
(313, 7 ppm) et Y (278, 3 ppm) et très peu de Zr (13,33 ppm).
magnétite hématite
A B
Plagio
Uraninite
D
Ilménite
Ox. (Hydrox.) Fe
C D 1000 µm
Figure V.87 : Zone de minéralisation dans un contexte de skarn à magnétite uranifère dans le prospect d’Inca
(DYL). A. Ancienne traverse d’exploitation de minerais de Fer. B. Echantillon radioactif
macroscopique : roche à magnétite massive (altérée en hématite) et interstices granitiques. C. Lame mince
d’un interstice à mégacristal d’épidote. D. Localisation de microcristaux d’uraninite en inclusion dans
l’allanite.
236
Les cristaux micrométriques d’uraninite ou d’uranophane dispersés dans les
oxydes-hydroxydes de Fe et les épidotes de type allanite se repèrent au MEB à partir
de leurs auréoles de métamictisation (Figure V.88).
D’un point de vue métallographique, on peut penser que les uranophanes
proviennent de l’altération des uraninites étant donné qu’il s’agit d’un contexte de
métamorphisme de contact avec circulations de fluides hydrothermaux, mais aussi
par le fait que l’échantillon récolté a été soumis à l’altération supergène (déblais).
Ceci est d’autant plus confirmé par la présence de particules d’uraninite et confirmé
également par les analyses de microsonde électronique (spot 7, tableau Figure
V.88).
Du fait des tailles le plus souvent inférieures à 20 µm des uraninites et uranophanes,
il n’a pas été possible de réaliser des mesures par LA-ICP-MS, faute d’un faisceau
d’ablation de taille minimale à 16 µm (différentes tailles de faisceau utilisées à 16,µm,
24 µm et 32 µm). Avec de telles limites, des mélange entre les plusieurs phases
minérales auraient été fort probables.
237
Uraninite et Uranophane métamictes dans ox. / hydrox. de Fe et allanites
Uranophane 2
Allanite
4
A A’
Uraninite
Uraninite
5
7
Uranophane
Uranophane
B C
Figure V.88 : Métallographie des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite (9544-42F). Images en électrons rétrodiffusés MEB (JEOL J7600F,
SCMEM NANCY).
238
9544-42F : INCA PROSPECT
id. Spot 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Valeurs
Minéral Uranophane Allanite (Ce) Uraninite Uranophane médianes
uranophane
Oxydes (%)
SiO2 22,59 12,53 15,74 8,74 1,24 3,70 2,90 24,82 18,48 12,52 20,54
K2O 2,18 0,31 0,45 0,38 0,00 0,16 0,47 1,47 1,31 1,53 1,50
CaO 2,24 1,35 1,14 1,74 1,46 1,21 2,00 2,44 2,47 2,35 2,40
TiO2 0,00 0,19 0,24 0,07 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
V2O3 0,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,04 0,00 0,03 0,04
FeO 0,81 33,92 43,27 8,84 17,00 10,03 2,44 1,67 0,70 1,18 1,00
Y2O3 0,84 0,16 0,11 0,38 0,49 0,19 2,31 0,04 0,10 1,28 0,47
ZrO2 0,12 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,12 0,07
Ce2O3 2,57 10,93 5,36 24,34 25,87 29,73 0,95 0,74 0,51 4,27 1,66
Nd2O3 0,08 3,11 1,24 5,84 7,29 6,49 0,47 0,34 0,00 0,34 0,21
Dy2O3 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
PbO 0,10 0,06 0,14 0,07 0,06 0,02 4,11 0,11 0,07 0,05 0,09
ThO2 3,93 0,93 0,67 1,43 0,06 0,00 0,39 0,34 1,15 1,25 1,20
UO2 56,98 0,21 0,30 0,00 0,49 0,06 74,87 56,17 64,18 44,41 56,58
P2O5 0,16 0,00 0,00 0,03 0,00 0,00 0,06 0,01 0,07 0,40 0,12
La2O3 0,39 8,46 4,07 15,52 16,21 17,81 0,06 0,42 0,27 0,41 0,40
Total 93,10 72,17 72,75 67,38 70,18 69,41 91,03 88,62 89,33 70,15 88,98
Traces (ppm)
La 13828 61871
Ce 18493 93400
Pr 1495 6598
Nd 4441 19173
Sm 517 1994
Eu 52 158
Gd 285 811
Tb 45 78
Dy 272 316
Ho 50 46
Er 172 120
Tm 30 15
Yb 186 100
Lu 23 12
ΣREE 39889 184692
ΣLREEN / ΣHREEN 26 212
Eu* 0,41 0,38
Tableau V.37 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite
(9544-42F). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM
Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy).
239
II. 3 ZONE DE LA MINE DE RÖSSING
La cadre géologique de la région de la mine de Rössing (Figure V.89) est
marqué par un dôme à cœur de quartzites et schistes de la formation d’Etusis
séparée des gneiss à calc-silicates de la formation de Khan et des marbres et
conglomérats de la formation de Rössing (Oliver and Kinnaird, 1996). Les intrusions
granitiques minéralisées sont post-collisionnelles, datées du Cambrien, et recoupent
les métasédiments du Damara au Sud-Ouest du dôme de Rössing (Herd, 1997;
Basson and Greenway, 2004; Kinnaird and Nex, 2007).
Figure V.89 : Carte géologique simplifiée de la région de la mine de Rössing avec les
localisations des zones minéralisées d’intérêt économique SK, SH et SJ dans laquelle se situe
la mine à ciel ouvert. D’après Kinnaird et al. (2009) modifié de Smith (1965).
240
241
Des lames minces d’échantillons provenant de la lithothèque d’Areva à
Bessines-sur-Gartempe nous ont permis d’étudier un type de leucogranite minéralisé
dans le district de Rössing.
Le leucogranite minéralisé 9394-2 (Figure V.90) a été échantillonné dans la zone SJ
de la mine. Il est constitué de cristaux de quartz xénomorphes représentant environs
30% de la roche. Les feldspaths alcalins (microcline) sont majoritaires en proportion
sur les plagioclases sans atteindre des ratios élevés (respectivement 35% et 25 % de
la roche). Certains plagioclases sont altérés en séricite. Très peu de biotites sont
observées (< 3%) et les minéraux accessoires sont le plus souvent des oxydes de fer
et très peu d’ilménite et titanite (CaTiOSO4), des monazites et zircons ainsi que de
très rares cristaux d’uraninite.
Quartz
Microcline
4 Cm
A B
Ox. Fe
Quartz
Monazite
D
uraninite
C D
Figure V.90 : Echantillon de leucogranite minéralisé en U échantillonné dans le district de Rössing
(lithothèque Areva). A. Échantillon macroscopique. (Photo M. Brouand). B. Texture grenue avec quartz et
Feldspaths alcalins. C. Minéraux accessoires dans le leucogranite. D. Uraninite avec bordure de
métamictisation (les 4 petites cercles sont des cratères d’ablation LA-ICP-MS).
242
Les uraninites de cet échantillon présentent une taille de l’ordre de 100 à 200
µm (Figure V.91). Elles présentent des surfaces craquelées avec des trous dus soit à
la dissolution, soit à l’arrachement de fragments. Les relations étroites entre
uraninites et zircons se retrouvent dans cet échantillon ; ces derniers servant de
nucléi de croissances aux premières. (B, Figure V.91) De la thorite (ThSiO4)
associée aux feldspaths altérés en argiles est observée par endroits.
Les concentrations en UO2, ThO2, PbO2 présentent des valeurs médianes
respectives de 71,11% ; 5% et 4,36% poids d’oxydes (Tableau V.38). Les
concentrations en Y2O3 sont de l’ordre de 3,9% poids d’oxydes, témoignant d’une
forte incorporation d’Y dans le réseau cristallin des uraninites. Les concentrations en
ZrO2 sont quasi nulles.
Ces uraninites présentent une abondance élevée en ETR de l’ordre de 55 000 ppm
et une incorporation plus forte de ETR lourdes dans leur réseau cristallin, attestée
par des fractionnements (ΣLREEN / ΣHREEN) faibles de l’ordre de 0,15.
243
Uraninite Zircon
Biotite
2
1
Uraninite
A B
Uraninite
Argiles à thorite
L1 L10
C D
Figure V.91 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans un leucogranite minéralisé (9394-2) du district de Rössing. A. Uraninite avec auréole de
métamictisation. B. Zircon en nucléi de croissance d’uraninite altérée dans une matrice à quartzo-feldspathique. C. Uraninite avec auréole de métamictisation. D.
Argiles à thorite (Th,U)SiO4 dans les zones d’altération de biotite. Images MEB. Localisation des spots d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-
contre.
244
9394-2 : Rössing SJ AREA
id. Spot 1 2 L1 L2 L3 L4 L5 L6 L7 L8 L9 L10 Valeurs
Minéral Uraninite médianes
Uraninites
Oxydes (% )
SiO2 0,23 0,00 0,00 0,00 0,79 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0
K2O 0,25 0,22 0,235
CaO 1,47 1,37 1,35 0,86 1,07 0,93 0,96 0,87 0,85 0,82 0,96 0,94 0,949
TiO2 0,00 0,00 0
V2O3 0,01 0,00 0,005
FeO 0,07 0,03 0,04 0,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,08 0,00 0,00 0,04 0,0065
Y2O3 6,51 7,41 3,99 3,86 3,76 3,73 3,70 3,90 3,87 4,08 3,98 3,83 3,884
ZrO2 0,00 0,00 0,00 0,11 0,00 0,00 0,00 0,00 0,08 0,00 0,07 0,00 0
Ce2O3 1,07 1,11 1,09
Nd2O3 0,89 0,58 0,735
Dy2O3 1,61 1,62 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,03 0,00 0,07 0,00 0,00 0
PbO 7,26 5,03 3,91 4,38 3,85 4,36 4,24 4,36 4,45 4,54 4,25 4,19 4,364
ThO2 5,05 4,86 5,08 5,25 5,09 5,38 5,46 5,19 5,03 4,94 4,95 5,37 5,083
UO2 65,17 69,16 70,48 71,57 70,18 71,13 71,58 71,51 71,15 71,68 71,10 70,57 71,1145
Total 89,62 91,41 84,67 86,02 84,48 85,36 85,77 85,90 85,50 85,92 85,33 84,98 85,634
Traces (ppm)
La 310 337 254 309 310
Ce 7394 8651 6512 7235 7315
Pr 818 670 728 809 768
Nd 5133 4358 4690 5138 4911
Sm 2656 2637 2264 2206 2450
Eu 172 201 206 176 189
Gd 4272 3723 4452 4254 4263
Tb 1217 1037 1294 1227 1222
Dy 10298 11586 11202 10317 10760
Ho 2420 2651 2593 2363 2507
Er 8362 9166 9222 8359 8764
Tm 1306 954 1512 1311 1308
Yb 9188 6716 10865 9332 9260
Lu 1048 730 1334 1088 1068
Hf 21 20 18 21 20
Y 40527 44018 44574 41488 42753
Zr 1329 983 956 1284 1134
ΣREE 54594 53416 57129 54124 55095
ΣLREEN / ΣHREEN 0,16 0,19 0,12 0,16 0,15
Eu* 0,16 0,20 0,20 0,18 0,18
Tableau V.38 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un leucogranite minéralisé du district
de Rössing (9394-2). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100,
SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy).
245
III ETUDE METALLOGENIQUE COMPAREE
Les analyses quantitatives par LA-ICP-MS des concentrations en ETR sur les
minéraux d’uranium (Lach et al., n.d.), rendues possibles au laboratoire G2R, Nancy,
nous permettent une comparaison des uranites des leucogranites et skarns
minéralisés de la région du dôme d’Ida et du gisement de Rössing.
246
substitutions se passent dans des conditions de haute température dans le liquide
silicaté (Figure V.93) qui permettent aussi l’incorporation en quantité non négligeable
d’Yttrium (Cuney and Friedrich, 1987; Bea, 1996; Förster, 1999) (tableaux
géochimiques précédents).
Les spectres des ETR des uraninites du leucogranite du prospect d’Ongolo sont plus
dispersés dans les concentrations en ETR lourdes, ce qui peut s’expliquer par la
fracturation ainsi que l’altération qu’elles subissent. Ceci n’est pas le cas des
uraninites des deux autres échantillons qui sont assez homogènes c'est-à-dire sans
zonations internes à l’intérieur d’un même cristal (plusieurs spectres sur une même
uranite) mais aussi entre cristaux différents du même échantillon. Cette homogénéité
est d’autant plus surprenante dans le cas du skarn, ce qui tendrait à montrer que les
processus métasomatiques qui accompagnent le métamorphisme de contact sont
sans impact majeur sur la structure cristalline des uraninites magmatiques. Dans le
cas de l’échantillon de Rössing, l’homogénéité peut être expliquée par les relatives
petites tailles des uraninites, inférieures à 200 µm qui empêchent la zonation
chimique ou l’altération qu’auraient pu présenter les cristaux de plus grande taille.
La représentation du spectre de ETR roche totale du leucogranite du prospect
d’Ongolo atteste que les concentrations en ETR sont étroitement tributaires de la
minéralisation uranifère (au moins pour les ETR lourdes), avec un spectre « plat »
différent d’un spectre typique de granite à pente négative avec ΣLREEN >> ΣHREEN.
(cf. pour mémoire l’allure des spectres des granites intrusifs de l’unité supérieure
dans les sections précédentes).
247
A B C
Figure V.92 : Spectres comparés des éléments Terres Rares des uraninites (et uranophanes) des échantillons de leucogranites et de skarn. Le domaine grisé
représente les spectres de certains gisements de types magmatiques du monde : Rössing (Namibie) ; Moore Lake (Canada) Luthi (Finlande) et Kola (Russie)
selon les données de (Mercadier et al., 2011). Le spectre roche totale du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida est représenté en A (WR = Whole Rock).
248
ΣREE (ppm) ΣLREEN / ΣHREEN
9544-41A : Ongolo Prospect SE-Ida Dome
id. Spot
1 Uraninite 40679 0,33
5 // 50653 0,20
8 // 44065 0,32
Mediane 42589 0,27
INCA 7 : INCA PROSPECT
id. Spot
1 Uraninite 35315 0,32
2 // 31000 0,34
3 // 32940 0,40
4 // 30700 0,39
5 // 34480 0,36
7 // 36157 0,36
8 // 33157 0,36
9 // 32442 0,40
Mediane 33048 0,37
9394-2 : Rössing District
id. Spot
1 Uraninite 54594 0,16
2 // 53416 0,19
L4 // 57129 0,12
L7 // 54124 0,16
Mediane 55095 0,15
Figure V.93 : Diagramme abondance des Terres Rares (ΣREE) Vs Fractionnement (ΣLREEN /
ΣHREEN) et tableau des valeurs calculées des leucogranites du prospect d’Ongolo, du district
de Rössing et du skarn du prospect d’Inca. Σ REE =
La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu. ΣLREEN / ΣHREEN =
(LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN).
249
concentration des ETR de la roche totale est directement contrôlée par la
minéralisation uranifère.
Pour le skarn à magnétite, les concentrations en ETR sont fortement contrôlées par
l’allanite qui est une épidote riche en ETR légères (Gieré and Sorensen, 2004). Les
uranophanes sont appauvries en ETR lourdes. Nous pensons qu’elles sont les
phases d’altération métasomatique des uraninites et qu’à ce titre, ces spectres
représenteraient un appauvrissement relatif par soustraction des ETR lourdes.
Figure V.94 : A. Spectres des Terres Rares des bétafites zonées et hétérogènes du leucogranite
intrusif au NW du dôme d’Ida avec spectre roche totale (WR = Whole Rock). B. Spectres de
Terres rares d’une allanite, d’une uranophane et de la roche totale (WR) d’un skarn à
magnétite-hématite minéralisé.
250
III. 3 AGE DES MINERALISATIONS
Les granites minéralisés de la Zone Centrale du Damara sont pour la plupart
tardi- à post-tectonique, de ca. 520 Ma à 500 Ma (Tableau V.33). Ces datations ont
pour la plupart été faites sur des zircons ou des monazites et seulement quelques
contraintes sur des uraninites ont été faites par Briqueu et al. (1980).
Les datations sur uraninites du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida et du skarn
à uraninite du prospect d’Inca ont été faites en utilisant la sonde ionique (IMS 1270)
du CRPG de Nancy.
251
data-point error ellipses are 68.3% conf .
A B 9544-41A
560
0,090
540
0,086
4 520
0,082
206Pb/238U
500
2 1
Spots SIMS
3 6 0,078 480
0,066
0,52 0,56 0,60 0,64 0,68 0,72
207Pb/235U
Granite intrusif 41A Common Lead corrected ratios Concordia diagram ( 1 sigma) Ages U-Pb Ages Pb-Pb
id. Uraninites 207Pb/206Pb ± 208Pb/206Pb ± 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 206Pb/238U ± Correl.err 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 207Pb/206Pb corrected ±
9544_41a@1 0,058 0,005 0,027 0,007 0,0800 0,02 0,67115 0,013 0,08383 0,0016 0,962 519,0 9,5 521,4 8,1 555 11
9544_41a@2 0,057 0,003 0,027 0,007 0,0766 0,01 0,60699 0,010 0,07674 0,0013 0,979 476,6 7,6 481,7 6,4 530 7
9544_41a@3 0,058 0,001 0,027 0,002 0,0788 0,01 0,58167 0,008 0,07260 0,0010 0,994 451,8 5,8 465,5 5,0 559 3
9544_41a@4 0,058 0,002 0,027 0,003 0,0865 0,01 0,60492 0,010 0,07592 0,0012 0,988 471,8 7,1 480,4 6,0 544 5
9544_41a@5 0,058 0,005 0,028 0,01 0,0784 0,03 0,59015 0,017 0,07416 0,0020 0,981 461,2 12,2 471,0 10,5 544 11
9544_41a@6 0,058 0,002 0,026 0,002 0,0775 0,01 0,58953 0,008 0,07375 0,0009 0,982 458,7 5,6 470,6 4,8 551 5
Figure V.95 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du leucogranite intrusif à quartz fumé (9544-41A) au SE du dôme d’Ida. A. Localisation des
faisceaux d’analyses de sonde ionique. B Diagramme concordia-discordia des mesures et tableau des valeurs.
252
DATATION DES OXYDES D’URANIUM DU SKARN A
URANINITES DU PROSPECT INCA (INCA7)
L’uraninite datée dans cette roche présente une surface très hétérogène (A,
Figure V.96) et à cet effet les analyses ont été réalisées sur des zones à priori
homogènes. Cependant, nous avons été amenés à exclure les analyses 1, 3 4, 8 et
9 dont les coefficients de corrélations sont supérieurs à 1, valeur irréaliste.
Les mesures donnent un âge quasi concordant à 496 Ma. L’interprétation de cet âge
peut sembler délicate étant donné l’abscence de valeur d’incertitude ; néanmoins, on
peut penser que l’intrusion granitique dans les séries carbonatées du prospect d’Inca
pourrait être postérieure à celle du leucogranite intrusif à quartz fumé au SE du dôme
d’Ida, voire représenter les dernières générations de granites intrusifs dans la zone
Centrale de l’orogène du Damara. Il est donc envisageable que la minéralisation se
soit faite bien dans une fourchette d’âge allant de 500 à 480 Ma.
253
data-point error ellipses are 68.3% conf .
A 1 B 0,088
INCA 7
0,084
8
9 500
7 0,080
206Pb/238U
2
0,076
3 5 460
6 0,072
Intercepts at
496± *** Ma
MSWD = 0,080
4 0,068
0,55 0,57 0,59 0,61 0,63 0,65 0,67 0,69
207Pb/235U
Skarn à U (INCA 7) Common Lead corrected ratios Concordia diagram ( 1 sigma) Ages U-Pb Ages Pb-Pb
id. Uraninites 207Pb/206Pb ± 208Pb/206Pb ± 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 206Pb/238U ± Correl.err 206Pb/238U ± 207Pb/235U ± 207Pb/206Pb corrected ±
INCA_72@1 0,057 0,001 0,006 0,003 0,0878 0,01 0,53699 0,008 0,06805 0,0011 1,085 424,37 6,4 436,4 5,6 517 3
INCA_72@2 0,057 0,001 0,010 0,006 0,0987 0,03 0,62834 0,021 0,07926 0,0026 0,982 491,68 16 495,1 12,8 525 2
INCA_72@3 0,058 0,001 0,008 0,003 0,0975 0,03 0,63654 0,021 0,07988 0,0027 1,025 495,39 16 500,2 13,1 536 2
INCA_72@4 0,057 0,001 0,003 0,006 0,0873 0,03 0,56698 0,017 0,07158 0,0022 1,025 445,65 13 456,1 11,2 524 2
INCA_72@5 0,058 0,003 0,002 0,089 0,0973 0,04 0,62250 0,025 0,07732 0,0031 0,998 480,09 18 491,4 15,3 558 6
INCA_72@6 0,058 0,001 0,002 0,006 0,0991 0,03 0,61308 0,017 0,07609 0,0021 0,995 472,77 13 485,5 10,8 559 2
INCA_72@7 0,058 0,001 0,003 0,01 0,0973 0,03 0,61594 0,020 0,07712 0,0025 0,998 478,92 15 487,3 12,6 540 2
INCA_72@8 0,058 0,001 0,005 0,006 0,1080 0,03 0,64683 0,019 0,08039 0,0024 1,016 498,46 14 506,5 11,9 556 3
INCA_72@9 0,058 0,001 0,004 0,011 0,1120 0,03 0,65924 0,019 0,08194 0,0024 1,016 507,67 14 514,2 11,6 555 2
Figure V.96 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du skarn minéralisé (INCA7) du prospect d’INCA.. A. Localisation des faisceaux d’analyses de
sonde ionique. B Diagramme concordia-discordia des mesures et tableau des valeurs. Grisé = mesures non prises en compte.
254
IV DISCUSSION – MODELE METALLOGENIQUE DE LA
MINERALISATION URANIFERE DE LA ZONE
CENTRALE
255
De plus, dans le chapitre 3 nous avons montré que ces sédiments
métatexitiques représentés à l’affleurement le long de la rivière Swakop par le groupe
de Swakop, contiennent essentiellement des leucosomes et granites in-situ qui ne
sont pas minéralisés puisqu’ils reflètent les compositions des leurs sédiments
d’origine, pauvres en U.
Les échantillons minéralisés de leucogranite à quartz fumé (9544-41A) et du
leucogranite intrusif (9544-39A) respectivement au SE et au NW du dôme d’Ida ont
des âges modèles à ca. 2,4 Ga et des ε0Nd très négatifs à -22. Aussi, le granite
à quartz fumé du SE du dôme d’Ida (9544-41A) contient des zircons hérités d’âges
méso à paléoprotérozoïques. Ces arguments sont en faveur d’une origine crustale
de l’uranium. La minéralisation uranifère est datée à 520 ± 17 Ma (Figure V.95).
La libération de CO2 rend les fluides métasomatiques plus réducteurs, ce qui favorise
la complexation et le dépôt de l’uranium dissous dans les liquides silicatés
d’anatexie. Jacob (1974) avait proposé un rôle de barrière physique pour la
256
minéralisation uranifère, cela pourrait être applicable pour le skarn du prospect d’Inca
(Figure V.84). Cependant des travaux récents de prospection dans le district de la
mine de Rössing (Basson et al., 2004) ainsi que certaines observations de terrain à
l’Est du dôme d’Ida montrent que des granites intrusifs sont minéralisés de part et
d’autre des barrières de formations carbonatées qu’ils recoupent.
Nex et al. (2001) ont aussi mis un bémol au rôle prépondérant de la décarbonatation
des formations carbonatées dans la minéralisation uranifère puisqu’ils observent des
granites minéralisés (type E) dans toutes les formations métasédimentaires à
l’exception de la formation du Kuiseb dans la région de Goanikontès.
Il reste néanmoins évident que les formations carbonatées jouent un rôle
chimique prépondérant dans le piégeage de l’uranium magmatique. Bien que les
travaux de modélisation du gisement d’Inca ajoutent le rôle de barrière physique en
adossant les granites minéralisés à la formation à marbre de Rössing.
Figure V.97 : Modèle gîtologique du Prospect d’Inca, Ms7 et Ongolo. image site internet DYL©
257
2004) au détriment de la minéralisation uranifère dans la région de Goanikontès qui
reste toujours au stade de gîte (Nex et al., 2001).
258
CONCLUSION
259
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263
264
CHAPITRE 5
265
266
VERS LA CREATION D’UNE BASE DE DONNEES GEOCHIMIQUES
A L’ECHELLE DE LA CEINTURE OROGENIQUE DU DAMARA ET
DES MARGES DES CRATONS DU CONGO ET DU KALAHARI
Figure VI.98 : Délimitations des cratons du Kalahari (K), du Congo (C) et de la ceinture
orogénique du Damara (DOB) dans la carte géophysique régionale de l’Afrique Australe
(méthode de dérivée horizontale totale du champ magnétique total). Modifié d’après (Becker et
al. 2005).
267
Figure VI.99 : Carte géologique simplifiée de la ceinture du Damara et des marges des cratons
du Kalahari et du Congo. Modifié d’après (Konopasek et al., 2005). Northern Platform (NP),
Northern Margin Zone (NMZ), Northern Zone (NZ), northern Central Zone (nCZ), southern
Central Zone (sCZ), Southern Zone (SZ), Southern Margin Zone (SMZ), Southern Foreland (SF)
268
I. 1 LE SOCLE PROTEROZOÏQUE DE REHOBOTH
DANS LA PARTIE NORD DE LA MARGE DU CRATON
DU KALAHARI
269
Tableau VI.39 : Tableau VI.synthétique des découpages lithologiques majeurs à l’affleurement
dans les régions de Rehoboth et de Windhoek. Ages U/Pb sur zircons détritiques dans les
formations sédimentaires et sur zircons magmatiques dans les roches intrusives. (Burger and
Coertze, 1978; Burger and Walvaren, 1978, 1979; Ziegler and Stoessel, 1993; Becker et al., 1996,
2005; Nagel et al., 1996; Nagel, 2000; Schneider et al., 2004).
270
I. 1. 9. EVOLUTION PETROGENETIQUE
PROTEROZOIQUE DES ROCHES DE LA REGION DE
REHOBOTH
EVOLUTION PALEOPROTEROZOIQUE
Les rares vestiges du métamorphisme paléoprotérozoïque, non effacé par le
métamorphisme panafricain, témoignent de moyen à haut degré de métamorphisme
attesté par la présence de gneiss et de migmatites. Les conditions de pic de
métamorphisme estimées dans cette zone donnent des températures de 600-750°c
et des pressions de 8-12 Kbars (Kasch, 1983a). Dans cette zone, la fabrique
tectonique majoritaire est gneissique et présente des plis isoclinaux ainsi que des plis
plurikilométriques très ouverts (Kasch, 1983b; Miller, 1983, 2008a).
A partir de corrélations des données de lithostratigraphie, de géochimie, de
géochronologie et d’isotopie des roches, Becker et al. (2004) proposent, une genèse
et mise en place simultanée des roches volcaniques de la formation de Gaub Valley,
au sein du Groupe de Rehoboth, et du complexe granitique de Weener dans un
contexte de subduction avec des signatures géochimiques d’arc magmatique. La
géochimie des intrusions volcaniques basiques dans la formation d’Elim, qui est
inclue dans le groupe de Rehoboth, donne des signatures tholéitiques, sub-alcalines
apparentées aux E-MORB qui sont typiques des basaltes d’arrière-arc.
Ceci suggère une évolution depuis la mise en place des roches magmatiques de la
formation de Gaub Valley autour de 1800 Ma en contexte d’arc évoluant vers
l’ouverture d’un bassin d’arrière arc avec la mise en place des roches magmatiques
de la formation Elim autour de 1600 Ma.
271
Figure VI.100 : Evolution géodynamique paléoprotérozoïque de la séquence de Rehoboth.
(Miller, 2008a, modifié d’après Becker et al., 2000.
272
EVOLUTION MESOPROTEROZOÏQUE
Au Mésoprotérozoïque, la région de Rehoboth se trouvait dans un
environnement de convergence de plaques tectonique dont le paléo-front de
convergence avait une orientation générale Nord-Est et une vergence de subduction
vers le Sud-Est (Figure VI.101). La marge du craton de Kalahari dans la région de
Rehoboth correspondait à une marge continentale active (Watters, 1976) évoluant
vers le développement de bassins arrière-arc (Hoal, 1990; Becker et al., 2005) dans
le cadre de la convergence avec une plaque océanique subductante dont il ne
subsiste actuellement que le magmatisme typique de granites calc-alcalins parfois
hyperpotassiques (monzogranites et granodiorites de la suite de Gamsberg).
EVOLUTION NEOPROTEROZOIQUE
Les séries sédimentaires néoprotérozoïques du Nosib attestent de dépôt en
conditions de plateforme continentale débutant à la fin du Mésoprotérozoïque avec
les formations du groupe de Tsumis.
273
Figure VI.102 : Evolution géodynamique durant le Protérozoïque de la région de Rehoboth.
Modifié d’après Becker et al., 2005.
274
I. 2 LE BOUCLIER DE KAMANJAB DANS LA MARGE
DU CRATON DU CONGO
275
transition entre la zone de la marge du Congo (NMZ) et la Zone Nord (NZ) (Figure
VI.99). Cette formation est marquée par les ignimbrites des localités de Summas
Mountain et d’Austerlitz. Ces ignimbrites représenteraient un volcanisme de rift daté
du Néoprotérozoïque à 746 ± 2 Ma par U/Pb sur zircons par Hoffman et al. (1996).
La formation de Naauwport est imbriquée dans les sédiments métamorphisés du
groupe de Nosib dans la région de la marge du Congo. Elle est considérée comme
synchrone à l’ouverture océanique de l’océan du Khomas dont le vestige est la
ceinture de la Matchless affleurant dans la zone de marge Sud, dans la région de
Windhoek (Kasch, 1983b; Miller, 1983, 2008b; Hoffman et al., 1996). Le domaine
d’affleurement de la formation de Naauwport dans la région de la marge Nord est
cependant plus restreint que la ceinture de la Matchless au Sud..
Les travaux sur la zone centrale ont été présentés dans les parties pprécédentes.
Cette zone est marquée par l’intrusion de granites dans la période allant de la fin du
Néoprotérozoïque jusqu’au Cambrien respectivement de 550 à ca. 480 Ma. Ces
granites intrusifs recoupent des formations sédimentaires déposées au
Néoprotérozoïque, entre ca.840 et ca. 600 Ma, puis métamorphisées durant
l’orogènese panafricaine. Ces formations, sous l’effet du métamorphisme de faciès
amphibolite (Haute Température- basse Pression) ont partiellement fondu et
contiennent des leucosomes de composition granitique. Des complexes gneissiques
(Abbabis) pré-pan-africains Paléoprotérozoïques à Mésoprotérozoïques, datés de ca.
2000 Ma à 1100 Ma, sont recensés à l’affleurement dans la zone Centrale. Ils
subissent eux aussi la fusion partielle due au métamorphisme Pan-africain. Ils sont
assimilés selon la littérature à des fragments du Craton du Congo (Jacob and Kröner,
1977; Miller, 1983, 2008a; Kröner et al., 1991).
276
II CREATION D’UNE BASE DE DONNEES GEOCHIMIQUES
II. 1 OBJECTIFS DE LA BASE DE DONNEES ET
COLLECTE DES INFORMATIONS
Les complexes pré-pan-africain des marges des cratons du Congo et du
Kalahari ont des lithologies datées du Paléoprotérozoïque au Mésoprotérozoïque
(Miller, 1983, 2008a; Becker et al., 1996, 2005; Nagel et al., 1996; Nagel, 2000;
Kleinhanns et al., 2011). Selon le modèle géodynamique proposé par (Miller, 2008),
le complexe métamorphique d’Abbabis serait l’équivalent de la marge du craton du
Congo, qui aurait été isolée lors des phases de rifting avant l’amorce de la
convergence des plaques du Congo et du Kalahari.
Dans le cadre de cette thèse, les zones d’avant pays au Nord et au Sud de la
ceinture orogénique du Damara ont été étudiées avec pour objectif de caractériser
les marges des cratons non affectées par le métamorphisme et la déformation
panafricaines et ainsi identifier des zones de pré-enrichissement en U et Th. 49
roches des marges de cratons ont été analysées dont 27 pour la marge du Kalahari
dans la région de Rehoboth et de Windhoek ainsi que 22 roches dans les régions de
Kamanjab, Khorixhas et Fransfontein pour la marge du craton du Congo. En
complément, 42 échantillons de roches prélevées dans la Zone Centrale de la
ceinture orogénique du Damara dans la région de Swakopmund et dans le lit de la
rivière Swakop ont été analysées. Ainsi, un total de 91 analyses géochimiques des
éléments majeurs et traces ont été faites durant cette thèse.
Les données disponibles dans la littérature ont également été compilées
représentant un total de 413 analyses géochimiques.
277
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10 Metallogenic Significance.
A thesis submitted to the Faculty of Science University of the Witwatersrand, JohannesburgFor the Degree of Doctor of Philosophy, Volume 1
&2
Jung. S, Hoffer. E, Hoernes. S. (2006) - Neo-Proterozoic rift-related syenites (Northern Damara Belt, Namibia): Geochemical and
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12 Cette Thèse.
Tableau VI.40 : Liste des articles et documents utilisés pour la base de données géochimiques
et géochronologiques.
278
Figure VI.103 : Cibles d’étude du projet Pre- and Post-Katangan Granitoids of the Greater
Lufilian Arc : Geology , Geochemistry, Geochronology and Metallogenic Significance (Sanz,
2005; 2008)
279
La base de données que nous avons établi contient une série de 504 analyses
géochimiques toutes provenances confondues (91 pour cette thèse et 413 pour la
bibliographie). 241 analyses de roches ont des rapports U et Th simultanément
quantifiés et exploitables ; c'est-à-dire qu’on été exclues les mesures nulles ou
vagues telles que les mentions " < x ppm" (exemple U < 5 ppm).
280
réf 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
id. échantillon X-19 C-2 Kh523 Xa KND 2.5 S29 PR01 Tnt M20 M99-11 L-863 98/1.24 9544-67++
type de roche VA PA MS VB PA PB PA PA VA PA PB VA
Formation lithostratig. Fransfontein Fransfontein Kuiseb Awasib group Salem granite post-damara_intrusive Weener Igneous Complex intrusive Chuos Nuckopf Fransfontein Naauwpoort Khoabendus
Localité kamanjab kamanjab Windhoek Awasib Mountains Bloedkoppie Omaruru Rehoboth Khan River Rehoboth kamanjab khorixas kamanjab
domaine tectono-métam. NMZ NMZ SMZ SF sCZ nCZ SMZ sCZ SMZ NMZ NMZ NMZ
Age interprété 1880 - 1830 Ma 1880 - 1830 Ma 650 - 600 Ma ca. 1100 Ma 550-520 Ma < 520 MA ca. 1800 Ma 550 - 480 Ma 1100 Ma 1880 - 1830 Ma 750 - 760 Ma 1900 Ma
Période / Epoque Paleoproterozoic Paleoproterozoic Neoproterozoic Mesoproterozoic Neoproterozoic - Camb. Cambrian Paleoproterozoic Neoproterozoic Mesoproterozoic Paleoproterozoic Neoproterozoic Paleoproterozoic
SiO2 72,02 69,71 - 53,49 75,12 69,66 60,50 - 71,47 64,77 47,83 67,40
Al2O3 13,78 14,17 - 14,12 13,29 14,90 15,70 - 13,07 14,71 19,95 12,70
Fe2O3 2,24 3,26 - 9,73 1,36 3,48 6,72 - 4,03 5,42 5,41 2,05
MnO 0,02 0,04 - 0,16 0,05 0,08 - - 0,08 0,08 0,21 0,10
MgO 0,20 0,84 - 8,62 0,48 1,05 0,09 - 0,23 1,57 0,76 0,75
CaO 0,39 0,82 - 7,85 1,07 2,40 2,53 - 1,47 3,06 6,07 4,81
Na2O 4,07 4,10 - 2,84 3,04 3,29 4,41 - 2,95 3,37 6,36 6,61
K2O 5,18 5,30 - 2,02 5,40 4,00 2,88 - 5,51 3,86 5,38 0,77
TiO2 0,32 0,68 - 0,90 0,19 0,51 0,81 - 0,42 0,71 1,13 0,23
P2O5 0,03 0,27 - 0,28 0,00 0,15 2,02 - 0,06 0,24 0,55 0,10
LOI 0,65 0,67 - - - 0,42 - - 0,25 1,14 4,20 4,59
Total 99,92 99,86 - - - 99,94 - - 99,57 98,93 99,53 100,10
Ag - - - - - - - - - - - -
As - - - - - - - - - - - 1,40
Ba - 2100,00 - 638,00 326,00 651,00 953,00 - 1553,00 1004,00 2956,00 261,40
Be - - - - - - - - - - - 0,47
Bi - - - - - - - - - - - < L.D.
Cd - - - - - - - - - - - < L.D.
Ce - - 65,00 32,00 114,70 94,80 - - 209,50 89,00 205,00 33,07
Co - - - 40,00 - 13,00 21,00 - <3 14,00 7,00 3,28
Cr - 25,00 - 712,00 - 40,00 57,00 - 110,00 122,00 5,00 72,07
Cs - - - - - - - - 0,20 - - 1,17
Cu - - - - - - - - - - - 8,89
Dy - - - - - 4,67 - - 18,40 - 5,45 2,29
Er - - - - - 3,00 - - 12,30 - 2,27 1,41
Eu - - 1,60 - 1,19 1,16 - - 3,16 - 3,28 0,83
Ga - 25,00 - - - 22,00 15,00 - 22,00 18,00 19,00 7,60
Gd - - - - - 6,16 - - 16,80 - 8,57 2,56
Ge - - - - - - - - - - - 0,77
Hf - - 5,24 - - 28,39 - - - - 0,00 2,85
ho - - - - 5,37 - - - 15,40 - - 0,47
In - - 32,60 - - - - - - - - < L.D.
La - 90,00 - 18,00 58,46 42,50 - - 104,50 44,00 97,10 19,75
Lu - - 0,49 - 0,39 0,42 - - 2,00 - 0,29 0,25
Mo - - - - - - - - - - - < L.D.
Nb - 30,00 11,70 5,60 21,00 16,00 6,00 - 38,00 19,00 207,00 5,87
Nd - - - 23,00 51,30 33,80 - - 86,40 - 74,20 16,10
Ni - - - 201,00 - 30,00 38,00 - <3 15,00 4,00 11,68
Pb - 8,00 - 21,00 - 32,00 6,00 21,90 24,10 - 5,00 5,17
Pr - - - 1,80 - - - - 10,00 - - 4,00
Rb - 70,00 - 62,00 233,00 212,00 76,00 - 181,50 155,00 130,00 21,18
Sc - - - 25,00 - 6,00 17,00 - 7,00 11,00 3,00 < L.D.
Sb - - - - - - - - - - - 0,32
Sm - - - - 9,02 8,07 - - 17,60 - 14,30 2,98
Sn - - - - - - - - - - - 1,78
Sr - 110,00 - 525,00 83,00 301,00 320,00 - 71,00 288,00 1655,00 184,60
Ta - - 0,99 3,60 - - - - 4,02 - - 0,46
Tb - - - - - - - - 6,64 - - 0,38
Th - - 8,00 1,70 40,69 24,00 - - 44,00 17,00 2,00 6,28
Tm - - - - 5,23 - - - 4,03 - - 0,21
U - - 2,67 1,30 4,19 9,00 - 143,00 5,68 <6 2,00 1,53
V - 35,00 - 167,00 - 47,00 106,00 - <5 100,00 76,00 29,58
W - - - - - - - - - - - 0,57
Y - 45,00 39,00 23,00 29,00 33,00 17,00 - 116,50 33,00 27,00 14,35
Yb - - 3,25 10,00 2,52 2,40 - - 12,30 - 2,03 1,51
Zn - - - 75,00 - 53,00 75,00 - 105,00 72,00 91,00 < L.D.
Zr - 550,00 216,00 118,00 152,00 414,00 183,00 - 655,00 228,00 558,00 118,30
Tableau VI. 41 : Exemple de Tableau extrait de la base de données. A noter le caractère incomplet de certaines analyses de roches. Les codes des références tels
que dans le Tableau VI.40.
281
II. 3 PRESENTATION DES RESULTATS
Les résultats de ces requêtes sont présentés dans les tableaux ci-après. Les codes
sont :
NMZ_P ; NMZ_M ; NMZ_N pour la Zone de Marge Nord (Kamanjab) respectivement
au Paléo-, Méso-, Néoprotérozoïque
SMZ_P ; SMZ_M ; NMZ_N pour la Zone de marge Sud (Rehoboth) pour les périodes
indiquées.
sCZ_P ; sCZ_M ; sCZ_N ; sCZ_NC ; sCZ_C pour la Zone Centrale Sud
(Swakopmund) pour les périodes respectives du Paléo-, Méso-, Néoprotérozoïque
ainsi que les granites intrusifs de la fin du Néoprotérozoïque au Cambrien (520 – 480
Ma). Les codes sont identiques pour la nCZ.
282
Figure VI.104 : Diagramme U-Th des sédiments des domaines tectono-métamorphiques des marges de cratons et du centre du Damara en fonction de leur
période géologique de mise en place au Paléo- ; Méso- et Néoprotérozoïque. NB période Néoprotérozoïque > 600 Ma = fin du dépôt de la formation de Kuiseb.
283
Figure VI.105 : Diagramme U-Th des roches volcaniques acides des marges des cratons du Congo (NMZ) et du Kalahari (SMZ) au Paléo- ; Méso- et
Néoprotérozoïque.
284
Figure VI.106 : Diagramme U-Th des roches plutoniques acides des domaines tectono-métamorphiques des marges de cratons et du centre du Damara en
fonction de leur période géologique de mise en place au Paléo- ; Méso- ;Néoprotérozoïque et Cambrien.
285
INTERPRETATION DES FIGURES
La Figure VI.104 présente les rapports U-Th des métasédiments des marges
des cratons du Kalahari (SMZ), du Congo (NMZ) et de la zone centrale. Tous les
sédiments métamorphisés ont des concentrations en U et Th dont les rapports Th/U
sont typiques de la croute continentale moyenne (Rudnick, 1995; Taylor and
McLennan, 1995; Wedepohl, 1995). Les métasédiments de la zone centrale ont pour
la quasi-totalité des teneurs inférieures à 10 ppm. Les sédiments de cette zone sont
soumis à un métamorphisme de Haute Température et Basse Pression ayant conduit
à leur migmatisation et ils sont les protolithes migmatitiques des granites in-situ.
La Figure VI.105 présente les roches volcaniques acides des marges des
cratons du Congo et du Kalahari durant les périodes du Protérozoïque. Ces roches
ont des rapports Th/U voisins de 4, typiques de la croute continentale et des teneurs
en U inférieures à 10 ppm. Une formation qui retient l’attention avec des teneurs en
U > 10 ppm est celle de Naauwport dans la région de Khorixhas. Ces formations
représentent un volcanisme acide de rift continental daté à 746 ± 2 Ma (Hoffman et
al., 1996). Les volcanites de cette formation corrélée à la formation du Nosib (Miller
2008b) auraient pu être des sources potentielles de préconcentration de l’U.
Seulement, nos travaux ont montré que les granites minéralisés ont des âges
modèles Nd indiquant une source paléoprotérozoïque plus ancienne que cette
formation néoprotérozoïque. Les volcanites paléoprotérozoïques échantillonnées
dans la région de Kamanjab (formation du Khoabendus) tout comme les volcanites
mésoprotérozoïques de la Formation du Nückopf dans la région de Rehoboth
seraient cependant peu propices en tant que sources de préconcentration de
l’Uranium.
286
nCZ_C_inf. 480 représente les granites cambriens anorogéniques alcalins de
la zone centrale nord, formant des complexes granitiques annulaires.
sCZ_C_520-480 représente les granites peralumineux cambriens tardi- à
post-orogéniques.
nCZ_N_550 représente les granites syn-orogéniques de la zone centrale nord.
sCZ_N_550-520 représente les granites syn- à tardi orogéniques de la zone
centrale avec notamment les granites de type Salem et les granites in-situ provenant
de la migmatisation des sédiments.
NMZ_N_750-740 est une classe spéciale faite pour les granitoïdes de la
formation de Naauwport.
NMZ_P ; sCZ_P ; sCZ-M et SMZ-M sont des notations classiques déjà
présentées auparavant.
La majorité des granitoïdes du Paléo- et du Mésoprotérozoïque des marges de
cratons (NMZ_P et SMZ-M) ne correspondent pas à des lithologies préconcentrées
en U en raison ainsi que l’exprime leur rapport Th/U élevé entre 4 et 10, et leurs
faibles teneurs en U (inférieures à 10 ppm). Les minéraux contenant l’uranium y sont
probablement des phases accessoires telles que des monazites ou des allanites et
ils ne contiennent pas de minéraux à uranium majoritaire (tels que les oxydes d’U).
Certains granitoïdes de la formation de Naauwport ont des rapports Th/U inférieurs à
1 mais ont des teneurs en U relativement faibles. Leur altération pourrait dans une
certaine mesure contribuer à la mobilisation de l’uranium dans les séries
métasédimentaires du Damara.
Les granitoïdes à la transition entre le Néoprotérozoïque et le Cambrien dans la zone
centrale sud (sCZ_NC_ 550 – 520) sont pour en partie des granites in-situ issus de la
fusion des métasédiments et des granites de type Salem. Ils ont des concentrations
en Th plus élevées que U avec des rapports Th/U compris entre 4 et 10 pour la
plupart. Ces rapports et ces teneurs rappellent ceux des métasédiments de la Zone
centrale (Figure VI.104). La faible concentration initiale en U de ces métasédiments
alliée à de faibles taux de fusion partielle seraient une cause probable de la faible
minéralisation en U des leucosomes et granites in-situ.
Quelques uns des granites syn-orogéniques (ca. 550 Ma) dans la zone centrale nord
ainsi que des granitoïdes tardi- à post-orogéniques dans la zone centrale sud (520 -
480 Ma) ont un rapport Th/U fortement inférieur à 1. Pour ce qui est de la zone
centrale sud, ce sont des granites intrusifs dans les formations métasédimentaires
287
(l’échantillon à ca. 900 ppm est le granite minéralisé 9544-41A du dôme d’Ida de
notre échantillonnage).
Les granites anorogéniques de la zone centrale Nord ont des rapports Th/U
inférieurs à ceux des leucogranites, et bien qu’il y’ait des concentrations en U parfois
importantes, ils ne représentent pas d’intérêt métallogénique particulier.
BILAN
A la suite des observations précédentes, il est à priori difficile de corréler la
minéralisation uranifère dans la zone centrale à une préconcentration dans une
lithologie particulière au niveau des marges de cratons. Ainsi, on pourrait penser que
les sédiments provenant de l’érosion des cratons ne sont pas (ou peu propices) des
sources potentielles de l’uranium. Les travaux sur les sources des granites ont
montré qu’ils proviendraient de socles pré-pan africain comme par exemple le
complexe gneissique d’Abbabis. Etant donné que le complexe d’Abbabis devrait être
un fragment du craton du Congo repris dans l’orogène du Damara, il pourrait avoir
des caractéristiques lithologiques proches de la fenêtre tectonique de Kamanjab.
Aussi, toutes les lithologies pré-Damara de la région de Kamanjab ont des
concentrations en U faibles inférieures à 10 ppm et des rapports Th/U de la croute
continentale moyenne (Th/U ≈ 4) voire plus élevés.
Les roches du complexe gneissique d’Abbabis avant d’être impliquées dans le
métamorphisme pan-africain du Damara ne devait pas avoir de concentrations
exceptionnelles en uranium (cf. teneurs des roches acides de Kamanjab).
Cependant, un enfouissement conséquent de ce fragment de craton du Congo lors
de la subduction du craton du Kalahari, jusqu’aux niveaux inférieures de la croute
aurait pu occasionner des taux de fusion partielle importants du fait des températures
élevées (géotherme entre 600 et 800°C).
La combinaison des mécanismes nécessaires à la remobilisation de l’uranium dans
le Damara serait l’accroissement du taux de fusion partielle des roches (dû à la
remontée des géothermes crustaux) associée à une extraction/migration des liquides
silicatés en dehors de leur protolithe migmatitique. Les formations métasédimentaires
de la zone centrale se trouvent dans des niveaux crustaux peu profonds et sont par
conséquents soumis à de faibles taux de fusion partielle. Le corollaire en est des
leucosomes et granites in-situ non minéralisés.
288
III CONCLUSION ET PERSPECTIVES
290
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293
294
DISCUSSION - CONCLUSION GENERALE
295
296
DISCUSSION - CONCLUSION GENERALE
297
isolés ou connectés en réseau ainsi que des granites in-situ. Cette unité correspond
à une zone de fusion partielle des roches à des degrés moindres que ceux du niveau
inférieur. L’unité supérieure est dominée par des séries métasédimentaires
métamorphisée dans le faciès des amphibolites et recoupée par des granites aux
contacts francs formant des dykes, sills et des laccolithes. Une partie de ces dykes
sont partiellement à totalement transposés dans la structure de la roche encaissante.
Cette unité correspond à une zone d’intrusion granitique.
298
pouvant aller jusqu’à 90% de la roche) au détriment d’une minorité de minéraux
sombres (biotites). A la différence des granites in-situ, certains granites intrusifs
contiennent des oxydes d’uranium non recensés dans les métatexites, ce qui a pour
corollaire, une radioactivité plus forte. D’un point de vue géochimique, les granites
intrusifs sont moins concentrés en ETR que les granites in-situ et les métasédiments
(ΣETR médian≈ 50 ppm au lieu de 130 à 150 ppm pour les métatexites
métasédimentaires et les granites in-situ). Un fractionnement des ETR lors de
cristallisation fractionnée des granites intrusifs ainsi que la présence de minéraux
capables de concentrer les ETR dans leurs réseaux (monazite, allanite, zircon) dans
les premières phases cristallisées pourraient expliquer cet état des faits. Les
spectres d’ETR des granites intrusifs ont des pentes négatives moins marquées que
celles des granites in-situ (ΣETR légèresN / ΣETR lourdesN médian = 1,95) ce qui
traduit la présence de minéraux pouvant intégrer des terres rares lourdes dans leur
réseau cristallin (cas de l’uraninite lors de la cristallisation de fractions silicatées
ultimes).
Les transferts d’éléments chimiques entre les fractions granitiques et leur
protolithes métatexitiques ont été modélisés par la technique des isocônes. La
comparaison entre leucomes et mésosome d’une métatexite métasédimentaire
grauwackeuse indique un fractionnement des éléments lithophiles dans le
leucosome et des éléments sidérophiles dans le mésosome. Le Zr et le Th sont plus
concentrés dans le mésosome que dans les leucosomes. La grande partie des terres
rares se comporte de la même manière que SiO2, ce qui suggère qu’elles sont
incorporées dans le réseau des divers silicates qui constituent les granites et exclut
un fractionnement important dans des phases accessoires.
En contraste, l’Uranium est plus concentré dans les leucosomes discordants que
dans les leucosomes concordants. Il apparait que l’U a un comportement spécifique
par rapport aux terres rares ce qui pourrait se refléter par la cristallisation d’oxydes
d’uranium dans ces leucomes bien que cela requiert des teneurs en U plus
importante que celles des leucosomes et granites in-situ seulement de l’ordre de 6
ppm.
299
I. 3 SOURCES DES FRACTIONS GRANITIQUES
ISSUES DE LA FUSION PARTIELLE
Les caractéristiques morphologiques des zircons des roches des différentes
unités de la rivière Swakop révèlent qu’ils sont pour la plupart sub-euhédraux, avec
des surcroissances magmatiques. Certains de ces zircons présentent cependant des
structures internes très complexes, témoignent d’une évolution post-cristallisation
magmatique perturbée par de la recristallisation et des surcroissances marquées par
l’enregistrement de plusieurs âges géochronologiques sur un même cristal.
Trois classes d’âges 207Pb/206Pb ont été obtenues sur les échantillons :
- Des âges paléoprotérozoïques à ca. 2000 Ma, (voire 2500 Ma) mesurés sur
des cœurs de zircon caractérisés par des zonations magmatiques présents
soit sous forme de xénocristaux hérités au sein d’un orthogneiss ainsi que
dans des granites intrusifs ou sous la forme de grains détritiques dans les
paragneiss et métasédiments. Ces zircons reflètent les différentes étapes du
remaniement de la croûte paléoprotérozoique par érosion puis par
sédimentation dans des séries sédimentaires plus jeunes. Ces séries
sédimentaires constituent le protolithe des migmatites et des granites dans
lesquels les cœurs de zircons détritiques sont préservés sous forme de
xénocristaux.
- Des âges mésoporotérozoïques (ca. 1200 Ma et 1000 Ma) obtenus sur les
zircons du diapir granitique et de l’amphibolite de l’unité inférieure ainsi que
sur des zircons hérités dans des métasédiments. Dans le cas du diapir
granitique, l’interprétation de cet âge mésoprotérozoïque à ca. 1200 Ma est
assez délicate, car ces diapirs recoupent la foliation synmigmatitique des
paragneiss diatexitiques dont le développement est contemporain du
métamorphisme pan-africain d’après les âges obtenus sur monazite et
uraninite. Ces âges ont été obtenus sur une petite population de zircons (n=3)
ce qui n’est peut-être pas représentatif de l’ensemble des zircons contenus
dans ce faciès. Nous pensons donc que ces diapirs sont à ranger dans le
groupe des granites intrusifs syn-à post orogéniques du Damara. L’âge à ca.
1000 Ma des zircons des métasédiments traduit l’héritage de sources à la
transition entre le Mésoprotérozoïque et le Néoprotérozoïque. L’ensemble de
300
ces âges mésoprotérozoïques pourrait être rattaché au magmatisme
accompagnant l’orogenèse Kibarienne (dans le sens large) de ca. 1400 Ma à
1000 Ma (Kokonyangi et al., 2006; Tack et al., 2010).
- Des âges néoprotérozoïques s’étalant entre 550 et 450 Ma obtenus sur les
bordures de zircons hérités et sur des monazites. Ces âges marqueraient
l’impact du métamorphisme panafricain du Damara accompagné de la fusion
partielle de roches de divers niveaux structuraux. La majeur partie des
enregistrements de ces âges s’est faite sur les bordures de zircons et les
analyses ont montré une forte concentrations en U pouvant aller jusqu’à
plusieurs milliers de ppm et des rapports Th/U de l’ordre de 0,2 typiques d’un
enrichissement en uranium dû à la circulation de fluides métamorphiques liés
à la migration des liquides silicatés (Rubatto, 2002; Hoskin and Schaltegger,
2003; Martin et al., 2008). Il est à noter que tous les zircons des roches de la
zone centrale comprennent une fine surcroissance très luminescente qui n’ont
pas pu être analysées du fait de leur faible épaisseur.
Nous avons de plus montré qu’il pourrait y avoir un lien entre les teneurs en
zirconium des protolithes de fusion partielle et la minéralisation uranifère des
granites. En effet, les travaux expérimentaux de Watson and Harrison, 1983 sur la
solubilité des zircons dans les liquides d’anatexie indiquent qu’avec une
concentration initiale du protolithe en Zirconium supérieure à 100 ppm, la fusion
partielle ne permet pas la dissollution complète des zircons. Ainsi, ces zircons
peuvent être entrainés dans les magmas issus de la fusion partielle de ces roches et
former des xénocristaux.
Au cours de la fusion partielle des roches, le zircon de formule Zr4+Si4+(O2-)4 est un
piège à ion U4+, qui est facilement incorporé dans son réseau cristallin en
remplacement de Zr4+. Il est de ce fait un minéral présentant un fort pouvoir
d’incorporation d’U au détriment des liquides silicatés hypersiliceux (coefficient de
partage, DUzircon/liq.= 340, 50 ;Mahood and Hildreth, 1983). Cependant le fait que les
liquides silicatés soient déjà saturés en Zr sous forme de zircons hérités, U4+ circule
sous forme dissoute dans les liquides silicatés et s’associe à l’Oxygène pour
cristalliser sous forme d’oxydes d’uranium. La migration des éléments incompatibles
tels que les ETR lourdes et Y et dans une moindre mesure le Th ont des
comportements similaires à l’uranium et pourront co-cristalliser dans les mêmes
phases minérales, en l’occurrence l’uraninite dans le cas présent.
301
L’origine profonde des granites intrusifs (cette étude, Jung et al., 2003) pourrait être
associée à une migration des liquides silicatés au travers des niveaux crustaux
favorisant la cristallisation fractionnée, l’assimilation ou la contamination
magmatique. Les granites intrusifs proviennent de niveaux crustaux profonds (croûte
inférieure) et anciens représentés par les complexes gneissiques constitués de
variétés de roches archéennes à protérozoïques (Jung et al., 2003).
Les εNd fortement négatifs des roches de la rivière Swakop renseignent sur le fait qu’il
n’y a pas d’apport juvénile de liquides silicatés provenant de la fusion partielle d’un
matériel mantellique dans la composition des granites de la zone centrale. Ceci est
cohérant avec la signature peralumineuse des granites de la région de la zone
centrale.
Les εNd fortement négatifs des roches de la rivière Swakop ainsi que le découplage
entre âge modèles ( ) et âges absolus U-Pb sur zircons plaident en faveur de
fusion partielle de matériels crustaux hétérogènes et en ce sens les complexes
gneissiques présentent des caractéristiques adéquates, étant donné qu’ils
renferment une diversité de roches plutoniques à métamorphiques issues du
remaniement de roches anciennes.
302
I. 4 MODELE METALLOGENIQUE DE L’URANIUM
DANS LA ZONE CENTRALE DU DAMARA
303
des âges modèles à ca. 2,4 Ga et des ε0Nd très négatifs à -22. Le granite à
quartz fumé du SE du dôme d’Ida (9544-41A) contient des zircons hérités d’âges
méso à paléoprotérozoïques. Ces arguments sont en faveur d’une origine de
l’uranium par mobilisation lors de la fusion partielle d’un protolithe métasédimentaire
alimenté par diverses sources protérozoiques. La minéralisation uranifère est datée à
520 ± 17 Ma.
La libération de CO2 rend les fluides métasomatiques plus réducteurs, ce qui favorise
la complexation et le dépôt de l’uranium dissous dans les liquides silicatés
d’anatexie. Jacob (1974) avait proposé un rôle de barrière physique pour la
minéralisation uranifère, cela pourrait être applicable pour le skarn du prospect d’Inca
(Figure V.84). Cependant des travaux récents de prospection dans le district de la
mine de Rössing (Basson et al., 2004) ainsi que certaines observations de terrain à
l’Est du dôme d’Ida montrent que des granites intrusifs sont minéralisés de part et
d’autre des barrières de formations carbonatées qu’ils recoupent.
304
Nex et al. (2001) ont aussi mis un bémol au rôle prépondérant de la décarbonatation
des formations carbonatées dans la minéralisation uranifère puisqu’ils observent des
granites minéralisés (type E) dans toutes les formations métasédimentaires à
l’exception de la formation du Kuiseb dans la région de Goanikontès.
Il reste néanmoins évident que les formations carbonatées jouent un rôle
chimique prépondérant dans le piégeage de l’uranium magmatique. Bien que les
travaux de modélisation du gisement d’Inca ajoutent le rôle de barrière physique en
adossant les granites minéralisés à la formation à marbre de Rössing.
Source(s)
Apport de magmas juvéniles directement du manteau
Recyclage des marges de cratons lors d’orogenèses
successives (subduction)
Remaniement des marges de cratons et/ou des
sédiments issus des cratons (métamorphisme général)
Transport
Dépôt
305
II IMPLICATIONS DES RESULTATS PRESENTES DANS CE
MEMOIRE POUR LA CEINTURE OROGENIQUE DU
DAMARA
II. 1 SIGNIFICATION DU COMPLEXE GNEISSIQUE
D’ABBABIS
Les granites intrusifs sont générés par la fusion partielle de roches dont la
signature indique un remaniement d’un socle paléoprotérozoique. Ces roches
pourraient correspondre soit directement à la marge d’un des cratons impliqués dans
la zone de collision, soit à des sédiments issus de l’érosion des marges des cratons.
Dans le cas où c’est directement l’une des marges continentale qui est impliquée,
celle-ci pourrait être soit la marge du craton du Congo (plaque chevauchante) soit la
marge du craton du Kalahari (plaque subductante).
Les complexes pré-pan-africain des marges des cratons du Congo et du
Kalahari ont des lithologies datées du Paléoprotérozoïque au Mésoprotérozoïque
(Miller, 1983, 2008a; Becker et al., 1996, 2005; Nagel et al., 1996; Nagel, 2000;
Kleinhanns et al., 2011). Selon le modèle géodynamique proposé par (Miller, 2008),
le complexe métamorphique d’Abbabis serait l’équivalent de la marge du craton du
Congo, qui aurait été isolée lors des phases de rifting avant l’amorce de la
convergence des plaques du Congo et du Kalahari.
306
Il faudrait donc des facteurs de concentrations importants pour, à partir de matériels
crustaux faiblement concentrés en uranium (ca. 10 ppm), obtenir des granites
d’anatexie avec des concentrations en uranium de l’ordre de 200 à 300 ppm. Nous
proposons que cette concentration soit tout d’abord liée à la fusion partielle des
roches lors de la relaxation thermique de la ceinture orogénique du Damara associée
à une ségrégation puis migration des liquides silicatés en dehors de leur protolithe
migmatitique pour former des leucogranites intrusifs. Cette fusion partielle a
potentiellement eu lieu au niveau de l’unité inférieure qui correspondait à la zone
magmatique de la racine de la ceinture orogénique. En effet, les signatures
isotopiques des leucosomes et des métasédiments encaissants de l’unité
intermédiaire sont distincts de celles des granites intrusifs ce qui suggère que les
roches de l’unité intermédiaire sont peu ou pas impliquées dans la genèse des
granites intrusifs. Après migration, la cristallisation fractionnée de ces magmas
leucogranitiques sur leur site de mise en place est marquée par la constitution de
poches de liquides silicatés résiduels dans lesquels l’uraninite cristallise.
PRECONCENTRATION TEMPORELLE ?
Une autre manière d’aborder la question de la préconcentration d’uranium
dans les roches pré-pan-africaine est présentée dans la Figure VII.108. Tous les
types de roches pré-pan-africaines, en incluant les métasédiments
néoprotérozoïques de la zone centrale (t > 600 Ma) ont des concentrations médianes
en U faibles inférieures à 10 ppm. Les concentrations maximales pour ces roches
sont de l’ordre de 15 à 20 ppm d’U. Le constat est légèrement différent pour les
roches plutoniques acides (granitoïdes) du Néoprotérozoïque jusqu’au Cambrien
(480 ≤ t ≤ 550 Ma). Les concentrations médianes en uranium sont aussi inférieures à
10 ppm mais quelques faciès ont des teneurs maximales exceptionnellement
élevées. Les granites syn-orogéniques (PA NeoP≈. 550 Ma) ont des teneurs
maximum de 340 ppm et les granites tardi à post orogéniques à la transition
Néoprotérozoïque – Cambrien (PA NeoP – Camb.) ont des teneurs maximum de 909
ppm. Ces deux groupes de granites sont liés à la fusion partielle des roches formant
la racine orogénique de la ceinture du Damara.
307
909,40
1000
N = 199
340,90
100
21,00 20,97
15,00 15,51
uranium (ppm)
13,12
7,35 11,84
10
5,21 7,00 7,50
4,23 5,74 6,02
4,22 n= 4 n = 11
3,00 2,97 3,00
2,26
n= 5 n = 14
1
n = 35
n = 46
n= 9
n = 33
n = 29 n = 13
0
PA PaleoP VA PaleoP PA MesoP VA MesoP Metased. PA NeoP VA NeoP Metased. PA NeoP- PA Camb.
MesoP NeoP Camb.
Rocks / Period
Figure VII.108 : Variations des concentrations en uranium des roches selon leur type (PA = Plutonic Acid ; VA = Volcanic Acid ; Metased =
Metasediments) en fonction des périodes géologiques du Paléo- ; Méso- ; Néoprotérozoïque et du Cambrien.
308
II. 3 IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES
CONVERGENCE CRUSTALE
La convergence lithosphérique a lieu entre 580 et 560 Ma (Gray et al., 2006,
2008) et est accommodée par la subduction vers le Nord ou Nord-Ouest de la plaque
portant le craton du Kalahari sous celle portant le craton du Congo. La fermeture
progressive de l’océan du Khomas dans la Zone Sud se traduit par des séquences
métasédimentaires de prime d’accrétion (Kasch, 1983; Kukla and Stanistreet, 1991).
Une phase de déformation D1 y est recensée entre ca. 580 et 575 Ma (Miller,
2008b).
309
direction générale ENE pour l’azimuth de la foliation métamorphique (Miller, 1983,
2008b).
L’épaississement crustal s’accompagne d’un premier pic de métamorphisme M1
supposé entre 550-540 Ma (ca. 4 ±1 Kbar et 550-600°C; (Nex et al., 2001) et de
l’intrusion de la plupart des granites syn-tectoniques dans la Zone Centrale (Jacob et
al., 2000; Nex et al., 2001; Gray et al., 2006).
La suture complète des cratons se serait produite à ca. 540 Ma (539 ± 6 Ma ; Jacob
et al., 2000).
EVOLUTION POST-COLLISION
L’évolution post-collision du Damara est marquée dans la Zone Centrale par la
surrection et la décompression des roches résultant de l’amincissement crustal et de
l’extension (Tack and Bowden, 1999; Jung and Mezger, 2003; Johnson et al., 2006)
ou encore un épaississement crustal suivi d’une maturation thermique d’un
effondrement gravitaire consécutif (Toé et al., n.d.; Vanderhaeghe, 2012).
De nombreuses intrusions de granites tardi- à post-orogéniques sont recensées
entre 540 et 480 Ma (Jacob et al., 2000; Jung and Mezger, 2003; Longridge et al.,
2008). Ces multiples intrusions induisent un second évènement métamorphique M2
Haute Température – Basse Pression marqués par divers pics allant jusqu’au faciès
granulite inférieur entre 505 Ma et 478 Ma (Bowden et al., 1999; Jacob et al., 2000;
Jung and Mezger, 2003; Longridge et al., 2008). Gray et al. (2006) montrent que la
phase d’exhumation se termine vers 460 Ma sur la base des âges de refroidissement
Ar – Ar.
310
Tectonique Divergence Convergence
Aulacogène à Horsts/Grabbens Damara
Métam. Pan-Africain
311
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315
316
ANNEXES ANALYTIQUES
317
ANNEXES ANALYTIQUES 318
Annexes analytiques
320
La microsonde électronique permet d’obtenir des données quantitatives
(concentrations) pour des éléments suffisamment concentrés, (plusieurs centaines
de ppm). La composition est donnée en pourcentage d’éléments (% oxydes, % poids
ou % atomique). Les temps de comptage, standards, limites de détection et
précisions sont donnés dans le Tableau 42
La microsonde électronique permet d’obtenir une analyse ponctuelle précise. Elle
peut mettre en évidence des variations de composition en éléments majeurs de
l’échantillon à l’échelle micrométrique. Cette étape est d’une importance capitale
pour pouvoir appliquer par la suite, l’analyse des éléments traces et terres rares par
ablation laser-ICP-MS.
temps de limite de
précision
élément standard comptage détection
(% erreur)
(s) (ppm)
Ca wollastonite 10 470 0,07
U UO2 20 1650 0,43
Th ThO2 20 1350 0,11
Pb PbCrO4 20 1000 0,37
Si orthose 20 220 0,03
Fe hématite 40 570 0,05
Na albite 10 550 0,06
K orthose 20 450 0,09
Tableau 42 : Paramètres instrumentaux des analyses des oxydes d’uranium réalisés par sonde
électronique Cameca SX100
321
LASER ABLATION INDUCTIVELY COUPLED PLASMA MASS
SPECTROMETRY (LA-ICP-MS)
Les textures des minéralisations (Microscope optique et MEB), les
compositions en éléments majeurs de chaque zone du minéral à analyser (sonde
électronique) sont connues avant de réaliser les analyses en éléments traces à l’aide
du système LA-ICP-MS. Sachant que cette technique LA-ICP-MS est destructive, il
convient de réaliser, le cas échéant, les datations des différentes zones du minéral
au préalable (sonde ionique).
DESCRIPTION
L’équipement LA-ICP-MS est installé dans les locaux de l’UMR G2R (7566) de
la fédération EST. Il est composé : I) d’un système d’échantillonnage par ablation
laser type MicroLas Pro ArF 193nm, II) d’un système de transport du matériel par flux
d’hélium contrôlé, III) d’un système d’analyse par spectrométrie de masse de type
Agilent 7500 cs Quadripolaire équipé d’une cellule de collision-réaction (Fig. 1).
Fig. 1 Ablation laser ICP-MS installé dans l’UMR G2R. On distingue le laser d’ablation
(MicroLas) le microscope permettant de focaliser le laser et de contrôler le diamètre d’ablation.
L’ICP-MS (série 7500, Agilent) est situé au dernier plan.
322
La comparaison entre l’utilisation de U ou Pb comme standard interne montre
clairement un effet de fractionnement dépendent du diamètre pour Pb à petit
diamètre (16 et 24 µm), ce qui n’a pas été observé pour U. La quantification des
concentrations en ETR dans un oxyde d’uranium de composition connue en utilisant
des standards externes de même matrice ou de matrice différente (verre silicaté
certifié SRM NIST610) ne montre pas de différence significative, démontrant des
effets de matrice limités pour l’analyse des ETR par LA-ICP-MS. De plus, aucune
interférence majeure n’a pu être détectée pour les ETR par LA-ICP-MS. La
méthodologie proposée (NIST610 comme standard externe et U comme standard
interne) est appliquée à des échantillons en provenance de différents types de
gisements mondiaux d’uranium. Les résultats montrent que la technique LA-ICP-MS
est actuellement la meilleure méthode d’analyse localisée pour déterminer des
concentrations en ETR, jusqu’à des teneurs de l’ordre du µg.g-1, dans les oxydes
d’uranium à l’échelle micrométrique. L’ensemble de la méthodologie est présentée
dans l’article sous presse suivant.
323
ETUDES RADIOMETRIQUES ET ISOTOPIQUES DES
ECHANTILLONS
324
de monazites qui se sont faites directement sur lames minces. Il en est de même
pour certaines analyses sur zircons non séparés.
325
previous sample (approximatively 10 seconds for 6 orders of magnitude) and prepare
the next analysis.
Data are corrected for U-Pb fractionation occurring during laser sampling and for
instrumental mass discrimination (mass bias) by standard bracketing with repeated
measurements of 91500 zircon standard (Wiedenbeck et al., 1995). or the Moacir
monazite standard (Gasquet et al. 2010). Repeated analyses of GJ-1 zircon standard
(Jackson et al., 2004) or Manangoutry monazite standard (Paquette and Tiepolo
2007), treated as unknowns, independently control the reproducibility and accuracy
of the corrections. Data reduction was carried out with the software package
GLITTER® from Macquarie Research Ltd (van Achterbergh et al., 2001; Jackson et
al., 2004). For each analysis, the time resolved signal of single isotopes and isotope
ratios was monitored and carefully inspected to verify the presence of perturbations
related to inclusions, fractures, mixing of different age domains or common Pb.
Calculated ratios were exported and Concordia ages and diagrams were generated
using Isoplot/Ex v. 2.49 software package by Ludwig (2001).The concentrations in U-
Th-Pb were calibrated relative to the certified contents of 91500 zircon standard
(Wiedenbeck et al., 1995) and Moacyr monazite standard (Seydoux-Guillaume et al.,
2004
326
ISOTOPES RADIOGENIQUES Sm/Nd
Les mesures d’isotopie radiogénique Sm/Nd ont été effectuées au laboratoire de
Géosciences à Rennes sous la supervision du Dr. Marc Poujol. L’analyse
géochimique d'isotopes radiogéniques peut concerner tous les échantillons de type
granitique. Elle correspond aux analyses du Strontium (Sr) et du Samarium-
Néodyme (Sm-Nd). Ces analyses, effectuées sur de la poudre de roche dissoute et
traitée chimiquement, se réalisent à l’aide d’un spectromètre de masse source solide
de type TIMS (Thermal Ionization Mass Spectrometry) (ex : Finningan MAT-262
multicollecteurs).
Extraction des éléments Sr, Nd et Sm :
La poudre est pesée précisément (généralement 100mg) dans des béchers en
téflon. Pour un calcul précis des teneurs en Sr, Sm et Nd par spectrométrie de
masse, on « dope » le prélèvement avec une quantité précise d’une solution de
concentration connue contenant un des isotopes de l’élément à analyser, il s’agit du
« spike ». La poudre est ensuite dissoute à l’aide de 3 attaques chimiques acides
successives de 48h à 90°C, les 2 premières attaques utilisent un mélange d’acides
distillés et concentrés HF/HNO3 (2/3-1/3), la 3ème avec de l’HCl 6N distillé; à la fin de
chaque attaques l’échantillon est séché sur plaque chauffante. Le résidu, repris avec
de l’HCl 2,5N, est chargé sur une colonne échangeuse d’ions contenant une résine
cationique (de type AG50W-X8) pour une séparation du Sr et des Terres Rares
(T.R.) par chromatographie. La fraction Sr, séchée sur plaque chauffante, est prête
pour l’analyse au spectromètre de masse ; Le Nd et le Sm contenus dans la fraction
T.R. sont séparés à l’aide d’une autre colonne échangeuse d’ion de type Ln Spec
(marque Eichrom), les 2 fractions séchées de Nd et Sm peuvent ensuite passer en
spectrométrie. Lors de l’analyse au spectromètre de masse des blanks d’analyses
sont effectués en routine pour contrôler la « propreté » de la chimie en amont ; on
effectue également l’analyse de solutions de standards internationaux pour contrôler
et corriger la valeur des rapports isotopiques recherchés.
327
SONDE IONIQUE ET DATATION U-Pb SUR OXYDES D’URANIUM
328
206 238
Fig. 2 : Diagramme Concordia qui est la courbe d’équivalences d’âges des méthodes Pb/ U
207 235
et Pb/ U. La droite discordia noir est un exemple de perte de plomb à un instant T1 d’un
minéral qui à cristallisé à T0.
Cependant des âges concordant ne sont que rarement obtenus pour les oxydes
d’uranium. Plusieurs raisons permettent de l’expliquer.
Le rayon ionique de Pb2+ (1.29A) étant plus grand que celui de U4+ (1.06A), cet
élément a tendance à quitter le réseau de UO2, ce qui entraine une diminution des
206
rapports Pb/238U et 207
Pb/235U. De plus les oxydes d’uranium peuvent recristalliser
très facilement lors de la circulation de fluides tardifs et les oxydes d’uranium
recristallisés ne réincorporent pas le plomb radiogénique initial.
Les pertes de certains isotopes fils intermédiaires de la chaîne de désintégration sont
également à prendre en compte (Ludwig 1979).
Plusieurs générations d’oxydes d’uranium peuvent coexister sur la zone analysée.
Les rapports isotopiques mesurés représentent alors un mélange de différentes
générations.
Les points obtenus sont alors discordants et peuvent être interprétés lorsqu’ils
définissent une droite appelée discordia (Fig. 2) seulement dans quelques cas
simples.
Lorsque les pertes de plomb radiogénique sont récentes (Stern 1966) ou par
diffusion continue (Tilton 1960) ; l’intercepte supérieur de la discordia sur la
329
Concordia défini l’âge de cristallisation. L’intercepte inférieur de la discordia passe
alors normalement par l’origine (T=0).
Lors d’un évènement de perturbation/altération ponctuel à un temps T1. La discordia
interceptera la concordia en 2 endroits. L’intercepte supérieur défini l’âge de la
cristallisation, l’intercepte inférieur défini l’âge de la perturbation (Fig. 2).
Lorsque deux générations d’oxydes d’uranium sont mélangées, les points se
répartissent linéairement entre les deux âges respectifs de chacune des deux
générations. Ceci n’est valable que pour au plus deux générations et si aucune autre
perturbation n’est survenue.
Si plusieurs de ces processus se sont produits aux cours de l’histoire de l’oxyde
d’uranium analysé, les interprétations des âges sur le diagramme Concordia sont
délicates.
Les valeurs des points mesurés ont une certaine erreur. En géochronologie, il existe
un paramètre MSWD (Mean Square Weigthed Deviation) qui sert à mesurer l’écart
de l’âge obtenu par rapport, i) à la précision des mesures utilisées, ii) à la dispersion
des points utilisés. Si les mesures sont précises et s’alignent parfaitement, MSWD
sera proche de 0. Au Contraire si les mesures sont imprécises ou que les points sont
épars, MSWD sera plus grand.
Pour obtenir des âges isotopiques interprétables sur des oxydes d’uranium il faut que
la zone analysée soit la plus homogène possible, afin d’éviter le mélange de
données provenant de plusieurs générations ou altérations. L’analyse isotopique par
sonde ionique justifie l’étude texturale préalable de la minéralisation au même titre
que l’analyse par LA-ICP-MS.
Methode d’analyse
La composition isotopique en U-Pb a été obtenue par microsonde ionique Cameca
IMS -1270 au CRPG de Nancy. Le protocole analytique pour la mesure des rapports
isotopiques U/Pb dans les oxydes d’uranium est décrit par Holliger (1988). Les
204 235
quantités de Pb et de thorium détectées étant négligeables, le rapport U/206Pb a
238
été calculé en utilisant le rapport connu U/235U qui est de 137,88 et la valeur
238
mesurée du rapport U/206Pb. Les intersections avec la Concordia ont été calculées
avec le programme ISOPLOT(Ludwig, 1999). Les incertitudes sur les âges sont
données à 1σ. Lors des mesures, un fractionnement instrumental des masses induit
un biais qui favorise les isotopes légers (Shimizu and Hart, 1982). Ce fractionnement
330
est inférieur à 1‰ pour les isotopes du plomb (Deloule et al., 1986). Les corrections
204
du plomb commun reposent sur la mesure de Pb, d’après la composition
isotopique de Pb calculée par Stacey et Kramers (1975) pour l’âge de l’uraninite.
206
Pour la plupart des échantillons, les rapports élevés de Pb/204Pb (>10000) rendent
la correction négligeable.
Le standard de référence pour ces mesures est une uraninite provenant du gisement
uranifère de Katanga (Zambie) datée à 540±4 Ma (Cathelineau et al., 1990).
331
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333
334
Liste des figures
335
↔ sillimanite; (7) sillimanite-in due to staurolite-breakdown; (8) partial melting due to : muscovite +
plagioclase + quartz + H2O ↔ 2.1 Lithotectonic units of the Southern Central Zone 57
Figure II.11: P-T conditions recorded by rocks of of the Damara orogenic belt. South Central Zone (‚)
Hoffmann, 1976; (l ) Blaine, 1977; (•) Sawyer, 1981; (n ) Bühn et al., 1995; (« ) Masberg, 2000
Southern Zone: (u ) Kasch, 1983b. Northern Zone(u ) Goscombe et al., 2005. 61
Figure II.12: Swakop River schematic transect with significant stations represented with their location and
coordinates. The cross section exemplified different partial melting products: metatexites leucosomes,
diatexites and intrusive granites. Modified from geologic map of the studied area modified from the
1/250 000 Walvis Bay geological sheet 2214 (Geological survey of Namibia, Windhoek, 1995). 64
Figure II.13 : Transition between metatexites (middle unit) and diatexites (lower unit). A. Palmenhorst,
panorama exposing the western metatexite/diatexite contact (Stop 33 to 35) superimposed on the
contact between the Nosib metasedimentary sequence and the Abbabis Gneiss Complex basement.
Stop 37 to 40. B. Panoramic view of the eastern transition between diatexites and metasediments of
the Khan formation. Note the granitic pluton within the diatexites and the sheared granitic dikes into
the metasediments. 65
Figure II.14: Stop 35 A. Diatexites of the Abbabis Gneiss Complex with enclaves of folded amphibolites and
paragneiss. Stop 35 (B & C): Details of diatexite within the Abbabis Gneiss Complex B. Enclaves of
metatexitic paragneiss and amphibolite in heterogeneous granite. C. Metatexitic paragneiss enclosed
into heterogeneous granite. Stop 38. D. Orthogneiss considered as probable relic of a Mesoproterozoic
basement. 66
Figure II.15 : Eastern transition from diatexite to metatexite with partially transposed granitic veins to the
East of the Abbabis Gneiss Complex. Stop 39. A. Partially transposed granitic veins with sigmoid shapes
consistent with top to the East sense of shear. Stop 38. B. Steeply dipping synmigmatitic foliation cross-
cut by discordant leucosomes localized in shallow-dipping shear bands with top-to-the East kinematics.
Stop 38. C. Detail of B showing the relationships between the steeply dipping synmigmatitic foliation
and discordant leucosomes localized into top to the East shear zones. Stop 39. D. Concordant granitic
vein with magmatic texture into metamorphosed calc-silicate of the Khan formation. 67
Figure II.16 : Stop 36 (A & B): Granitic diapir into the diatexites of the Abbabis Gneiss Complex A. Mushroom-
shape granitic pluton within the diatexites. The pluton is ca. 35m high and 30m wide. B. Panoramic
view of a granitic mushroom-shape pluton into diatexites on the other side of the valley. Notice the
magmatic foliation underlining the shape of the pluton concordant to the foliation of the diatexites
along the foot of the mushroom but discordant along the head of the mushroom. 68
Figure II.17 : Metatexite field photographs of metasediments attributed to the Chuos formation. Stop 29. A.
Concordant and discordant leucosome veins in textural continuity with each other cross-cut by
pegmatitic veins. B. Concordant leucosome rimmed by melanosome. Schistosity (arrow) is N35.80W.
Size of pencil is 12 cm C. Discordant leucosome in textural continuity with concordant leucosome veins
bordered by melanosome. Coin diameter: 2.49 cm. Stop 32. D. Detail of discordant pegmatite veins
crosscutting the synmigmatitic foliation of paragneissic metatexite. Stop 32. E. Metatexite with
336
concordant and discordant leucosome and partially transposed discordant granitic veins in a
dominantly coaxial regime characterizing the western side of the lower unit diatexite dome. 70
Figure II.18 : Stop 29. Details of the various granitic veins of the metatexites: A = concordant leucosomes
equivalent to photograph 3B; B = discordant leucosome equivalent to photograph 3C. C = intrusive
pegmatite equivalent to photograph 3D. A’ B’ and c’ are respective thin section photographs showing
the mineral assemblages of these different granitic veins. D Picture of a thin section showing the
transition between leucosome characterized by a coarse-grained quartz-feldspar assemblage (to the
right) and its associated biotite-rich finer grained melanosome into a metatexite with
metasedimentary protolith. 71
Figure II.19 : “Ida dome” laccolithic granitic pluton and host calc-silicates attributed to the Khan formation.
Stop 41. A. Northward panoramic view of Ida dome with sills intrusive into host calc-silicates. B.
smocky quartz pegmatitic pocket in Ida leucogranites with oxidation haloes. Stop Ida4. C. Leucogranite
sills within calc-silicate Nosib rocks. D. Detail of granite intrusive into calc-silicate with sharp contacts.
73
Figure II.20: A. Densities of the various lithologic facies exposed along the Swakop River. B. Schematic
structural position and densities of the lithologic facies exposed along the Swakop River . Same legend
as Figure II. 3. 74
337
à quartz, feldspaths, myrmékite et biotites. C. Recristallisation dynamique de quartz en sous-grains,
avec lits sombre de biotites et oxyde de Fer. D. Monazites en inclusion dans une biotite. 101
Figure III.26 : Métatexite caractérisée par des veines et poches leucosome bordé de mélanosome dont la
texture grenue et la composition dominée par le quartz sont interprétées comme reflétant une origine
métasédimentaire. Echantillon 9544-25A. 105
Figure III.27 : Leucosome à grenat almandin dans les métatexites. A. Echantillon macroscopique. B. Lame
mince. C. Relique de grenat à symplectite de quartz. Echantillon 9544-25B. 105
Figure III.28 : Poche de leucosome au sein des métagrauwackes. A. Métagrauwacke de texture microgrenue à
poches de leucosomes quartzo-feldspathiques grenues. B. Poches de leucosome sur lame mine coupée
perpendiculairement à la linéation. C. Poche de leucosome quartzo-feldspathique de texture grenue au
sein d’un métagrauwacke de texture plus fine. La matrice est à biotite+quartz+microcline et
plagioclase+calcite. Altération des biotites (chlorites) et plagioclases en faciès schiste vert postérieure à
la fusion partielle. Echantillon 9544-27B. 106
Figure III.29 : Métatexites et granites intrusifs de la zone intermédiaire. Exemple de relations structurales
entre néosomes et paléosomes. A. poche de leucosome dans métagrauwacke d’origine. B. Veines infra-
centimétriques concordantes de leucosomes connectées en réseau. C. Veine supra-centimétrique
concordantes de leucosome. D. Syénite pegmatitique en veine discordante dans l’affleurement. E.
Relation structurale entre veine de leucosome et métasédiment encaissant. La veine est interprétée
comme allochtone du métasédiment. 108
Figure III.30 : Détails en lames minces des transitions entre métagrauwacke/leucosome (A) et
métagrauwacke/syénite intrusive (B). 108
Figure III.31 : Exemples de granites intrusifs à l’affleurement dans l’unité supérieure. A. Echantillon 9544-
39A : granite. B. Echantillon 9544-39D : leucogranite pegmatite. C. Echantillon 9544-41A : granite
pegmatitique à quartz fumé. D. Echantillon 9544-41B : granite aplitique. E. Echantillon 9544-41C :
leucogranite. E. Echantillon 9544-99 : leucogranite. F : pegmatite à quartz fumé. 112
Figure III.32 : Calcschiste avec veine de granite in-situ à diopside (clinopyroxène) altéré en hornblende (riche
en Mg). Echantillon 9544-41E. 113
Figure III.33 : Zone de transition entre unité inférieure et supérieure à l’Ouest du complexe d’Abbabis.
Panorama des métatexites (protolithe : métasédiments du Chuos) avec un réseau de veines
concordantes et discordantes de granites allant de l’échelle des grains jusqu’à une dizaine de mètre). A.
Métagrauwacke du Chuos avec veines de leucosome concordantes boudinées en continuité texturale
avec des veines de leucosome discordantes localisées dans des bandes de cisaillement. B.
Métagrauwacke du Chuos avec transition métatexites/diatexites comprenant des leucosomes et des
veines granitiques intrusives. Les numéros correspondent aux échantillons prélevés et présentés dans
les figures suivantes. 115
Figure III.34 : Variétés de granites à l’affleurement 33 (zone 2). A & B = granites in-situ dans la métatexite. C =
Métatexite (métasédiment avec ségrégation de leucosome mais sans migration de liquide silicaté). D =
Apex de granite intrusif dans les métatexites. E = Veines concordante de leucosome avec bordure de
338
mélanosome. F = Granite intrusif avec épontes réactionnelles au contact du métasédiment encaissant.
116
Figure III.35 : Métagrauwacke métatexitique du Chuos avec leucosome (9544-33B1’’) et métatexite
grauwackeuse (9544-33B1’). Les joints de grains lobés entre les cristaux de quartz et de feldspath sont
typiques d’une cristallisation à partir d’un liquide silicaté. a & b = microphotographies en Lumière
naturelle. a’ & b’ = lumière polarisée analysée. 117
Figure III.36 : Echantillon de granits intrusifs avec quartz interstitiel et contacts lobés entre les minéraux
attestant d’une cristallisation à partir de liquides silicatés. Echantillon 3544-33D. 118
Figure III.37 : Eponte de granite intrusif à biotite et monazite hydrothermales. La cristallisation de ces
granites s’accompagne de la libération de fluides hydrothermaux réagissant avec les métasédiments
encaissants (métamorphisme de contact). Echantillon 9544-33A. A = Lame mince. B =zircon dans biotite
centimétrique. C= zone magmatique avec ciment calcitique entre les fragments de microclines et
oxydes de fer. D = agrégat de monazites hydrothermales entre biotites et ilménite. 119
Figure III.38 : Zone d’étude de Nex et al., 2001. Avec les arrêts 32 et 33 reportés. Modifié d’après Nex et al.,
2001. 120
Figure III.39 : Diagramme QAP (Quartz, feldspaths Alcalins, Plagioclases ; (Streckeisen, 1974) des granitoïdes
échantillonnées pour toutes les unités de la Swakop River. (A) quartzolite ; (B) granitoïde
hyperquartzeux ; (C) Granite alcalin ; (D) syénogranite ; (E) monzogranite ; (F) granodiorite ; (G)
Tonalite ; (H) syénite alcaline ; (I) syénite ; (J) monzonite ; (K) monzodiorite/monzogabbro ; (L)
Diorite/Gabbro. 123
Figure III.40 : Indice d’alcalinité des granites des différentes unités de la Swakop river. Diagramme de (Shand,
1947). 125
Figure III.41 : Diagramme chimico-minéralogique A-B ; avec A = degré d’aluminosité et B = indice de
fractionnement des minéraux ferromagnésiens. (Debon and Le Fort, 1988) 126
Figure III.42 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough and Sun, 1995)
des métatexites métasédimentaires des différentes unités de la Swakop River. 127
Figure III.43 : Spectres de Terres Rares normalisées par rapport aux chondrites (McDonough and Sun, 1995)
des granites des différentes unités de la Swakop River. 128
Figure III.44 : Comparaison des spectres de terres rares normalisées aux chondrites des métasédiments et
gneiss des différentes unités de la rivière Swakop et leur domaine de granites associés 129
Figure III.45 : Métatexites de métagrauwacke du Chuos (affleurement 29). A. Vue d’ensemble de
l’affleurement avec la localisation des photos de détail. B. Leucosome concordant à contact diffus
bordé de mélanosome B’ : Echantillon de leucosome bordé de mélanosome inclus dans un mésosome.
C. veine granitique discordante en continuité texturale avec les leucosomes concordants. C’’ :
Echantillon de veine discordante dans le mésosome de la métatexite. D. Pegmatite discordante de
composition syénitique à contact francs avec la métatexite. D’. Echantillon de pegmatite discordante.
133
339
Figure III.46 : Représentations isocônes des variations, par rapport au métagrauwacke de la formation de
Chuos, des concentrations en oxydes majeurs des leucosomes et de la syénite intrusiveet . A.
leucosome concordant. B. Syénite intrusive. C. Leucosome en réseau de veines. D. Leucosome
discordant. Echelle logarithmique, graduations en %. 135
Figure III.47 : Gains et pertes d’éléments traces d’un leucosome (29C_LEUC à gauche) et la syénite intrusive
(29D) par rapport au métagrauwacke de la formation de Chuos (écyantillon de référence 29B). Le
relatif désordre renseigne sur l’origine in-situ ou allogène de l’objet étudié (minéralogie
potentiellement similaire ou non). Echelle logarithmique, graduations en ppm. 136
Figure III.48 : Représentations des concentrations normalisées des différents composants de la métatexite de
métagrauwacke du Chuos de l’affleurement 29 (*). Les concentrations des oxydes majeurs et éléments
traces des différents types de veines granitiques sont normalisées par rapport à la composition du
mésosome de la métatexite. A. Poche de Leucosome dans le mésosome (P2O5 < L.D. ; non représenté).
B. Syénite intrusive dans la métatexite. 140
Figure III.49 : Représentations des concentrations normalisées (*) des oxydes majeurs et éléments traces
entre fractions granitiques et métagrauwacke de la formation du Chuos (Affleurement 29). A. Veines
de leucosome infra-centimétriques concordantes en réseau. B. Veine de leucosome supra-
centimétrique concordante. 141
Figure III.50 : Spectres de Terres Rares normalisées aux chondrites (Sun and McDonough, 1989) des roches de
l’affleurement 29. 9544-29B = métagrauwacke et 9544-29D = syénite intrusive. Les autres échantillons
= différents types de leucosomes. 142
340
207 206
Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Les âges entre
parenthèses sont avec une incertitude à 1 σ et ne sont pas utilisés pour le calcul des discordia. 160
Figure IV.56 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35A du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité inférieure. A. Population de zircons ou cœurs hérités à ca. 2Ga. B. Populations des
zircons et cœurs hérités à ca. 1 Ga. Les intercepts inférieurs sont compatibles avec une perturbation
des signatures isotopiques U et Pb lors du métamorphisme panafricain à ca. 500 Ma. 161
207 206
Figure IV.57 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une diatexite (9544-35B) du Complexe gneissique
d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche 2 :
207 206
Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2
σ sauf pour les âges entre parenthèses (1σ). 164
Figure IV.58 : Diagramme concordia-discordia des zircons de la diatexite 9544-35B du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité inférieure. 165
207 206
Figure IV.59 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’une enclave amphibolitique (9544-34) du Complexe
gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche 2 :
Observations en cathodoluminescence et en électrons rétrodiffusés. Spots des datations (âges
207 206
Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ. 168
Figure IV.60 : Diagramme concordia-discordia des zircons de l’amphibolite 9544-34 du complexe gneissique
d’Abbabis. Unité inférieure. 169
207 206
Figure IV.61 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un pluton granitique (9544-36A) intrusif dans les
diatexites du Complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Planche 1 : Observations au microscope
binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et en électrons rétrodiffusés. Spots des
207 206
datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2 σ 172
Figure IV.62 : A. Diagramme concordia des zircons du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique
207 206
d’Abbabis. Unité inférieure. B. Représentation du calcul de l’âge moyen Pb /Pb des zircons. 173
207 206
Figure IV.63 : Texture et âges Pb /Pb des zircons d’un granite à biotite (9544-33A) de la zone de transition
Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. Planche 1 : Observations au microscope binoculaire. Planche
207 206
2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges
à 2σ. 175
Figure IV.64 : Diagramme concordia des zircons du granite à biotite et monazite 9544-33A. 176
. 176
Figure IV.65 : Etude morphologique (photographies au microscope optique en Lumière Naturelle et au MEB)
et datations des monazites d’un granite à biotite et monazite (9544-33A) de la zone de transition Ouest
Unités Inférieure et intermédiaire. 177
Figure IV.66 : A. Diagramme concordia des monazites d’un granite à biotite et monazite (9544-33A) de la
zone de transition Ouest Unités Inférieure et intermédiaire. B. Représentation du calcul de l’âge moyen
207 206
Pb /Pb des monazites. 177
Figure IV.67 : Etude morphologique et datations des zircons d’un leucosome en réseau de veinules
granitiques (9544-29C_LEUC) de la formation de Chuos. Unité intermédiaire. Planche 1 : Observations
341
au microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations
207 206
(âges Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf entre parenthèses. 180
Figure IV.68 : Diagramme concordia du leucosome 9544-29C_LEUC. 181
Figure IV.69 : Texture et points d’analyses pour la datation U/Pb (les âges Pb/Pb sont indiqués) des zircons
d’un granite intrusif (9544-41A) dans le dôme d’Ida. Unité Supérieure. Planche 1 : Observations au
microscope binoculaire. Planche 2 : Observations en cathodoluminescence et spots des datations (âges
207 206
Pb /Pb ). Incertitudes d’âges à 2σ sauf entre parenthèses. 184
Figure IV.70 : Exemple de relation spatiale entre uraninites et zircons de l’échantillon de granite intrusif
9544-41A. Photographie MEB. 185
Figure IV.71 : Diagramme concordia des uraninites du granite intrusif 9544-41A dans la région du dôme d’Ida.
Unité Supérieure. 187
Tableau IV.27 : Mesures géochronologiques (CAMECA IMS 1270) effectuées sur les uraninites du granite
intrusif 9544-41A dans le dôme d’Ida. Unité supérieure. 187
207 206 208 232
Figure IV.72 : Synthèse des âges Pb /Pb obtenus sur les zircons, et uraninites et âges Pb /Th des
monazites des échantillons des différentes unités de la Swakop River. L’axe des abscisses représente le
nombre de mesures. Les âges sont représentés avec les incertitudes à 2 σ. 192
143 144 147 144
Figure IV.73 : Diagramme Nd/ Nd vs Sm/ Nd des échantillons de la Swakop River. 4 clusters
apparents avec les roches de l’unité inférieure ; les métatexites et leucosomes in-situ ; les granites
intrusifs et les cas particuliers de l’enclave amphibolitique et la métatexite à leucosome à grenat. 198
Figure IV.74 : Zone d’échantillonnage des roches par Jung et al. 2003 le long de la rivière Khan en relation
avec les stations de notre étude sur la rivière Swakop. A noter la conception suivant laquelle le dôme
d’Ida serait un socle tout comme le complexe gneissique d’Abbabis (même figuré). Modifié d’après
Jung et al., 2003. 200
342
Figure V.77 : Domaine sud du dôme d’Ida. A & B. Laccolithes et intrusions granitiques dans les
métasédiments de la formation de Khan. C. Zone de contact franc entre intrusion granitique et
calcschistes de la formation de Khan. D. Poche de granite à quartz fumé avec auréole d’oxydation dans
une intrusion. 218
Figure V.78 : 1. Echantillon de pegmatite à quartz fumé et feldspaths potassiques. A & B. Zone à quartz fumé,
magnétite et feldspaths altérés, respectivement en Lumière Naturelle (LN) et Lumière Polarisée
Analysée (LPA). C. Uraninites altérées en proche contact avec des zircons, ces uranites causent la
déstabilisation des feldspaths. D. Zone à mégacristaux de quartz et feldspath altérés avec quartz
interstitiel. 219
Figure V.79 : Métallographie du leucogranite à quartz fumé du dôme d’Ida (9544-41A). A. Uraninites altérées
en uranophane. B. Uraninite dans une zone d’altération de magnétite et biotite. C. Zircons en nucléi de
croissance des uraninites. D. Agrégat d’U, Si, Fe dans une zone d’altération de feldspaths et de biotites.
Numéros = spot d’analyses microsonde électronique et LA-ICP-MS dans le tableau associé ci-contre.
Images en électrons rétrodiffusés au microscope électronique à balayage (MEB) Hitachi S-4800
(SCMEM Nancy) 222
Figure V.80 : Vues de terrain Granites intrusifs dans les métasédiments de la région du dôme d’Ida (permis
Swakop Uranium). A. Hollands Dome, les véhicules tous-terrains blancs en échelle. B. Garnet Valley. C.
Poche de pegmatite à quartz fumé dans une intrusion granitique. D. Anomalie radioactive dans la veine
de quartz fumé. 224
Figure V.81 : Zone d’anomalie radioactive d’un granite intrusif dans les métasédiments de la formation de
Khan dans la zone de transition Abbabis et dôme d’Ida. A. Affleurement. B. Echantillon macroscopique
de leucogranite intrusif. C & C’ pétrographie du granite et minéralisation uranifère sous forme de
bétafite (LN et LPA). 225
Figure V.82 : A & B. Métallographie des niobotantalates à U, Ti (Bétafite) zonés et hétérogènes d’un
leucogranite intrusif au NW du dôme d’Ida (9544-39A). A’ Bétafite en fort contraste avec la matrice
quartzo-feldspathique. Les numéros correspondent au spot d’analyses dans le tableau associé ci-
contre. Les spectres représentent les zonations chimiques mesurées en spectrométrie EDS (Energy
Dispersive Spectrometry) MEB. 228
Figure V.83 : Vue aérienne du prospect d’Inca, permis d’exploration de Reptile Uranium (Deep Yellow Ltd ©).
Image tirée du site de la compagnie. (Deep Yellow Limited, 2011) 230
Figure V.84 : Coupe schématique dans le prospect d’Inca (image DYL©) avec localisation approximative du
sondage INCRD304 et de l’échantillon INCA 7. 231
Figure V.85 : 1. Echantillon de skarn minéralisé en Uranium dans un sondage du prospect d’Inca (DYL). A & A’
fraction granitique à quartz et feldspaths (respectivement LN et LPA). B & B’ Zone de transition à
amphiboles et oxydes de fer et ilménite. Zone minéralisée à méganodules uraninite et anhydrite. 232
Figure V.86 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans le skarn à uraninite (INCA 7) du prospect
d’INCA. A & B. Uraninites avec auréoles de métamictisation dans l’exoskarn. Images MEB. C & D.
343
Localisation des spots d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-contre. Images en
microscope optique en lumière réfléchie. 234
Figure V.87 : Zone de minéralisation dans un contexte de skarn à magnétite uranifère dans le prospect d’Inca
(DYL). A. Ancienne traverse d’exploitation de minerais de Fer. B. Echantillon radioactif
macroscopique : roche à magnétite massive (altérée en hématite) et interstices granitiques. C. Lame
mince d’un interstice à mégacristal d’épidote. D. Localisation de microcristaux d’uraninite en inclusion
dans l’allanite. 236
Figure V.88 : Métallographie des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite (9544-42F).
Images en électrons rétrodiffusés MEB (JEOL J7600F, SCMEM NANCY). 238
Figure V.89 : Carte géologique simplifiée de la région de la mine de Rössing avec les localisations des zones
minéralisées d’intérêt économique SK, SH et SJ dans laquelle se situe la mine à ciel ouvert. D’après
Kinnaird et al. (2009) modifié de Smith (1965). 240
Figure V.90 : Echantillon de leucogranite minéralisé en U échantillonné dans le district de Rössing
(lithothèque Areva). A. Échantillon macroscopique. (Photo M. Brouand). B. Texture grenue avec quartz
et Feldspaths alcalins. C. Minéraux accessoires dans le leucogranite. D. Uraninite avec bordure de
métamictisation (les 4 petites cercles sont des cratères d’ablation LA-ICP-MS). 242
Figure V.91 : Métallographie des phases porteuses de l’U dans un leucogranite minéralisé (9394-2) du district
de Rössing. A. Uraninite avec auréole de métamictisation. B. Zircon en nucléi de croissance d’uraninite
altérée dans une matrice à quartzo-feldspathique. C. Uraninite avec auréole de métamictisation. D.
Argiles à thorite (Th,U)SiO4 dans les zones d’altération de biotite. Images MEB. Localisation des spots
d’analyses sur les uraninites dans le tableau associé ci-contre. 244
Figure V.92 : Spectres comparés des éléments Terres Rares des uraninites (et uranophanes) des échantillons
de leucogranites et de skarn. Le domaine grisé représente les spectres de certains gisements de types
magmatiques du monde : Rössing (Namibie) ; Moore Lake (Canada) Luthi (Finlande) et Kola (Russie)
selon les données de (Mercadier et al., 2011). Le spectre roche totale du leucogranite à quartz fumé du
dôme d’Ida est représenté en A (WR = Whole Rock). 248
Figure V.93 : Diagramme abondance des Terres Rares (ΣREE) Vs Fractionnement (ΣLREEN / ΣHREEN) et
tableau des valeurs calculées des leucogranites du prospect d’Ongolo, du district de Rössing et du skarn
du prospect d’Inca. Σ REE = La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu. ΣLREEN / ΣHREEN =
(LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN). 249
Figure V.94 : A. Spectres des Terres Rares des bétafites zonées et hétérogènes du leucogranite intrusif au NW
du dôme d’Ida avec spectre roche totale (WR = Whole Rock). B. Spectres de Terres rares d’une allanite,
d’une uranophane et de la roche totale (WR) d’un skarn à magnétite-hématite minéralisé. 250
Figure V.95 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du leucogranite intrusif à quartz fumé (9544-41A) au SE
du dôme d’Ida. A. Localisation des faisceaux d’analyses de sonde ionique. B Diagramme concordia-
discordia des mesures et tableau des valeurs. 252
344
Figure V.96 : Géochronologie U-Pb d’une uraninite du skarn minéralisé (INCA7) du prospect d’INCA.. A.
Localisation des faisceaux d’analyses de sonde ionique. B Diagramme concordia-discordia des mesures
et tableau des valeurs. Grisé = mesures non prises en compte. 254
Figure V.97 : Modèle gîtologique du Prospect d’Inca, Ms7 et Ongolo. image site internet DYL© 257
345
Figure VII.108 : Variations des concentrations en uranium des roches selon leur type (PA = Plutonic Acid ; VA
= Volcanic Acid ; Metased = Metasediments) en fonction des périodes géologiques du Paléo- ; Méso- ;
Néoprotérozoïque et du Cambrien. 308
Figure VII.109 : Evolution géodynamique et minéralisation uranifère primaire dans l’orogène du Damara. 311
346
Liste des tableaux
CROISSANCE CRUSTALE ET METALLOGENIE DE L’URANIUM
Tableau I.1: compositions des chondrites et manteau primitif suivant différents auteurs. (Hart and Zindler,
1986; Ringwood, 1991; Allègre et al., 1995; McDonough and Sun, 1995) .............................................. 19
Tableau I.2: Concentrations élémentaires du manteau primitif. (White, 2012) .............................................. 19
Tableau I.3 : Abondance minéralogique modale, compositions en oxydes majeurs et éléments traces des
MORB de manteau appauvri. (Workman and Hart, 2005). .................................................................... 20
Tableau I.4: Composition géochimique de la croute océanique. (Basaltic Volcanism Study Project, 1981;
Hofmann, 1988; Langmuir et al., 1992) ................................................................................................. 22
Tableau I.5: Composition de la croute continentale supérieure en fonction des auteurs. (Taylor and
McLennan, 1985, 1995; Wedepohl, 1995). Les valeurs entre parenthèses sont les révisions de Plank et
Langmuir (Plank and Langmuir, 1998) des mesures de Taylor et McLennan. ......................................... 25
Tableau I.6 : Compositions de fractions intermédiaire et inférieure de la croûte continentale. R&F = (Rudnick
and Fountain, 1995) ; Wedepohl (1995) ................................................................................................ 27
Tableau I.7: Composition chimique globale de la croute continentale. R&F = Rudnick and Fountain (1995)
révisé par (Plank and Langmuir, 1998); T&M = Taylor and McLennan (1985, 1995); W&T = (Weaver and
Tarney, 1984)); We = Wedepohl (1995); Shaw = (Shaw et al., 1986) ...................................................... 28
347
Tableau III.14 : Concentrations en terres rares des roches des différentes unités de la rivière Swakop. Les
calculs des valeurs normalisées (non représentées dans ce tableau) sont faits par rapport aux
chondrites (McDonough & Sun, 1995). Σ REE = La+Ce+Pr+Nd+Sm+Eu+Gd+Tb+Dy+Ho+Er+Yb+Tm+Lu.
1/2
ΣLREEN / ΣHREEN = (LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN).Eu* = EuN /[(SmN x GdN) ]. Les valeurs
médianes ont été calculées en vue d’éviter les effets des fortes concentrations d’échantillons
exceptionnels.130
Tableau III.15 : Concentrations en oxydes majeurs et éléments traces des leucosomes et syénite intrusive
normalisées à celle du métagrauwacke de la formation du Chuos. Affleurement 29. (*) = échantillon
A O
normalisé. M /M = Rapport des densités. Oxydes en % en traces en ppm. ...................................... 134
Tableau III.16 : Calcul des concentrations normées (*) des oxydes majeurs selon la technique de Humphris et
O A
al., 1998. Ci = concentration mesurée de l’élément i dans le métagrauwacke 9544-29B ; Ci =
O A
concentration mesurée de l’élément i dans les leucosomes ou veine intrusive. Ci * et Ci *
respectivement concentrations normées du métagrauwacke et des objets comparés. ....................... 138
348
Tableau IV.23 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons du diapir granitique 9544-36A du complexe gneissique d’Abbabis. Unité Inférieure. Les
incertitudes sont à 2σ. ........................................................................................................................ 173
Tableau IV.24 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A de la zone de transition ouest. Les incertitudes
sont à 2σ. ............................................................................................................................................ 178
Tableau IV.25 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
monazites de la pegmatite à biotite et monazite 9544-33A de la zone de transition ouest. Les
incertitudes sont à 2σ. ........................................................................................................................ 178
Tableau IV.26 : Mesures géochronologiques (LA-ICP-MS Resonetics Revolution M-50) effectuées sur les
zircons du leucosome à veinules interconnectées 9544-29C_LEUC de la formation de Chuos. Unité
intermédiaire. Les incertitudes sont à 2σ. ........................................................................................... 182
Tableau IV.27 : Mesures géochronologiques (CAMECA IMS 1270) effectuées sur les uraninites du granite
intrusif 9544-41A dans le dôme d’Ida. Unité supérieure. .................................................................... 187
Tableau IV.28 : Valeurs médianes des mesures des concentrations en Pb, Th et U des zircons des différentes
roches étudiées. N= nombre d’analyses prises en compte. ................................................................. 190
Tableau IV.29 : Concentrations Roches totales en Hf, U, Y, Zr des roches des différentes unités de la rivière
Swakop. En grisé les métasédiments et orthogneiss. En rouge : le granite intrusif minéralisé en U du
dôme d’Ida (unité supérieure)............................................................................................................. 191
Tableau IV.30 : Mesures et calculs isotopiques Sm et Nd des roches de la rivière Swakop. Les valeurs
143 144
Nd/ Nd en rouge pour les granites intrusifs sont des valeurs corrigées de l’impact des perturbations
(fluides) synchrones ou postérieures à leur mise en place à ca. 500 Ma (valeurs mesurées en noir).
Calculs des ε calculés à t=0 et 500 Ma selon CHUR ( Nd = Goldstein et al., 1984; Sm = (Peucat et al.,
1989)). Calculs TDM avec les données de Peucat et al., 1989. ............................................................... 197
Tableau IV.31 : Données isotopiques de Jung et al., 2003 sur les granitoïdes et migmatites de la rivière Khan.
143 144 87 86
Voir localisation des échantillons sur la carte précédente. Nd/ Nd(m), Sr/ Sr(m) = rapports initiaux.
Rattachés au numéro d’échantillons, L = leucosome ; M = mélanosome. εNd avec valeurs de CHUR selon
Jacobsen and Wasserburg, 1980. Ages modèles calculés avec Michard et al., 1985.............. 201
349
Tableau V.33 : Récapitulatifs des âges obtenus pour les roches du Complexe Gneissique d’Abbabis et les
granites intrusifs dans la Zone Centrale. ............................................................................................. 214
Tableau V.34 : Composition chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite à quartz fumé du
dôme d’Ida (9544-41A). ΣLREEN / ΣHREEN = (LaN+CeN+PrN+NdN) / (ErN+YbN+TmN+LuN). Eu* = EuN / [(SmN x
1/2
GdN) ] Normalisation par rapport à McDonough & Sun, 1995. Concentrations en oxydes obtenues par
microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces
obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy) 223
Tableau V.35 : Compositions chimiques des phases porteuses de l’U dans le leucogranite intrusif au Nord
Ouest du dôme d’Ida (9544-39A). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique
(Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R,
Nancy). A noter le total à ca. 60% des analyses microsonde en partie dû à la non-mesure du Nb et Ta
(observés au MEB, spectres figure précédente) .................................................................................. 229
Tableau V.36 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans le skarn à uraninites (INCA7) du
prospect d’INCA. B. métamicte = bordure métamicte. Concentrations en oxydes obtenues par
microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces
obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). ............................................................................................... 235
Tableau V.37 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un Skarn à magnétite – Hématite
(9544-42F). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100, SCMEM
Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). ........................ 239
Tableau V.38 : Compositions chimiques des phases porteuses d’U dans un leucogranite minéralisé du district
de Rössing (9394-2). Concentrations en oxydes obtenues par microsonde électronique (Cameca SX100,
SCMEM Nancy) et concentrations en éléments traces obtenues par LA-ICP-MS (G2R, Nancy). ........... 245
350