intro neuroChapitre3_Les cellules qui constituent le SN

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3 LES CELLULES QUI CONSTITUENT LE SYSTEME NERVEUX

La Coloration de Golgi (ou méthode du nitrate d'argent) est une méthode scientifique servant
à isoler par la couleur les différentes cellules de tissus cérébraux (Figure 6). L’invention du
microscope et de la coloration de Golgi ont permis de distinguer les cellules qui constituent
spécifiquement le cerveau. Ces cellules sont deux types : les neurones et les cellules gliales.

Figure 6. Neurone humain coloré avec la technique de


Golgi. Figure extraite de :
http://en.wikipedia.org/wiki/Golgi's_method

3.1 Les cellules gliales

On entend moins parler des cellules gliales parce que leur rôle dans la communication
cellulaire est moins évident. D’aucuns disent qu'elles seraient 10 à 50 fois plus nombreuses
que nos neurones. Ces chiffres, encore souvent avancés dans les manuels de neuroscience, ont
été revus à la baisse au début des années 2000. Plusieurs études ont en effet obtenu des ratios
beaucoup plus conservateurs, autour de un pour un, c'est-à-dire environ le même nombre de
cellules gliales que de neurones (près de 100 milliards).

Mais cela ne les empêche pas d'être essentielles. Tellement que sans elles, les neurones ne
fonctionneraient pas correctement. Les cellules gliales procurent aux neurones leur nourriture,
les supportent et les protègent. Elles éliminent aussi les déchets causés par la mort neuronale
et accélèrent la conduction nerveuse en agissant comme gaine isolante de certains axones.

Dans le système nerveux central, il y a 3 principaux types de cellules gliales, de la plus grande
à la plus petite :

o Les astrocytes : Ils présentent de nombreux prolongements et ont une forme étoilée (Figure
8). Grâce à leurs ''pieds'' apposés contre la paroi des capillaires sanguins cérébraux, ils jouent
un rôle nutritif en contribuant au transport du glucose et de l’oxygène dans le neurone. Ils
permettent également l’évacuation de l’excédent de potassium présent dans le milieu
extracellulaire. Ils entourent la fente synaptique et en modulent l’activité en contrôlant la
recapture de certains neurotransmetteurs. Enfin, ils aident à la cicatrisation des neurones en
cas de lésions.

Figure 8. Schéma d’un astrocyte. Cette cellule


est connectée au réseau sanguin et au neurone.
Elle filtre les éléments acheminés au neurone
par le réseau sanguin. Figure extraite de :
http://biogeonerd.blogspot.fr/2013_08_01_arch
ive.html

o Les oligodendrocytes : Ils présentent différents prolongements qui vont s’enrouler autour
des axones des neurones pour former une gaine (la gaine de myéline). Un oligodendrocyte
est présent uniquement dans le système nerveux central et myélinise en moyenne une
quarantaine d'axones (Figure 7).

Figure 7. Schéma d’un oligodendrocyte. Cette cellule


possède de nombreux prolongements lui permettant de
s’enrouler autour d’éléments d’autres cellules (c’est-à-dire
les axones, voir plus loin). Figure mise à disposition sur :
http://morebrainpoints.blogspot.fr/2014/04/howdo-we-
target-and-treat-multiple.html

o Les microglies : Elles jouent un rôle dans les défenses immunitaires permettant de lutter
contre les inflammations locales, elles contrôlent la vie et la mort cellulaire et jouent un rôle
phagocytaire (éliminent les débris cellulaires).

Dans le système nerveux périphérique (SNP), il y a les cellules de Schwann. Elles sont
responsables de la myélinisation des axones du SNP mais n’entourent qu’un axone à la fois.

Vidéo 2, les cellules gliales


http://www.youtube.com/watch?v=K9tS7vu-XGY
3.2 Les Neurones : structures principales

On estime que le cerveau humain comprend environ 100 milliards de neurones. Ce sont des
cellules hautement spécialisées. Ils accomplissent des fonctions précises et sont connectés les
uns aux autres. Leur fonction principale est la communication ; on peut parler de « dialogue »
entre les neurones. Ils reçoivent, traitent et transmettent des informations codées sous la forme
de signaux ou influx nerveux. L’ensemble des processus cognitifs, la pensée, les actions, la
conscience, ect… sont sous-tendus par les connexions établies entre les neurones et l’activité
de ces neurones.

Les neurones ont des formes variées, les neurones de même type ayant les mêmes fonctions et
la même localisation dans les structures neuronales. Toutefois, ils présentent une architecture
commune qui se compose de trois régions principales : le corps cellulaire (soma), l'axone et
dans une grand majorité de cas, les dendrites (Figure 9).

Figure 9. Schéma d’un neurone. Figure mise à disposition sur : http://smart.servier.fr/

o Le corps cellulaire (soma ou péricaryon) du neurone est formé de tous les éléments de
bases constituant une cellule eucaryote (voir Chapitre 1).

o Les dendrites (avec le soma) sont la partie réceptrice du neurone, constituées de


nombreux prolongements non myélinisés. On parle d’arbre dendritique (dendrite signifie «
arbre » en grec). Ses prolongements sont souvent couverts d’extensions appelées épines
dendritiques qui augmentent la surface de contact avec les axones d’autres neurones. Ils sont
impliqués dans la réception et l'intégration de l'information. Les dendrites reçoivent les
messages provenant d’autres neurones.

o L’axone est la partie émettrice du neurone. C’est un prolongement long qui émerge du
corps cellulaire à partir d'un point nommé cône d'émergence ou zone gâchette. Au-delà de
cette région, l'axone prend une forme tubulaire, dont la longueur varie de quelques
millimètres à plus d'un mètre (pour le nerf sciatique). Les cellules nerveuses possèdent
généralement un seul axone, se divisant en plusieurs branches collatérales. Grâce à cette riche
ramification, une seule cellule nerveuse est en mesure d'exercer une influence sur un grand
nombre d'autres cellules. Les axones produisent des messages nerveux pour communiquer
avec d’autres neurones. L’axone et ses collatérales sont souvent recouverts d’une enveloppe
blanchâtre lipidique, formée par les cellules gliales. Cette gaine de myéline protège et permet
l’isolement électrique des neurones les uns des autres. Les axones myélinisés conduisent les
influx nerveux beaucoup plus rapidement que les non myélinisés. La gaine de myéline est
discontinue, les endroits de l’axone laissés nus étant appelés « noeuds de Ranvier ». Tout ce
qui peut affecter la gaine de myéline, peut entraîner des conséquences catastrophiques pour
l'individu (Scléroses en plaques, Myopathie). Dans le SNC, les gaines de myéline sont
formées par les cellules oligodendrocytes. Dans le SNP, elles sont formées par les cellules de
Schwann.

Vidéo 3, le neurone
http://www.youtube.com/watch?v=2lG0LmHMzNU

A retenir
La façon dont se groupent les différentes parties des neurones permet de distinguer, à tous les
niveaux du système nerveux, la substance grise et la substance blanche :
o La substance grise contient tous les corps cellulaires neuronaux et toutes les dendrites
et les synapses du SNC.
o La substance blanche, dépourvue de synapses, est essentiellement faite d'axones
(souvent myélinisés).

3.3 Les Neurones : classification

On peut classer les neurones en fonction de leur structure et de leur fonction.


3.3.1 Classification structurale

Les neurones doivent leur forme particulière à un important cytosquelette et se distinguent en


fonction de leur arbre dendritique et/ou de leur soma.

Selon le nombre de dendrites (Figure 10):

o Les neurones unipolaires sont des neurones qui ne présentent pas de dendrite. Ce
sont toujours des neurones sensitifs, c’est-à-dire des récepteurs qui captent les stimuli de
l’environnement (photorécepteur de la rétine qui captent la lumière, mécanorécepteur de
l’oreille interne qui captent les sons, chimiorécepteur des fosses nasales qui captent les
odeurs, ect….).

o Les neurones bipolaires sont des neurones qui ne présentent qu’une seule dendrite
qui se trouvent du côté opposé à l’axone. Ils servent à connecter différents réseaux de
neurones (ce sont des interneurones).

o Les neurones multipolaires présentent une quantité importante de dendrites (arbre


dendritique). Ce sont des neurones moteurs.

Figure 10. Les différents types


de neurones. A) Classés selon le
nombre dendrites. B) Classés
selon la forme du soma et de
l’arbre dendritique Figure
adaptée de :
http://www.biotechnozen.com/ar
ticles/neurones.html

Selon la forme du soma et


de l’arbre dendritique (Figure 10): Les formes du soma sont très variées et sont fonction de
l’arborisation dendritique (ex : neurones en corbeille, en chandelier…). La forme la plus
connue est la forme pyramidale (neurones pyramidaux qui sont impliqués dans la motricité
volontaire).
Selon l’axone : On différencie essentiellement les axones myélinisés (qui ont une conduction
rapide de l’influx nerveux) et amyélinisés (qui ont une conduction lente).

3.3.2 Classification fonctionnelle :

Neurones sensitifs ou afférents : Ils transmettent l’influx nerveux provenant des récepteurs
sensoriels (situés dans la peau, les organes des sens, les muscles, les articulations, les
viscères) jusqu’à l’encéphale. Ce sont des neurones unipolaires.

Neurones moteurs ou efférents : Ils véhiculent l’information provenant de l’encéphale et de


la moelle épinière jusqu’aux effecteurs (muscles, glandes). Ce sont des neurones
multipolaires.

Interneurones. Ils ne sont pas directement reliés à un organe des sens ou à un muscle. Ils
relient d’autres neurones entre eux. Ces neurones sont dits d’association s’ils se situent dans le
SNC entre les neurones sensitifs et moteurs. Ce sont des neurones bipolaires. 90% des
neurones sont des interneurones.

Le saviez-vous?

Les cellules gliales peuvent se diviser et se reproduire, contrairement aux neurones, qui
néanmoins, dans certain cas, peuvent se régénérer. Aussi, contrairement à ce qu’on a cru
pendant longtemps, le cerveau est capable de produire de nouveau neurones, en tout cas dans
certaines régions cérébrales comme l’hippocampe et le bulbe olfactif. Ce phénomène est
désigné sous le terme de neurogénèse.

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